Les Equipements de Travail Portatifs
Les Equipements de Travail Portatifs
TECHNOLOGIQUES
MASTER INGENIERIE DE LA SANTE – CAMPUS TIMONE MARSEILLE
SOMMAIRE
I. Introduction ....................................................................................................................... 2
II. Acquisition et maintien en conformité des machines..................................................... 3
1. Définition et domaines d’application .......................................................................................... 3
2. Le choix d’une machine portative - les questions à se poser ...................................................... 3
3. Réglementation et normes.......................................................................................................... 4
4. La vérification de conformité et vérification générale périodique ............................................. 5
III. Risques liés à l’utilisation des machines.......................................................................... 8
1. Bruit ............................................................................................................................................. 8
2. TMS .............................................................................................................................................. 8
3. Vibrations .................................................................................................................................... 9
4. Poussières de bois, silice ........................................................................................................... 10
5. Mécanique ................................................................................................................................. 10
6. Electricité ................................................................................................................................... 11
IV. Mesures de prévention .................................................................................................... 12
1. Evitement des risques (évolution technique) ........................................................................... 12
2. Évaluation des risques et du niveau d’exposition ..................................................................... 13
3. Mise en place de dispositifs de protection collective (captage à la source) ............................. 13
4. Mise à disposition d’EPI............................................................................................................. 14
5. Application de l’ergonomie à la manutention........................................................................... 14
6. Formation et information du personnel ................................................................................... 15
Conclusion ............................................................................................................................... 16
Références ............................................................................................................................... 17
Liste des abréviations ............................................................................................................. 18
Annexe ..................................................................................................................................... 19
I. Introduction
Les équipements de travail désignent l’ensemble des « machines, appareils, outils, engins,
matériels et installations. » (article L4311-2 du Code du travail) [1] nécessaires à l’exercice de
l’activité de l’entreprise, qu’il s’agisse des équipements de production ou des équipements de
protection et relevant d’un cadre réglementaire strict. Cette réglementation spécifique vise à
mieux protéger les travailleurs utilisant ces équipements, quel que soit le poste occupé ou le
secteur d’activité de l’entreprise.
Les équipements de travail portatifs de production recouvrent une large gamme de matériels
allant du pinceau à la tronçonneuse en passant par le pistolet ; ils sont ainsi restreints dans le
cadre de ce microprojet aux machines portatives compte tenu de leur dangerosité et des
différents risques générés lors de leurs utilisations [2]. Les machines portatives sont des
machines qui sont guidées ou tenues à la main par l’utilisateur et qui comprennent des pièces
mécaniques en mouvement. 5% des travailleurs sont régulièrement utilisateurs de ces machines
dans presque toutes les branches d’activité (agricole, travaux publics, industrie du bois,
aéronautique, ferroviaire, fonderies et ateliers mécaniques, …). Elles sont impliquées dans de
nombreux accidents du travail (mises en causes dans plus de 10% des accidents) et sont sources
de risques multiples (bruit, vibrations, poussières, …).
En effet, les travailleurs utilisant ces équipements doivent faire l’objet d’une attention toute
particulière car ils sont régulièrement exposés à des risques de différentes natures. Les machines
peuvent provoquer des coupures, écrasements, sectionnements, projections. L’inhalation de
poussières ou de vapeur de peintures et vernis sont parmi les causes les plus importantes de
cancers reconnus d’origine professionnelle [3]. Les manutentions répétitives, le port de charges
lourdes et les efforts excessifs peuvent générer des troubles musculosquelettiques (TMS).
Enfin, le bruit est un facteur de stress pouvant provoquer une perte auditive. A la longue, des
maladies professionnelles peuvent apparaître et les opérateurs sont amenés à cesser leur
activité.
Ainsi, ces risques doivent être connus et évalués afin de concevoir des machines plus sûres et
d’améliorer leurs conditions d’utilisation. Dans le cas particulier des machines portatives, les
principes généraux de prévention doivent être adaptés aux caractéristiques et aux effets
délétères liés à l’utilisation de ces équipements sur la santé des travailleurs qui imposent la
recherche de niveaux d’exposition les plus bas possibles. Cette spécificité fait l’objet d’un
certain nombre de dispositions réglementaires dédiées (directive dite « Machines »
2006/42/CE). En particulier, avant la phase de repérage et hiérarchisation des risques engendrés
par les machines, la recherche, en premier lieu, de solutions de suppression est une obligation
réglementaire. De plus, de nombreux résultats de projets [4] montrent qu’en investissant dans
du matériel innovant et des techniques de production adaptées, les gains en termes de qualité et
de productivité engendrent des progrès très profonds sur la sécurité et santé au travail. La
prévention doit également être axée sur la réduction des manutentions, l’ergonomie, la mise en
place de protection collective en priorité (captage à la source) et la formation du personnel.
