Seance #6
Seance #6
Seance #6
1 3 3 1 3 3
2 2 m 2 (kT ) E − EF ∞ 2 2 m 2 ( kT ) EC − EF
( )
2 1 2
n= exp( − C ) (u ) 2 exp( −u )du = exp( − )Γ 1
π 2ℏ3 kT EC π 2ℏ3 kT 2
π
avec Γ 1 ( 2) = 2
(intégrale d'Euler)
2 3 E − EF
et en reduisant les termes, on obtient: n = 3 ( 2π mkT ) 2 exp(− C
h
En remplacant ℏ par )
2π h kT
Ce résultat fait apparaître le produit de deux termes :
E − EF
f n ( EC ) ≅ exp(− C ) qui est la probabilité de présence d ' un électron sur le niveau EC : fn( EC )
kT
2 3
N = 3 * (2π mkT ) 2 qui est la densité d ' états correspondant au niveau EC .
h
Tout se passe comme si la bande de conduction se ramenait à un seul niveau possédant N états possibles.
En comparant ce nombre à celui de la densité intrinsèque, on s’aperçoit que le degré de pureté à atteindre pour
obtenir un matériau intrinsèque est de l’ordre de : 10 8/ 10 22 soit sensiblement 10 –14. Ceci est absolument
inconcevable compte tenu des opérations nécessaires pour obtenir le silicium monocristallin. Les limites
technologiques permettent d’atteindre des densités d’impuretés résiduelles de l’ordre de 1012 cm–3.
Le matériau intrinsèque, au sens étymologique du terme n’existe donc pas. Il permet toutefois de définir une
constante extrêmement importante qui est la densité intrinsèque ni.
45
Les conducteurs et les semi-conducteurs
Fig. 5.21 :
Les niveaux profonds : Ce sont généralement des métaux. Ils peuvent avoir une action sur la
conductivité du matériau (compensation de l’effet des niveaux de bord de bande), mais leur rôle le
plus important se situera au niveau de la durée de vie des porteurs en excès.
Les niveaux de bord de bande : Distants de moins de 0,1 eV de Ec ou Ev, ils peuvent interagir
facilement avec les bandes permises et conditionnent la conductivité extrinsèque du matériau. Ils vont
permettre de générer soit des électrons soit des trous. Ce sont, pour le silicium, surtout le Phosphore,
le Bore, le Gallium, l’Aluminium.
Nous allons, dans un premier temps, nous intéresser à ce deuxième type de niveaux et plus particulièrement,
au Bore et au Phosphore dans le silicium.
46
Les conducteurs et les semi-conducteurs
47
Les conducteurs et les semi-conducteurs
5.4.4- Etat d’ionisation des impuretés, densité des porteurs en fonction de la température
L’ionisation des impuretés va donc permettre de créer soit des électrons soit des trous dans le matériau semi-
conducteur. Les densités de porteurs dans les bandes permises seront donc directement fonction de la densité
des atomes d’impuretés et de leur niveau d’ionisation. Il est donc
nécessaire de pouvoir définir ce degré d’ionisation en fonction de la
température afin de connaître les densités de porteurs libres existant dans
le matériau.
La cinétique d’ionisation des impuretés en fonction de la température, dans
un semi-conducteur, est régie par la statistique de Fermi-Dirac. Par
exemple, considérons du silicium dans lequel on a introduit des atomes de Fig. 5.27 :
phosphore. Cette impureté est caractérisée par l’énergie du niveau qu’il génère (ED), et par la densité
correspondante (ND cm-3).
L’état d’ionisation des impuretés va évoluer en fonction de la température. On peut définir trois zones. Pour
T voisin du zéro absolu, le matériau est inerte et tous les porteurs sont figés sur leurs niveaux. La bande de
conduction est vide et la bande de valence et le niveau donneur sont pleins.
Dès que l’on apporte de l’énergie, vu le très faible écart entre EC et ED, les impuretés vont s’ioniser faisant
apparaître des électrons dans la bande de conduction. La densité des donneurs étant très faible, ce niveau sera
vite complètement ionisé (EC-ED = 0,04 eV).
