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UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO

FACULTÉ DES SCIENCES

DÉPARTEMENT DE PHYSIQUE

MEMOIRE
Pour l’obtention du diplôme de :

MAITRISE EN SCIENCES ET TECHNIQUES EN GEOPHYSIQUE


APPLIQUEE
Option : Eau et Environnement

Sur :
ETUDE HYDROGEOLOGIQUE DU SITE FOYER
DE VIE SIS A AMBOHIMANAMBOLA
ANTANANARIVO

Présenté par

Monsieur RIDJALI Saïd Achirafi

Devant la commission d’examen composée de :

Président : Monsieur RANAIVO NOMENJANAHARY Flavien Professeur

Encadreur : Monsieur RAMANANTSOA Andriamahazoherizo Assistant,


Directeur Technique de la SGDM
Examinateurs : Monsieur RASOLOMANANA Eddy Professeur

Maître de conférences
Monsieur RAKOTO Heritiana A

Le 15 Janvier 2007
UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO
FACULTÉ DES SCIENCES

DÉPARTEMENT DE PHYSIQUE

MEMOIRE
Pour l’obtention du diplôme de :

MAITRISE EN SCIENCES ET TECHNIQUES EN GEOPHYSIQUE


APPLIQUEE

Option : Eau et Environnement sur :

ETUDE HYDROGEOLOGIQUE DU SITE FOYER


DE VIE SIS A AMBOHIMANAMBOLA
ANTANANARIVO
Présenté par

Monsieur RIDJALI Saïd Achirafi


Devant la commission d’examen composée de :
Président : Monsieur RANAIVO NOMENJANAHARY Flavien Professeur

Encadreur : Monsieur RAMANANTSOA Andriamahazoherizo Assistant,


Directeur Technique de la SGDM
Examinateurs : Monsieur RASOLOMANANA Eddy Professeur

Maître de conférences
Monsieur RAKOTO Heritiana A

Le 15 Janvier 2007
Remerciements

REMERCIEMENTS

Au terme de ce mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme de Maîtrise


en Sciences et Techniques en Géophysique Appliquée (M.S.T.G.A), je voudrais remercier
toutes les personnes, qui de près ou de loin, m’ont aidé à la réalisation de ce mémoire.

Je remercie vivement Monsieur RAMANANTSOA Andriamahazoherizo Directeur


Technique de la SGDM que a dirigé mon travail, donné des conseils et du courage et qui a
bien voulu accepter de siéger parmi les membres de jury de notre mémoire.

J’adresse mes vifs remerciements à RANAIVO-NOMENJANAHARY FLAVIEN


Noël, Professeur, Responsable pédagogique de notre formation, qui a accepté de gaîté de
cœur de présider honorablement notre mémoire.

Je voudrais témoigner ma profonde reconnaissance à Monsieur RASOLOMANANA


Eddy, Professeur, qui a bien voulu faire partie des membres de jury.

Je remercie également Monsieur RAKOTO Heritiana A, Maître de conférence,


responsable de la société Géosciences pour le Développement de Madagascar (S.G.D.M), qui
a bien voulu accepter de siéger parmi les membres de jury de notre mémoire.

Je voudrais témoigner mes vifs remerciements aux personnels de la Société SGDM qui
ont contribués au bon déroulement de mon stage.

Je remercie tous les membres de l’IOGA et de la MSTGA de m’avoir conseillé tout au


long de mes études.

Enfin, je voudrais également remercier mes collègues qui m’ont aidé à la réalisation de
ce mémoire, sans oublier de remercier de fond de mon cœur ma famille et mes amis.

I
Table des matières

TABLE DES MATIERES


LISTE DES ACRONYMES
LISTE DES ANNEXES
LISTE DE FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION.............................................................................................................1
PARTIE I : CONTEXTE GENERAL DE LA ZONE D’ETUDE ................................3
I.1 Présentation de la zone d’étude ..............................................................................3
I.2 Situation géographique ........................................................................................... 4
I.3 Contexte géologique ............................................................................................... 4
I.3.1 Géologie régionale...........................................................................................5
I.3.2 Cadre Tectonique.............................................................................................5
I.3.3 Géologie de la zone d’étude ............................................................................5
I.4 Contexte géomorphologique..................................................................................8
I.5 Contexte climatique ................................................................................................9
I.6 Contexte hydrologique et hydrogéologique...........................................................13
PARTIE II METHODOLOGIE APPLIQUEE A L’HYDROGEOLOGIE ................ 18
II.1 Techniques de la photo aérienne .............................................................................18
II.2 La géophysique .......................................................................................................18
II.2.1 Rappel théorique de la méthode électrique en courant continu .............................19
II.2.2 Les dispositifs de mesure .......................................................................................24
II.2.2.1- Modèle à une dimension .............................................................................25
II.2.2.2- Modèle à deux dimensions .........................................................................23
PARTIE III APPLICATION A LA LOCALISATION DU POINT DE CAPTAGE
D’EAU SOUTERRAINE..................................................................................................29
III.1 Résultats de la photo aérienne ................................................................................29
III.2 Implantation de la géophysique..............................................................................30
III.3 Techniques utilisées................................................................................................31
III.4 Travaux exécutés ....................................................................................................31
III.5 Résultats et interprétation ......................................................................................36
CONCLUSION.............................................................................................................37
PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS...........................................................................38
ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

II
Liste des acronymes

LISTE DES ACRONYMES :


AEP : Alimentation en Eau Potable
ASASOA : Association Madagascar 2000 Ambohimanabola Antananarivo
BD : Bases de Données
ddp: différence de potentiel.
DMH : Direction de la Météorologie et de l’Hydrologie
FTM: Foibe Taontsarintanin’i Madagascar
IOGA: Institut et Observatoire de Géophysique d’Antananarivo
ITE : Imagerie par Tomographie Électrique
MEM : Ministère de l’Énergie et des Mines
MSTGA : Maîtrise des Sciences et Techniques en Géophysique Appliquée
OMS : Organisation Mondiale de la santé
RFU : Réserve Facilement Utilisable
SGDM : Société Géosciences pour le Développement de Madagascar

III
Liste des annexes

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Mesure de la polarisation provoquée dans le domaine fréquentielle


Annexe 2 : Représentation graphique de P et ETP
Annexe 3 : Formule du bilan hydrique
Annexe 4 : Formule de Thornthwaite

IV
Liste des figures

LISTE DES FIGURES

Figure I.1 : Carte Topographique de la zone d’étude (d’après BD 500 - FTM)


Figure I.2 : Localisation de la zone d’étude (d’après BD 500 - FTM)
Figure I.3: Carte Géologique de la zone d’étude (d’après BD 500 - FTM)
Figure I.4 : Pluviométrie moyenne
Figure I.5 : Evolution des températures moyennes
Figure I.6: Carte hydrographique de la zone d’étude (d’après BD 500 – FTM)
FigureII.1 : Passage des ions dans un pore remplie de solution
FigureII.2 : Pore bouché par un grain de sulfure
FigureII.3 : Double couche polarisée
FigureII.4 : Courbe de décharge
Figure II.5 : Configuration habituelle des électrodes en prospection électrique
Figure II.6 : Dispositif Wenner
Figure II.7 : Dispositif Schlumberger
Figure II.8 : Configuration des électrodes pour le panneau électrique du type WENNER
Figure II.9 : Appareils de prospection
Figure III.1 : Carte des linéaments
Figure III.2 : Plan de masse de la zone d’étude
Figure III.3 : Coupe géoélectrique A
Figure III.4 : Coupe géoélectrique B
Figure III.5 : Coupe géoélectrique C

V
Liste des tableaux

LISTE DES TABLEAUX

Tableaux I.1 : Évolution de la pluviométrie mensuelle à Antananarivo (2000 à 2005)


Tableaux I.2 : Évolution de la température moyenne à Antananarivo (2000 à 2005)
TableauxI.3 : Les moyennes des températures d’Antananarivo (2000-2005)
Tableaux I.4 : Données constituants le bilan hydrique
Tableaux II: Les intervalles de Mesures (Edwards, 1977)

VI
Introduction

INTRODUCTION

L’eau est une source vitale, indispensable à l’homme pour se maintenir en vie, donc il
faut permettre à tous d’y accéder. C’est aussi un bien éminemment économique, nécessitant
ainsi la mobilisation des mesures économique et financière devant permettre d’assurer la
pérennité des services pour sa distribution aux usagers de façon efficace, c'est-à-dire en
quantité et en qualité satisfaisantes.
Actuellement, l’alimentation en eau potable, sur le site du Foyer de Vie des personnes
âgées sis à Ambohimanambola Antananarivo, est insuffisante, malgré l’existence des trois
puits exploités.
Alors, l’association ASASOA a fait appel à la Société Géosciences pour le
Développement de Madagascar (SGDM), pour effectuer une étude hydrogéologique dans le
cadre du renforcement de l’alimentation en eau du site.

Ce mémoire se rapporte à l’étude hydrogéologique et à la prospection géophysique du


site. La première partie décrit le contexte général de la zone d’étude. La deuxième partie
développe la méthodologie adoptée pour la localisation du point d’implantation du forage. Et
enfin, la troisième partie présente le résultat, l’interprétation des données ainsi que les
perspectives et suggestion.

L’étude est basée généralement sur l’analyse des documents existants, carte
géologique, observation et interprétation de photographie aérienne et/ou d’imagerie
satellitaire, et sur la prospection hydrogéologique détaillée dans le but de localiser la zone de
fracturation, au niveau des versants où se trouve le site.

La reconnaissance a été appuyée par la prospection géophysique qui précisera l’endroit


favorable à l’implantation du point de forage. Le sous-sol a été modélisé en résistivité et en
chargeabilité électrique.

L’analyse et l’interprétation de ces résultats nous ont permis de faire le choix du point
d’implantation du forage.

Page 1
PARTIE I
CONTEXTE GENERAL
DE LA ZONE D’ETUDE
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

Nous présentons dans cette partie la zone d’étude, la situation géographique et les
différents domaines intervenant dans la recherche d’eau souterraine : la géologie, la
géomorphologie, le climat, l’hydrologie et l’hydrogéologie.

I.1 Présentation de la zone d’étude


La zone d’étude est située à l’Est de la ville d’Antananarivo, à environ 1km au Nord
Ouest du chef lieu de la commune rurale d’Ambohimanabola. Elle se trouve dans le
Fokontany d’Ambohipeno.
Les caractéristiques essentielles de la zone sont marquées par la présence de la rivière IKOPA
qui longe toute la partie Ouest, la rivière AMBATOLAMPY au Nord Ouest et la rivière
IVOVOKA au Sud Ouest. Le secteur étudié se trouve sur le versant Est de la colline
d’Ambohipeno. Il est implanté sur la formation cristalline, formée des roches gneissiques. Les
mares et les rizières couvent les parties Est et Nord du site.

