Ebook Daniel Gould - Lencyclopedie de La Preparation Mentale
Ebook Daniel Gould - Lencyclopedie de La Preparation Mentale
Ebook Daniel Gould - Lencyclopedie de La Preparation Mentale
ISBN :
978-24-92430-73-2
Mise en page :
Nicolas Moreau (www.graphiste-pro.com)
Traduction :
Cécile Heurtaut et Cyrille Boulongne-Evtouchenko
Édition / correction :
Antoine Frandeboeuf et Olivier Remy / Sen No Sen
(www.sen-no-sen.com)
Suivi de fabrication :
Manon Cluse
Les éditions 4Trainer remercient chaleureusement la Société Française de
Psychologie du Sport et notamment Marjorie Bernier, Cyril Bossard, Grégoire
Bosselut, Karine Corrion, Julie Doron, Jean Fournier, Maël Goisbault, Jean-Philippe
Heuzé, Sandrine Isoard-Gautheur, Gilles Kermarec, Laurence Kern, Steven Le Pape,
Noémie Lienhart, Anne-Claire Macquet, Élise Marsollier, Virginie Nicaise, Valentin
Roux, Alexis Ruffault et Philippe Vacher, pour leur relecture scientifique de la
traduction française.
SOMMAIRE
▸ Chapitre 04 - Motivation
• Étude de trois approches de la motivation
• Construire la motivation à partir de cinq lignes
directrices
• Développer une vision réaliste de la motivation
• Comprendre la motivation d'accomplissement et la
compétitivité
• Identifier quatre théories de la motivation
d'accomplissement
• Théorie de l'attribution
• Pourquoi les attributions sont importantes
• Développer la motivation d'accomplissement et la
compétitivité
• Utiliser la motivation d'accomplissement dans la
pratique professionnelle
▸ Chapitre 10 - Leadership
• Définir le leadership
• Approches pour étudier le leadership
• Recherche sur le modèle multidimensionnel du
leadership sportif
• Opérations d'entraînement au leadership
• Quatre composantes d'un leadership efficace
• L'art du leadership
▸ Chapitre 11 - Communication
• Comprendre le processus de communication
• Envoyer des messages efficacement
• Réception efficace des messages
• Reconnaître les ruptures dans la communication
• Améliorer la communication
• Faire une critique constructive
Partie V - AMÉLIORER LA PERFORMANCE
▸ Chapitre 17 - Concentration
• Définir la concentration
• Expliquer la concentration : trois processus
• Relier la concentration à des performances
optimales
• Identifier les types de focalisations attentionnelles
• Reconnaître les problèmes d'attention
• Utiliser le dialogue interne pour améliorer la
concentration
• Évaluation des habiletés attentionnelles
• Amélioration de la concentration
AVANT-PROPOS À L’ÉDITION
FRANÇAISE
LE LEXIQUE PROFESSIONNEL
TABLEAU DE CORRESPONDANCES
DIFFÉRENCE DE CERTIFICATIONS
Chaque pays francophone développe ses propres
critères de certifications pour les intervenants en
psychologie du sport (les psychologues et les
préparateurs mentaux). Les différences sont importantes
entre la France, le Canada francophone, la Suisse, la
Belgique ou le Maghreb. Sauf mention de certification
équivalente précisée, les informations et règlements
concernent les certifications américaines.
INFRASTRUCTURES ET INVESTISSEMENT
FINANCIER
Gardons également à l’esprit que les enjeux
économiques du sport aux États-Unis ne sont pas les
mêmes qu’en France, des moyens beaucoup plus
importants étant alloués à son développement outre-
Atlantique.
Pour bien comprendre cet ouvrage, qui évoque un cadre
américain, il faut garder ces distinctions à l’esprit.
Lorsque cela est possible et/ou pertinent, nous précisons
le contexte et ajoutons des explications utiles aux
étudiants français (notamment de la filière STAPS).
LA CONTEXTUALISATION CULTURELLE
Comme le rappellent régulièrement les auteurs de
l’ouvrage, il est toujours important pour un professionnel
du sport et de l’activité physique de prendre en compte la
culture des athlètes avec lesquels il travaille. De la
même manière nous tenons à pointer quelques
spécificités culturelles propres à la culture des auteurs
qui peuvent paraître au lecteur en décalage avec son
expérience personnelle.
Même scientifiquement rigoureuse, toute approche
critique est marquée par l’idéologie et le contexte culturel
de celui qui en est à l’origine. L’adaptation d’un livre
aussi riche que L’Encyclopédie de la préparation mentale
est en ce sens compliquée car il est important de ne pas
trahir l’esprit des auteurs, tout en donnant aux lecteurs
de la traduction des outils de contextualisation qui leur
permettent de s’extraire de leur propre cadre culturel.
Le lecteur sera peut-être interpellé par le mot « race » ou
la présence de statistiques ethniques (lesquelles sont
interdites en France). Ces deux points, qui pourraient
paraître polémiques, sont liés à une vision de la société
qui correspond à l’histoire des États-Unis.
D’autres notions doivent être mises en perspective, celle
du genre notamment. L’écriture inclusive n’a pas été
retenue pour cette édition française, notre langue n’ayant
pas la souplesse morphologique et grammaticale de
l’anglais sur cette question. Nous avons jugé appréciable
et suffisant que l’ouvrage original mette en lumière de
nombreuses sportives, tout en traitant systématiquement
les sujets qu’il aborde dans le cadre du sport féminin,
dont il indique les singularités.
D’autres faits de société présentés ne sont pas
strictement transposables : les problématiques de santé
publique liées notamment à l’obésité, les problèmes de
gangs, la question de la présence d’armes à l’école, etc.
Nous avons fait le pari de la sagacité du lecteur, qui sera
en mesure de dresser des parallèles là où ils sont
pertinents et de prendre du recul sur les situations
décrites par les auteurs quand cela s’impose.
REMERCIEMENTS
POINT CLÉ
La psychologie du sport et de l’exercice est l’étude scientifique des
personnes et de leurs comportements dans les activités sportives et
l’exercice, et l’application pratique de ces connaissances.
POINT CLÉ
La psychologie du sport et de l’exercice est l’étude scientifique des
personnes et de leurs comportements dans les activités sportives et
l’exercice, et l’application pratique de ces connaissances.
POINT CLÉ
Les psychologues du sport et de l’exercice cherchent à comprendre et à
aider les sportifs de haut niveau, les enfants, les personnes handicapées
physiques ou mentales, les personnes âgées et les pratiquants dits
« loisirs » à atteindre une participation maximale, des performances
optimales, la satisfaction personnelle et le développement.
SE SPÉCIALISER EN PSYCHOLOGIE
DU SPORT
Ô
RÔLE DE CHERCHEUR (ENSEIGNANT-CHERCHEUR)
JOURNAUX EN ANGLAIS
Case Studies in Sport and Exercise Psychology –
Lancée en 2017, cette revue présente des études de cas
détaillées des approches adoptées et de l’expérience
acquise par les professionnels du domaine.
International Journal of Sport & Exercise Psychology –
Il s’agit du journal officiel de la Société internationale de
psychologie du sport. Il vise à améliorer les
connaissances théoriques et pratiques dans les sciences
de l’activité physique, de l’exercice et du sport.
International Journal of Sport Psychology – Créée en
1970, cette revue publie des manuscrits liés à la
psychologie du mouvement humain, y compris des
articles sur la psychologie du sport, la psychologie de
l’exercice et la pédagogie du sport.
International Review of Sport and Exercise Psychology
– Cette revue publie des analyses critiques de la
littérature de recherche en psychologie du sport et de
l’exercice.
Journal of Applied Sport Psychology – Lancé en 1989,
il s’agit du journal officiel de l’AASP.
Il publie des articles sur la recherche appliquée en
psychologie du sport et la pratique professionnelle.
Journal of Clinical Sport Psychology – Ce journal, né
en 2007, est conçu pour promouvoir une compréhension
de la théorie, de la technique et des découvertes
scientifiques axée sur la pratique intégrée de la
psychologie clinique, du conseil et du sport.
Journal of Sport Psychology in Action – Ce journal ne
publie pas de recherche originale. C’est plutôt une revue
appliquée qui promeut l’application des connaissances
scientifiques à la pratique du sport, de l’exercice et de la
psychologie de la santé.
Journal of Sport and Exercise Psychology – Lancé en
1979, il s’agit de l’une des revues de recherche les plus
anciennes et des plus reconnues dans le domaine. Il
publie des études de recherche fondamentales et
appliquées en psychologie du sport et de l’exercice.
Sport Exercise and Performance Psychology – Lancé
en 2012, il s’agit du journal officiel de l’Exercise and
Sport Psychology Division 47 de l’American
Psychological Association. Il publie des articles qui
mettent l’accent sur le sport, l’exercice et la psychologie
de la performance.
Psychology of Sport and Exercise – Lancée en 2000,
cette revue fournit un forum pour des rapports savants
sur la psychologie du sport et de l’exercice au sens
large.
The Sport Psychologist – Cette revue, commencée en
1987, publie à la fois des recherches appliquées et des
articles de pratique professionnelle qui facilitent la
prestation de services psychologiques aux entraîneurs et
aux athlètes.
Sport and Exercise Psychology Review – Cette revue
publie des articles sur tous les aspects psychologiques
du sport.
JOURNAUX EN FRANÇAIS
Revue STAPS, publiée depuis 1980 sous l’égide de
l’Association francophone pour la recherche en activités
physiques et sportives (AFRAPS), propose une analyse
scientifique du phénomène sportif sous ses différents
aspects.
Science et Motricité est la revue de l’association des
Chercheurs en activités physiques et sportives (ACAPS).
POINT CLÉ
Les psychologues traitent les athlètes et les sportifs qui ont de graves
troubles émotionnels. Les préparateurs mentaux éduquent les athlètes et
les entraîneurs sur les compétences psychologiques et leur
développement.
É É
PÉRIODE 1 : LES DÉBUTS (1893–1920)
PÉRIODE 6 : PSYCHOLOGIE
CONTEMPORAINE DU SPORT
ET DE L’EXERCICE (2000 À AUJOURD’HUI)
RÉSUMÉ
1. Décrire ce qu’est la psychologie du sport et de l’exercice.
QUESTIONS DE RÉVISION
SCIENCE ET PRATIQUE
PROFESSIONNELLE DE LA PSYCHOLOGIE
DU SPORT ET DE L’EXERCICE
※ THÉORIE
Le but ultime d’un scientifique est une théorie ou un ensemble de
faits interdépendants qui présentent une vue systématique de
certains phénomènes afin de décrire, expliquer et prédire des
événements. La théorie permet aux scientifiques d’organiser et
d’expliquer un grand nombre de faits selon un modèle qui aide les
autres à les comprendre. Conformément à la notion de pratique
fondée sur des preuves, la théorie et les principes scientifiquement
validés devraient également être utilisés pour guider la pratique.
Comme l’a souligné le psychologue Kurt Lewin (1951) il y a de
nombreuses années « (…) il n’y a rien de plus pratique qu’une
bonne théorie. »
Un exemple est la théorie de la facilitation sociale (Zajonc, 1965).
Après la première expérience de Norman Trillet auprès d’enfants
rembobinant une ligne de pêche (voir le chapitre 1), les
psychologues ont étudié comment la présence d’un public affecte la
performance, mais leurs résultats manquaient de cohérence.
Parfois, les gens réalisent de meilleures performances devant un
public et d’autres fois, ce n’est pas le cas. Zajonc a vu une tendance
dans les résultats apparemment aléatoires et a formulé une théorie.
Il a remarqué que lorsque les gens effectuent des tâches simples ou
qu’ils maîtrisent, le fait d’avoir un public a une influence positive sur
leur performance. Au contraire, lorsque les gens effectuent des
tâches inconnues ou complexes, le fait d’avoir un public nuit à la
performance. Dans sa théorie de la facilitation sociale, Zajonc a
soutenu qu’un public crée une activation chez l’athlète, ce qui nuit à
la performance sur des tâches difficiles qui n’ont pas été apprises
(ou correctement apprises) et aide à la performance sur des tâches
bien apprises.
POINT CLÉ
Une théorie est un ensemble de faits interdépendants présentant une vue
systématique d’un phénomène afin de décrire, expliquer et prédire des
événements.
POINT CLÉ
La détermination des relations causales est le principal avantage de la
conduite d’expériences sur la réalisation d’études par observation.
POINT CLÉ
La science du coaching se concentre sur l’utilisation de principes
généraux. L’art du coaching consiste à reconnaître quand et comment
individualiser ces principes généraux.
ORIENTATION PSYCHOPHYSIOLOGIQUE
Les spécialistes ayant une orientation psychophysiologique croient
que la meilleure façon d’étudier le comportement pendant le sport et
l’exercice est d’examiner les processus physiologiques du cerveau
et leurs influences sur l’activité physique.
Ces chercheurs évaluent généralement la fréquence cardiaque,
l’activité des ondes cérébrales et les potentiels d’action musculaire,
déterminant les relations entre ces mesures psychophysiologiques
et le comportement sportif et l’exercice. Par exemple, dans une
étude classique, des techniques de feedback biologique ont été
utilisées pour entraîner des tireurs d’élite à tirer entre les battements
du cœur pour améliorer la précision (Landers, 1985). Un certain
nombre de chercheurs examinent les effets de l’activité physique, en
particulier de l’exercice aérobie, sur le fonctionnement du cerveau à
l’aide d’électroencéphalogrammes et de mesures de neuro-imagerie
(Hillman, Erickson et Kramer, 2008). Les résultats sont intéressants
car ils montrent que l’activité physique a un certain nombre d’effets
positifs sur le fonctionnement du cerveau. De plus, avec l’avènement
de la technologie mobile, un domaine des neurosciences du sport
émerge qui examine les liens entre le cerveau et le comportement,
tels que les différences d’activité des ondes cérébrales entre les
sportifs experts et les débutants, les modèles d’ondes cérébrales
associés aux routines des athlètes dans des sports comme le golf, et
l’efficacité du neuro-feedback sur la performance athlétique (Park,
Fairweather et Donaldson, 2015).
POINT CLÉ
Les chercheurs spécialistes de la psychophysiologie étudient le
comportement à travers les processus psychophysiologiques sous-jacents
qui se produisent dans le cerveau.
POINT CLÉ
Les spécialistes ayant une orientation socio-psychologique se concentrent
sur la façon dont le comportement est déterminé par une interaction
complexe entre l’environnement et ses caractéristiques individuelles.
COMPÉTENCE
Les psychologues du sport s’efforcent de maintenir les
normes de compétence les plus élevées dans leur travail
et de reconnaître les limites de leur expertise. Par
exemple, si un psychologue du sport n’a que peu de
connaissances en matière de cohésion d’équipe et de
dynamique de groupe, il serait contraire à l’éthique de
faire croire aux autres qu’il possède ces connaissances
ou de travailler avec une équipe.
INTÉGRITÉ
RESPONSABILITÉ PROFESSIONNELLE ET
SCIENTIFIQUE
RESPONSABILITÉ SOCIALE
※ LA PSYCHOLOGIE POSITIVE
Un certain nombre de leaders dans le domaine général de la
psychologie ont adopté la psychologie positive (par exemple,
Seligman et Csikszentmihalyi, 2002). Ce courant souligne la
nécessité pour les psychologues de se concentrer davantage sur le
développement de caractéristiques positives tels que l’optimisme,
l’espoir et le bonheur chez les individus, au lieu de focaliser la
majorité de l’attention sur les déficits des personnes (par exemple, la
dépression). Les psychologues du sport et de l’exercice utilisent
l’approche positive depuis un certain temps, ce qui a ouvert de
nouvelles opportunités. Par exemple, d’éminents psychologues du
sport tels que Graham Jones, Jim Loehr, Austin Swain, Shane
Murphy et Steve Bull ont transféré ce qu’ils ont appris dans le sport
au monde des affaires, en apprenant aux hommes d’affaires
comment améliorer leurs compétences psychologiques et leur
performance au travail. De même, la psychologue du sport Kate
Hays (Hays, 2002, 2009) a aidé des artistes de haut niveau tels que
des danseurs et des musiciens à développer les compétences
psychologiques nécessaires à la production d’une performance de
haut niveau.
※ RECHERCHE MULTIDISCIPLINAIRE
La recherche multidisciplinaire augmente. De plus en plus de
psychologues du sport et de l’exercice travaillent avec des experts
d’autres sous-disciplines de STAPS (par exemple, physiologie de
l’exercice et biomécanique) et avec des personnes issues d’autres
disciplines (par exemple, l’ingénierie, le travail social et les soins
infirmiers) pour étudier les grands problèmes auxquels la société est
confrontée, tels que surmonter l’obésité, les épidémies ou favoriser
un développement harmonieux des jeunes. Les chercheurs
découvrent que les problèmes du monde réel ont de multiples
causes et qu’aucun domaine ne peut à lui seul les résoudre.
※ PROGRÈS DE LA TECHNOLOGIE
Alors que la technologie se développe à un rythme effréné et change
tous les aspects de nos vies, les psychologues du sport apprennent
à utiliser ces technologies pour faciliter leur travail. Cela peut
impliquer l’utilisation de la réalité virtuelle pour entraîner des artistes,
l’utilisation de la neuro-imagerie pour éclaircir les mystères du
cerveau et l’influence de l’exercice sur celui-ci, l’utilisation de jeux
informatiques pour améliorer l’activité physique ou la consultation en
ligne.
※ DIVERSITÉ CULTURELLE
Alors que notre monde devient de plus en plus resserré et connecté,
l’accent est mis dans la psychologie sportive contemporaine sur
l’étude de la diversité culturelle et l’examen de la similitude entre des
groupes tels que les hommes et les femmes, les baby-boomers et la
génération Z, ou en quoi les différentes cultures ethniques sont à la
fois similaires et uniques. Comme vous le lirez au chapitre 8, l’accent
est davantage porté sur l’amélioration de la compréhension, la
facilitation de l’inclusion et l’adhésion à la diversité.
※ PROFESSIONNALISATION
La psychologie appliquée du sport se professionnalise au fur et à
mesure (Watson et Portenga, 2014). Les normes de certification
augmentent. Par exemple, en plus des cours et des heures
supervisées, les consultants certifiés AASP doivent passer un
examen écrit rigoureux fondé sur une analyse des activités des
consultants en psychologie du sport. Les universitaires commencent
également à étudier le développement professionnel comme une
formation fondée sur les compétences (par exemple, Fletcher et
Maher, 2013) et la façon dont les psychologues du sport apprennent
à émettre des jugements et des décisions professionnelles (par
exemple, Martindale et Collins, 2013).
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
1. Décrivez l’approche active de l’utilisation de la
psychologie du sport et de l’exercice.
2. Vous souhaitez savoir comment la confiance en
soi est liée à la récupération après une blessure
sportive ? Concevez à la fois une étude et une
expérience pour appréhender ce sujet.
3. Pensez à la carrière que vous aimeriez
poursuivre (par exemple psychologie du sport et
de l’exercice, entraînement, préparateur
physique, journalisme sportif). Décrivez
comment les connaissances et la pratique de la
psychologie du sport peuvent vous servir dans
cette carrière.
OUTILS PÉDAGOGIQUES
RÉSUMÉ
Approche systématique
Connaissance de la pratique professionnelle
Contrôle
Critique
Données impartiales
Empirique
Étude de cas
Étude de la théorie de la facilitation sociale
Expérience
Expérience publique partagée
Groupe de contrôle
Groupe expérimental
Introspection
Intuition
Méthode scientifique
Modèle RE-AIM
Observation systémaque
Orientation cognitivo-comportementale
Orientation psychophysiologique
Orientation socio-psychologique
Réductionniste
Théorie
Validité externe
Validité interne
Partie II
PERSONNALITÉ ET SPORT
DÉFINIR LA PERSONNALITÉ
POINT CLÉ
La personnalité est la somme des caractéristiques qui rendent une
personne unique. L’étude de la personnalité nous aide à mieux travailler
avec les étudiants, les athlètes, les patients et les pratiquants et à
travailler plus efficacement avec les collègues.
NOYAU PSYCHOLOGIQUE
RÉPONSES TYPES
COMPRENDRE LA STRUCTURE
DE LA PERSONNALITÉ
L’APPROCHE PSYCHODYNAMIQUE
POINT CLÉ
L’approche par les traits de personnalité, qui a dominé les premières
études sur la personnalité, ne prend pas en compte les situations
particulières qui pourraient également influencer le comportement d’un
individu.
Parmi les partisans les plus connus de cette approche dans les
années 1960 et 1970, on compte Gordon Allport, Raymond Cattel et
Hans Eysenck. Cattell (1965) a développé un inventaire de la
personnalité avec 16 facteurs indépendants qui, selon lui, décrivent
une personne. Eysenck et Eysenck (1968) considéraient les traits de
caractère comme relatifs, les deux traits les plus significatifs s’étalant
sur des continuums allant de l’introversion à l’extroversion et de la
stabilité à l’émotivité.
Aujourd’hui, le modèle en cinq facteurs de la personnalité (Big-Five
Personality Model en anglais) est largement reconnu (Allen,
Greenlees et Jones, 2013 ; Gill, Williams et Reifsteck, 2017). Ce
modèle soutient qu’il existe cinq grandes dimensions de la
personnalité :
1. Névrotisme (nervosité, anxiété, dépression et
colère) versus stabilité émotionnelle ;
2. Extraversion (enthousiasme, sociabilité, assertivité
et niveau d’activité élevé) versus introversion ;
3. Ouverture à l’expérience (originalité, besoin de
variété, curiosité) ;
4. Agréabilité (amabilité, altruisme, modestie) ;
5. Caractère consciencieux (contrainte, recherche de
réussite, autodiscipline).
Ces cinq dimensions se sont révélées être les caractéristiques
générales les plus importantes de la personnalité des individus, la
plupart des autres caractéristiques plus spécifiques de la
personnalité relevant de ces cinq dimensions (Mc Rae et John,
1992). De plus, il est supposé que les individus possédant différents
niveaux dans ces dimensions se comporteront différemment. Par
exemple, les personnes très consciencieuses seraient plus motivées
par l’ordre, l’autodiscipline et le souci du devoir, tandis que les
personnes avec un haut niveau de névrotisme seraient
généralement plus vulnérables et gauches.
Il a été démontré que le modèle en cinq facteurs est d’une certaine
utilité pour comprendre pourquoi différentes interventions
d’exercices sont plus ou moins appropriées pour des personnes
ayant des caractéristiques de personnalité différentes (Rhodes,
Courneya et Hayduk, 2002). Une méta-analyse de trente-cinq
études indépendantes a également montré que l’extraversion et le
caractère consciencieux étaient des traits positivement corrélés avec
les niveaux d’activité physique, tandis que le névrotisme était
négativement lié à l’activité physique (Rhodes et Smith, 2006).
Les chercheurs ont également commencé à utiliser le modèle en
cinq facteurs en contexte sportif (Piedmont, Hill et Blanco, 1999 ;
Wann, Dunham, Byrd et Keenan, 2004). Par exemple, dans une
étude sur des amateurs de sport, Wann et ses collègues (2004) ont
constaté que l’identification à une équipe locale était positivement
liée au bien-être psychologique mesuré par les cinq sous-facettes de
l’extraversion, de l’ouverture et du caractère consciencieux. Des
chercheurs en psychologie du sport et de l’exercice ont examiné
l’influence des cinq dimensions de la personnalité sur les états
psychologiques et le comportement (Demulier, Le Scanff et Stephan,
2013 ; Lochbaum et al., 2010 ; Merritt et Tharp, 2013 ; Singley, Hale
et Russel, 2012). En faisant une synthèse exhaustive des
recherches à ce sujet, Allen et ses collègues (2013) ont conclu que
la personnalité était liée à la réussite sportive à long terme. Selon
Allen et ses collègues, il est montré que les athlètes possèdent des
niveaux d’extraversion plus élevés que des non-sportifs, et que les
athlètes qui pratiquent des sports à haut risque et des sports
d’équipe obtiennent un score plus élevé d’extraversion et un score
moins élevé de caractère consciencieux que les athlètes qui
pratiquent des sports à faible risque et des sports individuels.
Quelle que soit la méthode employée pour leurs études, les
théoriciens des traits de personnalité soutiennent que la meilleure
façon de comprendre la personnalité est de considérer les traits
comme relativement durables et stables dans le temps. Cependant,
le simple fait de connaître les traits de personnalité d’un individu ne
nous aidera pas toujours à prédire comment cette personne se
comportera dans une situation particulière. Par exemple, certaines
personnes s’énervent facilement pendant une activité sportive,
tandis que d’autres se mettent rarement en colère. Pourtant, les
individus qui ont tendance à se fâcher dans le sport ne se mettent
pas nécessairement en colère dans d’autres situations. Le simple
fait de connaître les traits de personnalité d’une personne ne nous
aide pas nécessairement à prédire leurs influences. La
prédisposition d’une personne à la colère ne précise pas quelles
situations spécifiques provoqueront cette réponse. Il convient
toutefois de noter qu’Allen et ses collègues (2013) ont indiqué que la
recherche sur la personnalité sportive a stagné et n’a pas suivi le
même rythme de développement que la psychologie générale. Cela
suggère que les traits de personnalité ont une certaine utilité pour
prédire le comportement dans un certain nombre de situations.
L’APPROCHE SITUATIONNISTE
L’APPROCHE INTERACTIONNISTE
POINT CLÉ
Les situations seules ne suffisent pas à prédire avec précision le
comportement ; les traits de personnalité d’un individu doivent également
être pris en considération.
L’APPROCHE PHÉNOMÉNOLOGIQUE
MESURER LA PERSONNALITÉ
POINT CLÉ
Nous devons considérer à la fois les situations et les caractéristiques
psychologiques de l’individu afin de comprendre et de prédire son
comportement.
MESURE DES TRAITS DE PERSONNALITÉ ET DES ÉTATS
PSYCHOLOGIQUES
POINT CLÉ
Les mesures de la personnalité spécifiques au sport prédisent mieux le
comportement dans les milieux sportifs que les tests de personnalité
généraux.
POINT CLÉ
Tous les tests psychologiques comportent une marge d’erreur ; soyez
prudent lorsque vous interprétez leurs résultats.
Les recherches des années 1960 et 1970 n’ont produit que peu de
conclusions utiles sur la relation entre la personnalité et la
performance sportive. Ces maigres résultats découlent en partie de
problèmes méthodologiques, statistiques et interprétatifs, abordés
plus loin. Les chercheurs ont été divisés en deux camps. Morgan
(1980) a décrit un premier groupe comme ayant un point de vue
crédule ; c’est-à-dire que ces chercheurs pensaient que la
personnalité était étroitement liée à la réussite sportive. L’autre
groupe, selon lui, avait un point de vue sceptique et a soutenu que la
personnalité n’était pas liée à la réussite sportive.
Ni le point de vue crédule ni le point de vue sceptique ne semblent
s’être révélés exacts. Il existe plutôt une relation entre la
personnalité et la performance sportive (et l’implication dans les
activités sportives), mais elle est loin d’être parfaite. Autrement dit,
bien que les traits de personnalité et les états psychologiques
puissent aider à prédire le comportement et le succès dans le sport,
ils ne représentent qu’une partie du comportement et peuvent ne
pas être aussi précis que prévu. Par exemple, le fait que plusieurs
coureurs de fond olympiques présentent des personnalités
introverties ne signifie pas qu’un coureur de fond doit être introverti
pour réussir. De même, au football américain, bien que de nombreux
middle linebacker performants soient agressifs, cela ne signifie pas
que tous les middle linebacker performants le soient.
Nous nous intéressons maintenant à la recherche sur la
personnalité, les performances sportives et les préférences
sportives. Mais rappelez-vous que la personnalité seule ne constitue
pas le comportement dans le sport et l’exercice. Une certaine
prudence est nécessaire dans l’interprétation des résultats de la
recherche sur la personnalité, car l’attribution ou l’hypothèse de
relations de cause à effet entre la personnalité et la performance a
été une problématique dans de nombreuses études antérieures.
ATHLÈTES ET NON-ATHLÈTES
TESTS DE PERSONNALITÉ :
LES CHOSES À FAIRE
ET À NE PAS FAIRE
À FAIRE
Informer les participants de l’objectif du test de
personnalité et de la manière exacte dont il sera
utilisé.
Permettre uniquement aux personnes
qualifiées, qui maîtrisent les principes des tests
et ont conscience des biais méthodologiques,
de faire passer les tests de personnalité.
Intégrer les résultats des tests de personnalité
aux autres informations obtenues concernant le
participant.
Utiliser, dans la mesure du possible, des tests
spécifiques au sport et à l’activité physique, en
faisant ces tests en lien avec un psychologue du
sport.
Utiliser tant des tests visant à mesurer les états
que des tests analysant les traits de la
personnalité.
Fournir aux participants des commentaires
spécifiques concernant les résultats du test.
Comparer les individus à leurs propres niveaux
de référence plutôt qu’à des informations
normatives.
À NE PAS FAIRE
Ne pas utiliser de tests de personnalité dans un but
clinique axés sur les troubles de la personnalité pour
étudier une population ordinaire de pratiquants sportifs.
Ne pas utiliser de tests de personnalité pour décider
qui fait partie ou non de l’équipe ou d’un programme.
Ne pas faire passer ni interpréter des tests de
personnalité à moins que vous ne soyez qualifié par
l’Association américaine de psychologie ou par un autre
organisme de certification.
Ne pas utiliser de tests de personnalité pour prédire le
comportement dans un cadre sportif sans rechercher
d’autres sources d’information, telles que des données
d’observation et des évaluations des performances.
Pendant des années, on a pensé qu’il existait peu de différences
entre les athlètes et les non-athlètes concernant les mesures de la
personnalité. Cependant, des études récentes ont conclu qu’en
raison des meilleures mesures et approches conceptuelles utilisées
par les chercheurs, des différences émergent (Allen et al., 2013 ;
Allen et Labode, 2014), les athlètes étant plus extravertis et
consciencieux et moins névrosés que les non-athlètes. Cependant,
ces écarts ont tendance à être très faibles. Il est également possible
que certains types de personnalité soient attirés par un sport
particulier, plutôt que de participer à un sport en modifiant en
quelque sorte leur personnalité.
POINT CLÉ
Des différences de personnalité constantes distinguent les athlètes des
non-athlètes. Cependant, ces différences tendent à être très faibles.
ATHLÈTES FÉMININES
POINT CLÉ
Il existe peu de différences évidentes de personnalité entre les athlètes
masculins et féminins, en particulier au niveau élite.
PRÉDICTION DE LA PERFORMANCE
POINT CLÉ
Les tests peuvent aider à identifier les forces et les faiblesses
psychologiques d’un athlète, et ces informations peuvent être utilisées
pour développer un entraînement approprié des compétences
psychologiques de l’athlète.
※ LE GRIT 1
Dans son livre à succès Grit : The Power of Passion and
Perseverance, la psychologue Angela Duckworth (2016) a introduit
la notion de grit qui serait une forme de courage face à un défi, une
caractéristique de la personnalité importante liée à la poursuite
d’objectifs dans de nombreux domaines. Le grit est défini comme
« (…) la persévérance au niveau des traits de caractère et la
passion pour les objectifs à long terme » (Duckworth et Quinn,
2009). Cela implique de maintenir l’intérêt et les efforts tout en
travaillant avec acharnement vers des objectifs et des défis malgré
l’adversité, l’échec et la lenteur des progrès. Les individus qui ont le
grit font preuve d’endurance lorsqu’ils travaillent à la réussite et
maintiennent leurs efforts au fil des années.
Une mesure valide et fiable du grit a été développée, et en plus d’un
score d’échelle global, deux sous-échelles sont évaluées : la
persistance de l’intérêt du sujet et la répartition de l’effort
(Duckworth, Peterson, Matthews et Kelly, 2007 ; Duckworth et
Quinn, 2009). Duckworth et ses collègues ont étudié une variété de
populations dans une variété de contextes et ont constaté que dans
ces contextes, les individus qui ont le grit sont, par exemple, moins
susceptibles de quitter l’Académie militaire américaine de West
Point, et plus susceptibles de rester mariés, de passer du temps à
suivre les cours, et plus tard à poursuivre leurs études (Duckworth,
2016).
Bien que Duckworth discute de l’importance du grit dans la réussite
sportive, seules quelques études ont commencé à explorer ce sujet.
Dans une étude examinant la validité prédictive du grit dans la
prédiction de l’attrition et de la performance des cadets de West
Point, le grit a été utilisé pour prédire la performance physique et
sportive (Kelly, Matthews et Bartone, 2014). Dans une étude sur les
jeunes footballeurs élite au grit élevé par rapport à ceux ayant un
faible grit, Larkin, O’Connor et Williams (2016) ont constaté que les
joueurs ayant du grit participaient à beaucoup plus d’entraînements,
de compétitions, de jeux et d’autres activités en dehors du football.
Les joueurs ayant le plus de grit se sont également avérés plus
performants lors des tests d’aptitudes cognitives et perceptives. Bien
que des études supplémentaires soient nécessaires, les premières
preuves soulignent l’importance du grit dans la prédiction des
performances et de la motivation des athlètes et des pratiquants.
※ LA PERSONNALITÉ DE TYPE A
L’individu au comportement de type A est caractérisé par une
hyperactivité, un sentiment d’urgence, un hyperinvestissement
professionnel, un goût pour la compétitivité, et un énervement facile.
L’antithèse de la personnalité de type A est appelée type B.
Initialement, un lien a été trouvé entre le comportement de type A et
l’augmentation de l’incidence de maladies cardiovasculaires. Plus
tard, on a soupçonné que la composante colère-hostilité qui construit
la personnalité de type A était la caractéristique la plus
significativement liées à ces maladies. Bien que les causes du
comportement de type A n’aient pas été déterminées de manière
concluante, des preuves importantes indiquent que l’environnement
socioculturel, comme les attentes des parents à l’égard de normes
élevées de performance, en sont probablement à l’origine (Girdano,
Everly et Dusek, 1990).
POINT CLÉ
Les schémas comportementaux de la personnalité de type A peuvent
apparemment être modifiés par l’exercice, ce qui peut réduire le risque de
maladies cardiovasculaires.
※ IMAGE DE SOI
L’exercice semble également avoir une relation positive sur l’image
de soi (Biddle, 1995 ; Marsh et Redmayne, 1994 ; Sonstroem, 1984 ;
Sonstroem, Harlox et Josephs, 1994). Sonstroem (1984) a suggéré
que ces changements de l’image de soi pourraient être associés à la
perception d’une meilleure forme physique plutôt qu’à des
changements réels de la forme physique. Bien que les études
n’aient jusqu’à présent pas prouvé que les changements des états
de forme physique produisent des changements de l’image de soi,
les programmes d’exercices semblent conduire à une augmentation
significative de l’estime de soi, en particulier chez les sujets qui
montrent initialement une faible estime de soi. Par exemple, Martin,
Waldron, Mc Cabe et Yun (2009) ont constaté que les filles qui
participent au programme Girls on the Run avaient des
changements positifs dans leur estime de soi globale et dans l’image
de leur apparence physique. Parallèlement à la recherche sur la
personnalité du sportif, celle sur les liens entre la pratique d’une
activité physique et l’image de soi a montré qu’il est préférable de
considérer l’image de soi ou l’estime de soi non seulement comme
un trait de personnalité général (estime de soi globale) mais aussi
comme un trait de personnalité qui inclut de nombreuses dimensions
spécifiques au contexte, telles que l’image sociale de soi, l’image
académique de soi et l’image physique de soi. Comme l’on pouvait
s’y attendre, la recherche montre que la pratique sportive a le plus
grand effet sur la dimension physique de l’image de soi (Fow, 1997 ;
Marsh et Sonstroem, 1995 ; Spence, Mc Gannon et Poon, 2005).
Cette relation est examinée plus en détail au chapitre 18.
POINT CLÉ
L’activité physique et une meilleure forme physique semblent être
associées à une augmentation de l’estime de soi, en particulier chez les
personnes dont le niveau initial d’estime de soi est faible.
POINT CLÉ
Les médaillés olympiques, contrairement aux non médaillés, intériorisent
leurs stratégies dans la mesure où ils réagissent automatiquement à
l’adversité.
PLANIFICATION MENTALE
RÉSUMÉ
1. Décrire ce qui compose la personnalité et pourquoi c’est
important.
É
4. Évaluer les tests de personnalité et les recherches pour
leur caractère pratique et utile.
QUESTIONS DE RÉVISION
MOTIVATION
DÉFINIR LA MOTIVATION
POINT CLÉ
La motivation est la direction et l’intensité de l’effort.
APPROCHE INTERACTIONNELLE
POINT CLÉ
La meilleure façon de comprendre la motivation est de considérer à la fois
la personne et la situation et comment les deux interagissent.
POINT CLÉ
Pour augmenter la motivation, vous devez analyser et prendre en compte
non seulement la personnalité d’un joueur, mais aussi l’interaction des
caractéristiques personnelles et situationnelles. Étant donné que les
motivations peuvent changer avec le temps, vous devez continuer à
surveiller les motivations des participants, y compris plusieurs mois après
le début du travail avec eux.
POINT CLÉ
Pour renforcer la motivation, structurez les environnements de pratique et
de coaching pour répondre aux besoins de tous les participants.
FAIRE DE LA PARTICIPATION
À L’ACTIVITÉ PHYSIQUE
UNE HABITUDE : LES EFFETS
DE LA MOTIVATION À LONG TERME
COMPRENDRE LA MOTIVATION
D’ACCOMPLISSEMENT
ET LA COMPÉTITIVITÉ
Tout au long de la première partie de ce chapitre, nous avons
souligné l’importance des différences individuelles dans la
motivation. En résumé, les individus pratiquent pour différentes
raisons et sont motivés par différentes méthodes et situations. Par
conséquent, il est important de comprendre pourquoi certaines
personnes semblent si motivées pour atteindre leurs objectifs
(comme Fernando dans l’exemple du football américain au début du
chapitre) et pourquoi d’autres semblent se laisser guider. Nous
commencerons par aborder deux motifs liés qui influencent la
performance et la participation en sport : la motivation
d’accomplissement et la compétitivité.
Quatre théories ont évolué au fil des années pour expliquer ce qui
motive les gens à agir : la théorie du besoin d’accomplissement, la
théorie de l’attribution, la théorie des buts d’accomplissement et la
théorie de la motivation des compétences. Nous considérerons
chacune de ces quatre théories. Une cinquième théorie, la théorie
de l’autodétermination, est abordée au chapitre 7 car elle explique
également comment le renforcement influence la motivation.
La théorie ne fait pas de prédictions claires pour ceux qui ont des
niveaux modérés dans chacun des deux motifs (Gill, 2000).
※ LES FACTEURS SITUATIONNELS
Comme vous l’avez appris au chapitre 3, les informations relatives
aux seuls traits de personnalité ne suffisent pas pour prédire avec
précision le comportement. Les situations doivent également être
prises en compte. Vous devez reconnaître deux considérations
principales dans la théorie du besoin d’accomplissement : la
probabilité de succès dans la situation ou la tâche et la valeur
incitative du succès. De façon simple, la probabilité de succès
dépend de la personne contre laquelle vous êtes en compétition et
de la difficulté de la tâche. Autrement dit, vos chances de gagner un
match de tennis sont plus faibles contre Venus Williams que contre
un débutant. La valeur que vous accordez au succès, cependant,
serait plus grande car il est plus satisfaisant de battre un adversaire
expérimenté que de battre un novice. Les contextes qui offrent 50 %
de chance de réussite (par exemple, un défi difficile mais réalisable)
sont les plus incitatifs pour les personnes orientées vers la réussite.
Cependant, ceux qui sont moins intéressés par les résultats ne
perçoivent pas la situation de cette façon, car perdre contre un
adversaire de niveau égal pourrait accroître leur expérience de
« honte ».
• Les individus les plus orientés vers la réussite sélectionnent des tâches
difficiles, préfèrent les risques intermédiaires et obtiennent de meilleurs
résultats lorsqu’ils sont évalués. Les individus moins intéressés par la
réussite évitent les tâches difficiles, les risques intermédiaires et
obtiennent de moins bons résultats lorsqu’ils sont évalués.
THÉORIE DE L’ATTRIBUTION
POINT CLÉ
Une orientation motivationnelle vers l’ego se concentre sur la
comparaison des performances avec les autres et sur le fait de les battre,
alors qu’une orientation motivationnelle vers la tâche se concentre sur la
comparaison personnelle de performances et l’amélioration personnelle. Il
est préférable d’adopter une orientation vers la tâche, qui met l’accent sur
les comparaisons avec vos propres normes de performance plutôt
qu’avec les performances des autres, surtout si l’on apprend un ensemble
de compétences importantes en matière d’activité physique.
DÉVELOPPER LA MOTIVATION
D’ACCOMPLISSEMENT
ET LA COMPÉTITIVITÉ
UTILISER LA MOTIVATION
D’ACCOMPLISSEMENT DANS
LA PRATIQUE PROFESSIONNELLE
Mettez l’accent sur des buts orientés vers la tâche ainsi que sur des
buts d’approche avec les étudiants, les athlètes et les pratiquants.
N’insistez pas sur les buts d’évitement et faites un effort pour
intervenir si les élèves expriment des buts d’évitement.
DIRECTIVES CONCERNANT
LES FEEDBACKS APPORTÉS
PAR LES ÉDUCATEURS
POINT CLÉ
Enseigner aux enfants à l’école à remplacer les attributions de manque
d’aptitude par des attributions de manque d’effort a contribué à atténuer
les baisses de performance après un échec.
POINT CLÉ
Faire un usage cohérent et répété des stratégies de motivation
d’accomplissement.
RÉSUMÉ
1. Définir la motivation et ses composants.
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
Bien que la pression ne soit que trop réelle dans les milieux
militaires et les services d’urgence, où la vie et la mort peuvent
vraiment reposer sur des décisions, des capacités d’adaptation et
sur une performance éventuelle (Janelle et Hatfield, 2008), le succès
et l’échec dans le sport de compétition, en particulier à des niveaux
élevés, peuvent également produire une anxiété extrême. L’histoire
est pleine d’athlètes qui ont extrêmement bien performé sous
pression (voir le chapitre 11 sur la force mentale) et d’autres qui
n’ont eu que de faibles résultats dans les mêmes conditions (voir le
chapitre 17 sur la concentration). Il n’est donc pas surprenant que la
relation entre l’anxiété en compétition et la performance ait été l’un
des sujets les plus débattus et les plus étudiés en psychologie du
sport (pour les analyses, voir Hanton, Neil et Mellalieu, 2008, 2011).
