Admin S4 Fiches

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Q1 : La définition de l’acte administratif unilatéral

En droit administratif, pour remplir sa mission, l’administration peut recourir à deux types
d’actes juridiques différents : l’acte administratif unilatéral ainsi que le contrat
administratif.

Avec l’AAU, l’administration agit de manière unilatérale. Il s’impose aux destinataires de


l’acte à savoir l’administré.
· Bénéficie du caractère exécutoire : l’exécution d’un acte administratif s’impose
aux administrés, ils ne peuvent pas s’y opposer.
· Bénéficie du privilège du préalable : pour exécuter l’acte administratif, elle n’a
pas besoin de recourir préalablement à un juge.

Ils peuvent donner naissance à des obligations ou à des droits. Tout acte de
l’administration n’est pas forcément un acte administratif.

Un acte administratif unilatéral est un acte juridique qui a un caractère administratif et


décisoire, et qui émane de la volonté de l’administration.

L’acte décisoire a pour objectif de modifier l’ordonnancement juridique en créant ou


ajoutant une norme qui n’existait plus, en modifiant ou en supprimant une norme
préexistante. Ils viennent apporter une modification à l’état de droit.

Ainsi, un acte administratif unilatéral modifie l’ordre juridique existant :


- Soit en conférant des droits aux particuliers
- Soit en mettant des obligations à la charge de particuliers

Les actes décisoires sont attaquables, à l’inverse des actes non-décisoires.

Pour qu’il y ait un AAU, il faut que l’acte soit pris pour/dans le cadre de la réalisation d’une
mission de SP administratif.
Les personnes privées peuvent prendre des AAU à condition :
· PP doit assurer l’exécution d’un SP
· PP doit employer à cet effet des prérogatives de puissances publiques (décision
TC 1968 : Compagnie Air-France contre Époux Barbier).
Quand une personne privée prend un acte dans l’exercice d’une mission de SP, l’acte est
admin (Arrêt Monpeurt 1942 et Bouguen 1943)

L’AAU doit faire grief, ce qui signifie qu’il produit ses effets sur les droits et obligations
d’une personne qui a intérêt à le contester, en produisant des conséquences sur la
situation de son destinataire.
Q2 : La manifestation de volonté de l’administration

À travers les actes juridiques que prennent l’administration, on a une manifestation de


volonté destinée à produire des effets de droit.

Paragraphe 1 : Une volonté extériorisée

Acte administratif : Attaché à la volonté des agents, le choix d’un agent raisonné dans un
but précis visant à organiser le monde qui l’environne.

Juridiquement, un acte est une manifestation de volonté destinée à produire des effets
de droit (Art 1100 code civil), la définition est la même en droit admin. Tout acte juridique
est le reflet d’une volonté. En droit administratif tout particulièrement, cette volonté des
autorités administratives ne peut précisément se saisir que lorsqu’elle s’est manifestée
extérieurement aux tiers : c’est là tout l’intérêt de l’acte administratif que de manifester
une intention. Cela ne signifie pas que cette volonté doit nécessairement être formalisée.
Il existe en effet des actes non écrits, que l’on peut déduire des circonstances.

A) La prépondérance de l’écrit

Les actes écrits prennent une place importante dans le fonctionnement de


l’administration car ils permettent de ciment identifier la manifestation de la volonté au
bon moment.
Avantages :
· Améliore la qualité de la décision
· Garant des droits des administrateurs
· Décisions définitives non susceptibles de contestation

B) La possibilité d’actes juridiques non-écrites

Il est possible d’identifier des actes juridiques derrière de purs faits, ce qui peut permettre
aux administrés de contester des actes à travers des faits.
Le pouvoir du fait matériel d’exécution peut révéler la manifestation de volonté.

· CE Novembre 2000 : Comité Tous frères : Fait matériel d’exécution révélé a


posteriori === Origine des actes de gouvernement
· CE Mars 1993 : CETA Communiqué public

Paragraphe 2 : Discussion sur des décisions automatisés

Manifestation de volonté lorsque la machine se substitue à l’Homme ?


Soucis d’efficacité et d’égalité : Automatisme
Principe d’égalité : Traitement de manière identique
Automatisme : Outil d’aide à la décision et à la manifestation de volonté

Possibilité de se substituer mais il faut s’assurer de la qualité des algorithmes.


Q3 : Les actes administratifs dépourvus de portée juridique

Paragraphe 1 : La définition intrinsèque de la portée juridique

Acte juridique : Manifestation de volonté destiné à produire des effets de droit (effets
juridiques)
Selon Duguit : Un acte juridique doit modifier l’ordonnancement juridique
Théoricien Kelsenien : Droit positif habilite le sujet à manifester sa volonté selon des
règles de procédures particulières ayant des conséquences sur le droit positif.

Change l’ordonnancement juridique donc possibilité de saisir le juge.


· Liaison qui incite à dédaigner les actes administratifs dénués de caractères
décisoires
Or, le champ d’action de l’administration soumis au droit concerne tant les actes
décisoires que non décisoires.
En effet, vision semblable fortement réductrice

Paragraphe 2 : Définition extrinsèque de la portée juridique

Juge admin retient la possibilité de recours à des actes non-décisoires

A) Les opérations à procédure

· Actes en cours d’élaboration


à Acte juridique résultat d’un processus, plusieurs étapes
Actes adoptés en cours d’élaboration à Pas un acte juridique

1. L’acte en projet
Pas d’acte juridique à Volonté pas entièrement manifestée
Pas d’effets juridiques
CE Mars 2016

2. Mesures préparatoires
Acte qui concourt à l’élaboration d’un acte juridique = pas un acte juridique
Actes consultatifs, actes préalables

B) Les actes indicatifs


Administration qui émet simplement une opinion, donne une information, des
indications à X ne modifie pas l’ordonnancement juridique

1. Les vœux

Administration émet une opinion


à Donnés par les organes délibératifs = pas d’effet juridique, pas d’obligation et pas
d’autorisation.
2. Les mises en demeure

Donnent une information --> menace sur les administrés


Pas contester la mise en demeure en elle-même.
CE février 2014, Commune de Cassis
à Pas de création d’effets juridiques à Pas d’acte juridique

Impose une obligation à l’administré sous un certain délai à Acte juridique


CE section, Janvier 1991, Confédération nationale des associations familiales catholiques

Q4 : Les circulaires administratives

Une circulaire est l’acte (le document) par lequel les chefs de service (et notamment les
ministres) vont exercer leur pouvoir hiérarchique envers leurs subordonnées. Dans une
circulaire, le supérieur hiérarchique va orienter ses subordonnées sur l’application de
certaines règles juridiques (supérieurs hiérarchiques vont envoyer des instructions à ceux
en dessous).

Il faut faire la différence entre la circulaire impérative et non impérative : La circulaire


impérative peut être attaquée devant le juge administratif et eux seuls peuvent faire
l’objet d’un REP devant le juge admin. En revanche, les circulaires non impératives sont
insusceptibles de recours.

A) Les circulaires interprétatives (pas d’effets juridiques)

Principe : Circulaire ne visent qu’à expliciter, interpréter les textes applicables par les
services concernés et les modalités de mise en œuvre.
Pas d’effet de droit assure l’efficacité et l’uniformité de l’exercice de l’action administrative.
Éclaire le sens d’une règle pas de modification de la portée NON DÉCISOIRE « la vraie
circulaire »
· CE, Février 1918 « Cochet d’Hattecourt » pas de recours

B) Les circulaires impératives (produisent des effets juridiques)

« Fausse circulaire »

Perçu par les agents ou usagers comme des actes décisoires

CE a retenu un critère de distinction simple :


* Soit la circulaire est purement interprétative
* Soit la circulaire est réglementaire
à CE, Janvier 1958 : Notre Dame du Kreisker
Circulaire ne se borne pas à interpréter les textes à Fixe de nouvelles règles à Susceptible
du recours contentieux
Cette conception est erronée : acte décisoire se limite selon le CE à la modification de
l’ordonnancement juridique, or il peut le maintenir.
La manière de rédiger le texte influe sur la réception aux agents.
SI la circulaire donne un ordre, s’il emploie l’indicatif ou l’impératif, usage du verbe «
devoir » ou « pouvoir » = circulaire impérative.

CE Section 18/12/2002 : Mme Duvignères (sujet 5)

Q5 : La portée de la jurisprudence CE, sect, 18 déc 2002, Duvignères

Commencer par le sujet 4 pour apporter un contexte jurisprudentiel

Importance : Solution qu’il apporte au régime contentieux des circulaires à Tri entre les
circulaires contestables ou non

Désormais, ce n’est pas parce qu’une circulaire donne une interprétation des textes
qu’elle ne fait pas grief.
La solution ne dépend pas de son objet mais de son effet.

ATTENTION = La distinction des circulaires impératives et des circulaires non impératives


se substitue donc à celle des circulaires réglementaires et des circulaires interprétatives.

Changement de distinction

à Ne contredit pas Mme de Kreisher, elle élargit : Toutes les dispositions réglementaires
sont impératives mais toutes les dispositions impératives ne sont pas réglementaires.

Juge s’attache désormais à ce qui constitue une prescription et ce qui reste une opinion.

· Si les circulaires impératives n’ajoutent rien en droit extérieur et ne font que


réitérer ce qu’il comportait, elles peuvent faire l’objet d’un REP.
Apporte + d’importance et d’attention aux textes qu’elles reprennent.
Différent de l’arrêt Kreisher.

L’arrêt Duvignères datant du 18 décembre 2002 a pu distinguer les circulaires impératives


et les circulaires non-impératives. Une circulaire est l’acte (le document) par lequel les
chefs de service (et notamment les ministres) vont exercer leur pouvoir hiérarchique
envers leurs subordonnées. Dans une circulaire, le supérieur hiérarchique va orienter ses
subordonnées sur l’application de certaines règles juridiques (supérieurs hiérarchiques
vont envoyer des instructions à ceux en dessous).

En effet, seules les circulaires impératives peuvent faire l’objet d’un REP devant le juge
administratif. Les circulaires qui dictent aux agents une conduite à avoir sont attaquable
devant le juge parce que ça en devient des actes décisoires.
L’arrêt Duvignères vient remplacer une autre distinction, qui avait été posée par le CE en
1954, entre les circulaires réglementaires, susceptibles de recours, et les circulaires
interprétatives, non susceptibles de recours (CE Ass 1954, Institution Notre-Dame du
Kreisker).

Nous l’avons vu, la définition de l’acte administratif a largement évolué. Au monde binaire
opposant l’impératif et le facultatif, le caractère décisoire et non-décisoire a succédé une
approche où l’influence, l’incitation, la simple invitation peuvent être appréhendées
comme règles de droit. Ce qui est interdit à la loi ((l’absence de normativité de la loi la
rend inconstitutionnelle – CC, décision n° 2005-512 DC du 21 avril 2005, Loi d’orientation et
de programme pour l’avenir de l’école)) est permis à l’acte administratif.
Le point de départ de la réflexion (il y a un avant, que nous n’examinerons pas) est la
fameuse décision Notre Dame du Kreisker (Conseil d’Etat, Assemblée, 29 janvier 1954,
Institution Notre-Dame du Kreisker, requête numéro 07134, rec. p. 64).
Dans cette décision le Conseil d’Etat pose en quelque sorte une alternative. Soit la
circulaire porte des règles nouvelles; elle contient dans ce cas des dispositions à caractère
réglementaires et peut faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir. Soit elle ne
contient aucune règle nouvelle. Elle n’est pas décisoire et ne peut être déférée à la
censure du juge administratif.
Mais, et c’est là l’un des paradoxes de la jurisprudence Notre-Dame du Kreisker, une
circulaire portant des dispositions réglementaires est en principe illégale lorsqu’elle
émane d’un ministre et plus généralement d’une autorité administrative ne disposant
pas du pouvoir réglementaire. Il en va évidemment différemment en cas de délégation
ou lorsque l’auteur entend volontairement exercer le pouvoir réglementaire qui lui a été
confié (ministre émettant sous forme de circulaire des dispositions pouvant être portées
par un arrêté).

La décision Duvignères modifie fondamentalement la manière dont la circulaire est


appréhendée par le juge administratif. Cette décision ouvre la voie aux évolutions
profondes que va connaître la théorie de l’acte administratif dans les vingt années qui
suivent.
Désormais, une circulaire peut être déférée au juge administratif en fonction de son
caractère impératif :

Q6 : Les lignes directrices

L’arrêt Gisti de 2020, semble avoir modifié l’état du droit concernant la contestabilité des
circulaires. C’est cette jurisprudence à laquelle il faut se rapporter pour voir la recevabilité
du recours contre une circulaire. Cet arrêt nous dit que les documents de portée général
émanant d'autorités publiques peuvent être attaqués devant le JA si ces documents sont
susceptibles d’avoir des « effets notables sur les droits ou la situation d’autres personnes
que les agents chargés de les mettre en œuvre.
Ont des effets comme cela, ceux de ces documents qui ont un caractère impératif (dans
la continuité de l’arrêt Duvignères et qui présentent le caractère de lignes directrices
(nouveauté apportée par l’arrêt GISTI.

On parle de lignes directrices en s’appuyant sur les « directives » rebaptisées lignes


directrices par l’arrêt CE, Septembre 2014, Jousselin

- Acte de portée générale ayant pour objet de donner des indications aux agents
d’un service traitant une demande individuelle pour obtenir un avantage/droit
juridiquement prévu.

àNe supprime pas le pouvoir d’appréciation de l’autorité et possibilité d’écarter la ligne


directrice.

Statut hybride : Acte décisoire et non-décisoire

Acte indirect qui oriente les actes individuels uniquement susceptibles de REP, de
produire des effets de droit.

AA priori : pas d’acte juridique

à Évolution de la question du régime contentieux. CE Dec 1970 Crédit foncier de France.


à Admission de la contestation par voie d’exception à l’occasion du recours de l’acte
conforme à la LD.

De sa nature hybride et quasi-normative à Évolution de la JP CE Juin 2020 Gisti


Il retient comme critère la répercussion de la LD sur la situation juridique des administrès.
Il y a un revirement de JP : s’intéresse aux effets notables + possibilité de recours direct
(pas voie d’exception) : Accepte de contrôler + contrôle de légalité.

BOF :

Q7 : Les « documents de portée générale »

En effet, quelle est la notion de « documents de portée générale » ?

On parle ici de circulaires, impératives ou non impératives : déf : Une circulaire est l’acte (le
document) par lequel les chefs de service (et notamment les ministres) vont exercer leur
pouvoir hiérarchique envers leurs subordonnées. Dans une circulaire, le supérieur
hiérarchique va orienter ses subordonnées sur l’application de certaines règles juridiques
(supérieurs hiérarchiques vont envoyer des instructions à ceux en dessous).

Il faut faire la différence entre la circulaire impérative et non impérative : La circulaire


impérative peut être attaquée devant le juge administratif et eux seuls peuvent faire
l’objet d’un REP devant le juge admin. En revanche, les circulaires non impératives sont
insusceptibles de recours.

Elle sert à les guider et non à modifier cet état de droit. C’est la raison pour laquelle on
estime que la circulaire est un acte non décisoire. Certaines circulaires peuvent être
attaquées devant le juge administratif.

L’arrêt Gisti de 2020, semble avoir modifié l’état du droit concernant la contestabilité des
circulaires. C’est cette jurisprudence à laquelle il faut se rapporter pour voir la recevabilité
du recours contre une circulaire. Cet arrêt nous dit que les documents de portée général
émanant d’autorité publiques (donc cela comprend les circulaires, impératives ou non
impératives, mais aussi les instructions…) peuvent être attaqué devant le JA si ces
documents sont susceptibles d’avoir des « effets notables sur les droits ou la situation
d’autres personnes que les agents chargés de les mettre en œuvre.

