Note Matériaux-de-Construction
Note Matériaux-de-Construction
Note Matériaux-de-Construction
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
CENTRE UNIVERSITAIRE DE TISSEMSILT
INSTITUT DES SCIENCES ET
TECHNOLOGIES
Polycopié de:
MATERIAUX DE
CONSTRUCTION 01
Réalisé par
Docteur
Toufik BOUBEKEUR
-Mai 2017-
PREFACE
Dans la présent polycopié intitulé «Matériaux de Construction 01», qui
s’adresse aux étudiants de deuxième année LMD en Génie Civil. Il est
rédigé de manière simplifiée et quelques exemples sont introduits après
avoir donné des notions afin que l’étudiant puisse assimiler le contenu du
cours et son application dans la vie courante.
Ce polycopié est divisé en quatre chapitres selon le programme de la
deuxième année LMD. Le contenu du premier chapitre concerne une
introduction générale sur les matériaux de construction, la classification
et propriétés des matériaux de construction.
Le chapitre suivant est basé sur l’étude de la granularité, la classification
des granulats, les caractéristiques et les différents types de granulats. Au
chapitre 3ème on s’intéresse à l’étude des liants aériens (chaux aérienne)
et les liants hydrauliques (les ciments portland) avec leurs constituants
principaux et aussi on a abordé les différents types d’additions minérales
employées en cimenterie et leurs apports techniques.
Chapitre 2 :
Caractéristiques des granulats,
2.1. Définitions...............................................................................................................12
2.2. Texture et forme des granulats.................................................................................12
2.3. Les caractéristiques physiques des granulats.............................................................13
2.4. Résistance mécanique des granulats.........................................................................14
Chapitre 3 :
Les liants aériens et Les liants hydrauliques,
3.1 Introduction..............................................................................................................22
3.2 Liants aériens (Chaux grasse)....................................................................................22
3.2.1. Fabrication........................................................................................................23
3.2.2. Propriétés principales.........................................................................................26
3.2.3 Utilisation dans le bâtiment..................................................................................27
3.3 Liants hydraulique (ciment portland)..........................................................................27
3.3.1 Fabrication du ciment..........................................................................................27
3.3.2. Propriétés du ciment..........................................................................................31
3.3.2.1 Propriétés physiques................................................................................31
3.3.2.2 Propriétés mécaniques.............................................................................34
3.3.2.3 Classification des ciments.........................................................................34
3.3.2.4 Spécifications physiques et mécaniques....................................................36
3.4 Ajouts cimentaire....................................................................................................36
3.4.1 Avantages des ajouts cimentaires............................................................................37
3.4.2 Classification des ajouts cimentaires........................................................................37
Chapitre 4 :
Caractéristiques principales des mortiers,
4.1 Définition..................................................................................................................41
4.2 Composition..............................................................................................................41
4.3 Les différents types de mortiers.................................................................................42
4.4 Propriétés.................................................................................................................42
4.4.1. Mortier plastique...................................................................................................42
a) Mesure de l’ouvrabilité du mortier...................................................................................... 43
4.4.2. Mortier durci.........................................................................................................44
b) Essai de la résistance à la traction par flexion...................................................... 45
c) Essai de la résistance à la compression............................................................... 46
4.5. Emplois des mortiers................................................................................................47
Référence Bibliographiques..............................................................................................49
Normalisation.................................................................................................................49
Chapitre 1 :
Généralités et Propriétés des
matériaux de construction.
Chapitre 1 : Généralités et Propriétés des matériaux de construction. 6
1.1. Définitions
Les matériaux de construction sont considérés comme tous les matériaux utilisés pour la
réalisation des ouvrages en béton armé ou en constructions métallique, ainsi qui sont
largement utilisés dans le domaine de travaux publics (Route, ponts, aérodrome……etc.).
c) Classification pratique : Dans la construction, les matériaux sont classés selon le domaine
d’emploi et selon leurs propriétés principales (Résistance, compacité,..):
- Les matériaux de résistance : Sont les matériaux qui ont la propriété de résister contre
des sollicitations (poids propre, surcharge, séisme ) : parmi les matériaux les plus
fréquemment utilisées sont : Pierres, Terres cuites, Bois, Béton, Métaux, etc.