Les psychologues du sport étudient depuis longtemps les causes et
les effets du niveau d’éveil, du stress et de l’anxiété dans
l’environnement sportif de compétition et dans d’autres domaines de
l’activité physique. En ce sens, de nombreux professionnels de la
santé s’intéressent à la fois aux bienfaits physiologiques et
psychologiques de l’exercice physique régulier. L’exercice régulier
réduit-il le niveau de stress ? Les patients souffrant de troubles
anxieux graves bénéficiant d’un entraînement aérobie intensif ont-ils
besoin de moins de médicaments ? Considérez à quel point
l’apprentissage de la natation peut être stressant pour les personnes
qui ont eu une mauvaise expérience dans l’eau. Comment les
enseignants peuvent-ils réduire cette anxiété ?
ÉVEIL
ANXIÉTÉ
De façon générale, l’anxiété est un état émotionnel négatif
caractérisé par la nervosité, l’inquiétude, l’appréhension ; elle est
associée à l’activation ou à l’excitation du corps. Bien que l’anxiété
soit généralement perçue comme négative ou désagréable, il faut
souligner qu’elle n’affecte pas nécessairement les performances de
façon négative (ce point est abordé plus loin dans le chapitre). Dans
le contexte sportif, l’anxiété fait référence à « un état psychologique
désagréable en réaction au stress perçu concernant l’exécution
d’une tâche sous pression » (Cheng, Hardy et Markland, 2009).
L’anxiété a une composante intellectuelle (par exemple, l’inquiétude
et l’appréhension) appelée anxiété cognitive. Elle a également une
composante physique, appelée anxiété somatique, qui est le degré
d’activation physique perçu. En plus de la distinction entre l’anxiété
cognitive et somatique, il est important de faire la distinction entre
l’état d’anxiété et l’anxiété comme trait de personnalité.
POINT CLÉ
• L’éveil est une activation physiologique et psychologique générale qui
varie sur un continuum allant du sommeil profond à l’excitation intense.
※ L’ÉTAT D’ANXIÉTÉ
Parfois, nous nous référons à l’anxiété comme à une composante
stable de la personnalité ; d’autres fois, nous utilisons ce terme pour
décrire un état d’humeur changeant. L’état d’anxiété fait référence à
la composante d’humeur en constante évolution. Il est défini plus
formellement comme un état émotionnel « caractérisé par des
sentiments subjectifs, consciemment perçus, d’appréhension et de
tension, accompagnés ou associés à l’activation ou à l’excitation du
système nerveux autonome » (Spielberger, 1966). Par exemple, le
niveau d’état d’anxiété d’un joueur change à chaque instant pendant
un match de basket-ball. Il peut avoir un niveau légèrement élevé
d’état d’anxiété (se sentir quelque peu nerveux et remarquer que
son cœur bat fort) avant de commencer, un niveau plus bas une fois
qu’il s’installe dans le rythme du jeu, puis un niveau extrêmement
élevé (se sentir très nerveux avec le cœur qui bat très rapidement)
dans les dernières minutes d’un match disputé.
La composante cognitive de l’état d’anxiété décrit la mesure dans
laquelle on s’inquiète ou l’on a des pensées négatives, tandis que la
composante somatique de l’anxiété concerne les changements
instantanés de l’activation physiologique perçue. La composante
somatique de l’anxiété ne représente pas nécessairement un
changement dans l’activation physique de la personne ; il s’agit
plutôt de la perception d’un tel changement. La recherche suggère
également qu’il existe un contrôle perçu ou une composante
régulatrice de l’état d’anxiété ; il s’agit de la mesure dans laquelle
l’individu se perçoit disposer des ressources et de la capacité de
relever les défis de la situation ; ce contrôle perçu est également une
composante importante de l’état d’anxiété (Cheng et al., 2009).
POINT CLÉ
L’état d’anxiété est un état émotionnel temporaire et en constante
évolution des sentiments subjectifs et consciemment perçus
d’appréhension et de tension associés à l’activation du système nerveux
autonome.
※ LE TRAIT D’ANXIÉTÉ
Contrairement à l’état d’anxiété, le trait d’anxiété fait partie de la
personnalité, une tendance ou une disposition comportementale
acquise qui influence le comportement.
POINT CLÉ
Le trait d’anxiété est une disposition comportementale conduisant
l’individu à percevoir comme menaçantes des situations qui,
objectivement, peuvent ne pas être dangereuses, et à y réagir par une
anxiété démesurée. Les personnes souffrant d’un trait d’anxiété élevé ont
généralement un état d’anxiété plus important dans des situations
d’évaluation hautement compétitives, en comparaison aux personnes
présentant un trait d’anxiété de niveau inférieur.
ÉMOTIONS ET PSYCHOLOGIE
DU SPORT ET DE L’EXERCICE
DÉFINIR ET COMPRENDRE
LE PROCESSUS DE STRESS
POINT CLÉ
Plus un événement est important, plus il sera stressant. Plus le degré
d’incertitude qu’un individu ressent est grand concernant un résultat, les
sentiments ou les évaluations des autres, plus l’état d’anxiété et le stress
sont élevés.
※ INCERTITUDE
L’incertitude est une source situationnelle majeure de stress ; plus
elle est grande, plus le stress est important. Souvent, nous ne
pouvons rien faire contre l’incertitude. Par exemple, lorsque deux
équipes de niveau équivalent doivent s’affronter, l’incertitude est
maximale mais on ne peut – ou ne devrait pas – faire grand-chose à
ce sujet. Après tout, l’essence du sport est de rassembler des
athlètes et des équipes uniformément appariés. Cependant, parfois,
les enseignants, les entraîneurs et les professionnels de la
médecine du sport créent une incertitude inutile en n’informant pas
les participants de choses telles que les compositions d’équipe de
départ, comment éviter les blessures en apprenant des habiletés
physiques à haut risque (par exemple, le saut en gymnastique), ou à
quoi s’attendre en se remettant d’une blessure sportive grave. Les
formateurs, les enseignants et les entraîneurs doivent être
conscients de la façon dont ils peuvent, sans le savoir, créer de
l’incertitude chez les pratiquants.
L’incertitude ne se limite pas au terrain ou au gymnase. Les athlètes
et les pratiquants peuvent être stressés en raison de l’incertitude
dans leur vie en général. Par exemple, une étude sur des
footballeurs australiens a révélé que les incertitudes concernant la
carrière, l’avenir post-carrière, les déménagements et l’alternance
entre les périodes de travail et de chômage étaient des sources de
stress majeures (Noblet et Gifford, 2002). De même, de nombreux
physiothérapeutes et professionnels de la santé et du bien-être se
sentent stressés en raison des longues heures de travail et du temps
passé loin de leur famille.
POINT CLÉ
Un trait d’anxiété élevé et une faible estime de soi sont liés à des
réactions d’état d’anxiété accrue chez les athlètes.
※ ESTIME DE SOI
L’estime de soi est également liée aux perceptions de la menace et
aux changements correspondants de l’état d’anxiété. Par exemple,
les athlètes ayant une faible estime de soi ont moins de confiance en
eux et un état d’anxiété plus élevé que les athlètes ayant une haute
estime d’eux-mêmes. Les stratégies pour améliorer la confiance en
soi sont des moyens importants de réduire la quantité d’état
d’anxiété que les individus éprouvent.
L’un des liens les plus convaincants étudié par les psychologues du
sport est la relation (positive ou négative) entre l’éveil, l’anxiété et les
états émotionnels d’une part et la performance d’autre part. La
plupart d’entre nous identifions assez facilement quand nos nerfs
nous font nous sentir vulnérable et hors de contrôle. Mais comment
exactement l’éveil physiologique et psychologique fonctionne-t-il à
l’avantage d’une personne et au détriment d’une autre ? Comment
se fait-il que nous puissions remarquer des fluctuations des niveaux
d’anxiété et leurs effets, même dans notre propre performance au
cours d’un même après-midi ?
LA « DRIVE THEORY »
POINT CLÉ
La théorie de la facilitation sociale prédit que la présence d’autrui favorise
la production de performances sur des compétences bien apprises ou
simples et inhibe ou diminue la production de performances sur des
tâches non apprises ou complexes.
HYPOTHÈSE DU U INVERSÉ
PHÉNOMÈNE DE CATASTROPHE
THÉORIE DU RENVERSEMENT
FRÉQUENCE DE L’ANXIÉTÉ
POINT CLÉ
Un niveau d’éveil élevé couplé à un état d’anxiété augmente la tension
musculaire et la fatigue et peut interférer avec la coordination.
POINT CLÉ
L’éveil et l’état d’anxiété réduisent le champ d’attention, diminuent la
capacité d’analyse de l’environnement et provoquent un changement vers
le style attentionnel dominant et vers des signaux non pertinents.
La recherche a également montré que les signaux visuels sont
identifiés et traités différemment lorsque les participants sont
anxieux. En étudiant les karatékas, par exemple, Williams et Elliot
(1999) ont montré qu’une anxiété accrue influence l’attention via des
changements dans les schémas de recherche visuelle. Janelle
(2002) a également montré qu’une anxiété accrue est associée à
des altérations des tendances du regard et des fixations oculaires.
Wilson, Vine et Wood (2009) ont mené une étude intéressante sur le
lancer-franc au basket-ball. Les lancers réalisés dans des conditions
de menace d’évaluation élevée ou faible, et l’efficacité du champ
visuel (la fixation visuelle finale sur la cible avant le mouvement
physique) a été évaluée. Comme prévu, les pratiquants qui se
trouvent dans un état de stress élevé ont moins bien tiré et ont eu
une réduction significative de la période de « calme oculaire » juste
avant le tir. (Des fixations plus longues sont meilleures.) Cela montre
que l’anxiété influence les performances en perturbant l’attention
visuelle des tireurs. Cependant, il a été démontré que la méthode
d’entraînement de « l’œil tranquille » augmente les performances
(Wilson, 2010).
Enfin, la complexité de la manière dont l’anxiété influence la
performance sportive se reflète dans la théorie de l’efficacité du
traitement (Hill, Porter et Quilliam, 2013 ; Wilson, 2008, 2010 ;
Woodman et Hardy, 2001). Cette théorie soutient qu’une anxiété
accrue interfère avec les ressources de la mémoire de travail. À
court terme, cela n’influence pas négativement la performance car
l’athlète compense les déficits causés par l’anxiété en augmentant
son effort. Cependant, à mesure que l’anxiété augmente, les
avantages d’un effort accru sont souvent compensés par la capacité
d’attention réduite (inefficacité du traitement) qui accompagne une
anxiété accrue. Ainsi, l’anxiété peut initialement entraîner une
augmentation des performances en raison de l’augmentation de
l’effort, mais les déficits attentionnels supplanteront toute
augmentation de l’effort lorsque l’anxiété augmente suffisamment.
Ce que toutes ces études montrent donc, c’est que la relation entre
une anxiété accrue et l’attention ou le contrôle de la pensée est un
mécanisme clé pour expliquer la relation éveil-performance.
L’un des moyens les plus efficaces d’aider les gens à atteindre des
performances optimales est de les sensibiliser davantage à la
manière dont les émotions liées à l’éveil peuvent conduire à des
performances optimales (voir le chapitre 13 pour des techniques
spécifiques). Une fois que cela est accompli, enseigner aux athlètes
diverses stratégies psychologiques (par exemple, utiliser l’imagerie
et développer des routines de préparation) peut les aider à réguler
leur niveau d’éveil.
POINT CLÉ
Pour détecter avec précision le niveau d’anxiété d’un individu, vous devez
connaître les différents signes et symptômes d’une augmentation du
stress et de l’anxiété.
POINT CLÉ
Parfois, le niveau d’éveil et l’état d’anxiété doivent être réduits, à d’autres
moments maintenus, et à d’autres moments encore facilités.
OUTILS PÉDAGOGIQUES
RÉSUMÉ
Anxiété
Anxiété cognitive
État d’anxiété
État cognitif d’anxiété
État somatique d’anxiété
Anxiété facilitante
Anxiété limitante
Anxiété physique sociale
Anxiété somatique
Autoévaluation (mesures)
Autoévaluation (échelles)
Contrôle perçu
Défi
Émotion
Éveil
Hypothèse en U inversé
Menace
Modèle de la catastrophe
Perception du contrôle
Stress
Théorie de l’anxiété multidimensionnelle
Théorie de l’inversion
Théorie des pulsions
Trait d’anxiété
Zones optimales de fonctionnement (IZOF)
QUESTIONS DE RÉVISION
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
COMPRENDRE
L’ENVIRONNEMENT DU SPORT
ET DE L’EXERCICE
CONCURRENCE ET COOPÉRATION
COMPÉTITION ET « DÉCOMPÉTITION »
POINT CLÉ
Les quatre étapes de la concurrence sont la situation concurrentielle
objective, la situation concurrentielle subjective, la réponse et les
conséquences de la réponse. Dans une situation de compétition objective,
« la performance d’un individu est comparée à une norme d’excellence,
en présence d’au moins une autre personne consciente du critère de
comparaison » (Martens, 1975).
ÉTAPE 1 : LA SITUATION CONCURRENTIELLE
OBJECTIVE
POINT CLÉ
La compétitivité est la caractéristique de la personnalité qui prédit le mieux
la façon dont les gens évaluent la situation concurrentielle objective.
ÉTAPE 3 : LA RÉPONSE
POINT CLÉ
En soi, la concurrence n’est ni bonne ni mauvaise. Ce n’est ni une
stratégie productive ni une stratégie destructrice, mais simplement un
processus.
ANALYSE DES ÉTUDES PORTANT
SUR LA CONCURRENCE
ET LA COOPÉRATION
PUZZLES DE DEUTSCH
LA COOPÉRATION : TOUJOURS
VIVANTE ET EN BONNE SANTÉ
DÉTERMINER SI LA CONCURRENCE
EST BONNE OU MAUVAISE
Les résultats positifs produits par les efforts de coopération sont bien
connus dans le monde de l’entreprise, de l’éducation et dans
différents types d’organisation. Pourtant, la plupart des sports et des
paramètres de jeu conservent une orientation compétitive, et la
plupart des textes de psychologie du sport mettent l’accent sur les
divers facteurs psychologiques qui améliorent les performances
dans ces contextes de compétition. Certes, le sport de compétition
offre des bénéfices avantageux, notamment le développement du
tempérament, la discipline et le travail d’équipe. Cependant, avec
autant de preuves, provenant de divers domaines et attestant des
effets positifs de la coopération, il vaut la peine d’examiner comment
les jeux coopératifs peuvent compléter le sport de compétition
traditionnel et l’éducation physique et sportive.
RÉSUMÉ
1. Comprendre la différence entre la concurrence et la
coopération.
Compétition
Compétitivité
Conséquences
Coopération
Décompétition
Orientation motivationnelle vers la compétition
Orientation motivationnelle vers l’objectif
Situation concurrentielle objective
Situation concurrentielle subjective
Questionnaire d’orientation sportive (QOS)
Réponse
QUESTIONS DE RÉVISION
FEEDBACK, RENFORCEMENT
ET MOTIVATION INTRINSÈQUE
POINT CLÉ
Les principes du renforcement sont complexes car les gens réagissent
différemment au même renforcement, peuvent ne pas être capables de
répéter un comportement souhaité et recevoir différents renforcements
dans différentes situations.
POINT CLÉ
Bien que certains entraîneurs utilisent encore les menaces de punition
comme principal outil de motivation, une approche positive est
recommandée pour travailler avec les athlètes.
PRINCIPES D’UTILISATION
DU RENFORCEMENT POSITIF
POINT CLÉ
Dans les premiers stades de l’apprentissage, un renforcement continu et
immédiat est souhaitable ; dans les stades suivants de l’apprentissage,
cependant, le renforcement intermittent est plus efficace.
POINT CLÉ
Lors de l’acquisition de compétences complexes, façonnez le
comportement de l’apprenant en renforçant des approximations proches
du comportement souhaité.
※ RÉCOMPENSEZ L’EFFORT
Les entraîneurs et les enseignants doivent reconnaître l’effort
comme faisant partie de la performance. Tout le monde ne peut pas
réussir dans le sport. Si les pratiquants (en particulier les jeunes)
savent qu’ils seront remarqués pour avoir essayé des compétences
nouvelles et difficiles, et pas seulement critiqués pour leurs
performances incorrectes, ils n’auront pas peur d’essayer. L’ancien
entraîneur de basket-ball de UCLA, John Wooden, a décrit ainsi le
concept de viser l’effort plutôt que la victoire :
※ AVANTAGES DU FEEDBACK
Les feedbacks sur les performances peuvent bénéficier aux
pratiquants de plusieurs manières, et deux des fonctions principales
sont de motiver et d’instruire.
Le feedback motivationnel tente de faciliter la performance de trois
manières :
※ TYPES DE FEEDBACK
Les félicitations, les expressions faciales et les tapotements dans le
dos sont des moyens faciles et efficaces de renforcer les
comportements souhaitables. Des phrases telles que « Bravo ! »,
« C’est la bonne marche à suivre ! », « Continuez votre bon
travail ! » et « C’est beaucoup mieux ! » peuvent être de puissants
renforcements. Cependant, cette récompense devient plus efficace
lorsque vous identifiez les comportements spécifiques qui vous
plaisent. Par exemple, un entraîneur d’athlétisme pourrait dire à un
sprinter : « C’est une bonne façon de sortir des blocs – tu as
vraiment poussé fort avec tes jambes ». Ou un entraîneur d’aérobic
pourrait dire à un élève qui travaille dur : « J’aime la façon dont vous
fléchissez vos bras et dont vous effectuez ce mouvement ». Les
entraîneurs ont identifié exactement ce que les participants font bien.
POINT CLÉ
Les inconvénients potentiels de la punition et de la critique comprennent
le fait de susciter la peur de l’échec, de renforcer le comportement
indésirable, de produire de la honte et d’entraver l’apprentissage des
compétences.
MODIFICATION DU COMPORTEMENT
DANS LE SPORT
CHOIX ET SUIVI
DES COMPORTEMENTS CIBLES
MODIFICATION DU COMPORTEMENT
ET THÉRAPIE COGNITIVO-
COMPORTEMENTALE
MOTIVATION INTRINSÈQUE
ET RÉCOMPENSES EXTRINSÈQUES
MOTIVATION INTRINSÈQUE
Connaissance. L’individu s’engage dans une
activité pour le plaisir et la satisfaction qu’il
éprouve en apprenant, en explorant ou en
essayant de comprendre quelque chose de
nouveau (par exemple, en apprenant un nouvel
alignement défensif).
Accomplissement. La personne s’engage dans
une activité pour le plaisir et la satisfaction
qu’elle ressent lorsqu’elle crée
quelque chose ou maîtrise des compétences
difficiles (par exemple, maîtriser un plongeon
difficile sur lequel elle travaille depuis un certain
temps).
Stimulation. La personne s’engage dans une
activité pour ressentir des sensations agréables
telles que le plaisir, l’excitation et le plaisir
esthétique (par exemple, ressentir le plaisir de
grimper une montagne).
MOTIVATION EXTRINSÈQUE
Régulation intégrée. La régulation intégrée est
la forme de motivation extrinsèque la plus
avancée sur le plan du développement.
L’activité est personnellement importante en
raison d’un résultat valorisé plutôt que de
l’intérêt pour l’activité elle-même. Par exemple,
un pratiquant s’entraîne avec diligence pour
réussir à terminer un marathon. En substance,
les gens peuvent se sentir autonomes (agir de
leur propre gré) quand il y a des récompenses
externes pour leurs actions (Standage, 2012).
Régulation identifiée. Le comportement est
hautement valorisé, accepté et jugé par
l’individu et est donc exécuté volontai-
rement, même si l’activité n’est pas agréable en
soi. Par exemple, une athlète participe à un
sport parce qu’elle croit que son implication
contribue à sa croissance et à son
développement. Les trois types de motivation
intrinsèque, ainsi que la régulation intégrée et la
régulation identifiée, reflètent tous le sentiment
de « vouloir » plutôt que de « devoir » et se sont
donc avérés être liés positivement aux résultats
affectifs, cognitifs et comportementaux
(Vallerand, 1997 ; Vallerand et Rousseau,
2001). C’est pourquoi le « seuil d’autonomie »
(où le choix est de nature plus intrinsèque)
comme le montre la figure 7.1 est placé juste
après la régulation introjectée (qui a des
aspects intrinsèques mais est davantage
externe qu’interne).
Régulation introjectée. L’individu est motivé
par des poussées et pressions internes ;
cependant, le comportement n’est toujours pas
considéré comme autodéterminé car il est
régulé par des contingences externes. Par
exemple, un pratiquant qui reste en forme pour
impressionner le sexe opposé pratique une
régulation introjectée.
Régulation externe. Le comportement est
entièrement contrôlé par des sources externes
telles que les récompenses et les contraintes.
Par exemple, un entraîneur sportif qui passe
beaucoup de temps dans la salle
d’entraînement simplement pour obtenir une
augmentation de salaire est régulé par l’externe.
« AMOTIVATION »
L’ÉTAT DE L’ART
À la fin des années 1960, les chercheurs ainsi que les théoriciens
ont commencé à tester systématiquement la relation entre les
récompenses extrinsèques et la motivation intrinsèque. Edward Deci
(1971, 1972) a constaté que les participants qui étaient
récompensés par de l’argent pour avoir participé à une activité
intéressante y passaient par la suite moins de temps que les
personnes non rémunérées. Dans son étude assez originale et
désormais classique, Deci a payé les participants pour qu’ils jouent à
un jeu de puzzle mécanique Parker Brothers appelé Soma, qui
comprend de nombreux blocs de formes différentes pouvant être
agencés pour former divers motifs. Des tests avaient montré que ce
jeu était intrinsèquement motivant. Dans une période de jeu
ultérieure, le temps que ces participants ont passé avec les puzzles
Soma (par opposition à la lecture de magazines) était
significativement moins important (106 secondes) que le temps
passé par des individus qui n’avaient pas été récompensés pour
avoir joué avec les puzzles (206 secondes).
POINT CLÉ
Être payé pour travailler à une activité intrinsèquement intéressante peut
diminuer la motivation intrinsèque d’une personne pour cette activité.
POINT CLÉ
La façon dont les destinataires perçoivent une récompense est essentielle
pour déterminer si la récompense augmentera ou diminuera la motivation
intrinsèque. Les récompenses que les gens perçoivent comme contrôlant
leur comportement ou suggérant qu’elles ne sont pas compétentes
diminuent la motivation intrinsèque. Les récompenses qui mettent l’accent
sur l’aspect informationnel et fournissent des commentaires positifs sur les
compétences augmentent la motivation intrinsèque.
On a demandé une fois à Magic Johnson s’il avait reçu des offres
indécentes lorsqu’il était recruté par diverses équipes de basket-ball
universitaire. Il a répondu : « J’ai reçu pas mal d’offres de voitures et
d’argent. Cela m’a immédiatement découragé. C’était comme s’ils
essayaient de m’acheter, et je n’aime pas que quiconque essaie de
m’acheter. » Notez que ce à quoi Magic Johnson faisait vraiment
référence était l’aspect de contrôle des récompenses. Il n’aimait pas
que quiconque essaie de le contrôler par des pots-de-vin et d’autres
incitations extrinsèques. Avec les contrats à long terme exubérants
de plusieurs millions de dollars qui sont actuellement offerts à de
nombreux athlètes professionnels, la question naturelle est de savoir
si les athlètes perdront leur motivation et leur volonté de performer
au plus haut niveau. Examinons les résultats de certaines
recherches à ce sujet.
POINT CLÉ
Les bourses sportives peuvent diminuer ou augmenter les niveaux de
motivation intrinsèque des athlètes selon ce qui est le plus mis en valeur –
l’aspect de contrôle ou d’information.
POINT CLÉ
Le succès en compétition tend à accroître la motivation intrinsèque, tandis
que l’échec tend à diminuer la motivation intrinsèque.
RÉSUMÉ
1. Détailler comment le feedback positif et négatif influence
le comportement.
Après avoir évalué les deux approches fondamentales du
renforcement – contrôle positif et contrôle négatif – nous
recommandons une approche positive, bien que la punition soit
parfois nécessaire pour changer de comportement. Plusieurs
facteurs peuvent rendre les renforcements plus efficaces,
notamment le choix de renforcements efficaces, la
programmation de ces renforcements dans le temps et le choix
des comportements appropriés (y compris la performance et les
compétences sociales et émotionnelles) à renforcer. La sanction
a des effets négatifs potentiels, comme la création d’une peur
de l’échec ou d’un environnement d’apprentissage aversif.
Amotivation
Coaching comportemental
Comportements favorisant l’autonomie
Décisif
Facteurs sociaux
Facteurs psychologiques
Feedback
Feedback motivationnel
Feedback pédagogique
Flow
Gestion de contingence
Lieu de causalité
Modelage
Modification du comportement
Motivation intrinsèque
Passion harmonieuse
Passion obsessionnelle
Pleine conscience
Récompenses extrinsèques
Régulation intégrée
Régulation identifiée
Régulation introjectée
Renforcement
Stratégie dissociative
Stratégie associative
Théorie de l’évaluation cognitive (TEC)
QUESTIONS DE RÉVISION
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
DIVERSITÉ ET INCLUSION
POINT CLÉ
Si des groupes de personnes représentant des sexes, des origines
ethniques ou un statut socio-économique différents varient souvent dans
leurs caractéristiques, il y a presque toujours plus de différences au sein
d’un groupe qu’entre les groupes.
UN REGARD RÉALISTE
SUR LA DIVERSITÉ ET L’INCLUSION
Nous avons inclus ce chapitre sur la diversité et
l’inclusion parce que toutes les personnes,
indépendamment de leurs origines, qu’elles diffèrent sur
le plan de leur origine, de leur sexe ou de leur statut
socio-économique, méritent de jouir des avantages du
sport et de l’exercice et de profiter des connaissances en
psychologie du sport. Cependant, étudier et discuter de
la diversité est difficile pour plusieurs raisons.
Premièrement, identifier les caractéristiques de n’importe
quel groupe de personnes peut nous aider à comprendre
que tout le monde ne se ressemble pas et ne voit pas
nécessairement le monde exactement comme nous. Être
conscient des caractéristiques des différents groupes
nous sensibilise également à ce à quoi nous pouvons
nous attendre lorsque nous interagissons avec les
membres de ces groupes. Dans le même temps, mettre
l’accent sur les différences est risqué dans la mesure où
l’on peut penser que tous les membres d’un groupe
peuvent être caractérisés de la même manière alors
qu’en fait, il y a presque toujours plus de différences au
sein d’un seul groupe qu’entre différents groupes. Par
exemple, une personne peut lire, à partir de la littérature
scientifique, les rapports existants entre la pratique d’une
activité physique et le fait d’être hispanique sans savoir
que toutes les cultures hispaniques ne se ressemblent
pas : les individus hispanophones du Mexique diffèrent
des individus d’Espagne, de Porto Rico et de la
République Dominicaine. Il est également important de
reconnaître que l’étude et la discussion des questions de
diversité sont souvent difficiles car elles sont souvent
politiquement chargées en ce qu’elles traitent du pouvoir
et de l’accès aux ressources et de l’influence, ou du
manque de pouvoir et d’accès aux ressources et à
l’influence (Ryba, Stambulova, Si et Schinke, 2013). À un
moment donné, chacun de nous sera en désaccord avec
certaines opinions et pratiques culturelles (absence de
droits des femmes dans certaines cultures par exemple)
et devra trouver un équilibre entre le respect des
opinions des autres et le plaidoyer pour le changement
social. Ceci ne sera pas facile. Cependant, rien
d’important n’est facile à gérer.
Lorsque des inégalités sont perçues, nous devons
exprimer nos opinions de manière professionnelle et
rationnelle. Nous pouvons également avoir besoin de
nous opposer activement à certains groupes lorsque
nous estimons que ce qu’ils proposent est immoral ou
faux. Trop souvent, nous prenons du recul et ne faisons
rien. En même temps, cela ne signifie pas que nous ne
laissons pas parler les autres ou que nous recourons à la
violence contre eux. La violence ne doit jamais être
utilisée. Pour l’essentiel, utilisez les principes discutés au
chapitre 11 sur la communication efficace et la gestion
des confrontations. De plus, considérez ce que la
recherche sur le caractère et le développement moral
(chapitre 25) nous a appris.
POINT CLÉ
Prendre conscience de nos préjugés est une étape importante pour
devenir un professionnel culturellement compétent.
Nous sommes les produits de nos cultures. Que vous ayez grandi
aux États-Unis, en Angleterre, en France ou au Japon par exemple,
vous avez acquis certaines valeurs, croyances et pratiques en
fonction de l’endroit où vous avez été élevé. Des recherches ont
montré que les jeunes des collèges américains ont tendance à
apporter une orientation plus individualiste au sport, tandis que les
jeunes asiatiques ont tendance à apporter une orientation plus
collective (Kim, Williams et Gill, 2003). Bien que nous vivions tous
dans une culture sociétale plus large (nord-américaine, européenne,
asiatique, etc.), nous existons en fait dans de nombreuses cultures
différentes. Par exemple, l’école que vous fréquentez peut avoir une
certaine culture (un lycée réputé pour ses fêtes, un établissement
ayant des normes académiques élevées) ou des cultures peuvent
être associées à des origines ethniques ou religieuses (un ménage
polonais ou juif par exemple). Même au sein des équipes sportives,
il existe des différences. Elles peuvent posséder certaines valeurs,
attitudes et comportements culturels (une équipe peut être
caractérisée par ses actions non conformistes et ses fêtes, tandis
qu’une autre peut mettre l’accent sur les traditions de longue date et
la conformité aux pratiques conventionnelles). Nous avons tous des
identités culturelles qui nous sont propres.
Cependant, la culture est plus qu’une simple liste de
caractéristiques. Cela implique du pouvoir et des privilèges (Gill et
al., 2017). Certains groupes sont plus privilégiés que d’autres
(individus issus de milieux socio-économiques moyens ou
supérieurs) et ont plus de pouvoir, tandis que d’autres manquent de
privilèges et de pouvoir et peuvent même être opprimés.
Historiquement, aux États-Unis, les hommes blancs ont eu le
pouvoir et les privilèges, contrairement aux femmes et aux
personnes de couleur. Les hommes blancs ont établi les règles et
ont souvent décidé qui était inclus ou exclus.
Deux autres termes liés à la culture qui sont souvent utilisés dans
les ouvrages sur la diversité et l’inclusion sont l’ « acculturation » et l’
« enculturation » (Kontos et Breland-Noble, 2002). L’enculturation
est un élément fondamental du processus de socialisation, dans
lequel un individu acquiert les compétences et les qualités
nécessaires pour faire partie de son propre groupe. Par exemple,
vous apprenez la bonne façon de saluer quelqu’un dans votre
société (serrer la main ou s’incliner par exemple), ou qu’il est
approprié d’enlever vos chaussures lorsque vous entrez dans la
maison de quelqu’un, ou encore de laisser la personne en position
d’autorité parler en premier. Dans le sport, cela peut impliquer
d’apprendre qu’il est normal d’encourager certains joueurs au
baseball (par exemple, « allez frappe, frappe, frappe ») alors que ce
serait mal vu au golf.
L’acculturation diffère de l’enculturation en ce qu’elle implique des
changements d’attitude et de comportement associés au fait de vivre
dans des cultures différentes de la sienne, ou lorsque l’on vit ou
travaille dans une société multiculturelle où plusieurs cultures
coexistent (Canada francophone et anglophone par exemple)
(Kontos et Breland-Noble, 2002). Dans ce processus bidirectionnel,
une personne essaie de s’intégrer dans une nouvelle culture, alors
qu’en même temps la nouvelle culture peut changer lorsque des
personnes d’autres cultures y entrent. Par exemple, un jeune
Brésilien signe un contrat avec un club de football professionnel en
Allemagne et s’y installe pour jouer avec son équipe. Cependant, il
n’a jamais voyagé en dehors du Brésil, ne parle pas l’allemand et n’a
pas vécu dans une grande ville où il fait froid et où il neige en hiver.
Cet athlète n’a pas été acculturé. Dans le même temps, le club
allemand n’a peut-être pas eu de joueur brésilien auparavant et
devra également faire l’expérience d’un certain degré
d’acculturation.
Enfin, le terme « compétence culturelle » traite de l’action et de
l’ouverture. Cela implique de reconnaître les différences culturelles,
ainsi que d’interagir et de travailler efficacement avec des personnes
de cultures différentes de la vôtre (Martin et Vaughn, 2007). Lors de
l’examen des directives d’éducation multiculturelle pour les
psychologues, l’American Psychological Association (Anderson,
2000) a énuméré trois éléments clés de la compétence culturelle :
1. La conscience culturelle : compréhension de ses
propres croyances, attitudes, valeurs et préjugés
culturels.
2. Les connaissances culturelles : connaissance et
compréhension d’autres cultures.
3. Les compétences culturelles : capacité de
communiquer et d’interagir d’une manière
culturellement appropriée.
La compétence culturelle implique également de comprendre ses
préjugés (rendre explicites ou conscients ses préjugés implicites ou
ses angles morts), reconnaître les différences de pouvoir et de
privilège et faire des efforts pour agir et promouvoir la justice sociale.
« Les professionnels des STAPS (ou de la psychologie du sport et
de l’exercice) culturellement compétents agissent pour s’assurer que
l’activité physique est inclusive et responsabilisante pour tous les
participants (Gill et al., 2017). »
RECHERCHE SUR LA DIVERSITÉ
ET L’INCLUSION DANS LE SPORT
ET L’EXERCICE
GENRE ET SEXUALITÉ
※ PRÉJUGÉS SEXUELS
Certains des incidents de discrimination et de préjugés les plus
graves dans l’activité physique et sportive se produisent sur le
fondement de l’orientation sexuelle et du genre (Krane et Mann,
2014 ; Krane et Symons, 2014). Cela met les membres de la
communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre (LGBT) en
grand danger. Dans une étude portant sur l’interview de douze
athlètes lesbiennes, des aspects de l’homonégativisme dans le sport
ont été identifiés. Celles-ci comprenaient l’inconfort avec les femmes
qui ne se conforment pas au rôle féminin traditionnellement genré,
l’attribution et la prise de distance par rapport à l’étiquette de
lesbienne. Elles ont rapporté de nombreuses situations au sein de
leurs équipes et programmes sportifs dans lesquels les entraîneurs
et les administrateurs sportifs ont promu une image féminine plus
positivement qu’une image lesbienne. Ces athlètes lesbiennes se
sentaient impuissantes à défier l’homonégativisme dans le sport.
Dans l’une des rares études empiriques menées sur cette
thématique, Morrow et Gill (2003) ont constaté que les enseignants
d’éducation physique des écoles publiques et leurs élèves ont
signalé des niveaux élevés de comportements homophobes dans
leurs écoles. De plus, alors que la plupart des enseignants voulaient
créer des environnements sûrs et inclusifs, plus de la moitié ont
indiqué qu’ils n’abordaient jamais le sujet de l’homophobie.
▷ OBSTACLES ENVIRONNEMENTAUX
Le nombre limité de places pour participer
Les barrières liées à l’environnement (absence de
trottoirs pour permettre l’accès aux installations)
Le manque d’installations accessibles
Bon nombre de ces obstacles peuvent être surmontés grâce à
l’éducation et à l’aménagement (prise en considération des
utilisateurs handicapés lors de la conception des bâtiments ou des
piscines par les architectes). Des efforts doivent être faits pour y
parvenir.
ORIGINE ET ETHNICITÉ
POINT CLÉ
L’idée que le sport est un vecteur de progrès doit être remise en question
car cette perception ne correspond pas à la réalité de ce qui se passe
réellement.
POINT CLÉ
Les stéréotypes influencent considérablement la motivation et les
performances des Afro-Américains.
AVANTAGES DE LA DIVERSITÉ
ET DE L’INCLUSION
POINT CLÉ
La conscience culturelle ne se résume pas à remarquer, comprendre et
accepter les différences chez les autres. Cela nécessite une conscience
de soi considérable.
Tout le monde a des angles morts culturels. Ce sont les valeurs, les
normes, les compétences culturelles et les visions du monde
façonnées par notre propre culture, que nous tenons pour acquis et
que nous supposons que les autres partagent. Souvent, nous ne les
connaissons pas. Par exemple, en tant qu’auteurs de ce livre et
spécialistes de la psychologie du sport, nous devons réfléchir et
examiner les avantages que nous pouvons avoir en tant qu’hommes
blancs et comment cela pourrait affecter notre travail et notre vision
du monde (Ryba et al., 2013). La conscience de soi et l’examen
critique de ses propres opinions sont donc importants pour identifier
ces angles morts et rendre explicites nos préjugés implicites. La
façon dont nous devenons plus conscients de nous-mêmes consiste
à réfléchir et à parler aux autres de nos propres points de vue et
pratiques.
RÉSUMÉ
1. Décrire pourquoi la diversité et l’inclusion sont
importantes dans l’environnement sportif.
QUESTIONS DE RÉVISION
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
Acculturation
Biais implicite
Compétence culturelle
Culture
Diversité
Enculturation
Inclusion
Partie IV
LA PERSPECTIVE LINÉAIRE
Dans la perspective linéaire, l’hypothèse posée est que les groupes
évoluent progressivement à travers différents stades. Des problèmes
critiques surgissent à chaque stade et, lorsque les problèmes sont
résolus avec succès, le groupe passe au stade suivant. L’exemple le
plus populaire de modèle linéaire a probablement été avancé par
Bruce Tuckman (1965). Tuckman suggère que tous les groupes
passent par quatre stades au fur et à mesure qu’ils se développent
et se préparent à effectuer les tâches du groupe : constitution,
tension, normalisation et exécution. Bien que la plupart des groupes
passent par les quatre stades, la durée de chaque stade et la
séquence que les stades suivent peuvent varier d’un groupe à l’autre
dans le processus de développement de l’équipe.
Au cours du premier stade de développement de l’équipe, la
constitution, les membres de l’équipe se familiarisent avec les uns
avec les autres. Les membres d’une équipe se livrent à des
comparaisons sociales, évaluant les forces et les faiblesses de
chacun. Par exemple, les athlètes peuvent comparer le temps de jeu
dont ils disposent au temps de jeu des autres athlètes. Les individus
essaient également de déterminer s’ils appartiennent au groupe et,
si c’est le cas, quel est le rôle qu’ils occupent.
Le deuxième stade, la tension, est caractérisé par la résistance au
chef, la résistance au contrôle du groupe et le conflit interpersonnel.
Une grande résistance émotionnelle émerge et des luttes intestines
peuvent survenir lorsque les individus et le leader établissent leurs
rôles et leur statut dans le groupe. À ce stade, les leaders de groupe
sportif ou d’exercice physique doivent communiquer avec les
pratiquants de manière objective et ouverte.
Lors de la normalisation, troisième stade, l’hostilité est remplacée
par la solidarité et la coopération. Les conflits sont résolus et un
sentiment d’unité se forme. Au lieu de veiller à leur bien-être
individuel, les athlètes travaillent ensemble pour atteindre des
objectifs communs. Au lieu de se disputer un statut ou une
reconnaissance, les joueurs s’efforcent d’économiser leurs efforts et
de gagner en efficacité.
Au dernier stade, la performance, les membres de l’équipe se
regroupent en canalisant leurs énergies pour le succès de l’équipe.
L’équipe se concentre sur la résolution de problèmes, en utilisant
des processus et des relations de groupe pour travailler sur des
tâches et tester de nouvelles idées. Les problèmes structurels sont
résolus, les relations interpersonnelles se stabilisent et les rôles sont
bien définis.
LA PERSPECTIVE PENDULAIRE
COMPRENDRE LA STRUCTURE
DU GROUPE
※ ACCEPTATION DU RÔLE
L’acceptation du rôle est également importante pour améliorer la
structure d’un groupe. Une étude de Benson, Eys, Surya, Dawson et
Schneider (2013) a révélé que l’acceptation du rôle est une
perception importante chez les athlètes universitaires et a réaffirmé
que ce concept se distinguait des autres concepts liés au rôle (par
exemple, la satisfaction du rôle). Bien que l’acceptation du rôle soit
généralement liée à la performance de rôle, ce n’est pas toujours le
cas. Par exemple, les athlètes peuvent accepter un rôle même si les
responsabilités assignées peuvent dépasser leurs capacités,
conduisant à des performances inférieures à la moyenne. Par
conséquent, les entraîneurs doivent être en mesure de déterminer si
les athlètes n’acceptent pas leurs responsabilités de rôle ou si les
athlètes sont invités à assumer des responsabilités de rôle qui
dépassent leur niveau de capacité.
Les joueurs qui ne commencent pas ou qui n’obtiennent pas un
temps de jeu important peuvent facilement se sentir exclus et confus
quant à leur contribution à l’équipe. Les entraîneurs peuvent aider
les joueurs à accepter leurs rôles en minimisant les différences de
statut entre les rôles et en soulignant que le succès de l’équipe
dépend de la contribution de chacun. L’acceptation du rôle semble
dépendre de quatre conditions : la possibilité d’utiliser des aptitudes
ou des compétences spécialisées, le feedback et la reconnaissance
du rôle, l’importance du rôle et l’autonomie (la possibilité de travailler
de manière indépendante). Par exemple, les joueurs sont plus
disposés à accepter et à assumer leurs rôles lorsqu’ils perçoivent
que leurs responsabilités contribuent au succès de l’équipe. Pendant
de nombreuses années, Dean Smith, ancien entraîneur de basket-
ball de l’Université de Caroline du Nord, a favorisé l’acceptation du
rôle de ses remplaçants en les faisant jouer lors des matches
officiels pendant une courte période de temps. Les remplaçants
savaient qu’ils allaient jouer (même pour une courte période), et ils
tenaient à essayer de conserver ou d’augmenter une avance ou de
réduire un retard tout en donnant du repos aux titulaires.
※ CONFLIT DE RÔLE
Il y a conflit de rôle lorsque l’occupant du rôle n’a pas les capacités,
la motivation, le temps ou la compréhension suffisants pour atteindre
cet objectif malgré la présence d’un consensus sur un objectif ou un
résultat souhaité. Il existe de nombreux types de conflits de rôles,
mais l’un des conflits typiques est celui d’« avoir trop de cordes à
son arc » et de voir des personnes différentes s’attendre à des
choses différentes (des rôles) de votre part. La citation suivante
d’une athlète universitaire de 36 ans et mère de deux enfants illustre
ce type de conflit de rôle.
