Norma SIA 267 - F
Norma SIA 267 - F
Norma SIA 267 - F
Norme suisse
Norma svizzera
Remplace les recommandations SIA V191, édition 1995; SIA V192, édition 1996;
la prénorme SIA 191/1, édition 2001 et le cahier technique SIA 2009, édition 1996
Geotechnik
Geotecnica
Geotechnical design
Géotechnique
267
Éditeur
Société suisse des ingénieurs et des architectes
Case postale, CH-8039 Zurich
Page
Avant-propos .............................................. 4
0 Domaine d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
0.1 Délimitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
0.2 Conditions préalables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
0.3 Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
0.4 Dérogations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1 Terminologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1 Termes techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2 Principes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2 Risques géotechniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3 Méthode observationnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.4 Vérification des états limite . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.5 Interaction sol - structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3 Terrain de fondation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2 Reconnaissance du terrain
de fondation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.3 Classification des sols et des roches . . . 24
3.4 Rapport géotechnique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
4 Analyse structurale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.2 Valeurs caractéristiques des paramètres
du terrain de fondation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.3 Actions du terrain de fondation . . . . . . . . . . . 28
4.4 Résistances du terrain de fondation . . . . 29
4.5 Modèle de la structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
5 Dimensionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
5.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
5.2 États limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
5.3 Valeurs de calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
5.4 Vérification de la sécurité structurale . . . 35
5.5 Vérification de l’aptitude au service . . . . . 37
5.6 Dimensionnement au moyen de
dispositions d’exécution particulières . . . 38
5.7 Dimensionnement sur la base
d’essais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
La présente norme SIA 267 Géotechnique s’adresse aux responsables des études. Sont également concernés les
maîtres d’ouvrage ainsi que les responsables de la direction des travaux et de l’exécution.
La norme SIA 267 fait partie des normes sur les structures porteuses de la SIA. Elle s’appuie sur la norme européenne
EN 1997-1 «Geotechnical Design Part 1 General Rules» et reprend les principes contenus dans les recommandations
SIA V 191 (1995) et SIA V 192 (1996), dans la prénorme SIA V 191/1 (2001) et dans le cahier technique SIA 2009.
Les normes sur les structures porteuses de la SIA comprennent les normes suivantes:
– Norme SIA 260 Bases pour l’élaboration des projets de structures porteuses
– Norme SIA 261 Actions sur les structures porteuses
– Norme SIA 262 Construction en béton
– Norme SIA 263 Construction en acier
– Norme SIA 264 Construction mixte acier-béton
– Norme SIA 265 Construction en bois
– Norme SIA 266 Construction en maçonnerie
– Norme SIA 267 Géotechnique.
Il est prévu de compléter les normes sur les structures porteuses de la SIA par une norme Conservation des stru c-
tures porteuses.
La norme SIA 267 contient les principes et dispositions à prendre en considération en géotechnique. Elle traite des exi-
gences régissant la reconnaissance et la détermination des paramètres du terrain de fondation ainsi que les calculs et
dimensionnements géotechniques. La norme n’a pas pour but de fixer les méthodes de calcul et les procédés de déter-
mination des propriétés techniques des sols et des roches.
La norme SIA 267 régit l’application de la méthode observationnelle et contient les prescriptions particulières liées à son
utilisation.
La norme SIA 267/1 traite des procédés d’essais d’éléments géotechniques porteurs (tirants et pieux). Elle renvoie aux
normes suisses et européennes valables dans le domaine concerné, en particulier aux normes VSS et aux EN traitant
de l’identification, de la description et des essais des sols et des roches.
Les prescriptions pour la mise en soumission et l’exécution des travaux de terrassement, de fondation et travaux spé-
ciaux sont données dans la norme SIA 118-267 Conditions générales pour l’exécution de travaux géotechniques.
0.1 Délimitation
0.1.2 La présente norme est applicable en rapport avec les normes suivantes:
– Norme SIA 260 Bases pour l’élaboration des projets de structures porteuses
– Norme SIA 261 Actions sur les structures porteuses
0.1.3 Les détails de construction et l’exécution des constructions du domaine des terrassements, des fondations
et des travaux spéciaux ne sont traités que dans la mesure nécessaire à une bonne communication réci-
proque entre les intervenants et à une réalisation conforme aux données du projet.
0.1.4 Les exigences de qualité et les prescriptions d’exécution seront généralement considérées comme un
standard minimal.
0.1.5 Les chapitres 0 à 7 de la présente norme traitent de points généraux. Les chapitres 8 à 16 contiennent les
dispositions spécifiques aux fondations, aux ancrages, aux ouvrages de soutènement, aux ouvrages en terre
ainsi qu’à des problèmes géotechniques particuliers.
0.1.6 La norme n’est pas valable pour l’élaboration de projets de digues et barrages de retenue ainsi que pour
celle de centrales nucléaires.
0.2.1 L’élaboration de projet et la réalisation des constructions du domaine des terrassements, des fondations et
des travaux spéciaux auront lieu sous la direction de professionnels qualifiés. Les connaissances et les
expériences de ces derniers dans les domaines de la géologie, de l’hydrogéologie, de la technologie des
matériaux, de la statique, des détails de construction, des méthodes d’exécution et tous autres domaines
apparentés doivent être à la mesure de l’importance et de la complexité du problème posé.
0.2.2 Durant les phases de projet, de réalisation, d’utilisation et de conservation, il y aura lieu de prévoir, puis de
réaliser les mesures propres à garantir la qualité.
0.2.3 Les structures porteuses doivent être utilisées et surveillées en accord avec les objectifs fixés. Leur entre-
tien doit être assuré avec compétence.
0.3 Références
0.3.1 Les dispositions relatives à l’élaboration de projet d’éléments de construction en béton, acier, bois ou ma-
çonnerie sont données par les normes SIA 262 à SIA 266.
0.3.2 L’élaboration de projets des constructions souterraines est régie par les prescriptions des normes SIA 198
Travaux souterrains et SIA 199 Étude du massif encaissant pour les travaux souterrains.
0.3.3 Pour les essais sur le terrain de fondation et sur les ouvrages et éléments porteurs traités dans la présente
norme, on se référera aux renvois et prescriptions de la norme SIA 267/1.
0.3.4 Pour les prescriptions d’exécution de travaux de terrassement, de fondation et travaux spéciaux, il est
renvoyé à la norme SIA 118/267 Conditions générales pour l’exécution de travaux géotechniques.
0.4.1 Des dérogations à la présente norme sont admissibles, si elles sont suffisamment justifiées par des théories
ou par des essais, ou si de nouveaux développements ou de nouvelles connaissances dans le domaine en
question permettent une telle démarche.
0.4.2 Lors de situations non traitées dans cette norme, la procédure à suivre doit être convenue entre les proje-
teurs et les maîtres d’ouvrage, ainsi qu’avec les éventuelles instances d’approbation compétentes. La pro-
cédure choisie sera décrite dans la convention d’utilisation et dans la base du projet, en étant adaptée aux
divers échelons concernés.
La présente norme fait usage des termes techniques spécifiques définis ci-après. Les normes SIA 260 et
261 donnent les définitions de termes techniques généraux, les normes SIA 262 à 266 celles de termes
techniques se rapportant à leur domaine respectif.
eau de versant eau souterraine s’écoulant dans une pente par chéneaux
Hangwasser dispersés ou non.
falda del versante
groundwater fl ow in slopes
fondation mixte type de fondation combinant une fondation sur radier à une fon-
Pfahl-Plattenfundation dation sur pieux.
fondazione mista palo-platea
piled raft foundation
fondation profonde fondation reportant les charges ou les forces dans des couches
Tieffundation profondes.
fondazione pro fonda
deep foundation
fondation sur pieux type de fondation transmettant des charges et des forces au
Pfahlfundation terrain par l’intermédiaire de pieux.
fondazione su pali
pile foundation
force d’écoulement force résultant d’un écoulement d’eau et agissant dans le sol par
Strö mungskraft frottement dans le sens du courant.
forza di filtrazione
seepage fo rce
interventions sur le régime des eaux interventions temporaires ou permanentes en vue du rabatte-
souterraines ment, de la réalimentation, de la régulation ou d’une diminution
Grundwasserhaltung de la pression de l’eau souterraine.
interventi sul regime della falda freatica
groundwater control, dewatering
longueur de scellement longueur de l’ancrage sur laquelle l’effort est transmis au terrain
Verankerungslänge encaissant.
lunghezza del bulbo di ancoraggio
fixed tendon length
longueur libre du tirant longueur du tirant comprise entre la tête du tirant et le début de
f reie Ankerlänge la longueur de scellement et résultant de calculs.
lunghezza libera del tirante
f ree tendon length
longueur libre effective du tirant longueur de la partie de l’armature qui s’allonge effectivement de
wirksame freie Ankerlänge manière libre lors de la mise en tension.
lunghezza libera efficace del tirante
effective free tendon length
mur poids mur de soutènement travaillant par l’effet stabilisant de son poids
Sch wergewichtsmauer propre et sans sollicitations notables à la flexion.
mu ro a gravità
gravity wall
ouvrage de soutènement mur poids ou paroi de soutènement apte à reprendre des char-
Stützbauwerk ges et forces horizontales et verticales et de les transmettre au
parete di sostegno terrain de fondation.
retaining structure
paroi clouée talus raide exécuté par étapes successives stabilisées par des
Nagelwand clous. Ces derniers sont généralement intégrés dans une
parete chiodata couche de béton projeté servant de support et de protection
nailed soil
contre la corrosion.
paroi de soutènement paroi relativement mince travaillant à la flexion et dont les pous-
Stützwand sées sont généralement reprises au moyen de tirants, d’étais
parete di sostegno ou par la résistance du sol.
retaining wall
pieu battu pieu mis en place avec refoulement du sol par battage ou vibro-
Rammpfahl fonçage, pouvant être complété par des injections de mortier.
palo battuto
driven pile
pieu de frottement pieu transmettant la plus grande partie des efforts par frotte-
Reibungspfahl ment le long du fût.
palo ad attrito
friction pile
pieu de pointe, pieu colonne pieu qui transmet les efforts principalement à la pointe.
Standpfahl
palo di punta
end-bearing pile
pieu en cisaillement pieu permettant d’introduire dans le terrain des forces de cisail-
Schubpfahl lement s’exerçant perpendiculairement à l’axe du pieu.
palo a taglio
shear pile, d owel pile
pieu foré pieu mis en place sans refoulement du sol dans un forage
Bohrp fahl exécuté préalablement ou simultanément.
palo trivellat o
bored pile
pieu foré non tubé pieu bétonné dans un forage non tubé.
u nverrohrter Bohrp fahl
palo trivellato senza rivestimento
uncased bored pile
pieu foré tubé pieu bétonné dans un forage tubé, le tubage étant retiré durant
verrohrter Bohrp fahl ou après la mise en place du béton.
palo trivellato con rivestimento
cased bore pile
pieu injecté pieu faisant l’objet, durant ou après son installation, d’injections
Injektionspfahl de mortier ou de coulis de ciment.
palo iniettat o
grouted pile
pieu moulé en place pieu réalisé sur place par bétonnage dans le sol.
Ortbetonpfahl
palo gettato in opera
cast-in-situ pile
pieu préfabriqué pieu en béton armé, en acier ou en bois façonné d’une pièce
vo rgefertigter Pfahl ou par éléments avant sa mise en place.
palo prefabbricat o
p recast pile
poids des terres charge produite par le terrain reposant sur la structure porteuse.
Erdauflast
peso del terreno
soil surcharge
poussée active poussée des terres la plus petite possible s’établissant derrière
aktiver Erdd ru ck une paroi lors d’un déplacement de la structure vers le vide.
spinta attiva
active earth pressure
poussée active majorée poussée des terres située entre la poussée active et la pous-
erhöhter aktiver Erdd ru ck sée au repos.
spinta attiva maggiorata
increased active earth pressure
poussée d’Archimède force verticale dirigée vers le haut agissant sur un corps noyé
Auftrieb et dont la valeur est égale au poids de l’eau déplacée.
spinta d’Archimede
uplift
poussée des terres au repos poussée des terres s’exerçant dans un terrain non remanié ou
Erd ruhedru ck reconsolidé sans déplacement de la structure portante.
spinta del terreno a riposo
earth pressure at rest
pression d’écoulement action produite par l’écoulement de terrain meuble sur une
Fliessdru ck construction ne pouvant pas se déplacer.
spinta di scorrimento
fl ow pressure
pression de fluage effets du fluage de terrains meubles ou rocheux sur une cons-
Kriechdru ck truction ne pouvant pas se déplacer.
p ressione di scorrimento viscoso
c reep pressure
semelle filante élément de fondation pour une paroi ou une rangée de piliers
Streifenfundament dont la longueur est nettement plus grande que la largeur.
fondazione continua
strip footing
sol à structure sensible sol dont l’arrangement granulométrique est susceptible d’être
strukturempfindlicher Boden détruit à la suite d’effets statiques ou dynamiques ou dont la
terreno sensitivo compacité peut être augmentée, comme la craie lacustre.
sensitive soil
tirant de contrôle tirant pouvant être soumis à des observations et à des mesures.
Kontrollanker
tirante di controllo
anchor with a monitoring facility
valeur géotechnique valeur servant à décrire les propriétés techniques des sols et
geotechnischer Wert des roches.
valore geotecnico
geotechnical value
zone homogène zone dans laquelle les propriétés du terrain de fondation sont
Homogenbereich homogènes dans des limites données.
zona omogenea
homogeneous zone
La présente norme fait usage, en complément ou en dérogation aux notations de la norme SIA 260, chiffre
1.2, des notations données ci-après.
F action en général
FR,d valeur de calcul d’une force ou d’une charge qui génère une résistance du terrain de fondation
FR,k valeur caractéristique d’une force ou d’une charge qui génère une résistance du terrain de fon-
dation
FE,d valeur de calcul d’une force ou d’une charge qui génère une poussée des terres ou une défor-
mation du sol
a grandeur géométrique
cu cohésion apparente
c u,d valeur de calcul de la cohésion apparente
ks module de réaction
Rt r,d valeur de calcul de la résistance ultime externe du pieu perpendiculairement à son axe
Rt r,k valeur caractéristique de la résistance ultime externe du pieu perpendiculairement à son axe
A section de l’armature
RI résistance électrique entre l’armature ou la tête du tirant d’une part et le terrain ou la construc-
tion d’autre part
Ra résistance ultime externe du tirant = résistance ultime du terrain au droit du corps d’ancrage
Ri,Kopf résistance ultime interne de l’ancrage en tête (pour des tirants en fibres de verre)
Ri,Zug résistance ultime interne de l’armature (pour des tirants en fibres de verre)
Ri,Zug,k valeur caractéristique de la résistance ultime interne de l’armature (pour des tirants en fibres
de verre)
Rk valeur caractéristique de la résistance ultime du tirant (la plus petite valeur de Ri,k et Ra,k)
cA rigidité du tirant
fp k résistance à la traction d’armatures de tirants précontraints en acier selon norme SIA 262
fs k résistance à la traction d’armatures de tirants passifs en acier selon norme SIA 262
lv longueur de scellement
h profondeur d’excavation
w pression hydrostatique
z variable géométrique
2.1 Généralités
2.1.1 Les bases pour l’élaboration des projets de constructions sont données par la norme SIA 260.
2.1.2 Les conditions imposées aux ouvrages faisant l’objet de la présente norme tiendront compte des éléments
suivants:
– genre, dimensions et importance de l’ouvrage
– situation de l’ouvrage
– nature du terrain de fondation
– conditions hydrologiques
– tassements et déplacements
– stabilité générale du terrain de fondation
– influences de l’environnement sur le comportement du terrain
– effets produits par l’ouvrage sur l’environnement proche et lointain
– ouvrages, aménagements et installations situés dans le voisinage
– modifications ultérieures probables du terrain et de l’ouvrage.
2.1.3 L’élaboration des projets demande une connaissance du terrain qui soit appropriée au problème posé.
2.1.4 En règle générale, pour des projets ne présentant pas de difficultés géotechniques particulières, des essais,
des analyses et des calculs géotechniques simplifiés suffiront.
2.1.5 Les comportements du terrain et de la structure ne pouvant pas toujours être prévus avec une fiabilité suf-
fisante, ceci malgré les études et calculs entrepris au préalable, il est parfois nécessaire d’accepter certains
risques géotechniques. Dans ces cas, la méthode observationnelle sera appliquée pour l’exécution des
travaux et, si nécessaire, également pendant la durée d’utilisation.
2.1.6 Le mode de réalisation de l’ouvrage, les matériaux qui le constituent et les détails d’exécution seront choisis
de manière à ce que la durabilité de l’ouvrage soit garantie pour toute la durée d’utilisation prévue et pour les
conditions de terrain données. Si cela n’est pas possible, tant pour l’ouvrage dans son ensemble que pour des
parties de celui-ci, le projet prévoira les mesures de remise en état ou de renforcement nécessaires. Ces
mesures seront mentionnées dans la base du projet.
2.1.7 Le concept de base de la structure porteuse, le dimensionnement et la méthode de construction seront si
possible vérifiés par comparaison avec des réalisations similaires. Des projets s’écartant de façon sensible
de la pratique courante feront l’objet d’analyses et de justifications.
2.2.1 Le terrain fera l’objet d’une analyse des risques géotechniques existants ou potentiels durant les travaux et
dans la phase d’utilisation de l’ouvrage.
2.2.2 La marche à suivre et les dispositions à prendre en vue de l’identification et, suivant les cas, de l’élimina-
tion, de la réduction ou du contrôle des risques géotechniques, seront fixées dans le cadre du projet.
2.2.3 Des risques géotechniques ne pourront être admis qu’à la condition d’appliquer les dispositions spécifiques
de la méthode observationnelle.
2.2.4 Les risques géotechniques et les mesures prises pour les gérer feront l’objet d’une description dans la base
du projet, en rapport avec les situations de risque correspondantes.
2.2.5 Les risques acceptés, définis par leur étendue et leurs implications financières, doivent être discutés et
approuvés avec le mandant ou le maître de l’ouvrage.
2.3.1 Quand les prévisions relatives au comportement du terrain et de la structure porteuse établies sur la base
de reconnaissances géotechniques, d’analyses structurales et d’expériences faites dans des conditions
comparables ne sont pas suffisamment fiables, le projet pourra être établi en appliquant la méthode obser-
vationnelle.
En cas d’application de la méthode observationnelle, les constatations faites sur la nature du terrain, son
comportement et celui de la structure porteuse durant la réalisation et l’utilisation de l’ouvrage seront inté-
grées dans le processus d’élaboration et d’exécution du projet.
2.3.2 La méthode observationnelle pourra être appliquée à condition que l’ouvrage puisse satisfaire aux exigen-
ces d’utilisation prévues avec une probabilité acceptable. Le niveau de cette probabilité acceptable sera fixé
sur la base d’une étude des risques et d’une analyse avantages - coûts.
2.3.3 L’utilisation de la méthode observationnelle est soumise par ailleurs aux règles suivantes:
– la nature du terrain, son comportement et celui de la structure porteuse feront l’objet de prévisions sur la
base d’essais, d’analyses structurales et de valeurs tirées de l’expérience. Pour des paramètres importants,
les valeurs à utiliser seront d’une part une valeur estimée probable, d’autre part une valeur extrême
– les valeurs limite et les états limite concernant le comportement du terrain et de la structure porteuse
seront définis
– des seuils d’avertissement et d’alarme concernant le comportement acceptable ou critique du terrain et
de la structure seront fixés comme base de la surveillance de l’ouvrage
– les mesures à prendre en vue de pallier à un comportement insuffisant de l’ouvrage (déficiences
d’utilisation) ou d’exclure une défaillance de la structure porteuse seront planifiées et leur réalisation,
y compris la mise en dépôt de moyens confortatifs, préparée
– la surveillance de l’ouvrage, les contrôles et les mesures feront l’objet d’une analyse sur la base des
valeurs d’intervention fixées (seuils d’avertissement et d’alarme). Cette analyse devra permettre de
prendre en temps utile les mesures adéquates éventuellement nécessaires pouvant aller jusqu’au
déclenchement de mesures confortatives d’urgence
– les prévisions, les seuils d’avertissement et d’alarme, la surveillance de l’ouvrage et les dispositions
confortatives et de sécurité prévues feront l’objet d’une remise en question périodique au cours de
l’exécution des travaux et durant l’utilisation de l’ouvrage. Les dispositions prises seront révisées dans la
mesure où elles ne paraissent plus justifiées ou simplement disproportionnées par rapport à leur utilité
– les risques acceptés, les seuils d’avertissement et d’alarme ainsi que les dispositions confortatives et de
sécurité admises seront formellement mentionnés dans la base du projet ainsi que dans le programme
de contrôle et dans le plan de surveillance. Les contrôles, les mesures, les analyses et les décisions
prises seront consignés par écrit.
2.3.4 Les dangers qu’il n’est pas possible de cerner de façon fiable par l’analyse ou de repérer en temps utile au
moyen d’observations ainsi que ceux qui peuvent être à l’origine d’une défaillance subite ou non maîtri-
sable, comme par exemple une rupture fragile ou un effondrement progressif, seront éliminés par une cons-
truction adéquate ou par des mesures administratives. Dans de tels cas, la méthode obervationnelle ne
peut pas être appliquée.
2.3.5 Si la surveillance de l’ouvrage démontre que les conditions sont plus favorables que celles admises initiale-
ment, la méthode observationnelle peut contribuer à une optimisation du dimensionnement ou du déroule-
ment subséquent des travaux.
2.4.1 Chaque situation de projet déterminante fera l’objet d’une vérification établissant que les états limite de
capacité portante et d’aptitude au service ne sont pas dépassés durant la période prise en considération.
Cette vérification pourra se faire:
– par calcul selon les dispositions de la présente norme
– en adoptant des dispositions d’exécution éprouvées
– en s’appuyant sur des essais sur modèles et sur des essais de chargement.
2.5.1 La délimitation des systèmes sol - structure se fera en fonction du problème particulier afin que le compor-
tement du système pris dans son ensemble et ceux de systèmes partiels puissent être examinés et
surveillés avec une fiabilité suffisante.
2.5.2 Dans les cas simples, le comportement du terrain et celui de la structure peuvent être examinés indépen-
damment pour autant que cette simplification ne mette pas en cause la sécurité.
2.5.3 La valeur, la direction et la répartition des actions et des résistances du terrain seront conformes aux défor-
mations de la structure porteuse et du terrain pour la situation de projet donnée.
2.5.4 Lors de la vérification de la sécurité structurale, il sera tenu compte du fait que la capacité portante de
certains éléments porteurs ou de certaines parties du terrain peut être dépassée avant celle du système
sol - structure pris dans son ensemble.
2.5.5 Lors de la vérification de la sécurité structurale et de l’aptitude au service de structures porteuses, une
valeur basse de la rigidité du sol peut tout aussi bien être déterminante qu’une valeur élevée. Tenant compte
de ce fait, l’analyse structurale se fera, tant localement que globalement, en introduisant des valeurs infé-
rieures ou supérieures de la rigidité du terrain.
3.1 Généralités
3.1.1 Tout calcul d’ouvrage selon les règles de la présente norme exige que le terrain soit connu, décrit et qu’il
ait fait l’objet d’une appréciation.
3.1.2 La description du terrain sera basée sur une recherche de toutes les informations à prendre en considération.
Les données sur le terrain seront regroupées, évaluées et feront l’objet d’une appréciation. Cette étude se fera
en tenant compte des conditions géologiques, hydrogéologiques et morphologiques, de la séismité, des
risques naturels, de l’historique du site et d’une contamination éventuelle du sol.
3.1.3 Il est généralement nécessaire de procéder à une reconnaissance du terrain en vue de réunir les informa-
tions géotechniques correspondant au problème posé.
3.1.4 La planification et l’exécution de la campagne de reconnaissance du terrain seront fonction des exigences
relatives à l’ouvrage et des buts à atteindre.
3.1.6 L’exécution des essais in situ et en laboratoire ainsi que la présentation des documents y relatifs se feront
selon les prescriptions et recommandations reconnues dans la pratique (voir norme SIA 267/1).
3.1.7 Les résultats des relevés et reconnaissances de terrain seront consignés par écrit, conformément au chiffre
3.4.
3.2.1 Généralités
3.2.1.1 La reconnaissance du terrain doit fournir, avec une qualité suffisante, toutes les données sur le terrain de
fondation proprement dit et sur les conditions hydrologiques, requises pour l’étude, l’exécution et l’utilisation
de l’ouvrage.
3.2.1.2 Le genre et l’étendue de la reconnaissance du terrain dépendront des exigences en phase d’étude du projet,
de l’importance de l’ouvrage, de l’état des connaissances sur le terrain, de la complexité de la situation géo-
logique et géotechnique et des risques géotechniques. Les coûts des travaux de reconnaissances seront en
rapport avec le volume des travaux et le problème posé. L’exécution des reconnaissances se fera en général
de façon échelonnée selon le chiffre 3.2.2.
3.2.1.3 La description du terrain se fera suivant les cas par les moyens suivants:
– cartes géologiques, hydrogéologiques et géotechniques, accompagnées des documents les décrivant
– cartes de risques (avalanches, chutes de pierres, glissements de terrain)
– vues aériennes
– cadastre des sites contaminés
– banques de données et archives
– informations sur des sondages proches
– renseignements sur des projets et des ouvrages voisins ou de type comparable.
