CH - VS - Stratégie Energétique - 2013-01

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Département de l'économie, de l'énergie et du territoire

Service de l'énergie et des forces hydrauliques

Departement für Volkswirtschaft, Energie und Raumentwicklung


Dienststelle für Energie und Wasserkraft

Stratégie

Efficacité et
approvisionnement en
énergie

Canton du Valais

Rapport du Département de l’économie, de l’énergie et du territoire


au Conseil d’Etat du Valais

Sion, le 10 janvier 2013


Impressum

Mandant M. le Conseiller d’Etat Jean-Michel Cina,


chef du Département de l’économie, de l’énergie et du territoire

Groupe de travail Service de l’énergie et des forces hydrauliques, dirigé par M. Moritz Steiner

Conception et Joël Fournier, Service de l’énergie et des forces hydrauliques, adjoint


texte
Christine Vannay, Service de l’énergie et des forces hydrauliques

Remerciements Nos remerciements vont à toutes les personnes qui ont contribué à étayer le présent
document par des échanges d’opinions, la remise d’informations et de documents
utiles, la formulation de questions et de propositions.
Ces personnes sont principalement issues des milieux politiques, des communes,
des acteurs de la production et de la distribution d’énergie, des milieux économiques,
d’associations professionnelles, de la HES-SO Valais/Wallis, de bureaux d’études,
des administrations fédérales et cantonales.

Publication Sion, le 10 janvier 2013


Avant-propos I

Avant-propos

Le Valais, Terre L’énergie est devenue ces dernières années un thème d’actualité quotidien. Le
d’énergie service de l’énergie et des forces hydrauliques, que je félicite pour ce rapport, a donc
vu sa charge de travail augmenter considérablement.

Au niveau suisse, la décision d’abandonner progressivement l’énergie nucléaire a


bouleversé le microcosme énergétique. Découlant de cette décision, la Stratégie
énergétique 2050 de la Confédération, mise en consultation dès fin septembre 2012,
constitue une étape importante sur le chemin du tournant énergétique.

En Valais, chaque valaisanne et valaisan sait que la force hydraulique constitue une
ressource naturelle d’importance pour le canton et le pays. Mais, tous ne sont pas
conscients que le Valais est très fortement dépendant des énergies non
renouvelables pour son approvisionnement en énergie.

Les grandes industries implantées sur notre territoire en raison de la présence de la


force hydraulique au début du siècle passé sont également de grandes
consommatrices de gaz. Le chauffage des bâtiments et la mobilité constituent
toutefois les principaux secteurs de consommation d’énergie fossile.

Ainsi, chaque citoyenne et chaque citoyen est donc acteur à titre privé ou
professionnel du succès ou de l’insuccès de la maîtrise de la consommation
d’énergie.

Notre beau canton est réputé pour son ensoleillement qui constitue un de ses atouts
touristiques. Mais de multiples autres ressources énergétiques sont disponibles en
maints endroits de son territoire. Valorisons-les !

Parmi les mots clés du tournant énergétique se trouvent la planification énergétique


territoriale et l’écologie industrielle. Dans le contexte institutionnel de notre canton,
cela signifie que les communes seront des actrices majeures de la nouvelle politique
énergétique.

Les Cleantechs accompagneront le processus d’amélioration de notre système


énergétique. Des opportunités se présentent pour notre économie.

Associons donc tous nos efforts pour diminuer notre dépendance face aux énergies
non renouvelables et pour augmenter la valorisation énergétique des ressources de
notre canton.

Par ses ressources, le Valais est une Terre d’énergie.

Grâce à une valorisation intelligente de celles-ci, le Valais restera une Terre d’Avenir.

Jean-Michel Cina, Conseiller d’Etat

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


Sommaire III

Sommaire

1.  INTRODUCTION ...................................................................................................... 1

2.  SITUATION ACTUELLE .......................................................................................... 5


2.1  Suisse..............................................................................................................................5
2.1.1  Cadre légal .................................................................................................................5
2.1.2  Politique énergétique ..................................................................................................8
2.2  Canton du Valais ..........................................................................................................16
2.2.1  Cadre légal ...............................................................................................................16
2.2.2  Politique énergétique ................................................................................................19

3.  STRATEGIE ........................................................................................................... 31


3.1  Objectif général ............................................................................................................31
3.2  Piliers de la stratégie....................................................................................................32
3.3  Objectifs 2020 ...............................................................................................................37
3.4  Analyse SWOT ..............................................................................................................46
3.5  Domaines d’actions......................................................................................................48
3.5.1  Efficacité énergétique ...............................................................................................49
3.5.2  Energies renouvelables ............................................................................................54
3.5.3  Rejets de chaleur ......................................................................................................68
3.5.4  Transport, distribution et stockage ............................................................................70
3.5.5  Information, formation et recherche ..........................................................................74
3.5.6  Maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique.....................................76

4.  RESSOURCES HUMAINES ET FINANCIERES ................................................... 77

5.  CONCLUSION........................................................................................................ 79

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


Résumé V

Résumé

Objectifs La Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie s’inscrit dans un contexte


énergétique en pleine mutation. Elle poursuit comme objectif général la promotion
d’un approvisionnement et d’une utilisation de l'énergie favorisant la sécurité et le
développement économique.

Les objectifs fixés pour 2020 sont la diminution des besoins en énergie fossile, la
stabilisation de la consommation d’électricité, l’augmentation de la production
d’énergie grâce aux ressources renouvelables et aux rejets de chaleur ainsi que la
maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique. Ces objectifs sont
influencés par ceux du scénario Mesures politiques du Conseil fédéral de la Stratégie
énergétique 2050 de la Confédération.

Tableau : Objectifs 2020, canton du Valais

Domaine Objectif 2010 2020

Consommation d’énergie fossile sans


la consommation de la grande -18.5% 5'880 GWh 4'790 GWh
industrie

Consommation d’électricité sans la


Stabilisation 2'370 GWh 2'370 GWh
consommation de la grande industrie

Production d’énergie renouvelable et


+ 1'400 GWh 9’900 GWh 11’300 GWh
valorisation des rejets de chaleur

Pour les collectivités de droit public et autres acteurs valaisans, viser à chaque opportunité
intéressante, la maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique
Source : SEFH

Si ces ambitieux objectifs sont atteints, la consommation d’énergie finale diminuera


de 600 gigawattheures (GWh), soit 5% par rapport à 2010, pour représenter un total
de 11'400 GWh (y compris la consommation de la grande industrie). La part des
énergies fossiles dans la consommation finale totale du canton sera réduite de 65% à
59%. Le mix énergétique restera encore nettement dépendant des agents
énergétiques fossiles. Cependant, cette diminution contribuera à améliorer la sécurité
d’approvisionnement en énergie.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


VI Résumé

Piliers et Pour atteindre ces objectifs, la stratégie énergétique cantonale s’appuie sur sept
domainesd’action piliers qui couvrent vingt domaines d’actions.

Schéma : Piliers et domaines d’action de la Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie,


canton du Valais

Source : SEFH

Lignes directrices Trente-trois lignes directrices précisent les piliers de la stratégie. De ces lignes
et mesures directrices découlent des mesures incitatives, contraignantes et organisationnelles.
générales
Lignes directrices Mesures générales

1. Diminuer la consommation d’énergie ƒ Accélérer la rénovation énergétique


globale, soit celle des ménages, du performante du parc immobilier
transport, des industries et des services,
ƒ Gérer de manière exemplaire, du
entre autre grâce à :
point de vue énergétique, l’ensemble
1. Utilisation économe et rationnelle de l’énergie

− une modification du comportement des infrastructures cantonales et


de consommation et
communales
d’investissement
− des technologies performantes, ƒ Introduire la section G « Gros
− des rénovations et des constructions consommateurs » du MoPEC dans la
de bâtiments exemplaires, législation cantonale
− une gestion attentive des ƒ Favoriser le recours à des types et
équipements consommateurs.
modes de transports adaptés à la
nécessité de réduire les besoins
énergétiques

2. Réserver les énergies fossiles et ƒ Réserver le gaz pour les processus


l’électricité pour des procédés pour industriels pour lesquels les énergies
lesquels il n’existe pas d’alternative renouvelables ne sont souvent pas
raisonnable adaptées

ƒ Substituer les chaudières à gaz par


des pompes à chaleur à gaz dans les
zones où le chauffage à distance n'est
pas envisageable et le réseau à gaz
déjà existant

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


Résumé VII

ƒ Viser une meilleure utilisation du


potentiel de gaz par la production
simultanée d'électricité et de chaleur

3. Réduire, puis valoriser les rejets de chaleur inévitables

4. Planifier les infrastructures de distribution d’énergie de réseau dans les


différentes zones du territoire de manière à favoriser le recours à la forme d’énergie
la plus appropriée sur le long terme (énergies renouvelables et/ou rejets de chaleur)

Lignes directrices Mesures générales

5. Veiller à garantir la viabilité économique des installations existantes valorisant


des énergies renouvelables

6. Augmenter la production hydro- ƒ Examiner les mesures à prendre pour


2. Exploitation des ressources naturelles indigènes et renouvelables à des fins de production d’énergie

électrique par la rénovation et assurer la croissance de la production


l’amélioration du rendement des hydro-électrique malgré la variabilité
installations existantes du prix du marché, liée à la
croissance des autres énergies
renouvelables et à la situation
pléthorique de l’offre d’électricité sur
le marché

7. Recourir aux énergies renouvelables ƒ Encourager plus largement le recours


pour couvrir les besoins de chaleur des aux rejets de chaleur et énergies
bâtiments renouvelables en substitution des
chaudières utilisant des énergies
fossiles

ƒ Inciter et faciliter les décisions des


propriétaires de bâtiments grands
consommateurs d'eau chaude à
investir dans les installations solaires
thermiques

8. Produire de l’électricité photovoltaïque sur les bâtiments et les infrastructures

9. Accélérer le taux de croissance des ƒ Déterminer des zones favorables


nouvelles installations, notamment par : pour les sondes géothermiques et
− l’examen des potentiels de l’utilisation de la nappe phréatique
production par commune et la
définition des zones propices pour la ƒ Examiner l’évolution de la production
valorisation des diverses énergies hydro-électrique à long terme
renouvelables ;
− l’évaluation des modifications légales
et réglementaires nécessaires pour
favoriser un développement adapté
des énergies renouvelables ;
− l’élaboration de bases d’information,
de recommandations ou directives
destinées à faciliter et accélérer les
décisions des investisseurs et des
autorités.

10. Déterminer le type de valorisation privilégié de certaines ressources


renouvelables (p. ex. production de chaleur, d’électricité ou de biocarburants) en
fonction du rendement de transformation, du coût de production, des besoins

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


VIII Résumé

Lignes directrices

11. Chercher à réduire les rejets de chaleur

3. Valorisation des rejets de chaleur qui


12. Récupérer si possible la chaleur pour réduire la consommation d’énergie du
processus qui génère le rejet, par exemple sur une installation de ventilation

ne peuvent être réduits


13. Utiliser pour une autre prestation en interne au bâtiment ou à l’entreprise les
rejets existants qui ne peuvent être réduits, par exemple utiliser la chaleur générée
par une machine de froid pour préchauffer l’eau chaude

14. Valoriser les rejets de chaleur à l’externe lorsqu’ils ne peuvent être utilisés en
interne

15. Planifier l’implantation des producteurs et consommateurs de chaleur


parallèlement de manière à en exploiter les synergies potentielles

16. Equiper les zones à bâtir des infrastructures adéquates pour valoriser ces rejets
(en principe des réseaux transportant de l’eau ou plus rarement de la vapeur)

Lignes directrices

17. Limiter l’extension du réseau de gaz. Le gaz doit de préférence être réservé
4. Développement coordonné du transport et de

l’efficacité du système d’approvisionnement

pour les processus industriels, les grandes centrales à gaz, les grands couplages
la distribution d’énergie afin d’améliorer

chaleur-force, la mobilité

18. Privilégier la construction de réseaux de chaleur (chaud/froid) à distance dans


des zones de densité énergétique adéquate

19. Adapter les réseaux électriques et leur gestion (smart grid) pour pouvoir
absorber l’électricité des nouvelles installations qui seront principalement
décentralisées et dépendantes des conditions météorologiques

20. Exploiter de manière commune les réseaux de distribution d’électricité


suprarégionaux et régionaux pour une meilleure maîtrise des coûts et une
optimisation de la valeur ajoutée de l’énergie produite en Valais

21. Améliorer la filière de distribution du bois-énergie pour faciliter le recours à


cette ressource

22. Exclure le mazout dans certains quartiers pour le chauffage des bâtiments.
Cette ressource doit être réservée de préférence pour la pétrochimie et la mobilité

Lignes directrices

23. Développer des capacités de stockage adaptées pour l’électricité en fonction de


5. Stockage
de l’énergie

la croissance de la production renouvelable stochastique au niveau international et


suisse

24. Définir une stratégie de stockage pour le bois-énergie, adaptée à l’augmentation


de la consommation

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


Résumé IX

Lignes directrices Mesures générales

25. Informer la population de manière ƒ Systématiser la mise en place de

6. Information, formation, recherche


plus systématique et plus approfondie conseillers en énergie dans les

fondamentale et appliquée
régions

ƒ Communiquer sur les résultats de la


politique énergétique

26. Accroître l’offre de formation dans le domaine de l’énergie, en collaboration


avec les associations professionnelles et les hautes écoles

27. Renforcer et développer des pôles de compétences avec des objectifs


concordants, notamment par l’installation de chaires de l’EPFL en Valais ainsi que
par le programme The Ark Energy

28. Favoriser les projets pilotes et de démonstration

Lignes directrices Mesures générales

29. Développer une société ou une structure d’ampleur cantonale destinée à


7. Augmentation de la maîtrise des activités dans la chaîne de

valoriser de manière optimale une grande partie de l’énergie produite dans le


valeur énergétique par les collectivités de droit public et

canton

30. Exercer le droit de retour à l’échéance des concessions hydrauliques et


garantir des participations valaisannes dans le cadre des futures concessions

31. Investir dans les nouvelles installations productrices d’énergie


autres acteurs valaisans

32. Conserver en mains valaisannes la propriété des réseaux de distribution

33. Acquérir des participations aussi ƒ Analyser les risques spécifiques aux
élevées que possible dans les divers secteurs d'investissement
infrastructures de transport et de potentiel pour déterminer les
distribution d’énergie existantes et politiques d'investissement et de
nouvelles structure du capital-actions

ƒ Mettre en commun les compétences


pour atteindre la taille critique
nécessaire

ƒ Analyser la faisabilité juridique des


mesures préconisées pour augmenter
la participation des acteurs valaisans
dans la chaîne de valeur énergétique

Ressources La mise en place de cette stratégie nécessitera des ressources financières et


humaines conséquentes aussi bien au niveau du canton que de la Confédération,
des communes et des investisseurs privés.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


1. Introduction 1

1. Introduction

Contexte L’augmentation de la consommation mondiale d’énergie, durant ces dernières


décennies, s’est accompagnée de nombreuses prises de conscience, notamment :
− les ressources énergétiques fossiles sont épuisables ;
− l’utilisation des agents énergétiques a des impacts plus ou moins importants sur
l’environnement (air, eau, sol) ainsi que des effets sur la santé des individus en
fonction de leur mode d’exploitation ;
− les rejets de CO2 dans l’atmosphère, issus de l’utilisation excessive des agents
énergétiques fossiles ne sont plus négligeables par rapport aux cycles naturels
et influencent l’évolution du climat ;
− la sécurité économique est menacée par la forte dépendance envers les
énergies non renouvelables importées.

Dès 1990, la Suisse décide, à l’instar de la plupart des nations industrialisées, de


répondre à ces préoccupations en élaborant un programme de politique énergétique
axé sur l’efficacité énergétique et l’encouragement aux énergies renouvelables et
indigènes. Néanmoins, malgré les efforts consentis au niveau fédéral dans le cadre
des programmes Energie 2000 puis de SuisseEnergie ainsi que la cohésion
intercantonale dans l’application de programmes énergétiques, non seulement la
consommation d’énergie suisse croît, mais l’approvisionnement en énergie dépend
pour plus de 80% des importations d’agents énergétiques fossiles et nucléaire.

Le Conseil fédéral a présenté, en 2007, la nouvelle orientation de sa politique


énergétique qui reposait sur quatre piliers : l’amélioration de l’efficacité énergétique,
la promotion des énergies renouvelables, la garantie de la production nationale
d’électricité (notamment avec la construction de grandes centrales électriques
comme les centrales à gaz à cycle combiné et les centrales nucléaires), et
l’amélioration de la collaboration internationale en matière de politique énergétique.

Le 11 mars 2011, 25 ans après l’accident nucléaire de Tchernobyl, alors en Union


des républiques socialistes soviétiques et ses conséquences catastrophiques,
survient le grave accident nucléaire de Fukushima au Japon1, dans une nation
industrialisée réputée maîtriser les risques technologiques et possédant des
centrales nucléaires de la même filière que celles de Leibstadt et Mühleberg en
Suisse.

Le Conseil fédéral remet en cause la légitimité d’utiliser l’énergie nucléaire pour


produire de l’électricité et prend la décision de principe d’abandonner
progressivement cette énergie.2 Le Conseil National puis le Conseil des Etats suivent
cette décision en acceptant, avec quelques modifications liées à la recherche
nucléaire, la motion « Sortir du nucléaire par étapes »3.

La stratégie énergétique fédérale a ainsi été réexaminée pour « garantir la


restructuration de l’approvisionnement énergétique (…) avec des mesures dans les
domaines de l’efficacité énergétique, des énergies renouvelables, des centrales
fossiles, des réseaux et de la recherche »4.

A fin septembre 2012, un projet de loi sur l'énergie a été soumis à consultation
jusqu’au 31 janvier 2013. Un rapport présentant la stratégie énergétique fédérale

1
L’accident de Fukushima a été classé au niveau maximal (accident majeur) de l’échelle internationale des événements nucléaires
(INES), comme celui de Tchernobyl, bien que les émissions radioactives aient été beaucoup plus faibles.
2
Conseil fédéral, DETEC, OFEN, « Dans sa nouvelle stratégie, le Conseil fédéral se décide pour l’abandon progressif du nucléaire »,
Berne, 25.05.2011
3
Roberto SCHMIDT, « Sortir du nucléaire par étapes », Motion 11.3436, 14.04.2011
4
Conseil fédéral, DETEC, OFEN, « Le Conseil fédéral concrétise l’orientation de la stratégie énergétique 2050 », Berne, 01.12.2011

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2 1. Introduction

20505 accompagne ce projet de loi. Cette stratégie se fonde sur des scénarios
intitulés Nouvelle politique énergétique (NPE) et Mesures politiques du Conseil
fédéral (PCF). Ces scénarios ont été développés dans le cadre des perspectives
énergétiques 2050 et considèrent la variante d’offre d’électricité (C&E) basée sur le
gaz et les énergies renouvelables.6

A une échelle plus locale, un nombre croissant de cantons et de communes a déjà


mis en place un programme de politique énergétique visant à diminuer la
« dépendance économique et politique vis-à-vis de l’énergie importée »7 et à œuvrer
pour la préservation de l’environnement et du climat.

Le canton du Valais veut faire partie de ces cantons proactifs. Le Conseil d’Etat
valaisan a ainsi exprimé sa volonté à la suite d’interventions parlementaires
d’élaborer un programme de politique énergétique8.

En 2008, le Conseil d’Etat a publié un Rapport sur la politique énergétique cantonale


qui présentait l’état des lieux et mettait en perspective les défis cantonaux dans le
domaine de la politique énergétique.9

En raison de la délicate problématique du retour des concessions hydrauliques, il a


été décidé de traiter en priorité la thématique des forces hydrauliques. Un premier
rapport10 sur ce sujet a été publié en juillet 2011.

Objectif Le présent document constitue le cadre général de la définition de la stratégie


énergétique du canton.

Il vise à proposer une stratégie dans les domaines de l’efficacité énergétique et de


l’approvisionnement en énergie qui tienne compte des décisions prises au niveau
fédéral ainsi que des spécificités du canton (p. ex. structure de la consommation,
importante production hydro-électrique, etc.).

Il dessine le cadre de développement de stratégies détaillées relatives à vingt


domaines d’action regroupés sous les piliers :
1. Utilisation économe et rationnelle de l’énergie – Efficacité énergétique ;
2. Exploitation des ressources naturelles indigènes et renouvelables à des fins de
production d’énergie – Energies renouvelables ;
3. Valorisation des rejets de chaleur qui ne peuvent être réduits – Rejets de
chaleur ;
4. Développement coordonné du transport et de la distribution d’énergie afin
d’améliorer l’efficacité du système d’approvisionnement – Transport,
distribution et stockage ;
5. Stockage de l’énergie – Transport, distribution et stockage ;
6. Information, formation, recherche fondamentale et appliquée – Information,
formation et recherche ;
7. Augmentation de la maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique
par les collectivités de droit public et autres acteurs valaisans – Maîtrise des
activités dans la chaîne de valeur énergétique.

5
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant la Stratégie énergétique 2050 (Projet soumis à la consultation), Berne, 2012
6
Almut KIRCHNER (Dir.), Die Energieperspektiven für die Schweiz bis 2050. Energienachfrage und Elektrizitätsangebot in der Schweiz
2000-2050. Ergebnisse der Modelrechnungen für das Energiesystem, Prognos AG, Basel, 2012
7
AIE, Energie : recherche, développement et démonstration dans les pays membres de l’AIE. Examen 1982 des programmes
nationaux, OCDE/AIE, 1984, Paris, p. 185
8
Réponse au postulat du 13 décembre 2006 des députés Grégoire RABOUD (suppl.) (SPO), Jérôme BUTTET (PDCB) et cosignataires
concernant le rôle de l’Etat dans la question énergétique (2.075), Sion, 16.05.2007 et Réponse au postulat (motion transformée en
postulat) du 6 février 2007 du groupe GRL, par le député Narcisse CRETTENAND concernant la société à 2000 Watts pour le Valais
(2.083), Sion, 19.10.2007
9
Conseil d’Etat, Rapport du Conseil d’Etat sur la politique énergétique cantonale, Conseil d’Etat, Sion, 2008, p. 5
10
Groupe de travail Forces hydrauliques et BHP, Stratégie Forces hydrauliques Canton du Valais. Objectifs, lignes directrices et
mesures, DEET, Sion, 2011

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


1. Introduction 3

Il est en lien avec la Stratégie Forces hydrauliques dans la mesure où la production,


le transport et la distribution d’énergie, ainsi que la maîtrise des activités dans la
chaîne de valeur ajoutée sont considérés du point de vue global dans le présent
document.

Schéma 1 : Stratégie énergétique cantonale valaisanne

Stratégie Stratégie
Efficacité et approvisionnement en énergie Forces
1. Efficacité 2. Énergies 4. Transport hydrauliques
5. Stockage
énergétique Renouvelables et distribution
Retour et octroi de
Domaine du bâtiment Énergie hydraulique nouvelles
Chaleur à distance concession
Énergie éolienne
Infrastructures cantonales
et communales Énergie solaire photovoltaïque Vision et objectifs
Électricité
Secteurs économiques Géothermie profonde
Bois énergie Décret
Mobilité Gaz
Biomasse
Stratégie propriétaire
Chaleur de l'environnement
3. Rejets de chaleur FMV
Produits pétroliers
Énergie solaire thermique
Travaux préparatoires
6. Information, formation et recherche
Choix du modèle de
7. Maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique retour

Source : SEFH

Méthodologie La Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie repose sur les bases légales
fédérales et cantonales en vigueur. Elle est fortement influencée par le contexte de
politique énergétique cantonal existant ainsi que par celui de la Confédération.

Cette stratégie poursuit comme objectif global l’amélioration de l’efficacité du


système d’approvisionnement en énergie en s’appuyant sur sept piliers stratégiques.
Ce document propose des objectifs à relativement court terme, soit pour 2020, du fait
que les objectifs inscrits dans le long terme dépendent trop fortement d’une multitude
de facteurs (p. ex. géopolitiques, économiques) et de décisions politiques (p. ex.
sortie du nucléaire, nouveaux instruments légaux incitatifs ou contraignants). Ces
objectifs sont influencés par ceux du scénario Mesures politiques du Conseil fédéral
de la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération.

Une analyse SWOT11 présente les forces, les faiblesses, les opportunités et les
menaces des secteurs de l’efficacité et de l’approvisionnement en énergie du canton
dans la perspective d’atteindre les objectifs 2020 fixés.

Les domaines d’actions dans lesquels des mesures doivent être mises en place
découlent des sept piliers de la stratégie. Ce chapitre présente brièvement ce qui est
existant pour chacun de ces domaines, ainsi que des mesures générales. Les détails
seront abordés dans des stratégies spécifiques qui devront être élaborées.

Le thème des besoins en ressources humaines et financières au niveau du canton


est abordé succinctement. Ces besoins devront être précisés dans le cadre des
stratégies détaillées.

Choisir des objectifs à 2020 peut être critiqué du fait que le laps de temps disponible
pour mettre en place des mesures soit trop court. Le choix des objectifs, certes
ambitieux, tient compte du fait que de nombreux instruments de politique
énergétiques sont déjà en place. Toutefois, les instruments de promotion devront
bénéficier de moyens supplémentaires et les instruments contraignants être
renforcés. Les décisions des autorités et des investisseurs potentiels joueront à cet
égard un rôle prépondérant.

11
Strengths – Weaknesses – Opportunities – Threats

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


4 1. Introduction

Le canton ne dispose pas de toutes les données nécessaires (p. ex. statistiques,
évolution technologique, oppositions, etc.) pour établir des scénarios précis dans
tous les domaines. Ainsi, les objectifs envisagés, notamment au niveau de la
production d’énergie, pourraient s’avérer trop ambitieux.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2. Situation actuelle 5

2. Situation actuelle

2.1 Suisse

2.1.1 Cadre légal

Constitution Le thème de l’énergie a été introduit dans la Constitution fédérale en 1990 (articles
fédérale (RS 101) sur la politique énergétique, l’énergie nucléaire et le transport d’énergie).12

L’article 89 précise entre autres les compétences de la Confédération et des cantons


dans le domaine de l’énergie. Ainsi, « dans les limites de leurs compétences
respectives, la Confédération et les cantons s'emploient à promouvoir un
approvisionnement énergétique suffisant, diversifié, sûr, économiquement optimal et
respectueux de l'environnement, ainsi qu'une consommation économe et rationnelle
de l'énergie »13. Par contre, « les mesures concernant la consommation d’énergie
dans les bâtiments sont au premier chef du ressort des cantons »14.

D’autres articles de la Constitution interagissent avec le domaine de l’énergie. Ceci a


pour conséquence que la politique énergétique doit tenir compte de divers intérêts.

Schéma 2 : Matrice de compétences et d’influence en matière de politique énergétique

Source : EnDK

Loi sur l’énergie Depuis 1998, le domaine de l’énergie est principalement régi par la loi sur l’énergie
(RS 730.0) (LEne) qui « (…) vise à contribuer à un approvisionnement énergétique suffisant,
diversifié, sûr, économique et compatible avec les impératifs de la protection de
l’environnement »15 en ayant pour buts :
− « d’assurer une production et une distribution de l’énergie économiques et
compatibles avec les impératifs de la protection de l’environnement ;
− de promouvoir l’utilisation économe et rationnelle de l’énergie ;
− d’encourager le recours aux énergies indigènes et renouvelables »16.

12
Art. 89-91, Constitution de la Confédération suisse du 18 avril 1999, RS 101, état le 7 mars 2010
13
Art. 89, al. 1, Constitution de la Confédération …, op. cit.
14
Art. 89, al. 4, Constitution de la Confédération …, op. cit.
15 er
Art. 1, Loi du 26 juin 1998 sur l’énergie, RS 730.0, état le 1 janvier 2011
16
Ibidem

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


6 2. Situation actuelle

La Confédération, les cantons et les entreprises de la branche énergétique se


partagent la compétence des principes généraux de cette loi :
− l’approvisionnement en énergie17 relève des entreprises de la branche
énergétique. La Confédération et les cantons instaurent les conditions
générales permettant à ces entreprises d’assumer leurs tâches de manière
optimale dans l’optique de l’intérêt général ;
− l’utilisation économe et rationnelle de l’énergie18 : dans le domaine des
bâtiments, ce sont les cantons qui ont la compétence d’édicter les conditions
générales pour l’utilisation économe et rationnelle de l’énergie. Pour ce qui est
des installations, véhicules et appareils produits en série, c’est à la
Confédération qu’incombe cette responsabilité ;
− la promotion19 : dans le domaine des contributions financières, la Confédération
détermine les critères d’attribution et se charge d’allouer les montants aux
cantons. Concernant les mesures de promotion, la Confédération est active
dans le domaine de l’information et du conseil, de la formation et le
perfectionnement, de la recherche, le développement et la démonstration, de
l’utilisation de l’énergie et des rejets de chaleur. Les cantons sont également
compétents pour dispenser des conseils et des informations. En outre, ils
collaborent avec la Confédération dans le domaine de la formation et le
perfectionnement des personnes chargées de tâches découlant de la loi sur
l’énergie.

L’application de cette loi sur l’énergie est précisée dans l’ordonnance sur l’énergie
(OEne).

Loi sur Les dispositions relatives à l’approvisionnement en électricité (ouverture du marché à


l’approvisionne- la concurrence, sécurité d’approvisionnement dans l’ensemble des régions de la
ment en électricité Suisse, maintien et renfort de la compétitivité du secteur suisse de l’électricité sur le
(RS 734.7) plan international), sont réglées dans la loi sur l’approvisionnement en électricité
(LApEl) et son ordonnance (OApEl). La Confédération est compétente dans son
application.

Ordonnance sur L’ordonnance sur les lignes électriques (OLEl) « s’applique à l’établissement, à
les lignes l’exploitation et à l’entretien des lignes électriques »20.
électriques
(RS 734.31) Elle a pour but « d’éviter les dangers provoqués par les lignes électriques,
notamment par le rapprochement, le parallélisme et le croisement de lignes
électriques entre elles, avec d’autres installations ou avec des constructions »21.

Installations Les autres lois en lien avec la thématique des installations électriques peuvent être
électriques consultées sur le site Internet de la Confédération (www.admin.ch).

Loi sur l’utilisation Les dispositions générales de cette loi ont pour « but essentiel de sauvegarder
des forces l’intérêt public et d’assurer l’utilisation rationnelle des forces hydrauliques »22.
hydrauliques
(RS 721.80) « Depuis le 1er mai 1997, pour encourager la modernisation et l’agrandissement des
aménagements hydroélectriques, des dispositions ont été introduites ou d’autres
modifiées, notamment celles sur le renouvellement anticipé d’une concession et sur
le dédommagement du concessionnaire, lors du retour de concession, des
investissements de modernisation et d’agrandissement faits en accord avec la
communauté concédante »23.

17
Art. 4, Loi du 26 juin 1998 sur l’énergie …, op. cit.
18
Art. 8 et 9, Idem
19
Art. 10 et ss., Idem
20 er
Art. 2, al. 1, Ordonnance du 30 mars 1994 sur les lignes électriques, RS 734.31, état le 1 septembre 2009
21
Art. 1, Idem
22
Conseil d’Etat, Rapport du Conseil …, op. cit., p. 6
23
Ibidem

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2. Situation actuelle 7

Loi sur les Cette loi s’applique au transport de combustibles ou carburants liquides ou gazeux
installations de par conduites ainsi qu’aux installations telles que pompes et réservoirs servant à
transport par l’exploitation de ces conduites. Elle traite des dispositions générales, de la
conduites surveillance, construction et exploitation, de la responsabilité civile et assurance, des
(RS 746.1) installations sous la surveillance des cantons.

La construction et l’exploitation de ces installations sont réglées dans l’ordonnance


sur les installations de transport par conduites. Cette ordonnance règle également la
construction et exploitation des installations pour le transport par conduites
d’hydrocarbures ou de mélanges d’hydrocarbures.24

Les prescriptions de sécurité sont précisées dans l’ordonnance correspondante.25

Loi sur La loi fédérale du 8 octobre 1982 sur l’approvisionnement économique du pays (LAP)
l’approvisionne- se charge de déterminer « les mesures de précaution à prendre au titre de la défense
ment économique nationale économique ainsi que les mesures visant à assurer l’approvisionnement du
du pays (RS 531) pays en biens et en services d’importance vitale lors de graves pénuries auxquelles
l’économie n’est pas en mesure de remédier par ses propres moyens ».

