Chapitre C 2017-2018
Chapitre C 2017-2018
Chapitre C 2017-2018
Transformation de Fourier
60
C.1. TRANSFORMATION DE FOURIER DES FONCTIONS SOMMABLES 61
donc
Comme
et de même pour F'" (⇠) F'(⇠), le résultat suit. Le cas général s’obtient de même. La
proposition est démontrée. ⇤
Remarque. Pour démontrer (C.2) dans le cas d = |↵| = 1 (ensuite on généralise par
récurrence et Fubini) on peut aussi raisonner directement sur ' en remarquant que si ' et '0
sont intégrables alors ' s’identifie à une fonction continue (et donc elle tend vers zéro à
l’infini ce qui justifie l’intégration par parties). En effet pour tout a 2 R fixé on pose
Z x
(x) := '0 (t) dt
a
qui est continue, et vérifie pour toute fonction test (c’est une application du théorème de
Fubini)
0
h , i= h'0 , i .
Lemme C.1.4. Soit A 2 Md (R) une matrice symétrique réelle définie positive de taille d,
et posons
1 1
(A 1 x) ·x
GA (x) := » e 2 , x 2 Rd .
(2⇡)d det(A)
Alors
1
(A⇠)·⇠
FGA (⇠) = e 2 .
avec Q matrice orthogonale et D matrice diagonale avec tous les i réels. Par ailleurs quitte
à permuter l’ordre des vecteurs propres on peut toujours supposer 1 2 ··· d 0,
et comme A = At > 0 on a d > 0.
La première étape consiste à se ramener au cas où d = 1. Dans l’intégrale définissant
la transformée de Fourier de GA on pose
y := Qt x et ⌘ := Qt ⇠ .
62 C. TRANSFORMATION DE FOURIER
On a alors
Z ⇣Y
d ⌘Z
ix·⇠ 1 iQt x·Qt ⇠ 1
(A 1 x) ·x
e GA (x) dx = p e e 2 dx
j=1
2⇡ j
⇣Y
d
1 ⌘Z 1
p iy ·⌘ (D 1 y ) ·y
= e e 2 dy
j=1
2⇡ j
⇣Y
d
1 ⌘Z ⇣ Y
d
1 1 2
⌘
iyj ⌘j yj
= p e e 2 j dy1 . . . dyd
j=1
2⇡ j j=1
d Z
Y 1 iyj ⌘j
1 1 2
yj
= p e e 2 j dyj .
j=1
2⇡ j
Puisque j > 0 pour tout j, le théorème de Fubini implique qu’il suffit de faire le calcul
pour d = 1. Soit donc > 0 et posons
1 x2
g (x) := p e 2 .
2⇡
Alors g est un élément de S(R) et
x
g 0 (x) = g (x) , 8x 2 R .
mais le théorème de Fubini ne peut s’appliquer. L’idée est d’évaluer à la place l’intégrale
Z
1 2 |⇠|
2
I" (x) := d
e i(x y )·⇠ e " 2 f (y ) dy d⇠ ,
(2⇡) R2d
de deux façons différentes.
On commence par intégrer d’abord par rapport à y , on a alors
Z
1 2 |⇠|
2
I" (x) = d
e ix·⇠ e " 2 Ff (⇠) d⇠
(2⇡) Rd
C.2. TRANSFORMATION DE FOURIER DES FONCTIONS DE LA CLASSE DE SCHWARTZ 63
La transformée de Fourier applique donc bien S(Rd ) dans lui-même et on conclut grâce au
théorème d’inversion de Fourier C.1.5 puisque ' et F' sont en particulier dans L1 (Rd ). ⇤
Théorème C.2.2 (Formule de Parseval). Soient ', et trois fonctions de S(Rd ),
alors Z Z
a) F'(⇠) (⇠) d⇠ = '(x)F (x) dx
Z Z
d
b) '(x) (x) dx = (2⇡) F'(⇠)F (⇠) d⇠ .
On rappelle qu’il s’agit d’un produit scalaire qui fait de L2 (Rd ) un espace de Hilbert.
