Premières Synthèses 2005-07-2 - Les Bilans de Compétences en Hausse Pour Les Demandeurs D'emploi, Stabilité Pour Les Salariés
Premières Synthèses 2005-07-2 - Les Bilans de Compétences en Hausse Pour Les Demandeurs D'emploi, Stabilité Pour Les Salariés
Premières Synthèses 2005-07-2 - Les Bilans de Compétences en Hausse Pour Les Demandeurs D'emploi, Stabilité Pour Les Salariés
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Depuis plusieurs années, le nombre de Dix ans plus tard, les partenaires
salariés ayant bénéficié d’un bilan de com- sociaux ont renégocié la convention
pétences est stable. En revanche, le nombre d’assurance chômage. À cette occa-
sion, ils ont mis en place des bilans de
de demandeurs d’emploi ayant bénéficié compétences approfondis (BCA)
d’un bilan de compétences approfondi est réservés aux seuls demandeurs
en forte hausse : + 60 % entre 2002 et 2003. d’emploi.
Qu’ils soient salariés ou demandeurs d’em- Si les bilans de compétences
ploi, les principaux bénéficiaires de ces approfondis se situent historiquement
prestations sont les femmes, les cadres et dans la continuité des bilans de com-
les employés et, de manière plus générale, pétences, ces deux dispositifs diver-
les plus diplômés. gent en partie quant aux objectifs
recherchés. Le bilan de compétences
Les pratiques professionnelles des organis- approfondi confronte, en particulier,
mes prestataires sont très hétérogènes, en les potentialités de la personne avec
raison notamment d’un fort « turn over » la réalité du marché du travail local.
et d’un statut précaire pour un tiers Au cours de l'année 2003, plus de
d’entre eux. 50 000 bilans de compétences et plus
de 155 000 bilans de compétences
approfondis ont été pris en charge par Encadré 1
des organismes spécialisés dans ce LE DISPOSITIF JURIDIQUE
type de prestation ou par des organis- Bilans de compétences
mes de formation. La loi du 31 décembre 1991, précédée de l’accord interprofessionnel du 3 juillet 1991, donne au
bilan de compétences une base légale et un contenu juridique. Les actions permettant de réaliser un bilan
de compétences entrent dans le champ d’application des dispositions juridiques relatives à la formation
professionnelle continue (article L. 900-2 du code du travail). Le code du travail reconnaît à tout
De plus en plus de bilans travailleur, qu’il soit salarié, non salarié, demandeur d’emploi, agent public, le droit à suivre un bilan
de compétences. Devenu un droit, le bilan de compétences ne constitue pas pour autant une obligation
de compétences approfondis du salarié qui peut le refuser.
pour les demandeurs d'emploi Le bilan peut être réalisé à l’initiative de l’employeur, dans le cadre du plan de formation. Il est alors
conçu comme un outil de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences et comme un outil
Depuis la mise en place des bilans de gestion des carrières et de la mobilité professionnelle. Le bilan peut être également réalisé à
de compétences approfondis, en la demande du salarié dans le cadre du congé-bilan de compétences, sous réserve d'une ancienneté
juillet 2001, le nombre de bénéfi de cinq ans, dont douze mois dans l’entreprise. Dans les deux cas, le bilan est assimilé à une période
de travail effectif, dans la limité de 24 heures.
ciaires ne cesse de croître. Entre 2002
Bilans de compétences approfondis
et 2003, le nombre de demandeurs
Si les bénéficiaires de bilans de compétences peuvent être demandeurs d'emploi, l’Anpe ne prescrit
d’emploi ayant effectué un bilan a plus de bilans de compétences dans le cadre de la loi du 31 décembre 1991 depuis la mise en place du
augmenté de près de 60 %. Les fem- bilan de compétences approfondi. Seuls les collectivités territoriales et les organismes tels que l’AGE-
mes sont proportionnellement plus FIPH financent encore des bilans de compétences au sens de l'article L. 900-2 du code de travail pour
les demandeurs d’emploi. Les conseils régionaux, notamment, financent des bilans de compétences
nombreuses à suivre ce type de pres- pour les jeunes de 16 à 25 ans. Ces prescriptions sont assez marginales.
tation : six bénéficiaires sur dix, alors Le bilan de compétences approfondi, défini dans le cadre du programme l’action personnalisé pour
qu'elles représentent à peine plus de un nouveau départ (PAP-ND), est mis en œuvre par l’Anpe depuis le 1er juillet 2001. Il permet aux
la moitié des demandeurs d'emploi. demandeurs d’emploi confrontés à des difficultés de reclassement sur le marché du travail, de réorien-
ter leur projet professionnel et de redéfinir un parcours de retour à l’emploi.
