Compréhension Et Mise en Pratique Du Coran

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fausses croyances:

lecture du coran:
- plus tu lis le coran, meilleur tu deviens

mémorisation du coran:
- plus tu mémorise du coran, meilleur tu deviens

compréhension du coran:
- la compréhension du coran est moins importante que sa mémorisation ou est au même niveau

la mise en pratique du coran:


- la mise en pratique du coran n'est pas l'objectif ultime

ces croyances sont fausses et je suis persuadé de leurs fausseté à travers toutes les preuves qui
se trouvent dans le coran, dans les hadiths, dans les histoires des compagnons, dans les textes
des savants anciens, dans les textes des savants contemporains, dans mon expérience du coran,
dans l'expérience du coran des autres:

Soulayman ibn Yasaar rapporte qu’un homme (Watil as shamy) entra dans un cours de Abou
Hourayra, qu’Allah l’agrée.
Lorsqu’Abou Hourayra se tut et fut seul, il lui dit :
« Je te demande en droit et avec vérité, peux-tu me rapporter un hadith du Messager d’Allah ‫ﷺ‬
que tu as entendu,
compris et appris ? »
Abû Hurayra lui dit : « Oui, je vais te raconter un hadith que le Messager d’Allah ‫ ﷺ‬m’a raconté, je
l’ai compris et appris. »
Ensuite Abû Hurayra fut pris d’un malaise, nous restâmes un court instant puis il reprit ses
esprits.
Il dit : « Je vais te raconter un hadith que le Messager d’Allah ‫ ﷺ‬m’a raconté alors que nous étions,
moi et lui, seuls dans cette maison. »
Mais il fut pris d’un second malaise. Puis il retrouva ses esprits et s’essuya le visage.
Il dit : « Oui, je vais te raconter un hadith que le Messager d’Allah ‫ ﷺ‬m’a raconté alors que nous
étions, moi et lui, seuls dans cette maison. »
Abû Hurayra fut de nouveau pris d’un violent malaise et s’écroula sur le visage.
Je le redressai et le tint longtemps puis il reprit conscience.
Alors, il a dit : « Le Messager d’Allah ‫ ﷺ‬m’a dit » :
« Le Jour de la Résurrection, Allah (Le Très-Haut) descendra vers les serviteurs afin de juger
entre eux. Chaque communauté sera agenouillée.
La première personne que l’on appellera sera un homme qui aura appris la science et le Coran
puis les aura enseignés, ensuite quelqu’un qui aura été tué dans la voie d’Allah et enfin quelqu’un
qui aura eu beaucoup d’argent [ou de biens] Allah (Le Très-Haut) appellera le lecteur et lui dira:
“Ne t’ai-je pas enseigné ce que j’ai fait descendre sur Mon Messager ?”
Il répondra : “Plutôt oui, ô Seigneur !”
Allah demandera : “De ce que tu savais, qu’as-tu mis en pratique ? ”
Il répondra : “Je priais avec lui de nuit et le récitait de jour.”
Allah (Le Très-Haut) lui dira : “Tu mens.” Les anges lui diront : “Tu mens.”
Alors, Allah (Le Très-Haut) dira : “Plutôt, tu voulais que l’on dise de toi « untel est un récitant du
coran », et certes,
on l’a dit.”
Il sera ensuite trainé sur son visage et jeté dans le feu »
Ensuite le Messager ‫ ﷺ‬tapota mon genou en disant : “O Abû Hurayra ! Ces trois-là sont les
premières créatures d’Allah qui seront cernées par le Feu le jour de la Résurrection. »
Al-Walîd Abû ‘Uthmân al-Madînî a dit : ‘Uqba m’a informé que Watil ash shamy est celui qui est
entré auprès de Mu’âwiya et l’a informé de ce hadith.
Alors, Mu’âwiya a dit : « On a fait avec ces gens-ci ce que vous avez entendu. Qu’en sera-t-il des
autres ? »
Puis Mu’âwiya se mit à pleurer à chaudes larmes jusqu’à ce que nous pensâmes qu’il allait mourir.
Nous avons dit :
« Cette personne est venue à nous avec un mal ».
Mu’âwiya reprit conscience et s’essuya le visage.
Puis il dit : « Allah et Son Messager sont véridiques ». Puis il récita le verset suivant :
{Celui désirant la vie d’ici-bas et sa parure, Nous le récompenserons pleinement de ses œuvres
qu’il y a accomplies sans lui diminuer.
Voici ceux qui n’auront rien dans l’au-delà si ce n’est le feu. Ce qu’ils ont œuvré sera réduit à
néant et ce qu’ils auront accompli sera vain}
(sourate hud verset 15)
Rapporté par Muslim et Ahmed.

Ibn al ‘Arabi a dit dans l’explication de ce hadith : « Le jour du jugement dernier, la chose la plus
grave par laquelle le serviteur rencontrera son Seigneur est un Coran mémorisé mais pas mis en
pratique »

L’imam At Tiby a dit : « Cette personne a mémorisé le Coran par cœur sans comprendre ses sens
».

Abdallah ibn Mas’oud rapporte que le messager d’Allah ‫ ﷺ‬a dit :


« Le fils d’Adam ne quittera pas la place du jugement dernier sans qu’il ne soit interrogé sur cinq
choses:
- Comment il a vécu sa vie;
- Comment il a passé sa jeunesse;
- Comment il a acquis ses biens;
- Comment il les a dépensés;
- De ce que tu savais, qu’as-tu mis en pratique ? »
(rapporté par at-Tirmidhi, 2422 et déclaré bon par al-Albani dans Sahih at-Tirmidhi, 1969) .

Le Prophète ‫ ﷺ‬a dit : « Le Coran est une preuve pour ou contre toi ». Rapporté par Muslim

L’imam an Nawawi a dit : « C’est une preuve pour toi si tu le récites et le met en pratique, sinon
c’est une preuve contre
toi ».

Abou Darda disait : « Je crains que mon Seigneur m’appelle le jour dernier, puis qu’Il me dise « o
‘Owaymir »
Je répondrai : Oui Allah, je suis là !
Puis Allah me dira : De ce que tu savais, qu’as-tu mis en pratique ? »

Très-Haut nous dit dans le Coran : {Dis: « Je suis en fait un être humain comme vous. Il m’a été
révélé que votre Dieu est un Dieu unique! Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu’il
fasse de bonnes actions et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur »}
(sourate Al Kahf 110)

Ces conseils nous viennent de nos prophètes et messagers. N’oublie pas qu’Allah nous a ordonné
de suivre leur direction; Il nous dit (sens des versets) :
{Voilà ceux qu’Allah a guidé: suis donc leur direction}.
(Al An’am v.90).

Ibn al Qayyim a dit : « Ils ont délaissé la méditation obligatoire du Coran, sa compréhension et la
réflexion de ses sens alors que ce sont les fondements de la foi et les piliers de la certitude. Ils
s’en sont détournés avec leurs cœurs et ont simplement adoré Allah avec les lettres du Coran. Ils
ont cru que ces mots ont été révélés exclusivement pour la récitation non pas pour la
compréhension, ni la réflexion et le méditation ».
Il a dit également : « Beaucoup de gens qui se disent de la sunna pensent que la méthodologie de
nos prédécesseurs en ce qui concerne le Coran était la croyance en ses lettres et le délaissement
de sa compréhension et de sa méditation ».

« Le Coran sera amené le jour de la résurrection, ainsi que ses fervents adeptes, ceux qui le
mettaient en pratique dans la vie d'ici-bas ».
(Rapporté par Muslim).

Le Cheikh Al ‘Otheymin (qu’Allah lui fasse miséricorde) lui est d’accord avec moi, il a dit: « La
chose la plus nuisible pour les Musulmans est qu’ils ne s’intéressent que très peu aux sens du
Coran. Nous voyons la majorité des Musulmans réciter le Coran, ils adorent Allah par sa récitation
en espérant sa récompense, alors qu’ils ne le méditent pas, ni ne réfléchissent sur son sens et ne
posent pas de questions sur sa compréhension.
Ils sont donc comparables aux incultes ».

Allah le très haut dit :


{Ne méditent-ils pas sur le Coran? Ou y a-t-il des cadenas sur leurs cœurs?}
(Mohammed 24)

Allah le très haut dit :


{Toutes les fois que Je vous enverrai un guide, ceux qui [le] suivront n’auront rien à craindre et ne
seront point affligés}
(Al baqarah 38)

Allah le très haut dit :


{Puis, si jamais un guide vous vient de Ma part, quiconque suit Mon guide ne s’égarera ni ne sera
malheureux.
Et quiconque se détourne de Mon Rappel, mènera certes, une vie pleine de gêne}
(Taha 123)

Abdallah ibn Mas’oud, qu'Allah l'agrée, a dit : « Le Coran a été révélé pour être mis en pratique
mais ils ont pris sa simple étude comme œuvre.
Certes l’un d’entre eux récite le Coran du début à la fin sans faire une seule faute de lecture,
alors qu’il se trompe dans tous ses actes ».

Le Très-Haut nous dit dans la sourate Al Mulk (sens des versets) :


{Celui qui a créé la mort et la vie afin de vous éprouver (et de savoir) qui de vous est le meilleur
en œuvre, et c’est Lui le Puissant, le Pardonneur}
(al mulk 2)

Le Très-Haut nous dit :


{Nous avons placé ce qu’il y a sur la terre pour l’embellir, afin d’éprouver (les hommes et afin de
savoir) qui d’entre eux sont les meilleurs dans leurs actions}
(al kahf 7)

Très-Haut nous dit:


{Ceux qui croient et font de bonnes œuvres... vraiment Nous ne laissons pas perdre la
récompense de celui qui est le meilleur en œuvre}
(al kahf 30)

‘Abdullah ibn Mas’oud, qu’Allah l’agrée, nous dit : « Lorsque l'un d'entre nous apprenait dix
versets, il n'allait pas plus loin sans en connaître leur sens et les mettre en pratique ».