8. La portée de la jurisprudence CE, sect., 12 juin 2020, Groupe d’information et de


soutien des immigrés
(GISTI)

Dans cette affaire, c’est une « note d’actualité » du ministre de l’Intérieur, diffusé sur son
site internet, qui a été attaquée par le GISTI. Le CE admet le recours contre cette note « eu
égard aux effets notables qu’elle est susceptible d’emporter sur la situation des
ressortissants guinéens dans leurs relations avec l’administration française.
L’arrêt Gisti de 2020, semble avoir modifié l’état du droit concernant la contestabilité des
circulaires. C’est cette jurisprudence à laquelle il faut se rapporter pour voir la recevabilité
du recours contre une circulaire. Cet arrêt nous dit que les documents de portée général
émanant d’autorité publiques (donc cela comprend les circulaires, impératives ou non
impératives, mais aussi les instructions....) peuvent être attaqué devant le JA si ces
documents sont susceptibles d’avoir des « effets notables sur les droits ou la situation
d’autres personnes que les agents chargés de les mettre en œuvre.

Par conséquent, les circulaires, lorsqu’elles peuvent avoir un effet notable sur les droits ou
la situation d’autres personnes que les agents chargés de les mettre en œuvre, peuvent
être attaquées devant le juge administratif
Le CE termine en indiquant que, ont notamment de tels effets : ceux de ces documents
qui ont un caractère impératif (dans la continuité de l'arrêt Duvignères ») ou les
documents qui présentent le caractère de lignes directrices (nouveauté apportée par
l’arrêt GISTI).

L’arrêt GISTI vient donc étendre la possibilité de contester un acte de droit souple
(instruments ayant pour objet d’orienter le comportement de leurs destinataires).
Cet arrêt est remarquable par l’extension des actes susceptibles de faire l’objet d’un REP à
ceux qui ne sont pas des décisions. Il adapte à leur regard les conditions du contrôle de
légalité.
Conception classique de l’acte susceptible de faire l’objet d’un REP : celui qui constitue
une véritable décision.

Désormais, largement pris en compte par l’arrêt GISTI : Susceptible d’avoir des effets
notables sur les droits ou la situation d’autres personnes que les agents chargés de les
mettre en œuvre.

Exemple : LD et circulaires impératives.


Pour être déférés au juge de l’excès de pouvoirs, il faut qu’ils produisent des effets
notables. à Destinés à aller au-delà des effets juridiques

Avec l’arrêt Gisti, la prise en compte d’effets d’une mesure porte sur des documents de
portée générale. Pas de publication à l’égard des tiers mais application par les agents.
Arrêt Gisti, se contente des effets sur la situation de personnes auxquelles il ne s’adresse
pas. La recevabilité du recours pour excès de pouvoir permet au juge d’examiner la
légalité du document contesté.

Illégalité externe :
Notamment celui d’incompétence :
à Compétence large sauf pour les documents à caractère impératif : Donné par une
autorité compétente.

Illégalité interne :
à Rejoint Mme Duvignères : Mauvaise interprétation du droit positif dans son sens et sa
portée ou règle contraire à une norme juridique supérieure.
à Doit vérifier la portée du document sur ses destinations.
Peut devenir un véritable acte impératif de nature réglementaire.

9. Les actes des AAI/API

Une autorité administrative indépendante (AAI) est une institution de l'État, chargée
d'assurer la régulation de secteurs considérés comme essentiels et pour lesquels le
Gouvernement n'entend pas intervenir trop directement

Les autorités administratives indépendantes (AAI) et autorités publiques indépendantes


(API) sont des institutions créées par la loi, dotées d’une certaine autonomie. Les AAI et
API disposent de nombreux pouvoirs et moyens d’actions, dont certains (notamment leur
mission de régulation des conflits) les apparentent aux juridictions.

Les API disposent de la personnalité morale et sont donc directement responsables en


cas de litige alors que les AAI n’ont pas de personnalité juridique propre (l’État est
pleinement responsable).
Elles sont chargées d'une mission de régulation des conflits traditionnellement dévolue
au juge. Les pouvoirs et moyens d'action des AAI et des API les apparentant à des
juridictions sont les suivants :

Un pouvoir de contrôle et d’enquête : se faire communiquer des documents, procéder à


des auditions, diligenter des vérifications sur pièces et sur place. Certaines AAI, comme
l'Autorité de la concurrence, disposent de pouvoirs coercitifs (normalement réservés au
juge) dans l’exercice de leurs prérogatives d’enquête (perquisitions, saisies de documents)
;
Un pouvoir de décision : adresser des avertissements ou des injonctions, faculté de
sanctionner financièrement (AMF) ou de prononcer des interdictions (CSA).

1. Les actes incitatifs ne faisant pas grief

EN principe : pas de modification de l’ordonnancement juridique = pas d’actes juridiques


Fonction : Influencer le comportement des destinataires à Presque un effet juridique
mais c’est vraiment qu’une incitation (préconisation de certains comportements)
Pas d’effet de droit car pas d’effet contraignant

2. Les actes incitatifs faisant grief

Modification de l’ordonnancement juridique mais effets sur la situation des opérateurs.


à CE accepte le REP
Quittent la sphère du soft law pour rejoindre celle des actes juridiques eu égard de leur
objet et leur effet ainsi que la qualité des acteurs qui ont une autorité morale sur les
secteurs.

à Modification concrète des situations des administrés + effet quasi-contraignant


CE Ass, Mars 2016 : Société Fairvesta International et Société NC Numéricable
Pas de modification de l’ordonnancement juridique pas de REP
Modification = REP

10. La portée de la jurisprudence CE, ass., 21 mars 2016, Sté Fairvesta International ;
Sté NC
Numéricable

A travers les arrêts de 2016, et plus précisément le CE, nous précise que le recours pour
excès de pouvoir est recevable contre les actes de droit souple.

Rappelons que le recours pour excès de pouvoir vise à obtenir l’annulation d’une décision
administrative en démontrant une irrégularité de l’acte en question. C’est le procès que
l’on fait à l’acte, il oppose un administré à un acte administratif.

Les deux arrêts d’Assemblée du 21 mars 2016 élargissent la recevabilité du REP à des actes
qui, sans avoir le caractère de décision, peuvent produire des effets notables ou influer sur
les comportements.
JP avait une conception de l’acte administratif susceptible d’être attaqué liée aux effets
juridiques.

Avec les arrêts : Il faut que les actes soient de nature à produire des effets notables ou
aient pour objet d’influer de manière significative sur le comportement des personnes
auxquelles ils s’adressent.
à Apparition des effets notables

à Extension de la prise en considération des effets notables à tous les documents de


portée générale d’autorités publiques

Fairvesta – Numéricable + Crédit foncier + Duvignères s'épanouissent avec GISTI.

11. Les mesures d’ordre intérieur + 12. Les mesures d’ordre intérieur et le milieu
carcéral

En raison de leur faible importance, certaines mesures prises par l'administration ne


peuvent pas être attaquées devant le juge administratif. C’est le cas des mesures d’ordre
intérieur.

Une mesure d’ordre intérieur est une mesure prise par l’Administration qui a pour but
d’organiser le fonctionnement interne d’un service. Elles ne peuvent pas être attaquées
car elles n’ont pas d’influence directe sur la situation des administrés.
Ce sont des actes pris dans l’intérêt seulement du fonctionnement du SP.

Domaine : Large = écoles, universités, prisons...


Depuis l’arrêt Hardouin 1995, on accepte de contrôler des mesures qui présentent une
certaine gravité ou qui ont un effet sur l’exercice d’une liberté publique.

Conformément au raisonnement du CE : Pour savoir si on écarte, il convient de vérifier


l’effet de l’acte sur la situation juridique de son destinataire soit :
· Parce qu’il met en cause un droit ou une liberté = CE 1995 M. Marie
· Parce qu’il a un impact sur son statut juridique = CE 1995, Hardouin

CE précise la méthode de distinction entre les mesures d’ordre intérieur et acte recours
pour excès de pouvoir à Arrêt CE sept 2013 : Mme Bourjolly

Réduction du champ des mesures d’ordre intérieurs à l’égard des usagers :

à Arrêt CE Ass fevrier 1995 : M Marie


Juge administratif observe les effets concrets de la mesure à REP possible
Solution quiu s’explique par la montée en puissance de la CEDH qui pose le cadre des
peines privatives de liberté
Exemple :

· Mise à l’isolement contre le gré du prisonnier : 30 juillet 2003 Remli


· Transfèrement d’un détenu d’une maison centrale vers une maison d’arrêt : 14
décembre 2007
· Arrêt Payet 14 décembre 2007
· Transfèrement entre établissement de même nature : Miloudi 27 mai 2009

13. L’acte administratif et l’article 16 de la Constitution

I) L’acte administratif

Parmi les actes administratifs, on retrouve une catégorie « acte de gouvernement » qui
sont des décisions prises par les plus importantes autorités de l’exécutif, ce sont des actes
adoptés par des autorités administratives pour lesquels le juge refuse d’en contrôler la
légalité. Ils ont une immunité juridictionnelle : il n’est pas possible de demander leur
annulation dans le cadre d’un recours pour excès de pouvoir.
Puisque ces décisions prises par l’exécutif, elles ont un but politique, elles échappent à la
qualification d’acte administratif.

Sont des actes de gouvernement par exemple l’article 16 de la Constitution, la décision de


recourir aux pouvoirs exceptionnels de l’article 16 de la Constitution (CE 1962, « Rubin de
Servens »). En revanche, concernant cet article 16, les décisions prises en application de
cet article portant sur le domaine de la loi sont assimilées à la loi, et ont donc valeur
législative.

II) Les pouvoirs exceptionnels de l’article 16 de la Constitution

L’article 16 de la Constitution permet au président de la République, dans des cas de crise


grave, de prendre des mesures qui relèvent à la fois du domaine de la loi et du domaine
du règlement.

La décision de recourir à l’article 16 n’est pas attaquable devant le juge administratif


puisqu’il s’agit d’un « acte de gouvernement ».
En eevanche, s’agissant des mesures qui sont adoptées en application de l’article 16, elles
sont susceptibles de faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir si elles relèvent du
domaine du règlement.

14. Les ordonnances de l’article 38 et l’acte administratif

Une ordonnance est un texte adopté par le Gouvernement (pouvoir exécutif) dans des
matières qui relèvent du domaine de la loi (art 34). Elles sont prévues par l’article 38 de la
Constitution.
I- La procédure d’adoption des ordonnances et leur valeur juridique

a)
Le Parlement doit habiliter le gouvernement à agir dans le domaine de la loi pour un
certain délai. Dans sa loi d’habilitation, le Parlement va définir avec précision le domaine
de l’intervention et sa finalité.

Ensuite, une fois que la loi d’habilitation est adoptée par le Parlement, l’ordonnance est
alors délibérée en Conseil des ministres, puis signée par le Président de la République.

Enfin, l’ordonnance doit faire l’objet d’une ratification. Le Parlement devra donc adopter
une loi de ratification pour « valider » l’ordonnance qui a été prise.

b)
Le mécanisme des ordonnances permet au Gouvernement, sous le contrôle du
Parlement, d’édicter des normes qui relèvent normalement du domaine de la loi. Ces
ordonnances doivent être ratifiées par une loi de ratification du Parlement :

Tant que l’ordonnance n’a pas été ratifiée, elle a une simple valeur de règlement, elle peut
donc être annulée par le juge administratif dans le cadre d’un REP.
Une fois que l’ordonnance a été ratifiée, elle a valeur de loi. Elle pourra être contestée dans
le cadre d’un contrôle de conventionalité des lois.

Ayant définit la notion d’ordonnance de l’article 38, on se doit de comprendre ce qui


lie les ordonnances à la notion d’acte administratif.
En effet, à quoi reconnait-on l’administrativité d’un acte ?
Dans la plupart des cas, un acte est considéré comme administratif s’il provient d’un
organe administratif, une décision provenant d’une personne publique quoi mais à
l’inverse, si une personne privée prend une décision, elle peut être administratif mais
seulement à des conditions spécifiques.

En effet, comme nous l’avons mentionné précédemment, certains actes émanant du


pouvoir exécutif peuvent avoir la nature de loi. C’est le cas des ordonnances de l’article 38
de la Constitution.

15. L’acte administratif et les services de la justice et du Parlement

1. Actes d’organisation au service de la justice

Tribunal des conflits ; Novembre 1952 : Préfet de Guyanne


à Sont des actes administratifs ceux qui sont relatifs à l’organisation du service publique
de la justice.

Quels actes sont concernés :


· Décisions liées à l’existence de juridictions
- Création
- Modification
- Suppression

· Décisions relatives à la carrière des magistrats


- Nomination par président
- Sanction
= Susceptible de REP

Exécution de l’activité juridictionnelle è Juridictions judiciaires


· Sentences
· Exécutions
· Police judiciaire

2. Actes d’organisation des services parlementaires

Assemblées disposent d’une administration : Quels actes administratifs cette


administration est-elle susceptible de prendre ?
Actes du parlement échappent au principe du juge admin (exception QPC)
· CE a affirmé qu’il appartient à la juridiction administrative de connaitre des
contestations relatives aux décisions prises par les services de ses assemblés
relevant de la fonction parlementaire à CE Mars 1999 = Président de l’Assemblée
Nationale.
16. L’acte de gouvernement 17. Les dynamiques de l’acte de gouvernement

Les actes de gouvernement échappent au contrôle du juge administratif : il n’est pas


possible de contester la légalité des actes de gouvernement devant les juridictions
administratives.

Qu’est-ce qu’un acte de gouvernement ?

Les actes de gouvernement sont des décisions prises par les plus importantes autorités
de l’exécutif. Ce sont des actes adoptés par des autorités administratives pour lesquels le
juge refuse d’en contrôler la légalité.
Ces actes ont en effet une immunité juridictionnelle : il n’est pas possible de demander
leur annulation dans le cadre d’un recours pour excès de pouvoir.
Par conséquent, ces décisions prises par l’exécutif, puisqu’elles ont un but politique, elles
échappent à la qualification d’acte administratif. Ce critère du mobile politique a été
abandonné par une importante décision de 1875 (CE 1875, « Prince Napoléon »). Vu que ce
critère fut abandonné et pas remplacé, le juge administratif fait du cas par cas en
décidant que tel ou tel acte est un acte de gouvernement.

Les actes de gouvernement sont des actes qui bien qu’émanant d’une autorité du
pouvoir exécutif sont insusceptibles de tout recours juridictionnels direct ou indirect.
Ceux-ci sont pris par le premier ministre les ministres et le président.
Ex : Décret de nomination du gouvernement.
Le domaine des actes de gouvernement
Deux domaines :
à Les actes relatifs aux relations entre les pouvoirs publics : tout d’abord, les actes qui
concernent les rapports entre les pouvoirs publics (relations entre le législatif et l’exécutif)
sont des actes de gouvernement.
à Les actes relatifs aux relations de la France avec l’étranger : les actes diplomatiques

Le recul de l’acte de gouvernement


a) Actes pris par le pouvoir exécutif dans ses relations avec les pouvoirs constitués

Actes qui impliquent une collaboration avec le pouvoir législatif : dépôt d’un projet de loi,
décision de dissoudre l’assemblée et déclenchement de l’art 16.
Il y a une réduction des actes de gouvernement pris par l’exécutif.

b) Actes pris par le pouvoir exécutif dans le cadre des relations internationales de la
France

· Actes de gouvernement relatif :


- Aux négociations d’un traité, ratification
- Décision prise pour poursuivre ou rompre une relation diplomatique
- Déclaration de guerre

· Décision d’autoriser ou refuser l’extradition demandée par un Etat étranger : CE


1993 R-U de Grande Bretagne et l’Irlande du Nord

18. L’acte administratif unilatéral pris par une personne privée

En droit administratif, pour remplir sa mission, l’administration peut recourir à deux types
d’actes juridiques différents : l’acte administratif unilatéral ainsi que le contrat
administratif.
Avec l’AAU, l’administration agit de manière unilatérale. Il s’impose aux destinataires de
l’acte à savoir l’administré.
· Bénéficie du caractère exécutoire : l’exécution d’un acte administratif s’impose
aux administrés, ils ne peuvent pas s’y opposer.
· Bénéficie du privilège du préalable : pour exécuter l’acte administratif, elle n’a
pas besoin de recourir préalablement à un juge.

