0906 Quae CTA Sechage Mangues

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pratique
Guide

Thierry Ferré et Mathieu Briard


Michel Rivier, Jean-Michel Méot,
Le séchage
des mangues
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Thierry Ferré et Mathieu Briard


Michel Rivier, Jean-Michel Méot,

Éditions Quæ, CTA


Le séchage
des mangues
Collection Guide pratique
Derniers titres parus
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2007

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www.quae.com

CTA
Postbus 380
6700 AJ Wageningen – Pays-Bas
www.cta.int

© Éditions Quæ, CTA, 2009


e-ISBN (Quæ) : 978-2-7592-0342-0
ISBN (CTA) : 978-92-9081-421-4

Le code de la propriété intellectuelle interdit la photocopie à usage collectif sans autorisation des
ayants droit. Le non-respect de cette disposition met en danger l’édition, notamment scientifique,
et est sanctionné pénalement. Toute reproduction partielle du présent ouvrage est interdite sans
autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC), 20, rue des Grands-Augustins,
Paris 6e.
à propos du CTA
Le Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (CTA) a été créé en 1983 dans le
cadre de la Convention de Lomé signée entre les États du groupe ACP (Afrique, Caraïbes,
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Pacifique) et les États membres de l’Union Européenne. Depuis 2000, le CTA opère dans
le cadre de l’Accord de Cotonou ACP-UE. Le CTA a pour mission de développer et de
fournir des produits et des services qui améliorent l’accès des pays ACP à l’information
pour le développement agricole et rural. Le CTA a également pour mission de renforcer
les capacités des pays ACP à acquérir, traiter, produire et diffuser de l'information pour le
développement agricole et rural.
Le CTA est financé par l’Union Européenne.
Remerciements
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Les auteurs de cet ouvrage remercient toutes les personnes qui ont participé à
son élaboration et plus particulièrement Isabelle Bonnevie, Christine Rawski,
Laurence Rodriguez, Martine Séguier-Guis et Jacques Brouat.
Avant-propos
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La transformation de la mangue sous forme de tranches de mangue séchée est


une voie de valorisation de ce fruit. Elle s’est développée en Afrique de l’Ouest
depuis le début des années 1980, en particulier au Burkina Faso. Ce pays est
considéré comme le pionnier de cette filière agroalimentaire. Les premières
unités de séchage se sont alors installées avec le soutien des pouvoirs publics et
des ONG du Nord, en visant puis captant un marché d’exportation vers l’Europe.
Les transformateurs se sont très vite réunis autour de groupements de sécheurs.
Les acteurs de la filière ont pris conscience des exigences contraignantes et
sans cesse renouvelées du marché, et en 2003, ils ont sollicité la Chambre de
commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) pour demander un appui à la
structuration de la filière mangue séchée et au renforcement des capacités.
C’est ainsi qu’un projet financé par la CCI-BF et les ambassades du Danemark
et de France à Ouagadougou a pu être initié de façon collective, puis mené au
cours des années 2004 et 2005 par une équipe projet. Celle-ci était composée
de la CCI-BF (et l’un de ses services, le bureau d’appui aux micro-entreprises),
de l’Association technologie pour le développement (Tech-Dév), du Centre de
coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
(Cirad) et de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement
(2iE) de Ouagadougou.
Les résultats de ce projet ont été regroupés en 2005 dans un Guide de l’entre-
prise de séchage de mangue au Burkina Faso, publié et diffusé localement. Un
des résultats contenus dans le guide était un séchoir à gaz à convection forcée
qui, testé en situation de production, avait montré sa capacité à produire une très
forte proportion de mangues séchées de qualité export, avec une consommation
de gaz faible. Cependant, les principes techniques mis en œuvre demandaient
pour le réglage final avant livraison des mesures et un savoir-faire rarement dis-
ponibles, limitant ainsi les chances de succès en cas de diffusion.
De 2006 à 2008, le Cirad a conduit des recherches pour dépasser ces limites.
Afin de répondre aux nombreuses demandes en Afrique de l’Ouest ou à l’échelle
internationale sur la technologie de production de la mangue séchée, le Cirad a
décidé de publier, avec le soutien du Centre technique de coopération agricole
et rurale (CTA), un guide, synthèse des deux phases d’études.
Il présente l’ensemble des étapes de l’activité de transformation, depuis l’appro-
visionnement en mangues jusqu’à la mise en marché du produit séché. Il aborde
également la conception et la réalisation d’une unité de séchage de mangues, y
compris des séchoirs dont les plans de fabrication sont donnés ; enfin, il décrit
les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour obtenir un produit sain, loyal et
marchand apte à satisfaire les attentes du marché.
Le guide s’adresse à tous les responsables de petites et moyennes entreprises,
entrepreneurs et porteurs de projets qui souhaitent développer une activité de
séchage de mangue ou améliorer les conditions de fonctionnement de leur acti-
vité existante. Les renseignements qu’il contient seront aussi utiles à ceux qui
sèchent ou souhaitent sécher d’autres végétaux à forte teneur en eau. Cet outil
permettra également aux conseillers d’entreprises d’accompagner plus efficace-
ment les opérateurs économiques dans le développement de leur entreprise.

Michel Rivier Félix Sanon


Cirad CCI Burkina Faso
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© Thierry Ferré
Sommaire
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Avant-propos 5

La filière de la mangue séchée


L’exemple du Burkina Faso 9
La production de mangue 9
Manguier 9
Mangue 9
L’organisation de la filière 11
Plantations familiales concentrées
dans quelques régions 11
Développement des petites entreprises
de séchage de mangues 11
Les marchés de la mangue séchée 12
Marché conventionnel européen des fruits
tropicaux séchés 12
Marché européen des produits biologiques 13
Marché du commerce équitable 14

Transformation de la mangue 15
Les principales étapes de transformation 15
Prétraitement 15
Préparation des mangues 21
Traitements optionnels possibles 23
Séchage 25
Opérations post-séchage 33
Stockage des mangues séchées 35
Les équipements de séchage 35
Séchoir à gaz à convection naturelle 35
Fonctions que doit remplir un équipement
de séchage de mangues 37
Propositions fonctionnelles pour un séchoir ventilé 39
Proposition d’un séchoir ventilé 42

Fiches techniques 45
Fiche 1. Mesures et unités de mesure
dans l’élaboration de la mangue séchée 46
Humidité relative de l’air 46
Puissance calorifique d’un brûleur 46
Rendement énergétique du séchoir 47
Teneur en eau de la mangue 47
Rendement en pulpe de la mangue 48
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Rendement de séchage 48
Rendement global de transformation 48
Quelques unités et valeurs utilisées 48
Fiche 2. Notion de disponibilité
et d’activité de l’eau dans la mangue 49
Eau libre 49
Eau liée 49
Activité de l’eau 49
Séchage des mangues en trois phases 49
Fiche 3. Le brunissement de la mangue séchée 51
Brunissement enzymatique 51
Brunissement non enzymatique 51
Fiche 4. Notions de températures liées
au séchage 52
Fiche 5. Humidité relative de l’air et teneur
en eau des produits 53
Fiche 6. Techniques du séchage 54
Fiche 7. Pourquoi et quand recycler l’air
dans un séchoir 55
Fiche 8. Mécanisme d’échange entre l’air
et le produit – Notion de convection
naturelle 56

Manuel de production 59
Préparation de campagne 60
Fiche de prévision de production 60

Gestion des stocks 62


Fiche de suivi de stock de matière première
(mangues fraîches) 62
Fiche de suivi du stock de gaz 64
Fiche de suivi des emballages 66

Gestion de production 68
Fiche de suivi de production 68

Bilan de campagne 70
Fiche de synthèse de production 70

Annexe
Plans du séchoir ventilé 73
La filière de la mangue
séchée
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L’exemple du Burkina Faso

La production de mangue
Manguier
Le manguier appartient à la famille des Anacardiacées, du genre Mangifera L.,
regroupant 60 arborescences. L’une d’elle, Mangifera indica, comprendrait
1 000 variétés, et plus de 70 cultivars (greffage) présents sur divers continents.
C’est l’un des arbres fruitiers les plus cultivés au Burkina Faso. Il s’étend sur
une superficie de près de 6 800 hectares sur les 12 000 hectares de verger que
compte le pays. Avec un rendement moyen de 7 à 8 t/ha, la production natio-
nale est de 47 600 à 54 400 tonnes.
Il pousse sur des sols sablo-limoneux, bien drainés et ayant un PH compris entre
5,5 et 6,5 ; le manguier préfère les sols profonds, assez légers ou de structure
moyenne pour assurer une pénétration satisfaisante des racines, une bonne
aération et un bon drainage.
La multiplication des manguiers s’effectue essentiellement par greffage, ce qui
permet la conservation des caractères variétaux.
Pour la plantation, il est préconisé un espacement au carré de 10 m × 10 m en
moyenne, soit une densité de 100 pieds par hectare. Selon les conditions pédo-
climatiques, les espacements 8 m × 8 m ou 12 m × 12 m peuvent être réalisés.

Mangue
Après la saison des pluies, et sur les sujets âgés d’au moins 3 ans, il apparaît des
inflorescences terminales, parfumées, paniculées et hermaphrodites à 5 pétales.
Les inflorescences du manguier sont composées de grappes érigées portant
des milliers de petites fleurs (8 000 à 10 000), à dominante rouge ou jaune.
Généralement, la floraison de Mangifera indica est induite par la saison sèche.
Il existe néanmoins quelques variétés qui fructifient différemment, quelquefois
plusieurs fois par an. C’est de ces inflorescences que naîtra la mangue qui est
un fruit tropical sous forme de drupe. Le fruit est de taille et de forme variable,
plus ou moins aplati latéralement, et de poids très différent suivant la variété
(de 100 à 2 400 grammes par fruit). Il est dissymétrique et l’apex se termine en
générale par un bec.
La mangue comprend trois parties principales :
– la peau (exocarpe) ;
– la pulpe (mésocarpe) ;
– le noyau (endocarpe).

La filière de la mangue séchée 9


La peau est la partie externe qui recouvre le fruit. Elle est assez mince, généra-
lement inférieure à 1 mm. À maturité elle peut avoir différentes couleurs selon
les variétés, allant du vert au rouge en passant par le jaune.
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La pulpe est la partie comestible du fruit. Elle est de couleur jaune orangé et
peut être fondante ou un peu ferme. Les variétés améliorées comportent peu de
fibres dans la pulpe et sont facilement acceptées par le consommateur de fruit
frais. C’est cette pulpe qui est utilisée par les unités de séchage.
Le noyau sur lequel s’insèrent les fibres comporte une cavité dans laquelle se
loge l’amande. Le tableau 1 indique les proportions des différentes parties de
quelques cultivars de mangue.
Les deux dernières étapes de la formation du fruit sont les plus importantes
pour le séchage :
– le stade climatique ;
– le stade final.
Le stade climatique s’allonge du 77e au 88e jour, après la formation des fruits.
Durant ce stade, la respiration des cellules de la mangue augmente au maximum
et les réserves s’accumulent sous forme d’amidon. À la fin de ce stade, la peau
de la mangue commence à changer de couleur (passage du vert au jaune ambré
ou autre, suivant la variété) et les apports nutritifs de l’arbre aux fruits se ralen-
tissent notablement. C’est à la fin de ce stade que le fruit est mature et que la
récolte peut se faire sans inconvénient pour la qualité des mangues et pour la
qualité de la mangue séchée. Un fruit récolté avant ce stade ne mûrit pas et
donne au séchage un produit blanchâtre ne répondant pas aux exigences du
marché.
Durant le stade final, le fruit mûrit naturellement en subissant différentes trans-
formations, dont les principales sont :
– la transformation de l’amidon en sucre ;
– la diminution de l’acidité ;
– l’apparition de la couleur du mûrissement.
La mangue destinée au séchage ne doit pas atteindre ce stade final, sinon le
produit brunit au cours du séchage ou durant le stockage. En outre, à ce stade,
les pertes au stockage sont importantes.
Au Burkina Faso, parmi l’ensemble des variétés de mangues connues, seules les
variétés Amélie et Brooks sont séchées.
La variété Amélie est également appelée Governor. C’est la plus produite et
elle représente 50 % des superficies cultivées. Le fruit est de taille moyenne,
arrondi, avec une peau vert orangé. Son poids moyen est de 400 à 900 g. Sa
chair est d’une couleur orange foncé, souple et sans fibre. Elle est de très bonne
qualité gustative. Cette mangue est utilisée en début de campagne de séchage,
car les premières récoltes ont lieu à partir de la seconde quinzaine du mois
d’avril. Elle est légèrement acide à maturité et son mûrissement a l’avantage
d’être facilement maîtrisable.
La variété Brooks est communément appelée « mangue retard ». Cette variété
plus tardive produit du mois de juin au mois de septembre. Elle est donc utilisée
pour la fin de campagne de séchage. Elle présente plusieurs types identifiables
par la couleur de la peau et de la chair des fruits. Elle demeure une des plus
hétérogènes en termes d’acidité. Le fruit pèse de 300 à 800 g. Le mûrissement
naturel est très long après la cueillette (5 à 8 jours).

10 Le séchage des mangues


Une troisième variété appelée Kent, bien qu’encore inexploitée par les unités
de séchage, présente un important potentiel du fait d’un ratio entre matière
sèche et pulpe très favorable. Elle présente de gros fruits ovoïdes sans bec. La
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peau épaisse, de bonne résistance, est colorée de jaune verdâtre et de rouge


foncé. Le noyau est de taille moyenne. La peau se détache aisément de la chair
qui est jaune intense à jaune orangé (couleur qu’elle conserve au séchage),
fondante, juteuse et sans fibre. Le poids moyen du fruit est de 700 à 800 g. Cette
variété introduite récemment au Burkina Faso est encore faiblement disponible.
Elle est essentiellement destinée à l’exportation en frais, mais pourrait à très brève
échéance être utilisée pour le séchage, compte tenu de son importante diffusion.

Tableau 1. Comparaison des trois principales variétés de mangue


du Burkina Faso.

Variété Poids moyen d’un fruit (kg) Peau (%) Noyau (%) Pulpe (%)

Amélie 0,400 8,1 5,1 86,8

Kent 0,757 13,4 6,2 80,4

Brooks 0,550 14,2 5,6 80,2

L’organisation de la filière
Plantations familiales concentrées
dans quelques régions
La production de mangues est assurée par une multitude de petits planteurs. Elle
est saisonnière, et tellement abondante en certaines périodes que des milliers
de tonnes pourrissent aux pieds des arbres. Ces pertes importantes pourraient
atteindre 50 % de la production.
Au Burkina Faso, l’introduction de variétés tardives et précoces a permis d’étaler
la production du mois de février au mois de septembre avec une concentration
en avril, mai et juin.
L’installation de ces vergers avait été accompagnée par l’État burkinabè jusqu’en
1991. Aujourd’hui, des efforts sont consentis par les exploitants dans la création
de nouveaux vergers ou le remplacement des plus anciens. Ces efforts portent
également sur la réorganisation de la filière, avec le concours d’Organisations
non gouvernementales (ONG) et d’associations du Nord, en vue de promouvoir
la production de mangues fraîches de qualité destinées à l’exportation, et la
transformation locale à travers les groupements d’intérêt économique (GIE) qui
ont progressivement vu le jour.

Développement des petites entreprises


de séchage de mangues
Si pendant longtemps la mangue du Burkina Faso a été exportée en l’état, le
début des années 1980 a été marqué par l’installation des premières unités de
séchage avec le soutien des pouvoirs publics et d’ONG du Nord comme le
Centre écologique Albert Schweitzer (Céas). Ces entreprises assurent la transfor-
mation d’une partie du surplus de la production, contribuent à la réduction des
pertes et concourent à l’entrée de devises par l’exportation. L’accent peut être

La filière de la mangue séchée 11


mis sur la mangue séchée biologique et, dans ce cas, les vergers sont certifiés
par un organisme agréé. Les exportations de mangues séchées se sont principa-
lement orientées vers l’Europe, après avoir débuté en Suisse.
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Selon le type d’équipement de séchage, les unités de transformation peuvent


être classées en trois catégories :
– les unités équipées de séchoirs solaires, de type coquillage, de petite capa-
cité. Elles traitent quelques dizaines de kilos de mangues fraîches par jour. Les
séchoirs solaires de type coquillage ont été vulgarisés par l’ONG Abac, avec le
soutien du Géres France. Actuellement, ce type d’unité est quasiment absent de
la filière d’exportation des mangues séchées ;
– les unités équipées de séchoirs à combustion de gaz, à convection natu-
relle de type Céas Atesta. Elles sont les plus répandues  et peuvent trans-
former environ une tonne de mangues fraîches par jour. En général, les unités
possèdent plusieurs séchoirs qu’elles font construire par des artisans locaux
au fur et à mesure du développement de leur activité. Ce sont ces unités qui
fournissent le gros des volumes de mangues séchées pour l’exportation ;
– les unités équipées d’autres types de séchoirs, tels que le séchoir Cartier ou
le séchoir Onudi mixte gasoil/solaire. On ne compte que quelques unités de ce
type, principalement mises en place avec l’appui de projets.
En raison de la coïncidence de la seconde partie de la campagne de séchage
avec la saison des pluies et pour des raisons économiques, le séchage à
combustion directe de gaz est le plus utilisé. Il permet de sécher des volumes
plus importants et d’obtenir une qualité nettement supérieure, plus homogène,
conforme aux exigences du marché européen.
Pour être exportée, la mangue séchée doit en effet répondre à un certain nombre
de critères de couleur et de taille (voir tableau 2, chapitre suivant).
La quasi-totalité des unités de séchage font partie d’associations de commercia-
lisation. Ces dernières organisent et assurent les analyses des produits, l’enca-
drement des sécheurs et l’exportation des mangues séchées.
La mangue séchée est écoulée sur différents marchés suivant sa qualité.
Plus de 80 % des mangues séchées de 1er choix sont exportées. Pour ce faire,
les transformateurs doivent respecter un cahier des charges, transmis par les
importateurs européens.

