Mastere: Ingenierie Financiere
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Fiscalité des instruments financiers en Tunisie
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Support de cours
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Année Universitaire 2022-2023
Sommaire
Les établissements de crédit non résidents sont régis par le code de prestation
de services financiers (loi n°2009-64 du 12 août 2009 portant promulgation du code
de prestations des services financiers).
Les établissements de crédit peuvent effectuer toutes les opérations énumérées
à l'article 2 de ladite loi à savoir
Toutefois, seules les banques sont habilitées à recevoir du public des dépôts
quelles qu’en soient la durée et la forme.
Selon l’article 7 de la loi n° 2001-65 « Quiconque entend constituer une société pour
se livrer, en qualité de banque ou d'établissement financier, aux opérations bancaires
énumérées à l'article 2 de la présente loi, doit, préalablement à l'exercice de son
activité en Tunisie, obtenir l'agrément conformément aux conditions fixées par la
présente loi. »
Dans pareil cas, la société d’affacturage se substitue à l’adhérent dans ses droits
et obligations dans les conditions prévues par le code des obligations et des contrats
et assume seule le risque de non recouvrement des créances acquises. A cet effet, la
responsabilité de l’adhérent n’est plus engagée et la société d’affacturage ne peut
plus se retourner contre lui en vue de se faire payer les créances non recouvrées.
Les classes ont été définies par la Banque Centrale de Tunisie comme suit:
B2- Actifs incertains : Actifs dont le recouvrement dans les délais est
incertain, concernant des entreprises ayant des difficultés. Aux caractéristiques
propres à la classe B1, s'ajoute au moins l'une de celles qui suivent :
Font également partie de la classe 2, les autres actifs restés en suspens et non
apurés dans un délai de 90 jours sans excéder 180 jours.
B4- Actifs compromis : Actifs concernant des entreprises ayant, avec plus de
gravité, les caractéristiques de la classe 3 ou présentant des retards de paiement en
principal ou en intérêts au delà de 360 jours et les autres actifs qui doivent être
passés par pertes. La banque est tenue néanmoins d'épuiser toutes les procédures de
droit tendant à la réalisation de ces actifs.
Il s'ensuit que tous les produits et charges rattachés aux opérations accomplies
par l'entreprise sont pris en considération pour la détermination du résultat net.
Cette définition permet donc d'appréhender tous les profits réalisés par
l'entreprise y compris ceux réalisés en dehors des opérations effectuées par cette
dernière.
Au même titre que le résultat comptable, le résultat fiscal est déterminé sur la
base du principe de la créance acquise et de la dette certaine, soit des produits
réalisés et des charges engagées.
Pour les ventes, la créance est considérée comme née au cours de l'exercice de la
livraison et fait partie du produit dudit exercice.
Pour les services, la créance prend naissance durant l'exercice au cours duquel
intervient leur achèvement. Cependant, pour les prestations continues, tels que les
loyers, le rattachement des produits aux exercices s'effectue au fur et à mesure de
l'exécution du service.
Sur la base de ce qui précède, les produits réalisés au titre d'un exercice doivent,
indépendamment de tous critères, (recouvrement, facturation ...) faire partie des
résultats du même exercice.
III- DETERMINATION DU RESULTAT FISCAL DES ENTREPRISES
Résultat net après modification comptable
(Bénéfice comptable ou perte comptable)
+
Réintégrations
(Charges non déductibles)
-
Déductions
(Produits non imposables hors revenus exceptionnels non imposables)
=
Résultat fiscal après déduction des provisions et avant déduction des déficits et des
amortissements.
Déduction des bénéfices provenant de l’exploitation et des gains exceptionnels bénéficiaires d’un
avantage fiscal
En principe tous les produits réalisés par l’entreprise sont pris en considération pour
la détermination du résultat fiscal (vente de marchandises, prestations de services
…) y compris les produits accessoire et les gains exceptionnels tels que :
LES SUBVENTIONS
A/LES SUBVENTIONS D'EXPLOITATION ET D'ÉQUILIBRE
Exemple 1:
Soit une immobilisation de 200 000 D acquise le 1er janvier 2008 et amortissable
au taux de 15 % et qui a été financée pour partie, par une subvention d'équipement
de 50 000 D. Supposons que cette immobilisation ait été cédée le 30 juin 2014 pour
un prix de 50000 D.
Ce principe s’applique également aux éléments non inscrits à l’actif. C’est le cas
des fonds de commerce, des brevets d'invention, des marques de fabrique.
Dans tous les cas, la plus value imposable doit être déterminée sur la base de la
valeur réelle du bien cédé.