Un acte administratif unilatéral est un acte juridique qui a un caractère administratif et


décisoire, et qui émane de la volonté de l’administration.
Jusqu’au début du XXème siècle, il était habituel de présenter le droit admin comme
celui qui régissait les activités de personne publique. Aujourd’hui la jurisprudence a tenu
compte de l’action de + en + étroite de la personne privée avec l’administration et de
l’immersion croissante des personnes publiques dans les activités privées conduit à
définir les AAU non pas avec l’édiction d’une personne publique mais avec des critères
matériels.

Par principe, les actes de personnes privées relèvent du droit privé et de la compétence
du juge judiciaire.
OR : l’attribution d’une activité admin à une personne privée a conduit à leur reconnaître
le droit des AAU.

Les personnes publiques n’ont pas le monopole de l’exécution des SP, les personnes
privées peuvent se voir confier l’exécution.
Le pouvoir d’édiction unilatérale = instrument garantissant le triomphe de l’intérêt
général = Nécessaire de le confier aux personnes privées chargées de gérer le SP.

Ainsi, par l’arrêt Monpeurt du CE 1942 : Prolongement du processus enclenché en 1935


par l’arrêt Verja : organisme non publique a pu prendre un AAU. Puis on a admis la
recevabilité du REP pris pour l’ordre des médecins : 1943

I – AAU d’une personne privée dans le cadre d’un SPA

Conditions données au sein de l’arrêt Magnier, janvier 1961 :


· Personne privée s’est vu déléguer la gestion d’un SPA
· Décision traduit la mise en œuvre de prérogatives de puissance publique
confiée par habilitation à cette personne privée
Conditions cumulatives : Sont concernés les actes réglementaires relatifs à l’organisation
du SP + actes individuels impératifs

II- AAU d’une personne privée dans le cadre d’un SPIC

Alors que la gestion d’un SPIC relève largement de la gestion privée, certains actes de la
prérogative délégataire peuvent être administratifs.
Arrêt TC 15/01/1968 : Consorts Barbier

Les juridictions administratives sont compétentes pour apprécier la légalité des


règlements émanant du conseil administratif qui touchent à l’administration du SP
présente un caractère administratif.

Sont donc des AAU : les actes d’une personne privé :


· Gérant un SPIC
· Ayant la nature d’acte réglementaire
· Portant sur l’organisme même du SP

à Les personnes privées peuvent prendre des AAU à condition :


· PP doit assurer l’exécution d’un SP
· PP doit employer à cet effet des prérogatives de puissances publiques (décision
TC 1968 : Compagnie Air-France contre Époux Barbier).

Quand une personne privée prend un acte dans l’exercice d’une mission de SP, l’acte est
admin (Arrêt Monpeurt 1942 et Bouguen 1943)

Les actes pris par des personnes privées susceptibles d’avoir un caractère administratif

Certaines personnes privées prennent des actes administratifs, c’est le cas lorsque la
personne privée est chargée de la gestion d’un service public. C’est alors qu’un acte
adopté par une personne privée sera considéré comme administratif s’il est dans
l’accomplissement d’un service public.

Exemple : la décision de la fédération française de football (personne privée) par laquelle


elle homologue les résultats du championnat de France est un acte administratif (CE
2001, « Toulouse football Club ».

19. L’apport croisé des jurisprudences CE, sect., 13 janv. 1961, Magnier et TC, 15 janv.
1968,
Consorts Barbier

Par ailleurs, concernant les actes pris par un SPIC, il s’agit en principe d’un acte de droit
privé. Cependant, par exception, un acte pris par un SPIC est un acte administratif si cet
acte a été adopté dans le cadre d’une mission de service public (TC 1968, « Époux Barbier
»).

Si un SPIC prend un acte relatif à l’organisation même du SP, il s’agit d’un acte
administratif réglementaire. En cas de litige, c’est le juge administratif qui est compétent.

20. Qu’est-ce qu’être « unilatéral » pour un acte administratif ?

Un acte administratif unilatéral est un acte juridique qui a un caractère administratif et


décisoire, et qui émane de la volonté de l’administration.

Être « unilatéral » pour un acte administratif signifie qu'il est pris par une autorité
administrative de manière unilatérale, c'est-à-dire sans nécessiter le consentement ou
l'accord préalable d'une autre partie. Dans ce contexte, l'autorité administrative agit seule,
sans la participation ou la négociation avec d'autres parties intéressées.

Les actes administratifs unilatéraux sont généralement émis par les autorités
administratives dans l'exercice de leurs compétences et prérogatives. Ces actes peuvent
prendre différentes formes, telles que des décisions, des arrêtés, des règlements ou des
ordonnances. Ils visent à réglementer ou à contrôler des situations ou des activités
spécifiques dans le cadre de la mission confiée à l'autorité administrative.

Il est important de noter que, bien que les actes administratifs unilatéraux soient pris sans
nécessiter le consentement des parties concernées, ils sont souvent soumis à des voies
de recours pour garantir les droits et les intérêts des personnes affectées par ces actes.
Les personnes concernées par un acte administratif unilatéral peuvent contester sa
légalité ou demander sa modification ou son annulation en utilisant les procédures de
recours administratives notamment en saisissant les juridictions administratives
compétentes.

L'unilatéralité des actes administratifs est une caractéristique essentielle de


l'administration publique, car elle lui permet de prendre des mesures pour réglementer,
organiser ou contrôler divers aspects de la société, sans avoir à négocier ou à obtenir un
accord préalable de chaque individu ou entité concernée. Cependant, cela ne signifie pas
que ces actes sont totalement arbitraires. Ils doivent être fondés sur le droit et respecter
les procédures légales en vigueur.

21. Les 3 catégories d’actes administratifs unilatéraux

Un acte unilatéral est un acte juridique (manifestation de volonté destinée à produire


des effets de droit), adopté unilatéralement (donc se distingue d’un contrat), par une autorité
administrative (soit un agent seul soit une entité collective), qui modifie ou refuse de
modifier l’ordonnancement juridique ( affecte la situation d’une ou plusieurs personnes
donc droit et obligations d’une personne peuvent être modifiés)

Il existe 3 catégories d’AAU: les actes réglementaires, les actes individuels et les actes de
gestion.
L’article L.200-1 CRPA évoque trois catégories d’actes administratifs unilatéraux en
fonction de leurs destinataires. Il existe en effet l’acte réglementaire, l’acte individuel et
l’acte sui generis
I) Les actes réglementaires:
L’acte réglementaire est un acte administratif unilatéral général et impersonnel.
Les actes réglementaires ont une importance particulière dans l'organisation et la
régulation de l'administration publique, car ils établissent des règles générales qui
s'appliquent à tous les citoyens. Ils doivent respecter les principes de légalité, de
proportionnalité et de non-discrimination.

a) Caractéristiques des actes réglementaires :


● Généralité : Les actes réglementaires ont une portée générale et s'appliquent
à un ensemble de personnes ou de situations.
● Impersonnalité : Ils ne sont pas spécifiquement dirigés vers une personne ou
un cas particulier.
● Prévisibilité : Ils doivent être accessibles et prévisibles pour les citoyens, afin
qu'ils puissent en connaître les règles applicables.
b) Exemples d'actes réglementaires :
● Les décrets : Ils sont émis par le gouvernement ou par le Président de la
République et ont une portée générale.
● Les arrêtés ministériels : Ils sont pris par un ministre et visent à réglementer
des domaines spécifiques relevant de sa compétence.
● Les arrêtés préfectoraux : Ils sont pris par le préfet d'un département et
concernent des questions d'ordre local.
● Les règlements : Ils sont édictés par des autorités administratives
indépendantes ou des organismes publics et ont une portée générale dans
leur domaine spécifique.

Il est à noter que les actes réglementaires peuvent également faire l'objet de contrôle de
légalité par le juge administratif pour vérifier leur conformité aux lois et à la Constitution

II) Actes individuels:


L’acte administratif individuel est nominatif : il vise une ou plusieurs personnes
dénommées.
Contrairement aux actes réglementaires qui ont une portée générale, les actes
administratifs individuels ont une portée individuelle et concernent des situations
spécifiques.

Caractéristiques des actes administratifs individuels :

● Portée individuelle : Les actes administratifs individuels sont destinés à une ou


plusieurs personnes physiques ou morales identifiées.
● Principe de l'individualisation : Les actes administratifs individuels doivent être
adaptés à la situation particulière de la ou des personnes concernées. Ils doivent
donc prendre en compte les circonstances individuelles de chaque cas.
● Principe du contradictoire : Les actes administratifs individuels sont édictés après
que la ou les personnes concernées ont eu la possibilité de présenter leur point de
vue à l'autorité administrative compétente. Cela permet d'assurer une prise en
compte équitable des intérêts en présence.
● Forme et motivation : Les actes administratifs individuels doivent être
suffisamment motivés pour que les personnes concernées puissent comprendre
les raisons de la décision. En outre, ils doivent être notifiés à la ou aux personnes
concernées et peuvent être assortis de mesures de publicité adaptées.

Exemples: les permis de construire, les décisions d'attribution de prestations sociales, les
décisions de recrutement dans la fonction publique, les sanctions disciplinaires, etc. Ces
actes sont importants pour garantir le respect des droits et des intérêts des personnes
concernées et pour assurer une gestion efficace et équitable des affaires publiques.

II) Actes de gestion:


Un acte de gestion est une catégorie spécifique d'acte administratif unilatéral qui
concerne la gestion interne et quotidienne des services administratifs. Contrairement aux
actes réglementaires et individuels, qui ont une portée plus générale ou qui visent des
situations spécifiques, les actes de gestion sont liés à l'organisation interne de
l'administration et à la gestion de ses activités.

Caractéristiques des actes de gestion :

● Organisation interne : Ils visent à réguler le fonctionnement des services


administratifs, à gérer les ressources humaines, matérielles ou financières, ou à
prendre des décisions relatives à l'organisation des tâches administratives.
● Aspect opérationnel : Ils peuvent inclure des décisions relatives aux horaires de
travail, à la répartition des tâches, aux autorisations d'absence, à la gestion des
contrats, etc.
● Flexibilité : Ils sont souvent soumis à une plus grande flexibilité que les actes
réglementaires ou individuels. Ils peuvent être adaptés en fonction des besoins
changeants des services administratifs et ne nécessitent pas toujours une
procédure complexe ou une motivation détaillée.
● Contrôle interne : Ils sont soumis à un contrôle interne exercé par l'administration
elle-même pour s'assurer de la bonne gestion des ressources et du respect des
règles internes.

Exemples: Les décisions relatives à la gestion du personnel (affectation, mutation,


promotion), les décisions de passation de contrats administratifs, les décisions relatives à
l'organisation des services administratifs, etc. Ces actes contribuent à assurer le bon
fonctionnement et la gestion efficiente des services administratifs.

22. La compétence à prendre un AAU

I- Principe

Cela correspond à la sphère d’action déterminée par les textes de manière claire et
précise.

La compétence à prendre un acte administratif unilatéral est conférée à une autorité


administrative par la loi ou les réglementations en vigueur. Les autorités administratives
disposent de pouvoirs et de compétences spécifiques pour prendre des décisions et
émettre des actes dans le cadre de leurs attributions légales.

La compétence peut être générale ou spécifique, et elle est souvent définie par des lois,
des décrets, des règlements ou d'autres textes juridiques. Ces textes précisent les
domaines d'action dans lesquels une autorité administrative est autorisée à prendre des
actes unilatéraux et les limites de ses pouvoirs.

Par exemple, une autorité administrative peut être compétente pour prendre des arrêtés
municipaux réglementant la circulation routière, des décrets présidentiels établissant des
politiques nationales, des décisions ministérielles affectant la gestion des services publics,
etc.

Il est important de noter que la compétence à prendre des actes administratifs


unilatéraux doit être exercée conformément aux principes de légalité, de proportionnalité
et de respect des droits fondamentaux. Les actes administratifs doivent être justifiés par
l'intérêt général et respecter les procédures prévues par la loi, notamment en matière de
consultation, de publicité, de recours et de contrôle juridictionnel.

En cas de litige ou de contestation, il est possible de faire appel devant les juridictions
administratives compétentes pour vérifier la légalité de l'acte administratif unilatéral et, le
cas échéant, demander son annulation ou sa modification.

II- Limites

Ratione-materiae : Autorité administrative peut prendre la décision seulement dans un


champ de matières précisés par les textes

Ratione loci : Pas de décision en dehors d’une sphère territoriale déterminée

Ratione temporis : Pas d’acte qui s’appliquerait avant ou après le temps de son
habilitation.

III- Aménagement de la compétence

Système admin fortement centralisé à Responsabilité trop nombreuse

A) Les délégations

Transfert d’une fraction de pouvoir (soucis de temps et de capacité)


Délégations doivent être limitées à ce qui est nécessaire :
à Claires et précises quant aux autorités compétentes concernés
à Délèguent ne se dépouille pas de 100% de la compétence = Délégation partielle
à CE Ernesto, 12/04 : Publication nécessaire

2 types de délégations :

· Délégation de pouvoir : délégation se dessaisit de la compétence de décider


dans un domaine au profit du délégataire
à Seul compétent pour agir en son nom propre
· Délégation de signature : délégation ne se décharge pas de sa compétence
juridique, reste libre de traiter lui-même le dossier
· Délégation intuitu personae

22 bis. Les consultations lors de l’élaboration d’un AAU

Lors de l'élaboration d'un acte administratif unilatéral, il peut être nécessaire pour
l'autorité administrative de procéder à des consultations. Cela dépend du contexte
législatif et réglementaire spécifique entourant la prise de cet acte.

Dans de nombreux systèmes juridiques, la consultation est une pratique courante et une
exigence légale dans certains cas. Elle vise à permettre la participation et la prise en
compte des opinions et des intérêts des parties prenantes concernées par l'acte
administratif.

Grands principes de procédure :


· Règle audi altersa pstrom
· Principe d’impartialité : Si membre à un intérêt à Pas partie de l’élaboration
· Principe d’effectivité : Administration doit se prononcer après examen particulier

La procédure d’élaboration est un enchaînement d’actes d’actions qui contribuent à


élaborer le résultat final AAU.
Les aspects procéduraux prévus par les textes :
- Consultations
- Le principe du contradictoire

A) Les consultations

Associe des tiers, personnes extérieures à l’administration

1. Consultation publique : L'autorité administrative peut publier un projet d'acte


administratif et permettre aux citoyens, aux organisations de la société civile, aux
entreprises ou à d'autres parties intéressées de soumettre des commentaires ou des
suggestions. Cela peut se faire via des consultations en ligne, des auditions publiques, des
enquêtes publiques, etc.

2. Consultation des experts : L'autorité administrative peut solliciter l'avis d'experts ou de


commissions spécialisées dans le domaine concerné par l'acte administratif. Ces experts
peuvent fournir des connaissances techniques ou des évaluations spécifiques qui
peuvent éclairer la prise de décision.

