Normes Comptables SYSCOHADA

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NORMES COMPTABLES

SYSCOHADA

Amara KONE

SUPPORT DE COURS

Normes comptables SYSCOHADA 1


I. La normalisa-on comptable et le Système de l'OHADA .................................................. 3
1. Des pratiques de normalisation différenciées ............................................................ 3
4.1. Les principaux « paramètres » de la normalisation................................................ 3
4.2. Les « modèles » de normalisation.......................................................................... 6
4.3. La normalisation dans les pays membres de l'OHADA ......................................... 7
II. Mise en place du SYSCOA et du SYSCOHADA ................................................................... 8
1. La convergence du SYSCOHADA révisé vers les normes internationales ........... 10
III. Le cadre conceptuel du SYSCOHADA .......................................................................... 10
1. Définition et objectifs du cadre conceptuel .............................................................. 10
2. Structure du cadre conceptuel .................................................................................. 11
3. Champ d’application du cadre conceptuel .............................................................. 11
4. Objectifs et principes de base des états financiers .................................................. 11
4.1. Objectif des états financiers ................................................................................. 12
4.2. Dispositif comptable de base ............................................................................... 12
5. Hypothèse sous-jacente à la préparation des états financiers ............................... 15
6. Principes comptables fondamentaux ....................................................................... 15
6.1. Postulats et conventions comptables.................................................................... 16
IV. Cas pra-ques sur les principes comptables................................................................ 22
V. Chapitre 5 Règles d’évalua-on et de comptabilisa-on des éléments des états
financiers ................................................................................................................................. 26
VI. V CAS PRATIQUES ........................................................................................................ 30
VII. IV Cas Par-culier des Opéra-ons en Devises ............................................................. 39
VIII. 54 Cas de traitement des opéra-ons en devise ......................................................... 44

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I. La normalisation comptable et le Système de l'OHADA

Au fil du temps, la comptabilité́ s'est constituée en un corps de pratiques, qui s'est peu à peu
universellement diffusé: pour autant toutes les entreprises d'un même pays, et a fortiori celles
de pays différents, ne lui assignent pas les mêmes buts ou n'appliquent pas exactement les
mêmes méthodes: la technique comptable, telle que l'évolution séculaire l'a forgée, n'est pas à
ce point contraignante qu'elle retire au professionnel toute latitude dans l'enregistrement des
opérations, l'évaluation des biens ou la présentation des documents de fin d'exercice.

Même à s'en tenir à un seul espace national, la diversité́ (relative) des objectifs et des méthodes,
dont on s'est longtemps accommodé, ne va pas cependant sans faire obstacle à la
compréhension des comptabilités, à leur comparaison d'une entreprise à l'autre ou, pour une
même entité́ , d'une année à l'autre. Un besoin d'harmonisation a été ressenti et, depuis
grossièrement un demi-siècle, des initiatives ont été prises pour normaliser les pratiques, en
énonçant des règles visant à permettre non seulement une homogénéisation mais aussi une
amélioration de l'information.

Si la finalité́ générale de la normalisation ne prête guère à controverse, il n'en va pas de même


dès qu'il s'agit de préciser les objectifs à poursuivre et les moyens à mettre en œuvre: confrontés
à des pratiques différenciées, les pays membres de l'OHADA ont été amenés à effectuer un
certain nombre de choix, lorsqu'ils ont rouvert le chantier de la normalisation qui devait
déboucher sur la mise en application du SYSCOA le 1" janvier 1998, puis du Système comptable
OHADA le 1" janvier 2001.

1. Des pratiques de normalisation différenciées

II s'en faut évidemment que les mêmes réponses soient universellement apportées aux grandes
questions que suscite la normalisation. D'où̀ l'intérêt d'en dégager les principaux « paramètres
» et d'essayer de distinguer les deux modèles qui dominent concrètement la « scène comptable
mondiale », avant de caractériser les pratiques observées dans les pays membres de l'OHADA.

4.1.Les principaux « paramètres » de la normalisation

Les pratiques de normalisation se différencient quant aux objectifs visés, aux moyens mis en
œuvre, à leur origine.

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a. Les objectifs

La normalisation peut être définie comme l'établissement de règles (normes) communes dans
le double but d'harmoniser et d'améliorer les pratiques comptables.

Sous cette définition générale peuvent se cacher évidemment des objectifs varies :

Ø faciliter la lecture et la compréhension des documents comptables (élaborés dans le


respect de principes et de règles connus de tous) et donc favoriser la transparence,
l'honnêteté́ , éviter les différends ;
Ø permettre la comparaison dans le temps (entre documents d'années différentes) et dans
l'espace (documents d'entreprises distinctes) ;
Ø améliorer la qualité́ de l'information;
Ø accroitre la productivité́ des services comptables et notamment la rapidité́ d'obtention et
de diffusion des informations;
Ø donner une base sûre à l'assiette de l'impôt;
Ø rendre les comptes agrégeables, pour les besoins de la comptabilité́ nationale ;
Ø limiter les conflits d'intérêt entre utilisateurs différents...

Cette normalisation peut être réalisée au profit de bénéficiaires varies :

Ø dirigeants, qui ont ainsi à leur disposition un outil de gestion plus efficace ;
Ø associés non dirigeants (et plus généralement communauté́ financière) auxquels est
fournie une information claire, intelligible, fiable, sur la base de laquelle des décisions
motivées peuvent être prises ;
Ø salariés rendus ainsi mieux à même de jouer leur rôle dans le dialogue social;
Ø tiers en relations avec l'entreprise (clients, fournisseurs, institutions financières) ;
Ø Pouvoirs publics (administration fiscale, instituts de statistiques chargés d'établir la
comptabilité́ nationale, Banque centrale, Centrales des bilans).

Le rôle assigné à la normalisation et la qualité́ de ses destinataires revêtent une importance


décisive: en dépendent à la fois les méthodes qu'elle adopte et sa provenance.

b. Les méthodes de normalisation

La normalisation est en effet susceptible de revêtir des modalités variées, et à cet égard plusieurs
distinctions s'imposent, qui se recoupent d'ailleurs partiellement.

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Elle peut porter sur la forme, le « contenant » : harmonisation du vocabulaire, définition des
concepts, nom et codification numérique des comptes, classification des informations, structure
des documents annuels...; elle peut aussi concerner le fond, le « contenu » : principes
comptables, domaines respectifs de l'actif et des charges, du passif et des produits, traitement
de certaines catégories de dépenses, critères d'évaluation (et de réévaluation), règles de
répartition ou d'allocation de certains produits et charges...

Elle peut être stricte (règles contraignantes) ou souple (possibilités d'options) ; elle peut entrer
dans le détail (prescriptions quant à la mise en œuvre de certains moyens) ou rester générale
(formulation de principes, d'objectifs, désignation des résultats à atteindre) : elle peut en
particulier concerner l'ensemble des procédures comptables ou les seuls documents de synthèse.

Le statut de la normalisation varie également d'un pays à l'autre, selon qu'elle est ou non liée au
droit et à la fiscalité́ , et donc selon le rôle joué par les Pouvoirs publics dans son élaboration, et
nous touchons là la question de son origine.

c. L'origine de la normalisation

La normalisation peut avoir plusieurs sources, dont l'importance relative varie grandement d'un
pays à l'autre. Des distinctions sont à faire selon que son origine est publique ou professionnelle
(privée) d'une part, nationale, « régionale » ou internationale de l'autre.

La normalisation peut être réalisée, à titre principal, à l'initiative ou sous les auspices des
Pouvoirs publics, par une institution (du type : Conseil national de la comptabilité́ ) qu'ils ont
spécialement créée à cet effet, et fait alors l'objet de lois, décrets ou arrêtés;
ils peuvent également intervenir, à titre accessoire, via des organismes dont la vocation
première n'est pas comptable, mais qu'ils ont investis de prérogatives dans des domaines
particuliers, par exemple en matière de protection de l'épargne publique (du type: Commission
des opérations de bourse ou Securities and Exchange Commission). Elle peut être aussi l'œuvre
d'entités regroupant des professionnels de la comptabilité́ (Ordres des Experts-comptables ou
Associations de comptables, Instituts), qui formulent à l'usage de leurs membres un certain
nombre de recommandations.

L'opposition entre sources publiques d'une part, professionnelles de l'autre, doit être recoupée
avec celle entre initiatives nationales, « régionales » (en ce sens qu'elles résultent de l'action de
plusieurs nations géographiquement voisines) et internationales: les interventions publiques

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peuvent être le fait d'un État (Plan comptable cambodgien, français, marocain...), d'un groupe
d'États (Plan comptable de l’UEMOA, directives de l'Union européenne...), d'un ensemble de
nations (Organisation de coopération et de développement économique) voire de la
Communauté́ internationale toute entière (Organisation des Nations unies); de même, s'agissant
des sources professionnelles, les recommandations d'organismes nationaux (Ordre national ou
Association nationale des Experts-comptables), régionaux (Fédération des Experts-comptables
européens...), internationaux (Comité international de normalisation de la comptabilité́ ,
International Accounting Standards Committee, IASC) peuvent se compléter ou se juxtaposer.

4.2.Les « modèles » de normalisation

En schématisant, on peut sans doute distinguer deux « modèles », deux écoles de normalisation.
Dans le « modèle anglo-saxon », qui est celui de pays de droit coutumier, pour lesquels, en tout
état de cause, la réalité́ économique doit avoir la prééminence sur l'habillage juridique, la
normalisation vise à assurer la transparence des informations au bénéfice des investisseurs et
de la communauté́ financière ; elle est principalement le fait d'organismes professionnels, qui
se soucient beaucoup plus du fond que de la forme, plus d'énoncer des principes, des règles, des
critères, que de rentrer dans le détail du classement, de l'enregistrement des faits, et de formuler
des prescriptions sur l'ensemble des étapes de la procédure comptable.

