Ob - 59507a - 3 La Conscience Et L Inconscient PDF
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Problématique : N’existe-il pas une autre instance que la conscience qui détermine
l’homme ? L’inconscient est-il un mythe ?
Durée : 06 heures
INTRODUCTION :
De son étymologie latine cum (avec) et scire (savoir), la conscience est la connaissance claire
et distincte que l’homme a de lui-même, des actes qu’il pose et du monde dans lequel il est.
C’est par elle que l’homme se distingue de l’animal et qu’il se pose comme sujet. Depuis le
cogito de Descartes, une tradition philosophique désigné par « philosophie du sujet » qui
identifie l’homme à la conscience. Cependant, l’homme étant une entité psycho-somatique
c’est-à-dire qu’il est la fois esprit et corps, il ne saurait se réduire à sa seule dimension
psychologique. Portée par la psychanalyse de Sigmund Freud, l’inconscient vient montrer que
l’homme a une dimension qui lui échappe. Il revient donc de définir de manière urgente la
réalité humaine du point de vue psychologique. L’homme est-il seulement volonté, un être
pensant et maître de ses actes ? Est-il plutôt l’objet de divers déterminismes (biologique,
socioculturelle) ?
I. LA CONSCIENCE
L’homme est le seul animal doué de conscience. Dans ce sens la conscience prend l’extension
de raison. Sur le plan épistémologique, la conscience est l’intuition que nous avons de nous-
même et du monde. Celle-ci varie en fonction des circonstances et est toujours tournée vers
quelque chose. Selon Edmund Husserl : « la conscience n’est jamais état de conscience mais
toujours conscience de l’état »1 c’est-à-dire que la conscience n’est pas statique ou figée, elle
est dynamique : c’est l’intentionnalité de la conscience.
De même la conscience est sélective dans la mesure où elle intervient lorsqu’il y a une
difficulté, lorsque l’automatisme de l’habitude ne suffit plus. Dans ce sens Henri Bergson
déclare que « toute conscience est choix ».2
1
Méditations cartésiennes
2
En considérant également la conscience comme changement, la conscience a une relation avec le temps.
Bergson distingue le temps subjectif (durée) du temps objectif (horloge)
a- La conscience psychologique
Etre conscient ici signifie que le sujet à une connaissance immédiate de ses actes et de lui-
même. Il peut prendre ses états de conscience comme objet de conscience autrement dit il
peut faire un retour sur lui-même (introspection). Les facultés comme la mémoire,
l’intelligence, l’imagination, la volonté sont corolaire de la conscience psychologique. La
conscience permet ici de choisir et de se choisir. Elle implique donc la liberté et la
responsabilité.
b- La conscience morale
La conscience morale désigne la conscience en tant que juge intérieur de nos actes et
intentions. C’est la conscience du devoir au sens kantien. La réflexion philosophique soulève
le problème de son origine et sa valeur. Pour Jean-Jacques Rousseau, la conscience morale
est innée, c’est la marque de notre nature divine, c’est l’instinct divin. Il s’agit d’une
conception naturaliste de la conscience contre laquelle s’oppose Emile Durkheim (1858-
1917), pour qui la conscience est adventice. En effet, Emile Durkheim soutient que la
conscience morale est d’origine sociale, c’est une intériorisation des lois de la société. Dans
ce sens il déclare que « quand notre conscience parle, c’est la société qui parle en nous. »
cette théorie adventice de la conscience est également défendu par Thomas Hobbes (1588-
1679) pour qui l’homme serait un loup pour l’homme, la morale ne commencerait que là où
l’homme s’attache à un groupe.
Notre conscience mieux que toute autre réalité est la seule instance à saisir ce que nous
sommes, pensons et sentons. Cependant lorsque nous essayons de la définir, elle devient
fugace. Ainsi loin d’être l’instance par de vérité par excellence comme le prétende les
philosophes du sujet (Descartes, Sartre, Pascal, Kant), les philosophes du soupçon (Marx,
Freud, Nietzche) voient en elle, la source d’illusion sur nous et sur le monde. En examinant
nos actions, on se rend compte que la conscience n’a pas une prise entière sur le corps.
Baruch Spinoza dira dans ce sens que « le corps, par les seules lois de la nature peut
beaucoup de choses dont l’esprit reste étonné. » Ainsi, nous n’avons pas toujours conscience
des lois qui nous déterminent à agir. C’est ce constat qui servira de base à la réflexion
psychanalytique de Sigmund Freud.
André Lalande définit l’inconscient comme « ce qui s’applique aux faits qui peuvent
être scientifiquement étudiés en dehors de la conscience, parce que la conscience n’en
exprime qu’une partie minime. » C’est donc l’ensemble des phénomènes psychiques
dont la saisie et le contrôle nous échappe.
Les manifestations de l’inconscient sont multiformes. Nous avons, les actes manqués, les
rêves, les lapsi et l’oubli, les névroses: Freud remarque donc que : « le moi n’est pas
maitre dans sa propre maison », car tout lui échappe.
- L’inconscient acquis
- L’inconscient collectif
Il est constitué par l’ensemble des mythes et des croyances communément admis et qui
constitue le socle commun de l’humanité.
Chez Sigmund Freud, l’inconscient n’est pas une simple spéculation philosophique.
L’inconscient est une véritable découverte scientifique qui permet de guérir les
maladies du système nerveux. Il constate que bien de maladies du trouble de
comportements sont dû aux disfonctionnements du mécanisme des représentations mentales
depuis l’enfance.
En effet, le psychisme humain contient une zone claire : la conscience (1/4) ; une zone
obscure l’inconscient (3/4). L’ensemble de l’espace psychique a essentiellement trois acteurs
qui s’interagissent et s’opposent quelques fois.
- Le « Sur-moi » : C’est l’ensemble des réalités qui s’impose à nous, des règles morales et
sociales intériorisées. Il tire sa source dans le refoulement moral et social, la censure des
actes indésirables par les interdits parentaux et sociaux.
L’univers spirituel de l’homme n’a donc pas un maitre mais jusqu’à trois maitres qui le
tyrannise à la fois.
Le mérite de Freud, c’est d’avoir prouvé que notre vie psychique déborde largement le
cadre de la conscience. Pour lui : « toute vie affective est marquée par des empreintes
inconscientes. » De plus, nous réalisons que comprendre l’homme c’est comprendre son
évolution depuis l’enfance. Freud distingue ainsi plusieurs stades
Le stade oral (0-2ans) : ici la zone érogène est la bouche, dominée par le plaisir de
succion. Censure : sevrage sinon, tentation de fumer-embrasser-sucreries.
Le stade latence (6-8ans) : Ici l’enfant oubli tout et il s’attache à l’apprentissage. Censure:
l’éducation et cadre pour l’apprentissage. Sinon, frigidité et aridité sexuelle et faiblesse
sexuelle.
En fin de compte nous voyons que la vie adulte dépend de ces périodes et des troubles qui
perturbent l’existence subjective. C’est ce qui fait dire à Words Worth que « l’enfant
est le père de l’homme. » Alors, si la personnalité de l’enfant est négligée pendant son
évolution, c’est un homme perdu.
3
Alain ou Emile Chartier
4
Dans le même sens André Malraux déclare que : « l’âme est ce qui refuse ce que voulait la bête en moi »
5
L’inconscient est une survalorisation du corps au détriment de la raison
Questions d’évaluation :