Elaboration Des Formulations - Cours - Complet PDF
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peut être représenté en considérant qu'une force par unité de surface notée et
encore appelée contrainte de cisaillement ou cission maintient entre deux couches
𝒅𝒗𝒚
adjacentes un gradient de vitesse 𝒅𝒚
. D'après Newton cette cission est proportionnelle
𝒅𝒗𝒚
à . On a :
𝒅𝒚
𝒅𝒗𝒚
𝝉 = − 𝒅𝒚
loi de viscosité de Newton
dynamique est le Pascal seconde appelé Poiseuille (PI) et 0,1 Pa.s vaut 1 poise (P)
et 100 centipoises (cP). A 25°C et 1 atm, l'eau a pour viscosité 0,9 cP et le glycérol
954 cP soit 0,954 Pa.s.
−
- et viscosité intrinsèque 𝒊 l’expression lim [ 𝑪 𝟎], C étant la concentration.
𝐶→0 𝟎
viscosité relative 𝒓 =
𝟎
(−𝟎 )
viscosité spécifique 𝒔 = 𝟎
= 𝒓 − 𝟏
−
viscosité intrinsèque𝒊 = lim [ 𝑪 𝟎],
𝐶→0 𝟎
Figure IV.2 : Variation de la cission avec le gradient de vitesse pour différents types
de fluides
La viscosité est donnée par la pente de la tangente au point considéré de la
courbe. Pour le fluide newtonien la viscosité est constante. Dans le cas des fluides
rhéofluidifiants la viscosité diminue lorsque le gradient de vitesse augmente. Dans le
cas des fluides dilatants la viscosité augmente lorsque le gradient de vitesse
augmente.
On appelle matériau viscoélastique un matériau qui présente à la fois des
propriétés visqueuses et des propriétés élastiques. Les propriétés visqueuses
s'apparentent en mécanique aux propriétés d'un amortisseur (dashpot) et les
propriétés élastiques à celles d'un ressort (spring). A priori tout matériau peut être
considéré comme une substance viscoélastique. La réponse viscoélastique d'un
Le potentiel est bien exprimé en volts puisque le deuxième membre de l’équation ci-
(𝐿−1 𝑀𝑇 −1 )(𝐿𝑇 −1 )
dessous a pour dimension :
(𝐴2 𝑇 4 𝐿 −3 𝑀−1 )(𝑀𝐿𝑇 −3 𝐴−1 )
; En effet à 𝜺𝟎 correspond pour
dimension (𝐴2 𝑇 2 )(𝐿−1 𝑀−1 𝑇 +2 )(𝐿−2 ). On a donc pour : (𝐿+2 𝑀+1 𝑇 −3 𝐴−1 ) qui est la
dimension correspondant à une différence de potentiel en volt. On peut s’en rendre
P
compte par exemple en écrivant : V = 𝑠𝑜𝑖𝑡 (𝐿+2 𝑀+1 𝑇 −3 𝐴−1 )
I
Sans la couche diffuse la particule colloïdale serait chargée. Ce sont les charges
du système colloïdal et celles de la couche diffuse qui satisfont à la neutralité de
l’ensemble.
1
La force ionique, I, d’un milieu est donnée par : 𝐼 = ∑𝑖(𝐶𝑖 𝑍𝑖2 )
2
Phosphate 𝑅 − 𝑂𝑃𝑂3− 𝑀+
Ammonium 𝑅𝑥 𝐻𝑦 𝑁 + 𝑋 − (𝑥 = 1 − 3, 𝑦 = 4 − 𝑥)
Ammonium quaternaire 𝑅4 𝑁 + 𝑋 −
Étant donné que la partie hydrophile obtient normalement sa solubilité soit par
des interactions ioniques, soit par une liaison hydrogène, la classification la plus
simple est basée sur le type de groupe de tête de l'agent de surface, avec d'autres
sous-groupes selon la nature de la partie lyophobe. Ainsi, les agents de surface
(tensioactifs) peuvent être classés en quatre groupes, en fonction des charges qu'ils
portent.
Le premier groupe constitue les tensio-actifs anioniques qui sont souvent les
plus utilisés, principalement en raison de la facilité et du faible coût de leur
fabrication. Ils ont une tête chargée négativement, tels que les carboxylates (−𝐶𝑂2− ),
les sulfates (−𝑂𝑆𝑂3− ) et sulfonates (−𝑆𝑂3− ). Leurs principales applications sont la
détergence, les produits de soins corporels, les émulsifiants et les savons.
