Serre Classes

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Annals of Mathematics

Groupes D'Homotopie Et Classes De Groupes Abeliens


Author(s): Jean-Pierre Serre
Source: Annals of Mathematics, Second Series, Vol. 58, No. 2 (Sep., 1953), pp. 258-294
Published by: Annals of Mathematics
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/1969789
Accessed: 17-01-2018 19:45 UTC

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ANNALS OF MATHEMATICS
Vol. 58, No. 2, September, 1953
Printed in U.S.A.

GROUPES D'HOMOTOPIE ET CLASSES DE GROUPES ABPLIENS

PAR JEAN-PIERRE SERRE

(Received June 23, 1952)

Introduction

Rappelons un th6oreme classique d'Hurewicz: Soit X un espace tel que


wri(X) = 0 pour i < n; on a alors Hi(X) = 0 pour 0 < i < n, et iXn(X) est iso-
morphe d Hn(X).
Nous avons indiqu6 dans un travail antdrieur [8] diverses gdneralisations de
ce thdoreme. On peut les formuler de la manire suivante: si l.'on ne suppose plus
que xi(X) est nul pour i < n, mais seulement que c'est un groupe de type fini
(resp. un groupe fini), on trouve que H,(X) est un groupe de type fini (resp. u
groupe fini) pour 0 < i < n, et que les groupes 7rx(X) et Hn(X) sont isomorphes
"modulo" un groupe de type fini (resp. un groupe fini).
Nous reprenons ici la question, et nous montrons que le cadre naturel de ces
diverses gdn6ralisations est la notion de classe de groupes abeliens.
Une classe e est, par definition, une collection de groupes abdliens qui v6rifie
certaines conditions algdbriques simples. Ces conditions expriment essentielle-
ment que e est stable vis a vis des operations de l'algebre 616mentaire: sous-
groupe, groupe quotient, extension. La donnde d'une classe e permet d'introduire
des "e-notions" out l'on "ndglige" les groupes de la classe e (par exemple, un
C-isomorphisme est un homomorphisme dont le noyau appartient a e). L'6tude des
classes et notamment de certains axiomes supplmentaires, ndcessaires pour
les applications ultdrieures, fait 1'objet du Chapitre I.
Dans le langage de la e-thdorie, notre g6n6ralisation du thdoreme d'Hurewicz
s'6nonce ainsi (Chapitre III, Theorbme 1):
Si ro(X) = ri(X) = 0, et si 7r,(X) appartient d e pour i < n, alors H,(X)
appartienta e pour 0 < i < n, et l'homomorphisme 7rn(X) -- Hn(X) est un e-iso-
morphisme sur.
(Pour retrouver l'enonce classique, prendre pour e la classe des groupes a un
seul 6lment).
On a 6galement tin theoreme d'Hurewicz relatif mod e (il faut, a vrai dire,
imposer a e des conditions un peu plus restrictives que pour le thdoreme absolu).
On tire de la' un theoreme de J. H. C. Whitehead mod e (Chapitre III, Thdoreme 3)
dont je me bornerai A enoncer ici un cas particulier:
Soient A et B deux espaces connexes et simplement connexes par arcs, f: A -+ B
une application continue qui applique r2(A) sur r2(B). Les proprietes suivantes
sont alors equivalentes:
(a) f*: H,(A) -> H,(B) est un e-isomorphisme sur pour tout i.
(b) fo r,(A) - ir,(B) est un e-isomorphisme sur pour tout i.
Les demonstrations de ces thdoremes se font de la maniere suivante: on
etablit d'abord (Chapitre II) certains rdsultats auxiliaires sur les espaces fibres,
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et on tire de la le theoreme d'Hurewicz par la methode de [4], ou par celle de


[8], Chapitre V. Le theoreme d'Hurewicz relatif (et celui de J. H. C. Whitehead
qui en decoule) se ramenent au precedent par l'intermediaire d'espaces de lacets
convenablement choisis.
Les resultats generaux qui precedent font l'objet des Chapitres 1, II et III,
alors que les Chapitres IV et V sont consacres aux applications. Dans ces applica-
tions le theoreme de J. H. C. Whitehead cite plus haut joue un role important,
notamment lorsque e est la classe des groupes finis d'ordre divisible seulement
par des nombres premiers donn6s. II y a l la possibilite d'une etude locale (au
sens arithm6tique!) des groupes d'homotopie; citons par exemple la Proposition
3 du Chapitre IV:
Le groupe irj(S,), n pair, est e-isomorphe d la somme directe de wri(Sn.l) et
de Ti(S2%1), e d6signant la classe des groupes finis d'ordre une puissance de 2.
Le Chapitre IV contient d'autres r~sultats de ce genre, relatifs a la suspension
de Freudenthal et au calcul des p-composants des groupes 7ri(Sj).
Le Chapitre V est consacre a la comparaison des espaces (et en particulier
des groupes de Lie) avec les spheres. Nous introduisons notamment la notion
de nombre premier regulier pour un groupe de Lie donne G. Grosso modo, p est
dit r~gulier pour G si G est equivalent, "vis a vis de p", a un produit de spheres.
Lorsque G est un groupe simple classique (compact et simplement connexe), de
dimension n et de rang 1, nous d6terminons tous les nombres premiers p reguliers
pour G: ce sont ceux qui sont superieurs a n/l - 1.

CHAPITRE I. LA NOTION DE CLASSE

Notations

Soient A et B deux groupes ab6liens, f: A -> B un homomorphisme; nous


noterons par Im.f l'inage de f, par Ker.f le noyau de f, et par Coker.f le conoyau
de f (c'est-a-dire le quotient B/Im.f). La suite:

0 ->Ker.f-+A L* B -> Coker.f ->0

est done exacte.

1. Definition des classes

Une collection non vide e de groupes abeliens est dite une classe si elle verifie
l'axiome suivant:
(I). Si, dans une suite exacte L -> 11 -> N, les groupes L et N appartiennent a
e, alors -ll appartient a C.
On peut mettre cet axiome sous une forme lgbrement diff6rente:
PROPOSITION 1. Pour que l'axiome (I) soit satisfait, il faut et il sufjit que les
trois conditions suivantes soient remplies:
(a) Tout groupe reduit a l'element neutre est dans C.
(b) Tout groupe isomorphe a un sous-groupe ou & un groupe quotient d'un
groupe de e est dans C.

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(c) Toute extension de deux groupes de C est dans C.

Ngcessit&. Puisque C est non vide, il existe un M tel que M eC; soit A un
groupe r6duit a l'element neutre; la suite M -- A -* M etant exacte, l'axiome
(I) entraine que A e C, et (a) est verifie. La propriet6 (c) est un cas particulier
de (I); il en est de meme de (b), compte tenu de (a).

Suffisance. Soit L Li M - N une suite exacte, avec L e e, N e C; M est donc


une extension de Im.f par Im.g; puisque Im.f est isomorphe a un groupe quotient
de L, (b) entraine que Im.f e C; de meme pour Im.g; la propri6t6 (c) entraine
donc M E C, ce qui montre que e v6rifie (I). D'autre part e n'est pas vide, A
cause de (a); C est bien une classe.
REMARQUES. (1) Nous donnerons des exemples de classes au n1 6 et au n? 7;
pour l'instant, signalons simplement la classe des groupes r6duits A l'6l6ment
neutre, et la classe de tous les groupes.
(2). I1 resulte de (b) que tout groupe isomorphe d un groupe de C appartient 4
C; ceci montre 6videmment que C ne peut pas etre un "ensemble", et on ne
peut done pas appliquer a la relation A e C toutes les propri6tes de la relation
d'appartenance. Par exemple, il serait depourvu de sens d'6crire IIAfeA.

2. Les C-notions

Dans la suite de ce travail, les groupes appartenant A une classe donnee e


seront, en un certain sens, neglig6s. Ceci est precis6 par les definitions suivantes:
Un groupe A est C-nul si A e C.
Un homomorphisme f: A -> B est C-biunivoque Si Ker.f e C; il est C-sur si
Coker.f e C.
Un homomorphisme qui est a la fois C-biunivoque et e-sur est un C-isomor-
phisme sur.
Deux groupes A et B sont C-isomorphes s'il existe un groupe L et deux homo-
morphismes f: L -> A, 9: L -> B qui soient tous deux des C-isomorphismes sur.
Cette notion est transitive, car si h: M -> B, et k: M -> C sont deux e-isomor-
phismes sur, en prenant pour N le sous-groupe de la somme directe L + M
form6 des (1, m) tels que g(l) = h(m), et en posant r(l, m) = f(l), s(l, m) = k(m
on obtient deux homomorphismes r: N -+ A, s: N -+ C qui sont des C-isomor-
phismes sur.
Les notions pr6c6dentes ont les memes propriet6s formelles que les notions
classiques (auxquelles elles se r6duisent lorsque la classe 6 est form6e des groupes

A un seul 6l6ment); par exemple, soient A L B -- C deux homomorphismes; on


v6rifie alors sans difficult6 que:
2.1. Sif et g sont e-biunivoques, go f est e-biunivoque.
2.2. Si f et g sont e-sur, g o f est C-sur.
2.3. Si g o f est e-biunivoque, f est e-biunivoque.
2.4. Si go f est C-sur, g est e-sur.
2.5. Si g o f est e-biunivoque et si f est C-sur, g est 6-biunivoque.

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2.6. Si go f est e-sur et si g est e-biuni


On v6rifie 6galement que le "lemme des cinq" reste valable pour les e-notions.
De fagon pr6cise, si l'on a deux suites exactes a 5 termes, et 5 homomorphismes
des groupes de la premiere suite dans les groupes correspondants de la seconde
(vWrifiant les relations de commutation n6cessaires), et si les 4 homomorphismes
"extremes" sont des e-isomorphismes sur, alors l'homomorphisme m6dian est
aussi un e-isomorphisme sur.
On peut donner de nombreux autres r6sultats de ce genre1; signalons seulement
le suivant, qui nous sera utile dans la suite:
Pi P2 P3 P4
PROPOSITION 2. Soient e une classe, A1 -+ A2 A3 -+ A4 - A5 ,une suite
exacte, k: A2 -+ A1 et k': A5 -+ A4 des homomorphismes tels que plok et p4ok' so
des e-automorphismes de A2 et de A5 respectivement. Soit (p3, k') l'homomorphisme
de la somme directe A3 + A5 dans A4 qui coincide sur le premier facteur avec p3,
sur le second avec k'. L'homomorphisme (p3, k') est un e-isomorphisme sur.
(Dans cet 6nonc6, le terme "e-automorphisme" d6signe un endomorphisme
qui est un e-isomorphisme sur).
Indiquons, A titre d'exemple, la demonstration de cette Proposition:
Tout d'abord, il r6sulte de 2.4 que pi et P4 sont e-sur; puisque la suite est
exacte, Ker.p3 est isomorphe A Coker.p1 , et p3 est done e-biunivoque.
Soit alors N le noyau de (p3, k'), et (a3, as) e N; on a p3(a3) + k'(as) = 0,
d'oi P4o k'(as) = 0, et a5 e Ker.(p4o k'). Si a5 = 0, on a a3 E Ker.p3 ; il suit d
que l'on a une suite exacte: Ker.p3 -+ N -+ Ker. (p4 o k'), et comme les deux
groupes extremes sont dans e, on a N e C, et (p3, k') est e-biunivoque.

D6signons maintenant par q le compos6 A4 A5 -+ Coker.(p4o k'), et con


sid6rons la suite: A3 + A5 (P - V) A4 -> Coker.(p4o k'). Le compos6 de ces deux
homomorphismes est 0, et, r6ciproquement, si q(a4) = 0, cela signifie qu'il y a
X5 e A5 tel que P4o k'(xs) = p4(a4), ou encore p4(a4 - k'(x5)) = 0, ce qui entraine
1'existence de X3 e A3 tel que a4 - k'(x5) = p3(x3); a4 est done dans Im.(p3, k')
et la suite 6crite plus haut est exacte. Comme Coker.(p4 o k') e e par hypothbse,
(p3, k') est e-sur, ce qui acheve la demonstration.
3. Le produit de torsion

H. Cartan et S. Eilenberg ont introduit dans [3] une nouvelle notion, celle du
produit de torsion de deux groupes ab6liens (ou plus g6n6ralement de deux
modules); leur livre n'6tant pas encore paru, nous allons rappeler la d6finition
et les principales propridt6s de cette op6ration.

I Signalons deux autres e-notions:


(a) La e-galitM de deux sous-groupes A et B d'un m~me groupe C: elle a lieu lorsque les
homomorphismes A n B -+ A et A n B -* B sont tous deux des C-isomorphismes sur.
Cette notion permet de definir les suites e-exactes, etc.
(b) Les C-homomorphismes: un e-homomorphisme de A dans B est d6fini par son graphe
F, sous-groupe de A X B dont la projection dans A est e-6gale A A, et qui v6rifie
F n (lO0 X B) e C.

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Soient A et B deux groupes abdliens; 6crivons B sous la forme B = L/R, oui


L est libre, et soit C le noyau de 1'homomorphisme A 0 R -+ A 0 L. On d6montre
que C ne d6pend que de A et de B, c'est par d6finition le produit de torsion de A
et de B; on le note Tor(A, B) ou encore A * B. C'est un foncteur covariant en
A et en B. II jouit des propri6t6s suivantes:
3.1. A * B B * A.
3.2. Soit 0 > L -+ M -* N - 0 une suite exacte, A un groupe; on a alors
une suite exacte:

O -A*L --A*M--A*N--*A 0L--A 0M-+A 0N -0.

3.3. Le foncteur A * B commute avec les operations de somme directe (finie


ou infinie) et de limite inductive.
3.4. A * B ne d6pend que des sous-groupes de torsion de A et de B (ce qui
justifie la terminologie).
Les propri6t6s 3.3 et 3.4 montrent que, pour calculer A * B lorsque A et B sont
de type fini, il suffit de connattre A * Zn , out Zn d6signe le groupe cyclique d'ord
n. Or, il resulte imm6diatement de la definition donnee plus haut que:
3.5. A * Zn nA, sous-groupe des 6l6ments a e A tels que na = 0.
Le produit de torsion intervient de fagon essentielle dans la formule de Kunneth:
3.6. Soient K et L deux complexes graduds, K 0 L leur produit tensoriel
(muni de la structure de complexe gradu6 d6duite de celles de K et de L). Sup-
posons K ou L sans torsion; alors les groupes d'homologie de K, de L, et de
K 09 L sont lies par la suite exacte:

O - i+ -nHi(K) 0 Hj(L) -? Hn(K 0 L) -i+ n-l1i(K) * Hj(L) -* 0.


3.7. Si les sous-groupes des cycles de K et de L possedent des suppl6mentaires
dans K et L respectivement, la suite exacte pr6cedente se reduit a une somme
directe.
Les cas particuliers les plus importants de 3.6 et 3.7 sont: (a) celui ouc K et L
sont libres (en Topologie, cela fournit l'homologie d'un produit direct en fonction
de celle de ses facteurs), (b) celui out K est libre et ou l'op6rateur bord de L est
nul ("formule des coefficients universels" qui, en Topologie, fournit l'homologie
d'un espace a valeurs dans un groupe de coefficients arbitraire en fonction de
l'homologie a coefficients entiers).
Les proprietes 3.1, * *, 3.7 sont des cas tres particuliers des proprietes demon-
trees dans l'article [3] ddjh cit6; signalons par exemple qu'elles sont vraies sans
aucun changement pour les modules sur un anneau principal; nous nous sommes
born6s au cas de l'anneau des entiers parce qu'il est suffisant pour la suite.

