Droit de La Guerre
Droit de La Guerre
Droit de La Guerre
Elles sont très anciennes, attestées aussi bien dans l'Antiquité que
chez les peuples premiers, et comprennent la manière de
commencer une guerre et ses enjeux, les moyens de combattre
qui sont considérés comme déloyaux, le statut et les droits des
otages, des ambassadeurs, des arbitres, des combattants, des
civils et des prisonniers, les trêves et les traités, la manière de
terminer la guerre et de faire la paix.
Antiquité
Moyen Âge
Époque moderne
Jus ad bellum
Définition des causes d'hostilité. Le casus belli. Déclarer le point
sur lequel porte le différend et formuler ses revendications. À ce
sujet, Louis de Bonald écrit en 1802 « Les manifestes
justificatifs de leurs griefs que publient les puissances à la veille
de commencer la guerre, sont un hommage rendu à la justice
éternelle, souveraine des nations, et les déclarations de guerre
qui avertissent les sujets respectifs de prendre des précautions
pour la sûreté de leurs personnes et de leurs biens, sont une
mesure que prescrit l'Humanité »[6]. Tout ne peut pas être cause
de guerre, il y a des motifs légitimes et des motifs qui ne le sont
pas.
Jus in bello
Premier principe : définition des ennemis. Rousseau, après
Hobbes définit la guerre comme relation d'État à État, dans
laquelle les hommes ne sont ennemis que dans le cadre de la
situation aléatoire et circonstancielle de la guerre. Dans sa
Législation primitive, Louis de Bonald écrit en 1802 que « La
première loi du droit de la guerre entre les États, et la plus
sacrée, est que l'État ne fait la guerre qu'à l'État, et non à la
famille [ou aux individus]. Ainsi, l'État belligérant doit respecter
l'honneur et la vie des personnes de la famille, ne point en exiger
de service personnel militaire, préserver ses propriétés de
destructions et d'enlèvements gratuits, sauf le cas d'absolue
nécessité. [Tout le temps de la guerre il doit s'efforcer de]
conserver les familles dans la jouissance des propriétés
communes, morales et physiques, établissements d'éducation,
de religion, de police, de subsistance, de salubrité, etc. »[6]. De
ce principe découle le
Second principe, que l'on trouve ébauché dans le Concile de
Charroux réuni en 989, est celui de la séparation entre le
domaine civil et le domaine militaire, entre l'état civil de tout ce
qui doit être maintenu hors de la guerre, et l'état militaire des
personnes et des moyens qui sont engagés dans la guerre, en
particulier la noblesse. Le Concile de Charroux accorde aux
personnes et aux biens civils la même immunité qu'aux biens et
aux personnes religieuses, il impose de les tenir hors des
combats. Cette immunité des populations civiles qui fait un
crime de guerre de tout acte délibéré d'agression contre elle, a
pour corollaire l'interdiction pour elles de participer de quelque
façon que ce soit aux hostilités. La guerre fait s'affronter des
combattants, non des hommes : les populations civiles en sont
exclues. Les combattants sont des spécialistes de la guerre qui
ne sont pas animés par la haine, ni par des mauvais sentiments,
ni par des raisons ou des griefs personnels, ni par esprit de
vengeance comme dans les guerres privées. Les soldats des
deux puissances belligérantes ne sont pas ennemis par nature,
ni durablement. Ils ne sont pas ennemis en tant qu'homme, mais
selon les circonstances, limitées, de conflit entre États dont ils
sont les agents. Ils ne sont ennemis uniquement comme
soldats. Par conséquent, il ne faut pas s'en prendre aux
personnes et aux équipements civils qui ne jouent pas de rôle
dans le conflit. La distinction entre civils et combattants a pour
conséquence l'interdiction de tous actes hostiles d'agressivité
ou de rétorsions contre les populations paisibles, et de là aussi
aux soldats ayant rendu les armes puisque le « soldat nu »
redevient un civil, selon une logique qui semble aussi ancienne
qu'universelle. Par exemple, en Inde, les lois de Manou imposent
que le combattant ne frappe ni celui qui est désarmé, ni celui qui
se rend comme prisonnier, ni celui qui fuit, ni celui qui est à terre
« ni un homme endormi, ni celui qui n'a pas de cuirasse […], ni
celui dont l'arme est brisée, […] ni celui qui est grièvement
blessé ». L'un des trois grands traités militaires de la Chine
antique, au ive siècle av. J.-C. prescrit de ne pas s'attaquer aux
faibles, aux femmes et de porter secours aux vieillards et aux
enfants : « vous n'attaquerez point ceux qui sont hors d'état de
se défendre. Après un combat vous aurez un soin particulier des
blessés ».