Table VI-2 – Les différents groupements hydrophobes des tensio-actifs
Classe (famille) Structure générale
Acides Gras 𝐶𝐻3 (𝐶𝐻2 )𝑛 𝑛 = 12 − 18
Oléfines 𝐶𝐻3 (𝐶𝐻2 )𝑛 𝐶𝐻 = 𝐶𝐻2 𝑛 = 7 − 17
n=6-10, linéaire ou ramifiée
Alkylbenzène
Alkyl phénols
n=6-10, linéaire ou ramifiée
Polyoxypropylène
Silicones
Le second groupe constitue les tensio-actifs cationiques tels que les sels
d'ammonium quaternaire (R1R2R3R4)NX qui développent en solution l'ion
ammonium (−𝑁(𝐶𝐻3 )+
3 ) lié à quatre chaînes en C12 à C18. Ils sont principalement
utilisés grâce à leur facilité d’adsorption aux surfaces qui sont généralement chargées
– éthoxylats et propoxylats
Tensioactifs non ioniques – alcanolamides, alkylpolyglucosides
– esters de sorbitan, de glycérol…
c. Propriétés
𝐶𝑆
L'activité de surface d'un composé tensio-actif se mesure par le rapport , où
𝐶𝑉
Propriétés
moussantes ou anti- Ils provoquent ou empêchent la formation de mousse.
mousse
𝐻𝐿𝐵 = ∑ 𝑛𝐻 − ∑ 𝑛𝐿 + 7
𝑈 𝜎 = 𝑇𝑆 𝜎 + 𝛾𝐴 + ∑ 𝜇𝑖 𝑛𝑖𝜎
𝑖
𝑑𝛾 = − ∑ 𝜎𝑖 𝑑𝜇𝑖
𝑖
i. Thermodynamique de la micellisation
Les micelles sont des espèces dynamiques, en ce sens qu'il existe un échange
constant et rapide - généralement à l'échelle de la microseconde - de molécules entre
les pseudo-phases de l'agrégat et de la solution. Ce processus constant de formation-
dissociation repose sur un équilibre subtil d'interactions. Celles-ci proviennent des
contacts entre (1) chaîne hydrocarbonée - eau, (2) chaîne hydrocarbonée - chaîne
hydrocarbonée, (3) groupe de tête - groupe de tête, et (4) de la solvatation du groupe
de tête. Par conséquent, le changement net d'énergie libre lors de la micellisation,
Gm, peut s’écrire comme suit :
∆𝐺𝑚 = ∆𝐺𝐶𝐻 + ∆𝐺𝑐𝑜𝑛𝑡𝑎𝑐𝑡 + ∆𝐺𝑎𝑔𝑟é𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 + ∆𝐺𝐺𝑇
où
• ∆𝐺𝐶𝐻 est l'énergie libre associée au transfert des chaînes d'hydrocarbonées hors
de l'eau et dans l'intérieur huileux de la micelle.
• ∆𝐺𝑐𝑜𝑛𝑡𝑎𝑐𝑡 est une énergie libre de surface attribuée aux contacts solvant-
hydrocarbure dans la micelle.
• ∆𝐺𝑎𝑔𝑟é𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 ) est une contribution positive associée au confinement de la chaîne
hydrocarbonée au cœur de la micelle.
Pour qu'une micelle soit sphérique, il faut que lc soit égal ou inférieur au rayon
du noyau de la micelle, Rmic. Pour une telle forme, le nombre d'agrégations, N, peut
être exprimé comme le rapport entre le volume du noyau de la micelle, Vmic, et celui
de la queue, v :
3
𝑉𝑚𝑖𝑐 [(4⁄3) 𝜋𝑅𝑚𝑖𝑐 ]
𝑁= =
𝑣 𝑣
On peut aussi définir N comme étant le rapport entre la surface micellaire, Amic,
La surface minimale occupée par le groupe de tête, ao :
2
𝐴𝑚𝑖𝑐 [4𝜋𝑅𝑚𝑖𝑐 ]
𝑁= =
𝑎0 𝑎0
En utilisant les deux équation, on obtient :
𝑣 1
=
𝑎0 𝑅𝑚𝑖𝑐 3
Étant donné que lc ne peut dépasser Rmic pour une micelle sphérique :
𝑣 1
≤
𝑎0 𝑙𝑐 3
Plus généralement, cela définit un paramètre d’agrégation (packing) critique, Pc,
comme étant le rapport entre le volume et la surface :
𝑣
𝑃𝑐 =
𝑎0 𝑙𝑐
Le paramètre v varie avec le nombre de groupes hydrophobes, l'instauration de
la chaîne, la ramification de la chaîne et la sibstitution de la chaîne par d'autres
groupes hydrophobes compatibles, tandis que ao est principalement régi par les
Figure VII.9 : Diagramme de phase pour le tensioactif non ionique C 16EO8 - eau
illustrant les différentes phases cristallines liquides.
