These Mabrouk Kais
These Mabrouk Kais
These Mabrouk Kais
présentée
ésentée pour obtenir le grade de docteur de l’Ecole
l
Nationale Supérieure des Télécommunications
Kaïs MABROUK
Que Madame Martine VILLEGAS, Professeur à l’ESIEE trouve ici mes sincères
remerciements, pour avoir bien voulu rapporter ce travail.
Je tiens à exprimer mes plus vifs remerciements à Monsieur Huyart Bernard (‘mon
gourou des cinq-port’), Professeur à l’ENST et Responsable du Laboratoire RFM pour
m’avoir accompagné et dirigé tout au long de cette merveilleuse expérience et de m’avoir
accueilli malgré les difficultés qui se sont présentées et pour tous les précieux conseils qu’il m’a
donné tout au long de ce travail. Surtout je tiens à le remercier de m’avoir expliquer « sans bla
bla, Maxwell et tralala…», le phénomène concret de la propagation d’onde et ceci sans faire
appel à l’Ether. J’espère qu’il trouvera dans ce travail, ma grande reconnaissance et mon respect
absolu.
De même, je remercie tous les permanents du groupe RFM pour leur gentillesse et leur
disponibilité : Eric, Anne-claire et Jean-Christophe. Je tiens aussi à associer à ces remerciements
l’ensemble du département COMELEC, et en particulier : Chantal CADIAT, Danielle CHILDZ,
Marie BAQUERO, Karim BEN KALAIA ainsi que Florence BESNARD et Stéphane
BONENFANT qui m’ont facilité toutes les démarches administratives au sein de l’école.
Un travail de thèse représente toujours une continuité. Pour cela je n’oublis pas de
remercier tous les anciens thésards qui ont contribué directement ou indirectement à ma
formation par la recherche notamment par ordre de pertinence: Dr.Guillaume Neveux,
Dr.Fernando Rangel de Sousa, Dr.Sara Abou Chakra, Dr.Ghalid Idir Abib et Dr.Souheil ben
Smida. Qu’ils trouvent dans cette thèse ma grande reconnaissance.
Je remercie aussi Sami, Rym, Hassan, Antoine, Judson, Yem, Ludovic, Hajar, Sofia,
Charif, Ihssen, Mohammad, ainsi que les nouveaux doctorants Ramzi, Fabrice et Michael...
Je remercie aussi l’ensemble des étudiants et des élèves que j’ai eu l’occasion
d’encadrer (pour leurs projets de fin d’étude et pour leurs stage de Master): Mr Maad Hassen
Maad (Doctorant à TELECOM Lille I et l’Université de Reims) et Mlle Soumaya Sallem
(Doctorante à THALES/INT).
Je tiens à adresser ma reconnaissance à tous mes prof et en particulier ceux et celles qui
ont su m’encourager et m’aiguiller au moment où je décrochais notamment Mr Sami Chtara,
mon Prof de math lors de ma 4éme et en Terminal ainsi que Mme Zghibi Raja, ma Prof
d’informatique en Terminal.
Je ne remercierais jamais assez celui qui m’a fait aimer les micro-ondes et qui m’a aidé
même à débloquer mes soucis de financement de thèse mon MdC Dr Ghazi Kassab.
Je remercie aussi Dr.Abdellatif Belhadj Mohamed et j’espère qu’il trouvera dans cette
thèse le fruit de ces efforts et ma grande reconnaissance.
ﺑﺴﻢ ٲﷲ اﻟﺮﺣﻤﺎن ٲﻟﺮﺣﻴﻢ
Des remerciements particuliers vont à toute ma famille pour leur soutien inconditionnel :
- Mon papa :
J’espère qu’il trouvera dans ce travail les valeurs qu’il m’a transmis, notamment: la
rigueur, la méthode, la patience et la persévérance.
- Ma maman :
J’espère qu’elle trouvera aussi tout ce qu’elle m’a transmis dans le résultat de ces
travaux: la générosité, la créativité et le courage d’aller jusqu’au bout.
Je n’oublie pas mes grands parents, mes tantes et mes oncles, en particulier mon oncle
Mohamed Fourty.
A mes chères sœurs, j’adresse ma gratitude. Elles, qui sans le savoir ont fait plus qu’il ne
le fallait pour que le cinq-port puisse un jours être calibré d’une manière complément aveugle!
Je profite de l’occasion pour dire à mes neveux Mohamed et Mouhib ainsi que leur sœurs
Firdaws que j’attends beaucoup d’eux.
Je tiens aussi à remercier le nouveau né! Mon fils Mohamed-Amine (J’espère qu’il fera
beaucoup mieux que son papa).
Aussi, je remercie mes frères Mohamed Amor, Aziz Boulahya, mes complices depuis
l’enfance, pour leur aide, leur gentillesse et leur complicité.
Finalement, je dédis cette thèse à mes deux nations; celle qui m’a vue naître et celle d’où
ont commencé à pousser mes racines.
Résumé
La première partie de ce travail est consacrée à une étude comparative entre les différents
types de démodulateurs cinq-port et triphasés. Cette étude a permis de mettre en évidence l'aspect
tridimensionnel des démodulateurs cinq-port et triphasés, de gagner 20dB en termes de réjection
des produits d'intermodulation des signaux adjacents et de trouver une nouvelle méthode de
calibrage aveugle du récepteur.
La seconde partie de la thèse se concentre sur le prototypage d'un système MIMO. Cette
phase nous a permis d’exposer les difficultés de mise en place de ce genre de système et de
souligner les nouvelles problématiques qui n’apparaissait pas auparavant dans les systèmes
mono- transcepteur. Aussi, un algorithme de Formation de Faisceau a été développé dans cette
partie. Ce FF numérique a permis non seulement d'accroître la capacité mais aussi la qualité de
liaison en considérant le système MIMO comme N système SIMO en parallèle. Comparativement
à la technique ZF(Zero Forcing), nous démontrons que le FF permet d'obtenir une meilleure
qualité de signaux pour des faibles valeurs de rapport signal à bruit.
Sommaire
Introduction générale........................................................................................................................8
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication ...............................................13
Introduction ................................................................................................................................13
1.1 Propagation...........................................................................................................................14
1.1.1 La propagation en espace libre......................................................................................14
1.1.2 La propagation hors espace libre...................................................................................15
1.1.3 Le bruit radioélectrique .................................................................................................19
1.2 Canal de propagation............................................................................................................20
1.2.1 Modélisation du canal de propagation ..........................................................................20
1.2.2 Dispersions dans les canaux..........................................................................................22
1.2.3 La sélectivité des canaux...............................................................................................25
1.2.4 La diversité dans le canal ..............................................................................................26
1.2.5 Capacité du canal ..........................................................................................................27
Conclusion..................................................................................................................................28
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : .............................................................................29
Chapitre 2 Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio................................................31
Introduction ................................................................................................................................31
2.1 Modulation des signaux .......................................................................................................32
2.2 Les récepteurs.......................................................................................................................33
2.2.1 Paramètres caractéristiques d’une chaîne de réception .................................................33
2.2.2 Architectures des récepteurs..........................................................................................40
Conclusion..................................................................................................................................52
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...................................................................................55
Chapitre III Les systèmes multi-antennes ......................................................................................57
Introduction ................................................................................................................................57
3.1 Le système de radiocommunication SIMO..........................................................................58
3.1.1 Modèle du canal SIMO .................................................................................................58
3.1.2 Capacité du canal SIMO ...............................................................................................59
3.1.3 Formateur de faisceaux ou beamforming dans les systèmes SIMO..............................60
3.2 Les systèmes de Radiocommunication MIMO ....................................................................72
3.2.1. Modèle théorique d’un système MIMO .......................................................................72
3.2.2. Les techniques MIMO..................................................................................................73
3.2.3. Récepteurs numérique MIMO......................................................................................83
Conclusion..................................................................................................................................86
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...................................................................................90
Chapitre IV Etude comparative entre les deux types de démodulateurs Zéro-IF : cinq-port et IQ
classique, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle. ...........................94
Introduction ................................................................................................................................94
4.1 Présentation classique du récepteur Zéro-IF cinq-port ........................................................95
4.2- Etude comparative des deux architectures de démodulateurs Zéro-IF ...............................98
4.2.1 Le démodulateur triphasé ..............................................................................................98
4.2.2 Effet de Non-linéarités sur les démodulateurs Zéro-IF et rejection de la distorsion
d’intermodulations d’ordre 2................................................................................................100
4.2.3 Simulation du comportement des démodulateurs Zéro-IF face à un canal adjacent...103
4.2.4 Etat de l’art des techniques de rejection de l’intermodulation d’ordre pair ................107
4.2.5 Circuits conçus et bancs de mesure.............................................................................109
4.2.6 Résultats de mesure.....................................................................................................113
4.3 Aspect tridimensionnel de la technique 5-port pour les récepteurs Zéro IF ......................117
4.3.1 Le cinq port et le triphasé dans un contexte récepteur ................................................117
4.3.2. Orthogonalité aux canaux adjacents...........................................................................121
4.4. Calibrage aveugle du cinq-port et du triphasé...................................................................126
4.4.1. Etat de l’art sur les techniques de calibration.............................................................126
4.4.2. La technique de calibration aveugle...........................................................................128
4.4.3. Résultats de mesures ..................................................................................................131
Conclusion................................................................................................................................136
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES: ................................................................................137
Chapitre 5 Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture MIMO à
multiplexage de faisceaux en réception .......................................................................................142
Introduction ..............................................................................................................................142
5-1 Plateforme MIMO 2×2 ......................................................................................................143
5-1-1 Plateforme MIMO utilisant la technique de démodulation cinq-port avec pré-
calibration.............................................................................................................................143
5.1.2 Calibration de bande de base en bande de base d’un système MIMO utilisant la
technique cinq-port...............................................................................................................150
5.2 Récepteur Numérique MIMO à multiplexage spatial par la formation de faisceaux.........160
5.2.1 Algorithme de FF numérique pour le récepteur MIMO..............................................163
5.2.2 Banc de test et résultats de simulation ........................................................................169
Conclusion................................................................................................................................174
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES: ................................................................................176
Conclusion générale & Perspectives ............................................................................................179
PUBLICATIONS :.......................................................................................................................186
Introduction générale
Introduction générale
Le terme Wireless ou sans-fil est devenu très attractif aussi bien dans le domaine du
grand public que dans le domaine industriel. Cette expression synonyme de liberté et de
magie accorde aux systèmes la possibilité de communiquer sans les figer. Ces systèmes se
trouvent aussi bien dans l’Airbus A380 que dans une simple « souris» de PC. Le futur prévoit
non seulement des véhicules communicants (Car-to-Car) mais aussi des transmetteurs
intelligents capables de s’adapter à leur environnement. Les systèmes sans-fil évoluent au
rythme des avancées technologiques atteintes dans toutes les disciplines scientifiques ;
Traitement de signal, micro-électronique, nanotechnologie, logiciels, mathématiques …
Communiquer une information devint un besoin fondamental pour les grandes nations,
tel fut le cas pour la chine 4000 av.J-C qui créa le service postal. Ce service se développa au
cours des civilisations jusqu'à atteindre un besoin accru d’aller encore plus vite et plus loin.
Une information peut être décisive pour l’avenir d’une nation, d’une entreprise ou d’une
personne. En mars 1896, Alexandre Popov fait la première expérience à l’université de Saint-
Pétersbourg du téléphone sans-fil. Un an plus tard Guglielmo Marconi déposa le premier
brevet (1897) et créa la première compagnie (1907) de téléphonie sans-fil.
Les réseaux sans-fil sont classés selon les distances des liaisons radiofréquences (RF).
Le WPAN (Wireless Personal Aera Network) permet de relier des gadgets tel que le kit main
libre, l’appareil photo, l’imprimante, le PC ou le PDA. Les systèmes qui réalisent ce type de
liaison se nomment actuellement Bluetooth et HomeRF. Ils opèrent dans la bande ISM
(Industriel, Scientifique, et Médical) avec une portée de quelques mètres.
8
Introduction générale
Toujours dans la bande ISM, le réseau WLAN (Wireless Local Aera Network) parmi
ces standards on trouve le Wi-Fi, permet aux systèmes de se connecter entre eux ou au réseau
internet. La distance de liaison sans-fil est de l’ordre de quelques dizaines à quelques
centaines de mètres.
Les systèmes Radiocom2000, AMPS, TACS, NTM, GSM, DCS, DECT, NADC,
CDMAone, PDC, PHS, GPRS, EDGE, UMTS, LTE, WiMax sont des systèmes de téléphonie
mobile. Ils sont classés dans les réseaux métropolitains WMAN (Wireless Metropolitain Aera
Network). Ces systèmes permettent des liaisons à des distances de quelques Km à quelques
dizaines de Km avec des débits de l’ordre de 100Mbits/s pour les dernières générations.
9
Introduction générale
démontre qu’il est possible d’accroître linéairement la capacité d’un canal en utilisant
plusieurs émetteurs-récepteurs transmettant des signaux dans la même bande de fréquence. Ce
qui permet de créer l’équivalent de plusieurs transmetteurs en parallèle et ainsi d’augmenter
d’une manière significative la capacité du canal. Cette technologie est connue sous le vocable
MIMO (Multiple Input Multiple Output) et a suscité de nombreuses études pendant ces
dernières années.
Nous proposons dans cette thèse de traiter quelques problématiques de cette technique
MIMO : La première est le prototypage des systèmes MIMO, la seconde est l’utilisation des
démodulateurs Zero-IF dans un système MIMO, la troisième est une comparaison entre
plusieurs types de démodulateur Zero-IF, la quatrième est l’allégement de la procédure de
calibrage dans les démodulateurs cinq-port/Triphasé, cinquièmement nous proposons une
solution pour la suppression totale de l’étape de calibration du cinq-port, et finalement nous
proposons un nouveau récepteur numérique pour les systèmes MIMO à multiplexage spatial
basé sur la formation de faisceaux.
Ce manuscrit est décomposé en cinq chapitres. Dans le premier chapitre de cette thèse,
nous présenterons les différentes modélisations d’un canal, ce qui permettra dans la suite de
nos travaux d’appréhender le dimensionnement et la conception physique et logicielle de
notre système de communication.
Le second chapitre rappelle brièvement les principes de la modulation faite au niveau
des émetteurs puis nous détaillerons le récepteur dans le cas d’une liaison SISO (Single Input
Single Output). Dans cette section, un état de l’art des architectures de réception ainsi que les
paramètres de caractérisation sont présentés. Finalement, une conclusion justifie le type de
démodulateur choisi ainsi que les problèmes à résoudre.
Ensuite, deux parties distinctes sont présentées dans le chapitre III. Dans la première
partie de ce chapitre nous présentons l’intérêt de la diversité d’antenne en réception ainsi que
les différentes techniques de formation de faisceaux associées. La seconde partie de ce
chapitre traite des différentes techniques MIMO actuelles. Cela nous permettra de choisir une
des techniques à mettre en œuvre dans la réalisation du banc MIMO et de souligner les
problématiques intéressantes que nous avons explorées dans le cadre de cette thèse. Ce
chapitre donne donc les bases pour la description du récepteur original pour un système
MIMO que nous avons réalisé et qui sera présenté dans le dernier chapitre de cette thèse.
10
Introduction générale
Dans l’avant dernier chapitre, la première partie présente une étude comparative entre les
démodulateurs Zero-IF : le IQ classique et le cinq-port. Dans la seconde partie de ce chapitre,
nous démontrons un aspect original des démodulateurs cinq-port qui nous a permis de
proposer une nouvelle façon d’observer et d’interpréter le fonctionnement du démodulateur
cinq-port. Cette nouvelle observation nous a permis de développer une méthode originale, très
simple à mettre en œuvre, pour la calibration aveugle des récepteurs de types cinq-port ce qui
sera le sujet de la dernière partie de ce chapitre.
Quand au dernier chapitre, il se compose de deux parties. La première est consacrée à
la description de la plateforme MIMO 2×2 mise en place au sein de notre laboratoire. Le cœur
de ce système est le démodulateur cinq-port utilisé après chaque antenne de réception. Par la
suite nous présentons la méthode de calibration de bande de base en bande de base du système
MIMO pour remédier aux problèmes de calibration d’un banc MIMO en utilisant le cinq-port
comme démodulateur. La deuxième partie, quant à elle, est consacrée au nouveau récepteur
numérique pour système MIMO à multiplexage spatial par la formation de faisceau. Dans ce
travail, une méthode originale a été découverte où les deux approches MIMO et SIMO sont
exploitées.
Finalement, une conclusion générale est faite sur les systèmes multi-antenne et sur les
récepteurs et des perspectives recherche sont proposées.
11
Chapitre I
Environnement des systèmes de
radiocommunication
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
Introduction
13
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
1.1 Propagation
C’est une puissance de réception maximale. Cette valeur ne prend pas en compte la
dépolarisation, la désadaptation et les variations spatiales du gain des antennes.
On en déduit l’affaiblissement de la liaison :
2
Pr ⎛ λ ⎞
L= = G eG r ⎜ ⎟ (1.2)
Pe ⎝ 4πd ⎠
14
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
Les pertes en fonction de la distance et les effets de masquage [1] sont les phénomènes
à l’origine de ces variations. La décroissance en 1/d est la principale perte de puissance. La
densité de puissance se réduit au fur à mesure que l’onde s’éloigne de sa source jusqu'à
atteindre l’antenne réceptrice. L’influence des obstacles rencontrés par l’onde varie selon
leurs configurations.
Distance en m
15
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
petite et grande échelle. Comme le décrit la figure 1-2, les pertes à grande échelle définissent
les fluctuations de la puissance moyenne mesurées sur un déplacement de plusieurs dizaines
de longueurs d’onde. Les fluctuations à petite échelle sont observées sur un déplacement
suffisamment petit (quelques longueurs d’onde). La présence d’obstacles dans
l’environnement de propagation causant l’apparition de différentes répliques du signal émis
au niveau du récepteur est la cause principale de ces variations. Selon leurs phases d’arrivée
au niveau de l’antenne, la somme de ces répliques peut être constructive ou destructive. C’est
la source du phénomène d’évanouissement. Ces obstacles naturels (sol, arbres, bâtiments,
etc.) se trouvent sur le trajet de l’onde. Il en résulte une multitude de trajets et donc, une
multitude d’ondes retardées, atténuées et déphasées au niveau du récepteur. Ces phénomènes
sont détaillés dans la section suivante.
Les obstacles rencontrés par le signal lors de son trajet de l’antenne d’émission à
l’antenne de réception agissent différemment sur le signal. En effet, différents phénomènes
apparaissent selon la taille vis à vis de la longueur d’onde λ, de la nature et de la forme de ces
obstacles [2].
16
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
d’interventions des autres types d’interactions. C’est une grande source de mutli-
trajets.
Diffusion: La diffusion apparaît s’il existe sur le trajet de l’onde une zone très dense
d’objets de dimensions du même ordre de grandeur ou inférieures à la longueur
d’onde. Le même phénomène est observé avec une surface rugueuse présentant des
irrégularités suffisamment petites. L’influence de la position spatiale de l’obstacle est
illustrée sur la figure 1-3. On distingue deux principaux types de réflecteurs :
Diffuseurs locaux: Les diffuseurs locaux sont les obstacles proches de l’émetteur ou
du récepteur. Au niveau du récepteur, les diffuseurs placés dans son voisinage
occasionnent un grand étalement angulaire des échos et un étalement temporel faible.
Les diffuseurs proches de l’émetteur introduisent de faibles étalements, temporel et
angulaire.
Diffuseurs lointains: Les diffuseurs lointains désignent les obstacles éloignés
simultanément de l’émetteur et du récepteur. Ils donnent lieu à des trajets multiples
généralement caractérisés par un fort étalement temporel.
Fig.1.3 : Influence de la localisation spatiale des diffuseurs sur la réponse du canal de propagation.
17
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
18
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
relation qui permet d’estimer les pertes dues au canal de propagation. Elle s’exprime en
fonction de la distance entre l’émetteur et le récepteur, le gain des antennes, la fréquence
porteuse de l’onde et le type de canal de propagation.
où f est la fréquence de l’onde émise en MHz et d la distance entre les deux antennes
exprimée en km.
Comme on peut le déduire de cette relation, les pertes moyennes de puissance ne sont plus
proportionnelles à d2 comme c’était le cas dans un espace libre, mais à dα où α est une variable
dépendante de l’environnement. Les différentes valeurs de α en fonction du type
d’environnement sont présentées dans le tableau suivant :
Environnement Valeur de α
Espace Libre 2
Un signal radioélectrique est dit bruit s’il ne transporte pas l’information utile et
perturbe la liaison. Il est considéré comme aléatoire. Le milieu de propagation ainsi que les
dispositifs électroniques de l’émetteur et du récepteur sont respectivement ces origines
19
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
externes et internes [2,5]. Les sources de bruits externes peuvent être de nature extra-terrestre
ou terrestre. Elles regroupent les bruits et les parasites atmosphériques, les rayonnements
divers captés par l’antenne, les interférences éventuelles entre les utilisateurs du milieu de
transmission ou encore les bruits d’origine industrielle. Le bruit interne a pour origine le
mouvement brownien des électrons présents dans les composants électroniques du récepteur.
Ces électrons évoluent indépendamment les uns des autres tout en suivant une même loi. Le
bruit interne peut alors être modélisé, d’après le théorème de la limite centrale [6], par un
processus gaussien.
Le bruit interne est considéré comme blanc, ce qui veut dire que sa densité de
puissance est la même quelque soit la fréquence. Nous regroupons dans ce manuscrit tous les
bruits résultant de différentes sources dans la notation N(t).