3.2.1.4 En présence d’eau souterraine, les éléments complémentaires suivants seront pris en considération:
– emplacement et caractéristiques de sources, de captages, de puits filtrants et de points de mesure des
eaux souterraines situées dans les environs
– possibilités d’exploitation et nécessités de protection de la nappe phréatique.
3.2.1.6 Des reconnaissances complémentaires seront ordonnées lors de modifications du concept de la structure ou
d’exécution, de constats d’insuffisances dans la reconnaissance du terrain, de déplacements ou de modifi-
cations en plan de l’ouvrage, de l’apparition de conditions géotechniques inattendues ou de comportement
non prévisible du terrain.
3.2.1.7 Les propriétés du terrain déterminantes pour l’élaboration des projet doivent être connues avant le début
du calcul définitif.
3.2.2.1 La reconnaissance préliminaire a pour but de fournir les bases à l’étude générale du projet et à la plani-
fication de la reconnaissance principale, en s’appuyant sur la réunion et l’évaluation des informations
existantes et sur des essais simples.
3.2.2.3 Des reconnaissances approfondies, accompagnées d’essais in situ et en laboratoire, doivent fournir des
détails spécifiques sur les phénomènes géologiques, géotechniques et hydrogéologiques. Elles se font
généralement dans les cas suivants:
– ouvrages particulièrement sensibles aux tassements
– conditions géotechniques complexes
– gros risques géotechniques pouvant avoir de graves conséquences pour le projet et l’environnement
– contamination du sol.
3.3.1 Les différentes couches de sol meuble ou le rocher feront l’objet d’une classification et de l’attribution de
valeurs pour les paramètres géotechniques.
3.3.2 La description du terrain se fera, tant pour les sols meubles que pour le rocher, selon un système de clas-
sification reconnu dans la pratique.
3.3.3 La détermination des grandeurs géotechniques du terrain doit avoir lieu sur la base d’essais en nombre
suffisant et appliquant des méthodes reconnues ou en faisant appel à des valeurs d’expérience fiables.
3.3.4 Les paramètres géotechniques nécessaires aux études seront généralement définis par des valeurs esti-
mées probables (moyenne probable) et des valeurs extrêmes (estimation des valeurs maximales ou mini-
males).
3.3.5 Des indications sur la classification des sols meubles et des roches ainsi que sur la détermination des para-
mètres du terrain sont données par la norme SIA 267/1.
3.4.1 Généralités
3.4.1.1 Les résultats de la campagne de reconnaissance seront consignés dans un rapport géotechnique.
3.4.1.3 Le rapport géotechnique fera une distinction claire entre les observations faites sur le terrain et les appré-
ciations dont elles sont l’objet.
3.4.1.4 Le rapport précisera dans quelle mesure les valeurs géotechniques données sont fiables, indiquant s’il
s’agit de valeurs d’essais, de valeurs tirées de l’expérience, de valeurs estimées ou de valeurs présumées.
3.4.1.5 Le rapport fera mention des lacunes existant dans les informations disponibles et des valeurs éventuellement
manquantes dans les listes de données.
3.4.1.6 Si les informations sur le terrain sont lacunaires, le rapport fera des propositions pour des études et investi-
gations complémentaires.
3.4.2 Contenu
4.1 Généralités
4.1.1 Les analyses structurales se feront sur la base de méthodes de calcul reconnues. Les modèles de calcul
utilisés seront conformes aux principes de la mécanique des sols et des roches et reproduiront de façon
aussi proche que possible le comportement statique et le mode de rupture de la structure porteuse.
4.1.2 L’influence des différents paramètres sur le résultat de l’analyse structurale sera analysée pour chaque
paramètre séparément. Une attention particulière sera accordée aux paramètres ayant une grande in-
fluence. En particulier, une telle étude est indispensable en cas d’acceptation de risques géotechniques.
4.1.3 Les bases, hypothèses et résultats de l’analyse structurale seront consignés par écrit. Les problèmes par-
ticuliers posés par la situation géotechnique feront l’objet d’une description détaillée. Une liste des aspects
à prendre en considération durant les travaux d’exécution, pendant la durée d’utilisation prévue et dans le
cadre de la conservation de la construction sera établie en vue de l’intégrer dans la base du projet.
4.1.4 En cas de modifications des conditions cadres de la construction, du concept de la structure ou des travaux
d’exécution, les bases géotechniques et les hypothèses introduites dans l’analyse structurale seront revues.
Les conséquences de ces modifications seront appréciées d’un point de vue géotechnique et seront men-
tionnées dans la convention d’utilisation et dans la base du projet.
4.2.1 Généralités
4.2.1.1 La valeur caractéristique d’une grandeur géométrique ou géotechnique est égale à la valeur représentative
admise pour les modèles de terrain ou de structure choisis et pour la situation de projet prise en consi-
dération (voir figure 1).
4.2.1.2 Les points suivants seront pris en considération pour la détermination des valeurs caractéristiques:
– informations générales sur les conditions géologiques et géotechniques
– valeurs tirées d’expériences comparables
– étendue et fiabilité de la prospection du terrain et des essais sur matériaux
– dispersion et variabilité des caractéristiques du terrain dans le temps et dans l’espace
– évolution au cours du temps des charges et de l’état des contraintes
– conversion des valeurs d’essais en valeurs représentatives
– étendue de la zone homogène de terrain concernée par l’état limite pris en considération, pour laquelle
une valeur représentative est applicable
– possibilité de redistribution des contraintes et des forces à l’intérieur de zones de résistance et de rigi-
dité variables
– influence de travaux déjà planifiés ou futurs sur les caractéristiques de terrain prises en considération.
4.2.1.3 Le chiffre 4.2.1.2 est applicable, par analogie, pour la détermination des valeurs caractéristiques des pro-
priétés des terrains créés artificiellement.
4.2.1.4 Suivant la situation de projet, la valeur caractéristique d’une grandeur géométrique ou géotechnique peut
se trouver en dessous ou en dessus de la valeur estimée probable. Pour chaque état limite considéré, c’est
la plus défavorable de ces deux valeurs qui doit être introduite dans l’analyse géotechnique. En cas de
doute l’analyse aura lieu avec les deux valeurs.
4.2.1.5 Dans le cas où les variations d’une grandeur géométrique ou géotechnique sont insignifiantes ou qu’elles
n’exercent qu’une influence marginale sur le calcul de la structure, il est possible de prendre comme valeur
caractéristique la valeur nominale ou la valeur estimée probable.
E hw
hw, max
hw W
hw, min
R
zone de T temps t
rupture A
Xm valeur estimée probable, c’est-à-dire hw, k valeur caractéristique, c’est-à-dire valeur maximale ou
valeur moyenne probable de X pour minimale de hw au cours de la période de référence T,
la zone de rupture A déterminante à introduire dans le calcul de la pression hydrostatique
dans le calcul de la valeur moyenne représentative Wk servant de base au dimensionnement.
de la force portante R. La valeur moyenne hw, m est généralement sans signifi-
cation pour le dimensionnement.
Xk valeur estimée prudemment ou va-
leur caractéristique de X pour la zone
de rupture A déterminante dans le
calcul de la valeur représentative Rk
de la force portante R servant de
base au dimensionnement.
4.2.2.2 La valeur caractéristique d’une grandeur géométrique, telle qu’une cote de terrain, une pente, une limite
stratigraphique, une cote d’excavation, etc., est donnée:
– dans le cas de faibles variations (coefficient de variation ≤ 5%) ou d’une influence négligeable sur le
calcul de la structure, par une valeur estimée probable ou par une valeur nominale fixée dans la plani-
fication
– dans le cas de fortes variations ou d’une influence importante sur le calcul de la structure, par une
estimation prudente.
4.2.2.3 Sous réserve d’application de la méthode observationnelle, la valeur caractéristique des niveaux d’eau
libres ou artésiens est donnée pour la situation de projet prise en considération par la valeur minimale ou
maximale possible 1).
4.2.3.1 La valeur caractéristique Xk d’une grandeur géotechnique correspond à une estimation prudente dans le
cadre de la situation de projet prise en considération, l’écart par rapport à la valeur probable étant admis
en fonction de la dispersion et de la fiabilité des valeurs disponibles 2).
1)
Vu d’un point de vue statistique, la valeur caractéristique d’un niveau d’eau sera déterminée de manière à ce que la
probabilité d’une valeur plus défavorable soit inférieure à 1% durant la période prise en considération. Le cas de
niveaux dépassant cette limite sera considéré comme évènement exceptionnel au sens de la présente norme.
2)
Vu d’un point de vue statistique, la valeur caractéristique d’une grandeur géotechnique devrait être déterminée de
manière à ce que la probabilité d’une valeur plus défavorable soit inférieure à 5% dans la situation de projet prise
en considération. Selon la théorie des probabilités la valeur caractéristique correspond à une valeur représentative
d’un niveau de fiabilité de 95%.
Les écarts seront pris en compte par une détermination prudente des valeurs Xk .
4.2.3.3 La valeur caractéristique Xk d’une grandeur géotechnique peut être déterminée comme valeur estimée
probable à partir de valeurs d’expérience ou par rétro-analyse. Les données de départ doivent être repré-
sentatives du problème posé.
Les valeurs caractéristiques Xk déterminées par rétro-analyse ne sont valables que pour le modèle de la
structure considéré et pour le modèle d’analyse utilisé. L’utilisation de ces valeurs pour d’autres modèles de
la structure ou pour d’autres modèles d’analyse se fera avec circonspection.
Dans le cas d’application de la méthode observationnelle, les valeurs caractéristiques des grandeurs
géométriques et géotechniques pourront être admises, en tenant compte du chiffre 2.3.2, comme valeurs
estimées probables.
La valeur caractéristique des niveaux phréatiques et artésiens sera admise largement du côté de la sécu-
rité en fonction de la situation de projet considérée.
4.3.1 La détermination des actions du terrain de fondation et de leurs valeurs caractéristiques correspondantes
aura lieu conformément à la norme SIA 261.
4.3.2 Les actions du terrain de fondation énumérées dans la norme SIA 261 seront prises en considération dans
l’analyse géotechnique de la structure, dans la mesure où elles existent et jouent un rôle.
4.3.3 Dans les cas où l’action de l’eau est l’action déterminante, des phénomènes géotechniques particuliers tels
que des déformations du terrain et de la structure, de la fissuration, une modification de perméabilité et une
érosion interne seront pris en considération.
4.3.4 Il sera tenu compte de la durée d’application d’une action pour un comportement variable avec le temps,
pour les effets de drainage, pour l’évolution des tassements et des déplacements ainsi que pour des modi-
fications de la poussée des terres par consolidation et fluage.
4.3.5 Les actions répétitives ou d’importance variable sur des phénomènes géotechniques particuliers tels que
des déplacements irréversibles, une liquéfaction du sol, une diminution de résistance et des modifications
de rigidité, feront l’objet d’un examen particulier.
4.4.1 Généralités
4.4.1.2 Selon la position des coupes définissant le modèle de la structure (voir figure 2), la résistance du terrain peut
être considérée comme une action sur la structure, par exemple la poussée passive dans le cas d’ouvrages
de soutènement ou de fondations ou le frottement négatif dans le cas de fondations sur pieux.
4.4.1.3 Les analyses structurales tenant compte d’une résistance du terrain doivent démontrer que les hypothèses
de résistance sont compatibles avec les déplacements admissibles du terrain et de la structure dans l’état
limite considéré. Si ce n’est pas le cas, la résistance du terrain sera réduite ou prise en compte par un calcul
de déformation.
4.4.1.4 Si une grande résistance du terrain est moins favorable qu’une petite dans la situation de projet considé-
rée, c’est la valeur supérieure de la résistance qui sera prise en compte.
terrain, respectivement poussée des terres et poussée des terres Ea et résistance du sol Ep
résistance du sol, comme éléments de la structure comme actions sur la structure porteuse.
porteuse.
A A
Ea Ea
RE
Ep
ea ep
4.4.2.1 La valeur caractéristique Rk d’une résistance du terrain sera déterminée sur la base d’une modélisation
représentative du terrain et selon des méthodes de calcul reconnues:
Rk = R { FR,k , Xk , ad } (1)
4.4.2.2 La valeur caractéristique Rk d’une résistance du terrain peut également être une valeur prévisible prudente
déterminée sur la base d’essais, de valeurs d’expérience ou de rétro-analyse. La précision de ces informa-
tions reste à vérifier. Les conditions du chiffre 4.2.3.3 sont valables par analogie et seront prises en
considération.
4.5.1 Généralités
Suivant la position des coupes (voir figure 2), le terrain apparaît dans les analyses géotechniques de struc-
ture soit comme partie de la structure ou comme la structure même. Il sera décrit par un modèle de terrain
représentatif adapté à la situation de projet.
4.5.2.1 En règle générale, la géométrie et les propriétés géotechniques d’un modèle de terrain seront définies par
des valeurs probables estimées.
La dispersion des valeurs des paramètres du terrain sera prise en considération en fonction du problème
géotechnique posé.
4.5.2.2 Suivant le modèle de la structure et la situation de projet, différents modèles de terrain peuvent être déter-
minants pour l’analyse structurale.
4.5.2.3 Il sera généralement possible d’idéaliser le terrain et son comportement au moyen de modèles simplifiés,
en remplaçant par exemple:
– la rigidité du terrain par un module de réaction
– la force de réaction dans le sol (poussée des terres, résistance du sol) par un diagramme donné de la
poussée des terres
– la structure à 3 dimensions par un modèle plan
– des phénomènes de rupture complexes par des mécanismes de rupture simples
– des comportements de déformation complexes par des lois de déformation simples.
4.5.2.4 Dans l’hypothèse d’une défaillance de la structure et du terrain, la différence de leurs comportements
charge - déformation respectifs sera prise en considération.
4.5.3.1 Le modèle d’analyse choisi doit représenter avec une fiabilité suffisante le comportement du terrain et de
la structure à l’état limite considéré.
4.5.3.2 Dans le cas d’utilisation de modèles d’analyse simplifiés, il faut garantir que les résultats des calculs se
trouvent du côté de la sécurité par un choix approprié du modèle ou du facteur partiel γ S ou γ R. La valeur
du facteur partiel γ S ou γ R sera fixée de cas en cas.
4.5.3.3 Dans le cas d’utilisation de la méthode des éléments finis, la fiabilité de l’application et la plausibilité des
résultats seront vérifiées par comparaison avec un calcul fiable valable pour la situation de calcul.
4.5.3.4 S’il n’existe pas de modèle approprié à un état limite particulier, le calcul aura lieu pour un état limite aussi
proche que possible de l’état considéré. Au besoin, le résultat sera corrigé dans le sens de la sécurité.
4.5.3.5 Dans des cas particuliers, la méthode d’analyse pourra consister à établir un rapport empirique direct entre
les résultats d’essais et les critères de dimensionnement. Le rapport avec les conditions du cas considéré
doit être manifeste.
5.1 Généralités
5.1.1 Des situations de projet comportant des risques difficilement estimables ou des conditions géotechniques
inhabituelles ou complexes seront maîtrisées par un choix prudent des paramètres du terrain et par une
application des critères de la méthode observationnelle, et non pas par une élévation des facteurs de sécu-
rité. Dans de tels cas, il est également nécessaire d’exploiter les expériences faites avec des ouvrages com-
parables.
5.1.2 Dans le cas du calcul des effets E selon la méthode des éléments finis, les directives relatives à la sécuri-
té de la présente norme seront prises en considération par analogie. Si la détermination de l’effet Ed se fait
selon la norme SIA 260, relation (7) au lieu de la relation (10) de la présente norme, la valeur du facteur
partiel couvrant les imprécisions du modèle d’analyse sera de γ S = 1,2.
5.1.3 Il est possible, dans le cadre des prescriptions de la présente norme, de réduire de façon raisonnable les
exigences de sécurité et d’accepter des risques géotechniques, à condition de satisfaire aux exigences de
la méthode observationnelle.
5.2.1 Dans le cadre de la vérification de la capacité portante, illustrée à la figure 3, les états limite suivants seront
analysés, dans la mesure où ils sont déterminants:
– L’état limite type 1 (EL type 1) concerne la stabilité globale de la structure (basculement, tendance à
flotter comme un corps rigide). Dans ce cas, la résistance de la structure ou du terrain ne jouent pas de
rôle.
– L’état limite type 2 (EL type 2) concerne la capacité portante de la structure ou de l’une de ses parties
(défaillance par rupture, par déformation excessive, par désarticulation ou par perte de stabilité interne).
Dans ce cas, les propriétés du terrain et des matériaux ainsi que les données géométriques jouent un
rôle prépondérant.
– L’état limite type 3 (EL type 3) concerne la stabilité du terrain à la suite de la mobilisation complète de
sa capacité portante (glissement de pente, rupture de talus, éboulement).
– L’état limite type 4 (EL type 4) concerne la résistance à la fatigue du terrain, de la structure ou de l’une
de ses parties.
5.2.2 Les états limite de l’aptitude au service se rapportent aux exigences d’utilisation de l’ouvrage, conformé-
ment à la convention d’utilisation.
EL type 1: EL type 2:
perte de l’équilibre épuisement de la résistance ultime
Ea
F
G
Ep
EL type 3: EL type 4:
perte de la résistance au glissement épuisement de la résistance à la fatigue
F
F
t
E R
R
R
n
5.3.1.1 En règle générale la valeur de calcul ad d’une grandeur géométrique est égale à la valeur caractéristique
ak :
ad = ak (2)
5.3.1.2 Dans les cas où un écart par rapport à la valeur caractéristique a une influence importante sur le dimen-
sionnement la valeur de calcul ad sera déterminée comme suit:
ad = ak ± ∆a (3)
La valeur de ∆a sera fixée de cas en cas et, dans un cas extrême, en fonction de l’écart possible.
5.3.1.3 Dans le cas de terrassements, pour des remblais, des tranchées dans des pentes, des excavations de
fouilles, il sera tenu compte des tolérances inhérentes à l’exécution par un choix approprié des corrections
apportées aux valeurs nominales. La valeur généralement adoptée sera de ∆a = 0,50 m.
Dans le cas du recouvrement d’un ouvrage par un remblai de moins de 2,0 m de haut, le supplément ∆a
sera de 25% de la hauteur, mais d’au moins 0,25 m.
5.3.1.4 La valeur de calcul des niveaux d’eau libres ou artésiens déterminants pour les pressions hydrostatiques,
les pressions interstitielles et les pressions d’écoulement sera déterminée conformément au chiffre 5.3.1.2,
sous réserve de l’application de la méthode observationnelle.
5.3.1.5 La valeur de calcul ad à introduire dans la vérification de l’aptitude au service sera égale à la valeur
caractéristique ak :
ad = ak (4)
La valeur caractéristique Xd d’une grandeur géotechnique sera déterminée selon le chiffre 4.2.3.
5.3.2.2 Le facteur partiel γ m tient compte des variations défavorables affectant les propriétés techniques du terrain
par rapport à leurs valeurs caractéristiques. Le tableau 1 donne les valeurs du facteur γ m à introduire dans
la vérification de la capacité portante.
Facteur partiel γ m
Paramètres du terrain
en général selon 5.3.2.3
5.3.2.3 Les facteurs partiels γ m du tableau 1 peuvent être réduits dans une certaine mesure si les valeurs caracté-
ristiques Xk sont déterminées par rétro-analyse (selon les indications du chiffre 4.2.3.3) pour un état en
limite d’équilibre (par exemple poinçonnement ou glissement du terrain) ou dans le cas d’une application
de la méthode observationnelle. Les valeurs entre parenthèses du tableau 1 sont des valeurs minimales.
5.3.2.4 Pour des valeurs caractéristiques Xk déterminées par rétro-analyse selon le chiffre 5.3.2.3 et application de
la méthode observationnelle, le facteur partiel pour toutes les grandeurs du tableau 1 vaut γ m = 1,0.
5.3.2.5 Dans le cas de déformations du terrain pouvant conduire à une défaillance de la structure porteuse, le
facteur partiel pour le module de déformation ou de compressibilité du sol ME ou EV sera fixé en fonction
de la situation particulière. La valeur minimale sera de γ E = 1,5 ou, si le chiffre 5.3.2.3 est appliqué, de γ E
= 1,3.
5.3.2.6 Si, dans une situation de projet donnée, c’est une valeur supérieure de la valeur de calcul Xd d’une gran-
deur géotechnique qui est déterminante, il y aura lieu d’introduire dans la formule (5) une valeur supérieure
de Xk et d’appliquer, comme multiplicateur, le facteur partiel γ m selon tableau 1 ou selon chiffre 5.3.2.5.
5.3.2.7 Si la valeur de calcul Xd d’une grandeur géotechnique est fixée directement, la marge de sécurité prise en
compte doit correspondre au facteur partiel γ m selon tableau 1.
5.3.2.8 Le facteur partiel à utiliser pour la vérification de l’aptitude au service aura une valeur de γ m = 1,0; dans ce
cas:
Xd = Xk (6)
Les valeurs du facteur de charge γ F sont données dans la norme SIA 260, tableau 1.
3)
La formule (5) est conforme à la formule (5) de la norme SIA 260. Après prise en considération des chiffres 4.2.1.2
et 4.2.3.2, le facteur de conversion vaut η = 1,0.
5.3.3.3 La valeur de calcul Fd d’un déplacement imposé à une structure ou d’une déformation du terrain peut
également être déterminée, comme alternative au chiffre 5.3.3.1, de la manière suivante:
Fd = γ S F { FE,d , Xd , ad } (8)
Le facteur partiel γ S tient compte des imprécisions du modèle d’analyse. Sa valeur dépend de la qualité de
ce modèle. Elle sera d’au moins γ S = 1,2.
5.3.3.4 La valeur de calcul A d d’une action exceptionnelle du terrain est généralement fixée directement en respec-
tant les règles générales pour la détermination d’une valeur de calcul.
5.3.3.5 Si la valeur de calcul Fd d’une action du terrain de fondation est fixée directement, la marge de sécurité
prise en compte doit correspondre aux facteurs de charge γ F selon tableau 1 de la norme SIA 260.
γ F = 1,0 (9)
5.3.4.2 Pour la détermination des effets d’actions Ed il sera tenu compte des cas de charges définis par la norme
SIA 260.
5.3.5.1 Si, dans l’analyse structurale, la résistance R du terrain est inclue dans le modèle de la structure, la valeur
de calcul Rd de la résistance du terrain est établie comme suit:
1
Rd = R { FR,d, Xd , ad } (11)
γ R
La formule (11) est appliquée généralement pour la résistance au cisaillement du sol lors de ruptures du ter-
rain ainsi que pour la résistance au poinçonnement et au glissement dans le cas de fondations superficielles.
5.3.5.2 La détermination de la charge ou force FR,d à introduire dans (11) se fera selon le chiffre 5.4.1.2.
5.3.5.3 Le facteur partiel γ R de la formule (11) tient compte des imprécisions du modèle de résistance. Sa valeur
dépend de la qualité de ce modèle et sera généralement de:
5.3.5.4 La valeur du facteur γ R sera admise à la limite supérieure dans des cas difficiles à modéliser, pour des
modèles d’analyse simplifiés, lorsque les résistances du terrain sont sensibles aux modifications des
valeurs de calcul ou encore lorsqu’il faut s’attendre à ce que le calcul donne des résultats situés du côté de
l’insécurité.
La valeur du facteur γ R sera admise à la limite inférieure pour des modèles d’analyse éprouvés, lorsque les
résistances du terrain ne sont que peu sensibles aux modifications des valeurs de calcul ou encore lorsqu’il
faut s’attendre à ce que le calcul donne des résultats situés du côté de la sécurité.
5.3.5.5 Si la résistance du terrain R introduite dans l’analyse structurale est considérée comme une grandeur indé-
pendante du modèle de la structure ou si elle a été déterminée directement sur la base d’essais, de valeurs
d’expérience ou de rétro-analyse (chiffre 4.4.2.2), la valeur de calcul Rd de la résistance sera de
1
Rd = η Rk (13)
γ M
La relation (13) est généralement valable pour la résistance du sol dans le cas d’ouvrages de soutènement
et pour la résistance ultime externe de tirants et de pieux.
Sous réserve des dispositions des chapitres 8 à 15, la valeur du coefficient de résistance γ M pour les
résistances du terrain est généralement de:
γ M = 1,4 (14)
5.3.5.7 Le facteur de conversion η introduit dans la relation (13) prend en compte les écarts affectant la valeur
représentative par rapport à la valeur caractéristique dans la situation de projet considérée. Dans les cas
où la valeur caractéristique Rk a été déterminée selon chiffre 4.2.1.2, le facteur de conversion est égal à
η = 1,0.
5.3.5.8 Dans le cas de résistances du terrain produites par des éléments de construction, comme par exemple des
pieux-goujons, la résistance déterminante sera la plus petite des résistances Rterrain ou Ri,élément construit.
5.3.5.9 Si c’est une valeur supérieure de la résistance du terrain qui est déterminante pour le calcul de structures
portantes ou de parties de celles-ci, il y aura lieu de définir également la valeur de calcul de la résistance
comme valeur supérieure et d’appliquer le facteur partiel γ R ou coefficient de résistance γ M comme
multiplicateur dans les relations (11) ou (13).
5.3.5.10 Si la mobilisation partielle de la résistance ultime du terrain est prise en considération pour la vérification
de l’aptitude au service, la résistance ultime Rd sera déterminée selon (11) ou (13). Le degré de mobilisation
doit être compatible avec la déformation admissible de la structure.
5.4.1 Généralités
5.4.1.1 La vérification portera sur les états limite cités au chiffre 5.2.1. Il est possible de renoncer à la vérification de
certains états limite s’ils sont sans importance dans le cas particulier, manifestement non déterminants pour
le dimensionnement ou se recouvrent avec d’autres états limite faisant l’objet d’une vérification.