Théorème C.4.1 (Plancherel). La transformation de Fourier est un isomorphisme de
l’espace L2 (Rd ) dans lui-même, d’inverse (2⇡) d F. En outre on a
1
('| )L2 (Rd ) = (F'|F )L2 (Rd )
(2⇡)d
pour tous ' et de L2 (Rd ).
d
Démonstration. Montrons tout d’abord que (2⇡) 2 F est une isométrie de S(Rd ) dans
d
lui-même pour la norme L2 , c’est-à-dire que (2⇡) 2 F conserve le produit scalaire défini
ci-dessus. Soient donc ' et deux fonctions de S(Rd ), on a
Z Z
1
'(x) (x) dx = F'(⇠)F (⇠) d⇠
(2⇡)d
C.5. TRANSFORMATION DE FOURIER DES DISTRIBUTIONS à SUPPORT COMPACT 65
d
par la formule de Parseval (Théorème C.2.2 b)) donc (2⇡) 2 F conserve le produit scalaire
d
et donc la norme L2 , pour les éléments de S(Rd ). Il en est de même de (2⇡) 2 F.
Il s’agit donc maintenant d’étendre ce résultat aux éléments de L2 (Rd ). Comme S(Rd )
contient D(Rd ), il est dense dans L2 (Rd ). Soit donc f 2 L2 (Rd ) et (fn )n2N une suite
de S(Rd ) convergeant vers f dans L2 (Rd ). Alors par isométrie, la suite (Ffn )n2N est de
Cauchy dans L2 (Rd ) et elle converge donc vers une limite g dans L2 (Rd ). L’espace L2 (Rd )
s’identifiant à un sous-espace de S 0 (Rd ), (Ffn )n2N converge vers Ff dans S 0 (Rd ) puisque
pour toute fonction ' 2 S(Rd )
hFfn , 'i = hfn , F'i ! hf , F'i = hFf , 'i
et donc par unicité de la limite Ff = g dans S 0 (Rd ) et Ff se prolonge en une forme linéaire
continue sur L2 (Rd ). Par continuité de la norme on a de plus
d
(2⇡) 2 kFf kL2 (Rd ) = kf kL2 (Rd ) .
d d d
En appliquant le même raisonnement à (2⇡) 2 F on conclut que (2⇡) 2 F et (2⇡) 2 F
sont deux isométries de L2 (Rd ) dans lui-même, dont les composées à droite et à gauche
sont égales à l’identité, et le théorème est démontré. ⇤
Montrons enfin que FE = v . Soit ' 2 D(Rd ), alors d’après le théorème d’intégration sous
le crochet, on a Z
hv , 'i = v (⇠)'(⇠) d⇠
Z
= hE, e⇠ i'(⇠) d⇠
Z
= hE, e⇠ '(⇠)d⇠i
= hE, F'i
= hFE, 'i
ce qui démontre la proposition. ⇤
Proposition C.5.2. Soit S 2 S 0 (Rd ) une distribution tempérée. Alors
a) Si S est à symétrie hermitienne (au sens où Š = S) alors FS est réelle ;
b) Si S est paire (resp. impaire) alors FS est paire (resp. impaire) ;
c) Si ⌧a est la translation de vecteur a alors
F(⌧a S)(⇠) = e ia·⇠ FS(⇠) ;
d) Si h est la dilatation de rapport alors
d
F(h S) = | | h 1 FS ;
e) Si E 2 E 0 (Rd ), alors on a dans S 0 (Rd )
F(E ? S) = FE FS .
f) Si ' 2 S(Rd ), alors on a dans S 0 (Rd )
d
F('S) = (2⇡) F' ? FS .
Démonstration. Nous ne démontrons que les deux derniers points, les autres sont à
traiter en exercice.
e) Nous allons commencer par traiter le cas particulier de la convolution d’une distribu-
tion E de E 0 (Rd ) et d’une fonction de S(Rd ). On sait par la Proposition B.7.3 que E ?
appartient à S(Rd ). On écrit alors, grâce au Théorème B.4.9 d’intégration sous le crochet,
Z
ix·⇠
F(E ? )(⇠) = e hE, (x ·)i dx
Z
⌦ ix·⇠ ↵
= E, e (x ·) dx .
Mais Z
ix·⇠ iy ·⇠
e (x y ) dx = F (⇠)e .