NORMES DE GROUPE
PRESSION DES NORMES SOCIALES
※ NORME DE PRODUCTIVITÉ
La norme d’effort et de performance acceptée par l’équipe est
appelée la norme de productivité. Par exemple, dans un programme
de fitness en entreprise, les membres du club de fitness peuvent
tous faire de l’exercice sur la pause déjeuner pendant trente
minutes ; cela devient alors une attente pour les nouveaux
membres. Dans un contexte sportif, le capitaine ou le joueur le plus
performant d’une équipe est souvent un modèle qui définit la norme
de productivité. Par exemple, Hilary Knight est souvent considérée
comme la meilleure joueuse de l’équipe de hockey féminin des
États-Unis en 2017. Malgré ses compétences et sa notoriété, elle est
généralement la première à débuter l’entraînement et la dernière à
partir. Si votre meilleur joueur fait cet effort, le reste de l’équipe le
suit souvent.
Cette norme de productivité est parfois associée au fait d’être dans
une équipe particulière, comme l’a noté la footballeuse de
l’Université de Caroline du Nord, Angela Kelly : « Personne n’aurait
osé être à moins de 100 % lorsqu’il portait sur son dos ce maillot de
la Caroline » (Dorrance et Averbuch, 2002). Dans une étude de
Munroe, Estabrooks, Dennis et Carron (1999), la norme de
productivité était la norme la plus fréquemment citée pour les
compétitions, l’entraînement et l’intersaison.
※ NORMES POSITIVES
Étant donné que les normes peuvent avoir des effets puissants sur
le comportement, il est impératif pour un entraîneur, un enseignant
ou un animateur d’activité physique d’établir des normes ou des
standards de groupe positifs. Une méthode efficace pour créer des
normes positives consiste à faire appel aux leaders formels et
informels d’une équipe pour donner des exemples positifs. Des
athlètes de haut niveau tels que LeBron James, Tom Brady, Novak
Djokovic et Simone Biles créent des normes élevées pour leurs
coéquipiers et les autres dans leur sport grâce à leur incroyable
éthique de travail et à leurs méthodes d’entraînement. Mais souvent,
l’entraîneur ou l’enseignant doit tendre vers la fixation de normes de
réussite élevées. Dans la mesure du possible, inclure tous les
membres de l’équipe dans la prise de décision concernant les
normes adoptées par l’équipe. En outre, Van Bussel et Gregg (2014)
notent que les normes doivent être claires si l’on veut améliorer la
conformité à la norme. Par exemple, une norme d’équipe consistant
à arriver à l’entraînement dix minutes avant le début de
l’entraînement est une norme claire. Cependant, une norme selon
laquelle les joueurs doivent produire leur meilleur effort pendant
l’entraînement est ambiguë car certains joueurs peuvent interpréter
cela comme un effort de 100 %, tandis que d’autres pensent que
80 % est le meilleur niveau d’effort à produire parce qu’ils veulent se
préserver pour le match du lendemain.
2. SOUTIEN ÉMOTIONNEL
POINT CLÉ
Le soutien social fournit évaluation, information, réconfort et camaraderie ;
réduit l’incertitude pendant les périodes de stress ; aide à la récupération
mentale et physique ; et améliore les compétences de communication.
PROXIMITÉ
Les gens sont plus susceptibles de créer des liens lorsqu’ils sont
proches les uns des autres. Bien que la proximité physique à elle
seule ne développe pas généralement une représentation collective
d’équipe, un contact étroit avec les coéquipiers favorise l’interaction,
qui à son tour peut accélérer le développement du groupe. Les
vestiaires, les tables rondes et les road trips assurent une proximité
immédiate. Certains entraîneurs universitaires favorisent l’unité de
l’équipe en faisant vivre ensemble les athlètes dans une résidence
universitaire. Pour les jeunes, les voyages en voiture ou en bus et
les collectes de fonds comme les lavages de voitures contribuent
souvent à créer un climat d’équipe positif en offrant aux joueurs la
possibilité de mieux se connaître. Ces interactions, combinées à une
similitude d’attitudes, peuvent aider à établir l’identité de l’équipe.
CARACTÈRE DISTINCTIF
ÉQUITÉ
SIMILARITÉ
INTERDÉPENDANCE OPÉRATOIRE
POINT CLÉ
Les capacités individuelles des membres de l’équipe ne sont pas toujours
de bons indicateurs de la performance d’une équipe.
GAINS DE MOTIVATION
ET NON PERTES DE MOTIVATION
EFFET RINGELMANN
Dans une seconde étude, Ingham et ses collègues (1974) ont voulu
déterminer si les pertes résultant de l’augmentation de la taille du
groupe étaient attribuables à une mauvaise coordination ou à une
motivation réduite. Pour tenter de séparer ces deux facteurs, les
chercheurs ont réduit les pertes de coordination en testant un seul
participant à la fois, en lui bandant les yeux et en demandant à des
complices de l’expérimentateur de faire semblant de tirer sur la
corde (les participants pensaient que les autres membres du groupe
tiraient sur la corde, alors qu’ils ne le faisaient pas). Toute diminution
de la performance était alors principalement attribuée à une perte de
motivation (une légère perte de coordination qui ne pouvait pas être
contrôlée se produisait toujours) plutôt qu’à une perte de
coordination car seul le vrai participant tirait réellement sur la corde.
Les résultats étaient presque identiques à ceux de la première
étude : la performance moyenne a chuté à 85 % dans les groupes
de trois personnes, et aucune autre diminution de la performance
individuelle n’a eu lieu avec l’augmentation de la taille du groupe
(voir tableau 9.1). Les auteurs ont conclu que les différences entre
les performances réelles et potentielles étaient principalement
attribuables aux pertes de motivation, mais que les pertes de
coordination s’ajoutaient également à la réduction des
performances. En résumé, certaines des baisses de performance
survenues à mesure que le groupe s’agrandissait étaient purement
liées à la motivation.
Deux autres expériences ont utilisé des cris et des
applaudissements comme tâches de groupe et ont constaté que le
son moyen produit par chaque personne chutait, par rapport à la
performance en solo, à 71 % dans les groupes de deux personnes,
à 51 % dans les groupes de quatre personnes et à 40 % dans les
groupes de six personnes. Lorsque les scientifiques ont contrôlé la
coordination, ils ont constaté que les groupes de deux personnes
fonctionnaient à 82 % de leur potentiel et les groupes de six
personnes à 74 % de leur potentiel (Hardy et Latane, 1988 ; Latane,
Williams et Harkins, 1979).
LEADERSHIP ET FACILITATION
SOCIALE DU TRAVAIL
FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX
FACTEURS PERSONNELS
FACTEURS DE LEADERSHIP
FACTEURS D’ÉQUIPE
RÉSULTATS
POINT CLÉ
Le questionnaire sur l’environnement de groupe (QEG) se centre sur
l’attraction qu’opère le groupe pour les individus et sur la façon dont les
membres perçoivent le groupe. Le QEG est communément admis comme
une évaluation de la cohésion d’équipe.
SOCIOGRAMMES
TYPE DE MESURE
Il y a eu beaucoup de controverses au fil des ans concernant les
effets de la cohésion opératoire et sociale sur les performances.
Dans un article, Carron et ses collègues (2002) ont constaté que
l’augmentation de la cohésion opératoire et sociale était associée à
une augmentation des performances. Les études précédentes
avaient indiqué que la cohésion opératoire était plus importante (en
tant que facteur prédictif de la performance) que la cohésion sociale,
mais ce n’est évidemment pas le cas. Ces résultats ont des
implications importantes pour la psychologie du sport appliquée et
les interventions entreprises avec les athlètes et les équipes pour
améliorer la cohésion des équipes. Plus précisément, ces résultats
suggèrent que les interventions sur la cohésion opératoire et sociale
peuvent être efficaces pour renforcer la cohésion et améliorer les
performances. Sur le versant social, les techniques comprennent
des sorties en équipe, du tir à la corde et des parcours d’obstacles,
des rencontres sociales en dehors du contexte sportif et des
expériences de croissance personnelle. Sur le versant opératoire,
les interventions comprennent la fixation de buts d’équipe, la
communication de l’équipe et la compréhension et la conformité aux
rôles et aux normes de l’équipe.
DEMANDES DE LA TÂCHE
Une deuxième explication des résultats incohérents sur la relation
cohésion-performance concerne la diversité des tâches auxquelles
les équipes sportives sont confrontées. L’explication peut être
attribuée aux travaux originaux de Landers et Lueschen (1974), qui
ont noté qu’il faut tenir compte de la structure des tâches et des
exigences lors de l’évaluation de la relation cohésion-performance.
Plus précisément, ils ont caractérisé la nature des interactions entre
les membres de l’équipe le long d’un continuum, allant d’interactif à
coactif. Les sports interactifs exigent que les membres de l’équipe
travaillent ensemble et coordonnent leurs actions. Les joueurs d’une
équipe de football, par exemple, doivent constamment se passer le
ballon, maintenir certaines positions, coordonner les attaques
offensives et concevoir des stratégies défensives pour empêcher les
adversaires de marquer. Les sports coactifs nécessitent beaucoup
moins, voire pas du tout, d’interaction et de coordination d’équipe
pour atteindre les objectifs. Par exemple, les membres d’une équipe
de golf ou de bowling ont peu à voir les uns avec les autres en
termes d’activités coordonnées. Le baseball est un bon exemple de
sport à la fois coactif et interactif : frapper ou attraper une balle en
vol est coactif, alors que faire un double jeu ou frapper le cut-off man
( joueur de champ extérieur lançant à un joueur de champ intérieur
qui à son tour lance la balle au marbre) est interactif.
Des recherches antérieures ont montré que la relation cohésion-
performance était plus forte dans les sports interactifs que dans les
sports coactifs. Cependant, une étude de Carron et ses collègues
(2002) a révélé qu’une plus grande cohésion est liée à une meilleure
performance dans les sports coactifs et interactifs. Cependant, le
niveau absolu de cohésion est généralement plus élevé dans les
sports interactifs que dans les sports coactifs, ce qui est logique
compte tenu des interactions étroites requises sur le terrain ou dans
des sports tels que le basket-ball, le football et le hockey sur glace.
Par conséquent, dans les sports interactifs, les entraîneurs
introduisent inévitablement et explicitement de nombreuses
stratégies de consolidation d’équipe associées à une cohésion
accrue, comme assurer la clarté et l’acceptation des rôles, établir les
objectifs de performance de l’équipe et améliorer la communication
athlète-athlète et entraîneur-athlète. À l’inverse, la nature des sports
coactifs signifie qu’il y a moins d’occasions naturelles ou inévitables
de développer la cohésion de groupe. En conséquence, les
interventions de consolidation d’équipe pourraient avoir un effet plus
important à la fois sur la cohésion et la performance de l’équipe dans
ce contexte.
POINT CLÉ
La cohésion augmente les performances dans les sports interactifs (par
exemple, le basket-ball) ainsi que dans les sports coactifs (par exemple, le
golf).
DIRECTION DE LA CAUSALITÉ
POINT CLÉ
La relation entre la cohésion et la performance semble être circulaire : le
succès conduit à une cohésion accrue, qui à son tour conduit à une
performance accrue.
SATISFACTION DE L’ÉQUIPE
CONFORMISME
ADHÉSION
SOUTIEN SOCIAL
POINT CLÉ
Plus un groupe est soudé, plus il a d’influence sur les membres individuels
pour se conformer aux normes du groupe. Les équipes avec le plus de
cohésion peuvent mieux résister aux perturbations que les équipes moins
soudées. Les équipes qui restent ensemble plus longtemps ont tendance
à être plus cohésives, ce qui entraîne une amélioration des performances.
Les cours d’exercice physique avec une forte cohésion de groupe
enregistrent moins d’abandons et de retards aux séances que les cours à
faible cohésion. Les animateurs peuvent aider à accroître la cohésion d’un
cours.
STABILITÉ
OBJECTIFS DU GROUPE
La plupart des gens pensent que les individus fixent leurs propres
objectifs. Mais dans des situations de groupe, comme avec des
équipes sportives ou des groupes d’exercice physique, des objectifs
sont souvent fixés pour le groupe dans son ensemble. Les objectifs
d’un groupe ne sont pas simplement la somme des objectifs
personnels des membres du groupe ; ce sont des perceptions
partagées qui se réfèrent à un état souhaitable pour le groupe en
tant qu’unité. La question est : quelle relation existe-t-il entre les
objectifs du groupe, la cohésion et la performance ? Une étude sur
des équipes de volley-ball, de hockey, de basket-ball et de natation a
révélé ce qui suit (Brawley et al., 1993) :
Les membres qui estimaient que leur équipe
participait à la fixation de but de groupe pour la
compétition avaient des niveaux de cohésion plus
élevés ;
Plus le niveau de satisfaction à l’égard des objectifs
de l’équipe est élevé, plus le niveau de cohésion de
l’équipe est élevé ;
Bien que la perception de la cohésion des membres
individuels du groupe ait changé au cours d’une saison,
la cohésion était toujours liée à la satisfaction de
l’équipe et aux objectifs du groupe tout au long de la
saison.
D’autres études (Widmeyer, Silva et Hardy, 1992 ; Widmeyer et
Williams, 1991) ont montré qu’un objectif d’équipe déclaré – et
accepté – était le contributeur le plus important à la cohésion
opératoire et le deuxième contributeur le plus important à la
cohésion sociale. En outre, la cohésion du groupe s’est accrue à
mesure que l’engagement, la clarté et l’importance de l’objectif
augmentaient pour les joueurs. La participation des individus à
l’élaboration des objectifs de l’équipe ou du groupe a également
accru la cohésion du groupe.
D’un point de vue pratique, les athlètes qui perçoivent qu’un objectif
d’équipe les encourage à accroître leurs efforts et qui font des
exercices conçus pour atteindre cet objectif (par exemple, au volley-
ball, passer rapidement des positions de défense à celles d’attaque)
se sentiront probablement plus satisfaits des objectifs
d’entraînement de leur équipe. Vous pourriez vous attendre à ce que
cela se produise parce que les membres de l’équipe reçoivent des
commentaires indiquant que les exercices ont été correctement
exécutés (c’est-à-dire que l’objectif a été atteint), que l’effort de
l’équipe était élevé et que sa concentration était forte. De cette
manière, les objectifs du groupe peuvent renforcer ses sentiments
d’unité et de cohésion.
Widmeyer et Ducharme (1997) ont suggéré les lignes directrices
suivantes pour établir un programme de fixation de buts d’équipe :
Établissez d’abord des objectifs à long terme qui sont
spécifiques et stimulants ;
Établissez des chemins clairs vers les objectifs à long
terme en utilisant des objectifs à court terme ;
Impliquez tous les membres de l’équipe dans
l’établissement des objectifs ;
Surveillez attentivement les progrès vers les objectifs
de l’équipe ;
Récompensez les progrès de l’équipe vers les
objectifs de l’équipe ;
Favorisez l’efficacité collective concernant l’atteinte
des objectifs de l’équipe.
LE GENRE
CONTEXTE SPORTIF
※ COMMUNIQUER EFFICACEMENT
Un leader de groupe ou d’équipe efficace doit créer un
environnement dans lequel chacun est à l’aise pour exprimer ses
pensées et ses sentiments (voir le chapitre 11 pour plus de détails
sur la communication). Des lignes de communication ouvertes
peuvent atténuer de nombreux problèmes potentiels. Ici, Terry Orlick
(2000) décrit le rôle critique de la communication dans la cohésion
de groupe :
OBSTACLES À LA COHÉSION
DU GROUPE
RÉSUMÉ
1. Comprendre comment les groupes sont structurés.
QUESTIONS DE RÉVISION
Ambiguïté de rôle
Attractivité du groupe
Cliques
Tension
Cohésion
Cohésion opératoire
Constitution
Contrôle des moyens
Cohésion sociale
Construction d’équipe
Facteurs d’équipe
Facteurs de leadership
Facteurs environnementaux
Facteurs personnels
Direction de la causalité
Effet Ringelmann
Entraînement FIT
Équipe
Groupe
Normalisation
Exécution
Rôle
Théorie linéaire
Théorie cyclique
Théorie pendulaire
Norme
Paresse sociale
Pertes de motivation
Pertes de coordination
Productivité potentielle
Psychologie organisationnelle
Résilience organisationnelle
Résultats
Sociogramme
Soutien social
Sports coactifs
Sports interactifs
Stabilité
Stress organisationnel
Travail en équipe
Travail social
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
LEADERSHIP
DÉFINIR LE LEADERSHIP
POINT CLÉ
Un manager s’occupe de choses telles que la planification, la
budgétisation et l’organisation, tandis qu’un leader se préoccupe
davantage de la visée d’une organisation, de ses buts et objectifs.
POINT CLÉ
Les dirigeants ont une variété de traits de personnalité. Il n’existe pas un
trait spécifique propre au leader qui réussit.
APPROCHE COMPORTEMENTALE
POINT CLÉ
Les leaders qui réussissent ont tendance à obtenir un score élevé à la fois
sur la structuration et la considération.
EXERCER LE LEADERSHIP
PAR L’EXEMPLE
POINT CLÉ
L’entraîneur Wooden a concentré son coaching sur le fait de dire aux
joueurs quoi faire et comment le faire. Il a accompli cela grâce à de
courtes démonstrations qui ont permis de modéliser le comportement
attendu.
En reprenant cette étude classique, Gallimore et Tharp (2004) ont à
nouveau analysé leurs données et mené des entretiens
supplémentaires. Certaines de leurs principales conclusions et
interprétations sont les suivantes :
Une planification extrême et minutieuse était à
l’origine de la lourde charge d’informations, de
l’économie de mots et de l’organisation de
l’entraînement ;
Wooden a considéré que fournir des instructions par
l’information doit être un acte de coaching positif ;
Les remplaçants ont reçu plus d’éloges que les
titulaires ;
Les sept lois de l’apprentissage selon Wooden
étaient l’explication, la démonstration, l’imitation, la
répétition, la répétition, la répétition et la répétition ;
Être exemplaire était l’un des objectifs de la
philosophie d’entraînement de Wooden.
Bloom, Crumpton et Anderson (1999) ont reproduit cette étude de
référence en observant les comportements de l’entraîneur de
basket-ball Jerry Tarkanian, qui a eu beaucoup de succès mais qui
ne jouit pas de la même réputation que John Wooden. Les
chercheurs ont trouvé des résultats similaires. Les instructions (qui
étaient décomposées en instructions tactiques, techniques et
générales) représentaient environ 55 % de ses actions de coaching.
Les louanges et les encouragements (13 %) et la pression (16 %)
étaient les autres comportements de coaching les plus souvent
affichés, ce qui indique une focalisation importante sur un
comportement de coaching positif.
Adoptant une approche différente, Côté, Salmela et Russel (1995)
ont enquêté sur dix-sept entraîneurs de haut niveau de gymnastique
à l’aide d’entrevues qualitatives. Les comportements que ces
entraîneurs de haut niveau ont le plus souvent montrés étaient de
fournir un environnement de soutien grâce à un feedback positif, de
donner des instructions techniques concernant les progressions des
gymnastes, d’enseigner des habiletés mentales telles que gérer le
stress, d’offrir des opportunités qui simulaient les exigences
mentales et techniques de la compétition, de fournir un entraînement
manuel pour assurer la sécurité, et de mettre l’accent sur la
préparation physique pour être en forme le jour J.
Les études d’observation de John Wooden et Jerry Tarkanian et les
entretiens avec des entraîneurs de haut niveau de gymnastique ont
toujours montré une dépendance à l’égard du feedback positif et des
retours techniques et correctifs pour aider les athlètes à s’améliorer.
D’un point de vue comportemental, la clé pour assurer un leadership
sportif efficace est de se concentrer sur le positif tout en fournissant
un feedback clair et des instructions techniques.
Enfin, Loughead et Hardy (2005) ont comparé les comportements de
leadership des entraîneurs avec les comportements de leadership
des pairs (capitaines officiels, leaders informels). L’évaluation d’un
large éventail d’athlètes dans quinze équipes a révélé que les
entraîneurs et les pairs leaders avaient tendance à présenter
différents types de comportements de leadership. Les athlètes
étudiés ont perçu que les entraîneurs exigeaient plus
d’entraînement, transmettaient plus d’instructions et faisaient plus
preuve de comportements autocratiques que les pairs leaders, alors
ces derniers étaient perçus comme faisant preuve de plus de soutien
social, de feedback positif et de comportements démocratiques que
les entraîneurs. Les athlètes croyaient qu’environ 25 % des
coéquipiers étaient des leaders, de sorte qu’ils considéraient que les
autres, en plus des capitaines officiels, pouvaient occuper des rôles
de leaders.
APPROCHE SITUATIONNELLE
DÉVELOPPEMENT DU LEADERSHIP
PAR LE SPORT
APPROCHE INTERACTIONNELLE
Les approches sur les traits de personnalité et les comportements
mettent l’accent sur les facteurs personnels au détriment de la prise
en compte de l’interaction entre les personnes et de leurs
contraintes situationnelles (chapitre 3). De nombreux chercheurs, et
notamment en matière de psychologie générale, ont proposé des
modèles interactionnels de leadership (Horn 1993, 2002 ; Hackman
et Wageman, 2007). Après avoir passé en revue la recherche sur le
leadership, Vroom et Jago ont conclu en 2007 que « la plupart des
chercheurs en sciences sociales intéressés par le leadership ont
maintenant abandonné le débat entre personne ou situation, au
profit d’une recherche d’un ensemble de concepts capables de
traiter à la fois des différences de situations et des différences de
leaders ». Ces théories interactionnelles ont des implications
importantes pour un leadership efficace dans le sport et l’exercice.
POINT CLÉ
Un leader orienté sur les relations se concentre sur le développement et le
maintien de bonnes relations interpersonnelles ; un leader orienté sur les
tâches se concentre sur l’établissement d’objectifs et l’accomplissement
du travail.
Les gens peuvent passer d’un style orienté sur les relations à un
style orienté sur les tâches, et vice versa, selon la situation. Selon
les recherches de Fiedler (1967), et alors qu’il développait son
modèle de leadership de contingence, l’efficacité du leadership
dépend également du style d’interaction du leader avec le groupe et
du caractère favorable de la situation. Plus précisément, Fiedler a
fait valoir qu’un leader orienté sur les tâches est plus efficace dans
des situations très favorables ou défavorables, tandis qu’un leader
axé sur la relation est plus efficace dans des situations modérément
favorables. Une enseignante d’éducation physique dans une école
qui manque d’infrastructures, de leadership et de soutien de la part
de la communauté pourrait devoir être très orientée vers la tâche,
car sa situation pourrait être considérée comme très défavorable.
Faire avancer les choses et fixer des objectifs prévaudrait sur le fait
de développer des relations interpersonnelles positives. En
revanche, un professeur d’éducation physique dans une école où les
infrastructures sont médiocres mais où le soutien de la communauté
est bon (situation modérément favorable) pourrait être plus efficace
en tant que leader orienté vers les relations. Ainsi, les professionnels
du sport et de l’exercice doivent être flexibles dans leurs styles de
leadership, les adaptant pour répondre aux exigences de la
situation. Si un entraîneur se sent plus à l’aise avec un type de style
de leadership plutôt qu’un autre, il devrait rechercher des situations
dans lesquelles ce style serait le plus efficace.
Les joueurs hautement qualifiés sont généralement déjà orientés
vers la tâche et les entraîneurs qui ont un style plus centré sur les
relations semblent être plus efficaces avec ces joueurs. À l’inverse,
les joueurs moins qualifiés ont besoin de consignes et de feedbacks
plus continus, et un entraîneur centré sur les tâches serait plus
approprié pour eux. Cela ne veut pas dire que les personnes moins
qualifiées n’ont pas besoin ou ne veulent pas d’un entraîneur
attentionné et empathique ou que les participants plus qualifiés n’ont
pas besoin de feedback et d’instructions spécifiques. Il s’agit plutôt
de ce que le coach doit mettre en valeur.
POINT CLÉ
L’efficacité du style de leadership d’un individu découle de l’adaptation du
style à la situation.
Gerry Faust était l’un des entraîneurs de football américain du
secondaire les plus titrés des États-Unis lorsqu’il est devenu
entraîneur en chef de l’Université de Notre-Dame. Faust n’a pas pu
maintenir le niveau de victoire de Notre-Dame et a été renvoyé
après plusieurs saisons. Après avoir entraîné des joueurs du
secondaire, il n’a peut-être pas modifié son comportement
d’entraîneur pour l’adapter au niveau de maturité des athlètes
universitaires. Plus précisément, en tant qu’entraîneur d’élèves du
secondaire, il a pu avoir recours à une approche centrée sur les
relations afin de faire émerger les meilleures performances, la
croissance personnelle et le développement. Cependant, les
pratiques sportives traditionnelles mettent l’accent sur les
comportements autocratiques en arrivant à l’université, et cela a
certainement contribué à l’échec de Faust.
Enfin, une étude évaluant les entraîneurs experts qui ont construit un
programme réussi au lycée a révélé que les facteurs personnels et
situationnels y étaient essentiels (Vallee et Bloom, 2005). Les
thèmes communs qui ont émergé comprenaient les caractéristiques
des entraîneurs (engagement envers l’apprentissage,
connaissances), la croissance individuelle (établir un environnement
sûr et positif pour enseigner les compétences de vie et autonomiser
les athlètes), les compétences organisationnelles (planification,
tâches administratives), et la vision (objectifs et direction du
programme). En outre, il a été souligné que les entraîneurs devaient
tenir compte de la situation pour déterminer quel comportement ou
style de leadership pourrait être le plus efficace.
CATÉGORIES DE COMPORTEMENT
DE COACHING DU SYSTÈME
D’ÉVALUATION DES COMPORTEMENTS
DE COACHING
Liés au jeu
Instruction technique générale.
Enseignement spontané des techniques et
stratégies sportives, ne faisant pas suite à une
erreur
Encouragement général. Encouragement
spontané ne faisant pas suite à une erreur
Organisation. Comportement administratif qui
prépare le terrain en attribuant des tâches ou
des responsabilités
Non pertinents pour le jeu
Communication générale. Interactions avec
des joueurs sans rapport avec le jeu
Adapté de F. Smoll et R. Smith, « Psychologically-
Oriented Coach Training Programs. Design,
Implementation and Assessment », dans Psychology of
Motor Behavior and Sport, 1979, édité par C. Nadeau et
al. (Champaign, IL : Human Kinetics, 1980). Avec
l’autorisation de R. Smith.
LA PSYCHOLOGIE DU LEADERSHIP
ADMINISTRATIF OU DE MANAGEMENT
DANS LE SPORT DE HAUT NIVEAU
ANTÉCÉDENTS DU LEADERSHIP
OPÉRATIONS D’ENTRAÎNEMENT
AU LEADERSHIP
STYLES DE LEADERSHIP
FACTEURS SITUATIONNELS
Un leader doit être sensible à la situation et à l’environnement
spécifiques. Les leaders doivent tenir compte de plusieurs facteurs
situationnels pertinents pour planifier un leadership efficace dans le
sport (Martens, 2004) :
S’agit-il d’un sport d’équipe ou d’un sport
individuel ? Les athlètes de sports d’équipe préfèrent
généralement davantage les leaders autocratiques que
les athlètes de sports individuels.
S’agit-il d’un sport interactif (comme le basket-
ball) ou coactif (comme le bowling) ? Les athlètes
des équipes de sports interactifs préfèrent des leaders
plus centrés sur les tâches que les athlètes des
équipes de sports coactifs.
Quelle est la taille de l’équipe ? À mesure que la
taille du groupe augmente, il devient plus difficile
d’utiliser efficacement un style de leadership
démocratique.
De combien de temps dispose-t-on ? Lorsque peu
de temps est disponible, un leader centré sur les
tâches est plus souhaitable.
Le groupe a-t-il une tradition de leadership
particulière ? Un groupe qui a une tradition avec un
style de leadership en particulier aura généralement du
mal à passer à un autre style.
L’ART DU LEADERSHIP
RÉSUMÉ
1. Définir le leadership et décrire les différences entre les
leaders et les managers.
Comportements réactifs
Comportements spontanés
Considération
Échelle de leadership pour le sport (ELS)
Leadership
Leaders centrés sur les relations
Leaders centrés sur les tâches
Leadership transformationnel
Leadership transactionnel
Leaders formels
Leaders informels
Leader serviteur
Modèle de contingence
Modèle multidimensionnel de leadership sportif
Structuration
Styles de prise de décision
Traits de caractère de leadership
QUESTIONS DE RÉVISION
COMMUNICATION
COMPRENDRE LE PROCESSUS
DE COMMUNICATION
OBJECTIFS DE LA COMMUNICATION
TYPES DE COMMUNICATION
Dans ce sens, Hardy, Burke et Crace (2005) ont noté que les
individus (les entraîneurs en particulier) ont besoin de se sentir bien
dans leur style de communication. Quels sont vos points forts et vos
axes de progrès en matière de communication ? Une étude de
Millar, Oldhan et Donovan (2011) qui a examiné la conscience qu’ont
les entraîneurs de leurs communications verbales avec les athlètes
a montré que la conscience de soi est extrêmement importante. Les
chercheurs ont analysé les instructions verbales fournies par les
entraîneurs d’aviron aux rameurs à partir d’un questionnaire sur leur
comportement verbal perçu. Les résultats ont révélé que les
entraîneurs étaient imprécis lorsqu’ils rappelaient ce qu’ils avaient dit
aux athlètes. On a observé que les entraîneurs donnaient
principalement des instructions concomitantes à l’action (pendant
que les athlètes ramaient) et prescriptives (quoi faire), mais
fournissaient peu de feedback évaluatif (était-ce bien ?) ou affectif
(comment vous sentiez-vous ?). Ces perceptions inexactes par les
entraîneurs peuvent être problématiques. Bien que les entraîneurs
puissent penser qu’ils ont verbalisé des instructions ou des
informations aux athlètes (comme fournir un feedback évaluatif),
cela ne s’est peut-être jamais vraiment produit. Cela met en
évidence la nécessité de développer des méthodes pour accroître la
conscience de soi des entraîneurs en matière de communication.
Dans les paragraphes suivants, nous discuterons brièvement de la
communication interpersonnelle et intrapersonnelle, mais nous nous
concentrerons sur la communication non verbale – un processus
subtil qui est essentiel pour transmettre et recevoir des informations.
MESSAGES VERBAUX
Les gens ignorent souvent les nombreux signaux non verbaux qu’ils
utilisent pour communiquer. En fait, les estimations de divers
chercheurs indiquent qu’environ 50 % à 70 % des informations
véhiculées dans une communication sont non verbales (Burke,
2005). Une étude sur les entraîneurs d’athlétisme et les athlètes a
révélé que la communication était à environ 50 % verbale et 50 %
non verbale pour les entraîneurs et les athlètes pendant
l’entraînement. Pendant la compétition, la communication non
verbale augmente à environ 75 % pour les entraîneurs et 66 % pour
les athlètes (Rata, Rata, Rata, Mares et Melinte, 2012). Par
conséquent, il est essentiel que les entraîneurs, les athlètes et les
animateurs soient extrêmement attentifs à leurs signaux non
verbaux (ainsi qu’à ceux des autres) et les considèrent comme une
riche source d’information. Comprendre les différents types de
communication non verbale améliore à la fois l’envoi et la réception
des messages (voir Yukelson, 1998, pour une vision approfondie de
la communication non verbale).
POINT CLÉ
Jusqu’à 70 % de la communication humaine est non verbale.
Les messages non verbaux sont moins susceptibles d’être sous
contrôle conscient et sont donc plus difficiles à cacher que les
messages verbaux. Ils peuvent révéler nos sentiments et nos
attitudes inconscients. Par exemple, juste avant de commencer un
cours de fitness, un professeur demande à une jeune femme
comment elle se sent. La jeune femme hausse les épaules, baisse
les yeux, fronce les sourcils et marmonne : « Oh, très bien ». Bien
que ses mots disent que tout va bien, le professeur voit le contraire
d’après les messages non verbaux véhiculés. Bien que les
messages non verbaux puissent être puissants, ils sont souvent
difficiles à interpréter avec précision. Ainsi, il faut être prudent en
leur donnant du sens, et il faut essayer de juger correctement le
contexte.
※ APPARENCE PHYSIQUE
Notre première impression d’une personne vient souvent de son
apparence physique. Nous pouvons imaginer que la personne est
soignée, négligée, attrayante, chaleureuse, grosse ou maigre. Un
détail peut contenir un gros message. Par exemple, il y a trente ans,
un athlète masculin qui serait entré dans le bureau d’un entraîneur
avec une boucle d’oreille aurait probablement été rapidement
remercié. Il est désormais accepté que les hommes portent des
boucles d’oreilles et un message différent est transmis. La tenue
vestimentaire peut transmettre des informations puissantes. Par
exemple, une étude de Greenlees, Bradley, Holder et Thelwell
(2005) a révélé que les athlètes faisaient preuve d’une confiance
plus faible lorsque leur adversaire portait des vêtements de sport
spécifiques au sport (par opposition aux vêtements de sport en
général). Les athlètes doivent faire attention à ne pas transmettre
d’informations – qu’elles soient positives ou négatives – à travers
leur tenue vestimentaire.
※ POSTURE
La façon dont nous nous mouvons – notre démarche et notre
posture – envoie également un message. Quelqu’un qui se déplace
tête baissée et les mains dans les poches exprime de la tristesse,
alors qu’un pas bondissant suggère un sentiment de contrôle et de
confiance. Les athlètes reconnaissent souvent les adversaires
frustrés ou découragés à la façon dont ils bougent. Lorsqu’ils voient
un joueur adverse la tête basse, ils savent qu’il est temps de
« passer à la mise à mort ». Les grands joueurs de tennis comme
Pete Sampras et Steffi Graf connaissaient l’importance de la posture
et ne laissaient jamais leurs adversaires deviner ce qu’ils
ressentaient : qu’ils fassent un bon point ou qu’ils en gagnent un
facile, ils avaient l’air et agissaient de la même manière. Cela a
rendu Graf et Sampras plus difficiles à battre car les adversaires ne
pouvaient pas dire quand ils étaient à terre. Dans le même ordre
d’idées, Furley, Dicks et Memmert (2012) ont étudié l’influence du
comportement non verbal lors d’un penalty. Ils ont constaté que les
tireurs de penalty avec un langage corporel dominant (posture
droite, tête levée, menton parallèle au sol) étaient perçus comme
étant plus performants que les joueurs qui affichaient un langage
corporel soumis (posture avachie, menton pointant vers le bas,
épaules pendant vers l’avant). Le langage corporel influence
certainement la perception qu’ont les athlètes de leurs concurrents ;
cependant, la manière dont cette perception affecte réellement les
performances nécessite une étude plus approfondie.
※ GESTES
Les gestes véhiculent souvent des messages, que les personnes le
souhaitent ou non. Par exemple, croiser vos bras sur votre poitrine
exprime généralement que vous n’êtes pas ouvert aux autres, alors
que verrouiller vos mains derrière votre tête connote la supériorité.
Les entraîneurs s’expriment souvent par des gestes – parfois, s’ils
verbalisent leurs pensées aux officiels, ils risquent d’être expulsés
du jeu !
※ POSITION DU CORPS
La position du corps fait référence à l’espace personnel entre vous
et les autres et à la position de votre corps par rapport aux autres.
La position du corps est vraiment un aspect de la proxémie, qui est
l’étude de la façon dont les gens communiquent en utilisant l’espace.
Un exemple de langage de la position du corps est l’entraîneur qui
s’entoure de joueurs titulaires plutôt que des remplaçants. De
nombreux entraîneurs se tiennent à côté des joueurs débutants,
suscitant parfois l’idée de favoritisme. Il faut y voir autre chose. John
Thompson, ancien entraîneur de basket-ball de l’Université de
Georgetown, a pris l’habitude de s’asseoir plutôt parmi les
remplaçants pour les faire se sentir comme des membres précieux
de l’équipe.
※ TOUCHER
Le toucher est une forme puissante de communication non verbale
qui peut être utilisée pour calmer quelqu’un ou pour exprimer de
l’affection ou d’autres sentiments, selon la situation. Nous sommes
devenus plus libres au cours des dernières années quant à
l’utilisation du toucher dans le sport, y compris avec davantage
d’accolades entre les hommes que cela était socialement admis il y
a quelques années. Cependant, avec la sensibilité accrue liée à la
question du harcèlement sexuel, les entraîneurs, les professionnels
de la santé et les enseignants doivent être particulièrement prudents
dans leur utilisation du toucher. Vous devez vous assurer que le
contact est approprié et qu’il est bien accueilli par l’athlète, le patient
ou l’étudiant. Le toucher doit être limité aux lieux publics afin de
minimiser la mauvaise interprétation de la signification de votre
contact.
※ EXPRESSION FACIALE
Votre visage est la partie la plus expressive de votre corps. Le
contact visuel est particulièrement important pour communiquer ses
sentiments. Le contact visuel signifie généralement que votre
auditeur s’intéresse à votre message. Lorsque les gens se sentent
mal à l’aise ou embarrassés, ils ont tendance à éviter le contact
visuel direct et à détourner le regard. Le sourire est le pont universel
à travers les barrières linguistiques et l’un des moyens de
communication les plus efficaces. Les sourires et autres expressions
faciales peuvent à la fois inviter à la communication verbale et
susciter des commentaires sur l’efficacité de votre communication.
※ CARACTÉRISTIQUES DE LA VOIX
COMMUNICATION ÉLECTRONIQUE
Jusqu’à présent, nous nous sommes concentrés sur celui qui émet
le message. Cependant, les étudiants passent 4,7 heures, ou 24 %,
de leur journée à écouter, ce qui représente plus que toute autre
activité de communication (Janusik et Wolvin, 2009). De plus,
l’écoute est considérée comme une compétence importante mais
sous-développée dans les contextes commerciaux (Flynn, Valikoski
et Grau, 2008). Bien que les élèves apprennent à écrire et à parler,
ils reçoivent rarement une formation à l’écoute.
ÉCOUTE ACTIVE
ÉCOUTE ATTENTIVE
ÉCOUTE CONSCIENTE
Être souple. Il n’y a pas une stratégie d’écoute meilleure que les
autres. Des situations différentes exigent des stratégies différentes.
Les gens préfèrent ou se sentent plus à l’aise avec un style d’écoute
plutôt qu’un autre. Certaines personnes aiment simplement parler et
peuvent sembler indifférentes à votre compréhension. D’autres vous
donneront le temps de réfléchir à ce qu’elles ont dit et vous offriront
des opportunités de commenter.
Soyez attentif aux obstacles et aux défaillances de
communication. Les obstacles impliquent le bruit, comme les
personnes qui parlent pendant que vous essayez d’écouter une
personne en particulier. Par exemple, les entraîneurs et les athlètes
doivent souvent écouter au-delà du bruit d’une foule. Il est utile de
développer des stratégies pour gérer le bruit, comme l’utilisation de
signaux non verbaux. Les défaillances se produisent lorsque les
messages sont mal interprétés ou mal acheminés. Souvent, nous ne
savons pas qu’une interruption de la communication est arrivée,
jusqu’à ce que quelque chose de mauvais se produise qui peut être
attribué à la panne. Nous détaillerons plus loin ces défaillances de
communication.
IMPORTANCE DE L’EMPATHIE ET DE LA BIENVEILLANCE
DÉFAILLANCES DE L’ÉMETTEUR
DÉFAILLANCES DU RÉCEPTEUR
IMPACT DE L’ENTRAÎNEMENT
INTERPERSONNEL
AMÉLIORER LA COMMUNICATION
AMÉLIORER LA COMMUNICATION
ENTRE LES ENTRAÎNEURS,
LES ATHLÈTES ET LES PARENTS
MODÈLE DE COMPRÉHENSION
DES CONFLITS INTERPERSONNELS
DANS LE SPORT
POINT CLÉ
Utilisez des techniques d’écoute active et encourageante pour éviter les
interruptions qui empêchent une communication efficace.
QUAND ÉVITER OU UTILISER LA CONFRONTATION ?
Une fois que vous avez décidé que la confrontation peut être utile et
appropriée, vous devez savoir comment faire face. Gerstein et
Reagan (1986) énoncent sept hypothèses de coopération pour
aborder le conflit :
1. Tous les besoins sont légitimes et importants et doivent être
satisfaits. Lorsque tous les besoins sont considérés comme étant
d’égale importance, l’objectif est de répondre à ces besoins au lieu
de répondre à vos propres besoins. Par exemple, si un entraîneur
pense qu’un athlète ne travaille pas suffisamment dur, alors les
besoins de l’athlète et de l’entraîneur doivent être pris en compte (en
particulier les raisons sous-jacentes à chaque point de vue) pour
essayer de résoudre ce conflit.
2. Il y a suffisamment de ressources pour répondre à tous les
besoins. Le potentiel humain pour créer de nouvelles idées et
ressources n’a pas de limite. Ensemble, nous en savons plus
qu’individuellement.
3. En chaque individu se trouvent une puissance et une
capacité inexploitées, et les personnes en conflit savent de quoi
elles ont besoin. Les entraîneurs et les responsables de l’exercice
ne doivent pas imposer de solutions fondées sur leurs propres idées
du problème de l’athlète ou du participant. Imposer des solutions
sans reconnaître les besoins individuels créera du mécontentement
auprès des athlètes et des pratiquants. Par conséquent, les
pratiquants devraient être encouragés à proposer des solutions aux
problèmes.
4. Le processus est aussi important que le contenu car il fournit
une direction et une orientation. Le processus est le flux des
sentiments, des pensées et des événements. Plusieurs fois, celui qui
écoute est pris par les spécificités du contenu (et répète souvent
ainsi une confrontation) tout en laissant passer des indices et des
informations importants sur ce qui se passe avec la personne qui
communique.
5. Améliorer la situation n’est pas résoudre le problème. Faire
face aux situations permet de se concentrer sur les causes sous-
jacentes plutôt que d’éliminer simplement le problème ou le
symptôme. Par exemple, punir quelqu’un pour être constamment en
retard peut atténuer le problème, mais les raisons pour lesquelles il
est constamment en retard demeurent.
6. Chacun a raison de son propre point de vue. Il est important de
voir la situation du point de vue de l’autre personne. Dans les
confrontations, les gens passent trop de temps à défendre leur point
de vue, ce qui confirme simplement qu’ils ont raison. Il y a toujours
deux versions à chaque histoire, et nous devons être prêts à écouter
l’autre version.
7. Les solutions et résolutions sont des états d’équilibre
temporaires et ne sont ni absolues ni intemporelles. Les
circonstances peuvent changer et il se peut donc que les solutions
doivent être modifiées et renégociées pour évoluer dans le temps.
Souvent, une relation est un exercice d’équilibre, nous devons donc
être souples et changer si nécessaire.
STYLES DE COMMUNICATION
INDIVIDUELS ET GESTION
DES CONFLITS
À FAIRE
Faites comprendre que vous appréciez votre
relation avec la personne.