Une machine est « un ensemble équipé ou destiné à être équipé d'un système d’entraînement,
composé de pièces ou d'organes liés entre eux dont au moins un est mobile et qui sont réunis
de façon solidaire en vue d'une application définie » (pour la définition complète, se référer à
l’article R4311-4 à 4311-6 du Code du travail et à l’article R4311-5 pour les exclusions). Est
aussi considérée comme une machine « un ensemble de machines qui, afin de concourir à un
même résultat, sont disposées et commandées de manière à être solidaires dans leur
fonctionnement » [1].
Les machines portatives comprennent les machines tenues et/ou guidées à la main, les
machines portatives de fixation à charge explosive, les outils portatifs à charge propulsive ainsi
que les machines à bois et matériaux ayant des caractéristiques similaires. Ainsi, ces grandes
catégories prennent en compte une grande diversité d’équipements de travail portatifs
employés spécifiquement ou non dans de nombreux secteurs d’activités (industrie du bois,
agroalimentaire, le BTP, les activités de service, …). (Annexe 1)
3. Réglementation et normes
La directive 2006/42/CE est une refonte de la directive « Machines » 98/37/CE. Elle vise à fixer
les exigences essentielles de santé et de sécurité relatives à la conception et à l‘utilisation afin
d’améliorer la sécurité des machines mises sur le marché européen. Elle a été transposée
ensuite dans le Code du Travail.
Pour une harmonisation plus rapide et plus efficace, il existe des normes « sécurité des
machines » élaborées par un organisme de normalisation et d’application volontaire (AFNOR)
structurées en 3 niveaux [6] :
▪ Normes de type A ;
▪ Normes de type B ;
▪ Normes de type C.
Les normes de type A constituent des normes fondamentales de sécurité, contenant des notions
fondamentales, des principes de conception et des aspects généraux relatifs aux machines.
Les normes de type B, quant à elles, traitent d’un aspect de la sécurité (distance de sécurité,
température de surface, bruit, …) ou d’un moyen de protection (dispositifs de verrouillage,
protecteurs, …) valable pour une large gamme de machines. Enfin, les normes de type C sont
des normes de sécurité par catégorie de machines, qui traitent des spécifications de sécurité
détaillées s’appliquant à une machine particulière ou à un groupe de machines. Par exemple,
l’ISO 11148 est une norme de type C traitant des machines portatives à moteur non électrique.
❖ Cas d’une machine neuve
Depuis la conception jusqu’en phase d’utilisation ou lors de modifications, une analyse des
risques est indispensable comme spécifié dans l’article L4311-1 du Code du Travail. Le
fabricant d’une machine ou son mandataire doit veiller à ce qu’une évaluation des risques soit
effectuée afin de déterminer les exigences de santé et de sécurité qui s’appliquent à la machine
dans les conditions prévues par le fabricant mais aussi dans des situations anormales
prévisibles (mode dégradé). La machine doit être conçue et construite en prenant en compte
les résultats de l’évaluation des risques afin de supprimer ou réduire le risque dès la conception.
Cependant, tout ne repose pas exclusivement sur le fabricant. Il est de votre responsabilité de
mettre à disposition des travailleurs des machines sûres qui ne mettent pas en danger leur santé
et leur sécurité et de veiller et entretenir le bon fonctionnement tout au long de leur cycle de vie
(cf. La vérification ). On parle alors d’obligation de maintien en conformité.
Dans une démarche globale de prévention de la santé au travail, le choix du matériel représente
un élément important, car il aura un impact non négligeable sur la santé du travailleur. Ainsi,
les critères d’une exposition plus faible aux gaz d’échappement, vibrations, bruit, ergonomie
sont à rechercher et à privilégier lors de l’achat.
Comme vu précédemment, il est interdit de mettre sur le marché et en service des équipements
de travail qui ne répondent pas aux exigences essentielles applicables. Lors de la mise en service
des machines, vous êtes donc tenu de réaliser ou de faire effectuer une vérification initiale en
vue de s’assurer qu’elles sont utilisées en sécurité et conformément aux spécifications.
