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Oiseaux: Faune de L'Union Française

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FAUNE DE L'UNION FRANÇAISE

(ANCIENNE FAUNE DE L'EMPIRE FRANÇAIS)

XVI

OISEAUX
DE

L'AFRIQUE TROPICALE
(PREMI~RE PARTIE)

PAR

le Docteur GEORGES BOUET


Associé du Muséum National d'Histoire naturelle
Membre de l'Académie des Sciences coloniales

orneE DE LA RECHERCHE. SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE-MER


20, rue Monsieur (7·)
LIBRAIRIE LAROSE
Il, rue Victor-Cousin (S')
PARIS
1955
COMITÉ DE RÉDACTION

MM. R. Combes, Directeur de l'Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer,


D' R. Jeannel, Professeur au Muséum.
or J. Millot, Professeur au Muséum.
Th. Monod, Professeur au Muséum.
L Cbopard, Professeur au Muséum.
L. Berland, Sous-Directeur de Laboratoire au Muséum.
Secrétaires de la rédaction: MM. L. Berland et L. Cbopard, 45 bis, rue de BuDon. Paris (S').

Volume. PGI'U8 :

1. L. CHOPA RD. - Orthoptéroïdes de l'Afrique da Nord, 450 p., 658 fig.


JI. P. RODE. - Mammifères Ongulés de l'Afrique Noire, 206 p., 150 fig.
III. R. PAULIAN. - Coléoptères Scarabéides de l'Indochine, 228 p., 105 fig.
IV. J. BERLIOZ. - Oiseaux de la Réunion, 84 p., 31 fig.
V. A. VILLIERS. - Coléoptères Cérambycides de l'Afrique du Nord.
VI. R. JEANNEL. - Coléoptères Carabiques de Madagascar. 1.
VII. E. FLEUTIAUX, C. LEGROS, P. LEPESME et R. PAUUAN. - Coléoptères des Antmes fran·
ealses, 1.
VIII. P. FAUVEL. - Annélides Polychètes de Nouvelle·Calédonie.
IX. A. VILLIERS. - Hémiptères Réduviides de l'Afrique Noire.
X. R. JEANNEL. - Coléoptères Carabiques de la Région malaa('he. Il.
XI. R. lF.'NNEL. - Coléoptères Carabiques de Madallascar. III.
XII. J. PUYOo - PoIssons de la Gayane française.
XIII. P. VIETTE. - Rhopalocères de l'Océanie française.
XI\'. H. FLOCH et Em. ABONNENG. - Diptèrcs Phlébotomes de la Guyane et des Antilles
frunçaises.
XV. J. RISBEC. - Mollasques nudibranches de la Nouvelle·Calédonie.
XVI. D' G. BOUET. - Oiscaux de l'Afrique tropicale (1" partie).

Volume. en préparation:
Dr G. BouET. - Oiseaux de l'Afrique tropicale (2' partie).
F. BERNARD. - Fourmis de l'Afrique du Nord.
J. GUiBÉ. - Batraciens de Madagascar.
E. SÉCUY. - Dipt';l'es Muscides et Calliphorides de l'Afrique tropicale.
A. BALACHOWSKY. - Cochenilles de l'Afrique tropicale.
L. BERLAND. - Guêpes de l'Afrique tropicale.
J. MILLOT, - Araignées de Madagasear.
L. CHOPARD. - Acridiens de j'A.O.F.
(,. PETIT. - Poissons marins de Madagascar.
C. DAWYDOFF. - Cténophores de l'Indochine.
R. POISSON. - Hémiptères aquatiques de l'Afrique tropicale.
P. LEPESME. - Cérambycides de l'Afrique tropicale.
F. BOURLlÈRE el H. STEMPFFER. - Rhopalocères de l'Afrique tropicale.
L. FACt. - Seorpions et Pédipalpes de l'Indochine.
G. RAr.SON. - Coraux du Pacifique.
Ed. FISCHER. - Mollusques marins du Maroc.
Ed. FISCHER. - Mollusques terrestres de Madagascar.
J. DE MUIZON. - Coléoptères Brenthides d'Afrique.
F. ANGEL. - Lézards de l'Afrique Noire.
J. CADr.N'T. - Poissons marins de l'A.O.F.
FAUNE DE L'UNION FRANÇAISE
(ANCIENNE FAUNE DE L'EMPIRE FRANÇAIS)

XVI

OISEAUX
DE

L'AFRIQUE TROPICALE
(PREMIÈRE PARTIE)

PAR

le Docteur GEORGES BOUET


Associé du Muséum National d'Histoire naturelle
Membre de "Académie des Sciences coloniales
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FAUNE DE L'UNION FRANÇAISE
(ANCIENNE FAUNE DE L'EMPIRE FRANÇAIS)

XVI

OISEAUX
DE

L'A FRI QUE T R0 PICA LE


(PREMI~RE PARTIE)

PAR

le Docteur GEORGES BOUET


Associé du Muséum "Natlcnal d'Histoire naturelle
Membre de l'Académie des Sciences coloniales

OFFICE QE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE-MER


20. rue Monsieur (7")
LIBRAIRIE LAROSE
1l, rue Victor-Cousin (se)
PARIS
1955
En croyant tout savoir nous ne savons presque rien
et le peu que nous apprenons nous montre d'abord tout
ce qui nous reste à apprendre.
MAETERLINCK.
La Vie des Fourmis.
PRÉFACE
En présentant aux naturalistes français ce nouvel ouvrage sur les oiseaux de l'ouest
de l'Afrique, je ne doute guère de me faire l'interprète du vœu exprimé depuis long-
temps par beaucoup d'entre eux: posséder un ouvrage d'ensemble en langue française
sur cette faune africaine que tant de circonstances tendent à l'heure actuelle à leur
rendre aisément familière. Les voyages en Mrique tropicale ont cessé d'être exclusi-
vement du domaine de l'exploration, ils sont mis de plus en plus à la portée de tous;
voyageurs comme aussi beaucoup de résidants apprécieront donc certainement la
possibilité de se documenter sur les oiseaux qu'ils sont susceptibles de voir et d'entendre
dans ce cadre qui s'ouvre ainsi largement à eux. Sans doute d'excellents ouvrages en
langue anglaise, qui sont entre les mains de tous les amateurs, leur ont-ils déjà ouvert
la voie dans ce sens. Peut-être aussi la psychologie générale française accorde-t-elle
plus volontiers sa faveur et même son crédit à l'histoire naturelle romancée plutôt
qu'aux œuvres d'objectivité scientifique plus austère. Celles-ci gardent néanmoins,
fort heureusement, leurs adeptes et l'ouvrage du docteur G. BOUET leur apportera
à coup sûr les satisfactions qu'une érudition scrupuleuse ne peut manquer de leur
fournir.
Parmi les actuels promoteurs des études d'ornithologie africaine, le docteur BOUET
garde une place bien personnelle. C'est à une région en apparence un peu déshéritée
qu'il a, dès le début de ce siècle, consacré le plus clair de ses activités d'ornitho-
logue : en effet, tandis que le Cameroun, le Gabon, le Congo, régions plus attrayantes,
sollicitaient déjà l'intérêt d'intrépides chercheurs, l'Afrique occidentale proprement
dite, elle, n'avait guère suscité d'enthousiasme. Jusque vers la fin du siècle dernier,
son avifaune paraissait vouée à n'être connue que par les envois anonymes des four-
nisseurs de la plumasserie et du commerce des oiseaux de cage. Pourtant, en publiant
un excellent précis resté longtemps le seul document scientifique sur ce sujet, le
docteur MACLAUD avait réalisé déjà une première et sérieuse étape. C'est en quelque
sorte un peu comme son continuateur que le docteur BOUET a repris, au cours de
ses missions scientifiques pour l'étude des maladies à trypanosomes en Côte-d'Ivoire,
au Soudan, en Casamance et au Dahomey, de ses tournées d'inspecteur mobile d'hy-
giène dans ces mêmes colonies, en Guinée, au Sénégal, puis enfin de son long séjour
au Libéria, des recherches du même ordre; celles-ci ont largement contribué à l'enri-
chissement progressif de nos connaissances depuis cette époque. Mais son expérience
personnelle et sa prédilection pour l'Afrique occidentale ne l'ont jamais éloigné de
se tenir minutieusement au courant de toutes les recherches entreprises en d'autres
régions de ce continent et l'étude comparative des peuplements respectifs de l'Afrique
équatoriale et de l'Afrique occidentale par exemple est restée pour lui un sujet d'élec-
tion. Grâce à ses références très méthodiquement collationnées, grâce à des collections
étendues, réunies avec la patience et la sagacité d'un vrai naturaliste, le docteur BOUET
s'est donc trouvé tout naturellement à même de réaliser une synthèse parfaitement
équilibrée de nos connaissances actuelles relatives à l'avifaune africaine en cet ouvrage
qui résume si bien son activité ornithologique.
8 G. BOUET
Ouvrage tout de netteté, de documentation rigoureusement contrôlée, d'érudition
approfondie, illustré d'images adéquates, d'un dessin ferme et précis, qui contribueront
à guider le lecteur dans sa recherche des réalités positives mises à sa portée. Ouvrage
de systématique, dira-t-on? Oui, sans doute, mais n'oublions pas que sous ce terme
un peu revêche de « systématique II se dissimulent précisément les bases les plus
solides et les plus générales de la connaissance du monde vivant.

J. BERLIOZ,

Professeur au Muséum national d'Histoire naturelle.


AVANT-PROPOS
Quand j'ai pensé écrire cet ouvrage dans lequel je voulais condenser en deux volumes
la faune des oiseaux de notre Ouest africain en y incorporant, cela va sans dire, les
territoires étrangers qui s'y trouvent inclus, je me suis inspiré des ouvrages existant
déjà dans la littérature ornithologique. Le petit volume de G. L. BATES : Handbook
of the birds of the West Africa, me parut trop condensé quoiqu'il renferme l'essen-
tiel de ce que l'on doit savoir des caractères des oiseaux de cette région africaine. En
particulier, les diagnoses, tout en donnant les principales caractéristiques, laissaient
dans l'ombre un certain nombre de caractères cependant indispensables pour déter-
miner à coup sûr tel ou tel oiseau que le naturaliste a sous les yeux. Le très important
ouvrage de David A. BANNERMAN : Birds of tropical West Africa, en huit volumes,
sur lequel tous les ornithologistes se basent pour déterminer les oiseaux de l'Ouest
africain me parut d'autre part offrir les meilleurs caractères taxonomiques que je
pouvais désirer offrir à mes lecteurs, en ce qui concerne les oiseaux strictement
africains.
Une description complète des caractères ne peut guère varier morphologiquement
et si l'on ne veut s'en rapporter qu'aux descriptions originales des auteurs, pour
peu qu'elles soient anciennes, on se rend compte immédiatement du peu de précision
qu'elles offrent. Le Catalogue of birds du British Museum est d'un appoint précieux
mais en général ne présente pas un développement suffisant. Nous n'avons pas en
françaisd'ouvrages remédiant à cetinconvénient. Finalement, j'ai pensé que la traduc-
tion sinon littérale, du moins essentielle des caractères morphologiques donnés par
D. BANNERl'dAN répondrait mieux à la conception que j'avais de ce travail. J'ai donc
emprunté à l'auteur anglais un grand nombre de ses descriptions des oiseaux pure·
ment africains. .
Les caractères en général plus précis des parties molles que donne J. P. CHAPIN,
qui les a surtout étudiés et décrits « on the field » dans ses deux premiers volumes,
The birds of Belgian Congo a retenu mon attention et j'y ai eu fréquemment recours.
Quant aux oiseaux migrateurs rencontrés dans l'Ouest africain j'ai emprunté les
descriptions dans les ouvrages français les plus récents : P. PARIS, BRAZIL, etc.
Mes amis D. A. BANNERMAN et J. CHAPIN ont bien voulu accepter ma conception
et je ne saurais trop les en remercier.
Un ouvrage d'histoire naturelle ne se conçoit pas sans un grand nombre de figures
qui doivent illustrer le texte et faciliter les recherches des lecteurs. Il ne fallait pas
penser, d'autre part, avoir recours, à l'époque où nous écrivons, à des artistes français
pour exécuter nos figures et notre ami R. MALBRANT a bien voulu nous autoriser à
nous servir d'un certain nombre des figures originales de ses deux volumes sur les
oiseaux africains.
Par ailleurs, J. P. CHAPIN nous a donné son agrément à la reproduction des figures
que nous avons choisies dans son ouvrage, il en a été de même de D. A. BANNERMAN
et de H. SCHOUTEDEN du Musée de Tervuren, et c'est à ces divers auteurs que nous
J. A. fl:\0081. 1A
10 G. BOVET
devons de pouvoir présenter à nos lecteurs une importante -documentation iconogra-
phique tirée des meilleurs ouvrages actuels sur l'ornithologie de l'Ouest africain.
Que tous ces auteurs reçoivent ici l'expression de notre gratitude. Je ne saurais oublier
non plus la collaboration précieuse que m'ont apportée ma chère compagne, Mme Irène
BOVET, et Mme BARBEY du laboratoire de mammalogie et d'ornithologie du Muséum,
pour l'exécution d'un très grand nombre de dessins qui figurent dans ce premier
volume, et je les en remercie vivement ici.
Je dois à mes amis 1. BERLIOZ, professeur de zoologie (Mammifères et Oiseaux),
et L. CaoPARD, du Muséum, la revision de ce travail et la mise au point d'un certain
nombre de clefs dichotomiques qui y figurent. Enfin je dois ajouter qu'il m'eût été
impossible de mener à bien le manuscrit du premier volume de cet ouvrage (1) si je
n'avais eu depuis 1945 la précieuse collaboration de M. H. ARRIVETS, vieil ami africain,
auquel nulle région des territoires français et anglais n'est inconnue et qui a souvent
redressé certaines erreurs de noms de villages qui m'étaient peu familiers ou inconnus.
M. L. BOVET, mon cousin, membre de la Société ornithologique de France, m'a égale-
ment prêté son concours éclairé de naturaliste, et c'est grâce au dévouement de ces
collaborateurs que je dois de pouvoir aujourd'hui remettre mon manuscrit au Directeur
de la Recherche scientifique de la France d'Outre-mer, M. le Professeur R. COMBES,
de l'Institut, qui a bien voulu en assurer la parution.

Paris, le 30 juin 1953.

"(1) ÙI deuxième partie de ce volume paraîtra en 1955.


INTRODUCTION

LES RECHERCHES ORNITHOLOGIQUES FRANÇAISES


DANS L'OUEST AFRICAIN

Il Y a près de vingt ans j'écrivais, en tête d'un petit travail sur « les grands mammi-
fères de l'Ouest africain ll, que j'exposai à l'Académie des Sciences coloniales, les
lignes suivantes :
« L'étude que nous présentons aujourd'hui est le résultat des observations sur la
faune africaine que nous avons accumulées au cours des vingt-cinq années que nous
avons passées en Afrique occidentale. II
Ces lignes qui ne s'appliquaient alors qu'à l'étude d'une grande famille de Mammi-
fères africains me paraissent devoir être reproduites aujourd'hui en tête de l'ouvrage
que j'ai entrepris sur les oiseaux de l'Ouest africain et qui m'a demandé, pour être
mis au point, plus de dix années de recherches dans le laboratoire de mammalogie.
ornithologie de notre Muséum national d'histoire naturelle. J'ajoute que ce sont
surtout les observations « sur le terrain» que j'ai faites en Afrique qui m'ont incité
à faire profiter de mon expérience les Français (que nous voudrions plus nombreux)
_ que leurs fonctions ou leurs occupations amènent à séjourner et à vivre dans notre
Ouest africain.
C'est surtout aux vétérinaires, médecins, géologues, agronomes, que leur culture
scientifique antérieure prédispose mieux que d'autres aux études d'histoire naturelle,
'aux officiers et fonctionnaires simplement curieux des choses de la nature, et enfin
aux colons et missionnaires appelés à vivre généralement plus longtemps en Afrique
que s'adresse ce travail, que je me suis efforcé de mettre au courant des dernières
acquisitions de la Science.
On sait les très grands progrès que cette branche de l'histoire naturelle qu'est
l'ornithologie a faits en Afrique. On ne compte plus actuellement les livres qui ont
paru depuis cinquante ans sur les oiseaux africains. Malheureusement la plupart sont
dus à des auteurs allemands, anglais et belges et en dehors de deux ouvrages récents
du vétérinaire colonial R. MALBRANT sur les « Mammifères et Oiseaux du Centre
africain » et en collaboration avec l'administrateur colonial MACLATCHY sur ceux de
« l'Équateur africain français », nous n'avions en France jusqu'ici qu'un ouvrage de
compilation d'un naturaliste du Muséum, DE ROCHEBRUNE, paru en 1883-1884.
C'est surtout au cours des années s'étendant de 1906 à 1918 qu'il nous a, toutd'abord,
été donné de rassembler les premières notes et observations, prises au jour le jour,
sur la Faune africaine et en particulier sur les Mammifères et Oiseaux. _
Nous étions alors en mission en Afrique occidentale française pour étudier avec
le professeur Émile ROUBAUD, de l'Institut Pasteur, la répartition géographique
.des Glossines, ou mouches tsé-tsé, leur biologie, et les maladies qu'elles trans-
mettent à l'homme et aux animaux domestiques. Ces recherches nous avaient
tout naturellement amené à examiner le sang des animaux Mammifères, Oiseaux et
Reptiles vivant dans le milieu africain, pour y déceler la présence des parasites sangui-
coles qui pouvaient s'y trouver, trypanosomes en particulier.
1 A.
12 G. BOUET
Il Y avait tout lieu de rechercher les relations existant entre les insectes piqueurs
en général et le monde animal, d'où la nécessité de déterminer les espèces auxquelles
ces animaux appartenaient. Des envois fréquents à l'Institut Pasteur des récoltes
faites au cours de nos recherches et que notre maître, le professeur F. MESNIL, voulait
bien se charger de faire remettre aux professeurs du Muséum, nous mirent en rela-
tion avec ces derniers.
C'est ainsi que se créèrent les liens qui nous unissent au grand établissement scienti-
fique où s'accumulent depuis plus de quatre-vingts ans les richesses de notre Empire
colonial que lui ont fait parvenir les voyageurs que passionne l'histoire naturelle.
Ce nous paraît donc un devoir au début de cet ouvrage de retracer la carrière en
Afrique de quelques-uns des naturalistes voyageurs qui ont si largement contribué à
enrichir nos collections nationales. En 1870, il y avait un peu plus de quatre-vingts ans
que le Muséum national d'histoire naturelle avait été fondé. Ses collections, qui
s'étaient enrichies de l'ancien Cabinet du Roi, étaient certes des plus importantes,
mais alors notre Empire colonial n'existait pour ainsi dire pas.
C'est de la réaction que causa, dans les sphères cultivées, notre défaite de 1870
que naquit notre magnifique expansion à travers le monde, en Asie comme en Afrique.
Je laisse de côté notre vieille colonie du Sénégal. C'est de cette époque que datent
les premières collections qui se sont accumulées depuis lors pour fournir les maté-
riaux d'études aux éminents naturalistes qui se sont succédé dans les diverses chaires
du Muséum.
Nous allons nous efforcer d'esquisser le rôle joué par les pionniers qui, sur place,
collectaient, souvent au péril de leur vie, les matériaux indispensables aux études des
savants de notre établissement national. On sait le rôle joué par notre armée coloniale
dans la pacification des territoires qui sont devenus l'Afrique occidentale française
et le rôle pacifique d'un BRAZZA qui devait nous donner le Congo puis l'Afrique équa-
toriale française.
Nous sommes en 1870. Notre défaite est consommée, mais déjà de jeunes énergies
surgissent et manifestent leur ardent désir de voir la France se relever.
Nos regards se tournent vers l'Afrique, cependant que se consolide notre empire
asiatique.
Un marchand, naturaliste averti, Alexis BOUVIER, rêve de constituer une mission
scientifique et de la diriger vers l'Afrique pour y recueillir des matériaux d'histoire
naturelle, surtout des mammifères et des oiseaux, qui viendront en même temps
qu'approvisionner ses collections personnelles augmenter celles du Muséum. Il pense
qu'en même temps son voyageur naturaliste pourra utilement explorer les pays qu'il
parcourra et amener les indigènes à se mettre sous la protection et la tutelle de la
France. Et c'est ainsi que fut constituée et équipée par A. BOUVIER la première mission
d'Alfred MARCHE (janvier 1872) [1].
Pour se familiariser avec . l'Afrique et son climat le voyageur s'arrête quelques
mois au Sénégal, notre très vieille colonie, fait des récoltes nombreuses au Sénégal,
en Gambie et en Casamance, et se perfectionne dans la préparation des objets d'histoire
naturelle.
Il s'adjoint un peu plus tard, décembre 1872, un collaborateur, le marquis DE
COMPIÈGNE, et tous deux s'acheminent de Dakar vers le Gabon, but primitivement
fixé par BOUVIER.
Ils ne manquent pas de descendre au cours du voyage aux escales du navire sur lequel
ils ont pris place et d'y recueillir oiseaux et mammifères, Ils arrivent enfin au Gabon,
à Libreville où la France est représentée par un aviso stationnaire, où vivent les

(1) Alfred MARCHE (1843·1898).


OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 13

officiers du navire qui font de temps à autre quelques voyages de pénétration à l'inté
rieur et qui ont contribué eux aussi à l'enrichissement des collections du Muséum:
AUBRy-LECOMTE (1853-1856), Dr FRANQUET (1852).
Le plan conçu par MARCHE et BOUVIER consiste à remonter l'Ogooué en s'efforçant
de nouer' avec les indigènes des relations pacifiques et de récolter des collections
d'histoire naturelle. Malheureusement les deux voyageurs ne peuvent pénétrer au-delà
du confluent de l'Ivindo avec l'Ogooué où, devant l'hostilité des indigènes, ils doivent
rebrousser chemin. Cependant les matériaux recueillis ne sont pas perdus et par-
viennent en France en même temps que les deux explorateurs (juillet 1874). A. Bou-
VIER en fait l'étude (1).
En octobre 1875, MARCHE est de nouveau au Gabon. Il est attaché comme natu-
raliste à la première mission de l'enseigne de vaisseau P. SAVORGNAN DE BRAZZA et
remonte l'Ogooué avec ce dernier et le docteur BALLAY, médecin de la marine. Il
dépasse le point qu'il avait atteint avec DE COMPIÈGNE, mais se voit, en janvier 1877,
obligé d'abandonner la mission DE BRAZZA par suite de son état de santé fort ébranlé.
Les collections qu'il rapporte sont remises au Muséum et étudiées par OUSTALET
(1879) [2]. MARCHE ne reviendra plus en Afrique, mais continuera ses explorations
zoologiques en Asie, en Nouvelle-Guinée, aux Philippines.
Cependant, entre temps, M. BOUVIER a recruté un jeune collaborateur de 17 ans,
Louis PETIT, fils d'un naturaliste-préparateur et excellent taxidermiste, qui, comme
MARCllE, va s'arrêter au 'Sénégal et y faire d'abondantes récoltes, mais des accès de
paludisme successifs l'obligent à rentrer en France (octobre 1873-juillet 1874).
La santé recouvrée, notre jeune naturaliste poursuivant son premier objectif s'ern-
barque à Liverpool en novembre 1875 et après cinquante-deux jours de mer débarque
au Gabon, à Libreville, d'où il gagne Landana un peu plus au Sud et à peu de distance
de l'embouchure du Congo (Cabinda portugais actuel).
C'est de là et dans la forêt 'voisine du Mayombe qu'il va pendant huit ans (1876-
1884) faire d'importantes collections zoologiques qui seront étudiées et décrites par
son correspondant A. BOUVIER et par SHARPE, le .zoologiste anglais (1876-1877) (3)".
Quelques années après son retour en France, L. PETIT publie dans les Mémoires
de la Société zoologique de France, dont il est membre depuis sa fondation, un travail :
« Ornithologie congolaise» (1899). Il ajoute quelques bonnes observations sur la bio-
logie des oiseaux qu'il a récoltés.
Au cours de son séjour à Landana, il a été rejoint par le docteur LUCAN qui parti-
cipe, lui aussi, aux récoltes zoologiques envoyées à BOUVIER, oiseaux figurant dans
les listes publiées par SHARPE et BOUVIER.
De son côté, BRAZZA, au cours de son troisième voyage au Gabon et au Congo,
s'adjoint son frère Jacques, docteur ès sciences naturelles, et un préparateur, PÉCILE.
Les collections réunies par les deux naturalistes (1882.1883) furent adressées au
Muséum et étudiées par OUSTALET (1886) (4).
Elles comprenaient 287 oiseaux. A la même époque, THOLLON et SCHWÉBISCH,
puis GUIRAL, appartenant au personnel relevant de la colonie du Gabon, récoltaient
des mammifères et des oiseaux qui furent adressés au Muséum entre 1883 et 1891.

(1) A. BOUVIER. - Catalogue géographique des oiseaux recueillis par MM. Marche et Marquis de
Compiègne pendant les années 1872-1874. Paris: chez l'auteur, 1875.
(2) E. OUSTALET. -- Catalogue méthodique des oiseaux recueillis par A.' Marche dans ses voyages
sur l'Ogooué. (Nouv. Arch. MlIoS., 1879.)
(3) R. B. SHARPE et A. BOUVIER. - Études d'ornithologie africaine. (Bull. Soc. Zool. France, I, 1876;
II,1877; III, 1878.) ' .
(4) E. OUSTALET. - Notice sur quelques oiseaux nouveaux du Congo, rapportés par les naturalistes
attachés Il la Mission de M. le Comte de Brazza. (Le Naturaliste, 1886.)
14 G. BOVET
Jusqu'en 1892, le Muséum ne reçut que peu d'envois zoologiques du Congo. En
mars 1891, Jean DYBOWSKI fut chargé d'une mission en vue de retrouver l'explo-
rateur CRAMPEL dont on était sans nouvelles.
Botaniste et zoologiste, DYBOWSKI, s'il ne retrouva pas CRAMPEL massacré avant
son arrivée sur les lieux, rapporta une très importante collection de mammifères et
d'oiseaux qui furent étudiées par DE POURSARGUES et OUSTALET (1).
Nous avons eu la bonne fortune de revoir la collection d'oiseaux de DYBOWSKI
dont OUSTALET n'avait publié qu'une liste succincte (2). L'itinéraire du voyageur fut
le suivant : parti de Loango sur la côte du Gabon, après avoir traversé la forêt du
Mayornbe, DYBOWSKI parvenait à Brazzaville et de là, remontant le Congo et l'Ouban-
gui, atteignait Bangui. Puis, s'enfonçant plus au nord, en fondant deux postes pour
protéger ses derrières : Les Ouaddas (50 latitude Nord et 16047' 30" longitude Est)
et Haute Kémo (60 17' latitude Nord et 110 15' longitude Est), le naturaliste arrivait
au dernier camp qu'avait occupé CRAMPEL. De là il gagnait le village de Yabanda
(60 25' latitude Nord) où il mit en fuite le camp des musulmans, meurtriers de
CRAMPEL.
DYBOWSKI malade dut redescendre vers Bangui, puis Brazzaville, et enfin regagna
la France en juillet 1892. De son voyage il avait rapporté environ 420 oiseaux.
DYBOWSKI revint en 1894 sur la Côte gabonaise et ramassa un certain nombre de
spécimens qui figurent également dans les collections du Muséum.
- Une nouvelle collection d'oiseaux du Congo fut remise au Muséum par le bota-
niste Auguste CHEVALIER en 1904. Elle provenait des récoltes faites par le docteur
DECORSE, le médecin de la mission. Elle contenait 103 spécimens qui furent étudiés
par OUSTALET (3).
Les récoltes de DECORSE furent surtout faites entre Bangui et Kousseri, en face
de Fort-Lamy, près du Tchad.
Aux voyages d'exploration a succédé au Congo la période d'organisation des terri-
toires qui forment maintenant l'Afrique équatoriale française, et le Muséum n'a plus
reçu de collections zoologiques que des officiers et fonctionnaires en service dans ce
territoire. Parmi eux, nous citerons le vétérinaire R. MALBRANT, les administrateurs
coloniaux BLANcou, MACLATCHY, ROUGEOT. Au premier le Muséum est redevable
de plusieurs collections qui ont été étudiées par le professeur J. BERLIOZ (4) et qui
ont donné lieu de la part du collecteur à un travail d'ensemble sur les « Mammifères
et Oiseaux du Centre africain » (1936, réédité en 1951); puis, plus récemment, avec
MACLATCHY (5) un excellent travail sur les Mammifères et les Oiseaux du Gabon
et du Moyen Congo sous le titre : «Faune de l'Équateur français D.
Les envois au Muséum de ces deux naturalistes dépassent un millier d'oiseaux.
De son côté l'administrateur 1. BLANCOU faisait parvenir au Muséum, des régions
relevant de l'Oubangui-Chari, une série de récoltes qui donnèrent lieu à des notes

(1) E. OUSTALET. - Note préliminaire sur les collections zoologiques recueillies par M. Jean Dy-
bowski dans son expédition à travers le Congo et la région de l'Oubangui. (Le Naturaliste, VII, 1893.)
(2) G. BOUET. - Révision des collections d'oiseaux recueillis au Congo el dans l'Oubangui pal la Mis-
sion J. Dybowski (1891-1892). [L'Ois. et Reu.fr. d'Omithol., VII, XIV, 194<'-1
(3) E. OUSTALET. - Catalogue des oiseaux rapportés par la Mission Chari-Lac Tchad.
(4) J. BERLIOZ. - Étude d'une collection d'oiseaux du Tchad (A.E.F.). (Bull. Mus. Paris, 2c série,
t, VI, nO 6, 1934.) -
J. Bssuos. - Étude d'une collection d'oiseaux du Tchad. (Bull. Mus. Paru, 2" série, t. X, nO 3,
1938.)
"J. BERLIOZ. - Étude d'une collection d'oiseaux du Congo français. (Bull. Mus. Paris, 4" série,
t. XIII, n? 5, 1941).
(5). A. R. MAC:LATCHY. - Contribution à l'étude des oiseaux du Gabon méridional (région du Fernan Vaz
et de la Ngounié], [L'Ois. et la Reu.fr. d'Omithol.• vol. VI, nO 4,1936; vol. VII, nOS 1 et 2,1937.]
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE lS

de BERLIOZ (1) et à une série de mémoires du collecteur lui-même (2). Le Muséum


a reçu de ce naturaliste plus de 150 spécimens de la Faune avienne de cette partie
du Congo. De la région de Bangui, un jeune naturaliste, Ch. ALUNE, trop tôt disparu,
avait remis une collection renfermant 118 oiseaux. Enfin, plus récemment, l'admi-
nistrateur P. C. ROUGEOT, zélé correspondant du Muséum et observateur avisé, ne
cesse de faire parvenir des récoltes du plus grand intérêt (3).
On voit donc que depuis de nombreuses années l' Afrique équatoriale française a
eu une série de pionniers scientifiques qui ont enrichi nos collections nationales.
La colonie allemande du Cameroun fut, comme on le sait, partagée, après la guerre
1914-1918 entre l'Angleterre et la France. Grâce à quelques missionnaires américains
établis depuis longtemps dans cette colonie et spécialisés dans les recherches d'his-
toire naturelle, de fort belles collections d'oiseaux de ce pays ont été reçues et étu-
diées (4). Ces collections se sont enrichies depuis quelques années d'envois faits par
les soins des services administratifs du Cameroun. Environ 1 070 oiseaux figurent
ainsi sur les registres des entrées du Muséum.
Quelles ont été les recherches ornithologiques réalisées en Afrique occidentale
française?
Si nous en exceptons le Sénégal, notre vieille colonie, et la Casamance rattachée .
depuis longtemps au Sénégal, les colonies qui composent cet immense territoire n'ont
été conquises et pacifiées définitivement que depuis une date récente, je veux dire
une cinquantaine d'années. Sans entrer dans le détail de ces annexions successives,
rappelons que la Guinée française fut primitivement désignée sous le nom de Rivières'
du Sud et ne consistait qu'en postes échelonnés sur la côte et allant jusqu'au Dahomey.
On doit la création de Conakry, sa capitale actuelle, au gouverneur Dr BALLAY
(1890). L'intérieur ne fut pacifié que par les colonnes militaires venant du Soudan,
(1) J. BERLIOZ. - Étude d'une collection d'oiseaux de l'Oubangui-Chari. (Bull. Mus. Paris, 2° série,
t. VI, na 3, 1934.) -
J. BERLIOZ. - Étude d'une collection d'Oiseaux de l'A. E. F. (Bull. mus. Paris 2° série t, VII,
na 61935.)
J. BERLIOZ. - Étude d'une nouvelle collection d'oiseaux de l'Oubangui-Chari. (Bull. Mus. Paris, t. XI,
na 6, 1939.)
(2) L. BLANcou. - Contribution à l'étude des oiseaux de l'Oubangui-Chari. (bassins de la Ouaka et de
la Kandjia). [L'Ois. et la Rev.lr. d'Ornithol., vol. III, n OB 1 et 2, 1933.]
L. BLANcou. - Contribution à l'étude des oiseaux de l'Oubangui-Chari occidental (Bassin supérieur de
l'Ouham). [L'Ois. et la Rev.fr. d'Omithol., vol. VIII, n OB 3 et 4, 1938; vol. IX, nOB 1-2 et 3, 1939.]
L. Biascou. - Contribution à l'étude des oiseaux de l'Oubangui-Chari oriental (Haut Mbomou).
[L'Ois. et la Reo.fr. Ornithol., n, s., vol. XVIII, 1948, p. 33.]
(3) P. C. ROUGEOT. - Notes sur quelques oiseaux de mer du Gabon. (L'Ois. et la Rev, Ir. d'Omithol.
n. s., vol. XV, 1945.)
P. C. ROUGEOT. - Notes sur les Laridés du Gabon. (L'Ois. et la Reo, Ir. d'Ornithol., n. s., vol. XVI,
1946.)
P. C. ROUGEOT. - Nouvelles notes sur les Palmipèdes du Gabon. (L'Ois. et la Rev. Ir. d'Ornithol., n.
s., vol. XVIII, 1948.)
P. C. ROUGEOT. - Remarques sur la biologie des Guépiers du Gabon. (L'Ois. et la Reu. Ir. d'Omithol.,
n. s., vol. XIX, na I, 1949.)
P. C. ROUGEOT. - Contribution à l'étude des Indicatoridés de la Forêt gabonaise. (L'Ois. et la Reu.fr.
Ornithol., n. s., vol. XX, na I, avril 1950.)
P. C. ROUGEOT. - Nouvelles- observations sur Melichneuthes robustus. (L'Ois. et la Reu.fr. Omithol,
vol. XXI, 2° trimestre 1951.)
P. C. ROUGEOT. - Notes biologiques sur les oiseaux du Woleu-N'Tem (Gabon). [L'Ois. et la Rea.fr.
d'Omithol., vol. XXI, 3° trimestre 1951.]
P. C. ROUGEOT. - Observations ornithologiques dans l'Océan atlantique. (L'Ois. et la Reu.fr. d'Orni-
thol., vol. XXII, l or trim. 1952.)
(4) Docteur G. BOUET. - Contribution à l'étude de la répartition géographique des Oiseaux en
Afrique occidentale (Forêt du Sud Cameroun.) (L'Ois. et la Rev. fr. d'Ornithol., na 4-1934).
Dr G. BOUET. - Les oiseaux de la Forêt du Sud Cameroun (L'Ois. et la Reo. Ir. d'Omùhol. 1941·
1942.)
16 G. BOVET
qui chassèrent notre redoutable adversaire SAMORY de la région comprise entre le
Niger et le Milo.
La Côte-d'Ivoire fut d'abord une conquête pacifique et ce fut au capitaine BINGER
qu'on dut de pouvoir nous établir sur la Côte (1887-1889) où cependant nous possé-
dions depuis longtemps un vieil établissement, Assinie (1700).
Le Dahomey, tout d'abord protectorat (BALLOT, 1889), ne devint colonie française
qu'à la suite de la campagne du colonel DODDS (1892-1893). La conquête du Soudan
français fut l'objet de campagnes longues et coûteuses en vies humaines, qui s'éche-
lonnèrent depuis le voyage du capitaine 'GALLIENI à Ségou en 1882 et ne se terminèrent
que par la prise de Tombouctou (1891) et la capture de SAMORY en 1897.
La Mauritanie ne fut délimitée et pacifiée qu'après de pénibles campagnes et l'assas-
sinat de COPPOLANI en 1905.
On voit donc qu'avant de devenir l'unité administrative désignée sous le nom
d'Afrique occidentale française (octobre 1902), ce vaste territoire fut constamment
-en état de remaniements territoriaux, de campagnes de guerre sans unité centrale de
direction sur place.
On conçoit que, dans ces conditions, il fut difficile de constituer des missions scienti-
fiques dans le but de rechercher et d'étudier les richesses naturelles des territoires de
l'Afrique occidentale française.
Ce fut d'abord aux botanistes qu'on s'adressa: missions Auguste C~EVALIER (1899),
aux géologues: H. HUBERT. Les zoologistes et en particulier les entomologistes et les
médecins furent chargés de l'étude des insectes vecteurs des principales maladies
tropicales.
C'est du docteur MACLAUD (1), administrateur colonial, qui fut chargé de la délimi-
tation entre la Guinée française et la Guinée portugaise (1906) que le Muséum reçut
les premières collections ornithologiques importantes recueillies en Guinée française.
Plus de 230 spécimens d'oiseaux furent envoyés par ses soins au laboratoire de
mammalogie et d'ornithologie. ,
Leur étude permit au docteur MACLAUD de publier un petit ouvrage (2) qui a long-
temps servi de guide aux naturalistes français se livrant sur place à des recherches
mammalogiques et ornithologiques.
Depuis lors la Guinée française fut prospectée par le naturaliste autrichien KLAP-
TOCZ (3). Nous y avons nous-mêmes, ainsi que le docteur GROMIER (4), récolté quel-
ques spécimens d'oiseaux. Rappelons également que DYBOWSKI en 1895, s'arrêtant
à Conakry, en rapporta 26 oiseaux qui sont au Muséum. N'oublions pas enfin une
collection (15 spécimens) des îles de Loos, étudiée par OUSTALET (1879) [5].
Ayaut personnellement résidé près de dix ans au Libéria et publié une note sur
les oiseaux de ce pays, je dirai quelques mots des travaux auxquels a donné lieu l'avi-
faune de la République noire.
On sait la contribution importante qu'a apportée le naturaliste' suisse BÜTTI-
KOFER à nos connaissances ornithologiques de cette région et qu'il a publié pour le
Musée hollandais de Leyden une série de notes.
En 1928, une mission américaine, surtout médicale, fort nombreuse a parcouru
une partie de la zone forestière libérienne et le naturaliste GLOVER MAc ALLEN en a
étudié les mammifères et les oiseaux. Il en donne une liste comportant 281 espèces

(1) Docteur Ch. MAcLAUD, 1866-1935_


(2) nocteur MAcLAUD. - Les mammifères et oiseaux de l'Afrique Occidentale (Casamance, Fouta-
Dj'ÙJ.>n Guinée françaisé et portugaise, 1906).
(3) KLAPTOCZ. - Contribution à l'étude de l'Ornithologie de la Guinée française, 1913.
(4) J. BERLIOZ. - Notes sur quelques oiseaux de la Gninée française (collection Docteur Gromier, 1931).
(5) E. OUSTALET. - Note sur une petite collection provenant des Iles Loos (Afrique occidentale).
Nouvelles Archives Muséum, 1879.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 17

où il fait figurer des oiseaux qu'il n'a pas lui-même recueillis, mais déjà signalés anté-
rieurement de ce pays (1930).-
Nous avons peu après (1931) donné la liste de 140 oiseaux que nous avions recueillis
pendant nos trois séjours consécutifs au Libéria (1918-1930). Cette liste comprend
15 oiseaux non signalés par les auteurs précédents. Plus récemment (1951), A. 1. RAND
a étudié pour le Muséum de Chicago (Field Museum) une collection collectée en
1947-1948 par Harry BEATTY en deux points de récolte: la plantation de caoutchouc
Firestone, située sur la rivière Dou et la rivière Farmington, à 50 km de Monrovia;
, et un village près de la frontière franco-libérienne, à Ganta, en forêt. 597 spécimens,
avec 15 espèces nouvelles pour le Libéria. Le total des oiseaux actuellement connus
du Libéria s'élève à 310 espèces ou sous-espèces.
La Côte d'Ivoire, dont la conquête définitive fut très tardive, peut se diviser en
Jeux régions : la Basse Côte, qui comprend la grande forêt hygrophile, et la Haute
Côte, que nous avons occupée vers 1898-1899 et qui est une région de savanes.
La grande forêt fut longtemps inexplorée et aucune récolte ornithologique n'y fut
faite avant 1906. En 1906 lors de notre première mission dans ce pays, sur les mala-
dies à trypanosomes, nous eûmes l'occasion de recueillir un certain nombre d'oiseaux
en Haute Côte (Bouaké, Odienné, Koroko); nous en avons publié la liste, qui comprend
197 oiseaux, en 1916 (1) avec MILLET-HoRSIN. Ce dernier, qui résida en Basse Côte,
(1913.1914), à Bingerville et sur la Comoé, put récolter en forêt un certain nombre
d'oiseaux. Antérieurement, l'administrateur DELAFOSSE avait collecté en 1896 dans
le Baoulé (Toumodi) quelques oiseaux qui furent étudiés par OUSTALET (2). Enfin,
en 1923, le naturaliste Willougby LOWE, envoyé par le British Museum, récolta à
Béoumi en bordure de la forêt sur le Bandama tine belle série de 324 oiseaux dont
l'étude fut faite par D. A. BANNERMAN (3). En 1923, le docteur THIBOUT a séjourné
quelques mois en Côte-d'Ivoire et rapporté' une collection qu'il a conservée et qui
comporte une cinquantaine de spécimens dont quelques-uns fort rares dans les
collections. Enfin DEKEYSER, de l'LF.A.N.,a traversé la Côte-d'Ivoire en 1948, après
son voyage au Libéria; ses récoltes sont à Dakar dans les collections de l'LF.A.N.
On sait que les Allemands, quand ils possédaient le Togo, ont prospecté ce pays
au point de vue ornithologique et que les résultats des récoltes des naturalistes alle-
mands a donné lieu à des travaux de REICHENOW publiés en 1891 et 1897 et où
figurent 279 espèces. .
Depuis lors un premier naturaliste français, le docteur MILLET-HoRSIN, a résidé
quatre mois dans ce pays (Anécho) et publié une liste qui comporte 125 oiseaux (4).
Plus récemment, A. VILLIERS, de l'LF.A.N., a récolté de mai à juillet 1950, pour
l'LF.A.N. une bonne série d'oiseaux qui ont été étudiés par P. 1. DEKEYSER (5).
U5 spécimens en y comprenant ceux obtenus au Dahomey figurent sur la liste publiée.
Le collecteur a déduit de ses récoltes que la faune de la savane soudanaise s'étend
jusqu'à la mer. Les îlots forestiers du Moyen Togo et du Moyen Dahomey renferment
des espèces types de la forêt. L'Atacora, massif montagneux peu élevé, ne renferme
que des espèces soudanaises.

(1) Docteurs G. BOUET et MtLLET-HoRSIN. - Oiseaux recueillis ou observés à la Côte-d'Ivoire en


1906-1907 et 1913-1914.
. (2) E. OUSTALET. - Liste des oiseaux rapportés du Baoulé par M. Delafossc. (Bull. Mus. Hist. Nat.,
1897.)
(3) D. A. BANNERMAN. - The birds collected during the British Museum Expedition to the Ivory Coast.
October 1923.
(4) Docteur MILLET-HoRSIN. - Contribution à la faune ornithologique du Bas Togo. (Bull. Comité
Études historiques et scientifiques de l'A.O.F., janvier-mai 1923.) .
(5) P. L. DEKEYSER. - Mission A. Villiers au Togo et au Dahomey (1950). Oiseaux. Études daho-
méennes 1951. Centre I.F.A.N.
18 G. BOVET
Le Dahomey, prospecté jadis par NEWTON, 1891 (Barboza du Bocage), eut la visite
de DYBOWSKI qui s'arrêta quelques jours sur la côte en 1895. MltCEMARQUE, en
1895, rapporta une collection de 25 oiseaux qui fut étudiée par OUSTALET (1898) [1].
Enfin nous avons nous-mêmes publié une liste de 141 oiseaux en 1914.
Récemment (1950) A. VILLIERS, de l'I.F.A.N., a publié les résultats d'un voyage
qu'il a fait au Dahomey et dont les oiseaux ont été étudiés par P. L. DEKEYSER.
Le Soudan français, dont les limites furent à plusieurs reprises remaniées, n'a été
prospecté du point de vue ornithologique que par l'envoi en 1896 de 31 oiseaux rap-
portés par la mission Houasr de son voyage sur le Niger. La liste de ces oiseaux n'a
pas, pensons-nous, été publiée, pas plus d'ailleurs que celle de nos récoltes person-
nelles faites également sur le Niger en 1911.
Notre voyage du Dahomey à la Casamance par le Soudan, en compagnie de E. Rou-
BAUD (1911), qui avait pour but principal des recherches sur les trypanosomiases,
dura environ un an; nous avons publié plus tard (2) la liste des oiseaux recueillis
ou observés (135 oiseaux) au cours de cette mission entre la Falémé, la Gambie et
la Casamance (1931).
En 1918, G. L. BATES traversa la boucle du Niger de la Nigéria à Bamako, ses
récoltes (46 espèces) furent étudiées par BANNERMAN (3).
En 1927, une mission suédoise prospecta à travers le Soudan et H. MAnSEN, le
zoologiste de cette mission, récolta 211 espèces étudiées beaucoup plus tard par
K. PALUDAN (1936) [4].
En 1927-1928, Th. MONOD, naturaliste de la mission AUCIERAs-DRAPER, récolta
sur le Niger quelques oiseaux qui furent étudiés par HEIM DE BALZAC (5).
En 1933, BATES revint au Soudan qu'il gagna par le Niger, de la Nigeria à Bamako,
et étudia ses collections (6) qui renfermaient 270 espèces. En 1939, le vétérinaire Rous-
SELOT rapporta du Moyen Niger une collection d'oiseaux dont il publia la liste en
1939 (I.F.A.N.). Elle comprenait 166 espèces. Plus tard, le même naturaliste donnait
une liste de 158 espèces en provenance de la colonie du Niger (I.F,A.N., 1947).
Un entomologiste anglais, A. GUICHARD, détaché au Centre français de Recherches
sur les Acridiens, Locusta migratoria, du Moyen Niger, pendant la guerre a récolté
une collection d'oiseaux de cette région (oiseaux d'eau et de marais principalement)
et a publié dans l'Ibis un mémoire important.
Si, du Soudan et de la colonie du Niger, nous gagnons l'Air, nous trouvons avec
le capitaine BUCHANAN une première prospection de ce pays (1919-1920) au cours
de laquelle le voyageur naturaliste anglais récolta 167 espèces. Lors d'un second
voyage, avecretour par le Sahara, le même voyageur rapporta 23 espèces qu'il n'avait
pas recueillies à son premier voyage. HARTERT publia une liste de ces deux explo-
rations dans les Novitates Zoologicae (7),

(1) E. OUSTALET. - Catalogue des oiseaux du Dahomey remis par M. Mi6gemarque en 1895. (Bull.
Muséum, 1898.)
(2) Docteur G. BOVET. - Contribution à la répartition géographique des oiseaux en A.O.F. (régions
de la Falémé, de la Haute Gambie, et de la Casamance, mars 1931).
(3) D. A. BANNERMAN. - Liste des oiseaux obtenus en 1918 par G. L. Bates pendant son voyage du
Nord de la Nigeria au Sénégal à travers le Soudan français, les territoires du Haut Niger et de la Haute
Volta. (L'Ois. et la Rev. Ir. d'Omitlwl. Déc. 1931).
(4) K. PALUDAN. - Report of the birds collected during Professor's O. Olfusen's expedition to the
French Sudan and Nigeria in the year 1927. Stockolm, 1936.
(5) H. DE BALZAC. - Oiseaux de la Mission Augieras Draper. (Bull. Mus. Paris, p. 432-433.)
(6) J. L. BATEs. - Birds of Southem Sahara and adjoining countries in French West Africa, (Ibis,
1933-1934.)
(7) E. HARTERT. - Birds collected by Cap. A. Buchanan during bis joumey from Kano to AIr. (Novit
Zool., 1921.)
Birds collected by Cap A. Buchanan, Second Sahara Expedition. (Novit. Zool., 1924.)
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 19

Ce n'est qu'en 1947 (juillet-septembre) qu'une expédition française fut organisée


par le Centre I.F.A.N. de Dakar, avec MM. L. CHOPARD et A. VILLIERS, pour recueillir
de nouveaux matériaux d'étude. Les oiseaux récoltés au cours de ce voyage dans l'Air
(121 espèces) furent étudiés par A. VILLIERS (1).
Passant à la Mauritanie, nous trouvons que tout récemment une contribution
importante a été apportée à la faune ornithologique de ce pays. Lei naturalistes de
l'I.F.A.N. : P. L. DEKEYSER et A. VILLIERS, ont, au cours de missions successives,
recueilli de bons matériaux qui ont donné lieu à une étude de ces collections parue
dans le Bulletin de l'I.F.A.N. 229 spécimens ont été récoltés représentant 57 espèces (2).
En 1949·1950-1951 HEIM DE BALZAC publie dans Alauda un important travails ur
les migrations des oiseaux dans l'Ouest du continent africain (8). C'est au cours d'un
voyage du Maroc au Sénégal par la Mauritanie que ce naturaliste a recueilli la docu-
mentation qui fait partie de ces articles.
La côte mauritanienne a été prospectée par SPATZ en 1925 et STRESEMANN a décrit
une forme nouvelle de l'autruche en provenance du Rio de Oro.
En 1937, un officier de marine anglais, C. G. BIRD, a publié une note dans l'Ibis
sur les oiseaux de mer de Port-Étienne et du Rio de Oro.
Pour terminer ce rapide exposé des recherches ornithologiques faites depuis
une cinquantaine d'années en A.O.F., nous devons exposer succinctement les résul-
tats publiés sur les explorations ornithologiques faites au Sénégal et en Casamance.
Ce dernier pays a depuis longtemps été le terrain d'élection des voyageurs natura-
listes. Déjà, avant 1870, les frères VERREAUX avaient pu décrire quelques oiseaux
qu'ils avaient reçus de la Casamance. MARCHE, avant de se rendre au Gabon, avait,
du Sénégal, gagné la Casamance (1872) où il ne resta que peu de temps, se trouvant
dans l'impossibilité d'y séjourner par suite de l'hostilité des indigènes de l'arrière-pays
où il voulait pénétrer. Un autre naturaliste, LACLAIZE, s'installa à demeure un peu
plus tard et y fit le commerce des oiseaux de parure. Le Muséum possède des spéci-
mens de ces deux naturalistes et A. BOUVIER a donné la liste de ceux rapportés par
MARCHE (4).
L. PETIT fit, lui aussi, en 1875, un séjour au Sénégal et, de là, se rendit en Casa-
mance d'où il envoya surtout des dépouilles d'oiseaux de parure à son correspondant,
A. BOUVIER.
De longues années s'écoulent avant que des oiseaux provenant de Casamance soient
reçus en France. Cependant MACLAUD récolte au cours de sa mission de délimitation
entre la Guinée française et la Guinée portugaise (1905) des oiseaux provenant de la
région de la Casamance qui sert de frontière à la Guinée portugaise. Nous-mêmes,
en 1911, faisons un séjour de deux mois à Kolda et récoltons un certain nombre de
spécimens qui sont signalés dans notre travail déjà cité (p. 18). La Casamance a été
depuis lors l'objet de recherches de l'I.F.A.N., et les récoltes d'oiseaux faites figu-
reront dans le catalogue que doit éditer cet organisme.
Pour en revenir au Sénégal, on sait que depuis de nombreuses années des oiseaux
'en provenance de cette vieille colonie ont été reçus par la plupart des musées euro-
péens. Ils ont donné lieu à des descriptions d'espèces nouvelles de naturalistes fran-
çais : VIEILLOT, BONAPARTE; et étrangers : SWAINSON et HARTLAUB, etc.
Rappelons que le premier voyageur français, M. ADANSON, a donné sur un certain

(1) A. VILLIERS. - Contribution à l'étude de l'Afr (oiseaux). [Bulletin de l'I.F.A.N., 1950.1


(2) P. L. DEKEYSER et A. VILLIERS. - Contribution à l'étude du peuplement de la Mauritanie (Oi
eaux). Bulletin de l'I.F.A.N., nO 3.]
(3) H. et T. HEIM DE BALZAC. - In Alauda, 1949·1951.
(4) A. BOUVIER. - Voyage de MM. A. Marche et de Compiègne au Sénégal,Casamance, etc., 1875.
20 G. BOUET
nombre d'oiseaux du Sénégal, où il a séjourné de 1749 à 1753, une courte diagnose
que nous avons reproduite en 1943 dans l'Oiseau et la Revue française d'Orni-
thologie.
En 1884, A. T. DE ROCHEBRUNE, naturaliste du Muséum, publia une faune .de la
Sénégambie dont le moins qu'on puisse dire est qu'il ne faut accepter que sous béné-
fice d'inventaire un très grand nombre d'oiseaux qui n'ont jamais été collectés au
Sénégal ou dans les premiers postes installés sur le haut fleuve et jusqu'à Kita (Soudan
actuel). Aussi nous ne nous y arrêterons pas.
Il faut arriver à 1917-1918 pour qu'un travail paraisse en français (1) sur une petite
collection que le collecteur GIRAUD remit au Muséum. Ces oiseaux provenaient surtout
du fleuve Sénégal. En 1915 puis de 1919 à 1922 le Dr MILLET-HaRSIN a publié
une série de notes sur l'autre faune de la presqu'île. de Dakar (2).
En 1917, le naturaliste allemand O. NEUMANN publiait dans le Journal für Orni-
thologie un travail d'ensemble sur l'avifaune de Bas Sénégal où il résumait nos connais-
sances sur les oiseaux de cette région, d'après les collecteurs, en y faisant figurer les
récoltes que venait d'y faire un voyageur naturaliste allemand, RICCENBACH, dans
la région de Thiés. 293 oiseaux figurent dans ce travail. Tel est résumé le bilan des
recherches ornithologiques françaises et étrangères dans les territoires qui constituent
actuellement l'Afrique occidentale française et l'Afrique équatoriale française.
Nous avons laissé de côté les colonies étrangères. Nous renvoyons le lecteur à notre
bibliographie des ouvrages ornithologiques concernant les territoires qu'occupent les
Anglais, les Portugais et qui sont, comme on le sait, encastrés dans nos deux grands
groupes de colonies.: l'A.O.F. et l'A.E.F.
D'importantes recherches et d'importants travaux scientifiques ont été accomplis,
dans ces colonies, par nos voisins et par les Belges dans leur colonie du Congo.
Le lecteur n'aura qu'à se reporter, en particulier, au grand ouvrage qu'a publié le
savant ornithologiste anglais David A. BANNERMAN sur les oiseaux de l'Ouest afri-
cain et aux deux premiers volumes des oiseaux du Congo belge de James P. CHAPIN.
Il consultera également, avec fruit, le travail du naturaliste belge H. SCHOUTEDEN,
en cours d'édition, sur les oiseaux du Congo belge. Nous avons nous-mêmes fait de
larges emprunts à ces ouvrages ainsi que nous n'avons pas manqué de le signaler
dans notre avant-propos.

(1) A. MÉNÉGAUX. - Sur une petite collection d'oiseaux de l'Afrique occidentale française. (Rev.fT.
d'Ornithol. scientifique et pratique, 1918.) _
(2) Dr Mn.1.ET·HoRSIN. - Rapaces observés dans la presqu'tic de Dakar. (Rell. fr. d'Ornith. scien·
tifique et pratique, 1915, na 69.)
Dr MILLET-HoRSIN. - Notes ornithologiques d'A. O. F. (Rell. fr. d'Ornith. scientifique et pratique,
1919, nOS 21-22.
Le Dr MILLet·ORSIN est mort à Ouidah (Dahomey) en 1927.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 21

ABRÉVIATIONS DES NOMS D'AUTEURS

AlzI. . AFZELIUS. Lacep . LACÉPÈDE.


Alex . ALEXANDER BOYD. Leisl .•..•..•......... LEISLER.
Antin . ANTINORI. Less . LEsSON.
Bannerm ou Bann •.... BANNERMAN. L. ou Linn . LINNÉ.
Bechst .........•..... BECHSTEIN. Licht••... , ,. LICHTENSTEIN H.
Bonap.••............ BONAPARTE C.-L. M. Praed . MACKWORTH·PRAED.
Bp . Idem. Malh , . MALHERBE A. L.
Bosc . Bosc. Math •.......•....... MATHEWS.
Bonnat . BONNATERRE. Menetr . MÉNÉTRIÈS.
Bonn. et Viel!•...•.•.. BONNATERIIE et VIEL- Meinertz A .. MEINERTZHAGEN A.
LOT. Mont •.••............ MONTAGU.
Boe . BOCAGE. Müll.. . MÜLLER P. L. S.
Brünn••••........... BÜNNICH M. T. V.Müll•..•....•..... MÜLLER V.
Briss '" . BRISSON. Naum, , . NAUMANN.
Bütt . BÜTTIKOFER. Neum, . NEUMANN OSCAR.
Cab..ou Caban....•... CABANIS J. L. Oberh•.•.•.......... OBERHOLSER.
Cass . CASSIN. OgI. . OGILBY.
Cab. et Heine . CABANIS et HEINE. Og, Gr . OGILVlE-GRANT.
Chap . CHAPIN J. P. Oust . OUSTALET.
Childr..••...•.•..... CHILDREN. Pail •..•.....•..•..•. PALLAS P. S.
Cretz ou Cretzsch . CRETZSCHMAR. PENN••.............. PENNANT T.
Cuv . CUVIER G. Pontopp•............ PONTOPPIDAN.
Daud••.............•. DAUDIN F. M.
Ratinesq . RAFINESQUE.
Desf . DESFossÉs.
Reichw. ou Rchw . REICHENOW.
Deleg . DELEGORGUE.
Reichenb . REICHENBACH.
Des Murs et Puch••... DESMURS et PULCHRAN.
Ridgw•••••..•......• RIDGWAY.
Dum . DUMERIL A. M. C.
Richm. .. fuCHMONT.
Ehrenb••••••....•.•• EHRENBERG C. G.
Roths . ROTHSCHILD.
EH . ELLIOT.
Rüpp . RÜPPELL W. P. E.
Erl . ERLANGER.
Fins . FINSCH. Salvad.••............ SALVADORI.
F~et Hartl . FINSCH et HARTLAUD. Sav. ou Savig . SAVIGNY LE BORGNE.
Flem . FLEMING J. Sel. ••....•.........• SCLATER W. L.
Fleisch . FLEISCHER. Schleg. ou Sehl . SCHLEGEL.
Forst, . FORSTER. SCop . SCOPOLI.
Fras•••.•.••...•....• FRASER. Shell . SHELLEY.
Geyr von Schwepp..... GEYR VON SCHWEPPEN- Sh . SHARPE.
BURG. Shaw et Nodd .. SCHAW et NODDER.
G . GRAY G. R. Sjiist. ....... : . SJOSTEDT.
Güldenst .. GÜLDENSTADT. Sparr. ou Sparrrn . SPARRMANN.
Gunn . GUNNERUS. Stres .. STRESEMANN.
HabI . HABLlZS. ·Steph . STEPHANS J. F.
Hart . HARTERT. Stejn '" . STEJNEGER.
Hartl . HARTLAÙB G. Strickl•......... " . STRICKLAND.
HartI et Neum. ..•.•.• HARTLAUB et NEUMANN. Sundw . SUNDWALL.
Hart. et Goodson . HARTERT et GOODSON. Swains. ou Sw . SWAlNSON.
Herm . HERMANN. Temm, et Knip . TEMMINCK et KNIP.
Heugl . l!EUGLlN. Temm, et Laug . TEMMINCK et. LAUGIER.
Hodgs •.•...••.•...•. HODGSON. Temm . TEMMINCK C. L.
Ill . ILLIGER. Verr. et Des Murs ...•. VERREAuxetDESMURS.
Jard. et Selb . JARDINE et SELBY. Verr...•......•...... VERREAUX J. et E.
Jard. et Fras . JARDINE et FRASER. Vieill. et Oudart . VIEILLOT et OUDART.
Jard.••.............. JARDINE. Vieill. .......•....... VIEILLOT L. P.
Kaup•••............. KAUP. Vigo et Childr . VIGORS et CHILDREN.
Keys. et Bias.•...•.... KEYSERLING et BLASIUS. Vig . VIGORS.
Lafres . LAFRESNAYE: Wagl. •.............. WAGLER.
Lath.•...•••.....•.•. LATHAM. Westerm . WESTERMANN.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 23

CHAPITRE PREMIER

LA VÉGÉTATION DANS L'OUEST AFRICAIN


LES ZONES BOTANIQUES
CRAPIN consacre, au début de son magnifique ouvrage sur « Les oiseaux du Congo
belge Il, dix chapitres, qui occupent plus de trois cent cinquante pages, à la végétation.
Le naturaliste américain présente, grâce à ces développements, un tableau saisissant
des conditions biologiques dans lesquelles il fera vivre les oiseaux qu'il étudiera dans
la partie systématique de son travail. Il passe en effet en revue la topographie et la
géologie du Congo belge, son climat, ses plantes, dans leurs rapports avec la faune,
puis la distribution des oiseaux et leur comportement, selon qu'ils vivent en forêt ou
en savane, leurs migrations.
Il ne nous a pas été possible, dans l'élaboration du plan que nous avons conçu de
condenser, en deux volumes l'avifaune de l'Ouest africain, de consacrer des développe-
ments aussi étendus à l'étude des divers aspects que présentent les territoires où vivent
les oiseaux que nous décrirons dans la partie réservée, dans cet ouvrage, à la systé-
matique.
'0-

o'

AFRIQUE TROPICALE

Echello:
~o 1000 2000 ft.,.

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Fig. 1. Carte de la végétation d'après Aug. CHEVALIER et A. AUBREVILLE. - Sa. Zone des Steppes
à Mimosées; S O. Zone des savanes soudanaises; G 1. Zone des savanes guinéennes et oubanguiennes;
G2. District de la Casamance; G 3. District de la Basse-Guinée; G 4. Zone des savanes congolaises
méridionales.

Nous nous bornerons à décrire les différentes zones aviennes de l'Ouest africain
telles que les a délimitées CHAPIN, après avoir tracé dans ce chapitre l'aspect botanique
des régions qui constituent l'Ouest africain. On ne saurait en effet étudier le comporte-
ment dans la nature africaine des oiseaux qui peuplent cet immense territoire sans en
décrire, au moins les divers faciès botaniques.
Quoique, de ce point de vue, des divisions nouvelles des territoires envisagés ici
aient été créées par les botanistes actuels, nous nous en tiendrons aux conceptions de
notre ami et vieux camarade d'exploration, le professeur Aug. CHEVALIER avec lequel
nous avons jadis parcouru et vu avec lui divers aspects de la ([ brousse africaine »,
24 G. BOVET •
CHEVALIER (1) a réparti les zones botaniques en longues bandes sensiblement paral-

lèles à l'Équateur. n,a une étroite dépendance entre le climat et les formes de végé.
tation. Les éléments climatiques les plus importants par rapport à la végétation sont
les pluies, les températures, l'état hygrométrique de l'air et l'évaporation.
La répartition des pluies dans l'année, qui commande la longueur de la saison sèche,
a une importance primordiale. Dans certaines régions où la forêt est dense, la quantité
d'eau tombée annuellement est relativement faible, mais la saison sèche ne dure pas
plus de trois mois.
D'autres régions, où les précipitations atmosphériques sont trois fois plus abon-
dantes' ne sont occupées que par des savanes parce que la saison sèche est longue et
dure de cinq à six mois. La température joue peu, car les moyennes ne varient que de
quelques degrés d'un point extrême de l'Ouest africain à un autre (sauf la région
saharienne). Par contre, la durée de la saison sèche varie de deux mois à dix et même
onze mois, avec une chute d'eau annuelle allant de 200 mm à 5 mètres.
On sait la transition brusque de la saison sèche à la saison pluvieuse et réciproque-
ment. Les pluies d'orage (tornades) deviennent fréquentes, puis la saison pluvieuse
s'établit. Elle se termine dans les mêmes conditions, c'est-à-dire par des tornades et
c'est la saison sèche.
Zone des steppes. - La région des steppes sahéliennes isemi-arid belt des auteurs
anglais) a pour limite septentrionale celle des pluies annuelles régulières où la courbe
pluviométrique atteint 200 mm, et sa limite longe les rives sud du Sahara.
On peut la délimiter approximativement par une ligne allant de la boucle du Sénégal
au sommet de la boucle du Niger pour gagner le nord du Tchad et de là Abecher au
Ouadaï.
La limite sud part approximativement un peu au sud du parallèle de Saint-Louis,
passe au nord de Kayes, remonte légèrement pour atteindre Mopti, puis Niamey et de
là Zinder, s'incurve légèrement vers le sud et suit approximativement le Il 0 de lati-
tude nord.
La limite sud est marquée par l'apparition des espèces soudanaises qui peu à peu se
substituent aux espèces sahéliennes.
La dominante de cette zone sahélienne est l'absence à peu près totale du tapis herbacé
qui, s'il se rencontre par place, est discontinu et maigre. Les arbres que nous allons
rencontrer sont suffisamment espacés pour qu'on y puisse circuler en auto sans avoir
besoin de piste. Ce sont 'surtout des épineux où les acacias (Mimosées) dominent :
Acacia tortilis est le plus commun (forêt de Kabara près Tombouctou, de Richard
Toll, etc.). Le gommier Acacia senegal, les Acacia stenocarpa, seyal et arabica en
sont les principaux représentants. Viennent ensuite d'autres légumineuses: Balanites
œgyptiaca avec ses longues épines. Citons encore Commifora a/ricana, Sclerocarya,
Birrea et Saloadora, enfin d'autres arbustes épineux Grewia, Zizyphus et le palmier
Doum (Hyphœne thebaica.1l ne faut pas oublier également Une Asclépiadée (Calotropis
procera) et une euphorbe (Euphorbia balsamifera).
Plus vers le sud, à la limite de la savane soudanaise et oubanguienne, on rencontre
des baobabs, des rôniers, des tamariniers, des Combrétacées. Tout ce peuplement
forestier ne peut persister que si les chutes d'eau annuelles varient de 200 à 500 mm.
C'est en août et septembre que les précipitations atteignent leur maximum, puis la
saison sèche s'établit. Elle dure huit à dix mois.
Avant d'aborder les zones de savanes nous dirons quelques mots de la végétation du
Sahara méridional et en particulier de la végétation de l'Aïr, de la Mauritanie et de

(1) A. CHEVALIER. - Le territoire géo-botanique de l'Afrique tropicale nord occidentale et ses suhdi-
visions. (Bull. Soc. bot. de France, 1933.)
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 25/

l'Adrar des Iforas. Toutes les grandes espèces caractéristiques de la zone sahélienne s'y
rencontrent.
Les deux principales espèces du Sahel : Acacia tortilis et Balanites œgyptiaca ont
même été rencontrées jusqu'au Hoggar et dans le Tassili des Adjers, mais ils y végètent
misérablement et sont rabougris. On doit les considérer comme des vestiges de la flore
forestière du type sahélien actuel, qui couvrait avant le desséchement du Sahara, à la
fin de l'époque quaternaire, le Sahara méridional. Le climat du Sahara à cette époque a
donc été vraisemblablement celui de la zone sahélienne actuelle, soit avec 200 à 500 mm
d'eau et une saison sèche de plus de neuf mois (CHEVALIER, AUBRÉVILLE).

Zone des savanes (SO, GI, G:J., G3et G4). -Nous avons vu plus haut la limite sud de
la zone sahélienne à mimosées, C'est la'Iimite nord des savanes. Nous rappelons que la
steppe est un peuplement où dominent les Graminées xérophiles avec un rythme de
végétation présentant deux périodes de repos : hiver froid et été sécheresse. Par contre
la savane présente une période de repos unique qui est celle de la saison sèche. C'est là
la différence essentielle et fondamentale entre la steppe et la savane.
La savane est caractérisée à sa limite septentrionale par des arbustes ayant en général
moins de 10 mètres de hauteur. Dès que le peuplement ligneux, très clair des acacias
disparaît pour laisser place à un peuplement important, on a la savane arbustive. Il va
sans dire que le sol présente un tapis de Graminées mais qui devient saisonnier dès que
l'on monte ou descend en latitude que ce soit au-dessus ou au-dessous de l'Équateur.
C'est à ce type qu'appartiennent les savanes boisées guinéennes et oubanguiennes
où le tapis herbacé prend des proportions importantes à la saison des pluies.
Ces savanes s'étendent jusqu'aux lisières de la forêt dense c'est-à-dire des deux zones
occidentale et occidento-orientale qui constituent la grande forêt ombrophile.
On a distingué dans ces savanes une zone soudanaise que CHEVALIER désigne sous le
nom de u brousse-parc D.
Quand on traverse les zones de steppes à mimosées du nord au sud on rencontre
d'abord des peuplements très clairsemés d'épineux, puis ceux-ci se font plus rares, et
on voit apparaître des arbres non épineux qui se resserrent de plus en plus tandis que les
Graminées deviennent plus touffues. Quand les taches herbacées se rejoignent, que les
arbres et les arbustes se rapprochent et qu'en auto on doit suivre les pistes, on est
entré en zone de savanes soudanaises. Géographiquement ces savanes comprennent la
zone sud du Sénégal, jusqu'à la Gambie, le Moyen Niger, la Haute Volta, une partie de
la Nigeria et du Moyen Cameroun. Au Sénégal la largeur de cette zone ne dépassé pas
150 km, elle atteint au Soudan environ 400 km pour se rétrécir au Nigeria et au Carne-
roun. La quantité d'eau annuelle recueillie est de 500 à 1 000 mm, avec un maximum de
précipitations en août ou septembre. La saison sèche dure de sept à huit mois.
Au fur et à mesure que l'on descend vers le sud, les savanes deviennent très boisées
et les cours d'eau sont bordés de galeries de forêt épaisses, ce sont les (( galeries fores-
tières Il, qui varient en largeur et où se retrouvent les essences de la forêt omhrophile.
Il en résulte un réseau typique tracé à travers le pays. « Ce sont les savanes subfores-
tières avec galeries D (A. CHEVALIER). La limite sud de ces savanes, qu'elles soient
guinéennes ou oubanguiennes, est la forêt dense ombrophile et hygrophile que sépare
en deux parties le couloir du Togo-Dahomey. L'étendue de ces savanes est considérable:
elle comprend la Gambie anglaise, la Casamance, la Guinée portugaise, la Haute
Gambie, la Guinée française (sauf la région forestière de Macenta), une partie du
Sierra Leone, le Soudan méridional, la Haute et Moyenne Côte-d'Ivoire, le nord de la
Gold Coast (Northern Territories), à peu près tout le Togo et le Dahomey, une partie
de la Nigeria du Nord et du Sud, le Moyen Cameroun où le facies change un peu, par
26 G. BOVET
suite de l'altitude, l'Oubangui-Chari. La zone des savanes gumeennes présente des
subdivisions climatiques tranchées. On peut distinguer quatre districts :
1° Savanes forestières de la Haute Guinée, du Soudan méridional; de la Haute Côte
d'Ivoire, des territoires du nord de la Gold Coast, du Haut Togo et du Haut Dahomey.
La moyenne annuelle des pluies de ce district est de 1 000 à 1 800 mm, et la saison
sèche de cinq à six mois;
2° District de la Casamance et de la Haute Gambie où la moyenne des pluies est de
1000 à 1600 mm. La saison sèche est plus longue et dure sept mois;
3° District de la Basse Guinée, des montagnes du Fouta-Djallon, et d'une partie du
Sierra Leone, où les chutes d'eau annuelles sont considérables, 1900 à 4 700 mm avec
un maximum en juillet-août. La saison sèche, bien tranchée, dure quatre à cinq mois
et demi;
40 District préforestier qui forme la transition entre la savane boisée et la forêt dense.
Il est constitué par une bande étroite qui borde la région forestière de la Guinée (Macen-
ta-Kissidougou], la moyenne Côte d'Ivoire (Touba-Dabakala], région de Kintampo en
Gold Coast, moyen et bas Togo-Dahomey, Nigeria (Ilorin-Lokodja}, Cameroun (Bafia-
Batouri).
La zone des savanes boisées oubanguiennes s'étend depuis la latitude de Bangui au
nord du 4° latitude nord jusqu'au 8° latitude nord. Les galeries forestières s'y déve-
loppent comme dans la zone des savanes guinéennes.
Plus au nord, et jusque vers le Ho latitude nord, on retrouve ce que nous avons
observé dans les savanes guinéennes au sud des zones sahéliennes. .
Enfin, il y a lieu de mentionner la zone des savanes côtières du Gabon et du sud du
Moyen Congo.
Quelle est la composition floristique de ces régions de savanes ?
Ce sont d'abord un certain nombre d'acacias qui se présentent en peuplement :
Acacia albida par exemple, qui en zone des steppes, se rencontre à l'état disséminé.
On sait que cet acacia perd ses feuilles en saison des pluies, à l'époque où les autres
reverdissent. On trouve aussi l'Acacia seyal et A. mellifera., d'autres encore. Les
Combrétacées avec Guiera senegalensis, des Terminalia, des Combretum, dont C. mi-
cranthum qui couvre des étendues immenses. Au pourtour des mares, Anogeissus
Schimperi est un bel arbre avec ce biotope particulier. Le kapokier (Bombax buono-
pozense) apparaît dès qu'on a quitté la zone sahélienne, en même temps que le baobab
(Adansonia digitata).
Dans les plantations indigènes, ont subsisté, épargnés par les noirs, les nérés (Parkia
biglobosa), des Sterculia, le kailcédrat (Khaya senegalensis), enfin le karité (Buty-
rospermum Parkii). Environ 80 espèces forestières se rencontrent dans cette brousse-
parc (CHEVALIER).
Dès qu'on descend plus au sud dans la zone proprement guinéenne on trouve les
espèces suivantes :
Berlinia doka [Sau], Daniella Olioeri (Sandan), Uapaca Souran (Soman), Lophira
alata (Méné), Erythrophleum africanum (poison d'épreuve),Afzelia africana.Ptero-
carpus erinaceus, des Terminalia, des Ficus, Anthocleista, Kigelia.
Quoique les feux de brousse sévissent dans cette zone; ils sont trop rapides pour
causer des dommages graves au peuplement dense des arbres que nous venons de
citer, et qui couvrent des plateaux latéritiques trop secs et n'ayant qu'un tapis herbacé
insignifiant.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 27

Tous ces types de peuplements se retrouvent partout où les conditions de climat sont
comparables.
Cette ceinture de végétation forestière xérophile s'étend de l'ouest à l'est, de la
Haute Guinée au Moyen Cameroun, à l'Oubangui-Chari puis s'infléchit vers le sud et
entoure la forêt congolaise.
Zone de la forêt ombrophile. - La forêt dense ou ombrophile-hygrophile africaine
se présente sous forme de deux tronçons séparés par un hiatus qui, en longitude, va
approximativement du méridien 0° au méridien 4° et est représentée géographiquement
par le Togo, le Dahomey et une pointe de la Nigeria, où la savane guinéenne pénètre
pratiquement jusqu'à la mer.
La partie à l'ouest du méridien 0° est la zone occidentale. La partie oceidento-orien-
tale commence entre le 40 et le 5° de longitude est, pour s'étendre jusqu'au' Congo
belge vers le 26° de longitude est.
La zone occidentale débute par des îlots au Sierra Leone qui se condensent et de-
viennent continus vers la rivière Moa : la forêt dense est constituée.
Elle couvre le Libéria, la Basse Côte-d'Ivoire, la Gold Coast où elle s'arrête à l'est
devant les plaines de la Volta. Au sud de la Côte d'Ivoire, la forêt est continue, sauf
quelques savanes côtières. En Gold Coast du Sud, après le cap des Trois Pointes, une
large bande de savanes s'intercale entre la lisière de la forêt et la côte.
Les limites septentrionales de la forêt sont imprécises. Entre la forêt continue et
la savane s'étend une zone plus ou moins large où alternent des bandes de forêt et de
savanes. Au Libéria et dans l'ouest de la Côte-d'Ivoire, la forêt continue étale ses
frondaisons en profondeur jusqu'à 350 km de la côte, puis elle s'infléchit vers le sud
et se rétrécit pour ne plus être qu'à 100 km de la mer à Tiassalé (Baoulé). Remontant
ensuite dans l'Est, la limite nordarrive à regagner ce qu'elle avait perdu dans le Baoulé
et elle est dans l'est, en Côte-d'Ivoire et en Gold Coast, à 300 km de la mer.
Comme on le voit, les limites nord de 41 forêt au lieu de rester sensiblement parallèles
à la côte s'enfoncent en coin, en forme de V, vers le sud. Ce saillant des savanes c'est
le Baoulé. Ajoutons qu'entre la Gold Coast et la Nigeria on trouve encore des îlots de
forêt dense dans les montagnes du' Togo et dans les régions marécageuses du Bas
Dahomey. .
La composition floristique de la forêt hygrophile ne saurait faire ici l'objet d'une
nomenclature botanique qui n'aurait que peu d'intérêt pour les ornithologistes. Nous
nous bornerons à citer quelques espèces connues pour leur intérêt économique et qui
aideront le naturaliste à reconnaître les principales essences, s'il lui arrive de collecter
des oiseaux en forêt.
Et d'abord, la forêt est composée de deux biotopes totalement différents: celui où
la forêt n'a pas été touchée par la main de l'homme; c'est la forêt primitive ou primaire.
Dès que l'indigène pour établir ses plantations vivrières a dû défricher, il a détruit de
ce fait, par la hache et par le feu, ce qui était la forêt primitive; il a fait place nette.
Puis après quelques années, le sol s'appauvrissant, il a abandonné le terrain qui ne lui
fournissait plus que de maigres récoltes et a recommencé plus loin son œuvre de
destruction de la nature primitive.
Peu à peu le terrain qu'il vient d'abandonner va se couvrir d'une végétation nouvelle
où les arbres de la forêt primitive seront remplacés par une sylve nouvelle où domi-
neront des essences à développement rapide et à bois tendre, ne dépassant guère une
quinzaine de mètres de hauteur. Des lianes exubérantes rendent l'accès de cette forêt
secondaire difficile.
On peut donc définir la forêt secondaire comme la résultante de la transformation
de la couverture boisée du sol mis à nu par le' cultivateur indigène, puis abandonné à
la nature (AuBRÉVILLE).
28 G. BOVET
Revenons à la composition des essences de la forêt primaire. CHEVALIER estime à
300 à 400 espèces de grands arbres (20 à 50 mètres de haut) et de 300 à 400 espèces d'ar-
bustes et de petits arbres (de 5 à 15 mètres de haut) [1].
Parmi les grandes espèces citons : l'acajou (Kayha ivoriensis), l'azobé (2) [Lophira
procera], Pachylobus, Seytopelatum, le tali (Erythrophleum ivoirense), Parkia bicolor
(10), Piptadenia a/ricana (Dabéma).
Les espèces moyennes renferment plusieurs espèces de Detarium, de Macrolboium,
d'A/lzelia (Lingué), de Paihia.

_ _ _ _....JI\L-_-:-- _ _---JJ'L-
Forêt vierge Forêt secondaire Clairières de forêt
et terrains cultivés
Fig. 2. Diagramme montrant la dégradation de la forêt consécutivement aux feux de brousse
et à l'implantation des cultures (d'après CHAPIN)

Les espèces que nous venons de citer sont des Légumineuses. Les Euphorbiacées et
les Rubiacées fournissent peu de grands arbres sauf les Sarcocephalus (Rubiacée).
Les Sapotacées fournissent le plus bel arbre de la forêt ivoirienne : Mimusops Heckeli
(makoré) et bon nombre de grands arbres. Une famille très importante, les Sterculiacées,
donne un très grand arbre Triplochiton scleroxylon (Samba), d'autres gros arbres :
Mansonia (bété), des Sterculia, le Ntaba (Cola cordifolia), Cola nitida (kolatier).
Les Méliacées fournissent les acajous, 3 khaya, 4 Entandrophragna, l'avodiré (Turra-
canthus a/ricana).
Les Moracées donnent l'iroko (Chlorophora excelsa et C. regia) qu'on trouve dans
toute l'étendue de la forêt grâce à leurs graines dispersées au loin par les oiseaux;
de nombreux ficus et le parasolier (Musanga Smithii). Citons enfin les Rosacées qui
fournissent les Parinarium (sougué), Chrysobolanus.

(1) Aug. CHEVALIER. - Les bois de la Côtl>d'Ivoire, 1909.


(2) Les noms précédant ou suivant un nom scientifique sont des noms vernaculaires usités en CÔte
d'Ivoire.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 29

Nous ne saurions passer sous silence un arbre de la forêt primaire Guarea cedrata
(bossé) de la famille des Méliacés dont les graines sont dispersées par les calaos qui en
sont très friands.
Pour terminer cette rapide énumération, citons le groupe des palmiers qui végètent
en forêt: Elaeis guineensis(palmier à huile) qui ne se trouve que dans les peuplements
de la forêt secondaire et a été surtout répandu par l'homme et les oiseaux, des palmiers-
lianes à épines, Calamus et Oncocalamus, des raphias : Raphia oinifera.
Nous avons dit plus haut comment se forme la forêt secondaire. Ce sont toujours
les mêmes espèces qui envahissent les premières le sol.
Les principales sont : le parasolier, Musanga Smithii, puis parmi les Euphorbia-
cées : Macaranga épineux, Ricinodendron africanum, Bridelia micrantha; parmi
les Légumineuses : Albizzia sassa. Les Apocynées donnent deux caoutchoutiers :
Funtumia elastica et africana. D'autres familles donnent des ficus, Treculia africana,
Terminalia iooriensis, et enfin certains palmiers, Elœis, Raphias. Des Dracena et des
Pandamus, qui sont des monocotylédones, se rencontrent un peu partout mais en petit
nombre. Nous arrêtons là cette liste d'arbres avec lesquels le zoologiste, grâce aux noms
indigènes, pourra, sur le terrain, se familiariser.
Tous ces arbres se retrouvent dans la forêt du Libéria et de la Gold Coast. Cependant
la forêt orientale a quelques espèces qui lui sont propres, et nou~ allons lui consacrer
quelque développement.
Le forêt dense ombrophile du Cameroun, du Gabon, du Moyen Congo et du Congo
belge, ne diffère pas sensiblement de la forêt du Libéria, de la Côte-d'Ivoire et de la
Gold Coast. Les genres sont les mêmes. Les espèces diffèrent peu et nous renvoyons
le lecteur à la liste que nous avons donnée plus haut des arbres le plus souvent ren-
contrés.
La composition de la forêt secondaire de la zone orientale est la même que celle de la .
zone occidentale : Musanga Smithii (parasolier), Ceiba (arbre à kapok), etc. Dans
cette forêt secondaire orientale l'ananas pousse à l'état sauvage; il n'existe pas dans la
forêt occidentale.
La forêt hygrophile primitive ou forêt dense ombrophile, la forêt inondée et la forêt
secondaire, sont les trois types qui constituent la zone de la forêt occidento-orientale.
Elle englobe une partie de la Nigeria du Sud, le Sud-Cameroun, le Gabon, une partie
du Moyen Congo et le Congo belge.
Trois sortes de plantes s'y rencontrent, les arbres, les épiphytes et lianes et enfin
les sous-bois composés surtout de buissons peu élevés et de plantes herbacées. Nous
n'avons envisagé à propos de la forêt occidentale que les arbres qui s'y rencontrent;
laissant de côté les lianes et les plantes herbacées.
En suivant les sentiers créés par le passage des éléphants et des buffles, on peut
pénétrer à peu près partout dans la forêt dense, sauf dans les parties inondées. Quelques
espèces de plantes herbacées forment le tapis du sous-bois, des Zingibéracées (Afra-
momum), des Marantacées, avec leurs longs fruits rouges sortant du sol, des Phrynium
aux feuilles rougeâtres à l'envers. Parfois, le sentier est coupé par un tronc d'arbre,
abattu par le vent, entraînant dans sa chute ses voisins, reliés à lui, par des lianes. Il
est bientôt la proie des termites et sa disparition n'est qu'une question de temps.
La forêt inondée se rencontre dans les endroits où l'eau stagne assez longtemps pour
empêcher la croissance des arbres ordinaires de la forêt vierge, proprement dite.
La plupart des essences que l'on rencontre dans la forêt inondée appartiennent au genre
Uapaca, qui atteignent jusqu'à 25 et 30 mètres de haut. Ils sont moins nombreux en
espèces que ceux de la forêt dense proprement dite. Par contre les lianes sont plus
diverses et plus nombreuses : Entada, Vitex, Landolphia, palmiers rotins, Calamus
et Oncocalamus, Ancistophyllum, dont la pointe terminale est acérée et couverte
30 G. BOUET
d'hameçons aigus. Les Marantacées et les Zingibéracées, Costus et Aframomum,
croissent dans le marais avec plus de vigueur que dans la forêt proprement dite (1).
Le long des bancs des rivières en forêt, il y a toujours une bande formée de hauts
arbres surplombant le cœur de la rivière et le sous-bois renferme surtout des lianes et
des plantes grimpantes. -
Parmi les arbres fréquents au bord des rivières, citons le copalier (Copaifera),
l'ocoumé (Aucoumea klaineana) aux nombreux usages, etc.
Parmi les plantes aquatiques, Ipomea reptans, dont le pied pousse en dehors de l'eau
et dont les fleurs rouges attirent l'œil, enfin une plante commune est le Pistia stra-
tiotes, peu de Nymphea. Sur les roches à fleur d'eau, poussent les Podestomacées,
dont le sommet des tiges et les graines forment la base de la nourriture des canards,
vivant en forêt.
En résumé, l'aspect de la forêt orientale est bien le même que celui de la forêt occi-
dentale.
Il en est de même des « galeries forestières » dont nous avons signalé la présence
dans la «Guinée supérieure n, Leurs vastes galeries s'étendent très au-delà des rives
des rivières qu'elles bordent.
En particulier, c'est le cas de la plupart de celles qui sillonnent les savanes de la zone
côtière au nord du 40 de latitude sud. Celles qui pénètrent en savane se rétrécissent
graduellement et ne forment plus que de minces cordons forestiers, grignotés chaque
année par les feux de brousse. Peu à peu les essences d'origine forestière disparaissent
et la savane reprend ses droits avec sa végétation arborée si bien adaptée aux feux
annuels.
Ne quittons pas ce faciès de la forêt orientale sans dire mot des zones côtières à palé-
tuviers qu'on rencontre du reste sur toute la côte ouest africaine. La « mangrove »
existe depuis l'embouchure du Sénégal où elle s'étend jusqu'à la limite où se fait sentir
la marée, à plus de 100 km sur le cours du fleuve. Toutes ces rivières tributaires de la
côte ouest ont ce même faciès. La Gambie présente un large rideau de palétuviers,
ainsi que la Casamance, les rivières du sud, toutes les rivières de la forêt occidentale,
bref tous les cours d'eau où la marée se fait sentir. Il en est de même des bouches du
Niger, des fleuves côtiers du Cameroun, des rivières du Gabon et jusqu'au Congo.
Ce rideau est composé des mêmes essences : Rhizophora racemora, Aoicennia nitida.
Les Rhizophora atteignent des dimensions assez élevées, 20 mètres parfois, mais l'usage
qui en est fait comme bois de chauffage restreint ce vestige de la mangrove primitive.
Dès que la salure diminue, la mangrove s'amenuise peu à peu et n'est plus qu'un
mince rideau d'arbres. Les espèces végétales non halophiles se substituent peu à peu
et on voit apparaître des raphias (Raphia gracilis),des Pterocarpus,Pithecollobium, etc.
Quelles sont parailleurs les conditions climatiques d'existence de la forêt occiden-
tale, puis de la forêt orientale?
Partout la forêt dense existe là où 'sont réunies les conditions suivantes : une
hauteur d'eau annuelle de 1350 mm et une courte saison sèche de deux à trois mois
et demi.
Quand la pluviosité est beaucoup plus grande, la saison sèche peut durer un peu
plus longtemps, quatre mois.
C'est la vapeur d'eau atmosphérique apportée sur le continent par la mousson, vent
dominant, soufflant de la mer, qui se déverse en pluies sur la côte et à l'intérieur jusqu'à
une certaine distance.

(1) Aug. CHEVALIER. - La forêt et les bois du Gabon, 1917.


OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 31

Cette humidité maintient un état hygrométrique élevé toute l'année qui est favo-
rable à la végétation (AUBRÉVILLE) [1].
Les conditions d'existence de la forêt orientale sont un peu différentes. On note au
nord et au sud de l'équateur que la saison des pluies est séparée par une petite saison
sèche de un mois et demi au plus. Au-dessous de l'équateur, les saisons sont renversées.
La grande saison des pluies s'étend de fin janvier au début de mai, la grande saison
sèche s'étend de mi-mai à fin septembre, le petite saison des pluies va d'octobre à fin
décembre et la petite saison sèche s'étend à tout le mois de janvier, quoique la plu-
viosité de ce mois soit sensible.
On peut dire que l'on enregistre des précipitations à peu près toute l'année en forêt.
Les tornades, comme dans la zone occidentale, caractérisent le début de la saison des
pluies et commencent dès février pour se continuer jusqu'en fin avril. Elles éclatent
vers 16 ou 17 heures accompagnées de tonnerre et d'une chute de pluie extrêmement
violente à laquelle peu à peu succède une pluie dense monotone qui dure une partie'
de la nuit.
Peu à peu les tornades disparaissent, mais la pluie continue un peu moins abondante
chaque jour de mai à septembre; mais dès juin les précipitations deviennent très faibles;
c'est la saison sèche, si l'on peut employer ce terme, avec un minimum de précipita-
tions en juillet. Il ne pleut pas à Libreville, Pointe-Noire, Port-Gentil et Brazzaville en
juillet.
Nous n'avons pas dans ce rapide tableau de la végétation ouest-africaine fait mention
de la température, de l'état hygrométrique en région de forêt. La température varie
peu journellement et, annuellement. Les moyennes annuelles oscillent entre 29° et 300
maximum et 200 et 24° minimum. Quant à l'hygromètre, il varie peu et indique toujours
une forte humidité. .
Pour en terminer avec les types de végétation qu'on trouve dans l'Ouest africain,
nous devons dire quelques mots de la végétation des montagnes qu'on rencontre dans
cette partie de l'Afrique et des conditions spéciales dans lesquelles végètent les arbres
des forêts qui les couvrent. Les plus importantes sont celles du Cameroun, qui s'éten-
dent depuis le mont Cameroun (4 070 mènes), se continuent en direction nord-est par
les chaînes de montagnes de Manangouba, de Bamenda et de Banso dont les plus im-
portants sommets dépassent 2 000 mètres.
La végétation de toutes ces chaînes de montagnes est couverte constamment d'un
brouillard qui est parfois si épais qu'on doit s'éclairer pendant le jour. Cette persis-
tance des brouillards détermine sur les arbres la formation de lichens toujours humides,
ce qui donne à toutes les forêts de- montagnes dépassant 1 500 à 2 000 niètres un
aspect particulier. Ces conditions spéciales comme nous le verrons plus loin, créent un
biotope que fréquente une faune avienne dont on ne retrouve l'homologue que sur les
montagnes de l'Est africain.
Nos montagnes Ouest africaines possèdent quelques peuplements de bambous qui
sont une des caractéristiques de la végétation de celles de l'Est africain, mais qui ne
poussent qu'à partir de 2 800 à 3 000 mètres. La forêt est dense entre 900 et 2000
mètres; plus haut apparaissent de petits buissons : Hypericum, Pittosporum. Adeno-
carpus, Ericinella, Myrica. On rencontre des fougères arborescentes vers 2 100 mètres.
Des lacs de montagnes, qui sont d'anciens cratères, se rencontrent dans la chaîne des
Manengouba, leurs bords ne sont pas garnis d'arbres mais un tapis d'herbes s'étend
sur leurs rives.
Cet aspect particulier de la végétation des montagnes ne se retrouve pas dans les
régions d'altitude moins élevée, que forment les sommets qu'on rencontre en Guinée

(1) AUBRiVILLE. - La forêt coloniale. (Ann.ales de l'Acad. sc.col., t. IX, 1938.)


32 G, BOUET

française dans la chaîne du Nimba et le massif des Dans en Côte-d'Ivoire. Le mont


Nuon (1 854 m) est le sommet le plus élevé des monts Nimba, il est couvert d'une forêt
primaire sur ses versants mais la forêt secondaire gagne peu à peu, et les essences qu'on
y rencontre sont celles de la forêt primaire et de la forêt secondaire. AUBRÉVILLE cite
en particulier le Parinorium excelsa (sougué) couvert de lichens et de mousses en grands
peuplements purs à partir de 1 000 mètres. Il a retrouvé ce même arbre entre Mamou
et Labé dans le Fouta-Djallon.
Les collines gréseuses du Fouta-Djallon sont couvertes d'une végétation dont les essen-
ces sont pour la plupart forestières.
Il nous faut en terminant cet exposé de la végétation dans l'Ouest africain dire quel-
ques mots d'un problème qui se pose souvent à l'esprit. Comment se fait-il, entend-on
dire souvent, que la forêt de la Côte-d'Ivoire et de la Gold Coast s'arrête brusquement
à l'embouchure de la Volta, pour ne reparaître' qu'en Nigeria du Sud après Lagos?
Tout le Bas Togo et le Bas Dahomey présentent une végétation qui relève de la savane
guinéenne. N'y a-t-il pas eu antérieurement continuité de l'expansion de la forêt pri-
maire rejoignant les deux zones de forêt actuellement séparées ?
La meilleure réponse que l'on puisse faire à ces questions est de consulter les bota-
nistes, et de leur demander s'il existe des relictes actuelles d'essences forestières dans la
zone Togo-Dahomey?
Leur réponse est positive. On trouve çà et là et en particulier dans les forêts résiduelles
qui couvrent les collines du Moyen Togo (monts Togo, ·500 à 800 m), du Moyen Dahomey
des essences typiques de la forêt occidentale. On trouve également dans les zones maré-
cageuses du Bas Dahomey des essences forestières qui ne diffèrent pas de celles qu'on
trouve dans les parties inondées de la grande forêt hygrophile de l'ouest et de l'est.
Il y a donc eu, pour les botanistes, continuité entre les zones actuellement séparées.
La scission se serait faite au pléistocène, c'est-à-dire dans les temps quaternaires. On
verra plus loin que les ornithologistes arrivent aux mêmes conclusions.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 33 .

CHAPITRE II

LA DISmmUTION DE LA FAUNE AVIENNE


DANS L'OUEST AFRICAIN

DIVISIONS DE CHAPIN
En 1923, J. P. CRAPIN (1) présentait une carte de la répartition des oiseaux en
Afrique, avec les commentaires qu'elle impliquait.
Les ornithologistes furent unanimes pour accepter les vues du naturaliste américain
et depuis lors, sauf quelques modifications qui furent apportées par LYNES, les conceptions
de CHAPIN servent de base à tout travail sur la répartition des oiseaux en Afrique.
Nous ne saurions donc mieux faire que d'établir, en ce qui concerne l'Ouest africain
sur les données que nous ont fournies nos recherches, un tableau d'ensemble par zones
des espèces que nous avons relevées ou comme ayant été récoltées par les naturalistes
voyageurs dans l'Ouest africain.
Comme on le sait, CRAPIN répartit en 17 subdivisions fauniques aviennes l' Afrique
toute entière, sauf bien entendu la région paléarctique qui comprend l'Afrique du
Nord ou Berbérie, la majeure partie du Sahara et l'Égypte jusqu'au tropique du
Cancer.
Nous nous bornerons ici à commenter les zones aviennes définies par CRAPIN, qui
se trouvent comprises dans ce que nous appelons l'Ouest africain. Nous nous servirons
.des termes et de la numération qu'il a suivis pour l'établissement de sa carte.

-_•• Limite Jets grande forêt


Echelle:
,
b''''soo 1000

'00 50"

Fig. 2 bis. Distribution de la faune avienne, d'après CHAPIN

A. - Zone de la forêt guinéenne :


1. District forestier guinéen supérieur. A 1.
2. District forestier guinéen inférieur. B 2.

(1) J. P. CHAPIN. - Ecological aspects of birds distribution in tropical Mrica. (The American Naturalist
1923, p. 106.)
J. A. 430081. 2
34 G. BOVET

B. - Zone des savanes guinéennes


3. District des savanes guinéennes supérieures. C 3.
4. District des savanes del'Dubangui Ouellé. D 4.
5. District des savanes congolaises méridionales. G 5.
6. District des steppes sahéliennes à Mimosées. F 9.
7. District <les savanes soudanaises. E 10.

Comme on le verra, ces divisions coïncident d'une façon générale avec les divisions
botaniques telles que les définissent les botanistes (A. CHEVALIER, AUBRÉVILLE).
Avant de passer en revue les oiseaux africains propres à chaque zone, il nous faut tout
d'abord citer les oiseaux migrateurs provenant des 'régions paléarctiques qui, les uns
s'arrêtent à la bordure sud du Sahara et y passent l'hiver, les autres poursuivant leur
chemin dépassent Il les zones des steppes à mimosées )J pour pénétrer dans (1 les zones
de savanes )J. Quelques-uns y restent tout l'hiver pour peu, si ce sont des oiseaux
d'eau ou de rivage qu'ils y trouvent leur biotope préféré, fleuves, larges rivières, lacs
et cela va sans dire, les côtes de l'océan Atlantique qui, de Port-Étienne à l'embou-
chure du Congo délimitent à l'ouest le vaste territoire envisagé dans cet ouvrage. Il en
est peu parmi ces migrateurs qui passent leur « hivernage )J :dans l'une ou l'autre
des deux zones de la forêt hygrophile, sauf bien entendu ceux pour lesquels le bord
de la mer demeure le biotope favori ou que l'embouchure des grands fleuves incite à
poursuivre leur voyage en en suivant le cours.

MIGRATIONS DANS L'OUEST AFRICAIN


DES OISEAUX PALÉARCTIQUES ET HOLARCTIQUES
Nous allons donc consacrer quelques pages aux oiseaux migrateurs paléarctiques,
relevant des ordres étudiés dans cet ouvrage et qui chaque année viennent passer l'hiver
dans l'Ouest africain. Dans notre monographie La vie des Cigognes nous avons tracé
dans ses grandes lignes les routes suivies par ces oiseaux en ce qui concerne les Cigognes'
nord-africaines et les Cigognes en provenance de la partie ouest de l'Europe à savoir :
la partie de l'Allemagne à l'Ouest du Weser, les pays Scandinaves, la Hollande, l'Alsace
et enfin l'Espagne. Pour ces dernières, le détroit de Gibraltar est le point de passage
vers l'Afrique. Quant à celles de l'Afrique du Nord, celles en provenance de la Tunisie
et de l'Algérie suivent à travers le Sahara deux routes jalonnées par les oueds, à savoir :
l'oued Igarghar à l'est, la Saoura à l'ouest.
Un certain nombre de Cigognes marocaines empruntent la Saoura. Une autre route
suivant la bordure atlantique a été plus récemment ,signalée. Jusqu'ici les observations
concernant le passage de Cigognes en Mauritanie sont peu nombreuses et surtout on
n'en signale pas sur le Sénégal, qui serait cependant un point d'atterrissage naturel pour
ces oiseaux au cours de leur descente du Maroc vers le Sud.
Par contre, le vétérinaire ROUSSELOT et divers autres naturalistes ont noté le passage
de milliers de Cigognes blanches dans la région de la colonie du Niger qui s'étend
entre le Niger et le Tchad.
Les recherches au sud de cette ligne (entre les 14° et 15° de 'latitude nord et le 0° et
15" longitude est) ne permettent pas d'avoir actuellement des certitudes sur les routes
suivies au-delà vers le sud.
OISEAUX DE i:AFRIQUE TROPICALE . 35

MALBRANT (1) a fait quelques observations sur les Cigognes au Tchad où il semble
qu'un certain nombre de jeunes s'y rencontrent toute l'année. Enfin treize Cigognes
baguées en provenance d'Allemagne, du Danemark et de 'l'Afrique du Nord ont été
reprises au Tchad, au Moyen Congo et enfin dans la colonie de l'Oubangui-Chari.
Sur ces treize reprises, trois provenaient d'oiseaux bagués en Afrique du Nord, dont
l'un fut retrouvé au Congo belge dans l'Ituri, les autres d'Allemagne.
En dehors de la Cigogne blanche, citons dans l'ordre des Cicoiùiformes : Nycticora:
n, nycticorax dont nous avons eu en mains le squelette encore muni- de son plumage
d'un individu trouvé à Reggan (Sahara) [ZOLOTAREVSKY). Ardeacinerea cinerea se ren-
contre en hiver fréquemment sur les côtes de l'Ouest africain mais il existe des Hérons
cendrés qui vivent et se multiplient dans l'Ouest africain.
La Cigogne noire n'a été que rarement signalée sur ces mêmes territoires. L'Ibis
falcinelle est commun en hiver sur les fleuves et lacs de l'Ouest africain. Le Flamant
rose visite en hiver les côtes atlantiques depuis le Maroc jusqu'au Sénégal. Le petit
Flamant rencontré plus au sud est un migrateur du Sud-Afrique remontant au nord.
Un nombre assez élevé de Canards (Ansériformes) ont des migrations d'hiver dans
l'Ouest africain. On peut citer trois Fuligules : Nyroea fuligula, Nyroea ferina et
Nyroea nyroea. Le Canard sauvage est commun en hiver sur la côte et dans l'intérieur
partout où il peut trouver une nappe d'eau.
Les deux Sarcelles d'Europe (Anas querquedula et Anasereeea) sont communes en
hiver ainsi que le Pilet (Anas acuta), le Souchet (Spatula clypeata), la Sarcelle marbrée
(Marmaronetta angustirostris) qui vraisemblablement vient de l'Afrique du Nord et
se rencontre, mais rarement dans l'Ouest africain.
Parmi les Accipitriformes il faut citer
Pandion. haliœtus. Circus pygargus.
Circaëtus cinerascens. Elanus cœruleus.
Circus macrourus. Circaëtus gallicus,
Pernis apioorus. Circus oeruginosus,
Ciraêctus cinereus.

Dans leur migration les trois derniers suivent l'itinéraire suivant : Circus macrourus
descend le long de la côte atlantique marocaine, suit la côte jusqu'à la Nigeria du Sud
sans éviter la forêt occidentale, traverse la forêt du Cameroun, du Gabon, du Congo
pour traverser le continent africain d'ouest en est, jusqu'au voisinage des grands lacs,
puis redescend vers l'Angola, suit la côte jusqu'au Cap et toujours en suivant l'océan
Indien remonte vers le nord. Circus aeruginosus traverse le Sahara, passe près du
Tchad, traverse la grande forêt orientale d'ouest en est, oblique comme le précédent
vers l'Angola mais quitte le côte de ce pays pour descendre vers le sud, le nord de la
colonie du Cap et rejoint la côte vers le Mozambique et la suit comme le précédent
pour remonter vers le nord. Quant à Circus pygargus, venant du nord, il s'arrête aux
Canaries, aux îles du cap Vert, gagne le Sénégal puis remonte vers le nord, vers le
Sahara à la hauteur du tropique du Cancer et suit en redescendant vers la forêt du
Congo le même itinéraire que les deux espèces précédentes.
Quant aux Falconidés au moins six espèces paléarctiques viennent passer l'hiver
dans l'Ouest africain. Ce sont :
Falco oespertinus. Falco peregrinus.
Falco subbuteo. Falco tinnunculus.
Falco Naumanni. Ealco barbarus.

(I) R. MALBRANT. - Les migrations de la Cigogne blanche en Afrique équatoriale française. (L'Oiseau
et la Reu.fr. d'OrnitilOl., n, 5., vol. XIX, nO 2,1949.)
2.
36 G. BOVET

L'important ordre des Gallifonnes n'a dans l'Ouest africain qu'un seul migrateur
paléarctique. C'est la Caille Commune (Coturnix c.coturnix), dont les importantes migra-
tions annuelles à travers l'Égypte sont très connues. L'oiseau fait son apparition dans
l'Ouest africain de bonne heure. On le signale au Sénégal dès octobre et on y trouve les
derniers représentants vers le milieu d'avril.
Il est capturé par les indigènes au Sénégal à l'aide de filets et vendu sur les marchés
aux Européens. •
Parmi les Galliformes, quelques sous-espèces africaines ont leur sous-espèce type
paléarctique. Fulica atra fait exception et a été trouvée dans l'oasis de Bilma. La Demoi-
selle de Numidie de l'ordre des Gruiformes a été trouvée, il y a peu d'années, au Tchad
par MA!.BRANT. L'<F.dicnème criard d'Europe a été capturé près de Tahoua (colonie du
Niger) par BATEs en 1931. Le Râle des Genêts a été tué par MALBRANT près de Brazza-
ville en janvier.
Nous arrivons aux oiseaux de rivage, dont un grand nombre sont essentiellement
migrateurs. On en a rencontré dans l'Ouest africain 36 espèces, En voici la liste :
Charadrius alexandrinus, Tringa totanus,
Charadrius hiaticula. Tringa erythropus,
Charadrius dubius curonicus. Tringa nebularia.
Squatarola squatarola. Tringa stagnatilis,
Himantopus himantopus. Tringa glareola.
Arenaria interpres. Tringa ochropus,
H œmatopus ostralegus, Limosa limosa.
Recuroirostra allocetta. Limosa laponica.
Erolia minuta. Numenius ph œopus.
Erolia Temmincki. Numenius arquata.
Erolia testacea. Numenius a. Sushkini (Asie).
Erolia alpina. Numenius a. orientalis (Asie).
Calidris canutus. Limnocryptes minima.
Philomacus pugna%. .Capella media.
Crocethia alba. Capella gallinago.
Limicole falcinellus, Phalaropus fulicarius,
Actiti« hypoleucos. Lobipes lobatus.
Xen~ cinereus. Glareola Nordmanni,

Les Lariformes nous donnent un assez grand nombre d'oiseaux paléarctiques venant
passer l'hiver sur les rivages atlantiques de l'Ouest africain, mais bon nombre gagnent
les grands fleuves et les lacs de l'intérieur.

En voici la liste :
Stercorarius parasiticus, Chlidonias hybrida.
Stercorarius pomarinus; Stema fuscata (venant des Antilles).
Larus fuscus. Sterna an œthetus (venant des Antilles).
Larusf. Grœllsii. Sterna albifrons,
Larus Genëi. Sterna balœnarum (venant du Sud Mrique).
Larus ridibundus; Sterna hirundo.
Rissa tridactyla. Stema paradisœa.
Chlidonias nigra, Sterna saMlIicensis.
Chlido nias leucopteta; Hydrotchegrava tchegraaa;

L'ordre des Colombiformes ne nous donne qu'un migrateur, c'est la Tourterelle


d'Europe (Streptopelia turtur) qui ne semble pas descendre au sud de la Gambie.
Les Pteroclidés rattachés ici aux Colombiforrnes sont des oiseaux communs dans les
parties arides du nord de l'Afrique, lis sont, semble-t-il, soumis à de petites migrations
locales qui, en été, les font descendre dans les régions au sud du Sahara.
L'ordre des Cuculiformes nous offre seulement deux migrateurs d'Europe et d'Asie:
Clamator glandarius, le Coucou d'Andalousie et Cuculus canorus, le Coucou d'Europe.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 37

Le Coucou d'Andalousie semble dans l'Ouest africain, migrateur et sédentaire.


On y a en effet trouvé cet oiseau toute l'année ainsi que des jeunes (Docteur SERLE),
mais d'autres naturalistes ont noté le passage de ces Coucous remontant vers le Nord
en bandes nombreuses. Quant au Coucou d'Europe, un oiseau au moins, appartenant
à cette espèce, bagué en Europe, a été repris au Cameroun. On le signale en avril de
Tindouf (Mauritanie).
La Huppe (Upupa e. epops) vient passer l'hiver dans l'Ouest africain. On verra plus
loin que nous avons signalé la présence d'une Huppe à bord d'un paquebot à hauteur
de Port-Étienne en novembre.
HEIM DE BALZAC l'a rencontrée en janvier, mars et avril en ~auritanie où elle a
été également observée à Adrar et à Fort-Gouraud par VILLIERS.
L'ordre important des Coraciadüformes ne présente dans l'Ouest africain que peu
de migrateurs paléarctiques. Nous citerons le Rollier Coracias garrulus et les Guépiers
suivants : Merops apiaster, le Guépier commun, qui niche sur le pourtour du bassin
méditerranéen et vient en hiver dans l'Ouest africain. On l'a signalé en migration par
bandes importantes d'Atar (Mauritanie) en mars, avril (HEIM DE BALZAC).
La sous-espèce Merops persicus chrysocercus qui niche dans l'Afrique du Nord et
jusque dans le sud de la Mauritanie (Méderdra) se rencontre en hiver jusqu'au Cameroun
mais c'est toujours Merops p. persicus qui vient de l'Est africain qu'on trouve plus au
Sud (Gabon, Moyen Congo).
En ce qui .concerne l'ordre des Strigiformes, Otus scops vient en Afrique tropicale
pendant l'hiver, mais ne semble pas descendre au dessous du 15° de latitude nord.
Par contre la Chouette des marais, Asio flammea, a été récoltée au Tchad et jusqu'au
Congo portugais (PETIT). .
Avec l'ordre des Caprimulgiformes nous allons rencontrer en hiver dans l'Ouest
africain, un certain nombre d'oiseaux appartenant à cet ordre. Parmi les Engoulevents
nous citerons l'espèce européenne Caprimulgus europœus qu'on a signalée à Bilma en
novembre. Une sous-espèce nord-africaine Gaprimulgus e. meridionalis descend éga-
lement en hiver en Afrique tropicale. On en a conclu que cet Engoulevent traversait le
Sahara.
Parmi la famille des Micropodidés un certain nombre d'espèces viennent hiverner
dans l'Ouest africain. Le Martinet commun, Micropus a. apus descendrait jusqu'au
Cap. Nous l'avons vu au Lihéria pendant l'hiver et, en particulier, à Monrovia. n vivait
dans les mêmes conditions qu'en Europe sous les toitures des maisons mais n'y nichait
pas~ On a signalé la présence en hiver du Martinet pâle, nicheur circum méditerranéen,
Micropus pallidus brehmorum. On sait qu'il descend dans l'Air et le Darfour. Le petit
Martinet à croupion blanc, Micropus a./finis se rencontrerait sous sa forme type au
Sénégal où il arriverait à Dakar et à Saint-Louis à partir de mi-mars, avril. Ces oiseaux
seraient nombreux en mai (HEIM DE BALZAC). Les naturalistes de l'I.F.A.N. de leur côté
considérent le petit Martinet à croupion blanc du Sénégal, comme représentant de
la sous-espèce Micropus a./finis abessynicus, Aficropus a. a./finis étant une espèce asia-
tique (BANNERMAN). Nous partageonslèur point de vue.
BUCHANAN signale de son côté Micropus a./finis galilejensis dans l'Air en décembre
et février; BATES à Tombouctou en octobre a tué deux exemplaires de Micropus a.
galilejensis, où il viendrait en migrateur, ainsi que dans l'Oasis d'Agadès. Il est
possible que cette sous-espèce niche dans l'Air, mais CaoPARD et VILLIERS n'ont pas
apporté de précisions à ce sujet. Par contre cette sous-espèce est celle qui niche en
Afrique du Nord, où elle trouverait difficilement à se nourrir en hiver. Elle est donc
migratrice et on devrait la rencontrer dans l'Ouest africain plus fréquemment que le
laissent supposer les quelques localités d'où on l'a signalée.
Il ne nous reste plus dans le dernier ordre représenté ici, celui des Piciformes, qu'un
38 G. BOUET
seul oiseau migrateur: c'est le Torcol d'Europe (lynx t, torquilla). HEIM DE BALZAC dit
l'avoir rencontré en Mauritanie en mars à Atar en migration de retour vers le riord.
Le Torcol a été tué dans la Haute Kémo par DYBOWSKI en avril et BATES l'a capturé
au Cameroun en novembre. Il est plus fréquent dans les colonies plus au nord pendant
les mois d'hiver: Sénégal, Sierra Leone, Bissao, au Togo où des spécimens ont été tués
en février.
Nous venons de donner quelques précisions sur les migrations des oiseaux paléarc-
tiques, étudiés ici, qu'on rencontre dans l'Ouest africain. Nous avons par suite laissé
de côté l'important ordre des Passériformes. Nous croyons cependant devoir ajouter
la liste des oiseaux de cet ordre qu'on peut trouver pendant 'l'hiver dans l'Ouest
africain. Nous y reviendrons dans notre second volume.

Turdidés Sylvidés.
Saxicola r, rubetra. Sylvia c. communis.
Monticolla saxatilis. Sylvia c, caniillans,
Œnanthe œ. œnanthe. Sylvia h, hortensis,
Œnanthe œ. leucorrhoa. Sylvia borin.
Œnanthe h. hispanica. Sylvia c. albistriata,
Œnanthe h, melanoleucca. Sylvia a. atricapilla. .
Phœnicurus p. phœnicurus. Sylvia c. curruca.
Luscinia m. megaloihynchos. Acrocepholus a. arundinaceus.
Erythropygia g. galactotes. Acrocephalus schœnob œnus.
Acrocephalus s. scirpaceus.
Motacillidés Hippolais polyglotta.
Hippolais i. ictenna.
Motaeilla a. alba.
Hippolais pallida opaca,
Motacilla c. cinerea..•
Phylloscopus t. trochilus.
Anthus c. campestris.
Phylloscopus s. sibilatrix,
M otacilla f. flaoa.
Phylloscopus B. Bonelli.
A nthus t. trioialis.
Phylloscopus c. collybita,
Anthus ceroinus.

Hirundinidés Laniidés

Hirundo r, rustica. Lanius minor.


Dolichon u. urbica. Lanius c. collurio.
Riparia r, riparia. Lanius s. senator.
Lanius senator badius.
Muscicapidés Lanius nubicus.

Muscicapa s. striata. Oriolidés


Ficedula h. hypo1euca.
Ficedula albicollis. Oriolus o. oriolus,

lUIGRATIONS LOCALES D'OISEAUX AFRICAINS

Nous en avons terminé avec les migrateurs paléarctiques que le naturaliste est sus-
ceptible de rencontrer dans l'Ouest africain. Nous allons maintenant exposer ce que
l'on sait actuellement des mouvements de migration qu'effectuent bon nombre d'oiseaux
exclusivement africains. Tout d'abord, il y a lieu de rappeler qu'un certain nombre
d'oiseaux migrateurs paléarctiques apparaissent dans les zones de la forêt occidentale
et orientale où celle-ci a été plus ou moins détruite, par les indigènes pour leurs cul-
tures et où s'est établie la forêt secondaire, où persistent des espaces détruits par les
feux et encore en friche.
C'est dans ces zones que vont se rencontrer chaque année des oiseaux africains. Sur
les fleuves et rivières importantes les oiseaux d'eau migrent, selon l'étiage des eaux, à la
recherche de leur nourriture et de leurs possibilités de pêche. Peu s'aventurent sous
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 39

les frondaisons épaisses des rivières de forêt au moment de leurs crues et ce domaine
n'est plus que celui de certains oiseaux aquatiques: Tigriornis leucolopha, Pteronetta
Hartlaubi, Podica senegalensis . .. etc. Les Anatidés ont déserté les bords des fleuves
au moment de leurs hautes eaux pour se répandre dans les marais créés chaque année,
à droite et à gauche du lit des fleuves ou des rivières, ou encore pour s'aventurer sur
les rivières alors à leur niveau le plus bas.
Sur les lacs un' peu étendus, il semble qu'il y ait moins de mouvements migratoires
de la faune avienne africaine qui en peuple les bords. La population sédentaire du lac
Débo, du Tchad, du Stanley Pool est sensiblement la même toute l'année, tout au moins
en 'ce qui concerne les oiseaux africains. Elle ne s'accroît des migrateurs paléarctiques
qu'au cours des mois d'hiver.
C'est à EMIN PACHA qu'on doit les premières observations sur les migrations de
certains oiseaux africains.
Le naturaliste allemand appela l'attention sur les migrations de Butastur rufipennis,
Eurystomus, Merops, Chrysococcys et bon nombre de Passereaux, en ajoutant que les
migrateurs africains sont des habitants de la savane et de la steppe, et non de la grande
forêt. On sait maintenant que les vues d'EMIN étaient exactes et qu'en réalité les véri-
tables oiseaux de la forêt ne sont pas des migrateurs.
C'est uniquement le changement de saisons accentué qui provoque les causes entraî-
nant les oiseaux de la zone tropicale à migrer et ces conditions se trouvent réalisées seu-
lement dans les zones de steppes et dans les savanes africaines.
En réalité, très peu parmi ces migrateurs africains sont de véritables oiseaux de
passage.
Les frères VERREAUX, dans les notes qu'ils ontpubliées, mentionnent, souvent briè-
vement, les habitudes migratrices de certains oiseaux, africains. Les naturalistes alle-
mands HEUGLIN et RÜPPELL ont aussi signalé les mouvements migratoires vers le nord
de beaucoup d'oiseaux, au moment de la saison des pluies, et celui d'oiseaux d'eau sur
le Nil, selon la hauteur des eaux de ce fleuve.
Près de l'équateur, c'est la période des basses eaux du Congo, qui est la plus favo-
rable à ces migrations locales. Il en est de même pour le Sénégal et le Niger.
De leur côté, DU CHAILLU, au Gabon, puis plus tard, PETIT, au Cabinda, ont noté
que les Marabouts, les Pélicans, l'Ibis sacré, les Flamants, certains Canards, le Merops
malimbicus, faisaient leur apparition près des côtes du Gabon au moment de la saison
sèche, fin juillet et commencement août. MALBRANT et MACLATCHY ont confirmé ces
observations.
Deux Méropidés, Merops nubicus et Merops nubicoides, l'un de la zone tropicale
nord, l'autre du sud, ont des migrations locales très superposables. Le premier niche
d'avril à juillet au-dessus du 10° de latitude nord dans les berges des fleuves Sénégal,
Gambie, Niger, Congo, Nil bleu et leurs affluents, pour redrescendre en octobre-
novembre vers le sud, jusqu'au niveau des zones occidentale et orientale de la grande
forêt, où il ne pénètre pas.
Merops nubicoides arrive dans l' Afrique du Sud en octobre et novembre, y niche
et remonte vers le nord en fin mars. On le trouve alors au sud du Tanganika et jusque.
dans la savane du Moyen Congo.
Un autre Méropidé (Aerops albicollis) se livre à une migration étendue. Il vient pour
nicher aux confins du désert de j uillet à septembre, c'est-à-dire en saison des pluies.
Après l'élevage des jeunes, il redescend vers le sud jusque vers le 10° latitude sud se
répandant dans les clairières de la forêt de novembre à avril.
Les dates de son arrivée dans les régions du sud sont très régulières, ainsi que nous
avons pu l'observer au Liberia pendant les dix années où nous y avons séjourné.
Le Rolle (Eurystomus aler) est également un migrateur temporaire dont j'ai relevé
40 G. BOUET
l'arrivée au Libéria. Pendant les mois d'hivernage, on n'en voit aucun. Voici les dates
d'arrivée observées en saison sèche: 11 décembre, 9 décembre, 14 décembre, 29 jan-
vier, cette dernière date coïncide avec des pluies persistantes en novembre et décembre,
qui empêchèrent vraisemblablement le retour des Eurystomes avant leur cessation.
Au début de mars, on ne voyait plus aucun de ces oiseaux qui remontaient alors
vers le nord dans les régions de savanes entre le 8° et" le llo 'de latitude nord pour
y nicher. La zone de nidification de cette espèce s'étend jusqu'ua Zambéze.
Parmi les Ardéidés, la Cigogne d'Abdim est un migrateur africain temporaire qui
parcourt pour aller nicher des distances considérables. Il « hiverne» au Sud du 10°
de latitude sud, traverse l'équateur, la grande forêt et vient nicher jusqu'aux confins
du désert. CHAPIN, pour le Congo belge, a mis au point la migration de cette Cig 0-
gne et a noté son passage en mars-avril, montant vers le nord et en octobre-novembre
descendant vers le sud pour aller Cl hiverner» jusqu'en Mrique du Sud.
Nous noterons plus tard que nous avons observé la nidification de cette Cigogne
dans la haute Côte d'Ivoire en mai. BATEs a, de son côté, observé, en forêt du Cameroun,
le passage d'une bande de ces Cigognes en février.
Le Héron Pique-bœuf (Bubulcus ibis ibis) se livre chaque année A des migrations
saisonnières. On le voit en forêt occidentale et orientale en novembre et décembre.
C'est ainsi que nous avons noté sa présence dans la plantation Firestone ACape Palmas
(Libéria) aussitôt après la déforestation et la mise en place des jeunes plants d'hévéas.
En mars et avril, leur nombre s'était accru et les plumes nuptiales commençaient à se
développer. A la plantation d'Hévéas du Dou, près de Monrovia, en février, des bandes
de quinze à vingt individus n'étaient pas rares.
Au moment de la saison des pluies, ces hérons remontent vers le nord pour y nicher,
depuis la Nigeria du Nord jusqu'au Niger et au Sénégal, entre le 12° et le 15° de lati
tu de nord et plus vers l'Est jusqu'au 18° latitude nord sur le Nil.
J'en ai personnellement observé une colonie nichant sur le Niger près de Say. On
sait d'autre part que des colonies de ce Héron nichent au sud de l'équateur et BEQuAERT
en a observé une colonie sur le Lualaba. Au Natal des nids ont été trouvés en octobre-
novembre, c'est-A-dire en saison des pluies au sud de l'équateur.
Un autre Ardéidé, Ardea melanocephala remonte vers le nord dans l'Ouest afri-
cain pour y nicher. Il vit, pendant la saison sèche, dans les savanes de la Guinée et de
l'Oubangui, jusqu'aux confins de la forêt, de novembre Aavril. Dès que les pluies com-
mencent, il 's'achemine vers le Soudan, et vers l'est jusqu'au Kordofan et y demeure
pendant toute la période de nidification. GUICHARD a signalé sur le Niger à Tillembaya
des colonies nichant en août. En Nigeria du Nord, en mai et juin, des colonies impor-
tantes s'établissent sur les fromagers des villages.
Ge n'est qu'incidemment qu'il pénètre dans la forêt. Il y a donc de la part de ce
Héron, une migration régulière au nord des deux zones de la forêt en ce qui concerne
l'Ouest africain, mais un certain nombre de ces oiseaux descendent au sud de la zone
orientale de la forêt, et nichent dans l'Afrique du Sud.
Par contre, dans l'Est africain, l'Ouganda et le Tanganika, il semble que ce Héron
soit plus sédentaire et on sait qu'il niche dans la région des Grands Lacs.
Anastomus lamelligerus, le Bec ouvert, est un Ardéidé que son genre de vie condamne
à un biotope très spécial, qui entraîne pour lui des migrations saisonnières particulières.
On sait que cet oiseau se nourrit presque exclusivement de mollusques à coquilles
qu'il sectionne dans la partie de son bec qui laisse un espace libre entre les deux man-
dibules. Or la chasse de ces mollusques ne peut avoir lieu dans les fleuves et rivières
qu'au moment où les eaux sont le plus bas. Il lui faut donc quitter ces lieux de pêche
dès que la crue des fleuves et rivières commence, d'où pour lui des déplacements régu-
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 41

tiers qui l'amènent à visiter chaque année des points différents du cours de tel ou tel
fleuve. Jusqu'ici les naturalistes n'ont pas signalé des lieux de nidification de ce Héron
dans l'Ouest africain. CHAPIN qui l'a recherché dans la littérature ornithologique n'a
trouvé aucun point de nidification sauf dans la moitié sud de l'Afrique,
Nous n'avons personnellement rencontré le Bec ouvert qu'une seule fois sur le Niger
en février entre Tillabery et Gao, et Th. MONOD à la même époque entre Mopti et
Ké Macina.
Le Marabout (Leptoptilos crumeniferus), dans certaines régions de l'Ouest africain,
se livre à des migrations saisonnières. C'est ainsi qu'il n'apparaît dans l'Ouellé qu'en
décembre à la fin de la saison des pluies. Il y niche et dès que les jeunes sont élevés,
il disparaît vers avril. Il en est de même en Nigeria où HUTSON, près de Kano, a trouvé
des colonies en mars. GROMIER, dans l'Oubangui-Chari, a vu une importante colonie
en nidification, sur une montagne en fin janvier.
Nous ne saurions ici passer en revl:le tous les migrateurs africains et nous renvoyons
le lecteur à l'étude systématique des oiseaux étudiés dans ce volume.
Nous citerons cependant les migrations locales de l'Engoulevent à balanciers Macro-
dipteryx longipennis qui, de février à avril, à la fin de la saison sèche, niche au sud
du 100 de latitude nord jusqu'à la limite de la grande forêt, et gagne ensuite les ré-
gions plus au nord jusqu'au Sénégal.
Comme dernier exemple, nous prendrons l'Autour à ailes rousses, Butastur rufi-
pennis, dont les migrations avaient été notées par EMIN. On l'a trouvé nichant dans
l'est jusque vers Khartoum et MILLET HORSIN l'a observé, élevant des jeunes, à Kati
(Soudan français). Il disparaît de ces deux points en fin octobre-novembre. A partir
de décembre et jusqu'en mars, il descend plus au sud en région de savanes boisées.

OISEAUX AFRICAINS COMMUNS A TOUT L'OUEST


DE L'AFRIQUE

Parmi les oiseaux africains, un bon nombre vivent soit toute l'année, soit pendant
une période plus ou moins limitée, dans toutes les zones qui constituent les divers
districts aviens tels que les a définis J. CHAPIN; et que nous restreignons ici à ce que
nous appelons géographiquement (1 l'Ouest africain »,
Rappelons que ces districts sont limités au nord par la bordure sud du Sahara et
que le district F. 9 de CHAPIN (zone des steppes sahéliennes à Mimosées. Semi arid
belt des Anglais), est celui que nous rencontrons tout d'abord. Nous y rattachons la
Mauritanie, dont le climat atlantique, crée un biotope spécial à cette région.
A cette première zone fait suite le district E. 10 de CHAPIN (zone des savanes souda-
naises) ; plus au sud nous rencontrons le district C. 3 (zone des savanes guinéennes)
qui se continue vers l'Est par le district D. 4 (zone des savanes de l'Oubangui). Nous
arrivons ensuite à la grande forêt hydrophile tropicale : Ce sont les deux districts A. 1
et B. 2 (voir la carte).
Voici le relevé des espèces, dont l'aire de répartition s'étendà tous les districts. sauf
la forêt hygrophile, dont nous venons d'esquisser les contours, et qui ne sont pas,
en général, des migrateurs temporaires :
Podiceps cristacus infuscatus. Phalocrocorax carbo lucidus.
Polioeephalus ruficollis capensis. Anhinga rufa rufa.
Pelecanus rufescens. Pyrrherodia p. purpurea
Pelecanus o. onocrotalus. Ardea c, cinerea.
Phalacrocorax a. africanus. Ardea goliath.
J. A. 1130081. 2A
42 G. BOUET
Bubulcus ibis. Elanus c. cœruleus.
Melanophoyx ardesi<u:a. Stephanoœtus coronatus
Egretta garzetta. Gypohierax angolensis.
Casmerodius albus melanorhynchus. Lophaœtus occipitalis.
A rdeola ralloides. Terathopius ecaudatus.
Butorides striatus atricapillus. Haliaœtus vocifer.
Nyaicorax leuconotus. Kaupifalco monogrammicùs,
Ardeirallus Sturmi. Porsana marginalis.
Isobrychus minutus. Limnocoraxflovirostra.
Ibis ibis. Crecopsis egregia.
Dissoura episcopus microscelis, Porphyrula Alleni,
Ephippiorhynchus senegalensir. Actophilornis africana,
Nycticorax n. nycticorax, Microparra capensis.
Hagedashia hagedash breoirostris. Rostratula b. benghalensis,
Scopus umbreua. Charadrius tricollaris.
Threskiornis œthiopicus. Charadrius pecuarius.
Neuapus auritus. Galachrysia n. nuchalis.
Dendrocygna viduata. Clamator caffer,
Dendrocygna fuloa. Micropus affinis abessynicus.
Gallinula angulata. Ispidina p. picta.
Gallinula chloropus brachyptera. Corythornis c. cristata.
Sarkidiornis melanotos. Ceryle r, rudis.
Plectropterus gambensis. Motacilla aguimp vidua.
Alopochen œgyptiacus. Hirundo semirufa Gordoni.
Trigonoceps occipitalis. Passer grise us.
Falco Cuvieri. Vidua macroura.
Mi/vus migrans parasitus,

OISEAUX PROPRES À LA ZONE DES STEPPES


À MIMOSÉES

Cette zone s'étend géographiquement depuis la Mauritanie, le Sénégal au nord


du 14°,4û latitude nord, l'Air _et vers l'est jusqu'à la frontière entre le Soudan Anglo-
Égyptien et la colonie du Tchad dans sa partie la plus orientale, c'est-à-dire le Tibesti et
l'Ouadaï, mais ornithologiquement jusqu'au Nil.
Nous y rencontrons les oiseaux sédentaires suivants, c'est-à-dire y nichant, et quel.
ques migrateurs africains y venant nicher. Nous laisserons de côté les migrateurs
paléarctiques, qui tout en traversant cette zone, n'y séjournent pas ainsi que les oiseaux
africains qui n'y séjournent que pendant la courte période de la saison des pluies.

Les noms des oiseaux précédés d'un astérisque sant ceux qu'on peut rencontrer également à ccr
taines périodes de l'année dans les savanes soudanaises, guinéennes et oubanguiennes.

Ciconillormes Ardeotis arabs Lynesi.


Ardeotis arabs Stieberi.
* Sphenorhynchus Abdimi. • Neotis cafta Denhami.
Accipitriformes • Œdicnemus capensis maculosus.

Gyps fulous fui vus. Charadriiformes


• Gyps Ruppelli Ruppelli.
Cursorius cursor cursor,
• Neophron percnopterus percnopterus.
Columbiformes
Galliformes
Turtur abyssinicus delicatula.
Ortyxelo« Meiffrenii.
• Columba livia gymnocyclus.
Columba livia torgia.
Ralliformes Pterocles coronatus coronatus.
Fulica atra. Pterocles Lichensteini targius.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 43

Coracladiiiormes Calamocichla gracilirostris neglecta.


Prinia subflava desertœ,
Halcyon Chelieuti eremogiton.
Bradypterus bradyptetus chadensis.
• Aerops albicollis.
Eremomela griseojlava Alexandri,
• Merops persicus chrysocercus,
Spiloptila clamans.
• Scoptelus aterrimus aterrimus.
Phyl/olais pulchella.
• Upupa epops senegalensis,
Apalis rufifrons rufifrotus,
Sylvia Ruppelli.
Strigiformes
Myrmecocichla œthiops sudanensis.
Bubo ascalaphus desertorum, Oenanthe deseni deserti.
• Tyto alba affinis. Oenanthe deserti atrogularis.
Oenanthe leucopyga œgra.
Caprimulgiformes Oenanthe leucopyga leucopyga,
Caprimulgus œgyptius Saharœ. Oenanthe hispanica hispanica,
Caprimulgus inornatus inornatus. Oenanthe hispanica melanoleuca,
Caprimulgus ruficollis desertorum, Oenanthe Heuglini campicolina,
Caprimulgus eximius simplicior, Cercomela melanura airensis.
Micropus affinis galilejensis. Saxicola torquata [ebelmarrœ;
Cercotrichas podobe podobe,
Piciformes Turdoides fulva acaciœ.
Turdoides f ulva Buchanani.
• Trachyphonus margaritatus margaritatus, Pycnonotus barbatus arsinœ.
Pogoniulus chrysoconus Schubotzi. A nthoscopus punctifrons.
Lybius Vieilloti Buchanani. • Nectarinia pulchella pulchella,
• Mesopicus gœrtœ gœrt œ, " Hedydipna platura platura.
Cinnyris oseus Decorsei.
Passeriformes. cmberiza jlaviventris flavigastra.
Mirafra cantilans chadensis, Fringillaria tahapisi Goslingi.
Mirafra cordofanica, Fringillaria striolata Saharœ.
Mirafra rufa nigriticola. Poliospiza leucopygius Riggenbachi.
Mirafra erythropygia. Bucanetes githaginea Zedlitzi,
Galerida cristata Alexanderi. • Bubalornis albirostris.
Galerida cristata Balsaci, Passer simplex simplex.
Eremopteryx leucotis melanocephala. Passer luteus.
Eremopteryx nigriceps albiforns. Petronia dentata Buchanani.
Eremalauda Dunni. • Sporopipes frontalis frontalis,
Heliocorys modesta Giffardi. Sporopipes frontalis pallidior.
Ammomanes cinctura cinctura. • Ploceus luteolus luteolus.
Ammomanes cinctura arenicolor. Ploceus Heuglini neglectus.
Ammomanes deserta Monodi, • Ploceus vitellinus vitellinus.
Ammomanes deserta Geyri. Anaplectes melanotis.
Ammomanes deserta mya. Pytilia melba citerior.
Alaemon alaudipes alaudipes. Lagonostica seTlegala bruneiceps,
Calendrella brachydactyla brachydactyla. Estrilda angolensis bengalus.
Calendrella b. hermanensis. • Amadina fasciata fasciata.
Argya fuloa Buchanani. Euodice cantans cantans.
Ptyonoprocne rufigula. Hypochera ultramina Neumanni.
Ptyonoprocne pusilla, Hypochera amauropteryx nigeriœ.
Ptyonoprocne obsoleta Buchanani. • Lamprocolius chlororopterus chloropterus.
Alseonas aquaticus aquaticus. • Spreo pulcher,
Batis minot chadensis, • Dicrurus adsimilis adsimilis.
Agrobates galactoses minor, Coruus corax ruficollis.
Calamocichla rufescins chadensis. Corous thipidurus.
44 G. BOUET

OISEAUX PROPRES A LA ZONE DES SAVANES SOUDANAISES,


GUINÉENNES ET OUBANGUIENNES

La plupart des Oiseaux de la liste ci-dessous nichent en savane mais effectuent en


général au cours de l'année de petites migrations temporaires qui sont, avant tout,
sous l'influence de la plus ou moins grande abondance de nourriture qu'ils sont suscep-
tibles de trouver.
Les uns suivent l'éclosion des fleurs (Nectarinidés) au fur et à mesure qu'elles s'épa-
nouissent; d'autres la maturité des fruits (Musophagidés) ou des graines de graminées
(Passereaux), d'autres encore les larves d'insectes (Cuculidés).leur éclosion, leurs vols
nuptiaux (fourmis et termites). Ces derniers sont avec les sauterelles migratrices et
leurs larves la proie de presque tous les oiseaux africains, qui les suivent dans leurs
eclosions et déplacements. Il est donc difficile d'assigner à la majorité des oiseaux
vivant en savane un biotope permanent.
En effet, les savanes telles que les a définies ornithologiquement CHAPIN diffèrent en
réalité assez peu des zones botaniques et la vie animale et végétale s'y poursuit au cours
des mois de l'année à un rythme régulier, amenant ainsi périodiquement la présence ou
l'absence des oiseaux. De même, les oiseaux tributaires par leur genre de vie, des
fleuves, rivières et lacs en suivent au cours de l'année les variations d'étiage.
La liste ci-dessous' comprend donc les oiseaux qui vivent dans les savanes qui s'éten-
dent depuis le Sénégal en suivant le 15° 30 latitude nord environ jusqu'au Nil, et au
sud le 7° de latitude nord environ, à travers le territoire africain pour s'infléchir légè-
rement vers le 5° de latitude nord, depuis le Cameroun jusqu'au Soudan Anglo-
égyptien.
Ces limites correspondent à peu près à celles du nord de la grande forêt hygro-
phile. i~ous suivrons dans cette liste la classification 'adoptée dans cet 'ouvrage
Poliocephalus ruficollis capensis, • Anastomus l. lamelligerus,
Colymbus cristatus infuscatus. Hagedashia hagedash breuirostris.
Phalacrocorax a. africanus. Threskiornis œ. œthiopica.
Phalacrocorax carbo lucidus. Platalea alba.
Anhinga r. rufa. Alopochen œgyptiaca.
Pelecanus rufescens. Sarkidiornis melanonota.
Pelecanus onocrotalus roseus, Dendrocygna fuloa.
Nycticorax n. nycticorax. Dendrocygna IJiduata.
Calherodius leuconotus. Neuapus auritus.
Butorides striatus atricapillus. Plectopterus g. gambensis.
Ardeola ralloides. Thalassornis l. leuconota.
Bubulcus i. ibis. Anas angustirostris.
Melanophoyx ardesiaca, • Sagittarius serpentarius;
Egretta garzetta gularis. Gypohierax angolensis.
Casmerodius albus melanorhynchos, Necrosyrtes m. monachus.
Ardea (Typhon) goliath. • Neophron p. percnopterus,
Pyrrherodia p. purpurea. Pseudogyps africanus.
Ardea c. cinerea. Trigonoceps oecipitalis.
Ardea melanocephala. Torgos tracheliotus nubicus.
Ixobrychus minutus Payesii, • Gyps f.fulIJus.
Isobrychus Sturmi. Gyps R. Riip. elli.
• Scopus u. umbretta. • Pandion h, haliœtus.
Scopus umbretta Bannermani. Elanus c, cœruleus.
lbis ibis. Chelictinia Riocouri.
Sphenorhynchus Abdimi. MilIJus œgyptius parasitus.
Dissoura episcopus microscelis. Hali œetus oocifer clamans..
Ephippiorhynchus senegalensis. Aquila Wahlbergi.
Leptoptilos erumeniferus. Aquila rapax raptor.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 45
Polemaëtus bellicosus. Charadrius m. russatus,
Hieraaëtus fasciatus spilogaster. Charadrius m. nigrerius.
Loph œtus occipitalis. Charadrius hiaticula tundrœ.
Circaëtus cinerascens. Charadrius t. tricollaris.
Circaëtus cinereus. Choradrius Forbesi.
Terathopius ecaudatus. Stephanibyx lugubris.
Gymnogenys typicus pectoralis. Sarciophorus t. tectus,
Butastur rufipensis, Anomalophryx superciliosus.
Kaupifalco monogrammicus. Hoplopterus spinosus.
Buteo auguralis. Afribyx s. senegallus,
Melierax m. metabates. Xiphidiopterus albiceps.
Melierax gabar. Pluoianus œ. œgyptius,
Accipiter badius sphenurus. Glareola n. nuchalis.'
• Accipiter ouampensis. Glareola c. cinerea.
• Accipiter minullus erythropus. Glareola pratincola Boueni.
Falco a. alopex. Larus cirrocephalus poliocephalus,
Falco ardosiaceus, Sterna albifrons Guineœ.
Falco chiquera ruficollis. Sterna maxima albididorsalis.
Falco Cuvieri. Gelochelidon n. nilotica.
Falco biarmicus abyssinicus. Rynchops flaoirostris.
Falco barbarus. Oena c. capensis.
Numida meleagris galeata. Turtur a. afer.
• Numida m. Strasseni. Turtur a. kilimensis,
Escalfactoria Adansoni. Tympanistria t, Fraseri.
Coturnix c. coturnix, Stigmatopelia s. senegalensis.
Cotumix D. Delegorguei. Streptopelia v. oinacea.
Ptilopachus p. petrosus. Streptopelia v. savannœ.
Ptilopachus p. Butleri. Streptopelia s. semitorquata,
Francolinus Coqui spinetorum, Streptopelia r, roseogrisea.
Fraru:olinus b. bicalcaratus. Streptopelia r. bornuensis,
• Francolinus s. squamatus. Columba g. guinea.
• Francolinus b. Thornei. Columba livia targia.
• Francolinus b. Ogiloie Granti. Columba 1. lioidior.
• Francolinus b. Adamauœ. Vinago waalia.
• Francolinus a. albogularis. Pterocles quadricinctus Lowei.
• Francolinus ahantensis Hopkinsoni. Clamator cafer.
• Francolinus albogularis Gambag œ . Clamator jacobinus pica.
Francolinus ahantensis. Clamator j. serratus.
• Francolinus icterorhynchus Dybouukii. Cueulus canorus gularis.
Turnix siloatica lepurana. Cuculus c, clamosus.
Turnix nana. Cercococcyx Meclwwi.
Porzana marginalis. Cercococcyx olioinus.
Limnocorax flaoirostra. Chrysococcyx caprius.
Crecopsis egregia. Chrysococcyx Klaasi.
• Sarothrura p. pulchra. Chrysococcyx c. cupreus.
• Sarothrura p. tibatiensis. • Chrysococcyx c. intermedius.
Gallinula chloropus brachyptera. Centropus s. senegalensis.
Gallinula angulata. Centropus monachus occidentalis.
Porphyrio madagascariensis. Centropus g. grillii.
Porphyrula Alleni, Turacus p. persa,
• Fulica a. atra, • Turacus p. Buffoni.
Podica s. senegalensis. • Turacus leucolophus.
Balearica p. paoonina. • Musophaga violacea rossœ.
Lissotis m. melanogaster. • Musophaga v. saoannicola.
Eupodotis s. senegalensis. Musophaga v. violacea.
Neotis cafra Denhami. Crinifer a. africanus.
Neotis nuba. • Crinifer a. zonurus.
Lophotis Saoilei. Psittacula k. krameri.
Œdicnemus s. senegalensis. Agapornis p. pullaria.
Œdicnemus capensis maculosus. Poicephalus s. senegallus.
Actophilornis africana. • Poicephalus s. Versteri.
• Microparra capensis. • Poicephalus s. mesotypus.
Rostratula b. bengalensis. • Poicephalus M. Meyeri.
Charadrius marginatus Mechowi. • Poicephalus crassus.
46 G. BOVET
• Poicephalus robustus fuscicollis. • Scotornis c. leoninus.
Coracias abyssiniea. Macrodipteryx longipentus
Coracias cyanogaster. Micropus affinis abessynicus.
Coracias n. nœvia. Urocolius m. macrourus.
Eurystomus a. afer. Lybius V. Vieilloti.
Halcyon ch. chelicuti. Lybius V. rubescens.
Halcyon l. leucocephala. Lybius leucocephalus Adamau œ,
- Halcyon s. senegalensis. Melanobucco m. minor.
Halcyon malimbica torquata. Pogonornis b. bidentatus.
Ispidina p. picta. • Pogonornis b. Friedmanni.
Corythornis leucogaster Batesi. • Pogonornis b. œquatorialis.
Corythomis c. cristata. Pogonornis dubius.
Ceryle r. rudis. • Melignothes exilis Ansorgei.
Megaceryle m. maxima. • Melignothes e. leona.
Diaocercus hirundineus chrysolaimus. • Melignothes Hutsoni.
Melittophagus p. pusillus. • M elignothes minor Alexanderi.
• Melittophagus p. meridionalis. • Melignothes m. Riggenbachi,
• Melittophagus v. uariegatus. • M elignothes m. senegalensis.
• Melittophagus v. Lorengi. 1'ndicator indicator.
Melittophagus B. Bullocki. • lynx ruficollis ruficollis.
Aerops albicollis. • lynx r, pulchricollis.
• Merops p. persicus. • [yn» r, Thorbeckei.
• Merops p. chrysocercus. Campethera p. punctuligera,
• Merops malimbicus. Campethera p. balia.
Merops nubicus. • Campethera p. Batesi.
Merops orientalis uiridissimus. • Campethera permista permista.
Phœniculus purpureus guineensis.! • Campethera p. togœnsis.
Phœniculus p. senegalensis. Campethera maculosa maculosa.
Scoptelus a. aterrimus. Dendropicos fuscescens Lafresnayei.
Upupa epops senegalensis. • Dendropicos pœcilolœmus.
Tockus n. nasutus. Dendropicos l. lugubris.
Tochus e. erythrorhynchus. Dendropicos elachus, .
Bucoruus ab}'ssinicus. • Yungipieus o. obsoletus.
Tyto alba affinis. Mesopieos g. gœrtœ.
Otus senegalensis senegalensis. Mesopicos g. poicephalus.
Bubo a. africanus. Mesopicos g. agmen.
Bubo a. clnerascens. • Mesopicos g. centralis.
Bubo lacteus. • Mesopicos xantholophus.
Scotornis c, climacums.

Nous ne mentionnerons pas ici les Passériformes susceptibles d'être rencontrés dans
les zones des savanes.' ils figureront dans le second volume de cet ouvrage.
Les espèces dont le nom est précédé d'un astérisque ne se trouvent, d'une façon géné-
rale, que dans des zones restreintes des savanes soudanaises, guinéennes et ouban-
guiennes.

OISEAUX COMMUNS AUX DEUX ZONES DE LA FOR:~T


(DISTRICTS 1 ET 2 DE CHAPIN)
Egretta garzetta gularis. Streptopelia s. semitorquata,
Tigriornis leucolopha, Turturœna iriditorques,
Hagedashia hagedasli breuirostris. Colomba unieincta.
Lampribis rara. Agapomis p. pullaria,
Pteronetta Hartlaubi. Psittacus e. erithacus.
Macherhamphus alcinus Andersoni. Poicephalus robustus fuseicollis.
Astur melanoleucus Temmincki. Anomalophrys superciliosus (migrateur local).
Francolinus L. Lathami. Glareola cinerea.
Sarothrura rufa Bonapartei. Charadrius marginatus Mechowi.
Turtur afer kilimensis. Paehycoccyx validus.
Tympanistria tympanistria Fraseri. Cercococcyx Mechowi.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 74
Cercococcyx oliuinus, Macrosphenus concolor,
Chrysococcy» caprius, Thescelocichia leucopleura.
Chrysococcyxflavigularis. Pyrrhurus simple»:
Chrysococcy» Klaasi. Isonotus guttatus,
Centropus senegalensis. Phyllastrephus a. albigularis.
Corythœola cristata. Phyllastrephus icterinus.
Pogoniulus s. subsulphureus, Calyptocichla serina.
Pogoniulus erythronotos. Andropadus curoirostris.
Gymnobucœ Peli. Turdus libonyanus saturatus
Buccanodon Duehaillui. Neocossyphus p. pœnsis.
Cypsiurus paruus brachypterus, Cossypha c. cyanocampter.
Caprimulgus binotatus. Apalis caniceps.
[ubula Lettii. Eremomela b. badiceps.
Bubo leucostictus. Cameroptera breuicauda tineta.
Bubo pœnsis. Cisticolo galactotes amphileeta.
Bubo Shelleyi, Cisticola e. erythrops,
Strix Woodfordi nuchalis. Cisticola brachyptera brachyptera.
Seotopelia Bouoieri. Alseonax Cassini.
Seotopelia P. Peli. Aiseonax epulatus.
Cynniricinelus 1. leugoscaster. Melœnomis e. edolioides.
Peoptera 1. lugubris, Megabias f, flammulatus.
Otiolus nigripennis, Bias m. musicus.
Cynniris coccinigaster, Platysteira c. cyanea.
Cynniri» Iohannœ. Hirundo nigrùa.
Cynniris cupreus cupreus, Campephaga q. quiscalina.
Chalcomitra fuliginosa. Cyanograucalus azureus.
Eurystomus a. afer. Dicrurus atripennis.
Ha/cyon b. badia. Diaurus Sharpei.
Halcyon senegalensis fuscopilea, Antiehromus minutus minutus.
Myioceix Lecotuei, Laniarius leucorhynchus,
Megaceryle maxima gigantea, Nicator c, chloris.
Merops malimbicus. Anabathmis Richenbachi.
Aerops albicollis albieollis. Hylia p. prasina,
Phœniculus B. Bollei. Ploceus c. cucullatus,
Lophoceros H. Hartlaubi, Ploceus aurantius.
Ceratogymna atrata. Malimbus n. nitens,
Smithomis r. rufolateralis, Spermestes cucullatus eucullatus.

RÉPARTITION DES SOUS.ESPÈCES


DANS LA FOR~T DENSE HYGROPIllLE AFRICAINE
ET LES GALERIES FORESTIÈRES
On sait que les oiseaux de la forêt sont sédentaires et qu'ils ne pénètrent en zone
de savanes qu'en suivant les a galeries forestières D dont ils ne s'écartent pas. Au fur
et à mesure que nos connaissances ornithologiques se sont accrues, on a constaté qu'en
général, il existe dans chacune des zones de la grande forêt, une sous-espèce ne diffé-
rant que peu de celle de la zone opposée. C'est ainsi qu'on peut dresser une liste de
deux sous-espèces très voisines pour l'une et l'autre zone de la forêt occidentale et de
la forêt occidento-orientale qui couvre l'Ouest africain.
A. lOlŒ OCCIDKNTALE B. ZONE OCCIDENTO-ORIKNTALE
DU SIERRA LEONE À LA RIVIÈRK VOLTA ilE LAGOS (NIGERIA) À L'OUKI.L~
(Côte-d'Or) (Congo belge)

Aquilidés
Astur Tousseneli macroscelides (Hartl.) [jusqu'à Astur Tousseneli Tousseneli (Verr. et des Murs).
la Nigeria].
Dryotriorchis s. spectabilis (Schlg.). Dryotriorchis s. Batesi (Sharpe).
Urotriorchis m. macrourus (Hartl.). Urotriorchis m. Batesi (Swan).
48 G. BOUET

Accipiter tachiro macrocelides (Hartl.), Accipiter tachiro Tousseneli (Verreaux).


Accipiter minullus 'erythropus (Hartl.). Accipiter tachiro canescens (Chapio).
Accipiter minullus Zenkeri (Rchw).

Rallidés

Sarothrura pulchra Zenkeri (Neum.) (Versant des


fleuves côtiers du Cameroun].
Sarothrurapulehra pulchra (I.E. Gray).
Sarothrura pulchra Batesi (Bann.) [Versant du
Congo].
Himantornis h œmantopus h œmantopus (HartL). Himantomis hœmantopus Petiti (Oust.).
Canirallus oculeus oculeus (HaTÙ.). Canirallus oculeus Batesi (Sharpe).

Phasianidés

Guttera Edouardi Verreauxi (Elliot). Guttera Edouardi Seth Smithi (Neum.).


Numida meleagris galeata Pallas. Guitera Edouardi Schoutedeni (Chapin l.
Numida meleagris Marchei (Oust.)

PlataIéidés

Lampribis olivacea olivacea (du Bus). Lampribis olivacea cupreipennis (Rchw.).

Columbidés

Vinage calva Sharpei (Rchw.) [Sierra Leone à


Nigeria.]
Vinago calva calva (Temm. et Knip),
Vinage calva nudirostris (Sw.) [Guinée française et
portugaise, Casamance, Gambie].
Calopelia Brehmeri infelix (Peters) (Sierra Leone Calopelia Brehmeri Brehmeri (HartI.) [Cameroun.
au Cameroun versant des fleuves côtiers). versant du Congo, Gabon, Ouellé].

Héliornitidés

\ Podica senegalensis camerunensis (Sjllet.)


Podica senegalensis senegalensis (V,),
l Podica senegalensis albipectus (Stres.)
Cuculidés

Centropus leucogaster leucogaster(Leach.). Centropus leucogaster efulenensis [Sharpe) [Came-


Ceuthmochares aereusflaoirostris (Sw.) [Nigeria du roun, Gabon].
Sud compris]. Ceuthmochares aereus aereus (Vieill.),
Chrysococcyx cupreuscupreus (Shaw.). Chrysococcyx cupreus intermedius [Hartl.),

Musophagidés

TuraclU! macrorhynchus macrorhynchus (Fraser). Turacus macrorhynchus Verreauxi (Schleg.),


Turacus persa Buffoni (Vieil\.) [Gambie, Casa- Turacus persa persa (L.) [Forêt du Sud Cameroun,
mance, Sierra Leone]. Gabon, Moyen Congo, Congo belge].
Turacus persa persa ·(L.) [Cete-d'Ivolre, Gold
Coast, Nigeria du Sud, et Mont Cameroun].

Psittacidés

Psiuacus erithacus timneh [Fraser), Psittacus erithacus erithacus (Linné).


Agapornis swinderiana suiinderiana Kuhl. Agapornis swinderiana Zenkeri (Rechw.).

Coraciidés

Eurystomus gularis gularis (Vieil\.) Eurystomus gularis neglectus (Neum.).


OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 49
Alcedinidés

Halcyon malimbicus Forbesi (Sharpe) [jusqu'au Halcyon malimbu:us malimbicus (Shaw.).


Mont Cameroun).
Alcedo quadribrachys quadribraehys [Bp.] .Alcedo quadribrachvs Guentheri (Sharpe.).
Corythomis leucogaster Bowdleri (Neum.). Corythornis leueogaster Batesi (Chapin) [Came-
roun, Gahon, Mayombe].

Méropidés

Melittophagus gularis gularis (Shaw et Nodd.). Meliuophagus gulam australis (Rchw.).

Bucérotidés

~
Tropicranus albocristatus albocrisuuus (Cass.)
[Sierra Leone, Liberia, CÔte-d'Ivoire). Tropicranus albocristatus Cassini (Finsch).
Tropicranus alboaistatus macrouTUS (Bp.) [Cold
Coast seulement].
Tockus fasciatus semifasciatus (Hartl.). Tockus fasciatus fasciatus (Shaw).
Tochus camuTUS pulchrirostris (Schleg.). Tochus camurus camuTUS (Cassin).

Trogonidés

Apaloderma narina Constantia (Sharpe et Apaloderma narina brachyurum (Chapin).


Ussher).

Capitonidés.

Melabucco bidentatus Friedmanni (Bann.) [Sud


Melanobucco bidentatus bidentatus (Shaw) [Nige-
ria du Sud comprise].

Tricholœma hlrsutum hirsutum (Sw.) [Sierra


! Cameroun, Gahon, Oubangui].
Melanobueco bidentatus œquatorialis (Shell.)
[Ouellé; Ouganda],

Leone au Togo].
Tricholœma hirsutum bybridum (Neum.) [Nigeria
du Sud].
Tradiylœmus purpuratus Goffinii (Schleg.) [Zone
occidentale de la forêt].
l Tricholœma hirsutum flaoipuncuuum (Verr.).
Tricholœma hirsutum angolense,

Tracbylœmus purpuratus purpuratus (J. et E.


Verr.) [Zone occidento-orientale de la forêt].)
Grmnobucco calvus calous (Lafres.). Gymnobucco calvus major (Neum.].
Pogoniulus scolopaceus seolopaceus (Bp.) [Nigeria Pogoniulus scolopaceus jlavisquamatus (J. et E.
du Sud comprise]. Verreaux).
Pogoniulus leucolaima togœnsis (Neum.). Pogoniulus leucolaima leucolaima (J. et E.
Verreaux).
Pogoniulus subsulphureus subsulphureus (Fraser.
Pogoniulus subsulphureus chrysopygus (Shell.). [Confiné à Fernando Po].
Pogoniulus subsulphureus flaoimentum (Verr.).

Indicatoridés

Prodotiscus insignis jlavodorsalis (Bann.). Prodotiscus insignis insignis (Cass.).

Picidés

Campethera maculosa (Valenc.) [Sénégal à


Cold Coast].
Campethera permis ta togœnsis (Neum.) [Togo, Campethera permis ta permista (Rchw.).
Nigeria du Sud]. Campethera Caroli Caroli (Malherbe) [Cold Coast
Campethera Caroli arizelus (Oberh.) [Liberia comprise].
seulement].
Campethera nivosa nivosa (Sw.). Campethera nivosa efulenensis (Chubb) [Ouban-
gui, Ouellé non compris].
50 G. BOUET

Dendropicos fuscescens Lafresnayei (Malb.) [Nige- Dendropieos fuscescens camerunensis (Sharpe).


ria comprise].

Pycnonotidés (1)

Pycnonotus barbatus gabonensis (Sharpe).


Pycnonotus barbatus inomatus (Fraser). Pycnonotus barbatus Nigeriœ (Hartl.) [Nigeria
du Sud et du Nord].
Andropadus virens grisescens (Rchw.) [Nigeria Andropadus virens virens (Cass.).
du Sud comprise].
Andropadus latirostris congener (Rchw.). Andropadus latirostris latirostris (Strickl.),
Andropadus curvirostris leoninus (Bates). Andropadus curoirostris curvirostris (Cass.) [du
Liberia à la Nigeria du Sud comprise].
Bœopogon indicator leucurus (Cass.),
Bœopogon indicator togœnsis (Rchw.) [Togo Bœopogon indicator indicator (Verr.).
seulement].
Bleda syndaetyla syndaetyla (Sw.), Bleda syndactyla ogouiensis (Neum.),
Bleda eximia eximia (Hartl.). Bleda e:%Ïmia notata (Cass.),
Trichophorus calurus Verreausi (Sharpe) [Nigeria Trichophorus calurus calurus (Cass.).
du Sud comprise].

Timaliidés

Illodopsis rufipennis extrema (Bates). llladopsis rufipennis rufipennis (Sharpe).


Illadopsis Cleaveri Cleaveri (Shelley) [Gold Coast Illadopsis Cleaveri Batesi (Sharpe).
seulement].
Ïlladopsis Cleaveri Iohnstoni (Büttik.) [Liberia
seulement].

Turdidés

Turdus libonyanus chiguancoides (Seebohm [Gui. Turdus libonyanus saturatus (Cab.) [Partie de la
née, Sierra Leone, Liberia, Côte-d'Ivoire, partie Gold Coast (Kintampo) Dahomey, Nigeria].
de la Gold Coast]. Alethe castanea castenea (Cass.) [Nigeria du Sud
Alethe castanea diademata (Bp.) [Guinée, Sierra comprise].
Leone, Gold Coast]. Alethe poliocephala poliocephala (Bp.) ' [Came-
Alethe poliocephala castanonota (Sharpe) [Sierra . roun et Gabon].
Leone, Gold Coast]. Cossypha nioeicapilla melanonota (Cab.),
Cossypha n, niueicapilla (Lafr.). Cossypha cyanocampter periculosa (Sharpe).
Cossypha cyanocampter cyanocampter (Bp.),
Stiphrornis erythrothorax xanthogaster (Sharpe)
Stiphromis erythrothoraz erythrothoraz (Hartl.) [Cameroun, affluents du Congo]. .
[Nigeria du Sud comprise]. Stiphromis erythrothorax gabonensis (Sharpe)
[Cameroun, fleuves côtiers du Gabon].
Geokichla Princei Princei (Sharpe). Geokichla Princei Batesi (Sharpe) [Forêt du
Cameroun seulement].
Camaroptera superciliaris Willoughbyi (Bann.) Camaroptera superciliaris flavigularis (Rchw.)
[Sierra Leone et Côte.d'lvoire]. [Gold Coast, Nigeria du Sud comprise].

Muscicapidés

Fraseria ocreata prosphora (Oberh.) [Sierra Leone Fraseria ocreata ocreata (Strickl.).
non comprise].
Froseria cinerascens Guineœ (Bann.) [Guinée Fraseria cineroscens cinerascens (HartI.)· [peut-
portugaise seulement]. être aussi Gold Coast].
Artomyias Ussheri (Sharpe). Artomyios fuliginosa fuliginosa (Verr.).
Stizothina Finschii (Sharpe). Stizorhina Fraseri Fraseri (Strickl.).
Pedilorhynchus comitatus camerunensis (Rchw.)
Pedilorhynchus comitatus =imensis (W. Sclater) [Cameroun seulement].
[Gold Coast seulement]. Pedilorhynchus comitatuscomitatus (Cass.) [Gabon.
Congo portugais].

(1) Les Passeriformes ont été inclus dans cette liste.


OISEAUX DE ~'AFRIQUE TROPICALE 51
Dyaphorophyia castanea hormophora (Rchw.) Dyaphorophyia castanea castanea (Fraser).
[Togo compris].
Trochocereus nitens Reichenowi (Sharpe) [Sierra Troehocercus nitens nitens (Cass.),
Leone, Liberia, Gold Coast].
Erannomis longicauda longicauda (Sw.) [Nigeria Erannornis longicauda Teresita (Antin).
du Nord et du Sud comprise].

Dicruridés

Dicrurus adsimilis atactus (Oberh.). Dicrurus adsimilis coracinus (Verr.).

Laniidés

Tchagra australis Ussheri (Sharpe) [Nigeria du Tchagra australis frater (Rchw.).


Sud comprise].
Chaunonotus Sabinei Sabinei (Gray). [Nigeria Chaunonotus Sabinei melancoleucus [Verr.),
du Sud et districts côtiers du Cameroun corn-
pris].
Malaconotus cruentus cruentus (Less.). Malaconotus cruentus gabonensis (Shelley) [Ce-
meroun et Gabon seulement].

Oriolidés

Oriolus brachyrhynchus brachyrhynchus (Sw.). Oriolus brachyrhynchus laetior [Sharpe),

Sturnidés

Lamprocolius splendidus chrysonotis (Sw.) [Séné- Lamprocolius splendidus splendidus (V.).


gal et Togo compris].

Nectariniidés

Anthreptes Fraseri idia (Oberh.). Anthreptes Fraseri cameroonensis [Bann.) [Came.


Anthreptes Seimundi kruensis (Bann.) [Liberia, roun et Gabon seulement].
Gold Coast]. Anthreptes Seimundi minor (Bates).
Anthreptes collaris subcollaris [Hartl.] [Nigeria Anthreptes collaris hypodilus (Jard.).
du Sud comprise].
Anthreptes rectirostris (Shaw.); Anthreptes tephrolœma (Jard et Fraser).
Cyanomitra vertica'lis uerticalis (Lath.) [Nigeria Cyanomitra uerticalis cyanocephala (Shaw).
du Sud et du Nord comprises].
Cyanomitra cyanolœma magnirostratus (Bates) .Cyanomitra cyanolœma cyanolœma (Jard.) [Gold
[Guinée et Sierra Leone seulement]. Coast, Nigeria du Sud comprise].
Cyanomitra olivacea guineensis (Bann.). Cyanomitra olivacea ceph œlis (Bates) [Cameroun
et peut-être toute la zone occidento-orientale
de la forêt].
Cinnyris superbus ashantiensis (Bann.) [Nigeria Cinnyris superbus superbus (Shaw.).
du Sud comprise].
Cinnyris chloropygius chloropygius (Jard.) [Côte
d'Ivoire Gold Coast et Nigeria du Sud seule-
Cinnyris chloropygius Luhderi (Rcbw.) [Came.
ment].
roun et Gabon seulement].
Cinnyris chloropygius Kempi (O. Grant) [Sierra
Leone et Liberia seulement].

Plocéidés

Malimbus malimbicus nigrifrons (Hard.) [Nigeria Malimbus malimbicus malimbicus [Daud.) [Came.
du Sud comprise], roun, Gabon. Congo portugais seulement].
Malimbus rubricollis rubricollis (Sw.) [Cameroun,
Gabon, Congo portugais seulement].
Malimbus rubricollis Bartleui (Sharpe).
Malimbus rubricollis Nigeriœ (Bann.) [Nigeria
du Sud seulement].
52 G. BOVET
Ploceus castaneofuscus (Less.) [Nigeria du Sud Ploceus nigerrimus (Vieill.) [Nigeria du Sud dans
comprise]. certains districts].
Nigrita fusconota uropygialis (Sharpe) [Gold Nigrita fusconota fusconota [Fras.].
Coast seulement].
Nigrita bicolor bicolor (Hartl.). Nigrita bicolor brunnescens (Reich.).
Nigrita canicapilla Emiliœ (Sharpe). Nigrita canicapilla canicapilla (Strickl.).
Spermestes bicolor bicolor (Fraser) [Nigeria du Spermestes bicolor pœnsis (Fraser) [Cameroun,
Sud comprise]. Gabon, Congo portugais seulement].
Spermophaga hœmatina hœmatina (V.). Spermophaga hœmatina pustulata (Voigt).

OISEAUX PROPRES À LA ZONE OCCIDENTO·ORIENTALE


DE LA FORtT
(DISTRICT 2 DE CHAPIN)

(Ceux précédés d'un astérisque ont une sous-espèce distincte


dans la zone occidentale de la forêt)

Hieraœtus Ayresi. Gymnobucco B. Bonapartei.


Cassinœtus afrieanus. Gymnobucco calvus congicus.
• Urotriorchis macrourus Batesi. • Gymnobucco calvus major.
• Dryotriorchis spectabilis Batesi. Gymnobucco Sladeni.
Avieeda cuculotdes Batesi. • Tricholœma hirsutum flaoipunctatum.
• Astur castanilius. Tricholœma hirsutum angolense.
• Astur tachùo canescens. • Pogonomis bidentatus Friedmanni.
• Accipiter tachiro Tousseneli. Prodostictus i. insignis.
• Accipiter minullus Zenkeri. Melignothes exilis exilis.
Erancolinus s. squamatus. Melignothes conirostris conirostris,
Phasidius niger. lndicator maculatus stictithorax.
• Guttera Edouardi Seth Smithi, Verreauxia cfrieana.
• Guuera Edouardi Schoutedeni. Campethera nivosa efulenensis,
Guttera p. plumifera. Campethera nivosa Herberti,
Guuera p. Schubotzi. Dendropicos gabonensis.
Anas sparsa Maclatchyi. Mesopicos Ellioti.
• Canirallus oculeus Batesi. Mesopicos ~ntolophus.
• Himantornis hœmatopus Petiti. Apaloderma œquatoriale.
• Sarothrura pulchra centralis. • Apaloderma narina brachyurum,
• Sarothrura pulchra Batesi. Micropus Batesi.
• Sarothrura pulchra Zenkeri. Ch œtura Sabini ogouensis.
Sarothrura elegans Reiehenowi. Chœtura Cassini.
• Sarothrura Bôhmi Bôhmi. Caprimulgus Batesi,
• Podica senegalensis camerunensis. Otus icterorhynehasholerythros.
• Lampribis olivacea cupreipennis. Glaueidum Sjostedti.
• Calopelia Brehmeri Brehmeri, • Eurystomus gularis negluctus.
Aplopelia simples plumbescens, • Halcyon malimbica malimbiea.
• Vinage calva calva. • Corythomis leucogaster Batesi,
• Agapomis sœinderiana Zenkeri. • Alcedo quadribrachys Guetuheri.
• Poicephalus Gulielmi Gulielmi. Bombylonax Breueri.
• Cuculus clamosus gabonensis. • Melittophagus gularis australie.
• Chrysococcyx cupreus intermedius. Meliuophagus Mulleri Mulleri,
• Ceuthmoehares aerus œrus, • Lophoeeros camurus camurus.
Centropus Anselli. • Lophoceros fasciatus fasciatus.
• Centropus leucogaster efulenensis. • Lophoceros Hartlaubi Granü.
• Turacus macrorhynchus Verreauxi. • Tropicranus albocristatus Cassini.
Turacus persa Schûui, Bycanistes Sharpei Sharpei.
• Trachylœmus p. purpuratus. Bycanistes Sharpei Duboisi,
• Pogonolius scolopaceus flaoisquamauu, Bycanistes albotibialis,
• Pogonolius 1. leucolaima. • Bycanistes subcylindricus subquadraius,
• Pogonolius subsulphureus jlavimentum. Trichophorus calurus calurus.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 53
Andropadus grocilirostriscongenis, • Stizorhina Fraseri Fraseri,
• Bleda syndactyla ogowensis. Hyliota violacea.
• Bleda ezimia notata. • Dyaphorophia c, cas/anea.
Pyrrhurus scandens acedis. Erythrocercus Mcalli Mcalli.
Pyrrhurusjlavicollis soror, • Trochocercus nitens nitens.
Bœopognon indicator indicator, Tchitrea rufioenter Neumanni,
Bœopognon indicator damans, Psalidoprocne Petiti,
Phyllastrephu« Cabanisi. • Andropodus virens virens.
Pedilorhynchus comitatus comitatus. Campephaga Petiti,
Smithomis capensis camerunensis. Lobotos oriolinus.
Smithornis Sharpei Zenkeri. • Dicrurus adsimilis coracinus.
Pitta Reichenoun. Sig modus rufioentris rufioentris,
Pitta angolensis angolensis. Lanius Mackinnoni.
Illadopsis fuloescens fuloescens, Laniarus Lüdheri.
• llladopsis rufipennis rufipennis. • Lamprocolius splendidus splendidus,
• Illadopsis Cleaveri Batesi, Lamprocoliusputpureiceps.
Macrosphenusjlavicans jlavicans. • Oriolus brachyrhynchusl œtior,
Trichophorus c. chloronotus. • Cynniris superbus superbus,
Laniarus ferrugineus. • Cynniris chloropygius Ludheri.
Dryophoneus Bocagei Bocagei. Cynniris minullus minullus,
lJryosophus gambensis congicus. Chalcomitra angolensis angolensis.
Dryoscopus senegalensis. • Cyanomitra oerticalis cynaocephala.
• Chaunonotus Sabini melanoleucus. • Cyanomitra olivacea cephelis,
• Tschagra australie frater. • Anthreptes collaris hypodilus.
• Malaconouu cruentus gabonensis. • Anthreptes tephrolœma tephrolœma,
N;;;ator vireo. • Anthreptes Fraseri camerunensis.
Lamprocolius nitens nitens. • Anthreptes Seimundi minor.
Andropadus gracilis gracilis. Ploceus nigerrimus.
• Andropadus latirostris latirostris. Ploceus collaris.
Neocossyphus rufus gabonensis. Ploceus nigricollis nigricollis,
• Cossypha nioeicapilla melanonota. Ploceus Preussi.
Cichladusa ruficauda, • Malimbus malimbicus malimbicus.
Sheppardia c, cyornithopsis, • Malimbus rubricollis rubricollis,
• Stiphrornis erythrorthorax gabonensis. Malimbus Cassini.
• Alethe castanea castanea. Malimbus Racheliœ,
• Alethe poliocephala poliocephala. Malimbus erythrogaster erythrogaster;
Apalis rufogularis rufogularis, Amblyospiza albifrons saturata,
Apalis binotata binotata. • Spermestes bicolorpœnsis.
Syloietta virens virens. • Nigrita canicopilla canicapilla.
Prinia leucopogon leucopogon. • Nigrita fusconota fusconota,
Herpystera Bairdi Bairdi. • Nigrita bicolor brunescens,
Bashmedonia rufa rufa. Nigrita luteifrons luteifrons,
Alseonax fiacipes. Colius passer albonotatus asymetrurus.
Alseonas jlavtpes Cassini. • Spermophaga h œmatina pustulata.
• Alseonax cinereuscinereus. Lagonostica Landanœ.
Alseonax olivascens. Estrilda artricapilla artricapilla.
Parisoma griseigularis holospodium. Pholidomis Rushiœ Rushiœ.
• Fraseria ocreata ocreata. Lagonostica rubricata Ansorgei.
• Artomyas fuliginosa f uliginosa. Buteo augularis.

OISEAUX DE LA SAVANE CONGOLAISE MÉRIDIONALE


(DISTRICT 5 DE CHAPIN)

A. Certaines espèces et sous·espèces se rencontrent dans les savanes guinéennes et


oubanguiennes et pénètrent dans la savane congolaise méridionale. Ce sont d'après
MALBRANT et MACLATCHY

Trigonoceps occipitalis. Circaëtus cinerascens.


Falco peregrinus perconfusus. Circaëtus cinereus.
Hieraœtus Ayresii (Ubiquiste). Turnix nana.
54 G. BOVET
Turni» syvaltica lepurana, Cercomela familiaris Falkensteini,
Excalfactoria Adansoni. Myrmecocichla nigra.
Lissotis m. melanogasier, Cisticola natalensis Strangei,
Œdienemus senegalensis. Cisticola b. brachyptera.
Œna capensis. Melocichia m. mentalis.
Stigmatopelia senegalensis. Parisoma plumbeum plumbeun•.
Choradrius Forbesi, Batis minor congoensis,
Stephaniby» lugubris. Erannomis longicauda Teresita,
Xiphidiopterus albiceps. Lanius collaris Smithi,
Pluvian us œgyptius Angolœ, Antichromus minutus minutus.
Cursorius T. Temmincki, Comus albus.
Clareola pratincola Boweni. Cynniris e, cupreus,
Cucuius solitarius (Uhiquiste migrateur local). Cynniris coccinigaster.
Crinifer africanus, ' Ploceus melanocephalus,
Musophago. Rossœ (Galeries forestières). Ploceus luteolus monochus,
Scotornisclimacurus Sclateri, Ploceus p. pachyrhynchus.
Tyto alba affinis. Quelea erythrops.
Asio capensis. Euplectes hordeacea.
Bubo africanus cinerascens (Galeries). Coliuspasser Hartlaubi,
Caprimulgus inornatus (probable). Coliuspasser m. macrourus,
Halcyoa Chelicuti Chelicuti. Coliuspasser ardens concolor,
Melittophagus v. oariegatus. Estrilda m. melpoda.
Maaony» croceus croceus. Emberiza Cabanisi.

B. D'autres espèces et sous-espèces se trouvent dans la savane congolaise mais


descendent plus au Sud
Astur badius polysontdes. Bradornis pallidus murinus.
Eupodotis senegalensis Barrowi. Hyliota flooigastra Barbosœ,
Neotis cafra [acksoni. Tchitrea oiridis plumbeiceps (Caleries),
Œdicnemuscapensis capensis, Hùundo senegalensis Monteiri,
Œdicnemus v. vermiculatus. Hirundo abyssinica unitatis.
Turtur c. chalcopsilos, Hirundo a. angolensis,
Streptopelia capicola tropica, Campophaga jlava (Galeries).
Thalassomis leuconotus. Tschagra senegala rufofusca.
Afribyx senegallus lateralis. Neolestes torquatus.
Rhinopterus chalcopterus albo fasciatus. Nilaus nigritemporalis.
Centropus superciliosus Loandœ. Buphagus africanus Langi.
Campethera Abingoni. annectens. Parus niger insignis.
Caprimulgus Fossii Welwitschi. Anthreptes Longuemarei angolensis.
Caprimulgus nigriscapularis, Halcyoti albioentris orientalis (Galeries).
Tyto capensis. Alcedo semitorquta (Galeries).
Otus leucotis CrantÎ (Galeries). Melittophagus pusillus meridionaîis.
Bubo a. africanus. M eliuophagus bullockoides,
Halcyon leucocephala palidioentris. Upupa africana,
Lybius Leuaillatui. Estrilda paludicola.
Eremopteryx verticalis. Ploceus collaris.
Anthus brachyurus Leggei. Euplectes aurea.
Turdoides [ardinei hyposticta. Serin us capistratus.
Cossypha natalensis (Galeries). Serinus mozambicus Tando,
Cisticola f uloicapilla. Fringillaria t, tahapisi,

C. Enfin, la savane congolaise a un certain nombre d'oiseaux qui lui sont propres
Pternistes C. Cranchi (Galeries). Micropus Toulsoni.
Francolinus coqui Lynesi. Micropus caffer Ansorgei.
Francolinus Finschi. Caprimulgus natalensis gabonensis.
Guuera Edouardi Schoutedeni (Galeries). Caprimulgus Fossii Fossii.
Numida meleagris Marchei. Otus senegalensis Hendersoni (Galeries).
Pogonulus scolopaceus angolensis. Scoptelus aterrimus Anchietœ.
Dendropicos fuscescens Sharpei. Lophoceros melanoleueos alboterminatus.
Turacus erythrolophus. Mirafra africana occidentalis.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 55

Mirafra Malbranti. Syloieua virens Tando (Galeries).


Mirafra Fisheri Zombœ, Eremomela scotops eongensis.
Mirafra sabota plebeja. Cisticola juncidis terrestris.
Anthus pallidioentris, Cisticola lateralis modesta.
Anthus similis Schoutedeni, Cisticola Ayresi Gabun,
Myrmeweichla Tholloni Tholloni. Batis min ulla.
Arizelocichla F. Ëalkensteini, Tchitrea rufioenter Mayombe (Galeries).
Saxicola torquata salax. Pseudohirundo griseopyga melbina,
Calamonastes cinereus. Psalidoprocne orientalis Reichenoun,
Sylvi.etta rujicapilla rufigenis. Lanius collaris congicus.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 57

CHAPITRE III

SYSTÉMATIQUE DES OISEAUX DE L'OUEST AFRICAIN


ÉCOLOGIE. ÉTHOLOGIE

PRINCIPAUX CARACTÈRES DES ORDRES RENCONTRÉS


DANS L'OUEST AFRICAIN

- Très grande taille (2,75 m), deux doigts seulement dirigés en avant.
Tête et tibia dépourvus de plumes. Ailes rudimentaires rendant le
vol impossible, Ongles aplatis . Struthioniformes.
(Autruches.)
- Quatre doigts présentant des lobes palmés, non reliés entre eux, bec
droit et pointu. Ailes courtes. Queue extrêmement réduite. Aqua-
tiques , , . Colymbiformes.
(Grèbes.)
- Trois doigts antérieurs palmés, pouce rudimentaire ou absent.
Narines terminées en tubes réunis ou séparés, mais perforées de
part en part. Aquatiques. Excellents voiliers . Procellariiformes.
(Pétrels et Albatros.)
- Quatre doigts entièrement palmés, ce qui ramène le pouce en avant.
Hec Jong ou. assez long, adapté à la capture des poissons. Pattes
courtes. Narines très petites, parfois même oblitérées. Mœurs aqua-
tiques . Pélécaniformes.
(Frégates, Pélicans,
Cormorans, Anhinga,
Fous, etc.)
- Longues pattes à quatre doigts bien développés, placés à peu près
au même niveau, non palmés, ou présentant seulement des palmures
interdigitales tout à fait rudimentaires. Jambes en partie nues, très
allongées. Long cou. Aquatiques . Ciconiiformes.
(Hérons, Aigrettes,
Crabier, Cigognes,
. Ombrettes, Ibis,
Spatules, etc.)
- Bec très épais coudé vers le bas, formant un angle avec la base.
Mandibule inférieure recouvrant de chaque côté les bords de la
mandibule supérieure, qui seule est mobile, lamelles transversales
sur les deux mandibules. Très long cou et très longues pattes à
jambes en parties nues. Pouce très petit. Aquatiques . Phœnicoptérl-
(Flamant rose.) . formes.
- Les trois doigts antérieurs palmés, avec le pouce séparé des autres
doigts et situé à un niveau plus élevé. Bec large plus ou moins
aplati à bords lamellés et pourvu d'un onglet à l'extrémité. Mandi-
bule inférieure seule mobile. Aquatiques . Ansériformes.
(Canards, Oies.)
Culmen Frqnt. ~
1
1

Sus caudales
/

/
.1
1
.r
1

Gofge

caudales
/
/

/
/
~
/
b:l
Poitrine' o
~

Tarse scut ellé


-------

Queue

caudales

Fig. 3. Schéma général d'un oiseau: 1. petites couvertures de l'aile; 2. couvertures médianes; 3. grandes couvertures; 4. Rémiges secondaires;
5. rémiges primaires; 6. rémiges batardes (alula]
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 59

- Bec fort, crochu, dont la base est recouverte d'une membrane molle,
ou cire, de laquelle émergent les narines. Pouce opposé à l'index
et doigts à griffes longues, pointues, recourbées et puissantes.
Diurnes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Aecipitriformee,
(Vautours, Faucons,
Buses, Milans.
Aigles, Ëperviers,
etc.]

- Bec robuste, court, à mandibule supérieure légèrement arquée,


pattes fortes à trois ou quatre doigts, le quatrième doigt étant, quand
il existe, assez peu développé et inséré plus haut que les autres.
Tarse nu, parfois pourvu d'un ou deux éperons cornés chez les
mâles. Ailes généralement courtes et arrondies, à puissance de vol
faible. Plumage souvent marqué de taches..................... Galliformes.
(Francolins, Cailles,
Pintades.]
- Trois doigts seulement. Pouce absent. Très petite taille. Bec relati-
vement grêle. Ailes courtes et arrondies. Queue courte de 10 rec-
trices. Tarse nu............................................. Turnlciforrnes,
[Hémipodes.)

- Quatre doigts. Bec de grandeur variable, droit, comprimé, à culmen


légèrement incurvé, perforé entre les narines qui sont toujours
placées loin des plumes frontales. Cou assez court. Ailes courtes
et arrondies. Queue variable. Pattes longues et grêles, ainsi que les
doigts qui sont parfois pourvus de lobes palmés (Heliornithidœ). Ralliform~so
(Râles, Poules d'eau.]

- Bec droit généralement assez pointu, légèrement déprimé à la base.


Narines perforées, Cou long. Pattes longues à jambe en partie nue.
Pouce absent (Outardes et Œdicnèmes), petit et placé au-dessus des
autres doigts (Grues), ou bien fort développé et pourvu d'une griffe
extrêmement longue (Jacanidœ).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gruiformes.
(Grues, Outardes,
Œdicnèmes, Ja-
canas, etc.)
- Bec très variable, souvent droit, grêle et long et, dans ce cas, géné-
ralement pourvu de chaque côté du culmen d'une rainure ou d'une
large dépression dans laquelle s'ouvrent les narines (Rostratulidœ
et Charadriidœ), ou court et sans rainure latérale (Clareolidœ).
Ailes généralement longues, première rémige plus longue que la
troisième. Pattes souvent longues également terminées par des doigts
parfois légèrement palmés à la base, à pouce surélevé, généralement
peu développé, et souvent absent, En général oiseaux de rivage,
mais quelques espèces terrestres.............................. Charadriiformes.
(Rhynchées, Pluviers,
Vanneaux, Ëchaeee,
Chevaliers, Bécassi-
nes, Courlis, Gla-
réoles, etc.)
- 'Doigts antérieurs palmés. Pouce réduit et surélevé. Tarse assez
court. Ailes généralement longues et pointues. Plumage de couleur
claire, souvent gris et blanc dans l'ensemble. Bec perforé entre' les
narines. Queue assez longue. Bec comprimé à bords non lamellés.
Aquatiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lariformes.
(Stercoraires, Goélands,
Sternes, Hirondelles
de mer, Bec en ci-
seaux.)
60 G. BOVET
- Bec frêle, assez court, à base molle et déprimée, à extrémité renflée
et dure. Orifice des narines souvent placé à l'extrémité d'une mem-
brane basilaire (cire) et toujours situé assez loin des plumes fron-
tales. Pattes courtes à quatre doigts. Ailes assez fortes. Plumage
serré abondant et duveteux, s'arrachant facilement. . . . . . . . . . . . . . Columbiformes.
(Pigeons et Tourte-
relles.)

Pattes zygodactyles (deux doigts étant dirigés en avant, et deux en


arrière), mais zygodactylie parfois imparfaite (4" doigt réversible).
Pattes fortes à tarse souvent couvert d'écailles se chevauchant légè-
rement. Queue de dix rectrices, généralement longue et large, sou-
vent plus longue que l'aile. . .. . .. .. . . . . .. . . .. . .. . . . . .. . .. . . .. Cuculiformes.
(Coucous, Coucals,
Touracos.)

- Zygodactyles, Bec très puissant, incurvé et crochu, pourvu à sa base


d'une membrane (cire) rappelant celui des rapaces. Langue épaisse
et charnue. Plumage généralement orné de couleurs vives.. . . . . . . PllittaciformeB.
(Perroquets.)

- Bec généralement long et souvent incurvé, portant parfois un


casque (Bucerotidœ). Le pouce dirigé en arrière et les doigts trois
et quatre généralement soudés à leur base, délimitant ainsi une
surface plantaire assez large. Queue habituellement bien développée,
dans laquelle les rectrices médianes ou externes sont parfois plus
~randes que les autres " .. . .. . . . .. . . . .. .. Coraciadiiformes.
(Rolliers, Martins-pê-
cheurs, Guêpiers,
Huppes, Moqueurs,
Calaos, etc.)

- Bec et pattes assez comparables à ceux des Accipitriformes. Tarse


emplumé sauf chez Scotopelia, pouce réversible. Face large et
grands yeux placés en avant. Oreillons en général très développés.
Touffes sus-auriculaires souvent présentes et une rangée plus ou
moins complète de plumes raides disposée autour de chacun des
yeux. Plumage doux et souple, vol silencieux. Nocturnes......... Strigiformes.
(Effraies, Hiboux,
Chouettes, Ducs,
Hulottes, etc.)

- Bec très court et largement fendu. Narines en forme de tubes sur-


élevés. Soies rictales particulièrement bien développées à la base du
bec. Yeux grands. Ailes longues. Pattes courtes. Doigt 3 long à
griffe pectinée. Plumage épais moelleux, de couleur terne s'adap-
tant de façon étonnante à la couleur du sol. Crépusculaires ou
nocturnes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Caprimulgiformes.
(Engoulevents.)

Pattes à tarse très court, et dont les doigts sont plus ou moins diri-
gés en avant, griffes crochues permettant à ces oiseaux de s'agrip-
per. Bec très court, déprimé, largement fendu à la base, triangulaire,
spécialisé pour la capture des insectes en plein vol. Longues ailes.
Petite tsille................................................. Micropodiformes.
(Max:tinets.)

- Pattes comme chez les Micropodiformes, mais assez longues. Bec


court. Queue très longue et étagée de dix rectrices. Une petite huppe
de plumes sur la nuque '.' . . . . . . . . . . . . . Coliiformes.
(Colious.]
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 61

- Pattes et doigts antérieurs réversibles. Bec court, arqué, très large


à la base. Plumage brillamment coloré, vert métallique dessus,
rouge dessous. Queue étagée de douze rectrices dont les médianes'
sont plus longues que les autres ,.. Trogoniformes.
(Couroucous. )
- Zygodactyles, Deux des doigts sont dirigés en avant et les deux
autres en arrière. Queue généralement plus courte que l'aile. Bec
très variable. Plumage souvent marqué de jaune ou de rouge. . ... Piciformes.
(Barbus, Pics, Indi-
cateurs.]
- Taille généralement petite. Quatre doigts dont trois dirigés en avant
et le pouce, dirigé en arrière, à griffe plus longue que celle des
autres doigts. Bec très variable. Articulation tibio-tarsienne emplu-
mée. Glande du croupion nue. Queue de douze rectrices le plus
souvent, mais de dix seulement dans quelques genres. Groupe très
polymorphe qui comprend à lui seul plus de la moitié des oiseaux
connus. . • . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . Passériformes.
(Brèves, Alouettes, Ber-
geronnettes, Hiron-
delles, Merles, Se·
rins, Tisserins, Moi-
neaux, Bulbuls, Fau-
vettes, Gobe-Mou.
ches, Grives, Soui-
mangas, Drongos,
Corbeaux.]

ORDRE DES STRUTHIONIFORMES


Cet ordre ne renferme qu'une famille, les Struthionidés.
Oiseaux de très grande taille atteignant 2,75 m., dont le pied caractéristique est
composé de deux doigts épais, dirigés en avant.
Oiseaux incapables de voler, uniquement coureurs. Frugivores et herbivores. Nidi-
fuges.

Famille des STRUTIDONIDAE. Struthionidés (Autruches)


Gen. STRUTIDO LINNÉ, 1758

Struthio camelus camelus LINNÉ. - Autruche


Struthio camelus camelus LINNÉ, Syst. Nat., lOe éd., 1758, p. 155 (Afrique du Nord)

d. - Hauteur debout: 2750 mm. A : 900;'T : 450.520; Q : 490; B : depuis le


bord de la cire, 62·84; depuis la commissure, 138. Iris clair, bec jaunâtre, la partie de
la tête et du cou nu, couleur chair passant au rouge pendant 'la période de reproduction;
les pattes et les jambes couleur crème rosé devenant plus rouge pendant la période de
reproduction.
0. - Tête, cou et jamhes ne présentant pas de plumes, le cou avec un léger duvet
blanc. Plumes du corps noires, les plumes longues et courtes de l'aile et de la queue
blanches. A la base du cou un collier blanc.
9. - A : 960; Q : 495; T : 475; B : de la commissure, 143 mm.
Les parties nues qui sont rougeâtres chez le mâle sont d'un brun gris sale chez la
62 G. BOVET
femelle; les plumes analogues à des poils, de la couronne fauve, le cou étroitement
recouvert d'un duvet .grisâtre sale, le plumage du corps d'un brun sombre avec I'extré-
mité des plumes plus pâles, les ailes et la queue ont les teintes du corps.
Œufs. - Dix à quinze œufs déposés dans le sable dans une excavation creusée par
l'oiseau, d'un blanc sale brillant.
Distr. géogr. - Le Nord-Afrique au sud de l'Atlas jusqu'à la Nigeria du Nord, le
Tchad, le Soudan égyptien, la Côte des Danakils.

