Meningites Purulentes
Meningites Purulentes
Meningites Purulentes
MENINGITES PURULENTES
Objectifs
-Définir les méningites purulentes
-Citer les 3 germes principaux responsables des méningites purulentes
-Décrire les mécanismes pathogéniques des méningites purulentes
-Décrire les signes fonctionnels et physiques du syndrome méningé
-Conduire la prise en charge d’une méningite purulente.
Introduction
1. Définition
Les méningites purulentes se définissent comme des infections des
méninges cérébrales et médullaires, suite à la pénétration et à la pullulation
dans l’espace sous-arachnoïdien. Elles se caractérisent par un liquide
céphalo-rachidien trouble ou franchement purulent contenant de
nombreuses cellules altérées avec prédominance de polynucléaires
neutrophiles.
2. Intérêt
- Epidémiologique : problème majeur de santé publique ; affection fréquente
en zone tropicale; parfois dans un contexte épidémique saisonnier en zone
sahélienne en ce qui concerne la méningite à méningocoque (mortalité de 10
– 30%) ;
-Diagnostique : il repose sur la ponction lombaire dont l'aspect
macroscopique trouble ou purulent est fortement évocateur des méningites
purulentes. Mais dans 30 à 40% la recherche bactériologique demeure
négative et le diagnostic de la méningite purulente est retenu devant les
données cliniques, les anomalies cytochimiques notamment
l’hypercytorachie, l’hyperprotéinorachie et l’hypoglycorachie.
-Thérapeutique : la suspicion d’une méningite purulente constitue une
urgence thérapeutique et oblige donc une antibiothérapie sans retard ;
-Pronostique : il s'agit d'une urgence médicale. Elles sont rapidement
mortelles avec des taux élevés de mortalité (20 – 40%) ou responsable de
séquelles (3 – 30%) après guérison même si le malade est rapidement pris en
charge ; d’où l'importance du diagnostic précoce.
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I. Epidémiologie
I.1 Agents pathogènes
Trois bactéries sont responsables de la majorité des méningites
bactériennes ou purulentes communautaires (80%) en Afrique
subsaharienne.sont principalement dues à trois germes : le
méningocoque, le pneumocoque et l’haemophilus infl uenzae.
D’autres germes sont également en cause.
Le méningocoque
Appelé Neisseria meningitidis est un diplocoque à Gram négatif
aérobie, commensal des muqueuses du rhinopharynx. Le réservoir
est strictement humain. Il comprend 12 sérogroupes (A, B, C, E29,
W135, X, Y, Z, H, J, K, L) eux-mêmes subdivisés en sérotypes et en
séro sous-types. Les sérogroupes A, C, Y et W135 sont
épidémiques en Afrique subsaharienne et sont les principaux
responsables d'épidémie surtout pendant la saison sèche
notamment dans la « ceinture africaine de la méningite », décrit
par Lapeysonnie encore appelée « ceinture méningitidique de
Lapeyssonnie » qui s'étend du Sénégal à l’ouest à l’Ethiopie à
l’Est. . Ce germe est sensible à la plupart des antibiotiques
bactéricides et aux phénicolés.
Le méningocoque est responsable de trois situations
épidémiologiques classiques :
-Endémo sporadique : avec un taux d’incidence annuel faible : 1-5
cas pour 100 000 habitants.
-Poussées épidémiques en Afrique sahélienne survenant de façon
périodique sur fond endémique ou endémo sporadique (cas du
Maroc).
-Flambées épidémiques en Afrique sahélienne (ceinture de la
méningite de Lapeyssonnie) survenant de façon périodique sur
fond de forte endémie, entre le 8 e et 16 e degré de Latitude Nord,
de l’Océan Atlantique à la corne de l’Afrique.
Facteurs de risque : notion épidémique, entourage immédiat d’un
cas, vie en collectivité (internat, prison), saison sèche
(harmattan), voyage récent dans une région de la ceinture de la
méningite, défi cit en facteur du complément, infection
respiratoire fragilisant les muqueuses (grippe).
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La souche W135 est celle qui a été mise en cause au Togo en 2016 et 2017 au
cours des épidémies de méningite à méningocoque (Dankpen, Kara, Mango,
Dapaong).
En 2017, une nouvelle souche ; la souche X a été identifiée dans les épidémies
de méningite les préfectures de Tône et Akébou au Togo.
Le sérogroupe B est le plus répandu en Europe.
