Introduction Générale Des Institutions Internationales
Introduction Générale Des Institutions Internationales
Introduction Générale Des Institutions Internationales
UCAD 2021/2022:
INTRODUCTION AU DROIT
INTRODUCTION GÉNÉRALE:
Le droit est un phénomène éminemment social. Il est indispensable à la société. Mais en tant
que savoir, le droit est perçu par le profane comme une matière hermétique, inaccessible.
C’est parce que le droit a son langage et ses méthodes. Il est donc absolument difficile
d’aborder l’étude des matières juridiques en général et celle du droit en particulier sans avoir
certains pré-requis. En effet, l’apprentissage du droit suppose un minimum de connaissance
sur la nature, le but, le langage, les méthodes ainsi que les planifications du droit. L’objectif
décerné de ce cours est d’amener méthodiquement l’étudiant de première année vers la
discipline en lui faisant comprendre la notion de droit ainsi que sa raison d’être et sa
structure. Au terme de cet exercice, l’étudiant doit avoir une vision d’ensemble de la science
juridique. Le rattachement du cours d’introduction de l’étude du droit civil n’est pas gratuit.
On peut avoir deux raisons :
La première est pratique, le droit civil régit les rapports entre les individus ( les contrats, les
biens ) et la plupart de leurs activités ( le commerce et le travail ). Le droit civil apparaît
ainsi, comme un droit fondamental. Il est donc important de se familiariser avec ce droit.
La seconde raison est d’abord scientifique. En effet, c’est à partir du droit civil qu’on étaient
élaborés pour l’essentiel des concepts et modes de raisonnement propres aux juristes. Le
présent cours s’articule autour de l’étude de la notion de droit ( Partie 1) de ses sources
(Partie 2) et de sa mise en œuvre ( Partie 3 ).
La notion de droit a deux sens différents qui sont tout de même complémentaires. Tantôt, elle
renvoie à l’idée de règles ( chapitre 1 ), tantôt à celle de prérogatives reconnues à la
personne en vertu du règle de droit ( chapitre 2 ).
Par son objet, la notion de droit renvoie à un ensemble de règles, visant à organiser la vie des
hommes. On parle ainsi de droit objectif. Par son objectif, le droit est cependant d’être le seul
système normatif. En effet, il cohabite avec d’autres normes de comportements avec
lesquelles il importe de distinguer avant de dégager les critères propres à l’identifier.
Section 1: Ce que n’est pas le droit
Dire ce que n’est pas le droit reviendrait naturellement à le distinguer d’une part, des règles
morales et religieuses et d’autre part, des règles d’équité et de justice.
Comme le droit, la morale est un système normatif. Elle édicte des normes de
comportements, mais, ce sont deux systèmes de normes qui se distinguent par leurs sources,
leurs contenus, leurs finalités et leurs sanctions.
En premier lieu, les sources du droit et de la morale ne sont pas les mêmes si la règle de
droit émane en principe d’une autorité habituée à édicter la règle morale est issue de la
révélation de la connaissance individuelle ou de l’éthique sociale.
En deuxième lieu, le contenu et les finalités ne sont pas les mêmes selon qu’il s’agit d’une
règle de droit ou d’une règle morale. La morale a un domaine plus vaste en ce sens qu’elle
s’intéresse au-delà des relations entre l’homme et son prochain, aux rapports de l’homme
avec lui-même voire avec Dieu. La morale est le domaine de la connaissance, elle réprouve
ainsi la seule intention alors que le droit ne sanctionne que les actes extérieurs.
De surcroît, le droit peut édicter des règles moralement neutres ( les règles du code de la
route ) ou qui ignore la morale ( la prescription extinctive c’est-à-dire la perte d’un droit
après l’écoulement d’un certain délai ). En fait, la règle de droit est moins exigeante que la
règle morale.
En troisième lieu, la sanction des deux types de règles n’est pas la même. La violation de la
règle de droit expose le contrevenant à une sanction étatique alors que la morale est le
domaine de la conscience.
