Guidesurdite
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SURDITE
La surdité est une diminution de l'audition. Mais l'audition, qu'est‐ce que c'est ?
L'audition est le fait d'entendre. Entendre les bruits et les sons qui nous entourent, que ce
soient des bruits de la vie de tous les jours (voiture qui passe, porte qui claque, radio‐réveil,
sonnerie de téléphone), une voix familière ou étrangère, les émotions qui transparaissent
quand des personnes parlent (colère, ennui, tristesse), des bruits qui nous permettent de
mieux appréhender ce qu'il se passe autour de nous (bruits de pas qui se rapprochent,
conversations) ou la musique.
L'audition a plusieurs fonctions :
Elle permet de nous avertir de quelque chose, c'est la fonction d'alerte.
Elle permet d'entrer dans le langage oral et de le développer.
Elle est une des origines de la perception et de la compréhension des émotions.
Elle permet d'entrer en communication, c'est‐à‐dire de comprendre et de se faire
comprendre, de converser.
L'audition a aussi une fonction de plaisir, comme lorsqu'on écoute de la musique.
L'audition est donc le fait d'entendre un son.
Le son est une vibration, vibration qui se caractérise par sa fréquence (hauteur du son :
grave ou aigu) par son amplitude (intensité du son : fort ou faible), son timbre et sa durée.
La fréquence (ou hauteur) s'exprime en Hertz. Un son de 250 Hz est grave, un son de 4000
Hz est aigu. L'homme peut entendre des sons allant de 20 Hz à 20 000 Hz. Les sons en
dessous de 20 Hz sont appelés infrasons, les sons au‐dessus de 20 000 Hz sont les ultra‐sons.
Les sons de la parole se situent entre 150 et 8 000 Hz. Certains sons se situent plutôt dans
les graves (m, j, v), d'autres sont plutôt dans les aigus (f, s, ch).
L'intensité (niveau sonore) s’exprime en décibels (dB). On parle donc de sons faibles,
moyens ou forts.
On parle d'audition à partir du moment où un son provoque une sensation auditive. Quand
ce son est entendu très faiblement, on parle de seuil minimum d'audition. C'est le son le
plus faible qu'une personne est capable d'entendre et à partir de ce seuil, on peut poser un
diagnostic de surdité.
L'homme entend des sons compris entre 0 dB (seuil d'audition minimum) et 120 dB (seuil de
douleur). C'est‐à‐dire que l'homme entend un son de 0 dB mais qu'un son de 120 dB lui est
douloureux.
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Approximativement :
Entre 0 et 20 dB : seuil d'audibilité
10 dB : studio d'enregistrement
30 dB : une conversation à voix chuchotée
45/50 dB : bruit de fond dans une classe
60 dB : conversation courante
90 dB : bruit de circulation intense
110 dB : train passant à proximité
130 dB : avion à réaction au décollage
La surdité est donc une diminution de l'audition. On établit des degrés de surdité d'après la
perte moyenne des 2 oreilles, mesurées en décibels.
surdité légère : de 20 à 39 dB
surdité moyenne : de 40 à 69 dB. Cela veut dire que l'enfant entend des sons à partir
de 40/69 dB. La parole est perçue si on élève la voix.
surdité sévère : de 70 à 89 dB. Cela veut dire que l'enfant entend les sons à partir de
70/89 dB. La parole n'est plus perçue, seuls les bruits très forts sont perçus
surdité profonde : de 90 à 120 dB. Cela veut dire que l'enfant entend les sons à partir
de 90 dB. Seuls les bruits très puissants sont perçus.
surdité totale : > 120 dB appelée cophose. Cela veut dire que l'enfant n'entend rien.
Il peut cependant ressentir des vibrations.
Certains enfants bénéficient de prothèses :
Les « contours d'oreille » : ce sont de puissants amplificateurs.
L’implant cochléaire ou « oreille électronique », composé d'électrodes stimulant le
nerf auditif (voir lien http://enfant‐sourd.fr/ES/index.php).
Le micro HF (Hautes Fréquences) : C'est un micro utilisé par l'enseignant connecté
par liaison sans fil aux appareils de l'élève.
Pour accompagner au mieux un enfant déficient auditif, il faut comprendre et respecter les
modes de communication utilisés. Il en existe plusieurs :
La Langue des Signes Française (LSF) : langue gestuelle qui a sa propre syntaxe.
