1037252ar PDF
1037252ar PDF
1037252ar PDF
URI: https://id.erudit.org/iderudit/1037252ar
DOI: https://doi.org/10.7202/1037252ar
Publisher(s)
McGill Law Journal / Revue de droit de McGill
ISSN
0024-9041 (print)
1920-6356 (digital)
© Frédéric Bachand, 2015 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit
(including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be
viewed online.
https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/
Frédéric Bachand*
On a beaucoup parlé — au cours des dernières années — des failles du
système de justice civile québécois, à un point tel qu’on perd parfois de
vue qu’à de nombreux égards, il constitue un modèle enviable. Permettez-
moi donc de débuter sur une note positive, avant de revenir brièvement
sur ces failles et d’expliquer pourquoi j’ai choisi de me pencher sur les
principes généraux qui sous-tendent ce système.
I
Tous les systèmes modernes de justice civile ont en commun qu’ils
poursuivent certains objectifs fondamentaux et il y a lieu de se réjouir du
fait qu’au Québec, la plupart de ces objectifs sont atteints sans difficulté.
Nous avons le luxe de pouvoir tenir pour acquis que les résultats auxquels
conduit notre système de justice civile — qu’ils prennent la forme de ju-
gements ou de règlements amiables — seront pleinement et facilement
exécutés. De plus, le système garantit aux justiciables un traitement gé-
néralement adéquat de leurs dossiers, par des juges compétents et in-
tègres, des juges qui comprennent et respectent les garanties fondamen-
tales d’une procédure juridictionnelle équitable et qui exercent leurs fonc-
tions de manière transparente et responsable. Par ailleurs, la culture qui
s’est développée au fil du temps accorde une importance primordiale à la
primauté du droit, de sorte que les jugements que produit le système re-
posent non pas sur des considérations arbitraires, mais bien sur
l’application généralement rigoureuse du droit applicable aux faits perti-
nents. Enfin, notre système permet aux juges d’exercer adéquatement
leurs fonctions normatives, c’est-à-dire leur mission de développer, clari-
fier et faire avancer le droit, une mission qui — comme le rappelait la
Cour suprême du Canada dans l’arrêt Housen — est prépondérante en ce
* Frédéric Bachand, Ad. E. est professeur agrégé et Chercheur facultaire Norton Rose
Fulbright à la Faculté de droit de l’Université McGill. Le présent texte est adapté
d’une allocution prononcée à la Cour d’appel du Québec le 23 octobre 2015 et à la Cour
supérieure du Québec le 23 février 2016.
© Frédéric Bachand 2015
Citation: (2015) 60:2 McGill LJ 447 — Référence : (2015) 60:2 RD McGill 447
448 (2015) 61:2 MCGILL LAW JOURNAL — REVUE DE DROIT DE MCGILL
1 Housen c Nikolaisen, 2002 CSC 33 au para 9, [2002] 2 RCS 235 : « [A]lors que le rôle
premier des tribunaux de première instance consiste à résoudre des litiges sur la base
des faits dont ils disposent et du droit établi, celui des cours d’appel est de préciser et de
raffiner les règles de droit et de veiller à leur application universelle ».
2 Voir généralement Pierre-Claude Lafond, L’accès à la justice civile au Québec : portrait
général, Cowansville (Qc), Yvon Blais, 2012; Comité d’action sur l’accès à la justice en
matière civile et familiale, L’accès à la justice en matière civile et familiale : Une feuille
de route pour le changement, Ottawa, 2013; L’Association du Barreau canadien, At-
teindre l’égalité devant la justice : une invitation à l’imagination et à l’action, Ottawa,
2013; Trevor CW Farrow, « What is Access to Justice? » (2014) 51:3 Osgoode Hall
LJ 957. Pour un point de vue transnational sur la question, voir notamment World Jus-
tice Project: Rule of Law Index 2015, Washington DC, WJP, 2015.
