Le Microcrédit: Fausse Ou Vraie Solution À La Pauvreté ?
Le Microcrédit: Fausse Ou Vraie Solution À La Pauvreté ?
Le Microcrédit: Fausse Ou Vraie Solution À La Pauvreté ?
Pauline Gandré
Dans Idées économiques et sociales 2012/2 (N° 168), pages 22 à 31
Éditions Réseau Canopé
ISSN 2257-5111
ISBN 9771636569001
DOI 10.3917/idee.168.0022
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Le microcrédit :
fausse ou vraie solution
à la pauvreté ?
Le microcrédit – pratique d’octroi de prêts de très faibles montants – est devenu
depuis une dizaine d’années un sujet à la mode, indissociable de toute réflexion sur
la lutte contre l’exclusion économique dans les pays en développement comme dans
les pays développés. Alors que l’efficacité du microcrédit en tant qu’outil de réduction
de la pauvreté est de plus en plus discutée, une conférence a été organisée sur le sujet
lors des Journées de l’économie. Celle-ci a permis de montrer que, si le microcrédit
est apparu à ses débuts comme la solution idéale face à l’exclusion bancaire et
financière qui interdit aux plus pauvres toute possibilité d’enrichissement durable,
ses effets sont controversés en pratique. Des renouvellements méthodologiques
vont dans le sens d’une amélioration de l’évaluation de ces effets.
Le 10 novembre 2011, Maria Nowak, présidente loppement, qui s’est souvent soldée par des faillites –
Pauline Gandré, élève de l’Adie (Association pour le droit à l’initiative est associée aux microprêts octroyés à des femmes
de l’ENS de Lyon (69).
économique), Juliette Aubert, représentante pour bangladaises à la fin des années 1970 par l’économiste
la France d’Oikocrédit, et Marc Roesch, chercheur Muhammad Yunus. Ce dernier a ainsi prêté 27 dollars
au Cirad (Centre international de recherche agro- à quarante-deux femmes pour qu’elles puissent
nomique pour le développement), étaient réunis acheter le bambou avec lequel elles fabriquaient des
au palais de la Mutualité de Lyon pour donner leur tabourets, vendus auparavant directement au prêteur
point de vue sur l’efficacité du microcrédit dans la professionnel qui leur avait prêté l’argent nécessaire.
lutte contre la pauvreté, dans le cadre d’une confé- Grâce à la somme prêtée parYunus sans intérêt, elles
rence grand public présidée par Françoise Croui- en ont gagné beaucoup plus en vendant elles-mêmes
gneau (présidente de l’Association des journalistes leurs tabourets et sont peu à peu sorties de la pauvreté.
économiques et financiers). Si plusieurs points de Ces pratiques se sont soldées par la création en 1983
divergence ont été exprimés par les participants, au Bangladesh de la désormais célèbre Grameen Bank
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et cohésion sociale. Le prise et rembourser emprunts et intérêts. Ce message que l’explosion récente des taux de chômage (9,6 %
microcrédit et l’Union
européenne », Finance et bien
est très séduisant : il semble dévoiler les clés d’une dans l’Union européenne et 10,1 % dans la zone euro
commun, n° 25, 2006. richesse humaine cachée qu’un produit financier bien en 2011) plaide en faveur de son expansion.
fait débloquerait. » [1] Cette solution marchande à Les avantages du microcrédit par rapport aux solu-
la pauvreté a connu un essor considérable dans les tions traditionnelles de réduction de la pauvreté se sont
dernières décennies. affirmés. En comparaison à des solutions alternatives, le
microcrédit vise un investissement productif durable,
L’explosion du microcrédit qui permet de générer du revenu et de sortir les popu-
Le rôle des institutions de microfinance (IMF) appa- lations pauvres d’une situation d’assistance. Bien plus
raît essentiel dans le contexte actuel, où la pauvreté qu’un simple soutien financier, il favorise l’esprit d’en-
de masse caractérise toujours les pays en développe- trepreneuriat chez les individus démunis, leur donne
ment, et où les exclus dans les pays développés ont été une chance, ce qui représente donc en plus d’une solu-
encore plus fragilisés par la crise économique et finan- tion contre la pauvreté une solution contre le chômage.