Ne vous précipitez pas et réfléchissez à ce que
vous voulez communiquer.
Essayez de comprendre la position de l’autre
personne.
Écoutez attentivement ce que l’autre personne
essaie de communiquer.
À ÉVITER
Ne communiquez pas la solution.
Concentrez-vous plutôt sur le problème. Nous
sommes souvent trop désireux de dire aux
autres ce qu’ils doivent faire au lieu de les
laisser comprendre.
Ne cessez pas de communiquer. Même si la
confrontation ne se déroule pas comme prévu,
continuez à communiquer sur le problème de
manière constructive.
Ne critiquez pas. Le sarcasme et les attaques
aliènent généralement les gens. Une
confrontation n’est pas une compétition et l’idée
n’est pas de la gagner. L’idée est de résoudre
un problème ensemble.
Ne comptez pas sur des indices non verbaux
pour communiquer vos pensées. Vous devez
être direct et franc dans la communication. Ce
n’est pas le moment d’utiliser des signaux
subtils non verbaux.
Adapté avec la permission de R. Martens, Coaches
Guide to Sport Psychology (Champain, Il : Human
Kinetics, 1987).
RELATION ENTRAÎNEUR-ATHLÈTE
La relation entraîneur-athlète est l’une des relations les
plus importantes dans le sport, car il a été démontré
qu’elle détermine la satisfaction, l’estime de soi et les
performances de l’athlète. Les modèles précédents se
révélant inadéquats, Jowett et ses collègues (Jowett,
2003 ; Jowett et Cockerill, 2003) ont proposé un modèle
alternatif de la relation entraîneur-athlète. Trois
constructions interpersonnelles ont été sélectionnées
pour former la base du nouveau modèle de la relation
entraîneur-athlète.
1. La proximité est le versant émotionnel de la
relation entraîneur-athlète. Des termes tels que
apprécier, confiance et respect indiquent le
niveau de proximité entre l’entraîneur et
l’athlète.
2. La co-orientation se produit lorsque les
membres de la relation ont établi un cadre de
référence commun, à savoir des objectifs, des
valeurs et des attentes partagés. Une
communication ouverte facilite le
développement de la co-orientation.
3. La complémentarité fait référence au type
d’interactions dans lesquelles l’entraîneur et
l’athlète sont engagés. Cela reflète les actes de
coopération des entraîneurs et des athlètes.
Un résumé des résultats de plusieurs études est
présenté ci-dessous :
Dans le sport de haut niveau, les relations
entraîneur-athlète sont dominées par le respect
mutuel, l’attention, la confiance, l’attention vers
l’autre, le soutien, une communication ouverte,
des connaissances et une compréhension
partagées et des rôles clairs.
Il y a généralement une période de lune de miel
au début d’une relation entraîneur-athlète, mais
des aspects négatifs (par exemple, manque de
confiance, de proximité émotionnelle ou
d’engagement) peuvent apparaître à mesure
que la relation s’installe.
La proximité négative (méfiance), la
désorientation (objectifs incongrus) et les
transactions/interactions non complémentaires
(luttes de pouvoir) peuvent compromettre la
qualité de la relation et son efficacité.
En raison de l’importance de la relation
entraîneur-athlète, les habiletés sociales
devraient être incorporées dans les
programmes de formation des entraîneurs.
La qualité des relations entraîneur-athlète (en
particulier avec les jeunes athlètes) est
fortement influencée par les parents, qui
fournissent généralement de nombreuses
informations, des perspectives et un soutien
émotionnel important (Jowett et Timson-Katchis,
2005).
MOTS-CLÉS
Approche sandwich
Communication interpersonnelle
Communication intrapersonnelle
Communication non verbale
Conflit interpersonnel
Confrontation
Décoder
Écoute active
Écoute consciente
Écoute encourageante
Empathie
Encoder
Modèle GROW
Proxémie
OUTILS PÉDAGOGIQUES
RÉSUMÉ
1. Décrire le processus de communication.
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
AMÉLIORER LA PERFORMANCE
INTRODUCTION À L’ENTRAÎNEMENT
DES HABILETÉS MENTALES
CE QU’IMPLIQUE L’ENTRAÎNEMENT
AUX HABILETÉS MENTALES
POINT CLÉ
Les facteurs psychologiques expliquent principalement les fluctuations
quotidiennes des performances.
MANQUE DE CONNAISSANCES
MANQUE DE TEMPS
▷ PRÉPARATEUR MENTAL:
Définition d’objectifs
Imagerie mentale
Régulation de l’activation
Concentration
Préparation mentale
L’EHM n’est pas seulement pour le haut niveau. Il convient à tous les
athlètes, y compris les jeunes athlètes en développement (Chase,
2013) et les populations spécifiques telles que les personnes ayant
une déficience mentale ou intellectuelle (Gregg, 2013), des
déficiences physiques (Martin, 2013) ou auditives (Vose, Clark et
Sachs, 2013) (voir
« Conduite de l’EHM avec des athlètes ayant des déficiences
intellectuelles ou physiques »). Des professionnels engagés
travaillent pour aider à améliorer les performances et
l’épanouissement personnel. Les magazines et les médias
populaires ont tendance à se concentrer sur les athlètes olympiques
et professionnels qui travaillent avec les psychologues du sport,
mais de nombreuses autres populations bénéficient également des
consultations en psychologie du sport.
CONNAISSANCES FONDAMENTALES
DE L’EHM
recherche, Krane et Williams (2015) ont conclu que les athlètes les
plus performants se caractérisaient par une plus grande confiance,
une plus grande autorégulation de l’activation, une meilleure
concentration et attention, une attitude « en contrôle mais sans
forcer », des pensées et des images positives et plus de
détermination et d’engagement. L’une des conclusions que l’on peut
en tirer est que les athlètes qui réussissent ont également atteint des
performances de haut niveau en utilisant les compétences mentales
relatives à l’établissement d’objectifs, à l’imagerie mentale, au
contrôle et à la gestion de l’activation, au contrôle de la pensée, aux
plans de compétition, aux stratégies d’adaptation et aux routines de
préparation mentale.
POINT CLÉ
Les joueurs les plus performants diffèrent des moins performants par le
développement de leurs habiletés mentales.
EFFICACITÉ DE L’EHM
POINT CLÉ
La formation aux habiletés mentales fondée sur l’éducation améliore les
performances sportives.
PHASE ÉDUCATIVE
PHASE D’ACQUISITION
POINT CLÉ
Les habiletés mentales doivent être acquises et mises en pratique. Les
gens devraient s’attendre à une amélioration au fur et à mesure qu’ils
développent ces compétences et les perfectionnent au fil du temps.
PHASE DE PRATIQUE
PROGRAMME DE PSYCHOLOGIE
APPLIQUÉE POUR LES SÉANCES
D’ENTRAÎNEMENT
POINT CLÉ
Pour de meilleurs résultats, programmez l’EHM hors saison.
AVANCÉES TECHNOLOGIQUES
EN PSYCHOLOGIE DU SPORT
La technologie a pris d’assaut le sport. Il existe des
mesures et des statistiques pour chaque événement
imaginable, et la technologie du sport est devenue de
plus en plus importante pour enregistrer, analyser et
optimiser la performance sportive (Fuss, Subic,
Strangwood et Metha, 2013). La psychologie du sport
participe à cette révolution technologique, et Schack,
Bertollo, Koester, Maycock et Essig (2014) mettent en
évidence certaines des applications utiles de la
technologie en psychologie du sport.
Points clés
PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT
D’EHM
Vous avez appris pourquoi l’EHM est important, qui devrait diriger le
programme, quand le mettre en œuvre pendant la saison et combien
de temps y consacrer. Nous décrivons maintenant les aspects clés
de l’élaboration et de la mise en œuvre des programmes d’EHM.
CARACTÉRISTIQUES
DES PRÉPARATEURS MENTAUX
EFFICACES ET INEFFICACES
POINT CLÉ
Adaptez les programmes de formation aux besoins individuels. Vous
pouvez fournir des informations générales au groupe ou à l’équipe, mais
vous devez être précis lors du développement du programme d’EHM d’un
individu.
PROFIL DE PERFORMANCES :
INDIVIDUALISER LES INTERVENTIONS
EN PRÉPARATION MENTALE
CONCEVOIR UN PROGRAMME
Les besoins ont été évalués, les habiletés mentales à travailler ont
été identifiées et des stratégies spécifiques pour atteindre les
objectifs ont été définies. Vient maintenant le programme de
formation. Avant ou après la pratique, un ou deux jours par semaine
peuvent servir de moment de rencontre officiel pour éduquer les
pratiquants aux diverses autres habiletés mentales. En général, il est
préférable de tenir des sessions de travail fréquentes et courtes
plutôt que de longues sessions moins fréquentes. Des réunions
informelles peuvent avoir lieu lors d’événements extra-sportifs, dans
les trajets en bus ou en avion pour les compétitions, à l’hôtel, aux
repas ou à tout autre moment et lieu. Ces réunions informelles
complètent les sessions structurées et individualisent le contenu de
chaque athlète.
POINT CLÉ
Les réunions formelles et informelles avec les entraîneurs et les athlètes
sont des occasions pour le préparateur mental d’améliorer la
communication et de créer du lien.
DÉVELOPPER ET COMMUNIQUER
SUR LA NOTION D’EXPERTISE
EXPERTS ET NON-EXPERTS
Par rapport aux non-experts, les experts ont
anticipé les intentions de leurs adversaires
beaucoup plus rapidement.
Les experts ont été plus précis dans leur prise
de décision.
Les experts fixaient moins souvent leur regard,
mais pour des durées plus longues. Les experts
ont extrait des informations plus pertinentes sur
la tâche lors de chaque fixation oculaire.
Les experts ont eu des périodes de « vigilance »
plus longues (période pendant laquelle les
signaux d’information pertinents pour la tâche
étaient traités et les schémas moteurs
coordonnés).
Les experts ont perçu plus rapidement les
informations sur les mouvements des
adversaires.
DÉVELOPPEMENT DE L’EXPERTISE
(PERFORMANCE DE HAUT NIVEAU)
A minima, le développement de l’expertise
nécessite une quantité conséquente de pratique
volontaire (généralement conçue par des
enseignants ou des entraîneurs avec une
concentration totale sur l’amélioration de
certains aspects de la performance) approchant
dix-mille heures.
Pour développer des performances de haut
niveau, dix-mille heures de pratique sont une
condition nécessaire mais non suffisante.
La pratique volontaire semble expliquer environ
30 % de la variance de la performance à très
haut niveau.
De nombreux athlètes en loisir s’entraînent
(souvent moins de cinquante heures) pour
atteindre un niveau de performance acceptable
auquel un certain niveau d’automatisation est
atteint, mais un travail supplémentaire ne sera
pas associé à une amélioration notable de la
performance.
Même les athlètes les plus talentueux ne
peuvent atteindre un niveau international en
moins d’une décennie de pratique volontaire
continue.
On ne sait pas quel rôle joue la génétique dans
le développement de l’expertise, même si
Ericsson soutient que la pratique volontaire
(environnement) est un déterminant clé du
développement de l’expertise.
Macnamara, Hambrick et Oswald (2014) ont
constaté que la pratique volontaire expliquait
différentes quantités de variance dans la
performance des élites, selon le domaine (sport,
musique, profession, éducation).
Pour développer une expertise dans sa spécialité, il faut
consacrer environ dix-mille heures de pratique spécifique
et volontaire. Par exemple, pour les grands frappeurs
tels qu’Albert Pujols, cette expertise impliquerait de
frapper une balle de baseball lancée à plus de 145 km/h
à une distance d’environ dix-huit mètres. Dans un article
de Sports Illustrated, Epstein (2013) a fait valoir et
démontré que ces grands frappeurs de baseball n’étaient
pas capables de frapper une balle de softball lancée en
dessous de 105 km/h à une distance de treize mètres –
la distance du monticule au marbre en softball – par
Jennie Finch, lanceuse de l’équipe américaine de softball
médaillée d’or olympique en 2004.
Pourquoi ? Bien que ces grands frappeurs aient
développé les compétences spécifiques nécessaires
pour frapper une balle de baseball lancée à plus de 145
km/h, ils n’ont pas développé les compétences
d’anticipation nécessaires pour frapper une balle de
softball lancée à 105 km/h. En résumé, malgré des
milliers d’heures de pratique dédiée au baseball, ils n’ont
pas développé de traitement automatique pour une
compétence qui nécessite des mouvements rapides et
spécifiques au softball.
ÉVALUATION DU PROGRAMME
RÉSUMÉ
1. Définir l’entraînement des habiletés mentales et décrire
les idées reçues qui l’entourent.
Autorégulation
Entraînement des habiletés mentales (EHM)
Force mentale
Habiletés
Phase d’acquisition
Phase d’éducation
Phase de pratique
Réalité virtuelle
Oculométrie
QUESTIONS DE RÉVISION
RÉGULER L’ÉVEIL
AUGMENTER SA CONSCIENCE
PERSONNELLE DE SON NIVEAU D’ÉVEIL
La première étape pour contrôler les niveaux d’éveil est d’en être
plus conscient pendant les entraînements et les compétitions. Cela
implique généralement une surveillance de soi-même et la
reconnaissance de la façon dont les états émotionnels affectent la
performance. En tant qu’athlète, vous pouvez probablement
identifier certains sentiments associés à des performances de
grande qualité et d’autres sentiments associés à de mauvaises
performances. Pour augmenter la prise de conscience de vos états
d’éveil, nous vous recommandons le processus suivant.
Tout d’abord, pensez à votre meilleure performance. Essayez de
visualiser la compétition aussi clairement que possible, en vous
concentrant sur ce que vous avez ressenti et pensé à ce moment-là.
Prenez au moins cinq minutes pour revivre l’expérience. Complétez
maintenant les éléments de la « Check-list des états de
performances ». Parce que vous analysez votre meilleure
performance, pour « j’ai extrêmement bien joué », vous entourez le
numéro 1. Pour le deuxième élément, si vous vous sentez
modérément anxieux, vous pouvez entourer le numéro 4. Après
avoir rempli la check-list pour votre meilleure performance, répétez
le processus pour votre pire performance.
Comparez maintenant vos réponses entre les deux performances
que vous avez analysées. La plupart des gens trouvent que leurs
pensées et leurs sentiments sont nettement différents entre les
moments où ils jouent bien et ceux où ils jouent mal. C’est le début
de l’entraînement à la sensibilisation. Si vous voulez mieux
comprendre la relation entre vos pensées, vos sentiments et vos
performances, surveillez-vous en remplissant la check-list
immédiatement après chaque entraînement ou compétition au cours
des prochaines semaines. Bien entendu, votre état psychologique
varie au cours d’une séance. Si vous vous sentez d’une certaine
manière pendant la première moitié d’un match de basket, par
exemple, et d’une autre manière pendant la seconde moitié,
remplissez simplement deux checklists.
POINT CLÉ
Vous devez augmenter la conscience que vous avez de vos états
psychologiques avant de pouvoir contrôler vos pensées et vos sentiments.
La façon dont les individus font face à l’anxiété est plus importante que le
niveau d’anxiété qu’ils ressentent.
L’étude de la conscience des états d’éveil a commencé par étudier si
ces états étaient ressentis comme facilitants ou limitants.
L’entraîneur olympique de basket-ball Jack Donahue a noté qu’ « il
ne s’agit pas de se débarrasser des papillons que l’on a dans le
ventre, il s’agit de les faire voler en formation » (Orlicj, 1986). En
effet, il a été constaté que les athlètes de haut niveau interprètent
généralement leur anxiété comme plus facilitante que les athlètes
amateurs (Hanton et Jones, 1999 ; Smith, Smoll et O’Rourke, 2011).
Les psychologues du sport peuvent aider les athlètes à devenir plus
conscients de leurs états d’éveil et à les interpréter de manière
positive. La citation suivante d’un nageur olympique en est
l’illustration :
※ RELAXATION PROGRESSIVE
La technique de relaxation progressive d’Edmund Jacobson (1938)
constitue la pierre angulaire de nombreuses procédures de
relaxation modernes. Cette technique consiste à tendre et à
détendre des muscles spécifiques. Jacobson a nommé cette
technique relaxation progressive parce que la tension et la relaxation
progressent d’un groupe musculaire majeur à l’autre jusqu’à ce que
tous les groupes musculaires soient complètement détendus. La
relaxation progressive repose sur quelques hypothèses :
Il est possible d’apprendre la différence entre tension
et relaxation ;
La tension et la relaxation sont mutuellement
exclusives – il n’est pas possible d’être relaxé et
tendu en même temps ;
La relaxation du corps par une diminution de la
tension musculaire réduira à son tour la tension
mentale.
La technique de Jacobson a considérablement évolué au fil des ans,
mais son objectif est toujours d’aider les athlètes à ressentir des
tensions dans leurs muscles pour apprendre à les relâcher ensuite.
Les cycles de tension-relaxation développent la conscience de
l’athlète concernant la différence entre la tension et le manque de
tension. Chaque cycle implique de contracter au maximum un
groupe musculaire spécifique, puis d’essayer de détendre
complètement ce même groupe musculaire, tout en se concentrant
sur les différentes sensations associées à la tension et à la
relaxation. Avec habileté, un athlète peut détecter la tension dans un
muscle ou une zone spécifique du corps, comme le cou, puis
détendre ces muscles. Les premières séances de relaxation
progressive prennent jusqu’à trente minutes pour un athlète, et avec
de la pratique, cette durée se réduit. L’objectif est de développer la
capacité de se détendre sur le lieu et pendant la compétition.
※ CONTRÔLE DE LA RESPIRATION
Une respiration efficace est souvent considérée comme la clé de la
relaxation, et le contrôle de la respiration est une autre technique de
relaxation à dominante physique. Le contrôle de la respiration est
l’un des moyens les plus simples et les plus efficaces de contrôler
l’anxiété et la tension musculaire. Lorsque vous êtes calme, confiant
et en contrôle, votre respiration est susceptible d’être douce,
profonde et régulière. Lorsque vous êtes sous pression et tendu,
votre respiration est plus susceptible d’être courte, superficielle et
irrégulière.
Malheureusement, de nombreux athlètes n’ont pas appris à respirer
correctement. Performant sous pression, ils ne parviennent souvent
pas à coordonner leur respiration avec l’habileté spécifique. La
recherche a démontré que respirer et retenir sa respiration
augmente la tension musculaire, tandis que l’expiration la diminue.
Par exemple, la plupart des lanceurs de disque, des lanceurs de
poids et des lanceurs de baseball apprennent à expirer pendant le
lancer. Au fur et à mesure que la pression monte dans une
compétition, la tendance naturelle est de retenir sa respiration, ce
qui augmente la tension musculaire et interfère avec le mouvement
coordonné nécessaire pour une performance maximale. Prendre
une respiration profonde, lente et complète déclenche généralement
une réponse de relaxation.
Pour pratiquer la respiration contrôlée, prenez une respiration
profonde et complète et imaginez que les poumons sont divisés en
trois niveaux. Concentrez-vous sur le remplissage d’air du niveau
inférieur, d’abord en poussant le diaphragme vers le bas et en
forçant l’abdomen à sortir. Remplissez ensuite la partie médiane des
poumons en élargissant la cavité thoracique et en soulevant la cage
thoracique. Enfin, remplissez le niveau supérieur des poumons en
soulevant légèrement la poitrine et les épaules. Retenez cette
respiration pendant plusieurs secondes, puis expirez lentement en
tirant l’abdomen et en abaissant les épaules et la poitrine. En vous
concentrant sur l’abaissement (inspiration) et l’élévation (expiration)
du diaphragme, vous aurez une sensation accrue de stabilité, de
centrage et de relaxation. Pour aider à améliorer l’importance et la
conscience de la phase d’expiration, les gens peuvent apprendre à
inspirer en comptant jusqu’à quatre et à expirer en comptant jusqu’à
huit. Ce rapport de un à deux entre l’inspiration et l’expiration aide à
ralentir la respiration et à approfondir la relaxation en se concentrant
sur la phase d’expiration.
Le meilleur moment pour contrôler la respiration pendant une
compétition est pendant un temps mort ou une pause dans l’action
(par exemple, avant de servir au tennis, juste avant de putter une
balle de golf, de se préparer à un lancer-franc au basket-ball). La
séquence lente et volontaire d’inspiration-expiration vous aidera à
garder votre sang-froid et à contrôler votre anxiété pendant les
périodes particulièrement stressantes. Le fait de vous concentrer sur
votre respiration détend les muscles des épaules et du cou et réduit
le risque que vous soyez dérangé par des signaux ou des
distractions non pertinents.
※ BIOFEEDBACK
Le biofeedback est une technique à dominante physique qui
apprend aux athlètes à contrôler les réponses physiologiques ou
autonomes. Il s’agit généralement d’un dispositif de surveillance
électronique qui peut détecter et amplifier des réponses internes que
nous ne connaissons pas habituellement. Ces instruments
électroniques fournissent un feedback visuel ou auditif des réponses
physiologiques telles que l’activité musculaire, la température
cutanée, la respiration ou la fréquence cardiaque, bien que la plupart
des études aient utilisé l’activité musculaire mesurée par
électromyographie (Pop-Jordanova et Demerzieva, 2010). Ceci est
généralement réalisé en attachant des capteurs au corps qui
détectent l’activité électrique des muscles et envoient des signaux
qui permettent aux athlètes de devenir plus conscients de leurs
processus corporels. Le neurofeedback, qui se concentre sur le
feedback via les ondes cérébrales, est devenu plus populaire pour
aider les athlètes à comprendre leurs processus de pensée et à
accroître la conscience de soi des athlètes, ce qui augmente leur
capacité à s’autoréguler.
POINT CLÉ
L’entraînement au biofeedback peut aider les gens à devenir plus
conscients de leur système nerveux autonome et à contrôler par la suite
leurs réactions.
※ RÉPONSE DE RELAXATION
Herbert Benson, médecin à la Harvard Medical School, a popularisé
une méthode de relaxation scientifiquement valable qu’il a appelée
la réponse de relaxation (Benson, 2000). La méthode de Benson
applique les éléments de base de la méditation mais élimine toute
signification spirituelle ou religieuse. De nombreux athlètes utilisent
la méditation pour se préparer mentalement à la compétition,
affirmant que cela améliore leur capacité à se détendre, à se
concentrer et à se sentir dynamiques. Cependant, peu d’études
contrôlées ont abordé l’efficacité de la réponse de relaxation dans
l’amélioration des performances. L’état d’esprit produit par la
méditation est caractérisé par une conscience aiguë, une absence
d’effort, une relaxation, une spontanéité et une attention focalisée –
plusieurs des mêmes éléments qui caractérisent les performances
de haut niveau. La réponse de relaxation nécessite quatre
éléments :
1. Un endroit calme, qui garantit que les distractions
et la stimulation externe sont minimisées.
2. Une position confortable qui peut être maintenue
pendant un certain temps. Par exemple, asseyez-
vous sur une chaise confortable, mais ne vous
allongez pas dans le lit – vous ne voulez pas vous
endormir.
3. Un processus mental, qui est l’élément critique de
la réponse de relaxation, qui consiste à concentrer
votre attention sur une seule pensée ou un seul mot
et à le répéter encore et encore. Sélectionnez un
mot, tel que relaxation, calme ou soulagement, qui
ne stimule pas vos pensées, et répétez le mot en
expirant. Chaque fois que vous expirez, répétez
votre mot.
4. Une attitude passive, ce qui est important mais
peut être difficile à atteindre. Vous devez apprendre à
laisser cela se produire, en permettant aux pensées
et aux images qui entrent dans votre esprit de se
déplacer comme elles le veulent, sans essayer de
vous en occuper. Si quelque chose vous vient à
l’esprit, laissez-le aller et concentrez-vous sur votre
mot. Ne vous inquiétez pas du nombre de fois où
votre esprit vagabonde ; continuez à recentrer votre
attention sur votre parole.
POINT CLÉ
La réponse de relaxation vous apprend à calmer votre esprit, à vous
concentrer et à réduire la tension musculaire.
※ ENTRAÎNEMENT AUTOGÈNE
L’entraînement autogène consiste en une série d’exercices qui
produisent des sensations, notamment de chaleur et de lourdeur.
Largement utilisée en Europe mais moins en Amérique du Nord, la
formation a été développée en Allemagne au début des années
1930 par Johannes Schultz puis affinée par Schultz et Luthe (1969).
L’attention se concentre sur les sensations que vous essayez de
produire. Comme dans la réponse de relaxation, la sensation doit
pouvoir se produire sans interférence. Le programme d’entraînement
autogène est fondé sur six étapes hiérarchiques, qui doivent être
apprises dans l’ordre :
1. Lourdeur aux extrémités ;
2. Chaleur aux extrémités ;
3. Régulation de l’activité cardiaque :
4. Régulation de la respiration ;
5. Chaleur abdominale ;
6. Rafraîchissement du front.
Les phrases « Mon bras droit est lourd », « Mon bras droit est chaud
et détendu », « Mon rythme cardiaque est régulier et calme », « Mon
rythme respiratoire est lent, calme et détendu » et « Mon front est
frais » sont tous des exemples de stimulation verbale couramment
utilisés dans l’entraînement autogène. Il faut généralement plusieurs
mois de pratique régulière, de dix à quarante minutes par jour, pour
devenir compétent, pour ressentir de la lourdeur et de la chaleur
dans les membres, et pour produire la sensation d’un rythme
cardiaque et respiratoire détendu et calme accompagné de chaleur
dans l’abdomen et de fraîcheur au front.
※ DÉSENSIBILISATION SYSTÉMATIQUE
Cette technique de relaxation cognitive a été développée par Wolpe
(1958), qui a déclaré :
※ ENTRAÎNEMENT À LA PRESSION
De nombreuses études ont révélé qu’un excès d’anxiété et de
pression peut entraîner une diminution des performances (voir
Rumbolt, Fletcher et Daniels, 2012). Une pression excessive peut
augmenter les distractions et réduire la concentration attentionnelle,
augmenter la charge cognitive, augmenter les émotions négatives
(p. ex. la colère, la frustration) et augmenter la tension musculaire.
Les chercheurs et les praticiens ont commencé à développer des
stratégies spécifiques pour créer et exposer les athlètes à la
pression à l’entraînement afin qu’ils soient mieux à même de faire
face à la pression en compétition réelle (Driskell, Sclafani et Driskell,
2014 ; Stocker, Lindsay, Butt, Bawden et Maynard, 2016). Alors, d’un
point de vue pratique, comment un coach peut-il créer un
environnement d’entraînement sous pression ?
Stocker et ses collègues (2016) ont interviewé des entraîneurs de
haut niveau qui considéraient avoir réussi à intégrer la pression à
l’entraînement et ont décrit pourquoi ils pensaient avoir réussi. Les
résultats ont révélé plusieurs thèmes (et sous-thèmes) communs
dans la façon dont les entraîneurs ont tenté de créer de la pression
dans l’environnement d’entraînement ; ces thèmes sont décrits dans
les sections suivantes. Par exemple, Stocker et ses collègues (2017)
ont prouvé de façon empirique que l’augmentation des exigences
concernant une tâche à accomplir et l’amplification des
conséquences liées à la réussite ou à l’échec à mener à bien ladite
tâche, entraînaient une augmentation de stress pour les athlètes.
▷ EXIGENCES DE L’ENTRAÎNEmENT
En général, les exigences de l’entraînement ont été manipulées pour
reproduire les situations auxquelles les athlètes étaient confrontés
en compétition, encourageant ainsi le développement de
compétences essentielles et transférables. Plus précisément, les
modalités liées aux exigences de l’entraînement étaient les
suivantes :
Facteurs de stress liés aux tâches : il s’agit
notamment des contraintes de temps, des
manipulations de l’équipement et des contraintes liées
au score. Par exemple, il peut être convenu à
l’entraînement qu’une équipe de football américain est
menée 21-19 et qu’elle est en possession de la balle
dans ses 30 yards avec 1 min 40s à jouer et un seul
temps mort. Ils doivent ensuite définir et mettre en
œuvre une tactique qui leur permettra de gagner.
Facteurs de stress pour les athlètes : il s’agit
notamment des contraintes de préparation physique
(par exemple, entraver l’échauffement), des contraintes
de préparation cognitive (par exemple, limiter le temps
pour préparer une stratégie) ou des contraintes liées
aux capacités cognitives (par exemple, restreindre les
informations tactiques).
Facteurs de stress environnementaux : il s’agit
notamment des contraintes météorologiques (par
exemple, froid, pluie, chaleur), des manipulations
sonores (par exemple, foule assourdissante) et des
contraintes d’altitude (par exemple, moins d’oxygène à
une altitude plus élevée).
▷ CONSÉQUENCES DE L’ENTRAÎNEMENT
Pour produire de la pression, les entraîneurs de haut niveau ont
également créé des environnements dans lesquels les athlètes ont
eu des retours positifs ou négatifs en fonction de leurs
performances. Voici les trois façons de se préparer aux
conséquences de l’entraînement :
1. Forcer les facteurs de stress : il s’agit notamment de
créer la possibilité d’une conséquence négative comme
un gage physique ou le fait de perdre quelque chose
de positif comme une séance d’entraînement.
2. Facteurs de stress liés à la récompense : ceux-ci
incluent l’accès à un service ou à de l’argent. Les
entraîneurs ont convenu que le facteur de stress le plus
important lié à la récompense était le fait d’être titulaire
ou pas. L’importance de la sélection comme facteur de
stress est illustrée par la citation suivante d’un
entraîneur : « La titularisation maintient la compétitivité.
Vous permettez à ceux qui pensent être titulaires de
bien s’entraîner. Vous poussez ceux qui pensent avoir
une très bonne chance d’être titulaires à mieux
s’entraîner, ce qui augmente la qualité de vos séances
d’entraînement. Cela doit constituer la plus grande
pression. »
3. Facteurs de stress liés au jugement : ceux-ci se
concentrent sur le stress créé par le fait d’être jugé ou
évalué par d’autres personnes comme les entraîneurs,
les coéquipiers, la famille, les amis et les experts (par
exemple, les recruteurs).
En plus des exigences et des conséquences de l’entraînement, les
entraîneurs ont souligné l’importance de comprendre les différences
individuelles. Les entraîneurs ont compris que ce qui a généré une
pression pour certains athlètes n’en génère pas à d’autres. Par
conséquent, les stratégies et les niveaux de pression exercés sur les
athlètes doivent être individualisées en conséquence. Ceci est mis
en évidence par la citation suivante d’un coach :
※ HYPNOSE
Une technique quelque peu controversée et souvent mal comprise
pour réduire l’anxiété (à la fois cognitive et somatique), ainsi que
pour améliorer d’autres compétences mentales, est l’hypnose. Bien
que de nombreuses définitions aient été avancées, l’hypnose est
définie ici comme un état de conscience altéré qui peut être induit
par une procédure dans laquelle une personne est dans un état
inhabituellement détendu et répond à des suggestions pour modifier
ses perceptions, sentiments, pensées ou actions (Kirsh, 1994).
Utilisée à l’origine par des psychologues cliniciens et des psychiatres
en dehors du sport pour améliorer la performance, augmenter
l’attention, augmenter la confiance et réduire l’anxiété, l’hypnose est
de plus en plus utilisée dans les contextes sportifs. Bien que les
procédures hypnotiques incluent des composants utilisés dans
d’autres interventions de psychologie du sport appliquée telles que
la relaxation et l’imagerie mentale, elles diffèrent des autres
techniques car elles obligent les participants à entrer dans un état
hypnotique avant que d’autres techniques (par exemple, la
relaxation, l’imagerie mentale) soient appliquées.
Il y a eu une recrudescence de l’utilisation de l’hypnose comme
technique de régulation des niveaux d’éveils. Par exemple, des
recherches (Lindsay, Maynard et Thomas, 2005 ; Pates, Oliver et
Maynard, 2001) ont révélé que l’hypnose était liée à des sentiments
d’états de performances de haut niveau (voir chapitre 12) qui
entraînaient des améliorations des performances dans le basket-
ball, le cyclisme et le golf. Alors, quelles sont les étapes spécifiques
de l’hypnose ?
Phase d’induction. Premièrement, les participants
doivent faire confiance à l’hypnotiseur et doivent
vouloir être hypnotisés car la suggestibilité est
essentielle au succès. Bien que de nombreuses
techniques d’induction existent, ces techniques
visent généralement à diriger les pensées et les
sentiments du participant vers la détente et la
sérénité. Après avoir atteint un état de relaxation, les
participants sont mis dans une transe hypnotique en
utilisant l’imagerie mentale ou des techniques de
focalisation attentionnelle.
Phase hypnotique. Dans cette phase, les réponses
physiologiques du participant sont pratiquement
identiques à celles de la réponse de relaxation. Les
participants sont généralement invités à répondre à
des suggestions spécifiques, qui sont effectuées une
fois qu’ils sont complètement réveillés. Celles-ci sont
appelées suggestions post-hypnotiques.
Phase de réveil. Dans la phase suivante, le
participant sort de la transe. L’hypnotiseur fait
généralement sortir les participants de la transe en
leur suggérant simplement de se réveiller à un signal
donné, par exemple en comptant jusqu’à trois.
Phase post-hypnotique. Les suggestions faites aux
participants pendant l’hypnose sont souvent conçues
pour les influencer pendant la phase post-
hypnotique. Les suggestions post-hypnotiques
destinées aux athlètes et aux sportifs en général se
concentrent habituellement sur la façon dont ils
devraient se sentir en compétition ou pendant
l’exercice. Par exemple, on peut dire à un athlète :
« Lorsque vous ferez de l’exercice, vous vous
sentirez détendu et confiant ».
Les psychologues du sport qui souhaitent utiliser ces techniques
doivent acquérir un entraînement et une formation spécialisés par
des mentors possédant les qualifications et l’expérience cliniques
appropriées. L’encart « Données factuelles sur l’hypnose » met en
évidence des faits sur l’hypnose et ses effets sur les performances.
DONNÉES FACTUELLES
SUR L’HYPNOSE
DÉFINITION DE L’ADAPTATION
CATÉGORIES D’ADAPTATION
STRATÉGIES D’ADAPTATION
UTILISÉES PAR DES ENTRAÎNEURS
DE CLASSE MONDIALE
POINT CLÉ
Pour prendre les mesures nécessaires afin d’augmenter ou de diminuer
votre niveau d’éveil, prenez d’abord conscience de la façon dont vous
vous sentez activé ou excité.
RÉSUMÉ
1. Comprendre comment accroître la conscience de ses
niveaux d’éveil.
Adaptation
Adaptation axée sur les problèmes
Adaptation centrée sur les émotions
Biofeedback
Conséquences de l’entraînement
Contrôle de la respiration
Entraînement à l’inoculation du stress (EIS)
Entraînement à la pression
Entraînement à la résilience
Entraînement autogène
Entraînement cognitif-affectif à la gestion du stress (EGS)
Exigences de l’entraînement
Hypnose
Hypothèse d’appariement
Relaxation progressive
Réponse de relaxation
Résilience
QUESTIONS DE RÉVISION
IMAGERIE MENTALE
Nicklaus croit évidemment que répéter des coups dans son esprit
avant de faire son swing est essentiel à son succès. Il a dit qu’un
bon coup au golf était composé de 10 % de swing, 40 % de
positionnement et d’attitude, et 50 % de visualisation mentale de la
façon dont le swing devrait se produire. La médaillée d’or olympique
en slalom Mikaela Shiffrin attribue sa capacité à visualiser les portes
tout en skiant à un entraînement précoce à cet exercice, auquel ses
parents l’ont soumise (Gregory, 2018). L’ancien golfeur numéro un
mondial Jordan Spieth, vainqueur de trois tournois majeurs, a
expliqué pourquoi il a fait un quadruple bogey – inouï pour un golfeur
de son calibre – au trou numéro 12 au Masters 2016 :
« Je n’ai pas pris cette respiration profonde
habituelle et je ne me suis pas bien concentré sur la
visualisation de ma ligne (en imagerie) au 12. Au lieu
de cela, je me suis juste positionné et j’ai joué
rapidement. »
POINT CLÉ
Grâce à l’imagerie, vous pouvez recréer des expériences positives ou
imaginer de nouveaux événements pour vous préparer mentalement à la
performance.
UTILISATIONS DE L’IMAGERIE
※ AMÉLIORER LA CONCENTRATION
En visualisant ce que vous voulez faire et comment vous voulez
réagir dans certaines situations, vous pouvez empêcher votre esprit
de vagabonder. Vous pouvez vous imaginer dans des situations
dans lesquelles vous perdez souvent votre concentration (après
avoir raté un tir facile au basket-ball, oublié un pas dans un cours
d’aérobic, oublié comment faire un test pour évaluer une blessure)
et, ensuite, vous imaginer focalisé et concentré sur la prochaine
étape, ou le prochain test. Dans une étude menée par Calmels,
Berthoumieux et d’Arripe-Longueville (2004), les joueuses de softball
de niveau national formées à l’utilisation de l’imagerie avaient une
meilleure capacité à percevoir les stimuli de l’environnement – sans
en être surchargées – et à mieux se reconcentrer. En outre,
l’imagerie peut améliorer la détection des indicateurs qui peuvent
contribuer à une prise de décision plus rapide et à une meilleure
exécution des tactiques individuelles ou collectives (Hale, Seiser, Mc
Guire et Weinrich, 2005).
※ AMÉLIORER LA MOTIVATION
L’imagerie peut aider à renforcer la motivation à participer, en
particulier aux entraînements. Par exemple, les pratiquants inscrits à
un cours d’aérobic utilisaient fréquemment l’imagerie pour s’imaginer
être en meilleure santé et améliorer leur apparence physique
(Hausenblas, Hall, Rodgers et Munroe, 1999). De plus, il a été
démontré que les images améliorent la motivation en ajoutant un but
aux exercices répétitifs et monotones. Par exemple, des femmes
âgées ont effectué plus de répétitions d’un exercice de remise en
forme lorsqu’elles s’imaginaient tendre la main pour cueillir des
pommes que dans une situation où aucune image mentale n’était
utilisée. Du point de vue sportif, se voir réussir soi-même, comme
gagner une médaille d’or, et donc utiliser des images
motivationnelles de maîtrise générale (en utilisant l’imagerie liée à la
motivation générale et à la maîtrise (MG-M) expliquée plus loin dans
ce chapitre), augmente la motivation à performer.
※ CONSTRUIRE LA CONFIANCE
Si vous avez eu du mal à servir lors de vos derniers matches de
volley-ball, vous pourriez par exemple imaginer frapper fort et avec
précision au service pour renforcer votre confiance. Un arbitre dont
la confiance est ébranlée lorsque la foule commence à huer ses
décisions contre l’équipe locale pourrait se visualiser prendre le
contrôle et conserver sa confiance et l’impartialité lors des décisions
suivantes. Une étude a montré que les athlètes qui avaient une
grande confiance en eux utilisaient plus d’images de maîtrise (« Je
m’imagine être concentré pendant une situation difficile ») et
d’images d’activation (« J’imagine l’excitation associée à la
compétition ») et avaient une meilleure capacité à utiliser des
images kinesthésiques et visuelles que les athlètes ayant un faible
niveau de confiance (Moritz, Hall, Martin et Vadocz, 1996).
En général, il a été démontré que les images positives améliorent la
confiance. En particulier, Callow et Waters (2005) ont constaté que
l’imagerie kinesthésique (imagerie mettant l’accent sur la sensation
du mouvement, la force, l’effort et les sensations spatiales)
améliorait la confiance dans le sport. De plus, différents types
d’imagerie sont plus ou moins efficaces pour développer, maintenir
ou regagner la confiance, bien que l’imagerie MG-M ait
généralement été la plus utilisée dans ces trois conditions (Ross-
Stewart et Short, 2009). La déclaration suivante d’un nageur de haut
niveau décrit l’utilisation de l’imagerie pour renforcer la confiance :
Bien que les données empiriques puissent être les preuves les plus
intéressantes soutenant l’efficacité de l’imagerie, elles sont aussi les
moins scientifiques. Une approche plus scientifique consiste à
utiliser des études de cas, dans lesquelles le chercheur observe,
surveille et enregistre de près le comportement d’un individu sur une
période donnée. Certaines études de cas ont démontré l’efficacité de
l’imagerie, comme celle utilisant un footballeur (Jordet, 2005). Une
étude de Wakefield et Smith (2011) a examiné l’effet de l’imagerie
sur les performances d’endurance. Les chercheurs ont utilisé des
protocoles de recherche à cas unique, avec plusieurs lignes de base
(études portant sur quelques personnes sur une longue période de
temps, avec de multiples évaluations de plusieurs variables
comportementales et de performance), et ont trouvé des effets
positifs de l’imagerie sur l’amélioration des performances, la
confiance en soi et la gestion de l’anxiété (Post, Muncie et Simpson,
2012).
※ ENVIRONNEMENT
Il n’est pas surprenant que les athlètes aient rapporté avoir imaginé
l’environnement de compétition (lieu, spectateurs). Le plus souvent,
ils l’ont fait lorsqu’ils utilisent des images pour se préparer à un
événement, car imaginer un environnement de compétition peut
augmenter la vivacité de l’image et la rendre plus réaliste. Un
coureur de cross-country illustre bien ce type d’images.
※ NATURE DE L’IMAGERIE
La plupart des études classent les images comme positives ou
négatives. Les images positives sont le plus souvent utilisées lors
des entraînements et avant la compétition. Par exemple, un athlète a
décrit l’imagerie de cette façon :
※ TYPE D’IMAGERIE
Les chercheurs ont découvert que les athlètes décrivent quatre
types d’images (visuelle, kinesthésique, auditive et olfactive) et qu’ils
utilisent le plus souvent, et dans la même mesure, l’imagerie visuelle
et kinesthésique. Cependant, cela ne signifie pas que les aspects
auditifs et olfactifs de l’imagerie ne sont pas importants. Par
exemple, un joueur de tennis professionnel a souligné l’importance
de l’imagerie auditive :
※ PERSPECTIVE DE L’IMAGERIE
Les athlètes adoptent généralement une perspective interne ou
externe pour visualiser leurs images (Mahonev et Avener, 1977). La
perspective utilisée dépend de l’athlète et de la situation. Examinons
brièvement chaque perspective. En utilisant l’imagerie interne, vous
imaginez l’exécution d’un mouvement de votre propre point de vue.