- Les matériaux de protection : Sont les matériaux qui ont la propriété d'enrober et de
protéger les matériaux de construction principaux contre les actions extérieurs, tels
que : Enduits, Peintures, Bitumes, etc.
h1
𝜸𝒂𝒑 𝑴𝒔
= 𝑽𝒂𝒑
Ou :
Ms : masse d’un corps sèche.
C'est la masse d’un corps par unité de volume absolu de la matière pleine (volume de
matière seule sans tenir compte les vides et les pores). Elle est exprimée en (g/cm3, kg/m3 ou
𝜸𝒂𝒃 =
𝑵 𝑴𝒔
𝟐 − 𝑵𝟏
Exemple : Déterminer la masse volumique apparente et absolue d’un sable et d’un gravier
15/25.
𝟏.𝟓𝟒
𝗒𝐚𝐩 = 𝐌𝐬 = = 𝟏. 𝟓𝟒 𝐤𝐠⁄𝐥
𝐕𝐚𝐩 𝟏
Sable 𝐌𝐬 𝟐.𝟓𝟓
𝗒 = = = 𝟐. 𝟓𝟓 𝐤𝐠⁄𝐥
𝐚𝐛 𝐍𝟐−𝐍𝟏 𝟐−𝟏
𝟏.𝟒𝟏
𝗒𝐚𝐩 = 𝐌𝐬 = = 𝟏. 𝟒𝟏 𝐤𝐠⁄𝐥
𝐕𝐚𝐩 𝟏
Gravier 𝐌𝐬 𝟐.𝟓𝟖
𝗒 = = = 𝟐. 𝟓𝟖 𝐤𝐠⁄𝐥
𝐚𝐛 𝐍𝟐−𝐍𝟏 𝟐−𝟏
• Porosité et compacité
La porosité est le rapport du volume vide au volume total de la matière.
𝑽𝒗𝒊𝒅𝒆
𝑷= ×𝟏𝟎𝟎(%)
𝑽𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍
La compacité est le rapport du volume solide au volume total de la matière.
𝑽𝒔𝒐𝒍𝒊𝒅𝒆
𝒄= ×𝟏𝟎𝟎(%)
𝑽𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍
• L’humidité :
L’humidité est une des propriétés importante des matériaux de construction. C’est la
teneur en eau réelle d’un matériau qui contient dans les pores. En général l’humidité est notée
W et s’exprimée en pourcentage (%). On peut déterminer l’humidité de matériaux
quelconques en utilisant la formule suivante :
𝑮𝒉 −
𝑾= 𝑮𝒔 ×𝟏𝟎𝟎%
𝑮𝒔
Où
Gs : la masse sèche d’échantillon (après passage à l’étuve)
Gh : la masse humide d’échantillon.
L’absorption d’eau par immersion est la différence entre la masse d’un échantillon
saturé dans l’eau et sa masse à l’état sec. L’absorption d’eau se calcul comme suit :
Msec : masse sèche de l’échantillon après passage à l’étuve sous une température de 105°C.
Msat : masse de l’échantillon saturé dans l’eau (Après 24 heurs).
𝐇𝐩 = 𝐆𝐚𝐛 − 𝐆𝐬 %
𝐆 𝐬
Avec :
Gab : la masse absorbante.
Gs : la masse sèche d’échantillon.
Les propriétés chimiques déterminent la stabilité chimique d’un matériau qui est un
pouvoir de ce matériau en service de résister à l’action chimique des acides ou à l’action des
facteurs atmosphériques comme l’humidité, température,…etc.
Les propriétés mécaniques des matériaux sont caractérisées par la capacité de résister à
toute sollicitation extérieure (compression traction, flexion, fluage...........etc.). Elle est définie
par la contrainte maximale de rupture d’un matériau sous un chargement extérieur (force,
poids……). On distingue principalement :
- La résistance en compression,
- La résistance en traction (directe ou par flexion),
2.1. Définitions
On appelle ‘‘granulats’’ les matériaux inertes, sables graviers ou cailloux, qui entrent
dans la composition des bétons. C’est l’ensemble des grains compris entre 0 et 125 mm dont
l’origine peut être naturelle, artificielle ou provenant de recyclage.
Premier groupe:
• La masse volumique apparente.
• La porosité.
• L’absorption des granulats.
Eau
Floculat
Sable 𝐸𝑆 = 100
ℎ1
ℎ2
h2
h1
Les Valeurs préconisées par la norme (NF P 18-598) pour déterminer la nature et la
qualité du sable sont illustrées dans le tableau 2.1.