Autres lois, D’autres lois, ordonnances, règlements régissent le domaine de l’énergie (p. ex.
ordonnances et législation sur l’énergie nucléaire, ordonnance sur la procédure d’expertise
règlements énergétique des chauffe-eau, des réservoirs d’eau chaude et des accumulateurs de
régissant le chaleurs, ordonnance sur les émoluments et les taxes de surveillance dans le
domaine de domaine de l’énergie, etc.). Elles sont consultables sur le site Internet de la
l’énergie Confédération (www.admin.ch).

Loi sur la La loi fédérale sur la réduction des émissions de gaz carbonique (CO2) est liée à la
réduction des thématique de l’énergie. En effet, « en Suisse, environ 85% des émissions des gaz à
émissions de CO2 effet de serre se dégagent sous forme de CO2 lors de la combustion d’agents
(RS 641.71) énergétiques fossiles »26.

De ce fait, pour en diminuer les émissions, le recours à ces énergies doit être
sensiblement réduit. La révision de cette loi, adoptée le 23 décembre 2011 par les
Chambres fédérales, fixe entre autres que d’ici 2020, les émissions de CO2 soient
réduites de 20% par rapport à 1990.

24 er
Ordonnance du 2 février 2000 sur les installations de transport par conduites (OITC), RS 746.11, état le 1 juillet 2008
25
Ordonnance du 4 avril 2007 concernant les prescriptions de sécurité pour les installations de transport par conduites (OSITC), RS
er
746.12, état le 1 juillet 2008
26
Rapport N°160 du Conseil d’Etat au Grand Conseil relatif à la planification énergétique du canton de Fribourg (nouvelle stratégie
énergétique), Fribourg, 2009, p. 4

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


8 2. Situation actuelle

2.1.2 Politique énergétique

En Suisse, les décisions dans le domaine de l’énergie sont prises en tenant compte
des accords internationaux ainsi que de la souveraineté des cantons et des
communes. En outre, étant donné que les politiques énergétiques,
environnementales et climatiques sont interdépendantes, elles ont tendance à être
développées de manière concertée.

Contexte La politique énergétique suisse s’inscrit dans un contexte de forts besoins


énergétiques par habitant et de dépendance face aux importations d’agents
énergétiques fossiles et fissile.

Graphique 1 : Consommation finale selon les agents énergétiques en TJ, Suisse, 1910 - 2011

Source : OFEN

En 2010, la consommation d’énergie finale par habitant s’élevait à environ 32’145


kilowattheure (kWh), soit 14% de moins que la consommation moyenne par habitant
des 27 pays de l’Union européenne (37'456 kWh). 27

Plus de 79%28 des besoins d’énergie sont couverts par des importations nettes. Pour
l’approvisionnement en électricité, la Suisse a été importatrice nette quatre fois ces
sept dernières années. Elle est importatrice nette sur la période hivernale.

Un risque de pénurie d’électricité pourrait se faire sentir pour la première fois durant
l’hiver 201929.

27
Eurostat, “Statistics”, European Commission, http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/eurostat/home, consulté le 13.12.12
28
OFEN, Statistique globale suisse de l’énergie 2010 …, op. cit., p. 7
29
Almut KIRCHNER (Dir.), Die Energieperspektiven für …, op. cit.., S. 334

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2. Situation actuelle 9

Graphique 2 : Production et consommation d’électricité en GWh, Suisse, 2010

Source : OFEN

Cette situation délicate est liée à :


− la forte augmentation de la consommation finale d’électricité depuis 1950 et qui
a atteint, en 2010, la somme d’un peu moins de 60'00030 GWh, soit un quart de
la consommation globale d'énergie du pays ;
− la difficulté de maîtriser cette demande de part des besoins accrus en
électricité, pour entre autres :
ƒ alimenter les pompes à chaleur qui visent à substituer les chaudières
fonctionnant avec des énergies fossiles ;
ƒ rafraîchir les bâtiments ;
ƒ alimenter le parc automobile électrique croissant ;
ƒ assurer les services électriques (par exemple : appareils électroménagers,
piscines, appareils électroniques) qui, bien qu’ils soient toujours plus
efficaces, sont également plus nombreux et plus sollicités ;
ƒ alimenter les installations de pompage-turbinage qui permettront
notamment de gérer la variabilité de la production des installations
éoliennes et photovoltaïques.
− l’arrêt des centrales nucléaires de Beznau et de Mühleberg en raison de leur
vétusté ainsi que la volonté de ne pas construire de nouvelles centrales
nucléaires en Suisse ;
− l’échéance des contrats d’importation d’électricité avec la France.

30
OFEN, Statistique suisse de l’électricité 2010, OFEN, Berne, 2011, p. 24

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


10 2. Situation actuelle

Graphique 3 : Consommation nationale d’électricité de 2000 à 2050 en TWh y compris pompes


d’accumulation actuelles et besoins de couverture dans le scénario Mesures
politiques du Conseil fédéral

Source : Prognos

Accords La Suisse a pris trois grandes décisions au niveau international. Ces décisions
internationaux influencent sa politique énergétique :
− faire partie de l’agence internationale de l’énergie (AIE) : 27 pays membres de
l’AIE collaborent avec les pays non-membres pour assurer un
approvisionnement en pétrole permanent et lutter contre les crises
d’approvisionnement. Ils se préoccupent d’intégrer la dimension du
développement durable dans les stratégies à adopter.31
− ratifier la Charte de l’énergie : objectif de développer le potentiel énergétique et
d’assurer la sécurité de l’approvisionnement énergétique en élaborant des
stratégies de collaboration dans le domaine des investissements, de la
promotion de politiques d’efficacité énergétique respectant les problématiques
environnementales et des échanges et transits de l’énergie.32
− ratifier le Protocole de Kyoto : la Suisse a pour objectif de diminuer ses
émissions de gaz à effet de serre de 8% par rapport à 1990 d’ici à 2008-2012,
ce qui implique la diminution de la consommation d’énergie fossile du parc
immobilier et du secteur des transports.33 Ce Protocole est entré en vigueur en
2005 lorsque 128 pays l’ont ratifié.34
Les objectifs du Protocole de Kyoto devant aboutir en 2012, plusieurs réunions
internationales ont été organisées afin de déterminer comment prolonger les
engagements. En 2012, les quelques 200 Etats présents à la Conférence sur le
climat de Doha, ont prolongé le Protocole de Kyoto jusqu'en 2020 et réaffirmé,
pour la suite, la volonté de conclure un accord exhaustif sur le climat.35

31
AIE, « A propos de l’AIE », http://www.iea.org/about/indexFR.asp, consulté le 18.08.2008
32
98/181/CE, CECA, Euratom, « Décision du Conseil et de la Commission du 23 septembre 1997 concernant la conclusion par les
Communautés européennes du traité sur la Charte de l'énergie et du protocole de la Charte de l'énergie sur l'efficacité énergétique et
les aspects environnementaux connexes », http://eur-
lex.europa.eu/smartapi/cgi/sga_doc?smartapi!celexplus!prod!DocNumber&lg=fr&type_doc=Decision&an_doc=1998&nu_doc=181,
consulté le 18.08.2008
33
OFEV, « Politique climatique internationale : protocole de Kyoto »,
http://www.bafu.admin.ch/klima/00470/00488/index.html?lang=fr, consulté le 20.12.2009
34
Convention cadre sur les changements climatiques, « Le Protocole de Kyoto entrera en vigueur le 16 février 2005 », Nations Unies,
Bonn, 18.11.2004
35
DETEC, « A Doha, la conférence sur le climat décide de reconduire le Protocole de Kyoto », Berne, 08.12.2012
36
L’Union Européenne s’est engagée, d’ici 2020, à réduire ses émissions internes de gaz à effet de serre de 20% au moins, réduire sa
consommation d’énergie de 20%, porter la part des énergies renouvelables à 20% de sa palette énergétique.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2. Situation actuelle 11

La Suisse a également décidé de s’aligner sur les décisions prises au niveau


européen36. Ainsi elle a révisé sa loi sur le CO2 de manière à ce que d’ici 2020, 20%
des émissions de CO2 soient réduites par rapport à 1990. La révision de cette loi a
été adoptée le 23 décembre 2011 par les Chambres fédérales.

Stratégie fédérale Vu ses compétences dans le domaine de la politique énergétique, le Conseil fédéral
a défini, en 2005, cinq domaines prioritaires dans lesquels des mesures doivent être
mises en place :
− la modernisation des bâtiments ;
− les énergies renouvelables ;
− les moteurs et appareils à bon rendement énergétique ;
− l’utilisation rationnelle de l’énergie et la récupération de la chaleur dans
l’industrie;
− la mobilité peu gourmande en énergie et peu polluante.37

Pour atteindre des améliorations dans ces domaines, la Confédération table sur le
renforcement des mesures légales, l’élaboration de programmes ciblés et de plans
de route, l’introduction de labels. Elle désire également établir des conventions,
développer de nouvelles technologies et les diffuser, accroître l’efficacité de
l’utilisation de l’électricité.38

En 2007, le Conseil fédéral a adopté une stratégie visant à répondre au risque de


pénurie d’électricité et à la dépendance d’importation d’agents énergétiques fossiles.
Cette stratégie se compose des quatre piliers suivants :
− améliorer l’efficacité énergétique ;
− poursuivre le développement des énergies renouvelables ;
− assurer la production d’électricité en Suisse (notamment, à titre transitoire, avec
la construction de centrales à gaz à cycle combiné compensant entièrement
leurs émissions de CO2 et le remplacement, ou la construction, de centrales
nucléaires) et ;
− améliorer la collaboration internationale en matière de politique énergétique.39

Cette stratégie a entraîné des modifications légales (LEne, OEne, LApEl, etc.), la
mise en place du système de rétribution à prix coûtant (RPC)40, l’affectation partielle
de la taxe sur le CO2 pour subventionner l’assainissement des bâtiments et pour les
programmes cantonaux de promotion dans le domaine de l’énergie.

A fin septembre 2012, le Conseil fédéral a publié la Stratégie énergétique 2050 qui
vise à se passer du nucléaire à moyen terme. Cette stratégie se cale sur le scénario
Nouvelle politique énergétique des perspectives 2050. Les objectifs à atteindre sont
les suivants :
− « La consommation finale d’énergie doit s’élever à 152 terrawattheures (TWh)
en 2035 et à 125 TWh en 2050.
− Le Conseil fédéral (…) se fixe pour objectifs, en tenant compte de l’évolution
démographique et de la croissance économique, de réduire la consommation
d’électricité à 53 TWh d’ici à 2050 et de diminuer la consommation nationale,
développement du pompage-turbinage inclus, à 57,6 TWh.
− Egalement en raison de la diminution progressive de la production d’électricité
nucléaire, le Conseil fédéral escompte que le besoin de couverture d’électricité
sera de l’ordre de 27,5 TWh en 2035 et de 23,7 TWh en 2050.

37 e
Groupement stratégique SuisseEnergie, SuisseEnergie, 2 étape- Davantage de résultats et d’utilité. La stratégie de SuisseEnergie
en 2006-2010, SuisseEnergie, OFEN, Berne, 2005, p. 4
38
Idem, pp. 26-36
39
DETEC, « le Conseil fédéral adopte une nouvelle politique énergétique », Berne, 21.02.2007
40
Pour plus d’informations sur le programme RPC, veuillez consulter le site Internet de Swissgrid : www.swissgrid.ch

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


12 2. Situation actuelle

− La consommation d’énergies fossiles doit être réduite pour que les émissions
annuelles de CO2 reculent jusqu’à un niveau compris entre 1 et 1,5 tonnes par
habitant d’ici à 2050 » 41.

Graphique 4 : Consommation finale d’énergie (CFE) et d’électricité (EL) de 1950 à 2050 pour les
scénarios Poursuite de la politique énergétique actuelle (PPA), Mesures politiques
du Conseil fédéral (PCF) et Nouvelle politique énergétique (NPE) en PJ (3.6 PJ = 1
TWh)

CFE PPA
CFE PCF
CFE NPE
EL PPA
EL PCF
EL NPE

Source : Prognos

Les priorités de cette stratégie énergétique sont les suivantes :


− Réduire la consommation d’énergie et d’électricité ;
− Diminuer la part des énergies fossiles dans le mix énergétique suisse et ainsi
réduire la dépendance de la Suisse envers les importations nécessaires à
l’approvisionnement ;
− Elargir l’offre d’électricité ;
− Développer les réseaux électriques ;
− Renforcer la recherche énergétique ;
− Fonction d’exemple de la Confédération, des cantons, des villes et des
communes ;
− Intensifier la coopération internationale dans le domaine de l’énergie.42

Le rapport explicatif de la loi soumise à consultation propose un premier paquet de


mesures visant la mise en œuvre de la Stratégie énergétique 2050, mais qui ne
permettra d’atteindre que partiellement les objectifs de la Nouvelle politique
énergétique. Avec la mise en place de ces mesures, seuls les objectifs du scénario
Mesures politiques du Conseil fédéral (PCF) pourront être atteints. Plusieurs paquets
de mesures seront nécessaires à la transformation par étapes et à long terme du
système énergétique à l’horizon 2050.43

41
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant …, op. cit., p. 4
42
Idem, p. 5
43
Idem, pp. 31 et 34

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2. Situation actuelle 13

Energie 2000 et L’introduction de l’article 89 dans la constitution fédérale a permis la mise en place,
SuisseEnergie en 1990, du programme Energie 2000 qui avait comme objectifs de modérer les
rejets de CO2, de permettre de grandes économies d’énergie, de créer des emplois
et de déclencher des investissements, objectifs totalement ou partiellement atteints
(à l’exception des objectifs en matière de réduction de CO2).44

Ce programme se poursuit, en 2001, sous le nom de SuisseEnergie. SuisseEnergie


doit, « au moyen de mesures librement consenties par l’économie (conventions) et
de campagnes d’information (,) (…) contribuer à atteindre les objectifs énergétiques
et climatiques de la Suisse, à freiner la progression de la consommation d’énergie, à
encourager le recours aux énergies renouvelables et à réduire la dépendance à
l’égard des ressources fossiles »45.

Pour la période 2011-2020, le programme SuisseEnergie 2011-2020 a été adapté.


Ce programme a désormais pour objectif d’encourager « des mesures concrètes
visant la « Société à 2000 Watts » et souhaite de ce fait fournir jusqu’en 2020 une
contribution déterminante aux objectifs de politique énergétique et climatique
nationaux suivants :
− réduction de la consommation énergétique finale par l’amélioration de l’efficacité
énergétique dans les domaines des combustibles, des carburants et de
l’électricité ;
− réduction des émissions de CO2 et de la consommation d’énergies fossiles d’au
moins 20 pour cent par rapport à 1990 d’ici à 2020 ;

− augmentation de la part des énergies renouvelables dans la consommation


énergétique globale d’au moins 50 pour cent entre 2010 et 2020 ; la
consommation électrique supplémentaire doit, dans toute la mesure du
possible, être couverte par des énergies renouvelables (objectif du Plan d’action
du Conseil fédéral d’ici 2020) »46.

Du fait de la publication de la Stratégie énergétique 2050, « de nouvelles priorités


seront fixées dans le cadre du renforcement du programme pour tenir compte des
objectifs de la Stratégie et pour compléter au mieux les autres mesures »47.

Société à 2000 En 1998, un projet élaboré par les Ecoles polytechniques fédérales, baptisé par la
Watts suite « Société à 2000 Watts », est présenté aux politiques suisses.

Ce projet, d’abord ignoré par ces derniers, puis développé dès 2003 comme projet
pilote dans le canton de Bâle-ville, considère que la consommation d’énergie primaire
par personne pourrait se limiter à 2000 watts, soit 17'500 kWh/a et par personne,
sans perte de confort à partir de 2100.48

Cette consommation par habitant correspond à l’énergie primaire consommée par


personne en Suisse en 1960 et pourrait être atteinte grâce au recours à :
− des technologies les plus efficaces ;
− des énergies renouvelables et aux rejets de chaleur ;
− du travail en réseau de partenaires scientifiques, économiques et politiques ;
− de la modification du comportement de chaque personne.

44
DETEC, « Bilan final provisoire d’Energie 2000 : objectifs en partie atteints ; expériences et réseaux dont bénéficiera
« SuisseEnergie » », DETEC, Berne, 04.07.2000
45
OFEN, « SuisseEnergie », www.bfe.admin.ch, consulté le 27.10.2010
46
Michael KAUFMANN, Hans-Peter NÜTZI, Beat RUFF, Marianne SORG, EnergieSchweiz 2011-2020. Detailkonzept, EnergieSchweiz,
Ittigen, 2010, S. 5
47
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant …, op. cit., p. 64
48
Othmar HUMM, Tanja LÜTOLF, Daniel WIENER, « Vivre plus légèrement. Une nouvelle conception de nos ressources pour un
développement durable : la société à 2000 watts », Novatlantis, OFEN, SIA, Villigen, 2005

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


14 2. Situation actuelle

Graphique 5 : Société à 2000 Watts pour la Suisse : réduction de la consommation d’énergie


primaire à 2000 watts par habitant à l’horizon 2100

Source : OFEN

Pour atteindre cette Société à 2000 Watts, la première priorité est de diminuer les
besoins en énergie primaire par habitant.

Graphique 6 : Besoins d’énergie primaire par habitant en watts

1800 1700
1800
1500
1600

1400

1200

1000
Watts

800 750 750

600 550
500 450
400
250 250
200

0
Logement Mobilité Alimentation Consommation Infrastructure

2010 Société à 2000 Watts

Source : Novatlantis

Pour réduire, par exemple, les besoins d’énergie liés au logement, les bâtiments
doivent être construits selon des standards tels que Minergie-P, Minergie-P-Eco. Les
surfaces habitables doivent être appropriées et les appareils électroménagers éco-
efficaces.49 Dans le domaine de la mobilité, pour atteindre les objectifs de la Société
à 2000 Watts, chaque personne devrait « préférer le vélo ou les transports publics
49
Othmar HUMM, Paul KNÜSEL, Christine SIDLER, Oerlikon JOURNALISTEN, « Vivre plus légèrement : vers un avenir énergétique
durable : l’exemple de la société à 2000 Watts », Novatlantis, OFEN, SIA, Villigen, 2011
50
Ibidem

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2. Situation actuelle 15

pour des distances courtes et moyennes, éviter l’avion et parcourir moins de 9'000
kilomètres par an avec une voiture économique »50.

La deuxième priorité consiste à recourir d’avantage aux rejets de chaleur et aux


énergies renouvelables pour répondre aux besoins énergétiques qui ne peuvent être
diminués.

Tableau 1 : Besoin personnel en énergie : comment passer de 6500 watts à 2000 watts

Source : Novatlantis – Durabilité dans le domaine des EPF

La réalisation de cette Société à 2000 Watts permettrait d’améliorer la sécurité


énergétique du pays tout en diminuant les émissions de gaz carbonique dans
l’atmosphère.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


16 2. Situation actuelle

2.2 Canton du Valais

2.2.1 Cadre légal

Loi sur les L'article 6 de la loi sur les communes stipule que « sous réserve des législations
communes cantonale et fédérale, la commune a notamment les attributions suivantes :
(RS/VS 175.1)
− c) l’aménagement local et la police des constructions ;
− d) la construction et l'entretien des bâtiments, rues, routes et chemins
municipaux ;
− e) l'alimentation en eau potable, l'évacuation et l'épuration des eaux usées, le
traitement des ordures ;
− m) l’approvisionnement en énergie ;
− o) l’adoption de mesures en vue de remédier aux éventuelles carences en
matière d’approvisionnement en énergie (…) ».

L’article 107 prévoit que « les communes délèguent librement les tâches pour
l'accomplissement desquelles elles sont autonomes». Il est fréquent que les
communes délèguent des tâches d’approvisionnement à des sociétés privées. Dès
lors que cette délégation confie à un tiers externe à la collectivité publique une tâche
à caractère monopolistique, un règlement communal est nécessaire. Celui-ci est
soumis à homologation par le Conseil d’Etat et permet notamment de régir les
rapports entre le délégataire et les citoyens.

Loi sur l’énergie La loi sur l’énergie aborde la répartition des compétences entre le canton et les
(RS/VS 730.1) et communes, la planification et l’approvisionnement en énergie, l’utilisation rationnelle
ses ordonnances de l’énergie dans les constructions et les installations, les mesures de promotion.
(RS/VS 730.100 et
RS/VS730.101) Selon les articles 7 et 8 de la loi sur l’énergie, le canton est chargé de :
− définir la politique énergétique cantonale ;
− surveiller l’application des dispositions et des normes régissant l’utilisation
rationnelle de l’énergie ;
− l'application des mesures d'encouragement, des dérogations concernant
l'utilisation rationnelle de l'énergie, des conditions de raccordement des
producteurs indépendants, de l'étude des dossiers des installations productrices
d'électricité alimentées aux combustibles fossiles ainsi que de la statistique
énergétique ;
− conseiller les communes.

Les communes veillent non seulement à l’application de la législation sur l’énergie


dans les domaines de leur compétence (art. 9 LEne), mais ont également la
possibilité d’obliger le raccordement à un réseau ou une installation commune
« lorsque l’énergie distribuée est produite principalement au moyen d’énergies
renouvelables ou de rejets de chaleur »51.

Le Conseil d’Etat, dont la compétence est de régler les détails de l’utilisation


rationnelle de l’énergie dans le domaine du bâtiment et des mesures de promotion a
élaboré deux ordonnances : l’ordonnance sur l’utilisation rationnelle de l’énergie dans
les constructions et les installations (OURE)52 et l’ordonnance sur les mesures de

51
Art. 10, al. 4, Loi cantonale sur l’énergie du 15 janvier 2004, RS/VS 730.1
52
Sections 2-7, Ordonnance cantonale sur l’utilisation rationnelle de l’énergie dans les constructions et les installations (OURE) du 9
février 2011, RS/VS 730.100
53
Ordonnance cantonale sur les mesures de promotion dans le domaine de l’énergie (OPromEn) du 27 octobre 2004, RS/VS 730.101

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2. Situation actuelle 17

promotion dans le domaine de l’énergie (OPromEn)53. Les autorités d’exécution de


l’OURE sont, en fonction du domaine de compétence, les communes, le département
chargé de l’énergie ou le service des bâtiments, monuments et archéologie. Le
canton est l’organe compétent pour l’application de l’OPromEn.

Loi sur l’utilisation La loi sur l’utilisation des forces hydrauliques règlemente l’utilisation des forces
des forces hydrauliques dans le canton et détermine quelle communauté (canton, district,
hydrauliques commune ou dans quelques cas, corporations) est investie du droit de disposer de la
(RS/VS 721.8) force hydraulique des eaux publiques et, partant, compétente pour délivrer une
concession, et ce bien que la « haute surveillance sur l’utilisation des forces
hydrauliques des cours d’eau publics ou privés incombe à la Confédération »54.

Cette loi « vise notamment :


− a) l’utilisation rationnelle des forces hydrauliques se trouvant sur le territoire
cantonal en assurant un approvisionnement optimal en énergie dans le canton
et en sauvegardant les intérêts de l’économie et de la protection de
l’environnement ;
− b) la continuation de la mise en valeur des forces hydrauliques disponibles,
dans l’intérêt des communes, des groupements de communes et du canton ;
− c) la délimitation des compétences à l’intérieur du canton dans le respect de
l’autonomie des communes »55.

Loi sur les Forces La loi sur les Forces Motrices Valaisannes légifère sur la société FMV SA dont le
Motrices capital est réparti pour l’essentiel entre le canton (55%), les communes (34.9%) et
Valaisannes quelques sociétés régionales de distribution d’électricité (9%)56. Cette société a
(RS/VS 731.1) comme objectif de « contribuer à valoriser le patrimoine hydraulique des collectivités
publiques valaisannes et à approvisionner en électricité le canton au profit d'un
développement harmonieux de son économie »57. Elle joue un rôle important dans la
sécurité énergétique du canton et dans le développement de nouveaux
aménagements hydroélectriques.

Décret concernant Ce décret a pour but de garantir que des décisions ou des conventions relatives à
l’approbation de l’utilisation des forces hydrauliques communales poursuivent les objectifs de la
certaines stratégie relative à la force hydraulique.
dispositions et
conventions Il prévoit que « le Conseil d’Etat ne délivrera aucune décision d’approbation pour le
communales renouvellement anticipé d’une concession de forces hydrauliques communales
relatives à durant la période transitoire et jusqu’à la transposition au niveau légal de la stratégie
l’utilisation des cantonale force hydraulique ». Le Conseil d’Etat peut y faire exception si les objectifs
forces stipulés dans le décret sont respectés.
hydrauliques des
eaux publiques

Autres lois Le cadre légal décrit ci-dessus est complété, dans le domaine de l’énergie, par le
décret d’application de la loi sur l’approvisionnement en énergie électrique du 12
décembre 2008 et l’arrêté concernant les conditions d’utilisation des eaux
souterraines, des lacs et des cours d’eau à des fins thermo-énergétiques du 14 juillet
1982. Ces documents sont consultables sur le site Internet de la législation
valaisanne, rubrique énergie (www.vs.ch).

54
Conseil d’Etat, Rapport du Conseil d’Etat …, op. cit., p. 11
55
Art. premier, al. 1, Loi cantonale sur l’utilisation des forces hydrauliques du 28 mars 1990, RS/VS 721.8
56
FMV SA, Rapport de gestion 2011, FMV SA, Sion, 2012, pp. 30-31
57
Loi sur les Forces Motrices Valaisannes (LFH-VS) du 15 décembre 2004, RS/VS 731.1

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


18 2. Situation actuelle

Plan directeur Plusieurs fiches de coordination du plan directeur cantonal sont en lien direct avec le
cantonal domaine de l’énergie. Ces dernières se trouvent dans la section G.
« Approvisionnement » (G.2 Approvisionnement en énergie, G.3 Production
d’énergie hydroélectrique, G.5 Transport et distribution d’énergie électrique). Elles
précisent l’application du cadre légal sur le territoire.

Autres lois D’autres lois cantonales interagissent avec la politique énergétique, en particulier :
influençant le
domaine de Aménagement du Loi concernant l'application de la loi fédérale sur l'aménagement du
l’énergie territoire territoire du 23 janvier 1987 (RS/VS 701.1)

Constructions Loi sur les constructions du 8 février 1996 (RS/VS 705.1)

Loi sur les routes du 3 septembre 1965 (RS/VS 725.1)

Agriculture Loi sur l’agriculture et le développement rural du 8 février 2007 (RS/VS


910.1)

Environnement, Loi sur la protection de l’environnement (LcPE) du 18 novembre 2010


nature et paysage (RS/VS 814.1)

Loi sur la protection de la nature, du paysage et des sites du 13


novembre 1998 (RS/VS 471.1)

Loi sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages


du 30 janvier 1991 (RS/VS 922.0)

Loi sur l’aménagement des cours d’eaux du 15 mars 2007 (RS/VS


721.1)

Loi concernant l’application de la loi fédérale sur la protection des eaux


contre la pollution du 16 novembre 1978 (RS/VS 814.2)

Loi sur les forêts et les dangers naturels du 14 septembre 2011 (RS/VS
921.1)

Loi sur les itinéraires de mobilité de loisirs du 14 septembre 2011


(RS/VS 704.1)

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2. Situation actuelle 19

2.2.2 Politique énergétique

Contexte La politique énergétique cantonale s’articule autour de la consommation d’énergie, la


production d’énergie indigène, la valorisation des rejets de chaleur, les réseaux de
transport et de distribution d’énergie ainsi que de la thématique du stockage.

1. Consommation Durant ces dernières décennies, l’énergie utilisée en Valais à des fins thermique,
électrique et comme carburants a augmenté, à l’instar de la moyenne suisse. Elle est
passée de 11'000 GWh en 1990 à 12’000 GWh en 2010, résultant d’une croissance
annuelle moyenne de 0.4%.

58
Graphique 7 : Consommation finale d’énergie en GWh, canton du Valais, 1990, 2000, 2010

12'000

10'000

Consommation finale
8'000 de la grande industrie
GWh

Consommation finale
6'000
sans la grande
industrie

4'000

2'000

0
1990 2000 2010

Sources : OFEN, OFS, SEFH

Pendant cette même période, la consommation des grandes industries implantées


principalement sur les sites de Monthey, Martigny, Sierre-Chippis-Steg et Viège a
diminué. En 1990, la grande industrie consommait 3'900 GWh, en 2010, moins de
3'500 GWh. Cette diminution de la demande entre 1990 et 2010 s’explique
principalement par la délocalisation de certains processus industriels, par la mise en
place de processus moins gourmands en énergie et par la crise économique débutée
en 2009.

En 2010, les besoins énergétiques (sans ceux de la grande industrie) étaient


couverts majoritairement par des produits pétroliers59 (56%), par du gaz naturel
(12%), par de l’électricité (28%) et par du bois, de la chaleur à distance et des
énergies renouvelables (4%).

Les besoins de la grande industrie étaient quant à eux assurés principalement par du
gaz naturel (55%), de l’électricité (25%) et des déchets industriels (14%). Une partie
du gaz utilisé par ce secteur était utilisée pour la production d’électricité (347 GWh en
2010).

58
Pour 2000 et 2010, la consommation finale de produits pétroliers (excepté les carburants d’aviation) a été établie sur la base de celle
de la Suisse ramenée à la population du Valais.
59
Ibidem

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


20 2. Situation actuelle

60
Graphique 8 : Consommation finale d’énergie en GWh, canton du Valais, 2010

3'000

2'500

Consommation

GWh
2'000 finale de la grande
industrie

1'500 Consommation
finale sans la
grande industrie

1'000

500

s
rs

ce
l

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ke


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bo
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Co

Sources : OFEN, OFS, SEFH

2. Energies En 2010, la valorisation des énergies indigènes et des rejets de chaleur a permis de
indigènes et produire 11'250 GWh/a, sans tenir compte de l’énergie autoconsommée, par
rejets de chaleur exemple dans les usines d’ordures ménagères (UIOM) ou les stations d’épuration
des eaux usées (STEP).

Entre 1990 et 2010, l’électricité représente plus de 90% de la production/valorisation


totale. La production d’électricité du canton provient à 99% de l’énergie hydraulique.

Graphique 9 : Production d’énergie indigène et valorisation des rejets de chaleur en GWh,


canton du Valais, 1990, 2000, 2010
10'000
Rejets de chaleur (autres)
9'000
Energie solaire thermique

8'000
Chaleur de l'environnement

7'000
Biomasse

6'000 Ordures ménagères


GWh

5'000 Bois-énergie

4'000 Déchets industriels

Géothermie profonde
3'000

Energie solaire photovoltaïque


2'000
Energie éolienne
1'000
Energie hydraulique

0
Electricité Chaleur Electricité Chaleur Electricité Chaleur

1990 2000 2010

Sources : OFS, SEFH

60
Pour 2010, la consommation finale de produits pétroliers (excepté les carburants d’aviation) a été établie sur la base de celle de la
Suisse ramenée à la population du Valais.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2. Situation actuelle 21

La part de la chaleur représente quant à elle 6.5% de la production/valorisation totale


en 1990 et 9% en 2010. Les déchets industriels (y compris ceux de la grande
industrie), les ordures ménagères, le bois-énergie et la chaleur ambiante étaient, en
2010, les principaux agents énergétiques indigènes utilisés à des fins de production
d’énergie thermique.

Graphique 10 : Valorisation des énergies indigènes et des rejets de chaleur en GWh (sans
l’énergie hydraulique et les déchets industriels), canton du Valais, 1990, 2000,
2010
300

200
1990
GWh

2000
2010

100

0
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Sources : OFS, SEFH

La production d’électricité à partir des ressources indigènes n’est pas majoritairement


en mains valaisannes (collectivités de droit public et autres acteurs valaisans)61. En
effet, en 2010, seuls 21.5% de la production d’électricité leur appartenaient : 1’970
GWh hydro-électriques62, 63 GWh produits par les UIOM, 8 GWh éoliens, 3 GWh de
biomasse et 0.5 GWh solaires. Elle permettait ainsi de couvrir théoriquement 63%
des besoins électriques du canton (avec la grande industrie) et 86% des besoins
sans la grande industrie.