P −1
h (τ, t ) = ∑ β p (t )e i (2 π υ pt + )δ (τ − τ
θ p (t )
p ) (1.4)
p=0
20
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
impulsionnelle du canal de propagation permet de lier les signaux reçus r et émis s, selon les
relations 1.5 et 1.6, où n désigne le terme de bruit additif gaussien.
r (t ) = (h * s )(t ) + n (t ) (1.5)
+∞ P −1
= ∫ ∑β p (t )e i (2πυ t +θ (t ))δ (τ − τ p )s(t − τ)dτ + n(t )
p p
(1.6)
−∞
p=0
P −1
r (t ) = ∑β p (t )e i (2πυ t +θ (t ))s (τ − τ p ) + n (t )
p p
(1.7)
p =0
Il est ainsi possible de définir la réponse impulsionnelle h du canal dans l’espace temps-
retard. Cette réponse désigne la fonction d’étalement des retards [7]. D’autres relations
permettent la caractérisation du canal. Ces relations sont les espaces fréquence-temps, retard-
Doppler et fréquence-Doppler et sont définies dans les expressions suivantes :
+∞
H(f , t ) = ∫ h (τ, t )e −2iπfτ dτ Fréquence-Temps (1.8)
−∞
+∞
D(τ, υ) = ∫ h (τ, t )e −2iπυt dt Retard- Doppler (1.9)
−∞
+∞ +∞
F(f , υ) = ∫ ∫ h (τ, t )e − 2iπ(υt +fτ )dτdt Fréquence-Doppler (1.10)
− ∞ −∞
Un diagramme défini dans [7] est appelé diagramme de Bello. Il permet d’établir une
relation simple entre les fonctions introduites et la fonction de transfert, la fonction de
diffusion ainsi que la réponse bi-fréquentielle du canal. Chaque relation est reliée à une autre
par l’opération de transformée de Fourier directe ou inverse. La connaissance d’une de ces
fonctions permet alors la connaissance totale du canal de propagation.
21
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
h(τ,t)
H(f,t)
D(τ, ν)
22
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
1
BC ≈ pour ρf =0.5 (1.11)
5σ τ
1
BC ≈ pour ρf =0.9 (1.12)
50σ τ
fr = fc+ fd (1.13)
23
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
Amplitude
24
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
9
tc ≈ (1.16)
16πf d max
Un signal transmis peut être caractérisé par sa durée symbole TS ainsi que sa bande
BS. La robustesse de ce signal dépendra des rapports Ts/tc et Bs/Bc.
Bs << Bc, Ts >> στ : si la bande occupée par le signal est inférieure à la bande de
cohérence du canal, ou la durée du symbole émis est largement supérieure à la
dispersion des retards, alors, les fréquences du spectre sont corrélées. Ainsi, les
fréquences du spectre du signal subissent les mêmes amplifications ou atténuations.
Dès lors, le canal est considéré comme non sélectif en fréquence et à
«évanouissements plats».
Bs > Bc, Ts < στ : si la bande occupée par le signal est supérieure à la bande de
cohérence du canal, ou la durée du symbole émis est inférieure à la dispersion des
retards, alors, les fréquences du spectre sont décorrélées. Lors d’un évanouissement
dans la bande de cohérence, une partie du signal seulement sera perturbée. Le canal
est dit sélectif en fréquence. En outre, la durée du symbole étant inférieure à la
dispersion des retards, des interférences entre symboles apparaissent.
25
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
Ts < tc, Bs > Bd : si la durée du symbole émis est inférieure au temps de cohérence du
signal, ou la bande occupée par le signal est supérieure à la bande Doppler, alors, le
canal est dit à «évanouissements lents». Le canal est alors non-sélectif en temps. La
réponse impulsionnelle du canal reste constante sur plusieurs symboles consécutifs.
Ts >> tc, Bs << Bd : si la durée du symbole émis est largement supérieure au temps
de cohérence du signal, ou la bande occupée par le signal est largement inférieure à la
bande Doppler, alors, le canal est dit à «évanouissements plats». Dans ces conditions,
la réponse impulsionnelle du canal varie de façon significative pendant la durée d’un
symbole. Le canal est alors sélectif en temps.
Bs
Df = (1.18)
Bc
26
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
l’indépendance des évanouissements qui est dite « distance de cohérence ». Alors que la
cohérence fréquentielle est engendrée par les multi-trajets arrivant à des instants différents, la
cohérence spatiale à l’émission/réception est engendrée par les multi-trajets partant/arrivant
de différentes directions spatiales.
En fonction du rapport signal sur bruit (SNR), il est possible d’estimer la vitesse
maximale des bits à transmettre sur un support physique tout en garantissant un certain seuil
d’erreur. Cette vitesse est connue par la capacité canal d’un système de communication. Elle
permet d’exprimer le taux maximal de bit possible à transmettre tout en garantissant une
faible perte de données. Elle est mesurée en bits par seconde par Hertz (bits/s/Hz). Elle
permet de définir l’efficacité spectrale d’un canal.
En effet, un système mono-antenne (SISO) étant perturbé seulement par un bruit blanc
additif gaussien peut atteindre une capacité maximale de [12] :
Pour de hauts SNR, nous pouvons voir qu'il faut un gain de 3dB au niveau du SNR
pour augmenter la capacité de 1 bit/s/Hz.
27
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
En prenant en compte un canal non idéal sujet à des évanouissements aléatoires, nous
pouvons introduire un gain h d'amplitude complexe gaussienne de puissance unité et écrire la
capacité ergodique (moyenne) :
⎣ (
CSISO = E ⎡log 2 1 + ρ ′ h
2
)⎤⎦ bits/s/Hz (1.20)
[ ]
où E[]⋅ est l’opérateur espérance, ρ ′ = P0 σ 2 avec P0 = s 2 la puissance émise et σ 2 = E n 2 la
variance du bruit.
Conclusion
28
Chapitre I : Environnement des systèmes de radiocommunication
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
29
Chapitre II
Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Introduction
Les informations sur un canal radio, sont transmises d’un point de départ vers un point
d’arrivée. Au départ, l’information est mise en forme selon un protocole Radio
compréhensible à l’arrivée. L’émetteur est la partie qui se charge de mettre sur le canal de
propagation les informations à transmettre. De l’autre coté, c’est le récepteur qui s’occupe de
redonner à l’utilisateur l’information transmise avec la plus grande fidélité possible.
31
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Le canal de propagation radio est partagé entre plusieurs utilisateurs. Selon la bande
attribuée, un émetteur transpose les signaux en bande de base vers la bande dans laquelle il lui
est autorisé de transmettre. Les signaux à transposer représentant le signal en bande de base
peuvent être un signal analogique ou numérique. Un signal RF peut être modélisé par
l’expression suivante :
où ARF(t) est l’amplitude du signal s(t), ωRF est sa pulsation et ϕ(t) est sa phase instantanée. A
fréquence fixe, il est évident que l’information ne peut être introduite que dans l’amplitude ou
la phase du signal ou les deux à la fois.
On peut aisément démontrer que pour les modulations numériques, s(t) peut s’écrire
sous la forme de [1]:
s(t ) = I(t ) cos(ωRF t ) + Q(t ) sin (ωRF t ) (2.2)
L’information nécessite une mise en forme pour pouvoir la transmettre. Cette mise en
forme nécessite plusieurs composants cascadés. Ces composants présentent des phénomènes
dont il est très important d’en tenir compte car ils influent directement sur la qualité
d’émission.
32
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Évidemment, à toute chaîne d’émission est associée une chaîne de réception. Cette
chaîne est constituée d’un ensemble de composants capable de restituer sous forme
conventionnelle le signal transmis. La fonction principale d’un récepteur est la transposition
en fréquence du signal utile. Selon la technique utilisée pour cette fonction, le récepteur
présente des atouts et des inconvénients que nous présenterons par la suite.
Le canal de propagation contient non seulement le signal utile mais aussi des signaux
perturbateurs pour le récepteur en question mais utiles pour les autres systèmes. Si ces
perturbateurs sont situés dans un canal fréquentiel suffisamment lointain, ils ne risquent pas
dans ce cas de rompre le bon fonctionnement du récepteur ; s’ils sont proches, ils risquent de
le perturber. De plus, le récepteur doit être capable de capter un signal suffisamment faible.
Toutes ces conditions sont traduites en termes de caractéristiques qui dimensionnent le
récepteur.
33
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Autre que le bruit apporté par l’antenne pour un récepteur, les composants actifs et
passifs des transmetteurs induisent eux aussi du bruit, ce qui risque de dégrader le Rapport
Signal sur Bruit (SNR : Signal to Noise Ratio) à la sortie du récepteur. Cette dégradation est
le facteur de bruit du récepteur. Le facteur de bruit (NF : Noise Figure) est déterminé en
mesurant le SNR à l’entrée du récepteur et le SNR en sortie. Le rapport entre ces deux SNR
donne le NF.
34
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
NF2 − 1 NFn − 1
NF = NF1 + +…+ (2.5)
G1 G1 × G 2 × … × G n
Depuis l’équation (2.5), il est évident que le facteur de bruit du premier élément définit
le NF total de la chaîne. C’est pour cela qu’il est conseillé d’utiliser un amplificateur à faible
bruit (LNA : Low Noise Amplifaction) situé après le filtre de l’antenne pour garantir un faible
NF, sauf que ce dispositif ainsi que d’autres présentent des phénomènes de non-linéarités qui
risquent de dégrader la qualité de réception des signaux.
Supposons que le dispositif représenté par la figure 2.2 est non-linéaire, invariant,
d’entrée x et de sortie y tel que le présente la figure suivante :
L’expression de la sortie y(t) au troisième ordre en fonction de l’entrée x(t) s’écrit alors :
35
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
L’entrée x(t), dans les dispositifs radiofréquences est généralement une fonction
sinusoïdale pure ou modulée. Supposons qu’un signal x (t ) = A cos(ωt ) est appliqué à
l’entrée du dispositif non-linéaire. En se limitant au troisième ordre, la sortie s’écrit alors :
α 2 2 ⎛⎜ 3α A 3 ⎞ α α A3
y(t ) = A + ⎜ α1A + 3 ⎟⎟ cos (ωt ) + 2 A 2 cos(2ωt ) + 3 cos(3ωt ) (2.7)
2 ⎝ 4 ⎠ 2 4
Pour une amplitude faible du signal d’entrée x(t) le système est dans une zone linéaire et
l’expression (2.7) s’écrit alors :
y(t ) = α1A cos (ωt ) (2.8)
Le gain du système est dans ce cas égal à α1, par contre dans le cas d’une forte
amplitude du signal d’entrée, le gain peut être amené à varier. Cette variation de gain en
fonction de la puissance du signal d’entrée est l’une des conséquences de la non-linéarité.
La puissance de sortie d’un dispositif ne peut être amenée à croître indéfiniment
en fonction de la puissance d’entrée. Effectivement, à un certain niveau de puissance le
dispositif sature. Ceci peut être traduit dans l’expression (2.7) par une valeur négative de
α3. Cela induit que le gain α1 + 3α 3A 2 4 est décroissant en fonction de A pour des valeurs
élevées de ce dernier.
La perte de 1 dB de la sortie exprimée en (2.7) par rapport à la sortie en modèle
linéaire exprimée en (2.8) pour une puissance donnée donne le point de compression à
1 dB. Dans la pratique ce point est déterminé graphiquement comme l’illustre la figure 2-
5.
36
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Dans le cas où le dispositif non-linéaire en question est parfaitement caractérisé, c-à-d que
les termes α1 et α3 sont connus, la détermination théorique du IIP1 devient possible et
s’exprime en définissant l’équation suivante :
3α 3 IIP12
20 log α 1 + = 20 log α 1 − 1dB (2.9)
4
Soit :
α1
IIP1 = 0.145 (2.10)
α3
y(t ) = α1 (A1 cos(ω1t ) + A 2 cos(ω2 t )) + α 2 (A1 cos(ω1t ) + A 2 cos(ω2 t ))2 + α 3 (A1 cos(ω1t ) + A 2 cos(ω2 t ))3 (2.11)
La composante continue :
DC =
α2
2
(
A12 + A 2 2 ) (2.12)
⎛ 3 3 ⎞
F2 = ⎜ α 2 A 2 + α 3A 32 + α 3A 2 A12 ⎟ cos(ω2 t ) (2.14)
⎝ 4 2 ⎠
37
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
IMD3 basses :
3α 3A12 A 2 3α 3A 22 A1
IMD312 B = cos([2ω1 − ω2 ]t ) ; IMD321B = cos([2ω2 − ω2 ]t ) (2.20)
4 4
38
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Le terme IMD2B apparaît proche de la bande de base. Dans le cas d’un récepteur
homodyne, le résultat obtenu risque d’être biaisé. De même, pour un dispositif où la bande RF
est transposée à une fréquence intermédiaire (structure hétérodyne), les distorsions IMD312B et
IMD321B risquent de dégrader le signal en F1 ou F2. Selon l’application envisagée ou
l’architecture, une distorsion peut nuire ou non au fonctionnement optimal d’un dispositif.
Les paramètres permettant de dimensionner l’IMD2 et l’IMD3 sont les points IIP2 et
IIP3 respectivement. Les figures qui suivent illustrent la méthode graphique de détermination
de ces points.
Les signaux attendus en sortie finale de tout récepteur se situent en bande de base.
Donc, un filtre éliminera les signaux hautes fréquences dus aux différents types
d’intermodulation. L’IMD2 qui se situe proche des signaux en bande de base est susceptible
d’être dans la bande passante du dernier filtre du récepteur.
39
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Connue depuis 1917 [4], ce type de récepteur procède en deux étapes (ou plusieurs
dans le cas d’un superhétérodyne). A toute fréquence porteuse variable fRF ce type
démodulateur transpose cette fréquence dans un premier temps à la fréquence intermédiaire FI
en fixant sa fréquence OL de telle sorte que fRF-fOL=FI. Ensuite, le signal utile se trouvant à FI
est à nouveau transposé soit à une seconde FI dans le cas du superhétérodyne ou directement
en bande de base dans le cas de l’hétérodyne.
40
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
41
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Reprenons ces dernières équations mais en supposant qu’au niveau de l’antenne de réception
figure un autre signal que celui du signal RF utile :
y (t ) = ARF (t ) cos(ω RF t + ϕ (t )) + AX cos(ω X t ) (2.25)
Le filtre FI éliminera les signaux hors bande. Le signal à ωX − ωOL1 peut se situer dans la
bande FI si : ± (ωX − ωOL1 ) = ωFI avec ωX ≠ ωRF . Soit ωX = ωIM = ωOL1 − ωFI .
Donc, il existe à une fréquence particulière un signal autre que le signal utile qui risque de se
retrouver après transposition de fréquence depuis l’antenne dans la bande FI. Cette fréquence
est la fréquence image. Le filtrage avant transposition de cette fréquence devient nécessaire
pour éviter des éventuelles perturbations dans la réception.
Un second mélange est réalisé par la suite pour la récupération de la voie I et Q des signaux
utiles. Ayant y IF (t ) = α ARF (t )AOL1 cos(ω FI t + ϕ (t )) , le second oscillateur local délivre un
signal à la fréquence FI qui est divisé en deux. Le premier est déphasé de 0° et le second de
90°. Ces deux signaux sont mélangés avec le signal utile à la fréquence FI puis filtrés par un
filtre passe-bas pour donner finalement :
I (t ) = α α 2 AOL1 AOL 2 ARF (t ) cos(ϕ (t )) (2.27)
42
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Fréquence image :
La fréquence image est la fréquence d’un signal autre que le signal utile dont le
récepteur hétérodyne est capable de démoduler. Cette fréquence créera des perturbations dans
la liaison et risque de compromettre la qualité de la démodulation. Pour y remédier, un filtre
image est nécessaire. Ce filtre situé dans le début de la chaîne doit avoir une très faible perte
d’insertion car cela risque de compromettre directement le NF du récepteur et de dégrader la
sensibilité.
Selon le choix de FI, élevée ou faible, deux contraintes se présentent. Le filtre image
doit avoir un facteur qualité Q élevé dans le cas où la FI est faible afin de permettre d’éliminer
le signal image sans affecter le signal utile. Dans le cas où le FI est élevée, il sera plus facile
de l’éliminer, par contre le filtre FI doit avoir une grande sélectivité pour la sélection du canal
utile et réduire l’effet des interféreurs.
Les types de filtre utilisés pour faire face à la FIM (Fréquence IMage) sont de types
SAW (Surface Acoustic Wave) ou BAW (Bulk Acoustic Wave). Ces filtres ont la
particularité d’être des structures à électrodes séparées par un diélectrique. Cette
caractéristique fait qu’ils présentent une impédance capacitive. Pour cela, un circuit
d’adaptation en entrée et en sortie est nécessaire pour éviter d’avantage de pertes. De plus, ces
filtres sont difficilement intégrables [5].
Non-linéarités :
Les dispositifs utilisés dans ce type de démodulateur présentent des non-linéarités. Ces
non-linéarités comme précédemment décrites peuvent engendrer des DC-offset ou des IMD2
lors des premiers mélanges avec OL1. L’avantage de l’architecture hétérodyne est que le
filtrage se fait autour de la bande FI et de là plusieurs perturbateurs sont naturellement
supprimés. Par contre à forte puissance, lors du second mélange avec l’OL2 pour la
transposition vers la bande de base des DC-offset et des IMD2 peuvent apparaître.
43
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
des systèmes actuels opérant aux fréquences supérieures à 3 GHz font appel à ce type
d’architecture. Par contre, dans les équipements futurs à très haut débit, les filtres image de
type SAW ou BAW risquent de ne plus répondre aux contraintes. Ces filtres présentent un
TPG variable en fonction de la fréquence (Temps de Propagation de Groupe) qui risque
d’accroître la complexité au niveau des égaliseurs en créant des interférences entre symboles
élevées [6].
Une seule transposition analogique est faite dans ce type de récepteur. En effet, la
seconde transposition se fait dans le domaine numérique. La fréquence intermédiaire utilisée
est très faible comparée à la fréquence RF du signal reçu.
Dans ce type de démodulateur tel que le présente la figure 2-14, un seul oscillateur
local est nécessaire. Le signal reçu par l’antenne est filtré puis amplifié. Ensuite, le signal est
divisé en deux puis appliqué aux deux mélangeurs. A chaque mélangeur est appliqué un
signal OL déphasé de 0° pour le premier et 90° pour le second. On obtient en sortie deux
signaux en bande LIF (Low-IF).
44
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Le filtre LFI éliminera les signaux en haute fréquence et on obtient deux signaux :
ARF (t )AOL1
I
y LIF (t ) = α cos(ω LIF t + ϕ (t )) (2.32)
2
ARF (t )AOL1
Q
y LIF (t ) = α sin (ω LIF t + ϕ (t )) (2.33)
2
où ωLIF = ωRF − ωOL1
45
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
[
I(t ) = flt y ILIF (t ) × cos(ωOL 2 t ) + y QLIF (t ) × sin (ωOL 2 t ) ] (2. 36)
Q(t ) = flt [
y QLIF (t ) × cos(ωOL 2 t ) − y ILIF (t ) × sin (ωOL 2 t )] (2. 37)
Ainsi, la seconde transposition de fréquence est faite et les résultats des signaux en bande de
base sont obtenus.
Une seule transposition est nécessaire dans ce type de démodulateur. En utilisant une
fréquence intermédiaire nulle, ce démodulateur permet de récupérer directement les signaux
en bande de banse.
46
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
A) Récepteurs IQ :
Ce signal est divisé en deux. La première et la deuxième partie seront multipliées par
un signal OL déphasé de 0° et de 90° respectivement.
Soit l’expression du signal OL : OL(t ) = AOL cos(ωOL t )
En tenant compte de la non-linéarité d’ordre 2 dans la chaîne de réception due au LNA
et au mélangeur, l’expression de sortie des deux mélangeurs peut s’écrire :
{
I (t ) = flt y (t ) × OL(t ) 0° + α 2 ( y (t ) × OL(t ) 0° ) 2 } (2. 40)
où
47
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
α 2 ARF α 2 AOL
I (t ) = α l AOL ARF (t ) cos(ϕ (t )) + + + α 2 AOL ARF cos(ϕ (t )) (2. 42)
2 2
α 2 ARF α 2 AOL
Q(t ) = α l AOL ARF (t ) sin (ϕ (t )) + + + α 2 AOL ARF cos(ϕ (t )) (2. 43)
2 2
α 2 ARF α 2 AOL
+ : le terme en DC-Offset dû à la non-linéarité dans la chaîne de réception.
2 2
α 2 AOL ARF cos(ϕ (t )) : le terme en IMD2 dû à la non-linéarité et qui varie en fonction du temps.
Comme nous pouvons le constater sur les équations 2.42 et 2.43, la difficulté est qu’en
bande de base le DC-offset et l’IMD2 accompagne le signal utile. Cette conséquence de la
non-linéarité dans la chaîne de réception est généralement ignorée car on suppose toujours
que α 2 = 0 .
L’expression idéale des sorties d’un récepteur IQ est :
B) Récepteur cinq-port
48
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
où flt{}
⋅ est l’opérateur de filtrage passe-bas, ϕi est le déphasage de l’OL sur la voie i.
vi (t ) = α l
2
ARF (t ) + α AOL2 + α l ARF (t )AOL cos(ω t + ϕ (t ) − ϕ ) avec i = 1,2,3 (2. 47)
l RF i
2 2 2
On observe bien dans cette expression les effets du DC-offset ainsi que ceux de l’IMD2.
49
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Après conversion analogique numérique, les trois signaux en bande de base leurs sont
appliqués des constantes dites de calibrage. Ces constantes sont déterminées par différentes
techniques plus ou moins complexes qui seront détaillées dans le chapitre suivant.
Le cinq-port est toujours présenté comme un circuit projetant le signal sur une base
triphasée tel que le présente la figure suivante :
Chaque point de la constellation est mesuré en bande de base par trois coordonnées x,y
et z qui sont linéairement reliés aux coordonnées dans la base IQ tel que l’illustre la figure
suivante :
Fig.2.19 Coordonnées d’un symbole dans les deux bases cinq-port et IQ en fonction des valeurs mesurées
de v1, v2 et v3
Le passage de la base (v1,v2,v3) vers la base (I,Q) se fait au moyen des constantes de
calibration qui sont généralement déterminées soit avant utilisation et mémorisées, soit
estimées en temps réel.
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Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Il est évident qu’une redondance de mesure apparaît. Généralement dans une base
cartésienne deux vecteurs suffisent pour représenter n’importe quel point dans un plan. C’est
ce qui justifie la grande largeur de bande de fonctionnent de ce type de démodulateur. En effet
le déphasage entre les voies ne sera plus de 120° en évoluant en fréquence mais nous avons
suffisamment de coordonnées pour retracer correctement le symbole reçu, ce qui aurait été
plus difficile avec une base à deux axes.
C) Récepteur triphasé
Le principe est très similaire au cinq-port. La seule différence est que ce circuit utilise
des mélangeurs pour la transposition en fréquence et non des diodes.
où flt{}
⋅ est l’opérateur de filtrage passe-bas, ϕi est le déphasage de l’OL sur la voie i.
