CDLM 4332
CDLM 4332
CDLM 4332
76 | 2008
Migration et religion en France (Tome 1)
Édition électronique
URL : https://journals.openedition.org/cdlm/4332
DOI : 10.4000/cdlm.4332
ISSN : 1773-0201
Éditeur
Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine
Édition imprimée
Date de publication : 1 juillet 2008
Pagination : 193-227
ISSN : 0395-9317
Référence électronique
Adel Ben Hassine, « Les enjeux de la diffusion des Nouvelles Technologies de l’Information et de la
Communication en Tunisie », Cahiers de la Méditerranée [En ligne], 76 | 2008, mis en ligne le 06 mars
2009, consulté le 21 septembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/cdlm/4332 ; DOI : https://
doi.org/10.4000/cdlm.4332
fracture numérique comme un écart du stock des TIC dans une économie donnée
(connexions internet, PC, téléphones portables, téléphones fixes, etc.). La fracture
numérique concerne l’accroissement de l’écart de l’équipement en TIC entre deux
zones géographiques données. Elle désigne, en quelque sorte, une ligne de partage
entre les territoires qui utilisent les TIC et ceux qui ne l’utilisent que marginalement. La
mesure de la fracture numérique ajoute aux indicateurs précédemment cités ceux
relatifs au taux de pénétration des PC, au nombre de téléphones fixes pour mille
habitants, au nombre de téléphones portables pour mille habitants, etc.
7 La seconde définition se rattache à la première et concerne davantage les effets
économiques des TIC. Elle mesure leur contribution à la croissance économique, aux
exportations, à la productivité et à l’emploi. Il convient de mesurer ici les impacts
économiques et les efforts entrepris en matière de TIC par un pays donné. L’idée
maîtresse concerne les effets multiplicateurs potentiels des TIC. Ces derniers peuvent
être résumés de la manière suivante : les industries des TIC en 1997 ont compté pour
3-4% de l’emploi, 6-9% de la valeur ajoutée, 10-25 % des exportations et 25-40% des
dépenses de Recherche et Développement (R&D) aux Etats-Unis, au Japon et en Europe.
Vraisemblablement, des effets similaires sont attendus des pays qui l’utiliseront. Ainsi,
la fracture numérique désigne la divergence des trajectoires des sentiers de croissance
provoquée par les impacts économiques des TIC. Certains auteurs définissent un seuil
de 5% de la part des TIC dans le revenu national comme seuil critique permettant de
séparer les pays dont la croissance pourrait être accélérée et ceux qui demeureraient
sur le sentier de croissance faible.
8 La troisième définition possible de la fracture numérique concerne davantage les
usages des TIC que leur stock. Il s’agit d’apprécier la manière dont les TIC sont utilisées
par les agents économiques et la manière dont ils permettent de vérifier le triptyque «
better, faster, cheaper ». En d’autres termes, comment les TIC permettent aux agents
d’abaisser les coûts de production, d’augmenter le volume des transactions et
d’améliorer la qualité de leurs prestations. La fracture numérique porterait ainsi sur
des pays à taux d’équipements équivalents qui utilisent les TIC de manières différentes.
On s’intéresse ici aux volumes des transactions commerciales par Internet, la vente
directe, le nombre d’e-entreprises, la baisse des prix (l’effet déflateur)… Cette définition
permet ainsi de constater qu’il ne s’agit pas d’investir massivement en TIC et de les
produire mais plutôt de faire en sorte que les agents économiques l’utilisent de manière
rationnelle. Les dimensions culturelles et sociétales sont présentes ici.
9 La dernière définition de la fracture numérique est liée aux modalités d’apprentissages
et à la nature de l’acquisition des informations et des connaissances par les TIC. En
d’autres termes, si l’on part du postulat que l’équipement en TIC constitue un préalable
(infrastructure) et que les usages permettent d’accroître les performances, il s’agit
d’examiner comment les agents apprennent à utiliser les TIC. Les inégalités liées aux
TIC seraient liées aux inégalités des formes de l’apprentissage.
10 Récemment, l’OCDE (2001) a formulé une définition qui semble tenir compte de
l’ensemble de ces dimensions et constitue une référence dans la littérature. La fracture
numérique est définie comme « The gap between individuals, households, business and
geographic areas at different socioeconomic levels, with regard both to their opportunities to
access information and communication technologies (ICTs) and to their use of Internet for a wide
variety of activities. The digital divide reflects various differences among and within countries.