À ce modèle s'oppose celui que l'on pourrait qualifier d'« euro-africain », car il est notamment
mis en œuvre en Europe continentale et dans une partie de l'Afrique (Maghreb, Afrique
francophone) ; il est le fait de pays qui, parce qu'ils se rattachent à une tradition de droit écrit
(notamment du fait de l'influence directe ou indirecte du droit romain), partagent le même souci
de formalisme :

Ø la normalisation est perçue comme « centrale », pour répondre aux besoins des
entreprises, mais aussi à ceux de la collectivité́ nationale, de l'État (et des
administrations fiscales) notamment; il est porté un intérêt vif à l'uniformisation des
pratiques, plus réduit aux débats doctrinaux et théoriques, dont l'impact concret ne peut
rester que limité ;
Ø en conséquence, elle n'est pas laissée à l'initiative des professionnels de la comptabilité́ ,
mais un rôle décisif revient aux instances étatiques, aussi bien dans son élaboration que
dans son approbation et sa mise en œuvre ;

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Ø elle est conçue non comme une série d'initiatives distinctes, mais bien comme un effort
d'ensemble (ce que suggère l'expression de « plan comptable »), visant à harmoniser les
comptabilités, de façon à faciliter leur compréhension et leur contrôle, ainsi que les
comparaisons dans le temps et dans l'espace ;
Ø dans le cadre de l'effort de normalisation, l'attention principale est accordée à la
structuration de l'information comptable; il s'agit de la classifier, de codifier les comptes,
de proposer des états financiers harmonises, voire de lever les ambiguïtés
terminologiques qui pourraient subsister, beaucoup plus que de se préoccuper d'énoncer
des principes généraux, destinés à alimenter la réflexion du comptable et à le guider
dans ses choix. Le cadre et les règles fixés par le Plan entant jugés à même de répondre
à la plupart des besoins, le « bon comptable » est traditionnellement invité à s'appliquer
à les respecter beaucoup plus qu'à se préoccuper d'exercer son jugement pour des cas
qui n'auraient pas été prévus.

Sans doute, à partir du tournant des années 1980, pour tenir compte notamment des travaux
menés au sein des organismes internationaux de normalisation, s'est-on davantage soucié de
principes et de théories comptables. Sous une forme ainsi enrichie, la notion de plan est restée
néanmoins caractéristique de cette École ; et, de ce point de vue, l'histoire de la normalisation
dans les pays membres de l'OHADA parait particulièrement révélatrice.

4.3.La normalisation dans les pays membres de l'OHADA

Avant l'indépendance et immédiatement après, les pays d'Afrique francophone appliquaient le


Plan comptable français de 1957; ils avaient pu ainsi apprécier les mérites du modèle sous-
jacent .

Légitimement soucieux de disposer d'outils comptables propres, permettant de répondre aux


besoins d'économies en développement, ils choisirent de tirer au mieux profit de leur expérience
antérieure en se dotant de plans comptables nationaux, c'est-à-dire en privilégiant une approche
normalisatrice globale, sous les auspices de l'État et, dans bien des cas, en l'absence
d'organismes professionnels véritablement représentatifs.

Le mouvement démarra en 1968 et eut pour cadre l'Organisation commune africaine et


malgache (OCAM) . Réunie en janvier de cette année à Niamey, la Conférence des Chefs d'État
de l’OCAM approuva l'idée d'un plan comptable commun aux États membres et le Plan
comptable de l’OCAM fut adopté en janvier 1970 à Yaoundé . Il s'agissait en fait d'un plan-

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cadre, devant donner lieu à des adaptations, et des plans comptables nationaux, dérivés du Plan
OCAM, furent introduits entre 1973 et 1981, dans les différentes législations nationales,
particulièrement dans celles des pays actuellement membres de l’UEMOA : Benin (loi du 23
mars 1981) , Burkina Faso, Côte d'Ivoire (loi du 19 janvier 1973) , Niger, Sénégal, Togo.

Ce serait une erreur de ne voir dans les plans comptables nationaux que de simples répliques
du plan français de 1957. Ils furent en effet le lieu de réelles innovations, souvent inspirées par
le souci de tenir compte des nécessites propres à chaque pays ou groupe de pays : il s'agissait
notamment, pour répondre à des objectifs macro- économiques, de fournir aux Pouvoirs publics
un outil de diagnostic de leur économie, leur permettant de prendre des décisions raisonnées de
développement; et de ce point de vue, la liaison entre comptabilité́ privée et comptabilité́
nationale avait particulièrement retenu l'attention.

II. Mise en place du SYSCOA et du SYSCOHADA

Le besoin d’information économique pour la politique monétaire de l’UEMOA poussa la


BCEAO à plaider en faveur d’un droit comptable commun aux pays de l’union, ainsi qu’un
référentiel comptable unique. Le SYSCOA naquit en 1998. Encore là, la mise en place du
SYSCOA a été commanditée par la BCEAO pour ces objectifs cités et non par un organe de
normalisation préalablement créé à l’échelle de l’UEMOA.

Les études d’un système comptable commun aux pays de l’UEMOA ont débuté en 1994, et ce
n’est qu’en 1997 (date ou l’équipe de consultants principalement français avec l’aide de
quelques africains a rendu ses travaux) que sont créés le Conseil Comptable Ouest Africain par
le Règlement n° 03/97 du Conseil des Ministres (CM) de l’UEMOA, et le Conseil Permanent
de la Profession Comptable par le Règlement n° 04/97/CM.

Le Système Comptable Ouest Africain (SYSCOA) a été institué par le règlement


04/96/CM/UEMOA du 20/12/1996. Ce référentiel, qui s'était inspiré du projet de l'Acte
Uniforme de l'OHADA portant organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises
dans l'espace OHADA, est entré en application dans les différents pays de l'UEMOA depuis le
1er janvier 1998.

Quant à l'Acte Uniforme OHADA relatif à la comptabilité, qui a été adopté après le SYSCOA,
il est entré en vigueur le 1er janvier 2001. Son objectif est d'harmoniser les règles comptables

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applicables dans les pays membres de l'OHADA (dont font partie ceux de l'UEMOA) grâce au
référentiel mis en place, le Système Comptable OHADA (en abrégé SYSCOHADA).

L'entrée en vigueur du SYSCOHADA a fait coexister ce référentiel avec le SYSCOA dans les
pays de l'UEMOA. Ce qui, en soi ne pose problème que si des différences et divergences sont
constatées entre les deux systèmes. C'est ce que la comparaison des deux systèmes a permis de
déceler. Et pour y remédier, le Conseil des Ministres de l'UEMOA a décidé une mise à jour du
SYSCOA, rendue nécessaire par l'entrée en vigueur du SYSCOHADA, afin d'assurer une
parfaite compatibilité du SYSCOA avec le droit comptable de l'OHADA qui est la base du
SYSCOHADA.

Cette décision, comme le mentionne le règlement 07/2001/CM/UEMOA, a été prise au regard


de l'article 112 de l'Acte Uniforme de l'OHADA portant organisation et harmonisation des
comptabilités des entreprises sises dans les États-parties au Traité de l’OHADA. En effet, selon
cet article, « sont abrogées à compter de la date d'entrée en vigueur du présent Acte Uniforme
et de son Annexe toutes dispositions contraires. »

Depuis cette décision des autorités de l'UEMOA, un seul référentiel comptable, le


SYSCOHADA, commun à l'ensemble des pays membres de l'OHADA s'applique dans cet
espace, même si certains (en Afrique de l'Ouest) lui préfèrent l'appellation de SYSCOA. Peu
importe, dès lors qu'il s'agit de la même réglementation.

C'était le cas, jusqu'à ce que le Règlement n°05/2013/CM/UEMOA du 28 juin 2013 portant


modification du SYSCOA et le règlement d'exécution n°005/2014/COM/UEMOA du 31 mai
2014 disposent que les nouvelles règles et méthodes comptables du SYSCOA sont adoptées, et
s'appliquent aux comptes des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2014.

Nous nous retrouvons ainsi, dans l'espace UEMOA, avec deux référentiels comptables
différents entraînant des différences dans les méthodes de comptabilisation de certaines
opérations et dans la présentation des informations dans les états financiers.

Il a fallu attendre 3 ans après la révision du SYSCOA qui a fait couler beaucoup d’encre pour
qu’enfin un nouveau dispositif comptable commun soit mis en vigueur au sein de l’espace
OHADA suite à la publication du 15 février 2017, au journal officiel de l’OHADA, le nouvel
acte uniforme relatif au Droit comptable et à l’information financière (AUDCIF) et le Système
Comptable OHADA révisé (SYSCOHADA).

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Ce dernier est constitué d’une part du Plan Comptable Général OHADA (PCGO) applicable à
toutes les entités soumises depuis le 01 janvier 2018 et d’autre part le dispositif comptable
relatif aux comptes consolidés et combinés en ce qui concerne les entités ayant sous contrôle
une ou plusieurs autres entités.

Le SYSCOHADA vient aborder quelques innovations majeures et amélioration dans le


traitement comptable opéré dans le nouvel acte uniforme OHADA, relatif au droit comptable
OHADA, et à l’information financière.

Ces changements qui épousent les fondements de la comptabilité anglo-saxonne entérinent la


mutation de la comptabilité générale vers la comptabilité financière. Le Système comptable
OHADA révisé n’est pas appliqué aux banques et compagnies d’assurance, selon l’article 5 de
l’OHADA.

1. La convergence du SYSCOHADA révisé vers les normes internationales

Cette nouvelle réforme entre en vigueur dans le souci de mettre à jour les règles et méthodes
comptables dans un premier temps et procéder à la mise en œuvre du SYSCOHADA révisé
vers les normes IAS/IFRS.