5.4.1.2 Si une action F produit à la fois un effet E et une résistance R ou si elle possède à la fois une composante
déstabilisante et une composante stabilisante, par exemple une poussée des terres oblique lors de la véri-
fication du glissement et du basculement, il y a lieu d’utiliser pour toutes les composantes la même valeur
de calcul Fd . Suivant la situation de projet, la valeur admise pour l’effet Fd sera une valeur maximale ou une
valeur minimale.
5.4.2.1 Dans le cas EL type 1, la stabilité globale est vérifiée si le critère de dimensionnement suivant est satisfait:
5.4.2.2 Des actions favorables ne seront prises en compte que si elles agissent durant toute la période concernée.
5.4.2.3 Des résistances, par exemple celles dues au frottement sol - paroi, à la poussée des terres et à de la traction,
ne doivent pas être prises en compte.
5.4.2.4 Les structures dont la stabilité générale est garantie par des éléments résistants, par exemple des pieux ou
des tirants agissant contre la sous-pression, seront calculées selon le cas EL type 2.
5.4.2.5 Dans le cas de sols meubles ou de roches tendres (axe de basculement non définissable), la stabilité géné-
rale d’une structure au basculement sera généralement garantie par une limitation de l’excentricité admis-
sible des charges.
5.4.3.1 Dans le cas EL type 2, la sécurité structurale de structures porteuses ou de parties de celles-ci est vérifiée si
le critère de dimensionnement suivant est satisfait:
Ed ≤ Rd (16)
5.4.3.2 Si la condition (16) se rapporte à la sécurité structurale d’éléments construits, la résistance ultime Rd sera
déterminée selon les normes correspondantes de structure SIA 262 à 265, à l’exception des pieux et des
tirants pour lesquels le chapitre 9 (pieux) et les chapitres 10 et 11 (tirants) de la présente norme sont appli-
cables.
5.4.3.3 Les actions et les résistances seront conformes à la cinématique du modèle de rupture à l’état limite consi-
déré. La compatibilité réciproque des actions et des résistances ainsi que des déformations et déplace-
ments de structure sera vérifiée.
5.4.3.4 Les résistances ultimes et résistances du terrain ne seront prises en considération que dans la mesure où
elles sont activées de façon durable par les déformations et déplacements de la structure au moment de
sa défaillance.
5.4.3.5 Dans le cadre de la vérification de la sécurité structurale externe d’éléments de fondations superficielles et
de fondations sur pieux, l’effet Ed peut être déterminé au moyen des facteurs de charges γ F selon le cas
EL type 3, à la condition que le type de fondation et la rigidité de la structure portante permettent d’admettre
une redistribution suffisante des charges à l’état de rupture. Pour la structure prise dans son ensemble la
vérification de la sécurité structurale se fera selon le cas EL type 2.
5.4.3.6 Lors d’une application de la méthode observationnelle et dans le cas où les risques sont contrôlables et
acceptables, comme par exemple dans des phases d’exécution intermédiaires ou dans des situations de
calcul passagères, il est possible de réduire les facteurs de charge de la norme SIA 260, tableau 1. Les
valeurs minimales ci-après sont toutefois valable pour le facteur de charge γ F, sup dans le cas EL type 2:
Pour les actions favorables, les facteurs de charge γ F, inf sont donnés dans la norme SIA 260, tableau 1.
5.4.4.1 Dans le cas EL type 3, la stabilité d’une structure est vérifiée si le critère de dimensionnement suivant est satis-
fait pour toutes les situations de projet et mécanismes de défaillance possibles:
Ed ≤ Rd + ∆Rd (19)
Ed somme des valeurs de calcul des forces de cisaillement dans le terrain (chiffre 5.4.3.1)
Rd somme des valeurs de calcul des résistances au cisaillement dans le terrain (chiffre 5.3.5.1)
∆Rd somme des valeurs de calcul des résistances apportées par des éléments construits (chiffre
5.3.5.5).
5.4.4.2 Le facteur partiel γ R pour la détermination de Rd (11) prend en compte, dans le cas EL type 3, les impréci-
sions de l’ensemble du modèle d’analyse ou, si les valeurs de calcul des grandeurs géotechniques sont
déterminées par un rétro-analyse selon le chiffre 5.3.2.4, le degré d’augmentation de la stabilité théorique.
5.4.4.3 Dans les formations rocheuses l’examen d’une rupture potentielle se fera en fonction de la résistance de la
roche, de la direction d’application des charges ainsi que de l’orientation des surfaces de discontinuité et
de fracturation. La défaillance pourra se produire ainsi soit à la suite d’une rupture de la roche proprement
dite soit par déplacement le long de surfaces de moindre résistance. Dans le cas de pentes rocheuses
raides il y aura lieu de vérifier qu’une défaillance par basculement d’un bloc isolé ou d’un ensemble de blocs
n’est pas à craindre.
5.5.1 Généralités
5.5.1.1 L’aptitude au service de structures porteuses sera vérifiée dans la situation de projet prise en considération
selon le critère de dimensionnement suivant:
Ed ≤ Cd (21)
5.5.1.2 La vérification chiffrée de l’aptitude au service se concentrera principalement sur les phénomènes de
tassement, de déplacement, de basculement et de déformation. Elle sera entreprise en fonction des
exigences d’utilisation de l’ouvrage telles qu’elles sont définies dans la base du projet.
5.5.1.3 La vérification de l’aptitude au service de structures en béton, en acier, en bois ou en maçonnerie est régie
par les dispositions des normes SIA 262 à 266.
5.5.1.4 Il est possible de renoncer à un calcul de vérification de l’aptitude au service si le respect des limites de
service peut être établi sur la base de valeurs d’expérience, de dispositions d’exécution ou par des vérifi-
cations particulières définies aux chiffres 5.6 ou 5.7.
5.5.1.5 Le calcul des déformations du terrain, y compris les tassements effectifs et différentiels, des déplacements
et basculements tiendra compte des points suivants:
– la dispersion accidentelle ou systématique des propriétés du terrain, même dans une couche considérée
comme homogène
– les charges et leur répartition
– la méthode d’exécution et son influence sur un remaniement du terrain et sur l’évolution des charges
– la rigidité de la structure pendant et après sa construction
– les autres facteurs exerçant une influence sur les déformations.
5.5.1.6 Le calcul des déformations du terrain se fera généralement au moyen des valeurs de calcul établies selon
le chiffre 5.3 pour l’aptitude au service. La relation suivante est valable:
Ed = E { Fd , Xd , ad } (22)
5.5.1.7 Dans certaines situations de projet et en particulier pour le calcul de tassements et déplacements diffé-
rentiels, il faudra prendre en considération des modèles de terrain hétérogènes avec les valeurs inférieures
et supérieures des grandeurs déterminantes.
5.5.1.8 Les valeurs à long terme des effets Ed (tassements, déplacements, basculements, déformations) sont
généralement déterminantes pour l’aptitude au service. Dans le cas d’actions isolées de courte durée, il est
généralement possible d’admettre des modules de déformation plus élevés pour le terrain.
5.5.2.1 Les limites de service C les plus importantes en géotechnique sont les valeurs admissibles pour le tasse-
ment, le déplacement et le basculement d’un ouvrage. Les valeurs déterminantes peuvent être aussi bien
des valeurs absolues que des valeurs relatives, comme celles donnant un tassement total ou un tassement
différentiel.
5.5.2.2 Les limites de service pour les tassements, les déplacements et les déformations dépendent de l’ouvrage
considéré et de l’évolution des déformations dans le temps. Elles seront définies de cas en cas en tenant
compte des points suivants:
– précision avec laquelle les valeurs admissibles peuvent être fixées
– système de construction, genre d’exécution et utilisation de l’ouvrage
– genre de fondation
– nature du terrain de fondation
– évolution des déformations et des déplacements dans le temps
– genre de déformation de la structure
– matériaux de construction choisis.
5.6.1 Dans certaines situations de projet (modèle d’analyse inexistant, impossibilité d’établir des relations défi-
nissant l’état limite, calcul non nécessaire ou pas en mesure de livrer des bases de dimensionnement) des
dispositions d’exécution particulières, telles que celles énumérées ci-après, permettent de maîtriser des
états limite critiques:
– choix d’un système de construction ayant fait ses preuves
– emploi de matériaux éprouvés et de méthodes d’exécution habituelles
– remplacement de terrain source de risques
– détails de construction éprouvés
– prudence dans l’élaboration du concept et la mise au point des détails de construction
– soin particulier apporté au choix et aux essais des matériaux, à l’exécution des travaux, aux mesures de
protection et aux travaux de maintenance et de remise en état.
5.6.2 Il est possible de renoncer aux vérifications selon les chiffres 5.4 et 5.5 si les exigences formulées par la
base du projet peuvent être satisfaites par l’adoption de dispositions d’exécution ayant fait leurs preuves et
dont l’efficacité est corroborée par les expériences faites dans des cas comparables.
5.6.3 Un dimensionnement selon le chiffre 5.6.1 est particulièrement indiqué dans les cas où il faut garantir:
– la durabilité en présence de gel, d’actions chimiques et biologiques
– la protection contre la corrosion
– l’étanchéité.
5.7.1 Pour certaines structures, le dimensionnement ne peut ou ne doit s’appuyer que sur des essais sur modèle,
des essais de chargement ou des rétro-analyses de l’état existant. Il s’agit par exemple:
– d’ancrages (essais de traction sur tirants)
– de fondations sur pieux (essais de chargement)
– stabilisation de pentes (rétro-analyse)
– construction de remblais (planche d’essais).
5.7.2 Quand le dimensionnement d’une structure se fait partiellement ou exclusivement sur la base d’essais, il
faudra, en plus des conditions de la norme SIA 260, clarifier les points énumérés ci-après, qui sont impor-
tants d’un point de vue géotechnique, et les prendre en considération pour le calcul de la structure en
choisissant des facteurs de conversion appropriés:
– différences de nature et de comportement du terrain entre le site des essais et celui du chantier
– influence du temps, en particulier lors d’essais de chargement de courte durée et en présence de
terrains présentant une tendance marquée au fluage
– problèmes d’échelle lors de la transposition des résultats d’essais de dimensions réduites sur le
comportement de l’ouvrage lui-même.
5.7.3 La planification des essais sera faite de manière à ce que les résultats soient représentatifs du comporte-
ment du terrain. Il en sera de même pour les essais sur des éléments d’ouvrage (tirants d’ancrage, pieux,
remblayages, etc.).
6.1 Principes
6.1.1 Pour chaque ouvrage, des contrôles d’exécution et des mesures de surveillance seront fixés dans le cadre
de l’élaboration du projet, aussi bien pour la période des travaux que pour celle d’utilisation de l’ouvrage,
en vue de garantir la sécurité structurale et l’aptitude au service.
6.1.3 Les données fournies par les contrôles d’exécution et la surveillance devront permettre:
– de vérifier la validité des hypothèses faites dans l’analyse et le calcul de la structure
– de vérifier les prévisions faites concernant le comportement du terrain et de l’ouvrage
– de prévoir le comportement futur du terrain et de l’ouvrage
– de déterminer ou de vérifier des paramètres géotechniques par rétro-analyse
– d’identifier des situations menaçantes au plus tôt.
6.1.4 Les grandeurs pilote et les points de mesure devant servir aux contrôles d’exécution et à la surveillance seront
spécifiés. Il en sera de même pour les valeurs de mesure escomptées, les seuils d’avertissement et les seuils
d’alarme.
6.1.5 Lors de l’établissement du genre, de l’étendue et du planning des mesures de contrôle, il sera tenu compte
des éléments d’appréciation suivants:
– importance de l’ouvrage
– exigences auxquelles l’ouvrage doit répondre
– degré d’incertitude affectant les hypothèses de base de l’élaboration du projet
– complexité du terrain, de l’ouvrage et des actions ainsi que leurs interdépendances
– risque potentiel d’une défaillance de l’ouvrage durant les travaux ou durant son utilisation
– possibilité d’adapter le projet en cours de chantier et de prendre des mesures de renforcement durant
l’utilisation de l’ouvrage.
L’adéquation et l’étendue des mesures de surveillance seront soumises à une révision périodique aboutis-
sant, le cas échéant, à une modification des mesures prises.
6.1.6 Les dispositions prévues seront décrites dans les documents suivants:
– dans la base du projet, dans le programme de contrôle et si nécessaire dans les documents de soumis-
sion pour le contrôle d’exécution et la surveillance durant les travaux
– dans la convention d’utilisation, dans la base du projet, dans les prescriptions d’utilisation et dans le plan
de surveillance pour la surveillance dans la phase d’utilisation de l’ouvrage.
6.1.7 Les données rassemblées seront soumises à une appréciation de leur fiabilité, à une évaluation et une inter-
prétation, avant d’être transmises en temps utile aux instances compétentes.
6.1.8 Si des écarts apparaissent par rapport aux hypothèses ou aux données du projet et qu’ils dépassent les
valeurs admissibles, des mesures correctives seront prises immédiatement.
6.1.9 Les données rassemblées ainsi que leur évaluation et leur interprétation seront consignées par écrit.
6.2.3 Les contrôles concernant spécifiquement les pieux ou les tirants sont décrits aux chiffres 9.7 ou 10.7 et 11.7
de la présente norme.
6.2.4 L’origine des matériaux de remblayage et le respect des exigences de qualité dont ils sont l’objet seront
vérifiés selon chiffre 15.2. Le genre et le nombre des examens dépendent du type de matériaux et de l’ou-
vrage; ils seront mentionnés dans le programme de contrôle.
6.2.5 Lors d’interventions de longue durée sur le régime des eaux souterraines, une surveillance des installations
de pompage ou de drainage est indispensable.
6.2.6 Le suivi des conditions géotechniques et hydrogéologiques peut se faire au moyen d’inspections visuelles,
de mesures in situ ou de prélèvement d’échantillons. Il sera tenu compte des expériences faites dans les
sondages préliminaires.
6.3.2 Les éléments importants devant faire l’objet d’une surveillance seront par exemple:
– des forces
– des déplacements et des déformations du terrain, d’ouvrages ou de parties d’ouvrages récemment
exécutés ainsi que d’ouvrages, installations et aménagements voisins.
– le débit de pompage et le niveau de la nappe phréatique
– le niveau d’eau libre
– la pollution du terrain ou de la nappe phréatique.
6.3.3 Les effets produits par les travaux sur les eaux souterraines, sur l’ouvrage lui-même ainsi que sur des
ouvrages, conduites et installations voisins, en particulier ceux dus à des drainages temporaires ou per-
manents, à des injections, à la construction d’ouvrages souterrains et à des installations de réalimentation,
feront l’objet de vérifications et de mesures de surveillance.
6.3.4 Lors d’interventions sur le régime des eaux souterraines, la surveillance s’étendra aux débits d’intervention,
aux effets sur les niveaux d’eau et/ou sur les pressions artésiennes. Le délavage de matériaux fins (argile,
silt, sable fin) fera l’objet de contrôles.
6.3.5 Les suintements et résurgences de sources éventuelles feront l’objet d’une surveillance, qui se portera
spécialement sur les débits et les matériaux en suspension selon le chapitre 16.
6.3.6 Au terme d’essais de pompage ou d’interventions sur le régime des eaux souterraines, l’évolution du niveau
phréatique sera suivie jusqu’à sa stabilisation et en tenant compte des variations naturelles.
6.3.7 En règle générale, il faudra procéder à un relevé initial de l’état des lieux avant le début des travaux.
6.4.1 Les hypothèses suivantes ayant servi de base au projet pourront, si besoin est, faire l’objet de surveillance:
– comportement du terrain (conditions géotechniques et hydrogéologiques)
– comportement des ouvrages
– actions sur la structure porteuse
– influences exercées par l’environnement.
6.4.3 Les conditions hydrologiques feront l’objet d’une surveillance accrue dans les cas où l’utilisation de l’ou-
vrage est susceptible d’avoir des effets nuisibles sur les eaux souterraines ou de provoquer des modifi-
cations indésirables des écoulements souterrains, comme par exemple du fait:
– de drainages, de régulations de la nappe et de puits de captage
– de tunnels, d’ouvrages souterrains et de galeries techniques
– de fondations profondes
– de talus et d’ouvrages de soutènement
– de constructions dans la nappe
– d’enceintes de fouilles restant dans le sol
– de stabilisations de sol
– d’installations de réalimentation de la nappe
– de décharges.
6.4.4 En tenant compte du chiffre 6.1.5, il est possible de mettre en œuvre les moyens de surveillance suivants:
– surveillance simplement qualitative par observations visuelles
– mesure de grandeurs pilote sélectionnées
– programmes de mesure combinés
– dispositifs de mesure automatiques avec système d’alarme
– analyses d’échantillons de sols et d’eau souterraine.
6.4.5 Les mesures initiales pour la surveillance durant l’utilisation auront généralement lieu immédiatement après
l’achèvement des travaux.
6.4.6 La surveillance doit durer assez longtemps ou être poursuivie durant toute la période d’utilisation dans les
cas cités suivants:
– s’il s’agit d’importants ouvrages d’infrastructure
– si une défaillance de l’ouvrage ne peut pas être exclue.
7.1 Délimitation
7.1.1 Les dispositions du chapitre 7 sont applicables à une prise en considération simplifiée des séismes dans
l’élaboration de projets d’ouvrages géotechniques.
7.1.2 Les dispositions du chapitre 7 s’appuient sur la classification des terrains de fondation selon la norme
SIA 261 et ne tiennent compte qu’approximativement d’effets locaux. Si des informations plus précises sur
le site de l’ouvrage existent, elles devront être prises en considération.
Pour des sites avec des comportements extrêmes, comme par exemple des élévations, des talus raides,
etc., ainsi que pour les ouvrages à grand risque, l’influence des effets locaux sera étudiée spécialement.
7.2 Principes
7.2.1 Les effets de séismes seront déterminés sur la base de la norme SIA 261, chapitre 16 (Séismes).
7.2.2 Les effets de séismes sur le comportement du terrain et de la structure seront examinés pour les ouvrages
entrant dans les classes suivantes:
– zone 1: classe d’ouvrages III
– zone 2: classes d’ouvrages II et III
– zone 3: classes d’ouvrages I, II et III.
7.2.3 Les effets de séismes sur le comportement du terrain seront examinés sans exception dans les cas
suivants:
– ouvrages qui, déjà avant toute intervention, ne présentent qu’une faible sécurité vis-à-vis d’instabilités
– en présence de sols à structure instable et sensibles aux séismes.
7.3.1 Les données géologiques et géotechniques à l’emplacement de l’ouvrage doivent être en nombre suffisant
pour permettre d’établir une coupe type du terrain et un spectre de réponse selon la norme SIA 261.
7.3.2 L’étendue des reconnaissances à effectuer sur le terrain pour les aspects dynamiques des problèmes géo-
techniques dépend des risques encourus par l’ouvrage en cas de séismes, du niveau des connaissances
de la nature du terrain ainsi que, le cas échéant, de la tendance du terrain à se liquéfier, à se compacter ou
à perdre sa cohésion.
7.3.3 Pour les ouvrages définis au chiffre 7.2.2, les études porteront en particulier sur les éléments suivants:
– la tendance à une liquéfaction du sol, dans les cas où d’importantes couches ou lentilles de sols meubles
sans cohésion sont localisées au-dessous du niveau phréatique dans la zone intéressée par la fonda-
tion de l’ouvrage et à une profondeur de moins de 15 m
– la tendance à un compactage du sol, en présence d’importantes couches ou lentilles de sols meubles
sans cohésion et non saturés
– la possibilité d’une perte de la résistance au cisaillement de sols mous, fins et de plasticité élevée.
7.3.4 Dans le cadre d’examens de stabilité en présence de sols fins, la cohésion apparente c u sera déterminée
dans tous les cas.
7.4.1 La sollicitation de la structure ou du terrain de fondation lors de séismes peut généralement être détermi-
née par la méthode des forces de remplacement selon la norme SIA 261. Le calcul lui-même peut avoir lieu
selon les règles habituelles de la mécanique des sols.
7.4.2 Lors d’une analyse structurale par la méthode des forces de remplacement, les parties de la structure et
les masses de terrain concernées par l’état de rupture statique équivalent seront prises en considération
dans le calcul des forces de remplacement. Les forces statiques de remplacement seront prises en compte
lors de la détermination du massif équivalent soumis à rupture.
7.4.3 Dans les sols susceptibles de présenter, sous l’effet d’une action dynamique, des pressions interstitielles
élevées ou une perte importante de résistance au cisaillement, la méthode des forces de remplacement
sera appliquée avec prudence.
7.4.4 Les éléments d’appréciation suivants seront principalement pris en considération dans le calcul des effets
de séismes:
– l’effet des forces d’inertie de toutes les masses avec lesquelles la structure a une relation réciproque
– le comportement généralement non linéaire du sol soumis à une sollicitation dynamique
– les forces hydrodynamiques générées par les eaux de surface et souterraines
– l’effet d’un frottement négatif éventuel
– les exigences imposées par la compatibilité des déformations du sol et de la structure.
7.5 Dimensionnement
7.5.1 Généralités
7.5.1.1 Pour les structures ductiles, la valeur de calcul de la sollicitation au niveau de la fondation sera établie sur la
base de réflexions sur la capacité de dissipation et prendra en compte les réserves structurelles de capaci-
té portante de l’ouvrage dans sa globalité.
7.5.1.2 Pour des structures non ductiles, la valeur de calcul de la sollicitation de la fondation correspond aux
contraintes déterminées dans la situation de projet Séismes selon la norme SIA 260.
7.5.2.1 Selon la méthode des forces de remplacement la valeur de calcul A d de l’action due à un séisme sur des
ouvrages de soutènement et sur des masses de terrain sera déterminée comme suit:
ag,d
Forces horizontales: A h,d = γ f g qa Gk (23)
Le facteur d’importance γ f et l’accélération du sol ag,d seront déterminés selon la norme SIA 261, le coeffi-
cient de comportement sismique q a selon le tableau 2 ci-dessous et la charge propre Gk selon le chiffre
7.4.2.
Type d’ouvrage qa
Murs poids ou talus dont le déplacement admissible est de s zul < 25 mm 1,5
Parois de béton armé travaillant en flexion, parois ancrées ou étayées, parois de béton armé 1
fondées sur pieux verticaux, parois de sous-sol avec appuis et culées de pont
7.5.2.3 En règle générale, la force de remplacement A d pourra être appliquée de façon uniforme sur la hauteur de
la paroi, c’est-à-dire par sa résultante agissant à mi-hauteur de la paroi.
7.5.2.4 La valeur de calcul de la poussée dynamique de l’eau A w,d prise comme force de remplacement pourra
généralement être déterminée comme suit:
ag,d
A w,d = γ f b γ h w2 (25)
2g w w
7.5.2.5 En règle générale, la force de remplacement A w,d sera appliquée de façon uniforme sur la surface de paroi
noyée, c’est-à-dire par sa résultante agissant à mi-hauteur entre le niveau de l’eau et la base de la paroi.
7.5.3.1 La valeur de calcul de la résistance du terrain sera déterminée en principe selon les dispositions du chiffre
5.3.5, en tenant compte des forces sismiques agissant sur le massif équivalent soumis à rupture selon le
chiffre 7.5.2.
7.5.3.2 Les éléments d’appréciation suivants seront pris en considération pour la détermination des résistances au
cisaillement:
– cohésion apparente c u de sols fins saturés
– apparition de contraintes dues à la pression interstitielle dans des terrains saturés et pour des fondations
dans la nappe
– pertes de rigidité et de résistance au cisaillement de sols à structure instable et sensibles aux séismes.
7.5.3.3 Lors du calcul de fondations sur pieux, les résistances favorables, horizontales et verticales de couches
pouvant se liquéfier ou perdre une bonne part de leur résistance au cisaillement seront négligées.
7.5.4.1 La vérification de la sécurité structurale tenant compte d’actions dynamiques se fera en principe selon les
dispositions du chiffre 5.4.
7.5.4.2 Dans le cas d’ouvrages de classe III situés en zone de risque sismique Z3 et en présence de sols sensi-
bles aux séismes, il y aura lieu de réaliser des reconnaissances complémentaires sur les propriétés dyna-
miques du sol ou d’en rester à un calcul traditionnel éprouvé.
7.5.5.1 Dans le cas d’ouvrages appartenant à la classe III, la vérification de l’aptitude au service consistera à
établir, dans la situation de projet Séismes selon la norme SIA 260, que les tassements et les déplacements
affectant l’ouvrage ne dépassent pas les valeurs admissibles.
7.5.5.2 Les valeurs des tassements et des déplacements admissibles dépendent des exigences imposées à
l’ouvrage dans la situation de projet donnée.
Dans le cas d’ouvrages fondés dans des sols tendant à se liquéfier ou à se tasser de façon excessive sous
l’effet d’actions dynamiques ou cycliques, il faudra tenter d’atteindre une sécurité structurale suffisante par
des dispositions d’exécution adéquates, comme par exemple le choix d’une structure spéciale, une amé-
lioration du sol ou des remplacements de matériaux.
7.6.2.1 Si la fondation d’un ouvrage fait appel à différentes techniques ou s’appuie sur des terrains fortement hété-
rogènes, il sera tenu compte des différences de comportement d’une zone de fondation à l’autre en se
livrant à des considérations sur les variations des valeurs limite en fonction de la rigidité et de la résistance
des différentes zones.