Maria Nowak a rappelé qu’en France 93 % des Déconstruire les mythes
entreprises sont des microentreprises de moins de autour du microcrédit
10 salariés et 50 % d’entre elles n’ont pas de salarié ; Le projet initial, louable, des instigateurs du micro-
le constat est similaire pour le reste de l’Europe. crédit s’est vite révélé compliqué à mettre en place,
Elle a également souligné que le secteur des services son mode d’organisation favorisant les effets pervers.
– où les entreprises sont généralement de plus petite Deux types de problèmes sont apparus : du côté de la
taille – est en expansion en France et en Europe rela- demande de crédit d’abord, du côté de l’offre ensuite.
tivement au secteur industriel, d’où l’importance Lors de la conférence, Marc Roesch a souligné
qu’y est susceptible de recouvrir le microcrédit. la nécessité de prendre ses distances avec plusieurs
D’autre part, celui-ci a été perçu comme un outil mythes associés aux pratiques de microcrédit, qu’il
d’émancipation en ce qu’il s’adresse principalement s’est employé à déconstruire au prisme de sa propre
à des femmes, surtout dans les pays en développe- expérience sur le terrain en Inde et au Maroc. Deux
ment, voire uniquement à des femmes comme dans d’entre eux concernent la demande de crédit. Le
le cas de la Grameen Bank. premier présente les individus pauvres comme des
Plusieurs exemples de réussite ont été cités lors entrepreneurs en puissance, qui n’auraient besoin
de la conférence. En plus de celui – emblématique – que d’un coup de pouce financier pour lancer leur
de la Grameen Bank, Juliette Aubert a mentionné activité avec succès. Pour Marc Roesch, en réalité,
l’exemple de la coopérative Cocovico (Coopérative le choix de l’entrepreneuriat dans les populations
Quelles sont, selon vous, les différences dans les enjeux liés au microcrédit dans les pays développés et les pays en
voie de développement ?
Dans les pays en voie de développement ainsi que dans les pays émergents, les pauvres sont essentiellement insérés dans un marché financier
informel (usuriers, tontines, prêts familiaux). Le marché formel (les banques essentiellement) est soit trop éloigné d’eux (physiquement,
financièrement ou psychologiquement), soit trop complexe à utiliser pour qu’ils puissent y accéder. La microfinance a pour ambition de
permettre aux pauvres d’avoir accès à un système de financement de leurs activités productives (objectif officiel) ou non productives (utili-
sation officiellement non autorisée mais pratiquée par les clients) moins cher que celui des usuriers ou de montant plus élevé que le système
informel. Le premier des objectifs assignés au programme de microfinance en Inde a été « l’inclusion financière ». Dans les pays en voie de
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crédit s’apparente alors à du crédit à la consommation. La recherche de rentabilité est alors devenue la
Ces deux réalités font que, bien souvent, ce n’est pas nouvelle finalité d’un certain nombre d’institutions
une condition suffisante pour sortir de la pauvreté. de microfinance dans le cadre de l’encouragement à
À ces contraintes du côté de la demande s’ajoutent une libéralisation accrue et à une extension des outils
des effets pervers du côté de l’offre, qui reposent du capitalisme par les grandes organisations inter-
essentiellement sur le mode d’organisation et de nationales, même dans le domaine de la pauvreté.
