Alvine AT2
Alvine AT2
TRAVAIL DE RECHERCHE
DISCIPLINE : EXEGESE ANCIEN TESTAMENT
CONSIGNE :
1
Etude exégétique du texte : Aggée 1 :1-5
INTRODUCTION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
2
INTRODUCTION
Aggée est l’un des livres parmi les 36 livres se trouvant dans la Bible
Hébraïque, il est le 22ème livre de ce document hébraïque, page 1060. Dans ce livre,
les pressions, les demandes, les attentes et les tâches agressent les Hommes de tous
les côtés et bouleversent leur programme, leurs projets et leurs multiples planifications.
Les souhaits de tous les sens. A cause de tout cela, on s’épuise si tôt et très vite, on
manque de temps et on n’a plus réellement de la valeur positive à produire pour la
réalisation des grandes œuvres. Et ici on fait juste l’essentiel, parfois on néglige l’utile.
On accorde moins de valeur dans la quantité de demandes auxquelles on fait face ou
du manque d’organisation que dans la définition de ses valeurs : ce qui est vraiment
important pour les Hommes. Les valeurs et les priorités sont reflétées par la façon
d’utiliser ses ressources : temps, force, talents. Souvent, on fait le contraire de ce qu’on
dit. Mais dans tout cas, on affirme que Dieu occupe la première place, mais en somme
il passe après de nombreuses autres priorités. Il y a des siècles, une voix s’est fait
entendre pour appeler les hommes et les femmes à fixer de bons projets et des
objectifs à atteindre. Aggée savait ce qui était important, ce qui devait être fait, et il a
mis le peuple de Dieu au défi de réagir. Notre travail sera centré sur le texte de Aggée
1.1-5 qui nous permettra de faire un essaie d’exégèse dans le but de faciliter la lecture
et la compréhension de ce fragment de texte.
3
I. TRANSMISSION DU TEXTE D’AGGEE 1 :1-5 EN HEBREU
❖ verset 1
Bishneat shetayam ledâreyâwes hammelek bahodesh hashshishshî beyowm ’ehad
lahôdesh hâyâh debar YHWH beyad haggay hannâbî ’el-zerubbâbel ben ’el se’altî
pahat yehûdâh we’el-yehôwôsua yehôwsâdâq hakkôhên haggâdol lêmor
❖ Verset 2.
Koh ‘âmar YeHWâh tsebâ’ôt le’mor hacâm hazzèh ‘âmrû lo’ cèth bi’ cèth bêth
Y HWâh lehibanôth.
e
❖ Verset 3.
Wayhî debar YeHWâh beyad haggay hannabî’ le’mor
❖ Verset 4.
Haceth lâkèm ‘atèm lâchèbèth bebâtêkèm sephûnîm wehabbayith hazzèh hâreb
❖ Verset 5.
Wecatâh koh ‘âmar YeHWâh tsebâ’ôth çimû lebabekèm cal darkêkèm.
4
III. ANALYSE GRAMMATICALE
lb,ÛB'rUz-> la, mot à l’état construit composé Dans, vers, après Vers
de la,= préposition et de lb,ÛB'rUz= > nom Zerubbabel Zerubbabel
propre, masculin
laeyTil.a;v.-!B mot à l’état construit, Fils, enfant, Fils de Shealtiel
composé de !B= nom masculin et de descendant
Shealtiel
laeyTil.a;v= nom propre
tx;äP nom masculin Autorité, capitain, Gouverneur
gouverneur, député,
chef
hd"êWhy> nom propre Juda Juda
[;vuóAhy>-la,w> nom à l’état construit Dans, vers, après Vers
composé de la,w= > préposition et de [;vuóAhy Jehoshua Jehoshua
=nom propre
5
qd"²c'Ahy>-!B, nom à l’état construit Fils, enfant, Fils de Jehozadek
composé de !B,=nom masclin et de descendant
Jehozadek
qd"²c'Ahy = nom propre
!hEïKoh; nom masculin Chef, prince, officier Officier princpal
principal,
lAdßG"h; adjectif Long, grand, Grand
rmo*ale verbe Le dit, le parle, le Le parle
répond
6
tAn*B'hil. Constitué de l , particule, Etrereconstruit, Etre reconstruit
êtrerebati
article défini (le ), et de hn"B' verbe au
Niphal à l’infinitif construit (Construit,
bati, )
Verset 3 yhiy>w): constitué de w:) particule conjonctive, Etre, devenir, être (leur) Fut
fait, fut
et de hy"h' verbe a l’imparfait au qal, 3e
pers masc.Sing.