En 2010, seulement 40% de la production de chaleur indigène étaient en mains


valaisannes du fait que la majeure partie de cette chaleur était produite dans la
grande industrie.

3. Transport, Ce sous-chapitre traite de l’approvisionnement en électricité, en produits pétroliers,


distribution et en gaz et en chaleur/froid à distance, sous les angles du transport, de la distribution
stockage et du stockage.

La problématique de l’approvisionnement en charbon n’est pas traitée étant donné


que cet agent énergétique représente moins de 0.01% de la consommation finale
d’énergie du canton.

Pour les agents énergétiques tels que le bois-énergie ou la biomasse, ces aspects
seront traités directement dans les stratégies détaillées correspondantes.

61
Le sens donné aux « acteurs valaisans » est celui de sociétés majoritairement en mains des collectivités de droit public (p. ex.
Banque cantonale, FMV, sociétés de distribution d’électricité), de résidents valaisans, de propriétaires de bâtiments situés sur le
territoire cantonal, d’institutions valaisannes de prévoyance, ainsi que des sociétés dont le siège social est implanté en Valais.
62
Calculés sur la moyenne pluriannuelle de la production hydro-électrique

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


22 2. Situation actuelle

a) Electricité

Schéma 3 : Niveaux du réseau électrique en Suisse

Source : Swissgrid

Conformément aux informations présentes dans l’article 3 du décret cantonal


d’application de la loi fédérale sur l’approvisionnement en énergie, le réseau
électrique comprend en tout sept niveaux, soit quatre niveaux de tension et trois
niveaux de transformation :
− Niveau de réseau 1: réseau de transport (très haute tension: 220/380 kilovolts
(kV)).
Le réseau à très haute tension sert aux échanges d’électricité avec l’étranger et
connecte les centres de production et de consommation.

63
Swissgrid, Le réseau électrique suisse : l’épine dorsale de l’approvisionnement énergétique, Swissgrid, Vevey, 2012, p. 28
64
Pour plus de détails sur cette problématique, veuillez consulter le document suivant : Groupe de travail Forces hydrauliques et BHP,
Stratégie Forces hydrauliques …, op. cit., pp. 45-46
65
Art. 10, al. 1, Décret d’application de la loi sur l’approvisionnement en énergie électrique du 12 décembre 2008, RS/VS 734.1
66
Station de pompage-turbinage Nant de Drance, « Importance économique », http://www.nant-de-
drance.ch/importance_economique.htm, consulté le 19.04.2012

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2. Situation actuelle 23

« Swissgrid est responsable de l’exploitation (de ce réseau) qui assure le transit,


l’importation et l’exportation d’électricité et qui fournit l’électricité aux réseaux
des niveaux inférieurs. Les CFF (chemins de fer fédéraux) sont actuellement le
seul consommateur final à être directement raccordés au réseau de transport.
Tous les autres consommateurs finaux reçoivent l’électricité par les réseaux de
distribution »63.

En Valais, pour garantir le transport de l’électricité produite ainsi que le transit


national et international de l’électricité, le réseau à très haute tension doit
disposer des capacités suffisantes. Or, actuellement ce réseau n’est pas
suffisamment développé pour absorber les nouvelles capacités de production,
notamment celles qui proviendront de l’aménagement de Bieudron. L’extension
de la ligne actuelle entre Chamoson – Chippis – Mörel par une ligne 380 kV est
en projet.64

− Niveaux de réseau 2, 4 et 6 : transformation.


Ces niveaux assurent la transformation entre les différents niveaux de tension
des lignes de transport et de distribution.

− Niveau de réseau 3 : réseau de distribution suprarégional (haute tension:


tension comprise entre 36 kV et 150 kV).
Les réseaux de distribution locaux et les grandes entreprises industrielles sont
raccordés à ce niveau de tension.

Le réseau suprarégional valaisan appartient à une quinzaine de sociétés. Les


plus importantes en terme de taille de réseau sont Valgrid, B-Valgrid, Energie
de Sion Région, Sierre-Energie, Electricité de Laufenbourg et Forces motrices
d’Orsières.

La gestion technique de ce réseau est attribuée à un nombre plus restreint de


sociétés, notamment FMV.

La surveillance de l’axe principal du réseau a été confiée à FMV depuis 2011.


Cela permet de satisfaire l’article 10 du décret cantonal d’application de la loi
fédérale sur l’approvisionnement en électricité qui prévoit que « les propriétaires
des réseaux de distribution suprarégionaux opérant sur le territoire valaisan
créent, dans un délai de deux ans à compter de l’entrée en vigueur du présent
décret, une société d’exploitation »65.

− Niveau de réseau 5 : réseau de distribution régional (moyenne tension: 1 à 36


kV) et niveau de réseau 7 : réseau de distribution local (basse tension:
inférieure à 1 kV)
Le réseau régional approvisionne quelques entreprises et services communaux.
Le réseau local dessert les petites entreprises et les ménages.

Le réseau local est géré par plus de 50 services industriels, sociétés d’électricité
et régies communales appartenant la plupart du temps majoritairement aux
collectivités de droit public. En vertu de l’art. 11 du décret d’application de la
LApEl, « le Conseil d’Etat prend toute mesure incitative propre à réduire le
nombre de gestionnaires de réseau de distribution régional et local, après les
avoir entendus. Au besoin le Conseil d’Etat peut proposer au Grand Conseil des
mesures décisionnelles ».

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


24 2. Situation actuelle

Carte 1 : Principaux gestionnaires des réseaux électriques locaux, canton du Valais, 2010

Source : SEFH

En matière de stockage de l’électricité, le Valais ne dispose pas encore de grandes


infrastructures de pompage/turbinage. Le projet Nant de Drance en cours de
construction entre les deux barrages d’Emosson permettra d’augmenter la production
d’électricité hydro-électrique de 2’500 GWh, avec une puissance de 900 mégawatts
(MW).66 Un autre projet, baptisé RhôDix, est en cours d’étude. L’objectif consiste à
utiliser les anciennes conduites existantes du complexe de la Grande Dixence entre
Riddes et le lac des Dix. La puissance de pompage serait de l’ordre de 900 MW.

Certaines entreprises sont équipées de batteries pour assurer le fonctionnement


minimal d’équipements de sécurité en cas de panne du réseau. Des batteries sont
également utilisées pour certaines infrastructures non raccordées au réseau.

b) Gaz

En Suisse, le gaz est transporté par conduites. Le gazoduc qui assure le transit entre
le nord et le sud de l’Europe passe par le Valais. Une des stations de mesure des
douanes où le gaz est prélevé – essentiellement pour alimenter la Suisse romande –
se situe à Obergesteln.67

Les capacités de transport du réseau suisse sont suffisantes pour répondre à une
augmentation de la consommation de gaz naturel. Elles sont également à même
d’assurer la demande de gaz qui résulterait de l’exploitation de trois à cinq grandes
centrales à cycle combiné au gaz naturel.68

Les capacités de stockage sont localisées à l’étranger, sauf celles nécessaires pour
assurer à court terme l’approvisionnement de certaines industries, conformément aux
exigences fédérales.

L’approvisionnement de la Suisse en gaz naturel est assuré par Swissgas qui


approvisionne quatre sociétés suprarégionales. Ces sociétés livrent le gaz naturel au
prix de revient aux actionnaires respectifs, c’est-à-dire aux distributeurs locaux et aux
entreprises industrielles. Ce système fédéraliste s’est développé dans le but
d’optimiser les coûts.

67
Sabine HIRSBRUNNER, « Le réseau de gaz prêt pour l’avenir », in energeia n°5, OFEN, Berne, 2011, pp. 8-9
68
Idem, p. 9

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2. Situation actuelle 25

Le gaz distribué en Valais transite par le gazoduc construit dans la vallée du Rhône
pour, historiquement, alimenter les grandes industries valaisannes. L’existence de ce
réseau a favorisé le recours au gaz dans certaines localités de plaine et même de
montagne. Ce réseau est en constante extension.

Carte 2 : Sociétés de distribution de gaz naturel par commune (sans les industries), canton du
Valais, 2010

Source : SEFH

En 2010, six sociétés se chargeaient de la distribution aux consommateurs finaux :


− Energie Brig Aletsch Goms (EnBAG) : EnBAG alimente la commune de Brig-
Glis. Cette société appartient à Elektrizitätswerk Brig-Naters AG (EWBN) qui
elle est à 50% en mains des collectivités de droit public.
− Sogaval SA : cette société se charge d’approvisionner vingt-cinq communes du
Valais central et Haut-Valais. Elle assure également l’approvisionnement en gaz
naturel d’une grande industrie et des stations de carburant de Chalais et Sion.
Elle est appartient à 60% à la ville de Sion et à 40% à la ville de Sierre.69
− Sinergy SA : cette société approvisionne la commune de Martigny. Cette
commune en est d’ailleurs la propriétaire à 100%.
− Société du gaz de la plaine du Rhône (SGPRh) : SGPRh répond à la demande
de huit communes du Bas-Valais. Elle assure également le ravitaillement en
gaz naturel de la station de carburant de Collombey-Muraz. Des communes
valaisannes sont actionnaires de la société Holdigaz SA à hauteur de 7%.
Holdigaz SA est actionnaire à 100% de la SGPRh.
− Gazoduc SA : cette société alimente EnBAG, Sogaval SA, Sinergy SA, la
commune de Steg-Hotenn et trois entreprises valaisannes. Le capital-actions de
Gazoduc SA est détenu à 24.7% par Sogaval SA, à 12% par Sinergy
Commerce SA, à 8.7% par EWBN AG, à 7.1% par l’Etat du Valais, à 0.8% par
la commune de Steg et à 46.7% par des entreprises privées.
− Gaznat SA : cette société est responsable des postes de détente, du transport
et de la distribution du gaz aux sociétés qui assurent la redistribution auprès des
ménages, des entreprises et des stations de carburant. Elle approvisionne
également directement la majorité des grandes industries implantées en Valais.
Gazoduc SA possède 9.67% du capital-actions de cette société.

69
Sogaval, Rapport de gestion 2010, Sogaval, Sion, 2011, p. 1

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


26 2. Situation actuelle

c) Produits pétroliers

Les produits pétroliers sont acheminés en Suisse par pipelines, chalands sur le Rhin,
wagons-citernes et camions-citernes.70

Carte 3 : Moyens de transport des produits pétroliers, Suisse, 2003

Source : Union pétrolière

Le pipeline qui traverse les Alpes par le tunnel du Grand-Saint-Bernard achemine


jusqu’à la raffinerie de Collombey du pétrole brut provenant du port de Gênes. Cette
raffinerie, propriété de Tamoil SA, produit en moyenne 2.7 millions de tonnes de
produits pétroliers par an (essence, kérosène, carburant diesel, huile de chauffage
extra-légère, huile lourde et gaz de pétrole liquéfié). 71

En Valais, les produits pétroliers sont stockés dans des citernes implantées à
différents endroits (p. ex. Brig, Collombey, Conthey). Ces citernes conservent une
partie des réserves obligatoires en produits pétroliers imposées par la loi fédérale sur
l’approvisionnement économique du pays. CARBURA est l'organisation responsable
du stockage obligatoire de la branche des huiles minérales en Suisse.

L’approvisionnement des consommateurs valaisans est effectué par des compagnies


pétrolières, des grossistes, des commerçants, des marchands. En 2010, au moins
quinze marchands, 2 commerçants et 7 compagnies pétrolières opéraient sur le
territoire cantonal.

En principe, l’essentiel des produits pétroliers distribués en Valais provient de la


raffinerie Tamoil à Collombey.

d) Réseaux de chaleur à distance

Un réseau de chaleur à distance peut distribuer de l’eau chaude ou de l’eau froide,


ainsi que de la vapeur.

Un « réseau de chauffage à distance » (CAD) distribue de l’eau chaude pouvant être


utilisée directement pour le chauffage d’un bâtiment ou la préparation d’eau chaude
sanitaire.

Un « réseau de froid à distance » distribue de l’eau froide pouvant être utilisée


directement pour le rafraîchissement d’un bâtiment ou de son chauffage au moyen
d’une pompe à chaleur.

Un « réseau de vapeur à distance » alimente en principe une entreprise industrielle.

70
Union pétrolière, Pétrole : sur la route vers la Suisse, Union pétrolière, Zurich, 2004, p. 8
71
Tamoil suisse, « Raffinerie », http://www.tamoil.ch/FR/Activite/Raffinerie, consulté le 27.03.2012

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2. Situation actuelle 27

Les réseaux de chaleur à distance sont intéressants économiquement dans les


zones de densité énergétique suffisante72. En 2010, le canton comptabilisait :
− 14 réseaux de CAD alimentés par du bois déchiqueté ou des pellets, qui ont
livré environ 15 GWh. Ces réseaux sont en mains valaisannes.
− 2 réseaux de vapeur alimentés par les UIOM de Gamsen et Monthey. Ces
réseaux ont livré, en 2010, 181 GWh thermiques. Ces réseaux appartiennent
aux entreprises alimentées en vapeur.
− 1 réseau de CAD alimenté par divers agents énergétiques, dont une majorité de
rejets de chaleur. Il a livré environ 25 GWh sur la commune de Viège, à laquelle
il appartient à 50%.
− un réseau urbain de froid à distance alimenté par des rejets de chaleur
industriels qui a livré de l’eau pour alimenter des pompes à chaleur dans un
quartier de la commune de Viège. Ce réseau appartient à la commune de
Viège.
− un réseau de CAD alimenté par du gaz a livré 60 GWh sur la commune de
Martigny, à laquelle il appartient indirectement.

Carte 4 : Réseaux de chaleur à distance existants par agent énergétique et production en GWh,
73
canton du Valais, 2010

Source : SEFH

La création d’un réseau de chaleur à distance et le raccordement à ce dernier sont


subventionnés par le canton.74

e) Approvisionnement en cas de crise

Conformément à la loi sur l’approvisionnement économique du pays en cas de crise,


la Confédération est responsable d’assurer l’approvisionnement du pays en biens et
en services d’importance vitale. Elle collabore avec les cantons et l’économie privée.
Les sources d’énergie et tous les moyens nécessaires à leur production sont
considérés comme étant d’importance vitale.75

72
« La densité de raccordement devrait être d’au moins 1,2 à 1,5 MWh par mètre courant en terrain facile, et d’au moins 2,0 MWh en
terrain difficile » Andreas KEEL, « Propres, sûrs, sans soucis. Réseaux thermiques au bois », in Energies renouvelables n°2, SEES,
Berne, 2010, p. 12
73
Cette carte ne prétend pas à l'exhaustivité car il existe certainement des réseaux non connus du SEFH.
74
Pour plus d’informations sur ces programmes de promotion, consulter le site Internet du SEFH : www.vs.ch/energie
75 er
Art. 2, al. 2, let. a, Loi fédérale sur l’approvisionnement économique du pays du 8 octobre 1982, RS 531, état le 1 janvier 2011

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


28 2. Situation actuelle

Dans le domaine de l’énergie, la Confédération a mis en place des mesures assurant


la distribution des énergies fossiles et de l’électricité, la gestion des réseaux
d’électricité et de gaz, la constitution de stocks et de réserves obligatoires.

Les autres sources d’énergie ne sont pas réglementées du fait qu’elles jouent un rôle
mineur dans l’approvisionnement du pays.76 Avec l’augmentation de la production
des autres énergies (éolien, solaire, bois), ce point de vue devrait évoluer. A ce titre,
pour la ressource bois-énergie, des mesures sont à l’étude pour le bois déchiqueté et
les bûches.

L’Office cantonal de l’approvisionnement économique dirige et coordonne toutes les


tâches de préparation et d’exécution imposées par la Confédération. Cet office a
chargé le SEFH de gérer les huiles de chauffage. Le service cantonal de la
circulation routière et de la navigation se charge des carburants.

Mesures de Le canton soutient les objectifs fédéraux dans le domaine énergétique en se


politique chargeant, sur son territoire, d’appliquer et de faire appliquer le cadre légal en
énergétique vigueur. Il exerce également un rôle de conseil et de formation, et propose des
mesures de soutien dans les domaines relevant de sa compétence : économie
d’énergie (bâtiments et processus industriels), promotion de l’utilisation efficace de
l’énergie, promotion des énergies indigènes et renouvelables.

Les actions entreprises au niveau cantonal ainsi que les enjeux futurs auxquels le
canton devra faire face, ont été précisées dans le Rapport du Conseil d’Etat sur la
politique énergétique cantonale77.

Depuis la publication de ce document, le SEFH a réalisé plusieurs tâches,


notamment :

Actions entreprises au niveau cantonal à partir de 2009

Modification de l’ordonnance sur l’utilisation rationnelle de l’énergie pour intégrer une


grande partie des dispositions proposées par le Modèle de prescriptions énergétiques
des cantons (MoPEC 2008). Le canton cherche ainsi à harmoniser son cadre légal avec
celui des autres cantons

Elaboration du décret d’application de la loi sur l’approvisionnement en énergie électrique

Elaboration du décret concernant l’approbation de certaines dispositions et conventions


communales relatives à l’utilisation des forces hydrauliques des eaux publiques

Attribution de mandats pour la réalisation d’études et suivi de leur élaboration :


− Stratégie Forces hydrauliques Canton du Valais. Objectifs, lignes directrices et
mesures élaborée par le Groupe de travail Forces hydrauliques et BHP
− Canton du Valais : Stratégie du propriétaire de FMV. Attentes et prescriptions
relatives aux activités de FMV élaborée par le Groupe de travail Stratégie du
propriétaire FMV et BHP
− Massnahmenplan Solarenergie Wallis de Heini GLAUSER
− Infrastructures de transport d’énergie électrique à haute tension dans le canton du
Valais. Ligne à haute tension Chamoson – Chippis, étude dirigée par Hans B.
PÜTTGEN
− Identification des rejets thermiques industriels en Valais publiée par le CREM

Renforcement des actions dans le domaine de l’information et de la formation par


exemple en participant à des conférences, séminaires, cours de formation, en répondant
aux demandes téléphoniques, en élaborant des documents et outils d’information, en
visitant des chantiers pour s’assurer du respect des bases légales

76
Département fédéral de l’économie, Stratégie de l’approvisionnement économique du pays, OFAE, Berne, 2003, pp. 43-44
77
Conseil d’Etat, Rapport du Conseil d’Etat …, op. cit.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


2. Situation actuelle 29

Mise en place des programmes de promotion suivants :78


− assainissement énergétique des processus industriels ;
− remplacement des chauffages électriques ;
− remplacement d’un chauffage utilisant une énergie fossile ;
− infrastructure principale d’approvisionnement en chaleur à distance ;
− raccordement à un réseau de chauffage à distance alimenté par des énergies
renouvelables ou des rejets de chaleur ;
− amélioration thermique de l'enveloppe du bâtiment pour obtenir une prolongation du
délai d'assainissement d'une installation de combustion.

Complément au programme de la Fondation centime climatique relatif à la rénovation


énergétique de l’enveloppe des bâtiments

Adaptation des anciens programmes de promotion suivants :79


− MINERGIE ;
− installation solaire thermique ;
− installation de chauffage à bois.

Les programmes de promotion énergétiques représentent une part conséquente de


l’activité du SEFH. Une adaptation aux conditions cadres fédérales, une
communication régulière et ciblée, ainsi qu’une gestion rigoureuse permettent au
Valais de se trouver en bonne position en comparaison intercantonale. Ainsi, les
effets énergétiques des investissements soutenus en 2010 permettront de totaliser
665 GWh sur la durée de vie des mesures réalisées. Cela représente 70 à 100
millions de francs d’économie de frais d’énergie.

Graphique 11 : Effets énergétiques et des émissions de CO2, programmes d’encouragement


cantonaux (mesures directes; durée de vie totale des dispositifs), 2010

Source : EnDK, SuisseEnergie

Les montants versés pour ces programmes ont augmenté de manière conséquente à
partir de 2009. A noter que 43% de ces montants ont été couverts par des
contributions globales fédérales accordées aux cantons pour leurs programmes de
promotion. A partir de 2008 s’ajoutent des montants provenant de la « Fondation
centime climatique » (FCC), puis, à partir de 2010, ceux du « Programme Bâtiments
» pour la rénovation de l’enveloppe des bâtiments.

78
Pour plus d’information consulter le site Internet du SEFH : www.vs.ch/energie
79
Ibidem

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


30 2. Situation actuelle

Graphique 12 : Subventions versées par les programmes de promotion énergétiques cantonaux


et nationaux, canton du Valais, 2000-2011

14'000'000

12'000'000

10'000'000 Programme
CHF bâtiments

8'000'000
FCC

6'000'000
SEFH /Valais

4'000'000

2'000'000

0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Source : SEFH

Les investissements générés par les aides financières versées en 2010 ont
représenté environ 65 millions de francs.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 31

3. Stratégie

3.1 Objectif général

L’énergie est indispensable au fonctionnement de l’économie (p. ex. production


alimentaire, processus industriels et artisanaux, systèmes de communications,
mobilité, services). Par ailleurs, elle permet d’offrir des conditions de travail et de vie
agréables. Or, sa disponibilité à long terme n’est pas assurée avec le système
d’approvisionnement énergétique actuel qui repose essentiellement sur l’importation
d’agents énergétiques non renouvelables.

La politique énergétique doit donc veiller à promouvoir un approvisionnement et


une utilisation de l'énergie favorisant la sécurité et le développement
économique80.

Les lois fédérales et cantonales sur l’énergie visent à contribuer à un


approvisionnement énergétique :

Approvisionnement énergétique …

… suffisant L’énergie doit être disponible en quantité nécessaire pour répondre à


des besoins énergétiques raisonnés.

… diversifié Le mix d’approvisionnement doit être basé sur diverses sources


d’énergie, afin de limiter les risques induits pas les importations
d’énergie (volatilité des prix, disponibilité des ressources, conflits
politiques, etc.).

… sûr L’approvisionnement énergétique sûr « implique une offre d’énergie


suffisante et diversifiée ainsi qu’un système de distribution
techniquement sûr et efficace »81 afin d’éviter que l’approvisionnement
en énergie ne soit interrompu et que l’économie n’en pâtisse.

… économique L’approvisionnement économique « repose sur les forces du marché, la


vérité des coûts et la compétitivité avec l’étranger, ainsi que sur une
politique énergétique coordonnée sur le plan international »82. Le prix
de l’énergie doit intégrer son impact sur l’environnement et la société
tout en restant un bien accessible.

… compatible L’approvisionnement énergétique compatible avec les impératifs de


avec les l’environnement « implique une utilisation mesurée des ressources
impératifs de la naturelles, le recours aux énergies renouvelables et la prévention des
protection de effets gênants ou nuisibles pour l’homme et l’environnement »83.
l’environnement

La politique énergétique doit également prendre en compte les objectifs de


réduction des émissions de CO2 visant la diminution de l’influence anthropique sur
le climat.

80
Objectif politique du mandat de prestation du Service de l’énergie et des forces hydrauliques
81
Art. 5, al. 1, Loi fédérale du 26 juin 1998 sur l’énergie …, op. cit.
82
Art. 5, al. 2, Idem
83
Art. 5, al. 3, Idem

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


32 3. Stratégie

3.2 Piliers de la stratégie

Vu la position de la Suisse dans le contexte international et du Valais dans le


contexte national, l’objectif général décrit ci-dessus doit être poursuivi en cherchant à
découpler la croissance économique de la consommation d’énergies non
renouvelables. Il s’agit pour cela de s’appuyer sur les piliers suivants :

Piliers de la stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie

1. Utilisation économe et rationnelle de l’énergie

2. Exploitation des ressources naturelles indigènes et renouvelables à des fins de


production d’énergie

3. Valorisation des rejets de chaleur qui ne peuvent être réduits

4. Développement coordonné du transport et de la distribution d’énergie afin d’améliorer


l’efficacité du système d’approvisionnement

5. Stockage de l’énergie

6. Information, formation, recherche fondamentale et appliquée

7. Augmentation de la maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique par


les collectivités de droit public et autres acteurs valaisans

1. Efficacité Une utilisation économe et rationnelle de l’énergie signifie « consommer le moins


énergétique possible d’énergie, utiliser la forme d’énergie la plus appropriée, investir le moins
possible d’énergie pour obtenir un résultat donné (rendement énergétique élevé),
récupérer les rejets de chaleur utilisables »84.

De manière concrète, cela demande de supprimer le gaspillage dû à une prestation


inutile (p. ex. éteindre la lumière ou la ventilation dans une pièce inoccupée), de
réduire les besoins d’énergie pour une prestation souhaitée (p. ex. isoler un
bâtiment), de recourir à des technologies performantes pour assurer une prestation
souhaitée (p. ex. pompe à chaleur plutôt que chauffage électrique).

Ce pilier de la stratégie cantonale implique notamment de suivre les lignes directrices


suivantes :

1. Utilisation économe et rationnelle de l’énergie

Diminuer la consommation d’énergie globale, soit celle des ménages, du transport, des
industries et des services, entre autre grâce à :
− une modification du comportement de consommation et d’investissement,
− des technologies performantes,
− des rénovations et des constructions de bâtiments exemplaires,
− une gestion attentive des équipements consommateurs.

Réserver les énergies fossiles et l’électricité pour des procédés pour lesquels il n’existe
pas d’alternative raisonnable

Réduire, puis valoriser les rejets de chaleur inévitables

84
Art. 5, al. 2, Loi cantonale sur l’énergie …, op. cit.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 33

Planifier les infrastructures de distribution d’énergie de réseau dans les différentes zones
du territoire de manière à favoriser le recours à la forme d’énergie la plus appropriée sur
le long terme (énergies renouvelables et/ou rejets de chaleur)

2. Energies Sont considérés comme agents énergétiques indigènes et renouvelables « la force


renouvelables hydraulique, l’énergie tirée de la biomasse y compris le bois, l’énergie solaire, la
géothermie, la chaleur de l’environnement et l’énergie éolienne »85. Ces ressources
peuvent être exploitées pour produire de l’électricité, de la chaleur, simultanément de
l’électricité et de la chaleur, ou encore du biocarburant.

Ce pilier implique notamment de suivre les lignes directrices suivantes :

2. Exploitation des ressources naturelles indigènes et renouvelables à des fins de


production d’énergie

Veiller à garantir la viabilité économique des installations existantes valorisant des


énergies renouvelables

Augmenter la production hydro-électrique par la rénovation et l’amélioration du


rendement des installations existantes

Recourir aux énergies renouvelables pour couvrir les besoins de chaleur des bâtiments

Produire de l’électricité photovoltaïque sur les bâtiments et les infrastructures

Accélérer le taux de croissance des nouvelles installations, notamment par :


− l’examen des potentiels de production par commune et la définition des zones
propices pour la valorisation des diverses énergies renouvelables ;
− l’évaluation des modifications légales et réglementaires nécessaires pour favoriser un
développement adapté des énergies renouvelables ;
− l’élaboration de bases d’information, de recommandations ou directives destinées à
faciliter et accélérer les décisions des investisseurs et des autorités.

Déterminer le type de valorisation privilégié de certaines ressources renouvelables (p. ex.


production de chaleur, d’électricité ou de biocarburants) en fonction du rendement de
transformation, du coût de production, des besoins

3. Rejets de Un rejet de chaleur est de l’énergie non utilisée après avoir servi à une prestation
chaleur énergétique. Des rejets de chaleur sont inévitables car intimement liés à la physique
de certains processus. Par exemple, il n’est pas possible de produire du froid sans
produire simultanément de la chaleur ; un moteur doit être refroidi ; un processus
chimique exothermique produit de la chaleur.

La température d’un rejet de chaleur peut varier de plusieurs centaines de degrés à


une température proche de celle de l’environnement. La méthode de valorisation
sera donc différente allant d’une turbine à vapeur à une pompe à chaleur en passant
par un échangeur de chaleur.

Ce domaine se situe entre l’utilisation rationnelle de l’énergie et la production


d’énergie permettant de remplacer d’autres agents énergétiques.

85
Art. 6, al. 2, Idem

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


34 3. Stratégie

Ce pilier de la stratégie implique notamment de suivre les lignes directrices


suivantes :

3. Valorisation des rejets de chaleur qui ne peuvent être réduits

Chercher à réduire les rejets de chaleur

Récupérer si possible la chaleur pour réduire la consommation d’énergie du processus


qui génère le rejet, par exemple sur une installation de ventilation

Utiliser pour une autre prestation en interne au bâtiment ou à l’entreprise, les rejets
existants qui ne peuvent être réduits, par exemple utiliser la chaleur générée par une
machine de froid pour préchauffer l’eau chaude

Valoriser les rejets de chaleur à l’externe lorsqu’ils ne peuvent être utilisés en interne

Planifier l’implantation des producteurs et consommateurs de chaleur parallèlement de


manière à en exploiter les synergies potentielles

Equiper les zones à bâtir des infrastructures adéquates pour valoriser ces rejets (en
principe des réseaux transportant de l’eau ou plus rarement de la vapeur)

4. Transport, L’évolution souhaitée de l’approvisionnement en énergie, moins basée sur les


distribution énergies fossiles et plus sur les énergies renouvelables et les rejets de chaleur,
nécessite une adaptation du transport et de la distribution d’énergie. Cette adaptation
doit tenir compte d’une période de transition pendant laquelle les énergies non
renouvelables constitueront encore l’essentiel de l’approvisionnement, mais elle doit
aussi préparer et favoriser une croissance importante des énergies renouvelables
dans l’approvisionnement. Elle doit aussi viser l’amélioration de l’efficacité technique
du système global d’approvisionnement en exploitant les synergies entre les secteurs
de l’électricité, de la chaleur et de la mobilité.

En ce qui concerne les énergies de réseau, ce pilier implique notamment de suivre


les lignes directrices suivantes :

4.1 Développement coordonné du transport et de la distribution d’énergie afin d’améliorer


l’efficacité du système d’approvisionnement – Energies de réseau

Limiter l’extension du réseau de gaz. Le gaz doit de préférence être réservé pour les
processus industriels, les grandes centrales à gaz, les grands couplages chaleur-force, la
mobilité

Privilégier la construction de réseaux de chaleur (chaud/froid) à distance dans des zones


de densité énergétique adéquate

Adapter les réseaux électriques et leur gestion (smart grid) pour pouvoir absorber
l’électricité des nouvelles installations qui seront principalement décentralisées et
dépendantes des conditions météorologiques

Exploiter de manière commune les réseaux de distribution d’électricité suprarégionaux et


régionaux pour une meilleure maîtrise des coûts et une optimisation de la valeur ajoutée
de l’énergie produite en Valais

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 35

En ce qui concerne les énergies non distribuées par des réseaux, ce pilier
implique notamment de suivre les lignes directrices suivantes :

4.2 Développement coordonné du transport et de la distribution d’énergie afin d’améliorer


l’efficacité du système d’approvisionnement – Energies non distribuées par des réseaux

Améliorer la filière de distribution du bois-énergie pour faciliter le recours à cette


ressource

Exclure le mazout dans certains quartiers pour le chauffage des bâtiments (p. ex. lorsque
des rejets de chaleur, la chaleur de l’environnement, le bois, etc. peuvent être utilisées).
Cette ressource doit être réservée de préférence pour la pétrochimie et la mobilité

5. Stockage Le stockage sert à pouvoir disposer de l’énergie nécessaire au moment voulu. Il


améliore la sécurité de l’approvisionnement en énergie.

Ce pilier implique notamment de suivre les lignes directrices suivantes :

5. Stockage de l’énergie

Développer des capacités de stockage adaptées pour l’électricité en fonction de la


croissance de la production renouvelable stochastique au niveau international et suisse

Définir une stratégie de stockage pour le bois-énergie, adaptée à l’augmentation de la


consommation

6. Information, L’information doit permettre d’orienter les choix de comportement et d’investissement


formation et de la population.
recherche
La formation doit permettre aux professionnels de conseiller leurs clients, de planifier
et gérer des installations consommatrices d’énergie en phase avec les objectifs de la
politique énergétique.

Enfin, la recherche fondamentale, la recherche appliquée et le développement


doivent permettre la mise à disposition de produits et de méthodes utiles à la
politique énergétique.