Toutefois, la distinction entre le droit et la morale n’est pas absolue.
En premier lieu, la morale inspire certaines règles de droit. Il en est ainsi de la sanction
juridique de la cause immorale du dôle ou de la fraude en matière d’acte juridique. Il en est
surtout ainsi au droit de la famille, domaine sensible aux considérations morales ( sanction
de l’adultère, de l’abandon de famille ).
La morale est parfois même prise en charge par le droit. Ainsi l’article 319 du code pénal
sénégalais punit l’acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe. Il en va de
même des articles 323 et suivants dudit code sanctionnent le proxénétisme.
En second lieu, la morale peut compléter la règle de droit. En effet, le droit fait parfois des
renvois aux bonnes mœurs des articles 42-76-93 et 187 du COCC.
Il en résulte que les bonnes mœurs peuvent être convoquées avec succès devant les tribunaux.
Aujourd’hui, la morale a une place incontestable dans le droit avec le développement de
principes tels que le devoir de loyauté, la bonne foi, l’éthique ou les morales professionnelles.
C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre cette nouvelle forme de normativité qu’est le
«soft-law» ou droit souple. Un droit simplement indicatif et non absolu ( la règle apparaît
ainsi plus comme un bien à rechercher et à accomplir qu’un interdit).
Enfin, il convient de noter que la règle de droit ne se confond pas avec les règles de
convenance (la ponctualité, la courtoisie) qui se rapprochent des règles morales par leur
absence de juridicité mais ça distinguent par leur caractère extérieur de leur sanction
(réprobation sociale). Toujours est-il que le respect de certaines règles de convenance est
assurée par le droit par exemple: le délit d’outrage public à la pudeur prévu par l’article 318
(trois cent dix huit) du Code Pénal lequel permet de sanctionner certains comportements
inconvenants. La Cour d’appel de Dakar a ainsi pu retenir le délit d’outrage à la pudeur
contre des personnes ayant entretenu des rapports intimes dans un lieu public ou ouvert au
public (Cours d’appel de Dakar, arrêt numéro 96 du 7 février 2001, inédit)
Dans certaines sociétés, il est impossible de distinguer le droit de la religion. Il est ainsi pour
les sociétés primitives mais aussi pour celles ayant une religion d’État. En effet dans ces
sociétés ce qui est religieux est également juridique. Le principe de la laïcité de l’Etat et de la
liberté religieuse justifie dans la plupart des systèmes juridiques d’aujourd’hui l’absence de
confusion entre le droit étatique et le droit sacré mais la distinction entre droit civil et droit
sacré comporte des limites.
D’une part, le droit est profondément marqué par des règles religieuses: le respect de ses
engagements, la prohibition du vol, de l’avortement, etc.
D’autre part, le droit s’approprie parfois certaines règles religieuses. Il en est ainsi en droit
sénégalais des successions de droit musulman dans le Code de la famille à côté du régime
successoral laïc de droit commun (voire articles 571 et suivants du code de la famille).
En outre la reconnaissance du mariage coutumier par le code de la famille est une
manifestation de la prise en compte de la religion par le droit étatique. En effet, le mariage
coutumier au Sénégal est en pratique presque toujours un mariage confessionnel.
Pour le profane, le droit c’est la justice or celle-ci n’est qu’un idéal pour la règle de droit.
Tout ce qui est juste n’est pas forcément juridique et inversement mais droit et justice
entretiennent des rapports très étroits. Beaucoup des règles de droit sont inspirées par l’idée
de justice, par exemple: la théorie de l’enrichissement sans cause, l’obligation de réparer le
préjudice causé à autrui, la sanction de la lésion en matière contractuelle ou de partage.
Toujours est il que la justice peut être sacrifiée par le droit au nom de la protection de l’ordre
et de la sécurité. C’est la raison pour laquelle certaines règles de droit peuvent être injustes.