hw"ëhy>-rb;D>constitué de rb;D> ‘nom parole, mot, La Parole de
commun masc.Sing. à l’état construit, et de promesse, ordre, l’Eternel
Adonaï commandement,
sentence, oracle,
conseil, nouvelle
chose, évènement,
quelque chose, fait,
action, cause, motif,
différend
Adonaï
yG:ïx-; dy:B. constitue de B. particule Avant-bras, main, intermédiaire
intermédiaire
préposition, dy" nom commun féminin
singulier a l’état construit, yG:x; nom propre
sans genre, ni nombre, ni état.
7
~ynI+Wps. Constitué de !psverbe au qal Se couvrir, s’abriter, L’abri
passif, participe masculin pluriel absolu couverture, abri.
tyIB:ïh;wc> onstitué de w>particule conjonction Maison, habitation, Demeure
demeure,
h; particule article, tyIB; nom com. masc.
Sing. absolu
8
IV. TRADUCTION
a) Traduction littérale
V1 : Années deux Darius le roi sixième jour mois Adonaï parle fut Aggée prophète
vers Zerubbabel fils de shealtiel gouverneur Juda vers Jehoshua fils de Jehozedek
officier principal grand parle
V2 : Ainsi parle le Seigneur des armées pour dire : le peuple le celui-ci, (ils) ont dit
ne…pas temps arrivés de le Seigneur de être reconstruit.
V3 : Alors leur fut la parole l’Eternel (par) l’intermédiaire du prophète Aggée adresser
en ces mots :
V4 : Est-ce le temps pour vous s’assoir maison abri demeure cette en ruine ?
V5 : Maintenant, ainsi parle le Seigneur des armées : mettez le cœur sur votre conduite
(chemin).
b) Traduction dynamique
V2 : Ainsi parle le Seigneur des armées : ce peuple dit : le temps n’est pas arrivé de
reconstruire la maison du Seigneur.
V3 Alors, la Parole de l’Eternel leur fut adressée par l’intermédiaire du prophète Aggée,
en ces mots :
V4 : Est-ce le temps pour vous d’habiter vos maisons lambrissées (en ruine).
V5 : Ainsi parle le Seigneur des armées, mettez le cœur sur votre conduite (chemin).
Etudier les contextes d’un livre Biblique peut s’entendre la précision sur les
situations, la manière dont Dieu a permis que la bible nous soit parvenue, un livre
après l’autre et selon la succession des faits. Pour autant, les premiers lecteurs d’un
9
livre partagent des informations avec l’auteur qui ne figurent pas dans le livre qui nous
est parvenu. Alors, nous appelons « contexte » une certaine connaissance de la
lecture, de l’histoire biblique primitive. L’étude de contexte biblique est considérée
comme l’un des sujets les plus importants pour l’interprétation de la Bible dans les
cercles académiques de par la pertinence de lecture des livres par plusieurs personnes
et de son écriture par plusieurs auteurs. Notre travail ici consiste à desceller les
contextes dans le livre d’Aggée 1 :1-5 (soient les contextes historiques, Socio-
économiques, Politiques, Religieux).
a) Contexte historique
Tout texte a un moment de l’histoire et l’on ne peut bien le prouver si l’on revit
par l’esprit avec l’auteur et tout son milieu les contestes dans lesquels il a été écrit1.