Lors de la réception de la machine, vous devez vous-même vous assurer que l’équipement est
conforme au cahier des charges et à la réglementation si vous disposez des moyens et
compétences requis. Dans le cas contraire, il est vivement recommandé de faire appel à des
organismes accrédités COFRAC compétents dans ce domaine tels que DEKRA, APAVE ou
encore Bureau Veritas afin de vérifier la conformité et de proposer des pistes de solution pour
les éventuelles anomalies détectées. En effet, il faut savoir que la majorité des machines sont
fabriquées sous le régime de l’auto-certification CE, donc sans contrôle d’un organisme
extérieur avant sa mise sur le marché.
La documentation associée aux machines portatives est entre autre :
- la notice d’instruction avec les informations nécessaires ;
- la déclaration de conformité pour les machines neuves ;
- le certificat de conformité pour un matériel d’occasion ;
- le marquage (ATEX, CE, indications de sécurité).
Enfin, il est fortement recommandé de faire vérifier a minima 1 fois par an tous vos
équipements de travail (si périodicité non définie par la réglementation) par un personnel
qualifié ou un organisme compétent et de consigner les résultats des vérifications dans un
registre de sécurité.
1. Bruit
Les travailleurs utilisant ou étant régulièrement à proximité de matériel bruyant dans le cadre
de leurs activités et dans l’environnement de travail sont fortement exposés au bruit. Le bruit
occasionnel ou permanent générés par les machines est une source de stress et de fatigue
auditive pouvant mener à la surdité [8]. Il est important de rappeler que les dommages crées par
le bruit sur l’audition sont irréversibles, ils peuvent entrainer une surdité définitive !
Pour une journée de travail de 8h, la réglementation fixe une valeur limite d’exposition au bruit
de 80db (A) par travailleur. Au-delà, le bruit peut entrainer des conséquences graves sur la santé
(fatigue auditive, difficultés à entendre, surdité) des travailleurs mais aussi des effets gênants
pour l’environnement comme pour les conditions de travail (difficultés de concentration,
nervosité, perturbation de la communication).
Il vous incombe ainsi de rechercher du matériel moins bruyant à l’achat, d’informer et de former
les salariés sur le risque bruit, de mettre à disposition des salariés des moyens de protection tels
que les protecteurs individuels contre le bruit (PCIB), d’évaluer les niveaux sonores
(cartographie bruit), de signaler les lieux de travail bruyants et en limiter l’accès et de proposer
un test auditif préventif périodique avec l’aide de la médecine du travail (pour plus
d’informations se référer au dossier « Le bruits en locaux de travail »).
2. TMS
Les travailleurs soumis à des contraintes physiques importantes (port de charges lourdes, efforts
excessifs, répétitivité du geste, …) peuvent développer des troubles musculosquelettiques
(TMS), sources d’accidents de travail et de maladies professionnelles [9].
Ces affections touchent principalement les muscles, les nerfs ou tendons des membres et de la
colonne vertébrale. Les parties du corps les plus touchées sont les épaules, les coudes, les
poignets et le dos. Elles se manifestent par des douleurs, une gêne dans les mouvements,
une perte de mobilité ou de force. Ces symptômes peuvent apparaitre plusieurs mois à plusieurs
années après l’exposition. A long terme ils sont irréversibles.
Par conséquent, vous devez informer et former vos salariés aux risques relatifs aux contraintes
physiques (type PRAP ou Gestes et Posture), évaluer et mettre en œuvre des mesures de
prévention adaptés à l’activité du salarié pour éviter ou limiter le risque.
3. Vibrations
Sur le long terme, l’exposition régulière à des niveaux élevés de vibrations transmises aux
membres supérieurs peut provoquer l’apparition de pathologies des articulations du poignet ou
du coude, des troubles neurologiques (moindre sensation du toucher, du chaud et du froid, …)
et des troubles de la circulation sanguine (syndrome de Raynaud : blanchiment douloureux des
doigts).
La réglementation a défini une Valeur Limite d'Exposition Professionnelle (VLEP) que vous
devez respecter. La valeur d’action correspond à la valeur déclenchant l’action de prévention.
Elle impose d'évaluer, et si nécessaire mesurer, le niveau d'exposition aux vibrations de ses
salariés. (pour plus d’informations se référer au dossier « L’exposition des salariés aux
vibrations »).