Accepter la médiation d'une tierce nation pour éviter une guerre.
Déclarer la guerre et donner un ultimatum avant de commencer
une attaque.
Respecter les ambassadeurs (voir aussi Parlementaire
(guerre)).
Respecter les trêves, les signes de reddition (drapeau blanc) et
les lieux d'asiles (signalés notamment par une croix rouge).
Ne pas nuire plus qu'il n'est nécessaire. Cette règle se retrouve
partout, et dans toutes les civilisations. Ce qui est exprimé par
Montesquieu en 1748, dans son traité de théorie politique De
l'esprit des lois, qui écrit : « le droit des gens est naturellement
fondé sur ce principe que les diverses nations doivent se faire
[…] dans la guerre le moins de mal qu'il est possible, sans nuire
à leurs véritables intérêts ». Ce principe est proche de celui de
proportionnalité qui existe en situation de paix pour limiter le
droit de légitime défense. Il impose aux belligérants de ne
recourir qu'à des violences et des moyens de violence
proportionnés aux objectifs qui sont ceux d'un conflit armé
particulier. Éviter de tuer inutilement. Le second principe
implique d'éviter de tuer inutilement, des soldats, de détruire
inutilement, des ressources, une fois l'objectif de la guerre
atteint, et n'employer que des armes adaptées à ce que requiert
l'objectif de guerre. Ne pas détruire ni imposer de souffrances
au-delà de ce que requiert le but recherché.
Chercher un retour à l'état de paix.
En cas de victoire, ne pas exiger plus que les buts de guerre,
avec d'éventuelles réparations.
Traiter avec l'ennemi, et accepter la paix lorsqu'on a obtenu
satisfaction.
Notion d'ennemi
Notes et références
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title=Droit_des_conflits_arm%C3%A9s&oldid=cur) » (voir la
liste des auteurs (https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Droi
t_des_conflits_arm%C3%A9s&oldid=cur&action=history) ). (voir
aussi la page de discussion)
1. Article en téléchargement sur les Mésopotamiens suivi de la
traduction littérale du Code d'Hammurabi (http://cref.u-bordea
ux4.fr/Cahiers/1999-01.htm) [archive]
2. Où l'on voit de nombreuses institutions comme les
ambassadeurs, les déclarations de guerre, les traités de paix,
les trêves, les otages.
3. Polynice Van Wetter. Cours élémentaire de droit romain
contenant la législation de Justinien, avec l'histoire tant externe
qu'interne du droit romain, Volume 1. lire en ligne (https://book
s.google.be/books?id=a9NFAAAAcAAJ&dq) [archive]
4. De la Summa Raymondi au xiiie siècle à la Summa Sylvestrina
en 1514
5. Du droit de la guerre et de la paix
6. Louis de Bonald, La Législation primitive considérée par la
raison, Livre II, chapitre XIV, "De l'état de guerre", Paris, Jean-
Michel Place, 1988, page 178
7. De la guerre, p. 51
8. De la guerre, p. 706
9. http://rdereel.free.fr/volGQ2.html [archive] Droit humanitaire
(http://www.aidh.org/Droit_Humanitaire/02Hist_anc.ht
m) [archive]
10. Contrat Social, chapitre IV, De l'esclavage
11. Henri Meyrowitz, « Le statut des armes nucléaires en droit
international », in German Yearbook of International Law,
Berlin : Duncker & Humboldt, 1984, p. 161-197
12. Saint Thomas d'Aquin pose comme condition à la guerre juste,
outre la juste cause, l'autorité du prince et « l'intention droite »,
c'est-à-dire avoir en vue le bien commun et non son intérêt
personnel, Carl Schmitt montre que le recours à la notion de
guerre juste, ouvre à la possibilité de la guerre illimitée,
contrairement à la tradition du droit des gens établi par le droit
européen, posant la guerre comme limitée
13. [1] (http://www.stratisc.org/pub/pn/PN7_Cumin.htm
l) [archive] et [2] (http://www.stratisc.org/strat72_Cumin2-_td
m.html) [archive]
14. [3] (http://www.monde-diplomatique.fr/2004/02/DERRIDA/110
05) [archive]
15. Jacques Derrida, « Qu’est-ce que le terrorisme ? » (https://ww
w.monde-diplomatique.fr/2004/02/DERRIDA/1100
5) [archive], sur monde-diplomatique.fr, février 2004, p. 16
16. Durant la guerre en Irak, les prisonniers des États-Unis
n'avaient ni les droits de prisonniers de guerre, car considérés
comme terroristes, ni des prisonniers de droit commun, car
capturés sur un territoire en guerre.
