E1170 - Structures de Guidage HF - Propagation Et Géométrie

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Structures de guidage HF

Propagation et géométrie
par Marc HÉLIER
Ingénieur de l’École supérieure d’électricité
Docteur – Ingénieur
Professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie
Michel NEY
Professeur à l’ENST-Bretagne
Directeur du Laboratoire d’électronique et des systèmes de télécommunications
(LEST) à Brest
et Christian PICHOT
Directeur de Recherche au Centre national de recherche scientifique (CNRS)
Laboratoire d’Électronique, Antennes et Télécommunications

1. Propagation sur les structures de guidage fondamentales......... E 1 170 – 2


1.1 Géométrie du problème.............................................................................. — 2
1.2 Types de solutions....................................................................................... — 2
1.3 Applications ................................................................................................. — 3
1.3.1 Guides d’ondes : exemple du guide rectangulaire .......................... — 3
1.3.2 Lignes de transmission ...................................................................... — 4
2. Différentes géométries utilisées ......................................................... — 5
2.1 Structures ouvertes ..................................................................................... — 5
2.1.1 Ligne triplaque ou ligne ruban .......................................................... — 5
2.1.2 Ligne à microruban ............................................................................ — 7
2.1.3 Ligne à fente........................................................................................ — 8
2.1.4 Guide d’ondes coplanaire .................................................................. — 9
2.1.5 Lignes à rubans coplanaires .............................................................. — 10
2.1.6 Guides diélectriques........................................................................... — 10
2.2 Structures fermées ...................................................................................... — 12
2.2.1 Ligne coaxiale ..................................................................................... — 12
2.2.2 Guides d’ondes ................................................................................... — 13
2.2.3 Lignes à ailettes .................................................................................. — 14
2.2.4 Lignes à microruban, à ruban et à rubans coplanaires suspendus .... — 16
Références bibliographiques ......................................................................... — 16

e plus en plus de réalisations en circuits micro-ondes et millimétriques font


D appel à l’emploi de microlignes de transmission. Par rapport à des structu-
res de guidage homogènes, les microlignes présentent les avantages de la
miniaturisation, de la facilité de réalisation et d’un faible coût pour les séries
importantes.
Ces structures de guidage font l’objet de trois articles :
— [E 1 170] pour la propagation et la géométrie ;
— [E 1 171] pour la modélisation et les calculs ;
— [E 1 172] pour la technologie et les applications.
Dans cet article, avant de décrire la géométrie, microlignes employées en
micro-ondes et en ondes millimétriques, il est indispensable de rappeler com-
ment s’effectue la propagation sur les structures de guidage fondamentales en
micro-ondes et en ondes millimétriques.

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STRUCTURES DE GUIDAGE HF ____________________________________________________________________________________________________________

1. Propagation sur 1.2 Types de solutions


les structures de guidage On rappelle les résultats fondamentaux de la propagation guidée,
fondamentales qui se traduisent par l’énoncé de deux principaux théorèmes.

1.1 Géométrie du problème 1er théorème


Lorsque la constante de propagation diffère de celle des
ondes libres, les champs les plus généraux se propageant par
Une structure de guidage (figure 1) sans pertes est un cylindre ondes planes s’expriment entièrement en fonction des compo-
dirigé suivant n et défini par : santes longitudinales E z et H z , composantes qui vérifient une
— un contour de normale ν , éventuellement multiplement équation de Helmholtz à deux dimensions du type :
connexe, qui délimite des conducteurs métalliques parfaits ;
— la donnée d’un ou plusieurs milieux diélectriques parfaits (de 2 2
∆E z + ( γ + k )E z = 0
permittivité relative ε r ) qui remplissent l’espace laissé entre les
conducteurs. 2 2
ou ∆H z + ( γ + k )H z = 0
Pour trouver des ondes susceptibles de se propager dans une
telle structure en régime sinusoïdal associé à une dépendance tem-
où k = ω ⁄ v est le module du vecteur d’onde en espace libre,
porelle en exp ( j ω t ) où ω est la pulsation, on recherche les solu-
avec v vitesse de la lumière dans le milieu diélectrique.
tions des équations de Maxwell (cf. article Électromagnétisme dans
le présent traité) sous la forme :

 E 0 ( x 1, x 2, z ) = E ( x 1, x 2 ) exp ( – γ z ) = E ( x 1, x 2 ) exp ( – j β z ) Dans ce cas, on met en évidence, en ce qui concerne les guides
 d’ondes, deux types de modes transportés, les modes TE et TM, cor-
 H 0 ( x 1, x 2, z ) = H ( x 1, x 2 ) exp ( – γ z ) = H ( x 1, x 2 ) exp ( – j β z ) respondant à des champs physiquement indépendants et définis
par les relations :
avec β = – jγ constante de propagation d’un mode se
propageant dans la direction des z > 0 ,
— en mode TM
E champ électrique,
H champ magnétique. –γ
 E = ------------------ gradE + E n
Nota : les valeurs soulignées sont des complexes et les valeurs en gras des vecteurs.  γ
2
+k
2 z z
Compte tenu de la géométrie du problème, on décompose usuel- 

lement les champs en composantes transversale (plan de section  j ωε
droite) et longitudinale (suivant z).  H = ------------------ ( grad E z × n )
2 2
 γ +k

 E = Et + Ez n  Hz = 0

 H = Ht + Hz n
— en mode TE
En reportant ces expressions dans les équations de Maxwell, il est
possible de séparer les composantes longitudinales et transversales – j ωµ
 E = ------------------ ( grad H × n )
des champs. On parvient de cette façon à mettre en évidence deux  2 2 z
types de solutions différentes : l’un qui correspond à une propaga-  γ +k
tion avec une vitesse différente de celle des ondes libres dans le dié- 
 –γ
lectrique (modes TE [transverse electric], TM [transverse magnetic],  H = -----------------
- grad H z + H z n
2 2
et hybrides), l’autre qui est associé à la propagation d’ondes ayant  γ +k
pour vitesse celle des ondes libres (mode TEM [transverse electro- 
magnetic]).  Ez = 0

De plus, les modes TE et TM sont corrélatifs et on a les relations :

 –jk
 η H = ---------- E × n (cas du mode TM)
x2
 γ

 j k
Conducteurs  E = ------ -H×n (cas du mode TE)
 γ

v
avec ε permittivité absolue,
O µ perméabilité absolue du diélectrique.
n
εr x1
Ce premier théorème s’applique également au cas de structures
non homogènes (mettant en œuvre plus d’un diélectrique) à deux
conducteurs, à la différence près qu’il n’y a plus forcément sépara-
Diélectrique tion physique des modes TE et TM : on qualifie de modes hybrides
z des telles solutions, qui correspondent aux conditions E z ≠ 0 et
H z ≠ 0 vérifiées simultanément. Les modes des microlignes sont de
Figure 1 – Géométrie générale d’une structure de guidage ce type.

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Si l’on cherche maintenant les solutions se propageant à la Pour qu’un mode TEmn ou TMmn puisse se propager dans le
vitesse des ondes libres, on a le résultat suivant, qui ne s’applique guide, sa constante de propagation β doit être réelle, ou de façon
qu’à des structures de guidage homogènes (à un seul diélectrique). équivalente, la fréquence f de travail doit être supérieure à la fré-
quence de coupure f c du mode correspondant, ce qui se traduit par
la condition, avec k c2 = k 2 + γ 2 :

2e théorème m
2
n
2
2 cπ ------- - + -----2-
À toute fonction harmonique Φ de R ( ∆ Φ ( x 1, x 2 ) = 0 ) cor- ck c a
2
b
respond, dans un milieu sans perte, deux champs E et H trans- f  f c = -------- = ---------------------------------
2π 2π
versaux, non nuls si la structure de guidage comprend au moins
deux conducteurs. Leur constante de propagation est celle des qui entraîne β = k 2 – k c2 réel
ondes libres ( γ = j k ) . De plus, en chaque point et à chaque ins- avec k = 2πf εµ = ω εµ ,
tant, les champs réels sont orthogonaux entre eux et dans le c vitesse de la lumière dans le vide.
µ
rapport de l’impédance d’onde η = --- . Un guide d’ondes se comporte donc, pour chaque mode, comme
ε un filtre passe-haut. Au-dessous de la fréquence de coupure, le
mode est évanescent, ce qui correspond à son atténuation expo-
nentielle en fonction de z.
On appelle mode TEM le mode associé. On montre alors que le Compte tenu du filtrage réalisé par le guide sur les modes, on
champ électromagnétique se déduit directement de la fonction Φ peut dresser la classification des modes du guide rectangulaire.
par les expressions : On définit le rayon :

