Premiere Partie: Le Concept de La Qualite
Premiere Partie: Le Concept de La Qualite
Premiere Partie: Le Concept de La Qualite
Quatrième partie : La certification des systèmes selon ISO 9001 v 2015 (8 heures)
Bibliographie indicative :
INTRODUCTION
Historiquement la Qualité a débuté dans les entreprises industrielles (industrie automobile, industrie de
l’armement, industrie alimentaire). Elle est devenue de nos jours, une condition inéluctable de
pénétration des marchés et de satisfaction des clients qui deviennent de plus en plus exigeants.
En effet, lorsqu’un client fait appel à vos services, il est en attente d’une réponse à la hauteur de ses
exigences tant au niveau du service qu’au niveau du produit. Vous devez donc mettre en place une
organisation de travail afin de fournir à votre client pleine satisfaction. C’est justement dans ce contexte la
Qualité prend tout son sens.
Mieux, si vous pouvez garantir la qualité de votre produit et /ou service, votre entreprise tendra vers une
amélioration de sa performance.
C’est pour toutes ces raisons que les directions de certaines entreprises font de ce concept, leur raison
d’existence et de survie à travers leur organisation, leurs matériels, leurs processus, leur gestion humaine
et les relations avec leurs clientèles.
En partant de son historique et en abordant les différentes phases de son évolution, nous découvrirons les
véritables enjeux socio-économiques des démarches qualité.
La qualité qui est devenue une discipline d’étude et d’action, a commencé véritablement avec la révolution
industrielle à la fin du 19 e siècle. Le concept de la qualité tel que nous le connaissons aujourd’hui et qui est
la satisfaction des clients, a une longue histoire marquée par plusieurs auteurs et des faits.
La qualité a aussi traversé une longue période en subissant au fur et à mesure des évolutions. Ces
évolutions se sont faites parallèlement à la mobilité économique du marché.
Les démarches méthodiques qui la composent ont évolué en trois étapes à savoir :
Le contrôle de la qualité
L’assurance de la qualité
Le management (gestion) de la qualité ou qualité totale.
1. Le Contrôle de la Qualité
Jusque dans les années 1970, on parlait essentiellement de contrôle de la qualité ou de conformité. Ce
contrôle consistait à évaluer si un produit fabriqué était conforme aux règles énoncées en détectant les
défauts en fin de fabrication : c’était le contrôle à postériori.
Les produits conformes aux spécifications étaient acceptés tandis que ceux qui présentaient des défauts
étaient rejetés.
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Du point de vue économique, la situation de cette époque le permettait car la demande était largement
supérieure à l’offre (le management taylorien ayant créé une production de masse, et les deux guerres
mondiales ayant créé une forte demande en biens matériels).
L’objectif de l’assurance de la qualité est de garantir la qualité des produits /services, avec une conformité
proche de 100 %, sans défaillance. Pour cela il fallait des informations fiables sur le processus de
production afin de le maitriser. La recherche de la qualité est ainsi passée progressivement d’une méthode
à « postériori » à une méthode d’anticipation. Elle recouvre l’ensemble des activités permettant de
détecter les défauts en cours de production et de mettre en place à priori des actions visant à agir sur
l’origine des défauts pour garantir la qualité du produit.
L’assurance de la qualité recouvre donc l’ensemble des dispositions prises pour donner confiance en ce
que les exigences pour la qualité seront satisfaites
Ainsi l’organisme peut assurer à ses clients qu’il a mis en place un système qui détecte, mesure, corrige les
dysfonctionnements potentiels et met en place les actions préventives appropriées.
3- Le Management Total de la Qualité (TQM) ou la Qualité Totale (De 1980 à nos jours)
Cette dernière approche vise à conduire l’entreprise à intégrer la « qualité » dans son mode de gestion. Le
résultat escompté étant la mobilisation permanente du personnel autour d’un objectif partagé
d’amélioration de la qualité.
L’objectif de la qualité totale est de réussir la synthèse entre la qualité du produit/service, la productivité,
la motivation du personnel dans le travail et les intérêts des parties intéressées, pour la réussite de
l’entreprise.
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Le fait le plus édifiant dans l’histoire de la qualité est incontestablement la révolution japonaise. De façon
concrète, l’on peut considérer qu’au début des années 1950, la qualité des produits occidentaux était
considérée comme la meilleure du monde. Le seul label : « Made in USA, in Germany, in Switzerland »
suffisait à vendre. Au cours des décennies suivantes, la qualité des produits occidentaux a continué de
s’améliorer.
Avant la seconde guerre mondiale, au contraire, les produits japonais étaient considérés de mauvaise
qualité et vendus à des prix ridiculement bas.
Dès après la deuxième guerre mondiale, la qualité des produits japonais a commencé à s’améliorer de
façon remarquable.
L’origine de ce miracle économique japonais est la prise en compte de la qualité à un très haut niveau de la
hiérarchie et la mise en pratique des principes de gestion de la qualité enseignés par les deux Professeurs
américains :
Au sein des entreprises japonaises et en plein accord avec les décideurs, des groupes transversaux
d’amélioration de la qualité, appelés « cercles de qualité », ont été constitués en grand nombres pour
analyser et traiter les problèmes de non qualité rencontrés. Cette approche s’est peu à peu structurée et
institutionnalisée sous le terme « d'amélioration continue de la qualité ». Ce concept correspond à une
démarche qualité progressive incluant un management participatif. La dynamique de cette amélioration
qui repose sur la mobilisation des acteurs diffuse alors progressivement dans le quotidien de l’ensemble
des entreprises japonaises.
C’est ainsi que vers les années 1973, cette progression qualitative a permis au japon de rattraper les pays
occidentaux. Aujourd’hui, ce sont les contingences et les tracasseries douanières qui empêchent leurs
produits d’inonder le monde entier.
Conclusion
La qualité a donc traversé les siècles. Les démarches méthodologiques qui la composent ont évolué du
simple contrôle à posteriori de la qualité au management de l’entreprise par la qualité. Les approches
qualité dans l’industrie et les services ont progressé significativement depuis ces cinquante dernières
années.
Le management de la qualité qui a débuté aux USA parce que les grands noms de ce courant y
proviennent, a été appliqué par le Japon qui a constitué le principal laboratoire.
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CHAPITRE II : DEFINITION DE LA QUALITE ET SES DIMENSIONS
I- DEFINITION DE LA QUALITE
Henry MINTZBERG disait : « on ne peut pas définir la qualité, on la reconnaît quand on la voit ». La qualité
est donc une notion simple à comprendre mais difficile à définir. En effet, il existe plusieurs définitions de
la qualité qui reflètent des orientations et les différentes pratiques car la perception que l’on a de la qualité
varie selon que l’on est client ou consommateur, producteur ou fournisseur, Américain, japonais …
Par exemple :
Cependant la définition retenue par tous est la définition normalisée (norme ISO 9000 -2000)
suivante : « la qualité est l’aptitude d’un ensemble des caractéristiques intrinsèques d’un produit, d’un
système ou d’un processus à satisfaire les exigences des clients et parties intéressées ».
