Cours Romaine
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DESCAMPS
HISTOIRE
ANCIENNE
La République Romaine
Bertrand Lacuzon
ANNEE 2020-2021
CAMELOT Michel DROIT – HISTOIRE
ICES L2 – SEMESTRE IV
Introduction
Le mot république vient de Res Publica qui désigne la chose publique, l’Etat romain ou même
la collectivité romaine. Claudia Moatti, Res Publica, Histoire romaine de la chose publique. La Res
Publica peut désigner la Res Publica Romana qu’il faut distinguer de d’autres Res Publica de d’autres
communautés civiques extérieures. Cette expression s’oppose directement à la Res Privata qui s’oppose
à la confiscation du pouvoir par un individu. Cette expression était aussi utilisée par les juristes
classiques pour désigner la Royauté. Claudia Moatti retrace l’histoire de ce mot qui débute par un
partage au sein d’un village qui prend une dimension d’un agir commun très fort et très puissant sous la
République.
SPQR : est une expression importante puisqu’elle résume institutionnellement la cité de Rome.
Il faut attendre le IIème siècle av. J.-C. pour en relever une première occurrence et se démocratisera sous
le premier siècle notamment avec Cicéron.
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Cette République ne fait pas disparaitre son passé royal qui lui lègue un héritage. Elle ne fait
pas table rase du passé mais s’en inspire pour constituer un nouveau régime stable.
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§3: Les conflits pour le pouvoir : la lutte entre les patriciens et les plébéiens
L’accès au pouvoir est souvent source de conflits. Il y a dès le début de la République les fastes
consulaires qui témoignent de la présence de plébéiens dès le début de l’institution. De -509 à -486 on
dénombre 12 consuls plébéiens dont SPURIUS CASSIUS (502, 493 et 486) qui occupa le pouvoir trois
fois de suite. De -485 à -470 c’est la gens des Fabii qui prend le pouvoir et verrouille pour les
patriciens le système.
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est insuffisante et s’oppose avec le patriciat. La conscience politique est importante et les luttes naissent
de ce déséquilibre et de ce climat de frustration délétère.
3. La classe servile
Les esclaves ont existé à Rome depuis les Royauté étrusque puisque le terme servus est apparu
alors. Les étrangers sans droits prévus par un traité de droit international, ont été réduit en esclavage tout
comme les peuples vaincus à Rome.
Le statut d’esclave n’est pas très enviable. L’esclave n’a aucun droit. Son enfant est rattaché à
la condition de sa mère. Si la mère est esclave alors son enfant n’accèdera pas à la liberté. En étant
citoyen, la possibilité de devenir esclave est existante. Une peine pénale, ou une insolvabilité pour dette
peut condamner un homme à perdre sa citoyenneté. Initialement donc l’esclave est objet de droit. Il
n’est rien juridiquement. La personne enfermée dans ce statut ne peut pas exercer la puissance paternelle
sur ses enfants, il ne peut se marier, il ne peut pas posséder ce qu’il gagne. Cette dernière condition
changea du fait de la conjoncture politique et économique internationale ; l’avènement du commerce
permit une certaine libéralisation de statut. Au départ, il n’avait pas de capacité de transmettre un
héritage ou d’en recevoir. Il n’a pas non plus de pouvoir sur sa vie ou sa mort et subit les choix de son
maître.
La République nuança et améliora les droits et le statut juridique de l’esclave. Au cours du
IVème et IIIème siècle avant J.-C., l’esclave peut avoir à disposition un pécule qui reste la propriété du
maître et qui lui permet d’agir au nom de son maître. L’esclave peut se voir
confier l’exploitation d’un domaine agricole ou le fonctionnement
temporaire d’une boutique à Rome ou encore la gestion d’un comptoir
lointain (le pécule est alors bien plus important et le régime juridique
simple : tous les actes de l’esclave rendent son maître propriétaire,
créancier ou débiteur.)
4. Les affranchis
Les affranchis sont d’anciens esclaves qui ont obtenus ce
statut sur volonté unilatérale du maître. Des conditions très formelles
sont établies. Il y a plusieurs modes pour cela :
- L’affranchissement vindicta : (affranchissement par la
baguette). Il faut procéder à des rites pour qu’une action
prenne de la valeur juridique. Le maître et l’esclave doivent se
présenter devant le magistrat organisateur du procès (le préteur)
et une formule rituelle s’engage. Le maître touche l’esclave avec
la vindicta (une baguette de bois) et le maitre donne un soufflet à
l’esclave et le fait tourner sur lui-même pour que le magistrat prononce
ensuite la liberté.