3 Voir la très honorable Beverley McLachlin, « La profession juridique au 21e siècle »,
Conférence juridique de l’Association du Barreau canadien, allocution présentée à Cal-
gary, 14 août 2015 [non publiée], en ligne : <www.scc-csc.ca/court-cour/judges-juges/spe-
dis/bm-2015-08-14-fra.aspx>. Voir aussi les propos de l’ancien juge en chef de l’Ontario,
l’honorable Roy McMurtry, rapportés dans Farrow, supra note 2 à la p 963; Bosworth v
Coleman, 2014 ONSC 4832 au para 13 (disponible sur CanLII) : « [I]t is no longer ap-
propriate to rest upon the historic way of doing things. Doing things as we have always
done them has created a crisis of access to justice (or inaccessibility of justice) »; Bagh-
banbashi v Hassle Free Clinic, 2014 ONSC 5934 au para 19 (disponible sur CanLII) :
The traditional notion that only a trial can provide civil justice led to a crisis
whereby most Canadians could not afford civil trials and hence were being
denied access to justice. Moreover, delays were so acute that even when trials
LA JUSTICE CIVILE ET LE NOUVEAU CODE DE PROCÉDURE CIVILE 449
II
J’ai choisi de mettre l’accent sur les principes généraux de la justice
civile, et ce pour trois raisons.
La première tient au rôle crucial que les principes généraux jouent
dans l’exercice de la discrétion judiciaire. On évite l’arbitraire en imposant
au détenteur ou à la détentrice d’un pouvoir discrétionnaire l’obligation de
prendre en considération, entre autres choses, les principes généraux du
droit s’avérant pertinents à la situation étudiée. Ils constituent, comme le
soulignait la Cour suprême dans l’arrêt Whatcott, des « repères pour trai-
were affordable, few litigants obtained speedy justice. Most suffered the dis-
tress of delay, financial uncertainty, procedural gamesmanship—all of which
contributed to the crisis.
4 Code de procédure civile, RLRQ c C-25.01 [Nouveau Cpc].
5 Québec, Commentaires de la ministre de la Justice : Code de procédure civile — Cha-
pitre C-25.01, Montréal, Société québécoise d’information juridique, 2015 à la p xii.
6 2014 CSC 7 au para 1, [2014] 1 RCS 87 [Hryniak].
450 (2015) 61:2 MCGILL LAW JOURNAL — REVUE DE DROIT DE MCGILL
ter avec uniformité les questions semblables »7. Les principes ne consti-
tuent pas des règles autonomes, mais plutôt — comme le rappelait ré-
cemment la Cour suprême — des normes qui sous-tendent les règles par-
ticulières et auxquelles les juges peuvent accorder plus ou moins
d’importance selon les circonstances8. Le rôle que joueront les principes
généraux de la justice civile sera particulièrement important étant donné
que le nouveau Code accroît de manière considérable les pouvoirs discré-
tionnaires des juges, à un point tel que le succès de la réforme dépendra,
en grande partie, de la manière dont ces pouvoirs seront exercés.
La deuxième raison pour laquelle il convient de s’arrêter aux principes
généraux tient au fait que la source du problème d’accessibilité auquel
nous sommes confrontés se situe, ultimement, au niveau de ces principes.
Le problème n’est pas tant que le système de justice civile québécois re-
pose sur de mauvais principes ou des principes dépassés, ou encore que la
liste des principes sur lesquels il repose s’avère incomplète. Le problème
se situe plutôt au niveau de leur importance relative. En bref, la crise con-
temporaine en matière de justice civile est due à la trop grande impor-
tance que nous accordons à l’un de ces principes, soit le principe de la re-
cherche de la vérité, que l’on a eu tendance à concevoir comme étant pré-
pondérant, autrement dit comme étant la pierre d’assise de tout le sys-
tème. Or, si un principe général mérite de se voir accorder une importance
prépondérante, ce n’est pas ce principe de recherche de la vérité, mais plu-
tôt le principe d’accessibilité. Fondamentalement, c’est ce que l’on a perdu
de vue au cours des dernières décennies.