La prophétie d’Aggée est donnée entre Aout et Décembre 520. On se situe dans le
cadre du retour d’exil babylonien. Toute l’intervention du prophète tourne autour de la
reconstruction du nouveau temple dont les travaux semblent être au point mort. Aggée
est le premier des trois livres prophétiques postexiliques de l’Ancien Testament
(Aggée, Zacharie et Malachie). De façon générale, le livre d’Aggée se situe dans le
registre des livres culturels des douze petits prophètes. Il est ainsi défini par ses
oracles prophétiques de ses récits historiques que lui a assignés l’éditeur final. Par
son contenu qui s’inscrit dans le cadre des discours prophétiques, Aggée relève de la
libération de crise en vue de la construction et de la reconstruction2. Le nom d’Aggée
est mentionné en deux reprises dans le livre d’Esdras (5.1 ; 6.14) et à neuf reprises
dans son livre même. Il faisait partir d’un petit groupe d’exilés qui, lors de leur retour à
Jérusalem pour reconstruire la ville, avaient encore des souvenirs du temple de
Salomon tel qu’il était avant sa destruction par les armées de Nebucadnetsar, en 586
avant Jésus-Christ. On saisit le contexte historique du livre pour comprendre le
message central de ce livre. En 538 avant Jésus-Christ, le roi Cyrus de Perse publia
un décret dans lequel il permettait aux exilés juifs de retourner dans leur pays pour
reconstruire Jérusalem et son temple, accomplissant ainsi les prophéties d’Esaïe et
de Jérémie (Esaïe45 :1-3 ; Jérémie25 :11-12) et tout en répondant à l’intercession de
Daniel (Daniel 9). Les premiers Israélites qui revinrent à Jérusalem, possédèrent les
fondements du temple en 536 avant Jésus-Christ, au milieu de grandes réjouissances
1
Exégèse du texte d’Agée 1 :1-12, Thèse de doctorat soutenu en 2021 par le Rev. Dr. Bieda Edouard, page 104 10
2
Idem
et de grandes expectatives (Esdras3 :8-10). Toutefois, la résistance manifestée par
les Samaritains et peuples voisins, qui s’opposaient à ce projet de construction
(comme ce fut dans le livre de Néhémie avec Sanballat, Tobija, …3), décourage les
ouvriers et le travail de la reconstruction s’arrêta en 534 avant Jésus-Christ. Une
véritable léthargie spirituelle s’ensuivit, et les gens se consacrèrent alors à la
reconstruction de leur propre maison. En 520 avant Jésus-Christ, accompagné du
jeune prophète Zacharie4, Aggée commença à presser Zorobabel5 et le peuple de
reprendre la construction de la maison de Dieu. Quatre ans plus tard, le temple fut
achevé et on en fit dédicace (Esdras 4 - 6). Quelques commentateurs ont pensé
qu’Aggée avait connu le temple préexilique et qu’à l’époque de son intervention, il était
déjà un vieillard. La brièveté de son ministère s’expliquerait mieux de la sorte. Mais
c’est une hypothèse fragile qui, même si elle pouvait se vérifier, ne modifierait en rien
l’interprétation du livre. Le prophète Aggée est un laïc dont le nom signifie « en fête »
ou « joyeux ». Son texte est le plus court de l’Ancien Testament après Abdias, et il
n’est cité qu’une seule fois dans le Nouveau Testament (Hébreux 12 :26). Peu
d’informations sont données sur lui en dehors de cette brève prophétie bien qu’il soit
brièvement mentionné en Esdras 5 :1-6 :14, similaire avec le prophète Zacharie. Ses
prophéties sont datées avec plus de précision. Elles sont introduites par des
indications de dates qui les situent à des jours précis du sixième (1 :1-15), du septième
(2 :1) et du neuvième mois (2 :10-20) de la seconde année du règne de Darius
Hystaspe de Perse, qui a gouverné de 522 à 486 avant Jésus-Christ. Quelques
commentateurs ont pensé qu’Aggée avait connu le temple préexilique et qu’à l’époque