Les marchés de la mangue séchée


Marché conventionnel européen
des fruits tropicaux séchés
L’exportation de produits agricoles bruts ou transformés est difficile, car l’on
doit à la fois être en conformité avec les exigences d’un marché distant dont
on ne maîtrise pas toujours les usages, et aussi affronter la concurrence vive de
produits de diverses provenances.
On distingue deux grandes catégories de produits : 
– les produits de bouche ;
– les produits composés.
Les produits de bouche – cocktails de fruits séchés pour apéritifs, sachets et
barquettes de fruits séchés type pruneaux, abricots… – sont en général appréciés
pour leur moelleux, leur taux d’humidité résiduelle étant de l’ordre de 35 %.

12 Le séchage des mangues


La conservation des fruits étant assurée soit par une pasteurisation, soit par
l’ajout d’un conservateur, on parle de fruits « mi-cuits ».
Dans les produits composés ou complexes, les fruits séchés sont des intrants
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pour la fabrication de mélanges pour petit déjeuner (muesli, mélange de céréales


et de fruits), barres céréalières, confiseries, glaces, pâtisseries…
La distribution des produits de bouche est assurée par des points de vente
de proximité (boutiques de luxe, petits commerces…) et par la grande
distribution (grandes et moyennes surfaces ou GMS). Les fruits séchés exotiques
vendus comme produits apéritifs se rencontrent essentiellement en GMS. Il
s’agit notamment de cubes d’ananas en provenance d’Asie (ananas confits). Les
importateurs sont très exigeants sur la qualité du produit et sur l’emballage (packaging). 
C’est un créneau sur lequel la concurrence est extrêmement vive et où sont
déjà présents les fournisseurs asiatiques (Thaïlande) et d’Amérique du Sud
(Brésil).
L’industrie alimentaire est à la recherche d’intrants pour les produits composés ;
les fruits tropicaux séchés en provenance d’Afrique ne se positionnent pas à
l’heure actuelle sur ce marché, occupé uniquement par quelques produits asia-
tiques à des prix très bas.

Marché européen des produits biologiques


La définition d’un produit biologique alimentaire est harmonisée depuis 1991
entre les membres de l’Union européenne. Le cahier des charges portant sur la
production, la transformation et le transport d’un produit biologique est détaillé
dans le règlement CEE n° 2092/91 du Conseil du 24 juin 1991 (JO n° L 198 du
22/07/1991).
Un produit biologique est un produit agricole ou une denrée alimentaire dont
les méthodes de production visent à respecter l’environnement et les équilibres
naturels. Le mode de production ne fait intervenir aucun produit chimique de
synthèse (pesticides, herbicides, fongicides, soude, métabisulfite de sodium…)
et exclut l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés (OGM).
Un organisme de contrôle indépendant et agréé par l’Union européenne vérifie
régulièrement que les conditions de fabrication correspondent au cahier des
charges. Cet organisme, dit « organisme certificateur », veille à l’application
de toutes les dispositions réglementaires prévues et accorde ou non la mention
« produit biologique ». Cette certification peut être retirée à tout moment s’il est
constaté un manquement à la réglementation. La certification doit être renou-
velée chaque année et le coût du contrôle demeure à la charge de l’entreprise
ou du producteur qui la demande.
Le marché européen des produits biologiques a longtemps été considéré
comme un marché alternatif à la consommation de masse. Il s’agissait essentiel-
lement d’un mode de consommation militant, assez confidentiel, impliquant un
réseau spécifique de producteurs et de distributeurs. Avec les crises alimentaires
successives survenues à la fin des années 1990, ce marché a connu un
nouvel essor. Les consommateurs européens sont de plus en plus attentifs à la
notion de sécurité alimentaire et nombreux sont ceux qui se sont tournés vers
l’alimentation biologique, provoquant ainsi l’émergence très rapide d’une niche
de marché exploitable par les grands groupes alimentaires et par le réseau de
distribution classique. Ces derniers veulent rendre le « bio » accessible à un
grand nombre de consommateurs.

La filière de la mangue séchée 13


En Europe, l’importance du marché des produits biologiques varie considéra-
blement d’un pays à l’autre. De 1999 à 2004, de nombreuses sources citent un
taux de croissance du marché européen compris entre 6 % (Autriche) et 246 %
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(Italie). Ce taux est de 13 % pour la France et de 10 % pour l’Allemagne. Cette
forte croissance est en grande partie due à l’implication de plus en plus forte de
la grande distribution. Dans certains pays européens comme le Royaume-Uni,
la Suède, la Suisse ou le Danemark, 70 à 80 % des produits biologiques sont
d’ores et déjà vendus en supermarché. Selon les importateurs européens, cette
tendance se maintiendra au cours des prochaines années.
La demande du marché biologique évolue vers de nouvelles formes de pré-
sentation du produit ou encore vers l’incorporation de morceaux de mangues
séchées dans des préparations complexes (muesli, barres chocolatées, pro-
duits laitiers…). Au contraire du marché conventionnel des produits séchés, la
concurrence asiatique est faible sur ce marché des produits biologiques et les
perspectives de croissance de ce secteur attisent les convoitises.

Marché du commerce équitable


Le marché du commerce équitable (fairtrade) est en forte progression
en Europe, même s’il reste encore un marché de niche qui s’adresse à des
acheteurs « militants ». La distribution se fait par des boutiques de proximité et
des magasins qui ouvrent progressivement des rayons de produits équitables.
Des fruits séchés de pays du Sud sont proposés par ces boutiques en France,
en Suisse, en Belgique, en Allemagne, en Italie… À titre d’exemple, l’ananas
séché du Bénin, du Togo et du Cameroun, et la mangue séchée du Burkina Faso
sont commercialisés dans quelques pays européens via les centrales d’achat du
commerce équitable.
La vente par correspondance de produits équitables est également en progres-
sion. Enfin, les grandes et moyennes surfaces distribuent des produits équitables,
en général labellisés par une association ayant développé un label international.
À ce jour, il s’agit de produits comme le café, le chocolat, les fruits frais (ananas,
bananes), les jus de fruits, le miel…
Cependant, on ne trouve pas ou encore peu de fruits tropicaux séchés du
commerce équitable en grandes et moyennes surfaces, alors que quelques
coopératives de producteurs de mangues au Burkina Faso et d’ananas au Bénin
sont labellisées et disposent d’unités de séchage de fruits ou vendent leurs fruits
à des unités de séchage agréées.

14 Le séchage des mangues


Transformation
de la mangue
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Les principales étapes de transformation


Le procédé de transformation de la mangue fraîche en mangue séchée consiste
en une succession d’opérations (figure 1) que l’on peut scinder en trois phases
principales :
– préparation de la mangue, phase de prétraitement en zone de travail
« humide » ;
– séchage de la mangue en zone de travail « sèche » ;
– conditionnement de la mangue séchée en zone de travail « sèche ».
Les principales opérations sont les suivantes :
– sélection de mangues en bon état après la récolte et à maturité optimale pour
la transformation ;
– lavage ;
– épluchage ;
– tranchage des mangues épluchées ;
– mise en claies des pièces de mangues ;
– séchage ;
– tri des pièces de mangues sèches en 3 qualités ;
– conditionnement séparé des différentes qualités ;
– stockage des sachets et cartons de mangues séchées avant expédition.
Un bilan matière est présenté en figure 2.
La configuration d’une unité à 4 séchoirs (8 cellules) en convection naturelle
est proposée en figure 3.
Il est à noter que chaque cellule d’un séchoir en convection naturelle a une capa-
cité de séchage de 50 kg de pulpe (mangue épluchée, en tranches et morceaux)
par 24 heures. Si l’on considère qu’il faut 120 kg de mangues pour obtenir 50 kg
de pulpe (figure 2), l’unité proposée a une capacité de transformation de près de
1 tonne de mangues par 24 heures (soit environ 80 kg de produit sec).

Prétraitement
Matière première « mangue »
Il n’est possible de faire des bons produits secs qu’à partir de mangues fraîches
de bonne qualité. La qualité de la mangue, matière première, joue un rôle très
important dans la qualité du produit fini qu’est la mangue séchée. Cette qualité
dépend de différents facteurs qui peuvent être maîtrisés, à savoir la variété, le
degré de maturité, le mode de cueillette et le système de transport.
La mangue étant un fruit qui mûrit par étape, il importe de la récolter « vert-
mature ». Il est conseillé de la cueillir au moins 14 semaines après la floraison. La
mangue étant développée mais encore verte, le contrôle de son évolution ulté-
rieure vers le stade pleinement mûr est facilité. Cueillie trop verte, la mangue
mûrit mal (acide et peu sucrée) et cueillie tardivement, sa dégradation devient
trop rapide pour permettre le transport et la transformation. Pour la variété

Transformation de la mangue 15
Mangues fraîches
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Pesée

Constitution des lots

Mûrissement

Mangues Tri de la maturité Pas assez


trop mûres pour le traitement mûres

Pesée

Eau +
Lavage Eau usée
désinfectant

épluchage épluchures

Pesée

Tranchage Noyaux

Travail avec séparation des tranches


et des morceaux pour le séchage

Tranches Morceaux

Pesée Pesée

Mise en claies Mise en claies

Séchage Séchage

Déclayage Déclayage

Tri Tri

Q1 Q2 Q3 Q2 Q3

Pesée Pesée Pesée Pesée Pesée

Regroupement par qualité (Q) des productions


de plusieurs séchoirs

Q1 Q2 Q3

Emballages Conditionnement Emballages


Conditionnement
« export » par type d’emballage « marché local »

Comptage Comptage Comptage

Produits finis
emballés

Figure 1.
Stockage
Diagramme de transformation.

16 Le séchage des mangues


Brooks, le point de coupe est très délicat à apprécier et on évitera au maximum
le mûrissement du fruit sur l’arbre.
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> Comment choisir le bon fruit ?


•  Ne pas cueillir de fruit trop vert, non arrivé à maturité ; couper quelques fruits
pour s’assurer de la maturité.
•  Le pédoncule du fruit est bien enfoncé.
•  Le fruit est sans défaut (sans marques de meurtrissures).
•  Le fruit est ferme au toucher.
•  La peau du fruit est lisse et brillante.
•  La coloration du pédoncule est jaunâtre à brun en fonction des variétés.
•  De petites boules de sève brillantes se forment sur la peau (surtout sur les fruits
de la variété Amélie).

Mangues livrées dans l’unité Mangues non


120 kg valorisables

Mangues à maturité optimale


100 kg

Eau 70 l + Lavage
désinfectant Effluents
(durée 20 min)
1 personne pour nettoyage des locaux, lavage ustensiles, filets…

épluchage
épluchures
(durée 240 min)

Mangues épluchées
72 kg

Tranchage
Mise sur claies Noyaux
(durée 50 min)

Tranches Morceaux
40 kg 10 kg

Gaz 7 kg Séchage (durée 20 h)


Intervention opérateur environ 10 min/h

Produit fini Produit fini


8 kg 2 kg

Récupération Sachets,
Pièces Tri cartons
trop humides

Sachets,
cartons Qualité 1 Qualité 2 et 3 Qualité 2 et 3
3 à 8 kg 0 à 5 kg 2 kg

Emballage sous vide


Mise en poches plastique
thermoscellé

Figure 2. Bilan matière de la transformation de la mangue séchée.

Transformation de la mangue 17
Zone de stockage du gaz
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Salle de préparation
et de mise sur claies
(5,5 m x 4 m = 22 m2)

Salle de séchage
(5,5 m x 7 m = 38,5 m2) évacuation
Lave-mains des déchets par sas

Sas Effluents
Salle de conditionnement Salle de lavage
(3,5 m x 5,5 m = 19,3 m2) (3 m x 4 m = 12 m2)
Couloir (11 m x 1,5 m = 16,5 m2)

Déchets
Stockage produits finis Salle de réception,
(2,2 m x 5,5 m = 12,1 m2) de mûrissement
et de tri de matières
premières
en cagettes
Vestiaires, douches (8 m x 4 m = 32 m2)
et toilettes
(3 m x 5,5 m = 16,5 m2)

Bureau
(2,3 m x 5,5 m = 12,7 m2)

Figure 3. Proposition de plan d’une unité de séchage à 4 séchoirs


en convection naturelle.

Au moment de la cueillette et au cours de toutes les manipulations liées au


transport, on redoublera de soins pour éviter de provoquer des blessures aux
fruits, qui seraient inévitablement colonisées par diverses moisissures et condui-
raient à des parties brunes sur le produit sec. Très souvent, les mangues sont
cueillies sans précautions particulières, par secouage des arbres et ramassage
des fruits au sol. Or, les conditions de cueillette des fruits contribuent également
à la qualité du produit fini. Les sécheurs de mangues doivent sensibiliser les
producteurs, les cueilleurs et toutes les personnes qui manipulent les mangues
jusqu’à l’unité de traitement afin de garantir au mieux la qualité de la matière
première, indispensable à l’obtention d’une bonne qualité du produit fini.

18 Le séchage des mangues


> Dégradations des fruits
•  Au moment de la cueillette et au cours de toutes les manipulations, il faut
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redoubler de précautions afin d’éviter les dégradations, qui peuvent être


d’origine microbiologique ou biochimique.
•  La mangue étant un fruit peu acide (pH = 4,5), toute blessure de la peau
est rapidement colonisée par diverses levures et moisissures  ; il peut y avoir
modification du goût par fermentation. Par ailleurs, une présence de levures ou
moisissures trop importantes sur les fruits secs peut le rendre hors normes.
•  Tout choc subi par le fruit abîme ses cellules. Les composés présents à l’intérieur
des cellules (enzymes, substrats) sont libérés comme dans un fruit trop mûr.
Il y a alors altération de la couleur et de la texture. La respiration s’accélère,
ce qui provoque une perte de poids et surtout une augmentation de la température
susceptible d’affecter les fruits proches.

Transport
Le transport des mangues en vrac est le système le plus utilisé. Cette méthode,
si elle a l’avantage de permettre d’acheminer de grosses quantités sur les sites,
présente cependant des inconvénients dont l’ampleur dépend du degré de
mûrissement et de la variété des fruits. L’utilisation de cagettes limite l’écrase-
ment et les blessures de l’épiderme des fruits. À défaut, l’utilisation de paille ou
de sciure de bois permet d’amortir les chocs durant le transport.

Réception et stockage des mangues


Le stockage et le mûrissement sont deux étapes importantes dans le processus
de traitement de la mangue. La conduite du stockage est totalement différente
selon que l’on considère une petite ou une grande quantité de fruits. Des
composés volatils et des gaz de respiration sont produits  ; s’ils ne sont pas
éliminés régulièrement, ils affectent la qualité finale du fruit. Il faut éviter
l’accumulation des composés volatils dans des pièces de stockage mal aérées.
Le lieu de stockage doit être exempt de toute source de contamination. Il est
souhaitable que les mangues soient entreposées dans des cagettes après un tri
rigoureux. Les mangues devront être disposées par lots provenant d’un même
site à un même stade de mûrissement. Les mangues mûres devront être séparées
systématiquement des autres ; celles en début de pourrissement doivent être
éliminées. Un lavage des mangues avant l’entreposage doit être évité, un
essuyage de surface suffit.

> Contamination
•  Le stockage en vrac provoque la dégradation (pourriture) des fruits situés
au bas des tas, ce qui peut entraîner une contamination en chaîne du stock.

La salle de réception, de mûrissement et de tri présentée sur le plan (figure 3)


est conçue de manière à permettre un accès direct par la chaussée qui dessert
l’unité. Une ouverture, équipée d’un portail coulissant, est suffisamment large
pour permettre à un camion de se positionner aisément pour le déchargement.
Deux portes sont également prévues dans cette salle :
– la première pour l’évacuation des mangues qui ne peuvent pas être traitées
(trop mûres, marquées…) ;

Transformation de la mangue 19
– la deuxième pour le passage des mangues à maturité optimale, qui donne
accès à la suite du traitement.
L’expérience a montré que, pour un fonctionnement avec un approvisionnement
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tous les 4 jours, il faut compter 8 m² par séchoir, qui permettent l’entreposage
des caisses de mangues, mais aussi l’entreposage des caisses vides, le tri et le
nettoyage. Dans la configuration à 4 séchoirs, la surface conseillée pour la salle
de réception est de 32 m².

> Conditions d’hygiène


•  Même si l’on est dans une phase de prétraitement et que les mangues sont encore
couvertes de leur peau, il est important de travailler dans des conditions correctes
d’hygiène : l’ensemble du personnel doit être quotidiennement sensibilisé au
respect des règles d’hygiène et doit veiller à sa propreté ; la désinfection complète
de la salle, des contenants et des divers matériels de travail doit être effectuée
avant le début de chaque campagne et toutes les fois que la salle est peu remplie ;
l’environnement immédiat de l’unité doit offrir un cadre sain avec un accès sur la
chaussée et un accès vers la zone où sont entreposés les déchets.

Déstockage des mangues


Le tri de l’ensemble des mangues en stock se fait manuellement, tous les jours.
L’opérateur apprécie visuellement et au toucher l’état de maturité des fruits. Il
les classe en fonction du temps de maturation complémentaire jugé nécessaire
pour obtenir la bonne maturité.
L’opérateur qui effectue le tri doit connaître l’influence du stade de maturité sur
la facilité de parage et sur la qualité des produits finis. Pour cela, une période de
travail à l’épluchage/découpe et au tri final est un préalable utile. Par ailleurs,
l’opérateur apprend par expérience à ralentir ou à accélérer la maturation en
jouant sur le remplissage des caisses, leur disposition, le renouvellement d’air
de la pièce… Au bilan, l’entreposage et le tri influent fortement sur la produc-
tion. Une attention particulière doit leur être portée.
Lors de cette opération, les mangues trop mûres et/ou pourries sont écartées et
transférées à l’extérieur sur une zone où sont entreposés les déchets, dans des
bacs ou des fûts équipés de couvercles pour ne pas attirer les insectes.