Figure I.1 : Carte Topographique de la zone d’étude (d’après BD 500 - FTM)

Page 3
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

I.2 Situation géographique


La commune rurale d’Ambohimanambola fait partie du district d’Antananarivo
Avaradrano, de la région d’Analamanga dans la province autonome d’Antananarivo. Elle est
située entre six communes : Ambohimangakely au Nord Ouest, Ambohimalaza-Miray au
Nord Est, Anjeva Gare à l’Est, Masindray au Sud, Alasora au Sud Ouest et Antananarivo
Renivohitra à l’Ouest.
La zone d’étude est localisée géographiquement sur la latitude Sud 18°55’45’’ et sur la
longitude Est 47°36’03’’. Elle a une superficie d’environ 2,6 ha.
L’accès à la zone est facile parce que, d’une part, la piste est accessible toute l’année et
d’autre part, des coopératives de transports y servent (Ministère de l’Agriculture de l’élevage
et de la pèche de Madagascar (2003) Monographie de la région d’Antananarivo. Unité de
Politique de Développement Rural (UPDR))

Figure I.2 : Localisation de la zone d’étude (d’après BD 500- FTM)

Page 4
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

I.3 Contexte géologique


La connaissance de la géologie de terrain joue un rôle très important pour la recherche
d’eau.
Dans ce paragraphe nous allons parlés de la géologie régionale et en particulier celle de la
zone d’étude.
I.3.1 La géologie régionale
La région d’Antananarivo, située en plein centre du socle cristallin, est constituée par
plusieurs ensembles géologiques : la série paragneissique du système du graphite, le complexe
migmatito-granitique, les intrusions et coulée basique (J.RENE RATSIMBAZAFY.1978.
Projet d’Aménagement de la plaine d’Antananarivo).
Série paragneissique du système du Graphite
Au sein des migmatites et granites migmatitiques subsistent des lambeaux plus ou
moins importants de schistes cristallins topochimiques. Il s’agit d’une alternance de bancs de
micaschistes, de gneiss, de quartzites et d’amphibolites.
Le graphite est fréquent dans le faciès silico-alumineux.
Le complexe migmatito-granitique
Les formations du système du graphite, ont subi d’importants phénomènes de
granitisation aux alentours de 500MA. On a eu après la formation d’une grande variété de
migmatites et de granites.
On peut également citer les charnockites et les filons de granite d’Ambatomiranty, comme
roches liées au phénomène de granitisation. Un important massif de ces types s’individualise
au Nord Est d’Antananarivo.
Les intrusions et coulées basiques
Pour cette région les intrusions basiques récentes sont rares, par contre, à une vingtaine de
kilomètres au Sud Ouest d’Antananarivo, commencent à apparaître les coulées volcaniques de
l’Ankaratra qui s’étendent plus au Sud sur une surface de 100km x 40km.
I.3.2 Cadre tectonique
En ce qui concerne la tectonique cassante, H. BESAIRIE, 1968. a avancé que, depuis
l’époque de la dernière orogenèse affectant Madagascar, aucune tectonique tangentielle ne
s’est manifestée, mais on observe, à plusieurs reprises, une importante tectonique verticale qui
fait souvent rejouer des accidents du vieux socle comportant trois directions majeures
correspondant à : N20E, N160E, et dans le sud N120E.

Page 5
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

I.3.3 Géologie de la zone d’étude


La région étudiée se trouve à 1km au Nord Ouest de la ville d’Ambohimanambola, à
l’Est de la ville d’Antananarivo. La structure de l’ensemble des terrains rencontrés repose sur
un socle du précambrien métamorphique qui affleure de façon discontinue.
Les roches qui constituent le socle appartiennent aux deux ensembles lithologiques, les
granitoïdes et les orthogneiss. Elles ont les caractéristiques structurales et altérabilités
différentes.
Le site se trouve dans une zone où s’interpénètrent les formations migmatites
granitoïdes, granites migmatitiques, alluvions, gneisses à pyroxène et migmatites.
Les alluvions, migmatites, les granitoïdes et les granites migmatitiques dominent la
partie Nord Est. Les migmatites granitoïdes, les granites migmatitiques et les migmatites
s’étendent au Nord Ouest tandis que les migmatites granitoïdes, les granites migmatitiques,
les migmatites et les gneiss à pyroxène se développent au Sud Ouest de la zone. Les alluvions
couvrent le socle cristallin dans la partie nord et est du site.
On note que les migmatites granitoïdes prédominent dans le secteur d’étude. Il est
alors intéressant de connaître le détail de cette formation.
Les termes de migmatite granitoïde et granite migmatitique ont été appliqués pour la
première fois à Madagascar en 1950. Ils forment de grands axes anticlinaux, grande dorsale
Nord - Sud, d’un côté, de l’autre côté s’allonge de Vangaindrano jusqu’à la Sofia et de la
dorsale Est – Ouest Antananarivo – Famoizankovo qui est la virgation d’Antananarivo.
La différenciation entre migmatite granitoïde et granite migmatitique est basée sur des
caractères observés au niveau des affleurements. L’analyse chimique et la composition
minéralogique dénotent une identité pour les deux types des roches et l’étude microscopique
révèle la même texture. Seulement à l’œil nu, les migmatites granitoïdes montrent un net
alignement des éléments ferromagnésiens qui soulignent ainsi une certaine schistosité ; les
granites migmatitiques en sont généralement dépourvus. Néanmoins, pour ces derniers, les
éléments ferromagnésiens gardent une certaine orientation mais elle n’est pas toujours
décelable au premier coup d’œil. De ce fait on tend à les prendre facilement pour du granite
ordinaire (LOUIS LAPAINE.1952 : Etude géologique du massif cristallin Malgache).

Ces roches sont caractérisées par un faciès hétérogène très feldspathisé, de grain
variable allant des formes porphyroïdes à des formes à grain fin, avec une foliation nette. Ces
migmatites granitoïdes et granites migmatitiques se présentent en batholites, en coupole, mais
aussi en feuillets et en lames d’épaisseur très variable.

Page 6
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

Cadre structural
Le site d’Ambohimanambola sur l’IKOPA est implanté d’après la carte au 1/500000
de la région, dans la série des migmatites granitoïdes et granites migmatitiques. On a là un
faisceau de plis moins serrés, de direction générale Nord-Sud.
Plus précisément, le site est situé dans un synclinal orienté nord sud dont les flancs
sont constitués par les formations para gneissiques du système du graphite, le fond étant
migmatisé.
Le site est localisé dans la partie constituée principalement par des roches
métamorphiques du précambrien, dont les plans de surface s’enfoncent brusquement dans la
direction de l’Ouest. Les dépôts situés à l’Ouest des affleurements cristallins, sont formés de
trois couches : les altérites gneissique, les sables moyen (aquifère supérieur) et le complexe
des arènes micacées/socle fracturé (aquifère profond). Ces différentes couches constituent un
réservoir important. Ils seront la cible de l’étude.

Page 7
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

Figure I.3 : Carte géologique régionale (d’après BD 500 - FTM)


L’aperçu géologique de la zone d’étude a montré que celle-ci est formée par des
couches reposant certainement sur le socle cristallin. La structure de la région est perturbée
par quelques systèmes de failles. D’une manière générale, on peut conclure que les conditions
géologiques (lithologique et tectonique) de la région sont favorables aux ressources en eaux
souterraines.

I.4 Contexte géomorphologique


La zone d’étude se situe dans les hautes terres de Madagascar. Elle surplombe en
amont le bassin de la rivière IKOPA. Précisément elle est constituée de :

Page 8
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

- succession de collines où sont bâtis la plupart des villages ;


- bas-fonds surtout exploités pour la culture maraîchère et riziculture ;
- plaines cultivées mais généralement inondables en périodes pluvieuses ;
- marais dont certains reçoivent les eaux usées des usines implantées dans la commune.
Ainsi, la morphologie de la région est constituée essentiellement de deux ensembles bien
distincts : la plaine alluviale et les bas fonds qui se développent aux bords des rivières et les
collines plus ou moins hautes qui les bordent.
Le bas fond et la plaine alluviale proviennent de la genèse hydro géomorphologique. Le
sous sol de la plaine alluviale se différencie de celui du bas fond par la nature du matériau de
recouvrement et par l’absence de tourbe franche dans le niveau organique.
Dans le bas fond, la nature du matériau de recouvrement est limono argilo sableuse. Il
s’enrichit en limon et en argile et s’épaissit d’amont en aval.
Pour la plaine alluviale, le matériau de recouvrement est argilo limoneux, le niveau
organique se rencontre à partir d’une profondeur variant de 0.4 à 1m. Un horizon de sables
grossiers se rencontre plus en profondeur. Un horizon de matériau arènitique non remanié
surmonte le socle sain. Elle repose souvent sur le socle granito gneissique altéré, qui émerge, par
endroits pour former des petites collines bien individualisées.

En dehors de la plaine alluviale, le relief très vallonné rend compte du processus de


pénéplanation du socle : dans les interfluves, l’essentiel des terrains à l’affleurement sont des
produits de l’altération de ce socle alors que dans les bas fonds se sont déposés alluvions et
colluvions.
Ces interfluves sont constitués essentiellement par trois horizons. Le premier argileux, est
constitué de kaolinite, de sesquioxydes de fer et d’alumine, ensuite le niveau gneissique
correspondant à une zone d’argilisation entraînant des phénomènes de tassement, puis le niveau
arènitique composé de matériau argilo sableuse en cours d’hydrolyse riche en micas, feldspaths
kaolinisés et ferromagnésiens, enfin le socle situé à 10 ou 20m de profondeur. La terrasse en
bordure et au-dessus des bas fonds et/ou des plaines alluviales s’individualise par un replat
discontinu. C’était un ancien bas fond dans lequel s’emboîte l’actuel bas fond situé un peu plus
bas. Les matériaux de cette terrasse et du bas fond actuel sont toutefois différents. Dans la
terrasse, le niveau organique a disparu par abaissement de la nappe superficielle et celui des
sables lavés y est absent.
Ce paragraphe nous montre une description de la nature des terrains rencontrés dans le
bassin versant et appartenant à différentes unités géomorphologiques. Les altérites gneissique, les