Fig. 4. Struthio c. camelus LIN. - Tète et patte (d'après BANNERMAN)

Écologie-Éthologie. - On sait la disparition progressive de l'Autruche qu'on rencontrait autrefois


jusque sur les Hauts Plateaux algériens. Ce fut surtout après la conquête de l'Algérie que l'oiseau, reculant
devant nos armes perfectionnées et la chasse qui lui était faite, devint de plus en plus rare au Sahara.
Actuellement, d'après Henri LHOTE (1), l'Autruche ne se rencontre plus au Sahara que dans la zone des
steppes à mimosées et en particulier entre Tombouctou et Araouane; au nord de Bourem et jusqu'à la
limite du Timetrine ; au nord de Gao entre ce point et In Deunane au sud de l'Adrar des Iforas où on la
rencontre; entre Niamey et la mare de Ménaka, puis entre Tahoua et jusqu'au Talak à l'ouest de l'Arr où
elle se rencontre également (VILLIERS et CHOPARO); enfin Zinder et Agadez.

(1) H. LHOTE. - La chasse chez les Touaregs. 1951.


OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 63

En ce qui concerne la Mauritanie, lors de la jonction du Maroc avec la Mauritanie en décembre 1934
le colonel CHARBONNJ;AU me signala alors, entre Ain ben Tili et Aïoun abd el Malek par 26° de latitude
nord environ, la présence de quelques bandes d'Autruches.
Il est possible que l'occupation définitive des principaux centres mauritaniens ait depuis vingt ans fait
reculer l'Autruche vers le sud, mais un peut estimer qu'elle se rencontre à peu près partout en Mauritanie
(ZOLOTAREVSKY, DElŒYSER et VILLIERS).
Au Tchad :. MALBRANT considère l'Autruche comme commune. Elle se rencontre en saison sèche à
l'extrême Nord-Est de l'Oubangui jusqu'au 9° parallèle (mars). C'est un migrateur temporaire dans ces
régions, descendant vers le Sud en saison sèche pour remonter vers le nord en saison des pluies.
Ce n'est que rarement que l'on trouve l'Autruche en plein désert. Elle ne s'éloigne guère des «ouadi »
quoiqu'elle puisse rester plusieurs jours sans boire.
Les Autruches au Tchad vivent par bandes de 10 à 15 animaux mais au moment de la saison de repro-
duction, elles se fractionnent en petites bandes de 5 à 6 individus sous la conduite d'un mâle.
Les femelles d'un même groupe pondent dans le même nid (15 à 20 œufs), et le mâle et les femelles
couvent tour à tour. Le cri du mâle en rut rappelle un peu celui du lion et s'entend de loin.
La nourriture de l'Autruche sauvage consiste surtout en plantes herbacées et jeunes pousses de Mimo-
sées. Elle a une prédilection pour les fruits d'une Cucurbitacée abondante sur les confins steppe-désertiques
Citrullus colocynthis; mais, pour se nourrir, il lui faut accomplir journellement d'immenses parcours.
Il semble que la privation d'eau soit compensée chez l'Autruche par l'absorption du jus que renferment
les coloquintes, tout au moins pendant la période de maturité de ces fruits.
Nous avons, en 1913, dans un article de la Revue française d'Ornithologie, raconté les essais de domesti-
cation qui furent tentés au Soudan près de Niafounké sur le Niger. Ces essais qui auraient pu réussir
comme ceux faits par les Anglais, avec succès, en Mrique du Sud, ne furent pas continués et l'autrucherie
dut être fermée. Ce fut un échec.
Il n'en fut pas de même à Madagascar où le vétérinaire POISSON obtint de très bons résultats. La mévente
des plumes amena peu à peu la diminution progressive des oiseaux et finalement leur disparition.
Depuis l'installation du Parc zoologique de Vincennes en 1933, cet établissement a reçu quarante
Autruches provenant de Mauritanie, du Soudan français, de la Colonie du Niger et enfin du Cameroun.
Tous ces oiseaux ont vécu au Parc, y sont morts ou ont été échangés avec d'autres établissements scien-
tifiques étrangers. Actuellement leur nombre s'élève à 10. L'enclos qui leur est attribué est suffisant pour
leur permettre d'évoluer à l'aise. Quelques femelles ont pondu mais il n'y a pas eu de couvaison ni natu-
relle ni artificielle.

Struthio camelus Spatzi STRES. - Autruche du Rio de Oro


Struthio camelus Spatzi STRESEMANN, Dm. Monatsb., XXXIV, p. 138, 1926, (Rio de
Oro).
STRESEMANN a décrit cette sous-espèce en se basant sur quatre jeunes et huit œufs
qui lui ont été remis par SPATZ. Ce dernier les avait obtenus d'indigènes du Rio de Oro
qui les avaient récoltés à trois jours de marche vers l'intérieur.
Il semble que ces Autruches appartiennent à une sous-espèce de plus petite taille que
l'espèce type. Les dimensions des œufs sont les suivantes: 145 X 122,3 mm. Le poids
de la coquille est de 148 gr. La moyenne des dimensions des œufs de l'Autruche saha-
rienne est de 156 X 134 et la coquille pèse 290 gr. On n'a pas d'autres précisions sur
cette Autruche. Ajoutons cependant que les œufs provenant d'Autruches de la Mauri-
tanie voisine, sont de dimensions normales et que les Autruches capturées dans ce pays
et qui ont vécu au Parc zoologique de Vincennes, ne différaient pas de celles reçues
d'autres régions de l'Afrique occidentale française ou du Tchad.
Distr. géogr. -- Rio de Oro.

ORDRE DES COLYMBIFORMES
Oiseaux purement aquatiques dont les ailes sont courtes et les pattes insérées très
en arrière. Le doigt postérieur (pouce) est toujours présent. La seule famille de cet'
ordre qui nous intéresse ici est celle des Podicipidés (Grèbes).
64 G. BOVET

Famille des PODICIPIDAE. - Podicipidés (Grèbes)

Les Podicipidés ou Colymbidés ont les quatre doigts, garnis sur les côtés de larges
expansions membraneuses lobées. Le pied n'est donc pas complètement palmé, ce qui
distingue cette famille des Plongeons (Gaviidés), qui appartiennent au même ordre et
qui ont les trois doigts antérieurs des pattes entièrement palmés. La queue est prati-
quement inexistante. Nid grossier, de plantes et herbes sèches, au-dessus de l'eau, sur
des roseaux flottants. Trois à quatre œufs elliptiques, blanc clair, se salissant pendant
l'incubation. Régime piscivore, insectivore. Oiseau aquatique, paludicole, migrateur.

CLEF DES GENRES

- Aile dépassant 160 mm. Dans le plumage de l'adulte plumes allon-


gées sur les côtés de la gorge et touffes de plumes étroites retombant
en arrière à la région temporale.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Podiceps.
- Aile de moins de 120 mm. Pas de plumes allongées au niveau de
la tête..................................................... Poliocepbalu»,

Gen. PODICEPS LATHAM, 1787

CLEF DES ESPÈCES

- Deux crêtes de plumes de chaque côté de la tête. Aile au-dessus de


160 mm. Tarse dépassant 50 mm.......... P. cristatus.
- Pas de crête. Aile au-dessous Ge 120 mm. Tarse inférieur à 38 mm. P. [Poliocepholus]
ruficollis,

Podiceps (Poliocephalus) ruficollis eapensis SALVADORI


Grèbe castagneux d'Afrique

Podiceps capensis SALVADORI, 1884, Ann, Mus. Cio. Stor. Nat. Genova (2), l, p. 252
(Shoa) ..
L : 152; A : cf 105, 9 100; T : 33-34; B : 20. Bec noir avec extrémité et base blan-
châtre. Pattes et doigts noirs et gris verdâtre. Iris brun. Ces dimensions sont celles de
P. r, capensis.
d 9. - Plumage de noces. Tête et cou noir brillant avec le devant et le côté du
cou et l'arrière de la joue roux marron foncé. Face supérieure, aile et flanc brun noir
luisant, les rémiges plus brunes. Les secondaires avec du blanc aux barbes internes.
Face inférieure depuis la poitrine noirâtre brillant, plus ou moins varié de blanchâtre.
En plumage d'éclipse. Face supérieure brun gris légèrement lavé de roussâtre. Face
inférieure blanc brillant, le cou et- la poitrine lavés de roussâtre. Les côtés du cou
grisâtres.
La description ci-dessus est celle de-P. r. ruficollis.
Les rémiges secondaires sont partiellement ou entièrement blanches avec le rachis
des plumes gris, dans la sous-espèce africaine.
Le Petit Grèbe du Cap diffère de Poloicephalus r, ruficollis, par la teinte brune de
tout le dessus du corps, légèrement verdâtre brillant à la tête. Menton noirâtre. Gorge
rousse ainsi que la poitrine et les côtés qui sont tachés de blanc. Bas de la poitrine et
ventre blanc. Le reste comme l'espèce-type,
. OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 65

.Œufs. - Trois à cinq œufs elliptiques, bleuâtres, plus ou moins recouverts de chaux
35-38 X 25-27.
Distr. géogr. - Afrique, depuis la Côte de l'Or jusqu'à l'Abyssinie et vers le
sud jusqu'au Cap.
Le Grèbe castagneux du Cap a été plus souvent observé dans l'Ouest africain que le
Grèbe huppé. Il a été rencontré au Soudan: village de Sangha (subdivision de Bandia-
gara) [ROUSSELOT]; - à l'ouest Tchad: Bornu (FRANCIS) Kalkala, XII, II (GOLDING);
- au Cameroun : lac de Manengouba, V (BoYD ALEXANDER); - au Gabon et au
Moyen Congo: signalé (MARCHE ET COMPIÈGNE); Mouïla, VI (MALBRANT et MACLATCHY);
- de l'Oubangui. Chari : Haute Kémo, juv, XI (DYBOWSKI); - du Tchad : signalé
sud du Tchad: Fort Lamy, Massakory (MALBRANT).

Fig. 5. Poliocephalus ruficollis capensis SALV. (d'après SCHOUTEDEN)

Écologie-Éthologie. - Comme l'espèce-type européenne le Grèbe castagneuxest essentiellement aqua-


tique et toute sa vie se passe dans l'eau. Son régime est surtout piscivore, mais la sous-espèce africaine
peut varier son alimentation étant donné l'abondance des proies aquatiques qu'elle peut capturer. On a sur
la nidification de bonnes observations, dues en Nigeria du Nord à Ronald SaVEL et, au Docteur SERLE.
Ces naturalistes ont trouvé le nid de ce Grèbe à Kano, dans une petite mare en bordure des murs (en pisé)
de la ville indigène. Trois jeunes à peine éclos nageaient avec leurs parents près du nid placé assez loin
du bord de la mare, en eau profonde (SHUEL).
Le docteur SERLE dans la province de Sokoto, dans un des plus importants lacs bordé 'de roseaux et de
phragmites a trouvé un nid placé à environ une vingtaine de mètres du bord et à une profondeur d'eau
de 1 mètre 50. Le nid était composé de plantes aquatiques flottantes,et attaché aux roseaux environnants.
Il contenait trois œufs et le couple nageait autour.

Podiceps (Colymbus) cristatus infuscatus SALVADORI


Grèbe huppé d'Afrique

Podiceps infuscatus. SALVADORI, 1684, Ann. Mus. Cio. Stor. Nat. Genova (2), l,
p. 251 (sud de l'Abyssinie).

L : 506; A : r:J 183-186, Q 173;'T : r:J 59-60, Q 56; B : r:J 51, Q 47. Bec brun. Pattes
et doigts tachetés de jaune et de noirâtre. Iris rouge brun.
Les dimensions sont celles de P. r. capensis,
r:J Q. - Plumage de noces. Bonnet et arrière du haut du cou noirâtre, les plumes
du côté de l'occiput allongées, décomposées, formant double huppe. Face supérieure
et aile brun cendré, les plumes finement bordées de grisâtre, les petites sus-alaires et
les rémiges secondaires blanches, formant une double bande sur l'aile. Face' inférieure
et devant de la joue blanc soyeux, le côté gris brun ou gris roussâtre (un mince sourcil
J. A. 1130081. 3
66 G. BOVET
jaunâtre). Arrière de la joue marron passant au brun foncé en arrière et en bas sur les
plumes qui s'allongent beaucoup pour former une large collerette latérale de l'occiput
au bas du côté de la tête. ' .

Fig. 6. Colymbu« cristatus infuscatus SALV. (d'après SCHOUTEDEN)

Plumage d'éclipse. Bec plus pâle. Touffes occipitales très réduites et sans collerette
rousse et brun foncé. La face supérieure plus terne, la face inférieure ainsi que le côté
de la tête blanc moins brillant et pur. .
..
b

Fig. 7. a. Patte gauche de Podica senegalensis;


b. Patte gauche de Colymbus cristatus SALV. (d'après CHAPIN)

La description ci-dessus est celle de P. c. cristatus.


OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 67

Le Grèbe couronné africain (P. c. infuscatus) diffère, d'une façon nette, en ce que le
brun de la couronne s'étend en dessous de l'œil, ne laissant pas de bande étroite au·
. dessus du sourcil. .
Œufs. - Trois à quatre œufs, elliptiques, allongés, blanchâtre, très salis en cours
de l'incubation. 53·56 X 34-37.
Distr. géogr. - Toute l'Afrique au sud du Sahara.
Le Grèbe huppé d'Afrique n'a pas été souvent récolté dans l'Ouest africain. Il a été
signalé du Sénégal : par Verr., AImadis, III (MARCHE); - en Gambie anglaise : île
de Mac Carty, III (HOPKINSON); 1 - du Gabon et du Moyen Congo : Mouila, III
• 1 •
(poussin) [ROUGEOT].

Êeologte-Êthologie. - On sait peu de choses de la biologie du Grèbe huppé africain, qui vit surtout
sur les lagunes dont les bords sont souvent inabordables. Il est à l'eau d'une façon à peu près constante
et comme il a la presque totalité du corps immergé il est par suite difficile à voir. Très craintif il plonge dès
qu'il se sent observé ou qu'il entend quelque bruit.
Ces particularités éthologiques expliquent la rareté des observations des naturalistes en Afrique sur
cet oiseau.
Le régime de l'espèce européenne consiste en poissons capturés sous l'eau, crustacés, insectes aquatiques ;
ce régime est sans doute le même pour le Grèbe huppé africain.
On ignore s'il se livre à des migrations qui, si elles ont lieu, sont vraisemblablement locales. On sait
que l'espèce européenne fait son nid de végétaux aquatiques et qu'il8otte. ROUGEOT a recueilli un poussin
en mars à Mouila au Oabon, ce qui situe la nidification en saison des pluies dans cette partie de l' Afrique,

ORDRE DES PROCELLARIIFORMES

Palmipèdes marins, grands voiliers pélagiques. Quatre doigts aux pieds dont les trois
antérieurs sont réunis par des membranes cutanées entières et le postérieur (pouce)
très réduit, libre et légèrement surélevé. Bec dont l'étui corné est formé de plusieurs
pièces juxtaposées terminé par un onglet crochu; narines très particulières, tubuleuses,
s'ouvrant en général à l'extrémité d'un étui situé à la base du culmen, Les deux tubes
peuvent être séparés (Albatros). Ailes très longues dont l'avant-bras porte de nom-
breuses rémiges secondaires. Le bec présente des sillons à la surface.
Trois familles ont des représentants dans ,les zones que nous étudions ici. Ce sont
les Hydrobatidés, les Procellariidés et les Diomédéidés,

CLEF DES FAMILLES

1. Étuis cornés placés sur le bec latéralement . Diomedeidés.


Étuis placés l'un contre l'autre . 2.
2. Les étuis se terminent par un seul orifice . Hydrobatidés.
Les étuis ont chacun leur orifice terminal. . Procellariidés,

Famille des HYDROBATIDAE. - Hydrobatidês (Pétrels)

Très petits Pétrels aux àiles allongées et étroites. Queue souvent fourchue. Tubes
nasaux intérieurement soudés mais ayant extérieurement l'aspect d'un tube unique
s'ouvrant par un seul orifice. La cloison longitudinale qui le décompose en deux
conduits soudés ne s'aperçoit qu'en regardant à l'intérieur du tube. Sexes semblables.
:s.
68 G. HOUET
CLEF DES GENRES
SUSCEPTIBLES D'tTRE RENCONTRÉS AU LARGE DES COTES DE L'OUEST AFRICAIN

1. Aile d'environ 150 mm. Tarse d'environ 35 mm. Palmure entre les
doigts présentant des taches centrales jaunâtres. . . . . . . . . . . . . . . . . Oceanite••
- Tarse ne dépassant pas 20/24 mm. Palmures entièrement noires. . 2.
2. Aile de moins de 120 mm. Queue
,
carrée.. . . . ... ,
. ................ Hydrobases,
- Aile de 150 à 170 mm. Queue carrée ou très légèrement fourchue. Dceanodrama,

Gen. HYDROBATES TEMMINCK, 1826


Hydrobates pelagiens (LIN.) - Pétrel tempête

Procellaria pelagica LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 131.


L : 145·150; A : 120·130; Q : 55·60; T : 21·24; B : 1I·12. Bec et pattes noirs. Iris
brun noir.
cf Q. - Noir brun avec les sus-caudales et les plumes du côté du bas du ventre
blanches à bout noirâtre, souvent l'extrémité.des grandes sus-alaires, une partie du
bord extérieur des rémiges secondaires et la base des rectrices latérales, blancs.
Œufs. - Pas de nidification en .Afrique.
Distr. géogr. - Atlantique nord, Méditerranée, où il ruche, se rencontre en Mer
Rouge et sur les côtes de l'Ouest africain.
Le Pétrel des tempêtes n'a pas été souvent observé ou capturé sur les côtes de
l'Ouest africain. '
Au Sénégal: il a été obtenu à Gorée, 1 (I.F.A.N., Dakar); - au Gabon et au Moyen
Congo : îles Elolé, près de la Guinée espagnole (Rcaw.). Présence probable sur les
côtes de l'A.E.F. (MALBRANT et MACLATCHY); - de Gold Coast: signalé il y a longtemps
par USSHER.

Écologie-Éthologie. - Quoique assez souvent observé en mer, du pont des navires le long de la côte
de l'Ouest africain, on a cependant peu de données sur son 'comportement sur les côtes de cette région.
On sait qu'il niche dans les îles du Nord-Atlantique et en Méditerranée et la limite sud de sa nidifies-
tion serait Madère et peut-être les Canaries (BANNERMAN). En tout cas on sait qu'il erre en hiver le long de
la côte et en février BANNERMAN a pu observer entre le cap Blanc et le cap Vert une bande de plus de
cent individus.
C'est du reste vers la même époque que d'autres naturalistes ont signalé sa présence en mer entre
Ténérife, Sierra Leone (SHELLEy.BOYD ALEXANDER).

Gen. OCEANITES KEYSERLING et BLASIUS, 1840


Oceanites oceaniens oceaniens (KUHL.) - Pétrel océanique

Procellaria oceanica KUHL, 1829, Beitr. Zool. part. l, p. 136 (type ?).
L : 170-180; A : 135.160; Q : 65-75; T : 32-34; B : 12·16. Bec noir. Patte noirâtre
à palmure jaune, sauf au bord libre. Iris brun noir.
cf Q. - Brun noir fuligineux avec les sus-caudales, le côté du bas-ventre, les sous-
caudales latérales et la base des rectrices latérales blancs. Le bout des grandes sus-
alaires clair.
Œufs. - Pas de nidification en Afrique.
Dist. géogr. - Niche aux Shetlands, Ockneys, Géorgie du Sud; hiverne dans
.OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 69

l'Atlantique nord, du Labrador aux Iles Britanniques. Se rencontre parfois sur la côte
occidentale d'Afrique,
Le Pétrel de Wilson est fréquemment observé par les naturalistes se rendant en
Afrique, du pont des navires circulant le long des côtes d'Afrique. La teinte générale'
noire avec le croupion blanc, la queue carrée, les grandes couvertures de l'aile blanches,
en rendent la diagnose facile ainsi que la teinte jaune des palmures et la longueur des
pattes, qui en vol pendent en arrière de la queue.

Fig. 8. Oceanites oceanicus K.uu.. (d'après MALBRANT et MACLATCBY)

On a des spécimens du Sénégal: Dakar, IV (H. MADSEN); - de Sierra Leone: en mer,


1 (SHELLEY); - du Liberia: cap des Trois Pointes, VIII (FORBES), Nana Kru, 1
(W. LOWE), - A jadis été signalé par USSHER de la Gold Coast : Cape Coast Castle
sur la plage. .:....- En Nigeria du Sud: de Vieux Calabar, JARDINE l'a également rap-
porté. - Du Cameroun : la mission Villiers en a capturé en mer un spécimen que
j'ai déterminé. - Au Gabon et au Moyen Congo: signalé (VERREAUX, TURKEY,
CHAPIN), Cap Lopez, VII, VIII, pointe Saint-Denis (ROUGEOT). Landana (PETIT).

Êcologie-Êthologie. - Ce Pétrel niche dans l'Atlantique sud et dans l'Antarctique et c'est S8ILS doute
en migration qu'il remonte, après la période de nidificstion, vers le Nord-Atlantique.
Roucsor a pu s'en procurer quelques exemplaires près de la pointe Clairette non loin du csp Lapez
au Gabon. Il donne de l'un de ses spécimens les dimensions suivantes:
, Date : 12,vlll.. ~ .. Aile 144. Q : 55. T : 31. B : de la commissure, 14 mm.
70 c. HOUET

Gen. OCEANODROMA REICHENBACH, 1852


Oceanodroma leucorhoa leucorhoa (VIEILLOT)
Pétrel.des tempêtes à queue fourchue
Procellaria leucorhoa VIEILLOT, 1817, N. Die. H. N. t. 25, p. 422
L : 205-225; A : 152.162; Q : 85-88; T : 23-25; B : 16-19. Bec et pattes noirs. Iris
brun foncé.
d Q. - Brun fuligineux plus noir à la tête, plus clair à la face inférieure, surtout
à la gorge. Sus-caudales, quelques plumes du côté du bas-ventre et partie des sous-
caudales blanches à rachis brun. Dernières rémiges secondaires et grandes sus-alaires.
à bout gris clair. Pennes noir brun.
Œufs. - Pas de nidification en Mrique.
Distr. géogr. - Niche dans les contrées septentrionales de l'Atlantique. En hiver
émigre jusque sous l'équateur, en Mrique.
Le Pétrel à queue fourchue, de la taille d'un étourneau, n'a été que rarement obtenu
sur les côtes de l'Ouest africain.
Il a été surtout observé au Sierra Leone : au large de Freetown, IX, plusieurs dou-
zaines (MAYO); - au Liberia: au large des côtes (W. LOWE). - Gold Coast: on l'a
signalé à la hauteur de la côte de cette colonie, et enfin PETIT l'a observé 'sur la côte du
Loango., .

Écologie-Éthologie. - Comme beaucoup des oiseaux de cette famille, on trouve le Pétrel de Leach
en mer dans les zones subtropicales et tropicales, pendant l'hiver.
La queue extrêmement fourchue est un des bons caractères de différenciation de cet Hydrobatidé.

Famille des PROCELLARIIDAE. - Procellariidés (Pétrels, Puffins)


Narines s'ouvrant à l'extrémité de tubes accolés placés sur l'arête supérieure du bec.
La soudure des tubes peut être assez intime pour que les deux conduits prennent
l'aspect d'un tube unique. Sexes semblables.

CLEF DES GENRES


SUSCEPTIBLES D'tTRE RENCONTRÉS AU LARGE DES CÔTES DE L'OUEST AFRICAIN
- Aile de moins de 280 mm. Bas du dos, secondaires et sus-caudales
blanches avec taches noirâtres. Rectrices blanches avec de larges
extrémités noires. Poitrine .abdomeus blancs.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Daption.
- Aile de plus de 280 mm. Dos et aile uniformément brun ou gris
aux extrémités plus pâles. Dessous blanchâtre......... . . PuffinuB.

Gen. DAPTION STEPHENS. 1836

Daption eapensis (Lns.). - Pétrel tacheté du Cap


Procellaria capensis LIN., 1758, Syst. Nat., lOc éd., p. 132 (cap de Bonne-Espérance)

L : 355-380; A : 265-280; Q: 98·100; T : 44-45; B : 32-35. Bec noir, pattes noirâtres.


Iris brun noir.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 71

d 9. - Tête et haut du cou gris noirâtre, reste du corps blanc avec les plumes de
la face supérieure et les sous-caudales tachées de noir à l'extrémité formant un ensemble
un peu en damier et quelques taches noires au bas du cou et au Banc. Deux premières
rémiges en' grande partie noires, les autres blanches à bout noir. Sus-alaires noirâtres
et blanches. Rectrices blanchâtres à bout noir.
Œufs. - Pas de nidification en Afrique de l'Ouest.
Distr. géogr. - Niche sur les côtes de la Géorgie du Sud, les Ockneys, les Shetlands,
île Kerguelen, mais circule à travers les océans du Sud. .
Écologie-Éthologie. - On n'a sur le Pigeon de mer, ou plutôt, Pétrel du Cap, qu'une seule référence
en ce qui concerne la côte de l'Ouest africain.
En effet, en dehors de la capture de ce Pétrel au large des côtes du Gabon, par MARCHE et COMPIÈGNE,
les naturalistes français actuels ne l'ont pas trouvé et MALBRANT et MACLATCHY ne le signalent pas dans
leur récent oUV1"ll3e sur la faune de l'Équateur africain français.
Il niche sur les Des Kerguelen en février, pond un seul œuf ovale, de 63 X 42 mm., et se contente d'une
simple excavation ou parfois de petites pierres rassemblées ensemble sur quelque surface nue d'un rocher.

Geu. PUFFINUS BRISSON, 1760


CLEF DES ESPÈCES
- Aile de moins de 310 mm. Pas de blanc dans le plumage au-dessous
des ailes. Partie supérieure brun noirâtre. Partie inférieure plus
grisâtre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . grise us.
- Aile de plus de 310 mm. Gorge, poitrine et flancs blancs. Sus-cau-
dales blanchâtres. Sous-caudales et milieu de la ligne de l'abdomen
gris. Dos et croupion bruns. Trace de collier blanchâtre en arrière
du cou., . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . gravis.

Puffinus griseus (GM.). - Puffin gris

Procellaria grisea GMELIN, 1789, Syst. Nat, I, p. 2, p. 564.


Syn. P. fuliginosus
L : 44û-460; A : 290-300; Q : 85·90; T : 55-60; B : 42-45. Bec brun noirâtre. Patte
jaunâtre à côté externe brun. Iris brun noir.
e] 9. -Entièrement brun fuligineux, plus pâle et lavé de gris à la face inférieure,
les pennes plus foncées.
Œufs. - Pas de nidification en Afrique.
Distr. géogr. - Niche dans les mers du sud, les Falkland, côtes du"Chili. Circule
dans le Pacifique Sud, mais émigre dans le Nord-Pacifique et le Nord-Atlantique.
Le Puffin gris dans l'Ouest africain n'a été trouvé qu'au Gabon. On a recueilli des
spécimens au Fernan Vaz (MARCHE et COMPIÈGNE), Landana (FALKENSTEIN, LUCAN et
PETIT). Observé au large de Port-Gentil, IX, X (ROUGEOT).
Écologie-Éthologie. - ROUcËOT qui a observé, à 2 ou 3 milles en mer, au large de Port-Centil le Pu1tin
gris, dit que cet oiseau se montre sur la côte gabonnaise de septembre à novembre se dirigeant au sud
vers ses lieux de ponte.
On le trouve soit isolé soit par paires ou petits groupes sur la côte entre cap Lapez et l'embouchure
principale de l'Ogooué, le matin rasant les flots et volant très vite.
D'après les naturalistes sud-africains, le Puffin niche dans des trous qu'il creuse lui-même dans les sables
sur les plages des fies rocheuses du Sud-Atlantique, et jusque vers le cap Hom. D déposerait un seul œuf.
72 G. BOVET

Puflinus griseus Stricklandi RIDGw. - Puffin de Strickland

Puffinus griseus stricklandi, RIDGWAY, 1884, Water Birds N. Arn., II, p. 390
Fig. : GODMAN, Monog. of the Petrels, pl. 38

L : 420-450; A : 300-308; Q : 91-96; T : 60-61; B : 40-44. Bec noir avec la base de


la mandibule' brune. Tarse et doigt externe noirâtre. Palmure brun clair. Iris noir.
d Q. - Tout le dessus d'un brun noirâtre. Aile et queue noires. Sous-alaires
blanches nuancées de cendré, marbrées et rayées de brun. Menton blanc ainsi que la
gorge. Tout le reste du dessous gris brun.
Œufs. - Un seul œuf. Blanc. 80 X 49. Au fond d'un trou, dans les îles de l'Atlan-
tique Sud.
Dist. géogr. - Des trois races reconnues par MATHEWS, celle envisagée ici est
cantonnée dans l'Océan Atlantique et n'est pas rare sur les côtes de l' Afrique du Sud,
d'où elle parvient jusqu'aux côtes du Gabon.
Êcologie-Êthologie. - Le Puffin de Strickland ne semble pas avoir été recueilli par les naturalistes
français sur les côtes de l'Ouest africain.
Le British Museum possède une peau récoltée par BOYD ALEXANDER, en janvier au large de Fernando Po.
II est certain que la biologie de ce Puffin est la même que celle de la sous-espèce-type, et de tous les
Puffins qui sont des oiseaux de haute mer difficiles à obtenir, si l'on a pas la possibilité de naviguer sur les
côtes avec toute liberté de manœuvre.

Puffinus gravis (O'R'EILLY). - Puffin majeur

Procellaria gravis O'REILLY, 1818, Voyage au Groenland, p. 140


L : 460-480; A : 320-330; Q : 120-150; T : 55-60; B : 52-54. Bec noirâtre. Pattes
gris clair à ongles jaunâtres. Iris brun.
d Q. - Dessus de la tête et nuque gris noirâtre, avec, sur le milieu de cette der-
nière, un faible collier blanchâtre. Manteau brun noir, les plumes liserées de plus clair,
les sus-caudales postérieures blanches tachées de gris. Face inférieure blanche avec le
ventre et les sous-caudales lavées de brun grisâtre et le flanc largement taché de brun.
Pennes noirâtres.
Œufs. - Pas de nidification eh Afrique,
Distr. géogr. - Niche à Tristan da Cunha, circule dans le Sud-Atlantique et en
migration dans l'Atlantique nord, jusqu'au Cercle arctique.
Écologie-Éthologie. - Le grand Puffin semble n'avoir pas été observé sur les côtes de l'Ouest afri-
cain depuis que le naturaliste hollandais PEL, l'avait signalé sur les côtes de la Gold Coast et les natu-
ralistes français MARCHE et COMPIÈGNE du Gabon au Fernan Vaz.
C'est un puissant voilier qui niche dans J'hémisphère sud, mais que ses randonnées dans l'Atlantique
conduisent jusqu'en Grande·Bretagne et même sur les côtes du Groenland.

Famille des DIOMEDEIDAE. - Diomédeidés (Albatros)

Les tubes nasaux, qui jouent un rôle important dans la classification des oiseaux appar-
tenant à l'ordre. des Procellariformes, dont fait partie la famille des Diomédidés, 'sont
séparés dans le groupe qui nous occupe. Ils sont placés s~r les côtés dans un sillon
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 73

latéral de la mandibule supérieure de part et d'autre de la ligne médiane. Chez certains


genres le sillon latéral où viennent s'ouvrir les tubes nasaux s'élargit et il est recouvert
d'une membrane cutanée nue. D'autres présentent un sillon latéral également à la man-
dibule inférieure. Le doigt postérieur fait défaut.
Les Diomédidés renferment de très grands oiseaux dont l'aile atteint plus de 600 mm.
Ce sont les Albatros dont l'habitat est plus particulièrement confiné aux mers du Sud.

Gen. DIOMEDEA LINNÉ, 1758


Diomedea exulans L. - Albatros hurleur
Diomedea exulans LINNÉ, 1758, Syst. Nat., IDe éd., p. 132 (cap de Bonne-Espérance)

L : 1300-1330; A: 650·730; Q: 200-230; T : 120-120,75; B: 140-150. Bec jaune clair


avec une tache orangée vers l'extrémité, patte rougeâtre, iris brun foncé.
cf Q. - Blancs, avec la face supérieure plus ou moins finement vermiculée transver-
salement de noir. Rémiges primaires brun noir à rachis en grande partie blanc. Sus-
alaires brun noir à bout blanc.
. Œufs. - Pas de nidification en Afrique,
Distr. géogr. - Niche dans les îles du Sud-Pacifique et du Sud-Atlantique. Circule
à travers les océans du Sud.
L'Albatros du Cap ne figure ici que parce qu'il aurait été vu au large des côtes de
l'Ouest africain, mais, d'après CHAPIN, cet oiseau ne dépasserait pas le 200 latitude sud
car à partir de cette latitude, la température de l'eau de mer s'élève au-dessus de
30 -c et l'Albatros abandonne alors le sillage des navires.
HARTLAUD rappelle, dans son ornithologie de l'Ouest africain, une remarque faite
par le capitaine TUCKEC qui, au moment de son expédition, descendant à terre sur les
côtes du Gabon (30 24' de latitude sud), trouva le cadavre d'un Albatros, dans un état de
putréfaction avancé. Ceci laisse supposer que les Albatros montent plus près de
l'Équateur qu'on ne le pense généralement.

ORDRE DES PÉLÉCANIFORMES


Palmipèdes ayant à chaque patte un pouce bien développé, uni au doigt interne par
une membrane cutanée en connection avec les autres membranes interdigitales. Cette
disposition ramène le doigt postérieur en dedans et un peu en avant. Oiseaux marins ou
dulcaquicoles, à bec très développé de forme variable, et à narines basilaires peu appa·
rentes, quelquefois oblitérées. Bons voiliers. Nidicoles.

CLEF DES FAMILLES

1. Les deux rectrices médianes allongées, étroites, dépassant la lon-


gueur de corps. Oiseaux marins.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Phaetonidés.
- Rectrices médianes norrnales.. .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . ... . .... . .. 2.
2. Queue fourchue, les rectrices externes deux fois plus longues que
les médianes. Oiseaux marins , , . . . .. . . . . . . . .. Frégotidés.
- Queue pas fourchue ...•..•............................... '" 3.
3. Sous la gorge, tin grand sac extensible. Mandibule supérieure aplatie
avec un crochet terminal. .. • . . . . . . . . . . . . . . . • .. . . . . . . . . . . . . . .. Péléconidé••
J. A. II:S0081.
74 G. BOUET
- Pas de sac sous la gorge. Mandibule supérieure non aplatie. . . . .• 4.
4. Le bec est terminé par un fort crochet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Phalacrocora-
cidés.
- Pas de crochet terminal au bec............................... 5.
5. Cou très long et emplumé. Oiseaux fluviatiles ... , .. . . .. . .. .. . . .. Anhingidés.
- Cou normal. Oiseaux marins., . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Sulidés.

Famille des PHAETONIDAE. - Phaetonidés


Connus sous le nom de « Pailles en queue », ces oiseaux sont faciles à reconnaître
par la dimension des plumes centrales de la queue, qui sont longues et étroites, attei-
gnant de 35 à 65 cm. Bec relativement fort, très légèrement courbé. Tarse très court.
Puissants voiliers.

Gen. PHAETON LINNÉ, 1758


Phaeton aethereus aethereus LIN. - Paille en queue à bec rouge
Phaeton aethereus LINNÉ, 1758, Syst, Nat., lOe éd., p. 134.

Fig. 9. Phaeton aethereus LIN (d'après MALBRAr;T cl Maclatchy,


OISEAUX DE VAFRIQUE TROPICALE 75

L. 500; A. 305-315; T. 28-30; B. 62-65. Œil noir. Pattes noires. Pied jaune palmure
noir. Bec rouge corail.

d. 9. - Teinte générale blanche. En avant de l'œil une tache noire et une' bande
passant au-dessus de l'œil pour former un croissant autour de la couronne. Ailes blan-
ches. Couvertures des primaires et barbes externes des primaires d'un noir profond,
les secondaires les plus internes noir sale bordées de blanc. Le reste du dessous y com
pris le croupion étroitement barré de noir. Queue blanche avec rectrices centrales tres
allongées atteignant souvent plus de 40 cm. Dessous blanc pur.

Œufs. - 1 seul œuf. Teinte du fond crème recouvert entièrement de brun rougeâtre.
parfois avec, çà et là, des taches d'un rouge pourpre,
Distr. géogr. - Niche aux îles de l'Ascension, Sainte-Hélène et Fernando de Noron-
ha. Le Phaéton n'est pas souvent récolté dans l'Ouest africain. Il a été rapporté de Dakar
par W. LOWE et au Gabon il a été capturé au Fernan Vaz (MARCHE et COMPIÈCNE).
à Banane (PETIT) CHAPIN l'a aperçu au large de Landana en VI.

Êcologie-Êthologie. - Le Phaéton à bec rouge est un gracieux oiseau de haute mer, qu'on voit plus
souvent en l'air que reposant sur la mer.
Ses longues rectrices centrales le font facilement distinguer.
Il niche aux Ile,<; du Cap-Vert, sur les rochers à pic, dans des trous, ou des fentes de rochers. Mâle et
femelle couvent alternativement. De bonne heure le matin le mâle s'en va pêcher,il attrape le poisson en
plongeant. .
Il a du mal à s'envoler de terre et souvent il se laisse glisser du haut d'un rocher pour prendre son "01.
L'époque de la nidification s'étend de mars à juillet.
La collection de l'I.F.A.N. renferme 8 spécimens d'un Phaéton désignés par DEKEYSER sous le nom de
Phaeton aetherus mesonauta, PETERS, capturés aux Iles des Madeleines en I-rv et XII.
Cette sous-espèce de Phaeton aetherus a été décrite par PETERS (Dcc. Pupers Boston Soc. Nat. Hist.,
5,1930, p. 261). Ce naturaliste dit que ce Phaeton niche sur les lies de la côte ouest du Mexique, les Gala-
pagos, Panama, les côtes du Venezuela, les petites Antilles et les lies du Cap-Vert.
Il est probable que le spécimen récolté à Dakar par,W. LOWE et que nous avons, d'après BANNERMAN,
rapporté à l'espèce-type appartient à la sous-espèce de PETERS.
Quant aux spécimens capturés sur la côte du Gabon il est possible qu'ils relèvent de l'espèce-type qui
comme on le sait niche sur la côte du Brésil (Fernando de Noronha).

Famille des SULIDAE. - Sulidés (Fous)

Bec conique, plus long que la tête, droit, pointu, légèrement infléchi à la pointe, à
bords rentrant et finement dentelé. Sexes semblables.

CLEF DES ESPÈCES SUSCEPTIBLES D'ÊTRE RENCONTRÉES


SUR LA CÔTE OCCIDENTALE D'AFRIQUE

1. Aile au-dessus de 400 mm.................................... 2.


- Aile ne dépassant pas 380 mm. Toute la partie antérieure de la gorge
jusqu'entre les bases de la mandibule inférieure nue. Parties supé-
rieures, tête et cou brun foncé. Ventre blanc........ . . ... .. .. . . Sula leuoogaster-
2. Étroite bande longitudinale sans plumes et nue au niveau du gosier.
Plumage blanc. Rémiges noires, queue blanche................. Morus bassanus.
- Étroite bande longitudinale sans plumes et nue au niveau du gosier.
Plumage presque entièrement blanc. Rémiges et rectrices noirâtres. Morus capensÎs.
Jo\.
76 G. BOUET

Gen. SULA BRISSON, 1760


, Sula Ieueogaster Ieueogaster (BODDAERT). - Fou à ventre blanc

Pelecanus leucogaster BODDAERT, 1783, Tabl. Planches enluminées, p. 57, (Cayenne).


Syn. : 5. fiber auct.

L. 710; A. 380-422; Q. 220-45; T. 49-54; B. 89-106; Bec blanc jaunâtre pâle, partie
nue de la tête bleu ardoisé ou jaunâtre. Iris blanc verdâtre. Pattes verdâtre ou vert de
gris.
d. 9. - Toute la partie antérieure de.la gorge, entre les bases des mandibulea,
nue. Parties supérieures, cou, aile et queue brun sombre, ainsi que la partie supérieure
de la poitrine. Tout le reste du dessous d'un blanc pur. Quatorze rectrices à la queue.
Œufs. - Trois œufs ovales, bleu pâle avec enduit de chaux. 53 X 36 min. 63 X 46
maxi, .
Distr. géogr. - Niche dans les îles de la mer des Caraïbes, des Indes occidentales et
de l'Atlantique tropical (îles du Cap-Vert). ,
Le Fou à ventre blanc fréquente les mers tropicales et niche sur certaines îles ou îlots
de l'Ouest atricain.
On l'a recueilli en Guinée française: sur l'îlot Alcatraz, XI. juv, (I.F.A.N. Dakar); -
au Sierra Leone: en mer entre Dakaret Freetown en juin CHAPIN a observé huit de ces
Fous.
On a rencontré ce Fou à Fernando Po, à Saint-Thomé, II (NEWT.) et à l'île du Prince
(BAIKIE); - du Moyen Congo: Landana (LUCAN et PETIT), (5ulafiber).
Écologie-Éthologie. - Le Fou à ventre blanc n'est pas très rare sur les côtes de l'Ouest africain. Il niche
surtout sur les flots ensoleillés inhabités où il trouve un biotope favorable car il creuse son nid asses profon-
dément dans le sable.
C'est avant tout un oiseau grégaire pêchant par bandes immenses.
Comme les autres Fous, il eapture ses proies en survolant la surface de la mer, à une certaine hauteur,
puis se laisse tomber comme une pierre, ailes fermées à demi, et remonte à la surface sa proie dan." le bec
et l'avale avant de reprendre son vol.

Gen. MORUS VIEILLOT, 1816


Morus hassanus bassanus (LINNÉ). - Fou de Bassan
Pelecanus bassanus LINNÉ, 1758, 5yst. Nat., lOe éd., p. 133 (Écosse).

L. 800-900; A. 46-50; ;Q. 19-21; T. 55-65. Bec gris bleu et partie nue de la face noi-
râtre (ad.) et bec et partie nue de la face bruns G.). Pattes brun verdâtre marqué de jau-
nâtre, avec les palmures brunes. Iris jaune.
d. 9. - Plumage blanc avec le bonnet et la nuque jaune d'ocre et les rémiges
noires. 12 rectrices à la queue qui est blanche. L'espace nu entourant l'œil est noir.
Œufs. - Nidifie peut être sur les côtes de l'Ouest africain.
Distr. géogr. - Niche aux îles Britanniques, en France,Islande, îles du Saint-Laurent
et Terre-Neuve. Hiverne au sud de l'Afrique du Nord, îles de l'Atlantique, est du golfe
du Mexique.
Le Fou de Bassan n'a été jusqu'ici rencontré dans l'Ouest africain qu'au Sénégal
on a des spéciments de Dakar, anse Bernard, XI, Saint-Louis, IV, île de Gorée, XII.
I! (I.F.A.N., Dakar). .
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE n
A 30 miles de Bathurst un officier de marine anglais (Cap. MORRI&) a rencontré
des bandes de Fous de Bassan composées surtout de jeunes et de peu d'adultes. Cinq à
six jeunes.suivaient un adulte, à la file les uns des autres, et le lendemain l'observateur
anglais, bon naturaliste, constata la même formation de ces Fous de Bassan,

Fig. 10. Morus b. bassanus LIN. (d'après BRAsIL)

Écologie-Éthologie. - Le Fou de Bassan est bien connu dans les mers de la région paléarctique où il
niche en avril, mai et juin.
On sait le brillant résultat obtenu dans notre réserve des Sept-Îles au large de la côte nord de Bre-
tagne, où ces oiseaux nidifient maintenant en grand nombre.
En ce qui concerne l'Ouest africain, il Y a de nombreuses années (1913) j'eus I'occasion à Dakar
d'examiner nn adulte qui avait été offert à l'Institut Pasteur.
L'oiseau provenait des Iles de la Madeleine où l'espèce nicherait (?) Depuis lors des captures dues aux
naturalistes de 1'1. F.A.N. ont montré que le Fou de Bassan devait séjourner, sinon toute l'année, du moins
au cours de nombreux mois, dans les parages de la presqu'Ile du Cap Vert.
On sait les mœurs de cet oiseau dans les régions paléarctiques; elles sont vraisemblahlement les mêmes,
dans la zone des côtes de l'Ouest africain où le Fou de Bassan se rencontre et où il demeure sans doute
toute l'année.
Rappelons que l'œuf unique est blanc, mais devient rapidement d'nn brun sale.

Moru8 eapensis (LICIIT.). - Fou du Cap


Dysporus capensis LICHTENSTEIN, 1823, Verz. Doubl. Zool. Mus. Berlin, p., 86
(cap de Bonne-Espérance).

L. 850; A. 470; Q. 240; T. 58·70; B. 90. Bec blanc bleuâtre. Pattes et pieds sombres
veinés de vert bleu. Iris blanc. ROUGEOT donne les dimensions suivantes d'un adulte:
A. 475; Q. 225; T. 86. B. à la commissure 195. Doigt médian avec ongle. Hl.
(J. 9. - Le Fou du Cap diffère peu du M. bassana. Plumage blanc. Les rémiges
primaires, secondaires et scapulaires sont d'un brun noirâtre. Rectricesnoirâtres avec
rachis blanc. 12 rectrices. La partie nue de la gorge s'étend jusqu'au milieu de celle-ci.
Œufs. - Ne nidifie pas sur les côtes de l'Ouest africain, mais dans les îlots de
l'Atlantique sud. - Œuf: un seul, blanc couvert de chaux. 85 X 50 mm.
Distr. géogr. - Niche sur les îles des côtes du Sud-Afrique jusqu'à la baie d'Algoa.
Le Fou du Cap a jusqu'ici été surtout recueilli au sud de l'équateur. Il a été récolté
au Gabon : Landana, VIII. (LUCAN et PETIT); - rivière Camma (Du CHAILLU); -
côte du Loango (FALKENSTEIN); - au Cameroun: Bibundi près du mont Cameroun
(Hambourg Museum); - Batanga, VI à VII. juv, (Carnegie Museum).CHAPIN en
mer vers Loango, 20 , 24' latitude sud, a rencontré en juin des bandes composées sur-
. tout de jeunes. Enfin au large d'Accra (Gold Coast) GOOD mentionne la présence en
fin juillet de Fous du Cap.

Écologie-Éthologie. - Nous devons à W. LOWE, nne note dans l'Ibir, sur la nidification du Fou du
Cap sur l'Ile d'Ichaho. .
D'autre part ROUGEOT a écrit nn fort intéressant article sur la biologie de cet 'oiseau sur les côtes du
78 G. BOUET

Gabon. Roucsor a observéle Fou du Cap à Port-Gentil où il apparaît fin juin. Les premiers oiseaux qui
se montrent sur la rade sont uniquement des jeunes, dont le plumage est gris brun.
En juillet leur nombre augmente et on peut assez souvent en capturer vivants près du 'warf, gorgés de
petits poissons et incapables de s'envoler. Planant à grande hauteur, ils se laissent tomber le bec le premier
et les ailes repliées dans l'eau, qu'ils font jaillir, et en ressortent avec un poisson au bec, aussitôt avalé
tête première. Après ce repas ils repartent lourdement, battant l'eau de leurs pieds, pour s'élever enfin et
recommencer ce manège.
Ces Fous sont peu méfiants et une embarcation peut les approcher à quelques mètres. En général ils
nagent le cou replié sur lui-même,
Au fur et à mesure que la saison sèche s'avance, le nombre des Fous augmente, mais on voit, à partir
de fin juillet, surtout des adultes d'un blanc éclatant avec les rémiges primaires et secondaires noires ainsi
que les rectrices.
Les jeunes ont disparu, ou à peu près fin août.sans doute chassés des lieux de pêche par les adultes iras-
cibles. On ignore ce qu'il advient de ces jeunes, qui vraisemblablement descendent vers l'Atlantique
sud (Roncsorj.'

Famille des PHALACROCORACIDAE. - Phalacrocoracidés


(Cormorans, Anhingas)
Bec terminé par un fort crochet chez les Cormorans et droit, allongé, et acuminé,
sans crochet terminal, chez les Anhingas, que nous rattachons à cette famille.

CLEF DES GENRES


- Bec présentant un crochet aigu et tranchant à l'extrémité. . . . . . . . Pbaloeroeorax,
- Bec très étroit et coupant sans crochet terminal.. . . . . . . . . . . . . . . . Anhinga.

Cen. PHALACROCORAX BRISSON, 1760


CLEF DES ESPÈCES
1. Rectrices douze. Bec de moins de 40 mm. Queue plus longue que
les deux tiers de l'aile. Plumage de noces noir. Scapulaires et couver-
ture de l'aile gris avec des taches noires à l'extrémité. La majorité
des individus sont plus bruns et le dessous blanchâtre. Aile ne
dépassant pas 220 mm.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . africanu«;
- Rectrices quatorze. Bec dépassant 40 mm. Queue plus courte que
les deux tiers de l'aile. ,Aile dépassant 230 mm. 2.
2. Aile noire avec avant du cou blanc ou chamois. Taches blanches
sur chaque flanc en plumage de noces. Les jeunes sont plus bruns
dessus et blancs dessous, l'avant du cou lavé de brun. Aile dépassant
290 = ~ ............................................. carbo.
- Devant du cou d'un noir brillant chez l'adulte ainsi que le reste du
plumage sauf les scapulaires et les couvertures des ailes olive-brun.
Le jeune est plus brun et d'un blanc brunâtre dessous. Aile de
moins de 290 mm.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . • . . . . . . . . . . . . capensis.

Phalacrocorax (Halietor) africanus africanus (CM.). Cormoran d'Afrique


Pelecanus africanus CMELIN, 1789, Syst. Nat., l, p. 2, p. 577 [Afrique).
Syn. : Phalacrocorax africanus Menegauxi. Togo.
Fig. : SWAINSON, Birds of W. A. II, pl. 31.

L. 550; A. (J. 210; 93200-06; Q. 145·55; T. 3-36; B. 29-32. Bec brun jaunâtre cul-
men noirâtre. Peau de la face jaune. Iris rouge.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 79

cr 9. - Plumage de noces. Tête, cou, dos, croupion et tout le dessus, noir à. re-
flets vert olive brillant. Quelques plumes blanches sur les côtés de la tête. Couvertures
des ailes et scapulaires, .brun largement bordé de noir. Primaires brun foncé. Queue à
douze rectrices noires. Dessous entièrement noir brillant.
Plumage d'éclipse. Joues blanches ainsi que la gorge, la poitrine et le ventre. Tête
et partie de la gorge, brun, ainsi que le manteau. Couvertures des ailes· largement ter-
minées de noir brillant. Croupion et côtés du corps noir.

Fig. n. Phalacrocoras africanus (GM.) (d'après MALURANT)

Les jeunes ont la teinte des adultes en éclipse, avec le dessous brun sale ou blanc
sale.
Œufs. - Deux ou trois œufs. Bleu pâle recouverts de chaux. 43,5-45 X 29,5 31.
80 G. BOVET

Distr. géogr. - Toutes les côtes de l' Afrique, depuis le Sénégal et la Haute Égypte
jusqu'au Cap, ainsi que tous les fleuves et lacs de l'intérieur.
Le petit Cormoran africain est très répandu sur les fleuves et rivières de l'Ouest
africain. On a des spécimens du Sénégal : Rufisque, III (MARCHE); Guénoto sur
Gambie; Maka-Colibentan sur la Sandougou (BOUET); rivière Taoueye, Richard Toll,
juv. (I.F.A.N.); - du Soudan: Bamako, VII (GIRAUD); bords du Niger, IV
(THIBOUT); très commun sur le Niger (BATES); Bamako, IV. juv. Mopti, V. juv. i
Gao, IX. (H. MAnSEN); Satadougou, Naies, Senoudebou (Falémé), (BOUET); très com-
mun, Niger Moyen (ROUSSELOT); Bani, VI (BOUET); Charlotville, juv., III (I.F.A.N.),
- de l'Ouest Tchad: Bomou (FRANCIS) ; Kalkala, près du lac Tchad, très nom-
breux de 1 à II et III, mais ensuite absents (GOLDING); -'- du Tchad : Chari, Tchad,
Fort-Lamy (MALBRANT); - en Nigeria du Nord : Niger (FORBES);I Loko, V (HART.);
rivière Kaduna (HUDSON); - de la Gambie anglaise : Bathurst (REND.); - en Casa-
mance : Kolda, Sedhiou (BOUET); Bignona,' V, juv, (I.F.A.N.); - en Guinée française:
Niger (KLAPTocz); - de Sierra Leone : Sassa (district de Karina), (THOMPSON); -
du Libéria : lac Fisherman, 1. II. (BüTT.); Monrovia, rivière Junk (BOUET); - de la
Côte-d'Ivoire: lagunes de la basse côte et fleuves côtiers (BOUET, MILLET-HoRSIN). .
En Gold Coast : Volta (USSHER); Accra, V (1. SMITH); signalé (PEL); lagune de Kéta
en saison sèche; - du Togo: très commun, lagunes du Bas Togo (MILLET-HoRSIN);
Kratchi, IV. V (KLOSE, ZECH.); - du Dahomey: Agouagon, Atchéribé, très commun,
lagunes du Bas Dahomey (BOUET); Zagnanado, V (I.F.A.N., Dakar); - en Nigeria du
sud : Lagos (MANN.);
Du Cameroun: Bipindi (ZENK.); lacs des monts Manengouba (SERLE); Sakbayémé,
VII (REÏS.); N'tui, Sanaga, V. (I.F.A.N.);- du Gabon et du Moyen Congo: lac Onan-
gué (MARCHE et COMPIÈGNE); Doumé, 1 (MARCHE); Zambi, X (SACEGHEM); Landana,
IV. V. VI. VII. VIII (PETIT) Mimongo, Mouila, V (plumage d'hiver), (MACLATCHY);
rivière Camma (DU CHAILLU).
De l'Oubangui-Chari: Grimari, Mbomou, Bozoum, V. VI (BLANcou); Les Ouaddas,
1. (DYB.); Bangui, IX (ALUNE). "

Ecologie-Ethologie. - Le Petit Cormoran africain est connu de tous les Européens ayant circulé. en
Afrique, Ses mœurs sont bien connues. C'est un oiseau qui ne quitte le bord des eaux que pour aller cher-
cher quelque autre point où il retrouve son biotope habituel, c'est-à-dire un autre lac, une autre rivière
dans laquelle il se mettra directement à l'eau, pour se livrer à son habituelle occupation, la pêche.
Au plus chaud de la journée il se perche en général sur les branches mortes d'un arbre en bordure de la
rivière, ailes ouvertes pour s'y sécher et prendre un bain de soleil.
A l'embouchure des grands fleuves il se pose de même sur une bouée, dans les rivières sur les pieux des
pêcheries des indigènes.
Ce n'est qu'à la tombée du jour qu'il quitte le bord des eaux pour aller passer la nuit, en compagnie de"
ses congénères, ou d'autres oiseaux, sur quelque grand arbre, souvent même dans un village indigène où
il se sait en sécurité.
On a constaté sur le Niger l'extrême abondance de ce Cormoran, au moment de la baisse des eaux,
quand le fleuve laisse d'immenses bancs de sable à découvert et BATES dont les observations, ne sauraient
être mises en doute, a pu constater le passage par minute d'une centaine d'individus à la fois et ce, pendant
l'espace d'une demi-heure, ce qui permit au naturaliste d'estimer à 3000 le nombre des oiseaux se rendant
à la tombée du jour à leurs lieux de repos nocturne.
La nourriture des Cormorans africains consiste uniquement en poissons et crevettes d'eau douce, mais
on les voit rarement à la recherche de leur nourriture dans les marais peu profonds et recouverts de plantes
aquatiques, où se réunissent comme on le sait, de très nombreux oiseaux d'eau. Ils n'y auraient pas la posai-
bilité de plonger, ce qui leur est une habitude fréquente, ni de nager comme ils le font sur les fleuves.
et rivières le corps à peu près complètement immergé.
Les meilleurs naturalistes ayant vécu dans l'Ouest africain n'ont pas jusqu'ici donné avec certitude les
conditions et les lieux de nidification du petit Cormoran tout au moins dans l'Ouest africain.
L'absence de ces oiseaux pendant les mois où les différents grands fleuves sont à leur plus haut point
d'étiage, laisse supposer qu'ils se livrent à des migrations locales et que c'est à cette époque qu'ils vont
nicher.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 81

Jusqu'ici on ne signale pas de véritables agglomérations de ces oiseaux qui, comme ceux du même
genre, nichent en grand nombre, en colonies dans d'autres parties de l'Afrique.
Le docteur SERLE a noté la présence toute l'année du Petit Cormoran en Nigeria du Nord, mais n'a pu
trouver de signes de nidification chez les individus examinés, ni non plus de lieux de ponte.
Il n'y a de fluctuation dans leur nombre qu'aux changements de saisons et quand les rivières sont hautes,
mais alors on peut en rencontrer sur les petites rivières ou les mares temporaires de la saison des pluies

Phalacrocorax carho Iucidus (LICHT.). - Cormoran à poitrine blanche


Halieus lucidus LICHTENSTEIN, 1823, Verz, Doubl. Zool. Mus. Berlin, p. 86 (cap
de Bonne-Espérance).
Fig. : RÜPPELL. Syst, Uebero, pl. 50.
L.830-870; A. d 335·38, Q 323; Q. 137-140; T. 62-66; B. 61·68. Bec noir avec côté
et dessous couleur corne. Partie nue du menton jaune. Iris vert.
d. Q. - Plumage de noces. Couronne, derrière du cou, milieu du manteau, crou-
pion, sus-caudales, noirs à reflets vert olive. Huppe de plumes étroites et allongées sur
la nuque, noire. Joues, gorge, côtés du cou et partie supérieure de la poitrine, blanc pur.
Lores nues. Dos, scapulaires, couvertures des ailes, brun bordé de noir. Primaires,
brun sombre, rectrices n o i r e s . ' .
Plumage d'éclipse. Toutes les parties inférieures blanches à l'exception des flancs.
Œufs. - Trois à quatre œufs. De teinte verdâtre, recouverts d'un' enduit crayeux
blanc. 62,5-64 X 38,5 -39,S. .
Dist. géogr. - Les côtes de l' Afrique, les îles du Cap-Vert, depuis le Sénégal à l'ouest,
la rivière Tana (Abyssinie) à l'est, jusqu'au Cap. Pénètre peu dans les Reuves ët les
~~ .
Le Cormoran à ventre blanc est assez rare dans l'Ouest africain. On l'a capturé au
Sénégal: Almadis, III (MARCHE), (P. lucidus lugubris); Saint-Louis, V, juv.; IV (H. DE
BALZAC) lac Youi, V et X; région de Leybar, IX (I.F.A.N.),III Gorée (HEIM DE BALZAC)
Dakar); - de Mauritanie : au large des côtes du Rio del Oro.jl n'est pas rare de voir
des Cormorans sur le rivage et 'souvent en mer. TI est possible que les Cormorans ob-
servés par C. BIRD appartiennent à la sous-espèce P. c. maroccanus (HARTERT); -
dans l'Ouest-Tchad : Kalkala, 1 (GOLDING); Maidougari (BORNOU); (FRANCIS); - en
Gambie anglaise : se rencontre jusqu'à l'île de Maccarthy sur la Gambie de X à IV
(HOPKINSON); - sur l'Ogooué au Gabon (MARCHE et COMPIÈGNE).
Êcologie-Êthologie, - Le Cormoran à ventre blanc est assez commun dans l'Ouest africain, sur les côtes,
mais ne semble pas avoir été jusqu'ici rencontré sur les grands fleuves de l'intérieur. Il semble que l'eau
salée ou tout au moins saumâtre est pour lui le biotope qu'il préfère. Cependant, on le trouve sur le lac
Tchad et les grands lacs africains.
Il est facile à distinguer du Petit Cormoran africain par sa taille plus élevée et son ventre blanc.
Nous avons eu l'occasion de l'observer en hiver sur les amers provisoires qu'on avait mis en rade et dans
le port de Dakar au moment de la construction de la jetée nord. La biologie de ce Cormoran, ne diffère
pas de celle de l'espèce européenne. Il vit solitaire ou par couples et quand il ne pêche pas, se tient sur les
bouées et les balises en mer, ailes étendues comme le font la majorité des Cormorans.
Il nicherait sur le sommet des petits tlots, mais on n'a pas signalé de nids sur les côtes de l'Ouest africain.
Par contre on sait que sur le lac Nyassa on en compte des colonies par milliers.

Phalacrocorax capensis (SPARR.). - Cormoran du Cap

Pelecanus capensis SPARRMAN, 1788, Mus. Carls., III, fasc. 3, p. 61 (cap de Bonne.
Espérance).
L. 650-680; A. 250-67; Q. 90-100; T. 50-57; B. 51-58 (ROBERTS).
82 G.BOUET
cf. Q. - Ne diffère que peu du Cormoran à ventre blanc, mais il est plus 'petit
et ne présente pas de blanc à la poitrine et au ventre comme le Phalacrocorax carbo
lucidus. Le cou, la poitrine et le ventre sont noir brillant; comme ce dernier il a 14 rec-
trices à la queue et les lores sont emplumés. Les scapulaires et les couvertures de l'aile
olive brun.
Les jeunes demeurent assez longtemps dans leur plumage de transition; ils sont de
teinte générale brune, avec les parties inférieures, blanc brunâtre passant graduelle-
ment au noir au fur et à mesure qu'ils vieillissent.
Distr. géogr. - Les côtes du Sud-Afrique, au nord, jusqu'au Congo et Natal.
Le Cormoran du Cap ne dépasse certainement pas l'équateur dans l'Ouest [africain.
Il a été capturé à Landana (PETIT),Loanda (FALKENsT.). Observé sur une mare près de
Pointe-Noire; 1 (MALBRANT et MACLATCHY).

Écologie-Éthologie. - Le Cormoran du Cap n'est, vers l'embouchure du Congo, qu'un migrateur


temporaire, qui ne niche pas dans l'Ouest africain. _
On sait qu'il niche en colonies sur les côtes du Sud Afrique, sur des !lots rocheux en pleine mer et
toute l'année (ROBERTS).

Gen. ANHINGA BRISSON, 1760 (1)


Anhinga rufa rufa (LACÉPÈDE et DAUDIN). - Anhinga du Sénégal

Plotus -rufus, LACÉPÈDE et DAUDIN, 1802, in BUFFON, Hist. Nat. Ois., XVII, p.
81 (Sénégal). Fig. : TEMMINCK. Pl. color., pl. 380.
Syn. Plot us Levaillanti auct.
L. : 845-880; A. : 32045; Q. : 22045; T. : 41-45; B. : 74·84. Bec brun olive, dessous
jaunâtre. Pattes noirâtres et grises. Iris jaune.
cf. - Dessus de la tête et derri.ère du cou, d'un brun roux sombre mélangé de
noirâtre. Une bande, partant du dessous de l'œil et se prolongeant sur les côtés du cou,
blanche, parfois soulignée de noir. Milieu du dos et croupion vert sombre brillant.
Les plumes des deux côtés du manteau, ainsi que les couvertures des ailes, quelques
unes des secondaires et les scapulaires, qui sont très allongées, noires, avec une bande
blanche longitudinale au nùlieu de chaque plume. Primaires et queue noires. Les
rectrices médianes barrées transversalement en V. Gorge fauve pâle, passant au
roux. Poitrine vert noirâtre brillant, ainsi que le reste du dessous.
Q. - La Q adulte a la gorge plus pâle et la partie postérieure du cou, roux au lieu
de brun foncé. Le manteau est brun. .
Chez le jeune, le cou en arrière est brun, le reste blanc. Poitrine d'un brun doré
pâle ou blanchâtre.
Œufs. - Trois à quatre œufs, allongés, d'un vert très pâle, sans la surface couverte
de chaux. 50,S-54 X 36·37.
Distr. géogr. - Du Sénégal et de l'Éthiopie au cap de Bonne-Espérance, sur toutes
les rivières et lacs. .
L'Anhinga du Sénégal est bien connu des Européens vivant en Afrique. On le trouve
sur tous les fleuves, rivières et lacs de l'Ouest africain.
On a des spécimens du Sénégal : signalé (M. ADANSON, DELAROQUE, DELBRUCH,
RIGGENBACH); Guénoto (BouET); - du Soudan : Senoudebou (BOUET); Niger Moyen,
VII, VIII (BATEs); Mopti, V. Tombouctou, VII (H. MADSEN); cercIe de Mopti (ROUSSE-

(1) Certains auteurs considèrent que ce genre doit former une famille distincte.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 83

LOT); lac Débo, rivière Bani, VI (BOUET). - de l'Ouest-Tchad : Bornou (FRANCIS);


Kalkala, IV (GOLDING); - en Nigeria du Nord : Niger, VIII, XI (FORBES); Egga
(FERRYMAN); Jebba, Tatagou (HUTSON); Lokodja, Loko, V (HART.). - de Gambie
anglaise: Bathurst (REND.) et sur tout le parcours de la Gambie (HOPKINSON). - de
Casamance : Bignona, V (I.F.A.N., Dakar). - en Guinée portugaise : Bissao (VER-
REAUX); - en Guinée française: sur le Niger (KLAPTOCZ). - Au Libéria : rivières
MatTa et Junk (BÜTT); riv. Junk, fleuve ,Cavally, VI; un exemplaire obtenu à Pata,
sur rive gauche du Cavally, 1 (BOUET). - En Côte d'Ivoire: Bingerville, Bocri, Jack-
ville, lagune Ébrié, lagune Lahou, fleuves côtiers, fleuve Comoé; sur les affluents
Bandama, Férédougouba, Baoulé, Bagoé (BOUET, MILLET-HoRSIN); lagune Potou,

Fig. 12. Anhinga rufa (DAUDIN) [d'après BANNERMAN]

VII (THIBOUT); observé lagune de Orand-Bassam (W. LOWE); Pimé, fleuve Cavally, II
(I.F.A.N.); - en Gold Coast: réservoirs de Sekondi en saison sèche; - au Togo:
Kratchi, IV, V (ZECH.); - du Dahomey: Agouagon (Ouémé), Atchéribé (Zou), Karimama
(Niger) [BOUET]; - en Nigeria du Sud: Badagry-District d'Epe (F. ROBERTS); Ondo
et Ward provinces, lagunes de Lagos, l, réservoirs d'Ibadan, XII (BROWN). - au Carne-
roun : signalé (RcHW.); au pied du mont Cameroun (riv. Moungo) [YOUG]; lac Ba-
rombi, l, IX (SERLE); - au Gabon et au Moyen Congo: Les Échiras (R. P. BULÉoN);
riv. Camma (DU CHAILLU); confluent de l'Ogooué, XII (MARCHE) [Plotus Levaillanti];
Ogooué, lac Onangué, Jougavisa, XII (MARCHE et COMPIÈGNE); M'Borna (LUCAN et
84 G. BOUET
PETIT); N'ganciu, VII, Alima Lékéti, I (BRAZZA); Fernan Vaz, Ogooué, N'gounié
(MACLATCHY); Chinchonxo (FALKEN5T.). - de l'Oubangui-Chari: Haut Mbomou, XII
(BLANCOU); Bangui, X, Bas-Oubangui, pays des Afourous, nids avec jeunes, VIII, IX
(DYB.); - du Tchad: cours d'eau du Centre africain (MALBRANT). Sur le lac Tchad
(ALEXANDER, MALBRANT). Signalé par PtCAUD (Plotus Levaillanti). .
Êcologie-Êthologie, - Moins commun que le petit Cormoran ~cain,l'Anbinga se rencontre cependant
sur tous les grands fleuves, rivières et lacs, mais il lui faut une certaine profondeur d'eau. Il ne capture
en effet le poisson, son unique nourriture, qu'en plongeant et en restant sous l'eau assez longtemps.jusqu'à
ce qu'il ait pu transpercer sa proie, de son bec long et pointu comme une épée. Comme le Cormoran,
l'Anhinga passe souvent les heures chaudes de la journée sur un arbre mort surplombant la rivière en
plein soleil, les ailes étendues.
Dans l'eau il est souvent entièrement immergé ne laissant hors de l'eau que son long cou et, s'il est
alerté, ne laissant que le bec à la surface. Il nage avec lenteur et préfère plonger que de s'envoler à l'approche
d'une pirogue.
Il avale toujours sa proie à la surface de l'eau, après avoir lancé en l'air le poisson qu'il absorbera tête
première. Il lui arrive d'avaler des poissons de forte taille (150 à 170 mm) de longueur, ce que lui permet
la possibilité d'extension de sa gorge et de son cou (CHAPIN).
Ces oiseaux sont sans doute soumis à des migrations locales, tout au moins dans certaines régions, car
ils disparaissent sur certains fleuves quand les eaux sont .basses. CHAPIN ne les a plus rencontrés au début
de juillet et ils ne sont réapparus que cinq mois plus tard à Faradje (Congo belge).
La nidification a lieu en août-septembre et les oiseaux nichent en colonies, sur de grands arbres, souvent
situés au milieu des villages ou le long des cours d'eau, et où ils se trouvent en compagnie d'Aigrettes et
de Vautours.
Le nid est fait de branchettes maintenues et liées par des plantes d'eau. Dans le Bas Oubangui, DYBOWSKI
a observé des colonies nichant en septembre sur des fromagers. Au Fernan Vaz, au Gabon, au-dessous de
l'équateur, AsCHEMEIER a récolté un jeune en duvet au commencement d'août ce qui laisse supposer
que le début de la nidification a lieu en fin juillet.

Famille des FREGATIDAE. - Frégatidês (Frégates)

Oiseaux océaniques alliés aux Cormorans par leur bec terminé en hameçon, leurs
pattes courtes, leurs pieds palmés et leur plumage noir. Ils en diffèrent par leurs longues
ailes, leur queue fourchue de douze rectrices. Ils présentent une petite poche sous la
gorge et leur taille est beaucoup plus grande. Ils capturent leurs proies à la surface
de la mer sans plonger comme les Cormorans. Ils s'emparent des proies des autres
oiseaux de mer en les poursuivant jusqu'à ce que ceux-ci aient dégorgé leur capture
qu'ils attrapent au vol avant qu'elle ait atteint la surface de l'eau. Leurs nids analogues
à ceux des Cormorans sont composés de plantes herbacées et placés à terre ou sur des
buissons peu élevés. Ces oiseaux nichent en colonies sur des îles désertes et leur ponte
est en général de deux œufs.

Gen. FREGATA LACÉPÈDE, 1799


Fregata aquila (LIN.). - Frégate aigle
Pelecanus aquila. LINNt, 1758, 5yst. Nas., lOe éd., p. 133.
A. : cf 560-580. 9 : 590; Q. : rectrices les plus externes, 140; T. : 40; B. : 88·96.
cf. - Plumage de noces. Entièrement noir, y compris les ailes et leurs couvertures.
La tête à reflets brillants. Le manteau et les scapulaires lavés de vert métallique. La poi-
trine a des reflets violets métalliques. La poche jugulaire d'un rouge brillant.
9. - A la même teinte que le cf, mais, sous le pigment noir, on découvre une indica-
tion de la teinte pâle du collier et de la poitrine.
Œufs. - Nidifica tion à l'île de l'Ascension, mais œufs inconnus.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 85

La biologie de cette espèce est peu connue. On sait qu'elle niche sur un rocher de l'lIe de l'Ascension.
Elle ne semble pas remonter au nord de l'équateur et les naturalistes français qui ont prospecté avec soin
les côtes gabonnaises depuis une dizaine d'années ne l'ont pas encore signalée.

Distrgéogr. -Ile de l'Ascension d'où il rayonne à travers l'Atlantique sud.


La Frégate aigle de l'Ascension n'a été qu'une fois ohservée sur les côtes de l'Ouest
africain.
On doit au naturaliste PECHUEL LŒscHE, de l'expédition Falkenstein à Chin-
chonxo sur la côte du Cabinda portugais, d'avoir signalé cet oiseau en mars 1876.

Fregala magnificens Lowei BANN. - Frégate magnifique de W" Lowe

Fregata magnificens lowei, BANNERMAN, Bull. B. O. C., p. 12 (Sal Rei off Boa Vista,
île de Cap-Vert].

A. 615; Q. les rectrices les plus externes 470, les 'plus internes, 215; B. 123; T.
17,5. Une large poche jugulaire nue, lie de vin. Bec gris bleu. Jambes emplumées.'
Pattes et palmures brun noirâtre. Ces dernières très petites.

cl. Ad. - Presque entièrement noir, y compris les ailes et les couvertures, à reflets
brillants. Les plumes de la tête pointues et plus longues, celles du manteau lancéolées
et d'un pourpre métallique. Le dessous d'un brun noirâtre lavé de violet brillant.

Q. - A la tête, la gorge et le cou, bruns, la poitrine blanche, le ventre brun sombre.


Le dessus brun, noirâtre sans reflets métalliques. Les couvertures gris-brun pâle. Les
rémiges et les rectrices noires. Les dimensions de la Q sont plus grandes. Pas de poche
jugulaire chez la Q.
Œufs. - Nidification probablement sur les rochers arides qui entourent les îles du
Cap Vert, mais œufs inconnus.
Distr. géogr. - Iles du Cap-Vert et côtes de la Gambie.

Biologie. - Cette très grande Frégate, dédiée par BANNERMAN à W. LOWE, niche SUl un Ilot des Iles du
Cap Vert, mais on n'a jusqu'ici aucun renseignement sur son comportement au cours de la nidification.
C'est un puissant voilier qui vit beaucoup des proies d'autres oiseaux de mer plus faibles que lui. Comme
les Skuas il poursuit sa victime jusqu'à ce que celle-ci ait lâché sa proie ou l'ait dégorgée.
Cette Frégate est par suite de sa taille, de son formidable bec crochu, de ses ailes pointues et de sa queue
extrêmement fourchue, facile à reconnaître et les navigateurs des mers tropicales connaissent bien ce puis.
sant oiseau souvent rencontré par eux en haute mer.
Le Muséum de Paris ne possède pas de spécimen de cette Frégate.

FamiUe des PELECAMDAE. - Pélécanidés (Pélicans)

Cette famille renferme des oiseaux très grands pourvus d'un bec faible, allongé,
aplati et crochu à l'extrémité. La peau nue du dessous de la mandihule inférieure forme
une sorte de grand sac très extensible où les pélicans rassemblent, au cours de la pêche,
les poissons capturés pour les déglutir ensuite un par un.
86 G. BOUET

Gen. PELECANUS LINNÉ, 1758

CLEF DES ESPÈCES SUSCEPTIBLES D'tTRE RENCONTRÉES DANS L'OUEST AFRICAIN


1. Les plumes frontales se terminant à la base du culmen en une ligne
concave. Le rachis des primaires d'un brun sale en dessus ne deve-
nant blanc que près de leur base. Teinte générale gris cendré. Le
dos rose lilas '" '" . rufescens,
- Les plumes frontales se terminant en pointe à la base du culmen,
Le rachis des primaires est entièrement blanc.. . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
2. Dimensions élevées. Ailes au-dessus de 700 mm chez r!, 640 mm
chez r!. Bec au-dessus de 420 mm chez 'i', 290-400 mm chez r!. onocrotalue,
- Dimensions plus faibles. Ailes au-dessous de 700 mm chez r! et de
640 chez Ci? Bec au-dessous de 420 mm chez r! ,240-330 chez 'i' o. rOBeUB.

Peleeanus rufescens Gl\1ELIN. - Pélican gris cendré

Pelecanus rufescens GMELIN, 1789, Syst. Nat., I, part. 2, p. 571 (Ouest africain).

Fig. : P. Z. S., 1868, pl. 26.


L. : 1370; A. : 560-625; Q. : 180; T. : 80-85; B. : 295-365. Bec blanc jaunâtre avec
la pointe orange. Poche couleur chair ou bleuâtre avec veines jaunâtres. Pattes blanc
jaunâtre. .
cr 9. - Plumage de noces. La teinte générale est d'un gris pâle. Le dos et le croupion
de teinte vineuse. Les côtés de la face, la gorge et tout le dessous, blancs. Le ventre
lavé de rosé. Une crête occipitale, gris brun cendré chez les deux sexes. Les primaires
sont noires, les secondaires brun cendré, largement bordées de grisâtre. Vingt rectrices
d'un gris cendré, avec le rachis des plumes noir.
Les jeunes sont brunâtres, le dos et le croupion blanc, même chez les individus qui
semblent adultes.
Plumage d'éclipse: Les teintes rosées du bec et du dos disparaissent. La poche gutu-
rale prend une teinte jaune sale. La tête et le cou sont blanc grisâtre.
Œufs. - Deux à trois œufs. Blancs couverts de chaux. 80 X 55,5.
Le Pélican gris est assez commun dans l'Ouest africain, sur les côtes, sur les grands
Reuves, les lacs et s'avance parfois assez loin de son biotope habituel.
On a des spécimens du Sénégal: il a été signalé (ROGER, VERREAUX), presqu'île du
Cap-Vert, XII, juv. Sébikotane, II, juv (en duvet, [tF.A.N., Dakar], - du
Soudan : Niafounké, VI, Mopti, lac Débo (H. MADSEN); lac Débo, VI (BOUET); Mopti
par bandes de 30 à 40, VUI (GUICHARD); Niger (BATES); - à l'ouest du Tchad :
Bornou (FRANCIS); Kalkala, V (GOLDING); - en Nigeria du Nord: Egga, X (FRAs.);
Niger (FRAS., BAIKIE); Jaussokoa, Rara, Sokoto (HART); Sokoto, I, n, III, nids (SERLE) ;
nids à Birum et Jamaare, Il (HUTSON); Kano (H. MAnsEN) ; - en Gambie anglaise :
signalé (REND.); HOPKINSON le dit commun sur la Gambie, nids en XI; - en Casa-
mance : MACLAUD signale des nids de ce Pélican près de Ziginchor; - au Sierra Leone:
Sur la rivière Rokelle (W. LOWE); Kichons (district de Port Loko) [GLANVILLE]. -
de la Gold Coast : lagune de Keta en saison sèche (HOLMAN) ; - au Dahomey : en
captivité à Ouidah (Docteur MILLET-HoRSIN) ; - au Cameroun : Massaké, Mémé
(SJSOT); Kribi (GOOD); Missellele (CH. YOUNG); - du Gabon et du Moyen Congo :
signalé (VERREAUX, FOSSE); Ogooué, lac Onangué (MARCHE et COMPIÈGNE); Zambi
(SACEGHEM); Bolornbi, Haut Congo, XII (BRAZZA); Kango sur le Como, rade de Port-
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 87

Gentil, embouchure de l'Ogooué (MARCHE); Fernan Vaz (Ashemeier); Brazzaville, VII


(DYB.); Mouila? VI (MACLATCHY); - de l'Oubangui-Chari : signalé douteux (BLAN-
cou); - du Tchad : sur le Chari et le Tchad où il est commun (MALBRANT).
Ecologie-Ethologie. - Le Pélican gris est plus commun dans l'Ouest africain que le Pélican Blanc
Il vit en colonies qui se rassemblent le soir pour aller passer la nuit sur les grands arbres des bords des
rivières ou à l'intérieur des villages de pêcheurs. On le trouve en compagnie, sur le même arbre, deMara-
bouts, de Cigognes épiscopales, de Vautours. Ce Pélican passe la majeure partie de la journée dans l'eau,
activement occupé à pêcher car son seul régime consiste en poissons, qu'il accumule souvent avant de

--:iP
Fig. 13 et 14. Pelecanusrufescens GM.; Pelecanus o. onocrotalus LIN.(d'après BANNERMAN)

les avaler, dans la poche suspendue sous la mandibule inférieure. La plupart du temps les grands arbres
des villages où ils passent la nuit servent aux Pélicans pour y nicher vers novembre. Ils s'y réunissent en
colonies et fréquemment Marabouts, et Vautours s'y installent à leur tour.
Fromagers et Baobabs abritent ainsi souvent d'importantes colonies qui vivent en bonne intelligence.
Quand les petits de ces divers oiseaux ont quitté leur nid, on voit leur succéder les Cigognes d'Abdim
qui s'installent à leur tour.
Sur la Casamance le docteur MACUUD a signalé près de Ziguinchor, au village d'Essyl d'importantes
colonies de Pélicans sur des baobabs. Sur chaque baobab il y avait toujours 5 à 6 nids avec 2 ou 3 petits.
Un village se trouvait au pied du baobab, et pas plus-le bruit que faisaient les Pélicans en claquant du
bec ou en battant des ailes au clair de lune, que les déjections des oiseaux, ne gênaient les habitants du
. village.
La période de nidification s'étend de novembre à avril dans l'Ouest africain. Les nids d'un diamètre
restreint pour le corps de l'oiseau est composé de branchettes sèches que le Pélican apporte dans son bec.
SERLE a noté la présence de nids d'Ibis ibis et de Marabouts sur des baobabs où étsient établis des
Pélicans. .

Peleeanus oneerotalua onoeretalus L. - Pélican blanc


Pelecanus onocrotalus, LINNÉ, 1758, 5yst ..Nat, lOc éd., p. 132 (Afrique).

L. 1400·1800; A. 600-720; Q. 170-200; T. 110-130; B. 1320-340. Bec gris, bleu


au milieu, jaune sur les côtés, la bordure ,le croohet· et une protubérance frontale de
mue ruptile rouges (ad.), ou bec livide (J.); partie périophthalmique nue rose jaunâtre
OIJ rougeâtre; patte rose orangé (ad.) ou brun cendré (J.); iris rouge ou brun.
cf 9. - Plumes occipitales longues, effilées, en huppe tombante. Les plumes du jabot
sont également allongées. 'Plumage rosé avec le jabot jaune d'ocre et les rémiges noires.
Le jeune oiseau est jaunâtre plus ou moins marqué de brun et de gris. Les rectrices
88 G. BOUET
sont souvent au nombre de vingt-quatre. CHAPIN considère Pelecanus Sharpei, Bar-
boza du Bocage, 1870, comme synonyme.
Œufs. - Non décrits.
Distr. géogr. - Lacs et grandes rivières du sud-est de l'Europe jusqu'à l'Inde. Séné-
gal (?). Nord-Angola, embouchure du Congo et peut-être le Stanley Pool.
Le Pélican blanc type, oiseau paléarctique se rencontre-t-il réellement dans l'Ouest
africain? Si les spécimens rattachés à Pelecanus o. onocrotalus, provenant soit de l'em-
bouchure du Congo, soit du lac Tchad appartiennent réellement à l'espèce-type, on
doit en conclure que le Pélican blanc migre en Afrique,
GOLDING a mesuré un grand spécimen qu'il rapporte à Pelecanus o. onocrotalus,
dont la largeur était de 1 574 mm, l'aile: 711 mm, le tarse: 147 mm et le bec: 460 mm.
Ce même naturaliste aurait observé cinq Pélicans sur une petite île du Tchad, appar-
tenant d'après lui à l'espèce européenne.
DUBOIS, pour un spécimen du Bas Congo « Sharpei », donne comme dimensions :
aile, 750 mm; bec, 400 mm.
Aucun des Pélicans observés par PETIT « par milliers » dans les lagunes près de
Landana, Massabé et Mayumba de mars à juin ne s'y rencontre plus actuellement. TI y
a lieu de rester réservé sur l'identification exacte des Pélicans vus par le naturaliste
français au Congo portugais. '

Peleeanus onoerotalua r08«;U8 GM. - Pélican blanc à teintes rosées


Pelecanus roseus GMELIN, 1789, Syst. Nat., l, pt 2, p. 570 (Manille, Philippines).

rJ 9. - La teinte générale de ce Pélican est exactement la même que celle de l'espèce


type. Il n'en diffère que par le nombre de rectrices, qui ne dépasse pas vingt-deux, au
lieu de vingt-quatre chez Pelecanus o. onocrotalus. Les plumes de la nuque formant
crête, sont plus longues que chez le rJ que chez la 9. Ce qui distingue surtout la sous-
espèce Pelecanus onocrotalus roseus, ce sont ses dimensions, qui sont les suivantes :
L. 1470; A. 630; Q. 160; T. 115; B. 344 (d'après ROBERTS, qui donne les dimen-
sions ci-dessous pour l'espèce type) : L. 1750-1850; A. 660·710; Q. 200; T. 127·142
B. : 413-450.
On voit que suivant les auteurs les dimensions varient dans des proportions notables.
Œufs. - Un ou deux. Subelliptiques. Blanc bleuâtre recouvert d'un enduit crayeux
blanc. 84,5-98 X 56,5-67.
Distr, géogr. - Est de l'Asie. Nil blanc. Côte du Sud Mrique. Hiverne dans les îles
de la Sonde et aux Philippines.
On a des spécimens du Sénégal: signalé (M. ADANSON, DELAROQUE); Dakar, juv. II
(I.F.A.N., Dakar); - du Soudan: lac Débo, rivière Bani, VI (BOUET); Cabara (H. MAD-
SEN); Gao, VIII (BATE'S); lac Débo, bandes importantes (ROUSSELOT); - de l'Ouest
Tchad : Kalkala (Wulgo) VI (GOLDING); Kereari (Bornou) VIII (GIBSON); Bornou,
XII, rare (WELMAN); - en Gambie anglaise : Daranka, VI (MARCHE); - de la Gold
Coast : lagune de Keta, bandes de 300 à 400 en hiver (HoLMAN); - au Togo : Kitta
(PLEss.) [Musée de Berlin]; - au Gabon et au Moyen Congo: Landana, Massabe,
Mayemba, III, IV, V, VI (PETIT). Signalé au Stanley Pool (SCBOUTEDEN); cours du Congo
(MALBRANT et MACLATCHY); - de l'Oubangui-Chari: sur le Chari (Duc de MECKLEM-
BOURG); - au Tchad: observé au Tchad (BOYD ALEXANDER); N'guigmi, Rig-Rig
(MALBRANT); pic de Ab Touyour (district de Mongo) (MALBRANT).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 89
Écologie.'tthlogie. - Le Pélican blanc rosé, plus petit que le Pélican blanc d'Europe et d'Allie est
moins commun c!;.ms J'Ouest africain que le Pélican gris.
C'est un oiseau plus sauvage que Pelecanus rufescens, et par ·suite plus difficile à tirer. On le voit
parfois au milieu de petites bandes de Pélicans gris mais il s'y trouve ordinairement seul. On l'a rencontré
en bandes souvent importantes sur le Niger (BATEs, Roussstor, MADsEN).
Personnellement nous avons pu en observer une bande d'une trentaine d'individus sur le lac Débo en
juin, pêchant en cercle près d'un banc de sable. Quelques individus étaient gris. S'agissait-il de jeunes de
cette espèce ou de Pélicans gris ~ Notre chaland était trop loin de ces oiseaux pour les approcher à bonne
portée.
Certains observateurs ont noté la présence simultanée de bandes des deux espèces côte à côte.
En dehors de la teinte générale blanche chez J'un, grise chez l'autre, on peut distinguer ces deux Péli-
cans l'un de l'autre par l'attitude plus dressée du Pélican blanc au repos et en marche.
Le vol du Pélican blanc est puissant et le bruit que produisent ses ailes s'entend de loin surtout quand
ces oiseaux volent par grandes bandes.
Très craintifs, s'envolant à une distance de 500 à 600 mètres dès qu'ils sont alarmés, ces Pélicans ne se
laissent jamais approcher à plus de 500 mètres.
On a peu de renseignements sur la nidification de cette espèce dans J'Ouest africain. Cependant on sait
d'après MALBRANT que le Pélican blanc niche sur le pic d'Ab Touyour (District de Mango) [Cberi-Tchad]
dont tout le cône granitique est couvert des déjections des nombreux Pélicans qui y nichent de décembre
à février. .
Ces oiseaux viennent sans doute de fort loin. Le lac Tchad ou le lac Fittri (ce dernier est à plus de 100 km
du pic) de même le Chari, en sont à une distance relativement considérable.

ORDRE DES CICONIIFORMES

Cet ordre renferme des familles qui paraissent très différentes les unes des autres
mais qui ont un certain nombre de caractères communs. Oiseaux en général de taille
élevée. Le bec est allongé, robuste, conique, pointu, ou en forme de sabot. Les narines
basilaires perforées, sont souvent peu apparentes. Les trois doigts antérieurs sont libres
à la base, le pouce bien développé sur le même plan que les doigts antérieurs ou réunis
par une membrane cutanée plus ou moins rudimentaire. Le tarse. est très long. Échas-
siers limicoles ou dulcaquicoles. Zoophages. Un nid. Oeuf unicolore. Nidicoles.

CLEF DES FAMILLES

1. Bec long et droit ou presque droit. . 2.


- Bec long et SOuvent courbé (sauf chez les Spatules) . Plegadidés.
- Bec pas très long mais comprimé et terminé par un crochet . Scopidés.
2. Bec robuste et long. pas très pointu à l'extrémité et pas profon-
dément évidé , . Ciconiidés.
- Bec plus mince et se terminant en une pointe aiguë et évidée . Ârdeidés.

Famille des ARDEIDAE. - Ardéidês (Hérons, Aigrettes, Butors)

Les Ardéidés ont le bec long, droit, pointu, robuste, avec des bords tranchants.
Les doigts antérieurs sont longs et grêles. L'ongle du doigt médian est lamelleux et
toujours denticulé sur son bord interne. Le doigt postérieur est présent; il porte un
ongle incurvé et très long. Les doigts antérieurs sont réunis à leur base par des palmures
très réduites. Le cou est généralement long et le corps fortement comprimé. Au vol le
cou est courbé en S.
90 G. BOUET

Gen. NYCTICORAX MOEHRING, 175~

- Aile dépassant 265 mm......................... nycticora%.


- Aile au-dessous de 265 mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . leuconotus;

Nycticorax nycticorax nycticorax (LINNÉ). - Bihoreau d'Europe


Ardea nycticorax LINNt, 1758, Syst, Nat., 10e éd., p. 142. (Sud de l'Europe.)

L. 525-560; A. 270-305; Q. 90-U5; T. 70·75; B. 65·75. Bec noir et lorum jaune


verdâtre (ad.) ou brun verdâtre (j.). Pattes jaune verdâtre. Iris rose fouge (ad.) ou brun
rougeâtre (j.).

Fig. 15. Nycticorax n, nycticorax (LIN). (d'après SCHOUTEDEN)

cr Q. - Bonnet et un peu arrière du cou, haut du dos et scapulaires, noir vert


brillant, avec 3 à 5 plumes très longues, étroites, blanches, tombantes à l'occiput.
Derrière et côté du cou, reste de la face supérieure et haut du flanc ardoisé clair. Aile
et queue gris cendré. Devant du front et de la joue et face inférieure blancs, cette
dernière depuis la poitrine nuancée de gris.
'Œufs. - Trois œufs au plus en Afrique. D'un bleu verdâtre pâle. 48 X 35.
Distr. géogr. - De la Hollande et de l'Allemagne jusqu'au Japon à l'est. Toute
l'Afrique, l'Inde et les îles de la Sonde.
En ce qui concerne les colonies françaises et étrangères de l'Ouest africain, voici le
relevé des exemplaires existant, ou ayant existé dans les Musées (Muséum de Paris et
musées étrangers), ou qui ont été signalés par des auteurs compétents:
Sénégal: Guénoto sur la Gambie; Maka Colibentan sur le Sandougou; Naies (BOUET); 0

signalé par DELARoQuE; - Soudan: Sénoudébou sur la Falémé (BOUET); lac Debo.
, V; Niafounké. V. (H. MAnsEN); Mopti. XII (ROUSSELOT); - Tchad ouest; Bornu
(FRANCIS); - Nigeria du Nord: signalé (HUTSON); Sokoto; un oiseau bagué en Hongrie
[oct.).
En dehors des deux bihoreaux bagués en Hongrie et en Russie relevés ici une
troisième reprise d'un oiseau bagué en Moravie (Tchécoslovaquie)] en V-49 a été
signalée SUT le Milo près de Kankan (Guinée française) en XI-49. [DEKEYSERj.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 91

Signalé en Gambie anglaise (BANN.); - ne figure pas sur les listes de Casamance; -
Guinée portugaise : Bissao (BAUD.); - n'est signalé ni en Guinée française ni en
Côte-d'Ivoire; - signalé par BANNERMAN de Sierra Leone; - au Libéria : sur le Cavally
(BOUET); -Côte de l'Or: Pays Fanti (USSHER); Cape Coast (BLISS);- ne figure pas parmi
les oiseaux du Togo ni du Dahomey; - Nigeria du sud: sur le Niger (FoRBEs); -
Gabon et Moyen Congo : Cap Lopez (Du CHAILLU); Ogooué (MARCHE et COMPIÈGNE);
Chinchonxo (FALK.); - Moyen Congo: Borna, I. (LucAN 'et PETIT); Congo (BRAZZA);
Kunungu (SCHOUTEDEN); Congo l, (MALBRANT et MAcLAT) ; - Oubangui-Chari :
bords du Chari, V, (Dr THIBOUT); Mbomou, 1 (BLANcou); - Tchad: Moussoro;
Fort-Lamy, XI, V, IX, ce dernier bagué en Russie; Fort-Lamy, 1, (MALBRANT); sur le
lac Tchad (ALEXANDER).

Êcologie-Êthologie. - Le Bihoreau d'Europe émigre en Afrique en traversant le Sahara (certains indi-


vidus tout au moins) ainsi que le prouve un spécimen, que nous avons eu en mains, et dont le squelette
encore muni des plumes de la tête, a été trouvé par la mission ZOLOTAREVSKY à 150 km au sud de Reggan,
le 6 avril 1935. Le cadavre était desséché, mais nous ne saurions dire E'il s'agissait d'un oiseau remontant
vers le Nord, ce que laisse à penser la date de la capture. Ce Héron vient grossir les rangs de la même
espèce que l'on peut rencontrer toute l'année dans l'Ouest africain où elle roche.
On a trouvé en Nigeria un oiseau bagué en Hongrie et enfin BucHANAM a capturé un adulte et un jeune
dans l'oasis de Bilma en septembre.
On sait que cet oiseau est très farouche, et ne se montre que la nuit, pour aller à la recherche de sa nour-
riture qui consiste en petits poissons, grenouilles, etc. Il s'éloigne peu de l'eau et reste caché pendant le
jour dans les arbres et buissons bordant rivières et marigots.
En Afrique, le Bihoreau niche en colonies et PETIT a observé à Boma à l'embouchure du Congo, nids,
adultes et jeunes en janvier.
En Europe, 4 œufs sont en général pondus dans chaque nid; en Afrique le nombre est restreint à 2 ou 3
au maximum. Le nid en Afrique est toujours au bord de l'eau dans les buissons bas; plus ou moins submergé
et dans les papyrus ou les roseaux (Phragmitej).

Nyclicorax (Calherodiu8) Ieueonotus (WAGLER). - Bihoreau à dos blanc

Ardea leuconotus WAGLER, 1827, Syst. Aoium, Ardea, nO 33. (Sénégambie.)

1. 540; A. rJ 253-262,9248; Q. 100-10; T. 72-74; B. 58-61. (Exempl. coll. PETIT.) Bec


noir. Partie nue devant l'œil jaune pourpré. Pattes et pieds jaune verdâtre. Iris rouge,
jaune chez juv.
rJ. 9. - Couronne, joues, manteau et dos, brun noirâtre. Une courte crête noire.
Les plumes cachent, en partie, une large tache blanche au milieu du dos. Les scapu-
laires ont leurs barbes internes également blanches. Les ailes et le croupion sont bruns,
les primaires et les rectrices ardoisées. Menton blanc. Gorge et cou, roux marron, plus
foncé al.\ niveau de la poitrine. Le reste du dessous brun. Ventre blanchâtre.
Œufs. - Trois œufs, blanc verdâtre pâle. 43-46,5 X 33-35,5.
Dist. géogr. - Du Sénégal au Soudan égyptien,à l'est et vers le sud, jusqu'au
Transvaal et au Natal.
Signalé du Sénégal : (DELBRUCK, DELARoQuE); - En Nigeria du nord : aurait été
identifié, avec doute, par Huston à Bunga (Bauchi plateau); - n'a été signalé ni en
Gambie anglaise ni en Casamance; - au Liberia : signalé (CHUBB); Buluma; rivière
Junk (BÜTTIKOFER); douteux sur rivière Cavally (BOUET); dans la « mangrove J) du lac
Fisherman (BÜTTIKOFER); - de Gold Coast: Boutry (PEL); Winneba (USSHER); -du
Togo, Bismarkburg (BÜTTNER); Kratchi, V (ZECH.); Kita, HI (SJOST.);- en Nigeria du
sud: W. Lowe l'a rencontré à Iju, près de Lagos; - du Cameroun : Mémé River
lSJOST.); Mungo (BUCHTS.); sur la rivière Dja (BATES).
Du Gabon et Moyen Congo; Doumé, 1 (M.); Loango (FALK.); Kanga, VII, VIII (MAL-
G. BOUET

BRANT, MACLATCHY). Mouiula; VII (ROUGEOT); Lukoléla (CHAPIl'o); Matadi (MARLE-


VELLE); Kwamouth (MALS.); j'ai des exemplaires des environs de Landana (PETIT).
Écologie-Éthologie. - Le Bihoreau à dos blanc est africain et a, comme son voisin le Bihoreau d'Europe,
des mœurs nocturnes que lui facilitent ses énormes yeux, communs à tous les hérons de nuit. Il vit dans
les palétuviers au bord de la mer, mais remonte le cours des rivières auxquelles le lie son genre de nourri-
ture qui est celle des Hérons. Il est aussi très farouche et peu de naturalistes ont eu l'occasion de l'observer
~~ -
BATES a pu obtenir un de ces Bihoreaux capturés dans un piège à canards placé par des indigènes. J'ai
eu en mains quatre de ces Bihoreaux, provenant des collections faites à Landana par L. PETIT,qui ne fait
aucune allusion à sa biologie. Un nid a été trouvé en Nigeria du Sud, fin octobre; avec deux jeunes. Il était
placé dans un buisson à environ 100 mètres des bords du Niger et composé de branchettes plus ou moins
mal assemblées.

Botanrus s. steHaris (LINNÉ). - Butor d'Europe


Ardea stellaris LINNÉ, Syst. Nat., lOe éd., 1758, p. 144. (Europe.)
Fig. : Brith DRESSER, Birds of Europe, VI, pl. : 403.
L. 650·760. A. 315·350; Q 950-130; T. 90-100; B. 65·74. Bec brun à base jaunâtre,
lorum pattes et iris vert jaunâtre.
cf. Q. - A peu près entièrement roux jaunâtre clair. Bonnet occipital noir à plumes
. allongées légèrement teintées de jaunâtre. Dos, scapulaires et cubitales avec des larges
bandes et des petites taches irrégulières noires.
Gorge blanc jaunâtre, avec une ligne médiane de marques brunes, et limitée sur les
côtés par une moustache descendante noirâtre. Cou et plumes du jabot assez allongées,
rayés transversalement de brun noirâtre avec de longues bandes roux brun et noirâtre.
Face inférieure roux jaune pâle tacheté longitudinalement de noirâtre. Rémiges et
susalaires antérieures roux marron barrées de noirâtre, reste des sus-alaires brun noir.
Rectrices tachées de noirâtre. La femelle est un peu plus petite que le mâle. Le jeune
a des teintes plus claires et pluë ternes avec le bonnet et la moustache brun foncé.
Œufs. - 3 à 5 subelliptiques. 50 X 37. Jaune brunâtre pâle, gris roussâtre ou isa-
belle.
Distr. géogr. - Niche en Europe jusque vers le 600 latitute nord. En Russie jusqu'au
Caucase et la mèr Noire, la Mandchourie et l'est de la Sibérie. Tunisie, Algérie, Maroc.
Hiverne en Afrique tropicale, de l'Éthiopie jusqu'au Congo belge, très rarement en
Afrique occidentale.
Écologie-Éthologie. - On n'a jusqu'ici rencontré le Butor d'Europe, dans l'Ouest africain, qu'en
Nigeria, où il a été récolté en octobre (L. BROWN). Un second spécimen aurait été tué dans la province
de Kano.
Le biotope préféré du Butor en Europe comme en Afrique est le même c'est-à-dire qu'il vit en bordure
des marécages dans les roseaux où il trouve la nourriture qui lui convient.

Gen. TIGRIORNIS SHARPE, 1895


Tigriornis lencolopha (JARDINE). - Butor à crête blanche
Tigrisoma leucolopha JARDINE, 1946, Ann, Mag. Nat. Hist., XVII, p. 86. (Ouest
africain).
L. 720·750; A. cf 256-271, Q 240-70; Q. 110-25; T. 73·83; B. cf 97·110, Q 80.90,
(BATES). Bec noir, mandibule inférieure en partie verte, partie 'nue de la face verte.
Pattes, doigts, brun verdâtre en avant, jaunes en arrière. Iris jaune verdâtre.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 93

Œ. - Couronne noire avec le;; plumes longues, cachant en partie, la longue crête
blanche occipitale. Toute la partie supérieure, joues, cou, couvertures de l'aile, noirs,
mais barré largement de .harnois clair. Les primaires sont bleu noir terminé de blanc.
Les longues plumes. à la ase du cou et tout le reste du dessous cannelle, les plumes
barrées de blanc avec la base noirâtre. Les rectrices noires barrées de chamois.

9. - Les plumes noires du dessus sont barrées par une beaucoup plus étroite bande
chamois que chez le Œ. Le dessous est cannelle rosé. . 0

Chez les jeunes, le duvet persiste, longtemps, leur teinte générale est plus roussâtre
et les plumes barrées de noir.
Œufs. - Nidification inconnue.
Distr. géogr. - Ouest africain, depuis Sierra Leone jusqu'au Bas Congo au sud,
à l'est jusqu'au nord-est du Congo belge. (Région de la forêt hygrophile).

Fig. 16. Tigriomis leucolopha (JARDINE) [d'après BATEs]

Dans les colonies de l'Ouest africain, il n'est signalé que dans la grande forêt hygro-
phile ou dans ses abords immédiats; - au Sierra Leone: Waterloo (HOUGHTON); -
du Liberia: signalé (CHUBB); Bulama; Mesurado; XI; Dou riv, (BÜTT.); en captivité,
jeune capturé en XII, 1923, sur rÎvière Junk, près Paynesville. (BOUET); - en Côte-
d'Ivoire : lagune Potou, XII, l, II (Dr THIBOUT); - en Côte de l'Or: Boutry (PEL.);
Denkera (USSHER); - Togo : Akposso, XII. (BAUM.); - Dahomey : Petit Popo.
(KURZ.); - Nigeria du Sud: Old Calabar [Jard.}; Old Calabar, Lagos. (MANN.); -
Cameroun : Yaoundé (ZENKER); Victoria. XI (PREUSS); Mungo. VI, (BUCHK.); Victoria
(Boyd ALEXANDER); rivière Dja, (BATES); forêt du Cameroun. (REIS).
. Gabon et Moyen Congo: Ogooué (ANsELL.); Loango (FALK.); les Echiras (BULÉON);
Lambaréné. XI. (MARCHE); rio Louemba. juv. VII (Luc. et PETIT); MALBRANT et
MACLATCHY l'ont en outre signalé du Mayumbe belge (Dr DUBOIS); de Lukolela
(BELLEFROID); environs de Libreville (Dr CHRISTY); et à Kango.
Écologie-Éthologie. - Le Butor à crête blanche est un Ardéidé africain dont l'aire de répartition est
limitée Il la forêt hygrophile occidentale et orientale. Il ne s'aventure en dehors qu'en suivant les galeries
forestières des rivières, et fort peu loin de leur embouchure. Au Libéria j'ai gardé vivant près d'un mois
un jeune encore en duvet que je nourrissais de petits poissons et de grenouilles. Cet oiseau ne devint jamais
familier et se cachait dès qu'on approchait de lui. On cite cependant un oiseau en captivité devenu très
apprivoisé.
Le Butor africain est très sauvage et peu de naturalistes l'ont observé dans la nature. On sait qu'il se
tient immobile Il peu de distance des bords d'une rivière ou d'un marals.guettant toute proie passant à sa
portée.
94 G. BOUET

On a des exemplaires de toutes les colonies sur lesquelles s'étend la grande forêt hygrophile, ainsi
que nous le signalons plus haut. D'après BÜITIKOFER,le cri du Butor africain, très profond, rappelle celui
du Butor européen et s'entend surtout la nuit. Sa nourriture consiste en araignées, sauterelles, lézards,
crabes de rivière, grenouilles. Une femelle tuée en mai par BATEs à Efoulan (Cameroun) contenait des
œufs approchant de la maturité. Le nid du Butor africain ne nous est pas connu.

Gen. BUTORIDES BLYTH, 1852


Butorides striatus atricapillus (AFZ.). - Héron à tête noire

Ardea atricapilla AFEZLIUS, 1804, Kongl. Veto Akad. Handl. Stockh., XXV, p. 264
(Sierra Leone)

L. 420; A. 170-177; Q. 65; T. 45:48; B. 61·62 (BATES). Bec à mandibule supérieure


noire, inférieure jaune. Pattes et doigts bruns, dessous des pattes jaune.
d 9. - La couronne et la crête qui s'étend sur la nuque, d'un vert bouteille
brillant. Les plumes allongées du dos, les scapulaires, les couvertures de l'aile et les
rectrices vert brillant. Les couvertures de l'aile sont bordées de blanc ou 'de chamois.
Les primaires gris ardoisé. Le cou et le dessous du corps plus sombre sur les côtés de
la poitrine. Le menton et une longue bande longitudinale sur la gorge, blancs, cette
dernière barrée de roux brun. Une petite bande noire sur les joues, surmontée, au
niveau de I'oreille, par une plus large bande blanche qui passe au dessous de l'œil et
se termine au niveau du culmen.
Œufs. - Trois œufs. Bleu vert. 36-40 X 27,5.29.
Distr. géogr. - Toute l'Afrique tropicale et jusqu'à l'Air, au Nord.
Sénégal. (M. ADANSON) 1804. Rufisque III (M). Naies. Maka Colibentan ,Guénoto
(BOUET). Signalé (MADTZAHN, MARCHE, RIGGENBACH). Commun sur le Beuve Sénégal
(BOUET). Région de Leybar, IX. Nèma Niombato, VIII. Messirah, IX (l.F.A.N.). -
Soudan. Kabara, IX (H. MADSEN). Signalé cercle Mopti (RoUSSELoT). Satadougou,
Senoudebou (BOUET). Sud-ouest Tahoua, VI (BATES). Sofora, VI (LF.A.N.). - Tchad
(Ouest). Zaria, province de Bornu. Nigeria du Nord. Schounga (FERRYMAN). Loko
(HART.).
Gambie anglaise: Bathurst, VIn (REND.). Dans la mangrove du fleuve Gambie.
- Casamance. Signalé (VERR.), Kolda (BOUET). - Guinée portugaise, Bissao (VERR.).-
Guinée française. Conakry (Berl. Mus.). Dabola, XII (KLAPTOCZ). - Sierra Leone.
Signalé (AFZ.). Yatward island (W. LOWE). - Libéria. Grand Cape Mount, Junk
River, Sulima River (BÜTT.), Monrovia, rivière Dou, rivière CavaJly. rivière Mesurado
(BOUET). - Côte-d'Ivoire. Bandania (LOWE). Lagune Potou, VII (Dr THIBOUT).
Iackville, VI, 'lagune Ebrié. Fleuves côtiers : Comoë, Bandama (BOUET, MILLET-
HORSIN). - GoldCoast : signalé (PEL). Volta, II (GIFF.). Cape Coast (HIGGINS).
Denkera, Volta (USSHER). Koumassi (LJ.GDEN), _Wassa (BURT.), Accra (J. SMITH.
REICHW.). - Togo: signalé (KURZ), Kirikry, II (KERTS). Signalé commun au Bas
Togo (MILLET.HoRSIN). Dahomey: récolté en 1894 (DYB.). Agouagon (OUÉMÉ), -
Atcheribé (Zou.). Karimama (BOUET). . -
Nigeria du Sud: Burutu (KEMP). Lagos (MANN.). Vieux Calabar (JARD.). - Cameroun:
Sonsak, VI. Ngobilo, IV (REIS.). Victoria (BOYD ALEXANDER). Bimbia (REICHW.).
Victoria (PREUSS.). .
Gabon et Moyen Congo: Camma (DU CHAILLU). Loango (FALK.). Landana, Chiloango
(Luc. et PETIT). Lac Onangué (MARCHE et COMPIÈGNE). Lac Silé, XII (MARCHE). Madi-
ville, IV. N'ganciu, V (BRAZZA). Zambi, XI, XII (SACEGHEM). Brazzaville, VII et VIII
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 95

(DYB.). MALBRANT et MACLATCHY le signalent comme relativement commun et l'ont


obtenu à N'gabé, XI, Kango, let Booué, II. -Oubangui-Chari: Mbomou, XII (BLANcou).
Zémio, V (BOHNDORFF). Rapides de Bangui, 1 (DYBOWSKI). Tchad: signalé du Tchad
(BANN.). Fort-Lamy. Chari (MALBRANT). .

Écologie-Éthologie. - Le petit Héron à dos vert est fort répandu dans tout l'Ouest africain où on le ren-
contre sur la plupart des rivières, mais aussi jusqu'au sud de l'Air, tout au moins quand la courte saison
des pluies remplit et transforme en marais les dépressions du sol. De mœurs plus ou moins nocturnes,
il vit surtout dans les zones de palétuviers et grimpe avec facilité sur les branches et racines de cet arbre,
mais se cache dans les roseaux pendant lejour, Il niche en colonies souvent composées d'une dizaine de
couples, et établit son nid à une hauteur de 2 mètres environ sur une enfourchure de palétuvier. Le nid
est composé de petites branchettes à peine réunies entre elles laissant apercevoir les œufs au nombre de
deux ou trois, mais le nid est en général inaccessible par suite de sa situation au-dessus de la vase où s'en-
foncent les palétuviers.
On cite cependant des colonies établies sur des arbres (mimosas) en Gambie. L'époque de la nidification
varie : en octobre au Libéria (BÜTTIFOKER); août-septembre en Gold Coast (REICHENOW).
La nourriture de ce Héron consiste en petits poissons, batraciens, crustacés. Il est trés friand des Périoph-
thalmes, ces curieux poissons africains qui passent une partie de leur vie sur la vase, où ils courent en sau-
tillant, grâce à leurs nageoires pectorales dont ils se servent comme le font les phoques de leurs membres
antérieurs.
Un biotope qui est familier à ce Héron est celui des larges fleuves à inondation annuelles comme le Niger
ou le Congo, ou pendant la période du retrait des eaux il trouve une abondante nourriture.
Au sud-ouest de Tahoua, dans la zone à mimosées, BATES, en juin a observé une fois cet oiseau, une
femelle, dont l'oviducte renfermait un œuf dont la coquille était brisée et qui vraisemblablement avait
son nid sur un mimosa.

Gen. ARDEÜLA BOIE, 1822


Ardeola ralloides (SCOPOLI.) - Crabier chevelu
Ardea ralloides SCOPOLI, 1769, Annus l, Hist. Nat., p. 88 (Carniole)
Syn. Ardea comata auct.

L. 440-490; A. 210-235; Q. 80-90; T. 55-60; B. 64-70. Bec bleuâtre à pointe noire


avec lorum jaune verdâtre (adulte) ou brun verdâtre à base jaunâtre et lorum verdâtre
(jeune). Pattes jaune verdâtre (adulte) ou gris verdâtre (jeune). Iris jaune.
cf 9. - Plumage de noces. Bonnet et haut du derrière du cou à plumes très allon-
gées, jaunâtres, rayées de noir, avec une touffe de plumes plus longues et effilées,
blanchâtres à bordure noire, tombant jusqu'au dos. Cou jaune roussâtre, plus clair
devant, surtout à la gorge qui est blanchâtre, plus roux aux longues plumes de la base.
Haut du dos et scapulaires d'un roux vineux ou rougeâtre, les dernières plus claires et
jaunâtres sur le bord, ainsi que de longues plumes décomposées et filiformes, latéro-
dorsales, retombant sur les ailes et la queue. Reste des faces supérieure et inférieure, à
partir de la poitrine, rémiges et rectrices blancs, les cubitales et les sus-alaires lavées de
jaunâtre ou de .roussâtre. Les plumes ornementales sont moins allongées après la
période de reproduction.
Œufs. - Quatre à six œufs. En Europe et en Afrique, en général, quatre à six
œufs, bleu verdâtre. 44 X 34 (ROBERTS).
Distr. géogr. - De l'Algérie au Cap. Madagascar. Nidifie dans le sud de la péninsule
ibérique, le Bas Danube, la Russie du Sud, la Perse et aussi en Afrique.
Sénégal. Pont. IV (MARCHE). Naies, Maka Colibentan. Guénoto (BOUET). Signalé
(ADANSON). SangaIkam, 1 (LF.A.N.). Sur le fleuve Sénégal, très commun (BOUET). -
Soudan. Bamako, VIII (Dr THIBOUT). Mopti, XII et 1 (BATES). Bamako, IV. Kabara,
IX (H. MADSEN). Commun cercle de Mopti entre VIII et II (ROUS~ELOT). Satadougou,
96 G. BOUET
Sénoudébou (BOUET). Sur le Bani, VI (BOUET). Lac Debo, VIII (I.F.A.N.). - Tchad
ouest. Bornou (FRANCIS). Signalé en 1 (GOLDING). Kalkala. - Nigeria du Nord: Gwa-
ram, IV, province de Kano. Sur le Niger, V (HUTSON). Sokoto.
Gambie anglaise: signalé (REND.). Commun dans les zones des palétuviers d'après
HOPKINSON. - Casamance: signalé (VERR.). Kolda (BOUET). - Guinée portugaise:
Bissao (VERR.). - Guinée française: n'est pas signalé en Guinée française où il existe
certainement. - Sierra Leone: Sulima, Il (DEMERY). District de Karina (THOMPSON).
- Libéria : signalé par tous les auteurs. - Côte-d'Ivoire : très commun lagune
Ebrié, lagune de Lahou, fleuves côtiers : Comoé, Bandama. Haute Côte. rivière et
marigots (BOUET, MILLET-HoRSIN). Pimé, fleuve Cavally. juv. (I.F.A.N.). - Côte
de l'Or: Accra, IX (REICHW.) (SMITH). Fanti (USSHER). - Togo: Kitta (PRESSING).
Signalé rare (MILLET·HoRSIN) au Bas Togo. - Dahomey: Porto-Novo, récolté 1894
(DYB.) lagune Bas Dahomey. Lac Ahémé. Agouagon (OUÉMÉ), Atchéribé (Zou), Kari-
marna (BOUET). .
Relativement commun dans les palétuviers en Nigéria du Sud. - Serait rare au
Cameroun où BATES ne l'a rencontré qu'une fois. - Gabon et Moyen Congo: bords
de la Lukanga, Zambi, (SACH) Landana (LUCAN et PETIT), Fernan Vaz, VIII (As CHE-
MEIER). Pointe Noire, 1 (MALBRANT et MACLATCHY). Stanley Pool et Borna (SCHOUT.).
- de l'Oubangui: Fort Archambault l, XII (BLANCOU). - Tchad. Lac Tchad (BATES).
Fort-Lamy, IX, X (MALBRANT).

Écologie-Êthologie, - Le Crabier chevelu est relativement assez commun dans l'Ouest africain et il
est plus facile à observer que la plupart des Ardéidés. Iln'est pas également répandu dans nos colonies et,
au Cameroun, BATES dit ne l'avoir rencontré qu'une fois sur le Noun.
Pendant l'hiver, les oiseaux migrateurs appartenant à cette espèce arrivent d'Europe et se joignent aux
séd entaires africains.
Des Crabiers chevelus, bagués en Yougoslavie, ont été repris en Nigeria. La nourriture en Afrique
consiste en petits animaux aquatiques, crabes, grenouilles, mollusques, insectes, et il est curieux d'ohser-
ver Ia façon dont cet oiseau détend son cou en tirebouchonnant pour saisir sa proie.
Il est moins fréquent sur les plages de l'océan et dans les zones à palétuviers que l'espèce précédente.
Le nid est placé dans les buissons bordant les marais. Sur le Niger, BATES, ROUSSELOT, GUICHARD,
MADSEN ont observé le Crabier chevelu et ont constaté que certains de ces oiseaux nichent, alors que d'au-
tres arrivent en août et repartent en février sans nicher.

Gen. BUBULCUS BONAPARTE, 1854-


Bubuleus ibi8 Ibis (Lns.). - Garde·Bœufs ou Pique-Bœufs

Ardea ibis LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 144 (Égypte)

L. 460-470; A. 240-255; Q. 90-97; T. 78-85; B. 55-60. Bec et lorum jaune. Pattes


jaunes (adulte) ou noirâtres (jeune). Iris jaune. .
c5 Q. - Plumage de noces. Blanc pur avec des plumes longues, effilées, tomban-
tes, roux rouge, sur le dessus de la tête et au bas du cou, fauve rougéâtre sur le
milieu du dos.
c5 Q. - Hiver. Comme au printemps, mais les teintes rousses moins vives, les
plumes effilées et tombantes plus courtes, celles du dos tombent après la période de
reproduction.
Œufs. - Trois à cinq œufs, d'un bleu verdâtre pâle. 50,5 X 30,5.
Distr. géogr. - Péninsule ibérique; de la Caspienne à la Perse, sud-ouest de l'Arabie,
ouest, nord-ouest de l'Afrique. Madagascar.
Air: Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); - Sénégal: Dakar, VI; voie ferrée (MILLET-
HORSIN); Sébikotane (BOUET); Naies; Y oupé; Tamba - Counda; Maka - Colibentan
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 97

(BOUET); très commun, signalé, (RIGGENBACH); route Dakar-Sébikotane, III; Sébiko-


tane, III; Hann, juv., XII; Popenguine, V; Hann, près Dakar, XII (I.F.A.N.); - Sou-
.dan: Mangou (THIERRY); Zinder, 1; Bamako, IV; Mopti, V; Cabara, IX (MADSEN);
lac Débo, VI (BOUET); Satadougou (BOUET); - Niger (BATES); Ségou, Ijuv. XII;
Mopti (l.F.A.N.); - Nigeria du Nord: Schonga (FORBES); signalé commun (HUTSON);
Haoussaland (HART.); - Tchad ouest : Bornou (FRANCIS); près du Tchad (GOLDING);
V à Kalkala.
Gambie anglaise: signalé (REND.); - Casamance: signalé (VERREAUX); Diatacounda,
VI (MARCHE); très commun, Kolda, Guénoto, Ziguinchor (BOUET); - Guhlée portu-
gaise: Bissao (BAUD.); -.Guinée française: signalé (KLAPTOCZ); Fouta Djallon (MA-
CLAUD); commun partout; - Sierra Leone: très commun (LOWE); - Libéria : dans
les rues de Monrovia, en saison sèche; dans les plantations d'hévéas (Cape Palmas)
XII, III, IV; plantations du Dou, II (BOUET); - Côte-d'Ivoire: Béoumi (Dr THIBOUT);
commun partout; lagunes Ébrié et Lahou; Comoé; Bandama; Bingerville (BOUET,
MILLET·HoRSIN); Béoumi (LOWE); San Pedro (THOIRÉ); Gold Coast: Ejura (Ashanti)
1 (LOWE); - Togo : Kratchi, XI et XII (ZECH.); signalé (Kuaz.); signalé commun
au Bas Togo: (MILLET-HORSIN) ; - Dahomey: lagunes du Bas Dahomey; Lac Ahémé,
Agouagon, Savalou, Parakou, Kandy, Djougou, Karimama (BOUET); Abomey; IV,
(NEWT.); - Nigéria du Sud: Iju (LOWE); Ibadan (HIND.); - Cameroun: Maroua,
IV (BATES); Rio deI Rey (JO:~lNST.); N'dian Mémé, VI et XI. (SJOST); Benito Riv.
(BATES); Douala et Yaoundé, IV (BLANcou).
Gabon : Diélé, XL (BRAZZA); ,Camma (DU CHAILLU); Mouila, Divenié, Mimongo,
(MACLAT) ; MALBRANT et MACLATCHY ont noté son arrivée à Kango en octobre et le
présence de petits groupes et d'isolés entre Booué et Lastourville, - XI; Moyen
Congo, M' Borna, I, Landana (1. et PETIT); Brazzaville (MALB. et MACLAT.); Manyanga.
(BOHND.); - Oubangui: près Bangui (ALLINE); Chari; Bambari, bassin de la Ouaka;
sur le Mboinou, Oubangui-Chari oriental; Bozoum, Oubangui-Chari occidental (BLAN-
cou); les Ouaddas, XII (DYB.); signalé du Tchad (PECAUD); Fort-Lamy (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - Le Oarde-bœufe se rencontre dans l'Ouest africain à peu près partout, mais il
se livre à des migrations locales saisonnières que tous les naturalistes ont observées. C'est ainsi qu'au
Libéria, dans la zone forestière, j'ai pu observer cet oiseau un an après la déforestation opérée pour la créa-
tion de plantations à caoutchouc. A Gédétabo, en décembre 1928, quelques couples seulement furent
observés; en mars, avril 1929, leur nombre s'était accru et j'ai compté plus de trente individus en une seule
. bande; ils avaient disparu en saison des pluies. L'année suivante ils revinrent et restèrent pendant la saison
sèche. Le soir, ils se réunissaient dans la plantation sur les jeunes hévéas qui supportaient 2 à 3 individus
par arbre; puis ce fut une nouvelle disparition pendant la période des pluies.
Je crois que ces oiseaux n'ont fréquenté les terrains nouvellement plantés en hévéas que par suite de
l'abondance des insectes vivant dans l'herbe, et qu'ils disparaîtront définitivement quand les hévéas auront
atteint leur croissance normale, et que leur ombrage aura fait disparaître l'herbe dans le sous-bois. En
effet, je n'ai jamais vu de Pique-bœufs dans la vieille plantation créée avant la première guerre, dont les
arbres en plein rapport empêchent l'herbé de pousser dans le sous-bois.
Le Pique-bœufs n'est jamais rencontré en grande forêt hygrophile. Il n'y trouverait pas les conditions
que requiert son alimentation. On sait qu'il aime à suivre les troupeaux au pâturage, car il trouve sous
les pas des animaux une multitude d'insectes en particulier des sauterelles, qui forment la base de sa nourri-
ture. Il ne dédaigne pas les tiques, fléau des troupeaux, qu'il attrape sur le dos des animaux que sa présence
ne semble pas gêner. Cependant CRAPIN dit ne jamais avoir trouvé de tiques dans l'estomac des Pique-
bœufs qu'il a autopsiés. MALBRANT et MACLATCHY l'ont observé sur le dos des buffles africains, et nous-
même sur des bœufs au pâturage. Soir et matin le Pique-bœuf se rend en bandes au bord de l'eau pour y
boire. Le vol est lent et s'effectue par ondulations gracieuses.
Les feux de brousse les attirent. Ils y attrapent insectes, lézards et petits mammifères fuyant le flêau
La nidification a lieu pendant les mois de la saison des pluies; en général sur de grands arbres et toujours
en colonies. J'en ai observé une colonie dans un diverticulum du Niger dans des roseaux avec d'autres
Ardéidés. Le nid est formé de branchettes et de racines, quelquefois de tiges de roseaux mal assemblées
J. A. /130081. "
98 G. BOUET

Gen. MELANOPHOYX SHARPE, 1894


Melanophoyx ardesiaca (W AGLER). - Blongios ardoisé
Ardea ardesiaca WAGLER, 1827, Syst, Avium, Ardea, nO 20 (Sénégambie).

cr
L. 495; A : 250-260, Q 237; Q : 85-95; T : 74-86; B : 61·68. Bec et pattes noirs,
doigts brun orange ou jaunâtres, iris brun sombre.
cr
Q. - Teinte générale d'un noir ardoisé. Les longues plumes ornementales de
la couronne, à la base du cou, et les scapulaires, ont la teinte plus franchement ardoisée.
Œufs. - Trois œufs de couleur bleu pâle. 46 X 32.
Distr. géogr. - Afrique tropicale, du Sénégal à l'Angola et du Haut Nil au Transvaa
et au Natal.
Sénégal : signalé (DEJ.BR.); signalé (DELAnoQuE); - Soudan : Gao, VIII (BATEs)
Mopti, XII (I.F.A.N.); - Nigeria du Nord: n'est pas signalé en Nigeria du Nord.
Signalé de la Gambie : (HOPKINSON) dans les palétuviers, et de la Guinée portugaise
(BANN.); - Casamance: Rivière de Bignona, III (BOUET); - Guinée française: Mala-
corée (MARCHE et COM.), XII; - signalé du Sierra Leone (BANN.); - Libéria : signalé
(BÜTT.); Estuaire du Mesurado (BOUET); Nana Kru (LOWE); - n'a pas été signalé
de la Côte-d'Ivoire; - signalé en Gold Coast (BANN.).; - Togo: Kitta (PLESSING);
marais de Zébé (MILLET.HoRSIN); - Dahomey : lagunes du Bas Dahomey et delta
de l'Ouémé (BOUET); - n'est pas mentionné par les auteurs en Nigeria du Sud; -
signalé du Cameroun.
Ne figure pas dans les listes du Gabon et du Moyen Congo; - Tchad: signalé
(MALBRANT) au lac Tchad.

Fig. 17. MelaTlophoy:c ardesiaca WAGLER (d'après SCHOUTEDEN)

Écologie-Éthologie. - Le Blongios ardoisé est assez peu connu en ce qui concerne sa biologie. On fait
qu'il vit ordinairement solitaire ou par couples •
.Cependant, GUICHARD, sur le Niger, a pu observer des bandes dépassant la trentaine, se livrer ensemble
à la pêche. Le même naturaliste a constaté que ces hérons déploient leurs ailes en avant pendant qu'ils se
livrent à la pêche pour obtenir sur l'eau une ombre portée qui leur permet d'apercevoir plus aisément la
proie qu'ils convoitent.
Ou ignore dans quelles conditions se fait la nidification dans l'Ouest africain. Au Kenya, des colonies
nidifiant ont été observées dans les roseaux et ambatch du bord des rivières et lacs.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 99

Gen. EGREITA BRISSON, 1760


CLEF DES ESPÈCES
1. Plumage entièrement d'un gris ardoisé sombre excepté la gorge E. [garsezta}
blanche. Dimorphisme chez 0' et 'l? Individus blancs . gularis,
- Plumage entièrement blanc '" . 2.
2. Grandes dimensions. Aile dépassant 350 mm . E. (Casmerodius)
alba.
Dimensions plus petites. Aile au-dessous de 300 mm : . E. garzsetta.

Egretta garzetta garzetta (LIN.). - Aigrette garzette

Ardea garzetta LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd. p. 237. (Orient.)

L. 56O-670;A . 260-310; Q. lOO-nO; r. roe-uo, B. 85-90. Bec noir à base jaunâtre


et lorum bleuâtre (ad.) ou noirâtre à lorum verdâtre (j.), Pattes noires à doigts jaunes
(ad.) ou noirâtres (j.). Iris jaune.
, cf. 9. - Plumage de noces. Plumage entièrement blanc brillant avec les plumes
de J'occiput et du jabot très longues et effilées et les scapulaires très longues, retroussées
vers le bout à barbes filiformes bien espacées.
Les plumes longues de l'occiput et du jabot et celles des scapulaires tombent après
la période de reproduction.
Œufs. - Deux en général, bleu verdâtre pâle. Niche certainement aux îles du
Cap-Vert où elle est sédentaire. Sa nidification est incertaine dans l'Ouest africain.
44-47 X 34-36.
Distr. géogr. - Sud de l'Europe, Sud et Centrale Asie, jusqu'en Chine et au Japon.
Toute l'Afrique et Madagascar.
Sénégal : Adanson; Deine. IV; Dakar (LACLAIZE); Delaroque le signale du Sénégal;
- Soudan : Kabara, IX (H. MAnSEN); signalé comme arrivant à Mopti en VIII (Rous-
SELOT); Mopti, XII (ROUSSELOT); - Nigeria du Nord : Lokodja (HART.); signalé
(HUTSON) comme commun dans l'extrême nord; signalé au Bornu (FRANCIS).
Gambie anglaise : Daranka, VI (MARCHE); signalé par HOPKINSON comme commun,
en bandes généralement nombreuses; - signalé en Casamance; - Guinée portugaise:
Bissao (BAUD.); - n'est pas signalé de la Guinée française où il doit se rencontrer sur
les bords du Niger; - n'est pas signalé du Sierra Leone; - Libéria : très commun
sur toutes les lagunes de la côte (BUTTIKOFER); - Côte-d'Ivoire: Bouaké, V (BOUET,
MILLET-HoRSIN); - Gold Coast : signalé (PEL.), rare; - Togo : signalé (KURS);
Kratschi, VI (ZECH.); - signalé par MILLET-HoRSIN du Bas Togo; - Dahomey:
lagune de Porto Novo; delta de l'Ouémé (rare); Karimama, bords du Niger (BOUET);
- signalé comme peu abondant en Nigeria du Sud; - signalé du Cameroun par les
auteurs. - Gabon et Moyen Congo: Loango (FALK.); Landana, VII (LucAN et PETIT);.
MALBRANT et MACLATCHY le considèrent comme assez commun de IV à IX, sur les
affluents du Congo (Likouala, Alima, N'Kemi); Kango, 1; Booué, XI; - Oubangui
Chari: Fort-Archambault, IV (Dr THIBOUT); - Tchad : signalé (PÉCAUD); - existe
au centre africain (MALBRANT).
Écologie-Éthologie.- Lesjambes et le bec noir avec les pattes jaunâtres différencient aisément la Garzette
du Pique. bœufs, dont le bec est toujours jaune, les pattes et les jambes d'un vert jaunâtre sale. Comme tous
II.
100 G.nOUET

les Ardéidés, cet oiseau vit surtout aux abords des rivières et fréquente les marais en général par petites
bandes, mais parfois on rencontre une Garzette isolée dans l'herbe à la recherche des insectes. Elle a une
préférence marquée pour les petits poissons, les grenouilles, les mollusques et les crustacés aquatiques.
Un grand nombre de ces Aigrettes arrivent d'Europe pendant l'hiver, mais bon nombre habitent l'Afrique
toute l'année et y nichent.
DEKEYSER et VILLtERS ont trouvé une colonie d'une dizaine de couples de cette Aigrette à Kaolack,
au Sénégal, nichant sur un fromager.
On a la preuve de la présence en Afrique d'individus venant d'Europe, par la capture en Nigeria, d'une
de ces Aigrettes baguée dix-huit mois auparavant en Yougoslavie. Une autre Garzette baguée en Camargue
en juin 1934 a été reprise en janvier 1935 à Tombouctou.
On a suggéré d'autre part que la Garzette pouvait présenter deux phases de coloration, phase grise et
phase blanche; cette hypothèse a besoin d'être appuyée par un plus grand nombre d'observations que
celles que nous possédons actuellement.

Fig. 18. Egretta g. garzetta LIN. (d'après SCHOtrrEDEN)

Egretta garzella gularis (Bosc). - Aigrette dimorphe


Ardea gularis Bosc, 1792, Actes Soc. Hist. nat. Paris; J, p. 4, J, II (rivière Séné-
gal).

1.. 605-630; A. d. 263-76, 9. 2tUJ; Q. 90-95; T. 90-100; B. d. 91-94, 9. 83. Bec


couleur de chair foncée, mandibule inférieure plus clair. Pattes noir verdâtre, doigts
vert jaunâtre. Iris jaune. Parties nues en avant et autour de l'œil vert olive foncé.
d. 9. - Plumage de noces: Tout le dessus, depuis la couronne jusqu'aux rec-
trices, gris ardoisé. Deux plumes étroites s'étendent de la nuque, atteignant 160 milli-
mètres. Ailes gris ardoise sombre. Parfois les grandes couvertures de l'aile sont blanches.
A la base du cou des plumes ornementales, plus longues et analogues sur le dos, d'un
gris plus clair que le fond du plumage. Menton et partie supérieure de la gorge, blanc
gris. Il existe une phase, chez certains individus, où toutes les parties ardoisées devien-
nent noirâtres, cependant que les plumes ornementales du dos et du devant du cou
prennent une teinte vert bouteille.
Les jeunes ont une teinte générale d'un gris brunâtre, avec ou non les grandes cou-
vertures blanches.
Œujs. - Pas de précisions sur la nidification.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 101

Distr.géogr. - Toutes les côtes, fleuves et estuaires de l' Afrique occidentale, du Séné-
gal au Gabon. Sur les grands fleuves de l'Ouest africain.
Voici le relevé des exemplaires existant, ou ayant existé, dans les Musées (Museum
de Paris et Musées étrangers) : Sénégal: Rufisque (LAGLAIZE); spécimen phase blanche,
route de Saint-Louis à Dakar, IV (I.F.A.N.); Spécimen panaché de gris, presqu île
du Cap-Vert, route Dakar-Sébikotane, III (I.F.A.N.); spécimen phase grise, M'Bao,
juv., II; lac Baouar, III; Velingara, VI (I.F.A.N.); - Soudan: lac Debo, VIII, Mopti,
IX; Djenné sur ~e Bani, 1 (ROUSSELOT); 1 spécimen phase blanche; 1 spécimen phase
grise.
Gambie anglaise: Bathurst (REND.); en saison sèche ne s'avance pas dans l'intérieur;
- Casamance: rivière de Bignona, III (BOUET); Ziguinchor, V, phase grise (I.F.A.N.);
- rencontré dans des palétuviers en Guinée portugaise; - Guinée française : îles
de Loss, V (HART.); Konakry (Berl. Mus.); - Sierra Leone: Waterloo creek (HOUGHTON
signalé, II et IV (LOWE); Tasso Island (LOWE); - Libéria : lac Fisherman; rivière
Junk; rivière Barguany (BÜTT.); signalé(CHuBB.); rivière Mesurado, l,IX, XI (BOUET,
- Côte-d'Ivoire : Pimé; fleuve Cavally, II; spécimen phase blanche (I.F.A.N.); Prolo
(fleuve Cavally), II, phase grise (I.F.A.N.); - Gold Coast: Boutry (PEL.); Volta
(USSHER); Accra, X (REICHW.); Accra, V et VII (J. SMITH); Aguapim. (RISS.); - Ne
figure pas sur les listes d'oiseaux du Dahomey ni du Togo; - Nigeria du Sud: Niger
(BACKlE); - Cameroun : Bindia; Victoria (Rcuw.): Victoria, V (PREUSS.); signalé
(BURTON); Victoria (BOYD ALEXANDER).
Gabon: Chinchoua, VII (MALB. et MACLAT.); Ogooué (ANCEL.); - n'a pas jusqu'ici
été signalé en Oubangui-Chari, ni au Tchad où il doit certainement exister..
Êcologie-Êthologie. - Ce n'est que depuis peu d'années que l'on a reconnu le dimorphisme de ce
Héron, qui n'est en réalité qu'une sous-espèce de la Garzette. BERLIOZ a montré que des spécimens récoltés
. par ROUSSELOT dans la région de Mopti, sur le Niger, doivent être rapportés à cette sous-espèce.
Cette constatation a également permis d'étendre l'aire de dispersion de cet Ardéidé jusqu'au Centre
africain, alors qu'on le croyait uniquement un oiseau des abords de la côte occidentale d'Afrique.
Dans un voyage à Kaolack, DEKEYSER et VILLIERS ont pu obtenir un spécimen de cette sous-espèce,
en phase grise, mais ils n'osent pas se prononcer sur l'espèce qui nichait en colonies sur le fromager sur
lequel fut tuée Egreua, g. gularis, Ils penchent pour l'espèce-type Egretta garzetta garzetta. en rappelant
que BANNERMAN a signalé sa nidification aux Iles du Cap-Vert, qui sont très voisines du Sénégal.
Je rappelle que BANNERMAN cite l'existence au British Museum d'un spécimen de Egreua.g.garzeua,
provenant de Rufisque mais sur lequel quelques plumes grises se voient à l'aile. Enfin BATES a observé
à Dakar même, en mars Egreua.g.gularis marchant sur un rocher sur)equell'écumedes vagues venait se
briser. On ignore si ce Héron est soumis à des migrations locales. La nidification est vraisemblablement
la même que celle de l'espèce-type, et à la côte, il est possible que des colonies s'établissent sur les palée
tuviers.
La nourriture au moins sur la côte, consiste surtout en petits poissons et à marée basse il ne doit pas dédai-
gner les Periophtalmes. .
BANNERMAN dans son 8 e volume, réserve son opinion sur la validité de la sous-espèce étudiée ici.

Egrena (Casmerodius) alba melanorhyncha (WAGLER)


Grande Aigrette d'Afrique
Ardea melanorhynchos WAGLER, 1827, Syst. Aoium, Additamento (Sénégambie)-

L. 810; A. 355-85; T. 140·73; B. 100·122. Bec noir ou en partie noir pendant la pé-
riode de reproduction, jaune le reste du temps. Pattes et pieds noirs. Iris jaune.
cf. 9. - Plumage de noces: Plumage entièrement blanc. Plumes de la couronne
décomposées. Pas de crête apparente. Une touffe de longues plumes décomposées,
à la base du cou, les plumes de certaines scapulaires et du manteau, longues avec des
barbes soyeuses. Ces plumes ornementales tombent après la nidification, vers octobre.
102 G. BOVET
On a séparé la sous-espèce africaine de l'espèce européenne Casmerodius a.albus,
en se basant sur la couleur franchement noire de ses tibias, et de son aile plus courte.
Œufs. - Trois à quatre œufs, bleu pâle. 56-57 X 39-40.

Distr. géogr. -Mrique tropicale du Sénégal et du Nil jusqu'au Cap. Madagascar.


La grande aigrette a été récoltée dans l'Ouest africain.
Au Sénégal: Sénégambie (Berlin Mus.); Ïoal, III (MARCHE); signalé (DELAROQUE);
Maka Colibentan (BOUET), Sangalcam; I.F.A.N.); - Soudan: lac Débo, VI (BOUET);
Mopti, fin septembre (ROU.SSELOT); - signalé de la Nigeria du Nord (HUTSON); -
Tchad ouest: bords du Tchad, l, V; Kalkala (GOLDING); Bornou (FRANCIS).
Signalé de la Gambie anglaise (RANDALL, HOPKINSON); - Casamance : Kolda
(BOUET); Ziguinchor, V (I.F.A.N.); - signalé de la Guinée portugaise par BANNER-
MAN; - Guinée française : ne figure pas dans les listes d'auteurs, mais se rencontre
certainement sur les bords du Niger et de ses affluents; - n'est pas signalé du Sierra
Leone par les auteurs anglais; - Liberia: Fisherman Lake; rivières Dou et Mesurado
(BÜTTIKOFER); estuaire de Mesurado, I. (BOUET); signalé (CHUBB); - Côte-d'Ivoire :
basse Côte-d'Ivoire sur la lagune Ébrié, près Port Bouet; BingervilJe; lagune Potou
(BOUET, MILLET-HoRSIN); San Pedro (THOIRÉ); - Gold Coast: signalé (PEL.); Dan-
kera (Fanti) (USSHER); Cape Coast (HIGGINS); Accra nid IX (REICHW.); - Togo: signalé
sur lagune près d'Agoué (MILLET-HoRSIN); Kratschi, V (SECH.); - assez commun dans
le nord du Dahomey sur le Niger (BOUET); - Nigéria du Sud: Niger; Benoué, VI
(HART.); Rabba (FORBES); - signalé du Cameroun par les auteurs. - Gabon et Moyen
Congo: Gabon (Du CHAILLU); Zambi; ne niche pas dans cette région (SACH.); Alima
Lékéti, I, N' Ganciu, VII (BRAZZA); Mimongo, entre lagunes et océan (MACLATCHY);
Chiloango (Luc. et PETIT); MALBRANT et MACLATCHY, ont noté sa présence à Kinkala,
XII; Dolisie, XII; Kango, XII; Pointe-Noire, 1; en plumage de noces à l'embouchure
du N'djouah; lvindo, VI; - Oubangui-Chari: présence possible nord d'Ippy; Mbo-
mou, XII (BLANCOU); bords du Chari, IV (Dr THIBOUT); Tchad (MALBRANT); Chari
et Logone; lac Fittri; Salamat (PtCAUD).

Êcologie-Êthologie. - La grande Aigrette africaine a été jadis dans l'Ouest africain l'objet d'une chasse
incessante. Ce n'est que, peu à peu.igrâce à la prohibition totale de la chasse de ce Héron que les colonies
se sont reconstituées.
La facilité de leur capture était le résultat de la biologie de ces oiseaux qui se réunissent en grand nombre
chaque soir sur le même grand arbre pour y passer la nuit. Il est commun sur les côtes du Libéria et dans
les estuaires des rivières de l'Ouest africain, mais ne s'aventure pas en forêt. C'est un oiseau méfiant, se
réfugiant sur les bancs de sable des grands fleuves, hors de portée des armes à feu et toujours aux aguets.
Dans la journée, la grande Aigrette est presque toujours seule et ne se réunit que le soir pour gagner les
grands fromagers des villages, où eUe restera jusqu'au lever du soleil.
La nidification a lieu en septembre, octobre dans l'Ouest africain sur les fromagers des abords des villages
et pendant toute la durée de l'incubation, les Aigrettes quittent peu leurs nids.
Cependant des colonies s'installent également dans les roseaux et j'ai pu observer dans l'Ouest du Niger,
une colonie de ces Hérons installée dans une crique rétrécie où croissaient de grands roseaux (Phragmites)
sur lesquels étaient établis, en équilibre fort instable, de nombreux nids d'Aigrettes et d'autres Ardéidés,
Cette crique n'était accessible qu'en pirogue ce qui protégeait les oiseaux d'indésirables visiteurs.

Gen. MESOPHOYX SHARP, 1894


Mesophoyx intermedius hrachyrhynchus (BREHM). - Aigrette à. bec jaune

Hérodias brachyrhynchus BREHM, 1854, [oum. J. Ornith., Il, p. 80. (Nil Blanc.]
L. 655-670; A. 340-350; Q. 130; T. 120; B. 82. Bec brun jaunâtre avec l'extrémité
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 103

plus pâle. Jambes jaunâtres. Tarse et doigts noirs. Iris pâle jaune. Paupières et lores
jaune chrome.
cr.9. - Plumage de noces. Plumage entièrement blanc. Les scapulaires et les
plumes du devant du cou sont longues et décomposées, filiformes. Comme chez les
autres aigrettes à plumage nuptial, ce plumage tombe après la nidification, vers octobre-
novembre.
Œufs. - Trois œufs, bleu verdâtre pâle. 48-49 X 37-40 (JACKSON.)
Distr. géogr. - Région du Tchad, Kordofan, Soudan égyptien, jusqu'au Cap.
Écologie-Éthologie. - L'Aigrette à bec jaune n'a jusqu'ici été signalée dans l'Ouest africain qu'au
Tchad, sur le Chari près de Fort-Lamy,
Les spécimens envoyés par MALBRANT en 1934 au Muséum ont été déterminés par le professeur J. BER,
LIOZ. La présence de cette Aigrette en Afrique équatoriale augmente considérablement la distribution
géographique de cet Ardéidé qu'on considérait jusqu'ici comme répandu seulement dans le bassin du
Nil, l'Est africain et jusqu'au Cap où cet oiseau niche.
D'après MALBRANT, des bandes de 15 à 20 individus se voient souvent sur le Chari, en saison des pluies,
ce qui, à notre avis, laisse supposer que cette Aigrette regagne soit la région des Grands Lacs, soit l'Afrique
du Sud pour y nicher.
CRAPIN, qui a obtenu un spécimen en novembre à Avakubi (Congo belge), dit que l'oiseau ne présentait
pas de signes de reproduction prochaine.
L'alimentation de cette Aigrette ne semble pas différer de celle des autres Ardéidés.

Gen. ARDEA LINNÉ, 1758


CLEF DES ESPÈCES
1. Aile dépassant largement 500 mm....... . . .. .. . . A. goliath.
- Aile ne dépassant pas 500 mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • 2.
2. Coloration générale rousse et noire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A. purpurea.
- Coloration générale grise et noire : ....•.. . ......• 3.
3. Dessus du cou, haut du dos, gris. Crête noire. . . . . . . . . . . . . . . . . . • • A. clnerea.
- Dessus du cou, haut du dos, noir. Crête noire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . A. rnelGRocephala.

Ardea (Typhon) goliath CRETZSCHMAR. - Héron goliath


Ardea goliath CRETZSCHMAR, 1926, Atlas Reise N. Afr. Riippell, p. 39; pl. XXVI
(Bahr el Abiad).
Fig. : TEMMINCK,pl. Col., V, pl. 476.

cr
L. 1445, 9 1365 (CHAP.) A. 618·590; Q. 225; T. 221·28; B. 180-81. Bec noirâtre.
Partie de la mandibule inférieure blanchâtre. Peau en avant de l'œil vert jaunâtre.
Pattes et pieds noir. Iris jaune.
cr. 9. - Couronne formée de plumes allongées, d'un marron brillant, formant
crête. 'Partie supérieure, aile et queue comprise, gris bleuâtre. Poitrine, abdomen et
cuisses, roux marron nuancé de pourpre. Gorge blanche. Joues, face latérale et posté.
rieure du cou, roux cannelle. Face antérieure du cou et haut de la poitrine, striés de
blanc et de noir. Rémiges primaires et rectrices, cendré ardoisé, avec le rachis des
plumes noir. Sous alaires, roux marron. .
Chez le jeune le plumage est d'un cendré plus pâle. Les couvertures de l'aile sont
bordées de fauve, la poitrine est striée et les plumes blanches bordées de brun. Sous-
alaires blanches tachetées de noir.
l04 G. BOUET
Œufs. - Trois œufs, bleu verdâtre pâle. 71 X 5I.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal et le Soudan égyptien jusqu'au Cap.
Se rencontre dans l'Inde.
On a des spécimens du Sénégal: (DELBR., DELAROQU,E); - Soudan: lac Debo, VIII
(ROUSSELOT) ; Kabara, IX (H. MAnSEN); - Nigeria du nord : bords du Niger; Kaduma,
V (Hursox); Zaria (FORBES); cours inférieur de la Benoué, II et III (DATES); Zaria
(ROTSCHILD); - Tchad ouest: bords du Tchad, XII à VI; Kalkala (GOLDING); Lavauden
le signale du nord-est du lac.
Gambie anglaise : sur la Gambie (HOPKINSON); - n'est signalé ni en Casamance ni
en Guinée portugaise et française, mais s'y trouve certainement; - Sierra Leone :
Mâyahgba Island, III (W. LOWE); - ne figure pas sur les listes des oiseaux du Liberia;
- Côte-d'Ivoire: Grand Bassam (W. LOWE); sur la lagune de Bassam; - pas signalé
de la Gold Coast jusqu'ici; - signalé par MILLET-H9RSIN du Togo; - Dahomey:
delta de l'Ouémé (BouET); - Cameroun: rivière Mémé (SJOST.).
Gabon: Camma (DU CHAILLU); Loango (FALK.); Fernan-Vaz ; Mouila; Ogooué;
Bongo, 1; savane Bapounou, IV (MACLATCHY); - Moyen Congo : Brazzaville, VII
DYBOWSKI); N'ganciu (BRAZZA), VII et VIII; MALBRANT et MACLATCHY l'ont en outre
obtenu surIe Niari, région de Loudima et observé dans toute la région lagunaire;
CRAPIN note sa présence au Mayumbe belge et à Bolobo sur le Congo; - Oubangui-
Chari: Oubangui (DYBOWSKI); près du confluent de la Ouaka et de la M'Bari (BLANcou);
les Ouaddas, XII (DYBOWSKI); Bangui, VIII, de passage (ALUNE); - Tchad : lac
Tchad; bassin du Chari; Fort-Archambault (MALBRANT); signalé par Pécaud.
Êcologie-Êthologie. - Le Héron goliath est assez peu répandu dans l'Ouest africain, quoique des spé-
cimens assez nombreux figurent dans les collections en provenance des colonies de l'Afrique occidentale
C'est un oiseau vivant solitaire ou par couple et fréquentant les bords des grands fleuves : Sénégal,
Niger, Congo, et les lagunes côtières. '
W. LOWE le considéré comme relativement commun sur la lagune Ébrié en Cête-d'Ivoire. Nous ne l'y
avons jamais vu, mais par contre nous l'avons observé en décembre au Dahomey, à la tombée de la nuit
dans le delta de I'Ouémé, à son embouchure dans la lagune passant au-dessus de la pirogue où nous étions,
en un vol puissant mais lourd et lent.
Le cri du Goliath rappelle l'aboiement du chien. Sa nourriture consiste surtout en poissons de forte
taille, mais grenouilles, petits mammifères, lézards ont été trouvés il l'autopsie de ce Héron.
BANNERMAN cite un combat entre un Goliath et un Aigle pêcheur où les deux antagonistes succombèrent.
On a peu de données sur la nidification de cet Oiseau. Deux jeunes, qui ont vécu au Zoo de Londres, avaient
été capturés dans un nid placé à terre au milieu de palétuviers dans une petite île de la rivière Gambie.

Ardea (Pyrrhcrodia) purpurea purpurea LIN. - Héron pourpré

Ardea purpurea LINNÉ, 1766, Syst, Nat., 12e éd., l, p. 236. (France, Brisson)
Fig. : DRESSER, Birds of Europe, VI, pl. 396. .

1. 820-950; A. 350:380; Q. 125·135; T. 115-125; B. 120-135. Bec et lorum jaune,


arête brunâtre (ad.) ou jaunâtre à dessous brun (j.). Pattes brunes à doigts plus ou moins
jaunâtres (ad.) ou brun verdâtre ou noirâtres (j.). Iris orange.
cf. 9. - Dessus de la tête et plumes effilées de la nuque noir verdâtre. Côté de la
tête roux vif avec une ligne noire de la commissure à l'occiput. Derrière du cou noir
limité de roux vif dans sa première moitié, ensuite gris, voir fig. 19 (2). Reste de la face
supérieure cendré roussâtre à reflets, la région scapulaire avec des plumes allongées,
effilées, roux vif. Rémiges noirâtres à légers reflets, les postérieures et les cubitales gris
noirâtres à reflets. Grandes sus-alaires antérieures roux pâle, la plupart des autres sus-
alaires gris olivâtre fortement lavé de roux. Rectrices noirâtres. Gorge blanche, côté et
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 105

devant du cou roux vif avec de chaque côté une ligne longitudinale de taches noires
plus ou moins ~onfluentes ct devant une autre série de taches longitudinales noires
s'étalant au jabot et se mêlant à de longues plumes effilées grises, roussâtres ou blanchâ-
tres. Côté de la poitrine et ventre marron roux. Franc gris brun, jambes rousses, sous-
caudales noires.
Les teintes sont atténuées chez la femelle.
Œufs. - Trois à cinq œufs, vert bleuâtre pâle. 50-55 X 38-41.

Fig. 19. 1. Ardea c. cinerea LIN.; 2. Pyrrherodia p. purpurea LIN.; 3. Ardea melanocephala VIG.·CHILD.
(d'après BANNERMAN)

Dise.'. géogr. - Niche au sud de l'Europe, rarement plus haut, el jusqu'en Perse.
En Afrique, du Sénégalet du Soudan jusqu'au Cap. Les oiseaux originaires d'Europe
émigrent en Afrique en hiver.
Un héron pourpré bagué près de Bourg (Ain)" en VI-43 a été capturé en 1942 .
près de Pendembou (Sierra Leone).
On a des spécimens de I'Aîr : Aouderas, X et XI (BUCHANAN); - Sénégal: M' Goumi,
XII (GIRAUD); - Soudan: Ansongo, VIII (BATEs); Tombouctou (H. MADSEN); -
Nigeria du Nord : signalé (BANNERMAN), (HUTSON); - Tchad ouest : BORNOU
(FRANCIS); très rare, Kalkala (GOLDING).
J. A. Il:~f)ll1ll. li A
106 G. BOUET

Gambie anglaise : Gambie (REND.); Daranka, VI (MARCHE); - Casamance: signalé


(VERR.) ; - Guinée portugaise: Bissao (BAUD); - n'est pas signalé de la Guinée fran-
çaise où il existe certainement; - est signalé du Sierra Leone par BANNERMAN; -
Côte-d'Ivoire: Jackville,VI. juv. (BOUET) ; Lagune près Grand Bassam (W. LOWE) ; - Gold
Coast: Elmina (Buss); Fanti (USSHER); - Togo: signalé (HURST.); rare au Bas Togo
(MILLET.HoRSIN); - Dahomey: Porto Novo, II. ADJARA, II, (MIÉGM.); - Nigeria
du Sud: Benoué (HART.); - Cameroun: Bibundi (SJOST., BOYD ALEXANDER).
Gabon: Loango (FALK.); lagune du Fernan Vaz; rare N' gounié et Ogooué (MAc-
LATCHY); Chiloango (LucAN et PETIT); MALBRANT et MACLATCHY le signalent comme
commun sur les lagunes côtières, sur les petites mares de la savane Bapounou;:
Kango; Fougamou; - Oubangui-Chari: Goboudo; M'Bomou, XII; Bozoum, XI
(BLANcou); - Tchad : bords du Tchad, IV et V (GoLDING); Bassin du Chari (MAL-
BRANT).

Êcologie-Êthologie, - Le Héron pourpré n'est pas très commun dans l'Ouest africain. Il est certainement
beaucoup plus T1Ire que les deux Hérons précédents.
Quoique ce soit un Oiseau appartenant à la zone paléarctique, on a peu de renseignements sur ses migre-
tions en Afri:jlle et d'autre part on le rencontre toute l'année dans l'Afrique occidentale où il niche.
Ce Héron est plus spécialement adapté au biotope que constituent les berges couvertes de roseaux, de
papyrus de certaines rivières, lacs ou marais. Il s'en éloigne peu, ce qui explique qu'il est rarement observé.
Nous avons jadis tué en juin un jeune 0' immature près de Bocri en Côte-d'Ivoire,à peu de distance de la
lagune Ébrié, à cet endroit bordée de roseaux. Sa présence sur le Niger a été notée par BATEs, MA.DSEN,
ROUSSELOT, GUICHARD, mais toujours par individus isolés et méfiants, de août à octobre. En octobre et
novembre, BUCHANAN l'a trouvé dans l'Air, sans doute au bord d'une mare semi-permanente,
Le nid est placé dans les roseaux et fort difficile à trouver. Il est composé ce tiges plus ou moins sèches
de Phragmites, joncs, mal liées entre elles. La ponte a lieu en hivernage. Vivant presque exclusivement
dans ce biotope spécial, la nourriture du Héron pourpré en Afrique,e st peu variée et consiste essentielle-
ment en poissons et grenouilles.

Ardea cinerea cinerea LIN. - Héron cendré

Ardea cinerea LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 143 (Suède).

L. 950-1100; A. 460-500; Q. 160-190; T. 140-165; B. 120-130. Bec et lorum jaune,


l'arête plus ou moins nuancée de brunâtre (ad.) ou verdâtre. Patte brunâtre (ad.) ou
noirâtre (j.). Iris jaune.
cr. 9. - Bonnet noir à devant et milieu blancs avec plusieurs plumes occipitales
noir bleuâtre, longues, effilées et retombantes. Arrière du cou gris cendré presque blanc
en haut. Reste de la face supérieure, la plus grande partie des sus-alaires, cubitales,
rémiges postérieures et rectrices cendré bleuâtre, les scapulaires longues, effilées,
couchées, gris clair. Joue, gorge, devant du cou, milieu de la poitrine, ligne ventrale
longitudinale médiane et sous-caudales blancs, le cou avec des taches longitudinales
noires. Plumes du jabot longues, effilées, grises ou blanches. Côtés de la poitrine et du
ventre noir. Flanc cendré.
Œufs. - Trois à cinq, bleu pâle. 65 X 44.
Distr. géogr. - Niche à peu près dans toute l'Europe et l'Asie, jusqu'à l'ouest de la
Chine. Nord Afrique, Canaries, Afrique occidentale, Cap. Hiverne en Méditerranée et
en Afrique.
Voici le relevé des exemplaires de l'Ouest africain: Sénégal: presqu'île du Cap Vert,
Iles des Madeleine III (H. DE BALZAC), Sangalkam, II; Cambarène, XII, juv.
(I.F.A.N.), Rufisque; M'Bao (MARCHE); - Soudan: Mopti et Segou,1 (BATES); lac
Débo, VI (BOUET); sur le Niger (BOUET); Gao, IX (H. MADSEN); Boti (DoRING); -
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 107

Nigeria du Nord : Sokoto, II, lU (HART.); Kano; Bauchi province, IV (HUTSON);


Bornou (FRANCIS); - Tchad ouest : très commun; Kalkala, l, II (GOLDING); signalé
en Gambie anglaise par Bannerman; - existe certainement en Casamance; pas signalé
par les auteurs; - Guinée portugaise Bissao (BAUD,);- ne figure pas. dans notre docu-
mentation, mais existe certainement en Guinée française - Sierra Leone: signalé assez
commun (W. Lows, BANNERMAN); - Libéria: pa3 signalé par les auteurs; - Côte-
d'Ivoire: Béoumi (Lowe), XII; - signalé par BANNERMAN en Gold Coast; - Bas
Togo : assez rare (MILLET-HoRSIN) ; - signalé au Dahomey par BANNERMAN; -
Nigeria du Sud : Lagos (MANN.) et toute la Nigeria (BANNERMAN); - Cameroun :
Mémé; Massaké, XII, 1 (SJOST.); - Gabon : signalé (VERR.); Landana (PETIT);
Beugo, estuaire du Congo.(VERR.); Banane (SCHOUT.); Lukolela, III; N'ganciu, VIII
(BRAZZA); MALBRANT et MACLATCHY l'ont signalé à Makoua, IX, et Chinchoua,
VII; - Moyen Congo: Stanley Pool; - Oubangui-Chari: sur le Chari(MALBRANT)
Bangui, VIII (ALUNE); - Tchad ; signalé par PÉCAUD.

Écologie-Éthologie. - Le Héron cendré d'Europe se rencontre en Afrique toute l'année et y niche,


mais des individus venant d'Europe s'y rencontrent également pendant les mois d'hiver. Quoique les au-
teurs ne signalent pas la capture de Hérons bagués en Europe, les naturalistes ont observé dans certaines
régions, sur le Niger en particulier, le nombre très élevé de ces oiseaux pendant l'hiver, ce qui laisserait
supposer que des migrateurs viennent se joindre aux résidants qui pour nne part, sont peut-être des jeunes
n'ayant pas encore atteint la maturité sexuelle.
En Nigeria du Nord des colonies s'établissent pour nicher en avril, mai, c'est-à-dire au début de la saison
des pluies, En général ces colonies choisissent les fromagers et les baobabs des villages pour s'y installer,
et c'est chaque jour un concert ininterrompu de cris rauques, bien connus de ceux qui ont eu l'occasion
d'étudier les héronnières d'Europe. Le Héron est en général solitaire pendant la journée et se livre sur le
bord des rivières à la pêche des poissons, ce qui ne l'empêche pas de se nourrir, quand il en a l'occasion,
de sauterelles, de lézards et de petits mammifères, au moment des feux de brousse.
Le Héron Cendré est plus rare au bord de la mer où il fréquente parfois les embouchures des rivières,
J'en ai observé dans la baie de Dakar, mais ils n'y séjournaient que quelques jours; il est vraisemblable
que c'étaient des migrateurs.
Les nids construits en Afrique par des Hérons sont formés de matériaux du même genre que ceux que
ces oiseaux emploient dans la zone paléarctique.
Dans les régions où les grands arbres sont rares, les Hérons établissent leurs nids dans les roseaux, les
papyrus, mais toujours hors de la portée de l'homme.

Ardea melanocepbala VIGORS et CHILDREN. - Héron à cou noir

Ardea melanocephala VIGORS et CHILDREN, 1826, in Denham et Clapperton's


Traoels, II, App., nO XXI, p. 201 (probablement près du Tchad).

L. 950-1050; A. 400-470; Q. '60-180; T. 110·170; B. 105·154. Bec brun à dessous


jaune (ad.). Pattes noires (ad.), Iris jaune.
d. 9. - Dessus de la tête, joues, arrière du cou, plumes effilées de la nuque, noir
brillant, voir figure 19 (3). Haut du dos noir à reflets, reste de la face supérieure gris
ardoise passant au blanchâtre au bout des longues plumes du côté du dos. Rémiges et
rectrices noir bleu. Sus-alaires comme le dos. Gorge et haut du devant du cou blancs.
Milieu du devant du cou noir à taches longitudinales blanches. Reste de la face infé-
rieure gris cendré unicolore.
Œufs. - Trois en général, bleu pâle. 60 X 43.
Distr. géogr. - Sénégal, Soudan, jusqu'au Cap. Madagascar.
On a des spécimens : du Sénégal : signalé (CHILDREN, RIGGENBACH); Niaga, XII;
Cambérene, XII, juv. (I.F.A.N.); - Soudan et Nigeria du Nord: Mopti, VII (ROUSSE-
LOT); Foko près Mopti, 1 (BATES); lac Débo, VI (BOUET); Zinder (BUCHANAN); Boti
Il. A.
108 G. BOUET

(DORING); Ansongo, VII (BATES); signalé (MADSEN), Haussaland (HART.); Sokoto


(BATES) ; Zinder, Il (BUCHANAN); - Tchad ouest: Kalkala, Il, (GOLDING).
Gambie anglaise: Gambie (British Museum) ; signalé par BANNER MAN ; ~ Casa-
mance : Bignona, V (I.F.A.N.); - Guinée portugaise: Bissao (BAUDOUIN); - existe
certainement en Guinée française; - n'est pas mentionné au Sierra Leone par les
auteurs, de même qu'au Libéria et en Côte-d'Ivoire, mais y existe certainement; -
Gold Coast: signalé (PEL); Fanti (USSHER); Wenchi (W. LOWE); - Togo: Kratchchi,
XII, 1, Il (BAuM., TACH.); signalé rare par MILLET-HoRSIN; - Dahomey: lagunes du
Bas Dahomey; delta de l'Ouémé (BouET); - signalé Cameroun; Bitye (BATEs); -
Gabon: signalé (VERR.); Doumé (MARCHE); Mouila; Fernan Vaz; M'Bigou; Mimongo,
1 (MACLAT); plus rare en forêt; Oyem, III; Makokou, VII; - Moyen Congo: Kwa-
mouth (SCHOUTEDEN); Malbrant l'a obtenu en saison sèche à Brazzaville; N'gabé, V;-
Oubangui-Chari: commun de XI à V; Zemio; Bozoum (BLANcou); - Tchad: signalé
(MALBRANT); Fort-Lamy, IX.

Écologie-Éthologie. - Le Héron à cou noir est un oiseau africain qui est répandu dans tout l'Ouest
africain. Comme le Héron cendré il fréquente les grands fleuves, surtout à la pêche, et pendant les mois
d'hiver on le rencontre souvent à de grandes distances de l'eau à la recherche des insectes chassés par les
feux de brousse. Il est comme tous les Ardéidés, friand des sauterelles pendant la période où celles-ci sont
abondantes.
BATES l'a signalé en saison sèche dans la forêt hygrophile mais seulement aux abords débroussés des
villages. Pour BATES il se livre Il des migrations temporaires, allant de la forêt à la savane selon la saison.
On lui attribue des mœurs semi-nocturnes, se nourrissant de proies quine sortent que la nuit, particulière.
ment de rats. Le fait a été observé à Zinder, JI passe la nuit sur de grands arbres surtout aux abords des
villages. Des colonies importantes allant jusqu'à une trentaine de nids ont été observées par GUICHARD
sur le Niger, à Tillembeya en août, c'est-à-dire pendant la saison des pluies. D'après GOLDING, il est très
abondant au lac Tchad en janvier et février. Toujours en Nigeria du Nord des colonies abondantes nichant,
ont été signalées sur d'immenses fromagers à Zaria en mai avec les jeunes déjà éclos; à Sokoto en juin.
Ces colonies sont souvent mélangées avec d'autres nids d'Ardéidés installés sur le même arbre. Le nid
est composé de brindilles entremêlées de racines et de tiges de plantes herbacées.

Gell. IXOBRYCHUS BILLBERG, 1828


Ixohrychus minutus Payesi (HARTL.). - Héron blongios nain d'Afrique

Ardea p iyesii HARTLAuB, 1858, [oum. J. Orn., p. 42 (Casamance).

1. 330; A. 0 135-142; 9127-146; Q. 40-46; T. 41-44; B. 045-50; 9 41-44. Bec noir


avec base jaunâtre. Parties nues de la face jaunâtre. Pattes jaune verdâtre pâle. Iris
orange 0, jaune sombre 9. Mandibule inférieure jaunâtre.
0. - Bonnet, dos, scapulaires, cubitales, rémiges secondaires et queue, noirs à
reflets verdâtres. Dos et côtés du cou gris. Rémiges noirâtres. Sus-alaires blanches et
plus ou moins nuancées de jaunâtre et de gris perle à leur extrémité. Gorge et devant du
cou roux ocracé. Haut de la poitrine avec plus ou moins de larges plumes noirâtres
bordées de roux. Reste de la face inférieure roussâtre plus ou moins clair.
9. - Bonnet noirâtre. Dessus du cou roux rougeâtre. Dos, scapulaires, haut de la
poitrine, rémiges secondaires, brun chocolat, la plupart des plumes légèrement liserées
de jaunâtre. Rémiges primaires noirâtres. Sus-alaires jaunâtres. Queue noire. Face
inférieure, moins le haut de la poitrine, roussâtre, le flanc rayé de brun, le ventre et les
sous-ca udales blanchâtres.
La sous-espèce Ixobrychus minutus Payesii, ne diffère de l'espèce type que par la
longueur de la primaire la plus externe, qui est à peu près égale à la quatrième et à la
cinquième, alors que, chez Ixobrychys m. minutus, elle a la même longueur que la
deuxième et la troisième.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 109

Œufs. - Trois à quatre, blancs. 35 x. 27.


Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal, le Soudan !iusqu'au Cap: Sud-ouest de
l'Arabie.
Voici le relevé des exemplaires récoltés dans l'Ouest africain : Sénégal : Dakar
(MARcHE), III; presqu'île du Cap-Vert (l.F.A.N.); - Soudan et Ouest Tchad: lac
Débo, V (H. MADSEN); Mossi, VII (GIFF.); - Nigeria du Nord: Bunga, V (Hursox),
Gambie anglaise : pas de record certain; - Casamance : signalé (VERR.); le type de
HARTLAUB provient de Casamance; - signalé en Guinée française; - Sierra Leone:
pas de record certain; - Libéria : signalé par GLOWER MAc ALLEN, sans désignation
de la localité; - Gold Coast: Accra, VIII; Eier, IX, juv. (Rcaw.): Accra (1. SMITH);
Fanti (USSHER); - Togo : signalé assez commun (MILLET.HoRSIN); Bas Togo; -
Dahomey : Porto Novo, I (MIÉGM.); - Nigeria du Sud : Agoulerie (ROBIN KEMP);
Niger (BACKIE); - commun au Cameroun. - Gabon et Moyen Congo : lac Silé, XII;
Doumé, XII (MARCHE); Landana et Chiloango (Luc. et PETIT); Gabon (VERR.); Loango
(FALKENSTEIN); MALBRANT et MACLATCHY l'ont obtenu sur la rivière Rambo près de
Fougamou; I; du Fernan Vaz I; - Oubangui-Chari : Bangui, VIII; (ALUNE); existe
probablement au Tchad (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Le petit Blongios africain a été observé à peu près dans tout l'Ouest africain,
C'est un oiseau mystérieux restant caché dans les fourrés épais de roseaux bordant les criques et les marais
et s'y glissant avec facilité. A la moindre alerte au lieu de s'envoler, il reste immobile, le be cpointé vertica-
lement et la tête rentrée dans les épaules pensant échapper ainsi à la vue de l'observateur. On ne l'aperçoit
que quand il est à la recherche de sa nourriture qui consiste en sauterelles, petites grenouilles, lézards et
insectes aquatiques qu'il capture aux abords même des roseaux où il vit et où il rentre précipitamment
quand le moindre danger surgit. Le nid est placé au niveau de l'eau dans des lits de roseaux couchés, et en
voie de décomposition.

Ixohryehus Sturmi (WAGLER). - Blongios de Sturn

Ardea sturmii WAGLER, 1827, Syst. Avium, Ardea, nO 37. (Sénégambie).

Fig. : GRAY, Gen. Birds, III, pl. 150.


1. 260; A. 163·173; Q. 50-58; T. 43-47; B. 40-42. Bec brun foncé. Mandibule infé-
rieure vert clair. Pattes vertes, en avant, jaunâtres en arrière ainsi que le dessous des
doigts.
0: Q. - Jambe légèrement dénudée sur un espace assez grand au-dessus de I'arti-
culation supérieure du tarse. Face supérieure qris ardoisé. La poitrine présente au centre.
un trait longitudinal noir, qui commence au menton et se termine au milieu de la
poitrine. Deux autres bandes, parallèles à celle du milieu, commencent à la base de la
mandibule inférieure. Le fond est blanc chamois, du menton à la poitrine. Rémiges et
rectrices noirâtres. Ventre légèrement teinté de marron rayé de noir 'grisâtre. Dix
rectrices.
Œ(ufs~.- Quatre œufs, blanc bleuâtre. 40-41 X 28.
Distr. géogr. - Afrique, du Sénégal et dè la vallée du Nil jusqu'au Cap.
Voici le relevé des exemplaires recueillis dans l'Ouest africain : Sénégal près
Dakar (MILLET·HoRSIN), VIII; signalé (HARTL.); - Nigeria du nord : Bunga, sur le
plateau de Bauchi (Hursox).
Signalé de la Gambie anglaise (HOPKINSON); - n'est signalé ni en Casamance, ni en
Guinée portugaise, ni en Guinée française; - Sierra Leone : un spécimen vu par
BANNERMAN; - Liberia: lac Fisherman (BÜTT.); sur rivière de Tabou et petit affluent
no G. BOVET

rive gauche du Cavally (BOUET); Nana Kru, 1 (W. Lowz): - n'a pas été rencontré en
Côte-d'Ivoire; - Gold Coast: Cape Coast (SHELL.); Accra, IX (REICHW., SMITH); ~
Togo : rare sur les bords de la lagune du bas Togo (MILLET-HoRSIN); Kratschi, VI
(ZECH.); - doit exister au Dahomey et en Nigéria du Sud, mais n'a pas été signalé
. ,. .
Jusqu ICI.
Cameroun : Itoki (SJOST.); Bipindi (ZENKER); - Gabon et Moyen Congo : Landana
(PETIT); Malela (LANCE); Eala (SCHOUTEDEN); Brazzaville, V et XII (MALBRANT et
MACLAT); - Oubangui-Chari: Bozoum, V (BLANcou); Zemio, III (BOHNDORFF); -
Tchad: Fort-Lamy, XI (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Le Blongios de Sturm a été récolté dans l'Ouest africain moins fréquemment que
le petit Héron précédent. Il a été l'objet des observations de BUTTIKOFER qui l'a trouvé au Libéria dans les
criques d'eau douce et dans les zones marécageuses de la grande forêt. C'est un oiseau à mœurs crépus.
culaires qui ne sort des roseaux et des joncs bordant les ruisseaux qn'après le coucher du soleil. Il grimpe
avec facilité sur les tiges des plantes aquatiques jusqu'à leur sommet, et passe ainsi d'Une plante à l'autre.
Il ne s'envole qu'à courte distance et disparaît rapidement dans les hautes herbes. Son vol est lent et
lourd.
Il se nourrit de petits limaçons, d'insectes d'eau (nèpes, notonectes) de grenouilles et de petits poissons.
On a trouvé son nid dans l'Ouest africain en Gold Coast, au bord d'une lagune, sur une branche horizon-
tale d'un buisson à 2 mètres du sol. Le nid était fait de racines, de branchettes entrelacées de feuilles
mortes, et contenait quatre œufs.

FamiHe des BALAENICIPIDAE. - Balaenicipidés (Becs en sabot)


Voisine des Cigognes, cette famille n'a qu'un seul représentant à dispersion géogra
phique limitée, recherchant les peuplements de papyrus, les marais de vaste étendue.
Le bec est caractéristique, la mandibule supérieure, terminée par un fort crochet, est
énorme, et sa forme rappelle celle d'un sabot. Tarse élevé.

Gen. BALAENICEPS GOULD, 1850


Balaeniceps rex GOULD. - Héron au bec en sabot
Balaeniceps rex GOULD, 1851, Trans. Zool. Soc. London, p. l, pl. XXXV. (Haut Nil-
Blanc).
Fig. : Proc. Zool. Soc., 1862, pl. 44-47.
1. 1200; A. 0705, Q 667; Q. 281; 0 213, largeur max. 87; T. 246. Bec excessive-
ment large, avec la pointe recourbée en forme de sabot, de teinte jaunâtre garni de
Jilarques obliques et foncées. Jambes et pattes noir de plomb. Iris ambré ou blanc
grisâtre.

O. Q. Couronne avec au centre teinte cendrée, face et crête peu accentuée


gris bleu. Teinte générale gris cendré. Manteau, scapulaires et quelques plumes des
couvertures, d'un verdâtre brillant, avec les bords plus pâles. Les couvertures infé-
rieures d'un gris plus pâle que le reste des couvertures. Primaires et secondaires ardoise,
avec l'extrémité noirâtre chez les primaires, les secondaires lavées de verdâtre. Crou-
pion plus pâle que le dos. Queue cendrée, noire à l'extrémité. Dessous cendré clair avec,
en avant du cou, quelques plumes lancéolées, présentant une teinte noirâtre au centre
et les bords gris. Ventre et sous-caudales presque blanc.
Œufs. - Un à deux. Elliptiques, blanc sale, légèrement recouverts de chaux. 100 X
62. Chapin donne les dimensions suivantes: 81-91 mm X 56-58 mm.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE in
Distr. géogr. - Bahr el Chazal, Nil Blanc, jusqu'au Katanga et à l'Ouganda. Peut
être sur le Congo (JOHNSTON) et sûrement dans l'Oubangui.
RODHAIN et BEQUAERT l'ont rencontré au lac Kazibaziba près de Bukama vers le
100 latitude sud au Congo belge.

Fig. 20. Balaeniceps rex GOULD. (d'après PANNERMAN)

Êeologie-Êthologie. - En 1939 L. BLANCOU a publié une import mte note sur la présence du Bec en
sabots dans l'Oubangui, sur le lac Gata, dont la surface en saison sèche est très réduite, et où il eut l'occa-
sion d'observer en mars deux de ces oiseaux qui s'envolèrent successivement à quelques pas devant lui
du marais bordant le lac où ils se trouvaient. Cette découverte a reculé vers l'ouest l'aire d'habitat du Bec
en sabots qui est COIIDU des indigènes de la région et BLANCOU lui donne comme limites" dans le bassin
oriental du Haut·Chari sur la rive gauche del'Aouk, la zone d'inondation du lac Gata, déversoir des rivières
112 G BOUET

Vakaga et Ouandjia; sur la rive droite de la zone d'inondation du lac Mamoun qui s'écoule vers le Bahr
Oulou, entre le 9°30' et le 10° 15' parallèles nord et du 21° au 22° de longitude est de Greenwich »,
La région de l'Oubanguioù BLANcou a rencontré le Becen sabots est sensiblement sur la même latitude
que le lac No, sur le Haut Nil d'où provenaient les premiers individus récoltés en Afrique,
D'aprèsBLANcou, il est possible que l'oiseausoit retrouvé,soit au lac Iro soit au lac Tchad. Nousignorons
à quelle époque de l'année a lieu la nidification du Bec en sabots, dans cette partie de l'Ouest africain;
mais il y a de bonnes raisons de penser qu'elle a lieu en saison sèche, comme c'est le cas dans le sud du
Congo Belge où les saisons sont renversées. Le Balaeniceps a été assez fréquemment rapporté vivant en
Europe et nous avonseu l'occasiond'en voir un spécimenau Zoo de Londres et de Bâle.
D'après les naturalistes qui ont pu l'observer dans la nature, son vol en cerclesrappelle celui du Mara-
bout ou de la Cigogne, plutôt que celui d'un Héron. Le cou au vol est replié sur la poitrine comme chez
les Ardéidés,

FamiHe des SCOPIDAE. - Scopidés (Ombrettes)

Pattes assez courtes. Tarse moyen. Les trois doigts antérieurs réunis par une mem-
brane à leur base. Pouce au même niveau que les doigts antérieurs. Bec assez élevé,
acuminé, se terminant par un crochet à la mandibule supérieure. Des sillons latéraux,
s'étendant jusqu'à l'extrémité du bec, se voient surla mandibule supérieure.

Gen. SCOPUS BRISSON, 1760

SCOPU8 umbretta umbretta GM. - Ombrette .du Sénégal

Scopus umbretta GMELIN, 1789, Syst. Nat., l, part 2, p. 618. (Sénégal).

L. 505; A. 279·296; Q. 118·145; T. 54-68; B. 68·77 (BANN.). Bec plus comprimé


latéralement que chez les Ardéidés et noir. Jambes et pattes noires. Iris brun très foncé.
d. 9. - Tout le corps est entièrement brun terre de sienne, plus pâle; au menton
et à la gorge. Une crête occipitale aplatie au repos, donnant à la tête la forme d'une
enclume. Les rectrices, plus pâles que le dos, avec une bande subterminale d'un brun
sombre à reflets pourpres et cinq barres étroites, également brun sombre.
Œufs. - Quatre à cinq blancs, légèrement couverts d'un enduit de chaux. 45·48 X
33·35.
Distr. géogr. - Du Sénégal à la Gambie et à la Guinée portugaise et française.
Nous réunissons l'espèce-type et la sous-espèce Scopus umbretta Bannermani dans la
distribution géographique locale ci-dessous, Au Sénégal : signalé par ADANSON;
Moudéri, IV (GIRAUD); Naies; Guenoto; Maka Colibentan (BOUET) ;.- signalé (DELA'
ROQUE, RIGGENBACH); - Soudan : Satadougou (BOUET); Haut Niger (BATES); Niger
moyen (ROUSSELOT); Mangou (THIERRY); - Nigeria du nord: Sokoto, II (HUTSON);
nord de Banyo (BATES); Loko (HART.).
Gambie anglaise: Bathurst (REND.); - Casamance: signalé (VERR.); Kolda, Sedhiou
(BOUET, MACLAUD) ; - Guinée portugaise : Bissao (BAUD.); - Guinée française :
Dabola, XII (KLAPTOCZ); Moussaia Kinsan (Fouta-Djallon] (MACLAUD); - Sierra Leone:
signalé par W. LOWE de la rivière Roquelle, du Sherbro, Bagrou (KELSALL); - Côte
de l'Or: Accra (RCHW.); - Togo: Kratschi, X, XI (KLOSE, ZECH.); Kirikri, II (KERST.).
Nigeria du sud: Bonny, 1 (M. et C.); Bouroutou (KEMP); - Cameroun: signalé
(RCHW.); - Gabon: Camma (DU CHAILLU); Fernan Vaz (MARCHF; et COMPIÈGNE);
Zambi, XII. (SACMEGHE; - Moyen Congo: N' ganciu (BRAZZA); Fernan Vaz; Port-
Gentil; Mouila (MACLAT.); N'ganciu, VIII (DYBOWSKI); Landana (Luc. et PETIT);
Majunga (BOHND.); Quoillou; Chinchonxo (FALK.); - Oubangui-Chari: Ippy; Pasom,
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 113

XI; Bozoum, VIII; M'Bomou, XII à 1 (BLANCOU); Fort-Lamy, IX (MALBRANT);


S. u. Bannermani (BERLIOZ).

Écologie-Éthologie. - La biologie de l'Ombrette du Sénégal est bien connue des naturalistes ayant vécu :
en Afrique et tous ont observé l'oiseau qui est peu craintif et se laisse approcher. Il fréquente les bancs
de sable des grands fleuves mais également les zones marécageuses formées par le retrait des eaux, où il
trouve une abondante nourriture. On sait qu'il établit son nid sur les arbres bordant la berge. Les dimen-
sions en sont impressionnantes, atteignant 1 mètre à 1 m 20 de hauteur et de largeur, avec un étroit
couloir d'entrée sur le côté. Il est composé de branches sèches liées entre elles par toutes sortes de maté-
riaux, morceaux d'étoffe, etc. •
La chambre centrale est tapissée de boue. Un observateur a pu suivre les travaux de construction exécutés
par un couple qui travailla pendant quatre mois à l'édification de son nid. La ponte a lieu pendant la
saison sèche de décembre à avril; elle est de 4 à 5 œufs. .
Quand les jeunes ont quitté le nid souvent des oiseaux de proie (Falco ardositueus) s'approprient le nid.
La 'nowTIture de l'Ombrette consiste en poissons, crabes, crevettes d'eau douce, mais grenouilles et
tétards deviennent la base de sa nourriture dans les régions où se forment des mares temporaires que
l'oiseau abandonne en saison sèche. Au cours des invasions de sauterelles, l'Ombrette, comme un très grand
nombre d'oiseaux, en fait une ample consommation.

SCOPU8 umbretta Bannermani C.. GRANT. - Ombrette de Bannerman

Scopus umbretta Bannermani, C. Grant, 1914, B.B.O:C., XXXV, p. 27. (Mont


Leganisho Kenia).

L. 505 env. A. 297-334; Q. 158-180; T. 67·76; B. 76-89. (BANNERMAN).


d. 9. - De dimensions beaucoup plus considérables, teinte générale d'un brun
ombré plus pâle, que chez la sous-espèce-type. La femelle est un peu plus petite.
Œufs. - Comme chez la sous-espèce-type; peut-être un peu plus grands.
Dist. géogr. - Soudan et Nigeria du Nord, Nord du Cameroun, Congo, Gahon,
A. E. F., le sud, l'est et le nord- est de l'Afrique jusqu'à l'Abyssinie, Madagascar et
l'Arabie.
Son aire de distribution s'étend à la majeure partie de l'hinterland des colonies
Ouest africaines mentionnées ci-dessus. Nous avons réuni les lieux de capture de la
sous-espèce de BANNER MAN et de l'espèce-type dans l'Ouest africain, dans l'étude de
cette dernière, nous y renvoyons le lecteur.

SCOPU8 umhrella min or BATES


Scopus umbretta minor BATES, Ibis, 1931, p. 302 (Bonthé, île dc Sheibro, Sierra
Leone).

Les dimensions de l'ombrette des côtes du Sierra Leone, données par BATES sont les
suivantes : A. 246-266 mm.
L'ombrette de BATES ne diffère uniquement de la sous-espèce type que par ses dimen-
sions notablement inférieures aux deux autres sous-espèces décrites :
Scopus u. umbretta A. 279-296; Scopus u. Bannermani A. 297-334; Scopus u. minor
A.246-266.
Distr. géogr. - N'a. été rencontré que sur les côtes de l'Ouest africain depuis le
Sierra Leone jusqu'à la Nigeria du Sud et l'Ouest du Cameroun. BATES cite les cap-
tures suivantes: Bonthé (île Sherbro) au Sierra Leone, Bouroutou, Warri, Port Har-
court sur la côte de la Nigeria, et enfin embouchure de la rivière Mémé au Cameroun.
114 G. BOVET.

FOULKES ROBERTS a signalé la présence d'une bande de sept individus, de cette


petite espèce à Warri. A Forcados le même naturaliste siguale l'existence d'un nid,
en décembre, avec des petits. Là se bornent actuellement nos connaissances sur la
présence de cette Ombrette sur les côtes de l'Ouest africain. Il serait intéressant de
collecter des spécimens sur les côtes de nos colonies Ouest africaines.

Écologie-Éthologie. - Le biotope particulier où vit la petite Ombrette commande sa biologie. Res-


treinte aux zones à palétuviers et à papyrus de la côte, dont elle ne s'éloigne pas, l'Ombrette de BATEs
vit surtout de crabes marins, périophthalmes, de mollusques' vivant dans la vase.
On a observé que cette ombrette se réunissait parfois en petites bandes de 6 à 8 individus à la recherche
de leur nourriture dans des terrains plus ou moins submergés en saison des pluies.

Famille des CICONIIDAE. - Ciconiidês (Cigognes, Marabouts, Jabirus)

Cette famille renferme des oiseaux hauts sur pattes, dont le doigt extérieur et médian
sont réunis par une petite membrane. Le doigt postérieur (pouce) est inséré au-dessus
des autres. Bec allongé, presque toujours droit, quelque fois entrouvert (Anastomus),
sans crochet terminal. Au'voIle cou est allongé.

CLEF DES GENRES


1. Tête et cou nus avec seulement quelques petites plumes éparses . Lepsoptllos,
- Tête nue en partie mais le derrière de la tête et le cou emplumés . Ibis.
- Tête en général emplumée en totalité . 2.
2. Bec présentant en son milieu une ouverture entre les deux mandi-
bules qui se rejoignent seulement à leur extrémité distale et apicale, Anastomus.
- Bec normal dont les mandibules se touchent sur toute leur étendue .. 3.
3. Queue fourchue dont les rectrices médianes sont continuées par les
sous-caudales . Dlseouro,
- Queue non fourchue . 4.
4. Bec fort et épais mais recouvert au niveau des narines d'une selle
formée par un replis de la peau. Deux barbillons à la base de la Ephippiorhyn.
mandibule inférieure . chus.
- Bec mince sans selle ..•...................................... 5.
5. Joues nues. Aile ne dépassant pas 450 mm . Sphenorhynchus.
- Joues emplumées. Aile au-dessus de 500 mm . Ciconia.

Gen. IBIS LACÉPÈDE, 1802


Ibis ibis (LIN.). - Tantale ibis
Tantalus ibis Linné, 1766, Syst: Nat., 12e éd., l, p. 241. (Égypte).

L. 930-1000; A. 515; Q. 183, T. 220; B. 254. Bec jaune orange. Peau de la tête et
gorge rouge. Pattes blanchâtres. Tibias rouges en avant. Iris brun noir.
d. 9. - Partie antérieure de la tête dépourvue de plumes, couronne, dans sa
partie postérieure, et cou, recouverts de courtes plumes, blanc grisâtre. Tout le reste
du dessus et du dessous, blanc, le dos teinté de rose. Les plumes des couvertures de
l'aile, avec des barres subterminales, rouge laqué. Primaires, secondaires et rectrices,
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 115

noires à reflets bronze pourpré. Dessous des couvertures de l'aile, blanc lavé de rouge
laqué.
Le jeune est brun ou brun et gris et les parties nues de la face sont jaunes et non rouges
Œufs. - Blanc sale. 64,5-66 X 40-45.
Distr. géogr. - Afrique depuis le Sénégal au Soudan jusqu'au Cap. Madagascar.
Du Sénégal: signalé des bords du Sénégal, près Dagana (BOUET); - Soudan : Kou-
likoro, II (BATES); Tombouctou (H. MADSEN); lac Debo, VI (BOUET); Mopti, II (Rous.
SELOT); Boromo (BOUET) ; - signalé en Nigéria du' Nord; 1 (GOLDING); province
de Kano, IV (HUTSON) sur la Komadougou; Samfara; Sokoto; Jaussaura (HART.);
- Ouest-Tohed : Kalkala en l, IV,' V; bords marécageux du Tchad (GOLDING).
Signalé de la Gambie anglaise (RENDALL); - Guinée portugaise: Bissao (VERR.); -
Parfois sur la Volta en Côte de l'Or; - Togo: Kratschi, III (ZECH.); Akposso (BAuM.)
Cameroun : signalé (ZENKER); - Gabon et Moyen Congo : Camma (DU CHAILW);
Ogooué; lac Onangué (M. et c.); Landana (L. et PETIT); Chinchambo (PETIT); MAL,
BRANT et MACLATCHY l'ont observé; Moutla, IV; Chinchoua, VII; Kango, VI et X;
Booué, IV; - Oubangui-Chari : observé Bas Oubangui, 1; - Tchad : Fort-Lamy;
Chari; Kanem (MALBRANT); signalé (PÉCAUD).