3. Consultation des autorités concernées : L'autorité administrative peut être tenue de


consulter d'autres autorités ou organismes publics dont les compétences sont liées à
l'acte administratif envisagé. Cela vise à assurer la coordination et la cohérence des
actions administratives.
Il est important de souligner que la portée et le degré des consultations peuvent varier en
fonction du contexte et de la nature de l'acte administratif. Certains actes administratifs
unilatéraux peuvent ne nécessiter qu'une consultation limitée, tandis que d'autres
peuvent exiger des consultations plus approfondies et formelles.

Cependant, dans tous les cas, la prise de l'acte administratif reste de la responsabilité de
l'autorité compétente, qui peut ultimement décider de suivre ou de ne pas suivre les
recommandations issues des consultations.

En effet il y a plusieurs catégories de consultation :

· Consultation facultative : admin pas dans l’obligation de solliciter un avis


à Vise à améliorer la décision = Auto-soumission à un régime spécifique

L101-1 CRPA : Si l’administration décide d’associer le public à son action administrative.

CE 07/2017 : Association citoyenne pour Occitanie pays catalan : Apporte des précisions

à Modalités concrètes : Consultations sincères = Infos claires et précises


à Calibrage : Périmètre public consulté défini au regard de l’objet de la consultation + pas
de vice.

· Consultations obligatoires :
- Avec avis simple, obligé de recueillir l’avis mais a le droit de s’en écarter avec des
arguments.
- Avec avis conforme, pas le choix : Admin doit se conformer à l’avis

23. Le principe du contradictoire et l’AAU

Le principe du contradictoire est un principe fondamental du droit qui s'applique dans le


cadre des procédures juridiques. Il garantit le droit pour chaque partie à un litige d'être
entendue, de présenter ses arguments et d'avoir connaissance des arguments de la
partie adverse. Le principe du contradictoire est généralement associé aux procédures
judiciaires, où il est essentiel pour assurer un procès équitable.

Cependant, dans le domaine du droit administratif, le principe du contradictoire peut


connaître certaines spécificités, notamment en ce qui concerne les actes administratifs
unilatéraux. Les actes administratifs unilatéraux sont des décisions prises par une autorité
administrative sans qu'il y ait de procédure contradictoire préalable.

En principe, le contradictoire n'est pas applicable aux actes administratifs unilatéraux.


Cela signifie que l'administration n'est pas tenue de donner la possibilité aux personnes
concernées de présenter leurs observations ou de participer à une procédure
contradictoire avant de prendre une décision. L'autorité administrative dispose
généralement d'une large marge d'appréciation pour prendre ses décisions unilatérales.
Toutefois, dans certains cas, le principe du contradictoire peut trouver une application
partielle dans le domaine administratif. Par exemple, si un acte administratif unilatéral
porte atteinte de manière grave et immédiate aux droits d'une personne, celle-ci peut
avoir la possibilité d'introduire un recours devant une juridiction administrative pour
contester cet acte. Dans le cadre de cette procédure contentieuse, le principe du
contradictoire sera alors applicable, permettant à la personne concernée de présenter ses
arguments et de contester l'acte administratif devant un juge.

En résumé, le principe du contradictoire est essentiel dans les procédures judiciaires pour
garantir un procès équitable, mais il peut connaître des limitations dans le domaine du
droit administratif, notamment en ce qui concerne les actes administratifs unilatéraux.
Cependant, dans certains cas, une forme de contradictoire peut être présente lorsqu'une
personne conteste un acte administratif unilatéral devant une juridiction administrative.

24. La forme de l’AAU et la décision tacite

L'acte administratif unilatéral est une décision prise par une autorité administrative sans
nécessité d'un accord ou d'une participation de la personne concernée. Il peut revêtir
différentes formes, selon la nature de la décision et les règles de procédure en vigueur.

La forme la plus courante de l'acte administratif unilatéral est l'acte écrit. Il s'agit d'un
document rédigé par l'administration qui exprime de manière claire et précise la décision
prise. Cet acte écrit peut prendre la forme d'un arrêté, d'une décision, d'un règlement,
d'une circulaire, d'une note de service, etc., en fonction de la nature de la décision et de
l'autorité compétente pour la prendre.

Cependant, il convient de noter qu'un acte administratif unilatéral peut également être
pris de manière verbale. Dans ce cas, il est généralement constaté par un procès-verbal
ou par un compte rendu écrit de la décision prise. Il est recommandé de conserver une
trace écrite de ces décisions verbales afin d'éviter toute contestation ultérieure.

En ce qui concerne la décision tacite, il s'agit d'une situation dans laquelle


l'administration ne se prononce pas expressément sur une demande ou une requête
dans les délais fixés par la loi. Lorsque l'administration ne rend pas de décision explicite
dans les délais impartis, la décision est réputée être positive ou négative par le jeu de la
décision tacite.

Silence vaut acceptation au bout de deux mois lorsque l’admin a été saisi d’une
demande. Avant le silence valait refus pour protéger l’administration mais la loi du
12/11/2013 à renverser ce principe et le silence vaut acceptation au bout de 2 mois et le
refus doit être explicite = ce qui a permis l’amélioration des relations.

La forme de la décision tacite est généralement implicite, car il n'y a pas d'acte écrit
exprimant la décision. Cependant, cette décision tacite a les mêmes effets juridiques
qu'une décision expresse. Par conséquent, si la décision tacite est favorable à la personne
concernée, elle peut agir en conséquence comme si une décision explicite avait été
rendue. En revanche, si la décision tacite est défavorable, la personne concernée peut
exercer des voies de recours pour contester cette décision.

En résumé, l'acte administratif unilatéral peut revêtir la forme d'un acte écrit ou verbal,
selon les circonstances. La décision tacite, quant à elle, est une décision implicite qui se
produit lorsque l'administration ne se prononce pas expressément dans les délais prévus
par la loi.

25. La motivation de l’AAU

La motivation de l'acte administratif unilatéral correspond à l'obligation pour


l'administration d'expliquer les raisons et les motifs qui ont conduit à la prise de cette
décision. Elle constitue un élément essentiel de l'acte administratif, car elle permet
d'assurer la transparence, la légalité et le contrôle de la décision administrative.

La motivation d'un acte administratif unilatéral doit répondre à plusieurs exigences. Tout
d'abord, elle doit être suffisamment claire et précise pour permettre à la personne
concernée de comprendre les raisons qui ont motivé la décision. Ensuite, elle doit être
basée sur des faits et des éléments de droit pertinents, c'est-à-dire qu'elle doit reposer sur
des fondements juridiques solides et étayer la décision prise. Enfin, la motivation doit être
complète, c'est-à-dire qu'elle doit aborder tous les points essentiels de la décision et
prendre en compte les arguments éventuellement avancés par la personne concernée.

La motivation peut être intégrée directement dans l'acte administratif unilatéral


lui-même, sous la forme d'une partie explicative ou d'un exposé des motifs. Elle peut
également être énoncée dans un document séparé, tel qu'une notification ou une lettre
de motivation, qui accompagne l'acte administratif.

La motivation de l'acte administratif unilatéral revêt une grande importance juridique.


Elle permet d'assurer la légalité de la décision en fournissant les justifications nécessaires
et en facilitant le contrôle de cette dernière par les juridictions administratives. En effet, si
la motivation est insuffisante, contradictoire ou inexistante, la décision peut être annulée
ou réformée par le juge administratif.

En résumé, la motivation de l'acte administratif unilatéral consiste en l'obligation pour


l'administration d'expliquer les raisons et les motifs qui ont conduit à la prise de la
décision. Elle doit être claire, précise, basée sur des faits et des éléments de droit
pertinents, et être complète pour assurer la légalité et le contrôle de la décision
administrative.
26. L’entrée en vigueur de l’AAU

L’obligation de soumettre le projet d’acte à l’avis d’un expert : les avis facultatifs et les avis
obligatoires. Parmi les avis obligatoires existent encore 2 catégories : les avis conformes et
non conformes.

Le principal exemple d’avis obligatoire (mais non conforme) est la procédure de


consultation du Conseil d’Etat sur les projets de décrets (en Conseil d’Etat) et les projets
de lois et d’ordonnances.

L'entrée en vigueur d'un acte administratif unilatéral correspond au moment à partir


duquel cet acte produit ses effets juridiques. Cela détermine la date à partir de laquelle
les droits et obligations qui en découlent sont applicables.

La date d'entrée en vigueur d'un acte administratif unilatéral peut être fixée de
différentes manières, en fonction de la nature de l'acte et des règles de procédure en
vigueur. Voici quelques principes généraux :

1. Date d'effet explicite : L'administration peut expressément indiquer dans l'acte


administratif la date à partir de laquelle il entre en vigueur. Cela peut être une date
précise ou une date future déterminée en fonction de certaines conditions ou
événements.

2. Date de notification : Dans certains cas, l'acte administratif unilatéral entre en vigueur à
la date de sa notification à la personne concernée. Cela signifie que l'acte produit ses
effets juridiques à partir du moment où la personne est informée officiellement de la
décision prise par l'administration.

3. Date de publication : Dans le cas des actes réglementaires, tels que les arrêtés ou les
règlements, ils doivent généralement être publiés pour entrer en vigueur. La date de
publication dans un journal officiel ou tout autre support approprié constitue alors la date
à partir de laquelle l'acte devient applicable.

4. Date de décision tacite : Pour les décisions tacites, c'est-à-dire lorsque l'administration
ne se prononce pas dans les délais prévus, l'entrée en vigueur peut être fixée à la date à
laquelle la décision est réputée avoir été prise. Cette date correspond généralement à la
fin du délai imparti à l'administration pour se prononcer.

Il est important de noter que chaque acte administratif unilatéral peut avoir ses propres
règles spécifiques d'entrée en vigueur, qui doivent être respectées pour que l'acte
produise ses effets juridiques. Il est recommandé de se référer aux dispositions légales ou
réglementaires applicables et à l'acte lui-même pour déterminer avec précision la date
d'entrée en vigueur.
En résumé, l'entrée en vigueur d'un acte administratif unilatéral peut être déterminée par
une date d'effet explicite, la date de notification, la date de publication ou la date de la
décision tacite, selon les circonstances et les règles de procédure en vigueur.

27. La publicité de l’AAU

La publicité de l'acte administratif unilatéral fait référence à l'obligation pour


l'administration de rendre cet acte accessible et disponible au public. Cela permet
d'informer les personnes concernées et les tiers des droits et obligations qui en
découlent, et de garantir la transparence et la légalité de l'action administrative.

La publicité de l'acte administratif unilatéral peut se réaliser de différentes manières,


selon la nature de l'acte et les règles de procédure en vigueur. Voici quelques moyens
couramment utilisés :

1. Publication dans un journal officiel : Pour certains actes administratifs unilatéraux,


notamment les actes réglementaires, la publication dans un journal officiel est requise.
Cela permet d'assurer une large diffusion de l'acte et d'en garantir l'opposabilité aux tiers.

2. Affichage : Dans certains cas, l'administration peut être tenue d'afficher l'acte
administratif dans un lieu public, tel qu'une mairie, un bâtiment administratif ou un
tribunal. L'affichage permet de porter l'acte à la connaissance du public et de garantir sa
visibilité.

3. Notification individuelle : Lorsqu'un acte administratif unilatéral concerne


spécifiquement une personne ou un groupe de personnes déterminé, l'administration
peut être tenue de notifier individuellement cet acte à chaque intéressé. La notification
individuelle assure ainsi l'information directe des personnes concernées.

4. Publication sur des supports électroniques : Avec l'avènement des technologies de


l'information, de nombreux actes administratifs unilatéraux sont publiés sur des sites web
officiels, des portails gouvernementaux ou d'autres supports électroniques accessibles au
public. Cela permet une diffusion plus large et une accessibilité facilitée.

Il est important de souligner que la publicité de l'acte administratif unilatéral revêt une
importance juridique. En effet, l'opposabilité de l'acte aux tiers peut dépendre de sa
publicité adéquate. Les personnes concernées doivent avoir un accès raisonnable à l'acte
pour être en mesure d'exercer leurs droits, de contester la décision ou d'agir en
conséquence.

Il convient de se référer aux dispositions légales ou réglementaires applicables et à l'acte


lui-même pour déterminer les modalités spécifiques de publicité de chaque acte
administratif unilatéral.
En résumé, la publicité de l'acte administratif unilatéral implique sa diffusion et sa mise à
disposition du public de manière adéquate, que ce soit par publication dans un journal
officiel, affichage, notification individuelle ou publication sur des supports électroniques.
Cela garantit l'information des personnes concernées et des tiers, ainsi que la
transparence de l'action administrative.

28. Les privilèges d’exécution de l’AAU

Les privilèges d'exécution de l'acte administratif unilatéral permettent à l'administration


de contraindre les destinataires de l'acte à s'y conformer, même en cas de résistance ou
d'opposition de leur part. Ils constituent ainsi un moyen de garantir l'efficacité de l'action
administrative.

Voici quelques exemples de privilèges d'exécution dont peut bénéficier l'administration


en matière d'actes administratifs unilatéraux :

1. L'exécution d'office : Lorsque le destinataire d'un acte administratif unilatéral refuse de


s'y conformer, l'administration peut être autorisée à procéder à l'exécution d'office de cet
acte, c'est-à-dire à prendre les mesures nécessaires pour assurer sa mise en œuvre. Cette
mesure peut être mise en œuvre notamment dans le cadre de travaux publics ou de
démolition d'une construction illégale.

2. L'astreinte : L'astreinte est une somme d'argent que l'administration peut imposer à
une personne qui ne se conforme pas à un acte administratif unilatéral, afin de l'inciter à
s'y conformer. Elle peut être assortie d'un délai imparti pour exécuter l'acte et est souvent
proportionnelle à la durée du non-respect.

3. La saisie administrative : L'administration peut être autorisée à procéder à la saisie de


biens appartenant au destinataire de l'acte administratif unilatéral, afin de garantir
l'exécution de celui-ci. Cette mesure peut être utilisée notamment pour récupérer des
créances impayées ou pour faire cesser une activité illicite.

Il est important de souligner que l'utilisation des privilèges d'exécution de l'acte


administratif unilatéral doit être proportionnée à l'objectif poursuivi et respecter les droits
fondamentaux des personnes concernées. Les destinataires de l'acte doivent être
informés des moyens de recours à leur disposition pour contester la décision
administrative ou les mesures d'exécution envisagées.

En résumé, les privilèges d'exécution de l'acte administratif unilatéral permettent à


l'administration de contraindre les destinataires de l'acte à s'y conformer, même en cas
de résistance ou d'opposition de leur part. Ils peuvent prendre différentes formes, telles
que l'exécution d'office, l'astreinte ou la saisie administrative, mais doivent respecter les
droits fondamentaux des personnes concernées et être proportionnés à l'objectif
poursuivi.
29. L’exécution d’office de l’AAU

L'exécution d'office d'un acte administratif unilatéral fait référence à la faculté de


l'administration d'assurer la mise en œuvre ou l'exécution forcée de ses propres actes,
sans avoir besoin de recourir à l'intervention d'un juge. Cela signifie que l'administration
peut prendre les mesures nécessaires pour faire respecter ses décisions et faire appliquer
les obligations qui en découlent, même contre la volonté des destinataires de ces actes.

L'exécution d'office peut être utilisée dans divers contextes, tels que :

● Exécution d'un acte d'autorisation : Lorsqu'un acte administratif unilatéral autorise


une personne ou une entité à réaliser une activité spécifique (par exemple, la
construction d'un bâtiment), l'administration peut procéder à l'exécution d'office si
la personne concernée ne respecte pas les conditions fixées par l'acte.
● Exécution de mesures de police administrative : L'administration peut recourir à
l'exécution d'office pour assurer la mise en œuvre de mesures de police
administrative visant à prévenir ou faire cesser des troubles à l'ordre public, tels que
la fermeture d'un établissement non conforme aux normes de sécurité.
● Exécution de mesures de recouvrement : Si un acte administratif unilatéral prévoit
une obligation de paiement, l'administration peut procéder à l'exécution d'office
pour recouvrer les sommes dues en utilisant des mesures coercitives, comme la
saisie des biens du débiteur.