de son intervention, il était déjà un vieillard. La brièveté de son ministère s’expliquerait
mieux de la sorte. Mais c’est une hypothèse fragile qui, même si elle pouvait se vérifier,
ne modifierait en rien l’interprétation du livre. Le peuple de Dieu est de retour de la
déportation babylonienne. Durant, cette déportation, le peuple élu avait perdu un
patrimoine cher : la maison de Dieu qui fut détruite par Nebucadnetsar. Etant sur la
terre natale, les enfants d’Israël s’engagèrent avec zèle pour rétablir la communion
avec Dieu : construire le temple de YHWH. Mais l’opposition des habitants du pays
qui, soit n’étaient pas exilés, soit étaient installés par le pouvoir babylonien, causa le
3 11
Sanballat, Tobija, le serviteur ammonite, et Guéschem, l’Arabe, en ayant informés, se moquèrent de nous et
nous méprisèrent. Ils disent : que faites vous là ? Vous révoltez-vous contre le roi ? Néhémie2 :19
4
Qui consiste à achever le temple du Seigneur et annoncer le message messianique
5
Ce nom de l’hébreu « Zorobabel » ; « rejeton de Babylone ». Fils deSchealthiel, gouverneur de Juda.
relâchement et l’abandon des travaux (cf. Esd. 4). C’est ainsi que la bonne intention
fut abandonnée au profit de la recherche effrénée de l’aisance matérielle des enfants
de Dieu. « Seize ans plus tard, Dieu confia à Aggée et à Zacharie la mission d’inciter le peuple
à reconstruire le temple, mais aussi à reconsidérer ses priorités spirituelles »6
b) Contexte socio-économique
c) Contexte politique
6 12
John MacArthur, la Sainte Bible, Société biblique de Genève, 1979, P. 1324.
pas simplement un acte de permanence et de générosité sur un plan tout à fait
géographique. Le roi Cyrus avait pour intérêt à avoir un peuple fort et puissant qui lui
est totalement fidèle et dévoué.7Profondément inquiet au même rang que Zacharie de
voir 18 ans passer (Esd. 3-4) sans grand progrès dans la construction du temple,
Aggée s’est exprimé avec une si joyeuse conviction qu’il emporte l’adhésion de tout le
peuple pour la reconstruction du temple, plus beau que le précédent. Il sera
effectivement terminé en 516. Ainsi, un souffle nouveau s’empare du prince, du grand
prêtre et du peuple si bien que trois semaines après sa première déclaration, les
travaux de reconstruction ont repris. Politiquement, nous auront comme chef politique
de la contrée ZOROBABEL. En 539, Cyrus avait conquéri Babylone. Il ordonna le
retour des Juifs dans leur terre natale pour reconstruire le temple de l’Eternel. Mais
c’est sous le règne de Darius que le prophète Aggée aura sa vision. Sous son règne,
le peuple avait la liberté civile et le droit de cité sur la terre de leurs ancêtres. Du point
de vue politique, le peuple était libre.
d) Contexte religieux
Il est question ici d’interpeller le peuple en ce qui concerne leur priorité qui est la
construction préalable du temple de Jérusalem pour l’adoration et la louange à Dieu.
Le premier message d’Aggée délivré le jour de la fête de la nouvelle lune qui réunissait
un grand nombre d’adorateurs à Jérusalem, il vient aussi lancer un défi de prise de
conscience et de réorientation aux Israélites. C’est à un moment précis à travers un
homme précis et à l’intention de deux dignitaires précis que le Seigneur prend la
parole. Dieu dans son grand amour et sa sainte jalousie oppose les calamités dont il
a fait la menace dans Deutéronome 28 :38-45 pour les ramener à la raison devant le
relâchement, l’attente orgueilleuse face à l’action urgente et le choix des mauvaises
priorités. Religieux : c’est bien au moment où Josué avait le règne de la spiritualité.