Exemple :
Floculat
Sable
𝟗
𝐸𝑆 = 100 = 0.64
𝟏𝟒
h1=9 h2=14
Interprétation des résultats : Sable légèrement argileux; admissible pour les bétons de
qualité courante.
a) L’essai-Deval
L’essai Deval a pour but de mesurer la résistance à l’attrition d’un matériau. L’attrition
est reproduite dans l’essai par une combinaison de frottements réciproques et de chocs
modérés. L’essai s’effectue sur tous les granulats de classe granulaire 25-50 mm, d’origine
naturelle ou artificielle utilisés pour le ballast des voies ferrées. Il existe deux types d’essai : à
sec ou humide. L’essai s’applique à tous les matériaux, quelle que soit la nature
minéralogique, et fournit une évaluation à l’aptitude du matériau à se transformer dans la
chaussée sous l’action mécanique des véhicules.
𝟐𝟖𝟎𝟎
𝑪𝑫 =
𝑷
Où
p : poids en grammes des éléments inférieurs à 1,6 mm créés dans la machine Deval.
- Si l’essai est effectué à sec, le coefficient obtenu sera appelé ‘’coefficient Deval
sec’’.
- Si l’essai est effectué en présence d’eau, il sera appelé ‘’coefficient Deval humide’’.
L’essai donne également des indications sur la fragilité du matériau.
b) L’essai micro-Deval
Ou
𝒎
𝑳𝑨 = ×𝟏𝟎𝟎(%)
𝟓𝟎𝟎𝟎
d) Analyse granulométrique
0.063 – 0.08 - 0.10 - 0.125 - 0.16 - 0.2 - 0.25 - 0.315 - 0.4 - 0.5 - 0.63 - 0.8 – 1 - 1.25 - 1.6 – 2
- 2.5 - 3.15 – 4 – 5 - 6.3 – 8 – 10 - 12.5 – 14 – 16 – 20 – 25 - 31.5 – 40 – 50 – 63 – 80 – 100 –
125.
Les masses des différents refus ou celles des différents tamisats sont rapportées à la
masse initiale du matériau. Les pourcentages ainsi obtenus seront exploités, soit sous leur
forme numérique, soit sous une forme graphique (courbe d'analyse granulométrique).
Les courbes granulométriques des différents types des granulats sont représentées sur la
figure 2.3 (en abscisse les dimensions des mailles sur une échelle logarithmique, et en
ordonnée les pourcentages des refus ou des tamisats cumulés sur une échelle arithmétique).
Module de finesse
Le module de finesse est un coefficient permettant de caractériser l'importance des
éléments fins dans un granulat. Le module de finesse est d'autant plus petit que le granulat est
riche en éléments fins.
Le module de finesse d’un sable est égal au 1/100 de la somme des refus cumulés, exprimée
en pourcentages sur les tamis de la série suivante : 0.16 – 0.315 – 0.63 – 1.25 – 2.5 et 5 mm.
1
𝑀𝐹 = ∑ 𝑅𝑒𝑓𝑢𝑠 𝑐𝑢𝑚𝑢𝑙é𝑠 𝑒𝑛 % 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑎𝑚𝑖𝑠 {0.16 − 0.315 − 0.63 − 1.25 − 2.50 − 5}
100
Sable un peu trop fin : MF varie de 1.80 à 2.20 (recherche de facilité de mise en œuvre au
détriment probable de la résistance),
Sable préférentiel : MF varie de 2.20 à 2.80 (ouvrabilité satisfaisante et une bonne résistance
avec des risques de ségrégation limités),
Sable un peu trop grossier : MF varie de 2.80 à 3.20 (recherche de résistance élevée mais
on aura, en général, une faible ouvrabilité et des risques de ségrégation).
La courbe granulométrique du sable étudié est représentée sur la figure 2.3 (en
abscisse les dimensions des mailles sur une échelle logarithmique, et en ordonnée les
pourcentages des refus ou des tamisât cumulés sur une échelle arithmétique).
Module de finesse :
1
𝑀𝐹 = ∑(98 + 90 + 70 + 35 + 10 + 2) = 3.05
100
Sable un peu trop grossier : MF varie de 2.80 à 3.20 (résistance élevée mais on aura, une
faible ouvrabilité et des risques de ségrégation).
3.1 Introduction
Les liants minéraux sont des matériaux moulus d’une façon très fine. Malaxés à l’eau,
ils donnent une pâte collante qui durcit graduellement pour devenir une pierre artificielle.