L'exécution d'office doit être réalisée dans le respect des droits fondamentaux des
personnes concernées et des garanties prévues par la loi. En cas de contestation de
l'exécution d'office, les destinataires de l'acte peuvent exercer des recours devant le juge
administratif pour faire valoir leurs droits et obtenir une éventuelle réparation si
l'exécution d'office est jugée illégale ou abusive.

30. L’abrogation de l’AAU

L'abrogation d'un acte administratif unilatéral fait référence à la procédure par laquelle
l'administration décide de mettre fin à l'applicabilité d'un acte administratif qu'elle a émis
précédemment. Elle peut être décidée par l'administration qui a pris l'acte initial ou par
une autorité hiérarchiquement supérieure compétente(telle qu'un ministre ou un chef de
l'administration concernée).

L'administration peut abroger un acte administratif unilatéral dans les cas suivants :

● Lorsque l'acte est illégal, c'est-à-dire qu'il méconnaît les règles de droit en vigueur.
Dans ce cas, l'administration est tenue de le retirer de l'ordre juridique afin de
rétablir la légalité.
● Lorsque l'acte est devenu sans objet, par exemple en raison de l'évolution des
circonstances ou de l'adoption d'une nouvelle réglementation.
● Lorsque l'acte n'a pas été exécuté pendant un certain laps de temps, par exemple
en cas de non-respect d'un délai imparti pour exécuter une décision.

L'abrogation doit respecter certaines exigences formelles. Elle doit être notifiée de
manière adéquate aux personnes concernées, généralement par écrit. Elle peut
également faire l'objet d'une publicité, notamment par le biais de publications officielles
ou de communications spécifiques.

L'abrogation entraîne la cessation de sa validité et de son applicabilité. Cela signifie que


les droits et obligations qui découlent de cet acte ne sont plus en vigueur. L'abrogation
n'a pas d'effet rétroactif, ce qui signifie que les actes accomplis ou les situations créées
avant l'abrogation restent valables.

L’abrogation d'un acte administratif peut faire l'objet d'un contrôle juridictionnel par le
juge administratif. Les personnes concernées par l'abrogation peuvent contester la
légalité de celle-ci si elles estiment qu'elle est illégale, injustifiée ou qu'elle porte atteinte
à leurs droits fondamentaux.

En résumé, l'abrogation d'un acte administratif unilatéral permet à l'administration de


mettre fin à l'applicabilité d'un acte antérieur pour diverses raisons. Elle doit respecter
certaines procédures et peut faire l'objet d'un contrôle juridictionnel.

31. Le retrait de l’AAU

Comme la loi, lorsqu’un acte administratif est édicté, il peut être amené à disparaître. Il
existe 2 mécanismes le permettant :

> L’abrogation d’un acte administratif


> Le retrait d’un acte administratif

Dans ces deux cas, l’administration elle-même qui va mettre fin à l’existence de cet acte.

L’article L240-1 du CRPA : on entend par “retrait d’un acte : sa disparition juridique pour
l’avenir comme pour le passé”.

Retrait : Après une disparition rétroactive = acte anéanti dès l’origine par l’auteur de la
décision.
→ Droit commun : effet bien + important que pour l’abrogation = retrait opère une
disparition de l’acte dès sa naissance = conséquences futures et passés effacés.

Permet de supprimer rétroactivement une décision illégale même si créatrice de droits.

Son régime/ conditions :


⇒ Si l’acte est créateur de droits :
● Règlement = retrait d’un acte réglementaire créateur de droit régulier est en
principe impossible (principe de non-rétroactive des actes administratifs).
Exception = l’admin peut procéder au retrait d’un acte réglementaire créateur de
droits régulier lorsque cet acte n’a reçu aucune application concrète (CE 1966,
Société Graciet)
● Acte individuel : Administration ne peut retirer une décision individuelle créatrice
de droits que si elle est illégale et si ce retrait intervient dans le délai de 4 mois de
l’édiction de l’acte (CE 2001 Ternon)

⇒ Si l’acte n’est pas créateur de droits :


L'autorité administrative ne peut procéder au retrait d’un acte non créateur de droit que
s’il est illégal. Retrait doit intervenir dans les 4 mois de l’édiction de l’acte.

32. La définition du contrat administratif

Le contrat administratif est un type spécifique de contrat conclu entre une personne
publique (l'administration) et un cocontractant privé (une personne physique ou morale).
Il se distingue des contrats de droit privé par certaines caractéristiques propres au
domaine administratif.

Voici les principales caractéristiques du contrat administratif :

● Une personne publique comme cocontractante : Le contrat administratif est conclu


entre une personne publique, telle qu'une administration, une collectivité
territoriale ou un établissement public, et un cocontractant privé. La personne
publique agit en tant qu'autorité publique et non en tant que partie privée.
● Un contrat soumis au droit administratif : Le contrat administratif est régi par le
droit administratif, qui est une branche spécifique du droit public. Les règles
applicables sont différentes de celles des contrats de droit privé régis par le Code
civil. Le droit administratif comprend des principes et des règles spécifiques liés à la
puissance publique et à l'intérêt général.
● Une prérogative de puissance publique : Lorsqu'une personne publique conclut un
contrat administratif, elle exerce une prérogative de puissance publique. Cela
signifie qu'elle agit dans l'intérêt général et peut prendre des décisions unilatérales
pour assurer l'exécution du contrat ou pour faire respecter l'ordre public.
● Des clauses spécifiques : Les contrats administratifs comportent souvent des
clauses spécifiques, telles que des clauses exorbitantes du droit commun, qui
donnent à la personne publique des pouvoirs supplémentaires par rapport aux
contrats de droit privé. Ces clauses peuvent concerner la résiliation unilatérale, la
révision du contrat en cas de changement de circonstances, ou encore la possibilité
de recours à l'expertise ou à l'arbitrage administratif.
● Un régime contentieux particulier : En cas de litige lié à un contrat administratif, le
contentieux relève généralement du juge administratif. Les règles de procédure et
les voies de recours diffèrent de celles applicables aux contrats de droit privé.
Il convient de noter que la qualification d'un contrat en tant que contrat administratif est
déterminée par les critères établis par la jurisprudence et peut varier en fonction des
circonstances spécifiques de chaque contrat. Les règles applicables au contrat
administratif visent à préserver l'intérêt général et à garantir l'équilibre des droits et
obligations des parties contractantes

33. La définition législative du contrat administratif

En France, il n'existe pas de définition législative précise du contrat administratif dans un


texte de loi spécifique. La qualification d'un contrat en tant que contrat administratif est
principalement déterminée par la jurisprudence administrative, notamment celle du
Conseil d'État.

Cependant, il convient de noter que certains textes législatifs et réglementaires font


référence aux contrats administratifs et peuvent apporter des indications sur leur nature
et leurs spécificités. Par exemple :

● Code de la commande publique : Le Code de la commande publique, qui régit les


contrats publics en France, établit les règles applicables à la passation, à l'exécution
et au contentieux des contrats conclus par les personnes publiques. Bien qu'il ne
définisse pas explicitement le contrat administratif, il s'applique aux contrats
conclus par les personnes publiques dans le cadre de leurs activités administratives.
● Code général des collectivités territoriales : Le Code général des collectivités
territoriales prévoit certaines dispositions relatives aux contrats conclus par les
collectivités territoriales et leurs établissements publics. Ces dispositions peuvent
apporter des indications sur la nature administrative de ces contrats.
● Lois spécifiques : Certaines lois sectorielles peuvent également définir des contrats
administratifs pour des domaines particuliers, tels que les contrats de concession,
les contrats de partenariat public-privé, etc. Ces lois spécifiques peuvent préciser les
caractéristiques et les règles applicables à ces contrats.

Il est important de noter que la qualification d'un contrat en tant que contrat
administratif repose principalement sur la jurisprudence administrative qui a établi des
critères et des principes au fil du temps. Ces critères incluent la présence d'une personne
publique en tant que cocontractante, l'exécution d'une mission de service public,
l'existence de clauses exorbitantes du droit commun, etc.
34. Qu’est-ce qu’un contrat de la commande publique ?

Un contrat de la commande publique est un contrat conclu entre une personne publique
(telle qu'une administration, une collectivité territoriale ou un établissement public) et un
cocontractant privé dans le cadre d'une procédure de passation de marchés publics ou
de contrats publics.

Les contrats de la commande publique ont pour objectif de répondre aux besoins de la
personne publique en matière de travaux, de fournitures ou de services. Ils sont soumis à
des règles spécifiques visant à assurer la transparence, la concurrence et l'efficacité dans
les relations entre les entités publiques et les entreprises privées.

Caractéristiques des contrats de la commande publique :

● Procédures de passation : Les contrats de la commande publique sont attribués


après des procédures de passation, telles que les appels d'offres, les procédures
concurrentielles avec négociation, les marchés négociés, etc. Ces procédures sont
régies par des règles spécifiques et visent à garantir l'égalité de traitement des
candidats et la concurrence entre les opérateurs économiques.
● Principes de la commande publique : Les contrats de la commande publique
doivent respecter les principes fondamentaux de la commande publique, tels que
la liberté d'accès à la commande publique, l'égalité de traitement des candidats, la
transparence des procédures, la non-discrimination et la concurrence. Ces principes
sont essentiels pour assurer la bonne gestion des deniers publics.
● Contenu contractuel : Les contrats de la commande publique comportent des
clauses spécifiques qui régissent les droits et obligations des parties contractantes.
Ces clauses peuvent inclure des dispositions sur les modalités d'exécution du
contrat, les obligations des parties, les pénalités en cas de non-respect des
engagements, les garanties, les modalités de règlement des litiges, etc.
● Contrôle et suivi : Les contrats de la commande publique sont soumis à un contrôle
de la régularité par les autorités compétentes, telles que les services de contrôle des
marchés publics. Ces autorités vérifient que les procédures de passation ont été
suivies et que les conditions contractuelles sont respectées. De plus, les contrats de
la commande publique peuvent faire l'objet d'un suivi et d'une surveillance pour
assurer leur bonne exécution.

Il convient de souligner que les règles régissant les contrats de la commande publique
peuvent varier d'un pays à l'autre, mais elles ont toutes pour objectif commun de garantir
la transparence, l'égalité et l'efficacité dans les relations entre les entités publiques et les
opérateurs économiques privés.
35. Les marchés publics

Tout d’abord, nous savons qu’il existe 4 principaux contrats administratifs : le contrat de
marché public, de concession, de partenariat et la convention d’occupation du domaine
public.

Le contrat de marché public est un contrat à titre onéreux par lequel une personne
publique va se procurer des prestations nécessaires à l’exécution d’un service public
(travaux…), moyennant le versement d’un prix.

● soumis au code de la commande publique


● def L1111-1 du code
● définit par 2 critères :
Objet du contrat = commande publique
Rémunération = prix versé par la collectivité publique contractante (pas de risque
financier)
● Ce sont des contrats administratifs par détermination de la loi s’ils sont signés par
des personnes publiques.

Concernent 3 domaines : marché public de fourniture, travaux publics et services.


Contractant n’assume pas les risques de l’exploitation du service alors que le
concessionnaire est rémunéré en fonction des recettes.
C’est un contrat à titre onéreux par lequel une personne publique va se procurer des
prestations nécessaires à l’exécution d’un service public (en matière de travaux, de
fourniture de biens ou de services) moyennant le versement d’un prix.

Une fois le contrat attribué, l'administration supervise l'exécution du contrat et s'assure que le
cocontractant respecte ses engagements. Des pénalités peuvent être prévues en cas de non-respect
des délais ou de la qualité attendue.

36. Les concessions

Il existe au sein des principaux contrats administratif : le contrat de concession :

Contrat par lequel une autorité concédante va confier l’exécution de travaux en gestion
d’un service à un ou plusieurs opérateurs économiques, à qui est transféré un risque lié à
l’exploitation de l’ouvrage ou du service : contrepartie soit du droit d’exploiter l’ouvrage ou
service ou assorti d’un prix.

Conclu entre une autorité concédante (pers publique) et un opérateur économique (pers
pub ou privé)
Dans une concession, le concessionnaire n’est donc pas rémunéré par un prix qui est
versé par l’administration comme cela peut être le cas dans un marché public.
Dans une concession, le concessionnaire assume toujours les risques de l’exploitation.

On parle de “délégation de service public”. L’administration confiait à une personne


publique ou privée une mission d'intérêt général, mission qui devait remplir les critères
du service public. On l’a appelé “concession” par l’ordonnance du 29 janvier 2016 pour se
conformer au droit de l’UE.

La concession est un contrat par lequel une autorité concédante va confier l’exécution de
travaux ou la gestion d’un service à un ou plusieurs opérateurs économiques, à qui est
transféré un risque lié à l’exploitation de l’ouvrage ou du service, en contrepartie soit du
droit d’exploiter le service qui fait l’objet du contrat, soit de ce droit assorti d’un prix.

Le contrat de concession est donc conclu entre 2 protagonistes :


● Une autorité concédante (personne publique)
● Un opérateur économique (personne privée ou publique)

La concession peut porter sur 2 domaines différents :


> La concession de travaux
> La concession de services

Le principal critère de distinction entre concession et marché public = CE 7 novembre


2008 Département de la Vendée = Concession de SP, le contrat dans lequel le contractant
a une “part significative du risque d’exploitation”.

Dans une concession, le concessionnaire n’est donc pas rémunéré par un prix versé par
l’administration comme ca peut se faire dans le cas d’un marché public. Le
concessionnaire assume les risques.

37. Les contrats relatifs aux biens de personnes publiques


Les contrats relatifs aux biens des personnes publiques font référence aux accords
conclus entre les personnes publiques, telles que l'État, les collectivités territoriales ou les
organismes publics, et des tiers concernant la gestion, l'utilisation ou la disposition de
leurs biens.Ces contrats peuvent revêtir différentes formes en fonction de l'objet du
contrat et des intérêts en jeu. Voici quelques exemples de contrats relatifs aux biens de
personnes publiques :
● Contrats de location ou de bail : Les personnes publiques peuvent louer ou mettre
en bail leurs biens immobiliers ou mobiliers à des tiers, que ce soit à des
entreprises, des associations ou des particuliers.
● Contrats de concession : Les contrats de concession permettent à une personne
publique de confier à un tiers la gestion d'un bien public en échange d'une
rémunération ou d'un droit d'exploitation. Par exemple, une municipalité peut
accorder la concession d'un espace public à une entreprise pour l'exploitation d'un
parc d'attractions.
● Contrats de vente : Les personnes publiques peuvent vendre leurs biens, qu'il
s'agisse de terrains, de bâtiments ou d'autres actifs, à des particuliers ou à des
entreprises. Ces ventes peuvent être réalisées dans le cadre d'appels d'offres ou de
procédures spécifiques pour assurer la transparence et la concurrence.
● Contrats de partenariat public-privé (PPP) : Les PPP sont des contrats à long terme
conclus entre une personne publique et une entité privée pour la réalisation d'un
projet d'infrastructure ou de service public. Ces contrats impliquent généralement
des investissements importants de la part du secteur privé et peuvent inclure des
aspects de financement, de construction, d'exploitation et de maintenance.

Il convient de noter que les contrats relatifs aux biens de personnes publiques sont
soumis à des réglementations spécifiques, visant à garantir la transparence, la
concurrence et la protection des intérêts publics. Les procédures d'appels d'offres et de
mise en concurrence sont souvent utilisées pour sélectionner les tiers avec lesquels les
personnes publiques souhaitent conclure ces contrats. De plus, les principes de bonne
gestion financière et de reddition des comptes sont généralement appliqués pour
assurer une utilisation appropriée des biens publics et éviter tout favoritisme ou abus.