Pour chaque mode
de transmission
(mains/bras ou
corps entier), la
réglementation
définit des valeurs
seuils d’exposition
aux vibrations sur
une période de 8h
(Figure 2).
Les opérateurs peuvent être exposés lors de leurs travaux, à des particules de poussières. Cette
exposition peut avoir des conséquences non négligeables sur leur santé à court, moyen et long
terme. D’autant plus que plusieurs modes de pénétrations existent entrainant des effets
multiples sur la santé : voie respiratoire (irritation, allergies respiratoires), voie cutanée
(démangeaisons, brûlures), voie digestive (intoxications, irritations).
Les poussières de bois et la silice sont des produits CMR (cancérigène, mutagène, reprotoxique)
et classées comme cancérogènes avérés pour l’Homme. De ce fait, dans les cas les plus graves,
l’inhalation de poussières peut provoquer des cancers. Veillez également au risque
incendie/explosion pour les copeaux et poussières de bois.
Les valeurs limites d’exposition professionnelles (sur 8 heures) sont de 1mg/m3 air pour les
poussières de bois et de 0,1 mg/m3 pour le quartz (présence de quartz dans les argiles, les sales,
les gravillons). Consultez les FDS (Fiches de Données de Sécurité) de vos produits pour
connaitre la nature des poussières auxquelles vous êtes potentiellement exposées.
5. Mécanique
Certaines machines portatives mettent en jeu des pièces en mouvement (ex : meuleuse). Un
mauvais entretien ou encore une mauvaise utilisation de ceux-ci peuvent avoir d’importantes
conséquences pour la santé des travailleurs.
Le risque de blessure est dû à l’action mécanique d’éléments de machines, d’outils, de pièces,
ou de matériaux solides ou de fluides projetés. L'opérateur peut être victime d'écrasement,
cisaillement, coupure, happement, entraînement, emprisonnement, choc, chute… Les
conséquences des accidents sont souvent importantes pour les victimes : doigts ou membres
écrasés, amputations, décès.
Il est ainsi important de repérer les arrêts d’urgence et maintenir en état les dispositifs de
protection, porter des équipements de protection individuelles (EPI) adaptés et de former le
personnel.
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6. Electricité
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Cette démarche répond au principe de prévention : éviter les risques. Il s’agit d’une démarche
particulièrement efficace puisqu’elle permet de supprimer le risque.
L’évolution technique des machines permet de concevoir du matériel plus performant de se
mettre à jour avec la réglementation en vigueur et de supprimer certains risques. En
conséquence, des modèles de machines avec batterie, analogues aux machines thermiques,
commencent à apparaitre sur le marché supprimant ainsi le risque lié au gaz d’échappement.
Néanmoins, ces changements techniques sont susceptibles de générer de nouveaux risques
comme le montre l’étude de cas ci-dessous, il faudra donc effectuer une nouvelle évaluation
des risques.
Etude de cas : Passage du thermique à l’électroportatif : sans risque ?
L’alimentation des appareils électroportatifs par des batteries permet de supprimer totalement
le risque lié à l’émanation des gaz d’échappement issus des moteurs thermiques. Les batteries
Li-ion par exemple combinent la mise en œuvre d’électrodes fortement oxydantes et réductrices
en contact avec un électrolyte organique inflammable. Les batteries au lithium tant qu’elles
gardent leur intégrité n’entrainent pas de risques pour leurs utilisateurs. Les substances
dangereuses qu’elles contiennent étant confinées dans l’enceinte de la batterie.
Il existe en revanche un risque accidentel avec de telles batteries lié au fait qu’elles sont
susceptibles d’éclater voire d’exploser, lors de leur charge, de leur utilisation ou de leur
stockage, et de libérer les substances qu’elles contiennent et éventuellement de prendre feu. Les
constructeurs des batteries au lithium ont d’ailleurs développé des systèmes de coupure de
courant des chargeurs si la température s’élève trop lors de la charge. D’où l’importance de
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connaitre et de respecter les instructions générales et les consignes de sécurité. De plus, les
électrodes peuvent devenir instables à des températures élevées (>200°C). Des conditions
inhabituelles et/ou abusives d’utilisation peuvent provoquer des augmentations brutales de
température pouvant conduire à des feux, explosions et/ou dégagement de produits toxiques
(fuite de l’électrolyte sous forme liquide mais également gazeuse). De plus, les batteries ont
une faible capacité à dissiper la chaleur et sont donc fortement sujettes à un emballement
thermique [12].