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Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Conclusion
52
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
Composant
Filtre Filtre
Unité de
Filtre RF SAW/B LNA Mixer OL Bande de ADC
calcul
AW base
Architectures
1 Filtre
1
bande
Hétérodyne Filtre 1 3 2 2 2@Fe NON
image
1 Filtre FI
1 Filtre
Low-IF 0 1 2 1 2 2@2×Fe OUI
bande
1 Filtre
IQ 0 1 2 1 2 2@Fe NON
bande
Zéro-IF
Cinq- 1 Filtre
port
0 1 3 1 3 3@Fe OUI
bande
1 Filtre
triphasé 0 1 3 1 3 3@Fe OUI
bande
Le filtre image est uniquement nécessaire pour les récepteurs hétérodynes. Ce type de
filtre est difficile à mettre en œuvre et nécessite un circuit d’adaptation dédié. De plus pour les
futurs récepteurs à haut débit ces filtres risquent d’être obsolète vu la variation fréquentielle
de leurs TPG. Le mélangeur est un composant clef pour les récepteurs. Selon l’architecture,
telle que le montre le tableau 1, les récepteurs peuvent avoir besoin au moins de deux
mélangeurs. Le récepteur IQ classique et le récepteur Low-IF présentent le même besoin en
composant. Sauf que le Low-IF nécessite un ADC ayant une fréquence d’échantillonnage
égale au moins au double de la bande passante du signal reçu, voire largement supérieure pour
le filtrage numérique de la bande image résiduelle en sotie de la structure de Weaver.
L’autonomie des systèmes dépend directement de leur consommation. Le nombre de
composants dans un système augmente non seulement sa consommation mais aussi ses
dimensions. Les applications « grand public » actuelles telles que le WiMax ou le WiFi et
aussi les futures générations de téléphonie mobile (LTE Long Term Evolution) et le DVB-SH
(Digital Video Broadcast Satellite Handled) font appels à des techniques où le nombre
d’émetteurs ou/et de récepteurs augmente dans un système. Pour des applications sur un
dispositif portatif tel qu’un PC portable ou un téléphone mobile il est primordial de choisir la
solution avec la plus faible dimension et la plus faible consommation. De plus dans les
53
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
54
Chapitre II Architecture et caractéristiques des Récepteurs Radio
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] B. Razavi, ‘RF Transmitter Architectures and Circuits,’ in proceeding of the 1999 Custom
Integrated Circuits Conference, pp. 197-204, 1999.
[2] D.Pozar, “Microwave and RF Design of Wireless Systems,” John Wiley and Sons 2001.
[3] Martine Villegas et coll. « Radiocommunications numériques 2, Conception de circuits
intégrés RF et micro-ondes », 2e édition, Dunod 2007.
[4] B. Manaï « Méthode de dimensionnement de récepteurs radiomobile à conversion directe.
Application au filtrage à sélection de canal UMTS par la technique des capacités
commutées », Thèse doctorat Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications, 2002.
[5] A.A. Abidi, “Direct-conversion radio transceivers for digital communications” Solid-State
Circuits, IEEE Journal of., Volume 30, Issue 12, Dec. 1995 Page(s):1399 - 1410.
[6] Les filtres à onde de surfaces, Electronique, no. 82, pp. 8-20, Juin 1998.
[7] D.K Weaver, “A Third Method of Generation and Detection of Single Side Band
Signals,” Proceeding of IRE, pp. 1703-1705, 1956.
[8] Engen “The Six-Port Reflectometer: An Alternative. Network Analyzer” IEEE-MTT’,
Vol. 25, No.12, Dec. 1977,. pp. 1075-1080.
[9] Ji Li, G. Bosisio, Ke Wu, Computer and measurement simulation of a new digital receiver
operating directly at millimeter-wave frequencies, IEEE Trans. on MTT, Vol. 43, No. 12,
December 1995, pp 2766-277
[10] Loper, Roger K and Marion, IA. “Direct conversion receiver with tri-phase
architecture,” US Patent 5095536, March 1992.
55
Chapitre III
Les systèmes multi-antennes
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
Introduction
Deux parties distinctes sont présentées dans ce chapitre. Dans la première partie de ce
chapitre nous présentons l’intérêt de la diversité d’antenne en réception ainsi que les
différentes techniques de formation de faisceaux associées. La seconde partie de ce chapitre
traite de l’état de l’art des différentes techniques MIMO. Cela nous permettra de choisir une
des techniques à mettre en œuvre dans la réalisation du banc MIMO et de souligner les
problématiques intéressantes que nous avons explorées dans le cadre de cette thèse. Ce
chapitre donne donc les bases pour la description du récepteur original pour un système
MIMO que nous avons réalisé et qui sera présenté dans le dernier chapitre de cette thèse.
57
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
Notons par x(t) le signal transmis. Chaque antenne réceptrice délivre une réplique yn(t)
du signal transmis x(t). Sauf que ces répliques doivent être décorrélées les unes des autres
pour garantir une utilisation optimale du réseau en réception.
La distance entre les éléments du réseau est un paramètre crucial pour les
performances du système. Selon l’objectif à atteindre (Gain de diversité ou la formation de
faisceaux) ce critère peut être amené à changer. Pour le gain de diversité le concepteur devra
opter pour éloigner au mieux les éléments de sorte à garantir le maximum de décorrélation
entre les signaux reçus par chaque antenne. Au contraire dans le cas de la formation de
58
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
faisceaux, plus les antennes sont proches et plus l’angle d’ouverture du lobe principal est
faible, ce qui permet un filtrage spatial plus performant. Aussi la distance entre les éléments
dépend d’un autre paramètre qui est la dispersion angulaire. En effet, pour des antennes de
station de base par exemple où la dispersion angulaire est faible, il est conseillé d’avoir un
espacement élevé. Par contre pour un mobile où les obstacles (l’utilisateur par exemple) sont
très proches du récepteur la distance entre les éléments doit être inférieure à la longueur
d’onde.
Pour des applications de formation de faisceaux, l'espacement inter-élément exigé est le λ/2
[1].
A l’aide du réseau, la reconstitution du signal transmis se fait par combinaisons des signaux
reçus :
y m (t ) = hm1 x(t ) (3.1)
où ym est le signal reçu au niveau de l’antenne de réception numéro: m et hm1 est la constante
du canal entre l’antenne d’émission et l’antenne de réception m et x le signal émis.
soit :
M
x(t ) = ∑ ω m1 * y m (t ) (3.2)
m =1
⎡ M
2⎤
C SIMO = log 2 ⎢1 + ρ ∑ hi ⎥ bits/s/Hz (3.3)
⎣ i =1 ⎦
ρ est le rapport signal à bruit au niveau de chaque antenne de réception.
Le nombre d’antenne, comme cette dernière expression l’indique, fait croître
linéairement le rapport signal sur bruit par contre, la capacité croit d’une façon logarithmique.
Ainsi, le réseau d’antenne en réception permet une nette amélioration de la qualité de liaison.
Pour pouvoir déterminer la relation 3.2 l’estimation des coefficients de pondération est
nécessaire. Le formateur de faisceaux permet entre autres d’estimer les coefficients de
pondération.
59
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
Le formateur de faisceaux étant un outil très important dans les réseaux d’antennes il
est essentiel d’en connaître les différents types ainsi que les techniques mises en œuvre et
leurs avantages respectifs.
60
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
Pour le type d’application envisagé présentée dans le dernier chapitre de cette thèse
nous optons pour la formation de faisceaux numérique. La technique de Formation de
Faisceaux peut être utilisée au niveau des antennes d’émission ou de réception selon le type
d’application demandée. Dans cette thèse elle sera utilisée uniquement en réception.
Pour la réception d'un signal, la formation de faisceaux est utilisée pour augmenter le
gain dans la direction des signaux voulus et diminuer le gain dans la direction de l'interférence
et du bruit, c'est-à-dire en recevant l'information de différentes antennes et la combiner de
telle manière qu'on observe préférentiellement le signal désiré. Pour cela, nous allons détailler
le fonctionnement de la formation de faisceaux au niveau de la réception [6].
61
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
Soit un signal x (t ) émis dans la direction (θ0, φ0) (angles d’élévation et d’azimut
respectivement désirés) d’un émetteur ayant une antenne réseau à K éléments rayonnants. En
supposant une propagation en milieu homogène, le signal subit sur chaque élément d’antenne
un déphasage et une atténuation, modélisés par le vecteur à K composantes a (θ0, φ0). Ce
vecteur constitue la réponse au niveau de chaque élément rayonnant du réseau d’antenne pour
la direction considérée et est appelé vecteur directionnel (steering vector) suivant (θ0, φ0) ; ce
vecteur est lié à l’antenne et en particulier à sa géométrie. Le vecteur des signaux reçus au
niveau des différents capteurs des antennes s’écrit alors :
y (t ) = a (θ 0 , φ0 ) × x (t ) + b (t ) (3.4)
Avec
⎡ y1 (t ) ⎤
⎢ y (t ) ⎥
⎢ 2 ⎥
y (t ) = ⎢. ⎥ (3.5)
⎢ ⎥
⎢. ⎥
⎢ yn (t ) ⎥
⎣ ⎦
Où yi(t) désigne le signal reçu par la ième antenne, x (t ) le signal émis dans la direction (θ0,
62
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
La figure 3.3 présente la structure d’un formateur de faisceaux bande étroite. En effet,
comme le signal est en bande étroite, la formation de faisceaux consiste à appliquer un
coefficient complexe par voie. Ceci consiste à choisir judicieusement les poids complexes de
façon à satisfaire un critère (minimiser les interférences, maximiser le gain,...). Suivant le
calcul de la matrice des poids ou de pondération, on distingue deux catégories d’algorithmes
de formation de faisceaux.
Le FFC est une méthode classique de formation de faisceaux basée sur la connaissance
des directions d'incidence des différentes sources [6,7]. Cette catégorie permet de pointer le
faisceau dans la direction du signal utile indépendamment du signal global reçu. Le mode de
fonctionnement de ce type de formateur se résume de la manière suivante :
Dans une première étape on estime les angles d'arrivée de toutes les sources. Il est
possible alors de calculer les pondérations qui sont choisies de façon à sommer en phase les
signaux provenant d’une direction (θ0, φ0) donnée, c’est la deuxième étape, et enfin de
sommer de façon cohérente les signaux ainsi obtenus en dernière étape. La figure 3.4 donne
une configuration possible de ce type de traitement et résume ce qui est décrit précédemment.
63
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
w FFconv =a ( θ 0 ,φ O ) (3.7)
Le réseau se focalise alors dans cette direction où une amplitude optimale est obtenue. Le
signal à la sortie de FF s’écrit :
x (t ) = a H (θ 0 , φ O )× y(t ) (3.8)
x(t ) = a (θ 0 , φO ) × x (t ) + a H (θ 0 , φO ) × b (t )
2
(3.10)
64
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
sin θ0
Avec vk = 2π k dans le cas ULA (Uniform Linear Array) dans le plan azimut.
λ
Lorsqu’on applique la pondération w = a (θ 0 , φO ) à un signal v(t) émis dans une direction
K
x ( t ) = v( t ) ∑a
k =1
k (θ1 , φ1 )a k (θ 0 , φ 0 )e
j[ v k ( θ1 ,φ1 ) − v k ( θ 0 ,φ 0 )]
+ a H (θ 0 , φ 0 ) × b ( t ) (3.13)
Le signal v(t) émis est alors multiplié par un facteur conduisant à une atténuation non
maîtrisée en dehors du lobe principal (les positions des maxima locaux et les zéros du
diagramme en dehors du lobe principal sont aléatoires).
65
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
• Le formateur MPDR
Pk = E[k (t )k H (t )] (3.14)
66
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
R −1a (θ 0 , φ 0 )
Wmpdr = (3.16)
a H (θ 0 , φ 0 )R −1a (θ 0 , φ 0 )
Pour le calcul de cette pondération, on utilise des critères qui sont basés sur la connaissance
de la (des) direction(s) d'incidence de la source utile. Contrairement à la méthode de
formation de voies classiques, les DDAs (Direction d’angle d’arrivé) des interférents ne sont
pas nécessaires. La complexité de ce formateur dépend alors d’une part du nombre
d’échantillons requis pour l’estimation de la matrice de covariance mais aussi de la
complexité associée à l’inversion de cette dernière.
La méthode de FF suivante [3] consiste à choisir les poids minimisant le bruit et les
interférences à la sortie du formateur de faisceaux. Cela est équivalent à la maximisation du
rapport signal à bruit (RSB) ou signal à bruit plus interférences (RSBI) en sortie du formateur
de faisceaux.
y (t ) = a (θ 0 , φ0 ) x (t ) + yI (t ) + b (t ) (3.17)
s’écrit :
{
x ( t ) = wH × a (θ 0 , φO ) × x (t ) + wH × yI (t ) + b (t ) } (3.18)
67
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
On a alors la puissance du signal en sortie de FF, Psignal qui s’écrit d’après l’équation (3.15) :
soit :
2
Psignal = E[ wH × a (φ0 , ϕ0 ) x (t ) ] (3.20)
Cette méthode est robuste et donne de bons résultats. Elle reste cependant délicate à
implémenter car elle nécessite la connaissance du bruit et des interférences indépendamment
du signal utile. La complexité de ce formateur est la même que celle du formateur MPDR.
Dans ce type de formateur [3, 10, 11, 12], on suppose qu’au moins une partie de la
forme d’onde du signal à recevoir est connue par le récepteur. Ces signaux à connaître
peuvent être une porteuse pure, une séquence d'apprentissage ou le code correspondant au
signal utile en CDMA (Code Division Multiple Access). Dans ce cas, le récepteur envoie à
l’unité de contrôle un signal corrélé avec le signal utile. A partir de ces signaux, cette unité va
ajuster les pondérations ou les poids complexes pour minimiser l’erreur quadratique moyenne
entre la sortie du formateur de faisceaux x(t ) et la forme d’onde du signal attendu s(t) (figure
3.5). Où y( t ) est le signal reçu au niveau du réseau d’antennes qui s’écrit :
y (t ) = a (θ 0 , φ0 ) × s (t ) + b (t ) (3.22)
L’erreur quadratique entre la sortie du formateur de faisceaux x(t) et le signal de référence s(t)
s’écrit sous la forme :
[
ε 2 ( t ) = [s( t ) − x ( t )]2 = s( t ) − w H × y( t ) ]
2
(3.23)
68
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
E ⎡ ε (t ) ⎤ = PS − 2W H Rys + W H RW
2
D’où on a : (3.25)
⎣ ⎦
Où E[y( t )s H ( t )]= R YS représente la matrice d’intercorrélation entre le vecteur signal reçu au
niveau du réseau d’antennes y( t ) et le signal du référence s(t). R est la matrice de covariance
du signal reçu y( t ) et PS la puissance du signal de référence s(t).
[
∇wE ε ( t )
2
] =
[
∂E ε ( t )
2
]=0 (3.26)
∂w
C’est-à-dire :
∇ w E ⎡ ε (t ) ⎤ = −2 Rys + 2 RW = 0
2
(3.27)
⎣ ⎦
D’où les pondérations optimales (minimale) solution de minimisation de ε 2 ( t ) est de la
forme :
69
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
L’avantage de cette méthode de FF est que l’on n’a pas besoin de connaître les
directions d’arrivée du signal utile contrairement aux méthodes MPDR et MVDR. Par contre,
la connaissance d’une partie du signal utile est requise. La complexité de ce formateur est
alors moindre que pour les deux autres formateurs adaptatifs.
70
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
71
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
x = [x1 xN ]
T
xt (3.29)
correspondant aux symboles à transmettre sur chacune des N antennes d’émission pendant
une durée symbole Ts, H est la matrice du canal de dimension N × M.
⎡ h 11 h 1N ⎤
⎢
H=⎢ ⎥ (3.30)
⎥
⎣⎢h M1 … h MN ⎦⎥
correspondant au canal multi-antennes avec hmn le canal entre la nième antenne d’émission et la
mième antenne de réception, et en considérant b le vecteur de bruit des M antennes de réception
tel que :
b = [b1 bt b M ]T (3.31)
y = Hx + b (3.32)
72
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
On considère généralement que le bruit est négligeable pour pouvoir reconstruire le signal
transmis. Ainsi l’expression 3.32 peut s’écrire :
y = Hx (3.33)
Connaissant y et H la relation qui permet de reconstruire x est la suivante :
x = H-1y (3.34)
Mathématiquement, résoudre cette dernière équation requiert que H soit inversible ce qui veut
dire que H est de rang plein (sa dimension est égale à son rang). Physiquement, ceci se traduit
par des atténuations et des déphasages différents subits par chaque signal transmis. C’est pour
cela qu’il est essentiel d’avoir un environnement riche en multi-trajets pour bénéficier
pleinement des apports d’un système MIMO.
73
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
74
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
Fig.3.9 Répartition spectrale et spatiale du signal RF dans un système MIMO à multiplexage spatial
75
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
⎧ ⎡ γ m
⎤⎫
∑h
2
C = E ⎨n log 2 ⎢1 + l ⎥⎬ (3.35)
⎩ ⎣ N l =1 ⎦⎭
Le codage espace-temps peut être vu comme un code à répétition. Après avoir dérivé
la capacité d’un code à répétition, nous donnons la capacité de n’importe quel code espace-
temps.
76
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
⎧ ⎡ γ N ×M
⎤⎫
∑h
2
C = E ⎨ R log 2 ⎢1 + l ⎥⎬ (3.36)
⎩ ⎣ N l =1 ⎦⎭
Comme la puissance est normalisée en émission, c-à-d. la même puissance P est émise quel
que soit le nombre d’antennes d’émission, la capacité d’un code espace-temps de rendement 1
ne dépend que du nombre d’antennes de réception. S’il n’existe qu’une seule antenne de
réception, la capacité moyenne de tout code espace-temps à rendement unitaire est identique à
la capacité moyenne d’un système SISO. Par contre, si la puissance en émission n’est pas
normalisée, c-à-d. P×N est émis sur le réseau d’antennes, la capacité d’un code espace-temps
à rendement 1 est fonction à la fois du nombre d’antennes de réception et d’émission.
La figure 3.11 représente la capacité d’un canal MIMO simulée en fonction du nombre
d’antenne pour deux cas différents de connaissance de canal [16]. Dans le cas EP le canal de
Rayleigh est connu uniquement par le récepteur. Dans le cas WF c’est au niveau de l’émetteur
et du récepteur que le canal est connu; dans ce cas, on utilise la technique d’allocation de
puissance, appelée technique du water-filling , qui sera présentée dans le paragraphe 3.2.2.2.1.
Le terme EP (Equal power) désigne que le système MIMO émet au niveau des antennes une
puissance identique par contre dans le second cas, WF(Water-filling), la puissance est répartie
selon l’état du canal.
Fig.3.11 Capacité MIMO (EP : Equal Power, WF : Water filling) en fonction du nombre d’antenne pour
différents modèles de canaux de propagations (iid,one-ring, urbain et sub-urbain) pour un SNR=20dB
77
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
Ces simulations ont été faites pour différents modèles de canal de propagation dont le
iid (independant identique distribution), le one-ring, le urbain et le sub-urbain. Le nombre
d’antennes utilisées pour cette simulation est identique au niveau du récepteur et de
l’émetteur. Le rapport du signal à bruit est de 20dB et la distance entre les éléments est de λ/2.
On peut observer une augmentation linéaire en fonction du min(N,M) dans le cas d’un
multiplexage spatial . Cela reste vrai selon les auteurs [16] uniquement pour des valeurs
élevées de rapport signal à bruit. En effet, d’après les résultats qu’ils obtiennent pour un
SNR=3dB en doublant le nombre d’antenne (de 2 à 4) en émission et en réception une
augmentation de 40% seulement est observée pour le cas du canal sub-urbain et une
allocution EP.
78
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
symboles différents sont émis sur les différentes antennes dans le cas du water-filling. Il est
aussi possible d’associer des codes espace-temps aux deux techniques. Par conséquent, les
systèmes utilisant des techniques de water-filling exploitent la capacité optimale du système
MIMO puisque R = N alors que les systèmes utilisant des techniques de formation de
faisceaux ne l’exploitent pas car R = 1.
Ce système à water-filling transmet les données sur les différentes antennes dont les
puissances dépendent des différentes valeurs propres et permet d’obtenir de meilleurs résultats
tel que le décrit la figure 3.12. Connaissant la matrice du canal H, une première étape consiste
à déterminer les vecteurs propres de cette matrice [17]. Ces vecteurs propres sont directement
79
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
liés à l’atténuation apportée par le canal à chaque onde émise. Cela permettra par la suite
d’estimer la répartition de puissance adéquate pour atteindre la capacité optimale.
Figure 3.13 Répartition spectrale et spatiale du signal RF dans un système MIMO utilisant la technique
du waterfiling.
La figure 3.13 représente le niveau de puissance transmis par chaque antenne centrée autour
de la fréquence porteuse. La répartition de puissance diffère selon l’état du canal mais la
puissance totale est toujours la même.
80
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
81
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
Les techniques sans CSI ni à l’émission ni à la réception sont les techniques de codage
espace-temps différentiel. Elles peuvent être une solution pour éviter les dégradations dues à
l’estimation de canal MIMO mais provoquent une perte intrinsèque de 3 dB à cause de la non
cohérence [18]. En effet, dans des environnements typiques de communications sans fil, les
coefficients du canal sont constants seulement pour des périodes de temps limitées. Pour un
nombre important d’antennes d’émission, la quantité d’information introduite par une
estimation de canal par des pilotes ou une égalisation par séquences d’apprentissage diminue
le débit. Pour contourner ce problème, Marzetta et Hochwald ont étudié le scénario où le
récepteur n’utilise pas la CSI [18,19]. Dans [20], Zheng et Tse ont trouvé la capacité de ce
canal pour un rapport signal sur bruit très élevé :
⎛ n⎞
C = n⎜1 − ⎟ log 2 (γ ) (3.40)
⎝ T⎠
avec n = min(N,M, T/2) où T est le nombre de durées symboles du code durant lequel le canal
est constant.