Sais-tu qu’Allah Le Très-Haut a révélé Son livre au prophète ‫ ﷺ‬sur une période de 23 années !
{Nous avons fait descendre) un Coran que Nous avons fragmenté, pour que tu le lises lentement
aux gens.
Et Nous l’avons fait descendre graduellement}
(al isra 106)

Allah Le Très-Haut nous dit :


{Et ceux qui ne croient pas disent: «Pourquoi n’a-t-on pas fait descendre sur lui le Coran en une
seule fois?»
Nous l’avons révélé ainsi pour raffermir ton cœur.
Et Nous l’avons récité soigneusement}
(Al furqan 32)

‘Abdallah ibn Abbas, qu’Allah l’agrée, le cousin paternel du Prophète ‫ﷺ‬, nous dit :
Le Messager d'Allah est décédé alors que j’avais environ dix ans. J’avais appris à cette époque «
Le Mufassal ».

‘Abdullah ibn ‘Omar, qu’Allah Le Très-Haut les agrée, a dit :


« ‘Omar m’a demandé un jour : « Combien as-tu mémorisé du Coran ? »
Je lui répondis 10 sourates.
Il posa la même question à mon frère ‘Ubayd qui répondit qu’il n'en connaissait qu’une seule.
Malgré cela, il ne nous a pas donné d’ordre ni d’interdiction, il nous a juste dit :
« Si vous voulez apprendre quelque chose du Coran, commencez par le mufassal, il est plus
simple. » »

La compréhension du Coran, la méditation et sa pratique sont des obligations. Ceci fait


l’unanimité chez nos savants.

Notre Prophète‫ ﷺ‬dit : « Il est possible qu'un jeûneur ne récolte de son jeûne que la faim et la soif
et il est possible que quelqu'un qui prie la nuit ne récolte de sa prière que la fatigue ».
(Rapporté par Ibn Khouzeima et al Hakim et jugé Sahih (authentifié) par le Cheikh Albani )

Le Prophète ‫ ﷺ‬a dit : « Invoquez Allah tout en étant convaincus qu’Il vous exaucera et sachez
qu’Allah
n’exauce pas les invocations d’un cœur distrait » (Rapporté par Tirmidhi).

Le Prophète ‫ ﷺ‬a dit : « Invoquez Allah tout en étant convaincus qu’Il vous exaucera et sachez
qu’Allah n’exauce pas les invocations d’un cœur distrait »
(Rapporté par Tirmidhi).

Il a été rapporté à Aïcha (qu’Allah l’agrée) que des gens récitaient le Coran (dans sa globalité)
une fois ou deux fois dans la même nuit. Elle a dit :
« Ils ont récité sans réciter ».
Puis elle dit : « Je priais la nuit avec le Prophète ‫ ; ﷺ‬il récitait les sourates al Baqarah, al ‘Imran et
an Nissa, et il ne récitait pas un verset mentionnant la crainte d’Allah sans demander protection à
Allah ; il ne récitait pas un verset mentionnant une bonne nouvelle sans invoquer Allah et la
désirer »
(le musnad de l’imam Ahmed).

Un responsable d’un centre islamique du brésil a appelé un de mes enseignants en Egypte. Il lui a
dit :
« Je ne comprends pas, nous avons beaucoup de convertis au Brésil. Ils étaient chrétiens et se
convertissent à l’islam. Puis quelques années plus tard, un certain nombre délaisse également
l’islam ».
Le cheikh a répondu que c’est normal car ils ont délaissé une religion dans laquelle l’adoration
est machinale, robotique et nous n’avons pas su leur proposer mieux.

Le Prophète ‫ ﷺ‬nous dit :


"En vérité, il y a dans le corps humain un morceau de chair qui, s’il est sain, permet au corps tout
entier de prospérer et qui, en mauvais état, le corrompt en entier. Ce morceau de chair n’est
autre que le cœur".
(Rapporté par al Bukhari et Muslim).

Aïcha, épouse du Prophète (sur lui la paix), raconte : "Parmi les premiers passages du Coran à
avoir été révélés, il y a une sourate parmi les sourates mufassal, dans laquelle il est question du
Paradis et de l’Enfer ; et puis, lorsque les hommes retournèrent vers l’islam, le licite et l’illicite
furent révélés.
Si dès le début Allah avait révélé : "Ne buvez plus d’alcool", les hommes auraient dit : "Nous ne le
délaisserons jamais !".
Si dès le début Allah avait révélé : "Ne commettez plus l'adultère !", les hommes auraient dit :
"Nous ne le délaisserons jamais !"…"
(rapporté par al-Bukhârî, n° 4707).

Dans le Coran, le mot hafidh a toujours un sens de compréhension et de mise en pratique :


« Ils sont ceux qui se repentent, qui adorent, qui louent, qui parcourent la terre (ou qui jeûnent),
qui s’inclinent, qui se prosternent, qui commandent le convenable et interdisent le blâmable et
qui observent les lois d’Allah... et fais bonne annonce aux croyants »
(at tawbah 112).
{ Mais Allah est Le meilleur gardien, et Il est Le plus Miséricordieux des miséricordieux}
(yussuf 64}
{Et qui observent strictement leur Ṣalāt}
(al mu’minoun 9)
{ Et pourtant il n’avait sur eux aucun pouvoir si ce n’est que Nous voulions distinguer celui qui
croyait en l’au-delà et celui qui doutait.
Ton Seigneur, cependant, assure la sauvegarde de toute chose}
(saba 21)
Comme nous le voyons, le Coran ne réduit pas le sens du mot hafidh à la mémorisation comme
nous le faisons aujourd’hui.
Dans le Coran, le mot « hafidh » n’a pas le sens de « mémorisateur » mais c’est plutôt celui qui le
préserve, autant bien ses mots que ses sens.

Le prophète ‫ ﷺ‬a dit : « Celui qui lit le Coran tout en le préservant sera avec anges nobles »
(al bukhari)

« Celui qui préserve les 10 premiers versets de sourate al kahf sera protégé du dajjal »
(muslim)

L’imam an Nawawi, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit à propos de ces versets : « Celui qui les
médite ne sera pas tenté par le dajjal ».

« La simple mémorisation par cœur ne permet pas d’atteindre cette faveur car il se peut qu’une
personne mémorise les versets sans leur donner leur droit. »
(Mahmoud Rouzin)

Comme pour les hadiths, al hafidh al Baghdadi, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Le hafidh
c’est celui qui préserve le hadith, la mémorisation, la compréhension et la mise en pratique ».

Ibn Taymiyah, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « L’objectif du Coran est la compréhension de
ses sens et sa mise en pratique.
Si cela n’est pas l’intention du hafidh, il ne fait pas partie des gens de sciences ni des gens du
Coran et ce, même s’il a mémorisé tout le Coran ou une partie sans compréhension.
Apprendre ce qu’il comprend du Coran est mieux que de réciter ce qu’il ne comprend pas .

Waqi’, qu'Allah l'agrée, a dit : « Si tu veux apprendre le hadith, mets-le en pratique ».


Et moi je dis, si tu veux apprendre le coran, mets-le en pratique.
(abdelkarim de vivre le coran)

‘Aïcha, qu’Allah l’agrée, nous dit : « Le Prophète ‫ ﷺ‬ne terminait pas la récitation du Coran en
moins de trois jours ».

Le prophète ‫ ﷺ‬nous explique la raison, il a dit à ‘Abdallah ibn Amr, qu’Allah l’agrée :
« Ne récite pas le Coran entièrement en moins de trois jours car celui qui le récite en moins de
trois jours ne le comprend pas ».
(Rapporté par Ahmed et authentifié par le Cheikh al Albany).

‘Aïcha qu’Allah l’agrée nous dit également : « A ma connaissance, le prophète ‫ ﷺ‬n’a jamais lu le
Coran en une nuit et il n’a jamais prié toute la nuit jusqu’à la prière du matin »
(Muslim)

‘Aïcha, qu’Allah l’agrée, nous dit :


« Après avoir guidé la prière de al ‘isha, le prophète ‫ ﷺ‬regagnait son lit puis il dormait.
Au milieu de la nuit, il se levait, allait faire ses besoins puis ses ablutions.
Ensuite il entrait à la moquée pour prier. Il ne revenait pas tant qu’il n’avait pas fini de lire sa
partie de Coran (hizb) ».
(Al Bukhari).

{Et récite le Coran, lentement et clairement}


(al muzammil 4)

Sa récitation était propice à la compréhension et à la méditation du Coran.


Le cheikh al Albani, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Comme il lui a été commandé, le
prophète sws récitait le Coran avec [le tartil].
Sa récitation n’était pas rapide (al hadh) ni pressée. C’était une récitation claire, lettre par lettre
».

Hafsa, qu’Allah l’agrée, a dit : « Quand le prophète ‫ ﷺ‬récitait une sourate, il la récitait avec [le
tartil] (lentement et clairement) jusqu’à qu’elle paraissait la sourate la plus longue. »
(Muslim)

Oum Salama, qu’Allah l’agrée, a dit : « Le prophète récitait le Coran verset par verset ». (Dans le
sens ou sa récitation était lente).
(Al Bukhari).

Elle nous dit encore : « La récitation du Messager d’Allah ‫ ﷺ‬était une récitation claire, lettre par
lettre ».
(Rapporté par ibn abi Chaybah)

Sa lecture était tellement lente et claire que certains compagnons mémorisaient des sourates
simplement en l’entendant de la bouche du Prophète ‫ ﷺ‬. Ce fut le cas de oum Hicham bint
Haritha bint No’man, qu’Allah l’agrée.
Elle a dit : « J’ai mémorisé sourate « qaf » directement de la bouche du prophète ‫ﷺ‬, il la récitait
tous les vendredis sur le minbar lorsqu’il s’adressait aux gens »
(Muslim).

Le tarji’ c’est le fait d’insister sur la dernière prolongation.


C’est une lecture plus lente que le tartil
(ibn Hajar).

Oum Hani a dit : « Pendant que je dormais, j’entendais la voix du prophète sws qui récitait le
Coran. Il prolongeait les dernières lettres. (tarji’) ».
(fath al bari).
Qatada, qu’Allah l’agrée, rapporte que Anas ibn Malik, qu’Allah l’agrée, a été questionné sur la
récitation du prophète ‫ﷺ‬, il dit :
« Il prolongeait les mots ‫ﷺ‬, puis Anas, qu’Allah l’agrée, récita bismiLlah ar Rahman ar Rahim en
prolongeant les mots ».
(Rapporté par Al Bukhari).