Par «exigence», il faut comprendre «besoin ou attente formulés, habituellement implicites ou imposés» ;
«Intrinsèque» signifie «présent dans quelque chose, notamment en tant que caractéristique permanente».
Toute caractéristique d’un produit ou d’un service nécessaire pour répondre aux besoins des usagers ou
pour être apte à l’emploi est une dimension de la qualité. La sélection des dimensions qualité et leurs
définitions diffèrent d’une problématique à une autre, d’un contexte à un autre ou même d’un produit à
un autre. On peut dès lors parler de « critères qualité », « facteurs qualité » ou de « composantes de la
qualité » ou de « caractéristique » d’un produit ou d’un service.
2-Les composantes de la qualité
La perception de la qualité est différente selon que l’on est client, fournisseur ou consommateur.
Pour être véritablement de qualité, un produit/service, doit répondre aux trois composantes suivantes :
C’est la capacité du produit à répondre exactement au besoin exprimé par un client, sans défaillance.
b- Coût
C’est une composante qui permet à un client d’avoir un produit/service à moindre coût pour un prix
compétitif.
c- Disponibilité
C’est une composante du produit/service qui permet à un client d’avoir son produit dans les délais requis.
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2.2- Les composantes de la qualité vues du point de vue du consommateur
Au niveau du consommateur, il est courant de distinguer les produits matériels et les services. Cependant,
avec le développement de l'entreprise, le terme « produit » tend à s'imposer pour désigner les uns et les
autres. Le produit est défini selon l’ISO comme le résultat d’activité ou de processus.
Les composantes de la qualité d’un produit agroalimentaire peuvent être regroupées en quatre
catégories :
La qualité hygiénique signifie que le produit ne doit contenir aucun élément toxique ou de danger
susceptible de nuire à la santé du consommateur (danger chimique, physique et/ou
microbiologique)
La qualité nutritionnelle est l’aptitude du produit à couvrir les besoins de l’organisme du point de
vue quantitatif et qualitatif (valeur énergétique, vitamines…)
La qualité organoleptique est la qualité perçue par les sens ; les caractéristiques organoleptiques
peuvent être objectivement mesurées grâce aux méthodes d’analyse sensorielle.
Qualité de service liée au produit. Elle comprend les caractéristiques liées à la distribution du
produit telles que l’aptitude à la conservation et au stockage, la facilité d’emploi ainsi que
l’information aux consommateurs (étiquetage).
Le service est caractérisé par son immatérialité. La qualité de service désigne la capacité d’un service à
répondre par ses caractéristiques aux différents besoins de ses utilisateurs ou consommateurs. Les
caractéristiques prises en compte pour déterminer la qualité d’un service sont variables et fonction du
service proposé.
La qualité d’un service est déterminé par de nombreux facteurs tels que :
L'entreprise est un ensemble d'installations et de personnes avec des responsabilités, des pouvoirs et des
relations. Elle est un acteur économique produisant des biens et des services pour d'autres acteurs, dans le
but de dégager des bénéfices. Ses objectifs sont liés à ses obligations envers elle-même et envers
l'extérieur c’est-à-dire les clients et la société. De ce point de vue les principales raisons qui amènent les
entreprises à faire la qualité sont les suivantes :
Les entreprises veulent vendre plus et mieux. Elles s’engagent dans les démarches qualité afin de :
Les raisons financières tiennent au fait que l’entreprise veut faire du profit et être compétitive. Pour
satisfaire ses clients, elle doit leur offrir des produits /services ayant la qualité requise en terme de qualité
intrinsèque, de délai et de coût.
Faire la qualité pour une entreprise, c’est aussi veiller au développement continuel de la technique qui se
traduit par :
4-Contraintes extérieures
Les contraintes extérieures qui amènent une entreprise à rechercher la qualité sont :
5-Contraintes intérieures
La mise en œuvre de la qualité dans l’entreprise nécessite la participation et l’implication effective de tout
le personnel.
C’est pourquoi, sans dialogue avec le personnel, sans estime mutuelle, sans reconnaissance du travail bien
fait, sans motivation, sans information et sans formation, il est difficile voire impossible de faire la qualité.
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Dans ces conditions, l’information, la sensibilisation, la communication et la formation doivent prendre une
dimension véritable dans le management qualitatif.
Pour construire la qualité d’un produit/service, l’entreprise doit maîtriser tous les moyens et toutes les
activités tout au long du cycle de vie du produit. La qualité doit donc être appliquée au niveau de chaque
phase du cycle du produit. Le cycle de vie du produit comprend globalement les phases décrites ci-après :
1- marketing
2-conception et développement
3- Achats et Approvisionnement
4- Production
5- Vérification
6- Conditionnement et stockage
7- Distribution
8- Service Après-Vente
9- Mise au rebut
La boucle de la qualité
CONCLUSION
De nos jours, l'impact de la qualité s'est profondément élargi, puisqu'elle ne touche pas seulement le
produit, mais aussi les procédés de fabrication, les équipements et les hommes, l'organisation et toutes les
procédures de travail au sein de la structure. Au-delà de la qualité du produit/service, il faut entrevoir tous
les aspects et facteurs qui concourent au produit fini. Il convient donc de se familiariser avec le
management de la qualité.
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DEUXIEME PARTIE : LE MANAGEMENT DE LA QUALITE
INTRODUCTION
Il correspond à un mode de gestion de l’entreprise qui, pour atteindre les objectifs stratégiques qu’il s’est
fixés, intègre une démarche d’amélioration continue de la qualité généralisée à tous les secteurs de
l’entreprise.
La conception et la mise en œuvre d’un système de management de la qualité tiennent compte de besoins
variables, d’objectifs particuliers, de produits fournis, des processus employés, de la taille et de la structure
de l’entreprise.
La force du concept du management moderne de la qualité réside dans le fait de reconnaitre l’importance
de l’évaluation continue dans nos pratiques. En effet, le concept du management de la qualité se fonde sur
l’aveu que les connaissances humaines ne sont jamais parfaites et qu’il y a toujours possibilité d’améliorer
les pratiques et les résultats.
Diriger et faire fonctionner une entreprise avec succès nécessite de l’orienter et de la contrôler
méthodiquement et avec transparence. Huit(8) principes de management de la qualité ont été identifiés et
peuvent être utilisés pour mener l’entreprise vers de meilleures performances. Ces principes sont inspirés
des meilleures pratiques et de l’expérience d’un grand nombre d’organismes au niveau international. Ces
principes sont les suivants:
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les dysfonctionnements, améliorer les produits ou services existants, concevoir de nouveaux produits ou
services.
2- Le leadership
Les dirigeants établissent la finalité et les orientations de l’organisme. Il convient qu’ils créent et
maintiennent un environnement interne dans lequel les personnes peuvent pleinement s’impliquer dans
la réalisation des objectifs de l’organisme.