> Homogénéité des lots


•  Au moment du tri et de la préparation pour la transformation, la recherche
d’homogénéité des lots s’impose. Un tri permet de sélectionner les mangues
de même calibre, de même degré de maturité et d’écarter les fruits suspects.
Ainsi, les tâches sur les fruits sont souvent dues à l’action des micro-organismes ou
à des piqures d’insectes, et il vaut mieux éliminer les fruits infectés.
•  Il faut aussi écarter les mangues trop mûres afin de ne pas compromettre
l’homogénéité du produit après séchage.

> Nettoyer dès que possible


•  La campagne de transformation des mangues est longue et il est rare que
toutes les parties du local de stockage (réception, mûrissement, tri des mangues en
cagettes) soient vides en même temps. Pour parvenir à maintenir des conditions
de propreté correctes, il est impératif de laver et nettoyer immédiatement
les caisses et les surfaces de sol rendues accessibles par les manipulations liées
au tri, faute de quoi les écoulements de jus entraînent des risques sanitaires,
des mauvaises odeurs et la présence d’insectes.

20 Le séchage des mangues


On a pu constater lors de « l’audit » d’unités que, pour valoriser en séchage
100 kg de mangues fraîches, de 120 à 150 kg de fruits doivent être livrés. Ce
qui signifie une perte de 15 à plus de 30 %, perte essentiellement due aux
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mauvaises conditions de récolte, de transport et de manipulation des fruits, en


amont et dans l’unité.

Lavage des mangues


La surface des fruits porte naturellement des impuretés, des insectes et des
micro-organismes. Lors de la découpe du fruit, la lame du couteau peut se
charger en salissures au contact avec la surface, puis contaminer la chair. Les
mains des opérateurs transportent également ces salissures.
Le lavage permet d’éliminer les impuretés et fragments de terre restés accrochés
aux fruits. La qualité et la quantité de l’eau utilisée lors de cette opération sont
très importantes. Le lavage peut se faire dans un bassin ou dans un bac muni
de paniers. Le renouvellement de l’eau doit être régulier. L’idéal est de réaliser
le lavage en trois étapes :
– un premier lavage des mangues à l’eau simple pour enlever la saleté orga-
nique et minérale ;
– un rinçage des mangues dans de l’eau javellisée pour inactiver les micro-
organismes. La dilution de solution commerciale concentrée de Javel (type
berlingot) à 10 % de chlore actif doit être de 4 ml pour 10 l d’eau. Le temps de
mise en contact de la mangue avec l’eau javellisée doit être de 15 minutes ;
– un rinçage des mangues à l’eau potable pour enlever les résidus d’eau de
javel.
La salle de lavage est accessible aux opérateurs dédiés à cette tâche, par le
couloir de desserte des différentes zones de l’unité (figure 3).
Depuis la salle de stockage, une porte permet l’approvisionnement en mangues.
Après lavage, il est recommandé de transférer les mangues lavées vers la salle
de préparation par des tubes traversant le mur de séparation.
Les eaux de lavage sont rejetées par des tuyauteries à l’extérieur du bâtiment
dans un puits perdu.
La superficie conseillée pour cette salle est de 12 m² pour une installation
à 8 cellules.

> Propreté
•  De même que pour le stockage des mangues, même si l’on est dans une phase
de prétraitement et que les mangues ne sont pas encore pelées, il est important
de travailler dans des conditions hygiéniques strictes. Il faut s’assurer de la
propreté du personnel, du produit et des locaux.
•  En fin de la phase de lavage, un nettoyage des bacs, du sol, des murs, des
conduites de passage vers la salle de préparation s’impose avec de l’eau javellisée…
•  Vérifier le bon écoulement des effluents.

Préparation des mangues


Épluchage
L’épluchage permet d’enlever la peau du fruit et se fait le plus souvent manuel-
lement au moyen d’un couteau. Les pertes de chair sont réduites si on utilise

Transformation de la mangue 21
des épluche-légumes, mais cela n’est possible que sur des fruits au bon stade
de maturité.
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Parage
Le parage est l’enlèvement des parties non comestibles ou de tout ce qui
pourrait nuire à la présentation d’un produit alimentaire. Il se fait à la main sur
des tables de parage. À l’aide de couteaux bien affûtés en acier inoxydable, les
parties endommagées ou insuffisamment mûres sont éliminées.

Découpe
La découpe se fait en utilisant des couteaux en acier inoxydable, des plaques à
lames multiples ou des mandolines. Ces derniers outils permettent d’obtenir des
tranches d’épaisseur homogène. L’expérience aidant, les opérateurs arrivent à
optimiser la découpe des mangues afin de limiter les pertes. Ainsi, ils procèdent
à la découpe de la chair de la mangue selon trois axes (et non deux) autour
du noyau, réduisant ainsi la quantité de morceaux de pulpe non conformes au
standard de la qualité 1.

> Épaisseur des tranches


•  La découpe définit la forme finale des morceaux de mangues sèches. Cependant,
elle est aussi essentielle pour la phase de séchage. En effet, elle détermine la
surface d’échange entre l’air et le produit, mais aussi le temps nécessaire
pour extraire l’eau du centre des morceaux. Ainsi, plus la surface sera grande et
moins les morceaux seront épais, plus le séchage sera rapide. La qualité d’une
découpe s’évalue par l’homogénéité d’épaisseur entre les différents morceaux
d’une part et l’épaisseur régulière pour un même morceau d’autre part. Par exemple,
les bords minces d’une tranche deviennent durs alors que ses parties épaisses
gardent leur souplesse mais se déshydratent pendant un temps très long.

La salle de préparation des mangues (épluchage, parage, dénoyautage, découpe)


présentée sur le plan (figure 3) est accessible aux opérateurs par le couloir de
desserte des différentes zones de l’unité.

> Évacuation des déchets


•  Les déchets sont évacués vers la zone extérieure par un sas à double trappe,
pour éviter toute contamination (insectes, poussière…). En aucun cas le personnel
dédié à la préparation des mangues ne doit effectuer des allers-retours entre
l’intérieur et l’extérieur de la salle. Une personne située à l’extérieur doit être
chargée d’évacuer les déchets.

Mise sur claies


La mise sur claies des pièces est importante car elle a des conséquences sur
l’état sanitaire du produit, sur la quantité de mangues qui sera séchée en un
cycle et sur l’homogénéité du séchage.
L’état sanitaire du produit peut être affecté par un manque d’hygiène de l’opé-
rateur et par des saletés mises en contact avec les pièces de mangues. Les
claies ne doivent pas être souillées. Elles doivent être nettoyées à chaque cycle
avec une éponge et de l’eau javellisée (suppression de toutes les salissures visi-
bles) et séchées à l’air. Une inspection de chaque claie sera conduite lorsqu’on
la manipule pour la disposer en situation de chargement. Pour améliorer les

22 Le séchage des mangues


conditions d’hygiène, des « filets » (tissu moustiquaire à poser sur le maillage
des claies) sur lesquels sont disposées les pièces peuvent être utilisés. Ils
doivent être lavés et séchés après chaque utilisation. Pour cela, on doit disposer de
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2 jeux de filets.
La quantité de mangues sèches produite en un cycle dépend de la charge intro-
duite dans le séchoir. Il faut donc charger les claies au maximum, c’est-à-dire
ne laisser que des espaces très réduits entre les pièces.
Cependant, il faut absolument éviter que des morceaux se chevauchent. En effet,
si cela arrive, soit les zones en contact ne seront pas suffisamment sèches et elles
risqueront de se détériorer lors de la conservation, soit la durée de séchage devra
être augmentée. Si, malgré l’attention apportée, quelques parties de pièces ne
sont pas sèches, il est toujours possible de réaliser un séchage complémentaire,
mais cela nuit à l’organisation de la production et à la qualité.
En pratique, pour une découpe en tranches de 8 mm d’épaisseur, il est conseillé
une charge de 6 kg de mangues par m² de claie. Afin de pouvoir calculer le
rendement final de l’opération, le produit doit être pesé avant et après séchage.
Les claies sont ensuite introduites dans le séchoir.
Les dimensions conseillées pour cette salle sont calculées de la façon suivante :
2 m² par opérateur, sachant que l’expérience montre qu’il faut une moyenne
de 2,7 opérateurs par séchoir à convection naturelle installé. Ainsi, pour une
unité de 4 séchoirs, il faut environ 11 opérateurs ; la surface nécessaire pour ces
11 opérateurs est de 11 × 2 m², soit 22 m².
Dans la salle, il est utile de disposer d’un lavabo avec bac à eau javellisée :
la première source de contamination est la « main sale ». Une commande du
robinet au genou ou par pédale est un plus.
Ensuite, le travail doit se faire en conditions propres :
– pas de personne malade ni ayant de plaie aux mains ;
– cheveux attachés ;
– port de masques ;
– vêtements propres.
Par ailleurs, la présence de chair de mangues sans protection attire beaucoup
les mouches. Celles-ci risquent de se coller au produit et de pondre des œufs ;
de plus, elles gênent fortement le travail des opérateurs. Cela implique :
– une protection des orifices de ventilation et des ouvertures par des mousti-
quaires ;
– une désinsectisation avant le début du travail ;
– des pièges à insectes (lampes avec grille haute tension).
La protection des orifices par des moustiquaires réduit la ventilation. Par ailleurs,
beaucoup de personnes se trouvent dans un espace limité. Enfin, on se trouve
à coté de la salle des séchoirs, une pièce chaude. Il faut alors :
– une bonne conception du bâtiment avec des entrées d’air basses et des
évacuations d’air en point haut, protégées par des moustiquaires ;
– si possible, des ventilateurs pour rafraîchir les opérateurs.

Traitements optionnels possibles


Blanchiment
Le blanchiment est un chauffage des produits à haute température (80 à 100 °C)
pendant quelques minutes par trempage en eau chaude ou par exposition à la
vapeur d’eau. Les fruits ne sont généralement pas blanchis car ils contiennent

Transformation de la mangue 23
beaucoup de solides solubles dans l’eau (par comparaison avec les légumes).
Cependant, certaines expérimentations tendent à démontrer l’intérêt du blan-
chiment du fruit avant déshydratation. Le blanchiment sert notamment à inhiber
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les enzymes responsables d’altérations du produit. Ce blanchiment facilite éga-


lement l’opération de séchage : les morceaux de mangue blanchis sèchent plus
rapidement que les non blanchis, que ce soit dans une enceinte de séchage
ou en séchage à l’air libre. Les effets indésirables du blanchiment sont liés à la
rupture cellulaire qui rend le produit fini difficile à manipuler après traitement.
Le blanchiment n’empêche pas le brunissement non enzymatique.

Sulfitage humide ou sec


Le sulfitage des tranches de mangue avant dessiccation a pour but de préserver
leur couleur naturelle (inhibition du brunissement) et leur flaveur (meilleure
rétention des composés aromatiques), et d’empêcher des pertes nutritionnelles. Si
le sulfitage présente de nombreux effets intéressants sur le produit, il développe
aussi des effets indésirables. En effet, selon les variétés, il peut entraîner une
perte de sucre, d’acides et de vitamine C. De plus, un sulfitage excessif donne un
mauvais goût au produit. Enfin, en Europe, la loi définit une teneur maximale en
sulfite qui ne doit pas être dépassée. Malgré cela, le sulfitage est souvent préféré
au blanchiment et cela à cause des inconvénients de ce dernier.
Plusieurs procédés sont proposés et sont effectivement en usage pour les fruits :
le sulfitage par fumigation d’oxyde de souffre (SO2) en chambre fermée ; la
combustion directe du souffre sur un petit réchaud ; l’immersion dans une solu-
tion sulfurique suivi d’un essorage et d’un égouttage.
La fumigation est le procédé le plus économique mais il est difficile d’évaluer
la quantité de SO2 apportée. Le traitement par le soufre diffère selon le type
de séchage :
– pour le séchage solaire, le soufrage dure au moins 3 heures en utilisant 250 à
300 g de soufre et 300 g de métabisulfite de sodium par 100 kg de fruits ;
– pour le séchage non solaire, le soufrage dure au plus 2 à 3 heures en utilisant
300 g de soufre par 100 kg de fruit.
Il est indispensable de séparer les lieux de travail de la zone de soufrage pour
éviter de nuire à la santé des ouvriers. Pour produire des mangues séchées
conformes au label biologique, le sulfitage est interdit.

Apport de sucre
L’addition de sucre améliore la couleur, la texture et le goût du produit. De plus,
elle augmente le taux d’extrait sec soluble de la pulpe de mangue, en diminuant
la quantité d’eau disponible dans le produit et permet ainsi d’atteindre plus
rapidement l’humidité de conservation du produit.
Cependant, l’addition de sucre est difficile à réaliser et demande un savoir-faire
et un équipement spécifique. Par ailleurs, elle conduit à des produits différents,
proches de ceux proposés par les pays asiatiques.

Apport d’acide
L’adjonction d’acide citrique ralentit le brunissement, mais cet apport doit être
modéré pour ne pas dégrader la vitamine C et le fructose contenus dans le
fruit : bien que sources de brunissement, ces substances ont une importante

24 Le séchage des mangues


valeur nutritionnelle. Le jus de citron peut également être utilisé comme source
d’acide citrique.
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Apport de gélifiant
L’addition de pectine améliore la texture de la mangue séchée. Cependant,
au-delà d’une certaine quantité de pectine ajoutée, le parfum du produit final
est altéré. L’addition de 0,5 à 0,75 % de pectine est l’optimum recommandé.

Séchage
Le séchage est l’un des plus anciens procédés de préservation des ali-
ments, avec pour objectif principal de convertir des denrées périssables en
produits stabilisés. Le séchage consiste à enlever l’excès d’humidité d’un
produit par évaporation de l’eau qu’il contient. Ce phénomène provoque
un abaissement de l’activité de l’eau (aw) du produit, c’est-à-dire que l’eau
restante est peu disponible pour les micro-organismes et pour les réactions
chimiques. Dans les aliments déshydratés, du fait d’une faible activité de l’eau,
les micro-organismes ne peuvent pas proliférer, et la plupart des réactions
chimiques et enzymatiques de détérioration sont ralenties. On considère géné-
ralement qu’un produit est stable lorsque son activité de l’eau est inférieure ou
égale à 0,65.
Les raisons de sécher sont aussi nombreuses que les produits à sécher, mais
elles peuvent être regroupées en trois catégories principales :
– permettre ou faciliter la conservation des produits ;
– diminuer la masse et le volume des aliments, pour réduire leur encombrement
et faciliter leur transport ;
– donner une présentation, une structure ou une fonctionnalité particulière
au produit.
Souvent, le séchage modifie le produit dans sa texture, sa forme, son goût
ou ses qualités nutritionnelles. Ces modifications peuvent être recher-
chées ou elles peuvent constituer un inconvénient. Il s’agit d’une technique
de conservation coûteuse en énergie. Ainsi, les estimations révèlent que le
secteur agroalimentaire consacre généralement près de 60 % de sa consommation
d’énergie au séchage.
Il existe de très nombreux ouvrages et cours de séchage. Nous ne donnons
ci-après que quelques éléments de compréhension.

Principes physiques du séchage


Deux mécanismes peuvent être mis en œuvre pour extraire l’eau d’un produit
par évaporation : l’ébullition ou l’entraînement. La technique la plus simple
consiste à porter le produit à la température d’ébullition de l’eau qui ainsi se
vaporise. Mais sécher à des températures basses en utilisant l’air comme gaz
d’entraînement est souvent préférable pour éliminer une grande quantité d’eau
tout en préservant la qualité du produit. C’est ainsi que l’on procède dans le
cas du séchage solaire indirect ou à gaz de la mangue.
Le mécanisme de séchage par entraînement consiste à placer un produit humide
dans un courant d’air suffisamment chaud et sec (figure 4).
Un apport d’énergie (soleil, gaz…) est nécessaire pour chauffer l’air. L’eau
est évaporée sans ébullition sous l’effet du gradient de pression partielle de
vapeur d’eau.

Transformation de la mangue 25
Air en contact
avec le produit
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Transfert de chaleur
Air de séchage Produit Figure 4. Représentation
schématique des échanges
Transfert d’eau de matière et de chaleur
lors d’un séchage
par entraînement.

L’apport de chaleur peut se faire par :


– conduction à partir d’une surface chaude ou du support sur lequel est posé
le produit ;
– exposition à un rayonnement lumineux (soleil, infrarouge) ou électromagné-
tique (micro-ondes, hautes fréquences) ou par chauffage ohmique ;
– convection à partir d’un liquide, ce qui provoque un séchage par ébullition,
ou à partir d’un gaz vecteur de la chaleur, ce qui correspond à un séchage par
entraînement.
Ces modes de transferts de chaleur peuvent se combiner les uns aux autres.
Au cours d’un séchage par entraînement en convection naturelle et par chauf-
fage au gaz, pratiqué dans de nombreuses unités de séchage de mangue, le
transfert de chaleur se fait de la façon suivante :
– la chaleur est transférée par convection et par conduction de l’air vers la sur-
face du produit à sécher (transfert externe). L’air directement en contact avec
la surface est considéré comme immobile. Si la vitesse de l’air au voisinage est
faible, il y a un écoulement sans mélange (écoulement laminaire) et le transfert
de chaleur dans l’air se fait par conduction. Si la vitesse de l’air est élevée,
des tourbillons apparaissent. L’écoulement est turbulent et le transfert de cha-
leur dans l’air se fait par convection. Dans les séchoirs à convection naturelle,
l’écoulement est proche d’un écoulement laminaire ; cependant les obstacles
(chicanes, restrictions…) permettent un peu de mélange. L’échange est relati-
vement peu efficace. La présence d’un ventilateur peut augmenter la vitesse de
l’air et la turbulence. L’échange est alors plus efficace ;
– le transfert de chaleur de l’extérieur vers l’intérieur du produit (transfert
interne) se fait par conduction. La chaleur diffuse dans le produit sous l’effet de
différences de température.
Le transfert d’eau se réalise sous deux formes :
– le transfert interne correspond à la migration de l’eau de l’intérieur du produit
vers sa surface. Vers la fin du séchage, l’eau présente au centre du produit doit
traverser la zone sèche périphérique d’épaisseur significative. Cela demande
du temps ;
– le transfert externe correspond à l’élimination de la vapeur d’eau à la surface
du produit par convection/diffusion. Comme pour la chaleur, l’échange dépend
fortement de la vitesse de l’air au voisinage du produit.
En début de séchage, il y a de l’eau à la surface des pièces de mangues ou près
de cette surface. C’est alors l’apport de chaleur par l’air qui limite la vitesse de
séchage. À la fin du séchage, c’est le déplacement de l’eau du centre du produit
vers la surface qui constitue le phénomène limitant.