7.6.2.2 Dans le cas d’ouvrages fondés sur différents terrains indépendants les uns des autres, des déplacements
relatifs de ces corps de fondation à la suite d’actions dynamiques seront évités par une construction ou un
dimensionnement adéquats. Le cas échéant, les corps de fondation seront reliés entre eux par des
éléments de traction aptes à reprendre les efforts sismiques.
7.6.2.3 La résistance du sol agissant sur les faces latérales des fondations ne peut être prise en considération pour
la reprise de forces horizontales que dans le cas où le remblayage a lieu au moyen de matériaux adéquats
et suffisamment compactés. La détermination de la poussée passive se fera selon le chiffre 7.5.2 en tenant
compte de l’action des efforts sismiques sur le coin de rupture.
7.6.2.4 La reprise d’efforts sismiques horizontaux au moyen de pieux inclinés est généralement problématique. Si
de tels pieux sont tout de même utilisés, il faudra tenir compte, en plus des charges sismiques, de l’influence
de tassements du sol consécutifs au séisme. Il faudra également vérifier la compatibilité des déformations
du sol, des pieux et de la structure.
7.6.3.1 Le remblayage derrière des ouvrages de soutènement aura lieu au moyen de matériaux adaptés et
compactés de façon adéquate, afin de garantir un soutènement suffisant du terrain en place.
7.6.3.2 Les scellements des tirants d’ouvrages de soutènement ne doivent pas se trouver dans des terrains
pouvant se liquéfier ou à perdre une bonne partie de leur résistance au cisaillement sous l’effet d’actions
dynamiques. La longueur libre des tirants sera choisie de manière à éviter une sollicitation excessive de
l’armature.
8.1 Délimitation
Les dispositions du chapitre 8 sont applicables à l’élaboration de projets de fondations sur semelle isolée,
sur semelle filante ou sur radier.
8.2 Principes
Tout en tenant compte des phases de chantier et d’utilisation, le choix de la profondeur d’encastrement
d’une fondation superficielle prendra en considération les éléments d’appréciation suivants:
– profondeur d’une couche de portance appropriée
– profondeur de gel
– situation de la nappe phréatique, en particulier plage de variation du niveau phréatique
– mouvements de terrain
– pertes de résistance des couches de terrain portantes sous l’effet de l’eau, des intempéries et des
travaux en cours
– phénomènes de gonflement ou de retrait des sols cohérents
– excavations pour des fondations proches
– influence du voisinage
– travaux de maintenance de l’ouvrage lui-même et d’ouvrages, d’installations et d’aménagements voisins
– effets d’érosion et d’affouillement
– présence de sols solubles comme des calcaires, des argilites, du gypse, etc.
8.3.1 Le terrain doit être connu jusqu’à une profondeur suffisante pour permettre une estimation correcte de la capa-
cité portante, des tassements et déplacements possibles.
8.3.2 Il sera tenu compte de l’historique des charges subies précédemment par le terrain, ainsi que de son utili-
sation passée et future.
8.3.3 Les éléments d’appréciation suivants seront pris en considération pour des fondations sur le rocher:
– déformabilité et résistance de la roche
– présence de couches tendres, de zones désagrégées, de failles, etc.
– présence de discontinuités
– présence de surfaces de glissement
– décomposition du rocher
– fragilité du rocher
– remaniement du rocher dû à des travaux.
8.3.4 Une attention particulière sera portée au comportement de sols, tels que des sols organiques ou des argiles
sensitives, qui, soumis à des charges émanant de fondations ou de remblayages, sont susceptibles d’être
le siège de pressions interstitielles, de tassements de longue durée et de mouvements dus au fluage.
8.4.1.1 La valeur caractéristique δ k de l’angle de frottement de la semelle peut généralement être admise comme
suit:
– cas d’une semelle rugueuse avec rupture dans le sol:
δ k = ϕ ’k (26)
– cas d’une semelle plus ou moins lisse avec rupture dans l’interface:
δ k = 1/2 ϕ ’ k à /3 ϕ ’ k
2
(27)
8.4.1.2 La cohésion effective c ’ ne sera généralement pas prise en considération lors de la détermination de la ré-
sistance au glissement de la semelle de fondation, à moins d’être certain de la permanence de cette cohé-
sion dans toutes les conditions possibles.
8.4.2 Actions
Dans le cas d’une forte interdépendance entre la structure et le terrain, la détermination des charges sous
la fondation se fera en tenant compte de la rigidité de la superstructure, c’est-à-dire de sa faculté à répar-
tir les charges.
8.4.3.1 Lors de la vérification au glissement, il est admis de tenir compte de la résistance du sol s’exerçant sur les
faces latérales des semelles et des radiers (voir figure 4).
8.4.3.2 Lors de la vérification au poinçonnement, il est admis de tenir compte de la résistance du sol s’exerçant
au-dessus de la cote de fondation (voir figure 4) comme action favorable, pour autant que cette résistance
n’ait pas déjà été prise en compte dans la résistance au poinçonnement.
8.4.3.3 La prise en compte, parmi d’autres facteurs, de la résistance latérale du sol implique que les points suivants
soient contrôlés, respectivement pris en considération:
– compatibilité avec les déplacements de la fondation à l’état limite considéré
– modification ou disparition ultérieure de la résistance du sol, par exemple à la suite de changements arti-
ficiels ou naturels de la structure et de la forme du terrain, d’instabilités ou de la perte de résistance du
sol au cisaillement.
8.4.3.4 La valeur caractéristique de la résistance latérale du sol RE,k sera déterminée selon le chiffre 4.4.2.
8.4.4.1 En cas de terrains stratifiés, il est possible de choisir, comme base du calcul des charges jusqu’à la rupture,
un modèle homogène simplifié, à condition d’admettre pour les grandeurs déterminant les propriétés du
terrain une estimation prudente pour toutes les couches concernées par la rupture.
8.4.4.2 Dans les calculs de capacité portante, le choix des paramètres du terrain et des mécanismes de rupture
doit prendre en considération les particularités du terrain, comme par exemple des surfaces de glissement
préférentielles.
8.4.4.3 La position et les effets de fondations voisines seront pris en considération dans l’analyse structurale en
examinant:
– à l’état limite de la sécurité structurale: l’influence possible sur la résistance du terrain ou sur le déclen-
chement d’une défaillance globale
– à l’état limite de l’aptitude au service: l’influence possible sur les tassements.
8.4.4.5 Dans le cas de fondations massives et rigides, il est possible d’admettre une répartition uniforme ou en
forme de trapèze pour les contraintes au sol. Dans tous les autres cas, les contraintes au sol seront déter-
minées en tenant compte des rigidités de la superstructure, de la semelle de fondation et du terrain.
8.5 Dimensionnement
8.5.1 Généralités
8.5.1.1 Les états limite suivants de sécurité structurale seront examinés, dans la mesure où ils sont déterminants:
– basculement, comme état limite de l’équilibre (EL type 1)
– situation où la résistance ultime interne de la fondation est atteinte (EL type 2)
– poinçonnement et glissement suite à la mobilisation complète de la résistance du terrain (EL type 2)
– rupture du sol suite à la mobilisation complète de la résistance du sol au cisaillement ou de la résistance
du terrain (EL type 3)
– situation où la résistance ultime interne de la structure est atteinte suite aux tassements de la fondation
ou à des mouvements excessifs dans le sol (EL type 2).
8.5.1.2 Les états limite suivants de l’aptitude au service seront spécialement examinés du point de vue géotechni-
que:
– tassements totaux et différentiels, déplacements et basculements
– vibrations induites par résonance.
8.5.1.3 L’examen des états limite s’étendra à toute les situations de projet déterminantes, sans oublier les cas
particuliers de pressions interstitielles suite à des mises en charge rapide ou dynamique et de sollicitation
de la résistance à la fatigue due à des charges cycliques.
8.5.1.4 Lors de la vérification de la sécurité structurale la preuve sera faite que, dans le cas de modèles de terrain
extrêmes mais plausibles, il ne se produit pas de tassements totaux ou différentiels, ni de déplacements ou
de basculements qui conduisent à une défaillance de la structure, même sans rupture du sol.
8.5.1.5 En présence de sols fins dans lesquels une augmentation de la pression interstitielle est susceptible
d’influencer la résistance au cisaillement, la vérification de la sécurité au poinçonnement et au glissement
tiendra également compte du comportement du sol à court terme.
8.5.1.6 L’examen du comportement à court terme prendra en considération la cohésion apparente c u . Celui du
comportement à long terme sera basé sur la cohésion effective c ' combinée avec ϕ '. Cette combinaison de
la cohésion c ' avec ϕ ' ne peut être prise en considération que dans le cas d’un effet de longue durée.
8.5.1.7 Lors de la vérification de l’aptitude au service la preuve sera établie que, dans le cas de modèles de terrain
représentatifs prudemment choisis et en tenant compte de la dispersion de la rigidité du terrain, il ne se
produit pas de tassements totaux ou différentiels, ni déplacements ou basculements qui conduisent à des
déplacements et des déformations inadmissibles de la structure.
8.5.1.8 Dans le cas où une action F produit à la fois une charge E (effet) sur la fondation et une résistance du terrain
R, l’effet et la résistance seront déterminés avec la même valeur de calcul Fd de l’action.
Coupe Effet E
eb glissement poinçonnement
E EN ε ε
E E'
ε EN EN
RE FR E
ET
ET RE
RT
ε
RN
Plan
Section de base
2ea totale A = ab
réduite A' = a' b'
8.5.2.1 Pour la résistance Rd au poinçonnement et au glissement la relation suivante est valable de façon générale:
1
Rd = R { FR,d, Xd , ad } (28)
γ R
En cas d’utilisation de méthodes de calcul éprouvées pour la détermination de la résistance ultime, il est
possible d’admettre γ R = 1,0.
8.5.2.2 Pour la résistance RT,d au glissement, les relations suivantes sont valables:
1
pour des sols drainés: RT,d = (EN,d tan δ + A 'd c 'd ) (30)
γ R
d
1
pour des sols non drainés: RT,d = A d c u,d (31)
γ R
8.5.2.3 Pour la résistance latérale du sol RE,d au droit de la face frontale d’une fondation la relation suivante est valable:
1
RE,d = RE,k (32)
γ M
8.5.3.1 La vérification de la sécurité structurale interne de la fondation sera faite conformément aux normes SIA 262
à SIA 265.
8.5.3.2 Dans le cas de radiers et de fondations de grandes dimensions, la pression sous la semelle (effet) sera déter-
minée en tenant compte de la rigidité de la structure.
8.5.3.3 Une défaillance simultanée de la structure et de sa fondation à la suite d’une rupture du terrain (EL type 3)
fera l’objet d’un examen, en particulier pour les cas suivants:
– terrain en pente
– proximité de talus
– proximité de fouilles et de murs de soutènement
– proximité de cours d’eau, de canaux, de bassins d’accumulation et de lacs
– proximité de mines et d’ouvrages souterrains
– présence de terrains de mauvaise tenue
– présence de surfaces de glissement actives ou inactives.
La sécurité à l’égard d’une défaillance du terrain de fondation à la suite d’une rupture du sol sera garantie
avec une marge suffisante. La vérification se fera selon les dispositions du chiffre 14.
8.5.3.4 La sécurité au glissement dans le cas EL type 2 est démontrée si le critère de dimensionnement suivant est
satisfait:
8.5.3.5 La sécurité au poinçonnement dans le cas EL type 2 est démontrée si le critère de dimensionnement suivant
est satisfait:
8.5.3.6 Conformément à la figure 4, la sécurité au basculement est considérée comme démontrée si l’excentricité
de la résultante des charges sur la fondation ne dépasse pas le double de la limite du noyau dans le cas
EL type 2 (joint ouvert au plus jusqu’à l’axe de la fondation):
ed ≤ egr (36)
8.5.3.7 La force résultante EN,d des relations (30) et (35) prendra en compte les forces suivantes agissant perpen-
diculairement à la semelle de fondation:
– charge transmise par la superstructure
– charge propre de la fondation et du remblayage
– poussée des terres
– pression hydrostatique et pression d’écoulement
– poussée d’Archimède agissant sur les parties de fondation noyées.
8.5.4.1 Les valeurs des tassements et des déplacements admissibles seront fixées de cas en cas en fonction de
la structure, de l’utilisation de l’ouvrage et de la nature du terrain. Les mouvements autorisés par la con-
struction de la structure et les interactions possibles entre structure et terrain qui s’ensuivent seront pris en
considération.
8.5.4.2 Lors de l’estimation des tassements, déplacements et basculements, une attention particulière sera portée
à tous les facteurs susceptibles d’influencer les tassements, tels que:
– remaniements du terrain au niveau de la fondation
– soulèvements dus au déchargement
– influence de fondations voisines
– comblements et remblayages
– rabattements des eaux souterraines
– charges supplémentaires dues à des modifications d’utilisation
– influence de forces dynamiques et de vibrations cycliques
– gonflement et diminution de volume du sol.
8.5.4.3 Le calcul des tassements, des déplacements et des basculements ne tiendra pas seulement compte des
déformations instantanées du terrain, mais également des déformations différées.
8.5.4.5 Les calculs de tassement peuvent généralement se faire au moyen de méthodes simples. Dans des cas
particuliers ou dans celui où des valeurs critiques sont atteintes, le comportement de l’ouvrage quant à sa
rigidité et à la répartition des charges sera également pris en considération dans l’analyse structurale.
8.5.4.6 Dans le cas de fondations massives, le calcul de tassement peut se faire sur la base d’une répartition
linéaire des pressions sous la semelle.
8.5.4.7 En l’absence de vérification particulière et dans le but de limiter le basculement, l’excentricité de la force
résultante agissant sur la fondation à l’état limite de l’aptitude au service ne dépassera généralement pas
les limites du noyau de la semelle.
8.6.1 Généralités
La sécurité au gel (soulèvements, pertes de résistance au cisaillement) sera garantie par une profondeur
d’encastrement suffisante ou par des dispositions pratiques adéquates, comme par exemple des tapis anti-
gel, le remplacement de matériaux, un épuisement des eaux, etc. L’estimation de la profondeur de gel se
fera selon la norme SIA 267/1.
8.6.2 Exécution
8.6.2.1 Les travaux de préparation des plates-formes de chantier éviteront dans la mesure du possible des rema-
niements du terrain. La conformité du fond de fouille et de la couche de propreté avec les exigences du
projet sera contrôlée.
8.6.2.2 Le terrain de fondation sera protégé contre l’érosion, contre une perte de résistance due à des circulations
d’eau, contre l’ameublissement résultant d’influences atmosphériques comme les précipitations ou le gel,
contre un remaniement dû aux travaux et contre toutes autres influences extérieures néfastes.
9.1 Délimitation
9.1.1 Les dispositions du chapitre 9 sont applicables à l’élaboration de projets de pieux qui transmettent au ter-
rain de fondation les charges et les forces provenant de la superstructure.
Ces dispositions sont applicables par analogie aux pieux exécutés dans le cadre de stabilisations de pente,
d’ouvrages de soutènement et d’enceintes de fouilles.
9.1.2 Des pieux spéciaux, tels que des pieux vissés préfabriqués, des colonnes jet grouting, des colonnes ballas-
tées, etc., ne sont pas considérés comme des pieux au sens de la présente norme.
plate-forme de forage
forage perdu
tête du pieu
axe du pieu
longueur rocher
d’encastrement
en rocher
pointe ou base du
diamètre de pieu
forage en rocher
9.2 Principes
9.2.1 Généralités
9.2.1.1 La détermination de la résistance ultime interne des pieux sera faite conformément aux normes SIA 262 à
SIA 265.
9.2.1.2 Au stade des études, les effets produits par les pieux et les travaux correspondants sur des ouvrages,
conduites, installations et aménagements voisins ainsi que sur le terrain environnant seront examinés, en
particulier:
– les tassements dus à l’extraction de matériaux et au compactage du sol
– les effets de renards lors du forage
– les soulèvements dus au refoulement du sol
– les dégâts causés aux ouvrages par la mise en place des pieux
– les dérangements ou les dégâts dus au bruit et aux vibrations
– les effets nocifs sur les eaux souterraines ou de surface.
9.2.1.4 Les questions juridiques de voisinage seront contractuellement réglées au stade de l’élaboration du projet.
Il s’agit en particulier:
– d’une convention concernant les pieux touchant des parcelles voisines
– de l’inscription de servitudes au registre foncier.
9.2.2.1 Dans la mesure où elles sont déterminantes, les bases ci-après serviront à fixer le concept de la fondation
sur pieux:
– déformations admissibles de l’ouvrage
– tassements absolus et différentiels admissibles de la fondation sur pieux
– déplacements horizontaux admissibles
– actions exercées sur les pieux à court ou long terme pendant la durée d’utilisation
– écartement minimum des pieux
– longueur minimale (éventuellement aussi maximale) des pieux.
9.2.2.2 Les projets ou les perspectives de remblayages, de terrassements et d’interventions ultérieures sur le ré-
gime des eaux souterraines seront pris en compte pour l’analyse structurale et le dimensionnement.
9.2.2.3 Les éléments suivants seront plus particulièrement pris en considération lors du choix du type de pieu, des
matériaux utilisés et de la méthode d’exécution:
– nature du terrain et place disponible dans le périmètre de construction
– adéquation entre les machines et les méthodes à mettre en œuvre et le terrain de fondation
– obstacles existants ou hypothétiques
– effets possibles de l’exécution des pieux
– possibilités d’assurer et de contrôler l’intégrité des pieux
– conséquences sur des pieux déjà mis en place de la méthode et de l’ordre d’exécution des pieux
– tolérances à respecter
– effets sur les pieux de substances chimiques présentes dans le sol
– transport et assemblage des pieux
– effets sur des ouvrages, installations et aménagements voisins.
9.2.2.4 Le dimensionnement des fondations sur pieux peut se faire à partir des bases suivantes:
– essais de chargement statiques
– essais dynamiques sur pieux (high strain tests), dont la fiabilité a été prouvée de façon suffisante dans
des conditions comparables
– essais de chargement dynamiques pour la détermination de la résistance à la fatigue
– méthodes de calcul empiriques ou analytiques, dont la fiabilité a été prouvée dans des conditions
comparables
– observations sur le comportement de fondations sur pieux exécutées dans des conditions de terrain
similaires et pour un ouvrage comparable.
9.3.1 En complément au chiffre 3.2, les points suivants seront examinés en cas de fondations sur pieux:
– structure du terrain et propriétés géotechniques des différentes couches de sol et de roche jusqu’à une
profondeur suffisante
– failles, cavités et discontinuités dans la roche
– conditions hydrogéologiques, en particulier en ce qui concerne des eaux souterraines sous pression ou
en écoulement
9.3.2 Dans le cas de pieux de pointe, il faudra démontrer que la couche considérée portante ne repose pas direc-
tement sur un sol mou.
9.3.3 Le battage de pieux dans des terrains fins et saturés provoque une augmentation de la pression interstitielle,
qui peut fortement influencer la pénétration et la capacité portante du pieu.
9.4.1 Généralités
Les éléments suivants seront généralement pris en considération dans l’analyse structurale:
– différences de comportement du pieu isolé et d’un groupe de pieux du point de vue des tassements et
des déplacements
– différences de capacité portante entre un pieu isolé et un groupe de pieux
– rigidité et résistance des parties de la structure qui relient les pieux entre eux
– rigidité de la superstructure assurant la répartition et la redistribution des charges.
9.4.2.1 La détermination de la valeur caractéristique du frottement latéral tiendra compte du fait que la pression
latérale effective et l’angle de frottement le long du fût dépendent de la méthode d’exécution, du type de
pieu, des matériaux utilisés, du terrain et de la charge dont ce dernier est l’objet.
9.4.2.2 La détermination de la résistance de pointe tiendra compte des effets de l’exécution du pieu sur l’ameu-
blissement, la compaction ou le remaniement possibles du sol.
9.4.3.1 Il sera tenu compte des actions sur les pieux dues à l’activité propre du chantier, à des remblayages, des
sous-pressions, des charges supplémentaires, des tassements de consolidation, des mouvements de
terrain, etc., se traduisant par exemple par un frottement négatif ou par des sollicitations horizontales.
9.4.3.2 Les actions défavorables du terrain de fondation sur un pieu ou sur un groupe de pieux seront prises en
compte en appliquant la valeur caractéristique la plus haute, les actions favorables en appliquant la valeur
caractéristique la plus basse.
9.4.4.1.1 La résistance ultime axiale externe Ra d’un pieu isolé est la somme de la résistance de pointe et de la résis-
tance le long du fût:
Ra = Rb + Rs (39)
9.4.4.1.2 La résistance ultime axiale externe Ra d’un pieu isolé est généralement déterminée sur la base d’essais de
chargement statiques qui ont été exécutés soit sur le site même, soit ailleurs, mais dans des conditions de
terrain comparables.
9.4.4.1.3 La résistance ultime axiale externe Ra d’un pieu isolé correspond à la force de rupture ou, si celle-ci n’est
pas atteinte, à la force correspondant à un tassement d’un dixième du diamètre du pieu.
La force de rupture d’un pieu est définie comme la force pour laquelle le fluage du pieu dans le diagramme
temps - tassement atteint le taux critique de fluage k krit = 2 mm.
Si les critères ci-dessus ne sont pas atteints au niveau de la charge d’essai maximale, la résistance ultime
Ra correspondra généralement à la dernière charge appliquée lors de l’essai.
9.4.4.1.4 La résistance ultime axiale externe Ra peut également être déterminée par des méthodes empiriques ou
des calculs analytiques. Entrent en ligne de compte:
– formules de battage
– valeurs tirées des expériences faites avec des pieux exécutés dans des conditions de terrain et pour des
structures comparables
– essais dynamiques
– calcul de la résistance ultime utilisant les résultats d’essais géotechniques, d’essais in situ ou en
laboratoire.
La fiabilité de la méthode utilisée doit avoir été confirmée par l’expérience, sinon la valeur obtenue pour la
résistance ultime sera ramenée à une valeur éprouvée.
9.4.4.1.5 La valeur caractéristique Ra,k de la résistance ultime axiale externe sera généralement égale à la valeur Ra
la plus basse résultant des essais de chargement ou de l’application du chiffre 9.4.4.1.4. Si des méthodes
de calcul analytique sont utilisées, la valeur caractéristique Ra,k est déterminée directement.
9.4.4.2.1 La résistance ultime externe Rt r perpendiculairement à l’axe du pieu peut être déterminée sur la base
d’essais de chargement, de valeurs d’expérience ou de calculs. La valeur caractéristique Rt r,k correspond à
la valeur la plus basse de Rt r résultant des essais de chargement.
9.4.4.2.2 La valeur caractéristique de la résistance ultime Rt r,k perpendiculairement à l’axe du pieu peut être déter-
minée analytiquement à partir de la résistance latérale R E,k du terrain et de la résistance ultime interne du
pieu Ri,k. La résistance latérale du terrain sera déterminée selon le chiffre 4.4.2, avec la possibilité de tenir
compte de mécanismes de rupture dans l’espace.
9.4.4.2.3 La détermination de la résistance ultime d’un pieu isolé ou d’un groupe de pieux perpendiculairement à
l’axe prendra principalement en considération:
– la compatibilité de la résistance du terrain avec le déplacement ou la déformation du pieu
– le degré de liberté de rotation de la tête du pieu
– l’encastrement du pieu dans le terrain.
9.4.4.2.4 La compatibilité de la résistance ultime perpendiculairement à l’axe du pieu, déterminée selon le chiffre
9.4.4.2.2, avec le déplacement admissible de la structure à l’état limite sera vérifiée.
9.4.4.3.1 Les fondations mixtes pieux - radier sont caractérisées par le fait que la transmission des charges au terrain
a lieu en partie par le radier et en partie par les pieux.
9.4.4.3.2 Le calcul de la répartition des charges et celui des tassements tiendra compte de l’interaction entre le radier
et les pieux.
9.4.4.3.3 Le comportement charge - tassement d’une fondation mixte pieux - radier peut être déterminé approximative-
ment par des considérations de compatibilité entre les comportements charge - tassement de chacun des
éléments pieux et radier pris séparément, tout en apportant une correction aux valeurs obtenues pour tenir
compte de l’influence réciproque exercée sur les tassements par les deux types de fondation.
s0P
sPF s0P
s0F
9.4.4.4.1 Dans le cas de pieux de frottement à faible écartement, le calcul de la charge reprise par un pieu isolé
prendra en considération l’effet de groupe.
9.4.4.4.2 Dans le cas de charges variables, il sera tenu compte, en particulier pour des pieux de frottement, du fait
que des modifications des propriétés du sol sont susceptibles d’affecter la résistance ultime des pieux.
9.5 Dimensionnement
9.5.1 Généralités
9.5.1.1 Dans la mesure où ils sont déterminants, les états limite suivants de sécurité structurale seront examinés:
– situation où la résistance ultime interne du pieu isolé est atteinte
– situation où la résistance ultime externe du pieu isolé et du groupe de pieux est atteinte
– situation où la résistance ultime de la fondation sur pieux dans son ensemble est atteinte (chiffre 5.4.3.6)
– situation où la résistance ultime de la structure est atteinte à la suite de tassements ou de déplacements
excessifs des pieux
– soulèvement du terrain encaissant dans le cas de pieux en traction
– flambage de pieux élancés avec une résistance latérale du terrain nulle ou insuffisante.
9.5.1.2 Dans la mesure où ils sont déterminants, les états limite de l’aptitude au service donnés ci-après seront
examinés du point de vue géotechnique:
– situation où les valeurs limite d’utilisation, tant absolues que différentielles, se rapportant aux tasse-
ments, soulèvements, déplacements et basculements sont atteintes
– situation où les sollicitations admissibles des pieux du point de vue de la fissuration, des contraintes, etc.,
sont atteintes.