Page 9
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

sables moyen et le complexe arènes micacées/socle fracturé (aquifère profond) constituent un


réservoir important. Ils seront la cible de l’étude. (SGDM 2006, Etude hydrogéologique au foyer
de vie des personnes âgées, Ambohimanambola Antananarivo, Rapport d’étude)
I.5Contexte climatique
Le contexte climatique concerne la pluviométrie, la température, l’évapotranspiration
et le bilan hydrique.
On distingue habituellement à Madagascar comme dans tout l’hémisphère austral deux
saisons qui sont inversées par rapport à celle de l’hémisphère Nord. Le régime saisonnier des
pressions et des vents sur Madagascar situé en zone tropicale, a pour centre d’action
climatique l’anticyclone sub-tropical du Sud-Ouest de l’océan indien qui exerce d’une
manière quasi permanente son influence sur l’île. Il dirige sur Madagascar des masses d’air
tiède et humide animé d’un mouvement de secteur Est (alizés) ; on distingue sur l’île deux
saisons contrastées : hiver austral et été austral (Nicolini, 1980).
A Madagascar le climat varie d’une région à l’autre : Sur les hauts plateaux de
Madagascar, le climat est assez tempéré.
La zone d’étude appartient à la région d’Analamanga, dans les hauts plateaux de Madagascar.
Par sa situation dans la zone de convergence intertropicale, elle est soumise à un régime
cyclonique à partir du mois de Décembre jusqu’au mois d’Avril.
Elle a une température moyenne annuelle inférieure où égale à 20°C. Dans la région des hauts
plateaux, connaissant de fortes pluies, les précipitations mensuelles moyennes sont
supérieures à 150mm entre Novembre et Mars, mais elles sont inférieures à 20mm d’Octobre
en Avril.
Le climat est caractérisé par l’alternance de deux saisons bien marquées : une saison
pluvieuse et moyennement chaude allant de Novembre en Mars et une autre fraîche
moyennement sèche le reste de l’année. Dans ce qui suit, nous traitons les données
climatiques de la région à partir des données collectées dans la station météorologique
d’Antananarivo à Ampandrianomby.

Page 10
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

Pluviométrie
Mois
Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Hauteur
An

2000 113,5 256,5 142,4 1,4 4,5 4 15,7 0,6 0,5 28,7 189,6 202,4 959,8

2001 576,5 152,3 45,7 11,3 1,2 1,6 2,1 35,7 0 47,3 31,4 253,3 1158,4

2002 149,1 286,4 74,5 88,7 108,3 10,6 0,2 1,7 45,2 53,6 161,8 274,6 1254,7

2003 616,8 125,7 337,2 15,4 17,0 1,3 6,9 0,6 23,1 15,7 112,5 154,1 1426,3

2004 252,7 247,6 100,1 39,5 3,0 5,6 2,3 23,7 6,6 7,2 145,6 304,9 1138,8

2005 268,8 223,4 207,8 86,9 13,0 1,6 28,1 5,6 4,1 143,6 271,0 1253,9

Moy. 329,6 290,3 222,7 40,5 24,5 4,1 9,2 11,3 13,2 30,5 230,7 293,4 1500

Tableau I.1 : Évolution de la pluviométrie mensuelle à Antananarivo (2000 à 2005)


Source : Direction des exploitations météorologiques,
Selon les données recueillies sur 6 ans (2000-2005), les Hautes Terres de Madagascar
connaissent une pluviométrie moyenne maximale pendant le mois de janvier de l’ordre de
329,6mm et une pluviométrie moyenne minimale de l’ordre de 4,1mm pendant le mois de
juin.
La pluviométrie annuelle varie entre 959,8 mm et 1500 mm avec 5 mois secs (p<20
mm) de mai à septembre, 95% des pluies sont tombées en décembre et janvier contre 0,05%
pendant l’étiage.
La hauteur moyenne maximale est de 1500 mm, avec 5 mois secs de Mai en
Septembre. La figure ci-dessous nous présente l’évolution de la pluviométrie moyenne de
2000 à 2005.

Page 11
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

Pluviviomètrie moyenne

350
300
Valeurs en (mm)

250
200
P
150
100
50
0

ût
pt
v
s

ai

ov
ct
nv

ril

in

éc
il
Ju
ar

O
Ju
Av

Ao
Se

N
Ja

D
M

Mois

Figure I.4 : Pluviométrie moyenne


La pluviométrie maximale varie de 222,7mm à 329,6mm pendant les mois de Novembre en
février. Elle est relativement moyenne durant les mois de Mars, Avril, Mai et octobre, contre
des mois très secs de Juin en septembre.

Page 12
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

Température

T° Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Année
Max 26,6 25,3 24,8 26,5 24,9 20,7 19,8 21,4 23,9 26,6 25,5 26,3

2000 Min 17,1 16,6 16,1 15,7 13,9 11,8 11,2 10,7 11,0 13,6 15,4 17,1

Moy 21,9 21,0 20,5 21,1 19,4 16,3 15,5 16,1 17,5 20,1 20,5 21,7

Max 26,3 27,0 26,5 26,5 24,5 21,3 20,9 21,9 25,2 24,9 27,2 28,4

2001 Min 17,9 17,3 17,1 15,7 13,9 11,1 10,8 12,5 12,5 14,0 15,1 17,4

Moy 22,1 22,2 21,8 21,1 19,2 16,2 15,9 17,2 18,9 19,5 21,2 22,9

Max 27,9 26,0 26,1 23,5 22,6 20,4 22,0 20,2 24,3 25,4 27,8 26,9

2002 Min 16,9 17,7 17,6 15,8 14,4 11,8 10,7 10,7 12,2 13,8 16,3 17,1

Moy 22,4 21,9 21,9 19,7 18,5 16,1 16,4 15,5 18,3 19,6 22,1 22,0

Max 25,7 26,3 26,2 26,2 25,2 21,7 20,1 22,0 23,0 27,6 27,5 27,4

2003 Min 17,8 17,2 17,2 15,9 15,7 11,2 10,7 10,5 12,5 14,1 16,2 17,2

Moy 21,7 21,7 21,7 21,0 20,4 16,4 15,4 16,2 17,7 20,8 21,8 22,3

Max 26,8 26,0 24,5 25,8 23,0 20,1 21,6 22,5 24,6 26,4 26,3 26,0

2004 Min 17,8 17,5 17,0 15,5 13,2 11,1 11,2 11,2 13,7 15,6 15,4 17,2

Moy 22,3 21,7 20,7 20,6 18,1 15,6 16,4 16,8 19,1 21,0 20,8 21,6

Max 26,7 27,7 27,0 26,3 22,8 21,9 20,5 21,0 21,1 24,8 24,1 27,4

2005 Min 17,6 17,9 17,6 16,1 14,2 12,5 10,4 10,7 11,6 13,5 15,3 17,4

Moy 22,1 22,8 22,3 21,2 18,5 17,2 15,5 15,8 16,3 19,1 19,7 22,4

Tableau I.2: Évolution de la température mensuelle moyenne d’Antananarivo (2000-


2005) Source : Direction des exploitations météorologiques,
La température décroît à mesure que l’on pénètre vers les zones d’altitude. En effet, la
température annuelle moyenne varie de 14° à 29°c. Les zones de basses pressions
intertropicales et la cellule océanique de hautes pressions jouent un rôle important dans
l’alternance saison chaude saison fraîche et vents dominants moussons alizés. Ainsi dans
l’Imerina central, l’amplitude diurne est forte et elle est encore plus accentuée en saison
fraîche. La température moyenne à Antananarivo se situe entre 14°,4 C au mois de juillet
2005 et 22°,9C au mois de décembre 2001. La température maximale est de 28°,4C au mois
de décembre 2001, tandis que, la température minimale est de 10°,4C toujours au mois de
juillet 2005. D’après ce qui précède les mois les plus chauds sont les mois les plus pluvieuses.
Dans ce qui suit représentons sur un autre tableau, les moyennes des températures. Ce
tableau nous permettra de donner une représentation graphique de ces différentes
températures.

Page 13
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

Mois
Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Moymax 26,7 26,4 25,8 25,8 23,8 21 20,8 21,5 23,7 25,9 26,4 27
Moymin 17,5 17,3 17,1 15,7 14,2 11,6 10,8 11,1 12,2 14,1 15,6 17,2
Moymoy 22,1 21,8 21,5 20,8 19 16,3 15,8 16,2 18 20 21 22,1
Tableau I.3: Les moyennes des températures d’Antananarivo (2000-2005) Source :
Direction des exploitations météorologiques,

Temperatures Moyennes

30
25
Valeurs en °C

20 T°max
15 T°min
T°moy"
10
5
0
v

ût
pt
s

ai

ov
ct
nv

ril

in

éc
il
Ju
ar

O
Ju
Av

Ao
Se

N
Ja

D
M

Mois

Figure I.5 : Evolution des températures moyennes


La température moyenne maximale varie de 20,8°C au mois de juillet à 27°C au mois
de décembre. Nous constatons que les températures les plus élevées sont enregistrées pendant
les mois d’octobre en Avril.
Évapotranspiration
Les mesures de l’évapotranspiration (sur lysimètre) sont très rares à Madagascar. On
calcule l’évapotranspiration à l’aide de formules empiriques comme celle de Thornthwaite, de
Penman ou de Turc. On distingue l’évapotranspiration potentielle (ETP) qu’est le pouvoir
évaporant de l’atmosphère sur un sol avec couvert végétal disposant de l’eau en abondance.
L’évapotranspiration réelle (ETR) correspondant à la perte en eau d’un sol quand l’eau vient à
manquer : est fonction de l’ETP et de la quantité d’eau présente dans le sol. A Madagascar on
utilise la formule empirique de Thornthwaite pour calculer l’ETP afin de trouver une
meilleure approximation qui reflète la réalité.
L’évaporation descend à son minimum au milieu de la saison des pluies lorsque la
température est encore élevée.
Pour mieux calculer le bilan hydrique on doit calculer entre autre le déficit cumulé, le stock,
la variation du stock ainsi que l’évapotranspiration réelle et l’excèdent. Pour cela nous allons

Page 14
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

définir ces différentes composantes dans l’Annexe3. Afin d’établir le bilan hydrique, on a
adopté le modèle de représentation « Thornthwaite » pour l’évapotranspiration potentielle et
la précipitation qui permettent de donner une représentation graphique du bilan en eau du sol.
Voir la figure en Annexe2. (RAZAFINDRAKOTO.B.GAUTIER.2004. Modélisations du sous-
sol de la région du Menabe Application a la recherche hydrogéologique. Thèse de doctorat,
Faculté de Sciences, Université d’Antananarivo)
Bilan hydrique
Le bilan hydrique est nécessaire à l’étude de la circulation d’eau tant de surface que
souterraine, à l’évaluation du renouvellement des nappes d’eau souterraine et à l’installation
du système de drainage ou irrigation.
Les données utilisées ont été recueillies à la station météorologique d’Antananarivo.
Elle se situe à la latitude 18°25’S et à la longitude 47°33’E. Dans la région que nous étudions
l’évapotranspiration annuelle est estimée à 1000mm et la précipitation est environ 1500mm.
Le tableau I.3 suivant résume les données climatiques qu’on a recueillies pour la zone
d’Ambohimanambola. Les valeurs utilisées sont les valeurs moyennes normales de cinq ans,
de 2000 à 2005, obtenues à la Direction de la Météorologie et de Hydrologie à
Ampandrianomby.
Mois J F M A M J J A S O N D Total

