OCDE-Connaissance Et Evaluation Des Risques de Catastrophes Naturelles
OCDE-Connaissance Et Evaluation Des Risques de Catastrophes Naturelles
OCDE-Connaissance Et Evaluation Des Risques de Catastrophes Naturelles
Ministère de l’Intérieur
GUIDE PRATIQUE
CONNAITRE ET EVALUER LES RISQUES
DE CATASTROPHES NATURELLES
AUMAROC
Élaboration d’un Atlas et d’un SIG des zones inondables au niveau des bassins du Guir, Ziz, Rheris et Maider
VERSION PRELIMINAIRE
© OCDE, 2018
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VERSION PRELIMINAIRE
GUIDE PRATIQUE
CONNAITRE ET EVALUER LES RISQUES DE
CATASTROPHES NATURELLES AUMAROC
Avant-Propos
Le Maroc est largement exposé aux risques d’origine naturelle : inondations, sécheresses,
mouvements de terrains, séismes, tempêtes, vagues de chaleur ou risque de tsunami peuvent
affecter le territoire national et engendrer des pertes humaines et économiques conséquentes.
Comme le soulevait l’étude de l’OCDE sur la gestion des risques au Maroc, publiée en 2016, le
Maroc s’est engagé dans une dynamique de renforcement de ses politiques publiques de gestion
des risques. La connaissance précise des risques et leur évaluation constituent la base de toute
prise de décision en matière de prévention des risques et de préparation à la gestion de crise,
ainsi que pour la prise de conscience nécessaire au développement de la culture du risque.
Tel est l’objet de ce guide, destiné à appuyer les autorités marocaines dans la mise en œuvre
concrète de processus de connaissance et d’évaluation des risques, notamment au niveau local,
dans les territoires du pays.
Ce guide vise ainsi à proposer des outils et une démarche pour l’évaluation des risques au
Maroc et à renforcer les capacités des acteurs nationaux et locaux. Il pourra être amené à
évoluer pour prendre en compte le renforcement en cours du cadre réglementaire et
institutionnel de la politique de gestion des risques du pays ainsi que les nouveaux outils en
développement au niveau national.
Ce guide a été développé dans le cadre du projet d’appui de l’OCDE pour la gestion des risques
au Maroc, qui a pour objet d’accompagner le Maroc dans la mise en œuvre des
recommandations formulées par le Forum de Haut-Niveau sur les risques de l’OCDE en 2016,
notamment par le développement de quatre guides pratiques portant sur l’évaluation des risques,
les politiques de prévention, la préparation à la gestion de crise, et le relèvement et la
reconstruction post-catastrophe.
Il fait suite à l’atelier sur la connaissance et l’évaluation des risques tenu à Rabat le 3-4 Avril
2017 qui avait rassemblé les principaux acteurs de la gestion des risques au Maroc. Ce guide a
été co-rédigé par Marc Jacquet, consultant senior, et Charles Baubion de la Direction de la
Gouvernance Publique de l’OCDE. Il intègre les contributions de Maha Skah et les commentaires
de Pierre-Alain Schieb, expert en matière de gestion des risques.
Le Secrétariat de l’OCDE tient à remercier le Ministère de l’Intérieur, le Ministère chargé de la
Gouvernance et des Affaires Générales du Maroc, et la Direction du Développement et de la
Coopération (DDC) du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) de la Suisse, pour
leur soutien à ce projet ainsi que l’ensemble des participants à l’atelier de Rabat d’Avril 2017
pour leur engagement et leur participation, qui ont permis de rassembler des informations et
données indispensables à la réalisation de ce guide.