Cette technique d’émission peut être adaptée lorsqu’il est difficile d’effectuer une
estimation de canal précise, c-à-d. quand le canal varie temporellement. Cependant, à cause de
la perte intrinsèque de 3 dB due à la non-cohérence, les codes espace-temps différentiels
obtiennent de moins bonnes performances. Il est intéressant de noter que lorsque le temps de
cohérence du code espace-temps différentiel augmente, la capacité varie linéairement avec le
minimum du nombre d’antennes d’émission et de réception min(N,M).
82
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
Le récepteur numérique nous permettra, une fois que les données sont reçues, de
réaliser une estimation des bits transmis. Certains de ces récepteurs requièrent la connaissance
du canal de propagation en réception d’autre non.
Le récepteur du maximum de vraisemblance (MV) est le récepteur numérique le plus
robuste pour les systèmes MIMO mais requiert une importante puissance de calcul. En effet,
la complexité de ce type de récepteur augmente en fonction du nombre d’antennes et la taille
de l’alphabet des symboles [21]. Par exemple, pour un système MIMO 2×2 et une modulation
QPSK (4 symboles dans l’alphabet) 24 états sont à déterminer pour estimer le symbole
transmis. D’autres structures de récepteurs sont donc utilisées, bien qu’elles soient sous-
optimales en terme de BER (Taux d’erreur binaire).
L’égaliseur linéaire et l’égaliseur à retour de décision sont les deux structures les plus
répandues. Ces égaliseurs sont analogues aux égaliseurs SISO du même nom, bien connus
dans la littérature [22]. Pour les deux structures d’égaliseur, le critère peut être soit le
minimum de l’erreur quadratique moyenne (MMSE), soit l’annulation de l’interférence entre
symboles (Forçage à Zéro, ZF). Des versions adaptatives existent [23] mais notre travail se
focalise sur des applications « indoor » où le canal est supposé brièvement fixe et
parfaitement connu au niveau du récepteur.
Une présentation sommaire des différents types de récepteurs numérique MIMO est
faite dans les paragraphes suivants.
83
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
A faible RSB, l’estimation de H est mal conditionnée, ainsi lors de son inversion le
récepteur multiplie le bruit, ce qui dégrade alors sérieusement les performances. Autrement
dit, l’annulation complète des interférences entre symboles (IES) peut dégrader les
performances en augmentant le bruit. Si H n’est pas de rang plein (rang k < N) seuls k
symboles peuvent être démodulés pour chaque vecteur de N symboles.
84
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
2. Le symbole xi de l’émetteur i choisi est démodulé, sa valeur est mémorisée. Il est évident
que pour le symbole reçu ayant le SNR le plus élevé possède la plus faible probabilité
d’erreur, d’où le choix de le démoduler en premier.
3. En multipliant la ième colonne de H avec xi, on obtient la contribution de xi sur chaque
composante du vecteur reçu y.
4. Cette contribution est soustraite du vecteur y. ainsi on obtient un nouveau vecteur y comme
si xi n’était pas transmis. Ce procédé améliore le SNR des autres symboles, à condition qu’il
n’y ait pas eu erreur sur la bonne estimation de xi [26].
5. La ie colonne de la matrice H est forcée à zéro, formant la matrice de canal entre toutes les
antennes sauf le ième émetteur. Cette matrice devient la nouvelle matrice de canal pour
l’itération suivante, le ième symbole ayant déjà été démodulé.
6. Ces dernières étapes sont répétées N fois, jusqu’à ce que tous les symboles soient
démodulés.
Sans trop augmenter sa charge de calcul, cet algorithme améliore nettement les
performances du récepteur MIMO. Son principal inconvénient est la propagation des erreurs.
En effet, une fois qu’une mauvaise décision a été prise sur la valeur d’un symbole, une
mauvaise contribution est retirée au vecteur y, ce qui entraîne que les symboles suivants
seront mal estimés.
85
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
La figure (3.15) [30] montre un exemple de TEB pour les cinq récepteurs que nous
venons de présenter
Figure 3.15 TEB des cinq principaux récepteurs MIMO pour 10000 tirages de H et un bruit blanc
Il est évident que les performances des récepteurs numériques augmentent avec leur
complexité, mais il est conseillé d’utiliser le récepteur optimal (MV), afin de comparer dans
les meilleures conditions les systèmes étudiés.
Conclusion
86
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
Dans ce chapitre, nous avons vu aussi l’état de l’art des différentes techniques ainsi
que de la capacité des systèmes MIMO. La capacité des systèmes MIMO augmente
linéairement avec le minimum du nombre d’antennes d’émission et de réception min(N,M).
Cette capacité est réaliste sous certaines conditions de propagation. En effet, afin d’atteindre
une capacité maximale ou une diversité maximale avec ces techniques d’émission, il est
nécessaire d’avoir une décorrélation entre les différents canaux d’émission et de réception.
87
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
A partir de ce tableau, nous pouvons conclure que seul le système MIMO utilisant la
technique de « Water-filling » est capable d’atteindre l’optimalité conjointe capacité et
diversité.
Toutes les techniques MIMO précédemment décrites peuvent de façon très simplifié
être présentées comme un cas particulier de la technique MIMO à multiplexage spatial. En
effet, si le vecteur transmis x était constitué d’éléments identiques (cad on émet les mêmes
données sur toutes les antennes) et pondérés par des coefficients de formation de faisceaux on
aboutit à un système MIMO utilisant la techniques de formation de faisceaux. Par contre si les
éléments du vecteur x étaient différents mais que la puissance d’émission était repartie après
utilisation de la connaissance de l’état du canal on obtient un système MIMO utilisant la
technique du water-filling. L’application d’un codage espace-temps aux vecteurs x ne requiert
88
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
aucune modification matérielle mais plutôt logicielle d’un système MIMO à multiplexage
spatial. C’est pour ces raisons que nous nous concentrerons sur la réalisation d’un système
MIMO à multiplexage spatial..
89
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
90
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
91
Chapitre III Les systèmes multi-antennes
92
CHAPITRE IV
Étude comparative entre les deux types de
démodulateurs Zéro-IF : cinq-port et IQ
classique, aspect tridimensionnel du cinq-
port et nouvelle calibration aveugle.
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Introduction
Dans le cadre de nos travaux de recherche, nous nous focalisons sur les récepteurs de type
Zéro-IF tout en prenant compte des difficultés à surmonter. Le choix de l’architecture à mettre
en œuvre pour la réalisation du récepteur dans un système MIMO est primordial. En effet,
l’environnement des systèmes MIMO est sujet à beaucoup d’interférences soit ceux du co-
canal comme il a été mentionné dans le chapitre précédant, soit ceux des canaux adjacents.
Après avoir fait le choix d’un démodulateur de type Zéro-IF pour des raisons de
consommation, coût et dimension, il nous reste à justifier le choix entre les deux types de
démodulateurs Zéro-IF : le cinq-port et le IQ classique.
Pour cela, la première partie de ce chapitre présente une étude comparative entre le
démodulateur classique IQ et le cinq-port pour souligner les avantages de l’un par rapport à
l’autre. Dans cette étude, nous avons trouvé deux comportements distincts en termes de
sensibilité et de linéarité. Aussi, dans la seconde partie, nous démontrons un aspect original
des démodulateurs cinq-port qui nous a permis de proposer une nouvelle façon d’observer et
d’interpréter le cinq-port de manière beaucoup plus simple. Cette nouvelle observation nous a
permis de développer une méthode originale, très simple à mettre en œuvre, pour la
calibration des récepteurs de types cinq-port qui sera le sujet de la dernière partie de ce
chapitre.
94
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Le réflectomètre six-port a été utilisé, depuis son introduction par Engen [1] en 1972,
principalement comme analyseur de réseaux. Il permet de mesurer des impédances complexes
dans le domaine des hyperfréquences, en utilisant des mesures de puissances. La
simplification du système six-port a permis l’apparition du système cinq-port que nous allons
présenter. Ce système est constitué d’un circuit RF interférométrique linaire à 5 accès et de 3
détecteurs de puissances :
Le circuit RF linéaire à cinq accès réalise l’addition vectorielle des 2 ondes entrantes
a1 et a2, les 3 détecteurs à diodes mesurent la puissance de ces 3 signaux résultants. Nous
présentons ici comment aboutir à la détermination du rapport complexe entre les deux ondes
incidentes. La matrice S du circuit interférométrique à 5 accès nous permet d’écrire :
5
bi = ∑S a
j=1
ij j avec i = {1,2,3,4,5} (4.1)
avec ai et bi les ondes entrantes et sortantes. Nous définissions les coefficients de réflexion des
3 détecteurs de puissances comme ceci, pour i= 3, 4 et 5.
ai
Γi = (4.2)
bi
en combinant les expressions de b3, b4 et b5 définies par (4.1) et les expressions de a3, a4 et a5
définis par (4.2), il est possible de montrer que les 3 ondes sortantes b3, b4 et b5 sont
linéairement dépendantes de a1 et a2 :
b i = A i a 1 + Bi a 2 (4.3)
95
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
i = {3,4,5}
2
v oi = K i A i a 1 + Bi a 2 avec (4.5)
a 2 = A RF z( t )e j2 πf RF t (4.7)
Le terme z(t) désigne l’enveloppe complexe du signal reçu. L’opération de démodulation aura
pour but de régénérer l’enveloppe complexe à partir de l’onde reçue a2. En supposant que
fRF=fOL, les expressions des 3 tensions de sorties définie par (4.5) deviennent :
i = {3,4,5}
2
v oi =K i A i A OL +Bi A RF z(t) avec (4.8)
En posant :
ω=B3 A RF z(t) (4.9)
Les 3 équations définies par (4.8) deviennent :
⎧
⎪ ⎛ 1 ⎞ 2
⎪ v o3 ⎜⎜ K ⎟⎟ = ω − q 3
⎪ ⎝ i⎠
⎪⎪ ⎛ 1 B 2 ⎞
⎜ 3 ⎟
= ω − q4
2
(4.10)
⎨v o 4 ⎜ ⎟
⎪ ⎝ i 4 ⎠K B
⎪ ⎛
⎪ ⎜ 1 B3 ⎞⎟
2
2
⎪ o5 ⎜ K B ⎟ = ω − q 5
v
⎩⎪ ⎝ i 5 ⎠
A 4 B3 A OL A 5 B3 A OL
avec q 3 = −A 3 A OL , q 4 = − et q 5 = −
B4 B5
96
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Le système d’équation (4.10) nous montre que l’on peut déterminer le nombre complexe w
⎛ 1 ⎞
comme étant l’intersection de 3 cercles de centre q3, q4 et q5, et de rayons respectifs v o3 ⎜⎜ ⎟⎟ ,
⎝ Ki ⎠
⎛ 1 B 2⎞ ⎛ 1 B3 ⎟
2⎞
v o4 ⎜ 3 ⎟ et v o5 ⎜⎜ . Ceci s’illustre par la figure 4.2.
⎜K B ⎟ K i B5 ⎟
⎝ i 4 ⎠ ⎝ ⎠
Fig.4.2 Détermination de ω
Les points complexes qi sont obtenus par calibrage. La connaissance de ces paramètres
et la mesure des 3 tensions de sorties, nous permettent de déterminer ω et ainsi l’enveloppe
complexe par la relation (4.9). L’article [1] définit les modules et phases optimales pour
obtenir une estimation correcte de ω:
q3 = q4 = q5 (4.11)
⎛q ⎞ ⎛q ⎞
arg⎜⎜ 5 ⎟⎟ = 120° et arg⎜⎜ 4 ⎟⎟ = −120° (4.12)
⎝ q3 ⎠ ⎝ q3 ⎠
Ces deux derniers critères (4.11) et (4.12) ont été élaborés pour une application
d’instrumentation en utilisant le six-port comme analyseur de réseaux et depuis, ces
conditions n’ont jamais été adaptées à des applications de démodulation
(Télécommunications). Après une étude comparative entre le démodulateur IQ classique et le
cinq-port, nous allons étendre ces deux critères du cinq-port dans un contexte de
démodulation.
97
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Ce récepteur utilise la même architecture cinq-port qui est très bien présentée dans la
littérature [1-6]. A la différence du cinq-port utilisant des diodes pour réaliser le mélange
entre l’oscillateur local et le signal RF, ce démodulateur Zero-IF utilise des mélangeurs.
L’objectif ici est de bénéficier de l’avantage architectural de la technique cinq-port tel que la
largeur de bande [3], sa faible sensibilité au désappariement en amplitude et en phase [6] et la
rejection des canaux adjacents que nous allons démontrer.
v1
VRF v2
v3
VLO
Fig.4.3 Récepteur Triphasé
98
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
La figure 4.3 présente le modèle du circuit triphasé. Ce circuit comprend cinq accès :
deux entrées pour les signaux en haute fréquence et trois sorties pour les signaux en bande de
base. Dans un premier temps, le signal à l’entrée LO est divisé en trois signaux. Chacun de
ces signaux est déphasé d’un angle ϕ i puis appliqué à l’entrée LO d’un mélangeur. De même,
le signal RF reçu est divisé en trois et chacun de ces trois derniers est appliqué à l’entrée RF
du mélangeur. A la sortie des mélangeurs on obtient trois signaux résultant du produit entre
les signaux appliqués aux entrées LO et RF du démodulateur. Le filtre passe-bas situé après la
sortie IF du mélangeur élimine les hautes fréquences. Finalement, le démodulateur triphasé
délivre en sortie trois signaux en bande de base. Le signal LO et le signal RF reçu sont
exprimés respectivement par :
[
vRF (t ) = ℜ z (t )e j 2πfct ] (4.13)
où VLO est l’amplitude de l’oscillateur local, fc est la fréquence porteuse et z (t ) = a(t )e jθ (t ) est
l’enveloppe complexe de vRF (t ) ; a(t ) et θ (t ) sont respectivement l’amplitude et la phase de
l’enveloppe complexe en fonction du temps. Après multiplication et filtrage, les tensions
obtenues à la sortie des filtres s’expriment comme (cela sera démontré dans le paragraphe
4.3.1):
où Ai est le gain depuis l’entrée RF, qui comprend le gain de conversion des mélangeurs et les
pertes du filtre. φi est le déphasage relatif entre les voies φi = ϕi − ϕ j tel que i≠ j.
Les trois tensions de sortie décrites par (4.15) ne sont pas suffisantes pour délivrer
l’information utile zI et zQ :
99
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
3 3
z I (t ) = ∑ α i vi (t ) zQ (t ) = ∑ β i vi (t )
i =1 et i =1 (4.17)
Nous étudions dans ce qui suit la présence d’un canal adjacent voisin situé dans la
bande de réception du démodulateur. L’expression des signaux à l’entrée du démodulateur
vin(t) s’exprime dans le cas d’un perturbateur voisin comme:
où v adj (t ) = z adj (t )e j (2πf adj t +ϕ adj (t )) avec z adj (t ) = a adj (t )e jθ adj . f adj et ϕ adj sont respectivement la
fréquence porteuse et la phase du signal situé dans le canal adjacent. z adj est l’enveloppe
z adj . En prenant en compte la non-linéarité des mélangeurs et des LNA, il est possible de
réécrire les expressions des signaux en bande base en utilisant le modèle donné par [7] de la
manière suivante :
(
vˆi (t ) = LPF Ai [vin (t )vLO (t )] + g Im 2i [vin (t )vLO (t )]
2
) (4.19)
g Im 2i sont les gains des produits d’intermodulation d’ordre 2 (IMD2) des voies i et Ai les
100
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Les filtres passe-bas, représentés dans l’équation précédente par l’opérateur LPF,
élimineront les fréquences supérieures à sa fréquence de coupure. On obtient en sortie des
mélangeurs les expressions perturbées suivantes :
(
v̂i (t ) = Ai a (t )cos (θ (t ) − φi ) + g Im 2i a 2 (t ) + aadj
2
(t ) ) i=1,2, 3 (4.20)
Le canal adjacent ne devient dérangeant que pour des valeurs élevées de ce dernier et
dépend surtout de la variation de son enveloppe. C’est pour cela que nous assumons que le
récepteur opère dans une situation où le canal adjacent est fort et donc : a 2 (t ) << aadj
2
(t ) , ce
qui permet de réécrire l’équation (4.20) :
On note que dans le cas d’un démodulateur IQ, uniquement deux mélanges sont
réalisés. Le premier mélange se fait entre le signal RF et le signal LO. Le second mélange est
fait aussi entre les signaux RF et LO mais le signal LO est déphasé de 90° (voir chapitre 2,
page 18). Ainsi les deux sorties du démodulateur IQ s’écrivent alors :
ẑ I (t ) = z I (t ) + g Im 2I aadj
2
(t ) et ẑQ (t ) = zQ (t ) + g Im 2Q aadj
2
(t ) (4.24)
101
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Donc, de ces dernières expressions des signaux en bande de base nous pouvons
déterminer l’impact de l’interféreur sur la réception. Il est évident que la perturbation apportée
par le canal adjacent va dépendre de g Im 2 I et g Im 2Q .
∑ α i g Im 2i = 0 et ∑β g
i =1
i Im 2i =0 (4.26)
i =1
Nous étudions dans ce qui suit le cas idéal d’un démodulateur triphasé. Dans ce cas
nous avons :
φi − φj = 2π 3 i ≠ j (Triphasé) (4.28)
Dans le cas idéal, les équations (4.27) et (4.28) sont supposées vraies quelque soit la
fréquence. Il est facile de démontrer en utilisant (4.16), (4.17), (4.27) et (4.28) que les
constantes reliant les trois tensions vi (t ) i = 1,2,3 aux signaux z I (t ) et zQ (t ) ont pour valeurs :
α1 = 2 A 3 , α 2 = − A 3 , α 3 = − A 3 (4.29)
β1 = 0 , β 2 = A 3 3 , β 3 = − A 3 3
On notera que :
3 3
∑α
i =1
i =0 et ∑β
i =1
i =0 (4.30)
Selon les équations (4.26), (4.29) et (4.30) les critères 1 et 2 ne sont validés que si les
trois mélangeurs ont précisément le même IIP2 et donc, le même gain en IM2. Ainsi
102
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Pour démontrer ces résultats théoriques, nous avons simulé à l’aide du logiciel ADS
un modèle de démodulateur triphasé avec des mélangeurs parfaits. La non-linéarité des
mélangeurs est réalisée en utilisant le modèle proposé par [7]. Cela a permis d’obtenir un
IIP2, estimé par la méthode présentée dans le chapitre 2, égal à 60dBm. On choisit un signal
LO de fréquence 2.8 GHz et un niveau de puissance de 7 dBm à l’entrée de chaque
mélangeur. A l’entrée RF du récepteur est appliqué un signal utile RF bi-tons de fréquences :
2.79995 GHz et 2.80005 GHz, soit 100 kHz d’écart avec un niveau de puissance globale de -
40 dBm. Le signal adjacent, lui aussi injecté dans l’entrée RF du récepteur, est un signal bi-
tons de fréquences : 2.0001 GHz et 1.9999 GHz, soit 200 kHz d’écart avec un niveau de
puissance globale de 10 dBm. Nous utilisons des signaux bi-tons pour distinguer, dans le
diagramme spectral, les signaux utiles des signaux perturbateurs et mesurer la rejection. En
effet, après démodulation le signal bi-ton permet de délivrer un signal sinusoïdal en bande de
base correspondant à une raie dans le domaine spectral et à un cercle dans le plan de
constellation des diagrammes de phase.
Nous soulignons aussi que pour nos simulations et mesures, nous nous intéressons
uniquement à la partie dynamique (variable) de l’IMD2 qui est la plus difficile à éliminer. En
effet la relation (4.24) peut s’écrire comme :
ẑ I (t ) = z I (t ) + g Im 2 I a' adj
2
(t ) + DC I et ẑ Q (t ) = z Q (t ) + g Im 2Q a' adj
2
(t ) + DCQ (4.31)
En supprimant de ces derniers signaux leurs moyennes nous supprimons toutes les
composantes DC dues aux signaux LO, adjacents et RF. Nous récupérons uniquement la
partie qui varie en fonction du temps (l’enveloppe du signal utile ainsi que l’enveloppe
variable du signal adjacent).
103
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Les résultats de simulation sont illustrés dans les figures ci-dessous. La figure 4.4
représente les deux sorties du démodulateur IQ classique. Dans la figure 4.5 nous observons
les trois signaux de sortie vi (i=1,2,3). Les deux signaux zI et zQ, en bande de base, obtenues
après application des constantes de conversion de l’équation (4.29) sont représentés par les
figures 4.8 et 4.9.
-40
sI and sQ Spectrum (dBm)
-60
-80
-100
-120
-140
-160
0 100 200 300 400 500
freq, KHz
Fig.4.4 Spectre de sortie du récepteur IQ classique.
-60
v1,v2 and v3 Spectrum (dBm)
-80
-100
-120
-140
-160
-180
0 100 200 300 400 500
freq, KHz
Fig.4.5 Spectre des de tensions de sortie du récepteur triphasé avec effet du canal adjacent.
104
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
1.0
0.5
0.0
sQ
-0.5
-1.0
-1.5
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0
sI
0.5
v3(mV)
-0.5
0.4
0.2 0.5
0
-0.2 0
-0.4
v2(mV) -0.6 -0.5
v1(mV)
105
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
-40
zI and zQ Spectrum (dBm) -60
-80
-100
-120
-140
-160
0 100 200 300 400 500
freq, KHz
1.0
0.5
zQ
0.0
-0.5
-1.0
-1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0
zI
106
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
l’équation (4.17) sur les trois tensions pour estimer le signal en bande de base. La figure 4.8
illustre le spectre des signaux en bande de base zI et zQ. Cette figure nous permet de confirmer
la suppression en bande de base de l’enveloppe du signal adjacent et comme le montre la
figure 4.9, on récupère un cercle pur représentant l’enveloppe complexe transmise.
La figure 4.4 affiche le spectre en sortie des voies I et Q du démodulateur classique
ayant en son entrée radio le même signal soumis au démodulateur triphasé. La raie
perturbatrice due au canal adjacent apparaît bien aussi. A moins de rajouter un circuit
particulier (ce qui risque de compliquer d’avantage le démodulateur et ainsi perdre le
caractère faible consommation et faible complexité) la seule solution pour remédier à cette
perturbation est d’utiliser un mélangeur avec un IIP2 plus élevé. Comme nous pouvons le
constater sur la figure 4.6 la constellation des phases est déformée par le canal adjacent.