Ce pilier implique notamment de suivre les lignes directrices suivantes :

6. Information, formation, recherche fondamentale et appliquée

Informer la population de manière plus systématique et plus approfondie

Accroître l’offre de formation dans le domaine de l’énergie, en collaboration avec les


associations professionnelles et les hautes écoles

Renforcer et développer des pôles de compétences avec des objectifs concordants,


notamment par l’installation de chaires de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne
(EPFL) en Valais ainsi que par le programme The Ark Energy

Favoriser les projets pilotes et de démonstration

7. Maîtrise des L’économie cantonale doit pouvoir disposer à long terme de l’énergie nécessaire à
activités dans la son bon fonctionnement. Il n’est pas seulement important de réduire la dépendance
chaîne de valeur de l’économie vis-à-vis des énergies non renouvelables. Il faut également s’assurer
énergétique que la production locale puisse bénéficier à l’économie locale.

En outre, les diverses activités au long de la chaîne de valeur énergétique peuvent


apporter des plus-values substantielles à l’économie valaisanne. Le rapport Stratégie
Forces hydrauliques, traite cet aspect pour le secteur de l’hydro-électricité, en

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


36 3. Stratégie

particulier à son chapitre 8. Les réflexions de ce chapitre s’appliquent également à la


production d’électricité par d’autres ressources énergétiques indigènes et dans une
certaine mesure à la production et la distribution de chaleur.

Ainsi, il est dans l’intérêt économique du canton comme dans celui de la sécurité
d’approvisionnement en énergie que les entreprises énergétiques valaisannes
participent autant que possible à l’ensemble des activités apportant de la valeur
ajoutée. Les collectivités de droit public, à savoir le canton, les communes et les
bourgeoisies, ainsi que les acteurs valaisans, doivent donc avoir pour ambition
d’augmenter, à chaque opportunité intéressante, leurs participations dans les
activités de la chaîne de valeur énergétique (production, commercialisation,
distribution d’énergie).

Schéma 4 : Chaîne de valeur énergétique de l’électricité

Smart Grid – Réseau de distribution « intelligent »

Production et Négoce Transport Distribution Consommation


stockage Production

Sources : IEA, EIA

S’il paraît légitime que les atouts du canton, en particulier les atouts énergétiques,
soient valorisés et bénéficient en majorité à l’économie cantonale, il est tout aussi
légitime que les cantons confédérés, aujourd’hui actionnaires de sociétés d’électricité
actives en Valais, puissent continuer à assurer une partie de leur approvisionnement
grâce à la générosité des ressources énergétiques du Valais.

En outre, la collaboration avec les grandes entreprises sises hors canton, partenaires
de longue date dans l’approvisionnement du canton et du pays doit bien sûr rester de
mise.

Ce pilier implique notamment de suivre les lignes directrices suivantes :

7. Augmentation de la maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique par les
collectivités de droit public et autres acteurs valaisans

Développer une société ou une structure d’ampleur cantonale destinée à valoriser de


manière optimale une grande partie de l’énergie produite dans le canton

Exercer le droit de retour à l’échéance des concessions hydrauliques et garantir des


participations valaisannes dans le cadre des futures concessions

Investir dans les nouvelles installations productrices d’énergie

Conserver en mains valaisannes la propriété des réseaux de distribution

Acquérir des participations aussi élevées que possible dans les infrastructures de
transport et de distribution d’énergie existantes et nouvelles

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 37

3.3 Objectifs 2020

La Société à 2000 Watts est fixée comme objectif daté dans certaines stratégies
cantonales ou plans directeurs communaux. Cependant il paraît plus adéquat de
l’utiliser en tant que vision afin d’orienter les mesures à prendre. En effet, les
changements nécessaires ne sauraient être réalisés en quelques décennies et de
nombreux événements pourraient les accélérer ou les ralentir, comme l’a montré, par
exemple, l’accident nucléaire de Fukushima ou la hausse du prix du pétrole en 2005.

Les objectifs fédéraux86 de la Stratégie énergétique 2050 s’orientent sur le scénario


Nouvelle politique énergétique (NPE), lui-même visant à long terme la Société à 2000
Watts87. Cependant, les mesures faisant l’objet du projet législatif soumis à
consultation ne permettront d’atteindre que les objectifs chiffrés du scénario Mesures
politiques du Conseil fédéral (PCF). En effet, pour atteindre les objectifs de la NPE,
d’autres paquets de mesures, nécessitant éventuellement une modification de la
Constitution fédérale, devront être mis en place dès 2020, dont notamment la
réforme fiscale écologique.88

Afin d’être en phase avec la stratégie fédérale, les objectifs cantonaux 2020 sont
axés sur le scénario PCF, avec les adaptations et ajouts nécessaires en raison des
particularités89 cantonales.

Dans cet esprit et pour apporter son soutien aux objectifs de la Confédération, le
Valais se fixe, pour 2020, les objectifs principaux suivants :

Objectifs principaux pour 2020

1. Diminuer les besoins en agents énergétiques fossiles de 18.5% par rapport à 2010

2. Stabiliser la consommation d’électricité au niveau de 2010

3. Augmenter de 1’400 GWh par rapport à 2010 la production totale d’énergie


(thermique et électrique) issue de l’exploitation des agents énergétiques indigènes et
renouvelables - y compris la grande hydraulique - 90 ainsi que l’utilisation des rejets de
chaleur

4. Pour les collectivités de droit public et autres acteurs valaisans, viser à chaque
opportunité intéressante la maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique

Les objectifs susmentionnés seront adaptés une fois les potentiels affinés dans le
cadre de l’élaboration des stratégies détaillées des divers domaines d’action.

Pour atteindre ces objectifs, les mesures existantes91 ne suffiront pas. Les autorités
politiques devront mettre en place de nouvelles mesures incitatives, contraignantes
et organisationnelles. Enfin, la participation active des collectivités, des secteurs
économiques et de chaque individu sera primordiale.

86
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant …, op. cit., p. 4 et p. 31
87
Le projet soumis à consultation est axé sur le scénario Nouvelle politique énergétique. Ce scénario est un peu plus ambitieux que
l’ancien scénario des Perspectives énergétiques 2035 « Cap sur la Société à 2000 watts ».
88
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant …, op. cit., p. 5
89
Par exemple, en raison de la proportion importante de la consommation des grands sites industriels, comme de sa variabilité très
forte, les objectifs de maîtrise de la consommation d’énergie doivent être fixés sans ces sites (le site industriel de Monthey, y compris la
centrale combinée à gaz Monthel ; les sites métallurgiques Sierre-Chippis-Steg ; le site chimique de Viège-Lonza.
90
Selon la définition de l’OFEN, « les petites centrales hydroélectriques sont des installations d'une puissance mécanique moyenne
brute égale ou inférieure à 10 MW » (http://www.bfe.admin.ch/themen/00490/00491/00493/index.html?lang=fr, consulté le 26.04.2012).
De ce fait, par antagonisme, les grandes centrales hydrauliques regroupent les installations d’une puissance mécanique moyenne brute
supérieure à 10 MW.
91
Voir chapitre 2.2.2 Politique énergétique

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


38 3. Stratégie

1. Diminution du L’objectif de réduction du recours aux agents énergétiques fossiles d’au moins 18.5%
recours aux par rapport à 2010 provient du scénario PCF qui vise, pour la Suisse, une diminution
agents de la consommation finale d’agents énergétiques fossiles de plus de 158'000 GWh
énergétiques en 2010 à 128'800 GWh en 2020, soit une diminution de 18.5%.
fossiles
Cet objectif cherche avant tout à diminuer la dépendance du canton face à ces
agents énergétiques dont la disponibilité est tributaire des importations en
provenance de pays parfois politiquement instables. Il joue parallèlement un rôle
essentiel sur la politique climatique en matière de diminution des émissions de CO2
dans l’atmosphère.

Pour le canton du Valais, réduire le recours aux agents énergétiques fossiles d’au
moins 18.5% implique une réduction de 1’100 GWh de la consommation globale
d’agents énergétiques fossiles par rapport à 2010. A l’horizon 2020, la
consommation de produits pétroliers, de charbon et de gaz naturel devrait être
inférieure à 4’790 GWh/a. Cet objectif est entaché d’une certaine imprécision étant
donné que les données de consommation finale de combustibles et carburants
pétroliers pour 2010 sont estimées à partir de la consommation suisse.

Graphique 13 : Consommation finale d’agents énergétiques fossiles en GWh sans la


92 93
consommation de la grande industrie, canton du Valais, 1990, 2000 , 2010 , 2020

6'000

Gaz naturel pour


5'000 réseau de CAD

Gaz naturel
4'000
GWh

3'000 Combustibles
pétroliers et charbon

2'000 Carburants
pétroliers

1'000 Objectif
Consommation
d'énergies fossiles
0
1990 2000 2010 2020

Sources : SEFH, OFEN

Pour diminuer le recours à ces agents énergétiques, il faut d’une part réduire les
besoins et d’autre part les substituer par des rejets de chaleur et des agents
énergétiques renouvelables. Ainsi, l’objectif peut être scindé en trois sous objectifs
qui permettent d’illustrer l’ampleur de la tâche :
− réduire les besoins d’énergie thermique de 16% (530 GWh) ;
− substituer la consommation de 150 GWh fossiles par le recours aux énergies
renouvelables et aux rejets de chaleur ;
− réduire les besoins de carburants de 16% (420 GWh).

Une telle réduction du recours aux agents énergétiques fossiles n’est envisageable
qu’avec, notamment :
− une forte multiplication de projets de chaleur à distance de moyenne à
grande ampleur utilisant le bois, les rejets de chaleur industriels à haute et
basse température, ainsi que la géothermie ;

92
Pour 2000 et 2010, la consommation finale de produits pétroliers (excepté les carburants d’aviation) a été établie sur la base de celle
de la Suisse.
93
Ibidem

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 39

− un très fort accroissement du nombre d’assainissements énergétiques des


bâtiments (enveloppe, installations de chauffage) ;
− le renoncement au développement du réseau de gaz naturel pour le
chauffage des bâtiments ;
− la suppression des chaudières à gaz et à mazout pour le chauffage des
bâtiments ;
− un renouvellement performant du parc automobile, ainsi que la modification
de la répartition modale de la mobilité ;
− la généralisation de l’assainissement énergétique des procédés utilisés
dans l’industrie, l’artisanat et les services.

Cet objectif ne considère pas la consommation de gaz naturel des grandes industries
installées en Valais (notamment le site industriel de Monthey, les sites métallurgiques
Sierre-Chippis-Steg, le site chimique de Viège-Lonza, la centrale à cogénération
Monthel).

En effet, la consommation de gaz naturel de ces industries varie fortement d’une


année à une autre en fonction des commandes, ainsi que de l’évolution des
processus de fabrication. Aussi, intégrer un objectif de réduction de consommation
d’énergie fossile pour les grandes industries dans les objectifs globaux du canton n’a
pas beaucoup de sens. De plus, si une de ces grandes industries venait à délocaliser
sa production, les objectifs énergétiques seraient alors atteints au détriment de
l’économie valaisanne, ce qui n’est bien sûr pas souhaité. Il convient également de
souligner que ces grandes industries participent aux conventions d’objectifs
proposées par la Confédération en vue d’être exonérées de la taxe sur le CO2.

Graphique 14 : Consommation finale de gaz naturel dans la grande industrie, en GWh, canton du
Valais, 1990-1998, 2001-2011

1'900

1'800

1'700
GWh

1'600

1'500

1'400

1'300

1'200

1'100

1'000
90

91
92

93
94

95
96
97

98

01
02
03

04
05

06
07
08

09
10

11

19

19
19

19
19
19

19
19

19

20

20
20

20
20
20

20
20

20
20
20

Source : SEFH

Le graphique ci-dessus met en évidence la volatilité de la consommation de gaz


naturel dans les grandes industries, ainsi que l’effet de la mise en service en 2010 de
la centrale combinée à gaz Monthel sur le site industriel de Monthey.

Bien que la consommation en produits pétroliers de la grande industrie soit faible,


ces besoins ont été séparés de la consommation finale du canton, par souci de
cohérence.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


40 3. Stratégie

2. Stabilisation de L’objectif de stabiliser, d’ici 2020, la consommation d’électricité par rapport à


la consommation 2010 est issu du scénario PCF. Il implique que la consommation d’électricité sans la
d’électricité grande industrie restera à 2'370 GWh.

Graphique 15 : Consommation finale d’électricité en GWh sans la consommation de la grande


industrie, canton du Valais, 1990, 2000, 2010, 2020

2'500

2'000

1'500
GWh

1'000

500

-
1990 2000 2010 2020

Source : SEFH

En 2010, environ 9’770 GWh électriques étaient produits sur le territoire valaisan,
dont 9’650 GWh grâce à la valorisation de l’énergie hydraulique. Ce chiffre peut
laisser penser que le canton dispose de suffisamment d’électricité pour répondre à
ses besoins. Or ce n’est pas le cas. En effet, seuls 21.5% de la production sont en
mains valaisannes.94 Le canton dépend donc de contrats d’achat. En outre, la
production de l’électricité dont le canton dispose n’est pas toujours en phase avec la
consommation cantonale.

Bien qu’après l’exercice du droit de retour des concessions, au moins 60%95 du


capital-actions des installations hydro-électriques devraient appartenir aux
collectivités de droit public valaisannes et que les nouvelles installations de
production d’électricité devraient majoritairement être en leurs mains, il est dans
l’intérêt de l’économie cantonale de chercher à maîtriser la consommation
d’électricité.

D’une part, cela aidera la Confédération à atteindre ses objectifs liés à l’abandon de
l’énergie nucléaire. D’autre part, cela favorisera la mise à disposition de l’économie
valaisanne d’une énergie à un prix raisonnable moins dépendant de la spéculation
sur les marchés. Cela est particulièrement important pour les industries intensives96
en énergie.97 Enfin, la commercialisation hors canton du surplus de la production à
plus-value écologique devrait s’avérer profitable à l’économie cantonale.

Alors que les applications de l’électricité se multiplient, notamment pour la production


de froid, le chauffage par pompes à chaleur et la mobilité électrique, l’atteinte de
l’objectif constitue un énorme défi. A lui seul, le développement des pompes à
chaleur pourrait occasionner une consommation supplémentaire d’électricité
d’environ 120 GWh.

94
Voir le chapitre 2.2.2 Politique énergétique
95
Voir Groupe de travail Forces hydrauliques et BHP, Stratégie Forces hydrauliques …, op. cit., p. 62
96
Pour des raisons physiques, certains procédés de production consomment beaucoup d’énergie.
97
Aurelio MATTEI, Estimation du rendement moyen de l’énergie électrique utilisée dans l’économie valaisanne, Département
d’économétrie et d’économie politique, Université de Lausanne, Lausanne, 1989

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 41

La Confédération propose dans la Stratégie énergétique 2050, la mise en place de


plusieurs mesures visant la réduction des besoins ainsi que la substitution de
l’électricité pour certaines applications, par exemple :
− Ne plus utiliser l’électricité pour alimenter les chauffages électriques à
résistance et les chauffe-eau électriques ;98
− Développer les appels d’offres publics visant à diminuer la consommation
d’électricité pour obtenir un maximum d’économies d’électricité par unité de
ressource investie ;99
− Étendre les exigences d’efficacité à d’autres catégories d’appareil et adapter
périodiquement ces exigences ;100
− Introduire et mettre en œuvre des prescriptions d’utilisation pour les appareils
électriques.101

Le canton doit soutenir ces mesures et, si nécessaire, les compléter.

La consommation d’électricité des grandes industries implantées dans le canton du


Valais n’est pas incluse dans cet objectif pour les mêmes raisons que celles
énoncées dans l’objectif de diminution de la consommation finale d’agents
énergétiques fossiles. Par exemple, la fermeture de l’usine d’électrolyse à Steg en
2006 a eu pour effet la réduction la consommation d’électricité de 700 GWh.

Ces industries sont toutefois fortement concernées par diverses mesures qui seront
discutées dans la stratégie détaillée « Secteurs économiques ».

Graphique 16 : Consommation finale d’électricité dans la grande industrie en GWh, canton du


Valais, 1990-2001, 2004-2011

2'500

2'000

1'500
GWh

1'000

500

-
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001

2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011

Source : SEFH

98
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant …., op. cit., p. 36
99
Idem, p. 42
100
Idem, p. 47
101
Ibidem

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


42 3. Stratégie

3. Augmentation de L’objectif valaisan d’augmenter, entre 2010 et 2020, de 1’400 GWh la production
la production totale d’énergie issue de l’exploitation des agents énergétiques indigènes et
d’énergie renouvelables ainsi que de l’utilisation des rejets de chaleur contribue à plus de
indigène et 10%102 à l’objectif y relatif du scénario PCF103 de la Stratégie énergétique 2050.
renouvelable et
de l’utilisation Dans le secteur de l’électricité, il est proposé de considérer des scénarios élevés de
des rejets de réalisation de projets hydro-électriques, éoliens et photovoltaïques. Ainsi, l’objectif est
chaleur de produire 900 GWh supplémentaires d’ici 2020, par rapport à 2010.

Bien que cette production ne représenterait qu’environ 9.6% de la production hydro-


électrique pluriannuelle du canton en 2010, elle équivaudrait à 38% de l’objectif de
consommation valaisanne d’électricité pour 2020 sans la grande industrie (2’370
GWh).

En matière de besoins thermiques, l’objectif est d’augmenter, par rapport à 2010,


de 500 GWh l’énergie issue de la production d’énergies renouvelables ainsi que
de la valorisation de rejets de chaleur. Une partie (150 GWh) de cette énergie
thermique supplémentaire devrait substituer la consommation d’énergies fossiles de
2010.

En 2020, les énergies renouvelables utilisées pour la production thermique et les


rejets de chaleur provenant des énergies non renouvelables pourraient assurer 17%
des besoins d’énergie du canton sans l’électricité ni la consommation de la grande
industrie (soit environ 5'580 GWh).

Avec une production supplémentaire totale de 1’400 GWh entre 2010 et 2020, la
production d’énergie indigène et renouvelable ainsi que la valorisation des rejets de
chaleur représenterait alors plus de 11’300 GWh/a.104

Graphique 17 : Production d’énergie indigène et renouvelable – Valorisation des rejets de chaleur


en GWh, canton du Valais, 2010, 2020

10'000
2020; + 900 GWh
9'000

8'000

7'000
GWh

6'000
2010; 9'440 GWh
5'000

4'000

3'000

2'000
2020; + 500 GWh
1'000
2010; 460 GWh
0
Electricité Chaleur

Source : SEFH

Ces objectifs ne pourront cependant être atteints qu’avec un fort développement de


l’utilisation des ressources naturelles disponibles, à savoir, l’énergie hydraulique,
l’énergie éolienne, l’énergie solaire, la chaleur ambiante, la géothermie, le bois-
énergie et l’autre biomasse105 ainsi que les rejets de chaleur inévitables106.

102
Sans l’hydro-électricité issue du pompage-turbinage
103
La majeure partie des données de ce scénario est issue des rapports de Prognos. Du fait que certaines données sont agrégées
dans ces rapports, des détails ont été demandés directement à Prognos.
104
La production hydro-électrique valaisanne retenue pour l’année 2010 est la moyenne décennale sur les années civiles 2001 à 2010.
105
Notamment la biomasse issue de l’agriculture, de la part renouvelable des déchets brûlés dans les UIOM, des déchets des
restaurants, des STEP
106
Y compris la part non renouvelable des déchets brûlés dans les UIOM

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 43

Le graphique ci-dessous met en évidence que l’énergie hydraulique reste, jusqu’en


2020, le potentiel de croissance principal pour la production d’électricité. Cependant,
le développement attendu des énergies éoliennes et photovoltaïques sera d’un ordre
de grandeur similaire. Dans le domaine de la chaleur, l’installation de pompes à
chaleur revêt le principal potentiel de production d’énergie thermique. La
consommation d’électricité consécutive à ce développement pourrait cependant
correspondre à 120 GWh. La consommation d’électricité des pompes à chaleur
(PAC) devra donc être compensée dans d’autres secteurs (p. ex. suppression des
chauffages électriques).

Graphique 18 : Production supplémentaire d’énergie indigène et renouvelable – Valorisation des


rejets de chaleur par agent énergétique en GWh, canton du Valais, 2020

300

250

200
Electricité
GWh

Chaleur
150

100

50

t
ue

de

)
ue

ue
e

en

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ue

se

rie
r ie
nn

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Bo

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la
G

eu
r(
So

eu

eu

al
al

ch
al
Ch

ch

ts
je
ts

Re
je
Re

Source : SEFH

L’atteinte de ces objectifs nécessitera notamment :


− la fixation dans des textes légaux de principes et d’objectifs énergétiques
permettant de donner plus de poids aux intérêts énergétiques dans les pesées
d’intérêt ;
− des politiques énergétiques communales visant à identifier et valoriser les
ressources énergétiques locales ;
− des adaptations de la planification du territoire et de la réglementation au
niveau communal (planification énergétique territoriale) ;
− un développement de type industriel de la pose d’installations solaires
photovoltaïques ;
− une priorité accordée aux énergies renouvelables et aux rejets de chaleur
pour le chauffage des bâtiments et la préparation d’eau chaude sanitaire.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


44 3. Stratégie

4. Maîtrise des L’objectif que les collectivités de droit public et autres acteurs valaisans visent, à
activités dans la chaque opportunité intéressante, la maîtrise des activités dans la chaîne de
chaîne de valeur valeur énergétique concerne principalement la production et la distribution
énergétique d’énergie. En effet, il est important de disposer des installations de production et de
distribution pour prélever une part plus importante de la rente de ressource.

En matière de production d’électricité, l’objectif à atteindre est que les nouvelles


installations, en particulier les aménagements hydro-électriques, les installations
éoliennes et les installations photovoltaïques, soient majoritairement en mains
valaisannes.

Ces installations produiront d’ici 2020 l’essentiel de l’augmentation de la production


d’électricité indigène et renouvelable, soit plus de 940 GWh, en considérant les
scénarios de développement ambitieux. Avec une participation de 50% en moyenne
sur les nouvelles productions, la consommation d’électricité cantonale sans la grande
industrie (objectif 2020 : 2'370 GWh) pourrait, déjà en 2020, être assurée par de
l’énergie en mains valaisannes. En effet, en 2010, en moyenne pluriannuelle, plus de
2’040 GWh étaient déjà en mains valaisannes. En 2020, cette quantité d’électricité
pourrait être égale à 2'500 GWh.

Pour répondre à la demande en électricité y compris celle de la grande industrie107 ,


avec de l’énergie en mains valaisannes, plus de 730 GWh supplémentaires devraient
néanmoins être acquis.

L’objectif explicité dans la Stratégie Forces hydrauliques108 d’avoir 60% de l’énergie


hydraulique en mains valaisannes109 après le retour des concessions hydrauliques
s’inscrit dans le long terme. Les principaux retours s’échelonneront en effet entre
2030 et 2060.

Graphique 19 : Échéances des concessions avec productions correspondantes, canton du Valais,


2005-2060

2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050 2055 2060
11000

Mattmark
Aegina, Aletsch

10000

9000

Gondo, Gabi, Tannuwald


8000
Production mio kWh

Emosson, GKW3, Lötschen


Lizerne & Morge

7000
Mauvoisin

Electra Massa

6000
La Dixence

5000
Gougra
Ackersand 1, Bramois

Lienne
Ernen-Mörel
Rhône, Navizence,

4000
Lavey
Salanfe

Ackersand2, GKW1
Sembrancher
Vernayaz

3000
Grande Dixence,

2000

1000

0
2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050 2055 2060

Échéances
Source : SEFH

107
En supposant que les besoins de la grande industrie sont similaires à ceux de 2010, soit 860 GWh.
108
Groupe de travail Forces hydrauliques et BHP, Stratégie Forces hydrauliques …, op. cit., p. 38
109
21% de l’énergie hydro-électrique est en mains valaisannes, ce qui représente, pour la moyenne décennale 2001-2010, environ
1’970 GWh.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 45

Dans le domaine de la distribution d’électricité, des sociétés implantées hors


canton ont déjà acquis des réseaux. Il importe que les distributeurs valaisans
consolident leurs activités (exploitation, commerce) et envisagent à terme des
fusions. Ceci leur permettrait de créer des entités plus fortes qui seraient entre
autres plus à même d’optimiser la valorisation de la production décentralisée injectée
dans les réseaux de moyenne et basse tension.

Concernant la production de chaleur par des installations non raccordées à un


réseau, étant donné que ces installations sont liées aux bâtiments qu’elles chauffent,
elles seront donc en majorité en mains valaisannes.

Les réseaux de distribution de chaleur à distance connaissent une période de


développement aussi bien dans les communes de montagne que dans les
communes de plaine. Ces infrastructures de dimension communale, constituent un
des piliers d’une planification énergétique territoriale adaptée aux objectifs de la
politique énergétique. De ce fait, elles doivent autant que possible appartenir aux
collectivités publiques ou faire l’objet d’un règlement communal et d’une
convention de concession protégeant les intérêts des consommateurs. Il faut
également veiller à saisir les opportunités de posséder des parts dans les
installations d’acquisition ou de production de chaleur qui alimentent ces
réseaux.

Concernant la distribution de gaz, les collectivités publiques et acteurs valaisans sont


actionnaires majoritaires dans la plupart des sociétés opérant sur le territoire
cantonal (voir chapitre 2.2.2 Politique énergétique). La participation des collectivités
publiques dans ces entreprises rend potentiellement plus difficiles certaines décisions
nécessaires pour adapter les réseaux de gaz à la nouvelle politique en matière
d’approvisionnement en énergie. D’un autre côté, les collectivités peuvent aussi
influencer cette adaptation en fonction des intentions découlant de leur planification
énergétique territoriale.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


46 3. Stratégie

3.4 Analyse SWOT

Focalisée sur les objectifs 2020, l’analyse SWOT cherche à présenter quelles sont
les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces des secteurs de l’efficacité
énergétique et du système d’approvisionnement en énergie. Elle considère
uniquement les aspects généraux. Les stratégies détaillées faisant l’objet de rapports
séparés iront dans les détails.

Forces Faiblesses

− La sensibilité de la population à la − Chaque personne peut adopter un mode


thématique de l’énergie a fortement de vie et de consommation incompatible
augmenté ces cinq dernières années. avec les objectifs de la politique
− L’énergie fait partie des «16 énergétique.
engagements en matière de − La part de l’énergie dans le budget des
Développement Durable» du canton. ménages et des entreprises est en
− Le Valais collabore avec les autres général assez faible.
cantons pour harmoniser ses − Le canton et les communes ne disposent
dispositions légales dans le domaine de pas des moyens nécessaires pour
l’efficacité énergétique. Il a ainsi introduit contrôler l’application généralisée du
dans l’OURE, une grande partie des cadre légal relatif à l’énergie.
articles du MoPEC 2008 et participe à − Le canton est fortement dépendant des
l’élaboration du MoPEC 2014. importations d’agents énergétiques non
− La Confédération fixe et fait évoluer les renouvelables (fossiles et fissiles). Ainsi,
normes pour la consommation d’énergie les objectifs représentent de grandes
de certains appareils et des véhicules quantités d’énergie.
automobiles. − Les ressources naturelles cantonales
− La production d’électricité indigène à disponibles ne sont pas assez exploitées
partir de l’exploitation de l’énergie à des fins de production d’énergie,
hydraulique est importante.110 excepté l’énergie hydraulique.111
− La réduction de la consommation − Les rejets de chaleur inévitables ne sont
112
d’énergie dans le domaine du bâtiment et pas assez exploités.
des entreprises est soutenue par des − Les politiques de l’électricité, de la
programmes de promotion cantonaux et chaleur et de la mobilité sont trop
fédéraux ainsi que par certaines cloisonnées.
communes..
− Le réseau à haute tension ne peut
− Le recours à certains agents assurer le transport de la production
énergétiques indigènes et renouvelables d’électricité du canton.
113
est soutenu par les programmes de
promotion cantonaux, le système fédéral − La large implantation du réseau de gaz
de RPC ainsi que par certaines et le développement continuel du réseau
communes. n’incitent pas à l’utilisation d’autres
alternatives pour le chauffage des
− Le recours aux rejets de chaleur est bâtiments.
promu au niveau cantonal et par
certaines communes. − Les réseaux de chaleur à distance sont
peu développés dans le canton.114
− Les prestations et les décisions des
services de l’Etat n’intègrent pas toutes
des critères énergétiques.
− La volatilité des budgets alloués aux
programmes de promotion énergétiques
rend difficile la mise en place de
programmes inscrits sur le moyen
terme.115

110
Voir Conseil d’Etat, Rapport du Conseil d’Etat …, op. cit., p. 20
111
Idem, pp. 31-40
112
Idem, p. 39
113
Idem, pp. 43-46
114
Idem, p. 46
115
Voir notamment les rapports sur les Contributions aux cantons selon l’art. 15 de la LEne

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 47

Opportunités Menaces

− La concrétisation de la présente stratégie − La population et son niveau de vie


représente une opportunité pour la augmentent.
diversification des activités économiques − L’effet rebond réduit, voire menace l’effet
du canton et la création de nouveaux des mesures d’économie d’énergie.
emplois.
− Les communes sont responsables de
− Le potentiel de production d’énergie à l’approvisionnement en énergie sur leur
partir de la valorisation des ressources territoire. Le canton a donc peu de marge
indigènes et renouvelables est non de manœuvre.
négligeable dans le canton du Valais.
Les investissements dans ce secteur − Des divergences entre les acteurs
offrent des opportunités de valeur valaisans concernés pourraient nuire à la
ajoutée importante sur le long terme. concrétisation des visions relatives aux
retours des concessions et ainsi servir
− Le potentiel de valorisation des rejets de les intérêts des sociétés hors canton ou
chaleur inévitables est très important engendrer une modification législative au
dans le canton. niveau fédéral.
− L’augmentation du prix des agents − La rentabilité de l’exploitation des
énergétiques favorisera la diminution de grandes centrales hydrauliques est
la demande en énergie ainsi que le menacée par la modification du profil des
développement des installations de prix de l’électricité sur le marché
production d’énergie renouvelable. européen.
− L’utilisation des synergies entre les − La revitalisation des cours d’eau
secteurs de l’électricité, de la chaleur et diminuera la production d’électricité
de la mobilité permet des gains hydraulique.
considérables d’efficacité énergétique
(couplage chaleur-force à gaz, pompes à − La production d’électricité hydraulique
chaleur, véhicules électriques). appartient majoritairement à des sociétés
concessionnaires sises hors du Valais.
− Les gestionnaires de réseaux de
distribution d’électricité opérant sur le
territoire cantonal sont nombreux ce qui
rend très difficile l’application d’une
politique harmonisée.
− Les nouvelles installations de production,
de transport et de distribution d’énergie,
de par leur éventuel impact sur
l’environnement (nature, paysage), la
société et l’économie locale (p. ex. le
tourisme) pourraient soulever des
oppositions, avec pour conséquence la
non réalisation des installations prévues
ou la mise en place de mesures de
compensation dissuasives pour la
réalisation des installations.
− Le réseau électrique existant n’est pas
adapté pour gérer la production
d’électricité décentralisée.
− La propriété par étage fortement
répandue dans le canton et le taux élevé
de résidences secondaires rendent les
décisions d’assainissement énergétique
difficiles.
− La structure du parc immobilier valaisan,
en majorité peu dense, péjore l’intérêt
pour des réseaux de chaleur à distance.
− La topographie particulière du canton
peut renchérir la construction
d’installations de production, transport et
distribution d’énergie.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


48 3. Stratégie

3.5 Domaines d’actions

La présente stratégie englobe plusieurs domaines d’action couverts par les piliers
définis au chapitre 3.2.

Tableau 2 : Piliers et domaines d’actions de la Stratégie Efficacité et approvisionnement en


énergie, canton du Valais

1. Efficacité 2. Énergies 4. Transport


5. Stockage
énergétique Renouvelables et distribution

Domaine du bâtiment Énergie hydraulique


Chaleur à distance
Énergie éolienne
Infrastructures cantonales
et communales Énergie solaire photovoltaïque
Électricité
Secteurs économiques Géothermie profonde
Bois énergie
Mobilité Gaz
Biomasse
Chaleur de l'environnement
3. Rejets de chaleur Produits pétroliers
Énergie solaire thermique

6. Information, formation et recherche

7. Maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique


Source : SEFH

Ce chapitre présente un bref état de ce qui est existant pour chacun de ces
domaines et propose des premières mesures d’ordre général.

