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Partie 2

Compte bancaire et services liés au compte

Objectif :

Maitriser les caractéristiques des comptes bancaires à la disposition de la clientèle, des


moyens de paiement et des services attachés et discerner le périmètre du risque lié au
fonctionnement du compte chèque et du compte courant.

1. Compte et services aux particuliers

1.1. Compte chèque


a. Définition:
Juridiquement, le compte chèque peut être défini comme un contrat conclu entre le client et la
banque et qui repose sur la volonté expresse des deux parties. Il sert à enregistrer les encaissements
et les décaissements réalisés par le banquier pour le compte de son client. Il permet également la
délivrance et l'utilisation d'un carnet de chèque et éventuellement d'une carte bancaire.

Pratiquement: c'est un schéma qui enregistre l'ensemble des opérations effectuées par les clients
chez la banque. Il se divise en six colonnes:

Colonne 1: Date: affiche la date de chaque opération effectuée dans le compte.


Colonne 2: Date de valeur.
Colonne 3: Libellé : spécifie la nature de chaque opération.
Colonne 4: Débit: retrace toutes les opérations de retrait. Colonne 5: Crédit : enregistre toutes les
opérations de dépôts.
Colonne 6: Solde débiteur : informe le client sur ses dettes chez la banque.
Colonne 7: Solde créditeur : indique l'avoir du client chez la banque.

Illustration pratique
Date Date libellé opération Débit Crédit Solde Solde
opération valeur débiteur créditeur

b. Convention de compte :

Etablie à l'ouverture d'un compte bancaire, la convention de compte de dépôt est le contrat principal
qui lie la banque et son client. Elle se concrétise par le consentement des deux parties à l'ouverture
du compte chèque).
La convention de compte doit déterminer les engagements réciproques de l'établissement et du
de client. Le client doit entre autres vérifier les relevés de compte (dont la périodicité est fixée dans
la convention) et les conserver pendant 10 ans.
De son côté, la banque doit tenir exactement le compte et ne peut disposer des sommes sans l'accord
du client, (matérialisé par un chèque, un ordre de virement), ni prélever de frais non prévus au
contrat.
Le banquier doit donc vérifier la régularité des opérations avant d'exécuter un ordre et détecter les
anomalies éventuelles.
Sauf dérogation légale, la banque doit également respecter le secret bancaire et ne rien divulguer
aux tiers de la situation du compte sauf à certaines administrations telles que: la Direction des
Impôts Directs et Indirects et le Ministère de la Justice.

c. Droit au compte :

Toute personne physique ou morale domiciliée au Maroc a droit à l'ouverture d'un compte bancaire.
Néanmoins, les établissements bancaires restent libres de refuser de contracter avec des particuliers
ou des sociétés (un client peut être indésirable par sa mauvaise tenue, son inconduite notoire, un
passé orageux, une interdiction bancaire). En cas de refus, le postulant peut s'adresse à Bank Al
Maghrib qui désigne un établissement de crédit tenu de lui ouvrir un compte et d'assurer les services
bancaires de base.

d. Ouverture du compte pour les personnes physiques :


Au terme de l'article 493 du code de commerce ; « le compte à vue est un contrat par lequel la
banque convient avec son client d'inscrire sur un relevé unique leurs créances réciproques sous
forme d'articles de crédit et de débit, dont la fusion permet de dégager à tout instant un solde
provisoire en faveur de l'une des parties ». Sur un plan pratique, l'ouverture d'un compte constate
l'entrée en relation effective avec le client, d'où l'attention particulière qui doit lui être apportée.

