Oiseaux: Faune de L'Union Française
Oiseaux: Faune de L'Union Française
Oiseaux: Faune de L'Union Française
XVI
OISEAUX
DE
L'AFRIQUE TROPICALE
(PREMI~RE PARTIE)
PAR
Volume. PGI'U8 :
Volume. en préparation:
Dr G. BouET. - Oiseaux de l'Afrique tropicale (2' partie).
F. BERNARD. - Fourmis de l'Afrique du Nord.
J. GUiBÉ. - Batraciens de Madagascar.
E. SÉCUY. - Dipt';l'es Muscides et Calliphorides de l'Afrique tropicale.
A. BALACHOWSKY. - Cochenilles de l'Afrique tropicale.
L. BERLAND. - Guêpes de l'Afrique tropicale.
J. MILLOT, - Araignées de Madagasear.
L. CHOPARD. - Acridiens de j'A.O.F.
(,. PETIT. - Poissons marins de Madagascar.
C. DAWYDOFF. - Cténophores de l'Indochine.
R. POISSON. - Hémiptères aquatiques de l'Afrique tropicale.
P. LEPESME. - Cérambycides de l'Afrique tropicale.
F. BOURLlÈRE el H. STEMPFFER. - Rhopalocères de l'Afrique tropicale.
L. FACt. - Seorpions et Pédipalpes de l'Indochine.
G. RAr.SON. - Coraux du Pacifique.
Ed. FISCHER. - Mollusques marins du Maroc.
Ed. FISCHER. - Mollusques terrestres de Madagascar.
J. DE MUIZON. - Coléoptères Brenthides d'Afrique.
F. ANGEL. - Lézards de l'Afrique Noire.
J. CADr.N'T. - Poissons marins de l'A.O.F.
FAUNE DE L'UNION FRANÇAISE
(ANCIENNE FAUNE DE L'EMPIRE FRANÇAIS)
XVI
OISEAUX
DE
L'AFRIQUE TROPICALE
(PREMIÈRE PARTIE)
PAR
XVI
OISEAUX
DE
PAR
J. BERLIOZ,
Il Y a près de vingt ans j'écrivais, en tête d'un petit travail sur « les grands mammi-
fères de l'Ouest africain ll, que j'exposai à l'Académie des Sciences coloniales, les
lignes suivantes :
« L'étude que nous présentons aujourd'hui est le résultat des observations sur la
faune africaine que nous avons accumulées au cours des vingt-cinq années que nous
avons passées en Afrique occidentale. II
Ces lignes qui ne s'appliquaient alors qu'à l'étude d'une grande famille de Mammi-
fères africains me paraissent devoir être reproduites aujourd'hui en tête de l'ouvrage
que j'ai entrepris sur les oiseaux de l'Ouest africain et qui m'a demandé, pour être
mis au point, plus de dix années de recherches dans le laboratoire de mammalogie.
ornithologie de notre Muséum national d'histoire naturelle. J'ajoute que ce sont
surtout les observations « sur le terrain» que j'ai faites en Afrique qui m'ont incité
à faire profiter de mon expérience les Français (que nous voudrions plus nombreux)
_ que leurs fonctions ou leurs occupations amènent à séjourner et à vivre dans notre
Ouest africain.
C'est surtout aux vétérinaires, médecins, géologues, agronomes, que leur culture
scientifique antérieure prédispose mieux que d'autres aux études d'histoire naturelle,
'aux officiers et fonctionnaires simplement curieux des choses de la nature, et enfin
aux colons et missionnaires appelés à vivre généralement plus longtemps en Afrique
que s'adresse ce travail, que je me suis efforcé de mettre au courant des dernières
acquisitions de la Science.
On sait les très grands progrès que cette branche de l'histoire naturelle qu'est
l'ornithologie a faits en Afrique. On ne compte plus actuellement les livres qui ont
paru depuis cinquante ans sur les oiseaux africains. Malheureusement la plupart sont
dus à des auteurs allemands, anglais et belges et en dehors de deux ouvrages récents
du vétérinaire colonial R. MALBRANT sur les « Mammifères et Oiseaux du Centre
africain » et en collaboration avec l'administrateur colonial MACLATCHY sur ceux de
« l'Équateur africain français », nous n'avions en France jusqu'ici qu'un ouvrage de
compilation d'un naturaliste du Muséum, DE ROCHEBRUNE, paru en 1883-1884.
C'est surtout au cours des années s'étendant de 1906 à 1918 qu'il nous a, toutd'abord,
été donné de rassembler les premières notes et observations, prises au jour le jour,
sur la Faune africaine et en particulier sur les Mammifères et Oiseaux. _
Nous étions alors en mission en Afrique occidentale française pour étudier avec
le professeur Émile ROUBAUD, de l'Institut Pasteur, la répartition géographique
.des Glossines, ou mouches tsé-tsé, leur biologie, et les maladies qu'elles trans-
mettent à l'homme et aux animaux domestiques. Ces recherches nous avaient
tout naturellement amené à examiner le sang des animaux Mammifères, Oiseaux et
Reptiles vivant dans le milieu africain, pour y déceler la présence des parasites sangui-
coles qui pouvaient s'y trouver, trypanosomes en particulier.
1 A.
12 G. BOUET
Il Y avait tout lieu de rechercher les relations existant entre les insectes piqueurs
en général et le monde animal, d'où la nécessité de déterminer les espèces auxquelles
ces animaux appartenaient. Des envois fréquents à l'Institut Pasteur des récoltes
faites au cours de nos recherches et que notre maître, le professeur F. MESNIL, voulait
bien se charger de faire remettre aux professeurs du Muséum, nous mirent en rela-
tion avec ces derniers.
C'est ainsi que se créèrent les liens qui nous unissent au grand établissement scienti-
fique où s'accumulent depuis plus de quatre-vingts ans les richesses de notre Empire
colonial que lui ont fait parvenir les voyageurs que passionne l'histoire naturelle.
Ce nous paraît donc un devoir au début de cet ouvrage de retracer la carrière en
Afrique de quelques-uns des naturalistes voyageurs qui ont si largement contribué à
enrichir nos collections nationales. En 1870, il y avait un peu plus de quatre-vingts ans
que le Muséum national d'histoire naturelle avait été fondé. Ses collections, qui
s'étaient enrichies de l'ancien Cabinet du Roi, étaient certes des plus importantes,
mais alors notre Empire colonial n'existait pour ainsi dire pas.
C'est de la réaction que causa, dans les sphères cultivées, notre défaite de 1870
que naquit notre magnifique expansion à travers le monde, en Asie comme en Afrique.
Je laisse de côté notre vieille colonie du Sénégal. C'est de cette époque que datent
les premières collections qui se sont accumulées depuis lors pour fournir les maté-
riaux d'études aux éminents naturalistes qui se sont succédé dans les diverses chaires
du Muséum.
Nous allons nous efforcer d'esquisser le rôle joué par les pionniers qui, sur place,
collectaient, souvent au péril de leur vie, les matériaux indispensables aux études des
savants de notre établissement national. On sait le rôle joué par notre armée coloniale
dans la pacification des territoires qui sont devenus l'Afrique occidentale française
et le rôle pacifique d'un BRAZZA qui devait nous donner le Congo puis l'Afrique équa-
toriale française.
Nous sommes en 1870. Notre défaite est consommée, mais déjà de jeunes énergies
surgissent et manifestent leur ardent désir de voir la France se relever.
Nos regards se tournent vers l'Afrique, cependant que se consolide notre empire
asiatique.
Un marchand, naturaliste averti, Alexis BOUVIER, rêve de constituer une mission
scientifique et de la diriger vers l'Afrique pour y recueillir des matériaux d'histoire
naturelle, surtout des mammifères et des oiseaux, qui viendront en même temps
qu'approvisionner ses collections personnelles augmenter celles du Muséum. Il pense
qu'en même temps son voyageur naturaliste pourra utilement explorer les pays qu'il
parcourra et amener les indigènes à se mettre sous la protection et la tutelle de la
France. Et c'est ainsi que fut constituée et équipée par A. BOUVIER la première mission
d'Alfred MARCHE (janvier 1872) [1].
Pour se familiariser avec . l'Afrique et son climat le voyageur s'arrête quelques
mois au Sénégal, notre très vieille colonie, fait des récoltes nombreuses au Sénégal,
en Gambie et en Casamance, et se perfectionne dans la préparation des objets d'histoire
naturelle.
Il s'adjoint un peu plus tard, décembre 1872, un collaborateur, le marquis DE
COMPIÈGNE, et tous deux s'acheminent de Dakar vers le Gabon, but primitivement
fixé par BOUVIER.
Ils ne manquent pas de descendre au cours du voyage aux escales du navire sur lequel
ils ont pris place et d'y recueillir oiseaux et mammifères, Ils arrivent enfin au Gabon,
à Libreville où la France est représentée par un aviso stationnaire, où vivent les
officiers du navire qui font de temps à autre quelques voyages de pénétration à l'inté
rieur et qui ont contribué eux aussi à l'enrichissement des collections du Muséum:
AUBRy-LECOMTE (1853-1856), Dr FRANQUET (1852).
Le plan conçu par MARCHE et BOUVIER consiste à remonter l'Ogooué en s'efforçant
de nouer' avec les indigènes des relations pacifiques et de récolter des collections
d'histoire naturelle. Malheureusement les deux voyageurs ne peuvent pénétrer au-delà
du confluent de l'Ivindo avec l'Ogooué où, devant l'hostilité des indigènes, ils doivent
rebrousser chemin. Cependant les matériaux recueillis ne sont pas perdus et par-
viennent en France en même temps que les deux explorateurs (juillet 1874). A. Bou-
VIER en fait l'étude (1).
En octobre 1875, MARCHE est de nouveau au Gabon. Il est attaché comme natu-
raliste à la première mission de l'enseigne de vaisseau P. SAVORGNAN DE BRAZZA et
remonte l'Ogooué avec ce dernier et le docteur BALLAY, médecin de la marine. Il
dépasse le point qu'il avait atteint avec DE COMPIÈGNE, mais se voit, en janvier 1877,
obligé d'abandonner la mission DE BRAZZA par suite de son état de santé fort ébranlé.
Les collections qu'il rapporte sont remises au Muséum et étudiées par OUSTALET
(1879) [2]. MARCHE ne reviendra plus en Afrique, mais continuera ses explorations
zoologiques en Asie, en Nouvelle-Guinée, aux Philippines.
Cependant, entre temps, M. BOUVIER a recruté un jeune collaborateur de 17 ans,
Louis PETIT, fils d'un naturaliste-préparateur et excellent taxidermiste, qui, comme
MARCllE, va s'arrêter au 'Sénégal et y faire d'abondantes récoltes, mais des accès de
paludisme successifs l'obligent à rentrer en France (octobre 1873-juillet 1874).
La santé recouvrée, notre jeune naturaliste poursuivant son premier objectif s'ern-
barque à Liverpool en novembre 1875 et après cinquante-deux jours de mer débarque
au Gabon, à Libreville, d'où il gagne Landana un peu plus au Sud et à peu de distance
de l'embouchure du Congo (Cabinda portugais actuel).
C'est de là et dans la forêt 'voisine du Mayombe qu'il va pendant huit ans (1876-
1884) faire d'importantes collections zoologiques qui seront étudiées et décrites par
son correspondant A. BOUVIER et par SHARPE, le .zoologiste anglais (1876-1877) (3)".
Quelques années après son retour en France, L. PETIT publie dans les Mémoires
de la Société zoologique de France, dont il est membre depuis sa fondation, un travail :
« Ornithologie congolaise» (1899). Il ajoute quelques bonnes observations sur la bio-
logie des oiseaux qu'il a récoltés.
Au cours de son séjour à Landana, il a été rejoint par le docteur LUCAN qui parti-
cipe, lui aussi, aux récoltes zoologiques envoyées à BOUVIER, oiseaux figurant dans
les listes publiées par SHARPE et BOUVIER.
De son côté, BRAZZA, au cours de son troisième voyage au Gabon et au Congo,
s'adjoint son frère Jacques, docteur ès sciences naturelles, et un préparateur, PÉCILE.
Les collections réunies par les deux naturalistes (1882.1883) furent adressées au
Muséum et étudiées par OUSTALET (1886) (4).
Elles comprenaient 287 oiseaux. A la même époque, THOLLON et SCHWÉBISCH,
puis GUIRAL, appartenant au personnel relevant de la colonie du Gabon, récoltaient
des mammifères et des oiseaux qui furent adressés au Muséum entre 1883 et 1891.
(1) A. BOUVIER. - Catalogue géographique des oiseaux recueillis par MM. Marche et Marquis de
Compiègne pendant les années 1872-1874. Paris: chez l'auteur, 1875.
(2) E. OUSTALET. -- Catalogue méthodique des oiseaux recueillis par A.' Marche dans ses voyages
sur l'Ogooué. (Nouv. Arch. MlIoS., 1879.)
(3) R. B. SHARPE et A. BOUVIER. - Études d'ornithologie africaine. (Bull. Soc. Zool. France, I, 1876;
II,1877; III, 1878.) ' .
(4) E. OUSTALET. - Notice sur quelques oiseaux nouveaux du Congo, rapportés par les naturalistes
attachés Il la Mission de M. le Comte de Brazza. (Le Naturaliste, 1886.)
14 G. BOVET
Jusqu'en 1892, le Muséum ne reçut que peu d'envois zoologiques du Congo. En
mars 1891, Jean DYBOWSKI fut chargé d'une mission en vue de retrouver l'explo-
rateur CRAMPEL dont on était sans nouvelles.
Botaniste et zoologiste, DYBOWSKI, s'il ne retrouva pas CRAMPEL massacré avant
son arrivée sur les lieux, rapporta une très importante collection de mammifères et
d'oiseaux qui furent étudiées par DE POURSARGUES et OUSTALET (1).
Nous avons eu la bonne fortune de revoir la collection d'oiseaux de DYBOWSKI
dont OUSTALET n'avait publié qu'une liste succincte (2). L'itinéraire du voyageur fut
le suivant : parti de Loango sur la côte du Gabon, après avoir traversé la forêt du
Mayornbe, DYBOWSKI parvenait à Brazzaville et de là, remontant le Congo et l'Ouban-
gui, atteignait Bangui. Puis, s'enfonçant plus au nord, en fondant deux postes pour
protéger ses derrières : Les Ouaddas (50 latitude Nord et 16047' 30" longitude Est)
et Haute Kémo (60 17' latitude Nord et 110 15' longitude Est), le naturaliste arrivait
au dernier camp qu'avait occupé CRAMPEL. De là il gagnait le village de Yabanda
(60 25' latitude Nord) où il mit en fuite le camp des musulmans, meurtriers de
CRAMPEL.
DYBOWSKI malade dut redescendre vers Bangui, puis Brazzaville, et enfin regagna
la France en juillet 1892. De son voyage il avait rapporté environ 420 oiseaux.
DYBOWSKI revint en 1894 sur la Côte gabonaise et ramassa un certain nombre de
spécimens qui figurent également dans les collections du Muséum.
- Une nouvelle collection d'oiseaux du Congo fut remise au Muséum par le bota-
niste Auguste CHEVALIER en 1904. Elle provenait des récoltes faites par le docteur
DECORSE, le médecin de la mission. Elle contenait 103 spécimens qui furent étudiés
par OUSTALET (3).
Les récoltes de DECORSE furent surtout faites entre Bangui et Kousseri, en face
de Fort-Lamy, près du Tchad.
Aux voyages d'exploration a succédé au Congo la période d'organisation des terri-
toires qui forment maintenant l'Afrique équatoriale française, et le Muséum n'a plus
reçu de collections zoologiques que des officiers et fonctionnaires en service dans ce
territoire. Parmi eux, nous citerons le vétérinaire R. MALBRANT, les administrateurs
coloniaux BLANcou, MACLATCHY, ROUGEOT. Au premier le Muséum est redevable
de plusieurs collections qui ont été étudiées par le professeur J. BERLIOZ (4) et qui
ont donné lieu de la part du collecteur à un travail d'ensemble sur les « Mammifères
et Oiseaux du Centre africain » (1936, réédité en 1951); puis, plus récemment, avec
MACLATCHY (5) un excellent travail sur les Mammifères et les Oiseaux du Gabon
et du Moyen Congo sous le titre : «Faune de l'Équateur français D.
Les envois au Muséum de ces deux naturalistes dépassent un millier d'oiseaux.
De son côté l'administrateur 1. BLANCOU faisait parvenir au Muséum, des régions
relevant de l'Oubangui-Chari, une série de récoltes qui donnèrent lieu à des notes
(1) E. OUSTALET. - Note préliminaire sur les collections zoologiques recueillies par M. Jean Dy-
bowski dans son expédition à travers le Congo et la région de l'Oubangui. (Le Naturaliste, VII, 1893.)
(2) G. BOUET. - Révision des collections d'oiseaux recueillis au Congo el dans l'Oubangui pal la Mis-
sion J. Dybowski (1891-1892). [L'Ois. et Reu.fr. d'Omithol., VII, XIV, 194<'-1
(3) E. OUSTALET. - Catalogue des oiseaux rapportés par la Mission Chari-Lac Tchad.
(4) J. BERLIOZ. - Étude d'une collection d'oiseaux du Tchad (A.E.F.). (Bull. Mus. Paris, 2c série,
t, VI, nO 6, 1934.) -
J. Bssuos. - Étude d'une collection d'oiseaux du Tchad. (Bull. Mus. Paru, 2" série, t. X, nO 3,
1938.)
"J. BERLIOZ. - Étude d'une collection d'oiseaux du Congo français. (Bull. Mus. Paris, 4" série,
t. XIII, n? 5, 1941).
(5). A. R. MAC:LATCHY. - Contribution à l'étude des oiseaux du Gabon méridional (région du Fernan Vaz
et de la Ngounié], [L'Ois. et la Reu.fr. d'Omithol.• vol. VI, nO 4,1936; vol. VII, nOS 1 et 2,1937.]
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE lS
où il fait figurer des oiseaux qu'il n'a pas lui-même recueillis, mais déjà signalés anté-
rieurement de ce pays (1930).-
Nous avons peu après (1931) donné la liste de 140 oiseaux que nous avions recueillis
pendant nos trois séjours consécutifs au Libéria (1918-1930). Cette liste comprend
15 oiseaux non signalés par les auteurs précédents. Plus récemment (1951), A. 1. RAND
a étudié pour le Muséum de Chicago (Field Museum) une collection collectée en
1947-1948 par Harry BEATTY en deux points de récolte: la plantation de caoutchouc
Firestone, située sur la rivière Dou et la rivière Farmington, à 50 km de Monrovia;
, et un village près de la frontière franco-libérienne, à Ganta, en forêt. 597 spécimens,
avec 15 espèces nouvelles pour le Libéria. Le total des oiseaux actuellement connus
du Libéria s'élève à 310 espèces ou sous-espèces.
La Côte d'Ivoire, dont la conquête définitive fut très tardive, peut se diviser en
Jeux régions : la Basse Côte, qui comprend la grande forêt hygrophile, et la Haute
Côte, que nous avons occupée vers 1898-1899 et qui est une région de savanes.
La grande forêt fut longtemps inexplorée et aucune récolte ornithologique n'y fut
faite avant 1906. En 1906 lors de notre première mission dans ce pays, sur les mala-
dies à trypanosomes, nous eûmes l'occasion de recueillir un certain nombre d'oiseaux
en Haute Côte (Bouaké, Odienné, Koroko); nous en avons publié la liste, qui comprend
197 oiseaux, en 1916 (1) avec MILLET-HoRSIN. Ce dernier, qui résida en Basse Côte,
(1913.1914), à Bingerville et sur la Comoé, put récolter en forêt un certain nombre
d'oiseaux. Antérieurement, l'administrateur DELAFOSSE avait collecté en 1896 dans
le Baoulé (Toumodi) quelques oiseaux qui furent étudiés par OUSTALET (2). Enfin,
en 1923, le naturaliste Willougby LOWE, envoyé par le British Museum, récolta à
Béoumi en bordure de la forêt sur le Bandama tine belle série de 324 oiseaux dont
l'étude fut faite par D. A. BANNERMAN (3). En 1923, le docteur THIBOUT a séjourné
quelques mois en Côte-d'Ivoire et rapporté' une collection qu'il a conservée et qui
comporte une cinquantaine de spécimens dont quelques-uns fort rares dans les
collections. Enfin DEKEYSER, de l'LF.A.N.,a traversé la Côte-d'Ivoire en 1948, après
son voyage au Libéria; ses récoltes sont à Dakar dans les collections de l'LF.A.N.
On sait que les Allemands, quand ils possédaient le Togo, ont prospecté ce pays
au point de vue ornithologique et que les résultats des récoltes des naturalistes alle-
mands a donné lieu à des travaux de REICHENOW publiés en 1891 et 1897 et où
figurent 279 espèces. .
Depuis lors un premier naturaliste français, le docteur MILLET-HoRSIN, a résidé
quatre mois dans ce pays (Anécho) et publié une liste qui comporte 125 oiseaux (4).
Plus récemment, A. VILLIERS, de l'LF.A.N., a récolté de mai à juillet 1950, pour
l'LF.A.N. une bonne série d'oiseaux qui ont été étudiés par P. 1. DEKEYSER (5).
U5 spécimens en y comprenant ceux obtenus au Dahomey figurent sur la liste publiée.
Le collecteur a déduit de ses récoltes que la faune de la savane soudanaise s'étend
jusqu'à la mer. Les îlots forestiers du Moyen Togo et du Moyen Dahomey renferment
des espèces types de la forêt. L'Atacora, massif montagneux peu élevé, ne renferme
que des espèces soudanaises.
(1) E. OUSTALET. - Catalogue des oiseaux du Dahomey remis par M. Mi6gemarque en 1895. (Bull.
Muséum, 1898.)
(2) Docteur G. BOVET. - Contribution à la répartition géographique des oiseaux en A.O.F. (régions
de la Falémé, de la Haute Gambie, et de la Casamance, mars 1931).
(3) D. A. BANNERMAN. - Liste des oiseaux obtenus en 1918 par G. L. Bates pendant son voyage du
Nord de la Nigeria au Sénégal à travers le Soudan français, les territoires du Haut Niger et de la Haute
Volta. (L'Ois. et la Rev. Ir. d'Omitlwl. Déc. 1931).
(4) K. PALUDAN. - Report of the birds collected during Professor's O. Olfusen's expedition to the
French Sudan and Nigeria in the year 1927. Stockolm, 1936.
(5) H. DE BALZAC. - Oiseaux de la Mission Augieras Draper. (Bull. Mus. Paris, p. 432-433.)
(6) J. L. BATEs. - Birds of Southem Sahara and adjoining countries in French West Africa, (Ibis,
1933-1934.)
(7) E. HARTERT. - Birds collected by Cap. A. Buchanan during bis joumey from Kano to AIr. (Novit
Zool., 1921.)
Birds collected by Cap A. Buchanan, Second Sahara Expedition. (Novit. Zool., 1924.)
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 19
(1) A. MÉNÉGAUX. - Sur une petite collection d'oiseaux de l'Afrique occidentale française. (Rev.fT.
d'Ornithol. scientifique et pratique, 1918.) _
(2) Dr Mn.1.ET·HoRSIN. - Rapaces observés dans la presqu'tic de Dakar. (Rell. fr. d'Ornith. scien·
tifique et pratique, 1915, na 69.)
Dr MILLET-HoRSIN. - Notes ornithologiques d'A. O. F. (Rell. fr. d'Ornith. scientifique et pratique,
1919, nOS 21-22.
Le Dr MILLet·ORSIN est mort à Ouidah (Dahomey) en 1927.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 21
CHAPITRE PREMIER
o'
AFRIQUE TROPICALE
Echello:
~o 1000 2000 ft.,.
'o·
Fig. 1. Carte de la végétation d'après Aug. CHEVALIER et A. AUBREVILLE. - Sa. Zone des Steppes
à Mimosées; S O. Zone des savanes soudanaises; G 1. Zone des savanes guinéennes et oubanguiennes;
G2. District de la Casamance; G 3. District de la Basse-Guinée; G 4. Zone des savanes congolaises
méridionales.
Nous nous bornerons à décrire les différentes zones aviennes de l'Ouest africain
telles que les a délimitées CHAPIN, après avoir tracé dans ce chapitre l'aspect botanique
des régions qui constituent l'Ouest africain. On ne saurait en effet étudier le comporte-
ment dans la nature africaine des oiseaux qui peuplent cet immense territoire sans en
décrire, au moins les divers faciès botaniques.
Quoique, de ce point de vue, des divisions nouvelles des territoires envisagés ici
aient été créées par les botanistes actuels, nous nous en tiendrons aux conceptions de
notre ami et vieux camarade d'exploration, le professeur Aug. CHEVALIER avec lequel
nous avons jadis parcouru et vu avec lui divers aspects de la ([ brousse africaine »,
24 G. BOVET •
CHEVALIER (1) a réparti les zones botaniques en longues bandes sensiblement paral-
•
lèles à l'Équateur. n,a une étroite dépendance entre le climat et les formes de végé.
tation. Les éléments climatiques les plus importants par rapport à la végétation sont
les pluies, les températures, l'état hygrométrique de l'air et l'évaporation.
La répartition des pluies dans l'année, qui commande la longueur de la saison sèche,
a une importance primordiale. Dans certaines régions où la forêt est dense, la quantité
d'eau tombée annuellement est relativement faible, mais la saison sèche ne dure pas
plus de trois mois.
D'autres régions, où les précipitations atmosphériques sont trois fois plus abon-
dantes' ne sont occupées que par des savanes parce que la saison sèche est longue et
dure de cinq à six mois. La température joue peu, car les moyennes ne varient que de
quelques degrés d'un point extrême de l'Ouest africain à un autre (sauf la région
saharienne). Par contre, la durée de la saison sèche varie de deux mois à dix et même
onze mois, avec une chute d'eau annuelle allant de 200 mm à 5 mètres.
On sait la transition brusque de la saison sèche à la saison pluvieuse et réciproque-
ment. Les pluies d'orage (tornades) deviennent fréquentes, puis la saison pluvieuse
s'établit. Elle se termine dans les mêmes conditions, c'est-à-dire par des tornades et
c'est la saison sèche.
Zone des steppes. - La région des steppes sahéliennes isemi-arid belt des auteurs
anglais) a pour limite septentrionale celle des pluies annuelles régulières où la courbe
pluviométrique atteint 200 mm, et sa limite longe les rives sud du Sahara.
On peut la délimiter approximativement par une ligne allant de la boucle du Sénégal
au sommet de la boucle du Niger pour gagner le nord du Tchad et de là Abecher au
Ouadaï.
La limite sud part approximativement un peu au sud du parallèle de Saint-Louis,
passe au nord de Kayes, remonte légèrement pour atteindre Mopti, puis Niamey et de
là Zinder, s'incurve légèrement vers le sud et suit approximativement le Il 0 de lati-
tude nord.
La limite sud est marquée par l'apparition des espèces soudanaises qui peu à peu se
substituent aux espèces sahéliennes.
La dominante de cette zone sahélienne est l'absence à peu près totale du tapis herbacé
qui, s'il se rencontre par place, est discontinu et maigre. Les arbres que nous allons
rencontrer sont suffisamment espacés pour qu'on y puisse circuler en auto sans avoir
besoin de piste. Ce sont 'surtout des épineux où les acacias (Mimosées) dominent :
Acacia tortilis est le plus commun (forêt de Kabara près Tombouctou, de Richard
Toll, etc.). Le gommier Acacia senegal, les Acacia stenocarpa, seyal et arabica en
sont les principaux représentants. Viennent ensuite d'autres légumineuses: Balanites
œgyptiaca avec ses longues épines. Citons encore Commifora a/ricana, Sclerocarya,
Birrea et Saloadora, enfin d'autres arbustes épineux Grewia, Zizyphus et le palmier
Doum (Hyphœne thebaica.1l ne faut pas oublier également Une Asclépiadée (Calotropis
procera) et une euphorbe (Euphorbia balsamifera).
Plus vers le sud, à la limite de la savane soudanaise et oubanguienne, on rencontre
des baobabs, des rôniers, des tamariniers, des Combrétacées. Tout ce peuplement
forestier ne peut persister que si les chutes d'eau annuelles varient de 200 à 500 mm.
C'est en août et septembre que les précipitations atteignent leur maximum, puis la
saison sèche s'établit. Elle dure huit à dix mois.
Avant d'aborder les zones de savanes nous dirons quelques mots de la végétation du
Sahara méridional et en particulier de la végétation de l'Aïr, de la Mauritanie et de
(1) A. CHEVALIER. - Le territoire géo-botanique de l'Afrique tropicale nord occidentale et ses suhdi-
visions. (Bull. Soc. bot. de France, 1933.)
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 25/
l'Adrar des Iforas. Toutes les grandes espèces caractéristiques de la zone sahélienne s'y
rencontrent.
Les deux principales espèces du Sahel : Acacia tortilis et Balanites œgyptiaca ont
même été rencontrées jusqu'au Hoggar et dans le Tassili des Adjers, mais ils y végètent
misérablement et sont rabougris. On doit les considérer comme des vestiges de la flore
forestière du type sahélien actuel, qui couvrait avant le desséchement du Sahara, à la
fin de l'époque quaternaire, le Sahara méridional. Le climat du Sahara à cette époque a
donc été vraisemblablement celui de la zone sahélienne actuelle, soit avec 200 à 500 mm
d'eau et une saison sèche de plus de neuf mois (CHEVALIER, AUBRÉVILLE).
Zone des savanes (SO, GI, G:J., G3et G4). -Nous avons vu plus haut la limite sud de
la zone sahélienne à mimosées, C'est la'Iimite nord des savanes. Nous rappelons que la
steppe est un peuplement où dominent les Graminées xérophiles avec un rythme de
végétation présentant deux périodes de repos : hiver froid et été sécheresse. Par contre
la savane présente une période de repos unique qui est celle de la saison sèche. C'est là
la différence essentielle et fondamentale entre la steppe et la savane.
La savane est caractérisée à sa limite septentrionale par des arbustes ayant en général
moins de 10 mètres de hauteur. Dès que le peuplement ligneux, très clair des acacias
disparaît pour laisser place à un peuplement important, on a la savane arbustive. Il va
sans dire que le sol présente un tapis de Graminées mais qui devient saisonnier dès que
l'on monte ou descend en latitude que ce soit au-dessus ou au-dessous de l'Équateur.
C'est à ce type qu'appartiennent les savanes boisées guinéennes et oubanguiennes
où le tapis herbacé prend des proportions importantes à la saison des pluies.
Ces savanes s'étendent jusqu'aux lisières de la forêt dense c'est-à-dire des deux zones
occidentale et occidento-orientale qui constituent la grande forêt ombrophile.
On a distingué dans ces savanes une zone soudanaise que CHEVALIER désigne sous le
nom de u brousse-parc D.
Quand on traverse les zones de steppes à mimosées du nord au sud on rencontre
d'abord des peuplements très clairsemés d'épineux, puis ceux-ci se font plus rares, et
on voit apparaître des arbres non épineux qui se resserrent de plus en plus tandis que les
Graminées deviennent plus touffues. Quand les taches herbacées se rejoignent, que les
arbres et les arbustes se rapprochent et qu'en auto on doit suivre les pistes, on est
entré en zone de savanes soudanaises. Géographiquement ces savanes comprennent la
zone sud du Sénégal, jusqu'à la Gambie, le Moyen Niger, la Haute Volta, une partie de
la Nigeria et du Moyen Cameroun. Au Sénégal la largeur de cette zone ne dépassé pas
150 km, elle atteint au Soudan environ 400 km pour se rétrécir au Nigeria et au Carne-
roun. La quantité d'eau annuelle recueillie est de 500 à 1 000 mm, avec un maximum de
précipitations en août ou septembre. La saison sèche dure de sept à huit mois.
Au fur et à mesure que l'on descend vers le sud, les savanes deviennent très boisées
et les cours d'eau sont bordés de galeries de forêt épaisses, ce sont les (( galeries fores-
tières Il, qui varient en largeur et où se retrouvent les essences de la forêt omhrophile.
Il en résulte un réseau typique tracé à travers le pays. « Ce sont les savanes subfores-
tières avec galeries D (A. CHEVALIER). La limite sud de ces savanes, qu'elles soient
guinéennes ou oubanguiennes, est la forêt dense ombrophile et hygrophile que sépare
en deux parties le couloir du Togo-Dahomey. L'étendue de ces savanes est considérable:
elle comprend la Gambie anglaise, la Casamance, la Guinée portugaise, la Haute
Gambie, la Guinée française (sauf la région forestière de Macenta), une partie du
Sierra Leone, le Soudan méridional, la Haute et Moyenne Côte-d'Ivoire, le nord de la
Gold Coast (Northern Territories), à peu près tout le Togo et le Dahomey, une partie
de la Nigeria du Nord et du Sud, le Moyen Cameroun où le facies change un peu, par
26 G. BOVET
suite de l'altitude, l'Oubangui-Chari. La zone des savanes gumeennes présente des
subdivisions climatiques tranchées. On peut distinguer quatre districts :
1° Savanes forestières de la Haute Guinée, du Soudan méridional; de la Haute Côte
d'Ivoire, des territoires du nord de la Gold Coast, du Haut Togo et du Haut Dahomey.
La moyenne annuelle des pluies de ce district est de 1 000 à 1 800 mm, et la saison
sèche de cinq à six mois;
2° District de la Casamance et de la Haute Gambie où la moyenne des pluies est de
1000 à 1600 mm. La saison sèche est plus longue et dure sept mois;
3° District de la Basse Guinée, des montagnes du Fouta-Djallon, et d'une partie du
Sierra Leone, où les chutes d'eau annuelles sont considérables, 1900 à 4 700 mm avec
un maximum en juillet-août. La saison sèche, bien tranchée, dure quatre à cinq mois
et demi;
40 District préforestier qui forme la transition entre la savane boisée et la forêt dense.
Il est constitué par une bande étroite qui borde la région forestière de la Guinée (Macen-
ta-Kissidougou], la moyenne Côte d'Ivoire (Touba-Dabakala], région de Kintampo en
Gold Coast, moyen et bas Togo-Dahomey, Nigeria (Ilorin-Lokodja}, Cameroun (Bafia-
Batouri).
La zone des savanes boisées oubanguiennes s'étend depuis la latitude de Bangui au
nord du 4° latitude nord jusqu'au 8° latitude nord. Les galeries forestières s'y déve-
loppent comme dans la zone des savanes guinéennes.
Plus au nord, et jusque vers le Ho latitude nord, on retrouve ce que nous avons
observé dans les savanes guinéennes au sud des zones sahéliennes. .
Enfin, il y a lieu de mentionner la zone des savanes côtières du Gabon et du sud du
Moyen Congo.
Quelle est la composition floristique de ces régions de savanes ?
Ce sont d'abord un certain nombre d'acacias qui se présentent en peuplement :
Acacia albida par exemple, qui en zone des steppes, se rencontre à l'état disséminé.
On sait que cet acacia perd ses feuilles en saison des pluies, à l'époque où les autres
reverdissent. On trouve aussi l'Acacia seyal et A. mellifera., d'autres encore. Les
Combrétacées avec Guiera senegalensis, des Terminalia, des Combretum, dont C. mi-
cranthum qui couvre des étendues immenses. Au pourtour des mares, Anogeissus
Schimperi est un bel arbre avec ce biotope particulier. Le kapokier (Bombax buono-
pozense) apparaît dès qu'on a quitté la zone sahélienne, en même temps que le baobab
(Adansonia digitata).
Dans les plantations indigènes, ont subsisté, épargnés par les noirs, les nérés (Parkia
biglobosa), des Sterculia, le kailcédrat (Khaya senegalensis), enfin le karité (Buty-
rospermum Parkii). Environ 80 espèces forestières se rencontrent dans cette brousse-
parc (CHEVALIER).
Dès qu'on descend plus au sud dans la zone proprement guinéenne on trouve les
espèces suivantes :
Berlinia doka [Sau], Daniella Olioeri (Sandan), Uapaca Souran (Soman), Lophira
alata (Méné), Erythrophleum africanum (poison d'épreuve),Afzelia africana.Ptero-
carpus erinaceus, des Terminalia, des Ficus, Anthocleista, Kigelia.
Quoique les feux de brousse sévissent dans cette zone; ils sont trop rapides pour
causer des dommages graves au peuplement dense des arbres que nous venons de
citer, et qui couvrent des plateaux latéritiques trop secs et n'ayant qu'un tapis herbacé
insignifiant.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 27
Tous ces types de peuplements se retrouvent partout où les conditions de climat sont
comparables.
Cette ceinture de végétation forestière xérophile s'étend de l'ouest à l'est, de la
Haute Guinée au Moyen Cameroun, à l'Oubangui-Chari puis s'infléchit vers le sud et
entoure la forêt congolaise.
Zone de la forêt ombrophile. - La forêt dense ou ombrophile-hygrophile africaine
se présente sous forme de deux tronçons séparés par un hiatus qui, en longitude, va
approximativement du méridien 0° au méridien 4° et est représentée géographiquement
par le Togo, le Dahomey et une pointe de la Nigeria, où la savane guinéenne pénètre
pratiquement jusqu'à la mer.
La partie à l'ouest du méridien 0° est la zone occidentale. La partie oceidento-orien-
tale commence entre le 40 et le 5° de longitude est, pour s'étendre jusqu'au' Congo
belge vers le 26° de longitude est.
La zone occidentale débute par des îlots au Sierra Leone qui se condensent et de-
viennent continus vers la rivière Moa : la forêt dense est constituée.
Elle couvre le Libéria, la Basse Côte-d'Ivoire, la Gold Coast où elle s'arrête à l'est
devant les plaines de la Volta. Au sud de la Côte d'Ivoire, la forêt est continue, sauf
quelques savanes côtières. En Gold Coast du Sud, après le cap des Trois Pointes, une
large bande de savanes s'intercale entre la lisière de la forêt et la côte.
Les limites septentrionales de la forêt sont imprécises. Entre la forêt continue et
la savane s'étend une zone plus ou moins large où alternent des bandes de forêt et de
savanes. Au Libéria et dans l'ouest de la Côte-d'Ivoire, la forêt continue étale ses
frondaisons en profondeur jusqu'à 350 km de la côte, puis elle s'infléchit vers le sud
et se rétrécit pour ne plus être qu'à 100 km de la mer à Tiassalé (Baoulé). Remontant
ensuite dans l'Est, la limite nordarrive à regagner ce qu'elle avait perdu dans le Baoulé
et elle est dans l'est, en Côte-d'Ivoire et en Gold Coast, à 300 km de la mer.
Comme on le voit, les limites nord de 41 forêt au lieu de rester sensiblement parallèles
à la côte s'enfoncent en coin, en forme de V, vers le sud. Ce saillant des savanes c'est
le Baoulé. Ajoutons qu'entre la Gold Coast et la Nigeria on trouve encore des îlots de
forêt dense dans les montagnes du' Togo et dans les régions marécageuses du Bas
Dahomey. .
La composition floristique de la forêt hygrophile ne saurait faire ici l'objet d'une
nomenclature botanique qui n'aurait que peu d'intérêt pour les ornithologistes. Nous
nous bornerons à citer quelques espèces connues pour leur intérêt économique et qui
aideront le naturaliste à reconnaître les principales essences, s'il lui arrive de collecter
des oiseaux en forêt.
Et d'abord, la forêt est composée de deux biotopes totalement différents: celui où
la forêt n'a pas été touchée par la main de l'homme; c'est la forêt primitive ou primaire.
Dès que l'indigène pour établir ses plantations vivrières a dû défricher, il a détruit de
ce fait, par la hache et par le feu, ce qui était la forêt primitive; il a fait place nette.
Puis après quelques années, le sol s'appauvrissant, il a abandonné le terrain qui ne lui
fournissait plus que de maigres récoltes et a recommencé plus loin son œuvre de
destruction de la nature primitive.
Peu à peu le terrain qu'il vient d'abandonner va se couvrir d'une végétation nouvelle
où les arbres de la forêt primitive seront remplacés par une sylve nouvelle où domi-
neront des essences à développement rapide et à bois tendre, ne dépassant guère une
quinzaine de mètres de hauteur. Des lianes exubérantes rendent l'accès de cette forêt
secondaire difficile.
On peut donc définir la forêt secondaire comme la résultante de la transformation
de la couverture boisée du sol mis à nu par le' cultivateur indigène, puis abandonné à
la nature (AuBRÉVILLE).
28 G. BOVET
Revenons à la composition des essences de la forêt primaire. CHEVALIER estime à
300 à 400 espèces de grands arbres (20 à 50 mètres de haut) et de 300 à 400 espèces d'ar-
bustes et de petits arbres (de 5 à 15 mètres de haut) [1].
Parmi les grandes espèces citons : l'acajou (Kayha ivoriensis), l'azobé (2) [Lophira
procera], Pachylobus, Seytopelatum, le tali (Erythrophleum ivoirense), Parkia bicolor
(10), Piptadenia a/ricana (Dabéma).
Les espèces moyennes renferment plusieurs espèces de Detarium, de Macrolboium,
d'A/lzelia (Lingué), de Paihia.
_ _ _ _....JI\L-_-:-- _ _---JJ'L-
Forêt vierge Forêt secondaire Clairières de forêt
et terrains cultivés
Fig. 2. Diagramme montrant la dégradation de la forêt consécutivement aux feux de brousse
et à l'implantation des cultures (d'après CHAPIN)
Les espèces que nous venons de citer sont des Légumineuses. Les Euphorbiacées et
les Rubiacées fournissent peu de grands arbres sauf les Sarcocephalus (Rubiacée).
Les Sapotacées fournissent le plus bel arbre de la forêt ivoirienne : Mimusops Heckeli
(makoré) et bon nombre de grands arbres. Une famille très importante, les Sterculiacées,
donne un très grand arbre Triplochiton scleroxylon (Samba), d'autres gros arbres :
Mansonia (bété), des Sterculia, le Ntaba (Cola cordifolia), Cola nitida (kolatier).
Les Méliacées fournissent les acajous, 3 khaya, 4 Entandrophragna, l'avodiré (Turra-
canthus a/ricana).
Les Moracées donnent l'iroko (Chlorophora excelsa et C. regia) qu'on trouve dans
toute l'étendue de la forêt grâce à leurs graines dispersées au loin par les oiseaux;
de nombreux ficus et le parasolier (Musanga Smithii). Citons enfin les Rosacées qui
fournissent les Parinarium (sougué), Chrysobolanus.
Nous ne saurions passer sous silence un arbre de la forêt primaire Guarea cedrata
(bossé) de la famille des Méliacés dont les graines sont dispersées par les calaos qui en
sont très friands.
Pour terminer cette rapide énumération, citons le groupe des palmiers qui végètent
en forêt: Elaeis guineensis(palmier à huile) qui ne se trouve que dans les peuplements
de la forêt secondaire et a été surtout répandu par l'homme et les oiseaux, des palmiers-
lianes à épines, Calamus et Oncocalamus, des raphias : Raphia oinifera.
Nous avons dit plus haut comment se forme la forêt secondaire. Ce sont toujours
les mêmes espèces qui envahissent les premières le sol.
Les principales sont : le parasolier, Musanga Smithii, puis parmi les Euphorbia-
cées : Macaranga épineux, Ricinodendron africanum, Bridelia micrantha; parmi
les Légumineuses : Albizzia sassa. Les Apocynées donnent deux caoutchoutiers :
Funtumia elastica et africana. D'autres familles donnent des ficus, Treculia africana,
Terminalia iooriensis, et enfin certains palmiers, Elœis, Raphias. Des Dracena et des
Pandamus, qui sont des monocotylédones, se rencontrent un peu partout mais en petit
nombre. Nous arrêtons là cette liste d'arbres avec lesquels le zoologiste, grâce aux noms
indigènes, pourra, sur le terrain, se familiariser.
Tous ces arbres se retrouvent dans la forêt du Libéria et de la Gold Coast. Cependant
la forêt orientale a quelques espèces qui lui sont propres, et nou~ allons lui consacrer
quelque développement.
Le forêt dense ombrophile du Cameroun, du Gabon, du Moyen Congo et du Congo
belge, ne diffère pas sensiblement de la forêt du Libéria, de la Côte-d'Ivoire et de la
Gold Coast. Les genres sont les mêmes. Les espèces diffèrent peu et nous renvoyons
le lecteur à la liste que nous avons donnée plus haut des arbres le plus souvent ren-
contrés.
La composition de la forêt secondaire de la zone orientale est la même que celle de la .
zone occidentale : Musanga Smithii (parasolier), Ceiba (arbre à kapok), etc. Dans
cette forêt secondaire orientale l'ananas pousse à l'état sauvage; il n'existe pas dans la
forêt occidentale.
La forêt hygrophile primitive ou forêt dense ombrophile, la forêt inondée et la forêt
secondaire, sont les trois types qui constituent la zone de la forêt occidento-orientale.
Elle englobe une partie de la Nigeria du Sud, le Sud-Cameroun, le Gabon, une partie
du Moyen Congo et le Congo belge.
Trois sortes de plantes s'y rencontrent, les arbres, les épiphytes et lianes et enfin
les sous-bois composés surtout de buissons peu élevés et de plantes herbacées. Nous
n'avons envisagé à propos de la forêt occidentale que les arbres qui s'y rencontrent;
laissant de côté les lianes et les plantes herbacées.
En suivant les sentiers créés par le passage des éléphants et des buffles, on peut
pénétrer à peu près partout dans la forêt dense, sauf dans les parties inondées. Quelques
espèces de plantes herbacées forment le tapis du sous-bois, des Zingibéracées (Afra-
momum), des Marantacées, avec leurs longs fruits rouges sortant du sol, des Phrynium
aux feuilles rougeâtres à l'envers. Parfois, le sentier est coupé par un tronc d'arbre,
abattu par le vent, entraînant dans sa chute ses voisins, reliés à lui, par des lianes. Il
est bientôt la proie des termites et sa disparition n'est qu'une question de temps.
La forêt inondée se rencontre dans les endroits où l'eau stagne assez longtemps pour
empêcher la croissance des arbres ordinaires de la forêt vierge, proprement dite.
La plupart des essences que l'on rencontre dans la forêt inondée appartiennent au genre
Uapaca, qui atteignent jusqu'à 25 et 30 mètres de haut. Ils sont moins nombreux en
espèces que ceux de la forêt dense proprement dite. Par contre les lianes sont plus
diverses et plus nombreuses : Entada, Vitex, Landolphia, palmiers rotins, Calamus
et Oncocalamus, Ancistophyllum, dont la pointe terminale est acérée et couverte
30 G. BOUET
d'hameçons aigus. Les Marantacées et les Zingibéracées, Costus et Aframomum,
croissent dans le marais avec plus de vigueur que dans la forêt proprement dite (1).
Le long des bancs des rivières en forêt, il y a toujours une bande formée de hauts
arbres surplombant le cœur de la rivière et le sous-bois renferme surtout des lianes et
des plantes grimpantes. -
Parmi les arbres fréquents au bord des rivières, citons le copalier (Copaifera),
l'ocoumé (Aucoumea klaineana) aux nombreux usages, etc.
Parmi les plantes aquatiques, Ipomea reptans, dont le pied pousse en dehors de l'eau
et dont les fleurs rouges attirent l'œil, enfin une plante commune est le Pistia stra-
tiotes, peu de Nymphea. Sur les roches à fleur d'eau, poussent les Podestomacées,
dont le sommet des tiges et les graines forment la base de la nourriture des canards,
vivant en forêt.
En résumé, l'aspect de la forêt orientale est bien le même que celui de la forêt occi-
dentale.
Il en est de même des « galeries forestières » dont nous avons signalé la présence
dans la «Guinée supérieure n, Leurs vastes galeries s'étendent très au-delà des rives
des rivières qu'elles bordent.
En particulier, c'est le cas de la plupart de celles qui sillonnent les savanes de la zone
côtière au nord du 40 de latitude sud. Celles qui pénètrent en savane se rétrécissent
graduellement et ne forment plus que de minces cordons forestiers, grignotés chaque
année par les feux de brousse. Peu à peu les essences d'origine forestière disparaissent
et la savane reprend ses droits avec sa végétation arborée si bien adaptée aux feux
annuels.
Ne quittons pas ce faciès de la forêt orientale sans dire mot des zones côtières à palé-
tuviers qu'on rencontre du reste sur toute la côte ouest africaine. La « mangrove »
existe depuis l'embouchure du Sénégal où elle s'étend jusqu'à la limite où se fait sentir
la marée, à plus de 100 km sur le cours du fleuve. Toutes ces rivières tributaires de la
côte ouest ont ce même faciès. La Gambie présente un large rideau de palétuviers,
ainsi que la Casamance, les rivières du sud, toutes les rivières de la forêt occidentale,
bref tous les cours d'eau où la marée se fait sentir. Il en est de même des bouches du
Niger, des fleuves côtiers du Cameroun, des rivières du Gabon et jusqu'au Congo.
Ce rideau est composé des mêmes essences : Rhizophora racemora, Aoicennia nitida.
Les Rhizophora atteignent des dimensions assez élevées, 20 mètres parfois, mais l'usage
qui en est fait comme bois de chauffage restreint ce vestige de la mangrove primitive.
Dès que la salure diminue, la mangrove s'amenuise peu à peu et n'est plus qu'un
mince rideau d'arbres. Les espèces végétales non halophiles se substituent peu à peu
et on voit apparaître des raphias (Raphia gracilis),des Pterocarpus,Pithecollobium, etc.
Quelles sont parailleurs les conditions climatiques d'existence de la forêt occiden-
tale, puis de la forêt orientale?
Partout la forêt dense existe là où 'sont réunies les conditions suivantes : une
hauteur d'eau annuelle de 1350 mm et une courte saison sèche de deux à trois mois
et demi.
Quand la pluviosité est beaucoup plus grande, la saison sèche peut durer un peu
plus longtemps, quatre mois.
C'est la vapeur d'eau atmosphérique apportée sur le continent par la mousson, vent
dominant, soufflant de la mer, qui se déverse en pluies sur la côte et à l'intérieur jusqu'à
une certaine distance.
Cette humidité maintient un état hygrométrique élevé toute l'année qui est favo-
rable à la végétation (AUBRÉVILLE) [1].
Les conditions d'existence de la forêt orientale sont un peu différentes. On note au
nord et au sud de l'équateur que la saison des pluies est séparée par une petite saison
sèche de un mois et demi au plus. Au-dessous de l'équateur, les saisons sont renversées.
La grande saison des pluies s'étend de fin janvier au début de mai, la grande saison
sèche s'étend de mi-mai à fin septembre, le petite saison des pluies va d'octobre à fin
décembre et la petite saison sèche s'étend à tout le mois de janvier, quoique la plu-
viosité de ce mois soit sensible.
On peut dire que l'on enregistre des précipitations à peu près toute l'année en forêt.
Les tornades, comme dans la zone occidentale, caractérisent le début de la saison des
pluies et commencent dès février pour se continuer jusqu'en fin avril. Elles éclatent
vers 16 ou 17 heures accompagnées de tonnerre et d'une chute de pluie extrêmement
violente à laquelle peu à peu succède une pluie dense monotone qui dure une partie'
de la nuit.
Peu à peu les tornades disparaissent, mais la pluie continue un peu moins abondante
chaque jour de mai à septembre; mais dès juin les précipitations deviennent très faibles;
c'est la saison sèche, si l'on peut employer ce terme, avec un minimum de précipita-
tions en juillet. Il ne pleut pas à Libreville, Pointe-Noire, Port-Gentil et Brazzaville en
juillet.
Nous n'avons pas dans ce rapide tableau de la végétation ouest-africaine fait mention
de la température, de l'état hygrométrique en région de forêt. La température varie
peu journellement et, annuellement. Les moyennes annuelles oscillent entre 29° et 300
maximum et 200 et 24° minimum. Quant à l'hygromètre, il varie peu et indique toujours
une forte humidité. .
Pour en terminer avec les types de végétation qu'on trouve dans l'Ouest africain,
nous devons dire quelques mots de la végétation des montagnes qu'on rencontre dans
cette partie de l'Afrique et des conditions spéciales dans lesquelles végètent les arbres
des forêts qui les couvrent. Les plus importantes sont celles du Cameroun, qui s'éten-
dent depuis le mont Cameroun (4 070 mènes), se continuent en direction nord-est par
les chaînes de montagnes de Manangouba, de Bamenda et de Banso dont les plus im-
portants sommets dépassent 2 000 mètres.
La végétation de toutes ces chaînes de montagnes est couverte constamment d'un
brouillard qui est parfois si épais qu'on doit s'éclairer pendant le jour. Cette persis-
tance des brouillards détermine sur les arbres la formation de lichens toujours humides,
ce qui donne à toutes les forêts de- montagnes dépassant 1 500 à 2 000 niètres un
aspect particulier. Ces conditions spéciales comme nous le verrons plus loin, créent un
biotope que fréquente une faune avienne dont on ne retrouve l'homologue que sur les
montagnes de l'Est africain.
Nos montagnes Ouest africaines possèdent quelques peuplements de bambous qui
sont une des caractéristiques de la végétation de celles de l'Est africain, mais qui ne
poussent qu'à partir de 2 800 à 3 000 mètres. La forêt est dense entre 900 et 2000
mètres; plus haut apparaissent de petits buissons : Hypericum, Pittosporum. Adeno-
carpus, Ericinella, Myrica. On rencontre des fougères arborescentes vers 2 100 mètres.
Des lacs de montagnes, qui sont d'anciens cratères, se rencontrent dans la chaîne des
Manengouba, leurs bords ne sont pas garnis d'arbres mais un tapis d'herbes s'étend
sur leurs rives.
Cet aspect particulier de la végétation des montagnes ne se retrouve pas dans les
régions d'altitude moins élevée, que forment les sommets qu'on rencontre en Guinée
CHAPITRE II
DIVISIONS DE CHAPIN
En 1923, J. P. CRAPIN (1) présentait une carte de la répartition des oiseaux en
Afrique, avec les commentaires qu'elle impliquait.
Les ornithologistes furent unanimes pour accepter les vues du naturaliste américain
et depuis lors, sauf quelques modifications qui furent apportées par LYNES, les conceptions
de CHAPIN servent de base à tout travail sur la répartition des oiseaux en Afrique.
Nous ne saurions donc mieux faire que d'établir, en ce qui concerne l'Ouest africain
sur les données que nous ont fournies nos recherches, un tableau d'ensemble par zones
des espèces que nous avons relevées ou comme ayant été récoltées par les naturalistes
voyageurs dans l'Ouest africain.
Comme on le sait, CRAPIN répartit en 17 subdivisions fauniques aviennes l' Afrique
toute entière, sauf bien entendu la région paléarctique qui comprend l'Afrique du
Nord ou Berbérie, la majeure partie du Sahara et l'Égypte jusqu'au tropique du
Cancer.
Nous nous bornerons ici à commenter les zones aviennes définies par CRAPIN, qui
se trouvent comprises dans ce que nous appelons l'Ouest africain. Nous nous servirons
.des termes et de la numération qu'il a suivis pour l'établissement de sa carte.
'00 50"
(1) J. P. CHAPIN. - Ecological aspects of birds distribution in tropical Mrica. (The American Naturalist
1923, p. 106.)
J. A. 430081. 2
34 G. BOVET
Comme on le verra, ces divisions coïncident d'une façon générale avec les divisions
botaniques telles que les définissent les botanistes (A. CHEVALIER, AUBRÉVILLE).
Avant de passer en revue les oiseaux africains propres à chaque zone, il nous faut tout
d'abord citer les oiseaux migrateurs provenant des 'régions paléarctiques qui, les uns
s'arrêtent à la bordure sud du Sahara et y passent l'hiver, les autres poursuivant leur
chemin dépassent Il les zones des steppes à mimosées )J pour pénétrer dans (1 les zones
de savanes )J. Quelques-uns y restent tout l'hiver pour peu, si ce sont des oiseaux
d'eau ou de rivage qu'ils y trouvent leur biotope préféré, fleuves, larges rivières, lacs
et cela va sans dire, les côtes de l'océan Atlantique qui, de Port-Étienne à l'embou-
chure du Congo délimitent à l'ouest le vaste territoire envisagé dans cet ouvrage. Il en
est peu parmi ces migrateurs qui passent leur « hivernage )J :dans l'une ou l'autre
des deux zones de la forêt hygrophile, sauf bien entendu ceux pour lesquels le bord
de la mer demeure le biotope favori ou que l'embouchure des grands fleuves incite à
poursuivre leur voyage en en suivant le cours.
MALBRANT (1) a fait quelques observations sur les Cigognes au Tchad où il semble
qu'un certain nombre de jeunes s'y rencontrent toute l'année. Enfin treize Cigognes
baguées en provenance d'Allemagne, du Danemark et de 'l'Afrique du Nord ont été
reprises au Tchad, au Moyen Congo et enfin dans la colonie de l'Oubangui-Chari.
Sur ces treize reprises, trois provenaient d'oiseaux bagués en Afrique du Nord, dont
l'un fut retrouvé au Congo belge dans l'Ituri, les autres d'Allemagne.
En dehors de la Cigogne blanche, citons dans l'ordre des Cicoiùiformes : Nycticora:
n, nycticorax dont nous avons eu en mains le squelette encore muni- de son plumage
d'un individu trouvé à Reggan (Sahara) [ZOLOTAREVSKY). Ardeacinerea cinerea se ren-
contre en hiver fréquemment sur les côtes de l'Ouest africain mais il existe des Hérons
cendrés qui vivent et se multiplient dans l'Ouest africain.
La Cigogne noire n'a été que rarement signalée sur ces mêmes territoires. L'Ibis
falcinelle est commun en hiver sur les fleuves et lacs de l'Ouest africain. Le Flamant
rose visite en hiver les côtes atlantiques depuis le Maroc jusqu'au Sénégal. Le petit
Flamant rencontré plus au sud est un migrateur du Sud-Afrique remontant au nord.
Un nombre assez élevé de Canards (Ansériformes) ont des migrations d'hiver dans
l'Ouest africain. On peut citer trois Fuligules : Nyroea fuligula, Nyroea ferina et
Nyroea nyroea. Le Canard sauvage est commun en hiver sur la côte et dans l'intérieur
partout où il peut trouver une nappe d'eau.
Les deux Sarcelles d'Europe (Anas querquedula et Anasereeea) sont communes en
hiver ainsi que le Pilet (Anas acuta), le Souchet (Spatula clypeata), la Sarcelle marbrée
(Marmaronetta angustirostris) qui vraisemblablement vient de l'Afrique du Nord et
se rencontre, mais rarement dans l'Ouest africain.
Parmi les Accipitriformes il faut citer
Pandion. haliœtus. Circus pygargus.
Circaëtus cinerascens. Elanus cœruleus.
Circus macrourus. Circaëtus gallicus,
Pernis apioorus. Circus oeruginosus,
Ciraêctus cinereus.
Dans leur migration les trois derniers suivent l'itinéraire suivant : Circus macrourus
descend le long de la côte atlantique marocaine, suit la côte jusqu'à la Nigeria du Sud
sans éviter la forêt occidentale, traverse la forêt du Cameroun, du Gabon, du Congo
pour traverser le continent africain d'ouest en est, jusqu'au voisinage des grands lacs,
puis redescend vers l'Angola, suit la côte jusqu'au Cap et toujours en suivant l'océan
Indien remonte vers le nord. Circus aeruginosus traverse le Sahara, passe près du
Tchad, traverse la grande forêt orientale d'ouest en est, oblique comme le précédent
vers l'Angola mais quitte le côte de ce pays pour descendre vers le sud, le nord de la
colonie du Cap et rejoint la côte vers le Mozambique et la suit comme le précédent
pour remonter vers le nord. Quant à Circus pygargus, venant du nord, il s'arrête aux
Canaries, aux îles du cap Vert, gagne le Sénégal puis remonte vers le nord, vers le
Sahara à la hauteur du tropique du Cancer et suit en redescendant vers la forêt du
Congo le même itinéraire que les deux espèces précédentes.
Quant aux Falconidés au moins six espèces paléarctiques viennent passer l'hiver
dans l'Ouest africain. Ce sont :
Falco oespertinus. Falco peregrinus.
Falco subbuteo. Falco tinnunculus.
Falco Naumanni. Ealco barbarus.
(I) R. MALBRANT. - Les migrations de la Cigogne blanche en Afrique équatoriale française. (L'Oiseau
et la Reu.fr. d'OrnitilOl., n, 5., vol. XIX, nO 2,1949.)
2.
36 G. BOVET
L'important ordre des Gallifonnes n'a dans l'Ouest africain qu'un seul migrateur
paléarctique. C'est la Caille Commune (Coturnix c.coturnix), dont les importantes migra-
tions annuelles à travers l'Égypte sont très connues. L'oiseau fait son apparition dans
l'Ouest africain de bonne heure. On le signale au Sénégal dès octobre et on y trouve les
derniers représentants vers le milieu d'avril.
Il est capturé par les indigènes au Sénégal à l'aide de filets et vendu sur les marchés
aux Européens. •
Parmi les Galliformes, quelques sous-espèces africaines ont leur sous-espèce type
paléarctique. Fulica atra fait exception et a été trouvée dans l'oasis de Bilma. La Demoi-
selle de Numidie de l'ordre des Gruiformes a été trouvée, il y a peu d'années, au Tchad
par MA!.BRANT. L'<F.dicnème criard d'Europe a été capturé près de Tahoua (colonie du
Niger) par BATEs en 1931. Le Râle des Genêts a été tué par MALBRANT près de Brazza-
ville en janvier.
Nous arrivons aux oiseaux de rivage, dont un grand nombre sont essentiellement
migrateurs. On en a rencontré dans l'Ouest africain 36 espèces, En voici la liste :
Charadrius alexandrinus, Tringa totanus,
Charadrius hiaticula. Tringa erythropus,
Charadrius dubius curonicus. Tringa nebularia.
Squatarola squatarola. Tringa stagnatilis,
Himantopus himantopus. Tringa glareola.
Arenaria interpres. Tringa ochropus,
H œmatopus ostralegus, Limosa limosa.
Recuroirostra allocetta. Limosa laponica.
Erolia minuta. Numenius ph œopus.
Erolia Temmincki. Numenius arquata.
Erolia testacea. Numenius a. Sushkini (Asie).
Erolia alpina. Numenius a. orientalis (Asie).
Calidris canutus. Limnocryptes minima.
Philomacus pugna%. .Capella media.
Crocethia alba. Capella gallinago.
Limicole falcinellus, Phalaropus fulicarius,
Actiti« hypoleucos. Lobipes lobatus.
Xen~ cinereus. Glareola Nordmanni,
Les Lariformes nous donnent un assez grand nombre d'oiseaux paléarctiques venant
passer l'hiver sur les rivages atlantiques de l'Ouest africain, mais bon nombre gagnent
les grands fleuves et les lacs de l'intérieur.
En voici la liste :
Stercorarius parasiticus, Chlidonias hybrida.
Stercorarius pomarinus; Stema fuscata (venant des Antilles).
Larus fuscus. Sterna an œthetus (venant des Antilles).
Larusf. Grœllsii. Sterna albifrons,
Larus Genëi. Sterna balœnarum (venant du Sud Mrique).
Larus ridibundus; Sterna hirundo.
Rissa tridactyla. Stema paradisœa.
Chlidonias nigra, Sterna saMlIicensis.
Chlido nias leucopteta; Hydrotchegrava tchegraaa;
Turdidés Sylvidés.
Saxicola r, rubetra. Sylvia c. communis.
Monticolla saxatilis. Sylvia c, caniillans,
Œnanthe œ. œnanthe. Sylvia h, hortensis,
Œnanthe œ. leucorrhoa. Sylvia borin.
Œnanthe h. hispanica. Sylvia c. albistriata,
Œnanthe h, melanoleucca. Sylvia a. atricapilla. .
Phœnicurus p. phœnicurus. Sylvia c. curruca.
Luscinia m. megaloihynchos. Acrocepholus a. arundinaceus.
Erythropygia g. galactotes. Acrocephalus schœnob œnus.
Acrocephalus s. scirpaceus.
Motacillidés Hippolais polyglotta.
Hippolais i. ictenna.
Motaeilla a. alba.
Hippolais pallida opaca,
Motacilla c. cinerea..•
Phylloscopus t. trochilus.
Anthus c. campestris.
Phylloscopus s. sibilatrix,
M otacilla f. flaoa.
Phylloscopus B. Bonelli.
A nthus t. trioialis.
Phylloscopus c. collybita,
Anthus ceroinus.
Hirundinidés Laniidés
Nous en avons terminé avec les migrateurs paléarctiques que le naturaliste est sus-
ceptible de rencontrer dans l'Ouest africain. Nous allons maintenant exposer ce que
l'on sait actuellement des mouvements de migration qu'effectuent bon nombre d'oiseaux
exclusivement africains. Tout d'abord, il y a lieu de rappeler qu'un certain nombre
d'oiseaux migrateurs paléarctiques apparaissent dans les zones de la forêt occidentale
et orientale où celle-ci a été plus ou moins détruite, par les indigènes pour leurs cul-
tures et où s'est établie la forêt secondaire, où persistent des espaces détruits par les
feux et encore en friche.
C'est dans ces zones que vont se rencontrer chaque année des oiseaux africains. Sur
les fleuves et rivières importantes les oiseaux d'eau migrent, selon l'étiage des eaux, à la
recherche de leur nourriture et de leurs possibilités de pêche. Peu s'aventurent sous
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 39
les frondaisons épaisses des rivières de forêt au moment de leurs crues et ce domaine
n'est plus que celui de certains oiseaux aquatiques: Tigriornis leucolopha, Pteronetta
Hartlaubi, Podica senegalensis . .. etc. Les Anatidés ont déserté les bords des fleuves
au moment de leurs hautes eaux pour se répandre dans les marais créés chaque année,
à droite et à gauche du lit des fleuves ou des rivières, ou encore pour s'aventurer sur
les rivières alors à leur niveau le plus bas.
Sur les lacs un' peu étendus, il semble qu'il y ait moins de mouvements migratoires
de la faune avienne africaine qui en peuple les bords. La population sédentaire du lac
Débo, du Tchad, du Stanley Pool est sensiblement la même toute l'année, tout au moins
en 'ce qui concerne les oiseaux africains. Elle ne s'accroît des migrateurs paléarctiques
qu'au cours des mois d'hiver.
C'est à EMIN PACHA qu'on doit les premières observations sur les migrations de
certains oiseaux africains.
Le naturaliste allemand appela l'attention sur les migrations de Butastur rufipennis,
Eurystomus, Merops, Chrysococcys et bon nombre de Passereaux, en ajoutant que les
migrateurs africains sont des habitants de la savane et de la steppe, et non de la grande
forêt. On sait maintenant que les vues d'EMIN étaient exactes et qu'en réalité les véri-
tables oiseaux de la forêt ne sont pas des migrateurs.
C'est uniquement le changement de saisons accentué qui provoque les causes entraî-
nant les oiseaux de la zone tropicale à migrer et ces conditions se trouvent réalisées seu-
lement dans les zones de steppes et dans les savanes africaines.
En réalité, très peu parmi ces migrateurs africains sont de véritables oiseaux de
passage.
Les frères VERREAUX, dans les notes qu'ils ontpubliées, mentionnent, souvent briè-
vement, les habitudes migratrices de certains oiseaux, africains. Les naturalistes alle-
mands HEUGLIN et RÜPPELL ont aussi signalé les mouvements migratoires vers le nord
de beaucoup d'oiseaux, au moment de la saison des pluies, et celui d'oiseaux d'eau sur
le Nil, selon la hauteur des eaux de ce fleuve.
Près de l'équateur, c'est la période des basses eaux du Congo, qui est la plus favo-
rable à ces migrations locales. Il en est de même pour le Sénégal et le Niger.
De leur côté, DU CHAILLU, au Gabon, puis plus tard, PETIT, au Cabinda, ont noté
que les Marabouts, les Pélicans, l'Ibis sacré, les Flamants, certains Canards, le Merops
malimbicus, faisaient leur apparition près des côtes du Gabon au moment de la saison
sèche, fin juillet et commencement août. MALBRANT et MACLATCHY ont confirmé ces
observations.
Deux Méropidés, Merops nubicus et Merops nubicoides, l'un de la zone tropicale
nord, l'autre du sud, ont des migrations locales très superposables. Le premier niche
d'avril à juillet au-dessus du 10° de latitude nord dans les berges des fleuves Sénégal,
Gambie, Niger, Congo, Nil bleu et leurs affluents, pour redrescendre en octobre-
novembre vers le sud, jusqu'au niveau des zones occidentale et orientale de la grande
forêt, où il ne pénètre pas.
Merops nubicoides arrive dans l' Afrique du Sud en octobre et novembre, y niche
et remonte vers le nord en fin mars. On le trouve alors au sud du Tanganika et jusque.
dans la savane du Moyen Congo.
Un autre Méropidé (Aerops albicollis) se livre à une migration étendue. Il vient pour
nicher aux confins du désert de j uillet à septembre, c'est-à-dire en saison des pluies.
Après l'élevage des jeunes, il redescend vers le sud jusque vers le 10° latitude sud se
répandant dans les clairières de la forêt de novembre à avril.
Les dates de son arrivée dans les régions du sud sont très régulières, ainsi que nous
avons pu l'observer au Liberia pendant les dix années où nous y avons séjourné.
Le Rolle (Eurystomus aler) est également un migrateur temporaire dont j'ai relevé
40 G. BOUET
l'arrivée au Libéria. Pendant les mois d'hivernage, on n'en voit aucun. Voici les dates
d'arrivée observées en saison sèche: 11 décembre, 9 décembre, 14 décembre, 29 jan-
vier, cette dernière date coïncide avec des pluies persistantes en novembre et décembre,
qui empêchèrent vraisemblablement le retour des Eurystomes avant leur cessation.
Au début de mars, on ne voyait plus aucun de ces oiseaux qui remontaient alors
vers le nord dans les régions de savanes entre le 8° et" le llo 'de latitude nord pour
y nicher. La zone de nidification de cette espèce s'étend jusqu'ua Zambéze.
Parmi les Ardéidés, la Cigogne d'Abdim est un migrateur africain temporaire qui
parcourt pour aller nicher des distances considérables. Il « hiverne» au Sud du 10°
de latitude sud, traverse l'équateur, la grande forêt et vient nicher jusqu'aux confins
du désert. CHAPIN, pour le Congo belge, a mis au point la migration de cette Cig 0-
gne et a noté son passage en mars-avril, montant vers le nord et en octobre-novembre
descendant vers le sud pour aller Cl hiverner» jusqu'en Mrique du Sud.
Nous noterons plus tard que nous avons observé la nidification de cette Cigogne
dans la haute Côte d'Ivoire en mai. BATEs a, de son côté, observé, en forêt du Cameroun,
le passage d'une bande de ces Cigognes en février.
Le Héron Pique-bœuf (Bubulcus ibis ibis) se livre chaque année A des migrations
saisonnières. On le voit en forêt occidentale et orientale en novembre et décembre.
C'est ainsi que nous avons noté sa présence dans la plantation Firestone ACape Palmas
(Libéria) aussitôt après la déforestation et la mise en place des jeunes plants d'hévéas.
En mars et avril, leur nombre s'était accru et les plumes nuptiales commençaient à se
développer. A la plantation d'Hévéas du Dou, près de Monrovia, en février, des bandes
de quinze à vingt individus n'étaient pas rares.
Au moment de la saison des pluies, ces hérons remontent vers le nord pour y nicher,
depuis la Nigeria du Nord jusqu'au Niger et au Sénégal, entre le 12° et le 15° de lati
tu de nord et plus vers l'Est jusqu'au 18° latitude nord sur le Nil.
J'en ai personnellement observé une colonie nichant sur le Niger près de Say. On
sait d'autre part que des colonies de ce Héron nichent au sud de l'équateur et BEQuAERT
en a observé une colonie sur le Lualaba. Au Natal des nids ont été trouvés en octobre-
novembre, c'est-A-dire en saison des pluies au sud de l'équateur.
Un autre Ardéidé, Ardea melanocephala remonte vers le nord dans l'Ouest afri-
cain pour y nicher. Il vit, pendant la saison sèche, dans les savanes de la Guinée et de
l'Oubangui, jusqu'aux confins de la forêt, de novembre Aavril. Dès que les pluies com-
mencent, il 's'achemine vers le Soudan, et vers l'est jusqu'au Kordofan et y demeure
pendant toute la période de nidification. GUICHARD a signalé sur le Niger à Tillembaya
des colonies nichant en août. En Nigeria du Nord, en mai et juin, des colonies impor-
tantes s'établissent sur les fromagers des villages.
Ge n'est qu'incidemment qu'il pénètre dans la forêt. Il y a donc de la part de ce
Héron, une migration régulière au nord des deux zones de la forêt en ce qui concerne
l'Ouest africain, mais un certain nombre de ces oiseaux descendent au sud de la zone
orientale de la forêt, et nichent dans l'Afrique du Sud.
Par contre, dans l'Est africain, l'Ouganda et le Tanganika, il semble que ce Héron
soit plus sédentaire et on sait qu'il niche dans la région des Grands Lacs.
Anastomus lamelligerus, le Bec ouvert, est un Ardéidé que son genre de vie condamne
à un biotope très spécial, qui entraîne pour lui des migrations saisonnières particulières.
On sait que cet oiseau se nourrit presque exclusivement de mollusques à coquilles
qu'il sectionne dans la partie de son bec qui laisse un espace libre entre les deux man-
dibules. Or la chasse de ces mollusques ne peut avoir lieu dans les fleuves et rivières
qu'au moment où les eaux sont le plus bas. Il lui faut donc quitter ces lieux de pêche
dès que la crue des fleuves et rivières commence, d'où pour lui des déplacements régu-
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 41
tiers qui l'amènent à visiter chaque année des points différents du cours de tel ou tel
fleuve. Jusqu'ici les naturalistes n'ont pas signalé des lieux de nidification de ce Héron
dans l'Ouest africain. CHAPIN qui l'a recherché dans la littérature ornithologique n'a
trouvé aucun point de nidification sauf dans la moitié sud de l'Afrique,
Nous n'avons personnellement rencontré le Bec ouvert qu'une seule fois sur le Niger
en février entre Tillabery et Gao, et Th. MONOD à la même époque entre Mopti et
Ké Macina.
Le Marabout (Leptoptilos crumeniferus), dans certaines régions de l'Ouest africain,
se livre à des migrations saisonnières. C'est ainsi qu'il n'apparaît dans l'Ouellé qu'en
décembre à la fin de la saison des pluies. Il y niche et dès que les jeunes sont élevés,
il disparaît vers avril. Il en est de même en Nigeria où HUTSON, près de Kano, a trouvé
des colonies en mars. GROMIER, dans l'Oubangui-Chari, a vu une importante colonie
en nidification, sur une montagne en fin janvier.
Nous ne saurions ici passer en revl:le tous les migrateurs africains et nous renvoyons
le lecteur à l'étude systématique des oiseaux étudiés dans ce volume.
Nous citerons cependant les migrations locales de l'Engoulevent à balanciers Macro-
dipteryx longipennis qui, de février à avril, à la fin de la saison sèche, niche au sud
du 100 de latitude nord jusqu'à la limite de la grande forêt, et gagne ensuite les ré-
gions plus au nord jusqu'au Sénégal.
Comme dernier exemple, nous prendrons l'Autour à ailes rousses, Butastur rufi-
pennis, dont les migrations avaient été notées par EMIN. On l'a trouvé nichant dans
l'est jusque vers Khartoum et MILLET HORSIN l'a observé, élevant des jeunes, à Kati
(Soudan français). Il disparaît de ces deux points en fin octobre-novembre. A partir
de décembre et jusqu'en mars, il descend plus au sud en région de savanes boisées.
Parmi les oiseaux africains, un bon nombre vivent soit toute l'année, soit pendant
une période plus ou moins limitée, dans toutes les zones qui constituent les divers
districts aviens tels que les a définis J. CHAPIN; et que nous restreignons ici à ce que
nous appelons géographiquement (1 l'Ouest africain »,
Rappelons que ces districts sont limités au nord par la bordure sud du Sahara et
que le district F. 9 de CHAPIN (zone des steppes sahéliennes à Mimosées. Semi arid
belt des Anglais), est celui que nous rencontrons tout d'abord. Nous y rattachons la
Mauritanie, dont le climat atlantique, crée un biotope spécial à cette région.
A cette première zone fait suite le district E. 10 de CHAPIN (zone des savanes souda-
naises) ; plus au sud nous rencontrons le district C. 3 (zone des savanes guinéennes)
qui se continue vers l'Est par le district D. 4 (zone des savanes de l'Oubangui). Nous
arrivons ensuite à la grande forêt hydrophile tropicale : Ce sont les deux districts A. 1
et B. 2 (voir la carte).
Voici le relevé des espèces, dont l'aire de répartition s'étendà tous les districts. sauf
la forêt hygrophile, dont nous venons d'esquisser les contours, et qui ne sont pas,
en général, des migrateurs temporaires :
Podiceps cristacus infuscatus. Phalocrocorax carbo lucidus.
Polioeephalus ruficollis capensis. Anhinga rufa rufa.
Pelecanus rufescens. Pyrrherodia p. purpurea
Pelecanus o. onocrotalus. Ardea c, cinerea.
Phalacrocorax a. africanus. Ardea goliath.
J. A. 1130081. 2A
42 G. BOUET
Bubulcus ibis. Elanus c. cœruleus.
Melanophoyx ardesi<u:a. Stephanoœtus coronatus
Egretta garzetta. Gypohierax angolensis.
Casmerodius albus melanorhynchus. Lophaœtus occipitalis.
A rdeola ralloides. Terathopius ecaudatus.
Butorides striatus atricapillus. Haliaœtus vocifer.
Nyaicorax leuconotus. Kaupifalco monogrammicùs,
Ardeirallus Sturmi. Porsana marginalis.
Isobrychus minutus. Limnocoraxflovirostra.
Ibis ibis. Crecopsis egregia.
Dissoura episcopus microscelis, Porphyrula Alleni,
Ephippiorhynchus senegalensir. Actophilornis africana,
Nycticorax n. nycticorax, Microparra capensis.
Hagedashia hagedash breoirostris. Rostratula b. benghalensis,
Scopus umbreua. Charadrius tricollaris.
Threskiornis œthiopicus. Charadrius pecuarius.
Neuapus auritus. Galachrysia n. nuchalis.
Dendrocygna viduata. Clamator caffer,
Dendrocygna fuloa. Micropus affinis abessynicus.
Gallinula angulata. Ispidina p. picta.
Gallinula chloropus brachyptera. Corythornis c. cristata.
Sarkidiornis melanotos. Ceryle r, rudis.
Plectropterus gambensis. Motacilla aguimp vidua.
Alopochen œgyptiacus. Hirundo semirufa Gordoni.
Trigonoceps occipitalis. Passer grise us.
Falco Cuvieri. Vidua macroura.
Mi/vus migrans parasitus,
Les noms des oiseaux précédés d'un astérisque sant ceux qu'on peut rencontrer également à ccr
taines périodes de l'année dans les savanes soudanaises, guinéennes et oubanguiennes.
Nous ne mentionnerons pas ici les Passériformes susceptibles d'être rencontrés dans
les zones des savanes.' ils figureront dans le second volume de cet ouvrage.
Les espèces dont le nom est précédé d'un astérisque ne se trouvent, d'une façon géné-
rale, que dans des zones restreintes des savanes soudanaises, guinéennes et ouban-
guiennes.
Aquilidés
Astur Tousseneli macroscelides (Hartl.) [jusqu'à Astur Tousseneli Tousseneli (Verr. et des Murs).
la Nigeria].
Dryotriorchis s. spectabilis (Schlg.). Dryotriorchis s. Batesi (Sharpe).
Urotriorchis m. macrourus (Hartl.). Urotriorchis m. Batesi (Swan).
48 G. BOUET
Rallidés
Phasianidés
PlataIéidés
Columbidés
Héliornitidés
Musophagidés
Psittacidés
Coraciidés
Méropidés
Bucérotidés
~
Tropicranus albocristatus albocrisuuus (Cass.)
[Sierra Leone, Liberia, CÔte-d'Ivoire). Tropicranus albocristatus Cassini (Finsch).
Tropicranus alboaistatus macrouTUS (Bp.) [Cold
Coast seulement].
Tockus fasciatus semifasciatus (Hartl.). Tockus fasciatus fasciatus (Shaw).
Tochus camuTUS pulchrirostris (Schleg.). Tochus camurus camuTUS (Cassin).
Trogonidés
Capitonidés.
Leone au Togo].
Tricholœma hirsutum bybridum (Neum.) [Nigeria
du Sud].
Tradiylœmus purpuratus Goffinii (Schleg.) [Zone
occidentale de la forêt].
l Tricholœma hirsutum flaoipuncuuum (Verr.).
Tricholœma hirsutum angolense,
Indicatoridés
Picidés
Pycnonotidés (1)
Timaliidés
Turdidés
Turdus libonyanus chiguancoides (Seebohm [Gui. Turdus libonyanus saturatus (Cab.) [Partie de la
née, Sierra Leone, Liberia, Côte-d'Ivoire, partie Gold Coast (Kintampo) Dahomey, Nigeria].
de la Gold Coast]. Alethe castanea castenea (Cass.) [Nigeria du Sud
Alethe castanea diademata (Bp.) [Guinée, Sierra comprise].
Leone, Gold Coast]. Alethe poliocephala poliocephala (Bp.) ' [Came-
Alethe poliocephala castanonota (Sharpe) [Sierra . roun et Gabon].
Leone, Gold Coast]. Cossypha nioeicapilla melanonota (Cab.),
Cossypha n, niueicapilla (Lafr.). Cossypha cyanocampter periculosa (Sharpe).
Cossypha cyanocampter cyanocampter (Bp.),
Stiphrornis erythrothorax xanthogaster (Sharpe)
Stiphromis erythrothoraz erythrothoraz (Hartl.) [Cameroun, affluents du Congo]. .
[Nigeria du Sud comprise]. Stiphromis erythrothorax gabonensis (Sharpe)
[Cameroun, fleuves côtiers du Gabon].
Geokichla Princei Princei (Sharpe). Geokichla Princei Batesi (Sharpe) [Forêt du
Cameroun seulement].
Camaroptera superciliaris Willoughbyi (Bann.) Camaroptera superciliaris flavigularis (Rchw.)
[Sierra Leone et Côte.d'lvoire]. [Gold Coast, Nigeria du Sud comprise].
Muscicapidés
Fraseria ocreata prosphora (Oberh.) [Sierra Leone Fraseria ocreata ocreata (Strickl.).
non comprise].
Froseria cinerascens Guineœ (Bann.) [Guinée Fraseria cineroscens cinerascens (HartI.)· [peut-
portugaise seulement]. être aussi Gold Coast].
Artomyias Ussheri (Sharpe). Artomyios fuliginosa fuliginosa (Verr.).
Stizothina Finschii (Sharpe). Stizorhina Fraseri Fraseri (Strickl.).
Pedilorhynchus comitatus camerunensis (Rchw.)
Pedilorhynchus comitatus =imensis (W. Sclater) [Cameroun seulement].
[Gold Coast seulement]. Pedilorhynchus comitatuscomitatus (Cass.) [Gabon.
Congo portugais].
Dicruridés
Laniidés
Oriolidés
Sturnidés
Nectariniidés
Plocéidés
Malimbus malimbicus nigrifrons (Hard.) [Nigeria Malimbus malimbicus malimbicus [Daud.) [Came.
du Sud comprise], roun, Gabon. Congo portugais seulement].
Malimbus rubricollis rubricollis (Sw.) [Cameroun,
Gabon, Congo portugais seulement].
Malimbus rubricollis Bartleui (Sharpe).
Malimbus rubricollis Nigeriœ (Bann.) [Nigeria
du Sud seulement].
52 G. BOVET
Ploceus castaneofuscus (Less.) [Nigeria du Sud Ploceus nigerrimus (Vieill.) [Nigeria du Sud dans
comprise]. certains districts].
Nigrita fusconota uropygialis (Sharpe) [Gold Nigrita fusconota fusconota [Fras.].
Coast seulement].
Nigrita bicolor bicolor (Hartl.). Nigrita bicolor brunnescens (Reich.).
Nigrita canicapilla Emiliœ (Sharpe). Nigrita canicapilla canicapilla (Strickl.).
Spermestes bicolor bicolor (Fraser) [Nigeria du Spermestes bicolor pœnsis (Fraser) [Cameroun,
Sud comprise]. Gabon, Congo portugais seulement].
Spermophaga hœmatina hœmatina (V.). Spermophaga hœmatina pustulata (Voigt).
C. Enfin, la savane congolaise a un certain nombre d'oiseaux qui lui sont propres
Pternistes C. Cranchi (Galeries). Micropus Toulsoni.
Francolinus coqui Lynesi. Micropus caffer Ansorgei.
Francolinus Finschi. Caprimulgus natalensis gabonensis.
Guuera Edouardi Schoutedeni (Galeries). Caprimulgus Fossii Fossii.
Numida meleagris Marchei. Otus senegalensis Hendersoni (Galeries).
Pogonulus scolopaceus angolensis. Scoptelus aterrimus Anchietœ.
Dendropicos fuscescens Sharpei. Lophoceros melanoleueos alboterminatus.
Turacus erythrolophus. Mirafra africana occidentalis.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 55
CHAPITRE III
- Très grande taille (2,75 m), deux doigts seulement dirigés en avant.
Tête et tibia dépourvus de plumes. Ailes rudimentaires rendant le
vol impossible, Ongles aplatis . Struthioniformes.
(Autruches.)
- Quatre doigts présentant des lobes palmés, non reliés entre eux, bec
droit et pointu. Ailes courtes. Queue extrêmement réduite. Aqua-
tiques , , . Colymbiformes.
(Grèbes.)
- Trois doigts antérieurs palmés, pouce rudimentaire ou absent.
Narines terminées en tubes réunis ou séparés, mais perforées de
part en part. Aquatiques. Excellents voiliers . Procellariiformes.
(Pétrels et Albatros.)
- Quatre doigts entièrement palmés, ce qui ramène le pouce en avant.
Hec Jong ou. assez long, adapté à la capture des poissons. Pattes
courtes. Narines très petites, parfois même oblitérées. Mœurs aqua-
tiques . Pélécaniformes.
(Frégates, Pélicans,
Cormorans, Anhinga,
Fous, etc.)
- Longues pattes à quatre doigts bien développés, placés à peu près
au même niveau, non palmés, ou présentant seulement des palmures
interdigitales tout à fait rudimentaires. Jambes en partie nues, très
allongées. Long cou. Aquatiques . Ciconiiformes.
(Hérons, Aigrettes,
Crabier, Cigognes,
. Ombrettes, Ibis,
Spatules, etc.)
- Bec très épais coudé vers le bas, formant un angle avec la base.
Mandibule inférieure recouvrant de chaque côté les bords de la
mandibule supérieure, qui seule est mobile, lamelles transversales
sur les deux mandibules. Très long cou et très longues pattes à
jambes en parties nues. Pouce très petit. Aquatiques . Phœnicoptérl-
(Flamant rose.) . formes.
- Les trois doigts antérieurs palmés, avec le pouce séparé des autres
doigts et situé à un niveau plus élevé. Bec large plus ou moins
aplati à bords lamellés et pourvu d'un onglet à l'extrémité. Mandi-
bule inférieure seule mobile. Aquatiques . Ansériformes.
(Canards, Oies.)
Culmen Frqnt. ~
1
1
Sus caudales
/
/
.1
1
.r
1
Gofge
caudales
/
/
/
/
~
/
b:l
Poitrine' o
~
Queue
caudales
Fig. 3. Schéma général d'un oiseau: 1. petites couvertures de l'aile; 2. couvertures médianes; 3. grandes couvertures; 4. Rémiges secondaires;
5. rémiges primaires; 6. rémiges batardes (alula]
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 59
- Bec fort, crochu, dont la base est recouverte d'une membrane molle,
ou cire, de laquelle émergent les narines. Pouce opposé à l'index
et doigts à griffes longues, pointues, recourbées et puissantes.
Diurnes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Aecipitriformee,
(Vautours, Faucons,
Buses, Milans.
Aigles, Ëperviers,
etc.]
Pattes à tarse très court, et dont les doigts sont plus ou moins diri-
gés en avant, griffes crochues permettant à ces oiseaux de s'agrip-
per. Bec très court, déprimé, largement fendu à la base, triangulaire,
spécialisé pour la capture des insectes en plein vol. Longues ailes.
Petite tsille................................................. Micropodiformes.
(Max:tinets.)
En ce qui concerne la Mauritanie, lors de la jonction du Maroc avec la Mauritanie en décembre 1934
le colonel CHARBONNJ;AU me signala alors, entre Ain ben Tili et Aïoun abd el Malek par 26° de latitude
nord environ, la présence de quelques bandes d'Autruches.
Il est possible que l'occupation définitive des principaux centres mauritaniens ait depuis vingt ans fait
reculer l'Autruche vers le sud, mais un peut estimer qu'elle se rencontre à peu près partout en Mauritanie
(ZOLOTAREVSKY, DElŒYSER et VILLIERS).
Au Tchad :. MALBRANT considère l'Autruche comme commune. Elle se rencontre en saison sèche à
l'extrême Nord-Est de l'Oubangui jusqu'au 9° parallèle (mars). C'est un migrateur temporaire dans ces
régions, descendant vers le Sud en saison sèche pour remonter vers le nord en saison des pluies.
Ce n'est que rarement que l'on trouve l'Autruche en plein désert. Elle ne s'éloigne guère des «ouadi »
quoiqu'elle puisse rester plusieurs jours sans boire.
Les Autruches au Tchad vivent par bandes de 10 à 15 animaux mais au moment de la saison de repro-
duction, elles se fractionnent en petites bandes de 5 à 6 individus sous la conduite d'un mâle.
Les femelles d'un même groupe pondent dans le même nid (15 à 20 œufs), et le mâle et les femelles
couvent tour à tour. Le cri du mâle en rut rappelle un peu celui du lion et s'entend de loin.
La nourriture de l'Autruche sauvage consiste surtout en plantes herbacées et jeunes pousses de Mimo-
sées. Elle a une prédilection pour les fruits d'une Cucurbitacée abondante sur les confins steppe-désertiques
Citrullus colocynthis; mais, pour se nourrir, il lui faut accomplir journellement d'immenses parcours.
Il semble que la privation d'eau soit compensée chez l'Autruche par l'absorption du jus que renferment
les coloquintes, tout au moins pendant la période de maturité de ces fruits.
Nous avons, en 1913, dans un article de la Revue française d'Ornithologie, raconté les essais de domesti-
cation qui furent tentés au Soudan près de Niafounké sur le Niger. Ces essais qui auraient pu réussir
comme ceux faits par les Anglais, avec succès, en Mrique du Sud, ne furent pas continués et l'autrucherie
dut être fermée. Ce fut un échec.
Il n'en fut pas de même à Madagascar où le vétérinaire POISSON obtint de très bons résultats. La mévente
des plumes amena peu à peu la diminution progressive des oiseaux et finalement leur disparition.
Depuis l'installation du Parc zoologique de Vincennes en 1933, cet établissement a reçu quarante
Autruches provenant de Mauritanie, du Soudan français, de la Colonie du Niger et enfin du Cameroun.
Tous ces oiseaux ont vécu au Parc, y sont morts ou ont été échangés avec d'autres établissements scien-
tifiques étrangers. Actuellement leur nombre s'élève à 10. L'enclos qui leur est attribué est suffisant pour
leur permettre d'évoluer à l'aise. Quelques femelles ont pondu mais il n'y a pas eu de couvaison ni natu-
relle ni artificielle.
Les Podicipidés ou Colymbidés ont les quatre doigts, garnis sur les côtés de larges
expansions membraneuses lobées. Le pied n'est donc pas complètement palmé, ce qui
distingue cette famille des Plongeons (Gaviidés), qui appartiennent au même ordre et
qui ont les trois doigts antérieurs des pattes entièrement palmés. La queue est prati-
quement inexistante. Nid grossier, de plantes et herbes sèches, au-dessus de l'eau, sur
des roseaux flottants. Trois à quatre œufs elliptiques, blanc clair, se salissant pendant
l'incubation. Régime piscivore, insectivore. Oiseau aquatique, paludicole, migrateur.
Podiceps capensis SALVADORI, 1884, Ann, Mus. Cio. Stor. Nat. Genova (2), l, p. 252
(Shoa) ..
L : 152; A : cf 105, 9 100; T : 33-34; B : 20. Bec noir avec extrémité et base blan-
châtre. Pattes et doigts noirs et gris verdâtre. Iris brun. Ces dimensions sont celles de
P. r, capensis.
d 9. - Plumage de noces. Tête et cou noir brillant avec le devant et le côté du
cou et l'arrière de la joue roux marron foncé. Face supérieure, aile et flanc brun noir
luisant, les rémiges plus brunes. Les secondaires avec du blanc aux barbes internes.
Face inférieure depuis la poitrine noirâtre brillant, plus ou moins varié de blanchâtre.
En plumage d'éclipse. Face supérieure brun gris légèrement lavé de roussâtre. Face
inférieure blanc brillant, le cou et- la poitrine lavés de roussâtre. Les côtés du cou
grisâtres.
La description ci-dessus est celle de-P. r. ruficollis.
Les rémiges secondaires sont partiellement ou entièrement blanches avec le rachis
des plumes gris, dans la sous-espèce africaine.
Le Petit Grèbe du Cap diffère de Poloicephalus r, ruficollis, par la teinte brune de
tout le dessus du corps, légèrement verdâtre brillant à la tête. Menton noirâtre. Gorge
rousse ainsi que la poitrine et les côtés qui sont tachés de blanc. Bas de la poitrine et
ventre blanc. Le reste comme l'espèce-type,
. OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 65
.Œufs. - Trois à cinq œufs elliptiques, bleuâtres, plus ou moins recouverts de chaux
35-38 X 25-27.
Distr. géogr. - Afrique, depuis la Côte de l'Or jusqu'à l'Abyssinie et vers le
sud jusqu'au Cap.
Le Grèbe castagneux du Cap a été plus souvent observé dans l'Ouest africain que le
Grèbe huppé. Il a été rencontré au Soudan: village de Sangha (subdivision de Bandia-
gara) [ROUSSELOT]; - à l'ouest Tchad: Bornu (FRANCIS) Kalkala, XII, II (GOLDING);
- au Cameroun : lac de Manengouba, V (BoYD ALEXANDER); - au Gabon et au
Moyen Congo: signalé (MARCHE ET COMPIÈGNE); Mouïla, VI (MALBRANT et MACLATCHY);
- de l'Oubangui. Chari : Haute Kémo, juv, XI (DYBOWSKI); - du Tchad : signalé
sud du Tchad: Fort Lamy, Massakory (MALBRANT).
Podiceps infuscatus. SALVADORI, 1684, Ann. Mus. Cio. Stor. Nat. Genova (2), l,
p. 251 (sud de l'Abyssinie).
L : 506; A : r:J 183-186, Q 173;'T : r:J 59-60, Q 56; B : r:J 51, Q 47. Bec brun. Pattes
et doigts tachetés de jaune et de noirâtre. Iris rouge brun.
