Les Journalistes Dans Le Brésil de 2022 - Travail Final UdS

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Département de communication

Faculté des lettres et sciences humaines

Université de Sherbrooke

Les journalistes dans le Brésil de 2022 : à quels risques sont-ils soumis ?

Par Mateo Minillo Conselheiro

Remis à Marie-Ève Carignan

Dans le cadre du cours COM881 Journalisme, information et risques démocratiques

Sherbrooke

6 décembre 2022
Table de matières

INTRODUCTION...................................................................................................2
LA THÉORIE DE LA COMMUNICATION À DEUX ÉTAGES................................4
LA COMMUNICATION À DEUX ÉTAGES DANS LE WEB 2.0 ET SES
CONSÉQUENCES..................................................................................................6
UNE PERTE DE CRÉDIBILITÉ MÉDIATIQUE......................................................9
LA CONSOLIDATION DES MÉDIAS ET LA LITTÉRATIE DE LA POPULATION
............................................................................................................................12
LIMITES DE LA RECHERCHE...........................................................................13
CONCLUSION.....................................................................................................14
ANNEXES............................................................................................................17
I. GRAPHIQUE 1 – LA PROPORTION DE CEUX QUI ÉVITENT LES NOUVELLES SUR LES
ACTUALITÉS POUR LES MARCHÉS SÉLECTIONNÉS.................................................................17
II. GRAPHIQUE 2 – LA PRINCIPALE SOURCE D’INFORMATION POUR LES BRÉSILIENS.......17
III. GRAPHIQUE 3 – LA PROPORTION DE PERSONNES QUI ÉVITENT LES NOUVELLES ET QUI
ONT DU MAL À LES COMPRENDRE – MARCHÉS SÉLECTIONNÉS.............................................18
IV. GRAPHIQUE 4 – LA PROPORTION DE PERSONNES QUI ÉVITENT LES NOUVELLES ET SES
MOTIFS – ETATS-UNIS..........................................................................................................18
V. GRAPHIQUE 5 – LITTÉRATIE PAR PAYS, DE 1475 À 2015.............................................19
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................20
Introduction

Les cours de Journalisme, informations et risques démocratiques nous ont appris à


connaître les défis que rencontrent les journalistes en 2022. La désinformation, la défiance, la
polarisation des sociétés, l’abondance d’information et l’hyperconcurrence sont quelques
concepts étudiés au long de la session d’automne. Malheureusement ce ne sont pas les seuls.
Comme une grande partie des professions, le métier de journaliste est face à de nombreux
menaces et risques – un reflet, peut-être, d’une société numérisée, où les informations
circulent de façon intense.

Les interventions de professionnels et universitaires, spécialistes des médias nous ont


signalé souvent un principal élément à retenir de ces nouveaux risques de la profession :
l’ascension et la consolidation des réseaux socionumériques les a multipliés. D’abord avec
Internet (Web 1.0) et puis avec les réseaux socionumériques (Web 2.0), la grande majorité de
la population mondiale a changé ses habitudes. Parmi les plus jeunes, c’est encore plus
puissant : selon une étude réalisée en France en 2018, « 71 % des 15-34 ans consultent
quotidiennement l’actualité via les réseaux sociaux, ces derniers étant, pour cette génération,
le premier mode d’accès à l’information » (Ministère de la Culture - France, 2018). Quelques
milliers de kilomètres au sud-ouest, au Brésil, ces chiffres ne sont pas très différents. Selon
une étude de Reuters (Newman et al., 2022), même avec une réduction par rapport à 2013
(90%), la grande majorité de la population brésilienne s’informe en ligne : 83% en 2022. Les
réseaux socionumériques à eux-seuls sont la principale source d’information pour 64% de la
totalité de la population brésilienne (Voir annexe II et VI). Pour l’ensemble de la population
en France, en comptant tous les âges, ce chiffre est de 40% en 2022.

Malgré le contenu très riche enseigné pendant les cours et à travers des interventions
de professionnels des médias, nous avons eu très peu de contenu lié aux pays du Sud. Comme
la plupart des professeurs et chercheurs viennent des pays de l’Amérique du Nord ou de
l’Europe, la grande majorité du contenu aborde spécifiquement ces pays-là et leur réalité. En
venant d’un des pays dit du Sud, le Brésil, et en ayant vécu en France, en Belgique et au
Canada, j’ai pu constater des différences par rapport aux populations et leurs relations avec la
presse, même en périodes électorales. À partir de ces expériences et en suivant les élections
brésiliennes de 2022, je pensais que ces phénomènes mentionnés auparavant – qui causent
des risques à la profession des journalistes – étaient encore plus intenses au Brésil. Ce constat
venait aussi d’une observation de l’usage des appareils cellulaires et des réseaux
socionumériques dans mon pays d’origine : des études, comme celle de Reuters, montrent
que les Brésiliens sont beaucoup plus connectés et actifs sur ces réseaux.