Le Langage Parlé Complété (LPC) : code qui rend visible la parole. Aide mimo‐
gestuelle qui complète la lecture labiale.
Le français signé complété : utilisation du LPC et de signes empruntés à la LSF Le FCSC
Le français signé : utilisation de signes de la LSF suivants la syntaxe de la langue
française.
La lecture labiale : identification visuelle des sons prononcés.
L’écrit.
Attention: la surdité ne se voit pas, on l'oublie facilement !!
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Voici les principales aides à lui apporter :
Privilégier le visuel dans tous les domaines.
Expliquer les notions (vocabulaire, syntaxe), notamment en compréhension écrite.
Prendre des notes pour l'élève.
Attention : les aides que l’AVS proposera sur les conseils de professionnels
(ergothérapeute, orthophoniste, …) qui suivent l’enfant, avec l’accord de
l’enseignant, devront être stables (exemple si on choisit un code couleur pour la
lecture, toujours utiliser le même).
Les conseils sont à adapter en fonction de l'âge de l'enfant et de ses difficultés
personnelles que vous apprendrez à connaître au fil du temps. Faites‐vous aider par
l’enseignant ou même l’orthophoniste si possible, pour sélectionner les informations
qui concernent l’enfant (vous pouvez cocher la case à droite) et annoter ou surligner
le texte déjà présent.
Ne pas oublier que l’utilisation d’une méthode ou d’un logiciel ne peut se faire que sur les
conseils d’un thérapeute (ergothérapeute, orthophoniste, psychomotricien…) et en accord
avec l’enseignant.
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Table des matières
ENVIRONNEMENT, CONDITIONS MATERIELLES ET ACOUSTIQUES ............................................ 5
LANGAGE ORAL : COMPREHENSION ...................................................................................... 6
LANGAGE ORAL : EXPRESSION .............................................................................................. 8
CAHIER DE LIAISON .............................................................................................................. 8
CAHIER‐OUTILS .................................................................................................................... 9
SUPPORTS VISUELS ............................................................................................................. 10
LECTURE ............................................................................................................................. 12
ORTHOGRAPHE ................................................................................................................... 14
ESTIME DE SOI .................................................................................................................... 14
AUTRES SUPPORTS DIFFICILES .............................................................................................. 15
MATERNELLE ...................................................................................................................... 16
ECOLE ELEMENTAIRE (CP AU CM) .......................................................................................... 17
COLLEGE ET LYCEE ............................................................................................................... 18
EVALUATIONS ..................................................................................................................... 19
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ENVIRONNEMENT, CONDITIONS MATERIELLES ET ACOUSTIQUES
Inclusion : Afin que les camarades de classe comprennent mieux ce qu'est la
surdité et le quotidien d'un camarade sourd, l'enseignant/l'enseignant spécialisé
pourra proposer le visionnage du documentaire « Le monde des sourds » de
l'émission « C'est pas Sorcier ».
Ensuite il pourra proposer une mise en situation : donner des bouchons (boules
quiès) et lire une histoire. Un complice pourra faire des bruits parasites
(déplacement de chaises, ouvertures de trousses, de cahiers...). Ainsi les
camarades pourront se rendre compte des difficultés rencontrées.
L'enfant pourra également parler de sa surdité (dans le cas où un accord a été
passé entre l'enseignant et les parents).
Place dans la salle de classe : La meilleure place pour lui sera au milieu de la classe
(de préférence au 2ème rang), en face du tableau. Il aura la possibilité de recevoir
les informations à 360°. Il pourra ainsi voir ce qu'il se passe autour de lui, à la fois
au tableau mais aussi dans l'ensemble de la salle.
Proposez donc à l’enseignant de l’installer à cette place, et de préférence à côté
d’un bon élève. Placez‐vous en face de l'enfant, dos à l'enseignant, et du côté de
l'oreille qui entend le mieux.
Quand un débat est lancé, proposer à l’enseignant une disposition en U ou en arc
de cercle afin que l'enfant puisse suivre chacune des prises de parole. Le mieux
sera de le placer en face du U ou de l'arc de cercle.
Recentrer l'élève quand le bruit ambiant est trop important ; la gêne occasionnée
(bruits de chaise, de table, de cahier, des camarades qui bavardent) fatigue l'enfant
et entraîne des difficultés d’attention et donc de compréhension.