L’influence des habitants de la ville avait fertilisé le manque de passion spirituelle du
peuple de Dieu. Le peuple était purifié par l’exil. Ce peuple était devenu monothéiste
au sens vrai du mot. Mais le danger de l’idolâtrie demeurait grand vue la proximité
avec les voisins idolâtres.
7 13
Exégèse du texte d’Agée 1 :1-12, Thèse de doctorat soutenu en 2021 par le Rev. Dr. Bieda Edouard, page 112
VI. CRITIQUE TEXTUELLE D’AGGEE 1 :1-5
En exégèse biblique, la critique textuelle consiste à établir le texte qui serait proche
de l’original. Ainsi, nous étudions les leçons de différents manuscrits et nous
choisissons la leçon qui serait la plus ancienne. Pour ce travail, nous allons faire la
lecture de l’apparat critique ou inventaire des problèmes, la discussion et choix de
leçon.
b. Critique externe
c. Critique interne
La leçon proche peut différente qui s’accorde dans la précédente est celle de certain
manuscrit de septante citée par R.HOMES, J.PARSONS dans Vertus Testament
Graecum Cum Varus Lectionibus avec l’ajout de l’expression « δη » dans le but de
marquer la suite du développement ou avec plus de force cette affirmation au sens ou
« certes, en vérité, en outre, tout à fait».
14
Ces ajouts traduisent probablement la volonté des copistes dans ces versions
facilitées la compréhension du texte déjà existant mais paraissant difficile et court. Ils
allongent le texte et aussi il n’y a que quelques manuscrits de la septante qui font
évocation de cette préoccupation d’ajout. Nous optons pour la leçon difficile et courte
du texte massorétique aybiªN"h; « hannâbî ».
a. Critique verbale :
portées sur le mot nom aBo±-t[,e commun singulier qui est un mot à l’état construit
de bayith composé de t[, et de aBo± verbe au qal à l’infinitif construit. Et aBo-± t[, ayant
le sens de temps, saison, moment. Ici, la note ‘’a-a’’ propose une variante faisant état
d’un ajout au début et à la suite du mot aBo-± t[,
b. Critique externe
c. Critique interne
Cette leçon est une leçon proche qui s’accorde dans une large mesure avec la
précédente. Elle est celle de certain manuscrit cité par la septante par R.HOMES,
J.PARSONS dans Vertus Testament Graecum Cum Varus Lectionibus.
Cet ajout traduit nettement la volonté des copistes dans ces versions de faciliter la
compréhension du texte déjà existant mais paraissant difficile et court. Il allonge le
15
texte. D’autres manuscrits de la septante font mention de cette préoccupation d’ajout.
Alors, nous optons pour la leçon difficile et courte du texte massorétique aBo-± t[.
a. Critique verbale :
Masculin Pluriel construit suffixe, 2eme pers masculin Pluriel ayant le sens de maison, lieu
habité, Temple,. Ici, la note ‘’a’’ propose une variante faisant état d’un ajout à la suite du mot
~k,yä Teb'B
b. Critique externe
Dans ce verset, nous ne trouvons pas de version grecque qui pourrait représenter la
base d’autres versions ajoutées à la suite du mot ~k,yä Teb'B et faire connaitre la version
grecque de ce mot
c. Critique interne
Cette leçon est une leçon proche qui s’accorde dans une large mesure avec la
précédente. Elle est celle de certain manuscrit cité dans la septante par R.HOMES,
J.PARSONS dans Vertus Testament Graecum Cum Varus Lectionibus, dans le codex
des manuscrits ou éditions de Targum d’après les apparats critiques de Sperber ou
Lagarde. En se référant au codex de version grecque, au Targum second et à la
Vulgate, l’éditeur moderne propose de remplacer « dans vos maisons » par « dans les
maisons ». Vu le contexte, la leçon proposée par l’éditeur moderne est non seulement
la plus courte, mais aussi la plus difficile. Elle est difficile parce qu’elle ne met pas
l’accent sur la qualité des maisons que les Israélites habitent. Sont-elles leurs maisons
ou les maisons des autres ? Nous rejetons la leçon du TM et choisissons celle
proposée par l’éditeur moderne
16
d. Choix du texte adopté
L’éditeur moderne propose de lire plutôt « bebâtîm » (dans les maisons) en lieu
et place de bevateykèm. (Dans vos maisons) en référence au codex de version
grecque, au Targum second et à la version latine (la Vulgate). Cet ajout traduit
nettement la volonté des copistes dans la version hébraïque de faciliter la
compréhension du texte déjà existant mais paraissant difficile et court. Il allonge le
texte. D’autres manuscrits de la septante font mention de cette préoccupation d’ajout.