Les dimensions sont celles de P. r. capensis,
r:J Q. - Plumage de noces. Bonnet et arrière du haut du cou noirâtre, les plumes
du côté de l'occiput allongées, décomposées, formant double huppe. Face supérieure
et aile brun cendré, les plumes finement bordées de grisâtre, les petites sus-alaires et
les rémiges secondaires blanches, formant une double bande sur l'aile. Face' inférieure
et devant de la joue blanc soyeux, le côté gris brun ou gris roussâtre (un mince sourcil
J. A. 1130081. 3
66 G. BOVET
jaunâtre). Arrière de la joue marron passant au brun foncé en arrière et en bas sur les
plumes qui s'allongent beaucoup pour former une large collerette latérale de l'occiput
au bas du côté de la tête. ' .
Plumage d'éclipse. Bec plus pâle. Touffes occipitales très réduites et sans collerette
rousse et brun foncé. La face supérieure plus terne, la face inférieure ainsi que le côté
de la tête blanc moins brillant et pur. .
..
b
Le Grèbe couronné africain (P. c. infuscatus) diffère, d'une façon nette, en ce que le
brun de la couronne s'étend en dessous de l'œil, ne laissant pas de bande étroite au·
. dessus du sourcil. .
Œufs. - Trois à quatre œufs, elliptiques, allongés, blanchâtre, très salis en cours
de l'incubation. 53·56 X 34-37.
Distr. géogr. - Toute l'Afrique au sud du Sahara.
Le Grèbe huppé d'Afrique n'a pas été souvent récolté dans l'Ouest africain. Il a été
signalé du Sénégal : par Verr., AImadis, III (MARCHE); - en Gambie anglaise : île
de Mac Carty, III (HOPKINSON); 1 - du Gabon et du Moyen Congo : Mouila, III
• 1 •
(poussin) [ROUGEOT].
Êeologte-Êthologie. - On sait peu de choses de la biologie du Grèbe huppé africain, qui vit surtout
sur les lagunes dont les bords sont souvent inabordables. Il est à l'eau d'une façon à peu près constante
et comme il a la presque totalité du corps immergé il est par suite difficile à voir. Très craintif il plonge dès
qu'il se sent observé ou qu'il entend quelque bruit.
Ces particularités éthologiques expliquent la rareté des observations des naturalistes en Afrique sur
cet oiseau.
Le régime de l'espèce européenne consiste en poissons capturés sous l'eau, crustacés, insectes aquatiques ;
ce régime est sans doute le même pour le Grèbe huppé africain.
On ignore s'il se livre à des migrations qui, si elles ont lieu, sont vraisemblablement locales. On sait
que l'espèce européenne fait son nid de végétaux aquatiques et qu'il8otte. ROUGEOT a recueilli un poussin
en mars à Mouila au Oabon, ce qui situe la nidification en saison des pluies dans cette partie de l' Afrique,
Palmipèdes marins, grands voiliers pélagiques. Quatre doigts aux pieds dont les trois
antérieurs sont réunis par des membranes cutanées entières et le postérieur (pouce)
très réduit, libre et légèrement surélevé. Bec dont l'étui corné est formé de plusieurs
pièces juxtaposées terminé par un onglet crochu; narines très particulières, tubuleuses,
s'ouvrant en général à l'extrémité d'un étui situé à la base du culmen, Les deux tubes
peuvent être séparés (Albatros). Ailes très longues dont l'avant-bras porte de nom-
breuses rémiges secondaires. Le bec présente des sillons à la surface.
Trois familles ont des représentants dans ,les zones que nous étudions ici. Ce sont
les Hydrobatidés, les Procellariidés et les Diomédéidés,
Très petits Pétrels aux àiles allongées et étroites. Queue souvent fourchue. Tubes
nasaux intérieurement soudés mais ayant extérieurement l'aspect d'un tube unique
s'ouvrant par un seul orifice. La cloison longitudinale qui le décompose en deux
conduits soudés ne s'aperçoit qu'en regardant à l'intérieur du tube. Sexes semblables.
:s.
68 G. HOUET
CLEF DES GENRES
SUSCEPTIBLES D'tTRE RENCONTRÉS AU LARGE DES COTES DE L'OUEST AFRICAIN
1. Aile d'environ 150 mm. Tarse d'environ 35 mm. Palmure entre les
doigts présentant des taches centrales jaunâtres. . . . . . . . . . . . . . . . . Oceanite••
- Tarse ne dépassant pas 20/24 mm. Palmures entièrement noires. . 2.
2. Aile de moins de 120 mm. Queue
,
carrée.. . . . ... ,
. ................ Hydrobases,
- Aile de 150 à 170 mm. Queue carrée ou très légèrement fourchue. Dceanodrama,
Écologie-Éthologie. - Quoique assez souvent observé en mer, du pont des navires le long de la côte
de l'Ouest africain, on a cependant peu de données sur son 'comportement sur les côtes de cette région.
On sait qu'il niche dans les îles du Nord-Atlantique et en Méditerranée et la limite sud de sa nidifies-
tion serait Madère et peut-être les Canaries (BANNERMAN). En tout cas on sait qu'il erre en hiver le long de
la côte et en février BANNERMAN a pu observer entre le cap Blanc et le cap Vert une bande de plus de
cent individus.
C'est du reste vers la même époque que d'autres naturalistes ont signalé sa présence en mer entre
Ténérife, Sierra Leone (SHELLEy.BOYD ALEXANDER).
Procellaria oceanica KUHL, 1829, Beitr. Zool. part. l, p. 136 (type ?).
L : 170-180; A : 135.160; Q : 65-75; T : 32-34; B : 12·16. Bec noir. Patte noirâtre
à palmure jaune, sauf au bord libre. Iris brun noir.
cf Q. - Brun noir fuligineux avec les sus-caudales, le côté du bas-ventre, les sous-
caudales latérales et la base des rectrices latérales blancs. Le bout des grandes sus-
alaires clair.
Œufs. - Pas de nidification en Afrique.
Dist. géogr. - Niche aux Shetlands, Ockneys, Géorgie du Sud; hiverne dans
.OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 69
l'Atlantique nord, du Labrador aux Iles Britanniques. Se rencontre parfois sur la côte
occidentale d'Afrique,
Le Pétrel de Wilson est fréquemment observé par les naturalistes se rendant en
Afrique, du pont des navires circulant le long des côtes d'Afrique. La teinte générale'
noire avec le croupion blanc, la queue carrée, les grandes couvertures de l'aile blanches,
en rendent la diagnose facile ainsi que la teinte jaune des palmures et la longueur des
pattes, qui en vol pendent en arrière de la queue.
Êcologie-Êthologie. - Ce Pétrel niche dans l'Atlantique sud et dans l'Antarctique et c'est S8ILS doute
en migration qu'il remonte, après la période de nidificstion, vers le Nord-Atlantique.
Roucsor a pu s'en procurer quelques exemplaires près de la pointe Clairette non loin du csp Lapez
au Gabon. Il donne de l'un de ses spécimens les dimensions suivantes:
, Date : 12,vlll.. ~ .. Aile 144. Q : 55. T : 31. B : de la commissure, 14 mm.
70 c. HOUET
Écologie-Éthologie. - Comme beaucoup des oiseaux de cette famille, on trouve le Pétrel de Leach
en mer dans les zones subtropicales et tropicales, pendant l'hiver.
La queue extrêmement fourchue est un des bons caractères de différenciation de cet Hydrobatidé.
d 9. - Tête et haut du cou gris noirâtre, reste du corps blanc avec les plumes de
la face supérieure et les sous-caudales tachées de noir à l'extrémité formant un ensemble
un peu en damier et quelques taches noires au bas du cou et au Banc. Deux premières
rémiges en' grande partie noires, les autres blanches à bout noir. Sus-alaires noirâtres
et blanches. Rectrices blanchâtres à bout noir.
Œufs. - Pas de nidification en Afrique de l'Ouest.
Distr. géogr. - Niche sur les côtes de la Géorgie du Sud, les Ockneys, les Shetlands,
île Kerguelen, mais circule à travers les océans du Sud. .
Écologie-Éthologie. - On n'a sur le Pigeon de mer, ou plutôt, Pétrel du Cap, qu'une seule référence
en ce qui concerne la côte de l'Ouest africain.
En effet, en dehors de la capture de ce Pétrel au large des côtes du Gabon, par MARCHE et COMPIÈGNE,
les naturalistes français actuels ne l'ont pas trouvé et MALBRANT et MACLATCHY ne le signalent pas dans
leur récent oUV1"ll3e sur la faune de l'Équateur africain français.
Il niche sur les Des Kerguelen en février, pond un seul œuf ovale, de 63 X 42 mm., et se contente d'une
simple excavation ou parfois de petites pierres rassemblées ensemble sur quelque surface nue d'un rocher.
Puffinus griseus stricklandi, RIDGWAY, 1884, Water Birds N. Arn., II, p. 390
Fig. : GODMAN, Monog. of the Petrels, pl. 38
Les tubes nasaux, qui jouent un rôle important dans la classification des oiseaux appar-
tenant à l'ordre. des Procellariformes, dont fait partie la famille des Diomédidés, 'sont
séparés dans le groupe qui nous occupe. Ils sont placés s~r les côtés dans un sillon
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 73
L. 500; A. 305-315; T. 28-30; B. 62-65. Œil noir. Pattes noires. Pied jaune palmure
noir. Bec rouge corail.
d. 9. - Teinte générale blanche. En avant de l'œil une tache noire et une' bande
passant au-dessus de l'œil pour former un croissant autour de la couronne. Ailes blan-
ches. Couvertures des primaires et barbes externes des primaires d'un noir profond,
les secondaires les plus internes noir sale bordées de blanc. Le reste du dessous y com
pris le croupion étroitement barré de noir. Queue blanche avec rectrices centrales tres
allongées atteignant souvent plus de 40 cm. Dessous blanc pur.
Œufs. - 1 seul œuf. Teinte du fond crème recouvert entièrement de brun rougeâtre.
parfois avec, çà et là, des taches d'un rouge pourpre,
Distr. géogr. - Niche aux îles de l'Ascension, Sainte-Hélène et Fernando de Noron-
ha. Le Phaéton n'est pas souvent récolté dans l'Ouest africain. Il a été rapporté de Dakar
par W. LOWE et au Gabon il a été capturé au Fernan Vaz (MARCHE et COMPIÈCNE).
à Banane (PETIT) CHAPIN l'a aperçu au large de Landana en VI.
Êcologie-Êthologie. - Le Phaéton à bec rouge est un gracieux oiseau de haute mer, qu'on voit plus
souvent en l'air que reposant sur la mer.
Ses longues rectrices centrales le font facilement distinguer.
Il niche aux Ile,<; du Cap-Vert, sur les rochers à pic, dans des trous, ou des fentes de rochers. Mâle et
femelle couvent alternativement. De bonne heure le matin le mâle s'en va pêcher,il attrape le poisson en
plongeant. .
Il a du mal à s'envoler de terre et souvent il se laisse glisser du haut d'un rocher pour prendre son "01.
L'époque de la nidification s'étend de mars à juillet.
La collection de l'I.F.A.N. renferme 8 spécimens d'un Phaéton désignés par DEKEYSER sous le nom de
Phaeton aetherus mesonauta, PETERS, capturés aux Iles des Madeleines en I-rv et XII.
Cette sous-espèce de Phaeton aetherus a été décrite par PETERS (Dcc. Pupers Boston Soc. Nat. Hist.,
5,1930, p. 261). Ce naturaliste dit que ce Phaeton niche sur les lies de la côte ouest du Mexique, les Gala-
pagos, Panama, les côtes du Venezuela, les petites Antilles et les lies du Cap-Vert.
Il est probable que le spécimen récolté à Dakar par,W. LOWE et que nous avons, d'après BANNERMAN,
rapporté à l'espèce-type appartient à la sous-espèce de PETERS.
Quant aux spécimens capturés sur la côte du Gabon il est possible qu'ils relèvent de l'espèce-type qui
comme on le sait niche sur la côte du Brésil (Fernando de Noronha).
Bec conique, plus long que la tête, droit, pointu, légèrement infléchi à la pointe, à
bords rentrant et finement dentelé. Sexes semblables.
L. 710; A. 380-422; Q. 220-45; T. 49-54; B. 89-106; Bec blanc jaunâtre pâle, partie
nue de la tête bleu ardoisé ou jaunâtre. Iris blanc verdâtre. Pattes verdâtre ou vert de
gris.
d. 9. - Toute la partie antérieure de.la gorge, entre les bases des mandibulea,
nue. Parties supérieures, cou, aile et queue brun sombre, ainsi que la partie supérieure
de la poitrine. Tout le reste du dessous d'un blanc pur. Quatorze rectrices à la queue.
Œufs. - Trois œufs ovales, bleu pâle avec enduit de chaux. 53 X 36 min. 63 X 46
maxi, .
Distr. géogr. - Niche dans les îles de la mer des Caraïbes, des Indes occidentales et
de l'Atlantique tropical (îles du Cap-Vert). ,
Le Fou à ventre blanc fréquente les mers tropicales et niche sur certaines îles ou îlots
de l'Ouest atricain.
On l'a recueilli en Guinée française: sur l'îlot Alcatraz, XI. juv, (I.F.A.N. Dakar); -
au Sierra Leone: en mer entre Dakaret Freetown en juin CHAPIN a observé huit de ces
Fous.
On a rencontré ce Fou à Fernando Po, à Saint-Thomé, II (NEWT.) et à l'île du Prince
(BAIKIE); - du Moyen Congo: Landana (LUCAN et PETIT), (5ulafiber).
Écologie-Éthologie. - Le Fou à ventre blanc n'est pas très rare sur les côtes de l'Ouest africain. Il niche
surtout sur les flots ensoleillés inhabités où il trouve un biotope favorable car il creuse son nid asses profon-
dément dans le sable.
C'est avant tout un oiseau grégaire pêchant par bandes immenses.
Comme les autres Fous, il eapture ses proies en survolant la surface de la mer, à une certaine hauteur,
puis se laisse tomber comme une pierre, ailes fermées à demi, et remonte à la surface sa proie dan." le bec
et l'avale avant de reprendre son vol.
L. 800-900; A. 46-50; ;Q. 19-21; T. 55-65. Bec gris bleu et partie nue de la face noi-
râtre (ad.) et bec et partie nue de la face bruns G.). Pattes brun verdâtre marqué de jau-
nâtre, avec les palmures brunes. Iris jaune.
d. 9. - Plumage blanc avec le bonnet et la nuque jaune d'ocre et les rémiges
noires. 12 rectrices à la queue qui est blanche. L'espace nu entourant l'œil est noir.
Œufs. - Nidifie peut être sur les côtes de l'Ouest africain.
Distr. géogr. - Niche aux îles Britanniques, en France,Islande, îles du Saint-Laurent
et Terre-Neuve. Hiverne au sud de l'Afrique du Nord, îles de l'Atlantique, est du golfe
du Mexique.
Le Fou de Bassan n'a été jusqu'ici rencontré dans l'Ouest africain qu'au Sénégal
on a des spéciments de Dakar, anse Bernard, XI, Saint-Louis, IV, île de Gorée, XII.
I! (I.F.A.N., Dakar). .
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE n
A 30 miles de Bathurst un officier de marine anglais (Cap. MORRI&) a rencontré
des bandes de Fous de Bassan composées surtout de jeunes et de peu d'adultes. Cinq à
six jeunes.suivaient un adulte, à la file les uns des autres, et le lendemain l'observateur
anglais, bon naturaliste, constata la même formation de ces Fous de Bassan,
Écologie-Éthologie. - Le Fou de Bassan est bien connu dans les mers de la région paléarctique où il
niche en avril, mai et juin.
On sait le brillant résultat obtenu dans notre réserve des Sept-Îles au large de la côte nord de Bre-
tagne, où ces oiseaux nidifient maintenant en grand nombre.
En ce qui concerne l'Ouest africain, il Y a de nombreuses années (1913) j'eus I'occasion à Dakar
d'examiner nn adulte qui avait été offert à l'Institut Pasteur.
L'oiseau provenait des Iles de la Madeleine où l'espèce nicherait (?) Depuis lors des captures dues aux
naturalistes de 1'1. F.A.N. ont montré que le Fou de Bassan devait séjourner, sinon toute l'année, du moins
au cours de nombreux mois, dans les parages de la presqu'Ile du Cap Vert.
On sait les mœurs de cet oiseau dans les régions paléarctiques; elles sont vraisemblahlement les mêmes,
dans la zone des côtes de l'Ouest africain où le Fou de Bassan se rencontre et où il demeure sans doute
toute l'année.
Rappelons que l'œuf unique est blanc, mais devient rapidement d'nn brun sale.
L. 850; A. 470; Q. 240; T. 58·70; B. 90. Bec blanc bleuâtre. Pattes et pieds sombres
veinés de vert bleu. Iris blanc. ROUGEOT donne les dimensions suivantes d'un adulte:
A. 475; Q. 225; T. 86. B. à la commissure 195. Doigt médian avec ongle. Hl.
(J. 9. - Le Fou du Cap diffère peu du M. bassana. Plumage blanc. Les rémiges
primaires, secondaires et scapulaires sont d'un brun noirâtre. Rectricesnoirâtres avec
rachis blanc. 12 rectrices. La partie nue de la gorge s'étend jusqu'au milieu de celle-ci.
Œufs. - Ne nidifie pas sur les côtes de l'Ouest africain, mais dans les îlots de
l'Atlantique sud. - Œuf: un seul, blanc couvert de chaux. 85 X 50 mm.
Distr. géogr. - Niche sur les îles des côtes du Sud-Afrique jusqu'à la baie d'Algoa.
Le Fou du Cap a jusqu'ici été surtout recueilli au sud de l'équateur. Il a été récolté
au Gabon : Landana, VIII. (LUCAN et PETIT); - rivière Camma (Du CHAILLU); -
côte du Loango (FALKENSTEIN); - au Cameroun: Bibundi près du mont Cameroun
(Hambourg Museum); - Batanga, VI à VII. juv, (Carnegie Museum).CHAPIN en
mer vers Loango, 20 , 24' latitude sud, a rencontré en juin des bandes composées sur-
. tout de jeunes. Enfin au large d'Accra (Gold Coast) GOOD mentionne la présence en
fin juillet de Fous du Cap.
Écologie-Éthologie. - Nous devons à W. LOWE, nne note dans l'Ibir, sur la nidification du Fou du
Cap sur l'Ile d'Ichaho. .
D'autre part ROUGEOT a écrit nn fort intéressant article sur la biologie de cet 'oiseau sur les côtes du
78 G. BOUET
Gabon. Roucsor a observéle Fou du Cap à Port-Gentil où il apparaît fin juin. Les premiers oiseaux qui
se montrent sur la rade sont uniquement des jeunes, dont le plumage est gris brun.
En juillet leur nombre augmente et on peut assez souvent en capturer vivants près du 'warf, gorgés de
petits poissons et incapables de s'envoler. Planant à grande hauteur, ils se laissent tomber le bec le premier
et les ailes repliées dans l'eau, qu'ils font jaillir, et en ressortent avec un poisson au bec, aussitôt avalé
tête première. Après ce repas ils repartent lourdement, battant l'eau de leurs pieds, pour s'élever enfin et
recommencer ce manège.
Ces Fous sont peu méfiants et une embarcation peut les approcher à quelques mètres. En général ils
nagent le cou replié sur lui-même,
Au fur et à mesure que la saison sèche s'avance, le nombre des Fous augmente, mais on voit, à partir
de fin juillet, surtout des adultes d'un blanc éclatant avec les rémiges primaires et secondaires noires ainsi
que les rectrices.
Les jeunes ont disparu, ou à peu près fin août.sans doute chassés des lieux de pêche par les adultes iras-
cibles. On ignore ce qu'il advient de ces jeunes, qui vraisemblablement descendent vers l'Atlantique
sud (Roncsorj.'
L. 550; A. (J. 210; 93200-06; Q. 145·55; T. 3-36; B. 29-32. Bec brun jaunâtre cul-
men noirâtre. Peau de la face jaune. Iris rouge.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 79
cr 9. - Plumage de noces. Tête, cou, dos, croupion et tout le dessus, noir à. re-
flets vert olive brillant. Quelques plumes blanches sur les côtés de la tête. Couvertures
des ailes et scapulaires, .brun largement bordé de noir. Primaires brun foncé. Queue à
douze rectrices noires. Dessous entièrement noir brillant.
Plumage d'éclipse. Joues blanches ainsi que la gorge, la poitrine et le ventre. Tête
et partie de la gorge, brun, ainsi que le manteau. Couvertures des ailes· largement ter-
minées de noir brillant. Croupion et côtés du corps noir.
Les jeunes ont la teinte des adultes en éclipse, avec le dessous brun sale ou blanc
sale.
Œufs. - Deux ou trois œufs. Bleu pâle recouverts de chaux. 43,5-45 X 29,5 31.
80 G. BOVET
Distr. géogr. - Toutes les côtes de l' Afrique, depuis le Sénégal et la Haute Égypte
jusqu'au Cap, ainsi que tous les fleuves et lacs de l'intérieur.
Le petit Cormoran africain est très répandu sur les fleuves et rivières de l'Ouest
africain. On a des spécimens du Sénégal : Rufisque, III (MARCHE); Guénoto sur
Gambie; Maka-Colibentan sur la Sandougou (BOUET); rivière Taoueye, Richard Toll,
juv. (I.F.A.N.); - du Soudan: Bamako, VII (GIRAUD); bords du Niger, IV
(THIBOUT); très commun sur le Niger (BATES); Bamako, IV. juv. Mopti, V. juv. i
Gao, IX. (H. MAnSEN); Satadougou, Naies, Senoudebou (Falémé), (BOUET); très com-
mun, Niger Moyen (ROUSSELOT); Bani, VI (BOUET); Charlotville, juv., III (I.F.A.N.),
- de l'Ouest Tchad: Bomou (FRANCIS) ; Kalkala, près du lac Tchad, très nom-
breux de 1 à II et III, mais ensuite absents (GOLDING); -'- du Tchad : Chari, Tchad,
Fort-Lamy (MALBRANT); - en Nigeria du Nord : Niger (FORBES);I Loko, V (HART.);
rivière Kaduna (HUDSON); - de la Gambie anglaise : Bathurst (REND.); - en Casa-
mance : Kolda, Sedhiou (BOUET); Bignona,' V, juv, (I.F.A.N.); - en Guinée française:
Niger (KLAPTocz); - de Sierra Leone : Sassa (district de Karina), (THOMPSON); -
du Libéria : lac Fisherman, 1. II. (BüTT.); Monrovia, rivière Junk (BOUET); - de la
Côte-d'Ivoire: lagunes de la basse côte et fleuves côtiers (BOUET, MILLET-HoRSIN). .
En Gold Coast : Volta (USSHER); Accra, V (1. SMITH); signalé (PEL); lagune de Kéta
en saison sèche; - du Togo: très commun, lagunes du Bas Togo (MILLET-HoRSIN);
Kratchi, IV. V (KLOSE, ZECH.); - du Dahomey: Agouagon, Atchéribé, très commun,
lagunes du Bas Dahomey (BOUET); Zagnanado, V (I.F.A.N., Dakar); - en Nigeria du
sud : Lagos (MANN.);
Du Cameroun: Bipindi (ZENK.); lacs des monts Manengouba (SERLE); Sakbayémé,
VII (REÏS.); N'tui, Sanaga, V. (I.F.A.N.);- du Gabon et du Moyen Congo: lac Onan-
gué (MARCHE et COMPIÈGNE); Doumé, 1 (MARCHE); Zambi, X (SACEGHEM); Landana,
IV. V. VI. VII. VIII (PETIT) Mimongo, Mouila, V (plumage d'hiver), (MACLATCHY);
rivière Camma (DU CHAILLU).
De l'Oubangui-Chari: Grimari, Mbomou, Bozoum, V. VI (BLANcou); Les Ouaddas,
1. (DYB.); Bangui, IX (ALUNE). "
Ecologie-Ethologie. - Le Petit Cormoran africain est connu de tous les Européens ayant circulé. en
Afrique, Ses mœurs sont bien connues. C'est un oiseau qui ne quitte le bord des eaux que pour aller cher-
cher quelque autre point où il retrouve son biotope habituel, c'est-à-dire un autre lac, une autre rivière
dans laquelle il se mettra directement à l'eau, pour se livrer à son habituelle occupation, la pêche.
Au plus chaud de la journée il se perche en général sur les branches mortes d'un arbre en bordure de la
rivière, ailes ouvertes pour s'y sécher et prendre un bain de soleil.
A l'embouchure des grands fleuves il se pose de même sur une bouée, dans les rivières sur les pieux des
pêcheries des indigènes.
Ce n'est qu'à la tombée du jour qu'il quitte le bord des eaux pour aller passer la nuit, en compagnie de"
ses congénères, ou d'autres oiseaux, sur quelque grand arbre, souvent même dans un village indigène où
il se sait en sécurité.
On a constaté sur le Niger l'extrême abondance de ce Cormoran, au moment de la baisse des eaux,
quand le fleuve laisse d'immenses bancs de sable à découvert et BATES dont les observations, ne sauraient
être mises en doute, a pu constater le passage par minute d'une centaine d'individus à la fois et ce, pendant
l'espace d'une demi-heure, ce qui permit au naturaliste d'estimer à 3000 le nombre des oiseaux se rendant
à la tombée du jour à leurs lieux de repos nocturne.
La nourriture des Cormorans africains consiste uniquement en poissons et crevettes d'eau douce, mais
on les voit rarement à la recherche de leur nourriture dans les marais peu profonds et recouverts de plantes
aquatiques, où se réunissent comme on le sait, de très nombreux oiseaux d'eau. Ils n'y auraient pas la posai-
bilité de plonger, ce qui leur est une habitude fréquente, ni de nager comme ils le font sur les fleuves.
et rivières le corps à peu près complètement immergé.
Les meilleurs naturalistes ayant vécu dans l'Ouest africain n'ont pas jusqu'ici donné avec certitude les
conditions et les lieux de nidification du petit Cormoran tout au moins dans l'Ouest africain.
L'absence de ces oiseaux pendant les mois où les différents grands fleuves sont à leur plus haut point
d'étiage, laisse supposer qu'ils se livrent à des migrations locales et que c'est à cette époque qu'ils vont
nicher.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 81
Jusqu'ici on ne signale pas de véritables agglomérations de ces oiseaux qui, comme ceux du même
genre, nichent en grand nombre, en colonies dans d'autres parties de l'Afrique.
Le docteur SERLE a noté la présence toute l'année du Petit Cormoran en Nigeria du Nord, mais n'a pu
trouver de signes de nidification chez les individus examinés, ni non plus de lieux de ponte.
Il n'y a de fluctuation dans leur nombre qu'aux changements de saisons et quand les rivières sont hautes,
mais alors on peut en rencontrer sur les petites rivières ou les mares temporaires de la saison des pluies
Pelecanus capensis SPARRMAN, 1788, Mus. Carls., III, fasc. 3, p. 61 (cap de Bonne.
Espérance).
L. 650-680; A. 250-67; Q. 90-100; T. 50-57; B. 51-58 (ROBERTS).
82 G.BOUET
cf. Q. - Ne diffère que peu du Cormoran à ventre blanc, mais il est plus 'petit
et ne présente pas de blanc à la poitrine et au ventre comme le Phalacrocorax carbo
lucidus. Le cou, la poitrine et le ventre sont noir brillant; comme ce dernier il a 14 rec-
trices à la queue et les lores sont emplumés. Les scapulaires et les couvertures de l'aile
olive brun.
Les jeunes demeurent assez longtemps dans leur plumage de transition; ils sont de
teinte générale brune, avec les parties inférieures, blanc brunâtre passant graduelle-
ment au noir au fur et à mesure qu'ils vieillissent.
Distr. géogr. - Les côtes du Sud-Afrique, au nord, jusqu'au Congo et Natal.
Le Cormoran du Cap ne dépasse certainement pas l'équateur dans l'Ouest [africain.
Il a été capturé à Landana (PETIT),Loanda (FALKENsT.). Observé sur une mare près de
Pointe-Noire; 1 (MALBRANT et MACLATCHY).
Plotus -rufus, LACÉPÈDE et DAUDIN, 1802, in BUFFON, Hist. Nat. Ois., XVII, p.
81 (Sénégal). Fig. : TEMMINCK. Pl. color., pl. 380.
Syn. Plot us Levaillanti auct.
L. : 845-880; A. : 32045; Q. : 22045; T. : 41-45; B. : 74·84. Bec brun olive, dessous
jaunâtre. Pattes noirâtres et grises. Iris jaune.
cf. - Dessus de la tête et derri.ère du cou, d'un brun roux sombre mélangé de
noirâtre. Une bande, partant du dessous de l'œil et se prolongeant sur les côtés du cou,
blanche, parfois soulignée de noir. Milieu du dos et croupion vert sombre brillant.
Les plumes des deux côtés du manteau, ainsi que les couvertures des ailes, quelques
unes des secondaires et les scapulaires, qui sont très allongées, noires, avec une bande
blanche longitudinale au nùlieu de chaque plume. Primaires et queue noires. Les
rectrices médianes barrées transversalement en V. Gorge fauve pâle, passant au
roux. Poitrine vert noirâtre brillant, ainsi que le reste du dessous.
Q. - La Q adulte a la gorge plus pâle et la partie postérieure du cou, roux au lieu
de brun foncé. Le manteau est brun. .
Chez le jeune, le cou en arrière est brun, le reste blanc. Poitrine d'un brun doré
pâle ou blanchâtre.
Œufs. - Trois à quatre œufs, allongés, d'un vert très pâle, sans la surface couverte
de chaux. 50,S-54 X 36·37.
Distr. géogr. - Du Sénégal et de l'Éthiopie au cap de Bonne-Espérance, sur toutes
les rivières et lacs. .
L'Anhinga du Sénégal est bien connu des Européens vivant en Afrique. On le trouve
sur tous les fleuves, rivières et lacs de l'Ouest africain.
On a des spécimens du Sénégal : signalé (M. ADANSON, DELAROQUE, DELBRUCH,
RIGGENBACH); Guénoto (BouET); - du Soudan : Senoudebou (BOUET); Niger Moyen,
VII, VIII (BATEs); Mopti, V. Tombouctou, VII (H. MADSEN); cercIe de Mopti (ROUSSE-
(1) Certains auteurs considèrent que ce genre doit former une famille distincte.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 83
VII (THIBOUT); observé lagune de Orand-Bassam (W. LOWE); Pimé, fleuve Cavally, II
(I.F.A.N.); - en Gold Coast: réservoirs de Sekondi en saison sèche; - au Togo:
Kratchi, IV, V (ZECH.); - du Dahomey: Agouagon (Ouémé), Atchéribé (Zou), Karimama
(Niger) [BOUET]; - en Nigeria du Sud: Badagry-District d'Epe (F. ROBERTS); Ondo
et Ward provinces, lagunes de Lagos, l, réservoirs d'Ibadan, XII (BROWN). - au Carne-
roun : signalé (RcHW.); au pied du mont Cameroun (riv. Moungo) [YOUG]; lac Ba-
rombi, l, IX (SERLE); - au Gabon et au Moyen Congo: Les Échiras (R. P. BULÉoN);
riv. Camma (DU CHAILLU); confluent de l'Ogooué, XII (MARCHE) [Plotus Levaillanti];
Ogooué, lac Onangué, Jougavisa, XII (MARCHE et COMPIÈGNE); M'Borna (LUCAN et
84 G. BOUET
PETIT); N'ganciu, VII, Alima Lékéti, I (BRAZZA); Fernan Vaz, Ogooué, N'gounié
(MACLATCHY); Chinchonxo (FALKEN5T.). - de l'Oubangui-Chari: Haut Mbomou, XII
(BLANCOU); Bangui, X, Bas-Oubangui, pays des Afourous, nids avec jeunes, VIII, IX
(DYB.); - du Tchad: cours d'eau du Centre africain (MALBRANT). Sur le lac Tchad
(ALEXANDER, MALBRANT). Signalé par PtCAUD (Plotus Levaillanti). .
Êcologie-Êthologie, - Moins commun que le petit Cormoran ~cain,l'Anbinga se rencontre cependant
sur tous les grands fleuves, rivières et lacs, mais il lui faut une certaine profondeur d'eau. Il ne capture
en effet le poisson, son unique nourriture, qu'en plongeant et en restant sous l'eau assez longtemps.jusqu'à
ce qu'il ait pu transpercer sa proie, de son bec long et pointu comme une épée. Comme le Cormoran,
l'Anhinga passe souvent les heures chaudes de la journée sur un arbre mort surplombant la rivière en
plein soleil, les ailes étendues.
Dans l'eau il est souvent entièrement immergé ne laissant hors de l'eau que son long cou et, s'il est
alerté, ne laissant que le bec à la surface. Il nage avec lenteur et préfère plonger que de s'envoler à l'approche
d'une pirogue.
Il avale toujours sa proie à la surface de l'eau, après avoir lancé en l'air le poisson qu'il absorbera tête
première. Il lui arrive d'avaler des poissons de forte taille (150 à 170 mm) de longueur, ce que lui permet
la possibilité d'extension de sa gorge et de son cou (CHAPIN).
Ces oiseaux sont sans doute soumis à des migrations locales, tout au moins dans certaines régions, car
ils disparaissent sur certains fleuves quand les eaux sont .basses. CHAPIN ne les a plus rencontrés au début
de juillet et ils ne sont réapparus que cinq mois plus tard à Faradje (Congo belge).
La nidification a lieu en août-septembre et les oiseaux nichent en colonies, sur de grands arbres, souvent
situés au milieu des villages ou le long des cours d'eau, et où ils se trouvent en compagnie d'Aigrettes et
de Vautours.
Le nid est fait de branchettes maintenues et liées par des plantes d'eau. Dans le Bas Oubangui, DYBOWSKI
a observé des colonies nichant en septembre sur des fromagers. Au Fernan Vaz, au Gabon, au-dessous de
l'équateur, AsCHEMEIER a récolté un jeune en duvet au commencement d'août ce qui laisse supposer
que le début de la nidification a lieu en fin juillet.
Oiseaux océaniques alliés aux Cormorans par leur bec terminé en hameçon, leurs
pattes courtes, leurs pieds palmés et leur plumage noir. Ils en diffèrent par leurs longues
ailes, leur queue fourchue de douze rectrices. Ils présentent une petite poche sous la
gorge et leur taille est beaucoup plus grande. Ils capturent leurs proies à la surface
de la mer sans plonger comme les Cormorans. Ils s'emparent des proies des autres
oiseaux de mer en les poursuivant jusqu'à ce que ceux-ci aient dégorgé leur capture
qu'ils attrapent au vol avant qu'elle ait atteint la surface de l'eau. Leurs nids analogues
à ceux des Cormorans sont composés de plantes herbacées et placés à terre ou sur des
buissons peu élevés. Ces oiseaux nichent en colonies sur des îles désertes et leur ponte
est en général de deux œufs.
La biologie de cette espèce est peu connue. On sait qu'elle niche sur un rocher de l'lIe de l'Ascension.
Elle ne semble pas remonter au nord de l'équateur et les naturalistes français qui ont prospecté avec soin
les côtes gabonnaises depuis une dizaine d'années ne l'ont pas encore signalée.
Fregata magnificens lowei, BANNERMAN, Bull. B. O. C., p. 12 (Sal Rei off Boa Vista,
île de Cap-Vert].
A. 615; Q. les rectrices les plus externes 470, les 'plus internes, 215; B. 123; T.
17,5. Une large poche jugulaire nue, lie de vin. Bec gris bleu. Jambes emplumées.'
Pattes et palmures brun noirâtre. Ces dernières très petites.
cl. Ad. - Presque entièrement noir, y compris les ailes et les couvertures, à reflets
brillants. Les plumes de la tête pointues et plus longues, celles du manteau lancéolées
et d'un pourpre métallique. Le dessous d'un brun noirâtre lavé de violet brillant.
Biologie. - Cette très grande Frégate, dédiée par BANNERMAN à W. LOWE, niche SUl un Ilot des Iles du
Cap Vert, mais on n'a jusqu'ici aucun renseignement sur son comportement au cours de la nidification.
C'est un puissant voilier qui vit beaucoup des proies d'autres oiseaux de mer plus faibles que lui. Comme
les Skuas il poursuit sa victime jusqu'à ce que celle-ci ait lâché sa proie ou l'ait dégorgée.
Cette Frégate est par suite de sa taille, de son formidable bec crochu, de ses ailes pointues et de sa queue
extrêmement fourchue, facile à reconnaître et les navigateurs des mers tropicales connaissent bien ce puis.
sant oiseau souvent rencontré par eux en haute mer.
Le Muséum de Paris ne possède pas de spécimen de cette Frégate.
Cette famille renferme des oiseaux très grands pourvus d'un bec faible, allongé,
aplati et crochu à l'extrémité. La peau nue du dessous de la mandihule inférieure forme
une sorte de grand sac très extensible où les pélicans rassemblent, au cours de la pêche,
les poissons capturés pour les déglutir ensuite un par un.
86 G. BOUET
Pelecanus rufescens GMELIN, 1789, Syst. Nat., I, part. 2, p. 571 (Ouest africain).
--:iP
Fig. 13 et 14. Pelecanusrufescens GM.; Pelecanus o. onocrotalus LIN.(d'après BANNERMAN)
les avaler, dans la poche suspendue sous la mandibule inférieure. La plupart du temps les grands arbres
des villages où ils passent la nuit servent aux Pélicans pour y nicher vers novembre. Ils s'y réunissent en
colonies et fréquemment Marabouts, et Vautours s'y installent à leur tour.
Fromagers et Baobabs abritent ainsi souvent d'importantes colonies qui vivent en bonne intelligence.
Quand les petits de ces divers oiseaux ont quitté leur nid, on voit leur succéder les Cigognes d'Abdim
qui s'installent à leur tour.
Sur la Casamance le docteur MACUUD a signalé près de Ziguinchor, au village d'Essyl d'importantes
colonies de Pélicans sur des baobabs. Sur chaque baobab il y avait toujours 5 à 6 nids avec 2 ou 3 petits.
Un village se trouvait au pied du baobab, et pas plus-le bruit que faisaient les Pélicans en claquant du
bec ou en battant des ailes au clair de lune, que les déjections des oiseaux, ne gênaient les habitants du
. village.
La période de nidification s'étend de novembre à avril dans l'Ouest africain. Les nids d'un diamètre
restreint pour le corps de l'oiseau est composé de branchettes sèches que le Pélican apporte dans son bec.
SERLE a noté la présence de nids d'Ibis ibis et de Marabouts sur des baobabs où étsient établis des
Pélicans. .
Cet ordre renferme des familles qui paraissent très différentes les unes des autres
mais qui ont un certain nombre de caractères communs. Oiseaux en général de taille
élevée. Le bec est allongé, robuste, conique, pointu, ou en forme de sabot. Les narines
basilaires perforées, sont souvent peu apparentes. Les trois doigts antérieurs sont libres
à la base, le pouce bien développé sur le même plan que les doigts antérieurs ou réunis
par une membrane cutanée plus ou moins rudimentaire. Le tarse. est très long. Échas-
siers limicoles ou dulcaquicoles. Zoophages. Un nid. Oeuf unicolore. Nidicoles.
Les Ardéidés ont le bec long, droit, pointu, robuste, avec des bords tranchants.
Les doigts antérieurs sont longs et grêles. L'ongle du doigt médian est lamelleux et
toujours denticulé sur son bord interne. Le doigt postérieur est présent; il porte un
ongle incurvé et très long. Les doigts antérieurs sont réunis à leur base par des palmures
très réduites. Le cou est généralement long et le corps fortement comprimé. Au vol le
cou est courbé en S.
90 G. BOUET
signalé par DELARoQuE; - Soudan: Sénoudébou sur la Falémé (BOUET); lac Debo.
, V; Niafounké. V. (H. MAnsEN); Mopti. XII (ROUSSELOT); - Tchad ouest; Bornu
(FRANCIS); - Nigeria du Nord: signalé (HUTSON); Sokoto; un oiseau bagué en Hongrie
[oct.).
En dehors des deux bihoreaux bagués en Hongrie et en Russie relevés ici une
troisième reprise d'un oiseau bagué en Moravie (Tchécoslovaquie)] en V-49 a été
signalée SUT le Milo près de Kankan (Guinée française) en XI-49. [DEKEYSERj.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 91
Signalé en Gambie anglaise (BANN.); - ne figure pas sur les listes de Casamance; -
Guinée portugaise : Bissao (BAUD.); - n'est signalé ni en Guinée française ni en
Côte-d'Ivoire; - signalé par BANNERMAN de Sierra Leone; - au Libéria : sur le Cavally
(BOUET); -Côte de l'Or: Pays Fanti (USSHER); Cape Coast (BLISS);- ne figure pas parmi
les oiseaux du Togo ni du Dahomey; - Nigeria du sud: sur le Niger (FoRBEs); -
Gabon et Moyen Congo : Cap Lopez (Du CHAILLU); Ogooué (MARCHE et COMPIÈGNE);
Chinchonxo (FALK.); - Moyen Congo: Borna, I. (LucAN 'et PETIT); Congo (BRAZZA);
Kunungu (SCHOUTEDEN); Congo l, (MALBRANT et MAcLAT) ; - Oubangui-Chari :
bords du Chari, V, (Dr THIBOUT); Mbomou, 1 (BLANcou); - Tchad: Moussoro;
Fort-Lamy, XI, V, IX, ce dernier bagué en Russie; Fort-Lamy, 1, (MALBRANT); sur le
lac Tchad (ALEXANDER).
Œ. - Couronne noire avec le;; plumes longues, cachant en partie, la longue crête
blanche occipitale. Toute la partie supérieure, joues, cou, couvertures de l'aile, noirs,
mais barré largement de .harnois clair. Les primaires sont bleu noir terminé de blanc.
Les longues plumes. à la ase du cou et tout le reste du dessous cannelle, les plumes
barrées de blanc avec la base noirâtre. Les rectrices noires barrées de chamois.
9. - Les plumes noires du dessus sont barrées par une beaucoup plus étroite bande
chamois que chez le Œ. Le dessous est cannelle rosé. . 0
Chez les jeunes, le duvet persiste, longtemps, leur teinte générale est plus roussâtre
et les plumes barrées de noir.
Œufs. - Nidification inconnue.
Distr. géogr. - Ouest africain, depuis Sierra Leone jusqu'au Bas Congo au sud,
à l'est jusqu'au nord-est du Congo belge. (Région de la forêt hygrophile).
Dans les colonies de l'Ouest africain, il n'est signalé que dans la grande forêt hygro-
phile ou dans ses abords immédiats; - au Sierra Leone: Waterloo (HOUGHTON); -
du Liberia: signalé (CHUBB); Bulama; Mesurado; XI; Dou riv, (BÜTT.); en captivité,
jeune capturé en XII, 1923, sur rÎvière Junk, près Paynesville. (BOUET); - en Côte-
d'Ivoire : lagune Potou, XII, l, II (Dr THIBOUT); - en Côte de l'Or: Boutry (PEL.);
Denkera (USSHER); - Togo : Akposso, XII. (BAUM.); - Dahomey : Petit Popo.
(KURZ.); - Nigeria du Sud: Old Calabar [Jard.}; Old Calabar, Lagos. (MANN.); -
Cameroun : Yaoundé (ZENKER); Victoria. XI (PREUSS); Mungo. VI, (BUCHK.); Victoria
(Boyd ALEXANDER); rivière Dja, (BATES); forêt du Cameroun. (REIS).
. Gabon et Moyen Congo: Ogooué (ANsELL.); Loango (FALK.); les Echiras (BULÉON);
Lambaréné. XI. (MARCHE); rio Louemba. juv. VII (Luc. et PETIT); MALBRANT et
MACLATCHY l'ont en outre signalé du Mayumbe belge (Dr DUBOIS); de Lukolela
(BELLEFROID); environs de Libreville (Dr CHRISTY); et à Kango.
Écologie-Éthologie. - Le Butor à crête blanche est un Ardéidé africain dont l'aire de répartition est
limitée Il la forêt hygrophile occidentale et orientale. Il ne s'aventure en dehors qu'en suivant les galeries
forestières des rivières, et fort peu loin de leur embouchure. Au Libéria j'ai gardé vivant près d'un mois
un jeune encore en duvet que je nourrissais de petits poissons et de grenouilles. Cet oiseau ne devint jamais
familier et se cachait dès qu'on approchait de lui. On cite cependant un oiseau en captivité devenu très
apprivoisé.
Le Butor africain est très sauvage et peu de naturalistes l'ont observé dans la nature. On sait qu'il se
tient immobile Il peu de distance des bords d'une rivière ou d'un marals.guettant toute proie passant à sa
portée.
94 G. BOUET
On a des exemplaires de toutes les colonies sur lesquelles s'étend la grande forêt hygrophile, ainsi
que nous le signalons plus haut. D'après BÜITIKOFER,le cri du Butor africain, très profond, rappelle celui
du Butor européen et s'entend surtout la nuit. Sa nourriture consiste en araignées, sauterelles, lézards,
crabes de rivière, grenouilles. Une femelle tuée en mai par BATEs à Efoulan (Cameroun) contenait des
œufs approchant de la maturité. Le nid du Butor africain ne nous est pas connu.
Ardea atricapilla AFEZLIUS, 1804, Kongl. Veto Akad. Handl. Stockh., XXV, p. 264
(Sierra Leone)
Écologie-Éthologie. - Le petit Héron à dos vert est fort répandu dans tout l'Ouest africain où on le ren-
contre sur la plupart des rivières, mais aussi jusqu'au sud de l'Air, tout au moins quand la courte saison
des pluies remplit et transforme en marais les dépressions du sol. De mœurs plus ou moins nocturnes,
il vit surtout dans les zones de palétuviers et grimpe avec facilité sur les branches et racines de cet arbre,
mais se cache dans les roseaux pendant lejour, Il niche en colonies souvent composées d'une dizaine de
couples, et établit son nid à une hauteur de 2 mètres environ sur une enfourchure de palétuvier. Le nid
est composé de petites branchettes à peine réunies entre elles laissant apercevoir les œufs au nombre de
deux ou trois, mais le nid est en général inaccessible par suite de sa situation au-dessus de la vase où s'en-
foncent les palétuviers.
On cite cependant des colonies établies sur des arbres (mimosas) en Gambie. L'époque de la nidification
varie : en octobre au Libéria (BÜTTIFOKER); août-septembre en Gold Coast (REICHENOW).
La nourriture de ce Héron consiste en petits poissons, batraciens, crustacés. Il est trés friand des Périoph-
thalmes, ces curieux poissons africains qui passent une partie de leur vie sur la vase, où ils courent en sau-
tillant, grâce à leurs nageoires pectorales dont ils se servent comme le font les phoques de leurs membres
antérieurs.
Un biotope qui est familier à ce Héron est celui des larges fleuves à inondation annuelles comme le Niger
ou le Congo, ou pendant la période du retrait des eaux il trouve une abondante nourriture.
Au sud-ouest de Tahoua, dans la zone à mimosées, BATES, en juin a observé une fois cet oiseau, une
femelle, dont l'oviducte renfermait un œuf dont la coquille était brisée et qui vraisemblablement avait
son nid sur un mimosa.
Écologie-Êthologie, - Le Crabier chevelu est relativement assez commun dans l'Ouest africain et il
est plus facile à observer que la plupart des Ardéidés. Iln'est pas également répandu dans nos colonies et,
au Cameroun, BATES dit ne l'avoir rencontré qu'une fois sur le Noun.
Pendant l'hiver, les oiseaux migrateurs appartenant à cette espèce arrivent d'Europe et se joignent aux
séd entaires africains.
Des Crabiers chevelus, bagués en Yougoslavie, ont été repris en Nigeria. La nourriture en Afrique
consiste en petits animaux aquatiques, crabes, grenouilles, mollusques, insectes, et il est curieux d'ohser-
ver Ia façon dont cet oiseau détend son cou en tirebouchonnant pour saisir sa proie.
Il est moins fréquent sur les plages de l'océan et dans les zones à palétuviers que l'espèce précédente.
Le nid est placé dans les buissons bordant les marais. Sur le Niger, BATES, ROUSSELOT, GUICHARD,
MADSEN ont observé le Crabier chevelu et ont constaté que certains de ces oiseaux nichent, alors que d'au-
tres arrivent en août et repartent en février sans nicher.
Ardea ibis LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 144 (Égypte)
Écologie-Éthologie. - Le Oarde-bœufe se rencontre dans l'Ouest africain à peu près partout, mais il
se livre à des migrations locales saisonnières que tous les naturalistes ont observées. C'est ainsi qu'au
Libéria, dans la zone forestière, j'ai pu observer cet oiseau un an après la déforestation opérée pour la créa-
tion de plantations à caoutchouc. A Gédétabo, en décembre 1928, quelques couples seulement furent
observés; en mars, avril 1929, leur nombre s'était accru et j'ai compté plus de trente individus en une seule
. bande; ils avaient disparu en saison des pluies. L'année suivante ils revinrent et restèrent pendant la saison
sèche. Le soir, ils se réunissaient dans la plantation sur les jeunes hévéas qui supportaient 2 à 3 individus
par arbre; puis ce fut une nouvelle disparition pendant la période des pluies.
Je crois que ces oiseaux n'ont fréquenté les terrains nouvellement plantés en hévéas que par suite de
l'abondance des insectes vivant dans l'herbe, et qu'ils disparaîtront définitivement quand les hévéas auront
atteint leur croissance normale, et que leur ombrage aura fait disparaître l'herbe dans le sous-bois. En
effet, je n'ai jamais vu de Pique-bœufs dans la vieille plantation créée avant la première guerre, dont les
arbres en plein rapport empêchent l'herbé de pousser dans le sous-bois.
Le Pique-bœufs n'est jamais rencontré en grande forêt hygrophile. Il n'y trouverait pas les conditions
que requiert son alimentation. On sait qu'il aime à suivre les troupeaux au pâturage, car il trouve sous
les pas des animaux une multitude d'insectes en particulier des sauterelles, qui forment la base de sa nourri-
ture. Il ne dédaigne pas les tiques, fléau des troupeaux, qu'il attrape sur le dos des animaux que sa présence
ne semble pas gêner. Cependant CRAPIN dit ne jamais avoir trouvé de tiques dans l'estomac des Pique-
bœufs qu'il a autopsiés. MALBRANT et MACLATCHY l'ont observé sur le dos des buffles africains, et nous-
même sur des bœufs au pâturage. Soir et matin le Pique-bœuf se rend en bandes au bord de l'eau pour y
boire. Le vol est lent et s'effectue par ondulations gracieuses.
Les feux de brousse les attirent. Ils y attrapent insectes, lézards et petits mammifères fuyant le flêau
La nidification a lieu pendant les mois de la saison des pluies; en général sur de grands arbres et toujours
en colonies. J'en ai observé une colonie dans un diverticulum du Niger dans des roseaux avec d'autres
Ardéidés. Le nid est formé de branchettes et de racines, quelquefois de tiges de roseaux mal assemblées
J. A. /130081. "
98 G. BOUET
cr
L. 495; A : 250-260, Q 237; Q : 85-95; T : 74-86; B : 61·68. Bec et pattes noirs,
doigts brun orange ou jaunâtres, iris brun sombre.
cr
Q. - Teinte générale d'un noir ardoisé. Les longues plumes ornementales de
la couronne, à la base du cou, et les scapulaires, ont la teinte plus franchement ardoisée.
Œufs. - Trois œufs de couleur bleu pâle. 46 X 32.
Distr. géogr. - Afrique tropicale, du Sénégal à l'Angola et du Haut Nil au Transvaa
et au Natal.
Sénégal : signalé (DEJ.BR.); signalé (DELAnoQuE); - Soudan : Gao, VIII (BATEs)
Mopti, XII (I.F.A.N.); - Nigeria du Nord: n'est pas signalé en Nigeria du Nord.
Signalé de la Gambie : (HOPKINSON) dans les palétuviers, et de la Guinée portugaise
(BANN.); - Casamance: Rivière de Bignona, III (BOUET); - Guinée française: Mala-
corée (MARCHE et COM.), XII; - signalé du Sierra Leone (BANN.); - Libéria : signalé
(BÜTT.); Estuaire du Mesurado (BOUET); Nana Kru (LOWE); - n'a pas été signalé
de la Côte-d'Ivoire; - signalé en Gold Coast (BANN.).; - Togo: Kitta (PLESSING);
marais de Zébé (MILLET.HoRSIN); - Dahomey : lagunes du Bas Dahomey et delta
de l'Ouémé (BOUET); - n'est pas mentionné par les auteurs en Nigeria du Sud; -
signalé du Cameroun.
Ne figure pas dans les listes du Gabon et du Moyen Congo; - Tchad: signalé
(MALBRANT) au lac Tchad.
Écologie-Éthologie. - Le Blongios ardoisé est assez peu connu en ce qui concerne sa biologie. On fait
qu'il vit ordinairement solitaire ou par couples •
.Cependant, GUICHARD, sur le Niger, a pu observer des bandes dépassant la trentaine, se livrer ensemble
à la pêche. Le même naturaliste a constaté que ces hérons déploient leurs ailes en avant pendant qu'ils se
livrent à la pêche pour obtenir sur l'eau une ombre portée qui leur permet d'apercevoir plus aisément la
proie qu'ils convoitent.
Ou ignore dans quelles conditions se fait la nidification dans l'Ouest africain. Au Kenya, des colonies
nidifiant ont été observées dans les roseaux et ambatch du bord des rivières et lacs.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 99
Ardea garzetta LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd. p. 237. (Orient.)
les Ardéidés, cet oiseau vit surtout aux abords des rivières et fréquente les marais en général par petites
bandes, mais parfois on rencontre une Garzette isolée dans l'herbe à la recherche des insectes. Elle a une
préférence marquée pour les petits poissons, les grenouilles, les mollusques et les crustacés aquatiques.
Un grand nombre de ces Aigrettes arrivent d'Europe pendant l'hiver, mais bon nombre habitent l'Afrique
toute l'année et y nichent.
DEKEYSER et VILLtERS ont trouvé une colonie d'une dizaine de couples de cette Aigrette à Kaolack,
au Sénégal, nichant sur un fromager.
On a la preuve de la présence en Afrique d'individus venant d'Europe, par la capture en Nigeria, d'une
de ces Aigrettes baguée dix-huit mois auparavant en Yougoslavie. Une autre Garzette baguée en Camargue
en juin 1934 a été reprise en janvier 1935 à Tombouctou.
On a suggéré d'autre part que la Garzette pouvait présenter deux phases de coloration, phase grise et
phase blanche; cette hypothèse a besoin d'être appuyée par un plus grand nombre d'observations que
celles que nous possédons actuellement.
Distr.géogr. - Toutes les côtes, fleuves et estuaires de l' Afrique occidentale, du Séné-
gal au Gabon. Sur les grands fleuves de l'Ouest africain.
Voici le relevé des exemplaires existant, ou ayant existé, dans les Musées (Museum
de Paris et Musées étrangers) : Sénégal: Rufisque (LAGLAIZE); spécimen phase blanche,
route de Saint-Louis à Dakar, IV (I.F.A.N.); Spécimen panaché de gris, presqu île
du Cap-Vert, route Dakar-Sébikotane, III (I.F.A.N.); spécimen phase grise, M'Bao,
juv., II; lac Baouar, III; Velingara, VI (I.F.A.N.); - Soudan: lac Debo, VIII, Mopti,
IX; Djenné sur ~e Bani, 1 (ROUSSELOT); 1 spécimen phase blanche; 1 spécimen phase
grise.
Gambie anglaise: Bathurst (REND.); en saison sèche ne s'avance pas dans l'intérieur;
- Casamance: rivière de Bignona, III (BOUET); Ziguinchor, V, phase grise (I.F.A.N.);
- rencontré dans des palétuviers en Guinée portugaise; - Guinée française : îles
de Loss, V (HART.); Konakry (Berl. Mus.); - Sierra Leone: Waterloo creek (HOUGHTON
signalé, II et IV (LOWE); Tasso Island (LOWE); - Libéria : lac Fisherman; rivière
Junk; rivière Barguany (BÜTT.); signalé(CHuBB.); rivière Mesurado, l,IX, XI (BOUET,
- Côte-d'Ivoire : Pimé; fleuve Cavally, II; spécimen phase blanche (I.F.A.N.); Prolo
(fleuve Cavally), II, phase grise (I.F.A.N.); - Gold Coast: Boutry (PEL.); Volta
(USSHER); Accra, X (REICHW.); Accra, V et VII (J. SMITH); Aguapim. (RISS.); - Ne
figure pas sur les listes d'oiseaux du Dahomey ni du Togo; - Nigeria du Sud: Niger
(BACKlE); - Cameroun : Bindia; Victoria (Rcuw.): Victoria, V (PREUSS.); signalé
(BURTON); Victoria (BOYD ALEXANDER).
Gabon: Chinchoua, VII (MALB. et MACLAT.); Ogooué (ANCEL.); - n'a pas jusqu'ici
été signalé en Oubangui-Chari, ni au Tchad où il doit certainement exister..
Êcologie-Êthologie. - Ce n'est que depuis peu d'années que l'on a reconnu le dimorphisme de ce
Héron, qui n'est en réalité qu'une sous-espèce de la Garzette. BERLIOZ a montré que des spécimens récoltés
. par ROUSSELOT dans la région de Mopti, sur le Niger, doivent être rapportés à cette sous-espèce.
Cette constatation a également permis d'étendre l'aire de dispersion de cet Ardéidé jusqu'au Centre
africain, alors qu'on le croyait uniquement un oiseau des abords de la côte occidentale d'Afrique.
Dans un voyage à Kaolack, DEKEYSER et VILLIERS ont pu obtenir un spécimen de cette sous-espèce,
en phase grise, mais ils n'osent pas se prononcer sur l'espèce qui nichait en colonies sur le fromager sur
lequel fut tuée Egreua, g. gularis, Ils penchent pour l'espèce-type Egretta garzetta garzetta. en rappelant
que BANNERMAN a signalé sa nidification aux Iles du Cap-Vert, qui sont très voisines du Sénégal.
Je rappelle que BANNERMAN cite l'existence au British Museum d'un spécimen de Egreua.g.garzeua,
provenant de Rufisque mais sur lequel quelques plumes grises se voient à l'aile. Enfin BATES a observé
à Dakar même, en mars Egreua.g.gularis marchant sur un rocher sur)equell'écumedes vagues venait se
briser. On ignore si ce Héron est soumis à des migrations locales. La nidification est vraisemblablement
la même que celle de l'espèce-type, et à la côte, il est possible que des colonies s'établissent sur les palée
tuviers.
La nourriture au moins sur la côte, consiste surtout en petits poissons et à marée basse il ne doit pas dédai-
gner les Periophtalmes. .
BANNERMAN dans son 8 e volume, réserve son opinion sur la validité de la sous-espèce étudiée ici.
L. 810; A. 355-85; T. 140·73; B. 100·122. Bec noir ou en partie noir pendant la pé-
riode de reproduction, jaune le reste du temps. Pattes et pieds noirs. Iris jaune.
cf. 9. - Plumage de noces: Plumage entièrement blanc. Plumes de la couronne
décomposées. Pas de crête apparente. Une touffe de longues plumes décomposées,
à la base du cou, les plumes de certaines scapulaires et du manteau, longues avec des
barbes soyeuses. Ces plumes ornementales tombent après la nidification, vers octobre.
102 G. BOVET
On a séparé la sous-espèce africaine de l'espèce européenne Casmerodius a.albus,
en se basant sur la couleur franchement noire de ses tibias, et de son aile plus courte.
Œufs. - Trois à quatre œufs, bleu pâle. 56-57 X 39-40.
Êcologie-Êthologie. - La grande Aigrette africaine a été jadis dans l'Ouest africain l'objet d'une chasse
incessante. Ce n'est que, peu à peu.igrâce à la prohibition totale de la chasse de ce Héron que les colonies
se sont reconstituées.
La facilité de leur capture était le résultat de la biologie de ces oiseaux qui se réunissent en grand nombre
chaque soir sur le même grand arbre pour y passer la nuit. Il est commun sur les côtes du Libéria et dans
les estuaires des rivières de l'Ouest africain, mais ne s'aventure pas en forêt. C'est un oiseau méfiant, se
réfugiant sur les bancs de sable des grands fleuves, hors de portée des armes à feu et toujours aux aguets.
Dans la journée, la grande Aigrette est presque toujours seule et ne se réunit que le soir pour gagner les
grands fromagers des villages, où eUe restera jusqu'au lever du soleil.
La nidification a lieu en septembre, octobre dans l'Ouest africain sur les fromagers des abords des villages
et pendant toute la durée de l'incubation, les Aigrettes quittent peu leurs nids.
Cependant des colonies s'installent également dans les roseaux et j'ai pu observer dans l'Ouest du Niger,
une colonie de ces Hérons installée dans une crique rétrécie où croissaient de grands roseaux (Phragmites)
sur lesquels étaient établis, en équilibre fort instable, de nombreux nids d'Aigrettes et d'autres Ardéidés,
Cette crique n'était accessible qu'en pirogue ce qui protégeait les oiseaux d'indésirables visiteurs.
Hérodias brachyrhynchus BREHM, 1854, [oum. J. Ornith., Il, p. 80. (Nil Blanc.]
L. 655-670; A. 340-350; Q. 130; T. 120; B. 82. Bec brun jaunâtre avec l'extrémité
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 103
plus pâle. Jambes jaunâtres. Tarse et doigts noirs. Iris pâle jaune. Paupières et lores
jaune chrome.
cr.9. - Plumage de noces. Plumage entièrement blanc. Les scapulaires et les
plumes du devant du cou sont longues et décomposées, filiformes. Comme chez les
autres aigrettes à plumage nuptial, ce plumage tombe après la nidification, vers octobre-
novembre.
Œufs. - Trois œufs, bleu verdâtre pâle. 48-49 X 37-40 (JACKSON.)
Distr. géogr. - Région du Tchad, Kordofan, Soudan égyptien, jusqu'au Cap.
Écologie-Éthologie. - L'Aigrette à bec jaune n'a jusqu'ici été signalée dans l'Ouest africain qu'au
Tchad, sur le Chari près de Fort-Lamy,
Les spécimens envoyés par MALBRANT en 1934 au Muséum ont été déterminés par le professeur J. BER,
LIOZ. La présence de cette Aigrette en Afrique équatoriale augmente considérablement la distribution
géographique de cet Ardéidé qu'on considérait jusqu'ici comme répandu seulement dans le bassin du
Nil, l'Est africain et jusqu'au Cap où cet oiseau niche.
D'après MALBRANT, des bandes de 15 à 20 individus se voient souvent sur le Chari, en saison des pluies,
ce qui, à notre avis, laisse supposer que cette Aigrette regagne soit la région des Grands Lacs, soit l'Afrique
du Sud pour y nicher.
CRAPIN, qui a obtenu un spécimen en novembre à Avakubi (Congo belge), dit que l'oiseau ne présentait
pas de signes de reproduction prochaine.
L'alimentation de cette Aigrette ne semble pas différer de celle des autres Ardéidés.
cr
L. 1445, 9 1365 (CHAP.) A. 618·590; Q. 225; T. 221·28; B. 180-81. Bec noirâtre.
Partie de la mandibule inférieure blanchâtre. Peau en avant de l'œil vert jaunâtre.
Pattes et pieds noir. Iris jaune.
cr. 9. - Couronne formée de plumes allongées, d'un marron brillant, formant
crête. 'Partie supérieure, aile et queue comprise, gris bleuâtre. Poitrine, abdomen et
cuisses, roux marron nuancé de pourpre. Gorge blanche. Joues, face latérale et posté.
rieure du cou, roux cannelle. Face antérieure du cou et haut de la poitrine, striés de
blanc et de noir. Rémiges primaires et rectrices, cendré ardoisé, avec le rachis des
plumes noir. Sous alaires, roux marron. .
Chez le jeune le plumage est d'un cendré plus pâle. Les couvertures de l'aile sont
bordées de fauve, la poitrine est striée et les plumes blanches bordées de brun. Sous-
alaires blanches tachetées de noir.
l04 G. BOUET
Œufs. - Trois œufs, bleu verdâtre pâle. 71 X 5I.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal et le Soudan égyptien jusqu'au Cap.
Se rencontre dans l'Inde.
On a des spécimens du Sénégal: (DELBR., DELAROQU,E); - Soudan: lac Debo, VIII
(ROUSSELOT) ; Kabara, IX (H. MAnSEN); - Nigeria du nord : bords du Niger; Kaduma,
V (Hursox); Zaria (FORBES); cours inférieur de la Benoué, II et III (DATES); Zaria
(ROTSCHILD); - Tchad ouest: bords du Tchad, XII à VI; Kalkala (GOLDING); Lavauden
le signale du nord-est du lac.
Gambie anglaise : sur la Gambie (HOPKINSON); - n'est signalé ni en Casamance ni
en Guinée portugaise et française, mais s'y trouve certainement; - Sierra Leone :
Mâyahgba Island, III (W. LOWE); - ne figure pas sur les listes des oiseaux du Liberia;
- Côte-d'Ivoire: Grand Bassam (W. LOWE); sur la lagune de Bassam; - pas signalé
de la Gold Coast jusqu'ici; - signalé par MILLET-H9RSIN du Togo; - Dahomey:
delta de l'Ouémé (BouET); - Cameroun: rivière Mémé (SJOST.).
Gabon: Camma (DU CHAILLU); Loango (FALK.); Fernan-Vaz ; Mouila; Ogooué;
Bongo, 1; savane Bapounou, IV (MACLATCHY); - Moyen Congo : Brazzaville, VII
DYBOWSKI); N'ganciu (BRAZZA), VII et VIII; MALBRANT et MACLATCHY l'ont en outre
obtenu surIe Niari, région de Loudima et observé dans toute la région lagunaire;
CRAPIN note sa présence au Mayumbe belge et à Bolobo sur le Congo; - Oubangui-
Chari: Oubangui (DYBOWSKI); près du confluent de la Ouaka et de la M'Bari (BLANcou);
les Ouaddas, XII (DYBOWSKI); Bangui, VIII, de passage (ALUNE); - Tchad : lac
Tchad; bassin du Chari; Fort-Archambault (MALBRANT); signalé par Pécaud.
Êcologie-Êthologie. - Le Héron goliath est assez peu répandu dans l'Ouest africain, quoique des spé-
cimens assez nombreux figurent dans les collections en provenance des colonies de l'Afrique occidentale
C'est un oiseau vivant solitaire ou par couple et fréquentant les bords des grands fleuves : Sénégal,
Niger, Congo, et les lagunes côtières. '
W. LOWE le considéré comme relativement commun sur la lagune Ébrié en Cête-d'Ivoire. Nous ne l'y
avons jamais vu, mais par contre nous l'avons observé en décembre au Dahomey, à la tombée de la nuit
dans le delta de I'Ouémé, à son embouchure dans la lagune passant au-dessus de la pirogue où nous étions,
en un vol puissant mais lourd et lent.
Le cri du Goliath rappelle l'aboiement du chien. Sa nourriture consiste surtout en poissons de forte
taille, mais grenouilles, petits mammifères, lézards ont été trouvés il l'autopsie de ce Héron.
BANNERMAN cite un combat entre un Goliath et un Aigle pêcheur où les deux antagonistes succombèrent.
On a peu de données sur la nidification de cet Oiseau. Deux jeunes, qui ont vécu au Zoo de Londres, avaient
été capturés dans un nid placé à terre au milieu de palétuviers dans une petite île de la rivière Gambie.
Ardea purpurea LINNÉ, 1766, Syst, Nat., 12e éd., l, p. 236. (France, Brisson)
Fig. : DRESSER, Birds of Europe, VI, pl. 396. .
devant du cou roux vif avec de chaque côté une ligne longitudinale de taches noires
plus ou moins ~onfluentes ct devant une autre série de taches longitudinales noires
s'étalant au jabot et se mêlant à de longues plumes effilées grises, roussâtres ou blanchâ-
tres. Côté de la poitrine et ventre marron roux. Franc gris brun, jambes rousses, sous-
caudales noires.
Les teintes sont atténuées chez la femelle.
Œufs. - Trois à cinq œufs, vert bleuâtre pâle. 50-55 X 38-41.
Fig. 19. 1. Ardea c. cinerea LIN.; 2. Pyrrherodia p. purpurea LIN.; 3. Ardea melanocephala VIG.·CHILD.
(d'après BANNERMAN)
Dise.'. géogr. - Niche au sud de l'Europe, rarement plus haut, el jusqu'en Perse.
En Afrique, du Sénégalet du Soudan jusqu'au Cap. Les oiseaux originaires d'Europe
émigrent en Afrique en hiver.
Un héron pourpré bagué près de Bourg (Ain)" en VI-43 a été capturé en 1942 .
près de Pendembou (Sierra Leone).
On a des spécimens de I'Aîr : Aouderas, X et XI (BUCHANAN); - Sénégal: M' Goumi,
XII (GIRAUD); - Soudan: Ansongo, VIII (BATEs); Tombouctou (H. MADSEN); -
Nigeria du Nord : signalé (BANNERMAN), (HUTSON); - Tchad ouest : BORNOU
(FRANCIS); très rare, Kalkala (GOLDING).
J. A. Il:~f)ll1ll. li A
106 G. BOUET
Êcologie-Êthologie, - Le Héron pourpré n'est pas très commun dans l'Ouest africain. Il est certainement
beaucoup plus T1Ire que les deux Hérons précédents.
Quoique ce soit un Oiseau appartenant à la zone paléarctique, on a peu de renseignements sur ses migre-
tions en Afri:jlle et d'autre part on le rencontre toute l'année dans l'Afrique occidentale où il niche.
Ce Héron est plus spécialement adapté au biotope que constituent les berges couvertes de roseaux, de
papyrus de certaines rivières, lacs ou marais. Il s'en éloigne peu, ce qui explique qu'il est rarement observé.
Nous avons jadis tué en juin un jeune 0' immature près de Bocri en Côte-d'Ivoire,à peu de distance de la
lagune Ébrié, à cet endroit bordée de roseaux. Sa présence sur le Niger a été notée par BATEs, MA.DSEN,
ROUSSELOT, GUICHARD, mais toujours par individus isolés et méfiants, de août à octobre. En octobre et
novembre, BUCHANAN l'a trouvé dans l'Air, sans doute au bord d'une mare semi-permanente,
Le nid est placé dans les roseaux et fort difficile à trouver. Il est composé ce tiges plus ou moins sèches
de Phragmites, joncs, mal liées entre elles. La ponte a lieu en hivernage. Vivant presque exclusivement
dans ce biotope spécial, la nourriture du Héron pourpré en Afrique,e st peu variée et consiste essentielle-
ment en poissons et grenouilles.
Ardea cinerea LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 143 (Suède).
Écologie-Éthologie. - Le Héron à cou noir est un oiseau africain qui est répandu dans tout l'Ouest
africain. Comme le Héron cendré il fréquente les grands fleuves, surtout à la pêche, et pendant les mois
d'hiver on le rencontre souvent à de grandes distances de l'eau à la recherche des insectes chassés par les
feux de brousse. Il est comme tous les Ardéidés, friand des sauterelles pendant la période où celles-ci sont
abondantes.
BATES l'a signalé en saison sèche dans la forêt hygrophile mais seulement aux abords débroussés des
villages. Pour BATES il se livre Il des migrations temporaires, allant de la forêt à la savane selon la saison.
On lui attribue des mœurs semi-nocturnes, se nourrissant de proies quine sortent que la nuit, particulière.
ment de rats. Le fait a été observé à Zinder, JI passe la nuit sur de grands arbres surtout aux abords des
villages. Des colonies importantes allant jusqu'à une trentaine de nids ont été observées par GUICHARD
sur le Niger, à Tillembeya en août, c'est-à-dire pendant la saison des pluies. D'après GOLDING, il est très
abondant au lac Tchad en janvier et février. Toujours en Nigeria du Nord des colonies abondantes nichant,
ont été signalées sur d'immenses fromagers à Zaria en mai avec les jeunes déjà éclos; à Sokoto en juin.
Ces colonies sont souvent mélangées avec d'autres nids d'Ardéidés installés sur le même arbre. Le nid
est composé de brindilles entremêlées de racines et de tiges de plantes herbacées.
rive gauche du Cavally (BOUET); Nana Kru, 1 (W. Lowz): - n'a pas été rencontré en
Côte-d'Ivoire; - Gold Coast: Cape Coast (SHELL.); Accra, IX (REICHW., SMITH); ~
Togo : rare sur les bords de la lagune du bas Togo (MILLET-HoRSIN); Kratschi, VI
(ZECH.); - doit exister au Dahomey et en Nigéria du Sud, mais n'a pas été signalé
. ,. .
Jusqu ICI.
Cameroun : Itoki (SJOST.); Bipindi (ZENKER); - Gabon et Moyen Congo : Landana
(PETIT); Malela (LANCE); Eala (SCHOUTEDEN); Brazzaville, V et XII (MALBRANT et
MACLAT); - Oubangui-Chari: Bozoum, V (BLANcou); Zemio, III (BOHNDORFF); -
Tchad: Fort-Lamy, XI (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Le Blongios de Sturm a été récolté dans l'Ouest africain moins fréquemment que
le petit Héron précédent. Il a été l'objet des observations de BUTTIKOFER qui l'a trouvé au Libéria dans les
criques d'eau douce et dans les zones marécageuses de la grande forêt. C'est un oiseau à mœurs crépus.
culaires qui ne sort des roseaux et des joncs bordant les ruisseaux qn'après le coucher du soleil. Il grimpe
avec facilité sur les tiges des plantes aquatiques jusqu'à leur sommet, et passe ainsi d'Une plante à l'autre.
Il ne s'envole qu'à courte distance et disparaît rapidement dans les hautes herbes. Son vol est lent et
lourd.
Il se nourrit de petits limaçons, d'insectes d'eau (nèpes, notonectes) de grenouilles et de petits poissons.
On a trouvé son nid dans l'Ouest africain en Gold Coast, au bord d'une lagune, sur une branche horizon-
tale d'un buisson à 2 mètres du sol. Le nid était fait de racines, de branchettes entrelacées de feuilles
mortes, et contenait quatre œufs.
Êeologie-Êthologie. - En 1939 L. BLANCOU a publié une import mte note sur la présence du Bec en
sabots dans l'Oubangui, sur le lac Gata, dont la surface en saison sèche est très réduite, et où il eut l'occa-
sion d'observer en mars deux de ces oiseaux qui s'envolèrent successivement à quelques pas devant lui
du marais bordant le lac où ils se trouvaient. Cette découverte a reculé vers l'ouest l'aire d'habitat du Bec
en sabots qui est COIIDU des indigènes de la région et BLANCOU lui donne comme limites" dans le bassin
oriental du Haut·Chari sur la rive gauche del'Aouk, la zone d'inondation du lac Gata, déversoir des rivières
112 G BOUET
Vakaga et Ouandjia; sur la rive droite de la zone d'inondation du lac Mamoun qui s'écoule vers le Bahr
Oulou, entre le 9°30' et le 10° 15' parallèles nord et du 21° au 22° de longitude est de Greenwich »,
La région de l'Oubanguioù BLANcou a rencontré le Becen sabots est sensiblement sur la même latitude
que le lac No, sur le Haut Nil d'où provenaient les premiers individus récoltés en Afrique,
D'aprèsBLANcou, il est possible que l'oiseausoit retrouvé,soit au lac Iro soit au lac Tchad. Nousignorons
à quelle époque de l'année a lieu la nidification du Bec en sabots, dans cette partie de l'Ouest africain;
mais il y a de bonnes raisons de penser qu'elle a lieu en saison sèche, comme c'est le cas dans le sud du
Congo Belge où les saisons sont renversées. Le Balaeniceps a été assez fréquemment rapporté vivant en
Europe et nous avonseu l'occasiond'en voir un spécimenau Zoo de Londres et de Bâle.
D'après les naturalistes qui ont pu l'observer dans la nature, son vol en cerclesrappelle celui du Mara-
bout ou de la Cigogne, plutôt que celui d'un Héron. Le cou au vol est replié sur la poitrine comme chez
les Ardéidés,
Pattes assez courtes. Tarse moyen. Les trois doigts antérieurs réunis par une mem-
brane à leur base. Pouce au même niveau que les doigts antérieurs. Bec assez élevé,
acuminé, se terminant par un crochet à la mandibule supérieure. Des sillons latéraux,
s'étendant jusqu'à l'extrémité du bec, se voient surla mandibule supérieure.
Écologie-Éthologie. - La biologie de l'Ombrette du Sénégal est bien connue des naturalistes ayant vécu :
en Afrique et tous ont observé l'oiseau qui est peu craintif et se laisse approcher. Il fréquente les bancs
de sable des grands fleuves mais également les zones marécageuses formées par le retrait des eaux, où il
trouve une abondante nourriture. On sait qu'il établit son nid sur les arbres bordant la berge. Les dimen-
sions en sont impressionnantes, atteignant 1 mètre à 1 m 20 de hauteur et de largeur, avec un étroit
couloir d'entrée sur le côté. Il est composé de branches sèches liées entre elles par toutes sortes de maté-
riaux, morceaux d'étoffe, etc. •
La chambre centrale est tapissée de boue. Un observateur a pu suivre les travaux de construction exécutés
par un couple qui travailla pendant quatre mois à l'édification de son nid. La ponte a lieu pendant la
saison sèche de décembre à avril; elle est de 4 à 5 œufs. .
Quand les jeunes ont quitté le nid souvent des oiseaux de proie (Falco ardositueus) s'approprient le nid.
La 'nowTIture de l'Ombrette consiste en poissons, crabes, crevettes d'eau douce, mais grenouilles et
tétards deviennent la base de sa nourriture dans les régions où se forment des mares temporaires que
l'oiseau abandonne en saison sèche. Au cours des invasions de sauterelles, l'Ombrette, comme un très grand
nombre d'oiseaux, en fait une ample consommation.
Les dimensions de l'ombrette des côtes du Sierra Leone, données par BATES sont les
suivantes : A. 246-266 mm.
L'ombrette de BATES ne diffère uniquement de la sous-espèce type que par ses dimen-
sions notablement inférieures aux deux autres sous-espèces décrites :
Scopus u. umbretta A. 279-296; Scopus u. Bannermani A. 297-334; Scopus u. minor
A.246-266.
Distr. géogr. - N'a. été rencontré que sur les côtes de l'Ouest africain depuis le
Sierra Leone jusqu'à la Nigeria du Sud et l'Ouest du Cameroun. BATES cite les cap-
tures suivantes: Bonthé (île Sherbro) au Sierra Leone, Bouroutou, Warri, Port Har-
court sur la côte de la Nigeria, et enfin embouchure de la rivière Mémé au Cameroun.
114 G. BOVET.
Cette famille renferme des oiseaux hauts sur pattes, dont le doigt extérieur et médian
sont réunis par une petite membrane. Le doigt postérieur (pouce) est inséré au-dessus
des autres. Bec allongé, presque toujours droit, quelque fois entrouvert (Anastomus),
sans crochet terminal. Au'voIle cou est allongé.
L. 930-1000; A. 515; Q. 183, T. 220; B. 254. Bec jaune orange. Peau de la tête et
gorge rouge. Pattes blanchâtres. Tibias rouges en avant. Iris brun noir.
d. 9. - Partie antérieure de la tête dépourvue de plumes, couronne, dans sa
partie postérieure, et cou, recouverts de courtes plumes, blanc grisâtre. Tout le reste
du dessus et du dessous, blanc, le dos teinté de rose. Les plumes des couvertures de
l'aile, avec des barres subterminales, rouge laqué. Primaires, secondaires et rectrices,
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 115
noires à reflets bronze pourpré. Dessous des couvertures de l'aile, blanc lavé de rouge
laqué.
Le jeune est brun ou brun et gris et les parties nues de la face sont jaunes et non rouges
Œufs. - Blanc sale. 64,5-66 X 40-45.
Distr. géogr. - Afrique depuis le Sénégal au Soudan jusqu'au Cap. Madagascar.
Du Sénégal: signalé des bords du Sénégal, près Dagana (BOUET); - Soudan : Kou-
likoro, II (BATES); Tombouctou (H. MADSEN); lac Debo, VI (BOUET); Mopti, II (Rous.
SELOT); Boromo (BOUET) ; - signalé en Nigéria du' Nord; 1 (GOLDING); province
de Kano, IV (HUTSON) sur la Komadougou; Samfara; Sokoto; Jaussaura (HART.);
- Ouest-Tohed : Kalkala en l, IV,' V; bords marécageux du Tchad (GOLDING).
Signalé de la Gambie anglaise (RENDALL); - Guinée portugaise: Bissao (VERR.); -
Parfois sur la Volta en Côte de l'Or; - Togo: Kratschi, III (ZECH.); Akposso (BAuM.)
Cameroun : signalé (ZENKER); - Gabon et Moyen Congo : Camma (DU CHAILW);
Ogooué; lac Onangué (M. et c.); Landana (L. et PETIT); Chinchambo (PETIT); MAL,
BRANT et MACLATCHY l'ont observé; Moutla, IV; Chinchoua, VII; Kango, VI et X;
Booué, IV; - Oubangui-Chari : observé Bas Oubangui, 1; - Tchad : Fort-Lamy;
Chari; Kanem (MALBRANT); signalé (PÉCAUD).
Êcologie-Êthologie. - Le Tantale ibis se rencontre dans l'Ouest africain surtout da"ns les régions de
savanes, sur le bord des grands fleuves, des lacs et mares et également à l'embouchure des fleuves côtiers
dont il semble éviter les zones à palétuviers sauf à marée basse. Nous l'avons personnellement observé sur
le Sénégal, le Niger (au Débo en particulier) mais également à peu de distance de la Volta noire, dans un
marais aux environs de Boromo (Soudan français). Il est fréquent au lac Tchad, et sur le Chari.
Cet oiseau niche en colonies, et jailli BOYD ALEXANDER en Gold Coast, ayant trouvé une colonie l'a con-
fondu avec une colonie de Cigognes blanches. Près de Dagana (Sénégal), en janvier nous avons observé
une bande importante, qui comprenait autant de jeunes que d'adultes, se chauffant au soleil sur un large
banc de sable; ils étaient peu farouches et ne se levèrent pas au passage de notre chaland.
C'est pendant la saison sèche que ces oiseaux nidifient en larges colonies sur le bord des grands fleuves,
en .général dans les villages. Les nids sont placés sur les plus grands arbres (Eriodendron, Adansonia,
Celeis). Souvent Marabouts, Pélicans, Vautours, s'établissent sur le même arbre. Les nids sont construits
avec des branchettes, des racines, plus ou moins réunies par des herbes sèches; ils sont souvent placés à
l'extrémité des branches où leur équilibre est fort instable. A la saison des pluies, après le départ des cou-
pies, la plupart sont jetés à la terre par la violence des tornades.
Les œufs varient entre deux et trois dans l'Ouest africain, la ponte a lieu de septembre à décembre.
La nourriture des Tantales consiste en poissons, silures, Tilapia en particulier qui sont communs dans
les marais formés par le retrait des eaux d'inondation des grands fleuves; mais tous les animaux aquatiques
grenouilles, insectes d'eau avec des masses de fibres et de racines avalées en même temps sont souvent
trouvés à l'examen de l'estomac.
Fréquemment on peut observer les Tantales seuls ou en bandes se livrant à la pêche, les pattes à moitié
recouvertes d'eau, la tête sous l'eau et les ailes ouvertes sans doute pour obtenir une ombre qui leur permet
de mieux apercevoir une proie possible.
La disparition du Tantale après la nidification vers avril, c'est-à-dire au début de la saison des pluies,
laisse à penser que cet oiseau dans l'Ouest africain, se livre à des migrations locales temporaires; mais on
a peu de données certaines sur les régions où il passe cette partie de l'année.
Ciconia Abdimii LICHTENSTEIN, 1823, Verz Doubl. Zool. Mus. Berlin, p. 76. (Don._
gola Soudan Égyptien).
La partie nue de la face est bleu de plomb. Bec vert de jade. Jambes et pattes vert sale.
Genoux rouges ainsi que les articulations de l'aile" en dessous.
Ô. Q. - Teinte générale noirâtre à reflets métalliques verts et pourpres, surtout
au niveau de la tête, du cou, du manteau et de la poitrine. Petites couvertures à reflets
pourpre cuivré. Primaires et rectrices noires, lustrées de verdâtre. Dos, croupion,
partie inférieure de la poitrine, ventre, sus et sous-caudales, blancs.
Les jeunes sont plus bruns, avec moins de pourpre et de vert brillant sur les ailes.
Œufs. - Deux œufs, blanc, non brillant prenant une teinte verdâtre examinés
à la lumière. 50·58 X 40-42.
Distr. géogr. - Régions les plus sèches de l'Afrique, depuis le Sénégal, le Soudan,
l'Éthiopie, jusqu'à l'Angola et le Transvaal. Migration partielle en Afrique pour la
nidification.
Voici le relevé des exemplaires récoltés dans l'Ouest africain
. Dans l'Aïr: Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); Sénégal : signalé (DELAROQUE) Matam
nid en V (DEKEYSER); - Soudan: Sognafi, V (GIRAUD); Niafounké, VI (H. MADSEN);
cercle de Mopti, IV à IX (Rousssi.or): lac Debo, VI (BouET); Zinder, VII (I.F.A.N.); -
Ouest-Tchad; Kalkala, IV à VI (GOLDING); Bates il observé des nids' à Rei Ruba,
Ouest-Tchad, à Nguigmi; - Nigéria du Nord: Zaria, III; Igabi, II; Kano, V, nid
(HART.); Sokoto (BATEs); Birmin Kudu, IV (HUTSON). .
Ne semble pas se rencontrer dans la forêt des colonies cotières, qu'il traverse peut-
être en migration pour se rendre dans le Nord; niche dans le nord de la Côte-d'Ivoire:
Bouaké, Koroko (BouET); - arrive en V et VI dans le nord du Dahomey pour nicher;
Djougou, Kandy, Kouandé (BouET).
Nigéria du Sud : Ibadan (POMEROY); - n'a été rencontré au Cameroun qu'aux
abords du lac Tchad et par BATEs, en migration traversant la forêt à Bitye; - 'Gabon
et Moyen Congo : Doumé, X (MARCHE); Lukolela, XII et II (CRAPIN); Borna; Léopold-
ville : Kumungu (SCHOUT.); MALBRANT et MACLATCHY l'ont obtenu ou observé
à Booué, Makokou, Mekambo en grande forêt, VI et III, et sur les bancs de sable de
l'Ogooué, IV; - Oubangui-Chari: Ippy, 1; poste de Bria, XII; Boumbala, X; Bozoum,
III; Zemio, XI (BLANCOU); Bangui, IV (ALUNE); signalé centre Afrique nichant
(MALBRANT-PECAUD).
Écologie-Éthologie. - La Cigogne d'Abdim est un oiseau strictement africain dont les migrations
locales et temporaires ont retenu l'attention des observateurs.
En effet on voit apparaître dès le début dé la saison des pluies, vers mai, dans la savane soudansise et
oubanguienne, également dans la zone à épineux et jusqu'aux confins de la zone désertique, la Cigogne
d'Ahdim, qui se met à construire son nid sur les grands arbres, en général dans les villages ou à leurs abords
immédiats, Quand les arbres élevés disparaissent, les Cigognes se contentent des épineux et finalement
s'établissent, en zone subdésertique sur le sommet des cases indigènes. La Cigogne d'Abdim s'apparente
donc à notre Cigogne d'Europe dans son comportement éthologique. '
On doit à BATEs les premiers renseignements sur la migration de cette cigogne africaine; ce naturaliste
Il observé au Cameroun en forêt hygrophile le passage en avril, à deux reprises, de bandes d'environ une
cinquantaine d'individus volant bas en groupe compact et se dirigeant vers le nord. La seconde bande,
sans doute fatiguée, passa la nuit sur des arbres près de sa maison pour repartir le lendemain, toujours
en direction du nord. Depuis lors les observations se sont multipliées et on arrive à la conclusion, que la
Cigogne d'Abdim après la période de nidification qui s'effectue dans l'Ouest africain pendant la saison
humide redescend vers le sud entre novembre et décembre. A cette époque la saison des pluies débute
au sud de l'équateur. La Cigogne africaine ne remontera vers le nord qu'en mai quand les pluies auront
cessé.
On n'a pas trouvé jusqu'ici de nids au sud de l'équateur. La dissection de l'estomac de cet oiseau nous
renseigne sur son genre de nourriture qui consiste en insectes de toutes espèces, sauterelles et criquets
en particulier, mille pattes, iules, crabes et crevettes d'eau douce et comme chez la plupart des Ciconiifor-
mes, masses de fibres végétales non digérées, et absorbées en même temps que les proies vivantes, et qui
restent longtemps dans l'estomac.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 117
à peu près pendant tous les mois de l'année; quoique cependant CHAPIN a constaté son absence pendanr
la saison des pluies dans l'Ouellé. Pour lui cette Cigogne ne descend pas au-dessous de l'équateur.
Au moment des feux de brousse on peut l'observer à terre à la recherche des insectes, lézards et autres
petits animaux qui fuient h zone de feu. Le passage de sauterelles grégaires (Schistocerca gregaria; Locusta
migratorioides) apporte à la Cigogne épiscopale une abondante nourriture comme à toute la gent ailée
africaine.
On a trouvé à l'autopsie d'une Cigogne de cette espèce quatre grenouilles entières avalées tête la première
et des os du même Batracien (CHAPIN). .
Le docteur SERLE en a observé une bande d'une vingtaine sur un banc de sable sur la Bénoué en mai.
GOLDING l'a rencontrée en mars près du lac Tchad, mais elle n'y réside pas toute l'année.
- Bec droit plus court que le tarse. Tarse plus du double de la lon-
gueur du doigt médian, ongle compris. Tête. cou et partie supé-
rieure blancs.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ciconia.
Bec très légèrement retroussé égal au tarse. Tarse double du
median ongle compris. Tête, cou et partie supérteure d'un noir
plus ou moins accentué '. . . . . . . . . . . . . . . . nigra,
Êcologie-Êthologie. - On savait depuis les recherches des naturalistes allemands et nordiques, que la
Cigogne blanche migrait chaque année en Afrique et parvenait jusqu'au Cap. Les routes suivies nous étaient
connues: l'une à l'est, passant des régions à l'est du Weser par le Bosphore, la Syrie et le Nil dans son
cours supérieur pour gagner,par les Grands Lacs,le Sud-Afrique; l'autre route comprenani les oiseaux
nichant à l'Ouest du Weser, c'est-A-dire une partie de l'Allemagne, le Danemark, la Hollande, l'Alsace,
suivait la vallée du Rhône, traversait l'Espagne et franchissait le détroit de Gibraltar.
On retrouvait quelques oiseaux bagués, en Afrique du Nord, mais nous ignorions ce que nos cigognes
nord-africaines dont le nombre dépasse 30000 couples, et qui disparaissaient d'août à mars devenaient
pendant ces six mois.
Les recherches que nous avons entreprises à ce sujet depuis 1934 et que nous continuons encore à
l'heure actuelle nous ont permis de démontrer que la Cigogne blanche nord-africaine effectuait ses
migrations annuelles en traversant le Sahara, gagnait la région du Soudan français comprise entre Zinder
et le Niger, traversait la Nigeria du Nord mais sans y séjourner et de là s'éparpillait dans nos colonies du
Tchad et de l'Oubangui. Quelques-unes des Cigognes baguées en Afrique du Nord ont été depuis lors cap-
turées au Soudan français (région de Dori), dans le sud de l'Oubangui et jusqu'au Congo belge mais là
s'arrêtent à l'heure actuelle nos renseignements. On voit donc que la Cigogne blanche est un migrateur
qu'on peut rencontrer chaque année dans l'Ouest africain; mais les routes suivies par nos Cigognes nord-
120 G. BOUET
africaines embrassent une aire restreinte, et toujours la même, de nos territoires (1). Il ne semble pas que
ces oiseaux restent à demeure tout au moins en Afrique occidentale et la preuve reste à faire de leur séjour
plus prolongé au Tchad et dans l'Oubangui (2).
Nous n'insisterons pas ici sur les autres particularités de la biologie en Afrique de la Cigogne blanche,
qui diffère peu des mœurs et habitudes de cet oiseau dans la zone paléarctique, et qui sont bien connues.
Mycteria senegalensis, SHAW, 1800, Trans. Linn. Soc. London, V, p. 35, p. 1·33 (Sé-
négal).
Fig. : TEMMINCK, p. l, col., p. 1-64.
L. 1400; A. 600-70; Q. 260·290; T. 311-365; B. 273-334, plaque frontale comprise.
Bec deux tiers de la pointe rouge, un tiers postérieur- noir. Peau nue devant l'œil
rouge. Plaque frontale et caroncule jaune brillant. Pattes et pieds noirs mais articula-
tions des tarses des doigts et dessous des pattes rouges. Iris brun foncé.
(1) Uue route de migration a été signalée réc~mmeht au Maroc. Elle suit la côte de l'Atlantique
mais on n'ignore au delà du Draa la direction suivie à l'aller comme au retour. Des petites bandes
ont été observées en Mauritanie. Un fait précis est le suivant: une cigogne, baguée à Port-Lyautey a
a été retrouvée à Akilou près de Dori (Soudan français) un an quatre mois après le baguage. Quelle
route avait-elle suivie?
(2) Il existe des cigognes n'ayant atteint la maturité sexuelle (2 et même 3 ans) qui «vagabon-
dent» a travers l'Afrique et ne suivent pas les grandes bandes allant jusqu'au Cap.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 121
Écologie-Éthologie. - Le Jabiru du sénégal est assez fréquemment rencontré dans l'Ouest africain
Nous l'avons personnellement observé en saison sèche sur le Sénégal et aperçu sur le Niger. Près de Boghé
sur le Sénégal un couple avait son nid établi sur un très grand fromager (Eriodendron anfractuo3um) et
mâle et femelle se livraient au transport des matériaux pour la construction du nid : c'était en janvier 1916.
Le Jabiru est en général solitaire, mais de petites bandes d'une dizaine d'individus, se voient parfois en
dehors de la période de nidification dans des marais ou sur de larges bancs de sable. On a observé que les
Jabirus se réunissent au coucher du soleil pour passer la nuit sur un grand arbre comme le font la plupart
des grands Ardéidés. Comme les Cigognes et les Marabouts, le Jabiru s'élève souvent au milieu de la
journée à de grandes hauteurs et décrit d'immenses cercles ense laissant porter par les courants d'air
chaud, les ailes étendues et presque immobiles. La nourriture de cet oiseau consiste en poissons, crustacés
d'eau douce, grenouilles et également insectes d'eau souvent mélangés de matières fibreuses sans doute
avalées avec leurs proies.
1. 1250; A. 687-737; Q. 300-55; T. 280; B. 275. Bec vert sale. Parties nues de la
tête et du cou jaunâtre sale avec tâches sombres. Pattes noires toujours couvertes
d'excréments. Iris brun.
O. 9. - La tête et le cou presque entièrement nus jusqu'à la hauteur des épaules
et seulement recouverts d'un petit duvet court et de poils clairsemés. En avant du cou
nu, se voit un sac jugulaire, également nu, avec une ou deux touffes de duvet. De chaque
122 G. BOUET
côté de la base du cou se trouve une épaisse touffe de plumes blanches. Le manteau,
les ailes et le dos, sont gris ardoise. Les grandes couvertures et les secondaires les' plus
internes, sont d'un vert brillant et bordées de blanc. Les rémiges primaires et les rec-
trices, sont noires, lavées de vert bouteille brillant. Tout le dessous blanc ainsi que la
base du cou. Les sous-caudales longues, cotonneuses, sont blanches. -
Les jeunes sont plus bruns, sans bordure aux grandes couvertures et aux secondaires.