The ability of individuals and businesses to take advantage of the Internet varies significantly
across the OECD area as well between OECD and non member countries. Access to basic
telecommunications infrastructures is fundamental to any consideration of the issue, as it
precedes and is more widely available than access to and use of the Internet. »
Y a-t-il une fracture numérique ?
11 Les statistiques relatives au secteur des TIC montrent qu’à ce jour, il existe un écart
important, quel que soit d’ailleurs l’indice retenu, entre les trois grands groupes de
pays que sont les pays développés, les pays émergents et les pays dits les moins avancés
ou encore, selon une autre distinction, les pays de l’OCDE et les autres. A l’échelle
internationale, l’indicateur qui revient le plus pour montrer l’existence d’une fracture
numérique est le taux d’accès à la téléphonie (fixe et mobile) pour cent habitants. Ce
taux était, en 1998, de 7,8 pour les pays hors OCDE et de 72,1 pour les pays de l’OCDE. En
octobre 2000, sur les 94 millions d’internautes dans le monde, 95.6% appartiennent à la
zone OCDE et le reste 4.4% au reste du monde. 52% de ce dernier taux revient aux pays
suivants ; Taïwan, Singapour, Hongkong et Israël et 24% au Brésil, l’Argentine, Malaisie
et Afrique du Sud. L’Afrique représente 0.25% et son taux est en train de décroître 2.
L’indice « hôtes internet par millier d’habitants » confirme l’existence de cette fracture
numérique. En effet, alors qu’en 1997, ce taux était de un à 267 entre l’Afrique et
l’Amérique du nord il est passé de un à 540 en octobre 2000 3.
12 Rappelons pour commencer les statistiques publiées dans le rapport sur le
développement humain du PNUD Human Development Report 2001 sur le pourcentage de
la population utilisant Internet en l’an 2000.
Etats-Unis 54,3
Monde 6,7
source : UTI, Décembre 2003
13 La mise en commun des accès à Internet est une utilisation commune dans de
nombreux pays en développement ou à économie intermédiaire. Ceci est le cas de la
Tunisie pour laquelle l’accès à Internet à travers des moyens collectifs reste la voie la
plus immédiate de généralisation et de démocratisation des accès au réseau. La Tunisie
a été le premier pays arabe à se connecter à Internet, puisque une première connexion
supportant la messagerie électronique a été établie en 1987 avec le réseau EARN/
BITNET via Montpellier (1200 bauds). Deux ans plus tard, une connexion X.400 était
réalisée avec le CENT à Paris sur un support X.25. Les premières expérimentations
relatives au protocole TCP/IP ont eu lieu en 1990 entre l’IRSIT et l’INRIA (Institut
National de Recherche en Informatique et Automatique, France) mais l’accès au réseau
Internet ne devient effectif qu’en 1991 grâce à une ligne X.25 d’une capacité de 9,6 Kb
en direction de l’INRIA. Cette même année, la Tunisie est devenue membre des réseaux
EUNET et EUROPEN.
14 Malgré cela, la position de la Tunisie en nombre d’utilisateurs d’Internet reste au
dessous de la moyenne mondiale et arrive à peine au niveau de la moyenne asiatique.
Une fracture numérique au vrai sens du terme apparaît lorsqu’on retient l’indice «
nombre d’hôtes Internet », c’est-à-dire le nombre d’ordinateurs connectés à Internet.
Car dans ce cas, le rang de la Tunisie est encore une fois derrière tout le monde (y
compris l’Afrique). Cette situation trouve sa source dans un certain nombre de raisons
dont voici les plus importantes :
• La connexion à Internet se faisant par l’intermédiaire de lignes téléphoniques fixes, le retard
dans celui-ci explique en partie le retard de cette technologie.
• Le taux de diffusion de l’ordinateur est faible en Tunisie.
• Le coût de connexion à Internet est relativement élevé.
• La densité de la population n’est pas élevée, ce qui rend l’investissement en infrastructure
élevé.
source : UTI, décembre 2003
source : INS
source : UTI, décembre 2003
source : INS
18 Ces informations, qui ne sont pas exhaustives, permettent de donner une idée assez
claire sur le caractère dérisoire du volume du e-commerce en Tunisie. Ajoutons que
selon des sources contactées pour les besoins de cette étude, il nous a été confirmé que
les expériences en termes de e-commerce des Magasins Généraux (une enseigne de
grande distribution tunisienne) ou de l’Office de l’Artisanat de Tunisie sont un échec.