Dans les travaux de construction, les liants minéraux sont mélangés avec l’eau et/ou les
granulats (sable, gravillon, gravier), pour devenir une pâte de ciment ou mortier ou encore
béton. Il est connu que certains liants durcissent à l’air seulement et d’autres dans des milieux
humides ou dans l’eau. Cette propriété nous permet de classifier les liants minéraux en :
• Liants aériens : qui ne durcissent et ne peuvent conserver leurs propriétés mécaniques qu’à
l’air (ex.: chaux grasse, plâtre),
3.2.1. Fabrication
a) Extraction
Le calcaire est extrait des carrières. Traditionnellement, l’extraction se faisait par des
moyens manuels (pics, pioches,…) comme le montre la figure 3.2. On a recours actuellement
à l’utilisation d’explosifs (tirs de mine) pour faciliter l’extraction de la roche. Les blocs ainsi
obtenus sont de la roche, charriés par des pelles mécaniques et déposés dans des camions
chargeurs. Ils sont acheminés vers les ateliers de préparation, où débute leur transformation
(concassage, criblage et calibrage).
c) Cuisson ou calcination
Deux types de fours sont employés dans l’industrie pour la cuisson du calcaire.
- Four vertical ou four droit, sur le modèle des fours primitifs, se présente généralement
sous la forme d’un cylindre en acier (dim. Moy. : diam. 2m et H. 8m), chemisé
intérieurement avec un matériau réfractaire, résistant à l’abrasion et à la corrosion (Voir
la figure 3.3). Il comporte des ventilateurs de tirage. La partie inférieure est munie d’une
- Le four rotatif possède les caractéristiques de ceux utilisés dans l’industrie cimentière
(voir la figure 3.4). Pour fabriquer de la chaux, il cuit le matériau entre 1000°C et
1300°C, suivant le type de chaux produite. Le calcaire est introduit par l’un des côtés. Il
traverse une zone de préchauffage avant de subir la calcination. La chaux est refroidie
avant d’être extraite. La pierre descend lentement en traversant d’abord une zone de
préchauffage. Cette opération importante permet l’évaporation de l’eau libre contenue
dans la pierre et évite l’éclatement des blocs, Puis la pierre traverse une seconde zone où
elle subit la calcination. C’est une décarbonatation qui a pour effet d’entraîner la perte de
‘’CO2’’ à partir de 900°C. Dans les dolomies, la décarbonatation se fait à une température
inférieure ou égale à 400°C pour donner de la magnésie (MgO). Les vapeurs d’eau
produites sont évacuées avec les fumées et participent à la bonne décarbonatation du
calcaire. La chaux vive ainsi produite continue sa descente vers une troisième zone de
refroidissement, avant d’être extraite. L’arrivée d’air frais au bas du four provoque un
courant d’air qui parcourt le four en sens inverse et intervient dans les différentes étapes
de fabrication de la chaux : refroidissement, combustion du combustible,…etc.
d) Extinction
C’est l’opération qui permet le passage de la chaux vive à a chaux éteinte; elle
s’accompagne d’une augmentation de volume : le foisonnement. Elle résulte d’un changement
de structure moléculaire et de la formation d’aiguilles d’hydrate de chaux. Au moment de son
utilisation, la chaux doit être entièrement hydratée, sous peine de voir des gonflements
destructeurs se manifester dans les ouvrages. L’extinction est obtenue par adjonction d’eau et
peut s’effectuer selon diverses méthodes :
- L’extinction par fusion, dite extinction ordinaire : consiste à mettre la quantité d’eau utile,
pour obtenir une bouillie épaisse (chaux en pâte). Cette méthode implique une bonne
maîtrise de la quantité d’eau car il faut éviter de brûler (formation de grumeaux) ou de
noyer (mauvaise consistance) la chaux. Les granulats de chaux vive sont broyés et passent
par un hydrateur. L’eau introduite (7 à 10%) permet l’hydratation de la chaux vive, mais
elle aide également à l’évacuation de la chaleur dégagée lors de la réaction (T = 150 °C).
Les particules qui n’ont pas réagi appelés ‘’grappiers’’ (impuretés, surcuits, incuits,…)
sont éliminées par tamisage. La chaux éteinte pulvérulente est tamisée, conditionnée en sac
de 25 ou 50kg ou en vrac.
a) Physiques
- Le refus au tamis de 800µ est nul et le refus au tamis de 80µ doit être inférieur à 10%.