Plus-value déductible
-de cession des actions dans le cadre d’une opération d’introduction en bourse,
-de cession des actions admises à la cote de la bourse des valeurs mobilières de
Tunis acquises avant le 1er janvier 2011 ou acquises à partir du 1er janvier 2011 et
cédée après l’expiration de l’année qui suit celle de l’acquisition et la plus-value de
cession des actions réalisées dans le cadre d’une opération d’introduction en bourse.
-de fusion ou de scission totale réalisées par les sociétés absorbées ou scindées sur
les éléments d’actif, autres que les biens, les droits et les valeurs faisant l’objet de
l’exploitation sont déductibles des résultats imposables de la société absorbée ou
scindée,
Pour être admises en déduction, les charges doivent remplir les conditions
suivantes :
Les charges déductibles incluent les rémunérations, les charges sociales, les
indemnités de licenciements ou de fin de carrière et de façon générale toutes les
dépenses diverses supportées dans l’intérêt des salariés.
1) Dons et subventions
L'article 12-5 du code de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les sociétés
dispose que les dons et subventions, justifiés, sont déductibles dans la limite de deux
millièmes du chiffre d'affaires brut lorsqu'ils sont servis à des œuvres ou organismes
d'intérêt général, à caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social ou
culturel.
Cependant, cette limite n'est pas applicable et donc sont déductibles en totalité
-les dons et les subventions accordés à l’état, aux collectivités locales et aux
entreprises publiques.
- les dons et les subventions accordés aux associations œuvrant dans le domaine de
la promotion des personnes invalides et aux associations exerçant dans le domaine
de la protection et de l’encadrement des personnes sans soutien familial et qui
exercent leurs activités conformément à la législation les régissant.
Exemple:
Soit une entreprise qui a réalisé un chiffre d'affaires brut de 400000D et a fait
les dons suivants :
Exemple :
Soit une entreprise qui a réalisé un chiffre d'affaires annuel toutes taxes
comprises de 300 000 dinars et qui a organisé une réception pour un montant de 5
000 dinars.
Exemple :
Les intérêts dus au titre des sommes prêtées à l'entreprise sont déductibles
dans la mesure où ils répondent aux conditions générales de déduction. Il en est
également des commissions et autres frais bancaires
Toutefois :
les intérêts servis aux associés, qui ne sont pas des établissements bancaires,
dans les sociétés soumises à l’IS, à raison des sommes versées par eux dans la caisse
sociale, en sus de leurs parts dans le capital social, sont déductibles dans la limite
de 8% l'an, à la double condition que :
Exemple :
Les intérêts rémunérant la part des sommes déposées par les deux co-gérants
qui excède 50 % du montant du capital ne sont pas admis en déduction.
- les intérêts servis dans le cadre des titres participatifs sont déductibles dans la
limite de 8% de la valeur nominale du titre. Cette limite couvre la partie variable et
la partie fixe de la rémunération des titres participatifs,
- Pour les établissements bancaires associés, tous les intérêts qui leur sont
servis via le compte courant associés sont déductibles sans que la déduction excède
les intérêts qu’ils perçoivent au titre de leurs créances avec les tiers. Bien entendu,
la déduction a lieu sous réserve de respecter les conditions relatives au capital libéré
et à la limite de 50% des sommes productives d’intérêts.
biens exploités dans le cadre de contrats de leasing )1( : sur la base de la durée du
contrat de leasing. Cette durée ne doit pas être inférieure à une durée minimale fixée
par décret (Immeubles : 7 ans, matériels et équipements : 4 ans, Matériels de
transport 3 ans).
-des créances douteuses avec action en justice sauf les provisions des créances des
entreprises en difficultés économiques et les provisions constituées par les
établissements de crédit,
LES DEFICITS
a. Principe
Le déficit enregistré au titre d’une année est justifié par une comptabilité conforme
à la législation comptable des entreprises est déductible successivement des
résultats des cinq exercices suivants.
En cas de reliquat non déductible après l’expiration de la 5ème année qui suit celle
de sa constatation il est perdu pour l’entreprise
Etant précisé que le déficit n’est déductible que des résultats de l’entreprise qui les
a enregistrés.
Toutefois, par exception à ce principe, les déficits enregistrés par une entreprise
peuvent être déduit des résultats d’une autre entreprise dans les cas suivants :
L’ABANDON DE CREANCES
a- Principe
b- Exceptions
Pour plus de précisions sur le régime fiscal et d’exemples pratiques sur les
bénéfices exceptionnels, se référer à la NC 20/2008.
2 - Les provisions
A ce stade de la détermination du résultat fiscal, toutes les provisions
comptabilisées doivent être réintégrées (provision pour dépréciation des comptes
d’actifs et provisions pour risques et charges).