4. Deux axiomes sur les classes

Revenons aux proprietes des classes. Dans le Chapitre suivant (relatif aux
espaces fibres), nous aurons besoin de supposer que les classes C considerees
verifient l'un ou l'autre des deux axiomes suivants:

(IIA). A e C et B e C entrainent A 0 B e C et A * B e C.

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GROUPES D 'HOMOTOPIE 263

(UIB). A E e entraine A 0 B E e que


L'axiome (IIB) entraine l'axiome (IIA). En effet:
PROPOSITION 3. L'axiome (JIB) est equivalent a chacun des axiomes:
(JIB)'. A E e entraine A ?B E e et A * Be e quel que soit B.
(JIB)". Quel que soit A E e, toute somme directe (finie ou infinie) de groupes
isomorphes a A est dans C.
(JIB) entraine (JIB)", car (IIB)" equivaut a dire que A 0 L e e si A e e et si
L est libre.
(IIB)" entraine (JIB)'; en effet, soit A e C et B arbitraire; ecrivons B = L/R
ou L (done R) est libre; d'apres (JIB)" on a A 0 L E e et A 0 R E e; comme
A 0 B est isomorphe a un groupe quotient de A 0 L, et que A * B est isomorphe
aun sous-groupe de A 0 R, on a bien aussi A 0 B E C et A * B E C.
(IIB)' entraine (JIB) trivialement.

COROLLAIRE. Soit e une classe verifiant (IIB); si A et B sont e-isomorphes


respectivement d A' et B', alors A OB et A * B sont 0-isomorphes respectivement
aA'0B' etA' *B'.
I1 suffit de prouver ce Corollaire lorsque B = B'; en outre, vu la definition des
e-isomorphismes, on peut supposer qu'il existe f: A -* A' tel que Ker.f e e et
Coker.f e C; en factorisant f par A Im.f -* A', on se ramene aux deux cas
particuliers o I Ker.f = 0 et Coker.f = 0. Examinons le premier cas (le second

etant tout A fait semblable); on a donc une suite exacte 0 -O A -* A -> A


avec A" E C. Appliquant 3.2, on en tire la suite exacte:
O > A * B --A' * B --A" * B -->A 0 B A' 0 B --A" 0 B -O.
D'apres (JIB)", on a A" * B e C et A" 0 BE e , d'ou le fait que A * B -* A' * B
et A 0 B -> A' 0 B sont des 0-isomorphismes sur, ce qui achbve la
demonstration.
PROPOSITION 4. Soient C une classe verifiant (JIB), X un espace topologique,
et G un systeme local sur X (au sens de Steenrod) forme de groupes abdliens tous
isomorphes a un ?rnze groupe G tel que G E C. On a alors Hi(X, G) - e pour tout
i > 0.
Soit S(X) le complexe singulier de X; les groupes Hi(X, G) sont les groupes
d'homologie du complexe S(X) 0 G, muni d'un certain op6rateur bord; puisque
G E e, on a S(X) 0 G - e d'apres (IBi,), d'oui a fortiori Hi(X, G) E C pour tout
i > 0.
Note. Il existe des classes qui ne v6rifient pas (IIB): on en verra des exemples
au no 6. Par contre, j'ignore s'il existe des classes ne verifiant pas (IIA).

5. Un nouvel axiome

Soit H un groupe, commutatif ou non, et L un groupe abelien sur lequel II


opere at~ droite; on definit alors classiquement (cf. [5], [6]) les groupes d'homologie d
II a valeurs dans L, notes Hj(H, L). En particulier, on peut prendre pour L le
groupe additif des entiers, Z, sur lequel H opere trivialement; les groupes Hi(H,Z)
ainsi obtenus seront appel6s groupes d'homologie de H, et not6s simplement

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264 JEAN-PIERRE SERRE

Hj(H). Par definition, ce son


de IH, tel qu'il est d6fini dans [5]. Rappelons quelques propri6t6s classiques de
ces groupes:
5.1. Si H est limite inductive des groupes Ha, alors iIH(H) est limite inductive
des Hi(Ha) pour tout i (en effet, le complexe non homogeine de H est limite in--
ductive des complexes non homogenes des Ha).
5.2. H2i(Zn) = 0 si i > 0, H2i+l(Zn) = Zn si i > 0.
5.3. Ho(Z) = H1(Z) = Z, Hi(Z) = 0 Si i > 1.
5.4. Soient S et T deux groupes; on a:

HIn(S X T) L Zi+j-= Hi(S) 0 Hj(T) + Ej+j==-j Hi(S) * Hj(T).


(En effet, soient Ks et KT les complexes non homogbnes de S et T respective-
ment; il r6sulte imm6diatement de la theorie des complexes libres et acycliques
que Hn(S X T) ~ H,(Ks 0 KT) pour tout n, et la formule de Kinneth donne
alors le resultat).
Les propriet6s 5.2, 5.3, 5A permettent evidemment de calculer Hi(H) lorsque
H est abelien de type fini.
Ce rappel etant fait, nous pouvons poser notre nouvel axiome (necessaire pour
l'6tude des groupes d'homotopie):
(III). A E C entraine Hi(A) E e pour tout i > 0.
Note. J'ignore s'il existe des classes ne verifiant pas (III).

6. Exemples de classes verifiant les axiomes ('IA) et (III).


(Dans chacun de ces exemples la verification de l'axiome (I) est laissee au
lecteur.)
6.1. Les groupes de type fini. Si les ai engendrent A et les bj engendrent B, les
ai 0 bj engendrent A 0 B qui est donc de type fini. Ecrivons maintenant B =
L/R, oui L est le groupe libre de base les b3 ; L est de type fini, donc 6galement R,
et puisque A * B est isomorphe, par definition, 'a un sous-groupe de A 0 R, A * B
est de type fini, ce qui acheve la verification de (IIA).
Pour prouver (III) il suffit, d'apres 5.4, de le v6rifier lorsque A = Z, et lorsque
A = Z., ; cela resulte alors de 5.2 et de 5.3.
6.2. Les groupes dont l'ensemnble des elements a une puissance inf6rieure ou egale
a un cardinal infini donne Na.
Puisque tout element de A 0 B s'ecrit sous la forme Z ai 0 bi, ai e A, bi E B,
le groupe A 0 B a au plus Ka 6l6ments2. Soit maintenant L le groupe libre de
base l'ensemble des el6ments de B; on a B = L/R, et L (donc aussiR) a au plus
Ka elements; puisque A * B est isomorphe a un sous-groupe de A 0 R, il a au
plus Na 6l6ments d'apres ce qui pr6cede. L'axiome (6A) est donc vdrifi6.
Soit KA le complexe non homogene de A; d'apres sa d6finition, ce complexe
admet une base ayant au plus Na 6l6ments, ce qui montre que ses groupes d'homo-
logie ont au plus Ra, 6l6ments, et v6rifie (III).

2 Rappelons (Bourbaki, Ensembles, Chapitre III) que, si E est un ensemble infini, l'en-
semble des parties finies de E est equipotent 'a E.

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GROUPES D 'HOMOTOPIE 265

6.3. Les groupes finis. L'axiorme (IIA) resulte immediatement de 3.3, 3.4, 3.5.
L'axiome (III) r6sulte de 5.2 et 5.4.
6.4. Les groupes finis dont l'ordre n'est divisible que par les nombres premiers
appartenant d une famille donnee.
M~me demonstration que pour 6.3.
6.5. Les groupes qui verifient la condition de chaine descendante pour leurs so
groupes. On doit s'appuyer sur la structure de ces groupes (voir Bourbaki, Alg.
VII, Exercices): ce sont des sommes directes finies de groupes finis et de groupes
du type Up (ibid. ?2, Ex. 3; les groupes de type Up sont parfois appeles groupes
de type (p')); or on voit ais6ment que Up 0 A = Up * A = 0 lorsque A est un
groupe de torsion; 1'axiome (IA) est donc v6rifi6.
Utilisant le fait que Up est limite inductive de groupes Z(pk) et la proprifte
5.1, on montre que Hi(Up) = 0 lorsque i est pair et > 0, et que Hi(Up) = Up
si i est impair. L'axiome (III) resulte de la et de la propriet6 5.4.

7. Exemples de classes verifiant les axiomes (IIB) et (III).

I1troduisons d'abord un nouvel axiome:


(IV). Toute somme directe (finie ou infinie) de groupes de C est dans C.
Cet axiome est d'ailleurs visiblement 6quivalent au suivant:
(IV)'. Toute limite inductive de groupes de C est dans C.
PROPOSITION 5. L'axiome (IV) entraine les axiomes (JIB) et (III).
L'axiome (IV) entraine trivialement (IIB)", donc aussi (IIB). Montrons qu'il
entraine (III). Soit A E C; A est limite inductive de ses sous-groupes de type
fini, A., et d'apres 5.1 Hi(A) est donc limite inductive des Hi(A a); d'aprbs
l'axiome (IV)' on est donc ramene a montrer que, si A est de type fini et ap-
partiernt 'a C, alors Hi(A) appartient a C. Or ceci est une simple consequence de
l'axiome (I), car il resulte de 5.2, 5.3 et 5.4 que Hi(A) est, pour tout i > 0, iso-
morphe a un groupe quotient de A j, ou' j est assez grand.
Donnons maintenant des exemples de classes:
7.0. Les groupes d un seul 6lement.
7.1. Les groupes de torsion3.
L'axiome (IV) est evidemment verifie.
7.2. Les groupes de torsion dont les p-composants sont nuls pour une famille
donnge de nombres premiers p.
L'axiome (IV) est evidemment verifie.
7.3. Les groupes A tels qu'il existe un entier K F 0 avec K a = 0 pour tout
a E A.
L'axiome (IIB) resulte de ce que K(Zaj 0 bi) = Z(Kai) 0 bi = 0. Pour

Rappelons (Bourbaki, Alg~bre, Chapitre VII) qu'un groupe abelien A est dit de torsion
si pour tout x e A il existe un entier n 5 0 tel que n-x = 0. Si p est un nombre premier,
le p-composant (ou composante p-primaire) d'un groupe A est le sous-groupe des x e A pour
lesquels il existe un entier k _ 0 avec pk.X = 0; si A est un groupe de torsion, il est somme
directe de ses p-composants (p parcourant l'ensemble des nombres premiers). Si A est reduit
A son p-composant (p premier donne), on dit que A est un p-groupe; si A est de type fini,
cela equivaut A dire que A est fini et que son ordre est une puissance de p.

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266 JEAN-PIERRE SERRE

prouver (III), il suffit de montrer que, pour tout x E Hi(A), i > 0, on a K x = 0;


puisque A est limite inductive de ses sous-groupes de type fini, il suffit de v6rifier
ceci lorsque A est de type fini, et cela r6sulte alors de ce qui a ete dit a la fin de
la demonstration de la Proposition 5.
REMARQUE. La classe 7.3 ne vdrifie pas l'axiome (IV), ce qui montre que celui-ci
n'est pas une consequence des axiomes (I), (JIB) et (III). D'ailleurs, on peut
determiner toutes les classes qui v6rifient (IV): si l'on excepte celle form6e de
tous les groupes, on trouve qu'elles sont toutes du type 7.2 (la classe 7.1 corres-
pond a la famille vide, la classe 7.0 a la famille pleine).

CHAPITRE II. ESPACES FIBR]S

1. Espaces fibres relatifs

Soit (E, p, B) un espace fibre au sens de [8], II (en d'autres termes, la projec-
tion p: E -> B verifie le theoreme de relevement des homotopies pour les
polyedres); soit B' un sous-espace de B, et soit E' = p-'(B'). Nous dirons que le
couple (E, E') est un espace fibr6 relatif de base le couple (B, B') et de mgme fibre
F que E.
Les proprietes des espaces fibres relatifs sont tout a fait analogues a celles des
espaces fibres absolus. Par exemple, si B' , 0, on a:
PROPOSITION 1. La projection p definit un isomorphisme de 'ir(E, E') sur 7r
pour tout i ?: 0.
Soit b E B', et soit F = p-'(b); considerons le diagramme commutatif:

,r"(E', F) 3 7ri(E, F) r 'i(E, E') > 'i_1r(E', F) ->ii(E, F)

rir(B', b) 7r ir(B, b) -> i(B, B') -> i_1r(B', b) -> i_1r(B, b).

Les deux lignes de ce diagramme sont des suites exactes, et les 4 homomor-
phismes "verticaux" extremes sont des isomorphismes sur, on le sait. Le lemme
des cinq montre alors que l'homomorphisme vertical median est un isomorphisme
sur, ce qui ddmontre la Proposition.

2. La suite spectrale d'homologie d'un espace fibre relatif

Nous conservons les notations du numero precedent; nous supposons en outre


que B, B' et F sont connexes par arcs et que B' 5) 0 (le cas B' = 0 ayant ete
traite dans [8], II); choisissons un point b e B' et un point x E E' tels que p(x) = b.
Tous les cubes singuliers consideres auront leurs sommets en x (ou b); cela ne
change pas l'homologie, vu les hypotheses de connexion faites plus haut.
Soit C(E) le complexe singulier cubique de E, C(E') celui de E'; les groupes
d'homologie du complexe C(E)/C(E') sont, par definition, les groupes
d'homologie du couple (E, E'). La filtration definie dans [8], II, n? 4 sur C(E)
induit une filtration sur C(E'), et une filtration sur C(E)/C(E'). Cela definit trois
suites spectrales, que nous noterons respectivement E , 1E ` et "EP I (r = 0 1,
... , oo ); les deux premieres sont les suites spectrales attachees respectivement

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GROUPES D 'HOMOTOPIE 267

aux espaces fibres E et E'; par definition, la trois


fibr6 relatif (E, E').
On posera, comme d'ordinaire, E' = q E , et de meme pour 'E' et "Ef.
Avec cette notation, considerons le diagramme:

0 > 'Eo Eo "Eo 0

O - Cp(B') 0 C(F) - Cp(B) ? C(F) Cp(BB') ? C(F) 0.


Les lignes de ce diagramme sont des suites exactes, comme on le voit im-
mediatement; 1'homomorphisme (p: E'P -> Cp(B) 0 C(F) est celui qui est defin
dans [8], II, n? 4; les autres homomorphismes verticaux sont definis a partir
de (p, par restriction et passage au quotient. Comme (p et (p' sont des equivalences
de chaines (loc. cit. n? 5), il en est de meme de so", ce qui, par passage 'a 'homologie,
donne le diagramme suivant (oi les flehes verticales sont maintenant des iso-
morphismes sur):

O - 1 'E1 > E1 > "IE P 0

o -0 Cp(B') 0 H(F) Cp(B) 0 H(F) - C,(B, B') 0 H(F) 0.


