Theories Des Organisations
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Theories Des Organisations
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INTRODUCTION GENERALE
Voilà une bonne question pour commencer un cours en théorie des organisations.
Intuitivement, dans le langage courant, le terme évoque automatiquement à notre
époque un certain nombre d'images, telle une entreprise privée, un organisme
publique, une université, une association, une unité d'études et de recherche,
l'armé, etc.
Précisons d'abord que l'organisation du travail n'est pas une donnée naturelle, c'est
un construit social voulu, Nous dirons que l'organisation du travail repose sur le fait
que personne ne peut réaliser seul l'intégrité d'une activité, d'où l'obligation de
répartir les missions ou Ses activités.
Ainsi dés qu’une activité ne peut être menée à bien par un individu unique, isolé,
par le seul exercice de ses propres capacités, se pose le problème de
l'organisation.
Organisations publiques
Entreprises privées
Organisation à but non lucratifs
construite par une succession de théories et d'écoles qui ont repris les travaux
précédents pour les confirmer et les prolonger ou les contredire et apporter de
nouvelles propositions. Généralement une nouvelle école se développe en réaction
aux conclusions en place.
Ce qui montre bien que les méthodes d'organisation et de gestion, peu élaborées
qu'elles soient devenues peu satisfaisantes lorsqu'elles n'arrivent pas à intégrer
l'évolution du contexte (concurrence, économique, technologique, social,
juridique...).
Toutefois, bien qu'il y ait une séquence temporelle dans le développement des
idées, il serait erroné de penser que les nouvelles théories remplacent les plus
anciennes.
PLAN DU COURS
Le cours comporte 6 chapitres. Dans chaque chapitre les théories seront exposées
dans un ordre historique à partir de domaine scientifique, de référence d’auteur.
Les différents chapitres présentent les concepts clés que les auteurs utilisent pour
expliquer, comprendre 'et construire des théories sur .l'organisation. Au cours des
chapitres, vous apprendrez à les regarder sous des angles divers :
Comme unité de gestion qui doit se structurer par centre de profit et combiner entre
décentralisation- responsabilisation-contrôle (Chapitre 3).
En tant que membre d'un environnement à la fois support et contraint des dites
organisations ; donc adapter ses structures à l'environnement (chapitre 4).
S'il est vrai que ces différentes approches conceptuelles pour connaître les
organisations sont reliées entre elles par de nombreuses façons, chacune converge
néanmoins vers quelque chose d'unique. Quand vous lirez et relirez ces différents
chapitres, efforcez vous de développer votre appréciation tant des similitudes que
des différences existants entre elles.
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CHAPITRE 1 : L'ECOLE CLASSIQUE
L'approche classique est la première école qui s'est intéressée au fonctionnement
et à la gestion des entreprises. Elle désigne l'ensemble des théories qui ont étudié
l'organisation et le fonctionnement des entreprises en se référant à un certain
nombre de principes d'application fondés sur des règles scientifiques, rationnelles,
générale et universelles.
A cette époque, le lieu de création des richesses est symbolisé par l'usine
considéré comme la principale source de valeur ajouté. La conduite de l'usine et de
ses ateliers doit trouver une voie qui leur soit propre et adapté aux exigences d'une
entreprise dans un contexte tout à fait nouveau.
L'exode rural poussé vers les villes avec une main d'œuvre peu ou pas qualifié,
souvent misérable, prête à accepter les conditions de travail difficile en échange
d'un salaire de subsistance et de l'espoir d'améliorer son niveau de vie.
Méthode scientifique :
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II- L'ORGANISATION SCIENTIFIQUE DU TRAVAIL (OST) OU LE TAYLORISME
Taylor popularise l'idée qu'une organisation scientifique du travail est possible. Son
objectif est clair : il s'agit, au non de l'intérêt bien compris des salariés comme des
employeurs, d'améliorer l'efficacité productive de l'entreprise.
Autrement dit, Taylor voulait savoir comment organiser les activités physiques de
base dans les ateliers de production, pour obtenir une productivité accrue sans
augmenter la fatigue des ouvrier (sans plus d'effort), et en le dotant de meilleurs
salaires.
Pour ce faire Taylor fait faire une étude approfondit et scientifique du temps exact
('une "juste journée de travail") nécessaire pour exécuter correctement les
différentes genres de travaux faits dans son atelier de production.
Cette organisation scientifique de travail part d'un certain nombre d'hypothèses et
de principes que Taylor a formulé d'une part, a partir de son expérience
professionnelle, et d'autres part au terme d'une réflexion qui reflète les acquis et les
préjugés de son époque.