Comme si vous aviez une caméra sur la tête, vous ne voyez que ce
que vous verriez si vous exécutiez vous-même le geste. En tant que
lanceuse de softball, par exemple, vous verriez le frappeur à la
plaque, l’arbitre, la balle dans votre gant et la cible du receveur, mais
pas l’arrêt-court, le joueur de deuxième but ou tout autre élément
hors de votre portée normale de vision. Parce que l’imagerie interne
provient d’une perspective à la première personne, les images
soulignent la sensation du mouvement. En tant que lanceuse de
softball, vous sentiriez vos doigts saisir la balle, l’étirement de votre
bras pendant le recul, le transfert de poids et finalement l’extension
de votre bras lorsque vous lâchez la balle.
En utilisant l’imagerie externe, vous vous voyez du point de vue d’un
observateur extérieur. C’est comme si vous vous regardiez dans un
film. Par exemple, si un lanceur de baseball imaginait le lancer d’un
point de vue extérieur, il verrait non seulement le frappeur, le
receveur et l’arbitre, mais également tous les autres joueurs de
champ. On insiste peu sur la sensation kinesthésique du mouvement
car le lanceur se regarde simplement jouer.
Les premières études suggéraient que les athlètes de haut niveau
privilégiaient une perspective interne, mais d’autres recherches n’ont
pas réussi à étayer cette affirmation (voir Hall, 2001). En ce qui
concerne la performance, peu de différences fiables ont été établies
entre l’imagerie interne et externe. En outre, il était pratiquement
impossible de caractériser les pratiquants comme des utilisateurs
d’imagerie strictement interne ou externe car les images variaient
considérablement, d’une fois sur l’autre et entre les athlètes
(Mumford et Hall, 1985). En fait, la plupart des athlètes olympiques
interrogés par Murphy, Fleck, Dudley et Callister (1990) ont indiqué
qu’ils utilisaient à la fois l’imagerie interne et externe.
Hardy et ses collègues (Hardy et Callow, 1999 ; White et Hardy,
1995) ont soutenu que les différences de tâches peuvent influencer
l’utilisation de chaque perspective. Ils ont démontré que l’imagerie
externe a des effets plus importants sur l’acquisition et la production
d’habiletés morphocinétiques pour une exécution réussie, alors que
la perspective interne devrait être supérieure pour l’acquisition et
l’exécution de tâches qui dépendent fortement de la perception et de
l’anticipation pour être correctement réalisées. Hardy et Callow
fournissent des données préliminaires pour étayer leur contenu sur
les habiletés morphocinétiques comme en gymnastique, karaté et
escalade (1999), bien que d’autres données suggèrent que la
perspective de l’imagerie n’a pas produit de différence par rapport au
type de tâche effectuée (Cumming et Ste-Marie, 2001).
Pour finir, les tâches qui varient le long du continuum des sports à
habiletés ouvertes (pression temporelle, environnement changeant,
comme au basket-ball) et fermés (pas de pression temporelle,
environnement stable, comme au golf ) peuvent être affectées par
l’imagerie interne et externe (Munroe-Chandler et Morris, 2011). Par
exemple, les recherches de Spittle et Morris (2007) ont indiqué que
l’imagerie interne pourrait être plus bénéfique pour les tâches
fermées, et l’imagerie externe plus bénéfique pour les tâches
ouvertes. Des recherches supplémentaires sont clairement
nécessaires pour démêler cette question épineuse. Même si les
résultats ne sont pas tranchés, une analyse de ces articles a montré
que l’imagerie interne produisait plus d’activité électrique dans les
muscles impliqués dans l’activité imaginée que l’imagerie externe
(Hale, 1994). L’imagerie interne semble faciliter l’aspect
kinesthésique, la sensation du mouvement et l’acquisition
approximative des compétences de performance réelles.
Cependant, une étude (Callow, Jiang, Roberts et Edwards, 2016) a
révélé que lorsque l’imagerie kinesthésique était ajoutée à l’imagerie
interne, elle produisait des performances nettement meilleures que
l’imagerie interne seule. Par conséquent, lors de l’utilisation d’une
perspective interne, l’imagerie kinesthésique doit être un élément
supplémentaire pour maximiser l’efficacité de l’imagerie.
En résumé, de nombreuses personnes passent de l’imagerie interne
à l’imagerie externe. « Parfois je m’imagine comme si c’était filmé de
l’extérieur mais, la plupart du temps, je visualise comme ce que je
vois de l’intérieur, parce que c’est comme ça que ça va être en
compétition », comme l’a rapporté une gymnaste olympique (Orlick
et Partington, 1988). L’important semble être d’obtenir une image
claire et contrôlable, que ce soit d’un point de vue interne ou
externe.
FACTEURS AFFECTANT L’EFFICACITÉ
DES IMAGES
※ NATURE DE LA TÂCHE
Des années de recherche ont démontré que les tâches impliquant
principalement des composantes cognitives, comme la prise de
décision et la perception, sont les plus efficaces (Feltz et Landers,
1983). L’athlète qui s’entraîne mentalement peut réfléchir à ce qu’il
doit faire, comment surmonter les barrières potentielles, et peut
répéter les structures temporelle et spatiale d’une habileté. Par
exemple, pour prendre la bonne décision afin de consolider une
avance, un meneur de basket pourrait visualiser faire une pause et
noter les changements de position des joueurs offensifs et défensifs.
Cependant, notez que l’imagerie s’est avérée efficace dans un large
éventail de tâches, pas seulement celles comprenant principalement
des composantes cognitives et décisionnelles. La recherche sur les
habiletés discrètes (golf ) et les habiletés continues (natation) montre
des effets positifs de l’imagerie. En outre, la recherche sur les tâches
de force démontre également que l’imagerie peut améliorer les
performances, en particulier l’imagerie interne par rapport à
l’imagerie externe (Slimani, Tod, Chaabene, Miarka et Chamari,
2016).
POINT CLÉ
La nature de la tâche et le niveau de compétence de l’athlète influent
l’amélioration de la performance par l’imagerie. Les athlètes novices et
experts qui utilisent l’imagerie pour des tâches cognitives montrent des
effets les plus positifs.
※ CAPACITÉ D’IMAGERIE
Le facteur qui influence le plus l’efficacité de l’imagerie est
probablement la capacité de la personne à l’utiliser. La recherche a
indiqué que l’imagerie est plus efficace lorsque les individus ont une
plus grande capacité d’imagerie (Issac, 1992). Par exemple, Robin
et ses collègues ont constaté en 2007 que les rendements aux
services au tennis (compétence ouverte) se sont nettement
améliorés pour les joueurs ayant une capacité d’imagerie plus
élevée que pour ceux qui ont une moins bonne capacité d’imagerie.
Une bonne capacité d’imagerie a été définie principalement en
termes de vivacité et de contrôlabilité des images. De plus, Gregg,
Hall, Mc Gowan et Hall (2011) soutiennent que l’imagerie doit être
évaluée de plusieurs façons car elle a de multiples usages et prend
de multiples formes. Plus les athlètes ont une capacité d’imagerie
spécifique, plus ils utiliseront ce type d’imagerie. Utiliser l’imagerie
est une habileté et, par conséquent, avec la pratique, chacun peut
améliorer la précision et la contrôlabilité de ses images (Wakefield et
Smith, 2011). Enfin, les chercheurs (Wright, Mc Cormick, Michela,
Loporto et Holmes, 2015) ont constaté qu’un programme
d’observation de l’action (se regarder à plusieurs reprises sur une
vidéo où l’on est performant) de huit semaines a aidé à améliorer la
qualité des images chez les golfeurs jouant en club.
※ PERSONNALITÉ
Les caractéristiques de la personnalité ont été considérées comme
essentielles à la préparation psychologique. Par conséquent, la
personnalité peut influer sur l’efficacité des habiletés mentales
utilisées par les athlètes (Hardy, Roberts, Thomas et Murphy, 2010).
Bien que certaines études aient trouvé une relation entre la
personnalité et d’autres habiletés mentales (établissement
d’objectifs), la seule étude à ce jour qui s’est concentrée sur la
personnalité et l’imagerie s’est focalisée sur le narcissisme (Roberts,
Callow, Hardy, Woodman, et Thomas, 2010). Le narcissisme est
généralement défini comme « un modèle omniprésent de grandeur,
de besoin d’admiration et de manque d’empathie » (American
Psychiatric Association, 2000). Les résultats ont révélé que les
narcissiques qui utilisaient l’imagerie externe avaient des
performances plus élevées que ceux qui utilisaient l’imagerie interne.
Les chercheurs ont émis l’hypothèse que l’imagerie externe
permettait aux narcissiques d’alimenter leur concentration sur eux-
mêmes, car une perspective externe leur permettait de se voir
réellement en train de jouer. De toute évidence, des recherches
supplémentaires sont nécessaires pour étudier l’influence d’autres
traits de personnalité sur l’efficacité des images mentales.
THÉORIE PSYCHONEUROMUSCULAIRE
PROPOSITIONS DE RÉPONSE
ET DE STIMULATION : LA THÉORIE
BIOINFORMATIONNELLE DE LANG
THÉORIE BIOINFORMATIONNELLE
EXPLICATIONS PSYCHOLOGIQUES
VIVACITÉ
POINT CLÉ
Lorsque vous utilisez des images, impliquez autant de sens que possible,
créez et recréez les émotions associées à la tâche ou à la compétence
que vous essayez d’exécuter.
CONTRÔLABILITÉ
POINT CLÉ
Le fait qu’une personne utilise l’imagerie interne ou externe semble moins
important que d’employer des images claires et contrôlables.
POINT CLÉ
Adaptez les programmes d’imagerie aux besoins, capacités et intérêts
individuels du pratiquant ou de l’athlète.
ÉVALUER LE NIVEAU DE COMPÉTENCE EN IMAGERIE
DÉVELOPPEMENT DE SCRIPTS
D’IMAGERIE
※ SYNCHRONISATION DE L’IMAGE
D’un point de vue pratique et intuitif, il est logique de créer une
image en temps réel. En d’autres termes, le temps passé à
visualiser un mouvement doit être égal au temps nécessaire pour
exécuter réellement ce mouvement. Si un golfeur prend
normalement vingt secondes pour effectuer une routine avant de
frapper, alors l’imagerie de cette routine devrait également prendre
vingt secondes. L’imagerie en temps réel facilite le transfert de
l’imagerie dans la vie réelle.
La recherche révèle que, dans l’ensemble, les athlètes choisissent
volontairement l’imagerie en temps réel plutôt que l’imagerie rapide
ou lente (O et Hall, 2009). Ceci est cohérent avec le modèle de
Holmes et Collins (2001) mentionné précédemment, qui soutient que
« si l’imagerie porte sur la même représentation du mouvement,
alors les caractéristiques temporelles devraient être les mêmes ».
De plus, la recherche (Munzert, 2008) indique que cette similitude
est plus importante pour les tâches fermées (golf, patinage artistique
ou gymnastique), où le temps dépend de l’athlète et pas de
l’adversaire, que pour les tâches ouvertes (football, basket-ball), où
les actions de l’adversaire peuvent affecter la durée et les schémas
de jeu.
Dans une revue des articles scientifiques, Guillot, Hoyek, Louis et
Collet (2012) ont constaté que, dans l’ensemble, plus il y a de
congruence entre les temps de pratique réels et imaginés, meilleure
est la performance. Cependant, les athlètes ont souvent des
difficultés à conserver une durée d’imagerie similaire à celle de la
pratique physique. Pour atténuer ce problème, les chercheurs
suggèrent que l’on pourrait mesurer les temps intermédiaires
(certains moments spécifiques pendant la réalisation du mouvement)
et pas seulement le temps total pour déterminer exactement quand
les athlètes pourraient accélérer ou ralentir leur production d’images,
qu’il serait bon de demander aux athlètes de combiner l’imagerie
avec l’observation vidéo de leur propre performance – parce que le
feedback visuel peut fournir des informations sur la synchronisation
des mouvements – et de faire de l’imagerie dans le même
environnement de compétition dans lequel ils s’entraînent, ce qui
aiderait à intégrer la pratique de l’imagerie dans les séances
d’entraînement physique.
RECOMMANDATIONS POUR
L’UTILISATION DES IMAGES
PENDANT L’INTERSAISON
À LA MAISON
CONVALESCENCE ET RÉATHLÉTISATION
Les athlètes ont été formés pour utiliser l’imagerie avec des
exercices de relaxation pour réduire l’anxiété liée à une blessure. Ils
ont utilisé l’imagerie pour répéter les performances ainsi que les
émotions qu’ils s’attendent à ressentir au retour à la compétition,
restant ainsi en forme et prêts pour la reprise. Il a été démontré que
des images positives de guérison ou de rétablissement complet
améliorent la récupération. Ievleva et Orlick (1991) ont constaté que
des images de guérison et de performance étaient liées à des temps
de récupération plus rapides (l’imagerie peut également aider les
athlètes, comme les coureurs de fond, à surmonter un seuil de
douleur et à se concentrer sur la course et la technique plutôt que
sur leur douleur). En outre, différents types d’images se sont avérés
efficaces à différents moments de la convalescence (Hare, Evans et
Callow, 2008).
POINT CLÉ
Pour que l’imagerie soit efficace, elle doit être intégrée à la routine
quotidienne.
OUTILS PÉDAGOGIQUES
RÉSUMÉ
1. Définir ce qu’est l’imagerie.
Contrôlabilité
Études de cas
Protocole de recherche à cas unique
Expériences scientifiques
Explications psychologiques
Imagerie
Imagerie externe
Imagerie interne
Modèle du triple code
Principe idéomoteur
Études empiriques
Sens auditif
Sens kinesthésique
Sens olfactif
Sens tactile
Sens visuel
Théorie bioinformationnelle
Théorie de l’apprentissage symbolique
Théorie psychoneuromusculaire
Vivacité
QUESTIONS DE RÉVISION
1. Qu’est-ce que l’imagerie ? Discutez
d’expériences qui impliquent tous les sens.
2. Quelles sont les trois façons d’utiliser
l’imagerie ? Donnez des exemples pratiques
pour chacun.
3. Comparez les théories d’apprentissage
psychoneuromusculaire et symbolique.
4. Décrivez des preuves empiriques et
expérimentales qui démontrent l’efficacité de
l’imagerie dans l’amélioration des performances,
y compris des preuves relatives à la nature de la
tâche et au niveau de compétence.
5. Comparez les images internes et externes et
leur efficacité.
6. Discutez de trois des éléments de base d’un
programme d’imagerie réussi, y compris les
raisons pour lesquelles ils sont importants.
7. Comparez les différents types d’imagerie :
général cognitif, spécifique cognitif, spécifique
motivationnel, général motivationnel-activation et
général motivationnel-maîtrise.
8. Discutez des facteurs importants qui influent sur
l’efficacité de l’imagerie.
9. Énumérez cinq fonctions de l’imagerie de
l’exercice.
10. Décrivez les éléments du modèle PETTLEP, y
compris la façon dont vous les incluriez dans un
programme d’entraînement à l’imagerie.
11. Décrivez cinq éléments dont il faut tenir compte
lors de la mise en œuvre d’un programme
d’entraînement à l’imagerie.
12. Discutez de la recherche sur l’imagerie et la
dynamique de groupe.
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
CONFIANCE EN SOI
Même les athlètes d’élite ont parfois des doutes sur eux-mêmes,
même s’ils semblent toujours croire qu’ils peuvent performer à des
niveaux élevés. Par exemple, l’ancien coureur de demi-fond Steve
Ovett a déclaré : « Il y a toujours une peur de ne pas être à la
hauteur des attentes de mes amis » (Hemery, 1986). Enfin, même la
légende du basket-ball Michael Jordan parle de gagner en confiance
par l’échec :
Bien que nous entendions tout le temps des athlètes et des sportifs
parler de confiance, le terme n’est pas facile à définir. Les
psychologues du sport définissent la confiance en soi comme la
conviction que vous pouvez réussir un comportement souhaité. Le
comportement souhaité peut être de marquer un but au football, de
persévérer dans un régime d’exercice, de se remettre d’une blessure
au genou, de servir un ace ou de frapper un home run. Mais le
facteur commun est que vous croyez que vous y arriverez.
Bien que Vealey (1986) considérait à l’origine la confiance en soi à la
fois comme une disposition et un état, la théorie la plus récente
(Vealey, 2001 ; Vealey et Chase, 2008) est que la confiance en soi
dans le sport est une construction sociale cognitive qui peut être plus
caractéristique de votre état d’esprit ou de votre comportement selon
le cadre temporel de référence utilisé. Par exemple, la confiance
pourrait différer si nous examinons la confiance d’un athlète dans la
compétition d’aujourd’hui par rapport à la confiance habituelle de
celui-ci quant à la saison à venir. Par essence, la confiance peut être
quelque chose que vous ressentez aujourd’hui et par conséquent
elle peut être instable (état de confiance en soi), ou elle peut faire
partie de votre personnalité et donc être très stable (trait de
confiance en soi). Un autre développement récent est l’idée que la
confiance est affectée par la culture organisationnelle spécifique
ainsi que par les forces socioculturelles générales entourant le sport
et l’exercice. Par exemple, un pratiquant peut recevoir beaucoup de
retours positifs de la part de son entraîneur, et cela contribuera à
renforcer sa confiance, mais ne pas recevoir de feedback (ou
recevoir des commentaires négatifs) peut miner sa confiance. Dans
le sport, la participation à certaines activités est considérée comme
plus appropriée pour les hommes (par exemple, la lutte) ou les
femmes (par exemple, le patinage artistique), ce qui affecterait
certainement le sentiment de confiance d’un athlète. Voici comment
un basketteur universitaire a décrit la confiance en soi et sa nature
parfois éphémère :
« Le tout est d’avoir une approche mentale positive.
En tant que shooteur, vous savez que vous
manquerez probablement au moins 50 % de vos tirs.
Vous ne pouvez donc pas vous rabaisser
simplement parce que vous en manquez quelques-
uns d’affilée.
Pourtant, je sais que c’est facile pour moi de perdre
rapidement confiance en moi. Par conséquent,
quand je rate plusieurs coups de suite, j’essaie de
penser que je suis plus susceptible de mettre le
suivant dans le panier puisque je suis un tireur à
50 %. Si je me sens confiant en moi et en mes
capacités, tout le reste semble se mettre en place. »
LE MANQUE DE CONFIANCE
L’EXCÈS DE CONFIANCE
MOMENTUM PSYCHOLOGIQUE :
ILLUSION OU RÉALITÉ ?
Souvent, les athlètes font cela dans le but de plaire aux autres et de
cacher leurs sentiments réels de doute de soi. Il serait plus
constructif pour les athlètes d’exprimer de tels sentiments à
l’entraîneur afin que celui-ci puisse ensuite concevoir des
programmes pour aider les athlètes à lever leurs doutes et à
reprendre confiance en eux.
Bandura (1997) a fait valoir qu’un excès de confiance n’existe pas
vraiment, que ce n’est qu’une explication a posteriori de l’échec.
Essentiellement, lorsque les athlètes perdent face à un adversaire
de niveau inférieur, ils font souvent remarquer qu’ils ont pris
l’adversaire trop à la légère (c’est-à-dire qu’ils étaient trop confiants)
et qu’ils ne se sont tout simplement pas assez bien préparés, ce qui
les a menés à l’échec. Mais si les athlètes gagnent, ils ne disent
presque jamais qu’ils étaient trop confiants mais qu’ils ont quand
même gagné. La question empirique de savoir s’il existe un excès
de confiance doit encore trouver une réponse.
Parce que la confiance en soi est la conviction que l’on peut réussir
à adopter un comportement souhaité, les attentes personnelles
jouent un rôle essentiel dans le processus de changement de
comportement. La recherche a montré que donner aux gens une
pilule de sucre pour une douleur extrême (et leur dire que c’est de la
morphine) peut soulager autant qu’un analgésique. En substance, le
puissant effet des attentes sur la performance est évident dans de
nombreux aspects de la vie quotidienne, y compris le sport et
l’exercice. Maintenir des attentes élevées et maintenir la confiance
dans l’adversité sont importants non seulement pour les athlètes et
les pratiquants, mais aussi pour les officiels. Voici ce qu’un arbitre de
tennis professionnel a dit à ce sujet :
POINT CLÉ
– Il a été démontré que les attentes positives de réussite produisent des
effets positifs dans de nombreux domaines de la vie, y compris le sport.
ATTENTES ET DIRECTIVES
DE COMPORTEMENT POUR
LES ENTRAÎNEURS
SOURCES D’AUTO-EFFICACITÉ
※ RÉALISATIONS DE PERFORMANCE
Les réalisations de performance (en particulier les réussites ou
échecs manifestes) fournissent la base la plus fiable pour les
jugements d’auto-efficacité parce qu’elles sont basées sur les
expériences de maîtrise (Bandura, 1997), bien que des facteurs
contextuels (par exemple, la nature d’un public, les barrières
situationnelles, les ressources disponibles) peuvent améliorer ou
entraver la relation (Feltz, Short et Sullivan, 2008). Si les
expériences sont souvent soldées par une réussite, elles
augmenteront le niveau d’auto-efficacité. Cependant, des échecs
répétés entraînent des attentes d’une efficacité moindre. Par
exemple, si un kinésithérapeute a traité avec succès un certain
nombre de blessures au genou avec des exercices de renforcement
spécifiques, le thérapeute développera généralement un niveau
élevé d’auto-efficacité concernant l’efficacité de la prescription de
ces exercices. De même, une athlète en rééducation après une
blessure au poignet persistera dans l’utilisation d’un exercice après
avoir constaté une amélioration constante de son amplitude de
mouvement et de la force de son poignet.
La recherche sur une variété de tâches et de compétences a
clairement montré que les performances accomplies augmentent
l’auto-efficacité, ce qui à son tour augmente les performances
ultérieures (Samson et Solomon, 2011) ainsi que l’adhésion à
l’exercice (Hu, Molt, Mc Auley et Konopack, 2007 ; Mc Auley, 1993).
Cependant, le type d’information sur l’accomplissement de la
performance (par exemple, provenant de la pratique des habiletés
ou du succès en compétition) semble différer selon le niveau de
compétence. Dans une étude de Bruton, Mellalieu, Shearer,
Roderique-Davis et Hall (2013), les golfeurs ayant des habiletés
élevées se sont principalement appuyés sur leur handicap (un
indicateur de leur niveau en compétition) pour obtenir des
informations sur l’efficacité, alors que les golfeurs ayant de faibles
habiletés se sont appuyés sur l’entraînement. De même, Valiante et
Morris (2013) ont constaté que même un seul bon coup peut
améliorer l’auto-efficacité autant qu’une série de succès. Les
entraîneurs et les enseignants peuvent aider les participants à
ressentir le sentiment d’une performance réussie en utilisant des
tactiques telles que guider une gymnaste pour un mouvement
compliqué, laisser les jeunes joueurs de baseball jouer sur un terrain
plus petit, fournir des graphiques de progression et des journaux
d’activité, ou abaisser le panier pour les jeunes joueurs de basket-
ball.
※ EXPÉRIENCES VICARIANTES
Les éducateurs physiques, les animateurs, les entraîneurs sportifs et
les entraîneurs utilisent tous souvent des expériences vicariantes,
également appelées démonstration ou l’observation d’un modèle
pour aider les élèves à acquérir de nouvelles compétences. Cela
peut être une source d’information sur l’efficacité particulièrement
importante pour les athlètes qui manquent d’expérience dans une
tâche et qui comptent sur les autres pour juger de leurs propres
capacités. Par exemple, voir un membre de l’équipe effectuer un
mouvement difficile sur les barres parallèles peut réduire l’anxiété et
aider à convaincre les autres gymnastes qu’eux aussi peuvent
accomplir ce mouvement. En outre, les émissions de fitness qui
prolifèrent à la télévision sont des exemples convaincants de
tentatives visant à améliorer les attentes d’efficacité et le
comportement grâce à l’observation d’un modèle.
Comment l’observation d’un modèle nous aide-t-elle réellement à
mieux performer ? Selon Bandura (1986 ; voir aussi Mc Cullagh,
Weiss et Ross, 1989), il est préférable de comprendre l’observation
d’un modèle comme un processus en quatre étapes : attention,
rétention, reproduction motrice et motivation. Pour apprendre en
regardant, les gens doivent d’abord porter une attention particulière
au modèle. Notre capacité à suivre un modèle dépend du respect de
la personne observée, de l’intérêt pour l’activité et de notre capacité
à voir et à entendre. Les meilleurs enseignants et entraîneurs se
concentrent sur quelques points clés, font plusieurs démonstrations
et vous indiquent exactement ce qu’il faut rechercher. Pour que les
gens apprennent efficacement de l’observation d’un modèle, ils
doivent ancrer l’acte observé dans la mémoire. Les méthodes de
rétention comprennent des techniques de pratique mentale,
l’utilisation d’analogies (par exemple, dire à l’athlète de comparer le
mouvement de service au tennis au lancer d’une raquette) et
demander aux apprenants de répéter les principaux points à haute
voix. La clé est d’aider l’observateur à se souvenir de l’acte
modélisé.
L’OBSERVATION D’UN MODÈLE :
UNE CLÉ POUR L’ENSEIGNEMENT,
L’APPRENTISSAGE
ET LA PERFORMANCE
※ PERSUASION VERBALE
Les entraîneurs, les enseignants et les pairs utilisent souvent des
techniques de persuasion pour influencer le comportement. Par
exemple, un entraîneur de baseball peut dire à un joueur : « Je sais
que tu es un bon frappeur, alors accroche-toi et fais tes swings. Les
bonnes frappes finiront par arriver. » De la même manière, un
entraînement peut dire à un pratiquant de « s’accrocher et de ne pas
se décourager, même si c’est dur pendant quelques jours ». Ce type
d’encouragement est important pour les pratiquants et peut aider à
améliorer l’auto-efficacité ainsi qu’à améliorer le plaisir, à réduire
l’effort perçu et à améliorer les réponses affectives (Hutchinson et
al., 2008). La persuasion verbale pour renforcer la confiance peut
également prendre la forme de l’autopersuasion. Par exemple, les
athlètes sont connus pour se dire des choses comme « accroche-
toi », « tu peux le faire » et « reste concentré ».
Il a été démontré que la persuasion verbale provenant de soi-même
– généralement connue sous le nom de « dialogue interne » –
augmente le sentiment d’auto-efficacité (Hatzigeorgiadis, Zourbanos,
Goltsios et Theodorakis, 2008) (le chapitre 17 aborde plus en détail
la notion de dialogue interne). Enfin, même le fait pour les athlètes
de croire que leurs coéquipiers ont confiance en eux (que cela soit
vrai ou non) augmente leur sentiment d’auto-efficacité (Jackson,
Beauchamp et Knapp, 2007).
※ EXPÉRIENCES IMAGINÉES
Les individus peuvent générer des croyances sur l’efficacité
personnelle ou le manque d’efficacité en s’imaginant eux-mêmes ou
d’autres se comportant de manière efficace ou inefficace dans des
situations futures. La clé de l’utilisation de l’imagerie comme source
de confiance est de voir soi-même en pleine maîtrise de l’habileté
(Moritz, Hall, Martin et Vadocz, 1996 ; Munroe-Chandler et Morris,
2011).
Le chapitre 14 présente une discussion détaillée de l’utilisation de
l’imagerie dans les milieux du sport et de l’exercice physique.
※ ÉTATS PHYSIOLOGIQUES
Les états physiologiques influencent l’auto-efficacité lorsque les
individus associent une activation physiologique perturbante à une
performance médiocre, une incompétence perçue et un échec
perçu. À l’inverse, si l’activation physiologique est considérée
comme facilitatrice, alors l’auto-efficacité est renforcée. Ainsi,
lorsque les personnes prennent conscience d’une activation
physiologique désagréable (par exemple, une accélération du
rythme cardiaque), elles sont plus susceptibles de douter de leur
compétence que si elles éprouvent une activation physiologique
agréable (par exemple, une respiration douce et rythmée). Certains
athlètes peuvent interpréter l’augmentation de leur activation
physiologique ou de leur anxiété (rythme cardiaque rapide,
respiration superficielle) comme une peur de ne pas pouvoir
exécuter l’habileté avec succès (efficacité personnelle réduite),
tandis que d’autres pourraient percevoir ces augmentations comme
le signe de leur disponibilité pour la prochaine compétition (efficacité
personnelle améliorée). Une étude sur les marathoniens (Samson,
2014) a révélé que la source la plus importante d’auto-efficacité était
les états physiologiques (et non les réalisations de performance
comme en témoignent de nombreuses autres études).
Compte tenu des exigences physiques lors de l’entraînement pour le
marathon, il n’est pas surprenant que les états physiologiques aient
été la source la plus importante d’auto-efficacité. Cela démontre que,
bien que les réalisations en matière de performance soient
généralement la source la plus importante d’auto-efficacité, les
exigences de tâches spécifiques et les différences individuelles
doivent être prises en compte.
※ ÉTATS ÉMOTIONNELS
Bien que les signaux physiologiques soient des composants
importants des émotions, les expériences émotionnelles ne sont pas
simplement le produit d’une activation physiologique. Ainsi, les
émotions ou les humeurs peuvent-elles être une source
supplémentaire d’information sur l’auto-efficacité. Par exemple, la
recherche a révélé qu’un athlète blessé qui se sent déprimé,
anxieux, fatigué et qui souffre, fait état d’un sentiment d’auto-
efficacité diminué (Jackson, Knapp et Beauchamp, 2008). À
l’inverse, un athlète qui se sent énergique et dans un état d’esprit
positif aura probablement un sentiment auto-efficacité amélioré. La
recherche a également montré que les états émotionnels positifs tels
que le bonheur, l’exaltation et la tranquillité sont plus susceptibles
d’améliorer les jugements d’efficacité que les états émotionnels
négatifs tels que la tristesse, l’anxiété et la dépression (Martin et Gill,
2002).
SOURCES DE CONFIANCE
EN SOI DANS LE SPORT
POINT CLÉ
Les productions de performance sont le moyen le plus puissant de
renforcer la confiance. Manipulez ou créez des situations qui permettent
aux participants de réussir et d’avoir un sentiment d’accomplissement.
UTILISATION DE L’IMAGERIE
Comme vous vous en souvenez dans le chapitre 14, l’une des
utilisations de l’imagerie est de contribuer à renforcer la confiance.
Vous pouvez vous voir faire des choses que vous n’avez jamais
réussi à faire ou que vous avez des difficultés à faire. Par exemple,
un joueur de football qui échoue régulièrement à marquer en
frappant le ballon au-dessus du but peut s’imaginer frapper le ballon
directement dans le filet. Un quarterback de football américain peut
visualiser différents alignements défensifs et ensuite essayer de les
contrer avec des jeux et des formations spécifiques. De même, les
entraîneurs peuvent aider les athlètes blessés à gagner en
confiance en leur faisant imaginer revenir sur le terrain et bien jouer.
Selk (2009) suggère que les athlètes créent un film mental de une à
deux minutes de leurs meilleures performances pour leur rappeler
leurs capacités et les aider à générer des sentiments et des pensées
positives.
Être dans la meilleure forme physique possible est une autre clé
pour se sentir confiant. Les athlètes dans la plupart des sports
s’entraînent aujourd’hui toute l’année pour améliorer leur force, leur
endurance et leur souplesse, et ils considèrent la préparation
physique comme l’une de leurs principales sources de confiance. Le
grand joueur de tennis Rafael Nadal a répété à plusieurs reprises
que la régularité de sa préparation physique rigoureuse lui a permis
de se sentir confiant pour pouvoir survivre à ses adversaires et jouer
des points longs et difficiles tout au long d’un match.
L’AUTO-EFFICACITÉ CHEZ
LES ENTRAÎNEURS
SE PRÉPARER
L’EFFICACITÉ COLLECTIVE :
UN CAS PARTICULIER D’AUTO-
EFFICACITÉ
RENFORCER L’EFFICACITÉ
DU COACHING
RÉSUMÉ
1. Définir et expliquer les avantages de la confiance en soi.
Attention
Auto-efficacité
Cartographie des objectifs
Confiance en soi
Efficacité collective orientée vers le processus
Efficacité collective orientée vers les résultats
État de confiance en soi
Expériences vicariantes
Indices de personne
Informations sur les performances
Main chaude
Motivation
Prophétie autoréalisatrice
Reproduction motrice
Rétention
Trait de caractère de confiance en soi
QUESTIONS DE RÉVISION
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
DÉFINITION D’OBJECTIFS
POINT CLÉ
Un but « objectif » est le désir d’atteindre une norme spécifique de
compétence dans une tâche, généralement dans un délai spécifié.
TYPES D’OBJECTIFS
POINT CLÉ
Les objectifs de résultat dans le sport portent sur la victoire dans une
compétition (classement), tandis que les objectifs de performance font
référence aux propres résultats antérieurs (temps de course), et non sur
les performances des autres (classement).
POINT CLÉ
L’établissement d’objectifs est une technique extrêmement puissante pour
améliorer les performances, mais elle doit être mise en œuvre
correctement.
PRINCIPES DE L’ÉTABLISSEMENT
D’OBJECTIFS
POINT CLÉ
Les objectifs spécifiques, comparés aux objectifs généraux (« faites de
votre mieux »), sont plus efficaces pour produire un changement de
comportement.
POINT CLÉ
Pour chaque objectif de résultat fixé par un athlète, l’individu doit fixer
plusieurs objectifs de performance et de processus qui mèneront à ce
résultat.
L’adage « loin des yeux, loin du cœur » est pertinent pour les
procédures d’établissement d’objectifs. Plusieurs psychologues du
sport (Botterill, 1983 ; Gould, 2005 ; Ward et Carnes, 2002) ont
recommandé qu’une fois les objectifs fixés, ils devraient être notés et
placés là où ils peuvent être facilement vus. Malheureusement, de
nombreux athlètes ne précisent pas systématiquement les buts à
atteindre (Weinberg et al., 1993, 2000). Il existe de nombreuses
façons de noter les objectifs. Les athlètes ou les pratiquants peuvent
simplement écrire leurs objectifs sur des fiches, ou ils peuvent
formuler des contrats comportementaux complexes. Ainsi, un
utilisateur de smartphone sur cinq possède une application pour
établir des objectifs liés à la santé. En fait, l’utilisation d’une
application de fixation d’objectifs sur téléphone est l’une des
techniques les plus courantes pour augmenter l’activité physique et
promouvoir la santé (Conroy, Yang et Maher, 2014). Aucune
stratégie n’est optimale. Cependant, plus la méthode
d’enregistrement est efficace, plus elle est utile. Par exemple, écrire
des objectifs sur une carte et afficher cette carte dans un casier ou
sur le miroir de la chambre à la maison est plus efficace et plus
rapide que de rédiger un contrat comportemental complexe qui est
signé et placé dans un tiroir pour ne plus jamais être regardé. Les
athlètes qui utilisent les journaux d’entraînement trouvent souvent
utile d’inclure des sections dans lesquelles ils enregistrent les
objectifs et leur progression vers les objectifs.
L’ESPOIR DISPOSITIONNEL
ET LE SYSTÈME 4P POUR
LE DÉVELOPPER
Pourquoi certaines personnes poursuivent et atteignent
leurs objectifs, alors que d’autres semblent beaucoup
moins efficaces pour le faire ? Le psychologue Charles
Snyder (1994) a abordé cette question dans ses
recherches sur l’espoir. Pour Snyder et ses collègues,
l’espoir n’est pas de souhaiter qu’il se passe quelque
chose sans y travailler. Au lieu de cela, cela implique un
processus de réflexion par lequel les gens ont une
perception globale que les objectifs peuvent être atteints
et ont le sentiment qu’ils ont les compétences
nécessaires pour les atteindre. Plus précisément, les
personnes pleines d’espoir ont un sens de la
détermination ou de l’action dirigées vers les objectifs et
planifient des moyens d’atteindre des objectifs ou des
voies identifiées. Conformément au modèle d’interaction
personne / situation, des mesures d’espoir relatives aux
traits de caractère et à l’état d’esprit ont été élaborées et
se sont révélées corrélées à l’ajustement psychologique,
à la réussite, à la résolution de problèmes et à la santé.
POINT CLÉ
Sollicitez le soutien des proches pour que la fixation d’objectifs soit
efficace.
POINT CLÉ
L’évaluation des objectifs et le feedback sont des éléments essentiels
pour faciliter le changement de comportement.
DÉVELOPPEMENT DES OBJECTIFS
DE GROUPE
OBJECTIFS SMARTA
POINT CLÉ
Les objectifs ne seront efficaces que s’ils sont liés à des stratégies
spécifiques et réalistes pour les atteindre.
Tableau 16.2 Domaines dans lesquels des objectifs peuvent être fixés.
Une fois que les pratiquants ont appris à se fixer des objectifs,
l’étape suivante consiste à énumérer les objectifs qui ont été
identifiés comme appropriés. L’entraîneur ou l’instructeur devra aider
à l’évaluation des objectifs et au processus de suivi.
POINT CLÉ
L’établissement d’objectifs n’est pas une science parfaite. Planifiez une
réévaluation spécifique des objectifs.
POINT CLÉ
Initialement fixez seulement un ou deux buts. Les participants peuvent
fixer plus d’objectifs une fois qu’ils ont acquis de l’expérience dans le
processus.
Ajuster les objectifs, en particulier les abaisser une fois qu’ils ont été
fixés, peut être difficile. Par exemple, les nageurs qui n’avaient
aucune difficulté à ajuster les objectifs à la hausse ont constaté qu’il
était extrêmement difficile d’ajuster les objectifs à la baisse après
une blessure ou une maladie d’un point de vue psychologique
(Burton, 1989b). Il existe deux façons d’atténuer ce problème. Tout
d’abord, au début du programme d’établissement d’objectifs,
discutez de la nécessité d’ajuster les objectifs à la hausse et à la
baisse. De cette façon, les participants peuvent voir les ajustements
comme une partie normale du processus plutôt que comme une
indication d’un problème de leur part. Deuxièmement, si les buts
doivent être abaissés en raison d’une maladie ou d’une blessure,
intégrez l’ajustement à un nouvel escalier de buts (figure 16.3) qui
dépasse finalement l’objectif initial. De cette façon, la personne peut
voir l’objectif abaissé comme un recul temporaire à surmonter.
RÉSUMÉ
1. Définir les objectifs et identifier les principaux types
d’objectifs.
Buts objectifs
Buts subjectifs
Difficulté de l’objectif
Engagement objectif
Espoir
Objectifs
Objectifs collectifs
Objectifs d’approche de maîtrise
Objectifs de résultat
Objectifs de performance
Objectifs de pratique
Objectifs de processus
Spécificité de l’objectif
Stratégies de réalisation des objectifs
Support d’objectif
QUESTIONS DE RÉVISION
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
1. À l’aide de ce que vous avez appris dans ce
chapitre, concevez un programme
d’établissement d’objectifs pour un camarade
qui souhaite démarrer un programme d’exercice
pour perdre dix à douze kilogrammes.
2. Le chapitre explique l’importance de hiérarchiser
les objectifs subjectifs généraux.
Identifiez, répertoriez et hiérarchisez vos objectifs
subjectifs les plus importants. Comment pouvez-
vous utiliser ces objectifs pour guider vos
actions quotidiennes ?
Chapitre 17
CONCENTRATION
D’un autre côté, nous avons tous entendu des histoires d’athlètes
qui ont contre performé à cause d’une perte de concentration,
comme le sprinteur de 100 mètres qui a été lent à réagir au coup de
pistolet ; le basketteur distrait par les supporters lors des lancer-
francs ; le joueur de tennis qui ressassait la mauvaise décision du
juge de ligne ; et le joueur de baseball embourbé dans une crise,
pensant simplement qu’il allait probablement encore mal frapper. En
substance, la perte temporaire de concentration peut être synonyme
de défaite. Par exemple, un gardien de but de football professionnel
a déclaré que, lors d’un match de Coupe du monde, il avait perdu sa
concentration et avait été distrait par un joueur adverse pendant une
seconde ou deux et que c’était à ce moment-là que les adversaires
avaient marqué le seul but du match.
De nombreux athlètes pensent à tort que la concentration n’est
importante que pendant la compétition. Le plus grand joueur de
tennis de tous les temps, Rod Laver – le seul joueur masculin à avoir
remporté deux fois les quatre tournois du Grand Chelem la même
année – affirme que l’adage « c’est en forgeant que l’on devient
forgeron » est pertinent lorsqu’il s’agit de développer des habiletés
de concentration :
POINT CLÉ
La concentration est la capacité de se concentrer sur les indices
pertinents de l’environnement. Lorsque l’environnement change
rapidement, le focus attentionnel doit également changer rapidement.
Penser au passé ou au futur renvoie à des indices non pertinents qui
conduisent souvent à des problèmes de performance.
ASSOCIATION OU DISSOCIATION :
QUE SAVONS-NOUS ?
L’un des aspects les moins compris mais les plus intéressants et les
plus importants de la concentration dans le sport est la capacité d’un
athlète à comprendre ce qui se passe autour de lui. Connue sous le
nom de conscience de la situation, cette capacité permet aux
joueurs d’évaluer les situations de jeu, les adversaires et les
compétitions pour prendre des décisions appropriées en fonction de
la situation, souvent sous une forte pression liée à l’enjeu et aux
contraintes de temps. Par exemple, le présentateur des Boston
Celtics Johnny Most a fait l’un des commentaires les plus célèbres
du basket-ball lorsque, lors du septième match des barrages NBA de
1965 entre les Boston Celtics et les Philadelphia 76ers, à cinq
secondes de la fin, il a crié à plusieurs reprises, « et Havlicek a volé
le ballon ! ». John Havlicek des Celtics a décrit plus tard comment sa
conscience de la situation l’a aidé dans cette situation de jeu
critique. Les 76ers étaient menés d’un point et ont récupéré le ballon
en dehors du temps réglementaire. Havlicek marquait son joueur,
dos au passeur, lorsque l’arbitre a remis le ballon au joueur adverse.
Une équipe a cinq secondes pour mettre le ballon en jeu, et Havlicek
a commencé à compter dans sa tête 1001, 1002, 1003. Puisque rien
ne s’était passé, il savait que le passeur était en difficulté. Il se
retourna pour voir le passeur du coin de l’œil, tout en se concentrant
toujours sur son propre joueur. Une seconde plus tard, il a vu une
mauvaise passe se faire et a réagi assez rapidement pour dévier le
ballon vers l’un de ses propres joueurs. Les Celtics ont remporté le
match et ont remporté le championnat NBA. Si Havlicek n’avait pas
compté, il n’aurait pas eu une idée claire de l’objectif le plus
important à cet instant (Hemery, 1986).
Dans la même idée, nous connaissons tous des athlètes qui
semblent être capables de faire ce qu’il faut au bon moment. On
pense notamment à LeBron James, Rafael Nadal, Kerri Walsh
Jennings et Maya Moore. Leur connaissance du terrain et de la
situation de compétition donne toujours l’impression qu’ils ont une
longueur d’avance sur tout le monde. En fait, la recherche a indiqué
que les experts et les non-experts diffèrent dans leurs process
attentionnels (voir « Différences entre experts et novices dans les
process attentionnels »).