Par exemple, le refus classique par les juges de la modification du contrat pour évolution des
circonstances économiques rendant préjudiciable pour l’une des parties, l’exécution de son
engagement. Dans pareil cas, le principe de la stabilité des situations juridiques (sécurité
juridique) l’emporte sur l’idéal de justice. Il en est ainsi de la prescription extinctive prévue
par l’article 218 (deux cents dix huit) du COCC (Code des Obligations Civiles et
Commerciales) lequel prévoit que l’inaction du créancier, pendant le délai de prescription,
libère le débiteur. Si celui-ci ne paie pas au delà du délai, il ne peut plus être contraint
judiciairement à le faire.
Parfois, on a tendance à confondre droit et équité mais les deux notions sont distinctes.
L’Équité suppose une adaptation de la règle aux circonstances de l’espèce. Elle a ainsi un
caractère concret or le propre d’une règle de droit est son caractère abstrait. L’équité est dès
lors plus souple que la règle de droit. En principe, le juge statue en droit et non en équité. La
violation de la règle de droit par le juge est cause de cassation contrairement à celle de
l'équité. La décision judiciaire n’est pas abandonnée au sens de l’équité du juge. On reproche
très souvent à l’équité le fait qu’elle présente le danger de conduire à l’arbitraire et à
l’incertitude mais l’équité n’est pas absente du droit. Parfois même elle se substitue à la règle
de droit: c’est le cas lorsque les parties qui soumettent le règlement de leur litige à l’arbitrage
consentent à ce qu’il soit statué en équité et non en droit. Dans cette hypothèse, on dit que
l’arbitre statue en amiable compositeur. Parfois, c’est une règle de droit qui autorise le juge à
prendre en compte l’équité dans ses décisions. Ainsi, l’article 103 du COCC permet au juge
de décider notamment en équité en cas de lacune dans le contrat. Le délai de grâce (délai
supplémentaire de paiement) accordé par le juge au débiteur en difficulté prévu par
l’article 173 du COCC. Les circonstances atténuantes accordées par le juge répressif au
profit du délinquant en conflit avec la loi pénale sont d’autres modalités d’application de
l’équité par le juge; en effet, dans toutes ces hypothèses, il est statué au cas par cas.
L’existence d’une règle suppose une obligation de la part de ses destinataires. En ce qui
concerne la règle de droit, son caractère obligatoire résulte dans le fait qu’elle est un
commandement. Elle ordonne, permet, défend, récompense ou punit même lorsqu’elle est
permissive. La règle de droit est un ordre adressé à tous les autres de respecter cette liberté ou
ce droit. Toutefois, les règles de droit n’ont pas le même caractère obligatoire. Certaines ont
un caractère impératif tandis que d’autres règles sont supplétives. Par règles impératives, il
faut entendre celles dont on ne peut échapper à l’application. Les règles impératives sont
celles qui permettent à L’État d’imposer sa volonté dans le but de garantir un intérêt essentiel
de protection individuelle (par exemple les règles protectrices des personnes considérées
comme vulnérables telles que les mineures en matière d’acte juridique) ou d’intérêt public (
l’ordre public et les bonnes mœurs notamment). Il s’agit toujours de lois qui ordonnent ou
défendent. On est tenu de les respecter. Comment alors savoir si une règle de droit est
impérative? L’identification des règles impératives est principalement l’œuvre de la loi. En
effet, dans certains cas c’est la loi elle-même qui prévoit expressément le caractère impératif
lorsque certaines règles de droit sont suivies des expressions « à peine de nullité» ou «ces
dispositions sont d’ordre public » mais si rien n’a été prévu, il appartient au juge saisi
d’interpréter la loi afin de déterminer son caractère, d’interpréter la loi lorsqu’elle intéresse
l’ordre public, le juge va décider que la loi est impérative (la loi d’ordre public étant une loi
impérative) et il lui appartient dire ce qui est conforme ou non à l’ordre public c’est-à-dire
aux valeurs jugées essentielles pour la société.