financement des institutions de microfinance. De ce En effet, des taux d’intérêt très élevés sont appli-
point de vue, un autre mythe a été dénoncé par Marc qués dans le cadre des pratiques de microcrédit en
Roesch : l’idée selon laquelle le microcrédit permet de raison du risque associé à la fragilité financière des
sortir du surendettement. Ainsi, au Maroc, les agents emprunteurs. Ils se révèlent une source de bénéfices
de recouvrement sont payés en fonction du nombre importants et attirent donc des institutions motivées
de crédits qu’ils réussissent à faire rembourser et de en premier lieu par le profit qu’elles peuvent retirer
nouveaux emprunts qu’ils parviennent à faire sous- de la lutte contre la pauvreté dans un contexte où
crire. Cela incite nécessairement ces agents à faire le microcrédit est moins régulé que des pratiques
pression sur leurs clients pour rembourser et réem- bancaires plus traditionnelles. Plusieurs IMF telles
prunter, et conduit à des situations dramatiques de que SKS Microfinance Ltd. en Inde ou encore Banco
surendettement pouvant mener jusqu’au suicide des Compartamos au Mexique sont désormais cotées en
emprunteurs. Ce surendettement a été observé en bourse. La rentabilité de certaines d’entre elles est par
Inde, en Bolivie, au Nicaragua, au Maroc ou encore ailleurs évaluée par des agences de notation au même
au Bénin, à tel point que l’on a pu parler de « crise de titre que les banques traditionnelles. Allant dans le
la microfinance ». même sens que Patrice Flynn, Jean-Michel Servet
Plus généralement, de plus en plus de voix parle ainsi d’« un formidable instrument idéologique,
s’élèvent pour dénoncer les évolutions récentes des un bébé qui risque un jour d’être jeté avec l’eau du
institutions de microfinance, dans un contexte où bain des politiques néolibérales de lutte contre la
la crise économique et financière contemporaine pauvreté » [5]. Une tension entre buts sociaux et
pèse sur le financement du microcrédit 4. En effet, la intérêts commerciaux apparaît alors, conduisant à
4 M. Lelart, « La microfinance
microfinance semble avoir évolué vers la libéralisa- un certain nombre de dérives. Cela pose la question
et la crise financière
tion. Patrice Flynn voit même le microcrédit comme de la régulation du microcrédit et de la fixation du internationale », Techniques
financières et développement,
le reflet des principes du « consensus deWashington » taux d’intérêt optimal, celui qui permet aux IMF de n° 101, 2010.
dans le cadre de la lutte contre la pauvreté [4]. compenser leurs coûts sans pour autant que le fardeau
Cette expression, utilisée pour la première fois par soit trop lourd pour les populations démunies.
l’économiste John Williamson en 1989, désigne La question du bon taux d’intérêt représente un
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mentionne la nécessité de limiter le risque au sein proxy, des variables qui concernent le marché, tels le
du portefeuille de crédits, supposant un portefeuille nombre de personnes concernées par les services de
à risque à 30 jours de maximum 3 %. La troisième microfinance ou la rentabilité des IMF. Leurs oppo-
repose sur la minimisation du coût des ressources sants utilisent quant à eux des variables de bien-être,
privilégiées, notamment en favorisant les dépôts, mesurant l’effet sur les conditions de vie des ménages
moins chers que le refinancement sur les marchés bénéficiaires. Dans ce contexte, les études d’impact du
(plus onéreux pour les IMF que pour les banques tradi- microcrédit, qui ont bénéficié d’un important renou-
tionnelles). La quatrième prône une minimisation des vellement méthodologique, se sont multipliées et ont
frais d’exploitation par une organisation efficiente. Le permis d’enrichir le débat.
respect de ces principes pourrait assurer un équilibre
satisfaisant à partir d’un arbitrage entre la nécessité de Les outils méthodologiques traditionnels :
fixer un taux d’intérêt raisonnable et celle d’assurer études de cas qualitatives
une rentabilité suffisante pour les IMF afin que le finan- et analyses économétriques
cement du microcrédit reste attractif. Les études d’impact traditionnelles visant à évaluer
Le microcrédit semble donc responsable d’un l’efficacité du microcrédit sur la réduction de la
certain nombre d’effets pervers renforcés par le fait pauvreté s’appuient sur des recherches de terrain
que de plus en plus de participants sur le marché du qui conduisent à adopter une approche qualitative
microcrédit, du côté de l’offre, sont motivés par la combinée à une approche de statistique descriptive.
