CH - VS - Stratégie Energétique - 2013-01
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CH - VS - Stratégie Energétique - 2013-01
Stratégie
Efficacité et
approvisionnement en
énergie
Canton du Valais
Groupe de travail Service de l’énergie et des forces hydrauliques, dirigé par M. Moritz Steiner
Remerciements Nos remerciements vont à toutes les personnes qui ont contribué à étayer le présent
document par des échanges d’opinions, la remise d’informations et de documents
utiles, la formulation de questions et de propositions.
Ces personnes sont principalement issues des milieux politiques, des communes,
des acteurs de la production et de la distribution d’énergie, des milieux économiques,
d’associations professionnelles, de la HES-SO Valais/Wallis, de bureaux d’études,
des administrations fédérales et cantonales.
Avant-propos
Le Valais, Terre L’énergie est devenue ces dernières années un thème d’actualité quotidien. Le
d’énergie service de l’énergie et des forces hydrauliques, que je félicite pour ce rapport, a donc
vu sa charge de travail augmenter considérablement.
En Valais, chaque valaisanne et valaisan sait que la force hydraulique constitue une
ressource naturelle d’importance pour le canton et le pays. Mais, tous ne sont pas
conscients que le Valais est très fortement dépendant des énergies non
renouvelables pour son approvisionnement en énergie.
Ainsi, chaque citoyenne et chaque citoyen est donc acteur à titre privé ou
professionnel du succès ou de l’insuccès de la maîtrise de la consommation
d’énergie.
Notre beau canton est réputé pour son ensoleillement qui constitue un de ses atouts
touristiques. Mais de multiples autres ressources énergétiques sont disponibles en
maints endroits de son territoire. Valorisons-les !
Associons donc tous nos efforts pour diminuer notre dépendance face aux énergies
non renouvelables et pour augmenter la valorisation énergétique des ressources de
notre canton.
Grâce à une valorisation intelligente de celles-ci, le Valais restera une Terre d’Avenir.
Sommaire
5. CONCLUSION........................................................................................................ 79
Résumé
Les objectifs fixés pour 2020 sont la diminution des besoins en énergie fossile, la
stabilisation de la consommation d’électricité, l’augmentation de la production
d’énergie grâce aux ressources renouvelables et aux rejets de chaleur ainsi que la
maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique. Ces objectifs sont
influencés par ceux du scénario Mesures politiques du Conseil fédéral de la Stratégie
énergétique 2050 de la Confédération.
Pour les collectivités de droit public et autres acteurs valaisans, viser à chaque opportunité
intéressante, la maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique
Source : SEFH
Piliers et Pour atteindre ces objectifs, la stratégie énergétique cantonale s’appuie sur sept
domainesd’action piliers qui couvrent vingt domaines d’actions.
Source : SEFH
Lignes directrices Trente-trois lignes directrices précisent les piliers de la stratégie. De ces lignes
et mesures directrices découlent des mesures incitatives, contraignantes et organisationnelles.
générales
Lignes directrices Mesures générales
Lignes directrices
14. Valoriser les rejets de chaleur à l’externe lorsqu’ils ne peuvent être utilisés en
interne
16. Equiper les zones à bâtir des infrastructures adéquates pour valoriser ces rejets
(en principe des réseaux transportant de l’eau ou plus rarement de la vapeur)
Lignes directrices
17. Limiter l’extension du réseau de gaz. Le gaz doit de préférence être réservé
4. Développement coordonné du transport et de
pour les processus industriels, les grandes centrales à gaz, les grands couplages
la distribution d’énergie afin d’améliorer
chaleur-force, la mobilité
19. Adapter les réseaux électriques et leur gestion (smart grid) pour pouvoir
absorber l’électricité des nouvelles installations qui seront principalement
décentralisées et dépendantes des conditions météorologiques
22. Exclure le mazout dans certains quartiers pour le chauffage des bâtiments.
Cette ressource doit être réservée de préférence pour la pétrochimie et la mobilité
Lignes directrices
fondamentale et appliquée
régions
canton
33. Acquérir des participations aussi Analyser les risques spécifiques aux
élevées que possible dans les divers secteurs d'investissement
infrastructures de transport et de potentiel pour déterminer les
distribution d’énergie existantes et politiques d'investissement et de
nouvelles structure du capital-actions
1. Introduction
A fin septembre 2012, un projet de loi sur l'énergie a été soumis à consultation
jusqu’au 31 janvier 2013. Un rapport présentant la stratégie énergétique fédérale
1
L’accident de Fukushima a été classé au niveau maximal (accident majeur) de l’échelle internationale des événements nucléaires
(INES), comme celui de Tchernobyl, bien que les émissions radioactives aient été beaucoup plus faibles.
2
Conseil fédéral, DETEC, OFEN, « Dans sa nouvelle stratégie, le Conseil fédéral se décide pour l’abandon progressif du nucléaire »,
Berne, 25.05.2011
3
Roberto SCHMIDT, « Sortir du nucléaire par étapes », Motion 11.3436, 14.04.2011
4
Conseil fédéral, DETEC, OFEN, « Le Conseil fédéral concrétise l’orientation de la stratégie énergétique 2050 », Berne, 01.12.2011
20505 accompagne ce projet de loi. Cette stratégie se fonde sur des scénarios
intitulés Nouvelle politique énergétique (NPE) et Mesures politiques du Conseil
fédéral (PCF). Ces scénarios ont été développés dans le cadre des perspectives
énergétiques 2050 et considèrent la variante d’offre d’électricité (C&E) basée sur le
gaz et les énergies renouvelables.6
Le canton du Valais veut faire partie de ces cantons proactifs. Le Conseil d’Etat
valaisan a ainsi exprimé sa volonté à la suite d’interventions parlementaires
d’élaborer un programme de politique énergétique8.
5
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant la Stratégie énergétique 2050 (Projet soumis à la consultation), Berne, 2012
6
Almut KIRCHNER (Dir.), Die Energieperspektiven für die Schweiz bis 2050. Energienachfrage und Elektrizitätsangebot in der Schweiz
2000-2050. Ergebnisse der Modelrechnungen für das Energiesystem, Prognos AG, Basel, 2012
7
AIE, Energie : recherche, développement et démonstration dans les pays membres de l’AIE. Examen 1982 des programmes
nationaux, OCDE/AIE, 1984, Paris, p. 185
8
Réponse au postulat du 13 décembre 2006 des députés Grégoire RABOUD (suppl.) (SPO), Jérôme BUTTET (PDCB) et cosignataires
concernant le rôle de l’Etat dans la question énergétique (2.075), Sion, 16.05.2007 et Réponse au postulat (motion transformée en
postulat) du 6 février 2007 du groupe GRL, par le député Narcisse CRETTENAND concernant la société à 2000 Watts pour le Valais
(2.083), Sion, 19.10.2007
9
Conseil d’Etat, Rapport du Conseil d’Etat sur la politique énergétique cantonale, Conseil d’Etat, Sion, 2008, p. 5
10
Groupe de travail Forces hydrauliques et BHP, Stratégie Forces hydrauliques Canton du Valais. Objectifs, lignes directrices et
mesures, DEET, Sion, 2011
Stratégie Stratégie
Efficacité et approvisionnement en énergie Forces
1. Efficacité 2. Énergies 4. Transport hydrauliques
5. Stockage
énergétique Renouvelables et distribution
Retour et octroi de
Domaine du bâtiment Énergie hydraulique nouvelles
Chaleur à distance concession
Énergie éolienne
Infrastructures cantonales
et communales Énergie solaire photovoltaïque Vision et objectifs
Électricité
Secteurs économiques Géothermie profonde
Bois énergie Décret
Mobilité Gaz
Biomasse
Stratégie propriétaire
Chaleur de l'environnement
3. Rejets de chaleur FMV
Produits pétroliers
Énergie solaire thermique
Travaux préparatoires
6. Information, formation et recherche
Choix du modèle de
7. Maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique retour
Source : SEFH
Méthodologie La Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie repose sur les bases légales
fédérales et cantonales en vigueur. Elle est fortement influencée par le contexte de
politique énergétique cantonal existant ainsi que par celui de la Confédération.
Une analyse SWOT11 présente les forces, les faiblesses, les opportunités et les
menaces des secteurs de l’efficacité et de l’approvisionnement en énergie du canton
dans la perspective d’atteindre les objectifs 2020 fixés.
Les domaines d’actions dans lesquels des mesures doivent être mises en place
découlent des sept piliers de la stratégie. Ce chapitre présente brièvement ce qui est
existant pour chacun de ces domaines, ainsi que des mesures générales. Les détails
seront abordés dans des stratégies spécifiques qui devront être élaborées.
Choisir des objectifs à 2020 peut être critiqué du fait que le laps de temps disponible
pour mettre en place des mesures soit trop court. Le choix des objectifs, certes
ambitieux, tient compte du fait que de nombreux instruments de politique
énergétiques sont déjà en place. Toutefois, les instruments de promotion devront
bénéficier de moyens supplémentaires et les instruments contraignants être
renforcés. Les décisions des autorités et des investisseurs potentiels joueront à cet
égard un rôle prépondérant.
11
Strengths – Weaknesses – Opportunities – Threats
Le canton ne dispose pas de toutes les données nécessaires (p. ex. statistiques,
évolution technologique, oppositions, etc.) pour établir des scénarios précis dans
tous les domaines. Ainsi, les objectifs envisagés, notamment au niveau de la
production d’énergie, pourraient s’avérer trop ambitieux.
2. Situation actuelle
2.1 Suisse
Constitution Le thème de l’énergie a été introduit dans la Constitution fédérale en 1990 (articles
fédérale (RS 101) sur la politique énergétique, l’énergie nucléaire et le transport d’énergie).12
Source : EnDK
Loi sur l’énergie Depuis 1998, le domaine de l’énergie est principalement régi par la loi sur l’énergie
(RS 730.0) (LEne) qui « (…) vise à contribuer à un approvisionnement énergétique suffisant,
diversifié, sûr, économique et compatible avec les impératifs de la protection de
l’environnement »15 en ayant pour buts :
− « d’assurer une production et une distribution de l’énergie économiques et
compatibles avec les impératifs de la protection de l’environnement ;
− de promouvoir l’utilisation économe et rationnelle de l’énergie ;
− d’encourager le recours aux énergies indigènes et renouvelables »16.
12
Art. 89-91, Constitution de la Confédération suisse du 18 avril 1999, RS 101, état le 7 mars 2010
13
Art. 89, al. 1, Constitution de la Confédération …, op. cit.
14
Art. 89, al. 4, Constitution de la Confédération …, op. cit.
15 er
Art. 1, Loi du 26 juin 1998 sur l’énergie, RS 730.0, état le 1 janvier 2011
16
Ibidem
L’application de cette loi sur l’énergie est précisée dans l’ordonnance sur l’énergie
(OEne).
Ordonnance sur L’ordonnance sur les lignes électriques (OLEl) « s’applique à l’établissement, à
les lignes l’exploitation et à l’entretien des lignes électriques »20.
électriques
(RS 734.31) Elle a pour but « d’éviter les dangers provoqués par les lignes électriques,
notamment par le rapprochement, le parallélisme et le croisement de lignes
électriques entre elles, avec d’autres installations ou avec des constructions »21.
Installations Les autres lois en lien avec la thématique des installations électriques peuvent être
électriques consultées sur le site Internet de la Confédération (www.admin.ch).
Loi sur l’utilisation Les dispositions générales de cette loi ont pour « but essentiel de sauvegarder
des forces l’intérêt public et d’assurer l’utilisation rationnelle des forces hydrauliques »22.
hydrauliques
(RS 721.80) « Depuis le 1er mai 1997, pour encourager la modernisation et l’agrandissement des
aménagements hydroélectriques, des dispositions ont été introduites ou d’autres
modifiées, notamment celles sur le renouvellement anticipé d’une concession et sur
le dédommagement du concessionnaire, lors du retour de concession, des
investissements de modernisation et d’agrandissement faits en accord avec la
communauté concédante »23.
17
Art. 4, Loi du 26 juin 1998 sur l’énergie …, op. cit.
18
Art. 8 et 9, Idem
19
Art. 10 et ss., Idem
20 er
Art. 2, al. 1, Ordonnance du 30 mars 1994 sur les lignes électriques, RS 734.31, état le 1 septembre 2009
21
Art. 1, Idem
22
Conseil d’Etat, Rapport du Conseil …, op. cit., p. 6
23
Ibidem
Loi sur les Cette loi s’applique au transport de combustibles ou carburants liquides ou gazeux
installations de par conduites ainsi qu’aux installations telles que pompes et réservoirs servant à
transport par l’exploitation de ces conduites. Elle traite des dispositions générales, de la
conduites surveillance, construction et exploitation, de la responsabilité civile et assurance, des
(RS 746.1) installations sous la surveillance des cantons.
Loi sur La loi fédérale du 8 octobre 1982 sur l’approvisionnement économique du pays (LAP)
l’approvisionne- se charge de déterminer « les mesures de précaution à prendre au titre de la défense
ment économique nationale économique ainsi que les mesures visant à assurer l’approvisionnement du
du pays (RS 531) pays en biens et en services d’importance vitale lors de graves pénuries auxquelles
l’économie n’est pas en mesure de remédier par ses propres moyens ».
Autres lois, D’autres lois, ordonnances, règlements régissent le domaine de l’énergie (p. ex.
ordonnances et législation sur l’énergie nucléaire, ordonnance sur la procédure d’expertise
règlements énergétique des chauffe-eau, des réservoirs d’eau chaude et des accumulateurs de
régissant le chaleurs, ordonnance sur les émoluments et les taxes de surveillance dans le
domaine de domaine de l’énergie, etc.). Elles sont consultables sur le site Internet de la
l’énergie Confédération (www.admin.ch).