Une stratégie détaillée devra être élaborée pour chacun des domaines. Elles
préciseront :
− la situation actuelle (état, par exemple, de la consommation d’énergie du
domaine étudié, mesures de promotion, cadre légal, principales interventions
parlementaires) ;
− les potentiels et scénarios de production ou d’économie d’énergie ;
− les objectifs à atteindre dans ce domaine par rapport aux objectifs 2020 de la
présente stratégie ;
− la stratégie pour le domaine étudié, qui présente entre autres les acteurs
concernés, effectue l’analyse SWOT, et suggère des mesures à mettre en
place. Les mesures proposées sont incitatives (information, formation, aide
financière, avantage fiscal, soutien économique, taxe incitative, etc.)
contraignantes (obligation ou interdiction) ou organisationnelles.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 49

3.5.1 Efficacité énergétique

En matière d’utilisation économe et rationnelle de l’énergie, les domaines d’action


suivants sont examinés :
− le domaine du bâtiment ;
− les infrastructures cantonales et communales ;
− les secteurs économiques ;
− la mobilité.

Domaine du Le domaine du bâtiment concerne les catégories de bâtiments définies dans la


bâtiment norme SIA 380/1, notamment les bâtiments d’habitation, d’administration, de
commerce, de rassemblement, de sport, etc.

Ce domaine s’adresse en particulier aux prestations énergétiques permettant d’offrir


des conditions de confort thermique, la fourniture d’eau chaude sanitaire, un air de
qualité, l’éclairage intérieur, etc. Il s’intéresse à l’enveloppe thermique des bâtiments,
l’amélioration/le remplacement des installations techniques consommatrices
d’énergie, la gestion performante des besoins, la construction à faibles besoins
énergétiques.

Conformément à l’art. 89 de la Constitution fédérale, « les mesures concernant la


consommation d’énergie dans les bâtiments sont au premier chef du ressort des
cantons »116. Ainsi, cherchant à harmoniser leur législation sur l’énergie, les cantons
se sont dotés d’un Modèle de prescriptions énergétiques dont la dernière édition date
de 2008 (MoPEC 2008). Le Conseil d’Etat a repris dans son ordonnance du 9 février
2011 sur l’utilisation rationnelle de l’énergie dans les constructions et les installations
(OURE), une grande partie de ces prescriptions. L’élaboration d’une nouvelle édition
du MoPEC par un groupe intercantonal, dont un représentant du Valais fait partie, a
déjà commencé. Les exigences qui seront fixées tiendront compte de la Stratégie
énergétique 2050. Le planning prévoit une adoption de ce modèle en 2014 afin que
l’ensemble des cantons puisse intégrer les dispositions dans leur législation à
l’horizon 2018-2020.

Le canton et la Confédération financent des programmes de promotion visant à


diminuer les besoins énergétiques des bâtiments et à recourir d’avantage aux
énergies renouvelables pour les besoins thermiques. Ces programmes, octroyant en
principe des aides financières à fonds perdu sont regroupés sous l’appellation « Le
Programme Bâtiments ». En Valais, ils concernent la rénovation thermique de
l’enveloppe du bâtiment, le remplacement des chauffages électriques et chaudières
utilisant une énergie fossile, la création d’un réseau de chaleur à distance, le
raccordement d’un bâtiment à un réseau de chauffage à distance alimenté par des
rejets de chaleur ou des énergies renouvelables, les standards Minergie, Minergie-P
et Minergie-A, la pose d’une installation solaire thermique et l’installation d’un
chauffage à bois.

En accompagnement de ces programmes, le Valais a innové en prévoyant la


prolongation du délai d’assainissement d’une chaudière en cas de rénovation
thermique de l’enveloppe du bâtiment.

Le canton est également actif dans la formation et l’information auprès du grand


public, des professionnels concernés et des communes. Il collabore avec les
organisations professionnelles, soutient et/ou organise des conférences et cours,
prodigue des conseils, etc.

116
Art. 89, al. 4, Constitution fédérale …, op. cit.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


50 3. Stratégie

Enfin, il exerce son rôle d’exemplarité en veillant à rénover son parc immobilier de
manière performante et à ne construire que des bâtiments à haute performance
énergétique.

Pour atteindre les objectifs 2020, il faudra accélérer l’amélioration énergétique du


parc immobilier. Cela nécessite un fort renforcement des différents instruments
existants sur le plan des aides financières comme de l’information, du conseil, de la
formation et du contrôle de l’application de la législation. De nouvelles mesures
doivent aussi être envisagées. Elles devront simultanément jouer sur l’incitation et la
contrainte pour déclencher des décisions d’assainissement dans les plus mauvais
bâtiments.

Etant donné la répartition des compétences dans le secteur du bâtiment, le défi ne


pourra être relevé que si les autres acteurs concernés (p. ex. les professionnels du
domaine, les distributeurs d’énergie, les communes, etc.) assument pleinement leurs
responsabilités dans la planification, la réalisation, le contrôle.

Sur la base des détails de la Stratégie énergétique 2050 ainsi que sur la base de la
Stratégie en matière de bâtiments de la Conférence des directeurs cantonaux de
l’énergie (EnDK)117 adoptée en automne 2012, le canton élaborera une stratégie
détaillée pour ce domaine d’action. Cette stratégie devra notamment tenir compte de
divers aspects particuliers du parc immobilier valaisan (p. ex. nombre élevé de
propriétaires, résidences secondaires, taux élevé de chauffages électriques
existants).

Infrastructures Le canton et les communes disposent, en sus des bâtiments, des infrastructures qui
cantonales et peuvent être consommatrices, distributrices et/ou productrices d’énergie. Ces
communales infrastructure sont notamment l’approvisionnement en eau, l’épuration des eaux, les
usines d’incinération des ordures, l’éclairage public, les infrastructures sportives, les
réseaux de distribution d’énergie, etc. Certaines infrastructures telles que les routes,
rues et chemins d’accès ont également une influence sur la répartition modale de la
mobilité et sur sa consommation d’énergie.

La législation cantonale (loi sur les communes, loi sur l’énergie, loi sur
l’aménagement du territoire) octroie aux communes une large autonomie et donc une
grande responsabilité en matière d’approvisionnement en énergie et d’aménagement
du territoire. Ainsi, les communes ont une influence importante sur l’efficacité
énergétique de leurs infrastructures, comme sur l’efficacité du système
d’approvisionnement en énergie.

Dans ce contexte, la fiche G.2/2 « Approvisionnement en énergie » du plan directeur


cantonal, qui définit des principes et fixe les tâches du canton et des communes,
constitue un cadre adéquat pour initier les réflexions et les projets.

Le programme SuisseEnergie propose de nombreux produits pour les communes


dans le cadre de ses domaines d’activité « SuisseEnergie pour les communes » et
« SuisseEnergie pour les infrastructures ». A fin juillet 2012, dix-huit communes
valaisannes avaient reçu le label « Cité de l’énergie ». De ce fait, près de 50% de la
population valaisanne vit dans une Cité de l’énergie.

D’autres communes sont en cours de processus de labellisation. Enfin, certaines


communes se sont uniquement dotées de structures ou de cahiers des charges
adaptés à la mise en place et au développement de leur politique énergétique.

Afin d’atteindre les objectifs 2020, il convient que l’ensemble des communes
établisse un programme de politique énergétique communal, intercommunal ou
régional. D’éventuelles dispositions légales dans ce sens devront être envisagées.

117
EnDK, Stratégie en matière de bâtiments. Le parc immobilier suisse au centre des préoccupations des cantons, EnDK, Coire,
Version provisoire janvier 2012

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 51

Au niveau cantonal, bien que des groupes de travail aient été mis sur pied pour
maîtriser la consommation d’énergie des tunnels et installations routières, ainsi que
des hôpitaux, il n’est pas possible d’affirmer que l’ensemble des infrastructures de
l’Etat sont gérées de manière exemplaire du point de vue énergétique. Il convient de
faire un examen attentif des domaines concernés et d’adapter les objectifs des
mandats de prestation.

Secteurs La disponibilité en énergie est fondamentale pour le fonctionnement de l’économie.


économiques Cependant, les coûts énergétiques représentent souvent une charge d’importance
secondaire, hormis dans quelques industries spécifiques, telles que l’industrie
chimique et métallurgique, comme c’est le cas pour celles implantées en Valais118.

Pour la plupart des chefs d’entreprises, il n’est donc pas prioritaire de consacrer des
ressources pour maîtriser la consommation d’énergie. Les certifications de
management environnemental (ISO 14001) et de management de l’énergie (ISO
50001) conduisent toutefois les entreprises à s’en préoccuper.

La Confédération a mis en place plusieurs outils de politique énergétique pour les


secteurs économiques :
− Dans le cadre de la loi sur le CO2, des conventions d’objectifs permettent aux
entreprises concernées d’être exonérées de la taxe sur le CO2. Cette mesure a
généré des projets d’importance. L’agence de l’énergie pour l’économie119,
fondée en 1999 par les principales associations économiques de Suisse, joue
ici un rôle important dans le conseil et la validation des résultats.
− Le programme ProKilowatt vise la réduction de la consommation d’électricité. Il
est réalisé par des appels d’offre réguliers. Il concerne aussi bien des projets et
que des programmes de soutien financier.120 Les propositions retenues
bénéficient de soutien financier à fonds perdu.

Au niveau cantonal, un programme de promotion visant l’assainissement énergétique


des processus industriels a été mis en place dans le cadre du programme de soutien
à l’économie, en 2009. Les projets visés sont ceux ayant un temps de retour inférieur
à six ans. Pour cette raison, le soutien financier consiste en des prêts sans intérêts.

Le projet ECHO (Ecologie industrielle) a comme vision de mettre en place une


gestion innovante des flux et de matières premières et d'énergie, dans le but
d'accroître la performance environnementale des entreprises, tout en consolidant et
en améliorant leur compétitivité économique.

De nouvelles mesures devront être discutées, en particulier l’introduction d’un article


sur les gros consommateurs dans la législation cantonale, à l’instar de nombreux
autres cantons. Cet article vise les consommateurs de plus de 5 GWh de chaleur ou
0.5 GWh d’électricité. L’objectif est de requérir des entreprises concernées la mise en
place d’un programme d’optimisation énergétique.

Les mesures de politique énergétique devront tenir compte de l’impact sur la capacité
concurrentielle des entreprises, à court et à moyen terme.

Mobilité Le domaine de la mobilité inclut les déplacements professionnels et pour se rendre


au travail (32% en Valais)121, les déplacements pour les études et la formation
(4%)122, les déplacements liés aux loisirs et aux achats (64%)123.

La consommation d’énergie imputable à la mobilité représentait, en 2010, 30%124


des besoins énergétiques du Valais (sans la grande industrie).

118
Les grandes industries implantées en Valais ont consommé à elles seules, en 2010, 27% des besoins en électricité et 64% de la
demande en gaz du canton.
119
Agence de l’énergie pour l’économie, « AenEC », www.enaw.ch, consulté le 16 août 2012
120
OFEN, « Appels d’offres publics – ProKilowatt », http://www.bfe.admin.ch/prokilowatt/index.html?lang=fr, consulté le 31.01.2012
121
Bundesamt für Statistik, Bundesamt für Raumentwicklung, „Mikrozensus zum Verkehrsverhalten 2005“
122
Ibidem
123
Ibidem

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


52 3. Stratégie

Les déplacements sont effectués avec en grande majorité avec des voitures et des
motos/motocyclettes. Le taux d’occupation des voitures est inférieur à 2 personnes.
Un petit pourcentage est réalisé en utilisant les transports publics. Une faible minorité
des déplacements sont effectués en recourant à la mobilité douce. Les trajets en
avion ne sont pas considérés.

Graphique 20 : Distance moyenne par personne selon le moyen de transport et l’objectif en Km et


pour les trajets à l’intérieur du pays, Suisse, canton du Valais, 2005

Achats, loisirs et autres


35 (Autres)

Ecole et formation (Autres)

30 Travail et pour le travail


(Autres)

Achats, loisirs et autres (Train,


tram, bus)
25
Ecole et formation (Train,
tram, bus)

Travail et pour le travail (Train,


20 tram, bus)
Km

Achats, loisirs et autres


(Voiture, moto)
15
Ecole et formation (Voiture,
moto)

Travail et pour le travail


10 (Voiture, moto)

Achats, loisirs et autres (A


pied, à vélo)

5 Ecole et formation (A pied, à


vélo)

Travail et pour le travail (A


pied, à vélo)
0
CH VS

Sources : OFS, ARE

Contrairement à ce qui pourrait être supposé étant donné la topographie du canton,


les valaisans n’effectuent, en moyenne, pas plus de kilomètres que la moyenne
suisse. Il faut cependant préciser que les données statistiques valaisannes
contenues dans ce graphique doivent être interprétées avec précaution étant donné
que l’échantillon utilisé est petit.

Le potentiel d’économie est important dans ce domaine, non seulement par


l’amélioration de l’efficacité des voitures, mais également par la modification du
comportement des usagers (recours à la mobilité douce, co-voiturage).

Au niveau suisse, le scénario PCF prévoit, entre 2010 et 2020, une réduction de la
consommation de carburants de 12%, y compris les biocarburants. La consommation
de carburants pétroliers devrait être réduite de 19% durant la même période.

La Confédération a introduit des prescriptions concernant les émissions de CO2 des


voitures de tourisme immatriculées pour la première fois en Suisse.125 Elle a
également introduit l'étiquette-énergie pour les véhicules neufs.126

En Valais, les transports en commun desservent relativement bien les villages de


montagne et de plaine. Les Directives concernant l’acquisition, la gestion et l’usage
des véhicules à l’Etat du Valais fixent pour les déplacements de service, le recours
prioritaire aux transports publics et à la mobilité douce.127 Une Commission de

124
Pour 2010, la consommation finale de produits pétroliers (excepté les carburants d’aviation) a été établie sur la base de celle de la
Suisse ramenée à la population du Valais.
125
OFEN, « Information sur les prescriptions concernant les émissions de CO2 des voitures de tourisme »,
http://www.bfe.admin.ch/php/modules/publikationen/stream.php?extlang=fr&name=fr_429350128.pdf
126
OFEN, « L’étiquette-énergie pour les voitures de tourisme », http://www.bfe.admin.ch/energieetikette, consulté le 24.10.2012
127
Art. 3, Directives concernant l’acquisition, la gestion et l’usage des véhicules de l’Etat du Valais du 6 juin 2012
128
Pour plus d’informations consulter le Service de la circulation routière et de la navigation, http://www.vs.ch/autos

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 53

conseils en matière de mobilité a été créée, suite à la mise en vigueur de ces


directives. Le canton octroie un bonus écologique128 aux voitures de tourisme qui
remplissent plusieurs critères cumulatifs. Il participe à titre d’exemplarité aux journées
promouvant les déplacements en vélo (bike to work).

Ces mesures cantonales devraient être complétées de manière à favoriser le recours


à des modes et des types de transports qui consomment peu d’énergie. Un groupe
de travail interdépartemental devra élaborer une stratégie « Mobilité ».

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


54 3. Stratégie

3.5.2 Energies renouvelables

Les ressources naturelles indigènes suivantes sont considérées comme


renouvelables :
− l’énergie hydraulique ;
− l’énergie éolienne ;
− l’énergie solaire ;
− la géothermie ;
− le bois-énergie ;
− la biomasse sans le bois ;
− la chaleur de l’environnement.

Selon la ressource, il est possible de produire de l’électricité, de la chaleur, des


biocarburants ou plusieurs vecteurs énergétiques.

Schéma 5 : Production d’énergie en fonction de la ressource naturelle et indigène

Source : SEFH

Energie En Valais, excepté pour les eaux du Rhône et du lac Léman, les communes peuvent
hydraulique disposer des eaux publiques ou en concéder le droit d’utilisation à un tiers.

Le recours à l’énergie hydraulique a permis de produire, en 2010, 10'170 GWh, soit


94% de l’électricité produite sur le territoire cantonal. En soustrayant la
consommation du pompage, la production nette fut de 9'650 GWh. La moyenne
décennale de la production pour les années 2001 à 2010, sans le pompage, est de
9’380 GWh.

Chaque année, la valorisation de cette énergie génère d’importantes retombées


économiques129 pour le Valais. La valeur ajoutée pourrait être plus importante si les
concessions étaient majoritairement en mains valaisannes. A cet effet, la Stratégie
Forces hydrauliques propose plusieurs pistes de réflexion en la matière. Le risque
entrepreuneurial ne doit toutefois pas être oublié dans ces réflexions, car la
production hydro-électrique est soumise à de nombreuses incertitudes qui rendent
les prévisions difficiles :
− L’assainissement actuel des cours d’eau a pour effet que de nombreux
aménagements doivent augmenter les débits résiduels dans les rivières, et ce
avant le retour des concessions.

129
Conseil d’Etat, Rapport du Conseil d’Etat …, op. cit., p. 19

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 55

− Au moment du retour des concessions, les débits résiduels devront être


augmentés, selon la loi sur la protection des eaux actuellement en vigueur.
− Le réchauffement climatique engendre pour l’instant une fonte accélérée des
glaciers ce qui compense la baisse des précipitations des dernières années.
Qu’en sera-t-il dans quelques décennies ?
− La sédimentation des bassins de retenue ainsi que leur durée de vie pose la
question de leur rentabilité à long terme.
− L’augmentation de la part d’énergies renouvelables dépendant de la météo
accroît l’intérêt de la force hydraulique en général et du pompage-turbinage en
particulier pour réguler le réseau. Cependant, l’augmentation de l’apport des
énergies éolienne et solaire photovoltaïque sur le réseau européen réduit les
besoins d’énergie hydraulique aux heures de pointe de consommation,
abaissant ainsi sa valeur sur le marché.
− Pour l’industrie hydro-électrique, intense en capital, les incertitudes liées à
l’évolution du marché rendent difficiles les décisions d’investissement pour de
nouveaux aménagements ou de modernisation.

Carte 5 : Principaux aménagements hydro-électriques, canton du Valais, décembre 2012

Source : SEFH

En Valais, depuis 2007, le potentiel de production hydro-électrique des communes,


en particulier des possibilités de turbinage de l’eau potable, a été analysé en
collaboration avec la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) du
Valais et BlueArk.

L’entrée en vigueur du système de rétribution à prix coûtant (RPC) en 2008, au


niveau fédéral, a généré un grand nombre de projets de petite hydraulique (nouveaux
aménagements, installations notablement agrandies ou rénovées). A fin novembre
2012, en Valais, 43 installations pour une production annuelle de 65.5 GWh
bénéficiaient de la RPC, 44 installations pour environ 200 GWh avaient reçu une
réponse positive de Swissgrid et une soixantaine d’installations pour environ 200
GWh se trouvaient en liste d’attente.

De son côté, le canton a étudié, en collaboration avec FMV et en coordination avec le


projet de la 3ème correction du Rhône, le potentiel de production supplémentaire sur le
Rhône.

130
Arrêt non publié du Tribunal fédéral 1C_262/2011 du 15 novembre 2012, Misoxer Kraftwerke AG

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


56 3. Stratégie

Ainsi, pour 2020, l’objectif cantonal de production supplémentaire par de nouveaux


aménagements (sans considérer le pompage/turbinage) est de 530 GWh. Les projets
de mini-hydraulique dont la puissance installée est inférieure à 10 MW devraient
produire 190 GWh. Le bilan de la production supplémentaire due à la modernisation
des aménagements existants et des pertes de production liées à l’assainissement
des cours d’eau est estimé à - 40 GWh. Par conséquent, l’objectif de production
supplémentaire nette pour 2020 est de l’ordre de 500 GWh. La force hydraulique
pourrait ainsi contribuer pour 55% aux objectifs 2020 de production supplémentaire
d’électricité renouvelable et indigène (900 GWh).

Cependant le récent arrêt du Tribunal fédéral130 pourrait avoir pour conséquence que
les pertes de production liées à l’assainissement des cours d’eau soient nettement
supérieures à celles prévues par le Plan cantonal d’assainissement des cours d’eau
de 2008. Ainsi, en 2020, la production supplémentaire hydro-électrique nette pourrait
n’être que d’une centaine de GWh.

Cet objectif est basé sur des projets concrets. Cependant, de nombreux projets font
l’objet d’oppositions et leur réalisation n’est pas garantie. La modernisation des
aménagements existants et l’amélioration consécutive de leur rendement permettront
de compenser en partie la perte de production liée à l’assainissement des cours
d’eau.

Selon le scénario PCF de la Stratégie énergétique 2050, la production hydro-


électrique suisse escomptée devrait augmenter de 4'935 GWh entre 2010 et 2020
pour atteindre 41'960 GWh grâce à la construction de nouveaux aménagements, à
l’amélioration du rendement des installations existantes et à la production des
centrales de pompage-turbinage. La production nette supplémentaire, sans la
production liée au pompage-turbinage et en tenant compte des pertes de production
liées à la protection des eaux serait toutefois de 895 GWh.

Si l’objectif cantonal est atteint, l’exploitation de la force hydraulique cantonale


augmenterait d’environ 5% en 10 ans. Il est supérieur à l’objectif fédéral qui vise une
production supplémentaire moyenne nette de la force hydraulique de 2.6% en 10
ans. La force hydraulique valaisanne participerait pour 55% à l’augmentation de la
production hydro-électrique suisse envisagée par le scénario PCF de la Stratégie
énergétique 2050.

La Stratégie Forces hydrauliques publiée en juillet 2011 ayant mis l’accent sur la
problématique du retour des concessions, il convient de développer un volet relatif à
la production hydro-électrique. Ce volet devrait :
− étudier l’intérêt et la possibilité de réaliser une planification cantonale pour de
nouveaux aménagements ;
− examiner les mesures à prendre pour favoriser les nombreux projets déposés
auprès de Swissgrid dans le cadre du système RPC ;
− examiner les mesures à prendre pour assurer la croissance de la production
hydro-électrique malgré la variabilité du prix du marché, liée à la croissance des
autres énergies renouvelables et à la situation pléthorique de l’offre d’électricité
sur le marché ;
− examiner les dispositions légales à adapter pour faciliter l’atteinte des objectifs
de la politique énergétique fédérale ;
− examiner l’évolution de la production à long terme.

Energie éolienne L’exploitation de la ressource éolienne en Valais a permis de produire 10.24 GWh en
2010. A fin août 2012, quatre grandes éoliennes test étaient construites. Six sites
étaient désignés propices et un plan d’aménagement détaillé était homologué par le
Conseil d’Etat.

La stratégie détaillée élaborée pour cette ressource est publiée en même temps que
le présent document. Elle annonce entre autres que les installations éoliennes qui

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 57

pourraient être implantées sur le territoire cantonal d’ici 2020, pourraient produire
plus de 220 GWh électriques par an, dont 110 GWh devraient être en mains
valaisannes. Cette ressource devrait ainsi contribuer pour 25% aux objectifs
cantonaux de production supplémentaire d’électricité renouvelable et indigène.

Carte 6 : Etat du développement de l'exploitation de l’énergie éolienne, canton du Valais,


septembre 2012

Source : SEFH

Selon le scénario PCF de la Stratégie énergétique 2050, la production d’électricité


éolienne devrait augmenter de 620 GWh entre 2010 et 2020 pour atteindre 640
GWh.

Si l’objectif cantonal est atteint, l’exploitation de l’énergie éolienne cantonale serait


multipliée par 23.5 en 10 ans. L’objectif fédéral vise une multiplication de la
production par 16.5. L’exploitation supplémentaire de l’énergie éolienne en Valais
participerait pour 36% à l’augmentation visée pour cette ressource au niveau Suisse.

Energie solaire La production d’électricité solaire photovoltaïque s’est élevée à 0.4 GWh en 2010
photovoltaïque pour le canton du Valais.

La stratégie détaillée élaborée pour cette ressource est publiée en même temps que
le présent document. Elle envisage que d’ici 2020, 1 million de m2 de panneaux
solaires photovoltaïques pourrait être posé sur des bâtiments et infrastructures
implantés en Valais. Il en résulterait une production annuelle d’environ 180 GWh. Si
au moins la moitié de ces installations appartenait à des propriétaires de bâtiments et
infrastructures établis dans le canton, 90 GWh pourraient être en mains valaisannes.

Cette ressource devrait ainsi contribuer pour environ 20% à l’objectif cantonal 2020
de production supplémentaire d’électricité renouvelable et indigène. A noter qu’en
Valais, la croissance du marché photovoltaïque est actuellement supérieure au taux
de croissance considéré dans le « scénario haut » de la stratégie détaillée.

Selon le scénario PCF de la Stratégie énergétique 2050, la production d’électricité


photovoltaïque devrait augmenter de 440 GWh entre 2010 et 2020 pour atteindre 520
GWh.

L’exploitation valaisanne supplémentaire du solaire photovoltaïque participerait pour


40% à l’augmentation visée pour cette ressource au niveau Suisse.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


58 3. Stratégie

Géothermie La température du sous-sol augmente en moyenne à raison de 30°C par kilomètre.


profonde En Valais, des particularités géologiques rendent le sous-sol intéressant pour
l’exploitation de la géothermie. La diversité des températures et des profondeurs de
la source de chaleur permet de nombreuses utilisations. A haute température
(>100°C), il est possible de produire de l’électricité. A moyenne température (80°C),
la chaleur peut être utilisée pour le chauffage à distance des bâtiments, pour l’eau
chaude sanitaire et pour diverses applications industrielles. A plus basse
température, la chaleur peut être utilisée pour le tourisme (bains thermaux),
l’agriculture et l’alimentation (cultures sous serres et pisciculture).

La géothermie suscite depuis quelques années un intérêt renouvelé car il s’agit d’une
énergie indigène, renouvelable et durable qui ne dépend pas du climat, de la saison
ou du moment de la journée et qui est disponible en continu 24h/24, 365 jours par an.

La chaleur présente dans le sous-sol peut être valorisée par l’exploitation des
aquifères profonds ou par stimulation du réservoir profond afin d’améliorer sa
perméabilité.

Le projet GEOTHERMOVAL a été initié en 1988 afin de déterminer le potentiel


d’exploitation des aquifères profonds. Il a permis « d'évaluer de façon exhaustive les
ressources géothermiques (valaisannes) (…) » et a mis en évidence quatorze sites
(dont ceux de Lavey-les-Bains et Brigerbad), pour une puissance thermique
potentielle totale de 54 MWth.131 Ce projet s’est finalisé en 1996 avec le forage
profond réalisé à Saillon.132

Depuis 2010, l’aquifère profond de Brigerbad est exploité par un forage de 500 m
pour alimenter en chaleur les bains thermaux ouverts la moitié de l’année. Il permet
de produire 7.5 GWh/a. Il est prévu que ce forage alimente les bains qui ouvriraient
toute l’année et un hôtel nouvellement construit sur le site des bains. Dans la région
un nouveau forage de 3000 m est projeté. Il devrait alimenter un réseau de CAD pour
la ville de Brigue et produire de l’électricité. Ainsi, l’utilisation de la géothermie dans la
région de Brigue devrait à terme fournir 21 GWh thermiques et 1.5 GWh
électriques.133

Le projet de géothermie profonde développé sur la commune de Lavey-les-Bains134


devrait quant à lui livrer 8.8 GWh/a thermiques à la commune de St-Maurice grâce à
un réseau de CAD (sur un total de 29 GWh/a). Ce forage devrait également produire
1.5 GWh/a d’électricité.

Les systèmes géothermiques stimulés consistent à fracturer des roches cristallines à


une profondeur comprise entre 4 et 6 km, de façon à y faire circuler de l’eau et capter
la chaleur souterraine. La chaleur extraite doit pouvoir être valorisée auprès
d’utilisateurs situés à proximité du forage.

Cette technique n’est pas encore mûre. Mise en œuvre à Bâle, l’expérience n’a pas
abouti à une exploitation de la chaleur profonde en raison de séismes de moyenne
importance qui ont été induits par la fracturation de la roche et qui ont provoqué des
réactions populaires violentes. La centrale géothermique qui était prévue aurait dû
entrer en service en 2009, avec une puissance électrique de 6 MW et une puissance
thermique de 17 MW, permettant la production de 31 GWhél et 48 GWhth135.

La Confédération soutient la recherche fondamentale dans ce domaine et encourage


la production d’électricité à partir de l’exploitation de la géothermie profonde dans le
cadre de son programme RPC (appendice 1.4 de l’OEne). Elle octroie également une
certaine garantie financière sur le risque lié au forage.

131
CREALP, « Géothermoval », http://www.crealp.ch/fr/geothermie/projets-de-recherche/geothermoval.html, consulté le 02.08.2011
132
Ce forage n’a pas été un succès, l’énergie produite obtenue étant largement inférieure aux prédictions.
133
Urban PARIS, Marcos BUSER, Geothermiebohrungen Brig-Glis, Zusammenfassung Schlussbericht Phase 2, PG Geothermie Brig-
Glis, Ennetbaden, 2011
134
Gabriele BIANCHETTI, Géothermie profonde à Lavey : le projet AGEPP, ALPGEO Sàrl Hydrogéologues Conseils, Sierre, 2009
135
Geothermie.ch, « Systèmes géothermiques stimulés. Projets en cours, Projet Deep Heat Mining à Bâle »,
http://www.geothermie.ch/index.php?p=projects_stimul_geoth_syst, consulté le 29.07.2011

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 59

Le principe 13 de la fiche de coordination G.2/2 « Approvisionnement en énergie » du


plan directeur cantonal précise qu’il faut « permettre l’exploitation de la géothermie
profonde dans les secteurs identifiés comme favorables par le développement
préalable de réseaux de chauffage à distance (…) ».

Les objectifs de production supplémentaire pour 2020, soit 1.5 GWhél et 37.8 GWhth,
sont fondés sur les projets concrets en cours de discussion, soit ceux de Brigerbad et
Lavey-les-bains136. La part de la géothermie dans l’objectif cantonal de croissance de
la production d’électricité sera alors inférieure à 0.2%. Dans l’objectif d’augmentation
de la production de chaleur, elle représentera environ 6%. Si l’objectif cantonal est
atteint, l’exploitation de la géothermie serait multipliée par 5 en 10 ans.

Selon le scénario PCF de la Stratégie énergétique 2050, la production d’énergie


géothermique devrait passer de 0 à 200 GWh électriques entre 2010 et 2020. Une
éventuelle distribution de chaleur d’origine géothermique n’est pas prise en compte
au niveau fédéral en raison d’incertitudes sur la compatibilité des températures
disponibles avec les réseaux de chaleur à distance.

L’exploitation cantonale de cette ressource à des fins thermiques et électriques


participerait pour 16% à l’augmentation de production d’électricité géothermique
envisagée au niveau Suisse. Si au niveau fédéral, l’énergie thermique du sous-sol
profond venait à être valorisée, le canton contribuerait dans une bien moindre
mesure à l’objectif fédéral. En comparant uniquement la production supplémentaire
d’électricité, la valorisation cantonale de la géothermie devrait participer pour moins
de 1% à l’objectif de croissance y relatif du scénario PCF.

Les prochaines étapes de mise en valeur de la géothermie profonde en Valais seront


définies en fonction des résultats des deux projets concrets susmentionnés qui sont
les plus prometteurs. Le projet GEOTHERMOVAL ayant déjà identifié des secteurs
potentiellement intéressants, il s’agira alors de favoriser des projets concrets.

L’utilisation de la géothermie profonde est promue par le canton à travers :


− les programmes de promotion du SEFH soutenant la création d’un réseau de
chaleur à distance et le raccordement à un réseau de CAD ;
− l’article 14 de l’OURE qui exige que « les nouveaux bâtiments et les extensions
de bâtiments existants (soient) construits et équipés de sorte que les énergies
non renouvelables ne couvrent pas plus du 80 pour cent des besoins de chaleur
admissibles pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire » ;
− l’article 3, let. b, al. 3 de l’arrêté sur les frais et les investissements en matière
d’économie d’énergie déductibles (RS/VS 642.110) qui permet de déduire des
impôts les investissements liés au raccordement à un réseau de chaleur à
distance.

Etant donné que les projets de géothermie profonde offriront très difficilement une
rentabilité sans livraison de chaleur, en plus d’une production d’électricité, ce type de
projet nécessite, de la part des communes, une planification énergétique territoriale
qui prévoit la création d’un réseau de chaleur à distance adéquat. Le canton peut
inviter, voire imposer aux communes l’élaboration d’un plan directeur énergétique.