D'après Mitchell et al. J. Chem. Soc. Faraday Trans. I 1983, 79, 975).
Carburant
Eau
Silicone et eau
Cosmétiques (exemple : silicone copolyol)
Alcool et eau
souterraines garnitures fouettées et les
contaminées shampooings (exemples :
Polysorbate-20, Tween ou Span)
Avoir des propriétés
bactéricides ou
Isooctane
Cultures
bactériostatiques (exemple : la
Eau
Dans la plupart des cas, ΔAγ12 ≫ TΔSconf, ce qui signifie que la forme ΔG est
positive, c'est-à-dire que la formation des d'émulsions est non spontanée, et le
système est thermodynamiquement instable. Donc en l'absence de tout mécanisme
𝑮𝝈 = ∆𝑨𝜸𝟏𝟐 + ∑ 𝝁𝒊 𝒏𝝈𝒊
𝒊
Puisque :
Cela signifie que la floculation ne se produira pas, et que l'émulsion doit être
concentrée par crémage/sédimentation ou centrifugation avant que la coalescence
puisse se produire. La condition |ΔAΔγ12| < |TΔSconf| peut être réalisée si Δγ12 est
(𝟐𝑹+𝒉)
𝒔= . L'équation (X.2) montre que 𝑨𝟏𝟏 a la dimension de l'énergie.
𝑹
Pour les très courtes distances (h ≪ R), l'équation (X.2) peut s’écrire sous la
forme :
𝑨𝟏𝟏 𝑹
𝑮𝑨 = − (X.4)
𝟏𝟐𝒉
Lorsque les gouttelettes sont dispersées dans un milieu liquide, l'attraction de
van der Waals doit être modifiée pour tenir compte de l'effet du milieu. Lorsque deux
gouttelettes sont amenées d'une distance infinie à h dans un milieu, une quantité
équivalente de milieu doit être déplacée dans l'autre sens. Les forces de Hamaker
dans un milieu sont des forces excédentaires.
Considérons deux sphères identiques 1 situées à une grande distance l'une de
l'autre dans un milieu 2, comme illustré à la Fig.X.1 (a). Dans ce cas, l'énergie
d'attraction est nulle. La Fig.X.1 (b) donne la même situation mais en imaginant le
processus de changement de position de la gouttelette 1 avec le milieu 2. La Fig.X.1
(c) montre l'échange complet qui montre maintenant l'attraction entre les deux
gouttelettes 1 et 1 et les volumes équivalents du milieu 2 et 2.
b. Répulsion électrostatique
Ce phénomène peut être produit par l'adsorption d'un tensioactif ionique
produisant une double couche électrique dont la structure a été décrite par Gouy-
Chapman, Stern et Grahame. Une représentation schématique de la double couche
diffuse selon Gouy et Chapman est présentée à la Fig. X.3.
𝟏
Notez que lorsque 𝒙=
𝑲
= 𝟎 𝒆−𝟏
𝟏
est appelée "épaisseur de la double couche".
𝑲
absolue, 𝒏𝟎 est le nombre d'ions par unité de volume de chaque type présent dans
la solution brute et 𝒁𝒊 est la valence des ions et e est la charge élémentaire (e=1,602
Si les chaînes pendantes (les chaînes A dans les copolymères greffés A-B, A-B-
A ou BAn) sont dans un bon solvant, cette augmentation locale de la densité des
segments dans la zone d'interaction entraînera une forte répulsion due à deux effets
principaux :
(i) augmentation de la pression osmotique dans la région de chevauchement
en raison du mélange défavorable des chaînes de polymère, lorsque
celles-ci sont dans de bonnes conditions de solvant. On parle de
répulsion osmotique ou d'interaction de mélange et elle est décrite par
une énergie libre d'interaction Gmix ;
(ii) réduction de l'entropie configurationnelle des chaînes dans la zone
d'interaction. Cette réduction d'entropie résulte de la diminution du
volume disponible pour les chaînes lorsqu'elles sont soit chevauchées,
soit compressées. Ce phénomène est appelé interaction de restriction de
volume, interaction entropique ou élastique et il est décrit par une énergie
libre d'interaction Gel.
