Chapitre 01 Partie 03 Dimensionnement
Chapitre 01 Partie 03 Dimensionnement
Chapitre 01 Partie 03 Dimensionnement
I. INTRODCTION
Le dimensionnement des structures de chaussées constitue une étape importante de l'étude
d'un projet routier. Actuellement, dans beaucoup de pays développés, on parle le plus
souvent de « projet chaussée » compte-tenu de son importance sur le plan technique et
économique de l'ensemble du projet routier, Il s'agit, en même temps, de choisir les
matériaux nécessaires ayant des caractéristiques requises et, de déterminer les épaisseurs des
différentes couches de la structure de chaussée. Tout cela, en fonction des paramètres
fondamentaux que sont l'environnement de la route (le climat essentiellement), le trafic et la
durée de vie de la chaussée. Il est aussi nécessaire de définir, dès le départ, une stratégie «
investissement - entretien » fonction des données économiques. En effet, on peut choisir une
stratégie qui consiste à réduire au maximum le budget initial à la construction que l'on
compensera ensuite en entretien ou en renforcement quelques années plus tard. Comme on
peut tout à fait consentir un budget initial conséquent afin de réduire au maximum les
dépenses d'entretien ultérieur. Le choix entre ces deux stratégies relève de la compétence du
maître de l'ouvrage en fonction des disponibilités financières et de la politique routière du
pays.
II. GENERALITES
II.1. Objectifs du dimensionnement
Les parties précédentes nous ont permis de nous familiariser avec les principes généraux
pour la conception et la construction des chaussées. Pour ce qui suit, on examinera les
aspects dimensionnels liés aux structures de chaussées. En effet, en fonction du trafic, du sol
support, des matériaux utilisés et de la durée de vie de la chaussée, on devra fixer les
épaisseurs des différentes couches constituant la structure et qui sont, rappelons-le, la couche
de surface, la couche de base et la couche de fondation. Cela constitue l'objectif fondamental
des techniques de dimensionnement des structures de chaussées.
Au risque de décevoir les mathématiciens, il faut tout de suite avouer qu'il n'existe pas
actuellement, et il n'existera pas dans un délai proche, de méthode rationnelle
universellement acceptable de dimensionnement de chaussée, et encore moins de calcul des
chaussées.
Avant d'exposer la méthode actuellement utilisée dans les services de notre Ministère, nous
rappelons brièvement ci-après les deux approches qui sont à la base de toutes les tentatives
de dimensionnement de chaussées.
III.1 Trafic
La connaissance du trafic et, principalement du trafic poids lourd, constitue un des éléments
essentiels pour un bon dimensionnement de la structure de chaussée. Ce trafic s'exprime
généralement par deux paramètres :
Le trafic journalier moyen annuel à la mise en service qui permet de choisir les
matériaux nécessaires pour la construction de la chaussée,
Le nombre cumulé d'essieux de référence passant sur la chaussée tout au long de sa
durée de vie et qui sert à faire le calcul de dimensionnement proprement dit.
Le trafic « poids lourds » comprend tous les véhicules dont la charge utile est
supérieure ou égale à 5 tonnes.
III.1.1. Trafic à la mise en service
Le trafic à la mise en service compté sur la base du TJMA est estimé à partir du trafic PL
par sens circulant sur la voie la plus chargée à l'année de mise en service de la route. On
définit, en général, des classes de trafic en fonction du nombre moyen journalier annuel de
poids lourds de charge utile supérieure ou égale à 5 tonnes.
III.1.2. Trafic cumulé équivalent (NE)
Le trafic utilisé pour le dimensionnement est le nombre équivalent d'essieux de référence
correspondant au trafic PL cumulé sur la durée de service retenue, Il est donné par la relation
:
NE = N x CAM
L'essieu de référence en vigueur en Algérie est l'essieu de 13 Tonnes (ou 130 kN). II est
composé de deux demi-essieux à roues jumelées de 65 kN.
- N : est le nombre cumulé de PL pour la période de calcul de « p » années,
N = 365 x MJA x C,
- C : étant le facteur de cumul sur la période de calcul ou durée de service considérée et
donné par la relation :
C = [(1+ τ)P - 1 ] / τ
- τ : Taux de croissance du trafic.
- p : Nombre d'années de service ou « durée de vie » de la chaussée.
- CAM : est le coefficient d'agressivité moyenne des PL par rapport à l’essieu de référence.
0,8 si e < 20 cm
CAM 0.4 0,5 0,7 0,8
1,0 si e ≥ 20 cm
connu, on prendra comme paramètres une teneur en eau égale à la limite de plasticité et une
densité sèche égale à 95 % de la densité à l'O.P.N. La portance est définie comme indiqué sur
le tableau ci-dessous :
Portance CBR
0 <3
1 3 àf 6
2 6 à 10
3 10 à 20
4 > 20
ENVIRONNEMENT MATERIAUX
TRAFIC Granularité
Précipitations
Charge à l’essieu Volume Plasticité
Teneur en eau
Nature du sol Résistance mécanique
Acceptables ?
Portance du sol support Non Acceptables ?
Acceptables après traitement ?
8
Cours de Route 02 Chapitre 01 partie 03 : Méthodes de Dimensionnement
D'autres abaques similaires ont été établis à partir du trafic exprimé en nombre équivalent
d'essieux de référence durant la durée de service (figure 3 ci-dessous). Ces abaques tiennent
compte donc de la durée de vie escomptée de la chaussée. La même démarche que
précédemment est utilisée pour déterminer les épaisseurs des différentes couches de la
chaussée.
𝑛
100+(√𝑝)(75+50 log( ))
eeq =
𝐼𝑐𝑏𝑟+5
10
Avec :
e: épaisseur équivalente
I: indice CBR (sol support)
N: désigne le nombre journalier de camion de plus 1500 kg à vide
e = a1 x e1 +a2 x e2 +a3 x e3
~ a1 x e1 : couche de roulement
~ a2 x e2 : couche de base
~ a3 x e3 : couche de fondation
- Où : a1, a2, a3 : sont des coefficients d’équivalence.
e1, e2, e3 : épaisseurs réelles des couches.
Coefficient d’équivalence :
Le tableau : suivant indique les coefficients d’équivalence pour chaque matériau :
Enfin là encore, la qualité du matériau et de l'exécution est primordiale. C'est pourquoi les
ingénieurs français ont totalement abandonné les deux hypothèses principales qui avaient
présidé à l'établissement du programme des essais, à savoir :
Le modèle de Hogg (1938): la chaussée est assimilée à une plaque en flexion posée sur un
massif de Boussinesq ( figure 9). On suppose que les déplacements verticaux w vérifient
l'équation de Lagrange pour les plaques minces.