17. Liao Wen-Chang, Essai sur les représailles armées en droit
international contemporain (http://www.sudoc.abes.fr/xslt/DB=
2.1/SET=2/TTL=1/SHW?FRST=8) [archive], A.N.R.T / 1989
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages généraux
Hugo Grotius, De la guerre et de la paix. PUF, 1999, coll.
Leviathan
Thomas Hobbes, Léviathan.
Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social.
Montesquieu, De l'esprit des lois.
Carl Schmitt, Théorie du partisan. Calmann-Levy, 1972.
Carl Schmitt, Le Nomos de la terre. PUF. 2001.
Carl von Clausewitz, De la guerre, éd. De Minuit, 1955
Raymond Aron, Paix et guerre entre les nations, Calmann-Levy,
1962, rééd.1984 ; et "Penser la guerre : Clausewitz", éd.
Gallimard.
André Glucksmann, Le discours de la guerre, éd. Grasset
Fasquelle, réédition en Livre de Poche, coll. Biblio
Christophe Barthélemy, La judiciarisation des opérations
militaires, éd. L'Harmattan, 2013.
Lucien Poirier, Des stratégies nucléaires, éd. Complexe.
Yves Lacoste, La géographie, ça sert d’abord à faire la guerre, éd.
La Découverte, 1985
Gérard Chaliand, Stratégies de la guérilla, éd. Payot ainsi que
Terrorismes et guérillas, éd. Flammarion et "Les stratégies du
terrorisme", Desclée de Brouwer.
Oona A. Hathaway & Scott J. Shapiro, Internationalists: How a
Radical Plan to Outlaw War Remade the World, éd. Simon and
Schuster, 2017
Ouvrages juridiques et réflexions sur le droit
Henry Bonfils, « Cinquième partie - Droit d'action. La guerre »,
dans Manuel de droit international public (Droit des Gens), Paris,
Arthur Rousseau, éditeur, 1894 (lire en ligne (https://gallica.bnf.f
r/ark:/12148/bpt6k57318314/f724.item) [archive]), p. 711-
-1169
Paul Boidin, Les lois de la guerre et les deux conférences de La
Haye (1899-1907), Paris, A. Pedone éditeur, 1908 (lire en ligne (h
ttps://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k957735.image) [archive])
Anoine Pillet, Les Conventions de La Haye du 29 juillet 1899 et du
18 octobre 1907, étude juridique et critique, Paris, A. Pedone
éditeur, 1918 (lire en ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6
k5622934h.Image) [archive])
Patrick Daillier, Nguyen Quoc Dingn et Alain Pellet, Droit
international public, Paris, L.G.D.J., 2002.
Antoine Garapon, Des crimes qu’on ne peut ni punir, ni pardonner.
Pour une justice internationale, Odile Jacob, 2002.
N. Campagna, Le droit, la politique et la guerre, Deux chapitres
sur la doctrine de Carl Schmitt, Presses de l'Université Laval –
Dikè. 2004
Dominique Gaurier, Histoire du droit international : Auteurs,
doctrines et développement de l'Antiquité à l'aube de la période
contemporaine, Préfaces de Eric Mondielli et Philippe-Jean
Hesse L.G.D.J.
Mireille Delmas Marty, Trois défis pour un droit mondial,
Collection Essai, Éditions du Seuil, Paris, 1998.
Jean Mathieu Mattei, Histoire du droit de la guerre (1700-1819);
Pour une introduction à l'histoire du droit international, Presses
Universitaires d'Aix en Provence, 2006.
David Cumin, Manuel de droit de la guerre, Bruxelles,
Larcier/Bruylant, 2014.
Articles connexes
ps://web.archive.org/web/*/http://www.cnchl-cncdh.ca/article.asp?id=009783&tid=0
t.com/search?hl=fr&q=cache:http://www.cnchl-cncdh.ca/article.asp?id=009783&tid=
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