Le Jésus Musulman
Le Jésus Musulman
Le Jésus Musulman
musulman
Rachid Maach
Découverte de l’islam
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Sommaire
Introduction ...................................................... 4
Conclusion ...................................................... 65
3
Le Jésus musulman Introduction
Introduction
1 Sourate 3, versets 45-46. La traduction du Coran utilisée dans cette étude est
celle de Rachid Maach et la traduction de la Bible, Ancien et Nouveau Testament,
celle de Louis Segond (1910).
4
Le Jésus musulman Introduction
Ils savent aussi que nul n’a loué le Christ ou sa mère comme le
Prophète de l’islam qui a affirmé au sujet de Jésus : « Les prophètes
sont des frères consanguins, leurs mères sont différentes, mais
leur religion est unique. Quant à moi, je suis le plus proche de
Jésus fils de Marie, car il n’y a pas eu de prophète entre lui et
moi. »1 Et à propos de Marie : « La meilleure des femmes fut
Marie. »2
Le Jésus musulman, s’il jouit du respect et de l’amour des
musulmans, est bien différent du Jésus du christianisme. Car si les
chrétiens l’ont élevé au rang de divinité, les musulmans le
considèrent seulement comme le Messie promis aux juifs. Si les
chrétiens prétendent qu’il a été envoyé à toute l’humanité, les
musulmans affirment qu’il n’a été envoyé qu’aux brebis perdues
d’Israël. Et si les chrétiens en font un rédempteur venu mourir pour
les péchés de l’humanité, les musulmans en font un intercesseur
venu intercéder pour le pardon des hommes.
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Le Jésus musulman 1. Jésus, soumis à Dieu
Chapitre 1
Jésus, soumis à Dieu
1- Que signifie être musulman ?
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Le Jésus musulman 1. Jésus, soumis à Dieu
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Le Jésus musulman 1. Jésus, soumis à Dieu
ils seront châtiés et rabaissés dans l’au-delà tandis que les croyants y
seront récompensés et honorés. Car quiconque a refusé ici-bas de
se plier aux commandements de Dieu, de l’adorer humblement et
de se prosterner devant lui, sera humilié et rabaissé dans l’au-delà.
Jésus a dit : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur !
N’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là
seul qui fait la volonté de mon Père. »1 Le Salut ne s’obtient donc
pas par l’adoration de Jésus, ou par la reconnaissance de sa divinité
et de son rôle de rédempteur, comme l’affirment les chrétiens, mais
bien par la soumission à la volonté et aux commandements du
Seigneur.
Etymologiquement, le terme « islam » est formé sur la racine
sémitique « slm » qui a donné notamment l’arabe « salam » et l’hébreu
« shalom ». La paix de l’âme est en effet la conséquence naturelle de
la soumission de la créature à son Créateur. C’est seulement parce
que l’homme refuse de se soumettre humblement à son Créateur -
par arrogance ou par insouciance -, allant ainsi à l’encontre de sa
nature première et du but de son existence, qu’il vit dans le malheur
ici-bas et qu’il connaîtra l’humiliation suprême et les pires tourments
dans l’au-delà. Le Très Haut dit dans le Coran : (Quiconque se
détournera de Mon message connaîtra une existence malheureuse et
sera frappé de cécité lorsque Nous le ressusciterons le Jour dernier)2.
Et il dit par ailleurs : (Que celui qui désire une autre religion que
l’islam sache que son culte ne sera jamais accepté et que, dans l’au-
delà, il sera du nombre de ceux qui auront perdu leurs âmes)3.
1 Matthieu 7, 21.
2 Sourate 20, verset 124.
3 Sourate 3, verset 85.
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Le Jésus musulman 1. Jésus, soumis à Dieu
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Le Jésus musulman 1. Jésus, soumis à Dieu
Nous avons montré dans ce qui précède que le musulman est celui
qui se soumet humblement à la volonté et aux commandements de
son Seigneur. Or, Jésus est décrit de cette manière dans plus d’un
passage des évangiles, comme dans ce récit de Marc : « Il disait :
Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi
cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que
tu veux. »1
Le Pater, principale prière chrétienne, enseignée par Jésus lui-
même à ses disciples, débute par ces mots : « Notre Père qui es
aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ;
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »2
Jésus insiste par ailleurs sur la nécessité pour le chrétien de se
soumettre à la volonté de son Seigneur. Il dit : « Car, quiconque
fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est
mon frère, et ma sœur, et ma mère. »3
Et lui-même souligne sa totale soumission à la volonté de son
Seigneur dont il précise qu’il est l’envoyé : « Je ne puis rien faire
de moi-même : selon que j’entends, je juge ; et mon jugement
est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la
volonté de celui qui m’a envoyé. »4
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Le Jésus musulman 1. Jésus, soumis à Dieu
