Rapport P6 2020 39
Rapport P6 2020 39
Rapport P6 2020 39
STPI/P6/2020 – n°39
Projet P6:
Etude des défauts de fabrication et de l'influence d'un
traitement thermique sur la microstructure d'un alliage
obtenu par fabrication additive
Etudiants:
Hugo Augusto
Thomas Colin-Daigremont
Anna Dinand
Barbara Estienne
Thomas Riou
Louis Rollé
Enseignant-responsable du projet :
Clément Keller
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1
Date de remise du rapport : 15/06/2020
Mots-clefs du projet :
Fabrication Additive Métallique
Traitement thermique
Etude de dureté
Caractéristiques Mécaniques
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Sommaire :
Introduction
I. Recherches théoriques
1. La Fabrication Additive
a. Fusion sélective par laser
b. Stéréolithographie
c. Dépôt de fil fondu
d. Projection de poudre
e. Projection de gouttes
f. Stratoconception
g. Projection de liant sur poudre
h. Avantages et inconvénients généraux de la Fabrication Additive
2. Acier Inox
3. Acier 316L
4. Traitement Thermique
Conclusion
Lexique
Bibliographie
Annexes
1. Documents techniques
2. Proposition de sujets de projets
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Remerciement
Nous tenons à remercier tout particulièrement M. Clément KELLER pour son investissement,
ses précieux conseils et son attention tout au long de ce projet.
Malgré les conditions inédites dues au Covid-19, il a su rester à notre écoute et répondre à
toutes nos questions. Par sa présence, ce projet nous a été très enrichissant tout au long du
semestre.
Nous souhaitons également remercier l’Administration de l’INSA Rouen Normandie pour
nous avoir mis à disposition du matériel de haute qualité afin de réaliser ce projet de groupe.
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Introduction
Notre deuxième année à l'INSA nous a permis de mener en groupe un projet d’étude
concernant la fabrication additive métallique, aussi appelée impression 3D métallique. Nous
tenons à préciser qu’en raison des circonstances liées à la pandémie du Covid-19, nous avons
dû poursuivre l’élaboration de ce rapport à distance. Certaines études expérimentales n’ont
pas pu être réalisées, ce qui nous a empêché d’obtenir assez de données sur l’alliage et de
compléter notre analyse.
Il existe différentes techniques de fabrication additive métallique, néanmoins, celle qui nous
intéresse est la fusion sur lit de poudre. Une fine couche de poudre métallique est déposée,
puis un laser vient faire fusionner la poudre couche par couche. La fabrication additive
permet la création de pièces plus complexes qu'avec les techniques dites classiques telles que
le fraisage ou le tournage. L'impression 3D métallique à plusieurs conséquences par rapport à
une pièce usinée par un autre procédé. La première est l'homogénéité. En effet, il est possible
que lorsque la poudre fusionne, des aspéritées se créent, ce qui peut avoir un impact sur le
comportement mécanique de la pièce. La deuxième concerne les propriétés mécaniques de la
pièce. Cette technique apporte un comportement mécanique différent, qui peut rendre
réticents la plupart des industriels qui préfèrent se rapporter à des comportements de
matériaux auxquels ils sont familiers. L'impression 3D métallique est notamment utilisée
dans le domaine de l'aéronautique mais aussi dans le domaine aérospatial, de l'automobile ou
encore du médical.
Objectif:
L'objectif de notre projet est de déterminer les traitements thermiques qu'il faut
appliquer à la pièce métallique afin qu'elle obtienne un comportement mécanique se
rapprochant d'une pièce ayant la même structure géométrique mais fabriquée par un autre
procédé afin de répondre aux besoins des industriels.
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I. Recherches théoriques
1. La Fabrication Additive
La fusion sélective par laser, traduit de l’anglais Selective Laser Melting et apparue
dans les années 1990, est une technique de fabrication additive qui permet la réalisation de
pièces complexes utiles dans de nombreux secteurs tels que le médical (cf Image 1) ou
l’aérospatiale.
