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I.

INTRODUCTION

Dans la société traditionnelle africaine, la femme parait moins qu’un être humain; c’est un objet ; un
être soumis à la procréation. Pour ce fait, elle est reléguée au second plan ; pensant quelle est
naturellement inferieure à l’homme, elle subit des traitements barbare que personne n’ose parler.
C’est dans ce conteste que FATOU KEITA écrivaine ivoirien ne pouvant pas se taire, nous présent la
condition de la femme africaine a travers le sujet : « LA VIE DE LA FAMILLE ».

Fatou Keita essaie à travers son œuvre de démontrer aux femmes qu’il existe des formes de vies
autres que celles marquées par la tradition, que leur rô le dans la société ne se réduit pas
simplement à celui d’être mères et/ou épouses mais aussi qu’elles ont des droits, entre autres;
le droit à l’éducation et à l’accomplissement aussi bien personnel que professionnel, le droit
d’être maîtresse de leur corps et de vivre ouvertement leur sexualité, mais surtout le droit d’être libre
et de se rebeller contre toute aliénation de leur personne.
II. BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE DE L’AUTEUR

1- BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR

a. L’écrivaine

Fatou Keïta est une écrivaine ivoirienne née à Soubré, en Cô te d’Ivoire en 1965. Elle fait ses études
primaires à Bordeaux, en France et ses études secondaires en 1974 à Bouaké où elle reçoit le Bac.
Après, elle part à Londres en 1981 où elle prépare sa Licence d’anglais. Elle retourne en Cô te d’Ivoire
où elle fait sa Maîtrise à l’Université Nationale de Cô te d’Ivoire. Après avoir obtenu sa thèse de
Doctorat de 3 cycle, en études anglo-saxonnes à l’université de Caen en France, elle commence à
ème

enseigner la littérature anglaise au Département d’Anglais de l’université de Cocody à Abidjan.

Elle acquiert une bourse Fulbright pour réaliser à Charlottesville en Virginie des recherches sur les
femmes auteures noires aux Etats-Unis et en Angleterre en 1995. C’est ainsi qu’elle développe l’envie
d’écrire le roman comme Calixthe Beyala. En 1996, elle écrit des nouvelles pour enfants et en 1998,
elle écrit Rebelle pour se donner à une littérature qui prend position pour des problèmes politiques
ou sociaux. Ainsi, Fatou Keïta partage les mêmes idées de bataille contre les violences faites aux
femmes surtout au niveau de l’excision, qu’elles voient comme un acte de transgression des droits
d’un individu.

b. Résumé du roman, Rebelle

Le personnage principal de l’œuvre est Malimouna; une fillette africaine, belle, intelligente,
persévérance, née d’une famille analphabète. Elle vient de Boritouni, un village qui est fier de
ses valeurs et ses traditions. Malimouna rencontre Sanita qui est née en Afrique mais n’a pas habité
au village avec ses parents; elle passe ses vacances au village pour s’imprégner de sa culture et
sa langue d’origine. Malimouna et Sanita deviennent vite amies et Malimouna apprend la langue
française et Sanita apprend sa langue maternelle. Sanita n’est plus revenue au village à cause
de la tradition de l’excision imposée sur ses parents par les membres de la communauté et ses
parents n’acceptent pas toutes les pratiques de la culture traditionnelle. Le jour de l’excision, ce jour
est un grand jour dans la vie de la femme. Le tour de Malimouna arrive, elle entre
courageusement mais elle refuse d’être excisée et elle dit à Dimikèla, l’exciseuse qu’elle allait révéler
au monde ce qu’elle avait vu; car Dimikèla fait l’amour avec Seynou.

A quatorze ans, elle est soumise au mariage forcée à un ami de son père Sando, un vieux riche
commerçant, un homme qui avait des femmes déjà . A la maison du vieil homme, elle s’enfuit, elle
voyage sans destination. Après plusieurs et différentes difficultés dans sa vie elle a une
assimilation à la culture occidentale, précisément en France. En France, elle rencontre Fanta,
une femme Malienne qui a quatre enfants et est encore enceinte Fanta vit avec son mari en France
mais ces deux rejettent la pratique traditionnelle; ils ont excisé leur fille contre sa volonté et celle-
ci est décédé après cette opération et les parents sont emprisonnés suite à la mort de leur fille.
Malimouna rencontre Philippe et veut l’épouser mais Agnès, la sœur de Philippe refuse.