- Conditions d'ouverture du compte chèque


• Capacité civile

L'ouverture du compte est subordonnée à une condition juridique essentielle :la capacité civile.
C'est le pouvoir reconnu par la loi à une personne d'accomplir des actes, de prendre des
engagements et de défendre ses propres intérêts.
Sont considérées personnes incapables :
• Le mineur: c'est toute personne dont l'âge est inférieur à 18 ans.
Un mineur peut ouvrir un compte s'il bénéficie de l'autorisation de son tuteur qui peut être : -
un tuteur légal : c'est le père ou la mère après le décès du père,
-un tuteur testamentaire : désigné par les parents avant leur décès,
-un tuteur datif : personne nommée par le juge.
• Les majeurs interdits :
Le dément : c'est celui qui perd la raison, que cette perte soit permanente ou entrecoupée
de périodes de lucidité,
- le prodigue: c'est celui qui dilapide ses biens en dépenses inutiles.
Seul le juge est habilité à constater la démence ou la prodigalité.

• Etat civil
Les informations sur le client sont puisées de :
la carte d'identité nationale pour les marocains,
• la carte de séjour pour les étrangers résidents au Maroc,
• Le passeport pour les étrangers non résidents.
• Nationalité
Les personnes de nationalité marocaine ainsi que les résidents étrangers au Maroc peuvent ouvrir
un compte chèque dans une banque. Par contre, les étrangers non résidents ne peuvent ouvrir que
des comptes en dirhams convertibles ou des comptes en devises.

• Domicile
Généralement c'est l'adresse mentionnée sur le document officiel d'ouverture de compte qui est
retenue en tant que lieu de résidence du nouveau client. Aussi, une confirmation s'opérera par
l'envoi d'une lettre de remerciement à cette adresse. En cas de retour de cette lettre, le chargé de
clientèle doit s'abstenir de remettre le chéquier au client.

• Capacité bancaire
Aucune délivrance de chéquier n'est autorisée aux interdits de chéquiers. Le banquier doit
consulter obligatoirement le Service Central des Incidents de Paiement (SCIP) pour toute remise
de chéquier au nouveau client.

- Formalités d'ouverture du compte


• Fiche d'ouverture du compte
Elle reprend d'une manière détaillée tous les renseignements concernant le client à savoir :
• Nom
• Prénom
• Date et lieu de naissance
• Adresse
• Numéro du téléphone
• Profession
• Adresse de l'employeur

Le numéro de la pièce d'identité présenté ainsi que sa photocopie. Toute personne qui souhaite
ouvrir un compte doit absolument décliner son identité :
• Pour les marocains, seule la carte d'identité en cours de validité est acceptée.
• Pour les étrangers résidents, la présentation de la carte de séjour délivrée par les services de la
sûreté nationale est obligatoire.
• Pour les étrangers non résidents, seul le passeport est requis.
• Spécimen de signature
Ces formalités de prise de renseignements étant accomplies, le client est invité à apposer sa
signature sur le carton de spécimen. Si le client souhaite la remise d'un chéquier, il doit remplir une
demande dans ce sens.

• Numéro de compte
A chaque compte est attribué un seul et unique numéro de compte à partir d'une série de numéros.
Le client peut ouvrir autant de comptes chèques qu'il souhaite. L'ouverture d'un compte permet la
délivrance d'un carnet de chèques grâce auquel le client pourra retirer les fonds à son profit (chèque
de retrait), ou au profit d'une tierce personne (chèque de paiement). Avant de délivrer le carnet de
chèque, le chargé de clientèle doit s'assurer de la capacité bancaire du nouveau client auprès du
Service Central des Incidents de Paiement (SCIP). 00
Illustration

000 000 0000000 00 0000000 00

Code banque Code ville Code agence N˚ de compte Clé RIB

e. Formes du compte chèque


Le compte chèque peut prendre l'une des deux formes suivantes :
Un compte chèque individuel : c'est un compte de dépôt ouvert au nom d'un seul titulaire.
Un compte collectif : c'est un compte ouvert au nom de deux ou plusieurs cotitulaires. Il peut être
soit un compte joint, soit un compte indivis.