On peut citer presque 299 sites transactionnels parmi un total de 5 232 sites, mais on
remarque qu’il n’existe pas une activité continue sur la plupart de ces sites puisque la
majorité sont lancés dans le cadre de projets pilotes ou selon des événements
périodiques. Certains sites commerciaux ont échoué faute d’étude de projet
approfondie sur les divers plans (technique, marketing, financier, logistique).
19 Dans le cadre du suivi des réalisations des statistiques du commerce électronique,
l’observatoire du commerce extérieur du Ministère du commerce et de l’artisanat a été
chargé du suivi des réalisations des transactions commerciales électroniques. Un projet
de mise en oeuvre d’un tableau de bord du commerce électronique est en cours. Parmi
les principaux indicateurs retenus, on citera :
Nombre de certificats d’échange 607 952 961 980 998 1032 1052
électronique
source : INS
28 Cette évolution est marquée par une répartition très inégale avec des implications
territoriales, en effet l’étude de la répartition des sites web dans l’espace révèle un
renforcement de la littoralisation. En Tunisie, le nombre de sites de commerce
électronique est de 299 sur un ensemble de 5 232 sites en ligne.
29 L’année dernière, la valeur des transactions pour les dépenses électroniques internes a
été de 16.170 MD4, soit une multiplication par 8 par rapport à 2005. Parmi ces sites
transactionnels, 87% sont des sites de services de réservation, de billetterie. Dans ce
cadre, 37% des enquêtés ont indiqué qu’il existe un réel manque de biens sur Internet.
Bien qu’une enquête ait été préparée sur le commerce électronique qui visait les
entreprises, celle-ci n’a pas été lancée, il s’avère donc intéressant de mentionner
certains obstacles soulevés par les opérateurs économiques, en se basant sur mon
expérience professionnelle en tant que cadre dans la direction du développement du
commerce électronique au Ministère du commerce et de l’artisanat lors d’un
programme qui concerne un certain nombre d’entreprises et qui vise le développement
des échanges commerciaux électroniques. Ces obstacles peuvent être énumérés comme
suit :
30 Certaines entreprises préfèrent maintenir le modèle d’affaires actuel. Cette attitude
peut être expliquée par une vision stratégique limitée surtout en matière d’intégration
des affaires électroniques dans les procédures du travail. Si ces entreprises se méfient
du commerce électronique, c’est par manque de compétences ou par crainte de courir
le risque de perte, d’échec financier ou de rentabilité. Ceci peut être justifié aussi par
les obstacles figurant dans ce rapport. Certaines entreprises ne sont pas sûres des
avantages qu’elles peuvent obtenir grâce à l’adoption du commerce électronique et ceci
s’explique, selon nous, par le fait que la majorité des chefs d’entreprises sont dépassés
par les technologies d’information et de communication, ce qui est dû à un manque
d’information et à l’absence de veille stratégique sur les expériences étrangères de
concurrents. Les entreprises croient que leurs biens et services ne se prêtent pas aux
transactions effectuées sur Internet et ce, en partant de l’hypothèse que le
consommateur tunisien manque encore de culture numérique et que l’achat en ligne ne
fait pas partie de ses habitudes.
31 Le manque de confiance et la lourdeur des moyens de paiements (e-dinar & SPS-SMT)
sont pénalisants. D’après l’enquête, 27% des personnes ont déclaré que les moyens de
paiement étaient inefficaces. Actuellement, deux solutions de paiement électronique
existent en Tunisie. Celle de la Poste Tunisienne, le e-dinar : ce moyen permet des
micro-paiements mais la procédure d’obtention s’avère longue : il faut se déplacer aux
bureaux de la Poste pour avoir la carte ; ensuite il faut l’activer et la verser dans le
porte-monnaie virtuel via le site de la Poste. Cette procédure est ennuyeuse selon le
consommateur ; certains ont proposé la vente des cartes e-dinar dans d’autres lieux
comme les publitels (comme la vente des cartes de recharge du GSM). La seconde
solution de paiement est le serveur de paiement sécurisé de la Société Monétique
Tunisie. Cette solution permet d’effectuer les paiements par la carte bancaire. Le
problème, c’est que la plupart des cyberconsommateurs ont peur d’introduire les
coordonnées de leurs cartes bancaires et se méfient de cette procédure, ce qui montre
qu’il y a un manque d’information sur les connexions sécurisées, les certificats
électroniques, leur utilité pour la confiance et la sécurité des transactions.