2 2 2
 E = – grad Φ = E t r mn = m +n F
 a
 1 –γ 1 avec F = ---  1 facteur de forme du guide
 H = --η- grad Φ × n = -----------
j ωµ t
- E × n = --- n × E = H t
η
b
 2a 2a
On définit r = ------- f = ------- (figure 3)
c λ0
On retrouve alors, au facteur de propagation en
avec λ0 longueur d’onde dans le vide.
exp ( – j β z ) = exp ( – j kz ) À la coupure pour le mode TEmn ou pour le mode TMmn, on a
r = r mn . On en déduit que les modes TE ou TM propagatifs pour la
fréquence f seront tous les modes dont les points représentatifs sont
près, les lignes de champ électrique du problème électrostatique
contenus dans le quart de disque de rayon r, centré sur l’origine.
associé (même disposition des conducteurs), les lignes de champ
magnétique étant orthogonales aux lignes de champ électrique.

z
1.3 Applications

1.3.1 Guides d’ondes :


exemple du guide rectangulaire
y
Il s’agit de la structure de guidage à un seul conducteur la plus O
répandue (figure 2). Elle se définit par la donnée des dimensions de
sa section droite, le grand côté a et le petit côté b. En raison de la a
simplicité de la géométrie, il y a séparation des variables x et y, lors
x
de la résolution de l’équation de Helmholtz. Par application des b
conditions aux limites (champ électrique normal au conducteur et
champ magnétique tangentiel), on déduit aisément l’expression des Figure 2 – Guide rectangulaire
modes TE et TM transportés.
On l’obtient par la donnée des composantes longitudinales sui-
vantes :
nF

 E = 0 sur le conducteur
 z 2F

mπ nπ
 ⇒ E z ( x , y ) = A sin  --------- x sin  ------- y (mode TM mn )
  a   b 
 F
 ∂H z
 --------- = 0 sur le conducteur r
 ∂v
 0
 mπ nπ
⇒ H z ( x , y ) = A cos  --------- x cos  ------- y
0 1 2 3
 (mode TE mn )
 a   b  m
 modes propagatifs
modes évanescents

où m et n sont des entiers. Figure 3 – Filtrage des modes

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Compte tenu des expressions des composantes longitudinales


E z et H z , le premier mode propagatif qui va apparaître sur le guide
est le mode TE10 encore appelé mode fondamental ou dominant. Il
sera l’unique mode propagatif pour 2b < λ 0 < 2a . C’est en général le
seul mode utilisé en pratique avec F = 2 , donc sur une largeur de
bande théorique d’une octave. Il n’est pas souhaitable de propager
un signal à l’aide de plusieurs modes en raison de la dispersion qui
en résulterait, d’autant plus que chaque mode est déjà dispersif I(z) I(z+dz)
puisque la constante de propagation correspondante n’est pas celle L
des ondes libres, ainsi que le montrent les expressions de la lon-
gueur d’onde guidée λ g et des vitesses de phase v ϕ et de groupe
vG :
V ( z) C V (z+dz)
1 1 1
------ = ------ – ------
λ 2g λ 20 λ 2c


avec λ 0 = ------- dz
k

λ c = -------
kc
2π 2π
λ g = ------- = -------
kg β
Figure 4 – Circuit équivalent d’un tronçon de ligne
ω c 
v ϕ = ----- = ---------------------------- > c

kg λ0 2 
1 –  ------  Il est licite de définir tension, courant et impédance compte tenu
 λ c
 ⇒ vϕ vG = c
2
du type de propagation par mode TEM puisque le champ électrique
 dérive d’une fonction potentiel et possède une circulation entre les
dω λ0 2

vG = ---------- = c 1 –  ------ < c  deux conducteurs, indépendante du chemin suivi. On utilise ainsi la
dk g  λ c
 notion d’impédance caractéristique Z c (en ohms), rapport de la ten-
sion au courant sur une ligne infinie ou adaptée à son extrémité. On
doit noter les relations importantes :

1.3.2 Lignes de transmission


1
LC = ------2 = εµ
Il s’agit ici de structures de guidage homogènes à deux conduc- vϕ
teurs au moins. Compte tenu de ces hypothèses, la propagation des
ondes s’effectue sans dispersion avec pour constante de propaga-
tion la constante de propagation des ondes libres dans le diélectri- L
que (mode TEM), tant que la fréquence de travail reste inférieure à Zc = ----
C
la fréquence de coupure du premier mode TE ou TM de la ligne. On
peut alors exprimer vitesses de phase et de groupe pour le mode
TEM, qui sont par ailleurs égales et indépendantes de la fréquence Dans le cas des microlignes ouvertes, l’existence de composantes
de travail : longitudinales des champs a pour conséquence l’impossibilité de défi-
nir une impédance caractéristique sur le plan théorique. En pratique,
ces composantes longitudinales sont souvent faibles. On qualifie de
ω ω 1 mode quasi TEM le champ électromagnétique correspondant. Il est
v ϕ = ---- = --------------- = ----------
β ω εµ εµ alors possible d’employer la notion d’impédance caractéristique à partir
de considérations énergétiques en utilisant, par exemple, la relation :
dω 1
v G = -------- = ---------- = v ϕ
dβ εµ 2
V
Z c = --------
2P
On peut alors définir de façon très générale les éléments linéiques
du schéma du circuit équivalent d’un tronçon de ligne de la lon-
gueur dz (figure 4). avec P puissance transportée par le mode fondamental,
Inductance linéique : V tension définie par la circulation de la composante
transversale du champ électrique calculée entre les
conducteurs.
k Z
L = ---- Z c = εµ Z c = ------c- Il ne faut cependant pas oublier que l’emploi de cette notion
ω vϕ
constitue une approximation d’autant plus grossière que la fré-
quence est élevée. Si l’on cherche une plus grande précision, il est
Capacité linéique : préférable de raisonner directement en termes de modes transpor-
tés et de renoncer à la notion de circuit à constantes réparties. On
pourra alors avoir recours à la méthode des modes couplés qui per-
k 1 εµ 1
met la détermination du coefficient de réflexion d’un circuit à micro-
C = ---- ------- = ---------- = -------------
ω Zc Zc vϕ Zc ligne sans passer par la définition d’une impédance caractéristique.

