Par: Pr. Claude-Ernest KIAMBA Politologue Année Académique 2020/2021
Par: Pr. Claude-Ernest KIAMBA Politologue Année Académique 2020/2021
Par: Pr. Claude-Ernest KIAMBA Politologue Année Académique 2020/2021
Conclusion générale
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Après la 1ère guerre mondiale, l’analyse des faits
politiques a d’abord été menée dans une perspective
historique en se focalisant sur les hommes politiques.
Après la 2nde guerre mondiale, ce sont les facultés de
droit, qui les premières, ont offert une place à
l’enseignement de la sociologie politique en
rattachant l’enseignement du droit public à la vie
politique.
Avec l’introduction de l’approche américaine de la
science politique en 1951 par Maurice Duverger au
sein des facultés de droit, la sociologie politique
commence à émerger et à se faire enseigner comme
sous-discipline du droit.
N.B : La sociologie politique est la fille incestueuse de
l'histoire et du droit, mais se comprend aujourd’hui
comme une fille adoptive de la sociologie.
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La sociologie politique est la science des sociétés
humaines et des faits sociaux non dans leur globalité
mais ceux liés au pouvoir, à son organisation, à son
exercice et sa transmission au sein des groupements
humains qui prennent aujourd’hui principalement la
forme d’Etat.
Elle a pour but d’analyser le plus finement possible
l’ensemble des phénomènes tenus pour politiques
dans une communauté précise. De ce fait, elle intègre
une démarche sociologique de réflexion sur ces
phénomènes.
La sociologie politique n’est ni la science de l’Etat, ni
la science du pouvoir mais elle est une démarche
scientifique consacrée à l’étude de l’organisation
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La sociologie politique n’est pas seulement
l’étude de l’ Etat
7
Trois sciences voisines peuvent prêter à confusion
avec la sociologie politique .
C’est d’abord la sociologie,
ensuite la science politique,
et enfin le droit public en représentation des sciences
juridiques.
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La sociologie est la « science de la société ». tandis
que la sociologie politique est la « science de la
société » traitant uniquement des objets politiques.
Au début de sa légitimité en tant que sciences
humaines, la sociologie ne se préoccupait guère des
phénomènes politiques.
Cherchant à se définir, elle hésitait entre une
conception totalisante des phénomènes sociaux et
l'éparpillement en disciplines techniques limitées à
l'étude de groupes particuliers ou restreints :
sociologie de la famille, de la religion, du monde
rural.
La sociologie politique est venue réhabiliter l’étude
des questions politiques pris comme des faits
sociaux.
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Le droit a pour mission d’étudier, entre autre, les
règles de l’organisation du système politique dans
une société. Le cadre juridique trace les règles de
l’organisation politique et encadre le jeu politique
dans l’Etat.
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Le politique est analysé comme un ordre différencié
et spécifique au sens « d’un système organisé et
stratifié, régi par une logique spécifique de
fonctionnement».
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Pour Max Weber, tout groupement
« politique » se caractérise par un
rapport de domination et le monopole
de la violence physique : sa figure
moderne est l’Etat dont le monopole
exercé est considéré comme légitime
par ceux qui y sont soumis.
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Notre raisonnement se basera sur trois questions :
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Une société sans coercition et sans distinction
minimale entre gouvernés et gouvernants ne peut être
qualifié de « politique »,
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S’il existe des sociétés primitives sans pouvoir politique différencié,
toute société revêt, même à l’Etat latent, une dimension politique à
travers d’un certain nombre de règles contraignantes pouvant
découler des traditions ou des normes édictées.
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Degré ou type Régulation de la vie sociale Forme du pouvoir politique
1 Immédiate Indifférencié ou diffus
2 Par médiation Indifférencié
3 Par autorité spécialisée Dilué
4 Par autorité spécialisée Différencié mais fractionné
5 Concentré et spécialisé
(chef/conseil)
6 Spécialisé et hiérarchisé
7 Individualisé et « très différencié »
8 Institutionnalisé et exercé par des
réseaux de clientèle
9 Institutionnalisé et exercé à
travers une administration
spécialisée et hiérarchisée
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Pour comprendre la naissance de l’Etat-moderne, deux
grilles d’analyse sera utilisée :
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Pour Wallerstein, l’apparition de l’Etat dans la
deuxième moitié du 15ème siècle est liée aux premiers
développements du capitalisme.