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3- Postulat de la division et la spécialisation : le travail est découpée en
petites tâches et opérations très simple facilement assimilables par une main
d'ouvré peu qualifiée. On diminue ainsi le temps d'apprentissage et l'exécution
répétée des mêmes gestes permet une cadence très rapide et améliore ainsi la
productivité. De plus cette technique engendre des avantages :
- on peut mesurer facilement la productivité d'un ouvrier ;
- on peut rémunérer l'ouvrier en fonction de son travail (rendement)
En ce basant sur ces postulats, Taylor a défini des principes de base de l'OST
Elle vise à distinguer strictement entre les exécutants (ceux qui ne pensent pas) et
les concepteurs du travail (ceux qui pensent/). Elle permet la coordination des
tâches et la hiérarchisation des différentes personnes (exercice de pouvoir).
Chaque ouvrier devrait recevoir des instructions de plusieurs contremaîtres. Ceux-
ci sont assistés par un bureau des méthodes (échelon intermédiaire entre le chef
d'atelier et les contremaîtres) chargé de « penser », c'est-à-dire de planifier, de
préparer le travail et son exécution ainsi que la circulation des produits et de
matériaux.
c'est le « travail à la chaîne », immortalisé par Chaplin dans Les Temps modernes.
L'ouvrier ne bouge plus, l'objet vient à lui. C'est la machine qui donne le rythme au
travailleur (voir le texte n° 1)
Salariés :
Entreprise :
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Les méthodes préconisées par Taylor ont été développé par de nombreux
continuateurs qui ont construit ce qui est convenu d'appeler l'organisation
scientifique de travail. Ces méthodes ont été très controversées, mais malgré leurs
limites personne ne peut nier leurs avantages compte tenu de leur contexte.
Il faut constater qu'à l'heure actuelle la très grande majorité du travail industriel
dans le monde est exécuter suivant des méthodes mises au point par les
disciplines et les successeurs de Taylor.
En résumé donc les reproches fait sur le plan pratique au taylorisme sont de créer
des tâches répétitives, monotones, aliénation et sans intérêts. S'y ajoute le
reproche d'avoir considérer que la seule motivation possible pour l'homme était
l'argent. Cette critique n'est d'ailleurs pas seulement le fait d'un courant humaniste
mais aussi de ceux qui estiment que les méthodes de taylorisme ne peuvent
dégager le potentiel de la motivation de tous. De nouvelles approches fondées sur
la psychologie et la sociologie vont alors voir le jour en réaction au taylorisme.
Sur le plan théorique, la plus part des objections au taylorisme sont identiques à
celles que l'on peut faire à l'ensemble des hauteurs classiques, nous les
examinerons après avoir passé en revues les concepts apportés par Fayol Et
Weber.
L'approche de Fayol est la plus globale : elle porte sur Sa structure administrative
de l'ensemble de l'entreprise. Il s'agit d'effectuer la rationalisation d'un tel ensemble.
A cet fin, il est essentiel de dresser des « tableaux d'organisation » permettant de
définir la place et le travail de chacun (organigramme) et de saisir l'ensemble de
l'organisme, les activités, leur structures et la filière hiérarchique.
Fayol estime que toutes les activités dans une entreprise se répartir entre six
fonctions :
La fonction technique : Production, Transformation de matières premières,
Fabrication. Le responsable de cette fonction est un ingénieur.
- coordonner, c'est-à-dire relier et harmoniser tous les actes et tous les efforts pour
garantir cohérence et efficacité ;
- contrôler, c'est-à-dire veiller au respect des règles et des ordres données et
vérifier si tous se passe conformément au programme adopté, aux principes admis
et aux objectifs fixés. Le contrôle doit être rapide et suivis de sanctions
(réprimander ou récompenser), il doit être définie à l'avance.
Tels sont les cinq activités administratives clés propres au management applicables
selon Fayol à toute organisation.
Cependant pour que les dirigeants exercent efficacement ces 5 activités
administratives, Fayol considère qu'il convient de s'inspirer de principes concernant
surtout la direction des hommes au travail. L'application de ces principes constitue
les conditions de l'efficacité de management des organisations.
Les moyens les plus efficaces pour l'établir et la maintenir sont : de bons chefs à
tous les degrés ; des postes bien définie, des conventions aussi claires et aussi
équitables que possibles ; des sanctions pénales judicieusement appliquées.