32 Le cadre juridique reste inadéquat (facture électronique, preuve électronique...). En ce
qui concerne ce volet, 26% des enquêtés ont mentionné que le cadre réglementaire du
commerce électronique demeure insuffisant et nécessite un suivi de l’évolution des
législations qui encadrent l’économie électronique, tant au niveau national
qu’international, notamment le commerce électronique et les services de la société de
l’information, la signature électronique, les métiers de la confiance dans
l’environnement électronique. Il est primordial de mettre à jour les diverses
législations touchées par l’émergence de la nouvelle économie numérique dans les
divers domaines (commerce, communications, tourisme, banques, services...). Il faut
notamment prendre en considération la reconnaissance fiscale des documents
électroniques afin de permettre de dématérialiser les échanges économiques
interentreprises. En ce qui concerne le volet B2B, la législation relative aux marchés
publics ne permet pas aux entreprises de faire leurs achats et approvisionnements en
ligne, puisque les entreprises sont contrôlées par des règles strictes et des commissions
de marchés. Aussi est-il temps de former des experts juridiques en technologies
modernes comme la signature, la certification, l’archivage électronique afin de se
protéger contre toutes les fraudes et les attaques qui existent dans l’environnement de
la cyberéconomie. La sensibilisation et l’information sur la législation relative à
l’économie numérique auprès du consommateur et des acteurs économiques se
révèlent importantes dans la diffusion de la confiance dans cette nouvelle économie.
La fracture numérique n’a pas perdu en intensité
33 Plus de deux ans et demi après le lancement de l’initiative du G8 sur la fracture
numérique, de l’adoption d’une charte sur « la société mondiale de l’information » et la
création d’une Dot Force ad hoc, la problématique de la fracture numérique n’a rien
perdu de son acuité. Si l’accès aux technologies s’est développé à des degrés et à une
vitesse variable dans l’ensemble des régions du monde, y compris les plus pauvres, les
écarts ne se sont pas résorbés. On retiendra qu’aujourd’hui encore 2 Américains sur 3 se
connectent à Internet contre 1 sur 160 en Afrique ou 1 sur 20 en Amérique Latine. De
même, si le taux de pénétration des ordinateurs est supérieur à 60% aux Etats Unis, cet
indicateur est à peine supérieur à 2% pour les pays arabes ou 0,7% en Afrique 5. Au-delà
des déclarations d’intention, des constats et de la multiplication des rapports sur le
sujet, la problématique de la fracture numérique est aujourd’hui insérée dans les
réflexions portant sur l’aide au développement et constitue souvent une priorité des
gouvernements6.
34 D’après notre enquête, la fracture numérique est identifiée de la façon suivante. Les
internautes sont en majorité localisés dans certaines régions et en zones urbaines, ils
sont en majorité les plus éduqués et les plus riches, principalement des jeunes de sexe
masculin. Les résultats de l’enquête et la comparaison du cas de la Tunisie avec les pays
similaires ainsi qu’avec un pays développé comme la France, ne suscitent pas de grande
surprise. La fracture numérique accentuée par Internet se situe sensiblement aux
mêmes frontières que dans tous les pays du monde, de niveau économique comparable
à celui de la Tunisie. Le graphique ci-après schématise cette fracture au sein de la
population tunisienne.
2000 2001
Jordanie 35 60 71 % 1,2 %
Maroc 35 44 26 % 0,14 %
Oman 20 33 66 % 1,3 %
Tunisie 37 40 8% 0,4 %
source: ME, Madar Research
Indicateurs TICs
38 Il faudra mettre l’accent sur le rôle de l’Internet haut débit et la croissance rapide
d’Internet qui a un impact indéniable sur de nouvelles approches de l’économie avec le
commerce en ligne. Dans ce cadre, il existe une forte volonté politique de moderniser
l’infrastructure des télécommunications, ce qui permettrait un accès rapide aux
services offerts sur la toile et l’atteinte de l’objectif de 1,4 million d’abonnés d’ici 2011
avec 5 millions d’utilisateurs de l’Internet mobile.
source : INS
et un projet pilote a débuté en novembre 2006 dans le Gouvernorat de Sfax par Divona
Télécom (Transmission de données par satellite - www.divonatelecom.com -21 Mars
2007, premier opérateur de télécommunications par satellite en Tunisie).