recherche du profit, ce qui n’est pas répréhensible en Un exemple en est l’article d’Isabelle Guérin et al. [7],
soi mais passe souvent par la négligence des objectifs dans lequel les auteurs s’appuient sur les observations
sociaux. L’investissement massif dans le microcrédit recueillies lors d’une étude de terrain menée en Inde
au détriment de solutions alternatives de lutte contre du Sud, dans la région duTamil Nadu. Ils montrent que
la pauvreté n’a donc pas permis d’atteindre les objec- la microfinance s’y substitue jusqu’à un certain seuil
tifs du millénaire pour le développement. Néan- au secteur des prêts informels. Ces derniers conti-
moins, le constat de cet échec à l’échelle globale nuent souvent à être utilisés au moment de l’échéance
cache des réalités locales très variées que le récent des remboursements du microcrédit formel. Mais la
foisonnement d’études d’impact, favorisé par un microfinance peut également jouer un rôle de levier
renouvellement méthodologique dans le champ de pour certains participants, qui parviennent ainsi à
l’économie du développement, aide à mieux évaluer. améliorer leur solvabilité même si le risque de suren-
dettement s’accroît. Ce type d’étude permet de tirer
Les apports du renouvellement des conclusions très localisées et très précises sur l’im-
méthodologique pact du microcrédit et autorise des résultats différenciés
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microprêts destinés à des fins productives augmente mistes comme Esther Duflo et Abhijit Banerjee [9], qui
significativement leur revenu par tête, contrairement ont notamment fondé en 2003 l’Abdul Latif Jameel
à l’accès à des prêts généraux. Par ailleurs, ils relèvent Poverty Action Lab au sein du MIT (Massachusetts).
que l’effet positif sur la réduction de la pauvreté Ce réseau vise à promouvoir cette méthode, dont le
diminue au fil du temps, dans un contexte de concur- but est de participer à la réduction de la pauvreté en
rence accrue entre IMF qui les a poussées à consentir s’assurant que les outils sont évalués scientifiquement.
davantage de prêts pour maintenir leurs profits. L’idée est de mettre en place des conditions d’expéri-
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on va construire des écoles, et on choisit au hasard signe d’une transformation profonde de la vie de ces
l’endroit où l’on va mettre ces écoles. Par exemple, familles : ni l’une ni l’autre de ces études ne démontre
si une ONG a de quoi financer la construction de d’impact sur la santé, la scolarisation ou le pouvoir de
100 écoles, on va choisir 200 villages au lieu de choisir décision des femmes. En revanche, contrairement aux
les 100 qu’ils auraient choisis de toute façon. Et après, prédictions pessimistes des sceptiques de la microfi-
on collecte des données sur les 200 depuis le début, nance, on ne constate aucune frénésie de consomma-
ce qui permet de comparer par exemple la scolarisa- tion irresponsable provoquée par l’argent facile : au
tion des enfants sur les deux types de villages. Puis, en contraire, en Inde, les familles abandonnent certaines
général, quand l’expérience est terminée, on construit des petites tentations de la vie courante (thé, snacks,
des écoles partout. » [10] noix de bétel, tabac) pour rembourser l’emprunt qui
Cette méthodologie a été appliquée à l’évaluation leur a permis d’acheter des biens durables » [1]. Esther
des effets du microcrédit, notamment en Inde. Dans Duflo insiste également sur le fait que peu de microen-
une expérimentation pionnière, Abhijit Banerjee et treprises financées par le microcrédit arrivent à croître
al. [11] ont testé l’ouverture de branches d’institu- et qu’elles restent souvent de très petite taille. Cette
tions de microfinance dans la moitié des bidonvilles nouvelle méthode permet de dégager des résultats très
d’Hyderabad sélectionnés pour l’étude. Les résul- intéressants pour l’évaluation du microcrédit, suggé-