Le pneumocoque
Streptococcus pneumoniae est un diplocoque à Gram positif encapsulé. Il est
responsable plus fréquemment de méningite en dehors des épidémies à
méningocoques. Il se rencontre aux âges extrêmes de la vie (nourrissons et
sujets âgés) et sur des terrains particuliers (otites, infection des voies
aériennes, suites d’un traumatisme crânien et altération des défenses
immunitaires). C'est la plus grave, la plus sévère des méningites purulentes
avec létalité de 60%.
De nombreuses structures du pneumocoque sont pro-inflammatoires.
Les facteurs majeurs de virulence
du pneumocoque sont la capsule anti-phagocytaire et la pneumolysine,
une toxine membranolytique libérée lors de la lyse bactérienne.
On en classe environ 100 sérotypes dont 23 fréquemment retrouvés en
pathologie et à la base de la production du vaccin polyosidique 23-valent
(PPV23 ou Pneumo23) et du vaccin conjugué 13-valent (PCV13). Le réservoir
de germe est strictement humain. La bactérie est commensale des voies
respiratoires supérieures. Sa transmission interhumaine se fait par les
gouttelettes de Pflügge (particules de très petite taille expulsées en parlant,
toussant ou éternuant, et qui peuvent transporter des germes infectieux
d’un individu à un autre).
Le pneumocoque représente la 1ere cause de méningite purulente à tout âge.
Il est pourvoyeur de coma et de mortalité élevée (30 – 40%). On assiste
actuellement à une émergence des résistances vis-vis des bétalactamines.
Facteurs de risque : terrain débilité (alcoolisme, diabète, cirrhose, vieillesse,
asplénie, splénectomie, drépanocytose, sida, corticothérapie, malnutrition),
brèche ostéoméningée (anomalie congénitale, traumatisme crânien), foyer
infectieux (ORL, pulmonaire, cérébral).
Haemophilus influenzae
C’est un petit coccobacille Gram négatif, immobile, polymorphe, capsulé ou
non, aéro-anaérobie facultatif commensal de l’oropharynx et du
nasopharynx. Le réservoir est stictement humain.
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II. Physiopathologie
Les bactéries parviennent dans les méninges et le LCR par trois
mécanismes essentiels:
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Colonisation pharyngée
Bactériémie
Ensemencement du LCR
(Plexus choroïdes)
Inflammation méningée
(Œdème, hypertension intracrânien)
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A la phase d’état : c’est souvent à cette phase que le malade vient consulter.
Le tableau est évocateur, en présence d’un syndrome méningé fébrile :
Syndrome infectieux
- La fièvre est élevée à 39-40° C avec ou sans frissons, une tachycardie;
- A cette fièvre sont associés certains signes comme des arthralgies ;
splénomégalie.
Syndrome méningé
Signes fonctionnels
Trois signes fonctionnels réalisent le trépied méningitique de Poirier
Céphalées brutales intenses ; permanentes ; diffuses à
prédominance frontale ou occipitale, rebelles aux antalgiques,
exacerbées par les efforts, les mouvements de la tête, les
changements de position, les bruits et la lumière (photophobie)
obligeant le malade à tourner le dos à la lumière;
Vomissements faciles en jet sans effort ;
Constipation (signe inconstant).
Ces signes fonctionnels s’accompagnent de malaise général, de myalgies et
d’asthénie.
Signes physiques
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3. Evolution et pronostic
L’évolution de la MCS est le plus souvent favorable sous traitement. La
létalité est de 20% mais plus élevée pour le purpura fulminans (30-40%).
Sous antibiothérapie efficace pendant 7-10 jours, l’évolution se fait vers la
guérison marquée par l’apyrexie dès J2-J3, la régression des autres signes
cliniques, la normalisation du LCR, à savoir un LCR clair, contenant moins de
10 éléments lymphocytaires, un examen direct et une culture négatifs.
Toutefois, un traitement bien conduit n’est pas la garantie d’une issue
favorable, car la létalité est de 20 à 40% et le taux de séquelles neurologiques
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- Méningite à Pneumocoque
Le pneumocoque est la 1e cause de méningite purulente endémo
sporadique de l’adulte. La méningite purulente à pneumocoque se voit à
tout âge ; et volontiers aux âges extrêmes de la vie et au cours des
déficits immunitaires ; par extension d’un foyer infectieux de contiguïté
(otite, sinusite) ou par bactériémie. Les facteurs de risque sont :
antécédents de traumatisme crânien, chirurgie (ORL, système nerveux
central), de ponction lombaire, infections des voies respiratoires (ORL,
poumons, bronches), d’infection à VIH ou asplénie (splénectomie,
drépanocytose). Le tableau clinique est en général franc avec un début
brutal, un syndrome infectieux sévère, des signes neurologiques divers
réalisant une méningo-encéphalite aigue (trouble de conscience, coma,
convulsions et troubles neurovégétatifs). Les formes comateuses sont
fréquentes et de mauvais pronostic. La mortalité demeure importante,
30-50% de même que la fréquence des séquelles neuropsychiques
notamment chez l’enfant (20-30%).