Oum Salama, qu'Allah l'agrée, a dit également : « Sa récitation était prolongée ».

Hudhayfa, qu’Allah l’agrée, a dit : « Sa récitation était calme et à mi-voix (tarassoul).


A chaque fois qu’il récitait un verset dans lequel il y avait des évocations, il évoquait Allah, exalté
soit-Il.
Quand il récitait un verset dans lequel il y avait une requête adressée à Allah, exalté soit-Il, il la
Lui adressait et quand il récitait un verset dans lequel il y avait la demande de la protection
d’Allah, exalté soit-Il, Il la lui demandait »
(Rapporté par Muslim).

Le cheikh al ‘Otheymine, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit dans l’explication de ryad as salihin :
« Le prophète ‫ ﷺ‬a regroupé dans sa lecture l’évocation, l’invocation et la réflexion.
Il n’y a aucun doute que celui qui demande lorsqu’il faut demander, qui demande la protection
quand il le faut, qui glorifie Allah quand il le faut, médite sur sa lecture et réfléchit à propos de
ses sens.
La lecture du Coran doit être un jardin parmi les jardins d’évocations, de lectures, de
glorifications, d’invocations et de méditation.

Le prophète ‫ ﷺ‬répétait les versets du Coran. Tout cela ayant pour but de méditer les paroles
d’Allah le très haut.
Abû Dhar, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : « Le prophète ‫ﷺ‬accomplit la prière nocturne
en récitant un verset qu'il répéta jusqu'au matin.
Ce verset est (sens du verset) : "Si Tu les châties, ils sont Tes serviteurs.
Et si Tu leur pardonnes, c'est Toi le Puissant, le Sage. »
(Rapporté par l’imam Ahmed, qu'Allah lui fasse miséricorde). Hadith hassan (bon).

Le Prophète ‫ ﷺ‬nous dit : « Le jour du jugement dernier, on dira au lecteur assidu du Coran :
« Lis et monte dans les degrés du paradis.
Récite clairement le Coran comme tu le faisais dans le bas monde.
Ta place au paradis te sera fixée au dernier verset que tu liras ».
(Rapporté par Abu Daoud et Tirmidhi).

le Prophète ‫ ﷺ‬nous donne une toute autre définition, il nous dit ‫ ﷺ‬:
« Le Coran sera amené le jour de la résurrection, ainsi que ses fervents adeptes, ceux qui le
mettaient en pratique dans la vie d'ici-bas ».
(Rapporté par Muslim).

Il ‫ ﷺ‬savait que chaque musulman serait interrogé sur sa mise en pratique: Il ‫ ﷺ‬nous dit :
« Le Jour de la résurrection, Allah Le Très-Haut se rapprochera de Ses adorateurs afin de juger
entre eux.
Chaque communauté sera agenouillée.
La première personne que l’on appellera sera un homme qui aura appris [par cœur] le Coran,
ensuite quelqu’un qui aura été tué dans la voie d’Allah et enfin quelqu’un qui aura eu beaucoup
d’argent [ou de biens].
Allah Le Très-Haut dira au récitateur du Coran : “Ne t’ai-je pas enseigné ce que j’ai révélé à Mon
messager (le Coran) ?”
Il répondra : “Plutôt oui, ô Seigneur !”
Allah demandera : “De ce que tu savais, qu’as-tu mis en pratique ? »
(Rapporté par at Tirmidi et authentifié par la Cheikh al Albany)
le Coran, comme nous le rapporte Aïcha, qu’Allah l’agrée, lorsqu’elle fut questionnée sur le
caractère (ou comportement) du prophète ‫ﷺ‬, elle répondit :
« Son caractère (comportement) était le Coran »
(Rapporté par Abou Daoud et authentifié par le cheikh al Albani).

Les mots utilisés par Aïcha, qu’Allah l’agrée, sont aussi importants car le caractère (khoulouq en
arabe) est comme nous le dit al Mawardy, qu’Allah lui fasse miséricorde : « Une attitude
permanente que l’homme produit sans effort »

Allah Le Très-Haut nous confirme les propos d’Aicha, qu’Allah l’agrée.


Il nous dit en s’adressant au Prophète sws (sens du verset): « Et tu es certes, d’un caractère
éminent »
(la plume v.4)

Il ‫ ﷺ‬cherchait à pratiquer tous les versets, l’exemple est donné par ‘Abdallah Ibn ‘Abbas, qu’Allah
l’agrée, qui nous dit :
« Lorsque le prophète ‫ ﷺ‬récitait « Glorifie Le Nom de ton Seigneur, Le Très-Haut », il disait : «
gloire à Mon Seigneur Le Très-Haut ».
(Rapporté par l’imam Ahmed, Abu Daoud et al Bayhaqi).

De plus, il enseignait cette mise en pratique.


‘Oqba ibn ‘Amir Al Juhany, qu’Allah l’agrée nous dit : « Lorsqu’a été révélé [Glorifie donc le nom
de ton Seigneur, Le Très-Grand]
(sourate al Waqi’a verset 96), le Prophète ‫ ﷺ‬nous a dit : « Prononcez ce verset dans vos
inclinaisons »,
et lorsqu’a été révélé le verset [Glorifie le nom de ton Seigneur, Le Très-Haut]
(al A’la verset 1), il nous a dit : « Prononcez-le dans vos prosternations ».
(Rapporté par Ahmed).

Abu Ad Darda, qu’Allah l’agrée, a dit : « Je crains de mon Seigneur le jour du jugement qu’Il
m’appelle et qu’Il me dise :
« ô ‘Owaymir ». Je répondrai : me voici ô Seigneur; Il me dira : “ De ce que tu savais, qu’as-tu mis
en pratique?”

Hudhayfa, qu’Allah l’agrée, a demandé au Prophète ‫ ﷺ‬:


« En cas d’épreuves et de périodes de troubles (fitna), que dois-je faire ? » Il lui répondit ‫ ﷺ‬:
« Etudie le livre d’Allah et pratique ce qu’il contient, ceci est la solution » Il répéta cela trois fois.

Al Fudayl, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Le Coran a été révélé pour être mis en pratique,
malheureusement, les gens ont pris sa récitation pour seul acte d’adoration ».

Ibn al ‘Arabi, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « La plus grande perte pour un adorateur le jour
du jugement dernier est de rencontrer son Seigneur avec un Coran mémorisé mais pas mis en
pratique ».

Ibn al Qayyim, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Les fervents adeptes du Coran sont ses
savants, ceux qui le mettent en pratique même s’ils ne l’ont pas mémorisé. Quand à celui qui le
mémorise par cœur sans le comprendre ni le mettre en pratique, il ne fait pas partie de ses
adeptes, même s’il récite
ses lettres parfaitement ».
(zad al ma’ad)

Et n’oublie surtout pas que la pratique du Coran est facilitée par Allah Le Très-Haut car elle
rentre dans la généralité du verset suivant:
[En effet, Nous avons rendu le Coran facile. Y a-t-il quelqu’un pour réfléchir?]
(Al Qamar 17).
Allah Le Très-Haut dit (sens des versets) :
[Par l’étoile à son déclin
- Votre compagnon ne s’est pas égaré (1)
-et n’a pas été induit en erreur (2)
-et il ne prononce rien sous l’effet de la passion (3)
- ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée
-Que lui a enseigné (l’Ange Gabriel) à la force prodigieuse].
(L’étoile verset 1 à 5).
1- Votre compagnon ne s’est pas égaré : la perfection dans le savoir
2- n’a pas été induit en erreur : la perfection dans les actes
3- il ne prononce rien sous l’effet de la passion : la perfection dans la transmission et le
comportement.

Et ceci est la définition du « rabbany », le savant. C’est celui qui sait, fait et transmet. Allah le très
haut
nous dit (sens du verset) :
{ Il ne conviendrait pas à un être humain à qui Allah a donné le Livre, la Compréhension et la
Prophétie, de dire ensuite aux gens:
«Soyez mes adorateurs, à l’exclusion d’Allah; mais au contraire, [il devra dire]:
«Devenez des savants, obéissant au Seigneur, puisque vous enseignez le Livre et vous l’étudiez»]
(al ‘imran 79)

[Ne remue pas ta langue pour hâter sa récitation - Son rassemblement (dans ton cœur et sa
fixation dans ta mémoire) Nous incombent, ainsi que la façon de le réciter. - Quand donc Nous le
récitons, suis sa récitation - A Nous, ensuite incombera son explication].
(Sourate al Qiyamah v.16 à 19)

Qui pourrait mieux nous expliquer ces versets qu’Abdallah Ibn ‘Abbâs (qu’Allah l’agrée), le cousin
paternel du Prophète ‫ ﷺ‬:
D’après Sa’id ibn Jubayr, qu’Allah l’agrée, ‘Abdallah ibn ‘Abbâs, qu’Allah l’agrée, a dit à propos du
verset:
[Ne remue pas ta langue pour hâter sa récitation]:
« Le messager d’Allah ‫ ﷺ‬cherchait à apaiser la souffrance que lui causait la révélation; pour ce
faire il lui arrivait de remuer les lèvres. ».
Et Ibn ‘Abbâs de dire aux gens présents: « Regardez! je vais les remuer comme le faisait le
messager d’Allah ».
Et Sa’id de dire à son tour: « Je vais les remuer comme j’ai vu ibn ‘Abbâs le faire », et il remua les
lèvres.
Puis ibn ‘Abbas, qu’allah l’agrée, dit à propos du verset suivant:
[Son rassemblement (dans ton cœur et sa fixation dans ta mémoire) Nous incombent, ainsi que la
façon de le réciter].
« C’est à Allah Le Très-Haut qu’incombe de rassembler le Coran dans ta poitrine pour te faciliter
sa récitation ».
Puis il dit à propos du verset : [Quand donc Nous le récitons, suis sa récitation].
« C’est-à-dire: Ecoute et sois attentif à sa récitation ».
Puis il finit par l’explication du verset [A Nous, ensuite incombera son explication].
Il dit (qu’Allah l’agrée) :
« C’est-à-dire: ensuite c’est à nous de te le faire réciter. Après ces versets, le messager d’Allah ‫ﷺ‬,
lorsque Jibril venait le trouver, écoutait la récitation de celui-ci.
Et une fois l’archange parti, le prophète récitait le Coran exactement de la même manière que lui
».
(Al Bukhari)