Bois-énergie Le canton du Valais est recouvert par environ 110'000 hectares de forêt, ce qui
représente 23%137 de son territoire. 85% de la surface forestière valaisanne est
considérée comme « productive » (fonction de protection contre les dangers naturels,
de zone protégée de la nature et du paysage, de production de bois, de tourisme et
de détente). La surface forestière est en constante augmentation.

En application du principe 3 de la fiche F.1/2 « Fonctions forestières » du plan


directeur cantonal, le canton encourage « l’utilisation rationnelle du bois indigène,

136
Pour ce qui est du projet de Lavey-les-Bains, seule la chaleur livrée sur le canton est considérée dans les objectifs 2020.
137
OFS, « Statistiques de la superficie 1992/1997. Etat au 01.01.2006 »,
http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/02/03/blank/key/01/zustand_und_entwicklung__tabelle.Document.87937.xls

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


60 3. Stratégie

notamment en tant que matière première pour la construction et autres produits


économiques, ainsi que comme support énergétique ».

En 2011, selon la statistique fédérale, le volume de bois récolté en Valais s’est élevé
à 140’000 m3, alors que la croissance annuelle des forêts valaisannes est de l’ordre
de 600'000 m3. Ce bois était du bois-énergie (34%), du bois de grume (54%), du bois
d’industrie (9%) et d’autres assortiments de bois (3%).138 En fonction de l’accès et du
coût d’exploitation de cette ressource, il serait envisageable de récolter environ
300'000 m3 par an pour tous les assortiments.

Les forêts appartiennent essentiellement aux bourgeoisies (90% en 2011)139 et sont


principalement gérées par les services forestiers. La commercialisation de ce bois est
principalement assurée par 38140 triages forestiers.

Carte 7 : Fonctions forestières, canton du Valais, 2010

Source : SFP

La consommation de bois-énergie à des fins thermiques est estimée sur la base de la


production locale de cette ressource publiée dans les statistiques officielles, à
laquelle est ajoutée une part estimée liée à l’importation et la récolte privée. Ainsi, il
est admis que les quelques 13’000141 bâtiments à usage d’habitation alimentées par
du bois, certains142 établissements des trois secteurs économiques (p. ex. les
menuiseries, les scieries) et les grandes chaudières alimentant des réseaux de
chauffage à distance consomment environ 55'000 m3 de bois-énergie par année, soit
environ 120 GWh/a.

Selon le scénario PCF de la Stratégie énergétique 2050, entre 2010 et 2020, le bois
produira 115 GWhth (y compris le bois utilisé dans les réseaux de chauffage à
distance) et 460 GWhél de plus. L’énergie thermique tirée du bois dans la

138
Office fédéral de la statistique, « Statistique forestière suisse », Encyclopédie statistique de la Suisse, www.bfs.admin.ch
139
Ibidem
140
Service des forêts et du paysage, « Triages forestiers », www.vs.ch, consulté le 12.12.2012
141
OFS, « Aperçu général : bâtiments 2010 », StatBL
142
La statistique fédérale détermine l’agent énergétique utilisé pour chauffer les bâtiments à usage d’habitation, mais ne donne pas
d’informations sur celui auquel les autres bâtiments ont principalement recours.
143
Ordonnance fédérale sur l’énergie, Appendice 1.5 Conditions de raccordement pour les installations de biomasse, point 6 « Autres
installations de biomasse »
144
Christoph AESCHBACHER, « La RPC – malédiction ou bénédiction ? », in Energies renouvelables, SSES en collaboration avec
Swissolar, N°5, Berne, 2010
145
« Les quantités de bois usagés récoltés séparément chaque année en Valais son en augmentation constante (… ont atteint) plus de
30'000 t en 2006 », Service de la protection de l’environnement, Plan cantonal de gestion des déchets, Département des transports, de
l’équipement et de l’environnement, Sion, 2008, p. 18

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 61

consommation finale d’énergie de 2020 devrait être supérieur à 10'800 GWh. Cette
ressource devrait également permettre de produire un total de 600 GWhél en 2020.

Le bois ne pourra pas couvrir une part importante des besoins d’énergie du canton,
en particulier du fait que cette ressource est limitée. Pour cette raison, ainsi qu’en
considérant les intérêts environnementaux, la fiche G.2/2 du plan directeur cantonal
prévoit de « privilégier l’implantation des grandes installations d’utilisation du bois-
énergie pour alimenter des réseaux de chauffage à distance, ainsi que pour le
chauffage de grands bâtiments ou installations situés hors des zones desservies par
un chauffage à distance ».

L’objectif cantonal pour 2020 se veut toutefois ambitieux en visant une augmentation
de 80 GWh/a de la chaleur fournie par le bois, soit une croissance de 66% par
rapport à 2010. Cela représente environ 16% de l’objectif de fourniture de chaleur
supplémentaire par les énergies renouvelables et indigènes en 2020. Cet objectif
tient compte de projets concrets de réseaux de chauffage à distance alimentés par
du bois. Il générera une demande d’environ 38'000 m3 de bois plein.

L’objectif cantonal d’augmentation de la valorisation du bois à des fins énergétiques


représente 14% de l’objectif du scénario PCF utilisé dans la Stratégie énergétique
2050.

Pour être économiquement intéressante, la production d’électricité par le bois


nécessite en principe de très grandes installations qui ne sont pas forcément
appropriées dans le contexte valaisan (grandes quantités de bois, pollution de l’air
dans la plaine du Rhône, autres sources de production d’électricité moins
polluantes). Aucun objectif n’est donc fixé pour la production d’électricité à partir du
bois à l’état naturel.

Actuellement, le recours au bois-énergie à des fins thermiques est promu à travers :


− le programme de promotion du SEFH « Installation de chauffage à bois » ;
− l’article 14 de l’OURE qui exige que « les nouveaux bâtiments et les extensions
de bâtiments existants (soient) construits et équipés de sorte que les énergies
non renouvelables ne couvrent pas plus du 80 pour cent des besoins de chaleur
admissibles pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire » ;
− l’article 3, let. b, al. 4 de l’arrêté 642.110 qui permet de déduire sur la
déclaration fiscale les investissements liés à la pose d’une installation de
combustion à bois dans un bâtiment existant.

L’utilisation du bois pour le chauffage est également promue de manière indirecte


par :
− les programmes de promotion du SEFH soutenant la création d’un réseau de
chaleur à distance ainsi que le raccordement à un réseau de CAD ;
− le programme du SEFH soutenant le remplacement des chauffages électriques.

La production d’électricité à partir du bois-énergie dans des couplages chaleur-force


(CCF) est subventionnée, sous certaines conditions, dans le cadre du système de
rétribution à prix coûtant mis en place par la Confédération. Cependant, le
subventionnement de telles installations n’est pas souhaitable du fait que les
exigences minimales quant au taux d’utilisation annuel143 de l’énergie ne sont pas
assez sévères pour une utilisation judicieuse de la ressource bois. Ces installations
ne devraient être subventionnées144 que si leur rendement total (électrique et
thermique) est élevé (~75-80%) étant donné que la ressource bois est limitée dans
son exploitation, que diverses utilisations peuvent être faites de cette ressource et
que son bilan environnemental est mitigé. En Valais, les CCF qui ont recours au bois
sont les UIOM. Ces usines sont entre autres alimentées par du bois usagé145 (p. ex.
bois de chantier) et du bois à problèmes (p. ex. bois traité intensivement avec des
produits de conservation du bois). Le bois naturel ne doit pas y être brûlé.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


62 3. Stratégie

Un groupe de travail interdépartemental pilote une étude sur la filière bois en Valais.
La stratégie détaillée relative au bois-énergie sera élaborée sur la base de cette
étude.

Biomasse sans le « La biomasse est la totalité (…) des matériaux organiques créés directement ou
bois indirectement par photosynthèse qui n’ont pas été transformés par des processus
géologiques. En font également partie les produits secondaires et sous-produits ainsi
que les résidus et déchets qui tirent leur valeur énergétique de la biomasse »146.

La biomasse représente à l’échelle planétaire une ressource renouvelable vitale, en


particulier sous forme de denrées alimentaires. Elle a également une grande
importance en tant que constituant et matière première de produits d’usage courant
et en tant que source d’énergie.

Sous l’aspect énergétique, les déchets verts des parcs et des jardins, les déchets de
cuisine des ménages et des restaurants, le lisier et le fumier de la ferme ou encore
les eaux usées et les boues digérées d’une station d’épuration ont un point commun :
leur capacité à produire de l’énergie renouvelable, neutre en CO2. Divers procédés
permettent de produire de la chaleur, de l’électricité ou du carburant (biogaz,
biocarburants liquides) à partir de la biomasse.

La fiche G.2/2 « Approvisionnement en énergie » du plan directeur cantonal, fixe,


dans le principe 8 que « les constructions et installations nécessaires à la production
d’énergie à partir de la biomasse (doivent être localisées) dans les parties de zones
agricoles qui s’y prêtent ou autres zones adéquates, notamment les zones d’intérêt
général destinées aux installations de traitement des déchets. Cette fiche précise
également que « les propriétaires (…) d’UIOM (doivent être incités) à utiliser les
capacités disponibles pour la valorisation thermique de la biomasse, à l’exception du
bois-énergie à l’état naturel ».

Carte 8 : Installations de biogaz agricole, UIOM et STEP, canton du Valais, 2010

Sources : SEFH, SPE

En Valais et en 2010, deux installations de biogaz étaient en fonction : une à Loèche-


les-Bains, une autre à Viège. Ces installations produisaient 1.69 GWh électriques à
partir de substrats agricoles et d’huiles de restaurants, soit 3.7% de l’électricité

146
Reto BURKARD, Daniel FELDER, Bruno GUGGISBERG, Daniel HARTMANN, Stratégie relative à la production, la transformation et
l’utilisation de la biomasse en Suisse, OFEN, OFAG, ARE, OFEV, Bern, 2009, p. 1

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 63

produite à partir de ce type d’installation en Suisse (45.8 GWh)147. La chaleur


produite par ces installations était surtout autoconsommée. En 2010, 27 STEP
étaient équipées de digesteurs permettant de produire du biogaz (environ 2'000'000
mètres cubes normaux)148. Une partie de ces STEP était équipée d’un CCF149
permettant l’injection sur le réseau d’environ 1.6 GWhél150, soit 1.3% de l’électricité
produite en Suisse par les STEP (121 GWh)151.

Dans les UIOM de Monthey, Sion et Gamsen, en 2010, 115’000 tonnes de déchets
ménagers issus des communes valaisannes et 16'500 tonnes152 de boues des STEP
du canton ont été brûlées. Une partie de la vapeur produite par la combustion a été
vendue comme énergie de procédé industriel (181 GWh). L’électricité produite et
injectée sur le réseau en 2010 était de peu inférieure à 100 GWh. Une partie de la
chaleur résiduelle est utilisée en autoconsommation, une partie valorisée en externe,
une dernière reste inexploitée et est rejetée dans l’air. L’énergie produite dans les
UIOM est considérée pour moitié comme étant de la biomasse renouvelable.

Les entreprises Lonza à Viège et Compagnie industrielle de Monthey (CIMO)


possèdent également des fours pour incinérer les boues des STEP. En 2010, la
quantité incinérée dans ces sites industriels n’est pas connue de manière précise,
mais devrait représenter au maximum 9'000 tonnes pour la Lonza et 5'300 tonnes
pour CIMO.153 La production énergétique issue de la combustion de ces boues ainsi
que son utilisation ne sont pas connues.

L’objectif cantonal envisage, entre 2010 et 2020, une augmentation de la production


annuelle d’énergie issue de la biomasse égale à 44 GWh (40.5 GWhth et 3.7 GWhél)
pour atteindre 190 GWh en 2020. Il est supposé que la production supplémentaire de
chaleur provient de la part renouvelable des déchets valorisés dans les UIOM de
Monthey et de Sion. L’électricité supplémentaire devrait quant à elle provenir
majoritairement d’installations valorisant les déchets agricoles, artisanaux et
industriels et minoritairement des STEP.

Cette ressource pourrait ainsi contribuer pour 3% aux objectifs cantonaux 2020 de
production d’énergie supplémentaire et représenter 2.4% de la consommation
d’énergie finale valaisanne sans la grande industrie.

Le scénario PCF sur lequel la Stratégie énergétique 2050 se fonde, envisage que la
part de la biomasse dans la consommation finale suisse d’énergie augmente, entre
2010 et 2020, de 5’300 GWh, dont 370 GWh thermiques, 600 GWh électriques et
4'330 GWh sous forme de carburant.

Si l’objectif cantonal est atteint, l’exploitation de la biomasse augmenterait de 30% en


10 ans. Cet objectif est inférieur à celui du scénario PCF qui vise une multiplication
par 3 de la production entre 2010 et 2020. La valorisation valaisanne de cette
ressource participerait néanmoins pour 2.3% à la production espérée de la biomasse
en Suisse en 2020.

La production d’électricité à partir de la biomasse peut être soutenue dans le cadre


du système de RPC mis en place par la Confédération. A fin novembre 2012,
l’électricité produite annuellement par les installations de biomasse implantées en
Valais et rachetée dans le cadre de la RPC s’élevait à 139 GWh dont plus de 97%
provenant des UIOM. La puissance installée était de 24MW, soit plus de 20% de la

147
OFEN, Statistique globale suisse …, op. cit., p. 43
148 3
En considérant un pouvoir calorifique du gaz à 6.4 kWh/Nm , la production théorique de biogaz représenterait environ 12.7 GWh.
(VSA, Leitfaden zur Energieoptimierung auf ARAs, VSA, Glattbrugg, 2008, S. 4)
149
Le nombre exact de STEP équipées de CCF n’est pas connu du SEFH pour l’année 2010, mais en 2006, 6 STEP en étaient
équipées.
150
Selon les résultats de l’enquête statistique sur l’approvisionnement et la consommation d’électricité, menée en 2011 par le SEFH.
151
OFEN, Statistique globale suisse …, op. cit., p. 43
152
KVA Gamsen ne brûle pas de boues de STEP.
153
Service de la protection de l’environnement, Plan cantonal de gestion …, op. cit., p. 16
154
« Un biogaz produit à partir de déchets et de substances résiduelles et irréprochable sur le plan écologique et éthique sera donc
uniquement utilisé, excluant de fait les produits alimentaires ou les plantes énergétiques cultivées à cet effet » in Association suisse de
l’industrie gazière, « Encouragement de l’injection de biogaz », www.gaz-naturel.ch, consulté le 04.04.2012
155
Association suisse de l’industrie gazière, « Encouragement de l’injection de biogaz », …, op. cit.
156
Art. 106, al. 1, let. c, Loi fédérale sur l’agriculture du 29 avril 1998, RS 910.1

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


64 3. Stratégie

puissance installée en Suisse dans les installations de biomasse (y compris celles


recourant au bois) et rachetée par Swissgrid au 1er juillet 2012.

L’Association suisse de l’industrie gazière (ASIG) veut stimuler la production et


l’injection de biogaz dans le réseau de gaz naturel, pour autant que ce biogaz
remplisse les critères de qualité de la Confédération et de l’ASIG.154 A cet effet,
« pendant trois ans, les injecteurs et les exploitants concernés par l’injection
percevront, pour leurs dépenses supplémentaires, une contribution dépendant de la
quantité d’énergie »155.

Les agriculteurs peuvent bénéficier d’aides à l’investissement (contributions à fonds


perdu avec participation des cantons et crédits à l'investissement sous forme de prêts
sans intérêts) pour des projet visant à diversifier les activités du secteur agricole et
les branches connexes, afin qu’ils puissent obtenir de nouvelles sources de
revenu.156

Le recours à la biomasse est également indirectement promu par les programmes de


promotion du SEFH soutenant la création d’un réseau de chaleur à distance ainsi
que le raccordement à ce dernier.

La multiplicité des usages possibles de la biomasse, alliée au potentiel limité,


comporte un risque de conflits d’utilisation. D’autre part, ce domaine est fortement lié
à la gestion des déchets. Une stratégie d’utilisation de la biomasse à des fins
énergétiques nécessite donc une coordination importante entre les services
concernés de l’administration cantonale. L’élaboration de la stratégie détaillée devra
être effectuée par un groupe de travail interdépartemental.

Chaleur de De la chaleur est disponible en grande quantité dans notre environnement, que ce
l’environnement soit dans l’air, le sol ou l’eau. Mais sa température est en principe trop basse pour
satisfaire les besoins de chaleur des bâtiments et des installations.

Il est possible de valoriser cette chaleur au moyen d’une PAC. Cet équipement
refroidit le milieu auquel de la chaleur est soutirée et fournit de la chaleur à une
température plus élevée, adaptée aux besoins d’un consommateur de chaleur.

Les pompes à chaleur électriques permettent de produire de 2.5 à 5 fois plus de


chaleur que d’électricité consommée, selon les températures de soutirage et
fourniture de chaleur. Les bâtiments bien isolés, dans lesquels le chauffage peut être
effectué avec des températures d’eau inférieures à 35°C, sont particulièrement bien
adaptés pour les pompes à chaleur.

En 2010, en Valais, environ 7'700 bâtiments d’habitation157 et d’autre affectation


étaient équipés de pompes à chaleur électriques. Ces installations ont valorisé
environ 120 GWh de chaleur ambiante et consommé environ 60 GWh électriques.

Quelques modèles de pompes à chaleur à gaz sont proposés sur le marché. Grâce à
la chaleur soutirée dans l’environnement, les machines performantes peuvent fournir
environ 1.5 fois plus de chaleur que l’énergie contenue dans le gaz consommé. Le
système d’assurance qualité doit toutefois encore être mis sur pied.158

En raison des performances énergétiques actuelles des pompes à chaleur, comme


des perspectives d’amélioration, la valorisation de la chaleur ambiante est appelée à
jouer un rôle majeur dans la politique énergétique, malgré l’augmentation de la
consommation d’électricité qu’elles engendrent. Il convient en effet de considérer la
consommation d’énergie dans son ensemble et de viser l’efficacité globale la
meilleure. Le gain de performance globale du système d’approvisionnement
énergétique est important, même s’il fallait produire de l’électricité avec une centrale

157
OFS, « Aperçu général : bâtiments 2010 », StatBL
158
Les coefficients de performance publiés par les fabricants ne font actuellement pas l’objet d’un contrôle qualité.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 65

combinée à gaz pour alimenter les pompes à chaleur.159 C’est la technologie qui peut
permettre la plus grande réduction d’énergies fossiles pour le chauffage.

La fiche G.2/2 du plan directeur cantonal demande « d’encourager la substitution du


mazout, du gaz et du chauffage électrique direct par du chauffage à distance ou des
pompes à chaleur dans les zones appropriées ». Il faut aussi « favoriser l’exploitation
de la géothermie de faible profondeur et de la nappe phréatique, dans les périmètres
répondant aux exigences des eaux souterraines ».

Le développement se fera en fonction de la nécessité ou de l’obligation de


remplacement des chaudières à énergie fossile, de l’évolution des capacités des
réseaux électriques, et de la qualité de l’isolation des bâtiments.

Grâce aux pompes à chaleur, la chaleur de l’environnement devrait contribuer pour


près de 50% aux objectifs 2020 d’augmentation de production de chaleur, soit 230
GWh/a. Cela suppose que des chaudières ou des chauffages électriques sont
remplacés en moyenne chaque année pour une puissance totale de l’ordre 15 MW
ce qui correspond approximativement à la puissance nécessaire pour 1’500
logements. En 2020, la chaleur ambiante pourrait couvrir 4.4% de la consommation
d’énergie du canton sans la grande industrie.

Selon l’objectif PCF de la Stratégie énergétique 2050, la valorisation de la chaleur


ambiante pour répondre aux besoins énergétiques augmentera de plus de 3’080
GWh entre 2010 et 2020 pour atteindre 6’110 GWh.

En Valais, le recours à cette ressource devrait tripler pendant ces 10 ans. Cet objectif
est supérieur à l’objectif fédéral qui vise le doublement du recours à la chaleur
ambiante. L’exploitation supplémentaire de la chaleur ambiante en Valais devrait
participer pour 7.5 % à l’augmentation visée pour cette ressource au niveau Suisse.

Actuellement, les pompes à chaleur sont promues à travers :


− les programmes du SEFH « Remplacement des chauffages électriques » et
« Remplacement d’un chauffage utilisant une énergie fossile » ;
− l’article 14 de l’OURE qui exige que « les nouveaux bâtiments et les extensions
de bâtiments existants (soient) construits et équipés de sorte que les énergies
non renouvelables ne couvrent pas plus du 80 pour cent des besoins de chaleur
admissibles pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire » ;
− l’article 3, let. b, al. 4 de l’arrêté 642.110 qui permet de déduire sur la
déclaration fiscale les investissements liés à la pose d’une pompe à chaleur
dans un bâtiment existant.

L’installation de pompes à chaleur est également promue de manière indirecte par le


programme de promotion du SEFH soutenant le raccordement à un réseau de
chauffage à distance.

Pour favoriser un développement judicieux des pompes à chaleur, le canton et les


communes devraient déterminer des zones favorables pour les sondes
géothermiques et l’utilisation de la nappe phréatique. Cette dernière peut notamment
approvisionner un réseau de froid à distance en site urbain pour alimenter des
pompes à chaleur situées dans les bâtiments.

Les associations professionnelles concernées doivent inciter leurs membres à se


former pour offrir des prestations de haute qualité dans ce secteur.

159
Fabrice ROGNON, Utilisation plus efficace des combustibles fossiles et réduction des émissions de CO2 pour le chauffage des
bâtiments et la production d’électricité en Suisse, OFEN, Berne, 2008

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


66 3. Stratégie

Energie solaire Le rayonnement solaire dont jouit le Valais est propice à l’exploitation de l’énergie
thermique solaire de manière passive (par les fenêtres) et active (capteurs solaires thermiques,
modules solaires photovoltaïques).

La production d’énergie solaire thermique est estimée, pour l’année 2010, à 9 GWh
produits par environ 20'000 m2 de capteurs solaires dont près de 13’700 m2 ont été
subventionnés par le canton depuis 2000.

Comme une installation solaire thermique ne peut pas assurer raisonnablement à elle
seule la couverture des besoins de chaleur sur l’ensemble de l’année, elle n’est
souvent considérée que comme un appoint s’ajoutant à l’installation de base. Ainsi, le
marché du solaire thermique est fortement dépendant du prix d’autres agents
énergétiques (par exemple, l’augmentation du prix du mazout dès l’été 2005 a
généré une rapide et forte augmentation du nombre d’installations solaires).

Carte 9 : Rayonnement solaire global, Suisse, moyenne annuelle 1981-2000

Source : Meteotest

Le solaire thermique devrait produire 34 GWh en 2020. Vu la production de 9 GWh


en 2010, cela nécessite la pose de 5'000 m2 par année en moyenne. Cette surface
permet de produire environ 70% des besoins d’eau chaude pour 5'000 personnes.
L’investissement nécessaire est de l’ordre de 10 millions de francs par an. Cette
ressource devrait contribuer pour 5% à l’objectif de fourniture de chaleur
supplémentaire par les énergies renouvelables et indigènes. En 2020, la valorisation
du soleil à des fins thermiques pourrait couvrir 0.4% de la consommation d’énergie
du canton sans la grande industrie.

Selon le scénario PCF de la Stratégie énergétique 2050, la quantité d’énergie solaire


thermique représentera plus de 1'100 GWh dans la consommation finale d’énergie,
soit une multiplication d’un facteur 2.9 entre 2010 et 2020. Au niveau cantonal, le
recours à cet agent énergétique devrait être multiplié par 3.8 en 10 ans. L’exploitation
valaisanne supplémentaire du solaire thermique participerait pour 3.5% dans
l’augmentation envisagée pour cette ressource au niveau Suisse (722 GWh).

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 67

Le recours à cette ressource à des fins de production d’énergie thermique est promu
par le canton à travers :
− le programme de promotion du SEFH « Installation solaire thermique » ;
− l’article 14 de l’OURE qui exige que « les nouveaux bâtiments et les extensions
de bâtiments existants (soient) construits et équipés de sorte que les énergies
non renouvelables ne couvrent pas plus du 80 pour cent des besoins de chaleur
admissibles pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire » ;
− l’article 3, let. b, al. 4 de l’arrêté 642.110 qui permet de déduire sur la
déclaration fiscale les investissements liés à la pose d’une installation solaire
thermique sur un bâtiment existant.

Tenant compte de l’évolution de marché, les mesures de soutien doivent être


renforcées pour inciter en priorité les propriétaires d’immeubles, les hôtels, les homes
pour personnes âgées et autres grands consommateurs d’eau chaude sanitaire, à
investir. Les communes doivent définir une politique d’autorisation d’installations
solaires. Les associations professionnelles concernées doivent inciter leurs membres
à se former pour offrir des prestations de haute qualité dans ce secteur.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


68 3. Stratégie

3.5.3 Rejets de chaleur

Rejets de chaleur Ce domaine d’action se situe entre l’utilisation rationnelle de l’énergie et la production
d’énergie permettant de remplacer d’autres agents énergétiques. Pour connaître le
potentiel de valorisation des rejets de chaleur, le SEFH a mandaté une étude visant à
identifier les rejets de chaleur industriels en Valais.160 Bien que le taux de réponses à
l’enquête effectuée n’ait pas été totalement satisfaisant, l’étude a révélé qu’au moins
1’500 GWh/a de chaleur pourraient être utilisés pour diverses applications (électricité,
froid, chaleur à distance, etc.).

Tableau 3 : Potentiel énergétique des rejets de chaleur industriels par application, canton du
Valais, 2011

Source : CREM

Ce rapport propose également des pistes pour valoriser ces rejets, en particulier par
le développement de réseaux de chaleur à distance.

L’objectif est d’augmenter la valorisation des rejets de chaleur de 95 GWh161 d’ici


2020, portant la valorisation totale à 206 GWh. Il est basé sur les projets concrets en
cours de réalisation, des projets en cours de discussion, mais aussi sur des projets
qui demanderont à être développés. Cet objectif peut être jugé très prudent.
Cependant, il tient compte de l’effort de conviction et de planification du territoire lié à
des projets de chaleur à distance et des incertitudes liées aux discussions avec des
industries dont les préoccupations liées à leur survie ne sont pas favorables à la
réalisation de tels projets.

Au niveau de la planification du territoire, il faut en particulier relever la concurrence


potentielle entre un réseau de gaz et un projet de chaleur à distance dont la
localisation dépend de celle des rejets de chaleur et de la distance jusqu’aux
consommateurs. Diverses dispositions légales sont pourtant favorables à l’utilisation
de ces rejets. En particulier, l’article 10 de la loi cantonale sur l’énergie prévoit que
« les communes peuvent prescrire aux propriétaires l’obligation de raccorder leurs
bâtiments à un réseau lorsque l’énergie distribuée est produite principalement au

160
CREM, Identification des rejets thermiques industriels en Valais. Rapport public, Service de l’énergie et des forces hydrauliques du
canton du Valais, Sion, 2012
161
La chaleur issue des UIOM est considérée pour moitié comme rejet de chaleur et pour l’autre moitié comme biomasse (traitée dans
le domaine biomasse sans le bois)

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 69

moyen d’énergies renouvelables ou de rejets de chaleur ». En outre, selon l’article 23


de l’OURE, « les rejets de chaleur doivent être utilisés dans la mesure où les
possibilités techniques ainsi que les conditions d’exploitation le permettent et où cela
ne requiert pas d’investissement disproportionné ».

L’apport des rejets de chaleur pourrait toutefois se monter à 19% de l’objectif de


production supplémentaire de chaleur et couvrir, en 2020, 2.6% de la consommation
d’énergie du canton sans la grande industrie.

Selon le scénario PCF de la Stratégie énergétique 2050, la part des rejets de chaleur
dans la consommation d’énergie finale devrait augmenter de 960 GWh pour atteindre
4'270 GWh en 2020.

Si l’objectif cantonal est atteint, la valorisation des rejets (y compris ceux issus de la
grande industrie) augmenterait de 85% en 10 ans. L’objectif fédéral vise une
valorisation supplémentaire de 29%. La valorisation supplémentaire des rejets à
l’échelle du canton devrait contribuer à hauteur de 10% à l’objectif fédéral y relatif
issu du scénario PCF de la Stratégie énergétique 2050.

L’utilisation des rejets de chaleur est promue par le canton à travers :


− le programme de promotion visant l’assainissement énergétique des processus
industriels ;
− les programmes de promotion du SEFH soutenant la création d’un réseau de
chaleur à distance et le raccordement à un réseau de CAD ;
− l’article 14 de l’OURE qui exige que « les nouveaux bâtiments et les extensions
de bâtiments existants (soient) construits et équipés de sorte que les énergies
non renouvelables ne couvrent pas plus du 80 pour cent des besoins de chaleur
admissibles pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire » ;
− l’article 3, let. b, al. 3 de l’arrêté 642.110 qui permet de déduire des impôts les
investissements liés au raccordement à un réseau de chaleur à distance.

Parmi les mesures à prendre, on peut citer :


− la mise sur pied d’un programme de promotion cantonal spécifique à l’utilisation
des rejets de chaleur en interne comme en externe ;
− la mise à disposition publique du cadastre des rejets de chaleur et son
utilisation dans le cadre de la promotion économique ;
− la planification énergétique territoriale par les communes, prévoyant la création
de réseaux de chauffages à distance et la redéfinition du rôle du gaz dans
l’approvisionnement énergétique.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


70 3. Stratégie

3.5.4 Transport, distribution et stockage

La plupart des agents énergétiques doivent être transportés des lieux de production
jusqu’aux consommateurs finaux, à l’exception notoire de l’énergie solaire thermique,
en principe produite et consommée sur la même parcelle.

Le système actuel d’approvisionnement en énergie, basé sur une production très


centralisée, est configuré avec des réseaux de transport et de distribution à large
échelle. Il en va ainsi de l’approvisionnement en pétrole et produits pétroliers, en gaz
et en électricité.

Depuis la crise du pétrole en 1973, la planification du transport et de la distribution


d’énergie sur le territoire s’est essentiellement focalisée sur le développement du
réseau de gaz afin de le substituer au mazout. Mais, une autre planification du
transport et de la distribution d’énergie sur le territoire permet un gain d’efficacité
énergétique très important.

Le développement des énergies renouvelables couplé aux mesures d’efficacité


énergétique vont engendrer des changements fondamentaux dans
l’approvisionnement en énergie :
− L’intérêt économique de développer un réseau de gaz dans les zones d’habitat
individuel sera réduit. Dans les zones de densité énergétique suffisante, la mise
en place de réseaux de chauffage à distance doit permettre à court terme la
valorisation des rejets de chaleur et du bois-énergie. Des réseaux de froid à
distance permettront de faciliter le raccordement des pompes à chaleur en
région urbaine, comme de répondre aux besoins de rafraîchissement.
− Le réseau électrique comprenant les transformateurs de quartiers devra être
adapté pour accepter que l’énergie électrique remonte des producteurs
décentralisés vers les niveaux de tension supérieurs. Le réseau à très haute
tension devra être adapté pour supporter les échanges d’énergie afin
d’optimiser la production des énergies renouvelables dépendantes des
conditions météorologiques, à l’échelle du pays et du continent.
− Le stockage de l’électricité, nécessaire pour s’adapter à la production variable
des énergies renouvelables dépendant des conditions météorologiques, va
probablement être développé de manière centralisée et décentralisée. Des
efforts de recherche importants sont en cours à la fois sur les technologies de
stockage, comme sur la gestion du réseau (smart grid).

Chaleur à distance La distribution de chaleur à distance est à l’échelle d’un quartier ou d’une ville ce que
le réseau de distribution de chaleur est au chauffage d’un bâtiment.

L’avantage d’un réseau de chaleur à distance réside dans le fait qu’il permet à
différentes sources d’énergie de participer à la fourniture de chaleur. Il constitue en
principe une infrastructure d’ampleur communale qui permet de valoriser au mieux
par exemple le bois, les rejets de chaleur à haute ou basse température, la chaleur
de la nappe phréatique, des eaux usées, la géothermie profonde ou encore l’énergie
solaire thermique. Il représente également une infrastructure fondamentale dans le
domaine énergétique de l’écologie industrielle.

En raison des investissements nécessaires, un tel système d’approvisionnement est


intéressant économiquement avant tout dans des zones ayant une densité de
consommation de chaleur assez élevée.

