Chap. 5 Calcul Des Portiques Hyperstatiques Par La Méthode Des Forces
Chap. 5 Calcul Des Portiques Hyperstatiques Par La Méthode Des Forces
Chap. 5 Calcul Des Portiques Hyperstatiques Par La Méthode Des Forces
Fig. 1.
Un contour composé d’éléments (linéaires ou courbes) rigidement liés entre eux (c’est-à-dire
sans articulations) et formant une chaîne fermée est appelé contour fermé (fig. 2). Pour
transformer un contour fermé (cadre ou anneau) en système isostatique, il faut, pour un cadre
fermé, (par exemple le cas de la fig. 2, a), couper la barre en un point quelconque pour ouvrir
le cadre ou l’anneau. Pour le cas de la fig. 2, b, par exemple, il faut enlever le deuxième
encastrement (A ou B) et l’avoir libre ou couper une barre du système. Dans les deux cas, on a
affaire à trois efforts inconnus. Le degré
d’hyperstaticité d’un tel système est donc égal à
3. Ainsi, tout contour fermé a un degré
d’hyperstaticité égal à 3. Un contour peut être
fermé ou non. Il n’est pas fermé quand il
renferme des articulations. Partant de l’analyse
du degré d’ hyperstaticité du contour fermé, on
peut déterminer le degré d’hyperstaticité des
portiques plans par la formule suivante :
Fig. 2. n = 3c - a (2)
où,
n est le degré d’ hyperstaticité ; c - le nombre de contours (fermés et non fermés) ; a - le
nombre d’articulations unitaires.
Une articulation unitaire (ou simple ou encore isolée) est une articulation reliant deux (2)
barres (voir fig. 3, a). Une articulation reliant trois (3) barres est appelée articulation double
(voir fig. 3, b). Une articulation reliant quatre (4) barres est appelée articulation triple (voir
fig. 3, c) (N.B. : une articulation double est égale à deux articulations unitaires ; une
articulation triple est égale à trois articulations unitaires). Dans le calcul, le sol est toujours
considéré comme une barre à rigidité infinie.
Fig. 3.
Un appui double est représenté comme une articulation reliant la structure au sol. Si cet appui
relie au sol un seul élément de la structure, il faut le considérer comme une articulation
unitaire (fig. 4, a). S’il relie au sol deux éléments, il est considéré comme une articulation
double (fig. 4, b). Un appui simple équivaut à deux (2) articulations unitaires (voir fig. 5).
Fig. 4.
Fig. 5.
Exemple. Soit à déterminer les degrés d’hyperstaticité des systèmes représentés sur la fig. 6.
Pour le premier système (fig. 6, a) on trouve c = 1 et a = 0 ; pour le deuxième système (fig. 6,
b), on trouve c = 1, a = 2 (deux appuis doubles reliant chacun le montant au sol) ; pour le
troisième système (fig. 6, c), on trouve c = 4 (un contour de gauche et un contour de droite
avec les deux contours du centre) et a = 6 (un appui simple qui équivaut à 2 articulations
unitaires, un appui double reliant le montant au sol qui équivaut à une articulation unitaire,
une articulation unitaire reliant le montant à la traverse centrale et une articulation double
reliant la traverse centrale et les deux parties supérieure et inférieure du troisième montant).
On trouve ainsi, respectivement pour ces trois systèmes: n = 3 ; n = 1 ; n = 6.
Fig. 6.
Les systèmes isostatiques issus d’un système hyperstatique de départ sont appelés systèmes
isostatiques de base ou systèmes isostatiques associés. Les systèmes isostatiques de base
(SIB) sont formés en éliminant toutes les liaisons surabondantes du système hyperstatique
donné (SHD). Ces liaisons superflues sont remplacées par des forces Xi représentant les
réactions des liaisons rejetées (i = 1, 2, 3, ..., n). Les liaisons rejetées peuvent être des liaisons
d’appui ou bien des liaisons entre deux sections voisines du système donné (voir fig. 7). Dans
la formation du système isostatique de base, on ne doit jamais éliminer certaines liaisons qui
sont nécessaires pour assurer l’invariabilité géométrique du système (voir fig. 8).