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N°) Types de Caractéristiques Exemples
domination
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La diversité des critères.
le critère de nature idéologique : 2 sortes de régimes :
régimes pluraliste capitalistes libéraux
régimes unitaires marxistes socialistes
Cette distinction était utilisée autrefois, lors de l’existence des
deux blocs.
le critère du développement politique : il y a une corrélation
entre le développement économique et l’évolution
démocratique.
le critère suggéré par TODD, qui établit une corrélation entre
les structures familiales et l’organisation de la société.
Aujourd’hui c’est le critère démocratique qui est dominant,
et est utilisé pour classer les différents régimes.
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La théorie démocratique
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La démocratie a été adulé et critiquée. PLATON et ARISTOTE
ont l’un et l’autre condamné la démocratie :
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Rousseau va aussi établir sa trilogie :
la monarchie
la démocratie
l’aristocratie (qui est soit élective, héréditaire, ou basée
sur la richesse)
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Ils permettent de transformer les voix des citoyens en
sièges.
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La traduction de l’opinion.
Le scrutin majoritaire caricature, c’est surtout le
cas du scrutin uninominal et majoritaire à un tour,
comme c’est le cas en Grande-Bretagne, car il
conduit les électeurs à voter utile immédiatement.
En Grande-Bretagne en raison du mode de scrutin,
un troisième parti est voué à l’échec. le mode de
scrutin majoritaire à deux tour coagule : entre les
deux tours s’organisent des rapprochements, des
désistements… et au second tour les électeurs
clarifient ; au premier tour on choisit, et au second
tour on élimine.
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La représentation proportionnelle suggère, quant à elle,
l’éclatement, c’est la traduction d’une logique
mécanique.
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Le scrutin majoritaire débouche sur des
gouvernements stables, alors que c’est le contraire
avec le scrutin proportionnel.
Au regard des partis politiques, le scrutin
majoritaire autorise, lorsqu’il est à deux tours, les
alliances électorales, et débouche sur des camps
gagnant facilement identifiables. Avec la
représentation proportionnelle chacun des partis
combat sous son fanion, il s’interdit les alliances
électorales et permet les alliances
gouvernementales avec pour conséquence
l’instabilité gouvernementale. Le scrutin à la
proportionnelle est un scrutin qui avantage les
états-majors des partis politiques.
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Pour pallier ces solutions contradictoires il existe un
mode de scrutin mixte (présent en Russie, au Japon, en
Allemagne..) pour essayer de réduire les inconvénients
de l’un par rapport à l’autre.
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Il a été évoqué par Aristote, étudié par John LOCKE,
et systématisé par Montesquieu :
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Pour éviter un pouvoir hypertrophié et incontrôlable il faut
instaurer la séparation des pouvoirs.
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On peut identifier 4 régimes politiques :
1. le régime dictatorial ;
2. le régime d’assemblée
3. le régime parlementaire ;
4. le régime présidentiel.
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conception théorique : un régime d’assemblée
est un régime dans lequel existe une confusion
organique entre le pouvoir législatif et le pouvoir
exécutif au profit du pouvoir législatif (conception
trop rigoureuse).
conception politique : le régime d’assemblée est
un régime dans lequel le pouvoir législatif est
prépondérant (conception trop large)
conception juridique : dans un régime
d’assemblée seule une ou plusieurs assemblées
détiennent la qualité de représentant de la nation.
Seules la ou les assemblées sont élues, le pouvoir
exécutif est nommé ou choisi par les élus et il est
totalement subordonné au pouvoir législatif.
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Pour qu’il y ait réalisation du régime d’assemblée :
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Il y a eu 4 expériences en France. Une est :
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L’évolution historique : le régime parlementaire est une
forme d’organisation du pouvoir qui se situe sur la voie
qui mène de la monarchie à la démocratie.
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2- L’orléanisme : les rois perdent alors leur influence et
leurs attributions deviennent alors symboliques :
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3 Le parlementarisme occidental : il a donné lieu à des
pratiques différentes. La pratique de référence est la
pratique britannique caractérisée par la stabilité, qui
s’oppose à la 3ème République qui était caractérisée par
l’instabilité. Le parlementarisme occidental est caractérisé
par :
un exécutif moniste (absolument) : le chef d’Etat règne
mais ne gouverne pas, le gouvernement est l’instance
décisionnelle première ;
relations privilégiées entre le gouvernement et
l’assemblée : possibilité de mettre en cause l’un des deux
pouvoir, par la dissolution pour le gouvernement, et pas la
censure par l’assemblée ;
responsabilité gouvernementale.