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Objet du guide.............................................................................................................................. 4
Les risques d’origine naturelle au Maroc ...................................................................................... 5
Etat des lieux de la connaissance et de l’évaluation des risques au Macoc ................................. 7
Comment évaluer les risques ? .................................................................................................... 9
Définition, caractérisation et analyse des aléas ........................................................................ 9
Démarche type pour conduire une évaluation des risques à l’echelle locale .............................. 13
Etape 1 - Définir le besoin de connaissance et d’évaluation des risques ............................. 14
Etape 2 - Établir un comité de pilotage de la démarche et associer les parties prenantes... 16
Etape 3 - Mobiliser le financement de la démarche ............................................................. 17
Etape 4 - Rassembler les données existantes sur les principaux aléas sur le territoire ....... 18
Etape 5 - Identifier les enjeux exposés, caractériser la vulnérabilité et évaluer les risques . 20
Etape 6 – Réaliser des études techniques complémentaires .............................................. 21
Etape 7 - Finaliser le « rapport d’évaluation locale des risques » ........................................ 23
Etape 8 - Présenter et communiquer les résultats de l’évaluation des risques .................... 23
Conclusion ................................................................................................................................. 24
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OBJET DU GUIDE
Ce guide est destiné aux acteurs publics et parties prenantes en charge des politiques publiques
de la gestion et de la prévention des risques au plan local, notamment au niveau des provinces
et des préfectures du Maroc. Il a pour objet de proposer une démarche pour conduire une
évaluation des risques à l’échelle locale et de donner des éléments de méthode et de contexte à
cet effet afin que les responsables puissent conduire un tel processus.
Le guide vise dans un premier temps à présenter un panorama succinct des principaux risques
d’origine naturelle au Maroc, notamment les risques d’inondation, de tremblement de terre, de
mouvement de terrain et de tempête maritimes et tsunami. Il propose également dans cette
partie introductive un état des lieux de la connaissance et de l’évaluation des risques au Maroc
basé sur l’analyse conduite par l’OCDE sur la gestion des risques au Maroc en 2016 et identifie
de nombreuses bonnes pratiques pour la connaissance et l’évaluation des risques au Maroc.
Il propose enfin une démarche type pour améliorer la connaissance et l’évaluation des risques
dans les provinces et les préfectures du Maroc. Elle se décline en huit étapes, de la définition
des objectifs recherchés, jusqu’à la présentation et la communication du « Rapport d’Évaluation
Locale des Risques ».
RÉFÉRENCES :
- Étude de l’OCDE sur la gestion des risques au Maroc (2016)
http://www.oecd.org/fr/gov/risques/lancement-de-l-etude-sur-la-gestion-des-risques-au-
maroc.htm
- Atelier de l’OCDE sur la connaissance et l’évaluation des risques au Maroc, Rabat, 3-4
Avril 2017
http://www.oecd.org/fr/pays/maroc/projet-appui-ocde-gestion-risques-maroc-atelier-avril-
2017.htm
- Projet d’appui de l’OCDE – 2016-2018
http://www.oecd.org/fr/pays/maroc/projet-appui-ocde-gestion-risques-maroc.htm
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L’étude de l’OCDE de 2016 soulignait les progrès réalisés par le Maroc depuis 20 ans pour
améliorer la connaissance et l’évaluation des risques au niveau national comme au niveau local.
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► Au niveau local, les approches d’évaluation et de connaissance des risques ne sont pas
systématiques, mais il existe de nombreuses bonnes pratiques qui peuvent être sources
d’inspirations pour les autres territoires :
Les cartes d’aptitudes à l’urbanisation, réalisées par les Agences Urbaines,
permettent une cartographie fine des risques pour les zones urbaines. Le
Département de l’Urbanisme prévoit d’accélérer le développement de ces cartes dans
les aires urbaines, notamment suite au pilote réalisé pour la ville d’Al Hoceima.
Les atlas du risque d’inondation existent pour certains bassins versants, tel que le
bassin du Tensift. Réalisés par les Agences de Bassin Hydraulique, ils permettent de
cartographier les zones inondables de façon plus précise. La récente loi sur l’eau 36-
15 adoptée en 2016 prévoit la généralisation de ces atlas.