Il dit à propos du verset [Ne remue pas ta langue pour hâter sa récitation]:

« Les exégètes ont divergé à propos de la cause de révélation de ce verset :


- Certains, tels que Ibn ‘Abbas et Said ibn Jubayr, qu’Allah les agrée, ont dit :
ce verset a été révélé car le prophète ‫ ﷺ‬s’empressait de réciter les versets lorsqu’il les entendait.
Son amour pour les versets le faisait s’empresser de les mémoriser.
Allah Le Très-Haut lui a donc dit de ne pas hâter sa récitation et sa mémorisation, car c’est Lui qui
se charge de rassembler les paroles coraniques dans son cœur.
- D’autres, tels que Mujahid, Al Hassan et Qatada, qu’Allah les agrée, ont dit que ce verset avait
été révélé car le prophète ‫ ﷺ‬s’empressait de réciter le Coran de peur de l’oublier, Allah Le Très-
Haut lui a donc dit :
[Ne remue pas la langue pour hâter sa récitation - Son rassemblement (dans ton cœur et sa
fixation dans ta mémoire) Nous incombe]
qui a pour sens, Nous te le faisons lire et tu ne l’oublieras pas ».
L’imam at Tabary conclut ce passage par : « Selon moi, l’avis le plus juste est le premier.
Allah est plus savant ».
Il poursuit en disant à propos de :
[Son rassemblement (dans ton cœur et sa fixation dans ta mémoire) Nous incombent, ainsi que la
façon de le réciter].
« A Allah Le Très-Haut incombe le rassemblement du Coran dans ta poitrine ô Mohammed,
jusqu’à ce qu’on le fixe dedans et que tu puisses le réciter. »
Et dans le même sens Allah Le Très-Haut dit (sens du verset) :
[Que soit exalté Allah, Le Vrai Souverain! Ne te hâte pas [de réciter] le Coran avant que ne te soit
achevée sa révélation.
Et dis: « Ô mon Seigneur, accrois mes connaissances!].
( Taha v.114).

L’imam ibn Jarir At Tabari dit à propos du verset suivant : [Quand donc Nous le récitons, suis sa
récitation] : « Les
savants ont donné trois interprétations du sens « suis sa récitation » :
1- Écoute en silence, (ibn Abbas)
2- Suis les règles qu’il contient,
3- Mets-le en pratique.

Il conclut son explication en disant que pour lui, l’avis le plus juste est d’interpréter le verset [suis
sa récitation] par
«suis les règles qu’il contient et mets-le en pratique ».
Ceci est également la parole de Ibn ‘Abbas, Ad Dahhak et Mujahid, qu’Allah les agrée).
Il dit à propos du verset : [A Nous, ensuite incombera son explication] :
« A nous de t’expliquer ce qui est licite, illicite, ses obligations, ses interdictions et ses règles
détaillées ».
(Tafsir at Tabari).

Les savants qui soutiennent cet avis déduisent des versets et hadiths cités que le rôle de Jibril,
qu’Allah lui accorde le salut, était de transmettre les versets du Coran au prophète ‫ﷺ‬, et que
l’explication des versets incombait à Allah Le Très-Haut.
[A Nous (Allah), ensuite incombera son explication]. Selon eux, c’est Allah exalté soit-Il, lui-même
qui a enseigné le sens des versets (compréhension, licite, illicite, les obligations, les interdictions
et ses règles détaillées…) au prophète ‫ﷺ‬.
Par cela, Allah Le Très-Haut nous montre que les « mots » du Coran sont très importants car il a
désigné le meilleur des anges pour enseigner leur lecture et la mémorisation, mais Il nous
démontre que ses « sens » sont encore plus importants car c’est Lui-même, Allah Le Très-Haut,
qui S’est chargé de leur enseignement. Ceci est l’avis d'ibn Kathir
et ibn Jarir at Tabari.

Le deuxième avis, qui est celui d’un ensemble de grands savants explique que cet enseignement
portait sur la récitation, la compréhension, la méditation et la mise en pratique.
Le cheikh Ar Razi, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit :
« Le verset [Ne remue pas ta langue pour hâter sa récitation] prouve que le prophète ‫ ﷺ‬récitait le
Coran en même temps que Jibril, qu’Allah lui accorde le salut, et qu’en même temps, de par son
attachement au savoir, le prophète ‫ ﷺ‬le questionnait au sujet du sens des versets.
Allah Le Très-Haut a interdit au prophète ‫ ﷺ‬de s’occuper des deux choses en même temps (les
mots et le sens).
Allah Le Très-Haut a interdit au prophète ‫ ﷺ‬de réciter avec Jibril, qu’Allah lui accorde le salut, par
le verset [et quand Nous l’aurons lu, suis-en bien la lecture] et Il lui a interdit de poser des
questions sur le sens des versets par le verset : [A Nous, ensuite incombera son explication].

Le docteur Yussuf al Hati, qu’Allah le préserve, a dit à propos de l’interdiction citée dans le verset
: « La cause de cette interdiction est peut-être, et Allah est plus savant, La Volonté d’Allah que le
prophète ‫ ﷺ‬ne s’occupe de la mémorisation au détriment de sa compréhension ».

Le Cheikh Ibn Baz, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit en commentant le hadith d’Abdallah ibn
‘Abbas, qu’Allah
l’agrée :
"Le prophète était le plus généreux des gens et il l’était encore plus pendant le mois du ramadan
lorsqu'il
rencontrait Jibril, qu’Allah lui accorde le salut, et qu’il lui faisait étudier le Coran. Jibril, qu’Allah
lui accorde le salut, le
rencontrait chaque nuit du mois de ramadan et il le lui faisait étudier. » (Rapporté par al Bukhari).

Le Cheikh ibn Baz, qu'Allah lui fasse miséricorde, dit : « On apprend de ce hadith l’importance de
l’étude du Coran.
On apprend également qu’il est préférable qu’il soit enseigné par une personne dont l’étudiant
tire des bénéfices et qui le fait progresser.
Le prophète ‫ ﷺ‬profitait de l’enseignement de l’ange Jibril, qu’Allah lui accorde le salut, que cela
soit en ce qui concerne les « mots » du Coran et son « sens ».
Il est demandé à l’enseignant d’aider son élève à la compréhension du « sens » du Coran et à la
mémorisation de ses « mots ».
(majmou’ al fatawa de cheikh ibn Baz).

Docteur Taha Chérif Yunus a dit en commentant le même hadith :


« Qu’est-ce qui empêche que l’étude du Coran entre Jibril, qu’Allah lui accorde le salut, et le
prophète ‫ ﷺ‬ait été une étude du « sens » et des « mots » ? Pourquoi se limiter dans cette étude à
un suivi des mots et à leur mémorisation?
Sans oublier qu’Allah Le Très-Haut s’est chargé du rassemblement de ses mots dans le cœur du
prophète, il n’oubliera ni ses mots, ni sa récitation.

De plus, les rencontres entre le prophète ‫ ﷺ‬et Jibril, qu’Allah lui accorde le salut, étaient
régulières, et le prophète ‫ ﷺ‬les transformait en action. L’exemple se trouve dans ce hadith, par
l’augmentation de sa générosité ‫ ﷺ‬et de ses dépenses.
Il n’y a aucun doute que ceci est un effet de l’étude du sens et non pas un effet de l’étude des
mots du Coran ».
(Tiré du livre « Voyage de recherche à propos des fervents adeptes du Coran » Docteur Taha
Cherif Yunus).

Le prophète ‫ ﷺ‬nous dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui apprend le Coran et l’enseigne ».

Abdallah ibn Mas’oud, qu’Allah l’agrée, nous dit : « Lorsque l'un d'entre nous apprenait dix
versets, il n'allait pas plus loin sans en connaître leur sens et les mettre en pratique ».

Il dit également : « La simple mémorisation des mots du Coran est difficile pour nous, alors que
leur mise en pratique nous est facile. Après nous, des peuples vont nous succéder, pour qui la
mémorisation des mots sera simple alors que la mise en pratique sera difficile ».
(tafsir al Qurtubi)

‘Abdallah ibn ‘Omar, qu’Allah les agrée, a dit :


« Des hommes parmi les meilleurs compagnons du prophète ‫ ﷺ‬ne pouvaient réciter pas plus
d’une sourate du Coran car la mémorisation était lourde
pour eux.
Mais par contre, Allah Le Très-Haut leur a donné la connaissance et la mise en pratique du Coran.
Malheureusement à la fin de cette communauté, le Coran sera négligé jusqu’à ce que l’enfant,
l’étranger le mémoriseront sans rien en comprendre.

Dans ce sens, l’imam al Dhahabi, qu’Allah lui fasse miséricorde, rapporte dans son recueil « des
biographies » que ‘Omar ibn al Khattab, qu’Allah l’agrée, a appris la sourate al baqarah en 12 ans.

L’imam Malik, qu’Allah lui fasse miséricorde, rapporte également dans son livre « al Muwatta »
que Abdallah Ibn ‘Omar, qu’Allah l’agrée, a appris la sourate al baqarah en 8 ans.

‘Abdallah Ibn Mas’oud, qu’Allah l’agrée, dit à un homme: « Tu vis à une époque où se trouvent
beaucoup de savants du Coran, même si peu l’ont mémorisé, ses lois sont respectées même si
ses mots sont oubliés.
Il viendra une époque où les savants du Coran seront peu alors que ceux qui le mémorisent
seront beaucoup, ses mots seront préservés mais ses lois seront bafouées ».

Hudhayfa, qu’Allah l’agrée, a dit : « Nous avons cru sans avoir mémorisé le Coran, et il viendra un
temps où les gens mémoriseront le Coran sans croire ».