- La finesse globale doit se situer dans l’intervalle de 8.000 à 20.000 cm2/g.
- La masse volumique apparente varie de 500 à 700 kg/m 3 et la masse volumique
absolue varie de 2200 à 2500 kg/m3.
- La chaux vive est très avide d’eau, elle s’éteint en s’hydratant avec un fort dégagement
de chaleur (absorbe pour 1kg de chaux, 3 litres d’eau). Cette propriété est utilisée pour
assécher et traiter les sols très imprégnés d’eau.
- La résistance réfractaire de la chaux aérienne varie entre 1800 à 2000 °C.
- La chaux aérienne prend lentement. Le temps de début de prise est de 600 minutes (10
heures).
- Les chaux aériennes trouvent leurs applications dans le bâtiment dans la préparation
de mortiers et de badigeons.
b) Chimiques :
- la teneur en chaux libre et magnésie (CaO et MgO) doit être supérieure à 80%.
- La teneur en oxyde de carbone (CO) doit rester inférieure à 5%.
Enduits :
La force de liaison d’un mortier de pose est plus importante que sa résistance à la
compression. Les mortiers de chaux qui développent cette adhérence grâce à leur plasticité,
sont ainsi bien adaptés à cet emploi. Ils sont de surcroîts peu perméables à l’eau et peu
fissurables. Ils ne provoquent pas d’efflorescences. Les mortiers de chaux constituent de très
bons mortiers de jointement de maçonneries en pierres tendres, en béton cellulaire ou en
briques. Ils sont également très utilisés dans les travaux de bâtiments.
Le ciment Portland est une poudre minérale dont la propriété est de durcir sous l'eau,
formant une pâte qui durcit suivant une réaction et un processus d’hydratation.
- Extraction et concassage,
- Préparation du cru,
- Cuisson ou calcination,
- Broyage,
- Expéditions.
Extraction et concassage
Cette étape consiste à extraire les matières premières (calcaire et argile), à partir de
carrières naturelles à ciel ouvert (figure 3.6). Ces matières premières sont extraites des parois
rocheuses par abattage à l'explosif ou à la pelle mécanique. Les blocs de roches obtenus sont
transportés et broyés en éléments de dimensions maximales de 50 mm. Les matières
premières sont échantillonnées, dosées et mélangées de façon à obtenir une composition
régulière dans le temps. La prise d'échantillons en continu permet de déterminer la quantité
des différents ajouts nécessaires (oxyde de fer, alumine et silice).
Préparation de cru
Les grains de calcaire et d’argile sont infiniment mélangés par broyage et délayage,
dans les proportions définies, en un mélange très fin appelé "cru". Des corrections de
composition peuvent être effectuées en incorporant des ajouts en faible proportion comme
l’oxyde de fer. Le cru est préparé automatiquement sous forme de poudre (pré-
homogénéisation). La pré-homogénéisation permet d'atteindre un dosage parfait des deux
constituants essentiels du ciment par superposition de multiples couches. Cette poudre de cru,
est une nouvelle fois homogénéisée par fluidisation, corrigée si nécessaire puis stockée en silo
avant l'introduction au four (figure. 3.7).
Cuisson ou calcination
Les installations de cuisson sont similaires et comportent deux parties : un échangeur de
chaleur, comportant 4 à 5 cyclones dans lesquels la poudre déversée à la partie supérieure
progresse jusqu'à l'entrée du four, qui se réchauffe au contact des gaz chauds sortant de ce
four et se décarbonate en partie. La deuxième partie est la cuisson dans un four cylindrique
ayant 60 à 150 mètres de long et de 4 à 5 mètres de diamètre, légèrement incliné et tournant à
environ 1 tour/mn (figure 3.8). Le cru pénètre à l'amont du four où s'achève la
décarbonatation et progresse jusqu'à la zone de clinkérisation (1450 °C). Sous l'effet de la
chaleur, les constituants de l'argile (silicates d'alumine et d'oxyde de fer) se combinent avec la
chaux provenant du calcaire pour donner des silicates et aluminates de chaux.