La combinaison de Gmix et Gel est généralement appelée énergie libre
d'interaction stérique, Gs, c'est-à-dire :
𝟐𝒌𝑻𝑽𝟐𝟐 𝟏
𝑮𝒎𝒊𝒙 =
𝑽𝟏
𝟐 (𝟐 − ) 𝑹𝒎𝒊𝒙 (𝒉) (X.11)
𝟐𝑽𝟐𝟐 𝟏 𝒉
𝑮𝒎𝒊𝒙 = ( ) 𝟐 ( − ) (𝟑𝑹 + 𝟐𝜹 + ) (X.12)
𝑽𝟏 𝟐 𝟐
Macroscopique Microscopique
Figure XI.2 : L’aspect du lait à l’échelle microscopique et à l’échelle macroscopique
Le Latex est un cas particulier de dispersion pour laquelle la phase dispersée est un
polymère et le milieu de dispersion est l’eau. Un latex est obtenu par une réaction de
polymérisation en émulsion.
Un Colloïde ou système colloïdal est milieu dispersé pour lequel la taille des particules
est comprise entre 1 nm et 1 µm (on parle alors de domaine colloïdal).
Composants Nom du colloïde Exemples
Liquide dans liquide Emulsion colloïdale Lait
Solide dans liquide Sol (ou dispersion colloïdale) Boue
Liquide dans solide Gel Gel coiffant
Gaz dans solide Aérogel Matériaux pour isolation thermique
Plus cette charge de surface est importante, plus stable est la suspension. En effet,
celle-ci crée une force de répulsion entre les particules, susceptible de vaincre les forces
intermoléculaires.
Influence du pH
La charge de surface peut être modifiée avec le pH. Dans le cas de l’alumine,
par exemple, la surface des particules se charge positivement lorsque le pH est
suffisamment bas :
𝐴𝑙 − 𝑂𝐻 + 𝐻 + 𝐴𝑙 − 𝑂𝐻2+
En milieu très basique, les particules vont au contraire acquérir une charge
négative en raison de la réaction suivante :
𝐴𝑙 − 𝑂𝐻 𝐴𝑙 − 𝑂 − + 𝐻 +
Il existe donc une valeur de pH (appelée point isoélectrique) pour laquelle la
charge de surface s’annule (Fig. XI.3) ; en réalité, on ne peut pas mesurer
directement la charge de surface, on mesure un potentiel électrique appelé potentiel
zéta. À ce pH, la suspension flocule. Il est donc impératif, que le pH d’une suspension
Influence de la salinité
En ajoutant un sel dans l’eau (milieu de dispersion), les charges apportées par
celui-ci jouent un rôle d’écran entre les particules, ce qui affaiblit les forces répulsives
dues aux charges de surface. Ainsi, plus la salinité augmente, plus il y a risque de
floculation. La qualité de l’eau est donc une composante essentielle de la stabilité
d’une dispersion (utilisation d’eau déminéralisée, ou d’eau purifiée).
Influence de la taille des particules.
Plus les particules en suspension sont petites, plus stable est cette suspension.
Un processus de dispersion efficace lors de la fabrication d’un produit formulé est
donc la première condition d’une bonne stabilité.
Influence des autres constituants.
Supposons que la suspension à stabiliser soit une suspension de dioxyde de
titane enrobé d’alumine, et que l’on se trouve en milieu légèrement acide. Nous avons
vu que dans ce cas, les particules présentent une charge de surface positive.
Supposons également que la formule contienne un polymère dispersé dans l’eau (un
liant par exemple) : il est alors préférable que ce polymère soit stabilisé en acquérant
des charges de surface également positives. Dans le cas contraire, il y a risque de
floculation avec le pigment.
Répulsion électrostatique ;
Répulsion stérique.
Stabilisation électrostatique
Cette méthode convient lorsque le milieu de dispersion est l’eau. Il s’agit
d’augmenter la charge de surface des particules de manière à créer des forces de
répulsion électrostatique. Les contre-ions se concentrent à proximité de la surface
des pigments (dans la phase liquide) pour former une double couche électrique (Fig.
XI.5).
Plus cette couche est épaisse, plus la stabilisation sera performante. Les additifs
utilisés dans de tels systèmes sont des polyélectrolytes (polymères chargés), tels que
les polyphosphates, ou le polyacrylate de sodium.
Exemple : Le polyacrylate de sodium est un agent dispersant utilisé notamment dans la
formulation des peintures. Il s’agit d’un polymère anionique formé en milieu basique :
En s’enroulant autour des particules solides, ce polymère augmente la densité de charge à leur
surface.
Stabilisation stérique
Des polymères sont greffés en surface des particules et les maintiennent à
distance. Ils possèdent des groupes d’ancrage qui assurent une adsorption à la
surface des particules solides. Leur chaîne principale doit être compatible avec le
milieu, de manière à se déployer le plus loin possible autour des particules (Fig. XI.7).
Ce mécanisme apparaît dans les systèmes en phase organique ou phase aqueuse.