38. La définition jurisprudentielle du contrat administratif

L'arrêt "Société Commerciale de l'Ouest Africain" du 28 février 1958 est considéré comme
l'arrêt fondateur de la jurisprudence française relative à la qualification des contrats
administratifs.
Dans cet arrêt, le Conseil d'État a établi les critères cumulatifs qui permettent de qualifier
un contrat de contrat administratif :
Plutôt que de recourir à un acte administratif unilatéral, l’administration peut recourir à
un contrat.
Le contrat administratif est un contrat passé par une personne publique ou pour son
compte répondant à un but d'intérêt général. Il est soumis au droit administratif et relève
de la compétence du juge administratif.
Tous les contrats passés par l’administration ne sont pas des contrats administratifs. Les
contrats sont administratifs en vertu de la loi ou de la jurisprudence.
Identification juridique:
Lorsque la loi est muette, le juge a recours à deux critères pour déterminer si le contrat
est administratif ou non: un critère organique et un critère matériel.
I) Le critère organique:
La personne publique comme cocontractante : Le contrat doit être conclu avec une
personne publique, telle que l'État, une collectivité territoriale, un établissement public ou
une personne morale de droit public. Ainsi, en principe, un contrat conclu entre deux
personnes privées est un contrat de droit privé (CE, Sect., 13 décembre 1963, Syndicat des
praticiens de l’art dentaire du département du Nord), et ce même si l’une d’entre elles est
chargée d’une mission de service public administratif (T. confl., 3 mars 1969, Soc. Interlait).
Les personnes privées peuvent également être contractantes si elles agissent pour le
compte d'une personne publique et dans le cadre d'une mission de service public.

II) Le critère matériel:


Si le critère organique est satisfait, le juge va vérifier le critère matériel. Pour que le contrat
soit qualifié d’administratif, il faut :

● Soit que le contrat soit en lien avec une mission de service public : Un contrat est
administratif si le cocontractant de l’administration participe à l’exécution même
du service public (CE, 20 avril 1956, Epoux Bertin) ou s’il permet l’exécution du
service public par l’administration (CE, 20 avril 1956, Grimouard).
● Soit que le contrat contienne une clause caractérisant un rapport de droit public :
Même s’il n’est pas en lien avec une mission de service public, un contrat est
administratif s’il contient une clause caractérisant un rapport de droit public (T.
confl., 13 octobre 2014, SA AXA France Iard), c’est-à-dire une clause qui met en
œuvre une prérogative de puissance publique, autrement dit qui institue un
rapport très favorable à la personne publique (exemple : une clause qui permet à
l’administration de modifier ou de mettre un terme au contrat sans l’accord du
cocontractant), et ce dans un but d’intérêt général.

39. Le critère organique du contrat administratif


Le critère organique est l'un des critères utilisés par la jurisprudence française pour
qualifier un contrat de contrat administratif. Ce critère se réfère à la qualité des parties
contractantes et à la capacité de la personne publique à agir en tant qu'autorité publique.

On prend en compte les organes du contrat (les parties au contrat)


● Les contrats conclus avec au moins une personne publique :
un contrat est considéré administratif lorsqu’au moins une personne publique est
partie au contrat.
Dans l’arrêt “société Interlait”, le Tribunal des conflits a précisé qu’un contrat conclu
conclu entre 2 personnes privées est un contrat de droit privé alors même qu’il avait
pour objet l'exécution d’un service public administratif (TC 1969 “Société Interlait”).
Ainsi, en principe, pour qu’1 contrat soit qualifié de contrat administratif, il faut
qu’une personne publique soit présente.

La jurisprudence a cependant apporté qlq exceptions à ce principe, notamment


concernant :
● les contrats conclus entre 2 personnes privées.
En principe : contrat conclu entre 2 personnes privées = droit privé même s’il comprend
une clause exorbitante de droit commun ou si le contrat porte sur l’exécution d’un SP.
Exception : Possible quand :
- L’une des parties est considérée comme le mandataire d’une personne publique
(CE 1975 “Société d’équipement de la région de Montpellier”).
Ici, la personne privée n’agit pas en son nom propre mais au nom et pour le compte
d’une personne publique.
- Si dans un contrat conclu entre 2 personnes privées, si l’une d’entre elles est
titulaire d’un mandat explicite de la part d’une personne publique, il s’agira aussi d’1
contrat administratif (CE 1936 Prades).
- Existe aussi pour les contrats de construction d’autoroute était conclu entre une
société concessionnaire (personne privée) et d’autres personnes privées, il s’agissait
d’un contrat administratif ( TC 1963 “Société Entreprise Peyrot”).
⇒ Evolution TDC, décide que le contrat conclu entre une société concessionnaire
d’autoroute (personne privée) avec une autre personne privée est un contrat de droit
privé (TC 2015 Mme Rispal). Ce sont donc les juridictions judiciaires qui sont compétentes.

● Les contrats conclus entre 2 personnes publiques

Un contrat conclu entre 2 personnes publiques revêt en principe un caractère


administratif (TC 1983 VAP).
Cette présomption peut etre renversée = si l’objet du contrat ne fait naitre entre les
parties que des rapports de droit privé, le contrat est de droit privé.

40. L’exorbitance du contrat administratif


Le contrat est un contrat administratif, si, en plus du critère organique (un contrat ne peut
être un contrat administratif que si au moins l’une des parties est une personne
publique), il contient une clause exorbitante de droit commun. Sinon, il s'agit d'un contrat
de droit privé. Le critère de la clause exorbitante dans le contrat administratif a été posé
dans un célèbre arrêt CE 1912 “Société des granits porphyroïdes des Vosges”.

Le clause exorbitante a été redéfinie par le Tribunal des conflits dans un important arrêt
TC 2014 “Société AXA France IARD” =>Les clauses exorbitantes du droit commun sont
celles qui, dans un but d'intérêt général, soit confèrent à la personne publique des
prérogatives ou des avantages exorbitants, soit imposent à son cocontractant des
obligations ou des sujétions exorbitantes.

Ces clauses exorbitantes peuvent prendre différentes formes, telles que :

● La possibilité pour la personne publique de résilier unilatéralement le contrat dans


certaines circonstances ;
● Le pouvoir de modifier unilatéralement les termes du contrat ;
● La faculté pour la personne publique d'exercer un contrôle étroit sur l'exécution du
contrat ;
● L'application de procédures spécifiques pour le règlement des litiges, telles que le
recours aux juridictions administratives.

41. Le contrat administratif et le service public

Le contrat administratif et le service public sont deux concepts étroitement liés dans le domaine du
droit administratif.

Un contrat administratif est un contrat conclu entre une personne publique (l'administration) et un
cocontractant privé (une entreprise, un individu, une association, etc.) dans le cadre de l'exécution
d'une mission de service public. Ce type de contrat est régi par des règles spécifiques du droit
administratif, qui diffèrent des règles régissant les contrats de droit privé. Les contrats administratifs
sont soumis à des principes tels que la continuité du service public, l'égalité des usagers, la
transparence, et sont souvent assortis de clauses exorbitantes du droit commun qui confèrent à
l'administration des prérogatives particulières, comme la possibilité de résilier unilatéralement le
contrat ou de modifier ses termes en cours d'exécution.

Le service public, quant à lui, désigne l'ensemble des activités exercées par l'administration dans
l'intérêt général. Il peut revêtir différentes formes, telles que l'enseignement public, les services de
santé, les transports publics, la sécurité publique, etc. L'administration a la responsabilité d'assurer
ces services essentiels à la société, et elle peut décider d'assurer elle-même la prestation de ces
services ou de les déléguer à des cocontractants privés par le biais de contrats administratifs.

Ainsi, le contrat administratif est l'instrument juridique par lequel l'administration organise la
réalisation d'un service public en confiant tout ou partie de sa réalisation à des acteurs privés. Ces
contrats sont soumis à des règles spécifiques en raison de l'intérêt général qui les entoure, et visent à
garantir la bonne exécution du service public dans le respect des principes du droit administratif.
42. Les prérogatives de l’administration, partie au contrat administratif

Dans un contrat administratif, l’administration a une place prépondérante par rapport à la


place de son cocontractant car l’admin a pour mission la poursuite de l’intérêt général.
C’est à travers ces prérogatives qu’on peut savoir si elle dispose d’un pouvoir unilatéral.

● Pouvoir de direction et de contrôle :


= Implique que l’admin a toujours le droit de contrôler l'activité de son cocontractant pour
s’assurer que le contrat soit bien exécuté (CE 1932 “Léonard”). + imposer des instructions
et ordres de service

● Pouvoir de modification unilatéral


= Consacré par l’arrêt CE 1910 “Société générale française des tramways”
D’habitude non mais l’intérêt général donc le juge admin a reconnu que ce pouvoir
unilatéral peut changer seul le contrat en cours si justifié de l’IG.
- Doit reposer sur des motifs d’IG
- Ne doit pas porter atteinte à l'équilibre financier du contrat (CE 1985 Association Le
relais culturel)

● Pouvoir de sanction :
Admin peut, quand le cocontractant commet une faute de l’exécution du contrat,
sanctionner elle-même son cocontractant sans avoir recours au juge ( CE 1907
Deplanque).

● Pouvoir de résiliation unilatérale :


→ A tt moment, l’admin peut résilier seule le contrat même sans faute de la part du
cocontractant
Elle doit être fondée sur des raisons d’IG (CE 1958)
+ cocontractant a droit à indemnisation intégrale du préjudice subi vu que c
pas de sa faute mais c pr l’IG.
D'après ces pouvoirs, on peut voir que oui elle dispose d’un pouvoir unilatéral.

43. Les droits du cocontractant de l’administration

Même si c’est rien comparer à la puissance de l’administration, le contractant ne se


retrouve pas sans rien.
La jurisprudence lui a reconnu le droit à un équilibre financier du contrat. Cela signifie
que le contractant de l’administration peut obtenir une indemnisation :
> Lorsque des prestations supplémentaires sont demandées par l’administration
> En cas de fait du prince
> En d’imprévision
> En cas de force majeure

1- Les prestations supplémentaires


Le cocontractant peut demander à l’administration le paiement des prestations
supplémentaires demandées par l’administration.
Il pourra aussi obtenir une indemnisation en application de la théorie des sujétions
imprévues.
C’est quand l’entrepreneur va rencontrer des imprévues ou qu’on juge indispensable de
réaliser certaines personnes.

2- Théorie du fait des princes

L’administration a un pouvoir de modification unilatérale du contrat? C’est alors que le


cocontractant peut demander la réparation du préjudice qui découle de cette
modification unilatérale.
Cette indemnisation est possible en application de la théorie du fait des princes (CE 1905
Bardy)
→ Si l’administration s’en mêle, elle exerce une compétence étrangère à sa qualité de
partie au contrat, cela va avoir une incidence sur le cocontractant.

3- Théorie de l’imprévision

En cours d’exécution du contrat, le contractant peut parfois rencontrer des difficultés


importantes, circonstances imprévisibles et extérieures. Le contractant va pouvoir obtenir
une indemnisation en application de la théorie de l’imprévision.
→ Permet au contrat de se poursuivre, malgré la survenance d’un aléa extérieur
Consacré par l'arrêt CE 1916 “Compagnie générale d’éclairage de Bordeaux”.

3 conditions : 1 Imprevisible, 2 Entraîne un bouleversement économique, 3 Événement


étranger à la volonté.

44. L’imprévision et le contrat administratif


La théorie de l’imprévision est issue de l’arrêt “CE 30 mars 1916 Compagnie générale
d’éclairage de Bordeaux”. Elle repose sur le principe selon lequel l’administration publique
et le cocontractant doivent assumer les conséquences des événements imprévisibles qui
bouleversent l’économie initiale du contrat. Lorsque les circonstances changent, l’une des
parties peut demander la révision du contrat afin de rétablir l’équilibre initial.
Cette théorie s’applique aux contrats administratifs essentiellement aux contrats de
concession car ce sont des contrats de longue durée.
Les événements affectant l'exécution du contrat doivent être:
● Imprévisibles: peuvent être des phénomènes naturels, des circonstances écq…, ne
devait pas être raisonnablement prévues par les parties
● Extérieur aux parties: L'événement doit être indépendant de la volonté des parties.
Il peut s'agir d'une décision gouvernementale, d'une évolution législative, d'une
catastrophe naturelle ou de tout autre événement extérieur aux parties.
● L'événement imprévisible doit avoir un impact significatif sur l'équilibre
économique du contrat. Il doit entraîner une augmentation ou une diminution des
charges pour l'une des parties, rendant l'exécution du contrat excessivement
difficile ou déséquilibrée.
Lorsque ces conditions sont remplies, la partie affectée peut demander la révision du
contrat. Cela peut conduire à une adaptation des obligations contractuelles, des
ajustements des prix ou d'autres modifications visant à rétablir l'équilibre initial du
contrat.

45. La répartition textuelle des compétences entre le juge administratif et le juge


judiciaire

En l’application de l’article 34 de la Constitution : le législateur fixe les limites des


compétence des juridictions de l’administration et du judiciaire.

I- Détermination de la compétence du juge administratif

En droit administratif, le juge administratif a une compétence spécifique et exclusive pour statuer sur
les litiges relatifs à l'administration et au droit administratif. Voici les principales compétences du
juge administratif en droit administratif :

● Contentieux de l'annulation : Le juge administratif est compétent pour statuer sur les
recours en annulation dirigés contre les actes administratifs unilatéraux tels que les
décrets, les arrêtés, les décisions, les règlements, etc. Il examine la légalité de ces actes
au regard du droit administratif et peut les annuler s'ils sont illégaux.
● Contentieux contractuel : Le juge administratif est compétent pour trancher les litiges
relatifs aux contrats administratifs conclus entre l'administration et les cocontractants
privés. Il contrôle le respect des obligations contractuelles, des principes du droit
administratif, et peut accorder des indemnisations en cas de manquement de
l'administration.
● Contentieux de la responsabilité administrative : Le juge administratif est compétent
pour juger les litiges liés à la responsabilité de l'administration. Il examine les
demandes d'indemnisation pour des dommages causés par des actes administratifs ou
par le fonctionnement du service public. Le juge évalue la faute, le lien de causalité et
l'évaluation du préjudice.

II- Détermination de compétence du juge judiciaire

ll existe des situations où le juge judiciaire peut intervenir dans le domaine administratif .
Voici quelques exemples de compétences du juge judiciaire en droit administratif :

1. Contentieux de la légalité externe : Le juge judiciaire peut être compétent pour


examiner la légalité externe d'un acte administratif lorsque celui-ci est invoqué en tant
que moyen de défense dans un litige porté devant le juge judiciaire. Par exemple, si une
personne est poursuivie devant le juge judiciaire pour une infraction pénale, elle peut
contester la légalité d'un acte administratif qui a été pris à son encontre dans le cadre de
cette poursuite.

2. Contentieux des contrats de droit privé : Si un litige relatif à un contrat impliquant


une personne publique relève du droit privé, le juge judiciaire peut être compétent pour
le trancher.
3. Contentieux des dommages causés par un agent public : Lorsque des dommages
ont été causés par un agent public dans le cadre de ses fonctions, le juge judiciaire peut
être compétent pour statuer sur le litige en matière de responsabilité civile. Par exemple,
si un accident de la route impliquant un véhicule administratif cause des dommages à
des tiers, ces tiers peuvent engager une action en responsabilité devant le juge judiciaire.