Puisque les homomorphismes horizontaux proviennent d'homomorphismes
respectant la filtration, ils commutent avec la diff6rentielle di . Or nous connais-
sons di sur Elp Cp(B) 0 H(F) (loc. cit. n? 6); il en resulte que 1'isomorphism
$p" transforme la diff6rentielle d'l en la diff6rentielle naturelle de Cp(B, B'), au sens
des coefficients locaux que forment les groupes H(F) sur l'espace B. D'oA, puisque
E2 = H (El):
PROPOSITION 2. Soit (E, E') un espace fibre relatif de base (B, B') et de fib
F, les espaces B, B' et F etant connexes par arcs. Le terme "E" de la suite spe
d'homologie attache'e d (E, E') est canoniquement isomorphe d Hp(B, B', Hq(F
p-eme groupe d'homologie sinquliere de (B, B') d valeurs dans le syst~me local for
par Hq(F) sur B.
(Si, au lieu de filtrer C(E)/C(E'), on avait filtr6 C(E)/C(E') 0 G, ou' G est
un groupe de coefficients, on aurait obtenu:

"E2 , Hp(B, B'; Hq(F, G)). Cf. [8], II, th. 2.)
I1 r6sulte de la Proposition prec6dente que la suite spectrale attach6e a l'espace
fibr6 relatif (E, E') a toutes les propri6t6s formelles d'une suite spectrale d'espace
fibr6 absolu. Son terme Ec0 est le groupe gradu6 associ6 au groupe filtr6 H(E, E').
Plus precis6ment, considdrons l'homomorphisme p*: Hi(E, E') -> Hi(B, B');
comme dans le cas absolu, Ker.p* admet une suite de composition dont les
quotients successifs sont les groupes "E' n (m + n = i, n > 0); on a Im.p* =
'E' ? c H,(B, B'): c'est l'intersection des noyaux des d': "E"' -? `E> rr

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268 JEAN-PIERRE SERRE

r _ 2. En particulier Coker.p* admet une suite de composition dont les quo-


tients successifs sont isomorphes A des sous-groupes des groupes 'tEs
(r = 2, 3, .., i).
(Comme dans [8], ces propri6tes sont de simples cons6quences de la Prop. 2,
et de la th6orie g6n6rale des suites spectrales d6velopp6e dans [8], I).
On notera cependant une diff6rence avec le cas absolu: on a E? = 0 pour
r _ 2 et tout q _ 0, car Ho(B, B') = 0 puisque B' # 0.

3. La suite spectrale de cohomologie d'un espace fibre relatif

Nous n'expliciterons pas les r6sultats qui sont simplement les transposgs de
ceux du no 2, et nous nous bornerons a donner une propri6t6 du cup-product:
On sait que le cup-productd'un 6l6ment f e C'(E, E') et d'un 6l6ment g E Cm(E)
est un 6l6mentf g e Cm+n(E, E'), et que l'on a la formule habituelle de derivation:

d(fqg) = dfqg + (-1) f dg.

'tErPq X ErP ql - , IErP +lq+q,


En outre, on voit tout de suite que le cup-product est compatible avec les
filtrations et d6finit donc des applications bilin6aires:

qui, si on les note (x, y) --* x y, satisfont a la formule:

d'(x'y) = (d'x).y + (-)P+qx.(dry).


Pour r = 2, le produit x * y s'obtient en multipliant par (- 1)"' le cup-product
de x e H'(B, B'; Hq(F)) par y e H" (B, Hfq (F)): cela se voit de la meme fagon
que le Th6oreme 3 de [8], II.

4. Les theoremes principaux

Nous conservons les hypotheses et notations des num6ros pr6c6dents; on a


donc 7ro(B) = iro(B') = 7ro(F) = 0 et B' # 0. En outre, nous supposons que le
systeme local forme par Hi(F) sur B est trivial pour tout i; il r6sulte alors de l
Proposition 2 et de la formule des coefficients universels que:

(4.1) "E2P q Hp(B, B') (0 Hq(F) + Hp-1(B, B') * Hq(F).


THEORhME 1. A. Soit e une classe de groupes abdliens vgrifiant l'axiorme (IIA).
Supposons que H1(B, B') = 0, que Hi(B, B') e e pour 0 < i < p, et que Hj(F) e C
pour 0 < j < q (p et q etant des entiers donnas). Posons r = Inf (p, q + 1). Alors
la projection p*: Hi(E, E') -> Hi(B, B') est e-biunivoque pour i < r et e-sur pour
i < r + 1.
THEIOREME 1. B. Soit e une classe de groupes abdliens verifiant l'axiome (IIB).
Supposons que Hi(B, B') E e pour 0 < i < p, et que Hj(F) E e pour 0 < j < q
(p et q 6tant des entiers donnes). Posons r = p + q - 1. Alors la projection
p*: Hi(E, E') -* Hi(B, B') est e-biunivoque pour i < r et e-sur pour i < r + 1.
Nous ferons simultanement les deux demonstrations.
(a) D'apres ce qu'on a vu au n0 2, pour prouver que Ker.p* E e si i < r, il

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GROUPES D 'HOMOTOPIE 269

suffit de montrer que "E"' c- e Si m + n ? r et n > 0, et il suffit a fortiori de


montrer que "E' nE C si m + n < r et n > 0.
Si l'on est dans les hypotheses du Th6oreme 1. A, alors r = Inf (p, q + 1),
et, comme m + n ? r, cela donne soit m = 0, 1, et alors Hm(B, B') =
Hml(B, B') = 0, soit 1 < m < p, et alors 0 < n < q, d'oi Hm(B, B') e C,
Hmil(B, B') e C, Hn(F) E C. Dans les deux cas la formule (4.1) montre bien que
"Em, n C, compte tenu de (IIA).
Si maintenant l'on est dans les hypotheses du Th6oreme 1.B, alors r=
p + q - 1, et l'on a soit m < p auquel cas Hm(B, B') c e et Hm.i(B, B') E C,
soit 0 < n < q auquel cas Hn(F) E C. Dans les deux cas la formule (4.1) montre
bien que "Em' n E C,, compte tenu de (JIB)'.
(b) D'apres ce qu'on a vu au n? 2, Coker.p* admet une suite de composition
dont les quotients successifs sont isomorphes a des sous-groupes des termes
"E-'-8'- (s = 2, 3, * . , i). II nous suffit done de prouver que "Es8- E C
lorsque l'on a 2 ? s ? i, et i < r + 1; mais cela vient justement d'etre fait dans
(a) et le th6oreme est done d6montr6.
REMARQUE. Si l'on suppose que C est la classe des groupes 'a un seul 6l6ment
et que B' est r6duit a un point, on retrouve un rbsultat connu (cf. [8], p. 469):
Si Hi(F) = 0 pour 0 < i < q, et Hi(B) = 0 pour 0 < i < p, alors la projection
p*: Hi(E, F) -- Hi(B) est biunivoque pour 0 < i < p + q - 1 et sur pour
O< i < p + q.

5. Applications

Dans ce num6ro, E designe un espace fibre de base B, fibre F; B et F sont sup-


pos6s connexes par arcs, et B simplement connexe.
PROPOSITION 3. A. Soit e une classe verifiant (IIA). Supposons que Hi(E) E e
pour tout i > 0, et que Hi(B) e e pour 0 < i < p; alors Hi(F) E C pour 0 < i <
p - 1, et Hp_1(F) est C-isomorphe d Hp(B).
PROPOSITION 3. B. Soit e une classe vdrifiant (JIB). Supposons les hypotheses de
la Proposition precgdente remplies. Alors Hi(F) est C-isomorphe a Hi+1(B) pour
O < i < 2p - 2.
Les deux Propositions se d6montrent par recurrence sur p, le cas p = 1 Rtant
trivial. L'hypothese de recurrence montre d'abord que Hi(F) E C pour 0 < i <
p - 2, et que Hp_2(F) est e-isomorphe a H,-1(B), donc appartient aussi h C
Appliquant alors le Theoreme 1. A (resp. le Th6oreme 1. B) avec q = p - 1 et B'
r6duit A un point, on voit que Hi(E, F) est C-isomorphe A Hi(B) pour i = p(resp.
0 < i < 2p - 2). Comme, d'aprbs la suite exacte du couple (E, F) et l'hypothbse
faite sur E, Hi_1(F) est C,-isomorphe a Hi(E, F) pour i > 1, les Propositions en
r6sultent.
Introduisons maintenant une definition:
Un espace X sera dit C-acyclique4 Si Hi(X) E C pour tout i > 0.

4 Notons que l'axiome (IIA) 6quivaut a dire que si deux espaces X et Y sont connexes et
C-acycliques, leur produit direct est aussi C-acyclique.

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270 JEAN-PIERRE SERRE

On a alors:
PROPOSITION 4. A. Soit e une classe vdrifiant (IIA). Si deux des trois espaces
E, B, F sont e-acycliques, le troisieme l'est aussi.
Si les deux espaces sont B et F, il r6sulte ce la formule des coefficients uni-
versels que E"' e e lorsque i + j > 0, d'o E' e e, et le groupe gradu6 associ6
A Hn(E) appartient a e pour tout n > 0; il en rdsulte que Hn(E) lui-meme ap-
partient a e.
Si les deux espaces sont E et B, on applique la Proposition 3. A avec p = o.
Si les deux espaces sont E et F, montrons par recurrence sur n que Hn(B) E C
le cas n = 1 6tant trivial. En appliquant la Proposition 3. A et l'hypothese de
recurrence, on voit que Hn-i(F) est e-isomorphe a Hn(B), et, comme Hn-i(
cela donne bien Hn(B) e C.
REMARQUE. Si l'on prend pour e la classe des groupes de type fini (cf. Chapitre
I, 6.1), on retrouve la Proposition 1 du Chapitre III de [8], sous l'hypothese
suppl6mentaire 7r,(B) = 0. Cette hypothese suppl6mentaire nous a simplement
servi a simplifier la demonstration: il serait en effet facile de prouver la Proposi-
tion pr6c6dente sous la seule hypothese que le systeme local form6 par Hi(F)
sur B est trivial pour tout i. Nous en laissons la v6rification au lecteur.
PROPOSITION 5. B. Soit e une classe verifiant (IIB). Supposons que Hi(B) E C
pour tout i > 0. Alors l'homomorphisme Hi(F) -> Hi(E) est un e-isomorphisme
sur pour tout i > 0.
Il suffit de voir que Hi(E, F) e e pour tout i > 0, ce qui resulte du Theoreme
1. B, oui l'on prend B' r6duit a un point, q = 1 et p = co.
PROPOSITION 6. B. Soit e une classe verifiant (IIB). Supposons que Hi(F) E e
pour tout i > 0. Alors l'homomorphisme Hi(E) -* Hi(B) est un C-isomorphisme
sur pour tout i ? 0.
Il suffit de voir que H.(E, F) -> Hi(B, B') est un C-isomorphisme sur, B'
6tant reduit a un point; or cela r6sulte du Th6oreme 1. B, ou l'on prend p = 1
et q = co.
REMARQUES. 1. La Proposition 5. B est un "theoreme de Feldbau mod C", la
Proposition 6. B un "th6oreme de Vietoris mod e".
2. Les Propositions 5. B et 6. B ne subsistent pas lorsqu'on suppose seule-
ment que e verifie (IIA): il suffit de prendre E = B X F pour le voir.

6. Espaces de lacets et groupes d'Eilenberg-MacLane


Soit X un espace tel que 7ro(X) = r (X) = 0 et soit Q 1'espace des lacets de
X. On sait (cf. [8], IV) qu'il existe un espace fibr6 contractile de fibre Q et de
base X; les r6sultats du numero precedent lui sont donc applicables; en parti-
culier:
PROPOSITION 7. A. Soit e une classe verifiant (IIA). Les deux proprietes suivantes
sont equivalentes:
(a) X est e-acyclique.
(b) Q est e-acyclique.
Soit maintenant HI un groupe ab6lien, 7 un entier > 1; nous noterons Hi(II; n)

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GROUPES D 'HOMOTOPIE 271

les groupes d'homologie du complexe d'Eilenberg-MacLane K(II, n) (pour la


definition de ce complexe, voir [5]). Les groupes Hi(ll; 1) ne sont autres que les
groupes d'homologie de II, dont nous avons rappel1 les propridtds au Chapitre I,
no 5.
On sait (cf. [8], p. 499) que pour tout couple (II, n) il existe un espace X tel que
7ri(X) = 0 si i F n, 7r,,(X) = H; un tel espace sera dit un espace WC(H, n);
cette terminologie est justifide par le fait que Hi(3c(ll, n)) = Hi(ll; n) pour
tout i (cf. [5]).
PROPOSITION 8. Soit e une classe verifiant les axiomes (IIA) et (III). Si II I C,
onaHi(ll;n)e pouri> 1, n 1.
(En d'autres termes si H e C, tout espace 3c(II, n) est e-acyclique).
On raisonne par recurrence sur n, le cas n = 1 n'Wtant rien d'autre que l'axiome
(III). Soit donc n _ 2, et soit X un espace 3C(II, n); il est clair que l'espace a
des lacets de X est un espace 3C(ll, n - 1); d'aprbs F'hypothbse de recurrence on
a donc Hi(Q) E e pour tout i > 0, d'oi (Proposition 7. A) Hi(X) e e pour tout
i > O.
REMARQUE. Cette Proposition est bien connue dans le cas particulier des
classes 6.1, 6.3 et 6.4 du Chapitre I; cf. [8], VI.

CHAPITRE III. LES THEORhMES D'HUREWICZ ET DE J. H. C. WHITEHEAD

1. Le theoreme d'Hurewicz

THE#ORhME 1. Soit e une classe verifiant les axiomes (IIA) et (III). Soit X un
espace tel que ro(X) = 2r(X) = 0 et que 7r,(X) eC pour i < n, n etant un entier
donna. On a alors Hi(X) e e pour 0 < i < n, et 7rn(X) -* Hn(X) est un C-iso-
morphisme sur.
Lorsque e est la classe des groupes A un seul element, on retrouve bien le
theoreme d'Hurewicz classique.
Nous donnerons deux demonstrations de ce theoreme, la premiere faisant usage
de la methode introduite dans [8], V, la seconde de celle introduite dans [4].
Premnire demonstration. (Cette demonstration n'est valable que si X est (ULC),
au sens de [8], p. 490.)
On procede par recurrence sur n, le th6oreme etant trivial pour n = 1.
L'hypothese de recurrence montre que Hi(X) eC pour 0 < i < n, et il nous
suffit d'6tudier l'homomorphisme 7rn(X) -* Hn(X).
Soit Q l'espace des lacets de X, T le revetement universel de Q (qui existe,
puisque X est (ULO)); on a 7ro(T) = 7r1(T) = 0 ainsi que 7ri(T) = 7ri+i(X) pour
i > 2; appliquant alors l'hypothese de recurrence A T on en conclut que Hi(T) e C
pour 0 < i < n - 1 et que 7rni(T) -* HnI(T) est un C-isomorphisme sur.
Considerons maintenant le revetement T -Q i, et appliquons-lui la
suite spectrale de Cartan-Leray5; son terme E"' est isomorphe au groupe

5 Cette suite est briavement 6tudi6e dans [3], le lecteur pourra 6galement se reporter C
un article de G. Hochschild et l'auteur (Cohomology of group extensions, A parattre aux
Trans. Amer. Math. Soc.) otX sont 6tablies les propri6t6s de la suite spectrale duale (appli-

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272 JEAN-PIERRE SERRE

Hp(7r(Q), Hq(T)), et son terme EIs est le groupe gradue associe au groupe
filtre H(Q). Posons H = 7r1M) = 7r2(X); d'apres l'hypothese faite on a H1 1
d'oui Hi(Q) E C d'apres (III). D'autre part H opbre trivialement sur les groupes
Hi(T) ([8], p. 479) ce qui permet d'appliquer la formule des coefficients univer-
sels 'a Hp(HI, Hq(T)):

Hp(H, Hq(T)) ~ Hp(H) 0 Hq(T) + Hp-,(II) * HJ(T).


