C2 Cinetique Chimique
C2 Cinetique Chimique
C2 Cinetique Chimique
Chimie
Chapitre C2 : Evolution temporelle d’un système chimique.
Dans le chapitre C1, nous nous sommes intéressés aux équilibres des systèmes chimiques sans nous
soucier de la durée nécessaire pour y arriver. Dans ce chapitre, nous allons étudier l’évolution
temporelle d’un système chimique et déterminer les facteurs influençant cette évolution.
Les ions iodures I- peuvent réagir avec l’eau oxygénée suivant la réaction :
2 I-(aq) + H2O2(aq) + 2H+(aq) à I2(aq) + 2 H2O(l)
Les réactifs sont incolores mais le diode I2 est jaune-brun.
On réitère ensuite l’expérience avec le Bécher 2 placé dans un bain thermostaté à la température T=50°C.
Conclusion 1 : Plus la concentration en réactif est importante, plus la réaction est rapide.
Conclusion 2 : Plus la température est élevée, plus la réaction a lieu rapidement.
L’eau oxygénée se décompose naturellement mais lentement suivant la réaction totale suivante :
2 H2O2(aq) à O2(g) + 2 H2O(l)
On réalisera l’expérience suivante en TP :
Dans trois béchers, on introduit de l’eau oxygénée à 20 volumes.
- Bécher 1 : On le laisse à température ambiante.
- Bécher 2 : A température ambiante, on y ajoute quelques gouttes de sulfate de fer III à 1 mol/L.
- Bécher 3 : A température ambiante, on y ajoute un bout de viande rouge.
Résultat : Quasiment aucune bulle n’apparaît dans le bécher 1. Dans le bécher 2, on observe un
dégagement gazeux au bout de quelques secondes. Bécher 3 : un fort dégagement gazeux est observé.
Conclusion : On peut augmenter la vitesse d’une réaction par ajout d’un élément extérieur : le
catalyseur. (Il n’est pas consommé au final, il aide seulement la réaction).
Définition : Un système fermé est un système n’échangeant pas de matière avec le milieu extérieur.
La composition du système sera donc modifiée uniquement à cause des réactions chimiques s’y
déroulant.
La composition du système pourra être considérée comme uniforme si l’agitation est suffisante.
Nous considèrerons par la suite que le système est le siège de la réaction suivante :
α A + βB → γ C +δ D
où a, b, g et d sont les coefficient stoechiométriques (tous positifs)
Soient [A](t), [B](t) , [C](t) et [D](t) les concentrations des espèces chimiques de cette réaction à
l’instant t.
La vitesse de formation des produits est définie par :
d d
vC =
dt
[ C ]( t ) et vD =
dt
[ D ]( t )
La vitesse de consommation (ou disparition) des réactifs est donnée par les relations :
vA = −
[ A ]( t ) et vB = −
d [ B ]( t )
dt dt
Le signe – correspond à une évolution qui tend à faire disparaître les réactifs A et B. (Si vA > 0 alors [A]
diminue)
Propriété : Une vitesse de formation ou de disparition s’exprime en mol/L/s
3. Vitesse de réaction.
Les variations des quantités de matière des différents participants étant proportionnelles, les vitesses de
formation de ces corps ne sont pas indépendantes les unes des autres.
Relions les quantités de matière grâce à un tableau d’avancement :
(mol / L) aA +bB = gC +dD
Etat initial C1 C2 0 0
Etat à t C1 - a x C2 - b x gx dx
Il est alors plus aisé de déterminer la vitesse d’une réaction à l’aide de son avancement volumique x.
La vitesse d’une réaction est la dérivée temporelle de l’avancement de la réaction :
𝑑𝑥
𝑣=
𝑑𝑡
1 d [ Xi ]
v=± où υi est le coefficient stoechiométrique ( - si réactif, + si produit)
υi dt
Remarque : Dans le cas général, on peut également définir la vitesse de réaction à l’aide de l’avancement
1 dξ
de la réaction x et du volume V du sytème : v =
V dt
[NOBr]=f(t) V(mol/L/s)=f(t)
0,03 0,001
0,02
0,0005
0,01 [NOBr] V(mol/L/s)
0 0
0 10 20 30 0 10 20
d
La vitesse de réaction est donnée par la relation : v = −
dt
[ NOBr ] .
A un facteur multiplicatif près, la vitesse correspond à la pente de la courbe.
On peut la calculer facilement, point par point, en utilisant un tableur ou régressi.
Nous avons remarqué précédemment que la vitesse d’une réaction dépend de la concentration des
réactifs ou des produits et de la température. Précisions quantitativement le rôle des concentrations :
v = k [ A] .[ B]
p q
Définitions :
- k est appelée constante de vitesse de la réaction. Son unité dépend du type de réaction.
- Les exposants p et q sont appelés ordres partiels par rapport aux réactifs A et B
- La somme p+q est appelée ordre global de la réaction
- Les ordres partiels p et q n’ont, a priori, aucun lien avec les nombres stœchiométriques. Ce sont
des nombres quelconques, entiers ou non.
Dans certaines conditions expérimentales, il est possible de simplifier l’expression de la loi de vitesse.
- Dégénérescence de l’ordre :
On effectue la réaction avec un des réactifs (B par exemple) en large excès.
On peut alors considérer que la concentration [B] reste quasi-constante au cours de la
transformation.
