Chapitre 1
Chapitre 1
Chapitre 1
La réforme bancaire de 1975 introduite par la BCEAO a supprimé la distinction faite entre
banques commerciales et banques de développement. Sur le plan réglementaire, des normes
prudentielles plus strictes sont imposées aux banques suivant la nature des activités qu'elles
financent. Dans ces conditions, les banques ne financent que les activités qu'elles jugent
rentables et négligeront de plus en plus les PME.
Vers la fin des années 80, le secteur bancaire a connu sa plus sérieuse crise. Comme
conséquence de cette crise, des reformes importantes ont été mises en place en 1989. La
structuration du système bancaire s'est, en particulier, traduite par la liquidation de huit
banques dont cinq du secteur public et trois du secteur privé. Elle a été accompagnée d'une
libéralisation partielle des taux d'intérêt, de l'allocation du crédit et de la création d'un marché
monétaire ayant pour objectif d'encourager le développement d'un système financier moins
administré, plus flexible et plus concurrentiel. La restructuration de 1989 a été un succès en ce
que le système bancaire a été assaini. Les reformes structurelles n'ont pas donné les résultats
escomptés en ce qui concerne le financement du développement. La liquidation des banques
de développement a laissé un vide particulièrement dans le domaine du financement de la
PME. En effet, la distribution de crédit par branche d'activité place le commerce en première
position avec pas moins de 52% de l'encours en fin 1999 contre 45,7% en décembre 1994. Ce
sont des activités de négoce qui constituent l'essentiel du financement des banques à
l'économie.
Depuis 1995, la BCEAO exige que 60% au moins du portefeuille des banques soient
constitués de prêts approuvés. Ce système place certes, davantage, les banques en face de leur
responsabilité en ce qui concerne l'appréciation du risque et la qualité des emplois, mais il
traduit aussi le souci de la Banque Centrale de préserver la solvabilité et l'amélioration de la
qualité des portefeuilles des banques primaires par le renforcement des ratios prudentiels.
Ceci a constitué une raison supplémentaire pour les banques de marquer un certain recul face
aux demandes de financement des Petites Entreprises. En effet, selon le « Rapport sur le
développement humain» du PNUD pour le Sénégal de 1998, il a été relevé qu'en matière de
crédit bancaire, les PME affichent des proportions de rejet très élevées qui s'établissent entre
75,80% et 100% des demandes. Ce constat n'est pas simplement spécifique aux PME de
production parce que pouvant être étendu à l'ensemble des micros entreprises. La plupart de
ces dernières n'avaient jamais eu accès au crédit bancaire.
L'approche la plus classique du financement des investissements des PME qu'elles soient
rurale ou urbaine, a été de fournir des lignes de crédit et/ou de fonds de garantie aux banques
pour financer l'investissement des PME. Or, l'expérience a montré que les banques sont
réticentes pour aborder la question du financement des PME. Dans le cas où elles accordent
ce type de prêt, elles utilisent pour l'instruction du dossier et le suivi des remboursements, des
méthodes adaptées à la clientèle des grandes entreprises. Le coût unitaire élevé du traitement
des dossiers et le faible taux de recouvrement qu'elles obtiennent justifient à leurs yeux, le peu
d'intérêt qu'elles portent à ce secteur.
Section 2 : Identification des besoins de la PME
Les PME sont confrontées à un certain nombre de besoins allant de la qualification des
dirigeants et des agents, à l'organisation de leur travail, à la gestion de leurs activités liées
surtout au financement de leur implantation et du développement de leur entreprise. Le besoin
de financement se manifeste certes au niveau de toutes les entreprises quel que soit le secteur
d'activité, la nature de l'entreprise ou son degré de formalisme, mais le niveau de ce besoin
ainsi que sa spécificité sont différents selon qu'il agisse d'une PME ou d'une MPE, ou encore
selon le stade de développement et la nature du besoin à financer. Nous remarquons que les
promoteurs des PME ont en général une logique d'investissement. Parce que le capital requis
est important, ils font appel à toute sorte de montage : l'épargne des promoteurs, le recours à
des projets, les emprunts sur la base de projets dûment élaborés.
Les besoins financiers de la PME sont dans plusieurs cas similaires et sont de plusieurs
ordres :
- le besoin de financer l'implantation : souvent le capital disponible est insuffisant pour faire
face aux investissements nécessaires pour le démarrage de l'activité d'où le besoin de recourir
à d'autres sources sur la base de l'élaboration d'un plan d'affaires. Ce dernier doit démontrer
l'intérêt et la rentabilité de l'affaire. Le besoin varie en fonction des fonds propres des
promoteurs et de la nature de l'activité, mais il peut atteindre quelques dizaines de millions de
francs CFA. Il se compose de besoin de financement des investissements et des fonds de
roulement.