Êcologie-Êthologie. - Le Tantale ibis se rencontre dans l'Ouest africain surtout da"ns les régions de
savanes, sur le bord des grands fleuves, des lacs et mares et également à l'embouchure des fleuves côtiers
dont il semble éviter les zones à palétuviers sauf à marée basse. Nous l'avons personnellement observé sur
le Sénégal, le Niger (au Débo en particulier) mais également à peu de distance de la Volta noire, dans un
marais aux environs de Boromo (Soudan français). Il est fréquent au lac Tchad, et sur le Chari.
Cet oiseau niche en colonies, et jailli BOYD ALEXANDER en Gold Coast, ayant trouvé une colonie l'a con-
fondu avec une colonie de Cigognes blanches. Près de Dagana (Sénégal), en janvier nous avons observé
une bande importante, qui comprenait autant de jeunes que d'adultes, se chauffant au soleil sur un large
banc de sable; ils étaient peu farouches et ne se levèrent pas au passage de notre chaland.
C'est pendant la saison sèche que ces oiseaux nidifient en larges colonies sur le bord des grands fleuves,
en .général dans les villages. Les nids sont placés sur les plus grands arbres (Eriodendron, Adansonia,
Celeis). Souvent Marabouts, Pélicans, Vautours, s'établissent sur le même arbre. Les nids sont construits
avec des branchettes, des racines, plus ou moins réunies par des herbes sèches; ils sont souvent placés à
l'extrémité des branches où leur équilibre est fort instable. A la saison des pluies, après le départ des cou-
pies, la plupart sont jetés à la terre par la violence des tornades.
Les œufs varient entre deux et trois dans l'Ouest africain, la ponte a lieu de septembre à décembre.
La nourriture des Tantales consiste en poissons, silures, Tilapia en particulier qui sont communs dans
les marais formés par le retrait des eaux d'inondation des grands fleuves; mais tous les animaux aquatiques
grenouilles, insectes d'eau avec des masses de fibres et de racines avalées en même temps sont souvent
trouvés à l'examen de l'estomac.
Fréquemment on peut observer les Tantales seuls ou en bandes se livrant à la pêche, les pattes à moitié
recouvertes d'eau, la tête sous l'eau et les ailes ouvertes sans doute pour obtenir une ombre qui leur permet
de mieux apercevoir une proie possible.
La disparition du Tantale après la nidification vers avril, c'est-à-dire au début de la saison des pluies,
laisse à penser que cet oiseau dans l'Ouest africain, se livre à des migrations locales temporaires; mais on
a peu de données certaines sur les régions où il passe cette partie de l'année.

Gen. SPHENORHYNCHUS LICHTENSTEIN, 1823


Sphenerbynehus Abdimi (LICHT.). - Cigogne d'Abdim

Ciconia Abdimii LICHTENSTEIN, 1823, Verz Doubl. Zool. Mus. Berlin, p. 76. (Don._
gola Soudan Égyptien).

L. 640-680; A. d. 425-35; 9,440-70; Q. 160; T. 118-121; B. d. 106-10. Q. 112-18.


En avant de l'œil, une tache, ainsi que la partie nue de la peau autour du bec, rouges.
116 G. BOUET

La partie nue de la face est bleu de plomb. Bec vert de jade. Jambes et pattes vert sale.
Genoux rouges ainsi que les articulations de l'aile" en dessous.
Ô. Q. - Teinte générale noirâtre à reflets métalliques verts et pourpres, surtout
au niveau de la tête, du cou, du manteau et de la poitrine. Petites couvertures à reflets
pourpre cuivré. Primaires et rectrices noires, lustrées de verdâtre. Dos, croupion,
partie inférieure de la poitrine, ventre, sus et sous-caudales, blancs.
Les jeunes sont plus bruns, avec moins de pourpre et de vert brillant sur les ailes.
Œufs. - Deux œufs, blanc, non brillant prenant une teinte verdâtre examinés
à la lumière. 50·58 X 40-42.
Distr. géogr. - Régions les plus sèches de l'Afrique, depuis le Sénégal, le Soudan,
l'Éthiopie, jusqu'à l'Angola et le Transvaal. Migration partielle en Afrique pour la
nidification.
Voici le relevé des exemplaires récoltés dans l'Ouest africain
. Dans l'Aïr: Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); Sénégal : signalé (DELAROQUE) Matam
nid en V (DEKEYSER); - Soudan: Sognafi, V (GIRAUD); Niafounké, VI (H. MADSEN);
cercle de Mopti, IV à IX (Rousssi.or): lac Debo, VI (BouET); Zinder, VII (I.F.A.N.); -
Ouest-Tchad; Kalkala, IV à VI (GOLDING); Bates il observé des nids' à Rei Ruba,
Ouest-Tchad, à Nguigmi; - Nigéria du Nord: Zaria, III; Igabi, II; Kano, V, nid
(HART.); Sokoto (BATEs); Birmin Kudu, IV (HUTSON). .
Ne semble pas se rencontrer dans la forêt des colonies cotières, qu'il traverse peut-
être en migration pour se rendre dans le Nord; niche dans le nord de la Côte-d'Ivoire:
Bouaké, Koroko (BouET); - arrive en V et VI dans le nord du Dahomey pour nicher;
Djougou, Kandy, Kouandé (BouET).
Nigéria du Sud : Ibadan (POMEROY); - n'a été rencontré au Cameroun qu'aux
abords du lac Tchad et par BATEs, en migration traversant la forêt à Bitye; - 'Gabon
et Moyen Congo : Doumé, X (MARCHE); Lukolela, XII et II (CRAPIN); Borna; Léopold-
ville : Kumungu (SCHOUT.); MALBRANT et MACLATCHY l'ont obtenu ou observé
à Booué, Makokou, Mekambo en grande forêt, VI et III, et sur les bancs de sable de
l'Ogooué, IV; - Oubangui-Chari: Ippy, 1; poste de Bria, XII; Boumbala, X; Bozoum,
III; Zemio, XI (BLANCOU); Bangui, IV (ALUNE); signalé centre Afrique nichant
(MALBRANT-PECAUD).
Écologie-Éthologie. - La Cigogne d'Abdim est un oiseau strictement africain dont les migrations
locales et temporaires ont retenu l'attention des observateurs.
En effet on voit apparaître dès le début dé la saison des pluies, vers mai, dans la savane soudansise et
oubanguienne, également dans la zone à épineux et jusqu'aux confins de la zone désertique, la Cigogne
d'Ahdim, qui se met à construire son nid sur les grands arbres, en général dans les villages ou à leurs abords
immédiats, Quand les arbres élevés disparaissent, les Cigognes se contentent des épineux et finalement
s'établissent, en zone subdésertique sur le sommet des cases indigènes. La Cigogne d'Abdim s'apparente
donc à notre Cigogne d'Europe dans son comportement éthologique. '
On doit à BATEs les premiers renseignements sur la migration de cette cigogne africaine; ce naturaliste
Il observé au Cameroun en forêt hygrophile le passage en avril, à deux reprises, de bandes d'environ une
cinquantaine d'individus volant bas en groupe compact et se dirigeant vers le nord. La seconde bande,
sans doute fatiguée, passa la nuit sur des arbres près de sa maison pour repartir le lendemain, toujours
en direction du nord. Depuis lors les observations se sont multipliées et on arrive à la conclusion, que la
Cigogne d'Abdim après la période de nidification qui s'effectue dans l'Ouest africain pendant la saison
humide redescend vers le sud entre novembre et décembre. A cette époque la saison des pluies débute
au sud de l'équateur. La Cigogne africaine ne remontera vers le nord qu'en mai quand les pluies auront
cessé.
On n'a pas trouvé jusqu'ici de nids au sud de l'équateur. La dissection de l'estomac de cet oiseau nous
renseigne sur son genre de nourriture qui consiste en insectes de toutes espèces, sauterelles et criquets
en particulier, mille pattes, iules, crabes et crevettes d'eau douce et comme chez la plupart des Ciconiifor-
mes, masses de fibres végétales non digérées, et absorbées en même temps que les proies vivantes, et qui
restent longtemps dans l'estomac.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 117

Gen. DlSSOURA CABANIS, 1850


Dissoura eplseopus mlcroseelia (GRAY.) - Cigogne épiscopale

Ciconia microscelis G. R. GRAY, 1848, Genera. Birds, III, p. 561, p. 1. CLl.


"Fig. : GRAY, Gen. Birds, III, p. 1-151.
L. 810-850; A. 0 500, 9 470-490; Q. 180-200; B. 134-44. (Spéc. Liberia ; A. 420;
T. 140.) Bec noir, culmen et extrémité rouge. Pattes noir brunâtre. Iris rouge sombre.
0. 9. - Une bande frontale blanche d'environ 15 mm, cotonneuse, parsemée
de soies noires. Couronne bleu sombre, occiput parsemé de blanc. Cou recouvert de
petites plumes blanches, courtes, soyeuses et cotonneuses. Joues et menton seulement
partiellement emplumé, brun et blanc. Dos et ailes bleu sombre. Plumes du manteau
terminées de pourpre et à reflets verts. Petites couvertures de l'aile, pourpre métal-
lique. Primaires bleu noir. Douze rectrices très fourchues, noires, sous lesquelles appa·
raissent six plumes blanches, plus longues que la plus longue des rectrices noires,
qui ne sont Pfls en réalité des rectrices. Les sous-caudales en dessous sont également
blanches. La poitrine et les côtés d'un noir verdâtre, les plus longues des plumes de
la poitrine sont largement terminées de pourpre. métallique. Ventre blanc.
Œufs. - Probablement deux œufs, blanc sale. 59·64 X 47-48.
Distr. géogr. - Depuis le Sénégal et le Soudan jusqu'au Cap où elle est plus rare.
Elle a été signalée II (GOLDING) à Kalkalaà l'ouest du Tchad; - dans l'Ouest africain :'
en Nigéria du Nord: près Maidugari (BATES); signalé par HUTSON dans la Nigeria du
Nord.
Signalé (VERR.) en Casamance et en Gambie anglaise; - Guinée portugaise: Bissao
(BAUD.); - Cuinée française : N'Zebela, V (BATES); - a été récolté au Sierra Leone
(BANNERMAN); - Liberia: Boulouma; Junk; Du River; Boporo, II (BÜTT).); - une
en captivité, venant de la Guinée française (Conakry); rivière Mesurado et rivière Cavally
en saison sèche (BOUET); - Côte-d'Ivoire: Bandama (LOWE); - Togo: Kratschi
(ZECH.).
Nigeria du Sud: Iju (W. LOWE); - Cameroun: vu en bande à l'embouchure de
la Sanaga (BATES); - Gabon et Moyen Congo : Lopé, V (MARCHE); Fernan Vaz
(MARCHE et COMP.); Dali, XI; N'ganciu, VIII (BRAZZA); Mimongo; Mouila; Mangué-
gny, IV (MACLAT., Rio LoucouJa; Chiloango, X (L. et PETIT); Lukolela, IX, X et XI
(CHAPIN); Kwamouth; Kumungu; Fala; Bikoro (SCHOUT.); signalé (VERR.); rivière
Camma (DU CHAILLU); MALBRANT et MACLATCHY la considérent comme largement
répandue et ont noté sa présence à Brazzaville, IV, et deux oiseaux obtenus à Kango,
II, et Makoua, IX; - Oubangui-Chari : Madonguéré, XI; en v-ol au-dessus de la plaine
du Mbomou, XII (BLANCOU); - Tchad : signalé (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - La Cigogne épiscopale n'est pas comme la précédente un oiseau strictement


africain, mais répandu également en Asie. On la trouve dans l'Ouest africain dans toutes les colonies,
mais rarement en grande forêt hygrophile. Elle vit en général solitaire ou par couples, mais au moment
de la nidification on peut rencontrer de petites colonies établies sur le même arbre. Au Libéria, sur la rivière
Mesurado ou plutôt l'estuaire d'eau salée que ,l'on désigne sous ce nom, dans l'un de ses diverticulum à
environ 6 à 7 kilomètres de l'embouchure, j'ai trouvé une petite colonie de ces oiseaux, nichant sur un
des rares hauts palétuviers ayant échappé à la bâche des bûcherons. La colonie se composait de quatre à
cinq nids d'où les oiseaux s'éloignaient peu, ayant en somme à leur portée la nourriture qu'ils recherchent
surtout dans la vase à marée basse et qui' se compose de petits mollusques, de crabes et de ce poisson à
mœurs semi-terrestres le Periophtalmus (septembre 1921). La colonie existait encore en octobre et novem
bre 1923. J'ai possédé en captivité cet oiseau qui m'avait été donné à Conakry en Guinée où on le rencontre
dans les « rivières du Sud », Il ne semble pas que cette Cigogne soit réellement migratrice car on l'a trouvée
118 G. BOVET

à peu près pendant tous les mois de l'année; quoique cependant CHAPIN a constaté son absence pendanr
la saison des pluies dans l'Ouellé. Pour lui cette Cigogne ne descend pas au-dessous de l'équateur.
Au moment des feux de brousse on peut l'observer à terre à la recherche des insectes, lézards et autres
petits animaux qui fuient h zone de feu. Le passage de sauterelles grégaires (Schistocerca gregaria; Locusta
migratorioides) apporte à la Cigogne épiscopale une abondante nourriture comme à toute la gent ailée
africaine.
On a trouvé à l'autopsie d'une Cigogne de cette espèce quatre grenouilles entières avalées tête la première
et des os du même Batracien (CHAPIN). .
Le docteur SERLE en a observé une bande d'une vingtaine sur un banc de sable sur la Bénoué en mai.
GOLDING l'a rencontrée en mars près du lac Tchad, mais elle n'y réside pas toute l'année.

Gen. CICONIA BRISSON, 1760

CLEF DES ESPÈCES

- Bec droit plus court que le tarse. Tarse plus du double de la lon-
gueur du doigt médian, ongle compris. Tête. cou et partie supé-
rieure blancs.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ciconia.
Bec très légèrement retroussé égal au tarse. Tarse double du
median ongle compris. Tête, cou et partie supérteure d'un noir
plus ou moins accentué '. . . . . . . . . . . . . . . . nigra,

Ciconia ciconia ciconia (LIN.). - Cigogne blanche


Ardea ciconia LINNt, 1758, Syst. Nas., lOe éd., p. 142. (Suède.)

L. 1030'1200; A. 550-670; Q. 220·260; T. 190·235; B. 140·193. Bec et pattes vermil-


Ion (ad.) ou noir rougeâtre (j.) lorum noir. Iris brun foncé.
d. 9. - Entièrement blanc pur avec les rémiges les grandes sus-alaires et les sca-
pulaires noires avec de légers reflets.
Distr. géogr. - Niche dans la plus grande partie de l'Europe jusqu'au 60 e de la-
itude nord. Afrique du Nord. Hiverne en Afrique, jusqu'au Cap où elle séjourne.
En ce qui concerne les colonies françaises et étrangères de l'Ouest africain, voici
le relevé des exemplaires qui ont été tués ou observés :
En Mauritanie : passages en petits groupes signalés chaque année (MONOD); - Séné-
gal : signalé (DELAROQUE); un exemplaire a été tué en mars 1935 à M'backi, près
Diourbel; - Soudan et-Ouest Tchad: de passage, région Mopti; un exemplaire tué
en février entre Koona et Mopti (ROUSSELOT); passage signalé à Maradi, ouest de Zinder,
X (H. MADSEN) et à Tanout où ROUSSELOT les a vu passer par milliers en septembre;
- Nigeria du Nord : observé (POMEROY); un spécimen rapporté par POGGIOLINI
de Zaria en 1913; YONG signale la présence de cigognes de décembre à mars, sur le
plateau de Bauchi.
Côte-d'Ivoire : un exemplaire en captivité à Kong (BOUET); un exemplaire bagué
en"Hollande, tué près de Tiassalé, III, 1941; - en Gold Coast : POMMEROY et BoYD
ALEXANDER ont observé cette cignogne dans les territoires du Nord.
Cameroun : un spécimen bagué à Viborg, tué à Dchang en décembre 1928; un
spécimen, bagué en Silésie, a été tué à Carnot en février; Oubangui·Chari : Bambari,
VII (BLANcou); observé à 100 kilomètres ouest de Zemio (BLANcou); - Tchad (A) :
une cigogne, baguée à Kœnigsberg (Prusse orientale), a été tuée en octobre, au lac
Fittri, en 1906; MALBRANT signale la présence de sept cigognes baguées, en provenance
de l'Allemagne, à Mobaye, Ippy, Zemio et deux en provenance du Maroc et de l'Algé-
rie.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 119

Êcologie-Êthologie. - On savait depuis les recherches des naturalistes allemands et nordiques, que la
Cigogne blanche migrait chaque année en Afrique et parvenait jusqu'au Cap. Les routes suivies nous étaient
connues: l'une à l'est, passant des régions à l'est du Weser par le Bosphore, la Syrie et le Nil dans son
cours supérieur pour gagner,par les Grands Lacs,le Sud-Afrique; l'autre route comprenani les oiseaux
nichant à l'Ouest du Weser, c'est-A-dire une partie de l'Allemagne, le Danemark, la Hollande, l'Alsace,
suivait la vallée du Rhône, traversait l'Espagne et franchissait le détroit de Gibraltar.
On retrouvait quelques oiseaux bagués, en Afrique du Nord, mais nous ignorions ce que nos cigognes
nord-africaines dont le nombre dépasse 30000 couples, et qui disparaissaient d'août à mars devenaient
pendant ces six mois.

Fig. 21. Les routes de migration de la Cigogne Blanche.

Les recherches que nous avons entreprises à ce sujet depuis 1934 et que nous continuons encore à
l'heure actuelle nous ont permis de démontrer que la Cigogne blanche nord-africaine effectuait ses
migrations annuelles en traversant le Sahara, gagnait la région du Soudan français comprise entre Zinder
et le Niger, traversait la Nigeria du Nord mais sans y séjourner et de là s'éparpillait dans nos colonies du
Tchad et de l'Oubangui. Quelques-unes des Cigognes baguées en Afrique du Nord ont été depuis lors cap-
turées au Soudan français (région de Dori), dans le sud de l'Oubangui et jusqu'au Congo belge mais là
s'arrêtent à l'heure actuelle nos renseignements. On voit donc que la Cigogne blanche est un migrateur
qu'on peut rencontrer chaque année dans l'Ouest africain; mais les routes suivies par nos Cigognes nord-
120 G. BOUET

africaines embrassent une aire restreinte, et toujours la même, de nos territoires (1). Il ne semble pas que
ces oiseaux restent à demeure tout au moins en Afrique occidentale et la preuve reste à faire de leur séjour
plus prolongé au Tchad et dans l'Oubangui (2).
Nous n'insisterons pas ici sur les autres particularités de la biologie en Afrique de la Cigogne blanche,
qui diffère peu des mœurs et habitudes de cet oiseau dans la zone paléarctique, et qui sont bien connues.

Ciconia nigra (LIN.). - Cigogne noire


Ardea nigra LINNÉ, 1758, Syst. nat., lOe éd., p. 142. (Suède.)

L. 900·1140; A. 545·560; Q. 210-245; T. 180-193; B. 155-187. Bec, lorum, pattes


rouge sombre (ad.) ou brun verdâtre (j.). Iris brun (ad.) ou noirâtre (j.).
cf. 9. - Tête, cou, face supérieure, aile et queue noir légèrement brunâtre à reflets
verts ou pourpres. Reste de la face inférieure blanc pur.
Distr. géogr. - Niche en Suède, Danemark, Allemagne et vers l'est en Russie, en
Asie jusqu'en Chine du Nord. Hiverne en Afrique, au sud du Sénégal et du Soudan,
jusqu'au Cap, dans l'Inde.
On a peu de captures dans l'Ouest africain.
Au Sénégal : signalé (DELAROQUE).
Gambie anglaise : Bathurst, VI (MARCHE); - Guinée portugaise : Bissao (BEAUD.);
- Gold Coast : signalé (PEL)
Écologie-Éthologie. - La Cigogne noire est comme la Cigogne blanche un migrateur d'Europe et
d'Asie qui se rend en Afrique et dans l'Inde en hiver, mais le nombre de ces oiseaux est bien moins impor-
tant que celui des Cigognes blanches.
Dans l'Ouest africain elle est fort rare et on ne l'a trouvée qu'au Sénégal, en Gambie, Guinée portugaise,
Gold Coast et Nigeria à des dates déjà lointaines. On a cru pendant longtemps que la Cigogne noire, comme
la Cigogne, ne nichait pas en Afrique, C'est en 1920 que MOREAU a signalé la présence d'un couple nichant
au Transvaal et plus récemment uue autre paire nicherait régulièrement depuis plusieurs années près d'une
localité du Bechuanaland; d'autres observateurs ont signalé, toujours dans le Sud-Afrique, la présence de
couples nichant. Au Darfour, LYNES a signalé le passage des Cigognes noires, en petit nombre.
En réalité l'Ouest africain n'est qu'exceptionnellement traversé par cet oiseau relativement commun
en hiver dans le Sud-Afrique. -
La Cigogne noire en Afrique se nourrit d'insectes d'eau mais surtout de sauterelles migratrices dès
que celles-ci apparaissent.

Gen. EPHIPPIORHYNCHUS BONAPARTE, 1855


Ephippiorhynchus senegalensis (SHAW). - Jabiru du Sénégal

Mycteria senegalensis, SHAW, 1800, Trans. Linn. Soc. London, V, p. 35, p. 1·33 (Sé-
négal).
Fig. : TEMMINCK, p. l, col., p. 1-64.
L. 1400; A. 600-70; Q. 260·290; T. 311-365; B. 273-334, plaque frontale comprise.
Bec deux tiers de la pointe rouge, un tiers postérieur- noir. Peau nue devant l'œil
rouge. Plaque frontale et caroncule jaune brillant. Pattes et pieds noirs mais articula-
tions des tarses des doigts et dessous des pattes rouges. Iris brun foncé.

(1) Uue route de migration a été signalée réc~mmeht au Maroc. Elle suit la côte de l'Atlantique
mais on n'ignore au delà du Draa la direction suivie à l'aller comme au retour. Des petites bandes
ont été observées en Mauritanie. Un fait précis est le suivant: une cigogne, baguée à Port-Lyautey a
a été retrouvée à Akilou près de Dori (Soudan français) un an quatre mois après le baguage. Quelle
route avait-elle suivie?
(2) Il existe des cigognes n'ayant atteint la maturité sexuelle (2 et même 3 ans) qui «vagabon-
dent» a travers l'Afrique et ne suivent pas les grandes bandes allant jusqu'au Cap.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 121

O. 9. ad. - La tête, le cou, les couvertures de l'aile, les scapulaires et la queue


sont noirs, à reflets métalliques vert bouteille. Les petites couvertures ont des reflets
violets. Les rémiges sont blanches. Le manteau; le dos et le croupion, sont blanc pur.
Tout le dessous est blanc.
Une sorte de plaque frontale nue, d'un jaune vif, couvre la base du bec et le front.
Elle est séparée par une ligne de duvet noir de la peau nue, rougeâtre, qui revêt les
côtés de la base du bec. A la base du bec pendent deux caroncules de teinte vermillon,
parfois toutes les deux, parfois l'une vermillon, l'autre jaune.
Les jeunes sont brun clair au niveau de la tête et du manteau. Les ailes brun sombre.
Le dessous et le dos, blancs. -
. Œufs. - D'un blanc sale, légèrement brillant et couverts de pores très fins 77 X 57.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal et le Soudan jusqu'à la rivière Orange.
Cet oiseau a été signalé dans l'Ouest africain : au Sénégal : signalé (RACKETT);
rencontré près Boghé, sur le Sénégal, nichant (BOUET); - Soudan: Ségou, II (BATES);
Kahara, IX (H. MADSEN); Niger moyen, IV à IX (ROUSSELOT); Mangou (THIERRY);
- Ouest Tchad : rencontré région Tchad, XII, 1 (GOLDING); Kalkala; - Nigeria
du Nord : Benoué (HART.); Niger; Kaduna (HUTSON).
Gambie anglaise : signalé (REND.); Mac Carthy (HOPKINSON); - Casamance :
Sedhiou, VI (MARCHE); Ziguinchor (I.F.A.N.); - Guinée portugaise: Bissao (BAUD.);
- Gold Coast: entre Tumu et Nabarongo, 1 (W. LOWE); - signalé (ZECH.) du Togo:
N'a pas été rencontré au Cameroun, mais existe au lac Tchad; - Gabon: Camma
(DU CHAILLU); Port-Gentil (BLANCou); - Moyen Congo: Étoumbi, IX; région de Fort-
Rousset (MALB. et MACLAT.); - Oubangui-Chari : observé au- confluent de la Ouaka
et de la Mbari (BLANCOU); sur le Chari (MALBRANT); - Tchad : signalé par (MA.LBRANT
et PtCAUD).

Écologie-Éthologie. - Le Jabiru du sénégal est assez fréquemment rencontré dans l'Ouest africain
Nous l'avons personnellement observé en saison sèche sur le Sénégal et aperçu sur le Niger. Près de Boghé
sur le Sénégal un couple avait son nid établi sur un très grand fromager (Eriodendron anfractuo3um) et
mâle et femelle se livraient au transport des matériaux pour la construction du nid : c'était en janvier 1916.
Le Jabiru est en général solitaire, mais de petites bandes d'une dizaine d'individus, se voient parfois en
dehors de la période de nidification dans des marais ou sur de larges bancs de sable. On a observé que les
Jabirus se réunissent au coucher du soleil pour passer la nuit sur un grand arbre comme le font la plupart
des grands Ardéidés. Comme les Cigognes et les Marabouts, le Jabiru s'élève souvent au milieu de la
journée à de grandes hauteurs et décrit d'immenses cercles ense laissant porter par les courants d'air
chaud, les ailes étendues et presque immobiles. La nourriture de cet oiseau consiste en poissons, crustacés
d'eau douce, grenouilles et également insectes d'eau souvent mélangés de matières fibreuses sans doute
avalées avec leurs proies.

Gen. LEPTOPTILOS LESSON, 1831


Leptoptdos crumeniferU8 (LESSON). - Marabout
Ciconia crumenifera LESSON, 1831, Traité d'Ornith., p. 585 (Sénégal).
Fig. : TEMMINCK, pl. Col., V, pl. 301.

1. 1250; A. 687-737; Q. 300-55; T. 280; B. 275. Bec vert sale. Parties nues de la
tête et du cou jaunâtre sale avec tâches sombres. Pattes noires toujours couvertes
d'excréments. Iris brun.
O. 9. - La tête et le cou presque entièrement nus jusqu'à la hauteur des épaules
et seulement recouverts d'un petit duvet court et de poils clairsemés. En avant du cou
nu, se voit un sac jugulaire, également nu, avec une ou deux touffes de duvet. De chaque
122 G. BOUET
côté de la base du cou se trouve une épaisse touffe de plumes blanches. Le manteau,
les ailes et le dos, sont gris ardoise. Les grandes couvertures et les secondaires les' plus
internes, sont d'un vert brillant et bordées de blanc. Les rémiges primaires et les rec-
trices, sont noires, lavées de vert bouteille brillant. Tout le dessous blanc ainsi que la
base du cou. Les sous-caudales longues, cotonneuses, sont blanches. -
Les jeunes sont plus bruns, sans bordure aux grandes couvertures et aux secondaires.
La nuque est recouverte d'un duvet épais et de quelques plumes brunes.
Œufs. - Un ou deux œufs. Blanc sale à coquille légèrement poreuse. 81-84 X
55-57,5. .
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal et le Soudan jusqu'à la rivière Orange.
Le Marabout est commun dans l'Ouest africain.
Il a été signalé au Sénégal : Thiès (I.F.A.N.); - Soudan et OuestTchad ; bords
du Niger, II (BATES) ; Tombouctou; Gao (H. MADSEN); cercle de Mopti, III et IV (Rous-
SELET); lac Débo, VI (BOUET); entre Bafoulabé et Satadougou; Maka Colibeutan
(BOUET); - Nigeria du Nord: Idda; Zaria; Sokoto; Kaura, II, III. (HART.); Nids à
Birnin Kounou, 11, III, dans province de Kano (HUTSON).
Gambie anglaise: Bathurst (REND.); très commun sur la Gambie (MACLAUD) ; - .
Casamance : Sedhiou (BOUET); - Guinée portugaise : Bissao (BAUD); - Guinée
française : Dabola, XII (KLAPTocz); ne se rencontre pas dans la zone forestière des
colonies côtières; - Côte-d'Ivoire: embouchure du Comoé; Bingerville; Tombougou,
IX (bords de la Bagoé), (BOUET); - Gold Coast : Abokobi (LüKD.); - Togo: Bis-
markburg, 1 (BÜTTNER); - Dahomey : bords du Niger de Karimama à Gaya (BOUET).
Cameroun: Tibati (BATES) au milieu de l'été; - Gabon et Moyen Congo: Camma
(DU CHAILLU) ; N'ganciu, VII; Osika (BATCHIS); V (BRAZZA); MALBRANT et MAC-
LATCHY le considèrent comme assez commun sur les cours d'eau et les lagunes; -
Oubangui-Chari : Kaga Goloko, nord d'Ippy; M'bomou, XII (BLANcou); signalé
(DYB.); - Tchad : signalé centre Afrique (MALBRANT); commun au Tchad; niche
en XI, XII, 1 (PtCAUD).

Écologie-Éthologie. - Le Marabout est un des plus grands oiseaux que l'on rencontre dans l'Ouest
africain. Il se trouve ordinairement sur les grands fleuves mais s'en éloigne volontiers pour aller se repaître,
souvent en compagnie des vautours, de quelque cadavre d'animaux domestiques ou sauvages.
Il est relativement grégaire, et on peut sur les grands fleuves en voir sur les bancs de sable d'impor-
tantes bandes. Il passe la majeure partie de la journée, immobile sur une patte avec l'autre ramassée sous
le ventre ou reposant sur l'articulation du tarse de l'autre patte. Il est très éclectique pour sa nourriture
puisqu'il absorbe poissons, crustacés, batraciens, aussi bien que charognes. On le nourrit facilement
en captivité, et il devient très familier.
La nidification a lieu vers novembre-décembre et W. LOWE a observé des jeunes prêts à quitter le nid
au mois de janvier en Gambie.
En général, plusieurs nids se trouvent sur le même arbre et MAC LAUD signale d'importantes colonies,
dans les grands arbres qu'on trouve dans la plupart des villages, mélangées avec des Pélicans qui nichent
à la même époque. Nous avons pu observer au Soudan un biotope particulier du Marabout : Aux abords
du village de Guimékourou, sur la route de Bafoulabé à Satadougou, se dresse un rocher de diorite de plus
de 100 mètres de hauteur, à pic de tous côtés et inaccessible, sur lequel viennent nicher de très nombreux
Marabouts (19 septembre 1911). Le docteur GRûMIER a noté la présence d'une importante colonie en nidi-
fication sur le mont Moulou près d'Ouanda Djallé (Oubangui-Chari) en fin janvier (MALBRANT).
Comme les jeunes cigognes, les jeunes marabouts se livrent avant d'abandonner le nid, à des exercices
d'entraînement au vol. En Nigeria du Nord, d'après divers observateurs la nidification aurait lieu en mars-
avril et les jeunes prêts à s'envoler en mai (docteur SERLE). mais un autre observateur aurait trouvé un
nid avec des œufs en août.
D'après les observations de CRAPIN au Congo belge, le Marabout se livrerait à des migrations tempo-
raires locales, et des régions de savanes du Congo où il niche en saison sèche, remonterait jusqu'au Soudan
Anglo-égyptien pendant la saison des pluies car CHAPIN, au cours de plusieurs hivernages, a constaté
la disparition totale du Marahout.
HARTERT, sans le prouver, pense qu'il en est de même en Nigeria où la nidification a lieu en saison sèche
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 123
et où, pendant l'hivernage, ces oiseaux disparaissent; mais jusqu'ici nous ignorons les régions où ils se
rendent pendant celle période de l'année.

Gen. ANASTOMUS BONNAT, 1790


Anaslomus lamelligerus lamelligerus TEMM. - Bec ouvert africain
Aaastomus lamelligerus TEMMINCK, 1823, Planches coloriées, liv. 40, pl. CCXXXVI.
(Mrique.)
L. 800; A. 383·433; Q. 165·200; T. 133·165; B. 154·194. Espace nu, autour des yeux
et au menton, cendré rougeâtre. Bec couleur de corne plus foncé au milieu. Pattes noires
Iris brun. Le bec est épais et long. La mandibule supérieure présente en dessous,
dans son tiers inférieur, une convexité qui correspond à la mandibule inférieure, à
une cavité de même dimension, d'où il résulte un espace vide, et les deux mandi-
bules ne se rejoignent qu'à la pointe du bec.
cr. Q. - Plumage noir, plus mat au cou et sur les parties inférieures. Le reste est
plus ou moins nuancé de reflets verts et pourprés. Rachis des plumes du dos, du jabot
et du dessus des ailes, luisants, d'un noir de jais et lustrés de reflets verts et cuivreux.
A l'abdomen le rachis des plumes s'allonge en une sorte de lamelle contournée, d'un
noir luisant.

Fig. 22. Anastomus l. lamelligerus TEM. (d'après CRAPIN)

Chez le jeune les plumes du dos et des ailes sont brun terreux mat, sans reflets métal-
liques. Les plumes de l'abdomen sont normales.
Œufs. - Blanc sale. 55,3·61,4 X 40,8-41,3.
Distr. géogr. - Du Sénégal et du Soudan jusqu'au Zambèze. En migration au Cap.
N'existe pas dans la forêt hygrophile.
Voici le relevé des exemplaires récoltés dans l'Ouest africain:
Dans l'Air : Aderbissanat, VII (BUCHANAN); - Sénégal : signalé (DELARoQuE);
- Soudan : sur le Niger entre Tillabery et Gao II (BoUET); entre Mopti et Ké
Macina II (Moxon): - Ouest Tchad : Bornou (Francis); Zaria (POGGIOLINI); -
Nigeria du Nord : signalé (HUTSON).
N'a pas été signalé dans les colonies côtières. .
Signalé du nord du Cameroun (REIs); - Gabon et Moyen Congo: Bolobo (SCHOUT.);
Mayumbe belge (CABRA); Lukolela, II (CHAPIN); Mouila, IX et VIII (MALBRANT et
MACLATCHY); Okka, 1 (F. E. BLANC et CARPENTER); - Tchad : signalé (MALBRANT.)
124 G. BOVET
-,
Écologie-Éthologie. - Le Bec-ouvert est un oiseau si particulier qu'il ne peut échapper à l'observateur
même le moins averti. Il se rencontre dans l'Ouest africain surtout sur les grands fleuves et les lacs car son
régime alimentaire très spécial lui impose ce biotope particulier. Il se nourrit en effet presque exclusive-
ment de Mollusques que la disposition spéciale de ses mandibules lui permet de briser avec facilité.
TH. MONOD l'a trouvé sur le Niger, entre Mopti et Ké Macina (février). Personnellement nous ne
l'avons rencontré qu'une fois sur le Niger entre Tillabery et Gao, en février 1911 : il s'agissait d'un oiseau
solitaire. Ordinairement il vit par paires mais parfois des bandes allant jusqu'à une quinzaine d'individus
peuvent être vus dans des marais vaseux où les mollusques se rencontrent en abondance. (Lagunes des
environs de Lagos). Il n'est pas rare sur le Chari (MALBRANT). '
Le docteur SERLE l'a trouvé en zone forestière au Cameroun mais tout près d'un lac; cinq individus
étaient rassemblés sur un arbre en bordure du lac.
Le Bec ouvert nicherait en colonies dans les marais, mais jusqu'ici on n'a pas trouvé le nid de l'Anas-
tomus dans l'Ouest africain où on ne le rencontre que pendant la saison sèche. Il n'y a qu'une exception
COlUlUe : fuRTERT a observé un Bec ouvert sur la Bénoué en juin.
Des diverses observations publiées, l'Anastomus se rencontre en grandes bandes au Sud de l'équateur
et y nicherait de mai à août.

Famille des PLATALEIDAE. - Plataléidés (Spatules)

La forme du bec des Spatules les caractérise suffisamment. TI est long, très aplati,
rétréci au milieu et évasé à l'extrémité en une large spatule. Les autre caractères sont
ceux de l'ordre des Ciconiiformes, auquel cette famille est ici rattachée.

CLEF DES GENRES

1. Bec non recourbé avec l'extrémité très large et très plate.. .... . ... . Plaealea.
- Bec en forme de faux avec la pointe obtuse pas trop élargie....... 2.
2., Toute la tête et la presque totalité du cou nus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Thre8lciorni8.
- Les parties de la tête près te la base du bec seules nues. . . . . . . . . . . 3.
3. Tête avec une longue crête.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lamprtbie,
-- Tête sans crête prononcée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
4. Aile au-dessus de 320 mm. Troisième et quatrième rémiges les plus
longues. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . HagedaBhia.
- Aile au-dessous de 300 mm. Première et seconde rémiges les plus
longues. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PlegadiB.

Gen. PLEGADIS Kstrs, 1829

Plegadls falcinellus falcinellus (LINNÉ). - Ibis falcineHe

Tantalus falcinellus LINNt, 1766, Syst, Nat., 12e éd., 1, p. 241. (Autriche).
1. 54-64; A. 270.320; Q. 95.120; T. 80-110; B. a 115-142, Q 100-135. Bec noir
verdâtre et partie unie de la face vert. Pattes brun verdâtre. Iris brun.
a. Q. - Hiver. Tête et cou rayé de noirâtre et de blanchâtre. Bas du cou et menton
marron. Milieu, bas du dos, sus et sous-caudales et aile noir bronzé à reflets berts,
pourpres et violets. Queue noire ainsi que les aqxiliaires. La Q un peu plus petite.
Dans le plumage d'été, le plumage est brun rOl\ge brillant avec le devant de la tête
vert brillant.
Œufs. - Ne niche pas dans l'Ouest africain.
Distr. géogr. - Niche dans le sud de la France,le sud de l'Europe, la région méditer-
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 125

ranéenne, la Perse et tout le sud de l'Asie. Hiverne en Afrique, depuis l'Air jusqu'au
Cap, où il est rare, et Madagascar.
On a peu de spécimens en provenance de l'Ouest africain : du Sénégal : Richard
Toll, 1; Dagana (I.F.A.N.); - du Soudan: sur le Niger, VII·VIII; région marécages
Mopti, 1 (BATES); Tombouctou, V, juv.; Kabara en août larges bandes (MAnSEN);
commun sur le Niger, Mopti (ROUSSELOT); marigot de Diaka, VIII. (GUICHARD);
Tahoua, VI (BATES); - au Tchad ; signalé par HUTSON; bandes très importantes, l,
moindres en IV, rares fin mai (GoLDING); signalé par BANNERMAN d'après BoYD ALE-
XANDER.

Fig. 23. Plegadis f'.falcinellus LIN. (d'après SCHOUTEDEN)

Écologie.Éthalogie. - L'Ibis falcinelle oiseau paléarctique et holarctique migrateur, apparaît dans


l'Ouest africain pendant les mois d'hiver, mais si quelques individus peuvent y être rencontrés pendant les
mois d'été, il ne semble pas y nicher. Par contre dans l'Est africain on sait que des nids ont été trouvés sur
le lac Victoris ainsi qu'à Madagascar. C'est un des visiteurs les plus communs du Niger. Nous l'avons vu par
petites bandes, de 6 à 10 individus, sur le lac Débo en juin. Ces oiseaux étaient très farouches et difficiles à
approcher. BATES a observé le Falcinelle en juin à Taboua et en janvier à Mopti. En août leur nombre
augmente et des bandes comprenant plusieurs centaines d'individus sont souvent aperçues en vol ondu-
lant se dirigeant vers le sud en suivant le cours du fleuve.
L'examen du tube digestif montre que le base de la nourriture de l'Ibis falcinelle consiste surtout, en
insectes d'eau douce et leurs larves, mélangés avec des coquilles de mollusques et également des matières
végétales vraisemblablement absorbées avec les autres proies et provenant de la vase.
Observés près du Tchad dès janvier ils en disparaissent en mai. (GOLDING).

Gen. HAGEDASIDA BONAPARTE, 1855


Hagedashia hagedash brevirostris (RCHW). - Ibis hagedash

Theristicus breoirostris REICHENOW, 1907, Dm. Monatsber, p. 147. (Sud-Cameroun),

L. 680; A. 335-365; Q. 145·153; T. 67-73; B. 128·141 (exceptionnellement 160


Gabon). Bec noir avec la base rouge sombre. Partie nue de la face noir. Pattes et pieds
noir. Iris rouge.
cf. 9. -" Plumage brun cendré sur la couronne, les joues, passant au vert olive
sur le manteau, les scapulaires, le dos et lustré de vert bouteille au niveau du croupion'
et des sus-caudales, Petites et moyennes couvertures des ailes vert métallique. Les
126 G. BOVET

grandes couvertures bleu sombre lustré de bronzé doré, sur les barbes externes. Prie
maires noires lavées de pourpre. Une bande blanche au-dessous de l'œil et de la région
temporale. La gorge brun cendré ainsi que tout le reste du dessous, les bords des
plumes plus pâles. Sous-caudales lavées de vert.
Œufs. - Deux ou trois œufs. Chamois grisâtre fortement tâcheté de brun rougeâtre.
Distr. géogr. - Afrique, Ouest de la Gambie au fleuve Congo.
De l'Ouest africain il est connu du Sénégal : signalé (D'EINVILLE) : Naies (bords de la
Falémé), Guénoto (bords de la Gambie), Maka Colibentan (bords du Sandougou),
Tamba Counda, bords du marigot de Ida Coto (BOUET); - Soudan et Tchad-Ouest :
Satdougou, Sénoudébou (BOUET); lac Debo VI (BOUET); - Tchad-Ouest et Nigeria
du Nord: Loko, (FORBES); Samfara, 1; Loko, IX, V, VI (HART.); signalé (HUTSON).
Gambie anglaise : signalé (REND.) Comme le plus commun des Ibis sur la Gambie
(HOPKINSON); - Casamance: Kolda, Sedhiou (bords de la Casamance) (BOUET);
Bignona, V (I.F.A.N.); - Guinée portugaise : Bissao (BAUD); - Guinée française :
Mont Nimba, V (BATES); - signalé, X (KLAPTOCZ); Fouta Djallon (MACLAUD) ; - Sierra
Leone : district de Karina (THOMPSON); - Libéria : Buluma; rivière Dou (BüTT.)

Fig. 24. Hagedashia hagedasb breoirostris RCHW. (d'après ScHOUTEDEN)

rivière Dou, VII; rivière Cavally, XI; Tabou (BOUET); - Côte-d'Ivoire: sur Reuves;
côtiers : Comoé, Bandama, Ferédougouba; Odienné, sur un affluent du Baoulé; à
Tombougou sur la Bagoé (BOUET); Pata, sur f.l.euve Cavally, II (I.F.A.N.) Tabou
(BOUET); Gold Coast: Denkéra (SHARPE); Ejura; Ashanti, II; Bole, 1 (W. LOWE); -
Togo: Bismarkburg (BüTT.); Kirikri, II. (KERST.); - Dahomey: Agouagon
(OUÉMÉ); Atchéribé (Zou); Savalou, Kandy (BOUET).
Nigeria du Sud : Vieux Calabar (JARD.); - Cameroun : Mungothal, VII (ZENKER) ;
nord de Ngaundêré (BATES); Gabon et Moyen Congo: Camma (DU CHAILLU); Ogooué;
lac Onangué (MARCHE et COMPIÈGNE); cap Lopez (M.); Kouilou, V (Luc et PETIT);
sur le Congo : Zambi, XII (SAC.); Nganciu (BRAZZA); Lopé, XII (MARCHE); Chin·
chonxo (FALK:); MALBRANT et MAc LATCHY l'ont en outre obtenu sur les marais de la
Ngounié, à Kango, à Mimongo et Booué; - Oubangui-Chari : Mbomou, XII et 1;
Ouham, VII; Ippy, X (BLANcou); près de Fort-Archambault, IV (Dr THIBOUT); Bangui,
VIII (ALUNE); - Tchad: sur le Tchad; -Chari: Aouk, Bahr Keita (MALBRANT)..

Écologie-Éthologie. - D'après CRAPIN le nom donné au type de la sous-espèce Hagedashia. h. breuiros-


tris décrit par REICHENOW, et que possède le Musée de Berlin doit être accepté et doit remplacer celui de
Hagedashia, h, guineensis NEUMANN.
On sait que NEUMANN a distingué 4 sous-espèces : du Sud-Afrique, de l'Est africain, de l'Abyssinie et
enfin de l'Ouest africain. Ce sont les dimensions du bec qui constituent les principales différences spéci-
fiques entre ces sous-espèces. La moyenne est de 124,8 mm pour l'espèce-type, de 140,6 mm pour Hage-
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 127

dashia, h, Erlangeri, de 160 mm pour Hagedashia, h, nilotica et enfin de 142,4 mm pour la sous-espèce
Hagedashia. h, brcvirostris (CHAPIN) [1].
L'Ibis hagedash est un oiseau qu'on rencontre sur presque toutes les rivières de la côte occidentale
d'Afrique, Il est commun sur les rivières de la zone forestière et il n'est pas un naturaliste qui n'ait eu
l'occasion d'entendre le cri, si particulier, qu'il émet aussi bien en vol qu'à terre, et \JUÏ ne laisse place à
aucun doute sur son identification.
Au Libéria nous avons eu l'occasion de le rencontrer sur toutes les rivières où nous avons circulé en
pirogue. Il est rare que l'oiseau, en général perché sur un arbre de la rive, ne s'envole pas dès qu'il aperçoit
l'embarcation, en poussant son cri discordant, mais il ne va pas loin, se perchant à nouveau, pour s'enfuir
encore dès l'apparition de la pirogue; ce manège peut durer longtemps.
Cet Ibis niche sur les arbres qui bordent les rives, et souvent le nid surplombe la rivière; trois œufs
sont en général pondus.
Au coucher du soleil ces oiseaux se réunissent par petites bandes de 8 à 10 individus pour passer la nuit
sur un arbre en bordure de la rivière. Le genre de vie de cet Ibis le rapproche de l'Ombrette, mais son
régime alimentaire différent est surtout composé d'insectes et de larves que l'oiseau va chercher avec SOD
long bec dans la vase. Il est rare de tuer un de ces Ibis qui n'ait le bec recouvert de vase séchée.

Gen. LAMPRIBIS ELLIOT, 1877

CLEF DES ESPÈCES SUSCEPTIBLES D'ÊTRE RENCONTRÉES DANS L'OUEST AFRICAIN

- Bec relativement court, mesurant moins de 95 mm, depuis le bord


antérieur des narines. Cou d'un brun à peu près uniforme. Aile
dépassant 305 mm.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . olivacea.
- Bec relativement long et de plus de 95 mm, depuis le bord antérieur
des narines. Cou jamais uniformément brun. Les plumes en sont
toujours chamois au centre, avec les bords noirâtres. Ailes de moins
de 305 mm .. '" ., , .. , .. , , rara.

Lampribis oJivacea olivacea (Duaus). - Ibis olive à crête

Ibis olivacea DUBus, 1838, Bull. Ac. R. Sc. Bruxelles, IV, 1837, p. 105. (Côte de
Guinée).
Fig. : Bull. Acad. Roy. Sc. Belg., IV, pl. 4.
Syn. : L. splendida SALVADORI, (Liberia).
1. 600-620; A. 334; Q. 147; T. 68; B. 96 (type). Bec rouge corail. Parties nues de la
face bleu noirâtre. Pattes verdâtre. Iris brun gris.
cf. 9. - Tout le cou d'un brun olive foncé lustré de bronzé. Les plumes avec des
stries rachidiennes plus claires. Large plaque frontale nue, à la base du culmen, Couver-
tures de l'oreille brun pâle. Longues plumes à la nuque, formant crête rejetée en arrière,
d'un pourpre brillant. Dos, scapulaires et rémiges les plus internes bronzées. La
partie postérieure du dos et les sus-caudales vert sombre. Les grandes couvertures des
secondaires d'un cuivré doré sur les barbes externes, d'un bleu pourpre sur les barbes
internes. Les rémiges et les rectrices d'un bleu noirâtre à reflets d'acier. Dessous d'un
, brun sombre.
Œufs. - Nidification et œufs inconnus.
Distr. gêogr. - N'est connu que du Libéria, dans la partie ouest.

Écologie-Éthologie. - L'Ibis à crête de la forêt occidentale ressemble à l'Ibis hagedash par sa taille et
sa collration générale mais il est pourvu d'une longue crête que I'Hagcdash ne possède pas. C'est à Btrrrr-

(1) L'absence de crète érectile permet de ne pas confondre cet Ibis avec les trois autres Ibis qu'on peut'
rencontrer dans l'Ouest africain.
128 G.BOUET
KOFER que sont dues les seules notes que nous ayons sur cet oiseau car, jusqu'à ces dernières années, il
n'avait été rencontré qu'au Libéria. Le naturaliste hollandais le décrit comme très sauvage et difficile li
approcher.
Se réunissant par bandes de 8 à 10 individus, l'Ibis du Libéria vient chaque soir se poser sur les grands
arbres des bords des rivières (rivière Saint-Paul] surtout fromagers pour y passer la nuit. Chaque soir le
même arbre accueille les Ibis qui s'y posent en poussant des cris rappelant ceux de l'Ibis hagedash. On ignore
ia nidification de cet oiseau.

Fig. 25. Lampribi3 o. olicacea DU Bus. [d'après ROTHSCHILD)

Lampribis olivacea cupreipennis (RcHW). - Ibis olive à ailes cuivrées

Theristicus cupreipennis REICRENOW, 1903, Om. Monatsber., p. 134. (Bipindi


Cameroun).

L. 600-610; A. 301·35; Q. 125-133; T. 58-70; B. 83-94. Mensuration moyenne des


quatre spécimens connus d'après BANNERMAN, CRAPIN et REICRENOW. Bec rouge
sombre sale. Partie nue de la face noir et rouge. Pattes brun rosâtre. Iris rouge foncé.
cf. 9. - Ressemble au type dont il présente les caractéristiques générales. Pas de
plaque frontale comme chez l'espèce-type. Le dessus et les couvertures de l'aile, d'un
vert plus foncé à reflets mauves. La partie postérieure du dos et le croupion, d'Un
bleuâtre foncé plus brillant. Primaires noires. Rectrices bleu profond à reflets pourpre.
Dessous brun lavé de vert olive.
Œufs. - Nidification et œufs inconnus.
Distr. . géogr. - Forêt hygrophile du Cameroun, du Gabon et du Congo belge.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 129

Êeologie-Êthologie, - Cet Ibis est la sous-espèce de Lampribis. o. olivcea qu'on trouve dans la zone
orientale de la forêt hygrophile. Comme les autres Lampribis, il est pourvu d'une crête qu'il hérisse à
volonté. C'est un oiseau très rare malgré sa zone d'habitat très étendue, depuis le Cameroun jusqu'à l'Ituri
(Congo belge). BATES et CHAPIN l'ont tué, l'un au Cameroun et l'autre dans l'Ituri. BATES l'a observé au bord
des marais dont la grande forêt hygrophile est parsemée. CHAPIN a eu son spécimen, non loin de l'Ituri,
d'un couple qui était à terre sous un épais sous-bois et qui s'envola à son approche. On ignore son genre de
nidification.

Fig. 26. Lampribis olivacea cupreipennis RCHw. (d'après CHAPIN)

Lampribis rara ROTHSCHILD, HARTERT et KLEINSCHMIDT. - Ibis vermiculé à crête

Lampribis tara ROTHSCHILD, HARTERT et KLEINSCHMIDT, 1897, Nou., Zool., IV,


p. 377. (Ashanti Gold Coast).
Fig. : D. BANNERMAN, Nov. Zool., XXXV, p. 81, pl. 4.

Fig. 27. Lampribis rara ROTscH., iÜRT. et KLEIN. (d'après CHAPIN)

L. 590 env.; A. 270-90; Q. 112-20; T. 56-65; B. 115-130. Bec rouge foncé à base
noirâtre. Parties nues de la face noir avec des tâches bleu pâle. Pattes rose. Iris brun.
d. 9. - Le front, la partie antérieure de l~ face, le tour de l'œil et l'arrière de la
J. t\. /.300R1. ~
130 G. BOUET

mandibule inférieure, sont nus. La couronne, les joues et la partie supérieure de la


gorge, bruns. Derrière les joues se voit une étroite tache blanche. Une longue crête
rabattue en arrière, d'un vert sombre, de teinte métallique sur les bords. Le dos et les
scapulaires, vert olive, plus profond aux sus-caudales, Les petites et les médianes couver-
tures de l'aile, vert d'acier à reflets mauves. Primaires, secondaires et grandes couver-
tures, noir rehaussé de bleu pourpré. Auxiliaires et queue, noir lavé de vert. Le cou,
la poitrine et le ventre, d'un brun cannelle pâle, chaque plume étant bordée de ce brun
verdâtre sombre.
Les jeunes sont d'une teinte générale à peu près semblable aux adultes, les reflets
métalliques des couvertures de l'aile n'existant pas. Le bec est notablement moins long.
Les parties nues de la face sont bleuâtre pourpre sombre.
Œufs. - Nidification et œufs inconnus.
Distr. géogr. - Afrique, du Liberia à l'Angola et jusqu'à l'est de la forêt hygro-
phile du Congo belge.
Dans les territoires envisagés ici, cet Ibis se rencontre dans la grande forêt
hygrophile du Libéria : Bafia, Soforé, rivière Saint-Paul, rivière pou, rivière Far-
mington (BüTT.); - puis en Gold Coast: Denkera, XI (USSHER); Mampong (Ashanti),
II (LOWE); - il existe vraisemblablement en Côte-d'Ivoire; - n'a pas été signalé dans
la Nigeria du Sud.
Cameroun : Lolodorf; rivière Dja (BATEs); Bipendi, IX (ZENKER) ; - Gabon et
Moyen Congo : Camma, Munda, Mudi (DU CHAILLU); Oyem, XII (ROUGEOT); DieJé,
sur l'Alima (BRAZZA); Lukolela (CHAPIN); Bolobo et Kumunga (SCHOUTEDEN).
Écologie-Éthologie. - Cet oiseau qui par sa taille ressemble un peu à l'Ibis falcinelle en diffère par
son cou et sa poitrine tachetés, son bec rouge et sa crête vert sale. On a vu plus haut son aire de distribu-
tion dans l'Ouest africain, qui se limite à la zone de la grande forêt hygrophile occidentale et orientale.
Il est plus fréquemment vu que les deux autres sous-espèces que nous étudions plus haut. Cet Ibis vit
dans les zones marécageuses de la forêt, et dans les marais boisés; il s'y rencontre seul ou par paires.
Dérangé, il s'envole sur un arbre à frondaison épaisse et s'y dissimule.
Il se nourrit de vers et d'autres habitants des marais, insectes et leurs larves, qu'il va chercher avec son
long bec dans la vase. A l'examen d'un spécimen tué au Cameroun par BATES, l'intestin et l'estomac
contenaient en dehors des proies avalées, de la vase et des feuilles mortes. Le cri de cet Ibis ressemble
beaucoup à celui de l'Ibis hagedash. Il l'émet surtout en vol et d'une façon continue; on l'entend parfois
la nuit, mais jamais quand le soleil-est au-dessus de l'horizon. Un individu tué en Gold Coast en fin février
ne présentait aucun signe de nidification prochaine (W. LOWE). On n'a pas jusqu'ici trouvé le nid de cet
Ibis.

Cen, THRESKIüRNIS GRAY, 1842


Threskiomis aethiopica aethiopica (LATHAM.). - Ibis sacré
Tantalus aethiopicus UTHAM, 1790, Index Ornith., II, p. 706 (Éthiopie).
Syn. : Ibis religiosa auct.
L. 710-800; A. 350-396; Q. 136-163; T. 100-116; B. 135-183. Bec, parties nues de la
tète et du cou noir. Pattes et pieds rouge foncé ou noirâtre. Parties nues sous les ailes
rouge brillant. Iris brun foncé.
6. 9. - Toute la tête' et le cou sont dépurvus de plumes et la peau en est noire.
Tout le reste du plumage en dessus et en dessous, y compris les ailes et la queue, blanc
pur. Les primaires et les secondaires les plus externes, blanches, largement terminées de
vert métallique. La bordure externe des secondaires, les plus internes et les longues
scapulaires, formées de barbes décomposées, sont d'un pourpre métallique profond.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 131

Chez le jeune, la tête et le cou, sauf les joues et le menton, sont emplumées. Grises
la première année, puis blanches et enfin noires, c'est à partir de la seconde année que
les plumes décomposées des rémiges des secondaires apparaissent.

Fig. 28. Threskiomis ae. aethiopica LATHAM (d'eprèsScaotrrenex)

Œufs. - Trois à quatre œufs. Blanc bleuâtre recouverts de chaux avec des taches
rougeâtres au gros bout. 65,5-69 X 43,5-44,5.
Distr. géogr. - Afrique au sud du Sahara, sud de l'Arabie jusqu'au golfe Persique.
Jadis en Egypte (Ibis sacré). '
L'Ibis sacré a été rencontré dans l'Ouest africain: au Sénégal, signalé (DELAROQUE);
Dagana (I.F.A.N.); - Soudan: Tazsa, VI (BATES); Cabara, VIII (H. MADSEN) ; lac Debo,
VIII (ROUSSELOT); lac Debo, VI; rivière Bani, VI (BOUET); -·Ouest-l·chad : Bornu
(FRANCIS); commun Kalkala, XII à moitié V (GOLDING); - Nigeria du Nord: Loko,
IV; Kaschia; Sarra; Sokoto; Kano, XII, juv. (HART.); Rabba (FORBES); signalé (HUTSON)
En Gambie anglaise commun (HOPKINSON); - Casamance: Kolda, Sedhiou (BOUET);
signalé (VERR.); Bignona, V, l jeune, l adulte (I.F.A.N.); - Guinéeportugaise: Bissao
(BAUD.); - n'est pas signalé des fleuves ou lagunes au Sierra Leone, ni au Libéria; -
en Côte-d'Ivoire; près de la Bagoé, IX (BOUET); - Gold Coast: signalé (PEL).
Nigeria du Sud: Ibadan (HINDERER); - Cameroun: signalé (CROSSL.); - Gabon
et Moyen Congo: Camma (DU CHAILLU); Brazzaville, VI (DYB.); lac Onangué (MARCHE
et COMP!tGNE) (MALBRANT et MACLATCHY); Stanley Pool, VII (CHAPIN); - Oubangui-
Chari: Ippy (BLANcou); Bozoum (TESSMANN); ouest de Zemio, III (BLANcou); bords
du Chari,.v (Dr THIBOUT); - Tchad: signalé (PÉCAUD); Fort-Lamy, X (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - L'Ibis sacré est un oiseau qu'on rencontre fréquemment dans l'Ouest africain.
II fréquente les grands fleuves Sénégal, Niger, Congo, Chari, les lacs et les marais. II est lié par son genre
de vie à ce biotope et plus exactement à tout ce qui est plus ou moins inondé au cours de l'année, champs
de riz compris. Il est souvent vu par petites bandes qui pêchent de compagnie sur les hauts fonds des
fleuves, sur le bord des lacs et dans les marais. Sa nourriture consiste en petits poissons, crustacés d'eau
douce ou salée dans les estuaires des fleuves côtiers où la marée se fait sentir, mollusques, etc. A l'examen
de l'estomac, on a trouvé criquets, sauterelles, insectes d'eau. L'oiseau est donc éclectique dans le choix
de sa nourriture selon les lieux où on l'observe. L'Ibis sacré, comme la Spatule, a la curieuse habitude en
plongeant son bec dans la vase, ce le promener de gauche à droite d'un mouvement très lent, explorant
ainsi tout le champ de vase qu'il peut atteindre à chacun de ses déplacements.
Lés Ibis sacrés volent Dar saccades suivies .d'un vol plané, le cou tendu. La nidification a lieu de juin à
septembre, un peu avant la fin de la saison des pluies, mais des nids occupés ont été observés en décembre
(Kano). Les nids sont en général en colonies placés sur de grands arbres et presque toujours dans les
villages indigènes ou leurs abords. Le docteur SERLE a observé des nids de Bubulcus ibis placés sur le
même arbre que ceux de l'Ibis sacré. On est peu renseigné sur les migrations possibles de l'Ibis sacré; il
est certain que l'oiseau disparaît à certaines époques de l'année des régions où il est commun. On ne le
rencontre que très rarement dans la grande forêt équatoriale.
~.
132 G. BOUET

Gen. GERONTICUS REICHENBACH, 1852


Geronticu8 eremita (LINNÉ). - Ibis chauve

Upupa eremita LINNt, Syst, Nat., 10 éd., J, 1758, p. UB. (Suisse).


Fig. : H. DE BALZAC, Mem. Soc. Hist. Nat. Afrique du Nord, n? 1, 1925, pl. 1.
A. 390-430; B. U5-149.
cr.9. - La tête est dénudée avec un élargissement du crâne en arrière. Les plumes
du cou sont allongées et d'un pourpre métallique. Le corps, la queue et les ailes sont
noires avec des reflets métalliques verdâtres. Les joues et la gorge d'uri rouge de fram-
boise, plus noirâtre sur la couronne.
Œufs. - Blanc azuré avec des points rouge brun espacés au gros bout. 62,5 X 44,3.
Distr. géogr. - Actuellement trouvé seulement localement dans le nord de l'Afrique
et vers l'est en Mésopotamie, côtes de la mer Rouge. Éthiopie, Nif bleu. Jadis dans le
sud de l'Europe jusqu'au niveau de la haute vallée du Rhin, Suisse et Hongrie.
Il a été récolté près de Fort-Trinquet en février 1951 (DEKEYSER et VILLIERS (I.F.A.N.)
en migration.
Écologie-Éthologie. - On a sur la biologie de l'Ibis chauve des précisions dues aux ornithologistes
HARTERT, LYNEs, H. DE BALZAC, LAvAUDEN, qui l'ont observé en Afrique du Nord. On sait qu'il niche
dans les anfractuosités de rochers en général à pic et qu'il quitte peu ce biotope.
Dérangé, il décrit autour de son aire des' cercles concentriques avant de revenir se poser sur le bord des
cavités rocheuses où est établi son nid. Ce dernier est fait dc brindilles et tapissé à l'intérieur de matières
molles.
La ponte, de 3 à 5 œnfs, a lieu en mai (HEIM DE BALZAC) (1).
C'est sans doute, tout au moins en Algérie et au Maroc, un oiseau migrateur. Il apparaît au printemps
pour disparaître en août. .
On ignore dans quelles parties de l'Afrique il passe l'hiver.
L'alimentation consiste en insectes et en particulier en sauterelles.

Gen. PLATALEA LINNt, 1758


. Platalea alba SCOPOLI. - S~atule d'Afrique
Platalea alba SCOPOLl, 1786, Del. Flor. et Faun. lnsubricae, II, p. 92. (Probablement
cap de Bonne Espérance).
Syn. : P. tenuirostris auct.
L. 800-900; 4. cr 378-405, 9363-80; Q. 135-37; T. 130-160; B. 170·226. Mandibule
supérieure et parties nues de la tête rouges. Mandibule inférieure jaune et noir. Pattes
et pieds rouges. Iris blanc.
cr. 9. - Plumage entièrement blanc. A la saison des noces se voit une huppe occi-
pitale formée de longues plumes à barbes décomposées. Elles disparaissent pendant
la période d'éclipse et est remplacée par des plumes normales.
Œufs. - Deux à trois œufs. Blanc tacheté de brun rougeâtre au gros bout. 65-70 X
4·2-44.
Distr. géogr. - Afrique,depuis le Sénégal et le Soudan jusqu'au Cap. Madagascar.

(1) H. DE BALZAC, L'Ibis Chauve en Algérie (Rev. Ir. Omithol.• na 187, nov. 1924).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 133

Les auteurs ne le signalent pas du Sénégal ; - Soudan : Cabara, IX (H. MADSEN);


Mopti, Il (RoussELOT); lac Débo, VI (BouET); - Tchad Ouest: signalé; Kalkala, V
(GOLDINC); sud du Tchad à Goulfei (duc DE MECKLENBOURC); - en Nigeria du Nord;
entre Songha et Robba (FORBES).
Gambie-anglaise : signalé (SABINE, REND.); signalé en Casamance (MACLAUD); -
Guinée portugaise: Bissao (VERR.); - n'a pas été jusqu'ici rencontré en Guinée fran-
çaise, mais peut se trouver sur le. Niger et ses affluents; - Sierra Leone : signalé
(USSHER) comme commun; - ne semble pas exister au Libéria, ni en Côte-d'Ivoire;
- Gold Coast : signalé (USSHER).
N'est pas signalé du Cameroun; - Gabon et Moyen Congo : MALBRANT et MAc-
LATCHY l'ont observé entre Dolisie et Mouila en juillet; présence notée au Stanley Pool
(JOHNSTON); - Oubangui-Chari sur le Chari (MALBRANT) ; - Tchad-sud du Tchad, IX,
Fort-Lamy, X (MALBRANT); observé également sur le Tchad par BATEs.

Fig. 29. Platalea alba SCOPOLI. (d'après CHAPIN)

Écologie-Éthologie. - La Spatule blanche peu différente de la Spatule européenne se rencontre dans


l'Ouest africainsur les grands fleuves et lacs, mais elle est beaucoup plus rare que l'Ibis sacré, et les autres
oiseaux d'eau que nous avons jusqu'ici étudiés. On la trouve en général par paires ou par petites bandes
(nous en vîmes une douzaine près d'un banc de sable en juin sur le lac Dëbo), mais l'oiseau est parfois
solitaire. fi est plus commun sur le Tchad où il a été observé depuis longtemps par les naturalistes qui
ont visité le lac. MALBRANT dit que la Spatule blanche est commune sur tout le territoire du Tchad, sur
l'Aouk en particulier. Son régime alimentaire est analogue à celui de tous les oiseaux d'eau, mais son bec
spécial lui permet de rechercher dans la vase les petits mollusques, crustacés et insectes d'eau, qu'on ren-
contre dans les marais, le bord des lacs et près des bancs de sable des grands fleuves au moment du retrait
des eaux. On sait la curieuse habitude qu'a la Spatule d'Europe de promener de droite et de gauche son
bec enfoncé dans la vase ou le sable. La Spatule africaine procède de même ainsi que nous l'avons observé
sur le lac Débo. En vol, la Spatule émet parfois une sorte de cri rappelant celui du Canard sauvage. Comme
la Cigogne, la Spatule claque du bec tout en ayant un cri qui lui est propre.
On a observé sur le Niger, en octobre, dans un marais en bordure du fleuve, une bande importante
s'élevant à plusieurs centaines d'individus, et une colonie existait près de Diabi sur le marigot de Diaka,
où la nidification commencait en avril-mai, un peu avant la saison des pluies (GUICHARD). Nous n'avons
pas de précisions sur la structure des nids, ni sur leur emplacement, arbres ou roseaux.
134 G. BOVET

ORDRE DES PHOENICOPTERIFORMES


Cet ordre ne comprend que les Flamants. Oiseaux très particuliers qui allient quelques-
uns des caractères propres aux Échassiers à ceux des Ansériformes. Ils ont le long bec et
les pattes démesurées des premiers. Des Ansériformesils présentent le pied palmé et le
bec dont les bords sont pourvus de lamelles, se termine par un onglet analogue à celui
des Anatidés aquatiques. Pouce court, surmonté, libre.
Un nid en terre, tronconique. Un seul œuf, jaunâtre, rarement deux.

Famille des PHOENICQPTERIDAE. - Phénicoptéridés (Flamants)


Seule famille de l'ordre dont ils ont les caractères. Des trois genres qui le constituent,
deux sont propres à l'Afrique. Tous les deux se rencontrent en Afrique occidentale et
centrale.
. CLEF DES ESPÈCES
- Aile dépassant 340 mm. Tarse de plus de 260 mm. Pouce 10-14 mm
ongle compris. L'extrémité de la mandibule supérieure dépasse un Phoenicopterus
peu les bords de la mandibule inférieure....................... ruber,
- Aile au-dessous de 340 mm. Tarse de moins de 230 mm. Pouce
souvent très réduit et n'ayant jamais plus de 7 mm ongle compris. Phoeniconaias
La mandibule supérieure s'encastre dans l'inférieure. . . . . . . . . . . . . . minor.

Gen. PHOENICOPTERUS LINNÉ, 1758


Phoenicopterus roseus PALLAS. - Flamant rose

Phœnicopterus roseus PALLAS, Zoogr., 1811-31, t. II, p. 207.


Syn. : Phœnicopterus antiquorum TEMMINCK, 1820, Man. d'Omith., 2 c éd., Il,
p. 587 (Europe).
Fig. Dresser Birds Europe, VI, p. 343.
L; Q 1100: 0 1500; A. 390-440; Q. 140-180; T. 300-380; B. 140·165 (en suivant la
courbure). Bec rose à bout noir (ad.). Pattes rose rouge. Lorum et tour de l'œil rose
(ad.). Iris jaune.
O. Q. - Plumage rose, plus vif sur la tête, le dos et les barbes extérieures des
rectrices, avec les sus-alaires, d'un beau rouge carmin et les rémiges primaires noires.
La Q de teintes moins vives.
Le jeune a une teinte générale gris clair, les rémiges et les rectrices n'ont que des
taches noirâtres.
Œufs. - Blancs. 94,5 X 57.
Distr. géogr. - Niche dans le sud de la France et l'Afrique du Nord, mais, également
dans la partie est de l'Europe, jusqu'au golfe Persique, le nord de l'Inde, les îles du
Cap-Vert et l'Afrique du Sud.
Ce Flamant a été rencontré et tué sur la côte de la Mauritanie (ZOLOTAREVSKY),
non loin de la baie du Lévrier; - Sénégal: signalé (VERR.); - tué au nord de Saint-
Louis, sur le fleuve Sénégal (M. ADANSON, DELARoQuE); Rosso II, Nigeria du Nord:
douteux (HUDSON); (I.F.A.N.).
Signalé en Gambie anglaise et au Sierra Leone; - au Libéria : BÜTIIKOFER l'a signalé
à Robertsport, sur le lac Fisherman; - n'est pas signalé des autres colonies côtières
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 135

jusqu'au Cameroun compris; - Gabon et Moyen Congo : Camma (DU CHAILLU);


Gabon (RCHW.); PECHUËL LOESCHE, naturaliste de la mission FALKENSTEIN, a signalé
(Loango .Expédition, III, part l, p. 251) des bandes sur les lagunes de la côte du Cabors;
MALBRANT et MACLATCHY pensent sa présence douteuse dans le bassin du Congo; -
Tchad : considéré par MALBRANT comme inexistant au lac Tchad, quoique signalé par
PÉCAUD en bandes innombrables (?).

Écologie-Éthologie. - Le Flamant rose est relativement rare dans l'Ouest africain. On l'a rencontré
le long de la côte de la Mauritanie et à Tanoudert la mission ZOLOTAREVSKY en a tué un spécimen le 15
janvier 1937. AoANSON en aurait rencontré au Sénégal et en aurait tué au nord de Saint-Louis, Depuis
longtemps, ces oiseaux ne fréquentent plus les abords directs de la capitale du Sénégal et on ne signale
plus actuellement l'existence du Flamant rose sur le fleuve Sénégal.
Nous avons dans la répartition géographique locale ci-dessus, indiqué la présence, signalée par les auteurs,
du Flamant rose au sud de la Gamhie, mais comme il ne semble pas que des spécimens aient été conservés
par les Muséums et que d'autre part le docteur PECHUËL LOESCHE en 1888, naturaliste de la mission
FALKENSTEIN à Chinchonxo, sur la côte du Loango,n'a pas spécifié à quelle espèce se rapportaient les
bandes qu'il a observées dans cette région, un doute s'est élevé au sujet de l'espèce de Flamant rencontré
au Gabon et au sud du Cabo». Les oiseaux arriveraient de janvier à mars pour disparaître vers le sud le
reste de l'année.
En 1932, un Anglais signalait la présence en Nigeria, à l'embouchure de la rivière Cross de bandes de
Flamants comprenant un millier d'individus, dont il tua deux exemplaires, qui, envoyés au British Museum,
furent déterminés par BANNERMAN, comme appartenant à l'espèce Phœniconaias minor.
La présence du petit Flamant africain ayant été depuis longtemps mentionnée en Afrique du Sud et
en Angola, on est amené à penser que toutes les bandes signalées depuis le Congo portugais (Chinchonxo),
le Gabon et enfin la Nigeria du Sud relèvent de cette espèce, et que seul le grand Flamant rose existe

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Fig. 30. Phoenicopterus ruber antiquorum TEMM. (d'après CHAPIN X 1/2)

depuis la Mauritanie jusqu'au Sénégal et la Gamhie, où il fréquente les plages mauritaniennes et sénéga-
liennes et peut-être remonte-t-il le Sénégal et la Gambie.
Quant à l'espèce signalée par BÜTTIKOFER (1885), sur le lac Fisherman, il est possible que ce soit le
grand Flamant, mais le doute persiste sur la véritable identification du Flamant libérien, aucun spécimen
n'ayant été conservé et BÜTTIKOFER dans ses notes de Leyden met un point d'interrogation après Phoeni-
copterus (?).
On ignore d'où proviennent exactement les bandes de Flamants observées en Mauritanie et jusqu'en
Gambie. Il est possible que certaines bandes viennent de l'archipel du Cap Vert où le Flamant rose
niche(BoYD ALEXANDER). li est d'autre part certain que le Flamant rose se rencontre pendant certains mois
de l'année tout le long de la côte mauritanienne, Rio de Oro compris. Au cours de son voyage à travers
la Mauritanie, du Maroc au Sénégal, HEm DE BALZAC a observé des Flamants ct signalé que sur la plage
d'Aureora, vaste étendue désertique de plus de 40 km de long, ces oiseaux se verraient toute l'année par
milliers. A Villa Cisneros, SPATZ, en avril et mai, a signalé la présence de Flamants. Th. MONOD, dans
l'Aftout mauritanien, a vu en 1937 des Flamants par milliers. Enfin, les naturalistes de l'I.F.A.N., DEKEY-
SER et VILLIERS ont constaté en février, lors d'une crue exceptionnelle du Sénégal, la présence de Flamants
au nord de Rosso.
De la concordance des observations faites le long de la côte du Maroc au Sénégal, il y a lieu de penser
que les Flamants observés en Mauritanie sont des migrateurs en provenance de l'Andalousie, de la Tunisie
et peut-être de la Camargue. Signalons pour être complet que le professeur SEURAT d'Alger avait été témoin
d'un passage important de Flamants au cours d'un voyage en hiver dans l'Ouarsenis (Oran). Plusieurs de
136 G.BOUEr

ces oiseaux s'étaient tués au contact de fils électriques et l'un d'eux figure dans les collections du laboratoire
de zoologie de l'Université d'Alger. Ces oiseaux se dirigeaient-ils vers les côtes marocaines de l'Atlantique?
La nourriture des Flamants consiste, comme on le sait, en petits coquillages, crustacés, herbes marines
.qu'ils vont chercher dans la vase des marais, dans le sable marin où leurs longues pattes leur permettent
de s'avancer presque jusqu'en eaux profondes. De par leur genre de vie, les Flamants sont soumis à un
biotope spécial fréquent sur la côte de l'Ouest africain et il y a lieu de s'étonner de n'y pas rencontrer
plus souvent ce bel oiseau,

Gen. PHOENICONAIAS GRAY, 1869


Phoeniconaias minor (GEOFFROY). - Flamant de Geoffroy
Phoenicopterus minor GEOFFROY, Bull. Sei. Soc. Philom., I,. pt 2, 1798, p. 98 et
pl. (Sénégal).
Fig. : TEMMINCK, Pl. col., p. 119.
1. 825-850; A. 303-350; Q. 110; B. 128; T. 212; doigt médian 75.
d. 9. en hiver, ,- Plus petit et d'une teinte rose plus intense que le Flamant ordi-
naire. Couvertures alaires d'un rose carminé vif avec des bordures blanches : rémiges
noires.
Espace nu au-devant de l'œil brun-rouge pourpre. Bec de même couleur à la base,
ensuite rouge, noir à la pointe. Pieds d'un rose intense; iris jaune. La mandibule supé-
rieure s'encastre dans l'inférieure sans la recouvrir comme chez l'espèce précédente.

Fig, 31. Phoeniconaias minor (GEOFFR.) [d'après CHAPIN X 1/2]

Nidification analogue à celle du grand Flamant, deux œufs blancs crayeux 85,5 X
54,9 (CRAPIN).
Distr. géogr. - Sud et est de l'Afrique, Angola, Madagascar, nord-ouest de l'Inde.
Distribution locale : présence certaine en Nigeria du Sud et embouchure du Congo
Banang (MESMACKERS).
Écologie-Éthologie. - Nous avons mentionné, en traitant le Flamant rose ordinaire, la découverte
dans l'Ouest africain du petit Flamant.
La présence de cet oiseau en Nigeria du Sud a été signalée en février 1932 par F. COLLIER à l'embou-
chure de la rivière Cross, puis sur les bancs de vase des Iles Inu Esuk au nord-ouest de l'ile Soden sur la
rivière Mêmé, le 1er mars.
La bande renfermait environ 1 000 individus et deux spécimens furent obtenus. D'autres naturalistes
anglais ont également observé ee Flamant sur les bancs de vase du bord de la mer toujours en Nigeria
du Sud.
Il semble à peu près certain que ces bandes venaient du sud de l'Angola, et l'on sait que le naturaliste
portugais ANCHIETA en avait récolté au Mossamedés dès 1871, qui furent déterminés par BARBOZA DU
BOCAGE. Ceci amène, comme nous l'avons dit plus haut, à penser que les bandes observées par PECHUEL,
LOSCHE à la côte du Loango appartenaient à l'espèce étudiée ici. On a noté que les deux espèces de Flamants
rencontrées en Afrique préfèrent les eaux saumâtres aux eaux douces des lacs.
La présence du petit Flamant seulement pendant les mois d'hiver en Nigeria démontre les habitudes
migratrices locales de eet oiseau qui semble nicher spécialement sur les grands lacs de l'Est africain et
en Afrique du Sud.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 137

O~DRE DES ANSÉRIFORMES

Bec enveloppé d'une peau molle, sauf la pointe, qui est terminé par un onglet COT!lé.
Les bords internes des mandibules sont garnis de lamelles ou d'appendices cornés.
Narines percées de part en part et en général découvertes. Pattes courtes le plus souvent
et emplumées jusqu'à l'artictÙation tibio-tarsienne et plus ou moins reculées à l'arrière
du corps. Tarse en général court plus ou moins comprimé et ordinairement réticulé.
Palmure entière aux doigts antérieurs mais doigt postérieur souvent surélevé indépen-
dant de la palmure. Sexes souvent différents. Aquatiques. Un nid. Œufs unicolores.
Nidifuges.

Famille des ANATIDAE. - Anatidés (Oies, Canards, Sarcelles)

Cette famille présente les Caractères généraux de l'ordre. L'aile fermée montre presque
toujours un miroir dans sa région moyenne. C'est une tache vivement colorée, à reflets
brillants. souvent métalliques, qui tranche sur le reste du plumage. Nous avons fait
rentrer dans la famille des Anatidés toutes les familles ou sous-familles relevant de l'ordre
des Anséiformes qu'on peut rencontrer en Afrique occidentale.

CLEF DES GENRES

1. Aile ne dépassant pas 160 mm. Tache verte derrière l'oreille chez le
mâle. Partie antérieure de la tête blanche. Bec rappelant celui des
Anséridés, Queue de douze rectrices . Nettopus.
- Aile au-dessus de 350 mm au moins chez le mâle . 2.
2. Long éperon à la courbure de l'aile. Tête nue en partie. Cou noir.
Poitrine blanche . Pleetopterus,
- Pas d'éperon à la courbure de l'aile. Tête blanche avec des taches
noir pourpre sur le cou. Protubérance charnue semi-circulaire sur le
bec chez le mâle . Sorhidiornis.
- Pas d'éperon à la' courbure de l'aile mais un fort tubercule saillant.
Tête blanche avec des taches marron. Anneau rouge rouille autour
de l'œil. Pas de protubérance charnue sur le bec . Alopoehen,
3. Aile ne dépassant pas 290 mm. Pas de miroir à I'aile .............• 4.
- Miroir à l'aile , . 5.
4. Tête fauve et noirâtre. Joues tachetées de noir.Je reste du dos marron
et noir. Œil blanc. " . Tholossornis.
- Tête noire. Corps entièrement marron foncé. Couverture des ailes
bleue ...................•.................................. Pteronetta;
- Partie antérieure de la tête blanche ou d'un brun roux. Queue de
seize rectrices . Dendrocygno.
5. Aile dépassant 230 mm. Tête vert métallique. Poitrine blanche. Bec
plus long que la tête dont l'extrémité élargie et spatulée est deux fois
plus large que la base, Queue de quatorze rectrices . Spotula.
- Aile ne dépassant pas 230 mm . 6.
6. Miroir de l'aile blanc ou gris non métallique . Nyroco.
- Miroir de l'aile indistinct . Mormoronetto.
- Miroir de l'aile métallique . Anos.

J. A. /130081.
138 G. BOVET

Gen. NYROCA FLEMING, 1822


CLEF DES ESPÈCES
1. Huppe retombant en arrière du cou chez le mâle, plus petite chez la
femelle. Tête, cou noir. Queue de quatorze rectrices. Iris jaune d'or. fuligula,
- Pas de huppe. Queue de quatorze rectrices . 2.
2. Tête, cou, poitrine marron fouge vif. Point blanc sous le menton.
Abdomen noir. Iris blanc chez le rJ. brun chez la 'i' •.••...•••...• nyroca,
. Tête, cou marron cuivré. Poitrine noire . ferina•

Nyroca nyroca (GÜLD). - Sarcelle d'Égypte

Anas nyroea GÜLDENSTADT, 1769, Nov. Comm. Sei. Petropol, XVI, part. I, p. 403
(Russie).

L. 390430; A. cf 185-195, 9 60-65; T. 30-35; B. 50-52. Bec ardoise. Pattes grises


à palmure noir. Iris blanc.
cf; ' - Plumage de noces. Tête, cou, poitnne et flanc marron rougeâtre avec une
petite tache blanche triangulaire au menton et un léger collier brun noir vers la base
du cou. Dos, croupion, sus-caudales, scapulaires, cubitales et sus-alaires brun noir
à reflets bronzés. Rémiges primaires brunes sur les barbes extérieures, rémiges secon-
daires blanches formant miroir largement bordées de noir brun verdâtre en arrière,
les postérieures avec souvent en plus un fin liseré blanc. Rectrices brun foncé. Abdo-
men et sous-caudales blancs. Jambe et région anale brune.
9. - Teintes bien plus foncées que chez le cf. et sans collier brun. Les plumes rousses
bordées de roussâtre, le brun de la face supérieure peu brillant et nuancé de roux.
Le blanc de la face inférieure moins pur et marqué de brun à l'abdomen. En parure
d'éclipse le cf a sensiblement les mêmes teintes que la 9.
Œufs. - Pas de nidification en Afrique tropicale.
Distr. géogr. - Niche dans le sud de l'Europe, Roumanie, Pologne, Nord-Afrique,
Perse, Turkestan. Hiverne en Méditerranée, vallée du Nil, golfe Persique.
Dans l'Air, le capitaine BUCHANAN a trouvé le cadavre d'un de ces canards, sans
doute en migration; - mais il a été rencontré dans l'ouest du Tchad, à Kalkala (F.
GOLDING) et au Bornou, IV, puis en Nigeria du Nord; Zaria (POGGIOLINI); Sokoto
(HART.).
Écologie-Éthologie, - La Sarcelle d'Égypte ne visite l'Ouest africain que pendant l'hiver. En Nigeria
du Nord, elle est commune et BANNElWAN cite de nombreuses localités où elle a été observée.
Du Tchad, GOLDING a signalé la présence de cette Sarcelle de janvier à avril et MALBRANT en a tué
une à Fort-Lamy en janvier.
La biologie de la Sarcelle d'Égypte se confond avec celle des autres Canards migrateurs. On sait qu'elle
vit surtout de mollusques, d'insectes et de végétaux aquatiques; elle plonge avec beaucoup d'aisance.

Nyroca fuligula (LINNÉ). - Morillon


Anas fuligula LINNÉ, 1758, Syst. Nai., lOe éd., p. 128. (Suède.)

L. 390-450; A. 198-210; Q. ~2; T. 30-35; B. 40-45. Bec bleuâtre et noir. Patte


bleuâtre à palmure noirâtre. Iris jaune.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 139

cr..- Plumage de noces. Tête, huppe longue et haut du cou noir à reflets violets,
reste de la face supérieure, scapulaires et cubitales noir brunâtre très finement marqué
de roussâtre sur les scapulaires. Grandes rémiges noirâtres en dehors, gris brun aux:
barbes intérieures. Rémiges secondaires blanches, terminés de noirâtre formant un
miroir blanc bordé de noir. Rectrices noirâtres. Poitrine noire. Ventre et flancs blancs.
Derrière de la jambe et sous-caudales noirâtres.
9. - Huppe courte. Tête, cou, face supérieure, poitrine, flanc et aile brun noirâtre
à reflets violacés. Les scapulaires et le flanc marqués de roussâtre, le miroir blanc
de l'aile étroit. Le blanc du ventre lavé de roussâtre moins large que chez le ':J.
cr
Le en éclipse a sensiblement les mêmes teintes que la 9.
Œufs. - Ne niche pas en Afrique,
Distr. géogr. - Niche aux Iles Britanniques, la plus grande partie de l'Europe et
dans l'Asie. Hiverne dans la moitié sud de l'Europe, de l'Asie, le nord de l'Afrique
la vallée du Nil, parfois, mais rarement en Afrique tropicale.
De Mauritanie: à Atar, Xl, l'I.F.A.N. possède un spécimen; - en Gambie anglaise:
HOPKINSON dit avoir vu sur la Gambie, en novembre, de larges bandes de ce canard
migrateur; - au Libéria : de la rivière Sulima, DEMERY a rapporté un exemplaire;
- en Libéria du Nord: il a été signalé de Kano et de Sokoto.
Ce sont là les seules récoltes faites dans les limites de l'Ouest africain.
Écologie-Éthologie, - Le Morillon, canard migrateur, pourvu chez les deux sexes d'une crête, est facile
à reconnaître. Il est relativement assez peu commun en hiver dans l'Ouest africain, où il fréquente les
estuaires et les embouchures de fleuves. On l'a signalé.de la Nigeria du Nord, Sokoto, Kano en janvier-
février; ni GOLDlNG, ni MALBRANT, ne le signalent du Tchad.
Il n'y a rien de particulier à signaler sur la biologie de ce canard, pendant son séjour en Afrique tropicale.
Il y touveune abondante nourriture, qui lui ferait défaut à la même époque en Europe.
C'est,comme tous les Nyroca.un plongeur émérite, qui va chercher sa nourriture au fond des lacs et
estuaires peu profonds.

Nyroca ferina (LINNÉ). - Milouin

- Anas ferina LINNÉ, Syst. Nat. 10e éd., l, 1758, p. 126 (Europe).

Fig. : DRESSER, Birds Europe, VI, pl. 434.


L. 435·500; A. 208·225; Q. 54-70; T. 32.37; B. 57·62. Bec bleuâtre et noir, patte
à palmure noire, cr,
ou gris verdâtre et brunâtre chez la 9. Iris orange, Jaune, 9. cr.
cr. - Tête et cou, rouge cuivre. Bas du cou. région antérieure du dos et dela poitrine,
croupion et base de la queue sur les deux faces noir mat. Reste du dessus du corps
cendré clair, presque blanc et couvert de fines vermiculations transversales brun foncé.
L'aile est grise avec les grandes plumes brun foncé et un miroir gris peu distinct.
Sous-caudales brun gris plus ou moins chiné. Sous-caudales brun noirâtre.
9. - Tête et cou brun rouge foncé avec les joues, jusqu'à la base du bec, le menton
et le gosier blanc sale. Dos brun avec d'obscures vermiculations brun foncé et cendré
clair.
Poitrine brun roux avec bandes ondulées transversales blanchâtres. Abdomen blanc.
Après la reproduction les mâles ressemblent aux femelles mais avec la tête et le cou
plus rouge. Le dos présente d'avantage de blanc avec vermiculations plus distinctes.
Œufs. - Ne niche pas en Afrique.
Distr. géogr. - Niche dans les Iles Britanniques, le sud de la Scandinavie, la Russie
51..
140 G. BOVET
jusqu'à travers la Sibérie, le lac Baïkal et au sud la Hollande, l'Allemagne, les Balkans,
la mer Noire.
Hiverne en Afrique du Nord, la vallée du Nil, le golfe Persique, l'Inde, le sud de la
Chine; dans l'ouest de l'Afrique, aux îles du Cap-Vert.
Le Milouin n'a été jusqu'ici tué, dans l'Ouest africain, que sur la Bénoué à Bagaji,
en décembre (MACLAREN).
TI y a lieu de penser que ce Fuligule se rencontre en hiver sur le lac Tchad.

Gen. ANAS LINNÉ, 1758


Anas platyrhynchos LINNÉ. - MaHard
Anas platyrhynchos LINNÉ, 1758, Syst. Nai., 10e éd., p. 125. (Suède).

Syn, : Anas boschas LINNÉ et auct.


L. 52,5-62; A. 25,5.29; Q. 9,3.11; T. 3,8-4-5; B. 5,5.6,5. Bec jaune ou jaune verdâtre
à onglet noir.
cr.- Plumage de noces. Tête et haut du 'cou vert foncé mordoré, limité, par un
étroit collier blanc, le reste du cou gris brun, derrière ainsi que le haut du dos fine-
ment ondé été transversalement de brun. Bas du dos brun noirâtre. Sus-caudales et
4 rectrices bouclées en crochet noir. Scapulaires et cubitales blanchâtres, grises ou
brunes et plus ou moins chinées. Rémiges primaires gris brun. Rémiges secondaires
bleu violet extérieurement à bout blanc et pointe blanche formant un miroir à· re-
flets métalliques bordé de noir et de blanc en avant et en arrière. Rectrices latérales
barbes. externes blanches, à barbes internes grises ou gris brun. Bas du cou en avant
et poitrine roux marron foncé. Reste de la face inférieure gris clair finement strié
transversaiement de brun. Sous-caudales noires.
Ç>. - Tête et cou roussâtres mouchetés et striés de noirâtre au-dessus et sur le côté;
le bonnet et une bande longitudinale étant plus foncés. Face supérieure brun rougeâtre.
Toutes les plumes largement bordées de brun foncé. Face inférieure blanc roussâtre,
strié de brun au bas du cou et à la poitrine avec des taches brunes. Aile chez la Ç> sem-
blable à celle du cr.
Rectrices brunes bordées de blanchâtre. La coloration générale de
la Ç> est plus pâle que celle du cr.
cr
Le en plumage d'éclipse a sensiblement les mêmes teintes que la Ç> mais moins
ternes. .
Œufs. - Pas de nidification en Afrique,
Distr. géogr. - Niche en Europe et en Asie, au sud du cercle arctique, aux Açores,
en Amérique du Nord. Hiverne au sud de la Méditerranée, nord de l'Afrique, Inde,
Chine, etc. Parfois rencontré en Afrique tropicale.
Le Canard sauvage n'a été signalé qu'en Gambie anglaise, où on le rencontre chaque
année en hiver (HOPKINSON). Je possède la peau d'une femelle tuée à Hann (Sénégal)
par le docteur MILLET·HoRSIN.
Écologie-Éthologie. - Le Canard sauvage migrateur d'Europe n'est pas très commun dans l'Ouest
africain pendant l'hiver et on ne l'a signalé que du Sénégal et de la Gambie. Sa présence sur les lacs peu
profonds de la Nigeria du Nord n'a pas été jusqu'ici confirmée par l'examen de spécimens adressés à des
ornithologistes compétents. Comme en Europe, le Canard sauvage se nourrit surtout la nuit. Il consomme
plantes aquatiques, insectes, mollusques, vers, crevettes d'eau douce, qu'il trouve dans ses biotopes habi-
tuels, lacs et marais. .. . .
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 141

Anas querquedula LINNÉ. - Sarcelle d'été


Anas querquedula LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 126. (Suède.)

1. 350-410; A. 190-205; Q. 65-75; T. 25-30; B. 35-41. Bec brun noir. Patte gris
brunâtre. Iris brun.
d. - Plumage de noces. Dessus de la tête et nuque bruns bordés d'un large sourcil
blanc. Côté de la tête et cou brun roux mouchetés de blanc. Reste de la face supérieure
brun avec bordure de plumes grises. Partie des scapulaires grises, les autres grises et
noires avec des reflets verdâtres et une bande longitudinale blanche. Rémiges primaires
et rectrices brunes plus ou moins bordées de blanchâtre. Rémiges secondaires à barbes
extérieures vert à reflets métalliques formant le miroir, à barbes intérieures brunes,
à bout blanc. Cubitales brunes rayées et bordées de blanc. Sus-alaires gris bleu, les
grandes à bout blanc. Gorge noire. Poitrine roussâtre avec le bout des plumes formant
des croissants noirâtres. Reste de la face inférieure blanc jaunâtre, rayé transversale-
ment de noir sur les flancs et taché de brun au bas ventre et aux sous-caudales.
Q. - Face supérieure brune avec les plumes bordées de gris roussâtre. Gorge blan-
châtre ainsi que le sourcil. Reste de la face inférieure blanc roussâtre taché de brun,
sauf au ventre. Scapulaires brunes, cubitales brunes bordées de roussâtre. Sus-alaires
d'un gris plus ou moins bleuâtre. Miroir vert terne. .
Chez le d en plumage d'éclipse, teinte générale brun sans marques à la tête. Les
couvertures des ailes et le miroir comme en plumage de noces,
Œufs. - Ne nidifie pas en Afrique.
Distr. géogr. - Niche au sud des Iles Britanniques, au sud de la Suède, jusqu'au
Kamtchatka, Japon. Hiverne de la Méditerrannée à la Nigeria du Nord et au Tchad,
Haute Égypte, Kenya et toutes les régions sud de l'Asie.
Voici le relevé des exemplaires récoltés dans l'Ouest africain :
En Arr, la Sarcelle d'été a été signalée de Aderbissanat, VIII (BUCHANAN). - Au
Soudan: Ansongo, IX (H. MAnSEN), juv., Mopti, 1 à IV (ROUSSELOT); Konna, l, juv.;
- à l'ouest du Tchad: Kalkala, XII à III; Bornou, XI, II, VI (GOLDING); - en Nigeria
du Nord : Sokoto, province de Zaria (HUTSON); Sokoto, l, II (HART.); - en Gambie
anglaise: a été signalé comme visiteur d'hiver régulier.
Au Cameroun: cette Sarcelle a été tuée sur le Nyong; - au Gabon: à Port-Gentil,
MALBRANT et MACLATCHY l'ont récoltée en décembre. Sur le Chari: en avril, la Sar-
celle d'été a été tuée. Signalée du lac Tchad par MALBRANT.

Écologie-Éthologie. - La Sarcelle d'été semble moins rare dans l'Ouest africain que la Sarcelle d'hiver.
C'est un migrateur paléarctique qui, au cours de l'hiver, se rencontre surtout dans les territoires au sud
du Sahara, mais qui a été signalé également dans les colonies côtières. n descend jusqu'au Cameroun et
au Gabon, et il n'est pas rare sur le Chari et le Tchad.
On l'a rencontré depuis le mois d'avril et jusqu'au milieu de mai dans les territoires de·l'Ouest africain.
Une Sarcelle d'été baguée dans le delta de la Volga a 'étéretrouvée à Kano, six mois après.
HOPKINSON l'a rencontrée chaque année en Gambie. En Gold Coast, sur les lagunes côtières, il n'est
pas rare en hiver et même jusqu'en juin (HOLMAN) et enfin un spécimen tué en janvier a été envoyé de
Sierra Leone au British Museum.
La nidification de la Sarcelle d'été a lieu dans les zones paléarctiques et n'a jusqu'ici pas été signalée
dans l'Ouest africain.
Son alimentation ne diffère pas de celle de la Sarcelle d'hiver.
142 G. BOUET

Anas ereeea ereeea LI!'lNÉ. - Sarcelle d'hiver

Anas crecca LINNÉ, 1758, Syst. Nat. lOe éd., p. 126. (Suède.)

L. 330-395; A. 175-190; Q. 65·70; T. 27-30; B. 34-40. Bec noirâtre. Pattes gris.


Iris bun.
çJ. - Plumage de noces: Tête et haut du cou marron, avec de chaque côté, à partir
de l'œil, qu'elle encadre, une large tache vert foncé à reflets, gagnant la nuque et en-
tourée d'une fine ligne blanchâtre qui s'incurve et rejointla base du bec. Dos finement
vermiculé, croupion brun. Sus-caudales médianes gris b~n en haut, à bordure blan-
châtre en bas. Aile avec une bande de blanc chamois devant le miroir noir velouté
et vert métallique. Dessous gorge noir. Bas du cou, scapulaires supérieures et flancs
chinés de noir, autres scapulaires blanches à bout noir. Poitrine roussâtre à taches
noires rondes. Reste de la face inférieure jaunâtre, le bas ventre lavé de brun. Sous-
caudales médianes noires, les autres d'un blanc plus ou moins jaunâtre.
9. - Plumage de noces: Brun strié de chamois sans les marques de la tête, avec le
miroir vert noir du çJ, mais moins brillant. "
Œufs. - Pas de nidification en Afrique,
Distr. géogr. - Niche en Europe et en Asie, depuis le 700 latitude nord jusqu'à la Mé-
diterranée et l'océan Indien. Hiverne en Afrique du Nord, vallée du Nil, Somaliland,
parfois en Afrique occidentale.
La Sarcelle d'hiver a été rencontrée au cours de sa migration d'hiver au Soudan
français, dans l'oasis de Bilma, XI (BUCHANAN); - au Tchad ouest : àl Kalkala, près
du Tchad, et au Bornu, X, XI (GOLDING); - Nigeria du Nord: Sokoto, 1 et II (HART.);
lac Sokoto et province de Zaria (HUTSON); Kano, II (BOURDILLON); - Tchad: Ennedi
et Tibesti (RECEVEUR, MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - La Sarcelle d'hiver, migrateur paléarctique, n'a été que fort peu rencontrée
dans J'Ouest africain.
Des captures signalées, il semble résulter que cet oiseau traverse au cours de ses migrations, le Sahara,
car jusqu'ici, en dehors du sud de la Gold Coast, il n'a été trouvé que dans les régions directement situées
au sud du Sahara, oasis de Bilma et sur les lacs de la Nigeria du Nord et le Tchad, où il est fréquent pen-
dant les mois d'hiver.
Sa nourriture en Afrique occidentale consiste en plantes aquatiques et leurs graines, mélangées avec des
mollusques, des crustacés et des larves d'insectes d'eau. En général, la Sarcelle d'hiver se nourrit à la
tombée de la nuit. Comme on le sait, c'est un oiseau au vol rapide mais qui ne s'éloigne jamais très loin des
lacs et marais où il séjourne, pendant sa présence dans l'Ouest africain.
Il ne niche pas en Afrique.

CLEF DES ESPÈCES, PUREMENT AFRICAINES, DU GENRE ANAS SUSCEPTIBLES D'~TRE


RENCONTRÉES DANS L'OUEST AFRICAIN
-" Les secondaires les plus internes, les scapulaires les plus longues et
les rectrices présentent des barres ou taches très apparentes blan-
ches. Sur les grandes couvertures de l'aile, une large bande blanche.
Abdomen d'un gris brunâtre sombre avec les plumes étroitement
terminées de gris pâle _...............•..... " . .. .. .. 8par8a.
- Pas de barres ni taches sur les secondaires, les scapulaires, at les
rectrices. Sur les grandes couvertures de J'aile, une bande subter-
minale étroite blanche. Abdomen d'un gris tendre avec au centre
des plumes des taches rondes d'un brun sale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . undulata.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 143

Anas sparsa leucostigma RüPP. - Canard noir africain


Anas leucostigma RÜPPELL, 1845, Syst. Uebers. Vag. N.-D. Afr., p. 130·148, pl.
XLVIII. (Abyssinie.)
Fig. : A. SMITH, Illust. S. Afr., pl. 97.
1. 557 env.; A. d. 245-272, 9. 252-248; Q. 103·117; (110-134, BATES); T. 39-45;
B. 45-50. Bec rosâtre, avec une tache noire au milieu et l'onglet noir. Jambes et pattes
brun orange. Palmures noirâtres. Iris brun foncé.
d. ô' - La teinte générale du dessus et du dessous est d'un brun noir de fumée
sombre, avec quelques-unes des plumes du dessus et même du dessous bordées d'une
teinte plus claire. Sauf la couronne, la tête est finement mouchetée de gris. Les
scapulaires et les secondaires plus internes ont de larges taches blanches, ou des
barres interrompues, sur chaque barbe. Les ailes ont la même teinte que le corps,
avec les grandes couvertures blanches, terminées de noir, formant une très visible
barre au dessus du miroir, qui est d'un vert métallique souligné d'une bande noire ter-
minée de blanc. Rectrices sépia, avec des taches irrégulières blanches. Auxiliaires
blanches. Le menton est gris ou chamois, avec le centre des plumes de teinte plus
foncée.
Les jeunes ont le dessus d'un brun sombre avec le bord des plumes moins foncé,
sans taches blanches sur les scapulaires. Le dessous a beaucoup plus de blanc, sur lequel
tranchent les plumes, qui s'assombrissent suivant l'âge.
Œufs. - Cinq à dix, d'un jaunâtre pâle brillant. 57 X 42,5 (PHILIPPS).
Dist. géogr. - Afrique, Soudan, Angola, Égypte, est du Congo belge, Kenya et
Tanganyika. Vers le sud, limite inconnue. Dans l'Ouest africain, rencontré jusqu'ici
seulement, dans la région montagneuse du Cameroun.
C~ n'est qu'au Cameroun que l'espèce A. s. leucostigma a été rencontrée, à Santa
près Bamenda (BATES), en montagne. Nous étudierons ci-dessous la sous-espèce
A. s. Maclatchyi qui n'est connue que du Gabon.
Êcologie-Êthologie. - Confiné à l'Afrique, ainsi que nous venons de le noter ci-dessus, il est fort rare
dans l'Ouest africain, puisqu'il n'a été jusqu'ici signalé que dans le massif montagneux du Cameroun
aux environs de Bamenda, entre 2 000 et 2 500 m. Son habitat est limité aux lacs de montagne, aux cratères
formant lacs, et on ne le rencontre nulle part ailleurs. Découvert en 1909 par fuGGENBACH dans les districts
montagneux du Cameroun, il a été en 1926 retrouvé par BATES, près de Bamenda, sur un ruisseau de
montagne. Ce Canard vit par couples et son cri rappelle celui du Canard sauvage. Son nid n'a été jusqu'ici
trouvé qu'en Afrique du Sud et dans l'Ouganda.
On n'a pas de précisions sur son régime alimentaire. Comme il séjourne parmi les roseaux et les lis d'eau.
il doit se nourrir des graines de ces derniers, tout en capturant insectes d'eau et petits animaux aqua-
tiques.

Anas sparsa Maclatchyi BERLIOZ. - Canard noir de Madatchy


Anas sparsa Maclatchyi, BERLIOZ, 1947, L'Ois. et Rev. fr. Ornith., vol. XVII
p. 89 [Booué, Gabon).

d, adulte. a Couleur brun sombre, plus uniforme que ses homologues de l'est et du
sud, avec les bandes ou taches claires des ailes, des scapulaires et des bas flancs, sen-
siblement moins développées, peu visibles même apparemment, sauf lorsqu'on écarte
les plumes, les taches des rectrices, bien plus visibles que celles des ailes, sont néan-
moins plus réduites que chez Anas. s. sparsa et surtout beaucoup moins obliques,
144 G. BOVET
Fig. 32. Ana s sparsa Meula.ûhyi
BERL IOZ (d'ap rès' MALBRANT ei MACLATCHY)
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 145

ayant plutôt l'aspect de taches arrondies ou un peu transversées. Toutes ces taches
claires sont de couleur isabelle ou jaunâtre pâle et non blanchâtre. La bande blanche
subterminale, des couvertures, qui précède le miroir de l'aile, est marron, de moitié
moins large que chez Anas s. sparsa. Enfin, le bec est aussi plus fortement pigmenté,
entre autre, en ce qui concerne l'étendue de la tache noire en forme de selle, qui occupe
la moitié du culmen, et qui s'étend transversalement de chaque côté, jusqu'au bord
commissural, ne laissant que la base et l'apex de la mandibule jaunâtre. Onglet noir.
Dimens. : A. 220; bec (culmen) 42 mm »,
La description ci-dessus est celle donnée par BERLIOZ.
Œufs. - Nidification inconnue,
Distr. géogr. - Connu seulement 'actuellement de certaines rivières en forêt, au
Gabon.
tcologie-tehologie. - Ce Canard, découvert par MACLATCHY au Gabon, a été rencontré à trois reprises
par ce naturaliste: sur l'Ogoulou près de Mimongo en 1934, à Booué sur l'Ogooué en 1945 et à Mouila.
Ce n'est pas un oiseau de montagne comme l'espèce du Cameroun, mais qu'on rencontre en forêt à des
altitudes peu élevées et pendant toute l'année. Au Gabon, il est fort rare et son habitat est strictement
confiné aux rivières de la grande forêt.
On ignore son genre de nidification et on n'a pas de précisions sur son régime alimentaire.

CLEF DES ESPÈCES DU SOUS-GENRE NETTION

- Aile dépassant 180 mm. Couronne et côtés de la tête d'un chamois


pâle très finement tacheté de noir. Dos, croupion et sus-caudales plus
grossièrement tacheté ou barré de noir brunâtre. Les grandes couver-
tures de l'aile, largement terminées de blanc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . capense.
- Taille moindre. Aile de moins de 165 mm. Toute la couronne noirâtre,
joues blanches' ou chamois. Plumes du dos brun noirâtre bordé de
chamois. L'extrémité des grandes couvertures de l'aile non terminées
de blanc ,........... punctatum;

Anas (Nellion) eapensis GM. - Sarcelle du Cap

Anas capensis GMELIN, 1789, Syst, Nat., I, part..: 2, p. 527 (cap de Bonne Espérance)
Fig. : Proc. Zool. Soc., 1884, pl. 13.
Syn. : Neuioti capense (GM.).
L. 420; A. 191·199. Q. 63-76; T. 28-32. B. 46-49. Bec varié de rouge ou pour-
pre, avec la base noire. Pattes, brun jaunâtre. Palmures noirâtres.
.J. cf. - Tête et cou parsemés de petites taches brunes, sur fond gris blanc nuancé
de roussâtre. Manteau et dos brun, avec les bords des plumes d'un roux clair ou fauve,
: plus nettement accentué sur le croupion et sur les sus-caudales. Ailes gris brun noirâtre
à reflets bronzés, avec un large miroir vert métallique bordé de noir, lustré de vert doré
au centre et bordé en avant et en arrière de blanc. Rémiges et rectrices brunes. Les
grandes couvertures largement terminées de blanc. Les secondaires antérieures blanches
Les rectrices sont étroitement bordées de blanc. Gorge blanche, sans tache. Le restes.
du dessous, blanc, avec des ,barres mal définies brun pâle, plus accentuées sur les côtés.
Axillaires blanches, rayées de brun sur les barbes.
Œufs. - Neuf œufs, d'un blanc verdâtre sale. 48·54 X 34-38.
146 G. BOVET

Distr. géogr. - Afrique du Sud, depuis la rivière Cunene, la côte de Loango, le


Sud-Afrique, les Grands Lacs, l'Ouganda et le sud de l'Éthiopie. A été trouvé sur le
lac Tchad et le Sénégal ainsi qu'au Darfour.
La Sarcelle du Cap n'est connue dans l'Ouest africain que du lac Tchad (BoYD ALEXAN'
DER); et du Sénégal; a été signalée par LYNES au Darfour et existe au Borkou,
Ennedi, Tibesti (DE BARMON).
Écologie-Éthologie. - La Sarcelle du Cap n'a été jusqu'ici rencontrée dans l'Ouest africain qu'au lac
Tchad par BOYD ALEXANDER. C'est un oiseau du sud de l'Mrique qui ne remonte vers le Nord que très
accidentellement: ALEXANDER l'a observé sur le Tchad d'août à mai, mais ne nous renseigne'pas sur la
possibilité de sa nidification sur le lac. LYNES l'a rencontré au Darfour où il nicherait. Il est également
connu du nord du Tchad.
Nous n'avons aucune observation sur son comportement dans l'Ouest africain et nous devons nous en
rapporter aux observations des naturalistes du Kenya et du Sud Mrique qui ont noté que cette Sarcelle
est très sauvage, se tenant tout le jour dans les eaux dégagées et inabordables et ne venant au bord qu'à
la nuit.

Anas (Nettion) punetata BURCHELL. - Sarcelle hottentote


Anas punctata BURCHELL, Travels, J, 1822, p. 283, note (Zak river. Cap).
Syn. : Neuion punctatum SALVADORI.
Fig. : HORSBRUGH, Came birds South Africa, 1912, pl. 58. .
L. 330; A. 147-152; Q. 55·61; T. 22-25; B. 39-42. Bec noir légèrement bleuâtre sur
les côtés. Mandibule inférieure grisâtre. Pattes gris bleu. Iris brun noirâtre.
cJ. - Front brun foncé devenant noirâtre au niveau de la couronne et de la nuque,
les plumes finement bordées de marron. Moitié supérieure de la face et gorge blanc
chamois, le blanc des joues s'étendant en arrière en une large bande se réunissant avec
celle de l'autre côté en dessous de la nuque.
~ Cou et partie inférieure de la 'gorge blanc crème, taché de noir. les taches noires plus
accentuées sur les côtés du cou, ces taches plus larges à la gorge et plus séparées.
Manteau et dos noir, les plumes bordées de brun cannelle. Ailes le plus souvent noires
avec une patine de teinte vert brillant.
Le miroir vert métallique bordé en dessous de noir, ce dessous qui est une large
bande de blanc provenant des larges extrémités blanches des secondaires qui ont une
bande subterminale noire.
Croupion noirâtre lustré de vert. Sus et sous-caudales tachetées légèrement de brun
et de noir. Dessous brun canelle, la poitrine tachetée de points ronds noirâtre qui dispa-
raissent au niveau de l'abdomen pour se confondre avec des barres peu apparentes.
Petites sous-alaires noires, grandes sous-alaires et axillaires blanches.
cJ. - La femelle ressemble étroitement au mâle et présente le brillant miroir vert
du mâle. La tête est plus brune, le dessous plus pâle, l'abdomen est couvert de taches
obscures comme sur la poitrine, et ne présente pas les barres du mâle.
Œufs. - Ne niche pas dans l'Ouest africain.
Distr. géogr. - Afrique depuis le sud de l'Angola, l'Ouganda et jusqu'au Cap.
Madagascar.
La Sarcelle hottentote a été trouvée en Nigeria du nord, : dans le Bornou en octobre
par W. E. SMITH; puis à Hadejia (province de Kano); en novembre, par S. A. LESUE,
qui envoya au British Museum deux spécimens; depuis lors d'autres Sarcelles hotten-
totes ont été tuées en Nigeria.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 147
tcologie-tthologie. - Cette Sarcelle très connue du Sud Afrique se tient en général sur les mares de
peu de profondeur et préfère les bords couverts de roseaux, à la surface unie de l'eau du milieu ,de ces
mares.
Il est certain que la Sarcelle hottentote sera trouvée un jour ou l'autre sur le lac Tchad.

Anas (Mareea) penelope LINNÉ. - Canard siffleur ou Vignon


Anas penelope LINNÉ, Syst. Nat., lOe éd., l, 1758, p. 126 (Europe).
Fig. : DRESSER Birds of Europe, VI, pl. 432-433.
L. 460 à 54û; A. 256-300; Q. 100-107; T. 35,5-36; B. 35,5-40; Bec bleuâtre à pointe
noire, patte grise, iris brun.
cr. - Plumage de noces: Front café au lait clair, tête et haut du cou roux ponctués
de noirâtre. Reste de la face supérieure sauf les sus-caudales, scapulaires, haut des
flancs et arrière de la jambe blanchâtres, chinés de noir-noirâtre. Sus-caudàles brunes
puis blanc chiné, latérales noires. Gorge noire ou noirâtre. Devant du cou et poitrine
roux lie de vin marqué de brun. Ventre blanc jaunâtre. sous-caudales noires. Rémiges
primaires et rectrices brunes, ces dernières bordées de blanchâtre. Rémiges secondaires
vertes à reflets dorés extérieurement, brunes intérieurement terminées de noir et à
pointe blanche formant un miroir vert bordé de noir en haut et en bas et de blanc en
arrière. Cubitales noires bordées de blanc. Grandes et moyennes sus-alaires blanches
à bout noir et grises.
9. - Tête et cou roux clair strié de noir. Dessus du dos brun sombre avec les' plumes
du manteau blanchâtres au bout, dessous du corps blanc, gorge grise, poitrine et flancs
brun cendré marqué de roux. Miroir absent.
Œufs. - Ne niche pas en Afrique.
Distr. géogr. - Niche en Islande, dans le nord de l'Europe et de l'Asie. Hiverne
sur les côtes de Bretagne et jusqu'à l'Afrique du Nord, la vallée du Nil, l'Éthiopie,
l'Inde, la Chine, le Japon. Se rencontre régulièrement en automne et hiver sur la côte
atlantique de l'Amérique du Nord.
On n'a recueilli jusqu'ici ce Canard qu'en Nigeria du Nord et au Tchad. Le-premier
spécimen fut obtenu à Wamako (Province de Sokoto) en février; un deuxième fut tué
à Ibadan en décembre et enfin un troisième près du lac Tchad en février. Il est certain
que pendant les mois d'hiver le lac Tchad est le rendez-vous d'un grand nombre des
Anatidés de la région paléarctique.

Anas (Da61a) aeuta aeuta LINNÉ. - Pilet


Anas acuta LINNÉ, 1758, Syst. Nat., 10e éd., p. 126 (Suède).
L. 9. 54û; . 'cr665; A. 255-275; Q; cr. 126; : 9220; T. 35-41; B. 48-55. Bec et pattes
gris noirâtre ou brun noirâtre. Iris brun.
cr. - Plumage de noces: Tête et haut du cou bruns à reflets pourpres et mouchetés
de noirâtre, avec une ligne longitudinale blanche sur le côté du cou. Nuque et milieu
du dessus du cou noirs. Reste de la face supérieure, haut des scapulaires et flancs
blanchâtres, chinés de noirâtre, les sus-caudales brunes bordées de blanc, roussâtre.
Scapulaires inférieures noires, plus ou moins marquées de blanchâtre sur les bords.
Petites couvertures des ailes grises. Miroir vert métallique avec une bordure blanc
chamois au-dessus et une autre blanc et noir au-dessous. Rectrices médianes noires,
148 G. BOUET

latérales brunes bordées de blanc. Dessous blanc mais les Bancs barrés de gris noirâtre.
Sous-caudales noires.
9. - Tête et cou roussâtres mouchetés de brun. Face supérieure brun foncé,
les plumes bordées de grisâtre, ou de roussâtre clair. Face inférieure roussâtre plus ou
moins tachetée de brun. Aile brune sans miroir. Rectrices brunes liserées de blanchâtre
et barrées transversalement de roussâtre.
Œufs. - Pas de nidification en Afrique,
Distr. géogr. - Niche en Islande, nord de l'Europe, Iles Britanniques, Allemagne,
Russie, Asie du nord. Hiverne en Afrique du Nord, vallée du Nil, golfe Persique, Inde,
Ceylan. Pas très rare en Afrique occidentale.
C'est depuis fort longtemps que le Pilet a été signalé sur les côtes de Mauritanie
(in MONOD, Description de la côte d'Afrique, de Ceuta au Sénégal, par Valentin FER-
NANDEZ (1506-1507); - au Soudan: Bilma, XI; Zinder, XI, juv. (H. MAoSEN); N'Gou-
ma, II (RoussELOT); - Ouest Tchad: Bornou (FRANCIS); Kalkala,II et III; Mongonu,
XI (GOLDING); - en Nigeria du Nord : signalé à Zaria (POGGIOLINI).
En Gambie anglaise: HOPKINSON a tué un Pilet en janvier.
Signalé du Tchad par MALBRANT.
Écologie-Éthologie. - Le Canard pilet est un migrateur d'hiver dans l'Ouest africain. Il est connu
de la côte de Mauritanie depuis fort longtemps (MONOD) et ZOLOTAREVSKY en a capturé un exemplaire
près de Port-Étienne en 1937. C'est un des canards migrateurs qui s'attarde le plus longtemps dans les
régions du nord de l'Ouest africain : Mauritanie, Air, région de Zinder, Tchad. On le rencontre de novembre
à avril. Ce n'est que depuis quelques années qu'on a constaté sa présence en Gold Coast, et l'un des records
se situe en juin, ce qui laisse à supposer que vraisemblablement les oiseaux observés (une douzaine) r 'avaient
pas atteint la maturité sexuelle et n'avaient pas regagné l'Europe pour y nidifier.
La biologie du Pilet est la même en Afrique qu'en Europe (sauf qu'il ne nidifie que dans les régions du
Nord de l'Europe).

Anas (Spatula) clypeata (LINNt) - Souchet

éd., p. 224 (Suède) .


Anas clypeata LINNt, 1758, Syst, Nat., 10°
.
1. 440-500; A. 235·260; Q. 75-85; T. 34-37; B. 62·70. Bec noirâtre à mandibule
inférieure jaunâtre, Patte jaune plus ou moins orangé. Iris jaune.
o. - Plumage de noces: Tête et haut du cou vert sombre à reflets, Bas du cou et
poitrine blancs. Dos brun foncé marqué de blanchâtre, croupion noir; sous-caudales
noires et vertes à reflets, scapulaires blanches un peu tachées de noirâtre. Rémiges
primaires brunes, rémiges secondaires à barbes extérieures vertes à reflets cuivrés for-
mant un large miroir bordé de blanc en haut. Cubitales noires, les plus grandes avec
une raie longitudinale blanche. Grandes sus-alaires gris brun à bout blanc, les autres
bleu gris. Rectrices médianes brunes, les latérales blanches et brunes, les plus externes
presque entièrement blanches. Ventre et Bancs marron, région crurale avec un peu de
brun, la région anale blanche tachée de noirâtre au milieu, sous-caudales noires à
reflets verts.
9. - Têtê et cou roussâtres à taches noirâtres, reste de la face superieure brun
les plumes largement bordées de roussâtre. Face inférieure roussâtre, plus claire à la
poitrine, plus rousse au ventre et tachée de brun. Aile comme chez le 0, mais à teintes
moins pures, le miroir est vert bordé de blanc en haut.
Le 0, en plumage d'éclipse, a les mêmes teintes que la 9.
Œufs. - Ne niche pas en Afrique.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 149

Distr. géogr. - Niche depuis le cercle arctique jusqu'au-delà de la Fiance, Turquie,


mer Noire, une partie de l'Asie, Nord-Amérique. Hiverne en Afrique du Nord, Inde,
Ceylan, Chine du Sud. Rare en Afrique tropicale. _
En ce qui concerne les colonies françaises et étrangères de l'Ouest africain, voici
le relevé des exemplaires existant, ou ayant' existé, dans les musées (Muséum de Paris
et musées étrangers) ou qui ont été signalés par des auteurs compétents :
On ne signale pas au Sénégal de capture du Souchet, mais on l'a rencontré au Sou-
dan: Bilma, XI (BUCHANAN); à Zinder, X (H. MAoSEN); - à l'ouest du Tchad: Kal-
kala, I, II et III (F. D. GOLDING); - en Nigeria du Nord : Zaria (POGGIOLINI), Gai-
dam sur la rivière Yo (F. B. WELMAN), sont les localités de capture de ce Canard.
Signalé en Casamance (VERR.) et en Guinée portugaise (REICH.) de même qu'en
Gambie anglaise (HOPKINSON); - de la Volta, en Gold Coast, des peaux ont été envoyées
au British Museum (POMEROY).

Écologie-Éthologie. - Le Canard souchet a été depuis longtemps signalé dans J'Ouest africain. C'est
un migrateur annuel qui semble traverser le désert du Sahara, car bon nombre de ces canards ont été
observés depuis J'Air jusqu'au Darfour. Il est relativement commun au Tchad où GOLDING l'a rencontré.
Par contre, les colonies côtières sont rarement visitées par le Souchet qui ne semble pas suivre dans ses
migrations la côte Ouest africaine. A partir du mois de mai, il n'est plus signalé dans l'Ouest africain, et
il ne niche pas en Afrique.
Sa nourriture consiste en petits mollusques d'eau douce, crustacés, crevettes qu'il capture en promenant
son large bec en spatule, muni de larges lamelles, le cou tendu, sur la surface de l'eau tout en se déplaçant
lentement tout comme le fait la Spatule.

Anas (Chaulelasmus) strepera (LINNt). - Chipeau bruyant

Anas strepera LINNt, Syst. Nat., lOe éd., I, 1758, p. 125 (Europe).
Fig. : DRESSER, Birds of Europe, VI, pl. 4224.
1. 475·550; A. 255·280; Q. 85-102; T. 33-37; B. 46-51. Bec noir bleuâtre &. Gris
verdâtre foncé à bords jaune rougeâtre, 9. Patte orange à palmure noirâtre, iris brun.
d. - Noces. Front, joue, gorge, moitié supérieure du cou gris roussâtre, tachée dé
brun, légèrement marqué de roussâtre. Bas du cou, haut du dos, scapulaires, poitrine
et flancs noirâtres avec des croissants transversaux blanchâtres ou roussâtres. Bas du
dos et croupion brun. Sus et sous-caudales noires à reflets. Ventre blanchâtre plus ou
moins strié de brun, surtout près de la région anale. Régimes primaires, cubitales,
petites sus-alaires et rectrices brun cendré, les dernières bordées de gris roussâtre.
Rémiges secondaires brun gris liserés de blanc, les suivantes noires en haut, blanches
en bas formant un miroir blanc largement encadré de noir violacé devant et derrière.
Grandes sus-alaires antérieures marron, postérieures noires : moyennes sus-alaires roux
marron.
9 et juv, - Face supérieure brun noirâtre, les plumes largement bordées de rous
sâtre, le croupion et les sus-caudales gris. Cou gris roussâtre plus ou moins pâle et for-
tement tacheté. Poitrine et flanc roussâtre tachés de noir. Ventre blanc. Sous-caudales,
plus ou moins tachées de noir. Miroir comme au printemps avec traces de marron aux
sus-alaires.
Œufs. - Ne niche pas en Afrique,
Distr. géogr. - Niche en Islande, sud-est d'Angleterre et à travers l'Europe et
l'Asie jusqu'au Kamchatka, en Hollande, Allemagne. En Amérique du Nord, depuis
Je sud de la Colombie britannique jusqu'au sud de la Californie, etc. Hiverne dans le
150 G. BOVET
sud de l'Europe, Asie mineure, Himalaya, Chine, Japon, nord de l' Mrique, Abyssinie,
Soudan, Somaliland, très rare dans l'Ouest africain. .
Le Chipeau bruyant n'a 'été tué jusqu'ici, dans l'Ouest africain, qu'en Nigeria du
Nord en novembre par W. E. SMITH dans une mare à environ 35 km de Maidougari
dans le Bornou.

Anas undulata undulata DUBOIS

Anas undulata DUBOIS, Dm. Gall., 1,1837, p. 119, pl. 77 (cap de Bonne-Espérance).
Syn. : Anas xanthorhynchus JOHNSTON. The River Congo.
L. 500-585; A. 235-256; Q. 88-100; T. 34-44; B. 47-52. Iris marron, bec jaune bril-
lant avec une longue tache noire longitudinale sur le calmus et l'onglet noir. Pattes
noires.
d. - Canard à l'aspect grisâtre tacheté de gris sable et de blanchâtre. Dessous des
ailes blanc. Miroir très large d'un vert métallique avec un reflet brillant bleuâtre, limité
antérieurement et postérieurement par deux bandes, une d'un noir velouté et l'autre
blanche. Sous-alaires blanchâtres, axillaires blanches. Plumes de la queue brun sombre
avec d'étroits bords pâles. La 9 ne diffère pas du mâle.
Œufs. - Niche dans l'Afrique du Sud d'octobre à avril et au Kenya de février à
juillet.
Distr. géogr. - Mrique depuis l'Angola, l'Ouganda et le Kenya. Zambésie.
Ce Canard n'est mentionné dans cet ouvrage que parce qu'il a été signalé par H. JOHN-
STON comme ayant été trouvé au Stanley Pool. Les Belges et CHAPIN mettent en doute
la présence de ce Canard au Stanley Pool, mais il a été récolté en plusieurs districts
dans l'est du Congo belge. Il se réunit par bandes nombreuses, se tenant au centre
des lacs.

Gen. PTERONETIA SALVADORI, 1895


Pteronetta Hartlaubi (CASSIN). - Sarcelle d'Hartlaub

Querquedula Hartlaubii CASSIN, 1859, Proc. Acad. Nat. Sei. Phila., p. 175 (rivière
Camma, Gabon).
Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. Afr., vol. l, pl. 4.
L. 450; A. 250-281; Q. 90-115; T. 40-48; B. 44-50. Bec plus petit chez la 9. Le bec
est traversé, près de l'onglet, par une bande en diagonale jaunâtre, existant sur les
deux mandibules. Onglet noir. Chez la 9, la bande en diagonale est d'un gris rosé et
non jaunâtre.
d. 9. - Le sommet de la tête et du cou, noirs. Une tache blanche, de dimensions
différentes, existe chez un certain nombre d'exemplaires, et avait été considérée comme
suffisante pour créer une sous-espèce (NEUMANN). Le manteau est d'un marron brillant,
les scapulaires et le croupion, d'un brun olive lavé de marron. Les primaires, les secon-
daires et les rectrices, d'un brun noirâtre. Toutes les couvertures, d'un gris bleu, mais
ne formant pas miroir. Tout le dessous, depuis la poitrine, d'un marron brillant.
Œufs. - Inconnus, mais BATES mentionne une nichée de quelques jeunes suivant
la mère.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 151

Distr. géogr. - Afrique, du Libéria au Congo, le Haut Ouellé, l'Ituri et la région


des Grands Lacs.
Le Canard d'Hartlaub est essentiellement un oiseau de la grande forêt hygrophile
et nous ne le rencontrons dans l'Ouest africain qu'à partir du Sierra Leone où il a été
signalé comme probable (HOUGHTON); - au Liberia: rivière Junk (BüTT.); Junk
river, près de Paynesville, rivières Dou et Cavally (BOUET); - n'a pas été signalé
jusqu'ici en Côte-d'Ivoire; - en Gold Coast: Boutry (PEL.).
.Au Cameroun: récolté à Yaoundé (ZENKER) ; sur la rivière Dja (BATES); - au Gabon
et au Moyen Congo: Doumé, IV (MARCHE); Camma; Ogooué (DU CHAILLU); Louernha
et Chinchambo, VII (LUCAN et PETIT); Alima Leketi, 1 (BRAZZA); Mouila; Mimongo;
Fernan Vaz (MACLAT.); Moyen Congo (MALBRANT et MACLATCHY) - Oubangui-Chari :
signalé par BLANCOU comme oiseau des galeries forestières; bassins de l'Ouaka et de
l'Ouham; Bangui (ALUNE).

Fig. 33. Pteroneua Hartlaubi CASSIN (d'après BANNER MAN)

Ëcologie-Ëthotogie. - La Sarcelle de Hartlaub est strictement un oiseau des cours d'eau de III grande
forêt hygrophile et des galeries forestières adjacentes. On ne le trouve qu'en Afrique. La plupart des obser-
vations faites sur ce Canard dans l'Ouest africain, l'ont été par BATES au Cameroun.
C'est un oiseau relativement peu sauvage et nous l'avons personnellement observé au Liberia à moins
de 10 m d'une pirogue où nous étions et l'oiseau ne disparut dans les plantes des bords de l'étroite rivière
où nous naviguions que quand nous fûmes à quelques mètres de lui.
BATES dit qu'il se prend souvent dans les pièges que posent les indigènes, près des paniers dans lesquels
les femmes indigènes mettent le manioc à tremper. Cependant le biotope particulier dans lequel il vit,
c'est-à-dire les étroits ruisseaux' de la forêt à végétation aquatique dense et à bords couverts de plantes de
marais (Maranta, Lilium, etc.), lui permettent de se soustraire rapidement aux regards, et c'est la principale
raison pour laquelle cet oiseau n'est vu que rarement. Il vit par paires mais, occasionnellement, BATES Il
pu observer deux couples de cee Canards perchés sur les branches les plus basses d'un fromager,se livrant
face à face à une sorte de parade amoureuse en poussant des cris rauques. On sait en effet que c'est un
Canard percheur.
Cependant, on a pu observer des bandes allant jusqu'à une quinzaine d'individus, réunis dans des
criques, se livrant à des ébats rappelant ceux des canards domestiques, puis s'envolant pour se percher
sur des arbres voisins, hors de portée de fusil.
152 G.BOUET
C'est vers le soir qu'ils vont à la recherche de leur nourriture, qui consiste en larves d'insectes aquanques,
en particulier de libellules, en escargots d'eau, crevettes, mollusques bivalves.
En général, dans la journée, ils restent à terre au milieu des plantes de sous-bois ou dans l'eau; ils ne
plongent pas.
Ce sont avant tout des oiseaux sédentaires s'éloignant peu de leur biotope habituel, et qui ne semblent
pas se livrer à des migrations locales même saisonnières.
La nidification a lieu dans des trous d'arbres mais jusqu'ici, dans l'Ouest africain. aucun nid n'a été
trouvé.
Les petits dès leur naissance sont pourvus de griffes aux pattes qui leur permettent de grimper, un peu
à la manière des perroquets le long d'un tronc d'arbre. Cette faculté disparaît au bout de quelques jours.
BUES a observé cette particularité chez neuf jeunes Canards d'Hartlaub, capturés avecla mère, en novembre
au Cameroun.

Cen. ALOPOCHEN STEJNEGER, 1885


Alopochen aegyptiacus (LINNÉ). - Oie d'Égypte

Anas aegyptiaca LINNÉ, 1766, Syst, Nai., 12e éd., l, p. 197 (Égypte).

L. 660-720; A. 375-430; Q. 130-140; T. 75-85; B. 45-55. Bec rose rougeâtre à onglet


noirâtre. Pattes rose rougeâtre. Iris orange.
cJ. - Devant du front, lorum et tour de l'œil marron vif, reste de la tête et cou
isabelle passant au brun sur le dessus, avec une large tache auriculaire foncée. Haut

Fig. 34. Alopochen aegyptiacus LIN. (d'après SCHOUTEDEN)

du dos marron clair, milieu du dos et scapulaires brun rougeâtre, l~ tout vermiculé de
noirâtre. Sus-caudales noires. Rémiges primaires noires. Rémiges secondaires vert à
reflets pourpres formant miroir. Cubitales à barbes extérieures roux vif. Sus-alaires
blanches, les grandes avec une bande noire. Queue brun violacé. Bas du cou brun
marron. Poitrine et flancs isabelle jaunâtre à zigzags transversaux bruns et une large
tache marron vif au milieu de la poitrine. Milieu de l'abdomen blanc roussâtre, sous.
caudales châtain.
La femelle se distingue du mâle par les teintes générales qui sont plus ternes.
9. -
Œufs. - Huit à neuf, couleur crème. 65,5-72 X 48-51,5.
Distr. géogr. - L'Afrique, au sud du Sahara, vallée du Nil, sud de la Palestine.
Parfois rencontré en Europe.
Voici le relevé des exemplaires recueillis dans l'Ouest africain:
Dans l'Air : Aderbissinat, VII (BUCHANAN); - Sénégal : relativement commun sur
le fleuve Sénégal, XI (BoUET); - Soudan: Tazza, VI; bords du Niger, VII; Ségou, n
(BATEs); lac Debo, V, et vers Niamey (BouET); cercle de Mopti, toute l'année (Rous.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 153

SELûT); lac Débo, V; Cabara, IX (H. MADSEN); lac Débo, VIII (I.F.A.N.); - Ouest-
Tchad: Kalkala, en 11 et III (GoLDING); Bornou (FRANCIS); Bornou (GOLDING), IX, Xl,
II, IV, VI, VII; - Nigeria du Nord: Givaram (province de Kano), IV (Hursox);
Niger, XII (BAïKIE); Loko (HART.).
Gambie anglaise : conunun de juin à décembre (HOPKINSON); - Guinée portu-
gaise : Bissao (BAUD.); - Casamance: rivière Casamance, 1; en captivité à Ziguinchor
(BoUET); - Guinée française : signalé, XI (KLAPTocz) sur le Niger; --::- signalé seule-
ment au Sierra Leone; - nous n'avons pas de renseignements sur sa présence au Libéria,
. en Côte-d'Ivoire et en Gold Coast, ni au Togo; - au Dahomey: rencontré à Bodjecali
sur le Niger (BOUET).
Ne se rencontre pas en forêt, maisvers le Tchad, la Benoué; - Gabon et Moyen
Congo: Zambi, III (SACH.); N'ganciu, III (BRAZZA); bancs de sable du Pool, VII (Dy-
BOWSKI); Stanley Pool (CHAPIN); Samba, VII; N'gounié (MALBRANT et MACLATCHY);
- Oubangui-Chari : Bangui, XII; les Ouaddas (DYBOWSKI); bords du Chari; V (doc-
teur THIBOUT); - Tchad: signalé sur le lac Tchad (PÉCAUD); Fort-Lamy, VIII (MAL.
BRANT); ALEXANDER a trouvé de nombreux nids dans les papyrus du Tchad.

Écologie-Éthologie. - L'Oie d'Égypte appartient à un genre intermédiaire entre les Anséridés et leS
Anatidés. Elle se rencontre depuis l'Air jusqu'au Cap ainsi que dans la vallée du Nil où elle est commune'
mais elle a dû autrefois être !beaucoup plus fréquente puisqu'on retrouve dans les bas-reliefs égyptiens
d'excellentes peintures de cet oiseau, qui devait alors être plus (ou moins domestique. On le trouve au-
jourd'hui dans tous les pares zoologiques où il se multiplie.
Il vit par couples, mais fréquemment on rencontre des bandes importantes sur les bancs de sable des
grands fleuves de l'Ouest africain. .
Le lac Tchad donne asile à de nombreuses Oies d'Égypte qui y nichent (ALEXANDER).
La nourriture de cet oiseau consiste surtout en graminées, qu'elle pature comme nos oies domestiques
'et sauvages. Elle est friande des graines de la plupart des plantes aquatiques, nénuphars, lis d'eau, etc.
On ne rencontre pas l'Oie d'Égypte dans la grande forêt hygrophile, mais elle fréquente les grands
fleuves qui la traversent, le Congo par exemple, où à la saison des basses eaux, on peut l'observer sur les
bancs de sable. Elle se rencontre également sur les bancs de sable du Sénégal où nous l'avons observée en
janvier avec des jeunes déjà grands.
En Gambie, HOPKINSON a capturé des jeunes en duvet en août. Cet oiseau est très éclectique dans le
choix de ses lieux de nidification. Au Tchad, c'est dans les roseaux qui bordent le lac qu'on trouve des nids.
Cependant, dans d'autres régions de l'Afrique occidentale, l'Oie d'Égypte adopte les trous d'arbre ou les
fentes de rochers pour bâtir son JÙd, en général fait de tiges de graminées ou de plantes d'eau mortes.
L'intérieur est tapissé de duvet provenant sans doute de l'oiseau.
Il ne semble pas qu'il y ait une époque bien déterminée pour la nidification en Afrique occidentale.
Il est possible que l'Oie d'Égypte se livre à des migrations saisonnières à la recherche de biotopes qu'elle
affectionne, banes de sable des grands fleuves découverts pendant la baisse des eaux, prairies où croissent
après le retrait des eaux, les graminées, mais cc sont là surtout des mouvements saisonniers déterminés
par la recherche de la nourriture.

Gen. SARKIDIüRNIS EYTON, 1838


Sarkidiornis melanonota (PENNANT). - Canard à bosse

Anser melanonotos PENNANT, 1769, Indian Zool., p. 12, pl. XI (Ceylan).

1. d'685, Q 570; A. d' 390, Q 283; Q. d' 145, Q 110; T. d' 67, Q 49; B. d' 70, Q 45.
Bec noir, surmonté d'une caroncule adipeuse, de même couleur. Cette caroncule dimi-
nue de volume après la période nuptiale.
d'ad. - Dessus de la tête et partie postérieure du cou, revêtues de petites plumes
crépues,noirâtres, sur fond blancs, formant une bande de la nuque au dos. Tout le
dessus d'un noir brillant à reflets métalliques verts, bleus et violacés. Manteau et
petite, couvertures, vert métallique. Grandes couvertures bronzées. Primaires et
154 G. BOVET
secondaires noires. Dos gris. Croupion et rectrices, noir lavé de vert métallique. Axil-
laires noires bordées de blanc. Base du cou et tout le dessous, blanc, avec les flancs
lavés de cendré.
9. - Plus petite, sans caroncule sur le bec. La tête et le dessus du cou, vermi-
culés de blanc et de noir, sans plumes frisées. Le reste du dessous sans teintes métal-
liques. Rectrices brunes.
Le jeune, brun noirâtre sans reflets métalliques. Le blanc des parties inférieures est
nuancé de fauve.
Œufs. - Quatre à six œufs. Blanc crème. 56-60 X 41,5-46.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal et le Soudan jusqu'àla colonie du Cap...
Madagascar, Indes, Ceylan, Tenasserim, Siam et sud-est de la Chine.

Fig. 35. Sarkidiomis melanonota PENNANT (d'après MALBRANT)

Air : Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); - Sénégal : sur la Falémé et la Gambie, IX


(BOUET) pas rare; Linguère, VIII (I.F.A.N.); - Soudan: Tazza; Niger (BATES); cercle
de Mopti, toute l'année (ROUSSELOT); Bani, VI (BOUET); Niamey, X (H. MAnSEN);
Cabara, IX (H.MADSEN); bords du Niger, environs de Gao, III (docteur THIBOUT);
lac Debo, VIII (l.F.A.N.); - Ouest Tchad: Kalkala, commun de XII à II (GOLDING);
Bornou (FRANCIS); Bornou, IX, XI, IV, VII (GoLDING); - Nigeria du Nord: province
de Kano, V (HUTSON); Loho, VI (HARTERT); sur la Benoué (BATES).
Gambie anglaise (Br. Museum). Très commun sur la Gambie (HOPKINSON).; - Casa-
mance: Diatacounda, VI (MARCHE); - en Guinée française: sur le Niger et ses affluents;
- Sierra Leone: district de Karina (THOMPSON); - au Libéria : à l'embouchure de la
rivière Sugary (BüTT.); signalé également par CHUBB dans les estuaires des grands
fleuves; - Côte-d'Ivoire : sur le Baoulé, près d'Odienné (BOUET); - signalé en Gold
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 155

Coast (BANNERMAN); - Dahomey : Agouagon, une seule fois, deux à trois individus
(BOUET).
Cameroun: est commun dans le nord, vers le Tchad, la Benoué; - Gabon et Moyen
Congo: Zarnbi, XII (SAC.); N'ganciu, V (BRAZZA); Mouila (MACLATCHY); MALBRANT
et MACLATCHY l'ont en outre observé à Port-Gentil, I, et près de Lastourville, XI; -
Oubangui-Chari : signalé probable (BLANCOU); les Ouaddas, I et VI (DYBOWSKI); -
Tchad: signalé par PÉCAUD à Fort-Lamy, VIII (MALBRANT); BATES le signale des plaines
des abords du lac.

Écologie-Éthologie. - Le Canard à bosse est commun dans l'Ouest africain et on le rencontre sur tous
les grands fleuves et rivières ainsi que sur les lacs, marais plus ou moins temporaires, mais il semble absent
des zones de la grande forêt équatoriale, et c'est seulement sur ses bords qu'il s'aventure quand il peut y
trouver une nourriture qui lui convient. La bosse qui orne le bec du mâle et grossit pendant la période de
reproduction, son absence chez la femelle beaucoup plus petite, la coloration générale de l'un et de l'autre
qui est la même, tous ces caractères sont familiers à tous les observateurs ayant vécu en Afrique,
Le Canard à bosse a une aire de distribution géographique étendue ainsi que nous l'indiquons plus
haut. Il est certain qu'il se livre en Mrique à des migrations locales, qui sont peut-être sous l'influence de
la nécessité de la recherche de sa nourriture.
C'est ainsi qu'à la période de crue des grands fleuves, il se répand dans leurs zones inondées formant
marais où, d'une année à l'autre, persistent des plantes aquatiques dont il mange les graines (nénuphars,
etc.), mais dès que la sécheresse a tari cette source de nourriture, il regagne le bord des fleuves et rivières,
où il devient commun sur les bancs de sable (Sénégal, Niger, Congo, Chari, etc.). Les estuaires des rivières
des zones de forêt sont également un biotope favorable à ce Canard (BÜTfIKOFER).
Cependant, il est certaines régions (Darfour par exemple), où ses migrations correspondent à la période
de reproduction et LYNES a pu observer que ce Canard arrive au commencement de juin, au début de la
saison des pluies, se répand dans la partie occidentale du pays, niche plus au nord vers la fin de la saison
des pluies, pour revenir accompagné de ses jeunes en automne à ses quartiers d'hiver.
Cet oiseau vit tantôt par couples ou petites bandes, qu'on peut observer sur les bancs de sable.
Il se perche volontiers sur les grands arbres. On ignore le lieu habituel de la nidification dans l'Ouest
africain. On a des observations du choix de trous d'arbres au Bomou (WILMAN) comme c'est le cas habituel
dans l'Inde, mais on a trouvé en Afrique au sud de l'Équateur, des nids placés au milieu de roseaux épais
au bord de l'eau, ou dans de hautes herbes à peu de distance de zones marécageuses.
Le mâle est polygame et on a pu observer un seul mâle au milieu de trois à quatre femelles, volant en
formant des cercles au-dessus de l'emplacement des nids. Ce trait de l'éthologie du Canard à bosse l'appa-
rente aux Anséridés, et chacun sait que notre Oie domestique est polygame.
La nourriture du Canard à bosse, d'après CHAPIN, consiste en larves d'insectes aquatiques et en plantes
d'eau et en particulier en algues vertes et autres plantes [Podostemonacés) qui tapissent les rochers à
fleur d'eau des rapides.
On sait que ce biotope particulier donne asile aux larves de Simulies, diptères piqueurs transmetteurs
de l'onchocercose si fréquente chez les noirs. Aux hautes eaux, cette' nourriture leur fait défaut.
Nous ajouterons que personnellement nous avons observé sur le Niger vers Niamey, en mars, des bandes
immenses d'oiseaux d'eau répandus dans une succession de marais en bordure du fleuve, qui se nourris-
saient uniquement des graines d'un nénuphar alors à maturité. Parmi ces oiseaux, se trouvaient des bandes
de Canards à bosse, d'Oies de Gambie et de Baléariques.

Gen. DENDROCYGNA SWAINSON, 1837

CLEF DES ESPÈCES


- Couronne, face, gorge et devant du cou blanc. Tout le reste de la
tête noir. Milieu du ventre noir .. , ,.................. viduata.
- Couronne brunâtre. Côtés de la tête roux. Gorge plus pâle. Une
bande noire occupe l'arrière du cou. Milieu du ventre blanchâtre ou
tannin , .. , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. fulva.
156 G. HOUET

Dendrocygna viduata (LINNÉ.). - Dendrocygne veuf

Anas viduata LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd., l, p. 205 (Cartagène, Colombie).
Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. Afr., vol. l, pl. 5.
1. 470-480; A. 215-240; Q. 60-70; T. 45·52; B. 42-53. Bec noir. Jambes et pattes
couleur de plomb. Iris noisette. .
0. 9. - Couronne, joues, gorge et une grande tache à la face inférieure du cou,
d'un blanc pur. Occiput et cou noirs. Partie inférieure du cou, haut du dos et de la
poitrine, roux cannelle foncé. Manteau noirâtre, avec le bord des plumes fauve. Croupion

Fig. 36. Dendroeygna viduata LIN. (d'après BANNERMAN)

et sous-caudales, noirs. Petites couvertures de l'aile, roux marron, les autres couver-
tures noires, lustrées de vert bronzé. Rémiges, rectrices et sous-alaires noires. Bas de
la poitrine, abdomen et sous-caudales noires avec les flancs barrés de noir, de blanc et
de fauve.
9. - A une taille moins forte.
Chez le jeune, les couleurs sont plus ternes. Le cou et l'abdomen n'ont pas de noir.
Le dessus de la tête et du cou est brun foncé. Les parties blanches de l'adulte sont d'un
blanc roussâtre.
Œufs. - Six à douze œufs. Crème clair. 47,5-52 X 37-38,5.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le sud du Sahara, jusqu'au sud de l'Angola. A l'est,
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 157

le Soudan, les grands lacs et jusqu'au Cap. Madagascar, les Comores. En Amérique,
toute l'Amérique du Sud tropicale jusqu'à l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay.
En ce qui concerne les colonies françaises et étrangères de l'Ouest africain, voici
le relevé des exemplaires existant ou ayant existé dans les musées (Muséum de Paris
et musées étrangers) ou qui ont été signalés par des auteurs compétents:
Signalé par BUCHANAN au sud de l'Aïr (Aderbissinat); - le Dendrocygne veuf est
commun au Sénégal: île de Griel (M. AOANSON); Hann, III (MARCHE); signalé (VERR.,
RIGG.);. Dagana (I.F.A.N.); par bandes immenses sur le Sénégal, 1 et IV (BOVET);
- Soudan: Bamako; Koulikoro, IX; lac Debo, VIII; Zinder, VI (I.F.A.N.); Acsongo,
VII; Tazza, VI (BATES); lac Debo, V; Ansongo, IX (H. MAnSEN); Bani, VI (BOVET);
très commun cercle de Mopti (ROVSSELOT); - Ouest-Tchad : signalé très commun
Kalkala, IV (F. D. GOLDING); Bornu (FRANCIS); Bornu, IX, X, XI, II, IV, VI, VII
(GOLDING); - Nigeria du Nord: Soko; Kaura; Sokoto (HART.); Benué river (FER-
RYM); Bida, V et VII (HVTSON).
Gambie anglaise (Brit. Mus.) : HOPKINS le signale sur la Gambie en bandes nom-
breuses; - Casamance : Bignona, V (I.F.A.N.); - Guinée portugaise : Bissao (PI-
MENTA); - Guinée française : commun sur le Niger et affluents, plus rare sur les fleuves
côtiers (BOUET); - Sierra Leone: districts de Rotifunk (KEMP); de Karina (KELSALL
et THOMPSON); - Libéria : Robertsport; Grand Cape Mount, VIII; rivière Junk, IX;
Eier; Maffa river; Sugary river (BÜTT.); Monrovia (BOVET); - Côte-d'Ivoire : rare
sur les lagunes de la côte et fleuves côtiers; commun au nord sur les affluents du Niger:
Baoulé, Bagoé (BOVET); - Gold Coast: signalé (PEL.); Fanti (Br.rss., USSHER); Accra,
I, VIII, IX, juv. (REICHW. et J. SMITH); commun en XI sur bancs de sable des fleuves
ou rivières des territoires du nord; - Togo : Kratschi, IX (ZECH.); signalé rare en
lagune; plus commun lac Togo (MILLET-HoRSIN); Mangou (THIERRY); - Dahomey:
rare lagunes du Bas Dahomey; jamais sur l'Ouémé vers le nord ou le Zou son affluent;
rencontré sur le Niger à Karimama et Bodjecali, 1 (BOVET).
Cameroun: rivière Wuri (RCHW.); - Gabon: Camma; Ogoué (ov CHAILLU); Chin-
chonxo (FALKENST.); Landana (PETIT); Alima Lékéti, I et VII (BRAZZA); Mouila;
Fernan Vaz (MACLATCHY); Moyen Congo (MALBRANT et MACLATCHY); - Oubangui-
Chari: Grimari; Kouango sur l'Oubangui (BLANCOV); ce même auteur signale ne
l'avoir jamais rencontré dans le bassin supérieur de l'Ouham; sur la rivière Kémo,
II (DYBOWSKI); bords du Chari, V (docteur THIBovt); - Tchad : signalé par
MALBRANT au centre africain et par PtCAVD et GROTE au lac Tchad.

Écologie-Éthologie, - Le Dendrocygne veuf est certainement le canard le plus souvent rencontré dans
l'Ouest africain, et il n'est pas un européen chasseur qui n'ait eu l'occasion de le tuer. En dehors de la
grande forêt hygrophile où il ne se trouve pas, il a été signalé à peu près partout, même à l'embouchure
de toutes les rivières côtières qui traversent la forêt.
II était jadis commun aux environs même de Dakar (MARCHE). C'est surtout sur les grands fleuves à
crues importantes, laissant après le retrait des eaux de vastes surfaces marécageuses, que le Canard siffleur
se rencontre par a milliers D en bandes énormes. II y trouve en effet la base de sa nourriture qui consiste en
insectes, crustacés, mollusques, et graines de plantes aquatiques. A l'embouchure des rivières côtières,
il trouve à la marée descendante, petits crustacés et mollusques marins en énormes quantités.
J'ai eu l'occasion d'observer sur le Sénégal, à peu de dietance de Dagana en janvier, des bandes consi-
dérables de ces Canards qui s'envolaient de la surface de l'eau, puis tournaient en rond, tout d'abord
asses bas, puis, tout en continuant leurs cercles, s'élevaient de plus en plus pour prendre de la hauteur
et finalement redescendaient pour se poser à nouveau sur l'eau. J'ai pu faire la même observation sur le
lac Débo en juin.
Cependant, ce Canard a des mœurs semi-nocturnes et il n'est pas rare en pleine nuit, quand la lune brille,
d'entendre passer des bandes de Dendrocygnes faciles à reconnaître par leur siHIementsi caractéristique et
qu'ils ne cessent d'émettre en vol. Ce cri leur vaut les noms qÜc toutes les tribus africaines leur donnent
et qui sont des onomatopées, rappelant le sifflement de l'oiseau.
La répartition géographique locale que nous donnons ci-dessus montre l'immense distribution du Den-
drocygne dans l'Ouest africain.
158 G. BOVET

Malgré l'extrême abondance du Canard sifBeur dans l'Ouest africain, les observations concernant la
nidification de cet oiseau ont été peu nombreuses jusqu'à ces dernières années. Le docteur SERLE a signalé
la découverte de nombreux nids entre août et septembre aux abords de marais dans la vallée de la rivière
de Sokoto (Nigeria du Nord). Ces nids étaient placés dans des dépressions du sol, peu profonds et composés
d'herbes sèches mal assemblées et sans duvet à l'intérieur.
Les nids étaient bien cachés aux regards, dans l'herbe et à peu de distance du marais (50 à 150 m),
quelques-uns étaient au centre de touffes d'herbes, mais d'autres se trouvaient sans aucun abri. La moyenne
des œufs était de 10 à 12 par nid. D'autres observateurs ont trouvé des nids sur des îlots couverts de roseaux
tout près des bords des marais. De toutes ces observations, on doit conclure que le Dendrocygne veuf
ne niche pas comme on l'a cru dans des trous d'arbres et qu'il n'est qu'occasionnellement un oisesu per-
cheur, tout au moins dans l'Ouest africain.
Le Dendrocygne veuf ne semble pas un migrateur local. On sait seulement qu'au moment de la nidifii-
cation, il se ra -semble en grandes bandes à certains endroits qui sont plus propices à.l'édification des nids
et sans doute aux possibilités de nourrir ses couvées.

Dendrocygna fulva (GM.) - Dendrocygne fauve

Anas fulva GMELIN, 1789, Syst. Nat., I, part. 2, p. 530 (Mexico).


Fig.. : MILNE EDWARDS, GRANDIDIER. Hist. Madag., Ois. Atlas, III, pl. 272.
Syn, : Dendrocygna bicolor VIEILLOT.
L. 460-468; A. 216-250; Q. 50-60; T. 46-52; B. 45-50. Bec couleur de plomb. Pattes
gris bleu. Iris brun.
cf. 9. - Toute la couronne est d'un brun marron, se continuant par une bande
longitudinale sépia, sur la partie postérieure du cou. Côtés de la face, fauve pale, deve-
nant cannelle, sur les côtés. Manteau, scapulaires, dos, noirâtres, avec les plumes large-
ment bordées de marron. Sus-caudales, crèmes au centre, blanches sur les côtés. Rémiges
et rectrices, brun noirâtre. Sous-alaires d'un noir fuligineux. Menton et gorge blanchâtres
Un demi-collier blanc, strié de brun, à la face inférieure du cou. Le reste du dessous,
poitrine comprise, fauve pâle, ainsi que les sous-caudales. Plumes des flancs allongées,
marquées au milieu d'une large strie blanchâtre bordée de brun.
Œufs. - Six à dix œufs. Crème jaunâtre. 52,7 X 39,7.
Distr. géogr. - Afrique. Du fleuve Sénégal au Soudan, vers le Sud, lac Ngami,
Natal, Madagascar, Inde, Indochine. Sud-Amérique, comme Dendrocygna viduata.
En ce qui concerne les colonies françaises et étrangères de l'Ouest africain, voici
le relevé des exemplaires existant ou ayant existé dans les musées (Muséum de Paris
et musées étrangers), ou qui ont été signalés par des auteurs compétents:
Le Dendrocygna fulva n'est connu que des régions suivantes de l'Ouest africain :
au Soudan : lac Débo, VI (BOVET et ·H. MADSEN); - Ouest-Tchad : Kalkala, V (GOL-
DING); Bornu (FRANCIS); Bornu, IX, XI, IV (GOLDING); - au Togo : sur le lac Togo
(MILLET-HoRSIN); - signalé du nord du Cameroun; - Gabon: Landana (LVCAN et
PETIT); lagune de Cabinda (PETIT); - au Tchad: sur le lac Tchad, XII (BOYD ALEXAN-
DER); Sud-Tchad (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - Le Dendrocygne fauve est beaucoup plus rare dans l'Ouest africain que l'espèce
précédente. Nous ne l'avons personnellement rencontré qu'une seule fois pendant nos longs séjours en
Afrique. Au lac Dého, en juin 1911, nous avons observé une petite bande de 5 à 6 individus dans une zone
du lac peu profonde couverte de roseaux et de joncs. C'était pour nous un oiseau facile à reconnaître, ayant
eu l'occasion d'en tuer fréquemment à Madagascar sur le lac ltasy où en 1903 l'espèce était commune.
Sur les autres fleuves Ouest africains, elle n'a été signalée que du Chari et du lac Tchad d'où BOYD ALEXAN-
DER avait rapporté un spécimen. EUe doit exister cependant sur le Sénégal, mais nous ne l'y avons pas
rencontrée. Cet oiseau vit en général par petites bandes, quoique MÀDSEN dit en avoir vu des « milliers»
entre Mopti et Tombouctou également en mai-juin.
La nourriture du Dendrocygne fauve est vraisemblablement la même que celle du Dendrocygne veuf
ct doit consister en vers, crustacés, et mollusques d'eau, ainsi que de graines de plantes aquatiques.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 159
On sait que ce Canard a un cri analogue à celui du Dendrocygne veuf, sorte de siffiement souvent répété
que tous les africains connaissent et que l'oiseau n'émet qu'en vol.
C'est surtout la nuit que le Dendrocygne recherche sa nourriture.
11 y a peu d'années que la nidification de ce Canard est connue dans l'Ouest africain. Le docteur SERLE
a trouvé près de Sokoto en Nigeria du Nord, en août, dans les roseaux bordant un lac, deux nids à environ
25 m du rivage; ces nids étaient composés de roseaux secs formant une sorte de coupe assez profonde,
avec des plumes de l'oiseau tapissant le fond du nid.
11 ne semble pas que, malgré son nom, le Dendrocygne fauve se perche sur les arbres.
Quoique cet oiseau semble diminuer en nombre à certaines époques de l'année, et dans certaines régions,
ce qui peut laisser supposer qu'il est un migrateur temporaire, on n'a pas de données précises à ce sujet.

Gen. NEITAPUS BRANDT, 1836


Nettapus aurhus (BODD.). - Sarcelle de Madagascar

Anas aurita BODDAERT, 1783, Planches enluminées, p. 48.


Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. Afr., vol. l, p. 155.
L. 330; A. 156; T: 27; B. 26. Bec jaune avec onglet brun noirâtre. Patte et pied
noirâtre. Iris sombre.
cf. - Front et côté de la tête blanc, ainsi que le devant du cou. Occiput, ligne
médiane du cou, noir à reflets bleu d'acier, Une grande tache vert tendre bordée de
noir, de chaque côté du cou, en arrière de l'oreille. Rémiges noires avec un miroir

Fig. 31. Nettapus auritus BODD 0', (d'après BUES)

blanc. Rectrices noires, haut de la poitrine et flancs marron, le reste des parties infé-
rieures blanches. Sous-caudales brun foncé.
Q. - Plumage moins brillant, front et côté de la tête moiré, mais sans taches
vertes. Le dessous est vermiculé de brun clair.
Œufs. - Six à huit. Blanc crème. 42-43,5 X 31,7-32,2.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal, Soudan, Bahr el Ghazal, Kenya, jusqu'au
Cap. Madagascar. .
La Sarcelle de Madagascar ne figure pas dans les listes des oiseaux du Sénégal de
NEUMANN; - au Soudan: Mopti, IX (ROUSSELOT); Niamey, Koulikoro (I.F.A.N.);
- Ouest-Tchad: Kalkala, VI (GOLDING); Bornou (FRANCIS); Maidougari (F. B. WEL-
MAN); - Nigeria du Nord: rivière Yo; Sokoto; Sabon-Birni (province de Sokoto), III
(HUTSON); Zaria, X, XI (POGGIOLINI).
En Gambie anglaise : signalé (REND.) où il serait commun d'après HOPKINSON;
- signalé en Casamance (VERR.); - signalé en Guinée portugaise; - n'est pas signalé
de Guinée française; - Libéria : rivière Junk (BOUET); - Côte-d'Ivoire: Tombougou,
160 G. BOVET

IX (BOUET); - Gold Coast: Cape Coast (FRAs.) et territoires du nord sur la Volta;-
Dahomey : Porto Novo (HART.); dans les mares d'inondation des abords du Niger
entre Karimama et Bodjécali, 1 (BOUET); - Nigeria du Sud: Lagos (MOLONEY); Lagos;
Kaura (HART.); Lagos (USSHER).
Signalé du Cameroun, dans le nord, vers le Tchad; - Gabon et Moyen Congo:
signalé (Vmn.): Camma (nu CHAILLU); Fernan Vaz (M. et C.); Zambi (SACE.); Alima,
Lékéti (BRAZZA); MALBRANT et MACLATCHY l'ont observé àBrazzaville, à Port-Gen-
til, plaine des Echiras et obtenu à N'Djouah, VI (région forestière); - n'a pas été
signalé en Oubangui. Chari; - Tchad : Massakory; Fort-Lamy, Vll] (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - La Sarcelle de Madagascar n'est pas très rare dans l'Ouest africain. Elle a, comme
on le sait, l'allure d'une petite Oie, et vit en général par couples ou solitaire. Cependant, en Nigeria du
Nord, en hiver, on peut rencontrer ~es bandes relativement considérables, sur les marais de faible pro-
fondeur. Cette Sarcelle ne semble pas migratrice, car on l'a rencontrée pendant tous les mois de l'année
dans tout l'Ouest africain dans les biotopes qu'elle fréquente. Personnellement, nous ne l'avons vue
qu'une seule fois au Liberia sur la ~ivière de Junk, et jamais en pleine forêt. En Haute Côte-d'Ivoire, c'est-à-
dire loin de la forêt hygrophile, près de Tombougou, en septembre, sur une mare près de la Bagoé, j'ai
observé un individu au milieu de Dendrocygnes. Sur les mares d'inondation du Niger, entre Karimama
et Gaya en février, j'ai rencontré quelques bandes de 6 à 10 individus. MALBRANT signale cette Sarcelle
de Brazzaville et de la zone côtière du Gabon.
Elle aurait cependant été capturée en pleine région forestière du Gabon en juin (ROUGEOT).
C'est un oiseau normalement peu méfiant mais qui se dissimule en plongeant dès qu'i! se sent poursuivi.
Sa nourriture consiste en insectes aquatiques, crustacés, et peut-être 'en graines de plantes aquatiques,
lis d'eau, nénuphars.
La nidification de cette Sarcelle a été observée à Madagascar où l'oiseau est commun et également dans
l'Ouganda; elle se fait dans des trous naturels, profonds, d'arbres souvent occupés antérieurement par
d'autres oiseaux, 6 à 8 œufs sont en général pondus.

Gen. PLECTOPTERUS STEPHENS, 1824-


Plectropterus gambensis gambensis (LINNÉ). - Oie de Gambie

Anas gambensis LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd., I, p. 195 (Gambie).
Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. A., vol. l, pl. 7.
1. 1010-1020; A. 520-550; Q. 196-230; T. 108·118; B. 75 (de la base du crâne).
Parties nues de la face d'un rouge brunâtre. Bec rosé, à onglet blanc. Jambes et pieds
couleur de chair. Ongles couleur de corne. Iris brun.
o ad. - Parties supérieures noires à reflets métalliques verts et pourprés. Cou plus
brun que noir. Toute la partie antérieure de la face, des joues et de la couronne est
dépourvue de plumes.
Chez les très vieux sujets, une caroncule frontale existe souvent. Les joues, les oreilles,
la région en arrière de l'œil, le menton et la partie supérieure de la gorge, blancs, par-
fois vermiculés de noir. Scapulaires et ailes, à l'exception des petites couvertures qui
sont blanches, noires à reflets métalliques. Primaires et rectrices noires à reflets verts.
Un long éperon à l'extrémité de l'articulation du carpe. Côtés de la tête noirs. Tout le
reste du dessous, les axillaires et les sous-caudales, blanc pur. Il existe parfois une tache
dénudée sur les côtés du cou.
o. - Les teintes sont moins accentuées que chez le o.
Les parties nues de la tête
n'existent pas. A la base du bec, une ligne de plumes blanches. Pas d'éperon à l'aile.
Dimensions plus petites.
Œufs. - De huit à dix œufs. Blanc ivoire brillant. 67-72,5 X 52-55.
Distr. géogr. - Afrique. Depuis le Sénégal, le Soudan, le Korfodan, le Nil Blanc
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 161

jusqu'au Zambèze. Au sud du Zambèze, la forme type est remplacée par Plectopterus
gambensis niger. .
. L'Oie de Gambie existe dàns tous les territoires de I'Ouest africain, sauf dans la grande
forêt hygrophile. Sénégal: île de Sor, VI (ADANSON); Naies. bords de la Falémé (BOUET);
Richard ToU, IX; Ross, X (LF.A.N.); - Soudan: Niger, VII (BATES); rivière Bani,
VI (BOUET); - cercle de Mopti à peu près toute l'année (ROUSSELOT); Mopti, V (H.
MAoSEN); - Ouest-Tchad: bords du lac Tchad; Kalkala, II et IV (GOLDING); Bornou
(FRANCIS); Bornou, IX, X, II, IV, VI, VII (GOLDING); - Nigeria du Nord : province
de Kano, III (HUTSON); Sokoto, Haoussaland (HART.); marais de Sokoto, nids en sep-
tembre (Dr SERLE).
Gambie anglaise: Bathurst (REND.); HOPKINSON le dit très commun sur la Gambie,
en bandes de 50 à 80 individus; - Casamance: Sedhiou et Ziguinchor en captivité
chez des Européens (BOUET); - Guinée portugaise : Bissaô (BEAUo.) ; - Guinée fran-
çaise : quoique non signalé fm Guinée française par les auteurs, nous en avons vu en
captivité à Conakry (BOUET); - au Sierra Leone : nombreux sur les bancs de sable
de la Roquelle (LOWE) et à l'intérieur, en saison sèche; - au Libéria : signalé de Bou-
lama, Maffa (BÜTT.); - Côte-d'Ivoire: jamais rencontré en basse Côte; Odienné;
Talato, IX (entre Tombougou et Korogho); Korogho (BOUET); - Côte de l'Or : Accra
(J. SMITH); - Togo ': Kratschi, 1 (juv.), (ZECK.); Mangou, dans le nord du Togo
(THIERRY); - Dahomey : Karimama et les bords du Niger, vers Gaya, 1 (BOUET); -
Nigeria du Sud: signalé (BAiKIE).
Dans les parties nord du Cameroun, est fréquent en saison sèche; - Gabon et Moyen
Congo : Mouila; savane Divénié (MACLATCHY); Stanley Pool (JOHNSTON); sur le
Congo entre Bolobo et Libengué; Borna (MALB. et MACLAT.); - Oubangui-Chari :
Bozoum, IV; route Bozoum, Bangui, 'IX (BLANcou); entre Zemio et Rafai, III (BLAN-
cou); Ippy, IX; bancs de sable de l'Oubangui, 1 à Kouango (BLANcou); Bangui, IX
(ALUNE); signalé par DENKER, CLAPPERTON; - au Tchad: Fort-Lamy, VIII (MAL.
BRANT).

Ecologie.Ethologie. - L'Oie de Gambie est un Canard Je grande taille, le plus grand que nous ayons .
dans l'Ouest africain. Il est commun dans 'toutes les colonies de la côte occidentale d'Afrique, sauf en forêt.
On le rencontre surtout en bandes pouvant aller jusqu'à une cinquantaine d'individus. Il a les mêmes-
biotopes que les deux Canards étudiés précédemment, Alopochen/eï Sarkidiomis,
C'est dire qu'on le trouve sur les grands fleuves à la période des basses eaux, sur les bancs de sable où
il passe une partie de la journée, la tête sous l'aile se chauffant au soleil.
Parfois, quelques-uns rentrent dans l'eau pour s'y baigner, faisant avec leurs ailes éclabousser l'eau à
grand bruit, puis regagnent leurs places au milieu des autres sur le banc de sable où ils sont réunis. La
nourriture de l'Oie de Gambie consiste surtout en végétaux: herbe tendre, grains de plantes d'eau à leur
maturité, larves et insectes aquatiques. Cet oiseau, comme on le voit, a le même genre de nourriture et
de vie que l'Oie d'Égypte et le Canard à bosse.
Des observateurs ont noté qu'au moment de la sortie de terre des plantes alimentaires (haricots plantés
au bord du Sénégal après le retrait des eaux d'inondations), les Oies de Gambie ne manquent pas de visiter
ces plantations, et les indigènes doivent se défendre de leurs déprédations dans leurs cultures. C'est sur-
tout le soir et le matin de bonne heure que ces Oies vont au pâturage.
L'Oie de Gambie se perche mais rarement et dort en général sur les bancs de sable, hors de la portée
des prédateurs carnassiers.
Quand la lune brille, il n'est pas rare de voir passer des bandes de ces Oies allant pâturer dans les endroits
découverts où, après les feux de brousse, l'herbe tendre commence à pousser. Il ne semble pas que dans
l'Ouest africain cette Oie soit soumise à des migrations locales, sauf pour la recberche de sa nourriture.
On doit au docteur SEBLE, d'avoir résolu le problème de la nidification de cet oiseau dans les régions
étudiées ici. En Nigeria du Nord, dans les marais que forme la rivière de Sokoto,il a trouvé des nids en
saison des pluies. Tous ces nids étaient sur la terre ferme, mais à peu de distance des marais et placés au
milieu de touffes épaisses de graminées. La structure des nids était faite de tiges d'herbes sèches entourani
une dépression du sol, et la délimitant. L'un des nids contenait 11 œufs en septembre.
J. A. 430081. fi
162 G. BOUET

Gen. THALASSORNIS EYTON, 1838


'I'halassornis leuconota leuconota EYTON. - Canard à dos blanc

Thalassomis leuconotus Eyton monog. A natidea 1938, p. 168 (Cape of Good Hope).
Fig. : SMITH, Illust. S. Afr., pl. 107.
L. d. 380-390; Q. 170-160; Q. 47; T. 38; B. 39. Bec, brun noirâtre avec les côtés
des deux mandibules jaunâtres. Pattes noirâtres. Iris brunâtre.
d. Q. - Tête et dessus' du cou variés de brun et de fauve. Près de la base du bec,
une tâche oblongue fauve s'étend sur les joues. Manteau rayé de brun noir et de fauve.
Bas du dos et croupion d'un blanc pur. Couvertures'alaires, brun foncé bordé de roux.
Rémiges et rectrices brunes, Gorge noire. Côté et devant du cou, roux fauve. Bas du
cou, poitrine, rayés de brun noir et de fauve. Parties inférieures rousses, de teinte uni-
forme, au niveau du ventre, plus ou moins distinctement barrées de brun, sur les flancs
ct les sous-caudales.
Femelle légèrement plus petite.
Le jeune a le dessous plus brun.
Œufs. - Huit à quatorze œufs. Brun jaunâtre. 63,5 X 49,5

Fig. 38. Thalassomis 1. leuconota EYTON (d'après SCHOUTEDEN)

Distr. géogr. - Afrique : depuis l'est du Cameroun, le sud de l'Éthiopie, jusqu'au


Cap.
De l'Ouest africain a été signalé seulement dans l'est du Cameroun, sur la côte de
Loango (PETIT) et à Chinchonxo (FALKST.); - au moyen Congo: Dolisie, X (MAL. et
MACLACHY.)
Écologie-Éthologie, - Le Canard à dos blanc est un oiseau africain, dont une sous-espèce est spéciale
à Madagascar. On l'a rencontré dans l'Ouest africain d'abord sur la côte de Loango et le Cameroun mais,
depuis lors il a été trouvé sur le Tchad et sur les lacs peu profonds du nord de la Nigeria.
C'est un plongeur, qui ne s'élève de la surface de l'eau qu'avec difficulté. Il aime du reste à circuler en
passant d'une plante à l'autre comme le font les Grèbes.
Il vit par couples ou par petites bandes. On le rencontre toute l'année en Nigeria et il y nidifie certaine-
ment, comme l'a montré l'examen d'une femelle tuée en juillet, qui avait un chapelet d'œufs dans l'ovaire.

Cen. MARMARONETfA REICHENBACH, 1852


MarmaroueUa angustirostrds MENETRIER. - Sarcelle marbrée
Anas (Marmaronctta) angustirostris MENETRIER, 1832, Catal. Rais. Obj. Zool,
Caucase, p. 58 (Leukoran].
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 163

L. 330 à 430; A. 191-211; Q. 69-80; T. 30-39; B. 42-47. Bec noir, verdâtre à la base.
Jambes et pattes d'un brun sombre chez le d, vert grisâtre chez la- Q. Les palmures
noires.
d. Q. - Tout le plumage est gris brun, plus clair sur la tête et le cou. Le dessus
de la tête est marbré de brun. Chacune des plumes du menton est terminée par une
tache de forme arrondie ou en croissant, et de coloration blanchâtre ou isabelle. Les
joues sont finement striées de brun. L'aile est brun gris plus ou moins foncé, sans tache,
avec la moitié de la partie terminale des barbes externes lavée de gris. Le dessous est
blanc, irrégulièrement barré de brun au niveau de la poitrine. Le gosier strié de brun
ainsi que Jes flancs. Le ventre ne présente que des barres plus ou moins indistinctes.
Axillaires blanches. L'aspect général de l'oiseau est marbré. Il n'y a pas de miroir
distinct.
Œufs. - Non décrits ici. Ne niche pas en Afrique occidentale.
Distr. géogr. - Niche dans le sud de l'Espagne, le nord de l'Afrique, Chypre, la:
Syrie, la Perse. Hiverne probablement en Afrique, vers le Sénégal, car il niche égale-
ment aux-iles du Cap-Vert et probablement aussi aux Canaries.
De l'Ouest africain, a été signalé seulement jusqu'ici du lac Ounyanga (Tibesti)
par le colonel DE BARMON qui l'a récolté en 1954.

Écologie-Éthologie. - Le Canard marbré est un migrateur qui arrive en Afrique de septembre à octobre
et remonte vers l'Europe en mars et avril.
Ce Canard nicbe aux îles du Cap Vert et il est probable que les individus qu'on y rencontre y demeurent
toute l'année; il niche aussi au Maroc et dans le sud de l'Espagne.
A la tombée du jour, on peut en observer de petites bandes volant très lentement au-dessus des eaux
où elles ont passé la journée. On a peu de données sur l'alimentation de ce Canard, qui ne diffère sans doute
. pas de celle des autres Anatidés.

ORDRE DES ACCIPITRIFORMES.


Oiseaux percheurs pourvus d'un bec court mais très robuste, comprimé latéralement,
à mandibule supérieure fortement infléchie et crochue, à la pointe dépassant sensible-
ment l'inférieure, et dont la base est recouverte d'une cire, membrane dans laquelle
s'ouvrent les narines. Pattes puissantes et robustes, dont les tarses, parfois allongés,
sont terminés par quatre doigts bien développés, libres, munis d'ongles très forts,
crochus et acérés (serres). Ailes très développées en général. Plumes avec hyporachis.
Le plumage est lâche, d'une couleur en général différente selon l'âge, le sexe de l'oiseau.
Glande uropygienne emplumée. Femelles en général plus fortes que les mâles. Régime
carnivore ou piscivore. Un nid (aire), souvent un seul œuf tâcheté, Nidicoles.

CLEF DES FAMILLES

1. Tarse dépassant 325 mm . Sagittaridés.


- Tarse long, mais ne dépassant pas 130 mm. Tête entièrement ou en
partie nue, ou couverte de duvet. . IEgypiidés.
- Tarse relativement court, ne dépassant pas en général 100 mm . 2.
2. Tarse ne dépassant pas 100 mm. Plumes munies d'hyporachis . 3.
- Tarse ne dépassant pas 70 mm. Plumes sans hyporachis. Doigt
quatre réversible : . Pandionidés.
3. Doigts deux et quatre pouvant se diriger en avant. Mandibule infé-
rieure avec une encoche près de son extrémité, qui est carrée . Falconidés.
- Mandibule inférieure sans encoche, avec l'extrémité arrondie ...•.• A.quilidés.
IL
164 G. BOVET

Famille des SAGITIARIIDAE. - Sagittariidés (Serpentaires)

Les Serpentaires ont l'allure générale des Échassiers, tout en présentant les caractères
typiques des Rapaces. Le bec est robuste, la mandibule supérieure terminée par un
crochet. Le tarse est caractérisé par sa très grande longueur. Les doigts, relativement
courts, présentent des griffes assez petites et peu crochues. L'arrière de la tête est orné
d'une huppe typique. Les plumes médianes de la queue sont très longues. Régime sur-
tout serpentivore,

Gen. SAGITIARIUS HERMANN, 1783


Sagiuarius serpentarius (MILLER.) - Serpentaire

Falco serpentarius J. F. MILLER, 1779, Jean. Anim., pl. .xxVIII (cap de Bonne-Es-
pérance).
Fig. : LEVAILLANT, Ois. Afr., l, pl. 25.

L. 1265-1520; A. cf. 630-670; 620-660; Q. avec les deux longues rectrices : cf


670-740; 9. 570-630; T. 305; B. 47-54. Cire, espace nu autour des yeux et base de la
mandibule jaune orange vif. Bec rougeâtre pâle à la pointe, brun à la base. Pattes
couleur chair, livide, recouvertes d'écailles brillantes, irisées de blanc. Iris jaune rou-
geâtre.
cf. 9. - Couronne, manteau, dos, petites et moyennes couvertures des ailes,
d'un cendré bleuâtre. En avant de l'œil et autour, la peau est nue. Des plumes duveteuses
immédiatement en dessous de l'œil. La paupière supérieure présente de longues plumes
noires analogues à des soies. En arrière de l'occiput se voit une crête, que l'oiseau re-
dresse à volonté, composée de plumes parallèles, étroites à leur baslP, et plus larges à
leur extrémités spatulées. Rémiges et scapulaires noires, ces dernières terminées de
blanc. Croupion noir. Sus-caudales blanches parfois rayées de noir. Rectrices latérales
cendrées, traversées par une large bande noire. Chaque plume terminée de blanc. Les
deux pennes médianes de la queue très longues, gris cendré, portant à l'extrémité une
large bande noire bordée de blanc. Tout le dessous, depuis le menton jusqu'aux sous-
. caudales, blanc cendré, sauf le ventre et les plumes des jambes, qui sont noires.
Le jeune est plus brun que l'adulte.
Œufs. - Deux œufs blancs, en général. 78,5 X 57.
Distr. géogr. - Sénégambie et Soudan égyptien jusqu'au Cap. Voici le relevé des
exemplaires recueillis dans l'Ouest africain : Soudan : il a été rencontré près du Niger,
entre Say et Niamey, II (BOUET); signalé douteux nord Tahoua, VI (BATES); -
Ouest-Tchad: Depehi, Gujba; région Bornu ; Yabiri; région Dikwa, Zaria (J. B.
WELMAN); entre Zinder et Mainé Sorua; - Nigeria du Nord: province de Zaria, Jos;
- Cameroun: entre Ngaoundéré et Tibati (GOOD).
Gambie anglaise: signalé en Haute-Gambie (REND.).
Oubangui-Chari : Fort-Archambault (duc DE MECKLEMBOURG); nord d'Ippy II,
III; signalé Oubangui-Chari oriental; dans la Ouaka; sur le bord de l'Ouham, X (BLAN-
cou); de toute façon rare; - Tchad, signalé (MALBRANT et PÉCAUD).

Écologie-Éthologie. - Le Sagittaire est avant tout un oiseau de savanes, où du reste il n'est pas com-
mun. Il aurait été rencontré dans la Haute Gambie en saison des pluies. Nous avons eu l'occasion de l'obser-
ver à la jumelle-entre Say et Niamey près du Niger en février. LAvAUDEN l'a vu à l'ouest du Tchad et
enfin dans la Nigeria du Nord, il a été observé à plusieurs reprises. C'est un destructeur de serpents, et
OISEAUX DE L'AfRIQUE TROPICALE 165

PITMAN, dans l'Ouganda, a pu voir d'assez nombreux Serpentaires, poursuivant serpents, lézards, fuyant
les feux de brousse. Son régime est cependant éclectique, et il ne dédaigne ni les sauterelles, les rats, carné-
léons ainsi que les petits animaux, oiseaux compris. .
Au moment de la saison des nids, les mâles sont très combatifs. On né semble pas avoir encore trouvé
de nids dans l'Ouest africain. ROBERTS, au Transvaal, le dit formé de branchettes entremêlées d'herbes
sèches, de plumes, et placé en général sur le sommet plat des mimosées. On ne signale pas de migrations
locales de cet oiseau.

Famille des AEGYPUDAE. - Aegypiidés (Vautours)


Les Vautours, qui composent cette famille, sont des Rapaces à pattes terminées par
des griffes assez courtes et peu arquées. La tête, d'aspect caractéristique, est pourvue
d'un bec très robuste terminé par un crochet. Les côtés de la tête sont nus. Parfois la
tête l'est entièrement ou simplement recouverte par un duvet plus ou moins dense sur
le dessus et l'arrière.

CLEF DES GENRES

1. Milieu du vertex et gorge emplumés. Peau nue seulement depuis les


lores jusqu'au derrière de l'oreille. Une bande également nue de
chaque côté de la gorge. Aile de moins de 450 mm. . . . . . . . . . . . . . . Gypohiera"o
- Région du cou, de la gorge, nue ou couverte de duvet ou de soies.
Derrière du cou entouré d'une collerette de plumes. Aile de plus de
450 mm 2.
2. Bec mince et allongé. Narines s'étendant horizontalement. Aile de
moins de 550 mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
- Bec renflé. Narines percées plus ou moins verticalement en fente-ou
ovales. Aile dépassant 550 mm. . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . 4.
3. Queue de quatorze rectrices. Plumage blanc avec rémiges noires
(adulte) ,....... Neophron;
- Queue de douze rectrices. Plumage (adulte et jeune) brun noir sauf
au niveau du cou. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • Neerosyrtee:
4. Couronne entièrement couverte de plumes duveteuses plus longues
et formant une petite crête. Bec rougeâtre court et épais. Narines
ovales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Trigonoeeps.
- Couronne pas aussi emplumée mais recouverte soit d'Un duvet ne
formant pas crête, soit de courtes pl urnes raides. Bec gris ou noir.. 5.
5. Bec très épais, narines ovales. Duvet de la tête et du cou très clair-
semé. Souvent des pans de peau nue pendent derrière l'oreille.
Tibias couverts de duvet blanc épais. . .. . .. . . . . . .... .. . . ... ...• Tor/lOB.
- Bec moins épais. Narines en fente presque verticale. Duvet de IR tP.\f!
et du corps plus épais. Tibias recouverts de plumes de plus de 60 mm. 6.
6. Partie postérieure du dos blanche (adulte) ou brun (jeune). Ailes
ordinairement de moins de 625 mm. Douze rectrices. . . . . . . . . . . . • PBeudogypBo
- Partie postérieure du dos de teinte sombre. Aile de plus de 625 mm;
Quatorze rectrices. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • GyPB.

Gen. GYPOHIERAX RÜPPELL, 1835


Gypohierax angolensis (GM.) - Vautour aigle d'Angola
Falco angolensis GMELIN, 1788, Syst. Nai., J, Op. 252 (Angola).

L. 580-600; A. .d. 410-420; 9. 432-438; Q. 197-224; T. 80-84; B. (depuis la cire)


166 G. BOUET
40-42. Bec brun blanchâtre ou bleuâtre à la base. Partie de la face nue et cire orange ou
rosé. Patte d'un blanc jaunâtre sale. Iris brun jaunâtre.
cr; 9. - Plumage blanc à l'exception des grandes couvertures des ailes et des sca-
pulaires qui sont noires. Une partie des scapulaires et des grandes couvertures des ailes
varié de blanc sur les bords. Rémiges primaires blanches, noires au bout. Secondaires
noires. Queue noire avec une large bande terminale blanche.
Jeune: brun partout où l'adulte est blanc. Les primaires sont noires et le croupion
brun jaunâtre pâle. Les jeunes conservent leur plumage pendant trois ou quatre ans.
Œufs. - Deux œufs blanc brillant souvent tachés de brun à l'une des extrémités.
70 X 54. .

Distr. géogr. - Ouest africain, depuis la Gambie jusqu'à l'Angola, le pays des Niarn-
Niam. Semble restreint aux zones où pousse le palmier à huile. (Elaeis guineensisï,

Fig. 39. Cypohierax angolensis GM. (d'après CHAPIN)

Quoique généralement piscivore, ce Rapace, que nous rattachons aux Vautours,


affectionne les régions où abonde le palmier à huile (Elaeis guineensis) dont il consomme
la pulpe du fruit. II est signalé au Sénégal, Hann, 1 (MILLET-HaRsIN); Messirah (I.F.A.N.)
- Nigeria du nord : signalé (HUDSON); Loko, IV, V, Haoussa (HART.ERT); Niger (BAI-
KIE).
Gambie anglaise : Bathurst (REND.), (HOPKINSON); - Casamance: bords rivière
Casamance (BoUE;T); - Guinée portugaise : Bissao (VERR.); - Guinée française :
Niger (KLAPTocz); Bossu (BANNERMAN); Fouta-Djallon (MAcLAUD) ; mont Nimba,
IX (I.F.A.N.); - Sierra Leone : Sandaru (BATES) ; Bintumane, III, Kankordu, III
(BANNERMAN) : signalé Tasso (W. LOWE); - Libéria : Bavia; Grand Cape Mount;
rivière Junk (BÜTT.); rivières Saint-Paul, Dou et Cavally; commun près lieux habités
(BOUET); Tiessakalé , III, juv., (I.F.A.N.); - Côte -d'Ivoire: commun, Binger-
ville; lagunes Potou, Toupa, Ébrié, Dabou, Jackville (BOUET-MILLET-HoRSIN);
signalé (BANNERMAN); lagune Potou, VII, (Dr THIBauT); Pata, (fleuve CavaHy), II;
mont Tonkoué, IX, Ferkessédougou, X; Toumodi, X, Yapo X .(I.F.A.N.); - Côte
d'Or: Boutry (PEL); Cape Coast; XII, (HIGGINS); Accra (SINTENIS); Aburi (RcHW.);
Fanti (USSHER) Ejura, Ashanti, II (W. Lovs); - Togo : Bismarkburg (BUTTNER),
IV, XI (ZECH.); Kiriki, II, XII (KERTING); - Dahomey : Porto Novo, Cotonou, Oui-
dah, AIlada, Agouagon, Savalou; Savé (BOUET); - Nigeria du sud: Lagos '(MANN.); -
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 167

Cameroun: Bipindi, II; Yaoundé (ZEN CH.) ; Barombi,VI (ZEUNER); lac Richard (SJOST.),
Victoria, II, V (PREUSS), Ngambé (Boyd-ALEXANDER).
Gabon et moyen Congo: confluent de l'Ogooué, Fernan Vaz (MARCHE et COMPIÈ-
GNE) ; Lopé, VII (MARCHE); Zambi, IX, X, II (SACEGHEM); Alima Lékéti, Dielé (BRAZZA,
Mus. P.); Fernan Vaz, Port-Centil, Mouila, Divenié, Mimongo (MACLAT.); - Chin-
chonxo, IV (LuCAN et PETIT); fleuve Congo, deux jours nord Brazaville, vIn (DYB.);
cap Lopez, rivière Muni; rivière Camma et Ogooué (DU CHAILLU); Kadei (TESSMANN); -
Oubangui-Chari : Djadé, X, juv. (BLANCOU); en l'Oubangui.Chari oriental, XI, 1
(BLANcou); récolté (BOHNDO!tFF); Oubangui-Chari occidental; route Bozourn-Bangui,
X; route Bozoum-Bossangoa, VI (BLANCOU); - Tchad: pas rare centre africain fran-
çais, 1; sud lac Tchad, 1; Fort-Lamy (MALBRANT).

Écologie-Éthologie, - Le Vautour d'Angola, réum ici aux Vautours proprement dits, est un oiseau
commun dans tout l'Ouest africain, ainsi que nous l'indiquons ci-dessus. Il semble cependant qu'il affec-
tionne plus particulièrement les zones où pousse le palmier à huile dont il mange la pulpe huileuse des
fruits; mais dès qu'il est repu, il regagne les grands arbres des bords des fleuves et rivières. Son cri, qu'il
émet souvent,est très connu des Européens, et il s'entend à distance. Les indigènes en sont très friands
sans doute à cause de son régime alimentaire, au moins une partie de l'année. Il absorbe, outre les graines
de palmiste, les proies mortes, poissons en particulier, crabes.
L'oiseau est en général solitaire ou par couple. La saison de la nidification commence à la fin de la saison
des pluies et dès décembre, ce Rapace procède à la confection de son nid, composé de branchettes mal
ajustées, et placé sur des acajous (Khaya senegalensis) ou sur des fromagers, et près d'un fleuve ou rivière
à une grande hauteur. Souvent les nids ont leur pourtour occupé par de!' Tisserins, qui y construisent
leurs nids.
D'après SERLE, un seul œuf serait pondu. La largeur du nid dépasse souvent un mètre. Ce Vautour ne
semble pas migrateur, mais il se rassemble au moment de la maturité des. palmistes, dans la zone où ce
palmier est commun.

Gen. NECROSYRTES GLOGER, 1841


Necrosyrles monachus monaehus (TEMMINCK.) - Vautour moine

Cathartes monachus TEMMINCK, 1823, planches coloriées.Tiv. XXXVIII, pl. ccxxn


(Sénégal).
Syn, : Neophron monachus, auct.
Fig. : TEMMINCK, pl. col., pl. 222.

L. 620-720; A. 455-490; Q. 220.250; T. 82-94; B. 57-62. Bec brun noirâtre, cire blanc
pourpré. Jambes et pattes blanc verdâtre. Iris brun foncé. .
d. 9. - Couronne et face dénudés. Les plumes commencent à l'occiput. Un duvet
blanc brunâtre recouvre le bas du cou. La gorge et la partie inférieure du cou nues.
Les paupières avec des soies noires et les oreilles entourées de duvet. Une collerette
d'étroites et longues plumes à la base du cou. Partie inférieure de la gorge et tout le
reste du dessous brun chocolat excepté la tache du jabot qui est couleur café au lait.
Quelques: plumes blanches sur les cuisses. Primaires et rectrices noires. Parties nues
de la tête et du cou variant du rose au 'pourpre, selon l'époque et les heures de la
journée. . .
Le jeune a le duvet de la partie postérieure du cou brun foncé et plus abondant sur la
tête. Le jabot est également brun foncé.
Œufs. - Un seul œuf, blanc, marqué de larges taches brun rouille au gros bout,
plus fines sur le reste de la surface.
Distr. géogr. - Ouest africain, jusqu'au Dahomey. Absent en région forestière.
168 G. BOUET

Signalé dans tout l'Ouest africain. On a des spécimens


De l'Aïr: monts Tarrouadji (Aïr sud); Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); Agadès
VIII (LF.A.N.); - Sénégal: Dakar, juv., environs de Dakar; Rufisque, IV (LF.A.N.)
Dakar, abattoirs (MILLET-HoRSIN); Youpé, Badon, Tamba-Counda, Maka Colibentan,
Guénoto (BouET); Rufisque, IV (MARCHE); Zinder, X, juv.; Dakar, IV (MADSEN);
signalé (LESSON, RIGGENBACH); - Soudan: signalé (BATES); Zinder, X, juv., (H. MAD-
SEN); Bamako, Bandiagara (ROUSSELOT); Satadougou (BOUET); - Nigeria du .Nord:
Kano, II; régions de Sokoto, Houssa et Gandu (HART.); Sokoto, nids, XII, 1; Jebba
Island, juv., V (HUSON).
Gambie anglaise : W. LOWE l'a signalé et en a étudié la biologie; --;- Casamance :
Kolda, Sehdiou, Bignona, Ziguinchor (BOUET); - Guinée portugaise: Bissao (BAUD.);
- Guinée française : Mamou, X (KLAPTocz); - Sierra Leone : signalé, XII (MARCHE
et COMPIÈGNE); considéré comme commun (HOUGHTQN), villages et villes; Murray,
IX (W. LOWE); abondant à Tasso (LOWE); signalé (BANNERMAN); n'a pas été signalé
du Liberia; - Côte-d'Ivoire: signalé commun (LOWE); absent en basse côte, mais très
commun au nord, Bouaké, Mankono, Ségula, Tomba, Odienné, Kororo, Kong, Bouna,
Bondoukou (BOUET et MILLET-HoRSIN); - Gold Coast ; signalé commun (LOWE);

Fig. 40. Necrosyrtes m. mona;;us TEM. (d'après MEINERTZlIAGEN)

Aguapim (RISS.); Cape Coast WRAS. ST~EL et BUCKL.); Aguapim, Ahuri, IX (Rchw.)
Fanti (PEL.); Volta USSHER); - Togo: Bismarkburg (BüTTNER); Kratschi, XII,
(ZECH.); -- Dahomey: commun; Agouagon, Atchéribé, Abomey, Savalou, Djougou,
Kouandé, Parakou, Kandy, Karimama (BOUET); - Cameroun: N'gaoundéré (BATES);
Tibati VI, (LF.A.N.).
Oubangui-Chari : nord de la Ouaka : signalé en 1 en Oubangui-Chari oriental et en
Oubangui-Chari occidental à Bozoum (BLANCOU); - territoire du Tchad : signalé par
MALBRANT et PÉCAUD.