Dans tout système qualité, la direction doit déterminer clairement ses orientations stratégiques. Pour cela,
elle doit montrer l’exemple de son réel engagement, définir des objectifs motivants et créer des valeurs
partagées.
Ainsi, la direction doit veiller à maintenir un environnement interne propice à l’implication de tout le
personnel et à l’atteinte des objectifs à travers:
- Une communication transparente
- La formation du personnel (matrice des compétences)
- La motivation et la valorisation du personnel
- L’instauration d’un climat de confiance
3- L’implication du personnel
Les personnes à tous les niveaux sont l’essence même d’un organisme et une totale implication de leur
part permet d’utiliser leurs aptitudes au profit de l’organisme.
Il est important de faire comprendre à chacun son rôle et son importance afin de le responsabiliser. Pour
cela, le personnel doit être suffisamment qualifié et compétent dans l’exercice de ses activités
professionnelles ; car cela l’aide à édifier une culture axée sur la qualité.
4- L’approche processus
Un résultat escompté est atteint de façon plus efficiente lorsque les ressources et activités afférentes
sont gérées comme un processus.
L’approche processus consiste, entre autres, à identifier les processus de l’entreprise, leurs interactions et
des critères de surveillance. Sur cette base, il est possible de piloter chaque processus, analyser ses
performances, faire des propositions d’amélioration et les mettre en œuvre afin de contribuer à l’atteinte
des objectifs stratégiques de l’entreprise.
Elle améliore ainsi la performance des processus transversaux en décloisonnant l’organisation verticale
traditionnelle.
6- L’amélioration continue
Il convient que l’amélioration continue de la performance globale d’un organisme soit un objectif
permanent de celui-ci.
Il s’agit d’évaluer l’efficacité et la pertinence du système de management de la qualité, rechercher et
corriger les insuffisances. Il convient de procéder régulièrement à des revues de direction en utilisant les
données recueillies lors du processus de surveillance et de mesure. Il pourrait s’avérer nécessaire d’établir
un cadre permettant à tout le personnel de l’organisme de faire des suggestions sur les moyens
d’amélioration. Le principe de l’amélioration continue est souvent représenté par un cycle d’actions appelé
« roue de Deming » ou cycle PDCA.
Concrètement, il s’agit de :
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- Evaluer périodiquement les différents processus par des audits internes et proposer des plans
d’actions afin d’améliorer leur performance et leur efficience
- Fixer des objectifs et mettre en place des indicateurs simples, lisibles et temporels.
- Promouvoir la prévention
- Sensibiliser le personnel aux outils de l’amélioration continue (Roue de Deming ou cycle PDCA) et
aux méthodes de résolutions de problèmes.
Les informations doivent être disponibles et sous une forme permettant leur analyse et leur
compréhension. Dans de nombreux cas, la mise en place d’indicateurs et de tableaux de bord pertinents
permet de répondre à ce besoin et facilite la prise de décision.
Conclusion
Il existe de nombreuses façons d’appliquer ces principes de management de la qualité qui dépendent de la
nature de l’organisme et des défis auxquels il est confronté. Toutefois, ensemble, ces principes peuvent
constituer une base pour l’amélioration de la performance et de l’excellence et de l’excellence
organisationnelle.
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CHAPITRE II : COMMENT METTRE EN ŒUVRE UNE DEMARCHE QUALITE ?
INTRODUCTION
Fabriquer des produits ou réaliser des prestations de qualité résulte d’une démarche méthodique,
structurée et planifiée. Non seulement, il faut être capable de réaliser la qualité exigée par le client, mais il
faut mettre en place un système permettant de pérenniser ce qui a été mis en place. C’est l’objectif que
vise la démarche qualité.
I- APPROCHE DEFINITIONNELLE
Il n’existe pas de définition normalisée de la démarche qualité. Cependant, on peut la définir comme :
Ensemble des méthodes, techniques et des actions managériales que mène une structure pour
gérer la qualité de ses produits, services ou prestations dans le but de satisfaire ses clients,
maitriser ses risques, assurer sa pérennité et se développer ;
Démarche d’amélioration continue visant à améliorer l’organisation et les prestations de
l’entreprise ;
Processus qui permet d’implanter un système qualité dans un organisme afin de s’engager dans
une démarche d’amélioration continue ;
Démarche méthodique comportant un ensemble d’activités corrélées et planifiées permettant de
mettre en œuvre un système qualité conforme à un référentiel.
Accessible, la démarche qualité peut s’appliquer à tout type d’organisation publique, privée,
associative, commerciale quel que soit sa taille et ses moyens. Elle permet de faire évoluer les
pratiques de l’entreprise pour satisfaire les clients, le personnel et les autres parties intéressées.
Les clients sont devenus plus exigeants car ils ont le choix entre plusieurs fournisseurs. La satisfaction à
leurs exigences reste l’un des objectifs majeur d’une démarche qualité.
2- Enjeux économiques
Les coûts de non qualité sont énormes ; la démarche qualité crée un cadre qui permet de réduire ces coûts
et améliorer les performances de l’entreprise.
3- Enjeux humains
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La qualité est une mentalité, une culture et un comportement à adopter par tous les acteurs de
l’entreprise. Elle constitue un bon moteur pour motiver le personnel parce qu’elle crée un cadre
permettant de mobiliser le personnel autour d’un projet d’entreprise en lui permettant de s’épanouir dans
son travail.
La démarche qualité implique l’ensemble de l’entreprise et conduit la plupart du temps à des modifications
des habitudes de travail, voire des changements organisationnels. La démarche qualité crée un cadre qui
permet aux dirigeants d’entreprise de faire accepter des changements, expliquer, faire comprendre leur
politique de management.
Dans un mode de production artisanale, un contrôle unitaire suffit à s’assurer de la qualité du produit.
Mais dans un mode de production recherchant simultanément l’innovation, la réactivité et la
productivité, il ne suffit plus seulement de détecter les erreurs à postériori mais plutôt envisager tous
les moyens d’amélioration à priori. La démarche qualité constitue donc cet outil stratégique qui
permet d’atteindre les objectifs internes et externes définis par la direction.
La démarche qualité induit une optimisation et une rationalisation des activités de l’entreprise par la
mobilisation de ses ressources au service du client et la réduction des coûts associés. Concrètement, la
démarche qualité permet entre autres de :
2- Objectifs externes
Vis-à-vis de l’extérieur, la démarche qualité donne une réponse aux exigences des donneurs d’ordre qui
deviennent de plus en plus exigeants. Elle constitue également un axe de communication externe propre à
vous démarquer de la concurrence. En effet, la démarche qualité permet de :
1- L’engagement de la direction
C’est la direction qui initie la mise en place de la démarche qualité. La direction doit donc intégrer cette
démarche dans sa stratégie globale et donner les moyens de sa mise en œuvre. L’engagement de la
direction se traduit par :
2- Réaliser un audit diagnostic ou un état des lieux des pratiques de l’entreprise en matière de qualité
La norme AFNOR NFX 50 125 définit le diagnostic qualité comme: « Description et analyse de l'état d'un
organisme, d'un de ses secteurs ou d'une de ses activités, en matière de qualité, en vue d'identifier ses
points forts et ses insuffisances, et de proposer des actions d'amélioration en tenant compte de son
contexte technique, économique et humain. ».