III. Le cadre conceptuel du SYSCOHADA

1. Définition et objectifs du cadre conceptuel

Un cadre conceptuel (Conceptuel Framework) est un système cohérent d’objectifs et de


principes fondamentaux liés entre eux qui a pour objet de donner une représentation utile de
l’entité́ pour les différents utilisateurs de l’information financière. Il constitue la structure de
référence théorique qui sert de support et de guide à l'élaboration des normes comptables.
Le cadre conceptuel a pour objectifs d'aider :

Ø à élaborer des normes cohérentes pouvant faciliter la production de données et d'états


financiers ;
Ø à faciliter l’interprétation des normes comptables et l’appréhension d’opérations ou
d’évènements non explicitement prévus par la règlementation comptable ;
Ø les auditeurs à se faire une opinion sur la conformité́ des états financiers avec les normes
d'information financière du Système comptable OHADA.

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2. Structure du cadre conceptuel

Le cadre conceptuel est structuré selon la hiérarchie suivante :

Ø au premier niveau, sont énoncés les définitions et les principaux utilisateurs des états
financiers ;
Ø au deuxième niveau, la structure et le champ d’application du cadre conceptuel ;
Ø au troisième niveau, les objectifs et les principes de base des états financiers qui
comprennent (i) l’hypothèse sous-jacente à la préparation des états financiers, (ii) les
postulats et conventions comptables, (iii) les caractéristiques qualitatives de
l'information contenue dans les états financiers ;
Ø au quatrième niveau, des définitions des éléments et contenu des états financiers ;
Ø au cinquième niveau, les règles d’évaluation, de comptabilisation et de
décomptabilisation ou de sortie des éléments des états financiers ainsi que les concepts
de capital et de maintien du capital.

3. Champ d’application du cadre conceptuel

Les présentes dispositions s’appliquent à toute personne physique ou morale astreinte à la mise
en place d’une comptabilité́ destinée à l’information externe comme à son propre usage, sous
réserve des dispositions qui leur sont spécifiques.

Sont astreintes à la tenue d’une comptabilité́ financière selon le Système comptable OHADA :

Ø les entités soumises aux dispositions de l’Acte uniforme relatif au droit commercial
général et de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE ;
Ø les entités soumises aux dispositions de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés
coopératives ;
Ø les entités publiques, parapubliques ou d’économie mixte ;
Ø et, plus généralement, les entités produisant des biens et des services marchands ou non
marchands, dans la mesure où elles exercent, dans un but lucratif ou non, des activités
économiques à titre principal ou accessoire qui se fondent sur des actes répétitifs, à
l’exception de celles soumises aux règles de la comptabilité́ publique.

4. Objectifs et principes de base des états financiers

La comptabilité́ est un système d’organisation de l’information financière qui permet :

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Ø de saisir, classer, enregistrer des données de base chiffrées ;
Ø de fournir, après traitement approprié, un ensemble d’informations conforme aux
besoins des divers utilisateurs intéressés.

Pour garantir la qualité́ et la compréhension de l’information, toute comptabilité́ implique :

Ø le respect de principes ;
Ø une organisation répondant aux exigences de contrôle et de vérification ;
Ø la mise en œuvre de méthodes et de procédures ;
Ø l’utilisation d’une terminologie commune.

La comptabilité́ est aussi un instrument de description et de modélisation de l'entité́ ainsi qu’une


pratique sociale et organisationnelle mettant en relation divers acteurs (dirigeants, préparateurs
de comptes, auditeurs et utilisateurs multiples).

4.1. Objectif des états financiers

L’objectif des états financiers est de fournir des informations utiles sur le patrimoine, la
situation financière (bilan), la performance (compte de résultat) et les variations de la situation
de trésorerie (Tableau des Flux de Trésorerie) d’une entité afin de répondre aux besoins de
l’ensemble des utilisateurs de ces informations. Les états financiers permettent de garantir la
transparence de l’entité à travers une information complète et de fournir une présentation fidèle
de l’information utile pour les besoins de la prise de décision.

La fourniture d’information financière utile aux diverses parties prenantes est caractérisée par
la pertinence et l’image fidèle. Ces caractéristiques sont liées à la fois au fond et à la forme du
dispositif comptable.

4.2. Dispositif comptable de base


Pour qu’un utilisateur ait une pleine confiance dans une information trouvée dans les états
financiers, il lui faut toutes les garanties quant à :
• son contenu conceptuel, donc sa définition, sa terminologie, sa correcte application
par l’entité tant au niveau de ses éléments constitutifs, de son « périmètre », que des
méthodes d’évaluation utilisées qui doivent être conformes à la norme (dispositif de
fond) ;

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• son montant, qui doit traduire la réalité économique, dans le cadre des postulats,
conventions et procédures retenues par le Système comptable OHADA (dispositif de
forme).
a. Dispositif de fond
Pour que l’application d’un plan comptable soit effective et homogène, surtout dans un
espace aussi large que celui de l’OHADA, il importe essentiellement que les entités soient
parfaitement éclairées et guidées par le référentiel comptable :
Ø dans le mode d’évaluation ;
Ø dans la terminologie ;
Ø dans les règles de fonctionnement des comptes ;
Ø dans les méthodes d’élaboration et de présentation des états financiers de synthèse.

Toutefois, un tel dispositif serait insuffisant et pourrait conduire à des distorsions, voire à
des divergences dans les applications, s’il n’était précédé, voire imprégné, par une
présentation approfondie, dans le plan, des éléments sous-jacents d’ordre conceptuel et
méthodologique, dont la connaissance et la compréhension permettent une saine
interprétation de la multitude des cas concrets et particuliers que recèle la vie de l’entité. Par
conséquent, l’identification de la diversité des utilisateurs et de leurs besoins est
fondamentale et se situe en préalable à la présentation des concepts. Mais elle doit être
complétée par :
Ø l’affirmation et la présentation des principes comptables de base, ensemble de
postulats et de conventions sur lesquels repose la représentation comptable ;
Ø l’explication de l’objectif d’image fidèle du patrimoine, de la situation financière et
du résultat de l’entité que doivent viser les responsables des états financiers ;
Ø la présentation détaillée des méthodes et règles d’évaluation, en l’absence ou
l’insuffisance de laquelle les états financiers perdraient la majeure partie de leur
intérêt pour les utilisateurs.
b. Dispositif de forme

L’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière comporte certaines


dispositions touchant la totalité des traitements de l’information de base jusqu’aux états
financiers. Ces dispositions concernent :

Ø la saisie et l’enregistrement de l’information de base ;

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Ø l’organisation comptable et le traitement de l’information ;
Ø l’élaboration et la présentation des états financiers ;
Ø la valeur probante de l’information comptable.

c. La saisie et l’enregistrement de l’information de base

Trois points essentiels sont à souligner :

a) le Système comptable OHADA opte pour une comptabilité de flux.

b) les opérations doivent être enregistrées sans retard, par l’entité (article 15 de l’Acte
Uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière), dans l’ordre chronologique
de leur date de valeur comptable qui est la date d’émission de la pièce justificative de base, ou
la date de réception de la pièce de base d’origine externe (article 17) ;

c) les pièces justificatives doivent être datées, classées et conservées, dans un ordre défini
explicitement (article 17).

d. L’organisation comptable et le traitement de l’information

Dans le souci d’assurer la fiabilité et l’authenticité des écritures jusqu’aux états financiers,
l’organisation comptable a fait l’objet de développements particuliers dans les articles 14 à 21
de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière, et ce, afin d’en
souligner toute l’importance.

Sont prévues et décrites les dispositions générales d’organisation de la comptabilité, quelles


qu’en soient les modalités technologiques (de la comptabilité manuelle aux comptabilités
informatisées), ainsi que les dispositions spécifiques aux comptabilités informatisées.

e. L’élaboration et la présentation des états financiers

Une meilleure fiabilité des états financiers résulte :

Ø de l’existence de deux niveaux de présentation de ces états, dans le cadre des deux «
systèmes » comptables retenus par le Système comptable OHADA : Système normal,
Système minimal de trésorerie ;

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Ø de la stricte application des principes comptables affirmés, notamment ceux de
transparence, de non-compensation et de régularité, obligation rappelée à l’article 34 de
l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière.

f. La valeur probante de l’information comptable

L’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière prévoit un ensemble


complet de dispositions destinées à donner à l’information comptable la force probante qui
s’attache aux documents authentiques (art. 66 à 73-1) :

Ø l’immatriculation, la numérotation et le paraphe du journal et du livre d’inventaire;


Ø l’identification des documents informatisés pouvant tenir lieu de journal et de livre
d’inventaire ;
Ø la mise en place de procédures permettant le contrôle externe et le contrôle interne ;
Ø l’opinion des commissaires aux comptes sur les états financiers annuels ;
Ø la publicité des états financiers annuels.

5. Hypothèse sous-jacente à la préparation des états financiers

Les états financiers sont établis sur une base de continuité d’exploitation, c’est à dire en
présumant que l’entité poursuivra ses activités dans un avenir prévisible, à moins que des
événements ou des décisions survenus avant la date de publication des comptes rendent
probable dans un avenir proche la liquidation ou la cessation d’activité.

Lorsque les états financiers ne sont pas établis sur cette base (non-continuité d’exploitation :
liquidation de l’entité par exemple), les incertitudes quant à la continuité d’exploitation sont
indiquées et justifiées, et la base sur laquelle ils ont été arrêtés est précisée.

6. Principes comptables fondamentaux

Les principes comptables fondamentaux structurent la représentation comptable de l’entité.


Issus historiquement de la pratique comptable, ces principes sont intégrés dans les cadres
conceptuels et les normes comptables, et tirent leur légitimité de leur reconnaissance par les
acteurs du monde comptable. Ce sont les postulats et conventions comptables qui sont
couramment regroupés sous le terme générique de principes comptables.

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6.1. Postulats et conventions comptables
a. Les postulats comptables

Les postulats permettent de définir le champ du modèle comptable. Ce sont des principes
acceptés sans démonstration mais cohérents avec les objectifs fixés.