Après la séparation, Malimouna rencontre un homme qui s’appelle Karim qui est originaire de
la même région qu’elle. Malimouna commence à parler sa langue maternelle qu’elle n’a pas
parlée depuis tant d’années. Ils se sont mariés après quelque temps. Elle découvre l’infidélité de son
mari.
Elle joint l’association d’aide à la femme en difficulté (AAFD) pour contribuer à la lutte qu’elle
et ses amies de l’association ont entreprise de poursuivre. Elle est devenue présidente de
l’association.

Son nom apparaît dans les journaux, on la voit à la télévision où elle parle de la violence physique
que les filles subissent dont l’excision en fait partie, le mariage forcé de très jeunes filles, et
aussi l’étouffement de celles-ci dans leur foyer et les brutalités domestiques qui s’en suivent souvent.
Elle critique le refus du droit à l’instruction aux filles. Malimouna et son association commencent à
lutter contre les abus traditionnels. C’est grâ ce à cette association qu’elle change les différentes
images négatives, le portrait de la femme et lui donne une vie propre à la femme. C’est ainsi qu’à la fin
elles se sont libérées des violences et des différents abus de la société traditionnelle.

c. Position de l'écrivaine

Préoccupée par les conditions féminines, Fatou Keita raconte l'histoire de Malimouna et dénonce les
pratiques dont sont victimes la plupart des jeunes filles. Elle montre les méfaits de l'excision. Dans
beaucoup de pays d'Afrique, l'excision est interdite par la loi mais cette pratique est de plu en plus
récurrente comme Ghana, Djibouti. Elle est présentée comme une norme.

Ce roman dégage deux thématiques importantes: la liberté des femmes, les pratiques traditionnelles.

2. BIBLIOGRAPHIE DE L’AUTEUR

 1996 : Le petit garçon en bleu, La voleuse de sourires, Conte, Edition NEI2.

 1997 : Sinabani la petite dernière, Conte, Edition NEI.

 1998 : Rebelle, Roman, Edition Présence Africaine/NEI

 1999 : Le coq qui ne voulait plus chanter, Conte, Edition NEI.

 2000 : Le boubou du père noël, Conte, Edition NEI.

 2000 : Kyatou cache ses dents, Conte, Edition NEI.

 2002 : Le billet de 10 000 F, Conte, Edition NEI.

 2004 : Tiratou la petite guenon, Edition NEI.

 2005 : Un arbre pour Lollie, Conte, Edition NEI.

 2006 : Et l'aube se leva…, Roman, Edition Présence Africaine/CEDA/NEI.

 2006 : la colère de la petite souris, Edition NEI/CEDA.

 2006 : la véritable histoire du singe, Edition NEI/CEDA.

 2009 : Le chien qui aimait les chats!, Edition NEI.

 2009 : tout rond !, Edition NEI.

 2010 : HAÏTI, sauvée par ma poupée, Edition NEI.


 2011 : La petite pièce de monnaie, Edition NEI.

 1996 : Sinabani la petite dernière, Conte, Edition NEI.

 1996 : La voleuse de sourires, Conte, Edition NEI.

 1997 : Le retour de la voleuse de sourires, conte, Edition NEI.

 2001 : Les billes de Karim Conte, Edition NEI.

 2013 : À l'école du tchologo, Edition NEI/CEDA.


III. PRESENTATION DE QUELQUES PERSONNAGES

1. Portrait physique

a. Malimouna

Malimouna jeune fille née d’une famille traditionnelle africaine dont la mère s’appelle matou et le père
Louma. Une fille physiquement belle dont témoigne la page 29 que Malimouna semble être l’œuvre
sublime du meilleur sculpteur de bois d’ébène du village. Sa grande beauté attiraient même les jeune
du village ensuite Malimouna est encore proclamée la plus belle de sa génération cela se voit à la page
25.

b. Matou

Matou la mère du personnage principale (Malimouna) est une femme très courageuse, cette femme à
une taille physique minuscule. Celui s’aperçoit à la page 156.

c. Fanta

Fanta personnage compasse qui enregistre une beauté élégante avec un teint claire de nature. Cette
dernière nous présent un visage de très fin. Cela se voit à la page 85.

d. Laura

Laura personnage compasse de cette œuvre, est de la même génération que Malimouna.