La bonne nouvelle — et c’est la troisième raison pour laquelle j’ai choi-
si de me pencher sur les principes généraux — est que le nouveau Code
est porteur d’une réforme agissant non seulement au niveau des règles,
mais également au niveau des principes. Cela est évident à la lecture de
plusieurs dispositions sur lesquelles je reviendrai. Mais le point crucial,
que je tiens à souligner immédiatement, est que l’entrée en vigueur de ce
Code rend parfaitement légitime un réexamen des principes qui — à mon
sens — s’avère nécessaire si l’on souhaite remédier de manière durable au
problème d’accessibilité de la justice civile. Cela dit, il importe aussi de
comprendre que le Code ne fait qu’amorcer une réflexion sur les fonde-
III
Afin de comprendre l’importance relative des principes généraux qui
sous-tendent le système de justice civile québécois, il me paraît utile de
revenir brièvement sur l’influence du modèle de common law, qui est de-
venue prépondérante en droit judiciaire privé québécois au cours du ving-
tième siècle.
Ce modèle de common law repose traditionnellement sur quatre
grandes idées, quatre grands principes.
D’abord, le procès est un combat, au cours duquel s’affrontent les
thèses avancées par les parties. Ce combat doit être encouragé, et on le
fait par le biais d’une foule de mesures procédurales permettant aux par-
ties de présenter leurs arguments sous leur meilleur jour et d’attaquer vi-
goureusement les arguments avancés par la partie adverse. Ce combat est
encouragé, car, postule-t-on, c’est de cette confrontation des thèses que
jaillira ultimement la justice9. Une telle conception du procès notamment
s’oppose à ce que les parties soient astreintes à des obligations de coopéra-
tion ou de loyauté dans le cadre d’une instance civile.
La deuxième idée au cœur du modèle auquel les common lawyers ont
traditionnellement adhéré est reflétée dans le principe d’unicité du procès.
Il n’y a, en règle générale, qu’un seul procès au cours duquel toutes les
questions en litige seront débattues10. Ce principe d’unicité du procès
n’était autrefois qu’un sous-produit du système de procès par jury, mais il
est resté ancré dans la culture judiciaire anglo-saxonne, malgré la dispari-
tion progressive du jury en matière civile ailleurs qu’aux États-Unis.
Alors qu’elle siégeait à la Cour supérieure du Québec, la juge Marie St-
9 Voir Jerome Frank, Courts on Trial: Myth and Reality in American Justice, Princeton
(NJ), Princeton University Press, 1950 au ch 6.
10 Voir notamment Antoine Garapon et Ioannis Papadopoulos, Juger en Amérique et en
France : Culture juridique française et common law, Paris, Odile Jacob, 2003 aux
pp 10003; John H Langbein, « The German Advantage in Civil Procedure » (1985) 52:4
U Chicago L Rev 823.
452 (2015) 61:2 MCGILL LAW JOURNAL — REVUE DE DROIT DE MCGILL
11 Paape c Yelle, 2007 QCCS 6099 aux para 78 (disponible sur CanLII).
12 Voir notamment Juman c Doucette, 2008 CSC 8, [2008] 1 RCS 157.
13 Voir par ex Règles des Cours fédérales, DORS/98-106, arts 22248.
LA JUSTICE CIVILE ET LE NOUVEAU CODE DE PROCÉDURE CIVILE 453
IV
Les propos tenus par la Cour suprême dans Pétrolière Impériale con-
trastent avec ce qu’elle affirmait quelques mois auparavant dans Hryniak.
Dans cet arrêt, qui exhortait notamment les juges œuvrant dans des res-
sorts de common law à faire un usage plus libéral des mécanismes de ju-
gement sommaire mis à leur disposition, la Cour semblait plutôt suggérer
que le temps était venu de relativiser l’importance du principe de re-
cherche de la vérité. Deux aspects de ses motifs unanimes méritent d’être
soulignés à cet égard.
