THermique 1 10
THermique 1 10
THermique 1 10
MODULE 2A101
TRANSFERTS THERMIQUES
Sophie Mergui
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Chap. 1 : GENERALITES SUR LES TRANSFERTS DE CHALEUR .................................... 3
I. Les trois modes de transfert de chaleur :................................................................................... 3
II. Définitions ............................................................................................................................. 4
III. Formulation d’un problème de transfert de chaleur .............................................................. 5
Chap. 2 : TRANSFERT DE CHALEUR PAR CONDUCTION............................................... 8
I. Equation de la chaleur ............................................................................................................... 8
II. Conduction en régime permanent sans dissipation interne de chaleur ................................ 11
1) Equation de la chaleur ..................................................................................................... 11
2) Conduction dans un barreau ............................................................................................ 12
3) Le problème du mur......................................................................................................... 13
4) Problèmes à symétrie de révolution ................................................................................. 17
5) Résistance thermique – Analogie électrique.................................................................... 19
6) Analogie électrique .......................................................................................................... 19
7) Résistance de contact entre deux solides ......................................................................... 20
III. Conduction en régime permanent avec dissipation interne de chaleur ............................... 22
1) Equation de la chaleur ..................................................................................................... 22
2) Le problème du mur avec dissipation interne .................................................................. 22
3) Problèmes à symétrie de révolution ................................................................................. 24
IV. Les Ailettes .......................................................................................................................... 25
1) L’équation de la chaleur pour des ailettes à section constante ........................................ 26
2) Flux de chaleur évacué par une ailette infiniment longue et de section constante .......... 29
3) Efficacité d’une ailette ..................................................................................................... 30
4) Efficacité d’une surface munie d’ailettes ........................................................................ 31
V. Conduction en régime variable dans un milieu à température uniforme – modèle du bloc
isotherme. ........................................................................................................................................... 32
1) Equation de la chaleur ..................................................................................................... 32
2) La trempe d’une bille métallique ..................................................................................... 32
3) Validité de l’approximation du milieu à température uniforme – nombre de Biot ......... 34
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CHAP. 1 : GENERALITES SUR LES TRANSFERTS
DE CHALEUR
La thermodynamique nous apprend que l’énergie peut être transférée à partir d’interactions entre
le système et son environnement, sous forme de chaleur et de travail. Cependant, la
thermodynamique ne se préoccupe que de l’état initial et de l’état final du système à l’équilibre, et
ne fournit aucune information sur la nature des interactions mises en jeu et sur l’évolution
temporelle du système entre les deux états d’équilibre.
Echanges d’énergie
Text0
(S) avec l’extérieur
0
pext (S) (S)
0
T0= T ext
Tf= Textf
0
p 0= p , V 0
ext pf= pextf , Vf
état d’équilibre initial Evolution de (S) au cours du temps état d’équilibre final
(T et p uniformes) T et p non uniformes (T et p uniformes)
Un transfert de chaleur au sein d’un système ne se produit que s’il existe des gradients de
température entre les différentes parties du système, ce qui implique que celui-ci n’est alors pas à
l’équilibre thermodynamique (la température n’est pas uniforme dans tout le système). Au cours de
la transformation du système vers un état d’équilibre final, la température va évoluer à la fois en
temps et en espace. Le but de l’analyse des transferts de chaleur est d’identifier quels sont les modes
de transfert mis en jeu au cours de la transformation et de déterminer quantitativement comment
varie la température en chaque point du système au cours du temps.
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- Convection forcée: le mouvement du fluide est provoqué par des actions mécaniques
extérieures (pompe, ventilateur…).
- On parlera de convection mixte lorsque les deux types de convection coexistent dans un
système.
II. Définitions
Les transferts de chaleur sont déterminés à partir de l’évolution dans l’espace et dans le
temps de la température, T ( x , y , z , t ) .
•La variation dans le temps en un point M ( x , y , z ) du système est donnée par la dérivée
∂T
partielle de T ( x , y , z , t ) par rapport au temps :
∂t
∂T
Pendant un intervalle de temps dt, la variation de température en un point M sera : dT = dt .