S’agissant des règles supplétives (encore appelées lois interprétatives), il s’agit des lois dont
les destinataires peuvent écarter l’application. Ce sont des lois qui s’appliquent à défaut de
volonté contraire. Lorsque la loi prévoit qu’elle s’applique «à défaut de volonté contraire»
ou sauf convention contraire des parties, elle a un caractère supplétif; autrement dit, la règle
de droit suppléait à l’absence d’autre volonté de partie par exemple à un contrat (c’est comme
s’il s’agissait d’un choix implicite). Les lois supplétives sont plus fréquentes en matière de
contrats.
Quelles qu’en soit la source ( loi, coutume, jurisprudence) et son objet, le droit se
singularise par son effet contraignant, son respect est garanti par l’autorité publique au besoin
par la force. C’est en cela que la règle de droit se distingue des autres normes sociales. C’est
la possibilité de sanctions coercitives qui permet de garantir l’effectivité de la règle de droit.
Les sanctions sont les moyens de contraintes de nature à obliger les récalcitrants à se
soumettre à la règle de droit. Les sanctions peuvent prendre diverses formes. La contrainte
étatique peut prendre la forme d’une sanction pénale. Dans ce cas, l’auteur de la violation de
la règle de droit s’expose selon la gravité de l’infraction à une peine d’emprisonnement, une
amende (à verser au trésor public) ou à une confiscation. Par la loi du 2004-38 du 28
Décembre 2004, la peine de mort n’est plus une sanction répressive au Sénégal. À côté des
sanctions pénales, il y a également des sanctions civiles. Celles-ci peuvent être réparatrices. Il
en est ainsi de l’obligation qui pèse sur son auteur de réparer le préjudice causé à autrui soit
en nature soit par le paiement de dommages et intérêts (au profit de la victime) c’est le cas
également de la nullité de l’acte juridique qui permet le retour à la situation antérieure, à sa
création par exemple l’annulation d’une vente a un principe pour effet, la restitution de la
chose vendue et celle du prix.
Une double remarque s’impose à propos de la contrainte dans l’application des règles de
droit. La première est que l’exercice de la contrainte prévue n'est pas toujours nécessaire pour
le respect de la règle de droit car la plupart des règles de droit sont respectées de façon
spontanée sans la crainte d’une sanction. La sanction étatique reste souvent à l’écart de
menace. La seconde remarque est que la sanction même effectivement appliquée n’est pas
toujours efficace. Il en est ainsi de la saisie lorsque les débiteurs ne disposent d’aucun bien
saisissable.
Selon la tendance idéaliste, il existe au sein de l’ordre juridique un droit supérieur appelé le
droit naturel. Cette école part de l’idée selon laquelle il existe un droit immuable et supérieur
au droit positif. Le droit positif est le droit en vigueur édicté par la société ou l’État et qui est
variable dans l’espace et dans le temps. Ainsi, selon cette doctrine, le droit positif tire sa
légitimité de sa conformité au droit naturel. Le droit naturel cherche ainsi à établir une norme
tendant à éviter l’arbitraire et qui échappe au changement de l’histoire et des mœurs. Les
idées développées par cette doctrine ont suivi une certaine évolution. C’est ainsi qu’on
distingue de nos jours entre l’école du droit naturel classique qui s’est développée dans
l’Antiquité puis au Moyen âge (Aristote, Saint Thomas d’Aquin) et l’école du droit naturel
moderne au XVII et XVIII siècles (Grotius père de cette conception moderne, Thomasuis,
Samuel Von Pufendorf, Jock Lock, Montesquieu). La différence fondamentale entre les
écoles classiques et modernes réside dans le fait que pour l’école moderne, le droit naturel
procède de la nature humaine et de la raison plutôt que de la Nature en général.
