Chapitre 3
Chapitre 3
Chapitre 3
1. Introduction
Dans ce chapitre, on étudiera un outil de modélisation graphique appelé le GRAFCET. Ce
dernier est fréquemment utilisé pour la mise en œuvre des automates programmables
industriels (API). Il a été proposé par ADEPA (Agence pour le Développement de la
Productique Appliquée à l’industrie) en 1977 et normalisé en 1982 par la norme française NF
C03-190.
2. Définition
Un « GRAphe Fonctionnel de Commande Etape-Transition » (GRAFCET en abrégé),
ou SFC en anglais (Sequential Fonction Chart), est un mode de représentation graphique et
d’analyse d’un automatisme, particulièrement bien adapté aux systèmes dont les évolutions
peuvent s’exprimer séquentiellement, c’est-à-dire dont la décomposition en étapes est
possible.
Il est considéré comme étant un langage graphique directement exploitable, car c’est
aussi un langage pour la plupart des API existants sur le marché.
3. Constituants du GRAFCET
Le GRAFCET est basé sur la notion d’étape et de transition, ou on peut considérer
qu’un système automatisé évolue en passant par une succession d’étapes, auxquelles sont
associées une ou plusieurs actions. Par conséquents le GRAFCET comprends :
Des étapes associées à des actions ;
Des transitions associées à des réceptivités ;
Des liaisons orientées reliant les étapes et les transitions.
Etape initiale
00 Réceptivités
Transition
Condition 1
Etapes Actions
1 Action 1
Condition 2
2 Action 1 Action 2
Liaisons
Condition 3
Figure 1 : Constitution d’un grafcet
Le passage d’une étape à la suivante s’effectue lorsqu’une condition logique dite une
réceptivité est remplie (vrai).
3.1. Etape
Une étape symbolise un état ou une partie de l'état du système automatisé. L'étape peut
être active représentée par un jeton dans l'étape, ou bien inactive.
L'étape i, représentée par un carré repéré numériquement, possède ainsi une variable
d'état, appelée variable d'étape Xi. Cette variable est une variable logique valant 1 (Xi=1) si
l'étape est active sinon 0 si elle est désactivé (Xi=0).
4 2 00
3.3 Transition
Une transition indique la possibilité d’évolution qui existe entre deux étapes et donc la
succession de deux activités dans la partie opérative. Lors de son franchissement, elle va
permettre l’évolution du système. A chaque transition est associée à une condition logique
appelée réceptivité.
3.4 Réceptivité
La réceptivité est une information d’entrée fournie par l’opérateur à travers le pupitre de
commande et/ou par la partie opérative via les capteurs, formulée sous forme d’équation
logique qui exprime la condition nécessaire pour passer d’une étape à une autre. Donc, si la
réceptivité est vrai (=1) le cycle peut évoluer.
3.5 Action
On précise pour chaque étape, à l’intérieur d’un rectangle, les actions à effectuer lorsque
l’étape est active.
4. Niveaux de GRAFCET
Lors de l’établissement d’un GRAFCET, il peut être intéressant de procéder en deux
temps :
Exemple d’application :
Soit un chariot motorisé qui fait des navettes entre le point A et le point B, contrôlé par
deux capteurs de postions S1 et S2. A l’appui sur le bouton marche « Bm », le chariot
effectuera le cycle suivant : il se déplace vers le point B. A son arrivé, le chariot revient
immédiatement à sa position initial (point A).
0
Chariot est à gauche ET
Bouton marche appuyé
1 Déplacer à droite
2 Déplacer à gauche
00
Bm.S1
1 KM1
S2
2 KM2
S1
00
Divergence en OU
d b
1
3
a1
2 c
a0
Convergence en OU
00
T1 T4
d.b b.d
1
3
a1
2 c
a0
à partir de l’étape 0 :
Si d = 0 et b =0, aucune transition n’est franchie ;
Si d = 1 et b =0, le système passe à l’étape 1;
Si d = 0 et b =1, le système passe à l’étape 3;
Si d = 1 et b =1, aucune transition n’est franchie ;
Et si on veut que l’étape 1 soit prioritaire, dans ce cas la transition T1 aura comme
réceptivité « d » et la réceptivité de la transition T4 aura « b.𝑑̅ ». Quand les deux propositions
logiques « d » et « b » sont vraies en même temps, c’est l’étape 1 qui sera active.