tats de l’expérience randomisée sont les suivants : rant non pas la disparition de celui-ci comme outil de
quinze à dix-huit mois après le début de l’introduc- lutte contre la pauvreté, mais bien plutôt son amélio-
tion du microcrédit, celui-ci n’avait pas eu d’effet ration. Esther Duflo souligne ainsi que le prêt solidaire
sur les dépenses mensuelles moyennes par tête, mais (qui fait que l’ensemble des membres du groupe de
par ailleurs souvent contradictoires. Seules la multipli- lutte contre la pauvreté, qu’il ne peut d’ailleurs exister
cation et la diversification de telles études microécono- de solution miracle, et qu’il représente simplement un
miques permettront de dégager les grandes orientations outil parmi d’autres, qui doit être encadré et modéré
à donner à la microfinance dans les décennies à venir. Il au même titre que tous les autres. Il faut par ailleurs
semble notamment important que ces études se géné- lutter contre ses dérives, en particulier dans les pays en
ralisent également dans les pays développés. En effet, les développement. Pour cela, le microcrédit doit rester
expériences randomisées tout comme les études écono- au service d’un objectif social mesuré par sa perfor-
métriques ignorent bien souvent ces derniers, car elles mance sociale, et non par sa performance économique,
s’inscrivent principalement dans des problématiques comme l’a rappelé Maria Nowak. Qu’il soit associé à
d’économie du développement. du profit pour les IMF qui le diffusent n’est pas en soi
Finalement, les évaluations concernant l’efficacité critiquable, mais la recherche de rentabilité ne peut en
du microcrédit sur la réduction de la pauvreté sont très aucun cas être la finalité première. Il doit par ailleurs
récentes, alors que le microcrédit sous sa forme insti- être mieux accompagné par un ensemble de mesures
tutionnalisée est lui-même relativement nouveau et (éducation, formation, suivi administratif, fiscal, orga-
qu’un certain recul s’impose pour évaluer ses effets de nisationnel…), en particulier dans les pays en déve-
long terme. Comme Juliette Aubert l’a remarqué lors loppement où cet accompagnement est nettement
de la conférence, il est important de laisser à ce nouvel moins systématique que dans les pays développés, voire
outil le temps de faire ses preuves et de donner lieu à inexistant.Tant que cet encadrement ne sera pas mis en
des études supplémentaires, et de tester de nouvelles place, le microcrédit ne pourra rester qu’une solution
méthodologies d’évaluation. de très court terme aux difficultés de trésorerie des
Si le microcrédit s’est donc caractérisé à ses débuts ménages, et non une solution de long terme créatrice
par un projet louable et rigoureusement justifié sur le de revenus durables pour ceux qui empruntent. En ce
plan de la théorie économique, plusieurs effets pervers sens, il semble que son efficacité dans la lutte contre la
sont apparus, du côté de la demande comme de l’offre pauvreté soit plus manifeste dans les pays développés
de crédit, notamment du fait de la libéralisation des que dans les pays en développement.
pratiques et de la recherche du profit. Le renouvelle- Il importe alors de souligner que les bénéfices du
ment méthodologique fécond observé dans le champ microcrédit reposent également sur sa capacité à réin-
de l’économie du développement, associé au recours tégrer les personnes bénéficiaires dans la société, à leur
à des études plus traditionnelles, permet alors d’ap- faire confiance et ainsi à leur redonner de la dignité,
porter des réponses localisées concernant l’impact comme l’a rappelé Juliette Aubert, faisant écho à
du microcrédit et les politiques d’accompagnement la phrase de Yunus reprise en en-tête du rapport du
nécessaires. Ces études sont néanmoins difficilement Conseil économique, social et environnemental : « Ce
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Bibliographie