Si le risque ne peut être supprimé compte tenu de l’état de la technique ou de la situation de
travail, la deuxième étape de prévention vise à évaluer les risques qui ne peuvent être évités.
La mise en place de dispositifs de protection collective est le 8ème des principes généraux de la
prévention que vous devez mettre en œuvre, il précise : « prendre des mesures de protection
collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle ». Elle est mise
en place lorsque l’élimination ou la réduction du risque n’est pas suffisant
Pour les travailleurs exposés, il apparait nécessaire de mettre en place des mesures de protection
collective, comme l’utilisation des systèmes de ventilation ou d’aspiration qui limitent
l’exposition des opérateurs au bruit, aux poussières et gaz d’échappement.
Ces équipements peuvent avoir plusieurs fonctions dont notamment la réduction des émissions
de bruit, de poussières et le recueil des matériaux ou éléments projetés. L’aspiration à la source
est fortement recommandée. Dans tous les cas, le choix de la protection collective est effectué
en prenant en compte la fonction adéquate à la situation de travail rencontrée.
Même si la protection collective doit être toujours privilégiée, le port d’Equipements de
Protection Individuelles (EPI) s’avère être souvent une barrière efficace contre certains risques.
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Pour rappel, les protections individuelles sont utilisées en dernier recours ; lorsqu’il n’est pas
possible de supprimer ou de réduire le risque et que les protections collectives sont insuffisantes
(article L4121-2 du Code du travail).
Chaque protection individuelle doit être appropriée aux risques à prévenir, adaptée au
travailleur et compatible avec le travail à effectuer. Par conséquent, le choix des EPI doit se
faire au regard de l'analyse du poste de travail.
Il est important d’impliquer vos salariés dans le choix des EPI afin de prendre en compte les
contraintes de l'activité de travail et les éventuelles sources d'inconfort ou de gêne ; et ainsi
favoriser leur utilisation. Prenez également en compte, la compatibilité entre vos EPI (ex :
casque de chantier avec casque anti-bruit) et veillez à ne pas engendrer un risque
supplémentaire.
N’hésitez pas à solliciter votre service de santé au travail pour vous aider dans le choix de vos
EPI.
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Vous devez former et informer ses salariés des modalités d’utilisation et des risques inhérents
à l’utilisation des machines. Il existe ainsi une formation obligatoire à la sécurité des opérateurs
utilisant une machine en prenant comme appui la notice d’instruction délivrée par le fabricant
ou le loueur (article R4323-1 du Code du travail). Cette formation doit être renouvelée et
complétée chaque fois que nécessaire et notamment quand la machine évolue. Les travailleurs
peuvent également se référer à la fiche de poste rédigée par l’entreprise et intégrant notamment
le retour d’expérience. Celle-ci reprend de façon synthétique les informations nécessaires à
l’utilisation en sécurité de la machine, qui figurent dans la notice d’instructions.
Il semble qu’il existe une pénurie d’apports pédagogiques, dans les formations, sur l’utilisation
de ces outils, les règles de sécurité associées et surtout les situations réelles dans lesquels les
salariés pourraient être amenés à les utiliser.
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Conclusion
Il existe une grande diversité de machines portatives utilisées dans de nombreux secteurs
d’activités avec des risques divers et variés. Dans ce cadre, la directive « Machines » transposée
dans le Code du travail vise à fixer les exigences essentielles de santé et de sécurité pour cette
catégorie de machines. Les exigences ne s’appliquent que lorsque le danger correspondant
existe et sont obligatoires mais suivant l’état de la technique, les résultats peuvent ne pas être
atteints. Dans ce cas et dans toute la mesure du possible, la machine doit être conçue et
construite pour tendre vers ces objectifs. Il incombe au fabricant de mettre sur le marché des
machines conformes (présomption de conformité - marquage CE) et à vous de vous assurer que
l’équipement est conforme et de le maintenir en conformité tout au long de son cycle de vie.
En effet, tout au long du cycle de vie de la machine, jusqu’à la mise au rebut ou le recyclage,
des risques très différents existent (chimique, vibrations, bruit,) et nécessitent d’être
continuellement évalués et de mettre en place des moyens organisationnels et techniques afin
de les réduire aussi bas que possible et justifier la maitrise des risques.
