Saccardy L. Le Chêne-Liége Et Le Liège en Algérie 1938 PDF
Saccardy L. Le Chêne-Liége Et Le Liège en Algérie 1938 PDF
Saccardy L. Le Chêne-Liége Et Le Liège en Algérie 1938 PDF
d'agriculture coloniale
Saccardy L. Le Chêne-Liége et le Liège en Algérie. . In: Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale, 18ᵉ année,
bulletin n°203, juillet 1938. pp. 488-497;
doi : https://doi.org/10.3406/jatba.1938.5885
https://www.persee.fr/doc/jatba_0370-3681_1938_num_18_203_5885
I. Le Chêne-liège.
Caractères botaniques et écologiques. — Le Chêne-liège
{Quercus suber L.) (1) appartient à la section Cerris des Quercus,
caractérisée par les écailles de la cupule terminées en lanières plus
ou moins longues. Cette section groupe entre autres des espèces
méditerranéennes, telles que Q. cerris (Chêne chevelu), Q. JEgilops sensu
lato (Chêne vélani d'Orient), Q. castaneafotia E.-A. Meyer., du
Caucase, et son vicariant algérien Q. A fares Pomel. La classification
récente de 0. Schwartz en a extrait à juste raison le Q. coccifera L.
(Chêne Kermès), pour le ranger avec Q. Hex L. (Chêne vert) dans la
section Sclerophyllodyrs Schwz.
(1) On consultera avec intérêt un travail récent: les Quercus de l'Herbier d'Alger
par Em. H. del Villar. Publication de l'Université d'Alger, Bull. Soc. Hist, nat,
Afrique Nord, 1937.
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La cupule est portée par un gros pédoncule très court. Les écailles
légèrement saillantes croissent en longueur à partir de la base. Les
supérieures se terminent en lanières molles assez allongées, dépassant
le bord de la cupule. D'abord apprimées elles se hérissent par
dessiccation. Mais, tout en répondant généralement à cette description, la
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cupule varie beaucoup d'un arbre à l'autre, dans tous les éléments de
sa structure.
Les divisions taxonomiques qu'on a voulu introduire dans le lin-
néon : Q. Si'ber, presque toujours basées sur la présence ou
l'exagération d'un seul caractère, ont une très faible valeur. Ce qu'on peut
dire c'est qu'à travers un polymorphisme individuel intense
apparaissent çà et là de petites collections plus ou moins homogènes et, aux
limites de l'aire, des races plus ou moins différenciées.
Parmi ces collections on peut distinguer cependant la variété occi-
dentalis décrite par Gay, comme « espèce », des environs de Lisbonne.
On y a assimilé le « Chêne occidental » français qui est précisément
l'une de ces petites races, intéressante au point de vue cultural et
forestier par son tempérament plus résistant au froid et qui s'étend
dans le S W de la France à la limite Nord occidentale de l'espèce.
Le Chêne- liège a un enracinement robuste, pivotant chaque fois
que la nature du sol le permet et en tout cas constitué par de fortes et
longues racines qui fixent l'arbre solidement même dans les sols les
plus ingrats. Il rejette vigoureusement de souche jusqu'à un âge
avancé pourvu que les jeunes rejets disposent de beaucoup de lumière.
Il drageonne aussi, quoiqu'on l'ait parfois nié, en particulier après un
incendie ou sur les tranchées pare-feu.
Aire de répartition.
Le Chêne-liège est une essence de la Méditerranée occidentale et
des côtes atlantiques (depuis le Maroc jusqu'au golfe de Gascogne).
Les latitudes extrêmes sont le 31° et le 45° degré de latitude Nord.
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"REPARTITION
CHENE-LIEG-E
(1) Comme aux autres stations extrêmes on peut citer le petit îlot de la forêt
de Bou Acif (3 exemplaires) à l'E de Batna (Département de Gonstantine), et, au
Maroc, les stations d'Amsitten au S E de Mogador, et de Zerekien au S S E de
Marakech, récemment signalées par le service lorestier marocain.
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II. Le Liège.
Le suber ou liège proprement dit est constitué par des cellules dont
les parois minces sont dépourvues de toute ponctuation. Ces cellules
sont pleines de gaz (les auteurs admettent sans preuve expérimentale
que ce gaz est de l'air), régulièrement disposées en files radiales et
étroitement soudées les unes aux autres. Leur forme est celle d'un
prisme à base polygonale et souvent hexagonale dont les génératrices
sont radiales. Trois éléments de mesure déterminent les dimensions
cellulaires : la largeur ou diamètre de base, — le rapport r = h : l de la
hauteur à la largeur, — l'épaisseur des parois. Dans le liège de
reproduction la largeur mesure généralement de 20 à 50 p. Elle varie d'une
file de cellule à l'autre mais reste sensiblement constante dans une
même file. Le rapport r offre en général d'assez fortes oscillations dans
les assises formées au début de la période de végétation, il tend à se
régulariser pendant l'été, puis décroît brusquement dans les dernières
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