Une autre histoire pour justifier ces propos.


Des gens de l’Iraq sont passés devant ‘Omar, qu’Allah l’agrée, lorsqu’il était calife. Il leur
demanda :
« Quoi de neuf ? ».
Le responsable de ce groupe répondit : « Nous allons bien, et parmi nous se trouve une personne
qui a appris le Coran ».
Omar ordonna aussitôt de récompenser cette personne.
Il se passe la même situation un an plus tard mais avec 700 personnes qui avaient mémorisé le
Coran.
Omar ordonna d’interrompre les récompenses en disant : « J’ai peur qu’ils ne l’aient pas compris
».

Abu 'Abdir Rahman as Sulami, qu’Allah lui fasse miséricorde, était un des disciples des
compagnons. Il
a appris le Coran avec 'Othman Ibn 'Affan, Aly, Oubey, Zayd ibn Thabit et ‘Abdallah ibn Mas’oud
(qu’Allah les agrée).
Il est rapporté que suite à l’écoute du hadith dans lequel le prophète ‫ ﷺ‬a dit: « Le meilleur d’entre
vous
est celui qui apprend le Coran et l’enseigne », il enseigna le Coran 40 ans dans la mosquée d’Al
Kouffa,
puis il dit: « C'est ce hadith qui m'a retenu à cette place-ci (enseignant) ». (Rapporté par
Boukhari).

Il est rapporté que suite à l’écoute du hadith dans lequel le prophète ‫ ﷺ‬a dit:
« Le meilleur d’entre vous est celui qui apprend le Coran et l’enseigne », il enseigna le Coran 40
ans dans la mosquée d’Al Kouffa, puis il dit:
« C'est ce hadith qui m'a retenu à cette place-ci (enseignant) ».
(Rapporté par Boukhari).

Il a également dit, décrivant la méthodologie d’apprentissage des compagnons: « Ceux qui nous
enseignaient le Coran tels que Uthman Ibn ‘Affân et ‘Abdullah Ibn Mas'ûd et d'autres, nous ont
rapporté que lorsqu'ils apprenaient du prophète (paix et salut sur lui) dix versets, ils ne les
dépassaient
pas avant d'avoir appris ce qu'ils contenaient de savoir et d’actes.
Ils dirent ensuite : nous apprîmes le savoir et la mise en pratique en même temps ».
Dans une autre version ils dirent : « Nous apprîmes le Coran et la mise en pratique en même
temps ».
Dans une troisième version ils dirent : « Nous apprîmes le Coran, le savoir et la mise en pratique
en
même temps ».

Hassan al Basry, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Ceux qui vous ont précédés ont compris
que le
Coran était un message de leur Seigneur. Ils le méditaient la nuit et l’appliquaient la journée ».

Il dit également : « Certes l’un d’entre vous dit : « J’ai récité tout le Coran sans en oublier une
seule lettre ».
C’est un menteur, il n’a rien récité.
Par Allah, on ne voit pas les effets du Coran dans son comportement ni ses actes.
Ceux-là ne sont pas des récitateurs, ni des savants ni des sages.
Quand est-ce que les savants ont dit une chose pareille ?
Allah Le Très-Haut dit : « Nous allons te révéler une parole lourde (le Coran) »
(sourate al Muzammil verset 5) : ce qui est sous-entendu c’est sa mise en pratique.
Allah Le Très-Haut dit:
« Lorsque nous lisons le Coran, suis sa récitation » (sourate al Qiyamah verset 18) : déclare licite
le licite et déclare illicite l’illicite.
Lorsque le prophète ‫ ﷺ‬est décédé, peu de compagnons avaient mémorisé le Coran dans sa
globalité, car ils l’honoraient et s’appliquaient à le comprendre et le mettre en pratique ».

Al Foudayl ibn ‘Iyad, qu’Allah lui fasse miséricorde a dit : « Le Coran a été révélé pour être mis en
pratique mais malheureusement les gens ont pris sa récitation comme seule pratique ».

Les grands savants qui suivirent les disciples des compagnons étaient du même avis ;
voici par exemple quelques paroles de Cheikh al islam ibn Taymiyah, qu’Allah lui fasse
miséricorde :
« Ce qui est demandé, en ce qui concerne le Coran, c’est la compréhension de son sens et sa mise
en pratique.
Si cela n’est pas l’objectif de celui qui le mémorise, il ne fait pas partie des gens de science ni des
gens du savoir, même s’il a mémorisé tout le Coran ou une grande partie.
Apprendre ce qu’il comprend du Coran est mieux que de réciter ce qu’il ne comprend pas ».

Il nous dit également en commentant le hadith « le meilleur d’entre vous est celui qui apprend le
Coran et l’enseigne » :
« Est sous-entendu dans ce hadith l’enseignement de ses mots et de son sens.
L’apprentissage de son « sens » est l’objectif principal de l’enseignement de ses « mots » car c’est
ceci qui augmente la foi ».

Il est rapporté que l’on amena à l’imam Malik, qu'Allah lui fasse miséricorde, un enfant de 7 ans
qui avait fini la mémorisation complète du Coran, il répondit : « Ceci n’est pas nécessaire ».
Il a blâmé cette chose car apprendre rapidement et sans comprendre est contraire à la
méthodologie prophétique.

Ibn al Qayyim, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit dans zad al ma’ad :
« Les adeptes du Coran sont ceux qui connaissent ses sens, qui le mettent en pratique même s’ils
ne le connaissent pas par cœur.
Quant à celui qui le mémorise sans le comprendre ni l’appliquer ne fait pas partie des adeptes du
Coran, même s’il le récite parfaitement ».

« Nous avons appris le Coran, la science et la mise en pratique en même temps ».


(Abd ar Rahmen as Sulami)

«Nous apprîmes la foi (sens) avant d’apprendre le Coran (mots), puis nous apprîmes le Coran
(mots), ce qui fit augmenter notre foi”.
Abdallah ibn Omar
« Nous avons appris le savoir et la mise en pratique en même temps ».
‘Abdallah ibn ‘Omar

Allah Le Très-Haut dit (sens du verset) :


[Notre Seigneur! Envoie l’un des leurs comme messager parmi eux, pour leur réciter Tes versets,
leur enseigner le Livre et la Sagesse, et les purifier.
Car c’est Toi certes le Puissant, le Sage].
(Al Baqarah v129).
Les savants disent à propos de ce verset :
- [pour leur réciter tes versets] : signifie la lecture répétée qui a pour objectif la compréhension
des versets.
- [Leur enseigner le Livre] : l’imam al Qortoby, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Ce verset
signifie enseigner le sens des versets ».
- [Et la Sagesse]: signifie enseigner la mise en application de ces versets (avec la connaissance).
L’imam ibn Rajab, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « La sagesse citée dans ce verset est la
science profitable et les bonnes actions ».
- [Et les purifier] : c’est-à-dire purifier leur âme par ce qu’ils ont appris des sens et de la mise en
application du Coran, car ceci est le plus grand objectif. Cela signifie également le suivi des
élèves après l’enseignement.

‘Abdullâh ibn Omar, qu’Allah l’agrée, a dit :


« Nous avons vécu une partie de notre vie, où l’un d’entre nous recevait [= apprenait] la foi (al
iman) avant d’apprendre le Coran (al Quran).
Une sourate était révélée au Prophète Muhammad ‫; ﷺ‬
nous apprenions alors ce qui y était (décrété) licite et ce qui y était (décrété) illicite, ainsi que là
où il convenait de s’arrêter [la fin des phrases], comme
vous, vous apprenez aujourd’hui le Coran .
Et nous avons vu aujourd’hui des hommes qui apprennent le Coran avant la foi. Il récite le Coran
du début à la fin, et ne sait pas ce qu’il ordonne, ni ce qu’il interdit, ni là où il convient de
s’arrêter” (Al-Itqân).
Al Bayhaqî

Jundub ibn ‘Abdillah, qu’Allah l’agrée, nous raconte son expérience :


“Nous étions, jeunes hommes, auprès du Prophète ‫ﷺ‬.
Nous apprîmes la foi (al iman) avant d’apprendre le Coran (alQuran).
Puis nous apprîmes le Coran, ce qui fit augmenter notre foi”
(rapporté par Ibn Mâja, 61).

La reconnaissance tardive qui n’est pas profitable:


Allah Le Très-Haut nous dit (sens des versets) :
{Et ils dirent: « Si nous avions écouté ou raisonné, nous ne serions pas parmi les gens de la
Fournaise ».
Ils ont reconnu leur péché.
Que les gens de la Fournaise soient anéantis à jamais.}
(Al mulk 10 et 11)
{Ils diront: «Notre Seigneur, Tu nous as fait mourir deux fois et redonné la vie deux fois: nous
reconnaissons donc nos péchés. Y a-t-il un moyen d’en sortir?»}
(Al ghafir 11)

La reconnaissance faite à temps qui est profitable :


Allah Le Très-Haut nous dit (sens des versets) :
{D’autres ont reconnu leurs péchés, ils ont mêlé de bonnes actions à d’autres mauvaises. Il se
peut
qu’Allah accueille leur repentir. Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux} (At Tawba 102)

Allah Le Très-Haut blâme dans le verset suivant ceux qui récitent et mémorisent le Coran sans le
comprendre.
Il nous dit (sens des versets):
[Et il y a parmi eux des illettrés (illettrés du Coran) qui ne connaissent rien du Livre hormis sa
récitation et qui ne font que des conjectures].
(Al Baqarah v.78).
L’imam Al Qortubi et l’imam Al Baghawy ont dit : « Le mot « Amaani » est le pluriel du mot «
oumniya » qui veut dire la récitation ».
La preuve se trouve dans le verset suivant, Allah a clairement utilisé le mot « oumniya » dans le
sens de récitation :
{Nous n’avons envoyé, avant toi, ni Messager ni prophète qui n’ait récité (ce qui lui a été révélé)
sans que le Diable n’ait essayé d’intervenir [pour semer le doute dans le cœur des gens au sujet]
de sa récitation (oumniya)}
(Al hajj 52)
‘Abdullah Ibn ‘Abbas (qu’Allah l’agrée) a dit à propos du verset 78 de sourate al baqarah : « Ils ne
connaissent pas le sens du Livre ».
Le Cheikh al Makki (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Ils ne connaissent du Livre que sa
récitation et ne le comprennent pas ni ne le mettent en pratique ».
Ach Chawkani (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Al amani signifie la récitation. Ils ne
connaissent du livre que sa récitation sans le comprendre ni le méditer ».
Le Cheikh Al ‘Otheymin (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit à propos de ce verset : « La chose la
plus nuisible pour les Musulmans est qu’ils ne s’intéressent que très peu aux sens du Coran.
Nous voyons la majorité des Musulmans réciter le Coran, ils adorent Allah par sa récitation en
espérant Sa récompense, alors qu’ils ne le méditent pas, ni ne réfléchissent sur son sens et ne
posent pas de questions sur sa compréhension. Ils sont donc comparables aux incultes ».