Cette technique (cf schéma 1) consiste à former une pièce 3D par une succession de
couches de particules. Après avoir rentré un fichier - Conception Assistée par Ordinateur -,
une fine poudre est préalablement insérée sur le plateau de la machine. Un puissant laser va
fondre et souder les particules de cette poudre de façon à produire les premières couches de
notre pièce. Les modèles peuvent être réalisés dans de nombreuses matières comme l’Inox
316L, 17-4 PH et 15- 5 PH, Chrome-cobalt, Inconel 625, 718 et 939 , Hastelloy X,
Aluminium AlSi10Mg ou le Titane grade 5 Ti6AI4V par exemple. Ainsi, nous obtenons la
pièce finale par multiplication de ce processus.
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❖ Étudions les avantages et les inconvénients de ce type de fabrication additive :
Avantages Inconvénients
● Précision dimensionnelle.
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● Excellent état de surface. Zones planes de très faible
rugosité, interrompues par des creux qui correspondent
aux porosités. Cet état de surface est de meilleure
qualité que celui des matières solides usinées, qui
présentent une succession alternée de pics et de creux.
Image 1: Photo d’une rotule fabriquée par Image 2: Photo d’un piston fabriqué par
Fusion Laser Sélective Fusion Laser Sélective
b. Stéréolithographie (SLA)
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Schéma 2: Représentation de la Fabrication Additive par
stéréolithographie
Avantages Inconvénients
● Haute précision, finesse du détail : de ● Fragilité : Les pièces sont plus fragiles
par la faible épaisseur de chaque que les définitives. Si la qualité de la
couche appliquée en finition permet d’obtenir des
stéréolithographie - entre 0,05 et 0,10 prototypes fonctionnels, la
mm - et la finesse du faisceau laser. stéréolithographie ne permet cependant
pas d’obtenir des pièces pour des tests
● Qualité de la pièce : malgré mécaniques.
l’utilisation de résine, les pièces
réalisées par stéréolithographie ont de ● Machines coûteuses : si l’on avait
bonnes qualités fonctionnelles de prédit le boom de l’impression 3D il y
surface. a quelques années, les experts ont
négligé le coût des machines et la
● Finition lisse : les pièces ont un difficulté de la prise en main. Ainsi, il
rendu lisse, avec possibilité de choisir est plus difficile pour les entreprises de
entre un certain nombre de résines créer elles-mêmes leurs prototypes en
pour des rendus différents. stéréolithographie.
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créer des pièces petites avec une l’usage de la stéréolithographie est
grande précision, tout comme des limitée à trois exemplaires.
pièces plus grandes pouvant aller
jusqu'à deux mètres, tout en gardant
une grande précision.
Image 3: Photo de vases fabriqués par Image 4: Photo d’une pièce décorative en
stéréolithographie fabrication par stéréolithographie
Dans les années 1980, S. Scott Crump a développée ce procédé bien connu, FDM.
Depuis Stratasys, un acteur majeur dans l’impression 3D, commercialise la technologie FDM.
Cette fabrication est considérée comme l’une des plus simples. Elle repose sur 3
éléments principaux dont un plateau sur lequel est imprimé la pièce, une bobine de filament
qui sert de matériau d’impression et une tête d’extrusion également appelée extrudeur (cf
Schéma 3). Le filament est fondu pour être déposé couche par couche sur la pièce en
formation ( cf Image 6).
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Schéma 3: Représentation de la Fabrication Additive par
dépôt de fil fondu
Avantages Inconvénients
11
❖ Pièces réalisées par dépôt de fil fondu:
Image 5: Photo de quatre jouets fabriqués Image 6: Photo d’une pièce circulaire en
par dépôt de fil fondu de PLA et ABS fabrication par dépôt de fil fondu
d. Projection de poudre :
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❖ Pièces réalisées par projection de poudre:
Image 7: Photo d’une pièce décorative Image 8: Photo d’une pièce de moteur
fabriquée par projection de poudre fabriquée par projection de poudre
e. Projection de gouttes:
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Schéma 5: Représentation de la Fabrication Additive par
projection de gouttes
Image 9: Photo d’un objet décoratif par Image 10: Photo d’une maquette de corps
projection de gouttes humain pour la médecine fabriquée par
projection de gouttes
f. Stratoconception :
A la fin des années 1980, ce sont les travaux de recherche initiés par le Professeur
Claude Barlier et son équipe qui ont conduit au procédé breveté de Stratoconception, en
1991.