SÉLECTIVITÉ ATTENTIONNELLE
LA VIGILANCE ATTENTIONNELLE
POINT CLÉ
Les athlètes doivent se concentrer uniquement sur les signaux pertinents
dans l’environnement sportif et éliminer les distractions.
DISTRACTIONS INTERNES
※ S’OCCUPER DU PASSÉ
Certaines personnes ne peuvent oublier ce qui vient de se passer,
surtout une grave erreur. Se concentrer sur les événements passés
a précipité la chute de nombreux athlètes talentueux, car regarder
en arrière les empêche de se concentrer sur le présent. Par
exemple, les archers qui sont préoccupés par les erreurs passées
ont tendance à produire des performances moins bonnes que ceux
dont l’esprit est centré sur le présent (Landers, Boucher et Wang,
1986). Il est intéressant de noter que l’un des défis mentaux pour les
sports individuels est qu’ils offrent de nombreuses possibilités d’avoir
des réflexions pleines de regrets sur les fautes et les erreurs du
passé.
※ S’OCCUPER DE L’APRÈS
Les problèmes de concentration peuvent également impliquer de
s’occuper des événements à venir. En synthèse, les individus
s’engagent dans une forme de « voyance », s’inquiètent ou
réfléchissent au résultat de l’événement plutôt qu’à ce qu’ils doivent
faire maintenant pour réussir. Une telle réflexion prend souvent la
forme de questions commençant par « et si » : et si je perds le
match ? Et si je commets une autre faute ? Et si je laisse tomber
mes coéquipiers ?
Ce type de réflexion et d’inquiétude tournés vers l’avenir affecte
négativement la concentration, ce qui rend plus probable les erreurs
et les mauvaises performances. Par exemple, Pete Sampras menait
7-6, 6-4 et 5-2 service à suivre lors de la finale de l’Open d’Australie
1994. Il a commis une double faute et a perdu deux autres jeux
avant de gagner 6-4 dans le troisième set. Interrogé, Sampras a
expliqué que son manque de concentration avait été causé par des
spéculations sur l’avenir : « Je pensais à gagner l’Open d’Australie
et à quel grand exploit [cela serait], je considérais l’avenir et je me
voyais déjà vainqueur, au lieu de jouer point par point ».
▷ ANTÉCÉDENTS DE L’EFFONDREMENT
Importance de l’événement (se concentrer sur le
résultat ; par exemple, gagner le tournoi) ;
Attentes élevées (se mettre des attentes à soi-même) ;
Appréhension de l’évaluation (répondre aux attentes
des autres) ;
Méconnaissance (sentiment de ne pas avoir vécu la
situation auparavant) ;
Surcharge (l’accumulation de demandes qui leur sont
imposées).
▷ MÉCANISMES D’EFFONDREMENT
Distraction (peur d’une évaluation négative, peur de
l’échec, pensées négatives) ;
Anxiété (niveaux élevés d’anxiété cognitive et
somatique) ;
Contrôle perçu (incapacité à se contrôler lors de
situations sous pression) ;
Adaptation inadéquate (incapacité à faire face aux
exigences de la situation) ;
Autofocus (surveillance de sa technique).
▷ CONSÉQUENCES DE L’EFFONDREMENT
Diminution significative des performances (impression
que rien ne va) ;
Être très autocritique (se battre pour ne pas dépasser
les standards) ;
Diminution de la confiance en soi (s’attendre à échouer
sous la pression).
Une autre étude sur l’effondrement a analysé les situations dans
lesquelles les athlètes étaient plus susceptibles de s’effondrer.
Jordet et Hartman (2008) ont constaté que les joueurs de football
sont plus susceptibles de craquer (c’est-à-dire de rater la frappe)
lorsque le fait de rater un penalty signifie de perdre le match que
lorsqu’ils sont en situation de pouvoir revenir au score. En
substance, lorsqu’ils étaient confrontés à la nécessité de marquer un
but pour ne pas perdre, les joueurs étaient plus susceptibles de
manquer que lorsqu’ils avaient besoin de marquer pour gagner la
partie. Il est apparu que les joueurs prenaient plus de temps avant
les tirs qui pourraient entraîner une défaite, et cette perte
d’automaticité a été supposée produire ces différences de
performances. Une étude (Bijleveld et Veling, 2014) a utilisé
plusieurs tâches comportementales qui mesuraient la mémoire de
travail chez les joueurs de tennis. Les résultats ont montré que les
performances des joueurs sous pression pouvaient être prédites par
des mesures de la mémoire de travail. Plus précisément, les joueurs
qui avaient une mémoire de travail plus faible (telle que mesurée par
les scores sur les tâches comportementales) ont obtenu de moins
bons résultats dans des situations de haute pression ou critiques
(sets décisifs) que les joueurs avec une mémoire de travail plus
élevée. En synthèse, les joueurs ayant une mémoire de travail
inférieure étaient plus susceptibles de s’effondrer lorsque la pression
était élevée (par exemple, lors du troisième set décisif ).
Une technique contemporaine pour aider à faire face efficacement à
l’effondrement et garder l’esprit concentré sur le présent est la pleine
conscience (voir « La pleine conscience : concentrer l’attention et
réduire l’anxiété »). De plus, Hodge et Smith (2014) ont fait des
recommandations qui pourraient être utiles aux entraîneurs des
équipes de haut niveau :
Gardez le sport en perspective en travaillant à
l’équilibre sport-vie personnelle ;
Concevez un programme d’habiletés mentales adapté
aux besoins d’une équipe et personnalisez-le en
fonction des forces et des faiblesses de chaque joueur.
Les éléments clés devraient inclure l’établissement
d’objectifs de processus, les routines de performance,
la concentration et la relaxation ;
Mettez l’accent sur une approche externe de la
performance centrée sur la tâche en vous focalisant sur
les objectifs de processus plutôt que sur les objectifs
techniques détaillés, ce qui peut nuire au traitement
automatique des informations ;
Identifiez les sources de pression propres à votre sport
ou à votre équipe, puis normalisez la pression en la
redéfinissant comme un privilège. Appréhendez les
événements potentiellement stressants comme des
défis plutôt que comme des menaces.
POINT CLÉ
Une fois qu’une habileté est bien apprise, une trop grande importance
accordée à la mécanique corporelle nuit à la performance.
※ FATIGUE
Compte tenu de notre définition de l’attention, qui implique un effort
mental, il n’est pas surprenant que la concentration puisse être
perdue simplement par la fatigue. Un kinésithérapeute pourrait faire
valoir ce point en disant : « Quand je suis fatigué après une longue
journée de travail, ma concentration disparaît. Cela entraîne une
prise de décision altérée et un manque de concentration, ce qui peut
conduire à des traitements inefficaces. C’est pourquoi la forme
physique est importante même si être kinésithérapeute n’est pas
considéré comme un travail autant physique qu’être athlète. »
※ MOTIVATION INADÉQUATE
Si un individu n’est pas motivé, il est difficile de maintenir sa
concentration, car l’esprit est susceptible de vagabonder. Comme l’a
déclaré Jack Nicklaus (1974) :
DISTRACTIONS EXTERNES
※ DISTRACTIONS VISUELLES
L’une des raisons pour lesquelles il est difficile de rester concentré
tout au long d’un exercice ou d’une compétition est due au fait que
de nombreuses distractions visuelles
※ DISTRACTIONS AUDITIVES
La plupart des compétitions sportives se déroulent dans des
environnements où différents types de bruit peuvent détourner
l’attention de chacun. Les distractions auditives courantes sont le
bruit de la foule, les avions volant au-dessus (généralement pendant
les championnats de tennis américains Open à New York), les
annonces à destination du public, les téléphones portables et les
conversations bruyantes entre les spectateurs. Un haltérophile
olympique participant à une grande compétition internationale a raté
une médaille d’or parce qu’un train est passé derrière le stade alors
qu’il se préparait pour son dernier essai. Certaines joueuses de
tennis se sont plaintes des grognements bruyants de Maria
Sharapova et on a débattu de la façon de contrôler ces
grognements, qui peuvent agir comme une distraction auditive.
En conséquence, la réussite sportive peut dépendre de la capacité
d’un athlète à ignorer ces distractions tout en se concentrant sur les
indices les plus pertinents pour accomplir la tâche. Le bruit et les
sons font partie de la plupart des sports d’équipe (par exemple,
basket-ball, football, hockey), bien que des environnements très
calmes soient de mise pour la plupart des sports individuels (par
exemple, golf, tennis). Ainsi, un son fort de la foule est généralement
plus dérangeant pour un golfeur, qui s’attend au silence, que pour un
joueur de hockey, qui s’attend probablement au bruit. Des
recherches (Ducrocq, Wilson, Vine et Derakshan 2016) ont montré
que les athlètes peuvent être entraînés pour devenir plus résistants
aux distractions, ce qui peut se traduire par de meilleures
performances sur le terrain. D’autres recherches (Herrebroden,
Sabo et Hystad, 2017) ont démontré que les golfeurs experts n’ont
pas constaté de diminution de leurs performances lorsqu’une
distraction auditive (survenue juste avant l’exécution du swing)
survenait. Ces golfeurs savaient que des distractions auditives
seraient parfois présentes pendant leur performance, mais ils ne
savaient pas quand. Peut-être est-ce parce qu’il s’agissait de
golfeurs experts, qu’ils ont pu se préparer aux distractions auditives,
même sans savoir quand elles se produiraient.
▷ POSITIF
1. Motivation (par exemple, « Puissance »)
2. Confiance (par exemple, « Je peux y arriver »)
3. Consigne (par exemple, « Concentre-toi sur ta
technique »)
4. Contrôle de l’anxiété (par exemple, « Calme-toi »)
▷ NÉGATIF
5. Inquiétude (par exemple, « Je me trompe encore »)
6. Désengagement (par exemple, « Je ne peux pas
continuer »)
7. Fatigue somatique (par exemple, « Je suis fatigué »)
▷ NEUTRE
8. Pensées non pertinentes (par exemple, « Que vais-je
faire plus tard ce soir ? »)
Des recherches menées sous le terme de processus ironiques dans
le sport ont montré qu’essayer de ne pas effectuer une action
spécifique peut déclencher par inadvertance son apparition (Wegner,
Ansfield et Piloff, 1998). En laboratoire, des preuves empiriques
démontrent que ce qui est accessible dans notre esprit peut exercer
une influence sur le jugement et le comportement simplement parce
qu’il est là. Ainsi, les gens qui essaient de bannir une pensée de leur
esprit – celle d’un ours blanc, par exemple – constatent que la
pensée revient environ une fois par minute. De même, les
personnes essayant de ne pas penser à un mot spécifique le lâchent
continuellement pendant les tests d’association de mots rapides.
Ces mêmes « erreurs ironiques » sont tout aussi faciles à évoquer
dans le monde réel. Par conséquent, des consignes telles que
« Quoi que tu fasses, ne fais pas une double faute maintenant »,
« N’envoie pas la balle dans le bunker ou le lac » et « Ne craque
pas » produiront généralement le comportement indésirable. C’est
particulièrement le cas sous pression. Par exemple, Woodman,
Barlow et Gorgulu (2015), lors d’une étude, ont demandé aux
joueurs de hockey de tirer sur une cible spécifique. On leur a
explicitement dit de faire attention de ne pas envoyer le palet à droite
de la cible car cela leur enlèverait des points (processus ironique).
De plus, ils ont été placés soit dans un état de faible anxiété
(contrôle), soit dans un état d’anxiété élevée (ils pouvaient gagner
cent-cinquante dollars s’ils avaient le score le plus élevé). Les
résultats ont montré que les participants dans la condition de forte
anxiété avaient plus d’erreurs à droite (ratés ironiques – on leur a
explicitement dit de ne pas manquer à droite) qu’à gauche. En
substance, les erreurs ironiques sont plus susceptibles de se
produire lorsqu’une personne est anxieuse.
De même, Gray, Orn et Woodman (2017) ont demandé à des
lanceurs expérimentés de lancer sur une cible divisée en quadrants.
L’un des quadrants valait un point, deux des quadrants ne valaient
aucun point, et frapper le quatrième quadrant enlevait un point. La
recherche a révélé que lorsqu’ils étaient sous pression, les lanceurs
expérimentés jetaient plus de lancers sur la zone qui les pénalisait
d’un point que sur les zones qui leur rapportaient zéro point (pas de
pénalité). Ainsi, dire aux joueurs de « ne pas rater », de « ne pas
lancer la balle à un certain endroit » ou de « ne pas faire une double
faute » se traduira par plus de ratés et de doubles fautes, surtout
lorsqu’ils sont anxieux.
Le dialogue interne a de nombreuses fonctions en plus d’améliorer
la concentration, comme l’augmentation de la confiance,
l’amélioration de la motivation, la régulation des niveaux d’activation,
l’amélioration de la préparation mentale, la rupture des mauvaises
habitudes, l’acquisition de nouvelles habiletés et le maintien de
l’effort. Ces utilisations du dialogue interne sont généralement
motivantes ou pédagogiques, selon les besoins de l’athlète. Il est
intéressant de noter que certaines recherches (Hanin et Stambulova,
2002) ont montré que les athlètes font un usage intensif des
métaphores dans leur dialogue interne (par exemple, rapide comme
un guépard, fort comme un taureau) et que ces métaphores,
lorsqu’elles sont générées par les athlètes eux-mêmes, sont
particulièrement utiles pour changer les comportements et les
performances.
Bien que les praticiens et les chercheurs aient fait valoir les
avantages potentiellement importants d’un dialogue interne positif
dans l’amélioration de la performance des tâches, ce n’est que
relativement récemment que la recherche empirique a corroboré
cette hypothèse. De plus, bien que l’accent soit mis ici sur
l’amélioration de la performance, certaines recherches ont montré
que le dialogue interne était efficace pour améliorer l’adhésion à
l’exercice (Cousins et Gillis, 2005).
Des recherches utilisant divers autres échantillons d’athlètes ont
montré que différents types de dialogues internes positifs
(pédagogique, motivationnel, lié à l’humeur, autosuffisant) peuvent
améliorer les performances. Ces études ont été menées, par
exemple, avec des skieurs de fond, des joueurs de tennis débutants
et expérimentés, des sprinteurs, des footballeurs et des patineurs
artistiques (voir Hatzigeorgiadis, Zourbanos, Galanis et Theodorakis,
2011). L’étude avec des patineurs artistiques (Ming et Martin, 1996)
est particulièrement impressionnante car un an après l’intervention
les participants ont indiqué qu’ils continuaient à utiliser le dialogue
interne pendant les entraînements et croyaient que cela améliorait
leur performance en compétition.
En outre, plusieurs recherches (par exemple, Hatzigeorgiadis,
Theodorakis et Zourbanos, 2004 ; Hatzigeorgiadis, Zourbanos,
Goltsios et Theodorakis, 2008) ont trouvé que le dialogue interne
pédagogique et motivationnel était efficace pour des tâches variant
en force, précision, endurance et coordination motrice fine. Cela
fonctionne en réduisant la fréquence des pensées interférentes tout
en augmentant la fréquence des pensées liées à la tâche.
Zourbanos, Hatzigeorgiadis, Bardas et Theodorakis (2013) ont
constaté que le dialogue interne pédagogique centré sur un focus
externe était plus bénéfique pour la performance au stade précoce
de l’apprentissage que le dialogue interne motivationnel. En outre,
une étude (Hardy, Begley et Blanchfield, 2015) a révélé,
contrairement à certaines études précédentes, que le dialogue
interne motivationnel améliorait considérablement la performance
d’une tâche de précision, mais uniquement pour les athlètes
hautement qualifiés effectuant une tâche bien apprise. Les auteurs
ont fait valoir que, puisque les athlètes étaient hautement qualifiés et
exécutaient une tâche bien apprise, ils n’avaient pas besoin
d’indices techniques spécifiques ; en fait, les signaux liés aux
consignes pourraient nuire à la performance qui, à ce niveau,
s’exécutait automatiquement.
※ ARRÊT DE LA PENSÉE
Une façon de faire face aux pensées négatives est de les arrêter
avant qu’elles ne nuisent à la performance. L’arrêt de la pensée
implique de se concentrer brièvement sur la pensée indésirable, puis
d’utiliser un signal ou un déclencheur pour arrêter la pensée et
libérer votre esprit. Le déclencheur peut être un simple mot comme
« stop » ou un déclencheur comme claquer des doigts ou frapper
votre main contre votre cuisse. Ce qui rend le signal le plus efficace
dépend de la personne.
Dans un premier temps, il est préférable de limiter l’arrêt de la
pensée aux situations pratiques. Chaque fois que vous commencez
à avoir une pensée négative, dites simplement « Stop » (ou le signal
que vous avez choisi) à haute voix, puis concentrez-vous sur un
signal lié à la tâche. Une fois que vous avez maîtrisé cela, essayez
de vous dire « Stop » doucement. Si une situation particulière (par
exemple, tomber pendant un saut au patinage artistique) produit un
discours intérieur négatif, vous devrez peut-être vous concentrer sur
cet aspect de la performance pour rester plus concentré et conscient
du problème particulier. Les vieilles habitudes ayant la vie dure, vous
devrez sûrement vous entraîner pendant régulièrement pour arrêter
vos pensées.
La citation de Rory McIlroy après son échec en 2011 est une idée
centrale de la thérapie rationnelle émotive (TRE) (Ellis, 1994). La
TRE propose que les croyances des individus (le dialogue interne)
sur l’adversité déterminent si leurs réactions émotionnelles et
comportementales sont adaptées ou inadaptées. Les croyances
irrationnelles mènent à des émotions dysfonctionnelles (anxiété
malsaine, dépression) et à des comportements inadaptés
(évitement) tandis que les croyances rationnelles mènent à des
émotions fonctionnelles (optimisme) et à des comportements
adaptatifs (approche). En appliquant la notion rationnelle et logique
selon laquelle des choses bien pires que l’échec sportif peuvent
arriver, les athlètes peuvent réduire ou éliminer les émotions
dysfonctionnelles. En substance, dans la TRE, les événements eux-
mêmes ne sont pas considérés comme intrinsèquement bons ou
mauvais. Au contraire, ils sont considérés comme neutres ; c’est
notre discours intérieur qui fournit une évaluation positive ou
négative, ce qui entraîne souvent des réactions émotionnelles
négatives.
Par exemple, prenons un basketteur qui est généralement un bon
shooteur mais qui a marqué un panier sur dix en première période.
Le joueur pourrait avoir l’impression qu’il shoote horriblement ce
soir-là, se sentir déprimé par sa terrible première période et décider
de ne pas shooter en seconde période parce que son shoot est
mauvais ce soir. Un autre joueur pourrait penser qu’il est un tireur à
50 % et qu’après ses échecs en première période, il sera
probablement meilleur en deuxième période. Donc, son dialogue
interne serait « Je veux le ballon parce que je m’attends à réussir le
prochain tir ». Un athlète blessé, en rééducation, pourrait voir son
absence pendant une saison comme un événement horrible. Le
dialogue interne serait « pourquoi moi ? » et entraînerait un manque
de motivation pour travailler avec diligence en rééducation parce que
toute la saison a été perdue. Un autre athlète pourrait y voir une
occasion de travailler dur (« Je peux le faire »), de se reposer après
un tas de blessures persistantes et de revenir encore plus fort la
saison prochaine. Ainsi, la même situation peut avoir deux résultats
différents en fonction de la perception de l’individu de la situation et
de son dialogue interne associé.
MESURES PSYCHOPHYSIOLOGIQUES
※ MESURES D’EEG
Dans les études utilisant l’EEG, les schémas d’activité cérébrale des
tireurs au pistolet et à la carabine et des archers ont généralement
été évalués avant le tir. On constate de façon cohérente que la
précision des performances de tir a tendance à être associée aux
fréquences alpha (généralement liées à un état de veille détendu)
dans l’hémisphère cérébral gauche. En particulier, l’activité alpha
augmente dans l’hémisphère gauche dans les quelques secondes
qui précèdent le relâchement de la flèche ou l’appui sur la gâchette
du pistolet. Cette augmentation de l’activité alpha suggère que les
tireurs de haut niveau ont acquis un tel contrôle sur leurs processus
attentionnels qu’ils peuvent volontairement réduire l’activité cognitive
dans leur hémisphère gauche. Ceci, à son tour, peut conduire à une
diminution des distractions cognitives sans rapport avec la tâche qui
pourraient autrement perturber les performances de tir (Summers et
Ford, 1995).
※ MESURES NEUROLOGIQUES
Une approche neurologique pour étudier l’attention est l’utilisation de
la fréquence cardiaque. Cela provient d’un travail dans les années
1960, lorsque Lacey (1967) expliquait que la décélération de la
fréquence cardiaque pendant la période préparatoire au tir était
causée par les tireurs qui dirigeaient leur attention vers l’extérieur à
ce moment-là – en se concentrant non seulement sur la cible
visuelle mais aussi sur la meilleure façon de stabiliser et d’aligner le
pistolet. Ces observations ont été étayées par des recherches plus
récentes (voir Hatfield et Hillman, 2001), qui indiquent que la
décélération cardiaque a tendance à se produire juste avant la
performance chez les athlètes de haut niveau dans des activités
qu’ils contrôlent individuellement (par exemple, le tir à l’arc, le tir au
pistolet, le tir à la carabine). Ces résultats peuvent s’expliquer par le
fait que les tireurs concentrent leur attention sur des signaux
externes qui les incitent à réagir.
Nous avons jusqu’ici détaillé le contexte et les résultats des
recherches concernant les processus attentionnels. Dans la section
suivante, nous suggérons des méthodes spécifiques pour améliorer
la focalisation attentionnelle et passer d’un type d’attention à l’autre.
AMÉLIORATION DE LA CONCENTRATION
POINT CLÉ
Les mots-clés doivent être soit pédagogiques (axés sur la technique), soit
motivants pour aider à se concentrer sur la tâche à accomplir.
POINT CLÉ
Les routines peuvent être utilisées avant ou pendant un événement pour
attirer l’attention, réduire l’anxiété, éliminer les distractions et renforcer la
confiance.
RÉSUMÉ
1. Définir la concentration et expliquer comment elle est liée
à la performance.
Approche informative
Attention
Attention sélective
Capacité attentionnelle
Concentration
Concentration attentionnelle
Conscience de la situation
Dialogue interne
Distractions auditives
Distractions externes
Distractions internes
Distractionsvisuelles
Effondrement
Épuisement de l’ego
Focalisation attentionnelle étroite
Focalisation attentionnelle externe
Focalisation attentionnelle interne
Focalisation attentionnelle large
Interruption de la pensée
Mots-clés
Pleine conscience
Pratiquants efficaces
Pratiquants inefficaces
Quiet eye
Stratégie attentionnelle associative
Stratégie attentionnelle dissociative
Thérapie comportementale émotionnelle rationnelle
Vigilance attentionnelle
QUESTIONS DE RÉVISION
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
AMÉLIORER LA SANTÉ
ET LE BIEN-ÊTRE
EXERCICE ET BIEN-ÊTRE
PSYCHOLOGIQUE
POINT CLÉ
Bien qu’aucune relation de cause à effet n’ait été établie, l’exercice
régulier est associé à une réduction de l’anxiété et de la dépression.
POINT CLÉ
L’humeur est généralement définie comme un état d’excitation
émotionnelle ou affective spontanée et de durée variable.
PRINCIPES D’UTILISATION
DE L’EXERCICE POUR AMÉLIORER
L’HUMEUR
▷ EXPLICATIONS PHYSIOLOGIQUES
Augmentation du flux sanguin cérébral
Modifications des neurotransmetteurs cérébraux
(norépinéphrine, endorphines, sérotonine)
Augmentation de la consommation maximale d’oxygène
et de l’apport d’oxygène aux tissus cérébraux
Réduction de la tension musculaire
Modifications structurelles du cerveau
Augmentation des concentrations sériques des
récepteurs endocannabinoïdes
▷ EXPLICATIONS PSYCHOLOGIQUES
Meilleure sensation de contrôle
Sentiment de compétence et d’auto-efficacité
Interactions sociales positives
Amélioration du concept de soi et de l’estime de soi
Possibilités de divertissement et de plaisir
CHANGER LA PERSONNALITÉ
ET LE FONCTIONNEMENT COGNITIF AVEC
L’EXERCICE
POINT CLÉ
Il a été démontré que l’exercice régulier est lié à une meilleure estime de
soi.
SCLÉROSE EN PLAQUES
CANCER
MALADIE DE PARKINSON
DIABÈTE
※ EXERCICE ET RÉSISTANCE
La résistance est un style de personnalité qui permet à une
personne de résister ou de faire face à des situations stressantes.
Le stress produit des effets limitants minimes chez une personnalité
résistante. Vous êtes considéré comme résistant si vous avez ces
trois traits de personnalité (Gentry et Kosaba, 1979) :
1. Un sentiment de contrôle personnel sur les
événements externes ;
2. Un sens d’implication, d’engagement et d’objectif
dans la vie quotidienne ;
3. La souplesse de s’adapter aux changements
inattendus en les percevant comme des défis ou des
opportunités de croissance future.
La recherche s’est concentrée sur la façon dont l’exercice combiné à
la résistance peut réduire certains des effets négatifs du stress. Une
étude a montré que les dirigeants d’entreprise qui ont obtenu un
score élevé à la fois en termes de résistance et d’exercice restent en
meilleure santé, par rapport à ceux qui ont obtenu un score élevé sur
l’un ou l’autre des items. Une autre étude a indiqué que l’exercice
combiné au soutien social entraînait moins de maladies chez les
personnes à la personnalité résistante (Kosaba, Maddi, Puccetti et
Zola, 1985). En substance, une personnalité résistante et pratiquant
l’exercice est plus susceptible de préserver sa santé qu’une
personne ne disposant que de l’une ou de l’autre de ces qualités.
POINT CLÉ
L’exercice peut aider à protéger contre les maladies liées au stress, en
particulier pour les personnes résistantes.
FONCTIONNEMENT COGNITIF
POINT CLÉ
La course à pied peut être un complément peu coûteux et rapide aux
psychothérapies traditionnelles, et elle offre des avantages
supplémentaires pour la santé, tels qu’une efficacité cardiovasculaire
accrue et un contrôle du poids.
OUTILS PÉDAGOGIQUES
RÉSUMÉ
1. Expliquer les effets de l’exercice sur l’anxiété et la
dépression.
Dépression
Effets aigus
Effets chroniques
Euphorie du coureur
Qualité de vie
Résistance/Endurance
Satisfaction par rapport à la vie
QUESTIONS DE RÉVISION
COMPORTEMENT ET ADHÉSION
À L’EXERCICE
LE CONTRÔLE DU POIDS
PLAISIR
POINT CLÉ
Tant les avantages physiologiques que psychologiques de l’exercice
peuvent être mis en avant pour aider à persuader les personnes
sédentaires d’initier un programme d’exercice.
OPPORTUNITÉS DE SOCIALISATION
POINT CLÉ
Les gens citent souvent les contraintes de temps comme raison pour ne
pas faire d’exercice, mais ces contraintes sont plus perçues que réelles et
révèlent souvent les priorités d’une personne.
MANQUE D’ÉNERGIE
MANQUE DE MOTIVATION
Un manque d’énergie est lié à un manque de motivation suffisant
pour maintenir l’activité physique sur une longue période. Il faut de
l’engagement et du dévouement pour maintenir une activité
physique régulière lorsque la vie quotidienne est remplie par le
travail, la famille et les amis. Parce qu’il est facile de laisser d’autres
aspects de la vie prendre tout votre temps et votre énergie, garder à
l’esprit les avantages positifs de l’activité physique devient encore
plus important pour maintenir votre motivation.
COMPORTEMENT SÉDENTAIRE
POINT CLÉ
Les professionnels de l’exercice devraient constamment fournir des
informations solides et scientifiques sur l’exercice et l’activité physique afin
d’augmenter la probabilité que les clients adhèrent à un programme de
préparation physique.
THÉORIES ET MODÈLES D’ENGAGEMENT
PHYSIQUE
PRÉVENIR UN ABANDON
Enfin, une étude qui s’est concentrée sur les intentions de faire de
l’exercice mais qui n’a pas testé la théorie du comportement planifié
offre des points de vue intéressants. Plus précisément, les
chercheurs (Chatzisarantis et al., 2016) ont testé la notion selon
laquelle pour commencer l’exercice, la stratégie optimale était
d’avoir une forte intention de faire de l’exercice et aucune intention
de s’engager dans des activités compétitives. Cependant, ils ont
constaté que la stratégie optimale pour commencer à pratiquer une
activité physique était une forte intention de faire de l’activité
physique et une intention légèrement moins forte (ou modérée) de
s’engager dans des comportements compétitifs. Les auteurs ont fait
valoir que c’était le cas parce que les gens sont motivés à persister
face aux obstacles (à condition que ces obstacles ne soient pas trop
difficiles à surmonter).
THÉORIE DE L’AUTODÉTERMINATION
MODÈLE TRANSTHÉORIQUE
Bien que les modèles dont nous venons de parler soient utiles
lorsque nous essayons de comprendre pourquoi les gens font ou
non de l’exercice, ces concepts ont tendance à se concentrer sur un
moment donné. Cependant, le modèle transthéorique (Prachaska,
DiClemente et Norcross, 1992) soutient que les individus
progressent à travers les étapes du changement et que le
mouvement à travers les étapes est cyclique (figure 19.4) plutôt que
linéaire car de nombreuses personnes ne réussissent pas dans leurs
efforts pour établir et maintenir les changements de style de vie. Ce
modèle soutient que les interventions et les informations doivent être
adaptées pour correspondre à l’étape particulière dans laquelle se
trouve un individu à ce moment-là (voir
« Faire correspondre l’intervention d’exercice à l’individu »). Il y a six
étapes dans le modèle transthéorique :
MODÈLES ÉCOLOGIQUES
INTÉGRATION DE MODÈLES
FACTEURS PERSONNELS
※ VARIABLES DÉMOGRAPHIQUES
Les variables démographiques sont traditionnellement étroitement
associées à l’activité physique. L’éducation, le revenu et le statut
socio-économique ont tous été constamment et positivement liés à
l’activité physique. Plus précisément, les personnes ayant des
revenus plus importants, un niveau de scolarité et un statut
professionnel plus élevés sont plus susceptibles d’être
physiquement actifs, si l’on mesure les auto-déclarations de
personnes ayant une activité physique (Kari et al., 2015). L’intérêt
pour le statut socio-économique est de plus en plus grand, car de
nombreux obstacles ont été identifiés pour les personnes à faible
statut socio-économique qui diminuent la participation à l’activité
physique (Perkins, 2018). Il s’agit notamment du stress chronique et
de la dépression, de l’insécurité alimentaire, de l’absence de
logement, de la criminalité et des quartiers insalubres, du manque
de transports et du sous-emploi ou du chômage. En relation avec le
statut socio-économique, les personnes qui fument et les ouvriers
(par exemple, dans le bâtiment ou à l’usine) sont moins susceptibles
d’être aussi physiquement actifs que leurs homologues non-fumeurs
et cadres (par exemple, les gestionnaires de fonds, les banquiers).
De nombreux ouvriers peuvent penser que leur travail exige
suffisamment d’activité physique pour leur santé et leur forme
physique, mais avec l’utilisation de la technologie dans l’industrie
aujourd’hui, la plupart des travailleurs ne dépensent pas autant
d’énergie qu’il y a cinquante ans.
POINT CLÉ
Les ouvriers ont généralement des taux d’adhésion à l’exercice inférieurs
à ceux des cadres. Cependant, des choix accrus peuvent augmenter leurs
taux d’adhésion.
※ COMPORTEMENTS
Parmi les études sur les nombreux comportements susceptibles de
prédire les habitudes d’activité physique à l’âge adulte, la recherche
sur l’activité physique et la participation sportive antérieures d’une
personne a produit certaines des conclusions les plus intéressantes.
Dans les programmes supervisés dans lesquels l’activité peut être
directement observée, la participation passée à un programme
d’exercices est l’indicateur le plus fiable de la participation actuelle
(Trost, Owen, Bauman, Sallis et Brown, 2002). Autrement dit, une
personne qui est restée active dans un programme organisé
pendant six mois est susceptible de l’être un an ou deux plus tard.
POINT CLÉ
La participation précoce au sport et à l’activité physique devrait être
encouragée car il existe une relation positive entre l’exercice pendant
l’enfance et les habitudes d’activité physique des adultes.
FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX
※ ENVIRONNEMENT SOCIAL
Le soutien social est un aspect clé de l’environnement social, et ce
soutien de la famille et des amis a toujours été lié à l’activité
physique et au respect des programmes d’exercice structurés chez
les adultes. Un conjoint a une grande influence sur l’adhésion à
l’exercice, et l’attitude d’un conjoint peut exercer encore plus
d’influence que sa propre attitude (Dishman, 1994). Dans ce sens,
Raglin (2001) a trouvé un taux d’abandon pour les sportifs solos
mariés (une seule personne d’un couple marié faisant de l’exercice)
de 43 %, tandis que pour les couples sportifs mariés (les deux
personnes dans le programme d’exercice), le taux d’abandon n’était
que de 6,3 %. Ainsi, participer réellement à un programme
d’exercice fournit un soutien important à un conjoint. Le soutien
social s’est également révélé efficace pour la rééducation après
blessure (Levy, Remco, Polman, Nicholls et Marchant, 2009). Plus
précisément, les athlètes estimaient que le soutien social les aidait à
faire face au stress d’être blessé et de ne pas pouvoir participer à
leur sport. Les amis, la famille et le kinésithérapeute étaient
considérés comme offrant différents types de soutien social (soutien
aux tâches, soutien émotionnel). Enfin, une étude de Carron,
Hausenblas et Mack (1996) a révélé que pour les variables sociales,
l’indicateur le plus fort de l’adhésion était l’influence du soutien de la
famille et d’autres personnes importantes sur les attitudes à l’égard
de l’exercice.
POINT CLÉ
L’appui du conjoint est essentiel pour améliorer les taux d’adhésion des
personnes participant à des programmes d’exercice. Les conjoints
devraient participer à des séances d’orientation ou à des programmes
d’exercices parallèles.
※ ENVIRONNEMENT PHYSIQUE
Un emplacement pratique est important pour la participation
régulière à des programmes d’exercices collectifs. La commodité
perçue et la proximité réelle de la maison ou du travail sont des
facteurs qui déterminent systématiquement si une personne choisit
de faire de l’exercice et adhère à un programme d’exercice
(Buckworth et Dishman, 2007). Plus le lieu d’exercice est proche de
la maison ou du travail d’une personne, plus il est probable que
l’individu commencera et suivra un programme. Des lieux tels que
les écoles et les centres de loisirs offrent des lieux potentiellement
efficaces pour les programmes d’activité physique communautaires
(Smith et Biddle, 1995). Dans ce sens, King et ses collègues (2000)
ont constaté qu’environ les deux tiers des femmes de leur étude ont
exprimé une préférence pour entreprendre une activité physique par
elles-mêmes dans leur quartier plutôt que d’aller dans un centre de
fitness. De plus, Sallis (2000) a fait valoir que l’une des principales
raisons de l’épidémie actuelle de modes de vie inactifs est
l’environnement bâti moderne, qui comprend des obstacles formels
à l’activité physique tels que le manque de pistes cyclables et
pédestres, de parcs et d’autres endroits ouverts où une activité
physique pourrait avoir lieu. Crust, Henderson et Middleton (2013)
ont constaté que les pratiquants qui marchaient à la campagne
affichaient des niveaux plus élevés de plaisir et d’estime de soi que
les pratiquants qui marchaient dans des environnements verts
urbains (par exemple, les parcs urbains). Comme le plaisir est lié à
l’adhésion à l’exercice, l’exercice à la campagne devrait faciliter
l’adhésion à l’exercice.
Le climat ou la saison peuvent également influencer la participation
à une activité physique. Les niveaux d’activité sont plus bas en hiver
et plus élevés en été. De plus, des études ont montré que le temps
passé à l’extérieur est l’un des meilleurs corrélats de l’activité
physique chez les enfants d’âge préscolaire (Kohl et Hobbs, 1998).
Pourtant, l’explication la plus répandue que les gens invoquent pour
abandonner les programmes d’exercices cliniques et en groupe
supervisés est le manque de temps perçu (Buckworth et Dishman,
2007 ; Dishman et Buckworth, 1997). Combien de fois avez-vous
entendu quelqu’un dire : « Je voudrais faire de l’exercice, mais je
n’ai tout simplement pas le temps » ? Pour de nombreuses
personnes, cependant, ce manque de temps perçu reflète plutôt un
manque d’intérêt ou d’engagement. Les pratiquants réguliers sont au
moins aussi susceptibles que les personnes sédentaires ou inactives
de considérer le temps comme un obstacle à l’exercice. Par
exemple, les femmes qui travaillent à l’extérieur de la maison sont
plus susceptibles de faire de l’exercice régulièrement que celles qui
travaillent chez elles, et les parents seuls sont plus actifs
physiquement que les parents de familles biparentales. Il n’est donc
pas clair que les contraintes de temps prédisent ou déterminent
vraiment la pratique d’une activité physique. Au contraire, l’inactivité
physique peut être plus liée à de mauvaises compétences en
gestion du temps qu’à un manque de temps. Aider les nouveaux
pratiquants à gérer plus efficacement la décision de faire de
l’exercice pourrait être particulièrement bénéfique.
▷QUALITÉS DU LEADER
Bien que peu de recherches aient été menées dans ce domaine, des
données empiriques suggèrent que la qualité de l’encadrement d’un
programme est importante pour déterminer son succès. Un bon
leader peut compenser dans une certaine mesure d’autres lacunes
du programme, comme un manque d’espace ou d’équipement. De
même, un leadership faible peut entraîner l’arrêt du programme,
quelle que soit la complexité de l’installation. Cela souligne
l’importance d’évaluer non seulement les activités et les installations
d’un programme, mais aussi l’expertise et la personnalité des
responsables du programme. Les bons leaders sont compétents,
sympathiques et se soucient de la sécurité et du confort
psychologique des pratiquants.
Bray, Millen, Eidness et Leuzinger (2005) ont constaté qu’un style de
leadership qui mettait l’accent sur l’interactivité, l’encouragement et
l’énergie ainsi que sur le feedback et l’encouragement en face-à-
face procurait plus de plaisir chez les pratiquants novices. Une étude
réalisée par Puente et Anshel (2010) a indiqué que les animateurs
leaders qui ont un style de leadership démocratique améliorent
l’autodétermination (un sentiment accru de compétence et
d’autonomie) des pratiquants, ce qui conduit à son tour à une
augmentation des taux d’adhésion et à un niveau de plaisir accru.
De plus, Loughead, Patterson et Carron (2008) ont constaté que les
animateurs qui encourageaient la cohésion des tâches (que tout le
monde dans le groupe devrait se concentrer sur l’amélioration de la
condition physique d’une manière ou d’une autre) augmentaient les
sentiments de cohésion du groupe et d’affect positif chez les
membres individuels du groupe. Ainsi, une interaction du style de
leadership et des caractéristiques du programme a produit le plus
grand plaisir, ce qui a été démontré comme affectant l’adhésion à
l’exercice.
Un animateur peut ne pas être aussi efficace dans toutes les
situations. Prenons les exemples de Caleb « Fitness » Marshall,
Ashley Graham, Cassey Ho et Tony Hortin, qui ont tous eu un impact
important sur les programmes de fitness. Bien qu’ils soient tous des
leaders performants, ils s’adressent à différents types de personnes.
Ainsi, une personne essayant de commencer un programme
d’exercice devrait trouver une correspondance en matière de style
avec un leader qui est attrayant et motivant pour cette personne.
Enfin, Smith et Biddle (1995) et Biddle (2011) ont noté que des
programmes en Europe ont été développés pour former et habiliter
les cadres à promouvoir l’activité physique. Celles-ci se sont
concentrées sur des stratégies de changement de comportement
plutôt que sur l’enseignement d’un répertoire d’habiletés de
mouvement physique.
PARAMÈTRES DES INTERVENTIONS
D’EXERCICE
POINT CLÉ
L’intensité de l’exercice doit être maintenue à des niveaux modérés pour
augmenter la probabilité d’adhésion à long terme aux programmes
d’exercices.
ENTRETIEN MOTIVATIONNEL
L’entretien motivationnel (EM) a été défini comme « une
forme d’orientation collaborative centrée sur la personne
pour susciter et renforcer la motivation au changement »
(Miller et Rollnick, 2009). Plus précisément, il s’agit d’une
brève intervention psychothérapeutique pour augmenter
la probabilité qu’un client envisage, initie et maintienne
des stratégies spécifiques pour réduire les
comportements nocifs pour la santé. Bien que cela ait
été développé pour améliorer la motivation dans divers
contextes de santé, cela a été appliqué au
comportement de l’adhésion à l’exercice. Breckon (2002)
donne un aperçu de l’entretien motivationnel, mais
l’esprit de l’EM peut être synthétisé dans les principes
suivants :
Il incombe au client, et non au conseiller,
d’articuler et de résoudre l’ambivalence du client
(par exemple, faire de l’exercice ou ne pas faire
d’exercice).
La motivation au changement provient du client
plutôt que du conseiller.
Le style du conseiller est plus centré sur le client
(par opposition à la confrontation ou à
l’agressivité), laissant le client comprendre son
ambivalence à l’égard de l’exercice.
La disposition au changement n’est pas un trait
du client, mais plutôt un produit fluctuant de
l’interaction interpersonnelle (c’est-à-dire que le
conseiller peut supposer une plus grande
disposition au changement que ce n’est le cas).
La relation client-conseiller est davantage un
partenariat, avec le conseiller respectant
l’autonomie et la prise de décision du client.
Une étude a examiné la compréhension et l’application
de l’EM par les préparateurs mentaux. Les résultats ont
démontré que ces professionnels utilisaient implicitement
plusieurs des concepts de l’EM, tels que l’adoption d’une
approche centrée sur l’athlète, le soutien de l’autonomie
de l’athlète, l’écoute réflexive et la démonstration
d’empathie. Cependant, plusieurs lacunes dans la
connaissance et l’application de l’EM ont également été
constatées. Par conséquent, les préparateurs mentaux
doivent mieux comprendre et utiliser explicitement les
principes de base de l’EM.