- L’affranchissement par le cens : Il s’agit d’inscrire l’esclave sur la liste des citoyens au
moment des recensements (-508 à -27 = 38 recensements). Ce mode d’affranchissement est
simple et rapide.
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Le maître devient le patron de l’affranchi. Il prend le nom de la gens dont fait partie le maître.
L’esclave ne quitte pas le foyer de son ancien maître puisqu’il n’a pas encore de patrimoine et demeure
dans la maison de son ancien maître envers lequel il va avoir trois types d’obligations :
- Obséquium : (Sequor : suivre) les services. Le patron conserve un pouvoir coercitif sur
l’affranchi et peut l’emprisonner. L’affranchi ne peut poursuivre en justice son patron sans
l’autorisation d’un magistrat. Il a un devoir de service envers son patron.
- Operae : Il s’agit d’assister le patron. Cette obligation repose sur un serment. L’esclave prend
l’engagement de contracter après l’affranchissement un nouvel engagement. Le premier serment
est religieux. Le second engagement consiste en des travaux ou en des journées de travail pour
son patron en dehors des horaires de travail pour lui-même.
- Bona : Si l’affranchi n’a pas d’héritier, est reconnu au patron la propriété de la moitié des biens
de ce dernier.
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- Les tribuns : En -471, ils deviennent 4 puis 10 en -467. Leur élection est confiée aux comices
curiates jusqu’en -471 date à laquelle les concilium plebis prennent le pas. Chaque tribun
possède autant de pouvoir que ses collègues. Il n’y a pas de roulement comme dans les consuls.
Cela permet à un tribun de s’opposer à un autre (Prohibitio : pouvoir préventif ou Intercessio :
pouvoir a posteriori qui casse). Celui qui s’oppose à l’autre l’emporte toujours sur celui qui
veut agir. Ces tribuns n’ont pas l’imperium, ni la puissance du consul. Toutefois ils peuvent
bloquer le fonctionnement de Rome. Ils ne peuvent s’opposer aux décisions du peuple et leur
action est limitée au périmètre de la cité plus un mille romain (1, 479Km). Les tribuns ne peuvent
se voir imposer l’imperium des consuls.
- Les édiles : protègent le temple de Cérès. Ils poursuivent les personnes recherchées par le
tribun.
Est créée aussi l’assemblée de la plèbe. L’assemblée de la plèbe ou concilium plebis fonctionne
différemment des comices. Le cens (fortune), le tribut (impôt) ou le critère militaire discriminaient les
représentations. Ici les voix sont comptées par tribus. Elles fournissent à l’assemblée ses conditions
d’accès, la qualité de citoyen. Tous les citoyens mâles de plus de 17ans font de droit partie de cette
assemblée selon le domicile. Cette assemblée a une fonction électorale (tribuns de la plèbe et édiles) et
législative. Elle vote des textes appelés plébis scita (plébiscite) distincts de la loi (lex) du fait qu’il
exprime l’idée d’une délibération prise au terme du concertation (scitum). C’est une volonté de la plèbe
exprimée que le tribun représente ensuite. La Lex est un ordre exprimé sous l’impératif du
commandement. Le plébiscite n’a pas la force d’une loi. Le plébiscite transcende la masse alors que la
loi exalte le titulaire de l’imperium.
3. La seconde sécession (451 avant J.-C.)
A partir de -462, TERENTILIUS HARSA (tribun) aurait milité pour avoir des lois écrites. Les
patriciens se sont opposés immédiatement à cela. Il fut suspendu à la fois les tribuns de la plèbe et les
consuls tant le conflit est important. Le pouvoir exécutif est confié aux décemvirs en -455 qui est
composé de 10 magistrats d’origine patricienne. Ils sont chargés de créés de lois pour rétablir l’équité.
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En -450, leur œuvre n’est pas totalement achevée et un second décemvirat est élu cette fois-ci avec des
plébéiens.