Ce travail de recherche a donc comme objectif d’étudier plus en détail la situation


actuelle des journalistes dans mon pays d’origine et savoir si les risques abordés en cours
(principalement l’hyperconcurrence, l’infobésité et la défiance de la population) se présentent
d’une façon plus intense au Brésil. Aussi, je me suis focalisé sur l’étude de l’origine de cette
différence entre la situation du Brésil et des pays du Nord. L’une des théories qui m’a
motivée à choisir ce sujet est liée à l’histoire des médias de masse. Cette théorie est basée sur
les faits historiques des pays qui ont développé les médias de masse en premier, soit les États-
Unis et les pays européens, comme la France et le Royaume-Uni. Comme nous allons voir
dans les chapitres suivants, les médias de ces pays se sont développés grâce à une croissance
économique, où la population avait plus d’argent pour acheter des informations, mais aussi
grâce à la croissance des grandes villes et l’exode rural. Si nous pensons à 1920, par exemple,
quand nous avons plus de citoyens dans un même endroit géographique, il est plus facile
qu’un périodique soit livré et lu par un nombre plus grand de gens. Ce développement
économique des villes dans les pays du Nord a été suivi par une augmentation des taux de
littératie de leurs populations. La presse va être plus lue quand une plus grande partie de la
population est alphabétisée (Thompson, 1995).

Etant donné que les pays du Sud ont pris beaucoup plus de temps pour avoir une
partie plus grande de leur population avec un pouvoir d’achat considérable et une
augmentation de leurs taux de littératie, une de mes hypothèses est que les médias
traditionnels n’ont pas pu se consolider de la même façon par rapport aux pays du Nord, ce
qui les a rendus plus vulnérables avec l’arrivée du Web 2.0. Avec l’établissement des réseaux
socionumériques, la plupart des gens étaient capables d’acheter des appareils cellulaires. De
manière générale, ce pouvoir d’achat a été atteint les populations des pays du Sud depuis
moins longtemps que dans les pays du Nord. Cela fait qu’une partie considérable de la
population du Brésil, dans ce cas, qui n'a jamais pu acheter, ou même lire, des informations
avant va commencer à le faire en ligne, à travers des réseaux socionumérique. Ce saut d’une
étape des populations de différents pays du Sud va causer une intensification des risques
envers les journalistes, avec un plus grand impact : cela est ma deuxième hypothèse.
Pour commencer à expliquer ces hypothèses il faut expliquer l’influence des réseaux
socionumériques sur la population et trouver les racines des sentiments de liberté et de
participation promus par ceux-ci. « La composante idéologique du web 2.0 (…) place en son
centre la notion de participation. Celle-ci comprend à la fois l’idée d’une contribution
renforcée des utilisateurs (empowerment) et l’idée de partage, par la multiplication des
échanges entre internautes » (Rebillard, 2011).

La théorie de la communication à deux étages

Au cours des années 1930 et 1940, Paul Lazarsfeld participe à différents sondages
d’opinion aux élections états-uniennes. En étant proche des électeurs de différentes villes du
pays, Lazarsfeld va se nourrir d’un savoir empirique sur le mode de pensée de ces électeurs et
l’influence des médias sur ceux-ci. Ces expériences vont motiver le chercheur (et aussi
mathématicien) à produire trois ouvrages : The People’s Choice (1944), Voting (1954) et
Personal Influence (1955). Le dernier, traduit pour la première fois en français en 2008, a
diffusé le concept de communication à deux étages : principalement à partir de l’élaboration
de la figure des leaders d’opinion et de l’identification des groupes homophiles. Aujourd’hui,
connus par la majorité des chercheurs en sciences sociales et en communication, ces concepts
ont changé la façon dont l’on voit l’influence des médias sur les gens.

Le paradigme dominant à l’époque était basé sur l’influence directe des médias sur la
population, qui ne pouvait pas échapper à cette influence. Aussi connu comme le modèle
unilatéral de la seringue hypodermique, ce modèle a été pensé par Harold D. Lasswell dans la
période entre-deux-guerres, en 1938, et vu comme le seul avenir pour les démocraties. « La
propagande médiatique serait ainsi le nouvel apanage des démocraties : Pour la minorité qui
veut diriger la majorité dans un régime démocratique, il n’y a que le choix de la persuasion »
(Lasswell, 1938). Cette persuasion à la base de l’influence était mise dans un concept
unidirectionnel, où les médias agissent directement sur la population, sans aucune interaction
dans l’autre sens. Lazarsfeld va changer ce modèle en ajoutant une nouvelle couche dans
cette relation média-population : avec Elihu Katz dans leur ouvrage Influence Personnelle
(1955) ils vont signaler l’existence des leaders d’opinion, personnes qui reçoivent les
informations des médias et les transmettent ensuite au reste de la population.
Ces leaders d’opinion, à la différence de ce qu’il se passe aujourd’hui avec les réseaux
socionumériques, ne sont pas forcément des personnes qui appartiennent à des grands
groupes et qui vont exercer une influence sur des milliers de personnes. En fait, cette figure
est présente à partir du moment où l’on a une discussion entre deux ou plusieurs individus
(groupes primaires) et, à un moment donné, l’un d’entre eux va transmettre une information à
travers son propre regard et interprétation. Katz va préciser le rôle de ce leader, avec un « l »
minuscule, comme « une forme de leadership presque invisible » (Katz & Lazarsfeld, 2008).
L’existence de ces leaders d’opinion va changer l’idée d’un prisme unique des médias
dominants et, selon Katz et Lazarsfeld, ils vont aussi pouvoir exercer une influence sur les
populations données.