IV. LA VIE DE LA FAMILLE DANS LE REBELLE DE FATOU KEITA

Fatou Keita fait un portrait répugnant et révoltant des traditions patriarcales, portraits qui est capable
de sensibiliser les consciences les plus rigides, téméraires et intransigeantes. L’auteur de Rebelle
présente très remarquablement une société qui, comme devrait s’y attendre en Afrique
conservatrice, redoute et décourage déplorablement le combat féministe par les femmes sur une
base contestable; les dogmes religieux et les traditions assimilées et souvent transmises de génération
en génération. Keita donne au lecteur attentif, une image de la réalité sociale en Afrique
traditionaliste et présente à son lecteur de la condition féminine. Elle donne aussi au lecteur l’état du
combat pour la libération de la femme en Afrique.

a. Le statut de la femme dans la société traditionnelle en Afrique

Les femmes ont été négligées et marginalisées pendant longtemps. Le statut attribué
aux femmes africaines est évident lorsque l’on prend en compte l’institution de la dot,
l’excision féminine, les mariages précoces et forcés, le mauvais traitement des veuves, etc.
La société africaine ne considère pas l’éducation de la fille comme étant une priorité. En
effet, le mariage et le maintien d’un foyer semblent être des rô les plus acceptables. Dans
la majorité des cas, le critère pour mesurer la dignité d’une femme réside dans sa capacité à porter un
enfant. Pour une femme, la capacité de procréer signifie le début d’un mariage réussi. Ainsi, son rô le
majeur est de prendre soin des enfants. De plus, les hommes expriment leur domination en pratiquant
la polygamie ; la femme n’a aucun droit sur la propriété d’un homme et c’est la raison pour laquelle
une veuve est privée des possessions et des finances de son mari après sa mort.

b. Le mariage forcé et précoce

La mère de Malimouna se réjouit de l'idée de mariage qu’elle considère comme une bénédiction de
Dieu. Sa fille réagit négativement en pleurant quand on lui annonce la nouvelle de son mariage avec le
vieux Sando. Les pleurs sont la seule manière de montrer son rejet de cette situation. Il s’agit d’un
véritable mariage forcé : Malimouna n’a jamais rencontré Sando, le mari qu’on lui impose. Elle ignore
même la date de son mariage. Tout ce qu’elle sait, c’est que son père la donne en mariage. Tous les
arrangements, les préparatifs et les décisions relèvent de Sando et de Louma, son père. Ce dernier ne
se soucie guère de la vie émotionnelle et psychologique de sa fille. Par ailleurs, le jour de la cérémonie,
on enferme Malimouna dans une chambre. Elle est parée des bijoux et des vêtements somptueux
qu’avaient confectionnés les sœurs de son père. Dans la pièce, un tourbillon de pensées traverse
l’esprit de Malimouna :

Le cœur de Malimouna se mit à battre à tout rompre. Elle n’avait même pas pensé à cet aspect des
choses. Elle avait oublié que, dans quelques heures à peine, elle verrait son mari, et que cela ne
s’arrêterait pas là. Il la possédait corps et âme à présent… Corps… Son cœur bondit dans sa poitrine
au point qu’elle pensa qu’il allait exploser. Cet homme allait découvrir son corps, son intimité, elle qui, dans sa naïveté, avait
cru que le secret de ce petit bout d’elle-même n’appartiendrait qu’à elle…
Elle était désemparée, une angoisse extrême l’envahissait. Elle tremblait, comme prise d’une fièvre
subite page 81.

c. L’excision

L’épreuve de l’excision Dans certaines cultures africaines, un enfant passe à l’âge adulte, après avoir
accompli les rites de passage. L’excision est un rite de passage, car elle prépare la fille à sa vie d’adulte et de
mariée.