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Structures de guidage

■ Lignes de transmission et guides d’ondes Cette structure fut appelée ligne à microruban (microstrip). Immé-
De rapides développements eurent lieu, dans ce domaine, aux diatement, elle eut énormément de succès et de nombreuses publi-
États-Unis, pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque des labora- cations théoriques lui furent consacrées, mais elle ne fut
toires spécialisés furent créés au MIT (Massachusetts Institute of pratiquement pas utilisée dans le domaine micro-onde du fait des
Technology) et à l’Université de Columbia pour appliquer les techni- pertes par rayonnement élevées. Cela était dû à la faible valeur de
ques micro-ondes, aux problèmes du radar. À ce moment-là, deux la permittivité relative ε r des diélectriques employés alors. Les
structures de base de guidage étaient fréquemment employées : le développements de la ligne à microruban furent considérablement
guide d’ondes métallique et la ligne coaxiale TEM. Les guides ralentis par manque de substrat à haute permittivité relative avec de
d’ondes permettaient une transmission de l’énergie avec une puis- faibles pertes et par manque de techniques appropriées de fabrica-
sance élevée et de faibles pertes. Les lignes coaxiales, nées avec le tion. Cependant, au cours des années 1960, une demande crois-
câble sous-marin, procuraient des transmissions plus large bande du sante pour une miniaturisation des circuits micro-ondes dans les
fait de l’absence de dispersion. Mais l’élévation des pertes, en parti- domaines militaire (missiles) et spatial (satellites) a permis un
culier dans le diélectrique, lorsqu’on augmentait la fréquence, fixait regain d’intérêt pour les circuits utilisant des lignes à microruban.
une frontière au-delà de laquelle la ligne coaxiale était remplacée par Une analyse approchée et élégante de la ligne à microruban en uti-
le guide d’ondes dont on exploitait le mode dominant. Cependant, le lisant les transformations conformes fut proposée par Wheeler en
guide était une structure encombrante, ses dimensions transversales 1964 et 1965. L’arrivée de substrat à haute permittivité relative et à
étant de l’ordre de grandeur de la longueur d’onde. faibles pertes, et de techniques plus perfectionnées de métallisation
La ligne bifilaire, quant à elle, n’était presque pas utilisée pour en couches minces, vers la fin des années 1960, permit le dévelop-
transporter des signaux haute fréquence puisque, n’étant pas proté- pement et l’utilisation des lignes à microruban.
gée, elle dissipait de l’énergie et était facilement perturbée par des Les progrès, au cours des années quatre-vingt, dans le domaine
objets situés à proximité. des semiconducteurs, des techniques de déposition en couches
minces par photolithographie, gravure ionique par exemple, contri-
■ Microlignes buèrent fortement à l’évolution de la technologie des circuits micro-
Peu après la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle structure ondes intégrés. Outre les lignes triplaques ou à microruban,
apparut, due à Barrett et Barnes, en 1951. Cette structure consistait d’autres lignes comme les lignes à fente ou à rubans coplanaires
en un mince ruban de métal pris en sandwich entre deux plaques ont été utilisées dans les circuits intégrés micro-ondes. Les lignes à
diélectriques métallisées sur les faces externes. Elle est connue fente consistent en une fente pratiquée sur la face métallisée du
sous le nom de ligne triplaque (stripline ou triplate line). Avec la substrat, l’autre face n’étant pas métallisée ; les lignes à rubans
possibilité d’avoir des substrats laminés simple ou double face coplanaires comportent deux rubans minces métalliques déposés
(dépôt d’une mince couche de cuivre sur un substrat organique sur un substrat diélectrique sans face métallisée. On assiste mainte-
chaud) grâce à l’introduction des circuits imprimés, les techniques nant à une utilisation de composants à des fréquences de plus en
d’obtention des lignes triplaques se sont rapidement développées plus élevées avec des tailles de plus en plus petites. On peut conce-
et sont devenues de plus en plus précises. Le trait caractéristique de voir des circuits intégrés micro-ondes à base de lignes à microru-
la ligne triplaque est que son impédance peut être contrôlée par la ban pour des fréquences allant de quelques gigahertz (ou même
largeur du ruban central. Celui-ci est fabriqué par photogravure sur moins) à plusieurs dizaines de gigahertz. Aux fréquences plus éle-
un substrat diélectrique recouvert de cuivre. La nature bidimension- vées, surtout dans la zone des longueurs d’onde millimétriques, les
nelle de la ligne triplaque permet une connexion avec d’autres com- pertes (y compris celles par rayonnement) deviennent importantes,
posants sans destruction du conducteur externe. Très vite, les les modes d’ordre supérieur posent de sérieux problèmes et les
lignes triplaques furent utilisées comme coupleurs, exploitant ainsi tolérances de fabrication deviennent trop difficiles à respecter. La
le couplage naturel qui existe lorsqu’on fabrique une ligne triplaque fréquence limite d’utilisation se situe généralement vers 60 GHz.
avec deux rubans placés côte à côte. Les principes du coupleur Les paramètres dimensionnels de la ligne à microruban les plus
directionnel avec ligne triplaque furent énoncés par Wheeler en importants sont : la largeur du microruban (W), l’épaisseur du subs-
1952 et aujourd’hui la majorité des coupleurs directionnels utilisés trat (h) et la permittivité relative du substrat ( ε r ). L’épaisseur t du
sont basés sur la ligne triplaque. microruban a généralement moins d’importance et peut souvent
En 1952, une autre ligne de transmission fut conçue par Grieg et être négligée.
Engelman. Elle consistait en un substrat métallisé sur une face et En bande millimétrique (donc au-dessus de 60 GHz), on utilise
supportant un ruban mince métallique sur l’autre face. plutôt des accès en ligne coplanaire ou TFMS.

2. Différentes géométries tent, en principe, la possibilité de réglage. Cependant, à côté de ces


avantages, les structures ouvertes comportent des difficultés quant à
utilisées leur analyse. Cela provient en fait de la présence de interfaces air-dié-
lectrique qui modifient les modes de propagation. Ce sont en général
des modes hybrides qui ne sont réellement ni TE ou TM ni TEM.
Les différentes structures de guidage employées dans les systè-
mes micro-ondes ou millimétriques peuvent être classées en deux
catégories : les structures ouvertes (ou planaires) et les structures 2.1 Structures ouvertes
fermées (ou blindées). Par structures fermées, on entend tradition-
nellement celles qui sont totalement isolées de l’extérieur par des 2.1.1 Ligne triplaque ou ligne ruban
parois métalliques. Pour ces dernières, on peut parler de domaine
intérieur et de domaine extérieur, les différents signaux se propa- La ligne triplaque (triplate line (figure 5)) encore appelée ligne
geant dans le domaine intérieur. Il n’y a pas, pour les structures ruban (stripline), fut la première microligne développée (par Barett
ouvertes, de distinction claire entre domaine intérieur et domaine et Barnes en 1951) et la seule microligne homogène (un seul diélec-
extérieur, l’espace tout entier étant, a priori, le milieu de propaga- trique) supportant un mode fondamental réellement TEM. Sa
tion. L’utilisation pratique des structures ouvertes, du point de vue conception peut donc s’obtenir avec une analyse de type électro-
de leur intégration sur un circuit, est plus souple car on peut adjoin- statique. Celle-ci est considérablement simplifiée si l’épaisseur t du
dre sur leur surface des composants actifs ou passifs et elles admet- ruban central est négligée.

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2.1.1.2 Formules de synthèse


Ruban
Les formules suivantes permettent d’obtenir les paramètres géo-
métallique
d'épaisseur t
métriques de la ligne ruban pour une impédance Z c donnée (dans
y un but de CAO ou d’optimisation par exemple).
■ Dans l’hypothèse t = 0, on a :
Diélectrique
b (εr, tan δ) O x W 2
------ = --- arg th k
z b π
Métal (σ)
 exp ( πA ) – 2 4
W  1 – ---------------------------------- pour A  1
exp ( πA ) + 2

b épaisseur de la ligne W largeur du ruban métallique  π 2
k =  exp  ---- – 2
  A
 ------------------------------- pour 0A1
Figure 5 – Ligne triplaque π
 exp  ---- + 2
  A

2.1.1.1 Formules d’analyse εr


A = Z c --------
30
Dans l’hypothèse où l’épaisseur est nulle (t = 0), Cohn, en 1954, a
donné une expression de l’impédance caractéristique Z c en utili-
■ Dans le cas général t ≠ 0 , on a :
sant les techniques de transformation conforme [1]. La précision de
l’expression est inférieure à 8.10–6. W W ∆W
------ = -------0- – ----------
■ t=0 b b b
avec
30π K ′ ( k )
Z c = ---------- --------------- W0 8 ( 1 – x ) exp ( A ) + 0, 568
εr K ( k ) -------- = --------------------- -----------------------------------------------
b π exp ( A ) – 1
avec K ′(k) = K(k ′)
  m 
k′ =
2 ∆W x 1  x  2  0, 0796x  
1–k ---------- = ---  1 – --- ln ------------ +  ------------------------------- 
b π 2  2 – x  W0 
- – 0, 26x 
πW   ------- 
k = th  ---------  b
 2b 
les paramètres m, A et t ayant été précédemment définis.
où K représente une intégrale elliptique complète de première
espèce et K ′ son complémentaire [2]. Une expression approchée
de K ′ ⁄ K à 10–6 près est donnée par : 2.1.1.3 Pertes

1  1 + k -′ pour 0  k  0, 7
La constante d’affaiblissement a c (en dB/m) des pertes dans le
 --π- ln  2 ------------------
1 – k ′ conducteur est donnée par l’expression :
K′ ( k ) 
-------------- = 
K(k)  1  1 + k
–1
0, 0231R s ε r ∂Z c  
2W ′ 1 3x
a c = ----------------------------------- -----------  1 + ------------ – --- ------------ + ln  ------------ 
x
 --π- ln  2 ---------------- pour 0, 7  k  1
Zc ∂W ′  b–t π 2–x  2 – x
 1– k 
πf µ 0
■ Wheeler, en 1978, a donné une expression plus générale dans le avec Rs = ------------ (Ω/m2) résistance surfacique du conducteur,
σ
cas où t ≠ 0 :
µ0 perméabilité du vide,

30  8b – t 2  σ (S/m) conductivité du métal.


Z c = -------- ln  1 + --- ----------- --- ----------- +  --- ----------- + 6, 27 
4 b – t 8b – t
εr  π W′ π W′  π W′ 
 ∂Z c 30 exp ( – A ) 3, 135 8 b – t 2
----------- = ------------------------------ ---------------- –  --- ----------- ( 1 + Q )
∂W ′ W ′ εr Q π W ′ 

W′ W ∆W
----------- = ----------- + ----------- π W′ 2
b–t b–t b–t Q = 1 + 6, 27  --- -----------
 8 b – t
  m  On remarque que, pour une valeur donnée de Z c , les pertes dans
∆W  x 2 0, 0796 
----------- = ---------------------  1 – --- ln  ------------ +  ------------------------
x 1
b–t π(1 – x)  2  2 – x W   le conducteur augmentent suivant la racine carrée de la fréquence.
 ------ + 1,1 x  La constante d’affaiblissement a d (en dB/m) des pertes dans le
 b 
diélectrique s’exprime de la même manière que pour les lignes en
mode TEM :
2 x –1
m = 2  1 + --- ------------ ; x = ---
t
 3 1 – x b 27, 3
a d = ------------- ε r tan δ
λ0
Si W ′ ⁄ ( b – t ) < 10 , la précision de l’expression précédente est
inférieure à 0,5 %. avec tan δ tangente de l’angle de pertes du diélectrique.