※ INSTRUCTIONS
Une instruction est un signal qui déclenche un comportement. Les
instructions peuvent être verbales (par exemple, « accrochez-
vous »), physiques (par exemple, surmonter un « point de friction »
en haltérophilie) ou symboliques (par exemple, équipement
d’entraînement dans la voiture). Le but est d’augmenter les indices
pour le comportement souhaité et de diminuer les signaux pour les
comportements concurrents. Des exemples de signaux pour
augmenter le comportement d’exercice comprennent des affiches,
des slogans, des notes, le placement de l’équipement d’exercice
dans des endroits visibles, le recrutement d’un soutien social et la
réalisation d’exercices au même moment et au même endroit
chaque jour.
Dans une expérience de Vallerand, Vanden Auweele, Boen,
Schapendonk et Dornez (2005), un panneau d’affichage reliant
l’utilisation des escaliers à la santé et à la forme physique a été
placé à une jonction entre l’escalier et l’ascenseur, augmentant
considérablement l’utilisation des escaliers (77 % au lieu de 69 %).
Une deuxième instruction a consisté en un e-mail complémentaire
envoyé une semaine plus tard par le médecin du travail, soulignant
les bienfaits pour la santé d’une utilisation régulière des escaliers.
Les résultats ont révélé une augmentation de l’utilisation des
escaliers de 77 à 85 %. Une fois l’enseigne retirée, cependant,
l’utilisation des escaliers a diminué et est revenue aux niveaux de
base (67 %). Enfin, il a été démontré que l’envoi de SMS concernant
ses objectifs d’exercice entraînait une marche beaucoup plus rapide
et une plus grande perte de poids (Prestwich, Perugini et Hurling,
2009).
Ainsi, la suppression d’une instruction peut avoir un effet négatif sur
le comportement d’adhésion. Les enseignes, affiches et autres
matériels doivent être gardés à la vue des pratiquants pour
encourager l’adhésion. Finalement, les instructions peuvent être
progressivement éliminées grâce à un processus appelé
évanouissement. L’utilisation d’une instruction diminuant au fil du
temps permet à un individu d’acquérir une indépendance croissante
sans le retrait soudain de l’instruction, ce qui s’est produit dans
l’étude de l’escalier.
※ CONTRATS
Une autre façon de changer le comportement consiste à demander
aux pratiquants de conclure un contrat avec l’animateur de
l’exercice. Le contrat spécifie généralement les attentes, les
responsabilités et les éventualités en matière de changement de
comportement. Les contrats doivent inclure des objectifs réalistes,
les dates auxquelles les objectifs doivent être atteints et les
conséquences du non-respect des objectifs (Willis et Campbell,
1992). Un autre type de contrat, dans lequel les participants signent
une déclaration d’intention de se conformer au programme
d’exercice, a également été utilisé avec efficacité. Des recherches
ont montré que les personnes qui signent une telle déclaration ont
une participation nettement meilleure que celles qui refusent de
signer. Ainsi, les personnes qui choisissent de ne pas signer une
déclaration d’intention de se conformer au programme peuvent
indiquer qu’elles ont besoin de mesures spéciales pour renforcer
leur motivation. De plus, lorsque le contrat est utilisé, l’accent doit
être mis sur l’aide à la personne pour qu’elle passe à l’action,
l’établissement de critères pour atteindre les objectifs et la fourniture
d’un moyen de clarifier les conséquences (Kanfer et Gaelick, 1986).
Ces principes sont toujours applicables aujourd’hui.
APPROCHES DE RENFORCEMENT
Le renforcement, qu’il soit positif ou négatif, est un puissant
déterminant de l’action future. Pour augmenter l’adhésion à
l’exercice, des incitations ou des récompenses (par exemple, des t-
shirts) peuvent être accordées pour rester dans le programme. Nous
discutons en détail de quelques interventions de renforcement.
※ FEEDBACKS
Fournir des feedbacks aux pratiquants sur leurs progrès peut avoir
des avantages en termes de motivation. Par exemple, Brickwood,
Smith, Watson et Williams (2017) ont utilisé la technologie pour
fournir des commentaires aux individus afin de les aider à adhérer à
un programme d’exercice. Plus précisément, les pratiquants ont reçu
des commentaires sur le suivi de leur activité physique à distance
via une application de suivi d’activité pour smartphone synchronisée
avec un tracker d’activité porté au poignet. Cela a fourni un feed-
back automatisé sur la cohérence avec les objectifs d’activité fixés.
De plus, les conseils impliquaient des appels téléphoniques de suivi
toutes les deux semaines pendant les trois premiers mois et une fois
par mois pendant les neuf mois restants du suivi. Cette étude est en
cours, mais l’utilisation de nouvelles technologies pour fournir un
feedback constant (comme les montres de fitness) sur les niveaux
d’activité physique semble être populaire. De plus, dans une étude
de Marcus et de ses collègues (2007), les participants qui ont reçu
des commentaires imprimés sur les niveaux d’exercices ont affiché
des niveaux d’exercice et d’adhésion plus élevés que les pratiquants
qui ont reçu des commentaires par téléphone. Peut-être que le fait
de pouvoir voir les commentaires imprimés à tout moment a rappelé
aux membres du groupe l’importance de faire de l’exercice.
POINT CLÉ
Plus le feedback est individualisé, plus il a de chances de réussir.
※ ÉTABLISSEMENT D’OBJECTIFS
L’établissement d’objectifs peut être une technique de motivation
utile pour améliorer le comportement et l’adhésion à l’exercice. Dans
une étude, 99 % des participants qui étaient inscrits à un cours
intermédiaire de fitness se sont fixé plusieurs objectifs
personnellement motivants pour leur participation à l’exercice (Poag-
Ducharme et Brawley, 1994). Les objectifs d’exercice les plus
souvent rapportés comprenaient l’amélioration de la forme
cardiovasculaire (28 %), la tonification ou le renforcement des
muscles (18 %) et la perte de poids (13 %). Parallèlement à ces
objectifs, il y avait plusieurs plans d’action pour atteindre les
objectifs, comme apporter des vêtements de fitness à l’école ou au
travail (25 %), assister régulièrement à des cours de fitness (16 %)
et organiser le temps ou le travail autour du fitness (9 %).
Martin et ses collègues (1984) ont constaté que les objectifs flexibles
que les participants se fixaient entraînaient une meilleure assiduité
et un meilleur maintien du comportement à l’exercice (pendant une
période de trois mois) que les objectifs fixés par l’instructeur. Plus
précisément, les taux de participation étaient de 83 % lorsque les
pratiquants fixaient leurs propres objectifs, contre 67 % lorsque les
instructeurs fixaient les objectifs. De plus, 47 % de ceux qui se
fixaient leurs propres objectifs faisaient encore de l’exercice trois
mois après la fin du programme (contre 28 % des personnes pour
lesquelles l’instructeur s’était fixé des objectifs). Les objectifs basés
sur le temps ont entraîné une meilleure assiduité (69 %) que les
objectifs basés sur la distance (47 %). Plusieurs études ont examiné
l’influence des objectifs qui étaient intrinsèques au contenu par
rapport à ceux qui étaient extrinsèques (par exemple, Sebire,
Standage et Vansteenkiste, 2009, 2012). En utilisant la TAD comme
approche directrice, les auteurs ont comparé les pratiquants qui se
fixaient des objectifs intrinsèques (en se concentrant sur le
développement des intérêts personnels, des valeurs et du potentiel
comme l’amélioration de la santé) avec ceux qui se fixaient des
objectifs extrinsèques (se concentrant sur des valeurs telles que la
renommée, la richesse et l’apparence physique attrayante). Les
pratiquants qui se fixent des objectifs intrinsèques ont rapporté des
niveaux plus élevés d’estime de soi, de bien-être psychologique, de
satisfaction des besoins psychologiques et d’activité physique
modérée à haute et des niveaux d’anxiété plus faibles que les
pratiquants qui se fixent des objectifs extrinsèques. De plus, lors
d’entretiens qualitatifs approfondis, les pratiquants ayant des
motivations intrinsèques ont rapporté plus de satisfaction à atteindre
la relation, l’autonomie et la compétence. Les auteurs soutiennent
que la fixation d’objectifs intrinsèques influence le comportement en
matière d’activité physique, car ces objectifs sont associés à des
formes plus autonomes de motivation à l’exercice (Sebire et al.,
2009, 2012).
Karoly et ses collègues (2005) ont étudié le rôle de l’établissement
d’objectifs chez les pratiquants réguliers et irréguliers. Les résultats
ont révélé que les pratiquants irréguliers avaient tendance à
accorder une plus grande importance motivationnelle à leurs
objectifs interférents (par exemple, scolaires, relations, famille) que
les pratiquants réguliers, qui étaient mieux en mesure d’équilibrer
leurs objectifs. En substance, les pratiquants réguliers ont
manifestement acquis la capacité d’élever la signification d’auto-
régulation de leurs périodes d’exercice relativement peu fréquentes
au même niveau que leurs objectifs académiques et interpersonnels.
Les auteurs suggèrent que les pratiquants irréguliers devraient
réorganiser leurs objectifs afin que les objectifs d’exercice physique
reçoivent autant d’attention que les autres objectifs importants de
leur vie. Enfin, Wilson et Brookfield (2009) ont comparé les effets
des objectifs de processus (par exemple, maintenir une fréquence
cardiaque minimale pendant trente minutes d’exercice) avec ceux
des objectifs de résultats (par exemple, perdre cinq kilogrammes en
cinq semaines). Les résultats ont révélé que le groupe ayant des
objectifs de processus avait des taux d’adhésion plus élevés six
mois plus tard (66 %) que le groupe ayant des objectifs de résultats
(44 %). De plus, le groupe ayant des objectifs de processus a
montré une motivation intrinsèque plus élevée que le groupe ayant
des objectifs de résultats.
POINT CLÉ
Les objectifs liés à l’exercice devraient être autodéfinis plutôt que définis
par l’instructeur, flexibles plutôt que fixes et basés sur le temps plutôt que
sur la distance.
※ ASSOCIATION ET DISSOCIATION
Les pensées ou les cognitions – ce sur quoi les gens concentrent
leur attention – pendant l’exercice sont également importantes pour
l’adhésion au programme d’exercice. Lorsque l’accent est mis sur le
feedback interne du corps (par exemple, sensation dans les muscles
ou respiration), cela s’appelle l’association ; lorsque l’accent est mis
sur l’environnement extérieur (par exemple, la beauté du paysage),
cela s’appelle la dissociation (une distraction). Dans une étude
portant sur un programme d’exercice de douze semaines, les
pratiquants dissociatifs maintenaient leur pratique de l’exercice sur le
long terme durant trois mois (87 % contre 37 %) et six mois (67 %
contre 43 %) par rapport aux pratiquants associatifs (Martin et al.,
1984). Se concentrer sur l’environnement plutôt que sur ce que l’on
ressent peut améliorer les taux d’adhésion à l’exercice, car penser à
autre chose réduit l’ennui et la fatigue d’une personne. Chez les
personnes qui commencent à faire de l’exercice, l’utilisation de
stratégies dissociatives a aidé à détourner leur attention de la
douleur et de l’inconfort de l’exercice (Lind, Welch et Ekkekakis,
2009).
APPROCHES DÉCISIONNELLES
APPROCHES INTRINSÈQUES
RÉSUMÉ
1. Détailler les raisons pour lesquelles les gens font ou ne
font pas d’exercice.
Association
Autoévaluation
Bilan décisionnel
Comportement sédentaire
Entretien de motivation
Évanouissement
Dissociation
Instruction
Modèle de croyance en la santé
Modèle écologique
Modèle de maintien de l’activité physique
Modèle transthéorique
Norme subjective
Théorie cognitive sociale
Théorie du comportement planifié
Théorie de l’autodétermination (TAD)
QUESTIONS DE RÉVISION
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
BLESSURES SPORTIVES
ET PSYCHOLOGIE
CAUSES DE BLESSURE
FACTEURS PHYSIQUES
FACTEURS SOCIAUX
Des raisons sociales ont également été citées comme causes
potentielles de blessures sportives. Un de ces facteurs réside dans
la perception des athlètes que le fait de
« jouer » avec la douleur et les blessures est très valorisé dans la
société américaine (Malcom, 2006). De nombreuses études
montrent que pratiquer une activité physique en dépit de blessures
est considéré comme une caractéristique souhaitée par d’autres,
comme les amis, la famille, les parents, les coéquipiers et les
entraîneurs. Albert (1999) a constaté que les cyclistes décrivent les
blessures comme l’un des dangers et des risques potentiels que l’on
prend à vélo. De plus, les individus semblent endurer des douleurs
et des blessures pour atteindre leurs objectifs, comme courir un
marathon ou faire partie de l’équipe titulaire au coup d’envoi d’un
match. Dans le passé, cette idée de « jouer » avec la douleur et les
blessures était généralement un phénomène masculin parce que la
participation au sport et à l’exercice était traditionnellement
considérée comme une activité masculine (Liston, Reacher, Smith et
Waddington, 2006). Cependant, avec la croissance du sport féminin
et la participation à l’exercice, les femmes ont adopté une attitude
qui consiste à minimiser leurs blessures et à continuer à pratiquer
leur activité physique malgré la douleur. Par exemple, Malcom a
constaté en 2006 que bien que les filles jouant au softball n’aient pas
commencé avec l’intention de jouer malgré la douleur et les
blessures, il ne leur a pas fallu longtemps pour minimiser leurs
blessures, se moquer de celles qui ont montré leur douleur et pour
continuer à jouer après des incidents qu’elles ont décrits plus tard
comme douloureux.
FACTEURS PSYCHOLOGIQUES
FACTEURS DE PERSONNALITÉ
NIVEAUX DE STRESS
Comprendre pourquoi les athlètes qui ont un stress élevé dans la vie
sont plus sujets aux blessures peut vous aider de manière
significative à concevoir des programmes de médecine du sport
efficaces qui traitent des réactions au stress et de la prévention des
blessures. Deux théories majeures – la perturbation de l’attention et
l’augmentation de la tension musculaire – ont été avancées pour
expliquer la relation stress-blessure.
PERTURBATION DE L’ATTENTION
AUTRES EXPLICATIONS
PSYCHOLOGIQUES DES BLESSURES
Des slogans tels que « Soyez durs ou rentrez chez vous », « Pas de
victoire sans douleur » et « Dépassez vos limites » caractérisent
l’orientation à 110 % d’effort que de nombreux entraîneurs
promeuvent. En récompensant un tel effort sans insister également
sur la nécessité de reconnaître et d’accepter les blessures, les
entraîneurs encouragent leurs athlètes à se blesser ou à prendre
des risques excessifs (Williams et Scherzer, 2015). Un joueur de
football américain universitaire peut par exemple être récompensé à
plusieurs reprises pour avoir sacrifié son corps. Il devient de plus en
plus audacieux, courant pour couvrir les coups d’envoi, jusqu’au jour
où il se jette et subit une grave blessure.
POINT CLÉ
Apprenez aux athlètes et aux pratiquants à distinguer l’inconfort normal,
qui accompagne la surcharge et l’augmentation des volumes
d’entraînement, de la douleur qui accompagne l’apparition des blessures.
Cela ne veut pas dire que les athlètes ne devraient pas jouer avec
assurance et s’engager fort quand ils pratiquent le football
américain, la lutte et le rugby, mais il ne faut pas trop insister sur le
fait d’être à 110 % pour que les athlètes prennent des risques
excessifs – comme percuter ou plaquer tête baissée – et augmenter
leurs risques de blessure grave.
Le fait de se comporter « comme un dur » ne se limite pas aux
sports de contact. Beaucoup d’athlètes et de pratiquants croient
qu’ils doivent s’entraîner en éprouvant de la douleur et que « plus on
en fait, mieux c’est ». Par conséquent, ils versent dans le
surentraînement et souffrent de tennis-elbow, de périostite, de
douleurs à l’épaule ou d’autres blessures. Certains professionnels
de la médecine du sport estiment que ces types de blessure issue
du surentraînement sont en augmentation, en particulier chez les
jeunes athlètes (Difiori, 2002 ; Hutchinson et Ireland, 2003). Un
entraînement physique intensif implique de l’inconfort, mais les
athlètes et les pratiquants doivent apprendre à distinguer l’inconfort
normal, qui accompagne la surcharge et l’augmentation des volumes
d’entraînement, et la douleur qui accompagne l’apparition des
blessures.
ÉTHIQUE DU SPORT
RÉACTIONS PSYCHOLOGIQUES
À L’EXERCICE ET AUX BLESSURES
SPORTIVES
COMMOTION CÉRÉBRALE :
LA BLESSURE SPORTIVE NUISIBLE
AUTRES RÉACTIONS
COMPOSANTES PHYSIOLOGIQUES
DE LA GUÉRISON DES BLESSURES
POINT CLÉ
Pour une guérison complète, les aspects physiques et psychologiques de
la rééducation après blessure doivent être pris en compte.
POINTS CLÉS
Établissez une relation avec l’athlète blessé en :
– adoptant son point de vue (en pensant à ce qu’il doit ressentir) ;
– fournissant un soutien émotionnel ;
– étant réaliste mais positif et optimiste.
POINT CLÉ
Les personnes très motivées ont tendance à en faire trop. Les athlètes qui
récupèrent ne devraient pas aller au-delà de leur programme simplement
parce qu’ils se sentent mieux un jour donné.
Une autre bonne façon d’aider les sportifs blessés à faire face aux
blessures est de tenir compte des recommandations des athlètes
blessés. Les membres d’une équipe de ski américaine qui ont subi
des blessures de fin de saison ont fait plusieurs suggestions pour les
athlètes blessés, les entraîneurs travaillant avec eux et les médecins
du sport (Gould, Udry, Bridges et Beck, 1996, 1997). Ces
recommandations, résumées dans les « Recommandations des
skieurs de haut niveau pour faire face aux blessures de fin de saison
et faciliter la rééducation », doivent être prises en considération par
les athlètes blessés et ceux qui les assistent.
RÉSUMÉ
1. Discuter du rôle des facteurs psychologiques dans les
blessures sportives et physiques.
Commotion cérébrale
Empathie
Encéphalopathie traumatique chronique
Processus de deuil
Soutien social
QUESTIONS DE RÉVISION
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
COMPORTEMENTS ADDICTIFS
ET MALSAINS
POINT CLÉ
L’anorexie mentale est une maladie psychologique caractérisée par une
peur intense de devenir obèse, une image corporelle perturbée, une perte
de poids importante, le refus de maintenir un poids corporel normal et une
aménorrhée.
POINT CLÉ
La boulimie est un mode d’alimentation épisodique de frénésie alimentaire
incontrôlable suivie d’une purge. Elle se caractérise par une prise de
conscience que le schéma est anormal, la peur de ne pas pouvoir arrêter
volontairement de manger, une humeur dépressive et l’autodérision.
FACTEURS PRÉDISPOSANTS
※ EXIGENCES DE PERFORMANCES
La recherche s’est de plus en plus concentrée sur la relation entre le
poids ou la masse grasse corporelle et la performance. Les
recherches ont indiqué qu’il existe une corrélation entre un faible
pourcentage de graisse corporelle et des niveaux élevés de
performance dans un certain nombre de sports (Wilmore, 1992).
Cela a conduit de nombreux entraîneurs et athlètes à se concentrer
sur le contrôle du poids dans le but d’atteindre un poids optimal.
Cependant, une masse grasse inférieure ne signifie pas toujours de
meilleures performances. Les différences individuelles sont
déterminantes à cet égard et des normes strictes de poids sont donc
inappropriées. Comme Petrie et Greenleaf (2012) l’ont suggéré, il
existe généralement une fourchette de valeurs concernant le lien
entre la masse grasse et une performance optimale, et les niveaux
optimaux varient entre les hommes et les femmes.
※ CRITÈRE DE JUGEMENT
Dans les sports où l’attractivité physique, en particulier chez les
femmes, est considérée comme importante pour la réussite
(gymnastique, patinage artistique, plongeon), les entraîneurs et les
athlètes peuvent avoir l’impression que les juges ont tendance à
privilégier certains types de corps. Lorsque les athlètes ne se
conforment pas à ces images, ils peuvent se démarquer de leurs
coéquipiers et ressentir une pression incroyable pour obtenir des
poids et des formes irréalistes incompatibles avec leur santé. Par
exemple, des morphologies très minces sont souvent considérées
comme souhaitables, et cela est généralement communiqué aux
athlètes de manière informelle. Ce ne sont pas seulement les types
de corps, mais aussi les tenues que ces athlètes doivent porter qui
accentuent l’accent mis sur le corps. Par exemple, la satisfaction
corporelle des pom-pom girls est la plus faible lorsqu’elles portent
les uniformes les plus révélateurs, les patineurs et les plongeurs
commentent souvent à quel point ils sont conscients de leur corps
en raison des vêtements étroits qu’ils portent en compétition (Torres-
Mc Gehee, Monsma, Dompier et Washburn, 2012).
FACTEURS CONTRIBUANT
À L’APPARITION DES SYMPTÔMES
DU TROUBLE DES CONDUITES
ALIMENTAIRES
FACTEURS EXTERNES
Influences négatives sur l’estime de soi.
« Ma mère me disait : Oh, tu deviens un peu
dodue. Mon père faisait des commentaires
quand j’étais en maillot de bain. »
Relations douloureuses. « Je ne m’entendais
plus vraiment avec certaines personnes à mon
étage. Je suis tombé amoureuse de ce gars à
mon étage mais je pense que ça posait un
problème parce qu’il aimait cette autre fille. »
Modèles blessants. « Je remarquais les
habitudes alimentaires d’une autre joueuse de
tennis et elle avait un problème, mais je ne m’en
suis pas rendu compte à l’époque… J’ai
commencé à faire ce qu’elle faisait et à
m’entraîner de manière excessive. »
Performance sportive. « J’avais commencé à
courir plus intensément, je suivais les conseils
des journaux sur les aliments sans gras et ce
qui était sain… Je voulais juste être un bon
coureur. »
POINT CLÉ
Les professionnels de la préparation physique doivent être capables de
reconnaître les signes physiques et psychologiques des troubles des
conduites alimentaires.
FACTEURS MÉDIATEURS
Les praticiens sont dans une excellente position pour repérer les
personnes souffrant de troubles des conduites alimentaires
(Thompson, 1987). Ainsi, ils doivent être en mesure de reconnaître
les signes et symptômes physiques et psychologiques de ces
affections notées précédemment. Souvent, les habitudes
alimentaires inhabituelles sont parmi les meilleurs indicateurs de
problèmes. Les personnes souffrant d’anorexie mentale « tripotent »
souvent leur nourriture, la poussent dans leur assiette, mentent à
propos de leur alimentation et adoptent fréquemment des habitudes
alimentaires compulsives ou rituelles comme le fait de couper la
nourriture en petits morceaux ou en ne mangeant qu’un nombre très
limité d’aliments fades et peu caloriques. Les personnes atteintes de
boulimie cachent souvent la nourriture et disparaissent après avoir
mangé (afin de pouvoir purger la nourriture qui vient d’être
consommée) ou mangent simplement seules. De plus, il est
communément admis que la fréquence et la durée de l’exercice sont
liées aux troubles des conduites alimentaires. Cependant, des
recherches (Lipsey, Barton, Hulley et Hill, 2006) ont montré que la
présence de troubles des conduites alimentaires ne peut être
déduite uniquement du comportement en lien avec l’exercice
physique. Il faut plutôt tenir compte de l’engagement à faire de
l’exercice physique, la régulation du poids et de l’humeur, et pas
seulement l’exercice physique en lui-même pour prédire un trouble
de l’alimentation.
ÊTES-VOUS UN MANGEUR
DYSFONCTIONNEL ?
POINT CLÉ
La dépendance aux substances est un état dans lequel l’arrêt ou la
poursuite de la consommation d’une drogue crée un désir, un besoin et
une envie irrésistibles de consommer plus de substance.
※ RAISONS PHYSIQUES
Les raisons physiques les plus courantes pour prendre ce type de
substance sont : améliorer les performances, être plus attrayant pour
les autres, faire face à la douleur et à la rééducation après les
blessures et contrôler le poids. Bien que toutes ces raisons soient
compréhensibles, les athlètes prennent des médicaments
principalement pour améliorer leurs performances dans l’espoir
d’augmenter leur force, leur endurance, leur vigilance et leur
agressivité ou de réduire leur fatigue, leur temps de réaction et leur
anxiété. Gagner est primordial et tout faire pour améliorer les
performances est essentiel. Cependant, les substances améliorant
les performances sont associées à des risques pour la santé
précisément documentés. De plus, prendre des médicaments pour
améliorer les performances constitue clairement une tricherie. S’ils
sont pris, les athlètes seront soumis à un mépris public considérable.
Même s’ils ne sont pas pris, ils sauront toujours que la victoire n’est
pas la leur.
※ RAISONS PSYCHOLOGIQUES
La justification de loin la plus courante de la consommation de
drogues récréatives chez les athlètes est d’ordre psychologique ou
émotionnel. Ces substances semblent offrir une échappatoire aux
émotions désagréables que l’on éprouve au cours d’une compétition.
De plus, certaines personnes prennent de la drogue pour compenser
le stress causé en essayant d’équilibrer les activités scolaires, les
horaires d’entraînement et les relations personnelles. Michael
Phelps, vingt-trois fois médaillé d’or olympique, a été surpris en train
de fumer de la marijuana lors d’une fête. Bien que cela ne se soit
pas produit juste avant une compétition majeure, cela a créé un tollé
en raison de l’illégalité de cette substance et à cause de l’effet que
cela pourrait avoir sur les athlètes en herbe. L’incident met en
évidence certains des effets secondaires négatifs potentiels de la
consommation de drogues récréatives au-delà des effets sur la
performance.
D’autres athlètes et sportifs utilisent encore des drogues pour
renforcer leur confiance en eux. Les doutes quant à leurs capacités
hantent souvent les sportifs, et certaines substances peuvent les
aider à se sentir plus confiants dans leurs capacités et à se sentir
plus compétitifs. Les amis, les parents et les entraîneurs ont souvent
des attentes trop élevées en matière de réussite et, dans ce cas, les
athlètes peuvent considérer les substances comme une ressource
pour lutter contre cette source de stress et protéger leur estime de
soi.
En outre, dans une étude Donahue et ses collègues (2006) ont
examiné un modèle motivationnel concernant la consommation de
substances améliorant la performance chez les athlètes de haut
niveau. Environ mille-trois-cents athlètes de niveau national au
Canada ont été interrogés sur les relations entre la motivation
intrinsèque et extrinsèque, l’esprit sportif et la consommation de
substances améliorant la performance. Les résultats ont révélé que
les athlètes qui étaient principalement motivés intrinsèquement
étaient plus susceptibles d’adopter une attitude sportive et par
conséquent moins susceptibles d’utiliser des substances améliorant
la performance. À l’inverse, les athlètes motivés de manière
extrinsèque étaient plus susceptibles d’utiliser des substances
améliorant la performance dans le sport, en partie à cause de leurs
orientations non sportives. Ainsi, il apparaît que la raison pour
laquelle on joue (la motivation) prédit comment on se comporte (les
orientations en matière de comportement sportif ), ce qui prédit
ensuite l’utilisation (ou non) de substances améliorant la
performance.
De plus, des recherches menées par Hodge, Hargreaves, Gerrard et
Lonsdale (2013) ont révélé que le désengagement moral était un
prédicteur fort des attitudes positives envers l’utilisation de
substance améliorant la performance. Les chercheurs ont utilisé la
théorie sociocognitive de Bandura (2005) de la pensée et de l’action
morales pour expliquer pourquoi le désengagement moral peut
conduire à des attitudes positives à l’égard des substances
améliorant la performance (et éventuellement à leur utilisation
réelle). Cette théorie soutient que le désengagement moral permet
aux personnes de transgresser les normes morales sans ressentir
d’affect négatif ou de culpabilité, diminuant ainsi la contrainte sur le
futur comportement immoral. Par exemple, un comportement
immoral tel que l’utilisation de substances améliorant la performance
pourrait être justifié comme un moyen de maintenir l’historique de
victoires d’une équipe et rationnalisé comme un autre moyen de
maximiser son potentiel. De plus, les athlètes peuvent invoquer
l’utilisation de substances améliorant la performance par leurs
adversaires (c’est-à-dire « tout le monde le fait ») ou rejeter la
responsabilité sur une figure d’autorité telle que l’entraîneur. En fait,
il existe de nombreuses façons pour les athlètes de justifier
l’utilisation de substances améliorant la performance sans ressentir
de culpabilité ou d’affect négatif. Dans ce sens, Kavussanu et Ring
(2017) ont constaté que les athlètes qui estiment qu’être « une
personne morale » est au cœur de leur « concept de soi » sont
moins susceptibles d’utiliser des substances interdites en raison de
leur moindre tendance à se désengager moralement, mais aussi en
raison des sentiments de culpabilité plus intenses qu’ils s’attendent à
ressentir après avoir utilisé des substances interdites.
Enfin, un facteur psychologique central lié aux attitudes et aux
comportements de dopage est la maîtrise de soi. Plus précisément,
les recherches ont indiqué que la maîtrise de soi était négativement
associée à l’attitude et à l’intention de se doper (c’est-à-dire qu’une
maîtrise de soi élevée est liée à une faible intention de consommer
des substances), et positivement corrélée à l’intention et à l’adhésion
à des comportements d’évitement du dopage (c’est-à-dire qu’une
maîtrise de soi plus élevée est liée à une plus grande adhésion aux
règles concernant l’usage de drogues dans le sport) (Chan et al.,
2015).
VIAGRA : AMÉLIORATION
DES PERFORMANCES
DE LA CHAMBRE JUSQU’AU TERRAIN
※ RAISONS SOCIALES
Les pressions sociales sont également des causes importantes de la
consommation de drogues. La pression des pairs et le besoin de se
faire accepter par le groupe sont particulièrement apparents chez les
adolescents qui veulent s’intégrer. Des études menées auprès
d’adolescents (Hildebrandt et al., 2012) ont révélé que l’attrait des
stéroïdes est souvent trop fort pour que de nombreux adolescents
puissent y résister en raison des exigences extrêmes en matière de
conformité dans ce groupe d’âge. Ainsi, les praticiens doivent
communiquer à plusieurs reprises l’importance d’être soi-même et
de ne pas céder à la pression de soi-disant amis. Ceci est
particulièrement problématique pour les hommes, qui semblent être
plus enclins à un « comportement macho » dans le désir de
s’intégrer au groupe. De même, les cyclistes de compétition
surestiment le nombre de cyclistes utilisant réellement des
substances améliorant la performance, appelé effet de faux
consensus, qui peut entraîner une augmentation de la
consommation de substances (Zabala, Morente-Sanchez, Mateo-
March et Sanabria, 2016). Cela pousse les cyclistes à utiliser ces
substances améliorant la performance afin qu’ils puissent rester à la
hauteur de la compétition.
Les athlètes sont devenus très visibles à la télévision et dans
d’autres médias, et pour de nombreux jeunes, ces athlètes
professionnels, olympiques et universitaires sont des modèles. Pour
certains jeunes, gagner énormément d’argent et devenir une
célébrité nationale font désormais partie de la culture à laquelle ils
aspirent. Malheureusement, les perceptions selon lesquelles ces
athlètes hautement qualifiés ingèrent des substances et l’état
d’esprit selon lequel « cela ne leur fait pas trop de mal, donc ça ne
me fera pas de mal » constituent une justification attrayante pour
que de jeunes athlètes en herbe prennent de la drogue (Anshel,
2010 ; Martens et al., 2007). En fait, plusieurs journalistes sportifs
ont affirmé que le plus grand danger lié à la prise de stéroïdes par
une personne aussi célèbre que Barry Bonds est que de nombreux
jeunes athlètes pourraient penser qu’il faut prendre de la drogue
pour réussir dans le sport. Ces substances causent souvent des
dommages qui ne se manifestent que des années plus tard, et bien
souvent, l’attrait de la célébrité et du succès accru est tout
simplement trop attrayant pour être ignoré.
En outre, dans l’une des rares études qui utilise une approche
théorique pour étudier la consommation de substance chez les
athlètes, Lazuras, Barkoukis, Rodafinos et Tzorbatzoudis (2010) ont
étudié les prédicteurs de la consommation de substances en utilisant
la théorie du comportement planifié (voir chapitre 19). Les résultats
de cette étude portant sur plus de 1100 athlètes ont révélé que la
tentation liée à la situation (à quel point vous seriez tenté d’utiliser
des produits dopants si votre entraîneur vous le suggérait, si vous
pensiez que la plupart de vos concurrents utilisaient des substances
interdites ou si vous vous prépariez à une compétition importante) et
que les attitudes à l’égard du dopage étaient les prédicteurs les plus
forts de la consommation passée et actuelle de substances.
Changer les attitudes favorables à l’égard du dopage en attitudes
défavorables et apprendre aux athlètes à résister aux pressions
exercées sur eux pour qu’ils se dopent (notamment dans des
circonstances propices à la prise de risques) peut conduire à
diminuer leur intention de se doper, même parmi les athlètes ayant
des antécédents de consommation de drogue.
En ce qui concerne l’influence des autres sur la consommation de
substances, Ntoumanis, Barkoukis, Gucciardi et Chan (2017) ont
constaté que le style interpersonnel d’un entraîneur avait une
relation indirecte sur l’intention de consommer de substances ainsi
que la consommation réelle de substances. Plus précisément, les
athlètes qui percevaient leur entraîneur comme ayant un style
d’entraînement contrôlant (coercitif, pressant et autoritaire) avaient
un fonctionnement moral plus faible et des intentions de dopage plus
élevées ainsi qu’une consommation réelle de substance que les
athlètes qui considéraient leur entraîneur comme ayant un style axé
sur le soutien à l’autonomie (créant des conditions dans lesquelles
les athlètes éprouvent un sentiment de volonté, d’indépendance,
d’initiative et de capacité à faire des choix). Enfin, Lazuras,
Barkoukis et Tzorbatzoudis (2015) ont proposé un modèle intégratif
du recours au dopage pour les athlètes adolescents. Les prédicteurs
sociocognitifs étaient proximaux dans le modèle et comprenaient les
croyances d’auto-efficacité, les attentes en matière de résultats et
les normes sociales. Cependant, des prédicteurs distaux tels que le
comportement sportif, le recours antérieur au dopage et les objectifs
de réussite ont influencé les variables sociocognitives. L’efficacité de
ce modèle relativement nouveau doit être déterminée par des
recherches futures.
POINT CLÉ
Les raisons pour lesquelles les athlètes et les sportifs prennent des
drogues comprennent la pression des pairs, la recherche de sensations
fortes et la curiosité, la nécessité de réussir et le désir d’augmenter
l’estime de soi.
POINT CLÉ
Seuls des professionnels spécialement formés travaillent dans les
programmes de traitement de la toxicomanie. Cependant, les
professionnels du sport et du fitness jouent un rôle majeur dans la
prévention et la détection des substances.
EFFETS SECONDAIRES
DES SUBSTANCES RÉCRÉATIVES
COURANTES
ALCOOL
Sautes d’humeur
Euphorie
Fausse confiance
Temps de réaction ralenti
Perception déformée de la profondeur
Difficulté à rester alerte
Force réduite
Vitesse réduite
Éclats émotionnels
Perte d’inhibitions
Faiblesse musculaire
Vertiges
Dommages au foie
Puissance réduite
Endurance réduite
MARIJUANA
Somnolence
Diminution de la coordination œil-main
Augmentation de la pression artérielle
Vision déformée
Diminution des performances physiques
Diminution de la vigilance
Augmentation du rythme cardiaque
Perte de mémoire
Temps de réaction ralenti
Diminution des performances mentales
Sens déformé du temps et de l’espace
COCAÏNE
Dépendance physique et psychologique
Augmentation de la force
Vertiges
Fluctuations rapides de la pression artérielle
Anxiété
Décès suite à des problèmes circulatoires
Sautes d’humeur violentes
Diminution du temps de réaction
Vomissements
Perception déformée de la profondeur
Hallucinations
▷ COÛTS
Sanctions juridiques (amendes, suspensions, peines de
prison) ;
Sanctions sociales (désapprobation, critique par des
tiers importants, perte matérielle) ;
Sanctions auto-imposées (culpabilité, baisse de l’estime
de soi) ;
Problèmes de santé (effets secondaires négatifs).
Une étude intéressante s’est penchée sur les expériences des
athlètes qui ont été interdits de compétition après avoir été testés
positif à un contrôle antidopage. Elle a constaté que les coûts étaient
très élevés, au-delà du simple fait de ne pas pouvoir concourir
pendant un certain temps (Georgiadis et Papazoglou, 2014). Des
entretiens avec des athlètes de haut niveau bannis par l’Association
mondiale antidopage ont indiqué que ceux-ci étaient confrontés à de
graves problèmes psychologiques et sociaux, notamment :
l’inquiétude et la peur face aux réactions des membres de la famille,
la tension causée par des sentiments de honte et d’embarras qui
nuisent à leur image publique, le manque de soutien social de la part
des organisations sportives qui les avaient soutenues dans le passé,
les problèmes causés par l’arrêt du soutien financier par les
organisations sportives nationales, les symptômes importants de
dépression et de stress et la perte d’identité personnelle.
Le facteur de dissuasion le plus courant rapporté dans les études est
l’auto sanction, en particulier lorsque l’action de prendre des
substances va à l’encontre des valeurs morales de l’athlète. En
revanche, les sanctions légales sont le moyen de dissuasion le
moins efficace. Ce constat a été fait dans vingt-cinq études entre
1969 et 1986 (Paternoster, 1987) et vingt-quatre autres études de
1987 à 2002 (Sterlan et Boeckmann, 2003) et reste valable
aujourd’hui. Toutefois, ce résultat est très probablement dû au fait
que la majorité des comportements étudiés sont des délits mineurs,
et que les personnes ont donc tendance à percevoir la probabilité
d’arrestation et de punition comme étant faible.
L’utilisation du dépistage de substances comme moyen de
dissuasion au niveau du lycée a été examinée dans une étude
fondée sur des questionnaires remis à des étudiants-athlètes dans
onze écoles secondaires de l’Oregon (Goldberg et Elliot, 2005). Les
résultats n’ont pas révélé de preuves que le dépistage des
substances était un élément dissuasif pour la consommation future
de substances. Ainsi, les résultats de l’étude SATURN (Student
Athlete Testing Using Random Notification), qui porte sur six lycées
sans dépistage de substances et cinq avec des tests aléatoires de
dépistage de drogues et d’alcool, ont révélé que la présence d’un
programme de dépistage des substances avait un effet dissuasif
minimal sur la consommation de substances. Les chercheurs des
deux études ont constaté que même si les tests de dépistage de
substances produisaient souvent peu de résultats positifs (voire
aucun), les interviewes révélaient une consommation répandue de
substances parmi les athlètes du secondaire. Les encadrants sont
donc heureux d’avoir un programme de dépistage, mais en réalité,
ils ne parviennent probablement pas à dissuader de nombreux
athlètes de consommer des substances, de la même manière, ils ne
parviennent probablement pas non plus à identifier la plupart des
athlètes qui se droguent.
La British Association for Sport and Exercise Sciences (BASES) a
rédigé un article sur le dopage par inadvertance dans le sport
(Backhouse et al., 2017). Bien que certains athlètes utilisent
délibérément des médicaments pour améliorer la performance, dans
plusieurs cas, les athlètes ont pris par inadvertance une substance
interdite (par exemple, ingérer une vitamine dont ils ne savaient pas
qu’elle contenait une substance interdite). Afin de réduire la
probabilité que cela se produise et pour sensibiliser les athlètes à
cette question, le BASES a élaboré des directives en utilisant le
modèle COM-C (capacité, opportunité, motivation, comportement)
de changement de comportement (voir
« Application du modèle COM-C pour réduire le risque de dopage
involontaire »). Les trois causes les plus courantes de dopage
involontaire sont la prise de médicaments sans savoir qu’ils
contiennent une substance interdite, des compléments alimentaires
contaminés et des aliments contaminés. La déclaration BASES
fournit des informations et des lignes directrices pour éduquer les
athlètes sur les aliments et les vitamines potentiellement
problématiques et réduire ainsi leur risque de dopage par
inadvertance. Bien que ce modèle ait été développé en Angleterre, il
devrait pouvoir être adapté aux athlètes d’autres pays.
Voici quelques-uns des avantages perçus de la consommation de
substances, ainsi que des variables situationnelles influant sur la
décision de consommer ou de ne pas consommer de substances :
▷ AVANTAGES
Matériels (prix en argent, parrainage, avantages,
contrats) ;
Sociaux (prestige, gloire, reconnaissance par des
personnes importantes) ;
Personnels (satisfac tion vis-à-vis de réussites
importantes).
Selon l’orientation de l’athlète, l’un de ces avantages peut être perçu
comme plus ou moins important et motivant. Ainsi, les entraîneurs
doivent connaître leurs athlètes pour mieux comprendre comment ils
sont individuellement attirés par les substances.
▷ VARIABLES SITUATIONNELLES
APTITUDE
PSYCHOLOGIQUE
PHYSIQUE
Donnez accès à des praticiens qualifiés et accrédités
(SC).
Suivez le processus de prise de décision concernant
les suppléments du Registre de nutrition sportive et
d’exercice (SENr).
Encouragez les athlètes à divulguer leur
consommation de suppléments et de médicaments en
vente libre sur leur formulaire de prélèvement
d’échantillons de dopage (SC, MP).
À l’étranger, les athlètes devraient manger dans des
restaurants approuvés par les organisateurs de la
manifestation sportive. Si cela n’est pas possible, les
sportifs devraient choisir des aliments provenant d’une
source alimentaire connue, éviter de manger du foie ou
des produits dérivés du foie et éviter de manger des
produits carnés inhabituels ou exotiques (CF).
Vérifiez le statut d’interdiction de tout médicament via
la base de données de référence en ligne sur les
médicaments, Global DRO. Avant cela, recevez la
formation nécessaire pour naviguer sur le site et éviter
des erreurs coûteuses conduisant à une violation des
règles antidopage (MP).
SOCIAL
Renforcez l’importance de l’utilisation de compléments
alimentaires de qualité contrôlée par lots. Insistez sur la
nature « sans garantie » du processus de certification.
Vérifiez les numéros de lot et ne vous fiez pas aux logos
(SC).
Découragez activement les athlètes d’utiliser des
produits favorisant la croissance musculaire extrême, la
force ou la perte de graisse (SC).
Promouvez l’importance de dénoncer le dopage dans
le sport et rendre hommage à ceux qui le font. Ce
faisant, abordez la stigmatisation de la discussion sur le
dopage dans le sport (TOUT).
Encouragez les pairs et les athlètes à vérifier
habituellement si l’intervention ou le choix de style de vie
est conforme aux règles du sport (TOUT).