Ne pas se placer en contre‐jour ou sous un éclairage trop faible ; le visage du
locuteur doit être bien éclairé afin que l'élève lise plus facilement sur les lèvres.
Parler en face de l'enfant et éviter les conversations de profil.
Attention à votre articulation : le débit de la parole ne doit pas être rapide, le son
de votre voix trop faible. Mais il ne faut pas à l'inverse hurler et sur‐articuler.
Éviter de se déplacer, de faire de grands gestes qui cacheraient la bouche par
exemple ou de tourner la tête en parlant.
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Éviter de surprendre l’enfant en lui parlant sans se montrer. Lui tapoter l'épaule
ou la main pour l'avertir de votre présence. Ainsi il tournera la tête et pourra suivre
vos paroles.
Pour les sorties scolaires : rappeler les consignes de sécurité et les consignes de
l'enseignant, si possible avant le départ, au calme.
Sinon le prendre à part afin de lui expliquer ce qui est dit et ce qu'il faut faire. Le
mieux à ce moment‐là est que ce soit vous qui portiez le micro HF.
Attention aux prothèses : vérifier qu'elles fonctionnent ainsi que les piles et qu'il
n'y a pas de sifflements. Une recharge de piles est normalement donnée à
l'enseignant.
LANGAGE ORAL : COMPREHENSION
Être vigilant à ce que l'enfant ait bien compris : « entendre » n'est pas synonyme
de « comprendre ».
Se demander s'il a compris la totalité du message ; parfois il se peut que seulement
quelques mots aient été compris et que le reste soit extrapolé, faussant la
compréhension. Parfois il confond des mots, fait des contre‐sens.
Il est donc important de savoir identifier les signes qui font penser à la non
compréhension de l'élève : perte d'attention/de concentration, hésitations,
réponse inappropriée, mimique inattendue, sourire figé, réponses par « oui » à
toutes les questions.
Dans un premier temps, répéter ce qui a été dit.
Si après 2,3 répétitions il ne comprend pas :
Reformuler : choisir des mots courants, des tournures plus contextuelles, changer
la structure de la phrase.
Simplifier : moins de mots, mots plus courants, phrases courtes. Mais faire des
phrases correctes et construites.
Expliquer : une consigne, une phrase, un mot.
Une consigne : ne pas hésiter à mimer, à faire des gestes, des signes.
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Une phrase : pourront ne pas être compris des verbes, des tournures
grammaticales, des mots. Expliquer tout d'abord globalement en reformulant, avec
des mots plus courants, puis demander quels mots ne sont pas compris/connus.
Un mot : tout nouveau mot doit être expliqué, par une définition ou par un
synonyme. C'est l'occasion d'utiliser le dictionnaire.
Les mots polysémiques (à plusieurs sens) : des contre‐sens peuvent être faits.
Exemple : « Il y a beaucoup de bouchons ce matin. », « En tête de course. ». Les
expliquer toujours avec des mots connus de l'enfant, avec des images.
Prendre le temps de refaire un exercice afin de savoir si c’est la notion ou le terme
qui n’est pas compris.
Les expressions et les termes familiers : par exemple « casser les pieds », « prendre
la tête », « être têtu comme une bourrique ». Tout ceci est très compliqué à
comprendre par l'enfant sourd. Il faudra là aussi trouver des supports visuels pour
les faire comprendre à l'enfant.
Des situations de jeu, avec lui ou avec un groupe d'élèves peuvent l'amener à
comprendre des expressions françaises.
1 : mimer l'expression; 2 : illustrer l'expression avec des mots ; 3 : l'utiliser dans une
phrases.
D'autres subtilités de la langue sont difficiles à comprendre pour l'élève sourd : les
connotations positives ou négatives d'un mot, le second degré et l'ironie.
Exemple : « C'est bien ! Continue ! »
Certaines expressions actuelles de la télévision, du téléphone portable (les SMS) ou
d’internet (les Tweets par exemple) doivent être expliquées à l’enfant.
L'écriture SMS est très difficile à comprendre par un enfant sourd (écriture
« phonétique » qui n'a aucun sens pour lui). Il est possible qu'il vous sollicite pour
comprendre le sens d'un SMS qu'il a reçu.
L’enseignant doit laisser le temps à l’élève de regarder ce dont on parle (par
exemple : une image, une correction,…), puis lui laisser le temps de regarder le
locuteur pour qu’il s’aide de la lecture labiale.
