LAHARINDRAIKO Danny Robson L3-Droit Privé: Thème: Réflexion Sur La Proportionnalité Des Peines
LAHARINDRAIKO Danny Robson L3-Droit Privé: Thème: Réflexion Sur La Proportionnalité Des Peines
LAHARINDRAIKO Danny Robson L3-Droit Privé: Thème: Réflexion Sur La Proportionnalité Des Peines
Introduction générale :
Elle fait partie des sept principes fondamentaux du droit pénal ; essentiellement un
principe protectrice en faveur du citoyen. A cet effet, on est tenté reprendre les mots du
professeur Yves, qualifiant des « peines symétriques »2 ; la proportion entre les délits et
les peines. Cette appellation sous- entend une proportion symétrique entre la peine
encourue et l’infraction commise.
Définir catégoriquement la proportionnalité n’est pas une entreprise aisée. Cette notion
qui vient tout droit de l’Arithmétique, a fait son entrée de manière conceptuelle dans la
science juridique. Bien évidemment, on se borne à cadrer notre définition dans le droit
pénal, l’objet de cette étude. Ceci étant, restons téméraire et tentons de bien caractériser
la proportionnalité précise en proportionnalité juridique. En substance, on peut, a priori,
au sens courant du terme, la définir aisément comme une : « rapport des parties entre
elles et avec leur tout »4. Cette définition donnée par Littré est loin d’être suffisante
pour diriger notre réflexion. D’autant plus que Littré fait une distinction terminologique
et syntaxique sur la qualification « proportionnément » et « proportionnable » qui
1
Beccaria, César, Traité des délits et des peines, chapitre IV : Proportion entre les délits et les peines, J. Fr.
Bastien, Coll. Bibliothèque nationale, Paris, 1877, p. 29.
2
Jeanclos, Yves, les 7 principes du droit pénal, chapitre V : Le principe de proportionnalité et d’individualisation
des peines, 2e édition, Hachette supérieur, coll. La bibliothèque de l’étudiant, Paris, 2017, p.113.
3
ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, Flammarion, Paris, 1992, p.142.
4
LITTRÉ, Dictionnaire de la langue française, proportion, Hacette, Paris, 1874, vol.3, p.1353.
semble actuellement tombé en désuétude. Ainsi, la dernière édition du Dictionnaire de
l’Académie française, définit clairement la proportionnalité comme « un rapport qui
unit des grandeurs, des quantités proportionnelles entre elles, d’adéquation et d’équilibre
»5. En un sens général, la proportionnalité est un rapport adéquat entre deux choses qui
a une valeur juste et équilibre. Cette définition nous semble bien portante pour
transposer la proportionnalité précise ou mathématique en proportionnalité conceptuelle
ou juridique.
Ainsi la notion est défini juridiquement, il importe d’apporter un sens spécifique à cette
proportionnalité juridique : celle de la justice. Force est de constater que la justice est
l’emblème universelle du droit. On assimile ainsi la notion de proportionnalité à la
justice pénale. La loi, autrefois, qualifiée de draconienne, est par la lecture de l’histoire
du droit répressif, doit-être tempérée ou modéré. Il n’y a aucune justice dans une
punition odieuse. Au contraire, l’acte relève de l’absurdité et de la tyrannie.
Notre code pénal, est marqué, selon l’influence grandissante de la pensée occidentale
dans notre geste de reprise de l’ancien code pénal Français de 1810. Dans son exposé
des motifs, l’intérêt et le salut de la société dirigent l’esprit de ce fameux code.
Cependant, il est judicieux de préciser que contrairement à notre code pénal, celui de la
législation française en vigueur est explicite dans le principe de proportionnalité des
peines, notamment dans l’article 130-1 du code pénal français7.
Le souci de la stricte proportion était déjà établi par l’article 8 de la Déclaration des
droits de l’homme et des citoyens : « La loi ne doit établir des peines strictement et
évidemment nécessaire ». Une Déclaration qui conditionne l’esprit des rédacteurs du
code pénal de 1810 ; il confie au juge un pouvoir empreint de flexibilité pour la
détermination des sanctions qui doivent être « strictement et nécessaire ». L’article 8
précité, sous l’influence des esprits de lumière, évite pour la première fois la montée
aux extrêmes dans la détermination des peines alors que le code pénal ancien (en vigueur
à Madagascar) est connu par sa sévérité pour l’infraction classée comme crime.8
5
« Proportionnalité », Dictionnaire de l’Académie française, 9 éd., vol. 3, 2011 :
e
Précisons cependant que jusqu’au XVIIIe siècle, il ne s’agit que d’une utopie juridique,
un principe morale de la justice. C’est surtout XIXe siècle qu’elle est devenu un principe
9
DURKHEIM, Emille, léçon de sociologie criminel, Flammarion, coll. Bibliothèque de savoir, 2022, p.14, livre
électronique google book.
10
Chetard, Guillaume, La proportionnalité de la repression : étude sur les enjeux du contrôle de
proportionnalité en droit pénal français, thèse en vue de l’obtention du diplôme de doctorat, Strastbourg, p.14
11
V. la traduction proposée par THÉODORIDÈS, « La peine dans le régime pharaonique », Recueils de la Société
Jean Bodin pour l’histoire comparative des institutions, 1991, p. 26-27 : « … veillez à ne pas faire appliquer de
châtiment à un inculpé irrégulièrement ni disproportionnellement. »
.
12
« Non-linéaire », il faut signifier ce mot dans un sens figuré ; la proportionnalité ici, ne suit pas un dessin
linéaire, c’est-à-dire, il ne concerne pas qu’un seul pays (Egypte), le principe va en effet va se construire au fur
et à mesure de l’histoire du droit dans différent pays.
de droit à mettre en pratique, martelée par la révolution française sous l’influence des
théoriciens et philosophe des lumières : Rousseau, Montesquieu, Beccaria, etc.
L’actualité juridique semble ne pas tenir rigueur de la modération des peines. Même si
cette préoccupation inquiète le droit depuis l’Antiquité, l’époque contemporaine reste
hésitante sur la théorie et la pratique.
L’évolution du droit positif semble avoir pris de vitesse à ceux de la doctrine. La notion
de proportionnalité, en droit pénal comme dans les autres branches du droit relevant de
la compétence en principe de l’autorité judiciaire. Le problème ne vient pas uniquement
de l’effectivité du contrôle mais surtout aux modalités de son exercice. C’est dans ce
sens que la présente étude témoigne l’importance de la proportionnalité des peins dans
le droit pénal malgache.
Il est nécessaire de dresser préalablement un plan qui nous sert de tremplin dans
l’analyse de ce thème, la première partie sera dans ce cas consacrée à l’omniprésence
du principe fondamentale de la proportionnalité des peines (première partie).Ensuite,
on verra les enjeux de la proportionnalité des peines : garant de la justice pénale
(deuxième partie).
PREMIERE PARTIE : LA PROPORTIONNALITE DES PEINES : UN
PRINCIPE FONDAMENTALE OMNIPRESENT