MOTIVATION
RAISON (RÉFLEXION)
Les dirigeants sportifs doivent activement promouvoir,
prioriser et renforcer l’importance du bien-être des
athlètes et du sport propre (TOUT).
Fournissez aux athlètes un feedback et un suivi
réalistes (TOUT).
Favorisez une responsabilité collective pour un sport
propre et développez l’auto-efficacité pour prévenir le
dopage involontaire (TOUT).
Renforcez les nombreuses conséquences à la
violation des règles anti dopage (TOUT).
AUTOMATIQUE
Dans l’environnement d’entraînement et de
compétition, affichez des messages et des indices
favorisant des images positives de sport propre et des
stratégies pour réduire le risque de dopage par
inadvertance (TOUT).
Incorporez un plan d’action pour le sport propre dans
votre pratique professionnelle afin de soutenir le
développement de comportements habituels de
réduction des risques (TOUT).
Renforcez continuellement l’importance d’une routine
de réduction des risques de dopage par inadvertance
avec vos athlètes (TOUT).
POINT CLÉ
Les dépendants aux substances interdites de longue durée mentent
souvent, nient le problème et prennent des mesures pour éviter d’être
repérés.
JEU COMPULSIF
▷ÉTUDIANTS
Manquer des cours à cause du jeu ;
Avoir de la difficulté à se concentrer en classe parce
qu’ils pensent au jeu ;
Acheter un livre ou se renseigner pour devenir un
parieur plus habile ;
Faire face à plus de dettes financières qu’ils ne peuvent
en supporter.
▷PARENTS
Un besoin d’argent inexpliqué ;
Une augmentation soudaine de l’endettement sur les
cartes de crédit ;
Un étalage de richesses inexpliquées ;
De l’argent et objets de valeur de la maison disparus ;
Une baisse soudaine des notes ;
Une faible participation en classe ;
Dépression et anxiété ;
Un éloignement de la famille, des amis et des centres
d’intérêt extérieurs ;
Regarder davantage de sports télévisés ;
Des appels aux lignes de paris et aux 900 numéros
surtaxés pour connaître les résultats sportifs ;
Émotions excessives lors d’événements sportifs.
LE JEU COMPULSIF ET L’ARBITRAGE :
UNE MENACE POUR L’INTÉGRITÉ
DU JEU
RÉSUMÉ
1. Définir et discuter de la prévalence des troubles des
conduites alimentaires et de l’alimentation dans le sport.
Les jeux d’argent dans le sport ont une longue histoire, bien
qu’ils semblent avoir augmenté ces dernières années. Les
statistiques nationales suggèrent que 6 à 8 % des étudiants
sont des joueurs compulsifs, et on peut trouver de nombreux
bookmakers sur de nombreux campus universitaires. Le jeu
n’est souvent pas considéré comme un problème grave, mais,
comme la drogue et l’alcool, il peut créer une dépendance.
Habituellement, les joueurs compulsifs sont vantards et
arrogants, ont un optimisme sans bornes et sont extrêmement
compétitifs.
MOTS-CLÉS
Abus de substance
Anorexie nerveuse
ATHENA
ATLAS
Boulimie
Consommation de substances
Dépendance à l’exercice
Dépendance positive à l’exercice
Dépendance négative à l’exercice
Dissuasion
Substances améliorant la performance
Substances récréatives
Effet de faux consensus
Harcèlement et abus sexuels
Maîtrise de soi
Médicaments analgésiques
Modèle intégratif
myPlaybook
QUESTIONS DE RÉVISION
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
BURN-OUT ET SURENTRAÎNEMENT
DÉFINIR LE SURENTRAÎNEMENT,
LA LASSITUDE ET LE BURN-OUT
SURENTRAÎNEMENT
POINT CLÉ
Le surentraînement d’un athlète peut être le régime d’entraînement
optimal d’un autre.
LASSITUDE
POINT CLÉ
Un athlète las a de la difficulté à maintenir les schémas d’entraînement
standards et ne peut plus atteindre les résultats de performances
précédentes.
LE BURN-OUT
Le burn-out a été plus étudié que le surentraînement ou la lassitude
dans de nombreuses études empiriques ainsi que dans des
recherches axées sur le burn-out (Black et Smith, 2007 ; Gould,
Tuffey, Udry et Loehr, 1996 ; Gustafsson, Kentta, Hassmen et
Lindquist, 2007 ; Isoard-Gautheur, Guillet-Descas et Duda, 2012 ;
Raedeke et Smith, 2004). Pourtant, aucune définition
universellement admise du burn-out n’existe. Après avoir examiné la
littérature, Gould et Whitley (2009) ont défini le burn-out sportif
comme :
FRÉQUENCE DU SURENTRAÎNEMENT,
DE LA LASSITUDE ET DU BURN-OUT
POINT CLÉ
Le concept d’évaluation cognitive reflète l’idée que rien n’est bon ou
mauvais, mais que c’est le raisonnement qui le rend ainsi. Les gens
diffèrent dans la façon dont ils réagissent au stress prolongé dans la
pratique sportive et l’exercice physique.
THÉORIE DE L’AUTODÉTERMINATION
FACTEURS MENANT
AU SURENTRAÎNEMENT ET AU BURN-OUT
SPORTIF
POINT CLÉ
Les athlètes commencent à s’entraîner de plus en plus jeunes, ce qui peut
avoir un impact négatif sur leur foyer et leur vie de famille.
DONNÉES SCIENTIFIQUES SUR LE SURENTRAÎNEMENT
Bien que l’on ait émis l’hypothèse qu’une grande variété de facteurs
conduisent au burn-out, jusqu’à récemment, peu de données
empiriques corroboraient ces affirmations. Cependant, un certain
nombre d’études (Cresswell et Eklund, 2004 ; Gustafsson, Kentta,
Hassmen, Lindquist et Durand-Bush, 2007 ; Harlick et Mc Kenzie,
2000 ; Kjormo et Halvari, 2002 ; Lai et Wiggins, 2003 ; Raedeke et
Smith, 2004) ont examiné les facteurs menant au burn-out chez les
athlètes, et plusieurs analyses issues de la recherche ont été
publiées (Eklund et DeFreese, 2015 ; Goodger, Gorley, Lavallee et
Harwood, 2007 ; Gould et Whitley, 2009 ; Gustafsson, DeFreese et
Madigan, 2017 ; Raedeke, Smith, Kentta, Arce et De Francisco,
2014 ; Smith, Pecewicz et Raedeke, 2019). Raedeke et Smith
(2004) ont découvert des relations significatives entre le burn-out, la
quantité de stress ressentie par les athlètes, leur soutien social et
leur capacité de coping. Lai et Wiggins (2003) ont constaté que le
burn-out augmente au cours de la saison chez les joueurs de
football, tandis que Kjormo et Halvari (2002) ont mis en évidence
que le manque de temps libre à passer avec des personnes
auxquelles on tient et les conflits de rôle influencent les niveaux de
burn-out des athlètes olympiques norvégiens. Harlick et Mc Kenzie
(2000) ont montré que la pression parentale est liée au burn-out
chez les joueurs de tennis néo-zélandais, tandis que Cresswell et
Eklund (2005) ont lié l’autonomie, la compétence, le soutien social et
les tracas financiers des athlètes au burn-out chez les joueurs de
rugby néo-zélandais. Gustafsson, Kentta, Hassmen, Lindquist et
Durand-Bush (2007) ont constaté que le burn-out est lié à la réussite
sportive précoce et entraîne des attentes élevées pour les athlètes,
ainsi qu’un manque chronique de récupération mentale et physique.
La passion harmonieuse et la passion obsessionnelle (Curran,
Appleton, Hill et Hall, 2011), le manque d’espoir (Gustafsson, Skoog,
Podlog, Lundqvist et Wagnsson, 2013), le perfectionnisme avec des
préoccupations perfectionnistes semblent liés à des niveaux plus
élevés de burn-out (Gustafsson et al., 2017) et au climat de
motivation lié aux pairs (Smith, Gustafsson et Hassmen, 2010). Bien
que ces recherches montrent qu’une grande variété de facteurs sont
associés au burn-out chez les athlètes, ces études doivent être
considérées avec prudence. La plupart des études souffrent du fait
que les athlètes étudiés avaient des niveaux de burn-out faibles à
modérés. Nous ne pouvons pas être sûrs que les athlètes
présentant des niveaux élevés de burn-out auraient connu les
mêmes types d’antécédents.
Gould et ses collègues (1996 a, b, 1997) ont mené l’une des rares
études à avoir examiné les causes potentielles de niveaux élevés de
burn-out chez les athlètes. Cette série d’études menée sur de jeunes
joueurs de tennis compétitifs a révélé qu’une interaction de facteurs
personnels et situationnels, y compris des catégories suivantes,
provoque le burn-out :
Préoccupations physiques : il s’agit notamment de
blessures, de surentraînement, de fatigue permanente,
de manque de développement physique, de
performances irrégulières, de défaites et de se faire
battre par des personnes que les joueurs avaient
l’habitude de battre ;
Préoccupations logistiques : elles incluent la
monotonie des voyages ainsi que les besoins de temps
exprimés par les joueurs de tennis pour pouvoir
prendre le contrôle de leur vie, leur laissant peu ou pas
de temps avec des amis ou à l’école ;
Préoccupations sociales ou interpersonnelles :
celles-ci incluent le mécontentement à l’égard de la vie
sociale, les influences parentales négatives (être
« étouffé » par le père ou la mère) et la concurrence
avec un frère ou une sœur pour attirer l’attention d’un
parent. D’autres insatisfactions ont été identifiées dans
le monde du tennis, comme une atmosphère d’équipe
négative, la tricherie des concurrents et des
entraîneurs inutiles ;
Préoccupations psychologiques : de loin le facteur
le plus fréquemment mentionné, représentant plus de
50 % des raisons invoquées pour le burn-out. Les
préoccupations psychologiques comprennent des
attentes non satisfaites ou inappropriées telles qu’une
insistance excessive sur les classements, une prise de
conscience qu’une carrière professionnelle est
improbable et un sentiment de manque d’amélioration
ou de talent. Le manque de plaisir, un autre thème, est
caractérisé par la pression des entraîneurs et des
parents pour s’entraîner et gagner, la pression pour
gagner ou conserver des bourses, la pression mise par
soi-même pour gagner et bien jouer, et l’incertitude du
soutien parental. Les problèmes de motivation
comprennent le fait de vouloir essayer d’autres activités
sportives et non sportives, ainsi que d’être simplement
« dégoûté » du tennis et de manquer de motivation.
Gould et ses collègues (1996b) ont également suggéré qu’il existe
deux « types » de burn-out. Le « type » dominant est
sociopsychologique. Il est divisé en sous-types, qui sont le
perfectionnisme de l’athlète et la pression situationnelle. Plus
précisément, certains jeunes athlètes sont si perfectionnistes que
cela les prédispose ou les expose à un risque de burn-out (même
dans des situations qui ne sont pas considérées comme
inhabituellement exigeantes par la plupart des professionnels du
tennis). Dans d’autres cas, les athlètes sont placés dans des
situations où d’autres personnes, en particulier les parents, génèrent
une énorme pression psychologique. Le stress résulte des attentes
de succès liées au fait de plaire aux autres et de se sentir digne. Un
« type » de burn-out moins fréquent est physique. Dans ce cas, les
athlètes ne peuvent pas répondre aux exigences d’entraînement
physique qui leur sont imposées, ce qui entraîne un stress physique
et psychologique considérable, puis un burn-out.
Enfin, une étude longitudinale a établi un lien entre les profils de
burn-out des athlètes à quinze ans et leur participation sportive six
ans plus tard (Isoard-Gautheur, Guillet-Descas et Gustafsson, 2016).
Les jeunes athlètes ayant un profil de burn-out plus élevé (scores
élevés sur les sous-dimensions du burn-out) étaient plus
susceptibles d’arrêter de jouer au handball six ans plus tard. En fait,
les joueurs classés comme étant des joueurs à haut profil de burn-
out étaient 2,41 fois plus susceptibles d’abandonner le sport. En
comparaison, les athlètes ayant un faible profil de burn-out étaient
2,21 fois plus susceptibles de continuer à jouer et 2,86 fois plus
susceptibles de jouer au niveau national ou professionnel.
DIFFÉRENCES INDIVIDUELLES
SYMPTÔMES DE SURENTRAÎNEMENT
ET DE BURN-OUT
POINT CLÉ
Les troubles de l’humeur des athlètes augmentent en fonction de la
charge d’entraînement, notamment du nombre d’heures qui lui est
consacré. Plus la charge de travail est lourde, plus les troubles de
l’humeur sont importants.
PHYSIQUE
Trouble du sommeil
Perte de poids
Diminution ou mauvaise performance
Fréquence cardiaque au repos élevée
Douleur musculaire
Perte d’appétit
Blessures de fatigue et vulnérabilité accrue aux
blessures
Augmentation des maladies résultant d’une déficience du
système immunitaire
Tension artérielle au repos élevée
Troubles gastro-intestinaux
Plaintes physiques
Récupération retardée après un effort physique
Abus de substances
Plus grande fatigue
PSYCHOSOCIAL
POINT CLÉ
Les athlètes qui réussissent présentent une combinaison optimale, entre
des niveaux élevés de vigueur et de faibles niveaux d’humeurs négatives.
Les athlètes surentraînés présentent un profil en iceberg inversé, avec
des états négatifs prononcés.
SURENTRAÎNEMENT ET PERFORMANCE
Une étude bien contrôlée a porté sur les effets de l’augmentation
des charges d’entraînement sur les humeurs et la performance de
judokas olympiques (Murphy, Fleck, Dudley et Callister, 1990). Le
volume de préparation physique a été augmenté pendant quatre
semaines, puis le volume d’entraînement spécifique au sport a été
augmenté pendant deux semaines. L’augmentation du volume de
préparation physique n’a pas fait augmenter l’humeur négative,
tandis que l’augmentation du volume d’entraînement spécifique au
sport a fait augmenter les niveaux de colère et d’anxiété (aucun
signe de détresse clinique, comme la dépression ou la pensée
irrationnelle, ne s’est manifesté). Cependant, une diminution de la
performance physique mesurée par la force et l’endurance
anaérobie est survenue pendant les séances de préparation
physique et d’entraînement spécifiques au sport. Cette étude montre
que les athlètes surentraînés et lassés risquent de développer des
troubles de l’humeur, ce qui peut entraîner une diminution des
performances et un abandon. Dans une autre étude, Kellman et
Gunther (2000) ont examiné les changements dans le stress et la
récupération chez des rameurs allemands de haut niveau et se
préparant aux Jeux olympiques. Les résultats ont révélé que les
composantes physiques du stress (manque d’énergie, douleurs,
blessures) ainsi que les facteurs de récupération (être en forme)
étaient corrélées à la durée des séances quotidiennes
d’entraînement. Le plus intéressant était la conclusion : les
processus interpersonnels au sein de l’équipe (conflits) se reflétaient
dans le stress de l’entraînement et la récupération. Ces études
montrent donc que les professionnels du sport et de l’exercice
devraient surveiller attentivement la quantité d’entraînement dont les
athlètes ont besoin. L’ancienne stratégie « toujours plus » peut se
retourner contre nous à long terme.
POINT CLÉ
Le Maslach Burn-out Inventory a été utilisé avec des professionnels dans
une variété de professions potentiellement stressantes, comme chez les
infirmiers, les avocats, les travailleurs sociaux, les médecins, les
psychologues, les policiers, les conseillers et les agents de probation. Il a
été particulièrement utile pour étudier les enseignants, dont
l’environnement de travail comprend généralement de longues heures,
une dépense excessive d’énergie mentale et émotionnelle et des attentes
élevées de la part des directeurs et des parents.
POINT CLÉ
Les entraîneurs avec des personnalités de type A (personnes qui sont
sujettes à une anxiété excessive au sujet de l’urgence temporelle) sont
plus susceptibles d’être en burn-out que leurs homologues de type B (qui
vivent généralement à des niveaux de stress plus faibles et ont une
approche plus décontractée).
POINT CLÉ
Les jeunes entraîneurs semblent avoir des niveaux de burn-out perçu plus
élevés que les entraîneurs plus âgés, en partie parce que certains
entraîneurs plus âgés sont déjà sortis de la profession.
※ ENTRAÎNEURS PIÉGÉS
Dans les tests de la théorie du sentiment d’être piégé du burn-out,
les entraîneurs avec des niveaux plus élevés de sentiment d’être
piégé se sont avérés rapporter des niveaux d’épuisement
émotionnel significativement plus élevés (Raedeke, Granzyk et
Warren, 2000). Les entraîneurs piégés ont également montré une
diminution de l’engagement et de l’intérêt pour le coaching
(Raedeke, 2004). Ainsi, les entraîneurs qui ne veulent pas vraiment
être entraîneurs mais qui croient devoir maintenir leur implication
pour une raison ou une autre courent un risque plus élevé de burn-
out.
※ SOUTIEN SOCIAL
Les entraîneurs qui déclarent des niveaux plus élevés de satisfaction
à l’égard du soutien social ont des niveaux inférieurs de stress perçu
et de burn-out (Goodger et coll., 2007 ; Kelley, 1994 ; Kelley et Gill,
1993). Certains entraîneurs ont besoin de rappels pour rechercher
un soutien social satisfaisant pendant les périodes de stress élevé et
pour devenir plus conscients de l’importance du soutien social dans
leur vie personnelle et professionnelle.
POINT CLÉ
Les entraîneurs plus attentionnés et plus orientés vers les gens semblent
plus vulnérables au burn-out ressenti que les entraîneurs autoritaires axés
sur les objectifs.
※ COMMUNIQUER
Lorsque les professionnels analysent de manière constructive leurs
sentiments et les communiquent aux autres, le burn-out est moins
probable et est moins grave s’il se produit. Les entraîneurs, les
athlètes, les arbitres, les préparateurs physiques et les professeurs
d’EPS doivent être encouragés à exprimer leurs sentiments de
frustration, d’anxiété et de déception et à rechercher le soutien social
de leurs collègues et amis. En fait, les réseaux de soutien social
devraient être développés pour pouvoir être exploités si nécessaire.
La conscience de soi et la préparation précoce peuvent empêcher le
burn-out plus tard.
TEMPS MORT
Bien que l’intérêt pour le burn-out ait initialement porté sur les
athlètes, des recherches ultérieures ont examiné le burn-out
chez d’autres professionnels du sport tels que les préparateurs
physiques, les arbitres et les entraîneurs. En général, les
causes de leur burn-out et leurs réactions à celui-ci sont assez
similaires.
Burn-out
Évaluation cognitive
Exigences situationnelles
Périodisation de l’entraînement
Réponses comportementales
Réponses physiologiques
Surentraînement
Lassitude
Théorie du sentiment d’être piégé
QUESTIONS DE RÉVISION
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
FACILITER LA CROISSANCE
ET LE DÉVELOPPEMENT
PSYCHOLOGIQUES
PSYCHOLOGIE DU SPORT
ET DES ENFANTS
IMPORTANCE D’ÉTUDIER
LA PSYCHOLOGIE DES JEUNES
ATHLÈTES
POINT CLÉ
Certaines des implications les plus importantes de la psychologie du sport
concernent le swport des enfants. Pour la plupart des enfants, la pratique
sportive culmine vers l’âge de douze ans.
Dans une étude portant sur plus de cinq-cents jeunes qui ont arrêté
le sport (football, hockey sur glace et basket-ball), le fait d’avoir
« d’autres choses à faire » et une « baisse de l’intérêt » étaient les
deux raisons considérées comme les plus importantes pour
expliquer leur abandon (Rotten-Steiner, Laakso, Pihlaja et
Kontinnen, 2013). Pour compléter les cinq principales raisons qui
expliquent l’abandon, les jeunes ont rapporté le fait de « ne pas
pouvoir être avec mes amis », « ne pas avoir assez d’esprit
d’équipe » et « je voulais pratiquer un autre sport ». Les résultats ont
également montré que les entraîneurs et les coéquipiers étaient les
deux groupes les plus influents ayant pesé sur la décision des
jeunes athlètes d’abandonner. Le plus intéressant a été la
constatation selon laquelle le manque de travail d’équipe, les
problèmes d’intégration à l’équipe et les préoccupations concernant
le manque d’habileté étaient des raisons plus importantes d’abandon
chez les femmes que chez les hommes. Les entraîneurs et autres
responsables du sport chez les jeunes doivent être particulièrement
sensibles à ces questions lorsqu’ils travaillent avec de jeunes
athlètes féminines.
POINT CLÉ
Sur dix enfants qui commencent une saison sportive, trois arrêtent avant
le début de la saison suivante.
POINT CLÉ
Il est utile de savoir si les enfants se retirent d’un sport ou d’un
programme particulier ou de la pratique du sport en général.
POINT CLÉ
Enseignez aux jeunes athlètes que réussir signifie dépasser leurs propres
objectifs, pas simplement gagner des compétitions.
POINT CLÉ
Analysez rigoureusement les raisons pour lesquelles les jeunes athlètes
arrêtent le sport.
STRATÉGIES DE STRUCTURATION
DES SITUATIONS SPORTIVES POUR
RÉPONDRE AUX BESOINS
DES JEUNES ATHLÈTES
Les niveaux de stress chez les jeunes athlètes ont été évalués grâce
à l’utilisation de mesures d’état d’anxiété administrées dans des
situations compétitives (où le stress devrait être maximal). La plupart
des jeunes athlètes n’ont pas de niveaux excessifs d’état d’anxiété
en compétition. Par exemple, juste avant une compétition, des
lutteurs de treize et quatorze ans ont participé à une étude sur
l’anxiété (cf. la figure 23.2, qui montre la distribution des scores
d’anxiété des cent douze lutteurs). Leur niveau d’anxiété avant le
combat était en moyenne de 18,9 sur 30. Seulement 9 % des
lutteurs avaient des scores dans les 25 % supérieurs de l’échelle, ce
qui est considéré comme extrêmement élevé. Ainsi, 91 % des
lutteurs n’avaient pas de stress excessif (Gould, Eklund, Petlichkoff,
Peterson et Bump, 1991).
Dans une étude classique, Simon et Martens (1979) ont mesuré les
niveaux d’état d’anxiété chez des garçons âgés de neuf à quatorze
ans à la fois à l’entraînement et en situation d’évaluation sociale. Les
niveaux d’état d’anxiété dans cette étude ont été comparés parmi les
pratiquants du groupe (à la fois les membres isolés du groupe et les
membres de l’ensemble du groupe) ; des étudiants qui passent des
tests académiques ; des étudiants en compétition en cours
d’éducation physique ; et les participants aux compétitions de
baseball, de basket-ball, de sports de contact, de gymnastique, de
hockey sur glace, de natation et de lutte. Les niveaux présentés
dans les compétitions sportives n’étaient pas significativement plus
élevés que ceux présentés dans les autres activités testées. L’état
d’anxiété était plus élevé en compétition qu’à l’entraînement, mais ce
changement n’était pas dramatique. Enfin, les membres isolés du
groupe ont rapporté les plus grands niveaux d’état d’anxiété moyen
(M = 21,5 sur 30).
Ces études n’ont pas répondu à la question de savoir si les effets du
stress à long terme pouvaient être apparents dans les niveaux de
trait d’anxiété des enfants. Les chercheurs ont ultérieurement
examiné l’influence de la pratique sportive sur le trait d’anxiété des
enfants (c’est-à-dire leur prédisposition à percevoir la compétition
comme une menace et à réagir avec une nervosité accrue). Cette
recherche a indiqué que les jeunes athlètes n’ont au plus que des
niveaux de trait d’anxiété légèrement élevés. De plus, dans la moitié
des études, aucune différence n’a été trouvée (voir Gould, 1993,
pour une analyse détaillée).
Une étude intéressante menée par Dimech et Seiler (2011) a
examiné si la participation sportive pouvait atténuer les effets de
l’anxiété sociale chez les enfants âgés de sept et huit ans. Les
résultats ont révélé que les enfants participant à des sports d’équipe
avaient réduit les symptômes d’anxiété sociale au cours d’une
année. Bien que des recherches supplémentaires soient
nécessaires sur ce sujet, les résultats montrent que la participation
aux sports d’équipe pourrait être utile pour aider les enfants à
surmonter l’anxiété sociale.
POINT CLÉ
Les niveaux d’état d’anxiété chez les enfants lors des compétitions
sportives ne sont généralement pas significativement plus élevés que
ceux des autres activités évaluatives.
POINT CLÉ
Le stress chez les compétiteurs juniors de haut niveau est causé par la
peur de l’échec et le sentiment d’inaptitude.
POINT CLÉ
Le burn-out est un cas particulier d’arrêt du sport dans lequel un jeune
athlète cesse de pratiquer un sport en réponse à un stress chronique.
Une fois que les enfants stressés ou à haut risque de stress ont été
identifiés, que peuvent faire les encadrants pour les aider à
apprendre à faire face ? Les encadrants doivent tout d’abord faire
des efforts pour créer un environnement positif et une attitude
constructive face aux erreurs, ce qui aidera les enfants à développer
leur confiance. Le stress peut être atténué en réduisant l’évaluation
sociale et l’importance de gagner (plus de discours de motivation
enflammés). Les techniques de réduction de l’anxiété chez l’adulte
(relaxation musculaire progressive, contrôle de la respiration,
entraînement mental, entraînement autogène, désensibilisation
systématique, biofeedback et stratégies de gestion du stress
cognitif-affectif ) peuvent être adaptées aux enfants. Par exemple,
Terry Orlick (1992) a adapté la relaxation musculaire progressive
pour les enfants en créant l’exercice des « orteils spaghettis » (voir
« Exercices de relaxation des orteils spaghettis d’Orlick »). Orlick et
Mc Caffrey (1991) proposent également les suggestions suivantes
pour modifier les stratégies de régulation de l’activation et de gestion
du stress chez les enfants :
Utilisez des stratégies concrètes et physiques (un
petit « sac antistress » pour que les enfants y mettent
leurs soucis) ;
Utilisez des stratégies amusantes (demandez aux
enfants de relâcher la tension musculaire en faisant
bouger leur ventre comme s’il était en gélatine) ;
Utilisez des stratégies simples (imaginez que vous
changez de chaîne de télévision pour changer
d’orientation) ;
Variez les approches du même exercice ;
Individualisez les approches en fonction des intérêts
des enfants ;
Restez positif et optimiste ;
Utilisez des modèles (dites-leur que Peyton Manning
utilise un dialogue interne positif ).
Les injonctions générales (« Détends-toi » ou « Tu peux le faire »)
ne suffisent pas pour aider les enfants à gérer le stress. Vous devez
développer des stratégies pour rendre les instructions amusantes et
pertinentes pour les enfants.
POINT CLÉ
Les enfants ont des besoins particuliers en matière d’entraînement qui
sont très différents de ceux des adultes.
EXERCICE DE RELAXATION
DES ORTEILS SPAGHETTIS D’ORLICK
POINT CLÉ
Les instructions techniques, les renforcements positifs et l’encouragement
en cas d’erreurs de la part d’un entraîneur sont liés à l’estime de soi, à la
motivation et aux attitudes positives des athlètes.
Les chercheurs ont donc découvert que les parents peuvent jouer un
rôle très positif ou très négatif dans l’expérience sportive des jeunes.
Le défi pour les personnes impliquées dans le sport des jeunes est
d’identifier les manières précises par lesquelles les parents peuvent
influer positivement sur l’expérience des jeunes et encourager les
parents à utiliser ces pratiques. En même temps, nous devons
identifier les actions négatives et faciliter les efforts pour les éliminer.
LA PROFESSIONNALISATION DU SPORT
DES ENFANTS
ÉTAPES DU DÉVELOPPEMENT
DES TALENTS SPORTIFS
LIGNES DIRECTRICES
SUR LA SPÉCIALISATION SPORTIVE
RÉSUMÉ
1. Détailler l’importance d’étudier la psychologie du jeune
athlète.
QUESTIONS DE RÉVISION
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
DÉFINIR L’AGRESSIVITÉ
CRITÈRES DE L’AGRESSION
POINT CLÉ
L’agression est définie comme tout comportement visant à nuire ou à
blesser intentionnellement un autre être vivant qui veut éviter ce préjudice.
POINT CLÉ
Dans une agression hostile, le but principal est d’infliger des blessures ou
des préjudices psychologiques à un autre, tandis que l’agression
instrumentale se produit dans la recherche d’un objectif non agressif.
POINT CLÉ
Les professionnels des sciences du sport et de l’activité physique doivent
avoir des philosophies bien réfléchies pour faire la distinction entre un
comportement assertif acceptable, un comportement agressif instrumental
inacceptable et un comportement antisocial inacceptable.
THÉORIE DE L’INSTINCT
Selon la théorie de l’instinct (Gill et al., 2017), les gens ont un instinct
inné d’agressivité qui s’accumule jusqu’à ce qu’il doive
inévitablement s’exprimer. Cet instinct peut soit s’exprimer
directement, par une attaque contre un autre être vivant, soit être
déplacé par la catharsis, dans laquelle l’agression est libérée ou
« expulsée » par des moyens socialement acceptables comme le
sport. Ainsi, pour un théoricien de l’instinct, le sport et l’exercice
jouent une fonction extrêmement importante dans la société en ce
qu’ils permettent aux gens de canaliser leurs instincts agressifs de
manière socialement acceptable. Malheureusement, aucun instinct
agressif biologiquement inné n’a jamais été identifié, bien que la
recherche montre que des variantes du gène transporteur de la
sérotonine influencent l’agressivité (Sysoeva, Kulikova,
Malyuchenko, Tonevitskii et Ivanitskii, 2010). Il n’y a pas non plus de
soutien scientifique à la notion de « catharsis ». Par conséquent,
nous ne pouvons pas citer la théorie de l’instinct pour affirmer que
les programmes d’éducation physique et sportive fournissent un
moyen socialement acceptable de canaliser les pulsions agressives
naturelles.
POINT CLÉ
Il existe peu de soutien scientifique à la théorie instinctive de l’agression
ou au concept proche de catharsis.
THÉORIE DE LA FRUSTRATION-AGRESSION
POINT CLÉ
La théorie de l’apprentissage social, qui explique l’agressivité comme un
comportement appris en observant les autres puis en adoptant un
comportement similaire renforcé, bénéficie d’un soutien scientifique
considérable.
POINT CLÉ
Les intervenants en psychologie du sport doivent décider s’ils accordent
de la valeur à une amélioration de la performance résultant d’une
agressivité accrue ou s’ils sont plus préoccupés par la façon dont le sport
affecte ses pratiquants.
POINT CLÉ
L’entraînement à la gestion du stress peut aider les étudiants et les
athlètes à faire face à des situations frustrantes.
POINT CLÉ
Les professionnels du sport et de l’exercice ont la responsabilité morale
de faire la différence entre un comportement assertif et une agression
avec l’intention de nuire.
Une fois que vous savez ce qui constitue une agression et ce qui
relève d’un jeu approprié, intense ou assertif, vous pouvez utiliser
des stratégies d’apprentissage social (modélisation et renforcement,
voir le chapitre 7) pour enseigner aux pratiquants les comportements
appropriés et expliquer pourquoi certains comportements sont
appropriés ou inappropriés (le chapitre 25 traite de ce sujet plus en
détail).
Actions appropriées :
Coups respectant les règles et portés sur le
terrain de jeu.
Aider les adversaires hors du gazon après des
coups durs.
Reconnaître les bons matches des adversaires.
Actions inappropriées :
Tacles et coups hors des limites.
Actes réglementaires visant à punir
physiquement les adversaires (coups avec
l’avant-bras portés sur la tête des
réceptionneurs).
Coups portés à la tête (tacles dirigés vers la
tête) ou blocs du côté aveugle visant les
genoux.
Pousser et bousculer les adversaires après le
coup de sifflet.
Remarques intimidantes (« Si tu crois que c’était
un coup dur, attends de voir le suivant »).
S’accorder en dehors du terrain sur le fait de
blesser les adversaires.
RECOMMANDATIONS POUR
CONTRÔLER L’AGRESSIVITÉ
ET LA VIOLENCE DANS LE SPORT
1. Définir l’agression.
Agression
Agression instrumentale
Agression hostile
Catharsis
Raisonnement de jeu
Révision de la théorie de la frustration et de l’agression
Théorie de la frustration-agression
Théorie de l’instinct
QUESTIONS DE RÉVISION
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
DÉVELOPPEMENT DU CARACTÈRE
ET D’UN BON COMPORTEMENT SPORTIF
Pourtant, certains des modèles les plus populaires ont été les
« mauvais garçons et filles » du sport. Lors de la Coupe du monde
de football 2014 au Brésil, l’Uruguayen Luis Suarez a mordu l’épaule
du défenseur italien Giorgio Chiellini lors du match opposant les
deux équipes. Il a ensuite tenté de justifier ses actions en indiquant
que ces choses se produisaient sur le terrain. Ce ne sont pas
seulement les athlètes professionnels qui se comportent mal.
Internet regorge d’exemples de mauvais comportement sportif,
comme le joueur de hockey sur glace de l’Université du Dakota du
Nord qui a frappé son adversaire pendant la poignée de main
d’après-match ou la joueuse de football de l’Université du Nouveau-
Mexique qui a attaqué physiquement son adversaire de l’Université
Brigham Young en lui tirant les cheveux jusqu’à la mettre au sol.
Face à de tels événements, peut-on vraiment dire que la pratique
sportive construit le caractère ? Pas vraiment. Les preuves montrent
que 13 % des jeunes déclarent avoir essayé de blesser un
adversaire, 31 % se disputent avec les arbitres et 27 % agissent
comme de mauvais perdants (Shields, Lavoi, Bredemeier et Power,
2005). Les sportifs au lycée ont également le sentiment que l’esprit
du jeu fait partie de leur sport et rapportent qu’ils mettent parfois la
morale de côté pour gagner (Camire et Trudel, 2010). Les étudiants
amateurs de basket-ball à l’Université ont déclaré qu’il était légitime
de distraire les adversaires ou de se livrer à des acclamations
abusives pour gagner (Rudd et Gordon, 2009). Dans ce chapitre,
nous nous concentrerons sur le rôle que jouent les professionnels du
sport et de l’exercice dans le développement du caractère.
Commençons par définir ce que nous entendons par les termes de
caractère et de bon comportement sportif.
POINT CLÉ
Il n’existe pas de définition universellement acceptée du bon
comportement sportif.
FAIR-PLAY
Le fair-play est nécessaire pour que tous les pratiquants aient une
chance équitable de remporter la victoire en compétition. Le fair-play
exige que tous les pratiquants comprennent et adhèrent non
seulement aux règles formelles du jeu, mais aussi à l’esprit de
coopération et aux règles de jeu non écrites nécessaires pour
garantir l’équité d’une compétition (Shields et Bredemeier, 1995).
Par exemple, un programme de football américain pour les jeunes
qui encourage la participation de tous les enfants peut exiger que
chaque joueur participe à chaque quart-temps de la compétition.
Cependant, un entraîneur peut enfreindre l’esprit de la règle en
demandant à des remplaçants de ne jouer qu’un seul court instant
par quart-temps ou pour passer des consignes puis sortir avant que
la tactique ne soit réellement exécutée. Il est essentiel que les
parents, les entraîneurs et les officiels adhèrent au fair-play, tôt,
souvent et tout au long de la carrière sportive des pratiquants.
CARACTÈRE
DÉVELOPPER LE CARACTÈRE
ET UN BON COMPORTEMENT SPORTIF
Bien que les gens aient des points de vue divergents sur la façon
dont le caractère, les bonnes attitudes et les comportements sportifs
se développent, trois approches particulières sont largement
acceptées aujourd’hui : les approches de l’apprentissage social,
structuro-développementales et psychosociales.
APPROCHE DE L’APPRENTISSAGE SOCIAL
APPROCHE STRUCTURO-DÉVELOPPEMENTALE
Au lieu de se concentrer sur la modélisation, le renforcement et la
comparaison sociale, l’approche structuro-développementale se
concentre sur la façon dont l’évolution psychologique et les
changements de développement dans les pensées et les jugements
d’un enfant sous-tendant le comportement, interagissent avec les
expériences environnementales pour façonner le raisonnement
moral (Weiss et Bredemeier, 1991). De plus, les psychologues du
sport ont dégagé des définitions spécifiques du raisonnement moral,
du développement moral et du comportement moral. Notez que
lorsque nous utilisons le terme moral, nous n’y impliquons pas de
valeurs religieuses.
Le raisonnement moral est défini comme le processus de décision
dans lequel une personne détermine le bien-fondé ou non d’une
ligne de conduite. Ainsi, le raisonnement moral se rapporte à la
façon dont on décide si une ligne de conduite est bonne ou
mauvaise (si un entraîneur enfreint les règles de la National
Collegiate Athletic Association en payant un billet d’avion à un joueur
pour qu’il rentre à la maison voir sa mère mourante). En revanche, le
développement moral est le processus d’expérience et d’évolution
par lequel une personne développe la capacité de raisonner
moralement. Par exemple, lors de la planification d’un programme
d’éducation physique, un coordonnateur de district voudrait
comprendre quelles expériences et quels changements dans le
développement cognitif sont les plus susceptibles d’améliorer les
capacités des enfants à déterminer le bien-fondé ou non d’une
action. Enfin, le comportement moral consiste en fait à accomplir un
acte qui est jugé bon ou mauvais. Ainsi, le raisonnement moral
résulte d’expériences individuelles, ainsi que de l’évolution et le
développement psychologique de l’enfant, et on pense qu’il guide le
comportement moral. De plus, le raisonnement moral est considéré
comme une série de principes éthiques généraux qui sous-tendent
des actes de bonne conduite sportive spécifiques à une situation.
POINT CLÉ
Le raisonnement moral est le processus de décision par lequel on
détermine le bien-fondé ou non d’une ligne de conduite. Le
développement moral est le processus d’expérience et de l’évolution par
lequel une personne développe la capacité de raisonner moralement. Le
comportement moral est l’exécution d’un acte qui est jugé bon ou
mauvais.
POINT CLÉ
Le raisonnement moral et le comportement moral dépendent du niveau de
développement cognitif d’un individu.
APPROCHE PSYCHOSOCIALE
Vallerand et ses collègues (1996, 1997) ont proposé une troisième
approche de l’étude de la moralité dans l’activité physique : une
approche psychosociale plus large. Autrement dit, en examinant la
moralité et le caractère, vous tiendriez compte des éléments
personnels de l’approche structuro-développementale (le niveau de
développement moral de l’individu) et d’un large éventail de facteurs
sociaux (type de sport, niveau de compétition athlètes, pression de
l’entraîneur) qui vont au-delà des éléments de renforcement, de
modélisation et de comparaison sociale de l’approche de
l’apprentissage social. Une caractéristique importante de ce point de
vue est le fait que les agents sociaux (les parents et les entraîneurs)
qualifient ou définissent ce qu’est un bon comportement sportif.
L’équipe de Vallerand a proposé d’adopter une perspective plus
complexe, personne-situation, qui prend en compte une variété de
facteurs personnels et situationnels pour déterminer un bon
comportement sportif.
Points clés
POINT CLÉ
Bien que l’agressivité soit liée à un raisonnement moral immature, le lien
entre le raisonnement moral et le comportement n’est pas complétement
compris.
POINT CLÉ
Le caractère n’est pas acquis, mais enseigné, à travers le sport, l’activité
physique et l’exercice.
POINT CLÉ
Les personnes ne savent pas ce qui constitue un comportement
acceptable et inacceptable s’il n’est pas défini.
STRATÉGIES POUR AMÉLIORER LE DÉVELOPPEMENT
DU CARACTÈRE
POINT CLÉ
Expliquez fréquemment les raisons pour lesquelles vous jugez que des
actions sont justes/bien-fondées ou non.
POINT CLÉ
Les professionnels du fitness et du sport doivent être des modèles de bon
comportement sportif.
Une fois que les joueurs ont essayé de résoudre les dilemmes,
poursuivez par une discussion sur le raisonnement moral sous-
jacent. La mise en œuvre de ces stratégies pour améliorer le
développement du caractère et un bon comportement sportif
nécessite du temps, de la planification et des efforts. Pour un effet
optimal, ils doivent être répétés de manière cohérente dans le
temps, pas seulement une ou deux fois au début de la saison ou
lorsqu’un enfant pose un problème.
※ COMPÉTENCE SOCIALE
La compétence sociale est la capacité d’interagir socialement avec
les autres et, ce faisant, de créer de solides réseaux de soutien
social. La flexibilité/adaptabilité et l’empathie sont considérées
comme essentielles au développement de cet attribut important. Il
est particulièrement important d’apprendre à négocier, à affronter et
à gérer les défis des autres (apprendre à résoudre les conflits avec
les pairs de façon non violente ; voir le chapitre 24).
※ AUTONOMIE
Les jeunes résilients ont également une idée claire de qui ils sont,
croient qu’ils peuvent exercer un contrôle sur leur environnement et
croient qu’ils peuvent agir de manière indépendante.
Essentiellement, ils ressentent un sentiment d’autonomie – qu’ils
peuvent fonctionner seuls en tant qu’individu.
※ OPTIMISME ET ESPOIR
Dans le chapitre 4, nous discutons de l’impuissance acquise, une
condition dans laquelle un individu sent que peu de changement
aura lieu malgré l’effort. Les jeunes résilients sont à l’autre bout du
spectre : l’impuissance ne fait pas partie de leur vocabulaire. Au
contraire, ils ont un sentiment d’optimisme et d’espoir et croient que
leurs efforts seront récompensés. Martinek et Hellison (1997) ont
soutenu que l’un des meilleurs moyens d’améliorer la résilience chez
les jeunes défavorisés consiste à développer des programmes
d’activités physiques. De plus, ces auteurs ont proposé des
stratégies spécifiques pour y parvenir (voir « Stratégies pour
développer la résilience chez les jeunes »).
POINT CLÉ
Si votre objectif est d’enseigner des valeurs à travers le sport et les
activités physiques, apprenez à discuter de la manière dont ces valeurs
sont transférées dans des environnements non sportifs.
RÉSUMÉ
1. Définir le développement du caractère et le bon
comportement sportif.
QUESTIONS DE RÉVISION
Association différentielle
Autonomie
Bizutage
Bon comportement sportif
Caractère
Compassion
Compétence sociale
Contrainte économique
Désengagement moral
Développement moral
Dilemme moral
Fair-play
Harcèlement
Hypothèse d’étiquetage
Identité morale
Intégrité
Intimidation
Jeu de rôle
Lien social
Optimisme et espoir
Raisonnement moral
Résilience
Comportement moral
QUESTIONS D’APPROFONDISSEMENT
COMMENT METTRE
VOS CONNAISSANCES
EN PRATIQUE?