En appliquant (I1A), on voit alors que E2p" E C pour p _ 0, 0 < q < - 1,
et pour q = 0,p > 0; on a doncEpE C si 0 < p + q < n - 1, et lorsque p + q =
n - 1 et p > 0; en dimension totale n - 1 le seul terme qui n'appartient
peut-etre pas A C est done E?2'` 1 Ho(H, Hn-l(T)) = Hn-l(T); en
des 6l6ments de ce terme, a part 0, n'est un bord pour les dr, alors que les dr
appliquent ce groupe dans des groupes appartenant "a C; il en resulte finalement
que H.-, (T) - H,,-, (Q) est un C-isomorphisme sur. On voit de meme que Hi((Q)
pour 0 < i < n - 1. Enfin, puisque -ri(T) -> -ri(Q) est un isomorphisme sur
pour i ? 2, et un C-isomorphisme sur pour i = 1, on voit que rn-I(Q) -> H,-(Q)
est un C-isomorphisme sur.
Soit maintenant E 1'espace fibre des chemins de X d'origine fixee x E X. Le
couple (E, Q) est done un espace fibr6 relatif de fibre Q et de base (X, x); en lui
appliquant le Theoreme 1. A avec p = n, q = n - 1, on obtient le fait
que Hn(E, Q) -* Hn(X) est un C-isomorphisme sur. Considerons le diagramme
commutatif suivant:

'7r,,_j(9) +- n(Ax Q) 7n(X)

Hn-1 (Q) <-Hn (E, Q) Hn (XY)


Dans ce diagramme, les fleches horizontales sont toutes des C-isomorphismes
sur, et nous avons vu qu'il en est de meme de l'homomorphisme 7n-1 (Q) -*Hn (Q ) -
Les autres fleches verticales, et en particulier 7n(X) -* Hn(X), sont done aussi
des C-isomorphismes sur, ce qui acheve cette d6monstration.

2. Le theoreme d'Hurewicz; deuxieme demonstration

Rappelons d'abord le principe de la methode de calcul des groupes d'homotopie


introduite par H. Cartan et l'auteur dans [4], et, independamment, par G. WV.
Whitehead6:
A tout espace X on associe une suite d'espaces (X, n) (n = 1, 2,
et (X, 1) = X) et d'applications continues fn (X, n + 1) -* (X, n) de telle

cable A la cohomologie). On peut d'ailleurs retrouver la suite spectrale de Cartan-Leray par


la m6thode de [4], en introduisant un espace fibre' U', de meme type d'homnotopie que UQ; de
fibre T, et de base un espace WC(7rI(Q), 1). Voir aussi [1] oui ceci est generalis6 'a un espace
fibr6 principal de groupe structural non neeessairement discret.
6 Voir G. W. Whitehead. Fiber spaces and the Eilenberg homology groups. Proe. Nat.
Acad. Sci. U. S. A., 38, 1952, p. 426-430.

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GROUPES D 'HOMOTOPIE 273

sorte que:
(I). Le triple (X, n + 1), fn, (X, n) est un espace fibre de fibre un espace
X (..(X), n - 1).
(II). I1 existe un espace fibre X',, qui a meme type d'homotopie que (X, n),
dont la fibre est (X, n + 1) et la base un espace 3C(ir(X), n).
En outre ri(X, n) = 0 pour i < n, et fi o f2 o ... o fn,- d6finit un isomo
de 7ri(X, n) sur 7ri(X) pour i > n.
(On definit les (X, n) par recurrence sur n; on plonge (X, n), suppos6 construit,
dans tin espace 3C(ir,(X), n) obtenu par adjonction de cellules a (X, n); ceci fait,
(X, n + 1) est 1'espace des chemins de W(7r,,(X), n) dont 1'origine est fix6e et
l'extr6mite est dans (X, n); X' est l'espace des chemins de 3C(7rn(X), n) d'origine
arbitraire et d'extremite dans (X, n); les fibrations (I) et (II) sont alors des fibra-
tions standard d'espaces de chemins.)
II resulte des proprietes homotopiques des (X, n) et du theoreme d'Hurewicz
classique (que IIous supposons connu) que l'on a:

Hn(X, n) 7n(X) n) /--/7n(X)-


Ainisi les groupes d'homotopie de X sont isomorphes a certains groupes
d'homologie des (X, n); c'est 6videmment ce qui permet d'utiliser les espaces
(X, n) pour le calcul des xi(X).
Apres ces preliminaires, venons-en a la demonstration du Theoreme 1. De
meme que dans la 1-ere demonstration on procede par recurrence sur n, et on est
ramene a voir que rn(X) -* H,,(X) est un C-isomorphisme sur. Introduisons les
espaces (X, j) associes a X comme il vient d'etre dit. Comme 7ri(X) = 0, on
peut poser (X, 2) = X. En outre 7ri(X, j) E C pour i < n, d'out Hi(X, j) E C pour
0 < i < n. Demontrons un lemme:
LEMME 1. Si j < n, laprojection (fj)*: Hi(X, j + 1) -> H,(X, j) est e-bi
pour i < n et C-sur pour i < n + i.7
On applique le Theoreme 1. A du Chapitre II avec E = (X, j + 1), F =
3C(7rj(X), j - 1), B = (X, j), B' reduit 'a un point, p = n, q = oc. C'est licite,
car du fait que j < n, on a irj(X) E C, d'oui (Chapitre II, Proposition 8) Hi(F) 6 C
pour tout i > 0. L'homomorphisme Hi(E, F) -* Hi(B, B') est donc un C-iso-
morphisme pour i < n, et est C-sur pour i < n + 1; comme Hi(E) -> Hi(E, F)
est un C-isomorphisme sur pour tout i > 0 en raison de la suite exacte d'homologie,
le lemme est demontre.
Considerons maintenant le diagramme commutatif suivant:

-7r(X, n) Hn,,(X, n)
1 l
7rn(X) H.(X).
Dans ce diagramme, les homomorphismes 7rn(X, n) -> Hn(X, i

7 Si C verifie (1IB), (fj)*: Hi(X, j + 1) Hi(X, j) est un C-isomorphisrne sur pour j < tt,
i > 0.

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274 JEAN-PIERRE SERRE

7r,(X) sont des isomorphismes sur, et il r


-* Hn(X) est un e-isomorphisme sur
morphisme sur et la demonstration est achevee.
COROLLAIRE 1. Si xro(X) = 7r,(X) = 0, et si Hi(X) E e pour 0 < i < n, alors
ri(X) epouri <n.
En prenant pour classe e la classe des groupes finis, ou bien des groupes de
type fini, on retrouve des resultats de [8], V, debarrass6s de l'hypothese: X est
(ULC). En prenant pour classe e la classe des groupes finis d'ordre premier A
p, p premier donne, on trouve un resultat sensiblement plus precis que celui de
[8], p. 401 qui affirme simplement que, si Hn(X) est de type fini, alors 1'homo-
morphisme xr (X) 0 Zp -* Hn(X) 0 Z, est un isomorphisme sur.
On notera un cas particulier interessant du Cor. 1:
COROLLAIRE 2. Si iro(X) = 7r,(X) = 0 et si X est e-acyclique, alors X est
e-asphdrique, i.e. irj(X) E e pour tout i.
REMARQUES. 1. Il resulte du Lemme 1 que Hn+i(X, n) -> Hn+i(X) est e-sur.
Supposons n > 2 (le cas n = 1 Rtant trivial); on sait alors que Hn+i(H; n) = 0
pour tout groupe II, et il s'ensuit aisement que 7rn+i(X, n) -> Hn+i(X, n) est sur
(cf. [10], par exemple). En combinant ces deux r6sultats on obtient:
L'homomorphisme irn+i(X) -* Hn+1(X) est e-sur.
2. On pourrait croire que le Theoreme 1 subsiste lorsqu'on ne suppose plus
X simplement connexe, mais qu'on suppose seulement que 7ri(X) est ab6lien et
appartient a e; il n'en est rien comme le montre 1'exemple de la classe des groupes
de type fini. Cependant, supposons que X possede un revetement universel X,
que 7r,(X) soit ab6lien, appartienne A e, et opere trivialement sur les groupes
Hi(X) (c'est notamment le cas lorsque X est un H-espace au sens de [8], IV);
alors le Th6oreme 1 vaut pour X. Cela se voit en appliquant d'abord le
Th6oreme 1 A X, puis en appliquant au revetement X -- X la suite spectrale de
Cartan-Leray, comme dans la demonstration du no 1.
3. Comme on 1'a d6jA remarque, la deuxieme demonstration du Th6oreme 1
utilise le th6oreme d'Hurewicz classique. Par contre la premiere ne l'utilise pas,
et le d6montre done a nouveau; d'ailleurs dans ce cas la demonstration se simplifie
notablement du fait que T = Q; en particulier on n'a plus besoin de supposer que
X est ULC. On notera que cette demonstration du th6oreme d'Hurewicz pr6sente
sur les demonstrations classiques l'avantage technique de n'utiliser aucun "lemme
d'additivit6"; il faut simplement savoir que 7r,(X), rendu ab6lien. est isomorpbe
a H1(X), ce qui est tout a fait 6l6mentaire.

3. Le theoreme d'Hurewicz relatif

THFORE'ME 2. Soit e une classe v6rifiant les axiomes (JIB) et (III). Soient A
B deux espaces connexes et simplement connexes par arcs, tels que A C B; on suppose
que 7r2(A) -* r2(B) est sur. Alors, si 7ri(B, A) E e pour i < n, n etant un entier
donne, on a Hi(B, A) e0 pour 0 < i < n, et 7rn(B, A) -* Hn(B, A) est un 0-iso-
morphisme sur.
Nous supposerons A $ 0, le cas A = 0 r6sultant du Th6or6me 1. On procede

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GROUPES D 'HOMOTOPIE 275

alors par recurrence sur n, le cas n = 1 6tant trivial, et on est ramen6 A voir que
7n(B, A) -* Hn(B, A) est un C-isomorphisme sur.
Soit b un point de B, T l'espace des chemins de B d'origine en b et d'extr6mit6
arbitraire, Y le sous-espace de T form6 des chemins d'extrdmit6 contenue dans
A; la projection p: T -* B qui, a un chemin, fait correspondre son extr6mit6,
d6finit le couple (T, Y) comme un espace fibre relatif de base le couple (B, A) et de
fibre l'espace QB des lacets de B. II en r6sulte d'abord (Chapitre II, Proposition 1)
7ri(T, Y) 7ri(B, A) pour tout i, d'ou, puisque T est retractile, 7ri(B, A) 7ril(Y),
r6sultat d'ailleurs 6vident directement. La suite exacte:

7r2(A) -> 7r2(B) -- 7r2(B, A) -* 7ri(A) -- 7r1(B) -? 7r1(B, A) -O0

montre que les hypotheses faites entrainent 7r-1(B, A) = 7r2(B, A) = 0, d'out


7ro(Y) = xr(Y) = 0. Comme 7ri(Y) E C pour i < n - 1, on peut appliquer a Y le
Theoreme 1, et 7rni- (Y) - H., (Y) est un e-isomorphisme sur.
D'autre part l'espace fibr6 relatif (T, Y) v6rifie les hypotheses du Theoreme
1. B du Chapitre II avec p = n et q = 1 (la fibre QB est connexe puisque on
a suppose B simplement connexe); done Hn(T, Y) --+ Hn(B, A) est un C-iso-
morphisme sur. Consid6rons alors le diagramme commutatif suivant:

7rn-l(Y) <-- 7n(T, Y) > rn(B, A)

Hn-l(Y) *- H,,(T, Y) Hn(B, A).


Dans ce diagramme toutes les fleches horizontales sont des C-isomorphismes
sur, et en outre nous avons prouv6 que 7n-1 (Y) - Hn-1(Y) est aussi un C-iso-
morphisme sur; il en resulte que les autres fieches verticales, et en particulier
7rn(B, A) -* Hn(B, A), sont des C-isomorphismes sur, ce qui acheve la demons-
tration.
COROLLAIRE. Si Hi(B, A) E C pour 0 < i < n, alors ri(B, A) E e pour i < n.

REMARQUES. 1. Le Th6oreme 2 ne subsiste pas lorsqu'on suppose seulement que


C verifie (IIA)8; cette diff6rence entre les hypotheses des Theoremes 1 et 2 n'a
cependant pas une grande importance pratique, car dans les applications tous
les groupes d'homotopie et d'homologie consideres sont, d'ordinaire, des groupes
de type fini; or, soit 5 la classe des groupes de type fini, e la classe donnene; con-
siderons la classe D des groupes dont les sous-groupes de type fini appartiennent
a C; il est clair que D verifie l'axiome (IV) du Chapitre I, donc afortiori les axiomes
(JIB) et (III), et que D n ff = e n Y. Le Thdoreme 2 vaudra donc pour D. Ainsi,
si les groupes Hi(A) et Hi(B) sont de type fini pour tout i, le Theoreme 2 est valable
sans hypothese sur la classe C. Bien entendu, la mAme remarque s'applique au
Thdoreme 1.

8 Pour le voir, il suffit de prendre B = X X Y, A = X X Iy I (y e Y), ouc Y est e-acyclique,


et oA X est choisi convenablement. En fait, on peut montrer que, pour que le Th6orame 2
(resp. le Th6or~me 1) soit vrai pour une classe C donnee, il f aut et il suffit que C verifie
UIIB) et (III) (resp. ve'rifie (IIA) et (III)).-

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276 JEAN-PIERRE SERRE

2. D'apres la Remarque 1 du Io 2, l'homomorphisme xir(Y) -* Hn(Y) est


C-sur; d'apres le Theoreme 1. B du Chapitre II, Hn+1(T, Y) -* Hn+
C-sur. En combinant ces deux rdsultats on obtient:
L'homomorphisme ir,+?(B, A) -* Hn+?(B, A) est e-sur.
3. Dans le but de simplifier la demonstration, nous avons fait dans l'enonc6
du Theorbme 2 des hypotheses assez restrictives sur A et B. Ces hypotheses
sont remplies dans les cas les plus interessants, comme on le verra; cependant
il y aurait avantage a se deLarrasser de l'hypothese: 7r2(A) -* r2(B) est sur. On
peut y parvenir si l'on suppose que l'espace Y possede un revetement universel
Y, car on peut montrer que iri(Y) opere trivialement sur les groupes d'homologie
de Y et Y est done justiciable de la Remarque 2 du no 2 (pour etablir le premier
point, utiliser la loi de composition des lacets pour definir une application con-
tinue QB X Y )* Y, puis raisonner comme dans [8], IV, no 3). Nous n'insisterons
pas lA-dessus.

4. Le theoreme de J. H. C. Whitehead

THE1ORkME 3. Soit e une classe v~rifiant les axiomes (JIB) et (III). Soient A et B
deux espaces connexes et simplement connexes par arcs, f :A -* B une application
continue qui applique 7r2(A) sur 7r2(B), n un entier > 0. Les deux propri~t~s suivantes
sont alors 67uivalentes:
(a) f*: Hi(A) Hi(B) est e-biunivoque pour i < n et e-sur pour i ? n.
(b) fo: 7ri(A) 7ri(B) est C-biunivoque pour i < n et e-sur pour i ? n.
(Si l'on prend pour e la classe des groupes reduits a un seul element, on retrouve,
a de legeres modifications pres, un theoreme de J. H. C. Whitehead, [13]; la
demonstration qui suit est d'ailleurs calqu&e sur la sienne.)
Introduisons le "mapping cylinder" Bf de l'application f (pour la definition de
cette notion, voir par exemple [13]); on sait que les espaces A et B se trouvent
canoniquement plonges dans Bf, B etant un rdtracte de deformation de Bf . En
outre on peut factoriser f en:

A -.Bf-- B

oct la premiere application est une injection, et la seconde est la retraction de


deformation en question. Les groupes d'homologie (resp. d'homotopie) de Bf
et de B sont donc isomorphes, et les proprietes (a) et (b) equivalent a:
(a)' Hi(A) Hi(Bf) est C-biunivoque pour i < n et C-sur pour i < n.
(b)' 7ri(A) - ri(Bf) est C-biunivoque pour i < n et C-sur pour i < n.
Il resulte alors des suites exactes d'homologie et d'homotopie du couple (Bf , A)
que (a)' et (b)' sont respectivement equivalents A:
(a)" Hi(Bf, A) E e pour i < n.
(b)" iri(Bf, A) E e pour i < n.
Comme (a)" et (b)" sont equivalents d'apres le Theoreme 2, notre theoreme
est donc demontre.