Fig. 7.
Fig. 8.
Dans le système hyperstatique donné, toutes les liaisons, de même que celles rejetées ne
permettent pas de déplacements ; raison pour laquelle, les valeurs des réactions des liaisons
rejetées doivent être telles que les déplacements dans leurs sens soient nuls. Les équations
supplémentaires de déplacements du système sont ainsi établies sur cette base.
Considérons les notations suivantes (rappelons que pour les déplacements généralisés, le
premier indice montre toujours le point et le sens du déplacement, alors que le deuxième
indice indique le facteur de force qui est cause de ce déplacement) :
Xk - les inconnues superflues, k = 1, 2, ..., n, où n est le degré d’hyperstaticité ;
ik - le déplacement dans le sens de la liaison superflue i (c’est-à-dire de l’inconnue
superflue Xi) provoqué par la réaction de la liaison k (c’est-à-dire par l’inconnue
superflue Xk) ;
iP - le déplacement dans le sens de la liaison i (de Xi) provoqué par la charge donnée ;
Le déplacement total i dans le sens de la liaison i (donc de Xi) sous l’action de toutes les
forces (c’est-à-dire de la charge donnée et des forces inconnues superflues), sur la base du
principe de superposition des effets a pour expression :
i = i1 + i2 + ... + ii + ... + in + iP. (3)
La liaison i ne permettant pas de déplacement dans son sens, donc, le déplacement i est nul :
i = i1 + i2 + ... + ii + ... + in + iP = 0 (4)
Dans le système d’équations canoniques, les déplacements ii sont les coefficients principaux,
les déplacements ik (i k) sont les coefficients accessoires et les déplacements iP sont les
termes libres. On a toujours :
ii > 0 (toujours positifs) ;
ik > <= 0 (peuvent avoir toutes les valeurs possibles) ;
ik = ki (théorème de réciprocité des déplacements spécifiques) ;
iP > <= 0 (peuvent avoir toutes les valeurs possibles).
M M
iP = i P dx ; i = 1, 2, ..., n. (10)
EI
où,
M i est le moment sous l’action de la charge unitaire X i = 1 ; M k est le moment sous
l’action de la charge unitaire X k = 1 ; MP est le moment sous l’action de la charge
donnée ; EI est la rigidité en flexion du tronçon considéré ; l’intégrale est calculée à
l’intérieur de chaque tronçon et la sommation s’effectue sur l’ensemble des tronçons du
système.
Ainsi, pour déterminer les coefficients ik, il faut construire séparément les diagrammes
unitaires Mi des moments fléchissant dans le système isostatique de base pour chaque X k =
1, k = 1, 2, ..., n. Après quoi, on construit séparément le diagramme des moments Mp dus aux
charges extérieures appliquées au système isostatique de base. Les déplacements sont ainsi
obtenus par multiplication des diagrammes des moments fléchissant conformément aux
expressions (9) et (10).
Après détermination des déplacements, c’est-à-dire des coefficients ik et des termes libres
iP, on résout le système d’équations canoniques pour trouver les valeurs des inconnues
superflues X1, X2, ..., Xn. Pour chaque Xi va correspondre un nouveau diagramme corrigé des
moments fléchissant Mi :
Mi = Xi Mi (11)
On trace ensuite le diagramme définitif des moments fléchissant M par voie d’addition :
M = M1 + M2 + ... + Mn + MP (12)
ou encore
n n
M = X1 M 1 + X2 M 2 + ... + Xn M n + MP = Mi X i + MP = Mi + MP. (13)
i 1 i 1
N.B. On peut aussi déterminer les moments fléchissant M par la méthode des sections en
appliquant au système isostatique de base, en plus des charges données, les inconnues
superflues Xi avec leurs valeurs numériques trouvées par résolution du système d’équations
canoniques.