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Schéma 6: Représentation de la Fabrication Additive par
stratoconception
Avantages Inconvénients
● Liberté d’application
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Image 11 : Photo de vaisselle fabriquée par Image 12 : Photo d’une aube de turbine
stratoconception Stratora fabriquée par stratoconception
A l’aide d’un rouleau, ce procédé consiste à déposer une fine couche de poudre de
matériau sur le plateau d’impression (cf schéma 7). Une tête d’impression vient ensuite
appliquer un liant liquide. Lorsque le processus est terminé, le plateau de poudre est retiré de
l’imprimante et placé dans un four pour la cuisson. Lorsque l’objet est solidifié, il est extrait
du plateau et extrait de la poudre grâce à des brossages et des souffleuses à air. Puis, la boucle
se répète.
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❖ Étudions les avantages et les inconvénients de ce type de fabrication additive:
Avantages Inconvénients
Image 13: Photo d’une maquette de réacteur Image 14 : Photo du liant coulant sur la
aéronautique poudre pour la fabrication de la pièce
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h. Avantages et inconvénients généraux de la Fabrication Additive :
Il est donc nécessaire pour le fabricant d’avoir conscience des bénéfices apportés par
la FA, mais aussi de se renseigner sur les contraintes qu’elle implique. Chaque industriel a
des objectifs de production différents dépendants de nombreux facteurs (surtout le type de
pièce à fabriquer). On remarque de plus en plus que la FA est plus adaptée que la FS dans les
chaînes de production.
2. L’acier Inoxydable
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de nombreux domaines allant de la médecine, aux transports, à la construction navale en
passant par la cuisine.
Il existe en réalité différentes variantes de l’acier inoxydable pouvant être classés dans
différentes familles en fonction de leur composition chimique :
● Austénitique : fer, chrome (14 à 30%), nickel (8 à 10%), carbone (< 0,1 %)
→ le plus commun, représente 65% des aciers inoxydables trouvés
aujourd’hui
→ facilement déformable, ductile
→ grande résistance aux chocs
● Martensitique : fer, chrome (12 à 18%), carbone ([0.1;1.2%])
→ propriétés magnétiques
→ rigide
→ bonne résistance à la corrosion modérée
→ aptes à la trempe (terme expliqué par la suite)
● À durcissement par précipitation : chrome (15-17%)
→ utilisation pour la conception d’épée
→ doit subir un traitement spécifique qui permet d’améliorer sa résistance à la
rupture
● Ferritique : fer, chrome (1 à 27%), carbone (< 0,1%)
→ propriétés magnétiques
→ bonnes caractéristiques mécaniques
→ il existe différents types d’aciers ferritiques (stabilisé, non-stabilisé, faiblement
alliés, réfractaires), différents selon leur taux de chrome. Les plus chromés sont
notamment utilisés en milieux marins.
● Duplex : fer-chrome-nickel, structure mixte austénitique-ferritique (propriété
magnétique)
→ propriétés mécaniques meilleures que les aciers inoxydables ferritiques ou
austénitiques
→ utilisé dans des environnements où la température ne dépasse pas les 300°
On peut par ailleurs ajouter d’autres éléments chimiques à l’acier inoxydable pour
modifier ses propriétés.
● Le Nickel apporte de la ductilité et de la malléabilité
● Le Cuivre renforce la tenue en milieu corrosif
● Le Tungstène améliore la tenue aux températures élevées
● Le Silicium renforce sa résistance à l’oxydation
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● L’aptitude de l’acier au soudage
Le fer est le composant principal de cet alliage. Il possède différentes structures cristalline
variant selon le traitement thermique de l’alliage. Sous sa forme alpha (α), le fer a une
structure cubique centrée. On la retrouve en dessous de 906°C.
La forme gamma (γ) est une structure cristalline cubique à faces centrées qui se forme entre
906°C et 1401°C.
Une dernière forme delta ( ) est atteinte au dessus de 1401°C jusqu’à 1538°C qui est sa
température de fusion. Cette dernière est une structure cristalline cubique centrée à nouveau
(cf figure 1).