10
20
a1
11
a0.c Convergence en ET
2 2
a
a.b a.b
3 3
c c
4 4
d
d
d
Afin d’établir un GRAFCET correct, il est nécessaire de respecter et d’appliquer les cinq
règles d’évolutions d’un grafcet, exposées ci-dessous :
5 Descendre Percer
10 Monter
2
3 Action B 3
BA
8. Réceptivités particulières
Les réceptivités associées à une transition peuvent prendre des formes particulières, dont
deux sont assez fréquemment rencontrées : les réceptivités fonction du temps et les
réceptivités caractérisant un changement d’état (est non pas un état).
8.1 Réceptivité en fonction du temps
La réceptivité d’une transition peut être constituée par la constatation d’une durée écoulée
depuis le début de l’activation d’une étape comprenant elle-même le comptage du temps. La
notation utilisée est « t/Xi/q sec » ou t représente la fonction de temporisation, Xi l’étape
comprenant l’action de comptage du temps et q la durée en seconde.
Exemple : deux initialisations de comptage des temps T = 8 s et T = 16 s sont associées à
l’étape 2. La réceptivité de la transition (T4) sera validée huit secondes après l’activation de
l’étape 2 et la réceptivité de la transition (T5) sera validée size secondes après l’activation de
cette même étape.
T4 t/X2/8sec
3 B
T5 t/X2/16sec
4 A
T4 ↑c
3 B
T5 ↓d
4 A
2 C c
↑c 3 C
3 A c
4 A
2 d
d
2 B A
10 B c
20 A
a1 3 C A
11 C d
4 D
c
3 D
Grafcet (2)
Grafcet (1)
00
m 00
1 A m a1
a1 1 A B
2 B A
b1 a0
b1 2 B
3 B
b0
a0
4
b0
00
0
10 0
11
a
a a
1 A 3 C 20 A 41 C
b c b c
2 B 4 D 30 B 51 D
d.X51 d.X30
d
Le Grafcet (1) est équivalent aux deux Grafcets. Sur le Grafcet (2) de gauche, la
réceptivité ‘d.X51’ de la transition qui suit l’étape 30 n’autorise son évolution que lorsque
l’étape 51 du Grafcet (2) de droite sera active (même raisonnement pour la réceptivité ‘d.X30’
qui suit l’étape 51 du Grafcet (2) de droite). En procédant ainsi, on rajoute globalement une
étape (il y en a six au lieu de cinq) mais on obtient deux Grafcets purement ‘linéaire’.
10. Macro-étapes
Une macro-étape (ME) est la représentation unique d'un ensemble d'étapes et de
transition nommé "Expansion d'étapes", la macro-étape se substitue à une étape du
GRAFCET.
1. L'expansion de ME comporte une étape d'entrée et une étape de sortie repérées par E
et S.
2. Tout franchissement de la transition amont de la macro-étape active l'étape E d'entrée
de son Expansion.
3. L'étape de sortie participe à la validation des transitions aval de la macro-étape.
4. La transition suivant la macro-étape n'est validée que lorsque la dernière étape de
l'expansion de macro-étape est active.
Lorsque l'étape 9 est active et que la réceptivité e1 est vraie, alors la ME est activée,
l'étape d'entrée de l'expansion est activée simultanément et le cycle décrit dans l'expansion se
déroule jusqu'à l'étape de sortie S10. Dès que l'étape S10 est active, si la réceptivité s1 qui suit
la ME est vraie alors l'étape suivante est activée.
NB : Il est préférable de ne pas associer d'actions aux étapes d'entrées et de sortie de la
macro-étape