Mobiliser l'attention de l'enfant en lui montrant ce qu'il faut suivre puis en lui
disant de regarder l'enseignant ou le camarade qui prend la parole.
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LANGAGE ORAL : EXPRESSION
En fonction de l'âge et de l'enfant, sa communication est différente. Il se peut qu'il
communique oralement et/ou gestuellement ou avec l'aide de supports visuels
(pictogrammes) pour se faire comprendre. Dans tous les cas, montrez à l'enfant
que vous l'écoutez, restez patient et attentif.
Reformuler ce qu'il dit tout en montrant le support.
Quand on ne comprend pas ce que l'enfant dit, faire répéter.
Les petit‐mots sont souvent mal utilisés. Essayer de les expliquer.
Exemple : pendant=action simultanée ; parce que ≠ pourquoi
Ne pas reprendre systématiquement l'élève lorsque certaines phrases sont mal
formulées. Reprendre celles qui, dans un contexte d'apprentissage, sont
importantes.
CAHIER DE LIAISON
Un cahier de liaison est souvent mis en place entre l'orthophoniste, l'enseignant
spécialisé, l'enseignant et l’AVS de l'élève.
Votre rôle est de rapporter à l'enseignant d'éventuelles remarques des autres
professionnels. C'est un cahier qui rend compte des avancées et des difficultés de
l'élève dans tel ou tel domaine.
C'est aussi un cahier dans lequel vous aussi vous aurez votre place quand vous
remarquez que telle ou telle notion n'est pas comprise, que tel mot n'a toujours
pas été compris, cela bien sûr avec la supervision de l'enseignant. Ces remarques
pourront être prises en compte par l'orthophoniste qui travaillera alors certaines
notions, certains concepts.
C'est l'occasion d'utiliser ce guide pour échanger avec l'orthophoniste de l'enfant et
l'enseignant !
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CAHIER‐OUTILS
En maternelle, ce cahier‐outils peut rassembler des dessins, des écrits. L'enfant
peut être acteur de sa conception en écrivant, en dessinant...
Ce cahier permet à l'enfant d'allier langage écrit et langage oral.
C’est un support dans lequel on pourra coller les images correspondant aux
apprentissages avec leur nom écrit en dessous (animaux, fleurs, fruits...).
Mais aussi des phrases, des comptines, des chansons, ce que l'enfant a aimé dans
la journée, etc.
En classe élémentaire (CP au CM), ce cahier répertorie au fur et à mesure des
apprentissages des notions nouvelles, des mots nouveaux.
Au début, pour les petits, 1 mot= 1 image.
Pour les plus grands, on expliquera un mot avec une courte définition, avec un
synonyme connu.
C'est un cahier dans lequel un calendrier, un emploi du temps pourront être collés.
Ce cahier répertorie aussi :
‐ les mots essentiels et les phrases importantes se rapportant à la leçon vue en
classe
‐ les mots d’un lexique plus général (que l’élève ne connaît pas du fait de son
retard de langage)
‐ une intervention intéressante d’un élève de la classe
Ce cahier ne quitte jamais l'élève. Il lui permet de revoir les termes d'une leçon, les
mots/phrases non connus, ce qui a été vu dans la journée ou auparavant. Il pourra
également préparer les termes d'une leçon à venir, à travailler les termes à
connaître pour le lendemain (mots invariables par exemple), etc.
Des fiches mémo peuvent y être intégrées.
Exemple : [o] = o de moto ; au de sauter ; eau de bateau.
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SUPPORTS VISUELS
Attention : ne pas tomber dans le « je fais à ta place » ; ne pas trop décortiquer,
ne pas trop étayer.
Tout d'abord, il est difficile pour l'enfant de suivre à l'oral ce que dit l'enseignant
quand on lui propose parallèlement une autre tâche.
Exemples : prendre des notes et écouter ; écouter et suivre un document ; écouter
et regarder un film/documentaire/diaporama.
Il est donc primordial de prendre des notes quand l'enfant suit le document et ne
peut voir les commentaires de l'enseignant. Il sera donc nécessaire par la suite de
reprendre avec lui les notes avec le document. S'il s'agit d'une description,
expliquer les termes nouveaux, montrer de quoi il s'agit...
Idéalement, un polycopié explicatif devrait être remis à l'enfant afin qu'il ait les
informations. Il pourra alors s'y référer.