C’est grâce à ces différents arrangements d’atomes que les propriétés d’un acier inoxydable
varient en fonction du traitement thermique reçu.
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en carbone très faible, qui lui offre une meilleure résistance à la corrosion dans les structures
soudées. Du molybdène a été ajouté afin de le rendre plus résistant à la corrosion. Voici sa
composition exacte :
Cet acier est notamment très répandu en bijouterie et en horlogerie, car il reflète la lumière
une fois polie, ne change pas de couleur et ne ternit pas dans le temps tout en restant facile à
travailler. Ensuite on peut retrouver ce matériau dans nos ustensiles de cuisine et couverts,
grâce à sa qualité à résister aux dommages et à la corrosion. Il peut ainsi être nettoyé
régulièrement sans ternir. Enfin l’acier 316L est utilisé dans les constructions navales,
aéronautiques et automobiles, car son coût de fabrication et ses propriétés mécaniques sont
intéressantes.
4. Traitements thermiques
Ainsi cet ensemble de procédé possède généralement trois étapes et est appelé recuit :
1. Montée en température : la pièce est chauffée jusqu’à une température définie
appelé température de recuit. Le matériau est chauffé dans un four dont la température
peut varier de 450 à 1100° en fonction des matériaux choisis et des propriétés
attendues.
2. Maintien à température : la température choisie doit être maintenue pendant un
temps donné.
3. Refroidissement : la pièce peut être refroidie à des vitesses différentes en fonction du
milieu dans lequel elle est refroidie (trempe à l’eau, trempe à l’huile, air, vide…). On
obtient un état structural du métal proche de l'état d’équilibre stable, et la trempe
permet d’obtenir des aciers très durs mais peu ductiles.
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II. Expérimentations et résultats
a. Découpage :
Pour effectuer nos tests nous devions préparer nos échantillons. La 1ère étape fut de découper
des petits morceaux d’acier 316L. Nous avons utilisé l’appareil de tronçonnage à notre
disposition : la ACCUTOM-100 de chez STRUERS ( cf Image 15).
Pour une découpe de notre échantillon, il suffit de positionner une barre d’acier 316L
avec l’étau, puis régler sa position ainsi que celle de la scie horizontalement pour fixer le
point de découpe. Puis il faut ensuite indiquer la largeur de la découpe. Après ça, on règle la
vitesse de rotation de la scie (attention à ne pas la faire tourner trop vite au risque de la casser
si le matériau est trop résistant). Enfin, on ferme la vitre de protection et on lance la découpe.
Un lubrifiant est aspergé sur la lame en rotation durant la découpe.
Nous avons ainsi découpé une quinzaine d’échantillons d’une longueur d’environ
10mm. Dans notre cas, la précision des dimensions des échantillons nous importe peu.
Néanmoins cette machine peut s’avérer très utile pour des découpes nécessitant une très
grande précision.
b. Enrobage :
Afin de réaliser efficacement nos mesures, nous avions besoin de faciliter la manipulation des
pièces. Pour cela, nous avons décidé d'enrober les différentes pièces grâce à la Predopress de
chez Struers ( cf Image 16).
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Image 16: Photo de la
PEDROPRESS -
STRUERS utilisée
pour l’enrobage des
échantillons
La première étape est de poser la pièce que l'on veut étudier face contre le piston de la
machine. Puis, il faut redescendre le piston suffisamment, afin de recouvrir la piéce de la
poudre de Bakélite servant à l'enrobage. Après cela, il faut fermer le couvercle, remonter le
piston au plus haut et mettre la machine sous pression. Ensuite, l'appareil va passer par trois
étapes :
Enfin, il nous reste plus qu'à enlever le couvercle, remonter le piston au plus haut et récupérer
la pièce enrobée. Mais pour pouvoir étudier la pièce, il faut maintenant la polir.
c. Polissage :
Le polissage est une étape essentielle afin de réaliser nos différentes mesures. En effet, que
cela soit pour effectuer les tests de duretés ou faire les études aux microscopes, le polissage
est nécessaire pour obtenir des résultats fiables ou exploitables. Nous utilisons pour cela, une
polisseuse manuelle de chez Struers (cf Image 17).