1 Jacques 4, 7-10.
2 Jacques 4, 15.
3 Sourate 3, verset 67.
4 Sourate 10, verset 84.
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Le Jésus musulman 1. Jésus, soumis à Dieu
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Le Jésus musulman 1. Jésus, soumis à Dieu
1 Matthieu 5, 17-19.
2 Sourate 19, versets 88-93.
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Le Jésus musulman 1. Jésus, soumis à Dieu
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Le Jésus musulman 1. Jésus, soumis à Dieu
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Le Jésus musulman 1. Jésus, soumis à Dieu
Conclusion
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Le Jésus musulman 1. Jésus, soumis à Dieu
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Le Jésus musulman 2. Jésus, monothéiste
Chapitre 2
Jésus, monothéiste
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Le Jésus musulman 2. Jésus, monothéiste
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Le Jésus musulman 2. Jésus, monothéiste
2- Jésus et le monothéisme
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Le Jésus musulman 2. Jésus, monothéiste
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Le Jésus musulman 2. Jésus, monothéiste
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Le Jésus musulman 2. Jésus, monothéiste
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Le Jésus musulman 2. Jésus, monothéiste
1 Matthieu 5, 7.
2 Rapporté par Abû Dâwûd et At-Tirmidhi.
3 Rapporté par Al-Bukhâri et Muslim.
4 Matthieu 5, 3.
5 Rapporté par Al-Bukhâri et Muslim.
6 Matthieu 23, 12.
7 Rapporté par Muslim.
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Le Jésus musulman 2. Jésus, monothéiste
1 Matthieu 6, 26.
2 Rapporté par At-Tirmidhi.
3 Matthieu 6, 14.
4 Sourate 24, verset 22.
5 Rapporté par Muslim.
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Le Jésus musulman 2. Jésus, monothéiste
1 Matthieu 4, 17.
2 Rapporté par Al-Bukhâri et Muslim.
3 Rapporté par Al-Bukhâri.
4 Matthieu 5, 22.
5 Matthieu 5, 27-28.
6 Rapporté par Muslim.
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Le Jésus musulman 2. Jésus, monothéiste
1 Matthieu 6, 3-4.
2 Rapporté par Al-Bukhâri et Muslim.
3 Matthieu 19, 19.
4 Rapporté par Muslim.
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Le Jésus musulman 2. Jésus, monothéiste
Conclusion
Nous avons montré dans ce qui précède que Jésus fut musulman
par sa totale soumission à la volonté de son Seigneur, par sa
complète adhésion à l’unicité de Dieu et par ses enseignements
moraux, très proches de ceux de Muhammad.
Nous montrerons, au chapitre suivant, que nul prophète n’a
annoncé l’avènement de l’islam et de Muhammad de manière aussi
claire et aussi explicite que Jésus, et ce, à travers l’annonce de la
venue du Paraclet, de l’avènement du Royaume de Dieu et de la
venue du Fils de l’homme.
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
Chapitre 3
Jésus annonce Muhammad et l’islam
1- Le Paraclet
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
1 La Bible, le Coran et la science. Les Ecritures saintes examinées à la lumière des connaissances
modernes, Maurice Bucaille, éditions Seghers, Paris, 1976, p. 108.
2 Luc 3, 21-22.
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
1 The Spirit-Paraclete in the Gospel of John, George Johnston, Cambridge, 1970, p. 115.
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
2- Le royaume de Dieu
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
3- Le fils de l’homme
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
1919-1920, p. 165-174. Rudolf Bultmann, fils d’un pasteur luthérien allemand, est
décrit par le philosophe français André Malet comme « sans doute l’exégète
moderne le plus éminent du Nouveau Testament ». Bultmann, Hahn, Tödt et
Fuller, parmi les plus grands critiques de la Bible, considèrent que Jésus, à travers
le Fils de l’homme, annonce une personne qui viendra après lui afin de juger les
hommes.
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
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Le Jésus musulman 3. Jésus annonce Muhammad et l’islam
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
Chapitre 4
Jésus dans le Coran
1- Le Jésus coranique
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
1 Psaumes 33, 6.
2 Sourate 5, verset 72.
3 The Metaphor of God Incarnate, Hick, Westminster John Knox Press, 1993, p. 27.
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
doute tous les êtres sont-ils d’une certaine manière « fils » de leur
Créateur, mais les proches de Dieu par leur fonction ou leur rang,
par leur foi ou leur fidélité, paraissent mériter mieux que d’autres
d’être dits « fils de Dieu ». »1
Et la critique textuelle confirme le dogme musulman sur Jésus.