« Le leader d’opinion n’est pas une ‘figure toute puissante médiatique’. Il se distingue
par son caractère quotidien, son impermanence, son ou ses domaines d’intérêt, son
prestige octroyé par le groupe, sa dépendance au groupe et par l’homophilie
constitutive de la composition d’un groupe. » (Lukasik, 2021)

Alors la théorie crée par l’école de Columbia, dirigée à l’époque par Lazarsfeld, va
définir le premier étage comme la transmission des informations par les médias aux leaders
d’opinion et le deuxième étage à partir de la transmission de la même information par le
leader d’opinion aux groupes primaires. Ce modèle présente un changement de pensée par
rapport aux théories de Lasswell. Il ne traite pas les médias comme les seuls acteurs
d’influence sur la population, mais montre que les personnes avec lesquelles nous discutons
vont aussi jouer un rôle majeur dans le processus de réception de l’information.

« Proche à l’origine de Lasswell et de Hovland, la tradition lazarsfeldienne s’éloigne


en fait de leurs conceptions strictement béhavioristes et instrumentales puisqu’elle
soutient que les messages ne sont jamais interprétés de la même façon par les
différents publics et que la manipulation par les médias n’est pas une affaire de bonne
organisation des messages » (Maigret, 2015, p. 73)

La théorie de la communication à deux étages est utilisée encore aujourd’hui et a


inspiré de nombreuses théories dans les études des médias de masse et de la communication.
Avec la création et la popularisation des réseaux socionumériques, ce modèle semble être
toujours très pertinent. Dans son ouvrage « L’influence des leaders d’opinion » Stéphanie
Lukasik (2021, p. 135) va explorer ce sujet en le transposant au scénario actuel, « car ce lien
entre système médiatique et système social qu’avait anticipé Paul F. Lazarsfeld semble
d’autant plus d’actualité avec la prise d’informations via les réseaux socionumériques ».

La communication à deux étages dans le Web 2.0 et ses conséquences

En 2022, internet n’est plus un phénomène isolé. Tout monde le sait, l’influence qu’il
va avoir sur les gens, mais également sur les pays, les obligent à créer des lois spécifiques
pour s’adapter au web et aux changements de société qui viennent avec celui-ci (Mounier,
2019). La présence d’internet et son usage massif sont en train de changer le fonctionnement
de différents secteurs de la société. Le modèle de communication à double étage (two-step
flow theory), même si encore très pertinent, va avoir besoin de nouvelles précisions pour
expliquer le changement des dynamiques entre les médias et les leaders d’opinion, et ainsi
des leaders d’opinion avec les groupes primaires.

Dans son ouvrage, Stéphanie Lukasik va montrer à partir de différentes études que les
gens, principalement les jeunes adultes, s’informent d’abord à partir de leurs amis et,
seulement après, vont vérifier ces informations dans les médias. C’est un exemple classique
de la communication à deux étages. Mais c’est également un exemple de comment les
usagers d’internet se mettent à utiliser les travaux des journalistes comme source
d’informations secondaires. La présence d’influenceurs sur les réseaux socionumériques et
leur caractère de leaders d’opinion montre que, « En effet, via les réseaux socionumériques,
l’usager-récepteur n’a ni besoin d’être légitimé par une profession pour partager son avis, ni
besoin d’être représenté. » (Lukasik, 2021, p. 132). L’image du leader d’opinion va gagner
une nouvelle forme : leader d’opinion socionumérique. A la différence du leader classique de
l’école de Columbia qui était exposé seulement aux médias, ce nouveau leader va être exposé
aux réseaux socionumériques et à leurs algorithmes.

Les outils disponibilisés par les réseaux socionumériques, comme le j’aime (like), les
commentaires et principalement le partage, vont être les principaux éléments qui suscitent la
discussion entre les leaders d’opinion socionumériques et leurs groupes. Ils émergent en outre
avec une influence à partir du filtre qu’ils vont faire sur les informations. Lukasik met en
évidence que ces leaders vont être plus instables que les leaders d’opinion columbiens,
apparaissant dans les moments les plus opportuns : « Ces leaders d’opinion sur la
twittosphère semblent se développer à chaque contestation politique, comme lors des
manifestations » (Lukasik, 2021, p. 140).