Loi sur la La loi fédérale sur la réduction des émissions de gaz carbonique (CO2) est liée à la
réduction des thématique de l’énergie. En effet, « en Suisse, environ 85% des émissions des gaz à
émissions de CO2 effet de serre se dégagent sous forme de CO2 lors de la combustion d’agents
(RS 641.71) énergétiques fossiles »26.
De ce fait, pour en diminuer les émissions, le recours à ces énergies doit être
sensiblement réduit. La révision de cette loi, adoptée le 23 décembre 2011 par les
Chambres fédérales, fixe entre autres que d’ici 2020, les émissions de CO2 soient
réduites de 20% par rapport à 1990.
24 er
Ordonnance du 2 février 2000 sur les installations de transport par conduites (OITC), RS 746.11, état le 1 juillet 2008
25
Ordonnance du 4 avril 2007 concernant les prescriptions de sécurité pour les installations de transport par conduites (OSITC), RS
er
746.12, état le 1 juillet 2008
26
Rapport N°160 du Conseil d’Etat au Grand Conseil relatif à la planification énergétique du canton de Fribourg (nouvelle stratégie
énergétique), Fribourg, 2009, p. 4
En Suisse, les décisions dans le domaine de l’énergie sont prises en tenant compte
des accords internationaux ainsi que de la souveraineté des cantons et des
communes. En outre, étant donné que les politiques énergétiques,
environnementales et climatiques sont interdépendantes, elles ont tendance à être
développées de manière concertée.
Graphique 1 : Consommation finale selon les agents énergétiques en TJ, Suisse, 1910 - 2011
Source : OFEN
Plus de 79%28 des besoins d’énergie sont couverts par des importations nettes. Pour
l’approvisionnement en électricité, la Suisse a été importatrice nette quatre fois ces
sept dernières années. Elle est importatrice nette sur la période hivernale.
Un risque de pénurie d’électricité pourrait se faire sentir pour la première fois durant
l’hiver 201929.
27
Eurostat, “Statistics”, European Commission, http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/eurostat/home, consulté le 13.12.12
28
OFEN, Statistique globale suisse de l’énergie 2010 …, op. cit., p. 7
29
Almut KIRCHNER (Dir.), Die Energieperspektiven für …, op. cit.., S. 334
Source : OFEN
30
OFEN, Statistique suisse de l’électricité 2010, OFEN, Berne, 2011, p. 24
Source : Prognos
Accords La Suisse a pris trois grandes décisions au niveau international. Ces décisions
internationaux influencent sa politique énergétique :
− faire partie de l’agence internationale de l’énergie (AIE) : 27 pays membres de
l’AIE collaborent avec les pays non-membres pour assurer un
approvisionnement en pétrole permanent et lutter contre les crises
d’approvisionnement. Ils se préoccupent d’intégrer la dimension du
développement durable dans les stratégies à adopter.31
− ratifier la Charte de l’énergie : objectif de développer le potentiel énergétique et
d’assurer la sécurité de l’approvisionnement énergétique en élaborant des
stratégies de collaboration dans le domaine des investissements, de la
promotion de politiques d’efficacité énergétique respectant les problématiques
environnementales et des échanges et transits de l’énergie.32
− ratifier le Protocole de Kyoto : la Suisse a pour objectif de diminuer ses
émissions de gaz à effet de serre de 8% par rapport à 1990 d’ici à 2008-2012,
ce qui implique la diminution de la consommation d’énergie fossile du parc
immobilier et du secteur des transports.33 Ce Protocole est entré en vigueur en
2005 lorsque 128 pays l’ont ratifié.34
Les objectifs du Protocole de Kyoto devant aboutir en 2012, plusieurs réunions
internationales ont été organisées afin de déterminer comment prolonger les
engagements. En 2012, les quelques 200 Etats présents à la Conférence sur le
climat de Doha, ont prolongé le Protocole de Kyoto jusqu'en 2020 et réaffirmé,
pour la suite, la volonté de conclure un accord exhaustif sur le climat.35
31
AIE, « A propos de l’AIE », http://www.iea.org/about/indexFR.asp, consulté le 18.08.2008
32
98/181/CE, CECA, Euratom, « Décision du Conseil et de la Commission du 23 septembre 1997 concernant la conclusion par les
Communautés européennes du traité sur la Charte de l'énergie et du protocole de la Charte de l'énergie sur l'efficacité énergétique et
les aspects environnementaux connexes », http://eur-
lex.europa.eu/smartapi/cgi/sga_doc?smartapi!celexplus!prod!DocNumber&lg=fr&type_doc=Decision&an_doc=1998&nu_doc=181,
consulté le 18.08.2008
33
OFEV, « Politique climatique internationale : protocole de Kyoto »,
http://www.bafu.admin.ch/klima/00470/00488/index.html?lang=fr, consulté le 20.12.2009
34
Convention cadre sur les changements climatiques, « Le Protocole de Kyoto entrera en vigueur le 16 février 2005 », Nations Unies,
Bonn, 18.11.2004
35
DETEC, « A Doha, la conférence sur le climat décide de reconduire le Protocole de Kyoto », Berne, 08.12.2012
36
L’Union Européenne s’est engagée, d’ici 2020, à réduire ses émissions internes de gaz à effet de serre de 20% au moins, réduire sa
consommation d’énergie de 20%, porter la part des énergies renouvelables à 20% de sa palette énergétique.
Stratégie fédérale Vu ses compétences dans le domaine de la politique énergétique, le Conseil fédéral
a défini, en 2005, cinq domaines prioritaires dans lesquels des mesures doivent être
mises en place :
− la modernisation des bâtiments ;
− les énergies renouvelables ;
− les moteurs et appareils à bon rendement énergétique ;
− l’utilisation rationnelle de l’énergie et la récupération de la chaleur dans
l’industrie;
− la mobilité peu gourmande en énergie et peu polluante.37
Pour atteindre des améliorations dans ces domaines, la Confédération table sur le
renforcement des mesures légales, l’élaboration de programmes ciblés et de plans
de route, l’introduction de labels. Elle désire également établir des conventions,
développer de nouvelles technologies et les diffuser, accroître l’efficacité de
l’utilisation de l’électricité.38
Cette stratégie a entraîné des modifications légales (LEne, OEne, LApEl, etc.), la
mise en place du système de rétribution à prix coûtant (RPC)40, l’affectation partielle
de la taxe sur le CO2 pour subventionner l’assainissement des bâtiments et pour les
programmes cantonaux de promotion dans le domaine de l’énergie.
A fin septembre 2012, le Conseil fédéral a publié la Stratégie énergétique 2050 qui
vise à se passer du nucléaire à moyen terme. Cette stratégie se cale sur le scénario
Nouvelle politique énergétique des perspectives 2050. Les objectifs à atteindre sont
les suivants :
− « La consommation finale d’énergie doit s’élever à 152 terrawattheures (TWh)
en 2035 et à 125 TWh en 2050.
− Le Conseil fédéral (…) se fixe pour objectifs, en tenant compte de l’évolution
démographique et de la croissance économique, de réduire la consommation
d’électricité à 53 TWh d’ici à 2050 et de diminuer la consommation nationale,
développement du pompage-turbinage inclus, à 57,6 TWh.
− Egalement en raison de la diminution progressive de la production d’électricité
nucléaire, le Conseil fédéral escompte que le besoin de couverture d’électricité
sera de l’ordre de 27,5 TWh en 2035 et de 23,7 TWh en 2050.
37 e
Groupement stratégique SuisseEnergie, SuisseEnergie, 2 étape- Davantage de résultats et d’utilité. La stratégie de SuisseEnergie
en 2006-2010, SuisseEnergie, OFEN, Berne, 2005, p. 4
38
Idem, pp. 26-36
39
DETEC, « le Conseil fédéral adopte une nouvelle politique énergétique », Berne, 21.02.2007
40
Pour plus d’informations sur le programme RPC, veuillez consulter le site Internet de Swissgrid : www.swissgrid.ch
− La consommation d’énergies fossiles doit être réduite pour que les émissions
annuelles de CO2 reculent jusqu’à un niveau compris entre 1 et 1,5 tonnes par
habitant d’ici à 2050 » 41.
Graphique 4 : Consommation finale d’énergie (CFE) et d’électricité (EL) de 1950 à 2050 pour les
scénarios Poursuite de la politique énergétique actuelle (PPA), Mesures politiques
du Conseil fédéral (PCF) et Nouvelle politique énergétique (NPE) en PJ (3.6 PJ = 1
TWh)
CFE PPA
CFE PCF
CFE NPE
EL PPA
EL PCF
EL NPE
Source : Prognos
41
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant …, op. cit., p. 4
42
Idem, p. 5
43
Idem, pp. 31 et 34
Energie 2000 et L’introduction de l’article 89 dans la constitution fédérale a permis la mise en place,
SuisseEnergie en 1990, du programme Energie 2000 qui avait comme objectifs de modérer les
rejets de CO2, de permettre de grandes économies d’énergie, de créer des emplois
et de déclencher des investissements, objectifs totalement ou partiellement atteints
(à l’exception des objectifs en matière de réduction de CO2).44
Société à 2000 En 1998, un projet élaboré par les Ecoles polytechniques fédérales, baptisé par la
Watts suite « Société à 2000 Watts », est présenté aux politiques suisses.
Ce projet, d’abord ignoré par ces derniers, puis développé dès 2003 comme projet
pilote dans le canton de Bâle-ville, considère que la consommation d’énergie primaire
par personne pourrait se limiter à 2000 watts, soit 17'500 kWh/a et par personne,
sans perte de confort à partir de 2100.48
44
DETEC, « Bilan final provisoire d’Energie 2000 : objectifs en partie atteints ; expériences et réseaux dont bénéficiera
« SuisseEnergie » », DETEC, Berne, 04.07.2000
45
OFEN, « SuisseEnergie », www.bfe.admin.ch, consulté le 27.10.2010
46
Michael KAUFMANN, Hans-Peter NÜTZI, Beat RUFF, Marianne SORG, EnergieSchweiz 2011-2020. Detailkonzept, EnergieSchweiz,
Ittigen, 2010, S. 5
47
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant …, op. cit., p. 64
48
Othmar HUMM, Tanja LÜTOLF, Daniel WIENER, « Vivre plus légèrement. Une nouvelle conception de nos ressources pour un
développement durable : la société à 2000 watts », Novatlantis, OFEN, SIA, Villigen, 2005
Source : OFEN
Pour atteindre cette Société à 2000 Watts, la première priorité est de diminuer les
besoins en énergie primaire par habitant.
1800 1700
1800
1500
1600
1400
1200
1000
Watts
600 550
500 450
400
250 250
200
0
Logement Mobilité Alimentation Consommation Infrastructure
Source : Novatlantis
Pour réduire, par exemple, les besoins d’énergie liés au logement, les bâtiments
doivent être construits selon des standards tels que Minergie-P, Minergie-P-Eco. Les
surfaces habitables doivent être appropriées et les appareils électroménagers éco-
efficaces.49 Dans le domaine de la mobilité, pour atteindre les objectifs de la Société
à 2000 Watts, chaque personne devrait « préférer le vélo ou les transports publics
49
Othmar HUMM, Paul KNÜSEL, Christine SIDLER, Oerlikon JOURNALISTEN, « Vivre plus légèrement : vers un avenir énergétique
durable : l’exemple de la société à 2000 Watts », Novatlantis, OFEN, SIA, Villigen, 2011
50
Ibidem
pour des distances courtes et moyennes, éviter l’avion et parcourir moins de 9'000
kilomètres par an avec une voiture économique »50.
Tableau 1 : Besoin personnel en énergie : comment passer de 6500 watts à 2000 watts
Loi sur les L'article 6 de la loi sur les communes stipule que « sous réserve des législations
communes cantonale et fédérale, la commune a notamment les attributions suivantes :
(RS/VS 175.1)
− c) l’aménagement local et la police des constructions ;
− d) la construction et l'entretien des bâtiments, rues, routes et chemins
municipaux ;
− e) l'alimentation en eau potable, l'évacuation et l'épuration des eaux usées, le
traitement des ordures ;
− m) l’approvisionnement en énergie ;
− o) l’adoption de mesures en vue de remédier aux éventuelles carences en
matière d’approvisionnement en énergie (…) ».
L’article 107 prévoit que « les communes délèguent librement les tâches pour
l'accomplissement desquelles elles sont autonomes». Il est fréquent que les
communes délèguent des tâches d’approvisionnement à des sociétés privées. Dès
lors que cette délégation confie à un tiers externe à la collectivité publique une tâche
à caractère monopolistique, un règlement communal est nécessaire. Celui-ci est
soumis à homologation par le Conseil d’Etat et permet notamment de régir les
rapports entre le délégataire et les citoyens.
Loi sur l’énergie La loi sur l’énergie aborde la répartition des compétences entre le canton et les
(RS/VS 730.1) et communes, la planification et l’approvisionnement en énergie, l’utilisation rationnelle
ses ordonnances de l’énergie dans les constructions et les installations, les mesures de promotion.
(RS/VS 730.100 et
RS/VS730.101) Selon les articles 7 et 8 de la loi sur l’énergie, le canton est chargé de :
− définir la politique énergétique cantonale ;
− surveiller l’application des dispositions et des normes régissant l’utilisation
rationnelle de l’énergie ;
− l'application des mesures d'encouragement, des dérogations concernant
l'utilisation rationnelle de l'énergie, des conditions de raccordement des
producteurs indépendants, de l'étude des dossiers des installations productrices
d'électricité alimentées aux combustibles fossiles ainsi que de la statistique
énergétique ;
− conseiller les communes.