5. Criteres d'application du theoreme de J. H. C. Whitehead

Reprenons les hypotheses precedentes, et soient A et B deux espaces connexes


et simplement connexes par arcs, f: A -? B une application continue qui applique

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GROUPES D 'HOMOTOPIE 277

r2(A) sur r2(B). Nous supposerons egalement que les groupes d'homologie de A
et de B sont de type fini en toute dimension; il en est alors de meme des groupes
d'homotopie A cause du Th6orema 1.
PROPOSITION 1. Soient e la classe des groupes finis, J1 la classe des groupes de
torsion, k un corps de caracteristique nulle. Les conditions suivantes sont 6quiva-
lentes:

(1) f*: Hi(A) Hi(B) est C-biunivoque pour i < n et C-sur pour i < n.

(2) f*: Hi(A) - Hi(B) est D-biunivoque pour i < n et 5D-sur pour i < n.

(3) f*: Hi(A, k) Hi(B, k) est biunivoque pour i < n et sur pour i < n.

(4) f*: Ht(B, k) Ht(A, k) est sur pour i < n et biunivoque pour i < n.
Soit 5 la classe des groupes de type fini; puisque D n 5: = C n 5: il est clair que
(1) et (2) sont equivalents. L'equivalence entre (3) et (4) provient de ce que
Ht(A, k) (resp. H'(B, k)) est le dual du k-espace vectoriel Hi(A, k) (resp. H
L'equivalence entre (2) et (3) provient de la formule: Hi(A, k) Hi
(le produit tensoriel etant pris sur Z).
NOTES. (1) Puisque la classe D v6rifie les axiomes (IB) et (III), on peut
appliquer le Thdorbme de J. H. C. Whitehead A L'application f: A -> B.
(2) La demonstration precddente montre que les proprietes (2), (3), (4) sont
6quivalentes meme si les groupes d'homologie consideres ne sont pas de type fini.
PROPOSITION 2. Soient C la classe des groupes finis d'ordre premier 4 p, (p etant
un nombre premier donne'), aD la classe des groupes de torsion dont le p-composant
est nul, k un corps de caracte'ristique p. Les conditions suivantes sont 6quivalentes:

(1) f*: Hi(A) Hi(B) est e-biunivoque pour i < n et e-sur pour i _ n.

(2) f*: Hi(A) Hi(B) est D-biunivoque pour i < n et D-sur pour i < n.

(3) f*: Hi(A, k) > Hi(B, k) est biunivoque pour i < n et sur pour i < n.

(4) f*: Ht(B, k) Ht(A, k) est sur pour i < n et biunivoque pour i < n.

L'equivalence de (1) et (2) et l'equivalence de (3) et (4) se montrent de la


meme fagon que dans la Proposition 1. Introduisons alors le mapping-cylin
Bf de f: A -* B. Les conditions (1) et (3) equivalent respectivement a:

(1)' Hi(Bf, A) e C pour i ? n.


(3)' Hi(Bf, A; k) = O pour i ? n.
L'6quivalence de (1)' et de (3)' rdsulte alors de la formule:

Hj(Bf , A; k) f-I- Hj(Bf A) 0 k + Hi-,(Bf , A) * k,

et du fait que Hi(Bf, A) est de type fini.


NOTES. (1) I1 est facile de prouver la Proposition 2 sans passer par l'inter-
m6diaire du mapping-cylinder.
(2) Les Propositions 1 et 2 permettent dans de nombreux cas de remplacer
les calculs "modulo C" par des calculs A coefficients dans un corps.

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278 JEAN-PIERRE SERRE

CHAPITRE IV. GROUPES D'HOMOTOPIE DES SPHhRES

1. Certains endomorphismes

Soient Sn une sphbre de dimension n, h: S. -> S. une application de degr6


q # 0; cette application d6finit un endomorphisme (p"' (ou, plus simplement, (P
de 7ri(Sn). En d6signant par i,, l'application identique de S,, on a donc:

(1.1) ~qn '(a) = (q in)oca, si a f 7i(SI)


On a 6videmment:

(1.2) IN -< IN
Enfin il est classique9 que:

(1.3) vq n(a) = q -a lorsque n = 1, 3, 7 ou lorsque i < 2n-1.

Nous donnerons d'autres proprietes des endomorphismes


n? 1; dans ce Chapitre nous n'utiliserons que le r6sultat suivant:
PROPOSITION 1. Soient q un entier non nul, e la classe des groupes finis d'or
imn
divisant une puissance de q; l'endomorphisme o0 est alors un e-automorphisme
de ri (S,).
On applique le Theoreme de J. H. C. Whitehead (Chapitre III, Th6orbme 3) A
h: S,, -n S,, ; c'est licite car les groupes d'homologie de S. sont de type fini (cf.
Chapitre III, no 3, Remarque 1 ainsi que Chapitre III, no 5), A condition que
l'on ait n > 3. Mais pour n = 1, on a Vpq(a) = q a, et pour n = 2, Voq(a) =
si i ? 3. Ceci d6montre la Proposition.
COROLLAIRE. Soit p un nombre premier ne divisant pas q; la restriction de r
au p-composant de 7ri(Sn) est un automorphisme.

2. La variete des vecteurs tangents a une sphere de dimension paire

Soit W2n-1 la variete des vecteurs de longueur unite tangents A Sn , n


on sait que les seuls groupes d'homologie non nuls de W2n-1 sont:

Ho(W2n_1) = Z, Hn-1(W2n.1) = Z2 , H2n-1(W2n-1) = Z.

Nous avons utilise cette variet6 dans [8], pour 1'6tude des groupes 7ri(Sn);
nous allons completer les resultats que nous avions obtenus.
PROPOSITIoN 2. Soit e la classe des 2-groupes finis; il existe une application
f: S2n-1 --> W2n-1 telle que fo: 7ri(S2nl1) -- 7N(W2n-1) soit un C-isomorphisme SUr
pour tout i.
On sait que le revetement universel de W3 est S3 , ce qui nous permet de nous
borner au cas n > 4; appliquant alors le Theoreme de J. H. C. Whitehead, on
voit qu'il suffit de trouver f: S2n-1 -- W2n1 tel que l'homomorphisme f*:
H2nl(S2n-1) - H2n_1(W2n-1) soit un C-isomorphisme sUr, oU, ce qui revien

9 Voir B. Eckmann. Ueber die Homotopiegruppen von Gruppenraiitnen. Comment. Math


Helv., 14, 1941, p. 234-256.

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GROUPES D 'HOMOTOPIE 279

meme, de trouver un 6l6ment de 7r2._1(W27_


engendre un sous-groupe d'indice une puissance de 2; comme un tel 6l6ment
existe d'aprbs le Th6orbme d'Hurewicz (Chapitre III, Th6orbme 1), la Proposi-
tion est d6montr6e.
REMARQUE. Soit g: W2-1 --* S2n-1 une application de degr6 brouwdrien dgal
A 1; le Th6oreme de J. H. C. Whitehead montre que go: Ti(W2N-1) -7(S2>,- 1)
est aussi un e-isomorphisme sur pour tout i.
COROLLAIRE. Si p est premier $2, le p-composant de 7r(W2n_1) est isomorphe
celui de Ti(S2n-.).
Rappelons maintenant sans demonstration un rdsultat connu10:
LEMME 1. Soit W un espace fibre de base Sn , de fibre F, et soit d: 7ri(Sn) -ril(F)
l'homomorphisme bord de la suite exacte d'homotopie de W; posons y = d(i.) e
wn-i(F), et designons par E la suspension de Freudenthal. On a alors, pour tout
a E 7(Sn-1)
dE(a) = 'yoa, dans le groupe 7r1(F).

Appliquons ce Lemme A W2n-1 fibr6 par F = Sn-1 , base Sn ; la classe 'y est
ici 2i ,,l E lrn1(Sn-1), et le Lemme montre alors que dE = 'P2, les notations
etant celles du no 1. Si C est la classe des 2-groupes finis on sait (Proposition 1)
que 'P2 est un C-automorphisme de ri-l(Sn-l); appliquant a la suite exacte:

7ri+l(Sn) >- Ti(Sn-l) )- Ti(W2n-l) -- 7i(Sn) -- 7i-l(Sn-l),

la Proposition 2 du Chapitre I, on obtient finalement:


PROPOSITION 3. Soient e la classe des 2-groupes finis, n un entier pair. Soit
k: 7ri(W2n-l) + 7ri-l(Sn-l) -* 7ri(S) I'homomorphisme qui coincide sur la premiere
composante de la somme directe avec la projection 7ri(W2n-1) -* 7r(Sn), et sur la
seconde composante avec la suspension de Freudenthal. L'homomorphisme k ainsi
ddfini est un e-isomorphisme sur pour tout i ? 0.
Les Propositions 2 et 3 entrainent:
COROLLAIRE 1. Le groupe 7ri(Sn), n pair, est C-isomorphe a la somme directe
7r1i.(SflA) et de 7ri(S2-1).
Le Corollaire pr6c6dent sera precis6 plus loin (Proposition 5, Corollaire 2).
Notons dbs maintenant qu'il contient comme cas particulier:
COROLLAIRE 2. Le p-composant de 7ri(Sn) (p premier s 2, n pair) est isomorphe
4 la somme directe des p-composants de 7ri-1(S,-1) et de 7i(S2n-1)-

3. La suspension iteree

Soit On l'espace des lacets de Sn ; si nous identifions S,-1 a l'eqtateur d


on voit que tout point de S,,1 d6termine un lacet d'un type particulier, ce qui a
pour effet de plonger Sn-1 dans Qn . Il est bien connu (E. Pitcher"1, G. W. White-
head [12]) que l'homomorphisme ainsi d6fini E: 7ri-O(Sn-) 7r ,rl(Q,) = 7i(Sn)

10 Voir B. Eckmann. Espaces fibrds et homotopie. Colloque de Topologic, Bruxelles, 1950,


p. 83-99, ?2.3.
11 Proc. Int. Congress 1950, I, p. 528-529.

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280 JEAN-PIERRE SERRE

coincide avec la suspension de Freudenthal. En appliquant le th6oreme


d'Hurewicz relatif au couple (Qn2, S.,-) on retrouve ainsi la "partie facile" des
theoremes de Freudenthal; nous n'insisterons pas lh-dessus, renvoyant le lecteur
A [12] pour plus de d6tails.
PROPOSITION 4. Soient n un entier impair, p un nombre premier, e la classe des
groupes finis d'ordre premier a p; posons r = p(n + 1) - 3. La suspension it6rge
E2: 7ri(Sn) -* 7ri+2(Sn+2) est e-biunivoque si i < r et C-sur si i < r.
Soient Qn+2 l'espace des lacets de Sn+2 , T l'espace des lacets de Qn+2 ; le plong
ment de Sn+j dans Qn+2 d6finit un plongement Qn+l T, d'oui un plongement
S * Qn+l -- T; si on identifie 7ri(T) 'a 7ri+2(Sn+2) il est clair que l'homomorphism
Iri(Sn) -* lri+2(S.+2) ainsi obtenu n'est autre que E2. Vu la Proposition 2 du
Chapitre III et le Th6oreme de J. H. C. Whitehead, il nous suffit donc de montrer
que l'homomorphisme Ht(T, k) -> Ht(Sn , k) est sur si i < r, et biunivoque si
i < r (k etant un corps de caracteristique p); or il est 6vident que cet homo-
morphisme est un isomorphisme sur si i = n (cela revient 'a dire que E 2 est un
isomorphisme sur si i = n), et d'autre part on a Ht(T, k) = 0 pour 0 < i < n
et pour n < i < r ([8], Chapitre V, Lemme 6). La Proposition en rdsulte.
COROLLAIRE. Les p-composants de 7ri(Sn) et de rir+3(S3) sont isomorphes si n
est impair > 3, p premier, et i < n + 4p - 6.
On raisonne par recurrence sur n, a partir de n = 3; d'apres la Proposition 4
il suffit de v6rifier que p(n - 1) - 3 ? n + 4p -8, ou encore que (p-1)
(n - 5) > 0, ce qui est bien exact pour n ? 5.
REMARQUE. La d6monstration de la Proposition 4 donnee plus haut n'est
valable que si n > 3, a cause des hypotheses restrictives n6cessaires a la validit6
du Th6oreme de J. H. C. Whitehead; mais il est clair que la Proposition 4 sub-
siste lorsque n = 1, puisque le p-composant de Ti(S3) est nul lorsque i < 2p
(cf. [8], p. 496, ainsi que la Proposition 7).

4. Homotopie des spheres de dimension paire

Nous utiliserons le Lemme suivant:


LEMME 2. L'homomorphisme: 72nl1(Sn) = 7r2n-2(Qn) --* H2n_2(Qn) -Z, coincide
au signe pres avec l'invariant de Hopf.
(La demonstration sera donn6e au no 7).
Soit U: S2,,l -> Sn (n pair) une application d'invariant de Hopf 6gal A q, avec
q # 0; elle d6finit une application v: Q2n1 -* Q,, dont nous allons d6terminer
l'effet sur les algbbres de cohomologie 'a coefficients entiers H*(Qn) et H*(Q2,_1).
On sait ([8], p. 488) que H*(Qn) admet une base {ei}, oA dim.ei = i(n - 1),
i = 0, l, , telle que:

eo = I, (el)2 = 0, (e2)' = p! e2p, ele2p = e2p-el = e2p+l.

De meme, H**(Q2,,1) admet une base Ie'), ouA dim.e' = i(2n - 2), i = 0,1,
telle que: e' = 1, (e')' = p! ep.
Soit v*: H**(Qn) > H*( 2Mn_) l'homomorphisme defini par v. Il resulte du Lemme
2 ci-dessus que v*(e2) = ?q e1, et, en changeant eventuellement e' de signe,

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GROUPES D 'HOMOTOPIE 281

on peut donc supposer que v*(e2) = qel.. On tire de la:

p! v*(e2.) = v*((e2)P) = qP-(e')P = qP-p! e,, d'ou' v*(e2,) = qP-e'p.