Une fracture numérique qui diffère selon les technologies
42 La fracture numérique est particulièrement aiguë en Tunisie et reflète l’hétérogénéité
socio-économique des pays de la région. Néanmoins, dans le domaine de la téléphonie
mobile, cette fracture entre pays développés et pays émergents ainsi qu’entre les
régions, s’est réduite au cours des deux dernières années grâce aux taux de croissance
record enregistrés notamment au développement de l’économie informelle de ce
secteur. En revanche, pour les technologies liées à Internet, peu de progrès ont été faits
compte tenu de la cherté des équipements informatiques même si le phénomène des
46 Les tableaux suivants présentent la répartition des Publinets (centre public d’Internet)
entre zones côtières et intérieur du pays puis entre la capitale et les autres villes.
L’exploitation de ces chiffres est basée sur l’hypothèse plausible que le nombre de
Publinets dans une ville donnée correspond à la demande potentielle ou exprimée.
L’augmentation du nombre de Publinets dans une ville prouve que les Publinets
existants sont rentables (donc qu’ils y sont fréquentés) et que la demande peut encore
justifier de nouveaux Publinets (les promoteurs de Publinets ne s’engageant dans ces
démarches lourdes et onéreuses que s’ils ont de solides raisons de penser que le marché
potentiel de leur publinet est suffisant pour leur assurer la rentabilité du projet).
47 Le taux de population habitant dans les zones côtières est d’environ 70 % du total du
pays. Le nombre de Publinets y est en revanche de près de 90 %.
Répartition des Publinets entre les gouvernorats du Grand Tunis et les autres gouvernorats
source : enquête
49 Il y a donc proportionnellement plus de 3 fois plus de Publinets dans les villes côtières
que dans les villes de l’intérieur du pays. La croissance y est par ailleurs plus de 10 fois
plus importante. Une deuxième inégalité peut être identifiée entre le Grand Tunis et le
reste du pays. Nous la représentons sur le graphique ci-après.
source : enquête
50 Pour le cas du Grand Tunis, le nombre de Publinets dans la capitale et ses environs est 4
fois plus important que dans les autres villes. Ces constatations montrent que ce sont
les populations urbaines, et plus particulièrement, celles du Grand Tunis, qui profitent
des accès Internet publics. Ces constatations sont reportées sur la carte ci-dessous.
Conclusion
51 Les perspectives de développement du commerce électronique suscitent une multitude
d’études de marketing, par sondage, pour déterminer les caractéristiques et les
motivations des utilisateurs. L’utilisateur est alors vu exclusivement comme un
consommateur de produits ou services, dont on recherche les caractéristiques
particulières (âge moyen, niveau de revenus) et les comportements. L’analyse des
pratiques et usages va bien au-delà en recherchant comment un utilisateur va utiliser
l’Internet pour répondre à un besoin spécifique : si une « pratique de l’Internet » est
définie comme « un enchaînement répétitif d’actions effectuées par un utilisateur ou
groupe d’utilisateurs, dont certaines mettent en oeuvre l’Internet, dans le but de
réaliser, dans un environnement donné, une fonction déterminée », un usage résulte
d’une pratique habituelle de cet enchaînement par un groupe de personnes. L’étude des
usages et pratiques de l’Internet permet une approche directe de l’impact du
déploiement de l’Internet sur la société. L’Internet a cette caractéristique spécifique
qu’il s’agit, contrairement à la plupart des systèmes technologiques, d’un outil
appropriable par l’utilisateur. Face aux applications prescrites par les concepteurs de
produits, visant généralement à uniformiser le comportement de l’utilisateur pour
accroître la cible du produit, l’Internet donne à l’utilisateur la faculté de concevoir lui-
même des applications correspondant exactement à ses propres besoins et aux usages
qu’il entend. L’impact social peut s’avérer considérable : il faut prendre conscience du
rôle accélérateur de l’Internet dans la transformation et la création d’usages.
52 La collecte des usages ouvre différentes possibilités :
• Permettre l’étude des usages eux-mêmes, de leur genèse, de leur évolution et de leur impact
sur la société.
l’avenir, mais à nous de bien maîtriser l’Internet pour qu’il soit l’outil approprié à la
construction de la société future telle que nous voulons l’édifier.