De la même façon, on trace les diagrammes unitaires T i et N i pour les efforts tranchants et
normaux sous l’action de X i = 1. Puis, on trace séparément les épures des efforts tranchants
et normaux TP et NP correspondant à la charge extérieure donnée et on passe à la
multiplication des diagrammes. On détermine ensuite les coefficients et les termes libres et
après les inconnues superflues. On trace les diagrammes corrigés et ensuite les diagrammes
définitifs des efforts tranchants et normaux :
n
T = Ti X i + TP = X1 T 1 + X2 T 2 + ... + Xn T n + TP ; (14)
i 1
n
N = N i X i + NP = X1 N 1 + X2 N 2 + ... + XnNn + NP. (15)
i 1
Cette méthode de détermination des efforts tranchants T et normaux N est très laborieuse. On
peut déterminer les efforts T et N par d’autres méthodes, comme par exemple la méthode des
sections ou bien en se servant directement du diagramme définitif des moments de
flexion.
La méthode des sections consiste à appliquer directement au système isostatique de base les
inconnues superflues calculées Xi et la charge donnée et déterminer les efforts tranchants T et
normaux N par tronçon par la méthode des sections comme pour les systèmes isostatiques.
Ces diagrammes vont correspondre à ceux pour le système hyperstatique donné.
Fig. 9.
Comme le système est en équilibre, l’élément AB sera aussi en équilibre ; dans ce cas, les
efforts TAB , TBA , NAB et NBA sont assimilables à des réactions d’appuis pour une poutre sur
deux appuis (fig. 9, b). A l’abscisse x, le moment sera :
o
- sous l’action du premier groupe de forces (fig. 9, c): M x ;
- sous l’action du second groupe de forces : MAB + VAx, avec VA = (MBA - MAB)/L,
valeur déterminée en prenant la somme des moments des forces par rapport au
point B (voir fig. 9, d).
avec, Txo - l’effort tranchant dans la section d’abscisse x de la poutre simple sous l’action de la
charge donnée ; TM - l’effort tranchant dû aux moments sur appuis MBA et MAB.
De façon générale, on a :
MBA M AB
T = Txo + . (18)
L
Les règles de signe sont les suivantes :
- le diagramme des moments de flexion M est toujours porté sur le côté des fibres
tendues ;
- l’effort tranchant TM dû au moment de flexion est positif (c’est-à-dire prendre les
signes d’en haut : « + ») si pour faire coïncider l’axe de l’élément AB avec la
tangente à la courbe de M, il faut tourner cet axe dans le sens des aiguilles d’une
montre ; l’angle de rotation doit être inférieur à 90° (voir fig. 10).
Fig. 10.
Pour déterminer les efforts normaux N, il faut découper les nœuds du portique et appliquer
toutes les forces agissantes au droit de ces nœuds, c’est-à-dire :
- les forces extérieures (forces ponctuelles extérieures seulement, les charges
réparties ne sont pas appliquées),
- les efforts tranchants calculés (les valeurs au niveau du nœud) et,
- les efforts normaux inconnus développés dans les barres coupées, convergentes au
nœud considéré.
Les efforts tranchants sont dirigés de manière que, s’ils sont positifs, ils doivent tourner dans
le sens des aiguilles d’une montre par rapport au nœud. Quant aux efforts normaux N, ils sont
supposés au préalable comme des efforts de traction. On écrit alors pour ces nœuds les
équations d’équilibre de la statique: X = 0 ; Y = 0. Ainsi, pour la fig. 11, par exemple, on
obtient successivement :
- pour le cas de la fig. 11, a :
X = - NBA - TBC = 0, d’où NBA = - TBC ;
Y = - NBC + TBA = 0, d’où NBC = TBA ;
- pour le cas de la fig. 11, b :
X = - NBA + TBC - P = 0, d’où NBA = TBC - P;
Y = - NBC - TBA = 0, d’où NBC = - TBA ;
Fig. 11.