∂t
• La variation dans l’espace à un instant t est donnée par de gradient de température :
∂T
∂x
r ∂T
∇T = grad T =
∂y
∂T
∂z
Flux de chaleur
Un flux de chaleur est une quantité d’énergie transférée sous forme de chaleur par unité de
temps. C’est donc une puissance, qui s’exprime en Watt (J/s) :
Q &
φ= =Q (W)
t
Densité de flux de chaleur
En général, le flux échangé à travers une surface n’est pas uniforme sur toute la surface. On
définit alors une densité de flux de chaleur, ϕ, qui correspond à un flux de chaleur par unité de
surface (en W/m2).
Exemple : flux de chaleur échangé par un système avec l’extérieur à travers une surface Σ :
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r
n
r r
r dΣ φ = ∫∫ ϕ dΣ = ∫∫ − ϕ ⋅ n dΣ
n Σ Σ
dΣ (S) r
n est la normale extérieure à l’élément de
ϕ = −ϕ ⋅ n < 0
r r r r surface dΣ.
ϕ = −ϕ ⋅ n > 0
Le signe ‘-‘ est introduit pour respecter la
convention suivante : on compte positivement le
Σ
flux qui entre dans le système.
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a. Flux de chaleur échangé par conduction – loi de Fourier
Ce mécanisme de transfert est régi par une loi phénoménologique établie par Joseph Fourier en
1822, stipulant que la densité de flux échangée par conduction est proportionnelle au gradient de
température (proportionnalité entre la cause (le gradient) et l’effet (le flux)). Cette loi, appelée loi
de Fourier, s’écrit :
r
ϕ = −λ ∇T en W/m2
Le signe ‘-‘ intervenant dans cette loi traduit le fait que le flux de chaleur circule des zones
chaudes vers les zones froides (dans le sens opposé au gradient de température).
Le coefficient de proportionnalité, λ, est la conductivité thermique, en W/m/K.
La conductivité thermique dépend de la nature du corps considéré et dépend généralement de la
température. Elle traduit la capacité d’un matériau à transporter la chaleur par conduction.
Ainsi, pour un gradient de température donné, le flux de chaleur sera d’autant plus important que
la conductivité sera grande. Pour les matériaux conducteurs de la chaleur, λ sera élevée et
inversement sera faible pour les isolants. Exemples à la température ambiante :
λlaine de verre = 0.04 W/m/K
λair = 0.026 W/m/K (l’air immobile est un très bon isolant)
λ verre = 1.2 W/m/K
λcuivre = 390 W/m/K
Par ailleurs, pour un flux de chaleur donné, le gradient de température sera d’autant plus faible
que λ est grand. Pour des flux modérés, on pourra ainsi dans certains cas considérer que la
distribution de température à l’intérieur d’un corps de grande conductivité thermique est quasi-
uniforme.
Ce mécanisme de transfert est régi par la loi de Newton qui stipule que la densité de flux de chaleur
échangé entre une paroi solide et un fluide en écoulement est proportionnelle à l’écart de
température qui lui a donné naissance.
ϕ = h(T p − T∞ ) n
r r
h
h est une grandeur positive appelée coefficient
Tp r d’échange convectif, en (W.m-2.K-1). Ce coefficient
n
dépend de nombreux paramètres (fluide, type
d’écoulement, état de surface…) et est donc
extrêmement difficile à quantifier précisément.
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CHAP. 2 : TRANSFERT DE CHALEUR PAR
CONDUCTION
I. Equation de la chaleur
Considérons un système fermé solide (ou fluide au repos) homogène et indéformable, occupant
un volume (ϑ) limité par une surface Σ. Ce système évolue au cours du temps sous l’effet
d’échanges d’énergie sous forme de chaleur avec l’extérieur et/ou de production interne d’énergie
calorifique. La distribution de température à l’intérieur du volume n’est pas uniforme et évolue au
cours du temps. Le système n’est donc pas à l’équilibre thermodynamique et est donc le siège de
flux de chaleur.
Pour établir l’équation qui régit l’évolution de la température en chaque point du volume (ϑ),
nous allons faire un bilan d’énergie sur le système. Dans toute la suite du cours, on considèrera que
le système est au repos et qu’il n’y a pas de travail mécanique mis en jeu car le système est
indéformable (pas de variation de volume). La variation d’énergie interne du système entre les
instants t et t + dt est alors :
dU = δQext + δQint
où : dU est la variation d’énergie interne du système pendant un intervalle de temps dt.