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: le régime parlementaire repose sur l’existence
de pouvoirs égaux et séparés, possédant des
moyens de pressions qui sont réciproques.
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le pouvoir exécutif : il est toujours bicéphale. Les 2 têtes
de l’exécutif ne sont pas sur un plan d’égalité :
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Dans le régimes parlementaires l’initiative des lois est
partagée : en Grande-Bretagne et en Allemagne elle peut
venir du gouvernement et du parlement.
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Problématique contemporaine : le régime parlementaire
repose sur des principes clairs mais il débouche sur des
pratiques floues qui remettent en cause la nature même de
ses principes.
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La séparation des pouvoirs y est, en
principe, rigoureuse et absolue.
Le régime présidentiel a deux
caractéristiques fondamentales :
la spécialisation fonctionnelle du pouvoir
exécutif et du pouvoir législatif, chacun
exerçant la totalité de ses fonctions en les
monopolisant, sans empiéter sur le domaine
de l’autre ;
l’impossibilité pour chacun des deux
pouvoirs de mettre l’autre pouvoir en cause.
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Le pouvoir exécutif est monocéphale : une seule tête
exprime l’exécutif, il n’y a pas de gouvernement (au sens
constitutionnel). Le président est généralement choisi par le
peuple, c’est-à-dire qu’il est élu au suffrage universelle (direct
ou indirect), alors que dans un régime parlementaire on peut
identifier des présidents élus au suffrage universel direct
(Finlande, Autriche).
Cela a deux conséquences :
le régime présidentiel n’est pas un régime qui se mesure
par l’omnipotence du président : il y a un fort contre-pouvoir
incarné par le pouvoir législatif, qui a des prérogatives
propres et spécifiques. Le principe de la séparation des
pouvoirs est observé dans sa rigueur.
si les deux pouvoirs font de la surenchère l’un par rapport à
l’autre il n’y a pas d’issue constitutionnelle.
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Ce sont les Etats-Unis qui ont servi de modèle pour
caractériser le régime présidentiel. Il y a eu des caricatures
du régime américain, notamment le présidentialisme latino-
américain.
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Le constitutionnalisme c’est ce qui sépare la population de la
barbarie ; c’est une invention de l’occident. Dans les régimes
constitutionnalistes on fait confiance à l’individu, dans le
citoyen, on respecte le principe d’élections honnêtes par un
suffrage secret. Le constitutionnalisme est le produit de la
démocratie et de l’Etat de droit.
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Les institutions politiques des sociétés pluralistes.
Ce sont les régimes parlementaires et les régimes
présidentiels. Tous ces régimes sont influencés par
leur histoire.
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Il y a deux systèmes électoraux :
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Les acteurs qui occupent l’avant-scène se servent du
jeu politique pour servir leur propre intérêt. C’est
à l’avant-scène que se trouvent les principaux
acteurs, et elle a été monopolisée par les
professionnels.
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EPSTEIN : « Un parti politique
est tout groupe qui cherche à
élire un gouvernant sous son
label. »
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Les principes :
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Les adhérents : on ne sait pas combien ils y a
d’adhérents dans les partis politiques car les partis
représentent moins que ce qu’ils disent être (c’est
la première anomalie).
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M. DUVERGER distingue deux sortes de partis
politiques :
les partis de cadres : ils ont trois
caractéristiques :
ils ne cherchent pas l’adhésion en nombre, ils
cherchent l’adhésion qualitative ;
ce sont des partis aristocratiques et
oligarchiques ;
ils sont très souple et décentralisés.
les partis de masses : 3 caractéristiques :
cherchent la quantité ;
vivent largement des cotisations de leurs
membres ;
ils sont organisés et plus hiérarchisés que les
partis de cadres. 65
Cette classification se heurte à 3 obstacles
aujourd’hui :
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Les partis politiques n’existent que les uns par
rapport aux autres.
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Dans le cas du parti unique il n’y a pas de système de
compétition, cela se trouve dans les pays qui traversent une
phase révolutionnaire, les pays sous gouvernement fasciste.
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Les systèmes dualistes reposent sur la coexistence
de 2 partis dominants ; c’est le cas britannique.
Exemple: le parti conservateur
Le parti conservateur : il est organisé selon une
trilogie : son mode de fonctionnement repose sur
la coexistence de trois éléments :
le groupe parlementaire ;
l’union nationale ;
le bureau central : c’est là que se trouve le
pouvoir.
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