Pour observer une nouvelle évolution des densités, il faudra que l’énergie devienne suffisante pour générer
des transitions bande à bande.
48
Les conducteurs et les semi-conducteurs
Zone Intrinsèque.
Lorsque la température devient suffisamment élevée, il est possible de faire passer des porteurs de la bande
de valence à la bande de conduction. On génère alors des paires électron-trou. La bande de valence permettant
de créer un nombre très important de porteurs, ceux issus du niveau donneur sont rapidement en quantité
négligeable et le matériau se comporte alors comme un matériau intrinsèque.
L’intersection des asymptotes permet de déterminer les températures T1 et T2, qui limitent les différentes
zones. Il faut donc calculer les valeurs correspondantes afin de positionner la température ambiante. Le calcul
montre qu’elle se situe sur le plateau, dans la zone d’épuisement. La courbe représentative est tracée en
bleu.
Equation des asymptotes à la courbe Ln(n)=f(T) :
Dans la zone d’ionisation, la densité des atomes d’impuretés ionisées s’écrit:
1 E − EF
N D+ = N D * ≃ N D * exp D
E − EF kT
1 + exp − D
kT
Cette expression fait apparaître le niveau de Fermi dont on ne connaît pas la position. Il faut donc disposer
d’une deuxième équation faisant intervenir celui-ci. C’est l’équation de définition de la densité des porteurs
E − EF
que nous avons établi au début de ce cours : n = N *exp(− C ) . En égalant ces deux expressions, on
kT
peut éliminer EF. On obtient alors la loi de variation n=f(T) dans cette première zone. On obtient :
1 E − ED
Ln( n ) = Ln ( N * N D ) − C
2 2kT
E − ED 1
On a donc une droite de pente − C et d’ordonnée à l’origine : Ln ( N * N D ) .
2kT 2
La zone d’épuisement des donneurs permet d’écrire : Ln( n ) = Ln ( N D )
Pour la zone intrinsèque, le niveau de Fermi se situe au milieu de la bande interdite donc, EF = ( EC - EV ) / 2.
EC − Ev
En reportant dans l’équation qui donne n, on obtient : Ln(n ) = Ln ( N ) −
2kT
49
Les conducteurs et les semi-conducteurs
EC − Ev
On obtient aussi une droite de pente − et d’ordonnée à l’origine : Ln ( N ) .
2kT
La détermination des valeurs des températures limites des zones se fait en égalant deux à deux les équations.
1 E − ED EC − ED
Pour T1: LnLn( N D ) = Ln ( N * N D ) − C soit T1 = (N)
2 2kT1 N
k * Ln
ND
EC − Ev EC − Ev
Pour T2: Ln( N D ) = Ln ( N ) − soit T2 =
2kT N
2k * Ln
ND
Application numérique:
N D = 1015 cm-3
EC - ED = 0, 04 eV On obtient : T1 = 50 °C , T2 = 636,8 °C
Silicium : EG = 1,12 eV , N = 2, 7 1019 cm-3
On peut remarquer que la température ambiante est bien au milieu du plateau. Le matériau est donc stable
en température et on peut affirmer que, à température ambiante, toutes les impuretés sont ionisées.
Cette relation ne fait intervenir que des constantes du matériau à une température donnée ( largeur de bande
interdite, nombre de places possibles sur les niveaux, constantes universelles),elle est donc valable que le
semi-conducteur soit dopé ou non.