Les postulats retenus pour définir le champ du modèle comptable du Système comptable
OHADA sont les suivants :

Ø Postulat de l’entité

Il s’agit d’une hypothèse fondamentale portant sur la relation entre, d’une part, la personne
morale ou le groupe et d’autre part son ou ses propriétaires (exploitant, associés, actionnaires,
membres). En effet, l’entité est considérée comme étant une personne morale ou un groupe
autonome et distinct de ses propriétaires et de ses partenaires économiques. La comptabilité
financière est fondée sur la séparation entre le patrimoine de l'entité et celui de ses propriétaires.
Ce sont les transactions de l'entité et non celles des propriétaires qui sont prises en compte dans
les états financiers de l’entité.

Ø Postulat de la comptabilité d’engagement ou d’exercice

Les effets des transactions et autres événements sont pris en compte dès que ces transactions
ou événements se produisent et non pas au moment des encaissements ou paiements. Ils sont
enregistrés dans les livres comptables et présentés dans les états financiers des exercices
auxquels ils se rattachent. L'information financière ainsi établie, à l'exception de celle
contenue dans le tableau des flux de trésorerie et sous réserve des dispositions spécifiques
concernant le Système Minimal de Trésorerie, renseigne les utilisateurs, non seulement sur les
transactions passées ayant entraîné des flux de trésorerie, mais également sur des obligations et
autres événements entraînant des encaissements et des paiements futurs.

Ø Postulat de la spécialisation des exercices

Ce postulat, prévu à l’article 59 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information


financière, signifie que la vie de l’entité étant découpée en périodes appelées « exercices » à
l’issue desquels sont publiés des états financiers annuels, il faut rattacher à chaque exercice tous

Normes comptables SYSCOHADA 16


les produits et les charges qui le concernent (nés de l’activité de cet exercice), et ceux-là
seulement.

D’une manière générale, lorsque des revenus sont comptabilisés au cours d'un exercice, toutes
les charges ayant concouru à la réalisation de ces revenus doivent être déterminées et rattachées
à ce même exercice.

Ø Postulat de la permanence des méthodes

Le postulat de permanence des méthodes rappelé dans l’article 40 de l’Acte uniforme relatif au
droit comptable et à l’information financière exige que les mêmes méthodes de prise en compte,
de mesure et de présentation soient utilisées par l'entité d'une période à l'autre. En effet, la
comparabilité et la cohérence des informations comptables au cours de périodes successives
implique la permanence des méthodes d'évaluation et de présentation.

Le terme « méthode comptable » s’applique - aux méthodes et règles d’évaluation et de


présentation des comptes.

On peut cependant déroger à la fixité des méthodes si un changement exceptionnel est intervenu
dans la situation de l'entité ou dans le contexte économique, industriel ou financier et que le
changement de méthodes fournit une meilleure information financière compte tenu des
évolutions intervenues.

Ø Postulat de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique

Selon ce postulat, pour que l'information représente d'une manière pertinente les transactions et
autres événements qu'elle vise à représenter, il est nécessaire qu'ils soient enregistrés et
présentés en accord avec leur substance et la réalité économique et non pas seulement selon
leur forme juridique.

Le Système comptable OHADA opte pour une application limitée de ce postulat comptable.

Les quatre applications (au lieu de cinq applications dans l’ancien référentiel comptable) qui
sont faites du principe de prééminence de la réalité sur l’apparence sont les suivantes :

Ø inscription à l’actif du bilan (comme si l’entité en était propriétaire) des biens détenus
avec clause de « réserve de propriété » ;

Normes comptables SYSCOHADA 17


Ø inscription à l’actif du bilan du locataire des biens utilisés dans le cadre d’un contrat de
location acquisition (côté preneur) et d’une créance de location financement (côté
bailleur). Ces dispositions sont limitées aux contrats de crédit-bail, de location-vente
ou tout autre contrat de location assortie d’une option d’achat dont le preneur est
raisonnablement certain d’exercer) ;
Ø inscription à l’actif du bilan des effets remis à l’escompte et non encore échus ou
honorés ;
Ø inscription dans les « charges de personnel » du personnel facturé par d’autres entités.

Dans ces quatre cas, les conséquences comptables de ces solutions sont les suivantes :

Ø inscription au passif, en contrepartie des valeurs d’actif, de comptes de dettes financières


spécifiques (crédit-bail et location-vente, réserve de propriété...), de dettes de trésorerie
(crédits d’escompte...) ;
Ø inscription dans les charges et les produits des éléments correspondants : dotations aux
amortissements, charges financières (crédit-bail, location-vente), charges de personnel
(personnel intérimaire).

b. Les conventions comptables (5)

Les conventions comptables sont destinées à guider le préparateur des comptes dans
l’évaluation et la présentation des éléments devant figurer dans les états financiers. Elles ont un
caractère de généralité moins grand que les postulats comptables et peuvent varier d’un pays
ou d’un espace géographique à un autre.

Les conventions comptables servant de guide pour l’élaboration des états financiers annuels du
Système comptable OHADA sont les suivantes :

4.1.2.1. Convention du coût historique

La convention du coût historique consiste à comptabiliser les opérations sur la base de la valeur
nominale de la monnaie sans tenir compte des éventuelles variations de son pouvoir d’achat. Il
repose sur la stabilité de l’unité monétaire qui doit permettre d’additionner des unités
monétaires de différentes périodes, sans dénaturer l’information comptable.

Normes comptables SYSCOHADA 18


Selon la convention du coût historique, les actifs sont comptabilisés pour le montant payé ou
pour la valeur de la contrepartie qui a été donnée pour les acquérir. Les passifs sont
comptabilisés pour le montant des produits reçus en échange de l’obligation ou, dans certaines
circonstances (par exemple, les impôts sur les bénéfices), le montant que l’on s’attend à verser
pour éteindre le passif (passif externe) dans le cours normal de l’activité.

Selon les articles 35 et 36 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information


financière, la méthode d’évaluation des éléments inscrits en comptabilité est fondée sur la
convention du coût historique. Ainsi donc, à leur date d'entrée dans le patrimoine de l'entité, la
valeur des actifs est déterminée dans les conditions suivantes :

Ø les actifs acquis à titre onéreux sont comptabilisés à leur coût d'acquisition ;
Ø les actifs produits par l'entité sont comptabilisés à leur coût de production ;
Ø les actifs acquis à titre gratuit sont comptabilisés à leur valeur actuelle ;
Ø les actifs acquis par voie d’échange sont comptabilisés à la valeur actuelle des actifs
reçus, sauf si cette valeur actuelle ne peut être estimée de façon fiable. Dans ce cas, les
actifs acquis sont comptabilisés à la valeur actuelle des actifs donnés en échange.

Le choix du coût historique se justifie par le fait que la valeur d'origine constitue une
information vérifiable reposant sur une évidence.

Dérogation au principe du coût historique

Lorsque les déformations dues à l’inflation deviennent trop fortes, le Système comptable
OHADA a prévu, le recours à la réévaluation qui peut être libre ou légale.

Ø Réévaluation libre : généralement sans avantages fiscaux (1'augmentation des capitaux


propres résultant de la réévaluation est considérée par le fisc comme un « bénéfice »
imposable) ;
Ø Réévaluation légale : organisée par une loi interne des États parties, et normalement
sous le bénéfice d'avantages fiscaux (neutralité fiscale ou écart de réévaluation peu ou
faiblement imposable ; amortissements fiscaux calculés sur les montants réévalués,
etc.).

Normes comptables SYSCOHADA 19


Le Système comptable OHADA précise la technique de réévaluation qui porte exclusivement
sur les immobilisations corporelles et financières Le calcul des valeurs réévaluées peut se
fonder :

Ø soit sur une méthode indiciaire, par utilisation d'indices officiels dans la limite des
valeurs actuelles ;
Ø soit sur une méthode de coûts actuels (recherche des valeurs actuelles des éléments).

4.1.2.2. Convention de prudence

Cette convention est énoncée d’entrée dans les articles 3 et 6 de l’Acte uniforme relatif au droit
comptable et à l’information financière : « La comptabilité doit satisfaire, dans le respect de la
convention de prudence, aux obligations de régularité, de sincérité et de transparence
inhérentes à la tenue, au contrôle, à la présentation et à la communication des informations
qu’elle a traitées. »

La prudence est l'appréciation raisonnable des faits dans des conditions d’incertitude afin
d'éviter le risque de transfert, sur l'avenir, d'incertitudes présentes susceptibles de grever le
patrimoine ou le résultat de l'entité. Les actifs et les produits ne doivent pas être surévalués, et
les passifs et les charges ne doivent pas être sous-évalués.

La convention de prudence est avant tout, dans le contexte socio-économique et culturel de nos
entités, un moyen d’une part, de protéger et, surtout de garder la confiance des tiers et, d’autre
part de prévenir toutes distributions de dividendes fictifs (distribution de plus-values
potentielles) susceptibles de nuire à leur équilibre financier, leur croissance et leur capacité
d’autofinancement.

Toutefois, l'application de ce principe de prudence ne doit pas conduire à la création de réserves


occultes ou de provisions excessives, la sous-évaluation délibérée des actifs ou des revenus ou
la surévaluation délibérée des passifs ou des charges.

4.1.2.3. Convention de régularité et transparence

Dans le droit comptable OHADA, cette convention a été affirmée dans les articles 6, 8, 9, 10 et
11 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière. En fait, il
imprègne tous les textes relatifs à l’information externe.

Normes comptables SYSCOHADA 20


Il faut inclure dans ce concept :

Ø la conformité aux règles et procédures du Système comptable OHADA, au plan


comptable et à sa terminologie, à ses présentations d’états financiers (notion de
régularité)... ;
Ø la présentation et la communication claire et loyale de l’information, sans intention de
dissimuler la réalité derrière l’apparence (article 6 de l’Acte uniforme) ;
Ø le respect de la règle de non-compensation, dont l’inobservation entraînerait des
confusions juridiques et économiques et fausserait l’image que doivent donner les états
financiers annuels. Sont uniquement autorisées les compensations juridiquement
fondées (article 34 de l’Acte uniforme) en vertu de la loi ou du contrat...

4.1.2.4. Convention de la correspondance bilan de clôture – bilan d’ouverture

Cette convention est rappelée à l’article 34 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à
l’information financière : « le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre au bilan de
clôture de l’exercice précédent ».