Il est admis pour la détermination des résistances ultimes externe R a,d et interne R i,d que les pieux sont
exécutés selon les règles de l’art. Une limitation de la capacité portante due à une exécution déficiente n’est
pas couverte par le facteur de résistance γ M,a ou par le facteur de conversion η i selon les chiffres 9.5.2.2.4
ou 9.5.2.4.3.
9.5.2.2.1 La valeur de calcul Ra,d de la résistance ultime externe d’un pieu est déterminée par:
η a Ra,k
Ra,d = γ (40)
M,a
9.5.2.2.2 Le facteur de conversion η a tient compte des incertitudes de détermination de la résistance ultime à partir
d’essais, de calculs et de valeurs tirées de l’expérience.
9.5.2.2.3 Le coefficient de résistance γ M,a pour la résistance ultime tient compte des incertitudes suivantes:
– variations des propriétés du terrain dans la zone concernée par rapport aux valeurs caractéristiques
admises
– pertes minimes de résistance se produisant lors de l’exécution
– imprécisions d’exécution inhérentes à la méthode d’exécution
– imprécisions du modèle de résistance.
9.5.2.2.4 Pour la détermination de la valeur de calcul Ra,d de la résistance ultime axiale externe, les coefficients de
résistance γ M,a valent:
– pour des pieux en compression: γ M,a = 1,3 (41)
– pour des pieux en traction: γ M,a = 1,6 (42)
9.5.2.2.5 Suivant la manière de déterminer la valeur caractéristique Ra,k de la résistance ultime externe, le facteur de
conversion η a prendra les valeurs suivantes:
– dans le cas d’essais de chargement statiques: η a ≤ 1,0 (43)
– dans le cas d’utilisation de valeurs tirées de l’expérience: η a ≤ 0,9 (44)
– dans le cas d’une détermination par calcul: η a ≤ 0,7 (45)
9.5.2.2.6 La valeur limite donnée pour le facteur de conversion η a peut être reprise telle quelle si la valeur de Ra,k est vrai-
ment fiable. Dans le cas contraire, elle sera réduite en conséquence jusqu’à une valeur minimale de η a,min = 0,5.
9.5.2.3.1 Le coefficient de résistance pour la détermination de la valeur de calcul Rt r,d de la résistance ultime externe
perpendiculairement à l’axe du pieu vaut:
9.5.2.3.2 Pour le facteur de conversion η a, les chiffres 9.5.2.2.5 et 9.5.2.2.6 sont applicables.
9.5.2.4.1 La valeur de calcul R i,d de la résistance ultime interne d’un pieu est déterminée par la relation suivante:
R i,d = η i Rmat,d (47)
9.5.2.4.2 La valeur Rmat,d sera déterminée selon les dispositions et avec les valeurs de résistance des matériaux
correspondants données par les normes SIA 262 à 265.
9.5.2.4.3 Le facteur de conversion η i tient compte des réductions de capacité portante subséquentes à l’exécution
du pieu. Sa valeur est généralement de:
η i = 0,80 (48)
9.5.2.4.4 La résistance ultime interne Rmat,d sera déterminée avec les valeurs minimales des sections de pieu et
d’armatures dans la coupe considérée.
La section minimale de pieux forés tubés sera déterminée par le diamètre extérieur du tubage, celle de
pieux non tubés par la dimension nominale de l’outil de forage.
9.5.2.4.5 Dans le cas de micropieux, par exemple pieux battus injectés ou pieux forés de petit diamètre, la détermi-
nation de la résistance ultime interne Rmat,d ne tiendra compte que de la section d’acier et de la section de
béton confiné par l’acier.
9.5.2.4.6 Dans le cas où les pieux sont équipés d’un système sûr de contrôle de l’intégrité ou si les matériaux mis en
place peuvent être directement contrôlés, le facteur de conversion pourra être augmenté jusqu’à une valeur
de η i = 0,9.
9.5.2.4.7 Dans le cas de pieux couplés ou solidarisés en tête, le facteur de conversion η i sera adapté à la transmis-
sion éventuellement réduite des charges. Les dispositions du chiffre 9.6.1.3 seront prises en considération.
9.5.3.1 Généralités
La vérification de la sécurité structurale dans le cas EL type 2 consiste à démontrer que le critère de dimen-
sionnement suivant est respecté:
Ed ≤ Rd (49)
9.5.3.2.1 Dans le cas où la fondation et la rigidité de la structure garantissent une redistribution suffisante des char-
ges, l’effet s’exerçant sur un pieu isolé peut être déterminé selon chiffre 5.4.3.5 avec les facteurs de charge
γ F dans le cas EL type 3. La fondation dans son ensemble doit toutefois être en mesure de reprendre les
charges dans le cas EL type 2.
9.5.3.2.2 La vérification de la sécurité structurale de pieux sollicités par des efforts transversaux tiendra compte des
forces de compression et de traction agissant simultanément à la charge latérale.
La sécurité d’une fondation sur pieux vis-à-vis d’un soulèvement du terrain encaissant fera l’objet d’une
vérification. En cas de poussée d’Archimède, il est renvoyé au chapitre 13.
9.5.3.4.1 La vérification prendra en considération toutes les situations de projet possibles, en particulier les stades
de fabrication, de transport, de mise en place et d’utilisation.
9.5.3.4.2 Les pieux sollicités à traction seront dimensionnés de manière à ce que la force de traction puisse être
transmise sur toute la longueur du pieu.
9.5.3.4.3 Dans les cas où l’effet sur le pieu n’est pas proportionnel à l’action, c’est-à-dire en présence de phéno-
mènes du deuxième ordre, il sera nécessaire de procéder à des études particulières.
9.5.3.5.1 Dans le cas de fondations sur pieux sollicitées de façon répétitive, il sera procédé à une vérification de la
sécurité à la fatigue.
9.5.3.5.2 La vérification de la sécurité à la fatigue tiendra compte du fait que des sollicitations cycliques peuvent
affecter la résistance du terrain et en particulier la résistance au frottement latéral jusqu’à les annihiler
complètement.
9.5.3.5.3 La résistance à la fatigue des matériaux constituant le pieu est régie par les dispositions des normes
SIA 262 à 265.
9.5.4.1 Il faudra vérifier que la reprise des charges des pieux par le terrain ne provoque pas de tassements et dé-
placements incompatibles avec l’utilisation de la structure.
9.5.4.2 Les valeurs admissibles des tassements et des déformations seront fixées de cas en cas en tenant compte
de la structure, de l’utilisation de l’ouvrage et de la nature du terrain.
9.5.4.3 Il sera tenu compte du fait que les tassements et les déplacements d’un groupe de pieux sont plus élevés
que ceux d’un pieu isolé.
9.5.4.4 Les tassements, les déplacements et les rotations de pieux ou de structures fondées sur pieux peuvent être
déterminés selon le chiffre 5.7 ou estimés approximativement au moyen de calculs analytiques. Les impré-
cisions inhérentes à la méthode utilisée seront prises en considération dans l’appréciation des résultats.
9.5.4.5 Le déplacement perpendiculaire à l’axe du pieu peut être déterminé par la méthode aux modules de réac-
tion, en tenant compte de la relation suivante donnant une valeur approximative du module dans le domaine
élastique du terrain:
Es,k
k s,k = (50)
D
La compatibilité de la force de réaction et de la résistance ultime du terrain sera vérifiée au niveau de la
transmission horizontale des charges du pieu ou du groupe de pieu au terrain. Dans le domaine proche de
la surface, le module de réaction sera réduit en fonction de la valeur réduite de la résistance ultime ou de
la rigidité du terrain.
9.5.4.6 Les normes SIA 262 à 265 seront appliquées à la vérification de l’aptitude au service en ce qui concerne
les fissurations, les contraintes admissibles, etc.
9.6.1 Généralités
9.6.1.1 Matériaux
9.6.1.1.1 Les matériaux utilisés pour les pieux doivent satisfaire, sauf dispositions contraires, aux exigences et aux
essais fixés dans les normes SIA 262 à 265.
9.6.1.1.2 Des mesures particulières de protection, dépendant du matériau utilisé, seront prises pour les pieux en milieu
agressif.
9.6.1.1.3 Les exigences concernant la qualité et la mise en œuvre des matériaux sont données par la norme SIA 267/1.
9.6.1.2.1 La liaison entre les pieux et les autres éléments de construction sera conçue de manière à assurer de façon
permanente le report sur les pieux des charges provenant de la superstructure. Il sera tenu compte des
phases de construction et des tolérances sur la position effective des têtes de pieux.
9.6.1.2.2 La transmission des charges à des pieux de petit diamètre se fera au moyen de plaques en tête de pieu ou
de toute autre disposition adéquate.
9.6.1.2.3 La zone de transmission des forces, dont fait partie la tête du pieu, sera généralement dimensionnée sur la
base de la résistance ultime interne du pieu (Fd = 1,2 Ri,k).
Les liaisons entre les éléments des pieux préfabriqués (pieux battus, pieux foncés, micropieux) seront
conçues en fonction de toutes les actions s’exerçant en cours de construction ou au stade d’utilisation. Elles
seront à même de transmettre les charges sans dommages et d’empêcher un décalage latéral des surfaces
de contact les unes par rapport aux autres. La résistance ultime interne des liaisons sera supérieure à celle
des éléments des pieux. En ce qui concerne la corrosion, il est renvoyé au chiffre 9.6.1.5.
L’élancement doit être tel qu’aucune déformation inadmissible du pieu ne se produise, ni lors de la mise en
place (battage par exemple), ni en état de service (par exemple suite à une poussée latérale ou à une pres-
sion de fluage).
9.6.1.5.1 De manière générale, les parties en acier seront protégées de façon adéquate contre la corrosion.
9.6.1.5.2 Les pieux de traction en acier et les pièces de couplage métalliques de pieux de traction en béton seront impé-
rativement protégés contre la corrosion.
9.6.1.5.3 Pour des pieux en milieu peu agressif et travaillant principalement en compression, il est possible de renon-
cer à une protection spéciale contre la corrosion à condition que les exigences de durabilité soient satis-
faites par d’autres mesures, comme par exemple une augmentation de la section du pieu.
9.6.1.5.4 La fissuration de pieux en béton armé sollicités à la traction ou à la flexion sera prise en considération. Les
vérifications à faire selon la norme SIA 262 tiendront compte des conditions d’exécution des pieux.
9.6.1.5.5 Pour la protection contre la corrosion des pieux de petit diamètre (micropieux, minipieux) sollicités à la
traction, on se référera aux exigences du chiffre 11.6.3 (tirants passifs).
Si des effets nuisibles émanant d’agents chimiques sont à craindre, les pieux en béton feront l’objet,
conformément à la norme SIA 262, de mesures particulières, comme par exemple l’emploi de ciments
spéciaux ou une augmentation du recouvrement des armatures.
9.6.2.1 Béton
Les exigences applicables au béton sont données par les normes SIA 262 et 262/1.
9.6.2.2 Armature
9.6.2.2.1 En l’absence d’exigences plus élevées, le taux d’armature longitudinale de pieux à armatures passives sera
d’au moins ρ = 0,8% de la pleine section du pieu. L’armature comprendra au moins 4 barres de 12 mm de
diamètre. L’écartement des étriers ne dépassera pas 0,15 m. Cet écartement sera réduit dans les zones de
tête et de pied et aux extrémités d’éléments de pieux.
9.6.2.2.2 Les pieux préfabriqués en béton seront armés sur toute leur longueur au moyen de barres disposées régu-
lièrement à l’intérieur des étriers. Dans le cas des pieux en plusieurs éléments, les indications du chiffre
9.6.1.3 seront prises en considération.
9.6.2.2.3 L’armature et les liaisons des pieux préfabriqués battus seront dimensionnées en fonction des contraintes
de traction engendrées par le battage, en particulier si la mise en place a lieu dans des sols mous.
9.6.2.2.4 Les pieux précontraints comprendront une armature passive au taux minimal de ρ = 0,3%.
9.6.2.2.5 Le recouvrement des armatures répondra aux exigences de la norme SIA 262.
9.6.2.3 Particularités
9.6.2.3.1 La tête du pieu sera conçue de manière à ne pas être endommagée lors du battage. La ductilité nécessaire
sera assurée par une armature appropriée.
9.6.2.3.2 La résistance à la compression du béton de pieux battus atteindra au moins 35 N/mm2 au moment du
battage.
9.6.2.3.3 Lors du choix du type de pieu, il sera tenu compte du fait que des pieux à section conique ont générale-
ment une plus grande capacité portante externe que des pieux cylindriques.
9.6.2.3.4 Les pieux creux offrent des possibilités de contrôles d’intégrité et d’augmentation éventuelle de la capacité
portante interne qu’il s’agira généralement d’exploiter.
9.6.3.1 Béton
9.6.3.1.1 À la mise en place, le béton des pieux moulés dans le sol doit avoir une consistance garantissant un rem-
plissage intégral du trou de forage, sans ségrégation ni éboulement des parois du forage, même sous l’eau.
9.6.3.1.2 Les exigences applicables au béton sont données par les normes SIA 262 et 262/1.
9.6.3.1.3 Dans le cas de bétonnage sous l’eau ou sous boue de forage, le dosage en ciment donné par la norme
SIA 262 pour du béton mis en place à sec sera augmenté de 50 kg/m3.
9.6.3.2 Armature
9.6.3.2.1 Les pieux exécutés sans tubage seront généralement armés sur toute leur longueur.
9.6.3.2.2 Dans le cas de pieux exécutés avec tubage, il est possible de renoncer à une armature, à condition que le
pieu ne soit sollicité ni en flexion, ni en cisaillement, et ceci aussi bien au stade de construction qu’en ser-
vice. Il est conseillé de prévoir une armature de la tête du pieu destinée à reprendre des charges impré-
vues.
Si les têtes sont dégagées ultérieurement au moyen d’engins mécaniques, les pieux seront armés jusqu’à
une profondeur d’au moins 4 m au-dessous de la cote d’excavation.
9.6.3.2.3 Le taux d’armature longitudinale sera d’au moins ρ = 0,5% pour des sections de pieux ≤ 0,5 m2 et d’au
moins ρ = 0,25% pour des sections de pieux ≥ 1,0 m2. L’armature comprendra au moins 6 barres de 12 mm
de diamètre disposées régulièrement à l’intérieur des étriers.
La distance entre les barres ne sera pas inférieure à trois fois le diamètre des plus gros granulats du béton,
et en aucun cas inférieure à 0,10 m.
9.6.3.2.4 L’armature transversale (étriers et spirales) sera conforme aux dispositions de la norme SIA 262. Les écar-
tements seront généralement inférieurs à 0,40 m. Dans la zone de la tête du pieu, cet écartement sera situé
entre 0,10 m et 0,15 m.
9.6.3.2.5 Dans le cas de pieux soumis à la fatigue, il sera tenu compte de la chute de résistance des armatures par
suite de la soudure des cages d’armatures.
9.6.3.2.6 Le recouvrement des armatures sera conforme aux exigences de la norme SIA 262. Sauf convention
contraire, ce recouvrement ne sera pas inférieur à:
– 60 mm pour des pieux forés tubés
– 75 mm pour des pieux forés non tubés et pour des bétonnages sous l’eau.
9.6.3.3 Particularités
9.6.3.3.1 Dans le cas de pieux munis d’une plaque de base proéminente ou de pieux à élargissement, il sera tenu
compte de l’influence défavorable exercée sur le frottement latéral le long du fût.
9.6.3.3.2 La disposition des armatures longitudinales et transversales sera choisie de manière à garantir la stabilité
des cages d’armature durant le transport et la mise en place. Les cages doivent pouvoir être transportées,
soulevées et mises en place sans subir de déformations permanentes. Elles seront maintenues en place
de manière adéquate pendant le bétonnage et le retrait du tubage.
9.6.3.3.3 Après bétonnage, les têtes de pieux seront recépées jusqu’à une profondeur à laquelle toute la section du
pieu présente la qualité requise du béton.
9.6.4.1 Les essences suivantes sont plus spécialement appropriées: pin, épicéa, sapin, mélèze.
La déviation de l’axe réel du pieu par rapport à l’axe rectiligne théorique ne dépassera pas 1/300 de la
longueur totale.
En règle générale, les capuchons en béton seront prolongés jusqu’à 1 m au moins au-dessous du niveau
le plus bas de la nappe phréatique.
9.6.5.1 Dans le cas de pieux injectés, on veillera à ce que l’enrobage de l’élément porteur par le mortier d’injection
soit complet.
9.6.5.2 Le mortier d’injection sera adapté à la nature du terrain. Le liant sera soit du ciment (dosage minimal de
450 kg/m3 CEM I 42.5) ou un liant équivalent. Les exigences à satisfaire et les vérifications des mortiers
sont données par la norme SIA 262/1.
9.6.5.3 Il est généralement possible d’améliorer la capacité portante du pieu par des réinjections.
9.6.5.4 De façon générale, l’injection d’enrobage de pieux en acier ne peut pas être considérée comme une
protection suffisante contre la corrosion.
9.7.1.1 Généralités
9.7.1.1.1 Des essais de chargement seront envisagés en particulier dans les cas suivants:
– absence d’expériences comparables dans les conditions de terrain et de chargement données, ainsi
qu’avec le type de pieu et avec la méthode d’exécution prévus
– insécurité de dimensionnement dans les conditions de chargement prévues
– essais servant au contrôle de la qualité de la fondation dans son ensemble.
9.7.1.1.2 Le nombre des essais de chargement sera fixé de cas en cas en fonction de l’importance du projet, de
l’hétérogénéité du terrain et des risques potentiels encourus en cas de défaillance des pieux.
9.7.1.1.3 Un essai de chargement isolé sera toujours exécuté à l’endroit où les conditions de terrain sont les plus
défavorables.
9.7.1.1.4 Les essais de chargement seront en général exécutés avant le début des travaux.
9.7.1.1.5 Les pieux d’essai seront si possible exécutés selon la même méthode que les pieux de fondation.
9.7.1.1.6 Si des pieux d’essai sont intégrés aux fondations de l’ouvrage, on tiendra compte dans le projet du fait qu’ils
présenteront un comportement au tassement différent de celui des pieux qui n’ont pas subi de précharge-
ment.
9.7.1.1.7 Les essais de chargement seront exécutés conformément à la norme SIA 267/1.
9.7.1.2.1 L’essai de chargement statique est la méthode la plus fiable en vue du dimensionnement de fondations sur
pieux, en particulier pour la détermination de la résistance ultime externe Ra atteignable dans un terrain
donné et du comportement de pieux isolés du point de vue des déformations.
9.7.1.2.2 Si, pour des raisons pratiques, un essai de chargement a lieu sur un pieu de plus petit diamètre, les condi-
tions suivantes doivent être remplies:
– le rapport entre le diamètre du pieu d’essai et celui des pieux de fondation sera d’au moins 0,5
– le pieu d’essai sera équipé de telle façon que la résistance de pointe et celle due au frottement latéral
puissent être déterminées séparément.
La capacité portante du pieu peut être testée par des méthodes d’essais dynamiques. Le degré de fiabilité
de la méthode sera précisé pour chaque cas et pris en considération lors de l’interprétation des résultats.
Il est indiqué de rechercher une corrélation avec des essais de chargement représentatifs du cas particulier.
9.7.2.1 Des essais destinés au contrôle de l’intégrité des pieux auront lieu si la manière d’exécuter ces derniers
exerce une grande influence sur la capacité portante, si une surveillance fiable de l’exécution n’est pas
possible et si des doutes subsistent quant à l’intégrité des pieux.
9.7.2.2 Dans le cas où une défaillance de la fondation aurait de graves conséquences (ouvrages de classes II
et III selon norme SIA 261), des contrôles d’intégrité auront lieu sur 10% des pieux, mais au moins sur
3 d’entre eux.
9.7.2.3 Le contrôle d’intégrité des pieux peut avoir lieu, à titre d’exemple, par réflexion (essai dynamique, low strain
method) ou au moyen de mesures aux ultrasons.
Il faut tenir compte du fait que les contrôles d’intégrité par réflexion ne sont souvent pas en mesure de
détecter à eux seuls des défauts affectant le comportement des pieux à longue échéance, comme un défi-
cit de résistance du béton ou un recouvrement insuffisant des armatures. D’autres essais, comme des
mesures aux ultrasons, des essais vibratoires, un examen visuel de pieux creux ou des carottages peuvent
devenir nécessaires.
9.7.2.4 L’exploitation des résultats de contrôles d’intégrité (méthode par réflexion, mesures aux ultrasons, etc.) ainsi
que leur interprétation exigent de l’expérience et des connaissances particulières.
9.7.3 Surveillance
Si les circonstances l’exigent, les tassements, les soulèvements et les déplacements feront l’objet d’une
surveillance durant la période d’utilisation. Dans le cas où ce n’est pas le comportement d’un pieu isolé mais
celui de la dalle de fondation qui est suivi, l’interprétation des mesures et des observations tiendra compte
de l’effet de répartition des charges produit par la structure prise dans son ensemble.
10.1 Délimitation
10.1.1 Les dispositions du chapitre 10 sont applicables à l’élaboration de projets d’ancrages temporaires et perma-
nents d’ouvrages de soutènement, de stabilisations de pente et de compensation de la poussée d’Archimède
par tirants précontraints.
10.1.2 Ces dispositions sont applicables à des tirants en acier. En cas d’utilisation d’autres matériaux, les princi-
pes du chapitre 10 seront appliqués par analogie.
structure ancrée
plaque
d’appui
tête du
tirant
+ β armature de traction
gaine de protection
corps d’ancrage
forage
remplissage du forage
long
ueu
r lib
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éori
que
long lfr
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l llem
ent e
lv
10.2 Principes
10.2.1 Généralités
10.2.1.1 L’élaboration de projets d’ancrage demande une connaissance approfondie de la technologie des tirants et
une expérience correspondante.
10.2.1.2 Le dimensionnement de structures ancrées est traité en principe par les normes SIA 262 à 264. Le présent
chapitre 10 fixe les exigences à respecter pour la partie de l’étude de la structure qui concerne les tirants.
10.2.1.3 Les questions relevant du droit de voisinage seront prises en considération dès le début des études. Il s’agit
notamment:
– des accords contractuels éventuellement nécessaires, autorisant la présence d’éléments de tirants en
tension ou détendus dans des parcelles voisines
– de l’inscription au registre foncier des servitudes concernant des tirants permanents
– du choix de tirants extractibles.
10.2.1.6 Les prescriptions d’utilisation et le plan de surveillance d’ouvrages ancrés donneront les informations
spécifiques suivantes:
– valeurs maximales admissibles et valeurs minimales exigées pour les forces d’ancrage pendant la durée
d’utilisation
– déplacements et déformations admissibles de l’ouvrage ou de parties de celui-ci
– déformations admissibles du terrain
– valeurs admissibles pour les niveaux d’eau et les pressions interstitielles.
10.2.2.1 Un concept général d’ancrage sera établi dès le début de l’élaboration du projet.
10.2.2.2 Un ouvrage ancré sera conçu de manière à ce que les tirants défaillants puissent être remplacés ou à ce
que la sécurité nécessaire puisse être garantie par des mesures équivalentes.
10.2.2.3 Dans chaque ouvrage, il sera prévu des emplacements de réserve pour la mise en place de tirants de rem-
placement posés en lieu et place de ceux qui ne remplissent pas les conditions requises, tant du point de
vue de la force d’ancrage que de celui de la protection contre la corrosion. Le nombre d’emplacements de
réserve sera fixé en fonction de la gravité des conséquences d’une défaillance d’ancrage et des risques de
nature géologique. Il se situera généralement, pour des ancrages permanents, entre 10 et 30% du nombre
total de tirants.
10.2.2.4 Le projet d’ancrage sera si possible conçu de telle façon que les déplacements se produisant à l’état limite
ou au moment de la rupture provoquent une augmentation des forces d’ancrage. D’autres comportements
seront spécialement pris en considération dans le projet et le dimensionnement.
10.2.2.5 Les conséquences de la défaillance de tirants isolés sur la sécurité structurale de l’ouvrage feront l’objet d’une
appréciation. L’ancrage sera conçu de manière à exclure un effondrement progressif.
10.2.2.6 On tendra à placer toute la longueur de scellement des tirants dans des couches présentant des caractéris-
tiques de résistance et de déformabilité approximativement identiques.
L’écartement entre tirants ne devrait pas être inférieur à 1,50 m, afin d’éviter des interactions indésirables.
Les tolérances d’exécution seront prises en considération lors du choix de l’écartement de tirants entre-
croisés.
10.2.2.7 Les déviations admissibles des axes de forage effectifs par rapport à ceux des plans seront prises en
considération dans le projet. La déviation généralement admise est de 3% de la longueur du tirant.
Une analyse préalable de l’interaction structure - tirant - terrain est nécessaire pour une appréciation correcte
des actions de la structure sur l’ancrage.
10.3.1 En complément à la reconnaissance du terrain exigée au chapitre 3, les investigations du terrain de fonda-
tion porteront en particulier, sur les points suivants:
– structure et propriétés géotechniques des différentes couches de sols et de roches
– présence de zones faillées, stratifiées et clivées
– conditions hydrogéologiques
– substances présentes dans le terrain, l’eau et l’atmosphère, susceptibles de compromettre la durabilité
des matériaux utilisés
– courants vagabonds.
10.4.1 Généralités
10.4.1.1 L’interaction entre les mouvements et les déformations de la structure d’une part et les forces d’ancrage
d’autre part sera prise en compte.