Les relations établies entre les leaders d’opinion socionumériques et leurs groupes
d’influence ont subi un changement important : la suppression des relations en face-à-face et,
en conséquence, les expressions corporelles – concepts clés pour définir l’influence des
leaders d’opinion columbiens. Stéphanie Lukasik propose donc le concept de groupes
secondaires, attachés aux groupes primaires mais caractérisés par des relations faites via les
réseaux socionumériques. « Afin de reformuler cette notion de groupes primaires, la
dénomination de groupes secondaires sera utilisée pour qualifier les conversations qui
s’opèrent via les réseaux socionumériques. (…) Les groupes secondaires se distinguent des
groupes primaires par l’absence de face-à-face » (Lukasik, 2021, p. 144). Les groupes
secondaires sont liés aux groupes primaires, avec la seule différence de l’univers où ils se
sont constitués : en ligne.

Le concept de groupes homophiles de l’école de Columbia est encore plus pertinente


sur les réseaux socionumériques. Ce concept, qui montre que les personnes vont se
rassembler plus et partager plus d’informations avec ceux avec lesquels ils ont plus de lien ou
plus de similitudes politiques, gagne une nouvelle dynamique avec les algorithmes des
réseaux socionumériques : « Ces bulles cognitives créées par les algorithmes illustrent bien le
schéma de groupe homophile de Paul F. Lazarsfeld. Même si les groupes des réseaux
socionumériques sont secondaires, le principe de l’homophilie comme valeur première du
groupe est encore la condition essentielle du groupe » (Lukasik, 2021, p. 144).

Dans son ouvrage, Lukasik va analyser 3 940 publications faites par des médias
traditionnels en France : Franceinfo, Libération, RTL, Mediapart, La Provence et Le
Huffington Post sur trois réseaux socionumériques sélectionnés : Facebook, Twitter et
Instagram. À partir de ces publications, l’auteure va comptabiliser 669 040 réactions des
usagers-récepteurs, dont 242 193 partages et 217 249 commentaires. Ces analyses ont été
croisées avec huit entretiens semi-directifs des chargés du numérique des médias observés.
Lukasik va donc confirmer son hypothèse que sur le Web 2.0 les interactions entre les leaders
d’opinion et les groupes primaires s’intensifient. À partir de ces entretiens, l’auteure va
constater aussi une infobésité du scénario médiatique numérique, où les médias produisent
des informations plus protéiformes pour avoir plus d’engagement des usagers. Les différents
réseaux socionumériques vont exiger également un travail supplémentaire d’adaptation du
message au public de la plateforme : « Franceinfo publie plus sur Twitter et Facebook que sur
Instagram. Twitter relève d’un usage plus professionnel et plus âgé qu’Instagram. Franceinfo
vise un public plus jeune sur Instagram avec leur journal d’information. Sur ce dernier réseau,
c’est l’image qui prime et donc l’information est plus complexe à adapter » (Lukasik, 2021,
p. 188).

En étant présents sur les réseaux, les médias ne vont pas concurrencer seulement
d’autres médias, mais aussi les amis et toutes les autres pages de divertissement qui
remplissent les murs (feeds) des usagers-récepteurs. Cela va entrainer un nouveau phénomène
dans le scénario médiatique : l’hyperconcurrence. Dans le sixième chapitre du livre
d’Introduction aux relations publiques de Stéphanie Yates, Nadège Broustau et Marie-Ève
Carignan vont explorer cette hyperconcurrence et l’infobésité. Ils sont de plus en plus
courants pour les médias traditionnels présents sur les réseaux socionumériques, ce qui
entraine de nouveaux défis pour ses professionnels.

«  Alors qu’il faut, de part et d’autre, être présent à la fois dans les médias traditionnels et
dans les médias socionumériques, se démarquer pour capter l’intérêt de publics en situation
d’infobésité (depuis les années 1960 et plus rapidement encore depuis les années 1980, puis
2000, nous sommes passés de la rareté à la surabondance de l’information) et veiller à sa
réputation – et à sa e-réputation -, les défis que les acteurs du milieu médiatique doivent
relever méritent d’être soigneusement pris en compte » (Broustau & Carignan, 2018, p. 139).

Les auteures abordent les nouveaux défis auxquels font face les journalistes dans cette
réalité. Ceux-ci sont obligés de rivaliser avec une information produite par des personnes qui
ne suivent pas les normes éthiques des journalistes. Leur travail de défense et de protection de
l’intérêt public, fait à partir de la recherche et d’un réseau de sources fiables est donc
disponible avec le même poids que des informations produites par n’importe qui sur les
réseaux socionumériques (voir moins, si nous prenons la déclaration du CEO de Facebook en
2019, annonçant une priorité aux publications faites par les amis et familles sur le mur des
utilisateurs). « Ces questions de plus-value journalistique, de légitimité distinctive et de
crédibilité sont intensifiées à l’ère numérique par l’intervention accrue de producteurs et
relayeurs d’information amateurs dans l’espace public, qui participent à sa vitalité, mais sont
aussi des concurrents du travail des journalistes dans le contexte de l’économie de l’attention
que nous avons esquissé plus haut » (Broustau & Carignan, 2018, p. 147).