APPIUS CLAUDIUS président du second décemvirat à des vues sur une fille VIRGINA qui
est tuée par son père pour la protéger. C’est dire l’ambiance qui régnait peu avant l’édiction définitive
des Douze Tables. Elle prévoit que les comices centuriates ont le pouvoir de prononcer la mort contre
un citoyen. L’assassinat, le sortilège, l’incendie volontaire et le faux témoignage ayant entrainé la mort,
sont des crimes publics qui donnent lieu à des poursuites publiques. Elle retire aussi aux consuls leur
pouvoir de juridiction capitale avec la provocatio ad populum. Le tribun peut avoir recours au peuple
pour protéger à partir -449. Sa seule limite de ce droit intangible est son application géographique.
De nouvelles magistratures sont créées pour contenter les plébéiens : censeurs et questeurs.
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Les censeurs ont pour mission de faire les recensements de classe, de répartir la population mais aussi
de délimiter les personnes au rang sénatoriales (et donner accès à des plébéiens à ses rangs). En -318 et
-313 est reconnu dans cette ligne le pouvoir au censeur de choisir les meilleurs des citoyens
anciennement magistrats qu’ils soient plébéiens ou patriciens. Entre e milieu du IVème et le Ier siècle,
il n’y a plus de création de magistrature. Il faut attendre -172 pour voir deux plébéiens.
A - L’entrée en citoyenneté
1. Par la naissance
Est citoyen Romain l’enfant qui nait en justes noces d’un père citoyen au moment de la
conception. Le mariage à Rome ne permet pas à l’épouse d’accéder à la citoyenneté.
2. Après la naissance
Accéder à la citoyenneté peut se faire par
- La concession : Elles sont rares sous la République mais s’accélère au Ier siècle avant J.-C.
- Remplir certaines conditions qui permettent de remplir la citoyenneté (ceux qui s’installent à
Rome). Jus migrandi.
- L’affranchissement
Le Droit politique :
- Jus suffragii : Droit de voter dans les assemblées.
- Jus honorum : droit de faire un cursus.
- Droit d’aller dans l’armée.
- Droit de saisir l’intersessio d’un tribun pour que celui casse une décision prise par un autre
magistrat.
- Provocatio ad populum (-300) Protection du citoyen par le peuple contre la coercition des deux
consuls puis contre toute condamnation ou forte amende d’un magistrat. C’est un recours et non
un procès.
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2. La perte de la citoyenneté
La citoyenneté romaine est perpétuelle et ne peut être perdue qu’indirectement.
- Changement de condition juridique : capitis deminutio. Elle peut être de trois degrés : maxima
(Changement de status libertatis => découle du fait d’être prisonnier, d’être citoyen débiteur
qui n’honore pas ses dettes), media (Changement de status civitatis.), minima. Théorie du
postliminium : Il faut que Rome ne reconnaisse pas l’assignation en esclavage de la personne (il
ne faut pas qu’il soit vendu par Rome), il ne faut pas qu’il est capitulé, elle ne joue que si le
citoyen revient dans la cité.
B - L’industrie et le commerce
A l’époque royal, ils sont balbutiants. Chaque famille (famillia) construit son habitation et se
vêtit rudimentairement. Le Latium n’a pas de mines et Rome est dépendante de ses importations de
métaux. Le commerce se réunit sur des réunions publiques qui font office de marchés. Chaque neuvième
jour les travaux des champs s’arrêtent pour que les cultivateurs vendent leurs produits et effectuent leurs
achats.
Au-delà de ces marchés, il y a des grandes assemblées religieuses et commerciales qui réunit
les Romains et leurs voisins pour commercer avec eux. Cette circulation des biens est déterminante. Ces
réunions permettent aux Romains d’acquérir des objets d’armes : vases grecs, armes de luxes et bijoux.
Ils viennent majoritairement de la Grande Grèce et des Etrusques.
Les échanges se font par le biais du troc. Puis la nécessité de créer des éléments de références
oblige l’introduction de la mesure en tête de bétails, des lingots d’étain puis enfin de bronze, poinçonnés
par l’Etat (SEVRIUS TULLIUS en -535). L’économie pastorale devient commerciale et s’ouvre
doucement vers le monde.
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Les Etrusques ont aussi une puissance maritime qui les rapproche presque des Phéniciens. Ils
avaient une réputation de pirate ce qui faisait trembler la Mer Egée entière. Ils participent ainsi à l’essor
de l’économie romaine.