Malimouma est née dans un village fondamentalement attaché aux valeurs traditionnelles. Ainsi, elle
semble n’avoir aucune chance d’échapper aux différents rituels imposés par la tradition. Cependant,
durant son enfance, elle n’adhère pas aux pratiques traditionnelles. Malimouma est obligée de subir
l’épreuve de l’excision très tô t durant son enfance (à l’â ge de huit ans) :

« Le rituel concernait des fillettes de plus en plus jeunes pour éviter, comme cela était parfois le cas, qu’elles n’aient l’idée de
s’enfuir au moment crucial73 ».

C’est pourquoi ce redoutable rite de l’excision lui inspire la peur et l’angoisse :

« Depuis sa chute, cette petite avait parfois un comportement bizarre. […] Je veux rentrer à la maison, gémit Malimouna 74 »

Elle semble même traumatisée à la vue des douleurs infligées à ses amies excisées.

Pour qui te prends-tu, pour oser ainsi te rebeller? Tu n’es même pas encore née ! Sache qu’une
femme qui ne subit pas cette épreuve ne peut être maîtresse de son corps et ne peut devenir qu’une
dévergondée, car rien ne pourra… Dimikèla s’arrêta de parler devant l’air arrogant de Malimouna. Celle-ci ne saisissait pas
tout le sens des paroles de Dimikèla, mais ce dont elle était sûre, c’est que Dimikèla lui expliquait que se soustraire à ce rituel
la rendrait mauvaise. Si je ne le fais pas, est-ce que je me comporterai comme toi avec seynou ? Lâcha-t-elle d’un trait page 77.
V. LES PERSONNAGES CONSERVATEURS ET TRADITIONALISTES

Malimouma, le personnage principal de Rebelle, est née dans un village enraciné


dans ses valeurs traditionnelles : « C’était un beau petit village, fier de ses valeurs et de ses
traditions page 49». Cette situation ne lui donne aucune chance d’échapper aux griffes des
personnages conservateurs dont nous donnerons un aperçu ici.

a. La mère

Matou, la mère de Malimouna, incarne les valeurs traditionnelles. Elle condamne


et rejette la « modernité » qui, selon elle, s’oppose aux valeurs de son village et détourne
les jeunes filles du droit chemin. Ainsi, elle voit d’un mauvais œil l’amitié de sa fille avec
Sanita, la citadine, issue d’une famille « moderne », car elle craint que celle-ci n’exerce
une mauvaise influence sur Malimouna.

Il allait la marier à son ami Sando. Malimouna pleura beaucoup à cette annonce, mais comme Matou
le lui répétait, elle ne pouvait que subir son destin. Celui d’une femme. Tout irait bien, tentait-elle
de la rassurer. Une femme devait se marier et avoir des enfants, et elle, Matou, se réjouissait de ce
mariage qui était une bénédiction page 52

b. Le père

À l’instar de la mère, Louma, le père de Malimouma, est totalement englué dans le


marécage des valeurs rétrogrades et obsolètes. Mais ici, il faut noter qu’au-delà de la
conception patriarcale, ce père est affublé de nombreuses tares. En effet, il est décrit,
comme nous l’avons mentionné plus haut, comme un père irresponsable, puisqu’il avait
abandonné sa femme Matou pour des raisons peu compréhensibles : « Louma, le père de
Malimouna, les avait abandonnées depuis longtemps, sous prétexte que Matou ne faisait
plus d’enfant, et qu’il lui fallait des fils qui porteraient son nom et seraient sa fierté55 ». Le père
apparaît donc comme un cœur insensible, car il ne porte, de toute évidence, aucune attention à
Malimouma à cause de son statut féminin. Cependant, il considère sa fille comme un bien à vendre,
dans la mesure où il n’hésite pas à la marier de force à un vieil homme riche Sandro. Comme on le voit,
le mariage forcé devient source de revenu pour le père polygame qui ne se soucie aucunement de
l’épanouissement de Malimouna. En outre, ce père polygame ne déroge pas à la tradition qui voit
certains pères promettre leurs filles en mariage dès leur tendre enfance :