δQext est la quantité de chaleur échangée par le système avec l’extérieur à travers Σ pendant
l’intervalle de temps dt.
δQint est la quantité de chaleur produite par dissipation dans le volume total ϑ pendant
l’intervalle de temps dt.
dU δQext δQint
= + = φ E − φ S + φ PR
dt dt dt
Puisque le système dans son ensemble n’est pas homogène en température donc pas à l’équilibre,
nous ne pouvons pas appliquer directement le premier principe d’un point de vue macroscopique.
Nous allons donc considérer un élément de volume élémentaire, dτ, suffisamment petit de telle
sorte que la température à l’intérieur puisse être considérée uniforme (mais suffisamment grand
pour contenir un grand nombre de particules). Le volume élémentaire peut alors être considéré à
l’équilibre : on parle d’équilibre thermodynamique local.
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a. Variation d’énergie interne de la masse m contenue dans (ϑ) entre les instants t et
t + dt
• la variation d’énergie interne pour l’unité de masse du système est :
du = c dT
où : u est l’énergie interne massique
c est la chaleur spécifique (en J/K/kg) du matériau
• la variation d’énergie interne pour la masse dm contenue dans le volume élémentaire dτ
(considéré à l’équilibre thermodynamique donc de température uniforme) est :
∂T
dm du = ρ dτ du = ρ dτ c dT = ρ dτ c dt
∂t
• en intégrant sur l’ensemble du volume, on obtient la variation d’énergie interne pour la
masse m contenue dans (ϑ) pendant l’intervalle de temps dt :
∂T
dU = dt ∫∫∫ϑ ρ c ∂t
dτ
dU ∂T
Soit, par unité de temps :
dt
= ∫∫∫ϑ ρ c ∂t
dτ
φPR = ∫∫∫ P dτ
ϑ
r
avec ϕ = −λ ∇T (transfert de chaleur par conduction – loi de Fourier)
r
⇒ φE − φS = ∫∫ λ ∇ T ⋅ n dΣ
Σ
= (φ E − φ S ) + φ PR s’écrit :
dU
Le premier principe
dt
∂T r
∫∫∫ϑ ρ c ∂t
dτ = ∫∫ λ ∇ T ⋅ n dΣ + ∫∫∫ P dτ
Σ ϑ
div(λ ∇T ) dτ
∂T
∫∫∫ϑ ρ c ∂t 4d3τ = 1
14424
∫∫∫4
ϑ
42443
+ ∫∫∫
1
P dτ
4ϑ24 3
eq. I
accumulation échanges avec l 'environnement production int erne
r r r r
1
Théorème d’Orstrogradski ou théorème du flux-divergence : ∀ V ∫∫S V ⋅ n dS = ∫∫∫ϑ divV dτ
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Ce bilan constitue l’équation de la chaleur sous forme globale (intégrée sur tout le volume). Il
est valable quel que soit l’élément de volume dτ. On peut alors écrire une équation locale de la
chaleur, qui permet, après résolution, de déterminer la température en tout point du système à
chaque instant.
Equation locale de la chaleur :
ρc
∂T
∂t
( )
= div λ ∇T + P dans (ϑ) eq. II
ρc
∂T
∂t
( )
= λ div ∇ T + P
∂T
ρc = λ ∇ 2T + P dans (ϑ)
∂t
∂T λ 2 P
= ∇T+ dans (ϑ)
∂t ρ c ρc
∂ 2T ∂ 2T ∂ 2T
où ∇ 2T = + + (Laplacien).
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2
λ
α= (m2/s) est la diffusivité thermique du milieu, qui quantifie la vitesse à laquelle
ρc
diffuse la chaleur à l’intérieur du milieu.
L’intégration de l’équation de la chaleur permet d’obtenir T ( x , y , z ,t ) . On doit préciser :
Une condition initiale T ( x , y , z ,t = 0 ) qui définit l’état thermique initial du système
Deux conditions aux limites imposées aux frontières. Ces conditions peuvent être de deux
types :
• des conditions de type Dirichlet : on impose une température aux frontières.
Tp Dans ce cas, le flux de chaleur traversant la frontière est inconnu
r
(résulte des échanges). On pourra le calculer par la loi de Fourier
n appliquée à la frontière.
r r r ∂T
ϕ Σ = −ϕ ⋅ n = λ ∇T ⋅ n = λ
∂n Σ
T(x,t)
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