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Les pertes diélectriques sont, en général, très faibles comparées


aux pertes dans le conducteur, aux fréquences micro-ondes. Par
contre, pour les ondes millimétriques, elles deviennent compara- Ruban
métallique
bles car les pertes diélectriques augmentent linéairement avec la
d'épaisseur t
fréquence tandis que les pertes dans le conducteur augmentent
avec la racine carrée de la fréquence. y

La fréquence maximale d’utilisation d’une ligne ruban (en tant


que ligne de transmission) est donnée par l’apparition des modes Substrat
TE. Pour des lignes larges, la fréquence de coupure f c (en GHz) du (εr, tan δ) O x
premier mode TE est égale à : h z
Métal (σ)
15 1 W
f c = ------------ ---------------------
b εr  W π
------ + ---
 b 4
h épaisseur du substrat W largeur du ruban métallique

avec W et b exprimés en centimètres.


Figure 6 – Ligne à microruban
On remarque que f c décroît lorsque soit b soit ε r croît.

2.1.2.2 Formules de synthèse


2.1.2 Ligne à microruban À partir des formules d’analyse, il est possible d’obtenir les
expressions suivantes :
La ligne à microruban (microstrip) (figure 6) conçue en 1952 par W 8 exp ( A )
Grieg et Engelman est une des structures de guidage pour circuits ------ = --------------------------------- pour A > 1, 52
h exp ( 2A ) – 2
micro-ondes et millimétriques parmi les plus connues. Bien que sa
géométrie soit relativement simple, cette structure ne supporte pas W 2
une onde TEM pure. Cependant une approche simplifiée, supposant ------ = ---  B – 1 – ln ( 2B – 1 )
h π
que l’onde guidée est quasi TEM, fournit des expressions avec une
précision de l’ordre de 1 %. Dans ce cas, la relation donnant la εr – 1 0, 61 
vitesse de phase v ϕ doit être remplacée par : + ------------- ln ( B – 1 ) + 0, 39 – -------------  pour A  1, 52
2 εr 2 εr 

1
v ϕ = ---------------- Zc εr + 1 1 ⁄ 2 εr – 1  0, 11
εe µ0 avec A = ------  -------------- + -------------- 0, 23 + -------------
60  2  εr + 1  εr 
2
avec εe permittivité effective, 60π
B = ---------------
µ0 perméabilité du diélectrique (souvent égale à celle Zc εr
du vide).
La permittivité effective relative ε re ( ε re = ε e ⁄ ε 0 où ε 0 désigne la 2.1.2.3 Influence de l’épaisseur t du ruban
permittivité du vide) est plus faible que la permittivité relative ε r du
substrat. Elle tient compte du champ extérieur au substrat. Dans le cas où l’épaisseur t du ruban ne peut être négligée, on a :

η We
Z c = ------------------- ln  -------- + 0, 25 --------
8h
pour W ⁄ h  1
2.1.2.1 Formules d’analyse
2π ε re  W e h 
Dans le cas où l’épaisseur t du ruban est supposée négligeable η W W –1
( t ≈ 0 ) , les expressions analytiques de l’impédance caractéristique Z c = ----------- -------e- + 1, 393 + 0, 667 ln  -------e- + 1, 444 pour W ⁄ h  1
ε h  h 
Z c et de la permittivité effective relative ε re sont données par : re

η We W ∆W
Z c = ------------------- ln  ------- + 0, 25 ------
8h W
pour W ⁄ h  1 avec -------- = ------ + ----------
2π ε re  W h h h h

∆W 1, 25 t
η W ---------- = ------------- --- 1 + ln  -------------
–1 4πW 1
Z c = ----------- ------ + 1, 393 + 0, 667 ln  ------ + 1, 444 pour W ⁄ h  -------
W
pour W ⁄ h  1 π h  t 
ε re h h  h 2π
∆W 1, 25 t
---------- = ------------- --- 1 + ln  -------
2h 1
pour W ⁄ h  -------
avec η = 120π h π h  t  2π
ε r + 1 ε r – 1  W
εr + 1 εr – 1  ε re = -------------
- + -------------F ------ – Q
 h
h –1 ⁄ 2 2
- + ------------- 1 + 10 ------
2
ε re = -------------
2 2  W
εr – 1 t ⁄ h
avec Q = ------------- ----------
4, 6 W
L’erreur maximale relative pour ces expressions de Z c et ε re est ------
h
t
de 2 %. Quant à l’hypothèse t ≈ 0 , il suffit que ---  0, 05 pour que les h –1 ⁄ 2
F  ------  =  1 + 10 ------
h W
expressions précédentes soient valides. h   W

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2.1.2.4 Pertes La propagation n’est pas du tout de type TEM mais plus proche
d’une propagation de type TE. Du fait de l’aspect hybride de ce
La constante d’affaiblissement a c (en dB/m) de la ligne à microru- mode de propagation, seule une analyse basée sur les méthodes
ban due aux pertes dans le conducteur est égale à : numériques, comme la méthode spectrale, peut convenir. Cepen-
dant, il est possible d’obtenir des expressions analytiques appro-
2 chées par interpolation des courbes calculées numériquement.
 W e
32 –  -------- Du fait du mode de propagation non TEM, la définition de l’impé-
Rs  h  W dance caractéristique Z c d’une ligne à fente ne peut être faite que
a c = 1, 38A ---------- -----------------------------2- pour ------  1 de façon équivoque et discutable. Malgré tout, cette notion peut être
hZ c h
 W e utile pour les expérimentateurs. Il s’ensuit qu’un choix possible
32 +  --------
 h  consiste dans la définition suivante :

– 5 R s Z c ε re  W 0, 667W e ⁄ h  W
a c = 6, 1 ⋅ 10 A ---------------------  -------e- + -------------------------------------------
- pour ------  1
h  h ( W e ⁄ h ) + 1, 444 h U
2
Z c = -------
2P

h  1 2B 
avec A = 1 + --------  1 + --- ln -------
t  avec P puissance transmise ou flux du vecteur de Poynting,
We  π 
U tension de la ligne à fente, c’est-à-dire circulation de
1 la composante transverse E x du champ électrique
B = h pour W ⁄ h  ------- d’un conducteur à l’autre.

1
B = 2πW pour W ⁄ h  -------

∫ ∫
1 +∞ +∞
P = --- Re dx E × H* ⋅ e z dy
2 –∞ –∞
et Rs résistance surfacique du conducteur précédemment
définie (§ 2.1.1.3)
La constante d’affaiblissement a d (en dB/m) due aux pertes dié- avec * complexe conjugué,
lectriques dans la ligne à microruban est donnée par l’expression :
Re partie réelle,
ez vecteur unitaire le long de l’axe Oz.
ε r ε re – 1 tan δ
a d = 27, 3 ------------- ---------------- ------------- La longueur d’onde λ s , quant à elle, est définie par :
εr – 1 ε λ0
re

Les pertes diélectriques dans une ligne à microruban sont généra- 2π


λ s = -------
lement très faibles comparées aux pertes dans le conducteur. γ

2.1.3 Ligne à fente avec γ constante de propagation suivant l’axe Oz.

La ligne à fente (slotline) (figure 7), encore appelée ligne à enco-


che, proposée par Cohn en 1968, est une structure constituée d’un 2.1.3.1 Formules d’analyse
substrat diélectrique métallisé sur une seule face. La face métallisée
comporte une fente ou encoche de séparation étroite gravée qui
constitue la ligne. Cette structure est particulièrement utile dans les Des formules de l’impédance caractéristique Z c et de la longueur
circuits intégrés nécessitant des lignes à haute impédance (car il est d’onde λ s dans une ligne à fente ont été établies par Gupta et Garg
difficile d’obtenir des impédances caractéristiques inférieures à [1] par interpolation de résultats numériques :
60 Ω pour les lignes à fente), des courts-circuits ou des combinai-
sons hybrides avec des lignes à microruban.
W
■ pour 0, 02  ------  0, 2
h