Cependant, il est important de souligner que la compétence du juge judiciaire en droit


administratif est limitée et complémentaire à celle du juge administratif. Le juge
judiciaire ne peut pas se prononcer sur la légalité interne des actes administratifs ou sur
les litiges directement liés à l'activité de l'administration, qui relèvent de la compétence
exclusive du juge administratif.

46. L’administration et le juge judiciaire, gardien de la propriété privée

En France, la protection de la propriété privée est un droit fondamental inscrit à la fois


dans la Constitution et dans les textes internationaux auxquels la France est partie. Tant
l'administration que le juge judiciaire jouent un rôle essentiel en tant que gardiens de la
propriété privée.

L'administration, représentée notamment par les autorités publiques et les collectivités


territoriales, a le devoir de respecter et de garantir la protection de la propriété privée. Elle
est tenue de prendre des mesures pour prévenir les atteintes abusives ou illégales à la
propriété privée et pour assurer la juste indemnisation des propriétaires en cas de
privation de leurs biens dans l'intérêt général.

Lorsque des atteintes à la propriété privée se produisent, les propriétaires peuvent faire
appel au juge judiciaire pour obtenir réparation ou protection. Le juge judiciaire est
compétent pour connaître des litiges de nature privée, y compris ceux liés à la propriété
privée. Il peut intervenir dans les conflits relatifs à la propriété, aux servitudes, aux
contrats, aux troubles de voisinage, etc.

Le juge judiciaire a pour mission de veiller à la protection des droits des propriétaires et
de rendre des décisions justes et équitables. Il peut notamment ordonner la cessation
d'une atteinte à la propriété, la réparation d'un préjudice subi, l'octroi d'une
indemnisation, ou toute autre mesure nécessaire pour préserver les droits des
propriétaires.

En cas de litiges impliquant l'administration et portant sur la propriété privée, le juge


judiciaire peut être amené à examiner si l'administration a agi dans le respect des règles
légales et constitutionnelles garantissant la protection de la propriété privée. Il peut
notamment contrôler la légalité des décisions administratives affectant la propriété
privée, telles que les expropriations, les démolitions, les réglementations d'urbanisme, etc.
En résumé, tant l'administration que le juge judiciaire ont un rôle essentiel en tant que
gardiens de la propriété privée. L'administration est chargée de respecter et de garantir la
protection de la propriété privée dans l'exercice de ses fonctions, tandis que le juge
judiciaire est compétent pour trancher les litiges relatifs à la propriété privée et pour
assurer le respect des droits des propriétaires. Leur action conjointe permet de préserver
et de défendre ce droit fondamental.

47. La voie de fait administrative

En droit administratif, toutes les activités de l’administration ne sont pas forcément


soumises à la compétence du juge administratif. Des fois, les actions sont soumises à la
compétence du juge judiciaire. C’est le cas lorsque l’administration commet une voie de
fait.

La voie de fait se définit comme une situation dans laquelle l’administration agit hors du
droit en portant gravement atteinte aux droits et libertés des individus.
La voie de fait concerne deux hypothèses :
· Soit l’action de l’administration entraîne une extinction du droit de propriété (et
non pas une simple atteinte)
· Soit l’action de l’administration porte atteinte à une liberté individuelle

C’est le juge judiciaire compétent pour constater, faire cesser et réparer les dommages
qui sont occasionnés par la voie de fait. On considère que l’administration n’agit plus dans
l’intérêt général mais comme un particulier.
La théorie de la voie de fait est issue du célèbre arrêt TC 1935 « Action française » et a été
redéfinie par un important arrêt TC 2013 « Bergoend ».
Selon cette décision, la voie de fait peut concerner 2 situations :
à Soit l’action porte atteinte à une liberté individuelle ou bien entraîne l’extinction du droit
de propriété.

Pour que la voie de fait soit caractérisée, il faut que l’action de l’administration soit
manifestement insusceptible d’être rattachée à un pouvoir de l’administration.

48. La compétence du juge judiciaire en matière administrative pour des motifs de


bonne
Administration de la justice

En droit français, la compétence juridictionnelle est répartie entre le juge administratif et


le juge judiciaire. Le juge administratif est compétent pour statuer sur les litiges relevant
du droit administratif, tandis que le juge judiciaire est compétent pour les litiges relevant
du droit privé.
Cependant, il existe des situations où le juge judiciaire peut être compétent pour
connaître de litiges relevant normalement du juge administratif, notamment pour des
motifs de bonne administration de la justice. Cette compétence dérogatoire du juge
judiciaire vise à assurer une meilleure protection des droits des justiciables et à garantir
un accès effectif à un tribunal.

Voici quelques exemples de motifs pour lesquels le juge judiciaire peut être compétent
en matière administrative :

1. Excès de pouvoir manifeste : Si un acte administratif est entaché d'un excès de pouvoir
manifeste, c'est-à-dire s'il est particulièrement illégal ou disproportionné, le juge judiciaire
peut être compétent pour connaître du litige. Cette compétence dérogatoire permet
d'éviter que des décisions administratives manifestement illégales échappent à tout
contrôle juridictionnel.

2. Réparation d'un préjudice causé par une faute de l'administration : Lorsqu'un préjudice
est causé par une faute de l'administration, le juge judiciaire peut être compétent pour
connaître du litige. Cela concerne notamment les litiges relatifs aux accidents de la
circulation impliquant des véhicules administratifs, les erreurs médicales commises par
des établissements de santé publics, etc. La compétence du juge judiciaire permet une
indemnisation équitable des victimes.

3. Droits et libertés fondamentaux : Le juge judiciaire peut également être compétent


pour connaître des litiges portant sur la violation des droits et libertés fondamentaux
protégés par la Constitution française ou par les conventions internationales. Cela inclut,
par exemple, les litiges relatifs à la liberté d'expression, au droit de propriété, au droit à un
procès équitable, etc.

Il est important de noter que la compétence du juge judiciaire en matière administrative


pour des motifs de bonne administration de la justice est limitée et exceptionnelle. Elle
est encadrée par la jurisprudence et soumise à certaines conditions. En général, le juge
judiciaire est compétent lorsque le litige soulève des questions de droit privé ou de droits
fondamentaux, ou lorsque l'acte administratif en cause est particulièrement illégal ou
disproportionné.

En résumé, le juge judiciaire peut être compétent en matière administrative pour des
motifs de bonne administration de la justice, notamment en cas d'excès de pouvoir
manifeste, de réparation d'un préjudice causé par une faute de l'administration, ou de
violation des droits et libertés fondamentaux. Cette compétence dérogatoire vise à
garantir une meilleure protection des droits des justiciables et un accès effectif à un
tribunal.
49. Le Tribunal des conflits

Le Tribunal des conflits est une juridiction française spécialisée qui a été créée pour
trancher les conflits de compétence entre les juridictions judiciaires et administratives. Il
est composé de membres des deux ordres de juridiction et son rôle est de déterminer la
juridiction compétente pour statuer sur un litige donné.

Le Tribunal des conflits est notamment compétent pour les situations suivantes :

1. Conflits de compétence entre les juridictions judiciaires et administratives : Le Tribunal


des conflits est compétent pour trancher les litiges portant sur la compétence des
juridictions judiciaires et administratives. Il s'agit notamment des litiges relatifs aux
contrats passés entre les personnes privées et les personnes publiques, aux dommages
causés par des ouvrages publics, aux contentieux électoraux, etc.

2. Conflits d'attribution entre les différentes juridictions administratives : Le Tribunal des


conflits est également compétent pour trancher les litiges portant sur l'attribution de
compétence entre les différentes juridictions administratives. Il peut ainsi être saisi pour
déterminer si un litige doit être jugé par une cour administrative d'appel, un tribunal
administratif, ou une autre juridiction administrative.

Le Tribunal des conflits est composé de 12 membres : six magistrats issus du Conseil
d'Etat et six magistrats issus de la Cour de cassation. Les décisions du Tribunal des conflits
ont une portée très importante en matière de droit administratif et de droit judiciaire, car
elles permettent de clarifier les règles de compétence entre les différentes juridictions.

En conclusion, le Tribunal des conflits est une juridiction spécialisée chargée de régler les
conflits de compétence entre les juridictions judiciaires et administratives. Il a pour
mission de déterminer la juridiction compétente pour trancher un litige donné et de
garantir ainsi la bonne administration de la justice. Ses décisions ont une portée
importante en matière de droit administratif et de droit judiciaire.

50. Le conflit positif et le conflit négatif devant le Tribunal des conflits

Le Tribunal des conflits est une juridiction spécifique en France chargée de trancher les
litiges de compétence entre l'ordre administratif et l'ordre judiciaire. Parmi les différents
types de conflits qu'il peut examiner, on distingue le conflit positif et le conflit négatif.

1. Conflit positif : Il s'agit d'un litige dans lequel deux juridictions, une juridiction
administrative et une juridiction judiciaire, estiment toutes deux être compétentes pour
statuer sur une affaire. Les deux juridictions se déclarent compétentes et il y a un conflit
sur la répartition de la compétence entre les deux ordres juridictionnels. Dans un tel cas,
le Tribunal des conflits est saisi afin de trancher ce différend et de déterminer quelle
juridiction est compétente pour statuer sur l'affaire.
2. Conflit négatif : Il se produit lorsque deux juridictions, une juridiction administrative et
une juridiction judiciaire, s'estiment toutes deux incompétentes pour statuer sur un litige.
Dans ce cas, aucun des deux ordres juridictionnels ne souhaite prendre en charge l'affaire
et il y a un conflit sur la détermination de la compétence. Le Tribunal des conflits est alors
compétent pour résoudre ce différend et décider quelle juridiction doit statuer sur le
litige.

Lorsqu'un conflit positif ou négatif est porté devant le Tribunal des conflits, celui-ci
examine les arguments présentés par les deux parties et rend une décision qui a autorité
sur les deux ordres juridictionnels. Sa décision définitive permet de déterminer quelle
juridiction est compétente pour statuer sur l'affaire.

Le rôle du Tribunal des conflits est essentiel pour garantir la répartition cohérente des
compétences entre l'ordre administratif et l'ordre judiciaire en France. Il contribue ainsi à
maintenir l'indépendance et l'autonomie de chaque ordre juridictionnel tout en évitant
les doubles saisines ou les lacunes de compétence.

En résumé, le Tribunal des conflits intervient dans les conflits positifs et négatifs entre
l'ordre administratif et l'ordre judiciaire. Dans un conflit positif, deux juridictions se
déclarent compétentes pour statuer sur une affaire, tandis que dans un conflit négatif, les
deux juridictions se déclarent incompétentes. Le Tribunal des conflits est compétent pour
résoudre ces différends et déterminer quelle juridiction est compétente pour statuer sur
le litige.

51. L’importance du recours pour excès de pouvoir en droit administratif

Le recours pour excès de pouvoir en droit administratif vise à obtenir l’annulation d’une
décision administrative en démontrant une irrégularité de l’acte en question (soit une
illégalité interne, soit une illégalité externe).
Le REP est le procès que l’on fait à l’acte, le juge doit se prononcer sur la validité de l’acte.
Le recours pour excès de pouvoir est l'un des principaux recours disponibles en droit
administratif. Il revêt une grande importance car il permet de contrôler la légalité des
actes administratifs et de protéger les droits des administrés face à l'administration.

Le caractère administratif de l’acte administratif unilatéral est donc fondamental car c’est
lui qui fonde la compétence du juge administratif dans le cadre d’un recours pour excès
de pouvoir.

Voici quelques raisons qui expliquent l'importance du recours pour excès de pouvoir :

1. Contrôle de la légalité : Le recours pour excès de pouvoir permet de vérifier si un acte


administratif a été pris dans le respect des règles de droit en vigueur. Il offre ainsi une voie
de recours pour contester les actes administratifs illégaux, qu'ils soient réglementaires
(décrets, arrêtés, etc.) ou individuels (décisions affectant les droits d'une personne). Cela
contribue à assurer la conformité de l'administration aux principes de légalité et de
sécurité juridique.

2. Protection des droits fondamentaux : Le recours pour excès de pouvoir permet de


protéger les droits et libertés fondamentaux des individus. Il peut être utilisé pour
contester des actes administratifs qui portent atteinte à des droits constitutionnellement
protégés, tels que la liberté d'expression, le droit de propriété, le droit à un procès
équitable, etc. Il permet de prévenir les abus de pouvoir et de garantir le respect des
droits des administrés.

3. Contrôle de la proportionnalité : Le recours pour excès de pouvoir permet également


de vérifier si un acte administratif est proportionné à l'objectif poursuivi. Il offre la
possibilité de contester des décisions administratives qui seraient disproportionnées ou
excessives par rapport aux intérêts en jeu. Ainsi, il favorise la protection des droits des
individus contre des mesures administratives arbitraires ou déraisonnables.

4. Réparation des préjudices : Le recours pour excès de pouvoir permet d'obtenir des
réparations pour les préjudices subis du fait d'un acte administratif illégal. En cas
d'annulation d'un acte illégal, la personne concernée peut obtenir la restitution des droits
qui lui ont été injustement retirés ou compenser les dommages causés. Cela contribue à
restaurer la situation juridique et les intérêts légitimes des administrés.

5. Renforcement de l'État de droit : Le recours pour excès de pouvoir joue un rôle essentiel
dans le renforcement de l'État de droit. Il permet de garantir que l'administration agisse
dans les limites du droit et de prévenir les abus de pouvoir. En offrant une voie de recours
efficace, il contribue à maintenir un équilibre entre l'administration et les administrés et à
assurer une justice administrative équitable et impartiale.

En résumé, le recours pour excès de pouvoir est d'une importance capitale en droit
administratif. Il permet de contrôler la légalité des actes administratifs, de protéger les
droits fondamentaux des individus, de vérifier la proportionnalité des mesures
administratives, de réparer les préjudices et de renforcer l'État de droit. Il offre aux
administrés un moyen de défendre leurs intérêts et de garantir que l'administration
agisse dans le respect du droit

52. L’intérêt à agir et le REP(lié au 51)

La personne doit justifier d’un lien suffisamment direct et spécifique avec l’acte
administratif contesté, elle doit démontrer que cet acte lui cause un préjudice ou affecte
ses droits de manière tangible.
L'intérêt à agir vise à éviter les actions en justice frivoles ou abusives en limitant le droit
d’ester en justice aux personnes concernées de manière légitime par l’acte
d'administration.

53. La légalité externe et la légalité interne d’un AAU


Le recours pour excès de pouvoir en droit administratif vise à obtenir l’annulation d’une
décision administrative en démontrant une irrégularité de l’acte en question (soit une
illégalité interne, soit une illégalité externe).
Le REP est le procès que l’on fait à l’acte, le juge doit se prononcer sur la validité de l’acte.
Le recours pour excès de pouvoir est l'un des principaux recours disponibles en droit
administratif. Il revêt une grande importance car il permet de contrôler la légalité des
actes administratifs et de protéger les droits des administrés face à l'administration.

Selon une classification de Laferrière, ces différents moyens de légalité se divisent en 2


catégories :
→ Les moyens de légalité externe : on va regarder la forme de l’acte, l’aspect extérieur de
l’acte. La légalité externe concerne la conformité de l'acte administratif aux normes de
droit supérieur, telles que les traités internationaux, les conventions internationales ou les
principes généraux du droit. Si l'acte administratif unilatéral viole une norme de droit
supérieur, il peut être considéré comme illégal sur le plan externe. Par exemple, si une
décision administrative viole un droit fondamental garanti par une convention
internationale ratifiée par l'État, elle pourrait être contestée pour violation de cette norme
supérieure.