Le HLB, le RHLB sont des grandeurs additives. Si plusieurs corps gras doivent
être émulsionnés, le RHLB correspondant à ce mélange peut être déterminé par la
formule suivante :
Pour un mélange de tensioactifs le HLBm est donné par la formule suivante :
𝑛
𝐻𝐿𝐵𝑚 = ∑ 𝑥𝑖 . 𝐻𝐿𝐵𝑖
𝑖=1
Avec :
𝐻𝐿𝐵𝑖 représente les HLB des tensioactifs
𝑥𝑖 les fractions massiques des tensioactifs dans le mélange.
Et le RHLB ou HLB requis pour un mélange d’acide gras est donnée par :
𝑛
𝑅𝐻𝐿𝐵𝑚 = ∑ 𝑥𝑖 . 𝑅𝐻𝐿𝐵𝑖
𝑖=1
Méthode de Bikerman
Elle consiste à générer une mousse dans une colonne contenant une certaine
quantité de solution (par exemple 20 mL) par injection d’un débit constant de gaz à
travers un fritté ou tout autre dispositif produisant de petites bulles de taille définie.
La mousse formée s’accumule dans la colonne et son volume augmente en fonction
du temps. La partie supérieure de la mousse tend à s’élever dans la colonne en même
temps qu’elle vieillit. Après un certain temps, la mousse de la partie supérieure est
suffisamment vieille pour commencer à se casser, et cette tendance augmente avec
le temps. La colonne de mousse est alors soumise à deux effets opposés : la formation
de mousse dans la partie inférieure qui se produit à vitesse constante et la rupture
de la mousse dans la partie supérieure à vitesse croissante. Quand la vitesse de
rupture devient égale à la vitesse de formation, la hauteur de mousse devient
constante et on atteint un équilibre dynamique. La hauteur de la colonne de mousse
en fonction du temps atteint alors un plateau, avec parfois certaines oscillations,
dont la valeur donne une information qui combine moussabilité et stabilité.
Méthode mixte
La méthode mixte se base sur une caractéristique de la colonne de mousse en
équilibre dynamique dans la méthode de Bikerman : l’équilibre dynamique entre
formation en bas de la colonne et coalescence en haut. Si on arrête l’injection de gaz,
la mousse ne se forme plus en bas de la colonne mais continue à se casser en haut.
En conséquence, la hauteur de mousse commence à décroître immédiatement et on
peut donc estimer la stabilité en fonction de la variation du volume de mousse à partir
du moment où on arrête l’injection.
Point important : Effectivité d’un tensioactif.
Les solutions moussantes sont en général comparées pour des quantités égales de tensioactif.
Néanmoins, si l’on veut déterminer l’effectivité d’un tensioactif, il est nécessaire d’étudier la
moussabilité de solutions dont la concentration en tensioactif est égale à la CMC de celui-ci. On
détermine alors la quantité maximale de mousse qu’il est susceptible de produire.
XII. La Micro-encapsulation
a. Introduction
Les microcapsules sont de petites particules qui contiennent un agent actif ou
un matériau central entouré d'un revêtement ou d'une enveloppe. À l'heure actuelle,
il n'existe pas d'échelle de taille universellement acceptée que les particules doivent
avoir pour être classées comme microcapsules. Toutefois, de nombreux chercheurs
classent les capsules de taille inférieure à 1 pm comme des nanocapsules et les
capsules de plus de 1000 pm comme des macrocapsules. Les microcapsules
commerciales ont généralement un diamètre compris entre 3 et 800 pm et
contiennent de 10 à 90 % en poids de noyau. Une large gamme de matériaux de base
a été encapsulée, notamment des adhésifs, des produits agrochimiques, des cellules
vivantes, des enzymes actives, des arômes, des parfums, des produits
pharmaceutiques, des encres etc... La plupart des matériaux sont des polymères
organiques, mais des graisses et des cires sont également utilisées.
Comme le montre la Fig. XII.1, les microcapsules peuvent avoir diverses
structures. Certaines ont une géométrie sphérique avec une région centrale continue
Afin d'avoir une idée du procédé le plus approprié pour une application
spécifique, il convient de résumer les principes généraux de plusieurs procédés de
type A et B. Ce chapitre se concentre principalement sur les procédés qui ont fait
l'objet d'une utilisation commerciale significative.