On en déduit que
F(E ? )(⇠) = hE, F (⇠)e⇠ i
= F (⇠)hE, e⇠ i
= F (⇠) FE(⇠) ,
ce qui est le résultat annoncé. Considérons maintenant le cas général de la convolution de E
par S 2 S 0 (Rd ). On remarque que E ? S appartient à S 0 (Rd ) grâce à la Proposition B.7.5.
Par ailleurs FS appartient à S 0 (Rd ) et FE est une fonction de classe C 1 à croissance
polynômiale ainsi que toutes ses dérivées donc (toujours par la Proposition B.7.5), la distri-
bution FE FS appartient à S 0 (Rd ).
C.5. TRANSFORMATION DE FOURIER DES DISTRIBUTIONS à SUPPORT COMPACT 67
On a donc
⌦ ↵ ⌦ ↵
F(S ? E), ' = FS, FE '
⌦ ↵
= FS FE, '
puisque FE 2 C 1 (Rd ) et le résultat suit.
F 0 =1 dans S 0 (Rd ) ,
En outre
F@ ↵ 0 (⇠) = (i ⇠)↵ , ⇠ 2 Rd ,
et plus généralement pour tout a 2 Rd
F1 = (2⇡)d 0,
et
Fx ↵ = (2⇡)d i |↵| @ ↵ 0.
68 C. TRANSFORMATION DE FOURIER
Proposition C.6.2. Les espaces de Sobolev H s (Rd ) sont des espaces de Hilbert pour le
produit scalaire Z
f | g Hs (Rd ) := h⇠i2s Ff (⇠)Fg(⇠) d⇠ .
Rd
Les espaces de Sobolev homogènes Ḣ s (Rd ) sont des espaces des Hilbert pour le produit
scalaire Z
f | g Ḣs (Rd ) := |⇠|2s Ff (⇠)Fg(⇠) d⇠
Rd
si et seulement si s < d/2.
Démonstration. Le cas des espaces inhomogènes H s (Rd ) se traite en remarquant que la
transformée de Fourier est un isomorphisme isométrique entre H s (Rd ) et L2 (Rd ; h⇠i2s d⇠).
Dans le cas des espaces homogènes commençons par supposer que s < d/2 et soit (fn )n2N
une suite de Cauchy dans Ḣ s (Rd ). Alors (f“n )n2N est une suite de Cauchy dans L2 (Rd ; |⇠|2s d⇠)
donc il existe une fonction ' 2 L2 (Rd ; |⇠|2s d⇠) telle que la suite (f“n )n2N converge vers '
dans L2 (Rd ; |⇠|2s d⇠). Montrons que ' est une distribution tempérée, que f := F 1 ' ap-
partient à Ḣ s (Rd ) et que (fn )n2N converge vers f dans Ḣ s (Rd ). Puisque s < d/2 on a par
l’inégalité de Cauchy-Schwarz
Z ⇣Z ⌘1 ⇣ Z ⌘1
2 2
|'(⇠)| d⇠ |⇠|2s |'(⇠)|2 d⇠ |⇠| 2s
d⇠ < 1.
B(0,1) Rd B(0,1)
On en déduit que 1B(0,1) ' appartient à L1 (Rd ) et donc que F 1 (1B(0,1) ') est bornée.
Comme 1c B(0,1) ' appartient à L2 (Rd ; h⇠i2s d⇠) on obtient que ' est une distribution tem-
pérée. Soit f := F 1 ', alors f appartient à Ḣ s (Rd ) et on a bien que (fn )n2N converge
vers f dans Ḣ s (Rd ) puisque (f“n )n2N converge vers ' dans L2 (Rd ; |⇠|2s d⇠). Donc Ḣ s (Rd )
est complet si s < d/2.
Dans le cas où s d/2 on considère la fonction sur Ḣ s (Rd )
: f 7 ! kfbkL1 (B(0,1)) + kf kḢs (Rd ) .