En résumé:
Matériau de type N
La connaissance de la densité des atomes dopants donne les
2
ni
n = ND p= densités des porteurs de chaque type
− ND
Exemple:
Matériau de type P
Silicium dopé N (ni = 1,6 1010 cm–3): ND = 1016 cm-3;
ni 2 n = 1016 cm-3, p = 2,56 104 cm-3
p = NA n=
NA
5.4.7- Position du niveau de Fermi
A très basse température, les échanges se font entre le niveau donneur (ou accepteur) et la bande voisine. Le
niveau de Fermi se situe donc entre ces deux niveaux c’est-à-dire très près du niveau EC (ou EV). Le niveau
de Fermi peut donc se situer dans toute la bande interdite (contrairement au matériau Intrinsèque ou il est au
− +
milieu). Sa position se calcule à partir de l’équation de neutralité qui s’écrit : n + N A = p + N D
Cette équation n’a pas de solution analytique et se résout donc numériquement. Elle est très complexe. On
peut avoir une idée du résultat en traçant les variations asymptotiques des quatre termes de cette équation.
50
Les conducteurs et les semi-conducteurs
Ces différents termes, représentés en fonction de l’énergie, dans la bande interdite, se coupent en un point qui
correspond à la position du niveau de Fermi (neutralité). Pour ce, on considère que la somme de deux
logarithmes est le logarithme du plus grand.
Calcul de la position du niveau de fermi
− +
La position exacte du niveau de Fermi est solution de l’équation: n + N A + p + N D = 0
EF − EV
p = N * exp( − )
kT
EC − EF
n = N * exp( − )
kT
N A− = N A *f n ( E A )
N D+ = N D * f p ( ED )
n + N A−
p + N D+
Fig. 5.29 :
E − EI E A − EI EI − EF
= N D *exp − D − N A *exp − exp − − ND
kT kT kT
E − EF EI − E F
On a donc une équation de la forme : A * sh I = B *exp + C dans laquelle A, B et C sont
kT kT
des constantes.
Il n’y a pas de solution analytique. Il faut résoudre cette équation numériquement.
51
Les conducteurs et les semi-conducteurs
Le deuxième cas est le plus fréquent. L’injection peut se faire de différentes manières:
− Élévation de température,
− Utilisation d’un rayonnement ionisant,
− Injection à partir d’une électrode.
On peut classer les phénomènes d’injection en deux catégories suivant la valeur de la densité des porteurs
injectés par rapport à la densité des porteurs majoritaires dans le matériau.
− Faible niveau d’injection si la densité des porteurs injectés est faible par rapport à celle des majoritaires,
− Fort niveau d’injection si elle devient du même ordre de grandeur.
On désignera par nˆ et pˆ les densités de porteurs en excès. Les densités totales pour un matériau hors
d’équilibre s’écriront alors:
n + nˆ = n et p + pˆ = p
Supposons qu’à l’instant t = t0, on soumette ce matériau à un flux lumineux d’intensité constante Φ tel que
l’énergie qu’il transporte soit supérieure à la largeur de la bande interdite : E = hν > EG . Ce flux va générer
52
Les conducteurs et les semi-conducteurs
des paires électrons-trous et la vitesse de génération va augmenter (le signe ^ sur un symbole indique un
accroissement par rapport à l’équilibre).
g = g 0 + gˆ
Or, la vitesse de recombinaison est proportionnelle aux densités de porteurs dans les bandes (un électron se
recombinant avec un trou). On peut donc écrire :
r = A * pn ( A est une cons tan te de proportionnalité )
À l’équilibre, on peut écrire : r0 = A * pn
1
Le terme An est homogène à l’inverse d’un temps. Il est appelé Durée de vie des porteurs : τ =
An
Le temps de retour à l’équilibre est voisin de 3τ .
Recombinaison par centres pièges :
Lors de la définition du matériau extrinsèque, nous avions défini deux types de niveaux se situant dans la
bande interdite ; les niveaux de bord de bande qui interviennent dans le mécanisme de dopage et les niveaux
profonds (situés vers le milieu de la bande interdite). Ces derniers ont un rôle fondamental dans les
mécanismes de génération-recombinaison. Ils peuvent en effet servir de relais pour le passage des électrons et
seront d’autant plus efficaces qu’ils se situent près du milieu de la bande interdite car les probabilités
53
Les conducteurs et les semi-conducteurs
d’échanges avec les bandes de valence ou de conduction (émission ou capture d’électrons) seront alors
sensiblement égales.