Écologie-Éthologie. - Le Vautour moine est très commun dans l'Ouest africain, mais ne fréquente
pas les deux zones de la forêt hygrophile où il ne trouverait pas sa nourriture. Je ne l'ai jamais rencontré
au Libéria dont la grande forêt occupe la totalité de ce pays. D'autre part, il a été trouvé jusque dans l'Air
(BUCHANAN, VILLIERS et CHOPARD) et il n'est pour ainsi dire pas un village indigène, où il ne soit observé
souvent en grand nombre. Il affectionne les lieux où sont égorgés les animaux de boucherie, et se repait de
tous les détritus non utilisés. On peut, dans certains villages où ils ne sont pas molestés, approcher ces Vau-
tours à quelques pas et personnellement, il m'est arrivé de prendre des photographies dans ces conditions.
La nidification a lieu en saison sèche et s'étend jusqu'en juin, où l'on peut trouver des jeunes encore au
nid. Le nid est composé de branchettes, de racines jointes par des herbes sèches, quelques plumes forment
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALP. 169

souvent le centre où un seul œuf est pondu; tamariniers, figuiers, fromagers, baobabs sont les arbres ordi-
nairement choisis, quelquefois dans le village même, mais le plus souvent à quelque distance. Le nid est
placé dans une enfourchure et semble être occupé d'une 'année à l'autre; ordinairement, il n'y a qu'un seul
nid par arbre. Pour la nuit, les Vautours se réunissent en grand nombre sur un même arbre, souvent en
compagnie de Corbeaux, de Pique-bœufs, de Pigeons de Guinée. Il ne semble pas que le Vautour moine
s'éloigne des lieux où il passe sa vie, à moins que le village où il a jusqu'alors vécu soit abandonné par les
indigènes. N'ayant plus sa provende journalière assurée, l'oiseau disparaît et va sans doute établir ses
quartiers dans un autre village ou dans une ville.

Cen, NEOPHRON SAVIGNY, 1809


Neophron percnopterus percnopterus (LINNÉ.) - Néophron percnoptère.

Vultur percnopterus LINNÉ, 1758, Syst, Nat., lOe éd., p. 87 (Égypte).


Fig. : DRESSER, Birds Europe, V~ pl. 322.

L. 650-750; A. 472-520; Q. 25ü·2tlO; T. 75-85; B. 58-70. Bec brun ce corne cire.

Fig. 41. Neophron p. percnopterus LIN. (d'après MEINERTZHACEN)

Partie nue de la face et du cou jaune un peu orangé. Patte rougeâtre ou liliacée. Iris
brun foncé ou brun rouge.
d. Q. - Plumage blanc nuancé de roussâtre, surtout les plumes effilées de la
mique, avec les rémiges primaires noires, les autres partiellement noires et partielle.
ment d'un gris d'argent brunâtre.
Jeune. Tout le plumage d'un brun sombre avec les extrémités des plumes jau-
nâtres les parties nues de la tête et du cou avec un léger duvet grisâtre.
Œufs. - Niche aux îles du Cap-Vert etaux Canaries. Deux œufs,blanc crème, tique-
tés sur toute leur surface de brun rougeâtre brillant.
J. A. 430081. fi A
170 G. BOUET

Distr. géogr. - Sud de l'Europe, Bukovine, sud de la Russie, Turkestan, Mgapistan,


nord de l'Inde. Au sud Afrique du Nord, Soudan égyptien, jusqu'au sud Afrique,
Arabie, Perse, Indes, îles Canaries et du Cap Vert.
Ce Vautour ne descend pas très au sud du 14e parallèle. On le signale: Mauritanie:
Atar, X; Fort-Gouraud, II (I.F.A.N.); Fort Trinquet, II Tindouf IV (H. DE BALZAC);
- Air; mont Baguezan, V; très commun, Agadès, XII (BUCHANAN); Dabaga, VIII;
Touar, VIII; Touar, juv., VIII (I.F.A.N.); - Sénégal : Ouakam (MILLET-HoRSIN).
Soudan: Zinder, III (BUCHANAN), Taherreshat, IX (BATES); Zinder, Xl (H. MADSEN);
assez commun cercle de Mopti (ROUSSELOT); sur le Niger entre Mopti et Ségou (BOUET);
- Ouest Tchad : Kalkala, 1 (GOLDING); Nigeria du nord : signalé rare, (HUDSON).
Oubangui-Chari-Tchad : signalé douteux (BLANCOU);' région du lac Tchad-Chari
(MALBRANT); signalé (PÉCAUD); Tibesti (DALLONI).

Écologie-Éthologie. - Le Vautour d'Égypte ne sc rencontre, dans l'Ouest africain, que dans les régions
soudanaises. H. MADSEN l'a rencontré à Zinder et, antérieurement, BUCHANAN l'avait signalé au mont
Baguézan et à Zinder également où VILLIERS et CHOPARD l'ont retrouvé. En Mauritanie, il a été récolté
à Atar et à Fort-Gouraud II (LF.A.N.); sa présence au Tchad, sur le Chari, a été signalée également.
Personnellement, nous l'avons rencontré au sud de Mopti sur le Niger en juillet 1911. Enfin, il est com-
mun aux Canaries et aux îles du Cap Vert. Ce Vautour sc nourrit presque exclusivement de charognes,
d'excréments même humains, de débris d'abattoirs.
La nidification n'a pas été observée dans l'Ouest africain, mais aux îles du Cap Vert. ALEXANDER a
signalé que la période de reproduction s'étendait d'octobre à février; les Vautours quittent les villages
pendant cette période, pour aller nicher dans les crevasses de rochers. Racines, branchettes, chiffons, os
plus ou moins desséchés forment la matière habituelle des nids, qui sont en général à peu près inaccessibles.
Th. MONOD a vu l'accouplement en II au Tibesti.

Gen. PSEUDOGYPS SHARPE, 1873


Pseudogyps africauus (SALVADORI.) - Gyps africain
Gyps africanus SALVADORI, 1865, Not. Stor. Accad. Torino, p. 133 (Sennar.].
Fig. : BOCAGE, Dm. d'Angola, 1re part., pl. IX.
Syn. : Pseudogyps africanus Zechi ERLANGER (Togo).·
1. 800; A. 600; Q. 250-260; T. 92-95; B. 45. Cire et bec noir bleuâtre. Pattes cou-
leur de plomb. Iris brun foncé.
d. Q. - Le dessus est d'un gris brun, plus ou moins nuancé d'isabelle. La partie
inférieure du dos, le croupion et les sus-caudales, sont blanc pur. Les flancs,le dessous
de l'aile, également blancs. Rémiges primaires noirâtres. Secondaires de même teinte
que le dessus, mais plus foncé et lavé de gris. Douze rectrices noirâtres. La tête est
recouverte d'un duvet blanc, ainsi que le cou. On aperçoit en dessous la peau qui est
d'une teinte terreuse. A la base du cou une collerette de plumes décomposées blanches.
Le jabot .est brun roux foncé. Les parties inférieures sont blanc grisâtre plutôt que gris
brun comme l'est le dessus.
Chez le jeune les couleurs sont plus foncées. De fortes stries fauves ou blanchâtres
occupent le centre des plumes. Les plumes de la collerette sont plus longues, lancéolées
et brun roux strié d'isabelle. Le croupion, le dessous de l'aile ressemblent au dos et ne
sont pas blancs comme chez l'adulte. En vieillissant l'oiseau prend une teinte fauve
isabelle au .lieu de roux.
Il y a peu de différence entre le d et la Q adultes.'
Œufs. - Un en général, blanc sale, quelquefois marqué de rougeâtre sale au gros
bout. 88 X 67.
OISEAUX DE L'AF~QUE TROPICALE 171

Distr. géogr. - Ouest africain, Soudan, Éthiopie, jusqu'à l'Angola, le Nyassaland


et le Transvaal. .
Ce Vautour se rencontre fréquemment dans l'Ouest africain. On l'a récolté au Séné.
gal: signalé (RIGGENBACH) Pseudogyps africanus zechi (in NEUMANN); - Youpé,
Maka-Colibentan, bords du Nicolo Koba (BOUET); Dakar, III (MARCHE); Hann, IX
(MILLET-HoRSIN); Sehikotane, Thies, IV, juv. (I.F.A.N.); - Soudan : commun lors
des guerres de Samory (BOUET, 1898); ~ Ouest Tchad: au Bornu près Maidougari
(BATES, FRANCIS); - Guinée française : Fouta Djallon (MAcLAUD) ; - Côte- d'Ivoire :
Odienné, Korogho, Bouna (BOUET); Bandama (LOWE); - Gold Coast : Bole, 1 (LOWE);
- Togo : Kratchi (KLOSE); - Dahomey : Agouagon (BOUET); - Cameroun : nord
de la forêt (BATES).
Oubangui-Chari : Ouaka, III et T, en bordure du Mbomou, II (BLANCOU); pic
Crampe! (MAKOUROU) au bord du Chari (DYB.); - Tchad : lac Tchad, Fort-Lamy
(MALBRANT, duc DE MECKLEMBOURG).

Écologie-Éthologie. - Le Gyps africain est, après le Vautour moine, le plus commun des Vautours
susceptibles d'être rencontrés dans l'Ouest africain, tout au moins dans les zones de savanes. On le voit
souvent à Dakar en compagnie du Vautour moine, mais seulement par couple ou solitaire. Il fut jadis au
cours des campagnes contre Samory excessivement commun aux abords des villages récemment détruits
rar le conquérant noir, où cadavres d'hommes et d'animaux lui fournissaient une abondante nourriture
(BOUET). Il doit maintenant se contenter dans les villes des déchets d'abattoir et dans la brousse
ou aux abords de. villages indigènes, de cadavres d'animaux sauvages ou domestiques, abandonnés sans
être enfouis. Ces Vautours suivent aussi les chasseurs de gros gibier et nous les avons observés sur des
antilopes fraîchemcnt tuées, en compagnie de Vautours moine. C'est par la vue seule que, d'une façon
générale les Vautours repèrent les proies mortes. L'odorat ne joue aucun rôle dans la recherche de la nour-
riture. Il suffit de recouvrir de branchages feuillus le cadavre d'un gibier pour le soustraire à la vue des
Vautours.
Les Vautours ne quittent les arbres où ils ont passé la nuit que longtemps après le lever du soleil. Leur
puissance de vol est considérable mais, dès qu'ils ont atteint une certaine hauteur où les courants d'air
chaud leur sont favorables, c'est en vol plané qu'ils continuent à décrire, souvent pendant des heures,
d'immenses cercles qu'ils élargissent de plus en plus, étendant ainsi le champ de leur vision, dans le
but de découvrir quelque cadavre sur lequel ils s'abattront.
En général, si le cadavre est encore intact, les Vautours commencent par arracher les yeux puis les
parties molles de la face, pénètrent avec leur long cou dans la gueule, extirpent la langue, la trachée, une
partie des poumons; dans le même temps, d'autres se chargent d'agrandir l'anus et peu à peu de retirer
par cette voie les intestins. Il leur faut souvent attendre plusieurs jours avant que la putréfaction leur per-
mette d'attaquer et de percer la peau.
Le Gyps africain niche sur les grands arbres des abords des villages : fromagers, baobabs, etc.; deux ou
trois nids sont souvent établis sur le même arbre. Fréquemment des Marabouts adoptent le même arbre
pour y construire leurs nids, ainsi que des Pélicans, pour peu qu'un Beuve ou une rivière importante se
trouve à peu de distance. La saison des nids s'étend pendant la saison sèche et, en Gambie en janvier, les
jeunes sont déjà prêts de quittér le nid (W. LOWE).
Comme chez les autres Vautours, le nid est formé de racines, de branches légères, mais souvent le Gyps
africain se contente d'une enfourchure creuse d'un arbre et y dépose un seul œuf en général.

Gen. TRIGONOCEPS LESSON, 1842


Trigonoceps oeelpltalîs (BURCHELL.) - Vautour huppé

Vultur occipitalis BURCHELL, 1884, Travels in [nt. Southem AI, II, p. 329 (Bech ua-
naland).
Fig. : TEMMINCK, pl. col., l, pl. 13.

L. 770-830; A. 620.660; Q. 240-293; T. US-lM; B. 65·68. Parties nues de la face,


bec, rouge, sang, cire bleuâtre. Jambes et pieds couleur chair blanchâtre. Iris chatain.
r:J. Q. - Couronne recouverte d'un duvet blanc cendré épais, et à l'occiput,
6A.
172 G. BOUET

plumes blanches plus longues. Joues, parties supérieures de la gorge, nues. Cou nu en
arrière, garni en avant et sur les côtés de lignes transversales de poils grisâtres. Collier,
manteau et scapulaires, brun noirâtre. Grandes et moyennes couvertures bordées de
blanc. Primaires, brun noir. Secondaires les plus externes grises sur la barbe externe,
plus blanches sur la barbe interne. Secondaires les plus internes, blanc pur. Queue,
brun noirâtre. Poitrine, brun foncé. Bas de la gorge, jabot, ventre, sous caudales et
jambes, blanc pur. Sous le jabot une touffe de plumes duveteuses blanches. .
Les jeunes ont le duvet de la couronne, le jabot et les cuisses, brun au lieu de blanc.
Le blanc des secondaires et des couvertures de l'aile, brun nuancé de gris.
Œufs .. - Un œuf blanc, parsemé de brun clair, sur toute la surface. 83 X· 66.
Distr. géogr. - Afrique, du Sénégal au Nil blanc et vers le sud jusqu'à l'Orange et le
Natal. Absent de la grande forêt équatoriale.
Le Vautour huppé a "été récolté dans l'Ouest africain, assez fréquemment. Du Séné-
gal : Dakar, abattoirs, (MILLET-HoRSIN); Richard Toll, juv., XII, Dagana (I.F.A.N.);
signalé (RIGGENBACH); juv., Keniabour, route de Rufisque, VI (I.F.A.N.);·- Ouest-
Tchad : Komandugu rivière (N. BORNU, LAVAUDEN).
Guinée portugaise: un spécimen au British Museum de la Guinée portugaise (GUNNAL)
Bissao,; - Guinée française : Fouta-Djallon (MACLAUD); - Gold Coast : entre Wenchi
et Bole, 1 (LOWE); - Cameroun : un exemplaire aurait été tiré au mont Cameroun; -
Au Soudan: GUICHARD l'a signalé du lac Débo.
Gabon et Moyen Gongo : Fernan Vaz (MARCHE et COMPIÈGNE); Port Gentil, VII
(BLANcou); - Congo belge : Eala (SCHOUTEDEN); - Chari : sur le Chari, dans le
Baguirmi (duc DE MECKLEMBOURG); - Tchad: région du lac Tchad, Fort-Lamy, Mao,
Kanem (MALBRANT); Darfour : signalé par LYNES.

Écologie-Éthologie. - Le Vautour huppé n'est pas très commun dans l'Ouest africain où, du reste, il
ne se rencontre que dans la zone des savanes. LAVAUDEN l'aurait vu à l'ouest du Tchad, près de la Koma-
dougou. Il est cité comme ayant été récolté sur le Chari au Baguirmi (duc de MECKLEMBOUllC). Sur la
côte du Gabon, au Fcman Vaz, MAllCHE en a tué un exemplaire. BLANCOU l'a signalé à Port-Gentil en juillet.
En réalité, ce Vautour est relativement rare dans les régions étudiées ici. La grande forêt, comme à laplu-
part des Vautours, lui est interdite. L'épaisse frondaison des arbres dc la forêt dissimule aux yeux de ces
rapaces les proies mortes qui peuvent s'y trouver. On le rencontre presque toujours en compagnie des
Gyps et des Vautours moine, sur quelques cadavres d'animaux sauvages ou domestiques, mais il est soli-
taire ou par couple. W. LOWE l'a vu à Dakar sans doute près des abattoirs, où I\hLLET·HoIISIN l'avait déjà
signalé. L'LF.A.N. a des exemplaires de Dagana, Richard ToU.
MACLAUD a observé sa nidification en Casamance dans le Fouladou en avril. Le nid, composé de petites
branches mortes en très grand nombre, est épais, et placé au sommet de fromagers. Mâle et femelle sur-
veilleut alternativement le nid dès la naissance du jeune, car la ponte n'est que d'un seul œuf.

Gen. TORGOS Ksue, 1828


Torgos tracheliotus nubicus (SMITH.) - Otogyps orrcou
Vultur tracheliotus FORESTER, 1791, in LEVAILLANT, Reise Africas, édition allemande
(colonie du Cap).
Syn. : Otogyps auricularis, auct,

L. 1150-1200; A. 750-790; Q. 360-390; T. 125·140; B. 84-89. Bec couieur de corne


à pointe brune, cire ardoise: Patte gris bleu. Iris brun foncé. . "
d. Q. - Tête et cou nus couleur chair ou rouge violacé avec quelques poils noirs
raides au vertex, à la base de la mandibule inférieure, aux joues et 'autour du méat
auditif et surtout, vers le jabot, du duvet ras et soyeux. Collerette avec Ies plwnes
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 173

courtes, larges et arrondies. Face supérieure brun foncé avec souvent, sur le haut du
dos, des plumes crèmes ou blanchâtres. Rémiges primaires noires. Queue de 13 rec-
trices brun foncé.
Face inférieure avec un épais duvet blanchâtre et des plumes longues en forme de
sabre, brun foncé à bordure claire. .
Jeune. Dessus de la tête couvert de duvet blanchâtre. Le duvet de la face inférieure
brun pâle. Le reste comme chez les adultes.
Œufs. - Un seul, blanc avec des taches rouge brun. 93,4 X 68,4.
Distr. 'géogr. - Algérie et Tunisie, où l'on rencontre encore quelques fois l'Oricou.
Égypte, Kordofan, Éthiopie, Soma1iland. Vers l'ouest jusqu'à Dakar. Vers le sud, le
Kenya.
Ce Vautour est assez rare dans l'Ouest africain, on le signale de Air : Agadès, VIII
(I.F.A.N.); - Sénégal : Fatick, III, entre Hann et Dakar, VI; Louga, X (I.F.A.N.);

Fig. 42. Torgos tracheliotus nubicus SMITH (d'après MElNERTZHAGEN)

presqu'île du Cap-Vert (MARCHE); Ouakam, VII (MILLET-HoRSIN); signalé (RIGGEN-


BACH); Thiès, III (RlGGENBACH); rencontré par BOUET et ROUBAUD au mont Rolland,
1909, août.
Tchad: Kanem, Fort-Lamy (MALBRANT), Borkow. Ennedi, Tibesti (RECEVEUR).
.Êcologie-Êthologie. - L'Oncou qui est connu des naturalistes ayant séjourné en Afrique du Nord, où
il se rencontre parfois encore, est relativement rare dans l'Ouest africàin. Déjà, en 1872, MARCHE l'avait tué
dans la presqu'Ile du Cap Vert. Les naturalistes de l'I.F.A.N. l'ont à leur tour "retrouvé au Sénégal où,
avec RouBAUD, nous l'avions nous- même observé en août 1909.
De l'Air, VtLLtERS et CHOPARD ont capturé ce Vautour à Agadès. Enfin, MONOD l'a vu au cours de son
voyage sur le Niger; il n'est pas rare au Tcbad où MALBRANT l'a observé.
Cet énorme Vautour construit un très large nid, au sommet de grands arbres ou d'arbres épineux comme
les mimosas, composé de brancbes mortes plus ou moins mal assemblées. La ponte est d'un seul œuf.
JI ne senible pas que jusqu'ici des nids de l'Oricou aient été trouvés dans l'Ouest africain. Quant au réiime
alimentaire, il ne diffère pas de celui des autres Vautours; celui que nous avons vu au mont Rolland (Séné-
gal) dépeçait le cadavre, .à moitié dévoré, d'un âne. .
174 G. BOVET

Geu. GYPS SAVIGNY, 1809


Gyps f~lvus .fulvue (HABL.) - Vautour .griffon

Vultur fulvus HABLIZL, 1783. N. Nordische Beytr., IV, p. 58, Gilan, nord de la Perse.
Syn. : Gyps hispaniolensis (SHARPE); Gyps occidentalis SCHLEGEL.
Fig. : DRESSER, Birds of Europe, V, pl. 319·320.
1. 378; A. 700; Q. 285; T. 110; B. 71 (depuis la base des plumes). Bec d'un jaune
de corne, cire bleu noirâtre. Jambes et pattes couleur de plomb. Iris jaune clair.
O. 9. - Tête et côtés de la face nus, la couronne couverte de soies jaunâtres.
Partie supérieure du cou couverte d'un épais duvet blanc, partie antérieure nue.
Collerette de plumes lancéolées. Teinte générale du dessus et du dessous, y compris le
jabot, d'un brun chamois. Primaires et rectrices noires.
Œufs. - Un à deux. Blanc sale, quelque fois tachés de brunâtre. 82,5-101 X 76-75.

Fig. 43. Gyps f fulous HABL. (d'après MEINERTZHAGEN)

Distr. géogr. - Montagnes du sud de l'Europe. Bords de la mer Noire. Est de la


Russie. Turkestan. Au sud, Afrique du Nord, parfois jusqu'au Sénégal et lac Tchad.
Égypte. Éthiopie.
Le Vautour griffon n'a été longtemps connu dans l'Ouest africain que par un spéci-
men récolté par DENHAM; plus récemment, MILLET-HoRSIN l'a signalé de Yoff près
Dakar; VILLIERS et HEIM DE BALZAC l'ont signalé de Atar (Mauritanie) en XI et
III. - Ouest-Tchad : récolté environs lac Tchad (DENHAM-CLAPPERTON), (Engedi-
1822/1824. Brit. Mus.).
Écologie-Éthologie. - Le Vautour fauve qui est un des plus grands Vautours, n'est pas spécial à
l'Afrique où il est du reste très rare. Un exemplaire qui existe au British Museum provient de l'expédition
DENHAM CLAPPERTON, et sans doute de la région du Tchad. MILLET·HoRSlN l'a signalé de Yoff près Dakar,
mais, aucun exemplaire n'ayant été tué par ce naturaliste, il y a lieu d'attendre la capture et la mise en peau
d'un authentique exemplaire pour confirmer la présence certainement occasionnelle de cet oiseau au
Sénégal.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 175

Gyps Rüppelli Rüppelli (BREHM.) - Gyps de RüppeU


Vultur Rüppellii A. BREHM, 1852, Naumannia, hft. 3, p. 44 (Khartoum).
Fig. : CRETZSCHM. Atlas., pl. 32.
1. 1002 (MILLET-HoRSIN); A. 625; Q. 230; T. 105; B. 50 (d'après in 0 de Dakar).
Bec couleur de corne, cire noire. Jambes et pattes gris sale ou couleur de plomb. Iris de
jaunâtre à brun clair.
O. Q. - La totalité de la tête et du cou nue. La couronne présente de fines soies
d'un jaune blanchâtre et la partie postérieure du cou et des côtés avec des taches de
duvet blanc-qui se salissent vers la fin de la saison. Teinte générale du corps noir bru-
nâtre avec les plumes se terminant par une bordure blanc crème de même que celle
des scapulaires et des couvertures, mais plus large. Large tache au niveau du jabot de
fines plumes courtes d'un brun chocolat foncé avec, de chaque côté, une bande nue.
Primaires noires. Collier duveteux à la base du cou, blanc. Quatorze rectrices de même
teinte. Dessous brun, les plumes largement terminées de crème. Cuisses emplumées
jusqu'au-dessous de l'articulation tarsienne. Parties nues de la tête couleur de plomb
ou grisâtre, celles du cou de teinte vineuse.
La teinte des jeunes est couleur tan pâle, plus sombre sur le dessous que sur le dos,
avec le rachis des plumes blanc, très visible sur le dessous. Le collier est fait de longues
plumes lancéolées avec le milieu blanc et les bords tan. La tête et le cou couverts. de
duvet blanc.
Œufs. - Non décrits. Nidification probable au Sénégal, vers avril-mai.
Distr. géogr. - Sénégambie, Nigeria et vers l'est jusqu'à l'Égypte et le Soudan.
Le Gyps de Rüppell est moins rare que le précédent dans l'Ouest africain. On le signale
Air : mont Baguezan, V (BUCHANAN); Agadès, VIII (I.E.A.N.); - Sénégal : signalé
(RIGGENBACH); Tiaroye près Dakar (MILLET-HoRSIN); Hann, XII; Thiès (I.F.A.N.); -
Soudan : signalé (BATEs); - Nigeria du nord : pas identifié avec certitude en II;
Sokoto (HARTERT et HUTSON); Bornou (EDGAR). -
Guinée française: Fouta-Djallon (MACLAUD); - Cameroun: nord Adamaoua (RIG-
GENBACH).
Tchad : extrêmement rare (MALBRANT); signalé douteux (PtCAUD).

Êcologie-Êthologie, - Le Gyps de Rüppell est relativement assez rare dans l'Ouest africain. MACLAUD
dit qu'on le rencontre dans toute la région montagneuse du Fouta Djallon. Ce biotope spécial a été confirmé
par le docteur SERI,E qui, dans la région de Sokoto, a pu observer en septembre, sur un rocher à pic, sur-
plombant la plaine environnante d'environ 300 m, plus d'une centaine de Griffons qui, avant de se poser
sur les rebords du rocher,décrivaient d'immenses orbes tout autour. La roche était couverte de fientes
blanches de ces Vautours. BATES a observé ce Vautour au puits de Tillia, en bordure du Sahara, et quelques
couples entre Taboua et Tombouctou. Il est d'ailleurs connu de l'Arr (BUCHANAN) où les massifs monta-
gneux lui ménagent un biotope favorable.
La nourriture de ce Vautour ne diffère pas de celle des autres Vulturidés, mais les naturalistes ont noté
qu'il se repaît avec une telle voracité, qu'après un repas trop copieux il a beaucoup de peine à prendre son
vol. W. LOWE a rapporté deux spécimens de ce Vautour de Dakar en juin. et un autre dont les organes
sexuels étaient à maturité, de Gambie en janvier.
fi est donc possible que ce Vautour niche au Sénégal où du reste les naturalistes de l'I.F.A.N.l'ont déjà
recueilli.
176 G. BOVET

Famille des PANDIONIDAE


Gen." PANDION SAVIGNY, 1809
Pandion haliaetus haliaetus (LINNÉ.)- Balbuzard fluviatile
Falco haliaetus LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 91 (Europe).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VI, pl. 386-387.

1. 550-650; A. 475-540; Q. 215-235; T, 50-60; B. 37-42. Bec et ongles noir. Cire et


patte bleuâtre, Iris jaune. -
d. 9. - Bonnet et nuque à plumes blanches rayées longitudinalement de brun
noir, reste de la face supérieure, sus-alaires et rémiges secondaires brun brillant légè-
rement cendré ou noirâtre, le bord des plumes plus ou moins clair. Rémiges primaires
noirâtres. Rectrices brun gris avec des bandes transversales gris clair sur les barbes
internes des latérales. Face inférieure blanche avec le bas du cou et le haut de la poitrine
brun roussâtre clair tachetés de brun noir. Une bande noire de l'œil au côté du cou.
Œufs. - Ne niche pas dans l'Ouest africain.
Distr. géogr. - Niché depuis l'Écosse, en Europe, jusqu'au Kamtchatka et Japon.
Vers le sud en Espagne, nord de l'Afrique, le bassin méditerranéen. Rencontré parfois,
en- hiver, en Afrique jusqu'au Cap.
Le Balbuzard ne se rencontre que sur les côtes de l'Ouest africain, surtout en hiver.
Tl a été cependant signalé sur le Niger moyen et au Stanley Pool; - Sénégal: île de
Gorée (MARCHE). Jadis fréquent sur la partie ouest du port de Dakar, 1914 (BOUET);
observé à Labezenga (H. MAnSEN); - Nigeria du nord : observé entre Shonga et Rabba
(W. A. FORBES); - Gambie anglaise : signalé par HOPKINSON.
Sierra Leone : signalé Tasso Island (LOWE); - Côte-d'Ivoire : Grand Bassam, XI
(J ,OWE); - Gold Coast : signalé (PEL); - Togo : signalé (KURST.); - Cameroun :
signalé, I, II (REICHW.); - Nigeria du sud : Lagos (BOURDILLON).
Gabon et moyen Congo : Landana (PETIT); Fernan Vaz, (MALB. et MACL.); Stanley
Pool, VII (CHAPIN); Cabinda (PETIT); - Oubangui-Chari: sur le M'bomou, XII; 1
(BLANCOU).
Quatre reprises de cet oiseau bagué sont signalées: 10 de Suède VI-44 reqris en
IX-45 à Dakar; 20 de Suède VI-46 repris eu VII-47, repris en VIII-48 à Dakar; 4 0
de Suède VI-4.9. repris en X·49 à Téra (Niger) [DEKEYSER].

Écologie-Éthologie. - Le Balbuzard fluviatile est un migrateur d'Europe et d'Asie qui se rencontre


chaque année, en hiver, sur les côtes de l'Ouest africain et sur les grands fleuves de cette région. Il a été
observé dans toutes les colonies côtières aussi bien au bord de la mer que sur les fleuves.
Sur le Niger il a été observé depuis son embouchure jusqu'au lac Débo, et toujours pendant les mois
d'hiver; il en est de même sur la Bénoué. Au Cameroun il a été rencontré mais seulement sur la côte. La
région forestière ne lui convient pas, les rivières qui la traversent sont trop étroites et les arbres qui les
bordent, en recouvrent souvent le cours, rendant impossible le guet que pratique cet Aigle pendant de
longues heures, perché.sur la cîme de quelque arbre mort.
La nourriture du Balbuzard èst uniquement composée de poissons capturés par les puissantes serres de
l'oiseau. La nidification a lieu dans les zones paléarctiques mais cependant ALExANDER a observé, aux iles
du Cap Vert, des nids de cet Aigle placés sur des rochers. Pendant que l'un des oiseaux, le màle, se rend à
la pêche en mer, la femelle reste à peu de distance du IÙd attendant le retour du pêcheur. La proie est
portée aux jeunes par la femelle, cependant que le mâle retourne à la mer en quête d'une nouvelle victime.
Aux îles du Cap Vert la ponte a lieu en mai.
Le Balbuzard n'avale pas les arêtes des poissons qu'il attrape mais enlève seulement les parties molles
hissant le squelette intact.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 177

Famille des AQUILIDAE. - Aquiiidês (Aigles, Milans, Buses, Autours)

CLEF DES GENRES (1)

1. Métatarse long et mince. Lores et orbites nus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gymnogenys.


- Tarse relativement court. Lores couvertes de plumes en forme de
soies. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
2. Bord de la mandibule supérieure avec une ou deux encoches en
arrière de la pointe crochue du bec. Tarse de 28 à 35 mm de long.. Aviceda.
- Bord de la mandibule supérieure sans encoche. . .... . . ... .. . . . .. . 3.
3. Tarse emplumé en avant et'en arrière presque jusqu'à la base des
doigts ,...... . . .. 4.
- Tarse nu, surtout en arrière, en avant il peut être emplumé sur les
deux tiers de sa longueur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8.
4. Primaires ne dépassant pas de plus de 30 mm les secondaires les
plus longues ' :. . . . . . . . . . . . . . . . . . Stephanoaëtus.
- Primaires dépassant de plus de 60 mm les secondaires les plus
longues. 5.
5. Longue crête en arrière de la couronne dont certaines plumes, relati-
vement étroites, dépassent 100 mm. Aile ne dépassant pas 420 mm.
Plumage chez les adultes et les jeunes, noir ou brun foncé. . . Lophoaëtus.
- La crête, lorsqu'elle existe, est plus courte (60 mm au plus). . . . . . . . . 6.
6. Plumage brun uniforme aussi bien en dessus qu'en dessous avec
souvent une teinte de rOUlL ;..... Aquila.
- Plumage de la partie inférieure de la poitrine et de l'abdomen plus
clair que celui du dos avec la teinte de fond blanche chez les adultes,
roussâtre chez les jeunes. Souvent des taches foncées ou des raies
sur le dessous. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.
7. Dimensions beaucoup plus grandes. Ailes d'au moins 550 mm.
Queue d'au moins 285 mm. Tarse d'au moins 110 mm............ Polemaëtus.
- Dimensions plus petites. Ailes d'au plus 480 mm. Queue d'au plus
300 mm. Tarse d'au plus 100 mm................... Hieraaêtus,
8. Queue très courte, que l'aile dépasse d'au moins 115 mm. Lores nues
en arrière de la commissure du bec avec cependant quelques soies.
Crête à la nuque. Beaucoup de noir dans le plumage des adultes,
brun foncé chez les jeunes............................... Terothoptue,
- Queue dépassant toujours le tiers de la longueur de l'aile. . . . . . . 9.
9. Lores recouvertes de courtes plumes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10.
- Lores garnies de plumes à contexture de soie ou presque nues...... Il.
10. Ailes de moins de 350 mm. Plumes des lores molles et plucheuses.
Bec très petit et comprimé............. Machoeramphus.
- Ailes de plus de 380 mm de long. Plumes loréales se dirigeant en
arrière et à allure écailleuse. Bec plus long que chez l'espèce précé-
dente :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pernis.
Il. Queue fourchue, parfois très profondément. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12.
- Queue carrée, ronde ou graduée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14.

(1) Dans cette clef, figure le genre Pandion,


178 G. BOVET

12. Aile de plus de 400 mm, plumage brun et roussâtre avec ou sans
blanc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Milvus.
- Aile de moins de 300 mm, dessous en majeure partie blanc, dessus
gris ..... , . .. .. . .. . .. . . . . . .. . . . . .. . . . . .. ... . .. .. . . . . ..... . . 13.
13. La fourche de la queue n'atteint pas 12 mm en profondeur. Les sous.
alaires presque entièrement noires '" . . . . .• Elanus.
- La fourche de la queue a, au plus, 70 mm de profondeur. Sous-
alaires grises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chelictinia.
14. Face antérieure du tarse garnie de larges scutelles ou d'une plaque
longitudinale presque unie.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18.
- Orbite garnie de plumes normales. Lores munies de soies. . . . . . . . . 15.
15. Tarse plus long que le doigt médian, ongle compris. . . . . . . . . . . . . . 16.
- Tarse plus court que le doigt médian, ongle compris. . . . . . .. .. . .• 17.
16. Queue ne dépassant pas les trois quarts de la longueur de l'aile.. . . . Circaëtus.
- Qùeue plus longue que les trois quarts de la longueur de l'aile. . . . . Dryotriorchl»,
17. Aile dépassant 440 mm. Tarse emplumé sur environ le tiers de sa
longueur. Le dessous des doigts muni d'écailles spiculées pointues.. Pandion;
- Aile de moins de 300 mm. La partie antérieure du tarse emplumée
sur les deux tiers de sa longueur. Dessous des doigts normal. . . ... Elanus.
18. Les rectrices médianes beaucoup plus longues que l'aile. . . . . . . . . . . Urotriorehls;
- Les rectrices plus courtes que l'aile.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 19.
19. Queue un peu plus petite que la moitié de l'aile. . . . . . . . . . . . . . . . • . 20.
- Queue de deux tiers aussi longue que l'aile ou dépassant deux tiers. 22.
20. Partie postérieure du tarse recouverte de larges écailles scutelées,
Aile de moins de 490 mm. Primaires avec ou sans teinte rousse. . . . . Buteo,
- Partie postérieure du tarse recouverte entièrement de petites écailles
plus ou moins hexagonales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21.
21. Aile de 500 mm ou plus. Pas de roux sur l'aile. . . . . . . . . . . . . . . . . . Haliaëtus•.
- Aile de moins de 330 mm. Primaires d'un roux brillant. . . . ... . . . . Butastur.
22. Doigt médian très long, l'extrémité de l'ongle du doigt interne
n'atteint pas la base de l'ongle du doigt médian. . .. . . . . . . .. . . .. . . 23.
Doigt médian plus court. L'ongle du doigt interne atteint l'ongle d-i
doigt médian..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . ... . .. .. .. . . . . . 24.
23. Narines elliptiques sans tubercules. Queue carrée . Aceipiter,
- Narines rondes avec une tubercule près du bord supérieur. Queue
ronde . Meliera%.
24. Les plumes de la face forment disque analogue à celui des Strigidés,
Tarse relativement long et mince. Les primaires dépassant les secon-
daires d'environ 100 mm " . Circus.
- Pas de disque à la face. Partie inférieure de la poitrine ou de l'abdo-
men avec des barres plus 011 moins régulières.igrises, rousses, brunes
ou noirâtres . 25.
25. Aile de plus de 270 mm. Partie postérieure du tarse avec une rangée
Meliera%.
de larges écailles ';' .
26.
- Aile de moins de 270 mm .
26. Partie postérieure du tarse avec des écailles petites et hexagonales.
Plumage gris. Une raie noire au milieu de la gorge .
Kaupifalco.

- Partie postérieure du tarse avec une rangée d'écailles plus régulières


(jeune) devenant plus unies (adulte) et formant plaque. Plumage
avec moins de gris. Pas de raie Ua gorge . ·ABtur.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 179

Gen. PERNIS CUVIER, 1817


Pernis apivorus apivorus (LINNÉ.) - Bondrée apivore

Falco apiuorus LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 91 (Suède).

Fig. : DRESSER, Birds Europe, VI, pl. 364·366.


L. 540·650; A. 395-425; Q. 255-275; T. 50-54; B. 34-42. Bec noirâtre à base jaunâtre.
Cire gris de plomb ou verdâtre. Pattes jaunes. Iris jaune ou orange.
d. 9. - Dessus et côté de la tête souvent cendré bleuâtre, reste de la face supé-
rieure et sus-alaires, brun plus ou moins foncé ou roussâtre ou grisâtre avec le bord des
plumes plus clair, les sus-caudales et souvent la nuque plus ou moins tachés de blanc.
Rémiges brunes avec l'extrémité blanchâtre. Les rectrices brunes avec la pointe blan-
châtre présentent quatre larges bandes transversales, les 3 premières rapprochées, la
dernière très séparée.
Face inférieure blanche plus ou moins tachetée de brun longitudinalement à la
gorge et au cou, transversalement dans le reste.
Le jeune a les plumes de dessus bordées de blanchâtre, la pointe des rectrices de la
queue est blanche.
Œufs. - Ne niche pas dans l'Ouest africain.

Distr. géogr. - Niche en Europe, depuis la Norvège, la Laponie, jusqu'en Espagne,
l'Italie du Nord, la Grèce et l'ouest de la Sibérie.
La Bondrée apivore n'a pas été très souvent récoltée dans l'Ouest africain, et seule-
ment en hiver en migration. On signale un spécimen bagué en Suède et tué en janvier
au Cameroun. BATES l'a rencontré au Soudan, à Taberressat, IX.
Libéria : rivière J unk (BÜTTIKOFER); mont Olive (STAMPFLI); - Gold Coast : signalé
(PEL); Fanti (USSHER); Denkera (AuB.); Goaso (Ashanti) XII (LOWE); - Cameroun:
. signalé, XI (Rcaw.): Bonje, 1 (SJOST.); Bipendi (ZENK.); Victoria (BoYD ALEXANDER).
Gabon et Moyen Congo : Chiloango (LUCAN et PETIT); Lukoléla, X (CHAPiN); Ku-
mungu, Eala (SCHOUTEDEN); Cabinda (LucAN et PETIT); - Oubangui-Chari : (BOHN-
DORFF).

Écologie-Éthologie. - La Bondrée apivore, migrateur d'hiver en Afrique, n'a été que rarement signalée
dans l'Ouest africain. Elle semble traverser le Sahara au cours de sa migration vers l'Afrique, ainsi que l'a
démontré la rencontre de cet oiseau par BAT ES au puits de Taherressat au nord-est du Niger en septembre.
Dans l'Ashanti (Gold Coast) W. LOWE a tué un spécimen dont l'estomac renfermait des guêpes maçonnes.
Au Cameroun. un spécimen bagué en Suède en juillet,a été recueilli l'année suivante en janvier. La
Bondrée apivore fréquente volontiers les zones de la forêt équatoriale où elle trouve facilement abeilles
et guêpes qui forment la base de sa nourriture ainsi que leurs larves quelle absorbe souvent avec le nid,
du moins chez les petites espèces de Guêpes solitaires du groupe des Belonogaster,
De petites plumes écailleuses qui bordent la région des lores en avant de l'œil semblent protéger cet
oiseau des piqûres des abeilles et des guêpes. Il va sans dire qu'à défaut d'Hyménoptères, la Bondrée
apivore ne dédaigne pas lézards, caméléons, sauterelles et chenilles.
La Bondrée ne niche pas en Afrique,

Gen. AVICEDA SWAINSON, 1837


Aviceda cuculoides cuculoides SWAINSON. - Faucon coucou africain

Aviceda cuculoides SWAINSON, 1837, Nat. Hist. Classif. Birds, Il, p. 214, fig. 193;
Birds of West Africa, l, p. 104, pl. l, (Ouest africain).
Syn. : Aviceda cuculoides batesi, SWANN; Baza emini RCHW.
180 G. BOUET
Fig. : SWAINSON, Om: W. Afr., I, pl. 1.
1. 420; A. 289-293; Q. 186; T. 35-38; B. 21. Bec noir, bleu à la base. Cire gris jau-
nâtre. Pattes et pieds jaunes, ongles noirs. Iris jaune.
cf. - Tout le dessus d'un brun noirâtre lavé'd'ardoise sur la couronne et le manteau,
avec la base des plumes blanche. A la base du cou, une touffe marron, partiellement
cachée. Couvertures de l'aile brun noirâtre. Les grandes couvertures avec des barres
sombres plus ou moins distinctes. Primaires brunes terminées de noirâtre, avec six
barres noirâtres sur les barbes internes. Sous-caudales noires terminées par une barre
noire. Rectrices noires terminées de blanc avec trois larges bandes grises. Joues, gorge
et partie supérieure de la poitrine, gris pigeon. Milieu du centre et sous-caudales blancs.
Le reste du dessous présente des barres marron foncé, allant jusqu'aux flancs. Dessous
de l'aile châtain.'
9. - A les parties supérieures beaucoup plus brunes et la teinte ardoisée du man-
teau peu accentué. Les barres châtairi du dessous sont plus larges.
Les jeunes sont brun foncé sur le dessus, les barres de la queue brun clair au lieu
de gris.
Œufs. - On ne connaît rien de la nidification de cet oiseau.
Distr. géogr. - Régions forestières de l'Ouest africain, depuis la Gambie jusqu'à
l'Ituri et le pays des Niam.!~îam. Vers le sud jusqu'au Gabon.
Ce Rapace n'a pas été jusqu'ici signalé au nord de la Gambie; - Nigeria du Nord :
Jagindi, X (HUTSON).
Gambie anglaise : signalé (Sw.); - Sierra Leone : Bo (KEMP); - Libéria : rivière
Junk, Buluma, Schieffiing (BÜTT.); Nana Kru (W. Lows): rivière Sulima (DEMERY);
Fisherman Lake (BÜTT.); - . Gold Coast : Ejura, Ashanti, 1; Mampong, Ashanti, II
(W. Lowz): Boutry (PEL); - Togo : Kratschi, II (ZECH.); - Dahomey : Koussokom-
gou, Atakora, VI (I.F.A.N.); - Nigeria du Sud: Iju (W. LOWE),; Serekim Koudou,
près de Lagos; Ilorin, V, IX (BROWN); - Cameroun: Bonge, XII (SJOST.); Edéa, IV .
(PREUSS), rivière Dja (BATES).
Gabon et Moyen Congo: Landana, VII; Cadinda (1. et PETIT) ;Kunugu(SCHOUTEDEN);
- Oubangui-Chari: Ippy, X; Bozoum, 1 (BLANcou); Zemio (BOHNDORFF).

Écologie-Éthologie. - Le Faucon coucou est un rapace africain de faibles dimensions dont on ignore à
peu près totalement les mœurs. Oiseau dc forêt, on le rencontre cependant, du moins pendant la saison des
pluies, d'après HOPKINSON en Gambie et au Sierra Leone ainsi qu'au Dahomey, en dehors par conséquent
de la forêt. BÜTTIKOFER puis BATES llOUS ont fourni quelques données sur sa biologie. C'est un oiseau
craintif qu'on voit rarement dans les zones forestières. Il se nourrit presque exclusivement de sauterelles,
soit à l'état larvaire soit à l'état adulte quand celles-ci sont abondantes.
On a cependant trouvé dans l'estomac de spécimens tués des restes de petits oiseaux et des œufs de
lézards, W. LOWE a obtenu deux exemplaires de ce Rapace, dont une femelle avec 4 œufs formés dans
l'ovaire, dans l'Ashanti en Gold Coast, en janvier; le naturaliste anglais ne put, malgré ses recherches,
trouver le nid.
CHAPIN admet, pour l'Ouest africain, deux sous-espèces: l'espèce type qui, pour lui, ne se rencontrerait
qu'en zone de savanes boisées, et une sous-espèce A.c. Batesi (SWAN) qu'on ne trouverait qu'en forêt.
Cette dernière sous-espèce serait beaucoup plus foncée, sans barres sous les couvertures de l'aile. BAN-
NERMAN ne s'est pas rallié à l'opinion de CHAPIN. •

Gen. ELANDS SAVIGNY, 1809


Elanus caerufeus caeruleU8 (DESFONTAINES.) - Elanion blac

Falco eaeruleus DESFONTAINES, 1789, Hist. (Mem.) Aead. roy: Sei; Paris (178 J),
p. 503, pl. XV (environs d'Alger).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 181

Fig. : DRESSER, Birds Europe, V, pl. 363.

L. 305.320; A. 258.283; Q. 123-128; T. 32-34; B. 29-31. Bec noir. Cire et pattes


jaunes. Iris orangé ou rouge.
Œ. 9. - Face supérieure, moins le front, gris cendré, plus clair à la tête. Front,
côté de la tête blancs. Une tache noire sur l'œil. Rémiges gris de plomb, moyennes
et petites sus-alaires noires, le dossier de l'aile blanc. Rectrices médianes gris clair,
les autres blanches.
Face inférieure blanche avec les côtés de la poitrine légèrement cendrés.
Œufs. - Deux ou trois œufs, blanc ou crème, tacheté ou barré de brun roux d'une
façon plus ou moins uniforme. 38 .X 31.
Distr. géogr. - Toute l'Afrique, depuis l'Algérie et l'Égypte jusqu'au Cap. Mada-
gascar.
La Buse criarde n'est pas rare dans l'Ouest africain. On la signale du Sénégal; Hann,
II (MILLET-HoRSIN); signalé (RIGGENBACH); - Nigeria du Nord : Bodinga (HART.);
douteux (Hursox), Bornou.
Gambie anglaise: signalé (REND.); - Guinée française: signalé (BANN.); - Sierra
Leone : fréquent aux abords de Freetown, plus rare dans l'intérieur (KEMP); - Côte-
d'Ivoire : signalé (W. LOWE); - Gold Coast; : Accra, VIII, Paaung (RcHW., SHELL,
USSHER); signalé (W.LOWE); Wenchi (W. LOWE); - Togo: Bageida, IV (Kuaz.): Bas
Togo : (MILLET-HoRSIN); - Dahomey: Porto Novo, 1 (MIÉGM.); Abomey, Agouagon
(BOUET); - Nigeria du Sud: Iju, (W. LOWE); Ibadan (POMEROY); Zaria; - Cameroun:
entre Dchang et Bamenda; extrêmement rare en grande forêt (BATES); Dchang, II
(Dr GROMIER).
Gabon et Moyen Congo : signalé (VERR., AUBRy-LECOMTE); Landana (LuCAN et
PETIT); Landana, IX (PETIT); MALBRANT et MACLATCHY le considèrent comme commun
dans la région de Brazzaville et l'ont observé à Fort-Rousset, IX, Ngabé, IV et à Djam•
. bala; - Oubangui-Chari: Ippy, IV; Oubangui-Chari oriental, XI; - Tchad: signalé
(MALBRANT) et près du lac Tc~ad (BoYD ALEXANDER).
Écologie-Éthologie. - La Buse criarde répandue dans toute l'Afrique y compris l'Afrique du Nord et
l'Égypte a été rencontrée dans la plupart des colonies del'Ouest africain. W. LOWE la dit fréquente près de
Lagos: on la trouve au Tchad, en Gold Coast. MACLAUD l'a souvent rencontrée au cours de sa mission pour
la délimitation de la Guinée française avec la Guinée portugaise, ainsi qu'en Casamance et au Fouta
Djallon. C'est un oiseau silencieux, qui reste tapi sur une branche d'arbre très feuillu aux abords des
villages, jusqu'à ce qu'un poussin ou même un poulet passe à sa portée. Il se précipite alors sur sa proie,
d'un vol extrêmement rapide et l'emporte au loin pour la dépecer à son aise. Il capture également les petits
mammifères rongeurs, Souris, Aruicanthis, etc., dans les régions découvertes.
C'est un oiseau aux habitudes régulières, se posant chaque jour aux mêmes endroits, à la même heure
et couchant chaque soir sur le même arbre. En général on le rencontre seul ou par psires. En Nigeria du
nord où la nidification a été observée, la Buse criarde établit son nid sur les branches d'un arbre et l'on
peut facilement apercevoir l'oiseau, qui ne cherche pas les arbres touffus.
Lesobservateurs en Nigeria comparent le nid de cette Buse à celui de notre Épervier commun. Quelque-
fois l'oiseau se contente d'occuper un nid abandonné d'une autre espèce (Crinifer africanlJ.$).

Gen. CHELICTINIA LESSON, 1843


Chelictinia Rioco~ (VIEIL. et OUDARD.) - Naucer de Riocourt

Elanoides riocourii VIEILLOT et 0UDART. 1822, Gal. ois. I, p. 43, pl. XVI, (Sénégal).

Fig. : TEMMINCK, pl. col., I, pl. 85.


L. 350-400; A. 230.254; Q. les rectrices les plus externes, l yO-216, les plus internes,
182 G. BOUET
92-100; T. 28-30; B. 13-15. Bec gris noirâtre, la cire grise. Jambes et pattes jaunâtres.
Iris carmin.
cr. - Au niveau du front une bande blanche et une ligne indistincte, au sourcil,
de même teinte. Petite tache noire derrière l'œil. Les parties supérieures sont grises
lavées de fumé, au niveau de la région interscapulaire. Les scapulaires les plus externes
noirâtres sur le bord externe. Une touffe noirâtre, au niveau de l'épaule, peu apparente.
Primaires gris pâle. Secondaires blanches sur la partie interne. Les couvertures de l'aile
grises, les grandes largement bordées de blanc. La queue grise avec la barbe interne
blanche, sauf les médianes. La queue est très largement fourchue. Les joues, la gorge
et tout le dessous, d'un blanc pur. Le dessous des ailes et les axillaires blancs, avec une
touffe allongée de plumes noires bordées de blanc, tout le long de la bordure de l'aile.
9. - A la même livrée que le cr,
mais de taille un peu plus élevée.
Chez le jeune, la tache sous les ailes moins accentuée, et parfois, la bordure des secon-
daires les plus internes est rougeâtre.
Œufs. - Trouvé un nid avec 4 œufs incubés de teinte sable avec des taches con-
fluentes brun ombré. 37,5 X 30,5 mm (BATEs).
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal, la Nigeria du nord, le Soudan, le Kor-
dofan, jusqu'au Shoa et le Nil Blanc.
Ce petit Rapace à queue fourchue n'est pas très rare dans l'Ouest africain. Observé
par BUCHANAN dans l'Air; entre Kano et l'Air; - Sénégal: M'bao, Hann (MARCHE);
Dakar (RIOCOURT, British Museum); Dakar; 1 (MILLET-HoRSIN); - Soudan: signalé
à Kalkala (GOLDING); - Nigeria du Nord: Sokoto (HART.) en 1886.
En Gambie anglaise: n'est pas rare d'après HOPKINSON, 1 et II; - Côte-d'Ivoire:
Grand Bassam (VERR.); douteux d'après BANNERMAN; - Gold Coast: Wenchi (Ashanti),
1 (W. Lowz): Gambaga, 1 (GIFF.); - Togo : Mangou (THIERRY); - Tchad : région
désertique du nord de la colonie du Tchad; rare (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Le Naucler de Riocour facile à recounaître à sa queue fourchue et à sa teinte'
générale grisâtre, mais qui a été souvent confondu avec les Sternes, ne ressemble aucunement aux autres
oiseaux de proie.
Il est commun au Sénégal et le docteur MILLET.HoRSIN, nous avait procuré un spécimen tué par lui à
Haun près de Dakar.
Il se rencontre surtout dans les zones de savanes et d'épineux mais rarement sur la côte de l'Ouest africain.
On le voit surtout en bandes quelquefois très nombreuses, qui ont pour curieuse habitude de se réunir
auprès des nids d'oiseaux de proie de taille plus grande, SlUlF du reste s'attaquer aux œufs ou aux jeunes.
LYNES a rapporté qu'au Darfour autour d'un nid d'Oricou (Torgos tracheliotus) une bande de plus de 50
Nauclers, après avoir décrit, tout autour de l'arbre sur lequel se trouvait le nid, des orbes gracieuses venaient
se percher sur le rebord du nid.
C'est BATES qui, le premier, a trouvé le nid de ce petit Rapace dans l'Ouest africain en juin à San (Soudan)
sur un acacia épineux; trois jeunes étaient près de quitter le nid. Au puits de Tazza le même naturaliste a
également trouvé un nid du Naucler sur un Acacia tortilis à 3,50 m du sol, avec 4 œufs déjà fortement
incubés.
La nourriture du Naucler consiste surtout en insectes, sauterelles migratrices en particulier et en
lézards.

Gen. MACHAERHAMPHUS WESTERMAN, 1848


Machaerhamphus alcious Anderssoni (GURNEY). - Busard des Chauves-Souris

Stringony» Anderssoni GURNEY, 1865, Proc. Zool. Soc. London, p. 618 (Dama-
raland).
Syn. : Machaerhamphus revoili Oustalet (Somalie).
Fig. : Trans. Zool. Soc.; VI, 1869, p. 29.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 183

L. 430 env.; A. 325·360; Q. 167.183; T. 60-61; B. 17·18. Bec, bleuâtre à la base,


ainsi que la commissure, noir à la pointe. Jambes et pattes blanc bleuâtre. Iris jaune
citron. La cornée très large peut atteindre 16 mm de diamètre.
cr. 9. - Dessus brun chocolat foncé, plus accentué sur la tête, le manteau et
les scapulaires. La nuque présente quelques plumes plus allongées, blanches à leur
base, formant une sorte de crête. Queue brune, barrée de brun blanchâtre plus ou moins
distinct. Les ailes sont brunes, avec sur les barbes internes des taches blanches. Joues
blanc brunâtre. Un pinceau étroit de plumes blanches en dessus et en dessous de l'œil.
Gorge et abdomen blanc pur, avec quelques stries mal définies au milieu de la gorge.
Le reste du dessous blanc, les plumes de la poitrine terminées de brun. Dessous de
l'aile tacheté de brun et de blanc,
9. plus grande de taille que le cr.
D'après BANNERMANN, il existe une phase de coloration plus foncée, d'un noir de
fumée sur le dessus, les ailes, la queue, qui ne présente pas. de barres apparentes.
Œufs. - Deux œufs vert pâle (ROBERTS), mais parfois d'un pourpre pâle avec
tâches brunes (CARLISLE).
Dise. géogr• .:.- Libéria, Congo belge, Soudan, Somaliland jusqu'au Damaraland.
Madagascar.
Plus commun dans l'Est africain que dans l'Ouest, ce Rapace, surtout chasseur de
chauves-souris, se rencontre principalement aux abords de la grande forêt.
Libéria : signalé (CHUBB); - Côte-d'Ivoire: Bingerville, très Irare (Bou ET-MILLET-
HORSIN); - Gold Coast : Mampong (Ashanti), Il (LOWE); - Cameroun : Barombi
(ZELTNER); - Nigeria du Sud: Lagos (BOURDILLON).
Gabon et Moyen Congo : Chinchonxo (FALKENSTEIN); MALBRANT et MACLATCHY
l'ont obtenu à Brazzaville, Lukolela, Bolobo et sur la côte de Loango; .:..-. Oubangui-
Chari: environs de Bozoum, 1 (BLANcou).

Écologie-Éthologie. - Le Buzard des Chauves-Souris est un Rapace surtout adapté à la vie de forêt.
On le rencontre cependant en dehors des zones forestières. Ce biotope lui est imposé par son genre d'ali-
mentation; il se nourrit en effet à peu près exclusivement des Chéiroptères frugivores ou insectivores. On
sait que les Chauves-Souris insectivores se réfugient souvent sous les toits des maisons tropicales, pour y
passer la journée et ne sortent qu'à la tombée de la nuit. ,Il arrive que le nombre de ces Chauves-Souris
est parfois si considérable, qu'elles quittent leur refuge plusieurs à la fois, et ce, pendant vingt à trente
minutes sans interruption. Le Busard vraisemblablement à l'affût sur un arbre voisin se précipite, senes
en avant, sur ses victimes qu'il capture et dévore incontinent. Son large bec, qu'on peut comparer à'
celui d'un Engoulevent géant, est presque toujours ouvert, ce qui lui permet d'avaler ses victimes sans
les déchiqueter. CHAPIN cite le cas d'une Hirondelle de rivière avalée tête première avec toutes ses plu-
mes. On a trouvé à l'examen de l'estomac de ce rapace des os et des plumes de petits oiseaux et parfois des
débris d'insectes. C'est un oiseau rarement observé par suite de ses habitudes cachées. Il se réfugie en effet
sur des arbres à feuillage épais pendant le jour, comme les Strigidés dont il a un peu l'allure, et ne sort
pour chasser que le matin de très bonne heure ou le soir au crépuscule. Ses yeux, très larges, rappellent
ceux des oiseaux de nuit. '
On n'a pas jusqu'ici trouvé dans l'Ouest africain le nid de ce Buzard et CRAPIN n'a même pas trouvé chez
les exemplaires qu'il a capturés de traces de maturité des organes sexuels.

Gen. ~IL'1US LACÉPÈDE, 1799


CLEF DES ESPÈCES
- Bec jaune chez les adultes, brun de corne ou gris foncé ou brunâtre
chez les jeunes. Couleur de fond de la couronne et de la gorge chez
l'adulte plutôt brunâtre que blanchâtre. Longueur de l'aile (jeune
compris) 380-446.mm; généralement moins de 440 mm............ aegyptiu8.
184 G. BOVET
- Bec entièrement noir aussi bien chez les adultes que chez les jeunes.
Couleur du fond de la couronne et de la gorge chez les adultes plus
blanchâtre. Longueur de l'aile (jeune compris) 425-475 mm, dépas-
sant en général 435 mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . migrons.

Milvus aegyptius parasitus (DAUO.) - Milan parasite

Falco parasitus DAUDlN, 1800, Traité d'Ornùh., II, p. 150 (Sud-Afrique).


Syn. : M. migrans parasiticus auct.
Fig. : LEVAILLANT, Ois. Afr., 1, pl. 22.
L. 552; A. 370-418; Q: 240·270; T. 50-60; B. 23·27. Bec d'un jaune brillant chez
l'adulte, ainsi que la cire. Pattes et pieds jaunes. Iris brun sombre..
cr. Q. - Au niveau du manteau les plumes sont très étroites, laissant voir le duvet
blanc du dessous. La tête, la nuque et tout le dessous sont brun lavé de châtain roux.
Toutes les plumes ont des stries rachidiennes sombres. Le reste du dessus brun ombré
terne. Les primaires sont noires. Les secondaires brunes. Les. plumes internes avec des
barres obscures plus foncées. Queue fourchue. Rectrices brunes, plus sombres à l'extré-
inité avec des bandes transversales à peine accusées. Dessous de l'ailè et auxiliaires
comme le dessous.
Le jeune a le bec noir. La tête colorée plus pâle et montre plus de blanc. Les plumes
du dos et les couvertures, sont terminées de fauve. Celles de la poitrine et du ventre,
sont bordées de brun, avec le centre fauve. Des stries rachidiennes noirâtres. Queue
brune traversée de bandes peu distinctes brun foncé. L'extrémité des rectrices est
roussâtre.
Œufs. - Deux, en général, quelquefois trois, fond blanc verdâtre, tacheté et rayé
de brun et de rouge. 49-57 X 42-45,5.
Distr. géogr. - Afrique, depuis l'Air, le Sénégal, jusqu'à l'Éthiopie. Au sud, le Cap
Madagascar.
Le Milan de l'Ouest africain a été signalé de :
Mauritanie: Atar (I.F.A.N.); - Air : Agadès (I.F.A.N.); Aderbissinat, V, en mi-
gration (BUCHANAN); Agadès, Sud-Aïr, XII (BUCH.); - Sénégal: environs de Dakar;
Foundiougne, 1; Sébikotane, 1, IV; Malika, VI; Kayar, III; Hann, XII (I.F.A.N.);
juv, Cambérène; 1; signalé (LAGLAIZE); Rufisque, Dakar (MARCHE) (British Mus. RIO-
COURT); Hann (BOUET); Youpé, Naies, Badon, Guénoto, Maka-Colibentan (BOUET); -
Soudan : Satadougou (BOUET); signalé très commun (BATES); Bamako, IV; Mopti, V;
Tombouctou, VII, VIII; Zinder, XI (H. MAnsEN); commun cercle de Mopti (Rous-,
SELûT); - Ouest-Tchad : commun Kalkala, seulement début 1 (GOLDING); - Nigeria
du Nord : commun (HUTSON).
Gambie anglaise: commun en rade de Bathurst en hiver. - Casamance: Kolda,
Bignona, Ziguinchor (BOUET); - Guinée portugaise : Bissao (VERR.); - Guinée
française : commun à Conakry (BOUET); - Sierra Leone : Freetown et Kamasigi,
II. Benda, Karafaya, II; Sandaru, II. Saiama, III (BATES); - Libéria : Monrovia,
seulement en saison sèche (hiver); plantations de Guédétabo et du Dou (BOUET);
rivière Junk, Cape Palmas (BÜTT.); - Côte-d'Ivoire: Béoumi (W. LOWE); Bassarn
Bingerville, Jackville, Assinie, Lahou, Lauzoua, M'bato, Comoé; commun, villages du
bord de la mer et de la haute côte, très rare dans ceux de la forêt (BOUET.MILLET-
HORSIN); lagune Potou (Dr THIBOUT); route de Dabou-Abidjan, 1 (I.F.A.N.); -
Gold Coast : Fanti, Rio Boutry (PEL); signalé commun (W. LOWE); Abokobi
(RCHW.);. Fanti Aguapim, Accra (RCHW.); Cape Coast (HIGGINS).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 185

-Togo : Kirikri, XI-XII (KER5TING), Mangou (THIERRY); K.ratschi l, XI, XII (ZECH.);
Bismarkburg; IX, X (BÜTTNER); Misahëhe, II (BAuM.); signalé Bas Togo (MILLET-
HOR5IN); - Dahomey: Porto Novo, Cotonou, Ouidah, Abomey, Agouagon, Atchéribé,
Savé, Savalou, Djougou, Parakou, Kandy, Karimama (BOUET); - Nigeria du Sud:
Abéokouta (CAMPELL); Vieux Calabar (JARDINE); Ïju (W. LOWE); - Cameroun: Konn,
près Bafia (I.F.AN..); Yaoundé (ALEXANDER); (ZENK.); signalé (RCHW.) entre Yaoundé
et Garoua; Mann's spring .
Gabon etMoyen Congo: cap Lopez, VII; Doumé, XI (MARCHE); Banane (LUCAN);
Landana (PETIT); Chinchonxo (FALK.); Diélé, Alima Lékéti, V (BRAZZA); Mouila
Divénié, Mirnmongo (MACLATCHY); San Antonio (PETIT); - Oubangui-Chari :
Bozoum, IV; V, XII, III, XI, très commun (BLANcou); Bangui (ALLINE); Bangui; 1
(DYB.); - Tchad: signalé par MALBRANT et PtCAUD.

Écologie-Éthologie. - Le Milan de l'Afrique occidentale est un Rapace qu'on rencontre partout dans
les diverses colonies de l'Ouest africain. Ses mœurs sont Bien connues mais ce n'est que depuis quelques
années, que ses migrations locales ont fait l'objet des observations précises des naturalistes. Au Sénégal
ils sont communs sur la côte comme à l'intérieur depuis octobre jusqu'au milieu de juillet. C'est pendant
cette période qu'ils nidifient. A Dakar, en-pleine ville, dans une rue voisine de l'ancien hôtel des Postes,
j'ai trouvé sur un figuier un nid en construction en avril. Les colonies côtières, en dehors de la zone fores-
tière, voient les Milans africains apparaître à la même époque pour disparaître au début de la saison des
pluies. Parfois des bandes fort nombreuses se rassemblent pour pourchasser les sauterelles migratrices.
HOLMAN a donné le chiffre de 1 500 Milans réunis près des réservoirs de Tamale, en janvier en Gold Coast.
Au Libéria ils sont communs sur la côte en hiver. Ils sont apparus dans les plantations de caoutchouc
aussitôt après le défrichement de la forêt primitive et avant que les hévéas n'aient atteint leur pleine crois-
sance, mais en hiver seulement.
Pendant les mois de la saison des pluies les Milans gagnent les régions du Nord de l'Ouest africain,
au-dessus du 15° de latitude nord accompagnés par des jeunes, et c'est ainsi que H. MAnSEN, le naturaliste
danois, a pu, de juin à fin août, les observer à Tombouctou. La région du Sahel est également le rendez-vous
des Milans pendant la saison humide, et on sait que dans cette région les pluies sont toujours peu abon-
dantes. Il doit en être de même au nord du Tchad et du Ouadai, et LYNES nous signale les mêmes mouve-
ments migratoires accomplis au Darfour en juin-juillet par les Milans montant vers le nord en bandes
considérables, et redescendant èn août en direction opposée. En Nigeria du Nord la nidification a lieu
également vers la fin de la saison sèche pour s'étendre jusqu'au début des pluies en février, mars, avril et
parfois en mai, juin. Les nids sont en général placés très haut, sur une branche latérale d'un grand arbre et
non plus près de terre comme ceux des vautours. Les matériaux entrant dans la confection du nid sont des
branchettes sèches jointes les unes aux:autres par toute espèce d'objets hétéroclites: cheveux, poils, feuilles,
morceaux d'étoffe, papiers. Bec et serres participent au transport des matériaux. Très éclectiques dans le
choix de leur nourriture, les Milans s'attaquent aussi bien aux proies vivantes : jeunes poulets, poussins,
rongeura, grenouilles, lézards, qu'aux détritus de toute sorte. On les voit souvent dans les ports en compa-
gnie des Goélands, enlever dans leurs serres les débris de cuisine jetés des bateaux. Dans les villages
importants ils ne cessent de planer au-dessus des marchés, attendant le moment favorable pour s'emparer
des morceaux de viande placés dans les calebasses que portent sur la tête les ménagères indigènes. Nous en
avons eu souvent le spectacle au Soudan (Djenné).
Les ornithologistes anglais ont récemment donné le nom de l'.. aegyptius tenebrosus aux spécimens
î •

de l'Ouest africain.

Milvus migraus migrans (BODO.) - Milan noir

Falco migrans BODDAERT, 1783, tabl. pl. enlum., p. 28 (France).


Syri. : M. korshun, M. ater auct.; M. niger auct.
L'espèce Milvus m. migrons n'a pas été décrite ici, car elle ne semble pas avoir été
rencontrée dans les territoires de l'Ouest africain étudiés dans cet ouvrage.
Elle figure dans la clef que nous avons établie pour le genre Milous.
Dans les listes, publiées par SHARPE et BOUVIER, des oiseaux des collections de LUCAN
et PETIT récoltés dans la région de Landana, figure : Milous migrons, obtenu à Banane
à l'embouchure du Congo par PETIT.
186 G. BOUET
Ce Rapace n'a pas été retrouvé dans le stock des oiseaux de' la collection BOUVIER.
Il est très probable qu'il y a eu erreur dans la détermination donnée par les deux auteurs
et qu'il s'agissait d'un Milvus aegyptius parasitus jeune, qui comme on le sait, présente
un bec noir qui passe progressivement au jaune à l'état adulte.
Une preuve irréfutable de la présence du Milan noir en Afrique occidentale vient
d'être fournie par DEKEYSER (I.F.A.N.). Un milan de cette espèce bagué en Suisse,
à l'embouchure du Rhône dans le lac Léman, en VI-47. a été trouvé mort en III-
1951 à Kessa (route de Nara à Néma. limite du Soudan et de la Mauritanie).
HEIM DE BALZAC a signalé ce milan à Tindouf (Mauritanie) en avril.

Gen. HAUAETUS SAVIGNY, 1809


Halîaetus vocifer clamans DAUD. - Aigle pêcheur

Haliaetus uocifer clamans C. 1. BR;HM, 1853, J. F. Orn., l, p. 199 (Shoa d'après


FRIEDMANN).
Syn. : Cuncuma oocifer auct.
cr
1. 65.0-760; A. 470-525, Q 480-550; Q. 192-233; T. 85-100; B. 38-40, Q 39-43. cr
Bec noir bleuâtre, cire et .pattes, jaune soufre. Iris châtain. Parties nues de la face.
jaune brillant. -

Fig. 44. Haliaeetus uocifer damans DAUD (d -près BATE~ ..

d: - Tête, cou, poitrine, partie antérieure du dos et queue d'un blanc pur. Crou-
pion, sus-caudales et ailes, sauf les petites couvertures du bord de l'aile, qui sont roux
cannelle vif, noir brillant à reflets verts. Couvertures inférieures et le reste du dessous,
également roux cannelle.
Q. - Plus grande, mais de la même teinte que le cr.
Les jeunes ont le dessus brun noirâtre, strié de roux, sur la tête et le cou. La partie
postérieure du dos, le croupion et les sus-caudales sont blancs à la base et bruns vers
l'extrémité. Le dessous est blanc fauve, strié de brun à la gorge, au cou et à la poitrine,
et varié de verdâtre au bas-ventre et aux sous-caudales. Les ailes sont brunes. Queue
blanche lavée de gris et de brun avec bande terminale brune. Les parties nues sont
plus pâles.
L'Aigle pêcheur de l'Est africain et du Cap est plus grand, l'aile allant de 503 à 583.
C'est l'espèce-type : Haliaetus v. oocifer DAUD.
Œufs. - Deux œufs, blanc brillant. 70 X 54.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 187

Distr. géogr. - Du Sénégal au Soudan égyptien et à l'Éthiopie. Au sud, jusqu'au


Gabon et à l'Oubangui.
L'Aigle pêcheur africain est très répandu sur tous les cours d'eau de l'Ouest afri-
cain. On le signale-du Sénégal: île de Sor, III (1751, M. ADANSON); Kaédi, IV (GIRAUD);
Naies (BOUET); Richard ToU, IX imm. (I.F.A.N.); - Soudan : Senoudebou, Sata-
dougou, bords de la Falémé (BOUET); Mopti (BATES); Cabara, IX (H. MAnSEN); signalé
cercle de Mopti (ROUSSELOT); - Nigeria du Nord: Bornu (FRANCIS); Kalkala, du 1 à III
(GOLDING); signalé du 1 à V, sud-est province de Kano (HUTSON); Sokoto, Loko
(HART.); - Gambie anglaise: le docteur HOPKINSON, RENDALL, ont signalé sa présence,
en toutes saisons, en Gambie.
Casamance : commun entre Zinguinchor et Sedhiou (BOUET) ; - Guinée portugaise :
Bissao (BAUD.); - Guinée française: bords du Niger (KLAPTOCZ); - Sierra Leone:
rivière Rokelle et île Tasso (W. LOWE); - Liberia : rivière Junk (STAMPFLI); rivière
Dou, II (BOUET); - Côte-d'Ivoire: Grand Bassam (VERR.); commun sur lagunes de
la basse côte et fleuves côtiers; Comoë, Alépé, Bettié, M'bato, barre de Bassam, Ban-
dama, Lahou, Tiassalé (BOUET-MILLET-HoRSIN); signalé près Grand Bassam (W.
LOWE); - en Gold Coast: BoYD ALEXANDER, POMEROY, l'ont signalé des bords de la
Volta; - Togo: Kratchi, III (ZECK.); signalé fort rare (MILLET-HoRSIN), au Bas Togo;
- Dahomey: Agouagon, Atchéribé (Zou); lagunes du Bas Dahomey (BOUET); - en
Nigeria du Sud: signalé par FORBES, BATES, etc.; ----' .Cameroun : mont Cameroun
(ALEXANDER); Wuri (RCHW.).
. Gabon et Moyen Congo : Camma (DU CHAILLU); Loango (TALHEURST); Landana
(PETIT); lac Onangué, Ogooué" XII, cap Lopez, VII (MARCHE); confluent de l'Ogooué,
lac Onangué (MARCHE et COMPltGNE); N'ganciu (BRAZZA); Fernan Vaz (MACL.); Kwa-
mouth (SCHOUTEDEN).; - Oubangui-Chari : bords de la Ouaka, VII; de X à l, sur le
Mbomou; bords de l'Ouham, II (BLANCOU); - Haut Oubangui: XII (DYB.); bords
du Chari (Dr THIBOUT); - Tchad : Chari (MALBRANT); signalé (PÉCAUD).

- Écologie-Éthologie. - L'Aigle pêcheur existe dans l'Ouest africain sur tous les grands fleuves et riviè~e~
importantes; en réalité on le trouve dans toutes les colonies françaises et étrangères étudiées ici. C'est un
oiseau peu craintif qu'on aperçoit de loin sur quelque arbre bien en vue, en bordure des rivières. Rarement
il fréquente les baies marines, sauf aux embouchures vaseuses des rivières où il trouve crabes, péri-
ophthalmes, grenouilles dont il est très friand.
Il ne s'aventure pas en forêt hygrophile où il trouverait difficilement et en nombre suffisant, les poissons
dont il fait sa principale nourriture. Il attrape ses proies en survolant à la surface de l'eau le lit des rivières,
et il les saisit à l'aide de ses puissantes serres dont la structure rappelle celles du Balbuzard.
n n'hésite pas à ravir les proies des autres oiseaux pêcheurs plus faibles que lui, tels que Cormorans et
Pélicans. On le voit parfois à terre sur les bancs de sable où il a une démarche lourde, sa queue touchant le
sable.
Le cri qui s'entend de loin est désagréable, d'un ton très élevé, rapide et court, C'est un oiseau ordinaire-
ment solitaire, querelleur même avec ceux de son espèce, qu'il poursuit en vol, toujours prêt à dépouiller
plus faible que lui.
Le nid est formé d'une masse de petites branches, placé à l'enfourchure d'un grand arbre au bord d'un
cours d'eau; il occupe un diamètre pouvant atteindre l,50 m. Nous avons vu plus haut que la ponte est de
deux œufs et a lieu en avril mai.

Gen. AQUII.A BRISSON, 1760


Aquila Wahlbergi SUNDEVALL. - Aigle de Wahlberg

Aquila Walhbergi SUNDEVALL, 1851, 0lv. K. Vet.-Akad. Forh., Stockholm, VII, .


1850, p. 109 (Bechuanaland).
Fig. : Trans. Zool. Soc., IV, 1862, pl. 77.
1. 580 env.: A. 400-445; Q. 215-250; T. 71-83; B. 24-29. Bec noir, cire jaunâtre.
Pattes jaune pâle. Onglet noirs. Iris jaune.
188 G. BOOET
cr. La teinte générale est brun sépia foncé, plus pâle et légèrement cendré sur
la tête, tirant au chocolat sur les parties inférieures. Une raie sourcilière peu distincte,
noire. Une petite huppe noire au niveau de la nuque, formée de plumes plus longues,
spatulées. Les plumes du dos et les couvertures de l'aile sont bordées d'une teinte
plus pâle. Rémiges primaires noires avec un espace brun clair sur les barbes internes.
Secondaires, brun noir, en dehors, plus pâle, en dedans. Rectrices noires, en dessus,
brunes, en dessous, nuancées de gris et traversées de bandes à peine visibles. Dessous
de l'aile et axillaires de la teinte générale avec 'la base des plumes grisâtres.
9. - De taille plus forte que le cr.
Est de teinte brun roussâtre uniforme, y compris
la crête occipitale.
Chez le jeune, la huppe manque et la queue est barrée transversalement sur les deux
faces.
Œufs. - Probablement un seul. Blanc sale tacheté de gris brunâtre ou de brun.
Distr. géogr. - Depuis la Gambie jusqu'à l'Érythrée et l'Ouganda. Vers le sud jus.
qu'au Transvaal.
L'Aigle de Wahlberg est peu commun dans l'Ouest africain. On le signale du Sénégal:
Linguère, XI (I.F.A.N.); - Nigeria du Nord : Bornu (FRANCIS); douteux Sokoto, JI
(HUDSON); Zaria, XI; - Gambie anglaise: aurait été tué en. Gambie anglaise, dans la
province du North Bank; - Guinée portugaise: Bissao (VERR.).
Sierra Leone : près de l'île Tasso (W. LOWE).
Gabon et Moyen Congo : Landana (Luc. et PETIT); - Oubangui-Chari : Bozoum,
VII, VIII; sud-ouest de Birao, VI (BLANCOU); - Tchad : considéré comme très rare
(MALBRANT).
Êcologie-Êthologie. - L'Aigle de Wahlberg est relativement rare dans l'Ouest africain. Il a été récem-
ment capturé au Sénégal, ce qui étend plus au nord sa distribution géographique. On a peu de renseigne-
ments sur sa biologie. Sa nourriture est celle des oiseaux de proie de taille moyenne, qui doivent se contenter
de petites proies, rongeurs, serpents, lézards, sauterelles, etc. LYNES a trouvé des termites ailés dans
l'estomac d'une femelle tuée au Darfour. Il serait soumis à des migrations locales dans ce pays, mais il ne
paraît en être de même dans l'Ouest africain étudié ici. Quant à sa nidification elle a été observée par
VINCENT, au sud du Congo belge près d'Élisabethville, mais jamais dans l'Ouest africain.
La ponte serait d'un seul œuf avec des variations dans la coloration du Brun au rouge et au jaunâtre.

Aquila rapax raptor BREHM. - Aigle ravisseur

Aquila roptor A. E. BREHM, 1855, Naumannia, p. 13 (Nil Blanc et Nil Bleu).


Fig. : RÜPPELL, N. Werb., 1835, pl. 13.

1. 680 env.; A. 480-533; Q. 235-258; T. 79-86;B. 36-39. Bec noir, cire, commissure
du bec et pattes, jaunes. Iris brun grisâtre.
cr.
9. - Tout le plumage est brun sombre ou brun noir, mais de teinte changeante
suivant l'âge. Le croupion et les sous-caudales plus pâles, que le dos. Primaires noires.
Secondaires brun sombre. Chez quelques spécimens le dessous est d'un brun rougeâtre.
Les rectrices présentent chez l'adulte, des barres transversales irrégulières grisâtres.
La 9 est de taille plus élevée que le cr.
Œufs. - Un seul œuf à fond blanc parfois teinté de brun jaunâtre. 72 X 55.
Distr. géogr. - Afrique, depuis l'Égypte, l'Abyssinie, l'Erythrée, le Somaliland
puis, vers l'ouest, le Soudan égyptien, le Darfour, le Soudan français, jusqu'au Sénégal.
A été rencontré en Syrie et en Arabie. .
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 189

Ne doit pas être confondu avec l'espèce-type, Aquila r. rapax (TEM.) qui vit plus au
sud : Angola, Kenya, jusqu'au Cap. .
Cet Aigle, de petite taille, n'a été rencontré que dans les régions plus ou moins arides
des territoires ci-dessous: Aïr: HARTERT a signalé Aquila rapax belisarius du Nord-
Afrique, dans la collection du capitaine BUCHANAN. Il s'agit vraisemblablement d'une
forme pâle de Aquila rapax raptor. On a jadis signalé l'espèce-type Aquila rapax raptor
au Sénégal. Cet oiseau est du Sud-Afrique et il y a peu de chances pour que cette déter-
mination soit exacte. - Sénégal : (Brit, Museum); Muséum de Paris (DELAROQUE);
Bas Sénégal (SPATZ); - Soudan: signalé (BATES); Fada N'gourma (BATES); puits de
Tazza en juin (BATES); - Nigeria du Nord: sud-ouest de Maidougari, XII (FRANCIS);
Bomou (BATES); - Zaria, XI et 1 (SERLE).
Gambie anglaise : W. LOWE en a trouvé un nid en janvier. Gold Coast : Ejura
(LowE); Accra, VIII (MARSHALL).
Oubangui-Chari : observé en VI, environs de Bozoum; vallée de l'Ouham, V (BLANcou);
- Tchad: signalé (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - Cette sous-espèce de Aquila rapax est propre à J'Ouest africain. On a jadis
déterminé deux spécimens obtenus au Sénégal comme appartenant à l'espèce type A. r, rapax, Malheureuse-
ment une de ces peaux n'existe plus au Musée de Berlin, et le spécimen de Londres récolté par LAUGIER,
comme provenant du Sénégal est, d'après BANNERMAN pourvu d'une étiquette qui laisse subsister undoute
sur sa correction.
On sait en effet que l'espèce type est du Sud Afrique, La sous-espèce de l'Ouest africain se cantonne dans
les régions de savanes et de mimosées, et ne se rencontre pas en forêt ni dans les régions montagneuses.
11 ne semble pas que ce Rapace soit migrateur local car on J'a trouvé toute l'année en Nigeria du Nord.
LYNES dit qu'au Darfour cet oiseau n'abandonne pas sou nid même en dehors de la période de repro-
duction. Les auteurs prétendent que ce rapace n'atteint sa pleine maturité qu'au bout de plusieurs années
étant donné les plumages de transition que revêt l'oiseau pendant une longue période. Cependant les jeunes
s'accouplent de très bonne heure, ainsi que J'a constaté l'amiral LYNES au Darfour.
Quoique se nourrissant de proies vivantes, Tourterelles et petits mammifères, il ne dédaigne pas la viande
d'animaux en putréfaction et se joint souvent aux Vautours.
La saison de reproduction va de janvier à avril. Le nid de petites dimensions, placé un peu au-dessous
du sommet d'un grand-arbre (baobab, fromager), est composé de branchettes bien assemblées avec, au
centre, une coupe profonde faite de feuilles et detrès petites branchettes, dans laquelle un seul œuf est
pondu (Dr SERLE).

Gen. POLEMAËTUS HEINE, 1890


Poiemaëtus bedllcosue (DAUD.) - Aigle martial

Falco bellicosus DAUDlN, 1800, Traité d'Ornith., II, p. 38 (Namaqualand, Sud-


Afrique).
Fig. : A. SMITH, Ill. S. Afr., pl. 42.

L. 920; A. 560-610; Q. 270290; T. 120; B. 41-47. Bec noir, cire grise. Pattes blanc
verdâtre. Iris jaune.
d. 9. - Tout le dessus, les ailes et la queue, d'un brun sépia foncé. Les plumes
du dos ont leurs bords plus pâle, surtout au niveau des couvertures de l'aile. Scapulaires,
secondaires et rectrices, barrées de cendré, plus ou moins indistinctement. Les rémiges
sont noirâtres, avec de ldrges barres assez peu marquées de brun noir de fumée. La
gorge, le cou et le haut de la poitrine, sépia foncé. Reste du dessous blanc, avec, sur
chaque plume, une tache subterminale sépia. Les sous-caudales ont la même teinte.
Cuisses et pattes blanches étroitement barrées de sépia. Auxiliaires sépia terminé de
blanc. Dessous de l'aile noirâtre terminé de blanc.
9. plus grande que le d.
Chez le jeune de première année, le dessus d'un brun clair. La couronne barrée de
190 G. BOUET

brun et de blanc. Le dessous entièrement blanc, sans taches ni barres, y compris les .
cuisses et les jambes. Une tache brune de chaque côté du haut de la poitrine. Queue
noire avec trois barrès gris cendré terminées de blanc.
Œufs. - Un seul œuf. Blanc tacheté de rouge brun.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le sud du Sahara et l'Éthiopie jusqu'au Cap. Ne
se rencontre pas dans la zone forestière équatoriale.
Dans les colonies ouest-africaines il a été signalé, en Nigeria du Nord : dans les
provinces de Kano, Sokoto (HUTSON); - Gambie anglaise : rencontré dans l'île Mac
Carthy par HOPKINSON qui a pu en faire parvenir un jeune au Zoo de Londres.
Sierra Leone : signalé, il y a longtemps, par A. SMITH, mais n'a jamais été retrouvé
depuis. - Gold Coast nord de Tamale (HOLMAN); - Cameroun : monts Manea-
gouba (SERLE).
Signalé douteux par BLANCOU dans l'Oubangui.
Écologie-Éthologie. - L'Aigle martial est un des plus grands rapaces de l'Ouest africain; le Blanchard
quc nous étudierons plus loin est le seul aigle dont les dimensions sont supérieures. On rencontré cet aigle
Jans la zone des savanes et il a été particulièrement observé au nord du 110 latitude nord dans les provinces
de Kano, Sokoto, Bauchi, en Nigeria du Nord. Son attitude est caractéristique: perché sur un grand arbre
très droit, immobile, le Rapace tourne la tête seule de droite et de gauche, parfois par-dessus l'épaule, et
examine ainsi avec soin la forêt environnante. Il ne fréquente pas la grande forêt hygrophile. La puissance
de ses serres est considérable et lui permet, en se précipitant sur ses proies, de les terrasser et des emporter
sans résistance de la part de ses victimes: petites Antilopes, Aulacodes, Lièvres, jeunes Cabris et Moutons.
Au Darfour, LyNES l'a observé en pays de montagne et a trouvé le nid de cet Aigle sur un baobab en janvier;
un seul petit couvert de duvet blanc s'y trouvait. Dans l'Ouest africain on n'a pas jusqu'ici signalé la décou-
verte d'un nid d'Aigle martial.

Cén, HIE~TUS GRAY. 1845

CLEF DES ESPÈCES


1. Queue de moins dc 225 mm chez le cr ,230 mm chez la 'il. Plumes
antérieures des scapulaires entièrement blanches, formant unc tache
blanche distincte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . :!.
- Queue dépassant 225 mm chez le rI, 230 mm chez la 'il. Plumes
antérieures des scapulaires partiellement blanches et ne formant pas
une tache blanche distincte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
2. Crête très apparente avec les plus longues plumes de 40 mm au plus.
Adultes brun noirâtre en dessus, blanc en dessous fortement tacheté
et rayé de noirâtre. Jeunes plus brun en dessus et couleur de tan en
dessous, plus ou moins rayé de noirâtre il la poitrine. Queue 175-
220 mm.................................................... Ayresi.
- Tête sans crête distincte. Adultes et jeunes brun plus clair en des-
sus ; dessous blanchâtre parfois roux ou brun avec des stries raehi-
diennes brun tacheté de blanc. Queue 200 il 230 mm " pennatu« (1).
3. Aile de 398 il 449 mm. Tarse moins emplumé n'atteignant pas la base
des phalanges des doigts. Adultes avec le dessous blanc et les cuisses
noirâtres. Jeunes avec la couronne et le dos brun sombre, poitrine
couleur tan avec quelques rares stries étroites noirâtres ..........• spilogaster,
- Aile de 336 il 385 mm. Tarse emplumé jusqu'à la première phalange
du doigt médian. Adulte avec la poitrine et l'abdomen blancs. Une
petite tache noire sur les flancs. Cuisses tachetées de noir. Jeunes
avec plus de roux. Couronne d'un roux clair. Poitrine blanchâtre ou
roux clair fortement tacheté de noirâtre " . . . .. . . . . . . . .. africon.us,

(1) L'Aigle botté Hieraaëtus pennatus Gm. migrateur paléartique a été capturé sur le Chari près de
Fort Archambault en janvier 1934 par BLANCOU. Signalé du Darfour par LYNEs.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 191

Hieraaëtus fasclatus apilogaster (Bp.) - Aigle autour fascie


. .
Spizaêtus spilogaster BONAPARTE, 1850, Rev. Mag. Zool. Paris, p. 487, (Abyssinie).
Fig. : Ibis, 1862, pl. 4.
L. 550-650; A. r:J. 422, 9. 43~; Q. 250-258; T. 93-95; B. 30-32. Bec couleur de corne
bleuâtre, avec l'extrémité noire. Cire et commissure jaune pâle. Pattes jaune pâle.
d. 9. - Tout le dessus du corps, depuis la couronne jusqu'aux sous-caudales,
brun noir de fumée, avec la base des plumes blanc pur. La partie en avant de l'œil
est blanche avec des soies noires nombreuses. Primaires, brun sépia noirâtre à la pointe,
avec, de la troisième à la sixième, les barbes externes, gris cendré, le rachis blanc.
Queue, gris cendré largement terminée de noirâtre et étroitement barrée de brun. La
base des rectrices brune, le rachis blanc. Joues noirâtres barrées de blanc. Gorge
blanche avec quelques bandes étroites sépia. Reste du dessous blanc pur, avec des
taches sépia, en forme de flèches, sur chaque plume. Sous-caudales blanches barrées
de sépia. Dessous de l'aile blanc et noir avec la bordure de l'aile blanc pur.
Le jeune a le dessus brun sombre avec quelques taches de blanc, le dessous est brun
chamois, avec des stries rachidiennes plus sombres. La poitrine marron disparaît peu
à peu, pour faire place aux plumes blanches avec stries rachidiennes noires, de l'adulte.
Œufs. - Deux œufs. Blanc sale taché de roux marron. 60·67 X 48-54.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le nord de l'Abyssinie, le Somaliland, vers le sud, le
Kenya, le Tanganyika et le Nyassaland, jusqu'au Cap. A l'ouest, depuis le Sénégal,
la Gambie, le Soudan, le Darfour, jusqu'à l'Angola. Ne se rencontre pas dans la forêt
équatoriale.
Cet Aigle est beaucoup plus commun dans l'est de l'Afrique que dans l'ouest. Il
serait commun au Darfour (LYNES). Il a été récolté par RIGGENBACH au Sénégal; -
trois spécimens provenant de Gambie figurent dans la collection du Bristish Museum
(HOPKINSON et W. LOWE); - Gold Coast: GIFFARD a rapporté un exemplaire de Gamhaga
et HARTERT l'a capturé en Nigeria (Loko); - au Togo: BAUMANN l'a signalé et capturé
de Kame, II et de Misahôhe, IV.

Écologie-Éthologie. - Cel Aigle fascié est un oiseau assez rare dans l'Ouest africain et il est beaucoup
plus commun dans l'est de l'Afrique et jusqu'au Cap. Il semble commun au Darfour. Nous avons assez peu
de données sur sa biologie tout au moins dans l'Ouest africain. Au Katanga (Congo belge) VINCENT a observé
la nidification de cet oiseau qui choisit pour établir son nid des arbres très élevés, à l'enfourchure desquels
il place son aire qui atteint souvent un diamètre de 1,25 m. D'assez grosses branches sèches en forment le
substratum et le centre en est recouvert de feuilles vertes fraîches, au milieu desquelles un ou deux œufs
sont pondus. La nourriture de cet Aigle consiste en petits mammifères, écureuils, principalement et
petits oiseaux ainsi que l'a montré l'examen de l'estomac des spécimens tués par VINCENT.

Hieraaëtus Ayresi (GURNEY). - Aigle autour d'Ayres

Spizaëtus Ayresii GURNEY, 1862, Ibis, p. 149, pl. IV (Natal).


Syn. : Lophotriorchis Lucani (SHARPE).
. Fig. :. Ibis, 1862, pl. 4.
A. 339-420; Q. 175-223; T. 73-78; B. 24-26.
0. 9. - Très voisin de l'espèce précédente, l'Aigle autour d'Ayres, en diffère
par les caractéristiques suivantes : la taille est inférieure à celle de l'espèce précédente
et la queue est plus courte. Le rachis des plumes de l'aile et de la queue est noirâtre,
192 G. BOVET
tandis que chez Hieraaëtus spilogaster, il est blanc. Les barbes externes de la troisième
à la sixième rémige primaire sont, non pas gris cendré comme chez Hieraaëtus spilo-
gaster, mais noires. La crête de la nuque chez Hieraaëtus Ayresi a les plumes beaucoup
plus longues (jusqu'à 53 mm), même chez le jeune.
9 plus grande que le cf.
Œufs. - Un seul œuf probablement. Blanc sale légèrement tacheté de brun pâle
56,5 X 42,5.
Distr. géogr. - Ouest africain, depuis la Guinée portugaise, le Togo, le Cameroun
jusqu'au Congo portugais. L'Est africain, depuis l'Éthiopie, l'Ouganda, le Kenya, la
Tanganyika, jusqu'au Cap.
Découvert au Natal, il est relativement fréquent dans tout l'Est africain. Dans les
territoires de l'Ouest, il est rare.
Au Cameroun : BATES l'a tué une fois à Efulan.
Sous le nom de Hieraaëtus Lucani, SHARPE l'a trouvé dans les collections de LUCAN
et PETIT (Landana).
Gabon et Moyen Congo: SCHOUTEDEN le signale du Congo (Kwamouth).
Écologie-Éthologie. - L'Aigle de Ayres a été souvent confondu par les naturalistes avec l'espèce précé-
dente H. fasciatus, mais il est de taille moindre. En dehors des caractères décrits ci-dessus, la moindre
longueur de la crête chez H. fasciatus est un bon caractère différentiel. Cet Aigle est peu répandu dans
l'Ouest africain et si l'on a des spécimens du Togo jusqu'au Congo portugais (PETIT, Landana) ils sont peu
nombreux.
Récemment près de la frontière de la Côte-d'Ivoire et de la Gold Coast, un jeune vivant a été capturé et
envoyé en Angleterre. C'est le second exemplaire connu de la Haute Guinée. L'Aigle d'Ayres n'est pas
spécifiquement un oiseau de la forêt équatoriale, quoique BATES l'ait rencontré à Efulan. Il semble que la
base de sa nourriture consiste en petits Mammifères. Le spécimen de BATEs contenait des restes d'un
écureuil dans l'estomac.
On n'a pas de données sur la nidification de cet Aigle dans l'Ouest africain. mais on sait qu'il ruche dans
le Sud Afrique (Mashonaland) .

Bieraaëtus cassinaetus africanus (CASS.) - Aigle faucon de Cassin

Limnaëtus africanus CASSIN, 1865, Proc. Ac. Nat. Sc. Phil., p. 4 (riv. Ogooué).
Syn. : Spizaëtus Batesi SCLATER.
A. 324-335; Q. 235; T. 80; B. 26-27. Bec noir, sauf la base jaune. Cire jaune. Pattes
jaunes, ongles noirs. Iris jaunâtre.
cf. 9. - La teinte générale du dessus est brun noir de fwnée, avec les plumes
terminées de noir et avec la base blanche. Primaires brun chocolat, noirâtre à l'extré-
mité et sur les barbes externes, avec deux barres étroites indistinctes, noires. La partie
basale des barbes internes presque blanche. Rectrices brunes avec trois barres noires
et une large bande terminale noire. Dessous blanc, depuis le menton jusqu'aux sous-
caudales, avec, de chaque côté de la poitrine, une tache noirâtre. Dessous de l'aile
blanc et noir. Axillaires noires avec la bordure interne de l'aile presque blanche. Jambes
blanches, marquées de larges taches noires, au niveau des cuisses.
Le jeune est brun en dessous, rougeâtre sur la couronne et la nuque, dont les plwnes
sont courtes. Sur le manteau et les scapulaires, la teinte brune est variée de noir. Le
dessous est blanc parsemé de roux chamois sur la poitrine, avec quelques taches noires.
Œufs. - Nidification inconnue.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Togo jusqu'au Cameroun et le Gabon. Vers l'est
jusqu'à l'Ouellé. Oiseau de zone forestière équatoriale.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 193

L'Aigle de Cassin, découvert au Gabon sur l'Ogooué, par DU CHAILLU, a été ren-
contré depuis au Cameroun, dans le district de Lolodorf et signalé au Gabon : roule
Fougamou-Mouïla, près rivière Ovozué, VII; Makokou, VII (MALB. et MACLATCHY); -
au Congo Belge: Lukolela (BELLEFROID et LECOQ). Niapou XII (CHAPIN).

Écologie-Éthologie. - L'Aigle faucon de Cassin dont le type provenait de l'Ogooué a été longtemps
considéré comme ne se trouvant que dans la zone orientale de la grande forêt. STRESEMANN a depuis
montré que ce Rapace se rencontrait dans les régions boisées du Togo, ce qui étend l'aire de distribution
de cet oiseau beaucoup plus vers l'Ouest, dans la Guinée supérieure.
Il a été rarement observé et BUES est un des rares naturalistes qui ait pu préciser qu'il se nourrissait
surtout d'Écureuils arboricoles et d'oiseaux vivant au sommet des grands arbres de la forêt.
C~I:'i dit ne pas l'avoir vu lui- même vivant, et les deux exemplaires rapportés par le naturaliste américain
avaient été tués par un chasseur pygmée. Comme nous l'avons noté plus haut la nidification de cet Aigle
est inconnue.

Gen. STEPHANOAËTUS SCLATER, 1922


Stephancaëtue eoronatus (LINNÉ). - Blanchard

Falco coronatus LINNÉ, 1766, Syst. Nai.; 12e éd., p. 124 (côte de Guinée).
Syn, : Spizaetus coronatus.
Fig. : A. SMITH, Illust. S. Afr., pl. 40-41.
L. 905; A. Œ465-490; 9505-525; Q. Œ300-310; 9 325-355; T. 98-103; B. Bec noir,
commissures, cire et pattes jaunes. Iris jaune.
Œ. 9. - Couronne sépia. Une crête très apparente, avec de larges extrémités

Fig. 45. Stephanoaëuss coronatus LINNÉ (d'après B.... NNERMAN)

noirâtre bordé de brun clair. Joues, nuque et côtés du cou, brun ombré, le reste du
dessus bleu noir. Primaires brun cendré, blanches à la base, largement terminées de
noir. Une tache noire se voit à la jonction du brun et du blanc, une autre sur la barbe
externe, près de la base. Couvertures de l'aile roux cannelle strié de noir. Sus-caudales
noirâtres barrées et terminées de blanc. Queue noire avec deux larges bandes brun
J. A. 430081. 7
194 G. BOUET

cendré. Gorge brune striée de noir. Reste du dessous barré de noir et de roux. Cuisses
et jambes tachetées intérieurement et barrées extérieurement de blanc et de noir. Sous-
alaires châtain tacheté de noir. La bordure intérieure de l'aile blanche avec une tache
médiane noire.
La <;> a une taille supérieure à celle du d.
Les jeunes ont tout le dessous et la tête blancs. Les cuisses et les pattes sont tachetées
de noir. Le dessus est brun pâle avec le milieu des plumes plus sombres, bordé de blanc.
Il y a trois barres gris cendré à la-queue et le fond est noir.
Œufs. - Deux œufs en général, blancs sans aucune tache. 65,9 X 53,2.
Distr. géogr. - Afrique, depuis la Casamance, à l'est l'Ouganda, jusqu'à l'Angola
et le Cap.
Le Blanchard est surtout un oiseau de la grande forêt.
Il a été signalé de la Casamance par VERREAUX, puis de la Guinée portugaise, Bissao
(BAUD.).
En Guinée française : à Mamou, IX, il a été tué par KLAPOTCZ; - Sierra Leone :
Mayahgba Island, III (W. Lows), - Liberia : Robertsport (BÜTT.); Baraké, Monrovia,
un jeune capturé (BOUET); - Côte-d'Ivoire: Comoé (BOUET.MILLET-HoRSIN);
signalé (BANNERMAN); - Gold Coast: Ejura (W. Lowz), Accra (EriWARDS); Cape Coast
(HIGvINS) ; - Togo : identifié une fois sur le Mono, très rare (MILLET-HoRSIN); Lomé,
XII (BAUM.) ; - Cameroun: signalé par BATES et REICHENOW comme commun en forêt,
mais rarement aperçu.
Gabon et Moyen Congo: côte de Loango (FALKENST); Ogooué (DU CHAILW),Mimongo,
Mouila, nids, X, XI (MACLATCHY). MALBRANT et MACLATCHY l'ont obtenu en outre de
Fougamou, observé à Kango et Booué; collecté au Moyen Congo, à Madingou et en
territoire belge à Lukoléla (CHAPIN).

Écologie-Éthologie. :..-- Le Blanchard sans être exclusivement un Rapace de la grande forêt hygrophile
s'y rencontre cependant plus fréquemment que dans les régions moins boisées. Il suit les galeries forestières
ct les zones dc savanes où persistent des taches de forêt. On l'a signalé de toutes les colonies côtières depuis
le Cameroun jusqu'à l'embouchure du Congo. En définitive le biotope qu'il préfère est celui de la forêt, car
il y trouve ses victimes préférées : les Singes, les Mammifères arboricoles, Damans et Écureuils. 11 est par.
suite rarement rencontré, sauf par les chasseurs. Nous ne l'avons observé qu'une seule fois, sans du reste
pouvoir le tirer, dans la forêt libérienne près d'Une plantation de caoutchouc américaine au nord de Cape
Palmas. L'oiseau, placé sur une haute branche d'un très grand arbre, observait une petite éclaircie de forêt
jadis défrichée par les indigènes: Cercopithèques, Colobes, Mangabeys n'étaient pas rares dans ce district
et formaient certainement la base de son alimentation.
11 ne semble pas que le nid de ce Rapace ait été trouvé dans l'Ouest africain, ailleurs qu'en Nigeria où,
sur un fromager (Eriodendron anfractuosumï en décembre 1948, un observateur anglais a découvert un nid
dont le diamètre atteignait près de deux mètres. 11 était composé de fortes branches mortes avec, au centre,
une cavité formée de branchettes fraîches munies de leurs feuilles; un seul poussin s'y trouvait.
Il semble résulter des observations faites par divers naturalistes que l'Aigle couronné choisit pour établir
son nid un arbre très haut, un peu isolé par rapport à ses voisins, sans épiphytes ou lianes et par suite à peu
près inaccessible aux prédateurs possibles, et où les premières branches horizontales sont à une hauteur du
sol d'au moins une vingtaine de mètres.

Gen. LOPHAËTUS KAUP, 1847


Lophaëtus occipitalis (DAUD.). - Aigle huppé d'Afrique
Falco occipitalis DAuDIN, 1800, Traité élémentaire et complet d'Ornith., II, p. 40
(colonie du Cap).
Fig. : LEVAILLANT, Ois; d'Afr., I, pl. 2.
L. <;> 920; A. d 353-358, <;> 378; Q. d 191.195; <;> 200; T.92-93·; B. d 27.28,5; c 30.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 195

Bec couleur de corne bleuâtre à l'extrémité noire. Cire et pattes jaune pâle. Ongles
noirs. Iris doré.
ô. Q. - Plumage brun chocolat foncé. Longue huppe occipitale de même teinte,
aux plumes lancéolées, atteignant 140·155 mm. Petites couvertures de l'aile largement
bordées dé blanc, au niveau de la courbure de l'aile, et celles sur la bordure extérieure
de l'aile entièrement blanches. Rémiges blanches sur la moitié basale, roux brun barré
de noir sur la moitié terminale, plus noire à l'extrémité. Secondaires brunes, blanches
en dedans, terminées et barrées de noir, sauf les deux dernières, qui sont d'un brun
uniforme. Queue en dessus brun noir, blanche à la base, coupée transversalement par
trois barres blanches plus ou moins sales. Une bande terminale noire. En dessous les
barres de la queue sont blanc pur. Gorge brun foncé, avec de chaque côté de la mandi-
bule inférieure, une ligne blanche. Dessous tirant sur le noir. Cuisses noires avec de
rares vestiges de raies blanches. La partie emplumée du tarse blanchâtre. Axillaires
noires. Dessous de l'aile blanc marqué de noir. La ligne intérieure qui borde l'aile
blanc pur.
Q plus grande que le ô.
Le jeune est plus brun et a les plumes des pattes brunes ou marquées de brun. La
queue présente un plus grand nombre de barres qui sont plus blanches.

Fig. 46. Lophaëtus occipitalis DAuD (d'après MALBRANT)

Œufs. - Un œuf. Blanc avec le gros bout tacheté de brun chocolat, le reste barré de
roux pâle.
Distr. géogr. - Afrique, du sud du Sahara, à l'Éthiopie et vers le sud jusqu'au Cap.
L'Aigle huppé d'Afrique a été signalé du Sénégal (VERR.); - Soudan: Kati, V
(MILLET-HoRSIN); - Nigeria du Nord: Zaria (SHUEL) province de Kano, II (HUTSON);
- en Gambie anglaise: il est commun d'après HOPKINSON; - en Casamance: signalé
(VERR.); Bignona, V (I.F.A.N.); - Guinée française: Dabola, XII (KLAPOTCZ); mont
Nimba, IX (I.F.A.N.); - Sierra Leone : Nérékoro, IV; Saiama, Ill; Shimbek, VII
(BATES); - Côte-d'Ivoire: Béoumi (W. LOWE); juv. blessé lagune de Bassarn (BOUET-
MILLET-HoRSIN); - Gold Coast : signalé (PEL.); très commun (W. LOWE); - Togo :
Kratschi, II, IV, V; XII (ZECH.); - Dahomey: Agouagon, montagne des Dassas
(Bou ET) ; - Nigeria du Sud : Iju (LOWE); - Cameroun : Yaoundé (ZENKER); entre
Dchang et Baminda (BATES); signalé montagne du Cameroun, Wuri (RCHW.).
Gabon et Moyen Congo : Doumé, X (MARCHE); Zambi, 1 (SACH.), MouiJa, Diviéné,
7.
196 G. BOUET
Mbigou, en forêt (MACLATCHY); Rio Loucoula (Luc. et PETIT); Ogooué (DU CHAILLU);
rivière Lukula; Landana (LUCAN et PETIT); - Oubangui-Chari : Bozoum V, 1; route
Bozoum-Bangui, XI (BLANCOU); Fort-Archambault, II (Dr DECORSE); bords du Chari
(Dr THIBOUT); Bangui, VII (ALUNE); Mbomou, II (BLANCOU); - Tchad : Fort-
Lamy, lac Tchad, niche dans l'ambach du lac Tchad (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - L'Aigle huppé d'Afrique est l'un des plus petits Aigles qu'on puisse rencontrer
dans la région éthiopienne. Sa teinte générale presque entièrement noire et sa crête bien développée le font
facilement reconnaître. On l'a observé dans toutes les colonies de l'Ouest africain envisagées ici.
C'est un Rapace qui semble localisé aux régions de savanes et qui ne fréquente ni les parties monta-
gueuses ou subdésertiques de l'Afrique.
Il aime Ilse placer au sommet des arbres morts les plus élevés, d'où il peut surveiller le sol. Il se laisse, dit
BATEs, facilement approcher de l'homme sans fusil; de temps Il autre il prend son vol, et après avoir fait
quelques évolutions dans le ciel, descend se poser sur quelque grand arbre aux abords d'un village.
Il est ordinairement solitaire. D'après HOPKINSON, il se tiendrait volontiers aux abords des grands fleuves
où il peut facilement se nourrir de Grenouilles et d'autres animaux vivant au voisinage, qu'il capture dans
ses serres. Il semble dédaigner les oiseaux car on ne trouve jamais os ou plumes de ceux-ci dans le contenu
de l'estomac. En vol plané il émet souvent un cri bruyant et perçant.
Le nid est composé de branchettes liées entre elles par des tiges de plantes, au centre se trouve un lit de
feuilles fralches sur lequel sont disposés les deux œufs, pondus en mars, avril et mai dans l'Ouest africain.

Gen. DRYOTRIORCIDS SHELLEY, 1874


Dryotriorchis spectabilis spectabilis (SCHLEG.). - Aigle serpentaire
Astur spectabilis SCHLEGEL, 1863, Ned. Tijdschr. Dierk., l, p. 131, pl. VI (Saint-
George Elmina, Côte de l'Or).
L. 590-600; A. 295·315; Q. 245.268; T. 66-70; B. 26-30. Bec bleu noir, cire jaune.
Pattes et pieds jaunâtres, ongles noirs. Iris gris d'argent.
cf. Q. - Couronne, manteau brun noirâtre. La base des plumes de la nuque et de
l'occiput, blanche, très apparente. Les côtés du cou et un large collier, de teinte ferrugi-
neuse. Le reste du dessus, brun chocolat foncé. Couvertures de l'aile noirâtres, les petites
couvertures terminées de blanc. Primaires, brun clair sur la barbe interne, barrées de
noir, la barbe externe et l'extrémité noires. Queue brun clair avec six larges bandes
noirâtres. Joue brun clair. Gorge, ferrugineux. Une bande noire formant « moustache »,
et une tache striée de noir, au milieu de la gorge. Dessous blanc. La poitrine lavée de
teinte ferrugineuse. Le tout, à l'exception du milieu du ventre; avec des taches larges,
rondes, noirâtres, Cuisses barrées de sépia et de blanc. Sous-caudales blanches. Axil-
laires blanches et noires. Dessous de l'aile blanc, avec des taches sépia.
Œufs. - Inconnus.
Distr. géogr. - Afrique. Du Libéria à la Côte de l'Or, à la Nigeria duSud etau nord
du Cameroun.
L'Autour des Serpents est surtout un rapace des régions forestières de l'Ouest
africain. Le musée de Berlin, possède un spécimen de Ossidinge en Nigeria du Nord; -
Libéria: signalé (CHUBB); rivière Dou, Scheffelinville (BÜTT.); mont Coffee(CURRIE);-
Gold Coast : Aguapim (Rsïss), Prahsu (BoYD ALEXANDER); - Cameroun : Barombi,
Victoria (PREUSS).
Gabon : Ogooué (DU CHAILLU).
Êcologie-Êthologie. - L'Aigle serpentaire est un Rapace de la zone occidentale de la grande forêt
hygrophile, mais il a été également trouvé dans la Nigeria du Sud en forêt orientale.
Au Liberia, BÜTTIKOFER et ses collaborateurs l'ont assez fréquemment observé. Enfin sur le versant nord
du mont Cameroun il se rencontre avec la sous-espèce étudiée ci-après.
On sait assez peu de choses sur sa biologie; il se nourrit surtout de Serpents, Lézards, Caméléons, ainsi
que l'a montré l'examen du contenu stomacal. On ne sait rien de sa niJification.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 197

Dryetrforchls spectabilis Batesi SHARPE. - Aigle serpentaire de Bates

Dryotriorchis Batesi SHARPE, 1904, Ibis, p. 600 (Efulan Cameroun).


A. 295·315; Q. 245·268; T. 66·70; B. 26-30 (sans la cire) BANNERMAN.
Bec noir. Cire jaune. Pattes et pieds jaune pâle. Ongles noirs. Iris gris d'argent avec
l'anneau interne brun.
O. 9. - Tout le dessus, y compris les ailes et la queue, comme dans l'espèce
précédente, quoique les teintes soient légèrement plus brunes. Le dessous est blanc
depuis le menton jusqu'aux sous-caudales, avec seulement les flancs barrés. Une strie
noire s'étend depuis le menton jusqu'au milieu de la gorge. Les cuisses sont blanches,
non barrées transversalement, comme dans l'espèce précédente.
Le jeune a la couronne et le menton blanc, avec la moitié terminale des plumes de
teinte ferrugineuse, avec l'extrémité noirâtre. Le dessous est étroitement parsemé de
taches rondes, ferrugineuses et noirâtres, qui disparaissent graduellement.
Œufs. - Nidification inconnue.
Distr. géogr. -Le sud du Cameroun, le Gabon et, dans l'est, la forêt équatoriale.
jusqu'à la rivière Arouhimi,
L'Autour de BATES, sous-espèce du précédent, a son habitat restreint à la grande
forêt orientale. On a des spécimens du Cameroun: il a été décrit d'après un spécimen
obtenu à Efulen par BATES. Puis des exemplaires ont été récoltés à Yaoundé; enfin au
Gabon; à Mouila, II (MALBRANT et MACLATCHY), au Mayombe.
Le musée de Berlin a des peaux en provenance de la Guinée espagnole; - au Congo
belge: il est signalé de Avakubi, Niapu, Medjé (CHAPIN).
Écologie-Éthologie. - Le Petit Serpentaire de BATES est la réplique de l'espèce type dans la zone orien-
tale de la forêt, c'est-à-dire d'une partie du Cameroun, du Gabon et du Congo belge. Il diffère peu de
l'espèce type ainsi qu'on a pu en juger d'après les descriptions données ci-dessus des deux sous-espèces.
C'est A BUES qu'on doit le peu de renseignements connus de sa biologie. Sa nourriture est la même que
celle de l'espèce nominale. Les Serpents en fournissent la presque totalité. D'après CHAPIN, qui a pu obte-
nir au Congo belge douze spécimens du Petit Serpentaire de BATES, la nidification, au nord de l'Équateur,
aurait lieu de juin à octobre, novembre : période pendant laquelle on entend seulement leurs cris. Les
exemplaires de CHAPIN examinés ont montré dans leurs estomacs, des débris de Serpents souvent de forte
taille et un seul avait avalé un Crapaud (Bufo) et un Lézard (Agama). Aucune précision n'est donnée par
CHAPlI'i sur le nid et les œufs du Serpentaire de BATES.

Gen. CIRCAÏTUS VIGORS, 1824

CLEF DES ESptCES


1. Aile ne dépassant pas 420 mm. Plumage gris ou gris brun. Queue
noire brunâtre avec up.e large bande blanchâtre au milieu. L'extré·
mité des rectrices de teinte plus claire, parfois à la base des rectrices
une bande blanche plus ou moins cachée..... . . .. . cinerascens.
- Aile de plus de 450 mm. Queue avec de plus nombreuses bandes.... 2.
2. Plumage entièrement brun sombre, brillant par places. Dessous des
rémiges blanchâtre. Sous-caudales barrées de blanc. Sur les rectrices
brun noirâtre, trois ou quatre barres étroites claires. Ailes 500-
570 mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . cinereus.
- Dessous blanc. Queue pas brun noirâtre mais gris brun avec deux ou
trois barres sombres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
3. Poitrine gris brun bordé de blanc. Aile 470·510 mm. . .. ... . ... .. gallicus Baudouini.
- Poitrine brun clair ou blanc avec des taches brunes. Aile 500·
530 mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . g. gallicus.
198 G. BOVET

Circaëtus cinerascens MÜLLER. - Circaëte cendré


Circaëtus cinerascens MÜLLER, 1851, Naumannia, part. 4, p. 27 (Sennar).
Syn. : Circaatus melanotis 1IARTL. (Bissao).
Fig. : Ibis, 1860, pl. XV.

A. 367-408; Q. 220-231; T. 80-84; B. 31-33. Bec chrome à la base et noir à la pointe.


Tour des yeux, paupières et cire jaunes. Pattes et pieds jaunes, ongles noirs. Iris jaune
chrome.
cJ. 9. - Plumage du dessus nuancé de gris cendré au centre des plumes, et de
brun pâle sur les bords. Lores et joues blanchâtres avec de nombreux cils noirs, spéciale-
ment au-dessus de l'œil, formant une sorte de raie. Plumes du croupion et sus-caudales,
avec un liseré blanc étroit à l'extrémité. Rémiges brunes avec une large bordure blanche
en dedans et traversées de bandes étroites noires. Couvertures du bord de l'aile blanches.
Queue blanche, traversée de deux larges bandes noirâtres, l'une terminale, l'autre au
milieu, et une troisième, plus étroite, également noirâtre, cachée par les couvertures.
Menton blanc. Le reste du dessous brun cannelle, lavé de gris à la poitrine et barré de
blanc à l'abdomen. Cuisses brunes barrées de blanc. Sous-caudales blanches, barrées de
bandes brunes. Sous-alaires blanches.
Le jeune a le dessous blanc, l'abdomen et les cuisses lavées de brun pâle, sans bandes
transversales blanches. La couronne est blanche avec le milieu des plumes plus sombre.
Dessus brun, chaque plume plus claire sur les bords. Queue, blanc sale levée de brun,
avec une barre basale noirâtre et une large bande terminale.
Œufs. - En général un seul jeune par nid. Œuf lui-même inconnu.
Distr. géogr. - Depuis le Sénégal jusqu'au Soudan égyptien et au Nil Blanc. Au sud
jusqu'à l'Angola et le Zambèze. Ne se trouve pas dans la forêt équatoriale.
Ce rare Busard n'a été que peu récolté dans l'Ouest africain.
En Nigeria du Nord: à Zaria, rivière Kaduna (HUTSON).
En Guinée portugaise: Bissao (BEAuD.); - Gold Coast: Yegi; - Togo: THIERRY
a capturé ce Busard dans le nord, à Mangou et à Kratchi; - Nigeria du Sud: crique
d'Anambara, sur le Niger.
Moyen Congo: Brazzaville (BRAZZA); Kisantu, au Congobelge, d'après MALBRANT;-
Oubangui-Chari : Bozoum, VIII (BLANcou).
/
Écologie-Éthologie. - Ce Circaëte est le plus petit de ces Rapaces qu'on rencontre en Afrique.Il fréquente
surtout les régions soudanaises mais s'aventure plus au sud en Guinée portugaise et au nord du Togo, de la
Gold Coast, sans jamais pénétrer en forêt. C'est un oiseau rare dans les collections et les seules données
connues sur sa biologie sont dues à VON HEUGLlN. Il vole très haut en larges cercles. Sa nourriture comme
celle de tous ses congénères consiste surtout en Reptiles, mais il ne dédaigne pas les Souris, Rats, etc.
D'après CRAPIN, son cri ressemble il celui de Haliaaëtus oocifer. Toujours d'après le même naturaliste, la
nidification aurait lieu vers juillet dans le nord du Congo belge. On n'a pas de données sur sa nidification
possible dans l'Ouest africain.

Circaëtus cinereus VIEILLOT. - Circaëte brun


Circaetus cinereus VIEILLOT, 1818, Nouv. Dict. Hist. nat., XXII, p. 445 (Sénégal).
Fig. : VIEILLOT et OUD., Gal. Ois., pl. V.
L. 750; A. 490-560; Q. 245-295; T. 92-102; B.°42-45. Bec noir, cire grisâtre. Pattes
et pieds, blanc verdâtre, ongles noirs. Iris jaune brillant.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 199

O. Q. - Teinte générale couleur terre de sienne foncée, avec le centre des plumes,
plus noirâtre. Lores et menton avec des soies raides. Une raie noire étroite, en dessus et
en dessous de l'œil. Plumes du dos et couvertures alaires, d'un brun plus foncé au
centre, avec les tiges noires. Rémiges primaires, brun noirâtre, bordées de blanc, avec
les barbes internes marbrées de brun clair. Secondaires brunes, sans bandes transver-
sales et terminées de blanchâtre. Sus et sous-caudales terminées de blanc, avec parfois
des taches ou des bandes également blanches. Rectrices noirâtres, traversées de trois ou
quatre bandes étroites grises bordées de brun, avec le bout blanc. Dessous terre de
sienne. Dessous de l'aile et axillaires, beaucoup plus sombre.
Chez le jeune, la base des plumes de la tête et de la nuque, qui sont apparentes et
blanches, et les plumes du dessus ont les bords pâles. Sur le ventre et la poitrine, on
discerne le blanc des plumes. Plus jeune, l'oiseau est plus brun que les adultes. Souvent
la tête blanche est striée de brun.
Œufs. - Un seul. Blanc, avec des taches, des stries, brun ombré, nombreuses à la
petite extrémité. 61,3 X 51,5.
Distr. géogr. - Région des savanes, depuis le Sénégal jusqu'au Soudan égyptien
et jusqu'au Cap.
Signalé et décrit par VIEILLOT du Sénégal. Ce Rapace a été de nouveau 'capturé à
Hann, près Dakar, II; Thiès, V; Fatick, J (I.F.A.N.).
RIGGENBACH l'a tué en Nigeria du Nord; à Keinde; Zaria (GIBBON).
Au Sierra Leone : il a été rencontré sur la rivière Rokelle, puis en Gold Coast : à
Garnbaga (GRIFF.) et au Togo: à Misahohé (BAU M.) et Yendi.
Existe très probablement au Congo français (MALBRANT). Du Congo belge : CHAPIN
a rapporté un jeune de Faradjé; - Tchad: sud-est du Tchad (M.\LBRANT).

Écologie-Éthologie. - Le Circaëte brun est un rapace africain, jadis décrit par VIEILLOT du Sénégal où
il est relativement commun. II fréquente les zones de savanes et de mimosées, et on l'a rencontré au nord
des colonies côtières de l'Ouest africain. II est facilement confondu avec les autres Circaëtes qui ont tous de
nombreux points de ressemblance. II semble, d'après LYNES, qu'il nicherait en hiver au nord du Darfour
et du Kordofan, mais jusqu'ici, dans l'Ouest africain son nid n'a pas été trouvé.
Sa nourriture consiste surtout en reptiles, serpents, lézards, etc., qu'on trouve toujours à l'examen du
contenu de l'estomac.

Circaëtus gallicus gallièus (GM.) - Circaëte Jean le Blanc

Falco gallicus GMELIN, 1788, Syst. Nat., J, pl. 1, p. 259.

L. 650-720; A. 510-560; Q. 288-305; T. 90-95; B. 50-57. Bec noirâtre. Cire et pattes


bleuâtres. Iris jaune d'or ou jaune orange. .
d. Q. - Face supérieure et sus-alaires brunes à bordure des plumes plus claires,
parfois tête blanchâtre avec le centre des plumes plus ou moins rayé longitudinalement
de noirâtre. Rémiges primaires noirâtres, secondaires brun foncé. Rectrices brun
grisâtre avec 3 larges bandes brun noir, et une étroite bande blanche à I'extrémité.
Gorge et devant du cou cendré brun ou blanc avec le centre des plumes rayé longitudi-
nalement de brun. Reste de la face inférieure blanche avec la poitrine tachée longitudi-
nalement de brun, le ventre, les flancs et les sous-caudales, avec des barres et des taches
transversales brunes plus ou moins denses.
Jeune. La gorge, le devant du cou et le haut de la poitrine brun roux, striés ou non
de foncé, le reste de la face inférieure bien plus taché que chez les adultes.
Œufs. - Ne niche pas dans l'Ouest africain.
200 G. BOUET

Distr. géogr. - Niche depuis l'Europe centrale jusqu'au Turkestan; au sud depuis
l'Afrique du Nord, la Perse, l'Inde, la Chine. Hiverne en Afrique occidentale, le Togo,
la Nigeria du nord, le Darfour.
Le Jean le Blanc, en migration, ne se rencontre qu'en hiver dans l'Ouest. africain.
Il est plus fréquent dans la partie est de l'Afrique à la même époque; - Mauri-
tanie : signalé Atar Hl, IV (HEIM DE BALZAC); - Sénégal : signalé (HART.); Dakar,

Fig. 47. Circaëtus gallicus gallicus GMELIN (d'après MEINERTZAGEN)

XI (MILLET-HoRSIN), Dakar, XII, 1 (I.F.A.N.); - Soudan: Taberréshat, IX (BATES) ;


Tombouctou, VII (H. MAnSEN).
Togo : Mangou (THIERRY).

Écologie-Éthologie. - Le Jean le Blanc est un Rapace de la zone paléarctique qui se rencontre en hiver
en Afrique. Certains de ces Rapaces provenant de l'Asie migrent vers la mer Rouge, l'Abyssinie ou le Nil
Blanc: ceux qu'on rencontre dans l'Ouest africain proviennent vraisemblablement du Maroc ou de l'Espa-
gne, Il semble préférer séjourner pendant l'hiver dans les régions subdésertiques où se trouvent encore
des arbres élevés (Acacia) en bordure du Sahara, ainsi que J'a constaté BATES. Ce naturaliste a rencontré le
Jean le Blanc d'abord au puits de Taberreshat (septembre) puis aux abords de Tombouctou (octobre) et
enfin plus au nord en plein désert (novembre). H. MAnSEN a tué un de ces oiseaux en juillet à Tombouctou;
c'était un jeune de l'année; deux autres adultes furent encore observés mais disparurent ensuite.
La nourriture en Afrique de ce Circaëte consiste en Reptiles de toutes espèces, Serpents et Lézards en
particulier.
Il ne niche pas en Afrique noire, mais en Afrique du Nord on trouve souvent son nid sur des chênes
lièges. En France il niche fréquemment dans les forêts d'Epicea.

Cireaëtus galllcus Beaudouini VERREAUX ET DES l\1URS

Circaëtus Beaudouini VERREAUX et DES MURS, Ibis, 1862, p. 212, pl. vn (Bissao,
Guinée portugaise).

A. d 503; Q. 262; T. 87; B. 34 mm. (depuis la cire) Pattes et pieds, cire, œil jaunes.
Bec jaune avec la pointe noire.
d. 9. - Dessus d'un brun grisâtre les plumes avec les bords d'un brun plus clair,
le rachis noir. Quelques couvertures de la queu~ sur les côtés blanches barrées de brun.
Queue avec quatre barres étroites noires séparées par une teinte brune. Dessous depuis
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 201

le menton jusqu'au milieu de la poitrine d'un brun grisâtre comme le dos. Reste du
dessous blanc avec d'étroites barres brunes espacées.
. Le jeune a le dessus d'un brun sombre, la tête blanchâtre avec des raies foncées et le
rachis noir. Tout le dessous d'un brun clair avec la base des plumes blanches.
Œufs. - Inconnus.
Distr. géogr. - Du Sénégal au Kordofan, au sud-est du Cameroun.

Écologie-Éthologie. - Ce Circaëte est rare dans les collections et la plupart des spécimens proviennent
de la Guinée portugaise et du Sénégal, où il est rare. Il a été également trouvé à Bozoum (A. E. F.) et à Dikoa
dans l'Adamaoua.
On n'a pas de précisions sur sa biologie qui ne doit pas différer de celle des autres Circaëtes rencontrés
dans l'Ouest africain. Sa nourriture doit être la même. C'est le Circaëte africain dont la taille est la plus
élevée.
Nous avons adopté l'opinion de STRESEMANN qui considère le Circaète de BEAUDomN comme une sous-
espèce de Circaëtus gallicus.

Gen. TERATHOPIUS LAFRESNAYE, 1842


Terathopius ecaudatus (Dxuo). - Aigle bateleur

Falco ecaudatus DAuDlN, 1800, Traité élémentaire et complet d'Ornith., II, p. 54


(colonie du Cap).
Syn, : Helotarsus ecaudatus auct.
Fig. : LEVAILLANT, Ois. d'Afr., J, pl. 7 et 8.
L. 570 env.; A. 490-530; Q. 98-126; T. 79-100; B. 33-38; Bec orange, brun à la
pointe. Cire, peau nue autour des yeux et pieds, rouge corail. Iris couleur café.
0. - Tête et cou, couvertures de l'aile, scapulaires et tout le dessous du corps, à
l'exception des sous-caudales, d'un noir brillant à reflets vert bronze. Dos, sus et sous-
caudales, ainsi que les rectrices, d'un beau roux marron, plus vif sur le dos. Petites
couvertures des ailes, cendré brunâtre. Rémiges noires, grisâtres sur les barbes externes.
Secondaires, noir brillant à reflets vert bronze. Couvertures inférieures de l'aile, blan-
ches. .
La 9 ressemble à la description ci-dessus du 0, mais les couvertures des ailes sont
brunes et les secondaires grisâtres, avec la barbe interne blanche et l'extrémité large.
ment terminée de noir. Certaines 9, au lieu d'avoir les secondaires noires, les ont
lavées de gris ardoise.
Le jeune est brun avec les bordures des plumes roussâtres, avec des taches isabelle,
sur la gorge, le bas-ventre et les sous-caudales. Rémiges primaires noirâtres, gris sur
le bord externe. Queue brune. Les parties nues sont jaune verdâtre. Bec couleur de
corne.
Il y a des variations nombreuses dans le plumage de cet oiseau. Certains même ont le
dos crème ou isabelle avec une teinte cannelle au lieu de marron foncé. Rectrices
châtain clair, souvent aussi pâle que le dos.
On estime à six ans, les passages successifs de teintes, par lesquelles passe l'oiseau,
avant d'acquérir son plumage définitif.
Œufs. - Un seul, blanc crème, recouvert de chaux et rarement marqué de petites
taches rougeâtres. 75,8 X 62,5.
Distr, géogr. - Sénégal, Soudan égyptien, Éthiopie, au sud, jusqu'au Cap.
L'Aigle batele~ a dans' l'Ouest afric~in une aire de dispersion étendue : Sénégal :
Thiès, V, et M'Bour, X (I.F.A.N.); Tarnbacounda, Naies, Youpé, Bala (BOUET); Muséum
J. A. 1130081. 7 .~
202 G. BOVET

de Paris; - Soudan : route de Bafoulabé à Satadougou (BOVET); signalé Koulikoro


(BATES); Bamako (H. MADSEN); - Ouest Tchad : signalé Bornou (BATES) ; - Nigeria
du Nord: signalé comme commun dans les provinces de Sokoto et de Kano (HVTSON);-
Gambie anglaise: très commun d'après HOPKINSON. N'est pas rare en Casamance
(BOVET); - Guinée portugaise: Bissao (VERR.); - Guinée française: Mamou (KLA-
POTCZ); - Libéria: observé fréquemment près de Monrovia (BOUET); - Côte-d'Ivoire:
signalé (BOVET et MILLET-HoRSIN, W. LOWE); - Gold Coast : Goaso, Mampong
(~OWE); Bandama (LOWE); USSHER, en 1874, l'a signalé. Togo: Mangou (THIERRY);
- Dahomey : Agouagon (captivité); montagne des Dassas (BOUET); - Nigeria du
Sud : FORBES le signale près de Loko en 1882.
Gabon et Moyen Congo: côte du Loango (BANNERMAN); Boma (WEYNS); Brazzaville
(MALBRANT); - Oubangui-Chari: observé X, XI, II; Grimari; Pendé, VI (BLAN-
cou); vu nord-est Bangui (ALUNE); - Tchad: signalé (MALBRANT); cité par PtCAUD.
Écologie-Éthologie. - Le Bateleur est un des plus beaux oiseaux de l'Ouest africain. La majesté de son
vol plané, les évolutions auxquelles il se livre avec grâce en tournant sur lui-même ont été depuis longtemps
observés par tous les naturalistes en Afrique. Il tient l'air souvent pendant de longues heures montant très
haut dans le ciel. Il se laisse tomber sur sa proie comme un véritable bolide et on a observé le cas d'un jeune
cabri dont le corps fut ouvert d'un coup par les puissantes serres de l'oiseau. Le Bateleur fréquente volon-
tiers les régions rocheuses. Nous l'avons observé dans ces conditions au Soudan entre les villages de Tenga
et de Logobou, La route que nous suivions de Pama vers le Haut Dahomey par Konkobiri est bordée de
hautes falaises de grès où s'ébattaient de nombreux Cynocéphales et un Aigle bateleur planait majestueuse-
ment au-dessus des rochers. BATES a observé au-dessus des crêtes de rochers qui surplombent Koulikoro,
un Aigle de la même espèce qui, après quelques évolutions, vint se replacer sur le rocher qu'il venait de
quiller. Le même naturaliste a vu à deux reprises des Bateleurs posés sur un banc de sable du Niger.
D'autres observateurs ont vu un Aigle de celle espèce, posé à terre près d'une termitière, dont il absorbait
les insectes ailés au fur et à mesure de leur sortie du nid.
On a peu de données sur la nidification du Bateleur dans l'Ouest africain. En Nigeria du Nord un nid a
été trouvé par Dent YOUNG sur un très grand arbre. Là se bornent, à l'heure actuelle, nos connaissances
dans l'Ouest africain, sur la nidification de cet Aigle.
Par contre, près des grands lacs de l'Est africain. on a souvent observé des nids de Bateleur contenant un
seul œuf.

Gen. GYMNOGE~S LESSON, 1830


Gymnogenys typicus pectoralis (SHARPE). - Petit serpentaire
Polyboroides pectoralis SHARPE, 1903, Bull. Brit. Orn. Club, XIII, p. 50 (Efula
Cameroun).
L. 670; A. 377-344; Q. 257-294; T. 81·101; B. 21-26. Bec noir. Cire et peau nue de
la face jaune. Pattes et pieds jaunes. Ongles noirs. Iris brun noirâtre.
d. 9. - La région du 'front et celle autour de l'œil est nue. La couronne, le cou,
le manteau et le dos d'un gris sombre. Crête occipitale érectible de même teinte.
Couvertures des ailes et scapulaires, de même teinte que le dos, mais souvent, marbré
de brun cendré. A chaque extrémité des scapulaires, une large tache noire bordée de
blanc. Primaires noires. Secondaires grises largement terminées de noir, avec les
barbes internes parsemées de gris cendré, la pointe externe blanche. Sus-caudales
noires barrées de blanc. Queue noire avec l'extrémité blanche, traversée vers les deux
tiers inférieurs par une large bande blanc grisâtre marbrée de brun. La gorge, la poi-
trine, gris sombre. La partie inférieure de la poitrine, le ventre, les côtés, les cuisses
et les sous-caudales barrés d'étroites bandes grises et blanches.
Chez le jeune le plumage est partout brun roux, la queue brune avec trois ou quatre
bandes noires. L'extrémité des plumes bordées de chamois, à la crête principalement.
Le dessous est barré de chamois et de noir. Les parties nues de la face sont, d'après
W. LOWE, une mosaïque de bleu, de noir, dejaune, de rouge et de gris.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 203

Œufs. - Un seul œuf, parfois deux. Fond isabelle couvert de taches brun rougeâtre,
très confluentes. 54,5 X 42.
Distr. géogr. - Ouest africain, depuis la Gambie; la Guinée portugaise, à l'est,
Nigeria du Nord, Agadès, jusqu'au Cameroun et Gabon.
Le petit Serpentaire est un Rapace relativement abondant dans l'Ouest africain.
Il a été signalé de l'Air: Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); - Sénégal : Messirah, VI
(I.F.A.N.); - Nigeria du Nord: Kano (BUCHANAN); Zaria (SERLE);- Gambie anglaise:
serait d'après HOPKINSON, seulement un visiteur temporaire.
Guinée portugaise: Bissao (VERR., BAUD.); - Sierra Leone: Kwenobu (BATES);
- Libéria : signalé (CHUBB.); mont Olive (STAMPFLI); Hill Town (BÜTT.); en capti-
vité à Monrovia (BOUET); - Côte-d'Ivoire: assez commun le long de la Comoé, Memmi,

Fig. 48. Gymnogenys typicus pectoralis SHARPE (patte) (d'après BANNERMAN)

Grand Alépé, Petit Alépé (BOUET-MILLET-HoRSIN);' Béoumi (W. LOWE); - Gold


Coast: Ashanti (Brit. Mus.); Dabocrom (PEL.); Cape Coast (HIGGINS); Fanti (SHELL.);
Gouso, 1; Ejoura, II; Mampong, juv., II (Ashanti) (W. LOWE); - Togo : Debaure,
III; Kirkri, XI (KERSTING); - Nigeria du Sud : Calabar (LAUREIN); Ibadan (HIN-
DERER); signalé (BAiKIE); - Cameroun : Barombi (ZENKER); Yaoundé, VI (ZENKER);
Itoki, Bongé (SJOST.); Mannsquelle (KNUST-WALD.); . Victoria, L, II, X (PREUSS);
Bitye, nid en IV; N'gaoundéré (BATES); Victoria, Mann's spring (BOYD ALEXANDER).
Gabon et Moyen Congo: Landana (PETIT); Chiloango (LUCAN); Chinchonxo (FAL-
KENST.); rivières Camma, Muni, Ogooué (DU CHAILLU); signalé au Gabon (ANSELL;
MARCHE); Nganciu, VIII, sur le Congo (BRAZZA); Mimongo; Mouila; Divenié; nidi-
fication en V. Kinkala (MACLATCHY); Mayombe belge, Bolobo. Lukolela, Borna (CHAPIN),
7 A.
204 G. BOUET

- Oubangui Chari : Bangui, Ilf (ALLINE) ; Zemio, III (BOHNDORFF); Bozoum, Zemio,
X et 1 (BLANcou); - Tchad : lac Tchad, Fort-Lamy (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - Le Petit Serpentaire est un oiseau puissant de taille élevée qui peut être confondu
avec l'Épervier chanteur (Melier= metabates). La bande blanche qui barre le milieu de la queue permet de
le distinguer du Melierax.
Il est répandu dans l'Ouest africain depuis l'Air, la Gambie jusqu'au Gabon. La sous-espèce envisagée
ici est de taille plus petite que l'espèce type de l'est et du sud de l'Afrique.
. On rencontre le Petit Serpentaire dans la grande forêt hygrophile, où il est commun au Cameroun mais
il n'est pas rare non plus en savane, C'est un destructeur acharné des Plocéidés nichant en colonies dans les
villages iPloceus cucculatus et castaneofuscusï dont il extrait les jeunes du nid. Il est également friand de la
pulpe des fruits du palmier à l'huile. La disposition de son articulation tihio-tarsienne lui permet de projeter
ses pattes soit en avant soit en arrière, mais on a pu jusqu'ici donner l'explication de cette disposition anato-
mique spéciale.
En forêt, il semble visiter palmiers à huile et nids de Plocéidés toute la journée, s'accrochant aux régimes
du palmier, se gorgeant de la pulpe jaune des fruits, sans se soucier des spectateurs qui peuvent l'observer
et sans s'envoler. Il érecte sa crête dès qu'il se met en mouvement, regardant de tous eôtés avec un aspect
féroce. Pour s'emparer des jeunes Plocéidés il se place devant le JÙd, suspendu en l'air comme un oiseau-
mouche et c'est avee le bec qu'il saisit sa proie. Poulets et poussins des villages ne manifestent aucune
crainte de ce Rapace.
BATES a signalé avoir trouvé, en avril, un nid de ce Serpentaire sur un fromager (Eriodenctron) près de
Bitye (Cameroun). Le JÙd était placé sur la feuille très large d'une fougère (Platycerium) vivant en parasite
sur une grosse branche horizontale de l'arbre. Parfois ce Rapaee au lieu de construire lui-même son JÙd,
s'empare d'un nid d'un autre oiseau de proie abandonné.

Gen. CIRCUS

CLEF DES ESPÈCES


1. Tarse d'au moins 8 cm. Queue unicolore. Sexes semblables. Deu-
xième à cinquième rémiges primaires échancrées au bord externe;
première à quatrième au bord interne " . . .. . . aerugmoBUB.
- Tarse de moins de 8 cm. Queue tachetée. Sexes différents. Troisième
rémige la plus grande. Deuxième> cinquième. Deuxième et qua-
trième rémiges échancrées au bord externe. Première et troisième
rémiges échancrées au bord interne.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
2. Tarse emplumé au plus sur un tiers. Aile atteignant au moins l'extré-
mité de la queue............................................ pygarguB.
- Tarse emplumé au plus sur, un tiers. Aile n'atteignant pas l'extrémité
de la queue , " _ rnacrourUB.

Gen. CIRCUS LACÉPÈDE, 1799

CirCU8 maerourus (GM.). - Busard pâle


Accipiter macrourus S. G. G?tŒLIN, 1771, Novi Comm. Acad. Sei. Petrop., XV,
p. 439, (Russie), pl. vrrr, IX.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, V, pl. 330.
L. cr.
450, 9.510; A. cr.
347, 9.355; Q. 207-225; T. 67-72; B. (de la cire) 150-185.
Bec noir bleuâtre. Cire, pattes, iris jaunes.
cr. -Face supérieure d'un gris ardoise, souvent un peu taché de brunâtre, avec
les sus-caudales blanches largement rayées de grisâtre et de roussâtre, lores et sourcils
blancs. Rémiges grises, les antérieures avec la moitié distale noirâtre, les postérieures
avec un peu de blanc vers le bout. Queue gris ardoise avec les rectrices médianes
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 205

unicolores, les autres avec 7 ou 8 bandes transversales brunâtres plus ou moins accen-
tuées et les extrémités en partie blanche coupées de bandes grises.
Face inférieure blanche, le côté de la tête, le cou, la poitrine plus ou moins lavés
de gris.
9. - Face supérieure et sus-alaires rousses, la nuque plus claire, le dos plus foncé,
le tout tâché de brun, les sus-caudales blanches. Rémiges brunes barrées de foncé.
Rectrices gris brun à bout blanchâtre, les latérales plus pâles que les médianes avec 4
ou 5 bandes transversales brunes.
Face inférieure roux clair avec des bandes brunes. Côté de la tête et collerette en par-
tie blanchâtre tachés de brun.
J. - Dessus du corps brun avec les bords des plumes plus clair. Dessous entièrement
brun chamois sans rayures.
Distr. géogr. - Niche depuis la Baltique, la'Russie, l'Asie, et vers le sud de la Rou-
manie, le sud de la Russie. Hiverne en Afrique, depuis le Soudan jusqu'au Cap.
Ce R!ipace est un migrateur qu'on ne rencontre dans l'Ouest africain que pendant
la saison sèche (hiver), entre octobre et avril. On-possède des spécimens, Air : 1 (Ru-
CHANAN); - Sénégal : Rufisque, IV (MARCHE); Hann, ni
(MILLET-HoRSIN) ; Dakar,
III (BATES); - Soudan: Tombouctou, XI; Haut Niger, I, II (BATES); Niamey, X,
juv., Zinder, XI, juv. (H. MADSEN); Mopti. Nigeria du Nord: Kano, XII (HARTERT);
Zaria, nr (BATES); -Gambie anglaise: Bathurst (REND.). -Casamance: signalé (VERR.);
- Guinée portugaise' : Bissao (BAUD.); - Libéria : Grand Cape Mount (BüTT.); si-
gnalé (CHUBB), sur la côte seulement; - Côte-d'Ivoire: Béoumi (W. LOWE); - Gold
Coast: signalé (PEL.); Accra (SHELL), II Cape Coast (BucKL.); Gambaga (GIFF.);
- Togo : Kirikri, n (KREST.); Misahëhe (BAUM.); - Dahomey : Agouagon, juv.
(BOUET); - Nigeria du sud: Lagos, 1 (W. LOWE); - Cameroun: Mora, IX (BATES).
Oubangui: signalé de XI à rn, Oubangui-Chari oriental; Bozoum, xr à II (BLANCou) ;
- Tchad: Bokoro; Fort-Lamy (MALBRANT) X-Xr.
Écologie-Éthologie, - Le Busard pâle n'est pas rare dans l'Ouest africain pendant l'hiver. Ce migrateur
arrive dès octobre pour repartir en avril comme nous l'avons noté plus haut. C'est un destructeur de pous-
sins qu'il saisit dès que l'occasion s'en présente au milieu des villages. Il se nourrit également de petits
oiseaux, de rongeurs, de reptiles et d'insectes, de sauterelles migratrices. Le' Busard pâle ne niche pas
en Afrique.

Cireus pygargus (LII\'1NÉ). - Busard cendré


Falco pygargus LINNÉ, 1758, Syst. Nai., lOe éd., p. 89 (Angleterre).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, V, pl. 328.
Syn, : C. cinerascens.
1. d 410-9 470; A. r5 350-375, 9 370-390; Q. 216-250; T. 55-60; B. (de la cire)
15-16. Bec noirâtre. Cire, pattes et iris jaunes.
d. - Tête, cou, dos et grande partie des sus-alaires gris ardoisé, croupion et
sus-caudales blancs. Rémiges primaires noirâtres, rémiges secondaires et grandes
sus-alaires antérieures gris ardoisé, un peu plus clair que le dos, avec 2 bandes trans-
versales noires. Rectrices médianes gris ardoisé, les latérales blanchâtres avec 4 ou
5 bandes transversales brunâtres ou roussâtres. Poitrine gris ardoisé, reste de la face
inférieure blanc avec des taches longitudinales étroites roux vif. Parfois plumage en
entier gris ardoisé noir, plus ou moins nuancé de- brun.
9. - Face supérieure, aile et queue, moins les sous-caudales qui sont blanches,
brunes plus ou moins marquées et tachées de roux. Face inférieure roussâtre ou rousse
206 G. BOVET
avec des taches longitudinales rousses -ou brun roux, plus ou moins nombreuses. Par-
fois plumage en entier d'un brun noir.
Distr. géogr. - Niche en Angleterre, en France, le nord de l'Europe, l'Asie jusqu'au
Turkestan et la Mongolie. Vers le sud en Espagne, l'Italie, la Roumanie et l'Afrique du
Nord. Hiverne en Afrique jusqu'au Cap.
Le Busard cendré est un migrateur qui arrive dans l'Ouest africain pendant l'hiver.
Il est du reste rare. On le signale du Sénégal: Dakar II (MILLET.HoRSIN) - HEJM DE
BALZAC l'a vu à Atar III et à Chinguetti III (Mauritanie); ...:...- Nigeria du Nord: Zaria
(HUTSON, POGGJOUNI) XI.
Oubangui-Chari: Bangui, II (ALUNE); - Tchad: bords du lac, XII (BoYD ALEXAN-
DER).

Écologie-Éthologie. - Le Busard cendré est égâlement un migrateur des régions paléarctiques qui arrive
en Afrique dès l'automne et repart en avril.
Depuis quelques années il a été beaucoup plus souvent récolté dans l'Ouest africain, et c'est ainsi qu'en
Nigeria sur le plateau de Bauchi il a été observé par D. YOUNG, ainsi que près de Jos et de Kano où Bour-
dillon le rencontra en février et mars. Un Busard Montagu bagué en Suède en juillet a été repris dans le
district de Yola (Nigeria du Nord) en 1935 (LilNNBERG).
La nourriture du Busard cendré pendant 50n séjour en Afrique consiste en petits mammifères, oiseaux,
reptiles, amphibiens, ainsi qu'en coléoptères et autres insectes. Comme la plupart des oiseaux en Afrique,
il se repait avec avidité des larves et adultes des sauterelles migratrices (Schistocen;a et Locusta).
Le Busard Montagu ne niche pas en Afrique.

Cireus aeruginosus aerugtnosus (LINNÉ). - Busard des marais

Falco aeruginosus LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOC éd., J, p. 91 (Suède).


Syn. : C. ru/us au ct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, V, pl. 326·327.
1. d 50, Q 57; A. d 385-420, Q 395-435; Q. d 230-24(), Q 24()-260; T. 80-90; B. 30·
4D. Cire jaune verdâtre. Patte jaune. Iris jaune ou jaune brunâtre.
d. - Dessus et côté de la tête, côté du cou roussâtre ou crème, avec des taches longi-
tudinales brun foncé. Dos, scapulaires, parties des sus-alaires, cubitales brun foncé
nuancées de roux. Croupion, sus-caudales roussâtres. Rémiges primaires à base
roussâtre, rémiges secondaires et sus-alaires antérieures gris cendré. Queue grise,
parfois légèrement lavée de roussâtre. Gorge, poitrine, épigastre et flanc roussâtres ou
roux avec taches longitudinales. brunes. Abdomen et culotte roux foncé, sous-cau-
dales brunes avec plus ou moins de gris.
Q. - Dessus de la tête, arrière du cou et gorge roussâtre plus ou moins clair parfois
crème. Reste de la face supérieure brun foncé, le dos strié longitudinalement de rous-
sâtre. Rémiges noirâtres à base roussâtre, sus-alaires avec bordures et marques claires.
Rectrices brunes.
Face inférieure, moins la gorge roux ou chocolat avec des taches roussâtres ou crèmes.
Pas de gris dans le plumage.
Le jeune est entièrement brun chocolat sauf la tête ainsi que les bords des plumes
qui sont chamois.
Distr. géogr. - Niche dans le sud de la Suède, le Danemark, et vers l'Est, en Asie
jusqu'à I'Ienisséi. Vers le Sud, jusqu'en Méditerranée, le Turkestan. Hiverne en
Afrique, jusqu'au Cap.
Le Busard des marais, comme les autres Circ us que nous venons d'étudier, est un
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 207

migrateur des mois d'hiver dans l'Ouest africain. On le signale du Soudan : Zinder,
. XI (H. MAnSEN); entré le lac Debo et Mopti II (TH. MONOD); - Nigeria du Nord:
Kano, XI (MAnSEN); Sokoto, Zaria (SERLE); Cameroun: Tibati, - Oubangui-Chari
Mbomou, 1 (BLANcou); - Tchad : sur le Chari (MALBRANT) et le lac Tchad, XII
et III (BoYD ALEXANDER); - LYNES le signale du Darfour jusqu'en avril.
Écologie-Éthologie. - Le Busard des marais migre chaque année dans l'Ouest africain comme les deux
Circus étudiés précédemment; il semble cependant moins commun que le C. macrourus. On sait que ce
Busard est un Rapace qui fréquente en Europe surtout les marais, au ras desquels il ne cesse de voler
lentement, glissant à la surface de l'eau, les ailes légèrement levées, à la recherche de quelques proies. Sa
biologie dans l'Ouest africain est la même, et on ne le rencontre jamais dans les zones à mimosées dont
l'aridité en hivee lui ôte toute possibilité de se nourrir.
Il ne fréquente pas non plus la grande forêt hygrophile, trop dense pour lui permettre de chasser. Par
contre les larges étendues marécageuses du lac Tchad sont pour lui un biotope idéal où il évolue avec aisance.
On l'a parfois observé prenant son vol en accomplissant de larges cercles, puis montant de plus en plus
pour atteindre une grande hauteur.
D'après le colonel IRBY, qui a beaucoup étudié les migrations des oiseaux paléarctiques, à leur passage
au détroit de Gibraltar, le Busard des marais traverse le détroit en septembre et octobre allant vers le sud
et le repasse en février et mars, remontant pour nidifier vers le nord.

Gen. BUTASTUR HODGSON, 1843

Butaslur rufipennls (SUND.). - Busard des sauterelles


Poliornis rufipennis SUNDVALL, 1851, Ofvers. K. Vetensk. Akad. Fôhr. 1850, VII,
p. 131 (près de Khartoum).
Fig. : Proc. Zool. Soc., 1850, pl. 22.
L. 420 env.; A. 290·330; Q. 160-182; T. 55·61; B. 16,5'.18. Bec, à la base, couleur
paille, la pointe bleu noir. Cire, pattes et pieds, paille foncé. Ongles noirs, iris jaune.
d. Q. - Le dessus brun cendré, plus foncé sur la tête, chaque plume présentant
des stries rachidiennes brun foncé. Le manteau et les petites couvertures étroitement
frangés de roux. Les grandes couvertures et les primaires d'un roux clair, ces dernières
avec une large extrémité brun noirâtre. Secondaires rousses à la base, subterminées
de brun sombre, avec l'extrémité blanchâtre. Rectrices cendrées avec des barres
brunes peu apparentes et une bande subterminale de même teinte. Menton et gorge,
blanc ou isabelle, avec une ligne médiane noire et une autre de chaque côté de la gorge.
Le reste du dessous ro,ux, la poitrine avec d'étroites stries rachidiennes noires. L'abdo-
men et les cuisses sans marques. Axillaires gris brun tacheté de blanc. Sous-alaires
et bordures internes de l'aile, blanches.
Q. de taille plus élevée que celle du d.
Les jeunes ont la tête et le cou roux brillant avec des stries rachidiennes sombres. Les
plumes de la base du bec blanches. Le dessus gris brun. Le manteau et les couvertures
frangées de roux. Les primaires et les secondaires ont le bout blanc, qui disparait
avec l'usure des plumes. Le dessous roux avec des stries rachidiennes d'un marron
clair. Une bande subterminale aux rectrices.
Œufs. - Trois œufs, en général. D'un blanc bleuâtre taché de roux. 43·50 X 36-38.
Distr. géogr. - Le Soudan, du Kordofan au Sénégal jusqu'à la Nigeria à l'ouest,
à l'est jusqu'au lac Baringo.
Le Busard des sauterelles n'a été signalé dans l'Ouest africain que depuis les trente
dernières années: Mauritanie: en migration vers le sud (GUICHARD, HEIM DE BALZAC).
Sénégal : signalé (GIRAUD); - Soudan : Fada N'gourma, V (BATES); Bamako,
208 G. BOVET

V; Tombouctou, VIII (H. MAnsEN),' Mopti et lac Faguibine, X, XI (GUICHARD); -


Nigeria du Nord : Jos, 1 (BATES); signalé, V (HUTSON); Zaria (SERLE); - Gambie
anglaise: signalé au début de la saison sèche (W. LOWE).
Côte-d'Ivoire: Bandama, en saison sèche (W. LOWE). - Cold-Coast : est de Tumu,
1 (W. LOWE).
Oubangui : signalé, l, Ippy (BLANcou); - Tchad : rare Fort-Lamy (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - La Buse des sauterelles était encore rare dans les collections il y a une trentaine
d'années. Depuis lors, sa présence a été constatée dans un certain nombre de colonies de l'Ouest africain.
Elle fréquente aussi bien la brousse des savanes soudanaises et oubanguiennes que les régions plus arides
du nord, C'est un Rapace peu sauvage, et on peut l'observer par petits groupes, chassant comme le Faucon
crécerelle au-dessus des plaines herbeuses. D'après LYNES, cette Buse serait sujette à des migrations locales
et au Darfour elle disparaîtrait en fin juillet après être apparue en juin. Pour le naturaliste anglais, eUe ne
se montrerait qu'après la nidification qui aurait lieu plus au sud, à la fin du printemps, et au début de l'été
fuyant vers le nord, avec le reste de la foule des oiseaux africains pour éviter la saison des pluies dans les
régions plus au sud.
Il semble qu'il en est de même dans les zones de l'Ouest africain envisagées ici : En Nigeria du Nord,
la nidification a lieu juste avant les pluies, puis les adultes et les jeunes disparaissent, pour ne revenir
qu'à la saison sèche. Le docteur SERLE a trouvé un nid contenant trois œufs au milieu de mars en Nigeria
du Nord, il était situé en savane boisée, loin de toute agglomération humaine et placé sur une branche hori-
zontale près du tronc d'un arbre. Les matériaux entrant dans la composition du nid étaient des bran-
chertes sèches formant plateforme, avec au centre des feuilles mortes et quelques frondes vertes de Dracena,
Le régime alimentaire de la Buse des sauterelles consiste, comme son nom l'indique, en larves et adultes
de sauterelles migratrices, fourmis ailées, termites, mais le Rapace s'attaque aussi bien aux oiseaux et
W. Lows en Guinée a trouvé une Pie-Grièche dans l'estomac de cette Buse.

Gen. KAUPIFAJ~CO BONAPARTE, 1854


Kaupifalco monogrammicus monogrammicuB (TEMM.). - Buse unibande

Falco monogrammicus TEMMINCK, 1824, planches coloriées, li. 53, pl. CCCXIV
(Sénégal).
Syn, : Asturinula monogrammica auct.
Fig. : SWAINSON, Birds W. Afr., 1837, l, pl. 4.
1. 350·370 env.; A. 0. 204.220, 9. 235-240;. Q 0. 130-140, 9. 141·155; T. 50-55;
B. 16-18. Bec noir, avec la base de la mandibule rouge orange. Cire orange allant jus-
qu'au rouge clair. Pattes et pieds orange. Ongles noirs. Iris rayé brun clair. 9. un peu
plus grande que le 0.
0. 9 . .-:.- Dessus cendré ardoisé (gris de pigeon), plus pâle sur la tête et les grandes
couvertures. Croupion plus foncé, tirant au noir. Lores, lignes sourcilières et paupières
inférieures, blancs. Primaires noires étroitement terminées de blanc. Un grand espace,
sur les barbes internes, blanc. Secondaires cendrées, traversées de bandes indistinctes
brunes et largement terminées de blanc. Rectrices noires terminées de blanc, avec une
bande transversale blanche, à l'union de ses deux tiers antérieurs avec le tiers posté-
rieur. Il y a souvent une seconde bande blanche près de la base, plus ou moins interrom-
pue. Sous-caudales longues, blanches. Joues, côtés du cou et poitrine, gris fumé. La
gorge blanche avec un strie longitudinale noire, au milieu. Abdomen, flancs et cuisses,
rayés transversalement de blanc et de noirâtre. Sous-caudales blanches. Sous-alaires
blanc pur.
Chez le jeune, les plumes du manteau sont étroitement bordées de fauve. Le ventre
et les sous-caudales, fauves. La tache noire de la gorge peu développée. La poitrine
couleur de fumée.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 209

Œufs. - Deux à trois ovales. Blancs bleuâtre pâle tachetés ou non de roux brun.
40-47 X 34-37,4.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le sud du Sahara, du Sénégal du Soudan égyptien,
jusqu'au Gabon, l'Ouganda, le Kenya et le Kilimanjaro.
Le petit Busard est l'un des Rapaces le plus souvent rencontrés dans l'Ouest afri-
cain. 11 est signalé du Sénégal: Ouakam (MILLET-HoRSIN); Missirah, VIII (I.F.A.N.); -
Soudan: Ké-Massina, 1 (BATES); - Nigeria du Nord: province de Kano, IV(HuTSON);-
Gambie anglaise: Bathurst, V (MARCHE). En XII, W. LOWE le rencontre sur le Haut
Niowni. Casamance: Kolda (BOUET); Sedhiou, V (MARCHE); Bignona, V (I.F.A.N.); -
Guinée française: Mamou, IX (KLAPOTCZ); Friguiagbé, VI (MACLAUD); Mt Nimba, IX
(I.F.A.N.); - Sierra Leone : Bendouogu, II; Bakaman, V (BATES); signalé commun
par LOWE sur l'île de Tasso; - Libéria : signalé (CHUBB); plantations du Dou (BOUET);
- Côte-d'Ivoire : Béoumi (W. LOWE); Bouaflé, VIII (Dr THIBOUT); - Gold Coast :
Wenchi (Ashanti) 1; Ejura (Ashanti), II (LOWE) et sur la Volta (USSHER); - Togo :
Tohoum, juv, V (I.F.A.N.); - Dahomey : Zagnanado, V (I.F.A.N.); - Nigeria du
Sud: Iju (LOWE), en hiver; province du Yoruba (FOULKES-RoBERTS); - Cameroun:
Bafia, II, IV; Sakbayémé, II, IV; Dchang, XII; Kribi, IX (Dr GROMIER); Victoria,
Barré, Ngaoundéré (BATES).
Gabon et Moyen Congo: Zambi, X (SACH.); riv. Alima, Lékéti, 1; Nganciu, VIl
(BRAZZA); Mboma, Rio Locoula, X (LucAN et PETIT); ~LBRANT et MacLATcBY
l'ont obtenu à Brazzaville, l, sud Djàmbala, IX, Ossélé, IX, Kelle, Abolo, VIII. Au
Gabon, à Booué, VI et Makokou, VIl;.- Oubangui-Chari: lppy, IX; Banendji, XII;
signalé Oubangui-Chari oriental, 1 et II (BLANCOU); Bangassou, III; Zemio (BOHN'
DORFF); Oubangui-Chari occidental; route de Bozoum/Bangui, V, VIII, IX, X, Bozoum,
VII, VIII, IX (BLANcou); Bangui, Ill, IV, IX, X (ALUNE); poste de la Haute Kemo
(DYB.); Besson. IX (Dr DECORSE). . '

Écologie-Éthologie. - Ce petit Busard n'est pas rare en Arnque occidentale. On a des spécimens de
toutes les colonies. II se trouve aussi bien dans les zones de savanes que dans la grande forêt hygrophile,
où il fréquente surtout les abords des villages, ainsi que les espaces débroussés pour les cultures des indi-
gènes. II se rencontre aussi dans les régions où, à la saison sèche, les indigènes brûlent les hautes herbes
de la brousse. II y capture insectes, petits rongeurs, lézards, petits serpents au fur et à mesure de leur fuite
hors du feu. On le rencontre pendant tous les mois de l'année, et il ne semble pas migrateur temporaire
dans l'Ouest africain. Dans les champs cultivés, il se pose en général sur les arbres conservés par les indi-
gènes: Parkia biglobosa, tamariniers, etc., d'où il surveille le sol au-dessous de lui, prêt à se lancer sur
toute proie aperçue. Si rien ne se présente à sa vue, il va se brancher quelques minutes après sur un arbre
voisin, d'où il recommencera le même manège. Cette façon de chasser permet au naturaliste de s'approcher
de l'oiseau, qui est peu méfiant en général tout au moins dans certaines régions. Le cri du Busard unibande
est caractéristique et est répété par l'oiseau cinq ou six fois de suite sur un ton descendant. Il se livre
volontiers à des vols circulaires, s'élevant de plus en plus haut et sans cesser de pousser des cris, tout en
conservant les ailes largement ouvertes. Au Cameroun en décembre, on a observé la nidification de ce Busard,
au sommet d'un grand arbre à peu de distance d'une habitation européenne. Le nid était fait de branchettes
formant plateforme, En Nigeria du Nord la nidification aurait lieu en avril.

Geu. BUTEO MŒHRING, 1758


Buteo auguralis SALVADORI. - Buse à queue rouge

Buteo auguralis SALVADORI, 1865, Alli Soc. Ital. Sei. Nat. Milan, vrn, p. 377
(Abyssinie).
Fig. : Am. Mus. Genova, IV, 1873, pl. 1. .
210 G. BOUET

1. 450-500; A. 345-370; Q. 178·205; T. 77-82; B. 21·23. Bec noirâtre. Cire et pieds


jaune chrome. Ongles noirs. Iris blanc ou brun.
d. 9. - Brun noirâtre en dessus, varié de blanc à la nuque. Les plumes du manteau
bordées de brun pâle. Côtés de la tête et base du cou, d'un marron brillant. Petites
couvertures de l'aile blanches tachetées de noir. Rémiges noirâtres avec les barbes
internes en partie blanches. Les primaires noires vers l'extrémité, les secondaires
barrées de noir sur fond gris. Queue en dessus roux cannellé, avec une bande subter-
minale noire, transversale, près de l'extrémité, nuancée de gris en dessous. Front,
menton, lores et gorges, blancs. Cou et poitrine noirâtres. Abdomen blanc pur, avec
des stries et des larges taches, en forme de cœur, noires. Cuisses et sous-caudales
blanches. Auxiliaires blanches tachetées de brun marron. Bordures internes de l'aile
blanches.
9 de taille plus élevée que celle du d.
Œufs. - Deux œufs en général. Blanc sale tacheté de brun jaunâtre. 56,9 X 45.
Distr. géogr. - Mrique, Nord, Est, Ouest et Centrale. Soudan, Darfour, Abyssinie
du Sud. Au sud jusqu'à l'Angola et le Benguella.
La Buse à courte queue rouge a été signalée du Sénégal: presqu'île du Cap Vert,
V (I.F.A.N.); - Soudan: Zinder, XI, juv. (MAnSEN).
Sierra Leone: obtenu, IV, (sans localité), (LOWE); jeunes en avril (KELSALL); - Libé-
ria: Bolobo, fleuve Cavally, II (I.F.A.N.); côte des Krous (W. LOWE); - Côte-d'Ivoire:
Bingerville, rare (BOUET-MILLET·HoRSIN); Béoumi (W. LOWE); - Gold Coast: Éjura,
II; Mampong, II (W. LOWE); jadis commun sur la côte (SHELLEY); - Togo : signalé
(fu:ICHW.); - Nigeria nord et sud: Plateau Bauchi Jos. (D. YOUNG-BoURDILLON).
Gabon et Moyen Congo: Zambi (SACEGHEM); Landana, IV, VI, IX (PETIT); MAL'
BRANT et MaCLATCHY l'ont obtenu. VII à Mouila; Lukoléla (CHAPIN); Mayumbe belge
(DUBOIS); - Oubangui-Chari : un jeune possédé à Ippy en semi-captivité, sans cer-
titude d'identification (BLANCOU).

Êeologie-Êthologie. - La Buse à queue rouge n'est pas à proprement parler un Rapace de forêt, puis-
qu'on la rencontre également au Sénégal (tF.A.N.), au Togo et au Sierra Léone, en dehors de la zone fores-
tière, mais elle semble plus commune cependant en forêt. W. LOWE l'a observée en Gold Coast aussi bien
en forêt que dans la zone des savanes. 11 l'a également vue à Béoumi (Côte-d'Ivoire), dans une région qui
n'est pas la forêt mais la savane boisée.
Nous l'avons, avec MILLET HORSIN, observée près de Bingerville en forêt. Ce serait un migrateur local,
car on ne la rencontre pas toute l'année du moins en Gold Coast où elle quitte la côte en mai pour ne revenir
qu'en octobre, pour nicher en saison sèche. Il en serait de même en Nigeria. D'après LYNEs, la base de sa
nourriture au Darfour consiste en grenouilles, lézards, caméléons; mais W. LOWE a trouvé dans l'estomac
d'un exemplaire tué au Sierra Léone, les restes d'un jeune écureuil et d'un serpent.
La nidification a lieu de février à mai dans l'Ouest africain ct des nids ont été trouvés au Sierra Léone
par KELVALL et W. LOWE en avril. Ce dernier naturaliste a même pu observer qu'un nid, placé sur un Iro-
mager, et dont la femelle avait été tuée la veille, n'était pas abandonné le lendemain; le mâle ct une nou-
velle femelle pourvoyaient à l'alimentation des jeunes que contenait le nid.
Des observations de ce genre ont été faites chez d'autres oiseaux. Ajoutons qu'au Cameroun britannique,
dans les monts Manengouba, le docteur SERLE a trouvé des nids de ce Rapace sur le flanc des rochers.

Buteo vulpinus vulpinus (GLOGER). - Buse du désert


Falco vulpinus GLOGER, Abiind. Vog. durchEinfl, des Klimas, p. 141-1833 (Mrique).
Syn. : Buteo desertorum auct. Buteo anceps Brehm. Buteo rufiuesuris Jardine.
Fig. : JERDON, III. Indien. Ornith, 'pl. 27.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 211

1. 500; A. 350-373; Q. 190-200; T. 73·74; B. 23; Cire et pieds jaune verdâtre, iris
jaune pâle.
Teinte générale brun pâle, les plumes bordées de roux avec les rachis noirâtres.
Front et nuque striés de blanc. Dessous blanc lavé de fauve et strié de brun roussâtre.
Taches, de même teinte, en forme de cœur sur le ventre. Rémiges brun noir vers I'extré-
mité, primaires et secondaires barrées de brun. Plumes des cuisses brun roux rayées
de fauve. Queue en dessus, brun pâle lavée de roussâtre et traversée de 8 à 9 bandes
brunes avec des intervalles blancs sur le barbes internes.
Distr. géogr. - Niche dans le sud-est de l'Europe et l'ouest de l'Asie. Hiverne dans
la plus grande partie de l'Afrique. .
N'est pas signalée par les naturalistes français en A.O.F. ni A.E.F.
Écologie-Éthologie. - Cette Buse a les mœurs des oiseaux de ce genre. L'examen du contenu de l'esto-
mac a démontré à CHAPIN que sa nourriture était celle des autres Buses: rats, lézards (Agama) , petits oiseaux
et criquets.

Gen. MEIJERAX GRAY, 1840


CLEF DES ESptCES
- Aile dépassant 270 mm. Queue dépassant 200 mm. . . . . . . . . . . • . . . rnetabates.
- Aile de moins de 220 mm. Queue ne dépassant pas 190 mm , . . . . . . gabor,

Melierax metabates metabates HEUGLIN. - Épervier chanteur


Melierax metabates HEUGLIN, 1861, Ibis, p. 72 (Haut Nil Blanc).
1. 9582; A. d 296·310, 9310-330; Q. 206·232; T. 86-90; B. 18·22. Bec, à la base
rouge orange, noir à la pointe. Cire rouge orange. Jambes et pattes rouges orange.
d. 9. - Tout le dessus, couronne, face, manteau, dos, petites couvertures de l'aile
et scapulaires, gris de fumée. Grandes couvertures et secondaires, d'un gris plus pâle
vermiculé et frangé de blanc. Primaires noires frangées de blanc à la base de la barbe
interne. Sus-caudales barrées d'étroites bandes noires et blanches. Rectrices médianes
noires, les plus externes barrées de noir et de blanc, où le blanc domine. Extrémités
des rectrices blanches. Gorge et poitrine gris pigeon uniforme. Le reste du dessous et
les cuisses finement barrés d'étroites bandes blanches et noires. Dessous de l'aile blanc
avec des bandes très étroites brunes.
9 de taille supérieure à celle du d.
Le jeune a le dessus couleur terre de sienne, y compris les ailes et la queue, barré
et terminé de noir. Sus-caudales blanches barrées de brun sombre. Gorge blanche avec
des stries rachidiennes sombres. Poitrine brune. Le reste du dessous et les cuisses bar-
rées de brun et de blanc.
HARTERT a créé une sous-espèce: Melierax metabates Naumanni, pour les spéci-
mens du Soudan, du Kordofan, basé sur la vermiculation blanche plus accentuée
des ailes. Cette race se trouve au Tchad et en Nigeria. Mais LYNES a démontré que la
sous-espèce d'HARTERT coexistait au Darfour avec l'espèce type. C'est également
l'opinion de BANNERMAN. Mais la reconnaissance des deux sous-espèces ne sera possible
qu'après l'examen d'un plus grand nombre de spécimens.
Œufs. - Un à deux œufs, bleu vert. 53 X 41 en moyenne (Dr SERLE).
212 G. BOUET

Distr. géogr. - Afrique. Ouest du Maro~, nord de la Nigeria, Soudan, Éthiopie et


vers le sud jusqu'au Tanganyika. Ne se rencontre pas dans la forêt équatoriale.
L'Épervier chanteur se rencontre dans la majorité des colonies de l'Ouest africain.
On le signale de l'Air: Tabello, vm, juv. (Air oriental); Téouan, VIII (Air central),
(I.F.A.N.); - Sénégal: cap Mannel, près Dakar (MILLET-HoRSIN); Dakar, juv., IV
(H. MAnsEN) ; Dakar, Oukarn, III; M'Bao, Ill; Sangalkam, lac M'Baouar, III; Louga,
VIII; Dagana, environs de Dakar, V; région du Cayor, l, juv.; lac Youi, II (I.F.A.N.);
signalé au Sénégal (RIGGENBACH); - Soudan: Bamako, V; Mopti-Zinder, VII (I.F.A.N);
Farako, X (GIRAUD); Satadougou (BOUET); Tana (BATEs); Koulikoro, VI (BATES);
Tombouctou, VI, VII (H. MADSEN); signalé commun cercle de Mopti (ROUSSELOT); -
Nigeria du Nord: signalé (HUDSON); Loko, V; Janssokoa, 1 (HART.).- Gambie an-
glaise: Daranka (MARCHE et COMPIÈGNE); Bathurst (REND.); commun s'ur la Gambie.
Guinée française: Fouta Djallon (MAC LAUD) ; - Côte-d'Ivoire: Bingerville (BOUET,
MILLET-HoRSIN); - Togo: Anécho, VI (MILLET-HoRSIN); Mangou, XII (THIERRY); -
Cameroun: Garoua, Maroua; Maidugari et tout le Nord-Cameroun (BATES).
Oubangui-Chari: Ippy, XII (BLANCOU); bords du Chari, VI (Dr THIBOUT); -
Tchad : Fort-Lamy, VIII (MALBRANT); d'après LYNES il est très commun au Darfour
où il niche en mai.

Êcologie-Êthologie. - L'Épervier chanteur est un Rapace africain, qu'on trouvé fréquemment dans
les zones des savanes soudanaises et oubanguiennes, mais qui pénètre jusque dans les régions à mimosées.
Par contre, on ne le trouve pas dans la forêt hygrophile. Dans l'Ouest africain, il a été rapporté ou observé
dans la plupart des colonies françaises et étrangères. On sait que HARTERT a créé une sous-espèce pour les
oiseaux des régions les plus sèches de la limide sud du Sahara sous le nom de Melierax, m. Neumanni,
dont la coloration est plus pâle, caractère commun comme on sait aux oiseaux sahariens, avec des fines
vermiculations blanches sur les ailes plus larges et plus accentuées que chez l'espèce type.
Ce serait cette sous-espèce qu'on trouverait dans l'Air, le nord du Tchad, alors que l'espèce type se
rencontrerait plus au sud.
Ni BANNERMAN, ni LYNEs, n'admettent la sous-espèce de HARTERT, se basant sur le fait qu'on peut ren-
contrer tous les intermédiaires entre les dcux formes. LYNES en particulier dit avoir trouvé côte à côte
les deux sous-espèces au Darfour, et les différences de coloration seraient dues à l'âge ou seraient indivi-
duelles, L'Épervier chanteur ne semble pas migrateur local dans les régions envisagées ici, quoique, au
Congo belge, CHAPIN a noté sa disparition pendant certains mois de l'année.
11 semble se plaire davantage dans les parties découvertes de la brousse que dans celles qui sont boisées.
11 se nourrit d'oiseaux (Chrysococcyx, Tourterelles, Plocéidés, ctc.), de lézards, grenouilles, rats, etc.
L'Épervier chanteur a comme chant, ainsi que son nom l'indique, une sorte de siffiement particulière-
ment mélodieux, prolongé. C'est un oiseau très confiant, peu craintif, restant perché sur les petits arbres
de la savane, attendant, patiemment, une proie possible passant aux -environs de son poste d'observation.
La période de reproduction dans l'Ouest africain s'étend à la saison des pluies, avril à mai, juin,
ainsi' que l'ont observé le docteur SERLE à Zaria et à Sokoto en Nigeria du Nord et LYNES au Darfour.
Le nid composé de branchettes ayant 0,50 m de long et un diamètre de 1 cm, forme une aire bien cohérente
maintenue par des tiges de graminées, avec au centre une dépression tapissée de poils de chèvres, de terre,
de débris de cordes et de touffes d'herbes. Il est placé sur un acacia (Acacia albida), un acajou (Kara
senegalensis) à une hauteur de 5 à 6 m. Souvent, l'arbre est seul dans la plaine avoisinante ou en bordure
d'un bois. .

Melierax gahar (DAUD.). - Autour gabar

Falco gabar DAUDIN, 1800, Traité élément. complet d'Ornith., II, p. 87 (Sud-
Afrique).
Syn. : Sparvius niger BONN. et VIEILLOT (Sénégal).
Fig. : LEVAILLANT, Ois. d'Afr., l, pl. 33.
L. 335; A. cf 190-201, 9 200-213; Q. 157-182; T. 47-52; B. 13-15. Bec rougeâtre
mélangé de jaune à la base, le reste noir. Cire, région périophtalmique et pattes rouges
plus ou moins nuancé de jaune. Iris variant du rouge foncé au brun.
OISEAUX DE'L'AFRIQUE TROPICALE 213

d. Q. - Dessus cendré légèrement teinté de brunâtre, plus foncé à la couronne


et sur les côtés de la tête, tirant au noirâtre autour des yeux. Couvertures supérieures
de l'aile cendrées ainsi que le croupion. Rémiges primaires et secondaires cendrées
sur les barbes externes, barrées de noirâtre sur les barbes internes sur fond brun. Les
dernières rémiges primaires et secondaires terminées de blanc. Sus-caudales blanc pur.
Queue cendrée en dessus, blanche en dessous avec, en général, quatre bandes noires qui
se voient sur les deux faces. L'extrémité des rectrices blanches. La face supérieure des
deux rectrices latérales souvent blanche, dans l'intervalle des bandes. Gorge et poitrine
d'un cendré plus pâle. Abdomen, cuisses et dessous de l'aile rayé transversalement
de brun cendré. Sous-caudales blanches.
Q de taille plus élevée que celle du d.
Le jeune a le-dessus brun, la gorge et le haut de la poitrine striée avec la bordure
les plumes blanches. Le reste du dessous est barré mais les barres sont plus foncées
et plus brunes que chez l'adulte. L'iris est jaune,
Il existe une forme mélanique chez laquelle le plumage est noir avec de légères et
étroites barres sur les plumes de l'aile et de la queue.
Œufs. - Trois œufs blanc sale, souvent teintés mais sans marques. 42 X 32.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal, l'Aïr, le Soudan, l'Éthiopie jusqu'au Cap.
Ne se rencontre pas dans la forêt équatoriale hygrophile.
Sous le nom de Sparoius niger, BONNETERRE et VIEILLOT l'ont signalé du Sénégal.
C'est la forme mélanique. On le rencontre dans l'Ouest africain dans l'Aïr ,: Takukut
(Damergou, sud Aïr), III (BUCHANAN). .
Sénégal: signalé (DELBR.) j Dagana (LF.A.N.) j - Soudan: signalé (BATES); Tom-
. bouctou, VII, Zinder, X, juv, (H. MAnsEN); Mopti, juv. (ROUSSELOT); Kati (MILLET,
HaRsIN); - Nigeria du Nord : Jaun, VIII (Niger province); Sokoto, Kano, Bauchi
province (Hursos); Kano, XII (HARTERT).
Togo : Mangou (THIERRY); - Camerourr : Garoua, Mora et Maroua (BATES); seule-
ment dans le Nord-Cameroun,
Gabon : signalé au Gabon (HARTERT) sans indication de localité. Oubangui-Chari
Bozoum, XI (BLANcou); - Tchad : signalé (MALBRANT).

Écologie.Éthologie. - Cet Épervier beaucoup plus petit que son congénère Melierax m. metabates,
a une aire de dispersion très étendue dans l'Ouest africain. Deux phases de plumage ont été observées
par les naturalistes, une claire, l'autre mélanique. On trouve dans un même lieu des oiseaux présentant
l'une ou l'autre phase. LYNES dit que la teinte persiste toute la vie de l'oiseau, et est déjà en puissance dans
l'embryon.
Sa taille plus petite que celle d'un Épervier, ses pattes rouges, son croupion blanc et quatre barres claires
sur la queue, enfin le dessous du corps finement barré, permettent de le déterminer assezfacilement. Comme
on l'a vu ci-dessus, l'Épervier gabar se rencontre depuis l'Aïr, le Soudan, la Nigeria du Nord, le Tchad.
Ce n'est pas un oiseau de forêt quoique lfARTERT le signale du Gabon. Il fréquente volontiers les abords
des villages quoique BUCHANAN l'ait trouvé dans le Damergou en zone désertique. On l'a observé se perchant
sur les murs en terre séchée au centre même des villages dont il ne s'éloigne pas.
Souris, lézards, insectes, sauterelles et petits oiseaux forment la base de sa nourriture et il lui arrive de
poursuivre sa proie à quelques mètres de l'homme sans être effarouché par sa présence.
On a décrit son chant comme étant plus mélodieux que celui de l'Épervier chanteur et mâle et femelle
le font entendre, et ce toute l'année. Ce petit Rapace niche vers mai et juin. Le nid est composé de bran-
chettes réunies par de la laine et placé à l'enfourchure d'un Acacia (LYNES).
C'est en avril-mai, que le docteur SERLE a observé la nidification du Gabar, qui est précédée d'un vol
nuptial autour de l'arbre où est placé le nid. Cette observation fut faite par le naturaliste anglais à Sokoto
en Nigeria du Nord. Le mâle essaya d'attaquer l'indigène monté sur l'arbre où se trouvait le nid. Tout
oiseau passant à proximité du nid était vigoureusement pourchassé.
214 G. BOUET

Gen. UROTRIORcms SHARPE, 1874


Urotriorchis macrourus macrourus (HARTL.). - Autour à longue queue

Astur macrourus HARTLAUB, 1855, [oum. Ornith., p. 353 (Dabocrom, Gold Coast).
A. 277-302; Q. 327-368; T. 78-82; B. 22,5-25,5. Bec noir, bleuâtre à la base. Cire et
pattes jaune pâle. Iris jaune plus ou moins rougeâtre.
r:J. 9. - La tête et le dessus, gris ardoisé, fortement lavé de gris bleu pâle sur les
joues et le manteau. Scapulaires et couvertures de l'aile plus foncés, presque noir de
fumée. Primaires et secondaires brunes barrées de noir et de blanc, en forme d'encoches,
sur la partie b~sale des barbes internes. Croupion gris de fumée avec des taches blanches
sur quelques-unes des plumes. Sus-caudales blanches. Queue graduée noire, terminée
de blanc, chaque rectrice avec quatre taches ou barres plus ou moins triangulaires.
Gorge blanc grisâtre. Reste du dessous d'un châtain marron brillant, variant suivant
les individus. Sous-caudales blanches terminées de chamois.
9 plus grande que le r:J.
Chez le jeune, le dessus est brun noirâtre, avec la bordure des plumes plus légèrement
teintée et quelques-unes des plumes avec des barres plus claires. La queue est alternati-
vement barrée de noir et de chocolat. Tout le dessous est Blanc, avec ordinairement
de larges tâches noires sur la poitrine et les côtés.
Œufs. - Nidification inconnue.
Distr. géogr. - Afrique. Côte de l'Or, dans la zone forestière. Il est à peu près certain
que cet Autour se rencontre en Côte-d'Ivoire (1).
L'Autour à longue queue est rare dans l'Ouest africain. Décrit de la Gold Coast,
on l'a signalé au Libéria (CHUBB); - En Gold Coast : Denkera (USSHER); Dabocrom
(PEL.); Ejura, If; Mampong (Ashanti) Ir. .

Écologie-Éthologie. - La très longue queue de ce Rapace (300 mm) qu'on ne rencontre que dans la
zone occidentale de la grande forêt en facilite la détermination. C'est un oiseau relativement rare et peu
souvent observé. W. LOWE a pu se procurer quelques spécimens en Gold Coast dans l'Ashanti et n'a donné
que quelques détails sur sa biologie. En effet, par suite de la densité des arbres et du sous-bois de la forêt,
il est difficile d'observer ce Rapace, qui se tient sur -le sommet des arbres les plus élevés.
On ne connaît pas la nidification de ce Busard.

Urotriorchis macrourus Batesi SWANN. - Autour à longue queue de Bates

Urotriorchis macrourus batesi SWANN, 1922, Synop, Accipitus, 2 e éd., p. 29 (Bitye.


Sud-Cameroun).
A. Œ 266-272, 9 305-310; Q. &345-370, 9 370-395; T. 75-81; B. 21-24 (BANN.),
Œ. 9. - La description de l'Autour à longue queue de
Bates, s'adapte à la sous-
espèce du Cameroun, quoique avec des dimensions plus élevées, surtout en ce qui
concerne la queue. Les deux sous-espèces varient individuellement en couleur, suivant
l'âge ou l'époque de l'année, selon que l'oiseau est en période de noces ou non.
Œufs. - Nidification inconnue, mais les spécimens tués en juillet et août étaient en
période de couvée.
Distr. géogr. - Cameroun, dans la zone forestière, Gabon, Congo portugais. A l'est
jusqu'à l'Arrouirni et l'fturi, également en zone forestière.

(1) BERLIOZ vient de signaler la capture à La Mé, près de Bingerville, de ce Rapace, en août 1953,
par M. BRUNEL.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 215

Cette sous-espèce remplace dans la zone forestière orientale l'espèce type. On la


rencontre au Cameroun : mont Cameroun, Efoulan, rivière Dja (BATES); - Gabon et
Moyen Congo: Kango; X. I, Mimongo (MALBRANT et MACLAT.); - Sur le Congo,
Bolobo; Kounougou (SCHOU'I'EDEN).
Écologie-Éthologie. - L'Autour de BATES est la sous-espèce de la zone forestière orientaie, c'est-à-dire
de la grande forêt qui va de la Nigeria au Congo belge. BATES, qui l'a découvert, le dit peu rare aux envi-
rous d' Efoulan. CHAPIN n'a collecté qu'un jeune à Avakubi (Congo belge) en novembre. Ce naturaliste
le compare par sa longue queue graduée et la teinte de ses plumes, aux Coucous. Jadis signalé du Congo
portugais par PETIT (Landana), il a été depuis lors rapporté du Gabon par MACLATCRY de Kango (octobre,
janvier) et de Mimongo, où il fut capturé au moment où il venait de fondre sur une poule et était tellement
acharné sur sa proie qu'il se laissa saisir à terre sur sa victime.
D'après MALBRANT et MACLATCHY, le cri de cet oiseau est un « couiii, couiii D, précipité, clair et aigu.
L'Autour de Bates s'attaque également aux écureuils de forêt, qui ne descendent jamais à terre.
On ignore sa nidification dont l'époque doit se situer en juillet, août, époque à laquelle BATES a signalé
la maturité des organes sexuels du mâle et de la femelle tués par lui à cette époque de l'année.