Les monographies des risques réalisées au niveau des wilayas et des
provinces pour la préparation de la réponse d’urgence rassemblent les informations
existantes sur les risques, sans pour autant suivre une méthodologie standardisée.
Les études d’impact environnemental et les études ponctuelles, réalisées dans le
cadre de la coopération internationale, à l’occasion de projets d’aménagement ou de
développement d’infrastructures peuvent utiliser les meilleurs standards
internationaux pour l’évaluation des risques. L’exemple des études sur l’adaptation au
changement climatique du Grand Casablanca ou les études de risques réalisées pour
la ligne de train à grande vitesse font parties des bonnes pratiques.
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Le risque se définit par la confrontation d’un aléa naturel avec un territoire géographique
où existent des enjeux humains, économiques, environnementaux, culturels qui chacun
ont une certaine vulnérabilité face à cet aléa. Ceci se résume par la formule :
► L’évaluation des risques consiste donc à analyser les aléas naturels, les enjeux et la
vulnérabilité sur un territoire donné, dans une démarche itérative selon le schéma
suivant :
Les aléas naturels peuvent être d’origine hydrométéorologique (inondation, tempête), climatique
(sécheresse), géologique (séisme, tsunami) ou combiner plusieurs sources comme pour les
mouvements de terrain. Ils peuvent être caractérisés par leur intensité et leur fréquence ou
période de retour. La définition des termes est importante pour mener une démarche
d’évaluation des risques cohérente dans les différents territoires :
► L’intensité de l’aléa : la taille de la source d’un phénomène naturel. Elle peut être exprimée à
l’aide de grandeurs physiques (amplitude, vitesse, accélération, masse, température, volume,
flux, énergie). Dans le cas des inondations, on pourra s’intéresser au débit, à la vitesse ou à la
hauteur d’eau atteinte dans des lieux référencés, ainsi qu’à la taille de la zone d’expansion de
crue. Dans le cas des séismes, les termes « magnitude » et « intensité » décrivent néanmoins
des grandeurs spécifiques et non interchangeables.
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s’est produit dans un intervalle de temps donné. L’inverse de cette fréquence constitue la
période de retour de l’événement, et s’exprime en unité de temps. On parle ainsi pour les
inondations de fréquence cinquantennale ou centennale pour un événement d’une intensité qui
surviendrait tous les 50 ou les 100 ans en moyenne.
L’analyse des aléas naturels consiste ainsi, en se basant sur des observations historiques
et/ou des modélisations des phénomènes, à définir les caractéristiques des paramètres
d’intensité retenus pour différentes fréquences de référence.
Nota : Il n’existe pas à ce jour au Maroc de standard définissant des aléas de référence. La loi
36-15 sur l’eau de 2016 prévoit que les atlas du risque d’inondation définissent trois niveaux
d’aléas - faible, moyen et fort- sans fixer de période de retour associée. En Europe, le niveau
centennal qui a longtemps servi de référence est désormais considéré comme le niveau
moyen. Lors de l’atelier sur l’évaluation des risques tenu à Rabat en Avril 2017, les périodes de
retour de 10-20 ans, 50 ans et 100 ans avaient été proposées.
► Les enjeux : l’ensemble des personnes, des biens, des activités économiques, du
patrimoine historique, culturel et environnemental, susceptibles d’être affectés par l’aléa.
Le recensement des enjeux exposés sur un territoire donné doit prendre en compte leur
importance relative telle que la densité de population ou la valeur économique, ainsi que
leur criticité ou les dangers qu’ils peuvent représenter.
L’analyse de la vulnérabilité consiste ainsi à identifier les enjeux exposés aux aléas
naturels, et à évaluer et caractériser leur susceptibilités à subir des dommage du fait de
ces aléas.