Considérons le cas d’un semi-conducteur dans lequel existe un niveau piège. Ce dernier va pouvoir capturer
puis réémettre des électrons après un certain temps correspondant au temps de piégeage. Les mécanismes
d’échange avec les bandes permises sont définis ci-dessous.
Les mécanismes d’échange entre les bandes et le niveau piège
peuvent se modéliser par les quatre cas suivants:
a) Capture d’un électron de la bande de conduction par un
piège vide
b) Émission d’un électron vers la bande de conduction par un
piège plein
c) Capture d’un trou de la bande de valence par un piège plein
Fig. 5.32 :
d) Émission d’un trou dans la bande de valence par un piège
vide
Les centres pièges vont servir de « catalyseur » à la recombinaison des électrons libres en capturant ceux de
la bande de conduction pour les réémettre vers la bande de valence (cas a et c). Les pièges peuvent aussi jouer
le rôle de donneur (b) ou d’accepteurs (d). Le temps pendant lequel l’électron reste « piégé » est plus ou moins
long. C’est lui qui définit la durée de vie.
Nous allons, dans ce qui suit, modéliser les différents échanges afin d’en tirer une expression de la durée de
vie des porteurs. Toutefois, ce calcul est simplement indicatif car il ne met en œuvre qu’un seul niveau piège
ce qui ne reflète que partiellement la réalité. Les résultats obtenus sont malgré tout satisfaisants, l’écart par
rapport aux mesures n’étant que de quelques pourcents.
Capture d’un électron de la bande de conduction par un piège vide
Le flux d’électrons capturés par centimètres cube et secondes est proportionnel à la concentration des électrons
dans la bande de conduction et à la densité de pièges vides (chargés positivement). Si nous appelons Cn le
coefficient de proportionnalité, le taux de capture Rcn s’écrit :
Rcn = Cn * n * N r (1 − f n ( Er ))
Émission d’un électron vers la bande de conduction par un piège plein
Ce taux dépend du nombre de places vides dans la bande de conduction et du nombre de pièges pleins (chargés
négativement). Le coefficient de proportionnalité sera noté En et le taux d’émission Ren.
Ren = En * ( N − n ) * N r f n ( Er )
A l’équilibre, on peut considérer que ces deux mécanismes se compensent ce qui permet de déterminer la
relation liant Cn et En.
L’égalité Ren = Rcn donne:
n 1 − f n ( Er ) 1
En = C n * * avec f n ( Er ) =
N −n f n ( Er ) E − EF
1 + exp( r )
kT
1 − f n ( Er ) E − EF
soit = exp( r )
f n ( Er ) kT
54
Les conducteurs et les semi-conducteurs
E − EF
N exp( − C )
n Er − E F kT E − EF
En = C n * * exp( ) = Cn * *exp( r )
N −n kT N −n kT
E − Er
N exp( − C )
kT n*
= Cn * = Cn
N −n N −n
*
Le terme n représente la densité qui existerait dans la bande de conduction si le niveau de Fermi était confondu
avec Er. Lorsque le matériau est hors d’équilibre, Rcn et Ren sont différents; le flux d’électrons libres réellement
capturés vaut:
Le même processus appliqué aux échanges avec la bande de valence permet d’écrire:
Cette expression est connue sous le nom de « Formule de Hall-Schokley-Read » du nom des trois chercheurs
qui l’ont établie.
Elle peut s’approximer dans le cas de matériaux dopés. On obtient :
Pour un matériau type N τ → τ p
55
Les conducteurs et les semi-conducteurs
1 1 1 1 1
= + + + .... +
τ τ1 τ 2 τ 3 τn
C’est donc le centre situé le plus près du milieu de la bande interdite qui sera le plus efficace. Les autres ne
jouent pratiquement aucun rôle.