Préparer en avance avec l'enseignant les polycopiés de la prochaine leçon (histoire,
géographie, sciences). Le mieux : écrire puis parler en montrant l'écrit, le dessin...
L’écrit des phrases leur permet une mémorisation fiable des formes linguistiques.
Un code couleur peut être mis en place pour aider la mémorisation des phrases de
types Sujet‐Verbe‐Compléments :
‐ le groupe sujet (jaune)
‐ le groupe verbal (rouge)
‐ le complément de temps (bleu)
‐ les compléments circonstanciels (noir)
Pour l'explication de mots, de phrases, de consignes : écrire et/ou symboliser par
des images, des dessins, des symboles, des pictogrammes. Ne pas oublier que
l'enfant peut vite perdre le fil, donc écrire le titre (de la leçon, du thème abordé, de
la lecture), le plan, les mots importants, etc.
Idées de Supports : Images, photos, dessins, symboles, frises, organigrammes,
pictogrammes, utilisation de couleurs, écrits (affichages), mimes, expression du
visage, gestes, théâtralisation, etc.
Les exercices écrits seront en quantité limitée si l'élève fatigue.
Toujours faire un exemple avec l'élève pour s'assurer de la compréhension de la
consigne.
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Illustrer les consignes avec des pictogrammes/symboles. Ne pas oublier d'insérer
des symboles pour les « petits mots » (et, dans, sur, …). Pour « au‐dessus », le
symbole pourra être un point au‐dessus d'un petit trait, pour «en dessous », un
point en dessous d'un petit trait. Pour « sur », un point sur le petit trait, etc.
Les corrections sont parfois difficiles à intégrer par l'élève. En effet, elles sont
souvent assorties de commentaires que l’élève ne peut pas recevoir s'il est en train
d’écrire. Il aura peut‐être besoin d'aide ou d’une feuille de correction complétée.
Il est possible aussi de participer aux séances avec l'enseignant spécialisé pour
voir comment se passe la correction en individuel et être capable de le refaire dans
d'autres situations. Il est possible de reprendre le travail fait en amont avec
l'enseignant spécialisé.
Intégrer les fiches de correction dans le cahier‐outils qui permettront à l'enfant de
revoir le travail.
Si l'enseignant donne une consigne orale en fin de journée quand tous les enfants
font leur cartable, la noter si possible dans l'agenda ou le cahier de texte de l'élève.
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LECTURE
Il est bénéfique pour l'enfant que la lecture soit mise en place le plus tôt possible.
Les supports visuels comme l'écrit vont permettre à l'enfant de mémoriser, de
comprendre, de lever des doutes qu'il avait à l'oral (sons, syntaxe, exactitude des
mots entendus). C'est une aide pour acquérir le langage oral.
Ne pas hésiter à de mettre à disposition de l'enfant un support écrit en plus des
images quand c'est possible.
Pour que la lecture se mette en place correctement, il faut insister sur l'accès au
sens.
En effet, il se peut que l'enfant ait mal enregistré les mots à l'oral (par exemple,
pour lui, une vache, c'est une fache (car il n'a pas bien entendu le « v »). Quand il
lit, il faudra donc bien vérifier la compréhension des phrases et mots lus. Si l'enfant
lit « vache », il ne va pas forcément comprendre ce que c'est : à vous de vérifier.
Les gestes de la méthode Borel‐Maisonny peuvent être une aide précieuse. Voir
avec l’enseignant et/ou l'orthophoniste pour savoir si la méthode peut avoir un
intérêt dans les apprentissages de l’enfant.
Tout dépend des modes de communication de l’enfant et des méthodes
pédagogiques.
Dans cette méthode, chaque son est associé à un geste. Le geste reprend la forme
de la lettre, comme le « s » :
Ou bien les caractéristiques du son, comme pour le « f » (on souffle pour faire le
vent et le geste illustre le mouvement de souffle) :
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Ou encore à la fois les caractéristiques du son et la forme de la lettre, comme le
« n » (les deux pattes de la lettre (forme) qui touchent le nez car pour ce son, l'air
sort par le nez) :
Les difficultés généralement rencontrées en lecture :
Problèmes d'intonation, de débit
Non‐respect des liaisons
Lecture des « e » muets
Confusion de lettres
Lecture de toutes les lettres écrites
Compréhension faussée face à des homonymes, des nouveaux mots, des
expressions inconnues.