Il est rappelé que dans le cas où le montant des amortissements calculés sur la base de
la durée du contrat dépasse les amortissements enregistrés en comptabilité, la
différence d’amortissement sera déduite extra comptablement de l’assiette de
l’impôt à condition de mentionner dans le tableau d’amortissement et dans le livre
d’inventaire le montant des amortissements qui ont été déduits et le montant des
amortissements enregistrés en comptabilité.
Après déduction de la valeur du bien exploité dans le cadre de contrats de
leasing sur la base de la durée de ce contrat et en respectant bien évidemment les
durées minimales prévus par le décret de 2008, la charge d’amortissement
comptabilisée alors que le bien est amorti fiscalement doit être réintégrée.
c- L’amortissement des voitures de tourisme d’une puissance supérieure à 9 CV
Les charges d’amortissement des véhicules de tourisme d’une puissance de 10
chevaux fiscaux et plus utilisés pour le transport des dirigeants ou du personnel de
l’entreprise ne sont pas déductibles pour la détermination du résultat fiscal.
Bien que l'amortissement des voitures de tourisme d'une puissance de 10 chevaux ou
plus ne soit pas déductible, la plus-value imposable lors de la cession du véhicule est
constituée, selon la doctrine administrative, par la différence entre le prix de cession
et la valeur comptable nette à la date de la cession.
Exemple :
Soit une société qui a réalisé au titre de l'exercice N un bénéfice comptable de 50.000
D, qui tient compte des charges suivantes engagées au titre d'un véhicule de
tourisme à essence d'une puissance fiscale égale à 10 chevaux vapeurs acquis le 1er
janvier N-2 pour un montant de 40.000 D
1année 40.000*0.2=8.000
2 année =40.000*0.2=8.000
N=40.000*20%*10/12=6.667
Total amt= 8.000+8.000+6.667=22.667
VCN=vo-tot amt=17.333.333
plus imposable =pc-vcn=25.000- 17333.333=7667
Reprenons l'exemple, mais avec un CA TTC de 4.000.000 DT, et des frais de réception
s'élevant à 27.000 D.
En outre, les créances douteuses donnant droit à la constitution d'une provision, sont
celles dont le recouvrement devient incertain en raison d'évènements intervenus
avant la clôture de l'exercice et continuant à exister à la date de l'inventaire tels que :
- déclaration en faillite du débiteur ;
- situation financière précaire du débiteur (retour de traites ou de chèques
impayés, rupture de stock, méventes etc…. ) ;
- et tout autre indice susceptible de compromettre le recouvrement de la
créance.
Les provisions constituées et devenues sans objet au cours d'un exercice sont
réintégrées au résultat dudit exercice. Il en est ainsi par exemple en cas de cession
des actions ayant fait l'objet de provisions ou en cas d'augmentation de leur valeur.
Les provisions qui dépassent les limites de déductibilité (50% du prix de revient des
stocks ou 50% du bénéfice fiscal avant provisions) doivent être réintégrées au
résultat fiscal.
La partie réintégrée en raison du dépassement de 50% du prix de revient des stocks
est définitivement perdue par l’entreprise en n’étant plus reportable.
Cependant, le reliquat de provisions non admis en déduction au cours d'une année
donnée n'est pas perdu définitivement pour l'entreprise qui a la faculté d'opérer la
déduction de ce reliquat sur les exercices ultérieurs tout en respectant, selon le cas,
la limite des plafonds sus-indiqués.
Section 6- Les reports déficitaires et les amortissements réputés différés en
périodes déficitaires
6.1 - Principe d’imputation des déficits fiscaux
Les pertes subies par les personnes morales au titre d'un exercice donné sont
déductibles des résultats des années qui suivent l'année au titre de laquelle les
déficits ont été constatés et ce, dans la limite de la cinquième année inclusivement.
6.2 - Principe d’imputation des amortissements réputés différés
Conformément à la législation fiscale en vigueur, les amortissements différés en
périodes déficitaires sont déductibles des résultats des premiers exercices suivants
celui de leur constatation, et ce, sans limitation dans le temps.
Les amortissements réputés différés se rapportent aux amortissements prévus par
l’article 12 bis du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt
sur les sociétés soit ceux relatifs aux actifs immobilisés et à leurs composantes
propriétés de l’entreprise y compris les constructions sur sol d’autrui ainsi qu’à ceux
exploités dans le cadre des contrats de leasing ou relatifs aux concessions.
Par ailleurs, l’entreprise perd le droit du report de ces amortissements en cas de
réalisation de bénéfices et de non utilisation de ces bénéfices pour résorber les
amortissements différés et ce dans la limite des bénéfices réalisés.