Cette vitesse moyenne est nulle car aucune direction n’est privilégiée (mouvement Brownien). Si nous
appliquons une force extérieure, l’équation du mouvement va s’écrire :
d (vD )
m = F = qE
dt
Cette équation a pour solution :
qE
vD = vD (0) + t
m
Ce résultat n’est toutefois pas satisfaisant car on s’aperçoit que la vitesse augmente linéairement avec le temps
et de ce fait, le régime établi n’est jamais atteint. Il est donc nécessaire d’introduire une contrainte sur le
déplacement des porteurs. Ce terme, appelé temps de relaxation (R), est lié au libre parcours moyen des
électrons ainsi qu’au temps moyen entre deux collisions. Il résume l’ensemble des mécanismes de collisions
et peut être défini comme étant la durée nécessaire au rétablissement de l’équilibre.
L’équation du mouvement devient donc :
d (vD ) vD
m + = F = qE
dt τR
La suppression de la perturbation entraîne un retour à l’équilibre suivant une loi qui s’écrit :
t
−
τR
vD = vD (0)e
Où R est donc la constante de temps de retour à l’équilibre. Dans le cas général, la solution en régime
permanent est :
56
Les conducteurs et les semi-conducteurs
qτ R qτ
vD = E avec µ = R
m m
La vitesse du porteur est donc proportionnelle au champ
électrique appliqué. La constante de proportionnalité est
appelée « Mobilité ». Elle est notée par la lettre . Elle
s’exprime en cm2/Vs. Les mobilités des deux types de porteurs
diffèrent principalement par la valeur des masses effectives,
les électrons étant plus mobiles que les trous. Cela peut se
comprendre intuitivement car ils sont à un niveau énergétique
supérieur, c’est à dire moins liés à l’atome.
Fig. 5.35 :
Influence du champ électrique sur la mobilité.
Pour des champs électriques faibles, la loi de
proportionnalité est valable. Dès que les champs électriques
deviennent importants (quelques kilovolts), la vitesse des
porteurs devient de l’ordre de grandeur de la vitesse
thermique et la mobilité décroît.
Ceci est représenté sur le graphique ci-contre.
Paramètres influant sur la mobilité des porteurs :
La température
L’augmentation de température se traduit par une agitation
thermique plus importante dans le réseau cristallin et, de ce
fait, le temps de relaxation va diminuer car la probabilité de
chocs avec les atomes augmente. Il s’en suit une diminution
de la mobilité qui suit une loi empirique de la forme :
3
µ = αT 2
Fig.5.36 :
α est un coefficient qui dépend de la nature du matériau et
du type de porteur.
Le dopage du matériau
Les atomes d’impuretés vont influer sur les
trajectoires des électrons dans le cristal car, à
température ambiante, ils sont tous ionisés. Le
nombre de collisions va augmenter et cela va se
traduire par une diminution de la mobilité.
Le graphique ci-dessus montre la variation de µ
en fonction du dopage dans le cas du silicium.
57
Les conducteurs et les semi-conducteurs
qτ
j = q * N * vD = q * N * R E = σ E ,
m
qτ
avec σ = qN R = qN µ
m
σ est appelé conductivité du matériau et s’exprime en Ω / cm.
L’existence de deux types de porteurs va faire apparaître deux courants qui seront additifs (porteurs de charge
opposée se déplaçant en sens opposé). En effet σ est proportionnel à q2 qui est positif. On a :
jn = σ n E et jp = σ p E
Le courant total de conduction s’écrit donc:
j = jn + j p = (σ n + σ p ) E
σ = q ( n µn + p µ p )
On a coutume de caractériser les semi-
conducteurs par leur résistivité et non par
leur conductivité. Elle s’écrit:
1 1
ρ= =
σ q ( n µn + p µ p )
Ce terme est donc fonction du dopage et le
diagramme ci-contre montre ses variations
pour les matériaux usuels. On pourra Fig. 5.38 :
remarquer que pour des matériaux dopés, il
ne dépend que des majoritaires.