La nuque est recouverte d'un duvet épais et de quelques plumes brunes.
Œufs. - Un ou deux œufs. Blanc sale à coquille légèrement poreuse. 81-84 X
55-57,5. .
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal et le Soudan jusqu'à la rivière Orange.
Le Marabout est commun dans l'Ouest africain.
Il a été signalé au Sénégal : Thiès (I.F.A.N.); - Soudan et OuestTchad ; bords
du Niger, II (BATES) ; Tombouctou; Gao (H. MADSEN); cercle de Mopti, III et IV (Rous-
SELET); lac Débo, VI (BOUET); entre Bafoulabé et Satadougou; Maka Colibeutan
(BOUET); - Nigeria du Nord: Idda; Zaria; Sokoto; Kaura, II, III. (HART.); Nids à
Birnin Kounou, 11, III, dans province de Kano (HUTSON).
Gambie anglaise: Bathurst (REND.); très commun sur la Gambie (MACLAUD) ; - .
Casamance : Sedhiou (BOUET); - Guinée portugaise : Bissao (BAUD); - Guinée
française : Dabola, XII (KLAPTocz); ne se rencontre pas dans la zone forestière des
colonies côtières; - Côte-d'Ivoire: embouchure du Comoé; Bingerville; Tombougou,
IX (bords de la Bagoé), (BOUET); - Gold Coast : Abokobi (LüKD.); - Togo: Bis-
markburg, 1 (BÜTTNER); - Dahomey : bords du Niger de Karimama à Gaya (BOUET).
Cameroun: Tibati (BATES) au milieu de l'été; - Gabon et Moyen Congo: Camma
(DU CHAILLU) ; N'ganciu, VII; Osika (BATCHIS); V (BRAZZA); MALBRANT et MAC-
LATCHY le considèrent comme assez commun sur les cours d'eau et les lagunes; -
Oubangui-Chari : Kaga Goloko, nord d'Ippy; M'bomou, XII (BLANcou); signalé
(DYB.); - Tchad : signalé centre Afrique (MALBRANT); commun au Tchad; niche
en XI, XII, 1 (PtCAUD).
Écologie-Éthologie. - Le Marabout est un des plus grands oiseaux que l'on rencontre dans l'Ouest
africain. Il se trouve ordinairement sur les grands fleuves mais s'en éloigne volontiers pour aller se repaître,
souvent en compagnie des vautours, de quelque cadavre d'animaux domestiques ou sauvages.
Il est relativement grégaire, et on peut sur les grands fleuves en voir sur les bancs de sable d'impor-
tantes bandes. Il passe la majeure partie de la journée, immobile sur une patte avec l'autre ramassée sous
le ventre ou reposant sur l'articulation du tarse de l'autre patte. Il est très éclectique pour sa nourriture
puisqu'il absorbe poissons, crustacés, batraciens, aussi bien que charognes. On le nourrit facilement
en captivité, et il devient très familier.
La nidification a lieu vers novembre-décembre et W. LOWE a observé des jeunes prêts à quitter le nid
au mois de janvier en Gambie.
En général, plusieurs nids se trouvent sur le même arbre et MAC LAUD signale d'importantes colonies,
dans les grands arbres qu'on trouve dans la plupart des villages, mélangées avec des Pélicans qui nichent
à la même époque. Nous avons pu observer au Soudan un biotope particulier du Marabout : Aux abords
du village de Guimékourou, sur la route de Bafoulabé à Satadougou, se dresse un rocher de diorite de plus
de 100 mètres de hauteur, à pic de tous côtés et inaccessible, sur lequel viennent nicher de très nombreux
Marabouts (19 septembre 1911). Le docteur GRûMIER a noté la présence d'une importante colonie en nidi-
fication sur le mont Moulou près d'Ouanda Djallé (Oubangui-Chari) en fin janvier (MALBRANT).
Comme les jeunes cigognes, les jeunes marabouts se livrent avant d'abandonner le nid, à des exercices
d'entraînement au vol. En Nigeria du Nord, d'après divers observateurs la nidification aurait lieu en mars-
avril et les jeunes prêts à s'envoler en mai (docteur SERLE). mais un autre observateur aurait trouvé un
nid avec des œufs en août.
D'après les observations de CRAPIN au Congo belge, le Marabout se livrerait à des migrations tempo-
raires locales, et des régions de savanes du Congo où il niche en saison sèche, remonterait jusqu'au Soudan
Anglo-égyptien pendant la saison des pluies car CHAPIN, au cours de plusieurs hivernages, a constaté
la disparition totale du Marahout.
HARTERT, sans le prouver, pense qu'il en est de même en Nigeria où la nidification a lieu en saison sèche
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 123
et où, pendant l'hivernage, ces oiseaux disparaissent; mais jusqu'ici nous ignorons les régions où ils se
rendent pendant celle période de l'année.
Chez le jeune les plumes du dos et des ailes sont brun terreux mat, sans reflets métal-
liques. Les plumes de l'abdomen sont normales.
Œufs. - Blanc sale. 55,3·61,4 X 40,8-41,3.
Distr. géogr. - Du Sénégal et du Soudan jusqu'au Zambèze. En migration au Cap.
N'existe pas dans la forêt hygrophile.
Voici le relevé des exemplaires récoltés dans l'Ouest africain:
Dans l'Air : Aderbissanat, VII (BUCHANAN); - Sénégal : signalé (DELARoQuE);
- Soudan : sur le Niger entre Tillabery et Gao II (BoUET); entre Mopti et Ké
Macina II (Moxon): - Ouest Tchad : Bornou (Francis); Zaria (POGGIOLINI); -
Nigeria du Nord : signalé (HUTSON).
N'a pas été signalé dans les colonies côtières. .
Signalé du nord du Cameroun (REIs); - Gabon et Moyen Congo: Bolobo (SCHOUT.);
Mayumbe belge (CABRA); Lukolela, II (CHAPIN); Mouila, IX et VIII (MALBRANT et
MACLATCHY); Okka, 1 (F. E. BLANC et CARPENTER); - Tchad : signalé (MALBRANT.)
124 G. BOVET
-,
Écologie-Éthologie. - Le Bec-ouvert est un oiseau si particulier qu'il ne peut échapper à l'observateur
même le moins averti. Il se rencontre dans l'Ouest africain surtout sur les grands fleuves et les lacs car son
régime alimentaire très spécial lui impose ce biotope particulier. Il se nourrit en effet presque exclusive-
ment de Mollusques que la disposition spéciale de ses mandibules lui permet de briser avec facilité.
TH. MONOD l'a trouvé sur le Niger, entre Mopti et Ké Macina (février). Personnellement nous ne
l'avons rencontré qu'une fois sur le Niger entre Tillabery et Gao, en février 1911 : il s'agissait d'un oiseau
solitaire. Ordinairement il vit par paires mais parfois des bandes allant jusqu'à une quinzaine d'individus
peuvent être vus dans des marais vaseux où les mollusques se rencontrent en abondance. (Lagunes des
environs de Lagos). Il n'est pas rare sur le Chari (MALBRANT). '
Le docteur SERLE l'a trouvé en zone forestière au Cameroun mais tout près d'un lac; cinq individus
étaient rassemblés sur un arbre en bordure du lac.
Le Bec ouvert nicherait en colonies dans les marais, mais jusqu'ici on n'a pas trouvé le nid de l'Anas-
tomus dans l'Ouest africain où on ne le rencontre que pendant la saison sèche. Il n'y a qu'une exception
COlUlUe : fuRTERT a observé un Bec ouvert sur la Bénoué en juin.
Des diverses observations publiées, l'Anastomus se rencontre en grandes bandes au Sud de l'équateur
et y nicherait de mai à août.
La forme du bec des Spatules les caractérise suffisamment. TI est long, très aplati,
rétréci au milieu et évasé à l'extrémité en une large spatule. Les autre caractères sont
ceux de l'ordre des Ciconiiformes, auquel cette famille est ici rattachée.
1. Bec non recourbé avec l'extrémité très large et très plate.. .... . ... . Plaealea.
- Bec en forme de faux avec la pointe obtuse pas trop élargie....... 2.
2., Toute la tête et la presque totalité du cou nus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Thre8lciorni8.
- Les parties de la tête près te la base du bec seules nues. . . . . . . . . . . 3.
3. Tête avec une longue crête.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lamprtbie,
-- Tête sans crête prononcée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
4. Aile au-dessus de 320 mm. Troisième et quatrième rémiges les plus
longues. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . HagedaBhia.
- Aile au-dessous de 300 mm. Première et seconde rémiges les plus
longues. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PlegadiB.
Tantalus falcinellus LINNt, 1766, Syst, Nat., 12e éd., 1, p. 241. (Autriche).
1. 54-64; A. 270.320; Q. 95.120; T. 80-110; B. a 115-142, Q 100-135. Bec noir
verdâtre et partie unie de la face vert. Pattes brun verdâtre. Iris brun.
a. Q. - Hiver. Tête et cou rayé de noirâtre et de blanchâtre. Bas du cou et menton
marron. Milieu, bas du dos, sus et sous-caudales et aile noir bronzé à reflets berts,
pourpres et violets. Queue noire ainsi que les aqxiliaires. La Q un peu plus petite.
Dans le plumage d'été, le plumage est brun rOl\ge brillant avec le devant de la tête
vert brillant.
Œufs. - Ne niche pas dans l'Ouest africain.
Distr. géogr. - Niche dans le sud de la France,le sud de l'Europe, la région méditer-
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 125
ranéenne, la Perse et tout le sud de l'Asie. Hiverne en Afrique, depuis l'Air jusqu'au
Cap, où il est rare, et Madagascar.
On a peu de spécimens en provenance de l'Ouest africain : du Sénégal : Richard
Toll, 1; Dagana (I.F.A.N.); - du Soudan: sur le Niger, VII·VIII; région marécages
Mopti, 1 (BATES); Tombouctou, V, juv.; Kabara en août larges bandes (MAnSEN);
commun sur le Niger, Mopti (ROUSSELOT); marigot de Diaka, VIII. (GUICHARD);
Tahoua, VI (BATES); - au Tchad ; signalé par HUTSON; bandes très importantes, l,
moindres en IV, rares fin mai (GoLDING); signalé par BANNERMAN d'après BoYD ALE-
XANDER.
grandes couvertures bleu sombre lustré de bronzé doré, sur les barbes externes. Prie
maires noires lavées de pourpre. Une bande blanche au-dessous de l'œil et de la région
temporale. La gorge brun cendré ainsi que tout le reste du dessous, les bords des
plumes plus pâles. Sous-caudales lavées de vert.
Œufs. - Deux ou trois œufs. Chamois grisâtre fortement tâcheté de brun rougeâtre.
Distr. géogr. - Afrique, Ouest de la Gambie au fleuve Congo.
De l'Ouest africain il est connu du Sénégal : signalé (D'EINVILLE) : Naies (bords de la
Falémé), Guénoto (bords de la Gambie), Maka Colibentan (bords du Sandougou),
Tamba Counda, bords du marigot de Ida Coto (BOUET); - Soudan et Tchad-Ouest :
Satdougou, Sénoudébou (BOUET); lac Debo VI (BOUET); - Tchad-Ouest et Nigeria
du Nord: Loko, (FORBES); Samfara, 1; Loko, IX, V, VI (HART.); signalé (HUTSON).
Gambie anglaise : signalé (REND.) Comme le plus commun des Ibis sur la Gambie
(HOPKINSON); - Casamance: Kolda, Sedhiou (bords de la Casamance) (BOUET);
Bignona, V (I.F.A.N.); - Guinée portugaise : Bissao (BAUD); - Guinée française :
Mont Nimba, V (BATES); - signalé, X (KLAPTOCZ); Fouta Djallon (MACLAUD) ; - Sierra
Leone : district de Karina (THOMPSON); - Libéria : Buluma; rivière Dou (BüTT.)
rivière Dou, VII; rivière Cavally, XI; Tabou (BOUET); - Côte-d'Ivoire: sur Reuves;
côtiers : Comoé, Bandama, Ferédougouba; Odienné, sur un affluent du Baoulé; à
Tombougou sur la Bagoé (BOUET); Pata, sur f.l.euve Cavally, II (I.F.A.N.) Tabou
(BOUET); Gold Coast: Denkéra (SHARPE); Ejura; Ashanti, II; Bole, 1 (W. LOWE); -
Togo: Bismarkburg (BüTT.); Kirikri, II. (KERST.); - Dahomey: Agouagon
(OUÉMÉ); Atchéribé (Zou); Savalou, Kandy (BOUET).
Nigeria du Sud : Vieux Calabar (JARD.); - Cameroun : Mungothal, VII (ZENKER) ;
nord de Ngaundêré (BATES); Gabon et Moyen Congo: Camma (DU CHAILLU); Ogooué;
lac Onangué (MARCHE et COMPIÈGNE); cap Lopez (M.); Kouilou, V (Luc et PETIT);
sur le Congo : Zambi, XII (SAC.); Nganciu (BRAZZA); Lopé, XII (MARCHE); Chin·
chonxo (FALK:); MALBRANT et MAc LATCHY l'ont en outre obtenu sur les marais de la
Ngounié, à Kango, à Mimongo et Booué; - Oubangui-Chari : Mbomou, XII et 1;
Ouham, VII; Ippy, X (BLANcou); près de Fort-Archambault, IV (Dr THIBOUT); Bangui,
VIII (ALUNE); - Tchad: sur le Tchad; -Chari: Aouk, Bahr Keita (MALBRANT)..
dashia, h, Erlangeri, de 160 mm pour Hagedashia, h, nilotica et enfin de 142,4 mm pour la sous-espèce
Hagedashia. h, brcvirostris (CHAPIN) [1].
L'Ibis hagedash est un oiseau qu'on rencontre sur presque toutes les rivières de la côte occidentale
d'Afrique, Il est commun sur les rivières de la zone forestière et il n'est pas un naturaliste qui n'ait eu
l'occasion d'entendre le cri, si particulier, qu'il émet aussi bien en vol qu'à terre, et \JUÏ ne laisse place à
aucun doute sur son identification.
Au Libéria nous avons eu l'occasion de le rencontrer sur toutes les rivières où nous avons circulé en
pirogue. Il est rare que l'oiseau, en général perché sur un arbre de la rive, ne s'envole pas dès qu'il aperçoit
l'embarcation, en poussant son cri discordant, mais il ne va pas loin, se perchant à nouveau, pour s'enfuir
encore dès l'apparition de la pirogue; ce manège peut durer longtemps.
Cet Ibis niche sur les arbres qui bordent les rives, et souvent le nid surplombe la rivière; trois œufs
sont en général pondus.
Au coucher du soleil ces oiseaux se réunissent par petites bandes de 8 à 10 individus pour passer la nuit
sur un arbre en bordure de la rivière. Le genre de vie de cet Ibis le rapproche de l'Ombrette, mais son
régime alimentaire différent est surtout composé d'insectes et de larves que l'oiseau va chercher avec SOD
long bec dans la vase. Il est rare de tuer un de ces Ibis qui n'ait le bec recouvert de vase séchée.
Ibis olivacea DUBus, 1838, Bull. Ac. R. Sc. Bruxelles, IV, 1837, p. 105. (Côte de
Guinée).
Fig. : Bull. Acad. Roy. Sc. Belg., IV, pl. 4.
Syn. : L. splendida SALVADORI, (Liberia).
1. 600-620; A. 334; Q. 147; T. 68; B. 96 (type). Bec rouge corail. Parties nues de la
face bleu noirâtre. Pattes verdâtre. Iris brun gris.
cf. 9. - Tout le cou d'un brun olive foncé lustré de bronzé. Les plumes avec des
stries rachidiennes plus claires. Large plaque frontale nue, à la base du culmen, Couver-
tures de l'oreille brun pâle. Longues plumes à la nuque, formant crête rejetée en arrière,
d'un pourpre brillant. Dos, scapulaires et rémiges les plus internes bronzées. La
partie postérieure du dos et les sus-caudales vert sombre. Les grandes couvertures des
secondaires d'un cuivré doré sur les barbes externes, d'un bleu pourpre sur les barbes
internes. Les rémiges et les rectrices d'un bleu noirâtre à reflets d'acier. Dessous d'un
, brun sombre.
Œufs. - Nidification et œufs inconnus.
Distr. gêogr. - N'est connu que du Libéria, dans la partie ouest.
Écologie-Éthologie. - L'Ibis à crête de la forêt occidentale ressemble à l'Ibis hagedash par sa taille et
sa collration générale mais il est pourvu d'une longue crête que I'Hagcdash ne possède pas. C'est à Btrrrr-
(1) L'absence de crète érectile permet de ne pas confondre cet Ibis avec les trois autres Ibis qu'on peut'
rencontrer dans l'Ouest africain.
128 G.BOUET
KOFER que sont dues les seules notes que nous ayons sur cet oiseau car, jusqu'à ces dernières années, il
n'avait été rencontré qu'au Libéria. Le naturaliste hollandais le décrit comme très sauvage et difficile li
approcher.
Se réunissant par bandes de 8 à 10 individus, l'Ibis du Libéria vient chaque soir se poser sur les grands
arbres des bords des rivières (rivière Saint-Paul] surtout fromagers pour y passer la nuit. Chaque soir le
même arbre accueille les Ibis qui s'y posent en poussant des cris rappelant ceux de l'Ibis hagedash. On ignore
ia nidification de cet oiseau.
Êeologie-Êthologie, - Cet Ibis est la sous-espèce de Lampribis. o. olivcea qu'on trouve dans la zone
orientale de la forêt hygrophile. Comme les autres Lampribis, il est pourvu d'une crête qu'il hérisse à
volonté. C'est un oiseau très rare malgré sa zone d'habitat très étendue, depuis le Cameroun jusqu'à l'Ituri
(Congo belge). BATES et CHAPIN l'ont tué, l'un au Cameroun et l'autre dans l'Ituri. BATES l'a observé au bord
des marais dont la grande forêt hygrophile est parsemée. CHAPIN a eu son spécimen, non loin de l'Ituri,
d'un couple qui était à terre sous un épais sous-bois et qui s'envola à son approche. On ignore son genre de
nidification.
L. 590 env.; A. 270-90; Q. 112-20; T. 56-65; B. 115-130. Bec rouge foncé à base
noirâtre. Parties nues de la face noir avec des tâches bleu pâle. Pattes rose. Iris brun.
d. 9. - Le front, la partie antérieure de l~ face, le tour de l'œil et l'arrière de la
J. t\. /.300R1. ~
130 G. BOUET
Chez le jeune, la tête et le cou, sauf les joues et le menton, sont emplumées. Grises
la première année, puis blanches et enfin noires, c'est à partir de la seconde année que
les plumes décomposées des rémiges des secondaires apparaissent.
Œufs. - Trois à quatre œufs. Blanc bleuâtre recouverts de chaux avec des taches
rougeâtres au gros bout. 65,5-69 X 43,5-44,5.
Distr. géogr. - Afrique au sud du Sahara, sud de l'Arabie jusqu'au golfe Persique.
Jadis en Egypte (Ibis sacré). '
L'Ibis sacré a été rencontré dans l'Ouest africain: au Sénégal, signalé (DELAROQUE);
Dagana (I.F.A.N.); - Soudan: Tazsa, VI (BATES); Cabara, VIII (H. MADSEN) ; lac Debo,
VIII (ROUSSELOT); lac Debo, VI; rivière Bani, VI (BOUET); -·Ouest-l·chad : Bornu
(FRANCIS); commun Kalkala, XII à moitié V (GOLDING); - Nigeria du Nord: Loko,
IV; Kaschia; Sarra; Sokoto; Kano, XII, juv. (HART.); Rabba (FORBES); signalé (HUTSON)
En Gambie anglaise commun (HOPKINSON); - Casamance: Kolda, Sedhiou (BOUET);
signalé (VERR.); Bignona, V, l jeune, l adulte (I.F.A.N.); - Guinéeportugaise: Bissao
(BAUD.); - n'est pas signalé des fleuves ou lagunes au Sierra Leone, ni au Libéria; -
en Côte-d'Ivoire; près de la Bagoé, IX (BOUET); - Gold Coast: signalé (PEL).
Nigeria du Sud: Ibadan (HINDERER); - Cameroun: signalé (CROSSL.); - Gabon
et Moyen Congo: Camma (DU CHAILLU); Brazzaville, VI (DYB.); lac Onangué (MARCHE
et COMP!tGNE) (MALBRANT et MACLATCHY); Stanley Pool, VII (CHAPIN); - Oubangui-
Chari: Ippy (BLANcou); Bozoum (TESSMANN); ouest de Zemio, III (BLANcou); bords
du Chari,.v (Dr THIBOUT); - Tchad: signalé (PÉCAUD); Fort-Lamy, X (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - L'Ibis sacré est un oiseau qu'on rencontre fréquemment dans l'Ouest africain.
II fréquente les grands fleuves Sénégal, Niger, Congo, Chari, les lacs et les marais. II est lié par son genre
de vie à ce biotope et plus exactement à tout ce qui est plus ou moins inondé au cours de l'année, champs
de riz compris. Il est souvent vu par petites bandes qui pêchent de compagnie sur les hauts fonds des
fleuves, sur le bord des lacs et dans les marais. Sa nourriture consiste en petits poissons, crustacés d'eau
douce ou salée dans les estuaires des fleuves côtiers où la marée se fait sentir, mollusques, etc. A l'examen
de l'estomac, on a trouvé criquets, sauterelles, insectes d'eau. L'oiseau est donc éclectique dans le choix
de sa nourriture selon les lieux où on l'observe. L'Ibis sacré, comme la Spatule, a la curieuse habitude en
plongeant son bec dans la vase, ce le promener de gauche à droite d'un mouvement très lent, explorant
ainsi tout le champ de vase qu'il peut atteindre à chacun de ses déplacements.
Lés Ibis sacrés volent Dar saccades suivies .d'un vol plané, le cou tendu. La nidification a lieu de juin à
septembre, un peu avant la fin de la saison des pluies, mais des nids occupés ont été observés en décembre
(Kano). Les nids sont en général en colonies placés sur de grands arbres et presque toujours dans les
villages indigènes ou leurs abords. Le docteur SERLE a observé des nids de Bubulcus ibis placés sur le
même arbre que ceux de l'Ibis sacré. On est peu renseigné sur les migrations possibles de l'Ibis sacré; il
est certain que l'oiseau disparaît à certaines époques de l'année des régions où il est commun. On ne le
rencontre que très rarement dans la grande forêt équatoriale.
~.
132 G. BOUET
(1) H. DE BALZAC, L'Ibis Chauve en Algérie (Rev. Ir. Omithol.• na 187, nov. 1924).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 133
Écologie-Éthologie. - Le Flamant rose est relativement rare dans l'Ouest africain. On l'a rencontré
le long de la côte de la Mauritanie et à Tanoudert la mission ZOLOTAREVSKY en a tué un spécimen le 15
janvier 1937. AoANSON en aurait rencontré au Sénégal et en aurait tué au nord de Saint-Louis, Depuis
longtemps, ces oiseaux ne fréquentent plus les abords directs de la capitale du Sénégal et on ne signale
plus actuellement l'existence du Flamant rose sur le fleuve Sénégal.
Nous avons dans la répartition géographique locale ci-dessus, indiqué la présence, signalée par les auteurs,
du Flamant rose au sud de la Gamhie, mais comme il ne semble pas que des spécimens aient été conservés
par les Muséums et que d'autre part le docteur PECHUËL LOESCHE en 1888, naturaliste de la mission
FALKENSTEIN à Chinchonxo, sur la côte du Loango,n'a pas spécifié à quelle espèce se rapportaient les
bandes qu'il a observées dans cette région, un doute s'est élevé au sujet de l'espèce de Flamant rencontré
au Gabon et au sud du Cabo». Les oiseaux arriveraient de janvier à mars pour disparaître vers le sud le
reste de l'année.
En 1932, un Anglais signalait la présence en Nigeria, à l'embouchure de la rivière Cross de bandes de
Flamants comprenant un millier d'individus, dont il tua deux exemplaires, qui, envoyés au British Museum,
furent déterminés par BANNERMAN, comme appartenant à l'espèce Phœniconaias minor.
La présence du petit Flamant africain ayant été depuis longtemps mentionnée en Afrique du Sud et
en Angola, on est amené à penser que toutes les bandes signalées depuis le Congo portugais (Chinchonxo),
le Gabon et enfin la Nigeria du Sud relèvent de cette espèce, et que seul le grand Flamant rose existe
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depuis la Mauritanie jusqu'au Sénégal et la Gamhie, où il fréquente les plages mauritaniennes et sénéga-
liennes et peut-être remonte-t-il le Sénégal et la Gambie.
Quant à l'espèce signalée par BÜTTIKOFER (1885), sur le lac Fisherman, il est possible que ce soit le
grand Flamant, mais le doute persiste sur la véritable identification du Flamant libérien, aucun spécimen
n'ayant été conservé et BÜTTIKOFER dans ses notes de Leyden met un point d'interrogation après Phoeni-
copterus (?).
On ignore d'où proviennent exactement les bandes de Flamants observées en Mauritanie et jusqu'en
Gambie. Il est possible que certaines bandes viennent de l'archipel du Cap Vert où le Flamant rose
niche(BoYD ALEXANDER). li est d'autre part certain que le Flamant rose se rencontre pendant certains mois
de l'année tout le long de la côte mauritanienne, Rio de Oro compris. Au cours de son voyage à travers
la Mauritanie, du Maroc au Sénégal, HEm DE BALZAC a observé des Flamants ct signalé que sur la plage
d'Aureora, vaste étendue désertique de plus de 40 km de long, ces oiseaux se verraient toute l'année par
milliers. A Villa Cisneros, SPATZ, en avril et mai, a signalé la présence de Flamants. Th. MONOD, dans
l'Aftout mauritanien, a vu en 1937 des Flamants par milliers. Enfin, les naturalistes de l'I.F.A.N., DEKEY-
SER et VILLIERS ont constaté en février, lors d'une crue exceptionnelle du Sénégal, la présence de Flamants
au nord de Rosso.
De la concordance des observations faites le long de la côte du Maroc au Sénégal, il y a lieu de penser
que les Flamants observés en Mauritanie sont des migrateurs en provenance de l'Andalousie, de la Tunisie
et peut-être de la Camargue. Signalons pour être complet que le professeur SEURAT d'Alger avait été témoin
d'un passage important de Flamants au cours d'un voyage en hiver dans l'Ouarsenis (Oran). Plusieurs de
136 G.BOUEr
ces oiseaux s'étaient tués au contact de fils électriques et l'un d'eux figure dans les collections du laboratoire
de zoologie de l'Université d'Alger. Ces oiseaux se dirigeaient-ils vers les côtes marocaines de l'Atlantique?
La nourriture des Flamants consiste, comme on le sait, en petits coquillages, crustacés, herbes marines
.qu'ils vont chercher dans la vase des marais, dans le sable marin où leurs longues pattes leur permettent
de s'avancer presque jusqu'en eaux profondes. De par leur genre de vie, les Flamants sont soumis à un
biotope spécial fréquent sur la côte de l'Ouest africain et il y a lieu de s'étonner de n'y pas rencontrer
plus souvent ce bel oiseau,
Nidification analogue à celle du grand Flamant, deux œufs blancs crayeux 85,5 X
54,9 (CRAPIN).
Distr. géogr. - Sud et est de l'Afrique, Angola, Madagascar, nord-ouest de l'Inde.
Distribution locale : présence certaine en Nigeria du Sud et embouchure du Congo
Banang (MESMACKERS).
Écologie-Éthologie. - Nous avons mentionné, en traitant le Flamant rose ordinaire, la découverte
dans l'Ouest africain du petit Flamant.
La présence de cet oiseau en Nigeria du Sud a été signalée en février 1932 par F. COLLIER à l'embou-
chure de la rivière Cross, puis sur les bancs de vase des Iles Inu Esuk au nord-ouest de l'ile Soden sur la
rivière Mêmé, le 1er mars.
La bande renfermait environ 1 000 individus et deux spécimens furent obtenus. D'autres naturalistes
anglais ont également observé ee Flamant sur les bancs de vase du bord de la mer toujours en Nigeria
du Sud.
Il semble à peu près certain que ces bandes venaient du sud de l'Angola, et l'on sait que le naturaliste
portugais ANCHIETA en avait récolté au Mossamedés dès 1871, qui furent déterminés par BARBOZA DU
BOCAGE. Ceci amène, comme nous l'avons dit plus haut, à penser que les bandes observées par PECHUEL,
LOSCHE à la côte du Loango appartenaient à l'espèce étudiée ici. On a noté que les deux espèces de Flamants
rencontrées en Afrique préfèrent les eaux saumâtres aux eaux douces des lacs.
La présence du petit Flamant seulement pendant les mois d'hiver en Nigeria démontre les habitudes
migratrices locales de eet oiseau qui semble nicher spécialement sur les grands lacs de l'Est africain et
en Afrique du Sud.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 137
Bec enveloppé d'une peau molle, sauf la pointe, qui est terminé par un onglet COT!lé.
Les bords internes des mandibules sont garnis de lamelles ou d'appendices cornés.
Narines percées de part en part et en général découvertes. Pattes courtes le plus souvent
et emplumées jusqu'à l'artictÙation tibio-tarsienne et plus ou moins reculées à l'arrière
du corps. Tarse en général court plus ou moins comprimé et ordinairement réticulé.
Palmure entière aux doigts antérieurs mais doigt postérieur souvent surélevé indépen-
dant de la palmure. Sexes souvent différents. Aquatiques. Un nid. Œufs unicolores.
Nidifuges.
Cette famille présente les Caractères généraux de l'ordre. L'aile fermée montre presque
toujours un miroir dans sa région moyenne. C'est une tache vivement colorée, à reflets
brillants. souvent métalliques, qui tranche sur le reste du plumage. Nous avons fait
rentrer dans la famille des Anatidés toutes les familles ou sous-familles relevant de l'ordre
des Anséiformes qu'on peut rencontrer en Afrique occidentale.
1. Aile ne dépassant pas 160 mm. Tache verte derrière l'oreille chez le
mâle. Partie antérieure de la tête blanche. Bec rappelant celui des
Anséridés, Queue de douze rectrices . Nettopus.
- Aile au-dessus de 350 mm au moins chez le mâle . 2.
2. Long éperon à la courbure de l'aile. Tête nue en partie. Cou noir.
Poitrine blanche . Pleetopterus,
- Pas d'éperon à la courbure de l'aile. Tête blanche avec des taches
noir pourpre sur le cou. Protubérance charnue semi-circulaire sur le
bec chez le mâle . Sorhidiornis.
- Pas d'éperon à la' courbure de l'aile mais un fort tubercule saillant.
Tête blanche avec des taches marron. Anneau rouge rouille autour
de l'œil. Pas de protubérance charnue sur le bec . Alopoehen,
3. Aile ne dépassant pas 290 mm. Pas de miroir à I'aile .............• 4.
- Miroir à l'aile , . 5.
4. Tête fauve et noirâtre. Joues tachetées de noir.Je reste du dos marron
et noir. Œil blanc. " . Tholossornis.
- Tête noire. Corps entièrement marron foncé. Couverture des ailes
bleue ...................•.................................. Pteronetta;
- Partie antérieure de la tête blanche ou d'un brun roux. Queue de
seize rectrices . Dendrocygno.
5. Aile dépassant 230 mm. Tête vert métallique. Poitrine blanche. Bec
plus long que la tête dont l'extrémité élargie et spatulée est deux fois
plus large que la base, Queue de quatorze rectrices . Spotula.
- Aile ne dépassant pas 230 mm . 6.
6. Miroir de l'aile blanc ou gris non métallique . Nyroco.
- Miroir de l'aile indistinct . Mormoronetto.
- Miroir de l'aile métallique . Anos.
J. A. /130081.
138 G. BOVET
Anas nyroea GÜLDENSTADT, 1769, Nov. Comm. Sei. Petropol, XVI, part. I, p. 403
(Russie).
cr..- Plumage de noces. Tête, huppe longue et haut du cou noir à reflets violets,
reste de la face supérieure, scapulaires et cubitales noir brunâtre très finement marqué
de roussâtre sur les scapulaires. Grandes rémiges noirâtres en dehors, gris brun aux:
barbes intérieures. Rémiges secondaires blanches, terminés de noirâtre formant un
miroir blanc bordé de noir. Rectrices noirâtres. Poitrine noire. Ventre et flancs blancs.
Derrière de la jambe et sous-caudales noirâtres.
9. - Huppe courte. Tête, cou, face supérieure, poitrine, flanc et aile brun noirâtre
à reflets violacés. Les scapulaires et le flanc marqués de roussâtre, le miroir blanc
de l'aile étroit. Le blanc du ventre lavé de roussâtre moins large que chez le ':J.
cr
Le en éclipse a sensiblement les mêmes teintes que la 9.
Œufs. - Ne niche pas en Afrique,
Distr. géogr. - Niche aux Iles Britanniques, la plus grande partie de l'Europe et
dans l'Asie. Hiverne dans la moitié sud de l'Europe, de l'Asie, le nord de l'Afrique
la vallée du Nil, parfois, mais rarement en Afrique tropicale.
De Mauritanie: à Atar, Xl, l'I.F.A.N. possède un spécimen; - en Gambie anglaise:
HOPKINSON dit avoir vu sur la Gambie, en novembre, de larges bandes de ce canard
migrateur; - au Libéria : de la rivière Sulima, DEMERY a rapporté un exemplaire;
- en Libéria du Nord: il a été signalé de Kano et de Sokoto.
Ce sont là les seules récoltes faites dans les limites de l'Ouest africain.
Écologie-Éthologie, - Le Morillon, canard migrateur, pourvu chez les deux sexes d'une crête, est facile
à reconnaître. Il est relativement assez peu commun en hiver dans l'Ouest africain, où il fréquente les
estuaires et les embouchures de fleuves. On l'a signalé.de la Nigeria du Nord, Sokoto, Kano en janvier-
février; ni GOLDlNG, ni MALBRANT, ne le signalent du Tchad.
Il n'y a rien de particulier à signaler sur la biologie de ce canard, pendant son séjour en Afrique tropicale.
Il y touveune abondante nourriture, qui lui ferait défaut à la même époque en Europe.
C'est,comme tous les Nyroca.un plongeur émérite, qui va chercher sa nourriture au fond des lacs et
estuaires peu profonds.
- Anas ferina LINNÉ, Syst. Nat. 10e éd., l, 1758, p. 126 (Europe).
1. 350-410; A. 190-205; Q. 65-75; T. 25-30; B. 35-41. Bec brun noir. Patte gris
brunâtre. Iris brun.
d. - Plumage de noces. Dessus de la tête et nuque bruns bordés d'un large sourcil
blanc. Côté de la tête et cou brun roux mouchetés de blanc. Reste de la face supérieure
brun avec bordure de plumes grises. Partie des scapulaires grises, les autres grises et
noires avec des reflets verdâtres et une bande longitudinale blanche. Rémiges primaires
et rectrices brunes plus ou moins bordées de blanchâtre. Rémiges secondaires à barbes
extérieures vert à reflets métalliques formant le miroir, à barbes intérieures brunes,
à bout blanc. Cubitales brunes rayées et bordées de blanc. Sus-alaires gris bleu, les
grandes à bout blanc. Gorge noire. Poitrine roussâtre avec le bout des plumes formant
des croissants noirâtres. Reste de la face inférieure blanc jaunâtre, rayé transversale-
ment de noir sur les flancs et taché de brun au bas ventre et aux sous-caudales.
Q. - Face supérieure brune avec les plumes bordées de gris roussâtre. Gorge blan-
châtre ainsi que le sourcil. Reste de la face inférieure blanc roussâtre taché de brun,
sauf au ventre. Scapulaires brunes, cubitales brunes bordées de roussâtre. Sus-alaires
d'un gris plus ou moins bleuâtre. Miroir vert terne. .
Chez le d en plumage d'éclipse, teinte générale brun sans marques à la tête. Les
couvertures des ailes et le miroir comme en plumage de noces,
Œufs. - Ne nidifie pas en Afrique.
Distr. géogr. - Niche au sud des Iles Britanniques, au sud de la Suède, jusqu'au
Kamtchatka, Japon. Hiverne de la Méditerrannée à la Nigeria du Nord et au Tchad,
Haute Égypte, Kenya et toutes les régions sud de l'Asie.
Voici le relevé des exemplaires récoltés dans l'Ouest africain :
En Arr, la Sarcelle d'été a été signalée de Aderbissanat, VIII (BUCHANAN). - Au
Soudan: Ansongo, IX (H. MAnSEN), juv., Mopti, 1 à IV (ROUSSELOT); Konna, l, juv.;
- à l'ouest du Tchad: Kalkala, XII à III; Bornou, XI, II, VI (GOLDING); - en Nigeria
du Nord : Sokoto, province de Zaria (HUTSON); Sokoto, l, II (HART.); - en Gambie
anglaise: a été signalé comme visiteur d'hiver régulier.
Au Cameroun: cette Sarcelle a été tuée sur le Nyong; - au Gabon: à Port-Gentil,
MALBRANT et MACLATCHY l'ont récoltée en décembre. Sur le Chari: en avril, la Sar-
celle d'été a été tuée. Signalée du lac Tchad par MALBRANT.
Écologie-Éthologie. - La Sarcelle d'été semble moins rare dans l'Ouest africain que la Sarcelle d'hiver.
C'est un migrateur paléarctique qui, au cours de l'hiver, se rencontre surtout dans les territoires au sud
du Sahara, mais qui a été signalé également dans les colonies côtières. n descend jusqu'au Cameroun et
au Gabon, et il n'est pas rare sur le Chari et le Tchad.
On l'a rencontré depuis le mois d'avril et jusqu'au milieu de mai dans les territoires de·l'Ouest africain.
Une Sarcelle d'été baguée dans le delta de la Volga a 'étéretrouvée à Kano, six mois après.
HOPKINSON l'a rencontrée chaque année en Gambie. En Gold Coast, sur les lagunes côtières, il n'est
pas rare en hiver et même jusqu'en juin (HOLMAN) et enfin un spécimen tué en janvier a été envoyé de
Sierra Leone au British Museum.
La nidification de la Sarcelle d'été a lieu dans les zones paléarctiques et n'a jusqu'ici pas été signalée
dans l'Ouest africain.
Son alimentation ne diffère pas de celle de la Sarcelle d'hiver.
142 G. BOUET
Anas crecca LINNÉ, 1758, Syst. Nat. lOe éd., p. 126. (Suède.)
Écologie-Éthologie. - La Sarcelle d'hiver, migrateur paléarctique, n'a été que fort peu rencontrée
dans J'Ouest africain.
Des captures signalées, il semble résulter que cet oiseau traverse au cours de ses migrations, le Sahara,
car jusqu'ici, en dehors du sud de la Gold Coast, il n'a été trouvé que dans les régions directement situées
au sud du Sahara, oasis de Bilma et sur les lacs de la Nigeria du Nord et le Tchad, où il est fréquent pen-
dant les mois d'hiver.
Sa nourriture en Afrique occidentale consiste en plantes aquatiques et leurs graines, mélangées avec des
mollusques, des crustacés et des larves d'insectes d'eau. En général, la Sarcelle d'hiver se nourrit à la
tombée de la nuit. Comme on le sait, c'est un oiseau au vol rapide mais qui ne s'éloigne jamais très loin des
lacs et marais où il séjourne, pendant sa présence dans l'Ouest africain.
Il ne niche pas en Afrique.
d, adulte. a Couleur brun sombre, plus uniforme que ses homologues de l'est et du
sud, avec les bandes ou taches claires des ailes, des scapulaires et des bas flancs, sen-
siblement moins développées, peu visibles même apparemment, sauf lorsqu'on écarte
les plumes, les taches des rectrices, bien plus visibles que celles des ailes, sont néan-
moins plus réduites que chez Anas. s. sparsa et surtout beaucoup moins obliques,
144 G. BOVET
Fig. 32. Ana s sparsa Meula.ûhyi
BERL IOZ (d'ap rès' MALBRANT ei MACLATCHY)
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 145
ayant plutôt l'aspect de taches arrondies ou un peu transversées. Toutes ces taches
claires sont de couleur isabelle ou jaunâtre pâle et non blanchâtre. La bande blanche
subterminale, des couvertures, qui précède le miroir de l'aile, est marron, de moitié
moins large que chez Anas s. sparsa. Enfin, le bec est aussi plus fortement pigmenté,
entre autre, en ce qui concerne l'étendue de la tache noire en forme de selle, qui occupe
la moitié du culmen, et qui s'étend transversalement de chaque côté, jusqu'au bord
commissural, ne laissant que la base et l'apex de la mandibule jaunâtre. Onglet noir.
Dimens. : A. 220; bec (culmen) 42 mm »,
La description ci-dessus est celle donnée par BERLIOZ.
Œufs. - Nidification inconnue,
Distr. géogr. - Connu seulement 'actuellement de certaines rivières en forêt, au
Gabon.
tcologie-tehologie. - Ce Canard, découvert par MACLATCHY au Gabon, a été rencontré à trois reprises
par ce naturaliste: sur l'Ogoulou près de Mimongo en 1934, à Booué sur l'Ogooué en 1945 et à Mouila.
Ce n'est pas un oiseau de montagne comme l'espèce du Cameroun, mais qu'on rencontre en forêt à des
altitudes peu élevées et pendant toute l'année. Au Gabon, il est fort rare et son habitat est strictement
confiné aux rivières de la grande forêt.
On ignore son genre de nidification et on n'a pas de précisions sur son régime alimentaire.
Anas capensis GMELIN, 1789, Syst, Nat., I, part..: 2, p. 527 (cap de Bonne Espérance)
Fig. : Proc. Zool. Soc., 1884, pl. 13.
Syn. : Neuioti capense (GM.).
L. 420; A. 191·199. Q. 63-76; T. 28-32. B. 46-49. Bec varié de rouge ou pour-
pre, avec la base noire. Pattes, brun jaunâtre. Palmures noirâtres.
.J. cf. - Tête et cou parsemés de petites taches brunes, sur fond gris blanc nuancé
de roussâtre. Manteau et dos brun, avec les bords des plumes d'un roux clair ou fauve,
: plus nettement accentué sur le croupion et sur les sus-caudales. Ailes gris brun noirâtre
à reflets bronzés, avec un large miroir vert métallique bordé de noir, lustré de vert doré
au centre et bordé en avant et en arrière de blanc. Rémiges et rectrices brunes. Les
grandes couvertures largement terminées de blanc. Les secondaires antérieures blanches
Les rectrices sont étroitement bordées de blanc. Gorge blanche, sans tache. Le restes.
du dessous, blanc, avec des ,barres mal définies brun pâle, plus accentuées sur les côtés.
Axillaires blanches, rayées de brun sur les barbes.
Œufs. - Neuf œufs, d'un blanc verdâtre sale. 48·54 X 34-38.
146 G. BOVET
latérales brunes bordées de blanc. Dessous blanc mais les Bancs barrés de gris noirâtre.
Sous-caudales noires.
9. - Tête et cou roussâtres mouchetés de brun. Face supérieure brun foncé,
les plumes bordées de grisâtre, ou de roussâtre clair. Face inférieure roussâtre plus ou
moins tachetée de brun. Aile brune sans miroir. Rectrices brunes liserées de blanchâtre
et barrées transversalement de roussâtre.
Œufs. - Pas de nidification en Afrique,
Distr. géogr. - Niche en Islande, nord de l'Europe, Iles Britanniques, Allemagne,
Russie, Asie du nord. Hiverne en Afrique du Nord, vallée du Nil, golfe Persique, Inde,
Ceylan. Pas très rare en Afrique occidentale.
C'est depuis fort longtemps que le Pilet a été signalé sur les côtes de Mauritanie
(in MONOD, Description de la côte d'Afrique, de Ceuta au Sénégal, par Valentin FER-
NANDEZ (1506-1507); - au Soudan: Bilma, XI; Zinder, XI, juv. (H. MAoSEN); N'Gou-
ma, II (RoussELOT); - Ouest Tchad: Bornou (FRANCIS); Kalkala,II et III; Mongonu,
XI (GOLDING); - en Nigeria du Nord : signalé à Zaria (POGGIOLINI).
En Gambie anglaise: HOPKINSON a tué un Pilet en janvier.
Signalé du Tchad par MALBRANT.
Écologie-Éthologie. - Le Canard pilet est un migrateur d'hiver dans l'Ouest africain. Il est connu
de la côte de Mauritanie depuis fort longtemps (MONOD) et ZOLOTAREVSKY en a capturé un exemplaire
près de Port-Étienne en 1937. C'est un des canards migrateurs qui s'attarde le plus longtemps dans les
régions du nord de l'Ouest africain : Mauritanie, Air, région de Zinder, Tchad. On le rencontre de novembre
à avril. Ce n'est que depuis quelques années qu'on a constaté sa présence en Gold Coast, et l'un des records
se situe en juin, ce qui laisse à supposer que vraisemblablement les oiseaux observés (une douzaine) r 'avaient
pas atteint la maturité sexuelle et n'avaient pas regagné l'Europe pour y nidifier.
La biologie du Pilet est la même en Afrique qu'en Europe (sauf qu'il ne nidifie que dans les régions du
Nord de l'Europe).
Écologie-Éthologie. - Le Canard souchet a été depuis longtemps signalé dans J'Ouest africain. C'est
un migrateur annuel qui semble traverser le désert du Sahara, car bon nombre de ces canards ont été
observés depuis J'Air jusqu'au Darfour. Il est relativement commun au Tchad où GOLDING l'a rencontré.
Par contre, les colonies côtières sont rarement visitées par le Souchet qui ne semble pas suivre dans ses
migrations la côte Ouest africaine. A partir du mois de mai, il n'est plus signalé dans l'Ouest africain, et
il ne niche pas en Afrique.
Sa nourriture consiste en petits mollusques d'eau douce, crustacés, crevettes qu'il capture en promenant
son large bec en spatule, muni de larges lamelles, le cou tendu, sur la surface de l'eau tout en se déplaçant
lentement tout comme le fait la Spatule.
Anas strepera LINNt, Syst. Nat., lOe éd., I, 1758, p. 125 (Europe).
Fig. : DRESSER, Birds of Europe, VI, pl. 4224.
1. 475·550; A. 255·280; Q. 85-102; T. 33-37; B. 46-51. Bec noir bleuâtre &. Gris
verdâtre foncé à bords jaune rougeâtre, 9. Patte orange à palmure noirâtre, iris brun.
d. - Noces. Front, joue, gorge, moitié supérieure du cou gris roussâtre, tachée dé
brun, légèrement marqué de roussâtre. Bas du cou, haut du dos, scapulaires, poitrine
et flancs noirâtres avec des croissants transversaux blanchâtres ou roussâtres. Bas du
dos et croupion brun. Sus et sous-caudales noires à reflets. Ventre blanchâtre plus ou
moins strié de brun, surtout près de la région anale. Régimes primaires, cubitales,
petites sus-alaires et rectrices brun cendré, les dernières bordées de gris roussâtre.
Rémiges secondaires brun gris liserés de blanc, les suivantes noires en haut, blanches
en bas formant un miroir blanc largement encadré de noir violacé devant et derrière.
Grandes sus-alaires antérieures marron, postérieures noires : moyennes sus-alaires roux
marron.
9 et juv, - Face supérieure brun noirâtre, les plumes largement bordées de rous
sâtre, le croupion et les sus-caudales gris. Cou gris roussâtre plus ou moins pâle et for-
tement tacheté. Poitrine et flanc roussâtre tachés de noir. Ventre blanc. Sous-caudales,
plus ou moins tachées de noir. Miroir comme au printemps avec traces de marron aux
sus-alaires.
Œufs. - Ne niche pas en Afrique,
Distr. géogr. - Niche en Islande, sud-est d'Angleterre et à travers l'Europe et
l'Asie jusqu'au Kamchatka, en Hollande, Allemagne. En Amérique du Nord, depuis
Je sud de la Colombie britannique jusqu'au sud de la Californie, etc. Hiverne dans le
150 G. BOVET
sud de l'Europe, Asie mineure, Himalaya, Chine, Japon, nord de l' Mrique, Abyssinie,
Soudan, Somaliland, très rare dans l'Ouest africain. .
Le Chipeau bruyant n'a 'été tué jusqu'ici, dans l'Ouest africain, qu'en Nigeria du
Nord en novembre par W. E. SMITH dans une mare à environ 35 km de Maidougari
dans le Bornou.
Anas undulata DUBOIS, Dm. Gall., 1,1837, p. 119, pl. 77 (cap de Bonne-Espérance).
Syn. : Anas xanthorhynchus JOHNSTON. The River Congo.
L. 500-585; A. 235-256; Q. 88-100; T. 34-44; B. 47-52. Iris marron, bec jaune bril-
lant avec une longue tache noire longitudinale sur le calmus et l'onglet noir. Pattes
noires.
d. - Canard à l'aspect grisâtre tacheté de gris sable et de blanchâtre. Dessous des
ailes blanc. Miroir très large d'un vert métallique avec un reflet brillant bleuâtre, limité
antérieurement et postérieurement par deux bandes, une d'un noir velouté et l'autre
blanche. Sous-alaires blanchâtres, axillaires blanches. Plumes de la queue brun sombre
avec d'étroits bords pâles. La 9 ne diffère pas du mâle.
Œufs. - Niche dans l'Afrique du Sud d'octobre à avril et au Kenya de février à
juillet.
Distr. géogr. - Mrique depuis l'Angola, l'Ouganda et le Kenya. Zambésie.
Ce Canard n'est mentionné dans cet ouvrage que parce qu'il a été signalé par H. JOHN-
STON comme ayant été trouvé au Stanley Pool. Les Belges et CHAPIN mettent en doute
la présence de ce Canard au Stanley Pool, mais il a été récolté en plusieurs districts
dans l'est du Congo belge. Il se réunit par bandes nombreuses, se tenant au centre
des lacs.
Querquedula Hartlaubii CASSIN, 1859, Proc. Acad. Nat. Sei. Phila., p. 175 (rivière
Camma, Gabon).
Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. Afr., vol. l, pl. 4.
L. 450; A. 250-281; Q. 90-115; T. 40-48; B. 44-50. Bec plus petit chez la 9. Le bec
est traversé, près de l'onglet, par une bande en diagonale jaunâtre, existant sur les
deux mandibules. Onglet noir. Chez la 9, la bande en diagonale est d'un gris rosé et
non jaunâtre.
d. 9. - Le sommet de la tête et du cou, noirs. Une tache blanche, de dimensions
différentes, existe chez un certain nombre d'exemplaires, et avait été considérée comme
suffisante pour créer une sous-espèce (NEUMANN). Le manteau est d'un marron brillant,
les scapulaires et le croupion, d'un brun olive lavé de marron. Les primaires, les secon-
daires et les rectrices, d'un brun noirâtre. Toutes les couvertures, d'un gris bleu, mais
ne formant pas miroir. Tout le dessous, depuis la poitrine, d'un marron brillant.
Œufs. - Inconnus, mais BATES mentionne une nichée de quelques jeunes suivant
la mère.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 151
Ëcologie-Ëthotogie. - La Sarcelle de Hartlaub est strictement un oiseau des cours d'eau de III grande
forêt hygrophile et des galeries forestières adjacentes. On ne le trouve qu'en Afrique. La plupart des obser-
vations faites sur ce Canard dans l'Ouest africain, l'ont été par BATES au Cameroun.
C'est un oiseau relativement peu sauvage et nous l'avons personnellement observé au Liberia à moins
de 10 m d'une pirogue où nous étions et l'oiseau ne disparut dans les plantes des bords de l'étroite rivière
où nous naviguions que quand nous fûmes à quelques mètres de lui.
BATES dit qu'il se prend souvent dans les pièges que posent les indigènes, près des paniers dans lesquels
les femmes indigènes mettent le manioc à tremper. Cependant le biotope particulier dans lequel il vit,
c'est-à-dire les étroits ruisseaux' de la forêt à végétation aquatique dense et à bords couverts de plantes de
marais (Maranta, Lilium, etc.), lui permettent de se soustraire rapidement aux regards, et c'est la principale
raison pour laquelle cet oiseau n'est vu que rarement. Il vit par paires mais, occasionnellement, BATES Il
pu observer deux couples de cee Canards perchés sur les branches les plus basses d'un fromager,se livrant
face à face à une sorte de parade amoureuse en poussant des cris rauques. On sait en effet que c'est un
Canard percheur.
Cependant, on a pu observer des bandes allant jusqu'à une quinzaine d'individus, réunis dans des
criques, se livrant à des ébats rappelant ceux des canards domestiques, puis s'envolant pour se percher
sur des arbres voisins, hors de portée de fusil.
152 G.BOUET
C'est vers le soir qu'ils vont à la recherche de leur nourriture, qui consiste en larves d'insectes aquanques,
en particulier de libellules, en escargots d'eau, crevettes, mollusques bivalves.
En général, dans la journée, ils restent à terre au milieu des plantes de sous-bois ou dans l'eau; ils ne
plongent pas.
Ce sont avant tout des oiseaux sédentaires s'éloignant peu de leur biotope habituel, et qui ne semblent
pas se livrer à des migrations locales même saisonnières.
La nidification a lieu dans des trous d'arbres mais jusqu'ici, dans l'Ouest africain. aucun nid n'a été
trouvé.
Les petits dès leur naissance sont pourvus de griffes aux pattes qui leur permettent de grimper, un peu
à la manière des perroquets le long d'un tronc d'arbre. Cette faculté disparaît au bout de quelques jours.
BUES a observé cette particularité chez neuf jeunes Canards d'Hartlaub, capturés avecla mère, en novembre
au Cameroun.
Anas aegyptiaca LINNÉ, 1766, Syst, Nai., 12e éd., l, p. 197 (Égypte).
du dos marron clair, milieu du dos et scapulaires brun rougeâtre, l~ tout vermiculé de
noirâtre. Sus-caudales noires. Rémiges primaires noires. Rémiges secondaires vert à
reflets pourpres formant miroir. Cubitales à barbes extérieures roux vif. Sus-alaires
blanches, les grandes avec une bande noire. Queue brun violacé. Bas du cou brun
marron. Poitrine et flancs isabelle jaunâtre à zigzags transversaux bruns et une large
tache marron vif au milieu de la poitrine. Milieu de l'abdomen blanc roussâtre, sous.
caudales châtain.
La femelle se distingue du mâle par les teintes générales qui sont plus ternes.
9. -
Œufs. - Huit à neuf, couleur crème. 65,5-72 X 48-51,5.
Distr. géogr. - L'Afrique, au sud du Sahara, vallée du Nil, sud de la Palestine.
Parfois rencontré en Europe.
Voici le relevé des exemplaires recueillis dans l'Ouest africain:
Dans l'Air : Aderbissinat, VII (BUCHANAN); - Sénégal : relativement commun sur
le fleuve Sénégal, XI (BoUET); - Soudan: Tazza, VI; bords du Niger, VII; Ségou, n
(BATEs); lac Debo, V, et vers Niamey (BouET); cercle de Mopti, toute l'année (Rous.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 153
SELûT); lac Débo, V; Cabara, IX (H. MADSEN); lac Débo, VIII (I.F.A.N.); - Ouest-
Tchad: Kalkala, en 11 et III (GoLDING); Bornou (FRANCIS); Bornou (GOLDING), IX, Xl,
II, IV, VI, VII; - Nigeria du Nord: Givaram (province de Kano), IV (Hursox);
Niger, XII (BAïKIE); Loko (HART.).
Gambie anglaise : conunun de juin à décembre (HOPKINSON); - Guinée portu-
gaise : Bissao (BAUD.); - Casamance: rivière Casamance, 1; en captivité à Ziguinchor
(BoUET); - Guinée française : signalé, XI (KLAPTocz) sur le Niger; --::- signalé seule-
ment au Sierra Leone; - nous n'avons pas de renseignements sur sa présence au Libéria,
. en Côte-d'Ivoire et en Gold Coast, ni au Togo; - au Dahomey: rencontré à Bodjecali
sur le Niger (BOUET).
Ne se rencontre pas en forêt, maisvers le Tchad, la Benoué; - Gabon et Moyen
Congo: Zambi, III (SACH.); N'ganciu, III (BRAZZA); bancs de sable du Pool, VII (Dy-
BOWSKI); Stanley Pool (CHAPIN); Samba, VII; N'gounié (MALBRANT et MACLATCHY);
- Oubangui-Chari : Bangui, XII; les Ouaddas (DYBOWSKI); bords du Chari; V (doc-
teur THIBOUT); - Tchad: signalé sur le lac Tchad (PÉCAUD); Fort-Lamy, VIII (MAL.
BRANT); ALEXANDER a trouvé de nombreux nids dans les papyrus du Tchad.
Écologie-Éthologie. - L'Oie d'Égypte appartient à un genre intermédiaire entre les Anséridés et leS
Anatidés. Elle se rencontre depuis l'Air jusqu'au Cap ainsi que dans la vallée du Nil où elle est commune'
mais elle a dû autrefois être !beaucoup plus fréquente puisqu'on retrouve dans les bas-reliefs égyptiens
d'excellentes peintures de cet oiseau, qui devait alors être plus (ou moins domestique. On le trouve au-
jourd'hui dans tous les pares zoologiques où il se multiplie.
Il vit par couples, mais fréquemment on rencontre des bandes importantes sur les bancs de sable des
grands fleuves de l'Ouest africain. .
Le lac Tchad donne asile à de nombreuses Oies d'Égypte qui y nichent (ALEXANDER).
La nourriture de cet oiseau consiste surtout en graminées, qu'elle pature comme nos oies domestiques
'et sauvages. Elle est friande des graines de la plupart des plantes aquatiques, nénuphars, lis d'eau, etc.
On ne rencontre pas l'Oie d'Égypte dans la grande forêt hygrophile, mais elle fréquente les grands
fleuves qui la traversent, le Congo par exemple, où à la saison des basses eaux, on peut l'observer sur les
bancs de sable. Elle se rencontre également sur les bancs de sable du Sénégal où nous l'avons observée en
janvier avec des jeunes déjà grands.
En Gambie, HOPKINSON a capturé des jeunes en duvet en août. Cet oiseau est très éclectique dans le
choix de ses lieux de nidification. Au Tchad, c'est dans les roseaux qui bordent le lac qu'on trouve des nids.
Cependant, dans d'autres régions de l'Afrique occidentale, l'Oie d'Égypte adopte les trous d'arbre ou les
fentes de rochers pour bâtir son JÙd, en général fait de tiges de graminées ou de plantes d'eau mortes.
L'intérieur est tapissé de duvet provenant sans doute de l'oiseau.
Il ne semble pas qu'il y ait une époque bien déterminée pour la nidification en Afrique occidentale.
Il est possible que l'Oie d'Égypte se livre à des migrations saisonnières à la recherche de biotopes qu'elle
affectionne, banes de sable des grands fleuves découverts pendant la baisse des eaux, prairies où croissent
après le retrait des eaux, les graminées, mais cc sont là surtout des mouvements saisonniers déterminés
par la recherche de la nourriture.
1. d'685, Q 570; A. d' 390, Q 283; Q. d' 145, Q 110; T. d' 67, Q 49; B. d' 70, Q 45.
Bec noir, surmonté d'une caroncule adipeuse, de même couleur. Cette caroncule dimi-
nue de volume après la période nuptiale.
d'ad. - Dessus de la tête et partie postérieure du cou, revêtues de petites plumes
crépues,noirâtres, sur fond blancs, formant une bande de la nuque au dos. Tout le
dessus d'un noir brillant à reflets métalliques verts, bleus et violacés. Manteau et
petite, couvertures, vert métallique. Grandes couvertures bronzées. Primaires et
154 G. BOVET
secondaires noires. Dos gris. Croupion et rectrices, noir lavé de vert métallique. Axil-
laires noires bordées de blanc. Base du cou et tout le dessous, blanc, avec les flancs
lavés de cendré.
9. - Plus petite, sans caroncule sur le bec. La tête et le dessus du cou, vermi-
culés de blanc et de noir, sans plumes frisées. Le reste du dessous sans teintes métal-
liques. Rectrices brunes.
Le jeune, brun noirâtre sans reflets métalliques. Le blanc des parties inférieures est
nuancé de fauve.
Œufs. - Quatre à six œufs. Blanc crème. 56-60 X 41,5-46.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal et le Soudan jusqu'àla colonie du Cap...
Madagascar, Indes, Ceylan, Tenasserim, Siam et sud-est de la Chine.
Coast (BANNERMAN); - Dahomey : Agouagon, une seule fois, deux à trois individus
(BOUET).
Cameroun: est commun dans le nord, vers le Tchad, la Benoué; - Gabon et Moyen
Congo: Zarnbi, XII (SAC.); N'ganciu, V (BRAZZA); Mouila (MACLATCHY); MALBRANT
et MACLATCHY l'ont en outre observé à Port-Gentil, I, et près de Lastourville, XI; -
Oubangui-Chari : signalé probable (BLANCOU); les Ouaddas, I et VI (DYBOWSKI); -
Tchad: signalé par PÉCAUD à Fort-Lamy, VIII (MALBRANT); BATES le signale des plaines
des abords du lac.
Écologie-Éthologie. - Le Canard à bosse est commun dans l'Ouest africain et on le rencontre sur tous
les grands fleuves et rivières ainsi que sur les lacs, marais plus ou moins temporaires, mais il semble absent
des zones de la grande forêt équatoriale, et c'est seulement sur ses bords qu'il s'aventure quand il peut y
trouver une nourriture qui lui convient. La bosse qui orne le bec du mâle et grossit pendant la période de
reproduction, son absence chez la femelle beaucoup plus petite, la coloration générale de l'un et de l'autre
qui est la même, tous ces caractères sont familiers à tous les observateurs ayant vécu en Afrique,
Le Canard à bosse a une aire de distribution géographique étendue ainsi que nous l'indiquons plus
haut. Il est certain qu'il se livre en Mrique à des migrations locales, qui sont peut-être sous l'influence de
la nécessité de la recherche de sa nourriture.
C'est ainsi qu'à la période de crue des grands fleuves, il se répand dans leurs zones inondées formant
marais où, d'une année à l'autre, persistent des plantes aquatiques dont il mange les graines (nénuphars,
etc.), mais dès que la sécheresse a tari cette source de nourriture, il regagne le bord des fleuves et rivières,
où il devient commun sur les bancs de sable (Sénégal, Niger, Congo, Chari, etc.). Les estuaires des rivières
des zones de forêt sont également un biotope favorable à ce Canard (BÜTfIKOFER).
Cependant, il est certaines régions (Darfour par exemple), où ses migrations correspondent à la période
de reproduction et LYNES a pu observer que ce Canard arrive au commencement de juin, au début de la
saison des pluies, se répand dans la partie occidentale du pays, niche plus au nord vers la fin de la saison
des pluies, pour revenir accompagné de ses jeunes en automne à ses quartiers d'hiver.
Cet oiseau vit tantôt par couples ou petites bandes, qu'on peut observer sur les bancs de sable.
Il se perche volontiers sur les grands arbres. On ignore le lieu habituel de la nidification dans l'Ouest
africain. On a des observations du choix de trous d'arbres au Bomou (WILMAN) comme c'est le cas habituel
dans l'Inde, mais on a trouvé en Afrique au sud de l'Équateur, des nids placés au milieu de roseaux épais
au bord de l'eau, ou dans de hautes herbes à peu de distance de zones marécageuses.
Le mâle est polygame et on a pu observer un seul mâle au milieu de trois à quatre femelles, volant en
formant des cercles au-dessus de l'emplacement des nids. Ce trait de l'éthologie du Canard à bosse l'appa-
rente aux Anséridés, et chacun sait que notre Oie domestique est polygame.
La nourriture du Canard à bosse, d'après CHAPIN, consiste en larves d'insectes aquatiques et en plantes
d'eau et en particulier en algues vertes et autres plantes [Podostemonacés) qui tapissent les rochers à
fleur d'eau des rapides.
On sait que ce biotope particulier donne asile aux larves de Simulies, diptères piqueurs transmetteurs
de l'onchocercose si fréquente chez les noirs. Aux hautes eaux, cette' nourriture leur fait défaut.
Nous ajouterons que personnellement nous avons observé sur le Niger vers Niamey, en mars, des bandes
immenses d'oiseaux d'eau répandus dans une succession de marais en bordure du fleuve, qui se nourris-
saient uniquement des graines d'un nénuphar alors à maturité. Parmi ces oiseaux, se trouvaient des bandes
de Canards à bosse, d'Oies de Gambie et de Baléariques.
Anas viduata LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd., l, p. 205 (Cartagène, Colombie).
Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. Afr., vol. l, pl. 5.
1. 470-480; A. 215-240; Q. 60-70; T. 45·52; B. 42-53. Bec noir. Jambes et pattes
couleur de plomb. Iris noisette. .
0. 9. - Couronne, joues, gorge et une grande tache à la face inférieure du cou,
d'un blanc pur. Occiput et cou noirs. Partie inférieure du cou, haut du dos et de la
poitrine, roux cannelle foncé. Manteau noirâtre, avec le bord des plumes fauve. Croupion
et sous-caudales, noirs. Petites couvertures de l'aile, roux marron, les autres couver-
tures noires, lustrées de vert bronzé. Rémiges, rectrices et sous-alaires noires. Bas de
la poitrine, abdomen et sous-caudales noires avec les flancs barrés de noir, de blanc et
de fauve.
9. - A une taille moins forte.
Chez le jeune, les couleurs sont plus ternes. Le cou et l'abdomen n'ont pas de noir.
Le dessus de la tête et du cou est brun foncé. Les parties blanches de l'adulte sont d'un
blanc roussâtre.
Œufs. - Six à douze œufs. Crème clair. 47,5-52 X 37-38,5.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le sud du Sahara, jusqu'au sud de l'Angola. A l'est,
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 157
le Soudan, les grands lacs et jusqu'au Cap. Madagascar, les Comores. En Amérique,
toute l'Amérique du Sud tropicale jusqu'à l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay.
En ce qui concerne les colonies françaises et étrangères de l'Ouest africain, voici
le relevé des exemplaires existant ou ayant existé dans les musées (Muséum de Paris
et musées étrangers) ou qui ont été signalés par des auteurs compétents:
Signalé par BUCHANAN au sud de l'Aïr (Aderbissinat); - le Dendrocygne veuf est
commun au Sénégal: île de Griel (M. AOANSON); Hann, III (MARCHE); signalé (VERR.,
RIGG.);. Dagana (I.F.A.N.); par bandes immenses sur le Sénégal, 1 et IV (BOVET);
- Soudan: Bamako; Koulikoro, IX; lac Debo, VIII; Zinder, VI (I.F.A.N.); Acsongo,
VII; Tazza, VI (BATES); lac Debo, V; Ansongo, IX (H. MAnSEN); Bani, VI (BOVET);
très commun cercle de Mopti (ROVSSELOT); - Ouest-Tchad : signalé très commun
Kalkala, IV (F. D. GOLDING); Bornu (FRANCIS); Bornu, IX, X, XI, II, IV, VI, VII
(GOLDING); - Nigeria du Nord: Soko; Kaura; Sokoto (HART.); Benué river (FER-
RYM); Bida, V et VII (HVTSON).
Gambie anglaise (Brit. Mus.) : HOPKINS le signale sur la Gambie en bandes nom-
breuses; - Casamance : Bignona, V (I.F.A.N.); - Guinée portugaise : Bissao (PI-
MENTA); - Guinée française : commun sur le Niger et affluents, plus rare sur les fleuves
côtiers (BOUET); - Sierra Leone: districts de Rotifunk (KEMP); de Karina (KELSALL
et THOMPSON); - Libéria : Robertsport; Grand Cape Mount, VIII; rivière Junk, IX;
Eier; Maffa river; Sugary river (BÜTT.); Monrovia (BOVET); - Côte-d'Ivoire : rare
sur les lagunes de la côte et fleuves côtiers; commun au nord sur les affluents du Niger:
Baoulé, Bagoé (BOVET); - Gold Coast: signalé (PEL.); Fanti (Br.rss., USSHER); Accra,
I, VIII, IX, juv. (REICHW. et J. SMITH); commun en XI sur bancs de sable des fleuves
ou rivières des territoires du nord; - Togo : Kratschi, IX (ZECH.); signalé rare en
lagune; plus commun lac Togo (MILLET-HoRSIN); Mangou (THIERRY); - Dahomey:
rare lagunes du Bas Dahomey; jamais sur l'Ouémé vers le nord ou le Zou son affluent;
rencontré sur le Niger à Karimama et Bodjecali, 1 (BOVET).
Cameroun: rivière Wuri (RCHW.); - Gabon: Camma; Ogoué (ov CHAILLU); Chin-
chonxo (FALKENST.); Landana (PETIT); Alima Lékéti, I et VII (BRAZZA); Mouila;
Fernan Vaz (MACLATCHY); Moyen Congo (MALBRANT et MACLATCHY); - Oubangui-
Chari: Grimari; Kouango sur l'Oubangui (BLANCOV); ce même auteur signale ne
l'avoir jamais rencontré dans le bassin supérieur de l'Ouham; sur la rivière Kémo,
II (DYBOWSKI); bords du Chari, V (docteur THIBovt); - Tchad : signalé par
MALBRANT au centre africain et par PtCAVD et GROTE au lac Tchad.
Écologie-Éthologie, - Le Dendrocygne veuf est certainement le canard le plus souvent rencontré dans
l'Ouest africain, et il n'est pas un européen chasseur qui n'ait eu l'occasion de le tuer. En dehors de la
grande forêt hygrophile où il ne se trouve pas, il a été signalé à peu près partout, même à l'embouchure
de toutes les rivières côtières qui traversent la forêt.
II était jadis commun aux environs même de Dakar (MARCHE). C'est surtout sur les grands fleuves à
crues importantes, laissant après le retrait des eaux de vastes surfaces marécageuses, que le Canard siffleur
se rencontre par a milliers D en bandes énormes. II y trouve en effet la base de sa nourriture qui consiste en
insectes, crustacés, mollusques, et graines de plantes aquatiques. A l'embouchure des rivières côtières,
il trouve à la marée descendante, petits crustacés et mollusques marins en énormes quantités.
J'ai eu l'occasion d'observer sur le Sénégal, à peu de dietance de Dagana en janvier, des bandes consi-
dérables de ces Canards qui s'envolaient de la surface de l'eau, puis tournaient en rond, tout d'abord
asses bas, puis, tout en continuant leurs cercles, s'élevaient de plus en plus pour prendre de la hauteur
et finalement redescendaient pour se poser à nouveau sur l'eau. J'ai pu faire la même observation sur le
lac Débo en juin.
Cependant, ce Canard a des mœurs semi-nocturnes et il n'est pas rare en pleine nuit, quand la lune brille,
d'entendre passer des bandes de Dendrocygnes faciles à reconnaître par leur siHIementsi caractéristique et
qu'ils ne cessent d'émettre en vol. Ce cri leur vaut les noms qÜc toutes les tribus africaines leur donnent
et qui sont des onomatopées, rappelant le sifflement de l'oiseau.
La répartition géographique locale que nous donnons ci-dessus montre l'immense distribution du Den-
drocygne dans l'Ouest africain.
158 G. BOVET
Malgré l'extrême abondance du Canard sifBeur dans l'Ouest africain, les observations concernant la
nidification de cet oiseau ont été peu nombreuses jusqu'à ces dernières années. Le docteur SERLE a signalé
la découverte de nombreux nids entre août et septembre aux abords de marais dans la vallée de la rivière
de Sokoto (Nigeria du Nord). Ces nids étaient placés dans des dépressions du sol, peu profonds et composés
d'herbes sèches mal assemblées et sans duvet à l'intérieur.
Les nids étaient bien cachés aux regards, dans l'herbe et à peu de distance du marais (50 à 150 m),
quelques-uns étaient au centre de touffes d'herbes, mais d'autres se trouvaient sans aucun abri. La moyenne
des œufs était de 10 à 12 par nid. D'autres observateurs ont trouvé des nids sur des îlots couverts de roseaux
tout près des bords des marais. De toutes ces observations, on doit conclure que le Dendrocygne veuf
ne niche pas comme on l'a cru dans des trous d'arbres et qu'il n'est qu'occasionnellement un oisesu per-
cheur, tout au moins dans l'Ouest africain.
Le Dendrocygne veuf ne semble pas un migrateur local. On sait seulement qu'au moment de la nidifii-
cation, il se ra -semble en grandes bandes à certains endroits qui sont plus propices à.l'édification des nids
et sans doute aux possibilités de nourrir ses couvées.
Écologie-Éthologie. - Le Dendrocygne fauve est beaucoup plus rare dans l'Ouest africain que l'espèce
précédente. Nous ne l'avons personnellement rencontré qu'une seule fois pendant nos longs séjours en
Afrique. Au lac Dého, en juin 1911, nous avons observé une petite bande de 5 à 6 individus dans une zone
du lac peu profonde couverte de roseaux et de joncs. C'était pour nous un oiseau facile à reconnaître, ayant
eu l'occasion d'en tuer fréquemment à Madagascar sur le lac ltasy où en 1903 l'espèce était commune.
Sur les autres fleuves Ouest africains, elle n'a été signalée que du Chari et du lac Tchad d'où BOYD ALEXAN-
DER avait rapporté un spécimen. EUe doit exister cependant sur le Sénégal, mais nous ne l'y avons pas
rencontrée. Cet oiseau vit en général par petites bandes, quoique MÀDSEN dit en avoir vu des « milliers»
entre Mopti et Tombouctou également en mai-juin.
La nourriture du Dendrocygne fauve est vraisemblablement la même que celle du Dendrocygne veuf
ct doit consister en vers, crustacés, et mollusques d'eau, ainsi que de graines de plantes aquatiques.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 159
On sait que ce Canard a un cri analogue à celui du Dendrocygne veuf, sorte de siffiement souvent répété
que tous les africains connaissent et que l'oiseau n'émet qu'en vol.
C'est surtout la nuit que le Dendrocygne recherche sa nourriture.
11 y a peu d'années que la nidification de ce Canard est connue dans l'Ouest africain. Le docteur SERLE
a trouvé près de Sokoto en Nigeria du Nord, en août, dans les roseaux bordant un lac, deux nids à environ
25 m du rivage; ces nids étaient composés de roseaux secs formant une sorte de coupe assez profonde,
avec des plumes de l'oiseau tapissant le fond du nid.
11 ne semble pas que, malgré son nom, le Dendrocygne fauve se perche sur les arbres.
Quoique cet oiseau semble diminuer en nombre à certaines époques de l'année, et dans certaines régions,
ce qui peut laisser supposer qu'il est un migrateur temporaire, on n'a pas de données précises à ce sujet.
blanc. Rectrices noires, haut de la poitrine et flancs marron, le reste des parties infé-
rieures blanches. Sous-caudales brun foncé.
Q. - Plumage moins brillant, front et côté de la tête moiré, mais sans taches
vertes. Le dessous est vermiculé de brun clair.
Œufs. - Six à huit. Blanc crème. 42-43,5 X 31,7-32,2.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal, Soudan, Bahr el Ghazal, Kenya, jusqu'au
Cap. Madagascar. .
La Sarcelle de Madagascar ne figure pas dans les listes des oiseaux du Sénégal de
NEUMANN; - au Soudan: Mopti, IX (ROUSSELOT); Niamey, Koulikoro (I.F.A.N.);
- Ouest-Tchad: Kalkala, VI (GOLDING); Bornou (FRANCIS); Maidougari (F. B. WEL-
MAN); - Nigeria du Nord: rivière Yo; Sokoto; Sabon-Birni (province de Sokoto), III
(HUTSON); Zaria, X, XI (POGGIOLINI).
En Gambie anglaise : signalé (REND.) où il serait commun d'après HOPKINSON;
- signalé en Casamance (VERR.); - signalé en Guinée portugaise; - n'est pas signalé
de Guinée française; - Libéria : rivière Junk (BOUET); - Côte-d'Ivoire: Tombougou,
160 G. BOVET
IX (BOUET); - Gold Coast: Cape Coast (FRAs.) et territoires du nord sur la Volta;-
Dahomey : Porto Novo (HART.); dans les mares d'inondation des abords du Niger
entre Karimama et Bodjécali, 1 (BOUET); - Nigeria du Sud: Lagos (MOLONEY); Lagos;
Kaura (HART.); Lagos (USSHER).
Signalé du Cameroun, dans le nord, vers le Tchad; - Gabon et Moyen Congo:
signalé (Vmn.): Camma (nu CHAILLU); Fernan Vaz (M. et C.); Zambi (SACE.); Alima,
Lékéti (BRAZZA); MALBRANT et MACLATCHY l'ont observé àBrazzaville, à Port-Gen-
til, plaine des Echiras et obtenu à N'Djouah, VI (région forestière); - n'a pas été
signalé en Oubangui. Chari; - Tchad : Massakory; Fort-Lamy, Vll] (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - La Sarcelle de Madagascar n'est pas très rare dans l'Ouest africain. Elle a, comme
on le sait, l'allure d'une petite Oie, et vit en général par couples ou solitaire. Cependant, en Nigeria du
Nord, en hiver, on peut rencontrer ~es bandes relativement considérables, sur les marais de faible pro-
fondeur. Cette Sarcelle ne semble pas migratrice, car on l'a rencontrée pendant tous les mois de l'année
dans tout l'Ouest africain dans les biotopes qu'elle fréquente. Personnellement, nous ne l'avons vue
qu'une seule fois au Liberia sur la ~ivière de Junk, et jamais en pleine forêt. En Haute Côte-d'Ivoire, c'est-à-
dire loin de la forêt hygrophile, près de Tombougou, en septembre, sur une mare près de la Bagoé, j'ai
observé un individu au milieu de Dendrocygnes. Sur les mares d'inondation du Niger, entre Karimama
et Gaya en février, j'ai rencontré quelques bandes de 6 à 10 individus. MALBRANT signale cette Sarcelle
de Brazzaville et de la zone côtière du Gabon.
Elle aurait cependant été capturée en pleine région forestière du Gabon en juin (ROUGEOT).
C'est un oiseau normalement peu méfiant mais qui se dissimule en plongeant dès qu'i! se sent poursuivi.
Sa nourriture consiste en insectes aquatiques, crustacés, et peut-être 'en graines de plantes aquatiques,
lis d'eau, nénuphars.
La nidification de cette Sarcelle a été observée à Madagascar où l'oiseau est commun et également dans
l'Ouganda; elle se fait dans des trous naturels, profonds, d'arbres souvent occupés antérieurement par
d'autres oiseaux, 6 à 8 œufs sont en général pondus.
Anas gambensis LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd., I, p. 195 (Gambie).
Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. A., vol. l, pl. 7.
1. 1010-1020; A. 520-550; Q. 196-230; T. 108·118; B. 75 (de la base du crâne).
Parties nues de la face d'un rouge brunâtre. Bec rosé, à onglet blanc. Jambes et pieds
couleur de chair. Ongles couleur de corne. Iris brun.
o ad. - Parties supérieures noires à reflets métalliques verts et pourprés. Cou plus
brun que noir. Toute la partie antérieure de la face, des joues et de la couronne est
dépourvue de plumes.
Chez les très vieux sujets, une caroncule frontale existe souvent. Les joues, les oreilles,
la région en arrière de l'œil, le menton et la partie supérieure de la gorge, blancs, par-
fois vermiculés de noir. Scapulaires et ailes, à l'exception des petites couvertures qui
sont blanches, noires à reflets métalliques. Primaires et rectrices noires à reflets verts.
Un long éperon à l'extrémité de l'articulation du carpe. Côtés de la tête noirs. Tout le
reste du dessous, les axillaires et les sous-caudales, blanc pur. Il existe parfois une tache
dénudée sur les côtés du cou.
o. - Les teintes sont moins accentuées que chez le o.
Les parties nues de la tête
n'existent pas. A la base du bec, une ligne de plumes blanches. Pas d'éperon à l'aile.
Dimensions plus petites.
Œufs. - De huit à dix œufs. Blanc ivoire brillant. 67-72,5 X 52-55.
Distr. géogr. - Afrique. Depuis le Sénégal, le Soudan, le Korfodan, le Nil Blanc
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 161
jusqu'au Zambèze. Au sud du Zambèze, la forme type est remplacée par Plectopterus
gambensis niger. .
. L'Oie de Gambie existe dàns tous les territoires de I'Ouest africain, sauf dans la grande
forêt hygrophile. Sénégal: île de Sor, VI (ADANSON); Naies. bords de la Falémé (BOUET);
Richard ToU, IX; Ross, X (LF.A.N.); - Soudan: Niger, VII (BATES); rivière Bani,
VI (BOUET); - cercle de Mopti à peu près toute l'année (ROUSSELOT); Mopti, V (H.
MAoSEN); - Ouest-Tchad: bords du lac Tchad; Kalkala, II et IV (GOLDING); Bornou
(FRANCIS); Bornou, IX, X, II, IV, VI, VII (GOLDING); - Nigeria du Nord : province
de Kano, III (HUTSON); Sokoto, Haoussaland (HART.); marais de Sokoto, nids en sep-
tembre (Dr SERLE).
Gambie anglaise: Bathurst (REND.); HOPKINSON le dit très commun sur la Gambie,
en bandes de 50 à 80 individus; - Casamance: Sedhiou et Ziguinchor en captivité
chez des Européens (BOUET); - Guinée portugaise : Bissaô (BEAUo.) ; - Guinée fran-
çaise : quoique non signalé fm Guinée française par les auteurs, nous en avons vu en
captivité à Conakry (BOUET); - au Sierra Leone : nombreux sur les bancs de sable
de la Roquelle (LOWE) et à l'intérieur, en saison sèche; - au Libéria : signalé de Bou-
lama, Maffa (BÜTT.); - Côte-d'Ivoire: jamais rencontré en basse Côte; Odienné;
Talato, IX (entre Tombougou et Korogho); Korogho (BOUET); - Côte de l'Or : Accra
(J. SMITH); - Togo ': Kratschi, 1 (juv.), (ZECK.); Mangou, dans le nord du Togo
(THIERRY); - Dahomey : Karimama et les bords du Niger, vers Gaya, 1 (BOUET); -
Nigeria du Sud: signalé (BAiKIE).
Dans les parties nord du Cameroun, est fréquent en saison sèche; - Gabon et Moyen
Congo : Mouila; savane Divénié (MACLATCHY); Stanley Pool (JOHNSTON); sur le
Congo entre Bolobo et Libengué; Borna (MALB. et MACLAT.); - Oubangui-Chari :
Bozoum, IV; route Bozoum, Bangui, 'IX (BLANcou); entre Zemio et Rafai, III (BLAN-
cou); Ippy, IX; bancs de sable de l'Oubangui, 1 à Kouango (BLANcou); Bangui, IX
(ALUNE); signalé par DENKER, CLAPPERTON; - au Tchad: Fort-Lamy, VIII (MAL.
BRANT).
Ecologie.Ethologie. - L'Oie de Gambie est un Canard Je grande taille, le plus grand que nous ayons .
dans l'Ouest africain. Il est commun dans 'toutes les colonies de la côte occidentale d'Afrique, sauf en forêt.
On le rencontre surtout en bandes pouvant aller jusqu'à une cinquantaine d'individus. Il a les mêmes-
biotopes que les deux Canards étudiés précédemment, Alopochen/eï Sarkidiomis,
C'est dire qu'on le trouve sur les grands fleuves à la période des basses eaux, sur les bancs de sable où
il passe une partie de la journée, la tête sous l'aile se chauffant au soleil.
Parfois, quelques-uns rentrent dans l'eau pour s'y baigner, faisant avec leurs ailes éclabousser l'eau à
grand bruit, puis regagnent leurs places au milieu des autres sur le banc de sable où ils sont réunis. La
nourriture de l'Oie de Gambie consiste surtout en végétaux: herbe tendre, grains de plantes d'eau à leur
maturité, larves et insectes aquatiques. Cet oiseau, comme on le voit, a le même genre de nourriture et
de vie que l'Oie d'Égypte et le Canard à bosse.
Des observateurs ont noté qu'au moment de la sortie de terre des plantes alimentaires (haricots plantés
au bord du Sénégal après le retrait des eaux d'inondations), les Oies de Gambie ne manquent pas de visiter
ces plantations, et les indigènes doivent se défendre de leurs déprédations dans leurs cultures. C'est sur-
tout le soir et le matin de bonne heure que ces Oies vont au pâturage.
L'Oie de Gambie se perche mais rarement et dort en général sur les bancs de sable, hors de la portée
des prédateurs carnassiers.
Quand la lune brille, il n'est pas rare de voir passer des bandes de ces Oies allant pâturer dans les endroits
découverts où, après les feux de brousse, l'herbe tendre commence à pousser. Il ne semble pas que dans
l'Ouest africain cette Oie soit soumise à des migrations locales, sauf pour la recberche de sa nourriture.
On doit au docteur SEBLE, d'avoir résolu le problème de la nidification de cet oiseau dans les régions
étudiées ici. En Nigeria du Nord, dans les marais que forme la rivière de Sokoto,il a trouvé des nids en
saison des pluies. Tous ces nids étaient sur la terre ferme, mais à peu de distance des marais et placés au
milieu de touffes épaisses de graminées. La structure des nids était faite de tiges d'herbes sèches entourani
une dépression du sol, et la délimitant. L'un des nids contenait 11 œufs en septembre.
J. A. 430081. fi
162 G. BOUET
Thalassomis leuconotus Eyton monog. A natidea 1938, p. 168 (Cape of Good Hope).
Fig. : SMITH, Illust. S. Afr., pl. 107.
L. d. 380-390; Q. 170-160; Q. 47; T. 38; B. 39. Bec, brun noirâtre avec les côtés
des deux mandibules jaunâtres. Pattes noirâtres. Iris brunâtre.
d. Q. - Tête et dessus' du cou variés de brun et de fauve. Près de la base du bec,
une tâche oblongue fauve s'étend sur les joues. Manteau rayé de brun noir et de fauve.
Bas du dos et croupion d'un blanc pur. Couvertures'alaires, brun foncé bordé de roux.
Rémiges et rectrices brunes, Gorge noire. Côté et devant du cou, roux fauve. Bas du
cou, poitrine, rayés de brun noir et de fauve. Parties inférieures rousses, de teinte uni-
forme, au niveau du ventre, plus ou moins distinctement barrées de brun, sur les flancs
ct les sous-caudales.
Femelle légèrement plus petite.
Le jeune a le dessous plus brun.
Œufs. - Huit à quatorze œufs. Brun jaunâtre. 63,5 X 49,5
L. 330 à 430; A. 191-211; Q. 69-80; T. 30-39; B. 42-47. Bec noir, verdâtre à la base.
Jambes et pattes d'un brun sombre chez le d, vert grisâtre chez la- Q. Les palmures
noires.
d. Q. - Tout le plumage est gris brun, plus clair sur la tête et le cou. Le dessus
de la tête est marbré de brun. Chacune des plumes du menton est terminée par une
tache de forme arrondie ou en croissant, et de coloration blanchâtre ou isabelle. Les
joues sont finement striées de brun. L'aile est brun gris plus ou moins foncé, sans tache,
avec la moitié de la partie terminale des barbes externes lavée de gris. Le dessous est
blanc, irrégulièrement barré de brun au niveau de la poitrine. Le gosier strié de brun
ainsi que Jes flancs. Le ventre ne présente que des barres plus ou moins indistinctes.
Axillaires blanches. L'aspect général de l'oiseau est marbré. Il n'y a pas de miroir
distinct.
Œufs. - Non décrits ici. Ne niche pas en Afrique occidentale.
Distr. géogr. - Niche dans le sud de l'Espagne, le nord de l'Afrique, Chypre, la:
Syrie, la Perse. Hiverne probablement en Afrique, vers le Sénégal, car il niche égale-
ment aux-iles du Cap-Vert et probablement aussi aux Canaries.
De l'Ouest africain, a été signalé seulement jusqu'ici du lac Ounyanga (Tibesti)
par le colonel DE BARMON qui l'a récolté en 1954.
Écologie-Éthologie. - Le Canard marbré est un migrateur qui arrive en Afrique de septembre à octobre
et remonte vers l'Europe en mars et avril.
Ce Canard nicbe aux îles du Cap Vert et il est probable que les individus qu'on y rencontre y demeurent
toute l'année; il niche aussi au Maroc et dans le sud de l'Espagne.
A la tombée du jour, on peut en observer de petites bandes volant très lentement au-dessus des eaux
où elles ont passé la journée. On a peu de données sur l'alimentation de ce Canard, qui ne diffère sans doute
. pas de celle des autres Anatidés.
Les Serpentaires ont l'allure générale des Échassiers, tout en présentant les caractères
typiques des Rapaces. Le bec est robuste, la mandibule supérieure terminée par un
crochet. Le tarse est caractérisé par sa très grande longueur. Les doigts, relativement
courts, présentent des griffes assez petites et peu crochues. L'arrière de la tête est orné
d'une huppe typique. Les plumes médianes de la queue sont très longues. Régime sur-
tout serpentivore,
Falco serpentarius J. F. MILLER, 1779, Jean. Anim., pl. .xxVIII (cap de Bonne-Es-
pérance).
Fig. : LEVAILLANT, Ois. Afr., l, pl. 25.
Écologie-Éthologie. - Le Sagittaire est avant tout un oiseau de savanes, où du reste il n'est pas com-
mun. Il aurait été rencontré dans la Haute Gambie en saison des pluies. Nous avons eu l'occasion de l'obser-
ver à la jumelle-entre Say et Niamey près du Niger en février. LAvAUDEN l'a vu à l'ouest du Tchad et
enfin dans la Nigeria du Nord, il a été observé à plusieurs reprises. C'est un destructeur de serpents, et
OISEAUX DE L'AfRIQUE TROPICALE 165
PITMAN, dans l'Ouganda, a pu voir d'assez nombreux Serpentaires, poursuivant serpents, lézards, fuyant
les feux de brousse. Son régime est cependant éclectique, et il ne dédaigne ni les sauterelles, les rats, carné-
léons ainsi que les petits animaux, oiseaux compris. .
Au moment de la saison des nids, les mâles sont très combatifs. On né semble pas avoir encore trouvé
de nids dans l'Ouest africain. ROBERTS, au Transvaal, le dit formé de branchettes entremêlées d'herbes
sèches, de plumes, et placé en général sur le sommet plat des mimosées. On ne signale pas de migrations
locales de cet oiseau.
Distr. géogr. - Ouest africain, depuis la Gambie jusqu'à l'Angola, le pays des Niarn-
Niam. Semble restreint aux zones où pousse le palmier à huile. (Elaeis guineensisï,
Cameroun: Bipindi, II; Yaoundé (ZEN CH.) ; Barombi,VI (ZEUNER); lac Richard (SJOST.),
Victoria, II, V (PREUSS), Ngambé (Boyd-ALEXANDER).
Gabon et moyen Congo: confluent de l'Ogooué, Fernan Vaz (MARCHE et COMPIÈ-
GNE) ; Lopé, VII (MARCHE); Zambi, IX, X, II (SACEGHEM); Alima Lékéti, Dielé (BRAZZA,
Mus. P.); Fernan Vaz, Port-Centil, Mouila, Divenié, Mimongo (MACLAT.); - Chin-
chonxo, IV (LuCAN et PETIT); fleuve Congo, deux jours nord Brazaville, vIn (DYB.);
cap Lopez, rivière Muni; rivière Camma et Ogooué (DU CHAILLU); Kadei (TESSMANN); -
Oubangui-Chari : Djadé, X, juv. (BLANCOU); en l'Oubangui.Chari oriental, XI, 1
(BLANcou); récolté (BOHNDO!tFF); Oubangui-Chari occidental; route Bozourn-Bangui,
X; route Bozoum-Bossangoa, VI (BLANCOU); - Tchad: pas rare centre africain fran-
çais, 1; sud lac Tchad, 1; Fort-Lamy (MALBRANT).
Écologie-Éthologie, - Le Vautour d'Angola, réum ici aux Vautours proprement dits, est un oiseau
commun dans tout l'Ouest africain, ainsi que nous l'indiquons ci-dessus. Il semble cependant qu'il affec-
tionne plus particulièrement les zones où pousse le palmier à huile dont il mange la pulpe huileuse des
fruits; mais dès qu'il est repu, il regagne les grands arbres des bords des fleuves et rivières. Son cri, qu'il
émet souvent,est très connu des Européens, et il s'entend à distance. Les indigènes en sont très friands
sans doute à cause de son régime alimentaire, au moins une partie de l'année. Il absorbe, outre les graines
de palmiste, les proies mortes, poissons en particulier, crabes.
L'oiseau est en général solitaire ou par couple. La saison de la nidification commence à la fin de la saison
des pluies et dès décembre, ce Rapace procède à la confection de son nid, composé de branchettes mal
ajustées, et placé sur des acajous (Khaya senegalensis) ou sur des fromagers, et près d'un fleuve ou rivière
à une grande hauteur. Souvent les nids ont leur pourtour occupé par de!' Tisserins, qui y construisent
leurs nids.
D'après SERLE, un seul œuf serait pondu. La largeur du nid dépasse souvent un mètre. Ce Vautour ne
semble pas migrateur, mais il se rassemble au moment de la maturité des. palmistes, dans la zone où ce
palmier est commun.
L. 620-720; A. 455-490; Q. 220.250; T. 82-94; B. 57-62. Bec brun noirâtre, cire blanc
pourpré. Jambes et pattes blanc verdâtre. Iris brun foncé. .
d. 9. - Couronne et face dénudés. Les plumes commencent à l'occiput. Un duvet
blanc brunâtre recouvre le bas du cou. La gorge et la partie inférieure du cou nues.
Les paupières avec des soies noires et les oreilles entourées de duvet. Une collerette
d'étroites et longues plumes à la base du cou. Partie inférieure de la gorge et tout le
reste du dessous brun chocolat excepté la tache du jabot qui est couleur café au lait.
Quelques: plumes blanches sur les cuisses. Primaires et rectrices noires. Parties nues
de la tête et du cou variant du rose au 'pourpre, selon l'époque et les heures de la
journée. . .
Le jeune a le duvet de la partie postérieure du cou brun foncé et plus abondant sur la
tête. Le jabot est également brun foncé.
Œufs. - Un seul œuf, blanc, marqué de larges taches brun rouille au gros bout,
plus fines sur le reste de la surface.
Distr. géogr. - Ouest africain, jusqu'au Dahomey. Absent en région forestière.
168 G. BOUET
Aguapim (RISS.); Cape Coast WRAS. ST~EL et BUCKL.); Aguapim, Ahuri, IX (Rchw.)
Fanti (PEL.); Volta USSHER); - Togo: Bismarkburg (BüTTNER); Kratschi, XII,
(ZECH.); -- Dahomey: commun; Agouagon, Atchéribé, Abomey, Savalou, Djougou,
Kouandé, Parakou, Kandy, Karimama (BOUET); - Cameroun: N'gaoundéré (BATES);
Tibati VI, (LF.A.N.).
Oubangui-Chari : nord de la Ouaka : signalé en 1 en Oubangui-Chari oriental et en
Oubangui-Chari occidental à Bozoum (BLANCOU); - territoire du Tchad : signalé par
MALBRANT et PÉCAUD.