D’abord, la Cour reconnaît clairement l’existence d’un lien entre
l’accessibilité des systèmes de justice civile et l’importance accordée au
principe de recherche de la vérité : « [i]l existe toujours un certain tirail-
lement entre l’accessibilité et la fonction de recherche de la vérité »21. Ce
constat, dont la justesse est indéniable, est d’une très grande pertinence
dans le contexte de la crise actuelle, car ce qui coûte le plus cher et qui
prend le plus de temps, c’est d’établir les faits et non d’établir la teneur du
droit applicable22. Autrement dit, c’est le volet factuel du processus juri-
dictionnel, soit l’enquête — ainsi que toutes les procédures et étapes préa-
lables visant à la préparer — qui, dans la très grande majorité des cas,
s’avère trop complexe, trop coûteux et trop long pour répondre adéquate-
ment aux besoins des justiciables. Et dès lors que l’on reconnaît — comme
le fait la Cour suprême dans Hryniak — qu’il puisse exister une certaine
tension entre les principes d’accessibilité et de recherche de la vérité, il
s’ensuit que l’on ne peut plus réfléchir en vase clos à l’importance devant
leur être accordée. La réflexion sur l’importance à accorder à la recherche
de la vérité doit dès lors tenir compte de l’impact des solutions envisa-
geables sur l’accessibilité du système de justice civile. L’objectif fondamen-
tal est donc de trouver l’équilibre optimal entre la recherche de la vérité et
l’accessibilité du système.
Dans la même veine, la Cour ajoute plus loin qu’en se demandant s’il
serait dans l’intérêt de la justice que le litige soit tranché par voie som-
maire, les juges devront désormais prendre garde de ne pas privilégier
une conception trop étroite de cette notion : « [l]’intérêt de la justice ne
saurait être limité aux caractéristiques avantageuses du procès conven-
tionnel et il doit tenir compte de la proportionnalité, de la célérité et de
l’accessibilité économique »24. Et la nécessité de ne plus accorder une im-
portance prépondérante à la recherche de la vérité transparaît encore plus
clairement de ce que la Cour affirme au paragraphe suivant : « [d]ans le
cadre de la procédure par jugement sommaire, il n’est pas nécessaire que
la preuve soit la même que celle présentée lors d’un procès, mais elle doit
être telle que le juge soit confiant de pouvoir résoudre équitablement le li-
tige »25.
Je me permets un bref aparté qui, je crois, permet de renforcer l’idée
voulant qu’en atténuant l’importance du principe de recherche de la véri-
V
En terminant, il convient de souligner certaines dispositions du nou-
veau Code de procédure civile qui, à mon sens, montrent bien à quel point
la réforme agit également au niveau des principes généraux de la justice
civile, y compris le principe de recherche de la vérité.
Si l’on revient d’abord sur cette idée, qui se trouve au cœur du modèle
de common law du procès conçu comme un combat, force est de constater
qu’elle est difficilement conciliable avec le devoir de coopération que con-
26 Voir art 2804 CcQ : « [l]a preuve qui rend l’existence d’un fait plus probable que son
inexistence est suffisante ». La norme de preuve applicable en droit québécois se dis-
tingue de celle — plus exigeante — généralement privilégiée dans les ressorts civilistes.
Pour une analyse comparative des normes de preuve applicables en matière civile, voir
Kevin M Clermont, Standards of Decision in Law: Psychological and Logical Bases for
the Standard of Proof, Here and Abroad, Durham (NC), Carolina Academic Press, 2013
aux pp 221 et s.
27 FH c McDougall, 2008 CSC 53, [2008] 3 RCS 41.
LA JUSTICE CIVILE ET LE NOUVEAU CODE DE PROCÉDURE CIVILE 457
28 En effet, l’article 20 est compris dans le chapitre III du titre II du livre I du nouveau
Code, lequel s’intitule « Les principes directeurs de la procédure » : Nouveau Cpc, supra
note 4.
29 Art 4.1 Cpc.
30 Voir Nouveau Cpc, supra note 4, art 20. Le droit judiciaire québécois se rapproche sur
ce point du droit judiciaire français (voir notamment Marie-Emma Boursier, Le principe
de loyauté en droit processuel, Paris, Dalloz, 2003), ainsi que du modèle proposé par
l’American Law Institute et UNIDROIT, « Principes ALI/UNIDROIT de procédure ci-
vile transnationale » (2004) 4 Rev dr unif 759, en ligne : <www.unidroit.org/french/
principles/civilprocedure/ali-unidroitprinciples-f.pdf>. En effet, voir par ex l’article 11.1,
qui énonce que « [l]es parties et leurs avocats doivent se conduire loyalement dans leurs
relations avec le tribunal et les autres parties ».