La doctrine du droit naturel a fait l’objet de nombreuses critiques. C’est ainsi que la
conception universelle et immuable du droit naturel a été constatée comme n’étant pas
conforme à la réalité marquée par une diversité des législations (par exemple Savigny et
l’école du droit historique selon laquelle le droit est le produit de l’évolution historique d’un
pays et que loin d’être universel, il est propre à chaque nation) mais les controverses (
discussions, désaccords) les plus vives à propos du droit naturel concernent la détermination
de son contenu. Certains auteurs ont défendu l’idée d’un droit naturel à contenu variable
selon le temps et l’espace ( par exemple Stammler 1886-1878) d’autres auteurs ont limité le
droit naturel à quelque grands principes reconnus de tout le temps tel que le respect de la
personne humaine, la réparation des torts injustement causés à autrui, la fidélité à la parole
donnée par mis ces auteurs on retrouve Geny et Planiol. On peut relever que nombreux
principes du droit naturel sont aujourd’hui du droit positif.
À la différence des doctrines du droit naturel, les doctrines positivistes considèrent que le
droit se justifie de lui-même et qu’il est légitime. Les règles de droit s’expliquent selon elles
que par la réalité positive. Dès lors, le droit apparaît comme l’ensemble des normes juridiques
en vigueur dans un État donné, à une époque déterminée. Si elles sont unanimes à rejeter
toute idée naturelle, les doctrines positivistes se divisent en ce qui concerne les sources du
droit. Ainsi, on peut distinguer deux courants: l’école du positivisme juridique et l’école du
positivisme sociologique. Selon le positivisme juridique, c'est l’État qui est la source de tout
droit et de toute justice. Le droit est ainsi considéré comme un phénomène exclusivement
étatique, il s’identifie à l’État c’est pourquoi on parle également de positivisme étatique
(Hegel 1770- 1831)
Le juriste autrichien Kelsen ( 1881- 1973) a renouvelé le positivisme juridique à travers le
normativisme. Toutes les règles de droit s’intègrent dans un ensemble cohérent et hiérarchisé.
Chacune d’entre elles tire sa force obligatoire de sa conformité à celle qui lui est supérieure
par exemple la loi ne tire sa force que de sa conformité à la constitution. Quant au
positivisme sociologique, il conçoit le droit comme étant un produit social qui découle de
l’histoire de la sociologie et de l’économie. Le fondement du droit doit être recherché dans le
milieu social. Le droit n’est pas la manifestation du pouvoir de l’État. Parmi les tenants du
positivisme sociologique il y’a Savigny le père du courant historique (1779- 1861), Bentham
(1748- 1832), Auguste Comte (1798- 1857), Durkheim (1858- 1917), Duguit (1859- 1928)
2- Le droit administratif:
Il fixe l’organisation des personnes morales de droit public inférieur à l’Etat ( les
Collectivités Territoriales, les Établissements publics notamment). Il régit les rapports des
administrations entre elles ou avec les particuliers
PARAGRAPHE 1: La loi
Le mot loi à deux sens. Au sens formel, il renvoie à un texte adopté par l’Assemblée
Nationale et promulguée par le Président de la République. Au sens matériel, le mot loi est
défini selon son contenu. Dans ce sens, est loi tout droit écrit quelque soit l’autorité qui l’a
adopté. Il faut préciser cependant que toute loi au sens formel n’est pas nécessairement loi au
sens matériel du terme. Dès lors à partir de la loi au sens matériel du terme (c’est-à-dire des
règles de droit), on peut distinguer entre loi interne et loi supranationale.
PARAGRAPHE 2: La coutume
L’étude de la coutume source du droit soulève deux problèmes fondamentaux: d’une part
celui de sa définition et d’autre part celui de sa valeur juridique.
PARAGRAPHE 1: La jurisprudence
PARAGRAPHE 2: La doctrine
Les faits juridiques sont tous faits quelconques auxquels la loi attache des effets de droit
indépendamment de la volonté juridique. Ils peuvent entraîner notamment la naissance, la
transmission, la modification et l’extinction des droits ou des obligations. Les faits juridiques
peuvent être volontaires ou non, mais leurs conséquences sont exclusivement organisées par
la loi.