A partir de ce diagnostic, plusieurs questions peuvent être posées :
- Quels sont les points forts et les points faibles de l’entreprise?
- Qu’est-ce qu’on fait bien ou qu’est-ce qu’on pense faire bien ?
- Qu’est-ce qu’on pourrait améliorer,
- Qu’est-ce qu’il faut absolument améliorer ?
Ce diagnostic est mené par le RAQ pour examiner le fonctionnement de l’entreprise, le niveau de maitrise
de ses activités, l’efficacité des processus, les points forts, les points à améliorer.
Le diagnostic permettra de déterminer la meilleure stratégie à définir pour conduire avec succès la
démarche qualité.
3- La communication de la direction
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La direction doit communiquer efficacement avec l’ensemble du personnel afin qu’il :
La mise en place d’une démarche qualité est un projet d’entreprise. Pour cela, elle exige la mise en place
d’une structure de coordination appelée communément comité de pilotage dont les missions sont entre
autres :
- déterminer et/ou valider les objectifs à atteindre, définir les priorités et orienter la démarche ;
- assurer la cohérence entre les objectifs de la démarche et les actions menées et valider les travaux
accomplis et les résultats ;
- soutenir la démarche, veiller à la formation des acteurs, procurer les moyens à l’ensemble du
projet ;
- s’assurer de l’atteinte des objectifs ;
- prendre les décisions nécessaires à l’avancement du projet global de la démarche qualité ;
- s’assurer de la mise en œuvre des actions de communication indispensables tout au long de la
démarche
- lever les difficultés
NB : Le RAQ est le pilote opérationnel sur l’ensemble de la démarche. Il est l’interlocuteur sur les questions
de qualité. Son rôle est d’assurer la coordination, l’animation et la gestion de la démarche qualité. Il
apporte un soutien méthodologique, prépare les travaux du comité de pilotage et organise l’information
ascendante du projet qualité vers le comité de pilotage.
Le lancement se fait généralement par un séminaire réunissant les membres de la direction et les pilotes
des différents processus (pourquoi, comment ; quand, qui, quoi, où …).
f- Le suivi :
Des méthodes de suivi telles que les revues de direction et les audits internes, doivent être mises en place
pour s’assurer que l’entreprise s’inscrit bien dans une démarche d'amélioration continue.
NB : Revue de direction : C’est le mécanisme par lequel la direction revoit, à intervalles planifiés, le
système de management de la qualité de l’organisme pour s’assurer qu’il demeure pertinent, adéquat et
efficace.
L’on rencontre d’énormes difficultés dans la mise en œuvre des démarches qualité. Au nombre de ces
difficultés, on peut citer sans être exhaustif:
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1- La résistance au changement : changer ses habitudes n’est toujours pas facile, et chacun doit
trouver dans la démarche qualité un intérêt individuel et collectif.
2- Le client : faire entrer la voix du client dans l’entreprise et l’écouter ne répond pas toujours à la
logique de beaucoup d’entreprises. Cela nécessite un changement culturel important.
3- Le manque de temps : pour beaucoup, comment mettre en place une démarche qualité quand les
rythmes de travail sont déjà élevés ? le temps consacré à la démarche qualité est un investissement
qui va se traduire par des gains une fois aboutie. Il appartient au RAQ d’impliquer et rendre le
personnel acteur en cherchant à s’adapter aux rythmes et à la capacité de chacun.
4- Les outils de la démarche qualité : en réalité les outils de la démarche qualité sont faciles
d’approche, très performants et utiles au quotidien. Il appartient au RAQ de former le personnel
afin de le mettre à niveau.
5- Les coûts de la démarche : ils sont réels, mais inférieurs aux gains obtenus grâce à une démarche
qualité réussie.
CONCLUSION
Mettre en œuvre une démarche qualité en vue de régler les problèmes « qualité » de l’entreprise et
s’inscrire dans une dynamique d’amélioration continue suppose :
d’agir sur l’organisation du travail, sur les rôles et responsabilités des différents acteurs concernés,
d’apprendre à collaborer, à créer des règles communes de travail via l’analyse collective des «
défauts » et des sources de dysfonctionnements,
d’intégrer dans la démarche l’objectif d’amélioration des conditions de réalisation du travail,
objectif nécessaire à une appropriation véritable de la démarche d’amélioration continue
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TROISIEME PARTIE : LA GESTION DE LA QUALITE
INTRODUCTION
La gestion de la qualité est définit comme « l’ensemble des activités préalablement définies et planifiées
pour réaliser un produit, un service, ou une prestation, etc., conforme aux besoins des utilisateurs, en
évitant les dépenses inutiles, les pertes et les gaspillages dus aux erreurs ».
La gestion de la qualité dans une entreprise exige, une organisation avec des idées, une architecture et des
hommes.
I- DEFINITION
Il est difficile de parler de qualité sans gérer la non-qualité. La non-qualité est l’écart global constaté entre
la qualité voulue et la qualité effectivement obtenue. Cet écart peut être évalué plus ou moins
complètement en termes économiques.
La non-qualité se traduit en général par une anomalie, un défaut ou une non-conformité.
Une anomalie : c’est la déviation par rapport à ce qui est attendu. Elle justifie une investigation qui
peut aboutir sur la constatation d’un défaut ou d’une non-conformité.
On définit les coûts de non-qualité ou les coûts résultant de la non-qualité comme : « tout ce qui coûte à
l’entreprise et qui est lié au fait de mal faire les choses ou au fait de ne pas les faire bien du premier
coup ».
NB : Les coûts de non-qualité ne sont pas toujours chiffrables et donc souvent cachés. Néanmoins, ces
coûts peuvent parfois être exorbitants, et atteindre les 30% du chiffre d’affaire de l’entreprise.
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Les facteurs qui affectent la qualité et qui engendrent des coûts de non-qualité sont nombreux. C’est
pourquoi, il est important de chercher à les connaitre et les maitriser. Au sein de l’entreprise, ces facteurs
peuvent être regroupés dans les rubriques suivantes :
Le Milieu de travail : une mauvaise ambiance au travail, des infrastructures inadaptées, une
mauvaise ergonomie…engendrent des conflits et des fatigues inutiles et sont également des
facteurs qui engendrent la non-qualité.
Les Méthodes de travail : une absence de procédures, un manque de définition claire des
instructions et des plans de travail…sont des facteurs qui engendrent la non-qualité.