Toute gestion efficace des organisations repose selon Fayol sur quatorze principes
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d'administration :
- La division du travail :
Ce principe implique une forte spécialisation des travailleurs pour être davantage
productifs. Ses conséquences sont la spécialisation des fonctions et séparation des
pouvoirs,
- L'autorité - responsabilité :
L'autorité c'est le droit de commander accordée au chef et le pouvoir de se faire
obéir. Ce droit et ce pouvoir doit être s'accompagner d'une responsabilité, c'est-à-
dire d'une obligation de rendre compte de résultat (sanction- récompense ou
pénalité qui accompagne l'exercice du pouvoir).
L'autorité complète est celle qui comprend les deux formes suivant :
- Le principe de discipline :
Cela correspond à l'obéissance, l'assiduité et le travail et le respect des
conventions établies entre l'entreprise et ses salariés.
- L'unité de commandement :
Pour une action quelconque, un employé ne doit recevoir des ordres que d'un seul
chef et il ne peut donc pas exister de dualité de commandement
- La hiérarchie :
Les communications suivent nécessairement la voie hiérarchique (structure
pyramidale). La hiérarchie est imposée par la nécessité d'avoir une transmission
assurée et par le principe de l'unité de commandement.
Cependant Fayol prévoit dans la voie hiérarchique, des passages directe de
communication bilatérale (passerelles) des personnes de même niveau
hiérarchique sans que l'on soit obligé de remonter jusqu'à le chef suprême.
Nécessaire selon Fayol pour la rapidité de l'action, ce dispositif de "passerelles" ne
contredira pas le principe de la hiérarchie, si les circonstances l'exigent et les
agents qui entre en contact le font
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L'unité de direction :
Toutes les activités des membres de l'organisation doivent viser les buts de cette -
dernière. Il s'agit d'une condition nécessaire à l'unité d'action, à la coordination et à
la concentration des forces en vue d'une convergence d'effort.
- La centralisation :
Comme la division de travail, la centralisation est un fait d'ordre naturel ; celui-ci
consiste en ce que dans tout organisation, le PDG conserve le pouvoir
d'administrer, délègue peu et utilise la supervision directe. Autrement dit c'est la
direction (le cerveau) qui donne les ordres qui mettent en mouvement toutes les
parties de l'organisation. La centralisation va ainsi de paire avec la mise en place
d'un système de pouvoir et de contrôle hiérarchisé.
- Le principe d'équité :
La manière dont sont gérés les salariés doit susciter un sentiment de justice
sociale.
- La stabilité du personnel :
Pour qu'un agent s'initier à une tâche, la maîtriser et soit apte à la remplir
adéquatement, il lui faut du temps. Toute instabilité du personnel avant
l'achèvement de son initiation ne peut qu'être néfaste et coûteuses. Autrement dit la
rotation de personnel doit rester faible.
- L'initiative :
C'est le moteur de l'activité humaine. Les cadres subalternes doivent avoir
suffisamment de liberté pour concevoir et réaliser des pans.
- L'union du personnel :
D'une part, c'est le rappel que l'union fait ta force et que tous les efforts doivent
tendre vers un seul but, mais c'est surtout la mise en avance de l'importance des
relations harmonieuse dans l'organisation.
Fayol et Taylor se complètent largement mais ils divergent sur le principe de l'unité
de commandement. Contrairement à Taylor qui recommande plusieurs supérieurs
spécialisés par domaine au- dessus de l'ouvrier, Fayol prescrit le principe d'unité de
commandement en tant que principe fondamentale d'administration des
organisations : Selon lui, l'organisation idéale devrait s'inspirer de la hiérarchie
militaire ou chaque maillon (travailleur) n'a au dessus de lui qu'un seul chef dont il
reçoit les instructions et qui surveille le bon accomplissement de son travail.
Les raisons invoquées par Fayol sont d'ordres multiples : la pluralité des ordres
risque d'entraîner l'incohérence, la confusion et l'incompréhension chez les
subordonnées.
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IV. MAX WEBER ET SA THEORIE DE LA BUREAUCRATIE ( 1864-1920)
Max Weber, sociologue allemand, a étudié les formes de pouvoir et les relations
d'autorité exercées dans différentes types d'organisation. Ses travaux s'intéressent
à a manière dont les hommes gouvernent en particulier pour imposer une autorité
et faire en sorte que la légitimité de celle-ci soit reconnue partons.
Il a ainsi décrit une typologie des organisations et de leurs structures fondées sur
l'origine de l'autorité. Selon lui toute organisation repose sur un type d'autorité.