Cette technologie est présentée comme une méthode rapide, peu coûteuse et de
grand volume pour encapsuler une variété de matériaux qui agissent comme des
solides sur le disque rotatif, y compris des particules d'un diamètre inférieur à 150
pm. Pour obtenir des résultats optimaux, le matériau de base doit avoir une géométrie
sphérique. La formation de cette géométrie peut nécessiter une étape de granulation
avant la tentative d'encapsulation. Divers matériaux d'enrobage thermofusibles
peuvent être utilisés, mais les viscosités à l'état fondu inférieures à 5 000 CP sont
privilégiées. Les formulations d'enveloppes de gélules qui ne se solidifient pas
rapidement sont réputées poser des problèmes. Étant donné que la solidification de
la formulation de revêtement se produit rapidement et que les formulations de
revêtement appliquées sont des matériaux cristallins susceptibles de subir des
transformations polymorphes ou des changements de pourcentage de cristallinité
lors du stockage, il est raisonnable de suggérer que les enveloppes de capsules
produites par la séparation par suspension rotative ne sont pas à l'équilibre
thermodynamique immédiatement après la fin de la formation de la capsule.
La plupart des microcapsules d'importance commerciale sont produites par les
procédés d'encapsulation décrits dans ce chapitre. La commercialisation de produits
contenant des microcapsules progresse, tout comme le développement des procédés
d'encapsulation. Il existe aujourd'hui un certain nombre de produits à base de
gélules. Plusieurs d'entre eux ont un chiffre d'affaires important. L'application la plus
b. Mélangeurs rotor-stator
Ce sont les mélangeurs les plus couramment utilisés pour l'émulsification. Deux
types principaux sont disponibles et sont décrits ci-dessous.
Par conséquent, pour les applications en système fermé (batch), ils n'ont
souvent pas besoin d'une roue supplémentaire pour induire un écoulement en vrac,
même dans des cuves de mélange relativement grandes. Ces mélangeurs sont utilisés
c. Régimes d'écoulement
Comme mentionné ci-dessus, dans toutes les méthodes, il y a un écoulement
liquide fortement confiné. Dans le cas d'un écoulement non confiné, toutes les
gouttelettes sont entourées d'une grande quantité de liquide qui s'écoule (les parois
de l'appareil sont éloignées de la plupart des gouttelettes) ; les forces peuvent être de
frottement (milieux visqueux) ou d’inertie. Les forces visqueuses (frottement)
provoquent des contraintes de cisaillement à l'interface entre les gouttelettes et la
phase continue (principalement dans la direction de l'interface). Les contraintes de
cisaillement peuvent être générées par un écoulement laminaire ou turbulent ; cela
dépend du nombre de Reynolds Re. Le régime laminaire ou turbulent dépend donc
de l'échelle de l'appareil, du débit et de la viscosité du liquide. Si l’écoulement
provoque des tourbillons beaucoup plus grands que les gouttelettes, ils exercent des
𝛔𝐯𝐢𝐬𝐪𝐮𝐞𝐮𝐱 = 𝛈𝐆
où G est le gradient de vitesse.
L'intensité d'un écoulement turbulent est exprimée par la densité de puissance
ε (quantité d'énergie dissipée par unité de volume et par unité de temps) ; pour un
écoulement turbulent :
𝜺 = 𝛈𝐆𝟐
Les régimes les plus importants sont : laminaire/visqueux,
turbulent/visqueux, turbulent/inertiel. Pour l'eau en tant que phase continue, le
régime est toujours turbulent/inertiel. Pour une viscosité plus élevée de la phase
continue (C = 0,1 Pa.s (PI)), le régime est turbulent/visqueux. Pour de très petits
appareils (comme c'est le cas de la plupart des homogénéisateurs de laboratoire), le
régime est presque toujours laminaire/visqueux.
Pour les régimes ci-dessus, il existe une théorie semi-quantitative qui peut
donner l'échelle de temps et l'ampleur de la contrainte σext, le diamètre des
gouttelettes d, l'échelle de temps de la déformation des gouttelettes τdef, l'échelle de
temps de l'adsorption du tensioactif τads et la collision mutuelle des gouttelettes,
comme illustré dans le Tableau XIII.1.
Tableau XII.1 : Les différents régimes d’émulsification
𝛈𝐞𝐥 = 𝐓𝐫. 𝛈
où Tr est le nombre de Trouton sans dimension qui est égal à 2 pour les fluides
newtoniens dans un écoulement bidimensionnel à élongation irrégulière. Tr = 3 pour
les écoulements uni-axiaux axisymétriques et est égal à 4 pour les écoulements bi-
axiaux. Les écoulements en extension exercent des contraintes plus élevées pour la
même valeur de G que pour le cisaillement simple. Pour les fluides non newtoniens,
les relations sont plus compliquées et les valeurs de Tr tendent à être beaucoup plus
élevées.
temps pour déformer une goutte. Le temps de déformation τdef est donné par le
La viscosité de l'huile joue un rôle important dans la rupture des gouttes ; plus
la viscosité est élevée, plus il faudra de temps pour déformer une goutte. Le temps de
déformation τdef est donné par le rapport entre la viscosité de l'huile et la contrainte
externe agissant sur la goutte :
- pour un régime inertiel turbulent, ηC n'a pas d'effet sur la taille des
gouttelettes.