Ce nouvel environnement, comme le montrent les auteurs, va aussi être affecté par la
désinformation et les fausses nouvelles. Leur propagation, grâce à leur caractère inédit, est
faite beaucoup plus rapidement que des articles traditionnels. Les journalistes s’obligent à
travailler encore plus pour produire du contenu vérifié et intéressant pour les lecteurs, « Mais
le temps alloué à la vérification et à la rectification se joue, stratégiquement, contre le temps
rapide d’occupation de l’espace public par les fausses nouvelles et leur propagation. »
(Broustau & Carignan, 2018, p. 144).

Une perte de crédibilité médiatique

Aux éléments mentionnés plus haut, s’ajoute une perte de crédibilité des médias aux
yeux de la population. Ce n’est pas un phénomène isolé, mais observé partout dans le monde
(Ramonet, 2011). Cela peut être expliqué par l’hyperconcurrence vécue par les journalistes,
mais aussi par une méfiance envers la presse traditionnelle. Dans plusieurs pays, le système
médiatique est vu depuis longtemps comme une continuation du système politique. Il n’est
pas rare que les médias appartiennent à des groupes d’investissements contrôlés par des
hommes politiques ou des entrepreneurs.

Au Brésil, par exemple, la famille propriétaire de la plus grande chaîne de télévision


(Globo) a son nom attribué à de nombreuses rues et avenues dans les plus grandes villes du
pays. L’une des avenues les plus mouvementées de São Paulo, l’avenue Águas Espraiadas, a
été rebaptisée avenue Roberto Marinho : le propriétaire du groupe Globo est l’un des
hommes les plus riches et influents du Brésil au XXème siècle. Ramonet va illustrer l’impact
de ce genre d’événement dans son ouvrage : une érosion de la crédibilité des médias où « Les
citoyens se méfient d’une presse qui appartient à une poignée d’oligarques contrôlant déjà
largement le pouvoir économique et qui sont souvent en connivence avec les pouvoirs
politiques » (Ramonet, 2011, p. 37).

Les médias sont donc dans un environnement capitaliste, contrôlés par des
entrepreneurs. Le profit n’est pas juste nécessaire, mais leur premier objectif. Même si
certains médias essayent d’échapper à ce système, la plupart fait partie de ce système depuis
longtemps. Peut-être, grâce à cela ils ont le pouvoir et la capacité d’influence que nous
connaissons actuellement. En 1944, Albert Camus disait sur les médias que l’« On veut
informer vite au lieu d’informer bien. La vérité n’y gagne pas » (Albert Camus 1944 in
Ramonet, 2011, p. 37). Cette méfiance face aux médias a toujours existé, mais Internet lui a
donné une augmentation exponentielle. D’abord avec les blogs et puis avec les réseaux
socionumériques, les gens ont pu discuter entre eux pour partager leurs avis et opinions en
ligne. Ce nouvel espace de partage a gagné une grande place. Comme Lukasik le montre, les
usagers-récepteurs commencent à pouvoir interagir les uns avec les autres, et aussi avec les
médias, en donnant leurs avis à partir de commentaires, de j’aime ou de partages. Les réseaux
socionumériques vont éveiller un sentiment d’appartenance et de pouvoir, en provoquant des
changements plus directs à partir des interactions. Il est, peut-être, l’un des motifs de cette
perte de confiance envers les médias traditionnels – historiquement détenteurs du monopole
de l’information (Ramonet, 2011).

Freitas et Carvalho (2012) vont analyser cette perte de crédibilité des médias au
Brésil. Dans leur article, ils utilisent un sondage mené par Reuters avec BBC et Media
Center, en 2005, pour montrer le scepticisme des Brésiliens envers les médias : 45% ne
croyaient pas que les articles des médias étaient précis et au moins 44% ont affirmé avoir
arrêté de lire au moins un média à cause d’une perte de confiance (Freitas & Carvalho, 2012).
Ces résultats ont été les plus élevés parmi tous les pays sondés. Dans un autre sondage mené
par Reuters (Newman et al., 2022) dans 46 pays, les Brésiliens ont obtenu le troisième plus
grand résultat par rapport à l’évitement sélectif des nouvelles : en 2022, 54% des Brésiliens
affirment éviter de suivre les actualités. En 2019, ce chiffre était de 34% (Voir annexe I et
VI).