Z c = 72, 62 – 15, 283 ln ε r + 50  ------ – 0, 02  ------ – 0, 1 ------


Plans W W h
métalliques h  h W
d'épaisseur t
+ ln  10 ------  [ 19, 23 – 3, 693 ln ε r ]
(σ ) 2W
y  h
W
Substrat – 0, 139 ln ε r – 0, 11 + ------ ( 0, 465 ln ε r + 1, 44 )
(εr, tan δ) O x h
h 2
z 2h
11, 4 – 2, 636 ln ε r – 10 ------
λ0
W

h épaisseur du substrat W largeur de la fente


λ
-----s- = 0, 923 – 0, 195 ln ε r + 0, 2 ------ –  0, 126 ------ + 0, 02 ln  10 ------
W W 2h
λ0 h  h   λ 0
Figure 7 – Ligne à fente

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W
■ pour 0, 2 < ------  1, 0
h
W Ruban
Z c = 113, 19 – 23, 257 ln ε r + 1, 25 ------ ( 114, 59 – 22, 531 ln ε r ) métallique
h
Plans d'épaisseur t
+ 20  ------ – 0, 2  1 – ------ 
W W métalliques
h  h d'épaisseur t W
(σ )
W y
– 0, 15 – 0, 1 ln ε r + ------ ( – 0, 79 + 0, 899 ln ε r )
h
2
Substrat
W 2h
10, 25 – 2, 171 ln ε r + ------ ( 2, 1 – 0, 617 ln ε r ) – 10 ------ (εr, tan δ)
h λ0 h O x
z
λ W
-----s- = 0, 987 – 0, 21 ln ε r + ------ ( 0, 111 – 0, 0022 ε r ) W S
λ0 h

–  0, 053 + 0, 041 ------ – 0, 0014 ε r ln  10 ------


W 2h h épaisseur du substrat
 h   λ 0 S largeur du ruban métallique
W largeur des fentes
Ces formules ont une précision relative de l’ordre de 2 % pour des
lignes à fente dont l’épaisseur t du conducteur peut être négligée Figure 8 – Guide d’ondes coplanaire
( t ≈ 0 ) et ayant les caractéristiques suivantes :
9, 7  ε r  20
2.1.4.1 Formules d’analyse
W
0, 02  ------  1, 0
h Les résultats donnés par Wen [1], en utilisant l’approche quasi sta-
0, 01  ------   ------
h h tique avec une épaisseur de diélectrique infinie, ont été modifiés
λ 0  λ 0 c ultérieurement pour tenir compte d’une épaisseur finie h plus réa-
liste. Les expressions de l’impédance caractéristique Z c et de la
avec ( h ⁄ λ0 )c valeur de la coupure du mode TE10, égale à : permittivité effective relative ε re sont ainsi, pour une épaisseur du
métal supposée négligeable ( t ≈ 0 ) :
 -----
h
- = 0, 25 ε r – 1
 λ 0 c 30π K ′ ( k )
Z c = ----------- ---------------
ε re K ( k )
2.1.3.2 Influence de l’épaisseur t du conducteur S
avec k = --------------------
S + 2W
En pratique, l’épaisseur t du conducteur ne peut être négligée. On
observe d’ailleurs que la longueur d’onde λ s dans la ligne à fente où K représente une intégrale elliptique complète de première
croît lorsque t augmente. Pour ε r = 20 , l’augmentation de λ s est espèce et K ′ son complémentaire (§ 2.1.1.1)
de l’ordre de 1 % lorsque la valeur de l’épaisseur t varie de t = 0 à La permittivité effective relative est égale à :
t/W = 0,02.
εr + 1 
ε re = --------------  tan 0, 775 ln  ------ + 1, 75
h
2  W
2.1.3.3 Pertes

Il n’existe pas, à l’heure actuelle, d’expression analytique des per- kW 


tes dans une ligne à fente. Cependant, certains auteurs (Robinson et + --------- 0, 04 – 0, 7k + 0, 01 ( 1 – 0, 1 ε r ) ( 0, 25 + k ) 
h 
Allen en 1969 [5]) ont comparé expérimentalement les pertes d’une
ligne à fente avec les pertes dans une ligne à microruban d’impé- La précision de cette expression, obtenue à partir d’interpolation
dance 50 Ω ayant le même diélectrique [substrat YIG (Yttrium Iron de résultats numériques, est meilleure que 1,5 % pour :
Garnet ou Grenat Yttrium-Fer) de permittivité relative ε r = 16 ]. εr  9
Cette étude expérimentale montre que les pertes sont sensiblement
égales. Elles augmentent linéairement en fonction de la fréquence h
------  1
(de 5,9 dB/m à 4 GHz à environ 11,8 dB/m à 8 GHz pour une ligne à W
fente de largeur W = 0,76 mm et d’épaisseur t = 10 µm). Elles ten- 0  k  0, 7
dent à augmenter lorsqu’on diminue la largeur W mais elle n’y a pas
une grande dépendance vis-à-vis de l’épaisseur h du diélectrique.
2.1.4.2 Influence de l’épaisseur t du conducteur
2.1.4 Guide d’ondes coplanaire Les formules précédentes supposaient que l’épaisseur t du
conducteur était négligeable ( t ≈ 0 ) . En fait, dans la pratique, il n’en
Cette structure (coplanar waveguide) (figure 8), proposée par est rien. Cette épaisseur modifie les formules précédentes.
Wen en 1969 [1], est constituée par une bande métallique centrale
placée entre deux plans métalliques sur une seule face du substrat Définissons :
diélectrique. Une approche simple peut être faite au moyen de Se = S + ∆
l’approximation TEM. Chacun des plans métalliques constitue la We = W – ∆
masse et la bande centrale sert à transporter le signal. Cependant, à
haute fréquence, cette structure devient complètement non TEM
∆ =  1, 25 --- 1 + ln  4π ---- 
avec l’apparition d’une composante longitudinale importante du t S

champ magnétique. π t

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L’impédance caractéristique Z c et la permittivité effective relative


ε re, t deviennent :
Rubans
30π K ′ ( k e ) métalliques
Z c = --------------- ----------------- W
ε re, t K ( k e ) d'épaisseur t
(σ)
y
0, 7 ( ε re – 1 )t ⁄ W
ε re, t = ε re – --------------------------------------------
-
K ′(k) Substrat
--------------- + 0, 7t ⁄ W (εr, tan δ)
K(k) O x
h
z
Se 2 ∆
avec k e = ------------------------- ≈ k + ( 1 – k ) ---------
S e + 2W e 2W W S

2.1.4.3 Pertes h épaisseur du substrat


S espacement entre les rubans
W largeur des rubans métalliques
Les expressions des constantes d’affaiblissement (en dB/m) α c
dans le conducteur et α d dans le diélectrique, en utilisant l’approxi-
mation quasi TEM, sont égales à :
Figure 9 – Ligne à rubans coplanaires
P′
α c = 4, 88 ⋅ 10 R s ε re Z c ---------  1 + ------ ⋅
–4 S
Wπ W
L’expression de l’impédance caractéristique Z c pour t ≠ 0 est
1, 25  4πS  1, 25t donnée par :
------------- ln ----------- + 1 + ---------------
π  t  πS
--------------------------------------------------------------------------------------2- 120π K ( k e )
Z c = --------------- -----------------
 S 1, 25t 4πS  ε K ′ ( ke )
 2 + ----- - – --------------- 1 + ln  -----------   re, t
W πW  t 
 
où l’expression de ke est identique à celle qui a été donnée dans le
cas du guide d’ondes coplanaire et avec :
K(k) 2
-  ---------------
k
avec P ′ = --------------------------------------
3 ⁄ 2  K ′ ( k )
pour 0  k  0, 707
(1 – k ′)(k ′) 1, 25 ---
t
π
1 ∆ = ------------------------------------------
P ′ = ------------------------ pour 0, 707  k  1
1 + ln  ---------------
4πW
(1 – k) k  t 

ε r ε re – 1 tan δ La permittivité effective relative ε re, t pour t ≠ 0 est reliée à la per-


α d = 27, 3 ------------- ---------------- ------------- mittivité effective relative ε re pour t = 0 par la relation :
εr – 1 ε λ0
re
1, 4 ( ε re – 1 )t ⁄ S
L’expression pour ε re est celle qui a été donnée dans le cas t ≈ 0. ε re, t = ε re – ------------------------------------------
-
K ′(k)
--------------- + 1, 4t ⁄ S
K(k)

2.1.5 Lignes à rubans coplanaires


2.1.5.3 Pertes
La constante d’affaiblissement a c (en dB/m) due aux pertes dans
La configuration de la ligne à rubans coplanaires (coplanar strip)
le conducteur est donnée par l’expression :
(figure 9) est complémentaire à celle du guide d’ondes coplanaire.
Elle consiste en deux rubans métalliques déposés sur la même face
1, 25 1, 25t
------------- ln  ------------- + 1 + ---------------
d’un diélectrique. 4πW
R s P′  W π  t  πW
α c = 17, 34 ------ -------  1 + ------ -----------------------------------------------------------------------------------------------2-
Z c πS S 
W 1, 25t 4πW 
2.1.5.1 Formules d’analyse  1 + 2 ----- - + --------------- 1 + ln  ------------- 
S πS  t 
 
Comme pour le guide d’ondes coplanaire, une approche basée
sur l’approximation quasi TEM peut être utilisée. Elle conduit à L’expression de la constante d’affaiblissement a d (en dB/m) due
l’expression suivante de l’impédance caractéristique Z c (en suppo- aux pertes dans le diélectrique est identique à celle du guide
sant l’épaisseur t du conducteur négligeable t ≈ 0) : d’ondes coplanaire.