- Pour un régime visqueux turbulent, un ηC plus grand conduit à des
gouttelettes plus petites.
- Pour un régime visqueux laminaire, l'effet est encore plus fort.
d. Emulsification membranaire
Dans cette méthode, la phase dispersée passe à travers une membrane et les
gouttelettes qui sortent des pores sont immédiatement absorbées par la phase
continue. La membrane est généralement en verre poreux ou en céramique. La
configuration générale est une membrane en forme de cylindre creux ; la phase
dispersée est pressée à travers elle depuis l'extérieur, et la phase continue est pompée
à travers le cylindre (flux transversal). Le flux provoque également le détachement
des gouttelettes qui passent à travers la membrane.
Plusieurs conditions sont nécessaires pour ce processus :
(i) pour une phase dispersée hydrophobe (émulsion H/E), la membrane doit
être hydrophile, tandis que pour une phase dispersée hydrophile (émulsion
E/H), la membrane doit être hydrophobe, faute de quoi les gouttelettes ne
peuvent être détachées ;
(ii) les pores doivent être suffisamment éloignés les uns des autres pour éviter
que les gouttelettes qui en sortent ne se touchent et ne coalescent ;
(iii) la pression sur la membrane doit être suffisamment élevée pour permettre
la formation de gouttes. Cette pression doit être au moins de l'ordre de la
pression de Laplace d'une goutte de diamètre égal au diamètre des pores.
Par exemple, pour des pores de 0,4 μm et γ = 5 mNm-1, la pression devrait
être de l'ordre de 105 Pa, mais des pressions plus importantes sont
nécessaires en pratique ; elle s'élèverait à 3.105 Pa, pour obtenir un débit
significatif de la phase dispersée à travers la membrane.
a. Introduction
La rhéologie est la science qui traite de l’écoulement, des déformations, et plus
généralement de la viscosité, de l’élasticité des matériaux sous l’action de contraintes.
Elle permet de caractériser des comportements intermédiaires entre ceux des liquides
et des solides.
i. Notion de rhéogramme
Un viscosimètre est un outil de contrôle-qualité permettant de réaliser des
mesures ponctuelles de viscosité à bas gradient de vitesse (ex : viscosimètre
Brookfield), à moyen gradient de vitesse (ex : viscosimètre Stormer) ou à haut gradient
de vitesse (ex : viscosimètre cône/plan). Lorsque l’on souhaite caractériser le
comportement rhéologique d’un matériau, il est nécessaire d’employer un rhéomètre,
qui est un outil d’investigation. Avec ce type d’appareil, il est possible de faire varier
les conditions de mesure (contrainte de cisaillement, gradient de vitesse) est de tracer
des graphiques appelés rhéogrammes. Les rhéogrammes les plus fréquents sont les
suivants :
Comportement pseudoplastique
- Si la viscosité diminue, le comportement est dit thixotrope. C’est le cas (de loin)
le plus fréquent.
- Si la viscosité augmente, le comportement est rhéopectique.
Thixotropie
La thixotropie et un comportement rhéologique caractérisé par une
diminution au cours du temps de la viscosité apparente sous contrainte constante.
Cette diminution est réversible : une fois la contrainte relâchée, le matériau reprend
progressivement sa texture initiale.
Le ketchup est un bon exemple de fluide thixotrope. Pour pouvoir le verser, il
est d’abord nécessaire d’agiter la bouteille de manière à faire chuter la viscosité. Une
fois au repos, la viscosité du ketchup augmente progressivement jusqu’à atteindre sa
valeur de départ (Fig.XIV.9).
Antithixotropie
L’antithixotropie est un comportement rhéologique caractérisé par une
augmentation au cours du temps de la viscosité apparente sous contrainte
constante. Cette augmentation est réversible : une fois la contrainte relâchée, le
matériau reprend progressivement sa texture initiale. Ce comportement est
relativement rare (exemples : crème Chantilly, pâte à crêpe). Par abus, on parle
parfois de rhéopexie pour désigner l’antithixotropie, bien que les deux termes ne
(𝛒𝐬 − 𝛒𝐟 ). 𝐃𝟐 . 𝐠
𝐯𝐳 =
𝟏𝟖𝛈
vz est la vitesse de descente en m.s-1 (vz > 0 dans le cas de la sédimentation)
s et f sont respectivement les masses volumiques du solide et du milieu en kg.m-3
D est le diamètre de la sphère en m
g est l’accélération de la pesanteur en m.s-2
est la viscosité dynamique du fluide à bas gradient de vitesse (en Pa.s).