- Compte joint
Ouvert au nom de deux cotitulaires, ce compte permet à chacun des titulaires de le faire fonctionner
seul, exactement comme s'il en était l'unique titulaire. Souvent ouvert par des couples, le compte
joint présente l'avantage de ne pas être bloqué, en cas de décès de l'un des cotitulaires. Ce compte
continuera de fonctionner normalement sauf si les héritiers du co-titulaire décédé font opposition.
En revanche, chaque cotitulaire est personnellement responsable des découverts éventuels, même
s'ils ne sont pas de son fait.
- Principe de solidarité
L'ouverture d'un compte joint entraîne l'obligation contractuelle d'une solidarité active et passive
pour les cotitulaires du compte.
• La solidarité active : chacun des co-titulaires peut disposer de l'intégralité des fonds déposés sur
le compte, même s'il est alimenté par un seul des deux co-titulaires.
• La solidarité passive : chacun des co-titulaires est considéré comme débiteur en cas de solde
négatif du compte.

- Clôture d'un compte joint


Chacun des co-titulaires peut à tout moment clôturer son compte, même sans l'accord des autres
Titulaires.

- Décès du co-titulaire d'un compte joint


Le décès n'entraine pas le blocage du compte, sauf si le notaire ou un héritier le demande
expressément .
Le conjoint survivant a la libre disposition des biens déposés. Toutefois, il doit rendre compte de sa
gestion aux héritiers qui pourront demander le blocage du compte jusqu'à la liquidation de la
succession

- Compte indivis
Il est ouvert au nom de deux ou plusieurs cotitulaires qui doivent signer conjointement (Monsieur et
Madame) pour le faire fonctionner sauf s'ils décident de désigner un mandataire commun. Qu'il soit
individuel ou collectif, le titulaire du compte chèques peut donner procuration.

f. Procuration
Le mandat ou procuration est l'autorisation donnée par le titulaire du compte à une ou plusieurs
personnes pour agir en son lieu et à sa place.
Le titulaire du compte qui donne la procuration est appelé mandant.
La personne à qui la procuration est donnée est appelée mandataire. Il doit jouir de la capacité
civile.
Le mandat est dit général lorsque le mandataire est habilité à effectuer toutes les opérations
bancaires relatives au compte.
Le mandat est dit spécial lorsque les pouvoirs du mandataire sont limités soit dans le temps soit
dans le montant soit les deux à la fois.
Le mandat peut être révoqué à tout moment aussi bien par le mandant que par le mandataire. Il
tombe de plein droit avec le décès de l’un des deux signataires.
1.2 Moyens de paiement
a. Chèque:
Le chèque est un écrit qui, sous forme de mandat de paiement, sert au tireur à effectuer le retrait à
son profit ou au profit d'un tiers appelé bénéficiaire de tout ou partie des fonds portés au crédit de
son compte chez le tiré, et disponibles.
Le chèque a pour objet de permettre au titulaire de ses comptes d'utiliser les sommes qu'il y
dépose sans avoir à manipuler de numéraire (commodité).
Le chèque peut être stipulé payable à une personne dénommée, avec ou sans clause express à
ordre, avec clause non à ordre, ou au porteur. Cette clause à ordre ou non à ordre permet la
transmission ou non du chèque.

- Les mentions obligatoires du chèque


Pour que le chèque soit valable, il faut qu'il comporte les mentions obligatoires suivantes :
• la dénomination du chèque, insérée dans le texte même du titre et exprimée dans la langue
employée dans la rédaction de ce titre.
• l'ordre express de payer (PAYEZ CONTRE CE CHEQUE) une somme libellée en CHIFFRES et
en LETTRES .
• l'indication du TIRE (Nom de l'établissement de crédit teneur du compte),
• l'indication du lieu où le paiement doit s'effectuer (agence bancaire)
• la date et le lieu de création du chèque,
• le nom et la signature du tireur
• le numéro de compte.