10.4.1.2 Dans le cas de tirants traversant des surfaces de rupture, les effets de la direction et de l’importance des
déplacements du massif en rupture sur les tirants seront pris en considération.
10.4.1.3 La résistance au cisaillement le long des surfaces de rupture peut dépendre de l’importance du déplace-
ment.
10.4.2 Actions
10.4.2.1 Suivant l’état limite examiné, les forces d’ancrage seront prises en compte dans l’analyse structurale
comme action ou comme résistance.
10.4.2.2 Dans les cas suivants, les forces d’ancrage seront considérées comme des actions:
– vérifications de la stabilité, pour autant que les tirants soient scellés au-delà de la surface de rupture
– étude des effets des forces d’ancrage sur la structure ou sur des parties de celle-ci
– étude des dispositions localement nécessaires à l’introduction des forces d’ancrage dans la structure.
Il sera tenu compte du fait que les forces d’ancrage dépendent des déformations de la structure porteuse.
10.4.2.3 Si la force d’ancrage introduite dans des vérifications de stabilité est considérée comme action favorable,
la valeur de calcul de la force d’ancrage ne dépassera pas celle de la valeur minimale de la force d’ancrage
existant pour l’état limite considéré.
10.4.3.1 La valeur caractéristique R i,k de la résistance ultime interne du tirant est de:
R i,k = Pp k = A p f p k (51)
10.4.3.2 La résistance ultime externe Ra d’un tirant correspond à la force pour laquelle il n’y a plus de stabilisation
des déplacements du corps d’ancrage et pour laquelle la rupture entre le corps d’ancrage et le terrain se
produit après un certain temps.
En règle générale, la résistance ultime externe Ra d’un tirant est définie comme la force pour laquelle le
déplacement du corps d’ancrage atteint le taux de fluage critique k krit = 2 mm.
10.4.3.3 La résistance ultime externe d’un tirant sera en général supérieure à sa résistance ultime interne.
10.4.3.4 La valeur de la résistance ultime externe Ra est déterminée sur la base des résultats d’essais de traction.
10.4.3.5 La valeur caractéristique Ra,k de la résistance ultime externe correspond à la plus petite valeur de Ra tirée
d’au moins trois essais de traction.
10.5.1 Généralités
10.5.1.1 Dans le cas d’ancrages, les états limite supplémentaires suivants seront examinés:
– situation où la résistance ultime interne est atteinte à la suite de corrosion ou de sollicitations localement
excessives, comme dans le cas d’une déviation de l’axe
– situation où la résistance ultime interne du dispositif de transmission des forces de la tête du tirant à la
structure est atteinte
– situation où les forces d’ancrage épuisent la capacité portante de la structure.
10.5.1.2 Dans le cadre du dimensionnement, on définira, entre autres, les valeurs suivantes:
– la force d’ancrage minimale nécessaire pour garantir la stabilité de l’ouvrage durant la période d’utili-
sation
– la force d’ancrage maximale admissible en fonction des déformations acceptables de l’ouvrage
– la force de blocage P0 pour chaque partie de l’ouvrage
– la valeur minimale de la longueur libre lf r
– la longueur de scellement lv des tirants d’essai sur la base de valeurs tirées d’expériences.
10.5.2.1 Actions
La valeur de calcul Fd à utiliser lors de la vérification de la sécurité structurale des zones d’introduction des
forces et des éléments de structures est de:
10.5.2.2.1 La valeur de calcul de la résistance ultime de l’ancrage dépend du genre de sollicitation des tirants lors de
la rupture de la structure.
10.5.2.2.2 Si l’ancrage est sollicité à la traction, la valeur de calcul Rd de la résistance ultime de l’ancrage est de:
Rk
Rd = (53)
γ M
Rk valeur caractéristique de la résistance ultime interne ou externe du tirant (chiffre 10.4.3); la plus
petite de ces deux valeurs est déterminante.
γ M ≥ 1,35 (54)
Rd = γ A P0 (55)
Le coefficient de correction γ A tient compte des modifications de la force d’ancrage intervenant entre le
blocage des tirants et le moment de la rupture de la structure à la suite:
– de la relaxation de l’acier de précontrainte
– du fluage du corps d’ancrage
– de déplacements de la structure porteuse dans la zone de la tête du tirant
– des déplacements du massif en rupture jusqu’au moment de la défaillance.
10.5.2.3.1 La longueur libre théorique lf r nécessaire résulte de la vérification de la sécurité structurale et de celle de
l’aptitude au service pour l’ensemble de la structure ancrée.
10.5.2.3.2 Dans le but de limiter les pertes de force d’ancrage durant l’utilisation de l’ouvrage, il peut être opportun de
choisir une longueur libre supérieure à la longueur théorique calculée. En règle générale, la longueur libre
ne devrait pas être inférieure à 7,0 m.
10.5.2.3.3 La longueur de scellement lv effectivement nécessaire est déterminée sur la base d’essais de traction, sauf
exceptions décrites au chiffre 10.7.2.4. Les longueurs de scellement données en soumission seront déter-
minées sur la base de valeurs tirées d’expériences.
10.5.3.1 La force de blocage P0 résulte de la vérification de la sécurité structurale et de celle de l’aptitude au service
pour l’ensemble de la structure ancrée.
10.5.3.2 La force de blocage P0 sera fixée de manière à ce que la force d’ancrage effective se maintienne pendant
toute la durée d’utilisation entre les limites suivantes:
P0 ≤ 0,6 Pp k (59)
10.5.4.1 La vérification de la sécurité structurale d’une structure ancrée consiste à prouver que le critère de dimen-
sionnement suivant est respecté pour tous les états limite:
Ed ≤ Rd (61)
10.5.4.2 Dans le cas d’états limite de type 3, la force d’ancrage agissant au droit de la longeur de scellement peut
être admise à 100% au point antérieur du scellement pour se réduire linéairement jusqu’à 0% à l’extrémité
du scellement.
10.5.5.1 Il sera démontré que les déplacements et les déformations se produisant pendant la durée d’utilisation ne
dépasseront pas les valeurs admissibles pour l’ouvrage et pour le terrain environnant. Cet examen portera
aussi sur une vérification de la durabilité des tirants.
10.5.5.2 Les résultats de la vérification de l’aptitude au service pourront être confirmés par les expériences et les
mesures faites durant les travaux.
10.5.5.3 Dans le cas d’ouvrages ancrés servant à transmettre au terrain des efforts de traction, comme par exem-
ple des massifs d’ancrage de câbles, etc., il est nécessaire de contrôler que la force de précontrainte des
tirants sera toujours supérieure aux forces susceptibles d’agir sur l’ouvrage pendant toute la période
d’utilisation. Les déformations du terrain seront prises en considération. Ceci est également valable pour
les ouvrages ancrés soumis à la poussée d’Archimède.
10.5.5.4 La vérification à l’aptitude au service considérera le tirant comme une action ou comme un ressort tendu.
10.5.5.5 Lorsque les forces d’ancrage sont considérées comme des actions et suivant les situations de projet, on
utilisera les forces minimales ou maximales agissant pendant la durée d’utilisation. Les forces des épreuves
de mise en tension seront également prises en considération.
10.5.5.6 Lors de la vérification de l’aptitude au service, la force d’ancrage théorique P se situera généralement entre
la force de blocage P0 et la force d’ancrage à la fin de la période d’utilisation P∞ . Dans certains cas bien pré-
cis, la force d’ancrage P pourra se trouver momentanément hors du domaine défini par P0 et P∞ et ceci devra
être pris en considération. Les exigences du chiffre 10.5.3.2 seront dans tous les cas respectées.
10.5.5.7 Si les tirants sont considérés comme des ressorts tendus, la rigidité des tirants prise en compte aura une
valeur minimale ou maximale suivant les situations de projet. La force d’ancrage déterminante sera intro-
duite par un allongement préalable correspondant du ressort.
10.5.5.9 Suivant la situation de projet et l’état limite considérés, la vérification se fera avec une valeur inférieure de
rigidité du système (rigidité du tirant) ou supérieure (terrain précontraint et tirant).
10.6.1 Généralités
10.6.1.2 Tout modèle de tirant doit satisfaire aux exigences d’aptitude au service, de sécurité structurale, de dura-
bilité et de compatibilité avec l’environnement.
10.6.1.3 Seuls sont autorisés des systèmes de tirants dont les aptitudes ont été démontrées par une procédure
d’homologation et une étude de conformité selon la norme SIA 267/1.
10.6.1.4 Les aptitudes de systèmes de tirants pour lesquels il n’existe pas de directives d’homologation seront
démontrées de manière analogue à celles mentionnées au chiffre 10.6.1.3.
10.6.1.5 Les systèmes de tirants retenus feront l’objet d’une description détaillée donnée dans une documentation
technique contenant, entre autres, les informations suivantes:
– toutes les dimensions, les exigences et les références utiles à l’élaboration du projet et à son exécution
– la manière dont la protection contre la corrosion est réalisée
– l’écart angulaire admissible en tête de tirant
– les déformations en tête de tirant lors de la mise en tension
10.6.1.6 Le respect des exigences requises doit être garanti en permanence. Le fournisseur des tirants prouvera que
ses mesures d’assurance de qualité sont efficaces et suffisantes.
Les dispositions des normes SIA 262 et 262/1 concernant les aciers et les systèmes de précontrainte seront
appliquées par analogie aux armatures de traction et aux têtes de tirant.
10.6.3.2 Tous les tirants permanents ainsi que les tirants temporaires se trouvant dans un environnement agressif
ou qui sont soumis à un niveau critique de courants vagabonds feront l’objet d’une protection poussée
contre la corrosion, dont l’efficacité devra pouvoir être vérifiée sur chaque tirant posé et mis en tension.
10.6.3.3 Les exigences de protection poussée contre la corrosion peuvent être satisfaites par les dispositions suivantes:
– L’armature doit être enveloppée sur toute sa longueur d’une gaine présentant une bonne stabilité chi-
mique, une résistance suffisante à la diffusion et des propriétés d’isolant électrique.
– La qualité et l’épaisseur du matériau constituant la gaine ou ses composants seront choisies de manière
à exclure des détériorations durant le transport, le stockage, la mise en place, l’injection et la mise en
tension du tirant.
– Les espaces existants sur la longueur de scellement entre l’armature et la gaine de protection seront
entièrement remplis de coulis de ciment ou de tout autre coulis adéquat.
– Les espaces existants sur la longueur libre entre les éléments de l’armature, leur gaine individuelle et la
gaine de protection extérieure seront entièrement remplis de masses anticorrosion stables. L’une au
moins de ces masses de remplissage, de préférence celle qui est en contact direct avec les éléments de
l’armature, aura des propriétés de déformation plastique durable.
– Sont valables par ailleurs les indications de la norme SIA 267/1.
10.6.3.4 L’efficacité de la protection poussée contre la corrosion des ancrages de mesure et des ancrages de
contrôle doit pouvoir être vérifiée durant toute la période d’utilisation.
10.6.4 Exécution
10.6.4.1 Si des répercussions des travaux d’ancrage sur les terrains avoisinants, comprenant bâtiments, routes,
conduites, sources, etc., ne sont pas exclues, l’état des lieux sera relevé et consigné de façon contradictoire
avant le début des travaux et après l’achèvement de ces derniers.
10.6.4.2 Le projet d’ancrage sera conçu de manière à être insensible aux petites imperfections de l’exécution.
10.6.4.3 Si l’inclinaison β des tirants est située entre + 5° et –10° par rapport à l’horizontale (β > 0: tirant incliné vers
le bas), des mesures particulières seront nécessaires.
10.6.4.4 Dans le cas où des réinjections sont prévues, leur genre, la méthodologie, les pressions et les quantités
injectées seront précisées d’avance.
Dans des terrains fins et susceptibles de s’altérer rapidement, les tirants seront mis en place et injectés
sans délai, dès le forage terminé.
10.6.4.5 Les travaux d’ancrage sont réputés achevés lorsque l’ancrage a été exécuté selon les plans et après que
chaque tirant ait rempli les conditions suivantes:
– résultat positif de l’épreuve de mise en tension, simple ou poussée, selon la norme SIA 267/1
– résultat positif de la vérification de la protection contre la corrosion
– mise en tension à la force de blocage prévue
– exécution de la protection requise de la tête du tirant.
10.6.4.7 Au terme de leur utilisation, les tirants seront détendus selon les règles de l’art. Si l’on renonce à cette
opération parce qu’elle n’est pas possible ou paraît simplement inopportune, il est nécessaire de démon-
trer que cette situation n’aura pas de conséquences préjudiciables.
10.7.1.1 Les dispositions du chapitre 6 de la présente norme et celles de la norme SIA 267/1 concernant les essais
et contrôles d’exécution seront respectées.
10.7.1.2 La conformité de la position et de l’orientation du forage avec les plans, ainsi que la longueur et le diamètre
du forage seront contrôlés avant la pose du tirant, pour autant que ces données soient significatives pour
le projet.
La vérification de l’axe du forage est impérative si l’écartement des longueurs de scellement, compte tenu
des tolérances, est inférieur à 6 fois le diamètre du forage ou si des éléments souterrains, tels que condui-
tes ou tirants existants, sont susceptibles d’être endommagés.
10.7.1.3 Dans le cas de scellements de tirants dans des formations perméables (par exemple des graviers grossiers
ou une roche fissurée), la longueur de scellement sera soumise, avant la pose du tirant, à un essai démon-
trant que l’étanchéité est suffisante. Des mesures d’étanchement ou des dispositions adéquates seront
prises le cas échéant. La vérification de l’étanchéité se fera selon la norme SIA 267/1.
10.7.1.4 Les composants du système de précontrainte seront soumis à des contrôles de qualité selon un plan établi
pour le projet (surveillance interne). Les contrôles feront l’objet de procès-verbaux qui seront tenus à dispo-
sition de l’organe de surveillance externe.
10.7.1.5 Un contrat de surveillance entre un laboratoire accrédité et le fournisseur de l’acier de précontrainte réglera
la surveillance périodique de la qualité du système de précontrainte (surveillance externe). La surveillance
sera faite selon un plan de contrôle dépendant du système de précontrainte. La vérification aura lieu au
moins une fois par année. Les procès-verbaux correspondants seront tenus à disposition du fournisseur.
10.7.1.6 La vérification de la protection contre la corrosion sera conforme aux dispositions de la norme SIA 267/1.
10.7.2.1 Les essais de traction ont pour but de fournir les éléments nécessaires au dimensionnement des tirants, en
particulier la valeur de la résistance ultime externe Ra atteignable dans une zone donnée de terrain et la
longueur de scellement nécessaire. Ils permettent en outre de définir la méthode de forage, ainsi que le
genre, les pressions et les volumes d’injection. Les résultats des essais de traction fournissent également
les bases de la vérification et de la réception des tirants d’ouvrage.
10.7.2.2 Les essais de traction seront exécutés préalablement ou au début des travaux d’ancrage. Des essais
supplémentaires seront ordonnés durant les travaux, si des conditions de terrain inattendues se présentent.
Il est en général nécessaire de prévoir au moins 3 tirants d’essai par zone de terrain présentant des carac-
téristiques géotechniques comparables.
10.7.2.5 L’utilisation de tirants d’essai comme tirants d’ouvrage est autorisée à condition qu’ils répondent aux
exigences imposées aux autres tirants d’ouvrage et que la résistance ultime n’ait pas été atteinte lors des
essais de traction.
10.7.2.6 Les essais de traction seront exécutés conformément à la norme SIA 267/1.
10.7.3.1 L’épreuve de mise en tension a pour but de contrôler la capacité d’ancrage, qui est l’une des conditions de
réception des tirants d’ouvrage. Les bases nécessaires sont fournies par les essais de traction exécutés
préalablement.
10.7.3.2 10% de l’ensemble des tirants, mais au minimum 3 tirants, feront l’objet d’une épreuve poussée de mise en
tension. Les tirants restants seront soumis, en règle générale, à une épreuve simple de mise en tension.
Dans chaque groupe de tirant, les épreuves poussées auront lieu avant les épreuves simples.
10.7.3.3 Dans le cas où, sur la base des résultats des essais de traction, il faut s’attendre à ce que les épreuves
simples de mise en tension ne donnent pas des valeurs probantes, tous les tirants seront soumis à des
épreuves à plusieurs paliers. Cette situation peut se présenter pour des tirants qui ont montré un compor-
tement anormal au fluage ou un important frottement initial.
10.7.3.4 Les épreuves de mise en tension seront exécutées conformément à la norme SIA 267/1.
10.7.4.1 Les tirants pourvus d’une protection poussée contre la corrosion selon chiffre 10.6.3.1 feront tous l’objet
d’une vérification de l’efficacité de la protection anticorrosion au moyen d’une mesure de résistance élec-
trique I (ERM I), après qu’ils aient été injectés et mis en tension. La vérification se déroulera conformément
à la norme SIA 267/1.
10.7.4.2 Dans le cas où un certain pourcentage de tirants n’ayant pas la résistance électrique RI est toléré, par
exemple 5 à 10%, il sera procédé sur les tirants défectueux à une mesure de résistance électrique II
(ERM II) devant prouver qu’il n’y a pas de contact galvanique entre la tête du tirant et les armatures de la
structure. La vérification se déroulera conformément à la norme SIA 267/1.
10.7.5 Surveillance
10.7.5.1 La surveillance des ouvrages ancrés s’étendra sur toute leur durée d’utilisation.
Des consignes de surveillance pour les tirants seront également établies lorsque la durée d’utilisation des
tirants est inférieure à celle de l’ouvrage pris dans son ensemble. Elles seront conformes aux dispositions
du chapitre 6 et à la norme SIA 267/1.
10.7.5.2 Si les conditions locales et les risques encourus l’exigent, une mesure initiale des paramètres à surveiller (par
exemple des déformations) sera effectuée avant le début des travaux.
10.7.5.3 Les dispositifs dynamométriques doivent pouvoir être remplacés.
10.7.5.4 Le nombre de tirants de mesure et de tirants de contrôle sera fonction des conditions particulières de l’ou-
vrage. Le nombre total des tirants de mesure et de contrôle pris ensemble sera au minimum de:
– 5% de l’ensemble des tirants
– 3 tirants par élément d’ouvrage.
11.1 Délimitation
11.1.1 Les dispositions du chapitre 11 sont applicables à l’élaboration de projets d’ancrages temporaires et per-
manents au moyen de tirants passifs à adhérence totale. Elles concernent des tirants sollicités uniquement
à la traction ou simultanément à la traction et au cisaillement.
11.1.2 Ces dispositions sont applicables à des tirants en acier ou en fibres de verre. En cas d’utilisation d’autres
matériaux, les principes du chapitre 11 seront appliqués par analogie.
11.1.3 Ces dispositions sont également applicables par analogie aux tirants passifs utilisés dans les travaux
souterrains.
11.1.4 Ces dispositions ne sont pas applicables aux armatures mises en place par remblayage, comme par exem-
ple pour la réalisation d’ouvrages en «terre armée» et de batardeaux.
11.1.5 Les tirants utilisés pour des ouvrages paravalanches sont régis par les «Directives pour la construction
d’ouvrages paravalanches dans la zone de décrochement» éditées par la Direction fédérale des forêts et
l’Institut fédéral pour l’étude de la neige et des avalanches.
paroi du forage
matérial d’enrobage
plaque structure ancrée
d’appui
tête du
tirant
+ β
armature
de traction
gaine de protection
(tirants en acier, degrés de
protection 2 + 3)
forage
matérial d’enrobage
long
ueu
r du
mas
sif à
anc
rer
long
ueu
r du
tiran long
t l ueu
r de
sce
llem
ent
lv
11.2.1 Généralités
On se référera aux dispositions du chiffre 10.2 qui sont valables par analogie.
11.2.2.1 Un concept général d’ancrage sera établi dès le début de l’élaboration du projet.
11.2.2.2 Les conséquences de la défaillance de tirants isolés sur la capacité portante de l’ouvrage feront l’objet
d’une appréciation. L’ancrage sera conçu de manière à exclure un effondrement progressif.
11.2.2.3 Le projet tiendra compte du fait que les tirants passifs exigent des déplacements pour mobiliser les forces
d’ancrage.
11.2.2.4 Des mesures de remplacement seront prévues si l’évaluation de la durabilité de l’ancrage aboutit à une durée
de vie de ce dernier plus courte que celle de l’ouvrage.
11.2.2.5 En cas de risque de corrosion, la durabilité de chaque matériau utilisé sera démontrée séparément.
11.4.1 Généralités
11.4.1.1 La modélisation d’une structure ancrée tiendra compte de la dépendance existant entre les forces d’an-
crage et les déplacements de cette structure, dans la mesure où l’aptitude au service de l’ouvrage peut être
influencée par ces déplacements.
11.4.1.2 Dans le cas de tirants traversant des surfaces de rupture, les effets de la direction et de l’importance des
déplacements du massif en rupture sur les tirants seront pris en considération.
11.4.1.3 La résistance au cisaillement se développant au contact de massifs ancrés en rupture dépend de la direc-
tion et de la grandeur du déplacement ainsi que la résistance du sol ou de la roche.
11.4.2 Actions
11.4.2.1 Suivant l’état limite examiné, les forces d’ancrage seront prises en compte dans l’analyse structurale
comme action ou comme résistance.
11.4.2.2 Dans les cas suivants, les forces d’ancrage seront considérées comme des actions:
– lors de vérifications de stabilité, pour autant que les tirants soient scellés au-delà de la surface de rupture
– lors de l’étude des effets des forces d’ancrage sur la structure ou sur des parties de celle-ci
– lors de l’étude des dispositions localement nécessaires pour la transmission des forces d’ancrage à la
structure.
11.4.3.1.1 La valeur caractéristique R i,k de la résistance ultime interne du tirant en acier sollicité uniquement à la trac-
tion est de:
R i,k = Fs k = A s f s k (64)
11.4.3.1.3 La valeur caractéristique pour une armature sollicitée par des efforts de traction, de cisaillement et de
flexion sera déterminée selon la norme SIA 263.
11.4.3.1.4 Dans le cas de tirants en fibres de verre, une distinction est faite entre la résistance ultime interne de
l’armature R i,Zug et celle de la fixation en tête R i,Kopf.
11.4.3.1.5 La valeur caractéristique de la résistance ultime interne R i,Zug,k d’un tirant en fibres de verre sollicité à la
traction pure est de:
R i,Zug,k = Ft k = A s f t k (65)
11.4.3.1.6 La résistance ultime interne R i,Kopf de la fixation du tirant en tête sera établie par des essais.
11.4.3.1.7 Il est déconseillé de solliciter une armature en fibre de verre par des efforts de cisaillement et de flexion.
11.4.3.2.2 La valeur caractéristique Ra,k de la résistance ultime externe correspond à la plus petite valeur de Ra tirée
d’au moins trois essais d’arrachement exécutés selon le chiffre 10.4.3.2. Si le nombre d’essais est inférieur
à trois, on procédera selon le chiffre 11.7.2.8.
11.4.3.2.3 Si la valeur caractéristique Ra,k est déterminée sur la base de valeurs tirées d’expériences selon chiffre
11.7.2.8, elle le sera de manière prudente.
11.5 Dimensionnement
11.5.1 Généralités
11.5.1.2 Pour les calculs de dimensionnement, les étapes d’exécution et les données techniques suivantes seront
définies:
– déformations admissibles de l’ouvrage
– résistance minimale de l’ancrage nécessaire pour garantir la stabilité de l’ouvrage pendant la durée
d’utilisation
– dimensions du massif à stabiliser.
11.5.1.3 Les dimensions du massif à ancrer résultent des vérifications de la sécurité structurale et de l’aptitude au
service de l’ensemble de la structure ancrée.
11.5.1.5 La longueur nécessaire de tirants passifs à adhérence totale résulte des dimensions du massif à ancrer
selon chiffre 11.5.1.3, augmentées de la longueur de scellement.
11.5.1.6 A l’exception du chiffre 11.7.2.8, la longueur de scellement nécessaire lv est déterminée par des essais sur
tirants. Les longueurs de scellement données en soumission seront déterminées sur la base de valeurs
tirées d’expériences.
11.5.2.1 Actions
La valeur de calcul Fd à utiliser lors de la vérification de la sécurité structurale des zones d’introduction des
forces et des éléments de structures est de:
La valeur caractéristique Rk correspond à la plus petite des valeurs caractéristiques des résistances ultimes
interne ou externe du tirant selon le chiffre 11.4.3.
Le coefficient de résistance γ M tient compte des variations des propriétés du terrain dans la zone concer-
née par rapport aux valeurs caractéristiques admises, des variations de résistance et de dimension des
matériaux mis en place par rapport aux valeurs caractéristiques admises, des imprécisions du modèle de
résistance et des imprécisions d’exécution.
– Dans le cas d’armatures en acier, le coefficient de résistance de l’ancrage est de:
γ M ≥ 1,35 (68)
– Dans le cas d’armatures en fibres de verre, la valeur sera établie d’après le comportement à la rupture
des éléments du tirant et en tenant compte du degré de ductilité. Dans tous les cas:
γ M ≥ 2,0 (69)
La vérification de la sécurité d’une structure ancrée consiste à prouver que le critère de dimensionnement
suivant est respecté:
Ed ≤ Rd (70)
11.5.4.1 La vérification de l’aptitude au service d’ouvrages comprenant des tirants passifs tiendra compte du fait que
l’activation des forces d’ancrage dépend des déplacements ainsi que de la position des surfaces de rupture
potentielles. Dans le rocher, on prendra en considération le nombre, la position et l’orientation des dis-
continuités traversées par les tirants.