Écologie-Éthologie. - Le Vautour moine est très commun dans l'Ouest africain, mais ne fréquente
pas les deux zones de la forêt hygrophile où il ne trouverait pas sa nourriture. Je ne l'ai jamais rencontré
au Libéria dont la grande forêt occupe la totalité de ce pays. D'autre part, il a été trouvé jusque dans l'Air
(BUCHANAN, VILLIERS et CHOPARD) et il n'est pour ainsi dire pas un village indigène, où il ne soit observé
souvent en grand nombre. Il affectionne les lieux où sont égorgés les animaux de boucherie, et se repait de
tous les détritus non utilisés. On peut, dans certains villages où ils ne sont pas molestés, approcher ces Vau-
tours à quelques pas et personnellement, il m'est arrivé de prendre des photographies dans ces conditions.
La nidification a lieu en saison sèche et s'étend jusqu'en juin, où l'on peut trouver des jeunes encore au
nid. Le nid est composé de branchettes, de racines jointes par des herbes sèches, quelques plumes forment
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALP. 169
souvent le centre où un seul œuf est pondu; tamariniers, figuiers, fromagers, baobabs sont les arbres ordi-
nairement choisis, quelquefois dans le village même, mais le plus souvent à quelque distance. Le nid est
placé dans une enfourchure et semble être occupé d'une 'année à l'autre; ordinairement, il n'y a qu'un seul
nid par arbre. Pour la nuit, les Vautours se réunissent en grand nombre sur un même arbre, souvent en
compagnie de Corbeaux, de Pique-bœufs, de Pigeons de Guinée. Il ne semble pas que le Vautour moine
s'éloigne des lieux où il passe sa vie, à moins que le village où il a jusqu'alors vécu soit abandonné par les
indigènes. N'ayant plus sa provende journalière assurée, l'oiseau disparaît et va sans doute établir ses
quartiers dans un autre village ou dans une ville.
Partie nue de la face et du cou jaune un peu orangé. Patte rougeâtre ou liliacée. Iris
brun foncé ou brun rouge.
d. Q. - Plumage blanc nuancé de roussâtre, surtout les plumes effilées de la
mique, avec les rémiges primaires noires, les autres partiellement noires et partielle.
ment d'un gris d'argent brunâtre.
Jeune. Tout le plumage d'un brun sombre avec les extrémités des plumes jau-
nâtres les parties nues de la tête et du cou avec un léger duvet grisâtre.
Œufs. - Niche aux îles du Cap-Vert etaux Canaries. Deux œufs,blanc crème, tique-
tés sur toute leur surface de brun rougeâtre brillant.
J. A. 430081. fi A
170 G. BOUET
Écologie-Éthologie. - Le Vautour d'Égypte ne sc rencontre, dans l'Ouest africain, que dans les régions
soudanaises. H. MADSEN l'a rencontré à Zinder et, antérieurement, BUCHANAN l'avait signalé au mont
Baguézan et à Zinder également où VILLIERS et CHOPARD l'ont retrouvé. En Mauritanie, il a été récolté
à Atar et à Fort-Gouraud II (LF.A.N.); sa présence au Tchad, sur le Chari, a été signalée également.
Personnellement, nous l'avons rencontré au sud de Mopti sur le Niger en juillet 1911. Enfin, il est com-
mun aux Canaries et aux îles du Cap Vert. Ce Vautour sc nourrit presque exclusivement de charognes,
d'excréments même humains, de débris d'abattoirs.
La nidification n'a pas été observée dans l'Ouest africain, mais aux îles du Cap Vert. ALEXANDER a
signalé que la période de reproduction s'étendait d'octobre à février; les Vautours quittent les villages
pendant cette période, pour aller nicher dans les crevasses de rochers. Racines, branchettes, chiffons, os
plus ou moins desséchés forment la matière habituelle des nids, qui sont en général à peu près inaccessibles.
Th. MONOD a vu l'accouplement en II au Tibesti.
Écologie-Éthologie. - Le Gyps africain est, après le Vautour moine, le plus commun des Vautours
susceptibles d'être rencontrés dans l'Ouest africain, tout au moins dans les zones de savanes. On le voit
souvent à Dakar en compagnie du Vautour moine, mais seulement par couple ou solitaire. Il fut jadis au
cours des campagnes contre Samory excessivement commun aux abords des villages récemment détruits
rar le conquérant noir, où cadavres d'hommes et d'animaux lui fournissaient une abondante nourriture
(BOUET). Il doit maintenant se contenter dans les villes des déchets d'abattoir et dans la brousse
ou aux abords de. villages indigènes, de cadavres d'animaux sauvages ou domestiques, abandonnés sans
être enfouis. Ces Vautours suivent aussi les chasseurs de gros gibier et nous les avons observés sur des
antilopes fraîchemcnt tuées, en compagnie de Vautours moine. C'est par la vue seule que, d'une façon
générale les Vautours repèrent les proies mortes. L'odorat ne joue aucun rôle dans la recherche de la nour-
riture. Il suffit de recouvrir de branchages feuillus le cadavre d'un gibier pour le soustraire à la vue des
Vautours.
Les Vautours ne quittent les arbres où ils ont passé la nuit que longtemps après le lever du soleil. Leur
puissance de vol est considérable mais, dès qu'ils ont atteint une certaine hauteur où les courants d'air
chaud leur sont favorables, c'est en vol plané qu'ils continuent à décrire, souvent pendant des heures,
d'immenses cercles qu'ils élargissent de plus en plus, étendant ainsi le champ de leur vision, dans le
but de découvrir quelque cadavre sur lequel ils s'abattront.
En général, si le cadavre est encore intact, les Vautours commencent par arracher les yeux puis les
parties molles de la face, pénètrent avec leur long cou dans la gueule, extirpent la langue, la trachée, une
partie des poumons; dans le même temps, d'autres se chargent d'agrandir l'anus et peu à peu de retirer
par cette voie les intestins. Il leur faut souvent attendre plusieurs jours avant que la putréfaction leur per-
mette d'attaquer et de percer la peau.
Le Gyps africain niche sur les grands arbres des abords des villages : fromagers, baobabs, etc.; deux ou
trois nids sont souvent établis sur le même arbre. Fréquemment des Marabouts adoptent le même arbre
pour y construire leurs nids, ainsi que des Pélicans, pour peu qu'un Beuve ou une rivière importante se
trouve à peu de distance. La saison des nids s'étend pendant la saison sèche et, en Gambie en janvier, les
jeunes sont déjà prêts de quittér le nid (W. LOWE).
Comme chez les autres Vautours, le nid est formé de racines, de branches légères, mais souvent le Gyps
africain se contente d'une enfourchure creuse d'un arbre et y dépose un seul œuf en général.
Vultur occipitalis BURCHELL, 1884, Travels in [nt. Southem AI, II, p. 329 (Bech ua-
naland).
Fig. : TEMMINCK, pl. col., l, pl. 13.
plumes blanches plus longues. Joues, parties supérieures de la gorge, nues. Cou nu en
arrière, garni en avant et sur les côtés de lignes transversales de poils grisâtres. Collier,
manteau et scapulaires, brun noirâtre. Grandes et moyennes couvertures bordées de
blanc. Primaires, brun noir. Secondaires les plus externes grises sur la barbe externe,
plus blanches sur la barbe interne. Secondaires les plus internes, blanc pur. Queue,
brun noirâtre. Poitrine, brun foncé. Bas de la gorge, jabot, ventre, sous caudales et
jambes, blanc pur. Sous le jabot une touffe de plumes duveteuses blanches. .
Les jeunes ont le duvet de la couronne, le jabot et les cuisses, brun au lieu de blanc.
Le blanc des secondaires et des couvertures de l'aile, brun nuancé de gris.
Œufs .. - Un œuf blanc, parsemé de brun clair, sur toute la surface. 83 X· 66.
Distr. géogr. - Afrique, du Sénégal au Nil blanc et vers le sud jusqu'à l'Orange et le
Natal. Absent de la grande forêt équatoriale.
Le Vautour huppé a "été récolté dans l'Ouest africain, assez fréquemment. Du Séné-
gal : Dakar, abattoirs, (MILLET-HoRSIN); Richard Toll, juv., XII, Dagana (I.F.A.N.);
signalé (RIGGENBACH); juv., Keniabour, route de Rufisque, VI (I.F.A.N.);·- Ouest-
Tchad : Komandugu rivière (N. BORNU, LAVAUDEN).
Guinée portugaise: un spécimen au British Museum de la Guinée portugaise (GUNNAL)
Bissao,; - Guinée française : Fouta-Djallon (MACLAUD); - Gold Coast : entre Wenchi
et Bole, 1 (LOWE); - Cameroun : un exemplaire aurait été tiré au mont Cameroun; -
Au Soudan: GUICHARD l'a signalé du lac Débo.
Gabon et Moyen Gongo : Fernan Vaz (MARCHE et COMPIÈGNE); Port Gentil, VII
(BLANcou); - Congo belge : Eala (SCHOUTEDEN); - Chari : sur le Chari, dans le
Baguirmi (duc DE MECKLEMBOURG); - Tchad: région du lac Tchad, Fort-Lamy, Mao,
Kanem (MALBRANT); Darfour : signalé par LYNES.
Écologie-Éthologie. - Le Vautour huppé n'est pas très commun dans l'Ouest africain où, du reste, il
ne se rencontre que dans la zone des savanes. LAVAUDEN l'aurait vu à l'ouest du Tchad, près de la Koma-
dougou. Il est cité comme ayant été récolté sur le Chari au Baguirmi (duc de MECKLEMBOUllC). Sur la
côte du Gabon, au Fcman Vaz, MAllCHE en a tué un exemplaire. BLANCOU l'a signalé à Port-Gentil en juillet.
En réalité, ce Vautour est relativement rare dans les régions étudiées ici. La grande forêt, comme à laplu-
part des Vautours, lui est interdite. L'épaisse frondaison des arbres dc la forêt dissimule aux yeux de ces
rapaces les proies mortes qui peuvent s'y trouver. On le rencontre presque toujours en compagnie des
Gyps et des Vautours moine, sur quelques cadavres d'animaux sauvages ou domestiques, mais il est soli-
taire ou par couple. W. LOWE l'a vu à Dakar sans doute près des abattoirs, où I\hLLET·HoIISIN l'avait déjà
signalé. L'LF.A.N. a des exemplaires de Dagana, Richard ToU.
MACLAUD a observé sa nidification en Casamance dans le Fouladou en avril. Le nid, composé de petites
branches mortes en très grand nombre, est épais, et placé au sommet de fromagers. Mâle et femelle sur-
veilleut alternativement le nid dès la naissance du jeune, car la ponte n'est que d'un seul œuf.
courtes, larges et arrondies. Face supérieure brun foncé avec souvent, sur le haut du
dos, des plumes crèmes ou blanchâtres. Rémiges primaires noires. Queue de 13 rec-
trices brun foncé.
Face inférieure avec un épais duvet blanchâtre et des plumes longues en forme de
sabre, brun foncé à bordure claire. .
Jeune. Dessus de la tête couvert de duvet blanchâtre. Le duvet de la face inférieure
brun pâle. Le reste comme chez les adultes.
Œufs. - Un seul, blanc avec des taches rouge brun. 93,4 X 68,4.
Distr. 'géogr. - Algérie et Tunisie, où l'on rencontre encore quelques fois l'Oricou.
Égypte, Kordofan, Éthiopie, Soma1iland. Vers l'ouest jusqu'à Dakar. Vers le sud, le
Kenya.
Ce Vautour est assez rare dans l'Ouest africain, on le signale de Air : Agadès, VIII
(I.F.A.N.); - Sénégal : Fatick, III, entre Hann et Dakar, VI; Louga, X (I.F.A.N.);
Vultur fulvus HABLIZL, 1783. N. Nordische Beytr., IV, p. 58, Gilan, nord de la Perse.
Syn. : Gyps hispaniolensis (SHARPE); Gyps occidentalis SCHLEGEL.
Fig. : DRESSER, Birds of Europe, V, pl. 319·320.
1. 378; A. 700; Q. 285; T. 110; B. 71 (depuis la base des plumes). Bec d'un jaune
de corne, cire bleu noirâtre. Jambes et pattes couleur de plomb. Iris jaune clair.
O. 9. - Tête et côtés de la face nus, la couronne couverte de soies jaunâtres.
Partie supérieure du cou couverte d'un épais duvet blanc, partie antérieure nue.
Collerette de plumes lancéolées. Teinte générale du dessus et du dessous, y compris le
jabot, d'un brun chamois. Primaires et rectrices noires.
Œufs. - Un à deux. Blanc sale, quelque fois tachés de brunâtre. 82,5-101 X 76-75.
Êcologie-Êthologie, - Le Gyps de Rüppell est relativement assez rare dans l'Ouest africain. MACLAUD
dit qu'on le rencontre dans toute la région montagneuse du Fouta Djallon. Ce biotope spécial a été confirmé
par le docteur SERI,E qui, dans la région de Sokoto, a pu observer en septembre, sur un rocher à pic, sur-
plombant la plaine environnante d'environ 300 m, plus d'une centaine de Griffons qui, avant de se poser
sur les rebords du rocher,décrivaient d'immenses orbes tout autour. La roche était couverte de fientes
blanches de ces Vautours. BATES a observé ce Vautour au puits de Tillia, en bordure du Sahara, et quelques
couples entre Taboua et Tombouctou. Il est d'ailleurs connu de l'Arr (BUCHANAN) où les massifs monta-
gneux lui ménagent un biotope favorable.
La nourriture de ce Vautour ne diffère pas de celle des autres Vulturidés, mais les naturalistes ont noté
qu'il se repaît avec une telle voracité, qu'après un repas trop copieux il a beaucoup de peine à prendre son
vol. W. LOWE a rapporté deux spécimens de ce Vautour de Dakar en juin. et un autre dont les organes
sexuels étaient à maturité, de Gambie en janvier.
fi est donc possible que ce Vautour niche au Sénégal où du reste les naturalistes de l'I.F.A.N.l'ont déjà
recueilli.
176 G. BOVET
12. Aile de plus de 400 mm, plumage brun et roussâtre avec ou sans
blanc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Milvus.
- Aile de moins de 300 mm, dessous en majeure partie blanc, dessus
gris ..... , . .. .. . .. . .. . . . . . .. . . . . .. . . . . .. ... . .. .. . . . . ..... . . 13.
13. La fourche de la queue n'atteint pas 12 mm en profondeur. Les sous.
alaires presque entièrement noires '" . . . . .• Elanus.
- La fourche de la queue a, au plus, 70 mm de profondeur. Sous-
alaires grises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chelictinia.
14. Face antérieure du tarse garnie de larges scutelles ou d'une plaque
longitudinale presque unie.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18.
- Orbite garnie de plumes normales. Lores munies de soies. . . . . . . . . 15.
15. Tarse plus long que le doigt médian, ongle compris. . . . . . . . . . . . . . 16.
- Tarse plus court que le doigt médian, ongle compris. . . . . . .. .. . .• 17.
16. Queue ne dépassant pas les trois quarts de la longueur de l'aile.. . . . Circaëtus.
- Qùeue plus longue que les trois quarts de la longueur de l'aile. . . . . Dryotriorchl»,
17. Aile dépassant 440 mm. Tarse emplumé sur environ le tiers de sa
longueur. Le dessous des doigts muni d'écailles spiculées pointues.. Pandion;
- Aile de moins de 300 mm. La partie antérieure du tarse emplumée
sur les deux tiers de sa longueur. Dessous des doigts normal. . . ... Elanus.
18. Les rectrices médianes beaucoup plus longues que l'aile. . . . . . . . . . . Urotriorehls;
- Les rectrices plus courtes que l'aile.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 19.
19. Queue un peu plus petite que la moitié de l'aile. . . . . . . . . . . . . . . . • . 20.
- Queue de deux tiers aussi longue que l'aile ou dépassant deux tiers. 22.
20. Partie postérieure du tarse recouverte de larges écailles scutelées,
Aile de moins de 490 mm. Primaires avec ou sans teinte rousse. . . . . Buteo,
- Partie postérieure du tarse recouverte entièrement de petites écailles
plus ou moins hexagonales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21.
21. Aile de 500 mm ou plus. Pas de roux sur l'aile. . . . . . . . . . . . . . . . . . Haliaëtus•.
- Aile de moins de 330 mm. Primaires d'un roux brillant. . . . ... . . . . Butastur.
22. Doigt médian très long, l'extrémité de l'ongle du doigt interne
n'atteint pas la base de l'ongle du doigt médian. . .. . . . . . . .. . . .. . . 23.
Doigt médian plus court. L'ongle du doigt interne atteint l'ongle d-i
doigt médian..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . ... . .. .. .. . . . . . 24.
23. Narines elliptiques sans tubercules. Queue carrée . Aceipiter,
- Narines rondes avec une tubercule près du bord supérieur. Queue
ronde . Meliera%.
24. Les plumes de la face forment disque analogue à celui des Strigidés,
Tarse relativement long et mince. Les primaires dépassant les secon-
daires d'environ 100 mm " . Circus.
- Pas de disque à la face. Partie inférieure de la poitrine ou de l'abdo-
men avec des barres plus 011 moins régulières.igrises, rousses, brunes
ou noirâtres . 25.
25. Aile de plus de 270 mm. Partie postérieure du tarse avec une rangée
Meliera%.
de larges écailles ';' .
26.
- Aile de moins de 270 mm .
26. Partie postérieure du tarse avec des écailles petites et hexagonales.
Plumage gris. Une raie noire au milieu de la gorge .
Kaupifalco.
Écologie-Éthologie. - La Bondrée apivore, migrateur d'hiver en Afrique, n'a été que rarement signalée
dans l'Ouest africain. Elle semble traverser le Sahara au cours de sa migration vers l'Afrique, ainsi que l'a
démontré la rencontre de cet oiseau par BAT ES au puits de Taherressat au nord-est du Niger en septembre.
Dans l'Ashanti (Gold Coast) W. LOWE a tué un spécimen dont l'estomac renfermait des guêpes maçonnes.
Au Cameroun. un spécimen bagué en Suède en juillet,a été recueilli l'année suivante en janvier. La
Bondrée apivore fréquente volontiers les zones de la forêt équatoriale où elle trouve facilement abeilles
et guêpes qui forment la base de sa nourriture ainsi que leurs larves quelle absorbe souvent avec le nid,
du moins chez les petites espèces de Guêpes solitaires du groupe des Belonogaster,
De petites plumes écailleuses qui bordent la région des lores en avant de l'œil semblent protéger cet
oiseau des piqûres des abeilles et des guêpes. Il va sans dire qu'à défaut d'Hyménoptères, la Bondrée
apivore ne dédaigne pas lézards, caméléons, sauterelles et chenilles.
La Bondrée ne niche pas en Afrique,
Aviceda cuculoides SWAINSON, 1837, Nat. Hist. Classif. Birds, Il, p. 214, fig. 193;
Birds of West Africa, l, p. 104, pl. l, (Ouest africain).
Syn. : Aviceda cuculoides batesi, SWANN; Baza emini RCHW.
180 G. BOUET
Fig. : SWAINSON, Om: W. Afr., I, pl. 1.
1. 420; A. 289-293; Q. 186; T. 35-38; B. 21. Bec noir, bleu à la base. Cire gris jau-
nâtre. Pattes et pieds jaunes, ongles noirs. Iris jaune.
cf. - Tout le dessus d'un brun noirâtre lavé'd'ardoise sur la couronne et le manteau,
avec la base des plumes blanche. A la base du cou, une touffe marron, partiellement
cachée. Couvertures de l'aile brun noirâtre. Les grandes couvertures avec des barres
sombres plus ou moins distinctes. Primaires brunes terminées de noirâtre, avec six
barres noirâtres sur les barbes internes. Sous-caudales noires terminées par une barre
noire. Rectrices noires terminées de blanc avec trois larges bandes grises. Joues, gorge
et partie supérieure de la poitrine, gris pigeon. Milieu du centre et sous-caudales blancs.
Le reste du dessous présente des barres marron foncé, allant jusqu'aux flancs. Dessous
de l'aile châtain.'
9. - A les parties supérieures beaucoup plus brunes et la teinte ardoisée du man-
teau peu accentué. Les barres châtairi du dessous sont plus larges.
Les jeunes sont brun foncé sur le dessus, les barres de la queue brun clair au lieu
de gris.
Œufs. - On ne connaît rien de la nidification de cet oiseau.
Distr. géogr. - Régions forestières de l'Ouest africain, depuis la Gambie jusqu'à
l'Ituri et le pays des Niam.!~îam. Vers le sud jusqu'au Gabon.
Ce Rapace n'a pas été jusqu'ici signalé au nord de la Gambie; - Nigeria du Nord :
Jagindi, X (HUTSON).
Gambie anglaise : signalé (Sw.); - Sierra Leone : Bo (KEMP); - Libéria : rivière
Junk, Buluma, Schieffiing (BÜTT.); Nana Kru (W. Lows): rivière Sulima (DEMERY);
Fisherman Lake (BÜTT.); - . Gold Coast : Ejura, Ashanti, 1; Mampong, Ashanti, II
(W. Lowz): Boutry (PEL); - Togo : Kratschi, II (ZECH.); - Dahomey : Koussokom-
gou, Atakora, VI (I.F.A.N.); - Nigeria du Sud: Iju (W. LOWE),; Serekim Koudou,
près de Lagos; Ilorin, V, IX (BROWN); - Cameroun: Bonge, XII (SJOST.); Edéa, IV .
(PREUSS), rivière Dja (BATES).
Gabon et Moyen Congo: Landana, VII; Cadinda (1. et PETIT) ;Kunugu(SCHOUTEDEN);
- Oubangui-Chari: Ippy, X; Bozoum, 1 (BLANcou); Zemio (BOHNDORFF).
Écologie-Éthologie. - Le Faucon coucou est un rapace africain de faibles dimensions dont on ignore à
peu près totalement les mœurs. Oiseau dc forêt, on le rencontre cependant, du moins pendant la saison des
pluies, d'après HOPKINSON en Gambie et au Sierra Leone ainsi qu'au Dahomey, en dehors par conséquent
de la forêt. BÜTTIKOFER puis BATES llOUS ont fourni quelques données sur sa biologie. C'est un oiseau
craintif qu'on voit rarement dans les zones forestières. Il se nourrit presque exclusivement de sauterelles,
soit à l'état larvaire soit à l'état adulte quand celles-ci sont abondantes.
On a cependant trouvé dans l'estomac de spécimens tués des restes de petits oiseaux et des œufs de
lézards, W. LOWE a obtenu deux exemplaires de ce Rapace, dont une femelle avec 4 œufs formés dans
l'ovaire, dans l'Ashanti en Gold Coast, en janvier; le naturaliste anglais ne put, malgré ses recherches,
trouver le nid.
CHAPIN admet, pour l'Ouest africain, deux sous-espèces: l'espèce type qui, pour lui, ne se rencontrerait
qu'en zone de savanes boisées, et une sous-espèce A.c. Batesi (SWAN) qu'on ne trouverait qu'en forêt.
Cette dernière sous-espèce serait beaucoup plus foncée, sans barres sous les couvertures de l'aile. BAN-
NERMAN ne s'est pas rallié à l'opinion de CHAPIN. •
Falco eaeruleus DESFONTAINES, 1789, Hist. (Mem.) Aead. roy: Sei; Paris (178 J),
p. 503, pl. XV (environs d'Alger).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 181
Elanoides riocourii VIEILLOT et 0UDART. 1822, Gal. ois. I, p. 43, pl. XVI, (Sénégal).
Stringony» Anderssoni GURNEY, 1865, Proc. Zool. Soc. London, p. 618 (Dama-
raland).
Syn. : Machaerhamphus revoili Oustalet (Somalie).
Fig. : Trans. Zool. Soc.; VI, 1869, p. 29.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 183
Écologie-Éthologie. - Le Buzard des Chauves-Souris est un Rapace surtout adapté à la vie de forêt.
On le rencontre cependant en dehors des zones forestières. Ce biotope lui est imposé par son genre d'ali-
mentation; il se nourrit en effet à peu près exclusivement des Chéiroptères frugivores ou insectivores. On
sait que les Chauves-Souris insectivores se réfugient souvent sous les toits des maisons tropicales, pour y
passer la journée et ne sortent qu'à la tombée de la nuit. ,Il arrive que le nombre de ces Chauves-Souris
est parfois si considérable, qu'elles quittent leur refuge plusieurs à la fois, et ce, pendant vingt à trente
minutes sans interruption. Le Busard vraisemblablement à l'affût sur un arbre voisin se précipite, senes
en avant, sur ses victimes qu'il capture et dévore incontinent. Son large bec, qu'on peut comparer à'
celui d'un Engoulevent géant, est presque toujours ouvert, ce qui lui permet d'avaler ses victimes sans
les déchiqueter. CHAPIN cite le cas d'une Hirondelle de rivière avalée tête première avec toutes ses plu-
mes. On a trouvé à l'examen de l'estomac de ce rapace des os et des plumes de petits oiseaux et parfois des
débris d'insectes. C'est un oiseau rarement observé par suite de ses habitudes cachées. Il se réfugie en effet
sur des arbres à feuillage épais pendant le jour, comme les Strigidés dont il a un peu l'allure, et ne sort
pour chasser que le matin de très bonne heure ou le soir au crépuscule. Ses yeux, très larges, rappellent
ceux des oiseaux de nuit. '
On n'a pas jusqu'ici trouvé dans l'Ouest africain le nid de ce Buzard et CRAPIN n'a même pas trouvé chez
les exemplaires qu'il a capturés de traces de maturité des organes sexuels.
-Togo : Kirikri, XI-XII (KER5TING), Mangou (THIERRY); K.ratschi l, XI, XII (ZECH.);
Bismarkburg; IX, X (BÜTTNER); Misahëhe, II (BAuM.); signalé Bas Togo (MILLET-
HOR5IN); - Dahomey: Porto Novo, Cotonou, Ouidah, Abomey, Agouagon, Atchéribé,
Savé, Savalou, Djougou, Parakou, Kandy, Karimama (BOUET); - Nigeria du Sud:
Abéokouta (CAMPELL); Vieux Calabar (JARDINE); Ïju (W. LOWE); - Cameroun: Konn,
près Bafia (I.F.AN..); Yaoundé (ALEXANDER); (ZENK.); signalé (RCHW.) entre Yaoundé
et Garoua; Mann's spring .
Gabon etMoyen Congo: cap Lopez, VII; Doumé, XI (MARCHE); Banane (LUCAN);
Landana (PETIT); Chinchonxo (FALK.); Diélé, Alima Lékéti, V (BRAZZA); Mouila
Divénié, Mirnmongo (MACLATCHY); San Antonio (PETIT); - Oubangui-Chari :
Bozoum, IV; V, XII, III, XI, très commun (BLANcou); Bangui (ALLINE); Bangui; 1
(DYB.); - Tchad: signalé par MALBRANT et PtCAUD.
Écologie-Éthologie. - Le Milan de l'Afrique occidentale est un Rapace qu'on rencontre partout dans
les diverses colonies de l'Ouest africain. Ses mœurs sont Bien connues mais ce n'est que depuis quelques
années, que ses migrations locales ont fait l'objet des observations précises des naturalistes. Au Sénégal
ils sont communs sur la côte comme à l'intérieur depuis octobre jusqu'au milieu de juillet. C'est pendant
cette période qu'ils nidifient. A Dakar, en-pleine ville, dans une rue voisine de l'ancien hôtel des Postes,
j'ai trouvé sur un figuier un nid en construction en avril. Les colonies côtières, en dehors de la zone fores-
tière, voient les Milans africains apparaître à la même époque pour disparaître au début de la saison des
pluies. Parfois des bandes fort nombreuses se rassemblent pour pourchasser les sauterelles migratrices.
HOLMAN a donné le chiffre de 1 500 Milans réunis près des réservoirs de Tamale, en janvier en Gold Coast.
Au Libéria ils sont communs sur la côte en hiver. Ils sont apparus dans les plantations de caoutchouc
aussitôt après le défrichement de la forêt primitive et avant que les hévéas n'aient atteint leur pleine crois-
sance, mais en hiver seulement.
Pendant les mois de la saison des pluies les Milans gagnent les régions du Nord de l'Ouest africain,
au-dessus du 15° de latitude nord accompagnés par des jeunes, et c'est ainsi que H. MAnSEN, le naturaliste
danois, a pu, de juin à fin août, les observer à Tombouctou. La région du Sahel est également le rendez-vous
des Milans pendant la saison humide, et on sait que dans cette région les pluies sont toujours peu abon-
dantes. Il doit en être de même au nord du Tchad et du Ouadai, et LYNES nous signale les mêmes mouve-
ments migratoires accomplis au Darfour en juin-juillet par les Milans montant vers le nord en bandes
considérables, et redescendant èn août en direction opposée. En Nigeria du Nord la nidification a lieu
également vers la fin de la saison sèche pour s'étendre jusqu'au début des pluies en février, mars, avril et
parfois en mai, juin. Les nids sont en général placés très haut, sur une branche latérale d'un grand arbre et
non plus près de terre comme ceux des vautours. Les matériaux entrant dans la confection du nid sont des
branchettes sèches jointes les unes aux:autres par toute espèce d'objets hétéroclites: cheveux, poils, feuilles,
morceaux d'étoffe, papiers. Bec et serres participent au transport des matériaux. Très éclectiques dans le
choix de leur nourriture, les Milans s'attaquent aussi bien aux proies vivantes : jeunes poulets, poussins,
rongeura, grenouilles, lézards, qu'aux détritus de toute sorte. On les voit souvent dans les ports en compa-
gnie des Goélands, enlever dans leurs serres les débris de cuisine jetés des bateaux. Dans les villages
importants ils ne cessent de planer au-dessus des marchés, attendant le moment favorable pour s'emparer
des morceaux de viande placés dans les calebasses que portent sur la tête les ménagères indigènes. Nous en
avons eu souvent le spectacle au Soudan (Djenné).
Les ornithologistes anglais ont récemment donné le nom de l'.. aegyptius tenebrosus aux spécimens
î •
de l'Ouest africain.
d: - Tête, cou, poitrine, partie antérieure du dos et queue d'un blanc pur. Crou-
pion, sus-caudales et ailes, sauf les petites couvertures du bord de l'aile, qui sont roux
cannelle vif, noir brillant à reflets verts. Couvertures inférieures et le reste du dessous,
également roux cannelle.
Q. - Plus grande, mais de la même teinte que le cr.
Les jeunes ont le dessus brun noirâtre, strié de roux, sur la tête et le cou. La partie
postérieure du dos, le croupion et les sus-caudales sont blancs à la base et bruns vers
l'extrémité. Le dessous est blanc fauve, strié de brun à la gorge, au cou et à la poitrine,
et varié de verdâtre au bas-ventre et aux sous-caudales. Les ailes sont brunes. Queue
blanche lavée de gris et de brun avec bande terminale brune. Les parties nues sont
plus pâles.
L'Aigle pêcheur de l'Est africain et du Cap est plus grand, l'aile allant de 503 à 583.
C'est l'espèce-type : Haliaetus v. oocifer DAUD.
Œufs. - Deux œufs, blanc brillant. 70 X 54.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 187
- Écologie-Éthologie. - L'Aigle pêcheur existe dans l'Ouest africain sur tous les grands fleuves et riviè~e~
importantes; en réalité on le trouve dans toutes les colonies françaises et étrangères étudiées ici. C'est un
oiseau peu craintif qu'on aperçoit de loin sur quelque arbre bien en vue, en bordure des rivières. Rarement
il fréquente les baies marines, sauf aux embouchures vaseuses des rivières où il trouve crabes, péri-
ophthalmes, grenouilles dont il est très friand.
Il ne s'aventure pas en forêt hygrophile où il trouverait difficilement et en nombre suffisant, les poissons
dont il fait sa principale nourriture. Il attrape ses proies en survolant à la surface de l'eau le lit des rivières,
et il les saisit à l'aide de ses puissantes serres dont la structure rappelle celles du Balbuzard.
n n'hésite pas à ravir les proies des autres oiseaux pêcheurs plus faibles que lui, tels que Cormorans et
Pélicans. On le voit parfois à terre sur les bancs de sable où il a une démarche lourde, sa queue touchant le
sable.
Le cri qui s'entend de loin est désagréable, d'un ton très élevé, rapide et court, C'est un oiseau ordinaire-
ment solitaire, querelleur même avec ceux de son espèce, qu'il poursuit en vol, toujours prêt à dépouiller
plus faible que lui.
Le nid est formé d'une masse de petites branches, placé à l'enfourchure d'un grand arbre au bord d'un
cours d'eau; il occupe un diamètre pouvant atteindre l,50 m. Nous avons vu plus haut que la ponte est de
deux œufs et a lieu en avril mai.
1. 680 env.; A. 480-533; Q. 235-258; T. 79-86;B. 36-39. Bec noir, cire, commissure
du bec et pattes, jaunes. Iris brun grisâtre.
cr.
9. - Tout le plumage est brun sombre ou brun noir, mais de teinte changeante
suivant l'âge. Le croupion et les sous-caudales plus pâles, que le dos. Primaires noires.
Secondaires brun sombre. Chez quelques spécimens le dessous est d'un brun rougeâtre.
Les rectrices présentent chez l'adulte, des barres transversales irrégulières grisâtres.
La 9 est de taille plus élevée que le cr.
Œufs. - Un seul œuf à fond blanc parfois teinté de brun jaunâtre. 72 X 55.
Distr. géogr. - Afrique, depuis l'Égypte, l'Abyssinie, l'Erythrée, le Somaliland
puis, vers l'ouest, le Soudan égyptien, le Darfour, le Soudan français, jusqu'au Sénégal.
A été rencontré en Syrie et en Arabie. .
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 189
Ne doit pas être confondu avec l'espèce-type, Aquila r. rapax (TEM.) qui vit plus au
sud : Angola, Kenya, jusqu'au Cap. .
Cet Aigle, de petite taille, n'a été rencontré que dans les régions plus ou moins arides
des territoires ci-dessous: Aïr: HARTERT a signalé Aquila rapax belisarius du Nord-
Afrique, dans la collection du capitaine BUCHANAN. Il s'agit vraisemblablement d'une
forme pâle de Aquila rapax raptor. On a jadis signalé l'espèce-type Aquila rapax raptor
au Sénégal. Cet oiseau est du Sud-Afrique et il y a peu de chances pour que cette déter-
mination soit exacte. - Sénégal : (Brit, Museum); Muséum de Paris (DELAROQUE);
Bas Sénégal (SPATZ); - Soudan: signalé (BATES); Fada N'gourma (BATES); puits de
Tazza en juin (BATES); - Nigeria du Nord: sud-ouest de Maidougari, XII (FRANCIS);
Bomou (BATES); - Zaria, XI et 1 (SERLE).
Gambie anglaise : W. LOWE en a trouvé un nid en janvier. Gold Coast : Ejura
(LowE); Accra, VIII (MARSHALL).
Oubangui-Chari : observé en VI, environs de Bozoum; vallée de l'Ouham, V (BLANcou);
- Tchad: signalé (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Cette sous-espèce de Aquila rapax est propre à J'Ouest africain. On a jadis
déterminé deux spécimens obtenus au Sénégal comme appartenant à l'espèce type A. r, rapax, Malheureuse-
ment une de ces peaux n'existe plus au Musée de Berlin, et le spécimen de Londres récolté par LAUGIER,
comme provenant du Sénégal est, d'après BANNERMAN pourvu d'une étiquette qui laisse subsister undoute
sur sa correction.
On sait en effet que l'espèce type est du Sud Afrique, La sous-espèce de l'Ouest africain se cantonne dans
les régions de savanes et de mimosées, et ne se rencontre pas en forêt ni dans les régions montagneuses.
11 ne semble pas que ce Rapace soit migrateur local car on J'a trouvé toute l'année en Nigeria du Nord.
LYNES dit qu'au Darfour cet oiseau n'abandonne pas sou nid même en dehors de la période de repro-
duction. Les auteurs prétendent que ce rapace n'atteint sa pleine maturité qu'au bout de plusieurs années
étant donné les plumages de transition que revêt l'oiseau pendant une longue période. Cependant les jeunes
s'accouplent de très bonne heure, ainsi que J'a constaté l'amiral LYNES au Darfour.
Quoique se nourrissant de proies vivantes, Tourterelles et petits mammifères, il ne dédaigne pas la viande
d'animaux en putréfaction et se joint souvent aux Vautours.
La saison de reproduction va de janvier à avril. Le nid de petites dimensions, placé un peu au-dessous
du sommet d'un grand-arbre (baobab, fromager), est composé de branchettes bien assemblées avec, au
centre, une coupe profonde faite de feuilles et detrès petites branchettes, dans laquelle un seul œuf est
pondu (Dr SERLE).
L. 920; A. 560-610; Q. 270290; T. 120; B. 41-47. Bec noir, cire grise. Pattes blanc
verdâtre. Iris jaune.
d. 9. - Tout le dessus, les ailes et la queue, d'un brun sépia foncé. Les plumes
du dos ont leurs bords plus pâle, surtout au niveau des couvertures de l'aile. Scapulaires,
secondaires et rectrices, barrées de cendré, plus ou moins indistinctement. Les rémiges
sont noirâtres, avec de ldrges barres assez peu marquées de brun noir de fumée. La
gorge, le cou et le haut de la poitrine, sépia foncé. Reste du dessous blanc, avec, sur
chaque plume, une tache subterminale sépia. Les sous-caudales ont la même teinte.
Cuisses et pattes blanches étroitement barrées de sépia. Auxiliaires sépia terminé de
blanc. Dessous de l'aile noirâtre terminé de blanc.
9. plus grande que le d.
Chez le jeune de première année, le dessus d'un brun clair. La couronne barrée de
190 G. BOUET
brun et de blanc. Le dessous entièrement blanc, sans taches ni barres, y compris les .
cuisses et les jambes. Une tache brune de chaque côté du haut de la poitrine. Queue
noire avec trois barrès gris cendré terminées de blanc.
Œufs. - Un seul œuf. Blanc tacheté de rouge brun.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le sud du Sahara et l'Éthiopie jusqu'au Cap. Ne
se rencontre pas dans la zone forestière équatoriale.
Dans les colonies ouest-africaines il a été signalé, en Nigeria du Nord : dans les
provinces de Kano, Sokoto (HUTSON); - Gambie anglaise : rencontré dans l'île Mac
Carthy par HOPKINSON qui a pu en faire parvenir un jeune au Zoo de Londres.
Sierra Leone : signalé, il y a longtemps, par A. SMITH, mais n'a jamais été retrouvé
depuis. - Gold Coast nord de Tamale (HOLMAN); - Cameroun : monts Manea-
gouba (SERLE).
Signalé douteux par BLANCOU dans l'Oubangui.
Écologie-Éthologie. - L'Aigle martial est un des plus grands rapaces de l'Ouest africain; le Blanchard
quc nous étudierons plus loin est le seul aigle dont les dimensions sont supérieures. On rencontré cet aigle
Jans la zone des savanes et il a été particulièrement observé au nord du 110 latitude nord dans les provinces
de Kano, Sokoto, Bauchi, en Nigeria du Nord. Son attitude est caractéristique: perché sur un grand arbre
très droit, immobile, le Rapace tourne la tête seule de droite et de gauche, parfois par-dessus l'épaule, et
examine ainsi avec soin la forêt environnante. Il ne fréquente pas la grande forêt hygrophile. La puissance
de ses serres est considérable et lui permet, en se précipitant sur ses proies, de les terrasser et des emporter
sans résistance de la part de ses victimes: petites Antilopes, Aulacodes, Lièvres, jeunes Cabris et Moutons.
Au Darfour, LyNES l'a observé en pays de montagne et a trouvé le nid de cet Aigle sur un baobab en janvier;
un seul petit couvert de duvet blanc s'y trouvait. Dans l'Ouest africain on n'a pas jusqu'ici signalé la décou-
verte d'un nid d'Aigle martial.
(1) L'Aigle botté Hieraaëtus pennatus Gm. migrateur paléartique a été capturé sur le Chari près de
Fort Archambault en janvier 1934 par BLANCOU. Signalé du Darfour par LYNEs.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 191
Écologie-Éthologie. - Cel Aigle fascié est un oiseau assez rare dans l'Ouest africain et il est beaucoup
plus commun dans l'est de l'Afrique et jusqu'au Cap. Il semble commun au Darfour. Nous avons assez peu
de données sur sa biologie tout au moins dans l'Ouest africain. Au Katanga (Congo belge) VINCENT a observé
la nidification de cet oiseau qui choisit pour établir son nid des arbres très élevés, à l'enfourchure desquels
il place son aire qui atteint souvent un diamètre de 1,25 m. D'assez grosses branches sèches en forment le
substratum et le centre en est recouvert de feuilles vertes fraîches, au milieu desquelles un ou deux œufs
sont pondus. La nourriture de cet Aigle consiste en petits mammifères, écureuils, principalement et
petits oiseaux ainsi que l'a montré l'examen de l'estomac des spécimens tués par VINCENT.
Limnaëtus africanus CASSIN, 1865, Proc. Ac. Nat. Sc. Phil., p. 4 (riv. Ogooué).
Syn. : Spizaëtus Batesi SCLATER.
A. 324-335; Q. 235; T. 80; B. 26-27. Bec noir, sauf la base jaune. Cire jaune. Pattes
jaunes, ongles noirs. Iris jaunâtre.
cf. 9. - La teinte générale du dessus est brun noir de fwnée, avec les plumes
terminées de noir et avec la base blanche. Primaires brun chocolat, noirâtre à l'extré-
mité et sur les barbes externes, avec deux barres étroites indistinctes, noires. La partie
basale des barbes internes presque blanche. Rectrices brunes avec trois barres noires
et une large bande terminale noire. Dessous blanc, depuis le menton jusqu'aux sous-
caudales, avec, de chaque côté de la poitrine, une tache noirâtre. Dessous de l'aile
blanc et noir. Axillaires noires avec la bordure interne de l'aile presque blanche. Jambes
blanches, marquées de larges taches noires, au niveau des cuisses.
Le jeune est brun en dessous, rougeâtre sur la couronne et la nuque, dont les plwnes
sont courtes. Sur le manteau et les scapulaires, la teinte brune est variée de noir. Le
dessous est blanc parsemé de roux chamois sur la poitrine, avec quelques taches noires.
Œufs. - Nidification inconnue.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Togo jusqu'au Cameroun et le Gabon. Vers l'est
jusqu'à l'Ouellé. Oiseau de zone forestière équatoriale.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 193
L'Aigle de Cassin, découvert au Gabon sur l'Ogooué, par DU CHAILLU, a été ren-
contré depuis au Cameroun, dans le district de Lolodorf et signalé au Gabon : roule
Fougamou-Mouïla, près rivière Ovozué, VII; Makokou, VII (MALB. et MACLATCHY); -
au Congo Belge: Lukolela (BELLEFROID et LECOQ). Niapou XII (CHAPIN).
Écologie-Éthologie. - L'Aigle faucon de Cassin dont le type provenait de l'Ogooué a été longtemps
considéré comme ne se trouvant que dans la zone orientale de la grande forêt. STRESEMANN a depuis
montré que ce Rapace se rencontrait dans les régions boisées du Togo, ce qui étend l'aire de distribution
de cet oiseau beaucoup plus vers l'Ouest, dans la Guinée supérieure.
Il a été rarement observé et BUES est un des rares naturalistes qui ait pu préciser qu'il se nourrissait
surtout d'Écureuils arboricoles et d'oiseaux vivant au sommet des grands arbres de la forêt.
C~I:'i dit ne pas l'avoir vu lui- même vivant, et les deux exemplaires rapportés par le naturaliste américain
avaient été tués par un chasseur pygmée. Comme nous l'avons noté plus haut la nidification de cet Aigle
est inconnue.
Falco coronatus LINNÉ, 1766, Syst. Nai.; 12e éd., p. 124 (côte de Guinée).
Syn, : Spizaetus coronatus.
Fig. : A. SMITH, Illust. S. Afr., pl. 40-41.
L. 905; A. Œ465-490; 9505-525; Q. Œ300-310; 9 325-355; T. 98-103; B. Bec noir,
commissures, cire et pattes jaunes. Iris jaune.
Œ. 9. - Couronne sépia. Une crête très apparente, avec de larges extrémités
noirâtre bordé de brun clair. Joues, nuque et côtés du cou, brun ombré, le reste du
dessus bleu noir. Primaires brun cendré, blanches à la base, largement terminées de
noir. Une tache noire se voit à la jonction du brun et du blanc, une autre sur la barbe
externe, près de la base. Couvertures de l'aile roux cannelle strié de noir. Sus-caudales
noirâtres barrées et terminées de blanc. Queue noire avec deux larges bandes brun
J. A. 430081. 7
194 G. BOUET
cendré. Gorge brune striée de noir. Reste du dessous barré de noir et de roux. Cuisses
et jambes tachetées intérieurement et barrées extérieurement de blanc et de noir. Sous-
alaires châtain tacheté de noir. La bordure intérieure de l'aile blanche avec une tache
médiane noire.
La <;> a une taille supérieure à celle du d.
Les jeunes ont tout le dessous et la tête blancs. Les cuisses et les pattes sont tachetées
de noir. Le dessus est brun pâle avec le milieu des plumes plus sombres, bordé de blanc.
Il y a trois barres gris cendré à la-queue et le fond est noir.
Œufs. - Deux œufs en général, blancs sans aucune tache. 65,9 X 53,2.
Distr. géogr. - Afrique, depuis la Casamance, à l'est l'Ouganda, jusqu'à l'Angola
et le Cap.
Le Blanchard est surtout un oiseau de la grande forêt.
Il a été signalé de la Casamance par VERREAUX, puis de la Guinée portugaise, Bissao
(BAUD.).
En Guinée française : à Mamou, IX, il a été tué par KLAPOTCZ; - Sierra Leone :
Mayahgba Island, III (W. Lows), - Liberia : Robertsport (BÜTT.); Baraké, Monrovia,
un jeune capturé (BOUET); - Côte-d'Ivoire: Comoé (BOUET.MILLET-HoRSIN);
signalé (BANNERMAN); - Gold Coast: Ejura (W. Lowz), Accra (EriWARDS); Cape Coast
(HIGvINS) ; - Togo : identifié une fois sur le Mono, très rare (MILLET-HoRSIN); Lomé,
XII (BAUM.) ; - Cameroun: signalé par BATES et REICHENOW comme commun en forêt,
mais rarement aperçu.
Gabon et Moyen Congo: côte de Loango (FALKENST); Ogooué (DU CHAILW),Mimongo,
Mouila, nids, X, XI (MACLATCHY). MALBRANT et MACLATCHY l'ont obtenu en outre de
Fougamou, observé à Kango et Booué; collecté au Moyen Congo, à Madingou et en
territoire belge à Lukoléla (CHAPIN).
Écologie-Éthologie. :..-- Le Blanchard sans être exclusivement un Rapace de la grande forêt hygrophile
s'y rencontre cependant plus fréquemment que dans les régions moins boisées. Il suit les galeries forestières
ct les zones dc savanes où persistent des taches de forêt. On l'a signalé de toutes les colonies côtières depuis
le Cameroun jusqu'à l'embouchure du Congo. En définitive le biotope qu'il préfère est celui de la forêt, car
il y trouve ses victimes préférées : les Singes, les Mammifères arboricoles, Damans et Écureuils. 11 est par.
suite rarement rencontré, sauf par les chasseurs. Nous ne l'avons observé qu'une seule fois, sans du reste
pouvoir le tirer, dans la forêt libérienne près d'Une plantation de caoutchouc américaine au nord de Cape
Palmas. L'oiseau, placé sur une haute branche d'un très grand arbre, observait une petite éclaircie de forêt
jadis défrichée par les indigènes: Cercopithèques, Colobes, Mangabeys n'étaient pas rares dans ce district
et formaient certainement la base de son alimentation.
11 ne semble pas que le nid de ce Rapace ait été trouvé dans l'Ouest africain, ailleurs qu'en Nigeria où,
sur un fromager (Eriodendron anfractuosumï en décembre 1948, un observateur anglais a découvert un nid
dont le diamètre atteignait près de deux mètres. 11 était composé de fortes branches mortes avec, au centre,
une cavité formée de branchettes fraîches munies de leurs feuilles; un seul poussin s'y trouvait.
Il semble résulter des observations faites par divers naturalistes que l'Aigle couronné choisit pour établir
son nid un arbre très haut, un peu isolé par rapport à ses voisins, sans épiphytes ou lianes et par suite à peu
près inaccessible aux prédateurs possibles, et où les premières branches horizontales sont à une hauteur du
sol d'au moins une vingtaine de mètres.
Bec couleur de corne bleuâtre à l'extrémité noire. Cire et pattes jaune pâle. Ongles
noirs. Iris doré.
ô. Q. - Plumage brun chocolat foncé. Longue huppe occipitale de même teinte,
aux plumes lancéolées, atteignant 140·155 mm. Petites couvertures de l'aile largement
bordées dé blanc, au niveau de la courbure de l'aile, et celles sur la bordure extérieure
de l'aile entièrement blanches. Rémiges blanches sur la moitié basale, roux brun barré
de noir sur la moitié terminale, plus noire à l'extrémité. Secondaires brunes, blanches
en dedans, terminées et barrées de noir, sauf les deux dernières, qui sont d'un brun
uniforme. Queue en dessus brun noir, blanche à la base, coupée transversalement par
trois barres blanches plus ou moins sales. Une bande terminale noire. En dessous les
barres de la queue sont blanc pur. Gorge brun foncé, avec de chaque côté de la mandi-
bule inférieure, une ligne blanche. Dessous tirant sur le noir. Cuisses noires avec de
rares vestiges de raies blanches. La partie emplumée du tarse blanchâtre. Axillaires
noires. Dessous de l'aile blanc marqué de noir. La ligne intérieure qui borde l'aile
blanc pur.
Q plus grande que le ô.
Le jeune est plus brun et a les plumes des pattes brunes ou marquées de brun. La
queue présente un plus grand nombre de barres qui sont plus blanches.
Œufs. - Un œuf. Blanc avec le gros bout tacheté de brun chocolat, le reste barré de
roux pâle.
Distr. géogr. - Afrique, du sud du Sahara, à l'Éthiopie et vers le sud jusqu'au Cap.
L'Aigle huppé d'Afrique a été signalé du Sénégal (VERR.); - Soudan: Kati, V
(MILLET-HoRSIN); - Nigeria du Nord: Zaria (SHUEL) province de Kano, II (HUTSON);
- en Gambie anglaise: il est commun d'après HOPKINSON; - en Casamance: signalé
(VERR.); Bignona, V (I.F.A.N.); - Guinée française: Dabola, XII (KLAPOTCZ); mont
Nimba, IX (I.F.A.N.); - Sierra Leone : Nérékoro, IV; Saiama, Ill; Shimbek, VII
(BATES); - Côte-d'Ivoire: Béoumi (W. LOWE); juv. blessé lagune de Bassarn (BOUET-
MILLET-HoRSIN); - Gold Coast : signalé (PEL.); très commun (W. LOWE); - Togo :
Kratschi, II, IV, V; XII (ZECH.); - Dahomey: Agouagon, montagne des Dassas
(Bou ET) ; - Nigeria du Sud : Iju (LOWE); - Cameroun : Yaoundé (ZENKER); entre
Dchang et Baminda (BATES); signalé montagne du Cameroun, Wuri (RCHW.).
Gabon et Moyen Congo : Doumé, X (MARCHE); Zambi, 1 (SACH.), MouiJa, Diviéné,
7.
196 G. BOUET
Mbigou, en forêt (MACLATCHY); Rio Loucoula (Luc. et PETIT); Ogooué (DU CHAILLU);
rivière Lukula; Landana (LUCAN et PETIT); - Oubangui-Chari : Bozoum V, 1; route
Bozoum-Bangui, XI (BLANCOU); Fort-Archambault, II (Dr DECORSE); bords du Chari
(Dr THIBOUT); Bangui, VII (ALUNE); Mbomou, II (BLANCOU); - Tchad : Fort-
Lamy, lac Tchad, niche dans l'ambach du lac Tchad (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - L'Aigle huppé d'Afrique est l'un des plus petits Aigles qu'on puisse rencontrer
dans la région éthiopienne. Sa teinte générale presque entièrement noire et sa crête bien développée le font
facilement reconnaître. On l'a observé dans toutes les colonies de l'Ouest africain envisagées ici.
C'est un Rapace qui semble localisé aux régions de savanes et qui ne fréquente ni les parties monta-
gueuses ou subdésertiques de l'Afrique.
Il aime Ilse placer au sommet des arbres morts les plus élevés, d'où il peut surveiller le sol. Il se laisse, dit
BATEs, facilement approcher de l'homme sans fusil; de temps Il autre il prend son vol, et après avoir fait
quelques évolutions dans le ciel, descend se poser sur quelque grand arbre aux abords d'un village.
Il est ordinairement solitaire. D'après HOPKINSON, il se tiendrait volontiers aux abords des grands fleuves
où il peut facilement se nourrir de Grenouilles et d'autres animaux vivant au voisinage, qu'il capture dans
ses serres. Il semble dédaigner les oiseaux car on ne trouve jamais os ou plumes de ceux-ci dans le contenu
de l'estomac. En vol plané il émet souvent un cri bruyant et perçant.
Le nid est composé de branchettes liées entre elles par des tiges de plantes, au centre se trouve un lit de
feuilles fralches sur lequel sont disposés les deux œufs, pondus en mars, avril et mai dans l'Ouest africain.
O. Q. - Teinte générale couleur terre de sienne foncée, avec le centre des plumes,
plus noirâtre. Lores et menton avec des soies raides. Une raie noire étroite, en dessus et
en dessous de l'œil. Plumes du dos et couvertures alaires, d'un brun plus foncé au
centre, avec les tiges noires. Rémiges primaires, brun noirâtre, bordées de blanc, avec
les barbes internes marbrées de brun clair. Secondaires brunes, sans bandes transver-
sales et terminées de blanchâtre. Sus et sous-caudales terminées de blanc, avec parfois
des taches ou des bandes également blanches. Rectrices noirâtres, traversées de trois ou
quatre bandes étroites grises bordées de brun, avec le bout blanc. Dessous terre de
sienne. Dessous de l'aile et axillaires, beaucoup plus sombre.
Chez le jeune, la base des plumes de la tête et de la nuque, qui sont apparentes et
blanches, et les plumes du dessus ont les bords pâles. Sur le ventre et la poitrine, on
discerne le blanc des plumes. Plus jeune, l'oiseau est plus brun que les adultes. Souvent
la tête blanche est striée de brun.
Œufs. - Un seul. Blanc, avec des taches, des stries, brun ombré, nombreuses à la
petite extrémité. 61,3 X 51,5.
Distr. géogr. - Région des savanes, depuis le Sénégal jusqu'au Soudan égyptien
et jusqu'au Cap.
Signalé et décrit par VIEILLOT du Sénégal. Ce Rapace a été de nouveau 'capturé à
Hann, près Dakar, II; Thiès, V; Fatick, J (I.F.A.N.).
RIGGENBACH l'a tué en Nigeria du Nord; à Keinde; Zaria (GIBBON).
Au Sierra Leone : il a été rencontré sur la rivière Rokelle, puis en Gold Coast : à
Garnbaga (GRIFF.) et au Togo: à Misahohé (BAU M.) et Yendi.
Existe très probablement au Congo français (MALBRANT). Du Congo belge : CHAPIN
a rapporté un jeune de Faradjé; - Tchad: sud-est du Tchad (M.\LBRANT).
Écologie-Éthologie. - Le Circaëte brun est un rapace africain, jadis décrit par VIEILLOT du Sénégal où
il est relativement commun. II fréquente les zones de savanes et de mimosées, et on l'a rencontré au nord
des colonies côtières de l'Ouest africain. II est facilement confondu avec les autres Circaëtes qui ont tous de
nombreux points de ressemblance. II semble, d'après LYNES, qu'il nicherait en hiver au nord du Darfour
et du Kordofan, mais jusqu'ici, dans l'Ouest africain son nid n'a pas été trouvé.
Sa nourriture consiste surtout en reptiles, serpents, lézards, etc., qu'on trouve toujours à l'examen du
contenu de l'estomac.
Distr. géogr. - Niche depuis l'Europe centrale jusqu'au Turkestan; au sud depuis
l'Afrique du Nord, la Perse, l'Inde, la Chine. Hiverne en Afrique occidentale, le Togo,
la Nigeria du nord, le Darfour.
Le Jean le Blanc, en migration, ne se rencontre qu'en hiver dans l'Ouest. africain.
Il est plus fréquent dans la partie est de l'Afrique à la même époque; - Mauri-
tanie : signalé Atar Hl, IV (HEIM DE BALZAC); - Sénégal : signalé (HART.); Dakar,
Écologie-Éthologie. - Le Jean le Blanc est un Rapace de la zone paléarctique qui se rencontre en hiver
en Afrique. Certains de ces Rapaces provenant de l'Asie migrent vers la mer Rouge, l'Abyssinie ou le Nil
Blanc: ceux qu'on rencontre dans l'Ouest africain proviennent vraisemblablement du Maroc ou de l'Espa-
gne, Il semble préférer séjourner pendant l'hiver dans les régions subdésertiques où se trouvent encore
des arbres élevés (Acacia) en bordure du Sahara, ainsi que J'a constaté BATES. Ce naturaliste a rencontré le
Jean le Blanc d'abord au puits de Taberreshat (septembre) puis aux abords de Tombouctou (octobre) et
enfin plus au nord en plein désert (novembre). H. MAnSEN a tué un de ces oiseaux en juillet à Tombouctou;
c'était un jeune de l'année; deux autres adultes furent encore observés mais disparurent ensuite.
La nourriture en Afrique de ce Circaëte consiste en Reptiles de toutes espèces, Serpents et Lézards en
particulier.
Il ne niche pas en Afrique noire, mais en Afrique du Nord on trouve souvent son nid sur des chênes
lièges. En France il niche fréquemment dans les forêts d'Epicea.
Circaëtus Beaudouini VERREAUX et DES MURS, Ibis, 1862, p. 212, pl. vn (Bissao,
Guinée portugaise).
A. d 503; Q. 262; T. 87; B. 34 mm. (depuis la cire) Pattes et pieds, cire, œil jaunes.
Bec jaune avec la pointe noire.
d. 9. - Dessus d'un brun grisâtre les plumes avec les bords d'un brun plus clair,
le rachis noir. Quelques couvertures de la queu~ sur les côtés blanches barrées de brun.
Queue avec quatre barres étroites noires séparées par une teinte brune. Dessous depuis
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 201
le menton jusqu'au milieu de la poitrine d'un brun grisâtre comme le dos. Reste du
dessous blanc avec d'étroites barres brunes espacées.
. Le jeune a le dessus d'un brun sombre, la tête blanchâtre avec des raies foncées et le
rachis noir. Tout le dessous d'un brun clair avec la base des plumes blanches.
Œufs. - Inconnus.
Distr. géogr. - Du Sénégal au Kordofan, au sud-est du Cameroun.
Écologie-Éthologie. - Ce Circaëte est rare dans les collections et la plupart des spécimens proviennent
de la Guinée portugaise et du Sénégal, où il est rare. Il a été également trouvé à Bozoum (A. E. F.) et à Dikoa
dans l'Adamaoua.
On n'a pas de précisions sur sa biologie qui ne doit pas différer de celle des autres Circaëtes rencontrés
dans l'Ouest africain. Sa nourriture doit être la même. C'est le Circaëte africain dont la taille est la plus
élevée.
Nous avons adopté l'opinion de STRESEMANN qui considère le Circaète de BEAUDomN comme une sous-
espèce de Circaëtus gallicus.
Œufs. - Un seul œuf, parfois deux. Fond isabelle couvert de taches brun rougeâtre,
très confluentes. 54,5 X 42.
Distr. géogr. - Ouest africain, depuis la Gambie; la Guinée portugaise, à l'est,
Nigeria du Nord, Agadès, jusqu'au Cameroun et Gabon.
Le petit Serpentaire est un Rapace relativement abondant dans l'Ouest africain.
Il a été signalé de l'Air: Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); - Sénégal : Messirah, VI
(I.F.A.N.); - Nigeria du Nord: Kano (BUCHANAN); Zaria (SERLE);- Gambie anglaise:
serait d'après HOPKINSON, seulement un visiteur temporaire.
Guinée portugaise: Bissao (VERR., BAUD.); - Sierra Leone: Kwenobu (BATES);
- Libéria : signalé (CHUBB.); mont Olive (STAMPFLI); Hill Town (BÜTT.); en capti-
vité à Monrovia (BOUET); - Côte-d'Ivoire: assez commun le long de la Comoé, Memmi,
- Oubangui Chari : Bangui, Ilf (ALLINE) ; Zemio, III (BOHNDORFF); Bozoum, Zemio,
X et 1 (BLANcou); - Tchad : lac Tchad, Fort-Lamy (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Le Petit Serpentaire est un oiseau puissant de taille élevée qui peut être confondu
avec l'Épervier chanteur (Melier= metabates). La bande blanche qui barre le milieu de la queue permet de
le distinguer du Melierax.
Il est répandu dans l'Ouest africain depuis l'Air, la Gambie jusqu'au Gabon. La sous-espèce envisagée
ici est de taille plus petite que l'espèce type de l'est et du sud de l'Afrique.
. On rencontre le Petit Serpentaire dans la grande forêt hygrophile, où il est commun au Cameroun mais
il n'est pas rare non plus en savane, C'est un destructeur acharné des Plocéidés nichant en colonies dans les
villages iPloceus cucculatus et castaneofuscusï dont il extrait les jeunes du nid. Il est également friand de la
pulpe des fruits du palmier à l'huile. La disposition de son articulation tihio-tarsienne lui permet de projeter
ses pattes soit en avant soit en arrière, mais on a pu jusqu'ici donner l'explication de cette disposition anato-
mique spéciale.
En forêt, il semble visiter palmiers à huile et nids de Plocéidés toute la journée, s'accrochant aux régimes
du palmier, se gorgeant de la pulpe jaune des fruits, sans se soucier des spectateurs qui peuvent l'observer
et sans s'envoler. Il érecte sa crête dès qu'il se met en mouvement, regardant de tous eôtés avec un aspect
féroce. Pour s'emparer des jeunes Plocéidés il se place devant le JÙd, suspendu en l'air comme un oiseau-
mouche et c'est avee le bec qu'il saisit sa proie. Poulets et poussins des villages ne manifestent aucune
crainte de ce Rapace.
BATES a signalé avoir trouvé, en avril, un nid de ce Serpentaire sur un fromager (Eriodenctron) près de
Bitye (Cameroun). Le JÙd était placé sur la feuille très large d'une fougère (Platycerium) vivant en parasite
sur une grosse branche horizontale de l'arbre. Parfois ce Rapaee au lieu de construire lui-même son JÙd,
s'empare d'un nid d'un autre oiseau de proie abandonné.
Gen. CIRCUS
unicolores, les autres avec 7 ou 8 bandes transversales brunâtres plus ou moins accen-
tuées et les extrémités en partie blanche coupées de bandes grises.
Face inférieure blanche, le côté de la tête, le cou, la poitrine plus ou moins lavés
de gris.
9. - Face supérieure et sus-alaires rousses, la nuque plus claire, le dos plus foncé,
le tout tâché de brun, les sus-caudales blanches. Rémiges brunes barrées de foncé.
Rectrices gris brun à bout blanchâtre, les latérales plus pâles que les médianes avec 4
ou 5 bandes transversales brunes.
Face inférieure roux clair avec des bandes brunes. Côté de la tête et collerette en par-
tie blanchâtre tachés de brun.
J. - Dessus du corps brun avec les bords des plumes plus clair. Dessous entièrement
brun chamois sans rayures.
Distr. géogr. - Niche depuis la Baltique, la'Russie, l'Asie, et vers le sud de la Rou-
manie, le sud de la Russie. Hiverne en Afrique, depuis le Soudan jusqu'au Cap.
Ce R!ipace est un migrateur qu'on ne rencontre dans l'Ouest africain que pendant
la saison sèche (hiver), entre octobre et avril. On-possède des spécimens, Air : 1 (Ru-
CHANAN); - Sénégal : Rufisque, IV (MARCHE); Hann, ni
(MILLET-HoRSIN) ; Dakar,
III (BATES); - Soudan: Tombouctou, XI; Haut Niger, I, II (BATES); Niamey, X,
juv., Zinder, XI, juv. (H. MADSEN); Mopti. Nigeria du Nord: Kano, XII (HARTERT);
Zaria, nr (BATES); -Gambie anglaise: Bathurst (REND.). -Casamance: signalé (VERR.);
- Guinée portugaise' : Bissao (BAUD.); - Libéria : Grand Cape Mount (BüTT.); si-
gnalé (CHUBB), sur la côte seulement; - Côte-d'Ivoire: Béoumi (W. LOWE); - Gold
Coast: signalé (PEL.); Accra (SHELL), II Cape Coast (BucKL.); Gambaga (GIFF.);
- Togo : Kirikri, n (KREST.); Misahëhe (BAUM.); - Dahomey : Agouagon, juv.
(BOUET); - Nigeria du sud: Lagos, 1 (W. LOWE); - Cameroun: Mora, IX (BATES).
Oubangui: signalé de XI à rn, Oubangui-Chari oriental; Bozoum, xr à II (BLANCou) ;
- Tchad: Bokoro; Fort-Lamy (MALBRANT) X-Xr.
Écologie-Éthologie, - Le Busard pâle n'est pas rare dans l'Ouest africain pendant l'hiver. Ce migrateur
arrive dès octobre pour repartir en avril comme nous l'avons noté plus haut. C'est un destructeur de pous-
sins qu'il saisit dès que l'occasion s'en présente au milieu des villages. Il se nourrit également de petits
oiseaux, de rongeurs, de reptiles et d'insectes, de sauterelles migratrices. Le' Busard pâle ne niche pas
en Afrique.
Écologie-Éthologie. - Le Busard cendré est égâlement un migrateur des régions paléarctiques qui arrive
en Afrique dès l'automne et repart en avril.
Depuis quelques années il a été beaucoup plus souvent récolté dans l'Ouest africain, et c'est ainsi qu'en
Nigeria sur le plateau de Bauchi il a été observé par D. YOUNG, ainsi que près de Jos et de Kano où Bour-
dillon le rencontra en février et mars. Un Busard Montagu bagué en Suède en juillet a été repris dans le
district de Yola (Nigeria du Nord) en 1935 (LilNNBERG).
La nourriture du Busard cendré pendant 50n séjour en Afrique consiste en petits mammifères, oiseaux,
reptiles, amphibiens, ainsi qu'en coléoptères et autres insectes. Comme la plupart des oiseaux en Afrique,
il se repait avec avidité des larves et adultes des sauterelles migratrices (Schistocen;a et Locusta).
Le Busard Montagu ne niche pas en Afrique.
migrateur des mois d'hiver dans l'Ouest africain. On le signale du Soudan : Zinder,
. XI (H. MAnSEN); entré le lac Debo et Mopti II (TH. MONOD); - Nigeria du Nord:
Kano, XI (MAnSEN); Sokoto, Zaria (SERLE); Cameroun: Tibati, - Oubangui-Chari
Mbomou, 1 (BLANcou); - Tchad : sur le Chari (MALBRANT) et le lac Tchad, XII
et III (BoYD ALEXANDER); - LYNES le signale du Darfour jusqu'en avril.
Écologie-Éthologie. - Le Busard des marais migre chaque année dans l'Ouest africain comme les deux
Circus étudiés précédemment; il semble cependant moins commun que le C. macrourus. On sait que ce
Busard est un Rapace qui fréquente en Europe surtout les marais, au ras desquels il ne cesse de voler
lentement, glissant à la surface de l'eau, les ailes légèrement levées, à la recherche de quelques proies. Sa
biologie dans l'Ouest africain est la même, et on ne le rencontre jamais dans les zones à mimosées dont
l'aridité en hivee lui ôte toute possibilité de se nourrir.
Il ne fréquente pas non plus la grande forêt hygrophile, trop dense pour lui permettre de chasser. Par
contre les larges étendues marécageuses du lac Tchad sont pour lui un biotope idéal où il évolue avec aisance.
On l'a parfois observé prenant son vol en accomplissant de larges cercles, puis montant de plus en plus
pour atteindre une grande hauteur.
D'après le colonel IRBY, qui a beaucoup étudié les migrations des oiseaux paléarctiques, à leur passage
au détroit de Gibraltar, le Busard des marais traverse le détroit en septembre et octobre allant vers le sud
et le repasse en février et mars, remontant pour nidifier vers le nord.
Écologie-Éthologie. - La Buse des sauterelles était encore rare dans les collections il y a une trentaine
d'années. Depuis lors, sa présence a été constatée dans un certain nombre de colonies de l'Ouest africain.
Elle fréquente aussi bien la brousse des savanes soudanaises et oubanguiennes que les régions plus arides
du nord, C'est un Rapace peu sauvage, et on peut l'observer par petits groupes, chassant comme le Faucon
crécerelle au-dessus des plaines herbeuses. D'après LYNES, cette Buse serait sujette à des migrations locales
et au Darfour elle disparaîtrait en fin juillet après être apparue en juin. Pour le naturaliste anglais, eUe ne
se montrerait qu'après la nidification qui aurait lieu plus au sud, à la fin du printemps, et au début de l'été
fuyant vers le nord, avec le reste de la foule des oiseaux africains pour éviter la saison des pluies dans les
régions plus au sud.
Il semble qu'il en est de même dans les zones de l'Ouest africain envisagées ici : En Nigeria du Nord,
la nidification a lieu juste avant les pluies, puis les adultes et les jeunes disparaissent, pour ne revenir
qu'à la saison sèche. Le docteur SERLE a trouvé un nid contenant trois œufs au milieu de mars en Nigeria
du Nord, il était situé en savane boisée, loin de toute agglomération humaine et placé sur une branche hori-
zontale près du tronc d'un arbre. Les matériaux entrant dans la composition du nid étaient des bran-
chertes sèches formant plateforme, avec au centre des feuilles mortes et quelques frondes vertes de Dracena,
Le régime alimentaire de la Buse des sauterelles consiste, comme son nom l'indique, en larves et adultes
de sauterelles migratrices, fourmis ailées, termites, mais le Rapace s'attaque aussi bien aux oiseaux et
W. Lows en Guinée a trouvé une Pie-Grièche dans l'estomac de cette Buse.
Falco monogrammicus TEMMINCK, 1824, planches coloriées, li. 53, pl. CCCXIV
(Sénégal).
Syn, : Asturinula monogrammica auct.
Fig. : SWAINSON, Birds W. Afr., 1837, l, pl. 4.
1. 350·370 env.; A. 0. 204.220, 9. 235-240;. Q 0. 130-140, 9. 141·155; T. 50-55;
B. 16-18. Bec noir, avec la base de la mandibule rouge orange. Cire orange allant jus-
qu'au rouge clair. Pattes et pieds orange. Ongles noirs. Iris rayé brun clair. 9. un peu
plus grande que le 0.
0. 9 . .-:.- Dessus cendré ardoisé (gris de pigeon), plus pâle sur la tête et les grandes
couvertures. Croupion plus foncé, tirant au noir. Lores, lignes sourcilières et paupières
inférieures, blancs. Primaires noires étroitement terminées de blanc. Un grand espace,
sur les barbes internes, blanc. Secondaires cendrées, traversées de bandes indistinctes
brunes et largement terminées de blanc. Rectrices noires terminées de blanc, avec une
bande transversale blanche, à l'union de ses deux tiers antérieurs avec le tiers posté-
rieur. Il y a souvent une seconde bande blanche près de la base, plus ou moins interrom-
pue. Sous-caudales longues, blanches. Joues, côtés du cou et poitrine, gris fumé. La
gorge blanche avec un strie longitudinale noire, au milieu. Abdomen, flancs et cuisses,
rayés transversalement de blanc et de noirâtre. Sous-caudales blanches. Sous-alaires
blanc pur.
Chez le jeune, les plumes du manteau sont étroitement bordées de fauve. Le ventre
et les sous-caudales, fauves. La tache noire de la gorge peu développée. La poitrine
couleur de fumée.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 209
Œufs. - Deux à trois ovales. Blancs bleuâtre pâle tachetés ou non de roux brun.
40-47 X 34-37,4.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le sud du Sahara, du Sénégal du Soudan égyptien,
jusqu'au Gabon, l'Ouganda, le Kenya et le Kilimanjaro.
Le petit Busard est l'un des Rapaces le plus souvent rencontrés dans l'Ouest afri-
cain. 11 est signalé du Sénégal: Ouakam (MILLET-HoRSIN); Missirah, VIII (I.F.A.N.); -
Soudan: Ké-Massina, 1 (BATES); - Nigeria du Nord: province de Kano, IV(HuTSON);-
Gambie anglaise: Bathurst, V (MARCHE). En XII, W. LOWE le rencontre sur le Haut
Niowni. Casamance: Kolda (BOUET); Sedhiou, V (MARCHE); Bignona, V (I.F.A.N.); -
Guinée française: Mamou, IX (KLAPOTCZ); Friguiagbé, VI (MACLAUD); Mt Nimba, IX
(I.F.A.N.); - Sierra Leone : Bendouogu, II; Bakaman, V (BATES); signalé commun
par LOWE sur l'île de Tasso; - Libéria : signalé (CHUBB); plantations du Dou (BOUET);
- Côte-d'Ivoire : Béoumi (W. LOWE); Bouaflé, VIII (Dr THIBOUT); - Gold Coast :
Wenchi (Ashanti) 1; Ejura (Ashanti), II (LOWE) et sur la Volta (USSHER); - Togo :
Tohoum, juv, V (I.F.A.N.); - Dahomey : Zagnanado, V (I.F.A.N.); - Nigeria du
Sud: Iju (LOWE), en hiver; province du Yoruba (FOULKES-RoBERTS); - Cameroun:
Bafia, II, IV; Sakbayémé, II, IV; Dchang, XII; Kribi, IX (Dr GROMIER); Victoria,
Barré, Ngaoundéré (BATES).
Gabon et Moyen Congo: Zambi, X (SACH.); riv. Alima, Lékéti, 1; Nganciu, VIl
(BRAZZA); Mboma, Rio Locoula, X (LucAN et PETIT); ~LBRANT et MacLATcBY
l'ont obtenu à Brazzaville, l, sud Djàmbala, IX, Ossélé, IX, Kelle, Abolo, VIII. Au
Gabon, à Booué, VI et Makokou, VIl;.- Oubangui-Chari: lppy, IX; Banendji, XII;
signalé Oubangui-Chari oriental, 1 et II (BLANCOU); Bangassou, III; Zemio (BOHN'
DORFF); Oubangui-Chari occidental; route de Bozoum/Bangui, V, VIII, IX, X, Bozoum,
VII, VIII, IX (BLANcou); Bangui, Ill, IV, IX, X (ALUNE); poste de la Haute Kemo
(DYB.); Besson. IX (Dr DECORSE). . '
Écologie-Éthologie. - Ce petit Busard n'est pas rare en Arnque occidentale. On a des spécimens de
toutes les colonies. II se trouve aussi bien dans les zones de savanes que dans la grande forêt hygrophile,
où il fréquente surtout les abords des villages, ainsi que les espaces débroussés pour les cultures des indi-
gènes. II se rencontre aussi dans les régions où, à la saison sèche, les indigènes brûlent les hautes herbes
de la brousse. II y capture insectes, petits rongeurs, lézards, petits serpents au fur et à mesure de leur fuite
hors du feu. On le rencontre pendant tous les mois de l'année, et il ne semble pas migrateur temporaire
dans l'Ouest africain. Dans les champs cultivés, il se pose en général sur les arbres conservés par les indi-
gènes: Parkia biglobosa, tamariniers, etc., d'où il surveille le sol au-dessous de lui, prêt à se lancer sur
toute proie aperçue. Si rien ne se présente à sa vue, il va se brancher quelques minutes après sur un arbre
voisin, d'où il recommencera le même manège. Cette façon de chasser permet au naturaliste de s'approcher
de l'oiseau, qui est peu méfiant en général tout au moins dans certaines régions. Le cri du Busard unibande
est caractéristique et est répété par l'oiseau cinq ou six fois de suite sur un ton descendant. Il se livre
volontiers à des vols circulaires, s'élevant de plus en plus haut et sans cesser de pousser des cris, tout en
conservant les ailes largement ouvertes. Au Cameroun en décembre, on a observé la nidification de ce Busard,
au sommet d'un grand arbre à peu de distance d'une habitation européenne. Le nid était fait de branchettes
formant plateforme, En Nigeria du Nord la nidification aurait lieu en avril.
Buteo auguralis SALVADORI, 1865, Alli Soc. Ital. Sei. Nat. Milan, vrn, p. 377
(Abyssinie).
Fig. : Am. Mus. Genova, IV, 1873, pl. 1. .
210 G. BOUET
Êeologie-Êthologie. - La Buse à queue rouge n'est pas à proprement parler un Rapace de forêt, puis-
qu'on la rencontre également au Sénégal (tF.A.N.), au Togo et au Sierra Léone, en dehors de la zone fores-
tière, mais elle semble plus commune cependant en forêt. W. LOWE l'a observée en Gold Coast aussi bien
en forêt que dans la zone des savanes. 11 l'a également vue à Béoumi (Côte-d'Ivoire), dans une région qui
n'est pas la forêt mais la savane boisée.
Nous l'avons, avec MILLET HORSIN, observée près de Bingerville en forêt. Ce serait un migrateur local,
car on ne la rencontre pas toute l'année du moins en Gold Coast où elle quitte la côte en mai pour ne revenir
qu'en octobre, pour nicher en saison sèche. Il en serait de même en Nigeria. D'après LYNEs, la base de sa
nourriture au Darfour consiste en grenouilles, lézards, caméléons; mais W. LOWE a trouvé dans l'estomac
d'un exemplaire tué au Sierra Léone, les restes d'un jeune écureuil et d'un serpent.
La nidification a lieu de février à mai dans l'Ouest africain ct des nids ont été trouvés au Sierra Léone
par KELVALL et W. LOWE en avril. Ce dernier naturaliste a même pu observer qu'un nid, placé sur un Iro-
mager, et dont la femelle avait été tuée la veille, n'était pas abandonné le lendemain; le mâle ct une nou-
velle femelle pourvoyaient à l'alimentation des jeunes que contenait le nid.
Des observations de ce genre ont été faites chez d'autres oiseaux. Ajoutons qu'au Cameroun britannique,
dans les monts Manengouba, le docteur SERLE a trouvé des nids de ce Rapace sur le flanc des rochers.
1. 500; A. 350-373; Q. 190-200; T. 73·74; B. 23; Cire et pieds jaune verdâtre, iris
jaune pâle.
Teinte générale brun pâle, les plumes bordées de roux avec les rachis noirâtres.
Front et nuque striés de blanc. Dessous blanc lavé de fauve et strié de brun roussâtre.
Taches, de même teinte, en forme de cœur sur le ventre. Rémiges brun noir vers I'extré-
mité, primaires et secondaires barrées de brun. Plumes des cuisses brun roux rayées
de fauve. Queue en dessus, brun pâle lavée de roussâtre et traversée de 8 à 9 bandes
brunes avec des intervalles blancs sur le barbes internes.
Distr. géogr. - Niche dans le sud-est de l'Europe et l'ouest de l'Asie. Hiverne dans
la plus grande partie de l'Afrique. .
N'est pas signalée par les naturalistes français en A.O.F. ni A.E.F.
Écologie-Éthologie. - Cette Buse a les mœurs des oiseaux de ce genre. L'examen du contenu de l'esto-
mac a démontré à CHAPIN que sa nourriture était celle des autres Buses: rats, lézards (Agama) , petits oiseaux
et criquets.
Êcologie-Êthologie. - L'Épervier chanteur est un Rapace africain, qu'on trouvé fréquemment dans
les zones des savanes soudanaises et oubanguiennes, mais qui pénètre jusque dans les régions à mimosées.
Par contre, on ne le trouve pas dans la forêt hygrophile. Dans l'Ouest africain, il a été rapporté ou observé
dans la plupart des colonies françaises et étrangères. On sait que HARTERT a créé une sous-espèce pour les
oiseaux des régions les plus sèches de la limide sud du Sahara sous le nom de Melierax, m. Neumanni,
dont la coloration est plus pâle, caractère commun comme on sait aux oiseaux sahariens, avec des fines
vermiculations blanches sur les ailes plus larges et plus accentuées que chez l'espèce type.
Ce serait cette sous-espèce qu'on trouverait dans l'Air, le nord du Tchad, alors que l'espèce type se
rencontrerait plus au sud.
Ni BANNERMAN, ni LYNEs, n'admettent la sous-espèce de HARTERT, se basant sur le fait qu'on peut ren-
contrer tous les intermédiaires entre les dcux formes. LYNES en particulier dit avoir trouvé côte à côte
les deux sous-espèces au Darfour, et les différences de coloration seraient dues à l'âge ou seraient indivi-
duelles, L'Épervier chanteur ne semble pas migrateur local dans les régions envisagées ici, quoique, au
Congo belge, CHAPIN a noté sa disparition pendant certains mois de l'année.
11 semble se plaire davantage dans les parties découvertes de la brousse que dans celles qui sont boisées.
11 se nourrit d'oiseaux (Chrysococcyx, Tourterelles, Plocéidés, ctc.), de lézards, grenouilles, rats, etc.
L'Épervier chanteur a comme chant, ainsi que son nom l'indique, une sorte de siffiement particulière-
ment mélodieux, prolongé. C'est un oiseau très confiant, peu craintif, restant perché sur les petits arbres
de la savane, attendant, patiemment, une proie possible passant aux -environs de son poste d'observation.
La période de reproduction dans l'Ouest africain s'étend à la saison des pluies, avril à mai, juin,
ainsi' que l'ont observé le docteur SERLE à Zaria et à Sokoto en Nigeria du Nord et LYNES au Darfour.
Le nid composé de branchettes ayant 0,50 m de long et un diamètre de 1 cm, forme une aire bien cohérente
maintenue par des tiges de graminées, avec au centre une dépression tapissée de poils de chèvres, de terre,
de débris de cordes et de touffes d'herbes. Il est placé sur un acacia (Acacia albida), un acajou (Kara
senegalensis) à une hauteur de 5 à 6 m. Souvent, l'arbre est seul dans la plaine avoisinante ou en bordure
d'un bois. .
Falco gabar DAUDIN, 1800, Traité élément. complet d'Ornith., II, p. 87 (Sud-
Afrique).
Syn. : Sparvius niger BONN. et VIEILLOT (Sénégal).
Fig. : LEVAILLANT, Ois. d'Afr., l, pl. 33.
L. 335; A. cf 190-201, 9 200-213; Q. 157-182; T. 47-52; B. 13-15. Bec rougeâtre
mélangé de jaune à la base, le reste noir. Cire, région périophtalmique et pattes rouges
plus ou moins nuancé de jaune. Iris variant du rouge foncé au brun.
OISEAUX DE'L'AFRIQUE TROPICALE 213
Écologie.Éthologie. - Cet Épervier beaucoup plus petit que son congénère Melierax m. metabates,
a une aire de dispersion très étendue dans l'Ouest africain. Deux phases de plumage ont été observées
par les naturalistes, une claire, l'autre mélanique. On trouve dans un même lieu des oiseaux présentant
l'une ou l'autre phase. LYNES dit que la teinte persiste toute la vie de l'oiseau, et est déjà en puissance dans
l'embryon.
Sa taille plus petite que celle d'un Épervier, ses pattes rouges, son croupion blanc et quatre barres claires
sur la queue, enfin le dessous du corps finement barré, permettent de le déterminer assezfacilement. Comme
on l'a vu ci-dessus, l'Épervier gabar se rencontre depuis l'Aïr, le Soudan, la Nigeria du Nord, le Tchad.
Ce n'est pas un oiseau de forêt quoique lfARTERT le signale du Gabon. Il fréquente volontiers les abords
des villages quoique BUCHANAN l'ait trouvé dans le Damergou en zone désertique. On l'a observé se perchant
sur les murs en terre séchée au centre même des villages dont il ne s'éloigne pas.
Souris, lézards, insectes, sauterelles et petits oiseaux forment la base de sa nourriture et il lui arrive de
poursuivre sa proie à quelques mètres de l'homme sans être effarouché par sa présence.
On a décrit son chant comme étant plus mélodieux que celui de l'Épervier chanteur et mâle et femelle
le font entendre, et ce toute l'année. Ce petit Rapace niche vers mai et juin. Le nid est composé de bran-
chettes réunies par de la laine et placé à l'enfourchure d'un Acacia (LYNES).
C'est en avril-mai, que le docteur SERLE a observé la nidification du Gabar, qui est précédée d'un vol
nuptial autour de l'arbre où est placé le nid. Cette observation fut faite par le naturaliste anglais à Sokoto
en Nigeria du Nord. Le mâle essaya d'attaquer l'indigène monté sur l'arbre où se trouvait le nid. Tout
oiseau passant à proximité du nid était vigoureusement pourchassé.
214 G. BOUET
Astur macrourus HARTLAUB, 1855, [oum. Ornith., p. 353 (Dabocrom, Gold Coast).
A. 277-302; Q. 327-368; T. 78-82; B. 22,5-25,5. Bec noir, bleuâtre à la base. Cire et
pattes jaune pâle. Iris jaune plus ou moins rougeâtre.
r:J. 9. - La tête et le dessus, gris ardoisé, fortement lavé de gris bleu pâle sur les
joues et le manteau. Scapulaires et couvertures de l'aile plus foncés, presque noir de
fumée. Primaires et secondaires brunes barrées de noir et de blanc, en forme d'encoches,
sur la partie b~sale des barbes internes. Croupion gris de fumée avec des taches blanches
sur quelques-unes des plumes. Sus-caudales blanches. Queue graduée noire, terminée
de blanc, chaque rectrice avec quatre taches ou barres plus ou moins triangulaires.
Gorge blanc grisâtre. Reste du dessous d'un châtain marron brillant, variant suivant
les individus. Sous-caudales blanches terminées de chamois.
9 plus grande que le r:J.
Chez le jeune, le dessus est brun noirâtre, avec la bordure des plumes plus légèrement
teintée et quelques-unes des plumes avec des barres plus claires. La queue est alternati-
vement barrée de noir et de chocolat. Tout le dessous est Blanc, avec ordinairement
de larges tâches noires sur la poitrine et les côtés.
Œufs. - Nidification inconnue.
Distr. géogr. - Afrique. Côte de l'Or, dans la zone forestière. Il est à peu près certain
que cet Autour se rencontre en Côte-d'Ivoire (1).
L'Autour à longue queue est rare dans l'Ouest africain. Décrit de la Gold Coast,
on l'a signalé au Libéria (CHUBB); - En Gold Coast : Denkera (USSHER); Dabocrom
(PEL.); Ejura, If; Mampong (Ashanti) Ir. .
Écologie-Éthologie. - La très longue queue de ce Rapace (300 mm) qu'on ne rencontre que dans la
zone occidentale de la grande forêt en facilite la détermination. C'est un oiseau relativement rare et peu
souvent observé. W. LOWE a pu se procurer quelques spécimens en Gold Coast dans l'Ashanti et n'a donné
que quelques détails sur sa biologie. En effet, par suite de la densité des arbres et du sous-bois de la forêt,
il est difficile d'observer ce Rapace, qui se tient sur -le sommet des arbres les plus élevés.
On ne connaît pas la nidification de ce Busard.
(1) BERLIOZ vient de signaler la capture à La Mé, près de Bingerville, de ce Rapace, en août 1953,
par M. BRUNEL.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 215
Ventre, cuisses et sous-caudales, blancs. Les cuisses parfois barrées de roux plus pâle.
Axillaires et sous-alaires finement barrées de roux pâle et de blanc.
9 de dimensions plus élevées que celles du d.
Le jeune a le dessus brun foncé lavé de gris. Le blanc de la base des plumes de la
nuque est visible. Toutes les rectrices, y compris les deux médianes, sont barrées.
Dessous blanc fortement tacheté de brun rougeâtre, parfois une strie médiane se voit
sur la gorge blanche.
Œufs. - Pas de renseignements sur la nidification de cet Autour.
Distr. géogr. - Sénégal, Gambie, Sierra Leone, Côte de l'Or, Nigeria. Vers l'es:
jusqu'à l'Erythrée. Au sud jusqu'au Gabon, le Kenya et l'Ouganda.
La sous-espèce Astur badius sphenurus est commune dans l'Ouest africain. Il est
signalé du Sénégal : cap Manuel, Dakar juv., Sebikotane (I.F.A.N.); Dakar (MILLET'
HORSIN); signalé (DELBR.); - Soudan : Koulikoro (I.F.A.N.); Bamako (I.F.A.N.).
Entre Tahoua et Niger (BATES); Tombouctou, III, juv. (H. MAoSEN); - Nigeria du
Nord: Schonga (FORBES); pays des Haussas (HARTERT); Kivoi, 1; Kano, IV; Bauchi, V
(HUTSON); - Gambie anglaise: Bathurst (REND., HOPKINSON). Casamance : signalé
(VERR.); Bignona, V; juv, (I.F.A.N.); - Guinée portugaise: Bissao (VERR.); -
Guinée française : Dabola, XII (KLAPOTCZ); - Sierra Leone : Mâyahgba island
(LOWE); Bo, 1 (KEMP); - Côte-d'Ivoire: Béoumi, XII (W. LOWE); - Gold Coast:
Wenchi, 1; Ejuru, II; Goato, XII; Gambaga (GIFF.); signalé (PEL); - Togo: Bismark-
burg (BÜTTNER); Kratschi, IV, XI, XII (SECH.) Kratschi, X, XII; Misabohe; IV
(BAUM.); Mangou (THIERRY); - Nigeria du Sud: Iju (LOWE). .
Oubangui-Chari : Oubangui-Chari oriental, .Zemio (BOHNDORFF); Bozoum, l, II, IV
(BLANcou); Bangui, II (ALUNE); - Tchad: lac Tchad, Fort-Archambault (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Ce petit Autour est commun dans l'Ouest africain où on l'a rencontré depuis
le Sénégal jusqu'au Cameroun. C'est un Rapace très hardi, ne craignant pas le voisinage de l'homme.
Il n'hésite pas à venir rôder auprès des cages où sont renfermés des oiseaux pour chercher à s'en emparer.
On a observé un de ces Autours tenant deux petits Martinets africains dans chacune de ses serres, ne les
lâcher que sous l'influence du chloroforme (HOPKINSON).
Sa nourriture habituelle consiste en petits mammifères, lézards et insectes (termites ailés). Il se tient
souvent près des lieux habités, mais se cache sous les feuilles des arbres les plus épais et échappe ainsi
à l'observation. .
On ignore s'il se livre à des migrations locales, quoique LYNES l'ait vu disparaître des régions les plus
au sud du Darfour pour se diriger plus au nord.. Pour le naturaliste anglais, il nicherait en hiver ou au
printemps dans les zones soudanaises, qu'il quitterait au début de la saison des pluies, En Nigeria des
nids ont été trouvés en février, mars, de même qu'en Gold Coast mais un peu plus tard. Le nid, placé sou-
vent sur des baobabs près du tronc, est fait de branchettes, feuilles reliées avec des graminées. Parfois, le
petit Autour s'empare d'un vieux nid (Crinifer a(ricanus).
Il semble, d'après ce qui a été observé en Gold Coast, que l'on peut rencontrer ce Rapace en forêt et en
savane. Il en est de même en Nigeria du Sud où on le trouve aussi 'bien au voisinage de Lagos ou d'Ibadan,
qu'à Zaria ou Dorin et Lokodja, dans la Nigeria du Nord.
Des observations de naturalistes anglais en Nigeria, il semble résulter que des migrations temporaires
locales ont lieu et que, vers le milieu de mai, ces Rapaces disparaissent pour ne revenir que vers novembre
et nicher. CHAPIN a observé les mêmes migrations au Congo belge.
dos. Primaires, brun barré de noir, 'devenant blanc sur la partie basale de la barbe
interne. Queue brune barrée de noir. Trois larges taches blanches sur la barbe interne
de toutes les rèctrices. Joues grises. Menton et gorge blancs avec des barres peu appa-
rentes gris cendré. Côfés roux brillant. Poitrine et milieu de l'abdomen barré de roux
brun et blanc. Les bandes brunes lavées de roux. La région ventrale et la partie interne
des cuisses blanches. La face antérieure des cuisses marron comme les côtés. Dessous
de l'aile blanc. Ligne interne de l'aile gris d'argent barré de noir.
9. - Est plus grande que le cr.
et a le dessous plus fortement barré de sépia et de
blanc lavé de roux. Les plumes du côté sont d'un roux plus foncé.
Œufs. - On ne connaît pas la nidification de cet Autour de la forêt hygrophile.
Distr. géogr. - Mrique, du Cameroun au Congo portugais et vers l'est jusqu'à
l'Ituri (Congo belge). Se rencontre uniquement en forêt hygrophile.
. REICHENOW dans son ouvrage a confondu cet Épervier avec Accipiter tachiro macros- _
celides dont l'habitat est la (( Guinée supérieure », Cette espèce est cantonnée dans l'Ouest
africain à la région forestière orientale, depuis le Cameroun jusqu'au Congo belge.
On l'a cependant collecté en Nigeria.
Cameroun : Victoria, mont Cameroun (BoYD ALEXANDER); Bimbia, XII; Victoria,
Il, VII, X, XII"(PREuss); mont Cameroun (CROSSL.); Barombi, VIII (ZEUNER); Bipindi,
V, VI, XI, XII (ZENK.); Ekundu (SJQST.); Efulen, VI; Bitye (BATES); - Gabon et
Moyen Congo : Danger (ANSELL), Doumé, XI (Marche); Ogooué (MARCHE et COM-
PIÈGNE); Mayoumbe, IV, V, VI, VII. CHAPIN l'a collecté à Lukoléla.
Écologie-Éthologie. - Cet Autour est localisé à la zone de la forêt orientale depuis le Cameroun jusqu'à
l'Ituri. On cite un spécimen de Landana (Congo portugais); ce serait la limite sud d'habitat de cette espèce.
C'est un Rapace commun en forêt, mais rarement observé, se nourrissant de petits oiseaux, petits mam-
mifères, aussi bien que de grenouilles, petits serpents et aussi de sauterelles. BATE5 a pu capturer, dans
une case, un de ces Autours poursuivant de jeunes poussins.
Jusqu'ici, on n'a rien publié sur la nidifi~tion de cette espèce.
Nisus tousseneli VERREAUX et DES MURS, ,1855, [oum. f Om., p. 101 (Gabon).
Syn. : Astur toussenelii canescens CHAPIN (lturi).
cr
1. 400 env.; A. 185-198; 9 213-223; Q. cr
155-160, 9 185-198; T. 57-58; 9 63- cr
cr
66; B. 15-16; 9 18·19. Bec noir, gris à la base. Cire et anneau périophtalmique jaune
orange. Jambes et pattes jaunes.
cr. 9. - Dessus gris ardoisé, mais d'un gris plus pâle sur la tête ~t le cou. Queue
noire ou noirâtre, avec trois taches blanches sur la barbe interne de chaque rectrice et
l'extrémité blanche. Gorge blanchâtre se confondant avec le gris pâle des joues et des
côtés du cou. Poitrine d'un vineux clair lavé de gris ou parfois d'indistinctes bandes
blanches. Abdomen et cuisses, gris ou blanchâtre, les cuisses lavées extérieurement de
vineux,
Le jeune a le même plumage que la sous-espèce A. tachiro macroscelides.