Le numéro de compte n'est pas une mention obligatoire mais pour des raisons pratiques évidentes,
la banque le fait figurer sur les formules de chèque.

- Mentions facultatives du chèque


La désignation du bénéficiaire : le tireur a la faculté de mettre le nom du bénéficiaire, la mention
« au porteur » ou ne rien inscrire à l'emplacement réservé à la désignation du bénéficiaire.

- Provision du chèque
Par provision, il faut entendre le solde créditeur du compte qui doit être égal ou supérieur au
montant du chèque.
La provision doit être préalable, disponible et suffisante:
• Préalable: c'est-à-dire qu'elle doit exister avant l'émission du chèque.
• Disponible: c'est-à-dire libre au moment du paiement du chèque.
• Suffisante : c'est-à-dire égale ou supérieure au montant du chèque.

- Endos translatif de propriété


C’est la transmission du chèque d'une main à une autre par une simple signature au dos du chèques.
Celui qui transmet le chèque est appelé endosseur. Celui qui le reçoit par ce moyen est appelé
endossataire. Le dernier endossataire est appelé porteur du chèque. Il n y a pas de limite à la chaine
de l'endossement. La loi permet même d'adjoindre une rallonge qui servira pour les signatures.

• Délais légaux de présentation du chèque:


Le chèque est payable à vue et dans les délais légaux de présentation qui sont de:

• 20 jours, si le chèque est émis au Maroc


• 60 jours, si le chèque est émis hors du Maroc.

La date d'émission du chèque constitue le point de départ des délais sus-indiqués.


Même si le chèque soit post-daté, il est payable le jour de sa présentation au guichet (sauf en cas de
décès du tireur).
La non observation du délai légal ne signifie pas le non paiement du chèque mais simplement la
perte de certains avantages juridiques, notamment le principe de la solidarité (les endosseurs et
endossataires).
En effet, le porteur peut toujours présenter son chèque à l'encaissement même après ce délai et tant
que le chèque n'a pas été frappé de prescription (1 an plus le délai légal).

- Présentation au paiement d'un chèque


Obligation de vérifier l'identité du porteur au moyen d'un document photographie. La loi interdit à
une personne mineure d'encaisser un chèque.
Pour les personnes physiques:
• Carte d'identité Nationale
• Carte d'immatriculation pour étrangers résident,
• Passeport ou toute pièce d'identité pour les étrangers non résidents.

- Paiement des chèques par la banque du tireur


Avant de payer un chèque à un client, le guichetier payeur¹ doit s'entourer de tout un ensemble
de précautions.
S'agissant d'un chèque de retrait, il doit soigneusement:
• Vérifier la conformité de la signature,
• Vérifier la régularité du chèque,
• Exiger du client une signature sur le dos du chèque avant de lui remettre l'argent. Cette
signature est appelée «Acquit>>
S'agissant du paiement d'un chèque, le guichetier payeur doit d'abord scrupuleusement s'assurer de:

• L'identité du bénéficiaire qui doit présenter la carte nationale en cours de validité pour un
marocain, la carte de séjour pour un étranger résident au Maroc
• La régularité du chèque qui consiste à vérifier:

- La conformité de la signature apposée au recto du chèque avec le spécimen détenu par l'agence
(carton de signature de l'ouverture du compte)
- la conformité de la somme en chiffres et en lettres. En cas de discordance, on prend en
considération la somme en lettres
- La régularité de la chaîne de l'endos,
- L'approbation des surcharges et ratures: cette approbation est matérialisée par une sim, le
signature à côté de chaque surcharge ou rature
- L'absence d'opposition.