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Image 17: Photo de la
polisseuse utilisée avec un
papier polisseur de 600
grains
Premièrement, pour effectuer les tests de duretés, il faut avoir une face parfaitement plane à
étudier. Or, après l'enrobage les deux faces sont irrégulières. Nous réalisons un polissage de
la face d'étude avec des disques de grains 600 et 800. La première étape est de placer le
disque 600 de le mettre à tourner et allumer l'eau. Il faut ensuite venir tenir la pièce en contact
avec le disque pendant quelques minutes ( cf Image 18). Après quoi, on remplace le disque 600
par le 800 et on vient tenir la pièce de façon perpendiculaire aux rayures faites précédemment
afin de polir plus efficacement la pièce, on effectue cela aussi pendant quelques minutes.
Enfin, il ne reste plus qu'à l'autre face pendant quelques secondes afin d'avoir deux faces
planes pour avoir un test de dureté exploitable.
Image 18 : Photo de
Thomas Riou polissant
un échantillon dans le
laboratoire du projet
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Deuxièmement, pour réaliser les études au microscope, il nous faut aussi avoir des faces
parfaitement plates. Mais, les disques de grains 600 et 800 posent problèmes. En effet, les
rayures sont encore trop grosses pour avoir des résultats exploitables. Pour cela, nous
utilisons des disques avec plus de grains mais plus fin (des disques 1200 et 2400). On réalise
ensuite les mêmes procédures que pour les disques 600 et 800. Une fois cela fait, on peut
enfin réaliser les études aux microscopes, la taille des rayures faites par le polissage est
suffisamment petite pour ne pas interférer avec nos études.
d. Traitements thermiques :
Afin de répondre aux besoins des industriels, notre pièce doit acquérir un
comportement isotrope. Nous allons tenter ici d’appliquer différents traitements thermiques à
nos échantillons afin de modifier leurs propriétés.
Pour réaliser ces traitements thermiques, nous disposons de fours haute température (cf Image
19).
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A l’issue de ces traitements thermiques, nous avons analysé la dureté de chaque
échantillon.
2. Analyse microscopique
Après avoir fait les tests de dureté sur nos échantillons nous avons mené une étude
microscopique sur chacun d'eux. Le but de cette étude était de voir si le matériau est
homogène ou non. Sur chaque échantillon nous avons pris une dizaine de photos par face,
afin de pouvoir faire une étude statistique sur l'homogénéité du matériau. Si un défaut était
visible nous augmentons le grossissement pour mieux voir celui-ci. Pour analyser notre
échantillon fallait dans un premier temps que le microscope s'initialise après avoir été allumé.
Puis il nous suffisait de poser notre échantillon sur la porte échantillon et de faire la mise au
point tout d'abord avec le plus petit grossissement nous pouvions ensuite passer à un
grossissement plus important. Le microscope était commandé à l'aide d'une petite manette,
relié à un ordinateur afin d'avoir le rendu visuel de l'échantillon et pouvoir prendre des
photos. Ce microscope optique permettait d'avoir une grande précision comparée à un
microscope optique manuel.
Dans un premier temps, nous avons observé au microscope optique des échantillons sans
traitement thermique. Nous avons alors étudié les trois faces de notre pièce : face de dessus -
“Y”, face de dessous - “Z” et face de côté - “X”.
❖ Face du dessus - Y :
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Image 20: Photo au microscope de
porosités et impuretés de la surface
Y de notre échantillon
Sur cette face, on remarque des trous au niveau des coins de chaque marquage de test
de dureté. Mis à part ces légers trous visibles au microscope avec un grossissement de 700
mm, on peut observer des traces de résidus de matière et des rayures dans l’acier dus au
polissage.
De plus, sur la première image concernant cette face, on observe des lamelles aux
joints de grains. Elles sont remarquables par les longues bandes grises. De plus, cette image
est intéressante car on peut voir des empilements de dislocations s’arrêtant au joint de grains.
Ceux-ci sont représentés par la fine ligne perpendiculaires aux rayures du polissage.
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On n’observe ses caractéristiques que sur notre première photographie.