Broyage
Le clinker obtenu est véhiculé vers les trémies des broyeurs où il est finement broyé et
mélangé avec 3 à 5% de gypse, qui sert de régulateur de prise. Dans certains cas, on ajoute
d'autres constituants tels que le laitier, la pouzzolane, les cendres volantes et les fillers
calcaires pour l'obtention de divers types de ciment. Les compositions chimiques du clinker
sont mentionnées dans le tableau 3.1.
Les expéditions
Les grains de ciment sont récupérés à la sortie du broyeur et expédiés vers des silos de
stockage. Ces silos sont de forme cylindriques et de capacité pouvant aller jusqu'à 10.000
tonnes (figure 3.9).
- Expansion : Les volumes des pâtes de ciment, les mortiers et les bétons gonflent en
présence d’humidité ou d’eau. Les principales causes de l’expansion sont : - excès de
gypse, - excès de la chaux libre CaO. - excès de magnésium libre MgO. L’expansion est
mesurée selon NF EN 196-3, on utilisons la même appareil que celle de retrait.
Figure. 3.13 (a): moule prismatique 4x4x16 Figure. 3.13 (b): L’évolution des résistances
pour essais de compression des différents produits d’hydratation du
ciment.
Les normes NA 442 et EN 197-1 définie cinq types de ciments. Ils sont classés en
fonction de leur composition :
- CEM I : Ciment Portland artificiel,
- CEM II : Ciment portland composé,
- CEM III : Ciment de haut fourneau,
- CEM IV : Ciment pouzzolanique,
- CEM V : Ciment au laitier et aux cendres.
La composition des ciments est définie dans le tableau 3.2.
a. Les additions de type I: Ce sont des matériaux quasiment inertes, organiques naturelles
ou synthétiques spécialement sélectionnées qui, par leur composition granulométrique,
améliorent les propriétés physiques du ciment portland (ouvrabilité, pouvoir de rétention
d’eau….). Parmi ces additifs on distingue le calcaire, la poussière et les fillers :
- Fillers : les fillers sont des produits obtenus par broyage de certaines roches (calcaires,
Basaltes, laitiers, Bentonites, …). Ces produits agissent grâce à une granulométrie appropriée
sur certaines qualités du ciment. Les roches dures, comme le quartz, produisent généralement
des particules plus anguleuses, dont la demande en eau est supérieure à celle demandée par les
fillers calcaires. Les fillers présentent une certaine activité physico-chimique. Ils jouent tout
d’abord un rôle de nucléation vis-à-vis de l’hydratation du clinker. Cet effet n’est cependant
notable qu’aux jeunes âges. A long terme, les fillers siliceux peuvent contribuer faiblement à
une réaction pouzzolanique, alors qu’en présence d’aluminates, les fillers calcaires conduisent
à une formation rapide de composés appelés carbo-aluminates, ayant un certain pouvoir liant.
- Additions calcaire : le calcaire (CaCO3) appartient aux roches carbonatées riches en
chaux (CaO). Il est contenu dans la calcite, l’aragonite ou la marne. Le calcaire constitue une
matière première pour la fabrication du ciment. Des études ont montré certains avantages de
l’utilisation du calcaire comme ajout en remplacement du gypse (EL-Alfi, 2000). Les deux
principales caractéristiques du calcaire normalisé sont :
b. les additions de type II: Ce sont des matériaux finement broyés à caractère
inorganique, pouzzolanique ou hydraulique latent. Ils ont une teneur élevée en dioxyde de
silicium seul ou, en dioxyde de silicium et oxyde d’aluminium combinés. Parmi ces additifs
on distingue la fumée de silice, le laitier, les cendres volantes et les pouzzolanes naturelles.
