Guide Pratique: Creation D'Entreprise
Guide Pratique: Creation D'Entreprise
Guide Pratique: Creation D'Entreprise
GUIDE PRATIQUE
CREATION D’ENTREPRISE
Source : BPI France
CONCLUSION ........................................................... 67
Généralement, c’est en observant son environnement que l’on trouve une idée
de création d’entreprise.
• Le milieu professionnel
Vous avez certainement décelé des dysfonctionnements, des besoins non
satisfaits dans votre environnement professionnel.
Au travers de votre observation, vous pensez qu’il serait possible d’améliorer :
• des produits fabriqués par votre entreprise ;
• ses méthodes de production ou de commercialisation ;
• la qualité de ses services, etc.
Vous avez, par ailleurs, peut-être identifié certains services qui pourraient
être sous-traités pour gagner en productivité ?
Autant d’opportunités de créations d’entreprises !
Exemple
Service de transport de déchets du bâtiment, fabrication de
maquettes pour bureaux d’études et architectes, réalisation
d’animations en motion design…
• La vie quotidienne
Vous-même, vos amis ou relations avez sans doute rencontré des difficultés
pour vous procurer un bien ou service à proximité de votre lieu d’habitation.
Vos activités extra-professionnelles seraient-elles facilitées si vous trouviez
facilement ce produit ou cette prestation quand vous en avez besoin ?
Exemple
Service d’optique à domicile, réparation de vélos à domicile,
agence immobilière à domicile…
Exemple
Les salad bars (composition de salades au poids) issus du marché
nord-américain, food-surfing (tendance née en Angleterre),
distributeur de livres à petit prix (idée venue du Canada)…
Dans tous les cas, que vous exploitiez votre propre idée ou que vous valorisiez
celle des autres, que vous vous lanciez sur un marché connu et porteur ou dans
un secteur nouveau, il vous faudra vérifier si cette idée présente de réels
débouchés économiques, puis la transformer en projet. C’est de cette étape
décisive que dépendra la réussite de votre création d’entreprise.
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GUIDE PRATIQUE DU CRÉATEUR © Bpifrance Création 2019
1.2 De l’idée au projet
Vous allez maintenant confronter votre idée à son environnement économique
et réglementaire et enfin établir une première esquisse de votre projet. Celui-ci
évoluera avec le temps, en fonction des différentes informations et des
conseils que vous recueillerez tout au long de votre préparation.
Exemples
Vous envisagez de : N’oubliez pas de tenir compte :
• Du coût de création d’une marque
• Du coût de fabrication
Fabriquer un produit de luxe • Des modalités de distribution
(réseau sélectif)
• Du coût de la publicité
Vendre un produit issu • De la courte durée d’exploitation
d’un effet de mode économique de ce produit
• Des réactions spontanément hostiles
Axer votre activité autour du voisinage, des mouvements
d’un produit dangereux de protection de la nature
ou à forte nuisance ou de consommateurs
pouvant paralyser le projet
• Des efforts de communication que
Proposer une prestation vous devrez faire pour inspirer confiance
ayant une image négative et faire comprendre à vos futurs clients
les avantages spécifiques de votre offre
Exemples
Votre marché est : N’oubliez pas de :
• Prévoir des frais de communication
et de prospection importants
À créer • Évaluer le temps de réaction de la clientèle
face à une « innovation technologique
de rupture »
• Prévoir les moyens qui vous
permettront de vous démarquer de
Très encombré
vos concurrents, les « petits plus »
que vous apporterez à votre clientèle
Dominé par des grands • Réfléchir aux moyens à envisager
groupes pour vous confronter à eux
• Contraintes de moyens
Les processus de fabrication, de commercialisation, de communication, de gestion, de
service après-vente, etc., peuvent entraîner des contraintes importantes.
Exemples
Exemples
Votre activité est : Disposez-vous :
• De l’expérience professionnelle
Réglementée ou du diplôme requis ?
• Des autorisations exigées ?
En cours de réglementation
• D’informations fiables sur les éventuelles
(ex. : existence d’une directive
conséquences de cette réglementation sur
européenne, non encore
l’exercice de votre activité ?
transposée en droit français)
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GUIDE PRATIQUE DU CRÉATEUR © Bpifrance Création 2019
• Dégagez les grandes lignes du projet
À ce stade, rédigez les premiers éléments qui constitueront votre projet et
commencez à réfléchir aux points suivants, même s’ils sont susceptibles
d’être modifiés au cours de l’élaboration de votre projet (2e phase) :
• de quels moyens aurez-vous besoin pour mettre en œuvre votre projet
(matériel, locaux, moyens humains) ?
• quels seront vos besoins financiers ?
• quel type d’entreprise souhaitez-vous créer : entreprise individuelle,
société, association ?