120π K ( k )
Z c = ------------- ---------------
ε re K ′ ( k ) 2.1.6 Guides diélectriques

L’expression de permittivité effective relative ε re est équivalente à De nombreux circuits passifs ou actifs, dans le domaine millimé-
celle du guide d’ondes coplanaire dans laquelle W est maintenant la trique, ont utilisé ces dernières années, une technologie à base de
largeur du ruban et S l’espacement entre les rubans. guides diélectriques (dielectric guides). La raison de cet intérêt en
est simple : les parois métalliques des structures fermées causent
de fortes atténuations dues à l’effet de peau. Les pertes dans le
2.1.5.2 Influence de l’épaisseur t du conducteur conducteur sont directement proportionnelles à la racine carrée de
la fréquence. Les guides diélectriques ne possédant pas de parois
Pour les lignes à rubans coplanaires, l’influence de l’épaisseur t métalliques, les pertes dans le conducteur sont uniquement dues à
du conducteur est comparable à celle du guide d’ondes coplanaire. un seul plan métallique (le plan image).

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Dans les guides diélectriques, la majeure partie de l’énergie se


propage dans la région ayant la plus forte permittivité. Dans le guide
ruban, deux cas peuvent se présenter : le substrat a une permittivité
y
plus faible ou plus forte que celui du ruban. Dans ce dernier cas, la I II III
plus grande partie de l’énergie se propage dans le substrat diélec- Ruban
trique. Il s’ensuit une diminution des pertes dues aux imperfections diélectrique
des parois diélectriques du ruban. Par contre, dans le cas inverse, la Air d'épaisseur b O x
plus grande partie de l’énergie se propage dans le ruban, diminuant (εr)
ainsi les pertes dans le conducteur.
Métal
Dans les guides électrique se propagent des modes que l’on dési- 2a
gne par E pq x et E y suivant une nomenclature communément
pq
admise, où les indices p et q indiquent le nombre d’extremums res-
pectivement dans les directions x et y du champ électrique. Ces a régions du guide image
modes sont hybrides, c’est-à-dire qu’ils ne possèdent pas une distri-
bution de champ de type TE ou TM. Pour les modes E pq x , la compo- Lame
sante transversale principale du champ électrique se trouve dans la diélectrique
y Couche (εre)de
direction x et pour les modes E pq , dans la direction y. diélectrique largeur 2a
Une analyse approchée, appelée méthode de l’indice effectif, a d'épaisseur b
été développée par Knox et Toulios en 1970 pour le guide image. (ε r)
Elle fut ensuite appliquée au guide ruban et au guide ruban inversé. y
Au-delà de 100 GHz, les lignes à ailettes ainsi que les lignes à Air Air Air
ruban posent de nombreuses difficultés du fait de leurs tolérances
mécaniques. Les guides diélectriques intégrés offrent une solution O x
possible avec de plus faibles pertes et des tolérances moins fortes. Métal Métal
1
Le domaine de fréquence pour une utilisation pratique des guides 2a
diélectriques s’étend de 40 à 140 GHz. b décomposition du problème 2

2.1.6.1 Guide image


Cette structure (image guide) (figure 10), qui fur décrite par King Figure 11 – Analyse du guide image
en 1955 [3], comporte un ruban diélectrique déposé sur un plan
métallique. En pratique, la largeur du ruban est du même ordre de
grandeur que la longueur d’onde à la fréquence de travail. Une Aussi, l’équation caractéristique correspondante à ce guide plan est :
solution exacte du problème de propagation (par exemple en utili-
sant les équations intégrales) étant relativement complexe, une ana-
π ky
bk y = q --- – arctan  --------------
lyse approchée par la méthode de l’indice effectif fut mise au point
q = 1, 2, …
par Knox et Toulios en 1970 [3]. Pour cela, l’espace est divisé en trois 2  εr k 
y0
régions I, II et III (figure 11a).
À partir de ces trois régions, le problème initial est décomposé en avec ky constante de propagation dans la direction y,
deux problèmes couplés plus simples (figure 11b ➀ et ➁).
2 1⁄2
La grandeur ε re est définie comme la permittivité effective rela- 2
k y 0 = [ ( ε r – 1 )k 0 – k y ]
tive pour le guide du problème II. Elle est égale à :
La constante de propagation k z1 du guide plan (figure 11b ➀) est
ky 2 k
ε re = ε r –  -----
égale à :
= ----z-
k0 k0
2 2 2 2
avec ky constante de propagation transversale (suivant l’axe k z1 = ε r k 0 – k y = k 0 ε re
Oy) du guide plan de problème ➀,
kz constante de propagation suivant l’axe Oz, La permittivité effective relative ε re ayant été définie, l’équation
k0 constante de propagation dans le vide. caractéristique du guide plan (figure 11b ➁) s'exprime sous la
y
Pour les modes E pq , les principales composantes transversales forme :
du champ électromagnétique sont E y et H x , ce qui correspond à la
π kx
configuration des modes TMq du guide plan du problème ➀. ak x = p --- – arctan  -------------- p = 1, 2, …
2  εr k 
x0

avec kx constante de propagation dans la direction x,


Ruban
diélectrique 2 2 1⁄2
d'épaisseur b k x 0 = [ ( ε r – 1 )k 0 – k x ]
(εr, tan δ)
y La constante de propagation k z2 suivant l’axe Oz du guide plan
Plan
métallique du problème de la figure 11b II, qui est celle aussi du problème ini-
(σ) tial complet, est égale à
O x
2 2 2 2
z k z2 = ε re k 0 – k x = k z
2a
Des expressions semblables peuvent être trouvées pour les
x .
modes E pq
Figure 10 – Guide image

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2.1.6.2 Guide image isolé et guide diélectrique ruban


Couche
Le guide image isolé (insulated image guide) et le guide diélectri- diélectrique
(εr2)
que ruban (strip dielectric guide) (figure 12) à une couche furent pro-
posés en 1975 par McLevige, Itoh et Mittra [3]. À la différence du
guide image, le guide image isolé et le guide diélectrique ruban (à
une seule couche) comportent une couche diélectrique (de permitti-
vité relative ε r2 ) intercalée entre le ruban diélectrique (de permittivité
relative ε r1 ) et le plan métallique. Dans le guide image isolé
( ε r1 > ε r2 ), la plus grande partie de l’énergie est confinée dans la Ruban Plan
diélectrique métallique
région de plus haut indice, en l’occurrence le ruban diélectrique.
(εr1, tan δ)
Cette structure a pour avantage principal une minimisation des per- ( σ)
tes dans le conducteur puisque la couche permet d’éloigner le plan
métallique du ruban. Dans le guide diélectrique ruban ( ε r2 > ε r1 ),
l’énergie est transportée par la couche diélectrique, ce qui permet de Figure 13 – Guide diélectrique ruban inversé
minimiser les pertes dues aux imperfections de fabrication du ruban.
Enfin, une autre structure, appelée aussi guide diélectrique ruban
mais comportant deux couches diélectriques, fut proposée en 1976
par Itoh [3]. Elle permet de réunir, en un seul composant, les deux z
avantages précédents. La plus grande partie de l’énergie se propage
dans la couche intermédiaire (de permittivité relative ε r2 ) et la pré-
sence d’un substrat (de permittivité ε r3 ) permet de minimiser les
pertes dans le conducteur. Typiquement, l’épaisseur de chaque cou- Conducteur
che diélectrique est du même ordre de grandeur que la longueur externe
d’onde à la fréquence de travail (par exemple 2 à 4 mm pour une fré-
quence de 80 GHz).
Diélectrique
La méthode de l’indice effectif, qui a été développée dans le cas
(εr, tan δ)
du guidage image, peut être étendue sans difficulté à ces trois diffé-
rentes structures.
Conducteur
interne
2.1.6.3 Guide diélectrique ruban inversé
2a