La prévention des risques liés aux équipements de travail portatifs repose sur les principes
généraux de la prévention. Cela implique de chercher en priorité à supprimer le risque, ou à
substituer les appareils par des appareils moins dangereux.
Ainsi, ce document confirme l’importance de la connaissance des postes de travail et du
matériel utilisé, pour une meilleure prise en compte des risques, dans un objectif de prévention.
Les évolutions techniques ne peuvent répondre à toutes les situations de travail mais il vous
incombe de rechercher le matériel qui contribue autant que possible à l’amélioration constante
des conditions de travail et une réduction de la pénibilité.
Actuellement, l’élément limitant essentiel pour de nombreuses personnes reste le prix
d’investissement de départ du matériel. Une aide financière pour favoriser l’achat de ce matériel
pourrait être discutée notamment auprès de la CARSAT. En effet, de la phase de définition de
votre besoin, de consultation et de choix des fournisseurs jusqu’à la vérification des
performances de votre système, vos interlocuteurs CARSAT sont à vos côtés pour que vous
puissiez mettre en place un projet adapté à vos besoins et protégeant au mieux vos salariés.
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Références
[1] LEGIFRANCE. Code du travail. [en Ligne]. Consulté le : 05/01/2020. Disponible sur :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006072050
[2] INRS. Machines portatives : réduire les risques de la conception à l’utilisation. [en Ligne].
Consulté le : 19/12/2019. Disponible sur : http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=DO%207
[3] INRS. Tableaux des maladies professionnelles. [en Ligne]. Consulté le : 10/01/2020.
Disponible sur : http://www.inrs.fr/publications/bdd/mp.html
[4] CARSAT Sud-Est. Les menuiseries modernes : l’amour du travail bien fait. [en Ligne].
Consulté le : 06/02/2020. Disponible sur :
https://solutionspreventionlemag.carsat-sudest.fr/magazine/reportage/364-les-menuiseries-
modernes-l%E2%80%99amour-du-travail-bien-fait.html
[5] CARSAT Aquitaine. Contenu d’un cahier des charges négocié d’une machine en sécurité.
[en Ligne]. Consulté le : 12/02/2020. Disponible sur :
https://entreprises.carsat-aquitaine.fr/fileadmin/user_upload/fichiers/mini-
sites/entreprises/pages-de-contenu/prevention/documentation/prev/prev282.pdf
[6] EDUSCOL. La nouvelle directive « Machines » : Quelle normalisation. [en Ligne].
Consulté le : 06/01/2020. Disponible sur :
https://eduscol.education.fr/sti/sites/eduscol.education.fr.sti/files/ressources/techniques/754/75
4-afnor.pdf
[7] CARSAT Nord-Picardie. Comment acquérir et maintenir en état de conformité une
machine ? [en Ligne]. Consulté le : 06/01/2020. Disponible sur : https://www.carsat-
nordpicardie.fr/images/stories/GRP/outil%20ctr01%20mai%202013.pdf
[8] INRS. Panorama des risques liés à l’utilisation des machines. [en Ligne]. Consulté le :
10/01/2020. Disponible sur : http://www.inrs.fr/inrs/recherche/etudes-publications-
communications/doc/publication.html?refINRS=NOETUDE/P2015-039/DO7
[9] Assurance maladie. Comprendre les troubles musculosquelettiques. [en Ligne]. Consulté
le : 28/01/2020. Disponible sur :
https://www.ameli.fr/var/assure/sante/themes/tms/comprendre-troubles-musculosquelettiques
[10] IRIS-ST. Vibrations. [en Ligne]. Consulté le : 28/01/2020. Disponible sur :
http://www.iris-st.org/risques-3/vibrations-24.php
[11] ACT-UP. Les principes généraux de la prévention. [en Ligne]. Consulté le : 28/03/2020.
Disponible sur : https://www.act-up.fr/blog-recrutement-actualite-la-roche-sur-yon/les-
principes-generaux-de-prevention-pgp-des-risques-5
[12] INRS. Les risques liés aux batteries Li-on . [en Ligne]. Consulté le : 15/02/2020.
Disponible sur : https://www.inrs-electricite2019.fr/wp-content/uploads/2019/02/12-Guillet-
Risques-batteries-Lithium-ilovepdf-compressed.pdf
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Annexe
Annexe 1 : Principales machines portatives selon le secteur d’activité
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