• Absence totale ou partielle de la provision:


Lorsque le chèque a été payé partiellement ou rejeté pour absence de provision, le porteur devra
préalablement dresser un acte de protêt auprès du secrétariat greffe du tribunal. Deux situations
peuvent se présenter:

• Si le porteur a présenté son chèque au paiement pendant le délai légal et qu'il a pris soin de
dresser l'acte de protêt avant l'expiration du délai légal, il bénéficie du principe de la solidarité, en
vertu duquel il peut attaquer en justice individuellement ou collectivement tous les signataires du
chèque sans qu'il soit astreint de respecter l'ordre dans lequel ils se sont obligés.
• Si le porteur a présenté son chèque après le délai légal, il ne peut se retourner que contre le tireur
qui n'a pas constitué la provision.

- Compensation
La compensation consiste en un échange quotidien de valeurs (les chèques, les effets et les
virements) entre les différentes banques réunies à la chambre de compensation chez Bank Al
Maghrib. Chaque banque est représentée par un compensateur. De la différence entre valeurs
remises et valeurs reçues, se dégage un solde qui sera compensé.
Le compte du client n'est crédité qu'après encaissement effectif du montant du chèque.
Actuellement, le traitement de cet échange se fait par un système informatique sous l'appellation
« télé-compensation".

- Formes du chèques
• Barrement du chèque:
Pour éviter l'utilisation frauduleuse du chèque, le porteur peut le barrer. Le barrement est le fait de
mettre deux traits parallèles au recto du chèque, de préférence à l'angle supérieur gauche. Un
chèque barré ne peut jamais être encaissé en espèces. Le barrement du chèque peut être :

• Un barrement général lorsqu'il ne comporte aucune mention entre les deux barres. Cela
implique que la banque tirée peut payer ce chèque à n'importe quel établissement bancaire.
• Un barrement spécial lorsque le nom d'une banque est inscrit entre les deux barres. Seule cette
banque peut encaisser ce chèque.

• Chèque certifié:
La certification résulte de la signature du tiré au recto du chèque, elle a pour conséquence le blocage
de la provision du chèque pendant tous les délais légaux de présentation au paiement.
Ainsi la provision du chèque certifié reste sous la responsabilité du tiré, bloquée au profit du porteur
jusqu'au terme des délais légaux de présentation.
Passés ces délais, les mentions de certification deviennent sans effet et la provision du chèque
est recréditée au compte du client.
• Chèque de banque
C'est un chèque tiré par la banque sur elle-même. Il présente l'avantage d'apporter la garantie de
paiement sur une preuve beaucoup plus longue que le chèque certifié. Il est délivré gratuitement à la
demande de certaines entreprises pour leur permettre de régler les administrations (Direction des
Impôts Directs et Indirects,…).

• Chèque pré-barré:
Afin d'améliorer le taux de bancarisation de la population marocaine, en février 2011, les autorités
monétaires ont mis en place le chèque pré-barré non endossable pour les clients patentés des
banques, à la fois les personnes morales, les entreprises individuelles et aussi les professions
libérales.
Ce chèque ne peut être établi au porteur, ni transmissible par endos et ni encaissable en espèces au
guichet; il ne peut être encaissé que par l'intermédiaire d'un établissement de crédit.

- Incidents de paiement
• Définition:
On entend par incident de paiement le non paiement de tout chèque. Les motifs de non paiement
sont:
• L’absence de provision
• L’insuffisance de provision
• Le règlement partiel d’un chèque à concurrence de la provision disponible
• L’émission d’un chèque sur un compte clôturé
• L’émission d’un chèque sur un compte frappé d’indisponibilité (ex saisie arret)