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Selon l’objectif de l’évaluation et la disponibilité des données, l’évaluation des risques peut dès
lors prendre plusieurs formes :
● Une étude documentaire de référence : Rassembler l’ensemble des informations sur
les aléas, la vulnérabilité et les historiques des dommages passés dans une monographie
des risques sur un territoire est une étape préliminaire nécessaire de l’évaluation des
risques. Ceci constitue un format privilégié lorsque les informations et données
disponibles sont limitées ou pour mener également des actions de sensibilisation et de
communication visant à renforcer la culture du risque.
● Une cartographie des risques : La cartographie des aléas et des zones vulnérables
permet une représentation spatiale des risques. Un zonage selon une classification des
risques de faible à fort combinant des critères sur les aléas et les vulnérabilités est
souvent utilisé pour prendre des mesures réglementaires en matière d’urbanisme par
exemple. Ce type de représentation est aussi utile pour l’alerte aux populations ainsi que
pour la préparation de plans de réponse d’urgence.
● Une matrice des risques : La comparaison de différents scénarios de risques en termes
d’impacts potentiels et de probabilité d’occurrence permet d’établir des priorités pour la
gestion des risques au niveau d’un territoire. Ceci requière de définir une échelle de
classification des impacts potentiels notamment sur les plans humains et économiques.
● Une évaluation des dommages annuels moyens : Ce type d’évaluation plus élaborée
se base sur une approche probabiliste et requiert de passer par la modélisation. Elle
nécessite l’utilisation de bases de données spatialisées des enjeux et de fonctions de
dommages évaluant les dommages pour les différents niveaux d’aléas, et une
extrapolation pour les évènements extrêmes. La comparaison entre les différents risques
permet d’établir des priorités, de développer des analyses coûts-bénéfices pour les
mesures de prévention et de concevoir des systèmes de couverture assurantielle.
Il est important de définir des critères d’impacts des catastrophes pour l’évaluation des
dommages et une échelle de classification. Ceci peut inclure à la fois les dommages humains
(nombres de décès, de personnes blessées, affectées, déplacées, ou sans-abris), économiques
(coût de remise en état, pertes d’exploitations des entreprises, emplois exposés ou perdus), et
plus intangibles comme les dommages environnementaux, culturels, ou politiques. Les
dommages indirects causés par l’interruption des infrastructures critiques (transport, énergie,
eau, télécommunication…) sont également très importants à prendre en compte.
Les données sur les impacts des catastrophes doivent être finement collectées lors de
chaque évènement afin de constamment améliorer la connaissance et l’évaluation des risques.
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Zones désertiques Bourgs Zones habitées peu denses Zones fortement habitées
Zones forestières Zones agricoles extensives Zones agricoles intensives, Campings
Zones naturelles Infrastructures secondaires irriguées, maraîchères ou Zones d'activités importantes
Zones de friche Dépôts ménagers fruitières et palmeraies
Zones touristiques très
Zones d'activité peu denses fréquentées
Infrastructures principales
Dépôts industriels toxiques
Dépôts industriels non toxiques
Figure 1 : Matrice d’évaluation des risques Figure 2 : Carte d’évaluation des risques
Province d’Al Hoceima – Aptitude à l’urbanisation
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Suite aux éléments de contexte et de méthode, ce guide vise à proposer une démarche type
pour améliorer la connaissance et conduire une évaluation des risques à l’échelle locale dans les
territoires.
4- Rassembler les données existantes sur les principaux aléas sur le territoire
Cette démarche est proposée en particulier pour un périmètre d’étude à l’échelon des
Provinces et des Préfectures du pays, échelle la plus adaptée pour conduire une telle
démarche.
Une approche similaire pourrait aussi être engagée dans un deuxième temps à l’échelon régional
en capitalisant sur les efforts conduits dans les Provinces et Préfectures.
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Il est essentiel de bien définir le ou les objectifs recherchés dans toute démarche
d’évaluation car ceci sera déterminant pour le choix des outils de connaissance et
d’évaluation appropriés.