- Le besoin de financer les marchés spécifiques : la réalisation des commandes implique que
l'entreprise doit disposer de ressources financières au préalable. Il arrive que les clients
apportent des avances, mais aussi dans la plupart des cas, l'entreprise doit trouver des
ressources permettant de produire et d'effectuer les livraisons avant d'obtenir le règlement.
- Le besoin de financer d'autres services financiers comme la caution sur marché et la caution
d'avance de démarrage.
Le niveau de ces besoins financiers est très variable mais ils sont souvent de trois types : les
crédits d'investissement, les crédits à court terme (crédit de trésorerie) et les engagements par
signature (caution).
Financement de l'exploitation
Besoins à moyen terme Investissement
Acquisition d'équipements
(neufs ou d'occasion)
Autres services financiers Epargne
Besoins sociaux
Aux besoins cités ci-dessus, il faut ajouter d'autres plus spécifiques que rencontrent les PME
dans le cadre de leur restructuration. Dans ce cas précis, s'exprime un besoin de financement
global ( fonds de roulement et d'investissement) dont l'objet est d'apporter des ressources
permettant à l'entreprise de mettre en œuvre un plan de restructuration dûment élaboré et
réaliste.
Les PME sénégalaises expriment une batterie de besoins de services non financiers,
notamment en termes de :
Dans notre analyse, nous avons considéré qu'un créneau est porteur s'il permet d'atteindre les
objectifs suivants :
Le choix de ces objectifs se fonde sur des raisons que nous énumérons ci-dessous.
La valeur ajoutée d'une PME représente sa contribution à la production intérieure brute (PIB)
du pays, c'est-à-dire à l'enrichissement de ce pays. En effet plus les entreprises créent de la
valeur ajoutée, plus le pays s'enrichi. Bien entendu cette valeur ajoutée se crée par un
processus de transformation et seules les activités qui produisent sont susceptibles d'en créer
une qui soit significative.
1.2. La rentabilité
Une entreprise ne peut se maintenir durablement que si elle dégage une rentabilité suffisante
pour rémunérer les capitaux investis et le risque pris par les propriétaires. En effet, la
rentabilité constitue un élément déterminant de la bonne santé économique, de la viabilité et
de la pérennité de l'activité. Elle lui permet également de se donner les moyens de se
développer et d'affronter valablement la concurrence. Dans notre analyse, nous nous
intéresserons surtout à la rentabilité économique des activités observées, compte tenu de la
fiscalisation et des divers postes de charge ayant trait aux dépenses de santé que les
entrepreneurs ignorent dans leurs budgets. Ces dépenses n'en constituent pas moins des frais
qui viendraient augmenter les charges de fonctionnement et réduire la rentabilité.
1.3La création d'emplois durables
Les produits locaux tels que les produits de l'agriculture, de la pêche ou de l'élevage
constituent une richesse naturelle ou quasi-naturelle à partir de laquelle le pays peut se baser
pour concrétiser ses projets de développement. Les activités qui utilisent les produits locaux
en vue de les transformer ou de les inclure dans un processus de production de biens et de
services permettent de valoriser de tels produits.
Dans un secteur où une part importante de l'activité économique repose sur le commerce, en
particulier sur l'importation de marchandises payées en devises fortes, les autorités sont très
soucieuses de promouvoir des activités qui permettent soit d'économiser des devises
(entreprise fabriquant des produits de substitution aux importations) soit d'en apporter
(entreprise tournée vers l'exportation). De telles entreprises sont porteuses d'espoir.
Le développement d'un créneau peut avoir encore plus d'impact pour l'économie nationale
lorsqu'il favorise l'utilisation ou la valorisation des ressources d'un secteur. Ces ressources
sont créatrices d'emplois et de valeur ajoutée
Deuxième partie: cadre empirique et analytique
Après avoir répondu au pourquoi de notre étude dans les sections précédentes, il s'agira au
cours de celle-ci d'énoncer notre méthode de recherche. Il faudra déterminer le cadre de
l'étude, délimiter son champ et mettre en place des techniques d'investigation.
Le cadre de notre étude est le domaine de la micro finance. Au Sénégal, trois institutions
occupent une place prépondérante : le crédit Mutuel du Sénégal (CMS), l'Alliance de Crédit et
d'Epargne pour la Production (ACEP) et l'union des mutuelles du partenariat pour la
mobilisation de l'épargne et du crédit au Sénégal (UM-PAMECAS). En 2002 elles comptent
64% de la clientèle, collectent 75% des dépôts et autant de prêts. Par ailleurs la BCEAO
signale dans ses documents deux institutions en particulier : Femme Développement
Entreprise en Afrique (FDEA) et l'union des mutuelles d'épargne et de crédit du département
de Sedhiou (UMEC SEDHIOU). Selon la banque centrale, elle occupe une place significative,
avec des crédits d'un montant de 2,2 milliards F CFA.