Sache que pour Allah Le Très-Haut, si tu ne comprends pas le Coran, tu es un illettré, même si tu
possèdes les plus hauts diplômes.
Allah Le Très-Haut blâme à plusieurs reprises dans le Coran la personne dont le but est de
comprendre tout ce qui se passe dans cette vie alors qu’il ignore le monde de l’au-delà.
Allah Le Très-Haut nous dit :
{Ils connaissent un aspect de la vie présente, tandis qu’ils sont inattentifs à l’au-delà.}
(Ar Roum 7)

Allah Le Très-Haut blâme celui qui ne s’intéresse qu’à ce bas monde :


{Ecarte-toi donc, de celui qui tourne le dos à Notre rappel et qui ne désire que la vie présente -
Voilà toute la portée de leur savoir.
Certes ton Seigneur connaît parfaitement celui qui s’égare de Son chemin et Il connaît
parfaitement qui est bien guidé}
(An Najm 29 et 30)

Le Prophète ‫ ﷺ‬a dit : « Certes Allah déteste le savant de ce bas monde qui est ignorant de l’au-
delà »
sahih al jami’

Le Prophète ‫ ﷺ‬demandait protection contre cet égarement, il disait ‫ ﷺ‬:


« Ô Allah ne fais pas de la Dounia notre souci principal, ni notre ultime savoir »

Ibn al ‘Araby a dit en commentant de ce verset :


« Ils n’ont du Coran que la récitation de la langue alors que la plus grande perte que peut avoir un
serviteur le jour dernier est de rencontrer son Seigneur avec un Coran mémorisé et non mis en
pratique »
(charh al muwatta)

Mujahid : « Le plus aimé auprès d’Allah est celui qui met le plus en pratique ce qu’il connait »

Allah Le Très-Haut nous dit :


{Nous avons destiné beaucoup de djinns et d’hommes pour l’Enfer. Ils ont des cœurs, mais ils ne
s’en servent pas pour comprendre.
Ils ont des yeux, mais ils ne s’en servent pas pour observer.
Ils ont des oreilles, mais ils ne s’en servent pas pour écouter. Ceux-là sont comme les bestiaux,
même plus égarés encore.
Tels sont les insouciants}
(Al An’am 179)

L’imam Al Qortobi a dit dans son tafsir à propos du passage {Ils ont des cœurs, mais ils ne s’en
servent pas pour comprendre} :
« Ils sont comme ceux qui ne profitent pas de ce qu’Allah leur a donné comme raison.
Ils ne réfléchissent pas aux récompenses et n’ont pas peur du châtiment ».
{Ceux-là sont comme les bestiaux} : car ils ont délaissé la méditation »
(tafsir Al Qortobi).

Le cheikh As Sa’di a dit : « Ils sont plus égarés que les bestiaux car les bestiaux sont utilisés pour
ce quoi ils ont été créés ».
‘Ata a dit : « Les bestiaux connaissent Allah et lui obéissent alors que le non croyant ne le connait
pas et lui désobéit. »
(tafsir Qortobi)

Allah nous dit que ces gens ne cherchent dans cette vie que la nourriture et le plaisir, ils ne
réfléchissent
pas à l’au-delà :
{Et ceux qui mécroient jouissent et mangent comme mangent les bestiaux; et le Feu sera leur
lieu de
séjour}
(Mohammed 12}

Allah nous dit dans le Coran :


{Demeure sur le droit chemin comme il t’est commandé, ainsi que ceux qui sont revenus [à Allah]
avec toi.
Et ne commettez pas d’excès.
Car vraiment Il observe ce que vous faites}
(Hud 112)

Allah Le Très-Haut nous dit :


[Ceux qui ont été chargés de la Thora mais qui ne l’ont pas appliquée sont pareils à un âne qui
porte des livres.
Quel mauvais exemple que celui de ceux qui traitent de mensonges les versets d’Allah et Allah
ne guide pas les gens injustes].
(al joumou’a v.5).

Az Zamaghchary (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit à propos de ce verset :


« Ils ont été chargés de la compréhension de la Thora et de son application, mais ils ne l’ont pas
comprise ni appliquée, ils n’ont donc pas accompli leur mission ».

Al Qurtoby (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit :


« Dans ce verset Allah Le Très-Haut met en garde celui qui mémorise le Coran.
Il lui dit qu’il faut qu’il connaisse également son sens et qu’il l’applique pour ne pas faire partie
des gens blâmés dans ce verset ».

Ibn Kathir (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit :


« Sont concernés par ce verset, ceux à qui a été donné le Livre et qui l’ont mémorisé mais qui ne
le comprennent pas ni le mettent en pratique.
Au contraire ils ont modifié le Livre et l’ont transformé. Ceux-là sont pire que des ânes, car les
ânes ne comprennent pas alors qu’eux ont la capacité de compréhension mais ne l’utilisent pas ».
Il a été dit dans le « tafsir al basit » :
« Cet exemple concerne celui qui ne comprend pas le sens du Coran et ne l’applique pas, cette
personne s’est détournée du Coran comme si elle n'en avait pas besoin ».
Ibn Al Qayyim a dit : « Observe ceux qu’Allah a chargé de croire à Son livre, de le méditer, de le
mettre en pratique et de le transmettre puis ils ont fait le contraire.
Ils se sont chargé simplement de le mémoriser. Cette récitation sans compréhension, ni
méditation et ni mise en pratique est comparable à un âne qui porte des livres.
Il ne sait pas ce qu’ils contiennent.
Son profit du livre est comme celui de l’âne.
Même si cet exemple est donné pour les juifs, il comprend celui qui a mémorisé le Coran mais ne
l’a pas mis en pratique.
Il ne lui a pas donné son droit ».

Allah Le Très-Haut nous a révélé le Coran pour qu’on le comprenne, le médite et le mette en
pratique et non pas simplement pour qu'on le récite ou le mémorise sans compréhension.
C’est pour cela qu’Allah a mentionné dans la même sourate comment doit être notre relation
avec le Coran.
Allah Le Très-Haut a dit :
{C’est Lui qui a envoyé à des gens sans Livre (les Arabes) un Messager des leurs qui leur récite Ses
versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse, bien qu’ils étaient auparavant dans un
égarement évident}
(Al Joumou’a 2)

Le Prophète ‫ ﷺ‬nous dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui apprend le Coran puis l’enseigne
»
Ibn Taymiyah nous dit : « Est sous-entendu dans ce hadith l’enseignement de ses mots et de son
sens.
L’apprentissage de son « sens » est l’objectif principal de l’enseignement de ses « mots » car c’est
ceci qui augmente la foi ».

Certains savants s’imposaient la règle suivante : « Un verset que je ne comprends pas et dont
mon cœur ne s’est pas imprégné, je n’en espère pas de récompense ».

Certains d’entre vous me répondront que le Prophète ‫ ﷺ‬a dit : « Celui qui lit une lettre du livre
d'Allah a pour cela une bonne action et la bonne action compte 10 fois. Je ne dis pas que Alif Lam
Mim est une lettre mais Alif est une lettre, Lam est une lettre et Mim est une lettre».
Je dis à ceux qui font de ce hadith une règle dans leur vie que le Prophète ‫ ﷺ‬nous donne dans le
hadith cité plus haut la récompense pour la plus petite action que l’on peut faire avec le Coran,
qui est sa lecture. Imaginez-vous donc la récompense de celui qui le comprend, le médite et
l’applique…

Observe tous les versets qui parlent de la descente du Coran (environ 25), tu remarqueras qu’ils
indiquent tous que le Coran a été révélé pour ses sens et non ses mots. A titre d’exemple :
{Et voici un Livre (le Coran) béni que Nous avons fait descendre - suivez-le donc et soyez pieux,
afin de recevoir la miséricorde}
(Al An’am 155)
{un Livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu’ils méditent sur ses versets et que
les doués d’intelligence réfléchissent}
(sad 29)

Allah Le Très-Haut nous dit :


{Et raconte-leur l’histoire de celui à qui Nous avions donné Nos signes (versets) et qui s’en écarta
(de la mise en pratique).
Le Diable, donc, l’entraîna dans sa suite et il devint ainsi du nombre des égarés.
Et si Nous avions voulu, Nous l’aurions élevé par ces mêmes enseignements, mais il s’inclina vers
la terre et suivit sa propre passion.
Il est semblable à un chien qui halète si tu l’attaques, et qui halète aussi si tu le laisses.
Tel est l’exemple des gens qui traitent de mensonges Nos signes. Eh bien, raconte le récit.
Peut-être réfléchiront ils!}
(Al A’raf 175)
Dans ce verset, Allah Le Très-Haut dit au Prophète ‫ ﷺ‬de raconter aux gens qu’il côtoie la « grande
» histoire (naba’) d’un homme à qui Allah Le Très-Haut a donné la science du livre sacré jusqu’à
qu’il en comprenne ses sens (imam al Qasimy).
Malheureusement cet homme s’est écarté du livre. Il s’est écarté tout seul du livre ! Il s’est écarté
de l’application de ce livre comme le disent l’imam Al Qortobi et ibn ‘Achour : « Il a délaissé la
mise en application de ses versets ».
Mujahid a dit : « C’est l’exemple de celui qui connait le Livre mais ne le met pas en application ».
Alors que s’il avait mis en pratique les versets, Allah Le Très-Haut l’aurait élevé dans ce bas
monde et l’au-delà.
Ceci est confirmé par les paroles du prophète ‫ ﷺ‬dans le hadith rapporté par Omar Ibn Al Khattab,
qu’Allah l’agrée :
« Certes Allah élève par ce Livre des peuples et en rabaisse d’autres » (Muslim).