Les terres, les animaux attelés à la charrue et les esclaves sont considérés comme les éléments
déterminants pour la mesure de la richesse des Romains. Ils sont res mancipi : ils peuvent faire l’objet
d’une circulation entre personne selon une procédure formaliste et spéciale : la mancipation.
L’heredium se transforme en fundus. Les rois étrusques cherchent à agrandir les terres de Rome.
Sont créées 16 tribus rurales à côtés des 4 urbaines. Dans l’esprit des Etrusques, l’économie ne doit pas
être sacrifiée à la ville (à la différence de la Grèce). La maitrise de l’hydraulique permet un fort
développement à Rome. Les Etrusques communiquent aux Romains le goût du luxe et leur apprennent
les procédés de fabrication souvent empruntés aux Grecs.
Les Etrusques apportent aussi les techniques de construction. La première sera un véritable mur
d’enceinte, un égout. Les premières rues et corporations apparaissent. Ces dernières sont au nombre de
8 : cordonniers, forgerons de bronze, joueurs de flûte, tanneurs… L’essor du commerce est marqué et
Rome se structure notamment autour d’une place. De nombreuses boutiques fleurissent donc sur le
forum.
B - L’essor du commerce
La terre en -509 reste l’élément principal du travail à la chute des Rois Etrusques. Cependant
Rome veut traiter avec Rhodes et Carthage pour s’insérer dans des réseaux de commerces. Rome fonda
deux temples celui de Cérès et celui de Mercure en 495 avant J.C.
1. La difficulté des communications terrestres
Les voies romaines ne se développèrent pas dès le début. Et les voies primitives étaient le plus
souvent difficiles ce qui ne rendait pas le commerce facile.
2. Les difficiles rapports des Romains à la mer
Pour les Romain, la mer est grecque, la mer est ennemie. C’est le lieu de la mort sans sépulture.
L’attitude vis-à-vis de la mer est compliquée mais les Romains sont obligés de prendre la mer pour
commercer ailleurs que sur la péninsule. L’appât du gain et le désir de conquêtes sont donc les deux
facteurs de ce « mal nécessaire ».
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A - L’importance de la coutume
La coutume des ancêtres et les lois pseudo-royales.
1. Les coutumes des ancêtres
Rome se compose d’une fédération de villages gouvernée par des gentes dirigées par des pater
ou des princeps (premier parmi). Ils sont chefs de clan, chefs religieux et juges. Il rend des decreta.
Réunis ils forment les patres qui deviennent le Sénat et qui élisent ensuite le roi qui est prêtre et juge.
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Mos majorum sont les coutumes des ancêtres. Les coutumes d’abord intérieures au groupe
deviennent générales à la cité.
2. Les lois pseudo-royales
PAPIRIUS serait un juriste légendaire qui aurait réuni les lois royales. Cependant ce
regroupement ne fut fait qu’à la fin de la République. Ce sont des prescriptions qui datent d’avant la loi
des Douze Tables et qui concernent le droit et la religion.
B - La loi ou la lex
1. La loi comme première expression du droit
Il n’y a eu que 800 lois à Rome entre le Vème siècle p.C. et la chute de l’Empire. Cette lex est
la première expression du droit. A l’origine, le terme jus a deux sens distincts : il désigne la prospérité
accordée par les dieux, il désigne aussi une formule douée d’efficacité.
Pour prêter le serment, les paroles sont prononcées sur l’ordre impératif. Le Romain en jurant
donne un ordre au dieu. Le jus devient impératif. Il est une formule impérative qui opère un effet de
plein droit et immédiat. Le jus se sépare ensuite des dieux.
2. Typologie et caractère des lois
Deux types de lois sont à distinguer : les lois votées, les leges rogatae. Les conciones sont des
réunions qui ont pour but de discuter la loi. Elles sont officieuses et le magistrat n’en tient pas forcément
compte. Le jour du vote le magistrat lit publiquement la rogatio et ensuite les citoyens votent.
La loi est ensuite conservée dans le temple de Saturne. Elle comporte trois parties : préambule :
praescriptio (Raison, magistrat, date, premier votant…) ; rogatio (contenu de la loi) ; la sanction (pour
la répression si elle est violée.