On constate facilement que est une norme sur Ḣ s (Rd ) et que Ḣ s (Rd ) est un espace de
Banach pour cette norme. En considérant l’application identité
⇣ ⌘
(Ḣ s (Rd ), ) ! Ḣ s (Rd ), k · kḢs (Rd )
C.6. ESPACES DE SOBOLEV 69
qui est linéaire, continue et surjective on constate que si l’espace Ḣ s (Rd ), k · kḢs (Rd ) était
complet, alors il existerait par le théorème de l’application ouverte une constante C telle que
8f 2 Ḣ s (Rd ) , (f ) Ckf kḢs (Rd ) ,
ce qui impliquerait que
9C > 0 , 8f 2 Ḣ s (Rd ) , kfbkL1 (B(0,1)) Ckf kḢs (Rd ) .
Nous allons montrer que cette inégalité est fausse grâce à l’exemple suivant : soit C une
couronne de Rd centrée en 0, incluse dans la boule unité B(0, 1), telle que C \ 2C = ; et
soit la suite
d
⇣Xn
2q(s+ 2 ) ⌘
fn := F 1 12 q C .
q=1
q
Alors l’hypothèse C \ 2C = ; permet d’écrire que
n d
)
X 2q(s 2
kf“n kL1 (B(0,1)) = C
q=1
q
et
n
X 1
kfn k2Ḣs (Rd ) C C0
q=1
q2
et comme s d/2 on en déduit que kf“n kL1 (B(0,1)) tend vers l’infini avec n alors que kfn kḢs (Rd )
est bornée. La proposition suit. ⇤
Exercice. Soient r, s et t trois réels.
a) Si s < t alors H t (Rd ) ⇢ H s (Rd ) et cette inclusion définit une application linéaire
continue : on a
kf kHs (Rd ) kf kHt (Rd ) , 8f 2 H t (Rd ) .
Proposition C.6.3. Pour tout entier k, l’espace H k (Rd ) est l’espace des fonctions
de L2 (Rd ) dont toutes les dérivées au sens des distributions jusqu’à l’ordre k sont dans L2 (Rd )
et l’on a
X
kf k2Hk (Rd ) ⇠ k@ ↵ f k2L2 (Rd ) .
|↵|k
Alors l’application ⇠ 7! h⇠i2s Ff (⇠) est identiquement nulle en tant que distribution tempérée,
donc Ff ⌘ 0 et donc f ⌘ 0.
De même supposons qu’il existe une distribution f dans Ḣ s (Rd ) telle que pour toute
fonction ' de S0 (Rd ) on ait
Z
|⇠|2s Ff (⇠)F'(⇠) d⇠ = 0 .
Rd
Alors Ff s’annule sur Rd \ {0} et donc Ff ⌘ 0. Le résultat suit puisque s < d/2 et
donc Ḣ s (Rd ) est un espace de Hilbert. ⇤
Proposition C.6.5. La multiplication par une fonction de S(Rd ) est une application
continue de H s (Rd ) sur lui-même pour tout réel s.
Démonstration. On sait que
1
F('f ) = F' ? Ff
(2⇡)d
donc la démonstration de la proposition se réduit à l’estimation de la norme L2 (Rd ) de la
fonction Z
u(⇠) := h⇠is F'(⇠ ⌘) Ff (⌘) d⌘ .
Rd
Vérifions tout d’abord que
|s|
h⇠is 2 2 h⇠ ⌘i|s| h⌘is .
En effet quitte à échanger ⇠ et ⌘ on peut supposer que s 0 et l’on a
s
s 2 2
h⇠i 1 + |⇠ ⌘| + |⌘| 2
s
2 h⇠
2 ⌘is h⌘is .
C.6. ESPACES DE SOBOLEV 71
On a donc Z
|s|
|u(⇠)| 2 2 h⇠ ⌘i|s| |F'(⇠ ⌘) h⌘is |Ff (⌘) d⌘
Rd
et l’inégalité de Young
kg ? hkL2 kgkL1 khkL2 (C.3)
permet de conclure que
|s|
k'f kHs (Rd ) 2 2 h⇠i|s| F' L1 (Rd ) kf kH s (Rd ) .
L’inégalité (C.3) s’obtient en remarquant que pour toute fonction f 2 L2 (Rd ), par les
théorèmes de Fubini et Cauchy-Schwarz
Z ZZ
g ? h(x) f (x) dx = g(y )h(x y )f (x) dxdy
Z Z
|g(y )| |h(x y )| |f (x)| dxdy
Z
kf kL2 khkL2 |g(y )| dy = kf kL2 khkL2 kgkL1 .