Dans les moyens on trouve : Incompétence, Vice de procédure, Vice de forme

→ Les moyens de légalité interne : on va vérifier la conformité du contenu de l’acte au


droit. La légalité interne se réfère à la conformité de l'acte administratif aux règles de droit
interne, c'est-à-dire aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur. Pour être
légalement valable, un acte administratif unilatéral doit respecter les compétences de
l'administration, la procédure légale établie, ainsi que les normes substantielles
applicables. Par exemple, si la loi exige qu'une décision administrative soit motivée, l'acte
unilatéral devra contenir une motivation adéquate. De même, si une procédure
spécifique doit être suivie pour prendre un tel acte, cette procédure doit être respectée.

Dans les moyens on trouve : Violation de la loi, détournement de pouvoir, irrégularités


relatives aux motifs de l’acte (avec l’erreur de fait et erreur de droit).

Il est important de souligner que la légalité interne et externe d'un acte administratif
unilatéral peut être soumise à un contrôle juridictionnel. Les juridictions administratives
sont compétentes pour examiner la légalité des actes administratifs et peuvent annuler
ou modifier un acte illégal. Ce contrôle permet de garantir le respect de l'État de droit et
de protéger les droits des individus face à l'administration.
54. Les cas d’ouverture de légalité externe

Le recours pour excès de pouvoir vise à obtenir l’annulation d’une décision administrative
en démontrant une irrégularité de l’acte en question. Le juge qui statue peut soit
prononcer la légalité de l’acte soit l’illégalité de celui-ci.
Si le recours pour excès de pouvoir est recevable, il faut maintenant s’intéresser au point
de savoir si le recours est fondé juridiquement. Selon la classification de Laferrière, ces
différents moyens de légalité se divisent en 2 catégories :
Les moyens de légalité externe : on va regarder la forme de l’acte, l’aspect extérieur de
l’acte
Les moyens de légalité interne : on va vérifier la conformité du contenu de l’acte au droit.

→ Les moyens de légalité externe : on va regarder la forme de l’acte, l’aspect extérieur de


l’acte. La légalité externe concerne la conformité de l'acte administratif aux normes de
droit supérieur, telles que les traités internationaux, les conventions internationales ou les
principes généraux du droit. Si l'acte administratif unilatéral viole une norme de droit
supérieur, il peut être considéré comme illégal sur le plan externe. Par exemple, si une
décision administrative viole un droit fondamental garanti par une convention
internationale ratifiée par l'État, elle pourrait être contestée pour violation de cette norme
supérieure.

3 moyens de légalité externe :


- L’incompétence
- Le vice de forme
- Le vice de procédure

Vice de compétence :
Le vice de compétence signifie que l’autorité admin qui a pris la décision n’était pas
habilitée à prendre cette décision :
· Incompétence matérielle : qd l’autorité a pris une décision et n’était pas habilitée
à la prendre.
· Incompétence territoriale : qd l’auteur a pris une décision sur un territoire où il
ne peut pas agir
· Incompétence temporelle : qd l’auteur a pris une décision alors qu’il n’était pas
encore compétent pour

Vice de forme :
Vient sanctionner la violation de règles sur l’exigence d’un écrit de certains actes, sur
l’exigence de motivation.

Vice de procédure :
Parfois on a une procédure contradictoire ou consultative à respecter La jurisprudence
Danthony vient souligner qu’une irrégularité dans la procédure d’un recours pour excès
de pouvoir sera considérée comme substantielle (CE 2011 Danthony) dans deux cas :
Soit l’irrégularité a été susceptible d’exercer une influence sur le sens de la décision prise.
Soit si l’irrégularité a privé les intéressés d’une garantie dont ils pouvaient bénéficier.

54. L’apport de la jurisprudence CE, ass., 23 déc. 2011, Danthony

L'arrêt Danthony rendu par le Conseil d'État (CE), Assemblée, le 23 décembre 2011, est une
décision importante de la jurisprudence administrative française. Cet arrêt a apporté des
éclaircissements sur la notion de "décision créatrice de droits" en matière administrative.

Dans cette affaire, M. Danthony, agent contractuel de l'État, avait été licencié pour
insuffisance professionnelle. Il a contesté cette décision en soutenant qu'elle avait un
caractère disciplinaire et qu'elle aurait donc dû être précédée d'une procédure
contradictoire.

Le Conseil d'État, dans son arrêt, a précisé que lorsqu'une décision administrative est
"créatrice de droits" pour les intéressés, elle doit être précédée d'une procédure
contradictoire, même si son objet n'est pas disciplinaire. Il a également ajouté que cette
notion de "décision créatrice de droits" s'applique non seulement aux décisions
individuelles, mais également aux décisions réglementaires lorsqu'elles créent des droits
pour les individus.

L'arrêt Danthony a donc affirmé le principe selon lequel une décision administrative,
même si elle ne revêt pas un caractère disciplinaire, peut être qualifiée de "décision
créatrice de droits" et doit donc respecter le principe du contradictoire. Cela signifie que
les personnes concernées doivent être informées de la décision envisagée, avoir la
possibilité de présenter leurs observations et de défendre leurs intérêts avant que la
décision ne soit prise.
Cet arrêt a eu un impact significatif sur la pratique administrative, en renforçant les
garanties procédurales pour les individus concernés par des décisions administratives
potentiellement préjudiciables. Il a clarifié le champ d'application du principe du
contradictoire et a étendu sa portée aux décisions créatrices de droits, même si elles ne
sont pas disciplinaires.

En résumé, l'arrêt Danthony du Conseil d'État a établi que les décisions administratives
créatrices de droits doivent respecter le principe du contradictoire, même si elles ne
revêtent pas un caractère disciplinaire. Cet arrêt a renforcé les garanties procédurales
pour les individus concernés par de telles décisions et a clarifié le champ d'application de
ce principe en droit administratif français.

55. Les cas d’ouverture de légalité interne + 56. Le détournement de pouvoir

Le recours pour excès de pouvoir vise à obtenir l’annulation d’une décision administrative
en démontrant une irrégularité de l’acte en question. Le juge qui statue peut soit
prononcer la légalité de l’acte soit l’illégalité de celui-ci.
Si le recours pour excès de pouvoir est recevable, il faut maintenant s’intéresser au point
de savoir si le recours est fondé juridiquement. Selon la classification de Laferrière, ces
différents moyens de légalité se divisent en 2 catégories :
Les moyens de légalité externe : on va regarder la forme de l’acte, l’aspect extérieur de
l’acte
Les moyens de légalité interne : on va vérifier la conformité du contenu de l’acte au droit.

Concernant les moyens de légalité interne sur le fonds de l’acte (à savoir son contenu) et
sa conformité au droit on retrouve :

· La violation de la loi

Il y a violation de la loi lorsque la hiérarchie des normes n’est pas respectée. Il y a violation
de la loi lorsque l’autorité administrative a pris un acte contraire aux règles juridiques
supérieures.
Ex : un acte administratif a été adopté. Par de moyens de violation de la loi, on va
considérer que le contenu de cet acte adopté est contraire à la loi, à la Constitution, aux
traités internationaux, aux PGD... L’acte viole la loi et ne respecte pas le principe de
légalité.

· Le détournement de pouvoir
Le détournement de pouvoir est considéré comme une violation du principe de légalité et de l'État de
droit, car il implique une utilisation illégitime des prérogatives de l'administration. Normalement, les
autorités administratives sont tenues d'agir dans l'intérêt général et de respecter les limites fixées par
la loi. Lorsqu'une autorité administrative agit dans un but autre que l'intérêt général ou pour atteindre
des objectifs illégaux, il y a détournement de pouvoir.
C’est dans l’arrêt CE 1875, « Pariset” que le détournement de pouvoir a été consacré pour
la première fois.
Faits : Arrêt de principe : Un maire a voulu fermer une fabrique d’allumette car il avait
pour réel objectif d’éviter à l’Etat de payer des indemnités d’expropriation visant à
dédommager les fabriques légales.
Autre arrêt : Un maire avait interdit de se déshabiller sur la plage, ce n’était pas pour
préserver la moralité publique mais pour forcer les baigneurs à louer des cabines pour
que la commune reçoive des revenus.

2 éléments :

1. L'intention de l'autorité administrative d'utiliser ses pouvoirs à des fins autres que celles
prévues par la loi.
2. L'existence d'un écart substantiel entre les objectifs légitimes de l'administration et les
objectifs réels poursuivis.

· Les irrégularités relatives aux motifs de l’acte

Lorsqu’elle agit, une autorité se fonde sur des considérations de fait ou de droit. Ce sont
les motifs de l’acte.

Les juges distinguent 2 types quant aux motifs de l’acte :


- L’erreur de fait
- L’erreur de droit

(à ajouter pour le 56.) :


2 autres arrêts :

· CE 1900 Maugras : Un maire révoque un agent de police qui avait eu le tort de


dresser un PV contre une personne de sa famille. L’objectif de cette révocation
est donc interdit.
· CE 1934 DLLE Rault : Un maire avait interdit l’ouverture des bals publics de la
commune avant 20h, à l’exception du sien

57. L’erreur sur les motifs de droit

Le recours pour excès de pouvoir vise à obtenir l’annulation d’une décision administrative
en démontrant une irrégularité de l’acte en question. Le juge qui statue peut soit
prononcer la légalité de l’acte soit l’illégalité de celui-ci.

Si le recours pour excès de pouvoir est recevable, il faut maintenant s’intéresser au point
de savoir si le recours est fondé juridiquement. C’est-à-dire qu’après la question de la
recevabilité, il faut étudier la question du bien-fondé de la demande.
Selon la classification de Laferrière, ces différents moyens de légalité se divisent en 2
catégories :
à Les moyens de légalité externe : on va regarder la forme de l’acte, l’aspect extérieur de
l’acte
à Les moyens de légalité interne : on va vérifier la conformité du contenu de l’acte au
droit.

Dans la catégorie des moyens de légalité interne on retrouve la violation de la loi, le


détournement de pouvoir et pour finir les irrégularités relatives aux motifs de l’acte.

Deux types d’irrégularités quant aux motifs de l’acte : l’erreur de fait et l’erreur de droit.

Pour prendre une décision, l’autorité administrative doit se fonder sur des motifs de droit.
Ils sont des fois irrégulières. C’est le cas par exemple lorsque l’administration fonde son
acte admin sur un texte qui n’était pas encore applicable au moment de l’édiction de
l’acte, c’est ce que l’on appelle un « défaut de base légale ».

Cela peut être aussi une mauvaise interprétation de la règle de droit. L’autorité
administrative se trompe sur l’interprétation à donner à un texte qu’il utilise pour fonder
son acte admin.

58. L’erreur sur les motifs de fait

Le recours pour excès de pouvoir vise à obtenir l’annulation d’une décision administrative
en démontrant une irrégularité de l’acte en question. Le juge qui statue peut soit
prononcer la légalité de l’acte soit l’illégalité de celui-ci.

Si le recours pour excès de pouvoir est recevable, il faut maintenant s’intéresser au point
de savoir si le recours est fondé juridiquement. C’est-à-dire qu’après la question de la
recevabilité, il faut étudier la question du bien-fondé de la demande.

Selon la classification de Laferrière, ces différents moyens de légalité se divisent en 2


catégories :
à Les moyens de légalité externe : on va regarder la forme de l’acte, l’aspect extérieur de
l’acte
à Les moyens de légalité interne : on va vérifier la conformité du contenu de l’acte au
droit.

Dans la catégorie des moyens de légalité interne on retrouve la violation de la loi, le


détournement de pouvoir et pour finir les irrégularités relatives aux motifs de l’acte.
Deux types d’irrégularités quant aux motifs de l’acte : l’erreur de fait et l’erreur de droit.

L’erreur de fait peut concerner 2 hypothèses :


· L’erreur de qualification juridique des faits
· L’erreur sur l’exactitude matérielle des faits
59. L’erreur sur la qualification juridique des faits

Le recours pour excès de pouvoir vise à obtenir l’annulation d’une décision administrative
en démontrant une irrégularité de l’acte en question. Le juge qui statue peut soit
prononcer la légalité de l’acte soit l’illégalité de celui-ci.

Si le recours pour excès de pouvoir est recevable, il faut maintenant s’intéresser au point
de savoir si le recours est fondé juridiquement. C’est-à-dire qu’après la question de la
recevabilité, il faut étudier la question du bien-fondé de la demande.

Selon la classification de Laferrière, ces différents moyens de légalité se divisent en 2


catégories :
Les moyens de légalité externe : on va regarder la forme de l’acte, l’aspect extérieur de
l’acte
Les moyens de légalité interne : on va vérifier la conformité du contenu de l’acte au droit.

Dans la catégorie des moyens de légalité interne on retrouve la violation de la loi par une
irrégularité relative aux motifs de l’acte. En effet, lorsqu'elle agit, une autorité se fonde sur
des considérations de fait ou de droit. Elle se base sur des faits ou sur du droit pour fonder
sa décision. Ce sont les motifs de l’acte.

Les juges distinguent 2 types d’irrégularités = L’erreur de fait et l’erreur de droit

L’erreur de fait peut concerner 2 hypothèses : L’erreur de qualification juridique des faits
et l’erreur sur l’exactitude matérielle des faits.

Dans un tel cas, l’administration va faire une mauvaise qualification des faits par rapport à
la règle juridique. Autrement dit, l’administration va considérer que les faits doivent
rentrer dans telle qualification juridique alors qu’en réalité tel n’est pas le cas.

Pour illustrer ce mécanisme, il faut prendre l’arrêt de principe en la matière : CE 1914


“Gomel”.

60. La variation du degré de contrôle du juge administratif dans le cadre du REP

61. L’inadéquation de l’AAU aux motifs de droit et de fait

62. Le contrôle maximal opéré par le juge de l’excès de pouvoir


Le contrôle maximum a été initié en 1933 dans l'arrêt Benjamin. Arrêt du 19 mai 1933
Benjamin : le juge administratif a pour la première fois contrôlé de façon très stricte le
choix de la mesure de police attentatoire à la liberté de réunion par rapport au but
recherché qui est le maintien de l'ordre public.
C’est un principe fondamental du droit admin. Il fait référence au degré élevé d’examen
et de contrôle que les tribunaux administratifs exercent sur la légalité des actes
administratifs.
Caractéristiques:
● Vérification de la légalité: le juge de l'excès de pouvoir examine si l’acte admin est
conforme aux règles de droit, y compris les lois, les règlements et le principes
généraux du droit. Le contrôle porte sur la compétence de l’autorité qui a pris l’acte,
la régularité de la procédure suivie et le respect des droits fondamentaux et des
garanties procédurales.
● Contrôle de plein contentieux: le juge de l'excès de pouvoir peut effectuer un
contrôle approfondi et complet de l’acte admin. Il ne se limite pas à vérifier si
l’administration a commis une erreur manifeste ou une violation flagrante de la loi,
mais il examine tous les aspects pertinents de la légalité de l’acte.
● Contrôle de l'opportunité limité: le contrôle maximal se concentre principalement
sur la légalité de l’acte admin, et non sur l’opportunité de la décision. Le juge n’a pas
le pouvoir de se substituer sa propre appréciation à celle de l’administration en ce
qui concerne les choix politiques ou les questions d’opportunités Toutefois, si
l'administration a commis une erreur de droit ou si sa décision est déraisonnable, le
juge peut intervenir.
● Pouvoir d'annulation ou de réformation : Lorsque le juge de l'excès de pouvoir
constate que l'acte administratif est illégal, il a le pouvoir de l'annuler ou de le
réformer. L'annulation entraîne l'effacement rétroactif de l'acte, tandis que la
réformation permet au juge de modifier certaines parties de l'acte pour le rendre
conforme à la loi.
● Protection des droits fondamentaux : Le contrôle maximal exercé par le juge de
l'excès de pouvoir vise également à protéger les droits fondamentaux des individus.
Le juge peut invalider un acte administratif qui viole les droits constitutionnels ou
conventionnels des personnes concernées.

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