Il existe aussi des lois données qui n’ont pas fait l’objet d’un vote mais qui ont été octroyées
dans des circonstances exceptionnelles. Le cas le plus courant est celui du général victorieux qui au
terme de la conquête organise la province et fonde une colonie et par le biais d’une loi donnée présente
l’organisation et l’administration du nouveau territoire.
La loi ne peut tomber en désuétude même si on ne l’applique pas pendant 100 ans.
C - La science du droit
Les liens religion et droit étaient assez fort pour que ceux qui connaissent le droit soient réunis
dans le Collège des Pontifes (patriciens). Ils connaissaient les formules rituelles des procès et des actes
juridiques les plus simples.
Malgré la Loi des Douze Tables, la plèbe avait encore besoin des patriciens pour les formules.
Il faut attendre -304 pour que APPIUS CLAUDIUS rédige un répertoire et ouvre cette connaissance à
la plèbe. TIBERIUS CORUM CAILIUS pontife d’origine plébéienne ouvre les formules à la discussion.
Il est suivi et les candidats aux magistratures les plus importants se constituent un électorat à qui il donne
des consultations juridiques.
Les juristes commencent à rédiger des traités et des analyses juridiques du droit qui deviennent
publiques. Ces analyses de techniques transforment le droit en science exploitable et régulant la cité.
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Le peuple romain à chaque conquête s’est toujours réservé des terres. 1/3 étaiet confié à des
citoyens romains. La terre est devenue un enjeu majeur à Rome et les Ager publicus grandissaient. Les
difficultés de répartition causèrent des problèmes de justesse et d’équité. Les plus riches romains virent
dans la terre un investissement durable pour stabiliser la position sociale et la fortune. Ager datus ad
signatus : terres données, lot distribué à titre individuel. Le reste, reste au contrôle des censeurs. Les
censeurs font l’inventaire mais la gestion dépend du Sénat et des magistrats supérieurs : consuls.
Vectigale : impôt payé sur la superficie des terres cultivées. Il faisait parti d’un affermage donné à des
sociétés de publicains. L’Etat créa un système économique pour y trouver son compte et autorisa les
particuliers à faire paître leurs troupeaux contre redevance. L’Etat reste propriétaire de ces territoires
(Usus, fructus et abusus).
Cependant, progressivement ces possesseurs temporaires constituèrent de très grands domaines
qui attirèrent des masses d’esclaves. La situation crée des disparités et de nombreuses terres restent en
jachère. La crise débute en – 133.
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De nombreuses populations, des alliés italiens se sont accaparés de nombreuses terres autour de
Rome et trouvent des alliés dans le Sénat ce qui leur permet de se maintenir contre l’impôt et contre la
loi de GRACCUS.
Le frère du premier GRACCUS (CAÏUS SEMPRONIUS GRACCUS) fait voter une loi
frumentaire qui permet au blé provincial d’être distribué à bas prix : Loi sempronia frumenteria. Le but
est de lutter contre la pauvreté. Il sait mieux emporter les foules par ses discours. Chaque citoyen
habitant Rome peut recevoir un boisseau de blé (40L) à bas prix. L’Etat s’organise et fait construire des
silos. Il fait venir le blé de loin et cherche à éviter la spéculation. L’Etat fait baisser le pouvoir des plus
riches et impose un tribut supplémentaire aux provinces conquises. L’Etat Romain justifie son
impérialisme grâce à ses mesures populaires. L’Etat Romain se reconnait un devoir d’assistance.
Une colonie est fondée sur l’ancien site de Carthage et un mouvement de romanisation
s’organise dans les colonies. CAÏUS rejoue la même partition que son frère mais se garde le Sénat de
son bord car il laisse au Sénat les riches terres de la Campanie. Il fait voter une loi dite loi des proviciis
de consularibus qui affaiblit le pouvoir du Sénat en l’obligeant à attribuer les provinces aux Consuls
avant les élections ce qui a pour effet de limiter les pouvoirs du Sénat face aux Consuls. Il réduit aussi
les écarts de statut entre les pérégrins et les Romains, entre les provinciaux et les Italiens au détriment
des anciennes familles patriciennes.
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sénateurs et multiplie les magistratures pour les affaiblir. Il abdique en -81 pensant avoir rétablit
l’ancienne République et sauvé Rome.
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