T° 22,08 21,3 21,5 20,6 19,01 16,3 15,6 16,2 17,9 20,01 21,01 22,4

P 329,6 290,3 222,7 40,5 24,5 4,1 9,2 11,3 13,2 30,5 230,7 293,4 1500

ETP 114 88,2 92,7 80,0 67,7 48,8 46,9 52 63,7 82 148,7 115,3 1000

P-ETP 215,6 202,1 130 -39,5 -43,2 -44,7 -37,7 -40,7 -50,5 -51,5 82 178,1

RFU 100 100 100 60,5 17,3 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 82 100

ETR 114 88,2 92,7 73,5 48,5 20,1 18,2 17,3 18,2 33,5 148,7 115,3 788,2

Exedent 215,6 202,1 130 - - - - - - - - 164,1 711,8

Tableau I.4 : Données constituantes le bilan hydrique


Source: Direction de la Météorologie d’Antananarivo
Dans notre cas : P = 1500; R = 711,8 ; ETR = 788,2 ; I =96 ; ∆S = -96.
Le bilan montre en général le gain d’eau de l’aquifère. Il y a donc drainage de la réserve d’eau
souterraine par la pluie. Annuellement, le bilan hydrique ne met pas en évidence le drainage
de la réserve d’eau souterraine que théoriquement, il existe alors l’alimentation directe de
l’aquifère à partir de la précipitation. (RAKOTOARIMANANA Mike Jean Yves. 2005.
Contribution a la mise en valeur des ressources en eau dans le bassin d’Ambovombe.
Mémoire de fin d’étude de la MSTGA, Faculté de Sciences, Université d’Antananarivo)

Page 15
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

La zone d’étude est caractérisée par l’alternance de deux saisons. L’une pluvieuse de
Novembre en Mars et l’autre sec le reste de l’année. Le ruissellement est t faible par apport à
l’évapotranspiration mais une bonne partie de l’eau de pluie pourrait être rassemblée et
stockée dans les mares plus ou moins permanentes et serait ainsi perdue par évaporation avant
de pouvoir atteindre la nappe. Le bilan hydrique générale donne que les rivières drainent l’eau
souterraine pendant la saison sèche, mois d’Octobre et inversement, les rivières alimentent le
système aquifère pendant la période de pluie, mois de Janvier. Ce qui confirme bien la
recharge de la nappe aquifère pendant toute l’année. Elle est assurée par la pluie et la recharge
latérale des rivières environnantes pendant l’été.
I.6 Contextes hydrologique et hydrogéologique
Hydrologie
La commune rurale d’Ambohimanambola est délimitée essentiellement par :
- la rivière IVOVOKA au Sud ;
- la rivière IKOPA à l’Ouest ;
- la rivière AMBATOLAMPY au Nord Ouest.

Figure I.6 Carte hydrographique de la zone d’étude (d’après BD 500- FTM)

Page 16
Partie I : Contexte générale de la zone d’étude

Hydrogéologie
Les arènes qui surmontent partout le socle sain, sont composées d’un matériau argilo sableux
riche en micas, feldspaths kaolinisés et ferromagnésiens. Il n’est pas rare que le toit de ce
niveau soit argilifié. Ce niveau aquifère abrite une nappe qui est semi captive sous le niveau
argilifié au droit des interfluves, et le plus souvent captive au droit des bas-fonds et de la
plaine alluviale, sous le remplissage quaternaire. Le principal réservoir aquifère de la zone est
celui constitué par les nappes d’arènes et de fissure et/ou fracture du socle. Elles ne peuvent
donner qu’un débit d’exploitation inférieur à 3m3/h (B. DUSSARAT, Structure et
fonctionnement des aquifères de socle altéré en zone tropicale d’altitude cas du bassin de
Mahitsy (Haute Terres Malgaches), Sciences et techniques du Larguedoc, 143p, Thèse de
doctorat, Université de Montpellier II).
Les puits installés par endroit dans la zone d’étude donnent tous de l’eau où la conductivité
électrique est bonne mais la turbidité laisse à désirer. L’enquête menée lors de l’exécution de
l’étude nous a révélé qu’un puit, sur les trois existant sur le site, baisse considérablement
pendant la saison d’étiage. Le rabattement du niveau reste en outre à vérifier avant de
conclure sur le débit probable d’exploitation des nappes captées par les puits. La répartition
spatiale des puits semble montrer que les puits environnants exploitent les nappes d’altération.

Les cours d’eau, fleuves, rivières et canaux d’irrigations interviennent de même à


l’alimentation et au drainage de la nappe d’eau souterraine. Leur comportement vis à vis du
réservoir d’eau souterraine dépend de la saison. Ils alimentent en général l’aquifère du mois
de Novembre en Mars et draine l’eau souterraine en période d’étiage. La carte hydrologique
montre que les rivières drainent les eaux souterraines dans la partie Ouest du bassin.

Page 17
PARTIE II
METHODOLOGIE APPLIQUEE A
L’HYDROGEOLOGIE
Partie II : Méthodologie appliquée à l’hydrogéologie

L’étude des eaux souterraines est axée, en général, sur l’analyse et le traitement des
paramètres qui caractérisent leur origine et qui conditionnent leur existence. Nous présentons
dans cette partie les différentes méthodes appliquées à l’hydrogéologie : la photo-
interprétation et la géophysique.
II.1 Techniques de photo-interprétation
Les techniques de photo-interprétation sont des techniques classiques utilisées depuis
plus de cinquante ans. Elles nous permettront de déterminer les alignements que l’on appelle
linéaments qui, par la suite, peuvent être assimiler à des fracturations du sous sol. Elles
fournissent par l’étude de la répartition spatiale de la végétation des indications sur la capacité
de rétention en eau du sol. Elles peuvent renseigner sur la géologie, la géomorphologie et de
donner des indications précieuses sur le contexte hydrogéologique. Étant des révélateurs
indirects des discontinuités naturelles du socle qui peuvent être observées sur les
photographies aériennes, l’identification des linéaments est importante pour les études
hydrogéologiques. Plusieurs méthodes existent pour leurs distinctions :
• Tracé sans discrimination de toutes les discontinuités visibles ;
• Tracé sélectif en distinguant les alignements de végétation ou de réseau
hydrographique ou en intégrant une hiérarchisation des linéaments en fonction de leurs
caractéristiques.
L’interprétation des linéaments consiste ensuite à les classer suivant les directions
fréquentielles et selon leur longueur. La relation des linéaments avec le réseau
hydrographique est à chercher, suivie d’une vérification sur le terrain des linéaments identifiés
lesquels sont associés à des failles, à des contacts géologiques, à des filons, a des zones de
cisaillement, à des alignements de végétation ou à des discontinuités géomorphologiques. Des
photographies aériennes ont été examinées pour déceler des dykes et fissures et leur
orientation. Les fissures visibles sur les photographies et ensuite observées sur le terrain, ont
été reportées sur une carte d’interprétation.
II.2 La géophysique
Les méthodes géophysiques sont des méthodes non destructives visant à mesurer les
paramètres physiques du sous-sol à partir de la surface. Il pourra s’agir de la résistivité
électrique, de la conductivité électrique, de la densité, de la susceptibilité magnétique etc.
suivant les méthodes utilisées. L’interprétation, de ces paramètres mesurés liés aux résultats
des autres méthodes (géologie, géochimie, photo interprétation….), permet de préciser
l’existence et la géométrie des aquifères.

Page 18
Partie II : Méthodologie appliquée à l’hydrogéologie

En hydrogéologie, les études géophysiques ont pour but :


-de vérifier s’il existe une loi simple entre la conductivité des eaux et les paramètres
géophysiques mesurés, en particulier la résistivité ;
-d’appréhender la géométrie des aquifères, notamment, pour déterminer l’épaisseur de la
couverture d’altérations et pour identifier les linéaments relevés sur les photographies
aériennes ;
-de déterminer dans quelle mesure la géophysique peut être une aide pour une implantation de
forages de bonne qualité.
La méthode géophysique utilisée est celle du panneau électrique.

II.2.1 Rappel théorique de la méthode de résistivité en courant continu


La méthode électrique a pour but de mettre en évidence la distribution des résistivités
dans le sous-sol.
Elle consiste à injecter par l’intermédiaire d’une électrode, en un point A, dans le sol
un courant continu d’intensité I ; et de recueillir par l’intermédiaire d’une autre électrode en
un point B. On mesure la différence de potentiel ΔV entre deux électrodes M et N appelées
électrodes de potentiel. Les mesures de résistivité des terrains sont effectuées à l’aide d’un
résistivimètre couplé à un dispositif de mesure qui peut être disposé à la surface du sol ou
descendu dans un trou de forage.
La résistivité des terrains est un paramètre souvent utile : il permet à l’hydrogéologue
d’imaginer la structure et la nature des roches et d’en déduire le possible présence et qualité
de l’eau souterraine.