Louma, son père, se souvint brusquement qu’il avait une fille. Il fait savoir qu’il l’avait promise à
un ami, un riche commerçant : il était venu la chercher un soir en compagnie de deux jeunes frères
du futur époux. Malimouma devait venir avec lui. […]. Malgré ses appréhensions et sa peur,
Malimouma fut impressionnée par le luxe dans lequel vivait son père à présent. Son commerce de
riz local prospérait entrepris avec l’aide de Sandro, semblait florissant. Il était propriétaire d’une
grande maison en dur, et chacune de ses deux épouses possédait sa propre chambre avec douche et
eau courante. Les nombreux enfants qu’il avait, se partageaient deux autres chambres, tandis qu’une
cinquième pièce venait d’être aménagée en vue d’y recevoir sa nouvelle et quatrième épouse qui
devait arriver dans un mois56.
c. Les époux

Dans le roman Rebelle, on note deux personnages : d’une part, Karim, le mari de
Malimouma, et d’autre part, Barou, le mari de Fanta. Ces deux époux affichent des
comportements pour le moins problématiques. Karim, n’est pas un homme de la tradition au sens
propre du terme : il s’agit d’un homme instruit, ayant fait des études dans son pays la Cô te d’Ivoire et
en France. Malgré son éducation moderne, sa relation semble influencée par certaines valeurs
traditionnelles. Nous examinerons ce personnage dans la deuxième partie de notre travail. Ici, nous
allons particulièrement nous attarder sur Barou, personnage secondaire dans le roman.

Barou est décrit comme le prototype du personnage africain qui s’accroche avec une
ténacité déconcertante aux valeurs traditionnelles ayant façonné son identité et sa conception de la
relation conjugale. Cet homme vit depuis des années en France, mais il
est résolument resté « l’enfant du village ». En effet, il ne remet pas en cause cette forme
du mariage forcé à travers lequel il est uni à sa femme Fanta, une femme qui partage le
même destin que Malimouta :

Fanta raconta à son hôtesse comment elle était arrivée en France. Depuis toute petite, elle avait été
promise à Barou, un neveu éloigné de son père. Barou, qu’elle ne connaissait pas, travaillait en
France. Le mariage avait été donc célébré en l’absence du mari. Celui-ci promettait chaque année à
sa famille de venir chercher son épouse, mais il ne s’exécutait pas. Excédés, et de peur que Barou
n’épouse une étrangère, ses parents l’envoyaient donc auprès de lui 57 ».

VI. LES SOLUTIONS POUVANT AIDER LES FAMILLES A VIVRE PLUS AISEMENT

Pendant longtemps, le statut de la femme était défini par le monde autour d’elle :
« [La femme] se détermine et se différencie par rapport à l’homme et non celui-ci par rapport à elle ; elle est l’inessentiel en face
de l’essentiel. Il est le sujet, il est l’Absolu : elle est l’Autre65 ».

En outre, l’œuvre Fatou Keita nous montre que la femme doit mener une véritable lutte pour sa libération; la
femme doit sortir de son milieu féminin, et accéder au monde masculin pour améliorer sa situation, et c’est
de cette manière que sa lutte pourrait porter ses fruits. Cela signifie que les femmes doivent s’émanciper de
leurs rôles marginalisés pour être reconnues dans le monde masculin :

« Pour être un individu complet, l’égale de l’homme, il faut que la femme ait accès au
monde masculin comme le mâle au monde féminin, qu’elle ait accès à l’autre ; seulement
les exigences de l’autre ne sont pas dans les deux cas symétriques66 ».