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L’examen direct du LCR après coloration Gram montre des coccis à Gram
positif, immobiles et asporulés, généralement sous forme de diplocoques.
La détection de l’antigène soluble des pneumocoques (polyoside pariétal
des streptocoques de spécificité C) par
test immuno-chromatographique sur membrane est possible dans LCR.
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Arguments épidémiologiques
-Contexte épidémique (méningite cérébrospinale)
-Notion de séjour en zone endémique la notion d’épidémie,
-Promiscuité (forte concentration de populations),
-Période de sécheresse et de harmattan (vent sec entrainant l’altération de
la muqueuse rhinopharyngée).
Arguments cliniques
-Syndrome infectieux
-Syndrome méningé
Arguments paracliniques
Ponction lombaire
-Macroscopie : LCR louche, trouble ou franchement purulent,
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V. Diagnostic différentiel
Le diagnostic de méningite purulente doit être systématiquement évoqué
devant un syndrome méningé fébrile et impose la réalisation de la ponction
lombaire, seul examen permettant de confirmer ce diagnostic et de débuter
une antibiothérapie.
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► Un LCR hémorragique
Fait évoquer une hémorragie méningée, un accident traumatique de la PL
(éclaircissement du LCR sur 3 tubes), mais une méningite purulente
hémorragique n’est pas exclue, d’où l’intérêt de toujours mettre le LCR en
culture.
En définitive, l’analyse du LCR (macroscopie, biochimie, cytobactériologie)
donne au clinicien une orientation diagnostique qui n’a de valeur que si elle
intègre les données cliniques.
VI. Traitement
VI.1 Traitement curatif
La prise en charge de la méningite purulente est une urgence : l’instauration
d’une antibiothérapie bactéricide probabiliste à fortes doses ne doit souffrir
d’aucun retard. Une corticothérapie précoce est associée dans certains cas.
But
-Stériliser le foyer méningé;
-Eviter la survenue des complications.
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Moyens médicaux
■ Antibiothérapie
Elle fait appel en première intention aux antibiotiques qui passent la barrière
cérébro-méningée, ayant une concentration suffisante au niveau du LCR et
efficaces sur les trois principaux germes en administration IV à fortes doses
→ Bêtalactamines
Elles sont plus utilisées que les autres antibiotiques pour leur action
bactéricide polyvalente (pneumocoque, Haemophilus influenza,
méningocoque, BGN, anaérobies) et leur bonne tolérance.
-Amoxicilline : 200-300 mg/kg/jour (enfant) ; 8-12g/j (adulte) en 1 ou 2 IVD
lentes
-Céphalosporines de troisième génération (C3G) :
● Ceftriaxone (ROCEPHINE) : 50-100mg/kg/jour (enfant) ; 2-4g/j (adulte) en
1 à 2 injections IVD ;
● Céfotaxime (CLAFORAN) : 100-200mg/kg/jour (enfant) ; 6-12g/j (adulte)
en 3 injections IVD;
→ Autres antibiotiques
-Polypeptides (VANCOMYCINE) active sur germes résistants (pneumocoque
de sensibilité diminuée à la pénicilline, Staphylococcus aureus résistant à la
méticilline) : 60 mg/kg/j (enfant) ; 2g/j (adulte) en perfusion continue. Mais le
produit présente le risque d’insuffisance rénale.
-Fluoroquinolones actives sur BGN, staphylocoque : PEFLOXACINE : 800-1600
mg en perfusion IV.