∆V
+I
-I

M O N

A B

Figure II.5: Configuration habituelle des électrodes en prospection électrique: le point


O est le centre de mesure.
Le résistivimètre syscal R2 injecte un courant I et mesure la différence de potentiel ΔV. Il est
alors facile de calculer la résistance R du circuit (loi d’ohm.) En fonction du type de
dispositif utilisé. Un facteur géométrique K permet de calculer la résistivité ρ à partir de la

Page 19
Partie II : Méthodologie appliquée à l’hydrogéologie

résistance. Entre la résistivité ρ appelée résistivité vraie du sous- sol, le courant injecté I et la
différence de potentiel (ΔV). On obtient une formule du type :
ΔV
ρ=K
I
Pour réaliser une étude de terrain, il est toujours nécessaire d’effectuer une série de mesure en
changeant la géométrie du dispositif. ((SGDM., 2003. Etude hydrogéologique dans la région
d’ANKARANA (Ampapamena) et SGDM., 2005. Etude hydrogéologique aux COMORES)
Calcul de ΔV = VM –VN
I 1
On a VM = ρ ×
2π 1 1

AM BM
I 1
VN = ρ ×
2π 1 1

AN BN
Comme ΔV = VM – VN on a :

2π ΔV
ρ= ×
1 1 1 1 I
− − +
AM AN BM BN

Le facteur géométrique K s’écrit :


K=
1 1 1 1
− − +
AM AN BM BN

K dépend de la disposition géométrique des électrodes A, M, N, B


Avec Ι : courant injecté dans les électrodes
ΔV : différence de potentiel entre les électrodes de potentiel
ρ: la résistivité
(ANDIAMPANARIVO R.E., 2003. Apport de la prospection électrique 1D et à 2D à l’étude
des nappes aquifères du Nord de Kabatomena, région du Menabe. Mémoire de DEA, Faculté
de Sciences, Université d’Antananarivo)

Page 20
Partie II : Méthodologie appliquée à l’hydrogéologie

II.2.2 Les dispositifs de mesures

II.2.2.1- Modèle à une dimension


En courant continu, deux dispositifs sont biens connus et utilisés depuis longtemps par
les prospecteurs, ce sont les dispositifs Schlumberger et Wenner Il s’agit de quadripôles
linéaires symétriques, destinés en priorité à l’étude des structure tabulaires (structures 1D).
- Dispositif Wenner
En 1916, Wenner a avancé qu’on peut mesurer la résistivité de sous-sol, en tenant
compte de la différence de potentiel entre deux points de la surface après injection du courant
continu dans le sous-sol. Traditionnellement et par convention, on appelle A et B les
électrodes d’émission (A est l’électrode source, B l’électrode puits), et M et N les électrodes
de réception à l’aide desquelles on mesure la différence de potentiel VM - VN. On utilise
également ces deux dispositifs pour le profilage (ou le traîné électrique) et la cartographie,
donc pour l’étude des structures non tabulaires (structures 2D ou 3D).
Le dispositif Wenner représenté par la figure II.6 ci-dessous est constitué de quatre
électrodes alignées et équidistantes.

A M N B

AM = MN = NB = a
a a a

Figure II.6 : Dispositif Wenner


Pour un sous-sol homogène et isotrope de résistivité électrique ρ , la différence de
potentiel mesuré entre les électrodes M et N est liée au courant I injecté entre A et B, à la
2πaΔV
résistivité électrique du sous-sol ρ = et à la géométrie ( « a » distance inter
I
I
électrodes) du dispositif de mesure par la relation ΔV = ρ .La mesure de ΔV et de I
2πa
permet de connaître la résistivité ρ du sous-sol homogène.
- Dispositif Schlumberger
Pour le dispositif Schlumberger, il existe un point d’application qui est le centre de
symétrie des électrodes.

Page 21
Partie II : Méthodologie appliquée à l’hydrogéologie

l l
A M N B

O
L L

AM = NB = L

MO = ON = l

Figure II.7 : Dispositif Schlumberger : le point O est le centre de mesure


En prospection Schlumberger, comme toute prospection électrique, le but est de mettre
en évidence la distribution de résistivité du sous-sol. Elle se réalise par l’injection du courant
électrique à travers une électrode dite électrode de courant et en mesurant la différence de
potentiel entre des électrodes disposées à la surface. Au fur et a mesure que l’on éloigne les
électrodes d’injection, la tranche du sous-sol concerné est de plus en plus importante.
Il existe bien évidement d’autre dispositif tel que le dispositif carré, le dispositif dipôle dipôle
etc. Le tableau I.5 ci-dessous nous montre la profondeur d’investigation en fonction de
l’intervalle inter des électrodes.
Dispositifs Profondeur d’investigation (P)
Wenner P = 0,519a
Wenner-Schlumberger P = 0.520a
Dipole-Dipole P = 0,415a

AB AB
Schlumberger <P<
10 4

a distance inter électrode


Tableau II: les intervalles de mesures (Edwards, 1977)

II.2.2.2- Modèle à deux dimensions

Polarisation provoquée
Lorsqu’on injecte le courant dans le sol on a supposé que le potentiel mesuré en
surface est obtenu instantanément et que d’une façon similaire lorsque le courant est coupé le
potentiel tombe instantanément à zéro. Dans la pratique il n’en est rien. Il existe un délai entre
le temps à tension maximum et le temps ou il tombe à tension zéro. Ces délais sont duent aux

Page 22
Partie II : Méthodologie appliquée à l’hydrogéologie

effets du sol et aux effets instrumentaux. En générale les délais instrumentaux sont très
faibles, tandis que ceux du sol sont souvent significatifs et ils varient d’un endroit à un autre.
Le temps de délais et la courbe de décharge constituent alors les paramètres utiles par
l’investigation du sous-sol.
Les mesures de polarisation provoquée s’effectuent à l’aide d’appareillages utilisant un
courant électrique en forme de créneaux bipolaires séparés par des interruptions d’injection.
Ainsi, en utilisant un dispositif classique A B M N, on envoie dans le sol ce type de courant
entre A et B et on constate, lors des interruptions d’injection, qu’il subsiste entre M et N, une
différence de potentiel qui se dissipe plus ou moins rapidement. Ce potentiel « résiduel » est
appelé« polarisation provoquée ».

(http://www.Cours.Polymtl.ca/glq3202/Electrique/node69.html-5k
http://www.infoterre.brgm.fr)

Origine de la polarisation provoqué


Le passage d’un courant électrique dans un sol s’accompagne de processus
électrochimique dont le caractère et l’intensité dépendent directement des propriétés
chimiques et physiques de sol.
Le passage du courant peut se faire de deux façons : (1) par conductibilité électrique
pour laquelle il y a déplacement d’électrons libres dans les particules métalliques (pyrites,
chalcopyrite,….) ; et (2) par conductibilité ionique pour laquelle il y a déplacement d’ions
dans les solutions contenues dans les pores et les fractures des roches.
La polarisation provoquée a pour origine, des processus électrochimiques qui se
produisent lorsque le courant passe: (a) d'un milieu à conductibilité ionique (eau) à un milieu
à conductibilité électronique; et (b) d'un milieu à conductibilité ionique à un milieu peu
conducteur ou au contact d'un milieu de conductibilité ionique différente.
Examinons ces deux cas :
Le passage du courant dans le sol ou la roche se fait principalement par conduction
ionique à travers des pores ou fractures remplis de solution. Or, il arrive que certains de ces
pores soient bouchés par des particules métalliques, c’est le cas de la figure II.1 suivante.

Page 23
Partie II : Méthodologie appliquée à l’hydrogéologie

Figure II.1 : Passage des ions dans un pore remplie de solution


Il se peut que cette pore est bouchée, alors les charges négatives et positives vont
s’accumulés des deux côtés, voir figure II.2 suivante.

Figure II.2 : Pore bouché par un grain de sulfure


Il y a donc accumulation des ions à la surface du grain de sulfure. Il sont (+) du coté

(2) et (-) du coté (1) et ses charges attirent les électrons de la particule métallique. On
obtient alors autour de la particule ce que l’on appelle une double couche électrisée et on dit
que la particule est polarisée. Si le courant cesse brusquement cette double couche se
décharge, en se comportant comme un condensateur moléculaire. Voire figure II.3 ci-après.

Figure II.3 : Double couche Polarisé

(http://www.refer.mg/edu/minesup/antanana/ioga/laboapp.htm-6k
http://www.cefi.org/fraDESS/dess_160.html-3k)

Puisque l'intensité du courant est proportionnelle à la densité du courant, le potentiel


entre deux électrodes augmentera donc à

F (s , g )
I
V0 =
σ (1 − m )

L'augmentation du voltage, appelée voltage secondaire Vs, est donné par

Page 24
Partie II : Méthodologie appliquée à l’hydrogéologie

⎛ 1 ⎞
F (s , g )⎜
I
V S = V0 − V = − 1⎟
σ ⎝1− m ⎠
= F (s , g )
I m
σ 1− m

et le rapport entre la valeur maximale de Vs sur le voltage observé

V S V0 − V
= =m
V0 V0

m est appelé la chargeabilité du médium. L'expression de la chargeabilité ne contient aucun


VS
facteur géométrique donc, idéalement, m est un effet des volumes. Le rapport devrait être
V0
indépendant de:

1. la topographie,
2. la géométrie des électrodes,
3. la grosseur et la forme de l'échantillon (pour des échantillons homogènes tel qu'utilisés
en laboratoire).

On peut se demander ce que la mesure de la chargeabilité implique comme opération sur le


terrain. On mentionnera que la chargeabilité peut être mesurée de deux manières sur le terrain:
(1) dans le domaine du temps, ou transitoire, et (2) dans le domaine des fréquences.

Nous commencerons donc par examiner le problème sous sa forme la plus utilisée et la plus
visuelle, le domaine du temps. Pour le domaine fréquentiel voire Annexe1.

(http://www.techniques.ingenieur.fr/dossier/geophysique_appliquée_au_genie_civil/c224-
44k_
http://www.labos.upmc.fr/sisyphe/dga/geophy/principes.htm.10k
http://www.ulaval.ca/sg/CO/C1/GGL/GGL-13047.html-9k-)

Page 25
Partie II : Méthodologie appliquée à l’hydrogéologie

Mesure de la polarisation provoquée dans le domaine temporel

FigureII.4 : Courbe de décharge


On injecte du courant continu dans le sol et on coupe brusquement pour avoir la
courbe de la ddp ou voltage en fonction du temps. Le voltage V0 est celui qui est observé et
mesuré et est dû à l’application du courant et aux effets de polarisation. Le voltage Vs est
celui qui serait observé immédiatement après que le courant fut coupé et si ce courant avait
été appliqué suffisamment longtemps pour que V0 atteigne son maximum. On voit facilement
que Vs = V0 –V.
Pratiquement on mesure la chargeabilité apparente ma car le sous-sol est hétérogène.
Cette chargeabilité apparente est fonction des vraies chargeabilités et résistivités des
matériaux sondés. En principe Vs = F (ma, V0, t), puisque V0 est connu donc Vs ne dépend
que de ma.
Si les mesures sont faites à temps fixes, alors, on peut avoir une idée des valeurs
relatives de Vs pour différents m.
1 b
m=
V0 ∫ V tdt
a
s

Pour avoir des chiffres significatifs, on aura des mesures en ms ou mV/V


(http://www.geo.polymtl.ca/-3k
http://www.redirect.upmc.fr/dga.html-2k)

Polarisation provoquée appliquée aux problèmes hydrogéologiques


Cette méthode peut être utilisée parallèlement à la méthode des résistivités pour
certaines investigations hydrogéologiques. Dans ce cas, on mesure, en plus de la résistivité

Page 26
Partie II : Méthodologie appliquée à l’hydrogéologie

apparente, la « chargeabilité » ou « polarisabilité » du sous-sol pour chaque quadripôle


d’électrodes.
Les anomalies de la polarisation provoquée et de résistivité se présentent en même
temps. L’emploi simultané de ces deux techniques permet donc d’avoir une caractérisation
plus précise des formations du sous-sol.