La vérification cinématique consiste à vérifier les déplacements dans les sens des liaisons
superflues (liaisons d’appuis surabondantes) sachant au préalable qu’ils (ces déplacements)
sont nuls. Ces déplacements sont déterminés en multipliant le diagramme définitif des
moments M par chaque diagramme unitaire Mi . Le résultat de chaque multiplication doit
être égal à zéro :
MMi
i = dx = 0 , i = 1, 2, ..., n; (19)
EI
de même, on a :
MM
dx = 0, avec M = Mi , i = 1, 2, ..., n (20)
EI
Soit le système symétrique donné sur la fig. 12, a avec son système isostatique de base
représenté sur la fig. 12, b. Calculons les coefficients accessoires (voir fig. 12, c, d, e) :
1 1 1 1
12 = 21 = hh(0,5L) hh(0,5L) = 0
EI 2 EI 2
de même, on a : 23 = 32 = 0.
Ainsi, la multiplication d’une épure symétrique par une épure inversement symétrique est
égale à zéro (12 = 21 = 23 = 32 = 0). Dans ce cas, à la place du système d’équations de
départ :
11X1 + 12X2 + 13X3 + 1P = 0
21X1 + 22X2 + 23X3 + 2P = 0
31X1 + 32X2 + 33X3 + 3P = 0,
On constate que l’équation (b) est indépendante des équations (a) et (c). Le nouveau système
d’équations ainsi obtenu est beaucoup plus facile à résoudre.
Fig. 12.
Fig. 13.
Soit le système symétrique représenté sur la fig. 13, a avec son système isostatique de base
représenté sur la fig. 13, b. Les inconnues superflues sont X1, X2, X3 et X4 ; elles sont en
général différentes. Les déplacements simples de départ correspondent aux forces Xk, avec k =
1, 2, 3, 4. Introduisons maintenant de nouvelles inconnues Y1, Y2, Y3 et Y4 (voir fig. 13, c)
telles que :
X1 = Y1 + Y2 ; X2 = Y3 + Y4 ; X3 = Y1 - Y2 ; X4 = Y3 - Y4
On constate que les équations (a) et (c) dépendent de Y1 et Y2 seulement, alors que les
équations (b) et (d) dépendent de Y2 et Y4 seulement. Ce nouveau système d’équations est
beaucoup plus facile à résoudre.
Les coefficients ik sont appelés coefficients (ou termes) d’influence du terme libre ik = 1
sur la valeur de l’inconnue Xi. Sous forme matricielle, on a :
X = B.DP
avec,
11 12 . . . 1i . . . 1n
. . .
B = ik = i1 i2 . . . ii . . . in (31)
. . .
n1 n2 . . . ni . . . nn
X1
...
X = Xk = Xi (32)
...
Xn
1P
...
et DP = kP = iP (33)
...
nP
où,
B est la matrice des coefficients d’influence ; X est la matrice-colonne des inconnues
superflues ; DP est la matrice-colonne des termes libres.
On a :
Dimension de la réaction de la liaison i
Dimension de ik =
La matrice B des coefficients d’influence est la matrice inverse des coefficients des équations
canoniques multipliée par moins un (-1) :
B = - D-1 (34)
où,
D-1 est la matrice inverse des coefficients des équations canoniques D :
On construit d’abord les lignes d’influence des inconnues superflues Xk ; ces lignes
d’influence sont appelées lignes d’influence de base :
Les termes libres iP sont les fonctions de la position de la charge P = 1, c’est-à-dire que
c’est l’expression mathématique des lignes d’influence des déplacements iP ou encore
l’expression mathématique du déplacement de la ligne Pi dans le sens de la charge unitaire
mobile sous l’action de X i = 1 pour le système isostatique de base.
Cette expression représente les équations des lignes d’influence des inconnues superflues.
Sachant que pour une sollicitation S quelconque (S = M, T, N), on a :
On obtient donc:
Lidi S = S 1.Lidi X1 + S 2.Lidi X2 + ... + S n.Lidi Xn + Lidi SP
N.B. Notons ici que S sont des grandeurs constantes, alors que Xi et SP sont des grandeurs
variables, car la charge P = 1 est mobile.