Lecture d'une histoire : il est conseillé, dans un premier temps, de la lire avec
l'élève en expliquant les mots non‐compris, en élargissant les champs sémantiques,
en donnant des exemples concrets.
Mimer les scènes, mimer les émotions des personnages. Ne pas hésiter à faire des
gestes, à théâtraliser.
Proposer un code couleur peut être une aide facilitatrice surtout pour les petits‐
mots. (le/la/les/pour/dans...)
Le genre des noms (féminin/masculin) et la segmentation des mots sont très
difficiles à intégrer par l’enfant.
Utiliser des étiquettes. Exemple : une trousse un garçon lherbe
Pour la segmentation : séparer les mots en faisant des traits ou utiliser des
étiquettes. Une étiquette = un mot
Pour le genre : travailler avec des étiquettes que vous aurez préparées.
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ORTHOGRAPHE
La dictée est un exercice très difficile pour l'enfant sourd. Que ce soit pour les
mots, les chiffres, les phrases, il ne peut pas à la fois s'aider de la lecture labiale
tout en écrivant le mot précédent.
Soit l'enseignant fait bien attention à être bien en face de l'élève, attend qu'il ait
terminé d'écrire et relevé la tête pour continuer à dicter (il aura certainement le
micro HF).
Soit il faudra préparer à l'avance la dictée avec l'élève.
Parfois on proposera des dictées à trous : seulement les petits mots seront notés,
l'élève complétera les trous.
Exemple : (Le garçon et la fille partent à l'école).
Le...............et la …............ …................ à l'........................
On peut proposer également des dictées à choix multiples surtout pour vérifier la
compréhension des règles de grammaire et de conjugaison.
ESTIME DE SOI
Dédramatiser certaines situations que l'élève trouvera difficiles.
Lui faire saisir qu'il ne faut pas avoir honte.
Prendre bien conscience qu’en dehors de sa surdité, c’est un enfant comme les
autres, qui peut bavarder, ne pas écouter, faire des bêtises, jouer, comme les
autres enfants.
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AUTRES SUPPORTS DIFFICILES
Les films/les documentaires : ils représentent une difficulté, les images seules ne
permettant pas d'intégrer les connaissances.
Expliquer le thème et les grandes lignes à l'enfant.
Les consignes et les commentaires devraient être si possible énoncés avant la
projection. Dans le noir la lecture labiale est impossible. Dans le cas où l'enseignant
ou des élèves font des commentaires, prendre des notes.
L'éducation musicale : l'enfant participe à toutes les activités, même celles
consacrées à la musique. Que ce soit l'écoute de mélodies, la manipulation
d'instruments, la chorale, c'est pour lui l'occasion de découvrir un monde sonore
nouveau.
Pour le chant, il est important que l'élève ait les paroles avant l'écoute. Non
seulement pour s'intéresser au vocabulaire, mais pour comprendre ce qui est
chanté.
Les débats : en petit groupe, quand un débat est lancé, privilégier une disposition
en U ou en arc de cercle afin que l'enfant puisse suivre chacune des prises de
parole. Il sera placé en face du U ou de l'arc de cercle.
On peut mettre en place la balle/le bâton de la parole. Seulement celui qui détient
l'objet est autorisé à parler.
En classe entière, l'élève sera autorisé à se déplacer pour suivre les prises de
parole.
Le sport : les consignes sont souvent difficiles à entendre. Être près de lui pour lui
répéter.
Pour la natation il vous faudra accompagner l'enfant dans l'eau. Vous serez à
même de lui répéter les consignes.
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MATERNELLE
Les repères temporels sont difficiles à acquérir par l'enfant. Une frise temps est
souvent mise en place en classe. Il faut les matérialiser. Faire une frise pour la
journée, la semaine... y intégrer la photo et le prénom des enseignants, de l’AVS,
des thérapeutes, les rendez‐vous, etc.
Pour la journée, intégrer les moments de la journée (le matin, le repas de midi,
l'après‐midi, les rassemblements).
Les comptines : pendant les temps de regroupement, l'enfant sature très vite. Le
prendre à l'écart.
Les consignes sont insérées dans le cahier‐outils ; souligner les mots non‐compris
qui seront travaillés plus tard avec l'orthophoniste.
Les repères spatiaux sont également difficiles à acquérir :
Avoir le planning de la journée, donné par l'enseignant. Vous êtes le gestionnaire
de l'espace car le planning vous permet d'anticiper la préparation des repères pour
l'enfant.