► On peut distinguer sept principaux objectifs pour la gestion des risques dans les territoires
pour lesquels la connaissance et l’évaluation des risques requièrent des approches
différenciées :
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L’évaluation locale des risques peut combiner plusieurs de ces objectifs selon la
connaissance des risques dans le territoire concerné et l’état de développement des
différents outils.
Il est important en tout état de cause de commencer par le premier objectif
d’établissement d’une stratégie locale, avec un pilotage par une autorité publique légitime
et reconnue sur le territoire, à même de coordonner les politiques publiques de gestion
des risques dans le territoire concerné.
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Un Comité de pilotage type pour la démarche générique d’évaluation des risques pourrait être r
composé des institutions suivantes :
● Le responsable préfectoral chargé de la gestion des risques
● Agence de Bassin Hydraulique
● Représentant de la Direction de la Météorologie Nationale
● Agences Urbaines concernées
● Direction Régionale de l’Équipement
● Services de la Protection Civile
● Représentants du monde scientifique (Institut National de Géophysique notamment)
o Le Comité de pilotage pourra également s’appuyer sur une assistance à maîtrise d’ouvrage
ou un bureau d’étude associé à ses services techniques.
o Le Comité de pilotage pourra s’adjoindre une instance consultative des collectivités
territoriales et des organisations de la société civile afin de garantir la transparence et
d’assurer une meilleure appropriation des résultats finaux.
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VERSION PRELIMINAIRE
Il s’agit des risques provoqués par les aléas naturels d’inondations et de crues
torrentielles, de tremblements de terre, de chutes de pierres et de blocs, de glissements
de terrains, de phénomènes d’érosion du littoral et de tsunamis.
Dans le cadre de l’évaluation des risques, il s’agit, notamment, des projets d’activités et
mesures non-structurelles suivantes :
Établir des cartes standardisées des aléas naturels et des risques au niveau local;
Intégrer les zones à risques dans les documents de planification d’usage des sols
(« Cartes d’aptitudes à l'urbanisation ») et d’entretien ou d’amélioration des
infrastructures
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VERSION PRELIMINAIRE
Cette étape consiste à rassembler l’ensemble des informations disponibles. L’état des
lieux en première partie a souligné les différents travaux réalisés au Maroc aux niveaux
national et local sur l’évaluation des risques, et notamment concernant la connaissance
des aléas. De nombreuses sources d’informations peuvent ainsi être recensées et
évaluées quant à leur pertinence pour le territoire de l’étude.
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► Le réseau de marégraphe côtier installé au niveau des ports du Royaume pour suivre la
variation du niveau de la mer, géré et utilisé par l’ING pour évaluer le risque tsunami.
► La carte de modélisation du risque tsunami sur le littoral atlantique marocain. À titre
d’exemple, une étude de l’Université Montpellier 3 a proposé une démarche méthodologique
et un premier jeu d'indicateurs permettant d’estimer l'exposition territoriale du littoral
atlantique marocain au risque de tsunami http://journals.openedition.org/physio-geo/2589
► D’autres sources d’informations peuvent s’avérer utiles pour caractériser les aléas dans les
archives provinciales et régionales, la presse locale et nationale, auprès des assureurs ou en
faisant appel à la mémoire des populations et aux savoirs traditionnels.
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VERSION PRELIMINAIRE
► La collecte des informations et le recensement des documents disponibles sur les zones
bâties et urbanisées, sur la densité de la population exposée et sur les principaux enjeux
pourront faire appel aux travaux réalisés entre autres par les agences urbaines, de
développement régional ou le Haut-Commissariat au Plan.