Cendres volantes : les cendres volantes résultent de la combustion du charbon dans les
centrales thermiques ; elles sont récupérées au moyen de séparateurs pneumatiques et
électrostatiques puis humidifiées pour faciliter la manutention. Selon la norme NF EN 450
(1995), les cendres volantes sont une poudre fine constituée principalement de particules
vitreuses sous forme sphériques. Les compositions chimiques des cendres volantes dépendent
des impuretés contenues dans le charbon utilisé. Du point de vue minéralogique, les cendres
volantes se divisent en deux catégories qui diffèrent l'une de l'autre par leur teneur en CaO,
selon la norme ASTM C 618-94 (1995):
- Classe F : les cendres volantes contenant moins de 10 % de CaO produit de la
combustion de l'anthracite et du charbon bitumineux ;
- Classe C : les cendres volantes contenant entre 15 % et 35 % de CaO produit de la
combustion du lignite ;
Fumées de silice : les fumées de silice sont des sous-produits de la fabrication du silicium ou
de ferrosilicium. Ils se présentent sous forme de microsphères de silice ayant des diamètres
moyens de 0,1 μm. La surface spécifique varie de 20 à 25 m2/g. Les fumées de silice se
caractérisent par une structure vitreuse (produit très réactif) avec une haute teneur en silice (de
75 à 95%). Les fumées de silice agissent de trois façons dans les bétons ; action physique,
physicochimique et pouzzolanique. En effet, l’action physique consiste à chasser l’eau qui se
trouve entre les particules de ciment, ce qui plastifie le béton ayant un rapport E/L de 0,15 à
0,20. L’action physico-chimique se manifeste par un bouchage des pores de 0,1 mm de
diamètre à partir de l’âge de 7 jours, ce qui rend le béton à la fumée de silice tout à fait
imperméable. Son action pouzzolanique consiste à se combiner avec la chaux libérée par la
réaction d’hydratation et former des nouveaux hydrates. La proportion de fumée de silice dans
le ciment est limitée à 10 % en masse, selon NA 442 et EN 197-1 (NA 442, 2000 ; EN 197-1,
1996).
Laitier des hauts fourneaux : les laitiers des hauts fourneaux sont des sous-produits de la
fabrication de la fonte des usines sidérurgiques. Le laitier des hauts fourneaux est utilisé
généralement dans les ciments et dans les travaux routiers. La structure minéralogique d’un
laitier dépend de son mode de refroidissement, plus le refroidissement est rapide plus le laitier
est vitreux. Le laitier refroidi est en forme de granules ou boulettes et demande un broyage
pour être utilisé comme ajout minéral. Une fois utilisé avec le ciment, il a le pouvoir de
s’hydrater après la saturation du milieu de chaux et former de nouveaux hydrates qui
contribuent à améliorer les résistances mécaniques. Les particules de laitier, dont le diamètre
est inférieur à 10 µm, contribuent à la résistance du béton aux jeunes âges (jusqu'à 28 jours).
Les particules dont les diamètres sont compris entre 10 et 45 µm contribuent au
développement des résistances ultérieures. Les particules de laitier dont le diamètre est
supérieur à 45 µm ont de la difficulté à s'hydrater.
Pouzzolanes naturelles : les pouzzolanes sont des roches naturelles formées par des
projections volcaniques scoriacées. Leur couleur est généralement noire ou rouge selon le
degré d’oxydation du fer. Les pouzzolanes sont utilisées pour la fabrication du ciment. Selon
la norme algérienne NA 442 (2000) et la norme européenne EN 197-1 (1996) les pouzzolanes
naturelles se présentent en deux sortes :
- Des substances d’origine volcanique (verre volcanique, ponce, rhyolite, tuf, zéolite)
ou des roches sédimentaires (terre à diatomées, diatomites, gaize) ayant une
composition chimique et minéralogique appropriée ;
- Des argiles et des schistes activés thermiquement.
Méta kaolin : le méta kaolin est obtenu par calcination d’argile kaolinitique à une température
comprise entre 650 et 850 °C, suivie d’un broyage permettant d’atteindre une finesse très
élevée. La formation du métakaolin est sensiblement influencée, par la présence d’impuretés
ou par l’état de cristallisation du minéral de départ. Le matériau obtenu présente une
pouzzolanicité élevée et peut être considéré comme une addition très active.
4.1 Définition
4.2 Composition
Par définition, les mortiers contiennent des liants, des granulats et de l'eau;
éventuellement des adjuvants.
Liants : peut être du ciment portland, de la chaux ou du ciment de maçonnerie, ou un
des divers mélanges de ces matériaux.
La chaux : qui est le composant traditionnel du mortier, possède une plasticité et un
pouvoir de rétention d'eau excellent, mais sa résistance mécanique est faible et sa cure est
lente. La cure des mortiers de chaux s'effectue lentement par carbonatation sous l'effet du gaz
carbonique de l'air; ce processus peut être fortement ralenti par temps froid et humide.
Le ciment de maçonnerie : est un produit déposé contenant du ciment portland et un
filler minéral inerte (calcaire) et des adjuvants tels que des agents mouillants, des agents
hydrofuges et des entraîneurs d'air.