Cette convention, classique mais d’application délicate, a pour principale conséquence que l’on
ne peut imputer directement sur les capitaux propres (à l’ouverture de l’exercice, donc à la
clôture de l’exercice précédent) :

Ø ni les incidences (gains ou pertes) des changements de méthode comptable ;


Ø ni les produits et les charges relatifs à des exercices précédents qui auraient été omis.

Ces corrections doivent transiter par le compte de résultat du nouvel exercice.

Dans le cadre du Système comptable OHADA, il a été considéré qu’il n’existait que deux cas
d’imputation possible, directement sur les capitaux propres, sans « passer » par le compte de
résultat :

Ø celui de l’incidence d’un changement de méthodes ayant un impact fort significatif sur
les états financiers ;
Ø celui de la correction d’une erreur significative.

Normes comptables SYSCOHADA 21


4.1.2.5. Convention de l’importance significative

Cette convention, bien qu’énoncée formellement à l’article 33 de l’Acte uniforme relatif au


droit comptable et à l’information financière, à propos des notes aux états financiers, concerne
également tous les autres états financiers.

Sont significatifs « tous les éléments susceptibles d’influencer le jugement que les destinataires
des états financiers peuvent porter sur le patrimoine, la situation financière et le résultat de
l’entité » (article 33 de l’Acte uniforme).

Cette définition de l’importance significative par ses conséquences sur le jugement des
utilisateurs montre le caractère relatif du critère (en fonction de la taille de l’entité notamment)
et la difficulté de son application, puisqu’elle place en responsabilité les comptables, les
dirigeants et les auditeurs, qui ont à prendre la décision de retenir ou non l’élément en fonction
de son importance significative présumée, donc de son influence sur le jugement porté par telle
ou telle catégorie de lecteurs des états financiers annuels.

IV. Cas pratiques sur les principes comptables


Continuité d’exploitation

Opérations Traitement continuité Traitement non-


d’exploitation continuité d’exploitation
Un bien figure au bilan pour 1 000
000
Stock produit finis au bilan
nombre :10 000
coût de prod. : 500
V. marché X

Devise en caisse
Engagement de frais importants
accessoires à une immobilisation

Prudence
La prudence vise surtout à ne pas reporter sur les exercices suivants les risques existants susceptibles d’entraîner
des pertes. La prudence s’illustre plus facilement qu’elle ne se définit. Aussi est-il intéressant d’examiner son
exercice dans les situations rencontrées régulièrement par les entreprises.

Situation Traitement comptable Autre traitement


Prudente
Grosse dépense (frais de recherche ou
dépenses de campagne publicitaire)
Stock
Créance

Normes comptables SYSCOHADA 22


Engagement donné ou reçu
Procès encours avec risque de perte.
Exemple : procès 50 % de chance de
perdre 1 000 000
Défaut d’exécution contractuelle
risque de pénalité

Permanence des Méthodes

La constance dans les méthodes d’évaluation et de présentation des opérations est une
garantie de fiabilité et de sincérité.

Application de la Négligence de principe


permanence des méthodes
Immobilisation : type d’amortissement,
durée d’amortissement.
Stock
Stock

Intangibilité du bilan :

La continuité qui s’applique à l’exploitation doit se traduire à l’établissement des comptes.


Les soldes de situation arrêtés à une date donnée doivent correspondre aux soldes reportés à
nouveau de la période suivante. Ainsi le bilan de clôture d’un exercice doit-il correspondre au
bilan d’ouverture de l’exercice suivant. Ce principe limite l’imputation des écritures sur les
capitaux propres de manière directe sans passer par le compte de résultat.

Application du principe Autre traitement


d’intangibilité du bilan
Constatation des charges ou des
produits d’exercices antérieurs
Changement de méthode
d’évaluation des stocks
Proposition d’écritures d’ajustement
ou de reclassement suite à un
contrôle des comptes

Spécialisation des exercices :

L’activité des entreprises est découpée en exercices comptables. Le but des documents
financiers est de fournir une information sincère de la situation et du résultat de l’entité à
l’arrêté de chaque exercice. Ceci sous-entend que toutes les charges et tous les produits d’un
exercice concourant à l’obtention du résultat doivent être pris en compte.

Traitement comptable de la Autre traitement


spécialisation des exercices
Frais importants liés à une
campagne publicitaire

Normes comptables SYSCOHADA 23


Acquisition d’un matériel industriel
Souscription d’un emprunt
Exécution d’un marché sur plusieurs
exercices
Liquidation d’un client en difficulté
depuis l’exercice précédent
Paiement de factures d’eau,
d’électricité ou de téléphone
concernant un abonnement
chevauchant deux exercices
Perception de frais d’abonnement à
la revue Malienne de Comptabilité
concernant une période chevauchant
deux exercices.

Coût historique :

La simplicité d’application de ce principe rend sa compréhension et son adoption aisées.

Application du coût Autre traitement


historique
Matériel industriel faisant l’objet
d’entretien et de réparation
Matériel industriel acquis mais payé
pour moitié seulement (l’autre
moitié faisant l’objet d’abandon de
créance)

Normes comptables SYSCOHADA 24


Transparence :

L’application de ce principe va de soi dès lors qu’on se situe dans la perspective de fournit
une information sincère et pertinente. La transparence est présumée chez tous les comptables.

Adoption de la Autre traitement


transparence comptable
Existence d’un bien à l’actif faisant l’objet
d’hypothèque
Aval, garantie, caution donnée
Frais généraux dont une partie est
non déductible sur le plan fiscal.

La transparence face à l’information privilégie la sincérité.

Non compensation :
Elle s’inscrit dans le même souci de clarté que la transparence. Aucune compensation ne doit
être effectuée si elle ne peut se justifier sur le plan juridique.

Non compensation Compensation


Existence simultanée d’une dette et d’une
créance par rapport à un partenaire

Prééminence de la réalité sur l’apparence

Les anglo-saxons le dénomme « substance over form ». Il a été partiellement adopté par le
SYSCOA car ne correspondant pas entièrement aux pratiques comptables de la zone
UEMOA.

Application du principe Autre traitement


« substance over form »
Contrat de crédit bail (location) avec option
d’achat encours concernant un matériel de
transport
Escompte d’un effet de commerce
Matériel de voirie utilisé par un GIE
de quartier dans le cadre d’une
concession
Utilisation par la banque
Internationale pour le Mali SA des
services de la SOMAGES

Importance significative :

Elle s’applique afin d’assurer une souplesse et une simplicité que l’on ne reconnaît pas à la
comptabilité. L’évaluation, la présentation de l’information doivent obéir à cette règle.

Application du principe de Autre traitement


l’importance significative
Retraitement du crédit bail en acquisition
financement

Normes comptables SYSCOHADA 25


Changement de méthode comptable
Présentation de l’état annexé

V. Règles d’évaluation et de comptabilisation des éléments des états


financiers
1. Règles d’évaluation des éléments des états financiers

L'évaluation est le procédé qui permet de déterminer les montants monétaires auxquels les
éléments sont comptabilisés et inscrits au Bilan, au Compte de résultat ou au Tableau de flux
de trésorerie. Cela implique la sélection de bases d'évaluation appropriées.

Le système comptable OHADA distingue :

Ø la valeur d’entrée dans le patrimoine ;


Ø la valeur actuelle à une date quelconque, qui porte le nom de valeur d’inventaire lorsque
cette date est celle de la clôture de l’exercice ;
Ø la valeur nette au bilan.

I Évaluation des Éléments du Patrimoine à leur entrée


Les éléments du patrimoine sont évalués à leur entrée et enregistrées à cette valeur qui demeure
intangible durant leur séjour en vertu du principe du coût historique.
Les éléments du patrimoine concernés par une évaluation à l’entrée sont :
Ø les immobilisations
Ø les stocks.

Ces actifs peuvent avoir plusieurs provenances qui expliquent leur mode d’évaluation à l’entrée.
Ils peuvent être donnés, échangés, acquis ou produits par l’entreprise.

11 Actifs donnés

Les actifs donnés doivent être évalués à leur valeur de marché (valeur actuelle) à la date
effective de la donation. Cette valeur est aisée à déterminer si le bien concerné fait l’objet d’un
marché fonctionnel et liquide. Elle est plus difficile si le bien est spécifique comme c’est le cas
dans la plupart des donations. Dans ce cas, l’acte de donation fixe une valeur qui est celle que

Normes comptables SYSCOHADA 26


le donateur considère et que le bénéficiaire accepte. La valeur actuelle peut également être fixée
à la suite d’une expertise par une personne connaissant le domaine et le bien concerné.
L’enregistrement de l’entrée est fait en contrepartie d’un compte de subvention
d’investissement s’il s’agit d’immobilisation. Dans le cas de la donation de stocks, le compte
de stock est utilisé en contrepartie d’un compte de produits d’exploitation divers.

12 Actifs échangés

Les biens échangés font l’objet d’une évaluation d’accord entre les parties pour déterminer la
valeur d’échange. Cette valeur est celle qui va être retenue pour enregistrer l’entrée du bien
reçu. Le bien sorti est enregistré conformément aux écritures comptables de sortie d’actif.
La valeur d’échange est fixée d’accord parties. Elle peut être la valeur du bien dont le marché
existe et est fluide permettant d’en fixer la valeur avec une assurance raisonnable.

Exemple d’échange : l’entreprise échange un matériel de transport de valeur nette 4 500 000
de FCFA (7 000 000 amortis de 2 500 000) contre un autre matériel de transport. La valeur
d’échange retenue est de 5 000 000 de CFA.

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

24 Matériel de transport reçu 5 000 000


28 amortissement 2 500 000

24 Matériel de transport échangé 7 000 000


82 Produit HAO 500 000

Le produit constaté est un produit relevant des activités extraordinaires. La perte éventuelle
aurait également été enregistrée parmi les charges d’activité extraordinaire.