Les Matières : une mauvaise politique d’achat n’incluant pas la définition des spécifications, des
procédures d’achat et de contrôle des produits achetés… est également un facteur qui engendre la
non-qualité.
Le Matériel : une mauvaise adéquation du matériel et/ou un mauvais entretien de celui-ci… sont
des facteurs qui engendrent la non-qualité.
Les Moyens financiers : une absence ou une insuffisance d’investissement pour assurer
l’amélioration de la qualité est un facteur de non-qualité.
L’ensemble de ces rubriques peut être appelé les « M » de la qualité que l’on peut présenter sous la forme
d’un diagramme dénommé diagramme de cause/effet ou diagramme d’ISHIKAWA.
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Le diagramme de cause-effet
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III- QUELQUES CONSEQUENCES DE LA NON–QUALITE
Les conséquences liées à la non-qualité sont nombreuses et peuvent être classées en deux catégories : les
conséquences internes et externes.
1- conséquences internes
Les rebuts, rejets
Les retouches, réparations, remise en état du produit
Pertes dues aux achats inemployables
Accidents de travail etc.
2- conséquences externes
Retour des produits
Remplacement des produits refusés
Pénalités
Réclamations clients
Perte de la clientèle et perte de marché
Perte de la confiance des clients
Image de marque détériorée et perte de sa réputation
Frais de dédommagements
Manque à gagner (ventes perdues) etc.
Pour réduire les coûts de non-qualité, la première action à entreprendre est de sensibiliser toute
l’entreprise à ce que coûte la non-qualité, ainsi qu’une formation de tous à la qualité. Par la suite, de
façon quotidienne, certaines actions doivent être menées. Il s’agit notamment de :
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- Valoriser, communiquer les actions en cours et les résultats.
CONCLUSION
La non-qualité coûte excessivement chère aux entreprises. Cependant, le coût de la non-qualité est un
indicateur qui peut aider la direction de l'entreprise à comprendre le problème de la qualité et à mettre en
place les opportunités d'amélioration.
Il faut donc gérer la qualité en mettant en œuvre un processus progressif d'amélioration permanente qui
permettra d'amener l'entreprise à la « prévention – action ».
L’élimination de tous les coûts liés à la non-qualité améliore la rentabilité de l'entreprise qui s’engage ainsi
sur la voie de l’excellence ou des "cinq zéros olympiques" :
Zéro défaut : tous les produits sont conformes aux spécifications requises grâce à l’instauration des
contrôles à tous les stades de l’élaboration du produit
Zéro délai : les produits sont livrés au bon moment, ni trop tôt ni trop tard,
Zéro stock : à tout moment les produits fabriqués correspondent aux besoins des clients et sont
vendus,
Zéro panne : les machines sont disponibles et en bon état de fonctionnement pour fabriquer des
produits fiables (mise en place de la maintenance préventive)
Zéro papier : aucun document inutile n'est mis en circulation grâce aux moyens informatiques.
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CHAPITRE II : LES COÛTS D’OBTENTION DE LA QUALITE
I- DEFINITION
La qualité, en tant que mise en œuvre de multiples procédés a un coût. Pour bien évaluer ce coût, il lui
est souvent comparé le coût de la non-qualité. Les coûts d’obtention de la qualité (C.O.Q) ou coûts
relatifs à la qualité (C.R.Q) sont tous les coûts occasionnés pour assurer la qualité.
Le COQ en tant que mesure de la qualité est le test ultime qui permet d’évaluer l’efficacité de toutes les
dispositions adoptées en matière de qualité.
Coûts des anomalies internes (CAI) : ce sont les dépenses effectuées lorsque le produit ne satisfait
pas aux exigences de qualité avant livraison ou avant d'avoir quitté l'entreprise (rebuts, retouche,
réparation….)
Coûts des anomalies externes (CAE) : ce sont les dépenses effectuées lorsque le produit ne répond
pas aux exigences de qualité après livraison ou après avoir quitté l’entreprise (dédommagement,
rappels…).
Coûts de détection ou d’évaluation (CD) : ce sont les dépenses engagées pour vérifier la
conformité des produits aux exigences de qualité, financer la recherche des anomalies (Contrôle,
vérification, mesure).
COQ= CAI+CAE+CD+CP
N.B : On estime généralement que les coûts d’obtention de la qualité représentent 10% à 20% de
l’ensemble des charges de l’entreprise.
Conclusion
Les coûts de prévention et de détection sont en général considérés comme des investissements, alors que
les coûts des anomalies internes et externes sont considérés comme des pertes (coûts de non-qualité).
En orientant mieux les dépenses en matière de prévention, les coûts de détection et des anomalies
peuvent être considérablement réduits, produisant ainsi des profits importants pour l’entreprise.
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CHAPITRE III : L’AMELIORATION CONTINUE DE LA QUALITE
I- DEFINITION
L’amélioration de la qualité est définie selon l’ISO comme : « partie du management de la qualité axée sur
l’accroissement de la qualité à satisfaire aux exigences de la qualité ».
Elle s’intéresse notamment à :
- l’efficacité, c’est-à-dire la capacité d’un organisme à atteindre les objectifs qui lui sont assignés ;
- l’efficience, qui consiste à atteindre les objectifs avec une optimisation des moyens.
L’amélioration continue de la qualité est définie selon l’ISO comme : « activité régulière permettant
d’accroitre la capacité à satisfaire aux exigences ».
L’adjectif « continu » est utilisé pour indiquer que l’amélioration doit être régulière et permanente.
L’organisme doit rechercher activement des opportunités d’amélioration et les concrétiser.
En entreprise, il est indispensable d’améliorer la qualité des produits/services pour respecter les exigences
continuellement changeantes des clients, pour faire face à la concurrence, être compétitive et pour réduire
les coûts de non- qualité.
L’entreprise utilise plusieurs moyens qui lui permettent de surveiller la qualité, de réduire les coûts
inutiles, détecter les problèmes et les dysfonctionnements, les analyser et les traiter.
Pour améliorer la qualité, il faut planifier, exécuter, vérifier et ensuite apporter les actions correctives
nécessaires s’il y a lieu.
Le principe d’amélioration continue consiste à fixer à chaque nouvel examen, de nouveaux objectifs plus
ambitieux. Ainsi, le Dr. Edwards DEMING, connu pour avoir introduit la maitrise statistique de la qualité
dans l’industrie japonaise (1950) divise l’amélioration continue de la qualité en quatre activités qui sont :
Plan, Do, Check et Act ou cycle PDCA.