La proposition est démontrée. ⇤
C.6.2. Injections de Sobolev.
Théorème C.6.6 (Injections de Sobolev - le cas C k ). Soit k 2 N un entier. Pour tout
réel s > d2 + k on a
H s (Rd ) ⇢ C k (Rd ) .
Plus précisément toute fonction f 2 H s (Rd ) est égale presque partout à une fonction
de C k (Rd ), et il existe une constante C ne dépendant que de d, k et s telle que pour toute
fonction f 2 H s (Rd ), on a
max sup |@ ↵ f (x)| Ckf kHs (Rd ) .
|↵|k x2Rd
d
Démonstration. Soit f 2 H s (Rd ) et soit ↵ 2 Nd tel que |↵| k. Comme s > 2 + k, la
fonction
(i ⇠)↵
⇠7 !
h⇠is
2 d
appartient à L (R ), et l’inégalité de Cauchy-Schwarz implique que
(i ⇠)↵ s
F(@ ↵ f ) = (i ⇠)↵ Ff = h⇠i Ff
h⇠is
appartient à L1 (Rd ). On en déduit que la distribution tempérée @ ↵ f est en fait une fonction
continue et Z
1
@ ↵ f (x) = e ix·⇠ F(@ ↵ f )(⇠) d⇠
(2⇡)d Rd
pour tout x 2 Rd . On a alors
sup |@ ↵ f (x)| Ckf kHs (Rd ) ,
x2Rd
avec Z
1 ⇣ ⌘1
2
C := h⇠i2(k s)
d⇠ .
(2⇡)d Rd
Le théorème est démontré. ⇤
Théorème C.6.7 (Injections de Sobolev - le cas Lp ).
Si s 2 ]0, d/2[ alors les es-
2d
paces H s (Rd ) et Ḣ s (Rd ) sont continûment inclus dans L d 2s (Rd ).
72 C. TRANSFORMATION DE FOURIER
Démonstration. Tout d’abord notons que si s > 0 alors H s (Rd ) est continûment inclus
dans Ḣ s (Rd ) donc il suffit de montrer le résultat pour Ḣ s (Rd ). On remarque ensuite qu’un
argument d’échelle permet de trouver l’exposant p = 2d/(d 2s). Soit en effet f une
fonction de S(Rd ), et posons f` la fonction f` (x) := f (`x) (avec ` > 0). Pour tout p 2 [1, 1[
on a (grâce à la Proposition C.5.2 d))
d
kf` kLp (Rd ) = ` p kf kLp (Rd ) et
Z
kf` k2Ḣs (Rd ) = |⇠|2s |Ff` (⇠)|2 d⇠
Rd
Z
2d
= ` |⇠|2s |Ff (` 1
⇠)|2 d⇠
Rd
= ` d+2s
kf k2Ḣs (Rd ) .
Si l’inégalité kf kLp (Rd ) Ckf kḢs (Rd ) est vraie pour toute fonction régulière f , elle est vraie
aussi pour f` pour tout ` > 0.Cela conduit à la relation p = 2d/(d 2s).
Démontrons à présent le théorème. On va supposer que f est une fonction de S0 (Rd ) (le
résultat suivra par densité) et pour simplifier les calculs on suppose sans perte de généralité
que kf kḢs (Rd ) = 1.
Commençons par observer que pour tout p 2 [1, +1[, grâce au théorème de Fubini on
a pour toute fonction mesurable f ,
Z
kf kpLp (Rd ) = |f (x)|p dx
Rd
Z Z |f (x)|
1
= p ⇤p d⇤dx
ZR1 0
d
Ķ ©ä
1
= p ⇤p µ x 2 Rd / |f (x)| > ⇤ d⇤ ,
0
où µ est la mesure de Lebesgue. Nous allons décomposer (pour chaque ⇤) f en basses et
hautes fréquences en écrivant f = f1,A + f2,A , avec
1 1
f1,A := F (1B(0,A) Ff ) et f2,A := F (1c B(0,A) Ff ) , (C.4)
où A > 0 sera déterminée plus tard. Comme le support de la transformée de Fourier de f1,A
est compact, la fonction f1,A est bornée. On a plus précisément par la transformée de Fourier
inverse et l’inégalité de Cauchy-Schwarz
d
kf1,A kL1 (Rd ) (2⇡) kFf1,A kL1 (Rd )
Z
d s
(2⇡) |⇠| |⇠|s |Ff (⇠)|d⇠
B(0,A)
ÇZ å1
d d⇠ 2
(2⇡) kf kḢs (Rd ) .
