Chap.17 - Synthèse
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Chap.17 - Synthèse
SYNTHÈSE
La responsabilité contractuelle est comprise comme ayant une vocation indemnitaire. On la conçoit comme l'obligation qu'a
le débiteur d'une obligation contractuelle de réparer tous les dommages causés par son inexécution.
B – Un préjudice
L’inexécution d’un contrat n’est génératrice de responsabilité que si elle a provoqué un dommage. La Cour de cassation
relève qu’il n’y a pas de responsabilité sans dommage et que l’inexécution d’une obligation contractuelle ne suffit pas, en
effet, à fonder l’octroi d’une réparation.
2 – La nature du dommage
Le dommage peut être matériel, corporel ou moral.
- Le dommage dont le créancier peut faire état est presque toujours matériel, c’est- à-dire non seulement de la
perte éprouvée (damnum emergens) mais également du gain dont le contractant a été privé (lucrum cessans) ;
- Il peut s’agir aussi d’un dommage corporel dans les contrats comportant une obligation de sécurité ;
- La jurisprudence a pendant longtemps retenu, pour la fixation des dommages et intérêts, uniquement le
dommage d’ordre matériel. Comme le contrat n’a pas pour objet la protection de l’intérêt moral, l’exécution
par équivalent ne permettait pas en effet de le couvrir. Elle a ensuite évolué dans un sens libéral et le dommage
moral a été pris en compte dans la détermination de l’indemnité allouée au titre de la responsabilité
contractuelle.
3 – L’étendue du dommage
Principe : la réparation est limitée aux dommages prévus ou prévisibles. Il faut que celui qui s’engage puisse savoir à
quoi il s’expose éventuellement si, dans l’exécution du contrat, il cause un dommage au créancier (le contrat doit être un
instrument de prévisibilité). Il doit pouvoir évaluer le risque qu’il court du chef du contrat, pour qu’il sache s’il doit accepter
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ou non les aléas qu’il peut comporter pour lui. Si le risque est considérable, il hésitera peut-être à conclure le contrat ou
demandera un supplément de prix. C’est pourquoi, en matière contractuelle et au contraire de la responsabilité civile
délictuelle, la réparation est limitée aux dommages prévus ou prévisibles au jour de la conclusion du contrat.
Ce principe aura donc pour conséquence qu’en matière contractuelle, il peut exister des dommages qui n’auront pas à être
réparés, même s’ils constituent une suite directe de l’inexécution. Ces dommages sont les dommages imprévisibles. (Par
exemple, il a été jugé que les bagages d’une clientèle d’un hôtel une étoile doivent, en théorie, contenir des vêtements et des
objets de toilette et non des bijoux ou de l’argenterie).
Exception : réparation intégrale en cas de faute lourde ou dolosive du débiteur. S’il y a dol du débiteur, celui-ci est tenu non
seulement du dommage prévisible, mais encore du dommage imprévisible : le dommage causé intentionnellement par le
débiteur doit être réparé par lui en totalité, quand même il n’en aurait pas prévu l’étendue au jour où il contractait. Le
débiteur doit ainsi réparer l’intégralité du dommage s’il a commis une faute intentionnelle. Si l’inexécution est due à la
mauvaise foi du débiteur, il est en effet normal de ne pas le faire bénéficier de cette limitation de responsabilité et d’être plus
sévère à son égard.
C – Un fait générateur
Il ne suffit pas qu’un contrat ait été conclu entre deux personnes pour que le dommage que l’une cause à l’autre relève de la
responsabilité contractuelle : le dommage doit résulter de l’inexécution par le débiteur d’une obligation qu’il a assumée en
concluant le contrat.
Le fait générateur du dommage est évidemment l’inexécution du contrat. Il faut donc aborder la notion d’inexécution du
contrat, s’interroger si celle-ci est fautive ainsi que sur la gravité de la faute.
3 – La gravité de l’inexécution
Il n’est pas exigé que la faute soit d’une certaine gravité pour que la responsabilité contractuelle soit engagée et le dommage
réparé. Cependant, la gravité est parfois prise en compte, généralement dans le sens d’une aggravation des sanctions pour le
débiteur fautif.
C – Le fait du créancier
L’inexécution de ses obligations par le débiteur peut parfois résulter du fait même du créancier victime, qui a empêché
l’exécution. L’exonération par le fait du créancier, produit des effets variables, selon les hypothèses suivantes :
- Si le fait du créancier présente les caractères de la force majeure, le débiteur est totalement exonéré.
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- Si le fait du créancier ne présente pas les caractères de la force majeure, seule la faute du créancier peut produire un
effet exonératoire. Mais cette exonération n’est que partielle, son étendue étant déterminée par les juges du fond en
considération de la gravité des fautes respectives.
Ces modifications peuvent être de natures différentes (le principe est celui de la liberté contractuelle, qui trouve sa limite
dans le respect de l’ordre public).
B – La clause pénale
Clause qui évalue par avance et de manière forfaitaire, la somme qui sera due par le débiteur en cas d’inexécution. La clause
pénale est en principe valable au nom du consensualisme.
Parfois le montant de cette clause peut être exagéré. Dans ce cas, la saisine du tribunal est possible, le juge dispose alors
d’un pouvoir très important de révision. En effet, le juge a le pouvoir de modérer ou d’augmenter la peine prévue par les
parties, si ce montant est manifestement excessif ou s’il est manifestement dérisoire. Pour ce faire, le juge contrôle s’il existe
une disproportion entre l’inexécution et le dommage subi.
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