51
Art. 10, al. 4, Loi cantonale sur l’énergie du 15 janvier 2004, RS/VS 730.1
52
Sections 2-7, Ordonnance cantonale sur l’utilisation rationnelle de l’énergie dans les constructions et les installations (OURE) du 9
février 2011, RS/VS 730.100
53
Ordonnance cantonale sur les mesures de promotion dans le domaine de l’énergie (OPromEn) du 27 octobre 2004, RS/VS 730.101
Loi sur l’utilisation La loi sur l’utilisation des forces hydrauliques règlemente l’utilisation des forces
des forces hydrauliques dans le canton et détermine quelle communauté (canton, district,
hydrauliques commune ou dans quelques cas, corporations) est investie du droit de disposer de la
(RS/VS 721.8) force hydraulique des eaux publiques et, partant, compétente pour délivrer une
concession, et ce bien que la « haute surveillance sur l’utilisation des forces
hydrauliques des cours d’eau publics ou privés incombe à la Confédération »54.
Loi sur les Forces La loi sur les Forces Motrices Valaisannes légifère sur la société FMV SA dont le
Motrices capital est réparti pour l’essentiel entre le canton (55%), les communes (34.9%) et
Valaisannes quelques sociétés régionales de distribution d’électricité (9%)56. Cette société a
(RS/VS 731.1) comme objectif de « contribuer à valoriser le patrimoine hydraulique des collectivités
publiques valaisannes et à approvisionner en électricité le canton au profit d'un
développement harmonieux de son économie »57. Elle joue un rôle important dans la
sécurité énergétique du canton et dans le développement de nouveaux
aménagements hydroélectriques.
Décret concernant Ce décret a pour but de garantir que des décisions ou des conventions relatives à
l’approbation de l’utilisation des forces hydrauliques communales poursuivent les objectifs de la
certaines stratégie relative à la force hydraulique.
dispositions et
conventions Il prévoit que « le Conseil d’Etat ne délivrera aucune décision d’approbation pour le
communales renouvellement anticipé d’une concession de forces hydrauliques communales
relatives à durant la période transitoire et jusqu’à la transposition au niveau légal de la stratégie
l’utilisation des cantonale force hydraulique ». Le Conseil d’Etat peut y faire exception si les objectifs
forces stipulés dans le décret sont respectés.
hydrauliques des
eaux publiques
Autres lois Le cadre légal décrit ci-dessus est complété, dans le domaine de l’énergie, par le
décret d’application de la loi sur l’approvisionnement en énergie électrique du 12
décembre 2008 et l’arrêté concernant les conditions d’utilisation des eaux
souterraines, des lacs et des cours d’eau à des fins thermo-énergétiques du 14 juillet
1982. Ces documents sont consultables sur le site Internet de la législation
valaisanne, rubrique énergie (www.vs.ch).
54
Conseil d’Etat, Rapport du Conseil d’Etat …, op. cit., p. 11
55
Art. premier, al. 1, Loi cantonale sur l’utilisation des forces hydrauliques du 28 mars 1990, RS/VS 721.8
56
FMV SA, Rapport de gestion 2011, FMV SA, Sion, 2012, pp. 30-31
57
Loi sur les Forces Motrices Valaisannes (LFH-VS) du 15 décembre 2004, RS/VS 731.1
Plan directeur Plusieurs fiches de coordination du plan directeur cantonal sont en lien direct avec le
cantonal domaine de l’énergie. Ces dernières se trouvent dans la section G.
« Approvisionnement » (G.2 Approvisionnement en énergie, G.3 Production
d’énergie hydroélectrique, G.5 Transport et distribution d’énergie électrique). Elles
précisent l’application du cadre légal sur le territoire.
Autres lois D’autres lois cantonales interagissent avec la politique énergétique, en particulier :
influençant le
domaine de Aménagement du Loi concernant l'application de la loi fédérale sur l'aménagement du
l’énergie territoire territoire du 23 janvier 1987 (RS/VS 701.1)
Loi sur les forêts et les dangers naturels du 14 septembre 2011 (RS/VS
921.1)
1. Consommation Durant ces dernières décennies, l’énergie utilisée en Valais à des fins thermique,
électrique et comme carburants a augmenté, à l’instar de la moyenne suisse. Elle est
passée de 11'000 GWh en 1990 à 12’000 GWh en 2010, résultant d’une croissance
annuelle moyenne de 0.4%.
58
Graphique 7 : Consommation finale d’énergie en GWh, canton du Valais, 1990, 2000, 2010
12'000
10'000
Consommation finale
8'000 de la grande industrie
GWh
Consommation finale
6'000
sans la grande
industrie
4'000
2'000
0
1990 2000 2010
Les besoins de la grande industrie étaient quant à eux assurés principalement par du
gaz naturel (55%), de l’électricité (25%) et des déchets industriels (14%). Une partie
du gaz utilisé par ce secteur était utilisée pour la production d’électricité (347 GWh en
2010).
58
Pour 2000 et 2010, la consommation finale de produits pétroliers (excepté les carburants d’aviation) a été établie sur la base de celle
de la Suisse ramenée à la population du Valais.
59
Ibidem
60
Graphique 8 : Consommation finale d’énergie en GWh, canton du Valais, 2010
3'000
2'500
Consommation
GWh
2'000 finale de la grande
industrie
1'500 Consommation
finale sans la
grande industrie
1'000
500
s
rs
ce
l
is
ke
té
re
ls
le
bo
ie
rie
ci
an
tu
ab
co
tri
tro
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pé
s
tre
s
le
Au
ib
st
bu
m
Co
2. Energies En 2010, la valorisation des énergies indigènes et des rejets de chaleur a permis de
indigènes et produire 11'250 GWh/a, sans tenir compte de l’énergie autoconsommée, par
rejets de chaleur exemple dans les usines d’ordures ménagères (UIOM) ou les stations d’épuration
des eaux usées (STEP).
8'000
Chaleur de l'environnement
7'000
Biomasse
5'000 Bois-énergie
Géothermie profonde
3'000
0
Electricité Chaleur Electricité Chaleur Electricité Chaleur
60
Pour 2010, la consommation finale de produits pétroliers (excepté les carburants d’aviation) a été établie sur la base de celle de la
Suisse ramenée à la population du Valais.
Graphique 10 : Valorisation des énergies indigènes et des rejets de chaleur en GWh (sans
l’énergie hydraulique et les déchets industriels), canton du Valais, 1990, 2000,
2010
300
200
1990
GWh
2000
2010
100
0
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G
So
ts
r
eu
e
ej
l
ha
R
C
Pour les agents énergétiques tels que le bois-énergie ou la biomasse, ces aspects
seront traités directement dans les stratégies détaillées correspondantes.
61
Le sens donné aux « acteurs valaisans » est celui de sociétés majoritairement en mains des collectivités de droit public (p. ex.
Banque cantonale, FMV, sociétés de distribution d’électricité), de résidents valaisans, de propriétaires de bâtiments situés sur le
territoire cantonal, d’institutions valaisannes de prévoyance, ainsi que des sociétés dont le siège social est implanté en Valais.
62
Calculés sur la moyenne pluriannuelle de la production hydro-électrique
a) Electricité
Source : Swissgrid
63
Swissgrid, Le réseau électrique suisse : l’épine dorsale de l’approvisionnement énergétique, Swissgrid, Vevey, 2012, p. 28
64
Pour plus de détails sur cette problématique, veuillez consulter le document suivant : Groupe de travail Forces hydrauliques et BHP,
Stratégie Forces hydrauliques …, op. cit., pp. 45-46
65
Art. 10, al. 1, Décret d’application de la loi sur l’approvisionnement en énergie électrique du 12 décembre 2008, RS/VS 734.1
66
Station de pompage-turbinage Nant de Drance, « Importance économique », http://www.nant-de-
drance.ch/importance_economique.htm, consulté le 19.04.2012
Le réseau local est géré par plus de 50 services industriels, sociétés d’électricité
et régies communales appartenant la plupart du temps majoritairement aux
collectivités de droit public. En vertu de l’art. 11 du décret d’application de la
LApEl, « le Conseil d’Etat prend toute mesure incitative propre à réduire le
nombre de gestionnaires de réseau de distribution régional et local, après les
avoir entendus. Au besoin le Conseil d’Etat peut proposer au Grand Conseil des
mesures décisionnelles ».
Carte 1 : Principaux gestionnaires des réseaux électriques locaux, canton du Valais, 2010
Source : SEFH
b) Gaz
En Suisse, le gaz est transporté par conduites. Le gazoduc qui assure le transit entre
le nord et le sud de l’Europe passe par le Valais. Une des stations de mesure des
douanes où le gaz est prélevé – essentiellement pour alimenter la Suisse romande –
se situe à Obergesteln.67
Les capacités de transport du réseau suisse sont suffisantes pour répondre à une
augmentation de la consommation de gaz naturel. Elles sont également à même
d’assurer la demande de gaz qui résulterait de l’exploitation de trois à cinq grandes
centrales à cycle combiné au gaz naturel.68
Les capacités de stockage sont localisées à l’étranger, sauf celles nécessaires pour
assurer à court terme l’approvisionnement de certaines industries, conformément aux
exigences fédérales.
67
Sabine HIRSBRUNNER, « Le réseau de gaz prêt pour l’avenir », in energeia n°5, OFEN, Berne, 2011, pp. 8-9
68
Idem, p. 9
Le gaz distribué en Valais transite par le gazoduc construit dans la vallée du Rhône
pour, historiquement, alimenter les grandes industries valaisannes. L’existence de ce
réseau a favorisé le recours au gaz dans certaines localités de plaine et même de
montagne. Ce réseau est en constante extension.
Carte 2 : Sociétés de distribution de gaz naturel par commune (sans les industries), canton du
Valais, 2010
Source : SEFH
69
Sogaval, Rapport de gestion 2010, Sogaval, Sion, 2011, p. 1
c) Produits pétroliers
Les produits pétroliers sont acheminés en Suisse par pipelines, chalands sur le Rhin,
wagons-citernes et camions-citernes.70
En Valais, les produits pétroliers sont stockés dans des citernes implantées à
différents endroits (p. ex. Brig, Collombey, Conthey). Ces citernes conservent une
partie des réserves obligatoires en produits pétroliers imposées par la loi fédérale sur
l’approvisionnement économique du pays. CARBURA est l'organisation responsable
du stockage obligatoire de la branche des huiles minérales en Suisse.
70
Union pétrolière, Pétrole : sur la route vers la Suisse, Union pétrolière, Zurich, 2004, p. 8
71
Tamoil suisse, « Raffinerie », http://www.tamoil.ch/FR/Activite/Raffinerie, consulté le 27.03.2012
Carte 4 : Réseaux de chaleur à distance existants par agent énergétique et production en GWh,
73
canton du Valais, 2010
Source : SEFH
72
« La densité de raccordement devrait être d’au moins 1,2 à 1,5 MWh par mètre courant en terrain facile, et d’au moins 2,0 MWh en
terrain difficile » Andreas KEEL, « Propres, sûrs, sans soucis. Réseaux thermiques au bois », in Energies renouvelables n°2, SEES,
Berne, 2010, p. 12
73
Cette carte ne prétend pas à l'exhaustivité car il existe certainement des réseaux non connus du SEFH.
74
Pour plus d’informations sur ces programmes de promotion, consulter le site Internet du SEFH : www.vs.ch/energie
75 er
Art. 2, al. 2, let. a, Loi fédérale sur l’approvisionnement économique du pays du 8 octobre 1982, RS 531, état le 1 janvier 2011
Les autres sources d’énergie ne sont pas réglementées du fait qu’elles jouent un rôle
mineur dans l’approvisionnement du pays.76 Avec l’augmentation de la production
des autres énergies (éolien, solaire, bois), ce point de vue devrait évoluer. A ce titre,
pour la ressource bois-énergie, des mesures sont à l’étude pour le bois déchiqueté et
les bûches.
Les actions entreprises au niveau cantonal ainsi que les enjeux futurs auxquels le
canton devra faire face, ont été précisées dans le Rapport du Conseil d’Etat sur la
politique énergétique cantonale77.
76
Département fédéral de l’économie, Stratégie de l’approvisionnement économique du pays, OFAE, Berne, 2003, pp. 43-44
77
Conseil d’Etat, Rapport du Conseil d’Etat …, op. cit.
Les montants versés pour ces programmes ont augmenté de manière conséquente à
partir de 2009. A noter que 43% de ces montants ont été couverts par des
contributions globales fédérales accordées aux cantons pour leurs programmes de
promotion. A partir de 2008 s’ajoutent des montants provenant de la « Fondation
centime climatique » (FCC), puis, à partir de 2010, ceux du « Programme Bâtiments
» pour la rénovation de l’enveloppe des bâtiments.
78
Pour plus d’information consulter le site Internet du SEFH : www.vs.ch/energie
79
Ibidem
14'000'000
12'000'000
10'000'000 Programme
CHF bâtiments
8'000'000
FCC
6'000'000
SEFH /Valais
4'000'000
2'000'000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : SEFH
Les investissements générés par les aides financières versées en 2010 ont
représenté environ 65 millions de francs.
3. Stratégie
Approvisionnement énergétique …
80
Objectif politique du mandat de prestation du Service de l’énergie et des forces hydrauliques
81
Art. 5, al. 1, Loi fédérale du 26 juin 1998 sur l’énergie …, op. cit.
82
Art. 5, al. 2, Idem
83
Art. 5, al. 3, Idem
5. Stockage de l’énergie
Diminuer la consommation d’énergie globale, soit celle des ménages, du transport, des
industries et des services, entre autre grâce à :
− une modification du comportement de consommation et d’investissement,
− des technologies performantes,
− des rénovations et des constructions de bâtiments exemplaires,
− une gestion attentive des équipements consommateurs.