Les adjuvants : donnent la plasticité et le pouvoir de rétention d'eau que confère la
chaux aux mortiers de ciment et chaux. Certains ciments de maçonnerie sont des mélanges de
ciment portland et de chaux hydratée, avec en plus des adjuvants.
Granulats : Le sable est le granulat le plus employé fréquemment. Il est inerte et sert
tout d'abord à accroître la compacité. Ses limites granulométriques sont entre 0,080 mm et 4
mm.
Eau : remplit un double rôle: elle sert à hydrater le ciment et ce qui est plus important,
elle contribue à son ouvrabilité. Les mortiers devraient contenir la quantité d'eau maximale
compatible avec une ouvrabilité optimale. L'eau devrait être propre et ne pas contenir de
produits nocifs tels que des acides, des alcalis ou des matières organiques. Lorsqu'elle est
potable, on peut l'utiliser.
Adjuvants : sont employés pour les mortiers de maçonnerie et dans certains cas leur
emploi est certainement avantageux. Cependant, leur emploi n'est généralement pas
recommandé.
4.4 Propriétés
D'après leurs propriétés, les mortiers se subdivisent en deux catégories: les mortiers
plastiques et les mortiers durcis.
Une bonne ouvrabilité et un bon pouvoir de rétention d'eau sont essentiels à une qualité
maximale du rejointoiement.
Moule
Manivelle
Plateau
Charnièr
Base
Le moule et le plateau sont préalablement huilés. Le cône est rempli par une quantité de
mortier par couches successives, chaque couche est compactée par piquage à l’aide d’une tige. On
remonte verticalement le moule sans mouvement latéral et on laisse le mortier s’étaler sur la plaque
métallique. En utilisant la manivelle, on applique 15 cycles de chute. Chaque cycle dure entre 1 et 3
secondes. La hauteur de chute du plateau mobile est de 15 mm (figure 4.2). On mesure différents
diamètres Di qu’occupe le mortier étalé sur la table, et on calcule l’étalement comme suit :
Dm D0
étalement x100
D0
Avec :
Le tableau 3.5 montre l’ouvrabilité du mortier en fonction des résultats d’étalement trouvés à
l’aide de la table à chocs.
Exemple :
Soit un mortier normal avec un diamètre moyen après l’essai d’étalement Dm= 15 cm.
Le moule de cône de diamètre à la base D0=10 cm.
D D0
étalement% m 15 10
x100 50% .
x100 10
D0
D’après le tableau 4.1 : pour un étalement de 50% on aura une ouvrabilité ferme
rejointoiement une force maximale et par le fait même ces qualités sont plus importantes que
la résistance du mortier à la compression. La résistance à la flexion est également importante,
parce qu'elle détermine la capacité d'un mortier à résister à la fissuration. Les mortiers
devraient toujours avoir moins de résistance que les éléments de maçonnerie pour que les
fissures se produisent dans les joints, où elles peuvent être facilement colmatées.
La résistance à la traction par flexion des mortiers a été évaluée par des essais de flexion
3 points effectués sur des éprouvettes prismatiques 4×4×16 cm3, avec une vitesse de
chargement de 50 N/s.
L=3a
L’ = 4 a
La formule de la RDM pour le calcul de la contrainte de flexion est donnée comme suit :
M
R y
f
I
Avec :
PL
M : moment de flexion, M
4 (L = 3a)
bh3 a4
I : moment d’inertie de la section transversale, I
12 12
9P
Rf
2a 2
Où :
Fc
R
C
A
(MPa)
Avec :
Demi -prisme
Exemple :
Déterminer la résistance à la traction et à la compression d’un ciment portland à 28
jours coulé sur une éprouvette prismatique (4×4×16) cm. Sachant que les valeurs de l’effort
affiché sur le comparateur de la presse et de 2000N pour la flexion et 45000 pour la
compression.
La résistance à la traction
Rf 9
9(2000) 5.62MPa
P 2
2a 2 (40)
2
La résistance à la compression
RC 45000
F
A 28.12MPa
1600
Référence Bibliographiques
Neville A.M., Propriétés des bétons. Quatrième édition. Edition française par
CRIB, Editions Eyrolles, 2000.
Normalisation
ASTM C 618-94., ‘’Standard Specification for coal fly ash and raw or calcined
natural pozzolan for use as a mineral admixture in Portland cement
concrete’’, ASTM Standards in ACI 301 and 318, Publication SP-71, 1995,
ACI, Farmington Hills, pp.238-240.