Pour valider ces simulations et ainsi valider le développement théorique, il est
essentiel de réaliser un banc de mesures comparatif. Mais pour mettre en valeurs l’apport
architectural de la technique cinq-port il est intéressant d’avoir une idée sur les différentes
techniques de rejection de l’IMD2 dans l’état de l’art. C’est ce que nous présentons dans la
partie suivante.
La possibilité d’obtenir une haute intégration est l’une des caractéristiques les plus
attractives des récepteurs Zéro-IF [8]. Effectivement, les autres types de démodulateur
nécessitent un filtre image qui peut se faire en technologie SAW dont l’intégration reste très
faible [9]. Néanmoins, l’architecture Zéro-IF est handicapée par certains inconvénients tels
que l’intermodulation d’ordre 2 (IMD2). Ses principales origines sont les non-linéarités des
LNA ainsi que des mélangeurs. L’interférence d’ordre pair fait apparaître en bande de base
l’enveloppe du signal voisin ou celle résultante de la différence de deux porteuses proches, ce
qui a pour effet de détériorer la sensibilité du récepteur.
107
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
dégénéré entre la source du transistor utilisé pour le mélange et la masse [11]. La réduction de
l’effet IMD2 peut se faire aussi par une configuration particulière de la polarisation [12].
Deux autres techniques basées sur la réduction de la distorsion en mode commun existent. La
première consiste à supprimer le courant IMD2 en mode commun en injectant, à la sortie des
étages de commutation, un courant égal mais déphasé du courant de distorsion [13,14]. La
seconde technique quant à elle, élimine le courant de distorsion en mode commun soit en
contrôlant le courant de polarisation de l’étage d’entrée des mélangeurs [15], soit en injectant
le courant IMD2 en mode commun à la sortie de l’étage d’entrée des mélangeurs [16].
L’adaptation dynamique [17] est une autre solution pour la réduction de l’IMD2 et est
principalement utilisée pour les démodulateurs Zéro-IF. Elle consiste à multiplier le signal RF
par un signal avant le mélange principal avec l’oscillateur local (LO). Ce signal peut être
périodique ou pseudo aléatoire. Ainsi, la distorsion IMD2, générée par le mélangeur, est
translatée en fréquence. Après le mélange principal, le bloc d’adaptation dynamique restaure
le signal désiré.
Sans faire usage d'une voie supplémentaire, il est possible d'exploiter la distorsion en
mode commun généré par la non-linéarité existante du circuit. Connue sous le nom de « IP2
calibration » [22,23] une technique d'auto compensation est utilisée en contrôlant les
paramètres du composant. Ainsi une partie de la distorsion en mode commun est convertie en
mode différentiel.
108
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
D’autres méthodes numériques existent aussi pour compenser l’IMD2 [24,27]. Ces
méthodes adaptatives utilisent des algorithmes telle que la méthode des moindres carrés
(LMS : Least Mean Square) pour minimiser l’erreur entre le signal de référence et le signal de
sortie.
Dans ce travail une solution architecturale est étudiée. Cette solution se base sur
l’architecture cinq-port. Le but est de démontrer que cette architecture, qui n’est pas
spécialement dédiée à la suppression de l’IMD2, offre une rejection supérieure à celle d’une
architecture classique de récepteur Zéro-IF. C’est dans cette approche que les deux types de
démodulateurs sont conçus pour leur appliquer une campagne de mesure qui permettra de
valider la théorie et la simulation précédemment décrites.
109
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Le démodulateur triphasé :
Sortie en BB
Déphaseur
Entrée LO Entrée RF
Diviseur de puissance
Mixer
Le démodulateur IQ :
Utilisant les mêmes mélangeurs, nous avons conçu un démodulateur IQ qui sera un
circuit de référence pour comparer les résultats en termes de rejection des canaux adjacents
pour différentes configurations de mesure.
110
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Déphaseur 90°
Sorties en BB
Diviseur de puissance
Entrée RF
Mixer
Entrée LO
Comme le montre la figure 4.11, la puissance LO est divisée en deux par un diviseur 3
dB. L’une des sorties du diviseur de puissance est déphasée de 90° grâce à un déphaseur
passif puis reliée à l’entrée du mélangeur. La deuxième sortie du diviseur de puissance est
directement connectée à l’entrée du second mélangeur. La voie RF est aussi divisée en deux
par un diviseur de puissance à 3 dB et ces deux sorties sont connectées aux secondes entrées
des mélangeurs. Finalement on obtient les deux signaux en bande de base en sortie des
mélangeurs.
Note: l’atténuation apportée par les déphaseurs utilisés dans le cas du démodulateur triphasé
et du démodulateur IQ classique ne dépasse pas 0.1 dB.
Fig.4.12 Banc de mesure utilisé pour caractériser la rejection des canaux adjacent pour les deux
architectures IQ et triphasé.
111
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Emission :
Le signal utile est délivré par un générateur de signaux modulés dont la fréquence
porteuse est de 2.8 GHz, la puissance est fixée à -50 dBm. Le signal en bande de base généré
est une séquence pseudo-aléatoire de longueur 256 bits à laquelle vient se concaténer une
séquence d’apprentissage de 24 bits qui nous permettra d’égaliser les signaux reçus. Le
générateur se charge aussi de réaliser le filtrage numérique en utilisant un filtre en racine de
Nyquist avec un roll-off de 0.35. Le débit symbole est de 100 kSym/s et le type de modulation
utilisé est une QPSK.
Le signal perturbateur qui représente un canal adjacent est fixé à la fréquence 2.2 GHz.
Cette fréquence se situe dans la bande de réception des démodulateurs triphasés et du IQ
conçus. La puissance de ce signal sera variable. Différents types de modulation seront utilisés
pour le canal adjacent (bi-ton, TDMA), leurs caractéristiques seront présentées dans la suite.
Réception :
La fréquence de l’oscillateur local est fixée à 2.8 GHz. [11] montre dans ces travaux
de recherche que l’IIP2 des mélangeurs varie en fonction de la puissance de l’oscillateur local.
Pour cela, il est important de prendre en compte l’architecture utilisée pour fixer la puissance.
Le niveau de puissance LO est fixé de sorte à obtenir +7 dBm sur chaque entrée LO des
mélangeurs comme l’indique la documentation technique des mélangeurs et ceci pour les
deux cas de configuration (triphasé et IQ classique). Cette dernière condition permet aussi aux
deux architectures, triphasé et IQ classique, d’avoir un même IIP2 des mélangeurs de 27 dBm.
Etant donné que le démodulateur triphasé est conçu en technologie hybride, il nous est
très difficile d’obtenir les conditions (4.27) et (4.28). Il faut donc minimiser les critères C1 et
C2 élaborés dans cette thèse (4.30) en utilisant les coefficients de calibration. Cette opération
est faite en utilisant la variance des tensions de sortie [3] (Voir annexe A pour plus de détail).
112
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
N∑
1 z r − ze
2
EVM(%) = 1
2
(4.32)
zmax
où z r est le vecteur complexe du iéme symbole reçu, ze est le vecteur complexe du iéme
symbole émis, z max est le vecteur complexe du symbole ayant le module le plus élevé parmi
les N symboles reçus.
100
IQ receiver
90 Three phase receiver
80
70
60
EVM%
50
40
30
20
10
0
-70 -65 -60 -55 -50 -45 -40 -35 -30 -25 -20
C/I
Fig.4.13 EVM en % en fonction du rapport de la puissance porteuse sur la puissance du canal adjacent bi-
tons (puissance du signal utile fixée à -50dBm).
113
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
D’après nos mesures, un EVM de 20.4 % correspond à un BER de 10-3 pour une
modulation QPSK. La puissance du signal RF utile modulé en QPSK avec une séquence
pseudo-aléatoire pour les deux cas (démodulateur triphasé et démodulateur IQ) est fixé à -50
dBm.
La figure 4.13 montre que pour des rapports C/I élevés (signal adjacent faible), le
démodulateur IQ présente un palier d’EVM (11 %) plus faible comparé au palier d’EVM (15
%) du démodulateur triphasé. Ceci est dû à un meilleur SNR au niveau de l’entrée des
mélangeurs pour le démodulateur IQ car la puissance du signal RF reçu n’est divisée qu’en
deux par contre dans le démodulateur triphasé, elle est divisée en trois. Ce qui fait une
différence de 1.7 dB entre le SNR du démodulateur IQ et celui du démodulateur triphasé ou
autrement dit, une différence de 1.7 dB pour le facteur de bruit NF (Noise Figure).
Il est important de noter que dans le cas du démodulateur triphasé, le gain en rejection
aurait pu être meilleur si les mélangeurs étaient plus linéaires. Comme nous pouvons le
constater à l’aide de la figure 4.13, le palier en EVM à 15 % cesse pour les faibles C/I (signal
adjacent fort), i.e., lorsqu’on atteint la zone de compression des mélangeurs et un nouveau
palier en EVM à 55 % apparaît. On pourrait éventuellement gagner quelques dB
supplémentaire de rejection par la linéarisation numérique des tensions de sorties des
mélangeurs.
Afin de généraliser d’avantage nos mesures, nous réalisons une seconde expérience où
les mêmes conditions précédentes sont vérifiées, sauf que nous faisons appel à un autre type
de canal adjacent.
114
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
60
IQ receiver
Three phase receiver
55
50
45
40
EVM%
35
30
25
20
15
10
-80 -70 -60 -50 -40 -30 -20
C/I
Fig.4.14 EVM en % des deux architectures pour une puissance RF fixée à -54dBm et un canal adjacent de
type TDMA de puissance qui varie de -30dBm à 20dBm (‘x’ démodulateur IQ, ‘–‘ démodulateur triphasé)
La figure 4.14 illustre l’EVM en fonction du C/I dans le cas d’un canal adjacent
équivalent à un signal TDMA (Time Division Multiple Access). Ce canal adjacent est
équivalent à un signal pulsé. La période du pulse pour les mesures est de 577 µs et de rapport
cyclique de ½.
La figure 4.14 présente des oscillations pour les forts C/I. Le signal TDMA choisit a
deux états de l’enveloppe : haut et bas de même durée. A l’instant de mesure et pour les forts
C/I si l’enveloppe du signal adjacent est haute, les mélangeurs saturent et on obtient un EVM
élevé. L’état bas de l’enveloppe du signal adjacent est équivalent à une absence de canal
adjacent et donc un EVM faible. Le résultat obtenu pour des fort C/I est la moyenne des
mesures qui dépendent de l’instant de mesure, d’où les oscillations. Donc pour confirmer
d’avantage le gain en rejection obtenue nous procédons à des mesures de BER comme
l’affiche la figure suivante.
115
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
0.5 0.5
15 15
0.45 0.45
10 10
0.4 0.4
5 5
0.35 0.35
0 0
Padj(dBm)
Padj(dBm)
0.3 0.3
-5 -5
0.25 0.25
-10 -10
0.2 0.2
-15 0.15
-15 0.15
-30 0 -30 0
-60 -58 -56 -54 -60 -58 -56 -54
PRF(dBm) PRF(dBm)
Fig.4.15 BER des deux types de démodulateurs (IQ et triphasé) en fonction de la puissance du signal utile
RF et de la puissance du canal adjacent de type TDMA
La figure 4.15 représente le BER pour les deux cas de figure de démodulateur, IQ et
triphasé, en fonction de la puissance du signal utile RF et de la puissance d’un canal adjacent
pulsé. A partir d’une puissance du canal adjacent de -5 dBm, le démodulateur IQ présente un
taux d’erreur élevé (plus de 0.3). Le même taux d’erreur est obtenu dans le cas d’un
démodulateur cinq-port à une puissance du canal adjacent voisinant les 15 dBm, soit 20 dB de
rejection en plus. Ceci valide le résultat trouvé précédemment par la méthode s’appuyant sur
l’EVM, soit un gain de rejection de 20 dB apporté par la solution architecture cinq-port
comparée à l’architecture classique IQ.
L’architecture cinq-port fait preuve d’une meilleure capacité de rejection que celle du
démodulateur classique malgré que son NF soit légèrement plus élevé. Mais malgré cet
avantage présenté durant cette étude comparative, la mise en œuvre d’une technique de
calibration n’est pas forcement évidente. Parfois elle nécessite une manipulation humaine
pour l’application des charges où elle demande une charge de calcul assez élevée. C’est dans
cet objectif que nous présentons une nouvelle façon de voir le cinq-port permettant une
116
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
compréhension simple et rapide du système cinq-port qui nous mènera vers une méthode de
calibration très simple à mettre en oeuvre avec un très faible coût de calcul.
Le six ou cinq-port, a été utilisé au départ comme réflectomètre vectoriel [1] puis bien
après comme démodulateur homodyne [29]. Le démodulateur IQ classique projette le vecteur
signal RF à démoduler sur une base de deux vecteurs orthogonaux I et Q. Par comparaison, le
démodulateur de type cinq-port projette le vecteur signal RF sur une base triphasée
[3,5,30,31,32]. Le signal radiofréquence reçu est divisé sur 3 voies puis mélangé avec le
signal de l’oscillateur local déphasé respectivement de 120° sur chacune des voies. La
troisième voie supplémentaire était souvent justifiée comme une voie qui apportait une
redondance et c’est ce qui lui permettait d’être moins sensible aux désappariements
d’amplitude et de phase [6] des 3 voies du démodulateur mais ceci nécessite une procédure de
calibrage. Cette procédure de calibrage pénalise ce type de circuit car ces méthodes
nécessitent des manipulations matérielles [3,5,30,31,32] .
Dans ce paragraphe nous allons avant tout démontrer l’orthogonalité entre les sous-
espaces des signaux issus du cinq-port ce qui nous permettra de justifier l’aspect
tridimensionnel de ce type de circuit. Ensuite nous prouverons, sous certaines conditions, que
le cinq-port est naturellement moins sensible aux DC-offset et aux IMD2 qu’une architecture
classique. Enfin, ces dernières démonstrations ont permis d’aboutir à une nouvelle méthode
de calibration beaucoup plus simple en terme de calcul et de mise en œuvre que celles
publiées auparavant.
Le démodulateur cinq-port peut être réalisé par deux structures différentes. Les
expressions des signaux en bande de base de chacune de ces structures sont analytiquement
identiques à part que l’effet des DC-offset et IM2 est plus prédominant dans l’une que dans
l’autre. Dans le premier modèle on utilise des détecteurs pour réaliser le mélange entre le
signal OL (Oscillateur local) et le signal RF (Radiofréquence). Par contre, dans le deuxième
117
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
on utilise des mélangeurs. Dans les deux modèles on déphase le signal OL de trois valeurs
différentes ϕ1, ϕ2 et ϕ3 pour réaliser la base de projection des signaux.
Les figures suivantes illustrent le modèle théorique des récepteurs cinq-port. Comme
son nom l’indique, nous avons cinq accès, dont deux comme entrées des signaux RF et OL et
trois comme sorties des signaux en bande de base. Dans la figure 4 les signaux OL déphasés
et le signal RF sont additionnés puis mis au carré grâce à des détecteurs de puissance ensuite
le signal résultant est filtré. Dans la figure 5 les signaux OL déphasés et le signal RF sont
mélangés puis filtrés par un circuit passe-bas.
Notons par z (t ) = (I + jQ )
118
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
vi =
Si 2 Si 2 2
8 8
( S
4
)
AOL + ARF I + Q 2 + i AOL ARF [I cos(ϕ i + ψ ) − Q sin (ϕ i + ψ )] (4.35)
avec i=1,2,3 indices des voies, Si dépend des paramètres Sij du cinq port et de la sensibilité du
détecteur de la voie i, γi déphasage entre les signaux OL et RF . On considère par la suite que
les signaux RF et OL sont synchronisés d’où ψ=0.
Si 2
Le terme AOL dans l’équation (3) correspond au DC-offset due à l’auto-mélange de l’OL.
8
Ce terme est le principal inconvénient des architectures Zéro-IF. Un de ces effets néfastes est
Remarque : Si ces deux termes dus au second ordre étaient nuls l’expression des tensions de
sorties s’écrivent alors :
Si
vi = AOL ARF [I cos(ϕ i ) − Q sin (ϕ i )] = Ai a(t ) cos(θ (t ) − ϕ i )
4
Si
avec Ai = AOL ARF et I cos(ϕ i ) − Q sin (ϕ i ) = a(t ) cos(θ (t ) − ϕ i )
4
On retrouve bien l’équation (4.15).
⎡ v1 ⎤ ⎡ AOL
2
+ ARF
2
( I 2 + Q 2 )⎤
⎢v 2 ⎥ = ⎡ a→ → →
⎤ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢⎣ 1 a2 a3 ⎥ × ⎢ I ⎥ (4.36)
⎦ ⎢ ⎥
⎢⎣ v3 ⎥⎦ Q
⎢⎣ ⎥⎦
avec :
⎡ S1 ⎤ ⎡ S1 ⎤ ⎡ S1 ⎤
⎢8⎥ ⎢ 4 AOL ARF cos(ϕ1 ) ⎥ ⎢ − 4 AOL ARF sin (ϕ1 ) ⎥
→ ⎢S ⎥ → ⎢S ⎥ → ⎢ S ⎥
a1 = ⎢ 2 ⎥ a 2 = ⎢ 2 AOL ARF cos(ϕ 2 )⎥ a3 = ⎢− 2 AOL ARF sin (ϕ 2 )⎥ (4.37)
⎢8⎥ ⎢4 ⎥ ⎢ 4 ⎥
⎢ S3 ⎥ ⎢ S 3 A A cos(ϕ )⎥ ⎢ − S 3 A A sin (ϕ )⎥
⎢⎣ 8 ⎥⎦ ⎢⎣ 4 OL RF 3 ⎥
⎦ ⎢⎣ 4 OL RF 3 ⎥
⎦
119
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
→ → →
La matrice formée par les vecteurs a1 , a2 et a3 est la matrice de passage de l’espace des
tensions à l’espace des signaux utiles I et Q. Si cette matrice est orthogonale alors les signaux
utiles IQ, qui sont naturellement orthogonaux entre eux, seront orthogonaux aux signaux
2
indésirables AOL 2
, ARF ( )
I 2 + Q 2 . Pour démontrer l’orthogonalité de cette matrice, nous allons
→ → → → → → →
étudier l’orthogonalité entre les vecteurs a1 , a2 et a3 . Il est évident que a2 ⊥ a3 . Si a1 ⊥ a3
alors
→ →
a1⋅ a3 = 0 ⇒ S12 sin (ϕ1 ) + S 22 sin (ϕ 2 ) + S 32 sin (ϕ 3 ) = 0 (4.38)
Les circuits cinq-port sont conçus sur ce critère ϕ1=120°,ϕ2=0° et ϕ3=-120°. Tenant compte
des ces dernières valeurs pour que l’équation (6) soit vérifiée il faut que :
S1 = S 2 (4.39)
Si nous prenons le cas de l’anneau illustré dans la figure qui suit, nous voyons bien qu’il y’a
symétrie et donc la relation (4.39) est bien vérifiée.
120
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Nous allons étudier dans le paragraphe suivant la perturbation apportée par les signaux des
canaux adjacents dans un contexte plus large que précédemment où uniquement un seul canal
adjacent a été pris en compte.
⎡ S1 ( f RF ) ⎤ ⎡ S1 ( fadj1 ) ⎤ ⎡ S1 ( fadjN ) ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ 8 ⎥ ⎢ 8 ⎥ ⎢ 8 ⎥
⎡v3 ⎤
⎢v ⎥ = ⎡ A2 + A2 I 2 + Q2 ⎤ × ⎢ S2 ( f RF ) ⎥ + A2 I 2 + Q 2 × ⎢ S2 ( fadj1 ) ⎥ +
⎢ ⎥ ⎢S ( f )⎥
⎢ 4 ⎥ ⎣ OL RF ( ) ⎦ ⎢ 8 ⎥ adj1 adj1 ( adj1 ) ⎢ 8 ⎥
+ AadjN
2
( IadjN 2 + QadjN 2 ) × ⎢⎢ 2 8adjN ⎥⎥ +
⎢⎣v5 ⎥⎦ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ (4.42)
⎢ S3 ( f RF ) ⎥
⎢ 8 ⎥ ⎢ S3 ( fadj1 ) ⎥ ⎢ S3 ( fadjN ) ⎥
⎣⎢ ⎦⎥ ⎢ 8 ⎥ ⎢ 8 ⎥
⎣⎢ ⎦⎥ ⎣⎢ ⎦⎥
⎡ S1 ( f RF ) ⎤ ⎡ S1 ( f RF ) ⎤
⎢ cos (ϕ3 +ψ ) ⎥ ⎢− sin (ϕ3 +ψ ) ⎥
⎢ 4 ⎥ ⎢ 4 ⎥
⎢ S2 ( f RF ) ⎥ ⎢ S2 ( f RF ) ⎥
AOL ARF I ⎢ cos (ϕ4 +ψ ) ⎥ + AOL ARF Q ⎢− sin (ϕ4 +ψ ) ⎥
⎢ 4 ⎥ ⎢ 4 ⎥
⎢ S3 ( f RF ) ⎥ ⎢ S3 ( f RF ) ⎥
⎢ 4 cos (ϕ5 +ψ ) ⎥ ⎢ − 4 sin (ϕ5 +ψ ) ⎥
⎣⎢ ⎦⎥ ⎣⎢ ⎦⎥
La relation (4.40) est toujours vraie dans le cas où on utiliserait la structure anneau
illustré sur la figure 5.18. En effet les signaux OL RF et adjacents parviennent au détecteur
central (n°2) après avoir subi approximativement le même déphasage. Au niveau du détecteur
n°1 les signaux OL et RF et adjacents arrivent avec un déphasage qui est opposé à celui
aperçu par le détecteur n°3, donc la relation (4.38) est valable pour toutes les fréquences. Le
cinq-port étant toujours symétrique le paramètre Si de la voie 1 est les même que celles de la
voie 2.