26 Le séchage des mangues


Paramètres conditionnant le séchage
Disponibilité de l’eau dans la mangue
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L’eau présente dans la mangue est plus ou moins « disponible » (fiche tech-
nique 2). Cette disponibilité varie en fonction de sa teneur en eau (le rapport
entre la masse d’eau dans le produit et la masse totale de ce produit) et de sa
composition biochimique. Elle est quantifiée par une grandeur appelée activité
de l’eau du produit (aw). Celle-ci est définie comme l’humidité relative d’un air
à l’équilibre thermique et hydrique avec le produit. C’est une mesure relative
par rapport à un état de référence qui est celui de l’eau pure, pour laquelle
l’activité de l’eau est égale à 1.
L’activité de l’eau d’un produit est toujours inférieure ou égale à 1. Lorsque l’eau
contenue dans un produit a une activité proche de 1, elle s’évapore comme de
l’eau pure à l’air libre. Par analogie, celle-ci est appelée « eau libre ». Lorsque
l’activité de l’eau d’un produit est inférieure à 1, cela signifie que toute l’eau
présente dans le produit contribue à la stabilité des constituants chimiques du
produit par des liaisons plus ou moins fortes. Pour qu’un micro-organisme ou
une réaction chimique puisse mobiliser cette eau, il faut qu’il fournisse une
énergie suffisante pour rompre les liaisons existantes. Il en est de même pour
enlever de l’eau par séchage. On parle alors « d’eau liée ».
En ce qui concerne la mangue fraîche, plus de la moitié de l’eau peut être
considérée comme libre. La teneur en eau pour une bonne conservation (aw
proche de 0,6) est de l’ordre de 14 g d’eau pour 100 g de mangue séchée.
La relation entre la teneur en eau et l’aw pour une variété et une maturité de
mangue est représentée figure 5. Cette courbe est donnée à titre d’exemple,
toute différence de composition la modifiant. Notamment, des différences de
concentration et de composition en sucres (glucose-fructose) modifient sensi-
blement les valeurs.

Teneur en eau
g/100 g de matière sèche
80 Figure 5. Exemple
d’isotherme de désorption
de mangues à 30 °C.
60

40

20

0
0 20 40 60 80 100
Activité de l’eau (%)

Source : données publiées dans Enthalpy-Entropy compensation based


on isotherms of mango, Telis-Romero, J., Kohayakawa, M.N., Silveira,
JR.V., Pedro, M.A.M., et Gabas, A.L., 2005, Ciênc. Tecnol. Aliment.,
Campinas, 25(2) : 297-303.

Transformation de la mangue 27
> Mesure de la teneur et de l’activité de l’eau
•  Il est assez facile de mesurer la teneur en eau avec des équipements simples
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(balance, étuve ou four). La mesure de l’activité de l’eau demande un équipement


spécifique, souvent présent seulement dans des laboratoires (aw-mètre ou capteur
d’humidité relative). La tendance est alors de ne contrôler que la teneur en eau.
•  Pourtant, c’est la connaissance de l’activité de l’eau qui permet de guider le
séchage : il faut qu’elle soit assez basse pour garantir une bonne conservation et
aussi élevée que possible pour que la texture soit bonne, le rendement de séchage
(poids de produit sec obtenu pour une quantité de produit humide introduite)
élevé et la consommation d’énergie limitée.
•  Il est très utile de pouvoir disposer de mesures guides d’activité de l’eau et de
teneur en eau réalisées sur des produits travaillés par l’unité (variété, maturité).
Périodiquement, les conducteurs de séchoirs doivent « s’étalonner » pour parvenir
à des produits secs aussi bons que possible.

Vitesse de l’air de séchage (fiches techniques 7 et 8)


L’apport d’une ventilation forcée dans une installation de séchage a pour consé-
quences l’accélération du début du séchage, l’amélioration de l’homogénéité
de séchage et l’augmentation du rendement thermique.
Le début du séchage est accéléré. Cet effet a lieu tant qu’il y a de l’eau libre à
la surface du produit, ce qui correspond au temps compris entre le début du
séchage et le moment où les quartiers de mangues ont perdu environ 80 % de
l’eau à éliminer au séchage. Cette phase est connue et décrite comme la phase
de « séchage à vitesse constante ». Le produit est suffisamment riche en eau
et le séchage en surface est suffisamment lent pour que la surface du produit
reste bien humide. Durant cette phase, les transferts suivent les lois décrites
ci-dessous :
– la température du produit est égale à la température humide de l’air (Th) (fiche
technique 4) ;
– le flux de chaleur Q entre l’air et le produit s’écrit
Q = h × S × (Ts - Th),
avec S : surface du produit ; Ts : température sèche de l’air ; Th : température
humide de l’air ; h : coefficient d’échange de chaleur air/produit. Selon la litté-
rature, pour de l’air circulant parallèlement à une surface plate,
h = K × V0,8,
avec K : constante ; V : vitesse de l’air. Ainsi, une multiplication de la vitesse de
l’air par un facteur 2 conduit à un échange de chaleur entre l’air et le produit
1,7 fois plus important ;
– la quantité d’eau évaporée est directement proportionnelle à la chaleur que
reçoit le produit, ou encore, toute la chaleur reçue par le produit se traduit par
une évaporation d’eau.
L’homogénéité de séchage est améliorée : un ventilateur brasse l’air et permet
un équilibrage dynamique des flux d’air. L’air qui est au contact des produits
est alors presque le même dans tout le séchoir, que ce soit dans la largeur des
claies ou dans leur longueur.
Le rendement thermique augmente : les valeurs de rendement thermique des
séchoirs à mangues en convection naturelle sont connues avec un maximum
de 35 % alors que, sur des séchoirs à recirculation d’air, on arrive à 60 % ou
70 %. L’augmentation de l’efficacité de l’échange entre l’air et le produit permet

28 Le séchage des mangues


d’obtenir un séchage aussi rapide, voire plus rapide, avec des différences
de potentiels plus faibles (température ; pression de vapeur d’eau) entre l’air
et le produit. La proportion de l’énergie apportée pour chauffer l’air rejeté
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sans avoir servi à évaporer de l’eau est alors plus faible. Cependant, l’augmen-
tation du rendement thermique par utilisation d’air plus humide conduit à une
élévation de la température humide de l’air et, en conséquence, de la tempé-
rature des produits pendant la première partie du séchage. Cela peut accélérer
des réactions néfastes. Selon nos observations sur la mangue, la compétition
entre l’augmentation de la vitesse de séchage et l’accélération de réactions
conduit à une amélioration de la qualité des produits secs.

> Intérêt de la ventilation


•  L’installation d’un ventilateur de convection forcée permet un séchage plus
rapide limitant le brunissement des produits, une amélioration de l’homogénéité
entre les morceaux sur une claie et entre les claies, et une augmentation du
rendement thermique.

Périodes et allures de séchage


En séchage par entraînement à l’air chaud, les produits alimentaires subissent
quatre périodes de séchage de durée variable suivant les caractéristiques de
l’air et des produits.
La phase (0) correspond à la montée en température du produit jusqu’à atteindre
la température d’évaporation de l’eau de surface. Cette dernière ne s’atteint pas
tout de suite, puisque le produit a au départ du séchage une température plus
basse et qu’il existe une inertie thermique. La vitesse de séchage augmente
pendant cette phase. Cette phase ne dure que quelques minutes.
La phase (1) correspond à l’évaporation d’eau libre (aw = 1) à la surface du
produit, sans cesse renouvelée par l’eau venant de l’intérieur du produit. La
température du produit reste constante et égale, par définition, à la tempé-
rature humide de l’air de séchage. La vitesse de séchage de cette période est
constante, et aussi limitée par le transfert de chaleur à travers la couche limite
d’air. Cette vitesse peut être accélérée soit en abaissant l’humidité relative de
l’air, soit en augmentant la température de l’air avant son arrivée sur le produit,
soit en augmentant la vitesse de circulation de l’air au contact du produit.
L’abaissement de l’humidité relative a l’effet le plus important, mais il s’accom-
pagne d’un abaissement du rendement thermique et par conséquent d’un coût
énergétique du séchage plus élevé. A contrario, l’augmentation de la tempé-
rature de l’air accélère le séchage et augmente en même temps le rendement
thermique. Cependant, elle est limitée par la nature et les caractéristiques du
produit séché et des matériaux constitutifs du séchoir. Enfin, une multiplication
de la vitesse de l’air par un facteur 2 conduit à un échange de chaleur entre l’air
et le produit 1,7 fois plus important. L’augmentation de la vitesse de séchage
est aussi limitée par un phénomène spécifique du produit : le croûtage. Ce
dernier est dû à la capacité limitée de diffusion de l’eau dans le produit. Si la
capacité évaporatoire de l’air est très forte, l’eau s’évapore plus vite à la surface
du produit qu’à l’intérieur. Par conséquent, la surface devient dure et sèche et
empêche la diffusion ultérieure de l’eau contenue dans le produit. Ce croûtage
est d’autant plus grand que l’humidité de l’air au contact du produit est faible,
que la vitesse de circulation de l’air sur le produit est élevée et que le produit
est épais.

Transformation de la mangue 29
La phase (2) correspond à un ralentissement de la vitesse de séchage dû
au temps nécessaire pour que l’eau située à l’intérieur du produit migre
vers la surface. La température de surface du produit s’élève progressivement pour
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atteindre la température sèche de l’air. Dans une certaine mesure, une modification
de la vitesse de l’air ne change pas la vitesse de séchage. Une température de l’air
élevée accélère le séchage mais favorise souvent le brunissement non enzymatique.
Une phase (3) est définie par certains auteurs. Elle correspond à l’évaporation
d’eau liée. Elle se superpose partiellement avec la phase (2) et n’est identifiée
que par une modification de la pente de la représentation de la vitesse de
séchage, en fonction de la teneur en eau. Dans la suite du document, les phases
(2) et (3) sont regroupées sous le même terme « phase (2) ».

Relations entre les caractéristiques de l’aliment


et la vitesse de séchage
Le comportement en séchage d’un produit dépend de ses caractéristiques
physico-chimiques et de sa géométrie. Bien qu’il ne soit pas possible de modi-
fier la composition des mangues, on peut donner les indications suivantes :
– une teneur en eau élevée du fruit frais augmente la durée de la phase (1) du
séchage mais l’impact sur la durée totale du séchage est faible. En revanche, la
consommation énergétique pour une même quantité de produit sec est accrue
et la quantité de produit sec obtenue dans un séchoir est inférieure. Il est donc
au moins doublement rentable de travailler avec des mangues à forte teneur en
matière sèche ;
– une teneur en sucre élevée ralentit le séchage. En contrepartie, le produit
est stable à une teneur en eau légèrement plus élevée et sa texture est plus
agréable.
La géométrie des pièces de mangues est déterminée par la découpe. Pour des
tranches « identiques », le paramètre essentiel est la demi-épaisseur. Elle cor-
respond à la distance que devra parcourir l’eau pour aller du centre des pièces
jusqu’à la surface.
Le comportement en phase (1) est directement lié à l’épaisseur. Pour deux
pièces de même surface de contact avec l’air mais d’épaisseur différente, le
débit d’eau évaporée sera identique mais au final, la variation de teneur en eau
sera plus faible sur le produit le plus épais. À la fin de la phase (1), on obtiendra
une même épaisseur de zone sèche à la périphérie des deux pièces. La pièce la
plus épaisse sera alors plus humide que la plus fine.
Selon les lois de la physique, pour une même perte en eau, la durée de la
phase (2) est proportionnelle au carré de l’épaisseur de la tranche. Ainsi, une
épaisseur deux fois plus importante conduit à une durée de phase (2) quatre
fois plus élevée.
Au bilan, l’épaisseur moyenne des tranches joue fortement sur la durée du
séchage. Cependant, la portée de cette logique doit être limitée en fonction de
l’organisation de la production – une durée de cycle de 16 ou de 22 heures
impose un unique cycle par jour mais la quantité de produit obtenu n’est pas
la même –, et de la qualité des produits exigés par les clients.
Dans la pratique, les tranches ne sont pas toutes les mêmes. Pour une bonne
conservation des produits secs, il est nécessaire que le produit le plus humide
soit stable. Ainsi, la régularité de découpe est aussi importante que l’épaisseur
moyenne des pièces.

30 Le séchage des mangues


Impact du séchage sur la qualité des mangues séchées
La qualité des mangues sèches joue à différentes étapes : l’achat en magasin,
sur table et dans les mains avant consommation, en bouche et dans le corps. À
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chacune de ces étapes correspondent des critères de qualité déterminants.


Couleur
La couleur s’apprécie d’abord de loin, sur le présentoir. Avant la couleur, c’est
l’homogénéité de couleur qui montre une bonne maîtrise de la qualité et fait
espérer au consommateur qu’il retrouvera un produit qu’il a déjà apprécié. Ce
besoin d’homogénéité existe aussi pour les produits d’un même paquet.
L’homogénéité vient essentiellement d’une sélection rigoureuse de la matière
première (même variété, même stade de maturité), de la bonne élimination des
zones blessées et d’un séchage identique pour les différentes pièces. Ce dernier
point est relativement facile à obtenir dans des séchoirs ventilés ; en revanche,
en convection naturelle, l’habileté du conducteur de séchoir pour permuter les
claies est essentielle.
La teinte et la luminance des produits viennent dans un second temps. Un
orange moyen est le signe d’un produit sucré et non caramélisé. Une teinte
jaune ou claire montre que le fruit n’était pas mature, alors qu’une teinte brun
sombre peut avoir plusieurs origines.
Le brunissement enzymatique (fiche technique 3) est par définition la trans-
formation de composés phénoliques existant dans le produit biologique en
polymères colorés, le plus souvent noirs ou bruns, par le biais d’enzymes. Cette
réaction n’est pas activée tant que les cellules sont saines et intactes. Son déve-
loppement est rapide dans les fruits trop mûrs ainsi qu’au niveau des blessures
(chocs, épluchage, parage…). Sa vitesse est maximale pour des températures de
l’ordre de 40 °C et en présence d’eau libre. L’abaissement de l’activité de l’eau
la ralentit. Un abaissement du pH, la présence de réducteurs ou un traitement
thermique ont un effet dans le même sens. Les mangues sont très sensibles au
brunissement enzymatique.

> Minimiser les défauts


•  Une grande attention doit être accordée à l’obtention de tranches sans défaut,
à la réduction du temps d’attente entre découpe et début de séchage et au
franchissement rapide de la phase (1) du séchage. La principale amélioration de
la qualité des mangues apportée par l’utilisation d’une ventilation en séchoir
consiste à réduire la durée de la phase (1) et, en conséquence, à limiter le
développement des réactions de brunissement enzymatique.

Le brunissement non enzymatique (fiche technique 3) désigne un ensemble très


complexe de réactions nommées « réactions de Maillard », aboutissant dans
divers aliments à la formation des pigments bruns, et souvent à des modifica-
tions de l’odeur et de la saveur. Le brunissement non enzymatique est favorisé
par une activité de l’eau proche de 0,6 et par des températures élevées. C’est
un phénomène souvent rencontré dans les opérations de séchage ou de cuisson
au four (croûte du pain, biscuit…). Pour les mangues, on cherche à éviter ce
brunissement. C’est pourquoi la température de l’air de séchage est progressi-
vement abaissée en phase (2).
Arôme
L’une des qualités organoleptiques importantes de la mangue est son arôme
agréable et puissant. Ce dernier est la résultante de nombreux composés

Transformation de la mangue 31
volatils présents en faible quantité. Pour conserver cette qualité, la sélection de
la matière première est fondamentale. Ensuite, lors du séchage, il peut y avoir
entraînement d’arômes par l’air, développement de réactions de dégradation et
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apparition de nouveaux composés, notamment issus des réactions de Maillard


(goût de caramel).
Modifications physiques et structurales
Le séchage provoque une réduction du volume des pièces qui correspond à peu
près au volume d’eau enlevé.
Parfois, on constate l’apparition de boursouflures à la surface des produits.
Elles correspondent à la présence de bulles d’air à l’intérieur des pièces. Bien
qu’aucun travail systématique n’ait été conduit à ce sujet, il semble que leur
origine soit une température trop élevée au cours de la phase (1).
Par ailleurs, il semble que la façon de conduire la phase (1) puisse modifier
l’adhésion des pièces de mangues aux tissus des claies qui les supportent. Un
séchage lent favoriserait l’entraînement de sucre par l’eau, de l’intérieur vers
la surface, ce qui renforcerait le collant. Ce phénomène est cependant négli-
geable comparativement au choix de la matière première. Une teneur en eau
trop élevée ou une maturité trop importante rendent difficile le décollement
des pièces sèches.
Enfin, la texture des produits secs dépend fortement de leur teneur en eau.
Jusqu’à une certaine limite, plus le produit est sec, plus sa texture est proche de
celle du cuir : ferme et difficile à déchirer. Le consommateur préfère des pro-
duits moelleux et pouvant être morcelés facilement. Il faut sécher suffisamment
pour obtenir une bonne conservation, mais le moins possible.
Microbiologie
Il existe des normes légales ou commerciales qui définissent les charges micro-
biennes tolérables. Leur respect est impératif. La charge microbiologique de la
chair des mangues est très faible dans les fruits frais. C’est lors de l’épluchage,
du parage et de la découpe qu’il y a contamination. Naturellement, il faut
veiller à ce que l’air qui entre dans les séchoirs ne soit pas pris dans une zone
sale car il pourrait contribuer à la pollution des produits.
Bien que la température de l’air de séchage puisse atteindre plus de 80 °C dans
certaines installations, il faut considérer que le séchage ne réduit pas la charge
microbiologique. En effet, pendant la phase (1), la température du produit reste
proche de la température humide de l’air. Dans les conditions généralement
utilisées, cela correspond à 30-45 °C. Ensuite, en phase (2), la température du
produit s’élève, mais il est connu que la sensibilité des micro-organismes à la
chaleur est réduite pour les activités d’eau faibles. Ainsi, l’effet « pasteurisa-
teur » est faible.

