Exercices l' Interrogation
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: L’INTERROGATION
A. Relève toutes les formes interrogatives dans la scène 1 de L’île des esclaves,
Marivaux (Voir le texte en pages 2-3)
1
Le théâtre représente une mer et des rochers d’un côté, et de l’autre quelques arbres et des maisons .
ARLEQUIN. – Nous deviendrons maigres, éthiques1, et puis morts de faim ; voilà mon
sentiment et notre histoire.
IPHICRATE. – Nous sommes seuls échappés du naufrage ; tous nos camarades ont péri, et
j’envie maintenant leur sort.
ARLEQUIN. – Hélas ! ils sont noyés dans la mer, et nous avons la même commodité.
IPHICRATE. – Dis-moi : quand notre vaisseau s’est brisé contre le rocher, quelques-uns des
nôtres ont eu le temps de se jeter dans la chaloupe ; il est vrai que les vagues l’ont
enveloppée : je ne sais ce qu’elle est devenue ; mais peut-être auront-ils eu le bonheur
d’aborder en quelque endroit de l’île, et je suis d’avis que nous les cherchions.
ARLEQUIN. – Cherchons, il n’y a pas de mal à cela ; mais reposons-nous auparavant pour
boire un petit coup d’eau-de-vie : j’ai sauvé ma pauvre bouteille, la voilà ; j’en boirai les deux
tiers, comme de raison2, et puis je vous donnerai le reste.
IPHICRATE. – Eh ! ne perdons point de temps ; suis-moi : ne négligeons rien pour nous tirer
d’ici. Si je ne me sauve, je suis perdu ; je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes dans
l’île des Esclaves.
ARLEQUIN. – Oh ! oh ! qu’est-ce que c’est que cette race-là ?
Qu’est-ce que cette race-là ?
IPHICRATE. – Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maître, et qui depuis
cent ans sont venus s’établir dans une île, et je crois que c’est ici : tiens voici sans doute
quelques-unes de leurs cases ; et leur coutume, mon cher Arlequin, est de tuer tous les
maîtres qu’ils rencontrent, ou de les jeter dans l’esclavage.
ARLEQUIN. – Eh ! chaque pays a sa coutume ; ils tuent les maîtres, à la bonne heure3 ; je l’ai
entendu dire aussi, mais on dit qu’ils ne font rien aux esclaves comme moi.
IPHICRATE. – Cela est vrai.
ARLEQUIN. – Eh ! encore vit-on.
IPHICRATE. – Mais je suis en danger de perdre la liberté, et peut-être la vie : Arlequin, cela ne
te suffit-il pas pour me plaindre ?
ARLEQUIN, prenant sa bouteille pour boire. – Ah ! je vous plain de tout mon cœur, cela est
juste.
IPHICRATE. – Suis-moi donc.
ARLEQUIN siffle. – Hu, hu, hu.
IPHICRATE. – Comment donc ! que veux-tu dire ?
ARLEQUIN, distrait chante. – Tala ta lara.
IPHICRATE. – Parle donc, as-tu perdu l’esprit ? à quoi penses-tu ?
ARLEQUIN, riant. – Ah, ah, ah ! Monsieur Iphicrate, la drôle d’aventure ! je vous plains, par
ma foi, mais je ne saurais m’empêcher d’en rire.
2
IPHICRATE, à part les premiers mots. – (Le coquin abuse de ma situation ; j’ai mal fait de lui
dire où nous sommes.) Arlequin, ta gaieté ne vient pas à propos ; marchons de côté.
ARLEQUIN. – J’ai les jambes si engourdies !...
IPHICRATE. – Avançons, je t’en prie.
ARLEQUIN. – Je t’en prie, je t’en prie ; comme vous êtes civil et poli ; c’est l’air du pays qui
fait cela.
IPHICRATE. – Allons, hâtons-nous, faisons seulement une demi-lieue 4 sur la côte pour
chercher notre chaloupe, que nous trouverons peut-être avec une partie de nos gens ; et en
ce cas-là, nous rembarquerons avec eux.
ARLEQUIN, en badinant. – Badin, comme vous tournez cela ! Il chante :