Alors, nous optons pour la leçon difficile et courte du texte massorétique ~k,yä Teb'B
L’exégèse de notre texte repose sur les versets 1, 2 et 4 qui présentent chacun
un type de problème, dont la résolution permet d’en ressortir un commentaire
exégétique.
Chaque fois que Dieu a un projet pour son peuple, une mission à accomplir, un
dessein à réaliser, il fait le choix de la personne par qui il veut se révéler. A cet effet,
le verset 1 insiste sur le choix du Prophète Aggée en ces termes : « la Parole de
l’Eternel fut adressée par Aggée, le prophète… ». C’est pour dire qu’il est l’élu de Dieu,
le « Mis à part » pour une mission bien précise, dont il en a la responsabilité. C’est un
signe fort qui montre que Dieu veut rétablir sa communion avec son peuple par la
reconstruction du Temple, qui est le symbole de la présence de Dieu pour Israël,
source de paix, de bonheur et d’épanouissement. En retour, le peuple est tenu d’obéir
à l’envoyé de Dieu, car les paroles prononcées par ce dernier ne viennent pas de lui,
mais il parle de la part de celui qui l’a envoyé : l’Eternel, le Dieu de son peuple. Et pour
cela, il s’adresse toujours d’une certaine façon au peuple, pour démontrer le caractère
prophétique de ses propos : « Ainsi parle le Seigneur des Armées pour dire… ».
17
➢ Ainsi parle l’Eternel des armées.
Le prophète dont le nom en hébreu signifie « jour de fête » inaugure son oracle par
une expression populaire selon laquelle il n’était pas encore le temps de reconstruire
le temple de l’Eternel. En effet du retour de l’exil de soixante-dix ans, les enfants
d’Israël rebâtirent premièrement sur la place sacrée l’autel afin de rétablir le culte
d’Adonaï (cf. Esdras 3 : 3 – Ils entreprirent aussitôt la reconstruction du temple détruit
lors de la déportation par Neau… Mais cet enthousiasme ne dura que peu de temps.
Ils furent découragés par « les gens du pays »8 à qui ils ont refusé le soutien pour la
reconstruction du temple (Esdras 4 : 1- 6). Ce découragement provoqua l’arrêt des
travaux pendant seize ans. Durant cette période, le peuple s’occupa plus de ses
affaires personnelles que des questions spirituelles. Ainsi, ils trouvèrent comme
excuse le temps qui n’était pas encore favorable à la construction du temple. Cette
excuse ne suscita point la compassion de l’Eternel des armées qui manifeste son
mécontentement par le reniement de son peuple en l’appelant « ce peuple »9 et non
« mon peuple ». Ces survivants étaient enclins à la dépravation des mœurs. Ils avaient
préféré leurs conforts, aisances, peut être par imitation des païens au retablissement
de leur communion avec leur Dieu dont le temple était le symbole visible de sa
présence. L’indignation de Dieu vis-à-vis de cette apostasie transparaît dans cette
question rhétorique : « est-ce le temps pour vous d’habiter vos maisons
lambrissées quand cette maison est détruite » ? Le peuple élu de Dieu, Israël a
traversé les temps difficiles ce qui va l’amener à douter de toute possibilité de réaliser
8
Il s’agit de personnes installées à la terre promise par les Assyriens et les Babyloniens 18
9
Littéralement, nous lisons en hébreu : « n’est pas peuple de moi »
n’importe quel projet, même si cela était de la part de l’Eternel. De plus, les difficultés
économiques dont ils font l’objet après une période de sècheresse dans le pays, ne
leur permet pas d’envisager de gros projet comme la reconstruction d’un Temple ;
surtout à la dimension du Temple jadis construit par Salomon. Et par conséquent, au
milieu d’un peuple démissionnaire, devenu égoïste, egocentrique et hypocrite, Dieu
suscite un homme pour leur signifier qu’il est temps de se lever pour rebâtir le Temple
en ruine. Ici, Dieu veut faire comprendre à ce peuple qu’à lui seul appartient le temps,
il est maitre du temps, et il faudra simplement demeurer dans la communion avec lui
pour discerner le moment indiqué pour l’accomplissement de ses desseins. Ainsi, la
reconstruction du Temple ne devrait dépendre ni de l’abondance matérielle et
financière de l’heure, ni des conditions de vie qui sembleraient défavorables ou non,
mais du temps ou moment fixé par Dieu lui-même et agréable à ses yeux.