L'Autour de Toussenel est sujet-à des variations considérables, dans la couleur du
plumage et en particulier dans les marques du dessous. BANNERMAN considère que la
tendance à la disparition des bandes sur le dessous et la feinte grise plus pâle du dessus
chez les vieux oiseaux, vineuse et non rousse sur le dessous, nécessite de nouveaux
218 G. BOVET
matériaux d'étude plus nombreux que ceux qui existent actuellement dans les collee-
tions.
Œufs. - Nidification jusqu'ici inconnue.
Distr. géogr. - Afrique, du Cameroun au Gabon.
L'Épervier de Toussenel occupe dans l'Ouest africain la: partie orientale de la grande
forêt, où il remplace la sous-espèce ci-dessous. On le rencontre au Cameroun : Sak-
bayémé, IV, juv., VII; Bodipo, II (REIS.)
Gabon et Moyen Congo : signalé (AUBRy.LECONTE); Landana (LucAN et PETIT);
Ogooué (DU CHAILLU); Chinchonxo (FALKENST.); Loango ~LuCAN et PETIT); Kango, IX
(MALBRANT el MACLAT.); Mayumbe, Kwamouth (SCHOUTEDEN).
Il est fréquent au Congo belge d'où CRAPIN l'a décrit sous le nom de Astur Toussenelli
.canescens.
Astur macroscelides HARTLAUB, 1855, [oum, f Orn., p. 354 (Guinée. Côte de l'Or).
Syn, : Astur tibialis HARTLAUB (Casamance).
A. cl 184-200; Q 210.213; Q. cl 152-165; Q 181·195; T. 57-63; B. cl 15-16; Q 16-18.
(Bann.) Bec d'un bleu de corne extrémité noire. Cire jaune verdâtre. Jambes et pattes
jaunes. Iris jaune orangé.'
cl. Q. - Couronne, nuque et côtés du cou, gris ardoisé, plus pâle au niveau des
joues. La base blanche des plumes du cou est souvent visible. Manteau, dos, croupion
et sous-caudales, gris de fumée. Couvertures de l'aile brun noirâtre. Primaires'et secon-
daires brun foncé, avec la base de la barbe interne barrée, plus ou moins dictinctement,
de blanc et de noir. Queue brun noirâtre, avec trois larges taches blanches sur la barbe
interne de chacune des rectrices médianes, chaque rectrice terminée de blanc. Menton
et gorge blanc parsemé de gris. La gorge présente quelques bandes rousses. Ces bandes
deviennent plus apparentes et plus serrées au niveau de la poitrine et sont roux châtain
et blanches. Côtés des cuisses d'un roux châtain uniforme. Sous-caudales blanches
parfois barrées. Axillaires barrées de roux et de blanc. Ligne intérieure de l'aile blanche
marquée irrégulièrement de brun et de roux.
La Q, en dehors de sa taille plus élevée, a les bandes du dessous plus brunes et moins
de roux brillant que le O.
Le jeune a le dessus comme l'adulte, mais plus de blanc est visible au niveau de la
nuque. Quatre bandes noires sur fond brun se voient sur les rectrices, mais il n'y a pas
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 219
de taches blanches sur les rectrices médianes. Le dessous est blanc avec des taches en
forme de gouttes sur la poitrine et des bandes très apparentes sur les flancs. Les cuisses
sont étroitement barrées et tachetées de sépia.
Œufs. - la nidification n'a pas été observée.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sierra Leone jusqu'à la Nigeria du Sud. Semble
cantonné dans la zone forestière.
Cet Épervier a, dans l'Ouest africain, une aire de dispersion assez étendue dans la
zone forestière occidentale.
Casamance : déjà HARTLAUB l'avait signalé en Casamance où il a été retrouvé;
Bignona, IV (l.F.A.N.); - Sierra Leone: Kwendu (BATES); KEMP a capturé 2 juv, en II
et IV; - Libéria: Matoubé, III; Webo, III, juv. (I.F.A.N.); (Clover Mac Allen) VII;
rivière Dou, antérieurement signalé (BÜTTIKOF.); - Côte-d'1voire: Béoumi (W. LOWE);
- Gold Coast: Ejura, II; Mampong (W. LOWE); Denkera (USSHER); - Nigeria du Sud:
Ogun river et Iju (W. Lows); Lagos (THOMPSON); Obutong et Oban (TALBOT).
Écologie-Éthologie. - Cet Autour est fréquent dans l'Ouest africain et se rencontre surtout en forêt.
Il se tient en général sur le sommet des arbres à feuillage dense. Il est commun dans les zones où l'on trouve
encore des îlots de forêt, en Casamance, au Sierra Léone, commun aussi en Gold Coast, sud de la Nigeria,
Cameroun en forêt. .
C'est un Rapace qu'on voit assez rarement du fait de son biotope habituel, la forêt. Son vol est silencieux
et rappelle celui des Rapaces nocturnes.
Sa nourriture est éclective, elle consiste aussi bien en poussins enlevés au milieu des villages indigènes,
qu'en lézards, grenouilles, souris. Il ne dédaigne pas de chasser les insectes et autres proies mis en fuite
par les colonnes de Fourmis magnans [Anomma nigricans] ainsi que l'a montré l'examen de l'estomac
de l'un de ces rapaces tué près d'une de ces colonnes de Fourmis en forêt.
On le rencontre solitaire ou par couples, quoique BÜrrlKOFER l'ait trouvé au Liberia par petits groupes
de cinq à six individus.
Il ne semble pas que, jusqu'ici, le nid de cet Autour ait été trouvé.
Cependant, W. Lows a tué en Gold Coast au milieu de février une femelle dont l'ovaire dilaté indiquait
la prochaine nidification.
Astur temminckii HARTLAUB, 1855, [oum. f. Om., p. 353 (Rio Boutry, Côte.
d'Ivoire).
Fig. : SMITH, III. S. Afr., pl. 18 (espèce type).
220 G. BOVET
L. 450-600; A. 257-310; Q. 190-240; T. 72-85; B. 19-22. Bec noir. Jambes et pieds
jaunes. Iris rouge brun foncé.
cr. Q. - Tout le dessus noir. Les primaires et les secondaires brun chocolat avec
des barres noires, l'extrémité de même couleur et des taches blanches sur la moitié
basale des barbes internes. Queue brune, chocolat, étroitement terminée de blanc et
barrée par cinq bandes noirâtres et une large bande subterminale. Joues noires. Menton,
gorge et dessous blancs. La poitrine avec un peu de noir. Côtés et flancs, dont les
plumes sont, allongées, noires, et terminées de blanc. Cuisses noires. Sous-alaires
blanches. Axillaires et lignes internes de l'aile, blanches, tachetées et barrées de noir.
Q de taille supérieure à celle du cr.
Chez le jeune la nuque et le manteau sont roux isabelle plus sombre au milieu des
plumes. La couronne est rousse, avec des stries rachidiennes foncées. Le reste du dessus
brun noirâtre, avec le milieu des plumes roux. Queue, brun clair barré de noirâtre,
sous forme de taches en croissant, Dessous chamois pâle, avec des stries rachidiennes
sépia. Cuisses rousses tachetées de noir.
Œufs. - La nidification de la sous-espèce de l'Ouest africain est connue depuis peu.
3 œufs en moyenne, blanc bleuâtre, ovales, ternes, granuleux.
Distr. géogr. - Du Togo au Gabon.
Décrit de la Gold Coast, l'Épervier de Ternminck a été signalé du Cap Vert au Sénégal,
qui semble loin de son habitat normal.
Connu depuis longtemps de la Gold Coast : Cape Coast (HIGGINS); Boutry (PEL.)
Aguapim (RISS.); - Togo : Bismarkburg, IV (BÜTTNER); Kratschi, III (ZECH.); -
Nigeria du Sud: Iju (Lowe}; Calabar river (SMITH); - Cameroun: Efulen, V (SHARPE);
Barombi, V (ZEUNER), monts Bamenda.
Gabon et Moyen Congo : rivière Danger (ANSELL); Mimongo (Maclat.) MALBRANT
et MACLATCHY l'ont collecté à Kango, VII, Booué, VIII.
Êcologie-Êthologie, - L'Épervier noir de Temminck dont deux races ont été reconnues par les orni-
thologistes et dont l'une est la sous-espèce étudiée ici, n'est pas très commun dans l'Ouest africain.
C'est un destructeur acharné de poussins. Souvent il s'attaque aux poulets adultes qu'il finit par tuer
mais ne peut emporter dans ses serres par suite de leur poids. DATES cite l'exemple d'un Épervier de cette
espèce qui, cinq jours de suite, emporta chaque jour un poussin et ne fut tué qu'à la cinquième victime.
Ce Rapace préfère les régions boisées sans cependant se cantonner exclusivement à la forêt.
Le nid de cet épervier a été trouvé à Lokodja au confluent de la Benoué et du Niger par R. SHUEL, en
janvier, sur un très grand arbre. JI était formé de branchettes réunies par des feuilles mortes et des tiges de
graminées et avait près de 60 cm de diamètre.
plumes alternativement blanc et noir, menton et gorge gris tacheté de blanc. Dessous
barré d'étroites bandes blanches et gris foncé, y compris les cuisses, mais passant au
blanc sur l'abdomen et les sous-caudales. Sous-alaires et ligne interne de l'aile barrées
de blanc et de gris foncé.
. Q de taille plus élevée que celle du Cf.
On rencontre parfois des individus à phase mélanique.
Œufs. - Deux à trois œufs. Fond ardoisé clair, mais variant jusqu'au brun foncé.
Distr. géogr. - Afrique. Togo, Côte de l'Or, Nigeria du Nord, est du Cameroun.
A l'est jusqu'à l'Ethiopie et l'Ouganda. Vers le sud jusqu'au Transvaal.
Ce Petit Epervier n'est pas commun dans l'Ouest africain.
On le signale de la Nigeria du Nord: Abuja, IX; Yola et Madalla (HUTSON).
Gold Coast: Gambaga, XII (GIFFARD). On l'a signalé du Togo.
Oubangui-Chari: Zémio (Oubangui-Chari oriental), Ndélê (BLANcou); Bouar(Ouban-
gui-Chari occidental), (ELBERT).
Écologie-Éthologie. - L'Épervier de l'Ovampo est un Rapace des zones de savanes soudanaises et
oubanguiennes qu'on rencontre dans leé territoires du nord des colonies de l'Ouest africain : en particuilier
en Nigeria du Nord, au Togo, en Gold Coast ainsi que dans l'Oubangui-Chari.
Rare dans les collections on a peu de données sur sa biologie.
Il existe chez ce Rapace une phase mélanique qui longtemps a été considérée comme se rapportant à une
espèce distincte. A cela se bornent actuellement les renseignements qu'on 'possède sur ce petit Rapace,
dont le genre de vie et l'alimentation ne diffèrent pas de celles du groupe des Éperviers africains.
de Accipiter minullus erythropus, les deux rectrices médianes ont une Ou deux taches
sur le milieu de la barbe. Il est également de taille supérieure à la sous-espèce précédente.
Œufs. - Nidification inconnue.
Distr. géogr. - Ouest africain, depuis le Cameroun jusqu'à Benguella.
222 G. BOVET
Cette sous-espèce est cantonnée à la « Basse Cuinée » et n'est signalée que du Carne-
roun, du Gabon et de la grande forêt du Congo.
Cameroun : des spécimens en provenance de Yaoundé, Bipindi, de la rivière Dja ont
été récoltés (BATES).
Gabon et Moyen Congo: signalé (AUBRY LECONTE) ; Ogooué (MARCHE et COMPIÈGNE) ;
Ebel, VIII; Mouila, III; sud de Mimongo (MALB. et MACLAT.) ; Franceville IX
(BRAZZA); Brazzaville, VII (DYB.); Lukolela, sur le fleuve Congo (BELLEFOND).
Les Falconidés sont caractérisés par leur bec profondément fendu terminé par un
crochet, brusquement coudé, pourvu d'une encoche formant une sorte de dent. Le tarse
de longueur moyenne, parfois, court, nu, emplumé, se termine par quatre doigts, dont
l'extrémité est souvent reliée au médium par une petite membrane. Les serres sont
fortement crochues, acérées et très puissantes. L'ongle du pouce est le plus fort. Les
côtés de la tête sont emplumés, sauf dans deux genres, dont le pourtour des yeux est nu.
Queue à douze rectrices.
1. Tarse plu, long ou aussi long que le doigt médian ongle compris . 2.
- Tarse aussi long que le doigt médian sans l'ongle . 3.
2. Plumage gris ardoise. Deuxième rémige plus courte que la troisième. ardosiaceus.
- Plumage roux renard. Deuxième rémige dépassant les suivantes ... alope»,
- Dos roux ou barré de roux et de noir. Première rémige à peu près
égale à la quatrième : . tinnunculus.
- Première rémige beaucoup plus longue que la quatrième , Naumanni.
3. Dos gris ardoisé sans barres plus sombres. Pattes rouge orangé.
Ongles pâles .' . vespertinus.
- Pattes jaunes. Ongles noirs , . 4.
4. Sommet de la tête roux ou marron . 5.
- Sommet de la tête ardoisé ou noirâtre . 6.
5. Aile de plus de 250 mm. Poitrine non barrée . biarmicus.
- Aile de moins de 250 mm. Poitrine barrée de petites bandes noires. ruficollis.
6. Aile de plus de 275 mm. Flancs barrés de courtes bandes noires .... peregrinus.
- Aile de moins de 275 mm. Flancs non barrés .................•.. 7.
7. Poitrine et Bancs blancs ou blanchâtres, très légèrement teintés de
petites bandes noires .......•............•..........•......... subbuteo.
- Poitrine et flancs roux ".•................ " . Cuvieri.
Écologie-Éthologie. - Le Faucon Kobez est un migrateur qu'on rencontre peu dans l'Ouest africain,
sauf en Nigeria du Nord, où DENT YOUNG l'a signalé dans l'Ibis (1931) au début de la saison des pluies où
des bandes de plusieurs milliers se réunissaient pour capturer les termites ailés au moment où ces insectes
abandonnent en nombre immense les termitières, aussitôt après la fin des tornades.
Au Darfour, où LYNES l'a observé, il arriverait en fin septembre et le passage des Kobez durerait environ
deux semaines. Des bandes de 150 individus se succèdent pendant cette période se réunissant le soir pour
passer la nuit et le jour pour chasser de compagnie.
La nourriture de ce Faucon, en Afrique, consiste en dehors des termites ailés, en toutes sortes d'insectes,
en grenouilles et petits mammifères.
Le Kobez ne niche pas en Afrique.
Distr. géogr. - Niche dans la Russie du sud, l'Asie mineure, le bassin méditer-
ranéen. Hiverne en Afrique,
Le Faucon de Naumann se rencontre sur le pourtour de la Méditerranée, en été,
mais émigre en Afrique pendant l'hiver. Il est rare cependant dans l'Ouest africain.
On l'a signalé de Mauritanie : près de Nordouf II bende importante (HEIM DE
BALZAC) ; - du Sénégal : (MARCHE, RIGGENBACH); M'Bao, Hann (MARCHE); Marn-
melles, II, près Dakar (MILLET-HoRSIN); Dakar, IV (H. MAnSEN); - Nigeria du Nord :
signalé, province de Zaria; - aurait été rencontré en Gambie anglaise.
Signalé en Côte-d'Ivoire: à Bingerville, III, par MILLET-HoRSIN comme exceptionnel.
Moyen Congo: Pointe Noire, 1 (MALBRANT et MACLATCHY).
Écologie-Éthologie. - Le Faucon cresserine est un migrateur d'Europe qui passe l'hiver' en Afrique
,mais surtout dans l'Afrique du Sud (Rhodésie, Transvaal). Il est plus rare dans l'Ouest africain. On l'a
rencontré d'octobre à mars en Nigeria du Nord (O. YOUNG).
H. MAOSEN en a lué un spécimen à Dakar en avril, époque à laquelle les migrateurs 'remontent vers le
Nord.
Pendant sail séjour en Afrique, le Faucon cresserine se nourrit de sauterelles qu'il capture au vol, mais
toua les insectes lui sont bons ainsi que les araignées qu'on trouve fréquemment à l'examen de l'estomac.
Il ne niche pas en Afrique.
Écologie-Éthologie. - Le Faucon crécerelle migrateur d'Europe arrive en Afrique dès octobre. LYNES,
qui a observé ce Faucon au Darfour, remarque que ce sont surtout des bandes de jeunes qui traversent en
octobre cette contrée, les adultes ne passent que plus tard.
La Crécerelle a été capturée dans toutes les colonies de l'Ouest africain, ainsi que l'indique la liste ci-
dessus. En avril, la totalité de ces petits Rapaces disparaissent remontant vers le nord pour nicher en
Europe.
La nourriture de la Crécerelle en Afrique consiste, cela va sans dire. en sauterelles dont elle suit les
nuées et qu'elle capture en vol. Les termites ailés entrent également dans l'alimentation de notre petit
Rapace, qui ne dédaigne pas cependant souris et lézards. La Crécerelle en semble pas s'attaquer aux petits
oiseaux.
On n'a jamais observé de nidification de la Crécerelle d'Europe en Afrique ...
Écologie-Éthologie. - Celle forme africaine de la Crécerelle, qui n'est pas migratrice, est un Rapace
surtout des hautes altitudes quoique, dans Je nord de la Nigeria, il abandonne ces régions en saison sèche
pour se réunir en nombre dans les endroits où il trouve plus facilement sa nourriture. On a trouvé dans
l'estomac des geckos, des lézards, des sauterelles. LYNES l'a vu nicher dans les rochers du Djebel Marra
au Darfour en été. Il est certain que son biotope préféré pour nicher est les infractuosités de rochers.
Cependant, près d'Ilorin, BOUGHTON·LEIGH a observé la nidification de cette Crécerelle dans les arbres
(baobab et palmier) 2 et 3 œufs furent trouvés. Ils ressemblaient à ceux de l'espèce type.
BATEs, au Cameroun, a observé un certain nombre de ces Crécerelles visitant des crevasses de rochers
en septembre mm sans nicher à celle époque.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 227
Écologie-Éthologie, - Ce Faucon vit surtout dans les régions montagneuses du Sud Mrique, où
niche, mais on le trouve parfois dans les villes sur les monuments élevés.
Dans les régions de l'Ouest africain et de l'Angola où on peut le rencontrer il doit être rare.
Son régime est le même que celui de la Crécerelle quoiqu'il s'attaque rarement aux oiseaux.
Tinnunculus alopex HEUGLIN, 1861, Ibis, p. 69, pl. III (Soudan égyptien).
Syn, : Falco alopex eremica OBERHOL. (Togo)'.
L. 380; A. d 190·199, 9 213·227; Q. 120-140; T. 37-40; B. 15·16,5 (BATES). Bec et
cire gris bleu ou bleu noir. Peau nue autour de l'œil bleu pâle. Jambes et pattes jaune
ocre. Ongles noirs. Iris blanc bleuâtre.
d. 9. - Tout le plumage, en dessus et en dessous, d'un roux rappelant la couleur
du renard. La tête, le manteau et les couvertures de l'aile, striés de noir le long du
rachis des plumes. Sous l'œil, un pinceau noir, s'allongeant jusqu'à la commissure et
formant « moustache ». Primaires noires sur les barbes externes et à la pointe sur les
barbes internes. Le reste des plumes de l'aile blanc, plus roux près du rachis, avec des
barres noires, étroites, plus ou moins accentuées, selon les sujets. Dessous roux, mais
plus pâle que le dessus, étroitement strié de noir, sauf à la gorge, l'abdomen et les
cuisses.
BANNERMAN cite la capture au Soudan français (Koulikoro), par BATES, de deux
spécimens de teinte plus foncée, dont les dimensions sont: A. d 247, 9 259; Q. d
170, 9 176; T. 42. L'auteur anglais pense qu'il s'agit d'une sous-espèce de taille plus
élevée.
Œufs. - Seraient semblables à ceux de F. tinnunculus. 40 X 62,5.
Distr. géogr. - Haut Togo. Des territoires du nord de la Côte de l'Or, le Soudan
français, la Nigeria du Nord, le nord du Cameroun, le Soudan égyptien, l'Érythrée
et I'Éthiopie.
Le Faucon renard n'est pas très commun dans l'Ouest africain. C'est un rapace des'
savanes qui a été signalé du Soudan français : à N'Goumi, 1 (GIRAUD); Koulikoro, VII
(BATES) ; falaises de Bandiagara, Douentza, Hombori (cercle de Mopti), (ROUSSELOT);
MILLET·HoRSIN en a récolté trois spécimens à Kati, près Bamako; - Nigeria du Nord:
Ibi (BATES); Benoué, province, XII (HUTSON, BUES), II.
8.
228 G. BOUET
Guinée française : signalé, sans localité, XII (KLAPTOCZ); -.-:. en Gold Coast : il a
été collecté à Gambaga (BoYD ALEXANDER); - au Togo : OBERHOLSER avait décrit
une sous-espèce Falco alopex eremica de Mangou, tombée en synonymie.
Oubangui: vallée de l'Ouham, XI, 1, III, X, Ndélé (BLANCOU); - l'amiral LYNES
l'a rencontré toute l'année au Darfour.
Écologie-Éthologie. - Le Faucon renard est un Rapace africain qui se rencontre surtout dans les
régions montagneuses de l'Ouest africain, et d'une façon générale en Afrique dans les mêmes biotopes.
BATEs, dans ses deux voyages au Soudan, l'a rencontré à Koulikoro, trois ans après l'avoir vu une
première fois dans les collines qui surplombent le Niger. Jadis à Kati MILLET-HoRSIN avait pu récolter
troisdecesFaucons2 cI et l 'i?, qui furent plus lard examinés au Muséum de Paris par CHAPIN. Roussstor
l'a, de son côté, signalé à Bandiagara, Douenza et Hombori comme nous l'avons signalé plus haut,
En Nigeria du Nord sur le plateau de Bauchi, D. YOUNG a;lOté que le Faucon renard niche dans les
crevasses des rochers. BATEs également rapporte que ce Faucon se perche uniquement sur les rochers et
passe la majeure partie de la journée dans l'air en se livrant à des vols en cercles concentriques, au-dessus
du pays environnant.
La nourriture de ce Faucon consiste surtout en insectes, sauterelles, termites ailés qu'il attrape au vol
tout en poussant des cris perçants. Le Faucon alopex vit en bonne harmonie sur les rochers, avec les
Passereaux qui ont le même biotope. Cependant il ne dédaigne pas les souris du genre Aroicanthis, hôtes
habituels des rochers,
JI semble que certaines régions de l'Ouest africain ne sont visitées par ce Faucon qu'à certains mois de
l'année, de décembre à février il la période des feux de brousse, dans les territoires du Nord de la Gold Coast
ou de la Nigeria loin de leur biotope habituel.
Le Faucon renard se gorge alors de sauterelles et des insectes qui fuient le sol enflammé en les capturant
au vol.
On n'a pas de données sur l'époque exacte de la nidification de ce F"UCOll; LYNES pense qu'elle alieu
en été.
Fako ruficollis SWAINSON, 1837, Birds of West Africa, l, p. 107, pl. II (Sénégal).
Fig. : SWAINSON, Birds W. A., I, pl. 2.
1. 190 à 330; A. d 190-197, 9 213-227; Q. 120-140; T. 3640; B. 15-16, 5. Bec jaune
brillant à la base, bleu noir à la pointe. Cire jaune ocre brillant, la partie nue péri-
oculaire jaunâtre, ainsi que les jambes et les pattes. Ongles noirs.
d. 9. - Front blanc. Couronne et partie postérieure du cou marron. Tout le reste
du dessus, y compris les couvertures alaires et la queue, gris clair barré d'étroites
bandes noires. Primaires d'un brun foncé; avec, sur la barbe interne, des taches oblon-
gues blanches. La queue présente une très large bande noire subterminale, et à I'extré-
mité apicale blanche. Joues et gorge blanchâtres. Une ligne sourcilière noire et une
(( moustache II également noire, sous l'œil, qui vient se fondre avec le marron du cou.
La poitrine est lavée de chamois rosé. Tout le reste du dessous, axillaires et sous-
alaires, avec des bandes étroites noires et blanches. -
Le jeune a le dessus de la tête et la partie supérieure du manteau, plus pâle que chez
l'adulte. Le dessous est roux chamois barré seulement au niveau de la poitrine.
.Œufs. - Deux à trois probablement, blancs: 42,7 X 32,5 (HAwKER).
Distr. géogr. - Mrique, depuis la Gambie jusqu'au Cameroun. Vers l'est jusqu'au
Bahr el Ghazal et le Shoa, et au sud, jusqu'au Cap; Ne se rencontre pas dans la forêt
équatoriale hygrophile.
230 G. BOVET
Le Faucon à cou rouge africain occupe une aire assez importante dans l'Ouest africain,
mais en dehors de la forêt. Il a été signalé au Sénégal: (BULL., RIGGENBACH) ; - Soudan:
Bamako, IX (I.F.A.N.); Zinder, Il (BUCHANAN); Mopti, VII (I.F.A.N.); est Mopti,
XII (BATES); Koulikoro, VII; Say IV (BATEs); Tombouctou, VI, juv., Cabara, VIII;
Zinder, X (H. MADSEN); Mopti, VIII (RoussELOT); Bani (GUICHARD). Nigeria du
Nord: Lemu, III; Dakmon, VI (Hursos}; Kano, XII (HARTERT); Zaria.
En Gambie anglaise: signalé par HOPKINSON comme l'un des Faucons les plus com-
muns; - Gold Coast: Le British Museum possède des exemplaires de Gambaga; -
Fa/co cuuierii A. SMITH, 1830, S. Afr. Quart. [oum, (1), p. 392 (colonie du Cap).
Fig. : SCHLEGEL, Ned. Tijdschr. Dierk., l, 1861, pl. 5.
A. 221-226; Q. 124-138; T. 32; B. 12,5. (BATEs). Bec bleu avec l'extrémité noire. Par.
Lies nues autour de l'œil jaunes. Pourtour du bec jaune. Jambes et pattes jaunes. Iris
brun foncé.
Œ. 9. - Tout le dessus, depuis la couronne jusqu'aux sus-caudales, y compris
les couvertures de l'aile, gris ardoisé, le rachis des plumes noir. Primaires brun noirâtre,
avec des taches allongées roux chamois sur les barbes internes. Rectrices médianes de
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 231
même teinte que le dos, les autres rectrices barrées de noir et de roux chamois, plus
ou moins apparent, chaque extrémité des plumes rousse. Joues et menton jauneisa-
belle. Une large strie noire derrière l'œil et une « moustache» de même couleur. Gorge
roux chamois devenant roux foncé sur la poitrine et sur le reste du dessous. Toutes
les plumes du dessous, depuis la poitrine, sont striées de noir, surtout sur les flancs
et les cuisses. Les sous-alaires et les axillaires présentent les mêmes particularités de
coloration.
La Q. de taille plus grande que celle du d.
Œufs. - Deux à trois œufs probablement, dont on trouvera plus bas la description
et les dimensions.
Distr. géogr. - Afrique, depuis la Gambie jusqu'au Cameroun, vers l'est jusqu'au
Bahr el Ghazal et le Shoa et au sud jusqu'au Cap. Ne se rencontre pas dans la forêt
équatoriale hygrophile.
Le Faucon de Cuvier est un Rapace spécifiquement africain, mais dans l'Ouest rare.
Il a été observé en Nigeria du nord ; Kano, V (HUTSON).
En Gambie anglaise: W. LOWE a collecté un spécimen à Kerevan, 1;- Cameroun:
Victoria (PREUSS), (BoYD ALEXANDER).
Gabon, Moyen Congo, Oubangui; Chinchonxo (FALKENST.); Brazzaville, VII(DYB.);
Boumbé (ESCHERICH); signalé de l'Oubangui par DYBOWSKI.
Écologie-Éthologie. - Le Faucon de Cuvier est un Rapacc africain qu'on rencontre depuis le Cap
jusqu'à la Gambie, mais il est rare, tout au moins dans l'Ouest africain.
Il avait été signalé jadis par USSHER en 1872 de la Gold Coast où il a été retrouvé il y a quelques années
en pays Ashanti par W. LOWE.
La nourriture ne diffère pas de celle des antres Faucons que nous avons étudiés jusqu'ici, c'est-à-dire
qu'elle consiste en petits oiseaux, petits mammifères, lézards et sauterelles migratrices quand celles-ci
sont en bandes immenses.
On n'a pas de précision sur la nidification de ce Faucon dans j'Ouest africain. On suppose cependant
qu'il s'empare d'un nid abandonné et MARSHALL, en Nigeria, dit avoir trouvé en mai un couple de Faucon
de Cuvier qui s'était établi dans le nid d'un autre Rapace Mi/vus aegyptius parositus.
A. VINCENT, au Congo Belge, a trouvé un nid dont l'œuf de teinte crème est presque entièrement
recouvert de taches de couleur brun roux sombre surtout au gros bout. La dimension de l'œuf est de
40,9 X 33,2.
Le nid était placé sur un arbre très élevé à une enfourchure du tronc.
Êcologie-Êthologie. - Le Faucon hobereau est un migrateur d'Europe qui 'se rencontre en Mriquc
en hiver. Il est fort rare dans l'Ouest africain. et on le trouve surtout dans le Sud Afrique. CRAPIN en a
obtenu un spécimen dans la savane oubanguienne, qui planait au-dessus du poste de Faradjé (Congo
belge). Il en vit un autre quelques jours plus tard. Dans l'Ouest africain BATES est le seul naturaliste qui
l'ait obtenu à Bitye (Cameroun) en octobre où un indigène l'apporta vivant après l'avoir capturé alors que
le Rapace s'efforçait d'emporter un poulet trop lourd pour lui. BANNERMAN a des doutes sur la présence,
signalée par HOPKINSON, du Hobereau en Gambie et croit qu'il s'agissait du Faucon de Cuvier tué parfois
en Gambie. Aucun spécimen n'est parvenu au British Museum provenant de Gambie. La biologie du
Hobereau en Afrique, d'après le peu qu'on sait, ne diffèrerait pas des mœurs de ce Rapace en Europe
où il est bien connu et où il niche en général en s'emparant d'un IÙd de corbeau, de pie.
Falco biarmicus TEMMINCK, 1825, pl. col., liv. 55, pl. CCCXXIV (Cafrerie).
1. 405-456; A. 318·360; Q. 165·203; T. 40.50; B. 17·23 (ROBERTS). Bec noir bleuâtre
avec la mandibule jaune à la base. Cire, région périophtalmique et pattes jaunes. Iris
cl:atain.
cr. Q. - Le dessus est cendré bleuâtre, plus foncé à la région interscapulaire,
barré de noir sur le dos, les sus-caudales, les moyennes et les grandes couvertures alaires.
Dessus de la tête et nuque, d'un roux ardent. Le front est noir liseré de roussâtre. Une
tache noire au bas de la nuque. Une bande noire allant de l'œil au cou, de chaque
côté. Joues roux pâle avec une étroite moustache noire. Tour des yeux noir. Rémiges
primaires brun cendré, traversées sur les barbes internes, par de nombreuses bandes
blanches lavées de roux. Secondaires de la couleur du dos, barrées de noir. Queue cendré
bleuâtre barrée de noir cendré et terminée de blanc. Dessous d'un roux chamois uni-
forme, strié de noir sur les cuisses. Sous-alaires blanc chamois avec des taches et des
stries noires, les plus longues barrées de noir.
Nous n'avons donné la description du Falco b. biarmicus. TEMM., que parce que FAL-
KENSTEIN, a capturé à Chinchonxo (Congo portugais) un jeune spécimen, qui a
été rapporté à l'espèce type. Il est donc possible que ce Faucon soit trouvé dans la
partie du ~abon qui se trouve en bordure du Congo portugais.
Œufs. - Quatre œufs blancs, tachetés de rougeâtre. 50,8 X 40,6.
Distr. géogr. - Afrique, depuis l'Angola à l'ouest, le Kenya à l'est jusqu'au Cap.
Syn. pour l'Ouest africain: Falco calidus LATHAM, 1790, Ind. Omith., p. 41, (Inde).
Parties nues; cire, tour de l'œil, pattes jaunes. Bec noir bleuâtre. L'aile varie de
305 mm chez le cr à 370 mm. Chez la 9.
d. 9. - F. p. calidus LATH., qui est la sous-espèce orientale du Faucon Pèlerin,
n'est signalée ici que parce qu'elle a été trouvée au Cameroun, près de la côte. EUe ne
J. A. ll30081. 8 A
234 G. BOVET
diffère que par la caractéristique suivante de l'espèce type : la « moustache Il noire est
beaucoup plus étroite et les joues blanches s'étendent beaucoup plus en arrière de l'œil,
ordinairement d'environ 10 mm; souvent le dessus est plus pâle et moins profondé-
ment marqué que le dessous; le jeune a plus de blanc sur les joues et la moustache est
plus longue.
Distr. géogr. - Niche dans le nord de l'Europe, jusqu'à l'Oural, au sud Pyrénées,
Alpes. En hiver on le trouve dans tout le sud de l'Europe et en Afrique, au Maroc, en
Égypte, au Soudan, au Cameroun. :
Êcologie-Êthologie, - Il a été démontré que la sous-espèce Ealco, p. calidus LATHAM, d'Asie doit être
supprimée en ce qui concerne l'Ouest africain. ÜARTERT pensait que le Faucon pèlerin n'était pas un migra.
teur se rendant en Afrique.
CHAPIN, dans son ouvrage, vol. I, 1932, p.654, considère la race asiatique comme migratrice en Afrique
de l'Est et même jusqu'au milieu du fleuve Congo (Lukolela]. GROTE la signale de la côte du Cameroun;
on l'a de Landana et Chinchonxo, Des données récentes laissent peu de doutes sur la migration du Faucon
pèlerin d'Europe en Afrique, pendant l'hiver, tout au moins en ce qui concerne l'Ouest africain. Il y a donc
lieu de supprimer la race d'Asie comme susceptible d'être rencontrée dans les régions étudiées ici, en
particulier au Cameroun (GROOTE) et en Nigeria d'où F. ROBERTS a envoyé un spécimen en janvier 1943,
au British Museum. Il s'agit de F. p. peregrinus.
JI ne nous semble pas nécessaire d'insister ici sur la biologie de notre Faucon qui en Afrique trouve
une ample nourriture.
Citons cependant le fait de la capture d'un Martinet Neafrapus, trouvé dans l'estomac d'un Faucon
pèlerin qui, de toute évidence, n'avait pu être saisi qu'au vol et on sait la vitesse de vol des Martinets
surpassée ici par celle du Faucon. (CHAPIN.)
Fig. 51. Ealco peregrinus perconfusus COLLIN et HART (d'après BANNERMAN) X 5/4
B. 19·21. Bec noir, cire jaune. Partie nue au tour de l'œil citron. Jambes et pattes
jaune citron brillant. Iris sombre.
cr. 9. - Tout le dessus est gris bleu plus pâle sur le croupion et les sus-caudales.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 235
Sur la couronne, le manteau, les couvertures de l'aile, la teinte est plus ardoisée avec
des stries rachidiennes foncées et des barres horizontales noirâtre foncé ..Primaires
noirâtres tachetées sur la barbe interne de blanchâtre et de fauve pâle. Queue gris pâle
à la base, devenant ardoise sombre, barrée de noir et terminée: d'une étroite bande
blanche. Menton, côtés de la face, gorge et poitrine blancs avec une légère teinte rosée
sur cette dernière. Une tache d'un noir profond formant moustache de chaque côté
de la face, sous l'œil. Reste du dessous blanc avec d'étroites bandes noires. Les cuisses
ont la même coloration.
La Q est de taille plus élevée que celle du cf.
Le jeune a le dessous brun noir avec la bordure des plumes plus pâle. Le dessous
présente des stries noires et non des barres sur les plumes.
Œufs. - Deux à trois œufs. Couleur crème tachetée de rouge sang ordinairement,
mais variant beaucoup.
Distr. géogr. - Depuis le Cap jusqu'au Sennar, la Côte de l'Or et peut-être le Sénégal.
Dans l'Ouest africain, n'a été trouvé qu'en Gold Coast et au Stanley Pool. Il n'y a
rien de particulier à signaler sur la biologie du Petit Faucon du Cap qu'on doit rencon-
trer dans les savanes de Brazzaville mais où jusqu'ici il n'a pas été signalé.
Syn. : Falco peregrinoides TEMMINCK, 1829, pl. col., liv. 81, pl. 479 (Nubie).
Fig. DRESSER, VI, p. 47, pl. 347.
De taille un peu plus faible que F. peregrinus: A. cr.
275 à 300, Q. 320 à 340; à
face supérieure plus claire et plus grise. Une étroite ligne frontale brune ou roussâtre.
Collier roux sur la partie postérieure du cou.
Œufs. - Nidification en dehors des limites de l'Ouest africain.
Distr. géogr. - Niche aux Canaries, Algérie, Maroc, Tunisie, Égypte et Nubie.
Rencontré parfois en Afrique occidentale.
Le Faucon de Barbarie, très voisin du Faucon pèlerin d'Europe, a une aire de dis
persion bien localisée dans l'Ouest africain.
Air : Aderhissinat, VIII (BUCHANAN).
En Gambie anglaise : il a été récolté sur la Gambie.
Gold Coast: une capture a été signalée à Axim; - Cameroun: RIGGENBACH a obtenu
ce Rapace dans l'Adamaoua.
Tchad: rare dans le centre Afrique; signalé à Fort-Lamy par MALBRANT.
Écologie-Éthologie. - Le Faucon de Barbarie, dont le nom est par priorité Falco barbaru« 1., est un
migrateur qu'on a trouvé au Hoggar (Ahaggar) où il niche vraisemblablement.
BUCHANAN l'a capturé au sud de l'AIr. Ce Faucon serait plus petit que le Faucon africain (Falco. p.
percnopterus = Falco. p. minoT). .
On a peu de données sur la biologie de cette espèce, qui n'a été rencontrée que rarement dans l'Ouest
africain; comme on l'a vu ci-dessus.
bule inférieure. Narines situées à la base du bec. Les ailes sont courtes, arrondies,
recouvrant les flancs qu'elles emboîtent. Le plumage diffère souvent suivant les sexes,
Glande uropygienne. emplumée, quelquefois absente. Nidifuges.
Cet Ordre ne comprend qu'une seule famille dans l'Ouest africain.
Bec court à bords unis. Narines garnies d'un opercule nu et renflé. La mandibule
supérieure convexe déborde l'inférieure en avant. Tarse moyen, nu, réticulé en avant,
avec ou sans éperon (ergot) corné. Doigts antérieurs nus, reliés à la base par une petite
membrane, à ongles arqués plus ou moins aigus. Pouce légèrement surélevé ne portant
que peu sur le sol. Ailes courtes et arrondies. Queue courte parfois étagée, tectiforme.
Tour de l'œil en général chez les types africains un peu dénudé. Nid rudimentaire à
terre. Œufs nombreux.
Phasidus niger CASSIN, 1837, Proc. Ac. Nat. Sc. Phila., VIII, 1856, p. 322 (cap
Lopez) ..
Fig. : ELLIOT, Monog. Phasianidés, part III, pl.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 237
de plumes noires. Le reste du plumage noir, obscurément vermiculé de brun. Les ailes
et la queue sans marque. Le milieu de l'abdomen blanc.chamois.
Le jeune diffère des adultes et toute la partie supérieure de la tête est couverte d'un
duvet noirâtre.
Œufs. - Brun rougeâtre pâle tacheté de jaune brunâtre. Coquille très dure. 42 X 34.
Distr. géogr. - Forêt du sud du Cameroun et jusqu'au Congo portugais (Landana),
vers l'est, à travers le Congo, jusqu'à la forêt de l'Ituri.
La Pintade noire, dans les territoires de l'Ouest africain, se rencontre depuis la ri-
vière-Cameroun jusqu'au Congo portugais et seulement en forêt. On l'a récoltée:
Au Cameroun : Edea, IV (PREUSS); Bipendi, XII (ZENK.).
Au Gabon et Moyen Congo : cap Lopez, d'où provient le type, Rembo-Ogooué
(DU CHAILLU); Loango (FALKENsT.); les Echiras (R. P. BULÉoN); Fernan-Vaz, Divenié,
Mavouadi, Mayumbe (MACLAT.). .
On sait que CHAPIN en a capturé plusieurs spécimens dans la forêt du Congo belge:
Ngayu, Babeyru, Gamangui.
Écologie-Éthologie. - La Pintade noire est localisée à la zone orientale de la grande forêt, C'est un oiseau
excessivement sauvage qui vit dans le sous-bois de la grande forêt et ce n'est qu'exceptionnellement qu'on
le rencontre et toujours par hasard. Du CHAILLU, à qui l'on doit sa découverte, dit qu'au Gabon il ne l'a
rencontré qu'à 80 à 100 kilomètres de la CÔte. En général l'oiseau est seul ou par couples, et s'enfuit
au moindre bruit. CBAPIN n'est parvenu à le voir que grâce à l'un de ses chasseurs indigènes qui en imitait
parfaitement le cri, une sorte de sifflement, léger, court, d'un ton très bas et répété fréquemment.
Le naturaliste américain en dit la chair d'un goût prononcé de fourmi. L'examen stomacal montre que
les fourmis forment la base de la nourriture de la Pintade noire, avec des feuilles vertes.
Des Grenouilles arboricoles du groupe des Hyla, des Mille-pattes et des Fourmis du genre Anoma
(Doryles) ont été également trouvés dans l'estomac par CllAPIN.
On n'a pas de données précises sur la nidification de cette Pintade quoique les œufs en soient décrits
(NEBRKHOEN). Les organes sexuels de spécimens tués en décembre et février ne présentaient aucun signe
de gonflement précédant la nidification.
238 G. BOVET
avec les barbes externes grises. Secondaires sépia vermiculé de blanc sur les barbes
externes. Partie nue de la tête d'un rose rouge, plus sombre sur l'occiput et le derrière
du cou.
Le mâle présente un fort éperon émoussé.
Œufs. - Blanc sale rougeâtre avec les pores blancs. 45 X 35.
Distr. géogr. - Ouest africain, du Libéria à la"Côte-d'Ivoire et à la Côte de l'Or.
On a recueilli des spécimens de cette espèce :
Au Libéria: Soforé, Galliléfall, Schieffelin (BÜTT.). J'ai personnellement examiné
les exemplaires de BÜTTIKOFER au musée" de Leyde; - en Côte-d'Ivoire :
Kandjé, bords lagune Potou, VII (Dr THIBOUT); - en Gold Coast : Dabocrom
(PEL.); Denkera (USSHER); Elmina, Bopa près rivière Tano (Dr COOPER); ROCKFELLER
et MURPHY ont récolté cet oiseau en Côte-d'Ivoire, pour le musée de New-York, en 1929.
la Pintade huppée de l'Ouest africain n'est pas .rare depuis la Guinée jusqu'en Nigeria. mais elle ne se
rencontre que dans 'es zones fortement boisées, soit dans les galeries forestières, soit dans des taches de
forêt épaisse ayant persisté dans les régions où la grande forêt hygrophile n'existe plus.
Ce n'est que depuis une vingtaine d'années que l'on a trouvé des œufs de cette espèce. La nidification
a lieu en janvier et février, mais on n'est pas fixé sur le nombre d'œufs pondus (W. LOWE).
L'alimentation de la Pintade de Verreaux consiste en baies d'arbres de la forêt, d'herbes et de fruits
tombés à terre (Ficus). En captivité cette Pintade vit fort bien de graines de mil, maïs, devient familière
et se perche tous les soirs si un arbre se trouve à sa portée.
Guttera sclateri REICHENOW, 1898, Om. Man., VI, p. US, (Edéa, Cameroun).
REICHENOW donne les mensurations suivantes: A. 260-275; Q. 130; T. 75-80. Bec
d'un bleu grisâtre pâle. Patte grise. Iris brun noir.
Ô. Q. - La teinte générale de cette sous-espèce ressemble à celle de G. E. Verreauxi,
Seule la couronne présente une crête dont les plumes sont noires. Le front est garni
de courtes plumes ressemblant à des poils, ne dépassant pas 7 mm. Les plumes de la
partie postérieure de la couronne peuvent atteindre jusqu'à 46 mm. Cou, tête, jabot
bleus, menton rouge. Les barbillons peuvent atteindre de 3 à 5 mm.
Œufs. - Sont de même teinte que ceux de la Pintade.
Distr. géogr. - Ouest africain, depuis le Cameroun (rivière Sanaga), mais aire de
dispersionvers le sud et l'est inconnue. Vers le nord, la bordure de la forêt limite son
extension.
Cette sous-espèce de Pintade huppée, remplace sur la bordure nord de la forêt du
Cameroun la sous-espèce précédente. Décrite par REICHENOW d'après un spécimen
récolté par PREUSS à Édéa, V. Un second spécimen se trouve au Musée de zoologie
comparée (Chicago) en provenance de Sakbayemé, également sur la Sanaga.
Écologie-Éthologie. - Cette sous-eepêce de la Pintade huppée de Sclater remplace au Cameroun
la sous-espèce type, dont nous. avons donné plus haut l'aire de dispersion géographique dans l'Ouest
africain.
Sa biologie est la même que celle de C. E. Verreauxi, qùe nous avons esquissée ci-dessus.
Il n'existe pas de spécimen de cette sous-espèce au Muséum de Paris.
Guttera cristata Seth-Smithi. O. NEUMANN, 1908, Bull. Brit. Orn. Club, XXIII,
p. 13 (Unyoro).
Les dimensions sont sensiblement les mêmes que celles de G. E. Verreauxi. Corge
et avant du cou vermillon. Reste de la tête et du cou bleu. Orbite et lores bleuâtres.
Patte; pied gris sombre. Iris brun sombre. Mêmes teintes chez la Q.
Ô. Q. - La crête est bien développée jusqu'au niveau du front, où les plumes
peuvent atteindre 23 mm chez un mâle adulte. A la partie postérieure de la couronne
les plus longues plumes frisées de la crête mesurent jusqu'à 42 mm. Il existe beaucoup
de variations individuelles, même dans la même compagnie.
Ch~z la Q la crête est toujours plus petite.
Œufs. - Sont vraisemblablement de même teinte que ceux de la Pintade.
Distr. géogr. - Centre africain depuis la bordure de la forêt hygrophile du Congo,
de l'Oubangui au Haut Ouelle, la vallée du Semliki et vers l'est, à travers l'Ouganda
jusqu'au district de' Nandi et de Mau.
242 G. BOllET
Guttera Edouardi Schoutedeni CRAPIN, 1923, Rev. Zool. Afr., XI, p. 72·77, fig. I, 4
(Kwamouth, Congo belge).
Dimensions analogues à celles des trois sous-espèces précédentes.
O. Q. - La forme de la crête est semblable à celle de G. E. Sethsmitsi, mais les
taches du plumage sont moins bleues et plus petites. La gorge et la partie antérieure
du cou rouge: Le reste de la tête d'un bleu noir. Le collier noir de la tête et du cou est
plus étendu que chez G. E. Verreauxi. Quand ils existent, les barbillons sont rare-
ment visibles.
Œufs. - Sont de même teinte que ceux de la Pintade.
Distr. géogr. - Région forestière du Congo, depuis l'est du Gabon jusqu'à la bor-
dure sud de la forêt hygrophile.
La Pintade huppée de Schouteden a, comme la précédente, une aire de dispersion
peu étendue. On ne l'a rencontrée jusqu'ici que sur la bordure sud de la forêt du Congo
et sur le Kasaï (Lualabourg). Depuis sa découverte par SCHOUTEDEN sur le Moyen Congo,
à Kwamouth, elle a été signalée à Lukolela; par MALBRANT à Ngabé, VI.
En dehors des territoires de l'Ouest africain, cette sous-espèce aurait été trouvée
dans la vallée du Kasaï et au lac Leopold.
Numida plumifera CASSIN, 1857, Proc. Ac. Nat. Sc., VIII, p. 321 (cap Lopez).
Fig: : [oum; Acad. Philad., IV, 1858, pl. 2.
1. 500 env.; A. 0 235·245, Q 210·236; Q. 110·137; T. 70·77; B. 24-26. Bec gris
bleu et blanchâtre. Peau nue de la tête gris ardoise. Barbillons longs et étroits de
même teinte que la peau de la tête. Jambes et pattes gris bleuâtre. Iris brun.
O. Q. - Une large crête noire formée de longues plumes droites, étroites, décom-
posées, au niveau de la couronne et pouvant atteindre 44 mm. Le reste de la tête et les
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 243
parties supérieures du cou nus. Des barbillons très développés se trouvent au niveau
de la commissure faisant suite à la mandibule supérieure. Tout le plumage, dessus et
dessous, noir, étroitement couvert de très petites taches blanches, en bandes parallèles,
les plumes bordées de soies très fines. Primaires brunes, secondaires brun noirâtre
tacheté irrégulièrement sur les barbes internes. Sur les barbes externes les taches
sont sur des lignes parallèles et sont bleuâtres. Les trois secondaires les plus externes
sont largement bordées de blanc.
Le jeune présente sur la tête et le cou de courtes plumes noires. Deux lignes paral-
lèles de stries blanches se voient sur les côtés du dos chez le poussin et le duvet entre
ces stries est noir.
Œufs. - Neuf à dix œufs. Blancs, mais devenant rapidement sales. 47,5-49 X
37·38,5.
Distr. 'géogr. - Afrique, depuis le Cameroun, le Gabon, jusqu'à la côte de Loango,
et vers l'est, à travers la forêt équatoriale jusqu'à la vallée du Semliki.
La Pintade à crête, dans les régions de l'Ouest africain envisagées ici, a une aire de
244 G. BOUET
Guttera plumifera Schubotzi REICHENOW, 1912; loura. f. Orn., p. 320 (Bas Ouellé).
Les dimensions varient peu de celles de l'espèce type, Guttera pl. plumifera. Bec
gris bleuâtre. Parties nues de la tête et du cou noir grisâtre avec une tache orange
en avant de chaque oreille et sur le derrière du cou. Pattes gris bleuâtre, ongles noirs.
Mêmes teintes chez la 9.
O. 9. - Ressemble à l'espèce type, mais en diffère pa,r la teinte de la peau nue,
qui est orange et forme des taches près des joues et des oreilles et sur la partie posté-
rieure du cou. Cette coloration n'apparaît que sur les individus que l'on rencontre à
partir de Bangui (Oubangui). Sur les spécimens vivants se voit une plissure de la peau,
au niveau de la partie postérieure du cou, qui disparaît après la mort. D'après CHAPIN,
le 0 a des barbillons d'environ 13 mm, ils sont de 4 mm chez la 9, et sont de couleur
gris sombre, comme la partie nue voisine de .la peau.
Œufs. - Une dizaine. De teinte chamois pâle avec parfois un dépôt brunâtre.
50,2 X 38,6 (CHAPIN).
Distr. géogr. - D'après CHAPIN, c'est vers la Sangha qu'apparaît la sous-espèce de
Schubotz pour, de là, remonter l'Oubangui et gagner la forêt de l'Ituri. .
Écologie-Éthologie. - La Pintade Il crête de l'Oubangui a été récoltée par BOYD ALEXANDER IlMolegbou6
sur l'Oubangui et par SCHUBOrz Il Douma. CHAPIN nous donne quelques précisions sur sa biologie. C'est,
comme la précédente, une Pintade grégaire qu'on rencontre par bandes de 20 Il 30 individus non seulement
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 245
en forêt vierge mais dans les anciennes plantations où le défrichement permet plus facilement à l'oiseau
de gratter le sol en soulevant les feuilles sèches sous lesquelles il trouve larves d'insectes, termites, etc.
Les bandes font souvent entendre un cri discordant, ka-ka-ka-ka-ka,rappelant celui des Pintades ordinaires.
Les chasseurs indigènes, en imitant le cri de la Pintade de l'Oubangui, arrivent à attirer, les bandes à portée
de fusil même après qu'elles ont été levées une première fois.
La nidification n'a pas été observée dans l'Oubangui.
Au Congo belge, en novembre, décembre, janvier, février, l'examen des organes sexuels n'a pas montré
à CHAPIN qu'à cette époque les Pintades nidifiaient, mais en mars une ponte de dix œufs lui fut apportée.
DATES, de son côté, a trouvé au Cameroun une femelle de G. p. plumifera au nid en août et des jeunes
en novembre.
L'alimentation est mixte et on trouve à l'examen de l'estomac des matières végétales, capsules de Dra-
coena, coquilles de mollusques, fourmis surtout, larves de sauterelles spéciales à la forêt, araignées.
Le régime alimentaire est très éclectique et on trouve à l'autopsie dans l'estomac, graines de graminées
aussi bien que noix de palmes (pulpe et graines), grains de riz, manioc, sauterelles (insectes parfaits el
larves) coléoptères et grosses fourmis noires.
Les Pintades se nourrissent de bonne heure le matin, et rentrent sous le couvert vers dix heures; elles
n'en sortent que dans l'après-midi vers quatre heures, et vont boire à la fin du jour. Souvent au milieu de la
journée, les Pintades se perchent sur les grands arbres. Le cri désagréable de la Pintade est bien connu.
La période de nidification s'étend pendant une partie de la saison des pluies et on trouve des jeunes en
août-septembre, mais il n'est pas rare de trouver des nids avec des œufs fortement incubés en octobre.
Le nid situé au milieu de touffes d'herbes plus ou moins abritées par quelque buisson, est placé dans
une dépression du sol creusée par l'oiseau et bien délimité par des herbes sèches très fines.
Souvent la ponte dépasse dix œufs, dont la coquille est épaisse et teintée de brun pâle.
Numida Marchei OUSTALET, 1882, Ann, Sc. Nat. Zool., (6) XIII, art. 1 bis, (rivière
Ogooué, Gabon).
L. même longueur que le type; A. 276; Q. 148; T. 82; B. 27. Barbillons larges
presque ovales, entièrement rouges.
cr. Q. - La Pintade de Marche diffère de la sous-espèce précédente par les carac-
tères suivants: la taille est plus élevée, les barbillons rouge vermillon sont plus petits,
les taches blanches du plumage sont plus larges et enfin le collier de plumes du jabot
et du cou est plus bleuâtre ou lilas pourpre, barré par des bandes blanchâtres plus ou
moins développées. Le casque est moins élevé que chez N. meleagris galeata.
Œufs. - Nidification et ponte comme chez l'espèce précédente.
Distr. géogr. - Afrique, Bas Niger, Gab.on, région du Moyen Congo et le Bas Ou-
b~gui. Ne" pénètre pas dans la grande forêt équatoriale.
La Pintade de Marche remplace la sous-espèce type au Congo et au Gabon.
En' Nigeria: lIARTERT la mentionne du Bas Niger; - au Moyen Congo: signalé
(VERR.); Doumé, IX, X (MARCHE); Landana (PETIT); Franceville, IX (BRAZZA);
MALBRANT et MACLATCHY l'ont en outre observée à Mayama, Djambala, Gamboma,
Franceville, Mindouli, Madingou, Sibiti, Brazzaville; - en Oubangui-Chari: Youmba,
sur le bas Oubangui, IX (DYB.).
Écologie-Éthologie. - La biologie de la Pintade de Marche ne diffère pas sensiblement de celle de la
sous-espèce type. On ne rencontre cette sous-espèce que dans la « Guinée inférieure • où elle remplace
la sous-espèce nominale.
Elle n'a pas été jusqu'ici trouvée au Cameroun quoique HARTERT la mentionne de la Nigeria du Sud
où cependant des naturalistes qualifiés (fuCCENBACH, ZENKER, BATES, REIS, Go on) ont fait d'importantes
collections. Par ailleurs il semble certain que des croisements se produisent entre les sous-espèces décrites
de la « Guinée supérieure D.
Nous n'insisterons pas sur les mœurs de la Pintade de Marche, qui sont les mêmes quc celles de la sous-
espèce type gabaeta..
Êcologie-Êthologie. - La Pintade à soies sur les narines, de l'Oubangui dont nous donnons ci-dessus
l'aire de dispersion semble être une bonne sous-espèce à caractères bien tranchés.
Pour BANNERMAN, d'après des spécimens provenant de Fort-Lamy et du lac Tchad, cette sous-espèce
serait celle qu'on trouve dans cette partie du territoire du Tchad. Il est cependant possible que des indi-
vidus du Ouadaï, comme du Tibesti, seront un jour, quand de plus nombreux spécimens auront été
récoltés, rattachés à N. m. meleagris, que LYNES signale comme l'espèce rencontrée par lui au Darfour.
La biologie de cette Pintade ne diffère pas de celle de l'espèce commune de l'Ouest africain (Numida.
m. galeata).
Pour les quatre formes à caroncules bleu pâle; lignes blanches des secondaires
n'atteignant pas les rémiges.
Tetrao cotumix LINNÉ, 1758, Syst, Nat., lOe éd., p. 161 (Suède).
1. 170-200; A. lOO-115; Q. 38-42; T. 25-28; B. 11-13. Bec noirâtre. Patte brunâtre.
Iris brun roux. .
cf. - Dessus de la tête noir et brun roussâtre avec trois raies longitudinales jau-
nâtres, une médiane et une de chaque côté formant un large sourcil. Reste de la face
supérieure brun roussâtre clair avec de larges taches noirâtres et des barres transversales
blanc roussâtre bordées de noir sur beaucoup de plumes. Rémiges et rectrices brunes
barrées de roux et de roussâtre. Reste de l'aile brun plus grisâtre que le dos, rayé trans-
versalement ou vermiculé de roux et de brun, la plupart des grandes et moyennes sus-
alaires ayant l'axe jaunâtre. Joue et gorge jaunâtres, roux ou brun roux variées de
roussâtre avec une tache allongée noire ou brun noirâtre descendant sous le bec et
s'élargissant au cou pour remonter de chaque côté vers la joue et l'œil, bordée extérieu-
rement d'un demi-collier clair puis d'un autre brun noirâtre ou brun roux. Côté et
devant du cou, haut de la poitrine roux strié de blanchâtre. Reste de la face inférieure
roussâtre, les plumes du flanc roussés avec une tache longitudinale centrale blanc rous-
sâtre plus ou moins limitée de noir.
9. - Face supérieure comme le cf mais légèrement plus foncé. Gorge jaunâtre ou
roussâtre pâle sans tache noire centrale et avec ou sans bordure de petites taches brunes
ou noirâtres au côté du haut du cou. Devant du cou et poitrine de la teinte de la gorge
avec des mouchetures noirâtres. Le flanc moins roux.
Œufs. - Nidification dans la région paléartique.
Distr. géogr. - La plus grande partie de l'Europe et de l'Asie, jusqu'au lac Baïkal
et au nord de l'Afrique. Au sud, en hiver, aux Indes et dans la région éthiopienne
jusqu'en Gambie, la région du lac Tchad, du Soudan égyptien. Gallaland, Socotra et
l'Arabie, possible plus loin.
Très répandue dans l'Ouest africain, pendant, la saison sèche, la Caille commune
a été signalée :.
Au Sénégal: Rufisque, III; Cap Vert, M'Bao, III (MARCHE); signalée [(M. ADANSON)
1758, de XI à III (BouET)]; Richard ToU, 1 (I.F.A.N.); - au Soudan: cercle de
Mopti, relativement rare, X, XI et 1 (ROUSSELOT); lac Faguibine (GUICHARD); Koina,
XII (I.F.A.N.); - en Ouest-Tchad: Kalkala, XI; Illorin, II; Bomou, rv (GOLDING);
- en Nigeria du Nord: Ruan Dorowa, XII (Sokoto province); Abuja, IX (Niger pro-
vince), (HUTSONt
252 G. BOUET
En Gambie anglaise: signalée (REND.); HOPKINSON l'a trouvée de XI à III etVERREAUX
la rapporte de la Casamance; - au Sierra Leone : elle est signalée par BA~'mERMAN,
d'après KELSA~L aux environs de Freetown; - en Côte-d'Ivoire : assez commune,
savane de la Basse Côte, Dabou, Toupa, Lopou et Kaogo (BOUET.MILLET-HoRSIN);
- en février, on l'a rencontrée en Gold Coast; - au Togo : signalée rare en Bas Togo
(MILLET.HoRSIN); Kirikri, II (KERST.) - au Dahomey: Agouagon (BOUET); seulement
en saison sèche. .
Oubangui: signalée « douteux » (BLANCou) ; - au Tchad : lac Tchad et Kanem (MAL-
BRANT); signalée en saison sèche (PÉCAUD); Oum Chalouba, II (MALBRANT); - LYNES
en signale la présence en hiver au Darfour.
DEKEYSER de ]'I.F.A.N. a signalé une reprise de Caille baguée près de Vérone
(Italie) en IV-51 et tuée entre Saint-Louis et Richard ToH (Sénégal) en II-52.
Écologie-Éthologie, - La Caille commune est un migrateur d'Europe qui arrive dans l'Ouest africain
vers octobre et ne remonte vers le nord que vers la fin d'avril.
On en capture au filet en hiver au Sénégal.
La biologie de la Caille pendant son séjour dans l'Ouest africain ne donne lieu à aucune observation parti.
culière. On sait qu'elle fréquente les champs de mil à l'époque de la récolte de cette graminée, ainsi que
ceux où l'on cultive l'arachide quand cette plante à graines souterraines est arrachée et laissée sur place
pour en obtenir la dessication.
Coturnix Delegorguei DELEGORGUE, 1847, Voy. Afr. australe, II, p. 615 (Oury,
Haut Limpopo).,
1. 162-182; A. 91-100; Q. 28-30; T. 25-27; B. 15-17. Bec noirâtre. Jambes et pattes
d'un rosé pâle ou blanc brunâtre. Iris châtain.
O. - Ressemble à la Caille Commune, mais la teinte générale du dessus est d'un
brun foncé au lieu de brun teinte de sable et toutes les plumes du manteau, du dos
et les scapulaires, sont marquées de noir. Les primaires et secondaires sont d'un gris
brun mais sans bande roux pâle. Les trois raies crèmes du côté de la tête, les raies
rachidiennes, de même teinte et les bandes transversales chamois du dessus sont très
visibles, par suite de la teinte plus sombre du fond. Les joues sont blanches et la tache
en forme d'ancre au niveau de la gorge est noir foncé et est soulignée par une tache
blanche en forme de U. La poitrine est noire et l'abdomen marr.on avec le milieu des
plumes taché de larges bandes noires. Les sous-alaires sont blanches, la ligne intérieure
des primaires gris perle. •
9. - Diffère de la femelle de la Caille Commune par la coloration du dessus qui est
gris brun au lieu de brun couleur de sable, plus de marques noires et pas de barres sur
les ailes. La poitrine n'a pas de taches, sauf un anneau de taches noires qui borde la
gorge. Le dessous est marron pâle, plus foncé sur les côtés. Les plumes de la poitrine
terminées de blanc et les flancs ont des raies rachidiennes blanches.
Œufs. - Sept à douze œufs. Ressemblent à ceux de la Caille Commune, d'un blanc
sale tacheté de brun pourpre. 27,30 X 21,5-25.
Distr. géogr. - Afrique, à peu près partout, depuis l'Abyssinie, le Soudan, le Dar-
four, le Soudan français, jusqu'au Sénégal, et au sud jusqu'au Cap. Ne se rencontre
pas en forêt hygrophile.
Quoique relativement répandue en Afrique, cette Caille est rare dans l'Ouest afri-
cain ou du moins elle a été fort peu récoltée sur ce territoire
A l'Ouest-Tchad: GOLDING la signale de Kalkala, V, VI.
En Côte-d'Ivoire: W. LOWE l'a rencontrée à Béoumi.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 253
Au Gabon et Moyen Congo: Landana (PETIT), IX; Kwamouth, sur le Congo (SCHOU-
TEDEN); MALBRANT et MACLATCHY l'ont obtenue à Booué, V; - d'après LYNES qui
l'a capturée au Darfour, cette Caille serait soumise à des migrations dues aux saisons
et à la période de nidification.
Écologie-Éthologie. - La Caille arlequin quoique répandue à travers la plus grande partie de l'Afrique
est relativement rare dans les collections de l'Ouest africain.
D'après LYNES, qui l'a observée au Darfour, elle serait dans ce pays soumise à des migraions saisonnières,
dues vraisemblablement à l'époque de la nidification et à la pénurie de la nourriture à certaines saisons.
En Nigeria du Nord, elle vit dans les vieilles plantations de haricots dont elle mange les graines. Quand elle
se lève, elle parcourt en ligne droite un très court chemin, se pose dans l'herbe et y demeure coite.
On n'a pas de précisions sur la nidification de cette Caille dans l'Ouest africain. Par contre dans l'Ou.
ganda et le Kenya on a trouvé des œufs de janvier à février et de mai à juillet. Le nid est placé sur la
terre nue dans une dépression, sans matériaux, et en général à l'abri d'une touffe d'herbes.
biga (Soudan) de trouver un nid avec quatre œufs, de teinte crème chamois mais sans taches, sur une sorte
de tumulus ayant servi jadis-à la population d'un village disparu. Un terrier d 'hyène était du reste creusé
à la base du tumulus. Les œufs étaient simplement placés au fond d'une dépression vraisemblablement
aménagée par l'oiseau mais sans traces d'herbes sèches ou autre matériel. La période de nidification semble
s'étendre pendant une partie de la saison sèche, en février en Nigeria, jusqu'en mai en Gambie.
RATES, qui a observé la Poule de rocher à Fiko dans la falaise de Bandiagara, a noté l'agilité de cet oiseau
qui grimpe avec facilité et sans le secours de ses ailes sur les rochers plus ou moins abrupts. La Poule de
rocher, soir et matin fait entendre un cri ressemblant à une sorte de süHement réitéré qu'on entend de
loin et que seuil" mâle émet. La queue est relevée en l'air un peu à la façon de la queue des poulets dornes-
tiques.
La Poule de rocher, ne semble pas se percher mais passer la nuit dans les interstices de rochers ou pous-
sent de rares buissons sous lesquels elle se cache. On la trouve également, par petites bandes de 8 à 10 indi-
vidus, dans les régions sans affieurements rocheux, au bord des marigots plus ou moins à sec, en saison
sèche sous les buissons se u poudrant. dans le sable. Dérangée, elle piète avant de prendre le vol pour se
poser de nouveau à terre à peu de distance.
A l'examen de l'estomac, RATES a trouvé des graines dures et sèches, des termites mais pas de mil.
Dans la région où pousse le bambou africain (Ozythenallthera), la Poule de rocher en consomme les graines
qui sont excessivement nombreuses. .
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 255
Ptilopachus petrosus saturatior BANNERMAN, Bull. Brit, Om, Club., vol. 50, 1930,
p. 33 [Ngaoundéré, Cameroun). .
Basé sur un unique spécimen en provenance de Ngaoundéré, à 900 m d'altitude,
sur les hauts plateaux du Cameroun.
Décrit par BANNERMAN qui le distingue de la race type par sa couleur plus foncée
et l'absence de marques rouges.
Dans son huitième volume des Birds of West Africa, BANNERMAN dit que le roux du
ventre peut être plus ou moins accentué et que cette teinte étant très variable, elle ne
peut être prise comme un caractère vraiment spécifique.
256 G. BOUET
Avec la bande noire bordée de blanc qui entoure l'œil, le dessous du corps tacheté
de blanc, le dos finement vermiculé, cet oiseau se reconnaît facilement aussi à sa petite
taille.
Le Francolin de Latham est un oiseau que l'on rencontre dans les deux zones de la
forêt. Le type est de Sierra Leone, mais sa zone de dispersion s'étend jusqu'à l'Ouellé
où l'on rencontre une race différente F. L. Schubotzi REICBW., 1912 (CBAPIN, SCBOU-
TEDEN). La limite entre les deux sous-espèces ne semble pas nettement définie. Ce Fran-
colin se nourrit plus au dépens des insectes, en particulier des termites et des petits
escargots, que des graines des graminées et ne pénètre que rarement dans les cultures
indigènes.
Œufs. - Deux œufs, rarement plus, d'après BATES. 38·39 X 27·28.
Distr. géogr. - Afrique, depuis la Casamance (?), le Sierra Leone et toutes les colonies
de l'Ouest africain, jusqu'au Bas Congo, en forêt hygrophile.
Ce petit Francolin est essentiellement un oiseau de forêt dont il ne quitte pas les
abords directs.
Jadis signalé en Gambie anglaise, ce Francolin n'y existe pas en réalité. Décrit de
-<"1'18-
Francolinus coqui spinotorum BATEs 1908, Bull. Bât. Om. Club, XUX, p. 33
(Haute Volta).
L. 243; A. 138; Q. 70; T. 37; B. 19 (depuis le bas du crâne), (BATES). Bec jaune à la
base et le long du culmen, extrémité noire. Jambes et pattes jaune clair. Iris d'un brun
jaunâtre. (Voir fig. 56 c, p. 254).
d. - Couronne châtain, les plumes avec une tache subterminale noirâtre. Lores,
joues et nuque, chamois foncé. Un collier de barres blanches et noires. Le reste du des-
sus, les couvertures de l'aile et les secondaires, d'un roux pâle étroitement barré de noir
grisâtre. Le rachis des plumes, blanc. Primaires rousses, la barbe externe traversée de
quelques bandes en diagonale, la barbe interne vermiculée de noir grisâtre. Queue
roux brillant avec seulement les rectrices centrales barrées. Sus-caudales très longues
de même teinte que le dos. Menton et gorge d'un blanc chamois, la poitrine fortement
barrée de blanc et de noir, ainsi que les longues plumes des Bancs. Tout le reste du
dessous blanc chamois, plus foncé sur l'abdomen et les sous-caudales. Un seul ergot
long et pointu sur le tarse.
9. - Inconnue.
Œufs. - Nidification connue, depuis peu, BECQUAERT a trouvé le nid de l'espèce
type F. c. coqui, avec cinq œufs blanchâtres, au Congo belge.
Distr. géogr. - N'a été jusqu'ici rencontré que dans le Gourma (Soudan français).
Découvert à 100 km à l'ouest de Say par BATES, ce très rare Francolin, un d, n'avait
pas été rencontré en d'autres points du Soudan. Cependant il a été, depuis lors, récolté
en Nigeria du Nord (BUXTON, PAISLEY).
Écologie-Éthologie. - Ce Francolin. décrit en 1928 par BATES de la région de Say(Soudan français).
était resté rare dan, les collections jusqu'à la découverte de quelques spécimens de cette espèce en Nigeria
du Nord dans la province de Bauchi où il ne serait pas rare (BUXTON).
Jusqu'Ici la femelle n'a pas été capturée, quoiqu'un nid ait été trouvé en juillet. Ce nid était placé à
peu de distance de l'habitation d'un Européen, près de son jardin. Lesœufs, dont le nombre n'est pas men-
tionné, étaient de teinte café pile, brillants, et mesuraient 34 X 27,28 (Dr PAISLEY).
On n'a pas d'autres données sur la biologie de ce Francolin.
Francolinus coqui angolensis ROTHSCHILD, Bull. Brit. Om. Club, XI~, p. 76, 1902,
(Bailundu, Angola).
Diffère de Francolinus c. coqui, du Transvaal, en ayant des barres noires sur les plumes
de la surface entière du dessous beaucoup plus étroites et plus nombreuses. Le dos et
le croupion sont d'un brun plus profond et les petites couvertures de l'aile sont d'un
grisâtre uniforme. ROTHSCHILD ne donne pas les dimensions de cette sous-espèce.
Distr. géogr. - Angola et savanes du Moyen Congo.
Le Muséum de Paris a reçu, de Brazzaville, du vétérinaire MALBRANT, quelques spé-.
cimens d et 9 de ce Francolin. Le professeur J. BERLIOZ, qui les a étudiés, a noté que
l'espèce n'avait pas encore été signalée de cette région. « C'est un oiseau savanicole du
Sud et de l'Est africain. Les spécimens d ont le dessous du corps entièrement, mais
finement, barré de noir tandis que la patte est blanche et noire, autour du cou, du man- -
teau et de la poitrine est très accentuée; les 9 ont les marques noires plutôt moins nom-
9.
200 G. BOUET
breuses sur le dos et le dessous du corps et presque complètement effacées sur le cou
et la poitrine, avec une pigmentation générale'assez intense» (BERLIOZ).
On n'a pal: de données sur la biologie de cette sous-espèce de Francolin qui ne doit
pas différer de celle des autres espèces du genre.
Le fait qu'un -jeune, capturé en novembre, figure dans les exemplaires envoyés par
MALBRANT, indique que ce Francolin niche dans la savane congolaise.
Francolinus coqui Lynesi SCLATER, B.O.C., LII, 1932, p. 143 (près d'Elisabethville,
Congo belge).
A. 138; Q. 64; T. 36; B. 21 mm. Iris terre de Sienne, bec sépia avec la base jaune ocre,
pattes et pieds jaune ocre.
Ressemble très étroitement à la race typique Francolinus c. coqui du Bechuanaland
mais avec la couronne lavée de sombre, les bandes blanches et noires de la partie pos-
térieure du cou plus étroites et moins distinctes et la couleur du dessus généralement
d'un ton plus riche et plus sombre.
Les bandes noires transversales du dessous sont plus larges et bien définies et s'éten-
dent jusqu'aux flancs. Les cuisses, la région anale et les sous-caudales chamois avec de
très étroites, mais bien marquées, bandes transversales noires.
Distr. géogr. - Partie du sud-est .du Congo belge.
On n'a pas de précision sur la présence de ce Francolin dans les savane" du Moyen
Congo.
ques plumes avec des bandes transversales irrégulières brun noir, surtout au niveau de
la poitrine et des côtés.
Œufs. - N'ont pas été décrits jusqu'ici.
Distr. géogr. - Sénégal et Gambie.
Décrit de la Gambie anglaise, ce petit Francolin a été retrouvé au Sénégal, à Maka
Colibentan (BOVET); Diourbel (British Museum); -en Gambie anglaise, des exemplaires
ont été récoltés à Faraferei, Balijokadu et Teuto; - en Casamance à Bira (HOPKINSON).
Écologie-Éthologie. - Le Francolin à gorge blanche a été décrit, il ya fort longtemps par HARTLAUB,
d'après des spécimens provenant de la Gambie. Depuis lors, ce petit Phasianidé, dont la longueur ne dé-
passe pas 30 cm, a été retrouvé au Sénégal et en Guinée française. C'est un oiseau relativement rare même
dans les régions où on le rencontre.
HOPKINSON dit qu'en Gambie la proportion de ce Francolin par rapport à celle du Francolin commun
(Francolinus bicalcaratus) ne dépasse pas 1 %' Cet oiseau préfère les couverts épais aux champs cultivés
en riz ou en sorgho, ou les marais. On ne le rencontre qu'exceptionnellement en bandes de 5 à 6 individus,
mais presque toujours par paires.
Il ne s'aventure pas dans les champs cultivés, mais en fréquente les abords pour peu que la possibilité
de s'enfuir en piétant lui soit offerte par une brousse épaisse.
Le cri de ce Francolin, en s'envolant, est caractéristique et rappelle un peu celui de la Perdrix grise.
II sèmble qu'il n'y a pas de différences sensibles entre la ~ de F. a. gambagae et la 'il de F. a. Buckley,
dans la coloration des parties supérieures. Par contre la teinte de fond des parties inférieures est plus blanche
chez F. a. Buckleyi et'de teinte chamois chez F. a. gambagae. Les dimensions sont les suivantes. A. 0-.
124-135. ~ 115-130. Q 0- 50-58. Q. ~ 47-52. T. 31·38.
On n'a pas de données sur la biologie du Francolin de Buckley. D'aprés SYMOND, il vole en battant
rapidement des ailes, le cou tendu un peu comme la Caille. Son biotope le confine aux plaines herbeuses
des savaues en arrière de la ligne côtière de la Gold Coast.
rieure, le reste noir. Jambes et pattes jaune pâle. Pas d'ergot chez le cf. Iris brun sombre.
cJ. - Couronne brune. Un trait sourcilier blanc se rejoignant avec celui du côté
opposé, au niveau de la nuque. Quelques-unes des plumes avec l'extrémité noire.Lores
roux châtain. Joues et collier crème, chaque plume terminée largement de roux. Nuque
et partie supérieure de la poitrine barrées de noir et de blanc. Les plumes barrées for-
mant collier. Reste du dessus et ailes gris brun. Les plumes du manteau et les scapu-
laires avec des stries rachidiennes blanches et des marques châtain foncé. Le dos est
brun mais sans stries rachidiennes blanches. Dessous, à partir de la partie inférieure de
la poitrine chamois vermiculé. Sur les côtés et les flancs les plumes présentent une large
-.bordure noire. Pas d'ergot chez le cJ.
9. - La 9 a le dos, le croupion et les sous-caudales fortement marqués de noir
et barrés de chamois, ainsi que les couvertures de l'aile. Les secondaires sont barrées
de chamois et les primaires les plus internes ont leur bord externe tacheté de chamois.
Œufs. - Nidification dans l'Ouest africain inconnue.
Distr. géogr. - Hautes montagnes de l'Est africain (Ouganda, Tanganyika) et hauts
sommets du Cameroun, vers 1300-1400 m.
Êcologie-Êthologie, - Rencontré dans J'Ouest africain il y a une vingtaine d'années par BATES, l'oiseau
était connu antérieurement de l'Est africain. C'est un oiseau de montagne qui ne pouvait être trouvé dans
les régions africaines étudiées ici, que dans le massif montagneux du Cameroun. C'est dans le district
de Foumban vers 1200 In, que BATES a capturé ce Francolin, dans les vallées rocheuses couvertes d'herbes
courtes et d'arbustes, loin de toute agglomération bumaine et de cbamps cultivés.
Le cri de ce Francolin est très particulier et ne ressemble à aucun des cris des Francolins de l'Est africain
où cet oiseau est relativement commun, dans les massifs montagneux du Kenya.
Ce Francolin vit par couples et, après la nidification, les jeunes restent quelque temps avec les adultes.
Il est difficile à tuer, par suite de son vol excessivement rapide et de la vélocité avec laquelle il court à
terre et se dissimule.
On n'a aucune donnée sur sa nidification au Cameroun.
Tetrao bicalcaratus LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd., p. 277 (Sénégal).
Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. Afr., vol. 1, pl. l, à gauche.
L. 345; A. cJ 170.185; Q.166·178; Q. cf 56-75, 9. 56-65; T. 53-64; B. 24-29. Bec,
mandibule supérieure vert olive passant au jaune citron sur les côtés avec des bandes
centrales vert sombre, la mandibule inférieure est vert olive devenant jaune verdâtre
à la pointe. Jambes et pattes vert olive passant au vert jaunâtre en arrière (Voir fig. 56 b,
p. 254).
cf. - Front noir. Couronne brun roux qui devient roux brillant à la nuque. Un
trait sourcilier blanc s'étend depuis la base de la mandibule supérieure, passe par-
dessus et derrière l'œil; au-dessus une ligne noire qui aboutit en arrière au niveau du
cou. Une autre ligne noire passe au-dessous du trait sourcilier blanc et se termine juste
derrière l'œil. Lores blanches; Joues et gorge blanches, les premières avec des stries
rachidiennes noires. Cou roux, chaque plume avec deux bandes noires allongées paral-
lèles et avec l'extrémité bordée de blanc. Chaque plume du manteau brun sombre au
milieu, vermiculée de chamois, subterminée de blanc et bordée de noir. Primaires brun
sombre avec le rachis des plumes plus clair, les barbes irrégulièrement marquées de
roux chamois. Les secondaires brunes, plus sombres sur les barbes internes, barrées
et vermiculées de roux chamois. Dos et croupion, sous-alaires et queue, brun finèment
vermiculé et tacheté de brun et de chamois plus ou moins foncé. Dessous crème, chaque
264 G. BOVET
plume avec des marques en forme de raquette noires, de chaque côté du rachis avec,
au centre, une tache crème bordée de chamois. Souvent la moitié basale de ces plumes
est largement bordée de châtain brillant. L'abdomen est gris, les plumes terminées de
chamois. En général deux ergots sur chaque tarse. Quelquefois un seul sur l'un des
tarses.
9. - La 9 est de même teintes que le c:J, mais est de taille plus faible.
1
Œufs. - Cinq à six œufs. Blancs ou chamois pâle avec quelquefois des taches osbcures
39-45 X 32-34.
bu». géogr. - Sénégal, Gambie, Guinée portugaise, Guinée française, Togo.
Savane herbeuse du. nord et du sud de la Côte de l'Or. Nord du Dahomey et nord de la
Nigeria.
L'espèce type semble confinée dans l'Ouest africain aux régions relativement sèches
ci-dessous :
Au Sénégal : signalé (MARCHE, RIGGENBACH); Podor, 1749 (M. ADANSON) ;Commun
(BOUET); Rufisque, III (MARCHE); Linguéré, XI, Messirah, VIII, IX (I.F.A.N.); - au
Soudan; Say, IV, Fada N'Gourma, Haute-Volta (BATES); Bamako, IV (MADSEN); extrê-
mement commun cercle de Mopti (ROUSSELOT); - en Nigeria du Nord: Egga, Schounga
(FORBES); Idda (THoMs.); Loko, VIII, VI, Haussa (HART.); Jos, Ibi, Takum.
En Gambie anglaise: signalé (MOLON., REND.); HOPKSINON en a étudié la biologie
en Gambie; - en Casamance: commun (BOUET); Bignona, V (I.F.A.N.); - en Guinée
portugaise : Bissao (BEAUDOUIN); - en Gold Coast; Venchi, (Ashanti), l, Bolé,l,
Ejura, l, juv., (W. Lowz): Accra, II, IV (USSHER, SHELL, BUCHL.); Akwafim, IX (REICHE'
NOW) et dans les territoires du. nord; - au Togo: Bismarkburg, VI (BÜTTNER), Ahingro,
XI (BANN.); Kirikri, II, IX, XII (KERSTING). Signalé assez commun Bas Togo (MILLET-
HORSIN); Mangou (THIERRY); Gambaga (GIFF.). Il est possible qu'au Togo l'on ait
r.ffaire à la sous-espèce Francolinus bicalcaratus Thornei.
Au Cameroun: Manengouba, V (BOYD ALEXANDER); Banso, Banyo, Garoua (RCHW.).
Écologie-Éthologie. - La Perdrix du Sénégal, nom sous lequel les Français vivant en Afrique désignent
ce Francolin dont l'une des caractéristiques est de porter deux ergots a une aire de dispersion très étendue
dans l'Ouest africain où, en dehors de l'espèce-type, on rencontre jusqu'à trois autres sous-espèces.
S'envolant en poussant un cri caractéristique, il ne peut échapper à l'observateur même le moins averti.
Vivant à proximité des villages, aux abords des champs de cultures indigènes, on commence à entendre
son II rappel D, émis par le mâle, perché sur quelque termitière, de très bonne heure le matin.
Descendu à terre à la recherche de sa nourriture, passant la période chaude de la journée caché sous
un buiscon, il reparaît, après avoir été boire à quelque rivière ou mare, un peu avant le coucher du soleil,
sur une branche d'arbre basse ou une termitière, et II rappelle II à nouveau.
Dès la maturation des graines de sorgho, de mais, de riz de montage, les champs de cultures sont régu-
lièrement visités par ce Francolin qui ne dédaigne pas cependant les autres graines de graminées, les baies,
les insectes, fourmis et termites, en période de disette c'est-à-dire pendant les mois de l'arrière-saison sèche.
On le voit peu en saison des pluies où il préfère passer la nuit perché sur un arbre qu'à terre car l'humi-
dité du sol ne lui convient guère.
Ce Francolin disparaît à la limite du désert. On ne le trouve pas aux abords de Tombouctou région déjà
désertique et peu cultivée. On le rencontre cependant en dehors de la culture du mil et du millet, et BATES
a observé quelques couples en mai dans la zone de Tillia au nord-est de Bourem où poussent quelques
graminées.
La nidification dans l'Ouest africain débute en août en saison des pluies pour se continuer jusqu'en
novembre, ce qui permet aux couvées de se nourrir plus facilement dès la maturité des récoltes.
Le nid est en général placé dans une touffe d'herbes épaisse ou parfois dans une dépression du sol, recou-
verte par l'ombre d'un buisson et les bords en sont limités par des brins d'herbe sèche, des feuilles, avec
quelques plumes au centre.
La couvée, comme nous l'avons mentionné, est de 5 à 6 œufs.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 265
Êcologie-Êthologie. - La sous-espèce de GRANT confirme ce que nous avons dit plus haut des autres
sous-espèces du Francolin à ergots.
A un biotope donné et bien tranché correspond souvent une sous-espèce à laquelle ses caractères morpho.
logiques ont permis -d'attrihuer la qualité de sous-espèce distincte.
. Décrite. par BANNERMAN, d'après seulement deux spécimens récoltés par BATES en 1922, par plus
de 1800 m d'altitude, dans les montagnes du Cameroun. La validité de cette sous-espèce de teintes très
foncées a' été confirmée par les spécimens recueillis depuis lors à des altitudes un peu plus basses (50 km
au nord de Yaoundé).
BATES dit que dans certaines régions des montagnes du Cameroun (monts Manangouba), ces Francolins
vivent dans une atmosphère où règne, une grande partie de la journée, un épais et froid brouillard.
Aussi n'est ce que quand le soleil est déjà haut dans sa course et que l'air s'est un peu réchauffé, que ces
oiseaux sortent de leurs retraites nocturnes à la recherche de leur provende journalière, qu'ils trouvent
dans les rares zones où les indigènes, du reste peu nombreux, cultivent quelques champs de céréales •
.' Non pareils en cela à la majorité des Francolins africains, ces Francolins sont silencieux au début du jour
et à la tomhée de la nuit, et les mâles n'émettent leur cri qu'au cours de la journée pour «rappeler» la com-
pagnie qu'ils dirigent à la recherche de la nourriture.
Francolinus Dyboicskii OUSTALET, 1892, Naturaliste, VI, p. 232 (Bangui sur l'Ouban-
gui).
Syn. : F. icterorhynchus emini, NEUM. F. grisescens rhearus (d'après PETERS).
A. d. 167-179; Q. 156-169; Q. 60.64; T. 49-52; B. d. 25-28; Q. 21·25. Partie nue
derrière les yeux d'un jaunâtre clair sale. Bec jaune orange. Pattes jaune brillant. Iris
brun noir. Paupières jaunâtres.
d. Q. - Front noir se fondant avec la teinte brun foncé de la couronne. Lores
noires. Un large trait sourcilier au-dessus et sous l'œil. Joues et cou crème avec d'étroites
stries rachidiennes noires. Plumes du manteau noires largement bordées de blanc avec
des stries rachidiennes brun clair. Reste du dessus brun irrégulièrement vermiculé et
tacheté de gris et de chamois, les stries rachidiennes plus pâles. Les rectrices présentent
les mêmes teintes. Primaires et secondaires brun foncé barré de roux. Menton et gorge
blancs. Dessous chamois rayé de brun sombre au cou et à la poitrine. La teinte des
plumes au niveau de la partie supérieure de la poitrine est nettement plus foncée et
plus fortement marquée de noir. Plumes des flancs blanches, longues, avec le rachis
noir. Chez le d deux fois forts ergots.
Œufs. - Les renseignements donnés sur la nidification de ce Francolin par BLANcou,
.situent la ponte vers octobre-novembre, dans la région de l'Ouham, L'œuf n'a pas été
décrit.
Distr. géogr. - Depuis le Haut Ouham (Oubangui-Chari) et la grande courbe de
l'Oubangui, vers l'est, jusqu'aux plaines de l'ouest du lac Albert; au sud jusqu'à
Unyoro,
La sous-espèce type, décrite du Bahr el Ghazal, au Soudan Anglo-Égyptien par
HEUGUN, .ne figure pas ici, quoique BANNERMANN et MAc PRAED, lui rapportent les
sous-espèces reconnues depuis. Nous nous rangeons à l'opinion de CRAPIN, qui consi-
dère la sous-espèce Francolinus icterorhynchus Dybowskii, comme valable. W. L.
SCLATER l'admet également.
Ce Francolin découvert par DYBOWSKI a une aire de dispersion relativement peu
étendue. Il est signalé par les ornithologistes français dans l'Oubangui, mais en bordure
de la forêt: à Bangui, 1 (DYB.); Zemio I, III, Bozoum, VI, VII, VIII, X, XI (BLANcou);
Bangui (ALUNE); Ndélé, VI, VIII, environs de Fort-Crampel, V (BLANcou), antérieure-
ment le docteur SCRUBOTZ l'a obtenu de Fort-Sibut, Douma et Libenge et sur l'Ouellé
à Api (Congo belge); CRAPIN l'a récolté à Niangara et à Faradjé (Congo belge).
Écologie-Éthologie, - Le Francolin de Dybowski est rapporté, comme nous venons de le dire, à une sous-
espèce de F. icterorhynchus par CRAPIN. Pour lui, cette sous-espèce occuperait une aire de dispersion s'éten-
dant de la bordure nord de la grande forêt équatoriale du Congo, sur l'Oubangui pour de là gagner vers l'est
le lac Albert et le Bahr el Gazai où la sous-espèce type la remplace. CRAPIN dans l'Ouellé, où il est commun,
a bien étudié sa biologie. Comme tous les Francolins, il se perche sur les arbres ou sur le sommet d'une
termitière, d'où il émet son cri depuis le matin, jusque tard dans l'après-midi, mais jamais avant le jour
comme le fait F. squamatus, Le vol est lourd, avec des battements d'ailes répétés, et peu prolongé.
La nourriture du Francolin de Dybowski consiste en graines de graminées, où le mil et le millet entrent
pour une large part au moment des récoltes, mais insectes de toute sone, fourmis, termites, petits coléop-
tères ainsi que fruits, petites graines des buissons et arbres de la brousse sont toujours trouvés à l'examen
du contenu de l'estomac.
C'est en août que les organes sexuels commencent à se développer et vers fin novembre, décembre, on
rencontre des jeunes encore en duvet. .
La nidification s'étend donc de la fin de la saison des pluies jusqu'aux premiers mois de la saison sèche.
9 A.
268 G. BOUET
Francolinus squamatus CASSIN, 1857, Proc. Ac. Nat. Sc. Philadelphia. VIII, p. 321
(Cap Lopez).
Syn. : Francolinus Petiti, du BOCAGE, Landana.
L. 350 env.; A. 0 178-186; 9 165-175; Q. 85·90; T. 0 52-55; 947-50; B. 26-32.
(BATES). Bec orange avec le culmen noir. Pattes orange. Iris brun grisâtre.
0. 9. - Le dessus est brun roussâtre finement vermiculé de brun avec le rachis
des plumes d'une teinte plus foncée. La couronne est brun uniforme. Le cou et les
joues d'un brun grisâtre tacheté de noir. Rémiges primaires brun roussâtre pâle uni-
forme. Les secondaires les plus internes et les scapulaires, comme le-dos et le croupion,
avec des marques subterminales noires. Douze rectrices pointillées de roux sur les
barbes externes. Menton et gorge blancs, cette dernière en partie dénudée. Le reste du
dessous crème, chaque plume avec le rachis brun foncé et les bords donnant une
apparence d'écaille à cette partie du plumage. Les plumes de l'abdomen, d'aspect
duveteux, terminées d'isabelle, avec un étroit liseré brun sur les bords. Sous-caudales'
et plumes des flancs de la teinte du d03. Un éperon, quelquefois deux sur le tarse.
Chez le jeune les taches noires du dos sont plus apparentes que chez l'adulte, avec le
fond du plumage d'un fond roux plus prononcé. Le dessous est gris brun, les plumes
de la poitrine et des côtés terminées de blanc.
Œufs. - Six œufs de teinte chamois, 42-49 X 33-36.
Distr. géogr. - Afrique, région de la forêt équatoriale jusqu'au Congo portugais et
vers l'est, jusqu'à l'Ouellé et l'Ituri.
Ce Francolin a une aire de dispersion s'étendant de la grande forêt du Cameroun au
Congo belge compris.
Il a été signalé du Cameroun : Barombi, VIn (ZEUNER); Victoria, XII (PREUSS);
Buéa; - Au Gabon et Moyen Congo : cap Lopez, Munda, Ogooué (du CHAILLU);
Chinchonxo, III (FALKENST.); Landana, Chinchonxo (LucAN et PETIT); Mouila, Divenié,
M.'Bigou, Mimongo, Brazzaville (MALBRANT et MACLAT.); Brazzaville, VII (DYB.); -
En Oubangui-Chari : Oubangui-Chari occidental, Voudou, VI, Zemio, III (BLANcou);
Bangui (ALUNE); - en Nigeria du Sud : il a, depuis quelques années, été signalé dans
les provinces de Calabar, Owari, Onitsha et Bénin (HESLOP).
Écologie-Éthologie, - Ce Francolin n'appartient pas à la faune de la. Guinée supérieure " c'est un oi-
seau de la forêt hygrophile orientale.
Au Cameroun où il est commun, son biotope préféré est la forêt secondaire où il trouve des couverts
plus épais que dans la forêt primitive. Il est du reste plus à portée des champs cultivés qu'il fréquente
dès les premières heures du jour, se retire au milieu de la journée, et revient le soir dans les zones cultivées
où il trouve la nourriture qu'il préfère, mais, sorgho, sans négliger les graines de graminées.
La possibilité de se retirer facilement sous les buissons de la forêt secondaire lui permet de se cacher faci-
lement à la vue et ce n'est que par hasard, de bonne heure le matin, qu'on a des chances de le rencontrer.
Il émet un cri qui est une sorte de sifflement que l'on entend surtout de bonne heure, le matin vers 4 h et
demie en forêt. Dérangé. il s'envole' rapidement, en battant des ailes, pour aller se percher sur un arbre.
La uidification a lieu de décembre à mars c'est-à-dire en saison sèche et il semble que l'on n'a pas trouvé
de uids en dehors de cette période de l'année. Le nid est composé de feuilles mortes entourant une dépres-
sion creusée à même le sol par l'oiseau.
Nous avons donné plus haut les caractéristiques de l'œuf, sa teinte et ses dimensions.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 269
Francolinus ahantensis hopkinsoni BANNERMAN, Bull. Brit. Dm. Club, 55, 1934., p. 5
(Gunnal, Guinée portugaise).
Dimensions analogues à la sous-espèce type. Bec orange vermillon avec l'extrémité
gris de corne et le dessus de la mandibule supérieure rouge brun. Iris" brun sombre
(Ansorge).
Couleur générale du plumage de plusieurs tons plus pâles que Francolinus a. ahan-
tensis. Cette paleur est également marquée sur la couronne, le dos et les ailes ainsi que
sur le cou, la poitrine et le ventre.
Tandis que la teinte générale de Francolinus a. ahantensis est brun sombre, celle de
Francolinus a. Hopkinsoni est brun pâle; le cou de ce dernier présente moins de noir
et les couvertures de l'aile et les primaires sont plus brun rougeâtre que brun ombré.
(D'après BANNERMAN).
Distr. géogr. - Semble jusqu'ici restreint à la Gambie et à la Guinée portugaise.
Écologie-Éthologie. - Le fait que ce Francolin se rencontre en Gambie anglaise et en Guinée portu-
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 271
gaise nous permet d'affirmer que cet oiseau sera un jour ou l'autre trouvé en Casamance, qui, comme on
le sait, OCCUP!lla région qui sépare ces deux colonies.
Il est d'autre part certain que des spécimens appartenant à la sous-espèce type ont été jusqu'ici confondus
avec la nouvelle sous-espèce de BANNERMAN.
en partie de jeunes se rencontrent en fin mars près du lac, alors qu'en janvier on ne trouve que des couples
(GOLDINC).