Ce type de guide diélectrique (inverted strip dielectric quide) 2b


(figure 13) inventé par Itoh en 1976 [3], est une extension naturelle
du guide diélectrique ruban. Il consiste en une couche diélectrique Figure 14 – Ligne coaxiale
(de permittivité ε r2 ) placée sur un ruban diélectrique (de permittivité
ε r1 ) reposant sur un plan métallique. En choisissant ε r2 > ε r1 , la cou-
che diélectrique guide la plus grande partie de l’énergie. Par rapport
aux avantages déjà cités du guide ruban diélectrique à deux cou- 2.2 Structures fermées
ches, le guide diélectrique utilise seulement une seule couche, ce
qui permet de réduire les pertes diélectriques dans la deuxième
couche (ou substrat). Cette configuration évite aussi de coller deux 2.2.1 Ligne coaxiale
couches diélectriques (pertes inhérentes à la colle).
La méthode de l’indice effectif s’applique aussi à ce type de confi- La ligne coaxiale (figure 14) est la ligne de transmission la plus
guration. utilisée actuellement. Sa fréquence maximale d’utilisation se situe
aux alentours de 40 GHz. Elle est constituée par deux conducteurs
de diamètres extérieur 2a et intérieur 2b et par le diélectrique de per-
mittivité relative ε r qui permet de centrer le conducteur interne par
rapport au conducteur externe.
Ruban
diélectrique 2.2.1.1 Ligne sans pertes
(εr1, tan δ) Substrat
(εr2)
Lorsque le guide d’ondes fonctionne comme une ligne, c’est-à-
Substrat dire lorsque le mode de propagation est de type TEM, l’impédance
(εr2) caractéristique Z c et la vitesse de phase v ϕ sont données, dans le
cas d’un diélectrique sans perte ( tan δ = 0 ) , non magnétique et pour
des parois parfaitement conductrices ( σ = ∞ ) , par les relations :

60 b
Z c = -------- ln ---
Substrat εr a
Plan
(εr3)
métallique c ω
(σ) v ϕ = -------- = ----
a εr β
b

avec β constante de propagation du mode TEM,


Figure 12 – Guide image isolé a et guide diélectrique ruban b c vitesse de la lumière dans le vide.

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2.2.1.2 Ligne avec pertes


z
Une analyse de la ligne coaxiale reste possible dans le cas général
de conducteurs de conductivité σ finie et de la prise en compte des y
pertes ( tan δ ≠ 0 ) dans le diélectrique, même si les calculs ne sont
pas aussi simples. La solution n’est plus de type TEM (composante
non nulle du champ électrique à la surface des conducteurs) et b
devient amortie. Cependant, lorsque les matériaux sont de bonne
qualité et la fréquence pas trop élevée, les pertes sont faibles. En
supposant le mode de propagation toujours TEM, on obtient les O a x
expressions suivantes pour l’impédance caractéristique Z c et la
Diélectrique
constante de propagation complexe γ :
(εr, tan δ)

R + j ωL Figure 15 – Guide rectangulaire


Zc = -----------------------
G + j ωC

γ = a+ jβ = (R + j ωL)(G + j ωC) 2.2.2.1 Guide d’ondes rectangulaire


Le guide (figure 15) est rempli d’un diélectrique supposé sans
où R, L, G et C représentent respectivement la résistance linéique, perte de permittivité relative ε r (généralement ε r = 1). La constante
l’inductance linéique, la conductance linéique et la capacité linéique de propagation γ dans une telle structure est égale à :
de la ligne, et j l’unité imaginaire. 2
2 2 ω  fc 
γ = kc – k = j -------- 1 –  ---- 
Rs 1 1 vϕ 0  f
R = -------  --- + --- (en Ω/m)
2π  b a
avec k = ω ε0 εr µ0 constante de propagation dans le diélec-
µ0 trique,
L = ------- ln  ---
b
(en H/m)
2π  a 1
v ϕ 0 = --------------------- vitesse des ondes dans le diélectrique.
ε0 εr µ0
2π ωε 0 ε r tan δ
G = ------------------------------------ (en S/m) La constante de coupure kc et la fréquence de coupure fc sont
ln  ---
b
 a données par les relations :

2π ε 0 ε r  mπ
2 2
--------- +  -------

C = ------------------ (en F/m) ( k c ) mn = 2π ε 0 ε r µ 0 ( f c ) mn =
 a   b
ln  ---
b
 a
où à tout couple d’entiers (m, n) correspond un mode TEmn ou
TMmn. On remarque que γ est imaginaire pur ( γ = j β ) pour une fré-
quence f > f c . La vitesse de phase v ϕ et la longueur d’onde dans le
2.2.1.3 Pertes
guide λ g sont égales à :
Les constantes d’affaiblissement (en dB/m) α c et α d , dues respec- vϕ = ω ⁄ β
tivement aux pertes dans les conducteurs et dans le diélectrique,
sont données par les expressions : λ g = 2π ⁄ β

Les modes propagatifs dans un guide rectangulaire sont de type


R TE ou TM mais pas de type TEM. Il n’est donc pas possible de définir
α c = 8, 686 ---------
2Z c de façon univoque une impédance caractéristique Z c pour ces
structures de guidage. Aussi, peut-on choisir trois définitions pour
π ε r tan δ Zc :
α d = 8, 686 --------------------------
λ0 Zc = U ⁄ I
2
Z c = 2P ⁄ I
On remarque que α c décroît lorsque a ou b ou les deux augmen-
tent. La limite supérieure des diamètres 2a et 2b est donnée par 2
Z c = U ⁄ 2P
l’apparition des modes d’ordre supérieur. Le premier mode TE
(TE01) a une longueur d’onde de coupure λ c qui est donnée avec I courant,
approximativement par : P puissance transmise,
U tension.
λ c = 2π  -------------
b+a Ce sont des définitions identiques pour des lignes à modes TEM
2 mais elles conduisent à des valeurs différentes de Z c pour des
structures à modes non TEM. Si, dans le cas du guide d’ondes rec-
tangulaire et pour le mode fondamental TE10, la tension U est prise
c’est-à-dire par la circonférence moyenne.
égale à la circulation de la composante Ey du champ électrique entre
les deux grands côtés du guide, et le courant I pris égal au courant
longitudinal régnant sur l’un des grands côtés (à x = 0 ), on aboutit
2.2.2 Guides d’ondes aux valeurs suivantes :
2
Les guides rectangulaire et circulaire se rencontrent fréquemment πb π b 2b
Z c = ------- Z z Z c = ---------- Z z Z c = ------- Z z
dans de nombreuses applications. 2a 8a a

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où η
Z z = ------------------------------------- z
2
2  fc 
1 – 4π  ---- 
 f

avec Zz impédance d’ondes du mode TE10 (rapport entre


les composantes transverses des champs
électrique et magnétique), a
η (Ω) impédance d’onde du diélectrique : Diélectrique
(εr, tan δ) O
µ0 ϕ
η = ---------
-
ε0 εr

En raison de cette indétermination, la notion d’impédance carac- Figure 16 – Guide circulaire


téristique ne présente pas d’intérêt pour l’étude des guides d’ondes
métalliques.
Les pertes dans un guide rectangulaire sont principalement dues Comme dans le guide rectangulaire, les pertes sont presque uni-
à l’imperfection des conducteurs. Les constantes d’atténuation (en quement dues à l’imperfection des conducteurs. Les constantes
dB/m) α c , TE et α c , TM des pertes dans le conducteur sont res- d’atténuation en (dB/m) α c , TE et α c , TM des pertes dans le conduc-
mn mn
teur, respectivement pour les modes TE et TM, sont données par les
pectivement, pour les modes TE et TM : expressions :
2
8, 686R s
2 8, 686R s  fc  2
2b  f c  m
α c , TE = -----------------------------------  ----  + --------------------------2-
α c , TEm0 = ----------------------------------- 1 + -------  ----  pour les modes ( m0 ) 2   f
2 a  f  fc  p mn ′ –m
2
 fc  a η 1 –  ---- 
b η 1 –  ----   f
 f
17, 37R s 8, 686R s
α c , TEmn = ----------------------------------- α c , TM = -----------------------------------
2
 fc 
2  fc 
b η 1 –  ----  a η 1 –  ---- 
 f  f