Comme on a 6videmment v*(e2p+l) = 0, il en r6sulte que v* est completement
determine.
Soit maintenant j: Sn,1 -Qn l'application qui d6finit la suspension; si 1'on
pose e" = j* (el), on sait que e" est un gennrateur de H'-l(Sn,-).
A cause de la loi de composition dont est muni l'espace Qn , les application
et v definissent une application

j V : Sn_1 X Q2n_1 >- Qn -

L'algebre de cohomologie H*(Sn,- X Q2n_1) est canoniquement isomorphe au


produit tensoriel H*(Sn,-) 0 H*(Q2n_1) (cela rdsulte, soit d'un th6oreme d'Eilen-
berg-Zilber sur l'homologie des produits directs, soit d'un raisonnement analogue
a celui de [8], p. 473). Cela permet de determiner imm6diatement l'homo-
morphisme (j v)*:

(-v)*(e2p) = qP1 0 ep
(j v)*(e2p+l) = (j-v)*(el)*(j v)*(e2p) = (e" 0 1) * (qP1 e) = qP * e" 0 e4p.
I1 resulte de ces formules que (j.v)* est biunivoque et a pour conoyau un groupe
fini d'ordre une puissance de q, et ceci en toute dimension. D'ou, par dualit6, la
meme propri6t6 en homologie; en d'autres termes, si e d6signe la classe des
groupes finis d'ordre divisant une puissance de q, (j.v)*: Hi(Sn-l X Q2n-1)
Hi(Qn2) est un C-isomorphisme sur pour tout i.
D'apres le Thdoreme de J. H. C. Whitehead, il en est done de meme de

( j v)o: 7ri(Sn-l X Qa2n-1) 7r> i(Qn) .

Mais le groupe Ti(Sn-l X Q2n-1) est isomorphe a iri(Sn-1) + ri(%2n-l), c'est-h-


dire a iri(Sn-1) + 7ri+1(S2n-l); de meme iri(Qn) est isomorphe A 7ri+i(Sn). L'homo-
morphisme (j. v)o est transform6 par les identifications prec6dentes en un homo-
morphisme

Vlu: iri(Sn-1) + ri+l?(S2,-1) -7 ilr i(Sn).

II r6sulte de la d6finition meme de 4/', que 4P. coincide sur le premier facteur de
la somme directe avec la suspension E, et, sur le second facteur avec l'homo-
morphisme a -> u o a. On obtient donc finalement (aprbs changement de i en
i - 1):
PROPOSITION 5. Soient u: S2n-l > Sn une application d'invariant de Hopf egal a
q (q X 0, n pair), C la classe des groupesfinis d'ordre divisant une puissance de q.
Soit Ou l'homormorphisme de la somrme directe Vi1l(Sn-l) + 7ri(S2n-1) dans iri(S.)
qui coincide sur le premier facteur avec la suspension et sur le second facteur avec
l'application a -> u o a. Pour tout i > 0 V/u est un C-isomorphisme sur.
REMARQUE. La demonstration donn6e plus haut de la Proposition 5 n'est

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282 JEAN-PIERRE SERRE

valable que si n > 4 a cause des hypotheses restrictives necessaires a la validit6


du Thdoreme de J. H. C. Whitehead; mais il est clair que la Proposition 5 subsiste
lorsque n = 2.
Si q = 1 la classe C de la Proposition 5 est form6e des groupes "a un seul 6l6ment.
On a done:
COROLLAIRE 1. S'il existe un element U E r2nfl(Sn) d'invariant de Hopf 6gal
I'homomorphisme tu, est un isomorphisme de Ii-i(Sn1) + ? i(S2-Al) sur ri(S
(En particulier, la suspension E: 7rii(Sn-1 - 7ri(Sn) est biunivoque).
On comparera le Corollaire 1 avec un r6sultat classique d'Hurewicz-Steenrod.
COROLLAIRE 2. Soient n pair, i arbitraire, C la classe des 2-groupes finis. Le
groupe Tli(Sn) est alors e-isomorphe 4 la somme directe de ri1i(Sn-l) (appliqu6 par
la suspension) et de 7ri(S2n-) (applique par l'interm~diaire de n'importe quel element
U E 72n-l(Sn) d'invariant de Hopf egal 4 2).
Ce rdsultat est plus precis que celui que nous avions obtenu au no 2. Nous
allons en tirer:
PROPOSITION 6. Soient n impair, i arbitraire; l'image de 7ri(Sn) dans lri+2(Sn+2)
par E2 est un sous-groupe de E(iri+1(Sn+1)) dont l'indice est une puissance de 2.
Soit e la classe des 2-groupes finis; on doit prouver que le quotient de
E(wri+i(Sn+1)) par E2(i(Sn)) appartient A e. D'apres le Corollaire 2 a la Proposi-
tion 5, 7ri+l(Sn+1) est e-isomorphe A xri(Sn) + 7ri+1(S2n+l); il suffit done, pour
prouver la Proposition, de trouver un 6elment u E 7r2n+l(Sn+1) d'invariant de
Hopf egal a 2 et tel que E(u o a) = 0 pour tout a; l'6l6ment u = [in+1, in+1]
(produit de Whitehead de l'application identique de Sn+1 avec elle-meme) r6pond
&videmment A ces conditions puisque la suspension d'un produit de Whitehead
est toujours nulle ([11], 3.66).
COROLLAIRE. Le p-composant de E(7ri+l(Sn+l)) coincide avec celui de E 2(7ri
lorsque n est impair et p premier # 2.
NOTE. On trouvera d'autres r6sultats sur la suspension dans la Note [9]; nous
reviendrons la-dessus dans un article ult6rieur.

5. La sphere de dimension 3
Appliquons A la sphere S3 la m6thode de la Note [4] (cf. Chapitre III, no 2);
on obtient ainsi un espace (S3, 4) = Y et une application continue (p: Y -* S3
tels que:
5.1. 7ri(Y) = 0 pour i <4.
5.2. po: iri(Y) -> Zri(S3) est un isomorphisme sur lorsque i _ 4.
5.3. Le triple (Y, ~, S3) est un espace fibr6 de fibre un espace 3C(Z, 2). Nous
allons maintenant calculer les groupes d'homologie de Y (cf. [4], II, Proposi-
tion 5):
LEMME 3. Les groupes d'homologie de l'espace Y sont les suivants: Hi(Y) = 0
si i est impair; H2n(Y) = Zn .
(Les premiers groupes sont done: Z, 0, 0, 0, Z2 , 0, Z3, 0 Z4 , 0, ...
Puisque la base de l'espace fibr6 (Y, .p, S3) est une sphere, on peut lui appliquer
la suite exacte de Wang (en cohomologie):

-* Ht(Y) -* Hi(Z; 2) - H+ 2 (Z; 2) Ht+l(Y)

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GROUPES D 'HOMOTOPIE 283

En outre on sait que l'operateur t est une derivation de l'algebre H*(Z; 2).
Mais cette algebre, d'apres un resultat connu, n'est autre que 1'algbbre de poly-
nomes engendree par un e1lment u de dimension 2. En faisant i = 2 dans la
suite exacte precedente, et en remarquant que, d'apres 5.1, Ht(Y) = 0 lorsque
0 < i < 4, on voit que ?(u) = ? 1, d'ou', en changeant 6ventuellement le signe
de u, 6(u) = 1. On en tire 6(un) = n un-1, ce qui d6termine complbtement t
et, ainsi, les groupes Hi(Y): on a Hi(Y) = 0 si i est pair > 0, et H2n+l(Y) = Zn.
Par dualit6 on en tire les groupes d'homologie de Y.
Soit p un nombre premier, C la classe des groupes finis d'ordre premier a p; on a
Hi(Y) e e pour 0 < i < 2p, et on peut appliquer 'a Y le Th6oreme d'Hurewicz.
Compte tenu de 5.2 cela donne:
PROPOSITION 7. Le p-composant de 7ri(S3) est nul si i < 2p; celui de 7r2p(S3)
est Z,,.
Mais on peut tirer du Lemme 3 des renseignements sensiblement plus precis.
Pour cela, introduisons d'abord l'espace Sn I q que l'on obtient en attachant A
Sn une cellule En+, au rnoyen d'une application de la frontiere de la cellule dans
Sn qui soit de degr6 q (on supposera toujours q 5 0). Soit T un espace, x E 7rn(T)
un 6l6ment tel que q x = 0, et f: Sn -> T un representant de x; il est clair que
l'on peut dans ces conditions prolonger f en une application f' de SnI q dans T.
En particulier, prenons T = Y, it = 2p (p premier), q = p, et prenons pour x un
gnenrateur du p-composant de 7r2p(Y) (qui est 6gal a Zp, on l'a vu). On obtient
ainsi une application

x: S2t I p - Y.
PROPOSITION 8. L'application p o x: S2p I p -- S3 definit uf homomorphisme
7ri(S2p I p) sur le p-composant de 7ri(S3) lorsque i < 4p - 1; cet homomorphisme est
biunivoque lorsque i < 4p - 2.
Remarquons d'abord que tous les groupes Hi(S2p I p) sont nuls si i > 0, A
la seule exception de H2,(S2, I p) Z, ; d'apres le Theoreme d'Hurewicz les
groupes 7ri(S2, I p) sont donc des p-groupes (finis) pour tout i, ce qui montre que
l'image de 7ri(S2, I p) est contenue dans le p-composant de 7ri(S3); Si e designe,
comme plus haut, la classe des groupes finis d'ordre premier a p, il nous suffira
donc de montrer que 7ri(S2, 1 p) -- 7ri(S3) est e-biunivoque pour 3 < i ? 4p - 2,
et e-sur pour 3 < i ? 4p - 1, ou encore, d'aprbs 5.2, que xo: 7ri(S2, I p) -* ri(Y)
est e-biunivoque pour i < 4p - 2 et e-sur pour i ? 4p - 1; comme cette derniere
propri6t6 resulte imm6diatement du Theoreme de J. H. C. Whitehead et du
Lemme 3, la Proposition est d6montr6e.
La Proposition 8 conduit evidemment a se demander ce que sont les groupes
7ri(S, I q); nous allons repondre (tres partiellement) A cette question:
PROPOSITION 9. Pour i ? 2n -2 on a une suite exacte:

0 -O 7ri(Sn) 0 Zq *7r(Sn I q) -- 7ri1(Sn) * Zq 0.


Pour ne pas compliquer l'ecriture, nous poserons X = Sn I q; on a Sn C X,
et on peut 6crire la suite exacte d'homotopie du couple (X, Sn). Soit g une appli-
cation de En+1 sur X dont la restriction h A Sn soit de degr6 q; on peut 6crire le

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284 JEAN-PIERRE SERRE

diagramme commutatif:

d d
*. * *>

gT h gT hT
d d
7ri+,(E, S,) +7ri(S,) 7 ri(E, S,,) -+rj_j(S,,).
II r6sulte d'un th6oreme de J. H. C. Whitehead, 6tendu d'une dimension par
Blakers-Massey et P. Hilton [7], que g: 7ri+i(E, S,) -* 7ri+1(X, S,) est un iso
phisme sur lorsque i < 2n - 2; d'autre part 1'homomorphisme h: wri(Sn) -T
n'est autre que 1'homomorphisme fp du no 1, et coincide done avec a -c q
lorsque i < 2n - 2. On peut done remplacer la suite exacte d'homotopie de
(X, S,) par la suite exacte:

i7r(S.) . 7ri(S,) -3 7r(S I q) -' i7r_(S.) * -7rti-J(S.),


valable si i < 2n - 2. Comme le noyau et le conoyau de .pq: .ir(S.) -7i(S)
sont respectivement isomorphes a 1ri(S,,) * Z, et ri(Sn) 0 Zq, on obtient finale-
ment la suite exacte de la Proposition 9.
REMARQUE. La Proposition 9 est tout A fait analogue a la "formule des co-
efficients universels" utilisee en homologie. Il ne faudrait cependant pas croire
que wri(Sn I q) est toujours isomorphe a la somme directe de 7ri(Sn) 0 Zq et de
ri-,(Sn) * Zq: on peut montrer que c'est inexact si n = 4, q = 2, i = 6.

6. Groupes d'homotopie des spheres

En groupant les renseignements donnes par les Propositions 4, 5, 7, 8, 9 on


peut obtenir des r6sultats sur les p-composants des groupes 7r(S,) qui sont sensi-
blement plus pr6cis que ceux de [8]. Commengons par p = 2:
PROPOSITION 10. Les groupes r,+d(Sn) et rn+2(Sn)(n > 3) sont isomorphes d Z2-
Le groupe 7r6(S3) a 12 elements.
La Proposition 7 montre que 7r4(S3) = Z2 d'oA par suspension le meme r6sultat
pour 7rn+1(Sn) n > 3. Appliquant la Proposition 9 avec n = 4, q = 2, i = 5 on
obtient 7r5(S4 I 2) = Z2 , d'oA (Proposition 8) le fait que le 2-composant de
2r6(S3) est Z2 et puisque les p-composants de 7r6(S3) sont nuls lorsque p $ 2
(Proposition 7) il suit de la que 7r,(S3) = Z2, d'oA, par suspension, 7r+2(Sn) = Z2 -
On peut alors appliquer la Proposition 9 avec n = 4, q = 2, i = 6, ce qui donne
une suite exacte: 0 -*Z2 - 76(S4 1 2) -Z2 - 0 qui montre que 7rg(S4 1 2) a
6l6ments; d'oA (Proposition 8) le fait que le 2-composant de 7r6(S3) a 4 6l6ments;
comme son 3-composant est Z3 et que ses p-composants sont nuls pour p > 3
(Proposition 7) il en r6sulte bien que 7r6(S3) a 12 6l6ments.
REMARQUES. (1) La m6thode pr6c6dente donne en outre un moyen de con-
struire des 6l6ments non nuls de 7ri(S3), i = 5, 6. Par exemple, il r6sulte de la
demonstration que l'6l6ment non nul de ri(S3) est image de l'el6ment non nul d
r5(S4 12); comme ce dernier, d'apres la Proposition 9, est obtenu par composi
tion: Sr -* S4 -* S4 1 2, il s'ensuit que l'6l6ment non nul de 7r5(S3) est de la forme

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GROUPES D HOMOTOPIE 285

S5 -6 S4 -> S3, conformement au re


Whitehead. De la meme fagon, on voit
chaque application partielle est essentielle) repr6sente un 6lement non nul de
7r6(S3), conform6ment au resultat connu de P. Hilton ([7], Cor. 4.10).
(2) On pourrait 6galement appliquer la m6thode pr6c6dente pour obtenir
une majoration du 2-composant de 7r7(S3) (et done de 7r7(S3) lui-meme, d'apres
le Corollaire A la Proposition 11); i] suffirait d'appliquer la Proposition 8 et le
Th6oreme 6.4 de [7].
(3) Il ne m'a pas et6 possible de montrer par la m6thode prec6dente que
76(S3) est cyclique; en tout cas, il est 6quivalent de montrer que 7r6(S4 1
isomorphe A Z4 et non A Z2 + Z2 ; c'est d'ailleurs cette 6quivalence, qui m'a 6t6
signal6e par P. Hilton, qui est a l'origine de la m6thode suivie ici.
Etudions maintenant le cas p # 2:
PROPOSITION 11. Soient n impair _ 3, p premier = 2. Le p-composant de 7ri(Sn)
est nul si i < n + 2p - 3, isomorphe d Z, si i = n + 2p - 3, nul si n + 2p - 3
< i < n + 4p - 6. En outre les p-composants de 7r4,3(S3) et de 7r4p2(S3) sont
isomorphes d Zp.
Il r6sulte de la Proposition 7 et du Corollaire a la Proposition 4 que le p-compo-
sant de 7ri(Sn) est nul si i < n + 2p - 3, isomorphe a Zp si i = n + 2p - 3.
Appliquons alors la Proposition 9 avec n = 2p, q = p, i < 4p - 3; puisque
i < 2n - 3, on a 7ri(Sn) = 7ri+i(Sn+i) et ainsi les p-composants des group
motopie des sphbres qui interviennent sont connus. On en tire: 7ri(S2
si 2p < i < 4p - 3, 7r4p-3(S2p I p) = Zp .
Appliquant la Proposition 8 on voit que le p-composant de 7ri(S3) est 0 si
2p < i < 4p - 3 et que celui de 7r4p3(S3) est Zp . Le Corollaire de la Proposi-
tion 4 montre alors que le p-composant de 7ri(Sn) est 0 si n + 2p - 3 < i <
n + 4p - 6, et que celui de 7rn+4p6(S.) est 0 ou Zp . Appliquant la Proposition 9
on en tire 74p-2(S2p I p) = Zp , d'oA (Proposition 8) le fait que le p-composant
de 7r4p-2(S3) est Zp .
COROLLAIRE. Les groupes 7r7(S3) et 7r8(S3) sont des 2-groupes; 7r9(S3) est somme
directe de Z3 et d'un 2-groupe; 1ro(S3) est somme directe de Z15 et d'un 2-groupe.