Francolinus Finschi BOCAGE, 1881, Dm. Angola, p. II, p. 406 (Caconda, Benguella).
Bec noirâtre, plus pâle sur les bords et à la base des mandibules. Pattes brun jaunâtre.
Un éperon obtus.
d. 9. - Dessus de la tête et du cou d'un brun cendré, avec le centre des plumes
plus foncé et sans mélange de roux. Front, raie sourcilière, côtés de la tête, saufla région
auriculaire, gris brunâtre.Î Côtés et partie inférieure du cou entourant la gorge, d'un
roux fauve sans taches. Gorge blanc pur. Haut de la poitrine et les flancs d'un gris brun
pâle et les bords grisâtres avec des bandes transversales d'un fauve pâle et les bords
grisâtres avec des bandes transversales d'un fauve pâle. Abdomen revêtu de plumes
d'un roux fauve bordé de gris et une grande tache ferrugineuse. Couvertures inférieures
de la queue gris brun, traversées de raies étroites gris fauve. Rémiges roux brillant,
brunes à l'extrémité et liseré grisâtre en dehors. Rectrices brunes marbrées de noirâtre
et vermiculées de gris. Sous-alaires roux ferrugineux.
Œufs. - Nous n'avons pas de renseignements sur les œufs de ce Francolin.
Distr. géogr. - Angola. Sud du Congo belge. Région de Brazzaville.
Du Gabon et du Moyen Congo : MALBRANT a rapporté en 1941 de Brazzaville le
Francolin décrit par le naturaliste portugais BARBOZA DU BOCAGE.
Écologie-Éthologie. - Nous n'avons pas de données précises sur la biologie de ce Francolin qui est une
espèce connue plutôt de l'Angola et qui parvient jusqu'aux savanes du sud de l'Ouest africain étudiées ici
(CHAPIN-MALBRANT). .
Il est probable que ce Francolin est une espèce adaptée à nos savanes du Moyen Congo et y niche. MAL-
RRANT du reste signale que ce Francolin à pattes ronges niche à la fin de la saison sèche aux environs dl"
Brœville.
blanc et de brun. Chez la Q, les vermiculations blanches ne s'étendent pas aussi loin
sur le manteau que chez le d. Le dessous a tout autant de marron que chez le d.
Taille un peu plus faible et pas d'ergot.
Œufs. - Six, tantôt d'un chamois lilas plus ou moins tacheté de blanc, tantôt de
teinte uniforme. 38,5-40 X 32,5-33.
Distr. géogr. - Sud du Congo belge. Nord-Angola. Moitié sud du lac Tanganiyka.
Le Francolin à gorge nue rouge a une zone d'habitat s'étendant dans notre Ouest
africain seulement du Gabon au Moyen Congo. .
LUCAN et PETIT ont été les premiers à signaler l'espèce type au Gabon: Landana,
Ill, IX (LucAN); Chinchonxo, III (LucAN et PETIT); N' Ganciu, V (BRAZZA); - MAL-
BRANT et MACLATCHY l'ont obtenu sur les plateaux de Djambala, Gamboma, au Kouilou;
commun à Brazzaville.
Écologie-Éthologie. - Le Francolin à cou dénudé rouge est un oiseau qu'on rencontre dans l'Ouest
africain depuis le Cabinda (enclave portugaise du Congo), l'embouchure du Congo et vers l'est à travers
l'Afrique (Ouganda, Nyassaland, Tanganika] où des sous-espèces remplacent la sous-espèce type. PETIT l'a
souvent obtenue dans la région de Landana. Sa biologie est peu distincte de celle des- Francolins et on peut
l'entendre matin et soir, perché sur les branches d'un arbre ou sur le sommet d'une termitière, d'où il
« rappelle D comme ses congénères africains (PETIT).
Assez craintif, il se réfugie sous les couverts épais dès qu'il est dérangé. Ordinairement on le rencontre
par couples, jamais loin d'une rivière ou d'un marigot.
Ce n'est pas à proprement parler un oiseau de la grand forêt mais des savanes qui l'entourent. Le cri
de ce Francolin rappelle celui du Francolin de Dybowski à tel point qu'il arrive de les prendre l'un pour
l'autre. Mâle et femelle se répondent.
PETIT ne nous signale pas la nidification de ce Francolin dans l'Ouest africain. CHAPIN cite la découverte
d'un nid au Ruvenzori (Est africain) qui contenait 10 œufs, dans une dépression, sans doute creusée par
l'oiseau, et bordée de petites herbes sèches et de plumes, à l'abri d'une touffe d'herbes épaisses.
Le même naturaliste à récolté trois spécimens de ce Francolin à BOIna et à Matadi en décembre, janvier,
mais aucun développement des organes sexuels n'était visible à l'autopsie.
L'un des spécimens avait encore des traces de plumage de jeune, ce qui laisse supposer que la période
de reproduction a lieu vers octobre-novembre au sud de l'Équateur.
Oiseaux terrestres, de taille petite, à bec grêle, dont .la mandibule supérieure est
légèrement courbée à l'extrémité et plus longue que l'inférieure. Narines nues, longi-
tudinales, fendues jusqu'au milieu du bec, semi-operculées. Tarse court, scutellé devant.
Doigts antérieurs libres. Pas de pouce. Aile moyenne. Queue de dix rectrices très courtes
et cachées par les sus-caudales. Plumage plus brillant chez la femelle. Mâle seul couve.
Régime insectivore et granivore.
274 G. BOVET
Ortygis lepurana A. SMITH, 1836, Rep, Exped. Centr. Afr., App, p. 55 (ouest du
Transvaal).
Fig. : D. BANNERMAN, Birds of Trop. W. Afr., vol. II, pl. 12.
L. d' 135, Ç> 176; A. d' 70-77, Ç> 81-87; Q. d' 27·32, Ç> 35-40; T. d' 20-22, Ç> 21.23; B. cf
10-11, Ç> 10-11. Bec couleur de plomb, culmen noir. Pattes et jambes couleur chair.
Iris jaune pâle.
d'. - Couronne et partie postérieure du cou brun roux. Une bande couleur crème
bordée de noir s'étend sur la nuque. Lores, ligne sourcilière et couvertures de l'oreille
couleur crème ayant un aspect écailleux. Teinte générale du dessus gris brun. Les
plumes du manteau et du dos, avec de petites barres noires et châtain alternées, sur la
bordure des plumes crèmes, sauf à la pointe. Couvertures de l'aile rousses bordées de
crème, chaque plume présentant une barre en diagonale subterminale noire ou une
tache oblongue. Primaires et secondaires gris brun, la barbe externe et les primaires les
plus externes chamois. Les secondaires les plus internes vermiculées de roux et de
noirâtre. Queue de même teinte que le dos. Menton blanc passant à la teinte crème à la
gorge, les plumes de chaque côté étant terminées de noir. Centre de la partie supérieure
de la poitrine, de teinte rouille. Les côtés de la poitrine crème, chaque plume présentant
une tache noire en forme de V subterminale. Partie inférieure de la poitrine chamois
crème, parfois lavé de roux. Axillaires et sous-alaires crème ou chamois.
Q. - La Ç> est de taille beaucoup plus élevée et d'une coloration plus brillante. La
couleur de fond du dos est la même que chez le d', mais sur le dessous la teinte roux
châtain prédomine. La teinte de la poitrine de couleur rouille est plus brillante et plus
étendue. Les taches noires, en forme de V, sont plus accentuées.
Œufs. - Quatre œufs piriformes à teinte vert cendré, tachetés de rougeâtre surtout
en gros bout. 24 X 18,5 (Dr SERLE).
Distr. géogr. - Mrique, du Sénégal au Soudan égyptien, vers le sud, jusqu'à I'em-
bouchure du Congo, le Namaqualand et la province est du Cap. N'existe pas en forêt.
La répartition dans l'Ouest africain de cette petite caille s'étend de l'Air au Sénégal
et aux colonies côtières, jusqu'au Congo portugais. Elle a été récoltée dans l'Air : à
Tabelle, X, XII (BUCHANAN); - au Sénégal : Dakar, X (LF.A.N.); - en Nigeria du
Nord : présence certaine Bauchi (HuTsoN.BuRToN). HOPKINSON en signale la présence
en Gambie anglaisè : Bathurst (W. LOWE); - en Guinée française: MACLAUD l'a ren-
contrée, mais lui donne le nom de Turnix nana; - au Sierra Leone; douteux, confusion
possible avec Turnix nana;-au Libéria: Nana Kru (W. LoWE) ;-Gold Coast: (BucKL.);
on l'a signalée à Accra, II, III (USSHER, SHELL,. ALEXANDER); Cape Coast, III (SHELL.);-
Nigeria du Sud : BATES l'a rencontré à Abeokouta.
Gabon et Moyen Congo : Alima-Léketi, 1 (BRAZZA); Condé, Landana, IX (LuCAN el
PETIT);Borna (CHAPIN); MALBRANT l'a obtenu à Brazzaville en VIII et IX; - Oubangui:
présence probable Oubangui-Chari occidental (BLANCOU); poste de la Haute Kémo, VI
(DYBOWSKI); observée au Darfour par LYNES. .
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE
La sous-espèce Turnix sylvatica Alleni, est très voisine de la sous-espèce que nous
décrivons ci-dessus, c'est-à-dire T. sylvaca lepurana. Elle en diffère par une coloration
générale beaucoup plus claire, mais les ornithologistes n'acceptent pas tous la sous-
espèce T. sylvatica Alleni, en particulier CHAPlN, BANNERMAN, pour l'Ouest africain,
alors que G. MAc ALLEN, pour le Libéria et SCHOUTEDEN pour le Congo belge, ainsi que
SCLATER, considèrent T. sylvatica Alleni comme la sous-espèce propre à cette région de
l'Afrique.
Êcologie-Êthologie. - Ce petit Turuicidé n'est pas rare dans l'Ouest africain mais il n'est pas souvent,
vu car il est difficile à lever sans le secours de chiens, C'est un oiseau de savane ne pénétrant pas en forêt.
On le trouve en effet dans les plaines sableuses couvertes d'herbes rases ou de petits buissons ce qui loca-
lise son habitat.
Il n'est pas rare dans les savanes du bord de la mer ainsi que le montrent les captures signalées plus haut
et c'est depuis fort longtemps qu'il fut rencontré dans les savanes qui avoisinent Accra en Gold Coast
(USSHER, SHELLEY, 1872).
Ce petit Hémipode se nourrit d'insectes, fourmis et termites, graines de graminées au moment de leur
maturité. A la maturation des divers sorghos on le trouve fréquemment dans les cultures indigènes.
Il s'envole sans bruit, ce qui permet de ne pas le confondre avec la Caille, son cri sorte, de sifflement
rauque, s'entend souvent la nuit, en période de clair de lune; mâle et femelle se répondent.
Il semble que, dans certaines parties de l'Afrique, cet Hémipode est soumis à des migrations locales et
qu'en particulier, pour la période de reproduction, il gagne les région où la saison sèche s'établit. Le docteur
SERLE a trouvé un nid au début d'avril à Sokoto, dans un champ de sorgho. Le nid est placé dans une
dépression du sol, plus ou moins caché par une touffe d'herbes sèches.
On a lieu de croire, d'après les oiseaux de cette espèce conservés en captivité, que le mâle couve et élève
les jeunes. "
Hemipodius nanus SUNDEWALL, 1851, Ofr. K. S. Veto Akad. Fôrh. Stockholm, VII
(1850), p. 110 (Natal). '
Fig. : HORSBRUGH, Came Birds of South Africa, pl. 35.
cr cr
1. 130 env.; A. '73.78,979-82; Q 25-29,928·32; T. 19-22; B. 9·10. Bec brun
foncé avec les bords gris jaunâtre. La mandibule inférieure gris jaunâtre. Jambes et
pattes couleur de chair rosée.
cr. 9. - Couronne noire avec quelques-unes des plumes bordées de blanc. Côtés de
la face et trait sourcilier roux, s'étendant jusqu'à la base du bec. Dessus noirâtre, chaque
plume avec une bordure subterminale blanche frangée de chamoix et noire à l'extré-
mité. Croupion noir. Scapulaires bordées de chamois doré avec des marques noires en
forme de taches subterrninales frangées de blanc. Couvertures de l'aile chamois doré,
marquées irrégulièrement de blanc et de noir; Primaires brunes, les plus externes avec
la barbe externe roux brun. Les secondaires ont l'extrémité blanchâtre. Queue noire
frangée et terminée de roux orange. Menton et partie supérieure de la gorge blanc gri-
sâtre, devenant roux orange brillant au niveau de la partie inférieure de la gorge et de
la poitrine, les côtés traversés de bandes blanches et noires. Partie inférieure de la
poitrine et ventre blancs. Les côtés et les flancs lavés de roux orange. Axillaires et sous-
alaires, brun lavé de chamois orange.
Œufs. - Quatre œufs de couleur verdâtre tachetés de brun sombre. 22 X 18.
Distr, géogr. - Sierra Leone, peut-être Guinée française, Côte de l'Or peut-être,
276 G. BOVET
savanes de la basse Côte-d'Ivoire. Ouganda, Nord-Angola, sud-est africain et sud-est
du Cap.
Beaucoup plus rare dans l'Ouest africain que T. sylvatica lepurana ce petit Turnicidé
a été signalé au Sénégal; aux Mamelles, près de Dakar, V (MILLET-HoRSIN); - au
Sierra Leone : près de Waterloo, à 20 miles de Freetown (RUSSEL); - au Togo : en
savane, rare, (MILLET·HoRSIN); - au Dahomey : Agouagon, XI (BOUET); - Congo-
Gabon : sur le plateau Batéké (45· km nord-est Brazzaville), V (MALBRANT et
MACLATCHY).
Écologie-Éthologie. - Cet Hémipode très voisin de l'espèce précédente est difficile à distinguer au vol,
il est cependant de teinte générale plus foncée. Son biotope préféré est le même que celui de T. lepurana,
mais il est beaucoup plus rare.
Le nombre de spécimens récoltés dans l'Ouest africain est restreint. Quant à sa biologie elle doit être
analogue à celle de l'Hémipode étudié précédemment, mais nous n'avons que peu de précisions à ce sujet.
Le cri serait analogue à celui de T. lepurana, mais d'un ton moins élevé.
Les œufs ressemblent, d'après les naturalistes sud-africains, à ceux de T. lepurana mais sont de plus
petites dimensions. Enfin le nid est également semblable.
'me large bande chamois. Secondaires noires avec une large extrémité blanche ainsi que
la bordure interne. Les secondaires les plus internes de la teinte des scapulaires avec des
marques plus grossières ressemblant à des barres irrégulières. Queue d'un roux pâle,
sans marque en général, mais avec sur les barbes externes et internes, des barres
blanches. Les rectrices les plus externes blanchâtres. Gorge blanche passant au chamois
doré à la poitrine. Les plumes de chaque côté de la .poitrine rousses bordées de blanc.
Reste du dessous-axillaires, sous-caudales blancs. Sous-alaires blanches lavées de
chamois sur les bords.
Œufs. - Deux œufs subovales, couleur de pierre de teinte claire avec des taches noires
nombreuses et irrégulières. 18 X 15 mm (LYNES).
Distr. géogr. - Du Sénégal vers le Bornou et vers l'est, le Kordofan, nord du Kenia
et de l'Ouganda.
Souvent appelé Alouette caille, ce très petit Turnicidé a été signalé et capturé dans
l'Ouest africain, dans les territoires ci-dessous.
Dans l'Air: à Rimi, V (BUCHANAN); - au Sénégal: (ARSÈNE, PLANCHET, RIGGEN-
BACH); environs de Saint-Louis, IX (THIBOUT); - au Soudan: Zinder, 1 (BUCHANAN);
Gao, VIII (BATES); Korioumé (GUICHARD); - à l'Ouest-Tchad et en Nigeria du Nord:
Maidougari (FRANCIS); Kakayu, Zogo (Bornou); XI (BOYD ALEXANDER); - en Côte-
d'Ivoire: Grand Bassam (ARSÈNE). Cette capture semble en dehors de l'habitat normal
de ce Turnicidé; - au Tchad: lac Tchad et Kanem (MALBRANT); Ennedi (RECEVEUR).
D'après LYNES, l'Alouette caille niche au Darfour et au Kordofan en 1 et II.
Écologie-Éthologie. - Ce petit Hémipode, qui complète le petit groupe de Turnicidés qu'on rencontre
dans l'Ouest africain, est lui -aussi un oiseau peu représenté dans les collections, . •
Il est de petite taille et on le désigne souvent sous le nom_d'Aiouette-caiUe. Il est connu depuis long-
temps au Sénégal et tout récemment encore il.a été récolté aux environs de Saint-Louis par le docteur Tm-
BOUT, auquel nous devons quelques bonnes captures dans notre Ouest africain, d'oiseaux rencontrés peu
fréquemment par les voyageurs. •
L'habitude qu'a cet oiseau de monter très haut d8IIS le ciel, après une série de crochets quand il prend
son vol, justifie le nom qui lui a été attribué en français.
On le trouve comme tous les Turnicidés d8IIS les pays secs à prédominance sableuse, parsemés d'acacias,
et ce biotope explique sa présence au Sénégal comme aux abords du Tchad.
On possède encore au Muséum de Paris des peaux provenant du Sénégal récoltées entre 1830 et 1850.
LYNES et BUTLER ont donné sur sa biologie des renseignements précis; comme tous les Turnicidés il se
cache d8IIS les herbes à travers desquelles il fuit en rampant. Si on le suit des yeux après qu'il s'est envolé,
on le voit se poser à nouveau sur le sol où il s'arrête, ou au contraire continue à courir.
LyNES dit qu'il émet parfois, mais rarement, un léger et lent sifflement mais jamais' en prenant son vol.
Son besoin en eau ne semble pas être indispensable car il vit d8IIS des zones dépourvues de points d'eau.
Il semble se contenter, en avalant des termites, qui souvent tapissent son œsophage en grand nombre,
de l'humidité que renferment ces insectes,
En dehors des petits insectes, fourmis et termites, l'Alouette-caiUe se nourrit des graines des plantes,
graminées et autres, qui couvrent le sol de son biotope habituel.
LyNES a trouvé cet oiseau nidifiant au Darfour, pendant les mois de la saison sèche, janvier-février,
époque où la maturité des graines de graminées rend l'élevage des jeunes plus aisé.
Le nid, placé au pied d'une touffe d'herbe!', était dans une légère dépression du sol, et bordé de débris
de feuilles et d'herbes sèches. BATES, près de Gao, a tué une femelle en août avec les ovaires très développés.
colores ou tachetés. Nidifuges, Sexe semblable. Livrée du jeune plus ou moins. diffé-
rente de celle des adultes. Sédentaires ou migrateurs.
Oiseaux de taille moyenne dont le corps, la tête et le bec, sont comprimés et étroits,
adaptés à leur genre de vie dans les grandes herbes et les roseaux. Bec plus ou moins
robuste dont la base est couverte d'une peau molle ou d'une callosité frontale. Narines
ovales ou allongées. Tarse scutellé en avant. Doigts antérieurs longs, libres ou lobés.
Pouce toujours présent inséré au-dessus des doigts antérieurs. Ailes courtes et rondes.
Queue courte. Sédentaires ou migrateurs.
Écologie-Éthologie. - Ce Râle, comme OD l'a vu plus haut, a une aire de dispersion limitée à la forêt
occidentale. Il n'a été que rarement observé Darles naturalistes et la plupart des spécimens récoltés ont été
capturés Il l'aide de pièges. On a des individus de la Nigeria du Sud, mais l'espèce type n'a jusqu'ici pas
été trouvée Il l'est de l'embouchure du Niger.
Comme la sous-espèce, que nous étudierons ci-après, ce Râle est strictement un oiseau de la grande forêt
et les observations faites sur sa biologie, l'ont été pour la plupart par BATES au Cameroun, pour la sous-
espèce qui porte le nom de ce naturaliste.
Nous y reviendrons plus loin.
. Bitye, nid, IV (BATES);-du Gabon et Moyen Congo; signalé du Fernan Vaz par AUBRY-
LECOMTE et MARCHE et COMPIÈGNE; Camma (DU CHAILLU); Rio Benito; SCHOUTE-
DEN et CRAPIN l'ont capturé à Bolobo et Lukolela, sur le Moyen Congo. Mais CHAPIN
rattache à l'espèce type le spécimen du fleuve Congo et fait rentrer en synonymie la
sous-espèce de BATES.
Écologie-Éthologie. - Le Râle de BATE5 est le représentant de l'espèce C. oculeus dans la zone de la
forêt orientale. Il diffère du reste fort peu de l'espèce type. Comme le précédent, son biotope familier est
constitué par les rivières de la forêt, peu larges, bordées d'une végétation dense dont les arbres souvent se
rejoignent d'une rive à l'autre, forment un berceau sombre où se complait cet oiseau, aussi rare et aussi
sauvage que l'espèce type de la forêt occidentale.
CHAPIN sur le Moyen Congo, à Lukolëla, a pu se procurer deux mâles qui lui furent apportés vivants par
un indigène. Tous les autres spécimens en possession de CHAPIN provenaient de captures faites à l'aide de
trappes.
Toujours d'après CHAPIN, ce Râle émet un cri analogue à un ronflement bruyant d'une durée de quelques
secondes. La nourriture, à l'examen de l'estomac, consisterait en petits escargots, limaces, petits crabes,
millepattes, débris d'insectes, sauterelles vertes mélangées à quelques cailloux.
BATE5 a trouvé un nid de ce Râle en avril, un jeune encore couvert de duvet en mai et un autre jeune
plus âgé en juillet. Par contre CHAPIN a, en novembre, tué une femelle qui avait pondu trois ou quatre œufs.
Comme beaucoup d'oiseaux de la forêt, la nidification a surtout lieu pendant la période presque continue
des pluies.
On a vu que CHAPIN n'a pas admis la suhspécificité de la sous-espèce de BATE5; il base son opinion sur
la comparaison qu'il a pu faire de spécimens du Libéria avec ceux recueillis par lui au Congo belge. Les
Râles du Libéria sont peut-être en-dessous un peu plus verts que eeux du Cameroun, cela ne suffit pas à
entrainer la certitude de la différence des oiseaux de la u Haute » avec ceux de la « Basse Guinée »,
le type décrit par HARTLAUB; - au Tchad: il est rare. Régions voisines du lac
Tchad (MALBRANT).
Êcologie-Êthologie. - On n'a que peu de données sur la biologie de ce Râle dans l'Ouest africain.
HARTERT croyait qu'il nichait en Europe ou en Asie, mais BATES atrouvé une femelle sur le point de
pondre en fin juin en Nigeria. C'est un oiseau qui vit très en dehors des rivières et ruisseaux, dans les
endroits secs, herbeux, et sur l'alimentation duquel les naturalistes ne donnent aucune précision mais qui
vraisemblablement se compose d'insectes capturés par l'oiseau dans les savanes herbeuses où on le trouve.
La question de la nidification, longtemps controversée, a été tranchée par le docteur SERLE. Près de Sokoto,
en Nigeria du Nord, ce naturaliste a trouvé en août un nid contenant cinq œufs dans une dépression du
sol, sur un talus séparant deux champs de riz, à une trentaine de centimètres du niveau de l'eau des ri-
zières. i.e talus séparant les rizières était recouvert d'une herbe drue au milieu de laquelle le nid était caché.
Ce Râle est donc une espèce sédentaire, dans les régions où on la rencontre, mais qui a une aire de disper-
sion fort étendue.
Écologie-Éthologie. - Le IUle noir d'Afrique est commun dans l'Ouest africain, tout au moins dans cer-
taines régions où il trouve un biotope favorable.
Comme c'est un oiseau difficile à lever, qui fuit en courant au fur et à mesure que le chasseur avance à
travers les hautes herbes où il se tient habituellement, on ne le rencontre de ce fait qu'assez rarement.
Personnellement nous l'avons trouvé dans la plupart des Colonies où nous avons séjourné comme on le
verra en se reportant à la distribution géographique locale que nous donnons ci-dessus. En réalité ce Râle
s'éloigne peu des points d'eau, rivières, ruisseaux, mares mais séjourne peu dans les roseaux et préfère
les endroits moins humides où poussent de grandes graminées (Imperata). Dans les régions peu habitées
il est très craintif, mais se laisse plus facilement approcher dans les endroits fréquentés près des routes
où passent des automobiles. Il est reconnu que ce Râle cherche sa nourriture dans les endroits marécageux
où croissent les plantes aquatiques, nénuphars, lis d'eau et en mange les graines. Comme il n'a pas, comme
les Jacanas avec leurs longues pattes, la possibilité de circuler aisément sur les plantes d'eau, il se sert
de ses ailes étendues pour passer d'une plante à l'autre, en maintenant ainsi son équilibre.
L'examen du contenu de l'estomac a permis de reconnaltre des graines de plantes d'eau, des insectes, des
petits escargots, et toujours des petits cailloux.
La nidification a lieu dans l'Ouest africain dans les hautes herbes et non dans les roseaux, et le nid est
composé d'herbes sèches.
On a trouvé des nids en novembre, décembre et mars en saison sèche, mais également en juillet et août
pendant les pluies.
Le cri du Râle noir est comparable à celui du Crapaud buffle, répété trois ou quatre fois à début très
lent, et qui semble provenir de plusieurs Râles à la fois.
Ce Râle est souvent seul ou par paires, plus rarement par petites bandes. Il grimpe avec facilité, sur les
tiges de papyrus où vraisemblahlement il passe la nuit à un mètre ou deux du niveau de l'eau.
Octygometra (Crex) egregia PETERS, 1854, Monatsber. Akaâ. Wiss. Berlin, p. 134
(Tête, Zambèse).
Syn. : Octygometra angolensis lIARTLAUB.
L. 107-127, env. A. 120-130; Q. 42-48; T. 4045; B. 22-25. Bec noir ardoise avec la
base rougeâtre, culmen noirâtre, pattes brun à articulations verdâtre. Iris rouge orange
ou rouge brillant. Paupières rouges.
O. Q. - Couronne noire, les plumes bordées de brun olive. Un trait sourcilier
étroit, blanc, s'étendant en avant de l'œil. Lores, joues et partie inférieure de la gorge,
blancs. Le reste du dessus et les couvertures de l'aile brun olive. Toutes les plumes avec
le milieu noir, ce qui donne un aspect tacheté au dos. Primaires et secondaires les plus
externes brun sombre. Les secondaires les plus internes ont la teinte du dos, mais
les bords en sont teintés de roux. Queue noire avec les bords brun roux. Partie inté-
rieure de la poitrine, abdomen, Bancs, cuisses et sous-caudales, barrés de noir et de
blanc.
Œufs. - Quatre à cinq œufs, blanc sale, teintés de taches rousses et quelques larges
taches de gris ardoise. 32,8 X 24,5.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 283
Distr. géogr. - Afrique tropicale, depuis la Casamance et vers l'est jusqu'à la nier
Rouge. Au sud, jusqu'au Damaraland et au Natal.
Ce Râle se rencontre dans l'ouest africain en dehors de la forêt et on l'a signalé de
la Gambie anglaise (MOLON.); - du Sierra Leone; - au Libéria: Monrovia (SJOST.);
nid dans la plantation de Gedetabo, VIII, près Cape Palmas (BOUET); - en Gold Coast:
Accra (J. SMITH); Fanti (HINDE); - au Togo; signalé à Mangori (THIERRY); - au
Dahomey: Porto Novo, II, Adjacin, II (MIÈGEMARQUE); signalé par NEWTON; -
en Nigeria du Sud: Iju (W. LOWE); Lagos (Major SWART).
Au Cameroun: Bipindi (BATES); - au Gabon et Moyen Gabon : Zambi (SACHEGEN);
M'Borna (LUCAN et PETIT), (CHAPIN); MALBRANT et MACLATCHY l'ont collecté à
Port-Gentil, Xl; Oyem, 1 (ROUGEOT); - en Oubangui-Chari : Haute Kemo, V
(DYB.); Bangui, VII (ALUNE); - en Nigeria du Nord: Sokoto, nids en VIII et IX
(Dr SERLE); Ilorin, VIII (BOUGHTON-LEIGH).
Écologie-Éthologie. - Ce Râle se rencontre dans l'Ouest africain dans les savanes herbeuses, plus ra-
rement dans les zones marécageuses où la plupart des Râles vivent. De la taille du Râle de genêts il en a un
peu le genre de vie, quoiqu'on soit peu renseigné sur sa biologie. On le voit rarement car, dès qu'il se sent
découvert. il se faufile dans les hautes herbes sans prendre son vol. Quand il se lève il ne parcourt
'I"'une faible distance, les pattes pendantes comme notre Foulque. Il se nourrit de vers, de larves d'in-
sectes de sauterelles, de fourmis et de termites, parfois de petits escargots. C'est d'ailleurs avec
le nid des termites que les indigènes amorcent les pièges qui leur servent à les capturer.
J'ai personnellement trouvé, au Libéria, un nid de ce Râle en août, dans une plantation de caoutchouc
(Hévéas) récemment plantée de jeunes arbres où l'herbe était peu haute. Le nid était placé dans une petite
dépression du sol et composé de tiges d'herbes sèches, bien reliées les unes aux autres, formant coupe, et
contenait cinq œufs.
CUAPIN cite la capture d'une femelle avec un œuf formé dans l'oviducte, à Borna à l'embouchure du
Congo, en janvier, daru: un vallonnement de terrain couvert de hautes herbes.
Dans la Nigeria du Nord, des nids ont été trouvés en juillet et août (SHUEL, Dr SERLE) ce qui correspond
à l'époque où nous avons nous-même trouvé un nid au Libéria.
On peut en conclure que la nidification a lieu à la saison des pluies dans "Ouest africain au nord de
"Équateur.
Mâle et femelle participent à l'incubation.
BATES le dit fort rare au Cameroun, d'où il n'a rapporté que quatre spécimens. W. L. SCLATER, qui a
observé l'espèce type dans l'Afrique du Sud, dit que son vol est très faible, ne dépassant pas trois ou quatre
mètres; par contre il nage avec aisance. En sc déplaçant il relève la queue à la façon de bon nombre dc
Rallidés.
On n'a pas de précisions sur la nidification du Râle de Bonaparte, quoiqu'un jeune ait été apporté, par
un indigène, à BATEs, d'un nid où se trouvait encore un œuf. .
Corethura Reichenouii SHARPE, 1894, Cat: Birds Br. Mus., t. 23, p. 121 (Cameroun).
Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. Afr., vol. II, p. 19.
1. 150·170; A. - 84-89; Q. 34·36; T. 24·26; B. 14,5. cr. Bec gris sombre. Pattes
gris brunâtre. Iris brun.
cr. - Couronne, nuque, face et partie supérieure de la poitrine, d'un roux châtain
brillant. Menton et partie supérieure de la gorge plus pâle. Couleur de fond du reste
du dessus, y compris les ailes, noir. Le manteau, le dos et les couvertures, présentent
des taches rondes brunes. Les primaires sont noires tachetées sur la barbe externe et
l'extrémité. Secondaires noires, barrées et tachetées de brun couleur sable. Le croupion
noir avec les plumes barrées, dans la partie subterminale, de blanc. Sus-caudales sub-
terminées de roux. Rectrices alternativement barrées de roux brillant et de noir.
Dessous, depuis la poitrine; noir, tacheté de blanc. Sous-caudales barrées de brun
couleur sable.
9. - La 9 présente tout le dessus brun tacheté de jaune ocre sombre sur le dos
. et les couvertures des ailes, chaque tache bordée de noir dessus et dessous. Les taches
ocre sont plus nombreuses sur la couronne et la nuque. Primaires noirâtres avec des
taches chamois sur la barbe externe. Rectrices roux brun barrées de noir plus ou moins
distinctement. Gorge blanche au milieu, légèrement barrée sur les côtés. Poitrine
et flancs bruns barrés de noir. Milieu de l'abdomen blanc également barré de noir.
Œufs. - Trois ou quatre œufs, blanc pur, non brillants mais plus ou moins rugueux.
26-27 X 20,5·21.
Distr. géogr. - Cameroun. D'après PETERS (1934), les oiseaux décrits sous ce nom,
de l'Ouganda et du lac Albert, appartiennent à une race différente. Par contre, CHAPIN
(1939), réunit à S. elegans Reichenoioi les spécimens du Congo, Stanley Pool, Lukolela
(Moyen Congo), Mayumbe.
Ce Râle pygmée a une aire de dispersion étendue. Dans les territoires de l'Ouest
africain on l'a rencontré au Cameroun : nids en IX, X, près Bitye; Yaoundé,
Efulan (BATES); Buéa, V, IX, X, où il a été découvert par PREUSS; - Gabon et Moyen
Congo: obtenu au Mayumbe belge (MALBRANT).
Il n'avait jamais été trouvé dans la «Guinée supérieure», quand en avril 1935 dans la
province de Benin (Nigeria du Sud) il fut capturé dans une maison européenne, et
un peu plus tard, en septembre 1947, au Lihéria (BEATTY).
Écologie-Éthologie. - Ce petit Râle est répandu dans la majeure partie de l'Afrique mais la sous-
espèce Sarothrura elegans Reichenowi est la seule que l'on rencontre dans l'Ouest africain. Il est relative-
ment commun au Cameroun d'où il a été rapporté de plusieurs localités, puis plus récemment en Nigeria
et au Libéria, CHAPIN a, de son côté, capturé plusieurs spécimens de ce Râle au Congo belge. Cet auteur
considère cette sous-espèce comme parfaitement valable et très distincte de l'espèce type du Sud Afrique,
Nous avons quelques données sur la biologie du petit Râle de Reichenow. BATES a eu ses spécimens par
l'intermédiaire des indigènes à son service, qui, en général, les capturaient à la main en les poursuivant
dans les herbes, à peu de distance des villages.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 287
BUES insiste sur le cri très spécial du petit Râle de Reichenow, qu'il décrit comme un sifflement grave,
prolongé, de ton lugubre qui se fait entendre dans les vieilles plantations abandonnées qui, comme on le
sait, sont recouvertes d'une végétation arbustive extrêmement dense et presque impénétrable.
On doit également à BUES la description des œufs du petit Râle de Reichenow.
Crexpulchra GRAY, 1829, in Griffith's Anim. Kingd., 8 (Aves),p. 410. (Sierra Leone).
Fig. : D. BANNERMAN, Birds of Trop. W. Afr., vol. II, pl. 2, fig. 4-5 (d'. Q) et pl. 3
rJ Y coloriées.
1. 175; A. d'. 78-82, Q 81-82; Q. d' 4{)-54, Q 38-48; T. d' 39.35, Q 32· 33; B. 14·16.
Bec noir. Jambes et pattes d'un gris foncé. Iris gris brun.
d'. - Toute la tête, couronne comprise, cou, manteau, gorge et partie supérieure de
la poitrine, d'un roux châtain brillant, plus pâle sur le menton et la gorge. Dos et cou-
vertures' des ailes noirs avec de nombreuses taches rondes blanches. Primaires noires
avec trois petites taches oblongues blanches sur la barbe externe. Secondaires noires
avec deux taches jumelées. Sous-caudales et queue roux châtain. Quelques-unes des
rectrices ont l'extrémité noire, peu apparente. Bas de la poitrine et côtés comme le dos.
Cuisses et milieu de l'abdomen brun olive.
Q. - Chez la Q, la poitrine, la tête ainsi que le manteau, comme chez le d', mais le
roux ne s'étend pas aussi loin sur le dos. Reste du dessus noir étroitement barré de roux.
Ces barres sont moins larges que les noires. Primaires noirâtres, sans taches. Les cou-
vertures et les secondaires comme le dos. Queue rousse mais avec des barres noires.
Dessous barré de noir et de chamois roussâtre, en égales proportions. Milieu de I'abdo-
men brun.
Œufs. - CRAPIN signale la découverte de nids de la sous-espèce S. p. centralis avec
deux œufs blancs, 30,3 X 21,9 et 30,9 X 22,l.
Distr. géogr. - De la Casamance à la Nigéria. En forêt.
Le Râle pygmée à tête rouge brillant a une aire de répartition assez étendue, puisqu'on
le trouve de la Gambie à la Nigéria.
En Nigeria du Nord: HUTSON l'a rencontré à Jagindi et à Kuchitawaggi; - en
Gambie anglaise: il a été signalé par RENDALL; - En Casamance: LESSON désigne
l'espèce trouvée dans cette colonie sous le nom de Sarothrura cinnamomea; - Au
Sierra Leone: il aurait été signalé par SWAINSON se basant sur LATHAM; - Du Libéria :
on a des spécimens du mont Olive, Hilltown (BÜTT.); mont Coffee (CURRIE); - en
Gold Coast : PEL l'a signalé; Fanti (USSHER); Aguapim (Rüs.); Wassa région, III,
VII (Bus.); Mampong, II (W. LOWE); Koumassi (HOLMAN); - Au Togo: K.irikri,
II (KERST.); Podji, V, Misahëhe (BAUM.) ; - en Nigeria du Sud : Lagos (BROWN).
Au Cameroun : Bipindi, II, IX (ZENK.); - au Gabon et Moyen Congo : signalé
(MARCHE et COMPIÈCNE); Linsolo, VII (BRAZZA); cap Lopez (VERR.); - au Moyen
Congo : Brazzaville (DYB.); - en Oubangui-Chari : signalé marigot de Basyadé;
Oubangui-Chari oriental; collecté à Bozoum, mais pas identifié avec certitude (BLANcou);
poste de la haute Kemo, III, IV (DYB.); forêt de M'Baiki (ALLINE).
Écologie-Éthologie, - Ce petit Râle n'est pas rare dans l'Ouest africain. JI a donné lieu à 'un nombre
de sous-espèces assez élevé et rien qu'au Cameroun on décrit trois sous-espèces dont la validité parait
acceptable.
Comme Lous les Râles pygmées, l'espèce que nous éludions est très difficile à observer.
en
Elle vit effet dans les régions marécageuses de la forêt si difficiles, comme on le sait, à prospecter pour
le naturaliste observateur. Dès le moindre bruit en effet l'oiseau se retire silencieusement et rapidement sous
les couverts les plus denses et n'est par suite que rarement aperçu. Pour parvenir à l'observer, il faut choisir
un point à proximité du marécage où l'on sait 68 présence, décélée par son cri « houd, houd, houd • et
288 G. BOUET
attendre, sans bouger, patiemment, que l'oiseau. n'entendant plus de bruit. sorte de sa retraite en quête
de sa nourriture (qu'il eherebe en grattant le sol recouvert de feuilles mortes sous lesquelles se blotissent,
larves d'insectes, termites, petits mollusques terrestres qui forment la base de son alimentation). C'est
du reste en amorçant leurs pièges à l'aide de nids de ter miles que les indigènes capturent ces petits Râles
et presque tous les spécimens qui possèdent les Musées ont été recueillis ainsi.
Dans leur habituel biotope, plusieurs de ces Râles sont souvent réunis et leur présence est décélée par
un cri ressemblant à un rire, émis par tous à la fois.
. La nidification doit avoir lieu en saison sèche, vers mars dans l'Ouest, en debors des zones marécageuses,
mais à peu de distance, sur une élévation de terrain bien à sec.
Sarothrura pulchra Zenkeri NEUMANN, 1908, Bull. Brit, am. Cl., 21, p. 45 (Bipindi,
Cameroun).
Deux exemplaires d du Cameroun, de la collection du Muséum, mesurent : A. 70-
74; T. 32-33; B. 14-15.
d. - Semblable à l'espèce type, mais la tête d'un roux châtain plus accentué et
plus sombre.
9. - La 9 diffère également des autres races de S. pulchra, par sa tête et son COli
sombre et par le dessus presque entièrement noir avec des barres rousses peu nombreuse
et très étroites, si bien que les dimensions des barres noires atteignent de six à huit
fois la largeur des barres rousses. Queue noire avec quelques barres châtain plus ou
. moins apparentes. Dimensions plus petites.
Œufs. - Le nid du Râle de Zenker n'a pas été trouvé jusqu'ici.
Distr. géogr. - Tout le sud du Cameroun et seulement sur le versant atlantique
et la zone montagneuse.
Le Râle pygmée de Zenker provient également du Cameroun où ce naturaliste l'a
trouvé à Bipendi. Il semble cantonné aux cours d'eau et aux marais de la région côtière
du sud-ouest camerounais.
Écologie-Éthologie. - Le petit Râle de Zenker, comme le précédent, n'a été trouvé qu'en des réaions
du Cameroun fort restreintes, tout d'abord en forêt (Bipendi) puis plus récemment à Koumba dans la
zone montagneuse (D' SERLE). On sait que l'une des caractéristiques de ce Râle consiste dans la coloration
toute spéciale de la femelle, que nous avons décrite plus haut.
On n'a pas jusqu'ici de précisions sur la nidification du petit Râle de Zenker.
Distr. géogr. - Sud du Cameroun, Congo belge jusqu'à l'Ouganda et les hauteurs
du Kenya, au sud jusqu'à l'Angola.
Écologie-Éthologie. - PETERS considère comme synonyme de Sarothrura pulchra centralis, la sous-
espèce Sarothrura pulchra Batesi BANNERMAN.
L'étendue considérable de l'aire de distribution de la sous-espèce Sarothrura pulchra centralis, qu'on a
trouvée dans le Sud Cameroun et qui s'y rencontrerait en même temps que la sous-espèce de BATES permet
d'accepter L'opinion de PETERS qui est aussi celle de CRAPIN qui considère le petit Râle de BATES comme
intermédiaire entre Sarothrura pulchra Zenkeri et Sarothrura pulchra centralis et le rattache à ce dernier.
CRAPIN a trouvé le nid de Sarothrura pulchra centralis dans la forêt du Congo belge en avril.
Il était formé de feuilles mortes provenant de plantes voisines et l'entrée en était horizontale. Le toit
était maintenu par l'oiseau couvant ses œufs et s'affaissait dès la sortie de celui-ci.
La base de la nourriture de ce petit Râle est formée d'insectes, de petits escargota, et de petites rainettes
dont on Il retrouvé les os à l'examen de l'estomac.
Sarothrura pulchra batesi BANNERMAN, 1922, Bull. Brit, Dm. Club, XLIII, p. 7
(Bitye), (Cameroun)..
A. cf 79~2, Q 72-80; Q. 36-40; T. cf 32-35, Q 29,53-2. (BANNERMAN).
d. - Ressemble à l'espèce type.
Q. - La Q aurait le dos plus noir, par suite de la plus grande largeur des barres noires
et les barres rousses moins nombreuses et plus pâles que chez l'espèce type; de la sous-
espèce S. p. tibasiensis, par ses dimensions beaucoup plus petites, son dos plus noir;
de la sous-espèceS. p. Zenkeri, par son dos moins noir par suite de la largeur des barres
J. A. 430081. 10
290 G. BOVET
noires qui ne sont que trois fois plus larges que les barres rousses et la queue unifor-
mément barrée de noir et de roux.
PETERS fait rentrer S. p. Batesi en synonymie avec la sous-espèce S. p. centralis
NEUMANN.
Œufs. - Inconnus.
Distr. géogr. - Rivières du Cameroun tributaires du fleuve Congo. Bassin du Congo.
Kenya et Sud-Angola.
L'aire de dispersion du Râle pygmée de Bates s'étend de la rivière Dja ouJa(Cameroun)
au Congo portugais, dans l'Ouest africain envisagé ici, mais atteint l'Angola et le Kasai,
Le type provient de la rivière Dja au Cameroun.
Écologie-Éthologie. - Ce que l'on sait de la biologie de cette espèce est dû à CHAPIN, qui l'a obtenue près
de Faradjé au Congo belge dans des marais herbeux où la vase n'était pas aussi abondante que dans la zone
où poussaient des papyrus. La nourriture trouvée dans l'estomac consistait en débris d'insectes et des
graines dures de plantes.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 291
Êcologie-Êthologie. - On ne trouve J'espèce type de ce Râle qu'en forêt occidentale et dans la zone
forestière du Cameroun. .
Nous avons ci-dessus mentionné les localités du Gabon où ce Râle a été trouvé mais il est très probable
que ces spécimens doivent être rapportés à la sous-espèce dédiée à PETIT par OUSTALET et que CHAPIN
considère comme valable.
Ce Râle de taille beaucoup plus élevée que les membres de cette famille trouvés dans l'Ouest africain,
est un oiseau dont la biologie nous est fort peu connue. Vivant en pleine forêt, il a été rarement observé
par les naturalistes et la plupart des spécimens possédés par les Musées, ont été pris dans les pièges que
tendent les indigènes pour capturer les petits mammifères. On sait par des dissections de J'estomac, que
la nourriture de ce Râle consiste en vers, larves, fourmis, millepattes et petits escargots, qu'il trouve
sous les feuilles mortes en grattant le sol de la forêt, recouvert comme on le sait d'une épaisse couche de
feuilles en décomposition.
Son cri bruyant s'entend par les nuits de pleine lune et est un des bruits les plus caractéristiques de la
forêt hygrophile; l'oiseau l'émet avec la régularité d'une horloge. BATEs le compare à un bruit de vieille
pompe grinçante!
On n'a de renseignements sur la nidification de ce Râle de forêt que par CHAPIN qui aurait obtenu d'un
indigène un spécimen appartenant à la sous-espèce Himatuomis haematopus Whitesidei, tué sur son nid,
lequel contenait trois œufs.
D'après le chasseur indigène, le nid était placé sur un arbre. CHAPIN admet la version qui lui a été donnée.
Gallinula angulata SUNDEVALL, 1850, Ofv. K.5. Veto Akad. Forh., Stockholm,
VII, p. no (Natal).
Fig. : Ibis, 1859, pl. VII (jeune).
L. 230.260; A. 138.143; d. 132·136; Q. 53·62; T. 34·40; B. d. 25·32; 0'.22·26. Bec
jaune, culmen rouge vif. Pattes rouge. Iris brun.
d. - Plaque frontale formant sur le front un angle aigu souple. Plumage bleu
ardoisé avec le dos et les ailes d'un marron olivâtre. Couronne, joues et menton, noi-
râtres. Rémiges brunes, la première bordée de blanc en dehors. Sus-caudales et rec-
trices noirâtres. Poitrine et abdomen cendré plus clair. Flancs variés de blanc. Sous-
caudales noires, les plus courtes, blanches les autres. Sous-alaires cendrées.· Rebord
de l'aile blanc ÇJ. Chez la ÇJ, les teintes sont plus pâles. Gris clair à la face antérieure du
cou et sur les parties inférieures; brun olivâtre sur le dos. Pas de noir à la couronne.
Le jeune ressemble à la ÇJ, mais la plaque frontale et le bec sont bruns et les pattes
brun olivâtre.
Œufs. - Cinq à six œufs. Blanc jaunâtre, couverts de petites taches brun clair clair-
semées et parfois une large tache de même couleur. 32·35,5 X 23-24.
Distr. géogr. --=-- Afrique, depuis le Sénégal jusqu'à la Nigeria et vers l'est, le Soudan
égyptien, puis vers le sud jusqu'au Cap.
La petite Poule d'eau' africaine a été Signalée, au Sénégal: par HARTLAUB; lac Tana,
III (I.F.A.N.); - en Nigeria du Nord : FRANCIS l'a trouvée au Bornou; lacs au nord
de Sokoto, nids, VII, IX (Dr SERLE).
'En Gold Coast: Accra, III, V, VII (J. SMITH); Koumassi, Kéta (HOLMAN).
Au Cameroun: Bibundi, VIII (SJOST.); signalée à Bitye par BATES; - au Gabon
Landana, LUCAN et PETIT l'ont obtenue deux fois; - dans l'Oubangui: BLANCOU l'a
rencontrée sur la rivière Aoukalé (environs de Ndélé), VI; - au Tchad: où elle doit
exister d'après MALBRANT.
LYNES, au Darfour, l'a trouvée nidifiant, VIII.
Écologie-Éthologie. - Cette Poule d'eau plus petite que la précédente est moins commune dans l'Ouest
africain. Onla rencontre du reste dans les mêmes biotopes et tout ce que nous avons dit sur la biologie
de l'espèce précédente s'applique à la petite Poule d'eau africaine. Comme pour la grande Poule d'eau
africaine, on a trouvé des nids de la petite espèce, sur les bords des grands lacs permanents de Sokoto
en Nigeria du Nord.
Au lieu de nicher dans les grands roseaux et phragmites, ou les lis d'eau, elle préfère les bords moins
profonds des rizières ou les endroits incultes inondés et couverts d'herbes aquatiques, qu'on' trouve aux
abords des rizières.
Le nid est analogue à celui de la Poule d'eau, mais plus petit et plus serré. Il est composé des mêmes maté-
riaux ct placé dans les herbes aquatiques ou les rizières, à quelques centimètres du niveau dt' l'cau.
La ponte varie de quatre à neuf œufs (Dr SERLE).
Écologie-Éthologie, - La Poule sultane a une aire de dispersion fort étendue dans toute l'Afrique
et Madagascar. C'est cependant un oiseau rare dans l'Ouest africain. Cela tient à ses mœurs qui en font
'plus un oiseau crépusculaire que diurne. Personnellement, à Madagascar,je n'ai jamais aperçu une Poule
sultane en plein jour sur le lac Itasy ou ses abords, où je suis souvent allé en naturaliste plutôt qu'en chas-
seur, et à tous les mois de l'année.
Par contre au crépuscule, qui est comme on le sait très court en Afrique, les Poules sultanes sortent des
roseaux, se poursuivent sur les nénuphars et autres plantes submergées, la queue perpétuellement en mou-
vement montrant leurs blanches sous-caudales, en poussant une sorte de gloussement profond qu'on entend
également dans la journée dans les roseaux où se cache l'oiseau.
J'ai possédé quelques couples de Poules sultanes en captivité à Dakar. Elles provenaient des réservoirs
d'eau qui alimentent Saint-Louis et sont bordés d'une large ceinture de roseaux, de joncs et de phragmites,
Il est hors de doute qu'il y a là une a colonie» de ces oiseaux qui certainement y nichent.
La nourriture de la Poule sultane consiste en graines de plantes d'eau. petits crustacés, mollusques,
mais en captivité elle s'accommode de maïs, de sorgho et d'un peu de viande
Le nid placé dans les plus hauts roseaux submergés à 50 centimètres, l mètre du niveau de l'eau est
composé d'herbes aquatiques dures, reliées entre elles grossièrement, fonnant une masse importante.
Les roseaux environnants sont courbés par l'oiseau et ramenés au-dessus du nid, formant ainsi une sorte
de dôme.
Quatre à cinq œufs sont en général pondus.
des pattes plus pâle. Plaque frontale d'un jaune verdâtre pâle ou bleu vert foncé. Iris
rouge. .
o. 9. - Toute la couronne est recouverte d'une plaque cornée. Les lores, les côtés
de la couronne, la nuque, les joues et le menton, noirs, devenant peu à peu pourpres
sur la gorge et bleu pourpre en arrière, au niveau du cou. Manteau, dos et couvertures
des ailes, d'un vert olive. Les couvertures primaires et les marginales bleues. Primaires
noires avec les barbes internes d'un gris bleu clair. Croupion, queue et sus-caudales
noirâtre lavé de vert. Tout le dessous d'un pourpre lilas devenant plus noirâtre au milieu
de l'abdomen. Sous-caudales blanches. Axillaires noires. Sous-alaires lilas lavé de vert
bleuâtre.
Le dessus, chez le jeune, est tacheté. Les plumes d'un brun somh.re bordées de cha-
mois. Dessous chamois et les côtés blanc lavé de brun. Les parties nues, bec compris,
plus ou moins brunes.
Œufs. - Cinq en général, blanc sale avec des marques brun rougeâtre superficielles.
35·39 X 25,5·27.
Distr. géogr. - Depuis le Sénégal, le Soudan jusqu'au Cap.
La petite Poule sultane d'Allen se rencontre dans l'Ouest africain beaucoup plus
fréquemment que l'espèce précédente. Le British Museum possède un spécimen du
Sénégal. - Au Soudan: GUICHARD l'a capturée au Mossi, VII; - en Nigeria du Nord:
Idda, Egga, no, Oban (EANN.); Idda (THOMPS.); Egga (FERRYM.).
En Gold Coast : Fanti (Swanzi, USSHER); Elmina (PEL.); - au Togo : Kita (PLES-
SING); - en Nigeria du Sud : Oban (TALBOT); Badagry (WELMAN).
Au Cameroun: signalée par REICHENOW de Bipindi, 1; Efulan (BATES); (ZENK.);
Tibati, VI (I.F.A.N.); - au Gabon et Moyen Congo: signalée (MARCHE et COMPIÈGNE);
Doumé (MARCHE); Camma (DU CHAILLU); Landana (LuCAN et PETIT); Chinchonxo
(FALKENST.); MALBRANT et MACLATCHY l'ont en outre collectée à Kango, l, et Port-
Gentil, 1; - au Moyen Congo: à Pointe-Noire, J, et N'gahé, IV; - au Tchad: sud du
lac Tchad; Fort-Lamy; VIII; Bokoro, Masakory (MALBRANT); signalée par PÉCAUD.
Écologie-Éthologie. - La petite Poule sultane d'Allen, de dimensions moitié moins grandes que la
Poule sultane, a été signalée plus souvent par les naturalistes dans l'Ouest africain. Elle est semble-t-il,
moins sauvage, mais sa biologie est la même que celle de la Poule sultane.
Vivant comme cette dernière dans les roseaux, les joncs, circulant sur les plantes d'eau à feuillage étalé,
grimpant sur les tiges plus dures des phragmites, dressant la queue en marchant, d'un mouvement continu,
la petite Poule sultane a donc un même genre de vie et un même biotope que l'espèce étudiée précé-
demment.
Comme elle on ne l'aperçoit que rarement, au crépuscule ou au lever du jour, au moment où elle va
à la recherche de sa nourriture qui ne diffère pas de celle de la Poule sultane. L'une et l'autre ont la curieuse
habitude de porter, avec l'une de leurs pattes, à leur bec, les proies vivantes pour les déchiqueter.
Les Fulicidés se distinguent des Rallidés par l'existence, sur le bord des doigts, de
larges membranes cutanées découpées en festons.
cf. 9. - Noir plus ou moins nuancé d'ardoise surtout à la face inférieure l'aile
lavée de brun et les rémiges secondaires terminées de blanc, 14 rectrices. Ces teintes.
s'atténuent en automne.
Chez le jeune la callosité frontale est réduite et grisâtre. Face supérieure moins foncée,
face inférieure blanchâtre.
Œufs. - Ne niche pas en Afrique tropicale.
Distr. géogr. - Niche en Europe, moins l'extrême nord; Asie jusqu'au Japon,
Canaries, Açores, nord de l'Afrique, Inde, sud de la Chine. Migratrice au sud de son
aire de nidification et en hiver au sud jusqu'au Soudan anglo-égyptien, exceptionnelle.
ment dans l'Ouest africain, Arabie, Java, les Célèbes.
La Foulque noire n'a été trouvée jusqu'ici dans l'Ouest africain que dans l'oasis de
Bilma en novembre (BUCHANAN).
On ne sait rien de son comportement en Afrique. Ni BANNERMAN, ni CHAPIN, ni
SCHOUTEDEN n'en signalent la capture.
Écologie-Éthologie, - L'oiseau décrit du Sénégal par VIEILLOT est répandu dans toutes les régions de
l'Ouest africain et jusqu'au nord-est du Congo belge et l'Ouganda, sauf les zones de la forêt hygrophile
où il est remplacé par une sous-espèce que nous étudierons plus loin.
Le biotope que fréquente le Grébifoulque sénégalais est celui des fleuves à bords recouverts d'une végé-
tation de buissons denses où l'oiseau peut facilement se dissimuler; les rivières dont les abords sont re-
couverts de plantes plus ou moins aquatiques, amaranthacées, etc; enfin en forêt hygrophile occidentale
les rivières ou lacs où poussent lis et nénuphars et où, sur les bords marécageux, la végétation devient fort
dense.
Du fait de sa vie uniquement aquatique. cet oiseau ne peut être observé que si l'on circule en pirogue
et s'il nous est arrivé de le voir souvent au cours de nos longs séjours en Afrique, c'est par suite de nos
fréquents déplacements en pirogue.
Le plus souvent l'oiseau nageant au milieu des plantes aquatiques oblique vers la rive dès qu'il entend
le bruit des pagaies de la pirogue et se dérobe aux regards en montant sur la rive et en se faufilant dans
l'abri des plantes marécageuses. S'il est serré de trop près il plonge mais exceptionnellement.
Son alimentation consiste surtout en proies vivantes qu'il ne peut capturer qu'en plongeant, crevettes
d'eau douce, crabes, mollusques d'eau, insectes d'eau, mais, à terre le Grébifoulque ne dédaigne Pal! les
sauterelles et les millepattes, ainsi que l'ont montré les examens d'estomacs de cet oiseau. En général
on y trouve aussi des fragmen ts de petites pierres et débris de coquilles, Parfois cet oiseau se prend dans
les nasses placées sous l'eau par les indigènes pour eapturer le poisson. Souvent aussi le Créhifoulque
nage Je corps complètement immergé ne laissant dépasser que la tête et le cou. U arrive qu'il sorte de l'eau
étant dans cette position et prend son vol, après avoir battu la surface de l'eau avec ses ailes et ses pattes,
pour aller se poser sur quelque branche d'arbre mort, peu élevé au-dessus de l'eau, et en plein soleil.
U étend alors ses ailes, comme fait l'Anhinga,pour les sécher. CLARK en Nigéria, a signalé la décou-
verte du nid du Grébifoulque, mais ne donne aucun renseignement à ce sujet.
Les auteurs sud-africains ont décrit un nid composé de quelques brindilles sèches reposant sur une
sorte de plate-forme formée par un arbre mort tombé en travers d'lin autre arbre surplombant une
petite rivière. Cc fouillis de branches formait un excellent abri pour le nid de l'oiseau qui renfermait deux
œufs en octobre, c'est-à- dire en saison des pluies dans le Sud Afrique.
Écologie-Éthologie. - Nous avons peu à ajouter à la biologie du Grébifoulque du Cameroun. Elle est
sensiblement la même que celle de l'espèce type. Peut-être l'oiseau vivant surtout en forêt orientale, du
Cameroun au Moyen Congo, est-il encore plus craintif que son congénère du Sénégal, et le voit-on moins
souvent. Il est commun dans les zones à palétuviers qui constituent un biotope idéal où une abondante
'nourriture lui est assurée.
Cependant le Grébifoulque du Cameroun se rencontre dans les cratères lacs à altitude élevée, qu'on trouve
dans les montagnes du Cameroun (lacs Barombi, Okou) à près de 2 500 mètres. (Dr SERBE).
On ne signale pas la découverte de nids de cet oiseau.
L'oiseau me fut confié, ce qui me permit de le soumettre à mon ami le docteur CHAPIN:Le matériel
de comparaison considérable que possède I'American Museum of Natural History de New-York, et les
recherches personnelles faites par ce naturaliste dans la plupart des Musées de l'Ancien et du Nouveau
Moude, ont permis à CHAPIN de confirmer l'hypothèse que j'émettais en lui soumettant l'oiseau de PETIT.
Il peut être intéressant de rappeler ici les différences qui caractérisent ces trois sous-espèces de Podica
que nous avons dans l'Ouest africain.
L'espèce type Podica s. senegalensis a le milieu de l'abdomen toujours blanchâtre même chez les
mâles adultes qui se distinguent par leur gorge grise; les dimensions eu sont les suivantes :
A. 0', 186-211 mm e , 163-182 mm.
Podica senegalensis cameru.nensis : Race plus foncée dont la moyenne de la taille est légèrement
plus petite. Dimensions :
A. 0',177.212 mm s . 152·179 mm.
Chez les mâles adultes le dessous est marbré de noirâtre ou presque noir.
Podica senegalensis albipectus : Coloration. analogue à celle de l'espèce type, et de Podica senegalensis
Petersii, avec la gorge gris-clair, '
Dimensions intermédiaires entre Podicas. senegalensis et Podica senegalensis Petersii du Mozambique
STRESEMANN a donné les dimensions suivantes. A. rI ,220 mm 'i? ,171.196 mm (quatre spécimens mesurés.)
BARDOZA DU BOCAGE a donné les dimensions d'un mâle adulte provenant d'Insoné sur la rivière Chi·
loango et capturé par PETIT.
A. 220 mm. Q 170., B 47 T 44.
Notre spécimen a comme dimensions : A. 0' 204 mm (CHAPIN).
Comme le lieu de capture du spécimen de BARDOZA DU BOCAGE et celui du spécimen de la Rochelle
portant l'étiquette écrite par PETIT, est le même (Insoné sur le Chiolango) on s'explique difficilement
l'énorme différence entre la mensuration de l'aile de BOCAGE: A. 220 mm, et celle de CHAPIN: A. 204 mm.
Enfin: Podica senegalensis Petersil lIARTL a comme dimensions :
A. 0', 220·242 mm. 9 184·197 mm.
De Kabwe près Luluabourg dans le Kasaï (Congo belge) CHAPIN a reçu un rI qu'il rattache à Podica
senegalensis albipectus, et dont l'aile a 215 mm. Sa teinte générale est la même que celle du rI du musée
de La Roc1Ielle, sauf que le devant du cou en bas de la partie grise est plus noirâtre. La base de la poi-
trine et l'adbomen sont un peu moins tachetés de brun foncé que ehea le mâle de PETIT.
L'aire de dispersion de l'albipectu.s s'étendrait donc jusqu'au Kasaï. (CHAPI:'/.) (1)
(1) J. P. CHAPIN. - Races of the African Finfoot (Aves, Heliornithidae), ~merican Museum Novi-
aies-May 1954.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 301
Très grands oiseaux à bec droit de dimensions moyennes. Pattes longues dénudées
très haut. Doigts antérieurs robustes, plus ou moins réunis à leur base par des pal.
mures. Le doigt postérieur est court et élevé. Ornements de la tête fréquents.
Ardea paoonina LINNÉ, 1758, Syst, Nat., lOc éd., I, p. 141 (Afrique).
Fig. : BANNERMAN, Birds T. W. A., vol. II, pl. 46.
L. 1067 env.; A. 550.580; Q. 230-260; T. 180-200; B. 62-68 (HARTERT). Bec noir.
Pattes bleu noir. Parties nues des joues blanches dans leur partie supérieure, rosâtres
à la partie inférieure. Gorge et caroncules rosées. Iris d'un blanc sale.
0. 9. - La couronne, formée de plumes veloutées, noires, serrées, est surmonté
d'une longue crête en éventail, droite, formée de soies raides, couleur paille et dont
la pointe est noire. Les côtés de la face sont nus et bordés de plumes noires analogues
à celles de la couronne et qui rejoignent les plumes duveteuses, de même teinte, du
menton. La partie supérieure de la gorge, sous laquelle pendent deux caroncules, est
nue comme les côtés de la face. Le cou est gris ardoisé, avec des plumes longues lan-
céolées. Dos, scapulaires, sus-caudales et queue, noir luisant. Couvertures de l'aile
blanches, les plus internes 'couleur de paille et décomposées, sur les deux tiers termi-
naux. Rémiges primaires noir brillant, secondaires marron châtain, avec les barbes
internes des secondaires les plus internes quelque peu décomposées. Tout le dessous
d'un noir ardoisé. Les plumes de la poitrine ont le rachis grisâtre. Sous-alaires et axil-
laires blanches. .
Œufs. - Deux œufs, parfois trois. Ovale allongé. Blanc sale brillant avec quelques
points violets et bruns. Il est possible que la teinte blanc sale soit due à une substance
calcaire qui recouvre la délicate couleur bleuâtre de la coquille. 79,6 X 59,8 (moyenne).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 303
Distr. géogr. - Ouest africain, depuis le Sénégal jusqu'au lac Tchad, et vers le sud,
depuis la Casamance jusqu'à la Nigeria du Nord et le Chari.
La Grue couronnée est très répandue dans l'Ouest africain. On en a récolté des
spécimens: au Sénégal: Matam, l, juv., Linguére, juv, (I.F.A.N.); Joal, III (MARCHE);
Naies (BOUET); - Soudan: Taberreshat (BATES); Satadougou, en captivité; non rare
dans la région (BOUET); Kabara, IX (H. MADSEN); commun cercle de Mopti (ROUSSE- .
LOT); lac Débo, VI (BOUET); Ouagadougou, Ouahigouya (POMEROY); - Nigeria du
Nord : signalé commun (BATES, HUTSON); région Haussa (HARTERT); Kalkala (GOL-
DING).
Gambie anglaise : en bandes nombreuses à Sallikeni, Niamina (HOPKINSON); -
Casamance : Sedhiou, Ziguinchor, en captivité (BOUET); Velingara, VI (I.F.A.N.);
- Guinée portugaise: Bissao (BAUD.); - Guinée française: signalé en X (KLAPTocz);
- Sierra Leone : Little Scarcies, IV (GRANvILLE); relativement rare au Sierra Leone;
- Côte-d'Ivoire : Odienné, VII (BOUET, MILLET-HoRSIN); - Gold Coast : Accra,
VII (J. SMITH); Volta (USSHER); rivière Volta, Yegi (POMEROY); - Togo: Kirikri,
XII (KERSTING).
Dahomey : Agouagon, Savalou, Savé, Djougou, Cabolé, en captivité, Parakou,
Kandy, Karimama et les bords du Niger (BOUET); - Nigeria du Sud : sur la Benoué
et le Niger.
Oubangui: signalée Oubangui-Chari occidental; Paoua; extrêmement rare Ouaka
(BLANCOU); - commune au Tchad: (MALBRANT et Pscxun}: - LYNES signale un nid
dans les roseaux (Phragmites), IX, à Zalingei (Darfour).
Écologie-Éthologie. - On rencontre la Grue couronnée dans tout l'Ouest africain sauf en forêt. Il n'est
pas possible au vol de la confondre avec aucun autre oiseau. Le cou tendu, les jambes pendantes, les cris que,
presque toujours en s'envolant, poussent les Grues couronnées plus souvent en bandes que par couples,
cris que tous les Européens ont entendus, et qui a fait donner à l'oiseau le nom vulgaire d' • Oiseau Trorn- .
pette D, sont trop connus pour qu'il y ait lieu d'insister.
La nourriture de la Grue couronnée consiste surtout en proies vivantes quelle va cbereher dans les
marais, petits poissons, batraciens, mollusques, crustacés qui, comme on le sait, sont en Afrique les lîôtes
habituels des marais, que ceux-ci soient le résultat des zones envahies pendant les hautes eaux, par les
grands fleuves et les rivières africains ou que ce soient des lacs, des étangs, ou de simples mares.
La Grue couronnée est friande, et nous avons pu le constater nous- même, des graines de nénuphars
au moment de leur maturité.
Sur les bords du Niger nous avons pu photographier une bande de plusieurs centaines de Grues couron-
nées mélangés avec des canards de toutes espèces, dans un immense marais où se voyaient encore les fleurs
plus ou moins avancées de Nymphaea dont tous ces oiseaux semblaient faire une grande consommation.
Quand les champs de riz cultivé dans l'eau ont leurs récoltes près de mûrir, il n'est pas rare de voir les
Grues couronnées, de bonne heure le matin, venir prélever une dîme non négligeable sur le riz avant que
la maturité ne soit complète.
Les couples se forment vers juillet et la nidification a lieu en août-septembre dans les plantes en bordure
de marais, phragmites, papyrus, etc.
Le nid est à raz de l'eau, il est formé de plantes plus ou moins sèches cueillies aux abords même du nid.
Il est parfois très difficile d'accéder en pirogue au nid lui-même, parfois à plusieurs mètres de l'eau, et
rendu inaccessible par la profondeur de la nappe d'eau où croissent les roseaux.
En général le nid contient deux œufs parfois trois.
Oiseaux défiants, de grande ou moyenne taille. Bec à peu près droit, plutôt court,
à mandibule 'supérieure légèrement courbée en avant et dépassant l'inférieure, fendu
jusqu'au niveau du bord antérieur de l'œil. Tête aplatie en dessus. Narines elliptiques
ou ovales, plus ou moins basales. Jambe robuste, réticulée dans la portion non emplu-
mée. Tarse réticulé, épaissi à l'articulation. Doigts courts, épais, bordés et à base légè-
rement palmée. Aile large. Queue peu longue, plus ou moins arrondie, de vingt rec-
304 G. BOUET
triees. Pas de glande uropygienne. Tête et cou souvent ornés de plumes formant panache.
Sexes semblables, ou différents en plumage de noce. Femelle plus petite que le mâle.
Au moment de la mue, les rémiges tombent en même temps, laissant l'oiseau, incapable
-le voler. Oiseaux terrestres, xérophiles. migrateurs. Insectivores et herbivores.
Otis melanogaster RÜPPELL, 1835, Neue Wirb. Fauna Abyss., p. 16, pl. 7 (lac Tsana
Abyssinie). .
Fig. : BANNERMAN, Birds of T. W. A., vol. II, pl. 6, p. 65.
1. 64û; A. 325-355; Q. 156·185; T. 125·135; B. 40-45 (BANN.). Bec jaune pâle,
culmen noirâtre. Pattes jaune pâle. Iris jaune.
O. - Parties supérieures rayées et vermiculées de brun sur un fond fauve, avec
de grandes taches triangulaires noirâtres. Couronne en avant brun noirâtre avec l'ex-
trémité des plumes fauve, devenant plus foncé vers le milieu et tacheté de brun et
de blanc en arrière. Une bande -noire bordée de blanc commence derrière l'œil, où
elle est très étroite, pour se terminer en une large bande au niveau de la nuque. Les
côtés de la tête, les lores, gris vermiculé de brun, la région auriculaire blanchâtre.
Face postérieure et latérale du cou fauve pâle pointillé de brun. Dessus de l'aile comme
le reste des parties supérieures, mais plus clair, encadré d'une large bordure blanche
formée par les couvertures des bords supérieurs de l'aile. Rémige primaire la plus
externe entièrement noire. La seconde et la troisième ont les barbes internes blanches,
les barbes externes et l'extrémité noires. Les autres primaires blanches à l'extrémité
noire. Les secondaires noires à la pointe et sur les barbes internes. Le reste blanc.
Rectrices médianes vermiculées de brun et de blanc et barrées par trois étroites bandes
noires. Les autres rectrices vermiculées de noir et de fauve et barrées également par
trois bandes noires. Gorge noirâtre lavée de gris d'argent, face antérieure du cou blanche
avec une bande étroite longitudinale noire, s'étendant de la gorge à la poitrine. Tout le
reste du dessous noir.
9. - La nuque est vermiculée de brun, sans trace de bande noire, comme chez
le d. Pas de blanc sur les couvertures des ailes. La gorge et la poitrine blanche sans
aucune trace de noir. Ventre blanc. Dimensions inférieures à celles du 0 : A. 300;
Q. 155; T. 136; B. 41 (BATES).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 305
Les jeunes ont moins de blanc à l'aile. La gorge et le dessous mélangé de blanc et
de noir. La poitrine tachetée de fauve et de noir, comme le cou.
Œufs. - Un œuf et parfois deux. Elliptiques, à fond chamois tacheté de brun pâle
souligné de marques bleu lavende pâle. 50-65 X 43-54 (moyenne).
Distr. géogr. - L'Mrique depuis le Sénégal, le Haut Nil et l'Éthiopie, jusqu'au sud,
à l'Angola et au Zambèze. .
L'Outarde à poitrine et ventre noirs a une aire de dispersion très étendue en Afrique.
Dans l'Ouest africain, on l'a signalée du Sénégal: (DELAROQUE, RIGGENBACH); PIT·
TARD ne l'a rencontrée que de III à VI; - du Soudan: entre Tahouaet le Niger (BATES);
Sofara, XII (ROUSSELOT); - en Nigeria du Nord: Kalkala, Bomou, X, XI, IV, VI
(GOLDING); Zaria (POGGIOLINI); province de Bauchi (WELMAN); Kafanchan, V (Dr
SERLE).
En Gambie anglaise: signalée (RENDALL); HOPKINSON l'a considérée comme plus rare
que l'Outarde du Sénégal; - en Casamance: signalé (VERR.); - THOMPSON pense
l'avoir rencontrée au Sierra Leone; - en Côte-d'Ivoire : Bandama, XII (W. Lowz);
- en Gold Coast: Accra (USSHER. SHELLS, PSUCHL); Wenchi (W. LOWE); Kwobia
(BoYD ALEXANDER).
En Oubangui.Chari : Bozoum, XI; signalé Haut Mbomou, II, XII; signalé bassin de
l'Ouaka et de la Kandjia (BLANcou); Bangui (ALuNE); - au Tchad : plaines au sud
du lac Tchad (MALBRANT); signalé, V (BoYD ALEXANDER).
LYNES le signale comme visiteur d'été et nicheur au Darfour. On l'a signalé
au Feman Vaz (Gabon) et dans les savanes congolaises et gabonaises (MALBRANT et
MACLATCHY).
Écologie-Éthologie. - L'Outarde à ventre noir est celle des Outardes la plus commune dans l'Ouest
africain. Aussi l'a-t-on recueillie ou signalée de toutes les colonies françaises et étrangères de l'Ouest
africain, sauf en forêt hygrophile.
306 G. BOVET
C'est un oiseau vivant essentiellement dans les plaines herbeuses découvertes et s'aventurant rarement
dans les savanes où la densité des arbres ne lui convient pas.
On l'a signalée comme commune aux aborda-du lac Tchad. Dès après les feux de brousse, on la ren-
contre souvent dans ces endroits dénudés où l'herbe repousse rapidement et où l'oiseau trouve sa nour-
riture, qui consiste surtout en insectes, capitules et bourgeons de fleurs, rarement des graines. Il va sans
dire qu'en période d'invasion de sauterelles cette Outarde en fait une grande consommation.
La nidification a lieu dans l'Ouest africain.(en Nigeria du Nord) en juillet et août.
Le nid n'existe pas à proprement parler. L'œuf, unique en général, rarement deux, est déposé à terre et
souvent pas même à l'abri d'un buisson, et malgré cela il est difficile à découvrir car il se confond avec la
terre et l'herbe qui l'environne.
Cette Outarde est migratrice temporaire en Afrique, Au Sénégal, PITTARD ne l'a observée qu'entre mars
et juin. Il en est de même en Nigeria et au Darfour où elle arrive au milieu de juin pour disparaître en
août. L'oiseau est en général solitaire.
Otis senegalensis VIEILLOT, 1820, Tabl. Encyc. Méthod. Om., p. 333 (Sénégal).
Fig. : BANNERMAN, Birds T. W. A., II, p. 61.
A. cf 261.283, 9 266; Q. 120-133; T. 89-91; B. cf 36-38, 9 32 (chez le type du
British Museum, l'aile a 2BO mm). Bec jaune pâle avec le culmen noir. Pattes et
iris noirs.
é - Couronne plus ou moins noirâtre passant au gris bleu, à la partie postérieure
de la nuque. La couronne est bordée en arrière d'une large bande noire se rejoignant
au niveau de la nuque. Lores et couvertures auriculaires : fauve. Une ligne blanche
au-dessus des paupières. Manteau, dos, scapulaires, vermiculés de roux et de noir.
Couvertures de l'aile roussâtre. Rémiges primaires noires, avec les barbes internes
fauve roussâtre, les secondaires presque noires. Rectrices médianes comme le dos, les
autres vermiculées de roux fauve et de noir lavé de gris, avec une étroite bande subter-
minale noire et l'extrémité également noire. Menton, côtés et parties supérieures de la
gorge blanc, avec une tache oblongue noire à la partie inférieure de la gorge. Jabot et
cou gris bleu, devant roussâtre à la base du cou et à la partie supérieure de la poitrine.
Reste du dessous blanc parsemé de noir. Axillaires roussâtres plus ou moins vermiculées.
9. - A la couronne brun foncé avec la partie postérieure tachetée de brun foncé
et de fauve. La tache noire en arrière de la couronne beaucoup moins développée. La
gorge entièrement blanche sans tache noire, le cou roussâtre et non gris bleu. La poi-
trine roux tan, comme chez le cf. Le reste du plumage comme chez le cf.
Chez le jeune, teinte gris bleu, comme chez l'adulte, sur la partie postérieure de la
couronne et du cou. La couronne est en avant brun chocolat. Tout le dessus plus forte-
ment vermiculé de noirâtre que chez l'adulte.
Œufs. - Deux œufs, à fond brun olive, avec des fines taches brun rougeâtre atténué.
53 X 40.
Distr. géogr. - L'Afrique, depuis le Sénégal, vers l'est, à travers la Haute Guinée,
le Darfour, le Kordofan, jusqu'à la vallée du Nil et l'Éthiopie.
La petite Outarde sénégalaise est commune dans l'Ouest africain. BUCHANAN l'a
rencontrée dans l'Air : Dan Kaba, Kusada; - au Sénégal: signalée (DELARoQuE,
ROCHEFORT); Tarnba-Counda (BOUET); signalée (DELBR.); - au Soudan: Zinder, II
(HART.); Satadougou (BOUET); commune régions sèches (BATES); extrêmement commune
cercle de Mopti (ROUSSELOT); - Nigeria du Nord: Kalkala, bordure Tchad Bornou,
IX, XI, l, IV, V (GOLDING); signalé, est province de Kano (HUTSON); Zaria (POGGIO-
UNI); rivière Nornou, Vl.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 307
Ne diffère de l'espèce nominale que par le dessus du corps d'un chamois roux plus
foncé et teinté de brunâtre.
Distr. géogr. - Afrique du Sud, Angola. - Signalé en 1941 par MALBRANT :
Brazzaville I, Djambala, Franceville; X, Ewo, Makoua. - Nidifie peut-être au Moyen
Congo.
Otis Denhami CHILDREN, 1826, in Denham and Clapperton, Traoels and Disco-
ueries in N. and Cent. Afr., II, p. 199 (Nord-Ouest africain).
Fig. : BANNERMAN, Birds T. W. 'A., II, pl. 1.
L. 1080-1160; A. 580-640; Q. 295-345; T. 165-175; B. 72-89 (BANN.).
r:J. - Dessus de la tête noir avec une raie longitudinale blanche au milieu de la
couronne. Une bande blanche au-dessus de l'œil, s'étendant en arrière. Lores blancs.
Côté de la tête également blanc. Couvertures de l'aile bru~ clair. De la commissure du
308 G. BOVET
bec part une ligne très étroite, de plumes grisâtres, qui s'étend presque jusqu'à la
nuque, sans empiéter sur la partie postérieure roux fauve du cou. Sous la nuque, un
espace gris, caché par l'extrémité des courtes plumes de la nuque. Région postérieure
du cou d'un marron pâle ou roux fauve. Manteau, dos, scapulaires et petites couver-
tures de l'aile, d'un brun fauve vermiculé de roux fauve. Couvertures médianes noires
avec la base blanche. Grandes couvertures noir et blanc, cette dernière couleur s'éten-
dant aux couvertures les plus internes. Rémiges primaires noires, jusqu'à la quatrième.
La cinquième avec de grandes taches blanches sur les barbes internes, les suivantes
irrégulièrement barrées de blanc. Les secondaires également avec un espace blanc et
nuancées de blanc. Partie postérieure du dos et croupion, gris brun tacheté de roux
fauve. Rectrices médianes de même couleur, mais plus foncé, les aùtres noires large-
ment barrées de blanc .. Menton, gorge, blancs. Face antérieure et latérale du cou,
haut de la poitrine, d'un bleu pâle ardoisé. Tout le dessous d'un blanc sale, ainsi
que les axillaires et les sous-alaires.
<;>. - Beaucoup plus petite que le d. A le gris ardoisé de la poitrine tacheté. A. 500-
535; Q. 262-276; T. 135·145 (BANN.).
Œufs. - Les œufs de l'espèce type sont brun pâle, ombré de la même couleur plus
foncée. 74 X 53 (SCLATER). Les œufs des races du nord sont plus larges: 77,5 X 55 mm
(LIPSCOMB).
Distr. géogr. - Partie nord de l' Afrique tropicale, depuis le Fouta-Djallon, le Sierra
Leone, jusque vers l'est, le Bahr el Ghazal et vers le sud, jusqu'au territoires du nord
de la Côte-d'Ivoire, de la Côte de l'Or, du Dahomey, de la Nigeria et du Cameroun.
Vers l'est jusqu'à l'Ouellé.
La grande Outarde de Denham est souvent confondue avec Neotis nuba. On l'a
rapportée: du Sénégal: Richard Toll, IX (I.F.A.N.); - du Soudan: Tombouctou
et à 20 km nord-ouest Ansongo (H. MAnsEN) ; assez commune cercle de Mopti; - de
l'ouest Tchad: Bornou-Mongonu, IX; Kukawa, X (GoLDING);-bords du Tchad (Born
ALEXANDER); - de la Nigeria du Nord: Ilaria (sud du lac Tchad); Zaria (HUTSON);
Kaduna (LIpSCOMB). -
Signalé en Gambie anglaise par HOPKINSON ; - Guinée française : Fouta Djallon
(MACLAUD); - Côte-d'Ivoire: savanes de la basse côte, Dabou, Toupa; Tiassale, Tou-
modi, Bouaké, Kong (BOUET, MILLET-HoRSIN); Béoumi, III (Dr THIBOUT); Bandama,
XII, 1 (W. LOWE); - Gold Coast: signalé par W. LOWE; - Dahomey: Agouagon,
XII; Parakou; Kandy, Djougou, Kouandé, Abomey (BOUET).
Du Cameroun : nord du Cameroun (WELMAN); - Oubangui-Chari : Bitar, XI;
Marsaka, XI (Oubangui-Chari occidental), II (Oubangui-Chari oriental); commune en
saison sèche dans la Ouaka,XII (BLANCOU); pays des N'gapous (DYB.); Bangui (ALUNE);
- Tchad : région Tchad et surtout zone méridionale (MALBRANT); signalé (PECAUD);
lac Tchad (DENHAM).
Écologie-Éthologie. - L'Outarde de Denham est comme le précédente un oiseau des savanes, mais elle
pénètre plus profondément dans les zones désertiques et on la trouve assez fréquemment à plus de 20 km de
la rive gauche de la boucle du Niger. Elle est commune aux abords du Tchad (GOLDING, BOYD ALEXANDER).
C'est du reste près du Tchad que cette Outarde a été découverte par DENHAM. Elle est commune dans la
plupart des territoires africains mais elle semble migratrice car on Île la trouve dans la plupart des territoires
de l'Ouest africain qu'à certaines époques de l'année. HOPKINsoN,enGambie ne l'a trouvée que pendant la
saison sèche. En décembre et janvier, W. LOWE et le docteur THlBoUT en mars, l'ont trouvée à Béoumi
en Côte-d'Ivoire dans les terrains récemment dévastés par les feux de brousse. Comme la plupart des
autres Outardes c'est un oiseau difficile à approcher qui cependant avant de prendre son vol, reste parfois
immobile la tête tournée vers le chasseur.
li ne peut s'envoler étant donné sa taille et Bonpoids, qu'après avoir couru une dizaine de mètres face au
vent.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 309
En vol, l'Outarde de Denham avance à coups d'ailes lents qui trompent sur la rapidité de ce vol. Pour
descendre à terre, l'oiseau commence à infléchir son vol suivant un angle tel qu'il n'arrivera au sol que
plusieurs centaines de mètres plus loin.
On a quelques précisions sur la migration de cette Outarde : au début de la saison des pluies, en mai,
des bandes nombreuses furent vues à Zaria se dirigeant vers le nord. Au début de décembre le même
mouvement fut observé mais en sens contraire (lipSCOMB).
Pendant le \'01 on peut observer les outardes tournant la tête de droite et de gauche comme ai elles recher
chaient quelque chose sur le sol.
Un • nid • a été trouvé aux environs de Kaduna (Nigeria du Nord) il se composait d'un seul œuf déposé
à même le sol nu mais à l'ombre d'un arbre.
Neotis cafra jacksoni BANNERMAN, Bull. Brù. Om, Cl., 50, 1930, p. 60 (Amala
river, Kenya).
L'Outarde de Jackson est une race nettement définie qu'on rencontre dans le Kenya,
dans les districts du Tanganika, de Rhodésie et du Mossamèdes (Angola). Elle peut
être distinguée de Neotis c. cafra par ses dimensions plus grandes: A. 0 526·600 min;
ç 475-560; sa coloration plus foncée surtout sur les parties supérieures. La couleur
roux brillant du derrière du cou n'est pas d'un roux aussi profond que chez Neotis .
c. cafra. Elle diffère de N. c, Denhami par le roux du derrière du cou beaucoup plus
foncé, les lores noir au lieu de blanchâtre et une bande sourcilière plus longue. Pour
le reste de la coloration, la race de l'est africain ressemble à N. c. Denhami dont elle a
approximativement la taille type 0 rivière Amala, Kenya (BANNERMAN).
L'Outarde de Jackson a été signalée en A.E.F. On ra rencontrée dans les savanes du
Moyen Congo (MALBRANT).
Êeologie-Êthologie. - L'Outarde de Nubie est plus rare dans l'Ouest africain que les deux espèces
précédentes. Elle pénètre du reste davantage dans les zones désertiques, et BUCHANAN a trouvé un nid en
juillet dans l'Air.
Il ne semble pas d'autre part que celle Outarde descende au-dessous du II 0 c'est-à-dire à la limite
sud de la zone des mirnosées.
On a peu de renseignements sur sa biologie ruais il est certain que son biotope préféré est la zone la plus
aride de l'Ouest africain.
Buchanan dit qu'elle se nourrit surtout de sauterelles migratrices et les indigènes prétendent qu'elle
mange la gomme arabique qui exsude des acacias. BUCHANAN qui a rapporté deux œufs de celle Outarde
recueillis à Marandet (sud de l Air) en août n'a donné aucune indication sur le « nid » de celle Outarde qui
vraisemblablement comme ses eongénères les dépose à même le sol nu.
Les deux œufs de BUCHANAN font partie de la collection ROTSCHILD du Musée de Tring, maintenant à
l'American Museum of Natural History.
Otis arabs'stieberi NEUMANN, 1907, [ourn.]. Orn., 55, p. 307 (Kusseri, rivière Chari).
Fig. : BANNERMAN, Birds T. W. A., II, pl. 4.
1. d 570-585, Q 512-550 (BANN.); A. d 550-625, Q 470-530; Q. 300; T. d 180·200;
B. d 80-90, Q 75-80 (IlARTERT). Comme on le voit, par les dimensions ci-dessus, la Q
est plus petite que le Cf. Bec blanc sale avec le culmen brun grisâtre. Pattes teintées
de jaune sur fond blanc. Iris blanc crème clair.
d. Q. - Front noirâtre. Le centre de la couronne est couleur de sable vermiculé
de noir et bordé d'une large bande noire, qui se rejoint en arrière, sur la nuque, pour
former une courte crête aux plumes raides. Une bande sus et sous-oculaire blanche.
Joues blanches barrées de noir. Dessus, y compris les scapulaires, l'aile et les couver-
tures de la queue, fauve vermiculé de noir. Les petites et moyennes couvertures de
l'aile terminées de blanc, et la moitié terminale des grandes couvertures, blanches.
Rémiges primaires noires, secondaires gris lavande ou gris brun, irrégulièrement et
fortement tachetées et pommelées de blanc. Queue largement barrée de gris brunâtre
et de blanc. Une large bande fauve, avec des vermiculations noires, sur la moitié ter-
minale de chaque rectrice, qui présente une bande subterminale brun noirâtre et se
termine par une étroite tache blanche. Menton et gorge blancs. Le cou et la partie supé-
rieure de la poitrine, finement barrés de noir sur fond blanc, et dont les plumes sont
longues. Le reste du dessous blanc. Axillaires blanches ainsi que les sous-alaires.
Œufs. - Deux œufs ovales, jaunâtre ou olive brun avec des taches brun sombre
superposées sur des taches grises. 71·75 X 50-53 (RCHW.).
Distr. géogr. - Partie nord de l'Afrique tropicale, depuis la Gambie jusqu'au Kor-
dfoan, vers le sud, jusqu'à la Côte d'Ivoire.
La Grande Outarde arabe a été capturée dans l'Air: juv., Dabaga, VIII (LF.A.N.);
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 311
Lophotis Savilei LYNES, 1920, Bull. Brù. Orn. cl. 41, p. 51 (Nahua, Western Kordofan).
Fig. : ibis, 1935, pl. XII.
L. 432-000; A. 9239-257, d 24û-246; Q. d 120-129, 9 115-120; T. d 69-75, 9 71-74;
B. 29-31 (BANN.). Bec jaunâtre, brunâtre sur le culmen. Pattes d'un jaunâtre clair.
Iris couleur d'argile tacheté de brun.
d. 9. - La couronne, et une petite tache, entre les lores et les; couvertures de
l'oreille, d'un gris cendré. Le reste de la tête blanchâtre lavé de roux fauve ou de gris.
Sur la nuque une touffe de plumes, en forme de brosse d'un rouge vineux, d'environ
15 mm, légèrement recourbée. Derrière du cou d'un roux fauve sale devenant gris
cendré en avant. A la base du cou, de chaque côté, une petite, mais très apparente,
tache, A l'épaule, blanc pur. Teinte du dessus roux fauve varié de lignes noirâtres,
irrégulières et de taches en forme de fer de lance, au niveau du dos. Les scapulaires
et les couvertures internes de l'aile, le croupion et les sus-caudales avec de larges vermi-
culations. Rémiges primaires et secondaires d'un brun noirâtre, sauf la première pri-
"maire, qui présente de une à quatre barres de couleur crème sur les barbes internes et
externes. Couvertures de l'aile de teinte crème uniforme, devenant roux fauve, avec
quelques taches noirâtres à la base. Menton et gorge blanc sale, avec une bande médiane
de 9 mm, noire, se terminant en une tache ovale, d'environ 15 mm, au niveau de la
poitrine. Tout le reste du dessous noir ainsi que les axillaires. Le noir de la poitrine et
du ventre est lustré d'acier. D'après LYNES, chez la 9, le dessus a moins de raies et
plus de vermiculations, En dessous, seul le ventre est noir, le jabot et la poitrine couleur
crème, avec quelques marques en V sur le jabot. La tête et le cou roux fauve plus pâle
A la gorge. La couronne rayée de brun sombre. La teinte de la crête, qui est plus petite
que chez le d, est la même que celle du cou.
Œufs. - Non décrits.
Distr. géogr. - Du Sénégal et de la Gamhie, vers le sud, jusqu'à la Nigeria du Nord
et vers l'est, à travers la zone des steppes sahéliennes des mimosées, jusqu'au Darfour
et à l'ouest du Kordofan.
Décrite primitivement par l'amiral LYNES du Darfour, cette Outarde a été trouvée
dans les collections de l'I.F.A.N., en provenance de Dagana (Sénégal), (DEKEYSER);
BANNERMAN cite cette Outarde comme ayant été tirée par PITTARD à Bambey, Diourbel
(Sénégal) - territoire du Tchad: Ouadaï. (MALBRANT, RECEVEUR). Nigeria du Nord:
province de Bauchi-Maidougari (PAISLEY, LIPSCOMB).
LYNES la considère comme commune au Darfour où elle niche.
Écologie-Éthologie. - L'Outarde de Savile est la plus petite des Outardes susceptible d'être rencontrée
dans l'Ouest africain. Décrite du Darfour par LYNES il y a trente ans, cet oiseau est longtemps resté rare dans
les musées. Lescollections ornithologiques del'I.F.A.N. possèdent un exemplaire tué aux abords de Dagana,
BANNERMAN avait signalé cet oiseau comme ayant été observé et tué par PITTARD dans la zone aride du
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 'H3
Sénégal. L'oiseau n'avait pas été préparé mais, dans les collecti~ns du British Museum, l'observateur
anglais avait aisément reconnu, parmi un lot de peaux qui lui fut présenté, l'Outarde de Savile, comme
l'oiseau qu'il avait fréquemment tué au Sénégal.
Elle se signale du reste par son cri, facile à discerner à 50Q m de distance.
La femelle répond au mâle et l'un et l'autre accompagnent leurs cris de mouvements de la tête qui
oscille rythmiquement de gauche à droite. L'Outarde de Savile a le même genre de nourriture que ses
congénères où les insectes, spécialement les sauterelles, entrent pour une large part. Au Sénégal il semble,
toujours d'après PITIARD, que l'Outarde de Savile soit plus commune que l'Outarde du Sénégal. Étant
donné sa petite taille et sa crête très spéciale, la confusion entre les deux espèces ne peut se faire.
On n'a jusqu'ici aucune donnée sur la nidification de cette Outarde qui semble sédentaire, ni sur I'épo-
que à laquelle elle doit avoir lieu.
Oiseaux de taille assez grande. Bec droit, fendu jusqu'au niveau du bord antérieur
de l'œil, à base molle, rétréci en avant des narines qui s'ouvrent à peu près au milieu
du bec. Jambe longue. Tarse long, réticulé. Doigts courts, épais, palmés à la base et
largement bordés, à ongles courts. Pouce nul. Aile aiguë n'atteignant pas l'extrémité
de la queue. Queue étagée assez longue. Oeil très gros avec un espace nu triangulaire
en arrière. Plumage tacheté. Sexes semblables. Poussins nidifuges. Terrestres ou palu-
dicoles. Migrateurs ou sédentaires.
Charadrius oedicnemus limoseus, LINNt, Syst: Nat., lOe éd., p. 151, 1758 (Angle.
terre).
Syn. : Oedicnemus crepitans TEM., Oedicnemus europeus, VIEILL.
L. 420-450; A. 25-26,6; Q. 12,4-13,5; T. 6,8·7,8; B. 3,5·4 mm. Bec jaune dans la
première moitié, brun noir dans le reste. Arrière de l'œil et patte jaune verdâtre. Iris
jaune.
d. 9. - Face supérieure roussâtre plus ou moins gris avec une. tache allongée
brune au centre des plumes. Gorge, lorum, sourcil, moustache blancs. Une ligne brune
allant vers l'oreille sépare la gorge de la moustache. Face inférieure d'un roux plus ou
moins foncé avec aux sous-caudales des taches allongées brunes, de plus en plus longues
314 G. BOVET
et étroites en approchant du ventre. Ventre blanchâtre. Rémiges primaires noires, la
deuxième plus grande que la première, qui est plus petite ou égale à la troisième.
Ces deux premières rémiges sont tachées de blanc sur la barbe externe, les postérieures
ont la pointe blanche. Grandes sus-alaires noires à bout blanc. Rectrices médianes
entièrement gris roussâtre, vermiculées de brun, les cinq externes rayées transversa-
Jement de noir et d'autant plus blanches qu'elles sont plus latérales.
Le jeune ne diffère que par une teinte plus terne de celle des adultes.
Œufs. - Ne niche pas en Afrique.
Distr. géogr. - Europe et Ouest de l'Asie. Hiverne en Afrique; Abyssinie, Soudan,
Kenya, très rarement dans l'Ouest africain.
L'Oedicnème criard n'a été trouvé que par BATES lors de son voyage de 1931 sur le
Niger, en bordure du désert, sur la route des puits, entre Sokoto et Tahoua en avril.
L'Oedicnème d'Europe présente un étroite barre blanche à l'épaule que ne présente
pas J'Oedincème du Sénégal. Bec plus long chez ce dernier. Chez l'Oedicnème criard
seulement la première et deuxième primaires présentent une tache blanche qui s'étend
à la barbe externe. Chez l'Oedicnème du Sénégal les trois premières primaires pré-
sentent cette tache blanche s'étendant à la barbe externe.