58
Les conducteurs et les semi-conducteurs
59
Les conducteurs et les semi-conducteurs
jn ( x ) = j p ( x ) = 0
dn
qn( x) µn Ei + qDn dx = 0
soit:
qp ( x) µ E + qD dp = 0
p i p
dx
EC ( x ) − EF
La relation de définition de la densité des porteurs permet d’écrire: n = N * exp(− ) qui peut s’écrire :
kT
EC ( x ) − EI ( x ) EI ( x ) − E F
n( x) = N *exp(− ) exp(− ),
kT kT
EC ( x ) − EI ( x ) E I ( x ) − EF
ni = N *exp(− ) n( x) = ni exp(− )
kT kT
on en déduit:
n( x) E I ( x ) − EF n ( x ) EF − EI ( x )
= exp(− ) Log =
ni kT ni kT
EF − EI ( x ) = kT *( Log ( n( x) ) − Log ( ni ) )
grad (p ( x))
E i = Ur
p( x)
Si nous reportons cette expression du champ électrique dans les équations du courant, nous obtenons :
60
Les conducteurs et les semi-conducteurs
excédentaires dans les semi-conducteurs et, par conséquence de calculer les différents courants dans les
structures.
Ce bilan met en œuvre les trois éléments qui peuvent modifier la densité des porteurs :
− La génération,
− La recombinaison,
− Le passage d’un courant électrique.
Courant électrique : Considérons un volume élémentaire de semi-conducteur de dimensions ∆x, ∆y, ∆z. Soit
un courant de trous jp(x) circulant dans cet élément. Le flux de trous
est défini à partir du courant par la relation :
j p ( x)
Fp ( x ) =
q
∂Fp ( x )
Le flux en x vaut: Fp ( x + ∆x) = Fp ( x ) + ∆x
∂x
Le bilan dans la direction Ox vaut:
∂Fp ( x )
Fp ( x + ∆x ) − Fp ( x ) ∆y ∆z =
∆x ∆y ∆z
∂x
On obtient des relations semblables dans les directions y et z. La
Fig. 5.41 :
variation du courant correspond donc à une divergence.
Génération : Soit g la vitesse de génération. Son influence par unité de temps se traduit par : g*∆x ∆y ∆z (ce
terme est positif).
Recombinaison : De la même manière, le terme correspondant vaut : r* ∆x ∆y ∆z (ce terme est négatif)
La variation du nombre de porteurs par unité de temps dans le volume donné s’écrit donc :
dp 1
∆x∆y ∆z = − div j p + g − r ∆x∆y ∆z
dt q
dp 1
Soit = − div j p + g − r
dt q
On obtient une équation similaire pour les électrons en remplaçant p par n et en changeant le signe de la
divergence.
Explicitation de la relation dans le cas général
Dans le cas d’un faible niveau d’injection, seuls les porteurs minoritaires seront perturbés. Pour un matériau
de type N par exemple, on pourra écrire :
pˆ
g = g 0 + gˆ , r = r0 + rˆ et rˆ =
τp
dp 1 pˆ
L’équation de conservation s’écrit alors : = − div j p + gˆ −
dt q τp
Le courant peut être constitué de deux termes ; un terme de diffusion et un terme de conduction. On obtient
donc, dans le cas général :
dpˆ ( x) 1 pˆ
dt q
(
= − div qpˆ ( x) µ p E − qD p gradpˆ ( x) + gˆ −)τp
soit,
61
Les conducteurs et les semi-conducteurs
dpˆ ( x) pˆ
dt
( )
= Dp ∆ pˆ ( x) − µ p div pˆ ( x) E + gˆ −
τp
Dans les cas pratiques, le champ électrique est généralement nul. Cela permet de simplifier cette équation.
En régime permanent, il n’y a pas de variation en fonction du temps. On en tire:
pˆ pˆ gˆ
0 = Dp ∆ pˆ ( x) + gˆ − ∆ pˆ ( x) − =
τp Dpτ p Dp
On peut remarquer que la dimension du terme Dpp est cm2. On le posera égal à Lp2. Ce terme est appelé «
Longueur de Diffusion » :
L p = D pτ p
On pourra donc associer trois constantes aux porteurs libres dans un matériau semi-conducteur : Une constante
temporelle τ, une constante inertielle µ ou D et une constante spatiale L. Ces trois constantes sont reliées par
les relations suivantes :
D n D p kT
L p = D pτ p et = = = UT
µn µ p q
5.6-Exercice
Exercice n°1 : Semi-conducteur intrinsèque
On considère un semi-conducteur intrinsèque dont les densités équivalentes d'états énergétiques dans la bande
de conduction et dans la bande de valence sont notées respectivement NC et NV.