Enfin, un autre motif pour cette grande perte de crédibilité des médias au Brésil peut
être expliqué par les positions prises par le président Jair Bolsonaro. Avec des postures très
semblables à celle de l’ancien président nord-américain Donald Trump, il a ouvertement
décrédibilisé les médias traditionnels tout au long de son mandat présidentiel. Selon un
rapport de la Fédération nationale des journalistes du Brésil (Fenaj) publié en octobre 2020,
Bolsonaro avait dirigé 299 attaques contre des journalistes, dont 259 explicitement pour
décrédibiliser la vérité des informations publiées (Roxo, 2020). La campagne électorale de
Bolsonaro en 2018, quand il a gagné les élections, a été un exemple inédit au Brésil de
comment faire de la politique à travers des réseaux socionumériques. Considéré comme un
outsider de la politique, il n’avait pas beaucoup de temps de parole/campagne disponible sur
les chaines de télévision ouvertes. Alors sa campagne a été menée presque entièrement sur les
réseaux socionumériques, principalement sur WhatsApp : il « a inauguré une nouvelle façon
de faire une campagne politique au Brésil. » (Roxo, 2020, p. 112).
Vu qu’il a été élu sans soutien des médias classiques et sans aller aux débats
présidentiels organisés par ceux-ci, sa posture en tant que président a été de critiquer
assidûment leur travail. Dans son ouvrage, Luciana de Alcantara Roxo (2020) détaille
comment Bolsonaro a réussi à parler avec ses électeurs sans passer par les médias, mais à
partir de lives sur Facebook ou en passant par des groupes sur les réseaux « Des milliers de
groupes sur Whatsapp et Facebook en soutien à Bolsonaro ont été créés, le candidat
présidentiel de l'époque et ses fils sont devenus des personnes extrêmement actives sur
Facebook, Twitter et Youtube, favorisant la communication directe et gagnant des millions de
followers, en plus de compter sur le soutien de blogs et leaders d'opinion à fort pouvoir
d'influence sur les plateformes numériques. » (Roxo, 2020, p. 114)

Ces groupes sont un exemple de comment la communication à deux étages peut


fonctionner avec les réseaux socionumériques. Les individus de ces groupes, déjà
sympathisants avec les idées politiques des autres membres, sont ajoutés par des amis ou des
membres de leur famille. Grâce à cela, ils vont donner beaucoup plus de notoriété aux
informations publiées sur les groupes, car ils partagent des liens avec quelques membres. Une
partie d’entre eux est la base électorale de Bolsonaro, connus pour leur militance active sur
tous les réseaux socionumériques. En analysant les commentaires des lecteurs sur 3 grands
journaux en ligne, Roxo a constaté que, « Dans la dynamique qui consiste à considérer toute
forme de critique ou d'opposition comme quelque chose à combattre, la presse est considérée
comme l'ennemi » (2020, p. 129). Cela devient donc la position d’une grande partie des
électeurs de Bolsonaro dans un pays très polarisé.

La perte d’intérêt pour les articles journalistiques vécue par une grande partie de la
population brésilienne peut aussi être liée au fait qu’une grande partie d’entre eux s’informent
uniquement par les réseaux. Ces groupes sur Facebook et WhatsApp sont l’exemple précis
des groupes homophiles crée par l’école de Columbia. Les membres de ces groupes
commencent à s’informer entièrement par le biais de pairs avec les mêmes idées et vont alors
considérer toutes les autres informations comme fausses. Toute information que critique le
président sera considérée comme un empêchement au progrès : « Pour les sympathisants de
droite et surtout pour les partisans du président Jair Bolsonaro, il y a toujours le facteur
aggravant du discours idéologique qui consiste à attaquer le journalisme comme étant contre
le gouvernement et l'amélioration du pays » (Roxo, 2020, p. 129). Même si ce comportement
et la création de groupes en ligne ont été déclenchés au Brésil par la campagne d’un
gouvernement d’extrême droite, il a été suivi par l’opposition. Les partis de gauche,
principalement le Parti des Travailleurs, ont mis en place la même stratégie pour
communiquer avec leurs électeurs. Pendant les élections de 2022, tout comme la campagne
de Bolsonaro, certains groupes de gauche ont été accusés et condamnés par la justice
électorale pour la diffusion de fausses nouvelles dans ces groupes.

La consolidation des médias et la littératie de la population

Les médias sont affaiblis au Brésil, mais pas seulement, c’est un phénomène de plus
en plus courant partout dans le monde. Le rapport de Reuters montre que, dans 21 des 46
pays étudiés, les résultats de confiance envers les médias sont les plus bas déjà enregistrés.
Une des hypothèses de mon travail est que cela peut être expliqué par la consolidation des
médias dans ces pays. Aussi, que les pays en voie de développement, à cause de leur
industrialisation tardive et des problèmes socioéconomiques comme l’analphabétisme,
souffrent d’une décrédibilisation encore plus grande envers les médias.

Ces concepts ont été abordés par différents auteurs qui étudient l’histoire des médias.
John B. Thompson explique que les médias ont pu s’agrandir depuis le XVIème siècle grâce
à divers changements vécus par les sociétés occidentales. L’exode rural, par exemple, a fait
que les villes gagnent plus d’habitants, concentrés dans les mêmes lieux géographiques,
créant donc une facilité pour la distribution des périodiques. « As the printing industry
became increasingly industrialized and the market expanded, the financial basis of the press
began to change. Whereas the newspapers of the seventeenth and eighteenth centuries had
been aimed primarily at a restricted, relatively well-off and well-educated sector of the
population, the newspaper industry of the nineteenth and twentieth centuries became
increasingly oriented towards a broader public » (Thompson, 1995, p. 76). Au cours de cette
époque, des pays du Sud étaient encore beaucoup moins développés industriellement, faisant
qu’une grande partie de leurs populations continuaient à vivre éloignée des centres urbains,
sans accès à l’éducation.