• Conséquences :
A compter de la date d’un incident de paiement relevé au nom du titulaire du compte pour
défaut ou insuffisance de provision ,ce dernier se trouve interdit de chéquier pendant 10 ans.
Il n’a droit qu’aux chèques guichet pour effectuer un retrait de fonds auprès du tiré, ou pour
une certification . C’est ce qu’on appelle l’interdiction bancaire.
Egalement, en cas de protêt du chèque par le porteur, le juge peut interdire le tireur d'un chèque qui
omet de maintenir ou de constituer la provision, d'émettre des chèques pendant une durée de
1 an à 5 ans. C'est ce qu'on appelle l'interdiction judiciaire.
A cause de ces interdictions, le tireur n'a droit qu'aux formules de chèques remises pour un retrait
de fonds auprès du tiré, ou pour une certification.
Ces interdictions doivent être observées aussi bien par la banque qui a refusé le paiement du
chèque pour défaut ou insuffisance de provision, que par les autres banques informées de
l'incident par le Service Central des Incidents de Paiements de Bank Al Maghrib.
Cependant, il convient de préciser la différence entre interdiction bancaire et interdiction
judiciaire.
L'interdiction bancaire de 10 ans n'est pas une fatalité, vu que le tireur peut régulariser à n'importe
quel moment sans aucune limitation de délai pour réintégrer le circuit bancaire. En revanche,
l'interdiction judiciaire est beaucoup plus sévère; la durée de l'interdiction prononcée par le tribunal
est ferme. Le tireur ne retrouve la faculté d'émettre des chèques qu'à l'échéance malgré la
régularisation.

- Obligations de la banque
Lorsque la banque rejette un chèque tiré sur ses caisses, la loi lui fait obligation de délivrer un
certificat de refus de paiement au porteur du chèque ou à son mandataire.

- Obligation à l’égard du tireur : envoi de l’injonction.


Des constatation de l’incident de paiement, la banque adresse au titreur par lettre recommandée
avec accusé de réception l’injonction ci-après :
• Interdiction d’émettre des chèques pendant 10 ans.
• ordre de restitution des formules de chèques en sa possession.
• moyens de règlement (régler le montant du chèque impayé ou la constitution de la provision
suffisante et s’acquitter de l’amende fiscale 5 % ,10% et 20%

B. Virement
Le virement est le mécanisme permettant le transfert d’une somme d’argent d’un compte vers un
autre via une écriture comptable.
La réalisation nécessite deux conditions :
• un ordre écrit et signé émanant du titulaire du compte.
• l’existence de deux comptes : celui du donneur d’ordre et celui du bénéficiaire.

Le virement peut être :


• un virement interne : lorsque les deux comptes sont ouverts chez la même banque.
• un virement externe : lorsque les deux comptes sont ouverts chez deux banques
différentes (passage par l’opération de compensation).
• un virement permanent.
• un virement télégraphique.

C.Mise à disposition.
Elle consiste pour un client à donner l’ordre à sa banque de mettre à sa disposition ou à celle d’une
tierce personne une somme déterminée dans une autre localité que celle où le compte est ouvert.
Pour cela le donneur d’ordre doit indiquer sur l’ordre donne à la banque :

- le nom et le numéro de la CIN du bénéficiaire.

- La somme.

D. les cartes bancaires


Les cartes bancaires permettent de régler les achats avec possibilité d’un crédit gratuit, via le débit
différé. Elles sont principalement de deux types :

- Les cartes de retrait , permettant exclusivement le retrait d’espèces auprès des distributeurs
automatiques.

- Les cartes de paiement, qui permettent en plus du retrait d’espèces, de régler des achats auprès
des commerçants.

1.3. Services proposés par la banque aux particuliers

- Bancassurance :
Au début des années 80, la majorité des banques s’est lancée dans la vente des produits d’assurance
vie et capitalisation, en vue d’augmenter le volume des commissions.
Aujourd’hui les grands groupes bancaires considèrent la bancassurance comme un axe stratégique
de développement.
Avantage de la bancassurance : cette nouvelle activité permet à la banque :

- D’améliorer la rentabilité de son réseau en alimentant le PNB par les commissions


collectées.

- D’augmenter sa part de marché par la fidélisation de la clientèle et de la démarche de


prospects.