Les faits juridiques peuvent être les faits de la nature (la naissance, l’âge, la force majeure
etc.) ou des faits de l’homme (la possession, l’apparence, la responsabilité civile, les gestions
d’affaires, l’enrichissement sans cause etc.)
Les faits juridiques peuvent être volontaires (par exemple: le fait de porter des coups
occasionnant des blessures donnant droit aux réparations) ou involontaire (un accident de la
circulation qui ouvre droit au profit de la victime à la réparation du préjudice subi).
A)- L’écrit:
Traditionnellement, on concevait l’écrit comme celui consigné sur support-papier. Mais
aujourd’hui, le droit tient compte des progrès techniques, particulièrement avec le
développement de l’informatique et de l’Internet. Ainsi, l’écrit électronique a désormais la
même valeur juridique que celui sur support-papier. Les articles 18 du règlement n• 15-2002
relatifs aux systèmes de paiement dans les états membres de l’Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et 27 de la loi sénégalaise n•2008-08 du 25 janvier
2008 sur les transactions électroniques définissent la preuve littérale ou preuve par écrit
comme celle qui « réside d’une suite de lettres, de caractères, de chiffres, ou de tous autres
signes dotés d’une signification intelligible, quels que soient le support et les modalités de
transmission ». L’article 12 COCC parle d’écrits mais il existe plusieurs écrits et on peut les
classer en deux catégories. Les écrits préconstitués et les autres écrits.
B)- L’aveu
L’article 33 du COCC ne définit pas à proprement l’aveu mais celui-ci constitue en la
reconnaissance faite par une personne de la véracité d’un acte ou d’un fait susceptible de
produire contre elle des conséquences de droit.
Par rapport à la force probante, on distingue l’aveu judiciaire de l’aveu extrajudiciaire. L’aveu
judiciaire est celui qui est fait par la personne au cours du procès. L’aveu extrajudiciaire est
par contre celui qui est fait hors la présence d’un juge. Il est assimilé par le législateur
sénégalais au présomption de l’homme. C’est l’aveu judiciaire qui est considéré par la loi
comme une preuve parfaite sous réserve de la matière pénale. Autrement dit, il lie le juge
même s’il n’est pas convaincu de la déclaration faite par la personne sauf si l’on est en
matière pénale.
Un tel aveu est indivisible. Il n’est pas possible d’en retenir seulement les éléments
favorables à l’une des parties. Mais dans la pratique, l’aveu simple est très rare. Il s’agit le
plus souvent d’un aveu complexe en ce sens que d’un aveu complexe tout en reconnaissant le
fait allégué par son adversaire, l’auteur de l’aveu affirme un autre fait qui en diminue la
portée.
L’aveu judiciaire est irrévocable. Il ne peut être révoqué sauf erreur de faits.
C)- le Serment:
Le serment est l’affirmation solennelle de la véracité d’un fait ou d’un acte dont dépend
l’issue du procès. Il existe deux sortes de serment: le serment décisoire et le serment
supplétoire
Le serment décisoire considéré par la loi comme une preuve parfaite est celui qui résulte de
l’initiative des plaideurs. En tant que convention, il ne peut porter que sur une latitude dans
laquelle les parties ont la libre disposition de leur droit. Le mécanisme est le suivant: l’une
des parties défère le serment à l’autre en vue d’établir le fait contester. Celui à qui est déféré
le serment a le choix entre trois attitudes:
- ou il prête serment de dire la vérité et la preuve est établie à son profit
- ou il peut refuser de prêter serment et son refus vaut preuve contre lui
- ou il réfère le serment c’est-à-dire le renvoyer au demandeur. Si le
demandeur jure, il obtient gain de cause. En revanche, s’il refuse de jurer, il
perd le procès.