REMARQUES. (1) On a vu en cours de demonstration que le p-composant de


rn+4p-6(Sn) est 0 ou Zp (n impair ? 5, p premier P 2). En fait, on peut montre
au moyen des puissances r6duites de N. E. Steenrod que c'est 0.
(2) On obtient un gdnerateur du p-composant de 7r4p3(S3) par composition
S4p_3 -S2p - S3 (chaque application partielle 6tant d'ordre p). Cela se v
comme pour p = 2.
(3) On peut montrer que le p-composant de 7r4p-l(S3) est 0 si p $ 2. En eff
il r6sulte de la Proposition 8 et de la demonstration de la Proposition 9 qu'un
6l6ment de ce composant peut se mettre sous la forme S4,1 -> S2p -+ S3,
S2p >+ S3 est d'ordre p; mais la suspension d'un tel 6l6ment est du type S4p -?
S2p+1 >+ S4 et, comme le p-composant de 7r4p(S2p+1) est nul (Proposition 11),
cette suspension est nulle. L'6l6ment consid6r6 est donc lui-mbme nul puisque
E: 7ri(S3) -* 7ri+l(S4) est biunivoque.

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286 JEAN-PIERRE SERRE

(4) Le lecteur explicitera lui-meme les p-composants des groupes iri(Sn),


n pair, i < ,n + 4p - 6, en combinant la Proposition 11 avec le Corollaire de la
Proposition 3.
NOTE. Les r6sultats ci-dessus ont ete d'abord obtenus par H. Cartan qui se
servait d'une m6thode substantiellement 6quivalente a celle de la Note [4],
ainsi que de certains calculs sur les groupes d'Eilenberg-MacLane. Ils ont 6t6
annonc6s dans [4], sous r6serve de l'exactitude des calculs en question. La d6mon-
stration donn6e ci-dessus a 6t6 trouv6e ind6pendamment par J. C. Moore (en
meme temps que d'autres r6sultats int6ressants dont il n'est pas question ici).

7. Demonstration du Lemme 2

Soit f une application continue de S2nj dans Sn, n pair, et soit f': S2n-
l'application qu'elle d6finit ; nous noterons D le mapping-cylinder de f; on a
S2n-1 C D, et D est retractile sur Sn . On d6signera par v (resp. w) un g6n6rateur
du groupe de cohomologie a coefficients entiers Hn(D, S2n-1) (resp. H2n(D, S2n-1)).
D'apres N. E. Steenrod12 l'invariant de Hopf de l'application f est l'entier m tel
que v = m.w.
Soit d'autre part m' le degr6 de l'application

f *: H2n_2(S2n_2) -> H*n2(Qn);

C' est aussi le degre de f'*: H2 2(n(n) -* H2n-2(S2n-2). Pour prouver le L


nous faut donc montrer que m = in '.
Soit E l'espace des chemins de D d'origine fix6e, Q' l'espace des lacets de D
(retractile sur on), E' le sous-espace de E form6 des chemins dont l'extr6mit6
est dans S2n-1 . Le couple (E, E') est donc un espace fibre relatif de base le couple
(D, S2n-1) et de fibre Q'n. Nous allons calculer H2n(E, E') de deux manieres
diff6rentes:
(a) Puisque H'(E) = 0 pour i > 0, on a H2n(E, E') t H2n-1(E'); or E' est
fibr6 de fibre Qn et de base S2n1 ; la "classe caract6ristique" de cette fibration est
donc un 6l6ment de r2n_2(Q?n), et, si on identifie ce dernier groupe a 2n_2(Qn)
il est clair que cette classe caract6ristique n'est autre que f'. Appliquant alors
a E' la suite exacte de Wang on trouve

H 2n-1(Y) Zm, d'oui H2n-2(E, E') t Zm'.


(b) Soit (Er) la suite spectrale de cohomologie de l'espace fibre relatif (E, E').
On a EP q = HP(D, S2n-1) 0 Hq(U' ). I1 en r6sulte que E est nul si p 5 n, 2n
et si q 5 0 mod (n - 1). La seule diff6rentielle dr 6ventuellement non nulle est
donc dn , et on a en particulier Enp = E2p. Soit u un g6n6rateur de Hn-1(Q n);
le groupe Enn n-1 =En n~n- est un groupe libre de gen6rateur v 0 u, et E 2nn? = E 2n
est un groupe libre de g6n6rateur w 0 1; on a donc dn(v 0 u) = n" -w 0 1,
m" 6tant un certain entier, et on en tire immediatement H2n(E, E') = Zm
Comparant (a) et (b) on voit qu'il nous suffit de prouver que m" = 4m.

12 N. E. Steenrod. Cohomology invariants of mappings. Ann. of Math., 50, 1949, p. 954-


988, ?17.

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GROUPES D 'HOMOTOPIE 287

Or ceci est imm6diat. En effet, nous avons vu au Chapitre JJ, no 3 que le cup-
product definit un accouplement des suites spectrales de E et de (E, E') dans
celle de (E, E') et que les dr sont des antid6rivations vis-a-vis de cet accouple-
ment. Il est clair que l'6l6ment v 0 u considere plus haut est le cup-product
(au sens de cet accouplement) (v 0 1) . (1 0 u); comme par ailleurs dn(l 0 u)-
?v 0 1 dans la suite spectrale de E, on en d6duit:

dn((v 0 1) (1 0 u)) = (v 0) l)-dn(1 0 u) =- (v 0 1).(v 0 1) -mw 01,


d'ou, en comparant avec (b), m" = im, ce qui acheve la d6monstration.

CHAPITRE V. COMPLEMENTS

1. Resultats preliminaires

Nous retournons a l'etude des endomorphismes s"'n de 7ri(S"), definis au


Chapitre IV, no 1.
PROPOSITION 1. Si n est impair, on a (pq o (P2 = q 'o2.
Nous aurons besoin du lemme suivant:
LEMME 1. Si n est impair, il existe une application de S X * ... X S. dans S.
qui est de type (2, ... , 2).
Comme l'a remarqu6 H. Hopf, il existe une application (x, y) -> x * y de S. X S,
dans S, qui est de type (2, 1); autrement dit, l'application y -* x y est de degr6
1 pour tout x, alors que l'application x -* x y est de degr6 2 pour tout y. Il en
r6sulte immediatement que l'application (xi, * , xq) > xi * (x2 (... x.) ... ))
de S, X ... X S, dans S, est de type (2,2, * , 2,1) et, en composant cette
application avec une application S, X ... X S, -> S, X ... X S, de degr6 2
sur la derniere sphere et de degre 1 sur les autres, on trouve bien une application
du type voulu.
D6montrons maintenant la Proposition 1. Pour cela, soit r une application
de type (2, ... , 2) de (Sn)q dans Sn, soit u- l'application diagonale S
d6finie par a(x) = (x, * * *, x), et soit p = r o a; l'application p: S, -> S, est de
degre 2q, et l'homomorphisme p0: 7ri(Sn) -* 7ri(Sn) coincide donc avec (2q-
Identifions 7ri(Sn X ... X S,) avec 7ri(Sn) + ... + 7ri(Sn); on a alors
ao(a) = (a, * * , a), Si a e Tri(Sn); d'autre part, puisque r est de type (2, * , 2),
on a ro(0, * , 0, a, 0, * , 0) = s02(a); il suit de la que:

Po((a) = TOo ? ao(a) = TO(a, *, a) = S02(a) + * * * + 'P2(a) = 2 (a)


d'ou, en comparant avec le resultat trouv6 plus haut, (P2q =q S02 . La Proposit
r6sulte alors de la formule (1.2) du Chapitre IV.
REMARQUE. Si n est tel qu'il existe une application Sn X Sn -- Sn de type
(1, 1), alors le raisonnement pr6c6dent conduit A la relation classique (P. = q.
COROLLAIRE 1. Si n est impair et p premier - 2, la restriction de 'pq au p-com-
posant de 7ri(Sn) coincide avec la multiplication par q.
On a en effet (Spq - q) o 2 = 0, et comme la restriction de (P2 au p-composant
de 7ri(Sn) est un automorphisme si p 5 2 (Chapitre IV, Corollaire a la Proposi-
tion 1), ceci entraine Spq - q = 0.

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288 JEAN-PIERRE SERRE

COROLLAIRE 2. Soit x E 7ri(Sn) un elment tel que q x = 0 (n etant impair);


on a alors (02q(X) = 0, et, si q est impair, on a meme (q(x) = 0.
On a 'P2Q(X) q -S2(X) = J02(q* x) = 0, ce qui d6montre la lere partie du Corol-
laire. Si maintenant q est impair, x est contenu dans la somme directe des p-com-
posants de .ir(Sn), p # 2, et d'apres le Corollaire 1 on a so,(x) = q x = 0.
COROLLAIRE 3. Si n est impair et p premier, la restriction de .op au p-composant
de 7ri(S.), i > n, est un endomorphisme nilpotent.
R6sulte du Corollaire 2 ci-dessus.
REMARQUE. J'ignore si, dans les conditions du Corollaire 2, on a toujours
pq(x) = 0; par contre si on ne suppose plus que n est impair c'est inexact: ainsi
si l'on prend pour x le compos6 S8 -? S7 -? S4, OU S8 -* S7 est essentielle et oil
S7 -* S4 est la fibration de Hopf, on a 2* x = 0 et cependant 2(X) $ 0.13 Plus
g6n6ralement d'ailleurs il serait int6ressant de voir ce qui subsiste des resultats
pr6c6dents lorsque n est pair; il est facile de traiter le cas des p-composants,
p # 2, grace au Corollaire 2 de la Proposition 5, Chapitre IV (ou l'on prend
u = [in, in]); cela montre par exemple que le Corollaire 3 est valable si n est
pair et p 5 2; mais pour p = 2 ce proced6 ne donne aucun renseignement.

2. Applications d'un polyedre dans une sphere de dimension impaire

PROPOSITION 2. Soit K un polyedre fini, n un entier impair, x un element de


Hn(K, Z). I1 existe un entier N # 0 et une application f: K -* Sn tels que f*(u) =
N x, u ddsignant la classe fondamentale de Hn(Sn, Z).
Soit K. le squelette de dimension q du polyedre K; d'apres un theoreme b
connu de H. Hopf, il existe une application fn: K,+, -- Sn telle que f*(u) = x
(en convenant d'identifier Hn(K) a Hh(Kn+l)).
Si i > n, le groupe ri(Sn) est un groupe fini; soit ri le nombre de ses e16ments,
et soit gi: Sn -Sn une application de degre 2r . Quel que soit a 1E ri(Sn), on a
gi o a = 0, d'aprbs le Corollaire 2 a la Proposition 1.
Ceci pos6, nous allons d6finir des applications fi: K+? -> Sn, i > n, telles
que fn soit l'application pr6c6demment construite, et que la restriction de ft a Ki
coincide avec gi o fr 1; supposons fi-1 connu, et soit e un simplexe de dimension
i + 1 de K; la restriction de fi-1 a la frontiere de ce simplexe definit un 6l6ment
a6 E 7ri(Sn), et la restriction de gi o fi-1 d6finit l'6l6ment gi o ae, c'est-a-dire 0,
comme on l'a vu. Ceci signifie que gi o fi1 peut se prolonger a Kj+j, et l'on
obtient ainsi l'application fi cherch6e.
L'existence des fi 6tant d6montree, posons f = fm, , oui m designe la dimension
de K. Je dis que l'application f repond aux conditions posees. En effet, on a
f'*(u) = fi*l o g*(u) = 2ri fJL(u), d'oui finalement f*(u) = N x, avec:
N= 2m-n-1 TI=+r
COROLLAIRE. Soient K un polye'dre fini, k un corps de caracteristique nulle. Pour
tout x E Hn(K, k), n impair, il existe f: K -> Sn et u E Hn(Sn , k) tels que f*(u) = x.
13 On peut montrer que <o2(X) est la suspension de S7 -+ S6 -+ S3, OU' S7 -* S6 est essentielle,
et oA S6 -+ S3 est 1'61lment de Blakers-Massey. La non-nullit' de cet element r'sulte alors
par exemple de [7], ?4.

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GROUPES D HHOMOTOPIE 289

Supposons que l'on ait dim K < n + 2p - 3, p etant premier; les nombres
ri (n + 1 ? i ? m - 1) sont alors premiers a p d'apres la Proposition 11 du
Chapitre IVr, et le nombre N n'est done pas divisible par p. I1 resulte de la que
le Corollaire precedent est valable si la caracteristique de k est p, a condition de
supposer dim K < n + 2p - 3.
On peut etendre les resultats qui precedent dans d'autres directions. Signalons
par exemple la Proposition suivante (valable que n soit pair ou impair):
PROPOSITION 2'. Supposons que dim K < 2n - 2 et designons par C la classe
des groupes finis. L'homoniorphisme 7z-n(K) -> Hn(K, Z) est alors un C-isomor-
phisme sur.
Cette Proposition se demontre immediatement en utilisant la suite spectrale de
cohomotopie'4 du polyedre K. Nous n'insistons pas la-dessus, d'autant plus que
la Proposition 2 elle-meme est tres vraisemblablement valable pour n pair, a
condition de supposer que le cup-carre de u est un element d'ordre fini de
H2n(K, Z).

3. Groupes de Lie et produits de spheres

Dans toute la suite de ce Chapitre, G designera un groupe de Lie semi-simple,


compact, et connexe. Si k est un corps de caracteristique nulle, d'apreis tin resultat
classique de H. Hopf, l'algebre de cohomologie H*(G, k) est une alge'bre exterieure
enigendree par des elements xi , . , xi de dimensions impaires n, , . ,ni
l'entier 1 est le rang de G, et 1'on a ni + n, + ... + n1 = n, dimension de G.
Soit X le produit direct des spheres de dimension ni, . , n ; le theoreme
de Jlopf que Ilous venous de rappeler elquivaut a dire que H*(G, k) ~ H*(X, k
Nous allons preciser ceci:
PROPOSITION 3. Avec les hypotheses precedentes, il existe urne application continu
f: G -> X telle que f* soit un isomorphisme de H'(X, Ak) sur H (G, A) pour tout i.
Pour tout i, 1 < i < 1, choisissons une application fi: G -4 Sri , et un element
ui H (Si , h) tels que fi(u0) -x;, ce qui est possible d'apres le Corollaire a
la Proposition 2. Soit f: G -- X = HI Sri l'application prodiuit des applications
f, ; il est clair que f* est tin isomorphisme de H*(X, k) sur H*(G, k).
COROLLAME 1. Soit C la classe des groupes finis. Toute application f: G -* X
verifiant les conditions de la Proposition 3 defJnit un, C,-isomorphisme de 7ri(G)
sur irj(X) pour tout i > 0.
Soit 0 le revetement universel de G; c'est un groupe semi-simple compact, et
H*(G, k) H*(G, k). Ceci montre qu'il suffit de prouver le Corollaire lorsque G
est simplement connexe; mais dans ce cas il resulte du Theoreme de J. H. C.
Whitehead et de la Proposition 1 du Chapitre III.
COROLLAIRE 2. Pour tout q ? 0, le rang de irq(G) est egal au nombre des entiers i
tels que ni = q. En particulier, rq(G) est fini si q est pair.
Vu le Corollaire 1, il suffit de prouver ceci pour X au lieu de G. Mais on a:

14 Pour tout ce qui concerne les groupes de cohomotopie 7rn(K), ainsi que la suite spectrale
attachee a la filtration de K par les squelettes Kq, nous renvoyons le lecteur 'a E. Spanier.
Borisuk's cohomiotopy groups. Ann. of Math., 50, 1949, p. 203-245.