- Change manuel

- Achat des devises


- Vente des devises

- Location de coffre-fort

2.Compte courant et services aux professionnels et aux entreprises

L’ouverture du compte à un professionnel ne doit pas être considérée comme un simple acte
administratif.
Au contraire, le banquier doit situer chaque ouverture dans le cadre de son environnement juridique
et économique. (le respect des règles de vigilance et la rentabilisation de la relation via le maximum
de produits placés pour satisfaire les besoins du client professionnel).

2.1.Compte courant
Il est nécessaire d’opérer ici une distinction entre le compte chèque (ou compte de dépôt) et le
compte courant.

- le compte cheque ne peut en principe jamais être débiteur. Il est ouvert à des clients particuliers.

- le compte courant, quant à lui, est ouvert des commerçants dans le cadre de leurs besoins
professionnels.

- le compte courant peut-être débiteur ou créditeur pour la banque comme pour le client
professionnel.
Le compte courant est un compte dans lequel sont enregistrées les opérations courantes de
l’entreprise conformément à la convention du compte signée par la banque et l’entreprise.
Le contrat convenu entre les deux parties(entreprise/banque) sous-entend une volonté commune
d’effectuer des Operations. Il prend la forme de la convention de compte.

2.2 Les effets juridiques de la convention de compte courant


Le compte courant connait quatre effets fondamentaux :
A /L'effet novatoire : toute écriture perd son individualité et devient un simple article du
compte courant. La fusion des articles par compensation permet de dégager un solde provisoire.
B/L’indivisibilité : toute écriture passée au débit ou au crédit du compte courant est noyée
dans la masse des écritures antérieures et ne contribue qu à extérioriser un nouveau solde (débiteur
ou créditeur).
C/Le report d’exigibilité : tant que le compte courant fonctionne, on ne peut exiger le
versement du solde sans mettre fin à la convention.
D/le cours de plein droit des intérêts : chaque somme inscrite en CC porte
intérêts du jour où il entre en valeur jusqu’à l’arrêté du compte.

Droit au compte courant


En cas de refus de l’ouverture de compte par les établissements bancaires, la personne peut
demander à Bank al Maghrib de designer un établissement de crédit auprès duquel elle pourra se
faire ouvrir un compte (selon la loi).

Secret professionnel
Tout employé de banque ayant accès aux informations de ses clients doit faire preuve de
confidentialité, faute de quoi il verra sa responsabilité engagée.
Toutefois, le banquier peut être appelé à enfreindre ce principe et divulguer le secret professionnel
notamment à :

- l’administration fiscale.

- la justice.

- l’inspection de l’office des changes.

c. Ouverture du compte courant


Préalablement à l'ouverture de tout compte, les banques doivent avoir des entretiens avec leurs
nouveaux clients en vue de s'assurer de leur identité et de recueillir tous les renseignements et
documents utiles relatifs aux activités des titulaires des comptes et à l'environnement dans lequel
ils opèrent notamment lorsqu'il s'agit de personnes morales ou d'entrepreneurs individuels.

Les comptes rendus de ces entretiens doivent être versés aux dossiers des clients, prévus aux articles
5 et 6 de la circulaire n°41 de Bank Al Maghrib qui déterminent les éléments de l'identification de
la clientèle qui doivent être consignés dans une fiche d'ouverture de compte.
- Ouverture du compte pour l'entreprise individuelle
S'agissant d'activités qui s'apparentent à l'entrepreneur lui même, la présentation d'une carte
d'identité nationale en cours de validité est indispensable. L'attention du banquier portera sur
• l'identité du client,
• carte d'identité nationale pour les nationaux ainsi que sa durée de validité,
• la carte de séjour pour les étrangers résidents ainsi que sa durée de validité,
• le numéro du passeport ou de toute autre pièce d'identité en tenant lieu, pour les étrangers
non résidents et sa durée de validité,
• copie du diplôme pour les entreprises dont l'exercice de l'activité est subordonnée à une telle
condition.