L’amélioration continue de la qualité peut donc être représentée par un cycle d’actions correctives et
préventives appelées « roue de Deming ». La roue de DEMING comporte 4 activités, chacune entrainant
l’autre, vise à établir un cercle vertueux. Sa mise en œuvre doit permettre d’améliorer sans cesse la qualité
d’un produit ou d’un service. Le cycle PDCA comprend :
1- Plan (Penser, Planifier)
- Définir une politique qualité
- Définir les objectifs qualité
- Prévoir les moyens de réalisation des objectifs
- Formaliser à travers des procédures
- Former et informer le personnel
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2- Do (réaliser, exécuter, faire)
N.B : Le cycle PDCA est représenté à l'aide d'une roue sur un plan incliné. A chaque étape (P-D-C-A), la roue
tourne d'un quart de tour et avance vers l’amélioration de l’organisme. Cette avancée représente l‘action
de progresser du ou des produits ou services et plus généralement celle de l’organisme qui capitalise les
expériences et le savoir-faire. De plus, on représente une cale sous la roue pour symboliser le risque à
éviter d’un retour en arrière.
La roue de DEMING
CONCLUSION
L’amélioration continue de la qualité est associée à la réalisation de la qualité totale. Elle est illustrée par la
roue de DEMING ou cycle PDCA. Ce cycle consiste à penser et à planifier avant de faire quoi que ce soit,
ensuite exécuter, puis s’arrête pour contrôler, et finalement, avant de passer à autre chose, agir, corriger et s’il y a
lieu, améliorer.
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EXERCICE D’APPLICATION
En 2000, des études ont permis de déterminer les coûts d’obtention de la qualité dans deux entreprises A et B. Les
valeurs obtenues sont consignées dans le tableau ci-dessous :
Paramètres(%)
1-Prévention 2-Détection 3-Anomalies 4-Anomalies
Entreprises internes externes
A 5 25 50 20
B 60 30 7 3
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QUATRIEME PARTIE : LA CERTIFICATION DES SYSTEMES SELON LA NORME ISO 9001
INTRODUCION
La normalisation n’est pas une invention nouvelle, elle existe depuis que les êtres humains se sont
assemblés en communautés et y exercent diverses activités.
En effet, depuis l’aube des temps, il a fallu trouver des étalons de mesure (longueur, temps, poids …) et
rationaliser les notions de durée, de distance, de poids… pour résoudre beaucoup de problèmes
d’existence des hommes et/ou de coexistence entre les hommes.
Exemples :
- La durée des jours : le nombre de jours et du mois de l’année etc. en l’an 46 avant Jésus Christ, a
été décidé par Jules César.
- La grande charte signée en 1215 par Jean Sans Terre Roi d’Angleterre, normalise les poids et
mesures pour remédier aux pratiques abusives des commerçants.
- Le langage (anglais, français, latin …..)
- Les pratiques sociales et culturelles (par exemple le mariage).
- L’architecture etc.
La normalisation couvre aujourd’hui tous les domaines d’activités des hommes comme: les procédés de
fabrication industrielle, les industries alimentaires et pharmaceutiques, la santé, le transport, les
économies d’énergie, la protection de l’environnement, les activités de services etc.
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La normalisation nous facilite la vie de tous les jours à travers toute sorte de commodités et de simplicités.
Elle est tellement pratique et indispensable qu’inconsciemment ou non, nous l’appliquons et l’imposons
autour de nous.
Découvrons cette activité si encrée en nous, si indispensable mais dont l’aspect formel est curieusement
méconnu par la plupart d’entre nous.
L’ISO est l’organisation internationale de normalisation. Le terme « ISO » n’est pas un acronyme mais un
mot dérivé du grec isos signifiant « égal », qui est la racine du préfixe « iso » dans les expressions comme :
Le nom ISO est utilisé dans le monde entier pour désigner l’organisation, ce qui évite une multitude de
sigles qui découlerait de la traduction de l’expression « organisation internationale de normalisation » dans
les langues nationales des pays membres de l’organisation, par exemple OIN en français ou IOS en anglais
(International Organisation for Standardization).
L'ISO est une fédération d'organismes nationaux de normalisation née officiellement le 23 février 1947. Le
siège de l’ISO est à Genève en Suisse et compte à ce jour plus de 160 pays membres.
L’ISO est le premier organisme producteur et éditeur de Normes internationales dans le monde. L’ISO
élabore les normes relatives aux domaines suivants : mécanique, produits chimiques de base, matériaux
non métalliques, minerais et métaux, traitement de l’information, graphiques et photographies,
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agriculture, construction, technologies spéciales, santé et médecine, questions fondamentales,
environnement, emballages et distribution des marchandises.
La famille des normes internationales ISO 9000 est née en 1979 après la création du comité technique TC
176, et surtout grâce à l’apport des normes nationales relatives aux systèmes AQ/MQ.
Ce sont les normes de la série ISO 9000 relatives au management de la qualité ont fait connaître le nom de
l’ISO. La publication, en septembre 1996, des premières normes de la série ISO 14000 relatives au
management environnemental, ne fera qu’ajouter à la publicité pour le nom ISO.
Les normes ISO 9000 et ISO 14000 sont les deux séries parmi les 20000 normes internationales
volontaires, sur la base du consensus, que l’ISO a publiées depuis ses débuts en 1987.
En 1987, les premières normes internationales ISO 9000 (exigences harmonisées sur le plan international)
sont publiées, ce sont :
- ISO 9004-1
- ISO 9004-2 Management de la qualité-Lignes directrices
- ISO 9004-3
- ISO 9004-4
- ISO 9001
- ISO 9002 Trois modèles d’Assurance Qualité pour la certification d’entreprises
- ISO 9003
- ISO 10011-1
- ISO 10011-2 Audit qualité- Lignes directrices
- ISO 10011-3
En 1999 : deuxième phase de révision des normes qui conduit à l’élaboration de quatre (4) normes
relatives aux Systèmes de Management de la Qualité par le Comité Technique TC 176 d’ISO. Ces normes
sont les suivantes :
En 2005 : troisième phase révision des normes ISO qui permet d’obtenir :
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- La norme ISO 9001-2008 : Systèmes de management de la qualité - Exigences ;
- La norme ISO 9004-2009 : Systèmes de management de la qualité – Lignes directrices pour
l’amélioration des performances ;
- La norme ISO 19011-2002 : Lignes directrices pour l'audit des systèmes de management de la
qualité et/ou de management environnemental.
Les normes ISO 9000 ont été créées à la demande des industriels, sous-traitants de grands donneurs
d’ordres, qui souhaitaient une reconnaissance officielle de leur système de gestion de la qualité.
Ainsi, les normes de la famille ISO 9000 énumérées ci-dessus ont été élaborées pour aider les organismes
de tous types et de toutes tailles, à mettre en œuvre et à appliquer des SMQ efficaces c’est-à-dire aider les
entreprises dans leur recherche de qualité, leur capacité à satisfaire les exigences des clients et d’y
parvenir de manière optimale par la prévention des erreurs.
Les normes de la famille ISO 9000 sont génériques et peuvent être donc appliquées à toute organisation,
quel que soit le produit ou le service offert.
Les normes ISO 9000 sont révisées périodiquement afin de mieux faire face aux contraintes très évolutives
du marché et de l’environnement des entreprises. La fréquence de révision est de 5 ans.