On n'a pas de précisions sur le comportement de l'Oedicnème européen pendant
son séjour en Afrique.
Oedicnemus senegalensis SWAINSON, 1837, Birds of West Africa, Il, p. 228 (Sénégal).
1. 389; A. cf 202-217, 9208-220; Q. 100-1l~; T. 68-78; B. 41-52. (BANN.). Bec noir
avec la base jaune pâle. Pattes et iris jaune pâle.
cf. 9. - Toutes les plumes du dessus, y compris la couronne, d'un gris brun,
avec les bords d'un fauve cannelle ou chamois sablé, plus prononcé sur la partie posté-
rieure du cou, et sur le manteau. D'étroites stries rachidiennes noirâtres, plus accen-
tuées sur la couronne, se voient sur les plumes. Côtés de la face et sourcils d'un blanc
fauve. Une ligne sous l'œil et une « moustache» cannelle fauve barré de noirâtre et
la bordure couleur de tan. Couvertures inférieures d'un brun noir, les stries rachidiennes
sépia et la bordure couleur de tan. Couvertures moyennes d'un gris brunâtre avec les
stries rachidiennes noires. Les grandes couvertures d'un gris pâle à la base, devenant
blanc, et précédent une large bande subterminale noire, extrémité blanche. Rémiges
primaires brun noirâtre, blanches à la base. Les trois plus externes présentent une largc
tache blanche sur les barbes externes et internes, la cinquième et la sixième sans Inarquc
à leur extrémité; les plus internes avec leur extrémité blanche. Secondaires gris brun
avec rachis sombre. Rectrices médianes brun cendré, les autres blanches avec la base
cendrée et J'extrémité noire. Menton et partie supérieure de la gorge blanc chamois.
Les plumes des côtés avec des stries rachidiennes sombres. Le reste du dessous blanc
crème.
Œufs. - Deux œufs. Fond chamois fortement marqué de sépia et de brun rougeâtre.
49 X 36.
Distr. géogr. - Du Sénégal à la côte du Loango et à J'est à la Basse Égypte, Sennar,
Érythrée, Kenya.
L'Oedicnème du Sénégal est répandu sur tous .les fleuves ou rivières de l'Ouest
africain. li est signalé du Sénégal: Galam (VERR.); près Saint-Louis (M. ADANSON);
Naies, Maka-Colibentan (bords du Sandougou), Guénoto (bords de la Gambie), (BOUET);
Richard ToU, IX, Bakadadji, IX, Malika, VI, lac Youi, X (I.F.A.N.); - Soudan:
lac Débo, VlII (LF.A.N.); Mopti (GUICHARD); Senoudebou (bords de la Falémé),
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 315
(BOUET) Gao, VIII (BATES); Mopti, V,Cabara, IX (H. MADSEN) ; commun cercle de Mopti
(RoussELOT); Bani VI (BOUET); - Ouest Tchad: Kalkala, II, III (GODLING); - Nigeria
du Nord: Ibi et Benoué (BAT ES) ; Quorra, rivière Niger (ALLEN, THOMAS); Loko, IV, V
(HART.).
Gambie anglaise : signalé (MOLONEY et HOPKINSON); peut-être qu'il y nidifie; -
Casamance: bords de la Casamance (BOUET); Bigonna, V (I.F.A.N.); - Guinée portu-
gaise : Bissao (BAUD.); - Guinée française : Dabola, XlI (KLAPTocz);- Sierra Leone :
Kamasigi (BATES); Daru, sur la rivière Moa; - Côte-d'Ivoire : basse côte, bords de la
mer, Jackville, Bassam, Assinie, VIII, IX; sur le Comoé : Alépé, Bétié; sur le Bandama:
Broubrou, Tiassalé; peu rare dans la haute côte, Bouaké, Tombougou, Odiénné (BOUET);
Bandama, 1 (W. LOWE); - Côte de l'Or: Accra, II (SHELL, BUCHL., J. SMITH.); Goaso
(Ashanti), XII, Wenchi (Ashanti), 1 (W. LOWE); - Togo: Akposso, XlI (BAUM.); -
Dahomey : Agouagon (Ouémé), Karimama (bords du Niger), (BOUET); - Nigeria du
Sud : Iju, Lagos (W. Lowz): Lagos (MANN.).
Du Cameroun : Edéa, IV (PREUSS); Sakbayémé, II, IV; Koukwala, III (REIS.); -
du Gabon et Moyen Congo: Fernan Vaz (MARCHE et COMPIÈGNE); Ogooué, Camma
(DU CHAILLU); Landana (LUCAN et PETIT); Zambi (VAN SACEGHEM); - de l'Oubangui.
Chari, Tchad: bords du M'Bomou, XII (BLANCOU); bords du Chari, Fort-Lamy (MAL,
BRANT).
Écologie-Éthologie. - L'Œdicnème du Sénégal est commun sur la plupart des fleuves et rivières de
l'Ouest africain. C'est un oiseau semi-nocturne dont on entend fréquemment le cri aux abords des rivières
par les clairs de lune. Il est très facile à approcher en pirogue dans la journée, sans doute a-t-il les yeux plus
adaptés au crépuscule et à la nuit qu'à la lumière aveuglante du jour et c'est ce qui explique son peu de
frayeur de l'homme. Il fréquente les bancs de sable des grands fleuves, mais on l'a trouvé en forêt sur un
rocher à fleur d'eau (BATES). La base de sa nourriture se compose de vers, larves aquatiques, petits escar-
gots, mollusques, grenouilles. .
L'Œdicnème du Sénégal ne construit pas de nid mais dépose ses deux œufs à même le sol, à la fin de la
saison des pluies.
Êcologie-Êthologie, - Cet Œdicnème est plus spécialement adapté au biotope que constituent les lacs,
rivières enclavées dans la forêt orientale de l'Ouest africain, comme ill'est dans la région des grands lacs
de l'est. .
Si l'on se rapporte à l'opinion de BANNERMAN, ce ne serait pas à l'espèce type que devraient être.rapportés
les spécimens provenant du Gabon et du Moyen Congo mais à la sous-espèce Œdicnemus. v. Buuikoferi,
dont l'aire de dispersion engloberait la zone forestière occidentale et orientale, du Libéria au Gabon.
L'opinion du naturaliste anglais est basée sur l'épaisseur du bec, qui serait plus volumineux que celui
de l'espèce type. Cette opinion partagée par FRIEDMANN, n'est pas celle de CHAPIN qui maintient que les
deux spécimens recueillis par lui à Zambi, près de l'embouchure du Congo et à Kwamouth (cours du
moyen Congo) doivent être rapportés à Œdicnemus vermiculatus vermiculatus.
Voici les dimensions données par CHAPIN pour des spécimens provenant de :
Est Africain (Tanganika), B. 41-43,5 mm;
Du Gabon, B. 45-48 mm;
Fleuve Congo,B. 7 spécimens, 45,2-47 mm;
Et enfin pour la sous-espèce du Libéria et de la Nigeria, B. 50-54 mm.
Il sera donc toujours nécessaire de prendre avec soin les dimensions du bec des individus examinés.
Pour CHAPIN l'Œdicnème vermiculé n'est pas migrateur, au Congo tout au moins où il l'a observé à
Lukoléla sur le fleuve d'août à février.
Pendant la journée, cet oiseau se tient seul ou par paires sur les larges bancs de sable du fleuve, mais la
nuit il va souvent sur les sentiers dans les plantations de cacao loin de la rivière.
La nidification doit avoir lieu quand les eaux des fleuves sont basses, sur les bancs de sable.
La femelle tuée à Zambi en fin juin était en période de reproduction. Comme la plupart des Œdicnèmes,
Œ. v. vermiculatus pond à même le sable ou le sol nu sans construire de nid.
Deux œufs sont en général pondus comme nous l'avons mentionné plus haut.
Quorea River (ALLEN); Lagos (BOURDILLON); rivière Dodo, XII et VII (FOULKES-
ROBERTS).
Au Libéria : BÜTTIKOFER l'a rencontré sur le lac Fisherman, rivière Marfa, VIII;
Robertsport; Nana Kru (W. Lows); - de Gold Coast : Accra (BouRDILLO N) ; - de
Nigeria : Lagos; rivière Benoué, X (BouRDILLON).
Oedicnemus maculosus TEMMINCK, 1824, pl. col., J, 49, pl. 292 (Sénégal).
Syn. : O. c. psammochromus REICHW. (Togo).
Fig. : BANNERMAN, Birds T.JlT.A., II, fig. 19, p. 72.
L. 430 environ; A. d 214-235; 9422; Q.122-125; T. 80-82; B. 3942. (Mrs A. MEINER-
TZHAGEN). Bec noir, jaune à la base. Pattes jaune chrome. Iris jaune citron.
d. 9. - Plumage fauve roussâtre brillant, v~rié de stries brunes au niveau de la
couronne, du cou et du manteau, rayé et tacheté de brun sombre. Dos et sus-Caudales
avec de larges taches noires en forme de raquette. Une bande au-dessus de l'œil, blanche.
Lores de même couleur. Une ligne, sous et en arrière de l'œil, et une « moustache D :
brun rayé de noirâtre. Couvertures de l'aile fauve cannelle avec une barre médiane sépia
et une tache subterminale de même couleur, l'extrémité' blanche. Rémiges primaires et
secondaires noirâtres. Les trois primaires les plus externes marquées d'une bande trans-
versale blanche. Extrémité des secondaires blanches. Rectrices médianes de même teinte
que les sus-caudales. Toutes les autres rectrices rayées et terminées de noir sur fond
blanc cendré. Menton et partie supérieure de la gorge, blancs. Partie inférieure de la
gorge, côtés du cou, poitrine et flancs, roux fauve pâle, barré de brun sombre au centre.
Ventre blanchâtre sans tache vers la partie médiane. Sous-caudales lavées de roux can-
nelle.
Œufs. - Deux œufs. Couleur du fond variant du crème pâle au fauve foncé, la majo-
rité fortement tachetés, sur toute la coquille, avec des teintes variées de brun sombre au
noirâtre, souligné par des marques lilas. .
Distr. géogr. - Les formes rencontrées en Somaliland, Soudan, sont rapportées, par
Mme A. MEINERTZHAGEN, à une autre sous-espèce que celle que nous étudions. BAN·
NERMAN incline à accepter les vues de Mme A. MEINERTZHAGEN. Quoi qu'il en soit,
l'espèce ci-dessus se rencontre depuis la: Gambie et tous les territoires de la forêt hy-
grophile occidentale jusqu'à la Nigeria. La même sous-espèce se rencontre dans l'Air
et le Sahara central.
Cet Oedicnème est beaucoup plus rare dans l'Ouest africain, que le précédent. li
a été trouvé dans l'Air: à Aouderas, VII; au Damergou, nids en VI (BUCHANAN); -
du Sénégal : signalé (ADANSON, RIGGENBACH); Linguéré, XI (l.F.A.N.); - de Nigeria
du Nord : Zaria (HODGE).
31e G BOVET
Fig. 62. Oedicnemus capensis (d'après MALBRANT)
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 319
Ecologie-Ethologie. - L'Œdicnème du Cap est représenté dans l'Ouest africain par une sous-espèce
dont l'aire de dispersion n'atteint pas le Soudan angle-égyptien où il est remplacé par une autre sous-
espèce (MEINERTZHAGEN). C'est un oiseau rarement observé dans les colonies Ouest africaines.
On le rencontre aussi bien dans la savane sèche à mimosées, que dans l'Air et il préfère les plaines à
graviers aux rivières où on ne le rencontre jamais. Ses mœurs 1'apparentent donc à l'Œdicnème européen.
Il est le plus souvent en petites compagnies allant jusqu'à une vingtaine d'individus. C'est à la fin de la
saison sèche que l'Œdicnème du Cap s'accouple et qu'on commence à l'entendre le soir, et au début de
la nuit « rappeler »,
En fin mai, LYNES a trouvé un nid avec deux œufs; BUCHANAN au Damergou en juin.
Cependant W. LOWE dit avoir tué dans le nord de la Gold Coast une femelle avec les ovaires développés
en janvier, ce qui laisse supposer que cet Œdicnème nidifie du milieu de la saison sèche au début de la
saison des pluies, tout au moins dans l'OUest africain.
On n'a pas de précisions sur son genre d'alimentation, mais il est certain que les insectes (sauterelles
migratrices) en forment la base ainsi que les petits mammifères et autres petits animaux (lézards, camé-
léons) fuyant les feux de brousse où l'on rencontre l'Œdicnème du Cap.
Quand il prend son vol il ne va en général pas très loin, et souvent pour s'installer à nouveau sur un endroit
submergé où il va retrouver les mêmes plantes. En voiles palles sont étendues en arrière et les ailes ballent
avec rapidité. Le cri souvent répété, sur le même ton, peut être traduit par « ka-ka-ka-ka-ka. II
La nourriture du Jacana se compose surtout de graines de plantes aquatiques, lis d'eau, nénuphars,
mélangés de petites pierres et, à l'occasion. de petits mollusques d'eau.
La nidification se fait aux abords des ruisseaux à végétation aquatique dense (Marantacées) et a lieu ans
l'Ouest africain en août-septembre mais, en Nigeria, le docteur SERLE a trouvé un nid en juin à Loko sur
la Benoué.
Les Jacanas établissent sonventleurs nids à peu de distance les uns des autres sans qu'on puisse dire
qu'ils sont en colonies.
Dans la zone d'inondation du Niger, ils se réunissent en bandes très compactes dépassant plusieurs
milliers, mais en dehors de la nidification (Roussst.or, GUICHARO).
Parra capensis A. SMITH, 1839, Ill. Zool. S. Afr. Birds, pl. 32 (Algoa Bay).
L. 165; A. 85-95; A. 29-36; T. 31·36; B. 16-19. (ROBERTS).
O. 9. - Le front est emplumé, mais les plumes sont duveteuses. Le reste du plu.
mage ressemble à celui du jeune de Actophilornis africana et cette teinte", plus claire
persiste pendant toute la vie de l'oiseau. Les dimensions du petit Jacana du Cap sont
beaucoup plus faibles que celles de A. africana.
Œufs. - Trois à quatre œufs. Couleur de fond jaune brun presque entièrement
caché par de nombreuses lignes et taches noires. Très brillants. 32 X 24.
Distr. géogr. - L'Mrique de l'est, depuis la vallée du Haut Nil, vers le sud à travers
l'Ouganda, le Tanganyika, le Nyassaland, jusqu'au Cap.
Le petit Jacana du Cap, n'avait été trouvé en territoire français qu'une seule fois, par
le vétérinaire MALBRANT, sur les bords du lac Tchad, en 1934. li avait toutefois été
signalé antérieurement de la Nigeria, aux environs de Kano, IV, 1933, près de Sokoto,
II, 1934 (BOURDILLON); Maidougari (GUICHARD). Depuis lors au Soudan: GUICHARD,
" en 1944, sur le Niger et sur le lac Faguibine XI, l'a observé.
Écologie-Éthologie. - Ce n'est que depuis quelques années que ce petit Jacana a été rencontré dans
l'Ouest africain. MALBRANT l'a trouvé près de Fort-Lamy sur le Chari en 1934, en même temps que le
docteur BUXTON en envoyait au British Museum un spécimen tué par lui près de Kano en Nigeria du Nord.
Plus tard GUICHARO en octobre à Andoukou (Soudan français) retrouvait le même oiseau qui comme on
le voit, après avoir échappé pendant de nombreuses années aux recherches des naturalistes, a été finalement
trouvé dans les différentes colonies de l'Ouest africain, sauf les colonies côtières où s'étend la grande forêt.
C'est un oiseau relativement peu sauvage qu'on peut approcher facilement et qui rarement quille le
biotope particulier où il vit, sous le couvert des berges des ruisseaux ou lacs. Comme son congénère, se
tient sur les plantes aquatiques à larges feuilles, qui recouvrent souvent de larges étendues. Son genre de
vie comme on le voit, est donc le même que celui du grand Jacana africain. Il se nourrit de graines de
plantes aquatiques. On n'a pas jusqu'ici, soit au Tchad, soit en Nigeria trouvé le nid de ce petit Jacana
qui doit être construit de plantes aquatiques et flottant à peu de hauteur au-dessus de l'eau.
On a dû souvent confondre le Jacana du Cap avec les jeunes de l'Actophilomis qui, comme on le sait,
conservent leur livrée juvénile pendant au moins deux années avant de revêtir celle d'adulte.
Les plumes du front du Micropara conservent une apparence duveteuse pendant toute leur vie, alors que
le Jacana africain présente sur le front une petite plaque cornée qui devient plus apparente et bleuâtre
au moment de la période de reproduction, et qui n'apparaît que tardivement chez le jeune.
Famille ne comprenant qu'un seul genre d'oiseaux voisins des Bécasses, à bec plus
court. Mandibule supérieure dure et recourbée à l'extrémité. Tarse assez court, doigts
longs. Ailes relativement courtes. Douze rectrices. Femelles plus grandes que les mâles
et à plumage plus coloré.
La Hhynchée du Cap n'est pas rare dans l'Ouest africain: On l'a signalée du Sénégal :'
(VERR., DELARoQuE, RIGGENBACH); Almadis, III (MARCHE); Richard-Toll, II, Dakar,
XII (I.F.A.N.); - du Soudan: San, VI (BATES); Niamey, X ( H. MADSEN); Cercle
de Mopti, III (ROUSSELOT); - de l'Ouest-Tchad : Kalkala, V (GOLDING); signalée,
VI (BATES); - en Nigeria du Nord : provinces de Sokoto, Kano, Bauchi, (HUTSON,
SERLE) de XII à IV.
- en Gambie anglaise: elle est signalée (REND.); HOPKINSON la considère comme
migratrice; W. LOWE en a tué un spécimen nidifiant à Saba, 1; - Guinée portugaise:
Bissao (VERR.); - en Gold Coast : Accra, IX (RCHW.); Yegi, XII (POMEROY) ;
Koumassi, VI (HOLMAN); - de la Nigeria du Sud : Ibadan, V(KIND, MARSHALL) ;
Zaria, X et III (LIPSCOMB).
Du Gabon et du Moyen Congo : signalée (DU CHAILLU); Zambi, XlI (SACEGHEM);
N'Ganciu (BRAZZA.); MALBRANT et MACLATCHY l'ont en outre obtenue à Port-Gentil,
X; Loango (FALKENST.); - de l'Oubangui: XI (ALUNE); - du Tchad: Fort-Lamy,
VIII, IX (MALBRANT); lac Tchad nidifiant (BATES).
Écologie-Éthologie. - La Rynchée du Cap est un oiseau cosmopolite considéré comme migrateur au
moins dans certaines régions de l'Ouest africain. En Gambie, d'après HOPKINSON, il n'arriverait qu'en
juin pour repartir en avril. Par contre en Nigeria des spécimens ont été tués en avril, mai et juin.
En réalité ce sont plutôt des migrations périodiques saisonnières. Il est pour l'instant difficile de déter-
miner si cet oiseau demeure ou .non toute l'année dans l'Ouest africain.
De même, on n'a sur sa nidification possible dans nos régions que l'observation de W. LOWE qui en
Gambie a tué une femelle en janvier, qui venait de pondre, et celle de BATES qui à San (Soudan) en juin a
obtenu deux femelles aux organes sexuels déjà gros avec une chaine de petits œufs.
La Rynchée aime les zones marécageuses mais se trouve cependant dans les hautes herbes de la savane.
II.
324 - G. BOUET
Son vol est très rapide et très court, avec les pattes pendantes et l'oiseau ne s'envole en général qu'à
quelques mètres de l'observateur. De mœurs crépusculaires, c'est de bonne heure qu'il va à la recherche de
sa nourriture et tard le soir.
Les ornithologistes s'accordent à considérer cet oiseau comme polygame. Les femelles s'attaquent entre
elles pour la possession d'un mâle et se livrent à des danses nuptiales un peu analogues à celles du Corn-
battant, mais ici c'est la femelle qui joue ce rôle.
Aussitôt les œufs pondus, la femelle abandonne le nid laissant au mâle le soin de l'incubation et s'en va
à la recherche d'un nouvel époux.
Le cri qu'émeut la Rynchée du Cap ressemble à celui qu'on obtient en soufflant doucement dans le
goulot d'une bouteille.
Oiseaux de taille moyenne ou petite. Bec modéré, faible à la base, renflé et durci à
l'extrémité, avec sillons latéraux. Tarse allongé. Pattes à trois doigts, rarement quatre,
Le pouce, quand il existe, est très petit.
Charadrius pecuarius TEMMINCK, 1823, Pl. Col., liv. 31, pl. 183 (Cap de Bonne Espé
rance).
Syn. : Leucopolius pecuarius.
Fig. : DRESSER, Birds Europe., Suppl., pl. VIII.
L. 150; A. 95·104; Q. 40-43; T. 29·34; B. 15·17. Bec noir. Pattes gris verdâtre. Iris
brun sombre.
d. Q. - Front blanc limité en arriere par une bande étroite, transversale, poire.
Ligne sourcilière blanche se confondant sur la !'tuque avec celle du côté opposé et
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 325
formant collier. Strie noire au niveau des lores, contournant derrière l'œi1le bord infé-
rieur de la bande sourciliaire et venant ainsi border le collier blanc. Plumage du dessus
du corps brun cendré, les plumes bordées de fauve. Petites couvertures du bord supé-
rieur de l'aile noirâtre. Rémiges primaires brunes, noirâtres sur les barbes externes et à
la pointe la plus externe, avec la tige blanche en son milieu. Rémiges secondaires brun
sombre avec l'extrémité blanche. Sus-caudales brun sombre, blanches latéralement.
Rectrices médianes noirâtres, les autres blanches nu~ncées de brun, la plus externe en-
tièrement blanche. Partie inférieure blanche lavée de fauve sur la poitrine. Sous cau-
dales blanches.
Œufs. :- Deux œufs. Couleur de fond crème ou gris pierreux, dessiné de noir et de
quelques points confluants noirs soulignés de marques gris pierreux. Maximum :
32 X 22.
Distr, géogr. - Afrique, depuis le Sénégal et le Soudan, jusqu'au Cap. Madagascar.
Le Pluvier pâtre ne se rencontre qu'en Afrique et àMadagascar. Ce n'est pas un mi-
grateur.
Au Sénégal : on a des spécimens de Hann, VI, Malinka, XII, II, lac Tamna, III,
Cambarène, V (I.F.A.N.); il a été signalé autrefois par LAGLAIZE; - du Soudan :
bords du Niger, VIII; Niger supérieur, I, II (BATES); Tombouctou, VIII, Cabara,
VIII, IX (H. MADSEN); Niafounké, X (GUICHARD); - de la Nigeria du Nord; Bornou et
Sokoto, VI, Abeshi entre Loko et Ibi (HUTSON); Sokoto (BATES); - signalée de Gambie;
- en Gold Coast : signalé (PEL;); Fanti (USSHER); Accra, Cal> Coast (SHELL); réservoir
de Tamale (HoLMAN); nidifie dans les lagunes côtières d'après HOLMAN en VIII; - du
Cameroun : Bimbia au sud de Garoua (Rcaw.), - du Gabon et du Moyen Congo :
Port-Gentil et Cetté Camma, cap Lopez (DU CHAILLU); Loango, IV; Brazzaville, VII
(DYB.); côte du Loango, Landana (PETIT); Zambi, XII (SACEGHEM); N'Ganciou, l,
(BRAZZA.); Port-Gentil, X (MALBRANT); Chinchonxo (FALKENST.); - de l'Oubangui.
Chari : Haute Kémo, IV (DYB.); - de l'Ouest du Tchad : où il nicherait en juin (MAL-
BRANT).
Écologie-Éthologie, - Le Pluvier pâtre est un Charadriidé africain qui a été signalé dans tout l'Ouest
africain non seulement sur les côtes mais à l'intérieur où il niche sur les rivières et les lacs. Il a la curieuse
habitude de s'arrêter brusquement quand on l'observe et de tourner la tête de droite et de gauche. Il se
rencontre en général par petites bandes à la recherche de petits insectes et de larves dans la vase.
Le nid de.ce Pluvier est difficile à trouver Car l'oiseau le recouvre. dès qu'il le quitte, de matériaux
quelconques à sa portée: petites pierres, vase séchée, écorces d'arbres, etc. BATES a observé ce Pluvier sur
le Niger où il évite les rochers à fleur d'eau et les rapides et fréquente les zones cultivées aux abords du
fleuve. °
Sa couleur se confond avec celle de la vase et dès qu'il se sent en danger il s'arrête, s'accroupit et reste
immobile.
La nidification a lieu dans l'Ouest africain cn août sur la vase sèche de préférence aux bords sableux des
lagunes ou des fleuves.
Charadrius alexandrinus LINNÉ, 1758, Syst, Nat., lOc éd. p. 150 (Égypte).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 523.
L. 165-180; A. 100-118; Q. 48-55; T. 24-28; B. 15-20. Bec, pattes, iris noirs.
cr. Q. - Le front blanc donne naissance à une ligne également blanche passant
au-dessus de l'œil et se continuant en arrière. Une ligne noire va du bec à l'angle anté-
rieur de l'œil etau-delà. Poitrine blanche. Le plastron noir de C. hiaticula et C. dubius,
826 G. BOUET
n'existe plus en entier. Il se réduit à une grosse tache placée de chaque côté du corps
en avant de l'aile. Le dessus de la tête est noir en avant, brun cendré en arrière. Le
cou est blanc. Pas de bande noire en travers des épaules. Rémiges noirâtres, les pri-
maires à rachis en partie blanc, les secondaires plus ou moins blanches. Rectrices
médianes brunes, les autres blanches, lavées de gris, sauf les trois externes.
Distr. géogr. - Niche aux Canaries, à Madère, aux Açores, aux îles du Cap Vert,
la côte sud de l'Angleterre, la majeure partie de l'Europe et de l'Asie centrale; depuis
la Suède jusqu'à la Corée et au sud, le nord du Sahara, l'Égypte, l'Arabie et le Sind.
Hiverne en Afrique tropicale et du sud, dans l'Inde, la Chine du Sud, le Japon, Formose
et les îles de la Sonde.
Le Pluvier à collier interrompu qui migre en Afrique, n'est pas souvent rencontré
dans l'Ouest africain.
Aux îles du Cap Vert, il se rencontre par petites bandes et il y niche comme aux
îles Canaries du reste, mais il s'agit d'oiseaux résidant toute l'année dans ces îles. Les
migrateurs ne nichent pas.
Du Sénégal: LAGLAIZE l'a signalé il y a longtemps. Dans la collection de l'I.F.A.N.,
il figure en provenance de Cambérène, XII, 1; Malika, II.
Du Sierra Leone : on a de Wilberforce un spécimen, III (THOMPSON) tué dans une
bande de huit; - du Libéria : Robert's Port, X (BÜTT.); - en Nigeria du Sud: dans
la province d'Ondo, FouLKEs·RoBERTs l'a identifié sur des bancs de vase; - du Gabon
et du Moyen Congo : Landana, X, J, II (PETIT).
Êcologie-Êthologie. - Le Pluvier à collier interrompu est un oiseau cosmopolite qu'on trouve fréquem-
ment en Europe où il niche. Dans l'Ouest africain il est rare ainsi que le montre le relevé ci-dessus
des localités où il a été capturé. Au Sierra Leone il n'est signalé par THOMPSON qu'en hiver par petites
bandes en migration, disparaissant du jour au lendemain.
BANNERMAN nous dit qu'aux Canaries. où il est résident, on la trouve courant sur le bord de la mer,
par petites troupes à la recherche des mouches de sable, des peti ts crustacés et des petits mollusques
déposés par le flot. Il gratte également le sable pour en faire sortit les vers marins, dont se servent les pê-
cheurs comme appâts.
Écologie-Éthologie. - Ce petit Pluvier, comme on vient de le voir, n'a été observé que sur le Niger.
JI semble, d'après BATES qui l'a décrit, qu'il ne fréquente que les bancs de sable du grand fleuve et jamais
les bords où le sol est recouvert de végétation. On ne le voit que seul ou par deux ou trois, courant sur le
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 327
sable, L'examen de l'estomac a révélé la présence d'insectes et de petits mollusques, les insectes capturés au
nord de l'eau où ils sont rejetés par le courant, GUICHARD a récolté près de Niafounké, en octobrè, ce
Pluvier.
Aegialitis mechowi CABANIS, 1884, [oum, f. Ornith., p. 437; - 1885, idem, pl.
VI, fig. 2a (Angola). '
Syn. : Ch. m. pallidus auct.; - Ch. Heywoodi GREY; -,Ch. m. hesperius BATES.
L. 170; A. 98-104; Q. 45-49; T. 24; B. 15·17 (BATES). Bec noir. Pattes verdâtres,
fauve sur les métatarsiens. Iris brun.
O. 9. - Front et partie antérieure de la couronne, jusqu'à une ligne au niveau
du milieu de l'œil, blanc, limité par une bande étroite, par dessus la couronne, entre
les yeux, noire, et par une ligne partant du bec et traversant l'œil, également noire.
Le reste de la couronne, le manteau, le dos, les scapulaires, gris cendré. Couvertures des
ailes brun cendré teinté de blanc. Rémiges primaires brun cendré avec la bordure brun
sombre ainsi que l'extrémité. Secondaires brun clair, bordées intérieurement de blanc
et avec la pointe blanche. Les quatre rectrices, médianes brun, plus foncé vers la pointe,
les autres rectrices blanches. Tout le dessous blanc, la poitrine lavée de fauve rosâtre.
Les côtés du cou formant avec le derrière du cou une sorte de collier blanc.
Le jeune n'a pas de noir sur la tête" et très probablement aussi les adultes après le
plumage nuptial d'été.
Œufs. - Deux œufs. Couleur de fond brun jaunâtre. Décorés de nombreux points
irréguliers et de raies brun rouge foncé. 25,8 X 22,3.
Distr. géogr. - Ouest africain et Afrique centrale, depuis le nord de l'Angola
jusqu'au Nil Blanc.
Ce petit Charadriidé n'est pas très répandu dans la partie nord de l'Ouest africain
étudiée ici, et il est surtout susceptible d'être rencontré sur les côtes. Cependant; il a
été trouvé au Soudan: bords du Niger (BATES); Ségou, II (I.F.A.N.); - on le signale
en Ouest Tchad. En Nigeria du Nord: Amara, rivière Bénoué et bords du Niger
(Hursos): Loko, V (HART.); Lokodja, nid, II (SHUEL); Loko, nid, IV (SERLE); Au
Libéria : W. Lowz l'a capturé à Nana Kru, 1; - Gold Coast: Elmina (WEISS);
Volta, Fanti, VIII (USSHER); Accra, II; Cap Coast (SHEL., Buc HL.) ; lagune de Kéta,
nidifie en V (HOLMAN); - de la Nigeria du Sud: Warri (FOULKES-RoBERTS); Lagos,
de VIII à 1 (BOURDILLON); - du Cameroun: Bibundi, VII, Xll; Bekongolo (SJOST.);
Kribi, X (GROMIER); - du Gabon et du Moyen Congo : confluent de l'Ogooué
(MARCHE et COMPIÈGNE); Camma (DU CHAILLU); Landana (PETIT); Chinchonxo, IV
(LucAN) ; Eala (SCHOUTEDEN); MALBRANT et MACLATCHY l'ont obtenu à Kango, III
et Port-Gentil, X, et observé à Mouïla et Fougamou; Mayumba, XII (RoUGEoT); -
du Tchad: Fort-Lamy, sur le Chari (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Le Pluvier à front blanc de Mechow n'est pas très rare dans .I'Ouest africain
comme on le voit par la liste ci-dessus. On a cru qu'il était un oiseau strictement de rivage mais, d'après
le synonymie que nous donnons, sa zone de distribution s'étend aux fleuves, lacs, rivières des territoires
en visagés ici.
C'est un oiseau peu craintif qui se laisse approcher; il est rarement rencontré en bandes,mais on peut
observer des groupes à peu de distance les uns des autres, courant sur les plages, à la recherche des Insectes,
mouches en particulier, qu'on trouve sur les plantes marines arrachées par le flot et rejetées sur le rivage,
et où se réfugient également des petits crustacés semi-aquatiques.
Le docteur SERLE a trouvé sur la Bénoué en avril et mai des nids de cette espèce. En fin mai les jeunes
se réunissent en bandes de 15 à 20 individus.
328 G. BOUET
HOLMAN, en Gold Coast, a également observé la nidification du Pluvier de Mechow ct noté que l'oiseau
prépare à l'avance de petites cavités dans le sable où il déposera ses œufs plus tard.
En général, le nid est entouré de hautes herbes drues qui le cachent à la vue. Comme d'autres espèces
de Charadriidés, j'oiseau recouvre ses œufs en quittant le nid, avec des matériaux ramassés aux abords,
Charadrius hiaticula LINNÉ, 1758, Syst; Nat., lOe éd., p. 150 (Europe).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 525.
L. 175·190; A. 125.130; Q. 55-60; T. 23·26; B. 13-15. Bec jaune orange à la base,
noir à la pointe. Pattes jaune orange. Iris brun noir.
O. 9. - Le front est blanc ainsi qu'une bande partant de l'œil en arrière. Un
large collier complet autour du cou et tout l'abdomen. Une bande noire étroite part
de la base du bec qu'elle entoure en dessus, passe sur l'œil et s'étale sur la région de
l'oreille. Le dessus de la tête est noir en avant, brun en arrière. La nuque est brune .
. Un'plastron noir couvre la poitrine et se poursuit en arrière sur les épaules. Le manteau
est brun cendré. Le reste du dessous est brun cendré. L'aile est noirâtre. Les rectrices
médianes noires avec un peu de blanc à l'extrémité, les latérales plus ou moins brunes
avec l'extrémité blanche, la plus externe entièrement blanche.
En hiver, les parties noires sont moins larges et moins brillantes.
Distr. géogr. - Niche sur les côtes de l'Europe ainsi que sur les bancs des larges
rivières depuis les Iles Britanniques, le centre de la Suède, et les provinces baltiques,
jusqu'à la Méditerranée. Hiverne surtout sur la côte occidentale d'Afrique.
. Le Pluvier à collier est en hiver un migrateur qu'on rencontre sur les côtes de
l'Ouest africain.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 329
Écologie-Éthologie. - Le Pluvier à collier, facile il reconnaître aux trois bandes noues qui ornent
sa tête et son cou, est un migrateur d'Europe qui niche dans toute la zone paléarctique et se rend en hi-
ver sur les côtes ouest de l'Afrique d'où on l'a souvent rapporté.
II a évidemment les mêmes mœurs en Afrique qu'en Europe; il fréquente les bords de la mer et les bancs
de sable des grands fleuves.
Pour les naturalistes anglais, la sous-espèce qu'Ob. rencontrerait en Afrique occidentale ne serait pas
l'espèce type mais Charadrius hiaticula tundrae LOWE ainsi que nous l'indiquons ci-dessus.
Les deux sous-espèces ont une livrée d'hiver qu'il est impossible de distinguer l'une de l'autre. La solu-
tion de ce prohlème ne sera donnée que par le baguage des oiseaux nichant en Russie.
BATES a rencontré cet oiseau en fOI ~t au Cameroun, mais il s'empresse d'ajouter que le Pluvier à collier
qu'il a collecté deux fois en octobre et nuvembre circulait au milieu d'un village indigène, seul endroit
où le sol fût nu.
Il n'y a rien de particulier à signaler sur la nourriture de cet oiseau en Afrique; elle est celle de tous les
oiseaux d'eau fréquentant les grèves en Europe comme en Afrique.
Ecologie-Ethologie. - Le Pluvier de Forbes est beaucoup plus fréquemment rencontré dans l'Ouest
africain que l'espèce précédente. C'est un oiseau peu sauvage qui semble aimer le voisinage de l'homme.
On le rencontre aussi bien au bord des eaux qu'en forêt. Il semble que dans l'Ouest africain il est soumis
Il des migrations saisonnières locales, car, par exemple en Gold Coast, il n'apparaît qu'en novembre
. pour disparaitre au milieu de mai. Il en est de même en Nigeria où il arriverait cependant plus tôt.
11 A.
332 G. BOUET
Il fréquente les endroits où pousse une herbe rase comme les « courts» de golf ou de tennis, plus volontiers
que les bords de l'eau. C'est en Nigeria qu'on a observé pour la première fois, dans l'Ouest africain la
nidification du Pluvier de Forbes, Cet oiseau y arrive dès la fin de la saison des pluies en fin octobre.
Le premier nid trouvé en juin était placé sur un rocher de granit où de place en place poussaient quelques
graminées dans les rares poches où s'était accumulé un peu de sable. Le nid était caché par ces plantes.
Par deux fois l:observateur anglais, en juillet et août, trouva un nid contenant deux œufs du Pluvier de
Forbes, situé sur un rocher dans des conditions absolument semblables.
De cette observation on peut déduire que pendant toute la saison sèche le Pluvier de Forbes fréquente
les endroits découverts puis, dès le début des pluies gagne des régions où, en Nigeria du moins, le terrain .
devient rocheux et où il trouve le biotope qu'il recherche pour nidifier.
Tringa squatarola LINNÉ, 1758, Syst. Nat., 10e éd., p. 149 (Suède).
Syn. : Tringa helvetica auct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 515-517/19.
L. 280-300; A. 190-200; Q. 75-90; T. 40-45; B. 26-30. Bec noir, pattes gris noirâtre.
Iris brun noir.
Ô. 9. - Hiver. Face supérieure brun noirâtre tachée de jaunâtre et de blanchâtre.
Face inférieure blanche à taches grises et brunes, plus ou moins allongées, au cou, à la
poitrine, au flanc et aux sous-caudales.' Queue blanche barrée de brun surtout sur les
rectrices médianes et moyennes qui ont le bout jaunâtre.
En plumage de noces, le dessus du corps est noir griselé de blanc et de gris. Le dessous
du corps est noir profond. Il estséparé du dessus par une bande blanc argenté. Queue
blanche barrée de bandes noires. Le dessous de l'aile est blanc avec des plumes nette-
ment noires. Cet oiseau possède un doigt postérieur rudimentaire et pourvu d'un ongle.
Distr. géogr. - Niche dans la toundra d'Europe et d'Asie depuis la péninsule Kanin
jusqu'à la Sibérie dans l'est, l'Ile Wrangel. En Amérique du Nord depuis l'Alaska le
long de la côte de l'Arctique et les iles à l'est de Bafin et Southampton.
Émigre au sud à travers l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord pour hiverner en
Afrique, Madagascar, l'Inde, les Indes orientales, l'Australie, le sud des États-Unis,
les Indes occidentales, le Sud-Amérique jusqu'au Chili et au Pérou.
Le Vanneau pluvier est un migrateur d'Europe et d'Asie qu'on rencontre dans tous
les coins du monde en hiver.
Du Sénégal: il a été signalé (VERR.); l'I.F.A.N. en possède un spécimen de Joal, IX;
- de la Gambie anglaise: X (RENDALL) ; ....:.... au Sierra Leone: a été signalé par W. LOWE
de l'île Tasso; Aberdeen Creek, IX à XI (NORRIS); - du Lihéria : Nana Kru, 1 (W.
LOWE); - de la Gold Coast: signalé (PEL); Accra, X (RCHW. et WINTERBOTTOM);
Keta, XI (HOLMAN); - en Nigeria du Sud : il a été vu par CLARKE; Lagos fin août en
plumage de noces (BOURDILLON); province de Warri à l'embouchure des rivières en
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 333
Êcologie-Êthologie. - Le Pluvier suisse n'est pas rare pendant l'hiver en Mrique occidentale. C'est
un migrateur paléarctique régulier, mais il semble que sa présence dans l'Ouest africain ait été constatée
toute l'année. Il s'agit sans doute de jeunes Pluviers de l'année n'ayant pas encore acquis la maturité
sexuelle.
C'est de septembre à mars que la majorité de ces Pluviers apparaissent dans l'Ouest africain, Da se
rencontrent par petites troupes variant de 6 à 12 individus, fréquentant les berges vaseuses des fleuves,
le bord de la mer, les lagunes.
Au moment du flot il. se perche volontiers sur les basses branches des palétuviers (W. LOWE). Du fait'
de sa nidification dans l'extrême nord de l'Europe et de l'Asie, il quitte la côte d'Afrique de bonne heure,
pour arriver vers le milieu de juin dans ses zones de ponte.
Nous n'insisterons pas sur sa nourriture en Afrique qui est sensiblement la même que dans la zone
paléarctique.
Écologie-Éthologie. - Le Pluvier du Sénégal est un oiseau africain répandu sur tout ce continent,
mais assez rare dans l'ouest. Quoique décrit par LESSON du Sénégal, on ne semble pas l'avoir capturé
de nouveau sur ce territoire. Jusqu'ici il ne figure pas dans la collection de l'l.F.A.N.
BATES le considère comme un oiseau de rivage ne pénétrant pas dans l'intérieur. Des spécimens recueil-
lis par MALBRANT à Brazzaville montrent que ce Pluvier pénètre assez profondément dans les terres l'il
334 G. BOUET
y trouve son biotope .familier et sa présence sur le Pool montre qu'il s'adapte aux grands lacs et !lUX larges
fleuves. Il a été du reste observé sur les bords du lac Victoria Nyanza,
Quand il est dérangé le Pluvier du Sénégal, qui vit en général par petites bandes de 5 à 8 individus,
s'envole en poussant des cris perçants.
Des femelles tuées à Ouagadougou en mai par BATES, avaient les ovaires avec un chapelet d'œufs en
formation de la grosseur d'un petit pois. Ces Vanneaux se rencontrent en bandes de 3 à 8 individus parcou-
rant les espaces dénudés de la brousse, s'arrêtant brusquement pour repartir ensuite en courant, jusqu'à
ce que, conscients d'un danger, ils prennent leur vol en poussant des cris rauques mais pour se poser à
nouveau quelques centaines de mètres plus loin. .
Ce Vanneau n'est pas un oiseau de marais ou fréquentant les bancs de sable des rivières. Il lui faut un
terrain découvert, sec, et par les soirs de clair de lune on 'le trouve souvent sur ce biotope qu'il préfère
à tout autre.
Les nids trouvés par le docteur SERLE près de Sokoto étaient situés dans un terrain sec, dénudé, formés
par une légère dépression du sol ct les bords en étaient tapissés de vase sèche.
Écologie-Éthologie. - Ce Pluvier reconnaissable à une caroncule qui orne la tête en avant et au-dessus
de l'œil et à un éperon peu visible à la jointure carpienne, est rare dans les collections en provenance de
l'Ouest africain. On ne l'a pas jusqu'ici trouvé au nord du Togo, mais il est plus commun en A.E.F. et sa
présence a été notée jusqu'à Zemio sur le M'bomou.
C'est un oiseau que CHAPIN considère comme un migrateur local, ne traversant la zone forestière du Congo
belge qu'en migration, par bandes de 15 à 20 individus à la recherche d'un sol dégagé, souvent près des
bancs de sable des rivières.
En novembre et décembre des bandes passent ainsi, s'arrêtant pour passer la nuit et disparaissant le
lendemain. Pendant les mois qui suivent on ne rencontre plus un seul de ces Pluviers. On a trouvé des
insectes, fourmis en particulier, à l'examen du contenu stomacal. On n'a pas de renseignements concer-
nant la nidification de ce Pluvier dans l'Ouest africain où il ne semble séjourner que pendant les mois de
la saison sèche; il fréquente alors les champs de manioc et d'arachides.
336 G. BOUET
de l'œil et le derrière du cou, ainsi que la nuque blanc pur. Manteau, scapulaires et
couvertures de l'aile, terre de sienne, passant au cendré sur les couvertures médianes
et au blanc sur les grandes couvertures: Primaires et secondaires les plus externes, bleu
noir. Sus-caudales et base de la queue blanc, la moitié terminale des rectrices, bleu noir,
terminée de blanc sauf les rectrices médianes. Ventre, cuisses, sous-caudales et axillaires,
blancs. A l'articulation carpienne de l'aile existe un éperon noir recourbé, adhérant à
l'os, plus long chez le a que chez la Q (fig. 66 (3), p. 336).
Œufs. - Trois à quatre œufs. Couleur de fond chamois avec une teinte verdâtre et
marqué de points et de taches noirs, plus rapprochés au bout le plus large, souligné de
rosâtre.}7-43 X 27-30,5.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 337
Dist. géog: - Niche sur les grandes îles de l'est de la Méditerranée, la Syrie; la
Palestine, l'Égypte, l' Afrique, au sud du Sahara, du Sénégal à l'Éthiopie, vers le sud,
jusqu'à la Nigeria, le lac Edouard et le Tahganyika.
Le Pluvier armé du Sénégal est commun sur tous les fleuves de l'Ouest africain,
mais peut être rencontré dans les régions d'épineux.
De l'Air : Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); - du Sénégal : il a été signalé par (M.
ADANSO:'\, 1AGLAISE, LINDER); Dakar, M'Bao, III (MARCHE) : environs de Saint-Louis,
IX (Dr TIiIBOUT); Rufisque (MARClIE); Richard ToU, V, IX; Dagana; lac M'Bouar,
III; Malika VI; M'Bour, VII (LF.A.N.); - du Soudan: bords de la Gambie et de la
Falémé (BouET); signalé, VII (BATEs); Bamako, IV; Mopti, V; Tombouctou, nids, VI
(H. MADSEN); sur le Bani, VI (BouET); très commun cerrle de Mopti, II (RoussELOT);
Bamako, VI (I.F.A.N.); - de l'Ouest-Tchad: Kalkala, I, II (GOLDING); - de la Nigeria
du Nord: provinces de Sokoto, Kano, Bauchi, (Hursos): rivières Yedseram et Gougila,
est de Bauchi (BATEs); le docteur SERLE à Yelma, sur le Niger (Sokoto) a trouvé ce
Pluvier nichant en mai.
De la Gambie anglaise : MOLONEY l'a signalé; HOPKINSON l'a. trouvé nichant à
Sallikenni, III; - en Casamance: signalé par VERREAUX; - en Guinée portugaise:
Gunnal; - de la Côte-d'Ivoire: sur le Comoé, Bettié, Alépé; sur le Bandama: Ahuacré,
Tiassalé (BouET); - en Gold Coast: réservoir de Tamale; _. du Dahomey: Agouagon
(Ouémé); Karimama (bords du Niger), (BouET); du Cameroun : ReiBouba, IX
(I.F.A.N.); - de l'Oubangui-Chari: signalé sur le Yangou (IpPY), XII; pas très commun
dans la Ouaka (BLANcou); - Tchad: lac Tchad, Chari, Fort-Lamy, VIII (MALBRANT).
. Écologie-Éthologie. - Le Pluvier armé du Sénégal est un des Charadriidés africains le plus communé-
ment rencontré dans l'Ouest africain comme du reste dans le nord de l'Mrique, l'Égypte, la Syrie, etc. On
le trouve aussi bien dans les marais ct sur les bords des fleuves, que dans lrs champs cultivés à proximité
d'une rivière. Il semble toutefois que son biotope préféré soit les bancs de sable des grands fleuves.
n vit solitaire ou par couples au moment de la nidification mais, après l'élevage des jeunes, des petites
bandes se réunissent souvent sur les bancs de sable où inlassablement ils poussent des cris monotones qu'on
peut entendre aussi bien la nuit par clair de lune qu'en plein jour. ET). Guinée, HOPKlNsoN a trouvé le
nid du Pluvier armé en mars, au fond d'une dépression, dans la vase séchée d'un marais. Nous aVOI\8
personnellement trouvé en mai, à Louqsor dans la Haute Égypte, un nid de ce Pluvier, sur un étroit banc
de sable du Nil, dans une petite dépression peut être creusée par l'oiseau lui-même, mais sans aucune trace
de matériau quelconque. Le nid ne contenait que deux œufs. CP. furent les cris incessants poussés par
l'oiseau, qui ne cessait de voltiger autour de nous, qui nous amenèrent à penser que son nid était certaine-
ment sur le banc de sable où nous avions abordé.
L'époque de nidification varie suivant les lieux où on l'observe. MADSEN à Tombouctou a trouvé des
nids en juin-juillet. Le docteur SERLE en Nigeria du nord a constaté que la période de nidification s'éten-
dait pendant la saison des pluies.
La nourriture de ce Pluvier consiste en insectes, mais crustacés ct mollusques ont été trouvés à l'esa-
men de l'estomac.
Parra senegalla LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd., p. 259 (Sénégal).
Fig. : SWAINSON, Birdsof W. Afr. II, pl. 27.
L. 320-350; A. 213-240; Q. 87·100; T. 76-91; B. 30-34. LYNE5 a constaté que la taille
de ce Vanneau s'accroît de l'ouest à l'est, pour atteindre en Abyssinie une moyenne de
l'aile de 345 mm.
rJ. 9. - Front blanc. Sommet et côtés de la tête: brun clair, avec les stries rachi-
diennes noirâtres (fig. 66 (2), p. 336). Le reste du dessus gris brun. Couvertures médianes
grises. Grandes couvertures presque blanches. Rémiges primaires noires. Les secon-
338 G.BOUET
da ires les plus externes hlanches à la hase, noires à l'extrémité. Les sus-caudales et la
partie ha sale des rectrices hlanches, l'extrémité noire. Les rectrices médianes avec une
large partie de l'extrémité hrune; les autres avec cette même extrémité hlanche. Joues,
côtés de la face et du cou, hrunâtre tacheté de hrun noir. Menton et partie supérieure de
la gorge, noir foncé. Partie supérieure de la poitrine, gris brun, passant au gris au
ventre. Les sous:caudales légèrement teintées de jaunâtre. Sous-alaires hlanches. Un
éperon au niveau de l'articulation carpienne, de taille moyenne chez le plus court cr,
chez la 9. Une caroncule pendante, en forme de feuille, entre l'œil et la hase du"hec,
jaune' en partie, rouge à sa hase.
Chez le jeune, le front et la gorge sont hruns au lieu de blanc et noir comme chez
l'adulte.
Œufs. - Deux œufs. Couleur de fond hrun chamois fortement tacheté de noir et de
hrun chocolat. Ces taches sont plus confluentes au gros hout. 47,5 X 32.
Distr. géogr. - Afrique tropicale, dans la zone des steppes sahéliennes à mimosées,
du Sénégal jusqu'au Darfour, au sud, jusqu'au Nord-Cameroun et à l'est jusqu'à
l'Ouganda.
Il marche tantôt lentement tantôt en courant, et son vol est puissant mais très rapide. En vol il ne cesse
de pousser des cris aigus. Sir Harry JOHN5TON lui attribue un rôle particulier vis-à-vis du crocodile qu'il
débarrasserait des sangsues qui parfois se fixent dans l'interstice des alvéoles dentaires du saurien. L'oiseau
viendrait, dit le naturaliste anglais, délicatement extirper le" parasite ct deviendrait ainsi le commensal
du puissant saurien.
On a attribué le même rôle au Pluvian égyptien, Nous l'avons nous-même constaté sur la Gambie.
La nourriture de ce Pluvier consiste en petits crustacés, crabes et crevettes de" rivières, mollusques
d'eau et insectes, mélangés à des grains de sable.
La nidification a lieu en mai en Nigeria (HUT50N) sur le sable, dans une dépression que creuse l'oiseau,
et qu'il entoure de cailloux.
Le docteur SERLE a observé que sur les grands fleuves ce Pluvier disparaî: dès que les eaux sont hautes
pour revenir dès que la baisse des caux se fait sentir. En fin avril sur la Bénoué et le Niger, les nids apparais-
sent, ils sont placés à peu de distance du bord dc l'eau ce qui permet à l'oiseau dc se livrer au manège
qu'a observé SERLE: au plus fort dc la chaleur, l'oiseau va de son nid à la rivière, revient au nid ct déverse
sur ses œufs l'eau fraiche qu'il vient d'absorber. On conçoit que l'instinct déployé par ce Pluvier a pour but
d'abaisser la température des œufs, dont l'embryon serait tué par l'excès de chaleur ambiante. Ce manège
dure tant que la température extérieure reste élevée. D'une façon générale les nids sont espacés les uns des
autresêplacés dans' une excavation du sol et bordés de petits brins de bois ou de petites pierres; hi ponte
est de 2 à 3 œufs.
Au Cameroun, des nids ont été trouvés sur le Moungo et le Mémé en décembre et janvier, époque où
les caux de ces rivières sont basses.
" y a là une adaptation éthologique intéressante.
Charadrius himantopus LINNt, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 15 (sud de l'Europe).
Syn. : H. candidus auct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 535-536.
L. 340-400; A. 230-24{); Q. 78-90; T. 115-125, B. 66-70. Bec noir. Pattes roses déme-
s.urément hautes. Jambe dénudée sur presque toute sa longueur.
d. Été. - Le plumage est blanc avec la face inférieure lavée de rose, l'arrière de la
tête et le haut du cou jusqu'à l'œil, le haut du manteau et l'aile noir à reflets verdâtres,
la queue gris clair.
9. Été. - Un peu plus petite, le noir du plumage avec peu de reflets et lavé de brun,
le derrière de la tête taché de gris et de brun. Le manteau est noir brun.
d 9. Hiver. - La tête et le cou entièrement blancs, pas de rose à la face inférieure,
le reste à peu près comme au printemps.
Distr. géogr; - Niche dans les régions- méditerranéennes jusqu'à l'embouchure du
Danube, steppes de la Russie méridionale, Asie du Sud jusqu'en Chine, et le sud de
l'Arabie, l'Inde, Ceylan, les États malais, l'Égypte, l'Afrique au sud du Sahara, Ma-
dagascar.
L'Échasse blanche migrateur d'Europe se rencontre fréquemment dans l'Ouest
africain. De l'Air : Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); - du Sénégal: signalé (DELBR.,
DELAROQUE); sur le Sénégal près l'île à Morphil, 1 (BOUET); Richard ToU, l, Linguère,
XI,Malika,II,XII,Hann près Dakar, IX. (I.F.A.N.); - du Soudan: Dori, III (THlBouT);
Mopti, 1 (BATES); Tombouctou, VIII, juv., Cabara, VIII ad (H. MADSEN); signalé
cercle de Mopti de XI à IX (ROUSSELOT); Bamako (I.F.A.N.); - de l'Ouest-Tchad:
Kalkala, 1 à III, Bornu, IX, XI (GOLDING); Kano, XII (MADSEN); - de la Nigeria du
Nord : Zimfara, Sokoto, Loko, V (HARTERT); rivière Gongila; à l'ouest de Biu (BATES);
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE
Êsologie-Êthologie. - L'Échasse blanche est un migrateur d'Europe et d'Asie qu'on trouve en hiver
dans l'Ouest africain depuis l'Air jusqu'au Tchad et vers le sud jusqu'au Congo portugais. Il semble cepen-
dant qu'un certain nombre de ces oiseaux sont résidents dans l'Ouest africain. où l'on a trouvé des jeunes
en premier plumage d'hiver (Tombouctou, VIII, H. MADSEN). Dans la province de Sokoto, (Nigeria du
nord) le docteur SERLE a observé des bandes d'une dizaine d'oiseaux dans les lacs et marais permanents
de cette proviace, et leur nombre ne semble pas décroître en saison des pluies.
C'est en Gold Coast, près d'Accra, que les premiers nids de l'Échasse blanche ont été trouvés dans l'Ouest
africain, à partir de mai (LAKE, HOLMAN). Les nids trouvés par HOLMAN près de Kéta, étaient placés sur
les bords vaseux d'un marais, parmi l'herbe basse qui pousse ordinairement dans ces conditions. La plu-
part des nids contenaient quatre œufs placés au centre d'une dépression creusée par l'oiseau dans la vase,
mais sans aucun apport de matériaux.
Les œufs sont semblables à ceux de l'Échasse blanche en Europe: leur teinte générale est vert jaunâtre
avec des taches irrégulières noires et des zébrures de brun et sépia plus accentuées au gros bout,
Les dimensions des œufs sont: maxima 46 X 31,S, minima 40 X 31.
La biologie de l'Écharse en Afrique ne diffère pas de celle de l'oiseau en Europe. Elle aime, en Mrique
comme en Europe, marcher dans l'eau peu profonde à la recherche des petits mollusques, Crevettes,
larves nageant en surface. A la fin de l'hiver bon nombre d'Échasses remontent vers le nord pour aller
nidifier dans les zones paléarctiques. .
Tringa interpres LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 148 (Gothland).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 532.
L. 210-240; A. 147·150; Q. 52-{i5; T. 24-25; B. 20-25. Bec noir. Pattes orange. Iris
brun noir. .
cf <;>. Été. - Bec court, conique, très légèrement retroussé à la pointe. Pas de pal.
mures aux doigts. Tête et dessus du cou blancs avec des raies noirâtres au vertex et
. à l'occiput et souvent des taches brunes au cou. Haut du manteau noir taché de roux,
haut du dos et sus-caudales inférieures blancs, souvent partie du croupion et sus-cau-
dales supérieures noirâtres. Face inférieure blanche avec le bas du cou et la poitrine
G. BOUET
noirs. Un trait noir du front vers l'œil rejoignant une moustache descendant sur le
côté du cou. Rémiges primaires brun noir à rachis blanc, secondaires en grande partie
blanches. Sus-alaires hrun noirâtre, tachées de roux, les grandes largement hordées
de hlanc. Rectrices aux deux tiers hlanches, noirâtres dans le tiers distal, avec souvent
le hout hlanchâtre, les extrémités avec beaucoup plus de hlanc.
d. 9. Hiver. - Bien moins hlanc, de noir pur et de roux dans le plumage qui est
aussi plus maculé. .
Distr. géogr. - Niche sur les côtes du Groenland,en Islande, dans le nord 'de l'Eu-
rope,l'Asie, le nord-ouest de l'Amérique du Nord; de la Scandinavie à l'Alaska, Nouvelle
Zemhle et îles de la Nouvelle Sibérie inc1uses,au nord de la latitude 16030', vers le sud,
îles du Categat, Rügen, golfe de Riga, et à l'est, le Kamchatka, îles du Saint-Laurent
et l'ouest de l'Alaska. Hiverne depuis les Iles Britanniques, la Méditerrannée, les côtes
de l'Inde, le sud de la Chine,le Japon, les Hawaï,la Californie,jusqu'au sud de l'Afrique,
Madagascar, l'Archipel malais, l'Australie, la Nouvelle Zélande, les îles du Pacifique,
archipel des Galapagos, la côte ouest de l'Amérique du Sud et jusqu'au Chili.
Le Tourne-pierre est aussi un migrateur du nord qui se rencontre en hiver sur les
côtes de l'Ouest africain.
Il a été signalé du Sénégal: Galam (VERREAUX); - du Soudan: Gao, IX (H. MADSEN) ;
- de la Gambie anglaise: signalé, XI (RENDALL); MARCHE l'a tué au cap Sainte-Marie,
et HOPKINSON l'a encore rencontré en IV; - VERREAUX et REICHENOW le mentionnent
en Casamance; - de la Guinée portugaise: Bissao (BEAUD.); - Il n'à pas été signalé
des côtes de la Guinée française; - du Sierra- Leone: Tasso Island, Yatward Island
(W. LOWE); sur la riv. Rokelle en plumage de noces en VIII (NORRIS); - du Libéria:
Nifu, XII (W. LOWE); - de la Gold Coast: lagune de Keta (HOLMAN); - de la Nigéria
du Sud: sur les rivages de la province deOndo (FOULKES-RoBERTS); Lagos, X (MAc-
LEARN); - du Gahon et du Moyen Congo : île Corisco (DU CHAILLU); Chiloango
(LUCAN); Landana, XI, XII (PETIT); Mayumha, XII (ROUGEOT).
Haematopus ostralegus LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 152 (Nord Baltique
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 533.
L. 410-430; A. 245-260; Q. 105-120; T. 44-48; B. 70-75; hec rouge orange, jaunâtre
à la pointe. Pattes chair. Iris rouge vineux.
d. 9. - Le hec droit est légèrement comprimé latéralement. Étroite palmure
à la base des doigts. Le plumage est noir lustré avec le croupion, les sus-caudales, la
face inférieure, à partir de la poitrine, la paupière inférieure, une tache sur les rémiges
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROP.ICALE 343
primaires, la plus grande partie des rémiges secondaires, un large miroir aux sus-
alaires et la moitié proximale de la queue blancs. En hiver le noir plus terne.
Distr. géogr. - Niche sur les côtes d'Europe, jusqu'à Arkangel et vers le sud du nord-
ouest de l'Espagne, la mer Baltique, les côtes de la Macédoine, de l'Asie Mineure, la
mer Noire et la Caspienne.
Haematopus Moquini BONAPARTE, 1856, C.R. Ac. Sc. Paris, t. 43, p. 1020 [Afrique].
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VU, pl. 553.
L. 450-495; A. 270-294; Q. 105-120; T. 50-55; B. 69-74. Bec vermillon. Pattes rouge
rosé. Iris rouge. Paupières orange.
a. 9. - Le plumage de cet Huîtrier est entièrement noir brillant, en dessus et en
dessous. Les barbes internes des primaires ainsi que le rachis des rectrices, également.
Cet Huîtrier, qui semble remplacer l'espèce européenne dans le Sud-Afrique, a
été signalé au Gabon par VERREAUX. Depuis lors, aucune capture authentique n'a été
faite, dans cette région. Aussi ne l'inscrivons-nous ici que pour appeler l'attention de
nos lecteurs sur la possibilité de rencontrer cette sous-espèce sur la côte gabonaise.
Œufs. - Non décrits.
,
G. BOUET .
. Distr. géogr. - Côte et îles du Sud-Afrique, depuis ·Walfish bay jusqu'à 'Natal, Par-
fois sur les côtes du Gabon et du Loango.
L'Huîtrier noir est une espèce sud-africaine qui a été signalée par VERREAUX. Ce record
a été accepté par tous les auteurs, mais BANNERMAN met en doute sa présence dans cette
région de l'Ouest africain.
Dans son ouvrage récent sur les oiseaux du Gabon et du Moyen Congo, R. MALBRANT
cite l'Huîtrier noir comme ayant été signalé par VERREAUX, mais ajoute que ce record
mériterait confirmation car ni lui ni MACLATCHY ne l'ont rencontré sur les côtes
gabonaises.
Écologie-Éthologie. - L'Huîtrier du Cap est un oiseau du Sud Afrique, qui aurait été rencontré dans
l'Ouest africain vers 1850, où il avait été signalé du Gabon par les frères VERREAUX. Depuis lors sa présence
possible, dans cette partie de l'Afrique, a été discutée par les naturalistes actuels qui la mettent en doute
(BANNERMAN, CHAI'IN). Récemment MAL BRANT et MACLATCHY. dans leur ouvrage sur la faune de l'Équateur,
africain français, disent que malgré leurs rechercbes, poursuivies depuis plus de vingt ans au Gabon,
ils n'ont pas réussi à recueillir cet oiseau. .
Nous ne l'avons signalé ici que pour permettre aux collecteurs, opérant sur les côtes du Gabon, de recon-
naitre I'Huîtrler du Cap. Sa livrée noire ne peut manquer d'attirer l'attention.
.Recurvirostra avosetta LINNÉ, 1'158, Syst. Nat., lOe éd., p. 151 (sud de l'Europe).
Fig.. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 534.
1. 430-470; A. 220-230; Q. 75-90; T. 85-90; B. 75-90. Bec noir. Pattes bleu clair.
Iris brun. Le bec est long, grêle, flexible, pointu et fortement retroussé. Pattes très
longues, grêles et la jambe dénudée sur une grande étendue au-dessus de l'articulation
du tarse.
cf. 9. Ét.é - Le plumage est blanc avec le bonnet, le dessus du cou, partie des
scapulakres, petites et moyennes, sus-alaires et rémiges primaires et la queue, noir
Jl,.
.346 G. BOUET
Écologie-Éthologie. - Le Bécasseau cocorli est comme les deux espèces précédentes un migrateur
paléarctique. On sait qu'il niche dans les régions arctiques de l'Asie. Il est de ce fait même, beaucoup
plus fréquemment rencontré dans l'Est africain que dans l'Ouest où cependant il n'est pas rare, ainsi
que nous l'avons vu ci-dessus, Il ne se cantonne pas sur les rivages Ouest africains et pénètre fort loin
sur les grands fleuves, Niger, Congo.
Sa biologie en Afrique ne diffère ras de eelle qu'elle est en Europe et en Asie où il passe également en
migration. .
Sa présence en Afrique s'étend depuis octobre jusqu'en mai et BATES, au Cameroun a eu l'occasion d'o.»
tenir un individu en plumage de noces en fin juin et NORRIS, au Sierre Leone en août.
Le Bécasseau eocorli s'attarde donc volontiers en Afrique, son instinct le poussant à n'arriver sur ses
lieux de nidification qu'en plein été. .
Nous n'insisterons pas sur son genre d'alimentation en Afrique, qui est celle de tous les oiseaux de rivage
migrateurs.
Ajoutons qu'on le rencontre fréquemment en Afrique, en bandes nombreuses à la recherche de sa nour-
riture, dans la vase qui se découvre au fur et à mesure du desséchement des marais pendant la saison sèche.
Tringa alpina LINNÉ, 1758. Syst. Nat., lOe éd., p. 149 (Laponie).
Syn, : E. variabilis auct,
Fig. : DRESSER Birds Europe, VIII, pl. 548:
L. 170-200; A. 108·120; Q. 45·53; T. 21-26; B. 25-35. Bec et patte noir. Iris brun
foncé.
d. 9. Hiver. - Front et sourcil grisâtre. Face supérieure gris brun, les plumes fon-
cées du milieu, plus claires au bord. Rémiges et sus-alaires brunes liserées de gris,
plus clair et étroit aux premières. Rectrices médianes brun foncé, latérales gris brun
bordé de blanc. Face inférieure blanche, le cou et la poitrine légèrement lavés de gris
et avec quelques stries brunâtres.
Plumage de noces. - Dessus du corps fauve taché de noir. Front et sourcil blanc.
Menton blanc. Cou et poitrine blanc gris avec taches allongées brun foncé. Abdomen
blanc avec à sa partie antérieure une énorme tache brun noir. Cette tache disparaît
en hiver.
Distr. géogr. - Niche en Islande, les Féroé et en Europe et Asie depuis Je nord de
la Scandinavie, jusqu'à la péninsule Yalmal, la Nouvelle Zemble et le Spitzberg. Les
limites au sud étant Pokow, la Haute Volga, le Bas Obi. Hiverne dans la région méditer-
ranéenne, le nord-est de l'Afrique et l'Asie du sud-ouest.
OISEAU~ DE L'AFRIQUE TROPICALE 349
Le Bécasseau variable, migrateur bien connu, semble ne pas avoir été rencontré
jusqu'ici dans l'Ouest africain, mais il est fréquent en hiver en Abyssinie et dans tout.
l'Est africain ainsi qu'aux Canaries et aux îles du Cap Vert.
Écologie-Éthologie. - Nous n'avons cité dans cet ouvrage le Bécasseau variable que parce qu'il a été
signalé aux Canarie~ et aux lies du Cap-Vert où BANNERMAN et BOYD ALEXANDER ont pu l'observer. BAN-
NERMAN le dit de passage aux Canaries de la fin de février à la fin de mai remontant vers le nord.
Nous appelons l'attention des collecteurs sur la possibilité de sa présence sur nos côtes africaines en
hiver.
Tringa canutus LINNt, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 149 (Suède).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 555·556.
1. 245·260; A. 155-162; Q. 58-65; T. 28-30; B. 33-35. Bec et patte noir verdâtre
ou brun. Iris brun.
0.9. Hiver. - Face supérieure gris clair, avec des taches brunes à la tête et au cou,
les plumes du manteau et la plupart des sus-alaires à rachis brun et liserées de blan-
châtre. Sus-caudales blanches à bout noir. Face inférieure blanche avec de petites taches
brunes allongées sur le cou, le haut de la poitrine, le flanc et un peu les sous-caudales.
O. 9. Été. - Bonnet, dessus du cou et manteau roux. tachés de noir, croupion brun
cendré taché de blanchâtre. Sus-caudales blanches, rayées de noir avec un peu de roux ..
Sourcil, joue et face inférieure, jusqu'au bas-ventre roux vif, région anale et sous-
caudales blanches lavées de roux et un peu tachetées de noir. Rémiges primaires et sus-
alaires antérieures brun noir, les premières à rachis blanc. Autres sus-alaires brunes
liserées de grisâtre. Rectrices brunâtres bordées de blanchâtre.
Distr géogr. - Niche au Spitzberg, le nord-ouest du Groenland, et la péninsule
de Tamyr. Hiverne en Afrique,
Le Bécasseau maubèche a été rarement rapporté de l'Ouest africain. Il est à recher-
cher par les naturalistes, se trouvant au bord de la mer dans l'Ouest africain.
RIGGENBACH en a tué au Rio de Oro; - des spécimens de Gambie existent au Bri-
tish Museum. li y avait jadis été signalé par RANDALL. HOPKINSON pense qu'il s'y
rencontre en hiver, mais n'est pas affirmatif.
Le British Museum possède des spécimens de l'Ashanti en Gold Coast et il a été
signalé de Teski en VllI (FARMAN).
Au Gabon: sa présence est probable d'après MALBRANT et MACLATCHY.
Écologie-Éthologie. - La Maubêche. dont la taille dépasse celle de la plupart des Charadriidéa que nous
avons jusqu'ici étudiés, est un oiseau migrateur en Afrique où il fréquente les estuaires des fleuves, les bancs
de sable, et les rivages de la mer, mais jusqu'ici il a été rarement obtenu dans l'Ouest africain.
On sait qu'en Europe on le rencontre souvent en grandes bandes, mais toujours sur le bord de la mer.
Sur la côte de la Guinée portugaise il passerait en septembre et octobre en troupes importantes qui vont en
diminuant en novembre et décembre. poursuivant leur voyage vers le sud. Les bandes reparaissent en mai
montant vers le nord (PETIT.)
Cependant les naturalistes d'une façon générale le considèrent comme rare sur les côtes Ouest africaines.
BANNERMAN ne l'a pas rencontré aux Canaries où il a longtemps séjourné, et, seul BOYD ALEXANDER
dit l'avoir observé en novembre aux lies du Cap-Vert,
350 . G. BOUET
la présence du Combattant a été constatée au Ahhagar (Hoggar) aussi bien à l'aller qu'au retour (VON
SCHWEPPENBURC).
Le nombre des individus empruntant les côtes du Maroc et de la Mauritanie semble assez faible si l'on
s'en rapporte au peu de captures faites le long des côtes Ouest africaines. En réalité le Combattant est plus
spécifiquement un oiseau de marais qu'un habitué de bords de la mer.
n est curieux de noter que l'on a décélé la présence de fibres de l'enveloppe externe de la noix de palme
à l'examen du contenu stomacal d'oiseaux tués dans l'Ouest africain. Cette matière végétale est certaine-
ment loin de constituer la base de l'alimentation de cet oiseau en Afrique, qui, avant tout, se nourrit de
crustacés, de vers, petits poissons et graines de plantes de marais. Il se réunit par petites bandes d'une
douzaine d'individus où, d'après les observations qui ont été faites le nombre des femelles est toujours plus
élevé que celui des mâles, relativement faciles à reconnaître à leur taille plus élevée.
On a constaté que des individus restent toute l'année en Afrique; ce Sont invariablement des jeunes
de l'année n'ayant pas atteint la maturité sexuelle au moment de la migration de retour vers le nord.
Reprise de bague dans l'Ouest africain: Bague VIII/48 Ile d'Oland (Suède). Reprise 1/50 près Fatick
(Sénégal).
îles arctiques de l'Amérique du nord qu'en Sibérie. Au cours de ses migrations elle gagne l' Afrique jusqu'a u
Cap. Nous la rencontrons donc en hiver sur les côtes de l'Ouest africain, depuis la Mauritanie jusqu'à
l'embouchure du Congo,et eUe est signalée du Tchad (MALBRANT). Onl'a trouvée en Gambie en octobre,
novembre alors qu'aux îles du Cap-Vert, BOYD ALEXANDER l'a observée en avril et mai. Ces oiseaux sont
rarement solitaires, mais se rassemblent en bandes importantes qui se livrent à des évolutions aériennes
dès le lever du soleil, avant de s'abattre sur quelque banc de sable, à la recherche de leur nourriture qui
consiste, comme chez la plupart des oiseaux de rivage en crustacés, mollusques, méduses, algues rejetées
pM~floL .
Tringa hypoleucos LIN·NÉ; 1758, Syst. Nat., 10e éd. p. 149 (Europe).
Fig. : DnEssER,·Birds Europe, VIII, pl. 563.
L. 190·220; A. 105·U5; Q. 57·62; T. 21-25; B. 25·28. Bec gris brun. Patte brun
Iris brun.
OISEAUX DE' L'AFRIQUE TROPICALE
cf. 9. - Face supérieure et sus-alaires gris brun olivâtre à reflets un 'peu cuivrés,
avec de légers traits noirâtres longitudinal sur la tête, le cou, le haut .du dos, transver-
salement et en zigzags sur le bas du dos, le croupion, les sus-caudales et les sus-alaires.
Face inférieure blanche avec le côté du cou et la poitrine fortement nuancés de gris
brun et finement striés de brun foncé. Sourcil, lorum, paupières et joues plus ou moins
blanc, la dernière tachetée de brun. Rémiges brun noir, les primaires, sauf la première,
tachées de blanc aux barbes intérieures, les dernières à bout blanc, secondaires barrées
et plus ou moins terminées de blanc, les postérieures presque entièrement blanches.
Rectrices médianes brunes barrées de noirâtre, latérales grises tachées et barrées de
brun et à bout blanc, l'extrémité tachée de noir. En hiver les reflets cuivrés s'atténuent,
les stries du cou et de la poitrine sont moins nettes et tendent à s'effacer.
Distr. géogr. - Niche à travers l'Europe et l'Asie au Sud de la Toundra, et vers le sud,
le nord de l'Espagne et de l'Italie, le sud de la Russie, la Perse, le Bélouchistan, le Ca-
chemire, la Mongolie, la Mandchourie et le Japon. Hiverne à Madère, aux îles du Cap
Vert, toute l'Espagne, l'Afrique, .l'Inde, Ceylan, le sud-est asiatique jusqu'au sud de
la Chine, Formose, les Philippines, "l'Archipel malais et jusqu'en Australie.
&ologie-Éthologie. - Le Chevallier guignette est certainement l'un des plus communs des Cbara-
driidès qui viennent hiverner dans toute l'Afrique, et en particulier dans l'Ouest africain. Comme on l'a
vu ci-dessus il a été capturé et rapporté de toutes les régions de l'Ouest africain envisagées ici.
Il reste en Afrique beaucoup plus longtemps que la plupart des migrateurs, et il paraît bien démontré
qu'on l'a rencontré pendant tous les mois de l'année, du moins dans certaines régions. Doit-on conclure
de là qu'il nidifie occasionnellement en Afrique?
Si l'on s'en rapporte au docteur VAN SOMEREN, un nid de Chevalier guignette aurait été trouvé par ce
naturaliste dans l'Ouganda.
Dans l'Ouest africain, la nidification de cette espèce si répandue n'a pas été observée.
Quoi qu'il en soit la majorité des Chevaliers guignette disparaît au début de mai dans l'Ouest africain
où quelques-uns arrivent dès le début de juillet.
Nous n'insisterons pas sur la biologie de cet oiseau, si fréquemment rencontré au bord des rivières,
des fleuves, sur les rochers à demi-submergés, dans les marais, toujours en mouvement, relevant la queue,
dodelinant de la tête, tout en fouillant la terre, le sable et la vase de son bec, à la recherche des vers, larves,
insectes, base de sa nourriture.
Gen. XENUS
Xenus cinereus (GÜLDEN.). - Térékie cendrée
Seolopax cinerea GÜLDENSTAEDT, 1774, Novi Comm. Aead. Sei. Petrop., 19, p. 473
(Terck).
Syn. : Terekia cinerea auct.
L. 215-233; A. 125.135; Q. 52.56; T. 25-29; B. 40·50. Bec noirâtre à base jaunâtre.
Iris brun foncé.
cr. Q. - Face supérieure gris brunâtre avec des taches noires peu nombreuses sur
les scapulaires et le centre des cubitales noir. Face inférieure blanchâtre, lavée de gris
brun au bas du cou et à la poitrine, avec quelques petites stries brunes. Sourcil blan-
châtre, lorum brunâtre. Joue blanchâtre strié de brunâtre. Aile brun noirâtre, les
rémiges secondaires largement bordées de blanc. Rectrices médianes comme le dos,
avec le bord un peu roussâtre, latérales gris brunâtre pâle à bordure blanche. En autom-
ne la face supérieure plus grise et plus tachée. La face inférieure plus blanches le devant
du cou moucheté légèrement de gris.
Œufs. - La Térékie cendrée, oiseau paléarctique ne niche pas en Afrique.
Distr. géogr. - Niche depuis le sud de la Finlande, le nord et le centre de la Russie;
l'Obi, l'Ienissei, la Sibérie centrale, au nord du lac Baïkal. Hiverne dans l'Est africain,
Madagascar, Maurice, l'Inde, l'Archipel malais, l'Aus~ralie et la Tasmanie.
Écologie-Éthologie. - La Térékie cendrée n'a jusqu'ici été rencontrée dans l'Ouest africain qu'en
Nigeria où elle a été tuée près de Lagos par R. MACLAREN, en octobre. L'année suivante, le même natu-
raliste observa ce même oiseau également près de Lagos.
GRôTE a mis en doute, d'après CHAPIN, la capture de cette Térékie, signalée par PETIT à Landana.
L'exemplaire n'existe plus dans ce qui reste des collections de LUCAN et PETIT, mais étant donné la décou-
verte récente de ce Charadrüdé sur les côtes de la Nigeria, nous pensons que la détermination de cet
oiseau dans les collections de PETIT, faite par SILUU'E et BOUVIER. était exacte.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 355
Scolopax totanus LINNt, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 145 (Suède).
Syn. : Totanus calidris auct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, pl. 567-569.
L. 270-300; A. 145-155; Q. 65-70; T. 43-50; B. 43-52. Bec noir avec la base rouge.
Pattes rouges. Iris brun.
d. 9. - Hiver. Haut de la face supérieure gris brunâtre avec le centre des plumes
brun ou noirâtre, le bord plus clair. Faée inférieure blanche, lavée de cendré au côté du
cou et de la poitrine, avec plus ou moins de petites taches brunes. Les pattes sont
jaunâtres et non rouges.
En plumage de noces, le dessus du corps est brun rayé de noirâtre. Dessus de l'œil
blanc. Le bas du dos, le croupion, la base de la queue sont blanc pur. Ailes noirâtres.
Queue blanche barrée de brun noirâtre. Rectrices médianes grisâtres. Dessous du corps
blanc avec taches brun foncé au devant du cou et de la poitrine. Flancs rayés de brun
noirâtre.
Distr. géogr. - Niche depuis la Scandinavie et vers l'est de la Sibérie jusqu'à la Médi-
terranée, l'Asie mineure et peut-être le nord de la Perse. Hiverne en Afrique jusqu'au
Cap et en Asie de l'ouest jusqu'en Arabie.
Le Chevalier gambette n'est pas très commun dans l'Ouest africain en hiver. On l'a
signalé du Sénégal: (RIGGENBACH, M. AnANSON); Joal II (I.F.A.N.); Joal III (MARCHE);
- du Soudan: Niamey, X; Tombouctou, lX (MADSEN); - de la Nigeria du Nord:
Kachia lX: Gora, 1; JASSAURA, II (HART.); Kaparchan, II. (Dr SERLE); - de la Gambie
anglaise : signalé, IX (RENDALL); - KELSALL a rencontré ce Chevalier au bord de la
mer au Sierra Leone: crique Aberdeen, VII à XI (NORRIS); - de la Côte-d'Ivoire:
Bingerville (BOUET, MILLET-HaRSIN); - , de la Gold Coast : signalé (PEL); rivière
Nagua (USSHER); SHELLEY l'a rencontré à Accra; réservoir de Tamale, XII, Keta,. II,
par centaines (HOLMAN); - a été observé en Nigeria du Sud: Ejerinwo, 1 Abraka, X,
(F. ROBERTS); Port-Harcourt (MACLAREN); - du Cameroun: Bibundi, VII, Massaké.
(SJOST~) ; Douala sur le port (CH. YOUNG).
z
Fig. 72. Queues. -1. Tringa stagnatilis; 2. Tringa ocluopus; 3. Tringa glarcola, 4. Actùis hypoleucos
(d'après BANNERMAN)
et un peu tachées de blanc. La 9 plus brunâtre et plus terne, la face inférieure avec partie
des plumes plus ou moins bordées de blanc. Aucun autre Chevalier ne possède un plu-
mage de noces, une livrée aussi sombre.
Distr. géogr. - Niche en Scandinavie au nord du cercle arctique.enRussie du Nord
jusqu'à Moscou, Kazan et Orenberg. Dans le nord de l'Asie, à l'est jusqu'au Kamchatka.
Hiverne en Afrique, Inde, Birmanie, Chine, Japon, États malais.
Le Chevalier brun n'est pas souvent rencontré dans l'Ouest africain. Au Sénégal :
MARCHE l'a tué à Hann, Ill; - du Soudan: Dosso, est de Niamey, X, Tombouctou, VII
(H. MADSEN); signalé cercle de Mopti (ROUSSELOT); - de la Nigeria du Nord : Kano,
XII (H. MADSEN); Anka, II (province ,de Sokoto), (HUTSON); Zaria (POGGIOLlNI);
Zaria, III (Dr SERLE).
Il n'est pas signalé sur les côtes des colonies entre le Sénégal et la Nigeria;"- de la
Nigeria du Sud: Hadon, XII (BROWN); - Au Gabon: Loango (LucAN et PETIT); -
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 357
Êcologie-Êthologie. - Le Chevalier arlequin qui niche dans les régions arctiques de l'Europe et de
l'Asie, est connu comme hivernant dans l'Ouest africain où dès 1872, MARCHE en a tué un spécimen à
Dakar.
Il gagne du reste l'intérieur et sur le Niger, ROUSSELOT et MADSEN l'ont obtenu. MALBRANT au Tchad
signale une capture en mars.
La biologie de ce Chevalier ne diffère pas en Afrique de celle des autres espèces du genre Tringa.
Scolopax nebularia GUNNERUS, 1767, in Leem. Beskr. Finm. Lapper, p. 251 (Norvège).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, II, pl. 570.
Syn. : Totanus glottis auct.
L. 335·370; A. 180·195; Q. 80·100; T. 54·61; B. 53·58. Bec noirâtre à base verdâtre.
Pattes verdâtres. Iris brun noir.
d. 9.Hiver. - Face supérieure brun gris, la tête etJe cou rayés de blanc sale, les plumes
du manteau avec une fine ligne noirâtre centrale et le bord blanchâtre, les scapulaires
et les cubitales avec du noirâtre près du bord. Bas du dos et sus-caudales blancs. Face
inférieure blanche tachée de brunâtre au cou et à la poitrine. Sourcil, tour de l'œil et
jours blancs, cette dernière pointillée de noir. Lorum brun. Sus-alaires brun foncé, la
plupart bordées de blanchâtre. Rectrices médianes grisâtres, latérales blanches, toutes
rayées plus ou moins de brun noir.
d. 9. Été. - Bonnet et dessus du cou noirs, rayés longitudinalement de blanc.
Manteau noirâtre,les plumes bordées de blanchâtre avec un peu de roussâtre aux scapu-
laires. Bas du dos et sus caudales blancs. Ces dernières rayées transversalement de
brun. Face inférieure blanche, le cou, la poitrine et le flanc tachés de noirâtre. Sourcil,
lorum et joue blancs pointillés de noir. Ailes noirâtres. Sous-alaires blanches tachées de
brun. Rectrices blanches, les médianes barrées de brunâtre, les latérales peu ou pas
tachées.
Distr. géogr. - Niche en Écosse, Norvège, Suède, Russie jusqu'à Saint-Pétersbourg,
Kasan, et à travers le nord de l'Asie jusqu'au Kamchatka jusque vers le 55 0 latitude.
Hiverne dans les régions méditerranéennes, l'Afrique, l'Inde, Ceylan, Birmanie, sud de
la Chine, Indochine, Japon, Formose, Hainan, Philippines, îles de la Sonde et jusqu'à
l'Australie et la Nouvelle Zélande.
Le Chevalier gris a' été souvent capturé dans l'Ouest africain. Du Sénégal : Hann,
III (MARCHE); lac Youi, II (I.F.A.N.); - du Soudan: bords du Niger, VIII (BATES);
Cabara, VIII; Bamako, IV (H. MAnSEN); signalé cercle de Mopti (ROUSSELOT); Gao;-
de la Nigeria du Nord : Kano, XII (MAOSEN); Garoua, rivière Bénoué près Lokoja
(BATES); Jaussokoa, 1; Dangoga, Kaura, XII (HART); commun en hiver Bornou (FRAN,
CIS); Gambie anglaise: observé par RENDALL et HOPKINSON sur les bancs de la
Gambie; - VERREAUX l'a signalé de Casamance; - du Sierra Leone: Noms l'a rencon-
tré de XI à IV; le major KELSALL l'a tué sur la côte, ainsi que W. LOWE en II; - du
Libéria : lac Fisherman, rivière Marffa, I, VII, X, XII; rivières Junk et Bargua (BüTT.);
embouchure du Mesurado (BOUET); Monrovia, XI (MAC ALLEN); - de la Côtè-d'Ivoire :
Pimé, fleuve Cavally, II (LF.A.N.); - de la Gold Coast : signalé (PEL.); embouchure
rivière Prak, IX (SINTENIS); Accra (Rcaw.), Accra, Cape Coast (SHELL. BUCHL.);
réservoir de Tamale; -:- du Togo: Akroso, XI (BAuM.); Kratschi, XII (ZECH.); Mangou
358 G BOUET
(THIERRY); signalé du Bas Togo (MILLET-HoRSIN); - de la Nigeria du Sud : Lagos
(MANN.); Kwa (TALBOT); llorin (BOUCHTON, LEICH); MACLAREN le signale comme
fréquent dans les palétuviers en hiver; - du Cameroun: signalé (RCHW.); Victoria,
IX et Xl (PREUSS); SJOSTEDT l'a trouvé fréquemment dans les criques au pied du
mont Cameroun; - du Gabon et du Moyen Congo: signalé (VERREAUX); Chinchonxo,
III; Landana, II (LUCAN et PETIT); Chinchonxo (FALKENST.); Zambi, XII (SACECHEM);
Panga près Mayoumba, X (ROUCEOT); Pointe Noire (MALB. et MACL.) rivière Quillou
(ANcH.); Lukoléla (CHAPIN); - de l'Oubangui-Chari: Haut Koukourou, IV (BLANCOU);
Banguil (ALUNE); Bangui, l, les Ouaddas, 1 (DYB.); - du Tchad : Fort-Lamy, IV
(MALBRANT); sur le lac Tchad (BOYD ALEXANDER).
Totanus stagnatilis BECHSTEIN, 1803, Orn. Taschenb., II, p. 292, pl. 29.
(Allemagne).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 566.
L. 230-250; A.135-14O; Q. 55.65; T.50 58; B. 40-44. Bec brun foncé. Pattes brun
olive. Iris brun. .
d. 9. - Hiver. Haut de la face supérieure gris clair, les plumes bordées de blan-
'châtre, la nuque rayée de brun. Face inférieure blanche.
En plumage de noces le dessus du corps est brun gris nuancé de fauve. Le front, le
lorum et le sourcil blanc pointillé de noir. Sus-caudales, croupion blancs. Aile noirâtre.
Dessous du corps blanc avec taches nombreuses petites noires au menton, devant, cou,
poitrine et flancs. Rectrices blanches rayées transversalement de noirâtre.
Distr. géogr. - Niche dans le sud-est de l'Europe, le centre et le sud de la Russie et
à travers l'Asie centrale au sud du 560 latitude, c'est-à-dire la Transbalkalie, jusqu'au
Turkestan, et le nord de la Mongolie.
Hiverne en Afrique, Arabie, Inde, Birmanie, Indochine, îles de la Sonde, et Moluques
l,usqu'en Australie,
Le Chevalier stagnatile se rencontre dans l'Ouest africain en hiver. Du Sénégal :
Malika, II (l.F.A.N.); - du Soudan: Bourem, VIII (BATES); Cabara, VllI(H.MAnsEN);
Ségou, XII (l.F.A.N.); - de la Nigeria du Nord: Sokoto; - en Gambie anglaise:
signalé par RENDALL une fois, en plumage de noces; - de la Côte-d'Ivoire: Bassam
(BOUET-MILLET-HoRSIN); - de la Gold Coast : signalé (SHELL. BucKL.); Sekundi
(PEL); réservoir de Tamale, Koumassi (HOLMAN); - de la Nigeria du Sud : MAC-
LAREN l'a souvent rencontré, et des bandes de plusieurs milliers s'y voient fréquem-
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 359
Tringa glareola LINNÉ, 1758, Syst, Nat., 10e éd., p. 149 (Suède).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 565.
L. 195·228; 125·128; Q. 49·59; T. 35-40; B. 30·32. Bec noir à base verdâtre, Pattes
verdâtre. Iris brun noir.
d. 9. Hiver. - Face supérieure brune marquée de roussâtre, Face inférieure blan-
che, le cou, la poitrine et le Banc lavés de gris et tachetés de brun.
En période nuptiale le Chevalier sylvain a le dessus du corps brun noirâtre, finement
rayé de blanc sur la tête et le cou, couvert de points blancs et gris fauve sur le manteau.
Le dessous du corps blanc lavé de gris fauve et strié de brun sur le cou et la poitrine.
La teinte générale est plus foncée qu'en hiver.
Distr. géogr. - Niche dans le nord de l'Europe et de l'Asie, depuis le nord de la
Norvège, le nord de la Russie, le sud de la Toundra sibérienne, jusqu'au sud en Belgique,
l'Allemagne, la Russie d"e Sud, l'Oural, l'Altaï, la Transbaikalie, le Kamchatka et les
Kourilles. Hiverne à travers l'Mrique, l'Inde, Ceylan, l'Asie du sud-est, le Japon, les
Philippines, l'Archipel malais jusqu'à l'Australie.
Le Chevalier sylvain est un visiteur d'hiver commun dans l'Ouest africain. On l'a
. signalé dans l'Air: Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); - au Sénégal: signalé (DELARoQuE,
DELBR.); lac Bouar, III; lac Youi, Il, X; M'Bao, II (I.F.A.N.); - du Soudan: sur le
Niger, VIII; Mopti, 1 (BATES); Falmé, près du Niger, IV; Bamako, IV, juv.: Cabara,
VIII, juv.; Niamey, X (H. MADSEN); Ouahigouya (POMEROY). D est commun sur le lac
Débo, X; - de la Nigeria du Nord, Kano, XII (H. MADSEN); Zaria, X; Cora, 1; Jansokoa,
I, (HART.); Jos, rivière Benoué entre Loko et Lokoja (BATES); Bungudu, II (prov. de
Sokoto); (Hursox, SERLE); Yola, II (WELMAN); Dorin, XI; (BOUGHTON·LEIGH).
De la Gambie anglaise: signalé, XI (RENDALL); Bathurst (QUIN.); - signalé de Casa-
mance par VERREAUX; - a été rencontré en Guinée portugaise; - au Sierra Leone:
dans l'île Tasso, en III, W. LOWE l'a récolté sur le rivage; - de la Gold Coast: signalé
à Accra par SHELL., BUCHL., POMEROY a capturé un individu à Takoradi, X; réservoir
de Tamale et Sekundi (HoLMAN); - de la Nigeria du Sud : BADAGGY, 1 (FoULKEs-
ROBERTS); provinces de Warri et Ondo; - du Cameroun: Yaoundé (ZENK.); Bibundi,
VIII; Bongé.I (SJOST.); Sannago (PREUSS); Sakbayémé,ll (REIS); - du Gabon et du
Moyen Congo: signalé (VERREAUX); Chinchonxo (FALKENST., LUCAN et PETIT); Zambi,
360 G. BOVET
XII (SACEGHEM) Port Gentil, Pointe Noire, Brazzaville (MALB. et MACL.); Landana
(PETIT); Alima Lékéti (BRAZZA); - de l'Oubangui Chari ; près du Mbomoù, II; Fort
Archambault, XII (BLANCOU); Bangui (ALUNE); - du Tchad : sud Salamat, II:
Fort Lamy, XI (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Le Chevalier sylvain arrive de bonne heure dans l'Ouest africain où on l'a ren-
contré dans l'Air dès le mois d'août. Il se répand sur tous les territoires étudiés ici et il y demeure jusqu'en
avril. BATES le considère comme l'un des plus communs parmi les migrateurs de ce genre, qu'on trouve
dans l'Ouest africain.
Il n'est pas uniquement confiné aux bancs de sable des rivières, car il sc répand dans les marais tempo.
raires créés par le débordement des grands fleuves, où il trouve une nourriture plus abondante et plus
variée.
Dans le nord de la Nigeria, il est considéré par le docteur SEilLE comme le plus abondant des oiseaux
de ce genre, après le Chevalier guignette. Il vit solitaire ou par deux ou trois pendant la saison sèche mais
se réunit en troupes vers juillet et août.
Il ya lieu de penser que les bandes importantes observées, par le naturaliste anglais, sont les premières
arrivant d'Europe, pour passer l'hiver dans l'Ouest africain.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 361
Tringa ochrophus LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 149 (Suède).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 564.
L. 215·235; A. 135-140; Q. 52-62, T. 32-35; B. 35-38. Bec noir. Patte noir verdâtre.
Iris brun foncé.
cf. 9 .Hioer. - Face supérieure à mouchetures un peu roussâtres, les taches
brunes du cou et de la poitrine un peu fondues. Œil surmonté d'un sourcil blanc. Ailes
brunes. Dessous blanc avec la gorge et le dessous des ailes tachetés de brun. Rectrices
blanches avec quelques' bandes noirâtres. A l'époque de la reproduction le dessus du
corps est brun foncé, nuancé de vert, strié de blanc sur la tête et le cou. Croupion
blanc. Rectrices médianes avec trois bandes brunes; rectrices extérieures blanches.
Dessous du corps blanc.
Distr. géogr. - Niche en Scandinavie, la Russie du Nord, jusqu'au cercle arctique,
le nord de l'Asie, jusqu'au 61 0 latitude, en Sibérie, sur la Léna (640 latitude) au sud
jusqu'au Danemark, le nord de l'Allemagne, la Transcaspienne, le Turkestan, l'Atlai,
la. Transbatkalie, le fleuve Amour. .
. -
Hiverne dans les Iles Britanniques, la région méditerranéenne, l' Afrique .jusqu'à
l'Angola, le Kenia; en Asie du Sud, à Formose, Hainan, les Philippines.
Le Chevalier cul blanc migrateur du nord de l'Europe, passe l'hiver en Afrique. On a
des spécimens du Sénégal : Dakar (LAGLAIZE); - Soudan : Cabara, IX, Tombouctou,
Niamey, XI, Berni Nkoni, XI (H. MADSEN); - de la Nigeria du Nord: Kano et Iebba,
XII (H. MAoSEN); signalé commun (Hursos}: Kano, XII (HARTERT); - de la Gold
Coast: signalé (SHELL., BUCKL.); - Gambaga (GIFFARD); réservoir de Tamale, Koumassi
(HoLMAN); - de la Nigeria du Sud : le docteur SERLE a rencontré un individu à Kan-
fanehan en fin VII; - du Cameroun: Bafia, II (REÏs); Bonjé, 1 (SJOST.); sud-ouest de
Maroua (BATES); Yaoundé (ZENK.); - du Gabon et du Moyen Congo: signalé (VER-
REAUX); Chinchonxo, III, IV (LUCAN et PETIT);Zambi (SACEGHEM) ; Eala (SCHOUTEDEN);
- au Tchad : doit probablement se trouver au centre africain français en hiver (MAL-
BRANT).