❖ Face de dessous - Z :
28
Sur la Face de dessous, les trous sont peu présents. Les impuretés sont négligeables et
les rayures (cf Images 23,24 et 25) moins flagrantes que celles présentes sur la face de dessous.
Ici, le polissage a été mieux réalisé et le résultat est plus net.
❖ Face de côté - X :
Cette face de côté présentes de nombreux trous (cf Image 27) et rayures (cf Image 28).
Les traces noires sont réparties sur tout le côté (cf Images 26 et 27).
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b. Observations Générales :
Les photos au microscope ne nous montrent pas une forte différence dans la taille du grain,
dans la taille des trous après les tests de dureté ou encore la taille des trous toujours présents
après polissage. Cependant, sur la face de dessus, on est en présence de joints de grains mais
ceux-ci restent en très petite quantité.
3. Étude de la dureté
Pour déterminer la dureté de nos échantillons, nous avons utilisé un duromètre Vickers.
Le protocole expérimental est le suivant : L’échantillon à tester est placé sur un plateau
réglable en hauteur. Au-dessus du plateau, un microscope permet de visualiser la pièce sur un
écran. On règle la hauteur du plateau afin de faire la mise au point, et l’on place la zone que
l’on souhaite analyser au centre de l’écran. Puis, en actionnant le levier situé sur le côté du
duromètre, on fait descendre l’indenteur pyramidale sur l’échantillon. Il convient d’attendre
quelques secondes afin que le poinçon ait le temps de laisser son empreinte définitive, puis on
relève le levier. On peut alors évaluer la taille de l’empreinte sur l’écran en mesurant ses
diagonales d1 et d2.
Avec Hv en Kg/mm²
P en kg Ici, le duromètre est réglé pour exercer une force de 30 kg.
D en mm d est la moyenne des diagonales d1 et d2.
La dureté n’étant pas toujours uniforme à la surface de nos échantillons, on répète 5 fois cette
mesure en différents points afin d’avoir une valeur finale fiable et de pouvoir évaluer les
incertitudes. De même, notre matériau conçu par fabrication additive n’est pas forcément
isotrope. Par conséquent, il faut effectuer le test de dureté pour les trois faces de nos
échantillons afin de connaître les propriétés du matériau dans les trois directions de l’espace.
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Voici les résultats de dureté obtenus pour le premier échantillon :
Échantillon 1 : Face X d Hv
(mm) (kg/mm²)
Essai 1 0,505 218,14
Essai 2 0,505 218,14
Essai 3 0,500 222,53
Essai 4 0,500 222,53
Essai 5 0,495 227,05
Échantillon 1 : Face Y d Hv
(mm) (kg/mm²)
Essai 1 0,470 251,80
Essai 2 0,420 315,40
Essai 3 0,415 323,10
Essai 4 0,415 323,10
Essai 5 0,440 287,35
Incertitude : I = 12,3
Dureté : Hv = 300 ± 13
Échantillon 1 : Face Z d Hv
(mm) (kg/mm²)
Essai 1 0,510 213,90
Essai 2 0,475 246,60
Essai 3 0,500 222,50
Essai 4 0,510 213,90
Essai 5 0,515 209,8
Incertitude : I = 5,95
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Dureté : Hv = 221 ± 6
Ces résultats confirment le caractère anisotrope de nos échantillons. En effet, nous pouvons
constater que notre matériau est 35 % plus dur dans la direction Y. En revanche, la dureté est
très similaire dans les deux autres directions. Cela résulte du fait que la pièce soit conçue
debout lors de la fabrication additive.
A l’issue des phases de traitements thermiques, nous avons analysé la dureté de chaque
échantillon.