Dans le cas particulier des stocks échangés, l’évaluation est la même. La différence entre la
valeur historique du bien échangé et celle de l’échange est enregistrée dans des comptes de
produits ou de charges d’exploitation.

13 Actifs acquis

Normes comptables SYSCOHADA 27


Les actifs achetés sont enregistrés à leur coût d’achat. Ce coût est indiqué par le SYSCOA
(article 37 du règlement) comme étant l’ensemble des charges directes liées à l’achat à savoir :

Ø le prix définitif d’achat facturé par le fournisseur


Ø les frais directs d’achat : droit de douane, taxes non récupérables assises sur le prix
d’achat, frais de transport, commissions, assurances…
Ø Les frais de montage, d’installation et de mise en état d’utilisation.

Ces frais sont inclus dans la valeur de l’actif et enregistrés dans le même compte. Des comptes
de passage peuvent être utilisés en attendant de disposer de toutes les pièces relatives à
l’opération.

14 Actifs produits

Les actifs produits sont enregistrés, à leur entrée dans le patrimoine, à leur coût de production.
Ce coût (selon l’article 37 du règlement) comprend

Ø le coût d’achat des matières et consommables utilisés


Ø les charges directes de production : services extérieurs, salaires, énergie,
amortissement…
Ø les indirectes de production dans la mesure où elles peuvent être raisonnablement
rattachées à la production.

Le caractère direct des charges est lié à leur « affectibilité » à la production du bien de manière
exclusive.

Les coûts de production incluent les frais financiers à conditions qu’ils soient affectés à la
production, qu’ils soient significatifs et que le cycle de production soit long (plus de six mois).

15 Cas Particulier des Stocks

Les stocks sont intégrés dans le patrimoine d’une structure, sur le plan comptable, selon deux
principales méthodes :

Normes comptables SYSCOHADA 28


- Celle de l’inventaire intermittent : la plus courante
- Celle de l’inventaire permanent.

Ces méthodes compétente la technique de la valorisation qui s’applique indifféremment aux


stocks et aux immobilisations.

L’inventaire intermittent consiste à ne traduire l’existence des stocks dans le patrimoine de


l’entreprise qu’à des dates déterminées, généralement à la clôture de l’exercice. A ces dates, il
est procédé à une évaluation quantitative, à un comptable physique et une appréciation de l’état
physique des stocks au moyen d’un inventaire. Les stocks identifiés sont ensuite évalués à leur
coût d’achat, leur coût de production, leur valeur de donation ou d’échange selon leur
provenance et enregistrés en comptabilité. Les coûts et valeurs retenues peuvent être des
moyennes en cas de grande rotation des stocks. Ces moyennes sont calculées après chaque
mouvement ou évalués sur la période de stockage.

L’enregistrement fait intervenir les schémas suivants :

Constatation du stock à l’inventaire

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

3 Stocks xxxxxx

60 Variation de stocks xxxxxxx

Annulation du stock existant en début de période censé avoir été consommé

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

60 Variation de stocks xxxxxx

3 Stocks xxxxxxx

Cette méthode de suivi des stocks est la plus courante car elle exige un suivi moindre.

Normes comptables SYSCOHADA 29


L’inventaire permanent comme son nom l’indique consiste à enregistrer les mouvements de
stocks de manière permanente dans la comptabilité. Elle s’illustre dans les écritures suivantes :

Constatation de l’entrée du stock

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

3 Stocks xxxxxx

60 Variation de stocks xxxxxxx

Constatation de la sortie du stock

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

60 Variation de stocks xxxxxx

3 Stocks xxxxxxx

Les entrés sont enregistrés aux coûts et valeurs indiquées dans la norme. Les sorties sont
enregistrées selon la procédure souhaitée par l’entreprise : procédure du premier entré premier
sorti (les stocks sortis sont toujours réputés être les plus anciens) ou procédure du coût unitaire
moyen pondéré (après chaque entrée ou sur la période de stockage).

Parallèlement à l’enregistrement des mouvements de stocks, les écritures comptables portant


sur les facteurs de production (matières premières, énergies…) et les charges afférentes aux
stocks (manutention, transports, droits de douane…) sont enregistrées conformément aux règles
comptables classiques
VI. V CAS PRATIQUES

51 Cas de traitement des opérations à l’entrée

Normes comptables SYSCOHADA 30


L’entreprise de Distribution automobile (DIAL Auto) exerce ses activités dans le quartier
d’Abobo à Abidjan. Elle appartient au groupe CFAO et exécute des opérations avec plusieurs
filiales du groupe en Afrique de l’Ouest aussi bien dans la branche des automobiles que dans
les technologies d’information.

Au cours de l’année 2003, elle a mis en œuvre certaines opérations délicates sur le plan
comptable qu’elle vous demande d’examiner lors de votre revue de fin d’exercice, en tant
qu’assistant comptable :

1. Elle a reçu du groupe du matériel informatique gratuitement pour traiter de certaines


opérations de reporting comptable, l’acte de mise à disposition indique une valeur de
13 500 000 FCFA

2. elle a échangé quelques matériels techniques dont elle disposait contre un véhicule avec
une filiale de CFAO technologie. Les matériels techniques valaient dans sa comptabilité
3 500 000 (5 000 000 amortis à 1 500 000). La valeur d’échange fixée d’accord partie
est de 4 000 000 ; elle est issue d’une évaluation du véhicule dont le marché est fluide.

3. Elle a importé des véhicules (dix lands cruisers destinés à la vente) pour un prix d’achat
de 350 000 000. Les frais de transport sont estimés à 20 000 000. Les frais de transit
sont facturés à 15 000 000 ; Les droits de douane dus à la vente des véhicules sont
estimés à 30% du prix d’achat; la société pratique l’inventaire permanent pour le suivi
des stocks. Elle a vendu 5 véhicules à la fin de l’année à un prix de 54 000 000, droits
de douane compris.

4. Pendant l’année, elle a récupéré d’un client une voiture accidentée pour une valeur de
2 000 000 de FCFA et remis ce véhicule à neuf pour qu’il serve de véhicule de liaison
de la société. Les facteurs consommés sont les suivants : Moteur acheté à 6 000 000 de
FCFA, pièces détachées utilisées : 1 500 000 (sortis du magasin au coût d’achat), main
d’œuvre utilisé : 1 000 000, énergie consommée : 500 000.

Le directeur financier vous demande d’analyser chaque opération et de donner toutes les
écritures comptables à passer pour chacune d’entre elles ainsi que les explications nécessaires
à leur compréhension.

Normes comptables SYSCOHADA 31


II Evaluation des Eléments du Patrimoine à la clôture

Les éléments du patrimoine sont évalués à la clôture de l’exercice dans le souci de production
d’états financiers traduisant l’image fidèle du patrimoine et de la situation de l’entreprise. A
cette date, il est indiqué d’apprécier la valorisation des éléments du patrimoine. La prudence
interdit, sauf exception, à prendre en compte les augmentations de valeur du patrimoine. Seuls
les amoindrissements de valeur sont traités.

Deux catégories d’amoindrissement de valeur du patrimoine sont généralement reconnues :

Ø les amortissements
Ø les provisions.

21 Amortissements

L’article 45 du règlement considère l’amortissement comme la constatation comptable


obligatoire d’une dépréciation certaine et irréversible des immobilisations, qui font l’objet d’un
plan d’amortissement pour ce faire. L’amortissement représente l’incidence de l’usage du temps
et de la production de l’immobilisation sur sa valeur.

L’amortissement est constaté par une dotation, charge calculée en contrepartie de la diminution
de la valeur de l’immobilisation. Les dotations peuvent être d’exploitation, financières ou HAO.
La diminution de valeur est enregistrée dans le compte de l’immobilisation (pour les charges
immobilisées) ou dans un compte spécifique (pour les autres immobilisations).

L’amortissement est calculé en fonction de la période d’utilité du bien dans l’entreprise. Le


montant de la dotation est fonction de cette période d’utilité, de la valeur résiduelle du bien à la
fin de la période d’utilité et de la valeur d’origine. Elle se détermine en fonction de la formule
suivante : (valeur brute – valeur résiduelle)/Période d’utilité.
La période d’utilité est différente de la durée de vie du bien.

Normes comptables SYSCOHADA 32


Dans la pratique, les notions de période d’utilité et de valeur résiduelle à la fin de cette période
ne sont guerre utilisées. Ceci s’explique par le fait que les entreprises, au moment de
l’acquisition des biens, entendent les utiliser jusqu’à leur détérioration ; ce qui revient à
confondre la durée de vie à la durée d’utilité et à rendre nulle la valeur résiduelle. D’où la
formule utilisée par tous

Dotation : valeur brute/durée de vie.

Plusieurs modes d’amortissements sont pratiqués : l’amortissement linéaire, l’amortissement


dégressif et l’amortissement progressif.

Les entreprises sont libres d’adopter la méthode qu’elles souhaitent à condition de donner les
explications qui s’imposent dans l’état annexé et d’observer la permanence des méthodes dans
leur traitement. Elles doivent choisir cette méthode dans le souci unique de tenir compte des
conditions d’exploitation du bien et de tendre ainsi vers l’image fidèle donné par ses états
financiers.

Le changement de plan d’amortissement est enfin possible pour accroître l’image fidèle donnée
par les états financiers.

22 Provisions

Les articles 46 et 48 du règlement définissent les provisions comme

La constatation comptable d’une dépréciation probable et non irréversible d’une


immobilisation, d’un valeur d’actif circulant ou d’un élément de trésorerie (provision
pur dépréciation) ;

La constatation d’une dette non encore effective mais que des événements survenus ou
encours rendent la survenance probable.

Normes comptables SYSCOHADA 33


La provision pour dépréciation se constate à travers un compte de dotation (pour les
immobilisations) ou de charge provisionnée (pour les autres actifs) en contrepartie de comptes
de provision pour dépréciation d’immobilisation, de stocks, de créances…
Les charges provisionnées se distinguent des immobilisations par leur caractère presque
immédiat et à court terme. Elles portent sur des dépréciations voisines des dettes dont elles
différent uniquement par leur caractère « potentiel ».