Longtemps négligés, les réseaux de chaleur à distance connaissent en Valais un


développement réjouissant. Il est judicieux de les développer aujourd’hui afin de les
amortir plus rapidement avant que le parc immobilier soit globalement assaini.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 71

162
Carte 10 : Réseaux de chaleur à distance , canton du Valais, décembre 2012

Source : SEFH

Le canton a mis en place un programme de promotion soutenant la création des


réseaux de chaleur à distance et un autre soutenant le raccordement à un tel réseau.
La loi cantonale sur l’énergie prévoit que les communes peuvent obliger le
raccordement à un réseau ou une installation commune « lorsque l’énergie distribuée
est produite principalement au moyen d’énergies renouvelables ou de rejets de
chaleur »163. Selon l’article 23 de l’OURE, « les rejets de chaleur doivent être utilisés
dans la mesure où les possibilités techniques ainsi que les conditions d’exploitation le
permettent et où cela ne requiert pas d’investissement disproportionné ».

D’ici 2020, la quantité de chaleur distribuée par ces réseaux devrait augmenter de
210 GWh pour atteindre 490 GWh dont 180 à la grande industrie. En Suisse, la
chaleur consommée et distribuée par les réseaux de CAD devrait augmenter de
1'300 GWh pour atteindre 6’111 GWh. Le canton devrait contribuer pour 8% à
l’objectif de distribution d’énergie par les réseaux de chaleur à distance du scénario
PCF de la Stratégie énergétique 2050.

Les communes devront planifier l’approvisionnement en énergie sur le territoire. en


favorisant, dans les zones appropriées, la construction de réseaux de chaleur à
distance.

Electricité Le réseau à très haute tension (THT) (niveau 1 – 220 et 380 kV) est sous la
responsabilité de la Confédération. Celle-ci établit un plan sectoriel des lignes de
transport d'électricité qui constitue le principal instrument de planification et de
coordination de la Confédération pour la construction et l'extension des lignes à
haute tension servant à l'approvisionnement général en électricité (220 kV et 380 kV)
et à l'alimentation du réseau ferroviaire (132 kV). L'OFEN en assume la
responsabilité en collaboration avec l'Office fédéral du développement territorial
(ARE).164

162
Cette carte ne prétend pas à l'exhaustivité car il existe certainement des réseaux non connus du SEFH.
163
Article 10.4, Loi cantonale sur l’énergie …, op. cit.
164
OFEN, « Plan sectoriel des lignes de transport d’électricité », http://www.bfe.admin.ch/themen/00544/00624/index.html?lang=fr,
consulté le 03.09.2012

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


72 3. Stratégie

Selon l’OFEN, « la question de savoir s'il faut enterrer les lignes à haute tension sous
forme câblée ou privilégier des lignes aériennes doit être tranchée au cas par cas sur
la base de critères objectifs. (Cet office) a développé à cette fin un système
d'évaluation des lignes de transport d'électricité »165.

Au 1er janvier 2013166, l’ensemble des lignes THT en Suisse sera transféré par les
sociétés actuellement propriétaires, à Swissgrid SA qui deviendra ainsi la seule
société propriétaire du réseau suisse à très haute tension. Swissgrid souhaiterait
accroître la valeur ajoutée en termes d'aménagement du territoire et l'acceptation
sociale de l’extension du réseau de 380/220 kV en optimisant les lignes à tous les
niveaux de réseau et les technologies. C'est pourquoi elle souhaite élaborer, en
concertation avec la Confédération, les cantons et les gestionnaires du réseau de
distribution, un Masterplan à l'échelle de la Suisse, décliné en Masterplans
régionaux.

Les niveaux de tension inférieurs (niveaux 3, 5 et 7) appartiennent à des sociétés


locales. Le réseau à 125 kV est peu à peu supprimé. Le réseau à 65 kV constitue le
réseau suprarégional valaisan. Ce réseau, dont les pylônes représentent par endroit
un danger pour l’avifaune, devrait être adapté, voire enterré. Le réseau de 16 kV est
pour l’essentiel déjà enterré.

De grandes capacités de stockage de l’électricité seront nécessaires pour adapter


l’approvisionnement au déphasage entre la production des énergies renouvelables à
caractère stochastique et la consommation. Ainsi, par exemple, le projet Nant de
Drance est destiné à améliorer la sécurité d’approvisionnement au niveau national,
voire européen. Cet aménagement devrait produire environ 2'500 GWh/a et
consommer environ 3'000 GWh/a.

Les thématiques suivantes doivent faire l’objet d’une analyse détaillée pour
déterminer précisément les objectifs et mesures à mettre en place au niveau
cantonal :
− l’optimisation et l’enterrement des lignes électriques ;
− la durée des procédures ;
− les redevances de passage des lignes à très haute tension ;
− l’adaptation du réseau au développement des pompes à chaleur, de la mobilité
électrique et de la production décentralisée ;
− le développement des smart grids ;
− le stockage centralisé et décentralisé (pompage/turbinage, batteries, Power-to-
Gas, etc.).

Gaz Les réseaux de gaz ont été fortement développés en Suisse après la crise du pétrole
de 1973-1974. La réduction de la dépendance vis à vis du mazout a constitué le
premier argument de ce développement. La moindre pollution de l’air lors de la
combustion (oxydes d’azote et de souffre, suie), puis les émissions de CO2 réduites
par rapport au mazout ont permis à l’industrie gazière de connaître un taux de
croissance très fort pendant de nombreuses années. Malgré cela, la distribution de
gaz n’a représenté que 12.2% de la consommation finale d’énergie en Suisse en
2011.

Le gaz distribué en Suisse provient quasi exclusivement d’origine fossile, bien que
depuis quelques années, du biogaz soit injecté dans le réseau. Ce biogaz a
représenté en 2011, 3 pour mille du gaz distribué.167

165
OFEN, « Lignes aériennes ou souterraines », http://www.bfe.admin.ch/themen/00612/04482/index.html?lang=fr, consulté le
06.09.2012
166
OFEN, « Réseaux d’électricité », http://www.bfe.admin.ch/themen/00612/04481/index.html?lang=fr, consulté le 06.09.2012
167
290 TJ biogaz sur 103’700 TJ de gaz distribué (OFEN, Statistique globale suisse de l’énergie 2011, OFEN, Ittigen, 2012)

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 73

En Valais, en 2010, le gaz a représenté 12% de la consommation d’énergie sans


considérer la grande industrie. Il a cependant couvert 55% des besoins de la grande
industrie.

Avec les discussions en cours sur l’éventualité de construire des centrales


combinées à gaz pour la production d’électricité (p. ex. Chavalon à Vouvry) et les
objectifs fédéraux de réduction de la consommation des énergies fossiles, le rôle du
gaz dans l’approvisionnement énergétique est appelé à changer.

Si l’on entend tirer profit au maximum de ses caractéristiques favorables pour


améliorer l’efficacité du système d’approvisionnement en énergie du pays, il convient
de :
− viser la meilleure utilisation de son potentiel par la production simultanée
d’électricité et de chaleur ;
− l’utiliser comme appoint dans l’alimentation d’un réseau de chauffage à
distance, que ce soit par une chaudière ou une installation de couplage chaleur-
force ;
− substituer les chaudières à gaz par des pompes à chaleur à gaz dans les zones
où un réseau à gaz est déjà existant et où un chauffage à distance n’est pas
envisageable en raison d’une densité de consommation trop faible ;
− le réserver pour les processus industriels pour lesquels les énergies
renouvelables ne sont souvent pas adaptées.

Les communes et leur fournisseur de gaz doivent être invités à adapter la politique
d’approvisionnement en gaz en intégrant l’objectif de réduire la consommation des
énergies fossiles.

La question du stockage est gérée par la branche. Pour augmenter la sécurité


d’approvisionnement en gaz, la Confédération examine une participation de la Suisse
au mécanisme de crise de l’Union européenne dans ce domaine et cherche à
diversifier les canaux d’approvisionnement.168

Produits pétroliers L’appellation « produits pétroliers » regroupe les combustibles, tels que le mazout ou
huile extralégère, et les carburants, tels que l’essence, le diesel et le kérosène.

Par rapport aux imposantes raffineries comme il en existe en Allemagne, aux Pays-
Bas et en France, les dimensions et la capacité de production des deux raffineries
suisses sont modestes. En revanche, elles représentent un avantage pour la Suisse
du fait qu’elles fournissent un tiers de la consommation suisse de produits pétroliers,
soit quelque quatre millions et demi de tonnes par an.

Les produits pétroliers représentaient 53.7% de la consommation finale d’énergie en


Suisse en 2011. Alors que la consommation des combustibles a connu une baisse
régulière depuis 1973, la consommation de carburants a presque doublé depuis cette
époque. La substitution du mazout par du gaz a joué un rôle majeur dans la réduction
de la consommation de combustibles pétroliers. Cette réduction devrait continuer
grâce aux programmes d’isolation des bâtiments, d’encouragement des énergies
renouvelables et de l’utilisation des rejets de chaleur. La consommation de
carburants pétroliers reste par contre dans une tendance haussière. Les gains
d’efficacité des moteurs n’ont pas été suffisants jusqu’ici pour compenser
l’augmentation du poids des véhicules et celle des distances parcourues.

S’il appartient à la Confédération de prévoir des mesures liées à la performance


énergétique des véhicules, il est du ressort du canton et surtout des communes de
favoriser un développement territorial et des modes de transport adaptés à la
nécessité de réduire les besoins énergétiques de la mobilité.

Le stockage des produits pétroliers est sous la surveillance de la Confédération.

168
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant …, op. cit., pp. 17-18

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


74 3. Stratégie

3.5.5 Information, formation et recherche

Les domaines d’action suivants sont examinés pour ce pilier :


− l’information et le conseil au grand public, y compris les écoliers et étudiants des
écoles secondaires, aux professionnels dans le domaine de l’énergie, aux
responsables communaux ;
− la formation et la recherche.

Information et Il convient d’emblée de distinguer l’information du conseil. L’information doit


conseil sensibiliser le public cible, être diffusée largement et régulièrement, répondre à des
questions fréquentes. Le conseil est personnalisé et répond à un besoin particulier.

La population et les décideurs sont devenus plus conscients de la nécessité


d’entreprendre des actions concrètes en matière d’énergie. La sensibilisation doit
toutefois continuer pour convaincre ceux qui se sentent peu concernés par la
politique énergétique ainsi que pour préparer les nouvelles générations aux défis
qu’elles vont devoir relever.

La difficulté d’une campagne de sensibilisation est qu’elle est souvent limitée dans le
temps en raison des moyens financiers importants qu’elle demande. Or, l’intérêt des
publics cibles pour des investissements dans le domaine de l’énergie n’est pas
simultané et ne coïncide pas, pour la majorité de la population, avec la période d’une
campagne de sensibilisation. Cependant, les médias manifestent depuis quelques
années un intérêt grandissant à propos des thèmes relatifs à l’énergie. Ainsi, ils
jouent maintenant un rôle de sensibilisateur de la population.

Il faut donc renforcer l’information précise pour que les personnes sensibilisées
puissent agir et investir de manière optimale. Les activités d’information ont déjà été
orientées dans cette direction.

Quant au conseil, cette tâche incombe en principe aux professionnels des divers
secteurs d’activité dans les domaines de l’énergie. Si le marché bénéficie de
professionnels compétents, leur nombre est insuffisant pour répondre à l’intérêt
nouveau de la population, des entreprises et des communes. Dans ce contexte, il
convient de mettre en évidence que certaines communes et quelques entreprises de
distribution d’électricité ont créé un poste de conseiller en énergie. Ces conseillers
sont en principe en relation étroite avec le service de l’énergie et des forces
hydrauliques.

La Confédération est particulièrement active dans le domaine de l’information à


travers SuisseEnergie. Elle communique également sur l’efficacité énergétique des
appareils électriques et des véhicules automobiles grâce à l’étiquette-énergie.

L’information et le conseil constituent des activités quotidiennes du SEFH. Les


publics cibles sont aussi bien le grand public que les professionnels et les
responsables communaux.

La mise en place de conseillers en énergie dans les régions par les communes ou
les distributeurs d’énergie devra être systématisée.

La Stratégie énergétique 2050 de la Confédération prévoit une augmentation des


moyens pour l’information. Le canton devra s’adapter et coordonner ses actions avec
les associations professionnelles, les communes, les entreprises de distribution
d’énergie et les Hautes écoles.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


3. Stratégie 75

Etant donné les ambitions de la nouvelle politique énergétique, le canton devra


étendre ses activités d’information à la communication des résultats afin que les
citoyens perçoivent l’effet de leurs investissements et de leur changement de
comportement. La préparation du cadre de communication et des éléments
d’information devra être coordonnée avec la Confédération, les communes, ainsi que
les producteurs et distributeurs d’énergie.

Formation et Le tournant énergétique nécessite une vaste adaptation des programmes de


recherche formation dans les écoles professionnelles. Elle concerne la maîtrise de la
consommation pour toutes les professions. Elle doit aussi viser la maîtrise d’une
planification et d’une réalisation performantes pour les professions dont les activités
ont un impact direct sur la production ou la consommation d’énergie. En outre, la
forte demande de ressources et compétences dans le domaine de l’énergie requiert
à la fois une formation continue adaptée pour les professionnels du domaine et des
formations visant la réorientation de personnes d’autres secteurs.

Du côté de la formation supérieure, la HES-SO va renforcer son positionnement dans


le domaine de l’énergie dans le cadre de la création au niveau national d'une filière
«Energie et techniques environnementales», encore soumise à l'approbation
définitive de l’Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie
(OFFT). Parmi cinq orientations de formation, deux sont exclusivement réservées au
Valais : Energies renouvelables et Smart Grids.

Dans les domaines de la recherche et la formation de haut niveau, la venue, dès


2014, de sept chaires de l’EPFL dans le secteur de l’énergie constitue une grande
opportunité. L’implantation d’un pôle permanent de l’EPFL en Valais permettra de
renforcer plus encore l’effort de recherche et les synergies avec la HES-SO Valais
avec les institutions de recherche appliquée et avec le tissu industriel, notamment
avec FMV et au travers de la Fondation The Ark.

Les activités169 de l’EPFL en Valais concerneront en principe :


− l’hydraulique et les turbines
ƒ simulation numérique des écoulements dans les turbomachines
ƒ hydrodynamique expérimentale pour les turbomachines
ƒ turbines pour la petite hydraulique
ƒ pompes de grande puissance
− l’ingénierie et la gestion de l’énergie
ƒ smart grids : contrôle flexible et sûr d’un réseau, de la chaîne de production
et de distribution des énergies (hydraulique, solaire, éolien, etc.)
ƒ utilisation éco compatible des énergies
− la chimie verte
ƒ utilisation et valorisation du CO2 produit par les centrales thermiques et
usines
ƒ stockage de l’hydrogène sous forme d’acide formique
ƒ fabrication et transformation de la biomasse : production de méthane,
micro-algues

La Stratégie énergétique 2050 de la Confédération prévoit une augmentation des


moyens pour la formation et la recherche. Le canton devra s’adapter et coordonner
ses actions avec les associations professionnelles, les communes, les entreprises de
distribution d’énergie et les Hautes écoles.

169
Actualités MEDIACOM, « L’EPFL et l’Etat du Valais ont signé un accord de partenariat », http://actu.epfl.ch/news/l-epfl-et-l-etat-du-
valais-ont-signe-un-accord-de-/, consulté le 10.10.2012

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


76 3. Stratégie

3.5.6 Maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique

Maîtrise des L’augmentation de la maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique par
activités dans la les collectivités de droit public et autres acteurs valaisans nécessitera de relever
chaîne de valeur plusieurs défis.
énergétique
Il faut tout d’abord faire partager cet objectif aux communes et acteurs valaisans
concernés. Une longue collaboration avec des acteurs extra-cantonaux, une volonté
d’indépendance vis-à-vis du canton, une histoire régionale éventuellement marquée
par des discordes, représentent des difficultés pour former une vision commune dans
ce domaine.

Il faut également expliquer aux sociétés extra-cantonales actives en Valais que cet
objectif n’est pas dirigé contre elles, mais qu’il est légitime qu’un canton périphérique
comme le Valais valorise et tire profit de ses ressources pour créer de la valeur dans
le canton.

Alors que le Valais constitue déjà un réservoir énergétique essentiel pour le pays et
qu’il possède un potentiel énergétique supplémentaire intéressant pour la nouvelle
politique énergétique, les capacités financières des acteurs du canton peuvent
s’avérer insuffisantes vis-à-vis des capacités d’investissement des grandes sociétés
extra-cantonales.

Les risques spécifiques aux divers secteurs d’investissement potentiel sont différents.
Il conviendra de les analyser afin de déterminer des politiques d’investissement et de
structure du capital-actions adaptées. Dans ce contexte, les partenaires extra-
cantonaux ont un rôle à jouer.

L’acquisition et le développement des compétences techniques, économiques et


juridiques dans tous les secteurs énergétiques requièrent un effort de grande
ampleur et certainement une mise en commun de ces compétences dans certains
secteurs pour atteindre la taille critique nécessaire.

Enfin, dans le cadre de la définition des objectifs dans les stratégies détaillées, il
conviendra d’analyser la faisabilité juridique des mesures préconisées pour
augmenter la participation des acteurs valaisans dans la chaîne de valeur
énergétique.

Plusieurs éléments de la vision « Forces hydrauliques » adoptée par le Conseil d’Etat


illustrent les propos ci-avant.

Schéma 6 : Vision « Forces hydrauliques », canton du Valais

1. Sécurité d'approvisionnement en Valais et en


Suisse

2. Exploitation optimale
4. Répartition et
du potentiel de
utilisation des revenus
production et de valeur
de manière responsable
ajoutée Le Valais maîtrise sa
3. La majorité des
revenus liés à la
force hydraulique 5. Partenariat entre tous
production indigène les acteurs concernés
reste en Valais

6. La Stratégie Forces hydrauliques s'intègre et


tient compte de la Stratégie Efficacité et
approvisionnement en énergie du Canton du
Valais

Source : SEFH

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


4. Ressources humaines et financières 77

4. Ressources humaines et financières

Jusque vers la fin de la décennie précédente, l’Etat du Valais, par son service des
forces hydrauliques, s’est concentré sur les tâches dévolues par la loi sur les forces
hydrauliques dans un environnement relativement statique. Le service de l’énergie,
créé en 1990, s’est essentiellement focalisé sur l’énergétique du bâtiment et a
contribué à faire progresser la qualité énergétique dans ce secteur (isolation, recours
aux énergies renouvelables).

Coïncidant avec la fusion de ces services en un seul, celui de l’énergie et des forces
hydrauliques, la politique fédérale a connu une très rapide évolution en terme de
nouvelles dispositions légales comme de moyens financiers mis à disposition de la
politique énergétique. Ainsi, ces dernières années, le service s’est vu confronté à :
− une centaine de projets hydro-électriques ;
− la problématique des lignes à très haute tension ;
− un engouement soudain pour l’énergie éolienne, nécessitant l’élaboration d’un
concept pour la promotion de l’énergie éolienne ;
− une forte augmentation budgétaire pour les programmes de promotion
énergétiques ;
− une forte dynamique au niveau des communes (Cités de l’énergie, réseaux de
chaleur à distance, programmes de promotion communaux) ;
− l’assainissement des cours d’eau ;
− la nécessité de mettre à jour régulièrement les statistiques de consommation et
de production d’énergie ;
− de très nombreuses interventions parlementaires ;
− une forte augmentation des sollicitations de la part du grand public et des
professionnels et des associations professionnelles ;
− la nécessité d’établir des bases pour une nouvelle politique énergétique
(cadastre des rejets de chaleur, plan de mesures concernant l’énergie solaire) ;
− l’élaboration de la Stratégie Forces hydrauliques, dont une composante majeure
est le retour des concessions hydrauliques ;
− l’élaboration du présent rapport Stratégie Efficacité et approvisionnement en
énergie.

La rapidité de l’élaboration ou de l’accompagnement de la rédaction des stratégies


détaillées pour l’ensemble des domaines d’action précisés au chapitre 3.5 dépendra
des ressources humaines disponibles (17.4 postes en 2013) ainsi que des
ressources financières allouées.

La conduite et la mise en œuvre des mesures déjà identifiées ainsi que de celles qui
seront déterminées dans les stratégies détaillées nécessitera des ressources
humaines et financières supplémentaires.

Ressources Pour que le service de l’énergie et des forces hydrauliques puisse anticiper les
humaines besoins, être un interlocuteur fiable et proactif, ainsi qu’accompagner les divers
publics cibles, notamment les communes, dans la mise en œuvre de la politique
énergétique cantonale, l’effectif devra être renforcé d’une dizaine de postes.

Pour la stratégie force hydraulique, l’équipe actuelle doit être renforcée de deux
unités.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


78 4. Ressources humaines et financières

Pour l’efficacité énergétique, l’équipe actuelle doit être complétée par deux postes
pour pouvoir renforcer les actions et le soutien à l’intention de l’économie et des
communes.

Pour les stratégies relatives aux énergies renouvelables et aux rejets de chaleur,
trois postes pour huit domaines d’action doivent être envisagés.

Pour le transport, la distribution, le stockage d’énergie, un nouveau poste doit être


créé.

De plus, un poste de juriste et un poste de secrétaire/comptable supplémentaires


sont nécessaires.

Ressources Les ressources financières nécessaires sont difficiles à chiffrer dans la situation
financières actuelle du développement de la stratégie cantonale et de la stratégie fédérale 2050.

Cependant, des ressources supplémentaires doivent être envisagées pour les


programmes de promotion énergétiques (budget de 4.69 millions de francs en 2012)
qui devraient être diversifiés et pour certains devenir plus incitatifs. Par exemple,
l’adaptation du système d’approvisionnement par la mise en place des réseaux de
chaleur à distance nécessitera des moyens conséquents. Les décisions futures
relatives à la stratégie fédérale 2050 auront une influence assez forte sur les besoins
financiers au niveau des cantons.

D’un autre côté, les nouvelles mesures telles que la planification énergétique
territoriale, ainsi que le renforcement des activités existantes telles que la
participation à la formation continue et à l’information exigeront des moyens pour
soutenir les communes et les associations professionnelles.

Enfin, l’objectif de viser, à chaque opportunité intéressante, la maîtrise de certaines


activités, notamment de production d’énergie, demandent de créer des réserves
financières conséquentes.

Le fonds de rachat des aménagements hydro-électriques était doté de plus de 60


millions de francs au bilan 2011. L’alimentation de ce fonds devrait être augmentée
pour faire face aux besoins futurs, dès lors qu’il est admis que le canton doive
participer à plusieurs dizaines de pourcents dans les aménagements qui feront
retour.

Quant à lui, le fonds pour les infrastructures du XXIème siècle, créé en 2011, est doté
actuellement de 300 millions de francs. Ces ressources devront servir à plusieurs
affectations de grande ampleur. Elles ne seront pas suffisantes pour participer aux
investissements dans de nouvelles installations de production d’énergie et pour les
acquisitions dans le cadre du retour des concessions.

Ainsi, le financement de la politique énergétique cantonale constitue une


problématique à part entière. Contrairement à d’autres dépenses, il s’agit
d’investissements desquels un rendement est attendu pour l’Etat, les communes, les
entreprises ou les citoyens.

Les formes de financement envisageables sont :


− une affectation budgétaire ordinaire alimentant les fonds existants ;
− une affectation plus complète des revenus de l’impôt spécial sur la force
hydraulique pour la politique énergétique ;
− une taxe sur l’électricité, à l’instar d’autres cantons, sachant qu’une taxe sur le
pétrole ou le gaz est du seul ressort de la Confédération.

Le mode de financement devra faire l’objet d’une réflexion simultanée avec


l’estimation globale des besoins de ressources financières qui doit être réalisée dans
le cadre des études approfondies accompagnant la préparation du choix de la
variante de retour des concessions.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


5. Conclusion 79

5. Conclusion

Piliers, lignes La Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie vise comme objectif général
directrices et « la promotion d’un approvisionnement et d’une utilisation de l'énergie favorisant la
mesures sécurité et le développement économique ». Pour ce faire, elle s’appuie sur sept
générales piliers qui couvrent vingt domaines d’action.

Schéma 7 : Piliers et domaines d’action de la Stratégie Efficacité et approvisionnement en


énergie, canton du Valais

Source : SEFH

Trente-trois lignes directrices précisent les piliers de la stratégie. De ces lignes


directrices découlent des mesures incitatives, contraignantes et organisationnelles.

Lignes directrices Mesures générales

1. Diminuer la consommation d’énergie ƒ Accélérer la rénovation énergétique


1. Utilisation économe et rationnelle de

globale, soit celle des ménages, du performante du parc immobilier


transport, des industries et des services,
ƒ Gérer de manière exemplaire, du
entre autre grâce à :
point de vue énergétique, l’ensemble
− une modification du comportement des infrastructures cantonales et
de consommation et
l’énergie

communales
d’investissement
− des technologies performantes, ƒ Introduire la section G « Gros
− des rénovations et des constructions consommateurs » du MoPEC dans la
de bâtiments exemplaires, législation cantonale
− une gestion attentive des ƒ Favoriser le recours à des types et
équipements consommateurs.
modes de transports adaptés à la
nécessité de réduire les besoins
énergétiques

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


80 5. Conclusion

2. Réserver les énergies fossiles et ƒ Réserver le gaz pour les processus

1. Utilisation économe et rationnelle de l’énergie


l’électricité pour des procédés pour industriels pour lesquels les énergies
lesquels il n’existe pas d’alternative renouvelables ne sont souvent pas
raisonnable adaptées

ƒ Substituer les chaudières à gaz par


des pompes à chaleur à gaz dans les
zones où le chauffage à distance n'est
pas envisageable et le réseau à gaz
déjà existant

ƒ Viser une meilleure utilisation du


potentiel de gaz par la production
simultanée d'électricité et de chaleur

3. Réduire, puis valoriser les rejets de chaleur inévitables

4. Planifier les infrastructures de distribution d’énergie de réseau dans les


différentes zones du territoire de manière à favoriser le recours à la forme d’énergie
la plus appropriée sur le long terme (énergies renouvelables et/ou rejets de chaleur)

Lignes directrices Mesures générales

5. Veiller à garantir la viabilité économique des installations existantes valorisant


2. Exploitation des ressources naturelles indigènes et renouvelables à des fins de production d’énergie

des énergies renouvelables

6. Augmenter la production hydro- ƒ Examiner les mesures à prendre pour


électrique par la rénovation et assurer la croissance de la production
l’amélioration du rendement des hydro-électrique malgré la variabilité
installations existantes du prix du marché, liée à la
croissance des autres énergies
renouvelables et à la situation
pléthorique de l’offre d’électricité sur
le marché

7. Recourir aux énergies renouvelables ƒ Encourager plus largement le recours


pour couvrir les besoins de chaleur des aux rejets de chaleur et énergies
bâtiments renouvelables en substitution des
chaudières utilisant des énergies
fossiles

ƒ Inciter et faciliter les décisions des


propriétaires de bâtiments grands
consommateurs d'eau chaude à
investir dans les installations solaires
thermiques

8. Produire de l’électricité photovoltaïque sur les bâtiments et les infrastructures

9. Accélérer le taux de croissance des ƒ Déterminer des zones favorables


nouvelles installations, notamment par : pour les sondes géothermiques et
− l’examen des potentiels de l’utilisation de la nappe phréatique
production par commune et la
ƒ Examiner l’évolution de la production
définition des zones propices pour la
valorisation des diverses énergies hydro-électrique à long terme
renouvelables ;
− l’évaluation des modifications légales
et réglementaires nécessaires pour
favoriser un développement adapté
des énergies renouvelables ;
− l’élaboration de bases d’information,
de recommandations ou directives
destinées à faciliter et accélérer les
décisions des investisseurs et des
autorités.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


5. Conclusion 81

10. Déterminer le type de valorisation privilégié de certaines ressources


renouvelables (p. ex. production de chaleur, d’électricité ou de biocarburants) en
fonction du rendement de transformation, du coût de production, des besoins

Lignes directrices

3. Valorisation des rejets de chaleur qui 11. Chercher à réduire les rejets de chaleur

12. Récupérer si possible la chaleur pour réduire la consommation d’énergie du


processus qui génère le rejet, par exemple sur une installation de ventilation
ne peuvent être réduits

13. Utiliser pour une autre prestation en interne au bâtiment ou à l’entreprise les
rejets existants qui ne peuvent être réduits, par exemple utiliser la chaleur générée
par une machine de froid pour préchauffer l’eau chaude

14. Valoriser les rejets de chaleur à l’externe lorsqu’ils ne peuvent être utilisés en
interne

15. Planifier l’implantation des producteurs et consommateurs de chaleur


parallèlement de manière à en exploiter les synergies potentielles

16. Equiper les zones à bâtir des infrastructures adéquates pour valoriser ces rejets
(en principe des réseaux transportant de l’eau ou plus rarement de la vapeur)

Lignes directrices

17. Limiter l’extension du réseau de gaz. Le gaz doit de préférence être réservé
4. Développement coordonné du transport et de

l’efficacité du système d’approvisionnement

pour les processus industriels, les grandes centrales à gaz, les grands couplages
la distribution d’énergie afin d’améliorer

chaleur-force, la mobilité

18. Privilégier la construction de réseaux de chaleur (chaud/froid) à distance dans


des zones de densité énergétique adéquate

19. Adapter les réseaux électriques et leur gestion (smart grid) pour pouvoir
absorber l’électricité des nouvelles installations qui seront principalement
décentralisées et dépendantes des conditions météorologiques

20. Exploiter de manière commune les réseaux de distribution d’électricité


suprarégionaux et régionaux pour une meilleure maîtrise des coûts et une
optimisation de la valeur ajoutée de l’énergie produite en Valais

21. Améliorer la filière de distribution du bois-énergie pour faciliter le recours à


cette ressource

22. Exclure le mazout dans certains quartiers pour le chauffage des bâtiments.
Cette ressource doit être réservée de préférence pour la pétrochimie et la mobilité

Lignes directrices

23. Développer des capacités de stockage adaptées pour l’électricité en fonction de


5. Stockage
de l’énergie

la croissance de la production renouvelable stochastique au niveau international et


suisse

24. Définir une stratégie de stockage pour le bois-énergie, adaptée à l’augmentation


de la consommation

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


82 5. Conclusion

Lignes directrices Mesures générales

25. Informer la population de manière ƒ Systématiser la mise en place de

6. Information, formation, recherche


plus systématique et plus approfondie conseillers en énergie dans les

fondamentale et appliquée
régions

ƒ Communiquer sur les résultats de la


politique énergétique

26. Accroître l’offre de formation dans le domaine de l’énergie, en collaboration


avec les associations professionnelles et les hautes écoles

27. Renforcer et développer des pôles de compétences avec des objectifs


concordants, notamment par l’installation de chaires de l’EPFL en Valais ainsi que
par le programme The Ark Energy

28. Favoriser les projets pilotes et de démonstration

Lignes directrices Mesures générales

29. Développer une société ou une structure d’ampleur cantonale destinée à


7. Augmentation de la maîtrise des activités dans la chaîne de

valoriser de manière optimale une grande partie de l’énergie produite dans le


valeur énergétique par les collectivités de droit public et

canton

30. Exercer le droit de retour à l’échéance des concessions hydrauliques et


garantir des participations valaisannes dans le cadre des futures concessions

31. Investir dans les nouvelles installations productrices d’énergie


autres acteurs valaisans

32. Conserver en mains valaisannes la propriété des réseaux de distribution

33. Acquérir des participations aussi ƒ Analyser les risques spécifiques aux
élevées que possible dans les divers secteurs d'investissement
infrastructures de transport et de potentiel pour déterminer les
distribution d’énergie existantes et politiques d'investissement et de
nouvelles structure du capital-actions

ƒ Mettre en commun les compétences


pour atteindre la taille critique
nécessaire

ƒ Analyser la faisabilité juridique des


mesures préconisées pour augmenter
la participation des acteurs valaisans
dans la chaîne de valeur énergétique

Résultats chiffrés En 2020, la consommation d’énergie finale devrait diminuer de 600 GWh, soit 5% par
rapport à 2010, pour atteindre 11'400 GWh malgré la croissance supposée de la
population et de l’économie.

Pendant cette décennie, la consommation d’énergie fossile devrait diminuer d’au


moins 18.5% et la consommation d’électricité devrait se stabiliser. Ces deux objectifs
sont alignés sur ceux du scénario PCF de la Stratégie énergétique 2050.