L'organisation charismatique :
Dans laquelle l'autorité repose sur les qualités personnelles d'un leader dont la
valeur est exceptionnelle (chef possédant des qualités intrinsèques supérieures aux
autres membres du groupe). Le chef (leader, gourou....) est quelqu'un qui a su
démontrer des qualités personnelles exemplaires ou des compétences jugées
exceptionnelles par les membres de son groupe. Cela lui permet de bénéficier
d'une surestimation de la part des subordonnés qui, par dévouement, acceptent de
se soumettre à son autorité.
Ce type d'organisation est instable par nature, le chef peut à tout moment perdre
son pouvoir et la croyance des membres à ses qualités supérieurs peut à tout
moment disparaître. En outre, la succession, pose souvent un problème et il est
difficile de trouver un successeur qui a les mêmes qualités du leader initial.
L'organisation traditionnelle :
Dans laquelle l'autorité du chef est légitimée par le statut social dont il a hérité. Ce
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type d'autorité est favorisé par la croyance en la nature inviolable des traditions et
des usages héritées des anciens. Ce sont la coutume, les précédents et les
usagers transmis au cours du temps qui associent l'autorité ;
Celle - ci consiste à respecter la personne ou le groupe qui en est détenteurs. Ce
type d'organisation peut conduire à des tensions ou conflits. En effet, Ses
subordonnés intègrent cette forme d'autorité sans forcement la reconnaître.
L'organisation bureaucratique :
Dans laquelle l'autorité du leader repose sur la croyance en la légalité des
règlements et du droit, pour les détenteurs du pouvoir, de donner des ordres :
Cette organisation est rationnelle puisque les moyens sont choisis pour atteindre
des buts spécifiques. En outre, la dépersonnalisation permet une grande
coordination, un fort contrôle, diminue l'incertitude, protège les salariés et renforce
l'équité dans les organisations.
- L'efficacité
- La rationalisation
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D- Appréciation du modèle weberien
1- Avantages
2- Critiques
Le modèle weberien est critiqué notamment parce qu'il représente un type idéal et
non une réalité. En réalité le fonctionnement bureaucratique a favorisé, dans
plusieurs organisations, le développement « bureaucratiques », au sens péjoratif du
terme, ce qui a engendré une rigidité dans leur fonctionnement et une lenteur
nuisibles à leur flexibilité et leur réactivité.
Notons, cependant, qu'il n'entend pas décrire, à travers sa typologie des formes
d'autorité, la réalité observable ; sa démarche consiste davantage à proposer des «
idéaux-types » (une présentation simplifier de la réalité), c'est-à- dire des
constructions théoriques, utiles au chercheurs pour opérer des comparaisons avec
la réalité empirique. Il serait donc vain de vouloir observer avec exactitude
dans la vie quotidienne la typologie proposée par Max Weber.
Il est clair qu'une organisation concrète ne répond parfaitement à tous les critères du
modèle weberien ; la plus part du temps, elle s'en approche par certains aspects et
s'en éloigne par d'autres.
Toutefois, certaines combinaisons peuvent avoir lieu entre les trois types
d'organisation : ainsi l'autorité rationnelle-légale, fréquente dans certaines
démocraties occidentales (entreprises, administration publiques....) peut se voir
renforcée par la présence d'un leader charismatique, etc. Quant à l'autorité
traditionnelle, elle est devenue aujourd'hui beaucoup plus rare.
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CONCLUSION DE PREMIER CHAPITRE
Pour conclure nous dirons que l'école classique était bien adaptée à l'esprit et aux
conditions de son époque, ainsi qu'à l'avancement des travaux des sciences et
techniques proches des organisations.
Si cette école a vieilli, certains de ses principes demeurent valables dés que
prédomine la recherche de gains de productivité axés sur les économies d'échelle et
que sont remplies certaines conditions :
- production de séries longues (production de masse) ;
- produits et/ ou processus standardisations ;
- permanence des processus rendu possible par un environnement stable et
prévisible.
En gros, les critiques qui peuvent être faites aujourd'hui à l'approche classique sont
les suivantes :
- le caractère douteux et les lacunes des hypothèses, notamment dans le domaine
psychologique de l'homme (l'homme n'est pas motivé que par le salaire);
- la naïveté de ses principes en matière d'organisation ; notamment le « One best
way» qui peuvent - s'appliquer à toutes les organisations et à toutes les
circonstances ;
- la sous estimation de l'impact des conflits d'intérêt et de pouvoir dans les
organisations ;
- l'existence de propositions contradictoires et souvent ambiguës (ex : l'initiative
laissée aux employés et la centralisation des décisions cher Fayol) ;
- la méconnaissance des mécanismes cognitifs, c'est-à-dire des mécanismes de
traitement des connaissances et des informations ;
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