Charles Guignebert, titulaire de la chaire du christianisme à la
Sorbonne de 1919 à 1937, pour qui Jésus était un prophète de la
lignée des prophètes d’Israël, écrit à ce sujet : « Jésus ne se dit jamais
Dieu : Fils de Dieu, entendu au sens précis et orthodoxe, est
monstrueux et même inconcevable pour un Juif ; or, la pensée de
Jésus est juive, c’est indéniable. D’ailleurs, pas une fois l’accusation
de s’être prétendu Dieu n’est dressée contre lui par les Juifs, ni au
cours de son procès ni aux temps apostoliques. C’est là, semble-t-il,
un argument décisif. »2 Plus près de nous, Bart Ehrman résume
l’opinion qui prévaut aujourd’hui parmi les spécialistes de la Bible
au sujet de la nature de Jésus : « Depuis plus d’un siècle maintenant,
depuis la publication historique du chef-d’œuvre d’Albert
Schweitzer, La quête du Jésus historique, la majorité des spécialistes en
Europe et en Amérique du Nord considèrent Jésus comme un
prophète apocalyptique juif. »3 Le théologien britannique John Hick
parle même de consensus à ce sujet : « Autre point sur lequel s’est
formé un large consensus parmi les spécialistes du Nouveau
Testament, et qui est plus important encore pour comprendre le
développement de la christologie : le Jésus historique n’a jamais
prétendu à la divinité que les chrétiens lui ont par la suite attribuée.
Il n’a jamais pensé être l’incarnation de Dieu ou le Fils de Dieu. »4
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
l’on retrouve en effet dans les manuscrits les plus anciens, le Codex
sinaiticus, le Codex alexandrinus, la version copte, les manuscrits
latins anciens et les manuscrits syriaques anciens. Ainsi, la formule
« fils de Dieu » dans Jean 1, 34 remplace en réalité la formule « élu
de Dieu » dans le Codex sinaiticus.
La formule « fils de Dieu » est parfois une traduction déformée de
l’expression « saint de Dieu » présente dans les manuscrits les plus
anciens. Ainsi l’expression « fils de Dieu », dans certaines traductions
de Jean 6, 69, est employée en lieu et place de la formule « saint de
Dieu » que l’on trouve dans le Codex sinaiticus et le Codex
vaticanus.
La formule « fils de Dieu » par laquelle Marc débute son évangile
est en réalité un ajout qui n’apparaît pas dans les manuscrits les plus
anciens comme le Codex sinaiticus si bien qu’elle fut supprimée de
plusieurs traductions anglaises. De même, l’expression « fils de
Dieu » dans Actes des apôtres 8, 37 - ainsi que dans l’ensemble du
chapitre - est absente du Codex sinaiticus ou du Codex vaticanus.
Parfois, dans un même récit, la formule « fils de Dieu » apparaît
dans un évangile mais est absente des autres. Ainsi, on la trouve en
Matthieu 14, 33, mais pas en Marc 6, 51 et Jean 6, 21 qui relatent
pourtant le même épisode de la vie de Jésus.
Les exemples sont bien plus nombreux. Tous témoignent du
travail de transformation opéré par les scribes et les traducteurs sur
les textes du Nouveau Testament dans le but de démontrer la nature
divine de Jésus, ce que le Coran a annoncé il y a plus de quatorze
siècles : (Il en est parmi eux qui transforment certains versets en
vous faisant croire qu’ils appartiennent aux Ecritures)1.
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
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Le Jésus musulman 4. Jésus dans le Coran
Conclusion
Entre les juifs qui ont renié la mission de celui qui leur fut pourtant
envoyé et les chrétiens qui l’ont élevé au rang de divinité, les
musulmans ont encore une fois emprunté la voie du juste milieu en
vouant à Jésus un profond respect - puisqu’il est selon eux l’un des
plus grands prophètes envoyés à l’humanité - mais sans le vénérer
comme une divinité. Jésus est mentionné dans quinze sourates
différentes qui le présentent comme un « envoyé de Dieu », le
« Messie » et une « bénédiction pour l’humanité ».