B(0,A) |⇠|2s
On a donc
d
s
kf1,A kL1 (Rd ) Cs A 2 . (C.5)
Par l’inégalité triangulaire on a
¶ © ¶ © ¶ ©
x 2 Rd / |f (x)| > ⇤ ⇢ x 2 Rd / 2|f1,A (x)| > ⇤ [ x 2 Rd / 2|f2,A (x)| > ⇤ .
Grâce à (C.5) on a
Å ã dp Ķ ©ä
⇤
A = A⇤ := =) µ x 2 Rd / |f1,A⇤ (x)| > ⇤/2 = 0.
4Cs
C.6. ESPACES DE SOBOLEV 73
On en déduit que
Z 1 Ķ ©ä
kf kpLp (Rd ) p ⇤p 1
µ x 2 Rd / |f2,A⇤ (x)| > ⇤/2 d⇤ .
0
Par définition de A⇤ on a
d
|⇠| A⇤ () ⇤ 4Cs |⇠| p .
Alors le théorème de Fubini implique que
Ñ é
Z Z 4Cs |⇠| dp
kf kpLp (Rd ) 4p(2⇡) d
⇤ p 3
d⇤ |Ff (⇠)|2 d⇠
Rd 0
Z
4p 2
d(p 2)
(2⇡) d
(4Cs )p |⇠| p |Ff (⇠)|2 d⇠ .
p 2 Rd
d(p 2)
Comme 2s = le théorème est démontré par densité de S0 (Rd ) dans Ḣ s (Rd ). ⇤
p
Par dualité on peut démontrer le corollaire suivant.
Å ã Å ⇣ ã
1 1 1 1⌘
Comme s =d =d 1 , on a k'kḢ s (Rd ) Ck'kLp0 (Rd ) , et donc
p 2 2 p
kakḢs (Rd ) C sup ha, 'i
k'kLp0 (Rd ) 1
CkakLp (Rd ) .
et Z
1
F (f ) (⇠0 ) = Ff (⇠) d⇠d .
2⇡ R
En effet Z
ix 0 ·⇠0
F (f ) (⇠0 ) = e f (x 0 , 0) dx 0
Rd 1
Z ⇣ Z
⌘
1 0 0
= e ix ·⇠ (Fxd !⇠d f )(x 0 , ⇠d ) d⇠d dx 0
2⇡ Rd 1 R
Z
1
= Ff (⇠) d⇠d .
2⇡ R
Mais par Cauchy-Schwarz
Z ⇣Z ⌘⇣ Z
2 d⇠d ⌘
Ff (⇠) d⇠d h⇠i2s |Ff (⇠)|2 d⇠d
R R R h⇠i2s
⇣Z ⌘
C h⇠i |Ff (⇠)| d⇠d h⇠0 i1
2s 2 2s
R
avec Z
d⇣
C :=
R h⇣i2s
et donc puisque s > 1/2 il vient
k (f )k2 s 1 C 0 kf k2Hs (Rd ) .
H 2 (Rd )
On conclut par densité de S(Rd ) dans H s (Rd ) que l’opérateur de trace peut bien être
1
défini sur H s (Rd ) et que son image est dans H s 2 (Rd 1 ). Pour montrer que est surjective
définissons un opérateur de relèvement
1
1
R : Hs 2 (Rd ) ! H s (Rd ) tel que R = Id .
C.6. ESPACES DE SOBOLEV 75
Pour cela on considère une fonction 2 D(R) telle que (0) = 1 et l’on pose, pour v
dans S(Rd 1 ),
Z
1 0 0
Rv (x) := 1
e ix ·⇠ (xd h⇠0 i)Fv (⇠0 ) d⇠0
(2⇡)d Rd 1
1
= F⇠0 !x 0 (xd h⇠0 i)Fv (⇠0 ) .