Exercices d’application
Exemple 1. : Tracer les épures des sollicitations pour le portique hyperstatique représenté sur
la fig. 14, a.
Les inconnues superflues sont notées X1 et X2, voir fig. 14, b (système isostatique de base
(SIB) ; les équations canoniques se présenteront comme suit :
δ11X1 + δ12X2 + Δ1p = 0,
δ21X1 + δ22X2 + Δ2p = 0
Donnons les valeurs unitaires aux inconnues superflues X1 et X2 ; les épures unitaires M 1 et
M 2 sont représentées sur les fig. 14, c et d, l’épure des moments dus à la charge extérieur Mp
est donnée sur la fig. 14, e. Déterminons tout d’abord les valeurs des aires pour les figures des
moments unitaires :
1
Epure de M 1 : 1,1 = .4.4 = 8 ; 1, 2 = 4.3 = 12 = 2,1 .
2
1 9
Epure de M 2 : 2, 2 = .3.3 = ; 2,1 = 1, 2 .
2 2
1 160
Epure de Mp : Ωp,1 = .40.4 = ; Ωp,2 = 40.3 = 120.
2 3
Déterminons maintenant les déplacements spécifiques :
1 2 1 352 1 9 2 9 1 3 18
δ11 = .8. .4 .12.4 ; δ22 = . . .3 ; δ12 = δ21 = .4.3. .
2 EI 3 EI 6 EI EI 2 3 EI EI 2 EI
Fig. 14.
352 18 18 9 311
∑δik = δ11 + δ12 + δ21 + δ22 =
6 EI EI EI EI 3EI
Construisons la somme des épures unitaires M∑ (voir fig. 14, f) et multiplions cette épure par
elle-même :
1 1 1 1 2 311
. 7 3 .3 4
1 1 2
δ∑ = . .4.4. .4 .4. 4 3
2 EI 2 3 EI 2 EI 2 3 3EI
On constate donc que : δ∑ = ik , donc les déplacements spécifiques sont bien déterminés.
Déterminons les coefficients libres :
Vérification de l’épure de M :
MM i
Vérification cinématique : Δi =
EI
dx = 0 ?
MM 1
Δ1 = dx =
EI
1 1 2 1 160 3 1 1 1 1 0,2
. .35,28.4. .4 . . .4 .35,28.3.4 + . .7,05.3.4 .40.3 ≈ 0.
2 EI 2 3 2 EI 3 4 EI EI 2 EI EJ
MM 2 1 1 1 2 1 0,09
Δ2 = EI
dx =
EI
35,28.3. .3 .7,05.3. .3 40.3. .3
2 2 3 2 EJ
≈ 0.
De même, on a :
MM 1 1 2 1 3 1 1
Δ∑ = dx = . .35,28.4. .4 . .4 .35,28 4 .3 +
EI 2 EI 2 3 2 EI 4 EI 2
1 1 2 1 1 0,3
. .7,05.3 4 .3 .40.3 4 .3 ≈ 0.
EI 2 3 EI 2 EJ
Vérification statique : Equilibre du nœud C :
C
MCA = 4,72 kN.m
∑MC = -4,72 + 4,72 = 0
MCB = 4,72 kN.m
Cours de Calcul de structures, par H.A. DICKO, Ph.D, Bamako - 2014 17
Calcul des portiques hyperstatiques par la méthode des forces
Nœud A Nœud C
Les épures des efforts tranchants T et normaux N sont représentées sur les fig. 14, j et k. Sur
ces épures, on peut lire :
VA = 8,82 kN ; HA = 2,35 kN.m ; VB = 11,18 kN ; HB = 2,35 kN ; MB = 2,33 kN.m.
Les sens des efforts réactifs sont donnés sur la fig. 15.