Le Panneau électrique
Le panneau électrique sert à la fois à une investigation verticale et latérale du sous-sol.
Autrement dit, il permet à une investigation à deux dimensions (2D) du sous-sol.
Nous adoptons la méthode de résistivité.

1) Mise en oeuvre
Le panneau électrique exige l’utilisation du dispositif multiélectrode comme dispositif
de base. Soit « a » la distance entre deux électrodes consécutives. Chaque électrode est
utilisée comme électrode d’injection du courant puis électrode de potentiel.
Le résistivimètre gère une série d’électrodes. Ils sont donc adressables pour effectuer
séquentiellement un ensemble de mesures. Une séquence de mesures est gérée par un
protocole préparé préalablement (affectation d’une fonction à quatre électrodes, puis
affectation de nouvelles fonctions à quatre autres électrodes…). Plusieurs protocoles de
mesures pourront être stockés et utilisés par le résistivimètre syscal R2
Le dispositif Wenner est un dispositif classique, utilisant N électrodes, que l’on adopte
pour la réalisation du panneau électrique, soit « n.a » la distance inter-électrode où n est le
nombre de séquence de mesures qui s’incrémente de 1 à (N-1)/3, si le nombre d’électrode
total N est égal à un multiple de 3 plus 1. Pour la première séquence de mesures, la distance
inter-électrode est égale à 1.a. La première série de mesures débute d’abord avec les
électrodes 1, 2,3 et 4 dont les électrodes 1 et 4 sont utilisées comme électrodes de courant et
les deux autres électrodes 2 et 3 comme électrodes de potentiel. La seconde série de mesures
utilise ensuite les électrodes 2, 3, 4 et 5 ainsi de suite jusqu'à ce que toutes les séries de
mesures soient terminées. On peut aussi optimiser la séquence des mesures pour que les
électrodes utilisées au temps t comme électrodes de courant ne soient pas utilisées au temps
t+1 comme électrodes de potentiel : suite à la mesure entre A1 et B1 aux points 1 et 4, on
« place « A2 et B2 en 4 et 7, puis A3 et B3 en 7 et 10 etc. Après la fin de la ligne d’électrodes,
on place A1 et B1 aux points 2 et 5, A2 et B2 aux points 5 et 8etc. Nous passons après à la
seconde séquence de mesures dont la distance inter-électrodes s’incrémente à 2a. On effectue

Page 27
Partie II : Méthodologie appliquée à l’hydrogéologie

les autres séries de mesures. L’opération continue jusqu’à ce que toutes les mesures possibles
soient effectuées. (ANDRIAMIRADO L.C., 2003. Application de la méthode de polarisation
spontanée (PS) et du panneau électrique à l’étude hydrogéologique de la plaine alluviale de
Miandrivazo. Mémoire de DEA, Faculté de Sciences, Université d’Antananarivo)

FigureII.8: Configuration des électrodes pour le panneau électrique du type WENNER


2) Mode de traitement des données du panneau électrique :
On utilise le programme RES2DINV développé par H.Loke pour inverser
automatiquement les données expérimentales en modèle 2D appelé « pseudo section ».
La méthode d’inversion utilisée par le programme est basée sur la méthode des moindres
carrée, utilisant la méthode des différences finies pour le calcul de la résistivité.
Elle utilise la méthode de lissage par contrainte pour déterminer le modèle
approximatif.
Le document servant à l’interprétation géoélectrique est donc le document obtenu
après inversion. Ce document est ensuite confronté aux contextes géomorphologiques,
géologiques et hydrogéologiques pour constituer l’interprétation géologique.
‰ Après avoir obtenu le modèle, on le commente par l’investigation en
profondeur et en surface.
‰ Ensuite on spécifie le nombre de couche et leurs formations à partir de la
géologie.
En tenant compte des points expérimentaux, ce programme subdivise le modèle
géoélectrique en des blocs rectangulaires. Il fournit la résistivité vraie de chaque bloc par la
méthode de moindres carrés, utilisant la méthode des différences finies.
Les électrodes adressables sont regroupées en deux ensembles de 16 électrodes, soit un
total de 32.

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Partie II : Méthodologie appliquée à l’hydrogéologie

3) Appareillages

Figure II.9 : Appareils de prospection.

Page 29
PARTIE III
APPLICATION A LA LOCALISATION
DU POINT DE CAPTAGE D’EAU
SOUTERRAINE
Partie III : Application à la localisation du point de captage d’eau souterraine

III.1 Résultats de la photo-interprétation


Cette étude a été menée pour déceler les linéaments sur la photographie
aérienne.
Analyse par photo-interprétation
Les résultats des campagnes de reconnaissance géologique de surface indiquent que la
zone prospectée s’installe sur la formation cristalline, formée des roches gneissiques, raison
pour laquelle, la photo interprétation s’avère très utile.
En zone cristalline, les différents aspects du contexte des sites d’investigation cibles
tels que les indications sur la structure (fractures, plis et pendage), la litho stratigraphie et la
morphologie (linéament, réseau hydrographique,) sont en général peu visible.
Les horizons d’altérations jouent un rôle primordial dans la circulation des eaux
souterraines. La fracture, qui est la zone préférentielle de la circulation d’eau souterraine, sous
la couverture latéritique est alors la cible de la prospection géophysique.
L’analyse photo-interprétative de la zone montre des linéaments situés dans la partie
Sud et la partie Nord de la zone. Ces linéaments sont représentés sur la photo par des bandes
étroites et rectiligne (parfois alignés parallèlement ou disposé en réseau).

Figure III. 1 : Carte des linéaments.

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Partie III : Application à la localisation du point de captage d’eau souterraine

Description des faits observés


L’allure des cours d’eau est sinueuse en générale et parfois rectiligne sur quelques
tronçons. Dans notre cas la densité est faible, on a que trois cours d’eaux de largeur différents.
Les foliations observées indiquent la présence de gneiss.
Les linéaments sont de direction Nord-Est et Sud-Est. Ils sont représentés par des bandes
étroites et rectilignes. Ils correspondent soit à des failles, soit à des fractures ou des fissures,
soit à des dykes ou des filons.
Interprétation
La zone de circulation préférentielle des eaux de surface se fait suivant les formations
géologiques tendres.
L’existence de foliation sur la paroi du relief indique la présence de formation cristalline.
Les linéaments s’ils sont assimilables à une fracturation du sous sol sont les zone
préférentielle de circulation des eaux souterraines. La zone la plus intéressante est
l’intersection de ces linéaments.
La photographie aérienne nous montre une région de formation géologique tendre.
L’intersection des linéaments observés, dans la partie Nord de la photo aérienne, se trouve être
l’endroit favorable pour implanter le forage. L’étude complémentaire, qui est la géophysique,
va confirmer ou infirmer cette hypothèse.

III.2 Implantation de la géophysique


Les panneaux électriques ont été implantés sur cinq profils. Le choix, des points
d’implantation, a été réalisé, à partir de l’étude de la photographie aérienne de la zone. Elle a
été sélectionnée de façon à nous donner le maximum d’informations sur la puissance de la
nappe en tenant compte de l’accessibilité du lieu.
Présentation
L’analyse et l’interprétation de la photo aérienne, couvrant le secteur, montre que
celle-ci se trouve sur le versant Est de la colline d’Ambohipeno. Il est implanté sur la
formation cristalline, formée de roches gneissiques. A l’Est et au Nord immédiat de la zone,
abrite des mares et des rizières. Le choix du site a été fixé sur l’existence des linéaments
observés, qui sont probablement les zones préférentielles de la circulation d’eau souterraine.
La présence de trois puits dans la zone se révèle être un bon indicateur.
On remarque que, l’altération des formations géologiques est assez avancée, ce qui a facilité
la mise en œuvre des mesures géophysiques.
La géologie et la photo-aérienne nous ont conduit à utiliser la méthode électrique.

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Partie III : Application à la localisation du point de captage d’eau souterraine

III.3 Technique utilisée


Comme très peu d’affleurements apparaissent sur la zone étudiée, l’épaisseur de
l’horizon d’altérite superficielle sera déterminée grâce à des panneaux électriques, les
résistivités des deux horizons étant bien distinctes. La géométrie structurale des aquifères sera
ainsi connue.
La détection et la localisation de ou des lieux de circulation des eaux souterraines
nécessitent l’utilisation des techniques classique et moderne de l’hydrogéologie à savoir la
prospection géophysique en utilisant l’imagerie par tomographie électrique.
Cette technique permet d’avoir la distribution de la résistivité et de la chargeabilité
électriques du sous-sol.
Connaissant les facteurs qui différencient les dispositifs, à savoir la profondeur
d’investigation, la couverture latérale et verticale et la sensibilité ou bruit géologique. Nous
avons utilisé le dispositif Wenner pour occuper le maximum du sous-sol et récupérer le
maximum d’information, soit 155 mesures.
La combinaison des deux méthodes, résistivité et chargeabilité, donne de l’information
sur la saturation en eau et la teneur relative en argile d’une structure. Plus la chargéabilité est
élevée plus la formation est argileuse.
L’imagerie par tomographie électrique nous a permis de localiser le point favorable à
l’implantation de l’ouvrage de captage d’eau souterraine.
III.4 Travaux exécutés
La technique du panneau électrique a été adoptée dans le but de localiser le lieu de
passage de la cible énoncé plus haut, à savoir la zone d’accumulation de sables et le lieu de
passage de fracture. Elle peut déterminer aussi la puissance de la nappe aquifère.
Cinq panneaux électriques constituants trois coupes de résistivité et de chargeabilités
ont été étalées sur le versant Est de la zone, à environ 5m de la limite Ouest du bas fond se
trouvant à l’Est du secteur d’étude.

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Partie III : Application à la localisation du point de captage d’eau souterraine

Figure III.2 : Plan de masse de la zone d’étude


Coupe A

Figure III.3 : Coupe géoélectrique en (2D) du site d’Ambohipeno_1


Avec un pas de mesure de 5m, le panneau réalisé suivant la direction Nord-Sud, présente
deux formations :
• Une formation résistante, de valeur de résistivité supérieur à 367 Ω m. Elle est
subdivisée en deux parties.