10 19
La Nouvelle Bible Segond, édition Défap, p. 1702
égocentrisme ; malgré leurs conditions de vie difficiles, où ils ne manquent pas de
construire pour leur propre compte, de belles maisons lambrissées. A cet effet, Dieu
veut leur faire comprendre que la bénédiction est liée à l’investissement dans le champ
de la mission divine. Par conséquent, il fait échouer les récoltes en Juda pour faire
souffrir son peuple, afin qu’il retourne à lui. En comparant leurs demeures meublées
et luxueuses aux ruines du Temple de Dieu, Israël comprend qu’il ne donne pas
toujours la priorité à Dieu dans sa vie et ses entreprises. Le peuple ne saurait bâtir de
belles maisons d’habitation où il demeure, tout en montrant en même temps qu’il n’a
pas les moyens de faire pareil pour le Temple de Dieu
Appel à la conscience
Cet impératif revient deux fois dans ce premier chapitre d’Aggée. Cette expression
peut aussi être traduite par « mettez vos cœurs sur vos voies ou faire attention sur vos
voies.». Par cet apostrophe, Dieu invitait le peuple révolté à passer au crible leurs
conduites spirituelles et morales. Cette méditation de leurs conduites ne devait pas se
faire hors de leurs situations socio-économiques d’alors. Car Leur égocentrisme les
avait aveuglés spirituellement tel qu’ils n’avaient pas compris la portée théologique ou
le message divin des calamités qui s’abattaient sur le peuple entier. Le fléau qui
sévissait la nation était pédagogique. Par l’entremise d’Aggée, le messager de
l’Eternel, le Seigneur fit comprendre au peuple que la calamité était l’accomplissement
de la loi prescrite par Moïse dans le pentateuque en général et en particulier dans
Lévitiques 26 : 1 – 46. Cependant, au lieu de condamner ce peuple rebelle, l’Eternel
des armées, le Dieu « lent en colère et riche en bonté », lui propose une voie de
libération. Il les invite au changement de mentalité. Ce changement doit s’opérer par
des nouvelles priorités qui consistent à avoir l’intérêt premier de construire le temple.
Le temple étant construit, la colère de Dieu se changera en joie et le Dieu méprisé
sera glorifié
20
VIII. Pistes théologiques d’Aggée 1 : 1-5
Connaissant que la théologie est le discours cohérent sur Dieu, nous pouvons
dégager plusieurs pistes théologiques de ce texte. Mais nous retenons deux
seulement : la mort spirituelle et le réveil spirituel
a. La mort spirituelle.
La séparation d’avec Dieu est une mort spirituelle. Quand le peuple compte sur lui
et non sur Dieu pour faire l’œuvre de Dieu, il finit par servir ses propres intérêts au lieu
d’accomplir la mission qui lui a été confiée.
b. Le réveil spirituel.
Dieu ne désire pas la mort du pécheur, mais qu’il se repente et qu’il vive.