 bb 2 
 --- ---m + n  
2 2 2
 b  f c   fc  a a    2.2.3 Lignes à ailettes
  1 + --a-  ---f-  + 1 –  ---f-  -
----------------------------------
2
     b 2 2 
 -----2- m + n  En 1972, Meier [3] proposait de nouvelles lignes de transmission
 a  quasi planaires, appelées lignes à ailettes (fin-line) (figure 17), pour
les circuits intégrés millimétriques. Il s’agit, principalement, d’une
3
ligne à fente, placée dans le plan E d’un guide métallique rectangu-
b --- m + n
2 2 laire. Le mode de propagation ne se rapproche absolument pas du
17, 37R s  a mode TEM. C’est un mode hybride, plus proche d’une combinaison
α c , TMmn = ----------------------------------- --------------------------------
-
2 b2 2 2
de modes TE et TM. La figure 17 montre les différentes sections de
 f c  ------ m + n quatre configurations de base utilisées en pratique : unilatérale,
b η 1 –  ----  a 2
 f bilatérale, isolée et en opposition (antipodal).
Pour des fréquences comprises entre 30 et 100 GHz, les lignes à
ailettes semblent être un bon support de transmission. Leurs princi-
2.2.2.2 Guide d’ondes circulaire paux avantages, sont en premier lieu, une fabrication plus simple
que dans le cas d’une ligne à microruban car, la longueur d’onde
Le guide (figure 16) est rempli d’un diélectrique de permittivité dans la ligne à ailettes étant plus grande, les tolérances mécaniques
relative ε r (généralement de l’air). La constante de propagation est sont moins fortes ; deuxièmement, la transition avec un guide
donnée par la même relation que dans le cas du guide rectangulaire. d’ondes métallique rectangulaire standard est très simple sur toute
La fréquence de coupure fc est évaluée à partir de la constante de la largeur de bande du guide ; et enfin des pertes faibles (trois fois
coupure ( k c ) mn où l’indice m est lié à la répartition angulaire du moins que dans une ligne à microruban utilisant le même substrat).
champ et l’indice n à sa répartition radiale. Des filtres passe-bande ayant à peu près 10 % de largeur de bande
■ Pour les modes TM, on a ont été réalisés avec des lignes à ailettes ainsi que des circuits hybri-
des, en quadrature, et des mélangeurs équilibrés. Pratiquement,
p mn dans toutes les structures à ailettes, le substrat employé est le RT-
( k c ) mn = 2π ε 0 ε r µ 0 ( f c ) mn = ----------
- Duroïd (Cooper clad microfiber-reinforced PTFE) ayant une permitti-
a
vité relative de 2,22. La réalisation du circuit se fait par des techni-
où p mn désigne le ne zéro de Jm(x) (fonction de Bessel d’ordre m). ques standards de photolithogravure.
Les lignes à ailettes ont été étudiées en utilisant diverses métho-
■ Pour les modes TE, on a : des exactes : l’analyse modale, la méthode spectrale, la méthode
des éléments finis et la méthode TLM (Transmission Line Matrix). À
p mn ′ côté de ces méthodes exactes, les lignes à ailettes ont été souvent
( k c ) mn = 2π ε 0 ε r µ 0 ( f c ) mn = ------------
- approchées par le biais des guides nervurés (ridged waveguides)
a
mais les expressions résultantes de l’impédance caractéristique et

où p mn ′ ( x ) [dérivée de Jm(x)].
désigne le ne zéro de J m de la longueur d’onde guidée se sont avérées peu précises.

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a 2
a 1 --- = 0, 4020974  ln --s- – 0, 7684487 ln --- + 0, 3932021
s a
et
a   s
S Diélectrique
b 1 --- = 2, 42 sin  0, 556 ln ---
s a
Métal a  s
πd
x = – ln  sin ------- 
b d  2b 
Air Air Air Air Ces formules sont précises à 0,6 % dans le domaine :

a /2–s a /2 b 1 s 1 1 d
0 < ---  1 ------  ---  --- ------  ---  1 1  ε r  3, 75
a 64 a 4 32 b
a ligne unilatérale b ligne bilatérale
L’impédance caractéristique Z c est donnée par l’expression :

2 b
240π ( px + q ) ---
a
Z c = -------------------------------------------------------------
2
-
Air Air Air Air ( 0, 385x + 1, 762 ) ε re

d
c ligne isolée d ligne antipodale avec (pour --- > 0,3 ) :
b
2
b 2
p = – 0, 763  ------ + 0, 58 ------ + 0, 0775  ln --- – 0, 668 ln --- + 1, 262
b a a
Figure 17 – Lignes à ailettes
 λ 0 λ0  s s
b
q = 0, 372 ------ + 0, 914
2.2.3.1 Formules d’analyse λ0

d
On ne s’intéresse ici qu’à la ligne à ailettes unilatérale. Les formu- ou avec (pour ---  0,3 ) :
les de l’impédance caractéristique et de la longueur d’onde guidée b
données ci-après [4] sont issues de l’interpolation des courbes obte-
b
nues au moyen de la méthode spectrale. Des expressions analogues p = 0, 17 ------ + 0, 0098
peuvent être trouvées pour les autres configurations de lignes à λ0
ailettes [3][4]. b
q = 0, 138 ------ + 0, 873
La longueur d’onde guidée λ g dans une ligne à ailettes est définie λ0
par :
s 1
λ0 La formule de Z c est précise à 2 % près pour ---  ------ et à 3 % pour
λ g = ----------
- a 20
ε re s 1
--- > ------ .
a 20
L’expression de ε re est :

2 2
2.2.3.2 Formules de synthèse
ε re =  -----------------------------------
Gx + Hx + I
Fx + E Pour fabriquer des lignes à ailettes appropriées, il est nécessaire
de connaître le rapport d/b pour des valeurs données de s/a, b/a, ε r
1⁄2 et Z c . La solution de ce problème est obtenue par la résolution de
E = 8 1 + --- b 1  --- ( ε r – 1 )
s s l’équation :
avec
a  a
s épaisseur du diélectrique (figure 17) 4 3 2
x + C3 x + C2 x + C1 x + C0 = 0

F = --- ---  1 + 0, 2 --- E


4b b H
πa a C 3 = ---- + 9, 156
G
0, 5 --- a 1  --- ( ε r – 1 )F
s s I H pF
a  a C 2 = ---- + 9, 156 ---- + 20, 95 – 6, 748 --------------
G G GZ ab
G = -------------------------------------------------------------
1⁄2
-
1 + --- b 1  --- ( ε r – 1 )
s s I H pE + qF
a  a  C 1 = 9, 156 ---- + 20, 95 ---- – 6, 748 ---------------------
G G GZ ab
I qE
C 0 = 20, 95 ---- – 6, 748 --------------
H = E  --- + ----
F G G GZ ab
8 F
Zc
b 2 λ0 2 Z ab = --------------------
2
I = ------ –  ---  ------
E 2b
8  a  b  240π ---
a

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La valeur de x ayant été trouvée, on en déduit le rapport d/b par


l’expression :
Boîtier
métallique Diélectrique Métal
d 2
--- = --- arcsin [ exp ( – x ) ]
b π

Air Air Air Air


2.2.4 Lignes à microruban, à ruban et à rubans
coplanaires suspendus
Métal
a à microruban b à ruban

En plus des lignes à ailettes, décrites précédemment, les lignes à


microruban, à ruban et à rubans coplanaires suspendus (figure 18)
font partie des structures de type plan E. Elles consistent, respecti-
vement, en des lignes à microruban, à ruban ou à rubans coplanai-
Air Air
res introduites dans le plan E d’un guide métallique rectangulaire.
La possibilité de combiner de telles structures avec des lignes à
ailettes en vue de former des structures de guidage mixtes intégrées
les rend très attrayantes. Ainsi, de nombreux mélangeurs conçus c à rubans coplanaires
ces dernières années combinent une ligne à ailettes unilatérale avec
une ligne à rubans coplanaires suspendus permettant d’obtenir des
jonctions hybrides 180° à très large bande. Figure 18 – Lignes suspendues

Références bibliographiques
[1] GUPTA (K.C.), GARG (R.) et CHADHA (R.). – [3] BHAT (B.) et KOUL (S.K.). – Analysis, design [5] GUPTA (K.C.), GARG (R.) et BAHL (I.J.). –
Computer aided design of microwave. Artech and applications of fin lines. Artech House Microstrip lines slotlines. Norwood, 1979.
House Inc, Norwood, 1981. Inc, Norwood, 1987.
[2] ABRAMOWITZ (M.) et STEGUN (I.A.). – Hand- [4] BHARTIA (P.) et PRAMANICK (P.). – E-Plane
book of mathematical functions. Dover Publi- integrated circuits. Artech House Inc,
cations, New York, 1972. Norwood, 1987.

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