Critères d’appréciation de la qualité de la mangue séchée


Stabilité microbiologique du produit sec
Pour une bonne conservation, il est nécessaire que les différents morceaux de
mangues et les différentes parties d’un même morceau aient une activité de
l’eau suffisamment basse : une humidité du produit qui lui confère une stabi-
lité dans le temps. Par ailleurs, les conditions que subit le produit au cours du
séchage doivent limiter l’apport de micro-organismes exogènes et la croissance
de ceux présents en surface. Pour cela, la période de séchage pendant laquelle
la surface des produits est saturée en eau doit être particulièrement bien
maîtrisée.

32 Le séchage des mangues


Qualité organoleptique des produits
Des modifications d’aspect et d’arômes peuvent avoir lieu ou être provoquées
par le séchage : réactions enzymatiques en début de séchage, réaction de bru-
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nissement non enzymatique (type « réaction de Maillard ») en fin de séchage.


Pour chaque produit, on est amené à définir un diagramme de séchage (durée
des phases de séchage et températures associées). Les conditions de séchage
sont adaptées en fonction de la qualité de la matière première et en fonction
de l’avancement de la déshydratation.

Appréciation économique du séchage


Le séchage consomme une quantité importante d’énergie. Celle-ci représente
une part significative du coût de revient du produit final (15 à 20 % du coût
de revient de la mangue séchée). Il est possible de modifier sensiblement le
rendement énergétique d’un séchoir. Pour l’améliorer, les voies classiques sont
l’élévation de la température de l’air, l’augmentation de l’humidité relative de
l’air extrait et la ventilation.
Les modifications de qualité provoquées par le séchage peuvent faire varier
fortement le prix de vente de la mangue séchée : au Burkina Faso, par exemple,
le prix de vente de la « qualité 2 » ne couvre que le coût de revient alors que
celui de la « qualité export » permet un prix de vente deux fois supérieur au
coût de revient.
Cela amène à se poser la question : faut-il sécher les morceaux de mangues
issus de la découpe autour du noyau lorsque la qualité export ne correspond
qu’aux tranches ?
Les études menées ont pu montrer que, au bilan, le séchage des morceaux
pénalise la rentabilité d’environ 10 %.

Local de séchage
La salle de séchage présentée sur le plan (figure 3) est conçue de telle façon
que l’accès puisse se faire directement par le couloir intérieur de desserte des
différentes salles de l’unité. Une porte donnant sur l’extérieur est prévue comme
issue de secours et permet également au conducteur de séchoir d’avoir accès à
la zone de stockage des bouteilles de gaz. Les dimensions conseillées pour cette
salle sont calculées sur la base de 9 m² par séchoir installé. Soit par exemple,
pour une unité de 4 séchoirs à convection naturelle, 36 m².

Opérations post-séchage
Dimensionnement de la salle
La salle de conditionnement présentée sur le plan (figure 3) est conçue de telle
façon que l’accès puisse se faire directement par le couloir intérieur de desserte
des différentes salles de l’unité. Les dimensions conseillées pour cette salle sont
calculées sur la base de 4 m² par séchoir installé. Soit par exemple, pour une
unité de 4 séchoirs à convection naturelle, 16 m².

Déclayage
En fin de séchage, les tissus supportant les mangues sèches sont immédiatement
retirés des claies afin de les libérer. Un second jeu de tissus permet la réutilisation

Transformation de la mangue 33
immédiate des claies pour un nouveau cycle de séchage. Les tissus chargés
de mangues sèches sont immédiatement transférés dans la salle de condition-
nement afin de protéger les produits des insectes.
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Les tranches et morceaux de mangues sont décollés si possible dans l’heure qui
suit la sortie du séchoir afin que le jus séché en surface n’ait pas durci. Lors de
cette opération, seuls les morceaux trop humides sont triés afin de pouvoir être
mis en séchage complémentaire. Le reste du produit est disposé en vrac dans
des bidons étanches d’une contenance de 50 l environ.

Équilibrage des teneurs en eau


Le mélange des pièces de produit réalisé lors de leur mise en bidon met en
contact des tranches et morceaux de différentes teneurs en eau. L’eau diffuse
d’une pièce à l’autre. Généralement, on laisse les pièces pendant 2 jours dans
les bidons en les brassant matin et soir.
On doit veiller à ce que les variations de température dans la salle de condi-
tionnement ne soient pas trop importantes et rapides. Un refroidissement rapide
et important de l’air autour d’un bidon « chaud » peut induire une conden-
sation d’eau sur ses surfaces internes, créant un risque de développement de
moisissures.

Conditionnement des mangues séchées


Les mangues séchées peuvent être stockées en vrac ou bien une fois embal-
lées. La première solution permet d’adapter le type d’emballage en fonction de
la demande mais elle réduit la protection des produits contre les variations
d’humidité de l’ambiance et contre les risques de contamination par des
insectes.
Un tri est réalisé au moment de l’emballage car les différences de matières
premières, de prétraitements et de séchage conduisent à trois classes de

> Conservation du produit séché


• Un produit séché peut s’altérer si la conservation n’est pas bien conçue, d’où son
importance. Les tranches de mangues séchées doivent être emballées si possible
sous vide. L’emballage doit être imperméable à l’oxygène, à la vapeur d’eau et
opaque à la lumière. Une température d’entreposage de 25 °C permet d’éviter les
dégradations de la couleur et des composés nutritifs.

> Salle de conditionnement


•  Par respect des règles générales d’hygiène et pour prévenir des risques en
termes de sécurité alimentaire, le produit doit être conditionné dans une salle
spécifique :
– carrelée jusqu’à une hauteur d’environ 1 m ;
– ventilée ;
– avec des fenêtres équipées de moustiquaires ;
– et une porte toujours fermée.
•  D’autre part, les règles suivantes doivent être strictement suivies :
–  le personnel doit disposer de blouse, de masque, de coiffe, de cache-nez ;
–  les opérateurs avec des plaies doivent être écartés de la salle ;
–  les chaussures d’extérieur ne sont pas autorisées dans la salle de condition-
nement ;
– aucun visiteur n’est autorisé à entrer dans la salle sans l’accord du chef de
production.

34 Le séchage des mangues


qualité (tableau 2). La qualité supérieure (dite « export » ou 1er choix) de mangue
séchée est destinée à l’exportation. Les autres qualités sont vendues sur le marché
local à des commerces d’alimentation, aux employés et aux riverains des unités.
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Tableau 2. Caractéristiques des mangues séchées.


Paramètre 1er Choix 2e Choix 3e Choix

Couleur :
Taille trop petite Fruits racornis, trop
orange à jaune
pour être secs ou ayant
Description Taille des tranches :
du 1er choix subi un séchage
du produit Longueur : 6 à 8 cm
mais même trop poussé
Largeur : 3 à 5 cm
qualité gustative (brunissement)
Épaisseur : 2 à 4 mm

Sachet souvent
À la demande, À la demande,
importé de 100 g,
Conditionnement sachet fourni sachet fourni
150 g, 200 g, 1 kg,
localement localement
5 kg

Clientèle Export Marché local Marché local

Stockage des mangues séchées


La salle de stockage des produits emballés présentée sur le plan (figure 3)
est conçue de telle façon que l’accès puisse se faire directement par le couloir
intérieur de desserte des différentes salles de l’unité. Les dimensions conseillées
pour cette salle sont calculées sur la base de 200 kg de mangues séchées
par m², en tenant compte d’un empilement convenable des cartons. Le dimen-
sionnement de la salle doit prendre en compte les plannings de livraison
courants.

Les équipements de séchage


Séchoir à gaz à convection naturelle
En Afrique de l’Ouest (particulièrement au Burkina Faso), la majorité des unités
de séchage de mangues sont équipées de séchoirs à combustion de gaz créés
par le Céas, Centre écologique Albert Schweitzer (figure 6). Ce sont des séchoirs
dits à convection naturelle (fiche technique 8). Ils fonctionnent en « batch ».
Le séchoir à convection naturelle est composé :
– d’une semelle maçonnée de dimensions 1,8 m x 1,8 m x 0,7 m. C’est la partie
du séchoir qui repose sur le sol. Elle est constituée de deux compartiments
ayant chacun une ouverture avec trappe à l’avant servant à l’allumage des brû-
leurs, au contrôle de la flamme et au nettoyage ; une ouverture d’arrivée d’air
à l’arrière permet une circulation d’air et la combustion du gaz. À l’intérieur de
chaque compartiment de cette semelle se trouve un brûleur à gaz (donc deux
brûleurs par semelle) de type rampe, fixé sur la trappe de l’ouverture avant du
séchoir. Chaque brûleur est constitué de deux tuyaux métalliques et de deux
robinets à gaz équipés de gicleur ;
– d’un box de deux cellules concomitantes dans lesquelles dix claies de séchage
(de dimensions 0,7 m x 1,2 m, soit 0,84 m²) peuvent être positionnées sur des
glissières (liteaux carrés de bois) ;

Transformation de la mangue 35
– d’une hotte qui relie le box à la cheminée. Elle canalise l’air chaud et humide
vers la cheminée et elle supporte cette dernière. Pour cela, elle doit être solide,
isolante, et permettre une bonne circulation de l’air chaud ;
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– d’une cheminée, qui constitue la partie la plus haute du séchoir. Elle permet
l’évacuation de l’air humide tout en évitant aux eaux de pluie et aux vents
chargés de poussière de pénétrer dans le séchoir.
Le chargement du séchoir se fait claie par claie après ouverture de la porte
d’accès à chacune des cellules de séchage. Chaque claie est chargée de 5 kg de
tranches de mangues (valeur de poids conseillée). Toutes les 2 heures environ, le
conducteur de séchoir fait une permutation de claies haut/bas et avant/arrière,
afin d’obtenir une bonne homogénéité « cartographique » du séchage.
L’apport d’énergie provient de la combustion de gaz butane. Par convection
naturelle (fiche technique 8), l’air chaud et sec se déplace du brûleur vers le
haut du séchoir tout en se refroidissant et en se chargeant d’humidité lors du
passage sur les mangues.
Le séchage se fait suivant deux phases : pendant 10 à 12 heures, la tempéra-
ture au sein des cellules est d’environ 80 °C. La différence des températures
indiquées par les deux thermomètres, situés l’un avant le produit et l’autre au
deux tiers de la hauteur du séchoir, permet de détecter la fin de cette première
phase. Ensuite, la puissance du brûleur est réduite afin d’avoir une température

Cheminée

Hotte

Claies

Box de 2 cellules

Semelle maçonnée

Figure 6. Schéma d’un séchoir à convection naturelle Céas Atesta.

36 Le séchage des mangues


d’environ 40 à 50 °C jusqu’à la fin du séchage qui, au total, dure entre 20
et 24 heures. Les claies sont permutées régulièrement (haut/bas) et retournées
(avant/arrière) par un conducteur de séchoir dont l’expérience conditionne la
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qualité moyenne et l’homogénéité des produits finis.


Le séchoir est essentiellement réalisé en matériaux locaux, ce qui fait en grande
partie son succès et son prix abordable, de l’ordre de 1 500 e. Peu de mainte-
nance est à apporter au long de sa durée de vie (environ 10 ans) : changement
des tasseaux supports de claies usés, nettoyage régulier des brûleurs, vérifica-
tion de l’étanchéité des portes, entretien des claies.
Le rendement énergétique, de 30 % maximum, est faible (dans le domaine
du séchage de produits alimentaires) mais reste correct pour un séchoir
en convection naturelle. Ce dernier principe (peu de vitesse d’air) impose de
faibles vitesses de séchage, donc un temps de séchage important.

> Avantages et inconvénients du séchoir à gaz


à convection naturelle
•  Avantages  : facilité de réalisation  ; utilisation de matériaux locaux  et de gaz
comme énergie ; prix et  entretien réduit  ; facilité de conduite  ; réduction du
temps de séchage par rapport au  séchage au soleil  et amélioration de la
qualité ; polyvalence (séchage d’autres produits) ; séchage en enceinte « confinée » 
(peu de poussière et d’insectes).
•  Inconvénients  : durée de séchage longue  ; hétérogénéité de séchage entre
les claies  ; hétérogénéité de séchage dans le temps  ; contrôle difficile de la
température.

Fonctions que doit remplir un équipement


de séchage de mangues
Sécher des mangues
Chaque morceau de mangue doit atteindre une bonne teneur en eau finale :
on peut considérer que celle-ci doit être proche de 13 % (en base humide).
L’humidité des produits secs doit être suffisamment basse pour assurer une
bonne conservation et la plus haute possible pour avoir le meilleur rendement
matière. De plus, les produits « bien secs » ont une texture plus agréable que
les produits « trop secs ». L’homogénéité de séchage entre mangues et entre lots
de mangues séchées doit faire également l’objet d’attentions afin d’avoir une
production microbiologiquement stable.

Obtenir un produit fini de qualité


Le point le plus important est d’avoir des mangues séchées de belle couleur
(proche de celle de la pulpe et sans brunissement), avec préservation du goût
et une homogénéité des tranches (formes et dimensions). Ces critères, s’ils sont
respectés, permettent d’obtenir des mangues séchées de qualité export.

Être finançable par l’entreprise


Un séchoir doit rester dans une gamme de prix accessible aux investisseurs.
Pour information, le prix des séchoirs à convection naturelle commercia-
lisés au Burkina Faso est de 1 500 e pour un équipement à 2 compartiments
comprenant chacun 10 claies (5 kg de pulpe fraîche par claie  ; 20 kg de

Transformation de la mangue 37
mangues sèches produites par cycle de 24 heures). La majorité des installations
de production comportent au moins 4 séchoirs.
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Être rentable pour l’entreprise


Pour juger de la rentabilité d’un séchoir, on peut calculer le temps de retour
sur investissement. Il se définit comme la période de temps minimale théori-
quement nécessaire pour récupérer l’investissement initial sous forme de flux
de trésorerie, en se basant sur les recettes totales moins les coûts et amortis-
sements. D’une manière imagée, on peut dire que c’est le temps nécessaire
pour que la somme des bénéfices de l’entreprise soit égale au montant de
l’investissement.
Pour un nouvel équipement, le temps de retour doit être inférieur ou égal à
celui d’un séchoir classique.
À titre d’exemple, une réduction importante de la durée de séchage peut per-
mettre de faire plus d’un cycle par jour. Cependant, cela impose une organisa-
tion du travail différente, qui n’est pas forcément acceptable (travail de nuit, en
3 équipes de 8 heures, etc.).
Un autre critère peut être la marge dégagée par kilogramme de mangues fraî-
ches. Elle se calcule en divisant les ventes moins les coûts par le nombre de
kilogrammes de mangues fraîches achetées. Dans les coûts, on doit normale-
ment faire entrer toutes les composantes : matières premières, gaz, produits de
nettoyage, salaires, location, amortissement, frais bancaires…

Être « pilotable » par les opérateurs


Les conducteurs de séchoir doivent pouvoir gérer l’ensemble des phases de
séchage et disposer d’indicateurs pour cela.

Être adapté aux énergies locales


Disponibilité des énergies
L’une des énergies pratiques à utiliser est le gaz. D’un pouvoir calorifique iden-
tique à celui du gasoil (45 600 kJ par kg de gaz butane), deux fois plus impor-
tant que celui de la biomasse (bois), le gaz présente l’avantage suivant : l’air
issu de sa combustion peut être mélangé avec l’air de séchage. Toute l’énergie
dégagée par la combustion est ainsi transférée à l’air sous forme de tempéra-
ture. La combustion de gasoil ou de biomasse nécessite l’utilisation d’organe
d’interface (échangeurs) pour céder l’énergie des gaz de combustion à l’air de
séchage. De plus, il est aisé de s’approvisionner en gaz sous différentes formes
(réseau collectif, bouteilles), et cela dans de nombreux pays.
L’électricité est aussi d’utilisation très pratique. Le chauffage de l’air de séchage
peut se faire par léchage de celui-ci sur des résistances électriques, sans aucun
risque de pollution de l’air. Mais la disponibilité de l’électricité reste aujourd’hui
encore très aléatoire dans de nombreuses zones géographiques, surtout pour le
niveau de puissance exigé dans les unités de séchage.
Coût des énergies
Le coût des énergies pour une unité de séchage peut énormément varier en
fonction de son origine (énergies fossiles ou biomasse, électricité d’origine
renouvelable, nucléaire ou par groupe électrogène) et de son utilisation (en
direct ou en indirect). Le principe de transfert de l’énergie à l’air de séchage,
et par conséquent le coût d’acquisition du séchoir et son coût d’utilisation,
dépend également du type d’énergie.

38 Le séchage des mangues


Être aux normes de sécurité
Une attention particulière doit être portée sur l’utilisation du gaz comme
énergie. Des explosions ou incendies pourraient avoir pour origine une extinc-
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tion de flamme (fuite de gaz induite) ou la présence d’un corps combustible près
d’une flamme. En convection naturelle, le risque lié à une extinction de flamme
est cependant limité car la puissance de chauffe est relativement faible.
L’intensification du séchage (par ajout d’une ventilation) conduit à une aug-
mentation du débit de gaz. Les risques, suite à une extinction de flamme ou
à une variation du débit d’air, sont sensiblement accrus. Le niveau de risque
dépend aussi fortement de la régularité de l’approvisionnement en électricité
alimentant le ventilateur.

Être fabricable localement


L’intérêt d’une fabrication locale est multiple : le prix de revient est moindre,
la capacité de diffusion et de maintenance augmentée, et la production locale
d’équipements renforcée.