► L’identification des points de vulnérabilité spécifiques requière une analyse plus fine et,
selon les territoires et les objectifs retenus, de réaliser des études complémentaires pour :
L’évaluation de niveaux d’impacts pourra dès lors être effectuée en croisant les
informations sur les aléas, les enjeux exposés et la vulnérabilité sur la base d’une échelle
de risque préétablie, typiquement de faible à très fort avec 4 ou 5 niveaux.
► Une évaluation qualitative peut être privilégiée dans un premier temps sur la base de
critères d’impacts simples (personnes affectés, enjeux économiques dans la zone à risques
et vulnérabilités spécifiques par exemple).
► Les données de sinistralité et d’impacts d’évènements historiques et les travaux de
statistique et de modélisation permettent d’évaluer les impacts sur le plan quantitatifs.
Ceci nécessite une approche élaborée qui peut être effectuée dans un deuxième temps ou
en utilisant les résultats du modèle MnhPra de la Banque Mondiale.
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VERSION PRELIMINAIRE
Ainsi pour les différents risques on peut envisager à titre indicatif et non exhaustif, les études et
analyses suivantes :
Le risque d’inondation
L’évaluation plus fine du risque d’inondation peut se faire sur la base des étapes suivantes :
Une étude géomorphologique des bassins versants et des phénomènes qui s’y
rapportent avec évaluation de leurs paramètres physiographiques,
Une étude d’hydrologie sur l’ensemble des bassins versants de la zone, basée sur une
topographique précise et une étude pluviométrique,
Une évaluation de l’intensité des crues avec les différentes périodes de retour,
Une étude de la vulnérabilité des zones urbanisées vis-à-vis des inondations,
Une modélisation hydraulique sur les zones urbanisées et la définition des lignes d’eau
en crue avec des zones inondables,
L’établissement des cartes de risque d’inondations à l’échelle pertinente.
On pourra se référer aux termes de références des Atlas du risque d’inondation, en cours de
développement par la Direction de la Recherche et de la Planification de l’Eau.
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Le risque sismique
L’évaluation plus fine du risque sismique peut se faire sur la base des étapes suivantes :
Élaborer le zonage sismo-tectonique de la zone qui permettra d’établir les
caractéristiques des séismes et les lois d’atténuation régionale,
Définir l’aléa sismique local, en prenant en compte les effets de sites,
Établir des cartes de micro-zonage sismique sur les secteurs urbains et à enjeux forts,
Conduire des études de vulnérabilité des bâtiments dans les zones urbaines par une
approche statistique.
Ces études complémentaires pourront être réalisées sur le moyen terme sur la base d’un
plan d’action échelonné dans le temps. Elles pourront être intégrées progressivement
dans l’évaluation locale des risques dans une approche dynamique et évolutive
d’amélioration de la connaissance des risques.
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VERSION PRELIMINAIRE
► L’organisation d’une réunion annuelle sur les risques, présidée par les autorités
publiques appropriées permettra de communiquer sur les risques. Elle pourra rassembler
l’ensemble des institutions nationales et locales et les professionnels concernés, notamment
le monde universitaire, les assureurs, les agences d’architecture et d’urbanismes, les
bureaux d’ingénierie, et les associations concernées par les risques et l’environnement. Une
session ouverte aux médias et d’autres actions de communication sont à prévoir.
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VERSION PRELIMINAIRE
CONCLUSION
Cette démarche type pour la connaissance et de l’évaluation des risques dans les territoires
constitue un élément fondamental pour le renforcement des politiques publiques de gestion des
risques au Maroc. Sa mise en œuvre permettra d’améliorer significativement l’ensemble des
champs de cette politique, que ce soit pour la prévention des risques, la préparation à la gestion
de crise, ou le relèvement et la reconstruction post-catastrophes, qui sont l’objet de guides
complémentaires..
Il est ainsi recommandé d’adapter la démarche proposée dans ce guide en fonction de l’évolution
des instruments et des outils, de l’adoption de standards et de cahiers des charges relatifs à la
connaissance et à l’évaluation des risques au Maroc.
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