Dans ce pays particulièrement dynamique, la donne a changé depuis 1997. Les deux
premières IMF (le CMS et l'ACEP) octroyaient 75% des crédits et collectaient 70% de
l'épargne du secteur. Le CMS était premier en termes d'épargne tandis que l'ACEP occupe la
première place en matière de crédit avec 34% des encours de crédit contre 12% pour le CMS.
En 1999, l'UM-PAMECAS a nettement renforcé sa position (augmentation du sociétariat de
207% ; contre 44% pour le CMS et 37% pour l'ACEP).
Deux temps forts apparaissent dans l'histoire de CMS. Le premier temps fort de est la
constitution de la toute petite caisse CMS jadis CPEC, créée en 1988 à Tiaré dans le bassin
arachidier et qui est devenue aujourd'hui, malgré l'usure du temps, une caisse moderne tout en
restant ancrée aux problématiques du monde rural, notamment le financement de la campagne
agricole ; les chaines de valeurs. Le CMS est resté très fidèle au secteur agricole dans le
monde rural où son réseau est présent à plus de 51%. Le deuxième temps fort est la
« généralisation »en 2004, le CMS est allé à la conquête du marché, au niveau de local et
national, en élargissant l l'accès à des services financiers de qualité, partout au Sénégal et ce,
grâce) l'expertise nationale exclusivement. Cet effort fut fort appréciable dans un contexte pu
la bancarisation et la modernisation des moyens de paiement dans l'espace UEMOA est une
préoccupation des autorités compétentes. La bancarisation passe par l'ouverture de compte
dans les banques ou au niveau des SDF telle que menée récemment par la BCEAO. A titre
d'illustration, le CMS enregistre dans ses livres plus de 500 000 sociétaires actifs ayant des
comptes épargne et de crédit.
Premier réseau mutualiste de par les parts de marché, le sociétariat, les immobilisations, les
encours d'épargne et de crédit, le groupe Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) est aujourd'hui ce
qu'on peut bien appeler une success-story dans le secteur de la micro finance au Sénégal voire
même en Afrique de l'ouest. Le rapport sur la situation globale du secteur de la micro finance
publié en juin 2010 par la direction de la micro finance révèle que le CMS occupe des parts de
marché de plus en plus importants avec 55% des actifs du secteur, 37% des sociétaires, 65%
des dépôts. Ces chiffres témoignent de la CMS dans le secteur de la micro finance.
Aujourd'hui, le CMS a développé son réseau au niveau de toutes les régions du Sénégal avec
plus 180 points de services. Avec la certification ISO 9001 version 2008 attestant de la qualité
des prestations. L'objectif du groupe est de fédérer les forces de ses membres. La Banque des
Institutions Mutualistes d'Afrique de l'Ouest (BIMAO - SA) contribue à son autonomie
financière. De même Technologies Mutuelles du Sénégal (TMS - SA) en tant que sociétaire
d'ingénierie informatique, travaille à renforcer l'autonomie technique en mutualisant. Aussi, il
faut signaler qu'partir de 2004, avec la fin de l'assistance technique française, le CSM est
parvenu à améliorer sa rentabilité ; condition sine qua non pour viabiliser l'instrument et le
pérenniser.
L'alliance de crédit et d'épargne pour la production (ACEP) est un volet d'un ex projet de
l'USAID qui a démarré ses activités en 1986 dans le bassin arachidier au centre ouest du
Sénégal. Le projet avait pour objectif d'appuyer les ONG et les entrepreneurs des régions de
Kaolack et Fatick. En 1989, le bailleur de fonds avait commis un expert évaluateur dont le
rapport faisait ressortir une gestion désastreuse du projet.
Il s'en ai suivi sa réorientation avec un amendement qui indiquait sans équivoque qu'il y aura
in fine « une institution financière privée, rentable, ayant son siège à Dakar pour continuer les
activités de crédit à la petite entreprise après la date d'achèvement fixée au 31 décembre 1993.
C'est ainsi à partir de 1994, un directeur sénégalais a été nommé avec comme d »fi majeur la
pérennisation de l'institution et une extension de ses activités sur tout le territoire national. La
réussite du modèle ACEP a incité les partenaires au développement à financer une duplication
au Cameroun, à Madagascar et bientôt au Niger et au Burkina Faso. L'ACEP a acquis une
grande expertise dans le financement des TPE et des PME (35 000) auxquelles elle offre des
produits de prêts adaptés à de meilleurs délais.