Le banquier doit également se renseigner auprès du Service Central des Incidents de Paiements
(SCIP) de Bank Al Maghrib pour s'assurer que les personnes habilitées à engager l'entreprise ne
sont pas frappées d'interdiction.
A partir des documents présentés, le banquier peut ouvrir un compte courant à son client.

- Ouverture du compte pour l'entreprise sociétaire


Les comptes ouverts aux entreprises pour les besoins de leur activité, fonctionnent le plus
généralement selon la forme juridique de compte courant.
L'ouverture du compte se traduit par des formalités qui permettent au banquier de recueillir un
maximum de renseignements. Elle s'effectue dans le strict respect des procédures et se concrétise
par:
• Une fiche d'ouverture de compte qui doit être établie au nom de chaque entreprise dans
laquelle doivent être consignés, selon la nature juridique de ces personnes, l'ensemble ou certains
des éléments d'identification ci-après :

- La dénomination.

- La forme juridique.

- L'activité.

- L'adresse du siège social.

- Le numéro de l'identifiant fiscal.

- Le numéro d'immatriculation au registre du commerce ainsi que le centre d'immatriculation.


Cette fiche doit être conservée dans le dossier ouvert au nom de la personne morale concernée ainsi
que les documents complémentaires, ci-après précisés, correspondant à sa forme juridique.

• Des documents complémentaires qui doivent être fournis par l'entreprise :

- Les statuts mis à jour.

- La publicité légale relative à la création de la société et aux éventuelles modifications affectant


ses statuts.

- Le modèle J délivré par le tribunal de commerce de Casablanca précisant les garanties inscrites
sur le fonds de commerce.

- Les procès-verbaux des délibérations des assemblées générales ou des associés ayant nommé les
administrateurs ou les membres du conseil de surveillance ou les gérants.

- Les noms des dirigeants et les personnes mandatées pour faire fonctionner le compte bancaire.

Ces documents doivent faire l'objet d'un examen minutieux par le chargé de clientèle pour s'assurer
de leur régularité.

- Précautions à prendre
Lors de l'ouverture du compte, le chargé de clientèle doit se conformer à la circulaire n° 2/G/2012
relative au devoir de vigilance incombant aux établissements de crédit.

- Comptes spéciaux
Ces comptes sont ouverts aux entreprises étrangères non résidentes pour les besoins de leurs
activités temporaires au Maroc (cas d'entreprise étrangère déclarée adjudicataire lors d'un appel
d'offres public).
Ils sont destinés à recevoir notamment :
• Les paiements en dirhams relatifs à l'exécution des marchés de travaux et de services réalisé
au Maroc par personnes physiques ou morales étrangères,
• Les recettes au titre des annonces publicitaire effectués par des revues et périodique étrangères,
Pour le compte de personnes physiques ou morales marocaines.
A la fin des travaux, l'entreprise étrangère est autorisée à transférer à l'étranger la contrevaleur en
devises du solde créditeur en dirhams.
- Compte en dirhams convertibles
Les entreprises étrangères ou non étrangères sont autorisées à ouvrir cette catégorie de compte. Ce
compte ne peut être alimenté que de la contrevaleur de cession des devises rapatriées ou d'un
virement provenant d'un compte de la même catégorie ou d'un compte en devises.
Il fonctionne en dirhams et pourra être transféré sans autorisation de l'Office des Changes soit :
• Au crédit d'un autre compte en dirhams convertibles,
• Par transfert en devises au profit du titulaire du compte ou à un bénéficiaire désigné.
Le détenteur de ce compte court le risque de change jusqu'au moment du transfert à l’étranger.

- Compte en devises
Les entreprises étrangères ou non étrangères peuvent ouvrir sans autorisation cette catégorie de
compte.
Ce compte ne peut être alimenté que par devises provenant de l'étranger ou d'un virement provenant
de la même catégorie de compte ou d'un compte en dirhams convertibles.
Les détenteurs de ce compte peuvent les transférer l'étranger sans aucune autorisation préalable de
l'Office des Changes.

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