Gen. A5TUR LACÉPÈDE, 1799


CLEF DES \ESPÈCES
1. Tarse ne dépassant pas 50 mm. Rectrices médianes ne présentant
, jamais de blanc, sauf à l'extrémité..... . . . . . . . . . . . .. . . . .. ...... . 1.
2. Partie supérieure de la poitrine d'un roux clair uniforme ou d'un
roux elair barré de blanc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . badius sphenurus.
- Tarse dépassant 50 mm. Rectrices médianes avec quelques larges
taches blanches sur la barbe interne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
3. Aile de 190 mm ou de moins. Côtés de la poitrine et cuisses rousses.
Milieu de la poitrine plus ou moins barré de blanc ct de gris. . . . . . . castanilius.
- Aile dépassant 190 mm ... :.................................. 3.
4. Cuisses gris clair ou roux non barré. Milieu de la poitrine parfois
barré, mais les côtés d'un roux clair uniforme.... ... . .. ... .... . Tousseneli-
- Cuisses barrées de gris et de blanc. Milieu de la poitrine blanchâtre
rarement barré. Côtés de la poitrine barrés de gris ou de roux plus ou
moins lavé de roux '" . .. . .. .. . . . . .. . . ...• tachlro,

Astur (Accipiter) badius sphenurus (Rüpp.). - Autour de Rüppel)


Falco (Nisus) sphenurus RÜPPELL, 1836, Neue Wirbelthiere Fauna Abyss. Vôg.,
p. 42, (Massoua, Mer Rouge).
Syn, : Accipiter riggenbachi NEUMANN (Sénégal); Accipiter sphenurus obscurius
RCHW.
Fig. : SWAINSON, Monog. Accip., pt IV, pl. 2, fig. 3. Bossus A.E.F.
1. 335-360; A. 170-200; Q. 128·150; T. 43-49; B. 1I·13. Bec noir, avec à la base une
petite tache bleuâtre. Cire, paupières et pattes jaunes. Iris rouge orangé. .
d. 9. - Le dessus et les couvertures des ailes gris pigeon, légèrement lavé de noir
de fumée sur le manteau. Primaires noires devenant blanchâtres et barrées de brun vers
la base de la barbe interne. Secondaires grises sur la barbe externe, barrées de gris sur
le fond blanc de la barbe interne. Les deux rectrices médianes grises comme le dos,
les autres plus pâles et barrées par six bandes noires, sur la barbe interne seulement.
Joues d'un gris pâle se fondant avec le blanc de la gorge. Poitrine et côtés vineux, variant
beaucoup, finement barré de blanc, la moitié supérieure de la poitrine presque uniforme.
216 G. BOUET

Ventre, cuisses et sous-caudales, blancs. Les cuisses parfois barrées de roux plus pâle.
Axillaires et sous-alaires finement barrées de roux pâle et de blanc.
9 de dimensions plus élevées que celles du d.
Le jeune a le dessus brun foncé lavé de gris. Le blanc de la base des plumes de la
nuque est visible. Toutes les rectrices, y compris les deux médianes, sont barrées.
Dessous blanc fortement tacheté de brun rougeâtre, parfois une strie médiane se voit
sur la gorge blanche.
Œufs. - Pas de renseignements sur la nidification de cet Autour.
Distr. géogr. - Sénégal, Gambie, Sierra Leone, Côte de l'Or, Nigeria. Vers l'es:
jusqu'à l'Erythrée. Au sud jusqu'au Gabon, le Kenya et l'Ouganda.
La sous-espèce Astur badius sphenurus est commune dans l'Ouest africain. Il est
signalé du Sénégal : cap Manuel, Dakar juv., Sebikotane (I.F.A.N.); Dakar (MILLET'
HORSIN); signalé (DELBR.); - Soudan : Koulikoro (I.F.A.N.); Bamako (I.F.A.N.).
Entre Tahoua et Niger (BATES); Tombouctou, III, juv. (H. MAoSEN); - Nigeria du
Nord: Schonga (FORBES); pays des Haussas (HARTERT); Kivoi, 1; Kano, IV; Bauchi, V
(HUTSON); - Gambie anglaise: Bathurst (REND., HOPKINSON). Casamance : signalé
(VERR.); Bignona, V; juv, (I.F.A.N.); - Guinée portugaise: Bissao (VERR.); -
Guinée française : Dabola, XII (KLAPOTCZ); - Sierra Leone : Mâyahgba island
(LOWE); Bo, 1 (KEMP); - Côte-d'Ivoire: Béoumi, XII (W. LOWE); - Gold Coast:
Wenchi, 1; Ejuru, II; Goato, XII; Gambaga (GIFF.); signalé (PEL); - Togo: Bismark-
burg (BÜTTNER); Kratschi, IV, XI, XII (SECH.) Kratschi, X, XII; Misabohe; IV
(BAUM.); Mangou (THIERRY); - Nigeria du Sud: Iju (LOWE). .
Oubangui-Chari : Oubangui-Chari oriental, .Zemio (BOHNDORFF); Bozoum, l, II, IV
(BLANcou); Bangui, II (ALUNE); - Tchad: lac Tchad, Fort-Archambault (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - Ce petit Autour est commun dans l'Ouest africain où on l'a rencontré depuis
le Sénégal jusqu'au Cameroun. C'est un Rapace très hardi, ne craignant pas le voisinage de l'homme.
Il n'hésite pas à venir rôder auprès des cages où sont renfermés des oiseaux pour chercher à s'en emparer.
On a observé un de ces Autours tenant deux petits Martinets africains dans chacune de ses serres, ne les
lâcher que sous l'influence du chloroforme (HOPKINSON).
Sa nourriture habituelle consiste en petits mammifères, lézards et insectes (termites ailés). Il se tient
souvent près des lieux habités, mais se cache sous les feuilles des arbres les plus épais et échappe ainsi
à l'observation. .
On ignore s'il se livre à des migrations locales, quoique LYNES l'ait vu disparaître des régions les plus
au sud du Darfour pour se diriger plus au nord.. Pour le naturaliste anglais, il nicherait en hiver ou au
printemps dans les zones soudanaises, qu'il quitterait au début de la saison des pluies, En Nigeria des
nids ont été trouvés en février, mars, de même qu'en Gold Coast mais un peu plus tard. Le nid, placé sou-
vent sur des baobabs près du tronc, est fait de branchettes, feuilles reliées avec des graminées. Parfois, le
petit Autour s'empare d'un vieux nid (Crinifer a(ricanus).
Il semble, d'après ce qui a été observé en Gold Coast, que l'on peut rencontrer ce Rapace en forêt et en
savane. Il en est de même en Nigeria du Sud où on le trouve aussi 'bien au voisinage de Lagos ou d'Ibadan,
qu'à Zaria ou Dorin et Lokodja, dans la Nigeria du Nord.
Des observations de naturalistes anglais en Nigeria, il semble résulter que des migrations temporaires
locales ont lieu et que, vers le milieu de mai, ces Rapaces disparaissent pour ne revenir que vers novembre
et nicher. CHAPIN a observé les mêmes migrations au Congo belge.

Astur (Accipiter) castanilius (Bp.). - Autour aux flancs roux


J

Accipitercastanilius BONAPARTE, 185~, Rev. Mag. Zool. Paris. p. 378 (Gabon).


L. 350-410; A. 152·183; Q. 130-165; T. 48-60; B. Moyenne des deux sexes. Bec noir,
cire jaune. Pattes jaunes. Iris rouge foncé.
cr. - Couronne et manteau ardoise, plus sombre au niveau des couvertures et du
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 217

dos. Primaires, brun barré de noir, 'devenant blanc sur la partie basale de la barbe
interne. Queue brune barrée de noir. Trois larges taches blanches sur la barbe interne
de toutes les rèctrices. Joues grises. Menton et gorge blancs avec des barres peu appa-
rentes gris cendré. Côfés roux brillant. Poitrine et milieu de l'abdomen barré de roux
brun et blanc. Les bandes brunes lavées de roux. La région ventrale et la partie interne
des cuisses blanches. La face antérieure des cuisses marron comme les côtés. Dessous
de l'aile blanc. Ligne interne de l'aile gris d'argent barré de noir.
9. - Est plus grande que le cr.
et a le dessous plus fortement barré de sépia et de
blanc lavé de roux. Les plumes du côté sont d'un roux plus foncé.
Œufs. - On ne connaît pas la nidification de cet Autour de la forêt hygrophile.
Distr. géogr. - Mrique, du Cameroun au Congo portugais et vers l'est jusqu'à
l'Ituri (Congo belge). Se rencontre uniquement en forêt hygrophile.
. REICHENOW dans son ouvrage a confondu cet Épervier avec Accipiter tachiro macros- _
celides dont l'habitat est la (( Guinée supérieure », Cette espèce est cantonnée dans l'Ouest
africain à la région forestière orientale, depuis le Cameroun jusqu'au Congo belge.
On l'a cependant collecté en Nigeria.
Cameroun : Victoria, mont Cameroun (BoYD ALEXANDER); Bimbia, XII; Victoria,
Il, VII, X, XII"(PREuss); mont Cameroun (CROSSL.); Barombi, VIII (ZEUNER); Bipindi,
V, VI, XI, XII (ZENK.); Ekundu (SJQST.); Efulen, VI; Bitye (BATES); - Gabon et
Moyen Congo : Danger (ANSELL), Doumé, XI (Marche); Ogooué (MARCHE et COM-
PIÈGNE); Mayoumbe, IV, V, VI, VII. CHAPIN l'a collecté à Lukoléla.

Écologie-Éthologie. - Cet Autour est localisé à la zone de la forêt orientale depuis le Cameroun jusqu'à
l'Ituri. On cite un spécimen de Landana (Congo portugais); ce serait la limite sud d'habitat de cette espèce.
C'est un Rapace commun en forêt, mais rarement observé, se nourrissant de petits oiseaux, petits mam-
mifères, aussi bien que de grenouilles, petits serpents et aussi de sauterelles. BATE5 a pu capturer, dans
une case, un de ces Autours poursuivant de jeunes poussins.
Jusqu'ici, on n'a rien publié sur la nidifi~tion de cette espèce.

Astor (Accipiter) tachiro Tousseneli (VERR. et DES MURS)


Autour de Toussenel

Nisus tousseneli VERREAUX et DES MURS, ,1855, [oum. f Om., p. 101 (Gabon).
Syn. : Astur toussenelii canescens CHAPIN (lturi).
cr
1. 400 env.; A. 185-198; 9 213-223; Q. cr
155-160, 9 185-198; T. 57-58; 9 63- cr
cr
66; B. 15-16; 9 18·19. Bec noir, gris à la base. Cire et anneau périophtalmique jaune
orange. Jambes et pattes jaunes.
cr. 9. - Dessus gris ardoisé, mais d'un gris plus pâle sur la tête ~t le cou. Queue
noire ou noirâtre, avec trois taches blanches sur la barbe interne de chaque rectrice et
l'extrémité blanche. Gorge blanchâtre se confondant avec le gris pâle des joues et des
côtés du cou. Poitrine d'un vineux clair lavé de gris ou parfois d'indistinctes bandes
blanches. Abdomen et cuisses, gris ou blanchâtre, les cuisses lavées extérieurement de
vineux,
Le jeune a le même plumage que la sous-espèce A. tachiro macroscelides.
L'Autour de Toussenel est sujet-à des variations considérables, dans la couleur du
plumage et en particulier dans les marques du dessous. BANNERMAN considère que la
tendance à la disparition des bandes sur le dessous et la feinte grise plus pâle du dessus
chez les vieux oiseaux, vineuse et non rousse sur le dessous, nécessite de nouveaux
218 G. BOVET

matériaux d'étude plus nombreux que ceux qui existent actuellement dans les collee-
tions.
Œufs. - Nidification jusqu'ici inconnue.
Distr. géogr. - Afrique, du Cameroun au Gabon.
L'Épervier de Toussenel occupe dans l'Ouest africain la: partie orientale de la grande
forêt, où il remplace la sous-espèce ci-dessous. On le rencontre au Cameroun : Sak-
bayémé, IV, juv., VII; Bodipo, II (REIS.)
Gabon et Moyen Congo : signalé (AUBRy.LECONTE); Landana (LucAN et PETIT);
Ogooué (DU CHAILLU); Chinchonxo (FALKENST.); Loango ~LuCAN et PETIT); Kango, IX
(MALBRANT el MACLAT.); Mayumbe, Kwamouth (SCHOUTEDEN).
Il est fréquent au Congo belge d'où CRAPIN l'a décrit sous le nom de Astur Toussenelli
.canescens.

Écologie-Éthologie. - STRESEMANN a rattaché à Astur tachiro l'espèce de VERREAUX et DES MURS,


Nisus toussenelii.
Le naturaliste allemand considère ce Rapace comme une sous-espèce de A. tachiro, qui représenterait
dans la « Guinée inférieure ", la sous-espèce A. tachiro macrocelides de la « Guinée supérieure ».
Par contre, CRAPIN rattache à Astur toussenelii la sous-espèce Astur tachiro macrocelides, sous le nom
de Astur toussenelii macrocelides, considérant Astur tachiro et ses sous-espèces, comme une espèce du
Sud, de l'Est et du Nord-Est africain, et non de l'Ouest africain.
Nous penchons en faveur de la conception de CRAPIN, dont I'expérience « sur place» nous paraît un fac-
teur non négligeable, et qui a examiné dans les musées européens ces divers Autours.
Quoi qu'il en soit, du point de vue de la systématique, voici ce que nous savons de la biologie de cet
Autour: on l'a rencontré dans la forêt du Mayombe, au Fernan Vaz, à Landana et à Chinchonxo.
Nous savons par BATES que l'Autour de Toussenel est un des pires ennemis des poules et qu'ils'échappe
rapidement en forêt dès qu'il a saisi une de ses victimes. Il lui est parfois impossible, vu sa petite taille,
d'emporter un poulet adulte, mais ses serres laissent une profonde empreinte dans le dos de sa proie.

Astur (Accipiter) tachiro macroscelldes HARTL. - Autour de l'Ouest africain

Astur macroscelides HARTLAUB, 1855, [oum, f Orn., p. 354 (Guinée. Côte de l'Or).
Syn, : Astur tibialis HARTLAUB (Casamance).
A. cl 184-200; Q 210.213; Q. cl 152-165; Q 181·195; T. 57-63; B. cl 15-16; Q 16-18.
(Bann.) Bec d'un bleu de corne extrémité noire. Cire jaune verdâtre. Jambes et pattes
jaunes. Iris jaune orangé.'
cl. Q. - Couronne, nuque et côtés du cou, gris ardoisé, plus pâle au niveau des
joues. La base blanche des plumes du cou est souvent visible. Manteau, dos, croupion
et sous-caudales, gris de fumée. Couvertures de l'aile brun noirâtre. Primaires'et secon-
daires brun foncé, avec la base de la barbe interne barrée, plus ou moins dictinctement,
de blanc et de noir. Queue brun noirâtre, avec trois larges taches blanches sur la barbe
interne de chacune des rectrices médianes, chaque rectrice terminée de blanc. Menton
et gorge blanc parsemé de gris. La gorge présente quelques bandes rousses. Ces bandes
deviennent plus apparentes et plus serrées au niveau de la poitrine et sont roux châtain
et blanches. Côtés des cuisses d'un roux châtain uniforme. Sous-caudales blanches
parfois barrées. Axillaires barrées de roux et de blanc. Ligne intérieure de l'aile blanche
marquée irrégulièrement de brun et de roux.
La Q, en dehors de sa taille plus élevée, a les bandes du dessous plus brunes et moins
de roux brillant que le O.
Le jeune a le dessus comme l'adulte, mais plus de blanc est visible au niveau de la
nuque. Quatre bandes noires sur fond brun se voient sur les rectrices, mais il n'y a pas
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 219

de taches blanches sur les rectrices médianes. Le dessous est blanc avec des taches en
forme de gouttes sur la poitrine et des bandes très apparentes sur les flancs. Les cuisses
sont étroitement barrées et tachetées de sépia.
Œufs. - la nidification n'a pas été observée.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sierra Leone jusqu'à la Nigeria du Sud. Semble
cantonné dans la zone forestière.
Cet Épervier a, dans l'Ouest africain, une aire de dispersion assez étendue dans la
zone forestière occidentale.
Casamance : déjà HARTLAUB l'avait signalé en Casamance où il a été retrouvé;
Bignona, IV (l.F.A.N.); - Sierra Leone: Kwendu (BATES); KEMP a capturé 2 juv, en II
et IV; - Libéria: Matoubé, III; Webo, III, juv. (I.F.A.N.); (Clover Mac Allen) VII;
rivière Dou, antérieurement signalé (BÜTTIKOF.); - Côte-d'1voire: Béoumi (W. LOWE);
- Gold Coast: Ejura, II; Mampong (W. LOWE); Denkera (USSHER); - Nigeria du Sud:
Ogun river et Iju (W. Lows); Lagos (THOMPSON); Obutong et Oban (TALBOT).

Écologie-Éthologie. - Cet Autour est fréquent dans l'Ouest africain et se rencontre surtout en forêt.
Il se tient en général sur le sommet des arbres à feuillage dense. Il est commun dans les zones où l'on trouve
encore des îlots de forêt, en Casamance, au Sierra Léone, commun aussi en Gold Coast, sud de la Nigeria,
Cameroun en forêt. .
C'est un Rapace qu'on voit assez rarement du fait de son biotope habituel, la forêt. Son vol est silencieux
et rappelle celui des Rapaces nocturnes.
Sa nourriture est éclective, elle consiste aussi bien en poussins enlevés au milieu des villages indigènes,
qu'en lézards, grenouilles, souris. Il ne dédaigne pas de chasser les insectes et autres proies mis en fuite
par les colonnes de Fourmis magnans [Anomma nigricans] ainsi que l'a montré l'examen de l'estomac
de l'un de ces rapaces tué près d'une de ces colonnes de Fourmis en forêt.
On le rencontre solitaire ou par couples, quoique BÜrrlKOFER l'ait trouvé au Liberia par petits groupes
de cinq à six individus.
Il ne semble pas que, jusqu'ici, le nid de cet Autour ait été trouvé.
Cependant, W. Lows a tué en Gold Coast au milieu de février une femelle dont l'ovaire dilaté indiquait
la prochaine nidification.

Gcn. ACCIPITER BRISSON, 1760

CLEF DES ESPÈCES


1. Longueur de l'aile dépassant 183 mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
- Longueur de l'aile ne dépassant pas 183 mm. . . ... . . . . . . . . . . . . .. 3.
2. Poitrine barrée de blanc et de gris, sans teinte rousse. Rectrices
médianes présentant trois ou quatre taches médianes à droite et à
gauche du rachis. Aile 213 mm...................... ..... .... ovampensis.
- Poitrine blanche barrée sur les côtés de noir. Cuisses noires en avant
ainsi que la couronne, les joues et le dos. Aile chez le 0". 251 mm;
290 mm chez la !j1.......................................... melanoleuous,
3. Poitrine roux clair sur les côtés, plus grisâtre au milieu, sans barres,
parfois barrée de gris et de blanc au milieu ,. erythropus.
- Poitrine et cuisses barrées régulièrement de brun sombre sur un fond
blanchâtre, Les barres foncées souvent bordées de roux. Les côtés
de la poitrine lavés de roux. . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . mi.nullus.

Accipiter melanoleueus Temmincki (HARTL.). - Épervier noir de l'Ouest africain

Astur temminckii HARTLAUB, 1855, [oum. f. Om., p. 353 (Rio Boutry, Côte.
d'Ivoire).
Fig. : SMITH, III. S. Afr., pl. 18 (espèce type).
220 G. BOVET
L. 450-600; A. 257-310; Q. 190-240; T. 72-85; B. 19-22. Bec noir. Jambes et pieds
jaunes. Iris rouge brun foncé.
cr. Q. - Tout le dessus noir. Les primaires et les secondaires brun chocolat avec
des barres noires, l'extrémité de même couleur et des taches blanches sur la moitié
basale des barbes internes. Queue brune, chocolat, étroitement terminée de blanc et
barrée par cinq bandes noirâtres et une large bande subterminale. Joues noires. Menton,
gorge et dessous blancs. La poitrine avec un peu de noir. Côtés et flancs, dont les
plumes sont, allongées, noires, et terminées de blanc. Cuisses noires. Sous-alaires
blanches. Axillaires et lignes internes de l'aile, blanches, tachetées et barrées de noir.
Q de taille supérieure à celle du cr.
Chez le jeune la nuque et le manteau sont roux isabelle plus sombre au milieu des
plumes. La couronne est rousse, avec des stries rachidiennes foncées. Le reste du dessus
brun noirâtre, avec le milieu des plumes roux. Queue, brun clair barré de noirâtre,
sous forme de taches en croissant, Dessous chamois pâle, avec des stries rachidiennes
sépia. Cuisses rousses tachetées de noir.
Œufs. - La nidification de la sous-espèce de l'Ouest africain est connue depuis peu.
3 œufs en moyenne, blanc bleuâtre, ovales, ternes, granuleux.
Distr. géogr. - Du Togo au Gabon.
Décrit de la Gold Coast, l'Épervier de Ternminck a été signalé du Cap Vert au Sénégal,
qui semble loin de son habitat normal.
Connu depuis longtemps de la Gold Coast : Cape Coast (HIGGINS); Boutry (PEL.)
Aguapim (RISS.); - Togo : Bismarkburg, IV (BÜTTNER); Kratschi, III (ZECH.); -
Nigeria du Sud: Iju (Lowe}; Calabar river (SMITH); - Cameroun: Efulen, V (SHARPE);
Barombi, V (ZEUNER), monts Bamenda.
Gabon et Moyen Congo : rivière Danger (ANSELL); Mimongo (Maclat.) MALBRANT
et MACLATCHY l'ont collecté à Kango, VII, Booué, VIII.

Êcologie-Êthologie, - L'Épervier noir de Temminck dont deux races ont été reconnues par les orni-
thologistes et dont l'une est la sous-espèce étudiée ici, n'est pas très commun dans l'Ouest africain.
C'est un destructeur acharné de poussins. Souvent il s'attaque aux poulets adultes qu'il finit par tuer
mais ne peut emporter dans ses serres par suite de leur poids. DATES cite l'exemple d'un Épervier de cette
espèce qui, cinq jours de suite, emporta chaque jour un poussin et ne fut tué qu'à la cinquième victime.
Ce Rapace préfère les régions boisées sans cependant se cantonner exclusivement à la forêt.
Le nid de cet épervier a été trouvé à Lokodja au confluent de la Benoué et du Niger par R. SHUEL, en
janvier, sur un très grand arbre. JI était formé de branchettes réunies par des feuilles mortes et des tiges de
graminées et avait près de 60 cm de diamètre.

Accipiler ovampensia GURNEY. - ,Épervier de l'Ovampo


Accipiter ovampensis GURNEY, 1875, Ibis, p. 367, pl. VI (Ovampoland, Colonie du
Cap).
Fig. : Ibis, 1875, pl. VI.
L. 330-370; A. 210.252; Q. 145-173; T. 45-52; B. 11-12. Bec orange à la base, noir à
la pointe. Cire orange ainsi que les jambes et les pattes. Iris brun orangé.
cr.Q. - Tout le dessus jusqu'aux sus-caudales gris cendré. Une tache blanche ou
une bande sur les couvertures de la queue, qui sont plus ou moins cachées. Primaires
et secondaires brunes, barrées sur la barbe interne de noir et de blanc vers la base. Queue
brune barrée de quatre bandes brunes plus foncées, terminée de blanc et avec quatre
marques de forme triangulaire blanche, vers le milieu de chaque plume. Le rachis des
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 221

plumes alternativement blanc et noir, menton et gorge gris tacheté de blanc. Dessous
barré d'étroites bandes blanches et gris foncé, y compris les cuisses, mais passant au
blanc sur l'abdomen et les sous-caudales. Sous-alaires et ligne interne de l'aile barrées
de blanc et de gris foncé.
. Q de taille plus élevée que celle du Cf.
On rencontre parfois des individus à phase mélanique.
Œufs. - Deux à trois œufs. Fond ardoisé clair, mais variant jusqu'au brun foncé.
Distr. géogr. - Afrique. Togo, Côte de l'Or, Nigeria du Nord, est du Cameroun.
A l'est jusqu'à l'Ethiopie et l'Ouganda. Vers le sud jusqu'au Transvaal.
Ce Petit Epervier n'est pas commun dans l'Ouest africain.
On le signale de la Nigeria du Nord: Abuja, IX; Yola et Madalla (HUTSON).
Gold Coast: Gambaga, XII (GIFFARD). On l'a signalé du Togo.
Oubangui-Chari: Zémio (Oubangui-Chari oriental), Ndélê (BLANcou); Bouar(Ouban-
gui-Chari occidental), (ELBERT).
Écologie-Éthologie. - L'Épervier de l'Ovampo est un Rapace des zones de savanes soudanaises et
oubanguiennes qu'on rencontre dans leé territoires du nord des colonies de l'Ouest africain : en particuilier
en Nigeria du Nord, au Togo, en Gold Coast ainsi que dans l'Oubangui-Chari.
Rare dans les collections on a peu de données sur sa biologie.
Il existe chez ce Rapace une phase mélanique qui longtemps a été considérée comme se rapportant à une
espèce distincte. A cela se bornent actuellement les renseignements qu'on 'possède sur ce petit Rapace,
dont le genre de vie et l'alimentation ne diffèrent pas de celles du groupe des Éperviers africains.

Accipiter minullus Zenkeri RCHW. - Petit Épervier de Zenker

Accipiter zenkeri REICHENOW, 1894,Om. Monatsber., p. 125 (Yaoundé, Cameroun).


Syn. : Accipiter Sharpei RCHW. (Bipindi, Cameroun); - Accipiter Batesi SHARPE
(Efulan, Cameroun).
1. 280-330; A. 146-180; Q. 105-133; B. 11-12. Bec et ongles noirs. Cire et pattes
jaune foncé. Iris orange.
Cf. Q. - Très voisin de la sous-espèce suivante, dont il diffère par la coloration
de la poitrine toute entière et des cuisses, qui sont rouge rouille sans bandes. A l'inverse

Fig. 49. 'Accipiter minullu(Zenker(RcHW. (d'après BATES.)

de Accipiter minullus erythropus, les deux rectrices médianes ont une Ou deux taches
sur le milieu de la barbe. Il est également de taille supérieure à la sous-espèce précédente.
Œufs. - Nidification inconnue.
Distr. géogr. - Ouest africain, depuis le Cameroun jusqu'à Benguella.
222 G. BOVET
Cette sous-espèce est cantonnée à la « Basse Cuinée » et n'est signalée que du Carne-
roun, du Gabon et de la grande forêt du Congo.
Cameroun : des spécimens en provenance de Yaoundé, Bipindi, de la rivière Dja ont
été récoltés (BATES).
Gabon et Moyen Congo: signalé (AUBRY LECONTE) ; Ogooué (MARCHE et COMPIÈGNE) ;
Ebel, VIII; Mouila, III; sud de Mimongo (MALB. et MACLAT.) ; Franceville IX
(BRAZZA); Brazzaville, VII (DYB.); Lukolela, sur le fleuve Congo (BELLEFOND).

Écologie-Éthologie. - Le petit Épervier de Zenker remplace dans la «Guinée inférieure» la sous-espèce


suivante. Comme on l'a vu ci-dessus on a des spécimens du Cameroun, du Gabon et de la forêt du Congo.
C'est à BATES et CHAPIN que l'on doit le peu qu'on sait de la Biologie de cet Épervier, rare dans les
collections.
On sait, d'après l'examen de l'estomac de spécimens tués, que la nourriture de ce Rapace consiste eu
petits oiseaux en général du groupe des Plocéidés et des Estrildinés. D'après CHAPIN, ce Rapace se rencontre
surtout dans la forêt secondaire aux abords des pistes et des espaces destinés à la culture indigène, ct
rarement en forêt vierge.
Cet Épervier chasse de préférence le matin de bonne heure et le soir vers le coucher du soleil. D'après les
dissections de CHAPIN, en septembre ct février, aucun des organes sexuels des spécimens récoltés ne pré-
sentait de signes d'une activité reproductrice prochaine.
Nous croyons intéressant de signaler ici que, à l'encontre de STRESEMANN, CHAPIN considère que Acci·
piter minullus erythropus et Zenkeri doivent être rattachés, comme sous-espèces, à Accipiter erythropus, Il
hase son opinion sur le fait qu'il n'a pas rencontré de spécimens intermédiaires parmi les adultes et
que les plumages des oiseaux immatures sont rarement distincts.
Il compare Accipiter erythropus et A. minullU3 à A3tur tachiro et A3tur toussenelii,

Accipiter minullus erythropus (HARTL.). - Petit Épervier de Hartlaub

Nisus erythropus HARTLAUB, 1855, [oum, f Orn., p. 354 (Rio Boutry).


Syn. : Accipiter Bûuikoferi SHARPE (Liberia}; Accipiter Hartlaubi SHARPE (Casa.
mance).
1. 280·330; A. 145·169; Q. 108-118; T. 43-45; B. 11-12. Bec noir. Cire jaune ainsi
que les jambes et les pattes. Iris orange.
cr. Q. - Tout le dessus ardoise foncé, avec la base cachée des plumes, blanches.
Sus-caudales blanches. Primaires et secondaires, brun barré de noir sur la barbe interne
et les barbes externes des primaires et des secondaires gris ardoise. Queue noirâtre.'
Chaque rectrice, sauf les deux médianes, avec trois larges entailles blanches sur les
barbes internes, les plus externes avec les barbes plus sombres. Joues et lores noirâtres,
nettement tranchées du blanc pur du menton et de la gorge. Poitrine et milieu de l'abdo-
men gris, avec de très vagues barres à peine visibles. Côtes et cuisses gris lavé de vineux.
Sous-caudales blanches. Dessous de l'aile blanc crème, plus ou moins parsemé de gris.
Ligne interne 'de l'aile blanche barrée de gris clair.
Q de taille plus élevée que celle du cr.
Œufs. - Les œufs de cet Autour ne sont pas connus.
Distr. géogr. - Mrique. Casamance jusqu'au Togo.
Le petit Épervier de l'Ouest africain n'a pas été souvent récolté.
Sénégal: signalé (MILLET-HoRSIN) Dakar; signalé en Casamance.
Sierra Leone: le British Museum possède un spécimen récolté à Bo, V (KEMP); -
Libéris : sous le nom de Accipiter H. Hartlaubi, G. W. ALLEN rappelle que BÜTTlKOFER
en a rapporté des spécimens de Soforé, de la rivière Dou et du mont Olive et que lui-
même a tué une Q à Katatown, X; - Gold Coast: Boutry (PEL.); Mampong, II (W.
LOWE); Axim Denkera, Cameroun: ZENKER l'a capturé à Yaoundé, VII.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 223
Écologie-Éthologie. - Ce petit Épervier représente la sous-espèce qu'on rencontre dans les zones de la
-Guinée supérieure» de Accipiter minullus,
li n'est pas certain que cet oiseau signalé de Dakar par MILLET-HoRSIN se rencontre au Sénégal.
Par contre du Sierra Leone où il a été signalé par KEMP, le British Museum possède deux peaux.
D'après le collecteur, le couple tué par lui en mai était en train de construire son nid sur un fromager
près de Bo.
La nourriture de cet Épervier consiste en petits oiseaux, lézards et sauterelles.

Famille des FALCONIDAE. - Falconidés (Aigles, Éperviers, Autours, etc.)

Les Falconidés sont caractérisés par leur bec profondément fendu terminé par un
crochet, brusquement coudé, pourvu d'une encoche formant une sorte de dent. Le tarse
de longueur moyenne, parfois, court, nu, emplumé, se termine par quatre doigts, dont
l'extrémité est souvent reliée au médium par une petite membrane. Les serres sont
fortement crochues, acérées et très puissantes. L'ongle du pouce est le plus fort. Les
côtés de la tête sont emplumés, sauf dans deux genres, dont le pourtour des yeux est nu.
Queue à douze rectrices.

Gen. F ALCO LINNÉ, 1758

CLEF DES ESPÈCES

1. Tarse plu, long ou aussi long que le doigt médian ongle compris . 2.
- Tarse aussi long que le doigt médian sans l'ongle . 3.
2. Plumage gris ardoise. Deuxième rémige plus courte que la troisième. ardosiaceus.
- Plumage roux renard. Deuxième rémige dépassant les suivantes ... alope»,
- Dos roux ou barré de roux et de noir. Première rémige à peu près
égale à la quatrième : . tinnunculus.
- Première rémige beaucoup plus longue que la quatrième , Naumanni.
3. Dos gris ardoisé sans barres plus sombres. Pattes rouge orangé.
Ongles pâles .' . vespertinus.
- Pattes jaunes. Ongles noirs , . 4.
4. Sommet de la tête roux ou marron . 5.
- Sommet de la tête ardoisé ou noirâtre . 6.
5. Aile de plus de 250 mm. Poitrine non barrée . biarmicus.
- Aile de moins de 250 mm. Poitrine barrée de petites bandes noires. ruficollis.
6. Aile de plus de 275 mm. Flancs barrés de courtes bandes noires .... peregrinus.
- Aile de moins de 275 mm. Flancs non barrés .................•.. 7.
7. Poitrine et Bancs blancs ou blanchâtres, très légèrement teintés de
petites bandes noires .......•............•..........•......... subbuteo.
- Poitrine et flancs roux ".•................ " . Cuvieri.

Falco vespertinus vespertinus LINNÉ. - Faucon Kobez


Falco uespertinus LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd., l, p. 129 (Russie).
Fig. : DRESSER, Birds Europe. VI, pl. 382.
Syn. : ,Falco pyrrogaster RCHw. Bozum A.E.F.
224 G. BOUET

1. 280-320; A. 235-255; Q. 125-135; T. 30-39; B. (de la cire) 120-130. Bec orange à


pointe noirâtre. Cire, tour de l'œil, pattes, rouge orangé. Iris brun rougeâtre.
O. Dessus gris ardoise, noirâtre à la tête et autour de l'œil. Queue sans barres. Le3
rémiges primaires plus foncé vers le bout, les autres rémiges, et les sus-alaires antérieures
plus grises. Dessous ardoisé mais la culotte, le ventre et les sous-caudales roux rougeâtre
vif.
9. Front roussâtre, bonnet et derrière du cou roux, reste de la face supérieure et queue
gris, rayés transversalement de noirâtre, la bande subterminale de la queue plus large,
Rémiges gris noirâtre avec des taches blanches aux barbes internes.
Face inférieure roux, gorge blanchâtre avec quelques fines stries longitudinales
noirâtres à la poitrine, au ventre et au flanc. Une moustache brun noirâtre.
Distr. géogr. - Niche, depuis l'est de la Suède, la Russie, la Sibérie jusqu'à l'Yenissei
et au sud, jusqu'à la Roumanie, la Russié du sud. Hiverne en Afrique depuis le Soudan
jusqu'à l'Angola et le Cap.
Le Faucon Kobez est un migrateur d'Europe qu'on rencontre surtout dans l'est
africain. TI est plus rare dans l'Ouest et il n'a été récolté que dans l'Adamaoua, au
Cameroun et dans l'Oubangui, à Bozoum, par TESSEMANN. REICHENOW l'avait décrit
sous le nom de Falco pyrrogaster, mais STRESEMANN l'a rapporté à Falco uespertinus.
Chari-Tchad: Ati IX, Abéché X, (MALB.)
LYNEs, au Darfour, en signale le passage en fin septembre.

Écologie-Éthologie. - Le Faucon Kobez est un migrateur qu'on rencontre peu dans l'Ouest africain,
sauf en Nigeria du Nord, où DENT YOUNG l'a signalé dans l'Ibis (1931) au début de la saison des pluies où
des bandes de plusieurs milliers se réunissaient pour capturer les termites ailés au moment où ces insectes
abandonnent en nombre immense les termitières, aussitôt après la fin des tornades.
Au Darfour, où LYNES l'a observé, il arriverait en fin septembre et le passage des Kobez durerait environ
deux semaines. Des bandes de 150 individus se succèdent pendant cette période se réunissant le soir pour
passer la nuit et le jour pour chasser de compagnie.
La nourriture de ce Faucon, en Afrique, consiste en dehors des termites ailés, en toutes sortes d'insectes,
en grenouilles et petits mammifères.
Le Kobez ne niche pas en Afrique.

Falco (Cerchneis) Naumanni Naumanai FLElSCHER. - Faucon cresserme

Falco Naumanni FLEISCHER, 1818, in Laurop and Fischer's «Sylvan n, part.5,


art. 10, p. 174 (Allemagne du sud).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VI, pl. 385.
L. 0 290, 9 330; A. 0 226-244, 9 224-246; Q. 145·165; T. 330-345; B. (de la cire)
12-14. Bec bleuâtre, Cire, tour de l'œil et pattes, jaune clair. Ongles couleur de corne
claire.
o. - Ressemble au F. tinnunculus mais ne présente pas de taches sombres sur le
dessus. Quelques-unes des plumes les plus internes de l'aile sont grises. La première
rémige est beaucoup plus longue que la quatrième. Les dimensions sont plus faibles
que celles de F. tinnunculus tinnunculus.
9. - Face supérieure brun rougeâtre plus pâle que chez le cf avec 'des taches noi-
râtres en fines stries à la tête et au cou, plus larges et courtes sur le reste. Rémiges
tachées de roux. Queue rousse à bout blanchâtre, barrée de noirâtre, la bande subter-
minale large. Gorge blanchâtre, reste de la face inférieure roussâtre avec des taches
noirâtres, sauf aux sous-caudales. Une très faible moustache brunâtre.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 225

Distr. géogr. - Niche dans la Russie du sud, l'Asie mineure, le bassin méditer-
ranéen. Hiverne en Afrique,
Le Faucon de Naumann se rencontre sur le pourtour de la Méditerranée, en été,
mais émigre en Afrique pendant l'hiver. Il est rare cependant dans l'Ouest africain.
On l'a signalé de Mauritanie : près de Nordouf II bende importante (HEIM DE
BALZAC) ; - du Sénégal : (MARCHE, RIGGENBACH); M'Bao, Hann (MARCHE); Marn-
melles, II, près Dakar (MILLET-HoRSIN); Dakar, IV (H. MAnSEN); - Nigeria du Nord :
signalé, province de Zaria; - aurait été rencontré en Gambie anglaise.
Signalé en Côte-d'Ivoire: à Bingerville, III, par MILLET-HoRSIN comme exceptionnel.
Moyen Congo: Pointe Noire, 1 (MALBRANT et MACLATCHY).

Écologie-Éthologie. - Le Faucon cresserine est un migrateur d'Europe qui passe l'hiver' en Afrique
,mais surtout dans l'Afrique du Sud (Rhodésie, Transvaal). Il est plus rare dans l'Ouest africain. On l'a
rencontré d'octobre à mars en Nigeria du Nord (O. YOUNG).
H. MAOSEN en a lué un spécimen à Dakar en avril, époque à laquelle les migrateurs 'remontent vers le
Nord.
Pendant sail séjour en Afrique, le Faucon cresserine se nourrit de sauterelles qu'il capture au vol, mais
toua les insectes lui sont bons ainsi que les araignées qu'on trouve fréquemment à l'examen de l'estomac.
Il ne niche pas en Afrique.

Falco. (Cerchneis) tinnunculus tinnunculus LINNÉ. - Faucon crécerelle

Falco tinnunculus LINNÉ, 1758, 5yst. Nat., lOe éd., p. 90 (Suède).


Syn. : F. alaudarius auct,
Fig. : DRESSER, Birds of Europe, VI, pl. 384.
1. 031, Q 37; A. 230-260; Q. 160-175; T. 37-41; B. (de la cire) 13-15. Bec bleuâtre
à pointe noirâtre. Cire, tour de l'œil et patte jaune. Ongle noirâtre. Iris brun.
0. - Devant du front et léger sourcil, jaunâtres. Dessus de la tête et du cou, crou-
pion et sous-caudales, gris bleuâtre. Dos, scapulaires, sus-alaires, brun rouge à taches
noires, plus nombreuses sur l'aile. Rémiges brunes barrées de blanc sur les barbes
internes. Queue gris bleuâtre avec une large bande subterminale noire et le bout blanc.
Face inférieure roussâtre, très pâle à la gorge, avec des taches brun noir, allongées à la
poitrine et au ventre, ovales au flanc. Côté de la tête gris clair et blanc avec une ligne-
post-oculaire et une petite moustache noires .
• Q. - Face supérieure rousse ou brun rouge, avec des taches brun noirâtre, en
stries longitudinales sur la tête et le cou. Pas de gris sur la tête. Rémiges primaires et
rémiges secondaires brunes à taches rousses sur les barbes internes. Queue, sur fond
Iégèrement teinté de gris, rousse avec des barres transversales et une large bande-
subterminale noirâtre. Face inférieure roussâtre à taches longitudinales brunes. Côté
de la tête blanchâtre et roussâtre à faible moustache brune.
Le jeune présente les mêmes teintes que la Q, mais sans gris à la nuque.
Distr. géogr. - Niche depuis la Scandinavie, le nord de la Russie jusqu'à la Médi-
terranée et le nord de I'Afrique, En Asie, vers l'est, jusqu'en Sibérie et au sud jusqu'el.
Perse. Hiverne en Afrique, jusqu'en Côte de l'Or, le Tanganyika.
Le Faucon crécerelle est un migrateur qu'on rencontre en hiver dans tout l'Ouest
africain. Mauritanie: Atar, II (I.F.A.N.) HErM DE BALZAC; - Air : montagnes de l'Aïr
(Adbey), (BUCHANAN); - Sénégal: route de M'BourfJoal, juv., II; Balak, près Thiès,
1; Dakar, II, capturé en ville; Camberène, XII; \Linguère, XI; route Dakar/Rufis-
que, 1; Dakar, III (l.F.A.N.); presqu'île du Cap Vert; Hann (MARCHE); signalé (Bou-
J. A. 113001:11. 8
226 G. BOUET

CARD, PLANCHAT); Dakar-Hôpital, XI (MILLET-HoRSIN); - Soudan : Sognafi, 1


(GIRAUD); Ké Massina, 1 (BATES); Zinder, XII, J (BUCHANAN); Zinder, XI, juv,
(H. MADSEN); Koulikoro, IX (I.F.A.N.); - Gambie anglaise: souvent observé (Hop-
KINSON); - Nigeria du Nord: Kano, XII (HARTERT); Zaria Jebba, XI (Hursox).
Casamance : signalé (VERR.); - Guinée française : Dabola, 1 (KLAPTOCZ); --
Sierra Leone : recueilli en 1; - Gold Coast : Ejura, 1 (W. LOWE);' - Nigeria du
Sud: 1ju (W. LOWE); Lagos, XII; - Cameroun : près Garoua, XII (BATES); Maroua.
Gabon et Moyen Congo: n'a pas été obtenu; MALBRANTI et MACLATCHY le signalent
obtenu au Congo belge, à Kisautu et Léopoldville; - Oubangui-Chari : signalé à
Bozoum, III, IV (BLANcou); Fort-Archambault, II (DECORSE); - Tchad : signalé
au lac Tchad, Chari, Logone. Un spécimen collecté région Bokoro (MALBRANT); Fort-
Lamy (duc DE MECKLEMBOURG); montagnes de Melfi, IV; Abéché, II (MALB.); Faya
(RECEVEUR); - fréquent au Darfour, d'après LYNES.

Écologie-Éthologie. - Le Faucon crécerelle migrateur d'Europe arrive en Afrique dès octobre. LYNES,
qui a observé ce Faucon au Darfour, remarque que ce sont surtout des bandes de jeunes qui traversent en
octobre cette contrée, les adultes ne passent que plus tard.
La Crécerelle a été capturée dans toutes les colonies de l'Ouest africain, ainsi que l'indique la liste ci-
dessus. En avril, la totalité de ces petits Rapaces disparaissent remontant vers le nord pour nicher en
Europe.
La nourriture de la Crécerelle en Afrique consiste, cela va sans dire. en sauterelles dont elle suit les
nuées et qu'elle capture en vol. Les termites ailés entrent également dans l'alimentation de notre petit
Rapace, qui ne dédaigne pas cependant souris et lézards. La Crécerelle en semble pas s'attaquer aux petits
oiseaux.
On n'a jamais observé de nidification de la Crécerelle d'Europe en Afrique ...

Falco (Cerchnels) tinnunculus rufescens SWAINSON. - Crécerelle africaine


Falco rufescens SWAINSON, 1837, Birds of Afr. I, p. 109 (Sénégal)
Syn, : Falco tinnunculus carbo, HART. et NEUM.
A. cf 223-237, 9 233-258; Q. cf 146-164, 9 153-178; T. cf 40-45, 9 38-42; B. 14-16.
cf. - Ressemble au mâle de Tinnunculus t, tinnunculus, mais a la tête, la queue
et les sus-caudales d'un gris d'ardoise sombre. La queue barrée de noir, souvent peu
marquée, mais barres toujours présentes. Le dessus est d'un marron profond, les taches
plus marquées. Le dessous est très coloré et plus fortement barré.
9. - D'un roux plus sombre que la femelle de Falco t. tinnunculus, plus nette-
ment barrée sur le dessus et strié sur le dessous.
Distr. géogr. - Restreint du Sénégal au Cameroun, et dans l'est au Congo belge.
Angola.
Le Petit Faucon crécerelle d'Afrique a été longtemps confondu avec la sous-espèce
européenne. On a des spécimens du Soudan : Kati (MILLET-Ho RSIN) ; - de la Nigeria
du nord : provinces de Sokoto et Kano, II, III (Htrrsox}; Zaria, XI (SERLE); - de
la Gold Coast: Ejura (Ashanti), 1 (W. LOWE); - du Cameroun: montagnes de l'ouest
du Cameroun, IX (BATES); Bamenda, Banso (2 500 rn), (SERLE).

Écologie-Éthologie. - Celle forme africaine de la Crécerelle, qui n'est pas migratrice, est un Rapace
surtout des hautes altitudes quoique, dans Je nord de la Nigeria, il abandonne ces régions en saison sèche
pour se réunir en nombre dans les endroits où il trouve plus facilement sa nourriture. On a trouvé dans
l'estomac des geckos, des lézards, des sauterelles. LYNES l'a vu nicher dans les rochers du Djebel Marra
au Darfour en été. Il est certain que son biotope préféré pour nicher est les infractuosités de rochers.
Cependant, près d'Ilorin, BOUGHTON·LEIGH a observé la nidification de cette Crécerelle dans les arbres
(baobab et palmier) 2 et 3 œufs furent trouvés. Ils ressemblaient à ceux de l'espèce type.
BATEs, au Cameroun, a observé un certain nombre de ces Crécerelles visitant des crevasses de rochers
en septembre mm sans nicher à celle époque.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 227

Falco (Cerchneis) rupicolus rupicolus DAu[). - Faucon sud-africain

Falco tinnunculus rupicolus DAuDlN, Traité, II, p. 135·1800 (Cap de Bonne-Espé-


rance).
L. 300-340; A. 235-238; Q. 147·164; T. 34-37; B. 13,5·15.
Mâle et femelle sont à peu près semblables, mais la femelle a la queue ordinairement
barrée. Le dessous du corps est d'un roux canelle, plus accentué et plus marqué que
chez la Cresserelle européenne.
Œufs. - Ne niche pas dans l'Ouest africain.
Distr. géogr. - Toute l'Afrique du Sud. Au nord, le sud Angola et le Nyassaland.
A été signalé dans le Cabinda portugais (Chinchonxo), (FALKENSTEIN). DUBOIS le signale
du Kantaga. Les naturalistes français ne le signalent pas, ni en A.E.F. ni en A.O.F.

Écologie-Éthologie, - Ce Faucon vit surtout dans les régions montagneuses du Sud Mrique, où
niche, mais on le trouve parfois dans les villes sur les monuments élevés.
Dans les régions de l'Ouest africain et de l'Angola où on peut le rencontrer il doit être rare.
Son régime est le même que celui de la Crécerelle quoiqu'il s'attaque rarement aux oiseaux.

Falco (Cerchneis) alopex alopex (HEUGL.). - Faucon renard ,

Tinnunculus alopex HEUGLIN, 1861, Ibis, p. 69, pl. III (Soudan égyptien).
Syn, : Falco alopex eremica OBERHOL. (Togo)'.
L. 380; A. d 190·199, 9 213·227; Q. 120-140; T. 37-40; B. 15·16,5 (BATES). Bec et
cire gris bleu ou bleu noir. Peau nue autour de l'œil bleu pâle. Jambes et pattes jaune
ocre. Ongles noirs. Iris blanc bleuâtre.
d. 9. - Tout le plumage, en dessus et en dessous, d'un roux rappelant la couleur
du renard. La tête, le manteau et les couvertures de l'aile, striés de noir le long du
rachis des plumes. Sous l'œil, un pinceau noir, s'allongeant jusqu'à la commissure et
formant « moustache ». Primaires noires sur les barbes externes et à la pointe sur les
barbes internes. Le reste des plumes de l'aile blanc, plus roux près du rachis, avec des
barres noires, étroites, plus ou moins accentuées, selon les sujets. Dessous roux, mais
plus pâle que le dessus, étroitement strié de noir, sauf à la gorge, l'abdomen et les
cuisses.
BANNERMAN cite la capture au Soudan français (Koulikoro), par BATES, de deux
spécimens de teinte plus foncée, dont les dimensions sont: A. d 247, 9 259; Q. d
170, 9 176; T. 42. L'auteur anglais pense qu'il s'agit d'une sous-espèce de taille plus
élevée.
Œufs. - Seraient semblables à ceux de F. tinnunculus. 40 X 62,5.
Distr. géogr. - Haut Togo. Des territoires du nord de la Côte de l'Or, le Soudan
français, la Nigeria du Nord, le nord du Cameroun, le Soudan égyptien, l'Érythrée
et I'Éthiopie.
Le Faucon renard n'est pas très commun dans l'Ouest africain. C'est un rapace des'
savanes qui a été signalé du Soudan français : à N'Goumi, 1 (GIRAUD); Koulikoro, VII
(BATES) ; falaises de Bandiagara, Douentza, Hombori (cercle de Mopti), (ROUSSELOT);
MILLET·HoRSIN en a récolté trois spécimens à Kati, près Bamako; - Nigeria du Nord:
Ibi (BATES); Benoué, province, XII (HUTSON, BUES), II.
8.
228 G. BOUET
Guinée française : signalé, sans localité, XII (KLAPTOCZ); -.-:. en Gold Coast : il a
été collecté à Gambaga (BoYD ALEXANDER); - au Togo : OBERHOLSER avait décrit
une sous-espèce Falco alopex eremica de Mangou, tombée en synonymie.
Oubangui: vallée de l'Ouham, XI, 1, III, X, Ndélé (BLANCOU); - l'amiral LYNES
l'a rencontré toute l'année au Darfour.

Écologie-Éthologie. - Le Faucon renard est un Rapace africain qui se rencontre surtout dans les
régions montagneuses de l'Ouest africain, et d'une façon générale en Afrique dans les mêmes biotopes.
BATEs, dans ses deux voyages au Soudan, l'a rencontré à Koulikoro, trois ans après l'avoir vu une
première fois dans les collines qui surplombent le Niger. Jadis à Kati MILLET-HoRSIN avait pu récolter
troisdecesFaucons2 cI et l 'i?, qui furent plus lard examinés au Muséum de Paris par CHAPIN. Roussstor
l'a, de son côté, signalé à Bandiagara, Douenza et Hombori comme nous l'avons signalé plus haut,
En Nigeria du Nord sur le plateau de Bauchi, D. YOUNG a;lOté que le Faucon renard niche dans les
crevasses des rochers. BATEs également rapporte que ce Faucon se perche uniquement sur les rochers et
passe la majeure partie de la journée dans l'air en se livrant à des vols en cercles concentriques, au-dessus
du pays environnant.
La nourriture de ce Faucon consiste surtout en insectes, sauterelles, termites ailés qu'il attrape au vol
tout en poussant des cris perçants. Le Faucon alopex vit en bonne harmonie sur les rochers, avec les
Passereaux qui ont le même biotope. Cependant il ne dédaigne pas les souris du genre Aroicanthis, hôtes
habituels des rochers,
JI semble que certaines régions de l'Ouest africain ne sont visitées par ce Faucon qu'à certains mois de
l'année, de décembre à février il la période des feux de brousse, dans les territoires du Nord de la Gold Coast
ou de la Nigeria loin de leur biotope habituel.
Le Faucon renard se gorge alors de sauterelles et des insectes qui fuient le sol enflammé en les capturant
au vol.
On n'a pas de données sur l'époque exacte de la nidification de ce F"UCOll; LYNES pense qu'elle alieu
en été.

Falco ardosiaeeus BONN. el VIEIL. - Faucon ardoisé

Falco ardosiaceus BONNATERRE et VIEILLOT, 1823, Encycl. Meth. Orn., pt. 3, p.


1238 (Sénégal). '
Fig. : SWAINSON, Birds W. Afr., 1, pl. 3.
1. 320-390; A. cf 215.235, Q 246·251; Q. 130-162; T. 40-44; B. 16,6-18,5. Bec
jaune à la base, noir bleuâtre à la pointe. Cire, tour des yeux et pattes jaune chrome.
Iris chatain.
cf. Q. - Plumage cendré bleuâtre, avec le rachis des plumes noir et des stries
rachidiennes noirâtres. Rémiges primaires noirâtres, marquées de bandes étroites
blanches sur les barbes internes, se transformant en petites taches chez les spécimens
âgés. Secondaires brunes nuancées de cendré, celles les plus rapprochées du corps
cendré bleuâtre. Couvertures inférieures de l'aile cendré bleuâtre. Rectrices cendré
bleuâtre, avec d'étroites bandes blanches sur les barbes internes, mais qui sont indis-
tinctes sur les deux rectrices médianes.
La Q plus grande que le cf.
Chez le jeune, le plumage est plus foncé, plus cendré et lavé de brunâtre. Les parties
nues sont jaune verdâtre et non jaune comme chez l'adulte.
Œufs. - Jusqu'ici, la nidification de ce Faucon n'avait pas été observée. On lira
plus loin les conditions très spéciales requises par ce Rapace pour nicher.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal, le Soudan et l'Éthiopie jusqu'au lac
Victoria et l'Angola au sud.
Le Faucon ardoisé décrit du Sénégal a été rencontré à peu près partout dans l'Ouest
africain, sauf en forêt.
Sénégal : signalé (DELARoQuE, RIGGENBACK); - Soudan : Ké Masina (Haut Niger),
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 229
1 (BATES); Koulikoro, X (l.F.A.N.); - Nigeria du Nord: Kano, XII (HUTSON); Zaria
(POGGIOLINI, BATES, SERLE);
Carnbie anglaise : HOPKINSON le considère comme fréquent en Gambie; -
Sierra Leone : Peninsula (WALKER). - Casamance: signalé' (AUBRY LECOMTE); -
Guinée portugaise: on l'a capturé aux îles Bissagos; - Gold Coast: Mampong, 1
(W. LOWE); Gambaga, X, XII (GIFFARD); - Dahomey : Petit Popo (KURST.); -
Nigeria du Sud : lju (LOWE); - Cameroun : Garoua (BATES).
Gabon et Moyen Congo: Zambi (SACEGHEM); - Oubangui-Chari : sur le Chari et
le Logone, il a été récolté; - Tchad: assez rare, Logone, Chari; LYNES signale sa pré.
sence au Darfour.
Écologie-Éthologie. - Le Faucon ardoisé est un oiseau des savanes soudanaises et oubanguiennes qu'on
ne rencontre pas dans la forêt hygrophile.
Il demeure perché la plupart du temps dans l'attente de quelque proie passant à sa portée ou se déplaçant
sur le sol. Quand il veut se reposer, il s'installe sur les hautes branches d'un arbre. Au contraire, il se tient
sur les basses branches s'il veut se livrer à la chasse. Ses proies préférées sont les petits mammifères, rats
et souris; il mange aussi des lézards. Mais il ne dédaigne pas les insectes (sauterelles en particulier) qu'il
capture et avale au vol. '
La nidification a lieu en avril en Nigeria (Dr SERLE) en décembre, janvier en Gold Coast (HOLMAN). Le
nid est placé sur un grand arbre (baobab, tamarinier) en général seul au milieu d'un champ cultivé et les
œufs sont placés dans une cavité naturelle de l'arbre, sans aucun matériel apporté par l'oiseau. Le Faucon
ardoisé qui semble avoir peu de propension à bâtir lui-même un nid, n'hésite pas à s'installer dans un nid
abandonné par le constructeur; c'est ainsi que le docteur SERLE a trouvé un couple de Faucons ardoisés
dans un nid de Scopus umbretta, avec quatre œufs fraîchement pondue. Un deuxième nid de Scopus umbretta
était également occupé par un couple de Faucon ardoisé et contenait cinq œufs. Les nids d'Ombrette
étaient placés à l'enfourchure d'un grand arbre bordant une rivière. SETH·SMITH a signalé le même fait en
Afrique orientale oû un vieux nid d'Ombrette ahritait la nichée d'un couple de Faucon ardoisé. Les œufs
ont une forme ovale, non brillants et le fond blanc est totalement obscurci par des taches de teintes rouge
brique, de brun orange et qui sont en général plus nombreuses à l'un des boute.
Leurs dimensions moyennes sont: 41 X 33,3. (Dr SERLE). •

Falco (Chicquera) ruficollis ruficollis Sw. - Faucon à cou rouge

Fako ruficollis SWAINSON, 1837, Birds of West Africa, l, p. 107, pl. II (Sénégal).
Fig. : SWAINSON, Birds W. A., I, pl. 2.
1. 190 à 330; A. d 190-197, 9 213-227; Q. 120-140; T. 3640; B. 15-16, 5. Bec jaune
brillant à la base, bleu noir à la pointe. Cire jaune ocre brillant, la partie nue péri-
oculaire jaunâtre, ainsi que les jambes et les pattes. Ongles noirs.
d. 9. - Front blanc. Couronne et partie postérieure du cou marron. Tout le reste
du dessus, y compris les couvertures alaires et la queue, gris clair barré d'étroites
bandes noires. Primaires d'un brun foncé; avec, sur la barbe interne, des taches oblon-
gues blanches. La queue présente une très large bande noire subterminale, et à I'extré-
mité apicale blanche. Joues et gorge blanchâtres. Une ligne sourcilière noire et une
(( moustache II également noire, sous l'œil, qui vient se fondre avec le marron du cou.
La poitrine est lavée de chamois rosé. Tout le reste du dessous, axillaires et sous-
alaires, avec des bandes étroites noires et blanches. -
Le jeune a le dessus de la tête et la partie supérieure du manteau, plus pâle que chez
l'adulte. Le dessous est roux chamois barré seulement au niveau de la poitrine.
.Œufs. - Deux à trois probablement, blancs: 42,7 X 32,5 (HAwKER).
Distr. géogr. - Mrique, depuis la Gambie jusqu'au Cameroun. Vers l'est jusqu'au
Bahr el Ghazal et le Shoa, et au sud, jusqu'au Cap; Ne se rencontre pas dans la forêt
équatoriale hygrophile.
230 G. BOVET

Le Faucon à cou rouge africain occupe une aire assez importante dans l'Ouest africain,
mais en dehors de la forêt. Il a été signalé au Sénégal: (BULL., RIGGENBACH) ; - Soudan:
Bamako, IX (I.F.A.N.); Zinder, Il (BUCHANAN); Mopti, VII (I.F.A.N.); est Mopti,
XII (BATES); Koulikoro, VII; Say IV (BATEs); Tombouctou, VI, juv., Cabara, VIII;
Zinder, X (H. MADSEN); Mopti, VIII (RoussELOT); Bani (GUICHARD). Nigeria du
Nord: Lemu, III; Dakmon, VI (Hursos}; Kano, XII (HARTERT); Zaria.
En Gambie anglaise: signalé par HOPKINSON comme l'un des Faucons les plus com-
muns; - Gold Coast: Le British Museum possède des exemplaires de Gambaga; -

Fig. 50. Falco (Chiquera) ruficollis Sw. (d'après BATEs)

Togo: Mangou (THIERRY); - Dahomey: Agouagon (BOUET); - Cameroun: obtenu


par BATEs à Garoua.
Oubangui.Chari : Zémio IV (BOHNDORFF); - Oubangui-Chari oriental, (BLANcou);
poste de la Haute Kemo, IV (DYB.); - Tchad : cité par PÉCAUD comme nichant à
Fort-Lamy, IX (MALBRANT); sur le Chari et le Logone, le duc DE MECKLEMBOURG
a récolté des spécimens. - LYNES l'a rencontré au Darfour où il niche au début du
printemps.

Écologie-Éthologie. - Ce Rapace africain est un oiseau des savanes guinéennes et oubanguiennes


dont l'aire de dispersion s'étend jusqu'au Sénégal. Il affectionne les régions où poussent les palmiers du
groupe Borassus et Hyphoene, Il a le vol des Crécerelles et se rencontre généralement par couples.
La nourriture du Faucon à cou rouge consiste en petits oiseaux Plocéidés, rats, souris, lézards et
sauterelles ainsi que termites ailés quand ils sont abondants.
Le nid est presque toujours placé à la base des feuilles du rônier, en fin de la saison des pluies.
'Des jeunes ont été récoltés à Tombouctou par la mission danoise en juin. Sur les rôniers il y a souvent
association entre le Rapace et le Pigeon de Guinée et les nids sont parfois côte à côte, ce qui n'empêche
pas le Rapace d'attaquer les TourtereIles du genre Streptopelia,
On n'a pas de précisions sur le nombre d'œufs pondus par le Faucon à cou rouge ni sur leur exacte
coloration.

Falco envieri SMITH. - Faucon de Cuvier

Fa/co cuuierii A. SMITH, 1830, S. Afr. Quart. [oum, (1), p. 392 (colonie du Cap).
Fig. : SCHLEGEL, Ned. Tijdschr. Dierk., l, 1861, pl. 5.
A. 221-226; Q. 124-138; T. 32; B. 12,5. (BATEs). Bec bleu avec l'extrémité noire. Par.
Lies nues autour de l'œil jaunes. Pourtour du bec jaune. Jambes et pattes jaunes. Iris
brun foncé.
Œ. 9. - Tout le dessus, depuis la couronne jusqu'aux sus-caudales, y compris
les couvertures de l'aile, gris ardoisé, le rachis des plumes noir. Primaires brun noirâtre,
avec des taches allongées roux chamois sur les barbes internes. Rectrices médianes de
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 231

même teinte que le dos, les autres rectrices barrées de noir et de roux chamois, plus
ou moins apparent, chaque extrémité des plumes rousse. Joues et menton jauneisa-
belle. Une large strie noire derrière l'œil et une « moustache» de même couleur. Gorge
roux chamois devenant roux foncé sur la poitrine et sur le reste du dessous. Toutes
les plumes du dessous, depuis la poitrine, sont striées de noir, surtout sur les flancs
et les cuisses. Les sous-alaires et les axillaires présentent les mêmes particularités de
coloration.
La Q. de taille plus grande que celle du d.
Œufs. - Deux à trois œufs probablement, dont on trouvera plus bas la description
et les dimensions.
Distr. géogr. - Afrique, depuis la Gambie jusqu'au Cameroun, vers l'est jusqu'au
Bahr el Ghazal et le Shoa et au sud jusqu'au Cap. Ne se rencontre pas dans la forêt
équatoriale hygrophile.
Le Faucon de Cuvier est un Rapace spécifiquement africain, mais dans l'Ouest rare.
Il a été observé en Nigeria du nord ; Kano, V (HUTSON).
En Gambie anglaise: W. LOWE a collecté un spécimen à Kerevan, 1;- Cameroun:
Victoria (PREUSS), (BoYD ALEXANDER).
Gabon, Moyen Congo, Oubangui; Chinchonxo (FALKENST.); Brazzaville, VII(DYB.);
Boumbé (ESCHERICH); signalé de l'Oubangui par DYBOWSKI.
Écologie-Éthologie. - Le Faucon de Cuvier est un Rapacc africain qu'on rencontre depuis le Cap
jusqu'à la Gambie, mais il est rare, tout au moins dans l'Ouest africain.
Il avait été signalé jadis par USSHER en 1872 de la Gold Coast où il a été retrouvé il y a quelques années
en pays Ashanti par W. LOWE.
La nourriture ne diffère pas de celle des antres Faucons que nous avons étudiés jusqu'ici, c'est-à-dire
qu'elle consiste en petits oiseaux, petits mammifères, lézards et sauterelles migratrices quand celles-ci
sont en bandes immenses.
On n'a pas de précision sur la nidification de ce Faucon dans j'Ouest africain. On suppose cependant
qu'il s'empare d'un nid abandonné et MARSHALL, en Nigeria, dit avoir trouvé en mai un couple de Faucon
de Cuvier qui s'était établi dans le nid d'un autre Rapace Mi/vus aegyptius parositus.
A. VINCENT, au Congo Belge, a trouvé un nid dont l'œuf de teinte crème est presque entièrement
recouvert de taches de couleur brun roux sombre surtout au gros bout. La dimension de l'œuf est de
40,9 X 33,2.
Le nid était placé sur un arbre très élevé à une enfourchure du tronc.

Falco subbuteo subbuteo LINNÉ. - Faucon hobereau

Falco subbuteo LINNÉ, 1758, Syst. Nat., 10e éd., p. 89 (Suède).


Fig. : DRESSER, Birds Europe, VI, pl. 379.
L. d 300-350; A. é 250-265; Q 273-280; Q. d 130-140; Q 145-150; T. 35.38; B
(de la cire) 12-14. Bec noir bleuâtre. Cire, tour de l'œil et patte jaune (ad.), Cire et tour
de l'œil bleuâtre (j.), Iris brun.
d. - Face supérieure et sus-alaires brun ardoisé, un peu plus pâle au croupion
et au sus-caudales avec le rachis des plumes noirâtre et en général deux taches blan-
châtres ou rousses à la nuque. Rémiges primaires noirâtres avec des taches rousses sur
les barbes internes. Rémiges secondaires gris brun, à barbes internes brun noirâtre
barrées de roux. La Q a la face supérieure nuancée de brun, le roux de la face inférieure
moins vif. Gorge et devant du cou blancs. Bande blanche au-dessus des yeux, reste de
la face inférieure blanchâtre ou roussâtre striée de brun noirâtre, les sous-caudales et
la culotte rousses, cette dernière immaculée ou striée longitudinalement de noir. De-
vant de la joue et moustache noirs '.
232 G. BOUET
Jeune. - Dessus brun noir avec la bordure des ailes chamois. Les barres du des-
sous sont plus larges et plus noires que chez les adultes.
Relevé ici par suite de sa présence au Congo belge. Voir 'CHAPIN, vol. l, p. 651.
Distr. géogr. - Niche depuis la Scandinavie, la Russie du nord, puis, à travers l'Asie
jusqu'à l'est de la Sibérie et le Kamtchatka, au sud jusqu'au bassin méditerranéen.
Hiverne en Afrique.
Le Hobereau est un migrateur d'Europe, rencontré seulement en hiver en Afrique.
Il est très rare dans l'Ouest africain. L'un des records connu est la capture de ce petit
Rapace au Cameroun, à Bitye, XI, où il fut apporté. à BATES; dans l'Oubangui-Chari :
BLANCOU l'a obtenu à Ndélé, IV.

Êcologie-Êthologie. - Le Faucon hobereau est un migrateur d'Europe qui 'se rencontre en Mriquc
en hiver. Il est fort rare dans l'Ouest africain. et on le trouve surtout dans le Sud Afrique. CRAPIN en a
obtenu un spécimen dans la savane oubanguienne, qui planait au-dessus du poste de Faradjé (Congo
belge). Il en vit un autre quelques jours plus tard. Dans l'Ouest africain BATES est le seul naturaliste qui
l'ait obtenu à Bitye (Cameroun) en octobre où un indigène l'apporta vivant après l'avoir capturé alors que
le Rapace s'efforçait d'emporter un poulet trop lourd pour lui. BANNERMAN a des doutes sur la présence,
signalée par HOPKINSON, du Hobereau en Gambie et croit qu'il s'agissait du Faucon de Cuvier tué parfois
en Gambie. Aucun spécimen n'est parvenu au British Museum provenant de Gambie. La biologie du
Hobereau en Afrique, d'après le peu qu'on sait, ne diffèrerait pas des mœurs de ce Rapace en Europe
où il est bien connu et où il niche en général en s'emparant d'un IÙd de corbeau, de pie.

Falco hiarmieus biarmicus TEMM. - Faucon lanier

Falco biarmicus TEMMINCK, 1825, pl. col., liv. 55, pl. CCCXXIV (Cafrerie).
1. 405-456; A. 318·360; Q. 165·203; T. 40.50; B. 17·23 (ROBERTS). Bec noir bleuâtre
avec la mandibule jaune à la base. Cire, région périophtalmique et pattes jaunes. Iris
cl:atain.
cr. Q. - Le dessus est cendré bleuâtre, plus foncé à la région interscapulaire,
barré de noir sur le dos, les sus-caudales, les moyennes et les grandes couvertures alaires.
Dessus de la tête et nuque, d'un roux ardent. Le front est noir liseré de roussâtre. Une
tache noire au bas de la nuque. Une bande noire allant de l'œil au cou, de chaque
côté. Joues roux pâle avec une étroite moustache noire. Tour des yeux noir. Rémiges
primaires brun cendré, traversées sur les barbes internes, par de nombreuses bandes
blanches lavées de roux. Secondaires de la couleur du dos, barrées de noir. Queue cendré
bleuâtre barrée de noir cendré et terminée de blanc. Dessous d'un roux chamois uni-
forme, strié de noir sur les cuisses. Sous-alaires blanc chamois avec des taches et des
stries noires, les plus longues barrées de noir.
Nous n'avons donné la description du Falco b. biarmicus. TEMM., que parce que FAL-
KENSTEIN, a capturé à Chinchonxo (Congo portugais) un jeune spécimen, qui a
été rapporté à l'espèce type. Il est donc possible que ce Faucon soit trouvé dans la
partie du ~abon qui se trouve en bordure du Congo portugais.
Œufs. - Quatre œufs blancs, tachetés de rougeâtre. 50,8 X 40,6.
Distr. géogr. - Afrique, depuis l'Angola à l'ouest, le Kenya à l'est jusqu'au Cap.

Êcologie-Êthologie. - Le Faucon lanier est essentiellement un oiseau du Sud Afrique, de l'Angola


et du Katanga. .
On a vu plus haut que seul FALKENSTEIN j'a obtenu dans le Congo portugais. Nous n'insisterons pas sur
la nidification de ce Rapace qui a lieu dans l'Afrique du Sud de juin à août (saison sèche) ni sur sa biologie.
Ce Rapace n'a que peu de chances d'être rencontré dans l'Ouest africain.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 233

Falco hiarmicus abyssinieus NEUMN. - Faucon lanier d'Abyssinie


Falco biarmicus abyssinicus NEUMANN, 1904, Jour. J. Orn., p. 369 (Shoa).
L. 450 env.; A. 0 328-338; 9 350-358; Q d 170-187-190; T. 48-53; B., à compter
de la cire 19-22. Bec noir ou bleuâtre avec la base jaune pâle. Cire aux parties nues autour
de l'œil jaunes. Iris brun noir.
0. 9. - Cette sous-espèce ne diffère que peu de l'espèce type que nous venons de
décrire. Sur la poitrine, se voient de petites taches sombres, ainsi que de courtes barres
transversales, sur les Bancs et les tibias. La bande noire sur le front de l'espèce type,
est remplacée par des stries sombres, qui se voient seulement sur le milieu du front.
L'aile est également beaucoup plus courte.
. Œufs. - Trois à quatre œufs très voisins comme coloration de ceux du Faucon
pèlerin. 51 X 40 (Dr SERLE).
Distr. géogr. - Afrique, depuis l'Abyssinie jusqu'au Nil, puis, vers l'ouest, le Soudan,
la Haute Côte-d'Ivoire, la Nigeria. Vers le sud, l'Ouganda et sans doute le Tanganyika.
Ne se rencontre pas dans la grande forêt hygrophile.
Le Lanier d'Abyssinie est confiné à l'Afrique tropicale. On l'a rencontré dans les
territoires ci-dessous :
Sénégal: Thiès, VIII (I.F.A.N.); ~ Soudan: Tessaoua, (BUCHANAN); Tahoua, VI
(BATES); Tombouctou, VII (H. MADSEN); Fada N'gourma, VII (I.F.A.N.); Zinder; -
Nigeria du nord : Kano, 1 (HAftTERT); Kano, Zaria, Sokoto (HUDSON), (SERLE).
Côte-d'Ivoire: Béoumi (W. LOWE); - Gold Coast: Ejura, II, Wenchi 1 (W. LOWE);
Agouapim, Achimota; - Togo: Anecho (MILLET-HoRSIN); Kratschi, V (ZECH.); -
Nigeria du .sud : Iju (LOWE), (MARSHALL); - Cameroun : Maroua.
Gabon: Chinchonxo, juv. (FALKENST.); - Oubangui-Chari: Bozoum (BLANcou);-
Tchad : assez rare, Fort-lamy, lac Tchad (MALBRANT). LYNES le signale comme ni-
chant au printemps au Darfour.
Écologie-Éthologie. - Si la race type du Lanier(Falco b. biarmicus) n'a été trouvée qu'une seule fois
dans nos régions, il n'en est pas de même de la sous-espèce étudiée ici et dont la présence a été signalée
dans les territoires de l'ouest de l'Afrique. On sait qu'il Y a peu de différences dans le plumage des deux
races. chëz le Lanier abyssin, de fines taches sombres se voient au milieu de la poitrine, ainsi que de courtes
barres sombres sur les flancs et les tibias; l'aile est également plus longue. Ce Faucon ne vit que dans les
régions de savanes, et ne se trouve jamais en forêt.
Il se perche sur le sommet des arbres élevés et vole toujours très haut. C'est un chasseur puissant qui
s'attaque aussi bien aux oiseaux aquatiques qu'aux poulets des villages, sans oublier les sauterelles ainsi
qu'a pu l'observer BATES entre Tahoua et le Niger. Le même naturaliste avait trouvé ce Faucon nichant
à Maroua (Nord Cameroun) en avril. Lê docteur SERLE nous a donné des détails sur la nidification du
Lanier africain en Nigeria du Nord; le naturaliste anglais a pu recueillir en fin février, mars une couvée
de quatre œufs dans un vieux nid de Vautour (Necro3yrte3) placé sur un grand fromager à peu de dis-
tance d'un village. Le Faucon avait ajouté quelques feuilles vertes fraîches à l'intérieur du nid.
Les œufs diffèrent peu de ceux du Faucon pèlerin et en général sont au nombre de quatre.

Falco peregrfnus peregrinus LINNÉ. - Faucon pèlerin


Falco peregrinus TUNSTALL, 1771, Ürn, Brù., p. 1

Syn. pour l'Ouest africain: Falco calidus LATHAM, 1790, Ind. Omith., p. 41, (Inde).
Parties nues; cire, tour de l'œil, pattes jaunes. Bec noir bleuâtre. L'aile varie de
305 mm chez le cr à 370 mm. Chez la 9.
d. 9. - F. p. calidus LATH., qui est la sous-espèce orientale du Faucon Pèlerin,
n'est signalée ici que parce qu'elle a été trouvée au Cameroun, près de la côte. EUe ne
J. A. ll30081. 8 A
234 G. BOVET

diffère que par la caractéristique suivante de l'espèce type : la « moustache Il noire est
beaucoup plus étroite et les joues blanches s'étendent beaucoup plus en arrière de l'œil,
ordinairement d'environ 10 mm; souvent le dessus est plus pâle et moins profondé-
ment marqué que le dessous; le jeune a plus de blanc sur les joues et la moustache est
plus longue.
Distr. géogr. - Niche dans le nord de l'Europe, jusqu'à l'Oural, au sud Pyrénées,
Alpes. En hiver on le trouve dans tout le sud de l'Europe et en Afrique, au Maroc, en
Égypte, au Soudan, au Cameroun. :
Êcologie-Êthologie, - Il a été démontré que la sous-espèce Ealco, p. calidus LATHAM, d'Asie doit être
supprimée en ce qui concerne l'Ouest africain. ÜARTERT pensait que le Faucon pèlerin n'était pas un migra.
teur se rendant en Afrique.
CHAPIN, dans son ouvrage, vol. I, 1932, p.654, considère la race asiatique comme migratrice en Afrique
de l'Est et même jusqu'au milieu du fleuve Congo (Lukolela]. GROTE la signale de la côte du Cameroun;
on l'a de Landana et Chinchonxo, Des données récentes laissent peu de doutes sur la migration du Faucon
pèlerin d'Europe en Afrique, pendant l'hiver, tout au moins en ce qui concerne l'Ouest africain. Il y a donc
lieu de supprimer la race d'Asie comme susceptible d'être rencontrée dans les régions étudiées ici, en
particulier au Cameroun (GROOTE) et en Nigeria d'où F. ROBERTS a envoyé un spécimen en janvier 1943,
au British Museum. Il s'agit de F. p. peregrinus.
JI ne nous semble pas nécessaire d'insister ici sur la biologie de notre Faucon qui en Afrique trouve
une ample nourriture.
Citons cependant le fait de la capture d'un Martinet Neafrapus, trouvé dans l'estomac d'un Faucon
pèlerin qui, de toute évidence, n'avait pu être saisi qu'au vol et on sait la vitesse de vol des Martinets
surpassée ici par celle du Faucon. (CHAPIN.)

Falco peregrmus perconfusue COLIJN et HARTEin. - Faucon pèlerin du Cap


. Falco peregrinus perconfusus COLLIN et HARTERT, 1927, Nouù. Zool., XXXIV,
p. 52 (cap de Bonne Espérance).
Syn. : Falco communie minor SCHLEGEL.

1. 380-400 env.: A. d. 270.283, 9.280-287; Q. .s. 134-154; 9. 129-155; T. 47-57;

Fig. 51. Ealco peregrinus perconfusus COLLIN et HART (d'après BANNERMAN) X 5/4

B. 19·21. Bec noir, cire jaune. Partie nue au tour de l'œil citron. Jambes et pattes
jaune citron brillant. Iris sombre.
cr. 9. - Tout le dessus est gris bleu plus pâle sur le croupion et les sus-caudales.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 235

Sur la couronne, le manteau, les couvertures de l'aile, la teinte est plus ardoisée avec
des stries rachidiennes foncées et des barres horizontales noirâtre foncé ..Primaires
noirâtres tachetées sur la barbe interne de blanchâtre et de fauve pâle. Queue gris pâle
à la base, devenant ardoise sombre, barrée de noir et terminée: d'une étroite bande
blanche. Menton, côtés de la face, gorge et poitrine blancs avec une légère teinte rosée
sur cette dernière. Une tache d'un noir profond formant moustache de chaque côté
de la face, sous l'œil. Reste du dessous blanc avec d'étroites bandes noires. Les cuisses
ont la même coloration.
La Q est de taille plus élevée que celle du cf.
Le jeune a le dessous brun noir avec la bordure des plumes plus pâle. Le dessous
présente des stries noires et non des barres sur les plumes.
Œufs. - Deux à trois œufs. Couleur crème tachetée de rouge sang ordinairement,
mais variant beaucoup.
Distr. géogr. - Depuis le Cap jusqu'au Sennar, la Côte de l'Or et peut-être le Sénégal.
Dans l'Ouest africain, n'a été trouvé qu'en Gold Coast et au Stanley Pool. Il n'y a
rien de particulier à signaler sur la biologie du Petit Faucon du Cap qu'on doit rencon-
trer dans les savanes de Brazzaville mais où jusqu'ici il n'a pas été signalé.

Falco barbarus LINNÉ. - Faucon de Barbarie


Falco barburus LINNÉ, 1766, Syst. Nas.; r, p. 125

Syn. : Falco peregrinoides TEMMINCK, 1829, pl. col., liv. 81, pl. 479 (Nubie).
Fig. DRESSER, VI, p. 47, pl. 347.
De taille un peu plus faible que F. peregrinus: A. cr.
275 à 300, Q. 320 à 340; à
face supérieure plus claire et plus grise. Une étroite ligne frontale brune ou roussâtre.
Collier roux sur la partie postérieure du cou.
Œufs. - Nidification en dehors des limites de l'Ouest africain.
Distr. géogr. - Niche aux Canaries, Algérie, Maroc, Tunisie, Égypte et Nubie.
Rencontré parfois en Afrique occidentale.
Le Faucon de Barbarie, très voisin du Faucon pèlerin d'Europe, a une aire de dis
persion bien localisée dans l'Ouest africain.
Air : Aderhissinat, VIII (BUCHANAN).
En Gambie anglaise : il a été récolté sur la Gambie.
Gold Coast: une capture a été signalée à Axim; - Cameroun: RIGGENBACH a obtenu
ce Rapace dans l'Adamaoua.
Tchad: rare dans le centre Afrique; signalé à Fort-Lamy par MALBRANT.
Écologie-Éthologie. - Le Faucon de Barbarie, dont le nom est par priorité Falco barbaru« 1., est un
migrateur qu'on a trouvé au Hoggar (Ahaggar) où il niche vraisemblablement.
BUCHANAN l'a capturé au sud de l'AIr. Ce Faucon serait plus petit que le Faucon africain (Falco. p.
percnopterus = Falco. p. minoT). .
On a peu de données sur la biologie de cette espèce, qui n'a été rencontrée que rarement dans l'Ouest
africain; comme on l'a vu ci-dessus.

ORDRE DES GALLIFORMES


Oiseaux terrestres pourvus de pattes robustes, à tarse assez long, terminé par quatre
doigts, dont les antérieurs sont quelquefois réunis à la base par des membranes cutanées
rudimentaires; le pouce est surélevé. Le bec est court, robuste, conique. La mandibule
supérieure est bombée, s'infléchissant vers la pointe qui dépasse légèrement la man di-
8 A.
236 G BOVET

bule inférieure. Narines situées à la base du bec. Les ailes sont courtes, arrondies,
recouvrant les flancs qu'elles emboîtent. Le plumage diffère souvent suivant les sexes,
Glande uropygienne. emplumée, quelquefois absente. Nidifuges.
Cet Ordre ne comprend qu'une seule famille dans l'Ouest africain.

Famille des PHASIANIDAE


Phasianidês (Pintades, Francolins, Cailles, Poules de rochers)

Bec court à bords unis. Narines garnies d'un opercule nu et renflé. La mandibule
supérieure convexe déborde l'inférieure en avant. Tarse moyen, nu, réticulé en avant,
avec ou sans éperon (ergot) corné. Doigts antérieurs nus, reliés à la base par une petite
membrane, à ongles arqués plus ou moins aigus. Pouce légèrement surélevé ne portant
que peu sur le sol. Ailes courtes et arrondies. Queue courte parfois étagée, tectiforme.
Tour de l'œil en général chez les types africains un peu dénudé. Nid rudimentaire à
terre. Œufs nombreux.

CLEF DES GENRES


1. Tête et cou entièrement emplumés -, 2.
- Tête et cou entièrement ou partiellement nus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
2. Très petite taille. Aile ne dépassant pas 80 mm. Huit rectrices courtes
cachées. . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E"calfactoria.
- Petite taille. Aile ne dépassant pas 115 mm. Douze rectrices, quelque-
fois quatorze, courtes et cachées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Coturnie,
- Taille plus grande. Aile au-dessus de 115 mm. Douze à seize rectrices. 3.
3. Queue presque aussi longue que l'aile, souvent relevée. Tarse ne
dépassant pas 30 mm. . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . Ptilopacbus•
.- Queue ne dépassant pas la moitié de la longueur de l'aile. Quatorze
rectrices. Tarse de plus de 30 mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . FrancolinUB.
4. Tête au moins partiellement emplumée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.
- Tête complètement dépourvue de plumes mais souvent avec des
vibrisses. . . . ;... 7.
5. Tête en grande partie emplumée, saufla gorge et le tour des yeux. .• Pternistee,
- Tête et cou en grande partie dénudés sauf sur le vertex........... . 6.
6. Plumes du vertex très courtes disposées en une bande médiane. . . . . Phasidus.
- Vertex pourvu d'une crête de longues plumes droites ou frisées. . . . Guttera.
7. Tête surmontée d'un casque osseux ,............. Numida.
- Tête sans casque osseux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Agelastes.

Gen. PHASIDUS CASSIN, 1856


Phasidus ntger CASSIN. - Pintade noire veloutée

Phasidus niger CASSIN, 1837, Proc. Ac. Nat. Sc. Phila., VIII, 1856, p. 322 (cap
Lopez) ..
Fig. : ELLIOT, Monog. Phasianidés, part III, pl.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 237

1. 420-440; A. O. 210-230; Q. 136-155; T. 73·79; B. 29-31. (Chapin). La 9 est gêné-


ralement plus petite. Le 0 présente un éperon court et émoussé, long de 7,5 mm,
quelquefois double. Partie nue de la tête jaune. Bec couleur de corne. Pattes et pieds
bruns. Iris gris.
O. 9. - Une bande de plumes noires veloutées, va de la base du bec jusqu'à
l'occiput. Le reste de la tête est nu. Menton et gorge presque nus, ne présentant qu'un
très petit nombre de plumes espacées. Nuque et partie postérieure du cou couvertes

Fig. 52-. Phasidus niger CASSIN (d'après BANNERMAN)

de plumes noires. Le reste du plumage noir, obscurément vermiculé de brun. Les ailes
et la queue sans marque. Le milieu de l'abdomen blanc.chamois.
Le jeune diffère des adultes et toute la partie supérieure de la tête est couverte d'un
duvet noirâtre.
Œufs. - Brun rougeâtre pâle tacheté de jaune brunâtre. Coquille très dure. 42 X 34.
Distr. géogr. - Forêt du sud du Cameroun et jusqu'au Congo portugais (Landana),
vers l'est, à travers le Congo, jusqu'à la forêt de l'Ituri.
La Pintade noire, dans les territoires de l'Ouest africain, se rencontre depuis la ri-
vière-Cameroun jusqu'au Congo portugais et seulement en forêt. On l'a récoltée:
Au Cameroun : Edea, IV (PREUSS); Bipendi, XII (ZENK.).
Au Gabon et Moyen Congo : cap Lopez, d'où provient le type, Rembo-Ogooué
(DU CHAILLU); Loango (FALKENsT.); les Echiras (R. P. BULÉoN); Fernan-Vaz, Divenié,
Mavouadi, Mayumbe (MACLAT.). .
On sait que CHAPIN en a capturé plusieurs spécimens dans la forêt du Congo belge:
Ngayu, Babeyru, Gamangui.

Écologie-Éthologie. - La Pintade noire est localisée à la zone orientale de la grande forêt, C'est un oiseau
excessivement sauvage qui vit dans le sous-bois de la grande forêt et ce n'est qu'exceptionnellement qu'on
le rencontre et toujours par hasard. Du CHAILLU, à qui l'on doit sa découverte, dit qu'au Gabon il ne l'a
rencontré qu'à 80 à 100 kilomètres de la CÔte. En général l'oiseau est seul ou par couples, et s'enfuit
au moindre bruit. CBAPIN n'est parvenu à le voir que grâce à l'un de ses chasseurs indigènes qui en imitait
parfaitement le cri, une sorte de sifflement, léger, court, d'un ton très bas et répété fréquemment.
Le naturaliste américain en dit la chair d'un goût prononcé de fourmi. L'examen stomacal montre que
les fourmis forment la base de la nourriture de la Pintade noire, avec des feuilles vertes.
Des Grenouilles arboricoles du groupe des Hyla, des Mille-pattes et des Fourmis du genre Anoma
(Doryles) ont été également trouvés dans l'estomac par CllAPIN.
On n'a pas de données précises sur la nidification de cette Pintade quoique les œufs en soient décrits
(NEBRKHOEN). Les organes sexuels de spécimens tués en décembre et février ne présentaient aucun signe
de gonflement précédant la nidification.
238 G. BOVET

Gen. AGELASTES BONAPARTE, 1850

Agelastes meleagroides Bp. - Pintade à poitrine blanche


".
Agelastes "meleagroides BONAPARTE, 1850, Proc. Zool. Soc. (1849), p. 145.
Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. Afr., vol. I, p. 357.
d. 1. 460; A. 217-227; Q. 130-150; T. 70-75; B. (du crâne) 29-30. La Q légèrement
plus petite. Peau de la partie inférieure du cou blanc de lait. Bec gris brun. Patte et
pied grisâtre. Iris brun.
d. Q. - Peau de la tête et la majeure partie du cou nues ou seulement avec quel-
ques plumes éparses. Plumes de la partie inférieure du cou, manteau et poitrine blancs.
Reste du dessus et dessous, noir vermiculé de blanc. Primaires d'un brun sombre

Fig. 53. Agelastes meleagroides Br. (d'après BANNERMAN)

avec les barbes externes grises. Secondaires sépia vermiculé de blanc sur les barbes
externes. Partie nue de la tête d'un rose rouge, plus sombre sur l'occiput et le derrière
du cou.
Le mâle présente un fort éperon émoussé.
Œufs. - Blanc sale rougeâtre avec les pores blancs. 45 X 35.
Distr. géogr. - Ouest africain, du Libéria à la"Côte-d'Ivoire et à la Côte de l'Or.
On a recueilli des spécimens de cette espèce :
Au Libéria: Soforé, Galliléfall, Schieffelin (BÜTT.). J'ai personnellement examiné
les exemplaires de BÜTTIKOFER au musée" de Leyde; - en Côte-d'Ivoire :
Kandjé, bords lagune Potou, VII (Dr THIBOUT); - en Gold Coast : Dabocrom
(PEL.); Denkera (USSHER); Elmina, Bopa près rivière Tano (Dr COOPER); ROCKFELLER
et MURPHY ont récolté cet oiseau en Côte-d'Ivoire, pour le musée de New-York, en 1929.

Écologie-Éthologie. - Restreinte au Libéria, à la Côte-d'Ivoire et à la Gold Coast, la Pintade à poitrine


blanche est un oiseau excessivement rare de la grande forêt occidentale. En dehors des spécimens récoltés
il ya longtemps par BU'M'IKOFER au Libéria, le docteur THIBOUT a eu la bonne fortune de tuer cette Pin-
tade en Côte-d'Ivoire, près de la lagune Potou en juillet. Les exemplaires en provenance de Gold Coast
sont plus nombreux mais les collecteurs considèrent cette Pintade comme étroitement localisée à certains
biotopes, dans les zones de forêt excessivement denses.
On n'a pas de données ni sur son genre d'alimentation ni sur sa nidification.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 239

Gen. GUITERA WAGLER, 1832

CLEF DES ESPÈCES


- Plumes de la crête droites, étroites, dressées. Barbillons de la com-
missure du bec longs........................................ plumifera.
- Plumes de la crête frisées. Barbillons de la commissure du bec très
courts ou absents........................................... Edouardi.

CLEF DES SOUS-ESPÈCES DE G. Edouardi


1. Plumes de la crête, frisées et recourbées, s'étendant des narines à
l'occiput, d'un noir brillant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • 2.
- Plumes de la crête ne s'étendant pas des narines à l'occiput, mais
seulement au niveau de la couronne.. .. .•.... 3.
2. Plumes à la base du cou noires, celles qui les continuent noires avec
des taches blanc bleuâtre. Bordure externe des primaires blanche.
Habitat : galeries forestières Côte d'Ivoire et Dahomey. . . . . . . . . . . • E. Yerreausi.
- Plumes de la crête variant de 23 à 42 mm. Taches bleuâtres des
plumes du croupion, larges et relativement peu nombreuses. Habitat:
bordure nord de la forêt du Congo, galeries forestières de l'Oubangui. E. Seth·Smithi.
- Les taches des plumes du croupion sont plus petites, plus nombreuses
et plus rapprochées. Habitat: Kwamouth (Moyen Congo)......... E. Schoutedeni.
3. Plumes de la crête atteignant jusqu'à 46 mm. Le front est garni de
courtes plumes ressemblant à des poils et ne dépassant pas 7 mm.
Habitat: sur la bordure nord de la forêt du Cameroun. . . . . . • . . . . . E. Seleteri,

Guttera Edouardi Verreauxi ELLIOT. - Pintade huppée de l'A. O. F.

Numida Verreouxi ELLIOT, Ibis., 1870, p. 300.


Syn. : Guitera pallasi STONE, 1912, Auk, XXIX, p. 208 (Mrique occidentale).
Meleagris cristata PALLAS.
L. 500; A. 250-265; Q. 115-130; T. 75·81; B. 23·30. (BATES). Bec avec la mandibule
supérieure d'un gris de corne et l'inférieure d'un gris bleuâtre. La partie nue de la face
et du cou d'un bleu d'acier profond. Gorge et milieu du manton rouge incarnat formant
replis. Barbillons rudimentaires souvent absents. Patte, pied et gorge noirs. Œil brun
clair.
d. 9. - La couronne de la tête présente une longue crête de plumes frisées d'un
noir brillant, s'étendant depuis les narines jusqu'à l'occiput. Reste de la tête et partie
supérieure du cou nus. Collier et partie supérieure de la poitrine noirs. Couleur de fond
du reste du plumage noir. Toutes les plumes présentent de petites taches rondes, blan-
ches au centre, bleuâtres sur le bord. Les primaires d'un brun uniforme. Les secon-
daires noires avec les barbes internes présentant des lignes gris bleu étroites et les
barbes externes avec 4 ou 5 lignes parallèles d'un bleu brillant. Les 3 secondaires les
plus internes présentent une bordure blanchâtre. Les sous-alaires tachetées vers l'ex-
trémité. -
Œufs. - Ronds à la grosse extrémité, pointus à la petite extrémité, de teinte chamois,
très finement tachetés sur toute la surface, de points brun pâle, plus serrés au gros bout.
240 G. BOUET
Distr. géogr. - Ouest africain depuis la Guinée et peut-être la Casamance· jusqu'au
Dahomey.
La Pintade à crête de Verreaux existe dans les régions de forêt de l'Ouest africain,
tout en débordant dans les Il galeries forestières 1). On l'a signalée :
En Guinée française : le docteur MACLAUD l'a rencontrée au cours de la mission de
délimitation avec la Guinée portugaise (rivière Cogou, le Fouta, le Rio Grande); -
en Sierra Leone, signalé, l, par AFZELIUS; -en Libéria, en captivité à Monrovia (BOUET),
provenance rivière Saint-Paul; Pénoké, IV (I.F.A.N.); mont Olive, Hilltown, Bavia,
Buluma (BÜTT.); Paita (MAc ALLEN); - en Côte-d'Ivoire, Bingerville, commun en

Fig. 54. Guttera Edouardi Verreauxi ELLIOT (d'après CHAPIN)

basse Côte; bords du N'Zi (cercle de Bouaké), (BOUET-MILLET-HoRSIN); Simpa,


VIII (Dr THIBOUT); Pata sur le Cavally (BOUET); - en Gold Coast : signalé (PEL.);
Agouapim (Russ.); Winneba, Denjera, Accra (USSHER) Goaso, XII; Ejura, l, II (W.
LOWE); - au Togo, Misaëhe, XI (BANNER MAN) ; - au Dahomey elle est très rare;
Atcheribé (ZOU); Agouagon (Ouémé), (BOUET). HUTSON l'a signalée en Nigeria; Bénin
province (MARSHALL); Ilorin (MAC.); Warri province, III (HESLOP).

Écologie-Éthologie. - La Pintade de Verreaux, dont la description est antérieure à celle de la Pintade


huppée d'Édouard, ainsi que l'ont montré GRANT et MACWORTH PREAD, avait été décrite en 1870 par
ELLIOT. L'oiseau aurait été rapporté vivant de la Guinée française. La Pintade d'Édouard serait du Cap;
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 241

la Pintade huppée de l'Ouest africain n'est pas .rare depuis la Guinée jusqu'en Nigeria. mais elle ne se
rencontre que dans 'es zones fortement boisées, soit dans les galeries forestières, soit dans des taches de
forêt épaisse ayant persisté dans les régions où la grande forêt hygrophile n'existe plus.
Ce n'est que depuis une vingtaine d'années que l'on a trouvé des œufs de cette espèce. La nidification
a lieu en janvier et février, mais on n'est pas fixé sur le nombre d'œufs pondus (W. LOWE).
L'alimentation de la Pintade de Verreaux consiste en baies d'arbres de la forêt, d'herbes et de fruits
tombés à terre (Ficus). En captivité cette Pintade vit fort bien de graines de mil, maïs, devient familière
et se perche tous les soirs si un arbre se trouve à sa portée.

Guttera Edouardi Sclateri RCHW. - Pintade huppée du Cameroun

Guttera sclateri REICHENOW, 1898, Om. Man., VI, p. US, (Edéa, Cameroun).
REICHENOW donne les mensurations suivantes: A. 260-275; Q. 130; T. 75-80. Bec
d'un bleu grisâtre pâle. Patte grise. Iris brun noir.
Ô. Q. - La teinte générale de cette sous-espèce ressemble à celle de G. E. Verreauxi,
Seule la couronne présente une crête dont les plumes sont noires. Le front est garni
de courtes plumes ressemblant à des poils, ne dépassant pas 7 mm. Les plumes de la
partie postérieure de la couronne peuvent atteindre jusqu'à 46 mm. Cou, tête, jabot
bleus, menton rouge. Les barbillons peuvent atteindre de 3 à 5 mm.
Œufs. - Sont de même teinte que ceux de la Pintade.
Distr. géogr. - Ouest africain, depuis le Cameroun (rivière Sanaga), mais aire de
dispersionvers le sud et l'est inconnue. Vers le nord, la bordure de la forêt limite son
extension.
Cette sous-espèce de Pintade huppée, remplace sur la bordure nord de la forêt du
Cameroun la sous-espèce précédente. Décrite par REICHENOW d'après un spécimen
récolté par PREUSS à Édéa, V. Un second spécimen se trouve au Musée de zoologie
comparée (Chicago) en provenance de Sakbayemé, également sur la Sanaga.
Écologie-Éthologie. - Cette sous-eepêce de la Pintade huppée de Sclater remplace au Cameroun
la sous-espèce type, dont nous. avons donné plus haut l'aire de dispersion géographique dans l'Ouest
africain.
Sa biologie est la même que celle de C. E. Verreauxi, qùe nous avons esquissée ci-dessus.
Il n'existe pas de spécimen de cette sous-espèce au Muséum de Paris.

Guttem Edouardi Seth-Smith] NEUMANN. Pintade huppée de l'Oubangui

Guttera cristata Seth-Smithi. O. NEUMANN, 1908, Bull. Brit. Orn. Club, XXIII,
p. 13 (Unyoro).
Les dimensions sont sensiblement les mêmes que celles de G. E. Verreauxi. Corge
et avant du cou vermillon. Reste de la tête et du cou bleu. Orbite et lores bleuâtres.
Patte; pied gris sombre. Iris brun sombre. Mêmes teintes chez la Q.
Ô. Q. - La crête est bien développée jusqu'au niveau du front, où les plumes
peuvent atteindre 23 mm chez un mâle adulte. A la partie postérieure de la couronne
les plus longues plumes frisées de la crête mesurent jusqu'à 42 mm. Il existe beaucoup
de variations individuelles, même dans la même compagnie.
Ch~z la Q la crête est toujours plus petite.
Œufs. - Sont vraisemblablement de même teinte que ceux de la Pintade.
Distr. géogr. - Centre africain depuis la bordure de la forêt hygrophile du Congo,
de l'Oubangui au Haut Ouelle, la vallée du Semliki et vers l'est, à travers l'Ouganda
jusqu'au district de' Nandi et de Mau.
242 G. BOllET

Êeologie-Êthologie. - La Pintade huppée de Seth-Smith a la même biologie que la sous-espèce type.


D'après CRAPIN, au Congo belge, elle fréquente les vieilles plantations indigènes de préférence Ala grande
forêt. .
Mise en fuite, elle s'envole A grands coups d'ailes, se disperse pour aller se percher Ala cime des grand.
arbres, mais en général, A moins d'être levée par un chien, elle piète dans le sous-bois.
Le cri ressemble A celui de la Pintade ordinaire, mais il est plus sec et pas aussi bruyant.
La nourriture consiste en fruits, racines de manioc, petits escargots, araignées, iules, termites ailés
et fourmis.
On n'a pas de données précises sur la nidification de cette sous-espèce qui vraisemblablement est ana-
logue à celle de la sous-espèce type.

Cuttera Edouardi Schoutedeni CHAPlIN. - Pintade huppée du Moyen-Congo

Guttera Edouardi Schoutedeni CRAPIN, 1923, Rev. Zool. Afr., XI, p. 72·77, fig. I, 4
(Kwamouth, Congo belge).
Dimensions analogues à celles des trois sous-espèces précédentes.
O. Q. - La forme de la crête est semblable à celle de G. E. Sethsmitsi, mais les
taches du plumage sont moins bleues et plus petites. La gorge et la partie antérieure
du cou rouge: Le reste de la tête d'un bleu noir. Le collier noir de la tête et du cou est
plus étendu que chez G. E. Verreauxi. Quand ils existent, les barbillons sont rare-
ment visibles.
Œufs. - Sont de même teinte que ceux de la Pintade.
Distr. géogr. - Région forestière du Congo, depuis l'est du Gabon jusqu'à la bor-
dure sud de la forêt hygrophile.
La Pintade huppée de Schouteden a, comme la précédente, une aire de dispersion
peu étendue. On ne l'a rencontrée jusqu'ici que sur la bordure sud de la forêt du Congo
et sur le Kasaï (Lualabourg). Depuis sa découverte par SCHOUTEDEN sur le Moyen Congo,
à Kwamouth, elle a été signalée à Lukolela; par MALBRANT à Ngabé, VI.
En dehors des territoires de l'Ouest africain, cette sous-espèce aurait été trouvée
dans la vallée du Kasaï et au lac Leopold.

Écologie-Éthologie. - La Pintade huppée de Schouteden, morphologiquement diffère peu de la sous-


espèce précédente. On sait d'après le Père CALLEWAERT que la nidification au Kasaï au sud de l'Équateur
a lieu en octobre, novembre.
CIlAPIN dit qu'elle fréquente les bords de la grande forêt du Congo près de Lukoléla et du lac Tournba.
Il a noté sa présence près de Kwamouth et du Stanley Pool. c'est-A-dire sur le Moyen Congo.
MALBRANT l'a signalée sur la rive droite du cours moyen du Congo, et sur le cours inférieur de l'Oubangui
près d'Impfondo. Il en a collecté un spécimen A Ngabé en juin.
On n'a pas actuellement de données précises sur la nidification de la sous-espèce de Schouteden, mais
tout laisse à penser qu'elle ne diffère pas de celle de la sous-espèce type.

Cuttera plumifera plumifera (CASSIN). - Pintade à crête du Gabon

Numida plumifera CASSIN, 1857, Proc. Ac. Nat. Sc., VIII, p. 321 (cap Lopez).
Fig: : [oum; Acad. Philad., IV, 1858, pl. 2.
1. 500 env.; A. 0 235·245, Q 210·236; Q. 110·137; T. 70·77; B. 24-26. Bec gris
bleu et blanchâtre. Peau nue de la tête gris ardoise. Barbillons longs et étroits de
même teinte que la peau de la tête. Jambes et pattes gris bleuâtre. Iris brun.
O. Q. - Une large crête noire formée de longues plumes droites, étroites, décom-
posées, au niveau de la couronne et pouvant atteindre 44 mm. Le reste de la tête et les
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 243

parties supérieures du cou nus. Des barbillons très développés se trouvent au niveau
de la commissure faisant suite à la mandibule supérieure. Tout le plumage, dessus et
dessous, noir, étroitement couvert de très petites taches blanches, en bandes parallèles,
les plumes bordées de soies très fines. Primaires brunes, secondaires brun noirâtre
tacheté irrégulièrement sur les barbes internes. Sur les barbes externes les taches
sont sur des lignes parallèles et sont bleuâtres. Les trois secondaires les plus externes
sont largement bordées de blanc.
Le jeune présente sur la tête et le cou de courtes plumes noires. Deux lignes paral-

Fig. 55. Guitera plumifera plumifera CASSIN (d'apres Chapin)

lèles de stries blanches se voient sur les côtés du dos chez le poussin et le duvet entre
ces stries est noir.
Œufs. - Neuf à dix œufs. Blancs, mais devenant rapidement sales. 47,5-49 X
37·38,5.
Distr. 'géogr. - Afrique, depuis le Cameroun, le Gabon, jusqu'à la côte de Loango,
et vers l'est, à travers la forêt équatoriale jusqu'à la vallée du Semliki.
La Pintade à crête, dans les régions de l'Ouest africain envisagées ici, a une aire de
244 G. BOUET

dispersion qui s'étend du Cameroun, au Gabon et à la côte de Loango, et seulement


en forêt.
On l'a signalée :
Du Cameroun : Yaoundé, Bipindi, III, VII, XII (ZENKER) ; Efulan (BATES); nid,
VIII, juv., XI.
Du Gabon et Moyen Congo : cap Lopez, Ogooué, Rembo (DU CHAILLU); signalé
(MARcHE et COMPIÈGNE); Fernan Vaz (ASCHEMEIER); Landana (PETIT); Kanga, Mi-
mongo, X (MACLAT.) ; Condé, en forêt seulement (PETIT). MALBRANT et MACLATCHY
l'ont observée à Mimongo, Ebel, Kango, Fougamou, aux Echiras et collecté un spé-
cimen à Etoumbi; La mission CARPENTER-Ed. BLANC l'a capturée à Oka près
Etoumbi. - en Oubangui-Chari: Bangui, X (DYB.);
On sait que vers l'est, cette Pintade a été rencontrée sur l'Ouellé et la vallée du
Semliki (Congo belge). Ajoutons que, pour CHAPIN, les spécimens de l'Oubangui et
du Congo belge doivent être rapportés à la sous-espèce Guttera plumifera Schubotzi
RCHW., qui présente près des oreilles et en arrière du cou des plaques de peau rugueuse
de teinte orange, que ne possède pas la sous-espèce type.
Écologie-Éthologie. - La Pintade Il crête est essentiellement un oiseau de la zone orientale de la forêt
hygrophile, qui a été observée dès 1856 par DU CHAILLU au Gabon. Le naturaliste américain l'a trouvée
seulement en forêt primitive dense et loin de la mer. Très craintive, cette Pintadé est toujours en bandes
plus ou moins nombreuses et suit les sentiers tracés dans la forêt, s'arrêtant pour gratter le sol Illa recherche
de larves d'insectes, de vers, de petits escargots. qui forment la base de sa nourriture, ainsi que des
graines d'arbres. Le soir la Pintade se branche sur les arbres les plus élevés et en général par bandes.
Poursuivies, les bandes s'envolent en poussant des cris analogues Il ceux de la Pintade ordinaire et vont
se percher sur les arbres les plus élevés où elles sont difficiles Il déceler au milieu du feuillage.
BATES dit qu'au Cameroun les bandes comportent en général une dizaine d'individus.
Le nid est établi Il terre et est composé de feuilles sèches.
La nidification a lieu en août au Cameroun et la ponte est d;une dizaine d'œufs, d'après BATES.

Gottera plomüera Schobotzi RCHW. - Pintade à crête de l'Oubangui

Guttera plumifera Schubotzi REICHENOW, 1912; loura. f. Orn., p. 320 (Bas Ouellé).
Les dimensions varient peu de celles de l'espèce type, Guttera pl. plumifera. Bec
gris bleuâtre. Parties nues de la tête et du cou noir grisâtre avec une tache orange
en avant de chaque oreille et sur le derrière du cou. Pattes gris bleuâtre, ongles noirs.
Mêmes teintes chez la 9.
O. 9. - Ressemble à l'espèce type, mais en diffère pa,r la teinte de la peau nue,
qui est orange et forme des taches près des joues et des oreilles et sur la partie posté-
rieure du cou. Cette coloration n'apparaît que sur les individus que l'on rencontre à
partir de Bangui (Oubangui). Sur les spécimens vivants se voit une plissure de la peau,
au niveau de la partie postérieure du cou, qui disparaît après la mort. D'après CHAPIN,
le 0 a des barbillons d'environ 13 mm, ils sont de 4 mm chez la 9, et sont de couleur
gris sombre, comme la partie nue voisine de .la peau.
Œufs. - Une dizaine. De teinte chamois pâle avec parfois un dépôt brunâtre.
50,2 X 38,6 (CHAPIN).
Distr. géogr. - D'après CHAPIN, c'est vers la Sangha qu'apparaît la sous-espèce de
Schubotz pour, de là, remonter l'Oubangui et gagner la forêt de l'Ituri. .
Écologie-Éthologie. - La Pintade Il crête de l'Oubangui a été récoltée par BOYD ALEXANDER IlMolegbou6
sur l'Oubangui et par SCHUBOrz Il Douma. CHAPIN nous donne quelques précisions sur sa biologie. C'est,
comme la précédente, une Pintade grégaire qu'on rencontre par bandes de 20 Il 30 individus non seulement
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 245

en forêt vierge mais dans les anciennes plantations où le défrichement permet plus facilement à l'oiseau
de gratter le sol en soulevant les feuilles sèches sous lesquelles il trouve larves d'insectes, termites, etc.
Les bandes font souvent entendre un cri discordant, ka-ka-ka-ka-ka,rappelant celui des Pintades ordinaires.
Les chasseurs indigènes, en imitant le cri de la Pintade de l'Oubangui, arrivent à attirer, les bandes à portée
de fusil même après qu'elles ont été levées une première fois.
La nidification n'a pas été observée dans l'Oubangui.
Au Congo belge, en novembre, décembre, janvier, février, l'examen des organes sexuels n'a pas montré
à CHAPIN qu'à cette époque les Pintades nidifiaient, mais en mars une ponte de dix œufs lui fut apportée.
DATES, de son côté, a trouvé au Cameroun une femelle de G. p. plumifera au nid en août et des jeunes
en novembre.
L'alimentation est mixte et on trouve à l'examen de l'estomac des matières végétales, capsules de Dra-
coena, coquilles de mollusques, fourmis surtout, larves de sauterelles spéciales à la forêt, araignées.

Gen. NUMIDA LINNÉ, 1764


Numldameleagrts galeata PALLAS. - Pintade commune

Numida galeata PALLAS, 1767, Spic. Zool., J, fasc. 4, p. 13.


Syn. : Numida Zechi RCHW. (Togo).
cr
L. 500·550; A. 256-275, 9 250-265; Q. 134-165; T. 66·79; B. 32 (BAT:ES). Bec,
mandibule supérieure, terre de sienne brûlée, extrémité gris de corne. Une petite
tache rouge sombre à la commissure. Parties nues du menton, de la gorge et du' cou
brun noirâtre. En avant et sous l'œil, autour des oreilles et côtés du cou, d'un bleu plus
pâle presque blanc. Front et peau au-dessus des yeux, noir ardoisé. Casque terre d'ombre
brûlé. Narines J;ouge sombre. Barbillons et raie allant de ceux-ci aux narines, rouge
vermillon. Jambes et pattes brun noirâtre.
cr; 9. - La tête et la partie du cou nues, sans plume, sauf une étroite bande de
plumes de la grosseur d'un cheveu (soies), qui s'étend depuis l'occiput jusqu'à la partie
postérieure du cou. Un large collier de plumes, formant un petit camail, d'un gris
vineux, couvre la partie supérieure du manteau et du haut de la poitrine. Le fond de la
teinte de tout le dessus et des couvertures de l'aile, noir, finement vermiculé de chamois
et étroitement couvert de petites taches blanches bordées de noir. Au niveau des cou-
vertures, les taches sont plus larges. Primaires et seco~daires noirâtres, les primaires
barrées de blanc, les secondaires avec des lignes parallèles de taches blanches ou de
bandes courtes; transversales, la barbe externe étroitement vermiculée. Tout le dessous,
depuis le bas de la poitrine jusqu'aux sous-caudales, noir, et étroitement couvert de
taches rondes beaucoup plus larges que celles du dessus. .
Œufs. - Huit à dix œufs, brun pâle avec des pores apparents de teinte plus foncée.
50 X 39.
Distr. géogr. - Depuis l'Air, la Mauritanie, le Sénégal, jusqu'au Cameroun (Sanaga).
Vers le nord-est, sa limite de répartition est mal définie. Ne se rencontre pas en forêt
hygrophile.
La Pintade est l'un des oiseaux le plus souvent rencontré dans l'Ouest africain.
On l'a signalé :
De l'Air: monts Baguezan, V (BuCHANAN); - du Sénégal: Dagana, Linguéré, XI;
Sebikotane, II (l.F.A.N.); signalé (RIGGENBACK); Podor (M. AnANSON); commun
partout en A.O.F. (BOUET); signalé (BATES); signalé (Sw.); - du Soudan : Akka,
Tombouctou, V; Gao, IX (H. MAnSEN); commun, cercle de Mopti (ROUSSELOT);
Zinder (BUCHANAN); - de l'Ouest Tchad: Kalka1a et Bornou (GOLDING); Arege, X
(GoLDING); - de Nigeria du Nord : Zaria (HART.); signalé dans toute la Nigeria du
Nord (HUDSON). ,
246 G. BOUET

De Gambie anglaise: Daranka, VI (MARCHE); Bathurst (MOLON.); signalé par RENDALL


et HOPKINSON; - signalé de Casamance par VERREAUX; Kolda (BOUET); - en Guinée
portugaise : très commun (MAcLAUD) ; - en Guinée française : mont Nimba, IX
(I.F.A.N.); fréquent (MACLAUD) ; - au Sierra Leone : Mayagba island (W. LOWE);
partout, mais préfère les hauts plateaux.
N'est pas signalé par les ornithologistes au Liberia; - en Côte-d'Ivoire: savane de
la basse côte, assez rare; Bingerville, Dabou, Toupa, Lopou, Grand Alépé, Petit Alépé,
Toumodi, Bouaké, Mankono, Séguéla, Touba, Odienné, Tombougou, Korogho, Kong,
Bouna (BOUET, MILLET-HoRSIN); Béoumi (W. Lowz}; - en Gold Coast : signalé,
(PEL); Fanti (USSHER); Ejura (Ashanti), I (W. LOWE); Gambaga (BoYD ALEXANDER);
- au Togo : Kirikri, XII (KERSTING); Bismarkburg, VIII (BÜTN.); Kratschi (ZECH.);
assez rare au Bas Togo (MILLET-HoRSIN); - au Dahomey : Abomey, Atcheribé,
Agouagon (BOUET); Koussokoingou, VI (I.F.A.N.); - en Nigeria du Sud : Agou-
lerie (KE~p).
Au Cameroun: forêt du Cameroun; Ngargombo, VI (REIS.); rivière Sanaga (BATES).
Au fur et à mesure que nos connaissances sur la répartition des Oiseaux d'Afrique
se complètent, les ornithologistes arrivent à une conception plus logique de la place
que doivent occuper dans la systématique les espèces et sous-espèces qu'ils étudient.
C'est ainsi que CHAPIN a pu établir une carte de la distribution du genre Numida mon-
trant les zones de répartition des races et leur intergradation, en même temps qu'il les
groupait sous un même nom d'espèce meleagris, qui est le plus ancien. On sait que la
sous-espèce type occupe la partie nord-est de la région éthiopienne depuis l'Abyssinie
jusqu'à l'Oubangui à l'ouest et au sud l'Ouellé. Elle cède la place plus à l'ouest et
jusqu'au Sénégal en passant par le massif de l'Air (BUCHANAN) à la sous-espèce galeata
qui occupe toutes les savanes de l'Ouest africain sans cependant pénétrer dans la zone
forestière qu'elle tangente dans sa partie occidentale. .......
Arrêtée par la forêt, cette sous-espèce ne se rencontre plus dans les régions de savanes
du sud du Gabon, du Bas et du Moyen Congo d'où OUSTALET a décrit en 1882 la sous-
espèce Numida Marchei, dont le type est des savanes de l'Ogooué. La zone de répar-
tition de cette. sous-espèce remonte le Congo jusqu'au confluent de l'Oubangui d'où
DYBOWSKI a rapporté du village de Youmba une femelle qui est au Muséum. On ignore
la zone exacte de démarcation entre cette race et la sous-espèce N. m. Strasseni,
décrite en 1911 par REICHENOW de Douma un peu plus au nord sur l'Oubangui et au
nord de la forêt occidento-orientale, Cette race occupe le bassin du Chari et est encas-
trée à l'ouest par N. m. galeata et à l'est par N. m. major HARTL.; de la région de
l'Ouellé. N. m. Strasseni possède quelques-uns des caractères de l'une et de l'autre de
ces deux races.
En 1916, GROTE a décrit une sous-espèce provenant de Bozoum (d'après BLANCOU
auquel la sous-espèce est dédiée), c'est-à-dire d'une région de savanes, mais qui aurait
été également trouvée par TESSMANN entre Nola et Mbaiki, c'est-à-dire en forêt. Tou-
tefois, il paraît difficile d'admettre que cette nouvelle race prenne la place de N. m.
Strasseni dont l'aire de distribution coïnciderait en partie avec la sous-espèce de GROTE.
Nous aurions ainsi de l'ouest à l'est vers le 6 0 ne latitude nord N. m. galeata, N. M.
Blancoui.. N. m. Strasseni, N. m. major. .
Écologie-Éthologie. - La biologie de la Pintade à casque est bien connue. C'est un oiseau si commun
qu'il n'a pas manqué d'attirer l'attention des naturalistes. Partout où la brousse africaine offre des couverts,
la Pintade, malgré la chasse qui lui est faite, est abondante.
Elle ne se trouve pas dans la forêt primitive mais en fréquente la bordure. Elle ne se rencontre pas cepen-
dant dans le désert saharien proprement dit. Elle semble du reste quitter les abords des régions sahariennes
en pleine saison sèche. C'est ainsi que BATES ne l'a pas trouvée aux environs. de Tombouctou en octobre
et novembre alors que MADSEN la considérait comme commune en mai dans la même région. Il semble
donc que la Pintade à casque est soumise à des migrations locales mais peu étendues.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 247

Le régime alimentaire est très éclectique et on trouve à l'autopsie dans l'estomac, graines de graminées
aussi bien que noix de palmes (pulpe et graines), grains de riz, manioc, sauterelles (insectes parfaits el
larves) coléoptères et grosses fourmis noires.
Les Pintades se nourrissent de bonne heure le matin, et rentrent sous le couvert vers dix heures; elles
n'en sortent que dans l'après-midi vers quatre heures, et vont boire à la fin du jour. Souvent au milieu de la
journée, les Pintades se perchent sur les grands arbres. Le cri désagréable de la Pintade est bien connu.
La période de nidification s'étend pendant une partie de la saison des pluies et on trouve des jeunes en
août-septembre, mais il n'est pas rare de trouver des nids avec des œufs fortement incubés en octobre.
Le nid situé au milieu de touffes d'herbes plus ou moins abritées par quelque buisson, est placé dans
une dépression du sol creusée par l'oiseau et bien délimité par des herbes sèches très fines.
Souvent la ponte dépasse dix œufs, dont la coquille est épaisse et teintée de brun pâle.

Numida meleagris Marcbei OUST. - Pintade de Marche

Numida Marchei OUSTALET, 1882, Ann, Sc. Nat. Zool., (6) XIII, art. 1 bis, (rivière
Ogooué, Gabon).
L. même longueur que le type; A. 276; Q. 148; T. 82; B. 27. Barbillons larges
presque ovales, entièrement rouges.
cr. Q. - La Pintade de Marche diffère de la sous-espèce précédente par les carac-
tères suivants: la taille est plus élevée, les barbillons rouge vermillon sont plus petits,
les taches blanches du plumage sont plus larges et enfin le collier de plumes du jabot
et du cou est plus bleuâtre ou lilas pourpre, barré par des bandes blanchâtres plus ou
moins développées. Le casque est moins élevé que chez N. meleagris galeata.
Œufs. - Nidification et ponte comme chez l'espèce précédente.
Distr. géogr. - Afrique, Bas Niger, Gab.on, région du Moyen Congo et le Bas Ou-
b~gui. Ne" pénètre pas dans la grande forêt équatoriale.
La Pintade de Marche remplace la sous-espèce type au Congo et au Gabon.
En' Nigeria: lIARTERT la mentionne du Bas Niger; - au Moyen Congo: signalé
(VERR.); Doumé, IX, X (MARCHE); Landana (PETIT); Franceville, IX (BRAZZA);
MALBRANT et MACLATCHY l'ont en outre observée à Mayama, Djambala, Gamboma,
Franceville, Mindouli, Madingou, Sibiti, Brazzaville; - en Oubangui-Chari: Youmba,
sur le bas Oubangui, IX (DYB.).
Écologie-Éthologie. - La biologie de la Pintade de Marche ne diffère pas sensiblement de celle de la
sous-espèce type. On ne rencontre cette sous-espèce que dans la « Guinée inférieure • où elle remplace
la sous-espèce nominale.
Elle n'a pas été jusqu'ici trouvée au Cameroun quoique HARTERT la mentionne de la Nigeria du Sud
où cependant des naturalistes qualifiés (fuCCENBACH, ZENKER, BATES, REIS, Go on) ont fait d'importantes
collections. Par ailleurs il semble certain que des croisements se produisent entre les sous-espèces décrites
de la « Guinée supérieure D.
Nous n'insisterons pas sur les mœurs de la Pintade de Marche, qui sont les mêmes quc celles de la sous-
espèce type gabaeta..

Numida meleagris Strasseni RCHW. - Pintade à soies nasales de l'Oubangui


Numida Strasseni REICHENOW, 1911, Dm. Monatsber., p. 82 (Duma sur l'Oubangui).
A. 265; Q. 123; T. 65; B. ~5. de la base du crâne. Barbillons bleus.
d. Q. - Intermédiaire entre N. meleagris Marchei et N. meleagris galeata.
Diffère par les caractères suivants : au niveau et au-dessus des narines, se voit une
touffe de soies noires qui n'existe pas chez les deux autres sous-espèces; les plumes
noires à la partie postérieure du cou sont plus fournies; les plumes qui forment la
collerette à la partie antérieure du cou, sur la gorge, la partie supérieure de la poitrine
248 G. BOUET

et la partie supérieure du manteau, sont vermiculées et barrées de blanc et de noir.


Les barbillons à la commissure du bec sont bleus et non rouges. On trouve des individus
présentant les caractères, tantôt de l'une QU de l'autre des deux sous-espèces précé-
dentes.
Distr. géogr. - Le Bas Oubangui, le Haut et le Moyen Chari.
Race intermédiaire entre la sous-espèce de l'Ouest africain Numida meleagris galeata
et Numida meleagris Marchei, cette Pintade a une aire de dispersion bien délimitée,
du Bas Oubangui au Chari, dans sa partie moyenne.
En Oubangui-Chari: signalée commune, Zemio (BLANcou); les Ouaddas, 1; Mako-
rou, XII (DYB.); Fort-Archambault, IV (THIBOUT); Bangui (ALUNE); - au Tchad :
M.u.BRANT l'a signalée, mais il s'agit peut-être' de Numida m. méleagris, bien étudiée
au Darfour par LYNES; - GOOD la dit commune à Maroua (Nord-Cameroun].

Êcologie-Êthologie. - La Pintade à soies sur les narines, de l'Oubangui dont nous donnons ci-dessus
l'aire de dispersion semble être une bonne sous-espèce à caractères bien tranchés.
Pour BANNERMAN, d'après des spécimens provenant de Fort-Lamy et du lac Tchad, cette sous-espèce
serait celle qu'on trouve dans cette partie du territoire du Tchad. Il est cependant possible que des indi-
vidus du Ouadaï, comme du Tibesti, seront un jour, quand de plus nombreux spécimens auront été
récoltés, rattachés à N. m. meleagris, que LYNES signale comme l'espèce rencontrée par lui au Darfour.
La biologie de cette Pintade ne diffère pas de celle de l'espèce commune de l'Ouest africain (Numida.
m. galeata).

Numida meleagrts Blancoui GROTE. - Pintade de Blancou

Numida meleagris blancoui H. GROTE, Ümithologische Monatsberichte, 1936


(Goré).
d. 9. - Se classe entre Numida meleagris Marchei, avec barbillons rouges, et
Numida meleagris Strasseni, avec barbillons bleus, à pointe rouge. .
Type au Museum de Berlin, cf. Goré, est du Logone, nov. 1912.
Voici ce qu'a écrit BLANCOU à GROTE au sujet de cette Pintade
« Les Pintades de la région de Bozoum, ou pour mieux dire, de tout le bassin supé-
rieur de l'Ouham et de la Pendé Logone se différencient nettement, à la fois de Numida
meleagris Strasseni et de Numida meleagris Marchei par la particularité suivante :
les barbillons sont bleus avec presque invariablement la pointe rouge, tandis qu'ils
sont entièrement bleus chez Numida meleagris Strasseni, et entièrement rouges chez
Numida meleagris Marchei...
« Par contre, la couleur des plumes pectorales est très variable : plus ou moins lilas
ou bleuâtre avec les raies blanches: plus ou moins accusées, parfois presque inexis-
tantes...
« L'habitat en pourrait être délimité du 150 au 180 de longitude est, et du 6 0 au 8 0
de latitude nord; c'est-à-dire au sud jusqu'au bassin de l'Oubangui et au nord jusqu'à
Goré et probablement jusqu'au confluent du Logone occidental et du Logone oriental.
« Par contre, les Pintades de l'Oubangui-Chari central (bassins du Gribingui, Bamin-
gui et de l'Ouaka en particulier) me paraissent bien appartenir, comme dit CHAPIN,
à Numida meleagris major. li
Les renseignements que m'a donnés ~. BLANCOU me semblent suffisamment expli-
cites pour ne nécessiter aucun commentaire.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 249

Numida meleagris major HARTLAUB. - Pintade de Hartlaub

Numida ptilorhyncha var. major HARTLAUB, 1883, Abhandl. Naturwiss. Verein


Bremen, VIII, p. 216 (Wakkala, Soudan angle-égyptien).
Syn. : Numida meleagris inermis Sclater et auct.
Fig. : A. DUBOIS, Numida ptilorhyncha var. major, Remarques sur l'État indépen-
dant du Congo, p. 18.
1. 550; A. 270; Q. 150; T. 80; B. 27 mm.
Ressemble à Numida ptilorhyncha d'Abyssinie, mais en diffère par l'absence com-
plète de casque, les barbillons charnus sont plus courts et moins larges, les vibrisses
du dessous des narines moins développées. Bas du cou, jabot rayés d'un pointillé blanc
bleuâtre (sans taches arrondies blanches). Mandibule supérieure sillonnée longitudi-
nalement.
BLANCOU nous a donné la répartition de cette Pintade dans l'Oubangui-Chari.
D'après CHAPIN, cette Pintade niche vers la fin de la saison des pluies et dès que les
petits grandissent, des bandes nombreuses se forment et pendant 8 ou 9 mois restent
réunies.

Numida meleagris meleagris (LINNÉ)


Phasianus meleagris LINNEAEUS, Syst. Nas., lOe éd., p. 158, 1758 (Africa, Haut Nil).
Syn. : Numida ptilorhyncha LESS. et auct.
A. 250-270; Q. 140.160; T. 75; Bec : 25 mm. Iris brun foncé, bec à bas~ rouge
sombre et extrémité blanchâtre. Casque peu proéminent brunâtre. Barbillons et nuque
bleu pâle, pattes brun noirâtre. '
Œ. 9. - Tête nue sauf une petite touffe de poils gris et rigides peu développés
à la base du bec. Cou en arrière avec quelques plumes noires, gorge nue. Cou en avant
avec de rares plumes noires. Plumes du haut de la poitrine finement barrées de noir
et de blanc. Reste du plumage noir parsemé de petites rondes blanches, disposées en
rangées plus grandes sur les ailes, la poitrine et le ventre formant de véritables bandes
sur les plus grandes couvertures des ailes.
Œufs. - Ceux des Pintades.
Êcologie-Êthologie. - La description ci-dessus, empruntée à MALBRANT, s'applique d'après cet auteur
aux Pintades de la région de Fort-Lamy et l'ouest du Tchad.
Elles se trouvent très directement apparentées à la forme type Numida m. meleagris du Soudan anglais,
mais leur casque moins proéminent les rapproche de Numide meleagris galeata de l'Ouest africain.
A mesure que l'on avance vers l'est,la touffe de poils de la base du bec s'allonge, le casque se surélève
et le cou devient de plus en plus emplumé. Au OuadaI la Pintade est très proche de la forme type. Les diffé-
rences raciales des Pintades de l'Ennedi et du Tibesti restent à préciser mais certainement doivent se
rapprocher de Numida m. meleagris, Ajoutons que la sous-espèce Numida meleagris Suassent Rchw.
aux caroncules bleus, se rencontre dans l'Oubangui au sud du 9 8 latitude nord jusqu'au Bamingui et au
Chari. A partir de l'Ouham et du Bahr Sara, on rencontre Numida meleagris Blancoui GROTE.

CLEF DES NUMIDA DE L'OUBANGUI·CHARI (d'après BLANCOU)


A. Jabot lavé de bleu; lilas ou gris; plumes dorsales du cou peu fourrées;
lignes blanches des secondaires assez courtes.
1. Très peu de vibrisses ou pas; caroncules (barbillons) à pointes
rouges Oubangui-Chari occidental) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Blancoui,
250 G. BOUET
2. Vibrisses rares; caroncules à pointes sombres ou même entièrement
bleu (O. Chari central et oriental). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Srrassena.
B. Jabot vermiculé non lavé de bleu, lilas ou gris; plumes dorsales du
cou plus épaisses; lignes blanches des secondaires très courtes.
3. Vibrisses moyennes. Plumes dorsales du cou moyennes; caroncules
toujours entièrement bleux (plus grande taille, pas de casque)
[Gyldenstolpe] (0- Chari extrême- oriental méridional). . . . . . . . . . . • major.
4. Vibrisses fortes; plumes dorsales du cou très épaisses; caroncules
bleu (O. Chari extrême-oriental septentrional et Tchad) . . . . . . . . . meleagris,

Pour les quatre formes à caroncules bleu pâle; lignes blanches des secondaires
n'atteignant pas les rémiges.

Gen. EXCALFACTORIA BONAPARTE, 1856


Excalfactoria Adansoni (VERR.). - CaiHe bleue d'Adanson
Coturnix Adansonii 1. et E. VERREAUX, 1851, Rev. Mag. Zool., Paris (2), III, p. 515
(Gabon).
Fig. : BAl'lN., Birds of Tropical West Africa, 1, pl. 9.
L. 150; A. 75·82; Q. 28·30; T. 20·21; B. 11·12. Bec noir. Pattes jaunes. Iris rouge
foncé.
O. - Tout le dessus brun noirâtre lavé de bleu ardoise, surtout depuis le manteau
jusqu'au croupion, le milieu du dos tacheté de noir. Couvertures de l'aile, scapulaires
et sous-caudales, d'un marron brillant avec des raies rachidiennes bleu ardoise. Pri-
maires et secondaires brunes. Queue bleu noir. Menton et gorge noires avec une large
bande blanche bordée de noir de chaque côté. Haut de la poitrine entièrement blanc
bordé de noir. Tout le reste du dessus d'un gris ardoisé. Côtés et flancs marrons comme
les couvertures de l'aile.
9. - A tout le dessus brun finement barré et vermiculé de noir. Sur les plumes,
les raies rachidiennes blanches. Le dos et le croupion tacheté de noir. Pas de marron
sur les ailes. Les primaires et les secondaires sont brunes. Ces dernières vermiculées
de roux chamois. La teinte générale du dessous, brun pâle fortement barré de noir depuis
la poitrine. Dimensions différant à peine de celles du o.
Œufs. - Six à huit œufs jaunâtre clair, de même teinte que ceux de la Perdrix
d'Europe. 21·22 X 17·18.
Distr. géogr. - S'étend en Afrique depuis le 9 0 latitude nord jusqu'au Cap, sauf en
forêt.
La Caille bleue d'Adanson n'est pas très répandue dans l'Ouest africain. On l'a
signalée:
En Nigeria du Nord : Bida, IV; Baratsou (HUTSON); Bauchi Plateau (Dr YOUNG);
- au Sierra Leone: le colonel KELSALL signale cette Caille près de Waterloo aux envi-
rons de Freetown; - en Gold Coast: Accra, VII (J. SMITH); Accra, VIII (RCHW.);
Pong (BOYD ALEXANDER); Sekondi, II (HOLMAN).
Au Cameroun : REICHENOW l'a signalé comme nichant en XI; - au Gabc;lll, et
Moyen Congo: signalée, VI (RCHW.), AUBRy·LECOMTE; Mouila, Divenié, Fernan-Vaz
(MACAT.); Borna, 1 (CHAPIN); Ogooué (DU CHAILLU); - en Oubangui: Haute Kémo,
V (DYB.).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 251
Écologie-Éthologie. - La Caille peinte d'Adanson qui est ]e plus petit des Phasianidés, est peu commune
dans l'Ouest africain. Elle se trouve de préférence dans les plaines où pousse une herbe courte ou dans les
vieilles plantations abandonnées. Elle ne prend son vol que difficilement pour du reste reprendre terre à
peu de distance. Poursuivie, après un ou deux vols on peut arriver à la capturer à la main. Elle est d'autant
plus difficile à faire lever que le sol au petit matin est encore couvert de rosée ou après une tornade. Son
alimentation consiste en petites graines de graminées qui poussent dans le biotope qu'elle affectionne ainsi
qu'en insectes, coléoptères en particulier.
Son cri rappelle celui de la Caille commune. On la dit plus ou moins migratrice locale. REICRENOW
a trouvé un nid de cette Caille au Cameroun en novembre. Il renfermait six œufs. Le nid est placé dans un
trou plus ou moins profond bordé de tiges sèches de graminées et en général caché dans une touffe d'herbes.
.
Chaque couple conserve le territoire oü il a établi son nid pendant la durée de l'élevage des jeunes.

Gen. COTURNIX BONNATERRE, 1790


Colurnix eoturnix colurnix LINNÉ. - Caille commune

Tetrao cotumix LINNÉ, 1758, Syst, Nat., lOe éd., p. 161 (Suède).
1. 170-200; A. lOO-115; Q. 38-42; T. 25-28; B. 11-13. Bec noirâtre. Patte brunâtre.
Iris brun roux. .
cf. - Dessus de la tête noir et brun roussâtre avec trois raies longitudinales jau-
nâtres, une médiane et une de chaque côté formant un large sourcil. Reste de la face
supérieure brun roussâtre clair avec de larges taches noirâtres et des barres transversales
blanc roussâtre bordées de noir sur beaucoup de plumes. Rémiges et rectrices brunes
barrées de roux et de roussâtre. Reste de l'aile brun plus grisâtre que le dos, rayé trans-
versalement ou vermiculé de roux et de brun, la plupart des grandes et moyennes sus-
alaires ayant l'axe jaunâtre. Joue et gorge jaunâtres, roux ou brun roux variées de
roussâtre avec une tache allongée noire ou brun noirâtre descendant sous le bec et
s'élargissant au cou pour remonter de chaque côté vers la joue et l'œil, bordée extérieu-
rement d'un demi-collier clair puis d'un autre brun noirâtre ou brun roux. Côté et
devant du cou, haut de la poitrine roux strié de blanchâtre. Reste de la face inférieure
roussâtre, les plumes du flanc roussés avec une tache longitudinale centrale blanc rous-
sâtre plus ou moins limitée de noir.
9. - Face supérieure comme le cf mais légèrement plus foncé. Gorge jaunâtre ou
roussâtre pâle sans tache noire centrale et avec ou sans bordure de petites taches brunes
ou noirâtres au côté du haut du cou. Devant du cou et poitrine de la teinte de la gorge
avec des mouchetures noirâtres. Le flanc moins roux.
Œufs. - Nidification dans la région paléartique.
Distr. géogr. - La plus grande partie de l'Europe et de l'Asie, jusqu'au lac Baïkal
et au nord de l'Afrique. Au sud, en hiver, aux Indes et dans la région éthiopienne
jusqu'en Gambie, la région du lac Tchad, du Soudan égyptien. Gallaland, Socotra et
l'Arabie, possible plus loin.
Très répandue dans l'Ouest africain, pendant, la saison sèche, la Caille commune
a été signalée :.
Au Sénégal: Rufisque, III; Cap Vert, M'Bao, III (MARCHE); signalée [(M. ADANSON)
1758, de XI à III (BouET)]; Richard ToU, 1 (I.F.A.N.); - au Soudan: cercle de
Mopti, relativement rare, X, XI et 1 (ROUSSELOT); lac Faguibine (GUICHARD); Koina,
XII (I.F.A.N.); - en Ouest-Tchad: Kalkala, XI; Illorin, II; Bomou, rv (GOLDING);
- en Nigeria du Nord: Ruan Dorowa, XII (Sokoto province); Abuja, IX (Niger pro-
vince), (HUTSONt
252 G. BOUET
En Gambie anglaise: signalée (REND.); HOPKINSON l'a trouvée de XI à III etVERREAUX
la rapporte de la Casamance; - au Sierra Leone : elle est signalée par BA~'mERMAN,
d'après KELSA~L aux environs de Freetown; - en Côte-d'Ivoire : assez commune,
savane de la Basse Côte, Dabou, Toupa, Lopou et Kaogo (BOUET.MILLET-HoRSIN);
- en février, on l'a rencontrée en Gold Coast; - au Togo : signalée rare en Bas Togo
(MILLET.HoRSIN); Kirikri, II (KERST.) - au Dahomey: Agouagon (BOUET); seulement
en saison sèche. .
Oubangui: signalée « douteux » (BLANCou) ; - au Tchad : lac Tchad et Kanem (MAL-
BRANT); signalée en saison sèche (PÉCAUD); Oum Chalouba, II (MALBRANT); - LYNES
en signale la présence en hiver au Darfour.
DEKEYSER de ]'I.F.A.N. a signalé une reprise de Caille baguée près de Vérone
(Italie) en IV-51 et tuée entre Saint-Louis et Richard ToH (Sénégal) en II-52.
Écologie-Éthologie, - La Caille commune est un migrateur d'Europe qui arrive dans l'Ouest africain
vers octobre et ne remonte vers le nord que vers la fin d'avril.
On en capture au filet en hiver au Sénégal.
La biologie de la Caille pendant son séjour dans l'Ouest africain ne donne lieu à aucune observation parti.
culière. On sait qu'elle fréquente les champs de mil à l'époque de la récolte de cette graminée, ainsi que
ceux où l'on cultive l'arachide quand cette plante à graines souterraines est arrachée et laissée sur place
pour en obtenir la dessication.

Coturnix Delegorguei Delegorguei DELEGORGUE. .:..... Caille de Delegorgue

Coturnix Delegorguei DELEGORGUE, 1847, Voy. Afr. australe, II, p. 615 (Oury,
Haut Limpopo).,
1. 162-182; A. 91-100; Q. 28-30; T. 25-27; B. 15-17. Bec noirâtre. Jambes et pattes
d'un rosé pâle ou blanc brunâtre. Iris châtain.
O. - Ressemble à la Caille Commune, mais la teinte générale du dessus est d'un
brun foncé au lieu de brun teinte de sable et toutes les plumes du manteau, du dos
et les scapulaires, sont marquées de noir. Les primaires et secondaires sont d'un gris
brun mais sans bande roux pâle. Les trois raies crèmes du côté de la tête, les raies
rachidiennes, de même teinte et les bandes transversales chamois du dessus sont très
visibles, par suite de la teinte plus sombre du fond. Les joues sont blanches et la tache
en forme d'ancre au niveau de la gorge est noir foncé et est soulignée par une tache
blanche en forme de U. La poitrine est noire et l'abdomen marr.on avec le milieu des
plumes taché de larges bandes noires. Les sous-alaires sont blanches, la ligne intérieure
des primaires gris perle. •
9. - Diffère de la femelle de la Caille Commune par la coloration du dessus qui est
gris brun au lieu de brun couleur de sable, plus de marques noires et pas de barres sur
les ailes. La poitrine n'a pas de taches, sauf un anneau de taches noires qui borde la
gorge. Le dessous est marron pâle, plus foncé sur les côtés. Les plumes de la poitrine
terminées de blanc et les flancs ont des raies rachidiennes blanches.
Œufs. - Sept à douze œufs. Ressemblent à ceux de la Caille Commune, d'un blanc
sale tacheté de brun pourpre. 27,30 X 21,5-25.
Distr. géogr. - Afrique, à peu près partout, depuis l'Abyssinie, le Soudan, le Dar-
four, le Soudan français, jusqu'au Sénégal, et au sud jusqu'au Cap. Ne se rencontre
pas en forêt hygrophile.
Quoique relativement répandue en Afrique, cette Caille est rare dans l'Ouest afri-
cain ou du moins elle a été fort peu récoltée sur ce territoire
A l'Ouest-Tchad: GOLDING la signale de Kalkala, V, VI.
En Côte-d'Ivoire: W. LOWE l'a rencontrée à Béoumi.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 253

Au Gabon et Moyen Congo: Landana (PETIT), IX; Kwamouth, sur le Congo (SCHOU-
TEDEN); MALBRANT et MACLATCHY l'ont obtenue à Booué, V; - d'après LYNES qui
l'a capturée au Darfour, cette Caille serait soumise à des migrations dues aux saisons
et à la période de nidification.
Écologie-Éthologie. - La Caille arlequin quoique répandue à travers la plus grande partie de l'Afrique
est relativement rare dans les collections de l'Ouest africain.
D'après LYNES, qui l'a observée au Darfour, elle serait dans ce pays soumise à des migraions saisonnières,
dues vraisemblablement à l'époque de la nidification et à la pénurie de la nourriture à certaines saisons.
En Nigeria du Nord, elle vit dans les vieilles plantations de haricots dont elle mange les graines. Quand elle
se lève, elle parcourt en ligne droite un très court chemin, se pose dans l'herbe et y demeure coite.
On n'a pas de précisions sur la nidification de cette Caille dans l'Ouest africain. Par contre dans l'Ou.
ganda et le Kenya on a trouvé des œufs de janvier à février et de mai à juillet. Le nid est placé sur la
terre nue dans une dépression, sans matériaux, et en général à l'abri d'une touffe d'herbes.

'Gen. PTILOPACHUS SWAISON, 1837


Ptilopaehus petrosus petrosus (GMELIN). - Poule de rocher

Tetrao petrosus GMELIN, 1789, Syst. Nat., J, pt. 2, p. 757, (Gambie).


Fig. : JARD. et SELBY, Ill. Orn., pl. 16.
L. 250-300; A. a. 118·127; 9 118-125; Q. 67·75; T. 30.32; B. 17·18. Bec bistre foncé.
Jambes et pattes rouges. Iris terre de sienne brûlée. (Voir fig. 56 a, p. 254.
a. Q. - Couronne brune, les plumes avec des raies rachidiennes sombres et les
bords blanchâtres. Manteau et couvertures des ailes bruns, rachis noirs, les raies rachi-
diennes châtain avec des taches blanches sur les bords. Le reste du dessus brun sombre
vermiculé de blanc et de chamois. Primaires et secondaires brunes, les premières légè·
rement, les secondes fortement vermiculées de châtain. Queue brun foncé. Menton et
joues blanches avec le milieu des plumes plus foncé. Gorge et cou hruns, le rachis des
plumes noir, les raies rachidiennes châtain avec des bords blancs. Milieu de la poitrine
chamois (a) ou blanc crème (9). Côtés et flancs tachetés de brun et de blanc avec une
raie large, châtain au milieu de chaque plume. Abdomen vermiculé de brun, de blanc
et de roux.
Œufs. - Couleur de pierre pâle, sans lustre. 33,5 X 25,5 (LYNES).
Distr. géogr. - Afrique, du Sénégal au Chari, où se rencontre vers le Tchad une
autre race. Au sud, le nord-Cameroun. Iriconnu en forêt hygrophile.
La Poule de rocher est répandue dans tout l'Ouest africain sauf les zones aésertiques.
Elle est signalée : au Sénégal : (d'EINIVILLE, MARCHE, RIGGENBACH); Naies, Badon,
Tambacounda (BouET); Popenguine, V, Missirah, VIII (I.F.A.N.); - au Soudan :
route de Bafoulabé à Satadougou, Senoudebou (BOUET); abondante est de Mopti
(BATES); Haute-Volta, IV, Koulikoro, VI (BATEs); falaises de Bandiagara. Douentza,
Hombori (ROUSSELOT); Grigoumé, II (GIRAUD); Djebiga, III, nid (BOUET); - en Ni-
geria du Nord : signalée, Sokoto province (HUTSON); Bornou (WELMAN).
En Gambie anglaise: signalée comme commune par HOPKINSON, mais rarement
dans les champs cultivés; - en Casamance: Kolda (BOUET); - en Guinée française:
Fouta Djallon (MACLAUD); - n'a pas été signalée du Sierra Leone, mais s'y rencontre
certainement (BANN.); - il ne semble pas qu'on l'ait rencontrée en Libéria, tout au
moins en forêt. - En Côte-d'Ivoire : Bouaké; Mankono, Séguéla, Touba, Odienné,
Tombougou, Korogho, Kong, Bouna (BOUET·MILLET·HoRSIN); - en Golâ Coast:
Bole, I, Ejura (Asharti) I (W. LOWE); Sugari, dans les territoires du nord (POMMEROY);
254 G. BOUET
- ne figure pas sur les listes du Togo, mais s'y rencontre certainement; - au Dahomey:
Agouagon, Atcheribé, Parakou, Savalou, Djougou, Savé, Kandi; Karimama, monts
Atakora (BOUET); il s'agit peut-être pour les spécimens du Dahomey et la sous-espèce
Ptilophacus petrosus Butleri.
Du Cameroun: entre Garoua et Maroua (BATES); un spécimen de N'gaoundéré a
été considéré par BANNERMAN comme une sous-espèce nouvelle. Il l'a désignée sous le
nom de Ptilopachus petrosus saturatior. Sa couleur est très foncée; - en Oubangui-
Chari: Bozoum, J, VIII (BLANcou); - au Darfour, LYNES l'a rencontrée pendant tout
son séjour. Elle y niche.

. Écologie-Éthologie. - Le nom de Poule de rocher donné à ce Phasianidé correspond bien au genre


de vie de cet oiseau qu'on rencontre surtout dans l'Ouest africain dans les régions où la roche affleure,
Ce biotope particulier n'est pas cependant exclusif et toute élévation de terrain recouvert de buissons
est également plus ou moins fréquentée par la Poule de rocher. J'ai eu l'occasion, en mars près de Dje-

Fig. 56. Pattes. - a. Ptilopachus p. petrosus; b. Francolinus b. bicalcaratus; o. Francolinus


coqui spinetorum (d'après BATES.)

biga (Soudan) de trouver un nid avec quatre œufs, de teinte crème chamois mais sans taches, sur une sorte
de tumulus ayant servi jadis-à la population d'un village disparu. Un terrier d 'hyène était du reste creusé
à la base du tumulus. Les œufs étaient simplement placés au fond d'une dépression vraisemblablement
aménagée par l'oiseau mais sans traces d'herbes sèches ou autre matériel. La période de nidification semble
s'étendre pendant une partie de la saison sèche, en février en Nigeria, jusqu'en mai en Gambie.
RATES, qui a observé la Poule de rocher à Fiko dans la falaise de Bandiagara, a noté l'agilité de cet oiseau
qui grimpe avec facilité et sans le secours de ses ailes sur les rochers plus ou moins abrupts. La Poule de
rocher, soir et matin fait entendre un cri ressemblant à une sorte de süHement réitéré qu'on entend de
loin et que seuil" mâle émet. La queue est relevée en l'air un peu à la façon de la queue des poulets dornes-
tiques.
La Poule de rocher, ne semble pas se percher mais passer la nuit dans les interstices de rochers ou pous-
sent de rares buissons sous lesquels elle se cache. On la trouve également, par petites bandes de 8 à 10 indi-
vidus, dans les régions sans affieurements rocheux, au bord des marigots plus ou moins à sec, en saison
sèche sous les buissons se u poudrant. dans le sable. Dérangée, elle piète avant de prendre le vol pour se
poser de nouveau à terre à peu de distance.
A l'examen de l'estomac, RATES a trouvé des graines dures et sèches, des termites mais pas de mil.
Dans la région où pousse le bambou africain (Ozythenallthera), la Poule de rocher en consomme les graines
qui sont excessivement nombreuses. .
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 255

Ptilopachus petrosus Butleri SCLATER et M. PRAED. - Poule de rocher


de l'Oubangui
Ptilopachus petrosus butleri SCLATER et M. PRAED, 1920, Ibis (Buval près du Bahr
el Ghazal).
(Mêmes dimensions que celles de l'espèce précédente).
0. 9. - Semblable à l'espèce type, mais le châtain du plumage est d'un éclat
plus brillant, les raies rachidiennes du dessus plus prononcées, et la teinte générale
est plus rousse. Cette sous-espèce est intermédiaire entre l'espèce type et le Ptilopachus
petrosus Brehmi NEuM., du nord et de l'ouest du Kordofan. Ses dimensions sont les
mêmes que celles de l'espèce précédente.
BANNERMAN a décrit une sous-espèce des environs de N'gaoundéré (Cameroun, alto
900 m). Ptilopachus petrosus saturatior, dont la teinte du plumage est plus foncée
et qui ne présente pas les marques rousses des autres sous-espèces.
Œufs. - Les œufs de cette sous-espèce ont la même coloration que ceux de l'espèce
typa. .
Distr. géogr. - Afrique, du Bahr el Ghazal jusqu'au Gribingui et la province de
Sokoto (Nigeria du Nord). Probablement tout l'Oubangui-Chari.
Cette sous-espèce se rencontre dans l'Ouest africain :
En Nigeria du Nord, Sokoto, Kano (BUCHANAN); - au Dahomey: Koussakoingou,
VI, Koutiacou, VI (I.F.A.N.); - en Oubangui-Chari: signalée par BLANCOU dans l'Oua-
ka et à Bozoum, I, VIII; - au Tchad : régions montageuses (MALBRANT); dépressions
deKanem (PÉCAUD); - LYNES pense que les oiseaux du Djebel Marra et du lac Tchad
se rapportent à petrosus Brehmi.
Écologie-Éthologie. - La biologie de cette sous-espèce est la même que celle de l'espèce type. U en est de
même de la sous-espèce créée par BANNERMAN pour des spécimens en provenance de Ngaoundéré dans le
Nord Cameroun.

Ptilopachus petrosus saturatior BANN.

Ptilopachus petrosus saturatior BANNERMAN, Bull. Brit, Om, Club., vol. 50, 1930,
p. 33 [Ngaoundéré, Cameroun). .
Basé sur un unique spécimen en provenance de Ngaoundéré, à 900 m d'altitude,
sur les hauts plateaux du Cameroun.
Décrit par BANNERMAN qui le distingue de la race type par sa couleur plus foncée
et l'absence de marques rouges.
Dans son huitième volume des Birds of West Africa, BANNERMAN dit que le roux du
ventre peut être plus ou moins accentué et que cette teinte étant très variable, elle ne
peut être prise comme un caractère vraiment spécifique.
256 G. BOUET

Gen. FRANCOLINUS STEPH, 1819

CLEF DES ESPÈCES


1. Taille petite. Aile ne dépassant pas en général 150 mm. . ........ 4.
- Taille plus élevée. Aile dépassant 160 mm :. . 2.
2. Plumes de la poitrine présentant au milieu une tache. noire en forme
de raquette bordée de marron " '" .. . . . . . . .. bicalcaratlls.
- Plumes de la poitrine ayant chacune une tache noire linéaire bordée
de blanc chamois , . . . . . ..• Clappertoni.
- Plumes de la poitrine brun sombre présentant clmcune deux bandes
blanches. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . abantensis,
- Plumes de la poitrine chamois rayées de noir et avec taches noires
distinctes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . icterorbyncbus,
- Plumes de la poitrine d'un gris brun clair bordé de brun plus foncé
avec des stries rachidiennes de même teinte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . squamatus.
- Plumes de la poitrine de teinte uniforme ou avec un simple liseré
sombre ,......... 3.
3. Plumes de la poitrine de teinte ardoisée avec des stries rachidiennes
noires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . camerunensis rI.
- Plumes de la poitrine noires avec des lignes claires sinueuses...... camerunensis ~.

4. Plumes des flancs fortement barrées de noir. Collier au niveau du cou,


formé de petites taches rousses et bordé en dessous de barres blanches
et noires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . streptophorue,
- Ailes : 142-120, de teinte marron. Les côtés de la poitrine ont la
même teinte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . albogularis,
- Ailes: 165, de teinte marron. Les côtés de la poitrine fauve avec de
larges taches ferrugineuses '. . . . Finschi.
- Pas de marron aux ailes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ?
5. Poitrine noire 0' ou brune ~ ,avec une tache ronde, plus ou moins
large, blanche. sur chaque plume.. . .. .. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .. . . Lathami.
- Poitrine chamois barrée de noir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Coqui.

Franeolinus Làthami Lathami HARTLAUB. - Francolin de Latham


Francolinus lathami HARTLAUB, 1854, Jour. f Om., p. 210 (Sierra Leone).
L. 275; A. 133-145; Q. 58-70; T. 40-70; B. 17-21. Bec noir. Pattes jaunes, Iris brun.
cr. - Dessus vermiculé de brun sur fond brun roussâtre, nuancé par places de
roux marron. Stries rachidiennes blanches bordées de noir sur les plumes du manteau
et les capsulaires. Dessus de la tête brun cendré avec le front plus clair. Ligne sourcil-
liaire blanche bordée de noir en dessous, depuis la base du bec jusqu'à la nuque. Une
grande tache cendré pâle sur les joues, la région auriculaire et une partie de la face laté-
rale du cou. Rémiges primaires brunes, les quatre après la première avec la moitié
basale des barbes externes blanches. Rectrices brunes vermiculées de roux. Secondaires
brun foncé bordé de roux à l'extérieur. Gorge et côtés' du cou d'un noir profond.
Base du cou, poitrine et abdomen, variés de taches blanches cordiformes sur fond
noir, larges cordes en forme de cœur. Flancs, abdomen et sous-caudales brun noirâtre,
varié de stries blanches bordés de noir et de taches blanches et noires,
9. - Chez la 9, la taille est plus petite et les teintes moins vives. La base du cou,
la poitrine et l'abdomen sont ornés de taches blanches cerclées de noir sur fond brun
roussâtre.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 257

Avec la bande noire bordée de blanc qui entoure l'œil, le dessous du corps tacheté
de blanc, le dos finement vermiculé, cet oiseau se reconnaît facilement aussi à sa petite
taille.
Le Francolin de Latham est un oiseau que l'on rencontre dans les deux zones de la
forêt. Le type est de Sierra Leone, mais sa zone de dispersion s'étend jusqu'à l'Ouellé
où l'on rencontre une race différente F. L. Schubotzi REICBW., 1912 (CBAPIN, SCBOU-
TEDEN). La limite entre les deux sous-espèces ne semble pas nettement définie. Ce Fran-
colin se nourrit plus au dépens des insectes, en particulier des termites et des petits
escargots, que des graines des graminées et ne pénètre que rarement dans les cultures
indigènes.
Œufs. - Deux œufs, rarement plus, d'après BATES. 38·39 X 27·28.
Distr. géogr. - Afrique, depuis la Casamance (?), le Sierra Leone et toutes les colonies
de l'Ouest africain, jusqu'au Bas Congo, en forêt hygrophile.
Ce petit Francolin est essentiellement un oiseau de forêt dont il ne quitte pas les
abords directs.
Jadis signalé en Gambie anglaise, ce Francolin n'y existe pas en réalité. Décrit de

-<"1'18-

Fig. 57. Francolinus Lathami (d'après MALBRANT et MACLATCHY)

Sierra Leone, il y a longtemps, ce Francolin a été rencontré depuis à Bo (KEMP), puis


à la frontière de la Guinée française (BATES); - en Libéria : plantations de Guédétabo
(BOUET), rivière Dou (STAMPFLI), rivières Dou, Farmington (G. MAC ALLEN); Junk, II;
Bavia, Soforé (BÜTT.); - en Côte-d'Ivoire: Georgetown (BOUET); Divo, 1 (I.F.A.N.);
- en Gold Coast: Accra, II (SHELL); Denkera, IV, X, Fanyi (AUBINN, USSHER); Dabo-
crom (PEL.); Agouapim (Rsïs.}; - Togo, Bismarkburg, IV (BÜTTNER); Kita (RISS};-
J. A. {130081. Il
258 G. BOUET

en Nigeria du Sud: Oban(TALBoT); Okeodan(MANN.); rivière Ogoum(CoLLIER); -au


Cameroun: Ekuendu, 1, III (SJOST.); Sakbayémé, VIII, XII, Momjepom (REis); signalé
(MICHAUT, BATES); - au Gabon, Moyen Congo: cap Lopez, rivière Camma, Ogooué (DU
CHAlLLU); confluent Ogooué (MARCHE et COMPIÈGNE); Condé (LucAN et PETIT);
MALBRANT et MACLATCHY l'ont en outre obtenu à Kango, Mouila, Sindara, Ouesso,
N'Oabé et Etoumbi; Chinchonxo (FALKENsT.).
Écologie-Éthologie. - Le Francolin de Latham est de tous les Francolins celui le plus étroitement lié
aux zones forestières de l'Ouest africain. On ne le trouve en effet que dans la forêt hygrophile occidentale
et orientale ou dans ses abords immédiats.
C'est un oiseau rarement en bandes dépassant quelques individus, qui passe sa vie surtout sur le sol,
en grattant les feuilles mortes qui tapissent le sous- bois de la forêt, pour y chercher termites, petits escar-
gots et baies tombées des arbres. Très sauvage, fuyant dès qu'un son insolite lui parvient. On ne soup-
çonne souvent sa présence que par le bruit qu'il fait en déplaçant les feuilles mortes sous lesquelles il
trouve sa nourriture habituelle. Il est souvent capturé par les indigènes dans des pièges amorcés à l'aide
de nids de termites. LI. nidification, comme celle de beaucoup d'oiseaux dc la forêt, a lieu d'après BATES
toute l'année. Deux œufs seulement sont pondus. (BÜTTIKOFFER, BATES).

Francolinu8 Coqui Schlegeli HEUGLIN. - Francolin de Schlegel


Francolinus Schlegelii HEUGLlN, 1863, Jour. f. Orn., p. 275, (Bahr el Ghazal).
Fig. : HEUGLlN, N. O. Afr., II, pl. XXX, BANNERMAN, Birds of Trop. W. Afr., T.I,
p. 313.
L. 270·280; A. 132; Q. 55; T. 35; B. 24. Moitié basale du bec jaune, le reste noir.
Jambes et pattes jaunes. Iris brun sombre.
cr. - Couronne brun devenant chamois foncé sur la nuque, les joues et les taches
auriculaires, ces dernières bordées de brun foncé. Un trait blanc en arrière de l'œil.
Manteau et scapulaires roux châtain barré de noir et avec de larges stries rachidiennes
blanches. Primaires brunes, secondaires rousses passant au brun sur la barbe interne.
Dos, croupion et sous-caudales, avec de fines harres rousses, noires et grises. Queue
rousse. Menton blanc. Gorge chamois. Reste du dessous blanc lavé de chamois sur l'ab-
domen, le tout recouvert de barres d'un noir profond, disposées comme des vagues.
Quelques-unes des plumes des côtés avec des bandes rousses. Un fort ergot tranchant
sur le tarse.
Q. - La Q a le dessus tacheté de noir. Les stries rachidiennes blanches sont plus
étroites et les grises et brunes vermiculatures sont plus apparentes que chez le cr.
Le dessous est plus fortement barré et la teinte du fond de l'abdomen est barré de cha-
mois. Les sous-caudales sont plus étroitement barrées.
Œufs. - Nidification probablement en juillet-août, mais œufs inconnus.
Distr. géogr. - Rivière Bongo, Bahr et Ghazal et région de Bozoum (Oubangui.
Chari). Ndélé, Bouar (Blancou).
Décrit de l'Est africain, ce Francolin n'a été que tout récemment rencontré dans
l'Ouest africain, dans la région de l'Oubangui-Chari, à Bozoum, par TESSMANN où,
à son tour, BLANCOU l'a signalé en XII, VII, X.
Au Tchad, MALBRANT le cite comme rare à Fort-Archambault.
Écologie-Éthologie. - BLANCOU a rapporté deux cf, examinés par le professeur BERLIOZ, qui a con-
firmé leur détermination. Ces spécimens font partie de> collections du Muséum.
Ce Francolin vit en général par couples au moment de la période de nidification, mais se réunit en petites
bandes le reste de l'année. Pour certains auteurs, la ponte serait de 2 à 3 œufs, pour d'autres, elle serait de
8 à 10, et aurait lieu vers avril-mai et jusqu'en octobre. Le nid, placé dans une dépression du sol, est sou-
vent recouvert de feuilles sèches par l'oiseau quand les œufs sont pondus.
On trouve ce Francolin dans les plaines herbacées, à la recherche de sa nourriture qui consiste en graines
de graminées mais, à l'occasion, il visite les plantations de mais el de sorgho, quoique d'une façon générale
il fuit les lieux habités. Comme tous les Francolins il fait entendre son cri à la tombée du jour.
Le vol est silencieux, court et lent.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 259

Francolinus Coqui spinetorum BATES. - Francolin du Gourma

Francolinus coqui spinotorum BATEs 1908, Bull. Bât. Om. Club, XUX, p. 33
(Haute Volta).
L. 243; A. 138; Q. 70; T. 37; B. 19 (depuis le bas du crâne), (BATES). Bec jaune à la
base et le long du culmen, extrémité noire. Jambes et pattes jaune clair. Iris d'un brun
jaunâtre. (Voir fig. 56 c, p. 254).
d. - Couronne châtain, les plumes avec une tache subterminale noirâtre. Lores,
joues et nuque, chamois foncé. Un collier de barres blanches et noires. Le reste du des-
sus, les couvertures de l'aile et les secondaires, d'un roux pâle étroitement barré de noir
grisâtre. Le rachis des plumes, blanc. Primaires rousses, la barbe externe traversée de
quelques bandes en diagonale, la barbe interne vermiculée de noir grisâtre. Queue
roux brillant avec seulement les rectrices centrales barrées. Sus-caudales très longues
de même teinte que le dos. Menton et gorge d'un blanc chamois, la poitrine fortement
barrée de blanc et de noir, ainsi que les longues plumes des Bancs. Tout le reste du
dessous blanc chamois, plus foncé sur l'abdomen et les sous-caudales. Un seul ergot
long et pointu sur le tarse.
9. - Inconnue.
Œufs. - Nidification connue, depuis peu, BECQUAERT a trouvé le nid de l'espèce
type F. c. coqui, avec cinq œufs blanchâtres, au Congo belge.
Distr. géogr. - N'a été jusqu'ici rencontré que dans le Gourma (Soudan français).
Découvert à 100 km à l'ouest de Say par BATES, ce très rare Francolin, un d, n'avait
pas été rencontré en d'autres points du Soudan. Cependant il a été, depuis lors, récolté
en Nigeria du Nord (BUXTON, PAISLEY).
Écologie-Éthologie. - Ce Francolin. décrit en 1928 par BATES de la région de Say(Soudan français).
était resté rare dan, les collections jusqu'à la découverte de quelques spécimens de cette espèce en Nigeria
du Nord dans la province de Bauchi où il ne serait pas rare (BUXTON).
Jusqu'Ici la femelle n'a pas été capturée, quoiqu'un nid ait été trouvé en juillet. Ce nid était placé à
peu de distance de l'habitation d'un Européen, près de son jardin. Lesœufs, dont le nombre n'est pas men-
tionné, étaient de teinte café pile, brillants, et mesuraient 34 X 27,28 (Dr PAISLEY).
On n'a pas d'autres données sur la biologie de ce Francolin.

Francolinus Coqui angoleosis (ROTHSCH.). - Francolin d'Angola

Francolinus coqui angolensis ROTHSCHILD, Bull. Brit. Om. Club, XI~, p. 76, 1902,
(Bailundu, Angola).
Diffère de Francolinus c. coqui, du Transvaal, en ayant des barres noires sur les plumes
de la surface entière du dessous beaucoup plus étroites et plus nombreuses. Le dos et
le croupion sont d'un brun plus profond et les petites couvertures de l'aile sont d'un
grisâtre uniforme. ROTHSCHILD ne donne pas les dimensions de cette sous-espèce.
Distr. géogr. - Angola et savanes du Moyen Congo.
Le Muséum de Paris a reçu, de Brazzaville, du vétérinaire MALBRANT, quelques spé-.
cimens d et 9 de ce Francolin. Le professeur J. BERLIOZ, qui les a étudiés, a noté que
l'espèce n'avait pas encore été signalée de cette région. « C'est un oiseau savanicole du
Sud et de l'Est africain. Les spécimens d ont le dessous du corps entièrement, mais
finement, barré de noir tandis que la patte est blanche et noire, autour du cou, du man- -
teau et de la poitrine est très accentuée; les 9 ont les marques noires plutôt moins nom-
9.
200 G. BOUET
breuses sur le dos et le dessous du corps et presque complètement effacées sur le cou
et la poitrine, avec une pigmentation générale'assez intense» (BERLIOZ).
On n'a pal: de données sur la biologie de cette sous-espèce de Francolin qui ne doit
pas différer de celle des autres espèces du genre.
Le fait qu'un -jeune, capturé en novembre, figure dans les exemplaires envoyés par
MALBRANT, indique que ce Francolin niche dans la savane congolaise.

Francolinus Coqui Lynesi W. L. SCLATER

Francolinus coqui Lynesi SCLATER, B.O.C., LII, 1932, p. 143 (près d'Elisabethville,
Congo belge).
A. 138; Q. 64; T. 36; B. 21 mm. Iris terre de Sienne, bec sépia avec la base jaune ocre,
pattes et pieds jaune ocre.
Ressemble très étroitement à la race typique Francolinus c. coqui du Bechuanaland
mais avec la couronne lavée de sombre, les bandes blanches et noires de la partie pos-
térieure du cou plus étroites et moins distinctes et la couleur du dessus généralement
d'un ton plus riche et plus sombre.
Les bandes noires transversales du dessous sont plus larges et bien définies et s'éten-
dent jusqu'aux flancs. Les cuisses, la région anale et les sous-caudales chamois avec de
très étroites, mais bien marquées, bandes transversales noires.
Distr. géogr. - Partie du sud-est .du Congo belge.
On n'a pas de précision sur la présence de ce Francolin dans les savane" du Moyen
Congo.

Francolinus albogularis alhogularis HA RTL. - Francolin à gorge blanche

Francolinus albogularis HARTLAUB, 1854, [our. f. Om., p. 210 (Gambie).


Fig. : Cat. Birds Brit, Mus., XXII, pl. 11 (.:5').
L. 250; A. 0135-143,9128-133; Q. 050-61,949-53; T. 038-43, 9 36.38;:8.020-25,
9 11-22. (BANNERMAN). Bec noir, jaune à la base. Jambes et pattes orange rougeâtre.
Iris brun. Un éperon au tarse chez le O.
o. - Couronne grise avec les plumes bordées de châtain. Lores, une ligne sourcilière
et gorge, blanches. La gorge présente quelquefois une bordure noire. Région auricu-
laire avec une tache brun sombre. Nuque et côtés du cou chamois. Manteau, dos et
couvertures des ailes roux châtain, gris vers le milieu et avec de larges stries rachidiennes
blanches. Sur le dos quelques marques noires irrégulières. Primaires et secondaires les
plus externes gris brun, châtain sur la barbe externe et le long de la bordure de la barbe
interne. Secondaires les plus internes brunes barrées irrégulièrement de gris; de noir
et de châtain. Partie du dos près du croupion et croupion gris, certaines des plumes
noires près de la base et toutes barrées de chamois. Sous-caudales et rectrices médianes
comme le dos, les plus externes châtain. Dessous d'un chamois uniforme avec le rachis
des plumes blanc. Les plumes des côtés et parfois celles de la partie supérieure de la
poitrine bordées de châtain.
9. - _Est différente du O. Les stries rachidiennes blanches des plumes du dessus
sont plus étroites et les bandes chamois plus visibles. Pas d'éperon. Le dessous a quel-
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 261

ques plumes avec des bandes transversales irrégulières brun noir, surtout au niveau de
la poitrine et des côtés.
Œufs. - N'ont pas été décrits jusqu'ici.
Distr. géogr. - Sénégal et Gambie.
Décrit de la Gambie anglaise, ce petit Francolin a été retrouvé au Sénégal, à Maka
Colibentan (BOVET); Diourbel (British Museum); -en Gambie anglaise, des exemplaires
ont été récoltés à Faraferei, Balijokadu et Teuto; - en Casamance à Bira (HOPKINSON).
Écologie-Éthologie. - Le Francolin à gorge blanche a été décrit, il ya fort longtemps par HARTLAUB,
d'après des spécimens provenant de la Gambie. Depuis lors, ce petit Phasianidé, dont la longueur ne dé-
passe pas 30 cm, a été retrouvé au Sénégal et en Guinée française. C'est un oiseau relativement rare même
dans les régions où on le rencontre.
HOPKINSON dit qu'en Gambie la proportion de ce Francolin par rapport à celle du Francolin commun
(Francolinus bicalcaratus) ne dépasse pas 1 %' Cet oiseau préfère les couverts épais aux champs cultivés
en riz ou en sorgho, ou les marais. On ne le rencontre qu'exceptionnellement en bandes de 5 à 6 individus,
mais presque toujours par paires.
Il ne s'aventure pas dans les champs cultivés, mais en fréquente les abords pour peu que la possibilité
de s'enfuir en piétant lui soit offerte par une brousse épaisse.
Le cri de ce Francolin, en s'envolant, est caractéristique et rappelle un peu celui de la Perdrix grise.

Francolinus a1bogularis Buckleyi O. GRANT. - Francolin de Buckley

Francolinus Buckleyi OCILVIE GRANT, 1892, Ibis, p. 41 (Accra, Gold Coast).


L. 243; A. 128-130; Q. 49-52; T. 33-38; B. 22 (de la commissure), (BANNERMAN).
Bec noir à la pointe, orange à la base. Pattes orange ou rougeâtre.
cr. - Connu d'abord par deux exemplaires d'Accra (Côte de l'Or). La couronne est
gris foncé avec la bordure des plumes châtain. Les lores et un trait en arrière de l'œil,
blanc. Une large bande chamois au-dessus de l'œil. Côtés du cou chamois marqué de
châtain sur la nuque. Dessus gris. Une tache noire barrée de chamois sur la barbe in-
terne de presque chaque plume. Rachis des plumes blanc. Primaires e~ secondaires
terminées de brun, parsemées et barrées de roux à la base. Queue barrée de noir, de
roux, de gris et de blanc. Gorge blanche, circonscrite par une ligne pointillée, brisée.
Reste du dessous, sauf le milieu de l'abdomen chamois barré de noir. La poitrine lavée
de gris et irrégulièrement marquée de châtain. Milieu de l'abdomen blanc. Les barres
au niveau de la poitrine sont très rapprochées les unes des autres. Elles deviennent plus
espacées sur les côtés du corps.
ç. - Inconnue.
Œufs. - Nidification inconnue.
Distr. géogr. - Comme nous l'avons mentionné ci-dessus, ce Francolin n'a été
jusqu'ici rencontré que dans les savanes qui entourent Accra. Un exemplaire aurait
été récolté en Gambie. Serait à rechercher dans les savanes qui bordent le nord de la
lagune Ebrié en Côte-d'Ivoire.
Ce Francolin décrit d'après une Q en provenance d'Accra II a été rencontré en d'au-
tres points de la Gold Coast: Ejura, II (W. LOWE); plaines d'Accra, 4 4 Q (SYMOND). cr,
Êcologie-Êthologie. .- Ce rare Francolin dont le Museum de Londres possède seul quelques exern-
plaires, semblait confiné aux savanes des côtes de la Gold Coast. Un spécimen tué à Ejura par W. LOWE
avait été rapporté par ce naturaliste à la sous-espèce F. coqui gambagae, des territoires du nord de la Gold
Coast. Le Francolin deLows examiné à nouveau par BANNERMAN, qui l'a comparé avec des individus tués
près d'Accra par SYMOND, a permis de le rapporter au Francolin de BUCKLEY.
Voici la description de la femelle d'après BANNERMAN :
262 G.BOUET

II sèmble qu'il n'y a pas de différences sensibles entre la ~ de F. a. gambagae et la 'il de F. a. Buckley,
dans la coloration des parties supérieures. Par contre la teinte de fond des parties inférieures est plus blanche
chez F. a. Buckleyi et'de teinte chamois chez F. a. gambagae. Les dimensions sont les suivantes. A. 0-.
124-135. ~ 115-130. Q 0- 50-58. Q. ~ 47-52. T. 31·38.
On n'a pas de données sur la biologie du Francolin de Buckley. D'aprés SYMOND, il vole en battant
rapidement des ailes, le cou tendu un peu comme la Caille. Son biotope le confine aux plaines herbeuses
des savaues en arrière de la ligne côtière de la Gold Coast.

Francolinus a1bogularis Gambagae PRAED. - Francolin à gorge blanche


de Gambaga

Francolinus albogularis gambagae M. PRAEn, 1920, B.B.O.C., XL, p. 140 (Gambaga


Côte de l'Or). '
BANNERMAN donne les dimensions suivantes pour cette sous-espèce : 1. 230 cm;
A. cr
128-135; Q 122·127; Q. 50-57, 946-50; T. 39-42, 938·39; B. 18·21. Les parties
nues ont les mêmes teintes que l'espèce du Sénégal.
cr. 9. - La sous-espèce de la Côte de l'Or diffère de la sous-espèce type par les
caractères suivants : les plumes de la poitrine sont bordées .de .châtain dans les deux
sexes, comme le sont celles des côtés; les lores et les lignes sourcilières sont roux cha-
mois au lieu de blanc et par suite ne tranchent pas, comme chez F. a. albogularis.
Œufs. - La nidification a été observée par le docteur SERLE. Le nid. contenait quatre
œufs de couleur chamois avec des taches brunes.
Distr. géogr. - Les territoires du nord de la Côte de l'Or (au nord de la forêt tropi-
cale hygrophile), le Togo, le Dahomey et la Nigeria du Nord.
Cette sous-espèce de Francolinus albogularis représente la sous-espèce type dans les
territoires du nord de la Gold Coast et de la Nigeria. Il fut découvert par BoYD ALEXAN-
DER à Gambaga. Dans l'Ashanti W. LOWE l'a signalé, 1 et II à Ejura; - Nigeria du Nord,
sa présence a été décelée, ainsi qu'au Togo et au Dahomey, mais nous n'avons aucun
renseignement sur ces deux dernières régions; - en Nigeria du. Nord: sur le plateau
de Bauchi (HESLOP); - au Cameroun : près de Garoua (Goon).
NOTA. - En réalité les spécimens de LOWE doivent être rapportés à la sous-espèce 1:)
F. albogularis Buckleyi (BANNERMAN).
Écologie-Éthologie. - La sous-espèce décrite d'après les spécimens rapportés des territoires du nord de
la Gold Coast par BOYD ALEXANDER est relativement assez commune dans les régions situées sous la
même latitude en Nigeria du Nord et au Cameroun.
On a quelques détails sur la biologie de ce Francolin obtenus par les naturalistes en Nigeria du Nord
et en Gold Coast. C'est un oiseau craintif et difficile à faire lever. II a le vol rapide et soutenu. Son cri est
bruyant, clair, pénétrant, sifflant et diffère de celui du Francolin ordinaire (F. b. bicalcaratus). On doit au
docteur SERLE la découverte du nid de ce Francolin en Nigeria du Nord. II était placé sur le sol, à peu de
distance d'une plantation indigène, et consistait en une dépression peu profonde qu'entouraient quelques
touffes d'herbes sèches arrangées par l'oiseau, avec tout autour, à la périphérie, des feuilles fraîches,
Le nid contenait quatre œufs et l'oviducte de la femelle tuée renfermait trois autres œufs prêts à être
pondus. La coquille était de teinte chamois légèrement brillante avec des marques brunes au niveau de
chaque pore. La nourriture de ce Francolin ne doit pas différer de celle des Francolins de la même espèce.

Francolinus streptophorus O. GRANT. - Francolin à collier

Francolinus streptophorus OCILVIE GRANT, 1891, Ibis, p. 126 (mont Elgon).


Fig. : Cat. Birds Brit: Mus., XXII, pl. 1.
A. 145-162; Q. 56-60; T. 39-41; B. 24-26. Bec jaune à la base de la mandibule infé-
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 263

rieure, le reste noir. Jambes et pattes jaune pâle. Pas d'ergot chez le cf. Iris brun sombre.
cJ. - Couronne brune. Un trait sourcilier blanc se rejoignant avec celui du côté
opposé, au niveau de la nuque. Quelques-unes des plumes avec l'extrémité noire.Lores
roux châtain. Joues et collier crème, chaque plume terminée largement de roux. Nuque
et partie supérieure de la poitrine barrées de noir et de blanc. Les plumes barrées for-
mant collier. Reste du dessus et ailes gris brun. Les plumes du manteau et les scapu-
laires avec des stries rachidiennes blanches et des marques châtain foncé. Le dos est
brun mais sans stries rachidiennes blanches. Dessous, à partir de la partie inférieure de
la poitrine chamois vermiculé. Sur les côtés et les flancs les plumes présentent une large
-.bordure noire. Pas d'ergot chez le cJ.
9. - La 9 a le dos, le croupion et les sous-caudales fortement marqués de noir
et barrés de chamois, ainsi que les couvertures de l'aile. Les secondaires sont barrées
de chamois et les primaires les plus internes ont leur bord externe tacheté de chamois.
Œufs. - Nidification dans l'Ouest africain inconnue.
Distr. géogr. - Hautes montagnes de l'Est africain (Ouganda, Tanganyika) et hauts
sommets du Cameroun, vers 1300-1400 m.

Êcologie-Êthologie, - Rencontré dans J'Ouest africain il y a une vingtaine d'années par BATES, l'oiseau
était connu antérieurement de l'Est africain. C'est un oiseau de montagne qui ne pouvait être trouvé dans
les régions africaines étudiées ici, que dans le massif montagneux du Cameroun. C'est dans le district
de Foumban vers 1200 In, que BATES a capturé ce Francolin, dans les vallées rocheuses couvertes d'herbes
courtes et d'arbustes, loin de toute agglomération bumaine et de cbamps cultivés.
Le cri de ce Francolin est très particulier et ne ressemble à aucun des cris des Francolins de l'Est africain
où cet oiseau est relativement commun, dans les massifs montagneux du Kenya.
Ce Francolin vit par couples et, après la nidification, les jeunes restent quelque temps avec les adultes.
Il est difficile à tuer, par suite de son vol excessivement rapide et de la vélocité avec laquelle il court à
terre et se dissimule.
On n'a aucune donnée sur sa nidification au Cameroun.

Franeolinus bicalcaratus hiealearatus (LINNÉ). - Francolin du Sénégal

Tetrao bicalcaratus LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd., p. 277 (Sénégal).
Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. Afr., vol. 1, pl. l, à gauche.
L. 345; A. cJ 170.185; Q.166·178; Q. cf 56-75, 9. 56-65; T. 53-64; B. 24-29. Bec,
mandibule supérieure vert olive passant au jaune citron sur les côtés avec des bandes
centrales vert sombre, la mandibule inférieure est vert olive devenant jaune verdâtre
à la pointe. Jambes et pattes vert olive passant au vert jaunâtre en arrière (Voir fig. 56 b,
p. 254).
cf. - Front noir. Couronne brun roux qui devient roux brillant à la nuque. Un
trait sourcilier blanc s'étend depuis la base de la mandibule supérieure, passe par-
dessus et derrière l'œil; au-dessus une ligne noire qui aboutit en arrière au niveau du
cou. Une autre ligne noire passe au-dessous du trait sourcilier blanc et se termine juste
derrière l'œil. Lores blanches; Joues et gorge blanches, les premières avec des stries
rachidiennes noires. Cou roux, chaque plume avec deux bandes noires allongées paral-
lèles et avec l'extrémité bordée de blanc. Chaque plume du manteau brun sombre au
milieu, vermiculée de chamois, subterminée de blanc et bordée de noir. Primaires brun
sombre avec le rachis des plumes plus clair, les barbes irrégulièrement marquées de
roux chamois. Les secondaires brunes, plus sombres sur les barbes internes, barrées
et vermiculées de roux chamois. Dos et croupion, sous-alaires et queue, brun finèment
vermiculé et tacheté de brun et de chamois plus ou moins foncé. Dessous crème, chaque
264 G. BOVET

plume avec des marques en forme de raquette noires, de chaque côté du rachis avec,
au centre, une tache crème bordée de chamois. Souvent la moitié basale de ces plumes
est largement bordée de châtain brillant. L'abdomen est gris, les plumes terminées de
chamois. En général deux ergots sur chaque tarse. Quelquefois un seul sur l'un des
tarses.
9. - La 9 est de même teintes que le c:J, mais est de taille plus faible.
1

Œufs. - Cinq à six œufs. Blancs ou chamois pâle avec quelquefois des taches osbcures
39-45 X 32-34.
bu». géogr. - Sénégal, Gambie, Guinée portugaise, Guinée française, Togo.
Savane herbeuse du. nord et du sud de la Côte de l'Or. Nord du Dahomey et nord de la
Nigeria.
L'espèce type semble confinée dans l'Ouest africain aux régions relativement sèches
ci-dessous :
Au Sénégal : signalé (MARCHE, RIGGENBACH); Podor, 1749 (M. ADANSON) ;Commun
(BOUET); Rufisque, III (MARCHE); Linguéré, XI, Messirah, VIII, IX (I.F.A.N.); - au
Soudan; Say, IV, Fada N'Gourma, Haute-Volta (BATES); Bamako, IV (MADSEN); extrê-
mement commun cercle de Mopti (ROUSSELOT); - en Nigeria du Nord: Egga, Schounga
(FORBES); Idda (THoMs.); Loko, VIII, VI, Haussa (HART.); Jos, Ibi, Takum.
En Gambie anglaise: signalé (MOLON., REND.); HOPKSINON en a étudié la biologie
en Gambie; - en Casamance: commun (BOUET); Bignona, V (I.F.A.N.); - en Guinée
portugaise : Bissao (BEAUDOUIN); - en Gold Coast; Venchi, (Ashanti), l, Bolé,l,
Ejura, l, juv., (W. Lowz): Accra, II, IV (USSHER, SHELL, BUCHL.); Akwafim, IX (REICHE'
NOW) et dans les territoires du. nord; - au Togo: Bismarkburg, VI (BÜTTNER), Ahingro,
XI (BANN.); Kirikri, II, IX, XII (KERSTING). Signalé assez commun Bas Togo (MILLET-
HORSIN); Mangou (THIERRY); Gambaga (GIFF.). Il est possible qu'au Togo l'on ait
r.ffaire à la sous-espèce Francolinus bicalcaratus Thornei.
Au Cameroun: Manengouba, V (BOYD ALEXANDER); Banso, Banyo, Garoua (RCHW.).

Écologie-Éthologie. - La Perdrix du Sénégal, nom sous lequel les Français vivant en Afrique désignent
ce Francolin dont l'une des caractéristiques est de porter deux ergots a une aire de dispersion très étendue
dans l'Ouest africain où, en dehors de l'espèce-type, on rencontre jusqu'à trois autres sous-espèces.
S'envolant en poussant un cri caractéristique, il ne peut échapper à l'observateur même le moins averti.
Vivant à proximité des villages, aux abords des champs de cultures indigènes, on commence à entendre
son II rappel D, émis par le mâle, perché sur quelque termitière, de très bonne heure le matin.
Descendu à terre à la recherche de sa nourriture, passant la période chaude de la journée caché sous
un buiscon, il reparaît, après avoir été boire à quelque rivière ou mare, un peu avant le coucher du soleil,
sur une branche d'arbre basse ou une termitière, et II rappelle II à nouveau.
Dès la maturation des graines de sorgho, de mais, de riz de montage, les champs de cultures sont régu-
lièrement visités par ce Francolin qui ne dédaigne pas cependant les autres graines de graminées, les baies,
les insectes, fourmis et termites, en période de disette c'est-à-dire pendant les mois de l'arrière-saison sèche.
On le voit peu en saison des pluies où il préfère passer la nuit perché sur un arbre qu'à terre car l'humi-
dité du sol ne lui convient guère.
Ce Francolin disparaît à la limite du désert. On ne le trouve pas aux abords de Tombouctou région déjà
désertique et peu cultivée. On le rencontre cependant en dehors de la culture du mil et du millet, et BATES
a observé quelques couples en mai dans la zone de Tillia au nord-est de Bourem où poussent quelques
graminées.
La nidification dans l'Ouest africain débute en août en saison des pluies pour se continuer jusqu'en
novembre, ce qui permet aux couvées de se nourrir plus facilement dès la maturité des récoltes.
Le nid est en général placé dans une touffe d'herbes épaisse ou parfois dans une dépression du sol, recou-
verte par l'ombre d'un buisson et les bords en sont limités par des brins d'herbe sèche, des feuilles, avec
quelques plumes au centre.
La couvée, comme nous l'avons mentionné, est de 5 à 6 œufs.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 265

Franeolinus bicalcaratus Thomei O. GRANT. - Francolin de Sierra Leone

Francolinus thomei O. GRANT, 1902, RB.O.O.., XIII, p. 22 (Sierra Leone).


Fig. : BANN., Birds Trop. W. Afr., vol. l, pl. l, à droite.
L. 354; A. cf. l68·190, Q. 160·172; Q. 62-69; T. cf. 50·55, Q. 45·52; B. 23·27.
0. Q. - Teinte générale plus foncée. La couleur du fond de la poitrine est plus
chamois que crème. Les marques noirâtres sont plus accentuées et la plupart des spé-
cimens moins roux. Le dessus est plus noir que brun. La couronne d'un brun plus foncé,
le roux du cou également plus foncé. Deux éperons en général. Un éperon parfois chez
la Q.
Œufs. - Analogues à ceux de l'espèce type.
Distr. géogr. - Sierra Leone, côtes du Libéria, Côte-d'Ivoire, au nord de la forêt.
La sous-espèce Francolinus bicalcaratus Thornei, remplace dans les régions ci-
dessous l'espèce type : en Guinée française : entre Guékédou et Macenta (BATES); -
au Sierra Leone: Freetown (THOMPSON); Sandarou, Buedou, près de Kailahun (BATES);
Bo, IX, XII, nid (KEMP.); îles Tasso et Mayahgba (W. LOWE); - en Libéria : Monro-
via, station T.S.F., Paynesville (BOUET); Nana Kru, Setta Kru (W. LOWE); Mammah
Town, G'banga (MAc ALLEN); - en Côte d'Ivoire: Bingerville, Tiassalé, Toumodi,
Bouaké, Mankono, Touba, Odienné, Tombougou, Korogho, Kong, Boundoukou,
Bouna (BOUET); environs de Sinfra, VIII (THIBOUT); Béoumi (W. LOWE); - au Togo :
Tohoun, V (I.F.A.N.), (Voir la remarque sur la présence de l'espèce type au Togo); -
au Dahomey: Bassila, VI, VII, Zagnanado, V (I.F.A.N.).
Écologie Éthologie. - La sous-espèce Francolinus. b. Thome;' a une aire de distribution dans l'Ouest
africain qui va du Sierra Leone au Dahomey et diffère de la sous-espèce type par les caractères indiqués
plus haut.
Son genre de vie est le même que celui du type. Comme lui, il se rencontre dans les champs de cultures
indigènes où il cause des dégâts; comme lui aussi il n'est pas rare dans les anciennes plantations où ont
subsisté à l'état subspontané les variétés de sorgho, de manioc ou de mais, et où il trouve encore une nour-
riture variée.
11 est possible que ce Francolin ait deux pontes par an.
On rencontre parfois des femelles munies d'un ergot. L'époque de la nidification s'étend d'août à -no-
vembre, mais on trouve encore de jeunes couvées jusqu'en fin février.

Feancolinus biealcaratus Ogilvie-Granli BANN·. - Francolin du Cameroun

Francolinus bicalcaratus ogiloie-gratui BANNERMAN, 1922, Bull. Brit. Om. Club,


XLII, p. 132 (Jang Nord-Cameroun),
A. cf 175.188; Q 165; Q. 70.76; T. 50-60; ·B. 23-26. Bec et pattes jaunes et verdâ-
tres. Le culmen du bec noir. Iris brun foncé.
cf. Q. - Les parties supérieures, y compris la couronne, sont d'une teinte plus
foncée, se rapprochant de la sous-espèce F. b. Thornei. Le dos est plus noir chez F. b.
Thornei et plus brun chez F. b. Ogilvi Cransi. Par contre les teintes du dessous sont
très différentes de celles des autres sous-espèces. Les plumes au lieu d'avoir les bords
couleur crème ou blanche, sont d'un chamois isabelle profond ainsi que les bandes et
les taches, en forme de larmes, sur le fond noir de la poitrine.
Œufs. - Pas de renseignements sur la nidification.
Distr. géogr. - Habitat restreint aux hautes montagnes et aux plateaux du nord du
Cameroun.
J. A. 430081.
266 G. BOUET
Cette sous-espèce est strictement cantonnée dans les hautes régions montagneuses
du Cameroun.
Le type provient de Jang, Cameroun, altitude 1 500 m. Observé à Yoko, entre Ngambe
et Tibati, Tibati, Ngaoundéré (BATES).

Êcologie-Êthologie. - La sous-espèce de GRANT confirme ce que nous avons dit plus haut des autres
sous-espèces du Francolin à ergots.
A un biotope donné et bien tranché correspond souvent une sous-espèce à laquelle ses caractères morpho.
logiques ont permis -d'attrihuer la qualité de sous-espèce distincte.
. Décrite. par BANNERMAN, d'après seulement deux spécimens récoltés par BATES en 1922, par plus
de 1800 m d'altitude, dans les montagnes du Cameroun. La validité de cette sous-espèce de teintes très
foncées a' été confirmée par les spécimens recueillis depuis lors à des altitudes un peu plus basses (50 km
au nord de Yaoundé).
BATES dit que dans certaines régions des montagnes du Cameroun (monts Manangouba), ces Francolins
vivent dans une atmosphère où règne, une grande partie de la journée, un épais et froid brouillard.
Aussi n'est ce que quand le soleil est déjà haut dans sa course et que l'air s'est un peu réchauffé, que ces
oiseaux sortent de leurs retraites nocturnes à la recherche de leur provende journalière, qu'ils trouvent
dans les rares zones où les indigènes, du reste peu nombreux, cultivent quelques champs de céréales •
.' Non pareils en cela à la majorité des Francolins africains, ces Francolins sont silencieux au début du jour
et à la tomhée de la nuit, et les mâles n'émettent leur cri qu'au cours de la journée pour «rappeler» la com-
pagnie qu'ils dirigent à la recherche de la nourriture.

Francohnus bicalearatus Adamauae NEUM. - Francolin de l'Adamaoua

Francolinus bicalcaratus adamauae NEUMANN, 1915, Dm. Monatsb., XXIII, p. 73,


(Garoua, Cameroun).
L. 354; A. cf 170-178,9158·160; cf 65-75; 956-65; T. 53-64; B. 24-29.
cf. 9. - D'après NEUMAN, la poitrine est d'un châtain plus brillant et la teinte
grisâtre de l'abdomen plus réduite. Les taches blanches de la gorge et de la poitrine
ont l'aspect de larmes. La couronne est d'un brun couleur de terre plus sombre, moins
nettement séparée du front noir que chez l'espèce type. La nuque n'est pas d'un roux
aussi brillant. La teinte générale du dessus est d'un brun plus foncé.
Œufs. -Nidification comme chez l'espèce type.
Distr. géogr. - Cameroun, Adamaoua (au nord de la chaîne montagneuse), Nigeria
du Nord, plateau de Bauchi.
Restreint à la Nigeria d~ Nord, au nord du Cameroun, ce Francolin semble préférer
l'altitude deces régions et s'y cantonne.
En Nigeria du Nord: on l'a rencontré sur le plateau de Bauchi, à Jos, haute Benoué,
Ibi: - au Cameroun : à Garoua, d'où provient le type, à Yola.