En 2010 l'ACEP offre une solidité financière présente une bonne solidité financière avec un
taux de capitalisation atteignant 70%. Ce qui fait d'elle le SDF le plus capitalisé de la zone
UEMOA. Cette forte capitalisation résulte de d'un cumul des résultats bénéficiaires depuis 20
ans. Le levier financier est de 1sur 7 d'où une marge pour financer la croissance. En 2010,
l'ACEP a implanté 10 nouvelles caisses rurales qui totalisent près de 5000 activités
productives pour un portefeuille de plus d'un milliard FCFA. Les caisses rurales représentent
77% de notre réseau. Les femmes, quant à elles, font 51% des emprunteurs actifs
Notre étude sera axée sur le financement des PME par le secteur bancaire et le secteur de la
micro finance. Nous étudierions le rôle et la place des PME dans l'économie sénégalaise ainsi
que l'environnement dans lequel ces dernières évoluent.
Nous essayerons aussi d'identifier les créneaux porteurs, les besoins et les contraintes de
financement propres aux PME. Enfin nous verrons les contraintes majeures à l'intervention
des institutions financières et les pistes exploratoires pour un financement meilleur à moyen et
long terme.
Section1.3Techniques d'investigation
Toutes les données recherchées auprès des acteurs dans le cadre de la réalisation et la
rédaction de notre mémoire sont à caractères confidentiels extrêmement importantes et de
nature sensibles, des données chiffrées, des données statistiques et diagrammes.
- Sources d'informations
L'étude documentaire qui nous a permis de consulter une série d'ouvrages, de mémoires,
d'articles et de revues tous relatifs au financement des PME.
- Les travaux réalisés par différents auteurs sur le financement des PME cités ci-dessus
pour la revue littéraire ;
- La charte des PME au Sénégal qui porte sur la définition, l'organisation et la structure
de la PME. Il y a lieu de noter que nous y avons tiré beaucoup d'informations
pertinentes et nous tenons à souligner que pour mieux vivre, la PME est tenue de se
conformer à ce document ;
- Nous avons également eu à parcourir une étude du Cabinet CMD Conseils sur « la
diversification des PME intégrant l'épargne des émigrés ». Cet ouvrage nous a aidé
dans nos recherches parce que traitant exclusivement de l'élaboration d'un système de
financement propre aux PME ;
- Le rapport final sur « la micro finance et le financement des PME et MPE » de ISSA
BARRO expert consultant au Cabinet DCEG nous a significativement éclairé lors de
nos recherches en abordant de façon assez conséquente et explicite le thème objet de
notre étude ;
- Le texte sur les accords de classement a beaucoup attiré notre attention parce que
traitant de la qualité du crédit à accorder ainsi que des différents paramètres qui s'y
attachent ;
- Le texte sur le dispositif prudentiel et tous les textes portant sur la banque de manière
générale nous ont aidé à évoluer dans notre réflexion ;
Nous avons également assisté tout au long de notre parcours professionnel à des conférences
aminées par les chefs du département du crédit ainsi que plusieurs cadres de la banque selon
leur domaine d'intervention. A ces conférences les échanges ont été d'une importance notoire ;
Les entretiens directifs avec des spécialistes de la finance et des cadres de banque dans notre
démarche d'investigation celons l'approche qualitative ;
Les archives bibliothécaire de la BCEAO nous ont permis de présenter en annexe le bilan
financier de 2002 pour évaluer le montant des investissements non financier alloué au
financement des entreprises et en particuliers les PME ;
- Méthode de recherche
- Outils de collecte
Compte tenu de nos moyens très limités et des difficultés d'obtenir un entretien avec les
responsables de PME et acteurs de la finance, nous avons utilisés plusieurs outils de collecte
dans le but de recueil d'opinions dont les thèses gravitent autour du financement de PME au
Sénégal objet de notre étude.
Grille d'observation sur l'évolution des dispositions réglementaires et textes sur le dispositif
prudentiel ; les accords de classement qui vont nous permettre de faire l'analyse de la qualité
du crédit à accorder ainsi que des différents paramètres qui s'y attachent ;
Guide d'entretiens avec des spécialistes de la finance et des cadres de banque comme
Mamadou thiaw responsables du PAMECAS DE NGOUNDIANE et monsieur Habib Diallo
expert financier a l’observatoire de la qualité des services dans notre démarche
d'investigation celons l'approche qualitative
Egalement nous avons fait usage d'outil de base : Ordinateur, internet, imprimante et reliure
pour la réalisation et la rédaction de notre mémoire
- de trouver des documents traitant de manière groupée tous les concepts contenus dans le
thème de recherche ;
- d'identifier des sites internet qui donnent des informations sur le sujet parce que la majorité
des sites s'intéressent au cas des pays développés ;
- d'avoir les moyens financiers pouvant couvrir les frais de déplacement des entretiens, des
impressions et photocopies ;
- d'avoir des rendez-vous d'entretien avec des responsables des banques et PME.