121
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Supposons maintenant que nous sommes dans le cas où la conception du circuit n’a
pas pu être réalisée d’une façon symétrique ce qui est équivalent à dire que la condition (4.38)
n’est pas réalisé donc aussi (4.40) n’est plus vrai ceci veut dire qu’on a perdu l’orthogonalité
entre le plan des signaux en bande de base et le vecteur représentant les signaux IM2 + DC-
offset. Nous allons démontrer dans ce qui suit que même si nous n’avons plus les conditions
d’orthogonalité le cinq-port conserve son caractère tridimensionnel. Il est évident que si nous
avons trois vecteurs dans l’espace et que ces vecteurs ne sont pas coplanaires on a :
⎛→ →⎞ →
⎜ a1 ∧ a2 ⎟ ⋅ a3 ≠ 0 (4.45)
⎝ ⎠
Finalement,
⎛→ →⎞ → S1 S2 S3 2 2
⎜ a1 ∧ a2 ⎟ ⋅ a3 = − ARF AOL ⎡⎣sin (γ 2 − γ 1 ) + sin (γ 1 − γ 3 ) + sin (γ 3 − γ 2 ) ⎤⎦ (4.46)
⎝ ⎠ 128
122
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
La relation (4.46) nous montre bien que l’aspect tridimensionnel du cinq-port dépend des
valeurs de déphasage du signal OL et non des coefficients Si. Notons par :
S1S2 S3
μ =−
64
x = ϕ2 − ϕ1
y = ϕ1 − ϕ3
z = ϕ3 − ϕ 2
on en déduit que :
⎛→ →⎞ →
⎜ a1 ∧ a2 ⎟ ⋅ a3 = 0 si x = 0 et y = − z ou y = 0 et x = − z ou z = 0 et y = − x
⎝ ⎠
ce qui est équivalent à dire que :
⎧ϕ1 = ϕ 2
⎛ → →
⎞ →
⎪
⎜ a1 ∧ a2 ⎟ ⋅ a3 = 0 si ⎨ϕ1 = ϕ3 (4.48)
⎝ ⎠ ⎪ϕ = ϕ
⎩ 2 3
L’équation (4.48) montre que si deux des trois valeurs de déphasage du signal OL sont
identiques, 2 des 3 vecteurs ai sont coplanaires et que le démodulateur cinq-port perd l’aspect
tridimensionnel. Ces conditions ne sont pas atteintes lors du fonctionnement de notre
architecture et donc effectivement l’espace des signaux utiles et celui des IM2 et DC-offset
demeurent toujours non-coplanaire. [33] a démontré que, si les modules des paramètres Sij
étaient égaux aux fréquences fRF et fadj, les effets des IM2 des canaux adjacents pouvaient être
annulés.
123
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
0.99
0.98
0.97
0.96
0.95
V3
0.94
0.93
0.92
0.91
0.9
1
For Power P LO1
0.98
For Power P LO2 1
0.96 0.99
0.98
0.94 0.97
0.96
0.92 0.95
0.94
0.9 0.93
V2
V1
Fig.4.19 Décalage de la constellation QPSK en présence des DC-offsects. (Les tensions Vi sont normalisées)
0.5
0
v3
-0.5
-1
1
0.5 1
0 0.5
0
-0.5
-0.5
v2 -1 -1
v1
Fig.4.20 Décalage de la constellation QPSK en présence d’un signal pulsé d’un canal adjacent (Les
tensions vi sont normalisées)
124
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Les 2 figures ci-dessus représentent le vecteur signal RF dans l’espace formé par 3
axes orthogonaux référencés par rapport aux 3 tensions de sortie du démodulateur cinq-port.
Nous observons que dans le cas d’un signal RF de type QPSK la projection de ce signal donne
une constellation identique à celle observée à la sortie d’un démodulateur IQ classique. La
figure 4.19 montre qu’en présence d’une dérive de tension DC-offset, le centre de la
constellation est décalée par rapport à l’origine. La figure 4.20 présente la variation de la
projection du signal RF modulé en présence d’un signal CW pulsé de fréquence décalée par
rapport au signal RF. On observe la présence de 2 constellations décalées dont l’écart dépend
des niveaux de puissance des signaux RF et adjacents.
Les figures 4.19.et 4.20 représentent les signaux en bande de bande du signal dans
l'espace constitué par 3 axes orthogonaux correspondant aux 3 tensions de sorties normalisées
du cinq-port. La normalisation est faite en utilisant la valeur maximale de la tension de sortie.
Le calcul a été fait en utilisant le cinq-port idéal comme décrit sur le schéma 2. Nous
observons que dans le cas d'un signal de RF modulé en QPSK, la projection de ce signal
donne la même constellation qu’un démodulateur traditionnel IQ.
Le niveau de puissance du signal de RF est a -30dBm pour les deux cas. La figure 5
montre qu’en présence d’un signal DC-offset variable, le centre de la constellation se décale
de l'origine. Dans ce cas, les valeurs DC-offset dépendent du niveau de puissance de
l’oscillateur local. Pour obtenir le décalage induit par le DC-offset, deux niveaux de puissance
OL, PLO1et PLO2 (0dBm et 5dBm respectivement), ont été appliqués au cinq-port. En
conséquence, c’est pour cela que nous observons dans le même repère une constellation plus
élevée que l’autre (équation 4.35) sur la figure 4.19.
125
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
La calibration dans les structures cinq-port et triphasées est essentielle. Elle permet de
retrouver le plan adéquat de projection des signaux reçu afin de récupérer la voie en phase et
en quadrature des signaux émis. Cette étape dans certains cas est très compliquée à mettre en
œuvre et représente l’un des inconvénients majeurs de la technique cinq-port. Afin de situer
notre travail, différentes techniques sont brièvement présentées dans le paragraphe suivant.
Une solution pour réduire l’effort sur le calibrage [32] a été proposée mais au prix
d’une architecture plus complexe et des critères de performances plus sévères des circuits RF
du démodulateur cinq-port.
Une autre solution consiste à utiliser des méthodes automatiques de calibration telles
que la calibration Aveugle, la procédure d’orthonormalisation et d’égalisation et enfin la
méthode bi-tons.
La caractérisation aveugle est rapportée par [38]. Cette méthode est basée sur un
réseau de neurones entraînés à partir de données connues tel que la séquence d’apprentissage.
Cependant le temps nécessaire à l’apprentissage peut s’avérer très long ce qui peut être
prohibitif pour un système de télécommunications mobiles. L’avantage de cette méthode est
qu’elle n‘est pas basée sur la structure du circuit, elle relie les sorties aux entrées par
l’apprentissage.
Les 2 autres procédures de calibration prennent en compte le fait que les signaux
parviennent au démodulateur depuis l’antenne et sont à rapprocher des méthodes
d’égalisation. Le calibrage est généralement fait tenant compte de la technique de mélange
des signaux utilisés dans le cinq-port. Par exemple si on utilise des détecteurs de puissance
pour réaliser le mélange entre l’oscillateur Local (OL) et le signal radiofréquence (RF) une
126
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
première étape consiste à éliminer les produits d’inter-modulation d’ordre 2 (IM2) et ensuite
une procédure d’orthonormalisation et d’égalisation est réalisée [39, 40]. Dans [39] une
mesure des tensions de sortie des détecteurs de puissance est réalisée à chaque temps symbole
de la trame de transmission, puis la matrice de covariance des tensions est formée et enfin les
valeurs et les vecteurs propres de cette matrice sont calculés. Les vecteurs propres normalisés
correspondent aux constantes de calibrages. L’inconvénient de cette méthode est qu’elle
fonctionne par trame de signaux reçus. Ces derniers auteurs présentent un second papier [40]
où ils proposent une solution qui résout le problème en utilisant une méthode adaptative. Dans
cette dernière méthode l’orthonormalisation se fait par le procèdé de Gram-Schmidt [41] et
l’égalisation par l’estimation des puissances des signaux IQ. Une autre méthode proposée par
[3, 42] ajoute à cette procédure une synchronisation des symboles reçus et réalise l’égalisation
et la normalisation grâce aux séquences d’apprentissage. Cette technique estime la variance
des tensions de sortie des détecteurs en fonction du temps ou pour chaque paquet (burst) de
données reçues. Avec la variance des trois tensions de sortie du démodulateur cinq-port ils
forment un vecteur et le plan orthogonal à ce vecteur est le plan de projection pour récupérer
les signaux I et Q. Cette méthode nécessite un calcul statistique pour estimer les constantes de
calibrage et les séquences d’apprentissages pour l’égalisation et la normalisation. Une autre
technique est proposée par [43] dans lequel le récepteur doit contenir des commutateurs pour
éteindre, de temps en temps, l’OL.
127
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Selon l’équation 4.17, les signaux en bande de base I(t) et Q(t) dépendent linéairement des
tensions de sorties v~ (t ) ;
ok
3
I (t ) = ∑ α k vok (t ) (4.49)
k =1
3
Q(t ) = ∑ β k vok (t ) (4.50)
k =1
où vok (t) est la tension moyenne de sortie de la voie k du cinq-port et αk & βk, les constantes
de calibrage qui sont fonctions des paramètres S du cinq-port et sont déterminées
habituellement par une étape de pré-calibrage [2]. Cette dernière opération est réalisée lors
d’un changement quelconque des paramètres S du circuit, ce qui est généralement le cas après
une longue durée d’utilisation. La méthode aveugle de calibrage que nous proposons permet
de supprimer cette étape de pré-calibrage.
I(t) et Q(t). Si nous supposons que nous sommes dans un espace à trois dimensions à la sortie
du démodulateur le problème est de trouver dans cet espace un signal à deux dimensions donc
situé dans un plan.
On note P0 le plan (I(t), Q(t)) contenant l’enveloppe complexe représentée par exemple par un
cercle ce qui correspond à une modulation PSK.
128
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Fig.4.22 P0 et P
Dans cette figure on représente un plan P // P0. Dans le plan P0 figure l’ensemble des points
M(v1,v2,v3) représentant l’enveloppe complexe. Soit O’ un point appartenant à P et M’ sa
projection orthogonale à P0. On démontre facilement que pour tout point M(v1,v2,v3)
appartenant à P0 :
2
OM ⋅ u1 = k ⋅ u1 ⋅ u1 = k u1 = k ' (4.51)
u1 est le vecteur normal aux deux plans. Cette dernière relation (12) prouve que le produit
entre tous les vecteurs formant l’enveloppe complexe et le vecteur normal est constant.
Sous forme matricielle en utilisant N mesures:
k’ est une constante qui ne doit pas être complètement connue car nous avons essentiellement
besoin d’une direction correspondante à celle du vecteur u1 , donc celle peut être trouvée en
prenant un k’ quelconque.
129
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
⎡1⎤
V ⋅ u1 ' = ⎢⎢ ⎥⎥ (4.53)
⎢⎣1⎥⎦
On obtient à partir de la relation (4.53) un système à N équations et trois inconnues. Ceci peut
être résolu en utilisant la méthode des moindres carrées et nous obtenons u1 ' = (x, y, z ) qui est
colinéaire à u1 .
⎡ x⎤ ⎡1⎤
⎢ ⎥ (
⎢ y⎥ = V T ⋅V )
−1
⋅ V ⋅ ⎢⎢ ⎥⎥
T
(4.54)
⎢⎣ z ⎥⎦ ⎢⎣1⎥⎦
représenté par deux vecteurs h1 , h2 ( ) orthogonaux à u1 ' . Pour obtenir ces deux deniers
vecteurs depuis u1 ' et tels que u1 ' ⊥ h1 ⊥ h2 on utilise les deux relations suivantes :
→ → → → →
u1 '⋅ h1 = 0 et h1 ∧ h2 = 0 , d’où :
⎡ x ( x2 + y 2 ) ⎤
⎡1x ⎤ ⎢ ⎥
h1 = ⎢ −1 y ⎥⎥
⎢ et h2 = ⎢ y ( x 2 + y 2 ) ⎥ (4.55)
⎢ ⎥
⎣⎢ 0 ⎦⎥ ⎢ −1 z ⎥
⎣ ⎦
(h , h ) est le plan parallèle au plan contenant l’enveloppe complexe. Donc projeter les signaux
1 2
issus du cinq-port sur ce plan nous permettra de reconstituer le signal utile I(t) et Q(t) sans
avoir aucune information sur le signal à l’entrée. Le nombre d’échantillons nécessaire à cette
opération doit être suffisant (≥3) pour résoudre l’opération (22). Ces échantillons doivent être
différents et bien repartis dans le plan. La synchronisation, une fois que le plan est déterminé,
se fait par la séquence d’apprentissage. Il est à noter que cette procédure est faite une seule
fois et que l’utilisateur peut facilement mettre à jour cette calibration sans aucune contrainte
sur l’environnement du système.
130
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Dans la figure 4.23 nous présentons la constellation obtenue après projection des signaux
issus du cinq-port sur le plan estimé par la méthode de calibrage aveugle. Le signal RF
modulé en QPSK avec un débit de 1MS/s arrive à l’entrée du circuit avec une puissance de -
20dBm. La puissance de l’oscillateur local est de -3dBm. Les signaux issus du cinq-port sont
suréchantillonnés avec un OSR (facteur de suréchantillonnage) de 8. Le filtre numérique en
racine de Nyquist est utilisé avec un roll-off de 0.35 et un délai symbole de 4.
0.8
0.6
0.4
Q 0.2
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
-1
-0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8
Fig.4.23 QPSK obtenue après projection des signaux reçus sur un plan estimer par la
méthode de calibration aveugle.
Cette figure montre bien que la projection dans le plan IQ est convenable. Le hasard
a fait que la phase entre le signal RF et OL soit presque nulle (ψ≈0). Mais dans cette figure
aucune égalisation, ni synchronisation porteuse n’est faite. Dans ce qui suit nous présentons le
banc de mesures comparatives de BER entre l’auto-calibrage par estimation statistique [3], la
méthode de pré-calibrage par bi-tons [6] et enfin la nouvelle méthode aveugle.
131
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Dans cette manipulation nous introduisons une séquence binaire connue dans un
générateur de signaux modulés (HP4431). Ce dernier module le signal RF en QPSK avec un
débit symbole de 100 kbits/s. Le signal oscillateur local est délivré aussi par ce générateur
avec une puissance fixe de -3dBm ce qui garantit de travailler dans la zone linéaire des
détecteurs. Au niveau du DSP nous indiquons la méthode de calibrage. En faisant varier la
puissance du signal AWGN délivré par le générateur HP4432 qui simule un bruit nous faisons
varier le SNR (Signal to Noise Ratio). La fréquence centrale et la largeur de bande du signal
AWGN délivrées par ce générateur sont fixées aux mêmes valeurs que celles du signal utile.
132
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
-1
10
Blindk
Theory
-2
10
BER
-3
10
-4
10
-5
10
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
EB/N0
La figure 4.25 illustre bien le comportement d’un récepteur IQ idéal. Un léger décalage
(<1dB) par rapport à la courbe théorique est dû principalement au bruit d’échantillonnage.
-2
10
Blindk
Double-tone
Auto-calib
-3
10
BER
-4
10
-5
10
-62 -61 -60 -59 -58
RF(dBm)
133
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Afin d’estimer la rejection des canaux adjacents, une nouvelle méthode beaucoup plus
rapide que celle présentée dans le paragraphe 4.2.6 a été réalisée. Comme nous l'avons
découvert précédemment le cinq-port présente un aspect tridimensionnel. Ce qui a permis de
d’observer que l'axe des signaux en bande de base dus au canal adjacent et l'espace des
signaux utiles sont no-coplanaire. Donc pour mesurer l'effet du canal adjacent sur les signaux
en bande base il suffit d’observer sa projection sur le plan des signaux utiles. Ce plan est
déterminé par les constantes de calibration.
Pour les mesures de rejection des canaux adjacent, le banc de mesure ne change pas beaucoup
en comparaison de celui décrit par la figure 4.24. Seul le signal AWGN est modifié par un
générateur de signaux modulés qui représente le signal du canal adjacent.
Le signal additionnel représentant le canal adjacent a une fréquence décalée (bitone
avec la séparation de fréquence 100KHz autour de 1.95 gigahertz) par rapport à la fréquence
utile de RF (2GHz) est introduite dans le port RF du circuit. Sur a figure (4.26) on représente
les sorties en bande de base avant et après projection pour différents niveaux de puissance du
signal adjacents. Vout-blind-1 et Vout-blind-2 sont les données obtenues après application des
constantes de calibration obtenues avec la méthode de calibration aveugle. Vout-blind-1 et
Vout-blind-2 sont des sorties équivalentes respectivement aux sorties I et Q. Aux mêmes
tensions de sorties (v1, v2 et v3) sont appliquées des constantes de calibration estimées par la
méthode bi-ton pour obtenir Vout-Double-tone-1 et Vout-Double-tone-2.
Selon les résultants expérimentaux présentés sur la figure 4.27, le gain de rejection de la
méthode de calibration aveugle est de 11dB en comparant par rapport à la méthode bi-ton. Le
même gain est obtenu par [3].
134
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
-10
Vout1
Vout2
Vout1
-15 Vout-blind-1
Vout-blind-2
Vout-Double-tone-1
Vout-Double-tone-2
-20
Vout (dBv)
-25
-30
-35
-40
-40 -35 -30 -25 -20 -15 -10 -5 0
PRF Adjacent Channel (dBm)
Fig.4.27 : Rejection de l’IM2 en utilisant la calibration aveugle. Tensions mesurées de sorties du Cinq
port (Vouti) et calculées ( Vout-blind et vout double tone) en dBv en fonction de la puissance en dBm du
signal du canal adjacent
Comparé à la méthode présentée dans le paragraphe 4.2.6 ici nous avons réalisé une
comparaison entre les différentes méthodes et non pas une mesure de taux de rejection.
Pour mesurer la rejection de ce type de circuit (cinq-port en utilisant des détecteurs) il suffit
de prendre le résultat du gain de cette méthode soit 11dB et de la rajouter à la capacité de
rejection de la méthode Bi-ton estimée à 35dB selon [3]. Cela nous permet de calculer un taux
total atteint de 46dB. Sur la figure 4.13 on observe une rejection de 40 dB pour un IQ
classique et 60dB pour un triphasé. Certes, la comparaison est difficile car la rejection de
l’IMD2 dépend de plusieurs facteurs mais nous pouvons conclure que l’architecture triphasée
permet d’atteindre de meilleurs taux de rejection et donc une meilleure linéarité.
Finalement, la nouvelle méthode ne dégrade pas la qualité du traitement mais elle est
beaucoup plus pratique dans sa mise en œuvre car aucune manipulation matérielle n’est
nécessaire. De plus il est utile de re-calibrer tout récepteur sinon ses performances peuvent
se dégrader en fonction du temps. Ici, grâce à cette méthode, d’autocalibrage avec les
données reçues on peut remettre à jour les constantes de calibrations.
135
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
Conclusion
Deux grands types de méthode existaient pour remédier à l’effet IM2 dans les
récepteurs homodynes : méthode circuit et méthode logiciel. Ce travail y ajoute une méthode
architecturale.
Le démodulateur triphasé apporte une nouvelle solution architecturale de rejection des
canaux adjacents dans les récepteurs Zéro-IF. Théoriquement et par simulation nous avons
démontré que ce type d’architecture supprime complètement l’IMD2. Néanmoins, en absence
de canal adjacent, le démodulateur classique IQ présente un EVM ou un BER meilleur que
celui du démodulateur triphasé et cela est principalement dû à des raisons de structures qui
décale le facteur bruit de 1.7 dB en faveur du démodulateur IQ classique. Cependant,
l’architecture triphasée permet de gagner 18 dB en taux de rejection comparé à celui d’un
démodulateur IQ classique dans le cas d’un canal adjacent équivalent à un signal bi-ton. Dans
le cas d’un canal adjacent à enveloppe pulsée, le gain est estimé à 20 dB. Le gain peut être
amélioré en augmentant la linéarité des mélangeurs. Il est important de noter que la saturation
des mélangeurs pour les hautes valeurs de puissance du signal adjacent handicape la
dynamique de mesure de la rejection des canaux adjacents. Cette solution de type
architectural élaborée dans ce travail peut s’ajouter à des solutions de type circuit tel que les
mélangeurs double équilibrés ou autres et apporter de grandes performances en termes de
rejection.
136
CHAPITRE IV Etude comparative, aspect tridimensionnel du cinq-port et nouvelle calibration aveugle
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and Signal Processing, pages 311–314, March 2004.
[43] Ji Li, Renato G. Bosisio, and Ke Wu. Dual-tone calilibration of six-port junction and
its application to the six-port direct digital millimetric receiver. IEEE Transactions on
instrumentation and Measurements, 44(1) :93–99, 1996.
[44] W.Z. Xiong and V.F. Fusco. Wideband 0.9 GHz to 5 GHz six-port and its application
as digital modulation receiver. IEE Proceedings - Microwave, Antennas and Propagation,
150:301–307, August 2003.
140
Chapitre 5
Introduction
Le spectre hertzien constitue une ressource limitée et déjà saturée. Mais cela n’empêche
pas la croissance de la demande en termes d’allocation de fréquence et de bande passante
supplémentaire. A long terme, il est admis que les antennes intelligentes représentent la seule
option pour remédier aux problèmes de congestion qui s’opposent aux développements des
réseaux sans fil. Les systèmes MIMO constituent une évolution permettant d'absorber l'éventuelle
demande pour des débits très élevés qui caractériseront les systèmes d'accès à large bande
(WiMax, LTE). De tels débits permettront de nouvelles utilisations de l'Internet de même que des
applications futuristes (4G).
La littérature proposant des solutions théoriques sur les capacités des systèmes à multiple
antenne est abondante. Mais le passage de la théorie vers l’industrialisation passe par des étapes
de validations et notamment le prototypage. C’est dans cette optique que nous tentons de
démontrer la faisabilité de tel système.
Ce chapitre comporte deux parties. La première est consacrée à description de la
plateforme MIMO 2x2 mise en place au sein de notre laboratoire. Le cœur de ce système est le
démodulateur cinq-port utilisé après chaque antenne de réception. Par la suite nous présentons la
méthode de calibration de bande de base en bande de base du système MIMO pour remédier aux
problèmes de calibration d’un banc MIMO en utilisant le cinq-port comme démodulateur. La
deuxième partie, quant à elle, est consacrée au nouveau récepteur numérique par le formation de
faisceau pour système MIMO à multiplexage spatial.
142
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Après avoir démontré les capacités des architectures cinq-port comparées aux
démodulateurs classiques IQ en termes d’immunité face aux difficultés liées à la transposition
directe en fréquence vers la bande de base, nous proposons ici dans cette section son intégration
dans un système MIMO à deux antennes en émission et deux antennes en réception (2×2). Dans
un premier temps, c’est un banc où le cinq-port est utilisé d’une façon classique avec l’étape de
pré-calibration. Dans la seconde partie de cette section c’est toujours un système MIMO 2×2 qui
est étudié, sauf que pour s’affranchir de la pré-calibration, une nouvelle méthode de calibration
de bande de base en bande de base est présentée.