La provision pour risque est distinguée également en deux catégories : celles relatives à un
risque à long terme (plus d’un an) et celles relatives à un risque à court et moyen terme (moins
d’un an). La seconde catégorie de provision pour risque s’enregistre en utilisant des charges
provisionnées (et non des dotations) en contrepartie des comptes de risques provisionnés
(comptes 49).

Les provisions pour risque se classent par nature : exploitation, finances, HAO.

Les reprises de provision consacrent l’annulation du risque à l’origine de la dotation. Elles sont
enregistrées au moyen de comptes réciproques aux comptes de dotations en contrepartie des
mêmes comptes de bilan.

52 Cas de traitement des opérations à l’inventaire

Vous êtes comptable de la société des huiles du Togo (SOHTO) dont le siège est au quartier du
Port à Lomé. Cette société exploite la graine de coton et produit de l’huile et de l’aliment bétail.
Elle applique le processus de l’inventaire intermittent.

La société, à l’inventaire, présente les informations suivantes :

1. stocks de graine acheté : 30 000 Tonnes au prix de 30 000 FCFA la tonne, les
recoupements d’inventaire en provenance des usines font ressortir 29 000 tonnes de
graines existantes dont 28 000 tonnes fonctionnelles et 1 000 tonnes avariés à vendre
aux éleveurs en l’état au pris de 5FCFA le kilo

2. Stocks d’aliments du bétail produits : 40 000 tonnes ayant consommé 75 000 tonnes de
graines à 30 F le kilo, 500 000 000 d’énergie, 200 000 000 de frais de personnel,

Normes comptables SYSCOHADA 34


100 000 000 de FCFA de matériel de production (ayant fonctionné à 60% de la cadence
normale) et 250 000 000 FCFA de diverses charges (fournitures, emballages, …). Le
prix de vente de l’aliment fixé par décret présidentiel est de 90 FCFA le kilo en tenant
compte de frais complémentaire de 15 FCFA par kilo (stockage, transport…).

3. La société a acquis une nouvelle chaîne de production permettant la production de


l’huile raffinée à partir de l’huile brute et de l’huile neutre au moyen d’une extraction
chimique (contre une extraction mécanique auparavant) l’année dernière. Cette chaîne
a coûté 2 milliards de FCFA et dispose d’une durée de vie de 10 ans. La méthode
d’amortissement retenu a été un amortissement dégressif selon le plan suivant : 15% par
an sur cinq ans et 5% par an sur cinq ans. Cette année, la direction s’est rendue compte
que certains matériels de la chaîne ont une durée de vie de 5 ans (tapis d’acheminement,
électrodes, groupes électrogènes) pour une valeur globale de 900 000 000 FCFA.

4. Suite à un accident intervenu dans les ateliers d’aliment bétail il y a trois ans, la société
est poursuivie par certains agents brûlés qui lui réclament 200 millions de FCFA. La
société a été condamnée en première instance à payer la somme réclamée et a interjeté
appel de cette décision. Le jugement interviendra dans trois mois. En cas de
condamnation, la SOHTO poursuivra les assurances qui se sont révélées incapables de
payer les indemnités aux salariés bien que les polices soient régulièrement souscrites.

5. La société dispose d’une créance de 200 000 dollars sur un client depuis le 02 mars de
cette année (cours de 650 FCFA) ; le cours du dollar est de 520 FCFA à la clôture de
l’exercice et le client risque de ne payer que 30% de la créance en raison de difficultés
qu’il traverse.

Il vous est demandé de passer les écritures comptables qui s’imposent et de donner toutes les
explications utiles à la direction.

III Evaluation des Eléments du Patrimoine à leur sortie

31 Généralités

Normes comptables SYSCOHADA 35


Les éléments d’actif sortent du patrimoine à la suite de certains événements :
Ø la vente
Ø la consommation
Ø le remboursement (créances)
Ø le vol, la destruction, la mise au revus.

Les stocks et les immobilisations peuvent être vendus. En ce qui concerne les stocks, il s’agit
d’une suite logique puisque correspondant généralement à l’objet de l’entreprise. Pour les
immobilisations, la cession est à priori anormale car on ne vend pas les moyens de production.
C’est ce qui explique que les comptes HAO sont utilisés pour constater la cession des
immobilisations aussi bien la valeur nette que le prix de cession.
Cependant, s’il s’avère que la cession intervient dans le cadre d’une opération récurrente et
normale eu égard au secteur d’activité de l’entreprise (une entreprise de location de véhicules
qui cède systématiquement les éléments de son parc après une période d’utilisation), la cession
revêtira un caractère normal et les comptes d’activités ordinaire seront utilisés.

Les éléments du patrimoine qui sont mis au rébus, détruits ou volés doivent être soustraits de
l’actif. La valeur résiduelle constituera une perte pour l’entreprise à inscrire parmi les comptes
HAO.

Exemple d’une cession d’immobilisation : valeur brute 2 000 000 FCFA, Amortissement
antérieur 400 000 FCFA, dotation le jour de la cession 200 000 FCFA ; Prix de cessions
1 500 000 FCFA.

Les écritures suivantes seront enregistrées :

Dotation complémentaire

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

68 Dotation 200 000

28 amortissement 200 000

Normes comptables SYSCOHADA 36


Sortie d’actif du bien

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

28 Amortissement 600 000


654 Valeur nette comptable AO 1 400 000
812 Ou valeur nette comptable HAO

2 Bien 2 000 000

Cession au comptant

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

51 Banque chèque reçu 1 500 000

754 ou Prix de cession AO 1 500 000


822 Ou prix de cession HAO

32 Cas Particuliers des Titres

Les Titres peuvent être des :

Ø immobilisations financières : titre de participation et titres immobilisés


Ø valeurs mobilières de financement : titres de portefeuille.

Les immobilisations financières sont acquises pour une période plus ou moins longue dans une
perspective de jouer un rôle au sein de la structure dans une vision stratégique de l’entreprise.
Les titres qui représentent au moins 10% du capital d’une société sont présumés être des titres
de participations. Les titres immobilisés représentent les autres titres.

Les valeurs mobilières de placement sont acquises dans un but spéculatif. Elles figurent parmi
les comptes de trésorerie.

Les titres sont évalués à l’entrée et à l’inventaire comme les stocks. Ils font l’objet d’une analyse
à l’inventaire comparant leur valeur d’entrée à leur valeur d’inventaire pour dégager

Normes comptables SYSCOHADA 37


d’éventuelles moins-values à provisionner. La valeur d’inventaire est déterminée en fonction
du marché financier s’il existe.

Cependant, en ce qui concerne les immobilisations financières, la valeur de marché seule ne


suffit pas. La situation nette de la filiale, les perspectives de croissance sont des données à
intégrer dans la mesure où ces titres n’ont pas été acquis dans une perspective opportune de
vente.

Lors de leur cession les immobilisations financières font intervenir plusieurs comptes à l’instar
des autres immobilisations pour constater leur valeur nette ainsi que leur prix de cession. Ce
n’est pas le cas des VMP où un seul compte (677 ou 777) enregistre la valeur nette et le prix de
cession et permet de dégager immédiatement le résultat.

Les provisions sont reprises si elles portent sur les immobilisations et autres titres cédés.

53 Cas de traitement des opérations à la sortie

La société Avis Sénégal loue des véhicules et exerce ses activités sur le pays depuis une dizaine
d’années. Elle est filiale du groupe Avis fleet service.
La société renouvelle régulièrement son parc et chaque véhicule est vendu après cinq ans
d’utilisation.

Pendant cette année elle a effectué les achats et les ventes suivantes :

1. Achats : une Renault Safrane à 20 millions de FCFA amortie sur cinq ans, une Mercedes
E 200 à 30 millions de FCFA amortie sur 5 ans également. Les deux véhicules ont été
achetés le 1er janvier. Deux mois plus tard la société reçoit la facture du transporteur et
de l’assureur pour les deux véhicules à concurrence d’un montant global de 10 millions
(70% pour la Mercedes)

2. Ventes : une BMW pour un montant de 7 millions de FCFA (valeur brute de 25 millions
amortis à 80% jusqu’à la date de la cession), une Toyota land Cruiser pour un montant

Normes comptables SYSCOHADA 38


de 10 millions de FCFA (valeur brute de 40 millions amortis à hauteur de 60% jusqu’à
la date de la cession)

3. La société a été obligée de vendre sa plateforme d’entretien de ses véhicules qui ne


répondaient plus aux normes pour un montant de 45 millions de FCFA (valeur brute de
150 000 000 FCFA amortie à hauteur de 50 000 000 jusqu’à la date de la cession)

4. La société est détentrice de titres de la SONATEL acquis à la BRVM pour un montant


global de 25 millions de FCFA ; le cours de bourse de la société confère à ce portefeuille
une valeur de 30 millions de FCFA à la clôture de l’exercice. Elle avait passé une
provision pour dépréciation des titres pour 2 millions l’année dernière. Elle décide de
vendre les titres le 31 décembre pour constituer un bénéfice car la direction n’est pas
intéressée par les perspectives à long terme de la société

Vous êtes invités à passer les écritures comptables qui s’imposent par rapport à chaque situation
présentée. Les explications détaillées sur les choix opérés sont souhaitées.

VII. IV Cas Particulier des Opérations en Devises

41 Présentation théorique
Une opération en monnaies étrangères est une opération qui se traduit ou qui se traduira par un
encaissement ou un décaissement de devises.

Les principales opérations concernées sont

Ø les achats de biens ou de services, les souscriptions d’emprunt


Ø les ventes de biens ou de services, les accords de prêts
Ø les paiements de fournisseur, les remboursements d’emprunt (capital et intérêts)
Ø les paiements des clients.

Normes comptables SYSCOHADA 39


Certains éléments du patrimoine physique tels que les immobilisations et les stocks peuvent
être libelles en devises quand ils sont détenus dans un pays étranger.

