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4 L’adaptation des ressources humaines aux

besoins des organisations


SYNTHÈSE PROFESSEUR ENRICHIE

1. Pourquoi prévoir les besoins en ressources humaines ?


En plus des ressources financières (chapitre 3), pour produire, les organisations ont besoin de ressources humaines
(RH). Les ressources humaines sont l'ensemble des acteurs participant au projet d'une organisation. La notion de
ressources insiste sur l'idée que les organisations détiennent de véritables actifs, créateurs de richesses et qu'il faut
valoriser, notamment grâce à la fonction « gestion des ressources humaines ». Plusieurs raisons expliquent la
nécessité de prévoir les besoins en ressources humaines pour les organisations.

Tout d'abord, les organisations font des choix de production ayant des impacts sur leurs besoins en ressources
humaines. Par exemple, quand elles ont des carnets de commandes bien remplis, elles prévoient d'embaucher. Les
organisations doivent ainsi adapter leurs ressources humaines à leurs besoins. Pour cela, elles doivent estimer leurs
besoins immédiats et futurs en ressources humaines pour faire face aux choix de production. C'est le rôle de la
gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dont les modalités seront présentées en partie 2. Cette
prévision des besoins en ressources humaines se réalise à deux niveaux :
• au niveau quantitatif avec l'évaluation des besoins de recrutement : quel effectif ? Combien d'embauches ?
Combien de suppressions de postes ? Combien de salariés promouvoir ? Quels métiers vont disparaître ?…
• au niveau qualitatif avec l'évaluation des besoins de formation : quelle évolution des métiers ? de quelles
qualifications et compétences a-t-on besoin ? quels collaborateurs former ? quelles formations proposer ? …
Il est en effet important pour les organisations d'anticiper leurs effectifs pour ne pas se retrouver en pénurie de
main-d’œuvre ou au contraire en sureffectif. Cette prévision présente donc des enjeux en matière de productivité
(des salariés bien formés sont plus productifs), de compétitivité (des salariés mieux formés que les concurrents
permettent de détenir un avantage concurrentiel) et de réactivité (des salariés régulièrement formés sont mieux
adaptés aux mutations de l'environnement).
La prévision des besoins en ressources humaines peut aussi avoir un impact sur le climat social. En proposant des
plans de carrière et des promotions, le climat social peut être amélioré et les salariés plus motivés. Elle permet
également d'attirer les talents et de faciliter la transmission des savoirs et des savoir-faire.
Ensuite, la prévision des besoins en ressources humaines présente des intérêts pour les salariés. Elle permet, via les
formations, d'adapter leurs emplois aux mutations de l'environnement et de développer leur employabilité. Elle
permet aussi de prendre en compte leurs besoins au travail (besoins de reconnaissance, volonté de progresser et
d'évoluer…) par le développement de la mobilité professionnelle et géographique par exemple.

Toutes les organisations sont concernées par la prévision de leurs besoins en ressources humaines. Assez
formalisée dans les grandes organisations, elle est néanmoins incontournable dans les plus petites structures (PME,
TPE). De manière générale, la prévision des besoins en ressources humaines permet de disposer des effectifs et des
compétences nécessaires au bon moment, d'organiser la démarche et de ne pas agir dans l'urgence.

2. Comment mettre en œuvre une politique de management des compétences ?


La mise en œuvre d'une politique de management des compétences passe notamment par la gestion prévisionnelle
des emplois et des compétences (GPEC). C'est une démarche prospective évaluant les besoins en ressources
humaines au niveau quantitatif et qualitatif. Elle permet d’adapter à court et moyen terme les effectifs et les
compétences aux besoins de l’organisation.

La démarche de GPEC peut se décomposer en trois grandes étapes.