Propositions fonctionnelles pour un séchoir ventilé


Dans le cas d’un séchoir ventilé (à convection forcée), des réponses techniques
doivent être apportées pour chacune des fonctions précédemment listées.

Fonction « sécher des mangues »


Comme cela a été dit plus haut, l’intégration de ventilation forcée dans un équi-
pement de séchage modifie positivement les critères du séchage et la qualité
de la mangue séchée.
Pour mettre en œuvre ce principe de ventilation forcée, la première réponse
technique est d’implanter un ventilateur dans l’équipement. Autour de ce com-
posant, il faut organiser un circuit d’air qui regroupe le ventilateur lui-même,
l’élément de chauffage de l’air, des admissions et des extractions d’air, des
organes de contrôle et de commande…
Pour sécher, il faut apporter de l’énergie et la transmettre au produit à déshy-
drater. Pour ne pas trop s’éloigner des technologies couramment utilisées et
remplir la fonction d’adaptation à l’énergie, l’apport d’énergie par combustion
de gaz butane est conseillé.
La mangue est un produit qui se déshydrate selon deux phases très distinctes :
une phase de perte d’eau libre, au cours de laquelle il est possible de monter
haut en température (jusqu’à 80-90 °C), et une phase de perte de l’eau liée, où
la température ne doit pas dépasser 40-50 °C afin d’éviter le risque de brunis-
sement (non enzymatique, type réaction de Maillard). Le passage d’une phase à
l’autre est critique et doit pouvoir être bien maîtrisé (respect de la fonction « être
pilotable ») : c’est la garantie pour avoir une mangue séchée de bonne qualité.
Sans trop augmenter son coût (montage de capteurs d’humidité relative, très
chers et fragiles) et pour améliorer sa robustesse (respect de la fonction « être
rentable »), il est possible de conduire le séchoir avec les éléments suivants :
– température de l’air avant produit (Tav) ;
– température de l’air après produit (Tap) ;
– commande de la puissance de chauffe ;
– commande du débit de renouvellement d’air dans le séchoir.

Transformation de la mangue 39
La différence de température (Tav − Tap) est une indication du débit évapora-
toire du séchoir. Lorsque la différence des températures de l’air avant et après
produit est supérieure à un seuil, on peut considérer que l’on est en phase de
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forte évaporation, donc en phase (1) (perte d’eau libre). Lorsqu’elle devient
inférieure à ce seuil, son évolution est ensuite rapide. La première phase de
séchage est donc finie et il faut baisser la température. Des capteurs et indica-
teurs de température à un prix abordable, lisibles et s’installant facilement sur
l’équipement sont assez faciles à trouver sur le marché.
L’humidité finale du produit, comme souligné précédemment, est un facteur
capital pour la qualité de la mangue séchée et aussi pour la rentabilité de
l’entreprise. Les conducteurs de séchoir traditionnel maîtrisent relativement bien
la fin du séchage, par expérience, au toucher et de visu. Mais ils sont souvent
amenés à prolonger le séchage afin que des tranches, particulièrement les plus
épaisses, soient sèches. Les tranches plus fines sont alors trop sèches.
Mis à part l’homogénéité de séchage apportée par la ventilation, il faut veiller
à faire une découpe de tranches d’épaisseur homogène.

> Outil de découpe


•  Un outil de découpe professionnel, de type « mandoline », permet d’obtenir
des tranches d’une parfaite régularité d’épaisseur. Il se trouve en inox (qualité
alimentaire, facilité de nettoyage) et possède un système de réglage de l’épaisseur
de 0 à 12 mm.
•  L’outil de découpe doit impérativement être associé à des gants de protection
pour les opérateurs de découpe.

Fonction « être rentable pour l’entreprise »


La construction du séchoir doit pouvoir se faire à partir de matériaux locaux.
Il faut se rapprocher le plus possible du coût « psychologique » des séchoirs
actuellement les plus couramment commercialisés, tout en gardant des capa-
cités de traitement proches (nombres de claies et poids de pulpe à traiter du
même ordre).

Fonction « être pilotable par les utilisateurs »


Des indicateurs de température peuvent permettre le suivi des phases de
séchage. Ils constituent des éléments d’aide au pilotage du séchoir.
Pour maîtriser le rendement thermique du séchoir, il est nécessaire de pouvoir
définir la puissance de chauffe à partir des indications de température. Un
opérateur expérimenté pourra le faire en voyant la hauteur des flammes sur le
brûleur. Cependant, dans la phase d’acquisition de la maîtrise du séchoir,
ou pour des opérateurs moins expérimentés, une indication de puissance est
nécessaire. Cette indication peut être apportée par un manomètre qui affiche les
différentes valeurs de pression lors de l’action sur un détendeur réglable.
Une courbe peut ainsi être établie pour relier la pression à la puissance
fournie.

Fonction « être adapté aux énergies locales »


En séchage par entraînement à l’air chaud, le gaz est très utilisé car les normes
en vigueur, locales comme internationales, autorisent la combustion directe

40 Le séchage des mangues


du gaz pour le séchage des produits alimentaires, et parce que le transfert de
chaleur à l’air a un rendement maximal sans nécessiter une chaudière ou un
échangeur.
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Pour le ventilateur, une alimentation électrique est nécessaire.

Fonction « être aux normes de sécurité »


Compte tenu des risques liés aux flammes, il est impératif d’équiper le séchoir
d’une installation de sécurité prenant en compte tous les cas de figures
possibles, et respectant les contraintes budgétaires et de disponibilité des
différents éléments. Le schéma de sécurité présenté figure 7 utilise des composants
simples et faciles à trouver.
L’installation est composée de deux circuits.
1) Un circuit de gaz à partir de la bouteille, avec les éléments suivants :
– un détendeur à pression variable ;
– un manomètre de visualisation de la pression réglée par le détendeur (néces-
saire au pilotage du séchoir) ;
– un robinet de sécurité piloté par une sonde thermocouple, un thermostat de
détection de température anormalement haute dans le séchoir et un relais indi-
cateur de la présence d’alimentation électrique pour le ventilateur ;
– un brûleur avec gicleur intégré.
La sonde thermocouple à interrupteur, en combinaison avec le robinet,
fonctionne de la façon suivante  : l’opérateur exerce une pression pendant
15 secondes sur la manette du robinet en position ouverte après allumage du
brûleur ; le thermocouple chauffé par le brûleur génère un microcourant dans
un solénoïde intégré au robinet. Au bout des 15 secondes, la pression sur la
manette peut être relâchée, le brûleur reste allumé (le clapet du solénoïde reste
en position « ouvert »). Dès que la flamme s’éteint, le microcourant n’est plus

Thermostat
positionné
dans le séchoir

Robinet
Détendeur Manomètre de sécurité Brûleur équipé
de gicleur

Relais
Thermocouple
24 V à interrupteur
220 V

220 V

Figure 7. Circuits de sécurité.

Transformation de la mangue 41
généré et le clapet du solénoïde revient en position « fermé ». L’alimentation
en gaz est ainsi coupée.
2) Un circuit électrique basse tension. Sur une prise 220 volts monophasée, se
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branche une alimentation non stabilisée (transformateur) avec sortie en 24 volts,


elle-même reliée à un relais « normalement ouvert » : lorsque le relais n’est pas
alimenté électriquement (coupure électrique), le contact est ouvert, c’est-à-dire
que le circuit constitué est interrompu. Le relais est le premier de trois compo-
sants montés en série sur le circuit. Le deuxième est le thermostat à réarmement
manuel, qui « s’ouvre » lorsque la température dans le séchoir s’élève au-delà
de 90 °C. Le troisième est l’interrupteur de la sonde thermocouple, qui lui aussi
est ouvert lorsque le brûleur est éteint ou s’ouvre lorsque le brûleur s’éteint.

> Risques liés aux flammes


•  À ce jour, très (trop) peu d’installations de séchage par combustion de gaz sont
équipées d’organes qui garantissent la sécurité des opérateurs, des équipements
et des infrastructures. Des explosions ou des feux peuvent avoir pour origine une
extinction de flamme ou la présence de corps combustibles près d’une flamme.
•  Une modification de la conduite du séchoir comme celle qui accompagne
un séchoir ventilé à recirculation peut entraîner une accumulation de gaz dans
la chambre de séchage en cas d’extinction de flamme ou d’une forte élévation
de température.
•  Les
brûleurs risquent d’être plus facilement éteints par la circulation d’air
produite par le ventilateur. En cas de rupture de l’alimentation électrique, ce
même ventilateur s’arrête et il peut se produire une surchauffe de l’air.
•  Les risques liés à une extinction de flamme ou à une variation du débit de l’air
sont donc très sensiblement accrus. Et le niveau de risque dépend fortement
de la régularité de l’approvisionnement en électricité.

Fonction « être fabricable localement »


On a vu plus haut l’intérêt d’une fabrication locale. Pour les équipements tech-
niques comme le ventilateur, un approvisionnement local garantira un prix
raisonnable et surtout la possibilité de remplacement en cas de défectuosité.
Pour le reste, tout doit être réalisé dans des matériaux vendus localement,
essentiellement du bois massif et du bois contreplaqué, ainsi que de la tôle et
du profilé noir. Ces recommandations sont dépendantes des obligations que
peuvent imposer les clients. Par exemple, on peut craindre une demande d’uti-
lisation de claies en inox ou en matière synthétique, bien que les claies en bois
et les moustiquaires garantissent une bonne qualité alimentaire et un nettoyage
efficace.

Proposition d’un séchoir ventilé


Les chercheurs du Cirad ont identifié les problèmes techniques des installations
existantes et ont souhaité apporter des solutions techniques aptes à satisfaire
deux fonctions principales du séchoir considérées comme les plus importantes :
sécher les mangues avec amélioration de la qualité et augmenter le rendement
thermique.
L’intégration d’une ventilation forcée avec recyclage de l’air dans le séchoir doit
permettre une augmentation reproductible du pourcentage de mangue séchée

42 Le séchage des mangues


de qualité export, tout en améliorant le rendement thermique (d’une valeur
proche de 60 %) et en abaissant la durée de séchage (de 20 à 12 heures).
L’air pulsé, chauffé par combustion directe de gaz, se déplace selon une
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direction parallèle à la surface des claies pour « lécher » le produit. Ce dernier,


découpé en faible épaisseur, présente à l’air chaud une grande surface
d’échange.
Une fonction importante doit être assurée dans le développement du séchoir :
l’équilibrage des flux d’air. L’objectif est d’obtenir un séchage homogène sur les
différentes claies, afin d’éviter leurs permutations.
Lors du développement du nouveau séchoir CSec-L® (Cirad séchoir à flux d’air
par Léchage), il a été choisi de réaliser l’équilibrage des vitesses d’air dans la
cellule par un dispositif aux pertes de charges bien étudiées et réparties.
Le premier élément est un ventilateur centrifuge caractérisé par un débit d’air
de 1 500 m3/h dans le séchoir et des vitesses associées de 0,5 m/s sur le pro-
duit, valeurs assurées sous les pertes de charges aérauliques de l’installation.
Le moteur est situé en dehors de l’air de séchage, ce qui lui assure une bonne
longévité malgré le brassage d’air à 80 °C. Une fabrication locale du ventilateur
peut être envisagée mais peut avoir une incidence sur les performances aérau-
liques et sur la consommation énergétique.
Le deuxième élément qui a été adopté pour l’équilibrage est un système qui
crée des pertes de charges dans le séchoir : une distribution par plénum, volume
de section aéraulique suffisamment importante pour que la pression soit homo-
gène à l’intérieur. Le passage du plénum à la chambre de séchage s’effectue par
des orifices (perçages) qui garantissent une mise en pression du plénum et une
répartition homogène. Ce principe a été prévu en amont des claies (soufflage)
et en aval de celles-ci (aspiration), afin d’obtenir un système symétriquement
équilibré.
Le nombre et le diamètre des perçages ont été déterminés pour assurer des
caractéristiques d’air identiques à tout endroit de la chambre de séchage, tout
en réduisant les pertes de charges au minimum.
Le séchoir a été conçu afin d’intégrer des contraintes économiques, ergonomi-
ques et de sécurité. L’idée principale a été de construire l’équipement autour de
12 claies intégrées dans une chambre de séchage. Les deux plénums de souf-
flage et d’aspiration sont situés sur les côtés du séchoir. La liaison des plénums
avec le ventilateur (aspiration et refoulement) se fait par deux caissons indé-
pendants situés sur le dessus du séchoir. Le ventilateur et les gaines métalliques
de ventilation, ainsi que le brûleur, sont positionnés sur le toit du séchoir. On
limite ainsi les risques en cas d’éventuels problèmes de surchauffe et le dessous
du séchoir est libéré pour la manutention.
L’admission d’air « neuf » (environ 300 m3/h en phase (1) de séchage) se fait
par un orifice calibré, positionné immédiatement en amont de l’ouïe d’aspira-
tion du ventilateur. Par ce même orifice, les gaz de combustion du brûleur se
mélangent à l’air neuf : les deux fonctions de réchauffage et de renouvellement
de l’air de séchage sont ainsi assurées.
L’extraction d’air se fait par une trappe réglable située sur le dessus du séchoir
et du plénum d’aspiration.
L’ensemble forme un équipement très compact ; la construction devient plus
aisée et le coût de fabrication réduit.
Les plans du séchoir CSec-L® sont présentés en annexe.
Transformation de la mangue 43
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Fiches techniques
Fiche technique 1
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Mesures et unités de mesure


dans l’élaboration de la mangue
séchée

Humidité relative de l’air


Pour définir l’état d’humidité d’un air considéré, on se réfère à l’air saturé
(fiche technique 5), à la même température. On appelle humidité relative (degré
hygrométrique), le rapport

Pression de vapeur d’eau dans un air


Hr = ,
Pression de vapeur d’eau d’un air saturé d’eau à la même température

exprimé en pourcentage (%).

Pour l’air sec (théorique), Hr = 0 % car, quelle que soit la température, le numé-
rateur du rapport est nul.
Pour l’air saturé, Hr = 100 %.

Puissance calorifique d’un brûleur


La quantité de chaleur (Q) que fournit un brûleur au séchoir peut être mesurée
en pesant la bouteille de gaz. On considère qu’un kilogramme de gaz butane
apporte environ 46 000 kJ. On a alors
Q = différence de poids de gaz en kg × 46 000, avec Q en kJ.
La puissance calorifique d’un brûleur (P) est la quantité de chaleur apportée en
une seconde. On peut la calculer comme
P = Q/(3600 × temps entre les pesées en h), avec P en kW.
À titre d’exemple, pour un séchoir pour lequel on a relevé une consommation
de 1 kg de gaz butane en 2 h, la puissance calorifique P a été de
P = 46 000/(3600 × 2) = 6,4 kW.

Il est possible de se faire une idée approximative du débit d’air (M) · chauffé à
partir de la puissance fournie par le brûleur telle que déterminée ci-dessus (P)
et des températures d’air avant (Tavant) et après (Taprès) brûleur, par la formule

· = P ·
M (avec M en kg d’air/seconde),
Taprès – Tavant

la capacité thermique massique de l’air étant proche de 1 kJ × k-1 × T-1.

46 Le séchage des mangues


Rendement énergétique du séchoir
Le rendement énergétique d’un séchoir R indique la proportion de l’énergie
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apportée (gaz) qui a été utile pour enlever l’eau du produit. Il se calcule
comme
(Poids des produits humides – poids des produits secs) × 2 250
R = .
(Poids de la bouteille en fin de séchage – poids de la bouteille
en début de séchage) × 46 000

Par exemple, si, pour 2 séchoirs alimentés par une bouteille, il a été introduit
200 kg de tranches de mangues qui ont donné 40 kg de mangues sèches (soit
160 kg d’eau enlevés), et que la consommation de gaz a été de 20 kg (une
bouteille complète et environ la moitié d’une autre), le rendement énergétique
a été de 39 % environ.

Teneur en eau de la mangue


La teneur en eau ou l’humidité d’un produit, notée H, est généralement consi-
dérée comme le rapport de la masse d’eau contenue dans ce produit sur la
masse totale de ce même produit. Elle est exprimée en grammes d’eau pour
100 g de matière humide ; l’unité est %MH (matière humide) ou %BH (base
humide).
Masse d’eau
H= × 100
Masse totale du produit

Pour la pulpe de mangue, la teneur en eau est de 80 à 85 %MH.


Pour la mangue séchée, la teneur en eau recommandée est de 12 à 15 %MH.
Attention : les chercheurs qui travaillent en séchage et certains opérateurs
économiques expriment la teneur en eau ou l’humidité sur base sèche. Ils la notent
Ns ou X et l’unité est %MS (matière sèche) ou %BS (base sèche). On a la relation

Masse d’eau (%MH)


Ns (%MS) = × 100
Masse de matière sèche

H (%MH)
et Ns (%MS) = × 100
(100 − H (%MH))

Fiches techniques 47
Rendement en pulpe de la mangue
Le rendement en pulpe est le rapport de la masse de pulpe sur la masse initiale
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du produit (mangues fraîches). La masse de pulpe s’obtient après épluchage et


dénoyautage. Cette valeur s’exprime en pourcentage (%). Le tableau 3 présente
le rendement en pulpe de quelques variétés, selon les données bibliographiques.
Tableau 3. Rendement en pulpe de quelques variétés.
Variété Poids moyen (g) Rendement en pulpe (%)
Amélie 350 40-50
Lippens 400 35-40
Brooks 400 30-40
Kent 800 40-50

Rendement de séchage
Le rendement de l’opération de séchage est le rapport de la masse de mangues
séchées sur la masse de pulpe. Il est exprimé en %.

Masse de mangues séchées


Rs = × 100
Masse de pulpe

Rendement global de transformation


Le rendement global de transformation est le rapport de la masse de mangues
séchées sur la masse initiale du produit (mangues fraîches). Il est exprimé en %.

Masse de mangues séchées


Rt = × 100
Masse initiale de produit

Ce rapport est environ de 10 % (rapport constaté sur des mesures en unités au


Burkina Faso).