« At the same time, many Western societies experienced substantial growth of urban
populations and, during the second half of the nineteenth century, significant increases in
rates of literacy, so that there was a steadily expanding market for printing materials. »
(Thompson, 1995, p. 76). Effectivement, si nous regardons des données sur les taux
d’alphabétisation de différents pays, nous pouvons noter un grand changement au cours des
derniers siècles. En 1920, le Brésil avait environ 35% de sa population alphabétisée, alors que
les États-Unis avaient 94% et la France environ 80% (Voir annexe V). Même si, au cours des
100 dernières années, le Brésil a augmenté ces taux d’alphabétisation pour atteindre 93%, il
est toujours moins alphabétisé que les États-Unis l’étaient un siècle avant. Selon les concepts
de Thompson sur l’histoire des médias, cela aurait causé une barrière au développement des
médias de masse au Brésil au cours du XXème siècle.

Limites de la recherche

La revue sur la littérature et la collecte de données n’ont pas montrée la littératie


comme la seule raison de la défiance envers les médias autour du monde actuellement. Des
pays très développés et avec des hauts taux de littératie depuis longtemps, comme les États-
Unis et le Royaume-Uni ont subi une perte de confiance encore plus grande au cours des
derniers années. Les données collectées à partir du Reuters Institute Digital News Rapport
2022 ont pu montrer des informations très intéressantes sur la défiance envers les médias,
avec un comparatif entre divers pays de tous les continents. À part le rapport de Reuters, les
ouvrages de Roxo (2020), Freitas et Carvalho (2012) et Ramonet (2011) ont été très riches en
données sur la perte de crédibilité des médias au travers du monde et au Brésil. Cependant,
les données relatives à la littératie se sont montrées très difficiles à trouver. Même en
cherchant avec des mots-clés en Français, Anglais et Portugais, je n’ai pas pu trouver des
études existantes qui font le croisement de données entre les taux de littératie et la présence
ou confiance envers les médias. De plus, ces données sont organisées différemment de pays à
pays, avec différents critères et périodes de collecte.

S’ajoute à ces problèmes la question de la littératie fonctionnelle, quand les individus,


même alphabétisés, ne sont pas capables de comprendre par complet l’information transmise.
Dans un autre graphique (Voir annexe III) du rapport de Reuters nous pouvons observer que
l’incompréhension des nouvelles est présente en différents pays développés et au Brésil. Mais
nous ne pouvons pas savoir si cette difficulté de comprendre le contenu est à cause d’un
niveau de littératie moins élevé ou d’autres facteurs. Pour infirmer les hypothèses donc une
étude plus approfondie sur l’alphabétisation et ses effets et conséquences serait primordiale.

D’autres phénomènes peuvent également jouer sur la perception du public envers les
médias. Dans certains graphiques de Reuters (Voir annexe I et VI) nous ne pouvons pas
ignorer les conséquences de la pandémie de la COVID-19 et ses impacts envers l’intérêt de la
population. D’autre grands événements, comme la guerre en Ukraine peuvent aussi attirer
l’attention de certains publics, ou les faire éviter des articles journalistiques.

Conclusion

Chaque pays a sa propre culture, sa propre histoire et ses propres particularités. Il est
désormais impossible de comparer simplement pays du Nord versus pays du Sud. La France
ou le Canada ne représentent pas tout le « premier monde » et le Brésil ne représente pas tout
le « troisième monde ». Le critère de « pays du Nord » a été choisi en tant qu’élément de
cette recherche grâce aux études des médias et leur histoire : toute l’histoire apprise au long
des cours de communication que j’ai pu assister traite le sujet à partir du prisme de certains
pays occidentaux, alors la littérature est plus vaste et connue parmi les universités
occidentales. J’ai voulu montrer une différence à partir des données démographiques et
empiriques les différences entre ces deux groupes, dits du Nord et du Sud, mais cela s’est
prouvé impossible. Les données analysées à partir du rapport de Reuters ne montrent pas de
ressemblances entre la perception des médias des pays comme la France et le Royaume-Uni,
même si ceux-ci présentent des statistiques semblables en termes de littératie1.