• quelle stratégie commerciale devrez-vous mettre en place ?
• Avez-vous :
• La motivation pour entreprendre ?
• La personnalité adaptée à votre projet ?
• Les compétences nécessaires ?
• Le temps pour mener à bien ce projet ?
• Les moyens financiers en rapport aux besoins ?
DU PROJET
En élaborant votre projet,
vous devrez vérifier sa faisabilité
et sa rentabilité. L'analyse
des attentes de la clientèle
combinée à l'analyse de
la concurrence vous permettra
de définir un niveau de prix
acceptable par vos futurs clients.
Vous pourrez alors préciser
vos objectifs de chiffre d'affaires
ainsi que les moyens nécessaires
pour y parvenir.
3 études sont à mener : l’étude commerciale,
l’étude financière et l’étude juridique.
2.1 L’étude commerciale
L’étude commerciale occupe une place clé dans l’élaboration de votre projet.
Sa vocation est de réduire au maximum les risques d’échec en vous
permettant de mieux connaître l’environnement de votre future entreprise.
Cette étape doit vous permettre de :
• bien connaître et comprendre votre marché ;
• réunir les informations vous permettant de fixer des hypothèses de chiffre d’affaires ;
• faire les meilleurs choix commerciaux pour atteindre vos objectifs ;
• fixer votre politique « produit », « prix », « distribution » et « communication ».
• Qu’allez-vous vendre ?
Affinez les caractéristiques de vos produits ou services : spécialisation,
niveau de qualité, avantages, gamme, présentation, finition, conditions
d’emploi, prestations complémentaires, etc.
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• Quels sont vos concurrents ?
• Qui sont-ils ?
• Combien sont-ils ?
• Où sont-ils ?
• Que proposent-ils ?
• À quels prix ?
Analysez leurs atouts (notoriété, ancienneté, accessibilité, publicité, surface de
vente, étendue de la gamme, facilités de paiement, services annexes, etc.).
Cette étude consiste à traduire en termes financiers les éléments que vous
venez de réunir et à vérifier la rentabilité de votre projet. Les différents choix
opérés concernant la nature de votre produit ou de votre prestation, la façon
d’exploiter votre marché et la gestion de votre entreprise nécessitent de
recourir à certains moyens techniques et humains.
Un conseil pour ne rien oublier : visualisez votre future entreprise. Comment
va-t-elle fonctionner concrètement ?
Pour chaque fonction (acheter, stocker, fabriquer, vendre, etc.), répondez aux
questions suivantes : Comment ? Avec quoi ? Avec qui ? Puis, dressez un
tableau reprenant ces moyens en les traduisant en coûts.
L’étude financière, comme les autres étapes de la création d’entreprise, est un
processus qui permet de faire apparaître progressivement les besoins financiers nés
de l’activité de l’entreprise et les possibilités de ressources qui y correspondent.
La démarche que nous vous proposons vous permet de répondre aux
questions suivantes :
1 Quels sont les capitaux qui vous seront nécessaires pour lancer le projet, et
pourrez-vous les réunir ? Dans un tableau appelé plan de financement
initial, vous évaluerez les besoins durables de financement et vous mettrez
en regard autant de ressources financières.
2 L’activité prévisionnelle de votre entreprise va-t-elle engendrer un montant
de recettes suffisant pour couvrir les charges liées aux moyens humains,
matériels et financiers mis en œuvre ? C’est le compte de résultat
prévisionnel qui le montrera.
3 Les recettes encaissées par votre entreprise tout au long de l’année vous
permettront-elles de faire face en permanence aux dépenses de la même
période ? Le plan de trésorerie mettra en évidence, mois par mois, l’équilibre
ou le déséquilibre existant entre les encaissements et les décaissements.
4 L’entreprise créée sera-t-elle pérenne ? La solidité financière de l’entreprise
construite grâce au plan de financement initial se poursuivra-t-elle au fur et
à mesure du développement de l’affaire ? Le plan de financement à 3 ans
vous permettra d’anticiper les besoins en financement en fonction
d’hypothèses de croissance réalistes.
5 Quel est le montant minimal de ventes et / ou prestations à atteindre dès la
première année pour faire face aux charges et donc pour que votre projet
commence à être rentable ? Le calcul du seuil de rentabilité vous permettra
de connaître le niveau de chiffre d’affaires au-delà duquel votre entreprise
commence à réaliser un bénéfice. À noter : le moment où l’on atteint le seuil
de rentabilité se nomme « le point mort ».
BÉNÉFICE PERTE
TOTAL TOTAL
Pour les années 2 et 3, il ne faudra prendre en compte que les seuls éléments
nouveaux apparus dans les besoins ou ressources durables au cours de
chaque exercice respectif.