Quelques unités et valeurs utilisées


Unité d’énergie : joule noté J Unité de puissance : watt noté W
Unité d’énergie : calorie notée cal 1 000 W = 1 kW
1 cal = 4,18 J 1 kWh = 3 600 kJ

48 Le séchage des mangues


Fiche technique 2
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Notion de disponibilité et d’activité


de l'eau dans la mangue

La mangue est un fruit riche en eau (80 à 85 g d’eau pour 100 g de mangue).
Cette eau est plus au moins disponible et l’on emploie les expressions eau libre
et eau liée pour exprimer cela.

Eau libre
L’eau libre se trouve dans la mangue mais elle n’est pas liée aux composants
de la mangue (les sucres, les protéines et les vitamines). Cette eau se comporte
comme l’eau pure et par conséquent elle s’évapore facilement. La présence
de cette eau dans la mangue rend cette dernière très périssable parce qu’elle
est accessible aux micro-organismes et favorise les réactions biochimiques et
physico-chimiques.

Eau liée
Contrairement à l’eau libre, l’eau liée est relativement fixée aux composants
de la mangue, par adsorption. Elle est donc difficilement évaporable. Elle est
en revanche moins accessible aux micro-organismes et aux dégradations bio-
chimiques et physico-chimiques.
La disponibilité de l’eau varie en fonction de la teneur en eau et de la
composition biochimique de la mangue. Elle est quantifiée par une grandeur
dite activité de l’eau, notée aw.

Activité de l’eau
L’activité de l’eau se définit par rapport à un état de référence qui est celui de
l’eau pure, pour laquelle l’activité de l’eau est égale à 1. Elle correspond au
rapport entre la pression de vapeur d’eau de l’aliment et la pression de vapeur
de l’eau pure à la même température. La valeur de l’aw varie de 0 (produit sec
au point que toute l’eau est liée à l’aliment et donc sans qualité réactive) à 1
(toute l’eau est libre).
Dans les produits alimentaires très hydratés tels que la mangue, une partie très
importante de l’eau est sous forme d’eau libre (en surface de produit ou dans
des poches) et d’eau faiblement absorbée retenue par capillarité dans les tissus
du produit.
Ces différents types d’eau conditionnent le séchage des mangues, qui se frac-
tionne en trois phases.

Séchage des mangues en trois phases


La phase (0) est courte, elle correspond à la montée en température du produit
jusqu’à atteindre la température de l’équilibre.

Fiches techniques 49
La phase (1) correspond à l’évaporation de l’eau libre (aw = 1) en surface de
produit, sans cesse renouvelée par l’eau venant de l’intérieur du produit. La
vitesse de séchage de cette période est constante. Cette vitesse peut être accé-
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lérée en augmentant la vitesse de circulation de l’air au contact du produit.


La phase (2) correspond à l’évaporation de l’eau liée. Pendant cette période,
la vitesse de séchage ralentit. Plusieurs phénomènes expliquent ce ralentis-
sement :
– le ralentissement commence lorsqu’il n’y a plus d’eau libre à la surface du
produit et qu’il ne reste que l’eau liée à évaporer ;
– l’évaporation de l’eau dans un milieu varie avec sa teneur en eau ; en effet
plus le produit est sec, moins il est perméable à l’eau ;
– la résistance des parois cellulaires, lorsqu’elles n’ont pas été altérées par une
cuisson ou un blanchiment, contribue sans doute à freiner l’alimentation de la
surface en eau.

50 Le séchage des mangues


Fiche technique 3
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Le brunissement de la mangue séchée

Le brunissement de la mangue est un phénomène qui affecte la qualité organo-


leptique du produit. Il existe différents types de brunissement.

Brunissement enzymatique
Par définition, le brunissement enzymatique correspond à la transformation de
certains composés de la mangue en composés colorés, le plus souvent noirs
ou bruns, par le biais des enzymes. Le brunissement enzymatique est favorisé
par :
– l’oxygène ;
– un pH entre 5 et 7 (basique) ;
– des manipulations qui blessent le produit (chocs, épluchage, parage…).
Il est réduit par :
– un abaissement de l’activité de l’eau ;
– les traitements thermiques à des températures supérieures à 65 °C (blanchi-
ment) ;
– un pH bas (acide) ;
– l’acide ascorbique.

Brunissement non enzymatique


Le terme brunissement non enzymatique désigne un ensemble très complexe de
réactions aboutissant, dans la mangue séchée, à la formation de pigments noirs
et bruns, et souvent à des modifications indésirables de l’odeur et de la saveur.
Ces réactions sont appelées aussi « réactions de Maillard ». Ce brunissement se
déroule en deux phases principales :
– la phase d’accumulation des composés réactifs à partir de sucres et d’acides
aminés ;
– la phase de brunissement sous l’action des composés accumulés dans la pre-
mière phase.
Le brunissement non enzymatique se manifeste lors du séchage de manière
plus ou moins rapide, selon la sévérité du traitement. Toutefois, à cause de la
possibilité d’accumulation de composés réactifs, un brunissement non enzy-
matique peut se révéler et s’intensifier au fil des jours et des mois qui suivent le
traitement, alors qu’il n’était pas visible tout de suite après.
Les réactions du brunissement non enzymatique sont favorisées par :
– la présence de sucres réducteurs et d’acides aminés ;
– une activité de l’eau entre 0,5 et 0,7 ;
– une température élevée (50 à 60 °C) ;
– une grande durée du traitement thermique ;
– un pH entre 1 et 7 ;
– certains métaux (fer, cuivre) et des acides organiques comme l’acide
ascorbique.

Fiches techniques 51
Fiche technique 4
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Notions de températures liées


au séchage
Température sèche – Température humide –
Température de rosée

La température de thermomètre sec ou température sèche d’un air est celle


normalement mesurée. Il faut la différencier des températures humides et de
rosée, définies ci-dessous.
La température humide est la température que prend, à l’équilibre, une faible
quantité d’eau liquide placée dans une grande quantité d’air que l’on souhaite
caractériser. Elle est inférieure ou égale à la température sèche. Elle peut être
déterminée en utilisant un diagramme enthalpique de l’air humide car elle est
très proche de la température de saturation isenthalpique. Elle peut être mesurée
en plaçant un thermomètre enrobé d’un coton humide dans l’air. Le suivi de
la température montre d’abord une élévation (1), puis un plateau (2) et enfin
une nouvelle élévation (3) se terminant à la température sèche. La température
humide est celle indiquée par le thermomètre pendant la phase de plateau.
Durant cette phase, toute l’énergie transférée par l’air à l’eau est consommée
pour la vaporisation de l’eau (c’est le principe qui est utilisé pour refroidir l’eau
contenue dans les jarres poreuses dans les villages, ou l’eau des outres que les
camionneurs placent face au vent pendant le voyage). Un parallèle peut être
fait avec la stabilité de la température de l’eau en ébullition.
La détermination des températures sèches et humides est un moyen efficace et
peu cher de caractériser l’air en différents points d’un séchoir.
La température de rosée correspond à la température à laquelle il faut amener l’air
pour voir apparaître la première goutte d’eau de condensation (ou de rosée).
Sur un corps (paroi de séchoir), on peut voir apparaître de la condensation
si la température de ce dernier est égale à la température de rosée de l’air
environnant.
Pour un air donné, les températures sont parfaitement déterminées et sont
toujours dans l’ordre suivant : température de rosée < température humide
< température sèche.
Lors du séchage des mangues, les thermomètres indiquent les températures sèches
en différents lieux du séchoir. Pendant la phase (1) du séchage, les produits sont
à une température plus faible que celle lue, et qui correspond à la température
humide. Lorsque l’air de séchage passe sur un corps froid et que des gouttes de
condensation apparaissent à la surface de ce corps, on dit que le corps est à une
température inférieure (ou égale) à la température de rosée de l’air.
Par exemple, à l’aide d’un diagramme de l’air humide, on détermine ces
températures de la façon suivante : un air à 55 °C et 20 % d’humidité relative
a une température sèche de 55 °C, une température humide lue sur diagramme
de 31,5 °C et une température de rosée lue sur diagramme de 27 °C.

52 Le séchage des mangues


Fiche technique 5
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Humidité relative de l’air et teneur


en eau des produits

L’humidité relative d’un air est le rapport entre la masse de vapeur d’eau
contenue dans cet air et la masse maximale de vapeur d’eau que peut contenir
l’air. Lorsque l’air atteint son humidité maximale, on dit qu’il est saturé. On
aperçoit alors des gouttelettes sous forme de brouillard, de pluie, de rosée, de
vapeur, de nuage.
Un air parfaitement sec (contenant 0 g d’eau) a une humidité relative de 0 %.
Un air saturé a une humidité relative de 100 % (c’est presque le cas d’un air
atmosphérique avant une pluie).
Lors du séchage, l’air a d’autant plus de capacité à absorber l’eau contenue
dans les produits que son humidité relative est faible.
La teneur en eau d’un produit est le rapport de la masse d’eau contenue dans
ce produit sur la masse totale de ce même produit. Elle est exprimée en gramme
d’eau pour 100 g de matière humide, et notée %MH ou %BH.
La pulpe de mangue fraîche a une teneur en eau de 85 %BH en moyenne. Cela
signifie que la pulpe contient 85 % d’eau et 15 % de matière sèche ou que,
dans 100 g de pulpe de mangues, on a 85 g d’eau et 15 g de matière sèche.
La valeur requise pour la teneur en eau des mangues en conservation (sans
additifs ni solutés) est de 12 à 15 %. Au-delà, elles ne sont pas stables (elles
peuvent « moisir »). En dessous de ces valeurs, il y a une incidence sur la renta-
bilité de l’entreprise de séchage (on perd du poids, et donc de l’argent).

Fiches techniques 53
Fiche technique 6
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Techniques du séchage

Pour sécher, il faut que l’air soit plus sec que le produit, c’est-à-dire que
l’humidité relative de l’air soit inférieure à l’activité de l’eau en surface du
produit. L’objectif du séchage étant de stabiliser le produit à une activité d’eau
inférieure à 0,65, on utilise en général de l’air dont l’humidité relative est infé-
rieure à 50 %. Par ailleurs, il est nécessaire que l’air conserve une capacité de
séchage après être passé sur quelques pièces de mangues.
L’air atmosphérique est parfois trop humide pour permettre d’obtenir un produit
sec. Par ailleurs, son humidité relative dépasse 60 % pour une quantité d’eau
ajoutée faible. Le chauffage permet de réduire fortement l’humidité relative
d’un air et augmente sensiblement la quantité d’eau qu’il peut recevoir, avant
qu’il ne puisse plus sécher efficacement les produits. Le diagramme de l’air
humide permet de représenter et de quantifier ces phénomènes.
Exemples :
– en période sèche, un air à 35 °C et 20 %HR permet d’obtenir des man-
gues sèches mais son humidité relative atteindra 60 % dès qu’il se sera chargé
d’environ 5 g d’eau. Si on le chauffe à 70 °C, il pourra fixer environ 16 g d’eau
avant d’atteindre 60 %HR ;
– en période humide, l’air à 35 °C et 80 % d’humidité relative est trop humide
pour le séchage. Si on chauffe cet air à 70 °C, son humidité relative passe à
14 % d’humidité relative. L’air ainsi chauffé est efficace pour le séchage.
C’est la raison pour laquelle la première partie d’un séchoir correspond toujours
au système de chauffage de l’air. La seconde partie est la chambre de séchage
où sont exposés les produits à sécher et où l’air chauffé sera pulsé et judicieu-
sement réparti sur les produits.
En résumé, on peut dire :
– l’air extérieur est en règle générale froid et possède une faible capacité éva-
poratoire ;
– après chauffage, il est chaud et sa capacité évaporatoire est élevée ;
– après passage sur les produits à sécher, il est tiède et sa capacité évaporatoire
est faible.

54 Le séchage des mangues


Fiche technique 7
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Pourquoi et quand recycler l’air


dans un séchoir

Le recyclage de l’air présente deux intérêts majeurs : l’amélioration de l’homo-


généité du séchage et l’augmentation du rendement thermique.
L’homogénéité du séchage est améliorée par une alimentation de toutes les
claies en même temps alors que, en convection naturelle, il est nécessaire
que l’air passe successivement sur plusieurs claies pour une bonne utilisation
de l’énergie. Dans cette seconde configuration, des permutations sont néces-
saires entre les claies qui reçoivent l’air venant directement du brûleur et celles
recevant de l’air qui a déjà été en contact avec des produits. Dans les deux
configurations, des permutations « avant/arrière », c’est-à-dire des retourne-
ments vis-à-vis du sens d’écoulement de l’air sont utiles car la partie de la claie
recevant l’air sèche plus vite.
Le principal coût du séchage, hors amortissement des équipements, est
l’énergie.
Au début du séchage, le recyclage a peu d’effet sur le rendement thermique.
En effet, les produits sont si humides que presque toute l’énergie de l’air dispo-
nible pour évaporer de l’eau est utilisée, que ce soit en convection naturelle ou
avec un recyclage. Il est cependant possible qu’une différence existe du fait de
la difficulté de provoquer, en convection naturelle, un mélange entre l’air au
contact du produit et le reste. Dans cette configuration, toute structure gênant
l’avancement de l’air conduit à une baisse sensible de son débit.
Après quelques dizaines de minutes de séchage, l’effet du recyclage de l’air sur
le rendement énergétique devient important. En convection naturelle, la surface
des produits initialement proche du brûleur n’est plus saturée d’eau. L’air se
charge moins d’eau à leur contact et, en combinant cela avec un mélange de
l’air peu efficace, une partie de l’énergie est évacuée sans être utilisée. Avec
un recyclage de l’air, il est possible de régler le séchoir pour n’extraire que la
quantité d’air nécessaire et permettant un bon rendement thermique.
En phase d’extraction de l’eau liée, l’air est peu modifié lors de son passage
au contact des produits. Le rejeter dans cet état constitue une perte qui ne
se justifie pas. Le recyclage pour récupérer l’énergie ainsi gaspillée consiste
à ramener tout ou partie de l’air rejeté vers l’entrée du séchoir pour le faire
repasser sur les produits. Cet air peut être ramené au préalable à l’entrée du
système de chauffage pour lui redonner des caractéristiques de séchage encore
meilleures, en consommant peu d’énergie.
L’utilisation du recyclage en fin de séchage peut permettre d’économiser près
de 50 % de l’énergie de chauffage de cette phase.
Le recyclage est réalisé par un réseau de gaines et de trappes, judicieusement
disposées pour soit rejeter l’air utilisé à l’extérieur, soit le ramener à l’entrée
du séchoir.

Fiches techniques 55
Fiche technique 8
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Mécanisme d’échange entre l’air


et le produit – Notion de convection
naturelle

La densité des liquides et des gaz diminue lorsqu’on les chauffe, comme dans
les deux exemples présentés ci-dessous.
Dans un récipient, le fond chauffe au contact de la flamme, puis l’eau chauffe à
son tour. Étant devenue plus légère, elle s’élève et est remplacée par l’eau plus
froide, un courant s’établit.

Courant d’eau chaude

Chaleur

Courant d’eau chaude


Dans un local chauffé par un radiateur, l’air Courant
s’élève de
auconvection
contact de ce dernier,
car sa température a augmenté ; de l’air plus froid vient le remplacer, il s’établit
Chaleur
un courant de convection. La chaleur cédée par le radiateur est véhiculée vers
les zones plus froides.

20 °C
Courant de convection
35 °C
Radiateur

12 °C
60 °C

20 °C
35 °C
Radiateur

12 °C
60 °C

Le mouvement est provoqué par des différences de masse volumique,


elles-mêmes induites par des différences de température. Il résulte un mouve-
ment vertical de l’air sans aucune action mécanique extérieure. La vitesse de
circulation de cet air est fonction des différences de température. Cependant,
les forces responsables des mouvements de l’’air sont faibles. Tout obstacle à

56 Le séchage des mangues


la libre circulation diminue fortement les mouvements. Il y a peu de mélange
d’air et il est difficile d’en créer en l’absence de ventilateur.
En chauffant de l’air, son humidité relative diminue, sa capacité à pouvoir
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absorber de l’eau sous forme de vapeur augmente. En contact avec un produit,


cet air lui cède de la chaleur et se charge de vapeur d’eau provenant du produit
alors que le produit perd son humidité et se réchauffe (phase (2) du séchage).
En conséquence, cette baisse de la température entraîne celle de la vitesse de
circulation de l’air.
Le séchage est relativement lent, essentiellement du fait de l’absence du renou-
vellement de l’air au contact du produit.

Fiches techniques 57
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Manuel de production
Préparation de campagne
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Fiche de prévision de production


La fiche de prévision de production permet au responsable de l’unité de pré-
parer une campagne de séchage en fonction des commandes prévues, mais
aussi, pour les unités ayant déjà eu une production, en fonction des données
des années précédentes (pertes de matières premières, capacité de production,
rendement en Q1, consommation énergétique).

Comment remplir cette fiche ?


Prévision de commercialisation : quantités (en kg) de mangues de qualité Q1
et Q2 à livrer aux clients.
Nombre de jours de production prévus durant la campagne.

Approvisionnement
Quantité de mangues traitées : quantité (en kg) de mangues fraîches traitées
en séchage pour obtenir la quantité prévisionnelle de commercialisation.
Perte de mangues fraîches : quantité (en kg) de mangues fraîches qui ne
seront pas traitées en séchage (mauvaise qualité pour le séchage). Cette
information provient des données recueillies les années de production pré-
cédentes.
Quantité de mangues à livrer : quantité (en kg) de mangues fraîches à
prévoir au cours de la campagne = somme des 2 lignes précédentes.

Production
Nombre de bouteilles de gaz à prévoir au cours de la campagne.
Nombre de sachets qui seront utilisés pendant toute la campagne (mettre
autant de colonnes que de types de sachets différents).
Nombre de cartons qui seront utilisés pendant toute la campagne (mettre
autant de colonnes que de types de cartons différents).