Cependant des nouveaux éléments et acteurs peuvent expliquer la perception des


journalistes et des nouvelles sur l’actualité aujourd’hui. Même si conçues il y a plus de 60
ans, les théories columbiennes s’appliquent à notre consommation d’information en 2022,
dans un monde très connecté aux réseaux socionumériques. Comme la thèse de Luciana Roxo
(2020) illustre, la campagne de Bolsonaro a montré comment les groupes homophiles ont été
répliqués massivement via WhatsApp. La figure du leader d’opinion columbien va se
concrétiser sur ces groupes à partir du « partage ». Au partager une information sur ces
groupes, « l’usager-récepteur peut interagir avec cette information et devenir un leader
d’opinion. Le leader d’opinion de l’école de Columbia est celui qui prend la parole »
(Lukasik, 2021, p. 137). Alors l’information publié sur un groupe passe à l’autre groupe à
partir d’un nouveau leader d’opinion. Cette dynamique établie pendant la campagne
électorale de Bolsonaro et répliquée tout au long de son mandat a crée une nouvelle façon de

1
Voir graphique littératie
recevoir l’information par une grande partie des Brésiliens. Une façon indépendante des
médias traditionnelles et des journalistes.

Les attaques infligées par le président brésilien d’extrême-droite envers les médias
depuis sa campagne électorale de 2018 peuvent être une des causes de la perte d’intérêt des
Brésiliens par des nouvelle d’actualité. En regardant le graphique sur les populations très ou
extrêmement intéressés envers les nouvelles d’actualités (Voir annexe VI), nous pouvons
faire un parallèle entre l’élection de Donald Trump aux États-Unis en 2016 et à celle de Boris
Johnson en 2019 au Royaume-Uni. Ces deux leaders politiques se sont aussi fait reconnaître
par des attaques envers les médias traditionnelles et l’usage intensive du numérique
(Confessore, 2018; Waterson, 2019).

Les stratégies de communication de Bolsonaro ont en outre éveillé un nouvel élément


qu’est identifié dans la recherche de Roxo (2020). La communication populiste de Bolsonaro
a transmis l’image d’un candidat offsider, une nouvelle option contre les hommes politiques
traditionnels. Ce message partage également l’idée des médias classiques en tant que
propagateurs d’un régime classique, c’est-à-dire, d’ennemis du progrès. En s’appyusant sur
des théories gramsciennes, la communication de Bolsonaro va affirmer que « (…) le groupe
dominant construit son hégémonie par l'influence idéologique au moyen d'un ensemble de
mécanismes, dont le journalisme, afin de pouvoir compter sur le soutien et la légitimation de
la société » (Roxo, 2020, p. 193). Cette idée n’est pas exclusive du président brésilien, elle est
basée sur des sentiments de différentes populations, comme Ramonet mets en évidence à
l’expliquer l’érosion de la crédibilité médiatique : « Les citoyens se méfient d’une presse qui
appartient à une poignée d’oligarques contrôlant déjà largement le pouvoir économique et qui
sont souvent en connivence avec les pouvoirs politiques » (Ramonet, 2011, p. 37).

Pour conclure, les données et multiples actions montrent que la perte de confiance
vers la presse est observée partout dans le monde en 2022. La présence d’un leader politique
qui attaque cette presse peut aider à augmenter la défiance, mais n’est pas le seul facteur.
Comme mentionné auparavant, chaque pays a une réalité particulière, avec un mélange de
facteurs qui peuvent aussi aggraver la perte de crédibilité. Mais nous pouvons affirmer que
certains pays et certains journalistes souffrent les effets d’une façon plus intense que d’autres.

Au cours des 40 dernières années les Brésiliens ont pu voter pour choisir son
président pour la première fois en 1985, après une dictature militaire de 21 ans. En 1994 le
pays a vu l’impeachment du président élu Fernando Collor. En 2016 un autre impeachment,
cette fois avec Dilma Rousseff. En 2018 l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva est
emprisonné, condamné par des schémas de corruption. Innocenté 2 ans après, Lula a pu
disputer et gagner les élections présidentielles de 2022, il sera le nouveau président brésilien
à partir du 1er janvier 2023. Ces faits montrent une partie de l’instabilité politique vécue par
les Brésiliens depuis la ré-démocratisation du pays. Malheureusement cette instabilité
politique a des reflets directs sur la société et ses membres, alors nous pouvons attendre que
les journalistes brésiliens soient plus affectés par tous les risques décrits dans ce travail par
rapport aux pays politiquement stables.

Annexes

I. Graphique 1 – La proportion de ceux qui évitent les nouvelles sur les actualités
pour les marchés sélectionnés

Newman et al., 2022

II. Graphique 2 – La principale source d’information pour les Brésiliens


Newman et al., 2022

III. Graphique 3 – La proportion de personnes qui évitent les nouvelles et qui ont du
mal à les comprendre – marchés sélectionnés

Newman et al., 2022

IV. Graphique 4 – La proportion de personnes qui évitent les nouvelles et ses motifs –
Etats-Unis
Newman et al., 2022

V. Graphique 5 – Littératie par pays, de 1475 à 2015

World Population Review (2022) ; UNESCO Institute for Statistics (2022)


VI. Graphique 6 – Proportion de la population très ou extrêmement intéressé aux
nouvelles sur l’actualité – marchés sélectionnés

Newman et al., 2022


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