Exemple : au lieu de dire « Marie, Paul, Martin, Juliette : à l'activité peinture ;
Pierre, Raoul, Jeannette et Nicole : à l'activité puzzle » : il y a un groupe bleu, un
groupe jaune qui se dirigent respectivement vers l'activité de leur couleur
représentée par une étiquette déjà sur place.
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ECOLE ELEMENTAIRE (CP au CM)
Mettre en place un emploi du temps de la semaine et de la journée dans le cahier‐
outils.
Mathématiques : l'enfant a souvent des difficultés pour « ritualiser » les
opérations. Les concepts addition, soustraction, multiplication, division, fraction
restent flous pendant très longtemps. Utiliser des symboles, des pictogrammes.
Pour certaines notions difficiles à comprendre, vous pouvez utiliser les illustrations
de ce site :
http://stlouisass.csaffluents.qc.ca/sites/csaffluents.qc.ca/stlouisass/IMG/pdf/troisi
eme_cycle‐2.pdf .
Les questions de calcul mental peuvent peut‐être lui être données à l'écrit, parce
qu'il peut avoir du mal à retenir les chiffres (qu'il n'entend pas bien), ou se tromper
sur certains nombres qui se ressemblent à l’oral.
Aider l'enfant avec les outils de géométrie. Certains enfants ne savent pas
comment placer sa main.
Des aménagements pédagogiques peuvent être prévus lors des évaluations (temps
supplémentaire…..) Si c’est le cas, vous restez pendant ce temps en plus avec
l'élève lors des évaluations.
On peut adapter une leçon en proposant des termes plus communs et des
tournures de phrases simplifiées afin de faciliter sa compréhension.
Exemple (Encyclopédie Larousse) : La Seconde Guerre mondiale, qui coûta la vie de
plus de 40 millions de personnes, a duré six ans, du 1er septembre 1939 au 2
septembre 1945. Circonscrite à l'origine à l'Europe, elle devient véritablement
mondiale avec l'entrée dans la guerre, en 1941, de l'URSS, du Japon et des États‐
Unis.
= La Seconde Guerre mondiale a duré six ans, du 1er septembre 1939 au 2
septembre 1945. Plus de 40 millions de personnes ont été tuées. La guerre
commence d’abord en Europe puis dans le monde entier quand en 1941, l’URSS, le
Japon et les Etats‐Unis entrent dans la guerre.
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COLLEGE ET LYCEE
Votre rôle principal est la prise de notes.
Au mieux l'élève a accès au cours avant le jour de la leçon grâce à l'ENT (Espace
Numérique de Travail) ou à des professeurs qui lui font la photocopie du cours ou
le lui donnent par une clé USB.
Grâce au support, l'élève aura travaillé le cours avec l'enseignant spécialisé ; il peut
être intéressant de revoir avec lui s'il le souhaite, certaines notions pas tout à fait
comprises : mots, phrases, notions historiques...
Votre rôle est de faire le relais auprès de l'enseignant spécialisé et l'orthophoniste.
Quand le cours aura lieu, l'élève pourra s'appuyer sur les aides apportées.
Quand vous n'accompagnez pas l'élève, rappelez‐lui de demander aux professeurs
ou à ses camarades de lui faire passer les cours.
Pour certains cours, il est intéressant de laisser prendre le cours à l'élève.
Parallèlement vous prendrez également des notes. Lors d'une heure d'étude,
rattraper avec lui les possibles manques.
Les heures d'étude sont mises à profit pour faire du lien entre des leçons d'une
même matière (en histoire par exemple) et entre plusieurs matières (histoire et
français‐littérature).
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EVALUATIONS
S'assurer de la bonne compréhension du travail à réaliser.
Donner des explications complémentaires si l'élève fait fausse route.
Accepter le temps nécessaire à l'enfant pour comprendre une consigne et pour se
mettre au travail.
Les enseignants adaptent généralement certaines évaluations : textes à trous, texte
simplifié et/ou illustré.
Des aménagements pédagogiques sont prévus pour compenser le handicap. Une
demande d’aménagement d’examen sera ultérieurement faite par le responsable
légal.
Sources utiles :
DUMONT A. : Orthophonie et surdité : Communiquer, comprendre, parler (éditions
Masson 2008)
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