60 Le séchage des mangues


cc Fiche 1
Prévision de production
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Année campagne : . ............................

1. PRÉVISION DE COMMERCIALISATION

Q1 Q2

kg livrés

2. NOMBRE DE JOURS DE PRODUCTION

3. APPROVISIONNEMENT

Quantité de mangues traitées (kg)

Perte de mangues fraîches (kg)

Quantité de mangues à livrer (kg)

4. PRODUCTION

Énergie

Nb de bouteilles de gaz

Emballages
Q1 Q2

Nb de sachets

Nb de cartons

Manuel de production 61
Gestion des stocks
Les stocks sont constitués d’ensembles de produits (matières premières, produits
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finis…) qui sont la propriété d’une entreprise.


Ils sont utilisés pour éviter les ruptures de production, pour pallier les aléas de
livraison…
Généralement, les sommes investies dans les stocks représentent en moyenne
30 % du chiffre d’affaire. Les valeurs immobilisées sont importantes.
Le stockage génère des difficultés :
– immobilisation des ressources financières ;
– péremption possible des matières premières.
C’est pourquoi il est nécessaire :
– de disposer d’un hall de stockage adéquat à l’activité ;
– d’avoir des outils de gestion de stocks.

Fiche de suivi de stock de matière première


(mangues fraîches)
La fiche de suivi du stock de matière première est un document qui permet de
suivre les différents mouvements (entrées ou sorties) du stock de mangues fraî-
ches. Cet outil permet au responsable de la production de suivre précisément
le stock de matières premières. Tout mouvement dans le magasin de stock doit
être enregistré dans cette fiche permettant ainsi d’avoir une situation sur le stock
réel. Il est utilisable sous forme de tracé dans un cahier.

Comment remplir cette fiche ?


Date à laquelle il y a eu une entrée ou une sortie de mangues.
N° du lot attribué à la production, qui permet de suivre les produits et
d’identifier le producteur (traçabilité).
Entrée en stock (2 sous-colonnes)
Nombre de cagettes : inscrire le nombre de cagettes entrées en stock. 
Poids : quantité (en kg) correspondant au nombre de cagettes entrées en
stock.

Sortie de stock (2 sous-colonnes)


Fruits traités (colonne divisée en 2 sous-colonnes)
Nombre de cagettes : traitées au cours de la journée.
Poids : quantité (en kg) correspondant au nombre de cagettes traitées.
Fruits écartés (colonne divisée en 2 sous-colonnes)
Nombre de cagettes : éliminées à cette date.
Poids : quantité (en kg) correspondant au nombre de cagettes éliminées.

Restant en stock (2 sous-colonnes)


Nombre de cagettes : restant en stock.
Poids : quantité (en kg) restant en stock et correspondant au nombre de
cagettes restant en stock.

62 Le séchage des mangues


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Entrée en stock Sortie de stock Restant en stock

Fruits traités Fruits écartés


Date N° du lot Poids Poids
cc

Nb de cagettes Nb de cagettes Poids Nb de cagettes Poids Nb de cagettes


(kg) (kg)
(kg) (kg)
Fiche 2

(mangues fraîches)
Suivi de stock de matière première

Manuel de production
63
Fiche de suivi du stock de gaz
La fiche de suivi du stock de gaz est un document qui permet de suivre les
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mouvements des entrées et sorties du stock de gaz.

Comment remplir cette fiche ?


Date à laquelle il y a eu entrées ou sorties de bouteilles de gaz.
Type de bouteille : contenance de la bouteille (en général, 6 ou 12 kg de gaz).
Entrée en stock : nombre de bouteilles entrées en stock.
Sortie de stock : nombre de bouteilles sorties du stock.
Restant en stock : nombre de bouteilles qui restent dans le magasin après
chaque mouvement (entrée ou sortie).

64 Le séchage des mangues


cc Fiche 3
Suivi du stock de Gaz
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Type
Entrée Sortie Restant
Date de bouteille
en stock de stock en stock
(kg)

Manuel de production 65
Fiche de suivi des emballages
La fiche de suivi des stocks d’emballages est un document qui permet de suivre
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les différents mouvements des emballages sous leurs différentes formes (sachets
de différentes tailles, cartons...).

Comment remplir cette fiche ?


Date à laquelle on enregistre une entrée ou une sortie de l’article.
Entrée en stock : nombre d’articles concernés, entrés en stock.
Type d’emballages : capacité (g ou kg) et matière de l’emballage.

Sortie de stock (2 sous-colonnes)


Utilisé : nombre d’articles sortis du stock et utilisés.
Rebus : nombre d’articles sortis du stock, en mauvais état et non utilisés.

Restant en stock : nombre d’articles qui restent dans le magasin après chaque
mouvement (entrée ou sortie).

66 Le séchage des mangues


cc Fiche 4
Suivi des stocks d’emballages
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Sortie de stock
Entrée Type Restant
Date
en stock d’emballage Utilisé Rebus en stock

Manuel de production 67
Gestion de production
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Fiche de suivi de production


La fiche de suivi de la production est un document qui permet de faire ressortir
toutes les informations issues des différentes opérations de production.

Comment remplir cette fiche ?


Date à laquelle la mangue fraîche a été traitée.
N° du lot attribué à la production, qui permet de suivre les produits et d’iden-
tifier le producteur (traçabilité).
Produit frais (2 sous-colonnes)
Nombre de cagettes traitées.
Poids : quantité (en kg) correspondant au nombre de cagettes traitées.
Produit mis en claies (2 sous-colonnes)
Nombre de claies mises dans les séchoirs.
Poids de mangues mises en claies. Quantité (en kg) correspondant au nombre
de claies mises dans les séchoirs.

Produit séché (4 sous-colonnes)


Poids sec : quantité (en kg) totale de produit séché.
Poids Q1 : quantité (en kg) de produit séché de 1er choix (Q1).
Poids Q2 : quantité (en kg) de produit séché de 2e choix (Q2).
Ratio Q1 : rapport (à exprimer en %) entre la quantité de produit séché
de qualité 1 et la quantité totale de produit séché (multiplier le rapport par
100 pour avoir une valeur en pourcentage).

Gaz - Nombre de bouteilles changées au cours de la production.

68 Le séchage des mangues


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Produit mis
Produit frais Produit séché
sur claies
Gaz
Poids de Poids de Nb de
Date N° du lot Poids de Poids de Poids de
Nb de produit produit bouteilles
produit Nb de produit produit Ration
cagettes sec de sec de changées
traité claies à sécher sec Q1 (%)
cc

traitées qualité qualité


(kg) (kg) (kg)
Q1 (kg) Q2 (kg)
Fiche 5
Suivi de la production

Manuel de production
69
Bilan de campagne
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Fiche de synthèse de production


La fiche de synthèse de production permet au responsable de l’unité d’établir
son bilan de campagne, sous réserve que les fiches de gestion des stocks et de
la production aient bien été complétées.

Comment remplir cette fiche ?


Nombre de jours de production durant la campagne.
Approvisionnement
Quantité de mangues livrées : somme des quantités (en kg) de la colonne
« Entrée en stock » des fiches de suivi des stocks de matière première.
Quantité de mangues traitées : somme des quantités (en kg) de la colonne
« Fruits traités » des fiches de suivi des stocks de matière première.
Pertes de mangues fraîches : somme des quantités (en kg) de la colonne
« Fruits écartés » des fiches de suivi des stocks de matière première.

Production
Poids produit sec : somme des quantités de poids de produit sec (en kg) des
fiches de suivi de la production.
Poids produit Q1 : somme des quantités de poids Q1 (en kg) des fiches de
suivi de la production.
Poids produit Q2 : somme des quantités de poids Q2 (en kg) des fiches de
suivi de la production.
Nombre de bouteilles de gaz « consommées » au cours de la campagne.
Nombre de sachets utilisés pendant toute la campagne (mettre autant de
colonnes que de types de sachets différents).
Nombre de cartons utilisés pendant toute la campagne (mettre autant de
colonnes que de types de cartons différents).

Commercialisation
kg livrés : quantités (en kg) de mangues de qualité Q1 et Q2 livrées au
client.
kg acceptés : quantités (en kg) de mangues de qualité Q1 et Q2 acceptées
par le client.
kg refusés : quantités (en kg) de mangues de qualité Q1 et Q2 refusées par
le client.
Reste en stock : quantités (en kg) de mangues de qualité Q1 et Q2 restant en
stock.

70 Le séchage des mangues


cc Fiche 6
Synthèse de la production
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Année campagne : . ............................

1. NOMBRE DE JOURS DE PRODUCTION

2. APPROVISIONNEMENT

Quantité de mangues livrées (kg)

Quantité de mangues traitées (kg)

Perte de mangues fraîches (kg)

3. PRODUCTION

Produits finis

Poids de produit séché (kg)

Poids de produit de qualité Q1 (kg)

Poids de produit de qualité Q2 (kg)

Énergie

Nb de bouteilles de gaz consommées

Emballages
Q1 Q2
Nb de sachets

Nb de cartons

4. COMMERCIALISATION

kg livrés

kg acceptés

kg refusés

5. RESTE EN STOCK Q1 Q2
kg

Manuel de production 71
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ANNEXE

Plans du séchoir ventilé


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74
CSec-L, 08-100A
Vue générale, perspective A

Le séchage des mangues


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CSec-L, 08-100B
Vue générale, perspective B

Annexe
75
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76
CSec-L, 08-100C
Vue générale, de côté
Voir plan 08-500

Le séchage des mangues


619
569
519

08-101

08-102
Voir plan

Voir plan
650 650 200
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CSec-L, 08-100D
Vue générale, de face

Annexe
77
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78
289
Chanfrein 1,5 x 1,5

10 90 100

25

17,5
35
85

Le séchage des mangues


Ø5

45°
Ø 12 Nombre : 2
49

4
245

CSec-L, 08-101
Accroches sangles de fermeture, modèle 1
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289 Chanfrein 1,5 x 1,5

10 90 100

25

10

35
85
Ø5

45° Ø 12
Nombre : 1

4
49

245

Annexe
CSec-L, 08-102
Accroches sangles de fermeture, modèle 2

79
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Voir plan 08-600

B A

Voir plan 08-400

CSec-L, 08-200A
Vue générale, sans ventilateur ni brûleur

80 Le séchage des mangues


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1 515

15

CSec-L, 08-200B
Vue générale, coupe A
1 235

B
B

200
15

15
20

15

claie
Claie

Support
calibrés
Orifices

Côté porte

Annexe
1 665

81
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Voir plan 08-201


940
447,5
Plénum
« d’aspiration » 15 75 15
Plénum
de « soufflage »

Cloison

200
divisoire

2 x 12 Glissières Voir détail A

1 665
Positionnement glissières
50 100 100
15
150

730

CSec-L, 08-200C
Vue générale, coupe B

82 Le séchage des mangues


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15

1 205
200

Nombre : 1

Annexe
CSec-L, 08-201
Cloison divisoire

83
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Voir plan 08-301

Voir plan
08-304

Voir plan
08-303

Voir plan
08-320
Voir plan
08-310

Voir plan 08-302

CSec-L, 08-300A
Caisson séchoir, vue générale

84 Le séchage des mangues


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CSec-L, 08-300B
Caisson séchoir, vue générale de face
844

Un liteau de chaque côté


48

1 370 180

Annexe
Contre-plaqué épaisseur 15 mm

85
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300

120 125 215


30
120
485

516
40

1 220
155
Ø 200

Dimension et emplacement
sont en fonction du ventilateur

940
15

Nombre : 1

CSec-L, 08-301
Caisson séchoir, panneau supérieur

86 Le séchage des mangues


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75 75

55

CSec-L, 08-302
Caisson séchoir, châssis
528
1 220

528

Nombre : 1
Châssis : chevron 55 x 75

Annexe
940

87
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40
1 200
580

40

720
A A

Rainure 4 x 4 pour maillage des claies


par fils nylon Ø 3 mm

Nombre : 12

CSec-L, 08-303
Claies

88 Le séchage des mangues


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15
200

910

Annexe
CSec-L, 08-304
Caisson séchoir, panneau face avant

89
Voir plan 08-311
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Voir plan 08-314

Voir plan 08-312

Voir plan 08-313

CSec-L, 08-310
Chambre de séchage, vue générale

90 Le séchage des mangues


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75

55

CSec-L, 08-311
536
38

Chambre de séchage, panneau du dessus


1 220

536

Nombre : 1
55

75

Annexe
910 15

91
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92
CSec-L, 08-312

Le séchage des mangues


Chambre de séchage, plaque du fond
1 220

Nombre : 1
940 15
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CSec-L, 08-313
1 220

Chambre de séchage, panneau de côté extérieur


Nombre : 2

Annexe
1 485 15

93
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94
1 515

CSec-L, 08-314

Le séchage des mangues


Chambre de séchage, panneau arrière
940

Nombre : 1
15
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CSec-L, 08-320A
Chambre de séchage, vue sans les parois extérieures
Voir plan 08-321

Annexe
95
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96
A
55

CSec-L, 08-320B
536

Le séchage des mangues


38

Chambre de séchage, vue de côté


Coupe A-A
1 220
536
55

1 270
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15

CSec-L, 08-321
Chambre de séchage, panneau perforé
1 220

Ø 14 mm

Nombre : 2
52

100
35
62

Annexe
1 270

13 rangées de 22 trous
Côté porte

97
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98
CSec-L, 08-400A
Porte, vue générale

Le séchage des mangues


Voir plan 08-402
Voir plan 08-401
Charnières
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625 625 22

25

120,5
34,5

CSec-L, 08-400B
25

Porte, vue générale de face


720
840

25
35,5

85
23
1 370

Annexe
15 mm
Épaisseur :

99
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100
1 325

Porte, renforts
CSec-L, 08-401

Le séchage des mangues


720

25
25 625 625

25 25 25
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R5

25

25

130

1 010 Nombre : 3

Annexe
CSec-L, 08-402
Porte, poignée de fermeture

101
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102
Le séchage des mangues
CSec-L, 08-500A
Caisson distribution air, vue générale
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132
A
75

40° Ø 98

60
2
40

410
B

Tôle épaisseur 1,5 mm

147

Annexe
445 CSec-L, 08-500B
Caisson distribution air, vue générale de côté

103
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104
445
45°

20
20

20

45°

Le séchage des mangues


344

20
CSec-L, 08-500C
Caisson distribution air, suivant vue A du plan 08-500B
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60 344
172

110
410
Ø 200

Annexe
CSec-L, 08-500D
Caisson distribution air, suivant vue B du plan 08-500B

105
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106
Le séchage des mangues
Voir plan 08-601

Voir plan 08-602


CSec-L, 08-600A
Trappe réglage air « neuf », vue générale
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1 1

Coupe B-B Coupe A-A

21
B B

Annexe
CSec-L, 08-600B
Trappe réglage air « neuf », implantation trappe, vue générale

107
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108
26

10
5
5

Le séchage des mangues


À visser sur le panneau de dessus

120
A A

Nombre : 2

CSec-L, 08-601
Trappe réglage air « neuf », glissière
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174

A
21 21

10

CSec-L, 08-602
20

Trappe réglage air « neuf », trappe


142

122

Nombre : 1
5
A

Annexe
132

109
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© Thierry Ferré
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édition et corrections
Isabelle Bonnevie, 34 Montpellier

Mise en pages
éditions Quæ

Impression
Louis Jean imprimeur, 05 Gap

Dépôt légal : n° 223 - Juin 2009


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La saison de récolte des mangues est courte et la production
généralement abondante. Aussi est-il intéressant de pouvoir valoriser
ce fruit en le séchant, ce qui nécessite la mise au point et la diffusion
de procédés et d’équipements spécifiques.
Cet ouvrage est la synthèse de travaux menés par une équipe
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pluridisciplinaire du Centre de coopération internationale en recherche


agronomique pour le développement (Cirad) et de ses partenaires,
avec les acteurs de la filière de la mangue séchée au Burkina Faso,
pays pionnier dans ce domaine. Il présente les étapes de la transformation
de la mangue, depuis l’approvisionnement en fruits jusqu’à
la commercialisation du produit séché. L’analyse de chaque opération
est détaillée : principes théoriques, équipements mis en œuvre,
bonnes pratiques d’utilisation et d’hygiène, gestion de la qualité,
rendement « matière » et consommation d’énergie, besoin
en main-d’œuvre… Outre des fiches techniques, le lecteur trouvera
dans ce guide le schéma d’une unité de séchage de mangues,
les plans de fabrication d’un séchoir ventilé ainsi qu’un manuel
de production utile pour préparer, suivre et faire le bilan
d’une campagne de séchage.
Ce guide s’adresse aux responsables de petites et moyennes
entreprises qui souhaitent améliorer les conditions de fonctionnement
de leurs unités de production ainsi qu’aux entrepreneurs et porteurs
de projets désireux de créer une unité de séchage de mangues.

Michel Rivier, ingénieur en génie mécanique en poste au Cirad, est spécialisé


en recherche et développement (R&D) de procédés et de technologies de transformation
agroalimentaire pour la valorisation des productions agricoles dans les pays du Sud.
Jean-Michel Méot, ingénieur agroalimentaire, docteur en génie des procédés,
est spécialiste en conduite et équipements de séchage. Il travaille au Cirad
sur l’optimisation du séchage par modélisation couplée.
Thierry Ferré, ingénieur agroalimentaire, est spécialiste en innovation et développement
dans l’agroalimentaire. Ses travaux au Cirad portent en particulier sur les systèmes
agroalimentaires localisés.
Mathieu Briard, ingénieur en biologie industrielle, est spécialisé en développement
de filières des produits agricoles africains bruts ou transformés à destination des marchés
locaux et d’exportation. Il dirige le bureau d’études Acfed (Accompagnement et conseils
aux filières équitables et durables).

En couverture : Opération de parage de mangues avant séchage, dans une unité


de transformation du Burkina Faso. © Thierry Ferré

26 e
ISBN : 978-2-7592-0341-3

CIRAD

Éditions Cemagref, Cirad, Ifremer, Inra ISSN : 1952-2770


www.quae.com Réf. : 02145

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