Réserver les énergies fossiles et l’électricité pour des procédés pour lesquels il n’existe
pas d’alternative raisonnable
84
Art. 5, al. 2, Loi cantonale sur l’énergie …, op. cit.
Planifier les infrastructures de distribution d’énergie de réseau dans les différentes zones
du territoire de manière à favoriser le recours à la forme d’énergie la plus appropriée sur
le long terme (énergies renouvelables et/ou rejets de chaleur)
Recourir aux énergies renouvelables pour couvrir les besoins de chaleur des bâtiments
3. Rejets de Un rejet de chaleur est de l’énergie non utilisée après avoir servi à une prestation
chaleur énergétique. Des rejets de chaleur sont inévitables car intimement liés à la physique
de certains processus. Par exemple, il n’est pas possible de produire du froid sans
produire simultanément de la chaleur ; un moteur doit être refroidi ; un processus
chimique exothermique produit de la chaleur.
85
Art. 6, al. 2, Idem
Utiliser pour une autre prestation en interne au bâtiment ou à l’entreprise, les rejets
existants qui ne peuvent être réduits, par exemple utiliser la chaleur générée par une
machine de froid pour préchauffer l’eau chaude
Valoriser les rejets de chaleur à l’externe lorsqu’ils ne peuvent être utilisés en interne
Equiper les zones à bâtir des infrastructures adéquates pour valoriser ces rejets (en
principe des réseaux transportant de l’eau ou plus rarement de la vapeur)
Limiter l’extension du réseau de gaz. Le gaz doit de préférence être réservé pour les
processus industriels, les grandes centrales à gaz, les grands couplages chaleur-force, la
mobilité
Adapter les réseaux électriques et leur gestion (smart grid) pour pouvoir absorber
l’électricité des nouvelles installations qui seront principalement décentralisées et
dépendantes des conditions météorologiques
En ce qui concerne les énergies non distribuées par des réseaux, ce pilier
implique notamment de suivre les lignes directrices suivantes :
Exclure le mazout dans certains quartiers pour le chauffage des bâtiments (p. ex. lorsque
des rejets de chaleur, la chaleur de l’environnement, le bois, etc. peuvent être utilisées).
Cette ressource doit être réservée de préférence pour la pétrochimie et la mobilité
5. Stockage de l’énergie
7. Maîtrise des L’économie cantonale doit pouvoir disposer à long terme de l’énergie nécessaire à
activités dans la son bon fonctionnement. Il n’est pas seulement important de réduire la dépendance
chaîne de valeur de l’économie vis-à-vis des énergies non renouvelables. Il faut également s’assurer
énergétique que la production locale puisse bénéficier à l’économie locale.
Ainsi, il est dans l’intérêt économique du canton comme dans celui de la sécurité
d’approvisionnement en énergie que les entreprises énergétiques valaisannes
participent autant que possible à l’ensemble des activités apportant de la valeur
ajoutée. Les collectivités de droit public, à savoir le canton, les communes et les
bourgeoisies, ainsi que les acteurs valaisans, doivent donc avoir pour ambition
d’augmenter, à chaque opportunité intéressante, leurs participations dans les
activités de la chaîne de valeur énergétique (production, commercialisation,
distribution d’énergie).
S’il paraît légitime que les atouts du canton, en particulier les atouts énergétiques,
soient valorisés et bénéficient en majorité à l’économie cantonale, il est tout aussi
légitime que les cantons confédérés, aujourd’hui actionnaires de sociétés d’électricité
actives en Valais, puissent continuer à assurer une partie de leur approvisionnement
grâce à la générosité des ressources énergétiques du Valais.
En outre, la collaboration avec les grandes entreprises sises hors canton, partenaires
de longue date dans l’approvisionnement du canton et du pays doit bien sûr rester de
mise.
7. Augmentation de la maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique par les
collectivités de droit public et autres acteurs valaisans
Acquérir des participations aussi élevées que possible dans les infrastructures de
transport et de distribution d’énergie existantes et nouvelles
La Société à 2000 Watts est fixée comme objectif daté dans certaines stratégies
cantonales ou plans directeurs communaux. Cependant il paraît plus adéquat de
l’utiliser en tant que vision afin d’orienter les mesures à prendre. En effet, les
changements nécessaires ne sauraient être réalisés en quelques décennies et de
nombreux événements pourraient les accélérer ou les ralentir, comme l’a montré, par
exemple, l’accident nucléaire de Fukushima ou la hausse du prix du pétrole en 2005.
Afin d’être en phase avec la stratégie fédérale, les objectifs cantonaux 2020 sont
axés sur le scénario PCF, avec les adaptations et ajouts nécessaires en raison des
particularités89 cantonales.
Dans cet esprit et pour apporter son soutien aux objectifs de la Confédération, le
Valais se fixe, pour 2020, les objectifs principaux suivants :
1. Diminuer les besoins en agents énergétiques fossiles de 18.5% par rapport à 2010
4. Pour les collectivités de droit public et autres acteurs valaisans, viser à chaque
opportunité intéressante la maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique
Les objectifs susmentionnés seront adaptés une fois les potentiels affinés dans le
cadre de l’élaboration des stratégies détaillées des divers domaines d’action.
Pour atteindre ces objectifs, les mesures existantes91 ne suffiront pas. Les autorités
politiques devront mettre en place de nouvelles mesures incitatives, contraignantes
et organisationnelles. Enfin, la participation active des collectivités, des secteurs
économiques et de chaque individu sera primordiale.
86
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant …, op. cit., p. 4 et p. 31
87
Le projet soumis à consultation est axé sur le scénario Nouvelle politique énergétique. Ce scénario est un peu plus ambitieux que
l’ancien scénario des Perspectives énergétiques 2035 « Cap sur la Société à 2000 watts ».
88
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant …, op. cit., p. 5
89
Par exemple, en raison de la proportion importante de la consommation des grands sites industriels, comme de sa variabilité très
forte, les objectifs de maîtrise de la consommation d’énergie doivent être fixés sans ces sites (le site industriel de Monthey, y compris la
centrale combinée à gaz Monthel ; les sites métallurgiques Sierre-Chippis-Steg ; le site chimique de Viège-Lonza.
90
Selon la définition de l’OFEN, « les petites centrales hydroélectriques sont des installations d'une puissance mécanique moyenne
brute égale ou inférieure à 10 MW » (http://www.bfe.admin.ch/themen/00490/00491/00493/index.html?lang=fr, consulté le 26.04.2012).
De ce fait, par antagonisme, les grandes centrales hydrauliques regroupent les installations d’une puissance mécanique moyenne brute
supérieure à 10 MW.
91
Voir chapitre 2.2.2 Politique énergétique
1. Diminution du L’objectif de réduction du recours aux agents énergétiques fossiles d’au moins 18.5%
recours aux par rapport à 2010 provient du scénario PCF qui vise, pour la Suisse, une diminution
agents de la consommation finale d’agents énergétiques fossiles de plus de 158'000 GWh
énergétiques en 2010 à 128'800 GWh en 2020, soit une diminution de 18.5%.
fossiles
Cet objectif cherche avant tout à diminuer la dépendance du canton face à ces
agents énergétiques dont la disponibilité est tributaire des importations en
provenance de pays parfois politiquement instables. Il joue parallèlement un rôle
essentiel sur la politique climatique en matière de diminution des émissions de CO2
dans l’atmosphère.
Pour le canton du Valais, réduire le recours aux agents énergétiques fossiles d’au
moins 18.5% implique une réduction de 1’100 GWh de la consommation globale
d’agents énergétiques fossiles par rapport à 2010. A l’horizon 2020, la
consommation de produits pétroliers, de charbon et de gaz naturel devrait être
inférieure à 4’790 GWh/a. Cet objectif est entaché d’une certaine imprécision étant
donné que les données de consommation finale de combustibles et carburants
pétroliers pour 2010 sont estimées à partir de la consommation suisse.
6'000
Gaz naturel
4'000
GWh
3'000 Combustibles
pétroliers et charbon
2'000 Carburants
pétroliers
1'000 Objectif
Consommation
d'énergies fossiles
0
1990 2000 2010 2020
Pour diminuer le recours à ces agents énergétiques, il faut d’une part réduire les
besoins et d’autre part les substituer par des rejets de chaleur et des agents
énergétiques renouvelables. Ainsi, l’objectif peut être scindé en trois sous objectifs
qui permettent d’illustrer l’ampleur de la tâche :
− réduire les besoins d’énergie thermique de 16% (530 GWh) ;
− substituer la consommation de 150 GWh fossiles par le recours aux énergies
renouvelables et aux rejets de chaleur ;
− réduire les besoins de carburants de 16% (420 GWh).
Une telle réduction du recours aux agents énergétiques fossiles n’est envisageable
qu’avec, notamment :
− une forte multiplication de projets de chaleur à distance de moyenne à
grande ampleur utilisant le bois, les rejets de chaleur industriels à haute et
basse température, ainsi que la géothermie ;
92
Pour 2000 et 2010, la consommation finale de produits pétroliers (excepté les carburants d’aviation) a été établie sur la base de celle
de la Suisse.
93
Ibidem
Cet objectif ne considère pas la consommation de gaz naturel des grandes industries
installées en Valais (notamment le site industriel de Monthey, les sites métallurgiques
Sierre-Chippis-Steg, le site chimique de Viège-Lonza, la centrale à cogénération
Monthel).
Graphique 14 : Consommation finale de gaz naturel dans la grande industrie, en GWh, canton du
Valais, 1990-1998, 2001-2011
1'900
1'800
1'700
GWh
1'600
1'500
1'400
1'300
1'200
1'100
1'000
90
91
92
93
94
95
96
97
98
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
…
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
Source : SEFH
2'500
2'000
1'500
GWh
1'000
500
-
1990 2000 2010 2020
Source : SEFH
En 2010, environ 9’770 GWh électriques étaient produits sur le territoire valaisan,
dont 9’650 GWh grâce à la valorisation de l’énergie hydraulique. Ce chiffre peut
laisser penser que le canton dispose de suffisamment d’électricité pour répondre à
ses besoins. Or ce n’est pas le cas. En effet, seuls 21.5% de la production sont en
mains valaisannes.94 Le canton dépend donc de contrats d’achat. En outre, la
production de l’électricité dont le canton dispose n’est pas toujours en phase avec la
consommation cantonale.
D’une part, cela aidera la Confédération à atteindre ses objectifs liés à l’abandon de
l’énergie nucléaire. D’autre part, cela favorisera la mise à disposition de l’économie
valaisanne d’une énergie à un prix raisonnable moins dépendant de la spéculation
sur les marchés. Cela est particulièrement important pour les industries intensives96
en énergie.97 Enfin, la commercialisation hors canton du surplus de la production à
plus-value écologique devrait s’avérer profitable à l’économie cantonale.
94
Voir le chapitre 2.2.2 Politique énergétique
95
Voir Groupe de travail Forces hydrauliques et BHP, Stratégie Forces hydrauliques …, op. cit., p. 62
96
Pour des raisons physiques, certains procédés de production consomment beaucoup d’énergie.
97
Aurelio MATTEI, Estimation du rendement moyen de l’énergie électrique utilisée dans l’économie valaisanne, Département
d’économétrie et d’économie politique, Université de Lausanne, Lausanne, 1989
Ces industries sont toutefois fortement concernées par diverses mesures qui seront
discutées dans la stratégie détaillée « Secteurs économiques ».
2'500
2'000
1'500
GWh
1'000
500
-
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
…
Source : SEFH
98
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant …., op. cit., p. 36
99
Idem, p. 42
100
Idem, p. 47
101
Ibidem
3. Augmentation de L’objectif valaisan d’augmenter, entre 2010 et 2020, de 1’400 GWh la production
la production totale d’énergie issue de l’exploitation des agents énergétiques indigènes et
d’énergie renouvelables ainsi que de l’utilisation des rejets de chaleur contribue à plus de
indigène et 10%102 à l’objectif y relatif du scénario PCF103 de la Stratégie énergétique 2050.
renouvelable et
de l’utilisation Dans le secteur de l’électricité, il est proposé de considérer des scénarios élevés de
des rejets de réalisation de projets hydro-électriques, éoliens et photovoltaïques. Ainsi, l’objectif est
chaleur de produire 900 GWh supplémentaires d’ici 2020, par rapport à 2010.
Avec une production supplémentaire totale de 1’400 GWh entre 2010 et 2020, la
production d’énergie indigène et renouvelable ainsi que la valorisation des rejets de
chaleur représenterait alors plus de 11’300 GWh/a.104
10'000
2020; + 900 GWh
9'000
8'000
7'000
GWh
6'000
2010; 9'440 GWh
5'000
4'000
3'000
2'000
2020; + 500 GWh
1'000
2010; 460 GWh
0
Electricité Chaleur
Source : SEFH
102
Sans l’hydro-électricité issue du pompage-turbinage
103
La majeure partie des données de ce scénario est issue des rapports de Prognos. Du fait que certaines données sont agrégées
dans ces rapports, des détails ont été demandés directement à Prognos.
104
La production hydro-électrique valaisanne retenue pour l’année 2010 est la moyenne décennale sur les années civiles 2001 à 2010.
105
Notamment la biomasse issue de l’agriculture, de la part renouvelable des déchets brûlés dans les UIOM, des déchets des
restaurants, des STEP
106
Y compris la part non renouvelable des déchets brûlés dans les UIOM
300
250
200
Electricité
GWh
Chaleur
150
100
50
t
ue
de
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se
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al
ch
al
Ch
ch
ts
je
ts
Re
je
Re
Source : SEFH
4. Maîtrise des L’objectif que les collectivités de droit public et autres acteurs valaisans visent, à
activités dans la chaque opportunité intéressante, la maîtrise des activités dans la chaîne de
chaîne de valeur valeur énergétique concerne principalement la production et la distribution
énergétique d’énergie. En effet, il est important de disposer des installations de production et de
distribution pour prélever une part plus importante de la rente de ressource.