Écologie-Éthologie. - Le Chevalier cul blanc niche dans les régions arctiques d'Europe et d'Asie et
migre en Afrique pour y passer l'hiver. Il se répand dans l'Ouest africain depuis les régions à
mimosées, les savanes et 'même jusqu'en forêt. Il préfère comme biotope les marais et semble fuir le bord
de la mer. On sait qu'il traverse le détroit de Gibraltar dès septembre, pour revenir le passer en février-
mars en direction du nord. La nidification a lieu vers le milieu d'avril dans les zones paléarctiques.
Le Docteur SERLE a signalé avoir observé dans la Nigeria du Nord un oiseau de cette espèce le 25 juillet.
Il est probable qu'il s'agissait d'un jeune individu de l'année précédente ayant passé le printemps en Afrique,
et non d'un migrateur arrivant du nord.
En Afrique, le Chevalier cul blanc, vit en solitaire ou par couples, s'enfuyant en poussant un cri bruyant
• toui, toui, toui n, dès qu'il est dérangé, Sa nourriture consiste en insectes, larves, araignées, petits vers.
Scolopax .lapponica LINNÉ, 1758, Syst. Not., lOe éd., p. 147 (Laponie).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 573-574.
L. 330-380; A. 200-220; Q. 68-80; T. 45·55; B. 70-95. Bec noirâtre à base rougeâtre,
Pattes noirâtre. Iris brun roux.
Œ. 9. Hiver. - Face supérieure brune, les plumes de la tête et du cou bordées
de gris, celles du haut du manteau et les cubi.tales bordées de gris roussâtre ou de
blanchâtre. Croupion et sus-caudales blancs tachés de brun. Gorge, ventre et sous-
caudales blancs. Cou et poitrine gris roussâtre striés de brun. Sourcil, lorum et joue
gris roussâtre, un peu tacheté de brun. Sus-alaires brunes à bordure blanchâtre. Rec-
trices blanches rayées de brun.
En plumage d'été, la' Barge rousse prend une teinte générale rousse avec des stries
longitudinales noirâtres' sur la tête. La face supérieure noirâtre avec des plumes bordées
de roux. La face inférieure est d'un roux rougeâtre. Le reste du plumage a la même teinte
qu'en hiver. .
12 A.
364 G. BOVET
Scolopax phaeopus LINN t, 1758, Syst. Nat., lOc éd., p. 146 (Suède).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 576.
L. 430·500; A. 24û-250; Q. 100·110; T. 55·60; B. 80·100. Bec noir. Pattes gris
bleuâtre. Iris brun.
d. Q. - Bonnet brun foncé avec une bande longitudinale étroite médiane blanc
sale. Étroite bande sourcillière également blanc sale. Reste de la face supérieure brun
grisâtre, les plumes bordées de gris roussâtre, le croupion et les sus-caudales blancs
avec quelques lignes transversales brunes. Face inférieure blanche, le cou, la poitrine
et le flanc lavés de gris roussâtre et à taches brunes plus ou moins allongées, quelques
stries brunes au ventre et aux sous-caudales. Lorum fortement taché de brun foncé.
Joue blanchâtre strié de brun. Rémiges noirâtres marquées de blanc. Sus-alaires bordées
de blanchâtre. Rectrices médianes gris brunâtre, les latérales presque blanches, le
bout blanc et les bandes transversales brunes.
Distr.géogr. - Niche dans le sud-ouest du Groenland, l'Islande, les Féroes, Shetland,
nord de la Scandinavie, Laponie, Finlande, nord de la Russie, Sibérie orientale, jusqu'à
Tobolsk.
Hiverne à travers l'Afrique, Madagascar, l'Arabie, le nord-ouest de l'Inde et les
îles de l'oc&1n Indien.
Le Courlis corlieu est rencontré dans l'Ouest africain plus fréquemment que le
grand Courlis. Sa taille plus faible le différencie.
On l'a rencontré au Sénégal: Dakar, IV (H. MADSEN); Foundiougne, ID (l.F.A.N.);
- au Soudan: GUICHARD et MADSEN ont vu passer des bandes d'une quinzaine d'indi-
vidus en fin avril sur le Niger; - de la Gambie anglaise: signalé (RENDALL); - en
Guinée portugaise : au large des Bissagos; - de la Guinée française : îles de Loos, IV
(HART.); Konakry (Berl. Mus.).
THOMPSON le considère comme particulièrement nombreux au Sierra Leone, et
NORRIS l'a observé presque toute l'année. On l'a rencontré à Waterloo (HoUGHToN);
très èommun, îles Tasso et Mâyahgba, IV, V, VI (W. LOWE); - du Lihéria : lac Fisher-
man, rivières Marffa et Junk (BüTT.); ~onrovia, plage, bancs de vase; rivière Mesurado,
en hiver (BouET); - de la Côte-d'Ivoire : plage de Bassam (BOUET-MILLET-HoRSIN);
- de la Gold Coast: signalé (PEL, USSHER, SHELC., BUCHL.); rivière Ankobra (BURT.);
Elmina (SINTENIS); Accra, IX (Rcaw.), Nagua river (USSHER); - du Togo : signalé
(KURZ); - de la Nigeria du Sud : rivière Bonny (MARCHE et COMPIÈGNE); estuaire de
Forcados, X, XI (HESLOP); - du Cameroun : signalé, X (Rcaw.): Massaké, rivière
Mémé, 1 (SJOST.).
Du Gabon et du Moyen Congo : rivière Camma, îles Korisko (DU CHAILLU); Chin-
chonxo, ID (LUCAN et PETIT); MALBRANT et MACLATCHY l'ont obtenu à Port-Gentil,
IX, et observé à Loango, XlI; Banane (VAN DEN KELLER).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 365
Écologie·Éthologie. - Le Courlis corlieu dont' les dimensions sont inférieures à celles du Courlis
cendré, est certainement plus commun en hiver dans l'Ouest africain que son congénère, ainsi que l'ont
constaté tous les naturaIistes vivant en Afrique. La liste des captures que nous donnons ci-dessus montre
sa fréquence aussi bien sur les côtes que dans l'intérieur.
Nous l'avons souvent entendu en hiver pendant la nuit, par clair de lune, à Momovia (Liberia) où il
fréquente les plages, et l'estuaire que forme la mer à l'embouchure du Mesurado.
II semble plus rare en A.E.F. où on l'a surtout observé sur les côtes du Gabon et à l'embouchure du Congo.
MALBRANT ne le signale pas du Tchad. Par contre sa présence a été notée par GUICHARD dans le marigot
de Diaka près de Djenné au Soudan, où ce naturaliste observa une bande d'une quinzaine d'individus en
fin août.
Son séjour en Afrique de l'Ouest s'étend de août à mars, mais il n'est pas rare de sencontrer le Courlis
corlieu pendant le début de la s Bison des pluies.
SKOVCAARD de Viborg a signalé la capture à Dakar en octobre 1928 d'un Courlis corlieu bagué, en Islande
en juillet de la même année. .
quelques fines stries. Sourcils et joues roussâtres, striés de brun. Rémiges noirâtres.
Cubitales bordées et tachées de gris ou de gris roussâtre. Rectrices blanches barrées
de brun, les médianes lavées de gris. Le plumage d'hiver ne diffère pas sensiblement
de celui d'été.
Distr. géogr. - Niche dans les Iles britanniques, la Norvège, la Suède, la Hollande,
la Belgique, les côtes de la Baltique, Pologne, Russie du Nord,au sud jusqu'à Perm,
également en Suisse, Autriche, Galicie, bouches du Danube. Hiverne en Irlande, mer
du Nord, régions méditerranéennes, Afrique, Madagascar, nord-ouest de l'Inde, Ceylan.
Le Courlis cendré se rencontre dans l'Ouest africain, en hiver dans les territoires
ci-dessous :
Du Soudan : Ansongo, VIII, IX (H. MADSEN); Gao, VIII; Ségou, II (BATES) ; Nia-
founké, X (GUICHARD); - de l'Ouest-Tchad: Maidougari (FRANCIS); île Ifa (duc DE
MECLENBOURG); Bornou, XI, TI, IV (GOLDING).
HOPKINSON l'a rencontré en Gambie, mais en moins grand nombre que le Courlis
corlieu; - au Sierra Leone: il est commun aux îles Mâyahgba et Tasso (W. LOWE);
366 G. BOVET
KELSALL et THOMPSON l'ont également obtenu. - Du Libéria : plantation de Cédé-
tabo, près de cap Palmas, X; rivage de la mer à Monrovia (BOUET); - de la Gold
Coast: signalé (PEL, SHELL., BUCKL.); rivière tNagua (USSHER); lagunes d'Accra,
Labadi, vol de 25 en VIII (WINTERBOTTOM); - du Togo: signalé (MILLET-HoRSIN).
De la Nigeria du Sud : Lagos (MANN, CLARKE); semble plus ou moins sédentaire
province de Ondo, I (FOULKES-RoBERTS); - du Cameroun : rivière Moungo de VII
à III (YOUNC); - du Gabon: Chinchoua, IX (MALBRANT et MACLATCHY); - du
Tchad : ouest colonie du Tchad (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Le Courlis cendré ou grand Courlis, niche dans la zone paléarctique, mais ne
monte pas jusqu'au cercle arctique, en Europe comme en Asie. Il hiverne en Irlande, dans le bassin médi-
terranéen, mais un certain nombre de ces migrateurs descend plus au sud et gagne la côte d'Afrique, d'où
il se disperse vers l'intérieur.
Nous en avons personnellement tué un spécimen en octobre près de cap Palmas au Libéria, Il n'est pas
rare en hiver à Monrovia, de même que l'espèce voisine Numenius, p. phaeopus. Cependant d'une façon
générale on peut dire que, dans l'Ouest africain, il est moins commun que le Courlis corlieu,
Sa présence sur le Niger a été constatée par tous les naturalistes ayant parcouru le grand fleuve africain
Il y arriverait par bandes nombreuses dès août, dans la région de Tombouctou (H. MA05EN).
Nous n'insisterons pas sur la biologie de ce Courlis, qui est ln même en Afrique qu'en Europe.
Scolopax media LATHAM, 1787, Gen. synops. Birds, suppl. 1; p. 292 (Angleterre).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 541.'
L. 270-290; A. 135-145; Q. 56-62; T. 34-37; B. 58·63. Bec brun à base rougeâtre.
Pattes gris verdâtre. Iris brun foncé.
d. Q. Hiver. - Plus grande que la Bécassine commune, la Bécassine double,
de coloration généralement semblable dans ses grandes lignes, s'en distingue par l'atté-
nuation sur le dos des raies longitudinales roux clair de la Bécassine communé. La
poitrine est plus tachetée, le dessous du corps et les flancs sont plus abondamment
barrés transversalement de brun foncé. L'abdomen présente des macules transversales
sur fond blanchâtre. Rectrices latérales blanches à l'extrémité.
Distr. géogr. - Niche dans le nord de l'Europe et de l'ouest asiatique, depuis le
nord de la Norvège, le sud finlandais, la mer Blanche, l'Yénisséi au sud jusqu'au Dane-
mark, la Prusse orientale, la Pologne, la Bessarabie, l'Altai. Émigre à travers le sud
européen etI'Asie du sud-ouest.
Hiverne en Afrique au sud du Sahara, principalement dans l'Est.
La grande Bécassine n'a été que rarement signalée dans l'Ouest africain.
Du Soudan': Bamako (THIBOUT); Koulikoro, IX (l.F.A.N.); Ourandia, Djénné
(GUICHARD); - de la Nigeria du Nord: Dorin, X (BOUGHTON.1EIGH, HUTSON);
GOLDING l'a signalée comme commune en IX, X, XI, dans le district d'Dorin; - du
Sierra Leone: SPARROW a tué cette Bécassine près de la frontière française en 1 et II;
- de la Gold Coast: route d'Accra à Lomé, XII (HOLMAN); - de la Nigeria du Sud:
Badagry, I, II (FoULKEs-RoBERTS); Lagos (BOURDILLON); Port-Harcourt (MACLAREN).
Du Gabon: Port-Gentil, X (MALBRANT et MACLATCHY); du Moyen-Congo: Brazza-
ville.
Écologie-Éthologie, - La grande Bécassine qui niche en Europe et en Asie,est plus souvent rencontrée
en hiver dans l'est de l'Afrique que dans l'ouest.
368 G. BOVET
Cependant on l'a trouvée près du Tchad (GOLDlNC) et sur le Niger moyen: Djenné, Diafarahé, Ourandi
en août et septembre (GUICHARD).
Cette Bécassine a été signalée également dans d'autres colonies comme on l'a vu ci-dessus.
La biologie de cet oiseau est la même en Afrique qu'en Europe.
La Grande Bécassine arrive de bonne heure dans l'Ouest africain, vers août et septembre et demeure
en Afrique jusqu'en mars.
En général solitaire, elle vit de préférence dans les lieux découverts et non marécageux, sa nourriture
consiste en vers, petits escargots, larves d'insectes et insectes.
Scolopax gallinago LINN t, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 147 (Suède).
Syn. : Gallinago scolopacina auct,
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 542-543.
L. 260·280; A. 125-135; Q. 56-65; T. 30·34; B. 65-72. Bec brun à base grisâtre.
Pattes verdâtres. Iris noirâtre.
6. 9. Hiver. - Tête brun clair avec deux larges bandes longitudinales surmontant
l'œil, d'un brun noir taché de roux. Une bande brun noir devant l'œil. Dos brun foncé
barré de deux bandes longitudinales plus claires sur le manteau. Ailes tachetées et
barrées de noir, de roux et de brun. Dessous roux avec des taches en V brunes. Flancs
blanchâtres avec des bandes brunes foncées. Rectrices médianes noires puis rousses
avec bandes noirâtres. Rectrices latérales en partie blanches.
Distr. géogr. - Niche en Europe et en Asie, de la Scandinavie à l'est de la Sibérie
jusque vers le 700 latitude jusqu'aux Iles Britanniques, les Pyrénées, les Alpes, les
Balkans, le Caucase, le Pamir, l'Himalaya et les Kouriles. Hiverne au sud de la Médi-
terranée, l'Égypte, l'Est africain jusqu'au Kenya, la Perse, l'Inde, l'Indochine, le sud
de la Chine, le Japon, les îles de la Sonde.
La Bécassine migre en Afrique pendant les mois d'hiver. On l'a récoltée dans l'Air:
Bilma, IX (BUCHANAN); - du Sénégal : signalé (DELAROQUE); M'Bao, Hann, III
(MARCHE); - du Soudan: Niamey, X (H. MADSEN); Ségou, XII (I.F.A.N.); marigot
de Diaka, XII (GUICHARD); - de l'Ouest-Tchad et de la Nigeria du Nord : très corn-
mun Kalkala de XII à II; Bornou, IX, X, II (GOLDING); signalé provinces de Sokoto
et Kano, XII à IV (HUTSON); Maidougari (WELMAN); - signalée en Gambie anglaise
par RENDALL. N'a pas été signalée en Casamance. '- De la Gold Coast: Koumassi,
Kéta, XII (HOLMAN). - De la Nigeria du Sud: Ibadan, X; (GOLDING) Warri (FOUL-
KES-RoBERTS); Port-Harcourt, Lagos (MACLAREN); - de l'Oubangui-Chari : ALUNE
la signale à Bangui, X; - du Tchad: nord du lac Tchad, Fort-Lamy, XI (MAL-
BRANT); signalé (PtCAUD). LYNES l'a citée du- Darfour en hiver.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 369
Écologie-Éthologie. - La Bécassine commune, bien connue de tous les chasseurs de France, est un
migrateur, quoique quelques individus demeurent en zone paléarctique toute l'année. On sait qu'elle se
rencontre jusqu'en Sibérie. Un certain nombre des individus observés Afrique de l'est, suivent sans doute
la vallée du Nil au cours de leur migration. Dans l'Ouest africain la présence :de la Bécassine a été notée
dans la totalité des territoires étudiés ici, comme on peut le voir par la liste ci-dessus.
Comme en Europe, la Bécassine est en Afrique surtout un oiseau de marais, biotope qu'elle préfère à
tout autre, et où elle trouve la nourriture qui lui convient. On ne la voit jamais en Afrique, en bandes comme
la plupart des oiseaux de rivage migrateurs.
Il semble que la grande forêt occidentale et orientale soit une barrière que la Bécassine ne franchit pas,
à moins d'y trouver des zones où la forêt n'existe plus.
La présence dans l'Air de la Bécassine, signalée par BvcHANAN, puis plus !lu sud sur le Niger et vers le
Tchad, laisse à penser qu'une des routes de migration de cette espèce emprunte le Sahara.
On a des doutes sur la nidification possible de la Bécassine dans l'Ouest africain, malgré que cela ait été
signalé par certains observateurs. TI veut s'agir en effet de l'espèce Gallinago nigripennis,oiseau africain,
qui jusqu'ici n'a pas été signalé dans l'ouest du continent.
Écologie-Éthologie. - La Bécassine sourde n'a été que rarement rencontrée dans l'Ouest africain aux
cours de ses migrations en Afrique. On l'a signalée avec certitude des bords du Tchad, de la Nigeria du
nord et de la Gold Coast.
370 G. BOUET
Sa biologie ne diffère pas de celle de la Béeassine; elle a un vol rapide, mais ne semble émettre aucun cri
en prenant son vol, elle est difficile à' faire lever. Les mois pendant lesquels cette Bécassine a été observée
dans l'Ouest africain sont novembre, décembre et janvier.
C'est donc un visiteur rare et qu'il y a lieu de rechercher dans les territoires de l'Ouest africain.
s
Fig. 77. Queues. - 1. Limnocryptes minima; 2. Capella g. gallinago; 3. Capella media (LATH.
(d'après BANNERMAN)
Les trois doigts antérieurs sont bordés de palmures festonnées, qui les font recon-
naître facilement. Le doigt postérieur surélevé est libre. Voisins des Bécasseaux.
Tringa fulicaria LINNÉ, 1758, Syst. Nat.,É lOe éd., p. 148 [Baied'Hudson), pl. 142
ex. EDWARDS.
1. 200·225; A. 125·135; Q. 60-70; T. 21-23; B. 22·25. Bec jaune à pointe noire.
Pattes jaune verdâtre. Iris brun foncé.
cJ. Q. Hiver. -Tête blanche avec occiput, nuque, derrière du cou, tour de l'œil
et oreille noirâtres. Reste de la face supérieure et scapulaires cendré bleu lavé, les sus-
caudales gris noirâtre varié de blanc. Face intérieure blanche, de gris à la poitrine.
Ailes noirâtres, les sus-alaires et les cubitales plus ou moins bordées de blanc. Rec-
trices brun cendré, les médianes plus foncées et liserées de roussâtre.
En été le plumage chez le ci est presque entièrement d'un brun noir ou noir dessus
et marron dessous. La Q est d'un marron plus profond et plus uniforme.
Distr. géogr. - Niche sur les côtes arctiques et les îles des régions holéarctiques
au Groenland, en Islande, au Spitzberg, la Nouvelle Zemble, depuis l'embouchure
de I'Iénissei à la péninsule Chukchi, les îles de la Nouvelle Sibérie, côte ouest de l'Alaska
jusqu'au Delta du Yukon, l'extrême nord-ouest de l'Alaska, l'île de Melville.
Hiverne en mer sur la côte occidentale d'Afrique' et sur la côte du Chili.
Le Phalarope n'a été signalé que fort rarement dans l'Ouest africain. C'est au Libéria
que le premier exemplaire a été obtenu par J. MAITLAND, PYE·SMITH, le 23 mars 1905,
d'après CHUBB qui donne les dimensions suivantes. Long. totale: 178; aile: 127;
bec: 26; queue: 76; tarse : 20 mm. .
- G. MAc ALLEN, en 1907, en a rencontré d'assez nombreux spécimens en mer au large
de la Guinée portugaise et du Cap Blanc.
P. LOWE rapporte qu'au cours de ses voyages il a souvent rencontré des milliers de
Phalaropes en haute mer au large des côtes de l'Ouest africain. C'est entre novembre
et mars seulement que ces oiseaux sont rencontrés sur la côte occidentale d'Afrique.
Au Cameroun: BATES l'a tué à Bitye en III.
tcologie-tthologie. - Le Phalarope gris niche dans les régions arctiques. Deux races distinctes habitent
l'ancien et le nouveau monde, On est peu fixé sur la race qu'on a jusqu'ici rencontrée dans l'Ouest africain,
Peut être résoudra-t-on ce problème par le baguage des Phalaropes nichant au Spitzberg. Les livrées d'hiver
des deux races ne permettent pas de les différencier l'une de l'autre,
Tous les naturalistes s'accordent à reconnaître, que cet oiseau au cours de ses migrations, se tient surtout
en mer à une assez grande distance des côtes, et depuis quelques années on a signalé des bandes de Phala-
ropes en haute mer.
PERCY LOWE, le naturaliste anglais, qui a beaucoup étudié l'anatomie des oiseaux, a signalé qu'au cours
de ses voyages sur les côtes de l'Ouest africain, il Il vu des milliers de Phalaropes en pleine mer ct
il en Il conclu que la migration de cet oiseau, bon nageur s'effectue sur l'eau où le Phalarope, quand il est
fatigué se repose.
Les oiseaux capturés en mer ont l'estomac en général rempli de crustacés, de plancton et d'algues.
Sur la côte Ouest africaine on rencontre le Phalarope entre novembre et mars.
cr. Q. Hiver. - Front blanc. Face supérieure gris brunâtre, avecle centre des plumes
noirâtre. Côté du cou et face inférieure blancs avec le côté de la poitrine gris et le ventre
un peu lavé de rose. Une bande de gris foncé derrière l'œil. Sus-alaires bordées de blan-
châtre. -
Dans la période d'amour la tête, la nuque et le dessus du corps est brun enfumé
avec les plumes du manteau bordées de fauve. Manteau blanc. Une large bande rouge
rouille brillant traverse le cou en avant, s'étend par le côté et remonte sur la région
de l'oreille qu'elle couvre. Abdomen blanc.
Œllfs. - Ne niche pas dans l'Ouest africain.
Distr. géogr. - Niche en Islande, îles Féroé, Spitzberg; en Asie subarctique depuis
la Russie du Nord jusqu'à Sakaline; en Amérique du Nord, Alaska, Groenland, etc.
Hiverne en mer dans le nord-ouest de l'Océan Indien, les côtes du Pérou et de l'Ouest
africain, en Nouvelle Guinée, et dans l'archipel Bismark.
On n'a pas de captures certaines sur les côtes de l'Ouest africain, mais les naturalistes
pensent que, comme l'espèce 'précédente, ce Phalarope se rencontre au large de la
côte d'Afrique en hiver.
Chez les Glaréoles le bec, profondément fendu, est très court et courbé dès la base.
Ces oiseaux rappellent, par leur allure extérieure, les hirondelles. Les ailes sont très
longues et pointues, dépassant la queue fourchue. Le tarse court se termine par quatre
doigts non palmés. L'ongle du doigt médian est denticulé sur son bord. Chez les Cour-
vites et les Pluvians le bec est plus allongé, les pattes relativement longues par rapport
à celles des Glaréoles. Pas de pouce.
bec, passant sur l'œil et se réunissant à celle du côté opposé, au niveau de la nuque,
blanche. Couvertures de l'aile, scapulaires et secondaires les plus internes, grises,
avec l'extrémité des grandes couvertures blanches. Rémiges primaires les plus externes
noirâtres. La barbe externe de ces plumes bordée de blanc, le reste des primaires blanc,
le reste des primaires blanc, avec une large bande noire barrant chaque plume près de
sa base et avec l'extrémité noire. Secondaires blanches barrées obliquement par une
large bande noire, les extrémités blanches. Rectrices grises, largement terminées de
blanc avec une bande subterminale noire. Menton et gorge blanchâtre, la partie infé-
rieure de la gorge lavée de fauve foncé. Sous la bande formant collier, au niveau de la
poitrine, la teinte fauve est beaucoup plus foncée. Les sous-caudales couleur de tan.
Axillaires et sous-alaires blanches.
Œufs. - Deux œufs, quelquefois trois. Couleur sable, de crème à fauve clair,
ternes, avec des petites taches brun rougeâtre foncé dispersées sur la coquille. Forme
ovale. Maximum 32 X 23.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal, le Darfour, l'Égypte, l'Éthiopie, au sud
jusqu'au Sierra Leone, Côte de l'Or, Nigeria, Cameroun du Nord, Oubangui-Chari
et Ouganda.
Le Pluvier d'Égypte est extrêmement répandu en Afrique. Dans l'ouest il a été
signalé du Sénégal : par M. ADANSON, SIEBER, V. D'EINVILLE; Guénoto sur la Gambie,
Naies (BOUET); Dagana, VII, Richard ToU, IX, (I.F.A.N..); - du' Soudan:
Sénoudebou sur la Falémé (BOUET); Mopti, V; Cabara, VIII; Ségou (H. MADSEN);
commun cercle de Mopti (ROUSSELOT); rivière Bani, VI (BOUET); signalé sur le Niger
au-dessus de Jebba, ID (BATES); Bamaho, V, Koulikoro, IX, Tahiquiri, VII (lF.A.N.);
:- à l'Ouest-Tchad: Maidougari (FRANCIS); - en Nigeria du Nord: commun (HUTSON);
Schonga (FORBES); Niger, Bénoué (HART.); en Gambie anglaise : HOPKINSON
le dit rare sur la Gambie; je l'ai rencontré personnellement à la frontière de la Gamhie
à Guenoto, l, - de Guinée portugaise: Bissao (BEAUD.); - en Casamance: signalé
(PAYÈS); pas rare près de Ziguinchor (BOUET); - en Guinée française: signalé, XII
(KLAPTocz);- au Sierra Leone: il est rare, le docteur SERLE l'a obtenu à Darou, 1;-
en Côte-d'Ivoire : sur la Comoé : Alépé; sur le Bandama : Ahuacré, Broubrou,
Tiassalé, (BOUET et MILLET·HoRSIN); - en Gold Coast: rivière Volta, nord de Wenchi,
1 (W. LOWE); réservoir de Tamale, Gambaga, Yeji (BOYD ALEXANDER); - au Togo:
rivière Volta, Akrosso, XI, Akposso, XI (BAUM.); Kratschi, IX, X (ZECH.); Mangou
(Thierry); Tohoum, V (I.F.A.N.); - au Dahomey: Agouagon, XI, XII (bords de I'Oué-
mé) (BOUET); en Nigeria du Sud: Lokodja (FORBES); - au Cameroun: Garoua
(BATES); Rei-Bouba, IX (I.F.A.N.); - du Gabon et du Moyen Congo: signalé (GUJON);
- de l'Oubangui-Chari : cours inférieur de l'Oubangui, II; signalé de l'Oubangui-
Chari oriental (BLANCOU); Bangui (ALUNE); bords du Chari (THIBOUT); le duc DE
MECKLEMBOURG l'a obtenu de Fort-Archambault; - du Tchad: Fort-Lamy, VIU,
Chari (MALBRANT, duc DE MECKLEMBOURG, Dr DECORSE).
Êcologie-Êthologie. - Le Pluvian est un des oiseaux qu'on voit le plus communément sur les gr~ds
fleuves et rivières africains.
A la saison sèche on peut l'apercevoir sur les bancs de sable à découvert où il trottine à la poursuite d'in-
sectes vivant au bord des eaux mais il ne dédaigne pas les petites graines, de sorgho ainsi que les petits
poissons qui se réunissent en bandes à la surface des eaux. .
Il y ajoute des graviers et du sable.
C'est un oiseau peu craintif, qu'on approche facilement. La légende que le Pluvian débarrasse le Crocro-
dile des sangsues qui peuvent se trouver dans sa gueule a été confirmée par les naturalistes et nous en avons
été nous-mêmes témoin à Guénoto sur la Gambie.
Quoique ne F'éloignant jamais beaucoup des abords des rivières, il lui arrive de se rendre jusqu'aux
villages riveniins en général à quelques centaines de mètres du bord de l'eau, et d'en parcourir les espaces
dénudés ou de se percher sur le sommet des cases.
374 G. BOVET
En saison sèche on peut en rencontrer des bandes d'une vingtaîne d'individus miüsils se voient le plus
souvent par paires. Il émet un petit cri qu'on peut exprimer par onomatopée. Whiout, vhiout, vhiout D,
suivi de • Criik, criik, criik • ces deruières syllabes de plus en plus rapides. '
La nidification a lieu en saison sèche, sur les grands fleuves, quand ceux-ci sont à leur plus bas étiage,
de février à 'mars, avril et mai, dans l'Ouest africain.
Les œufs sont recouverts de sable par l'oiseau aussitôt que quelqu'un s'approche de l'endroit où se trouve
le nid qui, en réalité, n'est constitué que par une simple dépression du sol c'est-à-dire du sable.
Si l'oiseau n'a pas été alerté, et qu'on s'en soit approché sans être vu par lui, on trouve les œufs seule-
ment à moitié enterrés dans le sable. Quand le Pluvian, après avoir recouvert ses œufs complètement, à la
suite d'une alerte, revient à l'emplacement du nid, on peutIe voir gratter le sable avec son bec et le rejeter,
mettant à nouveau les œufs à découvert puis s'installer sur le nid (Dr SERLE). Le même naturaliste pense
que le fait d'enterrer verticalement les œufs dans le sable, le petit bout en bas, a pour but d'empêcher les
rayons du soleil de tuer l'embryon dans l'œuf.
Cursorius chalcopterus TEMMINCK, 1824, pl. col., liv. 50, pl. 298 (Sénégal).
Fig. : Cas. Birds Brit. Mus., XXIV, 1896;pl. IV, fig. 1.
L. 275; A. 180.183; Q. 83.86; T. 67·70; B. 22.(BATES); Bec rouge brique. avec l'ex-
trémité noirâtre. Pattes rouge pourpré, doigts plus sombres. Paupières rouge brique.
Iris noisette.
O. 9. - Front et bandes sourcilières, blanc crème. Une bande, également blanc
crème, en dessous et en arrière de l'œil, séparée de l'extrémité de la bande sourcilière
par un trait roux marron. Joues et région auriculaire teintées de noir et de roux. Parties
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 377
supérieures et cou, gris brun cendré mélangé de roux. Sus-caudales blanches. Rémiges
primaires noir pourpré, la première entièrement, les autres blanches à la base, avec une
tache apicale d'un violet d'évêque, précédée d'une étroite bande subterminale bronze
métallique, la pointe blanche. Rectrices blanches à la base, Je reste brun avec les extré-
mités blanches, sauf les médianes, la plus externe bordée de blanc en dehors. Gorge
blanche, avec de chaque côté des bandes brun noirâtre. Poitrine brune avec, dans sa
partie inférieure, une large bande crème fauve, suivie d'une étroite bande noire. Le
reste du dessous blanc. Les côtés du ventre lavés de crème fauve. Axillaires blanches
ainsi que les sous-alaires, avec quelques taches noirâtres.
Chez le jeune, les taches violet d'évêque de l'extrémité des rémiges, manquent. Des-
sous de teinte fauve plus accentuée. La bande noire de la poitrine plus étroite.
Œufs. - Trois œufs. Couleur de fond fauve régulièrement et fortement tacheté de
noir, formant des taches confluentes noires avec quelques points, marron, soulignant
la teinte lilas pâle du fond. Moyenne 36 X 28.
Distr.géogr.- Sénégal, Soudan égyptien, vers le sud jusqu'à l'embouchure du Congo
et à l'est jusqu'au Kenya.
Le Courvite aux ailes bronzées a été signalé par RIGGENBACH du Sénégal; - au Sou-
dan: entre Say et Fada N'gourma, Haute-Volta, V (BATES) ; - en Nigeria du Nord:
Jagindi (plateau province), XII (HUTSON); plateau de Bauchi (DENT-YoUNG); - en
Gambie anglaise: HOPKINSON le dit rare; - en Guinée française: à Dubreka, Conakry;
MACLAUD le dit commun sur les plages; - de Gold Coast : HOLMAN l'a signalé de Ta-
male en V et de Yapei près de la Volta en Il; - du Gabon: à Chinchonxo FALKENSTEIN
le signale; - de l'Oubangui.Chari : Fort-Archambault, Birao, rivière Kaga (BLANCOU);
- du Tchad: zone semi désertique du Kanem, VI (MALBRANT).
LYNES le dit nichant au Darfour en juin.
Écologie-Éthologie. - Le Courvite aux ailes bronzées n'est pas très souvent rencontré dans l'Ouest afri-
cain. C'est surtout un oiseau des steppea à mimosées et des savanes qui fréquente les endroits récemment
brûlés par les feux de brousse.
Il se dissimule en restant immobile et ne s'envole qu'à quelques mètres de son poursuivant; au bout
d'un vol d'une cinquantaine de mètres, il se pose à nouveau sur le sol et reste immobile. Il renouvelle ce
manège à plusieurs reprises et sans émettre un seul cri.
Cet oiseau circule volontiers la nuit ce qui explique le peu de données que nous avons sur sa biologie.
Comme la majorité des Courvites il sc nourrit d'insectes.
La nidification a lieu en mai-juin en Haute-Volta (BATES) et à peu près li la même époque, LYNES a trouvé
des jeunes au Darfour.
PITMAN a noté que ce Courvite ne fait pas de nid, mais dépose ses œufs à même le sol nu presque toujours
sur un terrain brûlé par les feux de brousse, et peu de jours après l'extinction du feu.
Écologie-Éthologie. - On a peu de données sur la biologie de cette sous-espèce de Courvite qui est
un oiseau du Sud-Afrique. Il arrive dans l'Ouest africain, et seulement au dessous de l'Équateur au début
de la saison des pluies.
On le trouve en général par coupLes rarement par petits groupes. Il a des mœurs nocturnes et on I'aper-
çoit sur les routes la nuit, grâce aux phares des automobiles. Même nourriture d'insectes que l'espèce type.
Niche en Rhodésie en septembre (ROBERTS).
Distr. géogr. - Mrique, depuis le lac Tchad, jusqu'à la vallée du Nil et l'Éthiopie,
jusqu'au sud, à travers le nord du Cameroun, le Congo belge et l'Ouganda, à l'Angola,
la Rhodésie et le Mozambique.
La Glaréole à collier blanc, décrite de la cinquième cataracte sur le Nil, n'est rencon-
trée dans l'Ouest africain qu'à partir de la Nigeria du sud, où le docteur SERLE a obtenu
des spécimens, nidifiant, sur la rivière Cross en avril; - du Cameroun: Sakbayérné,
J, II (REIS); sur le Sanaga; rivière Mungo, X, XII (Bucxxorz, CONRAU); Nachtigal-
fall, VI, juv. (ZENK.); - du Gabon et du Moyen Congo: Lopé, III, IV (MARCHE);
Chinchonxo (FALKENST.); N'ganciu (BRAZZA); Brazzaville, III, IV, VII (MALBRANT et
MACLATCHY); - de l'Oubangui-Chari : Bozoum (OUHAM); VII, IV (BLANcou);
Bangui, XII (DYB., ALUNE); - du Tchad: Chari (MALBRANT).
Écologie.Ethologie. - La Perdrix de mer à collier blanc a une aire de distribution assez peu étendue
dans l'Ouest africain et confinée aux rivières de la « Guinée inférieure a,
n est intéressant de noter l'observation du pasteur Jacob REIS qui a constaté sur la rivière Sanaga au
Cameroun la présence simultanée, dans la même bande de la Glaréole à collier blanc et de la Glaérole à
collier rouge. La même observation a été faite sur la rivière Mungo. Le biotope préféré de l'espèce type
est celui des rochers à fleur d'eau des rivières sur lesquelles on rencontre cette Glaréole.
Il est à peu près certain que cet oiseau niche dans les rochers émergeant du lit des rivières, mais il est
probable que le nid doit être plus ou moius à l'abri du vent et protégé par la position respective des rochers
susceptibles de ménager une dépression ou une faille dont l'oiseau peut profiter.
Comme on l'a vu plus haut des jeunes ont été observés en avril sur la rivière Cross par le docteur SERLE.
BATES, sont les suivantes : A. (] 143·154, 3 9 151·154; Q. 59·61; les plus longues
rectrices; 49·51 les rectrices médianes; T. 19-21; B. 12·13;
Œufs. - Deux œufs voisins de ceux de l'espèce type et de même teinte. 28 X 21 mm
(BÜTrIKOFER). 31,5 X 21,5 mm (SERLE).
380 G. BOVET
Distr. géogr. - Larges rivières de l'Ouest africain, depuis le Sierra Leone jusqu'à la
Nigeria et l'ouest du Cameroun.
La Glaréole à collier marron se rencontre surtout sur fleuves aux endroits où affleurent
des rochers.
Au Soudan: BATES la signale comme commune entre Tillabery et Ansongo; -
en Nigeria du nord: sur le Niger très commun, sur les rochers des rapides à Boussa
(BATES); Quorra (ALLEN). Le docteur SERLE l'a rencontrée sur le Kadéma au milieu
des rochers à demi submergés, et à Loko, sur la Bénoué, en V, nombreux jeunes; -
du Sierra Leone: le docteur SERLE a collecté des spécimens à Daru sur la rivière Moa
en XII; - au Lihéria: rivières Saint-Paul, Marfa, Farmington-Saint-John, Dou, II; lac
Fisherman, Soforé (BÜTT.); rivière Saint-Paul (CVRRIE); sur les rochers du seuil de la
Mulhemberg Mission; nord de White Plain, sur la rivière Saint-Paul; sur les rochers
du seuil de Pata, rivière Cavally, XI à 1; bandes nombreuses (BOVET); Nana Kru
(W. LOWE); - en Côte d'Ivoire: Pata, fleuve Cavally, II (1. F. A. N.), fleuve
Comoé, sur les rochers, par grandes bandes (BOVET, MILLET-HoRSIN); - de la Gold
Coast : rivière Scarcies (Buss); sur la Volta, sur les rochers (BOYD ALEXANDER); -
du Togo: Kratchi, V (ZECH.); Tohoun, V (I.F.A.N.); de la Nigeria du Sud: .Oban
(TALBOT); Onitsha, XI (BOVRDILLON); - du Cameroun: rivière Mungo, XII (CONRAV);
rivière Sanaga.
Écologie-Éthologie. - Le biotope préféré de la Glaréole du Libéria est le même que celui de la sous-
espèce type, c'est-à-dire les rochers à fleur d'eau. et les rapides des rivières et fleuves de l'Ouest africain;
mais son aire de dispersion n'est pas la même que celle de la sous-espèce type. On ne la rencontre en effet
que dans la « Guinée supérieure ", depuis le Sierra Leone jusqu'au Cameroun.
Le régime de cette Glaréole est analogue à celui de G. n. nuchalis et consiste uniquement en insectes
qui sont abondants au-dessus de l'cau à certaines heures de la journée.
BÜTTIKOFER a trouvé plusieurs nids de cette sous-espèce sur la rivière Saint-Paul au Libéria, D'après ce
naturaliste, les nids se trouvaient sur un banc de sable à l'abri d'un rocher, et placés dans des dépressions
creusées dans le sable, sans aucun apport de matériaux étrangers.
Comme la plupart des Glaréoles on rencontre cette sous-espèce, par bandes assez nombreuses allant
jusqu'à une cinquantaine d'individus (W. LOWE au Libéria).
BATES près des rapides dc Boussa sur le Niger en a observé des bandes de centaines d'Individus. Nous eu
avons vu nous-mêmes des bandes importantes, entre Tillabery et Ansongo aux rapides de Labezenga lors
de noire voyage sur le Niger en mai 1911.
Le docteur SERLE également sur le Niger, en Nigeria du Nord, a trouvé des nids, excessivement nom-
breux, de cette Glaréolc en mai eur les rapides de Yelwa.
En général le mâle se tient à peu de distance de la femelle qui couve les œufs placés dans une faille ou
crevasse des rochers.
Cette Glaréole émet en volant un cri agréable et assez mélodieux. A la tombée du jour les bandes volent
près de la surface de l'eau.
Écologie-Éthologie. - La Glaréole cendrée type a une aire de dispersion beaucoup plus étendue que
la sous-espèce du Moyen Niger que nous étudierons plus bas et que BUES a décrite.
Comme on l'a vu ci-dessus cette Glaréole a été trouvée en de nombreux points de l'Ouest africain. C'est
un oiseau très grégaire et qu'on rencontre en grandes bandes sur les grands fleuves et les rivières.
On a trouvé le nid de cette espèce sur les bancs de sable du Niger près de Lokoja entre mars et mai
(R. SHUEL). De son côté le docteur SERLE à Loko sur la Bénoué en avril et mai a observé de nombreux nids
de cette Glaréole au moment où la rivière est à son étiage le plus bas. En août la rivière coule à pleins bords
et on ne voit plus aucune Glaréole cendrée.
Les nids sont installés en colonies sur les bancs de sable ou sur de petits cailloux et creusés dans une légère
dépression n'ayant pas plus de 8 cm de profondeur et sans aucun apport de matériaux étrangers.
Quant on s'approche du nid il n'est pas rare d'apercevoir la couveuse se recouvrir le corps de sable en se
servant de ses deux pattes: c'est une mesure de défense mais ce n'est pas la seule et on peut observer éga-
lernent I'oiseau étendant ses ailes en rampant sur le sable et en se traînant sur le ventre. En général cette
Glaréole n'émet pas de cri quand elle est sur son nid. En volon peut entendre le cri de la Glaréole cendrée
qu'on peut traduire par «piit, piit D répété.
A la dissection de l'estomac on a trouvé des mouches, des coléoptères, des criquets et des petits cristaux
de quartz (FAIRBAlRN).
SERLE signale une extrême variété dans la coloration des œufs.
382 G. ROUET
Glareola cinerea colorata, BATES, 1933, RRO.C., UII, p. 11 (Ségou, Soudan fran-
çais). .
Cf. Q. - Très voisin de Cinerea cinerea, mais le pâle collier roux. de la nuque plus
large, plus visible et la poitrine entière fortement teintée de roux pâle, au lieu d'être
simplement lavée de roux chamois. Peu de différence dans les dimensions, sauf la
longueur de l'aile: A. 142-153, qui est plus grande que dans la forme type que l'on ren-
contre sur le Bas Niger, la Benoué, le Chari. Sept spécimens récoltés entre Ségou et
Koulikoro, ont servi à la description de BATES que nous reproduisons ci-dessus,
Distr. géogr. - Bancs de sable du Haut Niger entre Mopti et Koulikoro (Soudan).
Êcologie-Êthologie. - La sous-espèce décrite par BATES du Soudan se rencontre sur le Niger entre
Tombouctou, Ké Masina et Koulikoro ; elle a été récoltée par H. MADSEN à Kabara près Tombouctou
et à Saraféré par GUICHARD en octobre.
Cette sous-espèce ne semble pas grégaire et on n'en voit jamais réunies en bandes. Le biotope que cette
Glaréole affectionne est le sable humide sur lequel elle court ou se repose.
Son régime consiste en insectes, araignées, capturés sur les bords du fleuve. La période de nidification à
lieu vers février du moins dans la zone du Niger où cet oiseau a été découvert, mais on n'a pas de préci-
sion sur l'emplacement du nid.
~
~~
~ ..
Fig. 79. Glareola pratincola bowem BANN. (d'après BANNEJlMAN)
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE
blanc. Dessous de l'aile marron. Queue très fourchue d'un brun pourpre avec la base
blanche. Gorge crème passant au chamois entourée d'une étroite bande noire qui prend
naissance sous l'œil. Bas de la poitrine chamois. Ventre blanc.
Distr. géogr. - Ouest africain depuis le Sénégal, le Haut Niger, le lac Tchad, au sud
la Gold Coast, le Togo et le Gabon.
La Glaréole de Bowen a une aire de dispersion restreinte. On ne la rencontre que
dans l'Ouest africain. .
Au Sénégal: Richard ToU, l, Cambérène, V, lac Tamna, III (I.F.A.N.); signalé
par (DELAROQUE, LAGLAIZE); Almadis, l, île de Tegnou, III (MARCHE); - au Soudan:
lac Débo, VIII (I.F.A.N.); bords du Niger au-dessus de Boussa, III, San, VI (BATEs);
Mopti, nichant, V, lac Dého, V, Tombouctou, juv., VII, Gao, IX, (H. MAnSEN); cercle
de Mopti, III, IV, VIII (RoussELOT); rivière Bani, VI (BouET); Niger supérieur à
Niamey (HARTERT); - de l'Ouest Tchad : GOLDING'signale dans le district de Kalala
des bandes de centaines d'individus en II; - en Gold Coast: HOLMAN la considère
comme commune sur la lagune de Kéta, où elle niche en IV; - USSHER l'a jadis
signalée entre Accra et la Volta; - du Gabon et du Moyen Congo: signalée (RcHW.);
- de l'Oubangui-Chari : bords du Chari, V (THIBoUT, MALBRANT); - du Tchad :
Fort-Lamy, VIII, IX, X (MALBRANT).
. Écologie-tthologie. - La Glaréole à collier est représentée dans l'Ouest africain par une race décrite
seulement en 1930 par BANNEIWAN.
Elle se rencontre à peu près partout sur les fleuves et rivières de la région envisagée ici. On la trouve
toute l'année dans les colonies de l'Ouest africain, mais elle est cependant soumise à des migrations locales
sans doute dues aux conditions écologiques qu'elle rencontre. .
Elle suit volontiers les Sauterelles migratrices Locusta migratoria si nombreuses sur le Moyen Niger.
Elle est grégaire et HOPKINSON en Gambie a signalé sa présence en grand nombre pendant la saison
sèche dans les marais, mais elle ne séjourne pas longtemps au même endroit. Pendant la saison des pluies
elle disparaît,
BATES qui l'a observée sur le Niger, l'a souvent rencontrée dans les zones de retrait du fleuve qui se
transforment alors en prairies verdoyantes. Cette Glaréole adopte ce biotope pour y nicher. Elle devient
pendant cette période, bruyante poussant constamment des cris et volant autour du visiteur importun.
J'ai eu personnellement l'occasion d'observer cette Glaréole, sur le Bani et dans les mêmes conditions
en juin, juillet entre le lac Débo et Mopti.
Le régime de cette Glaréole semble plus éclectique que celui des autres espèces de Perdrix de mer.
On a trouvé à l'autopsie de l'estomac des criquets, des sauterelles, des coléoptères, mais également
des débris de coquilles de petits escargots.
H. MADSEN a trouvé près de Mopti en mai, près du fleuve des nids de cette espèce dans des prairies qui
se forment après le retrait des eaux du Niger.
A Gao, en août, sur un banc de sable, BATES a pu voir un nombre immense de ces Glaréoles qui en
s'envolant, formaient un nuage opaque. Sur la lagune de Kéta en Gold Coast HOLMAN a trouvé de nombreux
nids en mai•
La Glaréole de Nordmann, migratrice de l'est européen n'a été rencontrée dans l'Ouest
africain qu'à partir du Togo: elle a été signalée de Bismarkbourg par BÜTTNER; - en
Nigeria du Sud: Calabar (A. SMITH); - du Cameroun: rencontrée sur la rivière Dja,
Bitye (BATES); - du Gabon et du Moyen Congo: signalé (VERREAUX, MARCHE et COM-
PIÉGNE); Mimongo, X (MALBRANT et MACLATCHY). Signalée par LYNES du Darfour.
Subfam, STERCORA.RINA.E
Gen. STERCORARIUS BRISSON, 1760
Subfam, LARINAE
Gen. LARUS LINNÉ, 1758,
Larus fuscus LINNÉ, 1758" Syst. Noi., io- éd., p. 136 (Europe).
Fig. Dresser Birds Europe, VIII. pl. 603.
1. 490·550; A. 380-420; Q. 140·160; T. 53·57; B. 40-48. Bec jaune à tache rouge
préterminale, patte jaune, paupières orange, iris jaune clair. '
d, 9. - Plumage de noces. Tête, cou, sus-caudales, dessus de l'aile blanc pur.
Manteau noir légèrement ardoisé. Trois premières rémiges en grande partie noires avec
le bout blanc comme les suivantes. Queue blanche. Abdomen blanc.
d. 9. - Plumage d'éclipse. Dessous de la tête et du cou striés de brun, reste à
peu près comme au printemps.
Êcologie-Êthologie, - On ne rencontre le Goéland brun dans l'Ouest africain, que pendant les mois
d'hiver. On sait qu'il retourne vers les mers du Nord, au printemps pour y nicher (réserve des Sept Iles).
Le pourcentage des Goélands bruns qui viennent sur nos côtes ouest africaines serait moins élevé que celu i
de la côte est de l'Afrique. Un certain nombre de ces oiseaux gagnent, en suivant la vallée du Nil. les Grands
lacs africains.
Écologie-Éthologie. - On sait que le petit Goeland à manteau noir niche en Frunce, en Angleterre,
De novembre en avril il visite les côtes de l'Ouest africain. C'est le plus connu des Goelands venant l'hiver
sur les côtes africaines, où il est un visiteur régulier. A la fin d'avril, les côtes ouest africaines, les Canarie s
&ont abandonnées par ce Goéland qui remonte alors vers le nord.
Larusfuscus atlantis DWIGHT, 1922, Amer. Mus. Nov., nO 44, pl. 1, (Fayal, Açores).
A. cl408-428; 9395-407; Q. 0 162.178; ç 153·170; T. cl 63·68; 9 50-66; B. 045
13.
388 G. BOUET
48; Q 51-57 (Dwight). Bec jaune chrome avec une tache de vermillon sur la mandibule
inférieure. Pattes jaune clair. Paupières orange. Iris ambré.
d. Q. - Tête, cou, nuque et joues, blanc pur. Manteau, dos et couvertures des
ailes, gris, sans aucune trace de brun. Scapulaires grises également, mais largement
terminés de blanc, comme les rémiges secondaires. La première rémige externe noire,
devenant grise à la base, avec un large miroir blanc sub-apical, ainsi que la pointe.
Seconde rémige primaire, noire, terminée de blanc, sans miroir. Les barbes internes
des quatrième, cinquième, sixième et septième primaires sont grises, et le noir de ces
rémiges va en diminuant. La septième n'a plus qu'une tache noire sur la barbe externe.
Tout le dessous, depuis le menton, jusqu'aux sous caudales, blanc pur.
Œufs. - Deux œufs. Couleur de fond, olive pâle, marqué de points et de taches
brunes de différentes grandeurs, soulignés de pourpre pâle. Maximum, 75 X 49.
Distr. géogr. - Les Açores, Madère et les îles Canaries. Se rencontre sur la côte
ouest africaine, depuis le Maroc jusqu'à la Gambie.
Ce Groeland est le plus gros des Laridés rencontrés sur les côtes de l'Ouest africain;-
du Sénégal: de la plage de Joal, II, l'I.F.A.N. possède un spécimen; de Dakar, REICH-
ENowa déjà observé cet oiseau; - De Gambie: HOPKINSON le signale comme commun
entre Xl et IV, en rade de Bathurst où, du reste, NORRIS en a rencontré en II plus d'une
centaine.
Ëcologie-Êthologie. - Nidifiant dans les Iles atlantiques, Açores, Canaries, ce grand Goélau.d s'y
rencontre toute l'année. On l'observe dans les ports, sauf au moment de la nidification, où il s'occupe de
1'élevage des petite. Les nids sont sur des rochers surplombant la mer ou sur de petits Ilots, Pendant cette
période ces oiseaux sont très peu farouches et on peut circuler près des nids sans que les Goélands atlan-
tiques s'envolent. La saison des nids aux Canaries s'étend d'avril à juin (BANNERMAN). .
Comme on le voit c'est un oiseau des régions atlantiques, tropicales et subtropicales.
" tcologïe.tthologïe. - On sait peu de choses sur le comportement du Goéland railleur sur les côtes de
l'Ouest africain. En tous cas il ne semble pas descendre beaucoup au sud des CÔtes du Sénégal. Le record
de MARCHE à Dakar, en mars 1877, n'avait du reste été admis qu'avec scepticisme par certains auteurs.
Nous savons aujourd'hui qu'il est un de nos visiteurs d'hiver. Nous signalons enfin que ce Goéland niche
dans le sud-est de l'Europe et en Asie, mer Noire, mer Caspienne, golfe Persique. C'est une espèce médi-
terranéenne et on ne semble pas l'avoir rencontre sur les côtes atlantiques et la Manche, en France.
Larus poiocephalus SWAINSON, 1837, Birds. W. Afr., II, p. 245, pl. 29.
Syn, : Larus poiocephalus Sw.
L. Œ445, 9 405; A. Œ317·328; 9 285-310; Q. 110.130; T. 41·51; B. 35-41.
Bec noirâtre à l'extrémité. Pattes brun noir. Iris brun.
Œ. 9. - Plumage de noces. Front blanchâtre, passant au gris pâle, sur toute la
tête, qui se détache nettement de la teinte blanche du cou et de la poitrine. Le dos et les
côtés du cou, les sous-caudales et tout le dessous, blancs. Le mateau, le dos et le crou-
pion, les scapulaires, les couvertures de l'aile,les secondaires, gris. La primaire externe
toute noire, sauf ùn large miroir subterminal, blanc. La seconde primaire semblable,
avec la barbe externe blanche à la base. La troisième, quatrième et cinquième, sans
miroir, mais avec un accroissement du blanc sur la barbe externe s'étendant sur la
quatrième, la cinquième et la sixième, sur plus de la moitié de la longueur. La septième,
grisâtre, avec une bande noirâtre subterminale et l'extrémité grise. Les autres primaires,
grises sur la barbe externe, noires sur la barbe interne, sans tache blanche.
Plumage d'éclipse. Ressemble au plumage de noces, sauf que la partie grise de la
couronne est beaucoup plus pâle et s'étend seulement partiellement sur la tête, et par-
fois devient presque blanche, avec quelques marques- irrégulières grisâtres. Il y a tou-
jours une petite tache auriculaire grise.
Jeune. Tête blanche avec des tâches circulaires sombres, le manteau et les ailes sont
quelque peu vermiculés de brun cendré.
Œufs. - Olive, rayé et tacheté de brun sombre. Les rayures plus accentuées au gros
bout et les taches ,plus nombreuses au petit bout. 55 X 38.
Distr. géogr. - Région des grands lacs de l'Éthiopie, au lac Ngami et au lac Nyassa.
Se rencontre sur le lac Tchad. Niche en Gambie. Souvent rencontré sur les côtes
d'Afrique.
La Mouette à tête grise est un oiseau propre à l'Amérique du Sud et à certaines ré-
gions de l'Mrique. Dans l'Ouest africain on le rencontre sur la côte, mais aussi fréquem
ment sur les fleuves et loin dans l'intérieur; - du Soudan: Gao, VIII; Haut Niger, II
(BATES); Niafounké, V, Cabara, IX (H. MAnSEN); - de l'Ouest-Tchad : Bisagana, X,
Wulgo, VI (GOLDING); - de Nigeria du Nord : signalé (HUDSON); sur la Benoué, II
WALMAlN); rivière Komadougou (GOLDING). "
De Gambie anglaise: signalé (REND.•MoLON.); - Bathurst, VI (MARCHE); D'après
HOPKINSON, niche dans les palétuviers, VII; - de Guinée portugaise: Bissao (VERR.);-
en Guinée française : en rade de Conakry, III (BLANcou); Rio Nunez (MACLAUD);
Iles Alcatraz (MACLAun); - de Sierra Leone: (THOMPSON); - de Côte-d'Ivoire: Grand
Bassam (BOUET-MILLET·HoRSIN); - de Gold Coast: Accra, IV (WINTERBOTTOM);-
du Togo : côte et lagunes Assraré (MILLET-HoRSIN).
Du Tchad : embouchure du Chari (THIBOUT); sur le lac Tchad (BOYD ALEXANDER.
MALBRANT).
390 G. BOUET
- Écologie-Éthologie. - La Mouette de Vieillot ne semble pas être soumise à des migrations, mêmes
locales, dans l'Ouest africain. C'est le Laridé le plus commun sur le lac Tchad où il fut observé par BOYD
ALEXANDER, pour la première fois, en 1904. Nous n'avons pas de précisions sur sa nidification dans les
territoires envisagées ici. Par contre on sait qu'il niche sur les bords des grands lacs africains dans les joncs
et les papyrus. Le nid est composé de racines .de plantes aquatiques agglomérées avec de la vase. Il est
probable que l'on trouvera des lieux de ponte dans l'Ouest africain.
d. 9. - Plumage d'éclipse. Tête et cou blancs avec une petite tache noirâtre
devant l'œil et une plus grande sur l'oreille. Face inférieure sans rose. Reste à peu près
comme au printemps.
Distr. géogr. - Oiseau paléarctique. Niche en Europe depuis l'Islande, les Féroé,
les fies Britanniques, le sud de la Scandinavie, la Finlande, la Russie du Nord, la Sibérie
jusqu'au Kamchatka. Hiverne jusqu'aux Açores, la côte tropicale de l'Ouest africain,
la côte sud de la Méditerranée, la vallée du Nil, le sud de l'Asie.
La Mouette rieuse ne semble pas dépasser les côtes de la Gambie, mais pénètre dans
l'intérieur jusqu'au Niger.
Au Sénégal : dans le port de Dakar, IV (H. MAnSEN); Saint-Louis, oiseau bagué
l'année précédente en Angleterre, X; - au Soudan: entre Mopti et Tombouctou, V
(H. MAnSEN); - de Gambie anglaise : Gambia (REND.); HOPKINSON le note entre VII
et X.
Ecologie-Ethologie. - Le Goéland rieur est très connu sur les côtes de France où il niche (Sept tles)
On le trouve pendant l'hiver sur les côtes est et ouest de l'Afrique, C'est dire l'étendue de 'sa migration.
Il pénètre dans l'Ouest africain jusqu'au Niger. Il se nourrit autant de crustacés et de mollusques que de
poissons. On n'a pas jusqu'ici de certitude qu'il dépasse les côtes au Sud de la Gambie dans l'Ouest africain.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 391
Êcologie-Êthologie. - Nichant dans l'extrême nord et jusqu'aux côtes anglaises et françaises (Sept
Iles), cette Mouette gagne en hiver les côtes atlantiques. et la Méditerranée. BANNERMAN a constaté la pré-
sence de jeunes aux Canaries et BOYD ALEXANDER l'a trouvée aux iles du Cap Vert, en hiver. C'est un
oiseau essentiellement marin dont la nourriture exclusive est composée de petits poissons, de plancton,
bref de tout ce qui peut se trouver de vivant à la surface de la mer. Il dédaigne les proies mortes et les
déchets des navires. Cette Mouette est à rechercher sur toutes nos côtes africaines.
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de Guinée (BARBoZA DU BOCAGE). Les naturalistes qui ont étudié la biologie de cet oiseau ont constaté qu'il
s'adapte à toutes sortes de biotopes pour nicher, utilisant, soit les buissons, les arbres de petite taille, dans
les pays où il s'en trouve, mais se contentant de rochers parfaitement nus ou de crevasses dans les falaises.
Écologie-Éthologie. - La biologie de la Guifette noire en Afrique est très connue. On peut l'y rencontrer
sur les côtes, dans l'intérieur, sur les fleuves et les lacs et pendant toute l'année, quoique cependant la plus
part de ces Sternes regagnent l'Europe pour y nicher. Il est possible que les individus restant en Afrique
soient des oiseaux: immatures. En tous cas aucun nid de cette espèce. n'a jusqu'ici été trouvé dans' les terri-
toires de l'Ouest africain. Par contre des milliers ont été observés (Dakar, W. LOWE) regagnant le nord en
plumage d'été. L'alimentation de cette Gulfette consiste en insectes et leurs larves et en grenouilles, crevet-
tes et petits poissons.
la présence de cette Guifette plus au sud, sauf une capture au Gabon.: Mayumba,
XI, (ROUGEOT).
Êcologie-Êthologie. - Cette Guifette, la troisième que nous étudions ici a ies"mêmes mœurs que les
deux autres. C'est un oiseau fréquentant surtout les marais. Elle est très difficile à distinguer des deux autres
espèces en plumage d'hiver. Elle est de taille plus élevée avec le bec rouge et plus long, alors que les deux
autres espèces ont le bec noir. Ellc se reproduit cn Europe, en grand nombre, au Maroc (FAVIER). On sait
que l'espèce niche sur le lac Naivasha au Kenya (CHAPIN), mais c'est le seul point d'Afrique de nidification
connu jusqu'ici.
tête noir. Manteau gris clair. Rémiges gris foncé avec le bord de la première noirâtre.
Queue blanche avec les deux rectrices externes très longues et gris foncé. Menton
blanc. Poitrine et abdomen gris clair.
En plumage d'éclipse, le front est blanc, les plumes noires du vertex, de l'occiput
et de la nuque, sont bordées de blanc.
Distr. géogr. - Oiseau paléarctique. Niche en Europe, Asie et Nord-Amérique depuis
le Spitzberg, dans les régions arctiques d'Europe et d'Asie. Vers le sud les Iles Britan-
niques, Hollande, côtes de Belgique et de France, côtes de la Baltique, Russie du Nord,
Islande, Groenland. Hiverne dans l'Antarctique, mais s'arrête sur la côte occidentale
d'Afrique, au Cap, au Natal, parfois à l'embouchure du Congo. Des oiseaux bagués
au Labrador, dans l'Afrique du Nord ont été capturés au Nigeria, au Natal.
La Sterne arctique est rare sur les côtes ouest africaines; on ne l'a signalée que
du Cameroun, X (JOHNST.). Le docteur SERLE a capturé une Sterne arctique au lac
Borombi, en VI; - Cabon: Mayumba, 2 spécimens (RoUGEoT).
Reprise de bague: Une sterne antique baguée NI/51 Amrum [Scbleswig-Holstein] ; reprise X/51 à
Baragny près Rufisque.
Êcologie-Êthologie. - Nous n'insisterons pas sur la biologie de cette Sterne dont la dispersion dans les
régions arctiques; en Amérique, en Asie et cn Europe est bien connue. Sur les côtes de l'Ouest africain
elle est excessivement rare puisque seulement quatre records authentiques nous sont connus: au pied du
Mont Cameroun, sur un lac de l'intérieur de ce territoire, au Gabon et au Sénégal.
Écologie-Éthologie, - La Sterne naine type a été trouvée au Rio de Oro et en Mauritanie par le lieute-
nant C. BIRD, où il récolta une série de ces Sternes remontant vers le nord (avril.mai) en • bandes immen-
ses D ce qui laisse supposer qu'elles provenaient des régions plus au sud sur les côtes de l'Ouest africain.
Écologie-Éthologie. - C'est à BANNERMAN qu'on doit d'avoir, en 1931 séparé la sous-espèce, africaine
de l'espèce type d'Europe dont elle diffère par sa taille légèrement inférieure, son bec entièrement jaune
pendant la période nuptiale et son front blanc que coupe une bande noire, entre la partie antérieure de
l'œil et la base du bec. La biologie de la Sterne naine de Guinée est la même que celle des autres Sternes,
mais elle niche en Afrique, Sur le Niger et le Benoué, on sait qu'elle niche en mai (HUTSON, SERLE). En
Gold Coast niche en VIII. Il est à supposer qu'elle niche dans la zone d'inondation du Niger (lac Débo),
Sterna fuscata LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd., p. 228 (Saint.Domingue~.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, Vin, pl. 587.
Syn. : Sterna fuliginosa auct.
1
L. 405; A. 276-298; Q. 170; T. 20-22; B. 40-44. Bec et pattes, noirs, avec une très
légère teinte rougeâtre. Iris bleu noir.
0. 9. - Une large bande blanche sur le front, 'se terminant devant les yeux.
Couronne, nuque et ligne, du bec à l'œil, noires. Partie supérieure ,d'un brun noirâtre
profond. La barbe de la rectrice la plus externe, blanche. Abdomen et sous-caudales,
d'un blanc grisâtre.
Le jeune a les parties supérieures d'un brun de fumée. Les plumes du manteau on
les extrémités blanches, les parties inférieures brunes, d'un brun plus léger sur l'abdo-
men.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 399
Œufs. - Un œuf. Couleur de fond variant du blanc au chamois rosé, avec des
points brun rouge, soulignés de traces mauuve brillant. Maximum : 58 X 34.
Distr. géogr. - Niche sur les côtes de l'Amérique du Nord jusqu'au Vénézuela
Peut-être sur les îles du golfe de Guinée, à l'Ascension et à Sainte-Hélène. Se rencontre
sur les côtes de l'Ouest africain.
La Sterne fuligineuse se rencontre en hiver sur les côtes de l'Ouest africain, mais ne
pénètre pas sur les fleuves côtiers. On sait que l'on peut l'observer tout le long de la
côte, mais rarement sur le rivage. .
Deux points de capture sont signalés : Lagos (BOURDILLON), Monrovia, 1 (BOUET).
Êcologie-Êthologie. - BOURDILLON mentionne la présence en rade de Lagos de deux Sternes fuli-
gineuses en juillet, après quelques jours de tempête sur la côte. Cette Sterne aurait été capturée de Benin.
MALBRANT dit qu'on la trouve sur les côtes du Gabon, mais ne précise pas en quel point. Elle a été trouvée
à Fernando Po. Par contre on sait qu'elle niche sur l'île de l'Ascension en colonies très importantes. En fin
juillet tous ces oiseaux ont disparu pour revenir en novembre, mais il semble que la plus grande incertitude
règne sur l'époque où s'étend la période de nidification.
La Sterne des Baleiniers n'est connue dans l'Ouest africain que de la côte du Gabon
où les naturalistes français LucAN et PETIT l'avaient capturée à Landana, en 1874.
. Depuis elle a été trouvée en territoire français jusqu'à Libreville (ROUGEOT).
De Nigeria du Sud : port de Lagos, VIII et IX (BOURDILLON).
Du Gabon : 'elle a été collectée à Massabé, VII (LucAN et PETIT); Chinchonxo (FAL·
KENST.); Landana (PETIT); Port-Gentil, IV; Libreville, VII (RoUGEoT) : sur la côte
gabonaise de IV à XI (MALBo et MACLAT.).
Écologie-Éthologie. - La Sterne des Baleiniers est un oiseau du Sud-Afrique qui vient 'seulement en
migration temporaire sur les côtes gabonnaises et, d'après BANNERMAN, jusqu'aux côtes du Cameroun et de
la Nigeria, après avoir niché dans l'hémisphère sud. Très voisine de Sterna albifrons guineae elle en diffère
par sa queue et ses sus caudales qui sont grises et non blanches. Le hec est entièrement noir et non jaune
comme chez la Sterne minute africaine. Dans la haie de Lagos, en VIII, BOURDILLON a compté jusqu'à
150 de ces Sternes. En XI, toutes avaient disparu pour ne revenir qu'en avril, après la nidification.
La Sterne des îles Sandwich migre sur les côtes de l'Ouest africain en bandes nom-
breuses. Un certain nombre demeurent en été en Mrique occidentale. On l'a signalée
du Sénégal: Dakar, 1, Il; Cambérène, 1; cap Manuel, II; lie de Gorée, III; plage de
Haon, V (I.F.A.N.); DELAROQUE, MARCHE, LAGLAIZE, l'avaient récoltée; Dakar, III
(MARCHE); MADSEN l'a retrouvée depuis en VI; - de Gambie: NORRIS l'a signalée
au large en Il, en bandes nombreuses.
Du Sierra Leone: Kelsale (W. LOWE) en V; THOMPSON, en XI, signale cette Sterne;
un oiseau bagué au Danemark a été repris à Aberdeen (Sierra Leone); - du Libéria :
Grand Bassa, Robertsport, XII (BÜTTIKOFER); - en Côte-d'Ivoire : un oiseau bagué
en Angleterre a été repris à Assinie, six mois après; - de Gold Coast: à Cape Coast
Castle, SHELLEY a rencontré cette Sterne en II; Accra, IV (SMITH); un oiseau bagué
en XI, en Hollande, a été repris à Keta en XI; BANNERMAN rapporte la capture de
cinquante oiseaux bagués entre 1909 et 1912 en GoldCoast; - en Nigeria du Sud:
BOURDILLON signale cette Sterne dans la baie de Lagos, pendant toute l'année, sauf II.
Du Gabon et Moyen Congo : côte de Loango, Banane (LUCAN et PETIT); Gabon (DU
CHAILLU, CASSIN, MEK.); Libreville (Dr VAN OOST); Port-Gentil, XI (ROUGEOT); une
Sterne baguée en Hollande a été reprise la même année à Libreville.
Écologie-Éthologie. - Visiteur d'hiver, cette Sterne est relativement commune sur les côtes de l'Ouest
africain, comme on l'a vu ci-dessus, Grâce aux baguages effectués en Ar1l!lelerre et en Hollande, on a pu
préciser, par les reprises faites sur la côte d'Afrique, l'importance de la migration de cette Sterne vers ce
continent. On a également constaté que des Sternes baguées avaient atteint l'âge de quatorze ans
(L. THOMPSON).
La présence pendant toute l'année d'un certain nombre de ces Sternes dans l'Ouest africain s'explique,
comme pour un certain nombre d'oiseaux migrateurs, Cigognes en particulier, par le fait que seulles jeunes
de l'année restent sous les tropiques tant qu'ils n'ont pas atteint la maturité sexuelle.
Reprises de bagues dans l'Ouest africain :
Baguée VI/47 : Ile Rozenburg (Hollande); reprise III/48 : Fann près Dakar (Sénégal).
- VII/44: Jutland (Danemark); reprise X/44 : Port-Étienne (Mauritanie).
VI/46 : Jutland Danemark); reprise 1/47 : port de Dakar (Sénégal).
VI/46 : Jutland (Danemark); reprise 1/47 : port de Dakar (Sénégal).
VI/3S : Jutland (Danemark); reprise 1/39 : port de Dakar (Sénégal).
VII/44 : Hirsholmene (Danemark); reprise 11/45 : Cap Manuel, Dakar (Sénégal).
VII/41 : Jutland (Danemark); reprise 11/43 : Hann, près Dakar (Sénégal).
VI/33 : Jutland (Danemark); reprise 1/45 : Dakar (Sénégal).
VII/46 : Kattegat (Danemark); reprise 1/47 : port de Dakar (Sénégal).
VI/4O : Ile Texel (Hollande); reprise 11/41 : port de Dakar (Sénégal).
VII/46 : Makkum (Hollande); reprise XII/46 : arsenal de Dakar (Sénégal).
VII/46 : Makkum [prov, de Friesland) Hollande; reprise XII/46 : Dakar (Sénégal).
VI/46 : Cote du Cumberlan (d'Angleterre); reprise 1/47 : Port de Dakar (Sénégal).
VI/3S : Salthouse, Norfolk (Angleterre); reprise X/39 : Dakar (Sénégal).
VI/47 : Kreis Husum (Allemagne); reprise 11/48 : Saint-Louis (Sénégal) .
VI/51: Provo Zuid. Holland (Hollande) reprise II/52 : Dakar.
VII/51: Ferthof of Forth (Écosse) reprise IV·52 : Dakar, d'après DEKEYSER (I.F.A.N.,.
Êeologie-Êthologie. - Pendant longtemps cette Sterne est restée inconnue sur les côtes de l'Ouest
africain, Depuis qu'un officier de marine anglais l'a signalée à Port-Étienne, ce Laridé a été vu en Nigeria,
et on doit la trouver dans de nombreux points des côtes Ouest africaines.
Sterna maxima albididorsalis HARTERT, 1921, Vôge! Pal. Fauna, II, p. 1698
(baie du Lévrier).
Fig. : SWAINSON, Birds W. Afr., II, pl. 30.
L. 500; A. 335-360; Q. 145-172; T. 30-33; B. 62-68. Bec jaune. Pattes noires, des-
sous jaune. Iris brun foncé.
eJ. 9. - Plumage de noces. Toute la couronne, depuis la base du culmen jusqu'à
la nuque, en passant par le centre de l'œil, d'un noir de jais. Les plumes de la nuque.
sont allongées et forment une crête pointue. Le reste de la tête, le cou, tout le dessous,
blancs. Le dos, les scapulaires, le croupion, les couvertures de l'aile, d'un gris perle
pâle. Les « épaulettes » sont blanches. Les quatre premières primaires ont les barbes
externes grises, et toutes les barbes internes présentent une large bande, gris noirâtre,
parallèle au rachis, s'étendant jusqu'à l'extrémité de la penne. Le reste de la barbe
interne, blanc. Les primaires les plus internes et les secondaires grises, avec sur les
secondaires, une bordure de blanc, sur la barbe interne. Sus-caudale et queue gris perle,
plus pâle, presque blanc, sur les couvertures.
Plumage d'éclipse. La couronne et le front sont blancs, plus ou moins striés de noir,
surtout en arrière, mais les plumes de la crête restent noires.
Œufs. - Couleur de fond blanc rougeâtre ou brun avec des pointes noirâtres plus
rarement couvert de brun. 59·64 X 41,5-47.
Distr. géogr. - La côte occidentale d'Mrique, depuis le détroit de Gibraltar jusqu'au
Benguella. Lieux de nidification inconnus.
La Sterne royale d'Afrique semble ne se rencontrer que dans les eaux Ouest afri-
caines. En Mauritanie: BIRD l'a observée en V; on l'a trouvée également sur les côtes
atlantiques marocaines; - du Sénégal: aux Almadies, III (MARCHE); environs de
Dakar, 1 (I.F.A.N.); - de Gambie anglaise : a été signalée (RENDALL).
Du Sierra Leone: îles Tasso et Yatwards, III (W. LOWE); Freetown, 1 et II (THOMP-
SON); Freetown, V, II, X (NoRRIS); - de Côte-d'Ivoire: lagune Ebrié, fin 1 (BOUET)
MILLET-HoRSIN); - de Gold Coast : signalé (PEL.); Aguapîm (Rüss.); Accra, Cape
Coast Castle, II (SHELL., BUCKL.); Accra, VIII (BOURDILLON).
Du Dahomey : Grl1-nd Popo (KÜRST.); - de Nigeria du Sud : Calabar (LAUR.);
Lagos, IV (BOURDILLON).
Du Cameroun: Bibundi, Mémé (SJOST.) en XII, III et Vill; rivière Bombia, Man of
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 403
War bay, de VIII à III (YOUNG); - du Gabon et Moyen Congo: Landana (PETIT);
Chinchonxo (FALKENST.); observée par CHAPIN, II; ROUGEOT l'a vue à Port-Gentil
en XI.
Écologie-Éthologie, - Cette race de Sterne royale d' Afrique ne semble pas quitter l'Ouest africain de
toute l'année. Elle serait cependant soumise il des migrations temporaires locales. En ce qui concerne sa
nidification, BIRD a observé dans la baie du Levrier, qu'en mai, ces Sternes était apariées et leurs organe,
sexuels il maturité. Le cri de cette mouette rappelle celui de la Sterne caugek, mais est un peu plus fort
et plus discordant. Sa nourriture consiste surtout en poissons qu'elle capture souvent en se laissant
tomber directement dans l'eau d'une certaine hauteur en fermant les ailes. BANNERMAN suggère qu'il est
possible que la Sterne royale niche aux abords des côtes du Sénégal, dans les palétuviers, vers l'embouchure
du fleuve Sénégal.
Stema easpia PALLAS, 1770, Novi Com. Acad. Sei. Petrop., XIV, pt. I, p. 582 (mer
Caspienne).
Syn. : Thalacùes melanotis Sw. Hydrotschegrava tschegrava LEPECHIN:
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 584".
L. 490·550; A. 390-420; Q. 150·160; T. 40.45; B. 68·75. Bec rouge avec extrémité
come. Pattes noires. Iris brun jaunâtre.
cr. 9. - Plumage de noces. Bonnet et nuque noir brillant avec les plumes allon-
gées, reste blanc avec le manteau et l'aile gris bleuâtre très clair, les grandes rémiges
nuancées de brun noirâtre au côté interne.
En plumage d'éclipse la partie noire de la tête a les plumes bordées de blanc, une
tache noirâtre devant l'œil, une autre plus large sur l'oreille, les grandes rémiges plus
lavées de brun, surtout vers le bout.
Distr. géogr. - Oiseau paléarctique et cosmopolite. Niche en Europe, Asie, Afrique
du Sud et Amérique du Nord. Colonies dans les îles de la Baltique, Sardaigne, îles au
large de Tunis. Côte de l'Atlantique de la mer Noire, de la mer Caspienne. Golfe Pero
sique, Ceylan, Sud-Afrique. Guinée, Nigeria du Sud, côtes Ouest. africaines, côtes
américaines. Hiverne en Afrique, Indes, îles de la Sonde.
La Sterne Caspienne n'est pas rare sur les côtes de l'Ouest africain. GUICHARD l'a
vue sur les côtes de la Mauritanie, X; Port-Étienne, IV et V (BIRD); - du Sénégal:
Malika, II (l.F.A.N.); Rufisque, III (MARCHE); Dakar, IV (H. MADSEN); sur le Sénégal
·à Rosso (GUICHARD); - du Soudan: Aka sur le Niger (MAnSEN); confirmé par GUICHARD
404 G. BOUET
Écologie-Éthologie. - La Sterme caspienne accomplit sa migration vers les côtes de Guinée en suivant
la côte de la Mauritanie, gagne le Sénégal où un certain nombre demeure sur le fleuve, cependant que
d'autres vont vers le Niger, le lac Débo. Descendant vers le sud on trouve cette Sterne sur les côtes, depuis
la Gambie jusqu'au Gabon. On sait qu'elle niche dans le sud de l'Europe, mais on a trouvé cependant des
colonies nichant sur la rivière de Bonny et sur la Gambie. D'après HOPKINSON on trouve la Sterne caspienne
toute l'armée en Gambie. 11 semble établi que la majorité de cee oiseaux retourne dans les régions palé-
arctiques au printemps pour y nicher. BlRDa pu observer sur la côte de Mauritanie d'importantes bandes
se dirigeant vers le Nord, au milieu de mai, en plumage d'été.
Reprise de bague:
Baguée: VI/50 Archipes de Pernoa (Finlande}; reprise XI!50 : Ségou [Soudan).
Êcoiogie-Êthlogie, - La Sterne du Nil n'est pas très commune sur les côtes ouest africaines, mais elle
pénètre dans l'intérieur pour gagner les grands fleuves, le Niger en particulier. La base de la nourriture de
cette Sterne consiste en poissons, mais on sait qu'elle ne dédaigne pas grenouilles et têtards. W. LOWE,
sur le Nil Blanc, l'a vue à la poursuite de sauterelles migratrices.
Rynchops flavirostris VIEILLOT, 1816, Nouv. Dict. Hist. Nat., li, p. 338 (Sénégal).
Fig. : D. BANN., Birds Trop.. W. Afr., vol. II, p. 281.
cr
L. 430; A. 310-375, Q 305-353;Q. 108-128; T. 25·30; B. Mandibule supérieure
cr 55-70, Q 53-62; mandibule inférieure : cr
85-94, Q 50-80. Bec, mandibule supé-
rieure vermillon ou rouge corail, plus pâle et jaunâtre sur la mandibule inférieure.
Ces teintes sont plus pâles en hiver. Iris brun.
cr.
Q. - Plumages de noces. La couronne, les couvertures de l'oreille, la nuque
et tout le reste du dessus, brun noir, ainsi que les couvertures de l'aile et les scapulaires,
ces dernières avec l'extrémité étroitement bordé de blanc. Front, lores côtés de la face,
gorge, côtés du cou ettoutes les parties inférieures, blancs. Rémiges primaires noirâtres,
rémiges secondaires terminées de blanc. Sus-caudales brunes. Queue fourchue. Rec-
trices brunes largement bordées de blanc, sauf les médianes, qui n'ont pas de blanc
sur les barbes internes.
Le plumage d'éclipse présente au niveau du cou une large bande mal définie, blanc
mêlé de brun. La teinte générale est plus sombre.
Chez le jeune, les plumes du dos, sont brunâtres, ternes et bordées de roussâtre.
Le bec est jaunâtre avec l'extrémité brune.
Œufs. - Deux à trois œufs, brillants, couleur de fond chamois pâle régulièrement
pointillé et taché de brun chocolat, souligné de teinte pourpre pâle. Maximum : 41,5 X
29,5.
406 G. BOUET
Distr. géogr. - Côtes et rivières de l'Afrique tropicale, depuis le Sénégal et le Sou-
dan jusqu'au sud de la rivière Orange et du Zambèze. Se rencontrait jadis' dans la vallée
du Nil, en Égypte. . -
Le Bee en ciseaux se rencontre sur tous les grands fleuves et rivières de l'Ouest afri-
cain et parfois sur les côtes, mais plus rarement; - sur le Sénégal : Goutchahé, IV;
Zani, III (GIRAUD); signalé (DELAROQUE); BOUET l'a rencontré en mars, en vols nom-
breux de 30 à 40 individus, sur le fleuve Sénégal, entre Podor et Kayes; - au Soudan:
Ansongo, VIII, juv, (BATEs); Mopti, V; nichant; Gao, IX (H. MAnsEN) ; sur le Niger
el le Bani, de III à IX (ROUSSELOT); lac Débo, VI (BouET); - en Ouest-Tchad: bords
du lac Tchad, par bandes de centaines, VIII (GUZM.); - en Nigeria du Nord: Niger,
Loko, IV, V (HART.); Bénoué en aval d'Ibi (BATEs); rivière Kaduna; Niger, IV à V;
Bunga, province de Bauchi, IV et V (HUDSON); Onitsha, en bandes (FORBES); - en
Gambie anglaise: HOPKINSON l'a rencontré en VI à Kuday, sur la Gambie.
De Casamance : signalé sur la Casamance par le docteur MAcLAUD ; - en Guinée
française : MAcLAUD le signale sur les rivières un peu importantes de la Guinée et
sur le Niger; - Au Sierra Leone: aperçu par le colonel THOMPSON sur la rivière Scar-
cies; - au Libéria : Roberts'port (BÜTT.) 1 - en Gold Coast : Volta (USSHER); Accra
VII, IX (RCHW.); Yeji, sur la Volta (POMEROY); - au Togo: Mangou (THIERRY);
- en Nigeria du Sud : rivière Nun (FRAS.); USSHER l'avait récolté sur les lagunes aux
abords de Lagos.
Au Gabon et Moyen Congo : rivière Camma (DU CHAILLU); confluent de l'Ogooué
(MARCHE et COMPIÈGNE); côte du Loango; Landana (FALKENST., LUCAN et PETIT);
N'ganciu, sur le Congo, V, VII (DE BRAZZA); bancs de sable du POOL, VII (DYB.);
rivière Chiloango (PETIT); MALBRANT et MACI.ATCHY l'ont observé sur le Congo,
l'Ogooué, la N'gounié et le Como; signalé à Port-Gentil et cap Lopez, entre VI et X
(ROUGEOT); - en Oubangui et Tchad: sur le Chari, vers Fort-Lamy (MALBRANT et
PÉCAUD); Bas Oubangui, IV (BLANcou);' sur le Chari, V (THIBOUT).
Êcclogie-Êthologie, - Le Bec en ciseaux est très commun sur nos grands fleuves africains. li se nourrit
en attaquant sa proie, petits poissons de surface, au vol, de préférence le matin de bonne heure ou tard le
soir. Il couche la nuit sur les bancs de sable, tout au moins en saison sèche. Le nid est une dépression
creusée dans le sable, sur un banc ne touchant pas à la terre ferme. J'ai trouvé des œufs, en fin mars, sur le
Sénégal. Dans la journée, souvent de petits groupes de Becs en ciseaux SI': posent sur les bancs de sable, ne
se mettant en chasse que taTrl le soir ou de bonne heure le matin.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE
INDEX SYSTÉMATIQUE
(luges. Pages.
l'ages. Pages.
Guttera Edouardi Sclateri RCHW ....... 241 Sarothrura p. pulchra GRAY ......... : 287
Guttera Edouardi SETH-SMITHI NEUM... 241 Sarothrura p. Zenkeri NEUM.......... 288
Guttera Edouardi Schoutedeni CHAPIN. 242 Sarothrura p. centralis NEUM•........ 288
Guttera p. plumifera CASSIN... ...... 242 Sarothrura p. tibatiensis BANN •.•....• 289
Guttera p. Schuhotzi RCHW " ........ 244 Sarothrura p. Batesi BANN .......•... 289
Numida meleagris galeata Pallas ...... 245 Sarothrura lugens BÔHN.............. 290
Numida m. Marchei OUST............ 247 Himantornis h. haematopus HARTL•... 291
Numida m. Strasseni RCHW .......... 247 Himantcrnis h. Petiti OUST .......... 292
Numida meleagris B1ancoui GROTE .... 248 Gallinula ch1oropus hrachyptera BREHM 293
Numida m. major HARTL ............ 249 Gallinula angulata SUNDEVALL ........ 294
Numida m. meleagris LIN............ 249 Porphyrio madagascariensis legyptiacus
Excalfactoria Adansoni VERR......... 250 HEUGLlN ........................ 294
Coturnix c. coturnix LIN ............. ~51 Porphyrula AIleni THOMSON ......... 295
Coturnix D. Delegorguei DELEGORGUE. 252 Famille des Fulicidés ............... 296
Ptilopachus p. petrosus GM........... 253 Fuliea atra atra LIN................. 296
Ptilopachus p. Butleri SCLATER et PRAED 255 Famille des Heliornithidés . . . . . . . . . . . 297
Tilopachus p. saturatior BANN ........ 255 Podica s. senegalensis V............. 297
Clef des Francolins ................. 256 Podica s. camerunensis SJOST ........ 298
Fmncolinus L. Lathami HARTL ....... 256 Podica s. albipectus STRESS .......... 299
Francolinus Coqui Sch1egeli HEUG .... 258
Francolinus C. spinetorum BATES ..... 259 12. Ordre GmiConnes :
Francolinus C. angolensis ROTH....... 259
Francolinus C. Lynesi SCLATER ....... 260 Famille Gruidés, Clef des genres ...... 301
Francolinus a. albogularis HARTL...... 260 An thropotdes virgo LIN.............. 301
Francolinus a. Buckleyi O. GRANT..... 261 Balearica p. pavonina LIN............. 302
Francolinus a. Gambagre M. PRAED.... 262 Famille Otididês. Clef des genres...... 304-
Francolinus streptophorus O. GRANT... 262 Lissotis m. melanogaster Rüpp•....... 304
Francolinus b. bicalcaratus LIN ....... 263 Eupodotis s. senegalensis V........... 306
Francolinus b. Thornei O. GRANT ..... 265 Eupodolis s. Barrowi GRAY .......... 307
Francolinus b. Ogilvie Granli DANN.... 265 Neotis D. Denhami CHILDREN ........ 307
Francolinus b. Adamaure NEUM........ 266 Neotis c. Jacksoni BANN............. 309
Francolinus icterorhynchus Dybowskii Neotis nuba CRETZSCH ••...•.....•... 309
OUSTALET ....................... 267 Ardeotis arabs Steiberi NEUM ......... 310
Francolinus s. aquamatus CASSIN ..... 268 Ardeotis arabs Lynesi BANN .......•.. 3Il
Francolinus camerunensis ALEx....... 269 Lophotis Savilei LYNEs .............. 312
Francolinus a. ahentensis TE~1. ....... 269 Famille Burhinidés, Clef des Œdicnèmus 313
Francolinus a. Hopkinsoni BANN ...... 270 Œdicnemus œ. œdicnemus LIN..... : • 313
Francolinus C. Clappertoni CHILD ..... 271 Œdicnernus s. senegalensis Sw•....... 314
Francolinus Finschi BOCAGE.......... 272 Œdicnernus v. vermiculatus CABANIS .. 316
Pternistis afer Cranchi (LEACH.) ...... 272 Œdicnemus v. Büttikoferi RCHW....... 317
Œdicnemus carenais maculosus TEMM. 318
Famille [acanidés. Clef des espèces .... 319
10. Ordre des TumiciCormes : Actophilornisafricana GM............ 319
Famille des Turnicidés .. . . . . . . . . . . . . . 273 Microparra eapensis SMITH............ 321
Turnix sylvatica lepurana A. SMITH ... 274
13. Ordre des Charadriiformes :
Turnix s. AIleni Meams ............ 275
Tumix nana SUNDWALL.............. 275 Famille Rostratulidés . . . . . . . . . . . . . . . 322
Ortyxelos Meiffreni VIEILLOT..... " .. 276 Rostratula b. benghalensis LIN........ 322
Famille Charadriidés .. . • . • • . . . . . . . . . 324
II. orore des RaUilormes : Clef des Charadrlus.. .. . . . . . .. . . . . .. 324
Charadrius p. pecuarius TEMM ........ 324
Famille des Rallidés. Clef des genres.. 278 Charadrius a. alexandrinus LIN...•... , 325
Canirallus o. oculeus HARTL.......... 278 Charadrius m. nigirius BATES ... ...... 326
Canirallus o. Batesi SHARPE .......... 279 Charadrius marginatus Mechowi Cabe-
Porzana marginalis HARTL..... '!...... 280 nis ............................. 327
Limnocorax flavirostra Sw.... " ...... 281 Charadrius hiaticula tundrae LoWE.... 323
Crecopsis egregia PETERS'. ........... 282 Charadrius duhius coronicus GM ...... 329
Crex crex LiN....................... 283 Charadrius t, tricollaris V............. 330
Clef des Sarothrura ................. 284 Charadrius Forbesi SHELLEY ......... 331
Sarothrura B. Bohmi RCHW .......... 284 Squatorola s. squatarola LiN........... 332
Sarothrura r. Bonapartei Bp... '" ., .. 285 Stephanibyx lugubris Lsss ........... 333
Sarolhrura elegaus Rcichenowi SHARPE. 286 Sarciophorus t, tectus BODD .•..•..•.. 334
410 G. BOUET
Pages. Pages.
Anomalophryx superciliosus RCHIV ... , 335 Clef des Cursorius " 374
Hoplopterus spinosus LIN.. . . . . . . . . . . 336 Cursorius c. cursor LATHAM ', . . . . . • 375
Afribyx B. senegallus LIN. . . . . . . . . . . . 337 Cursorius T. Temmnicki Sw. . . . . . . .. 375
Xiphidiopterus alhiceps GOULD. . . . . . . 339 Rhinoptilus c. chalcopterus TEMM . . . . . 376
Himantopus h. himantopus LIN. . . . . . . 340 Hhinoptilus c. alhofasciatus SHARPE. .. 377
Arenaria interpres interpres LIN , 341 Clef des Glareola.. .. .. .. . . .. • .. 378
Hœmatopus o. ostralegus LIN , 342 Glareola n. nuchalis GRAY.. ... . .. 378
Hœmatopus o. Moquini Bp.. . . . . . . . .. 3~3 Glareola n. Liberire SCHLECEL... . . . . . . 379
Recurvirostra avosctta LIN. . . . . . . . . . . 344 Glareola c. cinerea FRASER. . . . . . . . . . . 380
Clcf des Ero/ia. . .. . .. . . . . . . . . . . . . . . 34.') Glareola c. coloratn BATES.. . . . . . . . . .. 382
Erolia Temmincki LEISLER.... . . . . . . .. 345 Glareole pratincola Boweni BANN.. . . .. 382
Erolia minuta LEISLER.. . . . . . . . . . . . .. 346 Glareola Nordmanni FISHER.. . . . . . . .. 383
Erolia testacea PALLAs... . . . . . . . ... .. 347
Erolia alpina alpina LIN.. . . . . . . . . . . .. 348 13. Ordre des LariCormes :
Calidris c. canutus LIN.. . . . . . . . . . . . . 349 Famille Laridés. Clef des genrcs . . . . .. 384
Philomachus pugnax LIN. . . . . . . . . . .. 350 Stcrcorarius parasiticus LIN... . . . . . . .. 385
Crocethia alba PALLAS. . . . . . . . .. .... 351 Stcrcorarius pomarinus TEM ;-. 385
Limicola f. falcinellus PONTOP. . . . . . . . 352 Clef des Larus., .. . . . . . 386
Actitis hypolcucos LIN , 352 Larus f. fuscus LIN , .. . .. .. 386
Xenus cincreus GÜLDEN... . . . . . . . . . . . 355 Larus f. Graelsil BREHM :...... 387
Tringa t, totanus LIN.. . . . . . . . . . . . . . . 355 Larus argentatus atlantis DWIGHT... . . . 387
Tringa erythropus PALLAS , [155 Larus Genei BREME " 388
Tringa nebularia GUNN , 357 Larus cirrocephalus poiocephalus Sw.. 389
Tringa stagnatilis BECRST. . . . . . . . . . . . 358 Larus r. ridibundus LIN. . . . . . . . . . . .. 390
Tringa glareola LIN , 359 Hissa t. tridactyla LIN. . . . . . . . . . . . . .. 391
Tringa oehropus LIN. . . . . . . . . . . . . . . . 361 Anous s. stolidus LIN... . . . .. . .. . .. .. 391
Clef des Limosa , 361 Clef des Chlidonias .. .. . . .. .. . . . • . .. 392
. Limosa I. Iimosa LIN , 362 Chlidonias n. nigra LIN.. . ... .... 392
Limosa 1. laponica LIN.. . . . . . . . . . . . .. 363 ChIidonias leucoptera TEll!... . . . . . . 393
Clef des Numenius•. . . . . . . . . . . . . . . . , 364 Chlidonias h, hybrida PALLAS. . . . . . .. 394
Numenius phaeopus phaeopus LIN. . . . 364 Clef des Stema . . .. .. .. .. .. .. ..... 395
Numenius a. arquata LIN.... . . . . . . .. . . 365 Sterna h, hirundo LIN. . . . . . . . • .. '" 395
Numenius a. orientaIis Cuv. . . . . . . . .. '366 Sterna paradisaea PONTOP. • . . . . • . . . • 396
Numenius a. Suscbkini NEUM , 366 Sterna a. alhifrons P ALL. . . . . . • . • . • .. 397
Capella media LATH , 367 Sterna a. guineae BANN. • . . . . . . . . . . . . 397
Capella g. galIinago LIN.. . . . . . . . . . . .. 368 Sterna f. fuscata LIN... . . . . • . . . . . . . .• 398
Limnocryptes minima BRÜNNICH.. . . . . 369 Sterna anaethetus melanoptera Sw. ... 399
Famille des Phalaropidés. Clef des Pha- Sterna balaenarum STRIKL. . . . . . • . . • . 399
laropes '" , 370 Sterna B. sandvicensis LATHAM.... . 400
Phalaropus fuIicarius LIN , 371 Sterna D. Dougalli MONTAGU...... .•. 401
Lobipes loba tus LIN. . . . . . . . . . . . . . . . 371 Sterna maxima albididorsalis HART, .. . 402
Famille des Glaréolidés Clef des genres. 372 Hydroprogne c. caspia (Pallas)....... 403
Pluvianus le. regyptius LIN. . . . . . . . . . . 372' Gelochelidon n, nilotica GM , .. 404
Pluvianus re. angolre. A. C. MEINER•.. , 374 Rynchops fiavirostris V. . . . . . . • . 405
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 41-1
TABLE MATIÈRES