Figure XIV.11 : Effet du sel sur la viscosité d’une solution de tensioactifs dans l’eau
Dispersants
Les dispersants influencent directement la rhéologie du produit. Cet effet peut
être constaté en réalisant une courbe de défloculation : on réalise d’abord une
suspension concentrée (slurry) d’un pigment, le dioxyde de titane par exemple, en
dispersant celui-ci dans une petite quantité d’eau (extrait sec de 80 % environ). On
suit alors la viscosité à bas gradient de vitesse de cette suspension en fonction du
taux de dispersant ajouté (Fig.XIV.12).
Figure XIV.16 : Mode d’action des épaississants acryliques non associatifs (ASE)
- Épaississants associatifs et associants
Les épaississants associatifs sont efficaces à tous les gradients de vitesse (même
les plus élevés), de manière à obtenir un comportement proche du comportement
newtonien. En agissant à haut gradient de vitesse, leur rôle est surtout d’agir sur le
comportement à l’application (ex : amélioration du garnissant d’une crème solaire ou
d’une peinture). Les propriétés apportées au milieu sont les suivantes :
- Forte augmentation de la viscosité à haut et bas gradient de vitesse.
- Possibilité de conférer à un produit en phase aqueuse un comportement
quasinewtonien : la viscosité ne s’effondre pas avec le cisaillement.
- Possibilité d’obtenir un comportement thixotrope.
Leur particularité est de comporter dans leur structure des groupes
hydrophobes (ex : chaînes carbonées). La Fig.XIV.17 montre la structure d’un
épaississant polyuréthane (HEUR : Hydrophobically modified Ethoxylated URethane).
La chaîne principale est hydrophile, alors que les terminaisons sont hydrophobes.
Cela permet un déploiement en phase aqueuse, et un mécanisme d’exclusion
volumique similaire aux épaississants non associatifs. Mais en plus de cela, les
parties hydrophobes peuvent interagir avec les autres constituants hydrophobes de
la formule (Fig.XIV.18). Ces liaisons sont dites associatives, ou interactions
hydrophobes. Elles ont la particularité de résister au cisaillement, ce qui explique
l’apport de viscosité à haut gradient.
Les corps gras les plus utilisés sont le suif (graisse de ruminants) et les huiles
de coprah, de palmiste et de palme ainsi que les huiles fluides.
Deux procédés de fabrication sont utilisés suivant que la saponification est
effectuée par une base (soude) ou par l'eau.
Dans le premier cas, une première opération appelée empâtage réalise la
réaction de saponification sous pression entre les corps gras fondus et la lessive de
soude ; elle est prolongée par un temps de cuisson nécessaire à une saponification
totale et à une bonne séparation de la glycérine. Une opération de relargage à l'aide
de solutions de sel facilite la séparation du savon par exemple par centrifugation. Le
savon est lavé et atomisé sous vide à chaud. Les écailles obtenues servent aussi bien
à la fabrication des lessives qu'au formage des savons en pains et savonnettes.
Dans le second cas, la réaction conduit aux acides gras. Les réactions sont
généralement effectuées à 250 °C sous une pression de 40 bar en présence de
catalyseurs. Les acides gras sont distillés et après neutralisation par la base
appropriée conduisent à des savons de très grande pureté. Compte tenu des
difficultés inhérentes à la fabrication du savon à partir des graisses, la tendance est
à l'utilisation des acides gras comme matières premières.
ii. Principe de la détergence
Le mécanisme de la détergence est représenté schématiquement sur la
(Fig.XV.1) pour une salissure telle qu'une goutte d'huile (ou une graisse) ; celle-ci se
recouvre d'un film de molécules de savon contribuant à son arrachement de la
- Azurants optiques
Les azurants optiques sont des produits qui absorbent les radiations
ultraviolettes de la lumière solaire et réémettent dans le domaine du spectre visible
avec une nuance bleue conduisant à un aspect plus blanc et plus lumineux. Ils
peuvent être utilisés dans les formules liquides ou en poudres afin d'éviter le
jaunissement des textiles contre lequel on luttait autrefois en utilisant des pigments
appropriés.
Parmi diverses classes de composés, les dérivés du stilbène sont très largement
répandus.
- Agents complexants
Le rôle des agents complexants est de chélater les traces de cations de métaux
lourds pouvant provenir de l’eau de lavage ou des détergents utilisés : fer, cuivre,
nickel, chrome, etc… D’une part, ces cations sont susceptibles de provoquer la
décomposition prématurée des agents de blanchiment (percomposés) et de tacher les
textiles (jaunissement et taches de rouille dues aux ions ferriques). Les ligands les
groupe isocyanate :