2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050 2055 2060
11000
Mattmark
Aegina, Aletsch
10000
9000
7000
Mauvoisin
Electra Massa
6000
La Dixence
5000
Gougra
Ackersand 1, Bramois
Lienne
Ernen-Mörel
Rhône, Navizence,
4000
Lavey
Salanfe
Ackersand2, GKW1
Sembrancher
Vernayaz
3000
Grande Dixence,
2000
1000
0
2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050 2055 2060
Échéances
Source : SEFH
107
En supposant que les besoins de la grande industrie sont similaires à ceux de 2010, soit 860 GWh.
108
Groupe de travail Forces hydrauliques et BHP, Stratégie Forces hydrauliques …, op. cit., p. 38
109
21% de l’énergie hydro-électrique est en mains valaisannes, ce qui représente, pour la moyenne décennale 2001-2010, environ
1’970 GWh.
Focalisée sur les objectifs 2020, l’analyse SWOT cherche à présenter quelles sont
les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces des secteurs de l’efficacité
énergétique et du système d’approvisionnement en énergie. Elle considère
uniquement les aspects généraux. Les stratégies détaillées faisant l’objet de rapports
séparés iront dans les détails.
Forces Faiblesses
110
Voir Conseil d’Etat, Rapport du Conseil d’Etat …, op. cit., p. 20
111
Idem, pp. 31-40
112
Idem, p. 39
113
Idem, pp. 43-46
114
Idem, p. 46
115
Voir notamment les rapports sur les Contributions aux cantons selon l’art. 15 de la LEne
Opportunités Menaces
La présente stratégie englobe plusieurs domaines d’action couverts par les piliers
définis au chapitre 3.2.
Ce chapitre présente un bref état de ce qui est existant pour chacun de ces
domaines et propose des premières mesures d’ordre général.
Une stratégie détaillée devra être élaborée pour chacun des domaines. Elles
préciseront :
− la situation actuelle (état, par exemple, de la consommation d’énergie du
domaine étudié, mesures de promotion, cadre légal, principales interventions
parlementaires) ;
− les potentiels et scénarios de production ou d’économie d’énergie ;
− les objectifs à atteindre dans ce domaine par rapport aux objectifs 2020 de la
présente stratégie ;
− la stratégie pour le domaine étudié, qui présente entre autres les acteurs
concernés, effectue l’analyse SWOT, et suggère des mesures à mettre en
place. Les mesures proposées sont incitatives (information, formation, aide
financière, avantage fiscal, soutien économique, taxe incitative, etc.)
contraignantes (obligation ou interdiction) ou organisationnelles.
116
Art. 89, al. 4, Constitution fédérale …, op. cit.
Enfin, il exerce son rôle d’exemplarité en veillant à rénover son parc immobilier de
manière performante et à ne construire que des bâtiments à haute performance
énergétique.
Sur la base des détails de la Stratégie énergétique 2050 ainsi que sur la base de la
Stratégie en matière de bâtiments de la Conférence des directeurs cantonaux de
l’énergie (EnDK)117 adoptée en automne 2012, le canton élaborera une stratégie
détaillée pour ce domaine d’action. Cette stratégie devra notamment tenir compte de
divers aspects particuliers du parc immobilier valaisan (p. ex. nombre élevé de
propriétaires, résidences secondaires, taux élevé de chauffages électriques
existants).
Infrastructures Le canton et les communes disposent, en sus des bâtiments, des infrastructures qui
cantonales et peuvent être consommatrices, distributrices et/ou productrices d’énergie. Ces
communales infrastructure sont notamment l’approvisionnement en eau, l’épuration des eaux, les
usines d’incinération des ordures, l’éclairage public, les infrastructures sportives, les
réseaux de distribution d’énergie, etc. Certaines infrastructures telles que les routes,
rues et chemins d’accès ont également une influence sur la répartition modale de la
mobilité et sur sa consommation d’énergie.
La législation cantonale (loi sur les communes, loi sur l’énergie, loi sur
l’aménagement du territoire) octroie aux communes une large autonomie et donc une
grande responsabilité en matière d’approvisionnement en énergie et d’aménagement
du territoire. Ainsi, les communes ont une influence importante sur l’efficacité
énergétique de leurs infrastructures, comme sur l’efficacité du système
d’approvisionnement en énergie.
Afin d’atteindre les objectifs 2020, il convient que l’ensemble des communes
établisse un programme de politique énergétique communal, intercommunal ou
régional. D’éventuelles dispositions légales dans ce sens devront être envisagées.
117
EnDK, Stratégie en matière de bâtiments. Le parc immobilier suisse au centre des préoccupations des cantons, EnDK, Coire,
Version provisoire janvier 2012
Au niveau cantonal, bien que des groupes de travail aient été mis sur pied pour
maîtriser la consommation d’énergie des tunnels et installations routières, ainsi que
des hôpitaux, il n’est pas possible d’affirmer que l’ensemble des infrastructures de
l’Etat sont gérées de manière exemplaire du point de vue énergétique. Il convient de
faire un examen attentif des domaines concernés et d’adapter les objectifs des
mandats de prestation.
Pour la plupart des chefs d’entreprises, il n’est donc pas prioritaire de consacrer des
ressources pour maîtriser la consommation d’énergie. Les certifications de
management environnemental (ISO 14001) et de management de l’énergie (ISO
50001) conduisent toutefois les entreprises à s’en préoccuper.
Les mesures de politique énergétique devront tenir compte de l’impact sur la capacité
concurrentielle des entreprises, à court et à moyen terme.
118
Les grandes industries implantées en Valais ont consommé à elles seules, en 2010, 27% des besoins en électricité et 64% de la
demande en gaz du canton.
119
Agence de l’énergie pour l’économie, « AenEC », www.enaw.ch, consulté le 16 août 2012
120
OFEN, « Appels d’offres publics – ProKilowatt », http://www.bfe.admin.ch/prokilowatt/index.html?lang=fr, consulté le 31.01.2012
121
Bundesamt für Statistik, Bundesamt für Raumentwicklung, „Mikrozensus zum Verkehrsverhalten 2005“
122
Ibidem
123
Ibidem
Les déplacements sont effectués avec en grande majorité avec des voitures et des
motos/motocyclettes. Le taux d’occupation des voitures est inférieur à 2 personnes.
Un petit pourcentage est réalisé en utilisant les transports publics. Une faible minorité
des déplacements sont effectués en recourant à la mobilité douce. Les trajets en
avion ne sont pas considérés.
Au niveau suisse, le scénario PCF prévoit, entre 2010 et 2020, une réduction de la
consommation de carburants de 12%, y compris les biocarburants. La consommation
de carburants pétroliers devrait être réduite de 19% durant la même période.
124
Pour 2010, la consommation finale de produits pétroliers (excepté les carburants d’aviation) a été établie sur la base de celle de la
Suisse ramenée à la population du Valais.
125
OFEN, « Information sur les prescriptions concernant les émissions de CO2 des voitures de tourisme »,
http://www.bfe.admin.ch/php/modules/publikationen/stream.php?extlang=fr&name=fr_429350128.pdf
126
OFEN, « L’étiquette-énergie pour les voitures de tourisme », http://www.bfe.admin.ch/energieetikette, consulté le 24.10.2012
127
Art. 3, Directives concernant l’acquisition, la gestion et l’usage des véhicules de l’Etat du Valais du 6 juin 2012
128
Pour plus d’informations consulter le Service de la circulation routière et de la navigation, http://www.vs.ch/autos
Source : SEFH
Energie En Valais, excepté pour les eaux du Rhône et du lac Léman, les communes peuvent
hydraulique disposer des eaux publiques ou en concéder le droit d’utilisation à un tiers.
129
Conseil d’Etat, Rapport du Conseil d’Etat …, op. cit., p. 19
Source : SEFH
130
Arrêt non publié du Tribunal fédéral 1C_262/2011 du 15 novembre 2012, Misoxer Kraftwerke AG
Cependant le récent arrêt du Tribunal fédéral130 pourrait avoir pour conséquence que
les pertes de production liées à l’assainissement des cours d’eau soient nettement
supérieures à celles prévues par le Plan cantonal d’assainissement des cours d’eau
de 2008. Ainsi, en 2020, la production supplémentaire hydro-électrique nette pourrait
n’être que d’une centaine de GWh.
Cet objectif est basé sur des projets concrets. Cependant, de nombreux projets font
l’objet d’oppositions et leur réalisation n’est pas garantie. La modernisation des
aménagements existants et l’amélioration consécutive de leur rendement permettront
de compenser en partie la perte de production liée à l’assainissement des cours
d’eau.
La Stratégie Forces hydrauliques publiée en juillet 2011 ayant mis l’accent sur la
problématique du retour des concessions, il convient de développer un volet relatif à
la production hydro-électrique. Ce volet devrait :
− étudier l’intérêt et la possibilité de réaliser une planification cantonale pour de
nouveaux aménagements ;
− examiner les mesures à prendre pour favoriser les nombreux projets déposés
auprès de Swissgrid dans le cadre du système RPC ;
− examiner les mesures à prendre pour assurer la croissance de la production
hydro-électrique malgré la variabilité du prix du marché, liée à la croissance des
autres énergies renouvelables et à la situation pléthorique de l’offre d’électricité
sur le marché ;
− examiner les dispositions légales à adapter pour faciliter l’atteinte des objectifs
de la politique énergétique fédérale ;
− examiner l’évolution de la production à long terme.
Energie éolienne L’exploitation de la ressource éolienne en Valais a permis de produire 10.24 GWh en
2010. A fin août 2012, quatre grandes éoliennes test étaient construites. Six sites
étaient désignés propices et un plan d’aménagement détaillé était homologué par le
Conseil d’Etat.
La stratégie détaillée élaborée pour cette ressource est publiée en même temps que
le présent document. Elle annonce entre autres que les installations éoliennes qui
pourraient être implantées sur le territoire cantonal d’ici 2020, pourraient produire
plus de 220 GWh électriques par an, dont 110 GWh devraient être en mains
valaisannes. Cette ressource devrait ainsi contribuer pour 25% aux objectifs
cantonaux de production supplémentaire d’électricité renouvelable et indigène.
Source : SEFH
Energie solaire La production d’électricité solaire photovoltaïque s’est élevée à 0.4 GWh en 2010
photovoltaïque pour le canton du Valais.
La stratégie détaillée élaborée pour cette ressource est publiée en même temps que
le présent document. Elle envisage que d’ici 2020, 1 million de m2 de panneaux
solaires photovoltaïques pourrait être posé sur des bâtiments et infrastructures
implantés en Valais. Il en résulterait une production annuelle d’environ 180 GWh. Si
au moins la moitié de ces installations appartenait à des propriétaires de bâtiments et
infrastructures établis dans le canton, 90 GWh pourraient être en mains valaisannes.
Cette ressource devrait ainsi contribuer pour environ 20% à l’objectif cantonal 2020
de production supplémentaire d’électricité renouvelable et indigène. A noter qu’en
Valais, la croissance du marché photovoltaïque est actuellement supérieure au taux
de croissance considéré dans le « scénario haut » de la stratégie détaillée.
La géothermie suscite depuis quelques années un intérêt renouvelé car il s’agit d’une
énergie indigène, renouvelable et durable qui ne dépend pas du climat, de la saison
ou du moment de la journée et qui est disponible en continu 24h/24, 365 jours par an.
La chaleur présente dans le sous-sol peut être valorisée par l’exploitation des
aquifères profonds ou par stimulation du réservoir profond afin d’améliorer sa
perméabilité.
Depuis 2010, l’aquifère profond de Brigerbad est exploité par un forage de 500 m
pour alimenter en chaleur les bains thermaux ouverts la moitié de l’année. Il permet
de produire 7.5 GWh/a. Il est prévu que ce forage alimente les bains qui ouvriraient
toute l’année et un hôtel nouvellement construit sur le site des bains. Dans la région
un nouveau forage de 3000 m est projeté. Il devrait alimenter un réseau de CAD pour
la ville de Brigue et produire de l’électricité. Ainsi, l’utilisation de la géothermie dans la
région de Brigue devrait à terme fournir 21 GWh thermiques et 1.5 GWh
électriques.133
Cette technique n’est pas encore mûre. Mise en œuvre à Bâle, l’expérience n’a pas
abouti à une exploitation de la chaleur profonde en raison de séismes de moyenne
importance qui ont été induits par la fracturation de la roche et qui ont provoqué des
réactions populaires violentes. La centrale géothermique qui était prévue aurait dû
entrer en service en 2009, avec une puissance électrique de 6 MW et une puissance
thermique de 17 MW, permettant la production de 31 GWhél et 48 GWhth135.
131
CREALP, « Géothermoval », http://www.crealp.ch/fr/geothermie/projets-de-recherche/geothermoval.html, consulté le 02.08.2011
132
Ce forage n’a pas été un succès, l’énergie produite obtenue étant largement inférieure aux prédictions.
133
Urban PARIS, Marcos BUSER, Geothermiebohrungen Brig-Glis, Zusammenfassung Schlussbericht Phase 2, PG Geothermie Brig-
Glis, Ennetbaden, 2011
134
Gabriele BIANCHETTI, Géothermie profonde à Lavey : le projet AGEPP, ALPGEO Sàrl Hydrogéologues Conseils, Sierre, 2009
135
Geothermie.ch, « Systèmes géothermiques stimulés. Projets en cours, Projet Deep Heat Mining à Bâle »,
http://www.geothermie.ch/index.php?p=projects_stimul_geoth_syst, consulté le 29.07.2011
Les objectifs de production supplémentaire pour 2020, soit 1.5 GWhél et 37.8 GWhth,
sont fondés sur les projets concrets en cours de discussion, soit ceux de Brigerbad et
Lavey-les-bains136. La part de la géothermie dans l’objectif cantonal de croissance de
la production d’électricité sera alors inférieure à 0.2%. Dans l’objectif d’augmentation
de la production de chaleur, elle représentera environ 6%. Si l’objectif cantonal est
atteint, l’exploitation de la géothermie serait multipliée par 5 en 10 ans.