Vérification statique des réactions :
∑X = – HA - HB=2,35 – 2,35 = 0,
∑Y = VA + VB – q.4 = 8,82 + 11,18-5.4 = 20 – 20 = 0,
∑MA = q.4.2-VB.4+HB.3-MA = 5.4.2-11,18.4+2,35.3-
2,33 = 47,05 – 47,05 = 0,
∑MB = MA + q.4.2-VA.4-HA.3 = 2,33+5.4.2-8,82.4-
2,35.3 = 42,33 – 42,33 = 0.
Les épures des sollicitations M, T et N sont donc bien
tracées.
Fig. 15.
Exemple 2. : Tracer les épures des sollicitations pour le système hyperstatique représenté sur
la fig. 16, a.
Les inconnues superflues sont notées X1 et X2, voir fig. 16, b (système isostatique de base
(SIB) ; les équations canoniques se présenteront comme suit :
δ11X1 + δ12X2 + Δ1p = 0,
δ21X1 + δ22X2 + Δ2p = 0
Donnons les valeurs unitaires aux inconnues superflues X1 et X2 ; les épures unitaires M 1 et
M 2 sont représentées sur les fig. 16, c et d, l’épure des moments dus à la charge extérieur Mp
est donnée sur la fig. 16, e. Déterminons tout d’abord les valeurs des aires pour les figures des
moments unitaires :
1
Epure de M 1 : 1 = .4.4 = 8.
2
Epure de M 2 :
1 9 1 1
2,1 = 3.4 = 12 ; 2, 2 = .3.3 = ; 2,3 = .2.2 = 2 ; 2, 4 = .2.2 = 2.
2 2 2 2
Fig. 16.
Exemple 3. : Tracer les épures des sollicitations pour le système hyperstatique représenté sur
la fig. 17.
Les inconnues
superflues sont
notées X1, X2 et
X3, voir fig. 18
(système
isostatique de
base (SIB) ; les
équations
canoniques se
présenteront
comme suit :
Fig. 17.
1
Epure de Mp : épure due à la force P1 : P1,1 = .400.2 = 400 ; P1, 2 = 400.6 = 2400 ;
2
1
P1,3 = .(1600-400).6 = 3600 ; P1, 4 = 3.1600 = 4800 ;
2
1
épure due à la force q1 : q1,1 = .900.6 = 1800 ; q1, 2 = 3.1600 = 4800 ;
3
1
épure due à la force q2 : q 2 = .45.3 = 33,75
4
Fig. 19.
Le diagramme définitif des moments de flexion M est tracé sur la fig. 21, d.
Fig. 21.
Fig. 22.
Les épures des efforts tranchants T et normaux N sont représentées sur les fig. 21, e et f.
Exemple 4. : Tracer les épures des sollicitations pour le système hyperstatique représenté sur
la fig. 23.
Fig. 25.
Pour l’épure due à la force P2, aux points C et I, on a : M = - P2.2 = -60.2 = -120 kN.m.
Sur la traverse intermédiaire, à partir de l’aile gauche, au nœud C, on a :
M = - 60(2+x) + 40.5(2,5 – x) + 380x ; x étant compté à partir du point C ;
si x = 0 (point C) M = -60.2+40.5.2,5+0=380 kN.m ;
si x=3 (point G) M = -60.5+40.5.(-0,5)+380.3 =740 kN.m.
Par symétrie, on obtient les épures des moments sur le côté droit du portique.
On remarquera qu’au point H, on a : x = 7 m, et M = -60.9+40.5.(-4,5)-120.4+380.7 =
-540 – 900 + 2660 -480 =740 kN.m.
Les épures unitaires M 1 , M 2 et M 3 sont représentées sur les fig. 25, a, b et c, les épures des
moments dus à la charge extérieur Mp sont données sur les fig. 25, d.
Déterminons les valeurs des aires pour les figures des moments dus aux charges unitaires et à
la charge extérieure :
1 2500
1 = 1 ' = .500.5 = ;
3 3
2 = 2 ' = 500.3 = 1500 ;
1
3 = 3 ' = .120.2 = 120 ;
2
4 = 4 ' = 380.3 = 1140 ;
1
5 = 5 ' = .(740-380).3 = 540 ;
2
6 = 740.4 = 2960.