On a clairement Rv = v et
1 ⇣ ⇠ ⌘
d
F(Rv )(⇠) = (Fxd !⇠d ) Fv (⇠0 ) ,
h⇠0 i h⇠0 i
donc Z
2
kRv k2Hs (Rd ) = h⇠i2s h⇠0 i 2
(Fxd !⇠d )(h⇠0 i 1
⇠d ) |Fv (⇠0 )|2 d⇠ .
Rd
Il vient donc
Z ⇣Z ⌘
kRv k2Hs (Rd ) h⇠0 i 2s 1
h⇠i2s (Fxd !⇠d (h⇠0 i 1
⇠d ) d⇠d h⇠0 i2s 1
|Fv (⇠0 )|2 d⇠0
Rd 1 R
Ckv k2 s 1
H 2 (Rd 1 )
avec Z
C := |F (⇣)|2 h⇣i2s d⇣ .
R
Le théorème est démontré. ⇤
Remarque. On peut définir plus généralement un opérateur de trace pour toute hy-
persurface régulière ⌃ de Rd en utilisant la stabilité de H s (Rd ) par composition par des
difféomorphismes (non démontrée ici) ansi que la Proposition C.6.5 qui permettent de lo-
caliser et redresser le bord.
C.6.4. Espaces de Sobolev sur un ouvert de Rd .
Définition C.6.10 (Espaces de Sobolev W k,p (⌦)). Soit ⌦ un ouvert de Rd , k un entier,
et p un réel dans [1, 1]. L’espace de Sobolev W k,p (⌦) est défini par
n o
W k,p (⌦) := f 2 Lp (⌦) / @ ↵ f 2 Lp (⌦) pour |↵| k .
On montre facilement que W k,p (⌦) est un espace de Banach, réflexif si 1 < p < 1 et
séparable si 1 p < 1. L’espace de Sobolev H k (⌦) := W k,2 (⌦) est un espace de Hilbert
séparable, muni du produit scalaire
X
(f |g)Hk (⌦) := (@ ↵ f |@ ↵ g)L2 (⌦) .
|↵|k
et le résultat suit par intégration, et par densité de D(⌦) dans H01 (⌦). ⇤
Proposition C.6.13 (Inégalités de Gagliardo–Nirenberg). Soit ⌦ un ouvert de et Rd
soit p 2 [2, 1[ tel que 1/p > 1/2 1/d. Il existe une constante C telle que pour toute
fonction f dans H01 (⌦),
d(p 2)
kf kLp (⌦) Ckf k1L2 (⌦) krf kL2 (⌦) avec = · (C.7)
2p
Démonstration. Par densité on peut supposer que f appartient à D(⌦). Alors les injec-
tions de Sobolev (Théorème C.6.7) impliquent que
kf kLp (⌦) Ckf k d(p 2) .
Ḣ 2p (Rd )
avec
1 1 ✓
=✓+ ⇤ ·
2 2
Par densité on obtient qu’il existe une constante C > 0 telle que
sup k⌧y f f kL2 (!) C|y |✓ .
f 2A
On en déduit qu’il existe un réel " > 0 tel que " < d(!, @⌦) et tel que
↵
8y 2 Rd , |y | " , sup k⌧y f f kL2 (!) · (C.9)
f 2A 3
Soit maintenant " une suite régularisante au sens de la Définition B.1.1 (avec supportée
dans la boule unité de Rd ), et soit
n o
B",! := ( " ? f )|! , f 2 A .
Pour f 2 A et x 2 ! on a
Z
" ? f (x) f (x) | " (y )||⌧ y f (x) f (x)| dy
B(0,")
78 C. TRANSFORMATION DE FOURIER
et de même
kr( " ? f )kL1 (!) kr " kL2 (Rd ) kf kL2 (⌦)
donc B",! est uniformément bornée et équicontinue, donc par le théorème d’Ascoli elle est
relativement compacte dans C(!; R) et donc dans L2 (!). Il existe donc un entier N et des
fonctions g1 , . . . , gN de L2 (!), que l’on prolonge par 0 à ⌦, telles que
N
[ ↵
B",! ⇢ BL2 (gi , )
n=1
3
et donc par (C.8) et (C.10)
N
[
A⇢ BL2 (gi , ↵) .
n=1
Le théorème est démontré. ⇤