Dieu révèle sa volonté a son peuple par un « mis à part », un élu de Dieu, un
Leader, parmi les siens (Aggée 1 :1)
Dieu s’adresse toujours d’une certaine façon à son peuple pour donne un cachet
particulier à son message qui est une prophétie, bien que transmis par un homme
(Aggée 1 : 2)
Dieu connait les cœurs sincères qui donnent la priorité à ses instructions (Aggée
1 : 2)
Dieu dénonce l’indifférence de son peuple face aux ruines de son Temple (Aggée
1 : 2&4)
L’égoïsme nous déconnecte de la volonté et des desseins de Dieu (Aggée 1 : 4)
Dieu veut qu’on lui donne la priorité dans notre vie (Aggée 1 : 4)
Dieu invite à une profonde introspection (Aggée 1 : 5)
21
IX. Quelques axes et domaines d’application dans l’EEC
Sur le plan managérial : il est certes important de tenir compte des réalités
anthropologiques, psychologiques, sociales, culturelles, d’une Communauté pour
lancer un projet de développement. Mais, dans tout contexte chrétien, c’est la
révélation du projet et des desseins de Dieu qui doivent passer en premier, pour être
sûr de n’être que de simples exécutants de la volonté divine. Ainsi, le discernement du
temps d’accomplissement sera nécessaire pour ne suivre que la volonté de Dieu ; avec
l’engagement du leader choisit d’assumer ses responsabilités. Par conséquent, le
Leader ne doit pas chercher a toujours satisfaire les caprices du peuple qui semble
privilégier sa propre pensée au détriment de la volonté parfaite de Dieu.
22
d’abord perçus par les fidèles comme un de trop qui vient perturber la tranquillité,
avec de multiples cotisations et appels de fonds. A cet effet, la construction d’un
Temple peut encore être acceptée lorsque la nécessité est avérée. Cependant, la
construction d’un beau Presbytère pour l’Ouvrier en place, semble le plus souvent
poser problèmes aux uns et aux autres. Car ils estiment que c’est un luxe pour un
serviteur de Dieu qui devrait se limiter à un cadre de vie assez sobre. D’où, dans
l’imagerie populaire, l’on estime toujours que ce n’est pas le temps de le faire, sauf
si le projet est convainquant, et/ou relève surtout de la volonté de Dieu qui reste le
Maitre d’œuvre qui inspire.
Sur le plan Ecclésial et spirituel : l’EEC fonctionne sur la base d’un calendrier qui
répond aux Temps Liturgiques, qui correspondent à un Service spécifique. Ce
calendrier répond à la dynamique de l’Institution de l’Eglise Universelle jusqu’à sa
structuration, conformément aux dogmes établis. C’est dans ce sillage que nous
avons le temps de la Passion où chaque chrétien est interpelé à revoir sa vie, dans
sa marche et sa relation avec Dieu. D’où les autres Temps Liturgiques sont
souvent perçus comme période de libertinage où chacun peut se désolidariser de
Dieu comme il veut, en comptant sur la pénitence du Temps de la Passion pour
se repentir. Pourtant, le Seigneur nous interpelle a bâtir de manière permanente
notre corps qui est le Temple du Saint Esprit, pour demeurer dans la communion
avec lui. Pourtant, l’homme semble privilégier l’entretien corporel au détriment de
son esprit qui est la courroie de transmission entre le Père (Dieu) et lui.
23
CONCLUSION
24
REFERENCES BIBLIOGRAPHIES
A. Les Bibles
- Bible Louis Second ;
- Commentaire biblique esprit et vie ;
- Lecteur de la Bible ;
B. Les dictionnaires
- Dictionnaire Larousse;
- Dictionnaire Hébreu-Français ;
- Lexicon ;
- Interlinéaire Hébreu-Français ;
C. Les autres documents
- Introduction spéciale du livre d’Agée de l’étudiant Ndambou Michael en cl1
2020-2021 ;
- Thèse de doctorat du pasteur Beida Edouard
D. La webographie
- Wikipédia.
- Google.com
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