1) Rappelez les expressions de la densité d'électron n dans la bande de conduction et la densité de trous p
dans la bande de valence.
2) En déduire l'expression de la densité intrinsèque ni et la position du niveau de Fermi intrinsèque EFi.
3) Calculez sa densité intrinsèque et la position du niveau de Fermi à 27°C, 127°C et 227°C. On rappelle
qu'à 300K, kT=0.026eV, on prendra comme référence énergétique, le haut de la bande de valence
(EV=0eV).
Le semi-conducteur considéré est du silicium de largeur de bande interdite (ou gap) Eg=1,1eV et pour lequel
NC=2,7.1019cm-3 et NV=1,1.1019cm-3.
Exercice n°2 : Semi-conducteur extrinsèque
Le silicium est dopé avec du phosphore (groupe V du tableau de Mendeleïev) de concentration 1018cm-3.
1) Calculez à 27°C, la densité d'électrons du silicium ainsi dopé. En déduire la densité de trous. Quel est le
type de semi-conducteur ainsi obtenu ?
2) Calculez à 27°C la position du niveau de Fermi EF puis donnez une représentation du diagramme de
bandes du silicium ainsi dopé.
Exercice n°3 : Considérons un matériau semi-conducteur (Silicium) dopé phosphore dans lequel existe un
niveau recombinant Er dont les caractéristiques sont :
Position par rapport à la bande de conduction Ec – Er = 0,375 eV
Densité d’états sur le niveau recombinant : Nr = 1013 cm-3
1) Ecrire l’expression de la durée de vie de Hall-Schokley-Read en fonction des deux variables qui sont :
62
Les conducteurs et les semi-conducteurs
E I − EF E − Er
UF = , Ur = I
kT kT
Tracer le diagramme de bandes correspondant.
2) Donner l’expression de la durée de vie dans les différents cas suivants :
U F >> U r , U F ≥ 0
U F >> U r , U F ≤ 0
UF = 0
3) Que devient la durée de vie si le centre recombinant se situe au milieu de la bande interdite ?
4) Vers quelle limite tendrait la durée de vie s’il n’y avait pas de centre recombinant ?
5) Tracer les variations asymptotiques de la durée de vie en fonction de la position du niveau de fermi et
déterminer les valeurs correspondant aux intersections des asymptotes. Conclusions.
Exercice n°4 :
On considère l’arséniure de gallium intrinsèque à la température ambiante (kT0 = 1/40 eV) pour lequel on
donne :
− la hauteur de la bande interdite:1.42 eV.
− masse effective des électrons: 0.071 m0.
− masse effective des trous: 0.428 m0.
− mobilité des électrons: 8.0 103 cm2 V-1s-1.
− mobilité des trous: 360 cm2 V-1s-1.
− les mobilités varient proportionnellement à (T)-3/2.
On donne : q=1,602.10-19C, m0 = 9.11 10-31 kg, N0 = 2.5 1025 m-3.
1) Calculer pour le GaAs intrinsèque à la température ambiante :
a) Densité des porteurs libres.
b) La position du niveau de FERMI.
c) La résistivité
d) La variation relative de la résistivité pour une diminution de 1% de la température ambiante.
2) On dope cet arséniure de gallium avec 1.0 1016 atomes accepteurs/cm3 et 5.0 1015 donneurs/cm3.
Calculer à la température ambiante :
a) Densité des porteurs libres.
b) La position du niveau de FERMI.
c) La résistivité
La variation relative de la résistivité pour une diminution de 1% de la température ambiante.
63