Remarque :
- Parmi les normes de la série ISO 9000, seule la norme ISO 9001 contient des exigences et peut
servir de référentiel à la certification de conformité d’un organisme.
- La norme est constituée d’un préfixe (iso), d’un numéro de série et de l’année de publication
Conclusion
La famille de normes ISO 9000 est l'expression d'un consensus international sur les bonnes pratiques de
management. Ces normes permettent d'assurer la livraison de produits et de services de qualité constante,
répondant aux attentes des clients. Ces bonnes pratiques ont été déclinées en un ensemble d'exigences
normatives pour un système de management par la qualité accessible à tout organisme.
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CHAPITRE II : APPLICATION DES NORMES PAR LA CERTIFICATION
I- DEFINITIONS
La certification est la procédure par laquelle une tierce partie donne une assurance écrite qu’un produit,
système qualité, service… est conforme aux exigences spécifiées.
La tierce partie est l’organisme certificateur. . On peut citer quelques organismes certificateurs accrédités
et intervenant en Côte d’Ivoire tels que : l’AFAQ (Association Française pour l’Assurance de la Qualité), le
BVQI (Bureau Veritas Qualité Internationale), la SGS (Société Générale de Surveillance).
Un audit est un processus méthodique, indépendant et documenté permettant d’obtenir des preuves et
de les évaluer de manière objective pour déterminer dans quelle mesure les critères d’audit sont satisfaits.
- Les audits externes effectués par des organismes extérieurs (audit de certification, audit client)
- Les audits internes effectués en interne par l’organisme.
La normalisation selon l’iso, est une activité propre à établir, face à des problèmes réels ou potentiels, des
dispositions destinées à un usage commun et répété, visant l’obtention du degré optimal d’ordre, dans un
contexte donné.
Une norme selon l’iso, est un document établi par consensus et approuvé par un organisme reconnu, qui
fournit, pour des usages communs et répétés, des règles, des lignes directrices ou des caractéristiques,
pour des activités ou leurs résultats, garantissant un niveau d’ordre optimal dans un contexte donné.
Normaliser : c’est essentiellement établir, dans un domaine déterminé et avec le concours de toutes les
parties intéressées, des documents techniques appelés « normes » destinés à unifier les termes et les
symboles, à spécifier les matières et produits, à rationaliser les méthodes d’essais, en vue de faciliter les
échanges de marchandises et les prestations de services.
1- Normalisation d’entreprise
La normalisation d’entreprise est l’activité d’établissement des normes au sein d’une entreprise.
Dans certains cas, les normes nationales, régionales ou internationales ne satisfont pas les besoins de
l’entreprise. De ce fait, l’entreprise développe ses propres normes qui sont souvent appelées standards
d’entreprise
2- Normalisation sectorielle
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La normalisation sectorielle ou normalisation d’association est l’activité d’établissement des normes au
sein d’un groupe d’entreprises d’un même secteur d’activité ou qui fabriquent le même type de produits.
3- Normalisation nationale
La normalisation nationale est l’activité d’établissement des normes au niveau d’un pays.
Elle a pour principal objectif de couvrir la totalité du réseau d’activités à l’intérieur du pays depuis les
ressources naturelles jusqu’au consommateur, en passant par la santé, la sécurité et les problèmes
d’environnement. Les normes nationales ont donc pour but, non seulement d’harmoniser les normes
d’entreprise et les normes sectorielles, mais encore de s’assurer que les normes répondent bien aux
exigences de la communauté nationale.
La normalisation nationale vise un double objectif : d’une part résoudre les problèmes spécifiques du pays
et d’autre part servir de base d’entente dans les échanges commerciaux au niveau international.
La normalisation régionale a pour objet d’harmoniser les normes nationales en vue de faciliter les
échanges commerciaux entre les pays concernés.
Exemples :
Pour l’Afrique : nous avons l’Organisation Régionale Africaine de Normalisation communément appelée
« ARSO » dont le siège est à Nairobi au Kenya.
Pour les pays arabes, nous avons l’Organisation Arabe de Normalisation et de Métrologie (ASMO)
Pour l’Europe : nous avons le CEN (Comité Européen de Normalisation) dont le siège est à Bruxelles en
Belgique ;
- L’ISO (organisation de normalisation internationale) fondée en 1947 et dont le siège est à Genève
en Suisse,
- La CEI (Commission Electrotechnique Internationale) fondée en 1906 et dont le siège à Genève en
Suisse,
- L’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) dont le siège est à Vienne en Autriche,
NB : Concernant les relations de dépendance entre les niveaux de normalisation on peut avoir les relations
suivantes : NE-NN-NR-NI (Position de suiviste) et inversement c'est-à-dire NI-NR-NN-NE (Position de
précurseur)
La norme, en tant que résultat des activités de normalisation, possède plusieurs caractéristiques qui sont
les suivantes :
L’application d’un document normatif est l’utilisation de ce document par les acteurs qui sont :
producteurs de biens et prestataires de service ; industriels ; consommateurs; organismes scientifique,
technique et de recherche ; laboratoires accrédités, organismes de normalisation et de certification, les
autorités administratives etc.
Dès son approbation par l’organisme national de normalisation, la norme devrait être appliquée par les
différents acteurs. Dans ce cas, on dit que la norme est dotée d’un statut volontaire d’application.
Dès son approbation, une norme nationale peut être intégrée par les autorités gouvernementales dans
une législation nationale ou un règlement. Dans ces conditions, la norme qui était d’application volontaire,
change de statut, et devient d’application obligatoire.
Dans ces conditions, tous les produits et services fournis en application de cette norme, doivent être
conformes à cette dernière ; la non-conformité étant passible de sanctions.
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2-Preuves de la conformité aux normes
Les autorités réglementaires, les clients et les utilisateurs de procédures collectives peuvent demander des
preuves de conformité. Ces preuves de conformité sont constituées par :
La certification de personne est la procédure par laquelle une tierce partie atteste de la
compétence d’une personne ou de professionnels au regard des critères établis.
La certification de produit ou de service est la procédure par laquelle une tierce partie atteste que
les caractéristiques d’un produit ou d’une prestation de service sont conformes à des normes,
réglementations ou autres spécifications techniques.
La certification d’entreprise ou certification système est la procédure par laquelle une tierce partie
atteste de la conformité du SMQ d’une entreprise à un référentiel (ISO 9001 par exemples).
La certification par tierce partie repose sur la confiance qui découle de :
1- Pour le consommateur
- confiance dans les produits achetés à cause de leur fiabilité et leur durabilité ;
* En externe
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- Elle donne confiance aux partenaires et aux clients ;
* En interne
-Elle permet à l’entreprise de travailler sur son organisation par rapport à un référentiel ;
3- Pour l’Etat
Conclusion
La certification est une démarche volontaire qui permet à l’entreprise d’atteindre les objectifs suivants :
Satisfaire le client
Trouver de nouveaux clients
Améliorer son image
Améliorer son l’organisation par l’augmentation de l’efficacité et de la rigueur, la réduction des
coûts et la responsabilisation de l’ensemble des acteurs
Se démarquer de la concurrence
Se développer.