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Partie III : Application à la localisation du point de captage d’eau souterraine

- Une partie superficielle de puissance 1,3m à 2,6m. Elle s’étend de x=30m


jusqu’à la fin du profil.
- Une partie très profonde à partir de x=45m, elle s’étalle vers le Sud du
profil.
Cette formation constitue la roche seine qui correspond bien au socle cristallin.
• Une formation conductrice peu épaisse de 3m de profondeur, elle augmente de
puissance en allant vers le Nord du profil. Elle représente une gamme de résistivité
comprise entre 30 Ωm et 250 Ωm .
Cette formation correspondrait à l’aquifère du site. Elle est constituée essentiellement par des
latérites.
Nous avons en même temps une gamme de chargéabilité qui s’échelonne de 3mV/V à 12
mV/V.
On constate que la valeur de la chargéabilité du terrain sous le profil est relativement
forte. Elle est supérieure à 5mV/V sur la totalité de la zone, à l’exception du terrain se
trouvant à 2,6m de profondeur vers la partie Nord du profil. Nous pouvons dire que la teneur
en argile de l’aquifère est relativement élevée car les valeurs de la chargéabilité sont plus
basses. D’où une insuffisance de production du puit pendant la saison sèche.
En combinant ces résultats aux informations géologiques et à nos observations de
terrain.
Nous pouvons ainsi proposer un modèle tabulaire caractérisé par la lithologie suivante.
La formation résistante aurait été constituée de roche gneissique.
La formation conductrice correspondrait probablement à une zone saturée d’eau.

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Partie III : Application à la localisation du point de captage d’eau souterraine

Coupe B

Figure III.4 : Coupe géoélectrique en (2D) du site d’Ambohipeno_2


La coupe est formée après assemblage des deux panneaux électriques. Sa longueur
totale est de 240m. Elle est réalisée sur un pas de mesure est égale à 5m et elle suit la direction
Nord-Sud. Elle présente essentiellement deux formations :
• Une formation résistante, de valeur de résistivité largement supérieur à 300 Ω m. Elle
est subdivisée en deux parties.
- Une partie superficielle de puissance 2,6m tout au long du profil.
- Une partie très profonde le long du profil, elle est pénétrée par une
formation conductrice entre x=95m jusqu’à la fin du profil.
Cette formation constitue la roche seine qui correspond bien au socle cristallin.
• Une formation conductrice peu épaisse de 3m à 10m de profondeur et de résistivité
comprise entre 50 Ωm et 200 Ωm , elle s’étend de x=95m jusqu’à la fin du profil.
Cette formation correspondrait à l’aquifère du site. Elle est constituée essentiellement par des
latérites.
Par ailleurs la valeur de la chargéabilité varie entre 1mV/V et 10mV/V
Une gamme de chargéabilité supérieur à 5 mV/V est localisée sur la totalité de la zone,
à l’exception du terrain se trouvant à 3m de profondeur vers la partie Sud du profil. Ainsi la
teneur en argile de l’aquifère relativement élevée, nous laisse à dire qu’il y a une insuffisance
de production du puit pendant la saison sèche.
Rappelons que d’après les informations géologiques et nos observations sur terrain, les
deux panneaux effectués dans ce site sont faits exactement dans un sol de même composition
géologique. Seuls les puissances des couches de ces deux profils (2D) diffèrent.

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Partie III : Application à la localisation du point de captage d’eau souterraine

Les caractéristiques et structures des différentes formations restent les mêmes. Ces résultats
nous permettent de proposer un modèle tabulaire caractérisé par la même lithologie que la
coupe géoélectrique (2D) du site d’Ambohipeno_1.
La coupe a mis en évidence la discontinuité latérale des formations de résistivité et de
chargeabilité électriques, entre 95m et 180m.
Cette discontinuité est due au changement de la structure du sous-sol, changement
minéralogique ou passage de fracture ou faille. Elle est intéressante de point de vue
hydrogéologique parce qu’elle constitue le lieu préférentiel de la circulation d’eau souterraine.
Coupe C

Figure III.5 : Coupe géoélectrique en (2D) du site d’Ambohipeno_3


Le profil a été étalé à l’Ouest, à 7m du profil B. L’objectif de la manipulation,
installation du profil C à côté du profil B afin de confirmer ou d’affirmer la discontinuité
observée sur la coupe B. La coupe C présente les mêmes formations que les deux coupes
précédentes. Ici on peut constater que la formation conductrice présente une gamme de
résistivité comprise entre 80 Ωm à 200 Ωm . Elle a une puissance comprise entre 1,3m et 14m
entre les abscisses x=55m et x=125m.
La valeur de la résistivité pour la formation résistante est largement supérieure à
300 Ωm tout au long du profil. Avec la variation brusque de la résistivité et l’identification
des linéaments dans cette zone. On peut dire que la discontinuité est alors confirmée.
Il se trouve que la chargeabilité la plus basse à l’intérieure de la zone de discontinuité
se trouve au 72,5m de l’origine du profil. Ce point indique le lieu le plus favorable à

Page 37
Partie III : Application à la localisation du point de captage d’eau souterraine

l’implantation de l’ouvrage de captage d’eau souterraine. Le teneur en argile, qui est


fortement liée à la chargeabilité électrique est relativement faible à l’aplomb de ce point
proposé.
III.5 Résultats et interprétation
L’ensemble, des trois imageries 2D, présente une gamme de résistivité électrique assez
large. Les résistivités les plus faibles sont de l’ordre de 30Ωm et atteignent pour les plus
élevées des valeurs supérieures à 3000Ωm. D’une manière générale, sur les trois coupes, on
observe en surface une couche très résistante correspondant à la roche saine. Au-dessous de
cette couche, la résistivité diminue de manière importante. On observe des valeurs de
résistivités inférieures à 200Ωm sur les deux tiers supérieurs des coupes. Enfin les résistivités
très élevées reviennent en profondeur.
Sur les trois coupes interprétées, les valeurs de la chargeabilité s’échelonnent entre
1ms et 12ms. Par comparaison aux valeurs de la résistivité, on remarque que les chargeabilités
élevées sont présentées dans presque la totalité de la zone. Par contre, les zones avec les
chargeabilités moins élevées sont locales. Les deux tiers inférieurs des trois coupes se
caractérisent par des chargeabilités ne dépassant pas 5ms.
En reliant ces mesures aux informations concernant la géologie de la zone d’étude et à
nos observations de terrain, nous pouvons ainsi proposer le modèle suivant :
Sur les trois premiers mètres de profondeur, on aurait une couverture très superficielle
constituant la roche seine qui correspond bien au socle cristallin (résistivités comprises entre
300Ωm et 3000Ωm). Elle présente des valeurs de chargeabilité supérieur à 5ms.
En observant plus précisément les trois à dix mètres de profondeurs, on remarque que
la formation est en général de faible résistivité (≤200Ωm), elle caractérise la zone saturée en
eau ou la nappe aquifère. Généralement elle se trouve coincée entre les formations résistantes.
La valeur de la chargéabilité est supérieure à 1ms mais inférieur à 5ms. Elle constitue la
couverture latéritique.

En général après les dix mètres de profondeurs la formation résistante revienne


encore une fois et elle constitue le socle cristallin.

Page 38
Conclusion générale

CONCLUSION
Dans notre étude, la connaissance des ressources en eau est très essentielle pour la
recherche d’eau souterraine.
Il s’agit d’évaluer la quantité et la qualité d’eaux de surface et souterraine.
L’hydrologie nous fourni en quelque sorte les ressources en eau superficielle.
Le bilan hydrique de la zone identifie les paramètres pertinents du cycle hydrologique
et confirme la recharge de la nappe aquifère pendant toute l’année. Dans notre cas elle est
assurée par la précipitation pour la saison pluvieuse et par la recharge latérale des rivières
environnantes pendant l’été. L’analyse des données climatiques semble confirmer cette
hypothèse.
L’analyse par photo interprétation nous a indiqués les endroits probables à implanter
les panneaux.
Toutefois l’étude géophysique menée a permis de localiser la nappe aquifère du sous-sol.
Les horizons d’altération développés dans les formations cristallines jouent un rôle
primordial dans la circulation des eaux souterraines. L’étude a montré que ceux-ci sont
composés de deux couches superposées, correspondant à des degrés d’altérations différentes :
un horizon directement au-dessus de la roche saine où l’hydrolyse de certains minéraux
produits un gonflement de ceux-ci, conduisant à la formation de fissure sub-horizontal, une
couche d’altérite superficielle où l’altération plus avancée conduit à un effritement de la
roche. Ces deux horizons possédant des caractéristiques hydrodynamiques différentes. Il est
important de les cartographier pour connaître leurs influences respectives sur les aquifères
étudiées.
Cependant, force est de constater que, compte tenu de la qualité de l’eau insalubre et
de la quantité qui ne cesse de diminuer des puits, les eaux souterraines ne sont pas reparties
d’une manière équitable.
L’Imagerie par Tomographie Électrique nous a permis de localiser le point favorable à
l’implantation de l’ouvrage de captage d’eau souterraine.
La caractéristique physique du sous-sol, donnée par la géophysique, indique le passage
de la discontinuité latérale à l’aplomb du point d’abscisse X=120m de la coupe B et X=72,5m
de la coupe C.
Cette discontinuité passe sous le point, situé géographiquement à la latitude sud 18°55’45,9’’
et la longitude Est 47°36’05’’.
La profondeur de l’ouvrage de captage à réaliser est évaluée à 19m.

Page 39
Conclusion générale

A ce stade de l’étude, seules les forages pourront confirmer la présence de ces éventuelles
nappes mises en évidence par les méthodes géophysiques.

PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS
Le point localisé à partir de l’étude géophysique est le point le plus favorable,
hydrogéologiquement, dans le secteur d’étude.
Le débit chiffré ne peut être obtenu à partir de l’étude de surface. Plusieurs chercheurs
ont tenté de trouver la relation entre chargeabilité et le débit, mais il n’y a pas jusqu'à
maintenant des résultats concluants.
Le débit inférieur à 3m3/h est avancé, on a pris la référence sur une étude faite sur les
Hautes Terres de Madagascar (B. DUSSARAT, Structure et fonctionnement des aquifères de
socle altéré en zone tropicale d’altitude cas du bassin de Mahitsy (Haute Terres Malgaches),
Sciences et techniques du Larguedoc, 143p, Thèse de doctorat, Université de Montpellier II).
Le point choisi est relativement éloigné des latrines et des fermes pouvant polluées la
nappe d’eau souterraine. La distance est supérieure à 25m, alors que la distance minimale
acceptable est de 10m (Réf : OMS).
L’enquête menée lors de l’exécution de l’étude nous a révélé qu’un puits, sur les trois
existant sur le site, baisse considérablement pendant la saison d’étiage. Le rabattement du
niveau reste en outre à vérifier avant de conclure sur le débit probable d’exploitation des
nappes captées par les puits. On peut ajouter que seul un puits sur les trois existants dans le
secteur fonctionne. D’où la nécessité de creuser un forage pour satisfaire les besoins en eau du
site Foyer de Vie. Le puits qui est exploité actuellement pour l’AEP du site, se trouve à 140m
du point de forage proposé. Si on respecte la règle de l’art, on ne doit pas dépasser le débit
d’exploitation obtenu après l’essai de pompage, alors le rabattement ne sera pas à craindre.
Ainsi nous pouvons avancer que compte tenu de la profondeur assez élevée sur laquelle est
localisée la nappe d’eau souterraine et de la constitution des sols de la zone d’étude, des
moyens importants doivent êtres mobilisés pour mettre en œuvre ce forage.
C’est une phase décisive et indispensable dans le cadre de la recherche d’eau sur
lequel s’inscrit cette étude.
La pénurie d’eau à craindre dans cette région n’est certainement pas une fatalité.
L’association Asasoa peut compter sur les ressources en eaux souterraines pour gagner la
bataille de l’eau.