La production d’énergie renouvelable et la valorisation des rejets de chaleur


devraient quant à elles augmenter d’au moins 1'400 GWh (900 GWh électriques et
500 GWh thermiques) entre 2010 et 2020.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


5. Conclusion 83

Graphique 21 : Consommation finale d’énergie en GWh y compris la grande industrie, canton du


170
Valais, 2010-2020

12'000 Chaleur à distance

10'000 Autres énergies renouvelables

Bois et charbon de bois


8'000

Electricité
GWh

6'000
Gaz naturel
4'000
Carburants pétroliers

2'000
Combustibles pétroliers,
charbon et coke
0
Grande industrie
2010 2020

Sources : OFEN, OFS, SEFH

La contribution des objectifs d’augmentation à l’atteinte des objectifs du scénario


PCF pour 2020 est assez différenciée en fonction de l’agent énergétique. Cela peut
s’expliquer par les spécificités géographiques valaisannes, par des estimations
basées sur des données lacunaires et par une volonté politique particulière.

Graphique 22 : Contribution des objectifs cantonaux d’augmentation de l’exploitation des


ressources renouvelables et des rejets de chaleur entre 2010 et 2020 vis-à-vis de
l’objectif fédéral y relatif, en %
491 GWh

50%

178 GWh
40%
224 GWh

30%

20%
32 GWh
81 GWh

95 GWh
10%
230 GWh
25 GWh
44 GWh
0%
t
ue

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gi
G
so

eu

er
e

al

En
gi

Ch
er
En

Sources : Prognos, SEFH

Le graphique 23 présente la participation en pourcent de chaque agent énergétique à


l’objectif total d’augmentation de la production renouvelable indigène et de la
valorisation des rejets de chaleur.

170
Pour 2010, la consommation finale de produits pétroliers (excepté les carburants d’aviation) a été établie sur la base de celle de la
Suisse ramenée à la population du Valais.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


84 5. Conclusion

Graphique 23 : Parts des énergies renouvelables et des rejets de chaleur dans l’objectif global
d’augmentation entre 2010 et 2020, Suisse, canton du Valais

12'800 GWh 1'400 GWh


100% Rejets de chaleur

90% Energie solaire thermique

80%
Chaleur de l'environnement
70%
Biomasse
60%

50% Bois-énergie

40% Géothermie profonde

30%
Energie solaire photovoltaïque
20%
Energie éolienne
10%

0% Energie hydraulique
(sans pompage-turbinage)
CH VS

Sources : Prognos, SEFH

Il met en évidence qu’en Valais, ce sont les énergies hydraulique, éolienne, solaire
photovoltaïque et la chaleur de l’environnement qui sont les principales contributrices
à l’augmentation de la valorisation des ressources. En Suisse, ce sont la biomasse,
l’énergie hydraulique et la chaleur de l’environnement qui jouent un rôle prépondérant
d’ici 2020. Les collectivités et acteurs valaisans devront, dans la mesure de leurs
possibilités, veiller à saisir les opportunités liées à la valorisation des ressources.

Si les objectifs cantonaux 2020 sont atteints, la part des énergies fossiles dans la
consommation finale totale du canton sera réduite de 65% à 59%. Le mix
énergétique restera encore nettement dépendant des agents énergétiques fossiles.

La consommation de gaz et d’électricité occupera une part plus importante dans le


mix énergétique valaisan que dans le mix suisse. Ceci est notamment lié aux besoins
de la grande industrie.

Graphique 24 : Part des agents énergétiques dans la consommation finale d’énergie, Suisse,
canton du Valais y compris la grande industrie, 2020

212'944 GWh 11'397 GWh


100% Chaleur à distance

90%
Autres énergies renouvelables
80%

70% Bois et charbon de bois

60%
Déchets industriels
50%

40% Electricité

30%
Gaz naturel
20%
Carburants fossiles et autres
10% produits pétroliers

0% Combustibles pétroliers,
Suisse Valais charbon, coke

Sources : Prognos, OFEN, OFS, SEFH

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


5. Conclusion 85

En définitive Le défi énergétique qui se présente engage non seulement les autorités, mais aussi
l’ensemble de la société. En raison des compétences politiques actuelles comme de
la multiplicité des sociétés chargées de l’approvisionnement en énergie en Valais, les
instances de décision sont multiples et décentralisées. Si cela permet de tester des
approches diversifiées, cela représente aussi un frein lorsque les décideurs ne
parviennent pas à saisir l’urgence d’une réorientation des activités ou des projets.

Pour espérer atteindre les objectifs énergétiques proposés :


− une grande majorité des acteurs doit partager une vision globale des intérêts du
canton ;
− des décisions rapides sont nécessaires à tous les niveaux : autorités,
consommateurs, producteurs et distributeurs d’énergie ;
− de nombreux et grands chantiers doivent être réalisés ;
− des ressources humaines et financières doivent être mises à disposition dans
les entreprises, les communes et à l’Etat du Valais.

Afin de mesurer l’ampleur du défi de manière plus concrète, il convient d’expliciter


par des exemples illustratifs la manière d’atteindre les objectifs 2020. La réalisation
de ces objectifs nécessitera cependant une plus grande diversité de projets. Ces
exemples ne doivent donc nullement être pris à la lettre.

Tableau 4 : Exemples illustratifs en fonction des objectifs 2020, canton du Valais

Objectif/Domaine d’action Objectif 2020 Illustration

Consommation de - 530 GWh Rénovation complète, selon les


combustibles fossiles exigences actuelles, de l’enveloppe
thermique de 5’500 bâtiments de 800 m2
en moyenne, construits avant les années
80, soit 700 rénovations par année
pendant 8 ans

Consommation de - 420 GWh Remplacement de 70'000 véhicules


carburants fossiles consommant 10 litres d'essence par 100
km et parcourant en moyenne 20'000 km
par année, par des véhicules
consommant 6 litres de diesel, soit, le
remplacement de 8'750 véhicules par
année pendant 8 ans

Stabiliser la consommation +0 Pour compenser la consommation


d'électricité supplémentaire des nouvelles PAC (120
GWh), remplacer le chauffage électrique
par des PAC dans 12'000 bâtiments de
200 m2 en moyenne, soit 1'500 bâtiments
par année pendant 8 ans

Energie hydraulique + 530 GWh Une soixantaine de projets allant de la


(uniquement micro à la grande hydraulique
nouveaux
aménagements)

Energie éolienne + 220 GWh Une soixantaine d’éoliennes d’une


puissance moyenne de 2 MW (p. ex.
éolienne de Collonges ou de Nufenen) et
des investissements de l’ordre de 250 à
310 millions de francs

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


86 5. Conclusion

Energie solaire + 180 GWh 1 million de m2 de panneaux


photovoltaïque photovoltaïques, soit 125'000 m2 par
année pendant 8 ans, pour un
investissement d’environ 380 millions de
CHF

Géothermie profonde + 30 GWh Réalisation des projets en discussion à


Brigue et St-Maurice/Lavey

Bois-énergie + 80 GWh 27 projets de chauffage à distance à bois


d'ampleur communale comme celui
d'Ernen ou 15 projets comme celui de
Morgins

Biomasse sans le bois + 44 GWh Principalement part renouvelable de la


chaleur issue des UIOM valorisée par
des réseaux de chauffage à distance

Chaleur de l'environnement + 230 GWh 10'000 PAC d'une puissance moyenne


de l'ordre de 15 kW assurant les besoins
de chauffage et d'eau chaude

Energie solaire thermique + 25 GWh Pose de 50'000 m2 de capteurs solaires,


soit un peu plus de 6'000 m2 par année
pendant 8 ans, pour un investissement
de l'ordre de 90 millions de francs

Rejets de chaleur + 95 GWh Valorisation des rejets des UIOM et de


quelques sites à proximité de sites
industriels par des réseaux de chaleur à
distance
Source : SEFH

Des décisions politiques devront amener à une nouvelle révolution industrielle où les
Cleantechs joueront un rôle prépondérant.

Progresser vers les objectifs proposés aura pour conséquence que la sécurité
d’approvisionnement en énergie s’améliorera. Le canton se trouvera alors en
meilleure position du point de vue de la sécurité économique à long terme.

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


Annexes 87

Annexes

Abréviations

Abréviations du AIE Agence internationale de Al. Alinéa


document l’énergie

ARE Office fédéral du Art. Article


développement territorial

ASIG Association suisse de l’industrie CAD Chauffage à distance


gazière

CCF Couplage chaleur-force CIMO Compagnie industrielle de


Monthey

CO2 Gaz carbonique DETEC Département fédéral de


l’environnement, des transports
de l’énergie et de la
communication

EnBAG Energie Brig Aletsch Goms EnDK Conférence des directeurs


cantonaux de l’énergie

EPFL Ecole polytechnique fédérale EWBN Elektrizitätswerk Brig-Naters


de Lausanne

FCC Fondation centime climatique GWh Gigawattheure

GWh/a Gigawattheure par an GWhél Gigawattheure électrique

GWhth Gigawattheure thermique HES-SO Haute école spécialisée de


Suisse occidentale

kV Kilovolts kWh Kilowattheure


3
kWh/a Kilowattheure par an kWh/Nm Kilowattheure par mètre-cube
normal

LApEl Loi sur l’approvisionnement en LEne Loi fédérale sur l’énergie


électricité

MoPEC Modèle de prescriptions MW Mégawatt


énergétiques des cantons

MWth Mégawatt thermique NPE Nouvelle politique énergétique

OEne Ordonnance sur l’énergie OFEN Office fédéral de l’énergie

OFS Office fédéral de la statistique OPromEn Ordonnance sur les mesures


de promotion dans le domaine
de l’énergie

OURE Ordonnance sur l’utilisation p. ex. Par exemple


rationnelle de l’énergie dans les
constructions et les installations

PAC Pompe à chaleur PCF Mesures politiques du Conseil


fédéral

RPC Rétribution à prix coûtant SEFH Service de l’énergie et des


forces hydrauliques

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


88 Annexes

SFP Service des forêts et du SGPRh Société du gaz de la plaine du


paysage Rhône

STEP Stations d’épuration des eaux SWOT Strengths – Weaknesses –


usées Opportunities – Threats

TWh Térawattheure UIOM Usine d’incinération d’ordures


ménagères

Abréviations de CIMO Compagnie industrielle de EDB Energiedienste Bürchen


la Carte 1 Monthey

EDSH Energiedienste Steg-Hotenn EDSR Energiedienste Staldenried

EG Elektrizitätsgenossenschaft ENAG Energiedienste Niedergesteln


AG

EnBAG Energie Brig Aletsch Goms ESR Energie de Sion Région

EVG Elektrizitätsversorgung Gräch EVN Energieversorgung Nikolai

EVR Energieversorgung Raron EVTL Energieversorgung Talschaft


Lötschen

EVU Elektrizitätsversorgungs- EVWR Energiedienste Visp Wesltich


unternehmen Raron

EW Elektrizitätswerk EWEMAG Elektrizitätswerk Ernen-


Mühlebach AG

EWO Elektrizitätswerk Obergoms GSK Genossenschaft für die


Stromversorgung Kalpetran

ReLL Regionale Energie Lieferung SE Société électrique


Leuk

SEBV Société électrique du Bas- SECVI Société de distribution


Valais électrique de Champéry-Val-
d'Illiez SA

SEIC Société électrique SEMB Société électrique Martigny-


intercommunale Bourg

SI Services industriels SIESA Sierre Energie SA

SV Stromversorgung VED Visp Energiedienste

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


Annexes 89

Données chiffrées

Consommation

Tableau 5 : Consommation finale d’énergie (CFE) y compris la grande industrie (GI) en GWh, canton du Valais, 1990-2020
1990 2000 2010 2020

Agents énergétiques CFE CFE CFE CFE


CFE sans GI CFE GI CFE sans GI CFE GI CFE sans GI CFE GI CFE sans GI CFE GI
Produits pétroliers 4'705 4'610 95 4'675 4'639 36 4'761 4'759 2 3'895 3'893 2
Combustibles 2'559 2'479 80 2'280 2'247 33 2'176 2'176 0 1'723 1'723 0
Carburants 2'146 2'131 15 2'395 2'392 3 2'585 2'583 2 2'171 2'170 2
Gaz 1'919 651 1'268 2'184 819 1'365 2'971 1'057 1'914 2'757 843 1'914
Charbon et coke 5 5 0 2 2 0 0 0 0 0 0 0
Electricité 3'680 1'581 2'099 3'553 2'023 1'530 3'230 2'370 860 3'230 2'370 860
Déchets industriels 434 0 434 612 0 612 492 0 492 492 0 492
Bois et charbon de bois 123 123 0 50 50 0 107 107 0 134 134 0
Chaleur à distance 60 60 0 80 80 0 285 104 181 494 313 181
Gaz 51 51 0 56 56 0 62 62 0 52 52 0
Déchets industriels 3 3 0 5 5 0 4 4 0 4 4 0
Biomasse 0 0 0 0 0 0 92 2 91 133 42 91
Rejets de chaleur 6 6 0 15 15 0 112 21 91 206 116 91
Bois 0 0 0 5 5 0 15 15 0 69 69 0
Géothermie profonde 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 30 0
Biogaz 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Autres énergies renouvelables 31 31 0 75 75 0 140 140 0 395 395 0
Biocarburants 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Soleil 1 1 0 4 4 0 9 9 0 34 34 0
Géothermie profonde 0 0 0 1 1 0 8 8 0 8 8 0
Biogaz 0 0 0 0 0 0 3 3 0 3 3 0
Chaleur de
l'environnement 30 30 0 70 70 0 120 120 0 350 350 0
Total 10'957 7'062 3'895 11'231 7'688 3'542 11'987 8'538 3'449 11'397 7'948 3'449

Sources : OFEN, OFS, SEFH

Production

Tableau 6 : Production d’énergie indigène et valorisation des rejets de chaleur en GWh, canton du Valais, 1990-2020
1990 2000 2010 2020
Agent énergétique Electricité Chaleur Electricité Chaleur Electricité Chaleur Electricité Chaleur
Energie hydraulique 8'602 0 8'940 0 9'653 0 9'868 0
Energie éolienne 0 0 0 0 10 0 234 0
Energie solaire photovoltaïque 0 0 0 0 0 0 178 0
Géothermie profonde 0 0 0 1 0 8 2 38
Déchets industriels 0 437 0 616 0 497 0 497
Bois-énergie 0 123 0 55 0 122 0 203
Ordures ménagères 46 0 111 0 99 185 99 266
Biomasse 0 0 0 0 3 1 7 1
Chaleur de l'environnement 0 30 0 70 0 120 0 350
Energie solaire thermique 0 1 0 4 0 9 0 34
Rejets de chaleur (autres) 0 6 0 15 0 19 0 73
Total 8'649 597 9'052 761 9'766 960 10'388 1'461

Source : SEFH

Moyenne décennale énergie hydraulique 2001-2010 : 9’377 GWh

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


90 Annexes

Facteurs de conversion, unités de mesure, contenu énergétique

Source : OFEN

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


Bibliographie 91

Bibliographie

Ouvrages généraux, rapports

Politique − Almut KIRCHNER (Dir.), Die Energieperspektiven für die Schweiz bis 2050.
énergétique et Energienachfrage und Elektrizitätsangebot in der Schweiz 2000-2050. Ergebnisse
climatique der Modelrechnungen für das Energiesystem, Prognos AG, Basel, 2012
− Almut KIRCHNER (Dir.), Die Energieperspektiven für die Schweiz bis 2050.
Anhang III. Energienachfrage und Elektrizitätsangebot in Zahlen; Emissionen,
Prognos AG, Basel, 2012
− Almut KIRCHNER, Die Energieperspektiven 2035 – Band 2. Szenarien I bis IV,
Energienachfrage und Elektrizitätsangebot in der Schweiz 1990-2035 in den
Szenarien I bis IV, Prognos AG, Basel, 2007
− Conseil d’Etat, Rapport du Conseil d’Etat sur la politique énergétique cantonale,
Conseil d’Etat, Sion, 2008
− Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant la Stratégie énergétique 2050
(Projet soumis à la consultation), Berne, 2012
− DETEC, Programme Energie 2000 : rapport final et 10 rapport annuel, OFEN,
Berne, 2001
− EnDK, Stratégie en matière de bâtiments. Le parc immobilier suisse au centre des
préoccupations des cantons, EnDK, Coire, Version provisoire janvier 2012
− EnDK, SuisseEnergie, Etat de la politique énergétique dans les cantons, 2011,
DETEC, OFEN, Berne, 2011
− Groupement stratégique SuisseEnergie, SuisseEnergie, 2e étape- Davantage de
résultats et d’utilité. La stratégie de SuisseEnergie en 2006-2010, SuisseEnergie,
OFEN, Berne, 2005
− Lorenz BÖSCH, Michael RÜTIMANN, Principes directeurs de la politique
énergétique, EnDK, Berne, 2012
− Michael KAUFMANN, Hans-Peter NÜTZI, Beat RUFF, Marianne SORG,
EnergieSchweiz 2011-2020. Detailkonzept, EnergieSchweiz, Ittigen, 2010
− Rapport N°160 du Conseil d’Etat au Grand Conseil relatif à la planification
énergétique du canton de Fribourg (nouvelle stratégie énergétique), Fribourg,
2009

Energies − Aquarius, Staubli, Kurath & Partner AG, ITECO Ingenieurunternehmung AG, IC
renouvelables et Infraconsult AG, Plan cantonal d’assainissement des cours d’eau, Département
rejets de chaleur de la santé, des affaires sociales et de l’énergie, SEFH, Sion, 2008
− CREM, Identification des rejets thermiques industriels en Valais. Rapport public,
SEFH, Sion, 2012
− FMV SA, Rapport de gestion. Exercice 2011, FMV SA, Sion, 2012
− Gabriele BIANCHETTI, Géothermie profonde à Lavey : le projet AGEPP,
ALPGEO Sàrl Hydrogéologues Conseils, Sierre, 2009
− Groupe de travail Forces hydrauliques et BHP, Stratégie Forces hydrauliques
Canton du Valais. Objectifs, lignes directrices et mesures, DEET, Sion, 2011
− Groupe de travail Stratégie du propriétaire FMV et BHP, Canton du Valais :
Stratégie du propriétaire de FMV. Attentes et prescriptions relatives aux activités
de FMV, DEET, Sion, 2012

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


92 Bibliographie

− Heini GLAUSER, Massnahmenplan Solarenergie Wallis, e a si, Windisch, 2010


− Patrick ASTORI, Régis LONGCHAMP, Etude du développement du potentiel
d’énergie solaire de toiture en Valais. Rapport final, EPFL, Lausanne, 2009
− Service de la protection de l’environnement, Plan cantonal de gestion des
déchets, Etat du Valais, Sion, 2008
− Urban PARIS, Marcos BUSER, Geothermiebohrungen Brig-Glis,
Zusammenfassung Schlussbericht Phase 2, PG Geothermie Brig-Glis,
Ennetbaden, 2011
− VSA, Leitfaden zur Energieoptimierung auf ARAs, VSA, Glattbrugg, 2008

Energies fossiles − Rapport de gestion Gazoduc S.A., 2007


− Sogaval, Rapport de gestion 2010, Sogaval, Sion, 2011
− Union pétrolière, Pétrole : sur la route vers la Suisse, Union pétrolière, Zurich,
2004

Transport, − Heinrich BRAKELMANN, Klaus FRÖHLICH, Hans B. PÜTTGEN, Infrastructures


distribution, de transport d’énergie électrique à haute tension dans le canton du Valais. Ligne à
stockage haute tension Chamoson – Chippis, DEET, Lausanne, 2011
− Swissgrid, Le réseau électrique suisse : l’épine dorsale de l’approvisionnement
énergétique, Swissgrid, Vevey, 2012

Autres − Aurelio MATTEI, Estimation du rendement moyen de l’énergie électrique utilisée


dans l’économie valaisanne, Département d’économétrie et d’économie politique,
Université de Lausanne, Lausanne, 1989
− Département fédéral de l’économie, Stratégie de l’approvisionnement économique
du pays, OFAE, Berne, 2003
− Franziska BARMETTLER, Nick BEGLINGER, Christian ZEYER, Stratégie
énergétique Cleantech. Calculer juste et en tirer des avantages économiques, en
visant les objectifs CO2, Swisscleantech, Zürich, 2012

Cadre légal

Confédération − Arrêt non publié du Tribunal fédéral 1C_262/2011 du 15 novembre 2012, Misoxer
Kraftwerke AG (destiné à la publication)
− Constitution de la Confédération suisse du 18 avril 1999, RS 101
− Loi du 22 décembre 1916 sur l’utilisation des forces hydrauliques (Loi sur les
forces hydrauliques LFH), RS 721.80
− Loi du 22 juin 1979 sur l’aménagement du territoire (LAT), RS 700
− Loi du 23 mars 2007 sur l’approvisionnement en électricité (LApEl), RS 734.7
− Loi du 24 janvier 1991 sur la protection des eaux (LEaux), RS 814.20
− Loi du 26 juin 1998 sur l’énergie (LEne), RS 730.0
− Loi du 4 octobre 1963 sur les installations de transport par conduites de
combustibles ou carburants liquides ou gazeux (Loi sur les installations de
transport par conduites, LITC), RS 746.1
− Loi du 8 octobre 1999 sur la réduction des émissions de CO2 (Loi sur le CO2), RS
641.71
− Loi fédérale sur l’agriculture du 29 avril 1998, RS 910.1

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


Bibliographie 93

− Loi fédérale sur la réduction des émissions de CO2 (Loi sur le CO2), du 23
décembre 2011
− Loi sur l’approvisionnement économique du pays (Loi sur l’approvisionnement du
pays [LAP]) du 8 octobre 1982, RS 531
− Ordonnance du 14 mars 2008 sur l’approvisionnement en électricité (OApEl), RS
734.71
− Ordonnance du 2 février 2000 sur les installations de transport par conduites
(OITC), RS 746.11
− Ordonnance du 30 mars 1994 sur les lignes électriques (OLEl), RS 734.31
− Ordonnance du 4 avril 2007 concernant les prescriptions de sécurité pour les
installations de transport par conduites (OSITC), RS 746.12
− Ordonnance du 7 décembre 1998 sur l’énergie (OEne), RS 730.01

Canton − Arrêté concernant les conditions d’utilisation des eaux souterraines, des lacs et
des cours d’eau à des fins thermo-énergétiques du 14 juillet 1982, RS/VS 730.102
− Arrêté sur les frais et les investissements en matière d’économie d’énergie
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− Décret concernant l’approbation de certaines dispositions et conventions
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− Ordonnance sur l’utilisation rationnelle de l’énergie dans les constructions et les
installations (OURE) du 9 février 2011, RS/VS 730.100
− Ordonnance sur les mesures de promotion dans le domaine de l’énergie
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Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


94 Bibliographie

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société à 2000 watts », Novatlantis, OFEN, SIA, Villigen, 2005
− Réponse au postulat (motion transformée en postulat) du 6 février 2007 du groupe
GRL, par le député Narcisse CRETTENAND concernant la société à 2000 Watts
pour le Valais (2.083), Sion, 19.10.2007
− Réponse au postulat du 13 décembre 2006 des députés Grégoire RABOUD
(suppl.) (SPO), Jérôme BUTTET (PDCB) et cosignataires concernant le rôle de
l’Etat dans la question énergétique (2.075), Sion, 16.05.2007
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l’énergie pour
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Confédération www.admin.ch
Etat du Valais www.vs.ch
OFEN www.bfe.admin.ch
SEFH www.vs.ch/energie
Swissgrid www.swissgrid.ch

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


Table des illustrations 97

Table des illustrations

Cartes Carte 1 : Principaux gestionnaires des réseaux électriques locaux, canton du


Valais, 2010 .............................................................................................. 24
Carte 2 : Sociétés de distribution de gaz naturel par commune (sans les
industries), canton du Valais, 2010 .......................................................... 25
Carte 3 : Moyens de transport des produits pétroliers, Suisse, 2003 ..................... 26
Carte 4 : Réseaux de chaleur à distance existants par agent énergétique et
production en GWh, canton du Valais, 2010 ............................................ 27
Carte 5 : Principaux aménagements hydro-électriques, canton du Valais,
décembre 2012......................................................................................... 55
Carte 6 : Etat du développement de l'exploitation de l’énergie éolienne, canton
du Valais, septembre 2012 ....................................................................... 57
Carte 7 : Fonctions forestières, canton du Valais, 2010.......................................... 60
Carte 8 : Installations de biogaz agricole, UIOM et STEP, canton du Valais,
2010 .......................................................................................................... 62
Carte 9 : Rayonnement solaire global, Suisse, moyenne annuelle 1981-2000 ...... 66
Carte 10 : Réseaux de chaleur à distance, canton du Valais, décembre 2012 ........ 71

Graphiques Graphique 1 : Consommation finale selon les agents énergétiques en TJ,


Suisse, 1910 - 2011 ............................................................................. 8
Graphique 2 : Production et consommation d’électricité en GWh, Suisse, 2010 ....... 9
Graphique 3 : Consommation nationale d’électricité de 2000 à 2050 en TWh y
compris pompes d’accumulation actuelles et besoins de
couverture dans le scénario Mesures politiques du Conseil fédéral.. 10
Graphique 4 : Consommation finale d’énergie (CFE) et d’électricité (EL) de 1950
à 2050 pour les scénarios Poursuite de la politique énergétique
actuelle (PPA), Mesures politiques du Conseil fédéral (PCF) et
Nouvelle politique énergétique (NPE) en PJ (3.6 PJ = 1 TWh) ......... 12
Graphique 5 : Société à 2000 Watts pour la Suisse : réduction de la
consommation d’énergie primaire à 2000 watts par habitant à
l’horizon 2100 ..................................................................................... 14
Graphique 6 : Besoins d’énergie primaire par habitant en watts .............................. 14
Graphique 7 : Consommation finale d’énergie en GWh, canton du Valais, 1990,
2000, 2010 ......................................................................................... 19
Graphique 8 : Consommation finale d’énergie en GWh, canton du Valais, 2010 .... 20
Graphique 9 : Production d’énergie indigène et valorisation des rejets de chaleur
en GWh, canton du Valais, 1990, 2000, 2010 ................................... 20
Graphique 10 : Valorisation des énergies indigènes et des rejets de chaleur en
GWh (sans l’énergie hydraulique et les déchets industriels),
canton du Valais, 1990, 2000, 2010................................................... 21
Graphique 11 : Effets énergétiques et des émissions de CO2, programmes
d’encouragement cantonaux (mesures directes; durée de vie
totale des dispositifs), 2010................................................................ 29

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


98 Table des illustrations

Graphique 12 : Subventions versées par les programmes de promotion


énergétiques cantonaux et nationaux, canton du Valais, 2000-
2011 ................................................................................................... 30
Graphique 13 : Consommation finale d’agents énergétiques fossiles en GWh
sans la consommation de la grande industrie, canton du Valais,
1990, 2000, 2010, 2020 ..................................................................... 38
Graphique 14 : Consommation finale de gaz naturel dans la grande industrie, en
GWh, canton du Valais, 1990-1998, 2001-2011................................ 39
Graphique 15 : Consommation finale d’électricité en GWh sans la consommation
de la grande industrie, canton du Valais, 1990, 2000, 2010, 2020.... 40
Graphique 16 : Consommation finale d’électricité dans la grande industrie en
GWh, canton du Valais, 1990-2001, 2004-2011................................ 41
Graphique 17 : Production d’énergie indigène et renouvelable – Valorisation des
rejets de chaleur en GWh, canton du Valais, 2010, 2020.................. 42
Graphique 18 : Production supplémentaire d’énergie indigène et renouvelable –
Valorisation des rejets de chaleur par agent énergétique en GWh,
canton du Valais, 2020....................................................................... 43
Graphique 19 : Échéances des concessions avec productions correspondantes,
canton du Valais, 2005-2060 ............................................................. 44
Graphique 20 : Distance moyenne par personne selon le moyen de transport et
l’objectif en Km et pour les trajets à l’intérieur du pays, Suisse,
canton du Valais, 2005....................................................................... 52
Graphique 21 : Consommation finale d’énergie en GWh y compris la grande
industrie, canton du Valais, 2010-2020.............................................. 83
Graphique 22 : Contribution des objectifs cantonaux d’augmentation de
l’exploitation des ressources renouvelables et des rejets de
chaleur entre 2010 et 2020 vis-à-vis de l’objectif fédéral y relatif,
en % ................................................................................................... 83
Graphique 23 : Parts des énergies renouvelables et des rejets de chaleur dans
l’objectif global d’augmentation entre 2010 et 2020, Suisse,
canton du Valais................................................................................. 84
Graphique 24 : Part des agents énergétiques dans la consommation finale
d’énergie, Suisse, canton du Valais y compris la grande industrie,
2020 ................................................................................................... 84

Schémas Schéma 1 : Stratégie énergétique cantonale valaisanne .............................................. 3


Schéma 2 : Matrice de compétences et d’influence en matière de politique
énergétique ................................................................................................. 5
Schéma 3 : Niveaux du réseau électrique en Suisse .................................................. 22
Schéma 4 : Chaîne de valeur énergétique de l’électricité ........................................... 36
Schéma 5 : Production d’énergie en fonction de la ressource naturelle et indigène... 54
Schéma 6 : Vision « Forces hydrauliques », canton du Valais.................................... 76
Schéma 7 : Piliers et domaines d’action de la Stratégie Efficacité et
approvisionnement en énergie, canton du Valais..................................... 79

Tableaux Tableau 1 : Besoin personnel en énergie : comment passer de 6500 watts à 2000
watts.......................................................................................................... 15
Tableau 2 : Piliers et domaines d’actions de la Stratégie Efficacité et
approvisionnement en énergie, canton du Valais..................................... 48
Tableau 3 : Potentiel énergétique des rejets de chaleur industriels par application,
canton du Valais, 2011 ............................................................................. 68

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


Table des illustrations 99

Tableau 4 : Exemples illustratifs en fonction des objectifs 2020, canton du Valais..... 85


Tableau 5 : Consommation finale d’énergie (CFE) y compris la grande industrie
(GI) en GWh, canton du Valais, 1990-2020 ............................................. 89
Tableau 6 : Production d’énergie indigène et valorisation des rejets de chaleur en
GWh, canton du Valais, 1990-2020.......................................................... 89

Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie


Table des matières 101

Table des matières

AVANT-PROPOS ........................................................................................................... I

SOMMAIRE................................................................................................................... III

RESUME ........................................................................................................................V

1. INTRODUCTION ...................................................................................................... 1

2. SITUATION ACTUELLE .......................................................................................... 5


2.1 Suisse..............................................................................................................................5
2.1.1 Cadre légal .................................................................................................................5
2.1.2 Politique énergétique ..................................................................................................8
2.2 Canton du Valais ..........................................................................................................16
2.2.1 Cadre légal ...............................................................................................................16
2.2.2 Politique énergétique ................................................................................................19

3. STRATEGIE ........................................................................................................... 31
3.1 Objectif général ............................................................................................................31
3.2 Piliers de la stratégie....................................................................................................32
3.3 Objectifs 2020 ...............................................................................................................37
3.4 Analyse SWOT ..............................................................................................................46
3.5 Domaines d’actions......................................................................................................48
3.5.1 Efficacité énergétique ...............................................................................................49
3.5.2 Energies renouvelables ............................................................................................54
3.5.3 Rejets de chaleur ......................................................................................................68
3.5.4 Transport, distribution et stockage ............................................................................70
3.5.5 Information, formation et recherche ..........................................................................74
3.5.6 Maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique.....................................76

4. RESSOURCES HUMAINES ET FINANCIERES ................................................... 77

5. CONCLUSION........................................................................................................ 79

ANNEXES .................................................................................................................... 87
Abréviations ..........................................................................................................................87
Données chiffrées.................................................................................................................89
Facteurs de conversion, unités de mesure, contenu énergétique ...................................90

BIBLIOGRAPHIE......................................................................................................... 91
Ouvrages généraux, rapports ..............................................................................................91
Cadre légal.............................................................................................................................92
Articles, conférences, interventions ...................................................................................94
Cartes, statistiques...............................................................................................................96
Sites Internet .........................................................................................................................96

TABLE DES ILLUSTRATIONS ................................................................................... 97

Stratégie Efficacité énergétique et approvisionnement en énergie

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