La loi de vitesse s’écrit alors : v = k '[ A ] où k ' = k [ B ] (constante de vitesse apparente) .
p q
Exemples :
2 N2O5 à 4 NO2 + O2
Expérimentalement : v = k [ N 2O5 ] à Ordre global 1
H2 + Br2 = 2 HBr
k [ H 2 ][ Br2 ]
3/2
Pour passer de l’état de réactif à l’état de produits, les molécules initiales doivent franchir une barrière
d’énergie, appelée Energie d’Activation Ea.
Plus cette énergie est élevée, plus la réaction sera lente.
La constante de vitesse k dépend de cette énergie et de la
température T d’après la loi d’Arrhenius :
𝐸7
𝑘 = 𝐴 exp 6− :
𝑅𝑇
Ea : énergie d’activation en J.mol-1
R : constante des gaz parfaits R = 8,314 J.K-1.mol-1
T : température en K
A : facteur pré-exponentiel. Même unité que k. Dépend de la réaction
Remarques :
- Les catalyseurs permettent d’abaisser l’énergie d’activation, donc d’augmenter k.
- Il existe également des inhibiteurs permettant de ralentir une transformation (blocage cinétique)
a. Généralités :
v = k [ A] .[ B] = k [ A]
p 0 p
Ainsi :
1 d [ A]
On en déduit que la concentration de l’espèce A vérifie : − = k [ A] .
p
α dt
Temps de demi réaction :
On appelle temps de demi-réaction t1/2 la durée nécessaire pour consommer la moitié du réactif limitant
initialement présent.
1 d [ A] d [ A]
Ainsi, − =k⇔ = −α k
α dt dt
Unité de k : On remarque que k s’exprime en mol/L/s
c. Réaction d’ordre un :
1 d [ A] d [ A]
Ainsi, − = k [ A ] . En séparant les variables [A] et t, on obtient : = −α k.dt
α dt [ A]
Unité de k : On remarque que k est homogène à l’inverse d’un temps et s’exprime en s-1
Temps (min) 0 10 20 30 60 90
102.[N2O5] (mol/L) 1,24 0,92 0,68 0,50 0,20 0,08
Vérifier que la réaction est bien du premier ordre et déterminer la constante de vitesse de la réaction.
Réponse :
A partir des valeurs du tableau, on calcule ln[N2O5] pour les différents temps :
Temps (min) 0 10 20 30 60 90
ln[N2O5] -4,39 -4,69 -4,99 -5,30 -6,21 -7,13
Le tracé de la courbe ln[N2O5] en fonction du temps est une droite, la réaction est du premier ordre en
N2O5. La valeur de k est donnée par le coefficient directeur de la droite. On trouve k = 3,04.10-2 min-1.
1 d [ A] d [ A]
Ainsi, − = k [ A ] . En séparant les variables [A] et t, on obtient :
2
= −α k.dt
α dt [ A ]2
Unité de k : On remarque que k est homogène à l’inverse du produit d’un temps et d’une concentration
et s’exprime en L.mol-1.s-1
1
Expression de [A] : En intégrant l’équation précédente on obtient : − = −α k.t + Cte .
[ A]
1
On détermine la constante à l’aide des conditions initiales : Cte = − d’où
[ A ]0
1 1 1 1
− =− − α k.t ⇔ − = α k.t
[ A ] [ A ]0 [ A ] [ A ]0
La concentration des réactifs est inversement proportionnelle au
temps.
Remarque :
Si l’on représente 1/[A] en fonction du temps, on obtient une droite de pente ak.
Temps de demi-réaction :
2 1 1
Pour t = t1/2, on a [ A ] = [ A ]0 / 2 d’où − = α k.τ 1/2 ⇔ = α k.τ 1/2 d’où
[ A ]0 [ A ]0 [ A ]0
1
τ 1/2 =
α k [ A ]0
Le temps de demi réaction est inversement proportionnel à la concentration initiale du réactif
Réponse : A partir des valeurs du tableau, on calcule 1/[NOBr] pour les différents temps :
L.mol-1.s-1.
Ordre 0 1 2
v=k v = k [ A] v = k [ A]
2
Loi de vitesse :
v est constante v proportionnelle à [A] v proportionnelle à [A]2
Unité de k : mol.L-1.s-1 s-1 mol-1.L.s-1
τ 1/2 =
[ A ]0 τ 1/2 =
ln 2 τ 1/2 =
1
Temps de ½ 2α k αk α k [ A ]0
réaction :
Inversement
Proportionnel à [A]0 Indépendant de [A]0 proportionnel à [A]0
Evolution de la 1 1
concentration au [ A ] = [ A ]0 − α k.t [ A ] = [ A ]0 exp ( −α k.t ) = α k.t +
cours du temps : [ A] [ A ]0
[A] en fonction de t ln[A] en fonction de t 1/[A] en fonction de t
Régression linéaire :
Droite de pente – a.k Droite de pente – a.k Droite de pente + a.k
Méthode intégrale :
Cette méthode est utilisée lorsque l’étude expérimentale fourni la concentration [A] en fonction du
temps.
D’après les résultats précédents, on remarque que le temps de demi-réaction est caractéristique de l’ordre
de la réaction.
On effectue plusieurs mesures de t1/2 en modifiant à chaque fois les concentrations initiales.
Méthode différentielle :
Cette méthode est utilisée lorsque l’étude expérimentale fourni la concentration [A] en fonction du
temps. On trace la courbe [A](t) et on détermine la vitesse de disparition de A à différents instants (soit
grâce aux tangente soit en dérivant de manière numérique).
Si la réaction admet un ordre p, la courbe représentant ln(v) en fonction de ln[A] est une droite
de pente p.