Page 39
Perspectives et suggestions

ANNEXES

Annexe 1 : Mesure de la Polarisation Provoquée dans le domaine de fréquences

L'intérêt de la méthode en fréquence réside dans le fait que la résistivité


apparente ρ a change avec la fréquence du courant appliqué. Le fait que ρ a change avec la
fréquence peut être facilement compris. Lorsque la fréquence est augmentée, Vs n'a pas le
temps d'atteindre son maximum lorsque le courant est tourné on, alors Vo est faible et ρ a
aussi. La résistivité mesurée à haute fréquence est donc celle qui serait mesurée s'il n'y avait
pas d'effet P.P.

D'un autre côté, à basse fréquence, Vs au temps d'augmenter et d'atteindre un


maximum alors Vo est plus grand et ρ a est plus élevée. Pour rendre utilisable cette propriété,
un paramètre appelé effet de fréquence (ou EF, en anglais frequency effect) a été défini
ρ DC − ρ AC
EF =
ρ AC

ρ DC = ρ Pour f = 0 et où ρ AC = ρ à hautes fréquences.

En pratique on utilise ρ DC pour f compris entre 0.05 et 0.5HZ, et ρ AC pour f supérieur


à 10HZ.
Annexe 2 : Représentation graphique de P et ETP

Evolution de P et ETP

350
300
Valeurs en mm

250
200 P
150 ETP
100
50
0
J F M A M J J A S O N D
Mois

Figure : Précipitation normale et ETP


Annexes

La précipitation (P) et l’évapotranspiration potentielle (ETP) sont portées sur un même


graphique. Lorsque la courbe (P) est au dessus de la courbe (ETP), il y a excès d’eau. Cette
eau s’accumule d’abord dans le sol. Lorsque le sol est saturé l’eau draine à travers lui et va
enrichir la nappe phréatique.
Lorsque la courbe (P) passe en dessous de la courbe (ETP), le sol s’assèche. Lorsqu’il
a perdu sa réserve en eau, l’évapotranspiration réelle est égale à la pluie et leur différence
avec l’évapotranspiration potentielle est le déficit cumulé en eau. On voit bien que la
précipitation est supérieure à l’évapotranspiration potentielle de décembre à mars, ce qui
permet certainement une reconstitution complète des réserves d’eau. La hauteur de
l’évapotranspiration potentielle est maximale pendant la saison de pluie, ce qui signifie
qu’une forte proportion d’eau de pluie, retenue dans les réservoirs comme lacs, mare etc.
s’évapore. Donc il existe belle et bien une quantité d’eau dans le sous-sol. Ce qui nous
permettrons d’appliquer les méthodes géophysiques pour détecter l’endroit ainsi que la
quantité et la qualité. Nous présentons dans la partie Annexe la courbe illustrant le tableau ci-
dessus.
Ainsi on peut dire que de Novembre en Avril le réseau hydrographique est alimenté
par le ruissellement (R) et l’infiltration (I) et seulement l’infiltration (I) le reste de l’année.

Annexe 3 : Formule du Bilan hydrique


La précipitation constitue le principal flux entrant de l’aquifère, autre que l’alimentation
transversale par les fleuves et les rivières. Pour un bassin déterminé, les quantités d’eaux
entrant et sortant peuvent être évaluées, et suivant la relation mathématique suivant :

P= R + ET + I ± ΔS

P : précipitation, la quantité d’eau accueillie pendant une période bien définie (mm)
I : infiltration, c’est le mouvement vertical de l’eau dans le sol sous l’effet de la gravité.
ET : évapotranspiration, quantité de vapeur d’eau évaporé par le sol et par les plantes quand
le sol a une certaine humidité et les plantes a un stade de développement physiologique et
sanitaire spécifique.
R : ruissellement, la quantité d’eau lors d’une précipitation qui échappe à l’infiltration et à
l’évaporation.
ΔS : variation des réserves, variation des stockes pendant une période donnée.
Annexes

Déficit cumulé :

• Si (P - ETPc)> 0, il n’y a pas de déficit.


• Si (P – ETPc) < 0 :
™ Le premier déficit cumulé est égal au premier (P- ETPc) < 0,
™ Le second déficit cumulé est la somme du déficit précédent et le (P - ETPc)
du mois.

Stock :
• Si (P - ETPc) > 0, le stock est pris égal à 100 mm.
• Si (P - ETPc) < 0, le stock est obtenu en fonction du déficit cumulé (à partir de la table
en annexe).
Lorsque (P - ETPc) redevient positif après une série de négatif, on ramène le stock à
100 mm, en faisant la somme du (P - ETPc) du mois et le stock du mois précédent.
S’il y a un surplus noté ΔS, on a :

ΔS = stock du mois – stock précédent

Évapotranspiration réelle :

• Si ΔS ≥ 0 et (P - ETPc) >0, alors : ETR = ETPc.


• Si ΔS < 0 et (P - ETPc) < 0, alors : ETR = p + ΔS

Surplus (excédent) :

• Si (P - ETPc) > 0, alors : surplus = (P - ETPc) – ΔS


• Si (P - ETPc) > 0, il n’y a pas de surplus.
Après une série de (P - ETPc) < 0, le surplus va d’abord ramener le stock à
100 mm, et on a : (P - ETPc) + dernier stock.
Si (P - ETPc) est suffisant et apporte une valeur supérieure à 100 mm, le
complément de 100 mm est égal au surplus.
Annexes

Annexe 4 : Formule de Thorntwaite


La formule de Thornthwaite donne, en premier lieu, une ETP non corrigée en
centimètre, qu’il faut ensuite multiplier par un coefficient de correction λ fourni par la DMH.
Ce coefficient dépend de la latitude et du mois considéré
a
⎛ 10 ⎞
ETPnc = 1, 6 × ⎜ ⎟
⎝ I' ⎠
ETPc = λ × ETPnc
i =12 1, 514
⎛T ⎞
I = ∑ i et i = ⎜ ⎟

i =1 ⎝5⎠
1,6
a= × I + 0,5
100
Avec : ETPnc : Evapotranspiration non corrigée
ETPc : Evapotranspiration corrigée
T : température mensuelle en degré celsus
I’ : indice thermique annuel
i : indice thermique mensuel
a : coefficient caractérise la zone
λ : Coefficient de corrélation
Références bibliographiques

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.
Ministère de l’Agriculture de l’élevage et de la pèche de Madagascar (2003) Monographie
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J .RENE RATSIMBAZAFY.1978. Contribution au Projet d’Aménagement de la plaine d’
Antananarivo (Madagascar), Thèse de doctorat, Université de Grenoble,Faculté des
Sciences,165p, Bibliothèque du Service de la géologie à Ampandrianomby
LOUIS LAPAINE.1957 : Etude géologique du Massif cristallin Malgache à la latitude de
Tananarive (Madagascar), Thèse de doctorat, Université de Nancy, Annales Géologique du
Service des Mines, Fascicules n°XXIV, 84p, Bibliothèque du Service de la géologie à
Ampandrianomby
BUSSE J.F, RAZAFY G, 1963. Campagne de reconnaissance sur la rive droite de l’IKOPA
d’Ambohimanambola à Ambohidahy, HY 139, Bibliothèque du Service de l’hydrogéologie à
Ampandrianomby
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TITRE : ETUDE HYDROGEOLOGIQUE SUR LE SITE FOYER ET VIE SIS A
AMBOHIMANAMBOLA ANTANANARIVO.
RESUME
L’eau destinée à l’usage ménagère pour le foyer et vie des personnes âgées, sis à
Ambohimanambola Antananarivo, est insuffisante, celle-ci malgré la présence des trois puits
sur le lieu. Une étude hydrologique a été menée dans le but de caractériser l’aquifère et de
localiser le point favorable à l’implantation du point de captage d’eau souterraine pour le
renforcement de l’AEP du foyer.
Le bilan hydrique réalisé a montré l’apport considérable de la pluie à l’alimentation
directe du réservoir d’eau souterraine. La photo-interprétation a donné des traces intéressantes
tandis que la géophysique, utilisant particulièrement la méthode électrique en courant continu,
a confirmé le passage d’une fracturation sur l’un des lieux de passage des traces.
La compilation de toutes les données, climatique, géologique, hydrogéologie et
géophysique, s’est abouti à la détermination du point favorable à l’implantation du forage
d’exploitation d’eau souterraine
Mots clés : Eau, insuffisante, foyer de vie, aquifère, bilan, hydrique, Photo-interprétation,
géophysique, électrique, climat, forage, AEP.
SUMMARY
The water intended for the housewife use for the hearth and life of the old people, located
in Ambohimanambola Antananarivo, is insufficient, this one in spite of the presence of the
three wells on the place. A hydrological study was undertaken with an aim of characterizing
the aquifer and of locating the point favourable to the establishment of the point of subsoil
water collecting for the reinforcement of the AEP of the hearth. The hydrous assessment
carried out showed the considerable contribution of the rain to the direct power supply of the
underground water tank. The photo-interpretation gave interesting traces while geophysics,
using particularly the electric method in D.C. current, confirmed the passage of a fracturing
on one of the crossing points of the traces. The compilation of all the data, climatic,
geological, hydrogeology and geophysics, was led to the determination of the point
favourable to the establishment of the drilling of subsoil water exploitation
Key words:
Water, insufficient, hearth of life, aquifer, assessment, hydrous, Photo-interpretation,
geophysics, electric, climate, drilling, AEP.
ENCADREUR: IMPETRANT
Nom : RAMANANTSOA Nom: RIDJALI Saïd
Prénoms : Andriamahazoherizo Prénoms : Achirafi
Adresse : Lot II E 86 FA Tsarahonenana Adresse : Lot II E 69 Bter Tsarahonenana
Tél: 22 410 36 Tél: 033 12 560 59
e-mail : [email protected] e-mail: [email protected]

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