11.5.4.2 Les déformations seront établies sur la base de la déformabilité maximale des matériaux concernés.
11.5.4.3 Les déformations peuvent être estimées sur la base d’observations faites sur des ouvrages exécutés dans
des conditions analogues.
11.6.1 Généralités
11.6.1.2 Les types de tirants seront décrits de façon détaillée. La documentation correspondante contiendra toutes
les dimensions, les exigences et les références utiles à l’élaboration du projet et à son exécution. Les indi-
cations sur la protection contre la corrosion sont indispensables.
11.6.1.3 Le respect des exigences requises doit être garanti pour toute la durée d’utilisation prévue. Le fournisseur
des tirants prouvera que ses mesures d’assurance qualité sont efficaces et suffisantes.
11.6.1.4 Il sera vérifié que les forces d’ancrage sont correctement transmises à la structure porteuse.
11.6.2.1 Les aciers utilisés pour des tirants passifs seront ductiles et tenaces. Ils doivent être conformes aux
exigences concernant l’acier d’armatures à béton B500B selon la norme SIA 262, tableau 5. De tels aciers
sont insensibles au risque de corrosion par fissuration sous contrainte ou de fragilisation par l’hydrogène.
L’emploi d’aciers plus fortement alliés exige que leur aptitude ait été prouvée par des essais. L’utilisation
d’aciers de précontrainte n’est pas autorisée.
11.6.2.2 Le choix se porte en général sur des aciers nervurés pour améliorer l’effet d’adhérence.
11.6.2.3 La tête du tirant comprend une plaque d’appui et un dispositif de fixation, généralement constitué d’un
écrou. La plaque d’appui fera corps avec son support. Les forces d’ancrage doivent être transmises à la
structure portante sans flexion de l’armature.
11.6.2.4 L’utilisation de tirants sans tête est possible en rocher dans des cas particuliers.
11.6.3.1 Principes
11.6.3.1.2 Il existe quatre degrés de protection contre la corrosion. Leur choix se fera selon le tableau 3.
inexistant 0 1 1 1 1 2
Risque de
corrosion
pas exclu 1 1 2 2 2 3
existant 2 2 x 2 3 x
11.6.3.2.1 Dans le cas d’emploi de mortier ou de coulis de ciment comme enrobage, la protection contre la corrosion
consistera à prendre les dispositions suivantes en fonction des degrés de protection selon tableau 3:
Degré 0: aucune disposition particulière
Degré 1: au moins 20 mm de mortier ou de coulis de ciment entre l’armature et la paroi du forage
Degré 2: – gaine plastique nervurée ou ondulée, fermée à son extrémité inférieure
– au moins 20 mm de mortier ou de coulis de ciment entre la gaine et la paroi du forage
– espace entre armature et gaine rempli de mortier ou de coulis de ciment d’une épaisseur de
- min. 5 mm pour une fabrication industrielle
- min. 20 mm pour une fabrication sur chantier
Degré 3: semblable au degré 2, mais avec une épaisseur de mortier ou de coulis de ciment d’au moins
40 mm entre la gaine et la paroi du forage.
11.6.3.2.2 Le respect des exigences d’épaisseur de l’enrobage sera garanti au moyen d’écarteurs.
11.6.3.2.3 Dans le cas d’enrobage à base de résine synthétique, l’effet de protection anticorrosion sera vérifié.
11.6.3.2.4 Pour l’armature, des protections anti-corrosion à base de peintures ou de traitements superficiels ne sont
pas admises du fait de leur vulnérabilité lors de la manutention et de la pose des tirants. Le zingage n’est
pas autorisé, le zinc étant soumis à corrosion dans un milieu humide et alcalin.
11.6.3.2.5 Le procédé consistant à prévoir une épaisseur sacrifiée à la corrosion par surdimensionnement des arma-
tures n’est pas une alternative à une protection active. Elle est sans effet face à des piqûres ponctuelles et
ne peut pas empêcher une réduction de l’adhérence due à la formation de rouille.
11.6.3.3.1 Dans le cas de tirants de courte durée d’utilisation, degré de protection zéro excepté, la tête du tirant sera
protégée par du béton ou par l’application d’un enduit adhésif, hydrofuge et thermiquement stable.
11.6.3.3.2 Dans le cas de tirants de longue durée d’utilisation, toute la zone de la tête sera protégée contre la corro-
sion par enrobage dans une couche de béton d’au moins 50 mm d’épaisseur ou au moyen de mesures équi-
valentes. Le zingage n’est pas admis.
11.6.3.3.3 La protection de la zone de transition entre la tête et l’armature fera l’objet d’une attention particulière.
Les gaines exigées aux degrés de protection 2 et 3 doivent présenter, y compris leur fermeture inférieure,
une bonne stabilité chimique et une résistance suffisante à la diffusion. En outre, le choix de la qualité et
de l’épaisseur de la gaine sera fait de manière à éviter des détériorations durant le transport, le stockage,
la manutention et la pose des tirants.
11.6.4.1 Seules sont admises des armatures en fibres de verre dont les propriétés ont été dûment établies par des essais.
11.6.4.3 La tête du tirant comprend une plaque d’appui et un dispositif de fixation, constitué généralement d’un
écrou. La plaque d’appui fera corps avec son support. Les forces d’ancrage doivent être transmises à la
structure portante sans flexion de l’armature.
11.6.4.4 Seuls sont autorisés des modèles de tête dont la construction et les caractéristiques ont fait l’objet d’essais
de conformité. Les propriétés déterminantes pour le dimensionnement sont la force de rupture et son
évolution en fonction du temps.
11.6.4.5 Toute la zone de la tête du tirant sera protégée contre des détériorations mécaniques par enrobage dans une
couche de béton d’au moins 50 mm d’épaisseur.
11.6.5.1 Principes
Dans le cas d’armatures en fibres de verre, les allongements à l’état de service seront limités à des valeurs
pour lesquelles une microfissuration de la matrice en résine synthétique peut être exclue avec certitude.
11.6.5.2.1 En milieu alcalin, les fibres de verre sont menacées de corrosion. Un enrobage complet dans la matrice en
résine synthétique doit être garanti.
11.6.5.2.2 Dans le cas d’une courte durée d’utilisation (jusqu’à 5 ans), des armatures à matrice en polyester sont auto-
risées. Dans le cas d’une longue durée d’utilisation (plus de 5 ans), la matrice doit être à base de résine
epoxy.
11.6.5.3.1 Pour une courte durée d’utilisation, il n’est pas nécessaire de prendre des mesures particulières de pro-
tection contre la corrosion.
11.6.5.3.2 Pour des tirants à longue durée d’utilisation, seuls sont admis des modèles garantissant que les fibres de
verre sont entièrement enrobées dans la matrice. Des filetages obtenus par découpage ne sont pas admis.
11.6.6.1 Généralités
11.6.6.1.1 L’enrobage de tirants en acier est généralement constitué de produits à base de ciment.
11.6.6.1.2 Pour les tirants en fibres de verre et pour des raisons de corrosion, un enrobage à base de ciment n’entre
en ligne de compte que dans le cas d’une courte durée d’utilisation. L’emploi de résine polyester doit
également être restreint à des applications de courte durée dans un milieu sec et peu agressif. Dans tout
les cas de longue durée d’utilisation et en présence de milieux humides, l’emploi de résines epoxy est indis-
pensable.
11.6.6.2.1 Pour les mortiers et les coulis de ciment, les prescriptions des normes SIA 262 et 262/1 seront appliquées
par analogie.
11.6.6.2.2 La composition des mortiers et des coulis de ciment sera adaptée aux conditions d’exécution et aux
caractéristiques des terrains. La norme SIA 262 est valable.
11.6.6.2.3 Le cas échéant, il sera tenu compte, pour le choix du type de ciment, des substances nocives présentes
dans le sol et les eaux souterraines.
11.6.6.2.4 Les exigences concernant la composition des mortiers et des coulis d’injection, ainsi que celles concernant
les essais correspondants, sont données par la norme SIA 267/1.
11.6.6.3.1 Dans le cas d’application de résines synthétiques, on vérifiera leur adéquation des points de vue de la mise
en œuvre, de la protection contre la corrosion, de leurs propriétés mécaniques et de la durabilité.
11.6.6.3.2 Lors du choix du matériau d’enrobage, on tiendra compte de la température et de l’agressivité chimique des
eaux souterraines, ainsi que de l’humidité du sol encaissant.
11.6.7 Exécution
11.6.7.1 Si des répercussions des travaux d’ancrage sur les terrains avoisinants, comprenant bâtiments, routes,
conduites, sources, etc., ne sont pas exclues, l’état des lieux sera relevé et consigné de façon contradictoire
avant le début des travaux et après l’achèvement de ces derniers.
11.6.7.3 Des inclinaisons plus raides que β = –10° exigent également de prendre des mesures spéciales pour
garantir un enrobage complet.
11.6.7.4 Dans le cas d’injections ou de réinjections, le choix des pressions et des quantités de coulis dépendra des
données géométriques, géologiques et hydrogéologiques. Des valeurs limite pourront être fixées pour ces
paramètres.
11.6.7.5 Les travaux d’ancrage seront suivis de près. Ils feront l’objet de rapports d’exécution établis pour chaque
tirant, visés par la direction des travaux et l’entreprise d’ancrage, et intégrés finalement au dossier d’ouvrage.
11.7.1.1 Les essais et contrôles d’exécution respecteront les dispositions du chapitre 6 de la présente norme et de
la norme SIA 267/1.
11.7.1.2 La conformité de la position et de l’orientation du forage avec les plans, ainsi que la longueur et le diamètre
du forage seront contrôlés avant la pose du tirant, pour autant que ces données soient significatives pour
le projet.
11.7.2.1 Les dispositions de la norme SIA 267/1 relatives aux essais sur les tirants seront respectées.
11.7.2.2 Les essais sur tirants consistent normalement en essais d’arrachement. Des essais de cisaillement n’ont
lieu, en règle générale, que dans le cas de projets d’ancrage de pans rocheux de grandes dimensions. En
l’absence d’essais de cisaillement, on pourra recourir à des formules de dimensionnement basées sur des
hypothèses prudentes.
11.7.2.3 Des essais sur tirants auront lieu au préalable ou au début des travaux d’ancrage. Des essais ultérieurs
seront également ordonnés si les conditions géotechniques rencontrées diffèrent de celles attendues.
11.7.2.4 L’essai d’arrachement a pour but de fournir les éléments nécessaires au dimensionnement des tirants, en
particulier la valeur de la résistance ultime externe Ra atteignable dans une zone donnée du sol.
11.7.2.5 Les tirants d’essai seront construits de manière à présenter une longueur libre, leur mise en place se fera
par contre comme celle des tirants d’ouvrage.
11.7.2.6 La capacité de tirants soumis au cisaillement (boulons) peut également être vérifiée indirectement au moyen
d’essais d’arrachement.
Les tests de traction sont également aptes à vérifier la qualité d’exécution de tirants sollicités au cisaille-
ment (boulons).
11.7.2.7 Le nombre de tirants d’essai à prévoir pour l’ancrage d’un ouvrage donné dépend:
– de l’importance de la construction projetée
– des risques encourus en cas de défaillance de l’ancrage
– des conditions géotechniques.
Il est normalement nécessaire de prévoir au moins 3 tirants d’essai par type de tirant et par zone de sol
présentant des caractéristiques géotechniques comparables. Si ce nombre est réduit à 1 ou 2 essais, la
valeur minimale de la résistance ultime externe Ra utilisée pour la détermination de la valeur caractéristi-
que Ra,k sera réduite de 40%, respectivement de 20%.
11.7.2.8 On ne pourra se dispenser de réaliser des tirants d’essai que si l’on dispose de résultats d’essais probants
relatifs à des tirants de même type exécutés dans des conditions géotechniques comparables et sous ré-
serve de ne pas prévoir une résistance ultime externe plus élevée.
11.7.4.1 Les essais de cisaillement doivent permettre de déterminer la résistance ultime de surfaces de cisaillement
ancrées et le diagramme des déplacements en fonction des efforts.
11.7.4.2 Les essais de cisaillement seront exécutés conformément à la norme SIA 267/1.
11.7.5.1 La vérification de la qualité d’exécution a lieu en soumettant environ 5% de tous les tirants, mais au moins
3 tirants par zone de sol présentant des caractéristiques géotechniques comparables, à des tests de
traction. Les tirants choisis pour être soumis au test de traction seront répartis sur l’ensemble de l’ouvrage.
11.7.5.2 Le test de traction a pour but de vérifier que les forces d’ancrage sont bien transmises au terrain encais-
sant.
Contrairement aux épreuves de mise en tension de tirants précontraints à longueur libre, les tests de
traction exécutés sur des tirants passifs à adhérence totale ne donnent pas d’indications directes sur la
valeur de la résistance ultime externe du tirant dans la zone d’ancrage au-delà de la surface de glissement
critique la plus profonde.
11.7.5.3 Les tests de traction seront exécutés conformément à la norme SIA 267/1.
11.7.6 Surveillance
11.7.6.1 La surveillance des ouvrages ancrés débutera durant les travaux de construction et s’étendra ensuite à
toute leur durée d’utilisation.
11.7.6.2 La surveillance se fait généralement par des inspections et des mesures de déformation.
12.1 Délimitation
12.1.1 Les dispositions du chapitre 12 sont applicables à l’élaboration de projets d’ouvrages de soutènement, à
l’exception des barrages.
12.1.2 Les principes du chapitre 12 seront appliqués par analogie aux ouvrages spéciaux, tels que murs en
éléments, murs utilisant des géotextiles et parois clouées.
12.2 Principes
L’élaboration de projet d’ouvrages de soutènement prendra spécialement en considération les points ci-
après en complément aux dispositions du chiffre 2.1.2:
– possibilité de mise en place de profilés ou d’exécution de tirants, de palplanches, de parois moulées, etc.,
dans le terrain donné
– capacité du terrain à reprendre les charges de l’ouvrage de soutènement
– procédés d’exécution, déroulement des travaux
– possibilité de réaliser les travaux comme prévu, en particulier en ce qui concerne les installations, les
terrassements et l’épuisement des eaux
– nécessité de prendre des mesures auxiliaires permettant la réalisation du projet
– changements dans le terrain et dans le régime des eaux souterraines dus aux travaux ou à l’ouvrage
lui-même
– déformations et déplacements du sol dus aux travaux ou à l’ouvrage lui-même, susceptibles d’endom-
mager ou de perturber des ouvrages, installations et aménagements situés à proximité
– degré d’étanchéité exigé de l’ouvrage de soutènement
– durabilité, ductilité et robustesse du système dans son ensemble et dans ses parties
– esthétique et intégration de l’ouvrage dans son environnement
– conditions à remplir du point de vue de la conservation.
12.4.1 Généralités
12.4.1.1 L’analyse structurale tiendra plus particulièrement compte des points suivants:
– modifications des actions dans le temps et dans l’espace
– variations dans le temps et dans l’espace des propriétés du terrain et des matériaux de construction
– variations dans le temps et dans l’espace des niveaux d’eau et des pressions interstitielles
– effets de circulations d’eau en surface ou dans le sol
– actions produites par des ouvrages existants ou planifiés ainsi que par des surcharges
– modifications du relief par suite de remblayages, de terrassements, d’affouillements, d’érosion, etc.
– mouvements dus au fluage de terrains plastiques et de terrains en pente
– déplacements et déformations du terrain par suite d’affaissements, de rabattements des eaux souterrai-
nes, de gel, de gonflements, de retraits, etc.
12.4.1.3 Des analyses de tassement et de déplacement seront faites plus spécialement dans les cas suivants:
– lorsque, sur la base d’estimations et de valeurs d’expérience, l’aptitude au service ne paraît pas garantie
– en présence de structures ou d’ouvrages, installations et aménagements voisins sensibles aux tassements
et aux déplacements.
12.4.1.4 Dans des cas particuliers, il est nécessaire de prendre également en considération le comportement à court
terme du terrain en plus du comportement à long terme, ceci principalement dans les cas suivants:
– établissement de pressions interstitielles dans des sols fins
– fortes variations de niveau de l’eau souterraine.
12.4.2.1 Si la stabilité d’un ouvrage de soutènement dépend de façon déterminante de la résistance du sol devant
la paroi, les cotes de terrain ou d’excavation prises en considération dans l’analyse structurale feront
l’objet d’une correction ∆a appliquée dans le sens de la sécurité. Les valeurs indicatives pour ∆a sont les
suivantes:
– pour des parois autostables: 10% de la hauteur, au maximum 0,50 m
– pour des parois avec appuis: 10% de la hauteur entre l’appui inférieur et la cote d’excavation, au
maximum 0,50 m.
Dans le cas d’application de la méthode observationnelle, la correction ∆a peut être réduite ou même
supprimée.
12.4.2.2 La valeur caractéristique δ k de l’angle de frottement de la paroi peut généralement être admise comme suit:
– pour la poussée active:
La compatibilité de l’angle de frottement de la paroi et du déplacement relatif paroi - terrain ainsi que
l’équilibre des forces parallèles à la paroi feront l’objet d’une vérification.
Pour des parois lisses avec revêtements réduisant la résistance au cisaillement, l’angle de frottement δ k sera
réduit et, suivant le type de construction, admis δ k = 0.
12.4.3 Actions
12.4.3.1 Suivant le comportement de la structure et la situation de projet, diverses poussées des terres peuvent être
déterminantes selon la norme SIA 261, chiffre 4.3.
12.4.3.2 La vérification de l’aptitude au service se fera généralement, suivant la rigidité de la structure, sur la base
d’une poussée active majorée ou d’une poussée au repos.
12.4.3.3 Une poussée active majorée ou la poussée des terres au repos sera prise en compte plus spécialement
dans les cas suivants:
– pentes avec un angle d’inclinaison β > 1/2 ϕ '
– remblayage compacté
– partie supérieure d’une enceinte de fouilles rigide avec appuis fixes
– déformations et déplacements de la structure dirigés vers le sol
– graves menaces sur la sécurité d’ouvrages, d’installations et d’aménagements situés à proximité.
12.4.3.4 Les ouvrages de soutènement fixes situés dans une pente instable seront dimensionnés sur la base de la
pression de fluage.
12.4.3.6 En cas de remblayage derrière un ouvrage de soutènement, l’effet de la compaction (poussée de compac-
tion) sera prise en considération.
12.4.3.7 La pression hydrostatique en tant qu’action sera prise en compte selon la norme SIA 261, chiffre 4.4.
En général, la poussée passive (résistance du terrain) peut être introduite dans l’analyse structurale comme
une action selon chiffre 4.4.1.2 ou selon la figure 9.
Suivant la situation de projet et le modèle de la structure (position des coupes) considérés, les appuis cons-
titués par des tirants, des étais et des bermes de terrain seront pris en compte soit comme résistance, soit
comme action.
Figure 9: Actions, leurs effets et les résistances du terrain à considérer pour des ouvrages de soutène-
ment
Ea G
W E EP = RE E
Q
RT
W Ea
RN R≥E EP
actions G, Q, W, Ea, EP
la résistance R est calculée en tenant compte de effet E
l’effet E. résistances R resp. RN, RT
12.5.1 Généralités
12.5.1.1 Dans la mesure où ils sont déterminants, les états limite de sécurité structurale suivants seront examinés:
– situation où la résistance ultime interne de la structure est atteinte
– situation où la résistance ultime des appuis est atteinte
– situation où la résistance locale ou globale du terrain est épuisée
– situation où l’appui apporté par le terrain est épuisé à la suite d’un renard hydraulique, d’érosion interne
ou de liquéfaction du sol.
12.5.1.2 Pour des murs poids et des ouvrages de soutènement combinés, l’examen s’étendra, en plus des cas
énumérés au chiffre 12.5.1.1, aux cas suivants:
– état limite de l’équilibre (basculement)
– situation où la résistance au poinçonnement est atteinte
– situation où la résistance au glissement est atteinte.
12.5.1.3 Pour des ouvrages de soutènement encastrés dans le sol, l’examen s’étendra, en plus des cas énumérés
au chiffre 12.5.1.1, aux cas suivants:
– état limite de l’équilibre (rotation, déplacement)
– situation où la résistance ultime verticale est atteinte à la suite de la mobilisation complète de la résis-
tance au frottement latéral et de celle du pied de la paroi.
12.5.1.4 Les états limite d’aptitude au service suivants seront examinés dans les situations suivantes:
– les limites admissibles d’aptitude au service sont atteintes au point de vue des tassements, des dépla-
cements et des déformations de l’ouvrage
– d’autres limites admissibles, mentionnées dans la convention d’utilisation, sont atteintes.
12.5.1.5 Les tassements et déplacements aux alentours de fouilles, dus à la redistribution de la poussée des terres
subséquente aux terrassements et au rabattement ou à la décompression des eaux souterraines, seront
pris en considération.
12.5.1.6 Le dimensionnement tiendra également compte de la nécessité d’éliminer tout risque d’endommagement
ou de perturbation des ouvrages, installations et aménagements situés à proximité par suite des travaux.
12.5.2.1 Les valeurs de calcul de la poussée des terres et de la pression hydrostatique à introduire dans la vérifica-
tion de la sécurité structurale de parois de soutènement encastrées dans le sol seront généralement admi-
ses comme suit:
– poussée des terres due à la charge propre, à la surcharge et aux charges utiles, agissant en dessus de
la cote d’excavation:
Fd = γ F Frep (74)
– poussée des terres due à la charge propre, à la surcharge et aux charges utiles, agissant défavorable-
ment en dessous de la cote d’excavation:
Fd = Frep (75)
Fd = RE,d (76)
– pression hydrostatique comme résultante des pressions agissant des deux côtés de la paroi:
Fd = γ F Fres,rep (77)
Les valeurs du facteur de charge γ F à introduire dans les relations (74) et (77) sont données au tableau 1
de la norme SIA 260.
Les diagrammes de charge sont des exemples de détermination des valeurs de calcul de la poussée des
terres et de la pression hydrostatique pour une paroi de soutènement encastrée en pied.
z
z
poussée des pression hydro- wd hw
terres majorée ea,d ea,k h statique majorée wk
poussée
poussée des des terres wres, d
terres non ea,d ep,k passive wk, res w´k
majorée réduite
eres, d ep,d
hypothèse: appui libre en pied hypothèse: encastrement étanche en pied,
pas d’écoulement d’eau
i=0
z ≤ h: ea,d = γ F ea,k z ≤ h w: wd = γ F wk
12.5.2.2 La détermination des valeurs de calcul de la charge due à la poussée des terres selon le chiffre 12.5.2.1
ou la figure 10 est valable pour un terrain approximativement horizontal du côté passif. Si, dans des cas
particuliers, ep,d est relativement petit par rapport à ea,k, par exemple en présence de terrain incliné ou de
bermes ayant une influence défavorable sur la poussée passive, il faut prolonger la majoration de la pous-
sée des terres jusqu’au point de pression nulle (ea,k = ep,d).
12.5.2.3 La redistribution de la poussée des terres a lieu selon la norme SIA 261. La redistribution est généralement
conduite jusqu’au niveau d’excavation, mais poussée dans des cas particuliers jusqu’au point de pression
nulle (ea,k = ep,d).
12.5.3.1 La vérification consistera à démontrer que les critères du chiffre 5.4 sont satisfaits pour les états limite
décrits aux chiffres 12.5.1.1 à 12.5.1.3.
12.5.3.2 Pour les rives, la situation de projet correspondant à un rapide abaissement du niveau d’eau libre sera
également examinée.
12.5.4.1 La vérification consistera à démontrer que les critères du chiffre 5.5 sont satisfaits pour les états limite
décrits au chiffre 12.5.1.4.
12.5.4.2 La vérification de l’aptitude au service tiendra si possible compte d’expériences faites dans des situations
comparables.
12.5.4.3 Il est possible de renoncer à la vérification de l’aptitude au service de murs poids ne posant pas de
problèmes particuliers de tassement et de déformation, à condition d’avoir démontré que la sécurité struc-
turale est suffisante et que le point d’application de la résultante des actions se trouve à l’intérieur du noyau
de la surface de la semelle de fondation.
12.5.4.4 Pour les déformations et déplacements d’ouvrages de soutènement et fouilles, on se référera au chiffre
12.5.1.5. Dans le cas d’ouvrages de soutènement, l’influence des déplacements et déformations du massif
ancré sera également prise en considération.
12.5.4.5 Il est également possible de s’assurer de l’aptitude au service en appliquant les chiffres 5.6 et 5.7.
12.6.1 Généralités
12.6.1.1 Le projet tiendra compte des dispositions pratiques à prendre pour satisfaire aux exigences de la conser-
vation de l’ouvrage.
12.6.1.2 Les drainages seront disposés de manière à ce qu’ils puissent être contrôlés et maintenus en état de fonc-
tionnement.
12.6.1.3 Les ouvrages de soutènement seront conçus si possible de façon robuste et ductile, de manière à pouvoir
compenser des variations locales de comportement du terrain.
12.6.1.4 Les exigences posées par la protection des eaux souterraines seront prises en considération lors de la défi-
nition des grandes lignes du projet.
12.6.1.5 Les détails de construction et la méthode d’exécution seront choisis en fonction des points suivants:
– dimensions de l’ouvrage
– possibilité d’exécuter des forages ou des battages dans le terrain donné
– stabilité du terrain
– stabilité des trous de forages
– possibilités d’accès et de transport
– place disponible
– effets nuisibles sur le voisinage
– effets nuisibles sur la nappe phréatique.