Etant donné que les projets de géothermie profonde offriront très difficilement une
rentabilité sans livraison de chaleur, en plus d’une production d’électricité, ce type de
projet nécessite, de la part des communes, une planification énergétique territoriale
qui prévoit la création d’un réseau de chaleur à distance adéquat. Le canton peut
inviter, voire imposer aux communes l’élaboration d’un plan directeur énergétique.
Bois-énergie Le canton du Valais est recouvert par environ 110'000 hectares de forêt, ce qui
représente 23%137 de son territoire. 85% de la surface forestière valaisanne est
considérée comme « productive » (fonction de protection contre les dangers naturels,
de zone protégée de la nature et du paysage, de production de bois, de tourisme et
de détente). La surface forestière est en constante augmentation.
136
Pour ce qui est du projet de Lavey-les-Bains, seule la chaleur livrée sur le canton est considérée dans les objectifs 2020.
137
OFS, « Statistiques de la superficie 1992/1997. Etat au 01.01.2006 »,
http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/02/03/blank/key/01/zustand_und_entwicklung__tabelle.Document.87937.xls
En 2011, selon la statistique fédérale, le volume de bois récolté en Valais s’est élevé
à 140’000 m3, alors que la croissance annuelle des forêts valaisannes est de l’ordre
de 600'000 m3. Ce bois était du bois-énergie (34%), du bois de grume (54%), du bois
d’industrie (9%) et d’autres assortiments de bois (3%).138 En fonction de l’accès et du
coût d’exploitation de cette ressource, il serait envisageable de récolter environ
300'000 m3 par an pour tous les assortiments.
Source : SFP
Selon le scénario PCF de la Stratégie énergétique 2050, entre 2010 et 2020, le bois
produira 115 GWhth (y compris le bois utilisé dans les réseaux de chauffage à
distance) et 460 GWhél de plus. L’énergie thermique tirée du bois dans la
138
Office fédéral de la statistique, « Statistique forestière suisse », Encyclopédie statistique de la Suisse, www.bfs.admin.ch
139
Ibidem
140
Service des forêts et du paysage, « Triages forestiers », www.vs.ch, consulté le 12.12.2012
141
OFS, « Aperçu général : bâtiments 2010 », StatBL
142
La statistique fédérale détermine l’agent énergétique utilisé pour chauffer les bâtiments à usage d’habitation, mais ne donne pas
d’informations sur celui auquel les autres bâtiments ont principalement recours.
143
Ordonnance fédérale sur l’énergie, Appendice 1.5 Conditions de raccordement pour les installations de biomasse, point 6 « Autres
installations de biomasse »
144
Christoph AESCHBACHER, « La RPC – malédiction ou bénédiction ? », in Energies renouvelables, SSES en collaboration avec
Swissolar, N°5, Berne, 2010
145
« Les quantités de bois usagés récoltés séparément chaque année en Valais son en augmentation constante (… ont atteint) plus de
30'000 t en 2006 », Service de la protection de l’environnement, Plan cantonal de gestion des déchets, Département des transports, de
l’équipement et de l’environnement, Sion, 2008, p. 18
consommation finale d’énergie de 2020 devrait être supérieur à 10'800 GWh. Cette
ressource devrait également permettre de produire un total de 600 GWhél en 2020.
Le bois ne pourra pas couvrir une part importante des besoins d’énergie du canton,
en particulier du fait que cette ressource est limitée. Pour cette raison, ainsi qu’en
considérant les intérêts environnementaux, la fiche G.2/2 du plan directeur cantonal
prévoit de « privilégier l’implantation des grandes installations d’utilisation du bois-
énergie pour alimenter des réseaux de chauffage à distance, ainsi que pour le
chauffage de grands bâtiments ou installations situés hors des zones desservies par
un chauffage à distance ».
L’objectif cantonal pour 2020 se veut toutefois ambitieux en visant une augmentation
de 80 GWh/a de la chaleur fournie par le bois, soit une croissance de 66% par
rapport à 2010. Cela représente environ 16% de l’objectif de fourniture de chaleur
supplémentaire par les énergies renouvelables et indigènes en 2020. Cet objectif
tient compte de projets concrets de réseaux de chauffage à distance alimentés par
du bois. Il générera une demande d’environ 38'000 m3 de bois plein.
Un groupe de travail interdépartemental pilote une étude sur la filière bois en Valais.
La stratégie détaillée relative au bois-énergie sera élaborée sur la base de cette
étude.
Biomasse sans le « La biomasse est la totalité (…) des matériaux organiques créés directement ou
bois indirectement par photosynthèse qui n’ont pas été transformés par des processus
géologiques. En font également partie les produits secondaires et sous-produits ainsi
que les résidus et déchets qui tirent leur valeur énergétique de la biomasse »146.
Sous l’aspect énergétique, les déchets verts des parcs et des jardins, les déchets de
cuisine des ménages et des restaurants, le lisier et le fumier de la ferme ou encore
les eaux usées et les boues digérées d’une station d’épuration ont un point commun :
leur capacité à produire de l’énergie renouvelable, neutre en CO2. Divers procédés
permettent de produire de la chaleur, de l’électricité ou du carburant (biogaz,
biocarburants liquides) à partir de la biomasse.
146
Reto BURKARD, Daniel FELDER, Bruno GUGGISBERG, Daniel HARTMANN, Stratégie relative à la production, la transformation et
l’utilisation de la biomasse en Suisse, OFEN, OFAG, ARE, OFEV, Bern, 2009, p. 1
Dans les UIOM de Monthey, Sion et Gamsen, en 2010, 115’000 tonnes de déchets
ménagers issus des communes valaisannes et 16'500 tonnes152 de boues des STEP
du canton ont été brûlées. Une partie de la vapeur produite par la combustion a été
vendue comme énergie de procédé industriel (181 GWh). L’électricité produite et
injectée sur le réseau en 2010 était de peu inférieure à 100 GWh. Une partie de la
chaleur résiduelle est utilisée en autoconsommation, une partie valorisée en externe,
une dernière reste inexploitée et est rejetée dans l’air. L’énergie produite dans les
UIOM est considérée pour moitié comme étant de la biomasse renouvelable.
Cette ressource pourrait ainsi contribuer pour 3% aux objectifs cantonaux 2020 de
production d’énergie supplémentaire et représenter 2.4% de la consommation
d’énergie finale valaisanne sans la grande industrie.
Le scénario PCF sur lequel la Stratégie énergétique 2050 se fonde, envisage que la
part de la biomasse dans la consommation finale suisse d’énergie augmente, entre
2010 et 2020, de 5’300 GWh, dont 370 GWh thermiques, 600 GWh électriques et
4'330 GWh sous forme de carburant.
147
OFEN, Statistique globale suisse …, op. cit., p. 43
148 3
En considérant un pouvoir calorifique du gaz à 6.4 kWh/Nm , la production théorique de biogaz représenterait environ 12.7 GWh.
(VSA, Leitfaden zur Energieoptimierung auf ARAs, VSA, Glattbrugg, 2008, S. 4)
149
Le nombre exact de STEP équipées de CCF n’est pas connu du SEFH pour l’année 2010, mais en 2006, 6 STEP en étaient
équipées.
150
Selon les résultats de l’enquête statistique sur l’approvisionnement et la consommation d’électricité, menée en 2011 par le SEFH.
151
OFEN, Statistique globale suisse …, op. cit., p. 43
152
KVA Gamsen ne brûle pas de boues de STEP.
153
Service de la protection de l’environnement, Plan cantonal de gestion …, op. cit., p. 16
154
« Un biogaz produit à partir de déchets et de substances résiduelles et irréprochable sur le plan écologique et éthique sera donc
uniquement utilisé, excluant de fait les produits alimentaires ou les plantes énergétiques cultivées à cet effet » in Association suisse de
l’industrie gazière, « Encouragement de l’injection de biogaz », www.gaz-naturel.ch, consulté le 04.04.2012
155
Association suisse de l’industrie gazière, « Encouragement de l’injection de biogaz », …, op. cit.
156
Art. 106, al. 1, let. c, Loi fédérale sur l’agriculture du 29 avril 1998, RS 910.1
Chaleur de De la chaleur est disponible en grande quantité dans notre environnement, que ce
l’environnement soit dans l’air, le sol ou l’eau. Mais sa température est en principe trop basse pour
satisfaire les besoins de chaleur des bâtiments et des installations.
Il est possible de valoriser cette chaleur au moyen d’une PAC. Cet équipement
refroidit le milieu auquel de la chaleur est soutirée et fournit de la chaleur à une
température plus élevée, adaptée aux besoins d’un consommateur de chaleur.
Quelques modèles de pompes à chaleur à gaz sont proposés sur le marché. Grâce à
la chaleur soutirée dans l’environnement, les machines performantes peuvent fournir
environ 1.5 fois plus de chaleur que l’énergie contenue dans le gaz consommé. Le
système d’assurance qualité doit toutefois encore être mis sur pied.158
157
OFS, « Aperçu général : bâtiments 2010 », StatBL
158
Les coefficients de performance publiés par les fabricants ne font actuellement pas l’objet d’un contrôle qualité.
combinée à gaz pour alimenter les pompes à chaleur.159 C’est la technologie qui peut
permettre la plus grande réduction d’énergies fossiles pour le chauffage.
En Valais, le recours à cette ressource devrait tripler pendant ces 10 ans. Cet objectif
est supérieur à l’objectif fédéral qui vise le doublement du recours à la chaleur
ambiante. L’exploitation supplémentaire de la chaleur ambiante en Valais devrait
participer pour 7.5 % à l’augmentation visée pour cette ressource au niveau Suisse.
159
Fabrice ROGNON, Utilisation plus efficace des combustibles fossiles et réduction des émissions de CO2 pour le chauffage des
bâtiments et la production d’électricité en Suisse, OFEN, Berne, 2008
Energie solaire Le rayonnement solaire dont jouit le Valais est propice à l’exploitation de l’énergie
thermique solaire de manière passive (par les fenêtres) et active (capteurs solaires thermiques,
modules solaires photovoltaïques).
La production d’énergie solaire thermique est estimée, pour l’année 2010, à 9 GWh
produits par environ 20'000 m2 de capteurs solaires dont près de 13’700 m2 ont été
subventionnés par le canton depuis 2000.
Comme une installation solaire thermique ne peut pas assurer raisonnablement à elle
seule la couverture des besoins de chaleur sur l’ensemble de l’année, elle n’est
souvent considérée que comme un appoint s’ajoutant à l’installation de base. Ainsi, le
marché du solaire thermique est fortement dépendant du prix d’autres agents
énergétiques (par exemple, l’augmentation du prix du mazout dès l’été 2005 a
généré une rapide et forte augmentation du nombre d’installations solaires).
Source : Meteotest
Le recours à cette ressource à des fins de production d’énergie thermique est promu
par le canton à travers :
− le programme de promotion du SEFH « Installation solaire thermique » ;
− l’article 14 de l’OURE qui exige que « les nouveaux bâtiments et les extensions
de bâtiments existants (soient) construits et équipés de sorte que les énergies
non renouvelables ne couvrent pas plus du 80 pour cent des besoins de chaleur
admissibles pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire » ;
− l’article 3, let. b, al. 4 de l’arrêté 642.110 qui permet de déduire sur la
déclaration fiscale les investissements liés à la pose d’une installation solaire
thermique sur un bâtiment existant.
Rejets de chaleur Ce domaine d’action se situe entre l’utilisation rationnelle de l’énergie et la production
d’énergie permettant de remplacer d’autres agents énergétiques. Pour connaître le
potentiel de valorisation des rejets de chaleur, le SEFH a mandaté une étude visant à
identifier les rejets de chaleur industriels en Valais.160 Bien que le taux de réponses à
l’enquête effectuée n’ait pas été totalement satisfaisant, l’étude a révélé qu’au moins
1’500 GWh/a de chaleur pourraient être utilisés pour diverses applications (électricité,
froid, chaleur à distance, etc.).
Tableau 3 : Potentiel énergétique des rejets de chaleur industriels par application, canton du
Valais, 2011
Source : CREM
Ce rapport propose également des pistes pour valoriser ces rejets, en particulier par
le développement de réseaux de chaleur à distance.
160
CREM, Identification des rejets thermiques industriels en Valais. Rapport public, Service de l’énergie et des forces hydrauliques du
canton du Valais, Sion, 2012
161
La chaleur issue des UIOM est considérée pour moitié comme rejet de chaleur et pour l’autre moitié comme biomasse (traitée dans
le domaine biomasse sans le bois)
Selon le scénario PCF de la Stratégie énergétique 2050, la part des rejets de chaleur
dans la consommation d’énergie finale devrait augmenter de 960 GWh pour atteindre
4'270 GWh en 2020.
Si l’objectif cantonal est atteint, la valorisation des rejets (y compris ceux issus de la
grande industrie) augmenterait de 85% en 10 ans. L’objectif fédéral vise une
valorisation supplémentaire de 29%. La valorisation supplémentaire des rejets à
l’échelle du canton devrait contribuer à hauteur de 10% à l’objectif fédéral y relatif
issu du scénario PCF de la Stratégie énergétique 2050.