L'Anpe oriente moins souvent les
jeunes vers ce type de prestation Tableau 1
(tableau 1). Leur expérience profes- 70% des bilans de compétences approfondis bénéficient
sionnelle n’est, en effet, pas suffisan- à des demandeurs d’emploi entre 25 et 44 ans En pourcentage
te pour engager une telle démarche Hommes Femmes Ensemble DEFM déc. 2003
qui nécessite de confronter les com- Moins de 25 ans . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7,7 8,2 8,0 19,0
pétences qu’ils ont acquises à leurs Entre 25 et 34 ans . . . . . . . . . . . . . . . . . 36,8 40,4 38,9 31,3
Entre 35 et 44 ans . . . . . . . . . . . . . . . . . 30,7 32,8 32,0 25,3
attentes. Ils sont plutôt orientés vers
45 ans et plus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24,8 18,6 21,1 24,4
des prestations plus adaptées à leur
100,0 100,0 100,0 100,0
profil, du type « objectif emploi » ou
« objectif projet » qui valorisent un Source : Fichier historique administratif de l’Anpe – Exploitation Dares 2003.
travail sur le projet professionnel Tableau 2
pour des jeunes qui ne maîtrisent pas Les bénéficiaires de bilans de compétences approfondis
directement le monde de l’entreprise. Plus de sept femmes sur dix sont des employées En pourcentage
Ce sont davantage les missions Hommes Femmes Ensemble DEFM déc. 2003
locales et les permanences d’accueil, Ouvriers : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17,2 5,4 10,0 23,9
d’information et d'orientation (PAIO) Ouvriers non qualifiés . . . . . . . . . . . . . . 7,0 3,2 4,7 11,6
qui sont en charge de l’insertion Ouvriers qualifiés . . . . . . . . . . . . . . . . . 10,2 2,2 5,3 12,3
sociale et professionnelle des jeunes Employés : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42,8 70,6 59,6 59,4
en difficulté. Ces organismes orien- Employés non qualifiés . . . . . . . . . . . . . 14,2 21,5 18,6 19,9
tent plus naturellement les jeunes Employés qualifiés . . . . . . . . . . . . . . . . . 28,6 49,1 41,0 39,5
vers des prestations d’orientation et Techniciens agents de maitrise : . . . . . 17,5 11,7 14,0 9,0
d’accompagnement financées par Techniciens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10,9 7,2 8,6 6,2
les conseils régionaux. Les moins de Agents de maitrise . . . . . . . . . . . . . . . . . 6,6 4,5 5,4 2,8
25 ans sont toutefois davantage repré-
Cadres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22,5 12,3 16,4 7,7
sentés parmi les bénéficiaires de
bilan, lorsqu'ils sont demandeurs Total . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100,0 100,0 100,0 100,0
d’emploi que salariés (respective- Source : Fichier historique administratif de l’Anpe - Exploitation Dares 2003.
ment 8 % parmi les bénéficiaires de sentent 8 % de la population des spontanément sur ce type de mesure,
BCA et 2 % parmi les bénéficiaires demandeurs d’emploi (tableau 2). En ils attendent l'aide d'un conseiller qui,
de BC). fait, les demandeurs d’emploi quali- disent-ils, « en sait plus que moi sur
Les demandeurs d’emploi dont le fiés ou diplômés recherchent princi- moi » et « qui connaît mieux le mar-
niveau de formation initiale est plus palement à confirmer, voire éventuel- ché du travail ». Ils espèrent que cet-
élevé que la moyenne sont particuliè- lement à infirmer, leur capacité à se te aide va les aider à mieux s’orienter.
rement intéressés par cette démarche : remettre en cause professionnelle- Le bilan de compétences appro-
plus de 30 % des bénéficiaires ont un ment. C’est une des conclusions de fondi est avant tout un outil d’orien-
diplôme de l’enseignement supérieur, l’étude réalisée par le Cereq pour le tation mis en place dans le cadre du
alors qu’ils représentent à peine plus compte de la Dares [1]. plan d’aide au retour à l’emploi
de 20 % des demandeurs d’emploi. La mise en place des bilans de (Pare). Dès les premiers mois d’ins-
De même, les chômeurs les plus qua- compétences approfondis a néan- cription au chômage, le service
lifiés accèdent plus souvent moins fait émerger de nouveaux public de l’emploi le propose. Ainsi,
à cette mesure : 17 % des bénéficiai- bénéficiaires, souvent moins quali- près de la moitié des bénéficiaires
res sont des cadres, alors qu'ils repré- fiés. Moins enclins à se positionner effectuent ce bilan dans les trois mois
Les conseillers : majorité d’entre eux possède un sont titulaires d’un diplôme de ce
des formations homogènes, diplôme de 3ème cycle. Dans les centres type. Le reste du personnel est plutôt
des pratiques éclatées, inter-institutionnels de bilan de com- diplômé dans les domaines des res-
un « turn over » important pétences, près de sept personnes sur sources humaines (11 %) ou de l'in-
Dans les organismes prestataires dix ont atteint ce niveau de formation génierie de la formation (7 %).
de bilans de compétences, plus de la (encadré 2). Le poids des formations Si les conseillers en bilan de com-
moitié du personnel a reçu une for- en psychologie y est encore plus pétence sont, en grande majorité, des
mation de psychologue et une grande important : deux tiers du personnel psychologues, les méthodes qu’ils
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