• Tout d'abord, l'organisation réalise un diagnostic de ses ressources humaines actuelles et met en évidence

Thème 1 – Les organisations et l’activité de production de biens et de services 1


d'éventuels écarts avec ses besoins futurs. C'est lors de cette étape que l'organisation entame une réflexion sur
l'évolution probable :
– des effectifs : estimation des futurs départs en retraite, des mutations, des promotions pour faire face aux choix
de production… ;
– des métiers : estimation des métiers allant disparaître et des nouveaux métiers.
• Ensuite, l'organisation fixe ses grands objectifs de GPEC. L'organisation projette ici les ajustements qu'elle
compte mettre en place pour réduire l'écart entre ressources humaines actuelles et besoins futurs. Ces ajustements
se font à deux niveaux :
– ajustements quantitatifs : détermination du nombre d'embauches nécessaires ou des licenciements prévus, plan
de départs volontaires, plan d'aménagement du temps de travail, développement de la mobilité interne… ;
– ajustements qualitatifs : plan de formations et de mobilité professionnelle, développement de la polyvalence,
plan de restructuration…
• Enfin, les grands objectifs fixés dans le plan d'action de GPEC sont mis en œuvre et suivis. La mise en œuvre
consiste à réaliser les grands objectifs fixés : embauches proprement dites en CDD, CDI, intérim ; réalisation des
actions de formation… Il faut ensuite mesurer l'efficacité des actions mises en œuvre grâce à un suivi.
L'organisation doit se demander si elle a atteint les objectifs fixés et, à défaut, elle mettra au point des mesures
correctrices.

La démarche de GPEC est plus ou moins formalisée, en fonction de la taille de l'organisation. Ainsi, depuis 2005,
dans les entreprises de plus de 300 salariés, le Code du travail loi impose la négociation d'accords de GPEC tous les
trois ans avec les partenaires sociaux. Certains thèmes doivent obligatoirement être abordés : objectifs et mise en
place de la GPEC, conditions de mobilité des salariés, grandes orientations de la formation professionnelle, cas de
recours aux différents contrats de travail… Pour les entreprises de taille plus réduite, il existe des aides pour mettre
en place une GPEC. Les organisations publiques et de la société civile mettent également en place des démarches
de GPEC, plus ou moins structurées en fonction de leur taille.

3. Comment les transformations numériques accompagnent-elles les nouvelles formes de


relations de travail ?
Les évolutions de l'environnement des organisations contribuent à modifier les formes de relations de travail. En
effet, le développement des TIC, l'exigence de flexibilité imposée aux organisations, l'arrivée des millenials sur le
marché du travail ont des impacts sur les deux grands types de contrats encadrant la relation de travail et font
apparaître de nouvelles formes de relations de travail.

Tout d'abord, les contrats de travail évoluent. Par exemple, pour pouvoir être plus flexibles, les organisations
embauchent beaucoup plus en CDD aujourd'hui qu'avant. Pour répondre aux nouvelles aspirations des salariés, les
organisations proposent de plus en plus le télétravail. Quand il est possible et bien organisé, le télétravail permet
aux salariés de travailler de chez eux, d'être plus productifs car plus concentrés, plus motivés. À ce titre, il faut
souligner que les transformations numériques accompagnent les nouvelles formes de contrats de travail. Grâce aux
outils numériques, il est plus facile aujourd'hui :
• de pratiquer le télétravail sans isoler le télétravailleur (outils de communication à distance, dématérialisation) ;
• d'optimiser le processus de recrutement (automatisation de certaines étapes, recours aux chatbots)…

D'autres modalités d'encadrement de la relation de travail apparaissent ou se développent. Ce sont notamment les
contrats de prestation de services comme le portage salarial, l'intérim, l'autoentreprise. Les transformations
numériques accompagnent également ces nouvelles modalités. Par exemple, les entreprises de portage salarial ont
de plus en plus recours à des outils digitaux pour faciliter le quotidien des salariés portés : saisie des informations
relatives à leurs missions et diminution des tâches purement administratives grâce à des applications Web
ergonomiques.

2 Chapitre 4 – L’adaptation des ressources humaines aux besoins des organisations

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