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290 JEAN-PIERRE SERRE

7rq(X) = 7rq(Sn1) + + Tq(Snj), et le Corollaire resulte alors de la finitude des


groupes 7ri(Sn) pour i > n, n impair.
REMARQUE. Le Corollaire prec6dent se generalise a tout espace G tel que
H*(G, k) soit le produit tensoriel d'une algebre exterieure et d'une algebre de
polynomes; cela se d6montre imm6diatement eii utilisant la methode de la Note
[4], I, ainsi, (lue [8], VI, Proposition 4; Cf. [4], II, Proposition 3.

4. Nombres premiers reguliers pour un groupe de Lie donne

Nous conservons les hypotheses et notations du numero precedent. Nous


allons poursuivre la comparaison entre le groupe de Lie G et le produit de
spheres X.
DEFINITION. Un nombre premier p est dit regulier pour G s'il existe f: X G
tel que f* soit Un isomorphisme de Hi(X, Zp) sur Hi(G, Z,) pour tout i > 0.15
Une telle application f sera dite une p-equivalence.
On notera que, si G a de la p-torsion (i.e. a un coefficient de torsion divisible
par p), p est, irr6gulier pour G, car la dimension sur le corps Z, de fJ*(G, Zp)
est alors stri(tement superieure a celle de H*(X, Zp). La reciproque est inexacte
en general, comme on le verra sur les exemples du no 5.
Le but, de ce numero et du suivaiit est de determiner, dans la mesure du
possible, les nombres premiers reguliers pour un groupe de Lie donne. La Proposi-
tion suivante rame'ne cette recherche au cas d'un groupe simplement connexe:
PROPOSITION 4. Soit G un revetement de G, et soit H le noyau de la projection
q: G -G. Pour qu'un nombre premier soit regulier pour G, il faut et il suffit qu'il
soit re'gulier pour G et qu'il ne divise pas l'ordre de H.
(Rappelons plue H est un sous-groupe fini du centre de G).
Supposoiris dabord p regulier pour G; G n'a donc pas de p-torsion, et, puisque
H1(G) admet le groupe H comme groupe quotient, il s'ensuit que p ne divise pas
l'ordre (le H; l'homomorphisme q*: Hi(G, Zp) - Hi(G, Zp) est alors un isomor-
phisme stir pour tout i _ 0, d'apres un resultat elementaire de la theorie des
revetements. Soit f: X - G une p-equivalence; puisque 7r,1(X) = 0, f se releve e
f: X - * (0 qui est aussi une p-equivalence, d'apres ce que nous venons de voir
sur q*
R6cipro(luement, s'il existe une p-equivalence f: X -+ G, et si p nie divise pas
l'ordre (le H., 1application f = q o X: X -* G est une p-equivalence et p est regulier
pour G.
L'int6r&t, (le la notion de nombre premier regulier provient de la Proposition
suivante:
PROPOSITION 5. Soient p un nombre premier regulier pour G, C la classe des
groupes fitis d'ordre premier a p. Pour tout q > 0, le groupe 7rq(G) est e-isomorphe
d la sornrne directe des groupes 7q(Sni), 1 ? i < 1.
En raison de la Proposition 4, on peut se borner au cas ou' 7rr(G) = 0. Soit

16 I1 serait interessant de savoir si le fait que p est r6gulier entraine 1'existence d'une
p-equivalence g: G -f X. Plus g6n6ralement est-il possible de batir une thdorie du "e-type
d'homotopie" d'un espace?

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GROUPES D HOMOTOPIE 291

f: X -- G une p-equivalence; puisque 7r,(X)


on peut appliquer le theoreme de J. H. C. Whitehead, et l'homomorphisme
fA: 7rq(X) + 7rq(G) est un e,-isomorphisme sur pour tout q > 0. La Propositio
resulte alors de ce que rq(X) = jq(Sn1) + * * * + 7rq(Sni).
COROLLAIRE. Si p est r'gulier pour G, le p-composant de 7q(G) est isomorph
la somme directe des p-composants des rq(Sni), 1 < i < 1.
Nous allons maintenant montrer que tout nombre premier suffisamnmeint
grand est regulier pour G. De fagon plus precise:
PROPOSITION 6. Soit p un nombre premier tel que G n'ait pas de p-torsion et que
l'on ait ni < 2p - 1 pour 1 < i ? 1. Alors p est regulier pour G.
Puisque G n'a pas de p-torsion, l'ordre de r1(G) n'est pas divisible par p, et
en appliquant la Proposition 4, on voit qu'on peut supposer G simplement
connexe.
D'autre part, d'apres [1], ?20, Remarque 1, l'alg~bre H*(G, Zp) = H*(G)
(munie du produit de Pontrjagin) est une algebre exterieure engendr&e par d
elements z1, ... , zi de dimensions n1, ... , ni ; nous noterons Ik la sous-alge
de H*(G) 0 Zp engendree par les e1ements de dimension inferieure ou egale a
k. De meme, nous poserons Xk = lni<kSi; o;l a: II *(Xk) 0 Z, Ik .
Nous allons maintenant construire des applications fk: Xk -- G qui verifien
la condition:
(a) L'image de (fk)* : H*(Xk) 0 Zp, -> H*(G) 0 Z, est Ik .
Il est clair que (a) entraine:
(b) (fk) * est biunivoque.
Une fois les fk construites, on posera f = f, , et l'on obtiendra hien urie
p-equivalence.
Tout revient donc a construire les fk , ce qui se fait par recurrence sur l'entier
k; puisque Xk = Xk-l si k W'est egal a aucun des ni, il suffit de s'occuper du cas
ou k est 'gal a l'un des ni ; si m designe le nombre des entiers i tels que ni = k,
on a:

Xk X Xk-1 X (Sk)l X (Sk)2 X >X (Sk)m.

Soit G' le mapping-cylinder de fk-l: Xkl - G; puisque fk-l verifie la condit


(a), on a Hi(G', Xkl ; Z%) = 0 pour i < k; appliquant le Theoreme d'Hurew-icz
relatif (ce qui est licite puisque ir'(G) = ir2(G) = 0) avec pour classe e la classe
des groupes finis d'ordre premier a p, Oil voit que 7rk(G', Xk-1) -> Hk(G', Xk-1)
est un e-isomorphisme sur, done que 7rk(G', Xk-l) 0 Zp, - Hk(G', Xk-l) 0 Zp
est un isomorphisme sur; comme HklI(G', Xk-l) E C, on a Hk(G', Xk-l) 09 %p =
Hk(G', Xk- ; Zp). D'autre part, puisque k est egal 'a 'un des ni, on a k < 2p - 1,
et il resulte de la Proposition 11 du Chapitre I1V que rk(Xk-l) et 7rk-l(Xk-1)
a)partienlent 'a C; d'ouh, en appliquant la suite exacte d'homotopie, le fait (qlue
'k(&) 09 Zp -> lrk(G', Xk-1) Zp est un isomorphisme sur. Considerons alors le

16 Le fait (que 7r2(G) = 0 pour tout groupe (le Lie est d' ' Elie Cartan. Voir: la Topologic
des groupes dc Lie, Paris, Hermann, 1936.

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292 JEAN-PIERRE SERRE

diagramme commutatif suivant, oui la ligne inf6rieure est une suite exacte:

7lk(G) 0 Zp 7lk(G. Xk-1) 09 ZP

Hk (Xk-10 s Zp -> Hk(G) 0 Zp > Hk (GI, Xk-1) 0 Zp > Hk-1(Xk-1) 0 ZPr

I1 r6sulte de la propri6te (b) et du diagramme precedent que l'homo-


morphisme 7rk(G) 0 Zp -> Hk(G) 0 Zp est biunivoque et que son ima
est suppldmentaire dans Hk(G) 0 Zp de l'image de Hk(Xk-1) 0 Zp; d'apres
(a) cette derniere image n'est autre que Ik-i n (Hk(G) 0 Zp). La dimension de
4k est done 6gale A m, et si Yi, * , Ym forment une base de Lk, la sous-algbbre
de H*(G) 0 Zp engendr6e par Ik-i et les yi n'est autre que Ik .
Soient gi: Sk -> G des repr6sentants des yi, 1 ? i ? m. Puisque Xk = Xk-1 X
(Sk)I X ... X (Sk)m, on peut d6finir une application fk: Xk -> G en posant:

fd,(a, b1, * , bm) = fki-(a) -gi(bi) * gm(bm), a E Xk-1, bi E (Sk)i)

le produit 6tant celui qui d6finit la structure de groupe de G. Par definition


meme du produit de Pontrjagin, l'image de (fk) * est la sous-algebre de H*(G) 0 Zr
engendr6e par l'image de (fk-1)* et par les images des (gi)*, c'est-a-dire Ik,
d'apres ce qu'on vient de voir. L'application fk v6rifie donc (a), ce qui acheve
la demonstration.
REMARQULES. (1) Signalons brievement comment on peut prouver la Proposi-
tion prdc6dente de faqon 6gebrement differente, en utilisant les r6sultats du
n? 2: si Y d6signe le squelette de dimension n, + 1 de G (suppose triangule) on
construit h: Y -- X telle que h*: Hi(Y) 09 Zr -> Hj(X) 0 Zr soit un isomorphisme
sur pour i ? n, ; c'est possible du fait que n, + 1 < 2p. Comme ri(Y) = iri(G)
pour i < n1, l'application h donne assez de renseignements sur les 7ri(G) pour
que l'on puisse etre assur6 de l'existence d'6lments gi E yr,,(G) dont les images
dans H*(G) 0 Zp constituent un systeme de gdnerateurs de l'algebre
H*(G) 0 Zr. On prend alors pour f le produit (au sens de G) des gi .
(2) Supposons que G soit un groupe simple de dimension n, rang 1; les nombres
ni verifient alors la propridt6 de symetrie'7 bien connue: n, + n, = n2 + nli- =
* = 2n/1; comme n, = 3, la condition n, ? 2p - 1 6quivaut donc a
p > n/1 - 1.

5. Groupes classiques

Rappelons que tout groupe simple est de l'un des types Al, B1, C1, DI,
F4, E6, E7, E8, les quatre premiers types 6tant dits classiques, les cinq d
exceptionnels. Le tableau suivant indique pour chacun de ces types la val
la dimension n, de n,/l - 1, et (dans le cas classique) indique le represent

17 Voir au sujet de cette symnetrie HI. S. M. Coxeter. The product of the generato
finite group generated by reflections. Duke Math. J., 18, 1951, p. 765-782.

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GROUPES D 'HOMOTOPIE 293

simplement connexe:

Al - SU(l + 1) - n=- (i + 2) -n/l-1 = 1 + 1


BI - Spin(21 + 1) - u = 1(21 + 1)-u/i - 1 = 21
Cs - Sp(l) - n = 1(21 + 1) - n/l-I = 21
DI - Spin(21) - n = 1(21-1) - n/l-1 = 21--2
G2 -n = 14 -n/l-1 = 6
F4-n= 52 -n/l-1= 12
E6-n= 78 -n/l-1 = 12
E7-n= 133 -n/l-1 = 18
E8-n = 248 -n/l-1 =30.

Nous allons voir que, si G est classique, on peut demontrer une rdciproque de la
Proposition 6:
PROPOSITION 7. Soit G un groupe simple, compact, connexe, classique, et simple-
ment connexe, de dimension n et de rang 1. Pour qu'un nombre premier p soit regulier
pour G, il faut et il suffit que p > n/l - 1.
Suffisance. D'apres la Proposition 6 et la Remarque 2 qui la suit, il suffit de
voir que G n'a pas de p-torsion si p _ n/l - 1; or cela resulte immediatement
de la determination de la torsion des groupes classiques due a C. Ehresmann
et A. Borel."8
Necessitg. Nous devons montrer que, si p < n/l - 1, p est irr6gulier pour G.
(a) Cas de SU(I+1).
I1 faut montrer que tout p ? 1 est irregulier. Or il resulte de la Note [2] que,
sous cette hypothese, l'operation St2p-2 de Steenrod transforme le ge'n6rateur
de H3(G) 0 Zp en un 6l6ment non nul; comme les operations de Steenrod com-
mutent avec f*, et qu'elles sont nulles dans II*(X) 0D Zp, il s'ensuit bien que p
est irregulier pour G.
(b) Cas de Sp(i).
Le cas de p $ 2 se traite comme precedemment. Reste a voir que 2 est irregulier
pour Sp(l) si I > 2; d'apres le Corollaire a la Proposition 5, il suffit de faire
voir que le 2-composant de 7r6(Sp(i)) n'est pas isomorphe a celui de ir6(Si), et il
suffit d'examiner le cas 1 = 2. Or on a Sp(2)/S3 = S7, d'oui la suite exacte
'Ir7( -* 7r6(S7) -* ir6(Sp(2)) -O 0. Tout revient donc a montrer que le
sant de la classe caracteristique -y E 7r6(S3) de la fibration Sp(2)/S3 = S7 n'est pas
nul. Or ceci est bien exact, car 1'6elment y n'est autre que 1'lelment de Blakers-
Mfassey.
(c) Cas de Spin(21) et de Spin(21 + 1).
Le cas de p $ 2 se traite comme pour SU(I + 1), et il reste a voir que 2 est
irregulier pour Spin(n), si n > 5. Pour n = 5, cela re'sulte de ce que Spin(5) =
Sp(2); pour n = 6, de ce que Spin(6) = SU(4); pour n > 7, de ce que Spi'n(n)
a de la 2-torsion (A. Borel, loc. cit.).

11 Sur la cohomologie des vmi(t(Ws de Stiefel et de cedtains groulpes de Lie. C. R. Acad.


Paris, 232, 1951, p. 1628-1630.

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294 JEAN-PIERRE SERRE

REMARQUES. (1) La Proposition precedente est valable sans supposer G sim-


plement connexe, a condition d'exclure le groupe SO(3).
(2) I1 serait interessant de voir si la Proposition 7 peut s'6tendre aux groupes
exceptionnels; le cas du groupe G2 semble le plus facile: on montre aisement que
2 et 5 sont irreguliers pour G2 (car G2 a de la 2-torsion, et l'operation St6 a un
effet non nul sur H3(G2) 0 Z6), et que tout nombre premier _ 7 est r6gulier
(Proposition 6). Pour verifier la Proposition 7 dans ce cas, il faudrait done
montrer que 3 est irregulier; on voit d'ailleurs aisement que cela equivaut A
montrer que le 3-composant de 7rlo(G2) est nul.

PARIS

BIBLIOGRAPHIE

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19 Cf. lilenberg-Steenrod. Foundations of algebraic topology.

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