Plusieurs publications traitent de l’aspect théorique des MIMO mais rares sont celle qui
décrivent une application pratique. C’est incontestablement dû au coût onéreux des
émetteurs/récepteurs multiples [1]. L'utilisation des systèmes MIMO dans les
télécommunications sans fil de future génération ne fait plus aucun doute. Des verrous
algorithmiques restent cependant à lever, et très peu de prototypes matériels ou d’étude de
faisabilité de tels systèmes ont actuellement été réalisés. Cette étape est indispensable au transfert
de ces techniques dans le monde industriel. De plus, la technique cinq-port apparaît ces derniers
temps comme étant une solution économique pour les récepteurs numériques [2]. Les circuits
cinq-port permettent aussi une meilleure rejection des canaux adjacents [3]. Dans ce travail, une
plate-forme d’un système de communication MIMO (2x2) utilisant cette technique est présentée.
143
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
TX1
10 MHz Générateur de RX1
signaux 1
LNA
Channel
CAN
DSP
10 Hz OL
Horloge RX2
Synchronisation LNA
en bande de base TX2
Générateur de OL
signaux 2
2 cinq-port
2.45GHz
Synchronisation RF
Générateur
de signaux
144
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Entrée OL Entrée RF
Anneau à 5
branches
Détecteur de
puissance
Trois sorties
Les tensions vRF(t) et vLO(t) sont les 2 entrées du démodulateur, et ont pour expressions :
I(t) et Q(t) représentent le signal QPSK en phase et en quadrature et fRF est la fréquence porteuse.
Les tensions délivrées par le cinq-port sont sur-échantillonnées avec un OSR (Over
Sampling Ratio) égal à 8. Le signal numérique en bande de base peut être écrit par :
3
Qm (k ) = ∑ rg imVim (k ) (5.3)
i =1
3
I m (k ) = ∑ ig imVim (k ) (5.4)
i =1
145
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
m=1, 2 pour le cinq-port 1 et 2. et où Vim (k) est le kème échantillon des tensions de sortie du cinq-
port et rgim & igim sont les constantes de calibration du démodulateur qui sont déterminées en
utilisant la méthode de pré-calibrage [3]. En effet, au début de nos travaux de recherche (avant la
découverte de la calibration aveugle) dans le système MIMO nous avons utilisé le récepteur
d’une manière classique. Pour obtenir ses constantes de calibration nous avons fait appel à la
méthode « bi-ton ». Nous rappelons que cette méthode consiste à caractériser le cinq-port en
simulant un court-circuit mobile au niveau de son entrée RF par l’intermédiaire d’un signal CW
légèrement décalé de l’OL. Les constantes de calibration sont ensuite estimées par un algorithme
utilisant la méthode des moindres carrés. Finalement, ces constantes sont enregistrées pour les
utiliser à chaque instant de réception de signaux. Pour notre banc MIMO 2x2 deux cinq-ports ont
été calibrés et donc 12 constantes de calibration ont été mémorisées dans le DSP. Pour la
synchronisation symbole et trame la méthode classique appliquée au SISO peut être utilisée sans
perte en général puisque le cinq-port est déjà calibré (nous obtenons les équivalents symbole I et
Q par l’intermédiaire de la matrice de calibration).
Cette section décrit le traitement de signal en bande de base utilisé pour la plate-forme de
communication DIDO. L’information transmise est le message suivant : «TELECOMParis».
Après sa conversion en code ASCII, la trame est divisée en NT séquences ou NT représente le
nombre d’antennes d’émission (NT=2 dans notre cas). Une séquence d’apprentissage (TS) [6] est
introduite avant chaque séquence de données. Les deux séquences TS associées à chaque sous-
canal sont orthogonales et proviennent de la matrice de Hadamard qui a la propriété suivante :
G ( K ) ⋅ G ( K ) = KI d
τ
(5.5)
coefficients représentants le canal de propagation (2 dans notre cas car le canal entre les antennes
TX1_TX2 et RX1 ou RX2 est modélisé par deux lignes de transmission coaxiales en cascade
avec des atténuateurs). τ représente la transposée hermitienne.
146
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
RX1
1.5
0.5
Q1
-0.5
-1
-1.5
-1.5 -1 -0.5 0 0.5 1
I1
Fig.5.3 Constellation (amplitude normalisée) au niveau de RX1 pour une puissance transmise de -70 dBm.
RX2
0.8
0.6
0.4
0.2
0
Q2
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
-1
-0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8
I2
Fig.5.4 Constellation (amplitude normalisée) au niveau de RX2 pour une puissance transmise de -70 dBm.
En fait, le symbole reçu par la nième antenne RXn peut être écrit en prenant compte l’étalement
des retards par:
147
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
i = L,k =S −1,m= N
Yn (k ) = ∑
i =0,k =0,m=1
Hn,m ( k, i ) ⋅ X m ( k − i ) + Bn ( k ) (5.6)
où Xm est le signal transmis par la mième antenne TXm, Hn,m le coefficient de propagation du canal
entre TXm et RXn, Bn est le bruit additif reçu par l’antenne RXn et finalement, S, L et N sont
respectivement le nombre de symbole transmis, le nombre de Taps (retard) et le nombre
d’émetteurs.
Une méthode classique pour optimiser l’estimation des coefficients du canal Hn,m est
basée sur le principe de maximum de vraisemblance (MV) [7]. La méthode de MV [8] suppose
que la fonction de densité de probabilité du signal reçu est connue et cherche à maximiser la
fonction de vraisemblance. A cause du terme de bruit Bn, il est impossible de réaliser une parfaite
estimation de H. Ainsi, et en se référant à [9], l’estimation de H peut être obtenue par :
Hˆ =
1
K
Y ⋅ Xτ [ ] (5.7)
trajet direct et de 2 multi-trajets, on a alors L=2 coefficients. L matrice du canal est écrite alors
par :
ˆ( ,0|2) =⎡⎢h11 ( k,0) h11 ( k,1) h11 ( k,2) h12 ( k,0) h12 ( k,1) h12 ( k,2) ⎤⎥
Hk (5.8)
⎣h21( k,0) h21( k,1) h21( k,2) h22 ( k,0) h22 ( k,1) h22 ( k,2)⎦
Comme le montre l’équation (5.6), le kème symbole Yn(k) reçu est déterminé par les (k-L)
symboles précédents. Pour estimer le kème symbole, l’effet des deux derniers symboles est
supprimé en utilisant la matrice Ĥ(k,1 | 2) :
~
Y (k ) = Y (k ) − Ĥ(k,1 | 2) × X (k − 1 | k - 2) (5.9)
148
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
⎡ h11 ( k,1) h11 ( k,2) h12 ( k,0) h12 ( k,1) h12 ( k,2) ⎤
ˆ( ,1|2) =⎢
Avec Hk ⎥
⎣ h21( k,1) h21( k,2) h22 ( k,0) h22 ( k,1) h22 ( k,2)⎦
~ ⎡ h (k ,0 ) h12 (k ,0 )⎤ ⎡ X 1 (k )⎤
Y (k ) ≈ ⎢ 11 ⎥⋅⎢ ⎥ (5.10)
⎣h21 (k ,0 ) h22 (k ,0 )⎦ ⎣ X 2 (k )⎦
où, X1 et X2 sont les vecteurs de données. Le canal étant connu, une procédure de décision
utilisant le maximum de vraisemblance est appliquée pour déterminer les symboles
respectivement détectés par chaque antenne réceptrice. Supposant qu’à chaque instant k tous les
symboles ont la même probabilité d’être transmis, le décodeur MV calcule son estimation du
vecteur transmis comme [9] :
~ ~
X (k ) = arg min
X (k )
Y (k ) − Hˆ (k ) ⋅ X (k ) (5.11)
Autrement dit, le récepteur compare toutes les combinaisons possibles de X(k) qui
peuvent être transmises au vecteur X(k) reçu. Dans le cas d’une modulation QPSK et un système
DIDO, il doit comparer Y(k) à 16 combinaisons possibles.
Le tableau 5.1 présente les performances de mesure pour différentes puissances des signaux
émis. Le message initial est régénéré après une conversion en ASCII de la trame binaire reçue.
149
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Comme il a été démontré par les mesures, l’algorithme appliqué peut séparer avec succès
les signaux reçus par les deux antennes et reconstituer le message initial jusqu’à une puissance
d’émission de -90 dBm. Il est à noter que pour une puissance de -95 dBm, quelques erreurs
apparaissent. Ceci est dû aux sensibilités des détecteurs utilisés et à la dynamique du CAN. Ce
niveau de puissance peut être amélioré à l’aide d’un amplificateur vidéo introduit entre les deux
cinq-port et le CAN.
Les résultats précédents avec un canal simulé par des lignes coaxiales (Tableau 5.1) ont en
fait été obtenus après calcul des données IQ à partir des constantes de calibration du cinq port et
après une étape classique de synchronisation. Dans cette sous section, nous développons une
nouvelle méthode qui permet d’estimer directement les constantes du canal de transmission
incluant les constantes de calibration du cinq port et de faire la synchronisation trame à partir des
tensions de sorties du démodulateur cinq-port... Enfin des résultats de mesures dans un contexte
réel (canal de propagation du laboratoire RFM de l’ENST) sont présentés.
Nous utilisons pour les validations de nos traitements de signaux un système DIDO
(Double In Double Out) (figure 5.7). Ce système est constitué de deux générateurs de signaux
modulés, un oscillateur local, de quatre antennes quasi-Yagi, de deux cinq-ports, d’une carte
d’acquisition et d’un DSP.
TX1
10 MHz Générateur de RX1
signaux 1
LNA
Channel
CAN
DSP
10 Hz OL
Horloge RX2
Synchronisation LNA
en bande de base TX2
Générateur de OL
signaux 2
2 cinq-port
2.45GHz
Synchronisation RF
Générateur
de signaux
150
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
En configuration démodulateur MIMO, les ports des cinq-ports seront connectés comme
le montre la figure suivante :
On suppose que les deux oscillateurs locaux, qui ne sont pas représentés dans la figure
précédente, sont synchronisés et de même puissance, d’où :
a 11 = a 12 = A OL ⋅ e j(ωOL t +ψ 0 ) (5.12)
Les deux signaux émis sont exprimés ainsi :
On note que les ondes émises sont synchronisées, c'est-à-dire leurs fréquences porteuses
et horloge comme cela est indiqué sur la figure 5.6. L’antenne est équivalente à un additionneur,
ce qui permet d’écrire en tenant compte de la perturbation apportée par le canal et en négligeant
le bruit que le signal à l’entrée des cinq-port:
a 21 = h 11 × a RF1 + h 21 × a RF 2 (5.14)
a 22 = h 12 × a RF1 + h 22 × a RF 2
151
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Les signaux émis par les antennes ont la même fréquence porteuse : ωRF1=ωRF2= ωRF.
Si on suppose que les puissances émises sont les mêmes au niveau des deux antennes :
ARF1=ARF2= ARF, alors :
À l’entrée de chaque cinq-port on obtient un signal équivalent, ayant une partie réelle et
l’autre imaginaire. Nommons par :
env 1 (t ) = I eq 1 + j ⋅ Q eq 1 = (h 11 × I 1 + h 21 × I 2 ) + j ⋅ (h 11 × Q 1 + h 21 × Q 2 )
(5.16)
L’enveloppe complexe du signal équivalent à l’entrée du cinq-port numéro 1. Ceci nous permet
d’écrire :
Nous allons re-écrire succinctement les équations qui régissent le fonctionnement du cinq
port dans cette configuration MIMO pour montrer que les constantes de calibration des récepteurs
cinq port seront déterminées en même temps que les coefficients du canal de propagation. La
conséquence sera que l’étape de pré-calibration, ou de calibrage aveugle du récepteur cinq-port
ne sera pas nécessaire.
Nous rappelons que :
bij = Aij a1 j + Bij a 2 j
avec i=3,4,5 et j le numéro du 5-p (5.18)
pour j=1
bi 1 = Ai 1 a11 + Bi 1 a 21 (5.19)
Les constantes qui dépendent du cinq-port étant complexes, elles peuvent s’écrire :
jγ ij jθ ij
Aij = α ij e et Bij = β ij e (5.20)
152
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
j (ω0 t +γ ij ) j (ω RF t +ψ +ϕ ij )
bij = α ij AOL e + β ij ( I eqj + jQeqj ) ARF e (5.21)
si nous prenons les valeurs réelles des ondes bij on obtient les tensions RF Vij :
Vij = Re{bij } (5.22)
Ces trois dernières tensions sont injectées dans des détecteurs de puissance. Pour des
détecteurs utilisant des diodes, une relation existe entre la tension d’entrée et le courant de sortie :
i ij = k i ' Vij2 . Ainsi les trois tensions de sortie sont v ij = K i Vij2 avec Ki une constante propre au
détecteur.
En remplaçant Vij par sa valeur dans l’expression précédente on obtient :
[
v ij = K i α ij A OL ⋅ cos (ω 0 t + γ ij ) + I eqj A RF β ij cos (ω RF t + ψ + ϕ ij )
(5.23)
− Q eqj A RF β ij sin (ω RF t + ψ + ϕ ij )] 2
Puis en tenant compte du filtre passe-bas à la sortie des détecteurs et que les détecteurs utilisés
sont tous identiques et que ωOL=ωRF, on:
Kij Kij
vij =
2
α ij2 ALO
2
+
2
βij2 ARF
2
( I eqj2 + Qeqj2 ) + Kijαij ALO ARF ⎡⎣ I eqj cos (ϕij +ψ ) − Qeqj sin (ϕij +ψ )⎤⎦ (5.24)
Kij K ij
avec γij=θij-ϕij,
2
α ij2 ALO
2
auto-mélange du signal OL,
2
β ij2 ARF
2
( I eqj2 + Qeqj2 ) auto-mélange du signal
153
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
vˆij ≈ Kijα ij ALO ARF ⎡⎣ I eqj cos (ϕij +ψ ) − Qeqj sin (ϕij +ψ ) ⎤⎦ (5.26)
I eqj Qeqj
Puis en remplaçant et par leurs expressions, on obtient :
vˆij ≈ Kijαij ALO ARF ⎡⎣I1h1 j cos (ϕij +ψ ) − Q1h1 j sin (ϕij +ψ ) + I 2 h2 j cos (ϕij + ψ ) − Q2 h2 j sin (ϕij + ψ ) ⎤⎦ (5.27)
Posons :
Wij = K ijα ij ALO ARF h1 j cos (ϕij + ψ )
X ij = − K ijα ij ALO ARF h1 j sin (ϕij + ψ )
(5.28)
Z ij = K ijα ij ALO ARF h2 j cos (ϕij + ψ )
Yij = − K ijα ij ALO ARF h2 j sin (ϕij + ψ )
[
ˆv ij ≈ Wij × I1 + X ij × Q1 + Z ij × I 2 + Yij × Q 2 ] (5.29)
avec i=3,4,5 et j=1,2. Le passage de l’espace des tensions à l’espace des symboles s’écrit alors :
⎡ vˆ31 ⎤
⎡ I1 ⎤ ⎡ a31 a41 a51 a32 a42 a52 ⎤ ⎢⎢vˆ41 ⎥⎥
⎢Q ⎥ ⎢ b b52 ⎥⎥ ⎢ vˆ51 ⎥
⎢ 1 ⎥ = ⎢ 31 b41 b51 b32 b42
×⎢ ⎥
⎢ I 2 ⎥ ⎢ c31 c41 c51 c32 c42 c52 ⎥ ⎢vˆ32 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣Q2 ⎦ ⎣d 31 d 41 d51 d32 d 42 d52 ⎦ vˆ42
⎢ ⎥
⎢⎣vˆ52 ⎥⎦ (5.30)
Une fois qu’on détermine les 24 constantes de calibrage, on peut récupérer les symboles émis en
projetant sur les vecteurs formant cette matrice.
154
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
L’objectif à atteindre est de pouvoir exprimer les symboles I et Q en fonction des tensions
reçues en sortie des cinq-port. Dans la relation (5.30), I et Q s’expriment non seulement en
fonction des tensions issues du cinq-port mais aussi en fonction des données du canal de
transmission. Pour estimer les constantes du canal de transmission il faut choisir une base qui
→ → → → → →
nous permet d’avoir un rang plein. Pour cela, il faudrait que I 1 ⊥ Q1 , I 2 ⊥ Q2 , I 1 ⊥ Q2 et que
→ →
I 2 ⊥ Q1 . Ce qui signifie de créer quatre sous-espaces orthogonaux. On suppose qu’on est dans un
canal à bande étroite. Ce qui équivaut à dire que le canal reste inchangé durant la réception de la
trame.
2
vˆij × I1 ≈ ⎡⎣Wij × I1 + X ij × Q1 + Z ij × I 2 + Yij × Q2 ⎤⎦ × I1 ≈ Wij × I1
(5.31)
On obtient finalement cette relation :
I1
Wij ≈ vˆij × 2
I1
(5.32)
De même, pour les autres constantes du canal de transmission :
Q1 I2 Q2
X ij ≈ vˆij × 2
Z ij ≈ vˆij × 2
Yij ≈ vˆij × 2
Q1 I2 Q2
, , (5.33)
En exprimant ces dernières opérations d’une façon matricielle, on obtient ;
155
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Puisque
[TS ] est une matrice de vecteurs orthogonaux, son inverse est équivalent à sa
transposé d’où ;
1
[V ] × [TS ]
τ
⎡⎣WXZYij ⎤⎦ =
[TS ]
2
(5.35)
Avec τ la transposé hermitienne.
La matrice [WXZYij] obtenue, est la matrice de passage de l’espace des IQ vers l’espace
des tensions. Pour décider des symboles émis, deux solutions s’offrent à nous : soit être
observateur des tensions et comparer par une méthode de détection comme le MV (dans le cadre
de notre travail cela revient à éliminer la partie pré-calibration et à comparer des tensions et non
plus des valeurs complexes). Soit d’inverser la matrice puis de déterminer les symboles. Nous
optons pour la deuxième, parce qu’elle nous permet d’alléger considérablement l’algorithme
même si une opération lourde pour les DSP va apparaître : l’inversion de matrice. Pour obtenir la
matrice de passage des tensions vers les IQ on inverse la matrice [WXZYij] sauf que cette matrice
n’est pas carrée. Une solution à ce problème est d’utiliser la fonction pseudo-inverse de Moore.
Notons par CT la matrice de canal de transmission :
156
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
La synchronisation trame et symbole dans un système MIMO n’est pas aussi évidente que
dans une configuration SISO et elle doit s’effectuer directement en sortie des cinq-ports. Aux
sorties des récepteurs, nous avons des tensions et non des symboles et en plus trois sorties par
démodulateurs et non deux comme il est d’usage : il faut donc trouver une nouvelle méthode pour
faire une synchronisation trame et symbole aussi. Grâce à la corrélation glissante entre les
échantillons des tensions correspondantes aux signaux reçus et la séquence d’apprentissage on a
pu réaliser la synchronisation. Le produit de deux vecteurs est maximal quand les deux vecteurs
sont confondus. Donc un échantillon est optimal en synchronisation symbole et synchronisation
trame quand le produit entre la séquence d’apprentissage et la trame reçue est maximal :
n ⎣
( )
nopt = arg ⎡ max ⎡⎣vˆij ( n ) … vˆij ( n + p ) ⎤⎦ × [TS ] ⎤
⎦ (5.37)
avec p la longueur de la séquence d’apprentissage.
0.8
Corrélation
0.7
0.6
0.5
0.4
Numéro d’échantillon
Fig.5.7 Localisation de la TS
157
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
La figure 5.7 présente le maximum du produit entre les différentes tensions de sorties du
cinq-port et les symboles de la séquence d’apprentissage. La courbe en bleu correspond à la
sortie du cinq-port 1 et celle en rouge à la sortie du cinq-port 2. Pour des raisons de simplicité, ces
résultats sont obtenus sans l’utilisation de filtre numérique. Il est important de noter que
l’interférence entre symbole risque d’apparaître en conséquence et de dégrader l’efficacité
spectrale. C’est d’ailleurs pour cela que la corrélation sur la figure 5.7 présente un palier de 8
échantillons où le 8 correspond à l’OSR (Facteur de suréchantillonnage) utilisé.
0.052
0.044
0.051
0.05 0.042
0.049
0.04
0.048
I(V) I(V)
0.047
0.038
0.046
0.045 0.036
0.044
0.034
0.043
0.042
0.028 0.029 0.03 0.031 0.032 0.033 0.015 0.016 0.017 0.018 0.019 0.02 0.021
Q(V) Q(V)
Fig.5.8 Signaux en bande de base reçus par les deux antennes
I (normalisé)
Q (normalisé) Q (normalisé)
Fig.5.9 Affichage des séquences d’apprentissages reçues après estimation du canal
158
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
2.5
2
2
1.5
1.5
1
1
0.5
0.5
I (normalisé) 0
-0 . 5
-0 . 5
-1
-1
-1 . 5
-1 . 5
-2
-2
-1 -0 . 5 0 0.5 1 -1 -0 . 5 0 0.5 1
Q (normalisé) Q (normalisé)
La figure 5.10 montre bien qu’il y a eu un filtrage spatial des signaux et que nous arrivons
à définir les deux sous-canaux de propagation grâce à la décorrélation spatiale due aux multi-
trajets et à l’espacement entre les éléments du réseau d’antennes. Comme nous pouvons
l’observer sur ces figures, des interférences entre symbole résiduel apparaissent. Ceci est
principalement du au faite que nous n’avons pas utilisé un filtrage numérique. Un filtre en racine
de Nyquist pourrait facilement éliminer ces interférences.
159
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Les communications sur le canal radio mobile se sont fortement développées ces dernières
années en terme de nombre d’utilisateurs et de débit par utilisateur. Ceci est assuré par
l’utilisation d’un système de transmission sans-fil haut débit « MIMO » qui utilise un réseau
d’antennes en émission et en réception pour introduire de la diversité spatial. Cependant,
l’exploitation au mieux de la diversité spatial peut être compromis par différents facteurs. Par
exemple le couplage peut modifier les caractéristiques de rayonnement d’une antenne et va créer
une corrélation entre les signaux RF, en conséquence, cela réduit la diversité spatiale [10], [11].