■ Moyens symptomatiques ou adjuvants
Ils sont indispensables dans les formes graves (comateuses), qui imposent
d’emblée,
→ Hospitalisation initiale du patient idéalement en salle de soins intensifs ou
de réanimation,
→ Nursing pour éviter les stases, les escarres et la surinfection nosocomiale :
sonde nasogastrique et vésicale en cas de coma, toilette complète avec
désinfection des muqueuses, changement de position, massage des points
d’appui, etc
→ Hydratation et correction des troubles hydroélectrolytiques par l’apport
de solutés : SG5%, sérum salé, Ringer lactate, SG10% à raison de 2 à 3l/j
(adulte) et de 80 ml/j (enfant) et apport calorique : 50 calories/j,
→ Antipyrétique, à base de paracétamol : 50 mg/kg/j en cas de fièvre chez
l’enfant. Le diazépam (Valium) est associé pour empêcher les convulsions,
→ Assistance respiratoire en présence des troubles de la conscience,
syndrome de détresse respiratoire aigu : libération des voies aériennes par
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Suivi/Surveillance
Le suivi du patient atteint de méningite purulente permet d’évaluer
l’efficacité du traitement et d’affirmer la guérison du malade. Elle est donc
indispensable. Elle consiste :
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VI.2 Prévention
VI.2.1 Mesures générales
► Isolement des patients
Cette mesure n’est pas nécessaire, car la contagiosité des germes est
modérée et disparait rapidement sous traitement antibiotique. En outre, le
germe étant très fragile dans le milieu ambiant, il n’y a pas lieu de désinfecter
les locaux, les vêtements et les objets des patients.
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Prophylaxie individuelle
Vaccin anti-Haemophilus (Ac-Hib, Hiberix) combiné au Tétracoq, donné à
l’âge de 3-4-5 mois, rappel à 1 an puis tous les ans, par voie IM. La protection
est de 90-100% en prévention primaire, ce qui a fait pratiquement disparaitre
les méningites purulentes à Hib dans les pays du Nord.
Vaccin anti-méningococcique conjugué, monovalent (A ou C), bivalent (A/C)
ou tétravalent (A/C/Y/W135) pratiqué dans les régions épidémiques à partir
de l’âge de 2ans (une dose IM d’une durée de protection de 3 ans). La
protection est de 87 à 96% en prévention primaire.
Vaccin antipneumococcique à 23 sérotypes, indiqué chez les
drépanocytaires, les bronchopathes, les splénectomisés, les cardiopathes,
les sujets âgés. La vaccination précoce des enfants avant 2 ans par le vaccin
conjugué 13 valent (2 injections à J0, M2 à 2 et 4 mois et rappel à l’âge de 12
mois) réduit le portage, et prévient la survenue des infections graves à
pneumocoque (50 à 70%).
Prévention dans l’entourage d’un cas de méningite purulente
Pour les méningites purulentes à méningocoque
-Antibioprophylaxie pour les sujets contacts du cas index dans les
collectivités limitées (écoles, casernes) dans le but d’éradiquer le portage du
germe, afin de limiter les cas secondaires et la diffusion du germe dans la
population. Elle doit être instaurée si possible dans les 24 à 48 heures suivant
le diagnostic du cas index. La ciprofloxacine est recommandée en dose
unique de 20 mg/kg chez l’enfant et de 500 mg chez l’adulte, de même que
la rifampicine en deux jours, à raison de 600 mg 2 fois/j chez l’enfant. La
ceftriaxone IM en dose unique est une alternative : 250 mg chez l’adulte et
125 mg chez l’enfant.
-Vaccination de masse recommandée en cas d’épidémie au-delà du délai de
10 jours, avec un vaccin monovalent (A ou C) ou tétravalent (A/C/Y/W135).
-Mesures inutiles à éviter : désinfection ou fermeture des locaux,
désinfection rhinopharyngée des sujets contacts, dépistage par prélèvement
rhinopharyngé des porteurs, éviction scolaire des sujets contacts,
chimioprophylaxie des contacts.
Pour les méningites purulentes à Haemophilus influenzae
-Antibioprophylaxie, à base de la rifampicine, 10 mg/kg 2 fois par jour
pendant 4 jours chez les sujets contacts non vaccinés (enfants et adultes)
dans les 7 jours suivant le diagnostic de la méningite purulente chez le cas
index. En réalité cette mesure n’est pas envisageable parce qu’il faut éviter
d’utiliser la rifampicine en dehors de la tuberculose en Afrique.
Pour les méningites purulentes à pneumocoque
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Conclusion
Urgences médicales, les méningites purulentes sont des affections graves,
causées principalement par le pneumocoque, le méningocoque et
Haemophilus influenzae. L’existence de portes d’entrée, la survenue de
complications évolutives, l’émergence de germes résistants, imposent une
quadruple collaboration entre infectiologues et spécialistes ORL, radiologues
et microbiologistes. L’antibiothérapie précoce et adaptée modifie le
pronostic.
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