Écologie-Éthologie. - Le Francolin de l'Adamaoua a une aire de dispersion relativement peu étendue


dans l'Ouest africain.
C'est uniquement sur les plateaux qui font suite aux montagnes du Cameroun d'une part (Adamaoua)
et sur le plateau de Bauchi, en Nigeria du Nord d'autre part, que se rencontre ce Francolin à biotope bien
défini.
u va sans dire que, de même que cela se produit chez les autres sous espèces de Francolins, on trouve
un certain nombre de spécimens dans les zones où se rencontrent deux sous-espèces qui présentent plus
ou moins accentués les caractères morphologiques de l'une ou de l'autre. En réalité il faut surtout tenir
compte, quand on étudie ces diverses sous-espèces, tout autant du biotope où elles évoluent que des parti-
cularités morphologiques qui ont fait séparer ces sous-espèces les unes des autres.
La biologie de la sous-espèce de l'Adamaoua ne diffère pas de celles des sous-espèces que nous avons pré-
cédemment étudiées.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 267

Francolinus Icterorhynehus Dybowski OUSTALET. - Francolin de Dybowski

Francolinus Dyboicskii OUSTALET, 1892, Naturaliste, VI, p. 232 (Bangui sur l'Ouban-
gui).
Syn. : F. icterorhynchus emini, NEUM. F. grisescens rhearus (d'après PETERS).
A. d. 167-179; Q. 156-169; Q. 60.64; T. 49-52; B. d. 25-28; Q. 21·25. Partie nue
derrière les yeux d'un jaunâtre clair sale. Bec jaune orange. Pattes jaune brillant. Iris
brun noir. Paupières jaunâtres.
d. Q. - Front noir se fondant avec la teinte brun foncé de la couronne. Lores
noires. Un large trait sourcilier au-dessus et sous l'œil. Joues et cou crème avec d'étroites
stries rachidiennes noires. Plumes du manteau noires largement bordées de blanc avec
des stries rachidiennes brun clair. Reste du dessus brun irrégulièrement vermiculé et
tacheté de gris et de chamois, les stries rachidiennes plus pâles. Les rectrices présentent
les mêmes teintes. Primaires et secondaires brun foncé barré de roux. Menton et gorge
blancs. Dessous chamois rayé de brun sombre au cou et à la poitrine. La teinte des
plumes au niveau de la partie supérieure de la poitrine est nettement plus foncée et
plus fortement marquée de noir. Plumes des flancs blanches, longues, avec le rachis
noir. Chez le d deux fois forts ergots.
Œufs. - Les renseignements donnés sur la nidification de ce Francolin par BLANcou,
.situent la ponte vers octobre-novembre, dans la région de l'Ouham, L'œuf n'a pas été
décrit.
Distr. géogr. - Depuis le Haut Ouham (Oubangui-Chari) et la grande courbe de
l'Oubangui, vers l'est, jusqu'aux plaines de l'ouest du lac Albert; au sud jusqu'à
Unyoro,
La sous-espèce type, décrite du Bahr el Ghazal, au Soudan Anglo-Égyptien par
HEUGUN, .ne figure pas ici, quoique BANNERMANN et MAc PRAED, lui rapportent les
sous-espèces reconnues depuis. Nous nous rangeons à l'opinion de CRAPIN, qui consi-
dère la sous-espèce Francolinus icterorhynchus Dybowskii, comme valable. W. L.
SCLATER l'admet également.
Ce Francolin découvert par DYBOWSKI a une aire de dispersion relativement peu
étendue. Il est signalé par les ornithologistes français dans l'Oubangui, mais en bordure
de la forêt: à Bangui, 1 (DYB.); Zemio I, III, Bozoum, VI, VII, VIII, X, XI (BLANcou);
Bangui (ALUNE); Ndélé, VI, VIII, environs de Fort-Crampel, V (BLANcou), antérieure-
ment le docteur SCRUBOTZ l'a obtenu de Fort-Sibut, Douma et Libenge et sur l'Ouellé
à Api (Congo belge); CRAPIN l'a récolté à Niangara et à Faradjé (Congo belge).

Écologie-Éthologie, - Le Francolin de Dybowski est rapporté, comme nous venons de le dire, à une sous-
espèce de F. icterorhynchus par CRAPIN. Pour lui, cette sous-espèce occuperait une aire de dispersion s'éten-
dant de la bordure nord de la grande forêt équatoriale du Congo, sur l'Oubangui pour de là gagner vers l'est
le lac Albert et le Bahr el Gazai où la sous-espèce type la remplace. CRAPIN dans l'Ouellé, où il est commun,
a bien étudié sa biologie. Comme tous les Francolins, il se perche sur les arbres ou sur le sommet d'une
termitière, d'où il émet son cri depuis le matin, jusque tard dans l'après-midi, mais jamais avant le jour
comme le fait F. squamatus, Le vol est lourd, avec des battements d'ailes répétés, et peu prolongé.
La nourriture du Francolin de Dybowski consiste en graines de graminées, où le mil et le millet entrent
pour une large part au moment des récoltes, mais insectes de toute sone, fourmis, termites, petits coléop-
tères ainsi que fruits, petites graines des buissons et arbres de la brousse sont toujours trouvés à l'examen
du contenu de l'estomac.
C'est en août que les organes sexuels commencent à se développer et vers fin novembre, décembre, on
rencontre des jeunes encore en duvet. .
La nidification s'étend donc de la fin de la saison des pluies jusqu'aux premiers mois de la saison sèche.
9 A.
268 G. BOUET

Franeolinus squamatus squamatus CASSIN. - Francolin écailleux

Francolinus squamatus CASSIN, 1857, Proc. Ac. Nat. Sc. Philadelphia. VIII, p. 321
(Cap Lopez).
Syn. : Francolinus Petiti, du BOCAGE, Landana.
L. 350 env.; A. 0 178-186; 9 165-175; Q. 85·90; T. 0 52-55; 947-50; B. 26-32.
(BATES). Bec orange avec le culmen noir. Pattes orange. Iris brun grisâtre.
0. 9. - Le dessus est brun roussâtre finement vermiculé de brun avec le rachis
des plumes d'une teinte plus foncée. La couronne est brun uniforme. Le cou et les
joues d'un brun grisâtre tacheté de noir. Rémiges primaires brun roussâtre pâle uni-
forme. Les secondaires les plus internes et les scapulaires, comme le-dos et le croupion,
avec des marques subterminales noires. Douze rectrices pointillées de roux sur les
barbes externes. Menton et gorge blancs, cette dernière en partie dénudée. Le reste du
dessous crème, chaque plume avec le rachis brun foncé et les bords donnant une
apparence d'écaille à cette partie du plumage. Les plumes de l'abdomen, d'aspect
duveteux, terminées d'isabelle, avec un étroit liseré brun sur les bords. Sous-caudales'
et plumes des flancs de la teinte du d03. Un éperon, quelquefois deux sur le tarse.
Chez le jeune les taches noires du dos sont plus apparentes que chez l'adulte, avec le
fond du plumage d'un fond roux plus prononcé. Le dessous est gris brun, les plumes
de la poitrine et des côtés terminées de blanc.
Œufs. - Six œufs de teinte chamois, 42-49 X 33-36.
Distr. géogr. - Afrique, région de la forêt équatoriale jusqu'au Congo portugais et
vers l'est, jusqu'à l'Ouellé et l'Ituri.
Ce Francolin a une aire de dispersion s'étendant de la grande forêt du Cameroun au
Congo belge compris.
Il a été signalé du Cameroun : Barombi, VIn (ZEUNER); Victoria, XII (PREUSS);
Buéa; - Au Gabon et Moyen Congo : cap Lopez, Munda, Ogooué (du CHAILLU);
Chinchonxo, III (FALKENST.); Landana, Chinchonxo (LucAN et PETIT); Mouila, Divenié,
M.'Bigou, Mimongo, Brazzaville (MALBRANT et MACLAT.); Brazzaville, VII (DYB.); -
En Oubangui-Chari : Oubangui-Chari occidental, Voudou, VI, Zemio, III (BLANcou);
Bangui (ALUNE); - en Nigeria du Sud : il a, depuis quelques années, été signalé dans
les provinces de Calabar, Owari, Onitsha et Bénin (HESLOP).

Écologie-Éthologie, - Ce Francolin n'appartient pas à la faune de la. Guinée supérieure " c'est un oi-
seau de la forêt hygrophile orientale.
Au Cameroun où il est commun, son biotope préféré est la forêt secondaire où il trouve des couverts
plus épais que dans la forêt primitive. Il est du reste plus à portée des champs cultivés qu'il fréquente
dès les premières heures du jour, se retire au milieu de la journée, et revient le soir dans les zones cultivées
où il trouve la nourriture qu'il préfère, mais, sorgho, sans négliger les graines de graminées.
La possibilité de se retirer facilement sous les buissons de la forêt secondaire lui permet de se cacher faci-
lement à la vue et ce n'est que par hasard, de bonne heure le matin, qu'on a des chances de le rencontrer.
Il émet un cri qui est une sorte de sifflement que l'on entend surtout de bonne heure, le matin vers 4 h et
demie en forêt. Dérangé. il s'envole' rapidement, en battant des ailes, pour aller se percher sur un arbre.
La uidification a lieu de décembre à mars c'est-à-dire en saison sèche et il semble que l'on n'a pas trouvé
de uids en dehors de cette période de l'année. Le nid est composé de feuilles mortes entourant une dépres-
sion creusée à même le sol par l'oiseau.
Nous avons donné plus haut les caractéristiques de l'œuf, sa teinte et ses dimensions.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 269

Francolinus eamerunensls ALEx. - Francolin du Mont Cameroun

Francolinus camerunensis ALEXANDER, 1909, Bull. Brit. Dm. Club, XXV, p. 12


(mont Cameroun).
Fig. : D. BANN., Birds of Trop. W. Afr., vol. I, pl. 8.
A. 181; Q. 68; T. 59; B. depuis la commissure, 29. Bec et pattes orange vermillon,
ainsi que la peau nue autour de l'œil.
6. Dessus de la tête brun ombré. Plumes du dessus de l'œil et sur les joues grises
avec le milieu plus foncé. Plumes des côtés du cou, derrière du cou et partie supérieure
du manteau grises avec le milieu noir: Partie inférieure du manteau brun ombré bordé
de gris, avec les stries rachidiennes noires. Abdomen plus pâle avec ou sans stries rachi-
diennes. Côtés, flancs et cuisses brun ombré avec stries rachidiennes noires et les plumes
les plus externes avec la barbe externe grise: Rectrices d'un brun noirâtre uniforme.
9. Parties supérieures y compris ailes et queue, brun tacheté de noir avec des stries
rachidiennes étroites ~t irrégulières. Barres et taches chamois. Couronne brune avec
une bande subterrninale noire sur chaque plume qui est bordée de roux chamois.
Nuque et partie supérieure du manteau noires, bordées d'une bande subterminale
chamois pâle. Gorge et joues blanches avec le milieu des plumes plus pâle. Couvertures
de l'oreille plus ou moins barré de noir. Poitrine et côtés des flancs noirs avec, générale-
ment, deux bandes subconcentriques de blanc sale. Plume de l'abdomen brunâtres
avec le centre blanc. Rectrices brun noirâtre tacheté de roux sur la barbe externe. Taille
un peu plus faible..
Œufs. - Nidification inconnue.
Distr. géogr. - Semble jusqu'ici cantonné au mont Cameroun par 2300 m d'altitude.
Écologie-Éthologie. - On sait peu de choses sur la biologie de ce Francolin de montagne. Découvert
en avril 1909, par BOYD ALEXANDER au mont Cameroun. On ne le rencontre pas sur les pentes de ce vol-
can quand la forêt a disparu et il ne semble pas qu'il descende très bas sur la montagne. C'est Francolinus
squamatus qu'on trouve vers Buéa,
Le biotope du Francolin d'Alexander est donc bien particulier et jusqu'ici il ne semble pas qu'il ait été.
rencontré sur la chaine de montagnes qui prolonge le volcan du Cameroun.
On n'a pas de données sur le comportement, la nidification ni même le genre d'alimentation du Francolin
du mont Cameroun.

Francolinus ahantensîs ahantensis TEMM. - Francolin d'Ahanta (Côte d'Or)


Francolinus ahantensis TEMMINCK, 1854, Bijdr. Dierk., I, p. 49, pl. 14. (Abanta,
Côte de l'Or).
Fig. : TEMMINCK, Bijdr. Dierk., I, 1854, pl. 14.
L. 390; A. 6 183-190; 9169-174; Q. 80-100; T. 43-50; B. 24-26. Bec orange avec
l'extrémité couleur de corne et le culmen brun. Une tache noirâtre en avant de chaque
narine. Jambes et pattes orange chrome. Iris brun foncé, En général le r:f présente un
double éperon au tarse.
6. 9. - La couronne, la nuque et les couvertures de l'oreille, d'un brun couleur de
terre. Joues blanches tachetées de brun. Cô~és et parties postérieures du cou noir, les
plumes bordées de blanc, devenant plus brun sur le manteau. Le reste du dessus brun
roux tacheté et vermiculé de noir, ombré de brun et de chamois, les couvertures de
l'aile avec des raies subterminales blanchâtres. Primaires brun sale avec le rachis des
270 G. BOUET
plumes d'un brun rougeâtre. Secondaires, ainsi que la queue, vermiculées et tachetées
de noir et de roux. Menton et gorge blancs, le reste du dessous brun pâle avec, sur
chaque plume, une bande marginale blanche sur les deux barbes.
Œufs. - Dix à douze. Chamois rosé sans taches. 41 X 32, d'après BANNERMAN,
mais détermination incertaine.
Distr. géogr. - Mrique, depuis la Gambie, la Casamance, le Sierra Leone, la zone
forestière hygrophile occidentale, jusqu'au Dahomey.
Décrit de Ahanta, en Gold Coast, ce Francolin semble cantonné dans l'Ouest africain
aux régions à brousse dense d'où il sort peu, mais ne dépasse pas le Dahomey.
Signalé par HOPKINSON dans toute la Gambie anglaise, mais cependant rare. Égale-
ment signalé en Guinée portugaise; - au Sierra Leone : Banda, Kerafaya, Kenena, VII
(BATES); Rotifunk (KEMP); - au Libéria : rivière Maffa(DEMERY); mont Coffee (CURRIE)
Buluma, mont Olive (BÜTT.); en captivité à Gédétabo (BOUET); signalé (CHUBB.);
Paita (G. MAc ALLEN); - signalé en Côte-d'Ivoire, en basse côte (BOUETet MILLET-HoR-
SIN); - en Gold Coast: Dabocrom, Sekondi (PEL.); Aguapim (Rrss.); Alisada, Xl
(USSHER); Wenchi, Ï, Ejura, Ashanti, II; Mampong, Ashanti, II; - rare au bas Togo
(MILLET-HoRSIN) ; Misahohé, 1 (BAUM.); - au Dahomey: à Agouagon (Ouémé);
Atchéribé (Zou); relativement rare, espèce des galeries forestières denses (BOUET).
Écologie-Éthologie. - Le Francolin d'Ahanta, village de la Gold Coast, est un oiseau rare dans l'Ouest
africain, dont le biotope préféré est la brousse à végétation épaisse, près d'une rivière ou d'un marais et
qu'on n'a l'occasion de voir que rareemnt.
Son cri est plus profond et guttural que celui du Francolin commun (F. bicalcaratusï. D'après HOPKIN-
50:;, qui l'a bien observé en Gambie, il se perche volontiers et vraisemblablement passe la nuit sur les
arbres. Il sort peu de son habitat ordinaire car on ne le voit presque jamais dans la journée.
On a trouvé son nid pour la première fois au Sierra Leone en décembre (THOMPSON). Placé dans une
cl épression du sol, sous unhuisson en savane, bordé d'herbes et de feuilles, le nid contenait 12 œufs. W. LOWE
dfJ son côté en Gold Coast dans l'Ashanti, en zone de forêt, "a trouvé par hasard un nid contenant 5 œufs,
cu janvier. Comme les autres naturalistes ayant observé ce Francolin, W. LoWE en a noté la sauvagerie et les
habitudes solitaires.
Par contre, il décèle sa présence par SOD cri rauque, répété à plusieurs reprises, auquel répond en général
ua second oiseau, sans doute la femelle. Ce cri est émis pendant la journée entre 10 heures et 4 heures,
mais personnellement j'ai eu souvent l'occasion de l'entendre après minuit, vers 4 et 5 heures du matin,
dans les zones boisées de la savane en Côte-d'Ivoire et au Dahomey.

Francolinus ahantensis Hopkinsoni BANN. - Francolin d'Hopkinson

Francolinus ahantensis hopkinsoni BANNERMAN, Bull. Brit. Dm. Club, 55, 1934., p. 5
(Gunnal, Guinée portugaise).
Dimensions analogues à la sous-espèce type. Bec orange vermillon avec l'extrémité
gris de corne et le dessus de la mandibule supérieure rouge brun. Iris" brun sombre
(Ansorge).
Couleur générale du plumage de plusieurs tons plus pâles que Francolinus a. ahan-
tensis. Cette paleur est également marquée sur la couronne, le dos et les ailes ainsi que
sur le cou, la poitrine et le ventre.
Tandis que la teinte générale de Francolinus a. ahantensis est brun sombre, celle de
Francolinus a. Hopkinsoni est brun pâle; le cou de ce dernier présente moins de noir
et les couvertures de l'aile et les primaires sont plus brun rougeâtre que brun ombré.
(D'après BANNERMAN).
Distr. géogr. - Semble jusqu'ici restreint à la Gambie et à la Guinée portugaise.
Écologie-Éthologie. - Le fait que ce Francolin se rencontre en Gambie anglaise et en Guinée portu-
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 271

gaise nous permet d'affirmer que cet oiseau sera un jour ou l'autre trouvé en Casamance, qui, comme on
le sait, OCCUP!lla région qui sépare ces deux colonies.
Il est d'autre part certain que des spécimens appartenant à la sous-espèce type ont été jusqu'ici confondus
avec la nouvelle sous-espèce de BANNERMAN.

Franeofinus Clappertoni Clappertoni CHILDR. - FrancoÎin de Clapperton


Francolinus clappertoni CHILDREN, 1826, Denham et Clapperton's Travels, App.,
XXI, p. 198 (Bornou).
Syn. : F. tschadensis RCHW., région du Tchad.
Fig. : GRAY, Gen. Birds, III.
L. 354; A. 0 180-189; Q 182; Q. 080-90; Q 73; T. 060, Q 53; B. 25·30 (BATES).
Bec noir, rouge à la base. Peau nue autour des yeux rouge. Jambes et pattes brun foncé
en avant, orange en arrière. Iris brun foncé. Un ergot au tarse, quelques fois deux
chez le O.
O. Q. - Front noir. Couronne brune. Partie en avant et autour de l'œil, nue bordée
en dessus et en dessous d'un trait blanc se rejoignant sur la nuque. Une bande noire
sur les joues de couleur blanche, s'étendant jusqu'au niveau de la mandibule inférieure.
Couverture de l'oreille brune. Cou blanc tacheté de noir. Teinte générale du dessus
brun pâle, les plumes du manteau et les couvertures, avec une large bordure subter-
minale blanche avec le milieu et les bords plus foncés. Le rachis des plumes brun clair.
Dos et croupion brun. Primaires chamois, une large bande brune de chaque côté du
rachis. Secondaires brunes barrées de chamois. Queue brune, irrégulièrement barrée
de blanc chamois. Gorge blanche. Dessous blanc. Les plumes avec des taches en forme
de massue, noires, entourant le rachis qui est blanc. Milieu de l'abdomen blanc. Sous-
caudales chamois marqué de noir.
Œufs. - Nidification non mentionnée par les auteurs.
Distr. géogr. - Du Bornou au Darfour et au Kordofan et vers le sud, au nord du 'Ca-
meroun.
Le Francolin de Clapperton, a, dans l'Ouest africain français, une aire de dispersion
de l'Aïr, lac Tchad jusqu'au Darfour. De l'Aïr: HARTERT, l'a signalé de Takou Kout,
III (BUCHANAN); - à l'ouest du Tchad, Kalkala et Bornou (GOLDING); Bornou (CLAFP);
signalé (HUTSON); - en Nigeria du Nord, entre Mora et Maidugari; Sokoto (BOURDILLO)
Kano (Dr BUXTON); - au Cameroun: on l'a rencontré à Maroua; - BOYD ALEXANDER
l'a trouvé aux bords du lac Tchad; signalé entre Fort-Lamy et Abéché, IV (MALBRANT,
Dr THIBOUT). - Oubangui-Chari: se rencontre jusqu'au sud de la rivière Aouké
(BLANcou).
Écologie-Éthologie. - Restreint à la zone du lac Tchad, pour de là gagner le Nil Blanc après le Darfour
et le Kordofan, ce Francolin n'a été trouvé dans l'Ouest africain que dans l'Aïr, la Nigeria du Nord à Sokoto
(BOURDILLON) et entre Kano et le lac Tchad (Dr BUXTON). .
La découverte de ce Francolin revient au voyageur CLAPPERTON qui le rencontra dans la zone sableuse
des plaines entourant le lac Tchad où les buissons en saison sèche sont couverts de poussière, tout comme
le voyageur dont la silhouette rappelle celle d'un meunier.
Le cri du Francolin de Clapperton rappelle celui du Francolin commun de l'Ouest africain. On ne le
rencontre que par petites bandes vraisemblablement composées d'une famille, qui se dispersera l'année
suivante à la période de nidification.
Tout comme le Francolin à deux ergots, le mâle du Francolin de Clapperton, pendant presque toute
l'année, de bonne heure le matin, se perche sur une branche d'arbre ou sur une termitière et de là « rap-
pelle D souvent pendant plus d'une heure, avant de descendre à la recherche de sa nourriture. Au coucher
du soleil le même manège recommence. D'après GOLDING, le Francolin de Clapperton, autour du lac Tchad,
se rencontre aux abords des villages près des champs de culture (sorghoj-des indigènes.
On a trouvé en septembre une femelle sur le point de pondre. Cependant, de petites bandes composées
272 G. BOUET

en partie de jeunes se rencontrent en fin mars près du lac, alors qu'en janvier on ne trouve que des couples
(GOLDINC).

Francolinus Finschi BOCAGE. - Francolin de Finsch

Francolinus Finschi BOCAGE, 1881, Dm. Angola, p. II, p. 406 (Caconda, Benguella).
Bec noirâtre, plus pâle sur les bords et à la base des mandibules. Pattes brun jaunâtre.
Un éperon obtus.
d. 9. - Dessus de la tête et du cou d'un brun cendré, avec le centre des plumes
plus foncé et sans mélange de roux. Front, raie sourcilière, côtés de la tête, saufla région
auriculaire, gris brunâtre.Î Côtés et partie inférieure du cou entourant la gorge, d'un
roux fauve sans taches. Gorge blanc pur. Haut de la poitrine et les flancs d'un gris brun
pâle et les bords grisâtres avec des bandes transversales d'un fauve pâle et les bords
grisâtres avec des bandes transversales d'un fauve pâle. Abdomen revêtu de plumes
d'un roux fauve bordé de gris et une grande tache ferrugineuse. Couvertures inférieures
de la queue gris brun, traversées de raies étroites gris fauve. Rémiges roux brillant,
brunes à l'extrémité et liseré grisâtre en dehors. Rectrices brunes marbrées de noirâtre
et vermiculées de gris. Sous-alaires roux ferrugineux.
Œufs. - Nous n'avons pas de renseignements sur les œufs de ce Francolin.
Distr. géogr. - Angola. Sud du Congo belge. Région de Brazzaville.
Du Gabon et du Moyen Congo : MALBRANT a rapporté en 1941 de Brazzaville le
Francolin décrit par le naturaliste portugais BARBOZA DU BOCAGE.
Écologie-Éthologie. - Nous n'avons pas de données précises sur la biologie de ce Francolin qui est une
espèce connue plutôt de l'Angola et qui parvient jusqu'aux savanes du sud de l'Ouest africain étudiées ici
(CHAPIN-MALBRANT). .
Il est probable que ce Francolin est une espèce adaptée à nos savanes du Moyen Congo et y niche. MAL-
RRANT du reste signale que ce Francolin à pattes ronges niche à la fin de la saison sèche aux environs dl"
Brœville.

Gen. PTERMSTIS WAGL.ER, 1832


Pterntstls afer Cranchi (LEACH). - Francolin à gorge nue rouge
Perdix Cranchii LEACH, 1818, in Turkey's Narrative Exp. R. Zaire, Appendix,
p. 408 (Bas Congo).
Fig. : GRAY, Handb. Ill., lnd. Zool., II, pl. 43.
L. 378; A. 168-202; Q. 67-76; T. 54-58; B. (de la commissure) 25·30. Peau nue au
tour de l'œil et sur la gorge, rouge. Bec et pattes rouges. Iris brun. Quelquefois deux
ergots au tarse. .
d. 9. - Couronne et nuque brunes. Front et traits sourciliers noirs. Les plumes
de ce dernier et sur les joues, étroitement bordées de blanc. Couvertures de l'oreille
brunes. Région autour de l'œil nue. Couvertures, manteau, poitrine et côtés du corps
finement tachetées et vermiculées de noir et de blanc. Le reste du dessus tacheté de noir,
chaque plume ayant les stries rachidiennes brun foncé. Les couvertures des ailes sont
de plus parsemées de gris. Primaires et secondaires brun ombré, les primaires vermi-
culées de blanc, les secondaires avec du noir sur la barbe externe. Croupion et sus-
caudales de même teinte que le dos. Queue brune finement ponctuée de noir. Dessous
vermiculé de blanc et de noir, les plumes de la partie inférieure de la poitrine largement
bordées de marron. Ventre tacheté de brun et de blanc. Sous-caudales vermiculées de
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 273

blanc et de brun. Chez la Q, les vermiculations blanches ne s'étendent pas aussi loin
sur le manteau que chez le d. Le dessous a tout autant de marron que chez le d.
Taille un peu plus faible et pas d'ergot.
Œufs. - Six, tantôt d'un chamois lilas plus ou moins tacheté de blanc, tantôt de
teinte uniforme. 38,5-40 X 32,5-33.
Distr. géogr. - Sud du Congo belge. Nord-Angola. Moitié sud du lac Tanganiyka.
Le Francolin à gorge nue rouge a une zone d'habitat s'étendant dans notre Ouest
africain seulement du Gabon au Moyen Congo. .
LUCAN et PETIT ont été les premiers à signaler l'espèce type au Gabon: Landana,
Ill, IX (LucAN); Chinchonxo, III (LucAN et PETIT); N' Ganciu, V (BRAZZA); - MAL-
BRANT et MACLATCHY l'ont obtenu sur les plateaux de Djambala, Gamboma, au Kouilou;
commun à Brazzaville.

Écologie-Éthologie. - Le Francolin à cou dénudé rouge est un oiseau qu'on rencontre dans l'Ouest
africain depuis le Cabinda (enclave portugaise du Congo), l'embouchure du Congo et vers l'est à travers
l'Afrique (Ouganda, Nyassaland, Tanganika] où des sous-espèces remplacent la sous-espèce type. PETIT l'a
souvent obtenue dans la région de Landana. Sa biologie est peu distincte de celle des- Francolins et on peut
l'entendre matin et soir, perché sur les branches d'un arbre ou sur le sommet d'une termitière, d'où il
« rappelle D comme ses congénères africains (PETIT).
Assez craintif, il se réfugie sous les couverts épais dès qu'il est dérangé. Ordinairement on le rencontre
par couples, jamais loin d'une rivière ou d'un marigot.
Ce n'est pas à proprement parler un oiseau de la grand forêt mais des savanes qui l'entourent. Le cri
de ce Francolin rappelle celui du Francolin de Dybowski à tel point qu'il arrive de les prendre l'un pour
l'autre. Mâle et femelle se répondent.
PETIT ne nous signale pas la nidification de ce Francolin dans l'Ouest africain. CHAPIN cite la découverte
d'un nid au Ruvenzori (Est africain) qui contenait 10 œufs, dans une dépression, sans doute creusée par
l'oiseau, et bordée de petites herbes sèches et de plumes, à l'abri d'une touffe d'herbes épaisses.
Le même naturaliste à récolté trois spécimens de ce Francolin à BOIna et à Matadi en décembre, janvier,
mais aucun développement des organes sexuels n'était visible à l'autopsie.
L'un des spécimens avait encore des traces de plumage de jeune, ce qui laisse supposer que la période
de reproduction a lieu vers octobre-novembre au sud de l'Équateur.

ORDRE DES TURNICIFORMES


Cet ordre, très restreint, ne renferme qu'un petit nombre d'oiseaux qui se rapprochent
beaucoup plus des Columbiformes que des Galliformes, d'après les recherches anato-
miques du docteur PERCY R. LOWE. Le bec est beaucoup plus grêle, la queue rappelant
celle des râles, est petite. Tarse court. Trois doigts seulement généralement aux pattes.
Glande uropygienne emplumée. Terrestres, vivant dans les herbes. Œufs peu nombreux,
coloriés et tâchetés. Pas de nid. Nidifuges.

Famille des TURNICIDAE (Turnicidés, - Turnix)

Oiseaux terrestres, de taille petite, à bec grêle, dont .la mandibule supérieure est
légèrement courbée à l'extrémité et plus longue que l'inférieure. Narines nues, longi-
tudinales, fendues jusqu'au milieu du bec, semi-operculées. Tarse court, scutellé devant.
Doigts antérieurs libres. Pas de pouce. Aile moyenne. Queue de dix rectrices très courtes
et cachées par les sus-caudales. Plumage plus brillant chez la femelle. Mâle seul couve.
Régime insectivore et granivore.
274 G. BOVET

Gen. TURNIX BONNATERRE, 1790


Turnix sylvatica lepurana (SMITH). - Turnix d'Afrique

Ortygis lepurana A. SMITH, 1836, Rep, Exped. Centr. Afr., App, p. 55 (ouest du
Transvaal).
Fig. : D. BANNERMAN, Birds of Trop. W. Afr., vol. II, pl. 12.
L. d' 135, Ç> 176; A. d' 70-77, Ç> 81-87; Q. d' 27·32, Ç> 35-40; T. d' 20-22, Ç> 21.23; B. cf
10-11, Ç> 10-11. Bec couleur de plomb, culmen noir. Pattes et jambes couleur chair.
Iris jaune pâle.
d'. - Couronne et partie postérieure du cou brun roux. Une bande couleur crème
bordée de noir s'étend sur la nuque. Lores, ligne sourcilière et couvertures de l'oreille
couleur crème ayant un aspect écailleux. Teinte générale du dessus gris brun. Les
plumes du manteau et du dos, avec de petites barres noires et châtain alternées, sur la
bordure des plumes crèmes, sauf à la pointe. Couvertures de l'aile rousses bordées de
crème, chaque plume présentant une barre en diagonale subterminale noire ou une
tache oblongue. Primaires et secondaires gris brun, la barbe externe et les primaires les
plus externes chamois. Les secondaires les plus internes vermiculées de roux et de
noirâtre. Queue de même teinte que le dos. Menton blanc passant à la teinte crème à la
gorge, les plumes de chaque côté étant terminées de noir. Centre de la partie supérieure
de la poitrine, de teinte rouille. Les côtés de la poitrine crème, chaque plume présentant
une tache noire en forme de V subterminale. Partie inférieure de la poitrine chamois
crème, parfois lavé de roux. Axillaires et sous-alaires crème ou chamois.
Q. - La Ç> est de taille beaucoup plus élevée et d'une coloration plus brillante. La
couleur de fond du dos est la même que chez le d', mais sur le dessous la teinte roux
châtain prédomine. La teinte de la poitrine de couleur rouille est plus brillante et plus
étendue. Les taches noires, en forme de V, sont plus accentuées.
Œufs. - Quatre œufs piriformes à teinte vert cendré, tachetés de rougeâtre surtout
en gros bout. 24 X 18,5 (Dr SERLE).
Distr. géogr. - Mrique, du Sénégal au Soudan égyptien, vers le sud, jusqu'à I'em-
bouchure du Congo, le Namaqualand et la province est du Cap. N'existe pas en forêt.
La répartition dans l'Ouest africain de cette petite caille s'étend de l'Air au Sénégal
et aux colonies côtières, jusqu'au Congo portugais. Elle a été récoltée dans l'Air : à
Tabelle, X, XII (BUCHANAN); - au Sénégal : Dakar, X (LF.A.N.); - en Nigeria du
Nord : présence certaine Bauchi (HuTsoN.BuRToN). HOPKINSON en signale la présence
en Gambie anglaisè : Bathurst (W. LOWE); - en Guinée française: MACLAUD l'a ren-
contrée, mais lui donne le nom de Turnix nana; - au Sierra Leone; douteux, confusion
possible avec Turnix nana;-au Libéria: Nana Kru (W. LoWE) ;-Gold Coast: (BucKL.);
on l'a signalée à Accra, II, III (USSHER, SHELL,. ALEXANDER); Cape Coast, III (SHELL.);-
Nigeria du Sud : BATES l'a rencontré à Abeokouta.
Gabon et Moyen Congo : Alima-Léketi, 1 (BRAZZA); Condé, Landana, IX (LuCAN el
PETIT);Borna (CHAPIN); MALBRANT l'a obtenu à Brazzaville en VIII et IX; - Oubangui:
présence probable Oubangui-Chari occidental (BLANCOU); poste de la Haute Kémo, VI
(DYBOWSKI); observée au Darfour par LYNES. .
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE

Turnix sylvatica Alleni MEARNs. 1911, North of Mt Kenya


(Kenya Col Smithonian collection. Vol. 56, n" 20, p. 5)

La sous-espèce Turnix sylvatica Alleni, est très voisine de la sous-espèce que nous
décrivons ci-dessus, c'est-à-dire T. sylvaca lepurana. Elle en diffère par une coloration
générale beaucoup plus claire, mais les ornithologistes n'acceptent pas tous la sous-
espèce T. sylvatica Alleni, en particulier CHAPlN, BANNERMAN, pour l'Ouest africain,
alors que G. MAc ALLEN, pour le Libéria et SCHOUTEDEN pour le Congo belge, ainsi que
SCLATER, considèrent T. sylvatica Alleni comme la sous-espèce propre à cette région de
l'Afrique.
Êcologie-Êthologie. - Ce petit Turuicidé n'est pas rare dans l'Ouest africain mais il n'est pas souvent,
vu car il est difficile à lever sans le secours de chiens, C'est un oiseau de savane ne pénétrant pas en forêt.
On le trouve en effet dans les plaines sableuses couvertes d'herbes rases ou de petits buissons ce qui loca-
lise son habitat.
Il n'est pas rare dans les savanes du bord de la mer ainsi que le montrent les captures signalées plus haut
et c'est depuis fort longtemps qu'il fut rencontré dans les savanes qui avoisinent Accra en Gold Coast
(USSHER, SHELLEY, 1872).
Ce petit Hémipode se nourrit d'insectes, fourmis et termites, graines de graminées au moment de leur
maturité. A la maturation des divers sorghos on le trouve fréquemment dans les cultures indigènes.
Il s'envole sans bruit, ce qui permet de ne pas le confondre avec la Caille, son cri sorte, de sifflement
rauque, s'entend souvent la nuit, en période de clair de lune; mâle et femelle se répondent.
Il semble que, dans certaines parties de l'Afrique, cet Hémipode est soumis à des migrations locales et
qu'en particulier, pour la période de reproduction, il gagne les région où la saison sèche s'établit. Le docteur
SERLE a trouvé un nid au début d'avril à Sokoto, dans un champ de sorgho. Le nid est placé dans une
dépression du sol, plus ou moins caché par une touffe d'herbes sèches.
On a lieu de croire, d'après les oiseaux de cette espèce conservés en captivité, que le mâle couve et élève
les jeunes. "

Turnix nana (SUNDEVALL). -'- Turnix nain

Hemipodius nanus SUNDEWALL, 1851, Ofr. K. S. Veto Akad. Fôrh. Stockholm, VII
(1850), p. 110 (Natal). '
Fig. : HORSBRUGH, Came Birds of South Africa, pl. 35.
cr cr
1. 130 env.; A. '73.78,979-82; Q 25-29,928·32; T. 19-22; B. 9·10. Bec brun
foncé avec les bords gris jaunâtre. La mandibule inférieure gris jaunâtre. Jambes et
pattes couleur de chair rosée.
cr. 9. - Couronne noire avec quelques-unes des plumes bordées de blanc. Côtés de
la face et trait sourcilier roux, s'étendant jusqu'à la base du bec. Dessus noirâtre, chaque
plume avec une bordure subterminale blanche frangée de chamoix et noire à l'extré-
mité. Croupion noir. Scapulaires bordées de chamois doré avec des marques noires en
forme de taches subterrninales frangées de blanc. Couvertures de l'aile chamois doré,
marquées irrégulièrement de blanc et de noir; Primaires brunes, les plus externes avec
la barbe externe roux brun. Les secondaires ont l'extrémité blanchâtre. Queue noire
frangée et terminée de roux orange. Menton et partie supérieure de la gorge blanc gri-
sâtre, devenant roux orange brillant au niveau de la partie inférieure de la gorge et de
la poitrine, les côtés traversés de bandes blanches et noires. Partie inférieure de la
poitrine et ventre blancs. Les côtés et les flancs lavés de roux orange. Axillaires et sous-
alaires, brun lavé de chamois orange.
Œufs. - Quatre œufs de couleur verdâtre tachetés de brun sombre. 22 X 18.
Distr, géogr. - Sierra Leone, peut-être Guinée française, Côte de l'Or peut-être,
276 G. BOVET
savanes de la basse Côte-d'Ivoire. Ouganda, Nord-Angola, sud-est africain et sud-est
du Cap.
Beaucoup plus rare dans l'Ouest africain que T. sylvatica lepurana ce petit Turnicidé
a été signalé au Sénégal; aux Mamelles, près de Dakar, V (MILLET-HoRSIN); - au
Sierra Leone : près de Waterloo, à 20 miles de Freetown (RUSSEL); - au Togo : en
savane, rare, (MILLET·HoRSIN); - au Dahomey : Agouagon, XI (BOUET); - Congo-
Gabon : sur le plateau Batéké (45· km nord-est Brazzaville), V (MALBRANT et
MACLATCHY).

Fig. 58. Tumix nana (d'après MALBRANT)

Écologie-Éthologie. - Cet Hémipode très voisin de l'espèce précédente est difficile à distinguer au vol,
il est cependant de teinte générale plus foncée. Son biotope préféré est le même que celui de T. lepurana,
mais il est beaucoup plus rare.
Le nombre de spécimens récoltés dans l'Ouest africain est restreint. Quant à sa biologie elle doit être
analogue à celle de l'Hémipode étudié précédemment, mais nous n'avons que peu de précisions à ce sujet.
Le cri serait analogue à celui de T. lepurana, mais d'un ton moins élevé.
Les œufs ressemblent, d'après les naturalistes sud-africains, à ceux de T. lepurana mais sont de plus
petites dimensions. Enfin le nid est également semblable.

Gen. ORTYXELOS VIEILLOT, 1825

Ortyxelo8 MeüJrcni (VIEILL.). - Turnix de Meiffren

Turnix Meiffrenii VIEILLOT, 1819, N. Dict. Hist. Nat., XXXV, p. 49 (Sénégal).


Fig. : SWAINSON, Zool. tu; pl. 163.
1. 120 env.; A. 76·82; Q. 34-42; T. 19·20; B. 8,5-9. Spécimen du Tchad (Alexander).
Bec jaunâtre, culmen brun bleuâtre. Jambes et pattes couleur chair. Iris brun clair.
cf. 9. - Couronne rousse, une large crème en avant et au dessus de l'œil, se
prolongeant des deux côtés du cou. Lores chamois. Teinte générale du dessus roux de
sable, les plwnes du manteau et du dos bordées mais non terminées de chamois. Scapu-
laires et secondaires internes comme le dos, les plumes largement frangées de chamois
que sépare une étroite ligne noire. Les couvertures externes de l'aile blanches, les
internes de la teinte du dos. Primaires noirâtres, rousses à l'extrémité avec au milieu,
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 277

'me large bande chamois. Secondaires noires avec une large extrémité blanche ainsi que
la bordure interne. Les secondaires les plus internes de la teinte des scapulaires avec des
marques plus grossières ressemblant à des barres irrégulières. Queue d'un roux pâle,
sans marque en général, mais avec sur les barbes externes et internes, des barres
blanches. Les rectrices les plus externes blanchâtres. Gorge blanche passant au chamois
doré à la poitrine. Les plumes de chaque côté de la .poitrine rousses bordées de blanc.
Reste du dessous-axillaires, sous-caudales blancs. Sous-alaires blanches lavées de
chamois sur les bords.
Œufs. - Deux œufs subovales, couleur de pierre de teinte claire avec des taches noires
nombreuses et irrégulières. 18 X 15 mm (LYNES).
Distr. géogr. - Du Sénégal vers le Bornou et vers l'est, le Kordofan, nord du Kenia
et de l'Ouganda.
Souvent appelé Alouette caille, ce très petit Turnicidé a été signalé et capturé dans
l'Ouest africain, dans les territoires ci-dessous.
Dans l'Air: à Rimi, V (BUCHANAN); - au Sénégal: (ARSÈNE, PLANCHET, RIGGEN-
BACH); environs de Saint-Louis, IX (THIBOUT); - au Soudan: Zinder, 1 (BUCHANAN);
Gao, VIII (BATES); Korioumé (GUICHARD); - à l'Ouest-Tchad et en Nigeria du Nord:
Maidougari (FRANCIS); Kakayu, Zogo (Bornou); XI (BOYD ALEXANDER); - en Côte-
d'Ivoire: Grand Bassam (ARSÈNE). Cette capture semble en dehors de l'habitat normal
de ce Turnicidé; - au Tchad: lac Tchad et Kanem (MALBRANT); Ennedi (RECEVEUR).
D'après LYNES, l'Alouette caille niche au Darfour et au Kordofan en 1 et II.

Écologie-Éthologie. - Ce petit Hémipode, qui complète le petit groupe de Turnicidés qu'on rencontre
dans l'Ouest africain, est lui -aussi un oiseau peu représenté dans les collections, . •
Il est de petite taille et on le désigne souvent sous le nom_d'Aiouette-caiUe. Il est connu depuis long-
temps au Sénégal et tout récemment encore il.a été récolté aux environs de Saint-Louis par le docteur Tm-
BOUT, auquel nous devons quelques bonnes captures dans notre Ouest africain, d'oiseaux rencontrés peu
fréquemment par les voyageurs. •
L'habitude qu'a cet oiseau de monter très haut d8IIS le ciel, après une série de crochets quand il prend
son vol, justifie le nom qui lui a été attribué en français.
On le trouve comme tous les Turnicidés d8IIS les pays secs à prédominance sableuse, parsemés d'acacias,
et ce biotope explique sa présence au Sénégal comme aux abords du Tchad.
On possède encore au Muséum de Paris des peaux provenant du Sénégal récoltées entre 1830 et 1850.
LYNES et BUTLER ont donné sur sa biologie des renseignements précis; comme tous les Turnicidés il se
cache d8IIS les herbes à travers desquelles il fuit en rampant. Si on le suit des yeux après qu'il s'est envolé,
on le voit se poser à nouveau sur le sol où il s'arrête, ou au contraire continue à courir.
LyNES dit qu'il émet parfois, mais rarement, un léger et lent sifflement mais jamais' en prenant son vol.
Son besoin en eau ne semble pas être indispensable car il vit d8IIS des zones dépourvues de points d'eau.
Il semble se contenter, en avalant des termites, qui souvent tapissent son œsophage en grand nombre,
de l'humidité que renferment ces insectes,
En dehors des petits insectes, fourmis et termites, l'Alouette-caiUe se nourrit des graines des plantes,
graminées et autres, qui couvrent le sol de son biotope habituel.
LyNES a trouvé cet oiseau nidifiant au Darfour, pendant les mois de la saison sèche, janvier-février,
époque où la maturité des graines de graminées rend l'élevage des jeunes plus aisé.
Le nid, placé au pied d'une touffe d'herbe!', était dans une légère dépression du sol, et bordé de débris
de feuilles et d'herbes sèches. BATES, près de Gao, a tué une femelle en août avec les ovaires très développés.

ORDRE DES RALLIFORMES


Les Ralliformes ont le corps plus ou moins comprimé, et les trois doigts antérieurs
très allongés. Pouce présent plus ou moins long. Le bec est rarement plus long que la
tête. Ailes courtes, rondes. Queue de douze à quatorze rectrices. Glande uropygienne
emplumée. Paludicoles. Rarement terrestres. Un nid. Cinq à dix œufs jaunâtres uni-
278 G. BOUET

colores ou tachetés. Nidifuges, Sexe semblable. Livrée du jeune plus ou moins. diffé-
rente de celle des adultes. Sédentaires ou migrateurs.

CLEF DES FAMILLES


1. Tête avec une plaque frontale cornée ou non; queue courte. Doigts
sans expansion mernbraneuse.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rallidés.
- Doigts avec expansion membraneuse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
2. Tète sans plaque frontale. Queue longue et pointue, raide. . . . . . . . . Heliornithl dés,
- Tète avec plaque frontale. Queue courte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fulicidé»,

Famille des RALLIDAE (Rallidés. - Ràles. Poules d'eau. Talêves).

Oiseaux de taille moyenne dont le corps, la tête et le bec, sont comprimés et étroits,
adaptés à leur genre de vie dans les grandes herbes et les roseaux. Bec plus ou moins
robuste dont la base est couverte d'une peau molle ou d'une callosité frontale. Narines
ovales ou allongées. Tarse scutellé en avant. Doigts antérieurs longs, libres ou lobés.
Pouce toujours présent inséré au-dessus des doigts antérieurs. Ailes courtes et rondes.
Queue courte. Sédentaires ou migrateurs.

CLEF DES GENRES


1. Plaque frontale ou peau nue couvrant la région antérieure de la tète. 2.
- Pas de plaque frontale ni de peau nue sur la tète . 3.
2. Narines ovales. Plumage bleu foncé et vert. Bec épais . Porphyrio,
- Narines linéaires. Plumage noir ou ardoisé. Bec moins épais . GaUinula.
3. Plumage' présentant de petites taches ou des barres régulières.
Plumes de la queue décomposées semblables à une brosse. Très
peti te taille . Sarothruro.
- Plumage sans taches ou barres régulières. Queue normale . 4.
4. Bec dépassant 30 mm . 5.
- Bec ne dépassant pas 30 mm . 6.
5. Aile au-dessus de 200 mm. Sans taches blanches. Tarse de plus de
70mm . Himantornis,
- Aile de moins de 200 mm. Taches ou barres blanches sur les rémiges
et les couvertures de l'aile. Tarseau-dessous de 70 mm . Conirallue,
6. Dos d'un noir ardoisé uniforme . Limnocorax,
- . Plumes du dos avec des taches centrales rondes noirâtres . 7.
7. Plumes des flancs uniformes . Porzana,
- Plumes des flancs barrées de roux et de blanc, sous-ailaires rousses. Cres.
- Plumes des flancs et sous-ailaires barrées de noir ou gris et de blanc, Crecopels,

Gen. CANIRALLUS BONAPARTE, 1856


Caniralius ocufeus ocuieus (BARTL.). r: Râle à gorge grise
Gallinula oculea HARTLAUB, 1855, J. j. O., p. 357 (Rio Boutry, Côte de l'Or).
L. 280-350; A. d 170-180; Q 172-185; Q. 65-70; T. 52-55; B. 38-40.
Bec noirâtre, base de la mandibule vert. Pattes rougeâtres ou brun verdâtre. Iris
rouge.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 279

cr. 9. - Front, lores, joues et partie supérieure de la gorge grise. Couronne et


nuque brun foncé, passant à l'olive, qui est la teinte de la partie postérieure du cou,
du manteau et du dos. Couverture des ailes olive tacheté de larges bandes ou taches
bordées de noir. Primaires noirâtres avec de larges taches oblongues blanches sur cha-
que barbe. Les secondaires sont semblables avec la barbe externe et l'extrémité olive.
Sous-caudales et rectrices châtain. Partie inférieure de la gorge et poitrine châtain
éclatant. Le reste du dessous brun olive sale lavé de roux. Les flancs et les cuisses ont
les plumes barrées transversalement de chamois, les barres sont bordées de noirâtre.
Sous-caudales barrées de roux chamois et de noir pâle. Axillaires, sous-alaires et bordure
de l'aile, noires avec de larges taches ovales blanches.
Le jeune est plus brun en dessus et le dessous est d'un brun rougeâtre. La couronne
est brun foncé et le front a la même teinte, alors que chez l'adulte il est gris. Les taches
caractéristiques blanches des ailes se rencontrent chez le jeune comme chez l'adulte.
Œufs. - Vraisemblablement analogues à ceux de la sous-espèce suivante.
. Distr. géogr. - Afrique occidentale, en forêt (Libéria et Côte de l'Or). Doit se ren-
contrer également en Côte-d'I voire. .
Le Râle à poitrine grise a dans l'Ouest africain une aire de répartition limitée à la
zone de la forêt occidentale. Il est remplacé dans la partie orientale de la forêt par une
sous-espèce que nous étudierons plus loin. Découverte en Gold Coast, l'espèce type a
été récoltée au Libéria par BÜTTIKOFER au mont Olive, Millsburg, rivière Dou; Koli-
banu, X (MAc ALLEN); - en Gold Coast : Ejura, II; Goaso, XII; Mampong, II (W. Lo-
WE); Cape Coast (HIGGINS, AUBINN); Aguapim (REIS.); rivière Boutry (PEL); Denkera
(USSHER); - en Nigeria du Sud: environs de Benin (Dr COWAN).

Écologie-Éthologie. - Ce Râle, comme OD l'a vu plus haut, a une aire de dispersion limitée à la forêt
occidentale. Il n'a été que rarement observé Darles naturalistes et la plupart des spécimens récoltés ont été
capturés Il l'aide de pièges. On a des individus de la Nigeria du Sud, mais l'espèce type n'a jusqu'ici pas
été trouvée Il l'est de l'embouchure du Niger.
Comme la sous-espèce, que nous étudierons ci-après, ce Râle est strictement un oiseau de la grande forêt
et les observations faites sur sa biologie, l'ont été pour la plupart par BATES au Cameroun, pour la sous-
espèce qui porte le nom de ce naturaliste.
Nous y reviendrons plus loin.

Canirallus oculeus Batesi SHARPE. - Râle à gorgé grise, du Cameroun

Canirallus oculeus bat.esi SHARPE, 1900; RRO.C., X, p. 56.


cr
L. 280-350; A. 168·176; 9 165·167; Q. 64·75; T. 40·52; B. 38-41. Bec vert. avec
le cuImen noirâtre, pattes brun noir, iris orange vermillon.
cr.9. - Ressemble à la sous-espèce type, mais le dessus est plus foncé et d'un brun
olive plus brillant. La gorge et la poitrine d'un châtain plus foncé.
Œufs. - BATEs rapporte que deux œufs lui ont été apportés par un de ses chasseurs
indigènes. Leur forme était ovalaire. Fond crème chamois tacheté de points bruns
plus ou moins lavé de bleu lavande. 44 X 31,5. Ces œufs figurent dans Ibis 1927 pl. 2,
fig. 20...
Distr. géogr. - Forêt du sud du Cameroun, de la Guinée espagnole, du Gabon.
Vers l'est, en forêt, jusqu'à l'Ituri et vers le milieu du fleuve Congo.
Cette sous-espèce remplace l'espèce type au Cameroun et dans la forêt du Congo
belge. On en a des spécimens du Cameroun : Yaoundé (ZENK.); Victoria (PREUSS);
280 G. BOVET

. Bitye, nid, IV (BATES);-du Gabon et Moyen Congo; signalé du Fernan Vaz par AUBRY-
LECOMTE et MARCHE et COMPIÈGNE; Camma (DU CHAILLU); Rio Benito; SCHOUTE-
DEN et CRAPIN l'ont capturé à Bolobo et Lukolela, sur le Moyen Congo. Mais CHAPIN
rattache à l'espèce type le spécimen du fleuve Congo et fait rentrer en synonymie la
sous-espèce de BATES.
Écologie-Éthologie. - Le Râle de BATE5 est le représentant de l'espèce C. oculeus dans la zone de la
forêt orientale. Il diffère du reste fort peu de l'espèce type. Comme le précédent, son biotope familier est
constitué par les rivières de la forêt, peu larges, bordées d'une végétation dense dont les arbres souvent se
rejoignent d'une rive à l'autre, forment un berceau sombre où se complait cet oiseau, aussi rare et aussi
sauvage que l'espèce type de la forêt occidentale.
CHAPIN sur le Moyen Congo, à Lukolëla, a pu se procurer deux mâles qui lui furent apportés vivants par
un indigène. Tous les autres spécimens en possession de CHAPIN provenaient de captures faites à l'aide de
trappes.
Toujours d'après CHAPIN, ce Râle émet un cri analogue à un ronflement bruyant d'une durée de quelques
secondes. La nourriture, à l'examen de l'estomac, consisterait en petits escargots, limaces, petits crabes,
millepattes, débris d'insectes, sauterelles vertes mélangées à quelques cailloux.
BATE5 a trouvé un nid de ce Râle en avril, un jeune encore couvert de duvet en mai et un autre jeune
plus âgé en juillet. Par contre CHAPIN a, en novembre, tué une femelle qui avait pondu trois ou quatre œufs.
Comme beaucoup d'oiseaux de la forêt, la nidification a surtout lieu pendant la période presque continue
des pluies.
On a vu que CHAPIN n'a pas admis la suhspécificité de la sous-espèce de BATE5; il base son opinion sur
la comparaison qu'il a pu faire de spécimens du Libéria avec ceux recueillis par lui au Congo belge. Les
Râles du Libéria sont peut-être en-dessous un peu plus verts que eeux du Cameroun, cela ne suffit pas à
entrainer la certitude de la différence des oiseaux de la u Haute » avec ceux de la « Basse Guinée »,

Gen. PORZANA VIEILLOT, 1816

Porzana marginalis HARTL. -. Râle rayé


Porzana marginalis HARTLAUB, 1857, Syst. Orn: West Afr., p. 241 (Gabon).
L. 189; A. 103-112; Q. 45-49; T. 32.36; B. 16-18; Bec brun avec culmen noir.
Pattes et jambes vert olive foncé. Iris orange brun. .
0. Q. - Tête et cou gris ardoisé. La couronne et les couvertures auriculaires, lavées
de brun olive. Reste du dessus d'un brun olive noirâtre, avec les bords des plumes
blancs ou blanchâtres, excepté à la pointe. Primaires brun foncé lavé de gris argenté,
la plus externe avec la barbe externe blanche. Secondaires les plus internes avec le
milieu brun olive et les bords plus pâles. Dos et rectrices noires. Le croupion et les sous'
caudales, ainsi que quelques-unes des rectrices ont le bord roux pâle sur fond noir.
Gorge blanche. Côtés du cou, poitrine et reste du dessous, gris bleuâtre, les plumes avec
les bords blanchâtres. Abdomen blanchâtre, sous-caudales rousses.
Œufs. - BATES a récolté une Q prête à pondre en Nigeria. Il n'est pas certain que
les œufs attribués à cette espèce aient été correctement identifiés. Le docteur SERLE
a décrit le nid et les œufs (5) du Râle rayé. Les œufs dont la couleur de fond est chamois
sont tachetés de brun rouge, plus épais au gros bout rappelant ceux du Faucon Cres-
serelle.29,5 X 21,6 moy.
Distr. géogr. - Rencontré en Afrique en des localités fort dispersées depuis Biskra
(Algérie) jusqu'au Cap. Mais toujours très rare.
Ce Râle en Afrique a été signalé de régions très éloignées les unes des autres. On n'en
connaît que quelques spécimens authentiques. En Nigeria du Nord, BATES l'a récolté
à Maidougari, VI; - Au Togo: Lomé II (P. DOUAUD).
Au Cameroun: Bipindi, XI (ZENK); - Signalé au Gabon (AU:BRy.LECOMTE). C'est
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 281

le type décrit par HARTLAUB; - au Tchad: il est rare. Régions voisines du lac
Tchad (MALBRANT).

Êcologie-Êthologie. - On n'a que peu de données sur la biologie de ce Râle dans l'Ouest africain.
HARTERT croyait qu'il nichait en Europe ou en Asie, mais BATES atrouvé une femelle sur le point de
pondre en fin juin en Nigeria. C'est un oiseau qui vit très en dehors des rivières et ruisseaux, dans les
endroits secs, herbeux, et sur l'alimentation duquel les naturalistes ne donnent aucune précision mais qui
vraisemblablement se compose d'insectes capturés par l'oiseau dans les savanes herbeuses où on le trouve.
La question de la nidification, longtemps controversée, a été tranchée par le docteur SERLE. Près de Sokoto,
en Nigeria du Nord, ce naturaliste a trouvé en août un nid contenant cinq œufs dans une dépression du
sol, sur un talus séparant deux champs de riz, à une trentaine de centimètres du niveau de l'eau des ri-
zières. i.e talus séparant les rizières était recouvert d'une herbe drue au milieu de laquelle le nid était caché.
Ce Râle est donc une espèce sédentaire, dans les régions où on la rencontre, mais qui a une aire de disper-
sion fort étendue.

Gen. LlMNOCORAX PETERS, 1854

Limnocorax flavirostra (Sw.). - Râle noir africain

Gallinula flavirostra SWAINSON,


-
1837, Birds W. Afr., II, p. 244, pl. 28 (Sénégal).
Fig. : D. BANN. Birds Trop. W. Afr., vol. II, p. 31. SWAINSON, Birds W. Afr., II,
pl. 28.
L. 200-230; A. 0 106-110; 9 102-105; Q. 42-49; T. 41-44; B. 0. 23-26, 9. 19-24;
bec jaune ou vert jaunâtre clair, pattes rayées corail. Paupères rouges, iris rouge bril-
lant.
0. 9. - Tout le plumage, dessus et 'dessous, est noir. Les plumes du manteau, les
couvertures de l'aile et les côtés de la poitrine, lavés de gris bleu et le dos, ainsi que les
secondaires, lavé de brun olive foncé. Primaires noirâtres. Rectrices noires.
Les jeunes ont une teinte olive brun sur le dessus et les plumes de la poitrine termi-
nées de chamois, le bec est noirâtre, les pattes sont d'un brun rougeâtre foncé. Iris
gris et jaunâtre.
Œufs. - Quatre à cinq, finement tachetés avec, au gros bout, des taches rouge
brun clair. 31,4 X 22,8.
Distr. géogr. - Afrique tropicale du Sénégal au Soudan égyptien, à l'est jusqu'au
Somaliland et au sud jusqu'au Cap.
La Marouette noire est commune dans tous les territoires de l'Ouest africain. On
l'a signalée du Sénégal: (SWAINSON, PÉTERS); Maka Colibentan, sur les bords du San-
dougou (BOUET); Sebikotane, II; lac Tamna, III (I.F.A.N.); - au Soudan: cercle de
Mopti, VIII (ROUSSELOT); Ansongo, VI (BATES); Bamako (H. MADSEN); - en Nigeria
du Nord: signalé (HUDSON); Loko (HART.); Kano.
En Gambie anglaise : signalé (REND. et HOPKINSON); - en Casamance : signalé
(VERR.); Sedhiou, V (MARCHE); Kolda, sur les bords de la Casamance (BOUET); - en
Guinée portugaise: Bissao (VERR.); - en Guinée française: Fouta Djallon (MAcLAUD) ;
- Sierra Leone': n.-e. Sapadou (BATEs), (exceptionnel) premier record publié; - au
Libéria : Robert's Port, XI, Junge (BüTT.); Observé près Paynesville, plusieurs foi,
(BOUET); - en Côte-d'Ivoire: savanes des lagunes de la basse côte (BOUET et MILLET-
HORSIN); - en Gold Coast: signalé (PEL); Accra, IX (REICHW.); Ejura, 1 (W. LOWE);
Tamale; - au Togo: assez commun, marais du Bas Togo (MILLET-HoRSIN); Mangou
(THIERRY); - au Dahomey: Bassila, VII (I.F.A.N.); Bopa, 1(MItGEMARQUE); Agouagon
282 G. BOVET
Atcheribé; lagune du Bas Dahomey; Porto Novo (BOUET); Porto Novo, 1 (MIÈGE-
MARQUE); - en Nigeria du Sud : Lagos (Clark); Badagri (FOULKES ROBERTS).
Au Cameroun: Yaoundé (ZENK.); Efoulan, V (REIS.); Yola, X(REIS.); signalé à
Bitye, nids (BATES); - au .Gabon et Moyen Congo: Camma (DU CHAILLU); signalé
(VERR.); Chinchonxo (FALKEST.); Ogooué, XII (MARCHE); Landana (LUCAN et PETIT);
MALBRANT et MACLATCHY l'ont en outre obtenu à Dolisie XII, Kango, II; Fougamou,
III, Oyem (ROUGEOT); - en Oubangui-Chari: Bozoum; signalé bassin de l'Ouaka et
Kandja (BLANCOU); Bangui (ALUNE); .:..- Tchad, Fort-Lamy (MALBRANT); signalé par
LYNES au Djebel Marra (Darfour).

Écologie-Éthologie. - Le IUle noir d'Afrique est commun dans l'Ouest africain, tout au moins dans cer-
taines régions où il trouve un biotope favorable.
Comme c'est un oiseau difficile à lever, qui fuit en courant au fur et à mesure que le chasseur avance à
travers les hautes herbes où il se tient habituellement, on ne le rencontre de ce fait qu'assez rarement.
Personnellement nous l'avons trouvé dans la plupart des Colonies où nous avons séjourné comme on le
verra en se reportant à la distribution géographique locale que nous donnons ci-dessus. En réalité ce Râle
s'éloigne peu des points d'eau, rivières, ruisseaux, mares mais séjourne peu dans les roseaux et préfère
les endroits moins humides où poussent de grandes graminées (Imperata). Dans les régions peu habitées
il est très craintif, mais se laisse plus facilement approcher dans les endroits fréquentés près des routes
où passent des automobiles. Il est reconnu que ce Râle cherche sa nourriture dans les endroits marécageux
où croissent les plantes aquatiques, nénuphars, lis d'eau et en mange les graines. Comme il n'a pas, comme
les Jacanas avec leurs longues pattes, la possibilité de circuler aisément sur les plantes d'eau, il se sert
de ses ailes étendues pour passer d'une plante à l'autre, en maintenant ainsi son équilibre.
L'examen du contenu de l'estomac a permis de reconnaltre des graines de plantes d'eau, des insectes, des
petits escargots, et toujours des petits cailloux.
La nidification a lieu dans l'Ouest africain dans les hautes herbes et non dans les roseaux, et le nid est
composé d'herbes sèches.
On a trouvé des nids en novembre, décembre et mars en saison sèche, mais également en juillet et août
pendant les pluies.
Le cri du Râle noir est comparable à celui du Crapaud buffle, répété trois ou quatre fois à début très
lent, et qui semble provenir de plusieurs Râles à la fois.
Ce Râle est souvent seul ou par paires, plus rarement par petites bandes. Il grimpe avec facilité, sur les
tiges de papyrus où vraisemblahlement il passe la nuit à un mètre ou deux du niveau de l'eau.

Gen. CRECOPSIS SHARPE, 1893


CrecopsÏ8 egregia (PETERS). - Râle africain

Octygometra (Crex) egregia PETERS, 1854, Monatsber. Akaâ. Wiss. Berlin, p. 134
(Tête, Zambèse).
Syn. : Octygometra angolensis lIARTLAUB.
L. 107-127, env. A. 120-130; Q. 42-48; T. 4045; B. 22-25. Bec noir ardoise avec la
base rougeâtre, culmen noirâtre, pattes brun à articulations verdâtre. Iris rouge orange
ou rouge brillant. Paupières rouges.
O. Q. - Couronne noire, les plumes bordées de brun olive. Un trait sourcilier
étroit, blanc, s'étendant en avant de l'œil. Lores, joues et partie inférieure de la gorge,
blancs. Le reste du dessus et les couvertures de l'aile brun olive. Toutes les plumes avec
le milieu noir, ce qui donne un aspect tacheté au dos. Primaires et secondaires les plus
externes brun sombre. Les secondaires les plus internes ont la teinte du dos, mais
les bords en sont teintés de roux. Queue noire avec les bords brun roux. Partie inté-
rieure de la poitrine, abdomen, Bancs, cuisses et sous-caudales, barrés de noir et de
blanc.
Œufs. - Quatre à cinq œufs, blanc sale, teintés de taches rousses et quelques larges
taches de gris ardoise. 32,8 X 24,5.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 283

Distr. géogr. - Afrique tropicale, depuis la Casamance et vers l'est jusqu'à la nier
Rouge. Au sud, jusqu'au Damaraland et au Natal.
Ce Râle se rencontre dans l'ouest africain en dehors de la forêt et on l'a signalé de
la Gambie anglaise (MOLON.); - du Sierra Leone; - au Libéria: Monrovia (SJOST.);
nid dans la plantation de Gedetabo, VIII, près Cape Palmas (BOUET); - en Gold Coast:
Accra (J. SMITH); Fanti (HINDE); - au Togo; signalé à Mangori (THIERRY); - au
Dahomey: Porto Novo, II, Adjacin, II (MIÈGEMARQUE); signalé par NEWTON; -
en Nigeria du Sud: Iju (W. LOWE); Lagos (Major SWART).
Au Cameroun: Bipindi (BATES); - au Gabon et Moyen Gabon : Zambi (SACHEGEN);
M'Borna (LUCAN et PETIT), (CHAPIN); MALBRANT et MACLATCHY l'ont collecté à
Port-Gentil, Xl; Oyem, 1 (ROUGEOT); - en Oubangui-Chari : Haute Kemo, V
(DYB.); Bangui, VII (ALUNE); - en Nigeria du Nord: Sokoto, nids en VIII et IX
(Dr SERLE); Ilorin, VIII (BOUGHTON-LEIGH).

Écologie-Éthologie. - Ce Râle se rencontre dans l'Ouest africain dans les savanes herbeuses, plus ra-
rement dans les zones marécageuses où la plupart des Râles vivent. De la taille du Râle de genêts il en a un
peu le genre de vie, quoiqu'on soit peu renseigné sur sa biologie. On le voit rarement car, dès qu'il se sent
découvert. il se faufile dans les hautes herbes sans prendre son vol. Quand il se lève il ne parcourt
'I"'une faible distance, les pattes pendantes comme notre Foulque. Il se nourrit de vers, de larves d'in-
sectes de sauterelles, de fourmis et de termites, parfois de petits escargots. C'est d'ailleurs avec
le nid des termites que les indigènes amorcent les pièges qui leur servent à les capturer.
J'ai personnellement trouvé, au Libéria, un nid de ce Râle en août, dans une plantation de caoutchouc
(Hévéas) récemment plantée de jeunes arbres où l'herbe était peu haute. Le nid était placé dans une petite
dépression du sol et composé de tiges d'herbes sèches, bien reliées les unes aux autres, formant coupe, et
contenait cinq œufs.
CUAPIN cite la capture d'une femelle avec un œuf formé dans l'oviducte, à Borna à l'embouchure du
Congo, en janvier, daru: un vallonnement de terrain couvert de hautes herbes.
Dans la Nigeria du Nord, des nids ont été trouvés en juillet et août (SHUEL, Dr SERLE) ce qui correspond
à l'époque où nous avons nous-même trouvé un nid au Libéria.
On peut en conclure que la nidification a lieu à la saison des pluies dans "Ouest africain au nord de
"Équateur.
Mâle et femelle participent à l'incubation.

Gen. CREX BECHSTEIN, 1803

Crex crex (LINNÉ). - Râle des genêts


Rallus cre" LINNt, Syst. Nat., éd. 10, I, 1758, p. 153. (Europe.)
1. 250-280; A. 111·145; Q. 50·58; T. 38-42; B. 20-23. Bec et pattes brun rougeâtre.
Iris brun gris.
a. 9. - Face supérieure et queue gris roussâtre avec une tache allongée brun
noirâtre au centre des plumes, la tête plus foncée et tachée, grise sur le côté. Gorge
blanchâtre, face inférieure gris roussâtre avec des petites taches brun roux sur le
côté du cou, brun noirâtre au côté de la poitrine, le milieu du ventre blanc roussâtre;
bas du Banc, région anale, sous-caudales blanchâtre barrées transversalement de roux.
Rémiges primaires brun roussâtre, la première bordée de blanchâtre. Rémiges secon-
daires et sus-alaires roux assez vif. Queue 12 rectrices. La 9 est plus petite et de teinte
moins vive. En plumage d'hiver la face supérieure est plus rousse. Pas de gris sur les
côtés de la tête. Le jeune a des teintes plus ternes; la face supérieure est plus brune,
l'aile tachée de blanchâtre, gorge et ventre plus blanc.
Distr. géogr. '-- Niche dans les Iles Britanniques, nord de l'Europe et de l'Asie
jusqu'au cercle arctique et la Sibérie centrale, au sud des Pyrénées, le nord de l'Italie,
284 G. BOVET
la Macédoine, le nord de la Perse, Turkestan. Hiverne dans le nord et l'est de l'Afrique
tropicale.
Le Râle des genêts n'a été jusqu'ici trouvé dans l'Ouest africain qu'au Moyen
Congo à Brazzaville, en janvier 1938, par MALBRANT. On sait que le Râle des genêts
descend en hiver jusqu'au Cap.
Son comportement en Afrique ne diffère pas de celui qu'il a en Europe.

Gen. SAROTHRURA HEINE, 1888

CLEF DES ESPÈCES


1. Tête et cou roux -hrillant ou marron différant de la couleur du dos .. 2.
- Tête et cou comme le reste du plumage . 5.
2. Fond du plumage noir avec des taches blanches ou blanchâtres . 3.
- Fond du plumage noir avec des lignes longitudinales blanches . 4.
- Fond du plumage noir avec des lignes transversales blanchâtres ou
brun clair étroites. Tarse dépassant 29 mm . pulchra ,.
3. Taches de la partie supérieure blanches. Queue roux ou noir et roux. pulcbra "3.
- Taches de la partie supérieure roux clair. Queue barrée de noir et de
brun. Tarse ne dépassant pas 29 mm . elegans rJ.
4. Queue avec des taches blanches petites . rufa rJ.
- Queue avec des lignes blanches comme le reste du plumage . Bohmi rJ.
5. Tout le dessus brun avec de petites taches blanches dont chacune est
bordée en haut et en bas de noir . elegans ç ,

- Tout le dessus noir avec des Iignes blanches " . rufa ~.

Sarothrura Bohmi Bohmi RCHW. - Râle nam de Bohm

Sarothrura bôhmi REICHENOW, 1900, Vôg. Afr., J, p. 290 (Katanga.)


Syn.: Sarothrura bôhmi danei. BANNERMAN.
Fig. CRAPIN. The Birds of the Belgian Congo, vol. II, pl. II.
L. 130 env. A. &, 83-86, 89 (BATES); Q. 30-35; T. 22.23; B. 13. Mandibule supérieure
du bec, noire, mandibule inférieure blanche. Jambes et pattes couleur d'ardoise.
Iris brun sombre.
(]. 9. - Couronne, joues, cou et partie postérieure du cou, d'un châtain sale, passant
autour du cou, jusqu'à la partie inférieure de la gorge, qui est plus pâle. Menton et
partie supérieure de la grge blanc pur. Manteau et tout le dessus, y compris la queue,
noirs, chaque plume présentant de fines bandes blanches de chaque côté. Ailes d'un
brun sombre, les couvertures secondaires et les secondaires bordées de chamois. Les
grandes couvertures avec les bords blancs. Primaires brunes. Les deux tiers de la base
de la primaire la plus externe, blanc crème. Tout le dessous, depuis le haut de la poi-
trine jusqu'à l'abdomen, blanc, avec la base des plumes et les stries rachidiennes noires.
Sous-caudales noires bordées de blanc. Axillaires et bordure interne de l'aile noirâtre.
Œufs. - Trouvé une ponte de quatre œufs blancs pur, très pointus à l'une des extré-
mités et ronds à l'autre (Kenya).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 285

Distr. géogr. - Cameroun du sud-est à travers la forêt, jusqu'au nord et l'est du


Congo belge et du Kenya. .
Très voisin du Râle pygmée de Bonaparte, ce petit Rallidé découvert au Katanga
a une aire d'habitat qui s'étend jusqu'au Cameroun où BATES l'a rencontré à Bitye
sur la rivière Dja. MALBRANT considère comme probable sa présence au Gabon.
Écologie-Éthologie. - Ce petit Râle nain est rare dans les collections.
On n'a en effet de l'Ouest africain qu'un rI capturé dans une plantation de caoutchouc, où il fut pris par
une femme en coupant de l'herbe et en nettoyant le sous-bois de la plantation, à Bitye (Cameroun) (BATEs).
BANNERMAN a décrit une sous-espèce Sarothrura bôhmi somereni. du Kenya, qui est vraisemblablement
une li? de l'espèce type. .
Cet oiseau serait plus commun dans l'est du Congo belge, où il est cependant assez rare puisque CHAPIN
n'a pu en recueillir que deux spécimens. Un nid a été trouvé par STONEHAM au Kenya mais il n'est pas cer-
tain qu'il fut celui de l'espèce ci-dessus. Le cri serait semblable à celui de Sarothrura elegans et ressemble
ft un sifflement grave, lugubre, longtemps prolongé qu'on entend fréquemment jour et nuit.
L'estomac du spécimen rI adulte contenait exclusivement des petites graines.

Sarothrura rufa Bonaparlei (Bp.). - Râle nain roux de Bonaparte

Corethrura Bonapartii BONAPARTE, 1856, G.R.Ac.Sc., 43, p. 599 (Gabon).


Fig. : D. BANN., Birds Trop. Jl7. Afr., vol. II, p. 19, pl. II, fig. 3.
A. cf 66, 9.69. Type du Museum de Paris. Autres mensurations: L. 130 env. A. cf
69-71,9.72; Q. 40; T. 23; B. 13; (Bates).
Bec bleu clair avec la partie supérieure noir. Pattes gris brun ardoisé. Iris brun foncé..
cf. - Tête, cou, nianteau et poitrine, roux ou roux châtain, plus clair au niveau
du menton et de la gorge. Reste du dessus, aile et queue, noirs, le dos et les couvertures
inférieures striées longitudinalement de blanc. Les grandes couvertures, les secondaires
et les rectrices, blanches. Primaires brun noirâtre, la plus externe, blanche sur la barbe
externe et les trois suivantes avec chacune trois taches blanches sur la barbe externe,
près de l'extrémité. Bas de la poitrine et abdomen noirâtre, chaque plume largement
bordée de blanc. Milieu de l'abdomen plus pâle. Sous-caudales noires avec des points
blancs.
9. - La 9 est entièrement différente du d. Le dessus est brun noirâtre, les plumes
bordées de roux chamois. Le dessous est brun chamois pâle, les plumes du côté ont
le centre plus sombre et sont bordées de roux chamois. Milieu de la poitrine et abdo-
men de teinte uniforme. Côtés, flancs et sous-caudales, brun noirâtre, avec des marques
irrégulières chamois.
Œufs. - Un jeune, capturé au Cameroun, provenant d'un nid où se trouvait encore
un œuf blanc mesurant 26,4 X 19,5 (CRAPIN).
Distr. géogr. - Du Sierra Leone au Cameroun et au Gabon.
Le Râle pygmée de Bonaparte a été signalé au Sierra Leone : de Bo par KEMP; -
puis au Cameroun : à Lolodorf, Efulan et Bitye (BATES); - au Gabon; où il a été
découvert (AUBRy.LECOMTE); ROUGEOT le signale en XII; - MALBRANT et MAC-
LATCHY l'ont eux-mêmes obtenu à Kango, II.
Êcologie-Êthologie. - Le Râle pygmée de Bonaparte, est comme tous les petits Râles, excessivement
sauvage et n'est que fort rarement aperçu, quoique sa répartition en Afrique soit étendue. Nous n'avons
qu'une seule sous-espèce de ce Râle dans l'Ouest africain: celle de Bonaparte dont le type rI et li? est au
Muséum de Paris.
286, G. BOUET

BATES le dit fort rare au Cameroun, d'où il n'a rapporté que quatre spécimens. W. L. SCLATER, qui a
observé l'espèce type dans l'Afrique du Sud, dit que son vol est très faible, ne dépassant pas trois ou quatre
mètres; par contre il nage avec aisance. En sc déplaçant il relève la queue à la façon de bon nombre dc
Rallidés.
On n'a pas de précisions sur la nidification du Râle de Bonaparte, quoiqu'un jeune ait été apporté, par
un indigène, à BATEs, d'un nid où se trouvait encore un œuf. .

Sarothrura elegans Reichenowi (SHARPE). - Râle nam de Reichenow

Corethura Reichenouii SHARPE, 1894, Cat: Birds Br. Mus., t. 23, p. 121 (Cameroun).
Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. Afr., vol. II, p. 19.
1. 150·170; A. - 84-89; Q. 34·36; T. 24·26; B. 14,5. cr. Bec gris sombre. Pattes
gris brunâtre. Iris brun.
cr. - Couronne, nuque, face et partie supérieure de la poitrine, d'un roux châtain
brillant. Menton et partie supérieure de la gorge plus pâle. Couleur de fond du reste
du dessus, y compris les ailes, noir. Le manteau, le dos et les couvertures, présentent
des taches rondes brunes. Les primaires sont noires tachetées sur la barbe externe et
l'extrémité. Secondaires noires, barrées et tachetées de brun couleur sable. Le croupion
noir avec les plumes barrées, dans la partie subterminale, de blanc. Sus-caudales sub-
terminées de roux. Rectrices alternativement barrées de roux brillant et de noir.
Dessous, depuis la poitrine; noir, tacheté de blanc. Sous-caudales barrées de brun
couleur sable.
9. - La 9 présente tout le dessus brun tacheté de jaune ocre sombre sur le dos
. et les couvertures des ailes, chaque tache bordée de noir dessus et dessous. Les taches
ocre sont plus nombreuses sur la couronne et la nuque. Primaires noirâtres avec des
taches chamois sur la barbe externe. Rectrices roux brun barrées de noir plus ou moins
distinctement. Gorge blanche au milieu, légèrement barrée sur les côtés. Poitrine
et flancs bruns barrés de noir. Milieu de l'abdomen blanc également barré de noir.
Œufs. - Trois ou quatre œufs, blanc pur, non brillants mais plus ou moins rugueux.
26-27 X 20,5·21.
Distr. géogr. - Cameroun. D'après PETERS (1934), les oiseaux décrits sous ce nom,
de l'Ouganda et du lac Albert, appartiennent à une race différente. Par contre, CHAPIN
(1939), réunit à S. elegans Reichenoioi les spécimens du Congo, Stanley Pool, Lukolela
(Moyen Congo), Mayumbe.
Ce Râle pygmée a une aire de dispersion étendue. Dans les territoires de l'Ouest
africain on l'a rencontré au Cameroun : nids en IX, X, près Bitye; Yaoundé,
Efulan (BATES); Buéa, V, IX, X, où il a été découvert par PREUSS; - Gabon et Moyen
Congo: obtenu au Mayumbe belge (MALBRANT).
Il n'avait jamais été trouvé dans la «Guinée supérieure», quand en avril 1935 dans la
province de Benin (Nigeria du Sud) il fut capturé dans une maison européenne, et
un peu plus tard, en septembre 1947, au Lihéria (BEATTY).
Écologie-Éthologie. - Ce petit Râle est répandu dans la majeure partie de l'Afrique mais la sous-
espèce Sarothrura elegans Reichenowi est la seule que l'on rencontre dans l'Ouest africain. Il est relative-
ment commun au Cameroun d'où il a été rapporté de plusieurs localités, puis plus récemment en Nigeria
et au Libéria, CHAPIN a, de son côté, capturé plusieurs spécimens de ce Râle au Congo belge. Cet auteur
considère cette sous-espèce comme parfaitement valable et très distincte de l'espèce type du Sud Afrique,
Nous avons quelques données sur la biologie du petit Râle de Reichenow. BATES a eu ses spécimens par
l'intermédiaire des indigènes à son service, qui, en général, les capturaient à la main en les poursuivant
dans les herbes, à peu de distance des villages.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 287

BUES insiste sur le cri très spécial du petit Râle de Reichenow, qu'il décrit comme un sifflement grave,
prolongé, de ton lugubre qui se fait entendre dans les vieilles plantations abandonnées qui, comme on le
sait, sont recouvertes d'une végétation arbustive extrêmement dense et presque impénétrable.
On doit également à BUES la description des œufs du petit Râle de Reichenow.

Sarothrura pulchra pulchra (GRAY). - Râle pygmée

Crexpulchra GRAY, 1829, in Griffith's Anim. Kingd., 8 (Aves),p. 410. (Sierra Leone).
Fig. : D. BANNERMAN, Birds of Trop. W. Afr., vol. II, pl. 2, fig. 4-5 (d'. Q) et pl. 3
rJ Y coloriées.
1. 175; A. d'. 78-82, Q 81-82; Q. d' 4{)-54, Q 38-48; T. d' 39.35, Q 32· 33; B. 14·16.
Bec noir. Jambes et pattes d'un gris foncé. Iris gris brun.
d'. - Toute la tête, couronne comprise, cou, manteau, gorge et partie supérieure de
la poitrine, d'un roux châtain brillant, plus pâle sur le menton et la gorge. Dos et cou-
vertures' des ailes noirs avec de nombreuses taches rondes blanches. Primaires noires
avec trois petites taches oblongues blanches sur la barbe externe. Secondaires noires
avec deux taches jumelées. Sous-caudales et queue roux châtain. Quelques-unes des
rectrices ont l'extrémité noire, peu apparente. Bas de la poitrine et côtés comme le dos.
Cuisses et milieu de l'abdomen brun olive.
Q. - Chez la Q, la poitrine, la tête ainsi que le manteau, comme chez le d', mais le
roux ne s'étend pas aussi loin sur le dos. Reste du dessus noir étroitement barré de roux.
Ces barres sont moins larges que les noires. Primaires noirâtres, sans taches. Les cou-
vertures et les secondaires comme le dos. Queue rousse mais avec des barres noires.
Dessous barré de noir et de chamois roussâtre, en égales proportions. Milieu de I'abdo-
men brun.
Œufs. - CRAPIN signale la découverte de nids de la sous-espèce S. p. centralis avec
deux œufs blancs, 30,3 X 21,9 et 30,9 X 22,l.
Distr. géogr. - De la Casamance à la Nigéria. En forêt.
Le Râle pygmée à tête rouge brillant a une aire de répartition assez étendue, puisqu'on
le trouve de la Gambie à la Nigéria.
En Nigeria du Nord: HUTSON l'a rencontré à Jagindi et à Kuchitawaggi; - en
Gambie anglaise: il a été signalé par RENDALL; - En Casamance: LESSON désigne
l'espèce trouvée dans cette colonie sous le nom de Sarothrura cinnamomea; - Au
Sierra Leone: il aurait été signalé par SWAINSON se basant sur LATHAM; - Du Libéria :
on a des spécimens du mont Olive, Hilltown (BÜTT.); mont Coffee (CURRIE); - en
Gold Coast : PEL l'a signalé; Fanti (USSHER); Aguapim (Rüs.); Wassa région, III,
VII (Bus.); Mampong, II (W. LOWE); Koumassi (HOLMAN); - Au Togo: K.irikri,
II (KERST.); Podji, V, Misahëhe (BAUM.) ; - en Nigeria du Sud : Lagos (BROWN).
Au Cameroun : Bipindi, II, IX (ZENK.); - au Gabon et Moyen Congo : signalé
(MARCHE et COMPIÈCNE); Linsolo, VII (BRAZZA); cap Lopez (VERR.); - au Moyen
Congo : Brazzaville (DYB.); - en Oubangui-Chari : signalé marigot de Basyadé;
Oubangui-Chari oriental; collecté à Bozoum, mais pas identifié avec certitude (BLANcou);
poste de la haute Kemo, III, IV (DYB.); forêt de M'Baiki (ALLINE).
Écologie-Éthologie, - Ce petit Râle n'est pas rare dans l'Ouest africain. JI a donné lieu à 'un nombre
de sous-espèces assez élevé et rien qu'au Cameroun on décrit trois sous-espèces dont la validité parait
acceptable.
Comme Lous les Râles pygmées, l'espèce que nous éludions est très difficile à observer.
en
Elle vit effet dans les régions marécageuses de la forêt si difficiles, comme on le sait, à prospecter pour
le naturaliste observateur. Dès le moindre bruit en effet l'oiseau se retire silencieusement et rapidement sous
les couverts les plus denses et n'est par suite que rarement aperçu. Pour parvenir à l'observer, il faut choisir
un point à proximité du marécage où l'on sait 68 présence, décélée par son cri « houd, houd, houd • et
288 G. BOUET

attendre, sans bouger, patiemment, que l'oiseau. n'entendant plus de bruit. sorte de sa retraite en quête
de sa nourriture (qu'il eherebe en grattant le sol recouvert de feuilles mortes sous lesquelles se blotissent,
larves d'insectes, termites, petits mollusques terrestres qui forment la base de son alimentation). C'est
du reste en amorçant leurs pièges à l'aide de nids de ter miles que les indigènes capturent ces petits Râles
et presque tous les spécimens qui possèdent les Musées ont été recueillis ainsi.
Dans leur habituel biotope, plusieurs de ces Râles sont souvent réunis et leur présence est décélée par
un cri ressemblant à un rire, émis par tous à la fois.
. La nidification doit avoir lieu en saison sèche, vers mars dans l'Ouest, en debors des zones marécageuses,
mais à peu de distance, sur une élévation de terrain bien à sec.

Sarothrura pulchra Zenkeri NEUM. - Râle nam de Zenker

Sarothrura pulchra Zenkeri NEUMANN, 1908, Bull. Brit, am. Cl., 21, p. 45 (Bipindi,
Cameroun).
Deux exemplaires d du Cameroun, de la collection du Muséum, mesurent : A. 70-
74; T. 32-33; B. 14-15.
d. - Semblable à l'espèce type, mais la tête d'un roux châtain plus accentué et
plus sombre.
9. - La 9 diffère également des autres races de S. pulchra, par sa tête et son COli
sombre et par le dessus presque entièrement noir avec des barres rousses peu nombreuse
et très étroites, si bien que les dimensions des barres noires atteignent de six à huit
fois la largeur des barres rousses. Queue noire avec quelques barres châtain plus ou
. moins apparentes. Dimensions plus petites.
Œufs. - Le nid du Râle de Zenker n'a pas été trouvé jusqu'ici.
Distr. géogr. - Tout le sud du Cameroun et seulement sur le versant atlantique
et la zone montagneuse.
Le Râle pygmée de Zenker provient également du Cameroun où ce naturaliste l'a
trouvé à Bipendi. Il semble cantonné aux cours d'eau et aux marais de la région côtière
du sud-ouest camerounais.
Écologie-Éthologie. - Le petit Râle de Zenker, comme le précédent, n'a été trouvé qu'en des réaions
du Cameroun fort restreintes, tout d'abord en forêt (Bipendi) puis plus récemment à Koumba dans la
zone montagneuse (D' SERLE). On sait que l'une des caractéristiques de ce Râle consiste dans la coloration
toute spéciale de la femelle, que nous avons décrite plus haut.
On n'a pas jusqu'ici de précisions sur la nidification du petit Râle de Zenker.

Sarotbrura pulchra centralis NEUM. - Râle nam à taches blanches

Sarothrura pulchra centralis NEUMANN, 1908, RRO.C., 21, p. 45 (lac Albert).


L.; A. d 76-85; 9 79-85; Q. 9 38-45, 9 36-44; T. d 31-34, d 30-34; B. d 14-16,
914-16.
d Bec noirâtre, pattes gris brunâtre. Iris brun. 9 bec gris sombre. Pattes gris sombre.
Iris brun clair.
d, peu' distinct du d de Sarothrura p. pulchra, le dessous un peu plus gris, et les
taches blanches moins définies.
9, semblable à la 9 de Sarothrura p. pulchra, mais la queue a des barres moins
distinctes, tandis que dans l'espèce type, la queue est d'un marron rougeâtre, ou avec
seulement une faible indication des barres.
Œufs. - Deux œufs blanc pur. 30,3 X 21,9 (CRAPIN).

OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE. 289

Distr. géogr. - Sud du Cameroun, Congo belge jusqu'à l'Ouganda et les hauteurs
du Kenya, au sud jusqu'à l'Angola.
Écologie-Éthologie. - PETERS considère comme synonyme de Sarothrura pulchra centralis, la sous-
espèce Sarothrura pulchra Batesi BANNERMAN.
L'étendue considérable de l'aire de distribution de la sous-espèce Sarothrura pulchra centralis, qu'on a
trouvée dans le Sud Cameroun et qui s'y rencontrerait en même temps que la sous-espèce de BATES permet
d'accepter L'opinion de PETERS qui est aussi celle de CRAPIN qui considère le petit Râle de BATES comme
intermédiaire entre Sarothrura pulchra Zenkeri et Sarothrura pulchra centralis et le rattache à ce dernier.
CRAPIN a trouvé le nid de Sarothrura pulchra centralis dans la forêt du Congo belge en avril.
Il était formé de feuilles mortes provenant de plantes voisines et l'entrée en était horizontale. Le toit
était maintenu par l'oiseau couvant ses œufs et s'affaissait dès la sortie de celui-ci.
La base de la nourriture de ce petit Râle est formée d'insectes, de petits escargota, et de petites rainettes
dont on Il retrouvé les os à l'examen de l'estomac.

Sarothrura pulchra ribatlensis BANN. - Râle nain à taches blanches


du Cameroun

Sarothrura pulchra tibatiensis BANNERMAN, 1922, B.B.O.C., 43, p. 7 (Bitye, Sud.


Cameroun).
A. d 85-91, Q 88-89; Q 88~9; Q. d Q 46.50; T. d 35-36, Q 33-37; B. 16·
17, Q 15, Un spécimen cr du Cameroun, de la collection du Museum, mesure: A.85,
T. 36, B. 16.
d. - Ressemble à l'espèce type dont il ne diffère que par la coloration roux plus
brillant de la tête, du cou et de la poitrine, et surtout par ses dimensions plus grandes.
Q. - La Q diffère de toutes les races de S. pulchra par la plus grande largeur des
barres rousses du dos, d'un roux châtain plus brillant et enfin par ses dimensions égale.
ment plus grandes.
Œufs. - Inconnus.
Distr. géogr. - Les régions montagneuses de l'ouest du Cameroun.
Cette sous-espèce du Râle à tête rouge ne se rencontre que sur les hauts plateaux
du Cameroun où elle a été découverte par BATES à Tibati, puis rencontrée ensuite à Gen·
drou, Ribao.
Écologie-Éthologie. - La sous-espèce décrite par BANNERMAN des hauts plateaux du Cameroun, semble
confinée à ces régions quoique Gooo, le missionnaire américain. l'ait signalée de Bafia, plus au sud.
Sa biologie, d'après les rares naturalistes qui l'ont observé, ne diffère pas de celle de l'espèce type, nous
ne nous y arrêterons pas. L'I femelle, comme on l'a VU plus haut, diffère également des autres races du Saro-
thrura pulchra.

Sarothrora pulehra Batesl Bt\NNERMt\NN. - Râle nain à taches blanches de Bates

Sarothrura pulchra batesi BANNERMAN, 1922, Bull. Brit, Dm. Club, XLIII, p. 7
(Bitye), (Cameroun)..
A. cf 79~2, Q 72-80; Q. 36-40; T. cf 32-35, Q 29,53-2. (BANNERMAN).
d. - Ressemble à l'espèce type.
Q. - La Q aurait le dos plus noir, par suite de la plus grande largeur des barres noires
et les barres rousses moins nombreuses et plus pâles que chez l'espèce type; de la sous-
espèce S. p. tibasiensis, par ses dimensions beaucoup plus petites, son dos plus noir;
de la sous-espèceS. p. Zenkeri, par son dos moins noir par suite de la largeur des barres
J. A. 430081. 10
290 G. BOVET
noires qui ne sont que trois fois plus larges que les barres rousses et la queue unifor-
mément barrée de noir et de roux.
PETERS fait rentrer S. p. Batesi en synonymie avec la sous-espèce S. p. centralis
NEUMANN.
Œufs. - Inconnus.
Distr. géogr. - Rivières du Cameroun tributaires du fleuve Congo. Bassin du Congo.
Kenya et Sud-Angola.
L'aire de dispersion du Râle pygmée de Bates s'étend de la rivière Dja ouJa(Cameroun)
au Congo portugais, dans l'Ouest africain envisagé ici, mais atteint l'Angola et le Kasai,
Le type provient de la rivière Dja au Cameroun.

Écologie-Éthologie. - On doit encore à BANNERMAN la création de cette sous-espèce camerounnaise


trouvée par BUES à Bitye sur la rivière Dja, où ce naturaliste avait créé une plantation d'Hévéas et résidé
pendant plusieurs années. Comme chez les autres sous-espèces le mâle ressemble à l'espèce type Sarothrura
p. pulchra, et seule la femelle diffère; nous en indiquons plus haut les caractères spéciaux.
BUES a fait remarquer que la sous-espèce qui lui a été dédiée se rencontre au Cameroun, seulement dans
les régions dont les cours d'eau sont tributaires du fleuve Congo, alors que la sous-espèce de Zenker serait
cantonnée sur le versant des rivières tributaires du golfe de Guinée.
(Voir la carte publiée par BATES : Ibis, 1908, pl. XI, p. 558).

Sarothrura Iugens (BOHN)

Crex lugens Boax, [oum. f Ornùh., 1884, p. 176 (territoire du Tanganika).


Syn. : Sarothrura modesta (MONARD) 100 km nord de Ngaoundéré.
Aile : 79-81, Q. 57; T. 24-25; B. 13.
d. - Tête, nuque et côté de la face marron, reste du dessus y compris la queue
noire avec des raies blanches. Gorge blanche, le reste du dessous, y compris le bas du
cou, barré de blanc et noir, milieu du ventre blanc.
Q. - Tête, nuque et côté de la face brun, le dessus, y compris la queue, rayé sur
le haut du dos de blanc. Manteau et croupion tacheté de blanc. Couvertures de l'aile
barrées de blanc interrompu. Dessous blanc avec quelques marques brun noirâtre
sur la poitrine. Flancs et sous-caudales noir avec quelques taches blanches sur ces der-
nières.
Œufs. - Inconnus.
Distr. géogr. - Nord-est du Congo belge, ouest du Tanganika et gagnant vers l'ouest
l'Adamaoua au Cameroun.
Dans l'Ouest africain c'est près de Ngaoundéré que le médecin suisse docteur Mn-
NARD a trouvé une femelle de cette espèce, qu'il croyait nouvelle et qu'il nomma Saro-
thrura modesta (Revue suisse de Zoologie, 1949, p. 735). CHAPIN suggéra à BAN-
NERMAN qu'il s'agissait peut.être d'uné femelle de l'espèce de l'Est africain Sarothrura
lugens, hypothèse que confirma l'examen du type nommé par le docteur MONARD.

Écologie-Éthologie. - Ce que l'on sait de la biologie de cette espèce est dû à CHAPIN, qui l'a obtenue près
de Faradjé au Congo belge dans des marais herbeux où la vase n'était pas aussi abondante que dans la zone
où poussaient des papyrus. La nourriture trouvée dans l'estomac consistait en débris d'insectes et des
graines dures de plantes.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 291

Gen. HIMANTûRNIS HARTLAUB, 1855

Himantornis haematopus haematopus HARTLAUB. - Grand Râle


de la forêt équatoriale

Himantornis haematopus HARTLAUB, 1853, [ourn. J. Ümith., p. 357 (Dahocrom,


Côte de l'Or).
L. 460; A. O. 230, O. 207-214; Q. 78·93; T. 78·87; B. 33-40. Bec, mandibule supé-
rieure noire, inférieure gris bleuâtre. Jambes et pattes rouges. Iris rouge.
O. 9. - Couronne et partie postérieure du cou brunes. Un trait sourcilier blan-
châtre s'étendant en avant, jusqu'à la mandibule supérieure, en arrière, jusqu'au
niveau du cou. La teinte générale du plumage est brune. Les plumes de la région dor-
sale présentent une large tache subterminale noire, largement bordée de chamois, de
gris et de blanchâtre. Primaires et secondaires brun clair sur la barbe externe, sépia
sur la barbe interne. Dessous d'un brun pâle avec le bord des plumes presque blanc.
Les plumes des flancs et des côtés très longues et lavées de pourpre, plus ou moins.
Ventre uniformément gris brun, plus foncé que la poitrine et sans bord pâle. Huit
rectrices d'un brun foncé.
Chez le jeune les plumes du manteau et les couvertures ont les bords couleur tan
et l'abdomen plus gris. Tout le plumage est plus uniforme.
Œufs. - Deux œufs, peut-être davantage. Couleur crème tacheté de gris et de brun,
surtout au petit bout. 49-50,5 X 38,1·38,9 (CHAPIN).
Distr. géogr. - Ouest africain, du Libéria au Cameroun du sud. Région forestière.
L'espèce type de ce Râle a une distribution, dans l'Ouest africain, restreinte aux
régions forestières occidentales, ainsi qu'à la forêt du Cameroun.
OUSTALET a décrit de Landana (Guinée portugaise) une sous-espèce qu'il a dédiée
à PETIT, le collecteur bien connu: Psammocrex Petiti OUSTALET, 1884, Naturaliste,
II, p. 589. En voici la description d'après la 9 type que possède le Muséum de Paris:
« Se rapproche de Himantomis whitesidei dans la teinte des parties supérieures. Les
plumes de la poitrine sont bordées de gris bleuâtre, mais n'ont pas le centre foncé jus-
qu'à la partie inférieure de la poitrine et des Bancs. La couronne est brun foncé et la
bande sourcilière plus foncée. A. 213; T. 78 Il, d'après CHAPIN.
Voici les régions de forêt de l'Ouest africain où ce Râle a été signalé:
Au Libéria : rivière Saint-Paul, Farmington, Junk (BÜTT.); Paita (MAC ALLEN); -
en Gold Coast: Agouapim (Rus.); Dabocrom (PEL.); Denkera, (USSHER) ; - au Togo :
Misahôhe (BAUM.); - en Nigeria du sud : Degame (ANSORGE).
Au Cameroun: Yaoundé (ZENK.); N'diam River (SOST.); Victoria, VII (PREUSS);
Momjepom, près Yokadouma, IV (REIS.); Bitye, IX (BATES); Victoria (Aùx.); - au
Gabon et Moyen Congo : signalé (MARCHE et COMPIÈGNE); Camma (DU CHAILLU);
les Echiras (BULÉON); Landana (PET):T) (Psammocrex Petiti OUST.); MALBRANT et
MACLATCHY l'ont obtenu à Fougamou, VII, et Booué, V.
Au Mayombe belge le Râle de Petit remplace aussi l'espèce type (CHAPIN). ASCHE'
MEIER signale cette sous-espèce de Fernan Vaz et nous pensons qu'il y a lieu d'y rat-
tacher tous les spécimens du Gabon. .
Signalé (entre africain français par MALBRANT, mai-s douteux, car ce Râle est avant
tout oiseau de forêt.
Ill.
292 G. BOVET

Êcologie-Êthologie. - On ne trouve J'espèce type de ce Râle qu'en forêt occidentale et dans la zone
forestière du Cameroun. .
Nous avons ci-dessus mentionné les localités du Gabon où ce Râle a été trouvé mais il est très probable
que ces spécimens doivent être rapportés à la sous-espèce dédiée à PETIT par OUSTALET et que CHAPIN
considère comme valable.
Ce Râle de taille beaucoup plus élevée que les membres de cette famille trouvés dans l'Ouest africain,
est un oiseau dont la biologie nous est fort peu connue. Vivant en pleine forêt, il a été rarement observé
par les naturalistes et la plupart des spécimens possédés par les Musées, ont été pris dans les pièges que
tendent les indigènes pour capturer les petits mammifères. On sait par des dissections de J'estomac, que
la nourriture de ce Râle consiste en vers, larves, fourmis, millepattes et petits escargots, qu'il trouve
sous les feuilles mortes en grattant le sol de la forêt, recouvert comme on le sait d'une épaisse couche de
feuilles en décomposition.
Son cri bruyant s'entend par les nuits de pleine lune et est un des bruits les plus caractéristiques de la
forêt hygrophile; l'oiseau l'émet avec la régularité d'une horloge. BATEs le compare à un bruit de vieille
pompe grinçante!
On n'a de renseignements sur la nidification de ce Râle de forêt que par CHAPIN qui aurait obtenu d'un
indigène un spécimen appartenant à la sous-espèce Himatuomis haematopus Whitesidei, tué sur son nid,
lequel contenait trois œufs.
D'après le chasseur indigène, le nid était placé sur un arbre. CHAPIN admet la version qui lui a été donnée.

Himantornis haematopus Petiti (OUST.). - Grand Râle de Petit


Psammocrex Petiti OUSTALET, 1884, Naturaliste, II, p. 509 (Landana).
A. 213; T. 76.
cf. 9. - Diffère surtout de l'espèce type par sa coloration. Les plumes de la poi-
trine sont fortement bordées de gris bleuâtre mais généralement ne présentent pas de
taches noirâtres jusqu'au niveau du bas de la poitrine. La couronne est brun foncé,
le front et le trait sourcilier plus foncé.
La sous-espèce H. h. Whitesidei SHARPE, que CHAPIN et PETERS considèrent, avec
doute, comme subspécifique et qui se rencontre vers le milieu du fleuve Congo et dans
l'est, jusqu'à l'Ituri, a été rapportée de Boloho par SCHOUTEDEN. Ce Râle serait plus
richement coloré, avec plus de brun sur le dessus. Les plumes de la poitrine présentent
souvent une tache noire au milieu. En réalité se rapproche plus de H. h. Petiti que de
H. h. haematopus.
Œufs. - Nidification inconnue mais vraisemblablement analogue à celle de l'espèce
type.
Distr, géogr. - Sud du Gabon, Congo portugais (Landana), forêt du Mayombe.
Écologie-Éthologie. - Nous avons à propos de l'espèce type, Himantomis. h, haematopus, exposé les
conclusions des naturalistes anglais D. BANNERMAN et américain 1. CHAPIN en ce qui concerne les sous-
espèces de ce grand Râle africain. Pour BANNERMAN la sous-espèce Himantomis haematopus Peuti Ous-
TALET doit vraisemblablement entrer en synonymie avec Himantornis, h, haematopus, l'espèce type, ainsi
que la sous-espèce Himatuomis, h. Whitesidei SHARPE dont l'aire de répartition s'étendrait de l'Ouellé
à la majeure partie de la forêt du Congo helge.
Pour CHAPIN les deux sous-espèces sont valables, et les exemplaires qu'il rapporte au Râle de Petit
seraient ceux du Gabon (Fernan Vaz ASCHEIMER), du Cabinda (LANDANA) probablement du Mayombe
belge (SCHOUTEDEN).
Le naturaliste américain rattache à la sous-espèce Il. h. Whitesidei SHARPE les spécimens qu'il a rapporté
du Congo belge [Lukolëla, Awakoubi, Médjé, Camangui, etc.] c'est-à-dire de la partie orientale de la forêt
depuis la région moyenne du fleuve Congo (Lukoléla) jusqu'à l'Ituri.
PETEIlS, dans son Check List, accepte les vues de CHAPIN, et reconnait les deux sous-espèces, Nous avons
mentionné ci-dessus les dimensions données par CHAPIN de la sous-espèce de PETIT.
On sait que le type décrit par OUSTALET figure dans les collections du Muséum de Paris, où il a été exa-
miné par CHAPIN. Il nous faudrait comparer les spécimens conservés à Londres, à Tervueren (Musée du
Congo belge) pour formuler une opinion personnelle sur ce sujet.
Le lecteur voudra bien se reporter à la liste des localités d'où le Râle de Petit a été rapporté, du Gabon
et du Moyen-Congo. que nous donnons à l'article consacré à la sous-espèce type.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 293

Gen. GALLINULA BRISSON, 1760

Gallinula ehleropus hraehyptera (BREHM). - Poule d'eau africaine


Stagnicola brachyptera C. L. BREHM, Vôgelfang, p. 331 (Afrique du Sud).
Syn. : Stagnicola meridionalis BREHM.
L. 260-330; A. d 132-146; Q 132-149; Q. 56-60; T. 38-40; B. de la commissure, d.
20-21, Q. 18-20. Bec jaune brillant, culmen rouge. Plaque frontale rouge, Jambes et
pattes jaunâtre teinté de vert. Iris rouge vif.
d. Q. - Plaque frontale rouge. Couronne et côtés de la tête noirâtres, passant
'au bleu ardoisé sur le cou et le manteau. Dos, croupion, scapulaires et couvertures des
ailes, brun olive. Primaires brun noirâtre avec les plus externes étroitement bordées
de blanc. Secondaires plus brunes que les primaires, les plus internes lavées d'olive.
Sus-caudales brun foncé. Douze rectrices noires. Tout le dessous d'un gris ardoisé
foncé, lavé de brunâtre au milieu de l'abdomen. Quelques plumes des flancs avec de
larges bandes blanches. Sous-caudales blanches, les longues couvertures médianes de
la queue noires. Axillaires et sous-alaires gris ardoise terminé de blanc.
La Q est beaucoup plus brune que le d. Poitrine lavée de brun olive, dessous plus
gris pâle avec du blanc au menton, sur la poitrine et à l'abdomen.
Œufs. - Quatre et cinq œufs en général, moins que chez l'espèce européenne, d'un
brun chamois, tacheté de petits points bruns et d'autres plus larges et plus foncés.
45,6 X 29,2 max. (Dr SERLE).
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal, la Guinée portugaise, la Guinée française,
la Nigeria, le Cameroun, l'Angola. A l'est, depuis l'Abyssinie, au sud jusqu'au Cap.
Dans l'Ouest africain, la Poule d'eau africaine a été rencontrée au Sénégal, où l'a
signalée DELARoQuE; - en Nigeria du Nord: WELMAN ne l'a rencontrée qu'une fois,
XII, dans le nord du Bornou, mais depuis lors on l'a observée sur les lacs permanents
des environs de Sokoto, nids en VII, VIII (Dr SERLE); - de la Gold Coast: sur la lagune
de Keta, nids, VI (HOLMAN).
En Guinée portugaise: Bissao (BEAUD.); - la Poule d'Eau africaine se rencontre en
Nigeria du Sud : environs de Lagos, 1; Ibadan, II, IV (MARSHALL).
Au Cameroun: lac du Manengouba, VI (BOYD ALEXANDER), (sous-espèce meridio-
naZis?); - Gabon et Tchad: doit exister mais n'a pas été observée (MALBRANT et MAc·
LATCHY, MALBRANT). .
La forme type est connue du Borkou, Ennedi, Tibesti.
Écologie-Ethologie. - La Poule d'eau africaine ne figure pas en de nombreux exemplaires dans les
Musées européens. Cependant ce Râle n'est pas très rare dans son biotope préféré: les bords couverts de
roseaux des marais, des lacs. De ce fait sa distribution se trouve localisée à des biotopes particuliers. Sur
le Niger dans sa zone d'inondation il n'a été que rarement signalé. GUICHARD ne l'a trouvé en octobre,
près de Saraféré dans le borgou qu'une seule fois, mais il y est certainement plus fréquent. Les mœurs
de la Poule d'eau africaine ne diffèrent pas de celles de notre Poule d'eau. On peut la rencontrer de bonne
heure le matin sortant des roseaux à la recherche de sa nourriture, il en est de même le soir.
Elle se nourrit de graines de graminées, mais consomme aussi les graines des plantes d'eau, nénuphars
et lis d'eau sans négliger le cas échéant petits mollusques, crabes d'eau douce si nombreux en Afrique.
La Poule 'd'eau plonge et nage avec facilité. Réunies à plusieurs, on peut les voir se poursuivant sur les
plantes d'eau, grimpant avec agilité sur le sommet des tiges de Phragmites. tout comme le fait la Poule
d'eau d'Europe, en relevant la queue d'une façon continue, ce qui laisse apercevoir les blanches sous-
caudales. .
La nidification dans l'Ouest africain a lieu en jvillet et août, dans les grands roseaux et ressemble à celle
de la Poule d'eau européenne.
294 G. BOUET

Gallinula angulata SUNDEVALL. - Petite poule d'eau africaine

Gallinula angulata SUNDEVALL, 1850, Ofv. K.5. Veto Akad. Forh., Stockholm,
VII, p. no (Natal).
Fig. : Ibis, 1859, pl. VII (jeune).
L. 230.260; A. 138.143; d. 132·136; Q. 53·62; T. 34·40; B. d. 25·32; 0'.22·26. Bec
jaune, culmen rouge vif. Pattes rouge. Iris brun.
d. - Plaque frontale formant sur le front un angle aigu souple. Plumage bleu
ardoisé avec le dos et les ailes d'un marron olivâtre. Couronne, joues et menton, noi-
râtres. Rémiges brunes, la première bordée de blanc en dehors. Sus-caudales et rec-
trices noirâtres. Poitrine et abdomen cendré plus clair. Flancs variés de blanc. Sous-
caudales noires, les plus courtes, blanches les autres. Sous-alaires cendrées.· Rebord
de l'aile blanc ÇJ. Chez la ÇJ, les teintes sont plus pâles. Gris clair à la face antérieure du
cou et sur les parties inférieures; brun olivâtre sur le dos. Pas de noir à la couronne.
Le jeune ressemble à la ÇJ, mais la plaque frontale et le bec sont bruns et les pattes
brun olivâtre.
Œufs. - Cinq à six œufs. Blanc jaunâtre, couverts de petites taches brun clair clair-
semées et parfois une large tache de même couleur. 32·35,5 X 23-24.
Distr. géogr. --=-- Afrique, depuis le Sénégal jusqu'à la Nigeria et vers l'est, le Soudan
égyptien, puis vers le sud jusqu'au Cap.
La petite Poule d'eau' africaine a été Signalée, au Sénégal: par HARTLAUB; lac Tana,
III (I.F.A.N.); - en Nigeria du Nord : FRANCIS l'a trouvée au Bornou; lacs au nord
de Sokoto, nids, VII, IX (Dr SERLE).
'En Gold Coast: Accra, III, V, VII (J. SMITH); Koumassi, Kéta (HOLMAN).
Au Cameroun: Bibundi, VIII (SJOST.); signalée à Bitye par BATES; - au Gabon
Landana, LUCAN et PETIT l'ont obtenue deux fois; - dans l'Oubangui: BLANCOU l'a
rencontrée sur la rivière Aoukalé (environs de Ndélé), VI; - au Tchad: où elle doit
exister d'après MALBRANT.
LYNES, au Darfour, l'a trouvée nidifiant, VIII.
Écologie-Éthologie. - Cette Poule d'eau plus petite que la précédente est moins commune dans l'Ouest
africain. Onla rencontre du reste dans les mêmes biotopes et tout ce que nous avons dit sur la biologie
de l'espèce précédente s'applique à la petite Poule d'eau africaine. Comme pour la grande Poule d'eau
africaine, on a trouvé des nids de la petite espèce, sur les bords des grands lacs permanents de Sokoto
en Nigeria du Nord.
Au lieu de nicher dans les grands roseaux et phragmites, ou les lis d'eau, elle préfère les bords moins
profonds des rizières ou les endroits incultes inondés et couverts d'herbes aquatiques, qu'on' trouve aux
abords des rizières.
Le nid est analogue à celui de la Poule d'eau, mais plus petit et plus serré. Il est composé des mêmes maté-
riaux ct placé dans les herbes aquatiques ou les rizières, à quelques centimètres du niveau dt' l'cau.
La ponte varie de quatre à neuf œufs (Dr SERLE).

Gen. PORPHYRIO BRISSON, 1760


Porphyrio madagaseaeiensls aegyptiacus HEUGLIN. - Poule sultane
Porphyrio aegyptiacus HEUGLIN, 1856, Syst. über Vôg. N. Afr. 1845, p. 65 (Égypte).
Fig. : DRESSER, Birds of Europe, VII, pl. 501.
L. 455 env.; A. 220-256; Q. 75·85; T. 85·88; B. à la commissure, 35·39. Bec rouge:
bords des mandibules noirâtres. Jambes et pattes rosées. Plaque frontale rouge.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 295

O. 9. - Une large plaque frontale en avant de la couronne. Partie postérieure


de la couronne, nuque et côtés du cou pourpres. Manteau et dos vert lavé d'olive au
niveau des scapulaires. Croupion brun lavé d'olive. Grandes et petites couvertures des
ailes, pourpre brillant. Primaires et secondaires les plus externes noires, pourpre sur
les barbes externes. Secondaires les plus internes ainsi que les barbes externes, vert
bouteille. Queue noire lavée d'olive sur les barbes. Axillaires et sous-alaires bleu pour-
pré. Joues et gorge bleu turquoise devenant d'un bleu plus brillant sur la gorge et pas-
sant au pourpre sur la poitrine et les côtés du corps. Abdomen noir lavé de pourpre.
Sous-caudales blanches.
Les jeunes ont le dessous plus ou moins blanchâtre et le dessus plus brun.
Œufs. - Quatre à cinq œufs rosé ou rouge brique, tacheté de pourpre ou de noir.
Distr. géogr. - Sénégal, Canaries, lac Tchad, Égypte. Lacs du sud de l'Éthiopie.
La Poule sultane est certainement rare dans l'Ouest africain. Le Leiden Museum
possède un exemplaire provenant du Sénégal. BOUET, à Dakar, a possédé quelques cou-
ples en captivité, provenant de la prise d'eau de la ville de Saint-Louis; - au Soudan:
mare de Dori, III (Dr THIBOUT); Gao, IX (H. MADSEN); lac Débo; - Togo : assez rare;
marais bordant la lagune (MILLET.HoRSIN); Kita (PLESSINC); - en Gold Coast :
lagune de Kéta; nids, VII (HOLMAN)..
En Oubangui-Chari: signalée rivière Ioamba, X (BLANcou); obtenue au lac Tchad
(BoYD ALEXANDER); - en Nigeria du Nord: bords des grands lacs permanents des en-
virons de Sokoto, nids en VIII (Dr SERLE).

Écologie-Éthologie, - La Poule sultane a une aire de dispersion fort étendue dans toute l'Afrique
et Madagascar. C'est cependant un oiseau rare dans l'Ouest africain. Cela tient à ses mœurs qui en font
'plus un oiseau crépusculaire que diurne. Personnellement, à Madagascar,je n'ai jamais aperçu une Poule
sultane en plein jour sur le lac Itasy ou ses abords, où je suis souvent allé en naturaliste plutôt qu'en chas-
seur, et à tous les mois de l'année.
Par contre au crépuscule, qui est comme on le sait très court en Afrique, les Poules sultanes sortent des
roseaux, se poursuivent sur les nénuphars et autres plantes submergées, la queue perpétuellement en mou-
vement montrant leurs blanches sous-caudales, en poussant une sorte de gloussement profond qu'on entend
également dans la journée dans les roseaux où se cache l'oiseau.
J'ai possédé quelques couples de Poules sultanes en captivité à Dakar. Elles provenaient des réservoirs
d'eau qui alimentent Saint-Louis et sont bordés d'une large ceinture de roseaux, de joncs et de phragmites,
Il est hors de doute qu'il y a là une a colonie» de ces oiseaux qui certainement y nichent.
La nourriture de la Poule sultane consiste en graines de plantes d'eau. petits crustacés, mollusques,
mais en captivité elle s'accommode de maïs, de sorgho et d'un peu de viande
Le nid placé dans les plus hauts roseaux submergés à 50 centimètres, l mètre du niveau de l'eau est
composé d'herbes aquatiques dures, reliées entre elles grossièrement, fonnant une masse importante.
Les roseaux environnants sont courbés par l'oiseau et ramenés au-dessus du nid, formant ainsi une sorte
de dôme.
Quatre à cinq œufs sont en général pondus.

Gen. PORPHYRULA BLYTH, 1852


Porphyrula Alleni (THOMSON). - Poule sultane d'Allen
Porphyrio alleni THOMSON, 1842, Ann. Mag. Nat. Hist. London, X, p. 204 (Idda,
sur le Niger). .
Fig. : DRESSER, Birds ofEurope, VII, pl. 503, D. BANNERMAN, Birds Trop. W. Afr.,
II, pl. 3.
L. 128-165; A. 0 156·161; 9 152-138; Q. 60-70; T. 52-53,1; 041. B.. Y compris la
plaque de la couronne, & 44-46,5; Ai 42-43,5 (BATES). Bec, pattes rouges. Articulation
296 G. BOUET

des pattes plus pâle. Plaque frontale d'un jaune verdâtre pâle ou bleu vert foncé. Iris
rouge. .
o. 9. - Toute la couronne est recouverte d'une plaque cornée. Les lores, les côtés
de la couronne, la nuque, les joues et le menton, noirs, devenant peu à peu pourpres
sur la gorge et bleu pourpre en arrière, au niveau du cou. Manteau, dos et couvertures
des ailes, d'un vert olive. Les couvertures primaires et les marginales bleues. Primaires
noires avec les barbes internes d'un gris bleu clair. Croupion, queue et sus-caudales
noirâtre lavé de vert. Tout le dessous d'un pourpre lilas devenant plus noirâtre au milieu
de l'abdomen. Sous-caudales blanches. Axillaires noires. Sous-alaires lilas lavé de vert
bleuâtre.
Le dessus, chez le jeune, est tacheté. Les plumes d'un brun somh.re bordées de cha-
mois. Dessous chamois et les côtés blanc lavé de brun. Les parties nues, bec compris,
plus ou moins brunes.
Œufs. - Cinq en général, blanc sale avec des marques brun rougeâtre superficielles.
35·39 X 25,5·27.
Distr. géogr. - Depuis le Sénégal, le Soudan jusqu'au Cap.
La petite Poule sultane d'Allen se rencontre dans l'Ouest africain beaucoup plus
fréquemment que l'espèce précédente. Le British Museum possède un spécimen du
Sénégal. - Au Soudan: GUICHARD l'a capturée au Mossi, VII; - en Nigeria du Nord:
Idda, Egga, no, Oban (EANN.); Idda (THOMPS.); Egga (FERRYM.).
En Gold Coast : Fanti (Swanzi, USSHER); Elmina (PEL.); - au Togo : Kita (PLES-
SING); - en Nigeria du Sud : Oban (TALBOT); Badagry (WELMAN).
Au Cameroun: signalée par REICHENOW de Bipindi, 1; Efulan (BATES); (ZENK.);
Tibati, VI (I.F.A.N.); - au Gabon et Moyen Congo: signalée (MARCHE et COMPIÈGNE);
Doumé (MARCHE); Camma (DU CHAILLU); Landana (LuCAN et PETIT); Chinchonxo
(FALKENST.); MALBRANT et MACLATCHY l'ont en outre collectée à Kango, l, et Port-
Gentil, 1; - au Moyen Congo: à Pointe-Noire, J, et N'gahé, IV; - au Tchad: sud du
lac Tchad; Fort-Lamy; VIII; Bokoro, Masakory (MALBRANT); signalée par PÉCAUD.
Écologie-Éthologie. - La petite Poule sultane d'Allen, de dimensions moitié moins grandes que la
Poule sultane, a été signalée plus souvent par les naturalistes dans l'Ouest africain. Elle est semble-t-il,
moins sauvage, mais sa biologie est la même que celle de la Poule sultane.
Vivant comme cette dernière dans les roseaux, les joncs, circulant sur les plantes d'eau à feuillage étalé,
grimpant sur les tiges plus dures des phragmites, dressant la queue en marchant, d'un mouvement continu,
la petite Poule sultane a donc un même genre de vie et un même biotope que l'espèce étudiée précé-
demment.
Comme elle on ne l'aperçoit que rarement, au crépuscule ou au lever du jour, au moment où elle va
à la recherche de sa nourriture qui ne diffère pas de celle de la Poule sultane. L'une et l'autre ont la curieuse
habitude de porter, avec l'une de leurs pattes, à leur bec, les proies vivantes pour les déchiqueter.

FamiHe des FULICIDAE (Fulicidés. - Foulques)

Les Fulicidés se distinguent des Rallidés par l'existence, sur le bord des doigts, de
larges membranes cutanées découpées en festons.

Fulica atra atra LINNÉ. - Foulque noire


Fulica atra LINNÉ, Syst. Nat., l, 1758, p. 152 (Europe).
1. 360-450; A. 200-220; Q. 55-75; B. 32-38. Bec et plaque frontale blancs ou blanc
grisâtre; patte verdâtre avec une jarretière rouge orange au bas de la jambe. Iris rouge.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 297

cf. 9. - Noir plus ou moins nuancé d'ardoise surtout à la face inférieure l'aile
lavée de brun et les rémiges secondaires terminées de blanc, 14 rectrices. Ces teintes.
s'atténuent en automne.
Chez le jeune la callosité frontale est réduite et grisâtre. Face supérieure moins foncée,
face inférieure blanchâtre.
Œufs. - Ne niche pas en Afrique tropicale.
Distr. géogr. - Niche en Europe, moins l'extrême nord; Asie jusqu'au Japon,
Canaries, Açores, nord de l'Afrique, Inde, sud de la Chine. Migratrice au sud de son
aire de nidification et en hiver au sud jusqu'au Soudan anglo-égyptien, exceptionnelle.
ment dans l'Ouest africain, Arabie, Java, les Célèbes.
La Foulque noire n'a été trouvée jusqu'ici dans l'Ouest africain que dans l'oasis de
Bilma en novembre (BUCHANAN).
On ne sait rien de son comportement en Afrique. Ni BANNERMAN, ni CHAPIN, ni
SCHOUTEDEN n'en signalent la capture.

Famille des HEUORNITillDAE (Héliornithidés)


Les pattes des oiseaux 'appartenant à cette famille sont caractéristiques. Le tarse est
court, les doigts antérieurs sont garnis de membranes ondulées. Le doigt postérieur,
sans palmure, est au même niveau que les antérieurs. Le bec est robuste, allongé. La
queue est raide, de forme conique. Le plumage est très serré et collé au corps, ce qui
s'explique par le genre de vie, uniquement aquatique, de ces oiseaux.

Gen. PODICA LESSON, 1831


Podica senegalensia senegalensie (VIEILLOT). - Grébifoulque du Sénégal
Heliornis senegalensis VIEILLOT, 1817, Noua. Die. Hist. Nat.~ XIV,p. 277,(Sénégal).
Fig. : REICHENOW, Vog. Afr., l, pl. 1.
L. 450-600; A. cf 197-217; 9 180; Q. 9 148-158; 9 140; T. cf 38-43, 9 35; cf 42-46;
9 40. Bec, mandibule inférieure, blanc jaunâtre, côtés rouge orange, culmen noir.
Jambes et pattes rouge orange, ongles jaunes. Iris brun.
cf. - Couronne et partie postérieure du cou brun noirâtre lustré de vert noirâtre.
Gorge, joues et le reste du cou, gris tacheté, au milieu du cou de blanc. Une ligne étroite
passe de chaque côté du cou, séparant la partie postérieure noirâtre de la partie)nté-
rieure grise. Le reste du dessus, y compris les ailes, le croupion et les sus-caudales, brun
foncé. Le manteau lustré de vert bouteille et tout le dessus couvert de larges taches
blanches, rondes, bordées de noir. Primaires et secondaires brun sombre, non tachetées.
Partie supérieure de la poitrine et côtés barrés de blanc et de-noir. Milieu de la poi-
trine et abdomen blanc. Plumes de la poitrine avec des taches jumellées noires au milieu
de la barbe. Flancs et sous-caudales barrés de brun et de blanc. Rectrices noirâtres
lustrées de pourpre.
9. - Femelle plus petite. Pas de gris à la gorge qui est blanche. Dessous du cou
blanc tacheté de brun, joues brunes. La ligne blanche séparant la face postérieure de la
face antérieure comme chez le cf. .
Œufs. - Nidification inconnue dans l'Ouest africain. Mais un œuf trouvé dans l'ovi-
ducte d'une 9, par CHAPIN, mesurait : 50 X 38, et la teinte générale était blanchâtre
teinté de chamois et de roux.
10.\
298 G. BOUET

Distr. géogr. - Mrique occidentale, du Sénégal à la Nigeria. Congo belge, Ouellé


el Ituri.

Du Sénégal: signalé sur le Sénégal (BOUET); - au Soudan: Falémé (BOUET); -


en Nigeria du Nord: entre Rabba et Egga sur le Niger (FORBES).
De Gambie anglaise: signalé (MOLON; HOPKINSON); - de Casamance : sur les bords
de la Casamance (BOUET); - Guinée française : rivière Konkouré, X (KLAPTocz); -
du Sierra Leone: rivière Bum; - au Libéria : très commun rivières Dou et Junk;
moins commune rivière Cavally entre Bolobo et la mer (BOUET); rivières Farmington,
Dou et Junk (BÜTT.); Paiata, juv., X (MAC ALLEN); - en Côte-d'Ivoire: Comoé
(rapides), Alépé, lagune Ebrié, sur la Bandama, entre Ahuacré et Tiassalé, II; rivière
Tabou, XI (BOUET-MILLET-HoRSIN); San Pedro (THOIRÉ); - de Gold Coast :
Ashanti (PEL.); Fanti (SWANZY, USSHER); Gambaga (GIFF.); - du Togo : Kita
(SJOST.); - De Nigeria du Sud: rivière Ogun (W. LOWE); Oban (TALBOT); Anamba
creek (LOWELL); nid Port-Harcourt (CLARK). .
Du Cameroun : Victoria, IX (PREUSS); signalé (CROSSL., RCHW.). Il est possible
que les spécimens du Cameroun et du Gabon appartiennent à la sous-espèce Podica
senegalensis camerunensis. - Du Gabon et Moyen Congo: rivières Camma et Muni
(DU CHAJLLU); Chiloango, rivière Louemba, VII (LUCAN-PETIT); --'- de l'Oubangui :
signalé Haute Ouaka (BLANcou, DYB.).

Écologie-Éthologie, - L'oiseau décrit du Sénégal par VIEILLOT est répandu dans toutes les régions de
l'Ouest africain et jusqu'au nord-est du Congo belge et l'Ouganda, sauf les zones de la forêt hygrophile
où il est remplacé par une sous-espèce que nous étudierons plus loin.
Le biotope que fréquente le Grébifoulque sénégalais est celui des fleuves à bords recouverts d'une végé-
tation de buissons denses où l'oiseau peut facilement se dissimuler; les rivières dont les abords sont re-
couverts de plantes plus ou moins aquatiques, amaranthacées, etc; enfin en forêt hygrophile occidentale
les rivières ou lacs où poussent lis et nénuphars et où, sur les bords marécageux, la végétation devient fort
dense.
Du fait de sa vie uniquement aquatique. cet oiseau ne peut être observé que si l'on circule en pirogue
et s'il nous est arrivé de le voir souvent au cours de nos longs séjours en Afrique, c'est par suite de nos
fréquents déplacements en pirogue.
Le plus souvent l'oiseau nageant au milieu des plantes aquatiques oblique vers la rive dès qu'il entend
le bruit des pagaies de la pirogue et se dérobe aux regards en montant sur la rive et en se faufilant dans
l'abri des plantes marécageuses. S'il est serré de trop près il plonge mais exceptionnellement.
Son alimentation consiste surtout en proies vivantes qu'il ne peut capturer qu'en plongeant, crevettes
d'eau douce, crabes, mollusques d'eau, insectes d'eau, mais, à terre le Grébifoulque ne dédaigne Pal! les
sauterelles et les millepattes, ainsi que l'ont montré les examens d'estomacs de cet oiseau. En général
on y trouve aussi des fragmen ts de petites pierres et débris de coquilles, Parfois cet oiseau se prend dans
les nasses placées sous l'eau par les indigènes pour eapturer le poisson. Souvent aussi le Créhifoulque
nage Je corps complètement immergé ne laissant dépasser que la tête et le cou. U arrive qu'il sorte de l'eau
étant dans cette position et prend son vol, après avoir battu la surface de l'eau avec ses ailes et ses pattes,
pour aller se poser sur quelque branche d'arbre mort, peu élevé au-dessus de l'eau, et en plein soleil.
U étend alors ses ailes, comme fait l'Anhinga,pour les sécher. CLARK en Nigéria, a signalé la décou-
verte du nid du Grébifoulque, mais ne donne aucun renseignement à ce sujet.
Les auteurs sud-africains ont décrit un nid composé de quelques brindilles sèches reposant sur une
sorte de plate-forme formée par un arbre mort tombé en travers d'lin autre arbre surplombant une
petite rivière. Cc fouillis de branches formait un excellent abri pour le nid de l'oiseau qui renfermait deux
œufs en octobre, c'est-à- dire en saison des pluies dans le Sud Afrique.

Podica senegalensls cameronensis SJOSTEDT. - Grébilfouque du Cameroun

Podica camerunensis SJOSTEDT, 1893, Dm. Monatsb., I, p. 42 (Bonge, près du


Mont Cameroun.
Syn. Podica Jacobi, RCHW.
Fig. : REICHENOW, Vag. Afr., 1., pl. 1.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 299

1. 515-520; A. 0. 190-197, Q. lSO-l72; Q. 0. 139-155, Q 112-133; T. d.4û-43,


635-36; B. d. 41-44, Q 38·3l.
0. - Teinte mélanique très nette. Pas de taches sur le dos, le croupion' et les sus-
caudales. Gorge et dessous blancs, barré sur les flancs et la région abdominale. Cette
teinte passe au gris, comme chez l'espèce type, avec l'âge et devient moins noirâtre.
Dimensions inférieures à celles de P. s. senegalensis.
Œufs. - Nidification inconnue.
Distr. géogr. - Cameroun, Guinée espagnole, Gabon. Région moyenne du Beuve
Congo, chutes de Stanley.
Cette sous-espèce a une aire de dispersion qui s'étend du Cameroun à l'Oubangui,
en territoire français et au Gabon. Du Cameroun : on a des spécimens en provenance
de Bonge, II (SJOST.); rivière Sanaga IX, (PREUSS); Victoria (BOYD ALEXANDER);
Efulan, rivière Dja, Bouge, rivière Sanaga (BATES); - du Gabon et Moyen Congo:
Mimongo, 1 (MACLATCHY); MALBRANT et MACLATCHY l'ont en outre collecté à Kango,
IV, V, VI, VII; Ebel, VI; Lambaréné; - de l'Oubangui: poste de la Haute Kemo,
II (DYB.).

Écologie-Éthologie. - Nous avons peu à ajouter à la biologie du Grébifoulque du Cameroun. Elle est
sensiblement la même que celle de l'espèce type. Peut-être l'oiseau vivant surtout en forêt orientale, du
Cameroun au Moyen Congo, est-il encore plus craintif que son congénère du Sénégal, et le voit-on moins
souvent. Il est commun dans les zones à palétuviers qui constituent un biotope idéal où une abondante
'nourriture lui est assurée.
Cependant le Grébifoulque du Cameroun se rencontre dans les cratères lacs à altitude élevée, qu'on trouve
dans les montagnes du Cameroun (lacs Barombi, Okou) à près de 2 500 mètres. (Dr SERBE).
On ne signale pas la découverte de nids de cet oiseau.

Podica senegalensls albipectus STRESEMANN. - Gréhifoulque


de la Côte de Loango

Podica senegalensis albipectus STRESEMANN, 1924, [oum. f Ornùh.; p. 97 (Chin


choxo).
1. d 500; A. 220; Q. 170; T. 44; B. 47 (BOCAGE).
d. Q. - Taille intermédiaire entre les deux espèces P. s. senegalensis et P. s.
Petersii, du Sud-Afrique et de l'Angola. Coloration se rapprochant de P. s. senegalensis,
dont semble le séparer seulement ses dimensions. La poitrine est légèrement teintée
comme l'espèce type.
Œufs. - Nidification inconnue.
Distr. géogr. - Côte de Loango, peut être le Kasaï et la rivière Lualaba.
L'habitat très restreint de cette sous-espèce se situe au Congo portugais. Elle a été
signalée prinùtivement, sous le nom de Podica s. senegalensis, de la côte de Loango,
par~FALKENSTEIN à Chinchonxo, puis récoltée par PETIT et déterminée Podica Petersi
par A. BOUVIER et SHARPE, en provenance de Insoné sur le Chiloango. L'exemplaire
de PETIT que j'ai examiné, ainsi que CHAPIN, doit être rapporté à la sous-espèce albi-
pectus de Stressmann. .

Écologie-Éthologie. - En examinant une partie des oiseaux, actuellement au Muséc de la Rochelle,


qui constituaient les collections des naturalistes LUCAN et PETITque possédait A. BOUVIER, j'ai eu la bonne
fortune de trouver un Grébifoulque étiqueté P. Petersi, en provenance de Insoné et récolté en 1878 par PETIT.
Cet .oiseau me parut devoir être rapporté à la sous-espèce décrite par le docteur STRESEMANN du Muspe
de Berlin.
300 G. BOVET

L'oiseau me fut confié, ce qui me permit de le soumettre à mon ami le docteur CHAPIN:Le matériel
de comparaison considérable que possède I'American Museum of Natural History de New-York, et les
recherches personnelles faites par ce naturaliste dans la plupart des Musées de l'Ancien et du Nouveau
Moude, ont permis à CHAPIN de confirmer l'hypothèse que j'émettais en lui soumettant l'oiseau de PETIT.
Il peut être intéressant de rappeler ici les différences qui caractérisent ces trois sous-espèces de Podica
que nous avons dans l'Ouest africain.
L'espèce type Podica s. senegalensis a le milieu de l'abdomen toujours blanchâtre même chez les
mâles adultes qui se distinguent par leur gorge grise; les dimensions eu sont les suivantes :
A. 0', 186-211 mm e , 163-182 mm.
Podica senegalensis cameru.nensis : Race plus foncée dont la moyenne de la taille est légèrement
plus petite. Dimensions :
A. 0',177.212 mm s . 152·179 mm.
Chez les mâles adultes le dessous est marbré de noirâtre ou presque noir.
Podica senegalensis albipectus : Coloration. analogue à celle de l'espèce type, et de Podica senegalensis
Petersii, avec la gorge gris-clair, '
Dimensions intermédiaires entre Podicas. senegalensis et Podica senegalensis Petersii du Mozambique
STRESEMANN a donné les dimensions suivantes. A. rI ,220 mm 'i? ,171.196 mm (quatre spécimens mesurés.)
BARDOZA DU BOCAGE a donné les dimensions d'un mâle adulte provenant d'Insoné sur la rivière Chi·
loango et capturé par PETIT.
A. 220 mm. Q 170., B 47 T 44.
Notre spécimen a comme dimensions : A. 0' 204 mm (CHAPIN).
Comme le lieu de capture du spécimen de BARDOZA DU BOCAGE et celui du spécimen de la Rochelle
portant l'étiquette écrite par PETIT, est le même (Insoné sur le Chiolango) on s'explique difficilement
l'énorme différence entre la mensuration de l'aile de BOCAGE: A. 220 mm, et celle de CHAPIN: A. 204 mm.
Enfin: Podica senegalensis Petersil lIARTL a comme dimensions :
A. 0', 220·242 mm. 9 184·197 mm.
De Kabwe près Luluabourg dans le Kasaï (Congo belge) CHAPIN a reçu un rI qu'il rattache à Podica
senegalensis albipectus, et dont l'aile a 215 mm. Sa teinte générale est la même que celle du rI du musée
de La Roc1Ielle, sauf que le devant du cou en bas de la partie grise est plus noirâtre. La base de la poi-
trine et l'adbomen sont un peu moins tachetés de brun foncé que ehea le mâle de PETIT.
L'aire de dispersion de l'albipectu.s s'étendrait donc jusqu'au Kasaï. (CHAPI:'/.) (1)

ORDRE DES GRUIFORMES


Échassiers terrestres ou semiaquatiques. Tarse très élevé, terminé par trois doigts
antérieurs libres. Le pouce surélevé manque parfois. Bec en général comprimé sur les
côtés avec narines s'ouvrant dans des dépressions longitudinales vers la base du bec.
Ailes assez peu développées. Glande uropygienne emplumée. Oiseaux plus marcheurs
que voiliers. Paludicoles. Un nid.
CLEF DES FAMILLES
1. Doigts très longs. Ongles droits, extrêmement longs, surtout celui du
doigt postérieur qui est plus long que le doigt lui-même., . . . . . . . . Jacanidés.
- Doigts de longueur normale, plutôt courts. Ongles courts dont les
dimensions n'atteignent jamais la longueur des doigts , .. . . 2.
2. Doigt postérieur bien développé. Bec plus long que la tête, troué
par les narines. Ailes d'au moins 500 mm. Tarse recouvert en avant
de scutelles transversales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gruidés.
- Pas de doigt postérieur. Bec rarement plus long que la tête. Tarse
recouvert d'écailles polygonales en avant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
3. Aile d'au moins 275 mm. Bec non perforé. Mandibule supérieure
légèrement aplatie. Yeux normaux.............................. Otididés.
- Aile ne dépassant pas 235 mm. Bec perforé , .. . . Burhinidés.

(1) J. P. CHAPIN. - Races of the African Finfoot (Aves, Heliornithidae), ~merican Museum Novi-
aies-May 1954.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 301

Famille des GRUIDAE (Cruidés). - Grues)

Très grands oiseaux à bec droit de dimensions moyennes. Pattes longues dénudées
très haut. Doigts antérieurs robustes, plus ou moins réunis à leur base par des pal.
mures. Le doigt postérieur est court et élevé. Ornements de la tête fréquents.

CLEF DES GENRES


- Couronne de la tête couverte de plumes serrées noires. En arrière
de la couronne, une huppe dressée de crins jaune paille. Joues nues
en avant et en arrière des yeux '." .. . . . Balearica,
- Tête entièrement emplumée sans huppe mais avec, de chaque côté de
la tête, en arrière de l'œil, une touffe de longues plumes effilées
blanches ,..................................... Antbropotdee.

Gen. ANTHROPOIDES VIEILLOT, 1816


Anthropoïdes virgo (LINNÉ). - Demoiselle de Numidie
Ardea virgo LINNÉ, Syst. Nat., lOe éd., 1758, p. 141 (en Orient).
Fig. : DRESSER, Birds of Europe, VII, pl. 506.
L. 88 à 95 cm; A. 43-49,5; Q. 18·19; T. 17,5-19; B. 6 à 7 cm. Bec brun olivâtre
à pointe rougeâtre. Iris rouge.
<:5. Q. - Plumage gris bleuâtre avec une touffe de longues plumes blanches,
décomposées et pendantes partant de derrière l'œil et s'étendant en arrière. Joue, haut
du cou, devant tout entier, plumes affilées du jabot, rémiges, noir pur. Queue brune
à bout des rectrices noirâtres.
Chez la Q les teintes sont un peu moins pures. Plumes ornementales de la tête un
peu plus courtes.
Chez le jeune, les teintes sont plus ternes, tête et cou gris de plomb. La touffe de
plumes post-oculaire courte et grisâtre, plumes pendantes de l'aile moins longues que
chez l'adulte.
Œufs. ~ Ne niche pas en Afrique centrale ni occidentale.
Distr. géogr. - Niche dans le sud-est de l'Europe, et la plus grande partie de l'Asie
centrale jusque vers le 60 0 de latitude nord, la Dobroudja, l'Altaï, la Mongolie. Égale.
ment sur les Hauts Plateaux en Algérie, peut-être au Maroc et dans le sud de l'Espagne.
Hiverne dans le nord-est de l'Afrique, vers le Nil Blanc et Bleu ainsi qu'en Éthiopie,
mais également en Centre .africain français, dans l'Inde, le Burma et la Chine.
La Demoiselle de Numidie n'a 'été que tout récemment signalée dans l'Ouest afri-
cain, en décembre 1936 par MALBRANT qui en a observé des bandes de plusieurs cen-
taines d'individus dans la région de Moito au sud-est du lac Tchad.
D'autre part,
BLANCOU l'a également signalée des environs de N'délé. Elle est connue
des indigènes du lac Fittri et elle se rencontrerait en Nigeria du Nord dans les marais
proches de Dikoa au sud-ouest du Tchad. MALBRANT eut beaucoup de peine à appro-,
cher et à tuer un spécimen de la Grue de 'Numidie, qui fut soumis au professeur
BERLIOZ. Celui-ci confirma l'identification de MALBRANT. .
Êcologie-Êthologie. - L'oiseau serait, tout au moins en Afrique centrale, très sauvage et craintif.
Nous avons pu en observer personnellement au Maroc, entre Marrakech et Mogador, un groupe de 5
à 6 individus qui se trouvaient à environ 200 m ne la route pendant que nous passions en autocar (juin
1937). Selon les renseignements obtenus des indigènes par MALBRANT, la Grue de Numidie apparaîtrait
en octobre-novembre au Tchad et en repartirait en mars en direction du Borkou et du Tibesti.
302 G. BOUET

Gen. BALEARICA BRISSON, 1760

Balearica pavonina pavonina (LINNÉ). - Grue couronnée

Ardea paoonina LINNÉ, 1758, Syst, Nat., lOc éd., I, p. 141 (Afrique).
Fig. : BANNERMAN, Birds T. W. A., vol. II, pl. 46.
L. 1067 env.; A. 550.580; Q. 230-260; T. 180-200; B. 62-68 (HARTERT). Bec noir.
Pattes bleu noir. Parties nues des joues blanches dans leur partie supérieure, rosâtres
à la partie inférieure. Gorge et caroncules rosées. Iris d'un blanc sale.
0. 9. - La couronne, formée de plumes veloutées, noires, serrées, est surmonté
d'une longue crête en éventail, droite, formée de soies raides, couleur paille et dont
la pointe est noire. Les côtés de la face sont nus et bordés de plumes noires analogues
à celles de la couronne et qui rejoignent les plumes duveteuses, de même teinte, du
menton. La partie supérieure de la gorge, sous laquelle pendent deux caroncules, est
nue comme les côtés de la face. Le cou est gris ardoisé, avec des plumes longues lan-
céolées. Dos, scapulaires, sus-caudales et queue, noir luisant. Couvertures de l'aile
blanches, les plus internes 'couleur de paille et décomposées, sur les deux tiers termi-
naux. Rémiges primaires noir brillant, secondaires marron châtain, avec les barbes
internes des secondaires les plus internes quelque peu décomposées. Tout le dessous
d'un noir ardoisé. Les plumes de la poitrine ont le rachis grisâtre. Sous-alaires et axil-
laires blanches. .

r'ig. 59 et 60. Balearica p. pavoni.na LINNt (d'après BANNERMAN)

Œufs. - Deux œufs, parfois trois. Ovale allongé. Blanc sale brillant avec quelques
points violets et bruns. Il est possible que la teinte blanc sale soit due à une substance
calcaire qui recouvre la délicate couleur bleuâtre de la coquille. 79,6 X 59,8 (moyenne).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 303

Distr. géogr. - Ouest africain, depuis le Sénégal jusqu'au lac Tchad, et vers le sud,
depuis la Casamance jusqu'à la Nigeria du Nord et le Chari.
La Grue couronnée est très répandue dans l'Ouest africain. On en a récolté des
spécimens: au Sénégal: Matam, l, juv., Linguére, juv, (I.F.A.N.); Joal, III (MARCHE);
Naies (BOUET); - Soudan: Taberreshat (BATES); Satadougou, en captivité; non rare
dans la région (BOUET); Kabara, IX (H. MADSEN); commun cercle de Mopti (ROUSSE- .
LOT); lac Débo, VI (BOUET); Ouagadougou, Ouahigouya (POMEROY); - Nigeria du
Nord : signalé commun (BATES, HUTSON); région Haussa (HARTERT); Kalkala (GOL-
DING).
Gambie anglaise : en bandes nombreuses à Sallikeni, Niamina (HOPKINSON); -
Casamance : Sedhiou, Ziguinchor, en captivité (BOUET); Velingara, VI (I.F.A.N.);
- Guinée portugaise: Bissao (BAUD.); - Guinée française: signalé en X (KLAPTocz);
- Sierra Leone : Little Scarcies, IV (GRANvILLE); relativement rare au Sierra Leone;
- Côte-d'Ivoire : Odienné, VII (BOUET, MILLET-HoRSIN); - Gold Coast : Accra,
VII (J. SMITH); Volta (USSHER); rivière Volta, Yegi (POMEROY); - Togo: Kirikri,
XII (KERSTING).
Dahomey : Agouagon, Savalou, Savé, Djougou, Cabolé, en captivité, Parakou,
Kandy, Karimama et les bords du Niger (BOUET); - Nigeria du Sud : sur la Benoué
et le Niger.
Oubangui: signalée Oubangui-Chari occidental; Paoua; extrêmement rare Ouaka
(BLANCOU); - commune au Tchad: (MALBRANT et Pscxun}: - LYNES signale un nid
dans les roseaux (Phragmites), IX, à Zalingei (Darfour).

Écologie-Éthologie. - On rencontre la Grue couronnée dans tout l'Ouest africain sauf en forêt. Il n'est
pas possible au vol de la confondre avec aucun autre oiseau. Le cou tendu, les jambes pendantes, les cris que,
presque toujours en s'envolant, poussent les Grues couronnées plus souvent en bandes que par couples,
cris que tous les Européens ont entendus, et qui a fait donner à l'oiseau le nom vulgaire d' • Oiseau Trorn- .
pette D, sont trop connus pour qu'il y ait lieu d'insister.
La nourriture de la Grue couronnée consiste surtout en proies vivantes quelle va cbereher dans les
marais, petits poissons, batraciens, mollusques, crustacés qui, comme on le sait, sont en Afrique les lîôtes
habituels des marais, que ceux-ci soient le résultat des zones envahies pendant les hautes eaux, par les
grands fleuves et les rivières africains ou que ce soient des lacs, des étangs, ou de simples mares.
La Grue couronnée est friande, et nous avons pu le constater nous- même, des graines de nénuphars
au moment de leur maturité.
Sur les bords du Niger nous avons pu photographier une bande de plusieurs centaines de Grues couron-
nées mélangés avec des canards de toutes espèces, dans un immense marais où se voyaient encore les fleurs
plus ou moins avancées de Nymphaea dont tous ces oiseaux semblaient faire une grande consommation.
Quand les champs de riz cultivé dans l'eau ont leurs récoltes près de mûrir, il n'est pas rare de voir les
Grues couronnées, de bonne heure le matin, venir prélever une dîme non négligeable sur le riz avant que
la maturité ne soit complète.
Les couples se forment vers juillet et la nidification a lieu en août-septembre dans les plantes en bordure
de marais, phragmites, papyrus, etc.
Le nid est à raz de l'eau, il est formé de plantes plus ou moins sèches cueillies aux abords même du nid.
Il est parfois très difficile d'accéder en pirogue au nid lui-même, parfois à plusieurs mètres de l'eau, et
rendu inaccessible par la profondeur de la nappe d'eau où croissent les roseaux.
En général le nid contient deux œufs parfois trois.

Famille des OTiDIDAE (Otididés. - Outardes)

Oiseaux défiants, de grande ou moyenne taille. Bec à peu près droit, plutôt court,
à mandibule 'supérieure légèrement courbée en avant et dépassant l'inférieure, fendu
jusqu'au niveau du bord antérieur de l'œil. Tête aplatie en dessus. Narines elliptiques
ou ovales, plus ou moins basales. Jambe robuste, réticulée dans la portion non emplu-
mée. Tarse réticulé, épaissi à l'articulation. Doigts courts, épais, bordés et à base légè-
rement palmée. Aile large. Queue peu longue, plus ou moins arrondie, de vingt rec-
304 G. BOUET

triees. Pas de glande uropygienne. Tête et cou souvent ornés de plumes formant panache.
Sexes semblables, ou différents en plumage de noce. Femelle plus petite que le mâle.
Au moment de la mue, les rémiges tombent en même temps, laissant l'oiseau, incapable
-le voler. Oiseaux terrestres, xérophiles. migrateurs. Insectivores et herbivores.

CLEF I}ES GENRES


1. Aile de moins de 300 mm. Bec relativement court. Dimensions rela-
tivement petites ,.... .. . .. ........ . . . . . . . . . Eupodotis.
- Aile de moins de 400 mm. Bec aussi long ou plus long que la tête.
Noir dans le plumage, chez le 0' au moins. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
- Aile de plus de 400 mm. Dimensions plus grandes. Pas de noir dans
le plumage sauf quelques vermiculations ou barres.. . . .... . . . .. . . 3.
2.. Dessous noir chez le 0', blanc fauve chez la ~................... Lissotis;
- Dessous noir chez 0' et ~. Une crête nuchale d'environ 15 mm... Lophotis.
3. Grande taille. Une crêpe noire sur l'occiput. Aile atteignant 570-
585 chez le 0',512-550 chez la ~ .. . . .. .. Ardeotis,
- Taille inférieure. Pas de crête. Aile atteignant 440-451 chez le, 0',
350-4Q0 chez la ~ ......•...................................• Neotis.

Gen. LISSOTIS REICHENBERG, 1848

Lissotis melanogaster melanogaster (RüPPL.). - Outarde à ventre noir

Otis melanogaster RÜPPELL, 1835, Neue Wirb. Fauna Abyss., p. 16, pl. 7 (lac Tsana
Abyssinie). .
Fig. : BANNERMAN, Birds of T. W. A., vol. II, pl. 6, p. 65.
1. 64û; A. 325-355; Q. 156·185; T. 125·135; B. 40-45 (BANN.). Bec jaune pâle,
culmen noirâtre. Pattes jaune pâle. Iris jaune.
O. - Parties supérieures rayées et vermiculées de brun sur un fond fauve, avec
de grandes taches triangulaires noirâtres. Couronne en avant brun noirâtre avec l'ex-
trémité des plumes fauve, devenant plus foncé vers le milieu et tacheté de brun et
de blanc en arrière. Une bande -noire bordée de blanc commence derrière l'œil, où
elle est très étroite, pour se terminer en une large bande au niveau de la nuque. Les
côtés de la tête, les lores, gris vermiculé de brun, la région auriculaire blanchâtre.
Face postérieure et latérale du cou fauve pâle pointillé de brun. Dessus de l'aile comme
le reste des parties supérieures, mais plus clair, encadré d'une large bordure blanche
formée par les couvertures des bords supérieurs de l'aile. Rémige primaire la plus
externe entièrement noire. La seconde et la troisième ont les barbes internes blanches,
les barbes externes et l'extrémité noires. Les autres primaires blanches à l'extrémité
noire. Les secondaires noires à la pointe et sur les barbes internes. Le reste blanc.
Rectrices médianes vermiculées de brun et de blanc et barrées par trois étroites bandes
noires. Les autres rectrices vermiculées de noir et de fauve et barrées également par
trois bandes noires. Gorge noirâtre lavée de gris d'argent, face antérieure du cou blanche
avec une bande étroite longitudinale noire, s'étendant de la gorge à la poitrine. Tout le
reste du dessous noir.
9. - La nuque est vermiculée de brun, sans trace de bande noire, comme chez
le d. Pas de blanc sur les couvertures des ailes. La gorge et la poitrine blanche sans
aucune trace de noir. Ventre blanc. Dimensions inférieures à celles du 0 : A. 300;
Q. 155; T. 136; B. 41 (BATES).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 305

Les jeunes ont moins de blanc à l'aile. La gorge et le dessous mélangé de blanc et
de noir. La poitrine tachetée de fauve et de noir, comme le cou.
Œufs. - Un œuf et parfois deux. Elliptiques, à fond chamois tacheté de brun pâle
souligné de marques bleu lavende pâle. 50-65 X 43-54 (moyenne).
Distr. géogr. - L'Mrique depuis le Sénégal, le Haut Nil et l'Éthiopie, jusqu'au sud,
à l'Angola et au Zambèze. .

iFig. 61. Lissotis m. melanogaster (tête et patte) d'après [MALBRANT)

L'Outarde à poitrine et ventre noirs a une aire de dispersion très étendue en Afrique.
Dans l'Ouest africain, on l'a signalée du Sénégal: (DELAROQUE, RIGGENBACH); PIT·
TARD ne l'a rencontrée que de III à VI; - du Soudan: entre Tahouaet le Niger (BATES);
Sofara, XII (ROUSSELOT); - en Nigeria du Nord: Kalkala, Bomou, X, XI, IV, VI
(GOLDING); Zaria (POGGIOLINI); province de Bauchi (WELMAN); Kafanchan, V (Dr
SERLE).
En Gambie anglaise: signalée (RENDALL); HOPKINSON l'a considérée comme plus rare
que l'Outarde du Sénégal; - en Casamance: signalé (VERR.); - THOMPSON pense
l'avoir rencontrée au Sierra Leone; - en Côte-d'Ivoire : Bandama, XII (W. Lowz);
- en Gold Coast: Accra (USSHER. SHELLS, PSUCHL); Wenchi (W. LOWE); Kwobia
(BoYD ALEXANDER).
En Oubangui.Chari : Bozoum, XI; signalé Haut Mbomou, II, XII; signalé bassin de
l'Ouaka et de la Kandjia (BLANcou); Bangui (ALuNE); - au Tchad : plaines au sud
du lac Tchad (MALBRANT); signalé, V (BoYD ALEXANDER).
LYNES le signale comme visiteur d'été et nicheur au Darfour. On l'a signalé
au Feman Vaz (Gabon) et dans les savanes congolaises et gabonaises (MALBRANT et
MACLATCHY).

Écologie-Éthologie. - L'Outarde à ventre noir est celle des Outardes la plus commune dans l'Ouest
africain. Aussi l'a-t-on recueillie ou signalée de toutes les colonies françaises et étrangères de l'Ouest
africain, sauf en forêt hygrophile.
306 G. BOVET

C'est un oiseau vivant essentiellement dans les plaines herbeuses découvertes et s'aventurant rarement
dans les savanes où la densité des arbres ne lui convient pas.
On l'a signalée comme commune aux aborda-du lac Tchad. Dès après les feux de brousse, on la ren-
contre souvent dans ces endroits dénudés où l'herbe repousse rapidement et où l'oiseau trouve sa nour-
riture, qui consiste surtout en insectes, capitules et bourgeons de fleurs, rarement des graines. Il va sans
dire qu'en période d'invasion de sauterelles cette Outarde en fait une grande consommation.
La nidification a lieu dans l'Ouest africain.(en Nigeria du Nord) en juillet et août.
Le nid n'existe pas à proprement parler. L'œuf, unique en général, rarement deux, est déposé à terre et
souvent pas même à l'abri d'un buisson, et malgré cela il est difficile à découvrir car il se confond avec la
terre et l'herbe qui l'environne.
Cette Outarde est migratrice temporaire en Afrique, Au Sénégal, PITTARD ne l'a observée qu'entre mars
et juin. Il en est de même en Nigeria et au Darfour où elle arrive au milieu de juin pour disparaître en
août. L'oiseau est en général solitaire.

Gen. EUPODOTIS LESSON, 1839


Eupodotis senegalensis senegalensis (VIEILLOT)
Outarde du Sénégal ou Poule de Pharaon

Otis senegalensis VIEILLOT, 1820, Tabl. Encyc. Méthod. Om., p. 333 (Sénégal).
Fig. : BANNERMAN, Birds T. W. A., II, p. 61.
A. cf 261.283, 9 266; Q. 120-133; T. 89-91; B. cf 36-38, 9 32 (chez le type du
British Museum, l'aile a 2BO mm). Bec jaune pâle avec le culmen noir. Pattes et
iris noirs.
é - Couronne plus ou moins noirâtre passant au gris bleu, à la partie postérieure
de la nuque. La couronne est bordée en arrière d'une large bande noire se rejoignant
au niveau de la nuque. Lores et couvertures auriculaires : fauve. Une ligne blanche
au-dessus des paupières. Manteau, dos, scapulaires, vermiculés de roux et de noir.
Couvertures de l'aile roussâtre. Rémiges primaires noires, avec les barbes internes
fauve roussâtre, les secondaires presque noires. Rectrices médianes comme le dos, les
autres vermiculées de roux fauve et de noir lavé de gris, avec une étroite bande subter-
minale noire et l'extrémité également noire. Menton, côtés et parties supérieures de la
gorge blanc, avec une tache oblongue noire à la partie inférieure de la gorge. Jabot et
cou gris bleu, devant roussâtre à la base du cou et à la partie supérieure de la poitrine.
Reste du dessous blanc parsemé de noir. Axillaires roussâtres plus ou moins vermiculées.
9. - A la couronne brun foncé avec la partie postérieure tachetée de brun foncé
et de fauve. La tache noire en arrière de la couronne beaucoup moins développée. La
gorge entièrement blanche sans tache noire, le cou roussâtre et non gris bleu. La poi-
trine roux tan, comme chez le cf. Le reste du plumage comme chez le cf.
Chez le jeune, teinte gris bleu, comme chez l'adulte, sur la partie postérieure de la
couronne et du cou. La couronne est en avant brun chocolat. Tout le dessus plus forte-
ment vermiculé de noirâtre que chez l'adulte.
Œufs. - Deux œufs, à fond brun olive, avec des fines taches brun rougeâtre atténué.
53 X 40.
Distr. géogr. - L'Afrique, depuis le Sénégal, vers l'est, à travers la Haute Guinée,
le Darfour, le Kordofan, jusqu'à la vallée du Nil et l'Éthiopie.
La petite Outarde sénégalaise est commune dans l'Ouest africain. BUCHANAN l'a
rencontrée dans l'Air : Dan Kaba, Kusada; - au Sénégal: signalée (DELARoQuE,
ROCHEFORT); Tarnba-Counda (BOUET); signalée (DELBR.); - au Soudan: Zinder, II
(HART.); Satadougou (BOUET); commune régions sèches (BATES); extrêmement commune
cercle de Mopti (ROUSSELOT); - Nigeria du Nord: Kalkala, bordure Tchad Bornou,
IX, XI, l, IV, V (GOLDING); signalé, est province de Kano (HUTSON); Zaria (POGGIO-
UNI); rivière Nornou, Vl.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 307

En Gambie anglaise : HOPKINSON la considère comme la plus commune des Ou-


tardes; - en Casamance: signalée (VERR.); Sedhiou, VI (MARCHE); - en Côte-d'Ivoire;
en savane TOUPA; Toumodi, Bouaké, Kong, Odienné (BOUET-MILLET-HoRSIN);
en Gold Coast : Mampong, II (W. LOWE); Gambaga (BoYD ALEXANDER).
Au Dahomey: Agouagon; Karimama (BauET).
Signalé du Nord Cameroun, près du Tchad; - en Oubangui-Chari : Grimari, bassin
de l'Ouaka, III (BLANcou); - du Tchad: signalée (MALBRANT et PECAUD); territoire
du Tchad, VI (THIBOUT); - LYNES a trouvé des jeunes à peine sortis du nid en X
au Darfour.
Écologie-Éthologie. - L'Outarde du Sénégal est une des plus petites des Outardes qu'on peut rencon-
trer dans l'Ouest africain,
Elle vit dans les savanes guinéennes et oubanguiennes, se nourrit le matin de bonne heure et le soir dans
les champs de culture, et se retire à leurs abords dans les buissons.
En général, cette Outarde se rencontre par paires, quelquefois par groupes de 4 à 5. Soir et matin on
perçoit le cri assez particulier de l'Outarde du Sénégal, qui a une résonance qui permet de l'entendre à
grande distance. Malgré ce cri il est souvent fort difficile d'approcher l'oiseau qui se déplace rapidement à
travers les herbes. S'il se lève. il parcourt une centaine de mètres avant de se poser à nouveau et se met
immédiatement à courir.
Le vol est lourd, mais l'oiseau sait profiter du vent et se laisse porter ainsi plus aisément.
Au Sénégal, il fréquente le bord des étangs à peu de distance de la côte et profite de la marée pour se
dissimuler dans les plantes plus ou moins submergées. Il ne pénètre pas dans le désert mais se plaît à ses
abords (BATES). .
La nidification observée en Nigeria du Nord a lieu en septembre. Les œufs sont déposés à terre sans qu'un
nid soit construit.
Au Darfour, Ll"NES a trouvé des jeunes en octobre.

Eupodotis senegalensis Barrowi J. E. GRAY

Ne diffère de l'espèce nominale que par le dessus du corps d'un chamois roux plus
foncé et teinté de brunâtre.
Distr. géogr. - Afrique du Sud, Angola. - Signalé en 1941 par MALBRANT :
Brazzaville I, Djambala, Franceville; X, Ewo, Makoua. - Nidifie peut-être au Moyen
Congo.

Geu. NEOTfS SHARPE, 1893

CLEF DES ESPÈCES


- Longues plumes décomposées partant du cou et pendant au niveau
du jabot '.' ,., , , ,. lIuba.
- Pas de plumes de ce genre au niveau du cou. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . caffra.

Neotis cafra Denhami (CHILDREN). - Outarde de Denharn

Otis Denhami CHILDREN, 1826, in Denham and Clapperton, Traoels and Disco-
ueries in N. and Cent. Afr., II, p. 199 (Nord-Ouest africain).
Fig. : BANNERMAN, Birds T. W. 'A., II, pl. 1.
L. 1080-1160; A. 580-640; Q. 295-345; T. 165-175; B. 72-89 (BANN.).
r:J. - Dessus de la tête noir avec une raie longitudinale blanche au milieu de la
couronne. Une bande blanche au-dessus de l'œil, s'étendant en arrière. Lores blancs.
Côté de la tête également blanc. Couvertures de l'aile bru~ clair. De la commissure du
308 G. BOVET
bec part une ligne très étroite, de plumes grisâtres, qui s'étend presque jusqu'à la
nuque, sans empiéter sur la partie postérieure roux fauve du cou. Sous la nuque, un
espace gris, caché par l'extrémité des courtes plumes de la nuque. Région postérieure
du cou d'un marron pâle ou roux fauve. Manteau, dos, scapulaires et petites couver-
tures de l'aile, d'un brun fauve vermiculé de roux fauve. Couvertures médianes noires
avec la base blanche. Grandes couvertures noir et blanc, cette dernière couleur s'éten-
dant aux couvertures les plus internes. Rémiges primaires noires, jusqu'à la quatrième.
La cinquième avec de grandes taches blanches sur les barbes internes, les suivantes
irrégulièrement barrées de blanc. Les secondaires également avec un espace blanc et
nuancées de blanc. Partie postérieure du dos et croupion, gris brun tacheté de roux
fauve. Rectrices médianes de même couleur, mais plus foncé, les aùtres noires large-
ment barrées de blanc .. Menton, gorge, blancs. Face antérieure et latérale du cou,
haut de la poitrine, d'un bleu pâle ardoisé. Tout le dessous d'un blanc sale, ainsi
que les axillaires et les sous-alaires.
<;>. - Beaucoup plus petite que le d. A le gris ardoisé de la poitrine tacheté. A. 500-
535; Q. 262-276; T. 135·145 (BANN.).
Œufs. - Les œufs de l'espèce type sont brun pâle, ombré de la même couleur plus
foncée. 74 X 53 (SCLATER). Les œufs des races du nord sont plus larges: 77,5 X 55 mm
(LIPSCOMB).
Distr. géogr. - Partie nord de l' Afrique tropicale, depuis le Fouta-Djallon, le Sierra
Leone, jusque vers l'est, le Bahr el Ghazal et vers le sud, jusqu'au territoires du nord
de la Côte-d'Ivoire, de la Côte de l'Or, du Dahomey, de la Nigeria et du Cameroun.
Vers l'est jusqu'à l'Ouellé.
La grande Outarde de Denham est souvent confondue avec Neotis nuba. On l'a
rapportée: du Sénégal: Richard Toll, IX (I.F.A.N.); - du Soudan: Tombouctou
et à 20 km nord-ouest Ansongo (H. MAnsEN) ; assez commune cercle de Mopti; - de
l'ouest Tchad: Bornou-Mongonu, IX; Kukawa, X (GoLDING);-bords du Tchad (Born
ALEXANDER); - de la Nigeria du Nord: Ilaria (sud du lac Tchad); Zaria (HUTSON);
Kaduna (LIpSCOMB). -
Signalé en Gambie anglaise par HOPKINSON ; - Guinée française : Fouta Djallon
(MACLAUD); - Côte-d'Ivoire: savanes de la basse côte, Dabou, Toupa; Tiassale, Tou-
modi, Bouaké, Kong (BOUET, MILLET-HoRSIN); Béoumi, III (Dr THIBOUT); Bandama,
XII, 1 (W. LOWE); - Gold Coast: signalé par W. LOWE; - Dahomey: Agouagon,
XII; Parakou; Kandy, Djougou, Kouandé, Abomey (BOUET).
Du Cameroun : nord du Cameroun (WELMAN); - Oubangui-Chari : Bitar, XI;
Marsaka, XI (Oubangui-Chari occidental), II (Oubangui-Chari oriental); commune en
saison sèche dans la Ouaka,XII (BLANCOU); pays des N'gapous (DYB.); Bangui (ALUNE);
- Tchad : région Tchad et surtout zone méridionale (MALBRANT); signalé (PECAUD);
lac Tchad (DENHAM).

Écologie-Éthologie. - L'Outarde de Denham est comme le précédente un oiseau des savanes, mais elle
pénètre plus profondément dans les zones désertiques et on la trouve assez fréquemment à plus de 20 km de
la rive gauche de la boucle du Niger. Elle est commune aux abords du Tchad (GOLDING, BOYD ALEXANDER).
C'est du reste près du Tchad que cette Outarde a été découverte par DENHAM. Elle est commune dans la
plupart des territoires africains mais elle semble migratrice car on Île la trouve dans la plupart des territoires
de l'Ouest africain qu'à certaines époques de l'année. HOPKINsoN,enGambie ne l'a trouvée que pendant la
saison sèche. En décembre et janvier, W. LOWE et le docteur THlBoUT en mars, l'ont trouvée à Béoumi
en Côte-d'Ivoire dans les terrains récemment dévastés par les feux de brousse. Comme la plupart des
autres Outardes c'est un oiseau difficile à approcher qui cependant avant de prendre son vol, reste parfois
immobile la tête tournée vers le chasseur.
li ne peut s'envoler étant donné sa taille et Bonpoids, qu'après avoir couru une dizaine de mètres face au
vent.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 309

En vol, l'Outarde de Denham avance à coups d'ailes lents qui trompent sur la rapidité de ce vol. Pour
descendre à terre, l'oiseau commence à infléchir son vol suivant un angle tel qu'il n'arrivera au sol que
plusieurs centaines de mètres plus loin.
On a quelques précisions sur la migration de cette Outarde : au début de la saison des pluies, en mai,
des bandes nombreuses furent vues à Zaria se dirigeant vers le nord. Au début de décembre le même
mouvement fut observé mais en sens contraire (lipSCOMB).
Pendant le \'01 on peut observer les outardes tournant la tête de droite et de gauche comme ai elles recher
chaient quelque chose sur le sol.
Un • nid • a été trouvé aux environs de Kaduna (Nigeria du Nord) il se composait d'un seul œuf déposé
à même le sol nu mais à l'ombre d'un arbre.

Neolis cafra Jacksoni BANNERMAN. ....:.... Outarde de Jackson

Neotis cafra jacksoni BANNERMAN, Bull. Brù. Om, Cl., 50, 1930, p. 60 (Amala
river, Kenya).
L'Outarde de Jackson est une race nettement définie qu'on rencontre dans le Kenya,
dans les districts du Tanganika, de Rhodésie et du Mossamèdes (Angola). Elle peut
être distinguée de Neotis c. cafra par ses dimensions plus grandes: A. 0 526·600 min;
ç 475-560; sa coloration plus foncée surtout sur les parties supérieures. La couleur
roux brillant du derrière du cou n'est pas d'un roux aussi profond que chez Neotis .
c. cafra. Elle diffère de N. c, Denhami par le roux du derrière du cou beaucoup plus
foncé, les lores noir au lieu de blanchâtre et une bande sourcilière plus longue. Pour
le reste de la coloration, la race de l'est africain ressemble à N. c. Denhami dont elle a
approximativement la taille type 0 rivière Amala, Kenya (BANNERMAN).
L'Outarde de Jackson a été signalée en A.E.F. On ra rencontrée dans les savanes du
Moyen Congo (MALBRANT).

Neotis nuha (CRETZSCH.). - Outarde de Nubie

Otis nuba CRETZSCHMAR, 1826, Rüppell's Atlas, p. l, pl. 1 (Soudan égyptien).


Fig. : BANNERMAN, Birds T. W. A., II, pl. V.
A. 423; T. 115; B. 48 (DAMERGou). Bec gris pâle, avec la moitié de la partie
antérieure noir sale. Pattes blanc crème. Iris blanchâtre.
O. <;:>. - La couronne est d'un marron pâle, parsemé de fines taches noires, et est
bordée, de chaque côté, d'une assez large bande noire, qui se rejoint sur la nuque avec
la bande du côté opposé. Cette bande est cachée sur la nuque par une très courte crete.
Les lores et les côtés de la face blancs. Les couvertures de l'oreille lavées de gris. L'arrière
du cou d'un gris bleu, passant sur une large surface, au roux tan et séparant le manteau
du cou gris. Le reste du dessus d'un roux ardent, fortement vermiculé de noir, sur les
scapulaires et les secondaires les plus internes, moins accentué sur le dos et les petites
couvertures. Rémiges primaires noires, blanches à la base distinctement. Le blanc s'étend
de telle sorte que les rémiges les plus internes sont plus blanches que noires. Les secon-
daires les plus externes noires, terminées de blanc. Menton blanc. Gorge noire. Partie
antérieure du cou bleu gris. Les plumes du cou, allongées, cachent partiellement la
large bande de la poitrine roussâtre et la partie supérieure de la poitrine, qui est com-
posée de plumes, plus ou moins irrégulièrement barrées de blanc et de noir. Reste du
dessous blanc y compris les axillaires, les sous-alaires et les sous-caudales.
Œufs. - Deux œufs, d'un pâle brun pierreux avec des points roux: brun :et des
taches longitudinales plus pâles, avec une légère teinte mauve. 70,5 X 47,5 (HARTERT).
310 G. BOVET

Distr. géogr. - Partie de la zone sahélienne à mimosées de l'Mrique tropicale


(Air et Zinder). A l'est jusqu'à la mer Rouge et au sud jusqu'au Kordofan. .
L'Outarde de Nubie est moins commune dans l'Ouest africain que les deux espèces
précédentes. BUCHANAN a récolté cet oiseau à Taborghi-Tessaoua, dans l'Aïr, VII, et
trouvé un nid à Marandet, VIII.
Du Soudan: à N'guigmi, LAvAUDEN a rencontré cette Outarde; signalée de Tanout-
Tessaoua (BUCHANAN); puits de Tazza (BATES), VI.
Du Tchad: bords du Tchad, Kanem, Ennedi, II (MALBRANT).

Êeologie-Êthologie. - L'Outarde de Nubie est plus rare dans l'Ouest africain que les deux espèces
précédentes. Elle pénètre du reste davantage dans les zones désertiques, et BUCHANAN a trouvé un nid en
juillet dans l'Air.
Il ne semble pas d'autre part que celle Outarde descende au-dessous du II 0 c'est-à-dire à la limite
sud de la zone des mirnosées.
On a peu de renseignements sur sa biologie ruais il est certain que son biotope préféré est la zone la plus
aride de l'Ouest africain.
Buchanan dit qu'elle se nourrit surtout de sauterelles migratrices et les indigènes prétendent qu'elle
mange la gomme arabique qui exsude des acacias. BUCHANAN qui a rapporté deux œufs de celle Outarde
recueillis à Marandet (sud de l Air) en août n'a donné aucune indication sur le « nid » de celle Outarde qui
vraisemblablement comme ses eongénères les dépose à même le sol nu.
Les deux œufs de BUCHANAN font partie de la collection ROTSCHILD du Musée de Tring, maintenant à
l'American Museum of Natural History.

Gen. ARDEOTIS LE MAOUT, 1853

Ardeotis arahs Stieheri (NEUMANN). - Grande outarde arabe de Stieber

Otis arabs'stieberi NEUMANN, 1907, [ourn.]. Orn., 55, p. 307 (Kusseri, rivière Chari).
Fig. : BANNERMAN, Birds T. W. A., II, pl. 4.
1. d 570-585, Q 512-550 (BANN.); A. d 550-625, Q 470-530; Q. 300; T. d 180·200;
B. d 80-90, Q 75-80 (IlARTERT). Comme on le voit, par les dimensions ci-dessus, la Q
est plus petite que le Cf. Bec blanc sale avec le culmen brun grisâtre. Pattes teintées
de jaune sur fond blanc. Iris blanc crème clair.
d. Q. - Front noirâtre. Le centre de la couronne est couleur de sable vermiculé
de noir et bordé d'une large bande noire, qui se rejoint en arrière, sur la nuque, pour
former une courte crête aux plumes raides. Une bande sus et sous-oculaire blanche.
Joues blanches barrées de noir. Dessus, y compris les scapulaires, l'aile et les couver-
tures de la queue, fauve vermiculé de noir. Les petites et moyennes couvertures de
l'aile terminées de blanc, et la moitié terminale des grandes couvertures, blanches.
Rémiges primaires noires, secondaires gris lavande ou gris brun, irrégulièrement et
fortement tachetées et pommelées de blanc. Queue largement barrée de gris brunâtre
et de blanc. Une large bande fauve, avec des vermiculations noires, sur la moitié ter-
minale de chaque rectrice, qui présente une bande subterminale brun noirâtre et se
termine par une étroite tache blanche. Menton et gorge blancs. Le cou et la partie supé-
rieure de la poitrine, finement barrés de noir sur fond blanc, et dont les plumes sont
longues. Le reste du dessous blanc. Axillaires blanches ainsi que les sous-alaires.
Œufs. - Deux œufs ovales, jaunâtre ou olive brun avec des taches brun sombre
superposées sur des taches grises. 71·75 X 50-53 (RCHW.).
Distr. géogr. - Partie nord de l'Afrique tropicale, depuis la Gambie jusqu'au Kor-
dfoan, vers le sud, jusqu'à la Côte d'Ivoire.
La Grande Outarde arabe a été capturée dans l'Air: juv., Dabaga, VIII (LF.A.N.);
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 311

- au Sénégal: nord de Saint Louis du Sénégal (M. ADAMSON) ; environs de Saint-Louis,


1 (I.F.A.N.); Diourbel; - au Soudan: Zinder, 1 (BUCHANAN); Ansongo, IX (H. MAn·
SEN); Tombouctou (BATES); Tanout, VII (I.F.A.N.); - en Ouest Tchad: Kalkala,
Mongonou (GOLDING); - en Nigeria du Nord: signalé (HUTSON) peu dense; Dikwa
(WELMAN).
En Gambie anglaise : W. LOWE a rencontré cette grande Outarde à Bakoudi Kay,
XII; - en Côte-d'Ivoire: W. LOWE signale celte Outarde en XII à Béoumi et en Gold
Coast: à Wenchy, Lawra.
Signalée au Centre africain français (MALBRANT)
LYNES l'a rencontrée au Darfour où elle accomplit un cycle migrateur.

Êcologie-Êthologie. - L'Outarde du Soudan ou grande Outarde a la taille d'un dindon. On doit à


GUICHARD l'entomologiste anglais qui, pendant la dernière guerre, a travaillé avec les entomologistes
français dans la région d'endémicité de la sauterelle migratrice Locusta migratotia au Soudan, quelques
Ilotes sur la biologie de cette Outarde.
Dans la région du lac Faguibine, puis au nord de Niafounké, de même qu'à Tillembeya près de Saraféré,
l'Outarde soudanaise est loin d'être rare et en tous cas plus commune que l'Outarde de Denham toujours
rare.
C'est un oiseau très sauvage difficilement approchable à pied, qu'on ne peut tuer qu'avec un fusil à balles.
Il se cache du reste aisément et son plumage s'identifie avec le sol sableux et souvent rougeâtre des régions
~il~ "
Il y a de grandes différences de taille entre un mâle adulte et une femelle ou des jeunes, différence qu'on
peut observer en vol.
L'Outarde de Steiber a été décrite par NEUMANN, d'après un spécimen venant de Kousseri près du Tchad.
Depuis lors on a obtenu cet "oiseau en Nigeria du Nord, dans l'Air, (VILUERS et CHOPARD), ADANSON l'a
également signalée au nord de Saint-Louis, et un spécimen a été récemment capturé dans la même région
par les naturalistes de l'I.F.A.N.
L'Outarde arabe est migratrice et pendant la saison des pluies elle disparaît vers le nord. LYNES a observé
qu'elle quitte le Darfour, souvent en compagnie de l'Outarde de Denham, depuis le début de juin jusqu'au
milieu d'août, pour revenir au milieu d'octobre. •
GOLDING l'a rencontrée près du Tchad en septembre et janvier et jusqu'à la fin de mars, elle disparaît
ensuite. Un groupe de quatre fut encore observé par le même naturaliste dans les papyrus du Tchad
jusqu'en fin mai où se trouvaient des grandes bandes de sauterelles migratrices.
L'ancien directeur du Jardin zoologique de Giza (Égypte) a constaté au Soudan angle-égyptien, que l'on
peut observer le Guépier de Nubie (Merops nubicus) perché sur le dos d'une Outarde arabe, attendant que
la marche à travers la brousse de son commensal fasse lever les sauterelles ou a utres insectes, pour se
précipiter sur eux.Ies saisir au vol et venir les avaler perché de nouveau sur le dos de son hôte.
On n'a pas donné de date concernant sa nidification dans l'Ouest africain. On sait qu'au Soudan ango-
égyptien, l'Outarde arabe pond entre avril et octobre, en général un seul œuf, à même le sol, sans la moindre
apparence de nid.

Ardeotis arahs Lynesi (BANNERMAN). - Grande outarde arabe de Lynes

Choriotis arabs Lynesi BANNERMAN, 1930, Ibis, p. 432 (Maroc).


Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. Afr., vol. II, p. 51. Cette figure se rapporte à la
sous-espèce Choriotis arabs Stieberi.
cr : A. 560.590; Q. 280·290; T. 168·175 (BANNERMAN).
cr. - Diffère de Choriotis arabs arabs par ses parties supérieures plus sombres,
plus grossièrement vermiculées et le cou plus sombrement barré. On n'a pas de femelles
pour en évaluer les dimensions.
Diffère de Choriotis a. Stieberi par son plumage d'un brun plus sombre au lieu de
rougeâtre brun couleur de sable.
Distr. géogr. - Nord-ouest du Maroc entre l'Atlas et la mer, peut-être la Mauri-
tanie.
312 G. BOVET
Écologie-Éthologie. - On sait peu de choses de la biologie de cette Outarde découverte au Maroc où
elle se rencontre entre l'Atlas et la mer.
C'est un oiseau au plumage du dos très sombre et dont les dimensions sont plus faibles que celles des
autres sous-espèces de l'espèce Choriotis arabs.
Nous ne l'avons. signalée ici qu'en raison de la possibilité de la rencontrer en Mauritanie et peut-être dans
l'Air.

Gen. LOPHOTIS REICHENBACH, 1848

Lophotis Savilei LYNES. ~ Outarde de Savile

Lophotis Savilei LYNES, 1920, Bull. Brù. Orn. cl. 41, p. 51 (Nahua, Western Kordofan).
Fig. : ibis, 1935, pl. XII.
L. 432-000; A. 9239-257, d 24û-246; Q. d 120-129, 9 115-120; T. d 69-75, 9 71-74;
B. 29-31 (BANN.). Bec jaunâtre, brunâtre sur le culmen. Pattes d'un jaunâtre clair.
Iris couleur d'argile tacheté de brun.
d. 9. - La couronne, et une petite tache, entre les lores et les; couvertures de
l'oreille, d'un gris cendré. Le reste de la tête blanchâtre lavé de roux fauve ou de gris.
Sur la nuque une touffe de plumes, en forme de brosse d'un rouge vineux, d'environ
15 mm, légèrement recourbée. Derrière du cou d'un roux fauve sale devenant gris
cendré en avant. A la base du cou, de chaque côté, une petite, mais très apparente,
tache, A l'épaule, blanc pur. Teinte du dessus roux fauve varié de lignes noirâtres,
irrégulières et de taches en forme de fer de lance, au niveau du dos. Les scapulaires
et les couvertures internes de l'aile, le croupion et les sus-caudales avec de larges vermi-
culations. Rémiges primaires et secondaires d'un brun noirâtre, sauf la première pri-
"maire, qui présente de une à quatre barres de couleur crème sur les barbes internes et
externes. Couvertures de l'aile de teinte crème uniforme, devenant roux fauve, avec
quelques taches noirâtres à la base. Menton et gorge blanc sale, avec une bande médiane
de 9 mm, noire, se terminant en une tache ovale, d'environ 15 mm, au niveau de la
poitrine. Tout le reste du dessous noir ainsi que les axillaires. Le noir de la poitrine et
du ventre est lustré d'acier. D'après LYNES, chez la 9, le dessus a moins de raies et
plus de vermiculations, En dessous, seul le ventre est noir, le jabot et la poitrine couleur
crème, avec quelques marques en V sur le jabot. La tête et le cou roux fauve plus pâle
A la gorge. La couronne rayée de brun sombre. La teinte de la crête, qui est plus petite
que chez le d, est la même que celle du cou.
Œufs. - Non décrits.
Distr. géogr. - Du Sénégal et de la Gamhie, vers le sud, jusqu'à la Nigeria du Nord
et vers l'est, à travers la zone des steppes sahéliennes des mimosées, jusqu'au Darfour
et à l'ouest du Kordofan.
Décrite primitivement par l'amiral LYNES du Darfour, cette Outarde a été trouvée
dans les collections de l'I.F.A.N., en provenance de Dagana (Sénégal), (DEKEYSER);
BANNERMAN cite cette Outarde comme ayant été tirée par PITTARD à Bambey, Diourbel
(Sénégal) - territoire du Tchad: Ouadaï. (MALBRANT, RECEVEUR). Nigeria du Nord:
province de Bauchi-Maidougari (PAISLEY, LIPSCOMB).
LYNES la considère comme commune au Darfour où elle niche.
Écologie-Éthologie. - L'Outarde de Savile est la plus petite des Outardes susceptible d'être rencontrée
dans l'Ouest africain. Décrite du Darfour par LYNES il y a trente ans, cet oiseau est longtemps resté rare dans
les musées. Lescollections ornithologiques del'I.F.A.N. possèdent un exemplaire tué aux abords de Dagana,
BANNERMAN avait signalé cet oiseau comme ayant été observé et tué par PITTARD dans la zone aride du
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 'H3

Sénégal. L'oiseau n'avait pas été préparé mais, dans les collecti~ns du British Museum, l'observateur
anglais avait aisément reconnu, parmi un lot de peaux qui lui fut présenté, l'Outarde de Savile, comme
l'oiseau qu'il avait fréquemment tué au Sénégal.
Elle se signale du reste par son cri, facile à discerner à 50Q m de distance.
La femelle répond au mâle et l'un et l'autre accompagnent leurs cris de mouvements de la tête qui
oscille rythmiquement de gauche à droite. L'Outarde de Savile a le même genre de nourriture que ses
congénères où les insectes, spécialement les sauterelles, entrent pour une large part. Au Sénégal il semble,
toujours d'après PITIARD, que l'Outarde de Savile soit plus commune que l'Outarde du Sénégal. Étant
donné sa petite taille et sa crête très spéciale, la confusion entre les deux espèces ne peut se faire.
On n'a jusqu'ici aucune donnée sur la nidification de cette Outarde qui semble sédentaire, ni sur I'épo-
que à laquelle elle doit avoir lieu.

Famille des BURHINIDAE (Burhinidês. - Œdicnèmes)

Oiseaux de taille assez grande. Bec droit, fendu jusqu'au niveau du bord antérieur
de l'œil, à base molle, rétréci en avant des narines qui s'ouvrent à peu près au milieu
du bec. Jambe longue. Tarse long, réticulé. Doigts courts, épais, palmés à la base et
largement bordés, à ongles courts. Pouce nul. Aile aiguë n'atteignant pas l'extrémité
de la queue. Queue étagée assez longue. Oeil très gros avec un espace nu triangulaire
en arrière. Plumage tacheté. Sexes semblables. Poussins nidifuges. Terrestres ou palu-
dicoles. Migrateurs ou sédentaires.

Gen. OEDICNEMUS TEMMINCK, 1815

CLEF DES ESPÈCES

1. Dessus roux sable nettement barré et tacheté de noir ou de brun


noirâtre. Tarse dépassant 80 mm , , capensis,
- Dessus gris sable seulement barré de' brun noir. Tarse ne dépassant
pas 80 mm. Rectrices médianes non distinctement barrées. . . . . . . . . 2.
2. Une bande étroite blanche sur l'aile, Plumes du dessus sans bordure
de teinte sable, avec vermiculntions sombres peu accentuées. . . . . . vermiculatus.
- Pas de vermiculations sur le dos ou les parties adjacentes. . . . . . . . . 3.
3. Pas de bande blanche sur l'aile. Plumes du dessus avec une bordure
de teinte sable. . . . . . . . . . .. . . . . . .. . . . . . . .. .. .. .. . . . .. .. . . . . . . eenegolenei»,
- Bande blanche distincte sur l'aile bordée en dessus cl en df>sSOUS
par des bandes noires plus ou moins régulières. . . . . . . . . . . . . . . . . . œdicnemus.

Œdienemus œdienemus œdienemus (LINNÉ). - Œdicnème criard

Charadrius oedicnemus limoseus, LINNt, Syst: Nat., lOe éd., p. 151, 1758 (Angle.
terre).
Syn. : Oedicnemus crepitans TEM., Oedicnemus europeus, VIEILL.
L. 420-450; A. 25-26,6; Q. 12,4-13,5; T. 6,8·7,8; B. 3,5·4 mm. Bec jaune dans la
première moitié, brun noir dans le reste. Arrière de l'œil et patte jaune verdâtre. Iris
jaune.
d. 9. - Face supérieure roussâtre plus ou moins gris avec une. tache allongée
brune au centre des plumes. Gorge, lorum, sourcil, moustache blancs. Une ligne brune
allant vers l'oreille sépare la gorge de la moustache. Face inférieure d'un roux plus ou
moins foncé avec aux sous-caudales des taches allongées brunes, de plus en plus longues
314 G. BOVET
et étroites en approchant du ventre. Ventre blanchâtre. Rémiges primaires noires, la
deuxième plus grande que la première, qui est plus petite ou égale à la troisième.
Ces deux premières rémiges sont tachées de blanc sur la barbe externe, les postérieures
ont la pointe blanche. Grandes sus-alaires noires à bout blanc. Rectrices médianes
entièrement gris roussâtre, vermiculées de brun, les cinq externes rayées transversa-
Jement de noir et d'autant plus blanches qu'elles sont plus latérales.
Le jeune ne diffère que par une teinte plus terne de celle des adultes.
Œufs. - Ne niche pas en Afrique.
Distr. géogr. - Europe et Ouest de l'Asie. Hiverne en Afrique; Abyssinie, Soudan,
Kenya, très rarement dans l'Ouest africain.
L'Oedicnème criard n'a été trouvé que par BATES lors de son voyage de 1931 sur le
Niger, en bordure du désert, sur la route des puits, entre Sokoto et Tahoua en avril.
L'Oedicnème d'Europe présente un étroite barre blanche à l'épaule que ne présente
pas J'Oedincème du Sénégal. Bec plus long chez ce dernier. Chez l'Oedicnème criard
seulement la première et deuxième primaires présentent une tache blanche qui s'étend
à la barbe externe. Chez l'Oedicnème du Sénégal les trois premières primaires pré-
sentent cette tache blanche s'étendant à la barbe externe.
On n'a pas de précisions sur le comportement de l'Oedicnème européen pendant
son séjour en Afrique.