Une des solutions à ce problème est d’utiliser une technique de traitement des signaux
nommée le « beamforming » ou la formation de faisceaux. Cette technique permet de diminuer la
corrélation entre les signaux RF. Pour cela, il existe des systèmes qui utilisent cette technique
comme les systèmes d’antennes connues sous le vocable «d’antennes intelligentes» (Smart
Antennas). Ces antennes sont à rayonnement reconfigurable (diagramme, polarisation, faisceaux)
et aident à maîtriser la propagation multi-trajets et peuvent même l’utiliser à leur avantage.
Beaucoup de travaux ont traité ce problème en manipulant la directivité des antennes par
la formation de faisceaux analogique. Cependant, les solutions analogiques font face à beaucoup
de restrictions techniques surtout aux hautes fréquences comme la difficulté de la conception des
composants électroniques et une grande consommation d’énergie [12]. Pour les raisons de
flexibilité et d'exécution [12], [13], la formation de faisceaux numérique a été adoptée dans notre
travail.
La littérature montre que l’utilisation d’antennes multiples (M) en réception (SIMO
)(Figure 5.11) améliore linéairement la qualité du signal et logarithmiquement la capacité du
canal avec le nombre d’antennes [14] :
160
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
161
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Dans ce travail, une méthode originale a été découverte où les deux dernières approches
(MIMO et SIMO) sont exploitées. En fait, des systèmes N-SIMO en parallèle ont été combinés
afin d'augmenter linéairement la qualité et la capacité du canal en même temps (figure 5.13) :
Dans un contexte MIMO, les différentes antennes émettrices représentent des interféreurs
les unes par rapport aux autres. Comme nous avons pu le constater (paragraphe 3.1.3.2.3), il est
possible, par le moyen de la formation de faisceau, de réduire l’effet des interféreurs et de
favoriser le signal attendu. Ainsi, nous réalisons dans notre nouveau système MIMO un système
équivalent à N×SIMO. Pour chacun des N signaux reçus, ce système devra nous permettre
d’améliorer le rapport signal à bruit plus interférence en augmentant le gain dans la direction
d’intérêt (DDA du signal utile yj) et en l’annulant dans la direction des interféreurs (DDA des
autres signaux émis yi (i≠j) considéré par yj comme interféreur)
Sachant que l’expression de la capacité d’un système SIMO est donnée par la relation
(5.38), nous supposons que l’expression empirique de la capacité du système représenté par la
figure 5.13 est :
C bit / s / Hz = min (N, M ) × log 2 [1 + M × SNR ]
(5.40)
162
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Nous espérons gagner fortement par la FF en qualité tout en conservant le gain de capacité
apporté par les systèmes MIMO à multiplexage spatial. Dans le paragraphe suivant nous allons
décrire la méthode de formation de faisceaux choisie.
Le beamforming est une technique de traitement des signaux utilisée avec un réseau de
capteurs à l’émission ou/et à la réception qui commande la forme du diagramme de rayonnement
[15]. L'utilisation de la formation de faisceau du côté de la transmission peut augmenter la
puissance dans une direction précise. En commandant la phase et l'amplitude de signal sur chaque
émetteur, on crée des interférences constructives et destructives dans le front d’ondes.
Du côté de la réception, la formation de faisceau peut également être considéré comme un filtre
spatial pour la direction d'intérêt parce qu'il augmente la sensibilité du récepteur dans la direction
du signal désiré et la diminue dans la direction de l'interférence et du bruit [13], [15]. Ceci est
équivalent à combiner d’une façon optimale les données reçues Y venant de différentes sources
(antennes) avec les bons coefficients du filtre spatial [13].
Pointer vers une antenne préférentielle pendant un certain temps aurait fait perdre
l’information transmise par les autres antennes dans le cas du multiplexage spatial de faisceaux
analogiques. C’est pourquoi nous avons choisi une méthode numérique et parmi les méthodes de
FF numériques nous avons opté pour celle qui utilise une séquence de référence.
163
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
En effet ce type de formateur a le même principe que le filtre de Wiener car il permet
d’ajuster leurs coefficients ou leurs pondérations w de telle sorte que l’erreur quadratique
moyenne (EQM) entre la sortie du formateur de faisceaux x(t) et le signal de référence s(t) soit
minimal. Cette opération va nous donner la pondération optimale et est équivalente à la solution
d’équation de Wiener-Hopf qui est de la forme suivante :
−1
W (t ) = R −1 Rnxs = E ⎡⎣ X ( t ) X τ ( t ) ⎤⎦ E ⎡⎣ X ( t ) S τ ( t ) ⎤⎦
(5.42)
R n xs
est la matrice d’intercorrélation entre le signal reçu Xn et le signal de référence de l’antenne
Cette technique requiert donc un filtre du type adaptatif, dont les coefficients se modifient d’eux
même en fonction des signaux reçus en temps réel, il est constitué de deux parties distinctes :
- Un filtre numérique à coefficients ajustables.
- Un algorithme de modification des coefficients basé sur un critère d’optimisation.
Ces algorithmes sont différents selon leurs principes de raisonnement et les types des
signaux reçus (stationnaire, non stationnaire).
L’algorithme SMI utilise directement la formulation du filtre de Wiener par inversion de
la matrice R. Les valeurs des pondérations sont calculées par bloc de données reçues. On constate
que cet algorithme n’a pas de problème de convergence à cause de l’inversion directe de la
matrice de covariance R, mais le temps de calcul dépend de la taille de la matrice R. Si la taille de
R est grande alors l’estimation des coefficients de pondération va être très longue. De plus,
l’inversion de matrice amplifie les erreurs faites sur les données.
164
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Ces deux algorithmes restent tout à fait valables pour l’utilisation dans notre application
mais pour des raisons de simplicité, nous avons opté pour l’utilisation de l’algorithme LMS dont
l’algorithme NLMS en est une version plus élaborée. Comparé à d'autres algorithmes, le LMS
n'exige pas le calcul de corrélation ni l'inversion de matrice, de sorte que la complexité du
traitement et le temps calcul sont réduits.
L’algorithme LMS, introduit par Widrow et Hoff en 1960 [11], [19], [20], est une
approximation stochastique de l’algorithme du gradient déterministe. Il allie une simplicité de
mise en oeuvre, à une faible complexité de calcul et une robustesse aux erreurs de calcul qui sont
à la base de sa popularité. De plus, sa relative simplicité mathématique permet de mieux
comprendre le comportement des algorithmes adaptatifs d’indentification. Cet algorithme a fait
l’objet de nombreuses publications relatives, d’une part à ces applications dans des domaines tels
que le traitement d’antenne, l’égalisation de canal de transmission, et d’autre part à l’analyse
mathématique de son comportement. L’architecture système de cet algorithme dans sous une
structure SIMO est illustrée par la figure 5.14.
Fig.5.14 Formateur de faisceaux adaptatif du type LMS pour une seule antenne émettrice
165
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Cet algorithme permet de résoudre l’équation de Wiener par une séquence de référence en
se basant sur la méthode du gradient [15]. Il optimise les valeurs de pondérations w de telle sorte
que l’erreur quadratique moyenne (EQM) entre la sortie du formateur de faisceaux y(t) et le
signal de référence s(t) soit minimal. Cette opération s’effectue à partir du gradient de E[e(n)] =
e²(n) (où E est utilisé pour exprimer la valeur moyenne).
Dans ce qui suit l’algorithme habituellement utilisé pour les systèmes SIMO est adapté à
notre besoin MIMO. Notons par X les signaux reçu au niveau des antennes de 1 à M et Y les
signaux estimés en réception correspondant aux signaux émis depuis les antennes de 1 à N. La
relation au niveau du récepteur formulant la formation de faisceau est la suivante :
Y =Wτ X (5.41)
où τ est la transposé Hermitienne.
L'algorithme LMS stochastique incorpore un procédé itératif qui fait des corrections successives
au vecteur de poids afin d'atteindre l'erreur quadratique minimale. La méthode itérative est décrite
ci-dessous :
Soit :
W (n + 1) = W (n) + 2 μ [ RXS − RW (n) ] (5.45)
avec
R XS (n) = X(n)Sτ (n) τ
et R (n ) = X ( n ) X ( n ) (5.46)
La valeur initiale W(k=0) dépend de l’énergie du signal x(n) et μ est le pas ou le gain
d’adaptation de l’algorithme En plus, le choix du pas d’adaptation doit vérifier la condition
suivante :
166
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Où λ max prend différentes valeurs selon différentes références. Elle est égale à la trace de la
matrice d’autocorrélation pour [15]. Ce pas d’adaptation permet de garantir la convergence de
l’algorithme LMS (Figure 5.15, tirée de la référence [21]):
- Avec un petit pas d’adaptation, le LMS converge lentement mais l’EQM excédentaire est petite.
- Avec un grand pas d’adaptation, le LMS converge rapidement mais l’EQM excédentaire est
grande.
|ε(n)|
Cet algorithme est simple, il nécessite seulement 2L+1 multiplication et 2L addition par
itération, (où L est le nombre de coefficient du filtre). En conclusion, on constate que :
- L’algorithme LMS est très simple.
- Les performances du LMS dépendent de trois facteurs :
• Le pas d’adaptation μ.
• Les valeurs propres λ de la matrice R.
• La longueur L du filtre W.
Un autre problème est le pas d’adaptation μ de l’algorithme LMS qui doit être variable dans le
cas d’un canal non stationnaire. En plus, cet algorithme a le problème de la lente convergence des
paramètres et le risque d’oscillation ou de divergence si le pas ou le gain d’adaptation est trop
167
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
grand. L’Algorithme récursif normalisé (NLMS) peut être une solution pour résoudre ces
problèmes mais n’a pas été expérimenté pendant cette thèse.
Fig.5.16 Nouvelle architecture MIMO à multiplexage spatial utilisant un récepteur à formation de faisceau
numérique
ε est le signal d’erreur entre le signal de référence reçu et le signal de référence en mémoire.
168
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
i = n , j =1:M
wSIMO = ⎡⎣ wij ⎤⎦ n ∈ {1, 2,..., N }
, avec soit N faisceaux numériques sont formés pour réaliser
le filtrage spatial.
Il est important de noter que le système décrit ci-dessus peut être aussi bien utilisé avec des
démodulateurs cinq-port ou des démodulateurs classiques IQ.
Dans l’optique de validation des apports de cette nouvelle technique nous élaborons dans
la suite un test en terme de capacité de démodulation et de qualité dans un environnement multi-
trajet. Pour cela un second récepteur numérique basé sur la méthode du Zero Forcing (ZF) a été
mis en œuvre et utilisé comme élément de comparaison avec celui à FF.
Dans l’objectif de valider cette théorie, une plateforme MIMO a été conçue. Le banc de
mesure MIMO dont on dispose au laboratoire inclut deux émetteurs et deux récepteurs. Le signal
transmis utilise une modulation QPSK avec une fréquence porteuse de 2.45 GHz. À chaque trame
de donnée est associée une séquence de référence (TS). Cette séquence TS nous permettra non
seulement de réaliser la synchronisation symbole et trame mais sera aussi utilisée comme signal
de référence pour notre nouvel algorithme de formation de faisceau afin de pointer (séparer) le
lobe principal du réseau vers le multi-trajet d’intérêt. Ainsi, le SINR ?? au niveau de chaque
antenne RX1 et RX2 seront augmentés.
La simulation a été réalisée à l’aide du logiciel ADS (Agilent Design System). Le modèle
de canal propagation MIMO indoor à multiplexage spatial n’étant pas fourni par ce logiciel, nous
l’avons modélisé par un prototype stationnaire équivalent à celui utilisé dans le paragraphe
5.1.1.1. Pour le récepteur numérique, deux algorithmes ont été mis en œuvre. Le premier est le
ZF précédemment décrit (paragraphe 3.2.3.1) Ce récepteur est utilisé comme référence pour
quantifier l’apport du nouvel algorithme. Le second est le récepteur numérique MIMO utilisant la
formation de faisceau détaillé dans le précédent paragraphe.
169
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Dans ce qui suit nous décrivons brièvement le récepteur ZF utilisé pour le banc de test :
La relation reliant les signaux émis en bande de base à ceux reçus en bande de base est la
suivante :
Z = HD (5.49)
où Z est le signal reçu, H est la matrice du canal et D les données transmises. Les séquences DTS
utilisées sont des séquences de Hadamard, ainsi :
τ
DTS DTS =I (5.50)
Ce qui nous permet d’estimer aisément la matrice du canal à partir des données reçues ZTS
correspondant à la TS par :
τ
H = Z TS DTS (5.51)
D = inv( H ) ⋅ Z
(5.52)
170
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Le signal reçu au niveau de chaque antenne (RX1 et RX2) est une combinaison des
signaux transmis depuis les antennes TX1 et TX2 affectés par l’atténuation et le déphasage de
chaque trajet parcouru. La figure 5.17 présente les signaux en bande de base représentés par le
diagramme de constellation au niveau de RX1 et RX2. Dans une configuration Radio classique
deux signaux TX1 et TX2 émis dans la même bande de fréquence représentent des interféreurs
co-canal l’un pour l’autre. Cela engendre sur leurs signaux en bande base des interférences entre
symboles tel que la figure (5.17). Cette figure représente les signaux en bande de base démodulés
au niveau de RX1 et RX2 à partir des signaux TX1 et TX2 modulés en QPSK. Pour obtenir ces
signaux nous avons démodulé directement au niveau de chaque chaîne de réception RX sans
application d’un filtrage spatial ou de la méthode ZF.
-4 -4
x 10 Rx 1 x 10 Rx 2
4 4
2
2
Q(V) Q(V)
0
0
-2
-2 -4
-4 -2 0 2 4 -4 -2 0 2 4
I (V) -4 I(V) -4
x 10 x 10
Fig. 5.17 Constellations reçues au niveau des antennes RX1 et RX2 pour un SNR=20 dB.
Les séquences d’apprentissages transmises périodiquement sont non seulement utiles pour
la synchronisation mais aussi pour la formation de faisceaux. En effet, le récepteur à formation de
faisceau (FF) compile les coefficients de pondération en utilisant les séquences de références et
les signaux reçus au niveau de l’antenne qui ont été affectés par le canal de propagation et
l’interférence entre symboles. A l’aide du vecteur w, nous traçons dans la figure qui suit le
diagramme du réseau avant et après application des coefficients de pondérations. Des antennes
omnidirectionnelles ont été utilisées dans cette simulation avec une distance inter-élément de 6.5
cm.
171
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
0
Beamformer I
Beamformer II
Lobe réseau sans FF
-5
-15
-20
-25
-30
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
θ[deg]
Fig.5.18 Diagramme de rayonnement (facteur de réseau) du réseau formé pour le sous-canal 1 & 2
90
1
120 60
0.8
0.6
150 30
0.4
0.2
180 0
210 330
240 300
270
Fig.5.19 Direction des lobes principaux du réseau dirigé vers le sous canal 1 et 2.
D’après ces résultats nous observons bien que le lobe principal du réseau pointe dans deux
directions principales estimées par l’algorithme de FF. Nous constatons que le premier lobe
pointe principalement vers une direction d’arrivée estimée à 75.5°, le second pointe vers la
direction d’arrivée de 97.4°. La largeur du lobe à -10 dB aurait été plus faible si le nombre
d’antenne de réception était plus élevée. Mais cela n’empêche pas le récepteur de donner de bons
résultats comme nous le présentons dans la figure 5.20.
172
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
1
1
0.5 0.5
Q
Q 0 0
-0.5
-0.5 -1
-1 -1 -0.5 0.5 1
0
-1 -0.5 0 0.5 1
I I
Ici, les deux signaux en bande de base représentés dans cette figure par le diagramme de
constellation des phases valide bien que l’interférence co-canal (crée par TX1 pour TX2 et TX2
pour TX1) a été annulée et que les deux sous-espaces sont parfaitement séparés.
Dans le but d’évaluer les performances de ce type de récepteur numérique MIMO utilisant
la FF, nous avons fait des tests en mesurant l’EVM en fonction du SNR au niveau de chaque
antenne réceptrice RX1 et RX2.
173
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
Comme nous pouvons le constater à partir des figures 5.21 et 5.22, pour des faibles
valeurs de SNR le récepteur à FF présente un EVM beaucoup plus faible qu’un récepteur ZF.
Ainsi, il permet d’avoir une meilleure qualité de signal pour un SNR donné. Par exemple, pour un
SNR de 6 dB, le récepteur à FF permet de délivrer des signaux en bande de base avec un gain de
10 points en EVM comparé à un récepteur ZF.
Comme tous les types de récepteurs numériques, pour des fortes valeurs de SNR, les deux
algorithmes de réception numérique convergent.
Les simulations nous montrent bien qu’il est possible de séparer les signaux en bande de
base en pointant le lobe du réseau dans une direction d’intérêt et ainsi réduire l’effet
d’interférence co-canal. De plus, il nous a été possible de séparer les deux sous-espaces sans faire
appel à une inversion de matrice. Aussi aucune estimation de la matrice représentative du canal
n’a été nécessaire. Il est important de noter que cet algorithme a permis d’améliorer la qualité de
signal pour les faibles SNR.
Conclusion
Ce chapitre propose une double contribution dans ce travail de thèse. D’abord, une
implémentation d’une plate-forme de communication DIDO avec une nouvelle architecture de
démodulateur cinq-port avec pré-calibration est présentée. Le prototype, qui modélisait le canal
par des câbles coaxiaux, mène à des résultats prometteurs lors de la reconstitution du signal
174
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
175
ChapitreV Conception de la plateforme MIMO 2X2 et nouvelle architecture à multiplexage de faisceaux en réception
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177
Conclusion générale
&
perspectives
Conclusion générale & Perspectives
179
Conclusion générale & Perspectives
dB en taux de rejection comparé à celui d’un démodulateur IQ classique dans le cas d’un
canal adjacent équivalent à un signal bi-ton. Cette solution de type architectural élaborée dans
cette thèse peut s’ajouter à des solutions de type circuit tel que les mélangeurs double
équilibrés ou autres et apporter de grandes performances en termes de rejection.
Les systèmes à multiple antennes sont utilisés dans différentes applications ; Radar,
WIFI… mais aussi différentes techniques MIMO sont misent en œuvre dans la littérature. La
capacité des systèmes MIMO augmente linéairement avec le minimum du nombre d’antennes
d’émission et de réception. Cette capacité est réaliste sous certaines conditions de
propagation. En effet, afin d’atteindre une capacité maximale ou une diversité maximale avec
ces techniques d’émission, il est nécessaire d’avoir une décorrelation entre les différents sous-
canaux d’émission et de réception, qui se traduit par une situation NLOS du canal de
propagation.
Nous avons expliqué dans cette thèse que toutes les techniques MIMO peuvent de
façon très simplifiée être présentées comme un cas particulier de la technique MIMO à
multiplexage spatial. En effet, si le vecteur transmis x était constitué d’éléments identiques
(cad on émet les mêmes données sur toutes les antennes) et pondérés par des coefficients de
formation de faisceaux on aboutit à un système MIMO utilisant la techniques de formation de
faisceaux. Par contre si les éléments du vecteur x étaient différents mais que la puissance
d’émission était repartie après utilisation de la connaissance de l’état du canal on obtient un
système MIMO utilisant la technique du water-filling. L’application d’un codage espace-
temps aux vecteurs x ne requiert aucune modification matérielle mais plutôt logicielle d’un
système MIMO à multiplexage spatial. C’est pour ces raisons que nous nous somme
180
Conclusion générale & Perspectives
concentré sur la réalisation d’un système MIMO à multiplexage spatial pour la conception de
notre banc MIMO.
D’abord nous avons réalisé un prototype, qui modélisait le canal de propagation par
des câbles coaxiaux. Cette première réalisation a permis de valider l’implémentation de
différents algorithmes de récepteur numérique MIMO. Par la suite, un réseau d’antenne quasi-
Yagi a été rajouté à notre prototype et une estimation réelle du canal de propagation par la
méthode des séquences d’apprentissages orthogonaux a été faite et une égalisation par la
méthode MV a été mise en oeuvre. Aussi, nous avons proposé une nouvelle méthode qui
surmonte les difficultés vues lors du premier prototype pour l’estimation du canal tout en
allégeant la procédure de démodulation d’un système MIMO. Des résultats pratiques du
système MIMO 2×2 en utilisant ces nouvelles techniques nous montrent bien que la
démodulation se fait sans difficulté et que la procédure de pré-calibrage précédemment
utilisée à chaque fois qu’on fait appel au récepteur cinq-port est supprimée et cela en grande
partie grâce à la synchronisation trame et symbole obtenue directement depuis les tensions de
sortie des démodulateurs.
Les perspectives issues de cette thèse concernent aussi bien les démodulateurs que les
systèmes sans-fil.
181
Conclusion générale & Perspectives
182
Conclusion générale & Perspectives
L’étude d’un système MIMO pour application mobile est un axe très pertinent. En
effet beaucoup de défit sont à lever dans ce contexte. Le MS (Mobile Station) risque de ne pas
pouvoir exploiter pleinement la diversité. La distance inter-élément étant réduite il faudra
proposer d’autres techniques pour augmenter la décorrelation des signaux reçu au niveau du
MS. La polarisation peut être un très bon point de départ. Néanmoins, la polarisation verticale
et la polarisation horizontale sont les deux seuls degrés de libertés apportées par cette
solution. Une étude sur un réseau d’antenne hétérogène pourrait aussi donner lieu à un
contournement des limitations dues au critère de distance minimale entre les éléments du
réseau. Les théories du traitement de signal estime toujours que l’antenne fait partie du canal
183
Conclusion générale & Perspectives
de propagation. L’un des critères de bon fonctionnement du système MIMO est la dimension
de la matrice H du canal de propagation. Elle doit être de rang plein. L’utilisation d’antenne
différente pourrait apporter une indépendance entre les vecteurs de cette matrice, autrement
dit elle peuvent augmenter la décorrelation entre les signaux reçus sur chaque antenne.
184
Publications
Publications
PUBLICATIONS :
1-Un système DIDO expérimental utilisant le cinq-port
186
Publications
6-Three-dimensional aspect in the five-port technique for zero-IF receivers and a new
blind calibration method
* Auteur(s) : Kaïs Mabrouk (G-Student Member ), Bernard Huyart (member IEEE), and
Guillaume Neveux
* Revue : IEEE MTT
* Date : Juin 2008
* Catégorie : Article de revue
* État : Publié
187