La plupart des agents énergétiques doivent être transportés des lieux de production
jusqu’aux consommateurs finaux, à l’exception notoire de l’énergie solaire thermique,
en principe produite et consommée sur la même parcelle.
Chaleur à distance La distribution de chaleur à distance est à l’échelle d’un quartier ou d’une ville ce que
le réseau de distribution de chaleur est au chauffage d’un bâtiment.
L’avantage d’un réseau de chaleur à distance réside dans le fait qu’il permet à
différentes sources d’énergie de participer à la fourniture de chaleur. Il constitue en
principe une infrastructure d’ampleur communale qui permet de valoriser au mieux
par exemple le bois, les rejets de chaleur à haute ou basse température, la chaleur
de la nappe phréatique, des eaux usées, la géothermie profonde ou encore l’énergie
solaire thermique. Il représente également une infrastructure fondamentale dans le
domaine énergétique de l’écologie industrielle.
162
Carte 10 : Réseaux de chaleur à distance , canton du Valais, décembre 2012
Source : SEFH
D’ici 2020, la quantité de chaleur distribuée par ces réseaux devrait augmenter de
210 GWh pour atteindre 490 GWh dont 180 à la grande industrie. En Suisse, la
chaleur consommée et distribuée par les réseaux de CAD devrait augmenter de
1'300 GWh pour atteindre 6’111 GWh. Le canton devrait contribuer pour 8% à
l’objectif de distribution d’énergie par les réseaux de chaleur à distance du scénario
PCF de la Stratégie énergétique 2050.
Electricité Le réseau à très haute tension (THT) (niveau 1 – 220 et 380 kV) est sous la
responsabilité de la Confédération. Celle-ci établit un plan sectoriel des lignes de
transport d'électricité qui constitue le principal instrument de planification et de
coordination de la Confédération pour la construction et l'extension des lignes à
haute tension servant à l'approvisionnement général en électricité (220 kV et 380 kV)
et à l'alimentation du réseau ferroviaire (132 kV). L'OFEN en assume la
responsabilité en collaboration avec l'Office fédéral du développement territorial
(ARE).164
162
Cette carte ne prétend pas à l'exhaustivité car il existe certainement des réseaux non connus du SEFH.
163
Article 10.4, Loi cantonale sur l’énergie …, op. cit.
164
OFEN, « Plan sectoriel des lignes de transport d’électricité », http://www.bfe.admin.ch/themen/00544/00624/index.html?lang=fr,
consulté le 03.09.2012
Selon l’OFEN, « la question de savoir s'il faut enterrer les lignes à haute tension sous
forme câblée ou privilégier des lignes aériennes doit être tranchée au cas par cas sur
la base de critères objectifs. (Cet office) a développé à cette fin un système
d'évaluation des lignes de transport d'électricité »165.
Au 1er janvier 2013166, l’ensemble des lignes THT en Suisse sera transféré par les
sociétés actuellement propriétaires, à Swissgrid SA qui deviendra ainsi la seule
société propriétaire du réseau suisse à très haute tension. Swissgrid souhaiterait
accroître la valeur ajoutée en termes d'aménagement du territoire et l'acceptation
sociale de l’extension du réseau de 380/220 kV en optimisant les lignes à tous les
niveaux de réseau et les technologies. C'est pourquoi elle souhaite élaborer, en
concertation avec la Confédération, les cantons et les gestionnaires du réseau de
distribution, un Masterplan à l'échelle de la Suisse, décliné en Masterplans
régionaux.
Les thématiques suivantes doivent faire l’objet d’une analyse détaillée pour
déterminer précisément les objectifs et mesures à mettre en place au niveau
cantonal :
− l’optimisation et l’enterrement des lignes électriques ;
− la durée des procédures ;
− les redevances de passage des lignes à très haute tension ;
− l’adaptation du réseau au développement des pompes à chaleur, de la mobilité
électrique et de la production décentralisée ;
− le développement des smart grids ;
− le stockage centralisé et décentralisé (pompage/turbinage, batteries, Power-to-
Gas, etc.).
Gaz Les réseaux de gaz ont été fortement développés en Suisse après la crise du pétrole
de 1973-1974. La réduction de la dépendance vis à vis du mazout a constitué le
premier argument de ce développement. La moindre pollution de l’air lors de la
combustion (oxydes d’azote et de souffre, suie), puis les émissions de CO2 réduites
par rapport au mazout ont permis à l’industrie gazière de connaître un taux de
croissance très fort pendant de nombreuses années. Malgré cela, la distribution de
gaz n’a représenté que 12.2% de la consommation finale d’énergie en Suisse en
2011.
Le gaz distribué en Suisse provient quasi exclusivement d’origine fossile, bien que
depuis quelques années, du biogaz soit injecté dans le réseau. Ce biogaz a
représenté en 2011, 3 pour mille du gaz distribué.167
165
OFEN, « Lignes aériennes ou souterraines », http://www.bfe.admin.ch/themen/00612/04482/index.html?lang=fr, consulté le
06.09.2012
166
OFEN, « Réseaux d’électricité », http://www.bfe.admin.ch/themen/00612/04481/index.html?lang=fr, consulté le 06.09.2012
167
290 TJ biogaz sur 103’700 TJ de gaz distribué (OFEN, Statistique globale suisse de l’énergie 2011, OFEN, Ittigen, 2012)
Les communes et leur fournisseur de gaz doivent être invités à adapter la politique
d’approvisionnement en gaz en intégrant l’objectif de réduire la consommation des
énergies fossiles.
Produits pétroliers L’appellation « produits pétroliers » regroupe les combustibles, tels que le mazout ou
huile extralégère, et les carburants, tels que l’essence, le diesel et le kérosène.
Par rapport aux imposantes raffineries comme il en existe en Allemagne, aux Pays-
Bas et en France, les dimensions et la capacité de production des deux raffineries
suisses sont modestes. En revanche, elles représentent un avantage pour la Suisse
du fait qu’elles fournissent un tiers de la consommation suisse de produits pétroliers,
soit quelque quatre millions et demi de tonnes par an.
168
Conseil fédéral, Rapport explicatif concernant …, op. cit., pp. 17-18
La difficulté d’une campagne de sensibilisation est qu’elle est souvent limitée dans le
temps en raison des moyens financiers importants qu’elle demande. Or, l’intérêt des
publics cibles pour des investissements dans le domaine de l’énergie n’est pas
simultané et ne coïncide pas, pour la majorité de la population, avec la période d’une
campagne de sensibilisation. Cependant, les médias manifestent depuis quelques
années un intérêt grandissant à propos des thèmes relatifs à l’énergie. Ainsi, ils
jouent maintenant un rôle de sensibilisateur de la population.
Il faut donc renforcer l’information précise pour que les personnes sensibilisées
puissent agir et investir de manière optimale. Les activités d’information ont déjà été
orientées dans cette direction.
Quant au conseil, cette tâche incombe en principe aux professionnels des divers
secteurs d’activité dans les domaines de l’énergie. Si le marché bénéficie de
professionnels compétents, leur nombre est insuffisant pour répondre à l’intérêt
nouveau de la population, des entreprises et des communes. Dans ce contexte, il
convient de mettre en évidence que certaines communes et quelques entreprises de
distribution d’électricité ont créé un poste de conseiller en énergie. Ces conseillers
sont en principe en relation étroite avec le service de l’énergie et des forces
hydrauliques.
La mise en place de conseillers en énergie dans les régions par les communes ou
les distributeurs d’énergie devra être systématisée.
169
Actualités MEDIACOM, « L’EPFL et l’Etat du Valais ont signé un accord de partenariat », http://actu.epfl.ch/news/l-epfl-et-l-etat-du-
valais-ont-signe-un-accord-de-/, consulté le 10.10.2012
Maîtrise des L’augmentation de la maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique par
activités dans la les collectivités de droit public et autres acteurs valaisans nécessitera de relever
chaîne de valeur plusieurs défis.
énergétique
Il faut tout d’abord faire partager cet objectif aux communes et acteurs valaisans
concernés. Une longue collaboration avec des acteurs extra-cantonaux, une volonté
d’indépendance vis-à-vis du canton, une histoire régionale éventuellement marquée
par des discordes, représentent des difficultés pour former une vision commune dans
ce domaine.
Il faut également expliquer aux sociétés extra-cantonales actives en Valais que cet
objectif n’est pas dirigé contre elles, mais qu’il est légitime qu’un canton périphérique
comme le Valais valorise et tire profit de ses ressources pour créer de la valeur dans
le canton.
Alors que le Valais constitue déjà un réservoir énergétique essentiel pour le pays et
qu’il possède un potentiel énergétique supplémentaire intéressant pour la nouvelle
politique énergétique, les capacités financières des acteurs du canton peuvent
s’avérer insuffisantes vis-à-vis des capacités d’investissement des grandes sociétés
extra-cantonales.
Les risques spécifiques aux divers secteurs d’investissement potentiel sont différents.
Il conviendra de les analyser afin de déterminer des politiques d’investissement et de
structure du capital-actions adaptées. Dans ce contexte, les partenaires extra-
cantonaux ont un rôle à jouer.
Enfin, dans le cadre de la définition des objectifs dans les stratégies détaillées, il
conviendra d’analyser la faisabilité juridique des mesures préconisées pour
augmenter la participation des acteurs valaisans dans la chaîne de valeur
énergétique.
2. Exploitation optimale
4. Répartition et
du potentiel de
utilisation des revenus
production et de valeur
de manière responsable
ajoutée Le Valais maîtrise sa
3. La majorité des
revenus liés à la
force hydraulique 5. Partenariat entre tous
production indigène les acteurs concernés
reste en Valais
Source : SEFH
Jusque vers la fin de la décennie précédente, l’Etat du Valais, par son service des
forces hydrauliques, s’est concentré sur les tâches dévolues par la loi sur les forces
hydrauliques dans un environnement relativement statique. Le service de l’énergie,
créé en 1990, s’est essentiellement focalisé sur l’énergétique du bâtiment et a
contribué à faire progresser la qualité énergétique dans ce secteur (isolation, recours
aux énergies renouvelables).
Coïncidant avec la fusion de ces services en un seul, celui de l’énergie et des forces
hydrauliques, la politique fédérale a connu une très rapide évolution en terme de
nouvelles dispositions légales comme de moyens financiers mis à disposition de la
politique énergétique. Ainsi, ces dernières années, le service s’est vu confronté à :
− une centaine de projets hydro-électriques ;
− la problématique des lignes à très haute tension ;
− un engouement soudain pour l’énergie éolienne, nécessitant l’élaboration d’un
concept pour la promotion de l’énergie éolienne ;
− une forte augmentation budgétaire pour les programmes de promotion
énergétiques ;
− une forte dynamique au niveau des communes (Cités de l’énergie, réseaux de
chaleur à distance, programmes de promotion communaux) ;
− l’assainissement des cours d’eau ;
− la nécessité de mettre à jour régulièrement les statistiques de consommation et
de production d’énergie ;
− de très nombreuses interventions parlementaires ;
− une forte augmentation des sollicitations de la part du grand public et des
professionnels et des associations professionnelles ;
− la nécessité d’établir des bases pour une nouvelle politique énergétique
(cadastre des rejets de chaleur, plan de mesures concernant l’énergie solaire) ;
− l’élaboration de la Stratégie Forces hydrauliques, dont une composante majeure
est le retour des concessions hydrauliques ;
− l’élaboration du présent rapport Stratégie Efficacité et approvisionnement en
énergie.
La conduite et la mise en œuvre des mesures déjà identifiées ainsi que de celles qui
seront déterminées dans les stratégies détaillées nécessitera des ressources
humaines et financières supplémentaires.
Ressources Pour que le service de l’énergie et des forces hydrauliques puisse anticiper les
humaines besoins, être un interlocuteur fiable et proactif, ainsi qu’accompagner les divers
publics cibles, notamment les communes, dans la mise en œuvre de la politique
énergétique cantonale, l’effectif devra être renforcé d’une dizaine de postes.
Pour la stratégie force hydraulique, l’équipe actuelle doit être renforcée de deux
unités.
Pour l’efficacité énergétique, l’équipe actuelle doit être complétée par deux postes
pour pouvoir renforcer les actions et le soutien à l’intention de l’économie et des
communes.
Pour les stratégies relatives aux énergies renouvelables et aux rejets de chaleur,
trois postes pour huit domaines d’action doivent être envisagés.
Ressources Les ressources financières nécessaires sont difficiles à chiffrer dans la situation
financières actuelle du développement de la stratégie cantonale et de la stratégie fédérale 2050.
D’un autre côté, les nouvelles mesures telles que la planification énergétique
territoriale, ainsi que le renforcement des activités existantes telles que la
participation à la formation continue et à l’information exigeront des moyens pour
soutenir les communes et les associations professionnelles.
Quant à lui, le fonds pour les infrastructures du XXIème siècle, créé en 2011, est doté
actuellement de 300 millions de francs. Ces ressources devront servir à plusieurs
affectations de grande ampleur. Elles ne seront pas suffisantes pour participer aux
investissements dans de nouvelles installations de production d’énergie et pour les
acquisitions dans le cadre du retour des concessions.
5. Conclusion
Piliers, lignes La Stratégie Efficacité et approvisionnement en énergie vise comme objectif général
directrices et « la promotion d’un approvisionnement et d’une utilisation de l'énergie favorisant la
mesures sécurité et le développement économique ». Pour ce faire, elle s’appuie sur sept
générales piliers qui couvrent vingt domaines d’action.