Le principe du coût historique, détaillé dans le module précédent, est celui qui gouverne
l’enregistrement comptable des opérations en devise à leur initiation.

Une opération est traitée en comptabilité à sa date d’engagement (réception de la facture,


signature de contrat…) et au cours de la devise à cette date.

Au dénouement de l’opération (remboursement, encaissement du montant de la créance sur le


client…) le traitement comptable se fait à cette date et au cours de la devise à ce moment. On
constate souvent que la valeur de la devise a fluctué entre la date d’engagement de l’activité et
sa date de dénouement. Cette différence de valeur peut être en faveur ou en défaveur de
l’entreprise. Elle constate dans ce cas un gain ou une perte financière dits gain ou perte de
change.

Le second principe comptable ayant une incidence sur le traitement des opérations en monnaies
étrangères est la prudence. Elle est à observer à la clôture de l’exercice. Celle ci peut intervenir
entre la date d’engagement des opérations et la date de leur dénouement. Dans ce cas les
entreprises ayant des opérations en devises en cours doivent procéder à une évaluation de celles
ci en fonction du cours de la monnaie en question à cette date. Ce cours donnera une indication
sur le cours probable de dénouement et donc sur la perspective de gain ou de perte.

Ainsi, en face d’une probabilité de perte de change future, la structure doit, en vertu de la
prudence, doter une provision pour risque dénommée provision pour risque de change. Celle ci
est ex tournée en début d’exercice suivant.

Concernant les éléments du patrimoine physique détenus à l’étranger, l’entreprise doit


s’interroger sur la valeur à leur attribuer à la clôture de l’exercice. Les normes comptables ne
donnent pas une valeur précise mais laissent à la structure l'initiative du choix d’une méthode à
condition toutefois de se tenir à cette méthode pour les exercices ultérieurs (principe de
permanence de méthode). Elle a le chois de retenir le cours d’achat, le cours de paiement (pour
les éléments déjà payés) ou un cours moyen sur la période de détention dans le patrimoine.

Normes comptables SYSCOHADA 40


Les devises en espèce détenues à la caisse font l’objet d’une évaluation à l’inventaire et leur
solde comptable est immédiatement réajusté en fonction du cours de la devise par
l’intermédiaire des comptes de gain ou de perte de change. Il n’y a pas de provision pour risque
à doter à ce niveau.

42 Les opérations en devises en questions et réponses

QUESTIONS REPONSES
Qu’entend-on par Toutes les opérations qui se traduisent par des encaissements ou
opérations en monnaie décaissement de devises (monnaies étrangères autres que le FCFA et
étrangères ? l’EURO avec lesquels le FCFA a une parité fixe)
Qu’est ce qui constitue La fluctuation possible du cours de la monnaie avec laquelle elles sont
la particularité de ces initiées. Ceci est susceptible d’avoir une incidence sur le patrimoine de
opérations ? l’entreprise dans la mesure où chaque opération peut se dénouer à une
valeur différente de sa valeur d’initiation.
Quelles sont les Il s’agit généralement des opérations financières liées aux achats,
opérations pouvant ventes, emprunts, prêts…mais également à l’évaluation du patrimoine
être concernées par des entreprises détenu dans des pays étrangers dont la monnaie répond
cette fluctuation de aux critères énoncés ci-dessus.
cours de monnaie ?

QUESTIONS REPONSES
Quels sont les Au préalable la prudence qui recommande de tenir compte à la clôture
principes comptables de toutes les pertes de change latentes consécutive à une fluctuation
importants qui d’une devise en défaveur de l’entreprise (une créance dont la contre-
gouvernent le valeur en devise diminue, une dette qui augmente…)
traitement des La transparence limite la compensation des gains et pertes de change
opérations en devises ? D’autres principes comptables s’illustrent en fonction de la spécificité
des opérations rencontrées (spécialisation des exercices dans le cas de
l’évaluation des intérêts courus, permanence des méthodes au cas où
plusieurs choix s’offrent à l’entreprise…)
En cas d’achat en Le principe du coût historique recommande d’enregistrer l’achat à la
devise quel traitement contre-valeur en FCFA du cours de la devise au jour de l’opération. Il
en est de même pour les ventes et les autres opérations financières.

Normes comptables SYSCOHADA 41


comptable est appliqué
à l’opération ?
Au moment du La devise évolue entre l’engagement d’une opération et son
dénouement de dénouement (par exemple paiement du fournisseur). Cette évolution
l’opération, que faut il peut se faire en faveur de l’entreprise. L’impact de l’évolution est dans
faire ? ce cas enregistré dans un compte de produit financier (gain de change).
Le compte de perte de change est utilisé dans le cas contraire (cours de
la devise qui monte entre l’achat et le remboursement du fournisseur).
Ce schéma de traitement est commun à toutes les opérations en devise
Quand se pose t-il le A la clôture de l’exercice l’entreprise a le devoir de recenser et
problème du d’évaluer les éléments de son patrimoine parmi lesquels les
traitement des immobilisations et les stocks. Ces derniers sont susceptibles d’être
opérations en devise localisés dans un pays étranger et évalués selon la monnaie de ce pays
touchant le (exemple de stocks de câbles de l’ONATEL aux USA). Le SYSCOA
patrimoine ? préconise la tenue de la comptabilité en FCFA (Art 17). Par conséquent
se posera le problème de l’évaluation de ces éléments à l’inventaire.
Pour les stocks, quel Plusieurs méthodes sont à la disposition des entreprises
traitement faut il Evaluation des stocks au cours de clôture
appliquer ? Evaluation des stocks au cours moyen
Evaluation des stocks payés au cours de paiement
Chaque entreprise doit cependant indiquer dans ses états annexés la
méthode choisie et se tenir à celle ci.

QUESTIONS REPONSES

Les stocks et les Non. Les autres éléments sont les créances et dettes liées à
immobilisations sont l’exploitations et financières dont le traitement à l’engagement et au
ils les seuls éléments dénouement a été évoqué plus haut. Les disponibilités (comptes en
du patrimoine en devises ou espèces) complètent cette liste.
devise touchés par le Les divises dans lesquelles ils sont évaluent peuvent fluctuer entre leur
traitement à engagement et l’inventaire. Il est impératif d’en tenir compte dans
l’inventaire ? l’objectif de traduire dans les états financiers une image du patrimoine,
de la situation financière et du résultat.

Normes comptables SYSCOHADA 42


En quoi consiste cette Pour les éléments dont le cours évolue favorablement (une créance qui
évaluation ? augmente par exemple) un gain de change latent est enregistré et cela
quand bien même le gain ne soit pas effectif. Un compte de passif
dénommé écart de conversion passif est utilisé pour loger le gain de
change latent. A l’opposé une perte latente est enregistrée dans un
compte d’actif pour traduire le risque de diminution du patrimoine (une
dette qui augmente ou une créance qui diminue). Le principe de
prudence impose dans ce cas de doter une provision pour risque de
change.
Les écarts de change pour les disponibilités, quant à eux sont
directement enregistrés dans des comptes de gain ou de perte de change
eu égard à leur caractère liquide et éphémère.
Quel est le sort des Ils sont annulés en début de l’exercice suivant
comptes de gain et de
perte latents ?
Et la provision ? Comme toutes les autres provisions elles sont reprises quand elles
deviennent sans objet (dénouement de l’opération ou évolution de la
devise dans un sens favorable).
A quel cours sont Les intérêts courus (la charge à enregistrer) sont évalués à un cours
évalué les intérêts moyen sur la période sur laquelle ils ont courus.
courus sur emprunt
Comment détermine Le risque de recouvrement est déterminé et la provision constituée sur
t’on la provision pour ce risque est prioritaire. Cette provision est calculée sur un cours
risque de change sur historique. Le risque de change est déterminé sur la proportion de la
des créances créance recouvrable. La provision conséquente est calculée
douteuses ? conformément à la norme.

QUESTIONS REPONSES
Existe-t-il des cas de Il existe plusieurs cas de limitation des provisions. Il s’agit
limitation des principalement de situations qui couvrent l’entreprise contre les
provisions risques. C’est le cas notamment
De souscription par l’entreprise de contrat d’achat ou de vente à terme
de devise

Normes comptables SYSCOHADA 43


De cumul par l’entreprise de plusieurs opérations lui permettant
d’avoir des positions symétriques en devise (position globale de
change)

VIII. 54 Cas de traitement des opérations en devise

La SOMATEL, titulaire du droit d’exploitation de la téléphonie cellulaire engage les opérations


suivantes pendant l’exercice N.

* Stocks
Elle dispose d’un lot de câbles acheté le 01 février aux USA pour 30000 dollars US et stockés
sur place dans un magasin. Le paiement pour moitié est intervenu le 02 Mars.

* Créances
Elle a effectué des prestations de service à une entreprise Guinéenne le 02 mars facturées 10
milliards de Franc Guinéen. L’entreprise a réglé la moitié le 01 juin.

* Dettes
Elle doit à ses consultants allemands 10 000 DM depuis le 01 juin.

* Disponibilité
L’entreprise dispose de 10 000 Yens dans sa caisse depuis la clôture de l’exercice précédent.
Cette somme valait en ce moment 5 300 FCFA.

* Emprunts
Pour ses besoins d’investissement, la SOMATEL a contracté un emprunt d’un million de livres
sterling le 01 février. Les fonds ont été mis à sa disposition le 02 mars. Taux d’intérêt 10%,
remboursement constant sur 10 ans, échéance annuelle le 01 février.

Cours des devises


Dates Dollar US F Guinéen DM YEN Livre Sterling
01 février 550 0,50 345 0,40 780
02 Mars 600 0,40 350 0,30 795
01 Juin 590 0,35 330 0,33 800
31 Décembre 560 0,45 335 0,50 750
01 février N+1 600 0,60 350 0,55 800

Il vous est demandé d’enregistrer les écritures comptables relatives à ces opérations pendant les
années N et N+1.

Normes comptables SYSCOHADA 44

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