6.3 - Condition de déduction des amortissements différés
La déduction des amortissements différés est subordonnée à leur identification en
tant que tel dans les notes aux états financiers.
6.4 - Modalité de déduction des déficits d'exploitation
Pour les personnes morales, il est appliqué l’ordre suivant d'imputation des pertes au
titre de toute année bénéficiaire –
Premièrement : les déficits reportables ;
Deuxièmement : les amortissements de l'exercice concerné ;
Troisièmement : les amortissements réputés différés des exercices antérieurs.
Exemple
Supposons qu'une société anonyme ait constaté au titre des années N à N+4 les
résultats suivants :
Les amortissements réputés différés des années antérieures qui n'ont pas pu être
déduits demeurent reportables sur les exercices ultérieurs sans limitation de délais,
il s'agit de :
L'article 35 de la loi de finances pour l'année 2010 a adapté le régime fiscal des
provisions constituées par les établissements de crédit et par les sociétés
d'investissement à capital risque, avec les particularités de leur activité.
Font également partie de la classe 2, les autres actifs restés en suspens et non
apurés dans un délai de 90 jours sans excéder 180 jours.
B4- Actifs compromis : Actifs concernant des entreprises ayant, avec plus de
gravité, les caractéristiques de la classe 3 ou présentant des retards de paiement
en principal ou en intérêts au delà de 360 jours et les autres actifs qui doivent être
passés par pertes. La banque est tenue néanmoins d'épuiser toutes les procédures de
droit tendant à la réalisation de ces actifs.
*Provisions additionnelles :
« Les établissements de crédit doivent constituer des provisions additionnelles sur les
actifs ayant une ancienneté dans la classe 4 supérieure ou égale à 3 ans pour la
couverture du risque net et ce, conformément aux quotités minimales suivantes :
- 40% pour les actifs ayant une ancienneté dans la classe 4 de 3 à 5 ans ;
- 70% pour les actifs ayant une ancienneté dans la classe 4 de 6 et 7 ans ;
- 100% pour les actifs ayant une ancienneté dans la classe 4 supérieure ou
égale à 8 ans ;
Les Provisions pour dépréciation de la valeur des actions cotées sont déductibles dans
la limite de 50% du bénéfice imposable, à l'instar de toutes les entreprises.
Exemple :
Supposons qu'un établissement financier ait enregistré au titre de l'exercice 2019 un
déficit fiscal de 850.000 D après déduction des provisions au titre des créances
douteuses de 7.350.000D relatives à des crédits accordés à des entreprises et des
provisions de 630.000D au titre de la dépréciation de la valeur des actions détenues
au capital d'une société cotée à la bourse de Tunis.
Le déficit résultant de la déduction des provisions au titre des créances douteuses est
admis en déduction. Ce déficit sera donc déductible des résultats des exercices
suivants, alors que les provisions constituées au titre des actions cotées en bourse
sont déductibles dans la limite de 50% des bénéfices réalisés au titre de l'exercice
2020 et des exercices ultérieurs.
Section 3 - Provisions collectives
En vertu des dispositions de l’article 27 de la loi des finances 2013, les établissements
de crédit peuvent déduire pour la détermination de leurs résultats imposables, les
provisions collectives susvisées, et ce, dans la limite de 1% du total de l'encours des
engagements courants et ceux nécessitant un suivi particulier figurant dans leurs
états financiers de l'année concernée par la déduction des provisions en question. De
ce fait, la quotepart des provisions dépassant 1% du total de l'encours des
engagements courants et ceux nécessitant un suivi particulier n'est déductible ni des
résultats de l'exercice au titre duquel les provisions ont été constituées ni des
résultats des exercices ultérieurs.
Par ailleurs, et du fait que la déduction de ces provisions dans la limite de 1% du total
de l'encours des engagements tel que sus-précisé n'est pas limitée au bénéfice
imposable, elle peut aboutir à l'instar des provisions constituées au titre des créances
douteuses par lesdits établissements, à l'enregistrement d'une perte ou à
l'aggravation de la perte enregistrée avant leur déduction.
Il va sans dire que les provisions constituées et déduites de l'assiette imposable sont
réintégrées dans le résultat de l'exercice au cours duquel elles deviennent sans objet.
6- La banque déduit de son résultat fiscal les abandons de créances au profit des
entreprises en difficultés économiques (Loi 95-34) et ce dans le cadre du
règlement amiable ou judiciaire ;
2. L’abandon de créances
- Pour les établissements de crédit autre que les banques: déduction des
créances abandonnées dont le montant en principal et en intérêts ne dépasse
pas 100 D par débiteur.
3. La radiation des créances