31 PL 28, Loi instituant le nouveau Code de procédure civile, 1re sess, 40e lég, Québec, 2014,
« Notes explicatives » (sanctionné le 21 février 2014), LQ 2014, c 1. Voir aussi Nouveau
Cpc, supra note 4, art 148 : « [l]es parties sont tenues de coopérer pour régler l’affaire ou
pour établir le protocole de l’instance ».
32 Voir art 273.1 Cpc.
458 (2015) 61:2 MCGILL LAW JOURNAL — REVUE DE DROIT DE MCGILL
33 Nouveau Cpc, supra note 4, art 19. La saine gestion et le bon déroulement de l’instance
sont mentionnés dans l’ancien Code, mais dans un alinéa qui est distinct et qui ne fait
pas expressément appel à la notion de devoir : « [l]e tribunal veille au bon déroulement
de l’instance et intervient pour en assurer la saine gestion » (art 4.1 Cpc).
34 Nouveau Cpc, supra note 4, art 158, al 12.
35 Voir ibid, art 158, al 3.
36 Voir ibid, art 158, al 1.
37 Voir ibid, art 158, al 2.
38 Ibid, art 19.
LA JUSTICE CIVILE ET LE NOUVEAU CODE DE PROCÉDURE CIVILE 459
preuve choisis »39. Sans le dire aussi clairement qu’on l’a fait en Angle-
terre dans le cadre des réformes adoptées dans la foulée du Rapport
Woolf40, il semble bien que l’Assemblée nationale ait cherché à conférer
aux juges québécois un pouvoir général de contrôler l’administration des
preuves en matière civile.
* * *
Comme le rappelait si justement Jean-Louis Baudouin dans une re-
marquable allocution prononcée en 2010, la finalité ultime du droit n’est
pas la vérité, mais plutôt la justice41. La vérité n’est qu’une condition —
parmi d’autres — de la justice; elle n’en est pas le synonyme. Il est même
parfois nécessaire de la cacher afin de rendre justice — pensons par
exemple aux règles encadrant le secret professionnel. Ainsi, la mission
fondamentale de tout tribunal judiciaire œuvrant en matière civile ne
saurait être réduite à celle d’une commission d’enquête, car la fonction
première du système de justice civile n’est pas de faire apparaître la véri-
té, mais bien de résoudre les différends privés de manière juste et équi-
table. À mon sens, c’est dans ce constat que se trouve le germe d’une solu-
tion réelle et durable à la crise d’accessibilité à laquelle sont présentement
confrontés les justiciables.
39 Ibid, art 18. Sur cette question, voir notamment Yves-Marie Morissette, « Gestion
d’instance, proportionnalité et preuve civile : état provisoire des questions » (2009) 50:2
C de D 381.
40 The Right Honourable the Lord Woolf, Access to Justice: Final Report to the Lord Chan-
cellor on the Civil Justice System in England and Wales, Londres (R-U), Her Majesty’s
Stationary Office, 1996. La règle 32.1 des Civil Procedure Rules 1998, SI 1998/3132, en-
trées en vigueur en 1999, confère aux juges anglais un pouvoir général de contrôle de la
preuve qui est particulièrement étendu :
(1) The court may control the evidence by giving directions as to—(a) the is-
sues on which it requires evidence; (b) the nature of the evidence which it re-
quires to decide those issues; and (c) the way in which the evidence is to be
placed before the court. (2) The court may use its power under this rule to ex-
clude evidence that would otherwise be admissible. (3) The court may limit
cross-examination.
41 Voir L’Honorable Jean-Louis Baudouin, Droit et vérité : 14e Conférence Albert-Mayrand,
Montréal, Thémis, 2011.