3 Calculer le taux de marge sur coût variable qui est la traduction de la marge
sur coûts variables en pourcentage de chiffre d’affaires. On l’obtient en
divisant la marge sur coûts variables par le montant du chiffre d’affaires et
en multipliant le résultat par 100.
4 Diviser le montant des charges fixes par ce taux de marge pour obtenir le
seuil de rentabilité qui est le montant du chiffre d’affaires à réaliser
nécessairement pour payer au moins les charges fixes.
Bon à savoir :
Un projet présentant un plan de financement déséquilibré et peu
d’éléments convaincants sur son marché ne présentera pas les
garanties suffisantes pour séduire un banquier. C’est une évidence !
Bon à savoir :
En règle générale, pour solliciter un emprunt bancaire, les fonds
propres doivent représenter environ 30 % des besoins financiers,
sauf cas particuliers.
Si ce n’est pas le cas, sachez qu’il existe des organismes qui accordent
aux créateurs des prêts d’honneur à taux 0 et sans garantie pour
compléter leurs fonds propres. C’est le cas, par exemple, du réseau
Initiative France ou encore du Réseau Entreprendre. L’octroi de ces
prêts est effectué par une commission de sélection.
Bon à savoir :
Ne sous-estimez pas vos besoins de financement ! Rechercher un
complément de financement après le lancement de l’entreprise est un
exercice beaucoup plus difficile à réaliser qu’en amont de sa création.
Vous allez démarrer une activité indépendante, travailler sous votre propre
responsabilité, sans aucun lien de subordination vis-à-vis d’une autre
entreprise. Quelles que soient l’importance et la nature de cette activité, vous
allez devoir choisir une structure juridique adaptée à votre projet.
De ce choix vont découler un certain nombre de conséquences fiscales,
sociales et patrimoniales, qu’il faut étudier minutieusement avec, si possible,
l’aide d’un conseil spécialisé.
Mais attention à ne pas brûler les étapes. Vous ne pourrez procéder à cette
étude sans avoir au préalable réfléchi à votre projet et procédé à une étude
commerciale et financière sérieuse. Le choix de la structure juridique
correspond à la phase finale de préparation de votre projet et doit s’y adapter.
À noter :
L’activité industrielle consiste à transformer des matières premières.
Cependant, et contrairement à l’activité artisanale, le rôle des
machines utilisées et de la main-d’œuvre doit être prépondérant. Les
revenus professionnels de l’entrepreneur ne proviennent pas de son
travail manuel, mais de l’organisation de sa production.
(1)
La résidence principale de l’entrepreneur individuel est insaisissable de droit. Il peut protéger ses
autres biens fonciers, bâtis ou non bâtis, non affectés à son activité professionnelle en effectuant une
déclaration d’insaisissabilité devant notaire.
(2) Les biens entrant dans le patrimoine affecté à l’activité professionnelle doivent faire l’objet d’une évaluation par
l’entrepreneur lui-même ou par un professionnel (commissaire aux comptes, expert-comptable, association de
gestion et de comptabilité ou notaire pour les biens immobiliers) si la valeur des biens excède 30 000 €.
(3)
Régime de la SARL de famille : possibilité pour les SARL formées uniquement entre personnes
parentes en ligne directe, frères et sœurs, conjoints ou partenaires pacsés d’opter pour une
imposition à l’IR (les SARL exerçant une activité libérale sont exclues de ce régime).
(4)
Les SARL, SA et SAS de moins de 5 ans peuvent opter pour l’impôt sur le revenu, quelle que soit la nature
de l’activité exercée. Sont concernées les sociétés non cotées qui emploient moins de 50 salariés et
réalisent un CA annuel ou un total de bilan inférieur à 10 M€ et dont les droits de vote sont détenus à hauteur de
50 % au moins par des personnes physiques, et à hauteur de 34 % au moins par le (ou les) dirigeant(s)
de l’entreprise et les membres de son (leur) foyer fiscal. Cette option est valable pour 5
exercices, sauf dénonciation.
(5) La loi Pacte du 22 mai 2019 prévoit qu’un décret harmonisera les seuils d’obligation de désignation du
commissaire aux comptes dans toutes les sociétés commerciales au niveau des seuils européens de
référence. En conséquence, seules seront obligées de recourir à un commissaire aux comptes,
les entreprises dépassant à la date de la clôture d’un exercice 2 des 3 seuils suivants : 4 M€ de
total bilan, 8 M€ de chiffre d’affaires HT et un nombre moyen de 50 salariés.
Dans la mesure ou votre dossier financier a montré que vous aviez besoin de
prêts bancaires (à long, moyen ou court terme), il vous appartient maintenant de
déclencher les procédures financières, c’est-à-dire ouvrir un compte bancaire,
obtenir vos prêts négociés et finaliser les éventuels dossiers de demande d’aide.