Œdicnemus senegalensis senegalensis Sw. - Œdicnème du Sénégal

Oedicnemus senegalensis SWAINSON, 1837, Birds of West Africa, Il, p. 228 (Sénégal).
1. 389; A. cf 202-217, 9208-220; Q. 100-1l~; T. 68-78; B. 41-52. (BANN.). Bec noir
avec la base jaune pâle. Pattes et iris jaune pâle.
cf. 9. - Toutes les plumes du dessus, y compris la couronne, d'un gris brun,
avec les bords d'un fauve cannelle ou chamois sablé, plus prononcé sur la partie posté-
rieure du cou, et sur le manteau. D'étroites stries rachidiennes noirâtres, plus accen-
tuées sur la couronne, se voient sur les plumes. Côtés de la face et sourcils d'un blanc
fauve. Une ligne sous l'œil et une « moustache» cannelle fauve barré de noirâtre et
la bordure couleur de tan. Couvertures inférieures d'un brun noir, les stries rachidiennes
sépia et la bordure couleur de tan. Couvertures moyennes d'un gris brunâtre avec les
stries rachidiennes noires. Les grandes couvertures d'un gris pâle à la base, devenant
blanc, et précédent une large bande subterminale noire, extrémité blanche. Rémiges
primaires brun noirâtre, blanches à la base. Les trois plus externes présentent une largc
tache blanche sur les barbes externes et internes, la cinquième et la sixième sans Inarquc
à leur extrémité; les plus internes avec leur extrémité blanche. Secondaires gris brun
avec rachis sombre. Rectrices médianes brun cendré, les autres blanches avec la base
cendrée et J'extrémité noire. Menton et partie supérieure de la gorge blanc chamois.
Les plumes des côtés avec des stries rachidiennes sombres. Le reste du dessous blanc
crème.
Œufs. - Deux œufs. Fond chamois fortement marqué de sépia et de brun rougeâtre.
49 X 36.
Distr. géogr. - Du Sénégal à la côte du Loango et à J'est à la Basse Égypte, Sennar,
Érythrée, Kenya.
L'Oedicnème du Sénégal est répandu sur tous .les fleuves ou rivières de l'Ouest
africain. li est signalé du Sénégal: Galam (VERR.); près Saint-Louis (M. ADANSON);
Naies, Maka-Colibentan (bords du Sandougou), Guénoto (bords de la Gambie), (BOUET);
Richard ToU, IX, Bakadadji, IX, Malika, VI, lac Youi, X (I.F.A.N.); - Soudan:
lac Débo, VlII (LF.A.N.); Mopti (GUICHARD); Senoudebou (bords de la Falémé),
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 315

(BOUET) Gao, VIII (BATES); Mopti, V,Cabara, IX (H. MADSEN) ; commun cercle de Mopti
(RoussELOT); Bani VI (BOUET); - Ouest Tchad: Kalkala, II, III (GODLING); - Nigeria
du Nord: Ibi et Benoué (BAT ES) ; Quorra, rivière Niger (ALLEN, THOMAS); Loko, IV, V
(HART.).
Gambie anglaise : signalé (MOLONEY et HOPKINSON); peut-être qu'il y nidifie; -
Casamance: bords de la Casamance (BOUET); Bigonna, V (I.F.A.N.); - Guinée portu-
gaise : Bissao (BAUD.); - Guinée française : Dabola, XlI (KLAPTocz);- Sierra Leone :
Kamasigi (BATES); Daru, sur la rivière Moa; - Côte-d'Ivoire : basse côte, bords de la
mer, Jackville, Bassam, Assinie, VIII, IX; sur le Comoé : Alépé, Bétié; sur le Bandama:
Broubrou, Tiassalé; peu rare dans la haute côte, Bouaké, Tombougou, Odiénné (BOUET);
Bandama, 1 (W. LOWE); - Côte de l'Or: Accra, II (SHELL, BUCHL., J. SMITH.); Goaso
(Ashanti), XII, Wenchi (Ashanti), 1 (W. LOWE); - Togo: Akposso, XlI (BAUM.); -
Dahomey : Agouagon (Ouémé), Karimama (bords du Niger), (BOUET); - Nigeria du
Sud : Iju, Lagos (W. Lowz): Lagos (MANN.).
Du Cameroun : Edéa, IV (PREUSS); Sakbayémé, II, IV; Koukwala, III (REIS.); -
du Gabon et Moyen Congo: Fernan Vaz (MARCHE et COMPIÈGNE); Ogooué, Camma
(DU CHAILLU); Landana (LUCAN et PETIT); Zambi (VAN SACEGHEM); - de l'Oubangui.
Chari, Tchad: bords du M'Bomou, XII (BLANCOU); bords du Chari, Fort-Lamy (MAL,
BRANT).

Écologie-Éthologie. - L'Œdicnème du Sénégal est commun sur la plupart des fleuves et rivières de
l'Ouest africain. C'est un oiseau semi-nocturne dont on entend fréquemment le cri aux abords des rivières
par les clairs de lune. Il est très facile à approcher en pirogue dans la journée, sans doute a-t-il les yeux plus
adaptés au crépuscule et à la nuit qu'à la lumière aveuglante du jour et c'est ce qui explique son peu de
frayeur de l'homme. Il fréquente les bancs de sable des grands fleuves, mais on l'a trouvé en forêt sur un
rocher à fleur d'eau (BATES). La base de sa nourriture se compose de vers, larves aquatiques, petits escar-
gots, mollusques, grenouilles. .
L'Œdicnème du Sénégal ne construit pas de nid mais dépose ses deux œufs à même le sol, à la fin de la
saison des pluies.

Œdicnemus vermiculatus vermieulatus CABANIS. - Œdicnème vermiculé

Oedicnemus oermiculatus CABANIS, 1868, [oum. f. Ornitli., p. 413 (Est africain).


Fig. : VAN DE DECK, Reise, }II, pl. 16.
L. 360; A. a 207·208; 9 198·200; Q. 101·114; T. 72·76; B. 48·54. Bec brun foncé,
gris verdâtre à la base. Pattes jaune verdâtre. Iris jaune avec des points bruns.
a. 9. - Plumage en dessus brun cendré pâle, str8é de noirâtre et varié de vermi-
culations brunes, plus distinctes au niveau du dos et sur les -scapulaires ainsi qu'aux
sus-caudales, A la partie antérieure du dos, les stries sont plus accentuées, sur chaque
plume, d'étroites stries rachidiennes noirâtres. Bande blanche au-dessous de l'œil,
allant de la base du bec à la région auriculaire. Sur les couvertures des ailes, une bande
oblique noire bordée en-dessous de blanchâtre et suivi d'un espace large, cendré strié
de noir. Remiges noires avec une bande blanche sur les trois premières. Rectrices mé-
dianes de même couleur que le dos, les latérales rayées de brun et de blanc, avec les
extrémités noirâtres. Gorge blanche. Poitrine et flancs d'un blanc sale, strié-de noirâtre
et lavé de fauve, ainsi que le reste du dessous. Sous-caudales fauve cannelle. Axillaires
blanches.
Œufs'. - Deux œufs sphériques. D'une couleur brun clair. Bien marqué, à l'extré-
mité la plus large, par des points et des taches d'un brun riche et sépia. 45,6 X 36.
316 G. BOUET

Distr. géogr. - Depuis l'Ogooué (Gabon) à la côte de Loanda (Landana) jusqu'aux


grands lacs et au Tanganyika, à l'est. Au sud l'Angola jusqu'au Cap.
L'Oedicnème vermiculé ne se trouve, dans l'Ouest africain, que depuis le Gabon jus
qu'à l'embouchure du Congo. li recherche le bord des eaux.
li a été signalé du Gabon et Moyen Congo: Zambi VI" IX (SACEEGHEM); N'ganciu
(BRAZZA); MALBRANT et MACLATCHY l'ont obtenu 'à Brazzaville, II, Port-Gentil, X,
X II;Booué, V; Kouillou (ANCH.); Loango (FALKENST.); Landana, II (PETIT).
Pour BANNERMAN, les spécimens du Gabon et du Moyen Congo appartiennent à la
sous-espèce Oe. v. Biuiikoferi, ayant le bec plus volumineux que chez l'espèce type.

Êcologie-Êthologie, - Cet Œdicnème est plus spécialement adapté au biotope que constituent les lacs,
rivières enclavées dans la forêt orientale de l'Ouest africain, comme ill'est dans la région des grands lacs
de l'est. .
Si l'on se rapporte à l'opinion de BANNERMAN, ce ne serait pas à l'espèce type que devraient être.rapportés
les spécimens provenant du Gabon et du Moyen Congo mais à la sous-espèce Œdicnemus. v. Buuikoferi,
dont l'aire de dispersion engloberait la zone forestière occidentale et orientale, du Libéria au Gabon.
L'opinion du naturaliste anglais est basée sur l'épaisseur du bec, qui serait plus volumineux que celui
de l'espèce type. Cette opinion partagée par FRIEDMANN, n'est pas celle de CHAPIN qui maintient que les
deux spécimens recueillis par lui à Zambi, près de l'embouchure du Congo et à Kwamouth (cours du
moyen Congo) doivent être rapportés à Œdicnemus vermiculatus vermiculatus.
Voici les dimensions données par CHAPIN pour des spécimens provenant de :
Est Africain (Tanganika), B. 41-43,5 mm;
Du Gabon, B. 45-48 mm;
Fleuve Congo,B. 7 spécimens, 45,2-47 mm;
Et enfin pour la sous-espèce du Libéria et de la Nigeria, B. 50-54 mm.
Il sera donc toujours nécessaire de prendre avec soin les dimensions du bec des individus examinés.
Pour CHAPIN l'Œdicnème vermiculé n'est pas migrateur, au Congo tout au moins où il l'a observé à
Lukoléla sur le fleuve d'août à février.
Pendant la journée, cet oiseau se tient seul ou par paires sur les larges bancs de sable du fleuve, mais la
nuit il va souvent sur les sentiers dans les plantations de cacao loin de la rivière.
La nidification doit avoir lieu quand les eaux des fleuves sont basses, sur les bancs de sable.
La femelle tuée à Zambi en fin juin était en période de reproduction. Comme la plupart des Œdicnèmes,
Œ. v. vermiculatus pond à même le sable ou le sol nu sans construire de nid.
Deux œufs sont en général pondus comme nous l'avons mentionné plus haut.

Œdicnemus vermiculatus Buttikoferi RCHW. - Œdicnème de Büttikofer

Oedicnemus Büttikoferi REICHNOW, Om. Monatsb., V, p. 182 (Fisherman Lake,


Libéria).
A. 200-203; Q, 96-100; T. 73-79; B. 50. Bec noir vert à la base et à la pointe. Pattes
verdâtres. Iris jaune.
o. Q. -L'Oedicnème vermiculé de Büttikofer, diffère de l'espèce type, par son
bec plus large, le dessus du corps plus gris, les marques sur les épaules, les couvertures
et les sous-caudales moins apparentes. Les lores, les joues, la gorge et le ventre, blanc
pur. La partie supérieure de la poitrine plus distinctement barrée de noirâtre.
Œufs. - Le seul que possède le British Museum, a la couleur de fond blanc chamois,
largement tacheté de brun ombré et de sépia souligné de gris lilas. 46 X 34.
Distr. géogr. - Du Libéria à la Nigeria.
Très voisin de la sous-espèce précédente cet Oedicnème se rapproche également
de l'espèce Oe. s. senegalensis, mais a les pattes verdâtres et non jaunes, comme l'Oedic-
nème du Sénégal. Tout d'abord signalé du Libéria par BÜTTIKOFER, il a été depuis.
retrouvé dans les collections du British Museum, en provenance de la Nigeria du Sud,
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 317

Quorea River (ALLEN); Lagos (BOURDILLON); rivière Dodo, XII et VII (FOULKES-
ROBERTS).
Au Libéria : BÜTTIKOFER l'a rencontré sur le lac Fisherman, rivière Marfa, VIII;
Robertsport; Nana Kru (W. Lows); - de Gold Coast : Accra (BouRDILLO N) ; - de
Nigeria : Lagos; rivière Benoué, X (BouRDILLON).

Écologie-Éthologie. - L'Œdicnème de Büttikofer semble confiné à la zone occidentale de la forêt et


à la Nigeria du Sud.
Il est très voisin de l'espèce du Sénégal.
C'est un oiseau dont le biotope favori est constitué par les bancs de sable des rivières libériennes à la
période des basses eaux. Il semble préférer les eaux saumâtres aux eaux douces et c'est ainsi que sur le lac
Fisherman on le trouve communément quand les eaux en saison sèche sont saumâtres et renferment une
abondante faune de crustacés marins dont se nourrit alors l'Œdicnème.
BtlTrlKOFER ne nous a pas donné de précisions sur la nidification de cet oiseau-au Libëria, qui vit en
dehors de la période de reproduction par bandes de 6 à 8 individus.
Rencontré à peu près pendant tous les mois de l'année l'Œdicnème de Büttikofer n'est certainement pas
migrateur temporaire.

Œdicnemus capensis maeulosus TEMM. - Œdicnème du Cap

Oedicnemus maculosus TEMMINCK, 1824, pl. col., J, 49, pl. 292 (Sénégal).
Syn. : O. c. psammochromus REICHW. (Togo).
Fig. : BANNERMAN, Birds T.JlT.A., II, fig. 19, p. 72.
L. 430 environ; A. d 214-235; 9422; Q.122-125; T. 80-82; B. 3942. (Mrs A. MEINER-
TZHAGEN). Bec noir, jaune à la base. Pattes jaune chrome. Iris jaune citron.
d. 9. - Plumage fauve roussâtre brillant, v~rié de stries brunes au niveau de la
couronne, du cou et du manteau, rayé et tacheté de brun sombre. Dos et sus-Caudales
avec de larges taches noires en forme de raquette. Une bande au-dessus de l'œil, blanche.
Lores de même couleur. Une ligne, sous et en arrière de l'œil, et une « moustache D :
brun rayé de noirâtre. Couvertures de l'aile fauve cannelle avec une barre médiane sépia
et une tache subterminale de même couleur, l'extrémité' blanche. Rémiges primaires et
secondaires noirâtres. Les trois primaires les plus externes marquées d'une bande trans-
versale blanche. Extrémité des secondaires blanches. Rectrices médianes de même teinte
que les sus-caudales. Toutes les autres rectrices rayées et terminées de noir sur fond
blanc cendré. Menton et partie supérieure de la gorge, blancs. Partie inférieure de la
gorge, côtés du cou, poitrine et flancs, roux fauve pâle, barré de brun sombre au centre.
Ventre blanchâtre sans tache vers la partie médiane. Sous-caudales lavées de roux can-
nelle.
Œufs. - Deux œufs. Couleur du fond variant du crème pâle au fauve foncé, la majo-
rité fortement tachetés, sur toute la coquille, avec des teintes variées de brun sombre au
noirâtre, souligné par des marques lilas. .
Distr. géogr. - Les formes rencontrées en Somaliland, Soudan, sont rapportées, par
Mme A. MEINERTZHAGEN, à une autre sous-espèce que celle que nous étudions. BAN·
NERMAN incline à accepter les vues de Mme A. MEINERTZHAGEN. Quoi qu'il en soit,
l'espèce ci-dessus se rencontre depuis la: Gambie et tous les territoires de la forêt hy-
grophile occidentale jusqu'à la Nigeria. La même sous-espèce se rencontre dans l'Air
et le Sahara central.
Cet Oedicnème est beaucoup plus rare dans l'Ouest africain, que le précédent. li
a été trouvé dans l'Air: à Aouderas, VII; au Damergou, nids en VI (BUCHANAN); -
du Sénégal : signalé (ADANSON, RIGGENBACH); Linguéré, XI (l.F.A.N.); - de Nigeria
du Nord : Zaria (HODGE).
31e G BOVET
Fig. 62. Oedicnemus capensis (d'après MALBRANT)
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 319

- de Gambie anglaise: Kountaia, 1 (W. LOWE); - de Gold Coast : Bole, l, Lawra


1 (W. LOWE); nidifie en janvier, Gambaga (GIFFARD); - signalé du Togo sous le nom
de Oe. capensis psammochromus RCHw.
Du Gabon et Moyen Congo : Bube, près Zambi (SACEGHEN), (WG.), Port-Gentil,
IX (ROUGEOT); - de l'Oubangui : Ouaka (BLANcou); signalé de l'Oubangui-Chari
occidental (BLANcou); - du Tchad : plaines nues du centre africain français (MAL-
BRANT). LYNES le signale comme nidifiant, au Darfour, en mai.

Ecologie-Ethologie. - L'Œdicnème du Cap est représenté dans l'Ouest africain par une sous-espèce
dont l'aire de dispersion n'atteint pas le Soudan angle-égyptien où il est remplacé par une autre sous-
espèce (MEINERTZHAGEN). C'est un oiseau rarement observé dans les colonies Ouest africaines.
On le rencontre aussi bien dans la savane sèche à mimosées, que dans l'Air et il préfère les plaines à
graviers aux rivières où on ne le rencontre jamais. Ses mœurs 1'apparentent donc à l'Œdicnème européen.
Il est le plus souvent en petites compagnies allant jusqu'à une vingtaine d'individus. C'est à la fin de la
saison sèche que l'Œdicnème du Cap s'accouple et qu'on commence à l'entendre le soir, et au début de
la nuit « rappeler »,
En fin mai, LYNES a trouvé un nid avec deux œufs; BUCHANAN au Damergou en juin.
Cependant W. LOWE dit avoir tué dans le nord de la Gold Coast une femelle avec les ovaires développés
en janvier, ce qui laisse supposer que cet Œdicnème nidifie du milieu de la saison sèche au début de la
saison des pluies, tout au moins dans l'OUest africain.
On n'a pas de précisions sur son genre d'alimentation, mais il est certain que les insectes (sauterelles
migratrices) en forment la base ainsi que les petits mammifères et autres petits animaux (lézards, camé-
léons) fuyant les feux de brousse où l'on rencontre l'Œdicnème du Cap.

Famille des JACANIDAE (Iacanidés. - Jacanas)

Oiseaux tropicaux; de mœurs strictement aquatiques, vivant confinés au bord des


rivières ou des marais. Grâce à leur très longues pattes munies d'ongles extrêmement
longs, surtout le pouce, mais hors de proportion avec leur taille, les Jacanas courent,
avec aisance, sur les plantes d'eau à feuilles surnageantes (nénuphars, lis d'eau).
Une plaque frontale. Bec allongé, accuminé. Étroitement alliés aux Rallidés, ils en
diffèrent par des caractères anatomiques, mis en lumière par le docteur P. R. LOWE.
Deux genres se rencontrent en ~rique tropicale française.

CLEF DES ESPÈCES


- Front recouvert d'une plaque nue. Partie inférieure de la poitrine et
abdomen d'un marron foncé chez l'adulte, presque entièrement
blanche chez le jeune. Aile de plus de 130 mm . Parra africana.
- Front sans plaque nue. Dessous du corps presque entièrement blanc
chez l'adulte et chez le jeune , . Microparra
capensis.

Cen. PARRA LINNÉ, 1766

Parra (Actophilornis) africana CM. - Jacana africain

Para a/ricana CMELlN, 1789, Syst. Nat., l, pt. 2, p. 709 (Abyssinie].


Fig. : BANNERMAN, Birds T.W.A., II, fig. 20, p. 76. - SWAINSON, Zool. Ill., 2e Sre.,
pl. 6.

L. 253·304; A. 135-180; Q. 40·55; T. 65-72; B. 45-49, plaque frontale comprise.


Q toujours de taille plus élevée que le d. Bec et plaque frontale d'un gris bleu pâle.
Partie nue de la tête d'un bleu de plomb pâle. Pattes ardoisées. Iris brun noir. A I'estré-
mité de l'aile, une sorte d'éperon très court.
320 G. BOVET
d. 9. Une partie de la couronne est recouverte par une plaque cornée. Les lores,
l'arrière de la couronne et la -partie supérieure du cou, noir moiré de vert. Le menton,
les joues, depuis le niveau du centre de l'œil, côtés du cou et la gorge, blanc pur,
prenant une teinte jaune d'or à la partie supérieure de la poitrine et à la base du
cou. Tout le reste du plumage, dessus et dessous, d'un marron brillant. Les sus-caudales
et la queue d'un marron plus profond. Les rectrices ont leur extrémité lavée de
brun bronzé. Les primaires noires, les plus internes terminées de brun. Les secon-
daires marron foncé. Le dessous des ailes de la teinte du corps.
Le jeune n'atteint le plumage de l'adulte que vers la seconde année. Son plumage en
dessus est, en général, plus clair, le sommet de la tête est emplumé, ne laissant qu'une
très petite partie, à la base du bec, nue.
Œufs. - Quatre œufs. Brillants, coquille dure, couleur de fond ocre brun pâle ar·
tistement décoré de cercles brun foncé mélangé de même couleur, mais plus claire.
30,5 X 22,5.
Distr. géogr. - Toute la région éthiopienne entière, depuis la presqu'île du Cap
Vert (Sénégal), à l'est, jusqu'au Soudan égyptien et au sud, jusqu'à la province du
Cap.
Le Jacana africain, est un oiseau très répandu dans l'Ouest africain. On l'a capturé
au Sénégal : environs de Dakar, II (l.F.A.N.); signalé (MARCHE, BOUCHARD,. RIGGEN-
BACH); Marigot de Yoff (MILLET.HoRSIN); Cap Vert; Dakar; - du Soudan: sur le
Niger et le Bani (BOUET); Sampara, II (I.F.A.N.); bords du Niger (BATES); Mopti,
V,lac Débo, V (MADSEN); commun Niger moyen (ROUSSELOT); GUICHARD le signale de
Seri; - de l'Ouest Tchad: observé en IV, V et Xl, par bandes (GOLDING); - de Nigeria
du Nord : commun (HUTSON); Gosa, VlI,Loko HART.); Sokoto, nichant VI, VII
(SERLE) ;
- de Gambie anglaise: il a été signalé (REND.) et HOPKINSON l'a rencontré en larges
bandes dans les marais. - Très commun sur la Casamance, vers Kolda (BOUET); -
de Guinée portugaise: Bissao (BAUD.); - THOMPSON le signale de Sierra Leone: Kerina
district; - du Libéria : Grand Bassa, Saint John river (JoHNSTON); Paynesville, III
(BOUET); - De Côte-d'Ivoire Bingerville, Bocri, lagune Ebrié; assez commun,
XII (BOUET, MILLET·HoRSIN); moyenne Cête-d'Ivoire, VIII (Dr THIBOUT); - de
Gold Coast: Elmina (WEISS.); Accra, X,VIII (RCHW.); Gambaga III (GIFF.); - du
Togo : assez rare Bas Togo (MILLET-HoRSIN) ; Mangou (THIERRY); - du Dahomey :
Atcheribé (Zou), (BOUET); Zagnanado (I.F.A.N.); lagunes Bas Dahomey; lac Ahémé,
Agouagon (bords Ouémé); - de Nigeria du Sud: rivière Ogun (W. LOWE); Badagri
(FOULKES-RoBERTS); Yoruba (CLARKE). .
Du Cameroun: Sanaga, IV (PREUSS); Wuri (RCHW.); - Du Gabon et Moyen Congo:
confluent Ogooué (MARCHE et COMPItGNE); lac Silé, Xl, XII (MARCHE); Zambi, XI
(SAC.); N'gancui, VIII Alima Lekéti; 1 (BRAZZA); lagune de N'Koumi près Fernan Vaz;
Mouila; Divénié (MAc.); grande ile du Pool, VIII (DYB.); Landana (PETIT); Camma
(DU CHAILLU); Majunga, II (BOHND.); Chinchonxo (FALK.); Quillu (ANCH;); - de l'Ou-
bangui-Chari : signalé Ouaka (BLANcou); Bangui, 1 et XI (ALUNE); - du Tchad :
Fort-Lamy (MALBRANT).
Êcologie-Êthologie. - Le Jacana africain est bien connu des Européens ayant vécu en Afrique. Il n'est
pas de rivière, de marais, plus ou moins couvert de plantes aquatiques, nénuphars en particulier, où le
voyageur en pirogue, n'ait aperçu cet élégant petit oiseau marchant avec légèreté sur les larges feuilles de
nympheas. Peu craintif, il ne gagne le couvert des berges que quand l'embarcation n'est plus qu'à quel-
ques mètres de lui.
On sait que ses pattes sont spécialement conformées pour cette marche sur les feuilles et qu'en particulier
son pouce est muni d'un ongle atteignant chez le mâle jusqu'à 5 cm.
Il vit soit par paires, soit par petits groupes qui semblent ne pas se séparer et qu'on retrouve toujours dans
les mêmes endroits.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 321"

Quand il prend son vol il ne va en général pas très loin, et souvent pour s'installer à nouveau sur un endroit
submergé où il va retrouver les mêmes plantes. En voiles palles sont étendues en arrière et les ailes ballent
avec rapidité. Le cri souvent répété, sur le même ton, peut être traduit par « ka-ka-ka-ka-ka. II
La nourriture du Jacana se compose surtout de graines de plantes aquatiques, lis d'eau, nénuphars,
mélangés de petites pierres et, à l'occasion. de petits mollusques d'eau.
La nidification se fait aux abords des ruisseaux à végétation aquatique dense (Marantacées) et a lieu ans
l'Ouest africain en août-septembre mais, en Nigeria, le docteur SERLE a trouvé un nid en juin à Loko sur
la Benoué.
Les Jacanas établissent sonventleurs nids à peu de distance les uns des autres sans qu'on puisse dire
qu'ils sont en colonies.
Dans la zone d'inondation du Niger, ils se réunissent en bandes très compactes dépassant plusieurs
milliers, mais en dehors de la nidification (Roussst.or, GUICHARO).

Gen. MICROPARRA CABANIS, 1877


Microparra eapensie (SMITH). - Petit Jacapa du Cap

Parra capensis A. SMITH, 1839, Ill. Zool. S. Afr. Birds, pl. 32 (Algoa Bay).
L. 165; A. 85-95; A. 29-36; T. 31·36; B. 16-19. (ROBERTS).
O. 9. - Le front est emplumé, mais les plumes sont duveteuses. Le reste du plu.
mage ressemble à celui du jeune de Actophilornis africana et cette teinte", plus claire
persiste pendant toute la vie de l'oiseau. Les dimensions du petit Jacana du Cap sont
beaucoup plus faibles que celles de A. africana.
Œufs. - Trois à quatre œufs. Couleur de fond jaune brun presque entièrement
caché par de nombreuses lignes et taches noires. Très brillants. 32 X 24.
Distr. géogr. - L'Mrique de l'est, depuis la vallée du Haut Nil, vers le sud à travers
l'Ouganda, le Tanganyika, le Nyassaland, jusqu'au Cap.
Le petit Jacana du Cap, n'avait été trouvé en territoire français qu'une seule fois, par
le vétérinaire MALBRANT, sur les bords du lac Tchad, en 1934. li avait toutefois été
signalé antérieurement de la Nigeria, aux environs de Kano, IV, 1933, près de Sokoto,
II, 1934 (BOURDILLON); Maidougari (GUICHARD). Depuis lors au Soudan: GUICHARD,
" en 1944, sur le Niger et sur le lac Faguibine XI, l'a observé.
Écologie-Éthologie. - Ce n'est que depuis quelques années que ce petit Jacana a été rencontré dans
l'Ouest africain. MALBRANT l'a trouvé près de Fort-Lamy sur le Chari en 1934, en même temps que le
docteur BUXTON en envoyait au British Museum un spécimen tué par lui près de Kano en Nigeria du Nord.
Plus tard GUICHARO en octobre à Andoukou (Soudan français) retrouvait le même oiseau qui comme on
le voit, après avoir échappé pendant de nombreuses années aux recherches des naturalistes, a été finalement
trouvé dans les différentes colonies de l'Ouest africain, sauf les colonies côtières où s'étend la grande forêt.
C'est un oiseau relativement peu sauvage qu'on peut approcher facilement et qui rarement quille le
biotope particulier où il vit, sous le couvert des berges des ruisseaux ou lacs. Comme son congénère, se
tient sur les plantes aquatiques à larges feuilles, qui recouvrent souvent de larges étendues. Son genre de
vie comme on le voit, est donc le même que celui du grand Jacana africain. Il se nourrit de graines de
plantes aquatiques. On n'a pas jusqu'ici, soit au Tchad, soit en Nigeria trouvé le nid de ce petit Jacana
qui doit être construit de plantes aquatiques et flottant à peu de hauteur au-dessus de l'eau.
On a dû souvent confondre le Jacana du Cap avec les jeunes de l'Actophilomis qui, comme on le sait,
conservent leur livrée juvénile pendant au moins deux années avant de revêtir celle d'adulte.
Les plumes du front du Micropara conservent une apparence duveteuse pendant toute leur vie, alors que
le Jacana africain présente sur le front une petite plaque cornée qui devient plus apparente et bleuâtre
au moment de la période de reproduction, et qui n'apparaît que tardivement chez le jeune.

ORDRE DES CHARADRIIFORMES


Petits Échassiers en général littoraux. Les trois doigts antérieurs sont tantôt libres
tantôt réunis à la base par une membrane plus ou moins développée. Le pouce très suré-
J. A. 430081. 11
322 G. BOVET
levé est réduit ou nul. Le tarse est relativement long. Be~ variable d'aspect, plus ou
moins mou dans sa partie basale avec narines en fentes longitudinales. Ailes longues
ou pointues. Glande uropygienne empluméeou absente. Avec ou sans nid. Nidifuges.

CLEF DES FAMILLES


1. Pattes à trois doigts, parfois à quatre doigts (Glareola). Queue très
fortement ou partiellement fourchue ou non fourchue. Bec très court,
courbé vers la base, non perforé entre les narines. . . . . . . . . . . . . . . . . Glaréolidés.
- Pattes à quatre doigts " ... 2.
2. Pattes à quatre doigts, le pouce légèrement surélevé par rapport aux
doigts antérieurs. L'allure générale est celle de la Bécassine (Capella).
La ~ plus richement colorée que le 0' . Glande uropygienne emplumée.
Bec long rappellant celui des Bécassines, mais plus court et légère-
ment courbé à l'extrémité " . .. Rostratuiidé».
- Pattes à quatre doigts, le pouce très petit (Afribyx. Squatarola) ou
manquant parfois (Haematopus, Himantopus, Sarciophorus, Ho-
plopterus, Charadius, Limosa, Crocethia, Steplianii,yx). Les doigts
peuvent être entièrement palmés (Recuroirostra). Queue non four-
chue. Bec de dimensions et de forme souvent fort différentes, recti-
ligne ou arqué, ou retroussé parfois entre les narines.. .... ..... .. Charadriidés.
- Pattes à quatre doigts, le pouce petit et surélevé. Les doigts anté-
rieurs sont bordés de palmures festonnées. Bec grêle, rétréci vers la
base, aplati et allongé vers la pointe, perfore entre les narines. . . . . . Phalaropidés.

Famille des ROSTRATULIDAE (Hostratulidés. - Bécasse peinte)

Famille ne comprenant qu'un seul genre d'oiseaux voisins des Bécasses, à bec plus
court. Mandibule supérieure dure et recourbée à l'extrémité. Tarse assez court, doigts
longs. Ailes relativement courtes. Douze rectrices. Femelles plus grandes que les mâles
et à plumage plus coloré.

Gen. ROSTRATULA VIEILLOT, 1816

Rostratula henghalensis benghaleusis (LINNÉ). - Bécasse peinte


Rallus benghalensis LINNÉ, 1758, Syst. Nat., .1Oe éd., p. 153 (Asie).
Fig. : D. BANN., Birds Trop W. Afr., vol. II, p. 85, pl. 7.
cf 1...135; A. 122-134; Q. 37-46; T. 40-45; B. 43-49. (BANN.). Bec brun foncé. Pattes
verdâtres. Iris brun noisette. .
Front et couronne noirâtre, les plumes présentant une bande longitudinale médiane
fauve et terminées de blanc. Un anneau autour de l'œil, s'étendant en arrière, d'un blanc
fauve. La nuque et le manteau gris cendré finement bordé de brun. Lores et joues gris
brun vermiculé de blanc. Le dessus, en général, gris tacheté de fauve et de noir, spé-
cialement les scapulaires qui sont très nettement fauve et noir. Couvertures des ailes
d'un jaune bronzé, avec des taches jaunâtres bordées de noir. Sur les scapulaires les
barbes externes forment une bordure fauve dessinant une longue bande visible de cha-
que coté du dos. Croupion et sus-caudales gris étroitement barré de noir, avec une large
bordure subterminale blanchâtre. Rémiges primaires grises, bordées de noir sur les
barbes internes, les barbes externes noires avec de larges taches ovales fauve. Qùeue
grises barrée de noir avec 5 à 6 taches fauve bordées de noir sur chaque plume. Menton
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 323

et partie supérieure de la gorge blanc, le reste de la gorge et la partie supérieure dè la


poitrine gris brun tacheté de blanc et séparé du reste du dessous, qui est blanc, par une
étroite bande indistincte noirâtre barrant la poitrine.
9. - Nuque, cou, gorge et partie supérieure de la potrine d'un marron profond,
une large bande, bien accentuée, noire, barre la partie inférieure de la poitrine. L'anneau
qui entoure l'œil est blanc pur. Taille plus élevée. A. 127-139; Q. 43-48; T. 44-5 L.;
B. 546·53. (BANN.). Bec avec mandibule inférieure plus pâle. Pattes gris ardoisé. Iris
brun rougeâtre.
Œufs. - Deux à quatre œufs. Couleur de fond variant du crème au chamois, forte-
ment pointillé et tacheté de noir et de sépia souligné de marques gris pierre. 36 X 25,5
maximum.
Distr. géogr. - Mrique, du Sahara jusqu'au Cap. Tout le sud de l'Asie, la Chine
et le Japon, les Philippines et l'archipel des îles de la Sonde.

Fig. 63. Rostratula benghalensis (d'après MALBRANT)

La Hhynchée du Cap n'est pas rare dans l'Ouest africain: On l'a signalée du Sénégal :'
(VERR., DELARoQuE, RIGGENBACH); Almadis, III (MARCHE); Richard-Toll, II, Dakar,
XII (I.F.A.N.); - du Soudan: San, VI (BATES); Niamey, X ( H. MADSEN); Cercle
de Mopti, III (ROUSSELOT); - de l'Ouest-Tchad : Kalkala, V (GOLDING); signalée,
VI (BATES); - en Nigeria du Nord : provinces de Sokoto, Kano, Bauchi, (HUTSON,
SERLE) de XII à IV.
- en Gambie anglaise: elle est signalée (REND.); HOPKINSON la considère comme
migratrice; W. LOWE en a tué un spécimen nidifiant à Saba, 1; - Guinée portugaise:
Bissao (VERR.); - en Gold Coast : Accra, IX (RCHW.); Yegi, XII (POMEROY) ;
Koumassi, VI (HOLMAN); - de la Nigeria du Sud : Ibadan, V(KIND, MARSHALL) ;
Zaria, X et III (LIPSCOMB).
Du Gabon et du Moyen Congo : signalée (DU CHAILLU); Zambi, XlI (SACEGHEM);
N'Ganciu (BRAZZA.); MALBRANT et MACLATCHY l'ont en outre obtenue à Port-Gentil,
X; Loango (FALKENST.); - de l'Oubangui: XI (ALUNE); - du Tchad: Fort-Lamy,
VIII, IX (MALBRANT); lac Tchad nidifiant (BATES).
Écologie-Éthologie. - La Rynchée du Cap est un oiseau cosmopolite considéré comme migrateur au
moins dans certaines régions de l'Ouest africain. En Gambie, d'après HOPKINSON, il n'arriverait qu'en
juin pour repartir en avril. Par contre en Nigeria des spécimens ont été tués en avril, mai et juin.
En réalité ce sont plutôt des migrations périodiques saisonnières. Il est pour l'instant difficile de déter-
miner si cet oiseau demeure ou .non toute l'année dans l'Ouest africain.
De même, on n'a sur sa nidification possible dans nos régions que l'observation de W. LOWE qui en
Gambie a tué une femelle en janvier, qui venait de pondre, et celle de BATES qui à San (Soudan) en juin a
obtenu deux femelles aux organes sexuels déjà gros avec une chaine de petits œufs.
La Rynchée aime les zones marécageuses mais se trouve cependant dans les hautes herbes de la savane.
II.
324 - G. BOUET

Son vol est très rapide et très court, avec les pattes pendantes et l'oiseau ne s'envole en général qu'à
quelques mètres de l'observateur. De mœurs crépusculaires, c'est de bonne heure qu'il va à la recherche de
sa nourriture et tard le soir.
Les ornithologistes s'accordent à considérer cet oiseau comme polygame. Les femelles s'attaquent entre
elles pour la possession d'un mâle et se livrent à des danses nuptiales un peu analogues à celles du Corn-
battant, mais ici c'est la femelle qui joue ce rôle.
Aussitôt les œufs pondus, la femelle abandonne le nid laissant au mâle le soin de l'incubation et s'en va
à la recherche d'un nouvel époux.
Le cri qu'émeut la Rynchée du Cap ressemble à celui qu'on obtient en soufflant doucement dans le
goulot d'une bouteille.

Famille des CHARADRIIDAE


(Charadriidès. - Pluviers, Vanneaux, etc.)

Oiseaux de taille moyenne ou petite. Bec modéré, faible à la base, renflé et durci à
l'extrémité, avec sillons latéraux. Tarse allongé. Pattes à trois doigts, rarement quatre,
Le pouce, quand il existe, est très petit.

Gen. CHARADRIUS LINNÉ, 1758

CLEF DES ESPÈCES

1. Un simple collier noir au niveau du jabot complet ou interrompu. . 2.


- Un double collier noir ou brun noir au niveau du jabot et de la
poitrine séparé par une bande blanche. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
- Dessous entièrement blanc................................... 4.
2. Bec unicolore. Collier interrompu. Les trois rectrices externes entiè-
rement blanches '. . . . . . . . . . ale%andrinus.
- Bec bicolore. Collier entier. la rectrice la plus externe seulement est
entièrement blanche :
- Aile 125-130............................................. hiaticula.
- Aile 110-120. dubius.
3. Rectrice la plus externe avec une seule tache blanchâtre peu appa-
rente. Front blanc .. '" ,. . .. . . .. tricollaris.
- Rectrice la plus externe avec trois barres noirâtres. Front comme la
couronne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Forbesi,
4. Collier blanc du cou séparé du blanc du dessous du corps par une
bande noirâtre " pecuarius.
- Collier blanc du cou se' confond avec la bande de dessous du corps. rnarginatus.

Charadrius pecuarius pecuarius TEMM. - Pluvier pâtre

Charadrius pecuarius TEMMINCK, 1823, Pl. Col., liv. 31, pl. 183 (Cap de Bonne Espé
rance).
Syn. : Leucopolius pecuarius.
Fig. : DRESSER, Birds Europe., Suppl., pl. VIII.
L. 150; A. 95·104; Q. 40-43; T. 29·34; B. 15·17. Bec noir. Pattes gris verdâtre. Iris
brun sombre.
d. Q. - Front blanc limité en arriere par une bande étroite, transversale, poire.
Ligne sourcilière blanche se confondant sur la !'tuque avec celle du côté opposé et
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 325

formant collier. Strie noire au niveau des lores, contournant derrière l'œi1le bord infé-
rieur de la bande sourciliaire et venant ainsi border le collier blanc. Plumage du dessus
du corps brun cendré, les plumes bordées de fauve. Petites couvertures du bord supé-
rieur de l'aile noirâtre. Rémiges primaires brunes, noirâtres sur les barbes externes et à
la pointe la plus externe, avec la tige blanche en son milieu. Rémiges secondaires brun
sombre avec l'extrémité blanche. Sus-caudales brun sombre, blanches latéralement.
Rectrices médianes noirâtres, les autres blanches nu~ncées de brun, la plus externe en-
tièrement blanche. Partie inférieure blanche lavée de fauve sur la poitrine. Sous cau-
dales blanches.
Œufs. :- Deux œufs. Couleur de fond crème ou gris pierreux, dessiné de noir et de
quelques points confluants noirs soulignés de marques gris pierreux. Maximum :
32 X 22.
Distr, géogr. - Afrique, depuis le Sénégal et le Soudan, jusqu'au Cap. Madagascar.
Le Pluvier pâtre ne se rencontre qu'en Afrique et àMadagascar. Ce n'est pas un mi-
grateur.
Au Sénégal : on a des spécimens de Hann, VI, Malinka, XII, II, lac Tamna, III,
Cambarène, V (I.F.A.N.); il a été signalé autrefois par LAGLAIZE; - du Soudan :
bords du Niger, VIII; Niger supérieur, I, II (BATES); Tombouctou, VIII, Cabara,
VIII, IX (H. MADSEN); Niafounké, X (GUICHARD); - de la Nigeria du Nord; Bornou et
Sokoto, VI, Abeshi entre Loko et Ibi (HUTSON); Sokoto (BATES); - signalée de Gambie;
- en Gold Coast : signalé (PEL;); Fanti (USSHER); Accra, Cal> Coast (SHELL); réservoir
de Tamale (HoLMAN); nidifie dans les lagunes côtières d'après HOLMAN en VIII; - du
Cameroun : Bimbia au sud de Garoua (Rcaw.), - du Gabon et du Moyen Congo :
Port-Gentil et Cetté Camma, cap Lopez (DU CHAILLU); Loango, IV; Brazzaville, VII
(DYB.); côte du Loango, Landana (PETIT); Zambi, XII (SACEGHEM); N'Ganciou, l,
(BRAZZA.); Port-Gentil, X (MALBRANT); Chinchonxo (FALKENST.); - de l'Oubangui.
Chari : Haute Kémo, IV (DYB.); - de l'Ouest du Tchad : où il nicherait en juin (MAL-
BRANT).

Écologie-Éthologie, - Le Pluvier pâtre est un Charadriidé africain qui a été signalé dans tout l'Ouest
africain non seulement sur les côtes mais à l'intérieur où il niche sur les rivières et les lacs. Il a la curieuse
habitude de s'arrêter brusquement quand on l'observe et de tourner la tête de droite et de gauche. Il se
rencontre en général par petites bandes à la recherche de petits insectes et de larves dans la vase.
Le nid de.ce Pluvier est difficile à trouver Car l'oiseau le recouvre. dès qu'il le quitte, de matériaux
quelconques à sa portée: petites pierres, vase séchée, écorces d'arbres, etc. BATES a observé ce Pluvier sur
le Niger où il évite les rochers à fleur d'eau et les rapides et fréquente les zones cultivées aux abords du
fleuve. °

Sa couleur se confond avec celle de la vase et dès qu'il se sent en danger il s'arrête, s'accroupit et reste
immobile.
La nidification a lieu dans l'Ouest africain cn août sur la vase sèche de préférence aux bords sableux des
lagunes ou des fleuves.

Charadrlus alexandrinU8 alexandrmus LINNÉ. - Pluvier à collier interrompu

Charadrius alexandrinus LINNÉ, 1758, Syst, Nat., lOc éd. p. 150 (Égypte).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 523.
L. 165-180; A. 100-118; Q. 48-55; T. 24-28; B. 15-20. Bec, pattes, iris noirs.
cr. Q. - Le front blanc donne naissance à une ligne également blanche passant
au-dessus de l'œil et se continuant en arrière. Une ligne noire va du bec à l'angle anté-
rieur de l'œil etau-delà. Poitrine blanche. Le plastron noir de C. hiaticula et C. dubius,
826 G. BOUET

n'existe plus en entier. Il se réduit à une grosse tache placée de chaque côté du corps
en avant de l'aile. Le dessus de la tête est noir en avant, brun cendré en arrière. Le
cou est blanc. Pas de bande noire en travers des épaules. Rémiges noirâtres, les pri-
maires à rachis en partie blanc, les secondaires plus ou moins blanches. Rectrices
médianes brunes, les autres blanches, lavées de gris, sauf les trois externes.
Distr. géogr. - Niche aux Canaries, à Madère, aux Açores, aux îles du Cap Vert,
la côte sud de l'Angleterre, la majeure partie de l'Europe et de l'Asie centrale; depuis
la Suède jusqu'à la Corée et au sud, le nord du Sahara, l'Égypte, l'Arabie et le Sind.
Hiverne en Afrique tropicale et du sud, dans l'Inde, la Chine du Sud, le Japon, Formose
et les îles de la Sonde.
Le Pluvier à collier interrompu qui migre en Afrique, n'est pas souvent rencontré
dans l'Ouest africain.
Aux îles du Cap Vert, il se rencontre par petites bandes et il y niche comme aux
îles Canaries du reste, mais il s'agit d'oiseaux résidant toute l'année dans ces îles. Les
migrateurs ne nichent pas.
Du Sénégal: LAGLAIZE l'a signalé il y a longtemps. Dans la collection de l'I.F.A.N.,
il figure en provenance de Cambérène, XII, 1; Malika, II.
Du Sierra Leone : on a de Wilberforce un spécimen, III (THOMPSON) tué dans une
bande de huit; - du Libéria : Robert's Port, X (BÜTT.); - en Nigeria du Sud: dans
la province d'Ondo, FouLKEs·RoBERTs l'a identifié sur des bancs de vase; - du Gabon
et du Moyen Congo : Landana, X, J, II (PETIT).

Êcologie-Êthologie. - Le Pluvier à collier interrompu est un oiseau cosmopolite qu'on trouve fréquem-
ment en Europe où il niche. Dans l'Ouest africain il est rare ainsi que le montre le relevé ci-dessus
des localités où il a été capturé. Au Sierra Leone il n'est signalé par THOMPSON qu'en hiver par petites
bandes en migration, disparaissant du jour au lendemain.
BANNERMAN nous dit qu'aux Canaries. où il est résident, on la trouve courant sur le bord de la mer,
par petites troupes à la recherche des mouches de sable, des peti ts crustacés et des petits mollusques
déposés par le flot. Il gratte également le sable pour en faire sortit les vers marins, dont se servent les pê-
cheurs comme appâts.

Charadrius marginalus nigirius BATES

Charadrius marginatus nigirius BATES, 1932, B.B . O. C., p. 70·76.


Syn. : Ch. m. russatus.
A. 100·101; Q. 44·48; T. 23·26 (BATES).
cf. Q. - Plumage avec plus de couleur rouille que chez les oiseaux que l'on ren-
contre sur les côtes de l'Ouest africain et désignés sous le nom de Charadrius margi-
natus pallidus. Cette feinte est plus brillante, même sur les plumes qui sont vieilles
et usées.
Cette sous-espèce a été découverte par BATES, en- février 1932, sur les bancs de
sable du Niger, entre Bamako et Gao. Jusqu'ici, le Pluvier Charadrius marginatus pal-
lidus n'avait été trouvé qu'au bord de la mer. Il serait intéressant de rechercher si la
nouvelle sous-espèce de BATEs se rencontre sur les bords du Sénégal.
Œufs. - On n'a pas jusqu'ici décrit l'œuf de cette sous-espèce.
Distr. géogr. - Rencontré sur le Moyen Niger de Bamako à Gao.

Écologie-Éthologie. - Ce petit Pluvier, comme on vient de le voir, n'a été observé que sur le Niger.
JI semble, d'après BATES qui l'a décrit, qu'il ne fréquente que les bancs de sable du grand fleuve et jamais
les bords où le sol est recouvert de végétation. On ne le voit que seul ou par deux ou trois, courant sur le
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 327

sable, L'examen de l'estomac a révélé la présence d'insectes et de petits mollusques, les insectes capturés au
nord de l'eau où ils sont rejetés par le courant, GUICHARD a récolté près de Niafounké, en octobrè, ce
Pluvier.

Charadriu8 marginatus Mechowi (CABANIS). - Pluvier à front blanc de Mechow

Aegialitis mechowi CABANIS, 1884, [oum, f. Ornith., p. 437; - 1885, idem, pl.
VI, fig. 2a (Angola). '
Syn. : Ch. m. pallidus auct.; - Ch. Heywoodi GREY; -,Ch. m. hesperius BATES.
L. 170; A. 98-104; Q. 45-49; T. 24; B. 15·17 (BATES). Bec noir. Pattes verdâtres,
fauve sur les métatarsiens. Iris brun.
O. 9. - Front et partie antérieure de la couronne, jusqu'à une ligne au niveau
du milieu de l'œil, blanc, limité par une bande étroite, par dessus la couronne, entre
les yeux, noire, et par une ligne partant du bec et traversant l'œil, également noire.
Le reste de la couronne, le manteau, le dos, les scapulaires, gris cendré. Couvertures des
ailes brun cendré teinté de blanc. Rémiges primaires brun cendré avec la bordure brun
sombre ainsi que l'extrémité. Secondaires brun clair, bordées intérieurement de blanc
et avec la pointe blanche. Les quatre rectrices, médianes brun, plus foncé vers la pointe,
les autres rectrices blanches. Tout le dessous blanc, la poitrine lavée de fauve rosâtre.
Les côtés du cou formant avec le derrière du cou une sorte de collier blanc.
Le jeune n'a pas de noir sur la tête" et très probablement aussi les adultes après le
plumage nuptial d'été.
Œufs. - Deux œufs. Couleur de fond brun jaunâtre. Décorés de nombreux points
irréguliers et de raies brun rouge foncé. 25,8 X 22,3.
Distr. géogr. - Ouest africain et Afrique centrale, depuis le nord de l'Angola
jusqu'au Nil Blanc.
Ce petit Charadriidé n'est pas très répandu dans la partie nord de l'Ouest africain
étudiée ici, et il est surtout susceptible d'être rencontré sur les côtes. Cependant; il a
été trouvé au Soudan: bords du Niger (BATES); Ségou, II (I.F.A.N.); - on le signale
en Ouest Tchad. En Nigeria du Nord: Amara, rivière Bénoué et bords du Niger
(Hursos): Loko, V (HART.); Lokodja, nid, II (SHUEL); Loko, nid, IV (SERLE); Au
Libéria : W. Lowz l'a capturé à Nana Kru, 1; - Gold Coast: Elmina (WEISS);
Volta, Fanti, VIII (USSHER); Accra, II; Cap Coast (SHEL., Buc HL.) ; lagune de Kéta,
nidifie en V (HOLMAN); - de la Nigeria du Sud: Warri (FOULKES-RoBERTS); Lagos,
de VIII à 1 (BOURDILLON); - du Cameroun: Bibundi, VII, Xll; Bekongolo (SJOST.);
Kribi, X (GROMIER); - du Gabon et du Moyen Congo : confluent de l'Ogooué
(MARCHE et COMPIÈGNE); Camma (DU CHAILLU); Landana (PETIT); Chinchonxo, IV
(LucAN) ; Eala (SCHOUTEDEN); MALBRANT et MACLATCHY l'ont obtenu à Kango, III
et Port-Gentil, X, et observé à Mouïla et Fougamou; Mayumba, XII (RoUGEoT); -
du Tchad: Fort-Lamy, sur le Chari (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - Le Pluvier à front blanc de Mechow n'est pas très rare dans .I'Ouest africain
comme on le voit par la liste ci-dessus. On a cru qu'il était un oiseau strictement de rivage mais, d'après
le synonymie que nous donnons, sa zone de distribution s'étend aux fleuves, lacs, rivières des territoires
en visagés ici.
C'est un oiseau peu craintif qui se laisse approcher; il est rarement rencontré en bandes,mais on peut
observer des groupes à peu de distance les uns des autres, courant sur les plages, à la recherche des Insectes,
mouches en particulier, qu'on trouve sur les plantes marines arrachées par le flot et rejetées sur le rivage,
et où se réfugient également des petits crustacés semi-aquatiques.
Le docteur SERLE a trouvé sur la Bénoué en avril et mai des nids de cette espèce. En fin mai les jeunes
se réunissent en bandes de 15 à 20 individus.
328 G. BOUET
HOLMAN, en Gold Coast, a également observé la nidification du Pluvier de Mechow ct noté que l'oiseau
prépare à l'avance de petites cavités dans le sable où il déposera ses œufs plus tard.
En général, le nid est entouré de hautes herbes drues qui le cachent à la vue. Comme d'autres espèces
de Charadriidés, j'oiseau recouvre ses œufs en quittant le nid, avec des matériaux ramassés aux abords,

Charadrius hiaticula hiaticula LINNÉ. - Pluvier à collier

Charadrius hiaticula LINNÉ, 1758, Syst; Nat., lOe éd., p. 150 (Europe).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 525.
L. 175·190; A. 125.130; Q. 55-60; T. 23·26; B. 13-15. Bec jaune orange à la base,
noir à la pointe. Pattes jaune orange. Iris brun noir.
O. 9. - Le front est blanc ainsi qu'une bande partant de l'œil en arrière. Un
large collier complet autour du cou et tout l'abdomen. Une bande noire étroite part
de la base du bec qu'elle entoure en dessus, passe sur l'œil et s'étale sur la région de

Fig. M. Charadrius h, hiaticula LINNÉ (d'après BANNERMAN)

l'oreille. Le dessus de la tête est noir en avant, brun en arrière. La nuque est brune .
. Un'plastron noir couvre la poitrine et se poursuit en arrière sur les épaules. Le manteau
est brun cendré. Le reste du dessous est brun cendré. L'aile est noirâtre. Les rectrices
médianes noires avec un peu de blanc à l'extrémité, les latérales plus ou moins brunes
avec l'extrémité blanche, la plus externe entièrement blanche.
En hiver, les parties noires sont moins larges et moins brillantes.
Distr. géogr. - Niche sur les côtes de l'Europe ainsi que sur les bancs des larges
rivières depuis les Iles Britanniques, le centre de la Suède, et les provinces baltiques,
jusqu'à la Méditerranée. Hiverne surtout sur la côte occidentale d'Afrique.
. Le Pluvier à collier est en hiver un migrateur qu'on rencontre sur les côtes de
l'Ouest africain.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 329

Du, Sénégal : il a été signalé (LAGLAIZE); l'I.F.A.N. possède des exemplaires de


Joal, juv., II; Carnbérène, I, III; lac Retba, XI; - du Soudan: Niamey, X, juv.; Tom-'
bouctou, VIII (H. MADSEN); Diafarabé, Diré, XI (GUICHARD); - en Nigeria du Nord:
flARTERT l'a rencontré à Kaura, XII, fort loin du rivage de la mer; - rencontré en
Sierra Leone en saison sèche (KELSALL); - du Libéria : Port-Robert, rivière Marffa
(BÜTT.); Nufu, XII (W. LOWE); - de la Gold Coast: Fanti (USSHER); Accra, IV
(Brit. Mus.); Tashi, VII (MARSHALL); réservoir de Tamale en hiver.
Rivages de la Nigeria du Sud en hiver (FOULKES-RoBERTS) en octobre et novembre.
li a été trouvé au Cameroun, et BATES l'a rencontré une fois en forêt; - du Gabon et
du Moyen Congo; Adanlinalango sur l'Ogooué, XII (MARCHE); Chinchonxo (FALKENST.) :
Landana (LUCAN et PETIT); côte du Loango (PETIT); Port-Gentil, X (MALBRANT et
MACLATCHY); Mayumba (ROUGEOT).
D'après GRANT, le Pluvier à collier rencontré dans l'Ouest africain serait la sous-
espèce C. h. tundrae LOWE.

Écologie-Éthologie. - Le Pluvier à collier, facile il reconnaître aux trois bandes noues qui ornent
sa tête et son cou, est un migrateur d'Europe qui niche dans toute la zone paléarctique et se rend en hi-
ver sur les côtes ouest de l'Afrique d'où on l'a souvent rapporté.
II a évidemment les mêmes mœurs en Afrique qu'en Europe; il fréquente les bords de la mer et les bancs
de sable des grands fleuves.
Pour les naturalistes anglais, la sous-espèce qu'Ob. rencontrerait en Afrique occidentale ne serait pas
l'espèce type mais Charadrius hiaticula tundrae LOWE ainsi que nous l'indiquons ci-dessus.
Les deux sous-espèces ont une livrée d'hiver qu'il est impossible de distinguer l'une de l'autre. La solu-
tion de ce prohlème ne sera donnée que par le baguage des oiseaux nichant en Russie.
BATES a rencontré cet oiseau en fOI ~t au Cameroun, mais il s'empresse d'ajouter que le Pluvier à collier
qu'il a collecté deux fois en octobre et nuvembre circulait au milieu d'un village indigène, seul endroit
où le sol fût nu.
Il n'y a rien de particulier à signaler sur la nourriture de cet oiseau en Afrique; elle est celle de tous les
oiseaux d'eau fréquentant les grèves en Europe comme en Afrique.

Charadeius duhius euronieus GII1. - Petit pluvier à collier

Charadrius curonicus GMELIN, 1789, Syst, Nat., I, pt. 2, p. 692 (Courlande).


Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 4.52
1. 155-170; A. 110-118; Q. 56-63; T. 22·24; B. 12-14. Bec noir à mandibule i nfé-
rieure jaune. Pattes jaunes. Iris brun noir.
O. 9. - Plumage ressemblant beaucoup, comme coloration, à celui de C. hiati-
cula. En diffère surtout, outre la taille, qui ne dépasse pas celle d'une Alouette, par
le plastron noir nettement moins large et pal' l'absence de barre blanche sur les rémiges
les plus externes.
Distr. géogr. - Niche dans la plus grande partie de l'Europe (sauf dans les îles
Britanniques) de l'Asie du Nord, du 62 0 latitude en Suède, du 67 0 en Finlande, la
mer Blanche et vers le sud dans l'Mrique du Nord-Ouest, l'Égypte, le Cashmire, le
nord de la Chine et du Japon, l'île de Madère.
Hiverne en Afrique au sud du Sahara, l'Arabie, l'Inde, la Chine du Sud, l'archipel
malais et la Papouasie.
Le Petit pluvier à collier migrateur nichant en Europe, a été rencontré en Mauri-
tanie : Atar, XI (I.F.A.N.); - du Sénégal: de Dakar (LAGLAIZE); - du Soudan :
Tombouctou, XI (BATES); Korioumé, VIII, Niamey, X (H. MAnSEN); lac Débo (GUI-
CHARD); Ouest-Tchad et Nigeria du Nord: rivière Yedseram, Maidougari, XI (BATES);
Bornou, XlI; Kano, X; - de la Gambie anglaise: signalé, IV (RE!'lD.); HOPKINSON l'a
J. A. 430081. 11 A
330 G. BOUET

rencontré de décembre à mars; - en Casamance. : Zinguichor, VI (MARCHE); - de


la Gold Coast: Sekondi (PEL.); Elima (WEISS.); Accra, Cape Coast (USSHER, SHELL,
BUCKL.) ; - du Togo : Akroso, XII (BAUM.) ; - de la Nigeria du Sud . Iju (W. Lowsj,
Lagos et Asaba, XII et Il; Badagry, XII (FouLKEs-RoBERTs); - du Cameroun :
Itoki, 1 (SJOST.); rivière Dja (BATES), Xl et Xli; - du Gabon: île Corisco (DU CHAILLU)
observé à Port-Gentil (BLANcou), VllI; - Chari : Fort-Archambault (BUNCOU); -
du Tchad: bords du Tchad, Xli (WELMAN); Fort-Lamy, Xl (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Migrateur comme beaucoup de Charadriidés d'Europe, le petit Pluvier iJ. collier
ne se rencontre dans l'Ouest africain que pendant les mois d'hiver. Il est à cette époque assez souvent
observé dans les colonies côtières mais égaiement jusqu'au Tchad.
Il vit en général par petites bandes de 15 à 20 oiseaux. On l'a signalé de décembre à mai où il-fréquente
les abords des parcs temporaires à bestiaux, Il a également l'habitude, observée comme nous l'avons vu.
chez d'autres Charadriidés de gratter le sol pour en faire sortir les Vers ou autres animaux à habitat,
souterrain.
On n'est pas fixé sur les routes que suivent ces Pluviers pour gagner le Centre africain.à moins que par-
lant du rivage, ils ne suivent le cours des grands fleuves -mais l'hypothèse de la traversée du Sahara ne doit
pas être écartée.
La nourriture de ce Pluvier est, d'après les examens d'estomacs pratiqués en Afrique, sensiblement
la même que celle de ces oiseaux en Europe et vers et mollusques en sont la base habituelle.

Charadrius tricollaris tricollaris VIEILLOT. - Pluvier à triple collier


Charadrius tricollaris VIEILLOT, 1818, No uv. Dict. Hist. Nai., t. XXVII, p. 147
(cap de Bonne Espérance).
Syn, : Afroxyechus tricollaris.
L. 160-175; A. 104-120; Q. 60-68; T. 24-25; B. 15·17. Bec rouge à la base, noir à
la pointe. Pattes couleur chair. Bords des paupières rouge orangé. Iris café.
cJ. 9.. - Front et sourcils blancs réunis à la nuque. Côtés de la tête et du cou brun
cendré. Tout le reste du dessus également brun cendré lustré d'olivâtre, plus foncé au
niveau du vertex. Grandes couvertures de l'aile et secondaires terminées de blanc.
Rémiges primaires brunes, bordées de blanc à l'extrémité. Rectrices médianes brun
olive, plus sombre à l'extrémité. La paire suivante brune avec une large tache blanche
à l'extrémité. Les latérales avec une unique tache noirâtre sur la portion terminale des
barbes internes. Parties inférieures blanches. Deux colliers noirs, plus étroits que dans
l'espèce Ch. Forbesi, séparés par un bande blanche, au niveau de la poitrine.
Œufs. - Deux à trois. Couleur de fond blanc jaunâtre couvert de lignes en zig-zag
de brun à noirâtre. 28-35,5 X 21·24.
Distr. géogr. - Mrique. de l'Est et du Sud, depuis le Somaliland et le Soudan
égyptien, jusqu'au Cap. A l'ouest, depuis la Rhodésie jusqu'à l'Angola et le nord de
l'embouchure du Congo.
Le Pluvier à triple collier est un oiseau africain qu'on ne rencontre que rarement
dans l'Ouest, alors qu'il est commun dans l'Est de l'Mrique.
Il n'a été jusqu'ici capturé au Cameroun que dans le nord à Maroua (sud-est du
lac Tchad), Xl (BATES); - cependant, en Gold Coast, à Accra, en février 1945, un spéci-
men a été reconnu par MARSHALL et GUICHARD (BANNERMAN); - au Gabon et au Moyen
Congo: les Echiras, V (R. P. BULÉON); Chinchonxo (FALKENsT.); confluent de l'Ogooué
(MARCHE et COMPIÈGNE); Landana, VI (LucAN et PETIT); Chinchonxo, lagune de
Chiloango (PETIT); Zambi, Xl (SACEGHEM); Kisantu (SCHOUTEDEN); Manyanga (BOHN'
DORFF).
Peut se rencontrer comme migrateur au Tchad d'après MALBRANT.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 331
Ecologie-Ethologie. - On a cru longtemps que le Pluvier Il triple collier était localisé Il l'Est africain,
mais des spécimens recueillis assez récemment en Gold Coast, puis d'autres en provenance du Gabon et
du Moyen Congo, ont montré que le Pluvier à triple collier se trouvait aussi bien en. Haute D qu'en .Basse
Guinée D. MARSHALL, en Gold Coast, a pu constater que ce Pluvier se trouvait en compagnie du Pluvier
de Forbes, dans une petite bande de ces oiseaux. .
On n'a pas de précisions sur la nidification de ce Pluvier dans l'Ouest africain.
La nourriture est la même que celle des oiseaux de rivage.

Charadrius Forbesi (SHELLEY). - Pluvier de Forbes

k:gialitis Forbesi SHELLEY, 1883, Ibis, p. 560, pl. 14 (Shonga, Niger).


L. 170-190; A. 127·128; Q. 66·73; T. 30·32; B. 17·18. (BATES). Les dimensions de
cette espèce sont supérieures à celles de Ch. t. tricollaris. Bec brun sombre, rosé à la
base de la mandibule inférieure. Pattes brun jaunâtre pâle. Paupières rouge brique.
Iris noisette.
0. Q. - Très voisin de Ch. t. tricollaris, mais en différant par les particularités
suivantes : le front et les bandes sourcilières réunies en arrière, au niveau de la nuque,
'sont bruns au lieu d'être blancs. Il en est de même des deux colliers de la poitrine qui
sont également bruns et non blancs et plus larges que chez Ch. t. tricollaris. Les rectrices
les plus externes ont deux ou trois barres noirâtres. Les parties molles sont également
différentes. Nous nous rangeons à l'opinion de BATES, BANNERMAN et CHAPIN, qui font
de ce Charadrius une espèce dictincte et non une sous-espèce de Ch. t, tricollaris, les
deux espèces se rencontrant sur les mêmes territoires africains.
Oeufs. - Deux à trois œufs d'un rosé pâle fortement marqué de lignes irrégu-
lières brun foncé.
Distr. géogr. - Ouest africain, depuis la Guinée portugaise jusqu'au Cameroun et
le sud du Congo belge.
Le Pluvier à triple collier de Forbes, occupe en Afrique une aire relativement res-
treinte. On le trouve surtout dans l'Ouest africain mais il a été collecté sur le Kasaï et
jusqu'au Tanganika.
Du Sénégal: il a été signalé par LACLAIZE; - en Nigeria du Nord: au sud de Yoko
(BATES); Abuja, 1, province du Niger (HUTSON); Shonga, XII, d'où provient le type
(FORBES); plateau de Bauchi; - de la Guinée portugaise: Bissao (BAUD.); - de la
Guinée française: Kindia (Dr GROMIER); MACLAUD le considère comme commun; -
signalé de Sierra Leone : à Port-Lokko (THOMPSON); Daru sur le Moa, XII (SERLE); -
du Libéra: Sulima, V (DEM.); Marfa river (BÜTT.); - de la Côte-d'Ivoire: Béoumi, XII
(W. Lowe): - en Gold Coast: Cape Coast, II (SHELL., BUCKL.); Elmina (WEISS);
Wenchi, I, Lawra, 1 (W. LOWE); Koumassi (HOLMAN); - du Togo: Akroso, III, XII
(BAUM.); Kratschi, XI (ZECH.); Mangou (THIERRY); - de la Nigeria du Sud: Iju (W.
Lows): Abeokouta, III (BATES); Lagos, IX (BOURDILLON). Fairbairn pense que cet
oiseau niche entre avril et juin.
Du Cameroun: Bitye, X, Yaoundé, VII (BATES); - du Gabon et du Moyen Congo:
Mùnongo XI, N'Gounié, Makoua IX, Port-Gentil, X (MALBRANT); Oyem, XI (Rou-
CEOT); - de l'Oubangui : Bogongo, X, N'délé (BLANCOU); Bozoum (TEssMANN); -
du Tchad: Moissala (MALBRANT).

Ecologie-Ethologie. - Le Pluvier de Forbes est beaucoup plus fréquemment rencontré dans l'Ouest
africain que l'espèce précédente. C'est un oiseau peu sauvage qui semble aimer le voisinage de l'homme.
On le rencontre aussi bien au bord des eaux qu'en forêt. Il semble que dans l'Ouest africain il est soumis
Il des migrations saisonnières locales, car, par exemple en Gold Coast, il n'apparaît qu'en novembre
. pour disparaitre au milieu de mai. Il en est de même en Nigeria où il arriverait cependant plus tôt.
11 A.
332 G. BOUET
Il fréquente les endroits où pousse une herbe rase comme les « courts» de golf ou de tennis, plus volontiers
que les bords de l'eau. C'est en Nigeria qu'on a observé pour la première fois, dans l'Ouest africain la
nidification du Pluvier de Forbes, Cet oiseau y arrive dès la fin de la saison des pluies en fin octobre.
Le premier nid trouvé en juin était placé sur un rocher de granit où de place en place poussaient quelques
graminées dans les rares poches où s'était accumulé un peu de sable. Le nid était caché par ces plantes.
Par deux fois l:observateur anglais, en juillet et août, trouva un nid contenant deux œufs du Pluvier de
Forbes, situé sur un rocher dans des conditions absolument semblables.
De cette observation on peut déduire que pendant toute la saison sèche le Pluvier de Forbes fréquente
les endroits découverts puis, dès le début des pluies gagne des régions où, en Nigeria du moins, le terrain .
devient rocheux et où il trouve le biotope qu'il recherche pour nidifier.

Gen.-SQUATAROLA LEACH, 1816


Squalarola squatarola (LINNÉ). - Vanneau suisse

Tringa squatarola LINNÉ, 1758, Syst. Nat., 10e éd., p. 149 (Suède).
Syn. : Tringa helvetica auct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 515-517/19.
L. 280-300; A. 190-200; Q. 75-90; T. 40-45; B. 26-30. Bec noir, pattes gris noirâtre.
Iris brun noir.
Ô. 9. - Hiver. Face supérieure brun noirâtre tachée de jaunâtre et de blanchâtre.
Face inférieure blanche à taches grises et brunes, plus ou moins allongées, au cou, à la
poitrine, au flanc et aux sous-caudales.' Queue blanche barrée de brun surtout sur les
rectrices médianes et moyennes qui ont le bout jaunâtre.
En plumage de noces, le dessus du corps est noir griselé de blanc et de gris. Le dessous
du corps est noir profond. Il estséparé du dessus par une bande blanc argenté. Queue
blanche barrée de bandes noires. Le dessous de l'aile est blanc avec des plumes nette-
ment noires. Cet oiseau possède un doigt postérieur rudimentaire et pourvu d'un ongle.

Fig. 65. Squatarola squatarola LINNÉ (d'après PARIS)

Distr. géogr. - Niche dans la toundra d'Europe et d'Asie depuis la péninsule Kanin
jusqu'à la Sibérie dans l'est, l'Ile Wrangel. En Amérique du Nord depuis l'Alaska le
long de la côte de l'Arctique et les iles à l'est de Bafin et Southampton.
Émigre au sud à travers l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord pour hiverner en
Afrique, Madagascar, l'Inde, les Indes orientales, l'Australie, le sud des États-Unis,
les Indes occidentales, le Sud-Amérique jusqu'au Chili et au Pérou.
Le Vanneau pluvier est un migrateur d'Europe et d'Asie qu'on rencontre dans tous
les coins du monde en hiver.
Du Sénégal: il a été signalé (VERR.); l'I.F.A.N. en possède un spécimen de Joal, IX;
- de la Gambie anglaise: X (RENDALL) ; ....:.... au Sierra Leone: a été signalé par W. LOWE
de l'île Tasso; Aberdeen Creek, IX à XI (NORRIS); - du Lihéria : Nana Kru, 1 (W.
LOWE); - de la Gold Coast: signalé (PEL); Accra, X (RCHW. et WINTERBOTTOM);
Keta, XI (HOLMAN); - en Nigeria du Sud : il a été vu par CLARKE; Lagos fin août en
plumage de noces (BOURDILLON); province de Warri à l'embouchure des rivières en
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 333

hiver (FOULKES.RoBERTS); - du Gabon et du Moyen "congo: ile Corisko (DU CHAILLU);


côte du Loango (FALKENST.) ; Lukoléla (CHAPIN); MALBRANT et MACLATCHY l'ont obtenu
à Brazzaville et Chinchoua, VII, Port-Gentil, X.

Êcologie-Êthologie. - Le Pluvier suisse n'est pas rare pendant l'hiver en Mrique occidentale. C'est
un migrateur paléarctique régulier, mais il semble que sa présence dans l'Ouest africain ait été constatée
toute l'année. Il s'agit sans doute de jeunes Pluviers de l'année n'ayant pas encore acquis la maturité
sexuelle.
C'est de septembre à mars que la majorité de ces Pluviers apparaissent dans l'Ouest africain, Da se
rencontrent par petites troupes variant de 6 à 12 individus, fréquentant les berges vaseuses des fleuves,
le bord de la mer, les lagunes.
Au moment du flot il. se perche volontiers sur les basses branches des palétuviers (W. LOWE). Du fait'
de sa nidification dans l'extrême nord de l'Europe et de l'Asie, il quitte la côte d'Afrique de bonne heure,
pour arriver vers le milieu de juin dans ses zones de ponte.
Nous n'insisterons pas sur sa nourriture en Afrique qui est sensiblement la même que dans la zone
paléarctique.

Gen. STEPHANIBYX REICHENBACH, 1852


Stephanibyx lugubris (LESS.). - Pluvier du Sénégal

Charadrius lugubris LESSON, 1826, Dta. Sc. Nat., t. 42, p. 36 (Sénégal).


L. 240·260; A. 175-181; Q. 61-70; T. 57-67; B. 20·22. Bec noir. Pattes 'noirâtres;
teintées de brunâtre. Iris jaune pâle. Paupières brunes. •
6. 9. - Front avec une tache blanche. Couronne brun devenant gris sur le cou.
Manteau, les plus petites scapulaires brun olive à reflets brillants. Les plus grandes
couvertures brunes avec une étroite bande blanche à l'extrémité. Primaires noires.
Secondaires blanches à l'extrémité ainsi que la bordure des barbes internes, le reste
brun. Dos brun devenant plus sombre sur le croupion. Sus-caudales blanches. Queue
blanche. Les rectrices médianes terminées de noir, les suivantes avec urie "tache sub-
terminale brune. Menton blanc. La gorge et les lores gris cendré, devenant plus foncé
au niveau de la poitrine, suivi d'une bande noirâtre au bas de la poitrine, chaque plume
terminée de blanc. Le reste du dessous, les sous-caudales et le dessous de l'aile blanc
pur.
Œufs. - Quatre œufs. Couleur de fond brun olivâtre tacheté de noir. 35,5 X 26,5.
,
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal jusqu'à Loango, à l'est jusqu'à l'Ouganda
et le Kenya, au sud jusqu'à la Rhodésie, le Nyassaland et le Natal.
Ce Pluvier n'est pas commun dans l'Ouest africain. M. ADANSON l'a signalé du
Sénégal: mais sa présence dans cette colome est douteuse ainsi qu'en Gambie anglaise
où il aurait été rencontré (WARWICH); - du Sierra Leone: Waterloo (WALKER); Ben-
guema, XII (SERLE); - au Liberia : Sulima (DEM.); Schieffelinsville, Buluma, XII, 1;
Old field (BüTT.); Paynesville, 1. (BOUET); - de la Gold Coast: signalé (PEI) ; Aguapim
(HEIS); Elmina, IV (WEISS, BLISSET); Accra, IV, VIII, (AUBIN, Rcaw., SMITHS); -
on a capturé ce Pluvier en Nigeria du Sud: (Lagos); - du Gabon et du Moyen Congo:
côte du Loango (FALKENST.) ; Saint-Antonio, Landana, VI (LucAN et PETIT); Zambi
(SACEHEGEM). MALBRANT et MACIATCHY l'ont en outre obtenu à Mouila, Divénié,
Mimongo, Djambala, X, et Brazzaville, X, I.

Écologie-Éthologie. - Le Pluvier du Sénégal est un oiseau africain répandu sur tout ce continent,
mais assez rare dans l'ouest. Quoique décrit par LESSON du Sénégal, on ne semble pas l'avoir capturé
de nouveau sur ce territoire. Jusqu'ici il ne figure pas dans la collection de l'l.F.A.N.
BATES le considère comme un oiseau de rivage ne pénétrant pas dans l'intérieur. Des spécimens recueil-
lis par MALBRANT à Brazzaville montrent que ce Pluvier pénètre assez profondément dans les terres l'il
334 G. BOUET

y trouve son biotope .familier et sa présence sur le Pool montre qu'il s'adapte aux grands lacs et !lUX larges
fleuves. Il a été du reste observé sur les bords du lac Victoria Nyanza,
Quand il est dérangé le Pluvier du Sénégal, qui vit en général par petites bandes de 5 à 8 individus,
s'envole en poussant des cris perçants.

Gen. SARCIOPHORUS STRICKLANO, 1841


Sareiophorus teetus tectus (BODO.). - Vanneau à tête noire

Charadrius tectus BODDAERT, 1783, Tabl. Plaanches Enlum., p. 51 (Sénégal).


L. 250-280 ; A. 192; Q. 91 ; T. 60; B. 24-26. Bec rouge à l'extrémité noire. Pattes
rouge carmin. Iris jaune. Une petite caroncule faciale, en avant de l'œil, rouge brique:
O. 9. - Toute la couronne, une courte crête relevée en arrière de la nuque, les
lors, noirs. Une très petite tache blanche frontale atteignant la base de la mandibule
supérieure. Une assez large bande blanche, commençant en arrière de l'œil, entoure a
nuaue immédiatement sous la .crête, séparant la couronne des joues, des côtés et de
l'arrière du cou, qui sont noirs. Le menton, la partie supérieure de la gorge et tout le
dessous blancs avec les côtés de la poitrine brun pâle et une bande noire, étroite, des-
cendant jusqu'au milieu de la poitrine. Tout le dessus et les couvertures des ailes, terre
de sienne. Les grandes couvertures de même teinte, ont l'extrémité blanche. Partie
basale des primaires et secondaires blanche, partie terminale noire. Sus caudales et les
deux tiers des rectrices, blanches, le reste noir. Les rectrices les plus externes blanches
avec une tache subterminale noire. Axillaires et dessous de l'aile, blancs. Une très petite
protubérance cornée, plus ou moins cachée, au niveau de l'articulation carpienne (fig.
66 (1), p. 336),
Chez le jeune la couronne est vermiculée de fauve ainsi que le brun du dessus du corps
dont les plumes ont une bordure subterminale plus sombre.
Œufs. - Deux œufs. Couleur de fond argile pointillé et tacheté de noir. 35 X 25.
Distr. géogr. - Afrique tropicale, du sud du Sahara, du Sénégal à la mer Rouge,
c'est-à-dire la zone des steppes sahéliennes à mimosées (entre 190 et 150 latitude nord,
au nord, et 150 et 100 au sud).
Le Vanneau à tête noire a une aire de dispersion assez étendue dans l'Ouest af~icain.
on l'a signalé du Sénégal: (VUILLET, PLANCHAT, RIGGENBACH); Rufisque, III (MARCHE);
plaine de Yoff, près Dakar, III (MILLET.HoRSIN); Richard ToU, V. IX; Dagana; Lin-
guère, XI (l.F.A.N.); - du Soudan: Zinder (BUCHANAN); Tahoua; est de Ouadadougou,
V (BATES); Zinder, X et XI (H. MADSEN); Sofara, VI (RoussELOT); Bamako, Mopti
(I.F.A.N.).
De la Nigeria du Nord : Kalkala, V (GOLDING); Maidugari, nid en XI (WELMAN);
Bauchi plateau (YOUNG); Kano, IV, juv. (HARTERT); Sokoto, Kano et Bauchi provinces
(HUTSON, SERLE); - de la Gambie anglaise : signalé (MOLONEY); ne fréqunete pas la
rivière Gambie, mais est commun ailleurs (HOPKINSON); - de Casamance : signalé
(VERREAUX); - de la Gold Coast: Tumu, I (W. Lowe): - du Cameroun: sud-est de
. Maroua (BATES); - du Tchad: lac Tchad, plaines, Fort-Lamy, (MALBRANT).
Signalé au Darfour, nichant IV. (LYNEs).
Écologie-Éthologie. - Le Vanneau à tête noire est un oiseau africain qu'on rencontre en Afrique occi-
dentale depuis le Sénégal jusqu'au Tchad, et qui vit surtout dans les zones à mimosëes sahéliennes.
On peut lui assigner comme limite de son habitat du II° au 14° latitude nord. Il serait soumis à des migra-
tions eaisonnières qui ont été observées en Nigeria. C'est ainsi que vers Kadouna 10030' latitude nord,
il disparaît d'avril à novembre.
On a trouvé le nid de ce Vanneau à Maidougari, 12° latitude nord en novembre sur un terrain de polo.
C'est dans une dépression du sol entourée d'herbes sèches que se trouvait le nid, contenant deux œufs
(WELMAN).
./

OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 335

Des femelles tuées à Ouagadougou en mai par BATES, avaient les ovaires avec un chapelet d'œufs en
formation de la grosseur d'un petit pois. Ces Vanneaux se rencontrent en bandes de 3 à 8 individus parcou-
rant les espaces dénudés de la brousse, s'arrêtant brusquement pour repartir ensuite en courant, jusqu'à
ce que, conscients d'un danger, ils prennent leur vol en poussant des cris rauques mais pour se poser à
nouveau quelques centaines de mètres plus loin. .
Ce Vanneau n'est pas un oiseau de marais ou fréquentant les bancs de sable des rivières. Il lui faut un
terrain découvert, sec, et par les soirs de clair de lune on 'le trouve souvent sur ce biotope qu'il préfère
à tout autre.
Les nids trouvés par le docteur SERLE près de Sokoto étaient situés dans un terrain sec, dénudé, formés
par une légère dépression du sol ct les bords en étaient tapissés de vase sèche.

Gen. ANOMALOPHRYS SHARPE, 1896


Anomalophrys superetliosus (RCHW). - Pluvier caronculé

Lobivanellus superciliosus REICHENOW, 1886, [oum. f Ornith.., p. 116, pl. 3 (Tan-


ganika). . .
REICHE!'!OW considère A. superciliosus comme une sous-espèce de Sarciophorus
.tectus.i;
1. 250-270; A. 190-196; Q. 69·76; T. 53-57; B. 20·22. Bec noir. Pattes rouges sombre.
Iris jaune. De chaque côté, en avant et au dessus de l'œil, une caroncule, charnue jaune.
Comme chez Sarciophorus t, tectus, petite protubérance cornée à l'articulation carpienne
plus ou moins cachée.
O. 9. - Front et lores roux pâle. Couronne et nuque et très petite crête en arrière,
. noir. Joues, cou, gris passant au brun olive sur le manteau, les scapulaires et les couver-
tures. Primaires noires. Secondaires externes blanches avec l'externe noire. Dos brun-
enfumé. Sus-caudales, moitié basales des rectrices blanches, moitié terminale noire.
Menton, gorge, partie supérieure de la poitrine, passant du blanc sale au gris brun.
Partie inférieure de la poitrine d'un marron brillant tendant au noir, délimitant ainsi
le reste <tu dessous qui est blanc, ainsi que les axillaires et les sous-alaires,
Œufs. - Non décrits.
Distr. géogr. - Ouest africain, depuis le Dahomey et la Nigeria, vers l'est jusqu'à
l'Oubangui-Chari, l'Ouellé, l'Ouganda, le Kenya, les bords du lee Tanganyika.
Ce Pluvier n'a pas été que rarement rencontré dans l'Ouest africain. On l'a signalé
du Togo : Bismarkburg, 1 (BÜTN.); Kratschi, 1 (ZECH.); - de la Nigeria du Sud :
province d'Owerri, près d'Okigwi, XII, l, II (HESLOP); - du Cameroun: rio deI Rey
(JOHNSTON); - du Gabon et du Moyen Cameroun: observé à Brazzaville, XI (BLANCOU) ;
- de l'Oubangui-Chari : Oubangui-Chari occidental, signalé de Bozoum (TEssMANN);
route Ippy-Bambari, XI; Zémio, XII; Ndélé, XII (BLANcou); Bangui, XI, XII (DYB.)

Écologie-Éthologie. - Ce Pluvier reconnaissable à une caroncule qui orne la tête en avant et au-dessus
de l'œil et à un éperon peu visible à la jointure carpienne, est rare dans les collections en provenance de
l'Ouest africain. On ne l'a pas jusqu'ici trouvé au nord du Togo, mais il est plus commun en A.E.F. et sa
présence a été notée jusqu'à Zemio sur le M'bomou.
C'est un oiseau que CHAPIN considère comme un migrateur local, ne traversant la zone forestière du Congo
belge qu'en migration, par bandes de 15 à 20 individus à la recherche d'un sol dégagé, souvent près des
bancs de sable des rivières.
En novembre et décembre des bandes passent ainsi, s'arrêtant pour passer la nuit et disparaissant le
lendemain. Pendant les mois qui suivent on ne rencontre plus un seul de ces Pluviers. On a trouvé des
insectes, fourmis en particulier, à l'examen du contenu stomacal. On n'a pas de renseignements concer-
nant la nidification de ce Pluvier dans l'Ouest africain où il ne semble séjourner que pendant les mois de
la saison sèche; il fréquente alors les champs de manioc et d'arachides.
336 G. BOUET

Gen. HOPLOPTERUS BONAPARTE, 1831


Hoplopterus splnosus (LINNÉ). - Pluvier armé

Charadrius spinosus LINNÉ, Syst: Nat., lOe éd., p. 151 (Égypte}.


1. 260-300; A. a 107-210; Q 187-208; Q. a 82-95; Q 86-91; T. a 65-72; Q 59-67;
B. a 25-29; Q 25-27. Bec, pattes, noirs. Iris rouge carmin.
a. Q. - Front, dessus de la tête, y compris la crête, aux plumes allongées en arrière
de la nuque, d'un bleu noir brillant. Une large bande de même couleur part du menton,
passe au milieu de la gorge et rejoint la poitrine et les côtés du corps. Les joues, le dessous

Fig. 66. 1. Sarciophorus t. tectus BODO. (d'après BATES)


2. Afribyx s. senegalus : 3. Hoplopterus spinosus LINNÉ (d'après BATES)

de l'œil et le derrière du cou, ainsi que la nuque blanc pur. Manteau, scapulaires et
couvertures de l'aile, terre de sienne, passant au cendré sur les couvertures médianes
et au blanc sur les grandes couvertures: Primaires et secondaires les plus externes, bleu
noir. Sus-caudales et base de la queue blanc, la moitié terminale des rectrices, bleu noir,
terminée de blanc sauf les rectrices médianes. Ventre, cuisses, sous-caudales et axillaires,
blancs. A l'articulation carpienne de l'aile existe un éperon noir recourbé, adhérant à
l'os, plus long chez le a que chez la Q (fig. 66 (3), p. 336).
Œufs. - Trois à quatre œufs. Couleur de fond chamois avec une teinte verdâtre et
marqué de points et de taches noirs, plus rapprochés au bout le plus large, souligné de
rosâtre.}7-43 X 27-30,5.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 337

Dist. géog: - Niche sur les grandes îles de l'est de la Méditerranée, la Syrie; la
Palestine, l'Égypte, l' Afrique, au sud du Sahara, du Sénégal à l'Éthiopie, vers le sud,
jusqu'à la Nigeria, le lac Edouard et le Tahganyika.
Le Pluvier armé du Sénégal est commun sur tous les fleuves de l'Ouest africain,
mais peut être rencontré dans les régions d'épineux.
De l'Air : Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); - du Sénégal : il a été signalé par (M.
ADANSO:'\, 1AGLAISE, LINDER); Dakar, M'Bao, III (MARCHE) : environs de Saint-Louis,
IX (Dr TIiIBOUT); Rufisque (MARClIE); Richard ToU, V, IX; Dagana; lac M'Bouar,
III; Malika VI; M'Bour, VII (LF.A.N.); - du Soudan: bords de la Gambie et de la
Falémé (BouET); signalé, VII (BATEs); Bamako, IV; Mopti, V; Tombouctou, nids, VI
(H. MADSEN); sur le Bani, VI (BouET); très commun cerrle de Mopti, II (RoussELOT);
Bamako, VI (I.F.A.N.); - de l'Ouest-Tchad: Kalkala, I, II (GOLDING); - de la Nigeria
du Nord: provinces de Sokoto, Kano, Bauchi, (Hursos): rivières Yedseram et Gougila,
est de Bauchi (BATEs); le docteur SERLE à Yelma, sur le Niger (Sokoto) a trouvé ce
Pluvier nichant en mai.
De la Gambie anglaise : MOLONEY l'a signalé; HOPKINSON l'a. trouvé nichant à
Sallikenni, III; - en Casamance: signalé par VERREAUX; - en Guinée portugaise:
Gunnal; - de la Côte-d'Ivoire: sur le Comoé, Bettié, Alépé; sur le Bandama: Ahuacré,
Tiassalé (BouET); - en Gold Coast: réservoir de Tamale; _. du Dahomey: Agouagon
(Ouémé); Karimama (bords du Niger), (BouET); du Cameroun : ReiBouba, IX
(I.F.A.N.); - de l'Oubangui-Chari: signalé sur le Yangou (IpPY), XII; pas très commun
dans la Ouaka (BLANcou); - Tchad: lac Tchad, Chari, Fort-Lamy, VIII (MALBRANT).

. Écologie-Éthologie. - Le Pluvier armé du Sénégal est un des Charadriidés africains le plus communé-
ment rencontré dans l'Ouest africain comme du reste dans le nord de l'Mrique, l'Égypte, la Syrie, etc. On
le trouve aussi bien dans les marais ct sur les bords des fleuves, que dans lrs champs cultivés à proximité
d'une rivière. Il semble toutefois que son biotope préféré soit les bancs de sable des grands fleuves.
n vit solitaire ou par couples au moment de la nidification mais, après l'élevage des jeunes, des petites
bandes se réunissent souvent sur les bancs de sable où inlassablement ils poussent des cris monotones qu'on
peut entendre aussi bien la nuit par clair de lune qu'en plein jour. ET). Guinée, HOPKlNsoN a trouvé le
nid du Pluvier armé en mars, au fond d'une dépression, dans la vase séchée d'un marais. Nous aVOI\8
personnellement trouvé en mai, à Louqsor dans la Haute Égypte, un nid de ce Pluvier, sur un étroit banc
de sable du Nil, dans une petite dépression peut être creusée par l'oiseau lui-même, mais sans aucune trace
de matériau quelconque. Le nid ne contenait que deux œufs. CP. furent les cris incessants poussés par
l'oiseau, qui ne cessait de voltiger autour de nous, qui nous amenèrent à penser que son nid était certaine-
ment sur le banc de sable où nous avions abordé.
L'époque de nidification varie suivant les lieux où on l'observe. MADSEN à Tombouctou a trouvé des
nids en juin-juillet. Le docteur SERLE en Nigeria du nord a constaté que la période de nidification s'éten-
dait pendant la saison des pluies.
La nourriture de ce Pluvier consiste en insectes, mais crustacés ct mollusques ont été trouvés à l'esa-
men de l'estomac.

Gen. AFRIBYX MATHEROS, 1913


Afribyx senegalfus senegaflus (LlNNÉ). - Vanneau armé du Sénégal

Parra senegalla LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd., p. 259 (Sénégal).
Fig. : SWAINSON, Birdsof W. Afr. II, pl. 27.
L. 320-350; A. 213-240; Q. 87·100; T. 76-91; B. 30-34. LYNE5 a constaté que la taille
de ce Vanneau s'accroît de l'ouest à l'est, pour atteindre en Abyssinie une moyenne de
l'aile de 345 mm.
rJ. 9. - Front blanc. Sommet et côtés de la tête: brun clair, avec les stries rachi-
diennes noirâtres (fig. 66 (2), p. 336). Le reste du dessus gris brun. Couvertures médianes
grises. Grandes couvertures presque blanches. Rémiges primaires noires. Les secon-
338 G.BOUET
da ires les plus externes hlanches à la hase, noires à l'extrémité. Les sus-caudales et la
partie ha sale des rectrices hlanches, l'extrémité noire. Les rectrices médianes avec une
large partie de l'extrémité hrune; les autres avec cette même extrémité hlanche. Joues,
côtés de la face et du cou, hrunâtre tacheté de hrun noir. Menton et partie supérieure de
la gorge, noir foncé. Partie supérieure de la poitrine, gris brun, passant au gris au
ventre. Les sous:caudales légèrement teintées de jaunâtre. Sous-alaires hlanches. Un
éperon au niveau de l'articulation carpienne, de taille moyenne chez le plus court cr,
chez la 9. Une caroncule pendante, en forme de feuille, entre l'œil et la hase du"hec,
jaune' en partie, rouge à sa hase.
Chez le jeune, le front et la gorge sont hruns au lieu de blanc et noir comme chez
l'adulte.

Œufs. - Deux œufs. Couleur de fond hrun chamois fortement tacheté de noir et de
hrun chocolat. Ces taches sont plus confluentes au gros hout. 47,5 X 32.

Distr. géogr. - Afrique tropicale, dans la zone des steppes sahéliennes à mimosées,
du Sénégal jusqu'au Darfour, au sud, jusqu'au Nord-Cameroun et à l'est jusqu'à
l'Ouganda.

Le Vanneau armé du Sénégal est commnn dans l'Ouest africain:


Du Sénégal : il est signalé par M. ADANSON, DELAROQUE, RIGGENBACH; Dakar,
M'Bao (MARCHE); Naies, Youpé (BOUET); environs de Saint-Louis, IX. (Dr. THIBOUT);
Dakar, 1. (LAGLAIZE); lac Baouar, III, Sangalkam, VI (I.F.A.N.); - du Soudan:
Satadougou (BOUET); Koulikoro, II, San, VI (BATES); rivières Bani et Diaka, X (GUI-
CHARD); Mopti, VII (ROUSSELOT); Bamako (FIJALKowsKI); - de la Nigeria du Nord :
rivière Kadun..., près Murogi, V (prov. du Niger), (HUTSON); plateau de Bauchi (YOUNG);
Anassarawa (HART.); - de la Gamhie anglaise: signalé (RENDALL) ; Bathurst (MOLONEY);
- de la Casamance: signalé (VERR.); Kolda (BOUET); - de Guinée portugaise .Bissat
(BEAUD.); - de la Guinée française: signalé, XII (KLAPTocz); MACLAUD l'a souvent
rencontré, et dit qu'il signale sa présence par des cris discordants fort nuisihles au chas-
seur; - du Sierra Leone : Musaia, VI (THOMPSON); - Côte-d'Ivoire: signalé
(W. LOWE); - de la Gold Coast: Accra, V, X (USSHER, SMITH); réservoir de Tamale,
nichant en V (HOLMAN); Gamhaga (GIFF.); Kafaha, Yeji; - du Togo: Kratschi, I, II
(ZECH.); Mangou (THIERRY); - du Dahomey: Agouagon (OUtMt) Karimama, bords
du Niger, (BOUET); -- Nigeria du Sud: le gouverneur BOURDILLON l'a rencontré aux
. environs de Lagos en VII et IX; - Gahon et Moyen Congo: Brazzaville V, Il (DYB.);
signalé au Gahon par VERREAUX; - de l'Ouhangui-Chari : rivière Goumhrou, piste
1ppy à . N'Délé; Bozoum, VIII, IV; M'Bomou, XII et 1 (BLANCOU); Bangui, IX
(ALLlNE); - Tchad- : lac Tchad (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - Cc Pluvier, que ses caroncules jaunes, pendantes en avant de l'œil,permettent


dc distinguer facilement cst un Charadrüdé africain qu'on a récolté dans toutes les colonies de l'Ouest
africain, mais son biotope préféré est la plaine herbeuse qu'il vicnt chercher jusque dans les savanes qu'on
trouve cn bordure de la mer, en arrière du cordon littoral, depuis la Côte-d'Ivoire jusqu'au Dahomey.
Comme l'a fait remarquer le docteur MACLAUD, dans son ouvrage Les Mammifères et les Oiseaux de
l'Afrique occidentale, cet oiseau fait le désespoir des chasseurs. Je ne saurais mieux faire que dc citer les
lignes de ce naturaliste français à ce sujet : • Quand on a eu la mauvaise chance de déranger une troupe
de ces oiseaux, ils se mettent à voleter en cercles au-dessus de la tête de l'arrivant, en poussant des cris
discordants qui mettent sur pied tout le gibier dans un rayon de cinq cents mètres ".
Le Pluvier du Sénégal vit par petites bandes de 6 à 8 individus p•e ndant la liaison sèche.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 339

Gen. XIPIDmOPTERUS REICHENBACH, 1859

Xiphidlopterus albieeps (GOULD). - Pluvier à tête blanche

.Vanellus albiceps GOULD, 1834, P. Z. S. London, p. 45 (rivière Nig~r).


1. 320·370; A. 195-226; Q. 96-109; T. 75·82; B. 34-36. Bec jaune avec l'extrémité
des deux mandibules noires. Pattes IITis jaunâtre. Iris jaune pâle.
d. Q. - Front et une large bande médiane sur la .couronne, blancs, ainsi que la
nuque. Cou et côtés de la tête, gris. Un étroit collier en arrière, entre les épaules,
rejoignant en avant le haut de la poitrine, blanc. Manteau et les plus longues scapu-
laires, terre de sienne foncé. Bas du dos, croupion et sus-caudales, blancs. Une bande
transversale noire au bas du dos. Grandes couvertures de l'aile, blanches. Les petites
et les médianes noires. Les trois primaires les plus externes, noires, avec les barbes
internes, blanches à la base. Les autres primaires et les secondaires les plus externes,
blanches. Rectrices, à moitié basale blanche et à moitié terminale noire. Une ligne
médiane sur la gorge, noire. Tout le reste du dessous, blanc. L'articulation carpienne
de l'aile présente un très long éperon noir, dépassant souvent chez le d 20 mm. Une
très longue caroncule, jaune brillant, en forme de feuille, atteignant parfois 35 mm
de long, inséré entre le bec et l'œil, pend jusqu'au niveau de la gorge.
Œufs. - Trois œufs. Couleur de fond chamois brunâtre terne, profusément tacheté
de brun sombre. Moyenne : 43,2 X 31.
Distr. géogr. - Afrique tropicale, depuis le Libéria, vers l'est, à travers la Nigeria
l'Mrique équatoriale française, jusqu'au Bahr el Ghazal, au sud usqu'à la côte de Loan-
go, le Congo belge, la Rhodésie et le Zambèze. Fernando Po'.
Ce Pluvier a été capturé au Sénégal: aux environs de Saint-Louis, IX (Dr THIBOUT);
-au Soudan: Niger moyen, VII, Koulikoro, II (BATES); Niamey, X, Jebba (H. MAnSEN) j
marigot de Diaka (GUICHARD); - Soudan: arrive au Niger moyen en Vill (ROUSSELOT) ;
lac Débo, VIII (l.F.A.N.); - de la Nigeria du Nord : Kaura (ALL, THOMS, BAIKIE);
Niger (FORBES); Loko, V, Idda (HART.) j sur la Bénoué entre Loko et Lokoja (Dr SERLE)
nid, V j -~ du Libéria : rivière Saint-Paul, Maffa, Soforé (BüTT.) j de la Côte-d'Ivoire:
sur le Comoé : Bettié, Alépé, Yakassé j sur le Bandania : Ahuacré, Tiassalé (BOUET) j
- en Gold Coast : rivières Ankobra et Volta (BURTON) j Gambaga (GIFF.); peu
commun dans les territoires du Nord j - du Togo : Akposso, XII (BAUM.); Krats-
chi (ZECH.) j Mangou (THIERRY) ; - de la Nigéria du Sud : sur la rivière Ogun à Abeo-
kouta (W. LOWE); rivière Osse (BENIN) j de XI à V (MARSHALL); - du Cameroun :
rivière Mémé, Massaké, XII, 1 (SJOST.); Sanaga, Edéa, IV, lac Ossa (PREUSS.); Sak-
bayémé, 1 (REIS.); Bafia, IV (GOOD); -'- du Gabon et du Moyen Congo ': rivière Camma
(DU CHAILLU); Loango (FALKENST.)j Ogooué (ANSELL); lac Onangué, Fernan Vaz
(MARCHE et COMPIÈGNE); N'Ganciu, VI (BRAZZA); Quilo, V, Landana (LUCAN et PETIT) j
Brazzaville, VII (MALBRANT et MaCLATCHY); embouchure du Congo (SACEGHEM) j -
de l'Oubangui.Chari : Sur le Bamingui, le Bangoran (BLANcou) j - du Tchad : Fort-
Lamy, IX; Am Timan (MALBRANT); signalé par PÉCAUD.
Êcologie-Êthologie. - Le Pluvier à tête blanche n'est pas rare dans l'Oucst africain où il se rencontre
.dans les zones de savanes et jusqu'à la zone sahélienne; mais c'est surtout au voisinage des grands fleuves
et rivières de ces zones qu'il se tient.
Il passe une partie de la journée, par petits groupes de 6 à 12 individus, sur les bancs de sable d'où il
chasse impitoyablement les autres oiseaux. Il s'attaque souvent au Pluvian égyptien qui, comme lui,
,affectionne le même biotope.
340· G. BOllET

Il marche tantôt lentement tantôt en courant, et son vol est puissant mais très rapide. En vol il ne cesse
de pousser des cris aigus. Sir Harry JOHN5TON lui attribue un rôle particulier vis-à-vis du crocodile qu'il
débarrasserait des sangsues qui parfois se fixent dans l'interstice des alvéoles dentaires du saurien. L'oiseau
viendrait, dit le naturaliste anglais, délicatement extirper le" parasite ct deviendrait ainsi le commensal
du puissant saurien.
On a attribué le même rôle au Pluvian égyptien, Nous l'avons nous-même constaté sur la Gambie.
La nourriture de ce Pluvier consiste en petits crustacés, crabes et crevettes de" rivières, mollusques
d'eau et insectes, mélangés à des grains de sable.
La nidification a lieu en mai en Nigeria (HUT50N) sur le sable, dans une dépression que creuse l'oiseau,
et qu'il entoure de cailloux.
Le docteur SERLE a observé que sur les grands fleuves ce Pluvier disparaî: dès que les eaux sont hautes
pour revenir dès que la baisse des caux se fait sentir. En fin avril sur la Bénoué et le Niger, les nids apparais-
sent, ils sont placés à peu de distance du bord dc l'eau ce qui permet à l'oiseau dc se livrer au manège
qu'a observé SERLE: au plus fort dc la chaleur, l'oiseau va de son nid à la rivière, revient au nid ct déverse
sur ses œufs l'eau fraiche qu'il vient d'absorber. On conçoit que l'instinct déployé par ce Pluvier a pour but
d'abaisser la température des œufs, dont l'embryon serait tué par l'excès de chaleur ambiante. Ce manège
dure tant que la température extérieure reste élevée. D'une façon générale les nids sont espacés les uns des
autresêplacés dans' une excavation du sol et bordés de petits brins de bois ou de petites pierres; hi ponte
est de 2 à 3 œufs.
Au Cameroun, des nids ont été trouvés sur le Moungo et le Mémé en décembre et janvier, époque où
les caux de ces rivières sont basses.
" y a là une adaptation éthologique intéressante.

Gen. I!IMAN1'OPUS BRISSON, 1760


Himantopus himantopus himautopus (Linné). _. Échasse blanche à manteau noir

Charadrius himantopus LINNt, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 15 (sud de l'Europe).
Syn. : H. candidus auct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 535-536.
L. 340-400; A. 230-24{); Q. 78-90; T. 115-125, B. 66-70. Bec noir. Pattes roses déme-
s.urément hautes. Jambe dénudée sur presque toute sa longueur.
d. Été. - Le plumage est blanc avec la face inférieure lavée de rose, l'arrière de la
tête et le haut du cou jusqu'à l'œil, le haut du manteau et l'aile noir à reflets verdâtres,
la queue gris clair.
9. Été. - Un peu plus petite, le noir du plumage avec peu de reflets et lavé de brun,
le derrière de la tête taché de gris et de brun. Le manteau est noir brun.
d 9. Hiver. - La tête et le cou entièrement blancs, pas de rose à la face inférieure,
le reste à peu près comme au printemps.
Distr. géogr; - Niche dans les régions- méditerranéennes jusqu'à l'embouchure du
Danube, steppes de la Russie méridionale, Asie du Sud jusqu'en Chine, et le sud de
l'Arabie, l'Inde, Ceylan, les États malais, l'Égypte, l'Afrique au sud du Sahara, Ma-
dagascar.
L'Échasse blanche migrateur d'Europe se rencontre fréquemment dans l'Ouest
africain. De l'Air : Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); - du Sénégal: signalé (DELBR.,
DELAROQUE); sur le Sénégal près l'île à Morphil, 1 (BOUET); Richard ToU, l, Linguère,
XI,Malika,II,XII,Hann près Dakar, IX. (I.F.A.N.); - du Soudan: Dori, III (THlBouT);
Mopti, 1 (BATES); Tombouctou, VIII, juv., Cabara, VIII ad (H. MADSEN); signalé
cercle de Mopti de XI à IX (ROUSSELOT); Bamako (I.F.A.N.); - de l'Ouest-Tchad:
Kalkala, 1 à III, Bornu, IX, XI (GOLDING); Kano, XII (MADSEN); - de la Nigeria du
Nord : Zimfara, Sokoto, Loko, V (HARTERT); rivière Gongila; à l'ouest de Biu (BATES);
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE

provinces de Sokoto et Kano, II, IV (HUTSON); - de la Gambie anglaise signalé


(RENDALL); HOPKINSON les a rencontrés en bandes toute l'année; - de la Casamance
signalé (VERREAUX); - signalé par Kelsall du Sierra Leone; - de la Gold Coast :
Accra, VIII (WEISS, J. SMITH, SI1'lTENIS, RCHW.); signalé (PEL.). En mai 1939, un nid
a été trouvé près d'Accra (Lake), plusieurs autres en juillet (HOLMAN); - du
Togo: signalé à Mangou (THIERRY); - de la Nigeria du Sud: Ibadan, près des réser-
voirs (MARSHALL) de novembre à avril; - du Cameroun : Maroua (GOOD); ~ du
Gabon et du Moyen Congo: les Échiras (R.P. BULÉoN); lac Onangué (MARCHE et COM-
PIÈGNE); Massabé, rivière Chiloango (PETIT); Chinchonxo (FALKENST.); Landana
(LuCAN et PETIT); signalé du Gabon par VERREAUX; - du Tchad: Fort-Lamy, III
(NORRIS); lac Tchad, X (GIBBON); signalé par MALBRANT.

Fig. 67. Himantopus h, himantopus LINNÉ (d'après PARIS)

Êsologie-Êthologie. - L'Échasse blanche est un migrateur d'Europe et d'Asie qu'on trouve en hiver
dans l'Ouest africain depuis l'Air jusqu'au Tchad et vers le sud jusqu'au Congo portugais. Il semble cepen-
dant qu'un certain nombre de ces oiseaux sont résidents dans l'Ouest africain. où l'on a trouvé des jeunes
en premier plumage d'hiver (Tombouctou, VIII, H. MADSEN). Dans la province de Sokoto, (Nigeria du
nord) le docteur SERLE a observé des bandes d'une dizaine d'oiseaux dans les lacs et marais permanents
de cette proviace, et leur nombre ne semble pas décroître en saison des pluies.
C'est en Gold Coast, près d'Accra, que les premiers nids de l'Échasse blanche ont été trouvés dans l'Ouest
africain, à partir de mai (LAKE, HOLMAN). Les nids trouvés par HOLMAN près de Kéta, étaient placés sur
les bords vaseux d'un marais, parmi l'herbe basse qui pousse ordinairement dans ces conditions. La plu-
part des nids contenaient quatre œufs placés au centre d'une dépression creusée par l'oiseau dans la vase,
mais sans aucun apport de matériaux.
Les œufs sont semblables à ceux de l'Échasse blanche en Europe: leur teinte générale est vert jaunâtre
avec des taches irrégulières noires et des zébrures de brun et sépia plus accentuées au gros bout,
Les dimensions des œufs sont: maxima 46 X 31,S, minima 40 X 31.
La biologie de l'Écharse en Afrique ne diffère pas de celle de l'oiseau en Europe. Elle aime, en Mrique
comme en Europe, marcher dans l'eau peu profonde à la recherche des petits mollusques, Crevettes,
larves nageant en surface. A la fin de l'hiver bon nombre d'Échasses remontent vers le nord pour aller
nidifier dans les zones paléarctiques. .

Gen. ARENARIA BRISSON, 1760


Arenaria interpres Interpres (LINNÉ). - Tourne pierres

Tringa interpres LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 148 (Gothland).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 532.
L. 210-240; A. 147·150; Q. 52-{i5; T. 24-25; B. 20-25. Bec noir. Pattes orange. Iris
brun noir. .
cf <;>. Été. - Bec court, conique, très légèrement retroussé à la pointe. Pas de pal.
mures aux doigts. Tête et dessus du cou blancs avec des raies noirâtres au vertex et
. à l'occiput et souvent des taches brunes au cou. Haut du manteau noir taché de roux,
haut du dos et sus-caudales inférieures blancs, souvent partie du croupion et sus-cau-
dales supérieures noirâtres. Face inférieure blanche avec le bas du cou et la poitrine
G. BOUET
noirs. Un trait noir du front vers l'œil rejoignant une moustache descendant sur le
côté du cou. Rémiges primaires brun noir à rachis blanc, secondaires en grande partie
blanches. Sus-alaires hrun noirâtre, tachées de roux, les grandes largement hordées
de hlanc. Rectrices aux deux tiers hlanches, noirâtres dans le tiers distal, avec souvent
le hout hlanchâtre, les extrémités avec beaucoup plus de hlanc.
d. 9. Hiver. - Bien moins hlanc, de noir pur et de roux dans le plumage qui est
aussi plus maculé. .
Distr. géogr. - Niche sur les côtes du Groenland,en Islande, dans le nord 'de l'Eu-
rope,l'Asie, le nord-ouest de l'Amérique du Nord; de la Scandinavie à l'Alaska, Nouvelle
Zemhle et îles de la Nouvelle Sibérie inc1uses,au nord de la latitude 16030', vers le sud,
îles du Categat, Rügen, golfe de Riga, et à l'est, le Kamchatka, îles du Saint-Laurent
et l'ouest de l'Alaska. Hiverne depuis les Iles Britanniques, la Méditerrannée, les côtes
de l'Inde, le sud de la Chine,le Japon, les Hawaï,la Californie,jusqu'au sud de l'Afrique,
Madagascar, l'Archipel malais, l'Australie, la Nouvelle Zélande, les îles du Pacifique,
archipel des Galapagos, la côte ouest de l'Amérique du Sud et jusqu'au Chili.
Le Tourne-pierre est aussi un migrateur du nord qui se rencontre en hiver sur les
côtes de l'Ouest africain.
Il a été signalé du Sénégal: Galam (VERREAUX); - du Soudan: Gao, IX (H. MADSEN) ;
- de la Gambie anglaise: signalé, XI (RENDALL); MARCHE l'a tué au cap Sainte-Marie,
et HOPKINSON l'a encore rencontré en IV; - VERREAUX et REICHENOW le mentionnent
en Casamance; - de la Guinée portugaise: Bissao (BEAUD.); - Il n'à pas été signalé
des côtes de la Guinée française; - du Sierra- Leone: Tasso Island, Yatward Island
(W. LOWE); sur la riv. Rokelle en plumage de noces en VIII (NORRIS); - du Libéria:
Nifu, XII (W. LOWE); - de la Gold Coast: lagune de Keta (HOLMAN); - de la Nigéria
du Sud: sur les rivages de la province deOndo (FOULKES-RoBERTS); Lagos, X (MAc-
LEARN); - du Gahon et du Moyen Congo : île Corisco (DU CHAILLU); Chiloango
(LUCAN); Landana, XI, XII (PETIT); Mayumha, XII (ROUGEOT).

Êeologie-Êthologie. - Le Tourne-pierre est également un migrateur d'Europe et d'Asie, qui niche en


été dans l'extrême nord de l'Europe comme de l'Asie.
Pendant l'hiver il se répand à travers toutes les côtes d'Afrique où on le rencontre à l'embouchure des
fleuves et rivières.
Parfois on le trouve en bordure des palétuviers sur lesquels, au moment du flot, il se réfugie, souvent
en bandes importantes, attendant le retrait de III marée pour rechercher dans la vase les animalcules marins
dont il fait la base de sa nourriture.
Le Tourne-pierre arrive dès octobre sur la côte ouest de l'Mrique, après être passé sur les côtes du Maroc
et de la Mauritanie en septembre. .
Un certain nombre de ces migrateurs gagnent l'intérieur et MADsEN l'a rapporté de Gao en septembre.
Comme cet oiseau ne niche pas en Afrique, 1I0US ne nous étendrons davantage pas ici, sur sa biologie.

Gen. HAEMATOPUS LINNÉ, 1758


Haematopus ostralegus ostralegus LINNÉ. - Iluîtrier pie

Haematopus ostralegus LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 152 (Nord Baltique
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 533.
L. 410-430; A. 245-260; Q. 105-120; T. 44-48; B. 70-75; hec rouge orange, jaunâtre
à la pointe. Pattes chair. Iris rouge vineux.
d. 9. - Le hec droit est légèrement comprimé latéralement. Étroite palmure
à la base des doigts. Le plumage est noir lustré avec le croupion, les sus-caudales, la
face inférieure, à partir de la poitrine, la paupière inférieure, une tache sur les rémiges
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROP.ICALE 343

primaires, la plus grande partie des rémiges secondaires, un large miroir aux sus-
alaires et la moitié proximale de la queue blancs. En hiver le noir plus terne.
Distr. géogr. - Niche sur les côtes d'Europe, jusqu'à Arkangel et vers le sud du nord-
ouest de l'Espagne, la mer Baltique, les côtes de la Macédoine, de l'Asie Mineure, la
mer Noire et la Caspienne.

Fig. 68. Haematopus o. ostralegus LINNÉ (d'après PARIS)

Hiverne aux îles Britanniques, les bords de la Méditerrannée et de la mer Rouge,


les côtes de la Sénégambie et de Mozambique.
Jusqu'ici l'Huîtrier n'a été rencontré dans l'Ouest africain qu'au Sénégal: Almadis,
III (MARCHE); Joal, II (I.F.A.N.); un spécimen existe au Musée de Leyde en provenance
du Sénégal.
Au large de la côte du Sierra Leone près des îles de Plantais, Mut et Banana, le
commandant d'un navire de guerre a tué un Huîtrier.
Signalé de Gambie anglaise par HOPKINsoN.
En décembre en Gold Coast HOLMAN a observé deux Huîtriers au bord d'une lagune.
Près d'Accra, également en XII, MARSHALL a observé un couple.
Écologie-Éthologie. - L'Huîtrier pie est un migrateur qui apparaît en Afrique depuis septembre et
octobre pour repartir vers le nord, au milieu de mars à avril et mai. .
li fréquente en Afrique le bord de la mer comme les fleuves et les marais, tant qu'ils ne sont pas à sec.
On l'a signalé depuis longtemps comme passant sur le détroit de Gibraltar, à son voyage d'aller et retour
en Afrique. Comme on ne le rencontre pas aux Canaries ni dans les îles du Cap-Vert, il est rationnel de
penser qu'il suit, à partir du détroit de Gibraltar, les côtes du Maroc et de la Mauritanie. On le trouve en
effet au Sénégal, où, dès 1872, MARCHE l'avait recueilli.
Il semble que son genre de vie dans l'Ouest africain ne soit pas le même qu'en Europe. On sait- qu'en
Europe il se nourrit surtout de mollusques marins qu'il recherche dans les sables vaseux, alors qu'en
Afrique, dans les marais qu'il fréquente, sa nourriture consiste surtout en grainnes de plantes aquatiques,
en vers, larves, et insectes.
- Nous-n'envisagerons pas ici la nidification de l'Huîtrier, qui a lieu dans la zone paléarctique.

Haematopus ostralegus Moquini Be, - Huîtrier de Moquin ou du Cap

Haematopus Moquini BONAPARTE, 1856, C.R. Ac. Sc. Paris, t. 43, p. 1020 [Afrique].
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VU, pl. 553.
L. 450-495; A. 270-294; Q. 105-120; T. 50-55; B. 69-74. Bec vermillon. Pattes rouge
rosé. Iris rouge. Paupières orange.
a. 9. - Le plumage de cet Huîtrier est entièrement noir brillant, en dessus et en
dessous. Les barbes internes des primaires ainsi que le rachis des rectrices, également.
Cet Huîtrier, qui semble remplacer l'espèce européenne dans le Sud-Afrique, a
été signalé au Gabon par VERREAUX. Depuis lors, aucune capture authentique n'a été
faite, dans cette région. Aussi ne l'inscrivons-nous ici que pour appeler l'attention de
nos lecteurs sur la possibilité de rencontrer cette sous-espèce sur la côte gabonaise.
Œufs. - Non décrits.
,

G. BOUET .

. Distr. géogr. - Côte et îles du Sud-Afrique, depuis ·Walfish bay jusqu'à 'Natal, Par-
fois sur les côtes du Gabon et du Loango.
L'Huîtrier noir est une espèce sud-africaine qui a été signalée par VERREAUX. Ce record
a été accepté par tous les auteurs, mais BANNERMAN met en doute sa présence dans cette
région de l'Ouest africain.
Dans son ouvrage récent sur les oiseaux du Gabon et du Moyen Congo, R. MALBRANT
cite l'Huîtrier noir comme ayant été signalé par VERREAUX, mais ajoute que ce record
mériterait confirmation car ni lui ni MACLATCHY ne l'ont rencontré sur les côtes
gabonaises.

Écologie-Éthologie. - L'Huîtrier du Cap est un oiseau du Sud Afrique, qui aurait été rencontré dans
l'Ouest africain vers 1850, où il avait été signalé du Gabon par les frères VERREAUX. Depuis lors sa présence
possible, dans cette partie de l'Afrique, a été discutée par les naturalistes actuels qui la mettent en doute
(BANNERMAN, CHAI'IN). Récemment MAL BRANT et MACLATCHY. dans leur ouvrage sur la faune de l'Équateur,
africain français, disent que malgré leurs rechercbes, poursuivies depuis plus de vingt ans au Gabon,
ils n'ont pas réussi à recueillir cet oiseau. .
Nous ne l'avons signalé ici que pour permettre aux collecteurs, opérant sur les côtes du Gabon, de recon-
naitre I'Huîtrler du Cap. Sa livrée noire ne peut manquer d'attirer l'attention.

Gen. RECURVIROSTRA LINNÉ, 1758


Recurvirostra avosetta LINNÉ. - Avocette à tête noire

.Recurvirostra avosetta LINNÉ, 1'158, Syst. Nat., lOe éd., p. 151 (sud de l'Europe).
Fig.. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 534.
1. 430-470; A. 220-230; Q. 75-90; T. 85-90; B. 75-90. Bec noir. Pattes bleu clair.
Iris brun. Le bec est long, grêle, flexible, pointu et fortement retroussé. Pattes très
longues, grêles et la jambe dénudée sur une grande étendue au-dessus de l'articulation
du tarse.
cf. 9. Ét.é - Le plumage est blanc avec le bonnet, le dessus du cou, partie des
scapulakres, petites et moyennes, sus-alaires et rémiges primaires et la queue, noir

Fig. 69. Recurvirostra avosetta LINNÉ (d'après PARIS)

profond. La 9 un peu plus petite et le noir légèrement brunâtre. En hiver le noir se


teinte de gris et les plumes médianes de la queue brunissent,
Distr, géogr. - Niche localement en Hollande, l'ûe de Rügen, et vers l'est de la région
de la mer Noire, de la Caspienne, les steppes Kirghiz,le Haut Iénissei et la'I'ransbaïka-
lie; au sud les régions méditerranéennes, la Perse.le Turkestan, le nord de la Chine.
Nicherait aussi dans certaines régions de l'Mrique tropicale, et du sud de l'Afrique
peut-être à Madagascar..Émigre en Afrique, l'Inde et le sud de la Chine.
L'Avocette est rare dans l'Ouest africain.
Signalée, il y a longtemps par VIEILLOT au Sénégal, mais ce record est douteux.; -
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE

au Soudan : BATES a rencontré en bordurè du Sahara une bande d'une douzaine


d'individus entre Taza ct Tillabéry, VI; - du Dahomey: Petit Popo, XII (KURZ);-
du Cameroun: dans l'île Massaké, l (SJOST.); sur le rio del Rey; - du Moyen Congo:
. cours inférieur du Congo (Tuckey d'après HARTLAUB); - de l'Oubangui-Chari :
Fort-Archambault, XII (BLANcou).
Écologie-Éthologie. - L'Avocette, migrateur d'Europe et d'Asie, est l'hiver un hôte de l'Afrique
tropicale où il est cependant rare. Dans l'Ouest africain il aurait été rencontré à l'époque de VIEILLOT
au Sénégal, mais on a quelque doute sur l'authenticité de la capture signalée par le vieux naturaliste
français. Cependant BOYD ALEXANDER a rapporté l'Avocette des iles du Cap-Vert ce qui permet de consi-
dérer le Sénégal comme un lieu probable de passage de cet oiseau, au moment de la migration. Quoi qu'il
en soit, d'autres points de capture de l'Avocette confirment la présence certaine de cet oiseau dans l'Ouest
africain. BATES ,!ln particulier en a rencontré une bande d'une douzaine d'individus près de Tillabéry
sur le Niger en fin juin. Le passage du détroit de Gibraltar par les bandes d'Avocettes en novembre et
mai, laisse supposer que la petite troupe observée par BATES, entre Tahoua et Tillahéry avait emprunté
le Sahara pour se rendre dans ses quartiers d'hiver. On sait la curieuse habitude qu'a cet oiseau de rechercher
sa nourriture en balançant la tête de droite à gauche, le bee plongé dans la vase, tout comme fait la Spa.
tule. Ce mode de procéder lui permet de capturer aisément petits mollusques, crustacés, vers, crevettes,
etc., ce qu'il ne saurait faire autrement étant donné la courbure de son bec.
La nidification n'est pas étudiée ici, car elle n'a lieu que dans la zone paléarctique, quoiqu'elle ait été
observée dans l'Ouganda et au Kenya.

Gen. EROUA VIEILLOT, 1816


CLEF DES ESPÈCES
1. Aile dépassant 150 mm :........... canutuB.
- Aile de moins de 150 mm ,......................... 2.
2. Sus-caudales en partie ou entièrement blanches. . . . . . . . . . . . . . . . . . teBtacea.
- Sus-caudales d'un brun foncé ou noirâtre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
3. Bec nettement plus long que le tarse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . alpina.
- Bec pas nettement plus long que le tarse : -. 4.
4. Rectrice la plus extérieure blanche , .. Temmincki,
- Rectrice la plus extérieure gris brun ou brun. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . minuta.

Erolia Temmincki (L~ISLER). - Bécasseau de Temminck

Tringa Temminckii LEISLER, 1811, Nachtr. zu Bechst. Naturg. Deutschl., p. 64,


(Allemagne).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 550.
1. 135-150; A. 92·96; Q. 45-50; T. 17-18; B. 15·17. Bec et patte noirâtre. Iris brun
foncé.
Ô. 9. Hiver. - Face supérieure à plumes brun fuligineux ou gris noirâtre avec le
rachis noirâtre et des taches grisâtres ou roussâtres aux sus-alaires. Face inférieure
blanche sans macules. Grandes sus-alaires bordées et terminées de blanc.
Ô. 9. - Plumage de noces. Front et sourcil gris roussâtre. Face supérieure et partie
des sus-alaires à plumes noires largement bordées de roux foncé et en partie terminées
de blanc roussâtre. Gorge, ventre et sous-caudales blanc. Cou et poitrine gris roussâtre
avec des petites taches brun noirâtre. Aile noire. Rectrices médianes noirâtres bordées'
de roux, les suivantes grisâtres, les autres d'autant plus blanches qu'elles sont plus laté-
rales,

Jl,.
.346 G. BOUET

Distr. géogr. - Niche depuis le nord de la Norvège jusqu'à la péninsule Chukchi,


.mais ne dépasse pas le 720 latitude sur l'Iénissei et le 760 latitude sur la péninsule
Taimyr, descend vers le sud jusqu'à la zone des Alpes du nord de l'Europe.
Migre à travers l'Europe et l'Asie et hiverne dans les régiones méditerranéennes,
le nord-est de l' Afrique, la Mésopotamie, la Perse, l'Inde, Ceylan, Burma, la péninsule
malaise, la Chine et le Japon.
Le Bécasseau de Temminck est beaucoup plus rare que le précédent dans l'Ouest
africain. On l'a récolté dans l'Air central: à Takazanza, IX (I.F.A.N.); - du Sénégal:
BANNERMAN a examiné une peau; - du Soudan: observé à Bamako, IV, Niamey,
X (H. MADSEN); - de l'Ouest-Tchad : rivière Yo (lac Tchad), (HUTSON); - HOPKIN-
SON le considère comme non rare en Gambie; - de la Gold Coast : réservoir de
Tamale, IV (HoLMAN); - du Tchad : Fort-Lamy, Il, rare (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Le Bécasseau de Temminck, qui est très voisin du précédent et qu'on peut faci-
lement confondre avec le Bécasseau rninuJe, est, comme lui, un visiteur d'hiver de notre Ouest africain,
mais il est beaucoup plus rare, si du moins on s'en rapporte aux captures mentionnées par les auteurs,
Sa présence dans l'Air où l'ont récolté A. VILLIERS et L. CHOPARD, puis au Tchad (MALBRANT) laisse
supposer que ce Bécasseau emprunte la route du Sahara pour venir passer l'hiver dans nos régions.

Erolia minuta (LErsLER). - Bécasseau rninule


Tringa minuta LEISLER, 1811, Naclur. zu Bechst. Naturg. Deutschl., p. 74 (Allema-
gne).
Fig.- : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 549·550.
L. 130·150; A. 92-96; 38·45; T. 20·21; B. 17·18. Bec et patte noir. Iris noirâtre.
Ô. 9. Hiver. Front et 'sourcil blanchâtre. Face supérieure gris légèrement roussâtre
avec le centre des plumes brun noirâtre, les plumes du croupion et les sus-caudales
médianes noirâtres bordées ou non de roux, les sus-caudales latérales blanches. Cou
et poitrine grisâtres ou roussâtres tachetés ou non de brunâtre. Gorge, ventre et sous-
caudales blancs. Lorum et joues gris brunâtre. Grandes sus-alaires à bout blanc. Rec-
trices médianes noirâtres, latérales cendrées.
Ô. 9. - En plumage de noces, les plumes du manteau sont roux fauve avec le bord
plus clair, une grosse tache noire sur chacune. Dessus de la tête varié de noir et de roux.
Cou et cotés de la tête grisâtres, tachés de roux. Menton blanc. Poitrine et devant du
cou gris avec des taches brun roux. Abdomen blanc pur.
Distr. géogr. - Niche depuis l'extrême nord de la Norvège, à l'est la Toundra jus.
qu'à l'embouchure de l'Indigirke, sur les îles Vaigach, la côte sud de la Nouvelle
Zemble et les îles de la Nouvelle Sibérie,
Migre à travers l'Europe et l'Ouest asiatique. Hiverne en Afrique jusqu'au Cap
et des rives sud de la Caspienne à Ceylan.
Le Bécasseau rninule a été fréquemment signalé dans l'Ouest africain; - du Sénégal:
signalé (DELBR.); Dakar (LAGLAIZE); Marigot de M'Bao, III (MARCHE); Cambérène,
XII; Malika, XII; lac Youi, X, juv. et ad. (I.F.A.N.); W. LOWE a tué en juin des
spécimens en plumage de noces à Dakar; - du Soudan: Ansongo, IX, Niamey, X
(H. MADSEN); Ségou, II, IX (BATES); - de l'Ouest-Tchad : Ka1kala, XII, 1 (GOLDING);
dans les environs de Sokoto (SERLE) IV, V; - de la Nigeria du Nord: Bongudu, II
(province de Sokoto); rivière Bunga, V (province de Bauchi); Kachia (HUTSON);
Kaschia, IX (HART.); Bénoué (BATES); - en Gambie anglaise: signalé (RENDALL);
HOPKINSON l'a observé pendant les mois d'hiver; - de la Casamance : signalé
(VERREAUX); - de la Côte-d'Ivoire: marigot de Bassam (ROUET, MILLET.HoRSIN);
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 347

- de la Gold Coast: Sekundi (PEL.); Cape Coast (SHELL., BucKL.); réservoir de


Tamale (HoLMAN); près de la côte, sur les lagunes de Keta, il a été observé par
HOLMAN; - MACLAREN l'a rencontré, mais rarement en Nigeria du Nord, et BOURDIL-
LON l'a tué sur le Niger et la Bénoué; - du Cameroun: GOOD le signale en IX à Batan-
gai - du Gabon et du Moyen Congo: signalé (VERR.); Chinchonxo, III, IV (LucAN
et PETIT); Chiloango' (PETIT); Mayumba, XII (ROUGEOT); iambi, XI (SACEGHEM);
observé à Lukoléla (CHAPIN); - de l'Oubangui-Chari : Fort-Archambault, XII (BLAN-
cou).
LYNES l'a observé au Darfour, en septembre et novembre.
Écologie-Éthologie. - Le Bécasseau minule, que sa faible taille permet de distingue des autres espèces
du genre Erolia, est un migrateur d'Europe et d'Asie qui se rencontre en hiver, avec beaucoup de régula-
rité dans notre Ouest africain.
Il en fréquente non seulement les côtes mais également les grands fleuves et les lacs.
Il reste assez longtemps en Afrique puisque W. LOWE a tué des spécimens à Dakar en juin, déjà en plu-
mage de noces, et dont les organes sexuels étaient en voie de développement.
Ce tardif retour vers l'Europe peut s'expliquer pari'apparition également tardive de l'été dans l'extrême
nord de l'Europe comme de l'Asie 011 va nidifier cet oiseau et où il lui serait difficile de nourrir ses jeunes
avant le plein été des régions nordiques.

Erolia testacea (PALLAS). - Bécasseau cocorli

Scolopax testacea PALLAS, 1764, in Vroeg's Cat. rais. Adumbrat, p. 6 (Hollande).


Syn. : E. ferruginea auct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 553.
L. 200-220; A. 125-135; Q. 48·50; T. 28-30; B. 33-40. Bec et pattes noirs. Iris brun
foncé.
0. 9. Hiver. - Face et sourcil blanchâtres. Face supérieure gris brun cendré,
plus pâle au cou et à la nuque, les plumes bordées de clair. Sus-caudales blanches.
Face inférieure blanche, lavée de gris, au bas du cou et à la poitrine. Rectrices brunâtres
bordées de blanchâtre.
cf. 9. Été. - Bonnet noirâtre à plumes bordées de roux et de grisâtre, derrière du
cou roux marron un peu taché de noirâtre et de grisâtre, manteau roux taché de noir,
de grisâtre, et de blanchâtre. Croupion gris. Sus-caudales blanc lavé de roux, barrées
de noirâtre. Aile noirâtre. Rectrices médianes brunes avec un peu de gris et de rous-
sâtre, les latérales gris brun. Face inférieure roux rougeâtre, les plumes finement
bordées de blanc et avec souvent quelques taches noires au côté de la poitrine, le bas-
ventre taché de blanc, les sous-caudales blanc roussâtre à taches transversales brun noir.
Distr. géogr. - Niche dans le nord de l'Asie à ]'embouchurede l'Iénissei,dans l'ouest
du Taimyr et les îles de la Nouvelle Sibérie. .
En migration à travers l'Europe et l'Asie, hiverne en Afrique, Madagascar, l'Inde,
Burma, l'Archipel malais et l'Australie.
Le Bécasseau cocorli n'est pas rare dans l'Ouest africain, On l'a rencontré au Séné-
gal: à Haon, III (MARCHE); lac Youi, X (I.F.A.N.); - du Soudan: Ansongo, IX,
Niamey, X (H. MADSEN); - de ]'Ouest-Tchad : Kalkala, V (GOLDING); - de la Gambie
anglaise: signalé, X (RENDALL); HOPKINSON l'a trouvé dans les marais de Barakounola ;
- REICHENOW l'a jadis signalé de Casamance; - de la Guinée portugaise: Bissao
(BEAUD.); - du Sierra Leone : bords de la rivière Rokelle et île Tasso (W. Lowz}:
rivière Rokelle, VIII (NORRIS); - du Libéria : Grand Cap Mount, IX, rivière Barguay
(BÜTT.); - de la Gold Coast: Sekundi (PEL.); Keta (HOBRA); - de la Nigéria du Sud :
348 G. BOUET
bords du Warri; Port-Harcourt (MACLAREN); - du Cameroun: Massaké, VI (SJ.OST.);
Batanga (Goon); BATES a eu un spécimen en juin en plumage de noces; - du Gabon
et du Moyen Congo : signalé (VERREAUX); Banane (LUCAN et PETIT); Chinchonxo
(FALKENST.); Landana (PETIT); Port-Gentil (MALBRANT et MACLATCHY); Kwamouth,
. XII, LukoleJa, III (CHAPIN); embouchure du Congo.

Écologie-Éthologie. - Le Bécasseau cocorli est comme les deux espèces précédentes un migrateur
paléarctique. On sait qu'il niche dans les régions arctiques de l'Asie. Il est de ce fait même, beaucoup
plus fréquemment rencontré dans l'Est africain que dans l'Ouest où cependant il n'est pas rare, ainsi
que nous l'avons vu ci-dessus, Il ne se cantonne pas sur les rivages Ouest africains et pénètre fort loin
sur les grands fleuves, Niger, Congo.
Sa biologie en Afrique ne diffère ras de eelle qu'elle est en Europe et en Asie où il passe également en
migration. .
Sa présence en Afrique s'étend depuis octobre jusqu'en mai et BATES, au Cameroun a eu l'occasion d'o.»
tenir un individu en plumage de noces en fin juin et NORRIS, au Sierre Leone en août.
Le Bécasseau eocorli s'attarde donc volontiers en Afrique, son instinct le poussant à n'arriver sur ses
lieux de nidification qu'en plein été. .
Nous n'insisterons pas sur son genre d'alimentation en Afrique, qui est celle de tous les oiseaux de rivage
migrateurs.
Ajoutons qu'on le rencontre fréquemment en Afrique, en bandes nombreuses à la recherche de sa nour-
riture, dans la vase qui se découvre au fur et à mesure du desséchement des marais pendant la saison sèche.

Erolia (Pisobia) alpina alpina (LINNÉ). - Bécasseau variable

Tringa alpina LINNÉ, 1758. Syst. Nat., lOe éd., p. 149 (Laponie).
Syn, : E. variabilis auct,
Fig. : DRESSER Birds Europe, VIII, pl. 548:
L. 170-200; A. 108·120; Q. 45·53; T. 21-26; B. 25-35. Bec et patte noir. Iris brun
foncé.
d. 9. Hiver. - Front et sourcil grisâtre. Face supérieure gris brun, les plumes fon-
cées du milieu, plus claires au bord. Rémiges et sus-alaires brunes liserées de gris,

Fig. 70. Erolia a. alpina LINNt (d'après PARIS)

plus clair et étroit aux premières. Rectrices médianes brun foncé, latérales gris brun
bordé de blanc. Face inférieure blanche, le cou et la poitrine légèrement lavés de gris
et avec quelques stries brunâtres.
Plumage de noces. - Dessus du corps fauve taché de noir. Front et sourcil blanc.
Menton blanc. Cou et poitrine blanc gris avec taches allongées brun foncé. Abdomen
blanc avec à sa partie antérieure une énorme tache brun noir. Cette tache disparaît
en hiver.
Distr. géogr. - Niche en Islande, les Féroé et en Europe et Asie depuis Je nord de
la Scandinavie, jusqu'à la péninsule Yalmal, la Nouvelle Zemble et le Spitzberg. Les
limites au sud étant Pokow, la Haute Volga, le Bas Obi. Hiverne dans la région méditer-
ranéenne, le nord-est de l'Afrique et l'Asie du sud-ouest.
OISEAU~ DE L'AFRIQUE TROPICALE 349

Le Bécasseau variable, migrateur bien connu, semble ne pas avoir été rencontré
jusqu'ici dans l'Ouest africain, mais il est fréquent en hiver en Abyssinie et dans tout.
l'Est africain ainsi qu'aux Canaries et aux îles du Cap Vert.

Écologie-Éthologie. - Nous n'avons cité dans cet ouvrage le Bécasseau variable que parce qu'il a été
signalé aux Canarie~ et aux lies du Cap-Vert où BANNERMAN et BOYD ALEXANDER ont pu l'observer. BAN-
NERMAN le dit de passage aux Canaries de la fin de février à la fin de mai remontant vers le nord.
Nous appelons l'attention des collecteurs sur la possibilité de sa présence sur nos côtes africaines en
hiver.

Erolia (Calidris) canutus eanutus (LINNÉ). - Maubêche

Tringa canutus LINNt, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 149 (Suède).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 555·556.
1. 245·260; A. 155-162; Q. 58-65; T. 28-30; B. 33-35. Bec et patte noir verdâtre
ou brun. Iris brun.
0.9. Hiver. - Face supérieure gris clair, avec des taches brunes à la tête et au cou,
les plumes du manteau et la plupart des sus-alaires à rachis brun et liserées de blan-
châtre. Sus-caudales blanches à bout noir. Face inférieure blanche avec de petites taches
brunes allongées sur le cou, le haut de la poitrine, le flanc et un peu les sous-caudales.
O. 9. Été. - Bonnet, dessus du cou et manteau roux. tachés de noir, croupion brun
cendré taché de blanchâtre. Sus-caudales blanches, rayées de noir avec un peu de roux ..
Sourcil, joue et face inférieure, jusqu'au bas-ventre roux vif, région anale et sous-
caudales blanches lavées de roux et un peu tachetées de noir. Rémiges primaires et sus-
alaires antérieures brun noir, les premières à rachis blanc. Autres sus-alaires brunes
liserées de grisâtre. Rectrices brunâtres bordées de blanchâtre.
Distr géogr. - Niche au Spitzberg, le nord-ouest du Groenland, et la péninsule
de Tamyr. Hiverne en Afrique,
Le Bécasseau maubèche a été rarement rapporté de l'Ouest africain. Il est à recher-
cher par les naturalistes, se trouvant au bord de la mer dans l'Ouest africain.
RIGGENBACH en a tué au Rio de Oro; - des spécimens de Gambie existent au Bri-
tish Museum. li y avait jadis été signalé par RANDALL. HOPKINSON pense qu'il s'y
rencontre en hiver, mais n'est pas affirmatif.
Le British Museum possède des spécimens de l'Ashanti en Gold Coast et il a été
signalé de Teski en VllI (FARMAN).
Au Gabon: sa présence est probable d'après MALBRANT et MACLATCHY.

Écologie-Éthologie. - La Maubêche. dont la taille dépasse celle de la plupart des Charadriidéa que nous
avons jusqu'ici étudiés, est un oiseau migrateur en Afrique où il fréquente les estuaires des fleuves, les bancs
de sable, et les rivages de la mer, mais jusqu'ici il a été rarement obtenu dans l'Ouest africain.
On sait qu'en Europe on le rencontre souvent en grandes bandes, mais toujours sur le bord de la mer.
Sur la côte de la Guinée portugaise il passerait en septembre et octobre en troupes importantes qui vont en
diminuant en novembre et décembre. poursuivant leur voyage vers le sud. Les bandes reparaissent en mai
montant vers le nord (PETIT.)
Cependant les naturalistes d'une façon générale le considèrent comme rare sur les côtes Ouest africaines.
BANNERMAN ne l'a pas rencontré aux Canaries où il a longtemps séjourné, et, seul BOYD ALEXANDER
dit l'avoir observé en novembre aux lies du Cap-Vert,
350 . G. BOUET

Gen. PHILOMACHUS MOEHRING, 1758


Philomachu8 pugnax (LINiNÉ). - Combattant
Tringa pugnax LINNt, 1758, Syst, Ntu., lOe éd., p. 143 (Suède).
Syn. : Machetes pugnax auct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 557-558.
L. 9230-270; 0290-320; A. 9 148-160; 0 175-190; Q. 56-75; T. 9 38-42,045-50;
B. 30-40. Bec brun. Pattes jaune verdâtre. Iris brun.
d. - En parure de noces, a la tête ornée, de chaque côté, d'une sorte de huppe de
plumes que l'oiseau peut ériger à volonté. Des petites papilles charnues rougeâtres
se voient sur la face et le tour de l'œil. Le cou est entouré d'un grand camail déceloppé
en avant, rabattu au repos, mais érectile. La couleur de cet ornement est variable
du roux au noir à reflets violet et pourpre, quelquefois blanc sans macule ou tacheté
de roux, de gris, de noir. Aile brune. Dos de la même teinte que la collerette. Sus-
caudales blanches ou avec taches noires. Poitrine comme la collerette. Ventre et sous-
caudales blanches. Rectrices médianes brunes ou rousses bordées de noir. Rectrices
latérales grisâtres.
La 9 plus petite, sans ornements, au cou ou à la tête. Face supérieure gris brun
à taches rousses. Face inférieure plus pâle. Ventre blanc.
o. Hiver. - Dessus du corps brun roux, aile b~un noir plus foncé que le dos. Bas
du dos et croupion foncé comme les ailes. Cou et poitrine gris roussâtre plus ou moins
tachés de brun. Reste de la face inférieure blanche. Ni papilles, ni plumes ornementales.
Distr. géogr. - Niche dans le nord de l'Europe, de l'Asie du cap Nord à travers la
toundra, jusqu'à la partie est de l'Angleterre, la Belgique, la Bavière, la Hongrie, les
steppes du sud de la Russie, de l'ouest de la Sibérie au nord du 50 0 latitude, les
steppes du sud de la Russie, de l'ouest de la Sibérie au nord du 50 0 latitude, le Haut
Amour.
Hiverne en Afrique jusqu'au Cap, l'Inde, l'Assam, la Birmanie, rarement en Chine
1
du Sud. Rares captures dans l'Amérique du Nord et les petites Antilles.
Le Combattant est un migrateur rencontré en hiver dans l'Ouest africain souvent
en nombre considérable.
De l'Air: Aderbissinat, vnr, Aouderas, IX (BUCHANAN); - du Sénégal: Richard
ToU, 1, Fatick, III (I.F.A.N.); - du Soudan: Mopti, V, Ansongo, IX; Cabara, IX.
(H. MADSEN); signalé (BATES); signalé cercle de Mopti (RoussELOT); Ségou, XII (I.F.
A.N.); marigot de Diaka, par bandes en VIII (GUICHARD); - Ouest-Tchad ët Nigeria
du Nord : Kalkala, XII, II, IV (GOLDING); Maidugari (BORNOU); ID (NORRIS); Zaria
(HUTSON); - signalé sur la Haute Gambie. .
En Casamance: signalé (PAYÈS); - de la Gold Coast: Accra (RCHW.); - du Togo:
Mangou (THIERRY); Kratschi (ZECH.); - Nigéria du Sud: district-d'Asaba (FAIR.
BAIRN); BOURDILLON l'a rencontré en grand nombre au nord du Ho latitude Nord; -
du Cameroun : GOOD a tué dans une bande un spécimen sur un petit lac près de Ma-
roua; - du Gabon: Alima-Lékéti, 1 (BRAZZA) du Moy.n-Congo : Brazzaville (MALB.);-
du Tchad: Fort-Lamy, X, en bandes nombreuses (MALBRANT); - LYNES l'a trouvé au
Darfour, fréquemment en IX et X.
Écologie-Éthologie. - Le Combattant est un migrateur d'Europe et d'Asie, dont bon nombre de repré-
sentants passent l'hiver en Afrique, cependant que d'autres se répandent en Chine et au Japon. On n'est
pas exactement fixé sur les routes de migration suivies par les Combattants rencontrés dans certaines
régions de l'Ouest africain, quoiqu'il semble résulter des constatations faites, de la présence de ce Chara-
driidé dans l'Air, le Soudan, le Tchad, que l'une des routes de migration suivie soit le Sahara, où du reste
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 351

la présence du Combattant a été constatée au Ahhagar (Hoggar) aussi bien à l'aller qu'au retour (VON
SCHWEPPENBURC).
Le nombre des individus empruntant les côtes du Maroc et de la Mauritanie semble assez faible si l'on
s'en rapporte au peu de captures faites le long des côtes Ouest africaines. En réalité le Combattant est plus
spécifiquement un oiseau de marais qu'un habitué de bords de la mer.
n est curieux de noter que l'on a décélé la présence de fibres de l'enveloppe externe de la noix de palme
à l'examen du contenu stomacal d'oiseaux tués dans l'Ouest africain. Cette matière végétale est certaine-
ment loin de constituer la base de l'alimentation de cet oiseau en Afrique, qui, avant tout, se nourrit de
crustacés, de vers, petits poissons et graines de plantes de marais. Il se réunit par petites bandes d'une
douzaine d'individus où, d'après les observations qui ont été faites le nombre des femelles est toujours plus
élevé que celui des mâles, relativement faciles à reconnaître à leur taille plus élevée.
On a constaté que des individus restent toute l'année en Afrique; ce Sont invariablement des jeunes
de l'année n'ayant pas atteint la maturité sexuelle au moment de la migration de retour vers le nord.
Reprise de bague dans l'Ouest africain: Bague VIII/48 Ile d'Oland (Suède). Reprise 1/50 près Fatick
(Sénégal).

Gen. CROCETillA BILLBERG; 1828


Crocethia alha (PALLAS). - Petite Maubèche grise
Trynga alba PALLAS, 1764, in Vroeg's Cat. rais. Adumbrat, (mer du Nord).
Syn. : Calidris arenaria auct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 559·560.
L. 170·190; A. 115.120; Q. 48.55; T. 22.25; B. 25·28. Bec, patte, iris noir.
d. Q. Hiver. - Face supérieure grise avec une petite tache brune ou brun noir au
centre des plumes. Face et parties inférieures blanches. Cubitales brunes bordées de
blanchâtre. Rectrices médianes brunes, latérales grises toutes bordées de blanc.
d. Q. Été. - Face supérieure noire, les plumes bordées de roux et de blanchâtre.
Face, cou, poitrine et haut du flanc roux gris, les plumes à centre noir et à pointe
blanchâtre. Reste de la face inférieure blanc pur. Rémiges primaires noirâtres. Grandes
sus-alaires largement terminées de blanc, autres sus-alaires brun noirâtre, tachées de
roux et de blanchâtre. Rectrices médianes noirâtre bordées de roussâtre, les latérales
blanches.
Distr. géogr. - Niche au Spitzberg Nord, les îles de la Nouvelle Sibérie, la côte
arctique de Sibérie depuis la presqu'île de Taimyr jusqu'à l'embouchure de la Léna,
les iles arctiques de l'Amérique du Nord, le nord du Groenland.
Hiverne dans' les Iles Britanniques, la mer du Nord, l'Inde, la Chine, le Japon,
la Californie, la Virginie, puis en Afrique jusqu'au Cap, Madagascar, l'Archipel
malais, l'Australie, le sud du Chili et le sud de l'Argentine.
La petite Maubèche grise se rencontre en hiver dans tout l'Ouest africain, surtout
au bord de la mer.
De Mauritanie: Nouakchott, X (l.F.A.N.); - du Sénégal: lac Retba, XI; Cambé-
rène, I, XII, II, III (I.F.A.N.); Dakar et Hann, III (MARCHE); de la Nigeria du Nord:
signalé par BATES; - de la Gambie anglaise : signalé par RENDALL en X, et par Hor-
KINSON en XI; - de la Guinée portugaise : Bissao (BAUD.); - de la Gold Coast :
(PEL.); Keta, III (Hou~AN); - de la Nigeria du Sud :. Lagos, VIII (BOURDlLLON)
jusqu'en X; province de Warri (FOULKES.RoBEÎlTS); Batanga (GOOD); - du Gabon:
Korisko (DU CHAILLU); Chinchonxo (FALKENST.); Landana (PETIT); - Mayumba,
IX (RoucEOT); du Moyen Congo: Pointe Noire (MALB. et MACL.) - du Tchad
Fort-Lamy (MALBRANT).
Bagué: VIII/48 Ottemby, île d'Oland (Suède). Reprise: 1/50 près Fatick (Sénégal).
Écologie-Éthologie, - La petite maubèche grise, oiseau holéarctique, est très répandue à travers les
deux continents, et on la rencontre lors de sa nidification aussi bien au Spitzberg, au Groenland et dans les
352 G.BOUET

îles arctiques de l'Amérique du nord qu'en Sibérie. Au cours de ses migrations elle gagne l' Afrique jusqu'a u
Cap. Nous la rencontrons donc en hiver sur les côtes de l'Ouest africain, depuis la Mauritanie jusqu'à
l'embouchure du Congo,et eUe est signalée du Tchad (MALBRANT). Onl'a trouvée en Gambie en octobre,
novembre alors qu'aux îles du Cap-Vert, BOYD ALEXANDER l'a observée en avril et mai. Ces oiseaux sont
rarement solitaires, mais se rassemblent en bandes importantes qui se livrent à des évolutions aériennes
dès le lever du soleil, avant de s'abattre sur quelque banc de sable, à la recherche de leur nourriture qui
consiste, comme chez la plupart des oiseaux de rivage en crustacés, mollusques, méduses, algues rejetées
pM~floL .

Gen. UMICOLA VIEILLOT, 1816


Limicola falcinellus faleinellua (PONTOPP.). - Bécasseau platyrhynque

Scolopax falcinellus PONTOPPIDAN, 1763, Danske Atlas, I, p. 623 (Danemark).


Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 545.
L. 150·175; A. 104-108; Q. 37-43; T. 22·24; B. 28·33. Bec noir à base rougeâtre.
Pattes gris verdâtre. Iris brun foncé. Le bec relativement gros et large présente une
double courbure. D'abord relativement relevé il s'infléchit à l'extrémité. La mandibule
supérieure est aplatie dès la base et jusqu'à l'extrémité. La région aplatie à 3 mm de
large dans la portion la plus dilatée.
O. 9. Hiver. - Face supérieure brune tachée de gris roussâtre. En avant de l'œil
une tache blanche. Rémiges primaires brun noir à rachis clair. Grandes sus-alaires
brun noirâtre, les autres variées de gris et de brun et bordées de blanchâtre. Rectrices
médianes noires bordées de gris et de roux, les latérales grises bordées de blanc. Face
inférieure blanche, légèrement tachée de brun au cou, la poitrine, le flanc et les sous-
caudales marquées de roussâtre.
En parure de noces, le dessus du dos est noir avec une bordure rousse frangée de
blanc jaunâtre. Une ligne blanchâtre part du bec, passe sur l'œil et se prolonge en arrière.
Grandes rémiges noires. Croupion noirâtre ainsi que les rectrices médianes, les exter-
nes étroitement bordées de blanc sale. Dessous du corps blanc. Menton, gosier, devant
et côtés du cou et de la poitrine couverts de petites taches brun foncé et grisâtre.
Distr. géogr. - Niche en Norvège, Suède, Laponie, Finlande, nord de la Russie
et Sibérie à l'est jusqu'à l'Iénissei, et peut-être plus au nord en dehors de la toundra.
Niche également en Orembourg (rivière Inek) et en Tourgaî sur le Haut Irgiz et dans
la forêt steppe de Minussinsk.
Hiverne en Méditerranée, mer Noire, Caspienne et mer Rouge, golfe Persique
et ouest de l'Inde.
Le Bécasseau platyrhynque est un fort rare visiteur d'hiver de l'Ouest africain.
Le Musée Rotschild de Tring a jadis possédé une peau du Sénégal que signale HARTERT.
Il ne figure pas dans le Handbook de BATEs ni dans les Oiseaux d'Afrique de REICHE-
NOW.
Il serait intéressant de le rechercher sur les côtes ouest africaines.

Gen. ACTITIS ILLIGER, 1811


Actitis hypoleucos (LINNÉ). - Chevalier guignette

Tringa hypoleucos LIN·NÉ; 1758, Syst. Nat., 10e éd. p. 149 (Europe).
Fig. : DnEssER,·Birds Europe, VIII, pl. 563.
L. 190·220; A. 105·U5; Q. 57·62; T. 21-25; B. 25·28. Bec gris brun. Patte brun
Iris brun.
OISEAUX DE' L'AFRIQUE TROPICALE

cf. 9. - Face supérieure et sus-alaires gris brun olivâtre à reflets un 'peu cuivrés,
avec de légers traits noirâtres longitudinal sur la tête, le cou, le haut .du dos, transver-
salement et en zigzags sur le bas du dos, le croupion, les sus-caudales et les sus-alaires.
Face inférieure blanche avec le côté du cou et la poitrine fortement nuancés de gris
brun et finement striés de brun foncé. Sourcil, lorum, paupières et joues plus ou moins
blanc, la dernière tachetée de brun. Rémiges brun noir, les primaires, sauf la première,
tachées de blanc aux barbes intérieures, les dernières à bout blanc, secondaires barrées
et plus ou moins terminées de blanc, les postérieures presque entièrement blanches.
Rectrices médianes brunes barrées de noirâtre, latérales grises tachées et barrées de
brun et à bout blanc, l'extrémité tachée de noir. En hiver les reflets cuivrés s'atténuent,
les stries du cou et de la poitrine sont moins nettes et tendent à s'effacer.

Distr. géogr. - Niche à travers l'Europe et l'Asie au Sud de la Toundra, et vers le sud,
le nord de l'Espagne et de l'Italie, le sud de la Russie, la Perse, le Bélouchistan, le Ca-
chemire, la Mongolie, la Mandchourie et le Japon. Hiverne à Madère, aux îles du Cap
Vert, toute l'Espagne, l'Afrique, .l'Inde, Ceylan, le sud-est asiatique jusqu'au sud de
la Chine, Formose, les Philippines, "l'Archipel malais et jusqu'en Australie.

Le Chevalier guignette est certainement le plus commun des migrateurs d'hiver


rencontré dans l'Ouest africain.

On le signale de l'Air: Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); - du Sénégal: signalé


(DELAROQUE, RIGGENBACH); Almadis, III (MARCHE); commun où il y a de l'eau (BOUET);
lac Retba, XI, marigot de M'Bao, II (I.F.A.N.); - du Soudan: Niger supérieur,I,
II (BATES); cercle de Mopti (ROUSSELOT); Bamako, IV, Cabara, IX (H. MAns EN) ;
lac Debo, VIII (I.F.A.N.); - de l'Ouest-Tchad: Kalkala,II, III (GOLDING); - de la Ni-
geria du Nord: Bénou-Kaduna,IX Kaschia,IX; Loko, VI (HARTERT); Kaduna,Loko,
Kaschia (BATES); Egga (FORBES); plateau de Bauchi; de la Gambie anglaise :
Bathurst (RENDALL et HOPKINSON); - de la Casamance : signalé (VERREAUX); - de
la Guinée portugaise. Bissao (BAUD); -'du Sierra Leone: Bo, XII (KEMP);- du Libéria:
Grand Cap Mount, rivière Junk, IX, X; rivières Du et Farmington (BÜTT); Monrovia
plage, rivières Mesurado, Saint-Paul, Cavally, plage de Cap-Palmas (BOUET); Kablaké,
fleuve Cavally, II (I.F.A.N.); rivière Dou, VII; Paiata, ~X (MAC ALLEN); Subono (W.
LOWE) ;:- de la Côte-d'Ivoire: Tabou (BOUET), Songboagban, lagune Ébrié, VI (I.F.A.N.)
Bassam, Jackville, Lahou, bords des lagunes; sur le Comoé: Alépé, Béttié; sur le
Bandama de Lahou à Tiassalé; sur le Férédougouba : Guenteguéla; sur le Baoulé :
Odienné; sur la Bagoé : Tombougou, Korogho, Kong; extrêmement commun en
A.O.F. (BOUET-MILLET-HoRSIN); - de la Gold Coast : Sékondi (PEL); Aguapim
(Rus); Accra, VIII, II (SINTENIS, 1. SMITH,RcHW.); Sweet rivr. XII (USSHER) Wass-
(BURT.); - du Togo: plages du Bas Togo (MILLET-HoRSIN); Akrosso, XI (BAUM.);
Kratschi, IX (ZECH.); - du Dahomey: Agouagon (Ouémé); Atchéribé (Zou); lagunes
du Bas Dahomey (BOUET); de la Nigeria du Sud : Abéokouta (ROBIN); Iju (W.
LOWE); Loko, VIII (SERLE); Agoulerie (KEMP); Lagos (MANN.); - du Cameroun :
Victoria (PREUSS); Batanga, VIII; Tibati, X (BATES); fleuve Cameroun, W uri
(Rcaw.}: signalé (SJOST.); Sakbayémé, Il, IX (REIS); Campo, 1 (I.F.A.N.); YOUNG
a constaté sa présence de juillet à fin avril; - du Gabon et du Moyen Congo: signalé
(Rcaw., VERREAUX, MARCHE et COMPIÈGNE) commun (MALBRANT et MACLATCHY); Sam
Quita,XII, Doumé, XII; Cap Lopez, UI (MARCHE); Chinchonxo, IV; Landana, Loemma
riv, (LuCAN et PETIT); Port-Gentil, VIII (BLANCOU); rivière Cam ma (DU CHAILLU);
Chinchonxo (FALKENST.); - de l'Oubangui-Chari : Route Ippy-Bria, XII, sur les
bords du M'Bomou, XIT, l, Ouham, X, village Baloua (BLANcou); - du Tchad
Fort-Lamy, X (MALBR.); - sur le Chari NORRIS signale sa présence en III,
J. A. 430081. 12
354 G.BOUET

&ologie-Éthologie. - Le Chevallier guignette est certainement l'un des plus communs des Cbara-
driidès qui viennent hiverner dans toute l'Afrique, et en particulier dans l'Ouest africain. Comme on l'a
vu ci-dessus il a été capturé et rapporté de toutes les régions de l'Ouest africain envisagées ici.
Il reste en Afrique beaucoup plus longtemps que la plupart des migrateurs, et il paraît bien démontré
qu'on l'a rencontré pendant tous les mois de l'année, du moins dans certaines régions. Doit-on conclure
de là qu'il nidifie occasionnellement en Afrique?
Si l'on s'en rapporte au docteur VAN SOMEREN, un nid de Chevalier guignette aurait été trouvé par ce
naturaliste dans l'Ouganda.
Dans l'Ouest africain, la nidification de cette espèce si répandue n'a pas été observée.
Quoi qu'il en soit la majorité des Chevaliers guignette disparaît au début de mai dans l'Ouest africain
où quelques-uns arrivent dès le début de juillet.
Nous n'insisterons pas sur la biologie de cet oiseau, si fréquemment rencontré au bord des rivières,
des fleuves, sur les rochers à demi-submergés, dans les marais, toujours en mouvement, relevant la queue,
dodelinant de la tête, tout en fouillant la terre, le sable et la vase de son bec, à la recherche des vers, larves,
insectes, base de sa nourriture.

Gen. XENUS
Xenus cinereus (GÜLDEN.). - Térékie cendrée
Seolopax cinerea GÜLDENSTAEDT, 1774, Novi Comm. Aead. Sei. Petrop., 19, p. 473
(Terck).
Syn. : Terekia cinerea auct.
L. 215-233; A. 125.135; Q. 52.56; T. 25-29; B. 40·50. Bec noirâtre à base jaunâtre.
Iris brun foncé.
cr. Q. - Face supérieure gris brunâtre avec des taches noires peu nombreuses sur
les scapulaires et le centre des cubitales noir. Face inférieure blanchâtre, lavée de gris

Fig. 71. Xenus cinereU-$ GtlLDEN (d'après PARIs)

brun au bas du cou et à la poitrine, avec quelques petites stries brunes. Sourcil blan-
châtre, lorum brunâtre. Joue blanchâtre strié de brunâtre. Aile brun noirâtre, les
rémiges secondaires largement bordées de blanc. Rectrices médianes comme le dos,
avec le bord un peu roussâtre, latérales gris brunâtre pâle à bordure blanche. En autom-
ne la face supérieure plus grise et plus tachée. La face inférieure plus blanches le devant
du cou moucheté légèrement de gris.
Œufs. - La Térékie cendrée, oiseau paléarctique ne niche pas en Afrique.
Distr. géogr. - Niche depuis le sud de la Finlande, le nord et le centre de la Russie;
l'Obi, l'Ienissei, la Sibérie centrale, au nord du lac Baïkal. Hiverne dans l'Est africain,
Madagascar, Maurice, l'Inde, l'Archipel malais, l'Aus~ralie et la Tasmanie.
Écologie-Éthologie. - La Térékie cendrée n'a jusqu'ici été rencontrée dans l'Ouest africain qu'en
Nigeria où elle a été tuée près de Lagos par R. MACLAREN, en octobre. L'année suivante, le même natu-
raliste observa ce même oiseau également près de Lagos.
GRôTE a mis en doute, d'après CHAPIN, la capture de cette Térékie, signalée par PETIT à Landana.
L'exemplaire n'existe plus dans ce qui reste des collections de LUCAN et PETIT, mais étant donné la décou-
verte récente de ce Charadrüdé sur les côtes de la Nigeria, nous pensons que la détermination de cet
oiseau dans les collections de PETIT, faite par SILUU'E et BOUVIER. était exacte.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 355

Geu. TRINGA LINNÉ, 1758


Teinga totanus totanus (LINNÉ). - Chevalier gambette

Scolopax totanus LINNt, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 145 (Suède).
Syn. : Totanus calidris auct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, pl. 567-569.
L. 270-300; A. 145-155; Q. 65-70; T. 43-50; B. 43-52. Bec noir avec la base rouge.
Pattes rouges. Iris brun.
d. 9. - Hiver. Haut de la face supérieure gris brunâtre avec le centre des plumes
brun ou noirâtre, le bord plus clair. Faée inférieure blanche, lavée de cendré au côté du
cou et de la poitrine, avec plus ou moins de petites taches brunes. Les pattes sont
jaunâtres et non rouges.
En plumage de noces, le dessus du corps est brun rayé de noirâtre. Dessus de l'œil
blanc. Le bas du dos, le croupion, la base de la queue sont blanc pur. Ailes noirâtres.
Queue blanche barrée de brun noirâtre. Rectrices médianes grisâtres. Dessous du corps
blanc avec taches brun foncé au devant du cou et de la poitrine. Flancs rayés de brun
noirâtre.
Distr. géogr. - Niche depuis la Scandinavie et vers l'est de la Sibérie jusqu'à la Médi-
terranée, l'Asie mineure et peut-être le nord de la Perse. Hiverne en Afrique jusqu'au
Cap et en Asie de l'ouest jusqu'en Arabie.
Le Chevalier gambette n'est pas très commun dans l'Ouest africain en hiver. On l'a
signalé du Sénégal: (RIGGENBACH, M. AnANSON); Joal II (I.F.A.N.); Joal III (MARCHE);
- du Soudan: Niamey, X; Tombouctou, lX (MADSEN); - de la Nigeria du Nord:
Kachia lX: Gora, 1; JASSAURA, II (HART.); Kaparchan, II. (Dr SERLE); - de la Gambie
anglaise : signalé, IX (RENDALL); - KELSALL a rencontré ce Chevalier au bord de la
mer au Sierra Leone: crique Aberdeen, VII à XI (NORRIS); - de la Côte-d'Ivoire:
Bingerville (BOUET, MILLET-HaRSIN); - , de la Gold Coast : signalé (PEL); rivière
Nagua (USSHER); SHELLEY l'a rencontré à Accra; réservoir de Tamale, XII, Keta,. II,
par centaines (HOLMAN); - a été observé en Nigeria du Sud: Ejerinwo, 1 Abraka, X,
(F. ROBERTS); Port-Harcourt (MACLAREN); - du Cameroun: Bibundi, VII, Massaké.
(SJOST~) ; Douala sur le port (CH. YOUNG).

Écologie-Éthologie. - Le Chevalier gambette est un migrateur d'Europe et d'Asie, qu'on rencontre


dans l'Ouest africain en hiver. On l'a signalé de la plupart des territoires au nord de l'Équateur, mais il ne
semble pas dépasser le Cameroun, car il n'est pas signalé par les auteurs au Gabon et sur la côte jusqu'à
l'embouchure du Congo. On a observé qu'il se réunit en bandes nombreuses dépassant plusieurs centaines
d'oiseaux, au-dessus de certaines lagunes (lagune de Kéta en Gold Coast en février) en compagnie du
Bécasseau cocorli (Erolia testacea) se livrant à d'élégantes évolutions aériennes. En général, il préfère les
plages rocheuses aux estuaires vaseux, mais en Afrique, on le rencontre partout où il trouve facilement sa
nourriture, qui consiste surtout en mollusques, crustacés, vers et insectes. Il ne niche pas dans l'Ouest
africain, mais on l'a signalé comme nidifieateur au Maroc.

Tringa erythropus (PALLAS). - Chevalier arlequin

Scolopax erythropus PALLAS, 1764, in Vrôeg Cas. rais. Adumbrat, p. 6 (Hollande).


Syn. : Totanus fuscus auct,
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 569.
1. 295-325; A. 155-168; Q. 70-75; T. 55-60; B. 60-63. Bec noir à base rouge. Pattes
rouge foncé. Iris brun noir.
12.
356 G. BOUET
cr. 9. Hiver. Face supérieure brun cendré, les plumes un peu bordées de blan-
châtre. Œil surmonté d'un sourcil blanc, le bas du dos blanc, les sus-caudales grises,
barrées de blanc. Face inférieure blanche avec le devant du cou, la poitrine et le flanc
variés de gris ou de brun. Rectrices gris brunâtres barrées de blanc.
cr. 9. - Été. Face supérieure en grande partie brun noirâtre à faibles reflets
avec des taches blanches triangulaires sur le manteau. La moitié inférieure du dos
blanche, les sus-caudales noires barrées de blanc. Devant de la tête, joue et face infé-
rieure noirs avec le tour de l'œil blanc; quelques taches blanches dans la région anale,
les sous caudales noirâtres et blanches. Aile brun foncé. Sus-alaires comme le manteau

z
Fig. 72. Queues. -1. Tringa stagnatilis; 2. Tringa ocluopus; 3. Tringa glarcola, 4. Actùis hypoleucos
(d'après BANNERMAN)

et un peu tachées de blanc. La 9 plus brunâtre et plus terne, la face inférieure avec partie
des plumes plus ou moins bordées de blanc. Aucun autre Chevalier ne possède un plu-
mage de noces, une livrée aussi sombre.
Distr. géogr. - Niche en Scandinavie au nord du cercle arctique.enRussie du Nord
jusqu'à Moscou, Kazan et Orenberg. Dans le nord de l'Asie, à l'est jusqu'au Kamchatka.
Hiverne en Afrique, Inde, Birmanie, Chine, Japon, États malais.
Le Chevalier brun n'est pas souvent rencontré dans l'Ouest africain. Au Sénégal :
MARCHE l'a tué à Hann, Ill; - du Soudan: Dosso, est de Niamey, X, Tombouctou, VII
(H. MADSEN); signalé cercle de Mopti (ROUSSELOT); - de la Nigeria du Nord : Kano,
XII (H. MADSEN); Anka, II (province ,de Sokoto), (HUTSON); Zaria (POGGIOLlNI);
Zaria, III (Dr SERLE).
Il n'est pas signalé sur les côtes des colonies entre le Sénégal et la Nigeria;"- de la
Nigeria du Sud: Hadon, XII (BROWN); - Au Gabon: Loango (LucAN et PETIT); -
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 357

au Tchad : un exemplaire a été capturé dans la région de Mangueigne en III, rare


(MALBRANT).

Êcologie-Êthologie. - Le Chevalier arlequin qui niche dans les régions arctiques de l'Europe et de
l'Asie, est connu comme hivernant dans l'Ouest africain où dès 1872, MARCHE en a tué un spécimen à
Dakar.
Il gagne du reste l'intérieur et sur le Niger, ROUSSELOT et MADSEN l'ont obtenu. MALBRANT au Tchad
signale une capture en mars.
La biologie de ce Chevalier ne diffère pas en Afrique de celle des autres espèces du genre Tringa.

Tringa nebularia (GUNN.). - Chevalier aboyeur

Scolopax nebularia GUNNERUS, 1767, in Leem. Beskr. Finm. Lapper, p. 251 (Norvège).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, II, pl. 570.
Syn. : Totanus glottis auct.
L. 335·370; A. 180·195; Q. 80·100; T. 54·61; B. 53·58. Bec noirâtre à base verdâtre.
Pattes verdâtres. Iris brun noir.
d. 9.Hiver. - Face supérieure brun gris, la tête etJe cou rayés de blanc sale, les plumes
du manteau avec une fine ligne noirâtre centrale et le bord blanchâtre, les scapulaires
et les cubitales avec du noirâtre près du bord. Bas du dos et sus-caudales blancs. Face
inférieure blanche tachée de brunâtre au cou et à la poitrine. Sourcil, tour de l'œil et
jours blancs, cette dernière pointillée de noir. Lorum brun. Sus-alaires brun foncé, la
plupart bordées de blanchâtre. Rectrices médianes grisâtres, latérales blanches, toutes
rayées plus ou moins de brun noir.
d. 9. Été. - Bonnet et dessus du cou noirs, rayés longitudinalement de blanc.
Manteau noirâtre,les plumes bordées de blanchâtre avec un peu de roussâtre aux scapu-
laires. Bas du dos et sus caudales blancs. Ces dernières rayées transversalement de
brun. Face inférieure blanche, le cou, la poitrine et le flanc tachés de noirâtre. Sourcil,
lorum et joue blancs pointillés de noir. Ailes noirâtres. Sous-alaires blanches tachées de
brun. Rectrices blanches, les médianes barrées de brunâtre, les latérales peu ou pas
tachées.
Distr. géogr. - Niche en Écosse, Norvège, Suède, Russie jusqu'à Saint-Pétersbourg,
Kasan, et à travers le nord de l'Asie jusqu'au Kamchatka jusque vers le 55 0 latitude.
Hiverne dans les régions méditerranéennes, l'Afrique, l'Inde, Ceylan, Birmanie, sud de
la Chine, Indochine, Japon, Formose, Hainan, Philippines, îles de la Sonde et jusqu'à
l'Australie et la Nouvelle Zélande.
Le Chevalier gris a' été souvent capturé dans l'Ouest africain. Du Sénégal : Hann,
III (MARCHE); lac Youi, II (I.F.A.N.); - du Soudan: bords du Niger, VIII (BATES);
Cabara, VIII; Bamako, IV (H. MAnSEN); signalé cercle de Mopti (ROUSSELOT); Gao;-
de la Nigeria du Nord : Kano, XII (MAOSEN); Garoua, rivière Bénoué près Lokoja
(BATES); Jaussokoa, 1; Dangoga, Kaura, XII (HART); commun en hiver Bornou (FRAN,
CIS); Gambie anglaise: observé par RENDALL et HOPKINSON sur les bancs de la
Gambie; - VERREAUX l'a signalé de Casamance; - du Sierra Leone: Noms l'a rencon-
tré de XI à IV; le major KELSALL l'a tué sur la côte, ainsi que W. LOWE en II; - du
Libéria : lac Fisherman, rivière Marffa, I, VII, X, XII; rivières Junk et Bargua (BüTT.);
embouchure du Mesurado (BOUET); Monrovia, XI (MAC ALLEN); - de la Côtè-d'Ivoire :
Pimé, fleuve Cavally, II (LF.A.N.); - de la Gold Coast : signalé (PEL.); embouchure
rivière Prak, IX (SINTENIS); Accra (Rcaw.), Accra, Cape Coast (SHELL. BUCHL.);
réservoir de Tamale; -:- du Togo: Akroso, XI (BAuM.); Kratschi, XII (ZECH.); Mangou
358 G BOUET
(THIERRY); signalé du Bas Togo (MILLET-HoRSIN); - de la Nigeria du Sud : Lagos
(MANN.); Kwa (TALBOT); llorin (BOUCHTON, LEICH); MACLAREN le signale comme
fréquent dans les palétuviers en hiver; - du Cameroun: signalé (RCHW.); Victoria,
IX et Xl (PREUSS); SJOSTEDT l'a trouvé fréquemment dans les criques au pied du
mont Cameroun; - du Gabon et du Moyen Congo: signalé (VERREAUX); Chinchonxo,
III; Landana, II (LUCAN et PETIT); Chinchonxo (FALKENST.); Zambi, XII (SACECHEM);
Panga près Mayoumba, X (ROUCEOT); Pointe Noire (MALB. et MACL.) rivière Quillou
(ANcH.); Lukoléla (CHAPIN); - de l'Oubangui-Chari: Haut Koukourou, IV (BLANCOU);
Banguil (ALUNE); Bangui, l, les Ouaddas, 1 (DYB.); - du Tchad : Fort-Lamy, IV
(MALBRANT); sur le lac Tchad (BOYD ALEXANDER).

Ëcologie-Êthologie. - Le Chevalier aboyeur dont l'aire de dispersion est considérable et s'étend de


l'Europe à l'Asie niche vers le nord jusque vers le 55° latitude.
Il hiverne dans presque toutes les régions au sud du 37° latitude.c'est-â-dire dans les zones subtropicales
et tropicales de l'Ancien Monde. Il est très commun dans l'Ouest africain pendant l'hiver, et il a été capturé
dans toutes les colonies françaises et étrangères qui composent ce vaste territoire.
Dès octobre on le rencontre et jusqu'en mai il n'est pas rare au bord de la mer, comme sur les fleuves, les
lacs et marais. Sa nourriture est celle de tous les oiseaux de rivage, nous n'y insisterons pas, Sa présence
1usqu'en juillet a été signalée, au Libéria (BtlTTIKOFER) et en Nigeria du Sud (FoULKEs-RoBERTS)•
. C'est un oiseau relativement timide et craintif qu'on approche difficilement. Il est souvent solitaire, mais,
. à certaines périodes on le trouve par petites bandes d'une douzaine, et certains observateurs en ont signalé.
des bandes de plusieurs centaines d'individus.
Nous avons déjà signalé la présence à peu près toute l'année, en Afrique, de Chevaliers appartenant aux
diverses espèces que nous avons déjà étudiées; ce sont presque toujours des jeunes d'un an ou deux.
qui ne regagneront les zones de nidification qu'après la maturité sexuelle.

Tringa stagnatllls (BECRST.). - Chevalier stagnatile

Totanus stagnatilis BECHSTEIN, 1803, Orn. Taschenb., II, p. 292, pl. 29.
(Allemagne).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 566.
L. 230-250; A.135-14O; Q. 55.65; T.50 58; B. 40-44. Bec brun foncé. Pattes brun
olive. Iris brun. .
d. 9. - Hiver. Haut de la face supérieure gris clair, les plumes bordées de blan-
'châtre, la nuque rayée de brun. Face inférieure blanche.
En plumage de noces le dessus du corps est brun gris nuancé de fauve. Le front, le
lorum et le sourcil blanc pointillé de noir. Sus-caudales, croupion blancs. Aile noirâtre.
Dessous du corps blanc avec taches nombreuses petites noires au menton, devant, cou,
poitrine et flancs. Rectrices blanches rayées transversalement de noirâtre.
Distr. géogr. - Niche dans le sud-est de l'Europe, le centre et le sud de la Russie et
à travers l'Asie centrale au sud du 560 latitude, c'est-à-dire la Transbalkalie, jusqu'au
Turkestan, et le nord de la Mongolie.
Hiverne en Afrique, Arabie, Inde, Birmanie, Indochine, îles de la Sonde, et Moluques
l,usqu'en Australie,
Le Chevalier stagnatile se rencontre dans l'Ouest africain en hiver. Du Sénégal :
Malika, II (l.F.A.N.); - du Soudan: Bourem, VIII (BATES); Cabara, VllI(H.MAnsEN);
Ségou, XII (l.F.A.N.); - de la Nigeria du Nord: Sokoto; - en Gambie anglaise:
signalé par RENDALL une fois, en plumage de noces; - de la Côte-d'Ivoire: Bassam
(BOUET-MILLET-HoRSIN); - de la Gold Coast : signalé (SHELL. BucKL.); Sekundi
(PEL); réservoir de Tamale, Koumassi (HOLMAN); - de la Nigeria du Sud : MAC-
LAREN l'a souvent rencontré, et des bandes de plusieurs milliers s'y voient fréquem-
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 359

ment; - du Cameroun : Sakbayémé, II (REIS); - du Gabon et du Moyen Congo:


Landana, II; Chinchonxo, ID; Massabé (LucAN et PETIT); Zambi (SACEGHEM); - du
Tchad: Fort Lamy, Massakori, IX (MALBRANT). "

Écologie-Éthologie. - Le Chevalier stagnatile migrateur d'Europe et d'Asie a, comme beaucoup de


Tringa. une aire de dispersion très étendue à travers le monde. On a constaté qu'en hiver il est beaucoup
plus commun dans l'Est que dans l'Ouest africain. Sa biologie en Afrique est la même qu'en Europe et il
recherche les mêmes biotopes c'est-â-dire plus spécialement les marais, ce qùi explique sa plus grande abou-
dance dans l'Est africain où l'attirent les grands lacs.
Comme les autres Tringa un certain nombre de Chevaliers etaguatiles restent toute l'année en Afrique.
Normalement les reproducteurs ont quitté le continent en fin mai. Les naturalistes signalent l'extrême
abondance de ce Chevalier dans certains zones où des milliers peuvent être observés. C'est ainsi qu'Hot-
MAN B rencontré des bandes considérables de ce Chevalier en janvier, sur les lagunes de Keta (Gold Coast)
près de la côte. Ces rassemblements précèdent vraisemblablement la remontée de ces migrateurs vers
le nord, la période de reproduction commençant vers mai dans les régions où ces oiaeaux nidifient.

TriDga glareola LINNÉ. - Chevalier sylvain

Tringa glareola LINNÉ, 1758, Syst, Nat., 10e éd., p. 149 (Suède).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 565.
L. 195·228; 125·128; Q. 49·59; T. 35-40; B. 30·32. Bec noir à base verdâtre, Pattes
verdâtre. Iris brun noir.
d. 9. Hiver. - Face supérieure brune marquée de roussâtre, Face inférieure blan-
che, le cou, la poitrine et le Banc lavés de gris et tachetés de brun.
En période nuptiale le Chevalier sylvain a le dessus du corps brun noirâtre, finement
rayé de blanc sur la tête et le cou, couvert de points blancs et gris fauve sur le manteau.
Le dessous du corps blanc lavé de gris fauve et strié de brun sur le cou et la poitrine.
La teinte générale est plus foncée qu'en hiver.
Distr. géogr. - Niche dans le nord de l'Europe et de l'Asie, depuis le nord de la
Norvège, le nord de la Russie, le sud de la Toundra sibérienne, jusqu'au sud en Belgique,
l'Allemagne, la Russie d"e Sud, l'Oural, l'Altaï, la Transbaikalie, le Kamchatka et les
Kourilles. Hiverne à travers l'Mrique, l'Inde, Ceylan, l'Asie du sud-est, le Japon, les
Philippines, l'Archipel malais jusqu'à l'Australie.
Le Chevalier sylvain est un visiteur d'hiver commun dans l'Ouest africain. On l'a
. signalé dans l'Air: Aderbissinat, VIII (BUCHANAN); - au Sénégal: signalé (DELARoQuE,
DELBR.); lac Bouar, III; lac Youi, Il, X; M'Bao, II (I.F.A.N.); - du Soudan: sur le
Niger, VIII; Mopti, 1 (BATES); Falmé, près du Niger, IV; Bamako, IV, juv.: Cabara,
VIII, juv.; Niamey, X (H. MADSEN); Ouahigouya (POMEROY). D est commun sur le lac
Débo, X; - de la Nigeria du Nord, Kano, XII (H. MADSEN); Zaria, X; Cora, 1; Jansokoa,
I, (HART.); Jos, rivière Benoué entre Loko et Lokoja (BATES); Bungudu, II (prov. de
Sokoto); (Hursox, SERLE); Yola, II (WELMAN); Dorin, XI; (BOUGHTON·LEIGH).
De la Gambie anglaise: signalé, XI (RENDALL); Bathurst (QUIN.); - signalé de Casa-
mance par VERREAUX; - a été rencontré en Guinée portugaise; - au Sierra Leone:
dans l'île Tasso, en III, W. LOWE l'a récolté sur le rivage; - de la Gold Coast: signalé
à Accra par SHELL., BUCHL., POMEROY a capturé un individu à Takoradi, X; réservoir
de Tamale et Sekundi (HoLMAN); - de la Nigeria du Sud : BADAGGY, 1 (FoULKEs-
ROBERTS); provinces de Warri et Ondo; - du Cameroun: Yaoundé (ZENK.); Bibundi,
VIII; Bongé.I (SJOST.); Sannago (PREUSS); Sakbayémé,ll (REIS); - du Gabon et du
Moyen Congo: signalé (VERREAUX); Chinchonxo (FALKENST., LUCAN et PETIT); Zambi,
360 G. BOVET

XII (SACEGHEM) Port Gentil, Pointe Noire, Brazzaville (MALB. et MACL.); Landana
(PETIT); Alima Lékéti (BRAZZA); - de l'Oubangui Chari ; près du Mbomoù, II; Fort
Archambault, XII (BLANCOU); Bangui (ALUNE); - du Tchad : sud Salamat, II:
Fort Lamy, XI (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - Le Chevalier sylvain arrive de bonne heure dans l'Ouest africain où on l'a ren-
contré dans l'Air dès le mois d'août. Il se répand sur tous les territoires étudiés ici et il y demeure jusqu'en
avril. BATES le considère comme l'un des plus communs parmi les migrateurs de ce genre, qu'on trouve
dans l'Ouest africain.
Il n'est pas uniquement confiné aux bancs de sable des rivières, car il sc répand dans les marais tempo.

Fig. 73. Tringa glareola LINNÉ (d'après MALBRANT)

raires créés par le débordement des grands fleuves, où il trouve une nourriture plus abondante et plus
variée.
Dans le nord de la Nigeria, il est considéré par le docteur SEilLE comme le plus abondant des oiseaux
de ce genre, après le Chevalier guignette. Il vit solitaire ou par deux ou trois pendant la saison sèche mais
se réunit en troupes vers juillet et août.
Il ya lieu de penser que les bandes importantes observées, par le naturaliste anglais, sont les premières
arrivant d'Europe, pour passer l'hiver dans l'Ouest africain.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 361

Tringa oehropus LINNÉ. - Chevalier cul blanc

Tringa ochrophus LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 149 (Suède).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 564.
L. 215·235; A. 135-140; Q. 52-62, T. 32-35; B. 35-38. Bec noir. Patte noir verdâtre.
Iris brun foncé.
cf. 9 .Hioer. - Face supérieure à mouchetures un peu roussâtres, les taches
brunes du cou et de la poitrine un peu fondues. Œil surmonté d'un sourcil blanc. Ailes
brunes. Dessous blanc avec la gorge et le dessous des ailes tachetés de brun. Rectrices
blanches avec quelques' bandes noirâtres. A l'époque de la reproduction le dessus du
corps est brun foncé, nuancé de vert, strié de blanc sur la tête et le cou. Croupion
blanc. Rectrices médianes avec trois bandes brunes; rectrices extérieures blanches.
Dessous du corps blanc.
Distr. géogr. - Niche en Scandinavie, la Russie du Nord, jusqu'au cercle arctique,
le nord de l'Asie, jusqu'au 61 0 latitude, en Sibérie, sur la Léna (640 latitude) au sud
jusqu'au Danemark, le nord de l'Allemagne, la Transcaspienne, le Turkestan, l'Atlai,
la. Transbatkalie, le fleuve Amour. .
. -
Hiverne dans les Iles Britanniques, la région méditerranéenne, l' Afrique .jusqu'à
l'Angola, le Kenia; en Asie du Sud, à Formose, Hainan, les Philippines.
Le Chevalier cul blanc migrateur du nord de l'Europe, passe l'hiver en Afrique. On a
des spécimens du Sénégal : Dakar (LAGLAIZE); - Soudan : Cabara, IX, Tombouctou,
Niamey, XI, Berni Nkoni, XI (H. MADSEN); - de la Nigeria du Nord: Kano et Iebba,
XII (H. MAoSEN); signalé commun (Hursos}: Kano, XII (HARTERT); - de la Gold
Coast: signalé (SHELL., BUCKL.); - Gambaga (GIFFARD); réservoir de Tamale, Koumassi
(HoLMAN); - de la Nigeria du Sud : le docteur SERLE a rencontré un individu à Kan-
fanehan en fin VII; - du Cameroun: Bafia, II (REÏs); Bonjé, 1 (SJOST.); sud-ouest de
Maroua (BATES); Yaoundé (ZENK.); - du Gabon et du Moyen Congo: signalé (VER-
REAUX); Chinchonxo, III, IV (LUCAN et PETIT);Zambi (SACEGHEM) ; Eala (SCHOUTEDEN);
- au Tchad : doit probablement se trouver au centre africain français en hiver (MAL-
BRANT).

Écologie-Éthologie. - Le Chevalier cul blanc niche dans les régions arctiques d'Europe et d'Asie et
migre en Afrique pour y passer l'hiver. Il se répand dans l'Ouest africain depuis les régions à
mimosées, les savanes et 'même jusqu'en forêt. Il préfère comme biotope les marais et semble fuir le bord
de la mer. On sait qu'il traverse le détroit de Gibraltar dès septembre, pour revenir le passer en février-
mars en direction du nord. La nidification a lieu vers le milieu d'avril dans les zones paléarctiques.
Le Docteur SERLE a signalé avoir observé dans la Nigeria du Nord un oiseau de cette espèce le 25 juillet.
Il est probable qu'il s'agissait d'un jeune individu de l'année précédente ayant passé le printemps en Afrique,
et non d'un migrateur arrivant du nord.
En Afrique, le Chevalier cul blanc, vit en solitaire ou par couples, s'enfuyant en poussant un cri bruyant
• toui, toui, toui n, dès qu'il est dérangé, Sa nourriture consiste en insectes, larves, araignées, petits vers.

Gen. LIMOSA BRISSON, 1760

CLEF DES ESPÈCES


- Ongle du doigt médian long et denticulé. Tarse 75 mm environ.
queue noire. Croupion blanc ;... limasa.
- Ongle du doigt médian semblable ail" autres, non denticulé. Tarse
50 mm environ. Croupion blanc et noir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . lappaniea.
J. A. 430081. 12 A
G. BOUET

LimOS3 Iimosa Iimosa (LIMNÉ). - Barge à queue noire


Scolopax limosa LINNÉ, 1758, Syst. Nai., 10e éd., p. 147 (Suède).
Fig. : DRESSER Birds Europe, VIII, pl. 573-574.
L. 400480; A. 190.230; Q. 80-90; T. 7()..85; B. 100·120. Bec brun à base orange.
Pattes noir verdâtre. Iris brun rouge.
a. 9. Hiver. - Face supérieure brun cendré avec le centre des plumes plus foncé
et le bas du dos brun noirâtre. Aile noire avec plus ou moins de blanc. Cou, poitrine et
flanc gris, ventre et sous-caudalee blancs. Rectrices médianes noirâtres à bout blan-
châtre.
En plumage d'été toutes parties brunâtres prennent une teinte roux taché de noirâtre.
Le cou, la poitrine et les flancs sont roux barrés de noir. Le ventre reste blanc ainsi
que les sous-caudales. .
Distr. géogr. - Niche en Islande, en Europe et ouest de l'Asie, depuis le sud de la
Suède, les provinces baltiques, la Pologne, la Russie jusqu'au 600 latitude et à l'ouest
au milieu de l'Irtysh et vers le sud la Belgique, l'Allemagne, la Hongrie, la Roumanie,
le sud de la Russie et l'ouest du Turkestan. •
Se rencontre en migration dans la plus grande partie de l'Europe et de l'ouest de
l'Asie.
Hiverne dans la rég'on méditerranéenne, l' Afrique, depuis le Sénégal jusqu'à l'Éthio.
pie, l'Inde, Ceylan, le Burma et l'Assam.
La Barge à queue noire ne se rencontre que rarement dans l'Ouest africain. En
Mauritanie: la mission ZOLOTAREWSKY en a rapporté deux exemplaires capturés à
Tanoudert; - du Sénégal : s:gnalé (ADANSON); Sani sur le Sénégal, VII (GIRAUD);
Niger, VIII (BATES); Dagana (I.F.A.N.); - du Soudan: Cabara, VIII, IX (H. MAns EN) ;
lee Débo, .VIII (I.F.A.N.); - de l'Ouest-Tchad: Kalkala, 1 (GOLDING); lac Tchad, VI
(BATES); - de la Nigeria du Nord: Kano, XII (H. MAnSEN); Bornou, II (WELMAN);
Sokoto (Dr SERLE). .
- en Gambie anglaise: le docteur HOPKINSON a tué cette Barge à Altamaou en VI. -
de la Guinée portugaise : Porto Mansa, V (ANSORGE); - du Sierra Leone : Moyo-
nuba, V (WALLS); - de la Gold Coast : lagune de Kéta, de XI à l, parfois par centaines
(HoLMAN); - de l'Oubangui Chari : bords du Chari, V (Dr THIBOUT); - du Tchad :
lac Tchad et affluents, Chari, etc., Fort-Lamy, IX, X (MALBRANT).
Êcologie-Êthologie. - La Barge à queue noire est un migrateur d'Europe et d'Asie qui hiverne en Afei-
que. On l'a rencontrée sur les côtes de la Mauritanie, sur le Sénégal, le Niger, le lac Tchad.
Elle vit en Afrique par petites troupes, mais on a pu en observer des bandes de plus de cinquante (la-
g-une de Këta) en Gold Coast. Quoique l'on ait capturé des Barges dès le début d'août et même de juillet
ce n'est que vers octobre que le nombre des hivernants devient important; et qu'ils arrivent en Afrique, où
ils se dispersent en bandes, qui vont y passer l'hiver.
En Europe, la Barge préfère les bords de la mer et les estuaires, mais dans l'Ouest africain on la rencontre
dans l'intérieur sur toutes les grandes masses d'eau que représentent les grands fleuves.
Sa nourriture consiste en petits poissons, mollusques, crevettes et insectes.
11 n'est pas rare de rencontrer les Barges en compagnie d'autres oiseaux de rivage migrateurs comme
eUes et au milieu desquels, grâce à ses dimensions, on la distingue facilement.
Au passage de retour vers le nord, en mars, de nombreuses Barges sont apportées aux marchés de Séville
(IRBY).
Comme ehez tous les oiseaux de rivage, on a constaté la présence de quelques individus pendant toute
l'année en Afrique. Nous en avons déjà fourni la raison: ce sont des jeunes n'ayant pas atteint la maturité
sexuelle. .
Reprise de bague dans l'Ouest africain.
Baguée: VI/44 Tippem Ring KobiDg Fjord (Danemark). Reprise 1/45 près Kaolack (Sénégal).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 363

Limosa lapponica lapponica (LINNÉ). ~ Barge rousse

Scolopax .lapponica LINNÉ, 1758, Syst. Not., lOe éd., p. 147 (Laponie).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 573-574.
L. 330-380; A. 200-220; Q. 68-80; T. 45·55; B. 70-95. Bec noirâtre à base rougeâtre,
Pattes noirâtre. Iris brun roux.
Œ. 9. Hiver. - Face supérieure brune, les plumes de la tête et du cou bordées
de gris, celles du haut du manteau et les cubi.tales bordées de gris roussâtre ou de
blanchâtre. Croupion et sus-caudales blancs tachés de brun. Gorge, ventre et sous-
caudales blancs. Cou et poitrine gris roussâtre striés de brun. Sourcil, lorum et joue
gris roussâtre, un peu tacheté de brun. Sus-alaires brunes à bordure blanchâtre. Rec-
trices blanches rayées de brun.
En plumage d'été, la' Barge rousse prend une teinte générale rousse avec des stries
longitudinales noirâtres' sur la tête. La face supérieure noirâtre avec des plumes bordées

Fig. 74. Limosalapponica l.I~i'iÉ (d'après BRASIL)-.

de roux. La face inférieure est d'un roux rougeâtre. Le reste du plumage a la même teinte
qu'en hiver. .