Source : SEFH
communales
d’investissement
− des technologies performantes, Introduire la section G « Gros
− des rénovations et des constructions consommateurs » du MoPEC dans la
de bâtiments exemplaires, législation cantonale
− une gestion attentive des Favoriser le recours à des types et
équipements consommateurs.
modes de transports adaptés à la
nécessité de réduire les besoins
énergétiques
Lignes directrices
3. Valorisation des rejets de chaleur qui 11. Chercher à réduire les rejets de chaleur
13. Utiliser pour une autre prestation en interne au bâtiment ou à l’entreprise les
rejets existants qui ne peuvent être réduits, par exemple utiliser la chaleur générée
par une machine de froid pour préchauffer l’eau chaude
14. Valoriser les rejets de chaleur à l’externe lorsqu’ils ne peuvent être utilisés en
interne
16. Equiper les zones à bâtir des infrastructures adéquates pour valoriser ces rejets
(en principe des réseaux transportant de l’eau ou plus rarement de la vapeur)
Lignes directrices
17. Limiter l’extension du réseau de gaz. Le gaz doit de préférence être réservé
4. Développement coordonné du transport et de
pour les processus industriels, les grandes centrales à gaz, les grands couplages
la distribution d’énergie afin d’améliorer
chaleur-force, la mobilité
19. Adapter les réseaux électriques et leur gestion (smart grid) pour pouvoir
absorber l’électricité des nouvelles installations qui seront principalement
décentralisées et dépendantes des conditions météorologiques
22. Exclure le mazout dans certains quartiers pour le chauffage des bâtiments.
Cette ressource doit être réservée de préférence pour la pétrochimie et la mobilité
Lignes directrices
fondamentale et appliquée
régions
canton
33. Acquérir des participations aussi Analyser les risques spécifiques aux
élevées que possible dans les divers secteurs d'investissement
infrastructures de transport et de potentiel pour déterminer les
distribution d’énergie existantes et politiques d'investissement et de
nouvelles structure du capital-actions
Résultats chiffrés En 2020, la consommation d’énergie finale devrait diminuer de 600 GWh, soit 5% par
rapport à 2010, pour atteindre 11'400 GWh malgré la croissance supposée de la
population et de l’économie.
Electricité
GWh
6'000
Gaz naturel
4'000
Carburants pétroliers
2'000
Combustibles pétroliers,
charbon et coke
0
Grande industrie
2010 2020
50%
178 GWh
40%
224 GWh
30%
20%
32 GWh
81 GWh
95 GWh
10%
230 GWh
25 GWh
44 GWh
0%
t
ue
de
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G
so
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al
En
gi
Ch
er
En
170
Pour 2010, la consommation finale de produits pétroliers (excepté les carburants d’aviation) a été établie sur la base de celle de la
Suisse ramenée à la population du Valais.
Graphique 23 : Parts des énergies renouvelables et des rejets de chaleur dans l’objectif global
d’augmentation entre 2010 et 2020, Suisse, canton du Valais
80%
Chaleur de l'environnement
70%
Biomasse
60%
50% Bois-énergie
30%
Energie solaire photovoltaïque
20%
Energie éolienne
10%
0% Energie hydraulique
(sans pompage-turbinage)
CH VS
Il met en évidence qu’en Valais, ce sont les énergies hydraulique, éolienne, solaire
photovoltaïque et la chaleur de l’environnement qui sont les principales contributrices
à l’augmentation de la valorisation des ressources. En Suisse, ce sont la biomasse,
l’énergie hydraulique et la chaleur de l’environnement qui jouent un rôle prépondérant
d’ici 2020. Les collectivités et acteurs valaisans devront, dans la mesure de leurs
possibilités, veiller à saisir les opportunités liées à la valorisation des ressources.
Si les objectifs cantonaux 2020 sont atteints, la part des énergies fossiles dans la
consommation finale totale du canton sera réduite de 65% à 59%. Le mix
énergétique restera encore nettement dépendant des agents énergétiques fossiles.
Graphique 24 : Part des agents énergétiques dans la consommation finale d’énergie, Suisse,
canton du Valais y compris la grande industrie, 2020
90%
Autres énergies renouvelables
80%
60%
Déchets industriels
50%
40% Electricité
30%
Gaz naturel
20%
Carburants fossiles et autres
10% produits pétroliers
0% Combustibles pétroliers,
Suisse Valais charbon, coke
En définitive Le défi énergétique qui se présente engage non seulement les autorités, mais aussi
l’ensemble de la société. En raison des compétences politiques actuelles comme de
la multiplicité des sociétés chargées de l’approvisionnement en énergie en Valais, les
instances de décision sont multiples et décentralisées. Si cela permet de tester des
approches diversifiées, cela représente aussi un frein lorsque les décideurs ne
parviennent pas à saisir l’urgence d’une réorientation des activités ou des projets.
Des décisions politiques devront amener à une nouvelle révolution industrielle où les
Cleantechs joueront un rôle prépondérant.
Progresser vers les objectifs proposés aura pour conséquence que la sécurité
d’approvisionnement en énergie s’améliorera. Le canton se trouvera alors en
meilleure position du point de vue de la sécurité économique à long terme.
Annexes
Abréviations
Données chiffrées
Consommation
Tableau 5 : Consommation finale d’énergie (CFE) y compris la grande industrie (GI) en GWh, canton du Valais, 1990-2020
1990 2000 2010 2020
Production
Tableau 6 : Production d’énergie indigène et valorisation des rejets de chaleur en GWh, canton du Valais, 1990-2020
1990 2000 2010 2020
Agent énergétique Electricité Chaleur Electricité Chaleur Electricité Chaleur Electricité Chaleur
Energie hydraulique 8'602 0 8'940 0 9'653 0 9'868 0
Energie éolienne 0 0 0 0 10 0 234 0
Energie solaire photovoltaïque 0 0 0 0 0 0 178 0
Géothermie profonde 0 0 0 1 0 8 2 38
Déchets industriels 0 437 0 616 0 497 0 497
Bois-énergie 0 123 0 55 0 122 0 203
Ordures ménagères 46 0 111 0 99 185 99 266
Biomasse 0 0 0 0 3 1 7 1
Chaleur de l'environnement 0 30 0 70 0 120 0 350
Energie solaire thermique 0 1 0 4 0 9 0 34
Rejets de chaleur (autres) 0 6 0 15 0 19 0 73
Total 8'649 597 9'052 761 9'766 960 10'388 1'461
Source : SEFH
Source : OFEN
Bibliographie
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climatique der Modelrechnungen für das Energiesystem, Prognos AG, Basel, 2012
− Almut KIRCHNER (Dir.), Die Energieperspektiven für die Schweiz bis 2050.
Anhang III. Energienachfrage und Elektrizitätsangebot in Zahlen; Emissionen,
Prognos AG, Basel, 2012
− Almut KIRCHNER, Die Energieperspektiven 2035 – Band 2. Szenarien I bis IV,
Energienachfrage und Elektrizitätsangebot in der Schweiz 1990-2035 in den
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Stratégie du propriétaire de FMV. Attentes et prescriptions relatives aux activités
de FMV, DEET, Sion, 2012
Cadre légal
Confédération − Arrêt non publié du Tribunal fédéral 1C_262/2011 du 15 novembre 2012, Misoxer
Kraftwerke AG (destiné à la publication)
− Constitution de la Confédération suisse du 18 avril 1999, RS 101
− Loi du 22 décembre 1916 sur l’utilisation des forces hydrauliques (Loi sur les
forces hydrauliques LFH), RS 721.80
− Loi du 22 juin 1979 sur l’aménagement du territoire (LAT), RS 700
− Loi du 23 mars 2007 sur l’approvisionnement en électricité (LApEl), RS 734.7
− Loi du 24 janvier 1991 sur la protection des eaux (LEaux), RS 814.20
− Loi du 26 juin 1998 sur l’énergie (LEne), RS 730.0
− Loi du 4 octobre 1963 sur les installations de transport par conduites de
combustibles ou carburants liquides ou gazeux (Loi sur les installations de
transport par conduites, LITC), RS 746.1
− Loi du 8 octobre 1999 sur la réduction des émissions de CO2 (Loi sur le CO2), RS
641.71
− Loi fédérale sur l’agriculture du 29 avril 1998, RS 910.1
− Loi fédérale sur la réduction des émissions de CO2 (Loi sur le CO2), du 23
décembre 2011
− Loi sur l’approvisionnement économique du pays (Loi sur l’approvisionnement du
pays [LAP]) du 8 octobre 1982, RS 531
− Ordonnance du 14 mars 2008 sur l’approvisionnement en électricité (OApEl), RS
734.71
− Ordonnance du 2 février 2000 sur les installations de transport par conduites
(OITC), RS 746.11
− Ordonnance du 30 mars 1994 sur les lignes électriques (OLEl), RS 734.31
− Ordonnance du 4 avril 2007 concernant les prescriptions de sécurité pour les
installations de transport par conduites (OSITC), RS 746.12
− Ordonnance du 7 décembre 1998 sur l’énergie (OEne), RS 730.01
Canton − Arrêté concernant les conditions d’utilisation des eaux souterraines, des lacs et
des cours d’eau à des fins thermo-énergétiques du 14 juillet 1982, RS/VS 730.102
− Arrêté sur les frais et les investissements en matière d’économie d’énergie
déductibles du 23 avril 1997, RS/VS 642.110
− Décret concernant l’approbation de certaines dispositions et conventions
communales relatives à l’utilisation des forces hydrauliques des eaux publiques
du 13 septembre 2012
− Décret d’application de la loi sur l’approvisionnement en énergie électrique du 12
décembre 2008, RS/VS 734.1
− Directives concernant l’acquisition, la gestion et l’usage des véhicules de l’Etat du
Valais du 6 juin 2012
− Loi sur l’énergie du 15 janvier 2004, RS/VS 730.0
− Loi sur l’utilisation des forces hydrauliques du 28 mars 1990, RS/VS 721.8
− Loi sur les communes du 5 février 2004, RS/VS 175.1
− Loi sur les constructions du 8 février 1996, RS/VS 705.1
− Loi sur les Forces Motrices Valaisannes (LFH-VS) du 15 décembre 2004, RS/VS
731.1
− Ordonnance sur l’utilisation rationnelle de l’énergie dans les constructions et les
installations (OURE) du 9 février 2011, RS/VS 730.100
− Ordonnance sur les mesures de promotion dans le domaine de l’énergie
(OPromEn) du 27 octobre 2004, RS/VS 730.101
− Plan directeur cantonal valaisan, Fiche de coordination G.2/2
« Approvisionnement en énergie », 2009
− Plan directeur cantonal valaisan, Fiche de coordination G.4/2 « Projets et
compléments aux aménagements hydroélectriques existants », 1999
− Plan directeur cantonal valaisan, Fiche de coordination G.5/2, « Transport et
distribution d’énergie électrique », 1999
Transport, − Andreas KEEL, « Propres, sûrs, sans soucis. Réseaux thermiques au bois », in
distribution, Energies renouvelables, SSES, n°2, avril 2010
stockage
− OFEN, « Lignes aériennes ou souterraines »,
http://www.bfe.admin.ch/themen/00612/04482/index.html?lang=fr, consulté le
06.09.2012
− OFEN, « Plan sectoriel des lignes de transport d’électricité »,
http://www.bfe.admin.ch/themen/00544/00624/index.html?lang=fr, consulté le
03.09.2012
− OFEN, « Réseaux d’électricité »,
http://www.bfe.admin.ch/themen/00612/04481/index.html?lang=fr, consulté le
06.09.2012
− Sabine HIRSBRUNNER, « Le réseau de gaz prêt pour l’avenir », in energeia n°5,
OFEN, Berne, 2011, pp. 8-9
− Station de pompage-turbinage Nant de Drance, « Importance économique »,
http://www.nant-de-drance.ch/importance_economique.htm, consulté le
19.04.2012
Cartes, statistiques
Sites Internet
Agence de www.enaw.ch
l’énergie pour
l’économie
Confédération www.admin.ch
Etat du Valais www.vs.ch
OFEN www.bfe.admin.ch
SEFH www.vs.ch/energie
Swissgrid www.swissgrid.ch
Tableaux Tableau 1 : Besoin personnel en énergie : comment passer de 6500 watts à 2000
watts.......................................................................................................... 15
Tableau 2 : Piliers et domaines d’actions de la Stratégie Efficacité et
approvisionnement en énergie, canton du Valais..................................... 48
Tableau 3 : Potentiel énergétique des rejets de chaleur industriels par application,
canton du Valais, 2011 ............................................................................. 68
AVANT-PROPOS ........................................................................................................... I
SOMMAIRE................................................................................................................... III
RESUME ........................................................................................................................V
1. INTRODUCTION ...................................................................................................... 1
3. STRATEGIE ........................................................................................................... 31
3.1 Objectif général ............................................................................................................31
3.2 Piliers de la stratégie....................................................................................................32
3.3 Objectifs 2020 ...............................................................................................................37
3.4 Analyse SWOT ..............................................................................................................46
3.5 Domaines d’actions......................................................................................................48
3.5.1 Efficacité énergétique ...............................................................................................49
3.5.2 Energies renouvelables ............................................................................................54
3.5.3 Rejets de chaleur ......................................................................................................68
3.5.4 Transport, distribution et stockage ............................................................................70
3.5.5 Information, formation et recherche ..........................................................................74
3.5.6 Maîtrise des activités dans la chaîne de valeur énergétique.....................................76
5. CONCLUSION........................................................................................................ 79
ANNEXES .................................................................................................................... 87
Abréviations ..........................................................................................................................87
Données chiffrées.................................................................................................................89
Facteurs de conversion, unités de mesure, contenu énergétique ...................................90
BIBLIOGRAPHIE......................................................................................................... 91
Ouvrages généraux, rapports ..............................................................................................91
Cadre légal.............................................................................................................................92
Articles, conférences, interventions ...................................................................................94
Cartes, statistiques...............................................................................................................96
Sites Internet .........................................................................................................................96