55 Mais comment cela se reflète de manière concrète au niveau régional ? Est-ce que les
infrastructures de télécommunications suffisent en elles seuls pour désenclaver les
zones d’ombre ? Une approche d’analyse des flux est un indicateur intéressant pour
refléter le dynamisme économique d’une région et de désenclavement des zones
d’ombre. Comme Internet, le GSM est aussi une autre composante des TIC dont les
effets de sa diffusion ont certaines similitudes avec celles de l’Internet car elles sont
aussi source de fracture numérique.
BIBLIOGRAPHIE
Rapport de la commission nationale du commerce électronique, Janvier 2000.
Documents du colloque de haut niveau pour l’Afrique organisé par le CNUCED à Tunis le 15 et 16
juillet 2003 sur la stratégie du Commerce Electronique
Documents du colloque de haut niveau pour l’Afrique organisé par le CNUCED à Tunis le 15 et 16
juillet 2003 sur la stratégie du Commerce Electronique.
Documents du colloque de haut niveau pour l’Afrique organisé par le CNUCED à Tunis le 15 et 16
juillet 2003 sur la stratégie du Commerce Electronique.
Documents du colloque de haut niveau pour l’Afrique organisé par le CNUCED à Tunis le 15 et 16
juillet 2003 sur la stratégie du Commerce Electronique.
Webographie :
www.wikipedia.org
NOTES
1. Rapport sur le développement humain en Tunisie, PNUD, 2001
2. Source UTI.
3. Source UTI.
4. Observatoire du commerce extérieur-2007- Ministère du commerce
5. Source UTI
6. Source UTI
7. www.smsitunis2005.tn -15 juillet 2005.
8. Tunis, Ben Arous, Ariana, Manouba, Bizerte, Nabeul, Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax,
Gabès, Médenine.
9. Zaghouan, Kébili, Tataouine, Gafsa, Sidi Bouzid, Tozeur, Kairouan, Kasserine, Béja,
Jendouba, Kef, Siliana.
10. Tunis, Ben Arous, Ariana, Manouba.
11. Bizerte, Nabeul, Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax, Gabès, Médenine Zaghouan, Kébili,
Tataouine, Gafsa, Sidi Bouzid, Tozeur, Kairouan, Kasserine, Béja, Jendouba, Kef, Siliana.
12. ORAVEP : Observatoire des Ressources pour la Formation ; OTV : Observatoire des
Télécommunications dans la Ville ; VECAM : Veille Européenne et Citoyenne sur les
Autoroutes de l'information et le multimédia.
RÉSUMÉS
Face à une société grande consommatrice de communication et avide d’information, la diffusion
des NTIC est un facteur incontournable de la mutation socio-économique dans les années à
venir ; une nouvelle hiérarchie va apparaître avec de nouvelles disparités.
Alors quels sont les effets de diffusion des TIC sur la croissance économique? Y a -t- il une
fracture numérique? Quel lien pourrait-on établir entre fracture numérique et niveau de
développement ?
Les statistiques relatives au secteur des TIC montrent qu’au jour d’aujourd’hui, il existe un écart
important, quel que soit l’indice retenu d’ailleurs, entre les trois grands groupes de pays que sont
les pays développés, les pays émergents et les pays dits les moins avancés ou encore selon une
autre distinction ; les pays de l’OCDE et les autres. A l’échelle internationale, l’indicateur qui
revient le plus pour montrer l’existence d’une fracture numérique est le taux d’accès à la
téléphonie (fixe et mobile) par centaine d’habitants.
Faced with a major consumer of communication and hungry for information, dissemination of
ICT is a major factor in the socio-economic change in the coming years, a new hierarchy will
appear with new disparities. So what are the effects of diffusion of ICT on economic growth? Are
there any digital divide? What link could be established between digital divide and level of
development? The statistics on the ICT sector show that today there is a significant gap,
whatever the index used by the way, between the three major groups of countries that are
developed countries, countries emerging countries and so-called least developed or according to
another distinction; OECD countries and others. At the international level, the indicator which is
most to show the existence of a digital divide is the rate of telephone access (fixed and mobile)
per hundred inhabitants.
INDEX
Mots-clés : réseaux, Tunisie, télécommunication, espace
AUTEUR
ADEL BEN HASSINE
Université de Tunis