Nous avons obtenu les résultats suivants :
Échantillon 1 : Face Y d Hv
700°C - 30 min (mm) (kg/mm²)
Essai 1 0,450 274,73
Essai 2 0,465 257,29
Essai 3 0,480 241,46
Essai 4 0,480 241,46
Essai 5 0,460 262,91
Incertitude : I = 5,73
Dureté : Hv = 256 ± 6
Échantillon 2 : Face Y d Hv
800°C - 30 min (mm) (kg/mm²)
Essai 1 0,550 183,91
Essai 2 0,525 201,84
Essai 3 0,520 205,74
Essai 4 0,545 187,30
Essai 5 0,520 205,74
Incertitude : I = 4,20
Dureté : Hv = 197 ± 5
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Échantillon 3 : Face Y d Hv (kg/mm²)
900°C - 30 min (mm)
Essai 1 0,430 300,88
Essai 2 0,460 262,91
Essai 3 0,470 251,84
Essai 4 0,470 251,84
Essai 5 0,480 241,46
Incertitude : I = 9,25
Dureté : Hv = 262 ± 10
Nous pouvons constater que la dureté sur la face Y, qui était à l’origine de 300 ± 13, descend
à 256 ± 6 après un traitement thermique de 30 minutes à 700°C. Pour un traitement thermique
à 800°C, la dureté est de 197 ± 5. Il semble donc que la dureté soit inversement
proportionnelle à la température du traitement thermique, ce qui correspond à ce que l’on
peut prévoir théoriquement. Cependant, la dureté relevée après un traitement à 900°C
remonte à 262 ± 10, comme nous pouvons le voir sur le graphique ci-dessus. Cette valeur
étant inattendu, nous pouvons émettre plusieurs hypothèses :
- Les barres d’acier 316l à partir desquelles nous avons découpé nos échantillons
n’étaient peut être pas totalement homogènes. Certains échantillons pourraient alors
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être plus durs que d’autres. Cependant, cette hypothèse est peu plausible du fait de la
grande différence entre les valeurs obtenues et les valeurs attendues.
- Une seconde hypothèse serait que l’on se soit trompé de face lors de cette dernière
mesure. Encore une fois, cette hypothèse nous semble peu plausible car les faces sont
très facilement reconnaissables grâce à la forme des échantillons.
- La dernière hypothèse serait que nos résultats soient justes, bien que nous ne les
attendions pas. Il faudrait alors essayer de comprendre le phénomène à l’origine de
cette hausse de dureté.
Afin de déterminer la bonne hypothèse, il faudrait réaliser une nouvelle série de tests afin de
voir si nos résultats se répètent ou non. Cela ne sera malheureusement pas possible cette
année puisque nous n’avons plus eu accès au laboratoire. Ainsi il sera difficile de conclure
sur des recherches théoriques dans l’ensemble.
4.Traction
Nous n’avons malheureusement pas pu réaliser des études de tractions sur nos
différents échantillons suite à la pandémie, donc nous n’avons pas de résultats à analyser.
34
Conclusion
Les mesures que nous avons effectuées lors des 5 premières séances n’ont pas étaient
suffisantes pour répondre au problème posé. De plus, nous avons relevé plusieurs anomalies
suite aux traitements thermiques, et il aurait donc fallu réaliser de nouvelles mesures pour
pouvoir tirer des conclusions. Néanmoins, ces séances ont étaient très intéressantes
puisqu’elles nous ont permis de comprendre et d’expérimenter plusieurs méthodes de
préparation, d’analyse et de traitement des matériaux.
Les recherches théoriques ont également étaient très enrichissantes. Nous avons ainsi eu le
temps d’explorer en détail les différentes méthodes de fabrication additive, avec leurs
avantages et leurs inconvénients respectifs. Cela nous a permis de prendre conscience du
potentiel considérable de cette technologie très prometteuse. Nous avons également effectué
des recherches approfondies sur l’acier inoxydable, afin de mieux comprendre les
caractéristiques de l’acier 316L.
Enfin, ce projet a été l’occasion de développer notre capacité à travailler en équipe. En effet,
s’organiser au sein d’un groupe de 6 personnes demande de la rigueur et une bonne
communication, tout particulièrement en cette période de travail à distance.
Malgré les difficultés liées à cette situation exceptionnelle, nous somme donc très satisfait
d’avoir mené à bien ce projet, qui nous a été profitable à tout point de vue.
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Lexique
Recherches/Théorie:
Microscope:
lubrifiant: liquide ayant pour rôle de lubrifier, réfrigérer ou les deux à la fois et de réduire le
frottement d'une pièce par rapport à une autre.
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