Cheikh Al ‘Otheymin et ibn Baz ont dit : « Allah Le Très-Haut élève celui qui met en pratique le
Coran et rabaisse ceux qui le délaissent délaisse son application ».

Cheikh Al ‘Otheymin a dit: « Celui qui applique le Coran en affirmant ses informations, en
appliquant ses ordres, en s’écartant de ses interdits, en se guidant par sa guidée et en se
comportant par ce qu’il dit (et tous ces comportements exemplaires), Allah l’élève dans ce bas
monde et l’au-dela ».
(Riyad As Salihin)

Et ça ne s’arrête pas là car celui qui délaisse le livre, shaytan devient son ami proche.
Il lui enjolive les choses, lui en promet d’autres, lui donne de faux espoirs et le fait suivre sa
passion.
Cette personne est vouée à la perte car elle a suivi ses passions et délaissé la guidée. Allah Le
Très-Haut nous dit :
{Et quiconque s’aveugle (et s’écarte) du rappel du Tout Miséricordieux, Nous lui désignons un
diable qui devient son compagnon inséparable.}
{Ils [Les diables] détournent certes [les hommes] du droit chemin, tandis que ceux-ci s’estiment
être bien guidés.}
{Lorsque cet [homme] vient à Nous, il dira [à son démon]: «Hélas! Que n’y a-t-il entre toi et moi la
distance entre les deux orients [l’Est et l’Ouest]»
- Quel mauvais compagnon [que tu es]!}
(Az Zukhruf 36 à 39)

Allah Le Très-Haut nous dit :


{Nous avons assurément fait descendre vers vous un livre où se trouve votre rappel [honneur,
élévation, renommée].
Ne comprenez-vous donc pas?}
(Al Anbiya 10)

« C’est certainement un rappel (un honneur, élévation ou renommée) [le Coran] pour toi et ton
peuple.
Et vous en serez interrogés ».
(sourate 44 v.44)

Allah Le Très-Haut dit (sens du verset) :


[Notre Seigneur! Envoie l’un des leurs comme messager parmi eux, pour leur réciter Tes versets,
leur enseigner le Livre et la Sagesse, et les purifier. Car c’est Toi certes le Puissant, le Sage].
(Al Baqarah 129).
Les savants disent à propos de ce verset :
- [pour leur réciter tes versets]: signifie la lecture répétée qui a pour objectif la compréhension et
le suivi des versets car dans le verbe utilisé « tala / yatlou » il y a le sens de suivre comme dans le
verset suivant
{ Et par la lune quand elle le suit « tala »!} (Ach Chams 2)
Il y a différentes lectures :
- Nous pouvons lire pour lire (qira’ah)
- Lire pour découvrir sans avoir l’intention de suivre (qira’ah), comme la lecture d’un journal
- Lire exclusivement pour le plaisir (qira’ah)
- Lire pour appliquer (tilawah), comme un règlement intérieur, un mode d’emploi… et le Coran.
Il faut lire le Coran dans l’intention de suivre ce qu’il y a dedans comme ordres et interdits.
On ne lit pas le Coran simplement pour lire, ou découvrir ou encore que pour le plaisir !
- [Leur enseigner le Livre]: l’imam al Qortoby a dit : « Ce verset signifie enseigner le sens des
versets ».
- [Et la Sagesse]: signifie enseigner la mise en application de ses versets.
L’imam ibn Rajab, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « La sagesse citée dans ce verset est la
science profitable et les bonnes actions ».
- [Et les purifier]: c’est-à-dire purifier leur âme par ce qu’ils ont appris des sens et de la mise en
application du Coran, car ceci est le plus grand objectif.
At tazkiya (purification) en arabe signifie se nettoyer d’une mauvaise chose et se développer
dans une
bonne.

Allah Le Très-Haut nous dit :


{Toutes les fois que Je vous enverrai un guide, ceux qui [le] suivront n’auront rien à craindre et ne
seront point attristés}
(Al Baqarah 38)

Allah Le Très-Haut a révélé le Coran dans le but d’apporter le bonheur à l’Homme dans ce bas
monde et l’au-delà. Allah Le Très-Haut nous dit :
{Ṭā-Hā - Nous n’avons point fait descendre sur toi le Coran pour que tu sois malheureux}
(Taha 1 et 2)

Allah Le Très-Haut te dit :


{Puis, si jamais un guide vous vient de Ma part, quiconque suit Mon guide ne s’égarera ni ne sera
malheureux / Et quiconque se détourne de Mon Rappel, mènera certes, une vie pleine de gêne,
et le Jour de la Résurrection Nous l’amènerons aveugle au rassemblement}
(Taha 123 et 124)

Le Prophète ‫ ﷺ‬a dit à leur propos :


« Seront issus de ma communauté (ou il adviendra de ma communauté) des gens qui récitent le
Coran facilement, mais cette récitation ne dépassera pas leur gosier. Ils sortiront de la religion
comme le ferait la flèche de son arc, et ils n’y reviendront jamais ».
(Rapporté par Muslim).

L’imam An Nawawi (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit à propos de ce hadith :


« Ils lisent facilement le Coran car ils le mémorisent beaucoup.
Le sens voulu par ce hadith est qu’ils ne retirent aucun profit de la récitation du Coran sauf le fait
que ses mots passent par leur langue ;
mais ils n’atteignent pas la gorge et encore moins le cœur ».

Az Zarkachy (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit :


« Le Prophète ‫ ﷺ‬les a blâmés car ils se sont concentrés sur les mots du Coran au détriment de son
sens».

Le Prophète ‫ ﷺ‬nous donne la solution pour sortir de ces troubles, il nous dit ‫ ﷺ‬:
« Je vous ai laissé deux choses, si vous les suivez, vous serez préservé de l’égarement, le livre
d’Allah et ma tradition » (Al Bukhari)
Dans un autre hadith, le prophète ‫ ﷺ‬informe Hudhayfa, qu’Allah l’agrée, qu’il y aura des périodes
de troubles dans l’avenir, avec des divergences, des groupes…
Hudhayfa lui demanda : « O messager d’Allah, qu’est-ce que tu m’ordonnes de faire si je vis cette
période ?
Le prophète ‫ ﷺ‬lui répondit: « Apprends le livre d’Allah et mets-le en pratique, c’est le seul moyen
de t’en sortir »
Hudhayfa, qu’Allah l’agrée, lui répéta la question trois fois.
Le Prophète ‫ ﷺ‬répondit par la même réponse sauf pour la dernière, il répondit:
« Apprends le livre d’Allah et mets-le en pratique ceci est la solution (le salut, la délivrance) ».
(Authentifié par Al Albany).
Ce hadith nous montre que comprendre le Coran et le mettre en pratique est la seule solution
face aux troubles, ambiguïtés et passions.

Au contraire, celui qui néglige cela sera vite déstabilisé par les troubles. Il adorera Allah de façon
indécise.
Allah Le Très-Haut nous dit :
{Il en est parmi les gens qui adorent Allah de façon indécise. S’il leur arrive un bien, ils s’en
tranquillisent, et s’il leur arrive une épreuve, ils détournent leur visage, perdant ainsi (le bien) de
l’ici-bas et de l’au-delà.
Telle est la perte évidente!}
(al hajj 11)

Ibn Mas’oud, qu’Allah l’agréé, a dit à un homme :


« Tu vis dans un temps où l’on trouve beaucoup de savants du coran alors que les récitateurs sont
peu.
Les lois du Coran sont préservées même si ses lettres sont oubliées, peu de gens demandent et
beaucoup donnent, les sermons du vendredi sont
courts et la prière est longue.
Il viendra un temps on l’on trouvera peu de savants et beaucoup de lecteurs, les lettres du Coran
seront préservées alors que ses limites seront oubliées, beaucoup de gens demanderont alors
que peu donneront.
Les sermons du vendredi seront long alors que la prière sera elle très courte. »
Al muwata.

Cheikh al islam ibn Taymiya : « Il est connu de tous que l’objectif de toutes paroles est d’être
comprise, ceci s’applique encore plus avec le Coran ».

Anas Ibn Mâlik a énoncé des paroles d’une extrême gravité, il a dit « il se peut que le Coran
maudisse celui qui le récite. »
C’est un conseil que j’adresse avant tout à moi-même puis à mes frères.

La mise en pratique du coran n’est faisable qu’après une compréhension saine de ses sens et une
méditation approfondie.

L’imam at Tabari a dit : « le but de la récitation lente du coran est sa compréhension. Ne leur
récite surtout pas rapidement empêchant par cela sa compréhension».

Ibn rajab a dit dans fath al bari : « Le « tartil » comme il est mentionné dans le coran, est une
lecture lente dans laquelle les lettres sont clairement prononcées. Cette lecture est propice à la
compréhension de ses sens ».