Distr. géogr. - Niche dans le nord de l'Europe et de l'Asie, depuis le nord de la


Scandinavie vers l'est, jusqu'à la péninsule de Talmyr. ..
Hiverne au sud des côtes du Sénégal, et de la Somalie, le golfe Persique, et le nord-
est de l'Inde.
La Barge rousse a été rencontrée au Sénégal : Cambérène, J, juv.; lac Retba, XI,
.juv, (l.F.A.N.); - RENDALL a rapporté un spécimen de la Gambie en 1835; le docteur
HOPKINSON l'a rencontrée de novembre à juin; -:- du Sierra Leone: rivière de Sierra
Leone, XI (NORRIS); - de la Gold Coast: lagune de Kéta, XII et 1 (HoL~); en
octobre, bandes de plusieurs centaines. .
De la Nigeria d}! Sud: Lagos, XI (FoULKES-RO~ERTS); Lagos, X (MACLAREN).

Écologie-Éthologie. - La Barge rousse, de dimensions un peu inférieures à l'espèce précédente, niche


en Europe et en Asie au Nord du 600 de latitude nord.
Elle fréquente les mêmes biotopes que la Barge à queue noire, c'est-à-dire, les estuaires vaseux des Beu-
ves africains, les côtes sableuses comme les marais, mais semble plus rare sur les grands Beuves d'où jus-
qu'ici elle ne semble pas avoir été obtenue par les naturalistes. On ne la signale pas non plus des côtes du
Gabon ni de la région du Tchad.
Son séjour en MOque s'étend d'octobre à mars. On l'a signalée en bandes nombreuses en novembre
sur les lagunes du Kéta en Gold Coast (HOLWN).

12 A.
364 G. BOVET

Gen. NUMENIUS MOERHlNG, 1758

CLEF DES ESPÈCES


- Sommet dela tête avec une bande longitudinale médiane blanchâtre,
bordée sur les côtés d'une bande d'un brun foncé. Bec de moins de
90 mm. Ailes de moins de 265 mm............................. phaeopus,
- Tout le sommet de la tête rayé de brun foncé, sur fond chamois.
Bec dépassant 100 mm. Ailes ordinairement de plus de 270 mm.... arquata.

NumeniU8 phaeopus phaeopus (LINNÉ). - Courlis corlieu

Scolopax phaeopus LINN t, 1758, Syst. Nat., lOc éd., p. 146 (Suède).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 576.
L. 430·500; A. 24û-250; Q. 100·110; T. 55·60; B. 80·100. Bec noir. Pattes gris
bleuâtre. Iris brun.
d. Q. - Bonnet brun foncé avec une bande longitudinale étroite médiane blanc
sale. Étroite bande sourcillière également blanc sale. Reste de la face supérieure brun
grisâtre, les plumes bordées de gris roussâtre, le croupion et les sus-caudales blancs
avec quelques lignes transversales brunes. Face inférieure blanche, le cou, la poitrine
et le flanc lavés de gris roussâtre et à taches brunes plus ou moins allongées, quelques
stries brunes au ventre et aux sous-caudales. Lorum fortement taché de brun foncé.
Joue blanchâtre strié de brun. Rémiges noirâtres marquées de blanc. Sus-alaires bordées
de blanchâtre. Rectrices médianes gris brunâtre, les latérales presque blanches, le
bout blanc et les bandes transversales brunes.
Distr.géogr. - Niche dans le sud-ouest du Groenland, l'Islande, les Féroes, Shetland,
nord de la Scandinavie, Laponie, Finlande, nord de la Russie, Sibérie orientale, jusqu'à
Tobolsk.
Hiverne à travers l'Afrique, Madagascar, l'Arabie, le nord-ouest de l'Inde et les
îles de l'oc&1n Indien.
Le Courlis corlieu est rencontré dans l'Ouest africain plus fréquemment que le
grand Courlis. Sa taille plus faible le différencie.
On l'a rencontré au Sénégal: Dakar, IV (H. MADSEN); Foundiougne, ID (l.F.A.N.);
- au Soudan: GUICHARD et MADSEN ont vu passer des bandes d'une quinzaine d'indi-
vidus en fin avril sur le Niger; - de la Gambie anglaise: signalé (RENDALL); - en
Guinée portugaise : au large des Bissagos; - de la Guinée française : îles de Loos, IV
(HART.); Konakry (Berl. Mus.).
THOMPSON le considère comme particulièrement nombreux au Sierra Leone, et
NORRIS l'a observé presque toute l'année. On l'a rencontré à Waterloo (HoUGHToN);
très èommun, îles Tasso et Mâyahgba, IV, V, VI (W. LOWE); - du Lihéria : lac Fisher-
man, rivières Marffa et Junk (BüTT.); ~onrovia, plage, bancs de vase; rivière Mesurado,
en hiver (BouET); - de la Côte-d'Ivoire : plage de Bassam (BOUET-MILLET-HoRSIN);
- de la Gold Coast: signalé (PEL, USSHER, SHELC., BUCHL.); rivière Ankobra (BURT.);
Elmina (SINTENIS); Accra, IX (Rcaw.), Nagua river (USSHER); - du Togo : signalé
(KURZ); - de la Nigeria du Sud : rivière Bonny (MARCHE et COMPIÈGNE); estuaire de
Forcados, X, XI (HESLOP); - du Cameroun : signalé, X (Rcaw.): Massaké, rivière
Mémé, 1 (SJOST.).
Du Gabon et du Moyen Congo : rivière Camma, îles Korisko (DU CHAILLU); Chin-
chonxo, ID (LUCAN et PETIT); MALBRANT et MACLATCHY l'ont obtenu à Port-Gentil,
IX, et observé à Loango, XlI; Banane (VAN DEN KELLER).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 365

Écologie·Éthologie. - Le Courlis corlieu dont' les dimensions sont inférieures à celles du Courlis
cendré, est certainement plus commun en hiver dans l'Ouest africain que son congénère, ainsi que l'ont
constaté tous les naturaIistes vivant en Afrique. La liste des captures que nous donnons ci-dessus montre
sa fréquence aussi bien sur les côtes que dans l'intérieur.
Nous l'avons souvent entendu en hiver pendant la nuit, par clair de lune, à Momovia (Liberia) où il
fréquente les plages, et l'estuaire que forme la mer à l'embouchure du Mesurado.
II semble plus rare en A.E.F. où on l'a surtout observé sur les côtes du Gabon et à l'embouchure du Congo.
MALBRANT ne le signale pas du Tchad. Par contre sa présence a été notée par GUICHARD dans le marigot
de Diaka près de Djenné au Soudan, où ce naturaliste observa une bande d'une quinzaine d'individus en
fin août.
Son séjour en Afrique de l'Ouest s'étend de août à mars, mais il n'est pas rare de sencontrer le Courlis
corlieu pendant le début de la s Bison des pluies.
SKOVCAARD de Viborg a signalé la capture à Dakar en octobre 1928 d'un Courlis corlieu bagué, en Islande
en juillet de la même année. .

Numeniu8 arquaia arquaia (LINNÉ). - Courlis cendré

Scolopax arquata LINNÉ, Syst. Nat., lOe éd., p. 145 (Suède).


Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 578.
L. 600-700; A. 280-320; Q. 115-123; T. 75-85; B. 110·166. Bec brun foncé. Pattes
grises. Iris brun roux.
1 cr.9. Été. - Face supérieure brun noirâtre, ies plumes largement bordées
de gris roussâtre, le croupion et les sus-caudales blancs plus ou moins tachés de brun
noir. Face inférieure blanche avec le cou et la poitrine roussâtres et tachés longitudina-
lement de brun, le ventre à taches plus larges et plus espacées, les sous-caudales avec

Fig. 75. Numenius arquata. arquata LINNÉ (d'après BRASIL)

quelques fines stries. Sourcils et joues roussâtres, striés de brun. Rémiges noirâtres.
Cubitales bordées et tachées de gris ou de gris roussâtre. Rectrices blanches barrées
de brun, les médianes lavées de gris. Le plumage d'hiver ne diffère pas sensiblement
de celui d'été.
Distr. géogr. - Niche dans les Iles britanniques, la Norvège, la Suède, la Hollande,
la Belgique, les côtes de la Baltique, Pologne, Russie du Nord,au sud jusqu'à Perm,
également en Suisse, Autriche, Galicie, bouches du Danube. Hiverne en Irlande, mer
du Nord, régions méditerranéennes, Afrique, Madagascar, nord-ouest de l'Inde, Ceylan.
Le Courlis cendré se rencontre dans l'Ouest africain, en hiver dans les territoires
ci-dessous :
Du Soudan : Ansongo, VIII, IX (H. MADSEN); Gao, VIII; Ségou, II (BATES) ; Nia-
founké, X (GUICHARD); - de l'Ouest-Tchad: Maidougari (FRANCIS); île Ifa (duc DE
MECLENBOURG); Bornou, XI, TI, IV (GOLDING).
HOPKINSON l'a rencontré en Gambie, mais en moins grand nombre que le Courlis
corlieu; - au Sierra Leone: il est commun aux îles Mâyahgba et Tasso (W. LOWE);
366 G. BOVET
KELSALL et THOMPSON l'ont également obtenu. - Du Libéria : plantation de Cédé-
tabo, près de cap Palmas, X; rivage de la mer à Monrovia (BOUET); - de la Gold
Coast: signalé (PEL, SHELL., BUCKL.); rivière tNagua (USSHER); lagunes d'Accra,
Labadi, vol de 25 en VIII (WINTERBOTTOM); - du Togo: signalé (MILLET-HoRSIN).
De la Nigeria du Sud : Lagos (MANN, CLARKE); semble plus ou moins sédentaire
province de Ondo, I (FOULKES-RoBERTS); - du Cameroun : rivière Moungo de VII
à III (YOUNC); - du Gabon: Chinchoua, IX (MALBRANT et MACLATCHY); - du
Tchad : ouest colonie du Tchad (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Le Courlis cendré ou grand Courlis, niche dans la zone paléarctique, mais ne
monte pas jusqu'au cercle arctique, en Europe comme en Asie. Il hiverne en Irlande, dans le bassin médi-
terranéen, mais un certain nombre de ces migrateurs descend plus au sud et gagne la côte d'Afrique, d'où
il se disperse vers l'intérieur.
Nous en avons personnellement tué un spécimen en octobre près de cap Palmas au Libéria, Il n'est pas
rare en hiver à Monrovia, de même que l'espèce voisine Numenius, p. phaeopus. Cependant d'une façon
générale on peut dire que, dans l'Ouest africain, il est moins commun que le Courlis corlieu,
Sa présence sur le Niger a été constatée par tous les naturalistes ayant parcouru le grand fleuve africain
Il y arriverait par bandes nombreuses dès août, dans la région de Tombouctou (H. MA05EN).
Nous n'insisterons pas sur la biologie de ce Courlis, qui est ln même en Afrique qu'en Europe.

Numenius arquala orienlalis BREHM. - Courlis cendré oriental

Numenius lineatus CUVIER, 1829, Reg. Anim., 2e éd., p. 521 (Inde).


Syn, : N. a. oriensalis BREHM.
A. cr 275-310, Q 285-308; B. cr 134-159, Q 138·170. Le bec est plus long que chez
N. a. arquata. T. 80·92 (BANNERMAN).
cr.
Q. - Cette sous-espèce de l'Asie est très voisine de l'espèce type, dont elle
diffère par sa teinte générale, qui est plus pâle. Les bords des plumes sont plus blancs
que fauve. Les bandes du cou, des côtés, de la poitrine sont plus étroites et nettement
brunes. Le dos, le croupion et les sus-caudales sont blancs. Les axillaires et sous-cau-
dales sont blancs, sans teinte de sépia à l'extrémité.
Œufs. - Non décrits.
Distr. géogr. - Niche en Sibérie et Transbaikalie. Hiverne au Japon, aux Indes,
Ceylan, les côtes d'Arabie et l'Est africain. Arrive par la Méditerranée jusqu'à la côte
occidentale d'Afrique.
Niche dans la région sud du Baïkal et dans l'ouest de la Sibérie. Hiverne dans l'Est
africain, Madagascar, l'Inde, Ceylan, Burma, l'Indochine et l'archipel malais.
La race orientale du Courlis n'a été que rarement identifiée dans l'Ouest africain;
- dans l'Ouest-Tchad : GOLDINC l'a trouvée par bandes de XII à II. Quelques erratiques,
district de Kalkala, en V, VI; - de la Nigeria du Nord : Bida sur le Niger. • '
On l'a signalé de la. 'région Fanti en Gold Coast. .
TI est certain que cette race peut se rencontrer dans l'Ouest africain, mais ce sera
toujours une sous-espèce rare, car venue des régions asiatiques, elle est surtout corn-
mune dans l'est du continent africain. La biologie de cette sous-espèce ne peut différer
en' aucune façon de celle de la sous-espèce type.

Numenius arquala Sushkini NEUMANN. - Couros de Sushkin

Numenius arquatus Sushkini NEUMANN, 1929, Dm. Monatsb., 37, p. 76 (Dagana,


Sénégal).
A. cr 118-124, Q 132-139; A. cr 255-280, Q 275-285 (NEUMANN)."
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE

d. Q. - Serait exactement de la même teinte que la sous-espèce précédente, dont


elle ne différerait que par ses dimensions beaucoup plus petites.
Distr. géogr. - Niche dans les steppes de la Russie du sud-est à l'est de la Volga,
le dictrict d'Orenbourg jusqu'au Bas Tibol et les steppes Kirghiz. Hiverne dans la
partie nord de l'Mrique tropicale et subtropicale.
NEUMANN a décrit cette sous-espèce d'après un spécimen en provenance de Dagana
au Sénégal. On l'aurait retrouvé au Rio de Oro, et enfin, à -Lagos, en Nigeria du Sud.
Ce sont les seuls renseignements que nous trouvions sur cet oiseau dans la littérature
ornithologique. .
La biologie de cette sous-espèce se confond évidemment avec celle de la sous-espèce
type.

Gen. CAPELLA FRENzEL, 1801

CLEF DES ESPÈCES


- Dimensions réduites. Bec plus large. Aile 125·134 mm. Bec 65·
72 mm. Quatorze rectrices.. .. . .. . .. . . . . . . . . .. .. . . . .... . . .. . .. gallinago.
- Dimensions élevées. Bec plus court. Aile 135·148 mm. Bec 58·
63 mm. Seize rectrices. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . media.

Capella media (LATH.). - Grande bécassine

Scolopax media LATHAM, 1787, Gen. synops. Birds, suppl. 1; p. 292 (Angleterre).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 541.'
L. 270-290; A. 135-145; Q. 56-62; T. 34-37; B. 58·63. Bec brun à base rougeâtre.
Pattes gris verdâtre. Iris brun foncé.
d. Q. Hiver. - Plus grande que la Bécassine commune, la Bécassine double,
de coloration généralement semblable dans ses grandes lignes, s'en distingue par l'atté-
nuation sur le dos des raies longitudinales roux clair de la Bécassine communé. La
poitrine est plus tachetée, le dessous du corps et les flancs sont plus abondamment
barrés transversalement de brun foncé. L'abdomen présente des macules transversales
sur fond blanchâtre. Rectrices latérales blanches à l'extrémité.
Distr. géogr. - Niche dans le nord de l'Europe et de l'ouest asiatique, depuis le
nord de la Norvège, le sud finlandais, la mer Blanche, l'Yénisséi au sud jusqu'au Dane-
mark, la Prusse orientale, la Pologne, la Bessarabie, l'Altai. Émigre à travers le sud
européen etI'Asie du sud-ouest.
Hiverne en Afrique au sud du Sahara, principalement dans l'Est.
La grande Bécassine n'a été que rarement signalée dans l'Ouest africain.
Du Soudan': Bamako (THIBOUT); Koulikoro, IX (l.F.A.N.); Ourandia, Djénné
(GUICHARD); - de la Nigeria du Nord: Dorin, X (BOUGHTON.1EIGH, HUTSON);
GOLDING l'a signalée comme commune en IX, X, XI, dans le district d'Dorin; - du
Sierra Leone: SPARROW a tué cette Bécassine près de la frontière française en 1 et II;
- de la Gold Coast: route d'Accra à Lomé, XII (HOLMAN); - de la Nigeria du Sud:
Badagry, I, II (FoULKEs-RoBERTS); Lagos (BOURDILLON); Port-Harcourt (MACLAREN).
Du Gabon: Port-Gentil, X (MALBRANT et MACLATCHY); du Moyen-Congo: Brazza-
ville.
Écologie-Éthologie, - La grande Bécassine qui niche en Europe et en Asie,est plus souvent rencontrée
en hiver dans l'est de l'Afrique que dans l'ouest.
368 G. BOVET

Cependant on l'a trouvée près du Tchad (GOLDlNC) et sur le Niger moyen: Djenné, Diafarahé, Ourandi
en août et septembre (GUICHARD).
Cette Bécassine a été signalée également dans d'autres colonies comme on l'a vu ci-dessus.
La biologie de cet oiseau est la même en Afrique qu'en Europe.
La Grande Bécassine arrive de bonne heure dans l'Ouest africain, vers août et septembre et demeure
en Afrique jusqu'en mars.
En général solitaire, elle vit de préférence dans les lieux découverts et non marécageux, sa nourriture
consiste en vers, petits escargots, larves d'insectes et insectes.

Capella gallinago gallinago (LINNÉ). - Bécassine commune

Scolopax gallinago LINN t, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 147 (Suède).
Syn. : Gallinago scolopacina auct,
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 542-543.
L. 260·280; A. 125-135; Q. 56-65; T. 30·34; B. 65-72. Bec brun à base grisâtre.
Pattes verdâtres. Iris noirâtre.
6. 9. Hiver. - Tête brun clair avec deux larges bandes longitudinales surmontant
l'œil, d'un brun noir taché de roux. Une bande brun noir devant l'œil. Dos brun foncé
barré de deux bandes longitudinales plus claires sur le manteau. Ailes tachetées et

Fig. 76. Capella g. gallinago LINNÉ (d'après PARIS)

barrées de noir, de roux et de brun. Dessous roux avec des taches en V brunes. Flancs
blanchâtres avec des bandes brunes foncées. Rectrices médianes noires puis rousses
avec bandes noirâtres. Rectrices latérales en partie blanches.
Distr. géogr. - Niche en Europe et en Asie, de la Scandinavie à l'est de la Sibérie
jusque vers le 700 latitude jusqu'aux Iles Britanniques, les Pyrénées, les Alpes, les
Balkans, le Caucase, le Pamir, l'Himalaya et les Kouriles. Hiverne au sud de la Médi-
terranée, l'Égypte, l'Est africain jusqu'au Kenya, la Perse, l'Inde, l'Indochine, le sud
de la Chine, le Japon, les îles de la Sonde.
La Bécassine migre en Afrique pendant les mois d'hiver. On l'a récoltée dans l'Air:
Bilma, IX (BUCHANAN); - du Sénégal : signalé (DELAROQUE); M'Bao, Hann, III
(MARCHE); - du Soudan: Niamey, X (H. MADSEN); Ségou, XII (I.F.A.N.); marigot
de Diaka, XII (GUICHARD); - de l'Ouest-Tchad et de la Nigeria du Nord : très corn-
mun Kalkala de XII à II; Bornou, IX, X, II (GOLDING); signalé provinces de Sokoto
et Kano, XII à IV (HUTSON); Maidougari (WELMAN); - signalée en Gambie anglaise
par RENDALL. N'a pas été signalée en Casamance. '- De la Gold Coast: Koumassi,
Kéta, XII (HOLMAN). - De la Nigeria du Sud: Ibadan, X; (GOLDING) Warri (FOUL-
KES-RoBERTS); Port-Harcourt, Lagos (MACLAREN); - de l'Oubangui-Chari : ALUNE
la signale à Bangui, X; - du Tchad: nord du lac Tchad, Fort-Lamy, XI (MAL-
BRANT); signalé (PtCAUD). LYNES l'a citée du- Darfour en hiver.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 369
Écologie-Éthologie. - La Bécassine commune, bien connue de tous les chasseurs de France, est un
migrateur, quoique quelques individus demeurent en zone paléarctique toute l'année. On sait qu'elle se
rencontre jusqu'en Sibérie. Un certain nombre des individus observés Afrique de l'est, suivent sans doute
la vallée du Nil au cours de leur migration. Dans l'Ouest africain la présence :de la Bécassine a été notée
dans la totalité des territoires étudiés ici, comme on peut le voir par la liste ci-dessus.
Comme en Europe, la Bécassine est en Afrique surtout un oiseau de marais, biotope qu'elle préfère à
tout autre, et où elle trouve la nourriture qui lui convient. On ne la voit jamais en Afrique, en bandes comme
la plupart des oiseaux de rivage migrateurs.
Il semble que la grande forêt occidentale et orientale soit une barrière que la Bécassine ne franchit pas,
à moins d'y trouver des zones où la forêt n'existe plus.
La présence dans l'Air de la Bécassine, signalée par BvcHANAN, puis plus !lu sud sur le Niger et vers le
Tchad, laisse à penser qu'une des routes de migration de cette espèce emprunte le Sahara.
On a des doutes sur la nidification possible de la Bécassine dans l'Ouest africain, malgré que cela ait été
signalé par certains observateurs. TI veut s'agir en effet de l'espèce Gallinago nigripennis,oiseau africain,
qui jusqu'ici n'a pas été signalé dans l'ouest du continent.

Gen. LIMNOCRYPTES BorE, 1828


Limnocryptes minima (BRUiNNICH). - Bécassine sourde.
Scolopax minima BRUNNICH, 1764, Dm. borealis, p. 49 (Danemark).
Syn. : L. gallinula auct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VII, pl. 544.
L. 180.200; A. 104-110; Q. 50-55; T. 20-24; B. 40-43. Bec noir à base jaune. Patte
grisâtre teinté de vert aux articulations. Iris noir.

O. 9. - Bonnet roussâtre avec une large bande longitudinale et un mince sourcil


noir légèrement mouchetés de roux. Nuque brun roussâtre chinée de noir et de gri-
sâtre. Reste de la face supérieure et scapulaires noirs à reflets verts et violets, les plumes
finement bordées de roux ou de gris. Une longue ligne jaune s'étend de chaque côté
du dos. Cou et poitrine blanchâtres, plus ou moins lavés de roussâtre et finement
tachés de brun, reste de la face inférieure blanc grisâtre, les sous-caudales un peu
tachées de brun vert le bout. Lorum et ligne du bec à la joue brun noir. Aile brun noi-
râtre, les sus-alaires plus ou moins bordées de grisâtre ou de roussâtre. Douze rectrices
dont les médianes sont brun noirâtre, largement bordées de roux, les autres variées
de brun et de gris roussâtre et d'autant plus claires qu'elles sont plus latérales.

Distr. géogr. - Niche dans le nord de l'Europe et de l'Asie. Depuis le nord de la


Norvège jusqu'au 700 latitude, au sud au Danemark, Prusse orientale, provinces bal-
tiques, Russie centrale et plus à l'est en Sibérie.

Hiverne dans l'Ouest européen, la région méditerranéenne, l'Égypte, la Mésopota-


mie, la Perse, l'Inde, le Burma; et occasionnellement au Tchad, en Nigeria, en Gold
Coast et dans l'est vers le Kenya.
La Bécassine sourde est rare dans l'Ouest africain. Ouest-Tchad et Nigeria du Nord:
bords du Tchad, I, II; Mafinféré, Ilorin, XI (GOLDING); - quoique MACLAUD signale
la Bécassine sourde en Haute Casamance, ce record n'est pas confirmé; - de la Gold
Coast: réservoir de Tamale, XII (HOLMAN); - En Nigeria du Sud: Lipscomb a obtenu
un spécimen en XI; -.LYNES l'a signalée au Darfour où il l'a observée une seule fois.

Écologie-Éthologie. - La Bécassine sourde n'a été que rarement rencontrée dans l'Ouest africain aux
cours de ses migrations en Afrique. On l'a signalée avec certitude des bords du Tchad, de la Nigeria du
nord et de la Gold Coast.
370 G. BOUET

Sa biologie ne diffère pas de celle de la Béeassine; elle a un vol rapide, mais ne semble émettre aucun cri
en prenant son vol, elle est difficile à' faire lever. Les mois pendant lesquels cette Bécassine a été observée
dans l'Ouest africain sont novembre, décembre et janvier.
C'est donc un visiteur rare et qu'il y a lieu de rechercher dans les territoires de l'Ouest africain.

s
Fig. 77. Queues. - 1. Limnocryptes minima; 2. Capella g. gallinago; 3. Capella media (LATH.
(d'après BANNERMAN)

Famille des PHALAROPIDAE (phalaropidés. - Phalaropes ou Lobipêdes)

Les trois doigts antérieurs sont bordés de palmures festonnées, qui les font recon-
naître facilement. Le doigt postérieur surélevé est libre. Voisins des Bécasseaux.

Gen. PHALAROPUS BRISSON, 1760

CLEF DES ESPÉCES

- Tarse plus court que le doigt médian. Bec très grêle de 2 mm de


large et plus long que le tarse , . . . . . . . .. . lobatus,
- Tarse égal au doigt médian. Bec aplati, de 4 mm de large, égal au
tarse en longueur.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . lulicarius.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 371

Phalaropus fullcarius (LINNÉ). - Phalarope dentelé

Tringa fulicaria LINNÉ, 1758, Syst. Nat.,É lOe éd., p. 148 [Baied'Hudson), pl. 142
ex. EDWARDS.
1. 200·225; A. 125·135; Q. 60-70; T. 21-23; B. 22·25. Bec jaune à pointe noire.
Pattes jaune verdâtre. Iris brun foncé.
cJ. Q. Hiver. -Tête blanche avec occiput, nuque, derrière du cou, tour de l'œil
et oreille noirâtres. Reste de la face supérieure et scapulaires cendré bleu lavé, les sus-
caudales gris noirâtre varié de blanc. Face intérieure blanche, de gris à la poitrine.
Ailes noirâtres, les sus-alaires et les cubitales plus ou moins bordées de blanc. Rec-
trices brun cendré, les médianes plus foncées et liserées de roussâtre.
En été le plumage chez le ci est presque entièrement d'un brun noir ou noir dessus
et marron dessous. La Q est d'un marron plus profond et plus uniforme.
Distr. géogr. - Niche sur les côtes arctiques et les îles des régions holéarctiques
au Groenland, en Islande, au Spitzberg, la Nouvelle Zemble, depuis l'embouchure
de I'Iénissei à la péninsule Chukchi, les îles de la Nouvelle Sibérie, côte ouest de l'Alaska
jusqu'au Delta du Yukon, l'extrême nord-ouest de l'Alaska, l'île de Melville.
Hiverne en mer sur la côte occidentale d'Afrique' et sur la côte du Chili.
Le Phalarope n'a été signalé que fort rarement dans l'Ouest africain. C'est au Libéria
que le premier exemplaire a été obtenu par J. MAITLAND, PYE·SMITH, le 23 mars 1905,
d'après CHUBB qui donne les dimensions suivantes. Long. totale: 178; aile: 127;
bec: 26; queue: 76; tarse : 20 mm. .
- G. MAc ALLEN, en 1907, en a rencontré d'assez nombreux spécimens en mer au large
de la Guinée portugaise et du Cap Blanc.
P. LOWE rapporte qu'au cours de ses voyages il a souvent rencontré des milliers de
Phalaropes en haute mer au large des côtes de l'Ouest africain. C'est entre novembre
et mars seulement que ces oiseaux sont rencontrés sur la côte occidentale d'Afrique.
Au Cameroun: BATES l'a tué à Bitye en III.
tcologie-tthologie. - Le Phalarope gris niche dans les régions arctiques. Deux races distinctes habitent
l'ancien et le nouveau monde, On est peu fixé sur la race qu'on a jusqu'ici rencontrée dans l'Ouest africain,
Peut être résoudra-t-on ce problème par le baguage des Phalaropes nichant au Spitzberg. Les livrées d'hiver
des deux races ne permettent pas de les différencier l'une de l'autre,
Tous les naturalistes s'accordent à reconnaître, que cet oiseau au cours de ses migrations, se tient surtout
en mer à une assez grande distance des côtes, et depuis quelques années on a signalé des bandes de Phala-
ropes en haute mer.
PERCY LOWE, le naturaliste anglais, qui a beaucoup étudié l'anatomie des oiseaux, a signalé qu'au cours
de ses voyages sur les côtes de l'Ouest africain, il Il vu des milliers de Phalaropes en pleine mer ct
il en Il conclu que la migration de cet oiseau, bon nageur s'effectue sur l'eau où le Phalarope, quand il est
fatigué se repose.
Les oiseaux capturés en mer ont l'estomac en général rempli de crustacés, de plancton et d'algues.
Sur la côte Ouest africaine on rencontre le Phalarope entre novembre et mars.

Gen. LOBIPES CUVIER, 1817


Leblpes Iobatus (LINNÉ). - Phalarope hyperboré
Tringa hyperborea LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd., t. 1, p. 249 (Baie d'Hudson)
ex. EDWARDS, pl. 145
Syn. : Phalaropus lobtuus auct,
1. 170-190; A. 102.110; Q. 48-52; T. 18-20; B. 21·24. Bec noir. Patte brun verdâtre.
Iris brun,
372 G. BOUET

cr. Q. Hiver. - Front blanc. Face supérieure gris brunâtre, avecle centre des plumes
noirâtre. Côté du cou et face inférieure blancs avec le côté de la poitrine gris et le ventre
un peu lavé de rose. Une bande de gris foncé derrière l'œil. Sus-alaires bordées de blan-
châtre. -
Dans la période d'amour la tête, la nuque et le dessus du corps est brun enfumé
avec les plumes du manteau bordées de fauve. Manteau blanc. Une large bande rouge
rouille brillant traverse le cou en avant, s'étend par le côté et remonte sur la région
de l'oreille qu'elle couvre. Abdomen blanc.
Œllfs. - Ne niche pas dans l'Ouest africain.
Distr. géogr. - Niche en Islande, îles Féroé, Spitzberg; en Asie subarctique depuis
la Russie du Nord jusqu'à Sakaline; en Amérique du Nord, Alaska, Groenland, etc.
Hiverne en mer dans le nord-ouest de l'Océan Indien, les côtes du Pérou et de l'Ouest
africain, en Nouvelle Guinée, et dans l'archipel Bismark.
On n'a pas de captures certaines sur les côtes de l'Ouest africain, mais les naturalistes
pensent que, comme l'espèce 'précédente, ce Phalarope se rencontre au large de la
côte d'Afrique en hiver.

Famille des GLAREOLIDAE (Clarêolidés. - Glaréoles; Courvites; Pluvians)

Chez les Glaréoles le bec, profondément fendu, est très court et courbé dès la base.
Ces oiseaux rappellent, par leur allure extérieure, les hirondelles. Les ailes sont très
longues et pointues, dépassant la queue fourchue. Le tarse court se termine par quatre
doigts non palmés. L'ongle du doigt médian est denticulé sur son bord. Chez les Cour-
vites et les Pluvians le bec est plus allongé, les pattes relativement longues par rapport
à celles des Glaréoles. Pas de pouce.

CLEF DES GENRES

1. Pouce présent. Bec plus court que la tête ,.. .. Glareola.


- Pouce manque. Bec aussi long que la tête.,..................... 2.
2. Pattes courtes. Tarse ne dépassant pas deux fois la longueur du b~c. Pluvianus.
- Pattes très longues. Tarse dépassant plus de deux fois la longueur
du bec.. , ',................. 3.
3. Bec avec les mandibules supérieure ct inférieure recourbées. . . . . . . Cursorius.
- Bec plus court, mandibule inférieure droite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . RhinoptUus.

Gen. PLUVIANUS VIEILLOT, 1816


Pluvianus aegyptlus aegyptlus (LINNÉ). - Pluvian d'Égypte
Charadrius aegyptius LINNÉ, 1758, Syst. Nat., 100 éd., p. 150 (Égypte).
Fig. : D. BANN., Birds Trop. W. A., vol. II, p. 203.
L. 200-220; A. cr 127-137, Q 130-139; Q. cr 55-60, Q 56-62; T. 33-36; B. 15-18
(10 cr, 10 Q mesurés, BANN.). Bec noir. Pattes gris bleuâtre clair. Iris brun foncé.
cr. Q. - Couronne, lore, tour de l'œil, partie postérieure du cou, manteau et une
bande assez large, entourant la poitrine, d'un noir verdâtre brillant. Les plumes du dos,
au niveau du croupion, sont longues et recouvrent ce dernier• .Dne bande partant du
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 373

bec, passant sur l'œil et se réunissant à celle du côté opposé, au niveau de la nuque,
blanche. Couvertures de l'aile, scapulaires et secondaires les plus internes, grises,
avec l'extrémité des grandes couvertures blanches. Rémiges primaires les plus externes
noirâtres. La barbe externe de ces plumes bordée de blanc, le reste des primaires blanc,
le reste des primaires blanc, avec une large bande noire barrant chaque plume près de
sa base et avec l'extrémité noire. Secondaires blanches barrées obliquement par une
large bande noire, les extrémités blanches. Rectrices grises, largement terminées de
blanc avec une bande subterminale noire. Menton et gorge blanchâtre, la partie infé-
rieure de la gorge lavée de fauve foncé. Sous la bande formant collier, au niveau de la
poitrine, la teinte fauve est beaucoup plus foncée. Les sous-caudales couleur de tan.
Axillaires et sous-alaires blanches.
Œufs. - Deux œufs, quelquefois trois. Couleur sable, de crème à fauve clair,
ternes, avec des petites taches brun rougeâtre foncé dispersées sur la coquille. Forme
ovale. Maximum 32 X 23.
Distr. géogr. - Afrique, depuis le Sénégal, le Darfour, l'Égypte, l'Éthiopie, au sud
jusqu'au Sierra Leone, Côte de l'Or, Nigeria, Cameroun du Nord, Oubangui-Chari
et Ouganda.
Le Pluvier d'Égypte est extrêmement répandu en Afrique. Dans l'ouest il a été
signalé du Sénégal : par M. ADANSON, SIEBER, V. D'EINVILLE; Guénoto sur la Gambie,
Naies (BOUET); Dagana, VII, Richard ToU, IX, (I.F.A.N..); - du' Soudan:
Sénoudebou sur la Falémé (BOUET); Mopti, V; Cabara, VIII; Ségou (H. MADSEN);
commun cercle de Mopti (ROUSSELOT); rivière Bani, VI (BOUET); signalé sur le Niger
au-dessus de Jebba, ID (BATES); Bamaho, V, Koulikoro, IX, Tahiquiri, VII (lF.A.N.);
:- à l'Ouest-Tchad: Maidougari (FRANCIS); - en Nigeria du Nord: commun (HUTSON);
Schonga (FORBES); Niger, Bénoué (HART.); en Gambie anglaise : HOPKINSON
le dit rare sur la Gambie; je l'ai rencontré personnellement à la frontière de la Gamhie
à Guenoto, l, - de Guinée portugaise: Bissao (BEAUD.); - en Casamance: signalé
(PAYÈS); pas rare près de Ziguinchor (BOUET); - en Guinée française: signalé, XII
(KLAPTocz);- au Sierra Leone: il est rare, le docteur SERLE l'a obtenu à Darou, 1;-
en Côte-d'Ivoire : sur la Comoé : Alépé; sur le Bandama : Ahuacré, Broubrou,
Tiassalé, (BOUET et MILLET·HoRSIN); - en Gold Coast: rivière Volta, nord de Wenchi,
1 (W. LOWE); réservoir de Tamale, Gambaga, Yeji (BOYD ALEXANDER); - au Togo:
rivière Volta, Akrosso, XI, Akposso, XI (BAUM.); Kratschi, IX, X (ZECH.); Mangou
(Thierry); Tohoum, V (I.F.A.N.); - au Dahomey: Agouagon, XI, XII (bords de I'Oué-
mé) (BOUET); en Nigeria du Sud: Lokodja (FORBES); - au Cameroun: Garoua
(BATES); Rei-Bouba, IX (I.F.A.N.); - du Gabon et du Moyen Congo: signalé (GUJON);
- de l'Oubangui-Chari : cours inférieur de l'Oubangui, II; signalé de l'Oubangui-
Chari oriental (BLANCOU); Bangui (ALUNE); bords du Chari (THIBOUT); le duc DE
MECKLEMBOURG l'a obtenu de Fort-Archambault; - du Tchad: Fort-Lamy, VIU,
Chari (MALBRANT, duc DE MECKLEMBOURG, Dr DECORSE).
Êcologie-Êthologie. - Le Pluvian est un des oiseaux qu'on voit le plus communément sur les gr~ds
fleuves et rivières africains.
A la saison sèche on peut l'apercevoir sur les bancs de sable à découvert où il trottine à la poursuite d'in-
sectes vivant au bord des eaux mais il ne dédaigne pas les petites graines, de sorgho ainsi que les petits
poissons qui se réunissent en bandes à la surface des eaux. .
Il y ajoute des graviers et du sable.
C'est un oiseau peu craintif, qu'on approche facilement. La légende que le Pluvian débarrasse le Crocro-
dile des sangsues qui peuvent se trouver dans sa gueule a été confirmée par les naturalistes et nous en avons
été nous-mêmes témoin à Guénoto sur la Gambie.
Quoique ne F'éloignant jamais beaucoup des abords des rivières, il lui arrive de se rendre jusqu'aux
villages riveniins en général à quelques centaines de mètres du bord de l'eau, et d'en parcourir les espaces
dénudés ou de se percher sur le sommet des cases.
374 G. BOVET
En saison sèche on peut en rencontrer des bandes d'une vingtaîne d'individus miüsils se voient le plus
souvent par paires. Il émet un petit cri qu'on peut exprimer par onomatopée. Whiout, vhiout, vhiout D,
suivi de • Criik, criik, criik • ces deruières syllabes de plus en plus rapides. '
La nidification a lieu en saison sèche, sur les grands fleuves, quand ceux-ci sont à leur plus bas étiage,
de février à 'mars, avril et mai, dans l'Ouest africain.
Les œufs sont recouverts de sable par l'oiseau aussitôt que quelqu'un s'approche de l'endroit où se trouve
le nid qui, en réalité, n'est constitué que par une simple dépression du sol c'est-à-dire du sable.
Si l'oiseau n'a pas été alerté, et qu'on s'en soit approché sans être vu par lui, on trouve les œufs seule-
ment à moitié enterrés dans le sable. Quand le Pluvian, après avoir recouvert ses œufs complètement, à la
suite d'une alerte, revient à l'emplacement du nid, on peutIe voir gratter le sable avec son bec et le rejeter,
mettant à nouveau les œufs à découvert puis s'installer sur le nid (Dr SERLE). Le même naturaliste pense
que le fait d'enterrer verticalement les œufs dans le sable, le petit bout en bas, a pour but d'empêcher les
rayons du soleil de tuer l'embryon dans l'œuf.

Pluvianns aegyptfus Angolae A. C. MEINERTZHAGEN. - Pluvian d'Angola

Pluvianus aegyptius angolae A. C. MEINERTZHAGEN, 1927, RRO.C., 47 % (An-


gola).
D'après Mme MEINERTZHAGEN, qui a décrit ce Pluvier de la rivière Quanza (Angola),
c'est par suite de ses dimensions, qui sont plus petites, que cette race a été créée. Dans
une note publiée dans l'Oiseau et la Revue française d'Ornithologie, j'ai signalé que
les spéciments recueillis, par DYBOWSKI, sur le Congo et l'Oubangui, avaient les dimen-
sions suivantes : A. 226 (Pool) 132 (Bangui) et pouvaient être rapportés à la sous-
espèce d'Angola. Toujours d'après Mme MEINERTZHAGEN, les dimensions des exem-
plaires du Sénégal au Cameroun, y compris le Niger, sont intermédiaires entre l'es-
pèce type qui est de l'Égypte et du Soudan angle-égyptien et la sous-espèce d'An:
gola. L'habitat de cette sous-espèce est restreint à l'Angola et au Congo belge ainsi
qu'à l'Oubangui.
Œufs. - Non décrits mais probablement analogues à ceux de l'espèce type et plus
petits.

Distr. géogr. - Angola du nord, partie ouest de l'Oubangui, Congo belge.


Restreint dans l'Ouest africain au Beuve Congo et à ses affluents, le Pluvian d'An:
gola se rencontre jusqu'au Tchad et ses tributaires.
Les spécimens de ia collection DYBOWSKI que j'ai examinés appartiennent à cette
sous-espèce.
Les dimensions de l'aile sont les suivantes : 126 mm (Pool), 132 mm (Bangui).
Du Moyen Congo: N'ganciu, III, VI (BRAZZA.); grande ile du Pool, VIII; Bangui,
XII (DYB.); Brazzaville', Impfondo (MALBRANT et MACLATCHY).

Écologie-Éthologie, - La biologie du Pluvian d'Angola, dont on doit la description à Mrs. MEINERTZHA·


GEN est exactement la même que celle de l'espèce type et nous renvoyons le lecteur à ce que nous avons
écrit au sujet du Pluvian égyptien.

Gen. CURSORI1.]S LATHAM, 1790

CLEF DES ESPÈCES

- Coloration générale de teinte crème ou couleur de sable. . . . . . . . . . . cursor.


- Coloration générale rousse et brune ou de teinte fauve. . . . . . . . . . . . Temminc1ci.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 375

Cursorlus eursor eursor (LATH.). - Courvite isabelle


Charadrius cursor LATHAM, 1787, Gen. Synops. Bds. Suppl., l, p. 293, (Angleterre).
L. 230-260; A. 154-160; Q. 61-70; T. 56-60; B. 23-25. Bec noirâtre. Pattes jaune
grisâtre clair. Iris noisette.
O. 9. - Plumage roux isabelle avec le front et le vertex plus clair, l'occiput gris
bleu limité à la nuque par un peu de noir. Bandes sourcilières blanches allant border
en arrière le noir de la nuque et elles-mêmes bordées en bas, depuis l'œil, par une ligne
noire. Rémiges primaires noires, les secondaires à bout noir et pointe blanche. Rectrices
latérales à bande subterminale noire et bout blanc. Gorge blanchâtre. Sous-caudales
blanc, Ventre blanc crème.
Distr. géogr. - Le Courvite ne se rencontre qu'en bordure du Sahara, dans l'Ouest
~~ .

En Mauritanie: les collecteurs de l'I.F.A.N. l'ont obtenu à Sbeyat, X; - dans l'Air:


BUCHANAN en II et VIII a récolté cet oiseau; - au Soudan: lac Faguibine, XI (GUI-
CHARD); - en bordure du désert, BATES a capturé ce Courvite à Bourem, puits de Ta-
berreshat, IX, et aux environs de Tombouctou en XI et également à Bamba; - au
Tchad : obtenu par BOYD ALEXANDER, près du Tchad; il est rare : 1 spécimen à Fort-
Lamy (MALBRANT).
Écologie-Éthologie. - Le Courvite est un oiseau des confins du désert, mais qui s'aventure cependant
un peu plus au sud comme on l'a vu ci-dessus, On le rencontre parfois en petites bandes dans les dunes
de sable et GUICHARD l'a signalé aux environs du lac Faguibine en novembre. .
Comme son nom l'indique, c'est un coureur rapide mais qui au bout de quelques dizaines de mètres
s'arrête et se dresse sur ses pattes pour regarder son poursuivant. On l'approche facilement à cheval ou à
chameau. n se nourrit d'insectes de toute espèce, larves, criquets, coléoptères, sauterelles mais semble
dédaigner les graines des graminées.
Normalement le Courvite niche depuis l'Afrique du Nord jusqu'à la mer Rouge et il ne semble pas qu'on
ait trouvé de nid dans les régions de l'Ouest africain, où il a été observé.

Cursoriu8 Temmincki Temmincki Sw. - Courvite de Temminck


Cursorius Temminckii SWAINSON, 1822, Zool. Illustr., II, texte à la planche 106
(Sénégal).
Syn. : Cursorius senegalensis SWAINSON.
Fig. : SWAINSON, Om. W. A., vol. II, pl. 24.
L. 210; A. 123-128; Q. 40-45; T. 38·42; B. 17-18 (BANNERMAN). D'après MEINERTZHA-
GEN, les exemplaires de l'Ouest africain sont de dimensions supérieures à ceux de l'est
et du Sud africain. Bec couleur de corne sombre, la mandibule inférieure plus pâle.
Pattes blanches. Iris brun.
O. 9. - Couronne d'un marron brillant, bordée d'une étroite bande noirâtre.
De derrière l'œil, part une bande blanche, soulignée par une autre bande noire, qui .se
réunit en a rrière, sur la nuque, avec celle du côté opposé. Lores blanches, les joues
lavées de marron fauve. Tout le reste du dessus d'un gris fauve. Rémiges primaires
noir pourpré, secondaires brunes, avec une tache triangulaire, en forme de coin, ·à.
l'extrémité. Rectrices les plus externes avec les barbes externes blanches, les autres de
la couleur du dessus. Toutes, sauf les médianes, avec une tache suhterminale noire et
la pointe blanche. Menton et gorge, blancs. Poitrine lavée de marron et devenant plus
foncé sur la partie inférieure de la poitrine. Ventre et sous-caudales, blancs. Tout le
376 G. BOVET
milieu du ventre noir. Axillaires et une partie des sous-alaires, brun de fumée. Les
autres sous-alaires d'un noir profond.
Œufs. - Deux œufs, brillants. Couleur du fond blanc, complètement caché par de
nombreuses marques de blanc et sépia souligné de lilas pâle, uniformément tacheté.
Presque sphériques. 26 X 22 (BANNERMAN).
Distr. géogr. - Régions les plus sèches du nord, de l'ouest, de l'est et du sud de
l'Afrique depuis le Sénégal, le Tchad, le Soudan français jusqu'à la Gold Coast et la
Nigeria et depuis le Bahr el Djebel et l'est de l'Abyssinie jusqu'au Cap.
Le Courvite de TEMMINCK, décrit du Sénégal a été rencontré assez fréquemment dans
l'Ouest africain.
Du Sénégal: il a été signalé par DELAROQUE et PLA!'!CHET; Dakar, III (MARCHE);
lac Tamna, III (I.F.A.N.); - du Soudan: GUICHARD l'a tué à Koriomé; Tahoua, IV
(BATES); signalé cercle de Moptî'(Rousssr.or}: Ségou, XII (I.F.A.N.); - de l'Ouest-
Tchad : près du Tchad à Bageo-Seyoram (Bornu), X (GOLDING); - de la Nigeria du
Nord: Gwaram, IV (province de Kano), (Hursox}; Zaria, I et II, Kaduna (SERLE); -
En Gambie anglaise: signalé (REND.); Bathurst (QUIN.); HOPKINSON, le signale comme
nichant à Brufut, VI, Kwinella; - en Guinée portugaise : Bissao (BEAUD.); - MA'
CLAUD le signale de la Guinée française, sur les bancs de vase; - de Sierra Leone :
signalé (Sw.): - de la Gold Coast: signalé (PEL.); Accra, IV, VIII, X (J. SMITH, RCHW.);
Achimota (Hot .}; - du Togo : Mangou (THIERRY); - de la Nigeria du sud : Lagos,
VIII, (BOURDILLON); Owerri Provo (MARI.); - du Gabon et du Moyen Congo: signalé
(GUJON); Alima-Lékéti (BRAZZA); Chinchonxo (FALKENST., PETIT; MALBRANT et MAC'
LATCHY l'ont obtenu à Brazzaville, XII, et à Kindamba, X; - de l'Oubangui.Chari :
Ndélé, III (BLANcou); - du Tchad : Fort-Lamy, assez commun (MALBRANT):
Écologie-Éthologie. - Le Courvite de Temnùnck est un petit oiseau dont la taille ne dépasse guère celle
d'une alouette. C'est un habitant de la zone des steppes à mimosées, mais qu'on trouve aussi en savanes
et sur la côte.
Il se rassemble souvent autour d'une mare temporaire après une violente tornade. Comme tous les Cour.
vites, cet oiseau se déplace en courant avec une rapidité surprenante et disparaît rapidement à la vue. Il
-préfère cette façon de se dissimuler plutôt que de prendre son vol. Son alimentation consiste surtout en
insectes, termites et criquets, et petites graines.
Les feux de brousse l'attirent et il y trouve, comme tOU8 les oiseaux qui s'y donnent rendez-vous, une
abondante nourriture. Le cri de ce Courvite consiste en une sorte de bruit de Cresserelle que l'oiseau émet
en vol. On le rencontre souvent en petites troupes qui se déplacent en courant, serrés les uns contre les
autres et suivant l'oiseau de tête.
La nidification a lieu avant la saison des pluies ou même au début de celle-ci, BouRDlLLoN a trouvé un
couple accompagné d'un jeune en juillet. La ponte serait de deux œufs déposés à même le sol nu.

Gen. RHINOPTILUS STRICKLAND, 1852


Rhinoptïlu8 ehalcopterus chalcopteru8 (TEMM.). - Courvite aux ailes bronzées

Cursorius chalcopterus TEMMINCK, 1824, pl. col., liv. 50, pl. 298 (Sénégal).
Fig. : Cas. Birds Brit. Mus., XXIV, 1896;pl. IV, fig. 1.
L. 275; A. 180.183; Q. 83.86; T. 67·70; B. 22.(BATES); Bec rouge brique. avec l'ex-
trémité noirâtre. Pattes rouge pourpré, doigts plus sombres. Paupières rouge brique.
Iris noisette.
O. 9. - Front et bandes sourcilières, blanc crème. Une bande, également blanc
crème, en dessous et en arrière de l'œil, séparée de l'extrémité de la bande sourcilière
par un trait roux marron. Joues et région auriculaire teintées de noir et de roux. Parties
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 377

supérieures et cou, gris brun cendré mélangé de roux. Sus-caudales blanches. Rémiges
primaires noir pourpré, la première entièrement, les autres blanches à la base, avec une
tache apicale d'un violet d'évêque, précédée d'une étroite bande subterminale bronze
métallique, la pointe blanche. Rectrices blanches à la base, Je reste brun avec les extré-
mités blanches, sauf les médianes, la plus externe bordée de blanc en dehors. Gorge
blanche, avec de chaque côté des bandes brun noirâtre. Poitrine brune avec, dans sa
partie inférieure, une large bande crème fauve, suivie d'une étroite bande noire. Le
reste du dessous blanc. Les côtés du ventre lavés de crème fauve. Axillaires blanches
ainsi que les sous-alaires, avec quelques taches noirâtres.
Chez le jeune, les taches violet d'évêque de l'extrémité des rémiges, manquent. Des-
sous de teinte fauve plus accentuée. La bande noire de la poitrine plus étroite.
Œufs. - Trois œufs. Couleur de fond fauve régulièrement et fortement tacheté de
noir, formant des taches confluentes noires avec quelques points, marron, soulignant
la teinte lilas pâle du fond. Moyenne 36 X 28.
Distr.géogr.- Sénégal, Soudan égyptien, vers le sud jusqu'à l'embouchure du Congo
et à l'est jusqu'au Kenya.
Le Courvite aux ailes bronzées a été signalé par RIGGENBACH du Sénégal; - au Sou-
dan: entre Say et Fada N'gourma, Haute-Volta, V (BATES) ; - en Nigeria du Nord:
Jagindi (plateau province), XII (HUTSON); plateau de Bauchi (DENT-YoUNG); - en
Gambie anglaise: HOPKINSON le dit rare; - en Guinée française: à Dubreka, Conakry;
MACLAUD le dit commun sur les plages; - de Gold Coast : HOLMAN l'a signalé de Ta-
male en V et de Yapei près de la Volta en Il; - du Gabon: à Chinchonxo FALKENSTEIN
le signale; - de l'Oubangui.Chari : Fort-Archambault, Birao, rivière Kaga (BLANCOU);
- du Tchad: zone semi désertique du Kanem, VI (MALBRANT).
LYNES le dit nichant au Darfour en juin.

Écologie-Éthologie. - Le Courvite aux ailes bronzées n'est pas très souvent rencontré dans l'Ouest afri-
cain. C'est surtout un oiseau des steppea à mimosées et des savanes qui fréquente les endroits récemment
brûlés par les feux de brousse.
Il se dissimule en restant immobile et ne s'envole qu'à quelques mètres de son poursuivant; au bout
d'un vol d'une cinquantaine de mètres, il se pose à nouveau sur le sol et reste immobile. Il renouvelle ce
manège à plusieurs reprises et sans émettre un seul cri.
Cet oiseau circule volontiers la nuit ce qui explique le peu de données que nous avons sur sa biologie.
Comme la majorité des Courvites il sc nourrit d'insectes.
La nidification a lieu en mai-juin en Haute-Volta (BATES) et à peu près li la même époque, LYNES a trouvé
des jeunes au Darfour.
PITMAN a noté que ce Courvite ne fait pas de nid, mais dépose ses œufs à même le sol nu presque toujours
sur un terrain brûlé par les feux de brousse, et peu de jours après l'extinction du feu.

Rhlnoptiius ehaleopterus elbefasclatus SHARPE

Rhinoptilus albifasciatus SHARPE, 1893, RRO.C., III, p. 14 (Natal).


1. 250.280; A. 176.186; Q. 77·84; T. 71-80; B. 23·24 (ROBERTS).
6. Q. - Très voisin de l'espèce précédente, dont il ne diffère que par sa couleur
beaucoup plus sombre. BANNERMAN en discute la validité, BATES ne le mentionne pas.
Il est probable que l'exemplaire tué par PETIT, à l'embouchure du Congo, appartient
à cette sous-espèce, qui est surtout répandue au sud du 4 0 de latitude sud, c'est-à-dire
de l'Angola au Cap. L'exemplaire de PETIT ne figurait pas dans les collections que nous
avons pu examiner.
,.
~ Œufs. - Probablement semblables à ceux de l'espèce type.
378 G. BOllET

Distr. géogr. - L'Afrique occidentale, depuis la côte de Loango jusqu'au Cap. A


l'est depuis le Tanganika jusqu'au Natal.
La présence dans l'Ouest africain de ce Courvite, dont l'habitat normal est au sud
du 4 0 latitude sud, n'a été signalé que par PETIT et NEUMANN sur la côte du Loango :
à Chinchambo, au QuilIou et à M'borna (PETIT).

Écologie-Éthologie. - On a peu de données sur la biologie de cette sous-espèce de Courvite qui est
un oiseau du Sud-Afrique. Il arrive dans l'Ouest africain, et seulement au dessous de l'Équateur au début
de la saison des pluies.
On le trouve en général par coupLes rarement par petits groupes. Il a des mœurs nocturnes et on I'aper-
çoit sur les routes la nuit, grâce aux phares des automobiles. Même nourriture d'insectes que l'espèce type.
Niche en Rhodésie en septembre (ROBERTS).

Gen. GLAREÛLA BRISSON, 1760

CLEF DES ESptCES


1. Queue profondément fourchue. Aile de plus de 175 mm. . . . . . . . .. 2.
- Queue très légèrement fourchue. Aile de moins de 175 mm. . . . . . . . 3.
2. Plumes sous-alaires d'un rouge brun profond. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pratincola.
- Plumes sous-alaires noires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nordmanni.
3. Dessus du corps d'un brun sombre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . nuchaliB.
- Dessus du corps gris cendré clair. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . cinerea.

Glareola nuchalis nuchalis GRAY. - Glaréole à collier blanc


Glareola nuchalis G. R. GRAY, 1849, P.Z.S.Londres, p. 63, Aves, pl. 9 (Berber sur
le Nil).
Syn. : Glareola emini RCHw. - Gl. nuchalis var. Marchei OUST.
Fig. : Cat. Birds. Mus., XXIV, 1896, pl. V, fig. 2.
A. 141·158; Q. 56·60; T. 20.22; B. 9,5·11. Bec rouge à la base et à la commissure,
noir à la pointe. Pattes rouges. Iris brun foncé.
d. 9. - Tout le dessus, y compris les couvertures de l'aile, d'un brun cendré
foncé. Couronne et lores brun de fumée. Une bande blanche, formant collier, s'étend
de la base de l'œil, contourne le cou, séparant ainsi la couronne de la nuque. Rémiges
primaires brun noirâtre,' tout le rachis des plumes brun. Secondaires brun de fumée,
avec, en général, les bases blanches. Croupion plus foncé que le dos. Les sus-caudales
de même couleur que le croupion, mais blanc sur les deux tiers terminaux. Rectrices
brun noirâtre, blanc à la base. Cette teinte blanche s'étend progressivement de telle
sorte que les rectrices les plus externes, sont entièrement blanches, sauf une bande en
diagonale, à l'extrémité noirâtre. Rectrices médianes avec une étroite bande blanche à
la pointe. Menton brun de fumée. Gorge et poitrine gris cendré, devenant, sur les flancs
et le ventre, plus clair, ce dernier passant au blanc, ainsi que les sous-caudales. Axillaires
grises. Sous-alaires noir de fumée.
Le jeune est gris ardoisé. Pas de collier à la nuque. Chaque plume présente une
extrémité fauve surmontée d'une étroite barre noire.
Œufs. - Deux œufs. Couleur de fond blanc grisâtre, presque complètement recou-
vert de taches grises, par des traces irrégulières brunes et de fines lignes de noir. Maxi-
m um, 30,1 ·x
22,1 (B,wNERMAN).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 379

Distr. géogr. - Mrique, depuis le lac Tchad, jusqu'à la vallée du Nil et l'Éthiopie,
jusqu'au sud, à travers le nord du Cameroun, le Congo belge et l'Ouganda, à l'Angola,
la Rhodésie et le Mozambique.
La Glaréole à collier blanc, décrite de la cinquième cataracte sur le Nil, n'est rencon-
trée dans l'Ouest africain qu'à partir de la Nigeria du sud, où le docteur SERLE a obtenu
des spécimens, nidifiant, sur la rivière Cross en avril; - du Cameroun: Sakbayérné,
J, II (REIS); sur le Sanaga; rivière Mungo, X, XII (Bucxxorz, CONRAU); Nachtigal-
fall, VI, juv. (ZENK.); - du Gabon et du Moyen Congo: Lopé, III, IV (MARCHE);
Chinchonxo (FALKENST.); N'ganciu (BRAZZA); Brazzaville, III, IV, VII (MALBRANT et
MACLATCHY); - de l'Oubangui-Chari : Bozoum (OUHAM); VII, IV (BLANcou);
Bangui, XII (DYB., ALUNE); - du Tchad: Chari (MALBRANT).

Écologie.Ethologie. - La Perdrix de mer à collier blanc a une aire de distribution assez peu étendue
dans l'Ouest africain et confinée aux rivières de la « Guinée inférieure a,
n est intéressant de noter l'observation du pasteur Jacob REIS qui a constaté sur la rivière Sanaga au
Cameroun la présence simultanée, dans la même bande de la Glaréole à collier blanc et de la Glaérole à
collier rouge. La même observation a été faite sur la rivière Mungo. Le biotope préféré de l'espèce type
est celui des rochers à fleur d'eau des rivières sur lesquelles on rencontre cette Glaréole.
Il est à peu près certain que cet oiseau niche dans les rochers émergeant du lit des rivières, mais il est
probable que le nid doit être plus ou moius à l'abri du vent et protégé par la position respective des rochers
susceptibles de ménager une dépression ou une faille dont l'oiseau peut profiter.
Comme on l'a vu plus haut des jeunes ont été observés en avril sur la rivière Cross par le docteur SERLE.

Glareola nuchalis Liberiae SCHLEGEL. - Glaréole à collier roux

Glareola nuchalis liberiae SCHLEGEL, 1881, Notes Leyden Mus.,m, p. 58 (Liberia).


r:J. 9. - Ne diffère de l'espèce type que par la coloration du collier de la nuque,
qui est marron, plus ou moins pâle, au lieu de blanc.
Les dimensions d'oiseaux provenant de la Côte de l'Or et du Libéria, données par

Fig. 78. Glareola nuchalis liberiae SCHLEGEL (d'après BANNERMAN)

BATES, sont les suivantes : A. (] 143·154, 3 9 151·154; Q. 59·61; les plus longues
rectrices; 49·51 les rectrices médianes; T. 19-21; B. 12·13;
Œufs. - Deux œufs voisins de ceux de l'espèce type et de même teinte. 28 X 21 mm
(BÜTrIKOFER). 31,5 X 21,5 mm (SERLE).
380 G. BOVET

Distr. géogr. - Larges rivières de l'Ouest africain, depuis le Sierra Leone jusqu'à la
Nigeria et l'ouest du Cameroun.
La Glaréole à collier marron se rencontre surtout sur fleuves aux endroits où affleurent
des rochers.
Au Soudan: BATES la signale comme commune entre Tillabery et Ansongo; -
en Nigeria du nord: sur le Niger très commun, sur les rochers des rapides à Boussa
(BATES); Quorra (ALLEN). Le docteur SERLE l'a rencontrée sur le Kadéma au milieu
des rochers à demi submergés, et à Loko, sur la Bénoué, en V, nombreux jeunes; -
du Sierra Leone: le docteur SERLE a collecté des spécimens à Daru sur la rivière Moa
en XII; - au Lihéria: rivières Saint-Paul, Marfa, Farmington-Saint-John, Dou, II; lac
Fisherman, Soforé (BÜTT.); rivière Saint-Paul (CVRRIE); sur les rochers du seuil de la
Mulhemberg Mission; nord de White Plain, sur la rivière Saint-Paul; sur les rochers
du seuil de Pata, rivière Cavally, XI à 1; bandes nombreuses (BOVET); Nana Kru
(W. LOWE); - en Côte d'Ivoire: Pata, fleuve Cavally, II (1. F. A. N.), fleuve
Comoé, sur les rochers, par grandes bandes (BOVET, MILLET-HoRSIN); - de la Gold
Coast : rivière Scarcies (Buss); sur la Volta, sur les rochers (BOYD ALEXANDER); -
du Togo: Kratchi, V (ZECH.); Tohoun, V (I.F.A.N.); de la Nigeria du Sud: .Oban
(TALBOT); Onitsha, XI (BOVRDILLON); - du Cameroun: rivière Mungo, XII (CONRAV);
rivière Sanaga.

Écologie-Éthologie. - Le biotope préféré de la Glaréole du Libéria est le même que celui de la sous-
espèce type, c'est-à-dire les rochers à fleur d'eau. et les rapides des rivières et fleuves de l'Ouest africain;
mais son aire de dispersion n'est pas la même que celle de la sous-espèce type. On ne la rencontre en effet
que dans la « Guinée supérieure ", depuis le Sierra Leone jusqu'au Cameroun.
Le régime de cette Glaréole est analogue à celui de G. n. nuchalis et consiste uniquement en insectes
qui sont abondants au-dessus de l'cau à certaines heures de la journée.
BÜTTIKOFER a trouvé plusieurs nids de cette sous-espèce sur la rivière Saint-Paul au Libéria, D'après ce
naturaliste, les nids se trouvaient sur un banc de sable à l'abri d'un rocher, et placés dans des dépressions
creusées dans le sable, sans aucun apport de matériaux étrangers.
Comme la plupart des Glaréoles on rencontre cette sous-espèce, par bandes assez nombreuses allant
jusqu'à une cinquantaine d'individus (W. LOWE au Libéria).
BATES près des rapides dc Boussa sur le Niger en a observé des bandes de centaines d'Individus. Nous eu
avons vu nous-mêmes des bandes importantes, entre Tillabery et Ansongo aux rapides de Labezenga lors
de noire voyage sur le Niger en mai 1911.
Le docteur SERLE également sur le Niger, en Nigeria du Nord, a trouvé des nids, excessivement nom-
breux, de cette Glaréolc en mai eur les rapides de Yelwa.
En général le mâle se tient à peu de distance de la femelle qui couve les œufs placés dans une faille ou
crevasse des rochers.
Cette Glaréole émet en volant un cri agréable et assez mélodieux. A la tombée du jour les bandes volent
près de la surface de l'eau.

Glareola cinerea cinerea FRASER. - Glaréole cendrée

Glareola cinerea FRASER, 18403, P.Z.S. Lond., p. 26 (rivière Noun, Cameroun).


L. 175; A. 137-150; Q. 55-60; T. 23-24; B. 13-15 (BANN.). Bec rouge orangé à la base,
noir à la pointe. Pattes rouge orangé. Iris brun foncé.
o.
Q. - Au niveau du front, étroite ligne blanche, s'étendant en arrière, dessus
et derrière l'œil, et formant une bande ininterrompue, qui ne se rejoint pas en arrière
à celle du côté opposé. Lores, joues et une ligne étroite derrière l'œil, noirs. Couronne,
manteau, scapulaires, dos, secondaires les plus internes et couvertures de l'aile,
gris cendré. Sur la nuque et les côtés du cou, un collier cannelle ou chatain pâle. Rémiges
primaires les plus externes, brun noirâtre, avec les barbes internes lavées de blanc.
La sixième et la septième ont les barbes internes et externes blanches, avec l'extrémité
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 381
brune. La huitième presque tout entière brune. Rémiges secondaires blanches avec
l'extrémité brun noirâtre. Les plus internes gris cendré comme le dos. Sus-caudales
blanches. Queue blanche, fourchue, avec une large bande terminale brun noirâtre.
Rectrices médianes avec une bande en diagonale blanche à l'extrémité. Les autres rec-
trices avec la pointe blanche, de plus en plus étroite. Menton et gorge, blancs, poitrine
et côtés du corps lavés de cannelle fauve, passant au blanc sur le ventre et les côtés.
Axillaires blanches, sous-alaires blanc et noir.
Chez le jeune les plumes du dessus et les couvertures des ailes sont bordées de fauve.
La partie postérieure du cou, gris cendré clair. Les extrémités des plumes, cannelle
pâle. Rectrices barrées de fauve. La poitrine lavée de fauve. Le reste du plumage comme
chez l'adulte.
Œufs. - Un, ou deux œufs au maximum. Ovales, ternes, couleur de fond jaune crème
profusément vermiculé de brun pâle et souligné de taches gris pierreux. Maximum,
27,5 X 21 (BANNERMAN).
Distr. géogr. - Larges rivières de l'Ouest africain, depuis laCôte-d'Ivoire jusqu'au
Chari et au sud jusqu'au Gabon et au Moyen Congo.
L'espèce type est assez commune dans l'Ouest africain.
BATEs l'a trouvée au Soudan sur le Niger près d'Ansongo et de Gao; - en Nigeria
du Nord: nombreuses sur la rivière Kaduna (SERLE); Niger (entre Murrgi et Shonga),
IV, V (Hursos): sur la Bénoué entre Ibi et Loko, Jebba, III (BATEs, SERLE), Niger,
V, Bénoué (HART.); Egga (FORBES).
En Gold Coast : Volta (USSHER); Yeji et Kratchi sur la Volta (BoYD ALEXANDER); -
du Togo : Akposso, XII (BAUM.); Gambaga (GlFE.); de la Nigeria du Sud: Niger,
rivière Nun (FRAS., ALLEN); Lagos (MACLAREN); sur la Bénoué, IV, V, nids (SERLE);
BOURDILLON l'a trouvé d'Onitsha à Forcados en' grandes bandes en XI; Forcados X
(Heslop); - au Cameroun: rivière Sanaga; - du Gabon et du Moyen Congo: rivière
Camma (DU CHAILLV); confluent de l'Ogooué (MARCHE et COMPIÈ<';NE, ANSELL);
Chinchoxo (FALKENST.); N'ganciu, VII, (BRAZZA); Zambi, XI; (SACEGHEM); Manyanga
(BOHNDORFF); Kwamouth (SCHOUTEDEN); signalé à Lukoléla par (CHAPIN); MALBRANT
et MACLATCHY l'ont en outre obtenue à Kango; VI; Port-Gentil, X ; bancs de sable
du Pool, VIII (DYB.); - Oubangui-Chari: douteux Oubangui-Chari occidental (BLAN-
cou); Bangui, X, XI, 1; les Ouaddas, II (DYB.); bords du Chari, V (THIBOUT, MAL-
BRANT).

Écologie-Éthologie. - La Glaréole cendrée type a une aire de dispersion beaucoup plus étendue que
la sous-espèce du Moyen Niger que nous étudierons plus bas et que BUES a décrite.
Comme on l'a vu ci-dessus cette Glaréole a été trouvée en de nombreux points de l'Ouest africain. C'est
un oiseau très grégaire et qu'on rencontre en grandes bandes sur les grands fleuves et les rivières.
On a trouvé le nid de cette espèce sur les bancs de sable du Niger près de Lokoja entre mars et mai
(R. SHUEL). De son côté le docteur SERLE à Loko sur la Bénoué en avril et mai a observé de nombreux nids
de cette Glaréole au moment où la rivière est à son étiage le plus bas. En août la rivière coule à pleins bords
et on ne voit plus aucune Glaréole cendrée.
Les nids sont installés en colonies sur les bancs de sable ou sur de petits cailloux et creusés dans une légère
dépression n'ayant pas plus de 8 cm de profondeur et sans aucun apport de matériaux étrangers.
Quant on s'approche du nid il n'est pas rare d'apercevoir la couveuse se recouvrir le corps de sable en se
servant de ses deux pattes: c'est une mesure de défense mais ce n'est pas la seule et on peut observer éga-
lernent I'oiseau étendant ses ailes en rampant sur le sable et en se traînant sur le ventre. En général cette
Glaréole n'émet pas de cri quand elle est sur son nid. En volon peut entendre le cri de la Glaréole cendrée
qu'on peut traduire par «piit, piit D répété.
A la dissection de l'estomac on a trouvé des mouches, des coléoptères, des criquets et des petits cristaux
de quartz (FAIRBAlRN).
SERLE signale une extrême variété dans la coloration des œufs.
382 G. ROUET

Glareola cinerea colorata BATES. - Glaréole du Niger

Glareola cinerea colorata, BATES, 1933, RRO.C., UII, p. 11 (Ségou, Soudan fran-
çais). .
Cf. Q. - Très voisin de Cinerea cinerea, mais le pâle collier roux. de la nuque plus
large, plus visible et la poitrine entière fortement teintée de roux pâle, au lieu d'être
simplement lavée de roux chamois. Peu de différence dans les dimensions, sauf la
longueur de l'aile: A. 142-153, qui est plus grande que dans la forme type que l'on ren-
contre sur le Bas Niger, la Benoué, le Chari. Sept spécimens récoltés entre Ségou et
Koulikoro, ont servi à la description de BATES que nous reproduisons ci-dessus,
Distr. géogr. - Bancs de sable du Haut Niger entre Mopti et Koulikoro (Soudan).
Êcologie-Êthologie. - La sous-espèce décrite par BATES du Soudan se rencontre sur le Niger entre
Tombouctou, Ké Masina et Koulikoro ; elle a été récoltée par H. MADSEN à Kabara près Tombouctou
et à Saraféré par GUICHARD en octobre.
Cette sous-espèce ne semble pas grégaire et on n'en voit jamais réunies en bandes. Le biotope que cette
Glaréole affectionne est le sable humide sur lequel elle court ou se repose.
Son régime consiste en insectes, araignées, capturés sur les bords du fleuve. La période de nidification à
lieu vers février du moins dans la zone du Niger où cet oiseau a été découvert, mais on n'a pas de préci-
sion sur l'emplacement du nid.

Glareola pratincola Boweni BANN. - Glaréole à collier

Glareola pratincola bouieni BANNERMAN, 1930, RB.O.C., 51, p. 28 (Gambie).


Syn. : G. p. limbata RüPP. (pro parte) in BATES et SCLATER.
L. 265-270; A. Cf 190·197; Q 179.185; Q. 111.124; T. 29-33; B. 15-17. Œil brun.
Bec noir rouge à la base. Patte et pied d'un brun rougeâtre profond. .
Cf. 9. - Face supérieure, sus-alaires et cubitales brun olive un peu roussâtre à
la nuque, avec les sus-caudales blanches. Aile brun pourpre légèrement mar9ué de

~
~~
~ ..
Fig. 79. Glareola pratincola bowem BANN. (d'après BANNEJlMAN)
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE

blanc. Dessous de l'aile marron. Queue très fourchue d'un brun pourpre avec la base
blanche. Gorge crème passant au chamois entourée d'une étroite bande noire qui prend
naissance sous l'œil. Bas de la poitrine chamois. Ventre blanc.
Distr. géogr. - Ouest africain depuis le Sénégal, le Haut Niger, le lac Tchad, au sud
la Gold Coast, le Togo et le Gabon.
La Glaréole de Bowen a une aire de dispersion restreinte. On ne la rencontre que
dans l'Ouest africain. .
Au Sénégal: Richard ToU, l, Cambérène, V, lac Tamna, III (I.F.A.N.); signalé
par (DELAROQUE, LAGLAIZE); Almadis, l, île de Tegnou, III (MARCHE); - au Soudan:
lac Débo, VIII (I.F.A.N.); bords du Niger au-dessus de Boussa, III, San, VI (BATEs);
Mopti, nichant, V, lac Dého, V, Tombouctou, juv., VII, Gao, IX, (H. MAnSEN); cercle
de Mopti, III, IV, VIII (RoussELOT); rivière Bani, VI (BouET); Niger supérieur à
Niamey (HARTERT); - de l'Ouest Tchad : GOLDING'signale dans le district de Kalala
des bandes de centaines d'individus en II; - en Gold Coast: HOLMAN la considère
comme commune sur la lagune de Kéta, où elle niche en IV; - USSHER l'a jadis
signalée entre Accra et la Volta; - du Gabon et du Moyen Congo: signalée (RcHW.);
- de l'Oubangui-Chari : bords du Chari, V (THIBoUT, MALBRANT); - du Tchad :
Fort-Lamy, VIII, IX, X (MALBRANT).

. Écologie-tthologie. - La Glaréole à collier est représentée dans l'Ouest africain par une race décrite
seulement en 1930 par BANNEIWAN.
Elle se rencontre à peu près partout sur les fleuves et rivières de la région envisagée ici. On la trouve
toute l'année dans les colonies de l'Ouest africain, mais elle est cependant soumise à des migrations locales
sans doute dues aux conditions écologiques qu'elle rencontre. .
Elle suit volontiers les Sauterelles migratrices Locusta migratoria si nombreuses sur le Moyen Niger.
Elle est grégaire et HOPKINSON en Gambie a signalé sa présence en grand nombre pendant la saison
sèche dans les marais, mais elle ne séjourne pas longtemps au même endroit. Pendant la saison des pluies
elle disparaît,
BATES qui l'a observée sur le Niger, l'a souvent rencontrée dans les zones de retrait du fleuve qui se
transforment alors en prairies verdoyantes. Cette Glaréole adopte ce biotope pour y nicher. Elle devient
pendant cette période, bruyante poussant constamment des cris et volant autour du visiteur importun.
J'ai eu personnellement l'occasion d'observer cette Glaréole, sur le Bani et dans les mêmes conditions
en juin, juillet entre le lac Débo et Mopti.
Le régime de cette Glaréole semble plus éclectique que celui des autres espèces de Perdrix de mer.
On a trouvé à l'autopsie de l'estomac des criquets, des sauterelles, des coléoptères, mais également
des débris de coquilles de petits escargots.
H. MADSEN a trouvé près de Mopti en mai, près du fleuve des nids de cette espèce dans des prairies qui
se forment après le retrait des eaux du Niger.
A Gao, en août, sur un banc de sable, BATES a pu voir un nombre immense de ces Glaréoles qui en
s'envolant, formaient un nuage opaque. Sur la lagune de Kéta en Gold Coast HOLMAN a trouvé de nombreux
nids en mai•

. Glareola Nordmanni FISCHER. - Glaréole de Nordmann ou à aile noire

Glareola Nordmanni FISCHER, 1842, in Nordmann, Bull. Soc. Imp, Naturaliste


Moscou, XI, p. 314, pl. 2 (sud de la Russie).
L. 265; A. cr 194-210; Q 184-198; Q. 105-117; T. 33,5-36,5; B. 14,5.17,5; Q. 12·15.
cr.Q. - Très voisine de G. pratincola, la Glaréole de Nordmann a le dessus du
corps, la poitrine et les flancs un peu plus sombres. Pas de blanc à l'aile. Les plumes
du dessous de l'aile sont noires et non marron.
Distr, géogr. - Niche dans le sud est européen et le sud-ouest de l'Asie, au sud jus-
qu'aux bouches du Danube, la mer Caspienne. Hiverne et au Centre africain jusqu'au
Cap.
3840 G. BOUET

La Glaréole de Nordmann, migratrice de l'est européen n'a été rencontrée dans l'Ouest
africain qu'à partir du Togo: elle a été signalée de Bismarkbourg par BÜTTNER; - en
Nigeria du Sud: Calabar (A. SMITH); - du Cameroun: rencontrée sur la rivière Dja,
Bitye (BATES); - du Gabon et du Moyen Congo: signalé (VERREAUX, MARCHE et COM-
PIÉGNE); Mimongo, X (MALBRANT et MACLATCHY). Signalée par LYNES du Darfour.

Êeologie-Éthologie. - La Glaréole de Nordrnann est un migrateur venant de Roumanie, de la Dobroudja


et du sud de la Russie, régions où elle niche.
Elle est peu commune dans l'Ouest africain et n'a pas été trouvée à l'ouest du Togo, comme on l'a vu
ci-dessus.
BATEs l'a obtenue dès septembre au Cameroun à Bitye mais elle descend beaucoup plus au sud et va
jusqu'au Cap (MmeMElNERTZHAGEN).
Elle remonte vers le nord en mars-avril, Elle arrive sur les lieux de ponte, en Russie du Sud, à la fin de
mai.
Son régime est le même que celui de la Glaréole à collier et consiste en Afrique, surtout en criquets et
sauterelles migratrices dont elle suit les vagues immenses pour s'en repaître jusqu'à ce que la nuit tombe.

ORDRE DES LARIFORMES


Palmipèdes longipennes dont le tarse est court et dont les doigts antérieurs sont entiè-
rement palmés. Le doigt postérieur très réduit est libre et surélevé. Les ailes sont longues
et pointues. Bec plus ou moins allongé ou conique, comprimé latéralement, incurvé
au sommet chez certains groupes. Les narines sont disposées en fentes longitudinales.
Glande uropygienne emplumée. Oiseaux aquatiques. Migrateurs ou erratiques. Zoo-
phages. Nid généralement de deux ou trois œufs à double tache. Nidifuges.

Famille des LARIDAE (Laridés. - Stercoraires)

Gœlands ou Mouettes. Sternes ou Hirondelles de mer. Becs en ciseaux.


Les Stercoraires et les Goélands ont le bec toujours crochu à l'extrémité, à des degrés
d'ailleurs variables. Les Sternes ont le bec droit. Les Stercoraires ontla mandibule supé-
rieure pourvue d'une membrane molle, une cire, à l'extrémité de laquelle les narines
sont percées. Cette cire occupe environ la moitié de la longueur du bec à partir de la
base. Les Becs en ciseaux sont facilement reconnaissables à leur bec très étroit dont la
mandibule supérieure est tronquée et n'atteint pas l'extrémité de la mandibule infé-
rieure.

CLEF DES GENRES

1. Bec comprimé latéralement en forme de coupe-papier à mandibule


supérieure beaucoup plus courte que l'inférieure. . ... . ... . . . . .. .. Rhynchops.
- Bec de forme normale droit et mince ou droit mais crochu à la pointe. 2.
- Bec de forme normale, crochu à la pointe, présentant une cire à
l'extrémité de laquelle les narines sont percées... . . . . . . . . .. .. . .. Stercorarius,
2. Queue carrée à l'extrémité. Bec crochu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Larus,
- Queue fourchue mais dont les rectrices les plus externes ne sont pas
les plus longues. . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ânous•
.- Queue profondément fourchue dont les rectrices les plus externes
sont les plus longues. Bec droit crochu à la pointe. . ... . . . . . . . . . . . Sterna;
- Queue faiblement fourchue et courte. Bec droit. . . . . . . . . . . . . . . . . . Chlidonias.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 385

Subfam, STERCORA.RINA.E
Gen. STERCORARIUS BRISSON, 1760

Stercorarius parasiticus (LINNÉ). - Stercoraire parasite


La"J,S parasiticus LINNÉ, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 136 (Suède).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 611-612.
L. 490-550; A. 310-340; Q. 220; Q. 40-45; B. 30-32. Bec couleur de corne à onglet
noir. Pattes bleuâtre. Iris brun.
d. 9. - Face supérieure, aile avec les rémiges primaires à rachis blanc, brun cendré
foncé. Queue de même teinte, tour du cou blanc plus ou moins jaunâtre. Face inférieure
blanche plus ou moins barrée transversalement de brunâtre. Souvent on rencontre des
spécimens entièrement brun fuligineux, presque immaculés, avec la face inférieure plus
claire.
Distr. géogr. - Oiseau paléarctique. Niche au Spitzberg, dans les îles de la Siberie,
au Groenland, .vers le sud, en Islande, les îles Féroé, le nord des Iles Britanniques, la
côte nord de la Scandinavie, en Amérique du Nord. Hiverne au large des côtes de l'Ouest
africain et jusqu'au Cap, en Méditerranée, puis en Asie du Sud, en Australie, en Améri·
que du sud.
Le Stercoraire parasite migre chaque année vers les mers du sud et sa présence sur la
côte de l'Ouest africain a été constatée par les naturalistes, surtout au cours des traversées.
BÜTTIKOFER le signale du Libéria où W. LOWE l'a à son tour observé. Le Père Dousun
l'a, il y a quelques mois, rencontré en rade de Conakry, en novembre. MARCHE et COM-
PltGNE, sur les côtes du Gabon et PETIT l'a tué à Landana, GOOD l'a signalé à Batanga
(Cameroun), XI, X.
Écologie-ÉtJwlogie. - La biologie du Stercoraire parasite, en ce qui concerne les régions étudiées ici,
ne présente pas un intérêt spécial. Il convient seulement de rappeler que, comme nous le verrons pour
l'autre espèce, rencontrée sur les côtes de l'Ouest africain, les Stercoraires se nourrissent presque exclusive-
ment au dépens des autres oiseaux de mer qu'ils poursuivent au moment où ceux-ci ont capturé une proie,
la lui font dégorger et l'attrapent à leur tour en l'air. On a peu de renseignements sur les routes de migration
suivies à travers l'Atlantique. Après avoir longé les côtes est d'Angleterre, traversé la Manche en septembre
et octobre, et suivi les côtes du Portugal, ils gagnent la côte Ouest d'Afrique. Leur migration les entraîne
jusqu'au Cap. On n'a pas de données certaines sur leur migration de retour.
, ,

Stercorarius pomarinus (TEMM.). - Stercoraire pomarin


Lestris pomarinus TEMMINCK, 1815, Man. d'Om., 1re éd., p. 514 (régions arctiques).
Fig. : DRE~sER, Birds Europe, VIII, pl. 610.
L. 500-580; A. 340-360; Q. 200-225; T. 50-52; B. 35-38. Bec couleur de corne foncée.
Pattes brun noir. Iris brun noir.
d. 9. - Plumage de noces. Dessus et côtés de la tête, jusqu'au dessous des yeux,
la nuque, le dos, les ailes et la queue, brun foncé. Rectrices à base, plus ou moins blanche.
Les médianes allongées et arrondies à leur extrémité, se contournent sur leur axe .et
à leur extrémité deviennent verticales. Menton et cou blanc jaunâtre. Poitrine et flanc
tacheté de brun. Région anale brune. .
En plumage d'éclipse, partie des plumes du manteau bordées de gris roussâtre, la
face inférieure un peu striée de brun au cou, barrée de la même teinte à la poitrine.
J. A. t.l30081. 13
386 G. BOUET
Distr,géogr.- Oiseau paléarctique. 'Niche en Nouvelle Zemble, sur les côtes arctiques
de Sibérie,l'Alaska,le Groenland. Hiverne au large des côtes de la côte Ouest de l'Afrique
en Méditerranée, mer Noire, Australie, côtes du Pérou, golfe du Mexique.
Le Stercoraire pomarin a été observé également au large des côtes de l'Ouest africain.
BANNERMAN l'a rencontré au large des côtes du Sénégal et l'I.F.A.N. possède un jeune
capturé à l'île de Gorée en III. WINTERBOTTOM l'a capturé près de la Guinée portugaise,
puis à Accra en Gold Coast, au large de Cape Palmas (Libéria). Le British Museum,
possède des peaux de Gold Coast collectées par USSHER, BUSSET et SHELLEY. Enfin,
W. LOWE l'a tué dans la rade de Walfishbay, c'est-à-dire près du Cap, ce qui laisse sup-
poser que ce Stercoraire passe chaque année au large des côtes de l'Ouest africain.
BANNERMAN rapporte que la plupart des spécimens capturés sur les côtes de l'Ouest
africain sont des jeunes. C'est le cas de l'exemplaire de l'I.F.A.N. En vue de Freetown,
BUXTON en a compté des centaines en janvier. BROWN a vu ces oiseaux attaquer en
rade de Freetown des mouettes et des sternes pour leur faire rejeter leurs proies. Jeunes
et petits étaient mélangés. Près du Rio de Oro et des côtes de Mauritanie, nombreux
stercoraires, adultes surtout (BüTT.). Entre Bathurst et Freetown, NORRIS a compté 42
de ces oiseaux.

Subfam, LARINAE
Gen. LARUS LINNÉ, 1758,

CLEF DES ESPÈCES (1)


, 1. Pouce bien développé avec un ongle..... '" ...... ,., .. , "..... 2.
- Pouce rudimentaire sans ongle. Tête blanche (noces) marquée de Hissa tridactyla.
gris et de raies brun sombre (éclipse). Aile 300 mm environ ...•. , . . 3.
2. Manteau noir. Aile ne dépassant pas 420 mm., ,., '.' ,., ..... ". IUSCIIB.

- Manteau gris perle :


- Tête blanche (noces et éclipse), Teinte générale rosée. Aile' ne
dépassant pas 330 mm , .. , .. ", , ,',. Genei.
- Tête brune (noces) ou blanche avec taches grises (éclipse). Pas de
teinte rosée. Aile ne dépassant pas 310 mm .. , , , '" .. ridibundus.
- Manteau gris. Tête entièrement grise avec un collier circulaire blanc.
Aile ne dépassant pas 325 mm , , , .. cirrhocephalus.

Larus fU8CU8 fU8CU8 LINNÉ. - Goéland brun

Larus fuscus LINNÉ, 1758" Syst. Noi., io- éd., p. 136 (Europe).
Fig. Dresser Birds Europe, VIII. pl. 603.
1. 490·550; A. 380-420; Q. 140·160; T. 53·57; B. 40-48. Bec jaune à tache rouge
préterminale, patte jaune, paupières orange, iris jaune clair. '
d, 9. - Plumage de noces. Tête, cou, sus-caudales, dessus de l'aile blanc pur.
Manteau noir légèrement ardoisé. Trois premières rémiges en grande partie noires avec
le bout blanc comme les suivantes. Queue blanche. Abdomen blanc.
d. 9. - Plumage d'éclipse. Dessous de la tête et du cou striés de brun, reste à
peu près comme au printemps.

1. Rissa tridactyla est compris dans cette clef.


,OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 387

Distr. géogr. - Oiseau paléarctique, niche du nord de la Scandinavie jusqu'à la côte


mourmane, les golfes de Botnie, de Finlande, les lacs Ladoga et Onéga. Hiverne
dans la région de la Méditerranée, la mer Rouge, le golfe persique. L'Afrique, l'Ouest
(Sierra Leone) et la région des grands lacs.
. Le Goeland brun est assez fréquent en hiver sur les côtes de l'Ouest africain. On
l'a trouvé jusque sur le lac Débo; - du Sénégal: port de Dakar, IV (H. MAnSEN); juv.,
Dakar, 1947 (I.F.A.N.); île de Gorée, juv., XII, II, III (I.F.A.N.); - du Soudan:
lac Débo, XI (GUICHARD); - Gambie anglaise: rivière Gambie, II (MORRIS).
Du Sierra Leone: Freetown, V (W. LOWE); Freetown, 1 (THOMPSON); - Gold Coast:
Fanti (Bt.rss.), Accra, IV (WINTERBOTTOM); - du Togo : signalé, Bas Togo (MILLET-
HORSIN);- de Nigeria du sud; Bonny (FALKENST.); Lagos, II, du Moyen Congo m; -
Stanley Pool (Dr VAN Hcor}, signalé de Lukoléla, sur le Congo (CHAPIN).

Êcologie-Êthologie, - On ne rencontre le Goéland brun dans l'Ouest africain, que pendant les mois
d'hiver. On sait qu'il retourne vers les mers du Nord, au printemps pour y nicher (réserve des Sept Iles).
Le pourcentage des Goélands bruns qui viennent sur nos côtes ouest africaines serait moins élevé que celu i
de la côte est de l'Afrique. Un certain nombre de ces oiseaux gagnent, en suivant la vallée du Nil. les Grands
lacs africains.

Larus meus Graellsi BREHM. - Petit Goéland à manteau noir

Larus graellsii A. E. BREHM, 1837, Natur. Zeit., N.F., 3, p. 483 (Malaga).


A. 0 394-428; 9 382-393. Q : 0 152·167; 9 151·158; T. 063-69; 9 57-61. B. cl
49.56; 9 44-S0 (d'après DWIGHT).
0. 9. - Semblable à L.ffuscus, dans la coloration du plumage et des ailes, excepté
que la partie inférieure du manteau, le dos, les scapulaires et les couvertures de l'aile
ont des teintes plus légères, plus ou moins gris ardoisé, au lieu de noir de fumée, chez
L. f. fuscus. Les parties molles ont la même coloration.' .
Œufs. - Niche en Europe.
Distr. géogr. - Niche en Grande-Bretagne et sur la côte ouest de France, Hiverne
sur les côtes et la partie ouest de la Méditerranée et sur celles de l'Ouest africain, jus-
qu'au golfe de Guinée.
Cette sous-espèce n'est pas rare sur les côtes de l'Ouest africain; - du Sénégal :
à Saint-Louis, deux oiseaux bagués en Angleterre l'année précédente ont été capturés;-
de Gambie : HOPKINSON le signale de XI à VI, dans le port de Bathurst. .
Du Sierra Leone: par bandes importantes dont le port de Freetown, II (NORRIS);
Freetown (W. LOWE); - de Gold Coast : visiteur régulier où il fréquente les lagunes et
le bord de la mer. Le soir, gagne l'intérieur où il passe la nuit en grandes bandes sur les
bords de la Volta; - Nigeria du Sud : rivière Dodo; Obé, XII, 1 (FOULKES-RoBERTS);
Bonny; Badagry, III, IV, VIII (FOULKES-RoBERTS); lagune de Lagos.

Écologie-Éthologie. - On sait que le petit Goeland à manteau noir niche en Frunce, en Angleterre,
De novembre en avril il visite les côtes de l'Ouest africain. C'est le plus connu des Goelands venant l'hiver
sur les côtes africaines, où il est un visiteur régulier. A la fin d'avril, les côtes ouest africaines, les Canarie s
&ont abandonnées par ce Goéland qui remonte alors vers le nord.

Larus argentatus atlantis DWIGHT. - Goéland des Açores

Larusfuscus atlantis DWIGHT, 1922, Amer. Mus. Nov., nO 44, pl. 1, (Fayal, Açores).
A. cl408-428; 9395-407; Q. 0 162.178; ç 153·170; T. cl 63·68; 9 50-66; B. 045
13.
388 G. BOUET
48; Q 51-57 (Dwight). Bec jaune chrome avec une tache de vermillon sur la mandibule
inférieure. Pattes jaune clair. Paupières orange. Iris ambré.
d. Q. - Tête, cou, nuque et joues, blanc pur. Manteau, dos et couvertures des
ailes, gris, sans aucune trace de brun. Scapulaires grises également, mais largement
terminés de blanc, comme les rémiges secondaires. La première rémige externe noire,
devenant grise à la base, avec un large miroir blanc sub-apical, ainsi que la pointe.
Seconde rémige primaire, noire, terminée de blanc, sans miroir. Les barbes internes
des quatrième, cinquième, sixième et septième primaires sont grises, et le noir de ces
rémiges va en diminuant. La septième n'a plus qu'une tache noire sur la barbe externe.
Tout le dessous, depuis le menton, jusqu'aux sous caudales, blanc pur.
Œufs. - Deux œufs. Couleur de fond, olive pâle, marqué de points et de taches
brunes de différentes grandeurs, soulignés de pourpre pâle. Maximum, 75 X 49.
Distr. géogr. - Les Açores, Madère et les îles Canaries. Se rencontre sur la côte
ouest africaine, depuis le Maroc jusqu'à la Gambie.
Ce Groeland est le plus gros des Laridés rencontrés sur les côtes de l'Ouest africain;-
du Sénégal: de la plage de Joal, II, l'I.F.A.N. possède un spécimen; de Dakar, REICH-
ENowa déjà observé cet oiseau; - De Gambie: HOPKINSON le signale comme commun
entre Xl et IV, en rade de Bathurst où, du reste, NORRIS en a rencontré en II plus d'une
centaine.
Ëcologie-Êthologie. - Nidifiant dans les Iles atlantiques, Açores, Canaries, ce grand Goélau.d s'y
rencontre toute l'année. On l'observe dans les ports, sauf au moment de la nidification, où il s'occupe de
1'élevage des petite. Les nids sont sur des rochers surplombant la mer ou sur de petits Ilots, Pendant cette
période ces oiseaux sont très peu farouches et on peut circuler près des nids sans que les Goélands atlan-
tiques s'envolent. La saison des nids aux Canaries s'étend d'avril à juin (BANNERMAN). .
Comme on le voit c'est un oiseau des régions atlantiques, tropicales et subtropicales.

Laros Genei BRÈME. - Mouette à bec fin

Larus genei BRÈME, 1839, Rev. Zool., p. 321 (Sardaigne).


Syn. : Larus gelastes THIENEM.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, vm, pl. 601, fig. 2.
L. 395-405;A. 310-330; Q. 115-127; T. 49-51; B. 55-57. Bec, tour de l'œil et pattes
rouge.
d. Q. - Plumage de noces. Tête, cou, sus-caudales, queue et face inférieure blancs,
cette dernière lavée de rose. Manteau gris perle. Premières rémiges blanches, terminées
et bordées de noir. .
d. Q. - Plumage d'éclipse. Semblable au plumage de noces, à part la teinte diffé-
rente du bec et de la patte, qui sont orange et jaune, et la diminution de la teinte rose
de la face inférieure.
Distr: géogr. - Oiseau paléarctique. Niche sur la mer Noire et la mer Caspienne, la
mer d'Azof, le golfe Persique. S'étend des côtes de la Méditerranée jusqu'au nord-
ouest africain et à l'est de la mer Rouge. Se rencontre parfois sur les côtes de l'Ouest
africain tropical.
La Mouette à bec fin n'est connue dans l'Ouest africain que de Mauritanie et du Sénégal
- de Mauritanie: Port-Étienne (BIRD) 1932. - du Sénégal: on a des spécimens de la
région de Foundiougne, I, Kaolack, IX (I.F.A.N.); Dakar, m
(MARCHE, Muséum de
Paris); Gourki, sur le fleuve Sénégal, juv., IV (GIRARD).
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 889

" tcologïe.tthologïe. - On sait peu de choses sur le comportement du Goéland railleur sur les côtes de
l'Ouest africain. En tous cas il ne semble pas descendre beaucoup au sud des CÔtes du Sénégal. Le record
de MARCHE à Dakar, en mars 1877, n'avait du reste été admis qu'avec scepticisme par certains auteurs.
Nous savons aujourd'hui qu'il est un de nos visiteurs d'hiver. Nous signalons enfin que ce Goéland niche
dans le sud-est de l'Europe et en Asie, mer Noire, mer Caspienne, golfe Persique. C'est une espèce médi-
terranéenne et on ne semble pas l'avoir rencontre sur les côtes atlantiques et la Manche, en France.

Larue cirrhocephalue poiocephalue Sw. - Mouette à tête grise

Larus poiocephalus SWAINSON, 1837, Birds. W. Afr., II, p. 245, pl. 29.
Syn, : Larus poiocephalus Sw.
L. Œ445, 9 405; A. Œ317·328; 9 285-310; Q. 110.130; T. 41·51; B. 35-41.
Bec noirâtre à l'extrémité. Pattes brun noir. Iris brun.
Œ. 9. - Plumage de noces. Front blanchâtre, passant au gris pâle, sur toute la
tête, qui se détache nettement de la teinte blanche du cou et de la poitrine. Le dos et les
côtés du cou, les sous-caudales et tout le dessous, blancs. Le mateau, le dos et le crou-
pion, les scapulaires, les couvertures de l'aile,les secondaires, gris. La primaire externe
toute noire, sauf ùn large miroir subterminal, blanc. La seconde primaire semblable,
avec la barbe externe blanche à la base. La troisième, quatrième et cinquième, sans
miroir, mais avec un accroissement du blanc sur la barbe externe s'étendant sur la
quatrième, la cinquième et la sixième, sur plus de la moitié de la longueur. La septième,
grisâtre, avec une bande noirâtre subterminale et l'extrémité grise. Les autres primaires,
grises sur la barbe externe, noires sur la barbe interne, sans tache blanche.
Plumage d'éclipse. Ressemble au plumage de noces, sauf que la partie grise de la
couronne est beaucoup plus pâle et s'étend seulement partiellement sur la tête, et par-
fois devient presque blanche, avec quelques marques- irrégulières grisâtres. Il y a tou-
jours une petite tache auriculaire grise.
Jeune. Tête blanche avec des tâches circulaires sombres, le manteau et les ailes sont
quelque peu vermiculés de brun cendré.
Œufs. - Olive, rayé et tacheté de brun sombre. Les rayures plus accentuées au gros
bout et les taches ,plus nombreuses au petit bout. 55 X 38.
Distr. géogr. - Région des grands lacs de l'Éthiopie, au lac Ngami et au lac Nyassa.
Se rencontre sur le lac Tchad. Niche en Gambie. Souvent rencontré sur les côtes
d'Afrique.
La Mouette à tête grise est un oiseau propre à l'Amérique du Sud et à certaines ré-
gions de l'Mrique. Dans l'Ouest africain on le rencontre sur la côte, mais aussi fréquem
ment sur les fleuves et loin dans l'intérieur; - du Soudan: Gao, VIII; Haut Niger, II
(BATES); Niafounké, V, Cabara, IX (H. MAnSEN); - de l'Ouest-Tchad : Bisagana, X,
Wulgo, VI (GOLDING); - de Nigeria du Nord : signalé (HUDSON); sur la Benoué, II
WALMAlN); rivière Komadougou (GOLDING). "
De Gambie anglaise: signalé (REND.•MoLON.); - Bathurst, VI (MARCHE); D'après
HOPKINSON, niche dans les palétuviers, VII; - de Guinée portugaise: Bissao (VERR.);-
en Guinée française : en rade de Conakry, III (BLANcou); Rio Nunez (MACLAUD);
Iles Alcatraz (MACLAun); - de Sierra Leone: (THOMPSON); - de Côte-d'Ivoire: Grand
Bassam (BOUET-MILLET·HoRSIN); - de Gold Coast: Accra, IV (WINTERBOTTOM);-
du Togo : côte et lagunes Assraré (MILLET-HoRSIN).
Du Tchad : embouchure du Chari (THIBOUT); sur le lac Tchad (BOYD ALEXANDER.
MALBRANT).
390 G. BOUET

- Écologie-Éthologie. - La Mouette de Vieillot ne semble pas être soumise à des migrations, mêmes
locales, dans l'Ouest africain. C'est le Laridé le plus commun sur le lac Tchad où il fut observé par BOYD
ALEXANDER, pour la première fois, en 1904. Nous n'avons pas de précisions sur sa nidification dans les
territoires envisagées ici. Par contre on sait qu'il niche sur les bords des grands lacs africains dans les joncs
et les papyrus. Le nid est composé de racines .de plantes aquatiques agglomérées avec de la vase. Il est
probable que l'on trouvera des lieux de ponte dans l'Ouest africain.

Larus ridibundus ridibundus LINNÉ. - Goéland rieur


Larus ridibundus LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd., p. 225 (Mers européennes).
Fig. : DRESSER, Biras Europe, VITI, pl. 596-597.
1. 300-420; A. 295-320; Q. 118-130; T. 44-50; B. 32-36. Bec, bord des paupières et
pattes rouge laque, le premier à pointe noirâtre. Iris brun.
O. 9. - Plumage de noces. Tête jusqu'à l'occiput et devant du haut du cou brun
foncé avec très peu de blanc à l'œil. Manteau gris perle. Nuque, cou, sus-caudales,
queue, blancs. Rémiges primaires en grande partie blanches terminées et plus ou moins
bordées de noir. Dessous du corps blanc avec une légère teinte rose au printemps.

Fig. 80. Larus r, ridibundus LINNÉ (d'après BANNERMAN)

d. 9. - Plumage d'éclipse. Tête et cou blancs avec une petite tache noirâtre
devant l'œil et une plus grande sur l'oreille. Face inférieure sans rose. Reste à peu près
comme au printemps.
Distr. géogr. - Oiseau paléarctique. Niche en Europe depuis l'Islande, les Féroé,
les fies Britanniques, le sud de la Scandinavie, la Finlande, la Russie du Nord, la Sibérie
jusqu'au Kamchatka. Hiverne jusqu'aux Açores, la côte tropicale de l'Ouest africain,
la côte sud de la Méditerranée, la vallée du Nil, le sud de l'Asie.
La Mouette rieuse ne semble pas dépasser les côtes de la Gambie, mais pénètre dans
l'intérieur jusqu'au Niger.
Au Sénégal : dans le port de Dakar, IV (H. MAnSEN); Saint-Louis, oiseau bagué
l'année précédente en Angleterre, X; - au Soudan: entre Mopti et Tombouctou, V
(H. MAnSEN); - de Gambie anglaise : Gambia (REND.); HOPKINSON le note entre VII
et X.
Ecologie-Ethologie. - Le Goéland rieur est très connu sur les côtes de France où il niche (Sept tles)
On le trouve pendant l'hiver sur les côtes est et ouest de l'Afrique, C'est dire l'étendue de 'sa migration.
Il pénètre dans l'Ouest africain jusqu'au Niger. Il se nourrit autant de crustacés et de mollusques que de
poissons. On n'a pas jusqu'ici de certitude qu'il dépasse les côtes au Sud de la Gambie dans l'Ouest africain.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 391

Gen. HISSA STEPHENS, 1826


Hissa tridactyla tridactyla (LINNÉ). - Mouette tridactyle
Larus tridactylus LINNt, 1758, Syst. Nat., lOe éd., p. 136 (Angleterre).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 607-608.
L. 390-460; A. 290-320; Q.120.130; T. 30-35;B. 30·39. Bec jaune verdâtre à commis-
sure rouge. Pattes brun olivâtre foncé. Paupières rouges.
O. 9. - Plumage de noces. Tête et cou blanc, ce dernier encerclé d'un étroit
collier noir plus long en arrièrequ'en avant. Oeil bordé d'un anneau venrullon liseré
de noir. Manteau gris perle ainsi que les rémiges primaires, dont la première seule est
noire, les autres ayant seulement leur extrémité noire. Queue blanc rosé. Dessous du
corps d'un rose vif.
O. 9. - Plumage d'éclipse. Bec sans rouge à la commissure. Derrière de la tête
et du cou, dont le collier a disparu, oreilles gris bleuâtre. Teinte rose du dessous dis-
paraît et fait place à du blanc.
Distr. géogr. - Oiseau holarctique. Niche dans l'extrême nord européen; Spitzberg,
l'extrême nord américain, plus au sud, dans les Iles Britanniques, le nord ouest de la
France, la Norvège. Hiverne dans les eaux libres de glace de l'ouest de l'Europe et de
l'est atlantique (Saint-Laurent), les Açores, les Canaries et la côte de l'Ouest africain
tropical.
La Mouette t.ridactyle n'a été signalée que du Sénégal (DELAROQUE) d'après NEUMANN.

Êcologie-Êthologie. - Nichant dans l'extrême nord et jusqu'aux côtes anglaises et françaises (Sept
Iles), cette Mouette gagne en hiver les côtes atlantiques. et la Méditerranée. BANNERMAN a constaté la pré-
sence de jeunes aux Canaries et BOYD ALEXANDER l'a trouvée aux iles du Cap Vert, en hiver. C'est un
oiseau essentiellement marin dont la nourriture exclusive est composée de petits poissons, de plancton,
bref de tout ce qui peut se trouver de vivant à la surface de la mer. Il dédaigne les proies mortes et les
déchets des navires. Cette Mouette est à rechercher sur toutes nos côtes africaines.

Gen. ANOUS STEPHENS, 1826


Anous stolidus stolidus (LINNÉ). - Noddi niais
Sterna stolida LINNt, 1758, Syst, Nat., lOe éd., p: 137 (Indes occidentales).
Fig. : GOULD, Birds Australie, VII, pl. 34.
L. 410; A. 255 ;Q. 170; T: 25; B. 55. Bec et patte noir. Palmure nettement plus pâle.
O. 9. - Tout le plumage est sombre, brun noirâtre en dessus et en dessous. Dessus
de la tête gris. Queue fourchue, la rectrice extérieure n'étant pas la plus longue.
. Distr. géogr. - Oiseau des régions tropicales des côtes américaines de l'Atlantique,
où il niche ainsi que sur les petites îles du golfe de Guinée. On l'a récolté sur la côte du
Sud-Cameroun et à San Thomé,
Le Noddi n'est pas rare sur les côtes de l'Ouest africain. Il nidifierait sur les îlots
du golfe de Guinée. De Gold Coast: le British Museum possède une peau de cet oiseau
tué en mer, au large de cette colonie;-de Nigeria du Sud: vieux Calabar (JARDINE); port
de Lagos, III (MACLAREN); et au large de la Nigeria (MAYo).
392 G. BOUET
Du Cameroun: signalé (BURT.); Victoria, X (PREUSS); - au Gabon serait visiteur
probable (MALB. et MACLAT.).
Êcologie-Êthologie, - Répandu à travers l'Atlantique, depuis la mer des Caraïbes, le Noddi niche dans
les tles rocheuses de l'Atlantique (Ascension, Saint-Hélène, ete.] mais aussi sur les rochers des Iles du golfe

-
-4==----0
~

Fig. 81. Anous s. stolidus lJNN~ (d'après BA~NERMAN)

de Guinée (BARBoZA DU BOCAGE). Les naturalistes qui ont étudié la biologie de cet oiseau ont constaté qu'il
s'adapte à toutes sortes de biotopes pour nicher, utilisant, soit les buissons, les arbres de petite taille, dans
les pays où il s'en trouve, mais se contentant de rochers parfaitement nus ou de crevasses dans les falaises.

Gen. CH LIDONIAS RAFINESQUE, 1822

CLEF DES ESPÈCES


1. Dessus et dessous du corps noir ou gris foncé (plumage de noces) .. 2.
- Dessus dè la tête et nuque blanc strié de noir ou de brun foncé. Dos
gris. Abdomen blanc (plumage d'éclipse) . 4.
2. Queue blanche. Aile blanche en avant. Dessous du corps noir jusqu'à
la région anale . leucoptera,
- Queue grise ............................................•... 3.
3. Bec rouge. Menton et côtés de la tête blancs. Aile environ 235 mm .. hybrida.
- Bec noir. Menton et côtës de la tête noirs. Aile environ 200 mm . nigra,
4. Queue blanche . leucoptera,
,
- Queue grise . 5.
5. Pattes brun rouge. Aile environ 235 mm . hybrida.
- Pattes brunes. Aile environ 200 mm .. : . nigra.

Chlidonias nigra nigra (LINNÉ). ~ GuifeUe épouvantail


Sterna nigra LINNÉ, 1758, Syst. Nat.; 10e éd., p. 137 (Suède).
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 592.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPiCALE 393

L. 230-260; A. 200-220; Q. 80-90; T. 15-17; B. 27-29. Bec noir à base rougeâtre.


Pattes brun rougeâtre. Iris brun noir.
O. 9. - Plumage de noces. Tête, cou et face inférieure noirs, cette dernière très
lavée de cendré chez la 9. Aile gris foncé sauf la première rémige noirâtre. Croupion,
sus-caudales, la région anale, les sous-caudales et les sous-alaires blancs.
d. 9. - Plumage d'éclipse. Devant de la tête et face inférieure blancs, .cette der-
nière plus ou moins marquée de gris à la poitrine. Vertex, occiput, nuque et partie du
côté de la tête noir brunâtre, les plumes bordées de blanc. Face supérieure, aile et queue
gris bleuâtre mais rectrices latérales blanches extérieurement.
Distr. géogr. ---: Oiseau paléarctique et holarctiqne. Niche en Europe, depuis le sud
de la Suède, la Russie, la Sibérie, au sud, dans le sud de l'Espagne, l'Italie du Nord,
Bulgarie, mer Caspienne, est de l'Amérique du Nord. Hiverne en Afrique tropicale
jusqu'à la côte de Loango et à l'est jusqu'au Tanganyika.
La Guifette noire est commune en hiver dans tout l'Ouest africain. On a des exem-
plaires du Sénégal : signalé (M. ADANSON); Dakar, VI (W. Lowss), - du Soudan:
Korientza, VIII (l.F.A.N.); Korientza, IX (RoussELOT); - de Nigéria du Nord :
signalé (Hursox) sur le Haut Niger; - de Gambie anglaise: signalé (REND.); Hoz-
KIN SON le considère comme commun à Bathurst; - du Libéria : embouchure rivière
Maar, IV, VII, IX, Robertsport, Little Bassa, Grand Bassa (BüTT.); - de Sierra Leone:
considéré comme le plus commun à Freetown, en hiver (THOMPSON); - de Gold Coast:
Fanti (USSHER, SWANZY); côte Fanti et lagunes côtières, en hiver; réservoir de Tamale
(HOLMAN); entre Accra et Lagos, en fin X, en mer, par milliers (BROWN); - de Nigeria
du SUd: Lagos (MANN), rivières Kaduna et Niger IV et V (Hursos), - du Cameroun:
Victoria, XII (CROSLEY, PREUSS); Bipindi, VII, Ekundu (SJOST.); - du Gabon :
Landana, Banane, Chiloango (L. et P.); sur l'Ogooué, XI (RoUGEoT); Libreville
(MALB. et MACLAT.) - du Chari-Tchad: signalé (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - La biologie de la Guifette noire en Afrique est très connue. On peut l'y rencontrer
sur les côtes, dans l'intérieur, sur les fleuves et les lacs et pendant toute l'année, quoique cependant la plus
part de ces Sternes regagnent l'Europe pour y nicher. Il est possible que les individus restant en Afrique
soient des oiseaux: immatures. En tous cas aucun nid de cette espèce. n'a jusqu'ici été trouvé dans' les terri-
toires de l'Ouest africain. Par contre des milliers ont été observés (Dakar, W. LOWE) regagnant le nord en
plumage d'été. L'alimentation de cette Gulfette consiste en insectes et leurs larves et en grenouilles, crevet-
tes et petits poissons.

Chlidonias leucoptera (TEMM.) - Guifette noire à ailes blanches

Stema leucoptera TEMMINCK, 1815, Man. d'Om., p. 483 (Côte de la Méditerranée).


Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 590-591.
L. 230-260; A. 210-218; Q. 70-80; T. 19-20; B. 25-26. Bec rouge foncé. Pattes
corail. Iris brun noir.
d. 9 ..- Plumage de noces. D'un noir plus ou moins pur avec les sus et les sous-
caudales, la région anale, le dessus de l'aile, les petites sus-alaires et la queue blancs.
Rémiges gris assez foncé, les premières à bout noirâtre les autres et les grandes sus-
alaires d'un gris un peu plus clair, les moyennes sus-alaires presque blanchâtres.
O. 9. - Plumage d'éclipse. Front, côté de la tête, cou, face inférieure dessous de
l'aile et queue blancs. Nuque arrière du cou blanc strié de noir. Manteau et aile gris cen-
dré, les rémiges plus foncées.
J. A. 430081. 13 A
394 C. BOVET
Dist. géogr. Oiseau paléarctique. Niche dans le sud-est européen et l'Asie
centrale, la Sibérie, le Turkestan, l'Australie. Hiverne en Afrique tropicale et
jusqu'au fleuve Orange et le Damaraland, les régions du Sud asiatique ainsi que
l'Australie.
La Guifette noire à ailes blanches se rencontre dans l'Ouest africain pendant les
mois d'hiver. On l'a signalée au Soudan : Ansongo, Gao, VII (BATES); Mopti, V,
Cabara, IX, Gao, IX (H. MAnSEN); Niamey (Poggiolini); lac Débo (GUICHARD); -
de l'Ouest Tchad: Maidougari (FRANCIS); Kalkala, III à V (GOLDING); - de la Nigeria
du Nord: rivières Kaduna et Niger, IV, V; douteux (HUTSON); - de Gambie anglaise:
Rendall en a rapporté un spécimen; - du Togo: assez peu connu sur la
côte (MILLET-HoRSIN); - de Nigéria du Sud : baie de Lagos, fin IV, en plumage de
noces (BOURDILLON); - du Gabon: Kango, X; pointe Denis (Libreville), VIII (MAL.
BR.WT et MACLAT.) Libreville (ROUGEOT); - du Tchad : Fort-Lamy (MALBR.WT);
sur le lac Tchad (BOYD ALEXANDER).
Écologie-Éthologie. - Cette Guifette est surtout un oiseau fréquentant les eaux douces, et en Afrique,
elle se rencontre beaucoup plus fréquemment sur les cours d'eau et les lacs de l'intérieur qu'au bord de la
mer. Elle est pendant les mois d'hiver répandue dans toute l'Afrique. Dans !a zone d'inondation du Niger,
GUICHARD pense que c'est cette espèce qu'il a rencontrée plutôt que Childonias nigra. ROUSSELOT ne
mentionne que cette dernière. On sait qu'elle niche en Europe et en Asie en mai et jusqu'ici on n'a pas
trouvé de nid de cette espèce en Afrique, L'alimentation de cette Guifette est la même que celle des autres
Chlidonias étudiés ici.

Chlidonias hybrida hybrida (PALLAS). - Guifette moustac

Sterna hybrida PALLAS, 1811, Zoogr. Russo-Asias., II, p. 338 (Volga).


Syn. : Sterna leucopareia auct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pL 588-589.
L. 260·280; A. 235·240; Q. 86-95; T. 20·23; B. 29·34. Bec et pattes rouge sang.
Iris brun noir.
cf. 9. - Plumage de noces. Dessus de la tête, nuque et cou noirs. Reste de la (ace
supérieure, sus-alaires, rémiges, moins les antérieures et la queue gris ardoise.Première
rémige en grande partie brun noirâtre, les suivantes grises lavées de brun vers le bout.
Rectrices latérales à barbes extérieures blanches.
Côté et dessous de la tête, soue-caudales et sous-alaires blanc pur. Gosier gris, poi-
trine gris foncé, le ventre noir ainsi que les flancs:
cf. 9. - Plumage d'éclipse. Devant et côté de la tête, tour du cou en bas et face infé-
rieure blancs. Vertex, nuque noirs, les plumes bordées de blanc. Reste de teintes plus
claires qu'au printemps. Se rapproche en hiver de H. leucoptera.
Dist. géogr. - Oiseau paléarctique. Niche dans le sud de l'Europe, Espagne et France,
le sud de la Pologne et de la Russie: au Maroc, Algérie, Tunisie, Palestine, Irak. Hiverne
au Soudan, dans l'Ouest africain, jusqu'à la Nigeria, le fleuve Congo, l'Est africain.
La Guifette moustac a été signalée du Sénégal (M. AnANSON); - au Soudan: Cabara,
VII (H.MADSEN); Niamey (POGGIOLINI); GUICHARD n'est pas affirmatif sur sa présence
au lac Débo; - de l'Ouest-Tchad : Kalkala, IV (GOLDING); lac Tchad; - en Gambie
anglaise : d'après HOPKINSON cette Guifette est la plus commune à Bathurst; de ce
groupe W. LOWE a rapporté des spécimens tués en 1 dans cette colonie; - du Sierra
Leone : SHELLEY aurait capturé cette Guifette à Sierra-Leone, mais BANNERMAN met en
doute cette affirmation; - de Côte-d'Ivoire : on n'a pas d'autres renseignements sur
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 395

la présence de cette Guifette plus au sud, sauf une capture au Gabon.: Mayumba,
XI, (ROUGEOT).
Êcologie-Êthologie. - Cette Guifette, la troisième que nous étudions ici a ies"mêmes mœurs que les
deux autres. C'est un oiseau fréquentant surtout les marais. Elle est très difficile à distinguer des deux autres
espèces en plumage d'hiver. Elle est de taille plus élevée avec le bec rouge et plus long, alors que les deux
autres espèces ont le bec noir. Ellc se reproduit cn Europe, en grand nombre, au Maroc (FAVIER). On sait
que l'espèce niche sur le lac Naivasha au Kenya (CHAPIN), mais c'est le seul point d'Afrique de nidification
connu jusqu'ici.

Gen. STERNA LINNÉ, 1758


CLEF DES ~SPÈCES

1. Dessus du corps gris pâle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • 2.


- Dessus du corps gris, brun foncé ou noirâtre. . 8.
2. Grandes dimensions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
- Dimensions moyennes '. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
- Dimensions réduites ".;.......... 7.
3. Ailes atteignant 425 mm. Pas de crête.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . caepia,
- Ailes atteignant jusqu'à 360 mm. Une crête noire. . . . . . . . . . . . . . . . mlUima.
4. Ailes ne dépassant pas 300 mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.
-=- Ailes ne dépassant pas 270 mm : " 6.
5. Bec entièrement noir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . nilotica.
- Bec noir avec la pointe jaune ;........ sandvicensis.
6. Ailes ne dépassant pas 270 mm. Bec rouge à la base, couleur de corne
à la pointe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . hirundo.
- Ailes ne dépassant pas 265 mm. Bec entièrement rouge (noces),
entièrement noir (éclipse). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . paradisaea.
7. Ailes ne dépassant pas 00 mm. Bande frontale bien définie, blanche;
. reste du vertex noir (noces), plus ou moins moucheté de blanc
(éclipse). Bec jaune. . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . albi/rons.
' - Aile ne dépassant pas 176 mm. Pas de bande frontale blanche;
• vertex entièrement noir (noces), plus ou moins moucheté de blanc
(éclipse). Bec noir.' " :...... balaenarurn:
8. Bande frontale blanche, ne dépassant pas en arrière le niveau des
• yeux. Pas de collier cervical, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /uscata.
- Bande frontale blanche, prolongée de chaque côté par un trait
dépassant les yeux. Un collier cervical blanchâtre. . . . . . . . . . . . . . . • anœthetus.

Sterna hirundo hirundo LINNÉ. - Sterne hirondelle


Sterna hirundo LINNÉ, 1758, Syst, Nat., lOe éd., p. 137 (Suède).
Syn. : S. fluoiasilis auct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 580.
L. 340-400; A. 255·270; Q. 136-160; T. 17-20; B. 34-40. Bec rouge à pointe noire.
Patte rouge ou orange. Iris brun.
\J. 9. - Plumage de noces. Dessus de la tête, nuque noirs. Manteau gris cendré
bleuâtre. Dessus de l'aile, sus-caudales blancs. Grandes rémiges gris foncé passant
13 A.
396 G. BOUET

au noirâtre vers l'extrémité, la première à barbes extérieures noires. Rémiges secon-


daires'et cubitales grises à bordure blanche. Rectrices latérales grises, les médianes
blanches. Face inférieure blanche lavée de gris à la poitrine, à l'épigastre et au flanc.
Plumage d'éclipse. - Plumage moins pur, le front blanc, les plumes noires du
reste du dessus de la tête et de la nuque bordées de blanc. Dessous plus clair.
Distr. géogr. - Oiseau paléarctique. Niche en Amérique du Nord,en Europe et dans
l'ouest de l'Asie. Iles Britanniques, Norvège, Finlande, mer Blanche, Açores, Madère,
Canaries, Afrique du Nord, mers Noire et Caspienne.'
Hiverne sur les côtes atlantiques de l'Amérique du Sud et du Nord, les côtes sud
P-t ouest d'Mrique, les Indes.
L'Hirondelle de mer est connue en beaucoup de points de l'Ouest africain. On la
signale du Sénégal : Mamelles, III (MARCHE); au large de la Mauritanie et du Rio de
Oro des bandes ont été observées par BIRD en IV et V, en plumage d'été; - de
Gambie anglaise : signalée (SWAlNSON); HOPKINSON l'a rencontrée en été et hiver à
Bathurst. .
En Guinée française : cette Sterne est signalée, au large de la côte, en bandes impor-
tantes, IX; - du Sierra Leone : Freetown, 1 (THOMPSON); - au Liberia : Robertsport,
Grand Cape Mount, IV, VII, VIII; rivière Marlfa, IV, IX (BÜTT.) ; Monrovia, bords de
la mer, juv. (BOUET); - de Gold Coast: signalée (PEL.); Accra, II (SHELL.); un oiseau
bagué aux Glénans a été capturé en Cold' Coast; Takoradi, IV (WINTERBOTTOM);
Accra, II; - du Togo: signalée commune au bord de la mer (MILLET-HoRSIN); -
de Nigeria du Sud : embouchure du Niger, rivière Noun (THOMAS); Lagos, IV à V
(BOURDILLON); embouchure de la rivière Dodo, nidifiant, VII (FOULKES-RoBERTS).
Du Cameroun: Victoria (BOYD ALEXANDER); Victoria, XII (PREUSS.); - du Gabon
et Moyen Congo : confluent de l'Ogooué (MARCHE et COMPIÈGNE); île Corisko, rivière
Camma (DU CHAlLLU); Chiloango (LUCAN et PETIT); Landana (PETIT);'très commun
à Libreville; Port-Gentil, cap Lopez (ROUGEOT); Chinchonxo (FALKENST.); ROUGEOT
l'a trouvée sur l'Ogooué en X. .
Êeologie-Êthologie, - L'Hirondelle de n er a une aire de distribution considérable et on sait qu'elle
niche dans la plus grande partie de l'Europe, en Méditerranée dans les îles des Açores et des Canaries. On la
rencontre sur toute la côte de l'Ouest.africain, pendant l'hiver, où elle va jusqu'au Cap, de XI à Y en plu-
mage d'hiver. .
Une Sterne hirondelle baguée dans l'ile Tjërn (Suède) en août 1947 a été reprise à Port-Gentil (Gabon)
en 1948. Une autre Sterne baguée à l'ile Scharhorn (Allemagne nord-ouestjren août 1947 a été reprise en
août 1948 sur la plage de Rufisque (Sénégal). Une 3" baguée (même île) en août 1951 reprise en mars 1952
à Nianing (Sénégal).. Une quatrième baguée VI·51 à Amrum (Schleswig Holstein); reprise XI·51 à
Dakar. - Une cinquième baguée YIII·51 Blakeney (Angleterre) ; reprise XII-51 à Dakar. Une sixième
baguée YI-51 à Amrum ; reprise XII-51 à' Dakar. Une septième baguée VII·51 Blakeney (Angleterre);
reprise IY·52 près Dakar.

Sterna paradlsaea PONTOPPIDAN. - Sterne arctique


Sterna paradisaea PONTOPPIDAN, 1763, Danske Atlas, 1, p. 622 (Danemark).
Syn. : S. macrura auct.
Fig. : Dresser, Birds Europe, VIII, pl. 519.
1. 370-390; A. 265-280; Q. 175.200; T. 14-18; B. 31-35. Bec et pattes rouges. Iris
brun noir.
d. 9. - Ressemblant beaucoup à S. hirundo, un peu plus petite. Dessus de la
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 397

tête noir. Manteau gris clair. Rémiges gris foncé avec le bord de la première noirâtre.
Queue blanche avec les deux rectrices externes très longues et gris foncé. Menton
blanc. Poitrine et abdomen gris clair.
En plumage d'éclipse, le front est blanc, les plumes noires du vertex, de l'occiput
et de la nuque, sont bordées de blanc.
Distr. géogr. - Oiseau paléarctique. Niche en Europe, Asie et Nord-Amérique depuis
le Spitzberg, dans les régions arctiques d'Europe et d'Asie. Vers le sud les Iles Britan-
niques, Hollande, côtes de Belgique et de France, côtes de la Baltique, Russie du Nord,
Islande, Groenland. Hiverne dans l'Antarctique, mais s'arrête sur la côte occidentale
d'Afrique, au Cap, au Natal, parfois à l'embouchure du Congo. Des oiseaux bagués
au Labrador, dans l'Afrique du Nord ont été capturés au Nigeria, au Natal.
La Sterne arctique est rare sur les côtes ouest africaines; on ne l'a signalée que
du Cameroun, X (JOHNST.). Le docteur SERLE a capturé une Sterne arctique au lac
Borombi, en VI; - Cabon: Mayumba, 2 spécimens (RoUGEoT).
Reprise de bague: Une sterne antique baguée NI/51 Amrum [Scbleswig-Holstein] ; reprise X/51 à
Baragny près Rufisque.
Êcologie-Êthologie. - Nous n'insisterons pas sur la biologie de cette Sterne dont la dispersion dans les
régions arctiques; en Amérique, en Asie et cn Europe est bien connue. Sur les côtes de l'Ouest africain
elle est excessivement rare puisque seulement quatre records authentiques nous sont connus: au pied du
Mont Cameroun, sur un lac de l'intérieur de ce territoire, au Gabon et au Sénégal.

Sterna alhifrons albifrons PALLAS. - Sterne naine

Sterna albifrons PALLAS, in Vrôeg's Cat., 1764, Adumbr., p. 6 (Hollande).


Syn, : Sterna minuta auct,
L. 210-240; A. 170-180; Q. 72-82; T. 1,5.1,55; B. 2,5-3. Bec jaune à pointe noire
(ad.). Pattes rouges. Iris brun noir.
d. 9. - Dimensions légèrement plus élevées que chez Sterna albifrons Guineae.
Le bec en plumage de noces a la pointe noire, le reste du plumage comme chez la sous-
espèce de Guinée. Croupion blanc chez les deux races.

Écologie-Éthologie, - La Sterne naine type a été trouvée au Rio de Oro et en Mauritanie par le lieute-
nant C. BIRD, où il récolta une série de ces Sternes remontant vers le nord (avril.mai) en • bandes immen-
ses D ce qui laisse supposer qu'elles provenaient des régions plus au sud sur les côtes de l'Ouest africain.

Stema albifro08 Guineae BANN. - Sterne naine de Guinée

Sterna albifrons guineae BANNERMAN, 1931, B. B. O. C., 51, p. 70 (rivière Bénoué).


L. 210-240; A. 170·180; Q. 72·82; T. 15·15,5; B. 25·30. Bec jaune à pointe noire.
Pattes orange. Iris brun noir.
d. 9. - Plumage de noces. - Front blanc. Bande noire sur l'œil. Manteau gris
perle, les trois premières rémiges primaires noirâtres, le reste de l'aile gris bleuâtre.
Sus-caudales presque blanches. Rectrices blanches. Face inférieure blanche.
En plume d'éclipse, le bec et la patte de teintes moins vives, les plumes noires de
la tête bordées de blanc. Le dessous du corps se fonce. .
Œufs. - Blanc ou fauve tacheté de teintes brunes et de rouge brun avec des marques
secondaires de bleu lavande. Pas de mesure des œufs.
398 G. BOVET
Distr. géogr. - Côtes et rivières de l'Ouest africain, depuis le golfe du Benin jusqu'à
la Nigeria du Nord et au sud jusqu'à l'embouchure du Congo.
La petite Sterne africaine est connue sur tous les grands cours d'eau africains et
sur la côte ouest, mais elle y est plus rare; - du Soudan: Ségou, Mopti, V, Gao, IX
(MADSEN); commune cercle de Mopti en saison sèche (ROUSSELOT); lac Débo (BoUET,
GUICHARD); - en Nigeria du .Nord : HUTSON a signalé sa nidification entre Mongi ét
Souga, V; Lokodja, Loko (fuRTERT); Basse Benoué, près de Lokodja, III (BATEs).
En Gold Coast: a été signalée par WEISS; Accra (WINTERBOTTOM); lagune de Keta
où elle niche (HOLMAN); rivière Nagoua (USSHER); - au Togo : assez commun, bords

Fig. 82. Sterna albifrons Guineae BANN. (d'après BANNERMAN)

de la mer (MILLET-HoRSIN); - en Nigeria du Sud : rivière Permington, en VII,


FOULKES-RoBERTS a constaté la présence d'importantes bandes; - au Togo : assez
commune bords de la mer (MILLET-HoRSIN).
Au Cameroun: sur la côte, à Ekindou, V, VI (SJOST.) au pied du mont Cameroun;
à Douala, on la trouve de VI à X; - au Gabon: est abondante en saison sèche; Kango,
Feman Vaz, IX, X (MALBRANT et MACLATCHY); Landana (PETIT).
En Oubangui : Bangui, X (DYB.); - au Tchad : Chari (MALBRANT).

Écologie-Éthologie. - C'est à BANNERMAN qu'on doit d'avoir, en 1931 séparé la sous-espèce, africaine
de l'espèce type d'Europe dont elle diffère par sa taille légèrement inférieure, son bec entièrement jaune
pendant la période nuptiale et son front blanc que coupe une bande noire, entre la partie antérieure de
l'œil et la base du bec. La biologie de la Sterne naine de Guinée est la même que celle des autres Sternes,
mais elle niche en Afrique, Sur le Niger et le Benoué, on sait qu'elle niche en mai (HUTSON, SERLE). En
Gold Coast niche en VIII. Il est à supposer qu'elle niche dans la zone d'inondation du Niger (lac Débo),

Sterna fuseata fuseata LINNÉ. - Sterne fuligineuse

Sterna fuscata LINNÉ, 1766, Syst. Nat., 12e éd., p. 228 (Saint.Domingue~.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, Vin, pl. 587.
Syn. : Sterna fuliginosa auct.
1

L. 405; A. 276-298; Q. 170; T. 20-22; B. 40-44. Bec et pattes, noirs, avec une très
légère teinte rougeâtre. Iris bleu noir.
0. 9. - Une large bande blanche sur le front, 'se terminant devant les yeux.
Couronne, nuque et ligne, du bec à l'œil, noires. Partie supérieure ,d'un brun noirâtre
profond. La barbe de la rectrice la plus externe, blanche. Abdomen et sous-caudales,
d'un blanc grisâtre.
Le jeune a les parties supérieures d'un brun de fumée. Les plumes du manteau on
les extrémités blanches, les parties inférieures brunes, d'un brun plus léger sur l'abdo-
men.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 399

Œufs. - Un œuf. Couleur de fond variant du blanc au chamois rosé, avec des
points brun rouge, soulignés de traces mauuve brillant. Maximum : 58 X 34.
Distr. géogr. - Niche sur les côtes de l'Amérique du Nord jusqu'au Vénézuela
Peut-être sur les îles du golfe de Guinée, à l'Ascension et à Sainte-Hélène. Se rencontre
sur les côtes de l'Ouest africain.
La Sterne fuligineuse se rencontre en hiver sur les côtes de l'Ouest africain, mais ne
pénètre pas sur les fleuves côtiers. On sait que l'on peut l'observer tout le long de la
côte, mais rarement sur le rivage. .
Deux points de capture sont signalés : Lagos (BOURDILLON), Monrovia, 1 (BOUET).
Êcologie-Êthologie. - BOURDILLON mentionne la présence en rade de Lagos de deux Sternes fuli-
gineuses en juillet, après quelques jours de tempête sur la côte. Cette Sterne aurait été capturée de Benin.
MALBRANT dit qu'on la trouve sur les côtes du Gabon, mais ne précise pas en quel point. Elle a été trouvée
à Fernando Po. Par contre on sait qu'elle niche sur l'île de l'Ascension en colonies très importantes. En fin
juillet tous ces oiseaux ont disparu pour revenir en novembre, mais il semble que la plus grande incertitude
règne sur l'époque où s'étend la période de nidification.

Stema anaethetus meIanoptera Sw. - Sterne bridée atlantique


Stema melanoptera SWAINSON, 1837, Birds W. Afr., II, p. 249 (Ouest africain).
L. 350-380; A. 260; Q. 180; T. 25; B. 50 mm. Pattes noir profond. Bec noir.
cJ. Q. - Se rapproche beaucoup de S.fuscata,dont elle diftèreparl'étroitesse du
front blanc se continuant par une ligne sourcilière sur et en arrière de l'œil, également,
par le blanc de la gorge, qui se continue autour du cou et forme collier. Le manteau,
les scapulaires et le dos sont d'un brun grisâtre sombre, les couvertures des ailes sont
gris brun. Le dessous du corps est gris blanchâtre, pas aussi blanc que chez S. fuscata.
Taille également plus petite.
Œufs. - Les œufs de cette espèce ne sont pas connus.
Distr. géogr. - Niche dans les îles de la mer des Antilles et probablement aussi
dans les îles du golfe de Guinée.
Cette Sterne semble peu fréquente sur les côtes de l'Ouest africain mais, comme la
précédente, serait rencontrée sur les îles du golfe de Guinée. On a noté sa présence en
Nigeria du Sud et BOURDILLON signale cette Sterne dans le port de Lagos de VIII à Xl,
d'où elle disparaît ensuite. Au Gabon: ROUGEOT croit l'avoir aperçue en mer en VII·
VIII.
Êcologie-Êthologie, - Décrite par SWAINSON d'après un exemplaire provenant des côtes de la Gambie.
On pense que probablement cette sous-espèœ niche en petit nombre sur les îles ou rochers du golfe de
Guinée, d'après les naturalistes qni ont visité ces régions. Des sous-espèces décrites on sait que l'une est
commune dans la mer des Caraïbes, mais il ne semble pas que celle des côtes ouest africaines soit la même.
En tout état de cause, on n'a pas jusqu'ici trouvé le nid de notre sous-espèce dans les Iles du golfe de
Guinée.

Stema balaenarum (STRICKL.). - Sterne des baleiniers


Stemula balaenarum STRICKLAND, 1852, lardine's Conir. Orn., p. 160 (Damaraland).
L. 220; A. 165-176; Q. 66-70; T. 13·14; B. 27·29. Bec noir, devenant jaunâtre à
l'extrême base. Pattes jaunes.
Q. Q. - Plumage de noces. Front, depuis la base du bec, couronne; lares et nuque,
noirs. Manteau, couvertures des ailes, scapulaire et croupion, gris pâle. Les trois pri-
400 G. BOUET
maires les plus externes d'un gris sombre sur la barbe externe et le long du rachis de
la barbe interne, le reste des barbes internes, blanc. Primaires et secondaires, gris sombre
avec les bords internes blancs. Sus-caudales et rectrices médianes, comme le dos, les
plus externes blanches terminées de gris. Tout le dessous et les axillaires, blanc.
Plumage d'éclipse. La couronne noire est tachetée de blanc, spécialement le front.
Œufs. - Non décrits.
Distr. géogr. - Côtes de I~Ouest africain depuis le Gabon jusqu'au Cap.

Fig. 83. Sterna balaenarum STRICKL. (d'après 'BANNERMAN)

La Sterne des Baleiniers n'est connue dans l'Ouest africain que de la côte du Gabon
où les naturalistes français LucAN et PETIT l'avaient capturée à Landana, en 1874.
. Depuis elle a été trouvée en territoire français jusqu'à Libreville (ROUGEOT).
De Nigeria du Sud : port de Lagos, VIII et IX (BOURDILLON).
Du Gabon : 'elle a été collectée à Massabé, VII (LucAN et PETIT); Chinchonxo (FAL·
KENST.); Landana (PETIT); Port-Gentil, IV; Libreville, VII (RoUGEoT) : sur la côte
gabonaise de IV à XI (MALBo et MACLAT.).

Écologie-Éthologie. - La Sterne des Baleiniers est un oiseau du Sud-Afrique qui vient 'seulement en
migration temporaire sur les côtes gabonnaises et, d'après BANNERMAN, jusqu'aux côtes du Cameroun et de
la Nigeria, après avoir niché dans l'hémisphère sud. Très voisine de Sterna albifrons guineae elle en diffère
par sa queue et ses sus caudales qui sont grises et non blanches. Le hec est entièrement noir et non jaune
comme chez la Sterne minute africaine. Dans la haie de Lagos, en VIII, BOURDILLON a compté jusqu'à
150 de ces Sternes. En XI, toutes avaient disparu pour ne revenir qu'en avril, après la nidification.

Stema (Thalasseus) sandvicensls LATHAM. - Sterne caugek


Stema sandoicensis LATHAM, 1787, Gen. Synops. Birds, suppl. I, p. 296 (Sandvich
Kent, Angleterre).
Syn. : S. cantiaca auct,
Fig. : DRESSER Birds Europe, VIII, pl. 586.
L. 280-430; A. 300-310; Q. 140·170; T. 25·28; B. 55·57. Bec noir à pointe jaune
sur 10 mm. Pattes noires. Iris brun noir. .
6. 9. - Plumages de noce. Bonnet et nuque noirs, reste du dessus blanc avec le
manteau et l'aile gris perle, les rémiges plus pâles et avec du blanc, les quatre premières
un peu lavées de noirâtre vers le bout. Queue et dessous du 'corps blancs.
En plumage d'éclipse, les plumes noires de la tête plus ou moins largement bordées
de blanc, le côté de la tête fortement taché de noir. Les rémiges nettement plus foncées.
Distr. géogr. - Oiseau paléarctique. Niche dans les îles Britanniques, la mer du Nord,
les côtes atlantiques et méditerranéennes d'Europe, mer Noire et mer Caspienne.
Hiverne sur les côtes Nord-africaines de l'Atlantique, côtes Ouest d'Afrique et jusqu'au
Cap. La mer Rouge; le golfe Persique, le nord- ouest de l'Inde.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 401

La Sterne des îles Sandwich migre sur les côtes de l'Ouest africain en bandes nom-
breuses. Un certain nombre demeurent en été en Mrique occidentale. On l'a signalée
du Sénégal: Dakar, 1, Il; Cambérène, 1; cap Manuel, II; lie de Gorée, III; plage de
Haon, V (I.F.A.N.); DELAROQUE, MARCHE, LAGLAIZE, l'avaient récoltée; Dakar, III
(MARCHE); MADSEN l'a retrouvée depuis en VI; - de Gambie: NORRIS l'a signalée
au large en Il, en bandes nombreuses.
Du Sierra Leone: Kelsale (W. LOWE) en V; THOMPSON, en XI, signale cette Sterne;
un oiseau bagué au Danemark a été repris à Aberdeen (Sierra Leone); - du Libéria :
Grand Bassa, Robertsport, XII (BÜTTIKOFER); - en Côte-d'Ivoire : un oiseau bagué
en Angleterre a été repris à Assinie, six mois après; - de Gold Coast: à Cape Coast
Castle, SHELLEY a rencontré cette Sterne en II; Accra, IV (SMITH); un oiseau bagué
en XI, en Hollande, a été repris à Keta en XI; BANNERMAN rapporte la capture de
cinquante oiseaux bagués entre 1909 et 1912 en GoldCoast; - en Nigeria du Sud:
BOURDILLON signale cette Sterne dans la baie de Lagos, pendant toute l'année, sauf II.
Du Gabon et Moyen Congo : côte de Loango, Banane (LUCAN et PETIT); Gabon (DU
CHAILLU, CASSIN, MEK.); Libreville (Dr VAN OOST); Port-Gentil, XI (ROUGEOT); une
Sterne baguée en Hollande a été reprise la même année à Libreville.

Écologie-Éthologie. - Visiteur d'hiver, cette Sterne est relativement commune sur les côtes de l'Ouest
africain, comme on l'a vu ci-dessus, Grâce aux baguages effectués en Ar1l!lelerre et en Hollande, on a pu
préciser, par les reprises faites sur la côte d'Afrique, l'importance de la migration de cette Sterne vers ce
continent. On a également constaté que des Sternes baguées avaient atteint l'âge de quatorze ans
(L. THOMPSON).
La présence pendant toute l'année d'un certain nombre de ces Sternes dans l'Ouest africain s'explique,
comme pour un certain nombre d'oiseaux migrateurs, Cigognes en particulier, par le fait que seulles jeunes
de l'année restent sous les tropiques tant qu'ils n'ont pas atteint la maturité sexuelle.
Reprises de bagues dans l'Ouest africain :
Baguée VI/47 : Ile Rozenburg (Hollande); reprise III/48 : Fann près Dakar (Sénégal).
- VII/44: Jutland (Danemark); reprise X/44 : Port-Étienne (Mauritanie).
VI/46 : Jutland Danemark); reprise 1/47 : port de Dakar (Sénégal).
VI/46 : Jutland (Danemark); reprise 1/47 : port de Dakar (Sénégal).
VI/3S : Jutland (Danemark); reprise 1/39 : port de Dakar (Sénégal).
VII/44 : Hirsholmene (Danemark); reprise 11/45 : Cap Manuel, Dakar (Sénégal).
VII/41 : Jutland (Danemark); reprise 11/43 : Hann, près Dakar (Sénégal).
VI/33 : Jutland (Danemark); reprise 1/45 : Dakar (Sénégal).
VII/46 : Kattegat (Danemark); reprise 1/47 : port de Dakar (Sénégal).
VI/4O : Ile Texel (Hollande); reprise 11/41 : port de Dakar (Sénégal).
VII/46 : Makkum (Hollande); reprise XII/46 : arsenal de Dakar (Sénégal).
VII/46 : Makkum [prov, de Friesland) Hollande; reprise XII/46 : Dakar (Sénégal).
VI/46 : Cote du Cumberlan (d'Angleterre); reprise 1/47 : Port de Dakar (Sénégal).
VI/3S : Salthouse, Norfolk (Angleterre); reprise X/39 : Dakar (Sénégal).
VI/47 : Kreis Husum (Allemagne); reprise 11/48 : Saint-Louis (Sénégal) .
VI/51: Provo Zuid. Holland (Hollande) reprise II/52 : Dakar.
VII/51: Ferthof of Forth (Écosse) reprise IV·52 : Dakar, d'après DEKEYSER (I.F.A.N.,.

Stems Dougalli Dougalli MONTAGU. - Sterne rose

Sterna dougalli MONTAGU, Orn. Dict., suppl., 1813, Firth of Clyde.


Fig. : Dresser Birds Europe VII!. pl. 581.
1. 375; A. 225-240; Q. 154-200; T. 18·20; B. 37-42. Bec orange à la base, la partie
antérieure depuis l'onglet, noire. Tarse et patte rouge orange.
Plumage de noces. - Front, lores, couronne et nuque noir. Cou blanc, manteau
gris perlé, les primaires un peu plus sombres, les bords internes de leurs barbes avec
des bordures blanches apparentes,. qui s'étendent jusqu'à l'extrémité et souvent remon-
402 G. BOUET
tent jusqu'aux barbes externes. Les barbes externes et les lignes parallèles au rachis
allant du noir au gris. Croupion et plumes de la queue allant d'un gris très pâle au
blanc. Dessous blanc avec une teinte pâle rosâtre. Sexes semblables.
En hiver: semblable au plumage d'été mais avec le front tacheté de blanc, les dessous
presque blancs avec une légère teinte rosée. Bec presque noir.
Distr. géogr. - Niche le long des côtes de l'ouest de l'Europe et des côtes est de
l'Amérique à la Méditerranée, les Açores, Madère. La Sterne de Dougal a été observée
en mai à Fort-Étienne et sur la côte du Rio de Oro (BIRD); baie de Lagos, IV et VII
(BOURDILLON).

Êeologie-Êthologie. - Pendant longtemps cette Sterne est restée inconnue sur les côtes de l'Ouest
africain, Depuis qu'un officier de marine anglais l'a signalée à Port-Étienne, ce Laridé a été vu en Nigeria,
et on doit la trouver dans de nombreux points des côtes Ouest africaines.

Sterna maxima albididorsalls HARTERT. - Sterne royale d'Afrique

Sterna maxima albididorsalis HARTERT, 1921, Vôge! Pal. Fauna, II, p. 1698
(baie du Lévrier).
Fig. : SWAINSON, Birds W. Afr., II, pl. 30.
L. 500; A. 335-360; Q. 145-172; T. 30-33; B. 62-68. Bec jaune. Pattes noires, des-
sous jaune. Iris brun foncé.
eJ. 9. - Plumage de noces. Toute la couronne, depuis la base du culmen jusqu'à
la nuque, en passant par le centre de l'œil, d'un noir de jais. Les plumes de la nuque.
sont allongées et forment une crête pointue. Le reste de la tête, le cou, tout le dessous,
blancs. Le dos, les scapulaires, le croupion, les couvertures de l'aile, d'un gris perle
pâle. Les « épaulettes » sont blanches. Les quatre premières primaires ont les barbes
externes grises, et toutes les barbes internes présentent une large bande, gris noirâtre,
parallèle au rachis, s'étendant jusqu'à l'extrémité de la penne. Le reste de la barbe
interne, blanc. Les primaires les plus internes et les secondaires grises, avec sur les
secondaires, une bordure de blanc, sur la barbe interne. Sus-caudale et queue gris perle,
plus pâle, presque blanc, sur les couvertures.
Plumage d'éclipse. La couronne et le front sont blancs, plus ou moins striés de noir,
surtout en arrière, mais les plumes de la crête restent noires.
Œufs. - Couleur de fond blanc rougeâtre ou brun avec des pointes noirâtres plus
rarement couvert de brun. 59·64 X 41,5-47.
Distr. géogr. - La côte occidentale d'Mrique, depuis le détroit de Gibraltar jusqu'au
Benguella. Lieux de nidification inconnus.
La Sterne royale d'Afrique semble ne se rencontrer que dans les eaux Ouest afri-
caines. En Mauritanie: BIRD l'a observée en V; on l'a trouvée également sur les côtes
atlantiques marocaines; - du Sénégal: aux Almadies, III (MARCHE); environs de
Dakar, 1 (I.F.A.N.); - de Gambie anglaise : a été signalée (RENDALL).
Du Sierra Leone: îles Tasso et Yatwards, III (W. LOWE); Freetown, 1 et II (THOMP-
SON); Freetown, V, II, X (NoRRIS); - de Côte-d'Ivoire: lagune Ebrié, fin 1 (BOUET)
MILLET-HoRSIN); - de Gold Coast : signalé (PEL.); Aguapîm (Rüss.); Accra, Cape
Coast Castle, II (SHELL., BUCKL.); Accra, VIII (BOURDILLON).
Du Dahomey : Grl1-nd Popo (KÜRST.); - de Nigeria du Sud : Calabar (LAUR.);
Lagos, IV (BOURDILLON).
Du Cameroun: Bibundi, Mémé (SJOST.) en XII, III et Vill; rivière Bombia, Man of
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 403

War bay, de VIII à III (YOUNG); - du Gabon et Moyen Congo: Landana (PETIT);
Chinchonxo (FALKENST.); observée par CHAPIN, II; ROUGEOT l'a vue à Port-Gentil
en XI.
Écologie-Éthologie, - Cette race de Sterne royale d' Afrique ne semble pas quitter l'Ouest africain de
toute l'année. Elle serait cependant soumise il des migrations temporaires locales. En ce qui concerne sa
nidification, BIRD a observé dans la baie du Levrier, qu'en mai, ces Sternes était apariées et leurs organe,
sexuels il maturité. Le cri de cette mouette rappelle celui de la Sterne caugek, mais est un peu plus fort
et plus discordant. Sa nourriture consiste surtout en poissons qu'elle capture souvent en se laissant
tomber directement dans l'eau d'une certaine hauteur en fermant les ailes. BANNERMAN suggère qu'il est
possible que la Sterne royale niche aux abords des côtes du Sénégal, dans les palétuviers, vers l'embouchure
du fleuve Sénégal.

Stema (Hydroprogne) caspia caspia (PALLAS). - Sterne tschégrava

Stema easpia PALLAS, 1770, Novi Com. Acad. Sei. Petrop., XIV, pt. I, p. 582 (mer
Caspienne).
Syn. : Thalacùes melanotis Sw. Hydrotschegrava tschegrava LEPECHIN:
Fig. : DRESSER, Birds Europe, VIII, pl. 584".
L. 490·550; A. 390-420; Q. 150·160; T. 40.45; B. 68·75. Bec rouge avec extrémité
come. Pattes noires. Iris brun jaunâtre.
cr. 9. - Plumage de noces. Bonnet et nuque noir brillant avec les plumes allon-
gées, reste blanc avec le manteau et l'aile gris bleuâtre très clair, les grandes rémiges
nuancées de brun noirâtre au côté interne.
En plumage d'éclipse la partie noire de la tête a les plumes bordées de blanc, une
tache noirâtre devant l'œil, une autre plus large sur l'oreille, les grandes rémiges plus
lavées de brun, surtout vers le bout.
Distr. géogr. - Oiseau paléarctique et cosmopolite. Niche en Europe, Asie, Afrique
du Sud et Amérique du Nord. Colonies dans les îles de la Baltique, Sardaigne, îles au
large de Tunis. Côte de l'Atlantique de la mer Noire, de la mer Caspienne. Golfe Pero
sique, Ceylan, Sud-Afrique. Guinée, Nigeria du Sud, côtes Ouest. africaines, côtes
américaines. Hiverne en Afrique, Indes, îles de la Sonde.

Fig. 84. Hydroptogne c. caspia Pallas (d'après BANNERMAN) [hiver) 3/4

La Sterne Caspienne n'est pas rare sur les côtes de l'Ouest africain. GUICHARD l'a
vue sur les côtes de la Mauritanie, X; Port-Étienne, IV et V (BIRD); - du Sénégal:
Malika, II (l.F.A.N.); Rufisque, III (MARCHE); Dakar, IV (H. MADSEN); sur le Sénégal
·à Rosso (GUICHARD); - du Soudan: Aka sur le Niger (MAnSEN); confirmé par GUICHARD
404 G. BOUET

sur le Débo; de Gamhie anglaise : signalé (RENDALL); commun à .Bathurst ; rencon-


trée toute l'année; nicherait, d'après HOPKINSON, dans les criques de l'embouchure
de la Gambie, en VI.
De Guinée française : fréquent sur les côtes d'après MACLAUD.
Du Sierra Leone : signalé (SABINE); rivière Rokel1e, vm
(MORRIS); - de Gold
Coast : lagune de Keta, IX (HoLMAN); - de Nigeria du Sud : rivière Bonny, vm
(FORBES) nidifiant; rivière Dodo, VIII (FOULKES-RoBERTS); Lagos, IX (BOURDILLON);
- du Gabon : rivière Camma (DU CnAILLU); Port-Gentil, VIII (BLANcou); signalé
(CASSIN).

Écologie-Éthologie. - La Sterme caspienne accomplit sa migration vers les côtes de Guinée en suivant
la côte de la Mauritanie, gagne le Sénégal où un certain nombre demeure sur le fleuve, cependant que
d'autres vont vers le Niger, le lac Débo. Descendant vers le sud on trouve cette Sterne sur les côtes, depuis
la Gambie jusqu'au Gabon. On sait qu'elle niche dans le sud de l'Europe, mais on a trouvé cependant des
colonies nichant sur la rivière de Bonny et sur la Gambie. D'après HOPKINSON on trouve la Sterne caspienne
toute l'armée en Gambie. 11 semble établi que la majorité de cee oiseaux retourne dans les régions palé-
arctiques au printemps pour y nicher. BlRDa pu observer sur la côte de Mauritanie d'importantes bandes
se dirigeant vers le Nord, au milieu de mai, en plumage d'été.

Reprise de bague:
Baguée: VI/50 Archipes de Pernoa (Finlande}; reprise XI!50 : Ségou [Soudan).

Fig. 85. Hydroprogne c. caspia PALLAS (d'après BANNERMANj [été] X 3/4

Sterna (Gelochelidon) nilotica nilotica GM. - Sterne. hansel

Sterna nilotica GMELIN, 1789, Syst. Nat., l, pt. 2, p. 606 (Égypte).


Syn. : S. anglica auct.
Fig. : DRESSER, Birds Europe, vrn, pl. 585.
L. 340-390; A. 300-304; Q. 120-140; T. 30-35; B. 38-40. Bec et pattes entièrement
noirs. Iris brun foncé.
d. 9. - Plumage de noces. Bonnet et nuque noirs, reste de la face supérieure,
aile et queue gris bleuâtre pâle, les grandes rémiges gris noirâtre vers le bout. Face
inférieure et côté de la tête et du cou blanc.
Plumage d'éclipse. Les plumes noires de la tête et du cou bordées de blanc, les
régions oculaires et auriculaires très tachées de noir, les grandes rémiges plus foncées.
Distr. géogr. - Oiseau paléarctique. Niche ,en Europe, une partie de l'Asie, au
Danemark, dans la Baltique, au sud en Espagne, le nord-ouest africain, le sud de
l'Asie. Hiverne dans l'Ouest et l'Est africain, l'Inde et le golfe Persique. '
La Sterne hansel est rare SUI les côtes de l'Ouest africain, mais, par contre, est corn-
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 405

mune sur les grands' fleuves; - du Sénégal: Cambérène, 1 (I.F.A.N.); - du Soudan:


Koulikoro, II (BATES); Niafounké, VI; Cabara, VITI, IX (H. MAnsEN); Charlotville
ID (ROUSSELOT); bords du Bani, XII (I.F.A.N.).
De Casamance: a été récoltée sur les côtes de la Casamance, XI, et du Sierra Leone,
1(W. LOWE). Un oiseau bagué au Danemark a été retrouvé en Casamance (SKOVGAARD)
en XI.
Du Tchad : sur le Chari, Fort-Lamy (MALBRANT).

Fig. 86. Gelochelidon n. nilotica GM. (d'après BANNERMAN) X III

Êcoiogie-Êthlogie, - La Sterne du Nil n'est pas très commune sur les côtes ouest africaines, mais elle
pénètre dans l'intérieur pour gagner les grands fleuves, le Niger en particulier. La base de la nourriture de
cette Sterne consiste en poissons, mais on sait qu'elle ne dédaigne pas grenouilles et têtards. W. LOWE,
sur le Nil Blanc, l'a vue à la poursuite de sauterelles migratrices.

Gen. RYNCHOPS LINNÉ, 1758


Rynchops flavirostris VIEILLOT. - Bec en ciseaux

Rynchops flavirostris VIEILLOT, 1816, Nouv. Dict. Hist. Nat., li, p. 338 (Sénégal).
Fig. : D. BANN., Birds Trop.. W. Afr., vol. II, p. 281.
cr
L. 430; A. 310-375, Q 305-353;Q. 108-128; T. 25·30; B. Mandibule supérieure
cr 55-70, Q 53-62; mandibule inférieure : cr
85-94, Q 50-80. Bec, mandibule supé-
rieure vermillon ou rouge corail, plus pâle et jaunâtre sur la mandibule inférieure.
Ces teintes sont plus pâles en hiver. Iris brun.
cr.
Q. - Plumages de noces. La couronne, les couvertures de l'oreille, la nuque
et tout le reste du dessus, brun noir, ainsi que les couvertures de l'aile et les scapulaires,
ces dernières avec l'extrémité étroitement bordé de blanc. Front, lores côtés de la face,
gorge, côtés du cou ettoutes les parties inférieures, blancs. Rémiges primaires noirâtres,
rémiges secondaires terminées de blanc. Sus-caudales brunes. Queue fourchue. Rec-
trices brunes largement bordées de blanc, sauf les médianes, qui n'ont pas de blanc
sur les barbes internes.
Le plumage d'éclipse présente au niveau du cou une large bande mal définie, blanc
mêlé de brun. La teinte générale est plus sombre.
Chez le jeune, les plumes du dos, sont brunâtres, ternes et bordées de roussâtre.
Le bec est jaunâtre avec l'extrémité brune.
Œufs. - Deux à trois œufs, brillants, couleur de fond chamois pâle régulièrement
pointillé et taché de brun chocolat, souligné de teinte pourpre pâle. Maximum : 41,5 X
29,5.
406 G. BOUET
Distr. géogr. - Côtes et rivières de l'Afrique tropicale, depuis le Sénégal et le Sou-
dan jusqu'au sud de la rivière Orange et du Zambèze. Se rencontrait jadis' dans la vallée
du Nil, en Égypte. . -
Le Bee en ciseaux se rencontre sur tous les grands fleuves et rivières de l'Ouest afri-
cain et parfois sur les côtes, mais plus rarement; - sur le Sénégal : Goutchahé, IV;
Zani, III (GIRAUD); signalé (DELAROQUE); BOUET l'a rencontré en mars, en vols nom-
breux de 30 à 40 individus, sur le fleuve Sénégal, entre Podor et Kayes; - au Soudan:
Ansongo, VIII, juv, (BATEs); Mopti, V; nichant; Gao, IX (H. MAnsEN) ; sur le Niger
el le Bani, de III à IX (ROUSSELOT); lac Débo, VI (BouET); - en Ouest-Tchad: bords
du lac Tchad, par bandes de centaines, VIII (GUZM.); - en Nigeria du Nord: Niger,
Loko, IV, V (HART.); Bénoué en aval d'Ibi (BATEs); rivière Kaduna; Niger, IV à V;
Bunga, province de Bauchi, IV et V (HUDSON); Onitsha, en bandes (FORBES); - en
Gambie anglaise: HOPKINSON l'a rencontré en VI à Kuday, sur la Gambie.
De Casamance : signalé sur la Casamance par le docteur MAcLAUD ; - en Guinée
française : MAcLAUD le signale sur les rivières un peu importantes de la Guinée et
sur le Niger; - Au Sierra Leone: aperçu par le colonel THOMPSON sur la rivière Scar-
cies; - au Libéria : Roberts'port (BÜTT.) 1 - en Gold Coast : Volta (USSHER); Accra
VII, IX (RCHW.); Yeji, sur la Volta (POMEROY); - au Togo: Mangou (THIERRY);
- en Nigeria du Sud : rivière Nun (FRAS.); USSHER l'avait récolté sur les lagunes aux
abords de Lagos.
Au Gabon et Moyen Congo : rivière Camma (DU CHAILLU); confluent de l'Ogooué
(MARCHE et COMPIÈGNE); côte du Loango; Landana (FALKENST., LUCAN et PETIT);
N'ganciu, sur le Congo, V, VII (DE BRAZZA); bancs de sable du POOL, VII (DYB.);
rivière Chiloango (PETIT); MALBRANT et MACI.ATCHY l'ont observé sur le Congo,
l'Ogooué, la N'gounié et le Como; signalé à Port-Gentil et cap Lopez, entre VI et X
(ROUGEOT); - en Oubangui et Tchad: sur le Chari, vers Fort-Lamy (MALBRANT et
PÉCAUD); Bas Oubangui, IV (BLANcou);' sur le Chari, V (THIBOUT).

Fig. 81. Rynchops flaairostris V. (d'après nature)

Êcclogie-Êthologie, - Le Bec en ciseaux est très commun sur nos grands fleuves africains. li se nourrit
en attaquant sa proie, petits poissons de surface, au vol, de préférence le matin de bonne heure ou tard le
soir. Il couche la nuit sur les bancs de sable, tout au moins en saison sèche. Le nid est une dépression
creusée dans le sable, sur un banc ne touchant pas à la terre ferme. J'ai trouvé des œufs, en fin mars, sur le
Sénégal. Dans la journée, souvent de petits groupes de Becs en ciseaux SI': posent sur les bancs de sable, ne
se mettant en chasse que taTrl le soir ou de bonne heure le matin.
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE

INDEX SYSTÉMATIQUE

(luges. Pages.

1. Onlre des Struthiooüormes 1


Nyeticorax n. nyetieorax LIN. . . . . . . . . 90
FalniJle des Struthionid4s.. . . . . . . . . . . 61 Calherodius leuconotus WAGL. . . . . . . . 91
Struthio c. camelus LIN•...... , . ... .. 61 Botaurus s. stellaris LIN. . . . . . . . . . . . . 92
Struthio c. Spatsi STRES. ... . . . . . . . . . . 63 Tigriornis leucolopha JARDINE. . . . . . . . 92
Butorides striatus artricapillus AFz. . . . 94
2. Onlre CoJymhiformes : Ardeola rallotdes SCOPOLI. . . . . . . . . . . • 95
Bubuleus i. ibis LIN.. . . . . . . . . . . . . . . . 96
Famille des Podicipidês. Clefdes genres. 64 Melanophoyx ardesiaca WAGLER... . . . . 98
Poliocepbalusruficollis capensis SALv. M Clef des Egretta . .. .. . .. . .. .. . . . .. .. 99
Colymbus eristatus infuscatus SALV. 65 Egretta g. garzetta LIN. • . . . . . . . . . • . . . 99
Egretta g. gularis Bosc. . . . . . . . . . . . .. 100
3. Onlre des ProceUariüormes : Casmerodius albus melanorhynehos
WAGLER......................... 101
Famille des Hydrobatidês., . . • • . . • . . . . 67
Mesophoyx intermedia brachryrhyncha
Clef des genres. . . . . . . . . . .. . . . .. . . . . 68
BREHM........................... 102
Hydrobates pelagicus LIN.. . . . . . . . . . . 68
Clef des Ardes. .. . . . .. .. .. . . . . . . . .. 103
Oceanites o. oceanieus KUHL. . . . . . . . . 68
Ardea (Typhon) goliath CRETzcHMAR.. • 103
Oceanodroma 1. leueorhoa VIEILL.... 70
Pyrrherodia p. purpurea LIN. . . . . . . . . 104
Famille des Proeellariidés. Clef des
Ardea c. cinerea LIN ,. .. 106
genres.................... 70
Ardes melanocephala VIG. et CHILD. .. 107
Daption capensis LIN... . . . . . . . . . . . . 70
Ixobrychus minutus Payesii HARTL.. . . 108
Clef des Puffinus. .. .. .. . .. . . . . .. . . . 71
IxobrychusSturtni WAGL · 109
Puffinus g. griseus GM.. . . . . . . . . . . . . . 71
Famille des Balaenieipidés .. . . . . . . . . . lIO
PuHious g. Strieklandi RIDG.. . . . . . . . . 72
Balaenieeps rex GoULO. . . . . . . . . . . . . . lIO
Puffinus gravis O'REILLy • • . . . • . . . . • • 72
Famille des Diomédidés, . . . . . . . . . . . . 72 Famille des Scopidé« .. • . . . . . . . . . . . . . 112
Seopus u. umbretta GM.. . . . . . . . . . . . . lI2
Diomedidae exulans LIN. . . . . . . . . . . . . 73
Scopus u. Bannermani C. GRANT.. . • • . lI3
Scopus u. minor BATES. . . . . . . . . . . . . • lI3
•• Ordre des PeJeeaniformes : Famille des Ciconiidés. Clef des genres. 114
Famille des Phaetonidés 74 Ibis ibis LIN... . .. .. .. .. .. . .. . .. .. .. lI4
Phaeton a. œtherus LIN.. •...... . 74 Sphenorbynchus Abdimi LIcuT....... Ils
Famille des Sulidés. Clef des Sulidés.. 75 Dissoura episcopus mieroeelis GRAY. . . 117
Sula 1. leucogaster BODDAERT. . . . . . . . . 76 Clef des Ciconia.. .. .. .. .. .. ... .. .. .. 118
Morus b. bassanus LIN. . . . . . . . . . . . . . 76 Ciconia e. ciconia LIN. .... .. .. .. . .. .. lI8
Morus eapensis LIcHT. . . . • . . . . . . . . . . 77 Ciconia nigra Lm.. . .. .. . . . .. . . .. .. . 120
Famille des Phalacrocoracidés, Clef des Ephippiorhynchus senegalensis SHAW... 120
Phalaerocoracidés..... . 78 Leptoptilos erumeniferus LESSON. . . .. 121
Clef des Phalacroeorax, • . . . . . . . . . . . • 78 Anastomus 1. lamelligerus TEMM. . • . . • 123
Phalaerocorax a. africanus GM. . . . . . . . 78 Famille des Plataleidés, Clef des genres. 124
Phalaerocorax carbo lucidus LICHT.. . . 81 Plegadis falcinellus falcinellus LIN.. . . . 124
Phalaerocorax capensis SPARR. . . . . . . . 81 Hagedsshia hagedssh hrevirostris Rcnw 125
Anhinga r. rufa DAUDIN. . . . . . . . . . . . . 82 Clef des Lampribis.. . . . . . .. . . . . . . .. . 127
Famille des Frégatidés..... 84 Lampribis o. olivacea DU Bus.... . . . . . . 127
Fregata aquila LIN. . . . . . . . . . . . . . . . . . 84 Lamprihis o. olivacea eupreipennis
Fregata magnificens Lowei BANN. . . . . . 85 RcHW........................... 128
Famille des Pélécanidés, Clef des Pele- Lampribis rara ROTH. HART. et KLEIN. 129
canus........................... 85 Tbreskiomis œ. œthiopica LATRAM.. . .. 130
Pelecanus rufescens GM. . . . . . . . . . . . . 86 Geronticus eremita LIN. . . . . . . . . . . . .. 132
Pelecanus onoerotalus onoerotalus LIN. 87 Platalea allia Scopoli. . .. . .. . .. . .. ... 132
Pelecanus onoerotalus roseus GM.. . . . . 88 6. Ordre des Phœnicoptériformes :

S. Onlre des Cieoniilormes : Famille des Phœnicoptéridés. Clef des


Phœnicoptëridës.. . . . . . . . . . . . . . . . . 134
Famille des Ardéidés.. . .. . .. . .. . .. .. 89 Phœnicopterus roseus Pallas...... ... 134
Clef des Nyeticorax.... .. . • .. . . .. . . .. 90 Phœniconaias minor GEOFFB.• • . • . . . • 136
408 G. BOUET

l'ages. Pages.

7. Ordre des Ansériformes :


Hieraaëtus africanus CASSIN. . . . . . . . . . 192
Famille des Anatidés. Clef des genres. 137 Stephanosêtus coronatus LIN.. . 193
Clef des Nyroca . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 138 Lophaetus occipitalis DAUD... . 194
Nyroca nyroca GÜLD. . . . . . . . . . . . . . .. 138 Dryotriorchis s. spectabilis SCRLG.. . . . 196
Nyroca fuligula LIN.. .. . . .. . .. . . . ... 138 Dryotriorehis s. Batesi SHARPE.. . . . . .• 197
Nyroca ferina LIN.. . . . . . . . . . . . . . . . . . 139 Clef des Circaetus , . 197
Anas platyrhynchos LIN... . 140 Cireaetus cinerascens V. MULLER. .. .•. 198
Anas querquedula LIN , . . .. . .. 141 Circaetus cinereus VIEILLOT.. " ... 198
Anas e. ereeca LIN..... . .. . ... . .. 142 Circaetus g, gallicus GM :. 199
Clef des Anas purement africains. . . .. 142 Circaëtus g. Beaudouini Verr, et des
Anas sparsa leucostigma Rüpp. " . .... 143 Mùrs 200
Anas sparsa Maclatehy i BERLIOZ. . . . • 143 Terathopius ecaudatus DAUD . . . .. . . .. 201
Clef des Nettion., . . . . . . . . . . . . . . . . .. 145 Gymnogenys typicus pectoralis SHARPE 202
Anas (Nettion) capensis GM. . . . . . . . . . 145 Clef des Circus., .. .. . .. . .. .. . . .. . ... 204
Anas (Netùon) punetata BuRCHELI...... 146 Cireus macrourus GM. . . . . . . . . . . . . .. 204
Mareca penelope LIN. . . . . . . . . . . . . . . . 147 Circuspygargus LIN.... " ,. 205
Anas a. aeuta LIN... . . . . . . . . . . . . . . . . . 147 Circus.a, aeruginosus LIN 206
Anas [Spatula] clypeata LiN..... . ... .. 143 Butastur rufipennis SUND 207
Anas [Chaulelasrnus) strepera LIN. . . . . 149 Kaupifalco m. monogrammieus TEMM. 208
Anas undulata DU BOIs.. . . . . . . . . . . . . 150 Buteo auguralis SALVADORI.. . . . . . . . . . ~09
Pteronetta HarÙauhi CASSIN.... , .. , .. 150 Buteo vulplnus vulpinus GLOGER . . . .. 210
Alopoehen aegyptiaeus LIN.... . . . .. . . 152 Clef des Mclierax. . . . . . . . . . . . . . . . . .. 211
Sarkidiornis melanota PENNAr.'T.. . . . . . 153 Melierax m. metabates HEUGLIN. . . . .. 211
Clef des Dendrocygna. .. . . . . . . . . . . .. 155 Melierax gabar DAUD. . . . . . . . . . . . . . .. 212
Dendrocygna viduata LIN..... , .. " . .. 156 Urotriorchis m. macrourus HARTL.. . .. 214
Dendroeygna fulva GM. . . . . . . . . . . . . . 158 Urotriorchis m. Batesi SWAN.. . . . . . . .. 214
Nettapus auritus BODD. . . . . . . . . . . . . . 159 Clef des Astur..... : ....... :... . . . .. 215
Pleetopterus g. gambensis LIN.. . . . . .. 160 Astur badius sphenurus RüpP " 215
Thalassoruis 1. leuconota EYTON. . . . . . 162 Astur castanilius Ba.. .. .. 216
Anas angustirostris MÉNÉTR .. ,. .. . . .. 162 Astur Tousseneli VERR... .. .. 217
Accipiter taehiro macroscelides HARTL. 218
8. Ordre des AccipitriCormes : Clef des Accîpiter.. . . . . . . . . . . . . . . . .. 219
Accipiter melanoleucus Temmincki
Famille des Sagiuariidés -,. . . lM HARTL.......................... 219
Sagittarius serpenterius J.F. MILLER.... lM Accipiter ovampensis GURNEY. . . . . . .. 220
Famille des Aegypiidés. Clef des genres. 165 Accipiter minullus Zenkeri RCHW. . . . . 221
Gypohierax angolensis GM. . . . . . . . . . . 165 Aecipiter m. erythropus HARTL... .... 222
Neerosyrtes m. monacus TEM.. . . . . . . . 167 Famille des Falconidés. Clef des Falco.. 223
Neophron p. percnopterus LiN.. . . . . . . 169 Falco v. vespertinus LIN. . . . . . . . . . . .. 223
Pseudogyps africanus SAVALDORI....... 170 Falco N. Naumanni FLEISCRER. . . . . .. 224
Trigonoceps occipitalis BuRcHELL.... . . 171 Falco t, tinnunculus LiN " 225
Torgos traeheliotus n ubieus SMITH. . . . 172 Falco t. rufescens Sw... , . .. 226
Gyps f. fulvus HABL. . .. . . . . .. . . .... 174 Falco r. rupicolus DAUDIN.. . . . . •. . . .. 227
Gyps R. RürPELLI BREHM. . . . . . . . . . • 175 Falco a. alopex HEUGL.. . . . . . . . . . . . . . 227
Pandion h. haliaetus LIN.. . . . . . . . . . . . 176 Falco ardosiaceus /BONN et VIEILL..... 228
Famille des Aquilides. Clef des genres. 177 Falco chiquera ruficollis Sw. . . . . . . . .. 229
Pernis a. apivorus LIN.. •.. .. .. 179 Falco Cuvieri SMITH. . . . . . . . . . . . . . .. 230
Aviceda c. cuculoides SWAINSON... .. . . 179 Falco s. suhbuteo LIN. . . . . . . . . . . . . .. 231
Elanus c. caeruleus DESFONTAINES... .. 180 Falco b. biarmicus TEM.. . . . . . . . . . . .. 232
Chelietinia Rioeouri V............... 181 Falco b. abyssinicus NEUM. . . . . . . . . .. 233
Machaernamphus aleinus Andersoni Flllco p. peregrinus LiN. . . . . . . . . . . . .. 233
GURNEY. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182. Falco p. perconfusus COLLIN et
Clef des Milvus.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183 HARTERT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
Milvus aegyptius parasitus DAUD.... . . . 184 Falco barbarus LiN.. . . . . . . . . . . . . . . .. 235
Milvus m. migrans BODD. . . . . . . . . . . . 185
Haliaëtus voeifer clarnans DAUD.. . . . .. 186 9. Ordre des Galliformes :
Aquila Wahlbergi SUNDEVALL.. . . . . . . . 187 Famille des Phasianidés. Clef des genres 236
Aquila rapax raptor A. BREHM.. . . . . . . 188 Phasidus niger CASSIN... . 236
Polemaëtus bellicosus DAUD.. . . . . . . . . 189 Agelastes rneleagroîdes Bp... . . . . . . . . . 238
Clef des Hieraaëtus .•......... , 190 Clef des Guitera.... . . . . . . . . . . . . . . . .. 239
Hieraaëtus fasciatus spilogaster Be . . .. 191 Clef des sous-esp. de Guttera Edouardi 239
Hieraaëtus Ayresi GURNEY... . . . . . . . . . 191 Guttern Edouardi Verreauxi ELLIOT... 239
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 409
P.uges. Pages.

Guttera Edouardi Sclateri RCHW ....... 241 Sarothrura p. pulchra GRAY ......... : 287
Guttera Edouardi SETH-SMITHI NEUM... 241 Sarothrura p. Zenkeri NEUM.......... 288
Guttera Edouardi Schoutedeni CHAPIN. 242 Sarothrura p. centralis NEUM•........ 288
Guttera p. plumifera CASSIN... ...... 242 Sarothrura p. tibatiensis BANN •.•....• 289
Guttera p. Schuhotzi RCHW " ........ 244 Sarothrura p. Batesi BANN .......•... 289
Numida meleagris galeata Pallas ...... 245 Sarothrura lugens BÔHN.............. 290
Numida m. Marchei OUST............ 247 Himantornis h. haematopus HARTL•... 291
Numida m. Strasseni RCHW .......... 247 Himantcrnis h. Petiti OUST .......... 292
Numida meleagris B1ancoui GROTE .... 248 Gallinula ch1oropus hrachyptera BREHM 293
Numida m. major HARTL ............ 249 Gallinula angulata SUNDEVALL ........ 294
Numida m. meleagris LIN............ 249 Porphyrio madagascariensis legyptiacus
Excalfactoria Adansoni VERR......... 250 HEUGLlN ........................ 294
Coturnix c. coturnix LIN ............. ~51 Porphyrula AIleni THOMSON ......... 295
Coturnix D. Delegorguei DELEGORGUE. 252 Famille des Fulicidés ............... 296
Ptilopachus p. petrosus GM........... 253 Fuliea atra atra LIN................. 296
Ptilopachus p. Butleri SCLATER et PRAED 255 Famille des Heliornithidés . . . . . . . . . . . 297
Tilopachus p. saturatior BANN ........ 255 Podica s. senegalensis V............. 297
Clef des Francolins ................. 256 Podica s. camerunensis SJOST ........ 298
Fmncolinus L. Lathami HARTL ....... 256 Podica s. albipectus STRESS .......... 299
Francolinus Coqui Sch1egeli HEUG .... 258
Francolinus C. spinetorum BATES ..... 259 12. Ordre GmiConnes :
Francolinus C. angolensis ROTH....... 259
Francolinus C. Lynesi SCLATER ....... 260 Famille Gruidés, Clef des genres ...... 301
Francolinus a. albogularis HARTL...... 260 An thropotdes virgo LIN.............. 301
Francolinus a. Buckleyi O. GRANT..... 261 Balearica p. pavonina LIN............. 302
Francolinus a. Gambagre M. PRAED.... 262 Famille Otididês. Clef des genres...... 304-
Francolinus streptophorus O. GRANT... 262 Lissotis m. melanogaster Rüpp•....... 304
Francolinus b. bicalcaratus LIN ....... 263 Eupodotis s. senegalensis V........... 306
Francolinus b. Thornei O. GRANT ..... 265 Eupodolis s. Barrowi GRAY .......... 307
Francolinus b. Ogilvie Granli DANN.... 265 Neotis D. Denhami CHILDREN ........ 307
Francolinus b. Adamaure NEUM........ 266 Neotis c. Jacksoni BANN............. 309
Francolinus icterorhynchus Dybowskii Neotis nuba CRETZSCH ••...•.....•... 309
OUSTALET ....................... 267 Ardeotis arabs Steiberi NEUM ......... 310
Francolinus s. aquamatus CASSIN ..... 268 Ardeotis arabs Lynesi BANN .......•.. 3Il
Francolinus camerunensis ALEx....... 269 Lophotis Savilei LYNEs .............. 312
Francolinus a. ahentensis TE~1. ....... 269 Famille Burhinidés, Clef des Œdicnèmus 313
Francolinus a. Hopkinsoni BANN ...... 270 Œdicnemus œ. œdicnemus LIN..... : • 313
Francolinus C. Clappertoni CHILD ..... 271 Œdicnernus s. senegalensis Sw•....... 314
Francolinus Finschi BOCAGE.......... 272 Œdicnernus v. vermiculatus CABANIS .. 316
Pternistis afer Cranchi (LEACH.) ...... 272 Œdicnemus v. Büttikoferi RCHW....... 317
Œdicnemus carenais maculosus TEMM. 318
Famille [acanidés. Clef des espèces .... 319
10. Ordre des TumiciCormes : Actophilornisafricana GM............ 319
Famille des Turnicidés .. . . . . . . . . . . . . . 273 Microparra eapensis SMITH............ 321
Turnix sylvatica lepurana A. SMITH ... 274
13. Ordre des Charadriiformes :
Turnix s. AIleni Meams ............ 275
Tumix nana SUNDWALL.............. 275 Famille Rostratulidés . . . . . . . . . . . . . . . 322
Ortyxelos Meiffreni VIEILLOT..... " .. 276 Rostratula b. benghalensis LIN........ 322
Famille Charadriidés .. . • . • • . . . . . . . . . 324
II. orore des RaUilormes : Clef des Charadrlus.. .. . . . . . .. . . . . .. 324
Charadrius p. pecuarius TEMM ........ 324
Famille des Rallidés. Clef des genres.. 278 Charadrius a. alexandrinus LIN...•... , 325
Canirallus o. oculeus HARTL.......... 278 Charadrius m. nigirius BATES ... ...... 326
Canirallus o. Batesi SHARPE .......... 279 Charadrius marginatus Mechowi Cabe-
Porzana marginalis HARTL..... '!...... 280 nis ............................. 327
Limnocorax flavirostra Sw.... " ...... 281 Charadrius hiaticula tundrae LoWE.... 323
Crecopsis egregia PETERS'. ........... 282 Charadrius duhius coronicus GM ...... 329
Crex crex LiN....................... 283 Charadrius t, tricollaris V............. 330
Clef des Sarothrura ................. 284 Charadrius Forbesi SHELLEY ......... 331
Sarothrura B. Bohmi RCHW .......... 284 Squatorola s. squatarola LiN........... 332
Sarothrura r. Bonapartei Bp... '" ., .. 285 Stephanibyx lugubris Lsss ........... 333
Sarolhrura elegaus Rcichenowi SHARPE. 286 Sarciophorus t, tectus BODD .•..•..•.. 334
410 G. BOUET

Pages. Pages.

Anomalophryx superciliosus RCHIV ... , 335 Clef des Cursorius " 374
Hoplopterus spinosus LIN.. . . . . . . . . . . 336 Cursorius c. cursor LATHAM ', . . . . . • 375
Afribyx B. senegallus LIN. . . . . . . . . . . . 337 Cursorius T. Temmnicki Sw. . . . . . . .. 375
Xiphidiopterus alhiceps GOULD. . . . . . . 339 Rhinoptilus c. chalcopterus TEMM . . . . . 376
Himantopus h. himantopus LIN. . . . . . . 340 Hhinoptilus c. alhofasciatus SHARPE. .. 377
Arenaria interpres interpres LIN , 341 Clef des Glareola.. .. .. .. . . .. • .. 378
Hœmatopus o. ostralegus LIN , 342 Glareola n. nuchalis GRAY.. ... . .. 378
Hœmatopus o. Moquini Bp.. . . . . . . . .. 3~3 Glareola n. Liberire SCHLECEL... . . . . . . 379
Recurvirostra avosctta LIN. . . . . . . . . . . 344 Glareola c. cinerea FRASER. . . . . . . . . . . 380
Clcf des Ero/ia. . .. . .. . . . . . . . . . . . . . . 34.') Glareola c. coloratn BATES.. . . . . . . . . .. 382
Erolia Temmincki LEISLER.... . . . . . . .. 345 Glareole pratincola Boweni BANN.. . . .. 382
Erolia minuta LEISLER.. . . . . . . . . . . . .. 346 Glareola Nordmanni FISHER.. . . . . . . .. 383
Erolia testacea PALLAs... . . . . . . . ... .. 347
Erolia alpina alpina LIN.. . . . . . . . . . . .. 348 13. Ordre des LariCormes :
Calidris c. canutus LIN.. . . . . . . . . . . . . 349 Famille Laridés. Clef des genrcs . . . . .. 384
Philomachus pugnax LIN. . . . . . . . . . .. 350 Stcrcorarius parasiticus LIN... . . . . . . .. 385
Crocethia alba PALLAS. . . . . . . . .. .... 351 Stcrcorarius pomarinus TEM ;-. 385
Limicola f. falcinellus PONTOP. . . . . . . . 352 Clef des Larus., .. . . . . . 386
Actitis hypolcucos LIN , 352 Larus f. fuscus LIN , .. . .. .. 386
Xenus cincreus GÜLDEN... . . . . . . . . . . . 355 Larus f. Graelsil BREHM :...... 387
Tringa t, totanus LIN.. . . . . . . . . . . . . . . 355 Larus argentatus atlantis DWIGHT... . . . 387
Tringa erythropus PALLAS , [155 Larus Genei BREME " 388
Tringa nebularia GUNN , 357 Larus cirrocephalus poiocephalus Sw.. 389
Tringa stagnatilis BECRST. . . . . . . . . . . . 358 Larus r. ridibundus LIN. . . . . . . . . . . .. 390
Tringa glareola LIN , 359 Hissa t. tridactyla LIN. . . . . . . . . . . . . .. 391
Tringa oehropus LIN. . . . . . . . . . . . . . . . 361 Anous s. stolidus LIN... . . . .. . .. . .. .. 391
Clef des Limosa , 361 Clef des Chlidonias .. .. . . .. .. . . . • . .. 392
. Limosa I. Iimosa LIN , 362 Chlidonias n. nigra LIN.. . ... .... 392
Limosa 1. laponica LIN.. . . . . . . . . . . . .. 363 ChIidonias leucoptera TEll!... . . . . . . 393
Clef des Numenius•. . . . . . . . . . . . . . . . , 364 Chlidonias h, hybrida PALLAS. . . . . . .. 394
Numenius phaeopus phaeopus LIN. . . . 364 Clef des Stema . . .. .. .. .. .. .. ..... 395
Numenius a. arquata LIN.... . . . . . . .. . . 365 Sterna h, hirundo LIN. . . . . . . . • .. '" 395
Numenius a. orientaIis Cuv. . . . . . . . .. '366 Sterna paradisaea PONTOP. • . . . . • . . . • 396
Numenius a. Suscbkini NEUM , 366 Sterna a. alhifrons P ALL. . . . . . • . • . • .. 397
Capella media LATH , 367 Sterna a. guineae BANN. • . . . . . . . . . . . . 397
Capella g. galIinago LIN.. . . . . . . . . . . .. 368 Sterna f. fuscata LIN... . . . . • . . . . . . . .• 398
Limnocryptes minima BRÜNNICH.. . . . . 369 Sterna anaethetus melanoptera Sw. ... 399
Famille des Phalaropidés. Clef des Pha- Sterna balaenarum STRIKL. . . . . . • . . • . 399
laropes '" , 370 Sterna B. sandvicensis LATHAM.... . 400
Phalaropus fuIicarius LIN , 371 Sterna D. Dougalli MONTAGU...... .•. 401
Lobipes loba tus LIN. . . . . . . . . . . . . . . . 371 Sterna maxima albididorsalis HART, .. . 402
Famille des Glaréolidés Clef des genres. 372 Hydroprogne c. caspia (Pallas)....... 403
Pluvianus le. regyptius LIN. . . . . . . . . . . 372' Gelochelidon n, nilotica GM , .. 404
Pluvianus re. angolre. A. C. MEINER•.. , 374 Rynchops fiavirostris V. . . . . . . • . 405
OISEAUX DE L'AFRIQUE TROPICALE 41-1

TABLE MATIÈRES

PRÉFACE , ,", , ,................................... 7


AV,-I.NT.PROPOS", , , .. , , , , , .. '" , , .. .. 9
INTRODUCTION.- Les recherches ornithologiques françaises dans l'Ouest africain ,. ,.. 11
Abréviation des noms d'auteurs 21
CHAPITRE 1. - La végétation dans l'Ouest africain. Les zoncs botaniques. , " . . .. . 23
CHAPITRE II. - La distribution de la faune avienne dans l'Ouest africain. Divisions de Chapin. . . . 33
CHAPITRE III. - Systématique des Oiseaux de l'Ouest africain. Leur Écologie-Éthologie. -
Caractères généraux des ordres rencontrés en Afrique tropicale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Ordre des Struthioniformes , , ' , .. , 61
Famill e des Struthionidés ,.......................................... 61
Ordre des Calymbiformes ,. , , , ,. . .. .. 63
Famille des Podicipidés .........•......................... , , :....... 64

Ordre des Procellariiformes ,,,........................... 67


Famille des Hydrobatidés , ,.................... 67
Famille des Procellariidés , ,, , ,.. 70
Famille des Diomedidés .••••............ , . .•. ...•. .•. . .. .. 72

Ordre des Pelecaniformes , , ,. . ... .. . .. . .. . . .. . .. .. . .. . 73


Famille des Phaetontidés " . .. . . .•. . .. . . 74
Famille des Sulidés ,............................... 75
Famille des Phalacrocoracidés , .. , , , , ,,....... 78
Famille des Frégatidés ,......... ... ........... 84
Famille des Pélécanidés.. . .. 85
Ordre des Ciconiiformes , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . 89
Famille des Ardéldès , ,....................... 89
Famille des Balaenicipidés. , ,.. . . . 110
Famille des SCOpidés ,' ', 112
Famille des Ciconiidés ,........................ 114
Famille des Plataleidés, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • 124
Ordre des Phoenicoptériformes , . .. . .. 134
Famille des Phoenicoptéridés , , . . .. . . . . . .. .. .. .. . 134
Ordre des Anseriformes .' ,.................... 137
Famille des Anatidés :....• 137
Ordre des Accipitriformes , . . . . . . . . . . . . . . • 163
Famille des Sagittariidés.. ,.................. .............. • 164
Famille des Aegypiidése ,• 165
Famille des Pandionidés ' 176
Famille des Aquilidés ,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . •. . . . . . . . . . . . . . . . . • 177
Famille des Falconidés , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 223
Ordre des Galliformes ,.. 235
Famille des Phasianidés.... .. . . .. . ....•........ . ..•..... 236
412 G. BOVET

Ordre des Tumiciformes.:., . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273


Famille des Turnicidés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . 273
Ordre des Ralliformes , .. , ....•..•. 277
Famille des Rallidés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . • . . . . . . . . . • . • • . . . . . . 278
Famille des Fulicidés... . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • • . . . . . . • • . . . • • . . . . . . • • • . • . • 296
Famille des Héliornithidés ...•..... '...•. ;.......... ........••.•....•.•..••••• 297
Ordre des Gruiformes., ..•.. ..... .. .... ....•.. ...........................••.••.••• 300
Famille des Cruidës . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . • • • • . . • • • • • • . • •• 301
Famille des Otididés... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . .. 303
Famille des Burhinidés : . . • . . . . . . . . . . .. 313
Famille des Jacanidés ................................•..•,................... 319
Ordre des Charadriiformes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . • • • • . . • . . . . . . . .. 321
Famille des Rostratulidés ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . • . . • . . • • . • . . . • 322
Famille des Charadriidés , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. • . .. • .. . . .. .. 324
Famille des Phalaropidéa.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • • . . . . . . . . .. 370
Famille des Claréolldéa... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . •. . • • . . . . . . . . .• 372
Ordre des Lariformes., , .. •.. .. . . . .. . . .....•••••••.•..•..•...• 384
Famille des Laridés.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . • • • • • • . • • . . . • . .. 384
(A suivre)

Index systématique..............................................•..••.••....•..•• , • • . . . 407

IMPIlIMERIK NATIONALE._- _ J. A. 430081.

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