Pour que la femme se libère de sa condition, l’auteure propose une solution où la femme doit participer à
toutes les activités de la société. Ainsi, pour une véritable émancipation, il faut que sa nouvelle condition
économique montre des résultats positifs aux plans culturel, moral et social :

Certainement, il ne faut pas croire qu’il suffise de modifier sa condition économique pour que la femme
soit transformée : ce facteur a été et demeure le facteur primordial de son évolution; mais tant qu’il n’a
pas entraîné les conséquences morales, sociales, culturelles, etc. qu’il annonce, et qu’il exige, la femme
nouvelle ne saurait apparaître ; à l’heure qu’il est, elles ne se sont réalisées nulle part page 67.
VII. LE MESSAGE DE FATOU KEÏTA DANS REBELLE

En Afrique, les femmes dont la société traditionnelle a fait d’elles des êtres de seconde classe, se sont
levés pour réclamer leurs droits fondamentaux et défendre leurs intérêts dans une société
uniquement monopolisée par les hommes. Dans Rebelle, Malimouna lutte contre les abus
traditionnels et l’image négative des femmes : Le nom de Malimouna apparaissait dans les journaux,
on la voyait à la télévision martelant à tous qu’il fallait que cessent les violences faites aux
femmes. Violence qui, disait-elle, partaient de l’excision, en passant par le mariage forcé de très
jeunes filles, l’étouffement de celles-ci dans leur foyer et les brutalités domestiques qui
s’ensuivaient souvent. Elles passaient aussi, soulignait-elle, par le refus du droit à l’instruction pour
ces femmes » (Rebelle 189).

Le but de cette Association va en conformité avec la visée du féminisme car

: « Malimouna pouvait donc se donner à fond à la lutte qu’elle et ses amies de l’Association
avaient entreprise de poursuivre. La lutte pour un mieux-être de la femme» (Rebelle179). Les
femmes dans l’Association parlent des différents abus; la douleur dont elles avaient faire face depuis
longtemps: «Le meeting avait eu un succès au-delà des espérances de Malimouna et de ses amies. Il
y avait eu un silence de mort lorsque Malimouna avait raconté les épisodes douloureuses de
sa vie. Certaines femmes avaient pleuré, se rappelant sans nul doute leur propre histoire avec
des conséquences bien différentes pour elles» (Rebelle217).

Grâ ce au féminisme et l’association d’aide aux femmes en difficultés, les femmes réclament leurs
droits, dénoncent les différents abus traditionnels, changent les images et les aspects négatifs de la vie
des femmes: «Emue, Malimouna les remerciait c’était grâ ce à elles, et avec elles toutes, que les
changements seraient possibles. Il fallait qu’elles restent solidaires et infatigablement concernées par
ces injustices institutionnalisées» (Rebelle222).A la fin, elles se sont libérées, comme le démontre
ce propos: «Un homme un peu plus jeune prô na la prudence. Cette femme –là était à présent
une intellectuelle et ne pouvait donc pas être traitée n’importe comment » (Rebelle228). La prise de
conscience chez la femme africaine dans ce roman montre que la femme africaine actuelle est prête à
lutter pour se libérer. Ce n’est plus comme auparavant.
VIII. CONCLUSION

La société croit sans doute à tort que la recherche du pouvoir est à l’origine de la
révolte de la femme qui ploie sous le joug de la domination masculine en Afrique. Comme
l’a montré le parcours du personnage principal du roman Rebelle, la femme opprimée se
bat davantage pour sa libération et pour être reconnue en tant que sujet ; dans le contexte
africain, la notion de féminisme prête souvent à controverse, ses détracteurs estimant
qu’elle est empruntée à l’Occident. C’est en raison de ce reproche fait aux femmes luttant
pour leurs droits que Malimouna et ses camarades s’autocensurent en évitant d’utiliser « le
mot liberté » afin de ne pas être taxées ou étiquetées de féministes. Malgré cette posture de
prudence, Malimouna apparaît tout au long de son parcours comme une héroïne
incontestée. Soulignons que le combat a commencé depuis son enfance, passée sous le
poids de la tradition. Son courage, sa ténacité, sa détermination à triompher des diverses
adversités ayant jalonné son existence illustrent à souhait que la subalterne peut bien parler,
et qu’elle peut s’imposer et dire non aux traditions obsolètes qui étouffent la femme. En
abordant les thèmes de l’excision et du mariage forcé, le roman tente de tendre un miroir à
ce monde traditionnel, qu’il invite à tourner définitivement le dos à ces pratiques violentes
dont les justifications paraissent pour le moins saugrenues.

Grâ ce à son instruction, Malimouna est parvenue à cette indépendance, et son combat vise également
à inculquer cet esprit d’indépendance à d’autres femmes.

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