12.6.1.6 Dans le cas de fouilles, les principaux risques suivants seront tenus sous contrôle par des dispositions
pratiques adéquates:
– infiltrations d’eau excessives ou délavage de sol à travers ou au-dessous de la paroi
– modifications excessives du régime des eaux souterraines
– ramollissement du terrain au niveau de la fondation.
13.1 Délimitation
Les dispositions du chapitre 13 sont applicables à l’élaboration de projets d’ouvrages et de fouilles soumis à
la poussée d’Archimède ou menacés de renard hydraulique.
13.2 Principes
13.2.1 Les études propres à éviter la remontée d’un ouvrage ou d’une couche de terrain sous l’effet de la pous-
sée d’Archimède et celle du sol sous l’effet de la force d’écoulement de l’eau seront menées selon les
principes de la méthode observationnelle.
13.2.2 La prévention des risques d’instabilités d’origine hydraulique au moyen d’un rabattement ou d’une décom-
pression des eaux souterraines est traité au chapitre 16.
13.2.3 Les mesures prises pour assurer la sécurité face à la poussée d’Archimède ou au renard hydraulique seront
conçues de façon simple et aussi indépendantes que possible des perturbations ou des défaillances
d’éléments pris isolément.
La détermination des pressions hydrostatiques et des forces d’écoulement tiendra compte des points
ci-après qui concernent le terrain et les eaux souterraines:
– succession des couches de terrain de perméabilité différente
– couches de terrain présentant un fort courant d’eau souterrain ou produisant au contraire un effet de
retenue
– différences entre les perméabilités horizontales et verticales
– variations des conditions hydrogéologiques dans le temps et dans l’espace
– perturbations du terrain dues à des interventions artificielles, comme par exemple des forages de re-
connaissance
– terrassements susceptibles de modifier les conditions d’écoulement des eaux souterraines.
13.4 Analyse
13.4.1 Les paramètres caractéristiques du terrain seront déterminés selon le chiffre 4.2. La charge volumique du
sol sera admise selon le chiffre 4.2.3.1 du côté de la sécurité.
13.4.2 La valeur caractéristique des pressions hydrostatiques et des forces d’écoulement sera déterminée confor-
mément à la norme SIA 261. Les niveaux d’eau libres et artésiens seront admis conformément au chiffre
4.2.2.3.
13.4.3 La détermination des forces d’écoulement exige une connaissance assez précise du régime d’écoulement.
Dans le doute, les données du modèle du terrain et le gradient de pression hydraulique seront choisis avec
une marge de sécurité.
G hw
hw
t G' S
W
b b
13.5 Dimensionnement
13.5.1.1.1 La vérification de la sécurité relative à la poussée d’Archimède consistera à démontrer que le critère de
dimensionnement suivant est satisfait à l’état limite EL type 1 conformément à la figure 11:
Les facteurs de charge à utiliser pour la poussée d’Archimède sont donnés au tableau 1 de la norme
SIA 260.
13.5.1.1.2 Dans le cas où les résistances d’éléments construits (tirants, pieux) ou du terrain de fondation (forces de
cisaillement) sont pris en considération dans le calcul, la vérification de la sécurité relative à la poussée
d’Archimède se fera à l’état limite EL type 2 au moyen des facteurs de charge donnés au tableau 1 de la
norme SIA 260.
13.5.1.2.1 La vérification de la sécurité relative au renard hydraulique consistera à démontrer que le critère de dimen-
sionnement suivant est satisfait pour la partie de terrain traversée par un courant vertical, conformément à
la figure 11:
13.6.1 Le projet sera conçu de manière à éviter que des courants de filtration provoqués par les travaux influen-
cent défavorablement la stabilité locale ou générale du sol.
13.6.2 Des délavages et une érosion interne dans les zones de transition d’une couche de terrain à une autre ou
au contact sol - structure pourront être évités par la mise en place:
– de filtres simples ou multiples
– de géotextiles.
13.6.3 Il est généralement possible d’éviter des ruptures de fond et des renards hydrauliques en décomprimant la
nappe phréatique au moyen de puits filtrants ou de wellpoint. L’efficacité de telles mesures sera contrôlée
et surveillée conformément au chapitre 16.
14.1 Délimitation
Les dispositions du chapitre 14 régissent l’élaboration de projets de talus, de tranchées et d’ouvrages situés
dans des pentes.
14.2 Principes
14.2.1 L’appréciation de la sécurité relative à la stabilité des pentes, des talus et des tranchées s’appuiera sur les
expériences faites dans des situations similaires avec des conditions géotechniques comparables.
14.2.2 Les paramètres déterminants du terrain seront si possible établis ou contrôlés au moyen d’une rétro-analyse
basée sur l’état initial avant le début des travaux.
14.2.3 Le projet tiendra compte des exigences relatives à la surveillance des pentes, des talus et des tranchées.
14.3.1 Les analyses de stabilité faites dans des sols meubles tiendront plus spécialement compte des points
ci-après, en complément aux investigations sur le terrain du chiffre 3.2:
– position et orientation des surfaces de glissement actives ou potentielles
– couches présentant de faibles résistances au cisaillement
– couches aquifères ou produisant au contraire un effet de retenue
– pressions interstitielles.
14.3.2 Les analyses de stabilité faites dans des formations rocheuses tiendront plus spécialement compte:
– de la position, de l’écartement et de l’orientation des couches et des discontinuités
– de la résistance au cisaillement dans la roche compacte perpendiculairement et parallèlement à la
stratification
– de la résistance au cisaillement dans les plans de stratification et dans les fissures
– de la pression hydrostatique dans les fissures et des pressions interstitielles.
14.4 Analyse
14.4.1 Généralités
14.4.1.1 Les études de stabilité auront généralement lieu pour plusieurs mécanismes de rupture possibles. Le méca-
nisme déterminant sera celui qui fait apparaître la plus faible sécurité théorique ou celui qui exige le plus de
mesures confortatives.
14.4.1.2 Des mécanismes de rupture dans l’espace pourront être remplacés par des mécanismes en plan à condi-
tion que les états limite de la sécurité structurale puissent être exclus avec une probabilité au moins égale.
14.4.1.3 Les effets des eaux souterraines (force d’écoulement, pression interstitielle, poussée d’Archimède, érosion)
seront pris en considération.
14.4.2.1 Le chiffre 14.2.2 sera appliqué aux vérifications de stabilité des pentes et des talus.
14.4.2.2 La détermination des pressions hydrostatiques et des forces d’écoulement à introduire dans le calcul tiendra
compte de l’anisotropie, de la perméabilité et de la stratification du terrain.
14.4.3.1 La géométrie du terrain concerné par une rupture et les mécanismes de rupture utilisés pour la vérification
d’une rupture de terrain seront fixés en tenant compte de l’anisotropie, de la stratification et de la fissura-
tion du terrain, ainsi que du niveau et des courants des eaux souterraines.
14.4.3.2 Dans une formation rocheuse, la vérification d’une rupture se fera sur la base d’un modèle tridimensionnel.
14.4.3.3 Il sera tenu compte des surfaces de glissement actives ou potentielles ainsi que des zones de moindre ré-
sistance.
14.4.3.4 En règle générale, l’hypothèse de surfaces de glissement circulaires ne sera appliquée que dans le cas de
sols homogènes et isotropes ainsi que dans celui de digues reposant sur un sous-sol homogène.
14.5 Dimensionnement
14.5.1 Généralités
14.5.1.1 Dans la mesure où ils sont déterminants, les états limite de sécurité structurale suivants seront examinés:
– épuisement de la résistance globale à la rupture
– épuisement de la résistance locale du terrain
– perte d’équilibre au glissement ou au basculement de la roche
– épuisement de la résistance à la rupture d’une partie de rocher
– perte de stabilité par érosion interne.
14.5.1.2 Dans une formation rocheuse, suivant l’orientation du système de discontinuités par rapport à la direction
de la charge, il sera nécessaire d’examiner l’effet de l’épuisement de la résistance sur une rupture partielle
ou sur le cisaillement de la masse rocheuse. En présence de talus raides dans une roche fissurée, il fau-
dra en plus vérifier l’état d’équilibre limite pour un bloc isolé ou pour un système de plusieurs blocs.
14.5.2.1 Le chiffre 5.3.2.4 est applicable aux pentes et aux talus en état de fluage ou en état d’équilibre instable ou
proche de l’instabilité.
14.5.2.2 Lors de la vérification à la rupture du sol, il est généralement indiqué d’admettre comme valeur de calcul la
valeur moyenne de la charge volumique du terrain.
14.5.2.3 Dans le cas d’incertitudes quant aux effets des charges volumiques, le calcul du mécanisme de rupture
considéré aura lieu aussi bien avec des valeurs supérieures qu’avec des valeurs inférieures de la charge
volumique.
14.5.3.1 Le chiffre 5.4.4 est applicable à la vérification de la stabilité (EL type 3).
14.5.3.3 Dans une formation rocheuse, la vérification de la stabilité s’intéressera aussi bien à la zone considérée
prise dans son ensemble qu’à des blocs ou des plaques isolés.
14.5.3.4 Pour des talus de rives, la situation de projet correspondant à un abaissement brusque du niveau d’eau sera
examinée.
14.5.3.5 Les éléments ou les mesures de confortation des pentes et des talus en phase de fluage ou en état d’équi-
libre instable ou proche de l’instabilité seront établis en appliquant la méthode observationnelle et en déter-
minant les valeurs de calcul géotechniques par une rétro-analyse selon le chiffre 5.3.2.4. La vérification de
la stabilité utilisera généralement les facteurs partiels γ R suivants:
– glissement superficiel, profondeur moyenne t m ≤ 10 m: γ R = 1,20 (80)
– glissement profond, profondeur moyenne t m ≥ 20 m: γ R = 1,10 (81)
Pour des profondeurs t m entre 10 et 20 m, le facteur partiel peut être interpolé linéairement.
En présence de glissements profonds réguliers, le facteur partiel peut exceptionnellement être réduit
jusqu’à la valeur minimale
14.5.3.6 Les rétro-analyses destinées à déterminer les valeurs de calcul géotechniques et celles utilisées pour les
vérifications de la stabilité des renforcements seront effectuées avec les même modèles de structure et
d’analyse. En présence de différents mécanismes critiques pour la rétro-analyse et pour le dimensionne-
ment des éléments ou des mesures de confortation, des valeurs plus élevées seront choisies pour le fac-
teur partiel γ R ou pour les critères de sécurité.
14.5.3.7 Les facteurs γ R partiels donnés en (80), (81) et (82) sont valables à la condition que les actions prises en
compte dans le calcul des éléments ou des mesures de confortation (niveaux phréatiques, circulations
d’eau, poids des terres, etc.) sont les plus défavorables dans la période considérée. Ces actions ne doivent
pas nécessairement correspondre aux actions de la rétro-analyse.
14.5.3.8 Les mesures aptes à améliorer la stabilité de pentes instables pourront être définies de façon approchée
par des considérations approximatives conformément à la figure 12.
14.5.3.9 Des études supplémentaires seront faites si la stabilité ne peut pas être clairement démontrée. Une
surveillance adéquate est alors indispensable.
renforcement de la stabilité:
E 1
condition Ed ≤ γ R + ∆ Rd
R
approximation
∆ Ed ∆Rd = (γ R - 1) Ed
R
∆Ed = (γ R - 1) R
∆ Rd
14.5.4.1 Comme les méthodes existantes ne permettent en général pas de prévoir avec une exactitude suffisante
les mouvements des pentes et talus, les déformations et déplacements seront généralement estimés sur la
base d’expériences similaires et vérifiés ensuite par la méthode observationnelle.
14.5.4.2 Dans des cas simples, il suffira d’établir dans le cadre de la vérification structurale que la résistance au
cisaillement du terrain n’est pas mise à contribution à plus de 50% pour le mécanisme de rupture le plus
critique.
14.6.1 Les mesures possibles de protection des pentes, des talus et des tranchées contre l’érosion interne ou
superficielle sont entre autres les suivantes:
– intercalation de bermes avec des systèmes d’évacuation d’eau
– exécution de puits de décharge et de drainages
– mise en place de drains
– réduction du gradient hydraulique
– couvertures étanches
– plantations
– mesures de génie biologique
– protection superficielle.
14.6.2 Dans les cas où la roche est fortement fissurée et dans les cas de fortes pentes présentant des risques de
basculement ou de décollement, les risques de chutes de pierres et d’éboulement de blocs ou de pans
rocheux seront pris en considération. Les risques seront réduits à un niveau acceptable par des mesures de
protection actives ou passives.
15.1 Délimitation
15.2 Principes
15.2.1 La méthode observationnelle sera appliquée aux remblais et aux digues, dès que les risques ne peuvent
pas être exclus avec une certitude suffisante ou si les risques sont importants, par exemple, dans les cas
suivants:
– proximité d’ouvrages, d’installations et d’aménagements soumis à de sévères exigences d’aptitude au
service
– sous-sol constitué de terrains à structure sensible et à faible perméabilité
– sous-sol présentant une faible résistance au cisaillement.
15.2.2 Dans le cas où les matériaux de remblayage contiennent des substances chimiques, des substances de
caractère agressif ou nuisibles à l’environnement, des mesures seront prises pour la protection de la nappe
phréatique et pour la protection des ouvrages, installations et aménagements proches.
15.2.3 Les mesures à prendre pour la protection et le compactage du sol sont régies par les dispositions de la
norme SIA 267/1.
15.3.1 Les études de remblais et de digues exigent que le terrain soit connu jusqu’à une profondeur suffisante,
pour permettre une estimation assez fiable de la stabilité et des tassements.
15.3.2 Les exigences à satisfaire par les matériaux de remblayage dépendent du type d’ouvrage et de son utilisa-
tion. Les points suivants seront généralement pris en considération:
– exigences relatives à la compatibilité avec l’environnement, comme les teneurs maximales en substan-
ces nocives fixées ou solubles, en impuretés et en substances organiques
– granulométrie
– résistance des grains
– teneur en eau
– rigidité
– plasticité
– propriétés chimiques
– comportement au compactage
– résistance au cisaillement après compactage
– perméabilité après compactage
– résistance aux intempéries et au gel
– stabilité de structure
– résistance au délavage
– solubilité.
15.3.3 Des matériaux gelés, gonflants ou facilement solubles ne seront généralement pas utilisés.
15.3.4 Des matériaux gelés pourront être utilisés à la rigueur pour des structures n’exigeant pas de résistances
particulières.
15.3.5 Des matériaux gonflants pourront être utilisés si le gonflement ne joue pas de rôle ou s’il est au contraire
recherché.
15.3.7 Les conséquences du remblayage sur la perméabilité et sur le régime hydraulique du sous-sol seront prises
en considération.
15.3.8 Il sera tenu compte des variations des propriétés des matériaux de remblayage, telles que:
– variation de la teneur en eau
– apports de liants ou de chaux
– apports de matériaux de meilleure qualité.
15.4.1 Actions
15.4.1.1 Les actions suivantes seront prises en considération, en complément aux dispositions de la norme SIA 261
et du chiffre 4.3:
– déroulement et conséquences des travaux
– projets futurs susceptibles d’avoir une influence sur l’ouvrage
– érosion, par exemple à la suite d’inondations ou de fortes précipitations
– dommages dus à la végétation ou à des animaux.
15.4.1.2 La détermination des niveaux d’eau et des pressions interstitielles déterminants tiendra compte de manière
adéquate de la défaillance possible des drainages, filtres et étanchéités.
15.4.1.3 La détermination des pressions interstitielles et de leur répartition tiendra compte de l’anisotropie, de la
perméabilité et de la stratigraphie du sous-sol.
15.5 Dimensionnement
15.5.1 Généralités
15.5.1.1 Les états limite suivants seront généralement examinés dans le cadre du dimensionnement des remblais
et des digues:
– état où la limite de stabilité est atteinte
– état où la résistance au poinçonnement est atteinte
– état où la résistance à l’érosion est atteinte
– défaillance due à une érosion superficielle ou à des affouillements
– respect des exigences de déformation et de déplacement
– respect des exigences de déformation et de déplacement des ouvrages, installations et aménagements
situés à proximité.
15.5.1.2 Les études s’intéresseront aussi bien au comportement à court terme qu’au comportement à long terme.
15.5.2.2 Dans le cas des digues et des talus de rives, la situation de projet correspondant à un abaissement brus-
que du niveau d’eau sera examinée. La sécurité au renard hydraulique du parement aval sera également
vérifiée.
15.5.2.3 Dans le cas de remblais et de digues exécutés sur un sous-sol de mauvaise tenue, la sécurité au poinçon-
nement sera contrôlée.
15.5.3.1 On examinera non seulement les tassements du sous-sol, mais également les tassements propres des
remblais et des digues.
15.5.3.2 Dans les cas simples, il suffira d’établir lors de la vérification de la sécurité structurale relative aux défor-
mations du terrain (déplacements latéraux dus au cisaillement) que la résistance au cisaillement du terrain
n’est pas mise à contribution à plus de 50% pour le mécanisme de rupture critique.
15.5.3.3 La méthode observationnelle sera appliquée dans les cas où une détermination suffisamment fiable des
paramètres du terrain occasionne des frais excessifs.
15.6.1 La protection des remblais et des digues contre l’érosion interne ou superficielle fera principalement appel
aux mesures suivantes:
– intercalation de bermes avec systèmes d’évacuation d’eau
– exécution de puits de décharge et de drainages
– captage des sources et des infiltrations
– pose de filtres
– pose de géotextiles
– réduction du gradient hydraulique
– couvertures étanches
– plantations
– mesures de génie biologique
– protection superficielle.
Les mesures de protection ne devront pas affecter outre mesure le régime des eaux souterraines.
15.6.2 Les exigences d’étanchéité du terrain et de l’ouvrage en terre seront satisfaites par des mesures d’étan-
chement adéquates et par le choix des matériaux de remblayage.
15.6.3 Les documents de la soumission préciseront les contraintes imposées par le projet aux procédés d’exécu-
tion et au déroulement des travaux.
15.6.4 Les points suivants seront précisés avant les travaux de remblayage:
– méthode et critères de remblayage (cadence de remblayage, etc.)
– critères de compactage relatifs à chaque couche et à chaque zone, précisés par des valeurs limite
– méthode de compactage
– manière de procéder aux contrôles de compactage.
15.6.5 Tout matériau prévu comme remblai fera l’objet d’un test de conformité préalable qui permettra de fixer les
critères de mise en place et de contrôle de qualité. Il est possible de renoncer à ce test pour des remblaya-
ges de faible importance ou en l’absence d’exigences quant à la capacité portante.
15.6.6 Une pente permettant l’écoulement des eaux de pluie sera généralement donnée à la surface de rem-
blayage à tous les stades des travaux.
15.6.7 Il est possible de réduire la tendance des parements à s’écarter en plaçant des bandes de traction dans le
remblai.
16.1 Délimitation
16.1.1 Les dispositions du chapitre 16 sont applicables à l’élaboration de projets pour des interventions sur le
régime des eaux souterraines, telles que régulations, rabattements, réalimentations ou décompressions de
la nappe phréatique.
16.1.2 L’épuisement des eaux des chantiers est traité par la recommandation SIA 431 Évacuation et traitement
des eaux de chantier.
16.2 Principes
16.2.1 Les mesures de rabattement, de réalimentation, de régulation et de décompression des eaux souterraines
seront généralement prises en fonction des éléments suivants:
– régime des eaux souterraines
– nature du terrain
– sources, captages, réseaux d’eau potable
– zones de protection de la nappe phréatique
– constructions, conduites et installations existantes ou projetées
– dispositions légales.
16.2.2 Le principe, la disposition et l’étendue des interventions sur le régime des eaux souterraines seront en
mesure d’éviter avec une sécurité suffisante que les situations suivantes se produisent:
– renard hydraulique
– remontées d’ouvrages dues à la poussée d’Archimède
– soulèvement de couches de sol sous l’effet de sous-pression (effet de couvercle)
– déstabilisation de talus sous l’effet de forces d’écoulement
– tassements excessifs par suite de l’extraction de matériaux par délavage ou d’une réduction de la pous-
sée d’Archimède
– extraction de matériaux par délavage du sol
– infiltrations d’eau contaminée à travers des installations de réalimentation ou d’épuisement des eaux
– extraction de matériaux par délavage due à une filtration insuffisante ou à une trop grande intensité de
pompage
– inondations dues à une élévation du niveau de la nappe.
16.2.3 On tiendra compte des tassements dus à une réduction de volume de sols lâches et à structure sensible
suite à un abaissement ou à une élévation du niveau des eaux souterraines.
16.2.4 Les drainages routiers et les remblayages derrière des murs de soutènement sont régis par les dispositions
de la norme SIA 267/1.
16.2.5 Les questions juridiques font partie des points à étudier lors de la phase de conception, en particulier en ce
qui concerne les autorisations d’intervention sur le régime des eaux souterraines.
16.2.6 L’efficacité attendue des interventions sur le régime des eaux souterraines sera vérifiée avant la mise en
service des installations. Ces dernières seront contrôlées dès leur mise en marche. Ces contrôles s’appli-
queront en particulier aux mesures prises pour garantir la sécurité par rapport à la poussée d’Archimède et
au renard hydraulique conformément au chapitre 13.
Pour de longues périodes de rabattement des eaux souterraines, d’épuisement des eaux ou de réinfiltra-
tion, des analyses chimiques et bactériologiques de l’eau seront menées afin de déterminer si des consti-
tuants contenus dans l’eau (matériaux fins, sels et métaux, gaz dissous, bactéries et champignons, etc.),
pourraient entraîner des problèmes de corrosion, d’obstruction ou autres.
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16.4 Analyse
16.4.1 On se référera aux dispositions du chiffre 4.5 pour les interventions sur le régime des eaux souterraines.
16.4.2 Les paramètres hydrogéologiques nécessaires à l’analyse des interventions sur le régime des eaux sou-
terraines, en particulier les rabattements, sont généralement obtenus par des essais, tels que des essais
de pompage. Les essais doivent être représentatifs du problème posé.
16.5 Dimensionnement
Il s’agira de vérifier qu’aucune des situations énumérées au chiffre 16.2.2 ne puissent se produire et de véri-
fier également:
– que la sécurité structurale et l’aptitude au service de l’ouvrage projeté et des constructions, installations
et aménagements existants situés à proximité ne sont pas menacées par l’intervention sur le régime des
eaux souterraines et le comportement subséquent du terrain
– que des tassements excessifs pouvant provoquer des dommages à des constructions, installations et
aménagements sont également exclus à long terme
– que, même en cas de perturbations, aucun dommage dépassant le niveau du risque accepté ne se
produise
– que les interventions sur le régime des eaux souterraines respectent les dispositions légales.
16.6.1 La capacité des pompes, conduites et réservoirs installés présentera une marge de réserve suffisante pour
tenir compte des incertitudes de calcul.
16.6.2 Si le projet exige un pompage de longue durée, on prévoira des installations de réserve et des groupes élec-
trogènes de secours ainsi que des dispositifs d’alarme. Si la perméabilité du sol est faible, il suffira de fixer
le niveau de rabattement avec une marge de sécurité suffisante.
16.6.3 Les puits de pompage seront équipés de couches filtrantes adaptées au sol encaissant.
16.6.4 La mise en service des puits de pompage aura lieu avec soin et sous contrôle. Les puits seront désablés.
Le débit des pompes sera augmenté par paliers parallèlement au contrôle des matériaux extraits par dé-
lavage.
16.6.5 La restitution des débits pompés aura normalement lieu à une distance suffisante du chantier ou dans une
canalisation. Les conditions de restitution dans une canalisation, en particulier les exigences de la légis-
lation sur la protection de l’environnement, seront respectées. L’eau sera généralement soumise à une épu-
ration avant restitution.
16.6.6 Le projet tiendra compte des dispositions pratiques à prendre pour satisfaire aux exigences découlant de
l’entretien, de la maintenance et de la surveillance des mesures d’intervention sur le régime des eaux
souterraines.
16.6.7 Des dispositions concernant l’installation et l’exploitation de systèmes de pompage et de drainage sont
contenues dans la norme SIA 267/1.
Peter Marti, prof. dr ing. dipl. EPF, Zurich Ulrich Vollenweider, dr ing. dipl. EPF, Zurich
Ulrich Vollenweider, dr ing. dipl. EPF, Zurich Olivier Fontana, ing. dipl. EPF, Lausanne
Paul Lüchinger, dr ing. dipl. EPF, Zurich Anita Lutz, ing. dipl. EPF, Zurich
Viktor Sigrist, prof. dr ing. dipl. EPF, Hambourg Ruedi Vogt, dr ing. dipl. EPF, Zurich
Représentant de
La commission centrale des normes et règlements de la SIA a adopté la présente norme SIA 267 Géotechnique
le 1er octobre 2002.
Elle remplace, conjointement avec la norme SIA 267/1, les recommandations SIA V 191 Tirants d’ancrage pré-
contraints, édition 1995, et SIA V 192 Pieux, édition 1996, la prénorme SIA 191/1 Tirants d’ancrage passifs (clous) à
adhérence totale, édition 2001, et le cahier technique SIA 2009 Dimensionnement des ouvrages ancrés, édition 1996.
Dispositions transitoires
Les recommandations SIA V 191, édition 1995, et SIA V 192, édition 1996, ainsi que la prénorme SIA 191/1, édition
2001, peuvent encore être appliquées jusqu’au 30 juin 2004, mais uniquement avec les normes de structures porteuses
auxquelles elles s’y réfèrent.
Tous les droits de reproduction, même partielle, de copie intégrale ou partielle (photocopie, microcopie, CD-ROM, etc.),
d’enregistrement sur ordinateur et de traduction sont réservés.
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