Dans la recommandation que le prophète sws a fait à son compagnon Mu’adh, il y a également
cette notion de qualité, il lui a dit sws :
« Ô Mu`âdh, par Allah, je t'aime vraiment. N'oublie donc pas de dire après chaque prière :"Ô
Allah ! Aide- moi à me souvenir de Toi, à Te remercier et à T'adorer d'une belle façon." »
Le prophète sws a également interdit la lecture rapide, il a dit sww : « lisez le coran et n’exagérez
pas dans sa lecture ». (rapporté par Ahmed et authentifier par ibn rajab)

Ibn kathir qu’Allah lui fasse miséricorde a dit: « n’exagérer pas dans la rapidité de la lecture du
coran car cela s’oppose à sa méditation ». (tafsir ibn kathir)

Zayd ibn Thabit qu’Allah l’agrée a été questionné sur la récitation du Coran en 7 jours. Il a
répondu : « c’est bien, mais il m’est préférable de le lire en 15 ou 10 jours et demande moi
pourquoi ».
L’homme lui demanda pourquoi ?
Zayd a répondu : « pour que je le médite et me remette en question » (Al Muwatta)

On a rapporté à ‘Aïcha qu’Allah l’agrée que des gens lisaient le coran entièrement une fois ou
deux en une nuit. Elle répondit : « ils ont lu mais en réalité ils n’ont pas lu » (Ahmed).
Ali qu’Allah l’agrée a dit : « il n’y a pas de bien dans une adoration réalisée sans science, ni dans
une science dénuée de compréhension et ni dans une lecture vide de méditation » (tafsir al
Qortobi)

Ibn rajab a dit : « nos pieux prédécesseurs nous recommandaient la perfection dans les actes sans
en faire beaucoup car la petite action bien faite est meilleur que beaucoup d’actions réalisées
dans l’inattention et imperfection ».

L’imam az Zarkachi a dit : « il n’y a pas de bien dans une lecture vide de méditation »

Ibn al Qayyim a dit : « il n’y a rien de plus utile pour le cœur qu’une lecture du coran méditée et
réfléchie ».

A savoir qu’une lecture réfléchie d’un verset est meilleure que de lire le coran en entier sans
réflexion ni méditation. Elle plus utile pour le cœur et plus propice à la foi ainsi qu’à la douceur
du coran.

l’imam al Jazari qu’Allah lui fasse miséricorde.


Il a dit : « la vérité sur laquelle s’est mis d’accord la majorité des savants (prédécesseurs et
contemporains) est que la lecture restreinte et lente (le tartil) est mieux que de lire beaucoup
avec rapidité car l’objectif du coran est qu’on le comprenne, qu’on le réfléchisse et qu’on le
mette en pratique.

Il a dit également : « la récompense de la lecture lente et méditée en mieux et plus noble alors
que la récompense de la lecture rapide est plus nombreuse ».

Le prophète sws encourageait également à la perfection dans les actions, il dit sws:
« Certes Allah aime que lorsque l’un d’entre vous fait une action qu’il la perfectionne ». (rapporté
par At Tabarani et authentifié par Al Albani)

Que dites-vous de certaines fatwas que l’on peut lire sur la permission de lire rapidement même
sans
compréhension ?
Comme dit dans la question certains savants le permette alors que d’autres disent que c’est
détestable
voir interdit.
Ils ont divergé sur le statut de la lecture rapide sans compréhension alors qu’ils sont unanimes
pour dire que la lecture lente avec compréhension et méditation est meilleure, qu’elle est
préférable et
qu’elle est sunna.
Pourquoi nous insistons sur une chose permise que certains savants voient détestables et nous
délaissons une chose sur laquelle tous les savants sont d’accord pour dire qu’elle est meilleure ?
Je précise que la majorité des savants qui ont permis la lecture rapide, ils ont émis une condition
qui est la compréhension.
Du moment que tu le comprends, le temps n’a pas d’importance comme le dit Sofiane Ath Thawri
: « il n’y a pas de problème à lire le coran en une nuit du moment que tu le comprends ».

L’imam An Nawawi a dit : « les savants sont d’accords sur le statut détestable de la lecture rapide
que l’on appelle le « hadh ». les savants ont même dit que la lecture lente d’une partie du coran
est meilleure que de lire deux parties rapidement dans le même laps de temps ».

Allah le très haut nous dit également :


{Nous ne l’avons facilité (le coran) dans ta langue, qu’afin qu’ils se rappellent!}

Ibn Kathir dit dans son tafsir : « nous avons facilité ce Coran qu’on a révélé d’un style simple, clair
et net dans ta langue
(l’arabe) qui est la langue la plus éloquente, la plus belle et la plus noble, afin qu’ils se rappellent
c’est-à-dire qu’ils
comprennent et qu’ils sachent ».

Ce verset se répète 4 fois dans la sourate « al Qamar» et Ibn Al Qayyim, qu'Allah lui fasse
miséricorde, a dit :
« La facilité du Coran a plusieurs aspects :
• Allah le Très Haut a facilité la mémorisation de ses mots,
• Il a facilité la compréhension de son sens,
• Il a facilité l'application de ses ordres et l’éloignement de ses interdits. »
Ibn ‘Achour a dit : « cette facilité se trouve aussi bien dans ses mots que ses sens ».

L’imam At Tabari a dit en expliquant ce verset: « nous l’avons rendu explicite en langue arabe et
nous l’avons fait
simple pour celui qui le médite et le réfléchis »

L’imam As Sa’di a dit : « Allah le très haut a simplifié les mots et les sens du Coran pour que l’on
atteigne son but
principal qui est de profiter de lui ».

Ibn kathir a dit : « al moubine, (l’explicite) signifie qu’il est clair et limpide par nature et qu’il
explique les choses
ambiguës ».

A titre d’exemple Allah le très haut nous dit :


{Alif, Lām, Rā. Tels sont les versets du Livre explicite}.
(Youssouf 1)

{ Ḥ’ā, Mīm - Par le Livre explicite!} (Az Zukhrouf 1)

Pour que l’on puisse raisonner. Allah le très haut nous dit :
{Certes, Nous vous avons exposé les preuves clairement afin que vous raisonniez.} (al hadid 17)

{C’est ainsi qu’Allah vous explique Ses versets, afin que vous raisonniez!} (Al baqarah 242)

afin que l’on se souvienne (tadhakour). Allah le très haut nous dit :
{Et Il expose aux gens Ses enseignements afin qu’ils se souviennent} (al baqarah 221)

afin que l’on réfléchisse (tafakkour). Allah le très haut nous dit :
{Ainsi Allah vous explique les signes afin que vous réfléchissiez!} al baqarah 266
Par sa miséricorde, Allah le très haut nous a rendu le Coran clair et explicite pour nous guider.
Allah le très haut nous
dit :
{ Ainsi Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés.} (Al ‘Imran 103)

Par sa miséricorde, Allah le très haut nous a rendu le Coran clair et explicite pour que l’on soit
reconnaissant. Allah le
très haut nous dit :
{ Ainsi Allah vous explique Ses versets, afin que vous soyez reconnaissants] (Al Maida 89)

Par sa miséricorde, Allah le très haut nous a rendu le Coran clair et explicite pour que l’on fasse
preuve de piété. Allah
le très haut nous dit :
{ C’est ainsi qu’Allah expose aux hommes Ses enseignements, afin qu’ils deviennent pieux} (al
baqarah 187)

En plus d’être simple et clair, les versets du Coran sont détaillés pour qu’ils soient plus facile à
comprendre, méditer
et appliquer. Allah le très haut nous dit :
{Chercherai-je un autre juge qu’Allah, alors que c’est Lui qui a fait descendre vers vous ce Livre
bien détaillé?} (Al
An’am 114)

{Nous leur avons, certes, apporté un Livre que Nous avons détaillé, en toute connaissance, à titre
de guide et de
miséricorde pour les gens qui croient] (Al A’raf 52)

Pour nous rendre le Coran encore plus simple, Allah a diversifié son style pour qu’il soit simple et
agréable à lire.
Dans son œuvre ; Allah le très haut a utilisé les histoires (qasas), les exemples (amthal), les
promesses (wa’d), les
menaces (wa’id) et encore d’autres… Tout cela pour en faciliter sa compréhension, sa réflexion
et sa méditation. Allah
le très haut nous dit dans ce sens :
{Très certainement Nous avons exposé [tout ceci avec des styles différents] dans ce Coran afin
que [les gens]
réfléchissent} (al isra 41)

Allah le très haut varie le style pour que l’on comprenne :


{Regarde comment Nous exposons Nos versets (de différents styles). Peut-être comprendront-
ils?} (Al An’am 65)

Allah le très haut varie les styles pour que l’on se souvienne et que l’on soit pieux :
{Nous avons, dans ce Coran, cité pour les gens des exemples de toutes sortes afin qu’ils se
souviennent.} {Un Coran
[en langue] arabe, dénué de tortuosité, afin qu’ils soient pieux} (Az Zumar 27 et 28)

{C’est ainsi que nous l’avons fait descendre un Coran en [langue] arabe, et Nous y avons multiplié
les menaces, afin
qu’ils deviennent pieux ou qu’il les incite à s’exhorter} (Taha 113)

Allah le très haut varie les styles pour que l’on revienne à la vérité :
{ Nous avons diversifié les versets afin qu’ils reviennent (de leur mécréance)} (Al Ahqaf 27)

Le Prophète ‫ ﷺ‬nous dit sur la récitation du Coran et sa mise en pratique :


« L’image du croyant qui récite le Coran et l’applique est celle de l’orange (ou tout fruit sucré et
ayant une bonne
odeur) : son odeur est bonne et elle a bon goût (suave, sucré).
L’image du croyant qui ne récite pas le Coran et le met en pratique est celle de la datte : elle n’a
pas d’odeur et son
goût est sucré.
L’image de l’hypocrite qui récite le Coran est celle de la plante aromatique (basilic) : son odeur
est bonne et son goût
est amer.
L’image de l’hypocrite qui ne récite pas le Coran est celle de la coloquinte : elle n’a pas d’odeur et
son goût est amer
» (Rapporté par al Bukhari)

Ibn Taymiyah, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit en commentant ce hadith : « Est sous-entendu
dans ce hadith
l’enseignement de ses mots et de son sens. L’apprentissage de son « sens » est l’objectif principal
de l’enseignement
de ses « mots » car c’est ceci qui augmente la foi ».

Le Coran appelle « rabbany », le savant qui sait, fait et transmet.


{ Il ne conviendrait pas à un être humain à qui Allah a donné le Livre, la compréhension et la
prophétie, de dire ensuite
aux gens: «Soyez mes adorateurs, à l’exclusion d’Allah; mais au contraire, [il devra dire]:
«Devenez des savants,
obéissant au Seigneur, puisque vous enseignez le Livre et vous l’étudiez»] (al ‘imran 79)

Ibn al Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Le rabbany, « savant », est celui qui sait, qui
fait et qui enseigne.»

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