Les valeurs des ordonnées prises sous les centres Fig. 26.
de gravité de ces aires sur les épures unitaires
sont données dans le tableau ci-après.
Fig. 27.
Fig. 29.
Solution : Le système
isostatique de base est
représenté sur la fig.
30, b ; le système
d’équations canoniques
se présente comme
suit :
Déterminons les
coefficients des
équations canoniques Fig. 30.
(les épures unitaires
sont représentées sur
les fig. 30, c et d).
M 1M 1 1 2 1 1 1 288
δ11 = dx = .6.6. .6. . .6.12.6 .2 =
EI 2 3 EI 2 EI 2 EI
M 1M 2 1 1 1 12
δ12 = dx = .6.12. .1. .2 = -
EI 2 3 2 EI EI
M 2M 2 1 1 2 4
δ22 = dx = . .1.12. .1.2 =
EI 2 EI 2 3 EI
P x(12 x ) x(12 x ) = M .
Mp,max = m,1
12 12
M 1M p 1 1 x(12 x )
δ1p= dx . . .12. y1
EI 2 EI 2 12
6 6 x 12 1 24 x
avec, y1= (12 a ) 12 .
12 12 3 2 3
1 x(12 x )( 24 x )
donc, δ1p= . .
EI 24
M 2M p 1 1 x(12 x ) 1 x 12 1 12 x
δ2p = EI
dx . .
2 EI 2 12
.12. y2 avec, y2 = .
12 3 12 3
1 x(144 x 2 )
donc, δ2p = + .
EI 144
Les équations des lignes d’influence de X1 et X2 peuvent être présentées sous la forme :
B= = - D-1 avec, D =
288 -12
4 12 288 .
β11 = ; 12 21 ; 22
1008 1008 1008
4 12 12 288
Lidi X1 f1 ( x ) f 2 ( x) ; Lidi X2 f1 ( x ) f 2 ( x)
1008 1008 1008 1008
Comme le système est symétriques, ces mêmes expressions définissent les lignes d’influence
quand la charge se trouve dans la travée de droite, il faut seulement compter l’abscisse x à
partir de l’appui droit (voir fig. 30, e’ ; on a ainsi Mm,2 = Mm,1). En donnant plusieurs valeurs à
x, on construit les lignes d’influence pour les inconnues X1 et X2 (lignes d’influence de base).
Ces épures sont représentées sur les fig. 32, b et c.
Comme pour une sollicitation quelconque S, on a :
Fig. 31.
x(12 x )(24 x )
f1(x) =
24
x(144 x 2 )
f2(x) =
144
4 12
Lidi X1 f1 ( x ) f 2 ( x)
1008 1008
12 288
Lidi X2 f1 ( x ) f 2 ( x)
1008 1008
1 1 12 x
Lidi VA = Lidi X1 . + Lidi X2 . +
2 12 x
Lidi Mk =
1
Lidi X1 .(-3) + Lidi X2 . + Lidi M ko
2
1
Lidi Tk = Lidi X1 .
2
1
+ Lidi X2 . + Lidi Tko
12
Fig. 32.
On peut aussi profiter pour tracer la ligne d’influence de la composante verticale VA de l’appui
A (voir fig. 31, c) ; ainsi, on a :
1 1 12 x
ou encore Lidi VA = Lidi X1 . + Lidi X2 . +
2 12 x
Les lignes d’influence des moments M ko et des efforts tranchants Tko dans la section k du
système isostatique de base sont données sur les fig. 32, e et f (on les construit aisément
comme pour une travée indépendante). Ainsi, pour les sollicitations Mk et Tk, on a :
1
Lidi Mk = Lidi X1 .(-3) + Lidi X2 . + Lidi M ko
2
1 1
Lidi Tk = Lidi X1 . + Lidi X2 . + Lidi Tko
2 12
Les lignes d’influence de Mk et Tk sont tracées sur les fig. 32, g et h.