Bon à savoir :
Pour effectuer ces formalités, vous devrez déposer un dossier de
constitution de votre entreprise auprès du CFE compétent, soit en
vous y déplaçant, soit en effectuant cette formalité en ligne.
Prendre contact avec le CFE compétent.
• L’obtention d’un titre de séjour autorisant l’exercice de l’activité pour les étrangers.
Ces coûts sont revalorisés régulièrement. Pour en savoir plus, consultez le CFE compétent.
• Chez vous ?
Ne confondez pas « domiciliation administrative de l’entreprise » et «
exercice de l’activité » chez soi.
La domiciliation de son entreprise ou l’exercice d’une activité professionnelle
à domicile sont facilités. Pour connaître les conditions à remplir, consultez le
document récapitulatif intitulé « Domiciliation et exercice de l’activité chez soi
» sur le site de Bpifrance Création.
En dehors des cas visés ci-dessus, les entreprises doivent exercer leur
activité dans un local à usage professionnel ou commercial (bureaux, locaux
commerciaux par exemple).
ATTENTION :
• Si des travaux à la charge du locataire sont à prévoir, ne sous-
estimez ni leur coût, ni leur durée ! Vous pouvez tenter de
négocier une prise en charge partielle par le bailleur, justifiée
par la valorisation des locaux.
• Les établissements commerciaux ou professionnels recevant du
public (ERP) sont soumis à un certain nombre d’obligations qui
concernent la sécurité et l’accessibilité de l’établissement et qui
visent, selon les cas, à assurer la sécurité des personnes et à
faciliter l’accès aux personnes handicapées et à mobilité réduite.
Sur ce plan, votre objectif doit être de préparer vos premières ventes et de
concrétiser les contacts avec votre clientèle, tels que vous les avez pressentis
ou établis lors de l’élaboration de votre projet de façon :
• à obtenir le plus rapidement possible vos premières commandes ;
• et à organiser votre outil de production en conséquence.
L’activité économique est le moteur essentiel de votre phase de lancement.
Votre premier contrat sera l’événement le plus important de cette phase ; il
pourra accélérer les procédures en cours (impact psychologique sur les
décideurs d’organismes de financement par exemple) ou renforcer votre
crédibilité pour obtenir certaines aides.
ATTENTION :
Il est vivement conseillé aux entrepreneurs de rédiger avec l’appui
d’un juriste des conditions générales de vente de l’entreprise.
DE L’ACTIVITÉ
La phase de démarrage
de l’entreprise est un moment
clé ! L’essentiel est maintenant
de commencer à vendre
et à facturer, mais il s'agit
également de s’organiser
pour travailler dans les meilleures
conditions et de mettre en place
des outils qui vous permettront
de suivre facilement l’évolution
de votre entreprise, notamment
en cas de montée en régime
de votre activité, évolution
qui peut, paradoxalement,
s’avérer dangereuse.
4.1 S’organiser
• les prêts bancaires à moyen et long terme pour financer les investissements
(acquisition de machines par exemple) ;
La plupart des nouvelles entreprises qui rencontrent des difficultés dès leur première
année d’existence ont, entre autres, des problèmes de gestion dont l’origine est :
• l’insuffisance de capitaux propres qui rend l’entreprise très vulnérable si le
chiffre d’affaires ne se développe pas assez rapidement, ou, au contraire, dès
que la croissance est plus rapide que prévu (manque de fonds de roulement,
constitution de stocks trop importants, allongement des délais de paiement) ;
• des charges fixes trop élevées par rapport au chiffre d’affaires : méconnaissance
des prix de revient, amortissements, frais généraux et frais de personnel trop élevés.
Afin de limiter ces risques, il y a quelques grands principes de gestion à respecter :
• limitez vos frais fixes ;
• maîtrisez vos coûts de revient : si vous ne prêtez pas attention à l’ensemble
des coûts, vous risquez fort de ne pas chercher à les réduire, de laisser
éventuellement se détériorer la situation financière sans en prendre
conscience et de fixer un prix de vente trop bas qui vous fera vendre à perte ;
• surveillez les postes clients et fournisseurs : suivez bien les délais de
règlement, la facturation, la relance clients, les défections de fournisseurs,
ainsi que la santé financière de vos clients et fournisseurs ;
• contrôlez la qualité : l’image de départ donnée par l’entreprise à ses interlocuteurs
est très importante car c’est celle qu’ils retiendront par la suite. Elle est le support de
la confiance qui lui sera accordée, et si cette confiance est ébranlée, à un moment ou
à un autre, il faut être conscient qu’il sera très difficile de la reconquérir ;
• surveillez les stocks ;
• et n’oubliez pas de suivre l’évolution de la demande de votre clientèle et
l’offre de vos concurrents.