La même remarque pourrait être formulée au sujet de Marie,
présentée par certains juifs comme une femme de mauvaise vie,
élevée au rang de « mère de Dieu » et vénérée par les chrétiens. Les
musulmans, quant à eux, vouent un profond respect à celle dont le
nom apparaît trente-trois fois dans le Coran, bien plus que dans le
Nouveau-Testament qui - en dehors du récit de l’Annonciation - ne
parle jamais de ses vertus et de sa sainteté. En revanche, le Coran
fait dire aux anges : (Marie ! En vérité, Dieu t’a élue, purifiée et
préférée à toutes les femmes de l’univers)1.
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Le Jésus musulman 5. Jésus dans la tradition islamique
Chapitre 5
Jésus dans la tradition islamique
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Le Jésus musulman 5. Jésus dans la tradition islamique
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Le Jésus musulman 5. Jésus dans la tradition islamique
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Le Jésus musulman 5. Jésus dans la tradition islamique
2- L’ascension de Jésus
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Le Jésus musulman 5. Jésus dans la tradition islamique
fidèles. C’est vers moi ensuite que se fera votre retour, je trancherai
alors vos différends. »)1
Un passage de la sourate qui suit est une réponse évidente à la
croyance chrétienne selon laquelle Jésus fut crucifié : (Nous avons
maudits les juifs parce qu’ils ont rejeté la foi, inventé contre Marie
une infâme calomnie et prétendu avoir tué le Messie, Jésus fils de
Marie, le Messager de Dieu. Or, ils ne l’ont ni tué, ni crucifié, mais
furent seulement le jouet d’une illusion. Tous ceux qui se sont
opposés à ce sujet sont en réalité dans l’incertitude la plus totale,
formulant de simples suppositions. Ils ne l’ont certainement pas tué,
mais Dieu l’a élevé vers Lui. Dieu est Tout-Puissant et infiniment
Sage)2.
Autant dire que les musulmans ne sauraient adhérer au dogme
chrétien de la Rédemption selon lequel Jésus a expié les péchés des
hommes par sa mort sur la croix. Pour les musulmans, Jésus n’est
donc pas le rédempteur, mais un intercesseur, puisqu’il intercédera
le Jour dernier - comme les autres prophètes - pour les croyants dont
il prendra la défense devant Dieu. C’est d’ailleurs la raison pour
laquelle lors de son repas d’adieu avec ses disciples, Jésus a annoncé
l’avènement du Prophète de l’islam par ces mots : « Je prierai le
Père, et il vous donnera un autre Paraclet », c’est-à-dire, un autre
intercesseur. De même, Jean décrit Jésus comme un intercesseur
dans sa première épître où il affirme : « Et si quelqu’un a péché,
nous avons un Paraclet auprès du Père, Jésus Christ le juste. »3
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Le Jésus musulman 5. Jésus dans la tradition islamique
3- La Parousie
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Le Jésus musulman 5. Jésus dans la tradition islamique
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Le Jésus musulman Conclusion
Conclusion
Nous avons montré dans cet ouvrage que Jésus pouvait être
considéré comme musulman en raison de sa totale soumission à la
volonté de son Seigneur et de son adhésion sans faille au pur
monothéisme.
Le Jésus musulman fut en effet un homme, mais pas n’importe
lequel puisqu’il fut l’un des plus grands prophètes envoyés par le
Créateur à l’humanité.
Le Jésus musulman n’a jamais prétendu être le Fils de Dieu, la
troisième personne de la Trinité - le terme Trinité étant totalement
absent de la Bible - ou encore l’incarnation de Dieu, notion
totalement étrangère au juif qu’il était.
Le Jésus musulman est donc en parfaite adéquation avec celui
décrit aujourd’hui par la plupart des spécialistes de la Bible qui
affirment que le Jésus historique fut un prophète juif venu réformer
le judaïsme.
Charles Guignebert, titulaire de la chaire du christianisme à la
Sorbonne de 1919 à 1937, écrit à ce sujet : « Jésus n’entendait pas,
on ne saurait trop le répéter, fonder une religion, mais seulement
apporter au judaïsme, que le formalisme pharisien desséchait, un
esprit nouveau et vivifiant […] Pourquoi donc une doctrine si
simple et si claire a-t-elle abouti à la complication des dogmes et à
l’obscurité des mystères, qui sont aujourd’hui la substance même de
l’orthodoxie ? Pourquoi l’Eglise s’est-elle constituée, absolue dans
son autorité, impitoyable à la discussion, à l’individualisme que Jésus
semblait avoir voulu développer avant tout ? C’est parce que le
Royaume attendu n’est pas venu, et que, pour ne pas sombrer dans
le désespoir à la pensée que le Maître s’était trompé, il a fallu
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Le Jésus musulman Conclusion
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