Et surtout bénéficier d’une reconnaissance officielle et internationale
CHAPITRE IV : PROCESSUS DE CERTICATION DES SYSTEMES SELON LA NORME ISO 9001
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INTRODUCTION
Avant toute démarche administrative auprès d’un organisme certificateur en vue d’une certification, il est
impératif pour l’entreprise d’élaborer et mettre en œuvre un Système de Management de la Qualité
(SMQ). Une fois que le SMQ est mis en pratique pendant plusieurs mois pour s’assurer de son bon
fonctionnement, l’entreprise fait appel à un organisme certificateur. Cet organisme certificateur appelé
également tierce partie qui va évaluer la conformité du système de management qualité de l’entreprise à
la norme de référence ISO 9001 v 2015. Pour cela, une convention de certification est signée avec
l’organisme certificateur
- Démontrer son aptitude à fournir des produits conformes aux exigences des clients et à la
réglementation applicable,
- Accroitre la satisfaction de ses clients par l’application efficace du système y compris les processus
d’amélioration continue du système et l’assurance de la conformité aux exigences des clients et aux
exigences réglementaires applicables.
L’équipe d’audit est composé de plusieurs intervenants : l’auditeur qualité, le responsable d’audit, l’expert
technique, l’observateur. Chaque membre de l’équipe d’audit est lié aux règles de confidentialité en ce qui
concerne les informations rassemblées dans le cadre de la certification. Au sein de l’équipe, une personne
est désignée comme responsable de l’équipe d’audit et est l’interlocuteur du responsable qualité de
l’entreprise.
Le pré-audit est l’audit réalisé avant l’audit de certification et a pour objectif de poser un diagnostic par
rapport à la situation dans laquelle se trouve le système de management qualité du demandeur.
A cette fin, une date de pré-audit est déterminée d’un commun accord avec le commanditaire d’audit. Le
responsable qualité transmet ensuite la documentation aux auditeurs.
La documentation reprend le manuel qualité, les procédures, les instructions et les enregistrements. Le ou
les auditeurs procèdent à une prise de contact et à une évaluation succincte de la démarche qualité.
C’est lors du pré-audit que toutes les exigences de la certification sont clairement énoncées afin qu’il n’y
ait aucun malentendu par la suite.
Un planning est ensuite réalisé concernant l’audit de certification. Cependant, si des dysfonctionnements
sont constatés, des actions correctives sont menées avant l’audit de certification. Au cas où certaines
lacunes n’auraient pas pu être comblées, le responsable qualité peut demander un second pré-audit.
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3. L’audit de certification
L’audit de certification ne peut avoir lieu que si le commanditaire d’audit a marqué son accord et qu’il
satisfait aux exigences du pré-audit.
L’audit de certification comporte une investigation auprès de tous les responsables afin d’évaluer que
chaque partie du système de management de la qualité est conforme à la norme. Ensuite, l’auditeur
contrôle que les procédures et instructions sont correctement appliquées. Le champ de contrôle ne se
limite pas à un bureau administratif mais également sur le terrain (l’auditeur recueille des preuves
objectives en s’entretenant avec les employés du demandeur et en observant leur travail ; parfois, il
demande à consulter certains documents, des échantillons de produits ou des enregistrements conservés
par le demandeur). La durée de l’audit dépend de la taille de l’entreprise et du nombre d’employés.
Après un relevé rigoureux des non-conformités de la démarche, l’auditeur établit un rapport qui est
ensuite présenté au responsable de la qualité. Afin de dissiper tout malentendu, tout dysfonctionnement
mettant à mal la conformité du système est rédigé par écrit sous forme de fiche.
Celle-ci est classifiée comme suit :
o Non-conformité critique, en cas de dysfonctionnement compromettant.
o Non-conformité majeure, en cas de dysfonctionnement mettant à mal la fiabilité du système.
o Non-conformité mineure, en cas de dysfonctionnement mineur.
Le responsable qualité répond par écrit à chaque fiche de non-conformité et propose des actions
correctives dans un certain délai convenu avec l’organisme certificateur.
Un rapport est rédigé tenant compte de toutes les observations ainsi que des actions correctives déjà
menées et envoyé au responsable qualité. Une décision définitive est prise après délibération par le
comité de certification.
Trois possibilités sont envisagées:
• Attribution de la certification
• Attribution conditionnelle sous réserve d’actions correctives
• Obligation d’un nouvel audit après actions correctives
• Refus de la certification si le demandeur n’a pas satisfait aux exigences contenues dans la norme.
Au cas où la certification est accordée, celle-ci reste valable trois ans et un certificat de certification est
délivré à l’entreprise. Ce certificat reprend le nom de l’organisme certifié, l’organisme certificateur, la
norme de référence, le domaine d’application, la date de délivrance ainsi que la période de validité.
5. Audit de suivi ou de surveillance
Pendant la période de validité du certificat, l’entreprise certifiée est soumise à des audits de suivi par
l’organisme certificateur. Ces audits de suivi ont pour but de contrôler l’application effective et correcte
du SMQ mis en place.
Le suivi concerne généralement les aspects suivants :
Les audits internes, les actions correctives et les revues de direction
La gestion des plaintes
Gestion du système documentaire
La mise en œuvre des changements et des améliorations
l’application des exigences de la norme de référence.
N.B : C’est le même auditeur qui a accompagné l’entreprise à la certification qui effectue les audits de
suivi. Les dates d’audit de suivi sont négociées d’un commun accord. Les audits de surveillance ont lieu au
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moins tous les 12 mois, mais certains organismes ou responsables chargés de la certification les réalisent
tous les 6 mois.
En cas de déficience majeure, des sanctions peuvent être prises à l’encontre de l’entreprise certifiée.
6. Sanctions
L’organisme certificateur est habilité à prendre des mesures disciplinaires lorsqu’une entreprise certifiée
ne respecte plus ses engagements envers sa documentation qualité, la norme de référence ou la
convention de certification.
Selon leurs gravités, les sanctions suivantes peuvent être prises :
Un blâme
Un avertissement : Cette mesure a une durée déterminée durant laquelle une répétition des
infractions peut donner lieu à un retrait de la certification.
Un audit supplémentaire
Suspension du droit d’usage du certificat.
Retrait de la certification : Une nouvelle demande de certification doit être introduite et l’entreprise
doit reprendre le processus de certification depuis le début.
CONCLUSION GENERALE
Désormais dans un environnement globalisé caractérisé par une concurrence féroce et acharnée, le
développement et la pérennité de l’entreprise passent par :
L’entreprise doit prendre conscience de cette situation et adopter une politique d’anticipation, de veille
normative et réglementaire.
Par ailleurs, l’Etat doit inciter voire contraindre les entreprises au respect des normes et règlements sous
peine de faillite à moyen ou long terme.
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